UNIVERSITE DE PARAKOU
.........
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
(FLASH)
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
(DGAT)
........
MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE
Option :
ANALYSE ENVIRONNEMENTALE ET GEO-SPATIALE
(AEGS)
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE
L'EXPLOITATION FORESTIERE DANS LA
COMMUNE DE NIKKI
Présenté par : Sous la direction
de:
GUIDIGBI Adimi Alamou Achille Dr VODOUNOU
Jean-Bosco
Maître-assistant au DGAT/ FLASH/UP
Soutenu le 26 / 04 /2014
1
Sigles et acronymes
ABE: Agence Béninoise pour l'Environnement AEGS : Analyse
Environnementale et Géo-Spatiale
CARDER-BORGOU: Centre d'Action Régionale pour le
Développement Rural du Borgou
CeCPA-NIKKI: Centre Communal de Promotion Agricole de Nikki
CeRPA BORGOU-ALIBORI: Centre Régional de Promotion
Agricole Borgou-Alibori
CENATEL : Centre National de Télédétection
et Cartographie Environnementale
CO: Monoxyde de Carbone
DGAT : Département de Géographie et
Aménagement du Territoire
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et sciences humaines
Ha : Hectare
INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
LABEE : Laboratoire de Biogéographie et d'Expertise
Environnementale
LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise
Sociale MEHU: Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
l'Urbanisme MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche PAE: Plan d'Action Environnemental
PDC: Plan de Développement Communal
PGFTR: Projet de Gestion des Forêts et Terroirs
Riverains
RGPH: Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
TDL: Taxe de Développement Local UAC : Université
d'Abomey-Calavi
2
Dédicace
A ma mère YAÏ Sabine. Toi qui as su me guider tout au
long de ma vie, ce travail est le fruit de tes peines.
Remerciements
Je saisis la présente opportunité pour
témoigner ma gratitude à tous ceux qui ont contribué
à ma formation scolaire et universitaire car je ne saurais les citer
tous.
Je remercie particulièrement mon Directeur de
mémoire Dr VODOUNOU Jean-Bosco qui a su encadrer ce mémoire
jusqu'à son terme, malgré ses multiples occupations. Ce travail a
bénéficié de sa rigueur scientifique, de ses critiques et
conseils très remarquables. Qu'il trouve à travers ce
témoignage l'expression de mes sincères sentiments de
reconnaissance.
Mes sincères remerciements vont également à
:
- tous les enseignants du Département de
Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT) ;
- mon père Eugène GUIDIGBI pour ses conseils et son
soutien de tout genre ;
- mon oncle Léandre YAÏ, pour ses conseils et son
soutien de tout genre durant ma formation ;
- mes frères et soeurs Olivier, Arnaud, Yolande,
Armand, Reine, Gisèle, Marie-Claire, Edith pour leur soutien moral tout
au long de ce travail ;
- mes cousins et cousines Eustache, Brice, Nafissa, Chantal,
Roland et Valérine pour leur soutien de tout genre ;
- ma chère aimée BATIAN B. N. N. Mariatou pour
son assistance et ses conseils durant la réalisation de ce travail ;
- messieurs Chakirou ALASSANE et Clément WOROU GOURA ;
pour leur grande contribution au cours de la collecte des données.
- mes amis A. Eric TAIWO, Alaza AKIFEWA S., Madjer MONTCHO B.,
SOURADJOU G., Mohamed O. pour leur sympathie et leur sollicitude de tout genre.
Mes sentiments de reconnaissances et de gratitude vont à l'endroit de Mr
AHOUANGBENON Théophile adjudant-chef des eaux et forêts de la base
forestière de Nikki pour son soutien dans la collecte des
données.
Enfin, mes profondes gratitudes et reconnaissances vont
à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre m'ont soutenu dans
la réalisation de ce travail.
3
4
Résumé
Dans le souci de permettre aux populations et aux élus
locaux de prendre conscience de l'état du couvert végétal,
une recherche a été menée sur le couvert
végétal de la commune de Nikki. Cette étude a pour
objectif d'évaluer les impacts environnementaux de l'exploitation
forestière dans ladite commune et de proposer les approches de
solutions. Sur la base d'une analyse diachronique des cartes d'occupation du
sol de 1995 et de 2006, les résultats obtenus révèlent que
les formations naturelles que sont la forêt galerie, la forêt
claire et savane boisée, les savanes arbustive et arborée ont
régressé de 72,93 % en 1995 à 58,79 % en 2006, soit une
régression de 14,14 %. Ces résultats révèlent
également que les agglomérations, les mosaïques de cultures
et jachères et les plantations ont connues respectivement une
progression de 1,04 %, 12,21 % et de 0,88 %. Les changements constatés
sont dus à l'action anthropique et aux diverses pratiques culturales.
Face à cette situation, il est urgent que les mesures hardies soient
prises en vue de la préservation de ces écosystèmes.
Mots clés : exploitation
forestière ; commune de Nikki ; impacts environnementaux.
Abstract
In order to permit to populations and elected persons to take
conscience of forests state, a research is made on Nikki's town vegetal
covering. That study has object to evaluate environnements impacts of forest
exploitation in the town and propoze solutions approachs. On the basis of
diachronic analysis of 1995 and 2006 land cover maps, the gotten results reveal
that naturals formations that gallery forest, clears forests and woody savannah
and woody and oyster savannah have regressed from 72.93 % in 1995 to 58.79 % in
2006, a decline of 14.14 %. Those results have also revealed that
agglomerations, cultivations and fallows and plantations have advanced
respectively to 1.04 %, 12.21 % and 0.88 %. The observed changes are due to the
human's pressure and to the people's different practicals culturals. To face
this situation it's urgent to take bolds measures in order to protect these
ecosystems
Keys words: forest exploitation ; town of Nikki
; environnements impacts.
5
INTRODUCTION
Durant des millénaires, la forêt a constamment
subi les agressions de l'homme, mais les effets en étaient peu visibles
(Brown et al, 1998). Expansion agricole, surpâturage, abattage
excessif, incendies et pollution atmosphérique, constituent autant de
facteurs de la dégradation des forêts, qui se traduit à son
tour par : l'aggravation de l'érosion des sols, l'appauvrissement de la
diversité biologique et des habitats de faune et de flore sauvages
(Sommet de la terre, 1992). Mais du fait de la faiblesse des moyens humain et
matériel de l'administration forestière, de l'accroissement
démographique et de la pauvreté grandissante des populations
à la recherche des conditions favorables de vie, les populations
n'hésitent pas à se lancer sur l'exploitation des forêts et
autres pratiques qui contribuent à la dégradation de
l'environnement, tout ceci dans le but de trouver de nouvelles terres afin de
satisfaire leurs besoins vitaux. Le Benin à l'instar des autres pays de
la sous-région dispose des aires protégées qui sont
confrontées aux problèmes d'exploitation. En effet, ce sont des
forêts claires et savanes boisées qui constituent l'essentiel des
formations forestières du pays avec une couverture nationale de 11,13 %
en 1980 ; 9,3 % en 1995 et 5,2 % en 2010 (Vodounou, 2013). Toujours est que la
destruction des forêts de même que la dégradation de
l'environnement évoluent de façon croissante. Ainsi, ces
formations forestières qui en 1990 représentaient 44 % de la
superficie totale du territoire national avec 4.923.000 ha sont passées
en 1995 à 625.000 ha, soit une diminution de 298.000 ha en cinq ans
(FAO, 1997). L'exploitation des ressources forestières, qui ne cessent
de sévir, modifient l'aspect des forêts béninoises et
créent un déséquilibre des écosystèmes. Ce
phénomène résulte souvent de la pression anthropique
exercée sur les ressources naturelles. Selon Dossou-Koï (2012),
l'utilisation anarchique des ressources naturelles amène l'homme
à faire subir à son cadre de vie des dommages aux multiples
conséquences telles que la diminution du couvert végétal,
l'érosion et l'appauvrissement du sol en éléments
fertilisants. Par conséquent, l'exploitation anarchique et excessive des
ressources naturelles par les populations, influence notre environnement. Face
à cette situation, qui inquiète le Benin en général
et la commune de Nikki en particulier, il est donc important de prendre
conscience des dommages de
l'exploitation sur notre environnement d'où la
nécessité de cette étude axée autour de trois (3)
chapitres :
V' Problématique, objectifs et
hypothèses, cadre d'étude et définition des concepts ;
V' Revue de littérature et démarches
méthodologiques ;
V' Résultats et discussion.
6
7
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES,
CADRE D'ETUDE ET LA DEFINTION DES CONCEPTS
1.1 PROBLEMATIQUE
Depuis plusieurs décennies, on constate avec amertume
la dégradation des forêts dont les biens contribuent à la
survie des populations. En effet, près de 90 % des populations dans les
pays en voie de développement utilisent comme source d'énergie le
bois (FAO, 1994). Selon Gilliard, (2005), pour la majorité des
régions tropicales soit la quasi-totalité des ruraux et une forte
proportion des citadins, le bois et le charbon de bois restent le plus souvent
les uniques sources économiquement accessibles et culturellement
acceptées -éventuellement complétées avec des humus
d'animaux et les résidus agricoles. Pour Bergonzini et Landy (2000), la
pression démographique est un facteur de la déforestation
immédiatement perceptible, qui reste important à la
périphérie des espaces forestiers. Ils signalent également
de manière très approximative, qu'il est difficile d'obtenir des
statistiques précises en ce domaine, pour l'année 1995 ; par
exemple la FAO estimait à 1,9 % milliards de mètres cubes la
consommation mondiale de bois de feu et d'équivalent en charbon de bois.
Par ailleurs, la récolte excessive du bois énergie pour
satisfaire une demande sans cesse croissante des milieux ruraux et urbains, le
fait considérer par certains auteurs comme la plus importante et
préoccupante cause de la déforestation avec pour cortège
de conséquences (Oloukounle, 2012). Au nombre de ces
conséquences, on peut citer : la disparition de certaines espèces
(végétale et animale), le réchauffement de la terre, la
perte progressive de la biodiversité, la perte des espèces
agroalimentaires : Manguifera indica, Vitellaria paradoxa, Parkia
biglobosa, anarcadium occidentalis. A partir des études
effectuées par Sounon Bouko et al, (2007) sur l'effet de la
dynamique d'occupation du sol, il ressort que la culture itinérante est
la première cause de déboisement. Selon FAO (2013), la
récolte et l'extraction du bois influencent profondément les
écosystèmes forestiers. D'après le CARDER-BORGOU (2001),
la faible densité d'occupation permet encore des jachères plus ou
moins longues et la défriche de nouvelle zone de culture. Les diverses
pratiques agricoles, le sciage de bois, l'extraction ou l'abattage du bois pour
des fins socioéconomiques, les feux de végétation,
l'installation des infrastructures sont d'une manière ou d'une autre les
différentes
8
causes de la déforestation dans cette commune de Nikki.
Par ailleurs, sur la base de relevée effectuée par CENATEL, la
CDAO (2005) annonce que les forêts denses disparaitraient au rythme de
0,5 % par an ; les forêts claires et les savanes boisées au 0,25 %
par an. Il est donc nécessaire que les autorités communales de
Nikki élaborent un tant soit peu une véritable politique de
gestion durable des ressources forestières sinon, le couvert
végétal de cette commune disparaitrait et cela aurait des
répercussions sur son environnement de même que ses habitants.
C'est l'importance que prend cette pratique qui justifie le
choix de ce thème : « impacts environnementaux de
l'exploitation forestière dans la commune de Nikki ». Face
à une telle dégradation, quelles sont les stratégies ou
actions adoptives pour un développement durable des ressources
forestières ? Ce thème est focalisé sur une étude
ayant des objectifs bien déterminés.
1.1.1 Objectifs de recherche
Cette étude a un objectif global et des objectifs
spécifiques. - Objectif Global
L'objectif global de cette étude est d'évaluer
les impacts environnementaux de l'exploitation forestière dans la
commune de Nikki.
- Objectifs spécifiques : Il s'agit de
:
> déterminer les caractéristiques du couvert
végétal dans la commune de Nikki ; > évaluer les
impacts environnementaux de l'exploitation forestière dans la zone
d'étude ;
> élaborer un plan de gestion stratégique des
ressources forestières pour un développement durable dans la
commune.
1.1.2 Hypothèses :
Dans le cadre de la présente étude, certaines
hypothèses ont été formulées :
V' le couvert végétal de la commune de
Nikki subirait une dégradation ;
V' l'exploitation forestière aurait des
impacts sur l'environnement dans la commune de Nikki ;
V' l'élaboration d'une véritable
stratégie de gestion des ressources naturelles réduirait la
déforestation dans la commune de Nikki.
1.2 CADRE D'ETUDE :
~ Situation géographique
La commune de Nikki est située dans le
département du Borgou au Nord du Benin, à 529 km de Cotonou la
capitale économique du Benin et à 115 km de Parakou le chef-lieu
de département. Elle a une superficie de 3.171 km2et est
située entre 9° 55' 60» de latitude Nord et 3° 12'
30» de longitude Est. Elle est limitée au Nord par la commune de
Kalalé, au Sud par celle de Pèrèrè, à l'Est
par le Nigéria et à l'Ouest par les communes de
Bembèrèkè et N'Dali (figure 1).
9
Département du Borgou:
COMMUNE de NIKKI
Plan d'eau
Domaine classé
Département du BORGOU
Commune de NIKKI
--- Limite de Department ....
Limite de Commune
.... Cours d'eaux permanents
9°30
9°00' 9
10°0 J 10
10°30
2°00'
ic
owee
ie
|
KALABEMBEREKELE
SI
|
|
NIKKIN'DALIPERERE
|
|
S
mr
,
|
|
PARAKOU02040 Kilom20
i
|
TCHAOU
OUètresR
|
OURCES:IGN-S
|
t
B
Au
: GUIDIG
I A A Achille,
|
2014
|
2°00'
2
2
END
N
E
2°30'
2°30'
3°00'
3°00' 3°30'
3
3
3°30' 4°00'
4°00'
4
4
9 9°00'
10
10°30
9°30
10°00'
10
Figure 1 : Situation de la commune de Nikki
Source : IGN ,1992
n Milieu physique
La commune de Nikki présente un relief peu
accidenté comparativement au relief des régions du Sud-Benin. Les
sols sont issus de l'évolution des formations sédimentaires
récentes et sont globalement favorables à l'agriculture. La
superficie totale cultivée est d'environ 65,8 % de la superficie totale
de la commune. Ceci constitue un handicap pour le développement de la
formation végétale de cette
commune. Le climat est de type soudano-
guinéen avec deux saisons : une saison
pluvieuse s'étendant d'avril à octobre, soit environ six
(6) mois de pluie et d'une
saison sèche allant de la mi-octobre
à la mi-avril. La hauteur d'eau vari entre 1.100 m et
1.300 mm (CeCPA-NIKKI).
e annuellement
11
La végétation est dominée par
les savanes boisées, arborées, arbustives
et des forêts claires s'observent par endroits. Mais
l'action de l'homme y a provoqué de profonds bouleversements, faisant
naître une végétation « humanisée »
caractérisée par la disparition de nombreux ligneux et
des ressources fauniques (PDC-NIKKI, 2005).
Le réseau hydrographique de la commune fait
partie intégrante du bassin principal du fleuve Ouémé. Il
est constitué de deux (2) cours d'eaux et de nombreuses sources qui ne
résistent pas à la saison sèche.
~ Données démographiques
entraine par
Selon les données du Recensement
Général de la Population et de l'Habitation, la
population de la commune est de 99.251 habitants contre 66.164
habitants en 1992 (RGPH3, 2002), soit un
accroissement inter censitaire de 4,12 %. Elle est repartie par
arrondissements (figure 2). L'accroissement de cette
population majoritairement agricole (80 % environ) en quête de nouvelles
terres ailleurs une dégradation galopante de la
couverture végétale en place.
46%
9%
9% 9%
6%
10%
11%
Biro Gnonkourokali Ouenou
Sérékali
Suya Tasso
Figure 2: Répartition de la population de Nikki
par arrondissements Source : INSAE, 2002
12
~ Organisation administrative
La commune de Nikki est subdivisée en sept (7)
arrondissements : Biro, Gnonkourakali, Nikki, Ouénou, Sérekali,
Suya et Tasso. Ces arrondissements comprennent au total 54 villages
administratifs et Quartiers de villes regroupant pour la majorité
plusieurs localités plus ou moins éloignées.
1.3 CLARIFICATION DES CONCEPTS
-Exploitation forestière : C'est un processus de
production s'appliquant à un ensemble d'arbres en vue de leur
acheminement vers un site de valorisation (Wikipédia). C'est aussi une
pratique basée sur l'extraction ou le prélèvement des
produits forestiers particulièrement les arbres et leur mise en valeur
dans le but d'en tirer profit.
- Forêt : Grande étendue ou poussent les des
arbres naturellement ou par plantation ; l'ensemble des arbres qui croissent
sur cette étendue (Petit encyclopédie, 2002).
- Impact environnemental : peut se définir comme,
l'effet pendant un temps donné et sur un espace défini, d'une
activité humaine sur une composante de l'environnement pris dans le sens
large du terme (c'est-à-dire englobant les aspects biophysiques et
humains), en comparaison de la situation probable advenant la non
réalisation d'un projet (Watherm, 1988). Dans ce cas, on peut le
définir comme toute influence produite par une activité humaine
sur les ressources naturelles et qui endommage l'aspect de l''environnement
;
- Un système d'exploitation est considéré
comme l'ensemble des techniques et outils utilisés dans le cadre d'une
activité de production pratiquée par la population et ayant un
effet direct sur les ressources naturelles (Vodounou, 2010). Les principales
activités considérées dans le cas de la présente
étude sont : l'agriculture, l'élevage, l'exploitation
forestière, la carbonisation, la chasse.
13
CHAPITRE II : POINT DE CONNAISSANCES ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
2.1 REVUE DE LITTERATURE
L'exploitation des ressources naturelles est un
véritable problème qui suscite l'attention de maints auteurs
à des débats divergents. Il faut donc retenir que l'exploitation
incontrôlée de ces ressources génère des
conséquences néfastes qu'il convient de gérer à
travers la mise en oeuvre des solutions efficientes et efficaces pour un tant
soit peu sauvegarder ces ressources pour des générations futures
(Bio Maye, 2013).
Raven et al, (2009), constatent qu'aujourd'hui
l'espèce humaine est responsable du changement climatique
environnemental de notre planète. La culture itinérante sur
brûlis, dominée par la cotonculture, a
provoqué la dispersion des agriculteurs et entraîné la
multiplication de fermes agricoles, même à l'intérieur des
zones protégées (Hountondji, 2008). Pour L'ABE, (2002), les
variations climatiques, notamment la récession pluviométrique des
dernières décennies (1977 et 1983) ont enregistré une
baisse de 40 à 50 % de la pluviométrie moyenne) ont des
conséquences fâcheuses sur les bas-fonds et les zones inondables
dont la mise en valeur a entrainé une pression accrue sur les
espèces ligneuses. Toutefois, les études existantes
révèlent également une dégradation des formations
végétales naturelles avec des risques de perte de
diversité biologique. On note que les effets négatifs de
l'exploitation forestière sur notre environnement sont les
résultats de la pression anthropique exercée sur les ressources
naturelles. D'après Toko (2005), il ressort que, le
prélèvement du bois de feu est l'apanage des femmes.
Les études effectuées par Moutouama (2007) sur
la gestion durable des forêts villageoises et la satisfaction des besoins
en bois des populations de la commune de Gogounou au Nord-Benin ont
montré que les pratiques culturelles sont pour la plupart
archaïques. Elles révèlent toujours que l'agriculture est
extensive, itinérante sur brulis et reste encore dépendante de la
pluie. Ces pratiques sont facteurs de destruction de l'environnement car elles
participent d'une manière ou d'une autre à la
dégradation
14
progressive du couvert végétal surtout par les
défrichements anarchiques, le déboisement, la pratique des champs
laissés en jachères,....etc. Quant à Raven et al,
(2009), la majeure partie des maux qui pèsent sur l'environnement est
inextricablement liée à d'autres problèmes persistants
comme : la pauvreté, la surpopulation et l'injustice social.
Pour Oloukounle, (2012) l'exploitation forestière et la
production de combustible végétal sont essentiellement dues
à la quête de revenus substantiels. Selon le MEHU (1993), la
consommation de combustible ligneux est directement responsable d'une partie
importante de la déforestation. Les études effectuées par
Vodounou, (2010) dans le bassin de la Sô ont montré par une
analyse diachronique qu'une bonne partie du couvert végétal (90
%) est détruite du fait non seulement de l'agriculture mais
également de l'exploitation forestière et ajoute de façon
globale que, toutes les activités liées à l'agriculture
affectent négativement toutes les composantes du milieu. La
mécanisation est actuellement généralisée et la
motorisation gagne de plus en plus du terrain ainsi la taille des exploitations
augmente malgré une tendance à la nucléarisation des
ménages agricoles (CARDER-BORGOU, 2001). Ceci n'est pas sans danger pour
l'environnement.
Mais retenons aussi que l'exploitation forestière peut
avoir des effets positifs sur l'environnement. Par exemple de petites coupes
peuvent provisoirement restaurer des « milliers ouverts » utiles
à certaines espèces inféodées à ces
milliers, la suppression d'arbres endommagés ou malades, en ouvrant la
canopée pour accélérer la croissance d'arbres plus petits
par leur mise en lumière, les rémanents (branches et autres
parties non commercialisable de l'arbre s'ils sont laissés sur place)
fournissent un abri pour une partie de la faune et une source d'humus.
Malgré l'ampleur de la situation peu d'études
relatives aux ressources en bois ont été entreprises au Benin ;
celles qui ont été faites ne concernent en majorité que
les zones humides et vu l'extrême variabilité d'une région
à une autre, il est difficile à partir de ces études de se
promouvoir sur la situation des zones sèches au Benin (Moutouama,
2007).
15
Outre ces auteurs, plusieurs autres ont abordés la
question de problèmes environnementaux à travers l'exploitation
forestière.
2.2 MATERIELS ET METHODES
L'élaboration de ce mémoire, nécessite
les matériels de collecte des données et les méthodes de
collecte des données suivants :
2.2.1 Matériels de collecte des données
Il s'agit de :
- documents planimétriques (carte topographique feuille
de Nikki de l'IGN, 1992 et les images satellitaires LandsatETM+, 1995 et les
images Spot, 2006) pour la réalisation des cartes d'occupation du sol
;
- des questionnaires de levés d'informations
socioéconomiques et autres renseignements complémentaires
permettant d'atteindre les objectifs fixés ;
- un appareil photographique numérique pour la prise
des photos sur le terrain ;
- un ordinateur ;
- le Microsoft Word et Excel pour le traitement des textes et
tableaux statistiques.
2.2.2 Méthodes de collecte des données
Elle est basée sur une analyse diachronique qui s'appuie
sur l'analyse des
données des cartes d'occupation du sol et
complétée par les données socioéconomiques. La
collecte des données s'est déroulée en deux phases : la
recherche documentaire et le levé d'information.
o Recherche documentaire
Cette phase a consisté à collecter les ouvrages,
mémoires, livres, documents, une véritable documentation et
autres informations en rapport avec les impacts environnementaux. Elle a fait
l'objet de la visite des centres de documentation, des
16
bibliothèques, des sites internet, des institutions
possibles susceptibles de nous fournir des informations dans le but de
satisfaire l'atteinte des objectifs fixés puis à la
synthèse des différentes informations de même que leur type
de documents parcourus (tableau I).
Tableau I : Synthèse de la
documentation
Centres de documentation
|
Nature de document
consulté
|
Types de d'informations
recueillies
|
Base Forestière de Nikki
|
Livres,
|
Informations spécifiques
|
Bibliothèque Départementale
|
Livres, ouvrages ;
|
Informations spécifiques,
|
Bibliothèque centrale d
Université de Parakou
|
Livres, mémoires, rapports ;
|
Informations générales de
type méthodologique ;
|
Cantonnement forestier de
Parakou
|
Rapport, articles
|
Informations générales ;
|
CeCPA Nikki
|
Rapport annuel des campagnes,
Statistiques agricoles et pluviométriques ;
|
Informations spécifiques de
type méthodologique, données statistiques
agricoles et pluviométriques du secteur d'étude ;
|
CeRPA Borgou Alibori
|
Statistiques agricole, Rapport de campagne, articles ;
|
Informations générales ;
|
Mairie de Nikki
|
Plan de Développement
Communal, Plan de Développement Local, Rapport
d'étude de la commune ; carte de localisation ;
|
Informations générales sur le secteur
d'étude ; information sur la
démographie et le découpage administrative ;
|
LABEE UAC
|
Cartes d'occupation du sol ;
|
Informations sur la spatialisation
d'occupation du sol et de formations végétales
;
|
Sites internet
|
Articles, mémoires online,
thèses ;
|
Informations générales à caractère
méthodologique ;
|
Source : Enquête de terrain, 2013
17
o Levé d'information
Cette phase s'est déroulée d'août à
octobre 2013. Pour y parvenir, l'utilisation des techniques et outils
appropriés a été mise en application. Les enquêtes
ont consisté à la collecte des informations relatives aux
systèmes d'exploitation des ressources forestières auprès
des populations riveraines, des élus locaux et les agents forestiers. La
population cible regroupe l'ensemble des acteurs directs et indirects de
l'exploitation des ressources forestières dans la commune. La technique
d'enquête utilisée est constituée essentiellement de guides
d'entretien et de questionnaires administrés aux cibles.
La méthode d'échantillonnage choisie est
aléatoire; seuls quatre arrondissements de la commune ont
été pris en compte : il s'agit des arrondissements de
Nikki-Centre, de Ouénou, de Tasso et de Gnonkourakali. Le choix
(arrondissement/village et population d'enquête) est défini
à partir des investigations et des observations faites lors de la phase
exploratoire dans les localités d'enquêtes ciblées. Le
choix des arrondissements d'enquête est basé sur les
critères ci-après :
- l'importance des exploitants du bois d'oeuvre et du bois
énergie dans le village;
- la disponibilité des ressources ligneuses;
- le degré de dégradation de la couverture
végétale.
Le nombre de ménage enquêtés est
défini par la formule : M = ~ ~ avec M : nombre
total de ménages enquêtés, N : nombre
total des personnes enquêtées et m : la moyenne de
personnes par ménage sachant que le nombre de personnes par
ménage est compris dans l'intervalle [5 ; 9].
N= ? ni = (43 + 46 + 73 + 106) avec ni : nombre de
personne enquêtées par arrondissement ;
? !
m =
n
|
= ( 5+6+7+8+9 = 7 ) 5
|
avec xi : modalité de personne par ménage
et
|
n : son effectif total.
268
M=
7
|
= 38.29 39 ménages
|
18
Le nombre de ménages ainsi défini et obtenu
à partir des enquêtes du terrain est résumé dans le
tableau II.
Tableau II : Ménages
enquêtés par village de chaque arrondissement et par acteurs
socio- professionnels
Arrondisse ments
|
Nombre de ménages par arrondisse ment
|
Villages enquêtés
|
Principaux acteurs
|
Nombre de
personnes enquêtées par arrondisseme nt
|
Agriculteurs
|
Eleveurs
|
Exploitants
|
Charbon de bois
|
Bois de services
|
Bois de feu
|
Ouénou
|
2066
|
Sansi
|
04
|
01
|
02
|
06
|
01
|
43
|
Fombawi
|
06
|
02
|
03
|
08
|
00
|
Ouroumon
|
03
|
01
|
02
|
04
|
00
|
Total partiel
|
13
|
04
|
07
|
18
|
01
|
Gnonkoura kali
|
1826
|
Gbari
|
11
|
03
|
04
|
06
|
01
|
46
|
Guinrou
|
13
|
02
|
00
|
06
|
00
|
Total partiel
|
24
|
05
|
04
|
12
|
01
|
Tasso
|
1847
|
Tasso
|
14
|
05
|
01
|
09
|
02
|
73
|
Gbabiré
|
10
|
02
|
01
|
12
|
04
|
Tanakpé
|
04
|
02
|
00
|
05
|
02
|
Total partiel
|
28
|
09
|
02
|
26
|
08
|
Nikki
|
9114
|
Sakabansi
|
07
|
05
|
03
|
11
|
02
|
106
|
Boukanèrè
|
03
|
03
|
01
|
06
|
02
|
Nikki-Centre
|
08
|
04
|
01
|
16
|
00
|
Têpa
|
12
|
02
|
00
|
08
|
00
|
Sémaro
|
07
|
02
|
00
|
01
|
02
|
Total partiel
|
37
|
16
|
05
|
42
|
06
|
Total
|
14820
|
|
268
|
Source : Enquête de terrain Septembre,
2013
· 19
Dépouillement, traitement et analyse des
données.
Cette étape s'est basée dans un premier temps
au dépouillement manuel et automatique des fiches de levé
d'informations puis au traitement et à l'analyse des données. Les
données statistiques recueillies à LABEE et au CeRPA
complètent la liste de données du terrain. Ces données
sont traitées de façon automatique et ont permis
d'élaborer les graphiques et tableaux statistiques. L'utilisation de
l'herbier sur le terrain appuyée par les données recueillies
auprès des agents forestiers et complétée par une
documentation spécifique relative à l'aspect de la
végétation de la zone d'étude a permis de
caractériser le couvert végétal de la commune. Sur la base
des cartes d'occupation du sol de 1995 et de 2006 obtenues au LABEE, une
analyse diachronique a été faite. Cette analyse a permis de mieux
comprendre l'évolution des unités d'occupation du sol et
d'évaluer des superficies de ces unités en se basant sur
les paramètres suivants : soit
U1995 la superficie d'une unité du sol en
1995 noté U1 ;
U2006 la superficie d'une unité du sol
en 2006 noté U2 et U la variation de
la
superficie de cette unité entre 1995 et 2006. U =
U2_ U1
· Si U = 0 : il y a stabilité
· Si U < 0 : il ya régression
· Si U > 0 : il y a progression
· Méthode d'analyse des impacts
Identification des impacts et des composantes du
milieu
Les sources d'impacts identifiées sont les
sous-activités qui dérivent de l'exploitation des ressources
forestières. Pour mieux connaitre ces sources d'impacts, la liste de
contrôle de Bisset (1987) a été utilisée. La matrice
d'impacts de Léopold (1971) a été utilisée pour
croiser les sources d'impacts avec les composantes du milieu (tableau III). Ce
croissement a permis d'identifier clairement les composantes du milieu
touchées par l'exploitation des ressources forestières.
L'identification des ressources du milieu a permis d'apprécier le
degré de vulnérabilité des paramètres du milieu
touchés par l'exploitation forestière. Par ailleurs, le
croisement entre sources d'impacts et composantes du milieu permet de
déterminer la nature de l'impact.
Tableau III : Matrice d'identification des
composantes et des sources d'impacts
Sources d'impacts
|
Composante du milieu pouvant être
affecté
|
C1
|
|
C3
|
C4
|
C5
|
C6
|
C7
|
A
|
|
|
|
|
|
|
|
B
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
|
|
|
|
|
|
|
D
|
|
|
|
|
|
|
|
E
|
|
|
|
|
|
|
|
F
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Léopold (1971)
Légende : Plus (+) pour impact positif et
moins (-) pour impact négatif.
20
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1. CARACTERISATION DU COUVERT VEGETAL DE LA COMMUNE
DE NIKKI
La commune de Nikki ne dispose pas de forêt mais
plutôt des aires protégées que les populations exploitent
pour satisfaire les besoins en bois énergie et en bois d'oeuvre. Elle
présente une végétation qui fait corps à la
forêt de Kalalé et la forêt classée du Nigeria. Cette
commune est caractérisée par une végétation
constituée de galeries forestières, de savane boisée,
arborée, arbustive et de forêt claire qui s'observent par
endroits. La formation végétale de cette commune est en
majorité composée des espèces dispersées telles :
Combretum nigricans, Detarium microcarpum, Gardenia erubescens et Gardenia
Ternifolia, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis,
Vitellaria paradoxa, Diospyros mespiliformis, Prosopis africana, Piliostigma
thonningii, Parkia biglobosa, Anogeisus leiocapus.
3.2 DYNAMIQUE DES UNITES D'OCCUPATION DU SOL
Cette étape est fondée sur une analyse
diachronique qui met en évidence les cartes d'occupation des
unités du sol entre 1995 et 2006. Cette analyse a pour objectif de
déterminer les facteurs responsables des transformations
observées dans le couvert végétal et les impacts
environnementaux de l'exploitation des ressources forestières et de
proposer des mesures pour une gestion durable de ces ressources.
3.2.1 Occupation du sol en 1995
L'état du sol en 1995 réalisé à
partir des images Spot, 1995 est représenté par la figure 3.
21
22
Figure 3 : Carte d'occupation du sol de la
commune de Nikki en 1995
La figure 3 montre l'occupation des différentes
unités du sol, leurs superficies et les proportions comme l'indique le
tableau IV.
Tableau IV : Occupation des unités du sol
en 1995
Année
|
Etat en 1995
|
Unités d'occupation du sol
|
Superficie en ha
|
Proportion en %
|
Forêt galerie
|
41109
|
12,52
|
agglomération
|
1549
|
0,47
|
Forêt claire et savane boisée
|
69307
|
21,11
|
Savanes arborée et arbustive
|
129049
|
39,30
|
Mosaïque de cultures et de jachères
|
87291
|
26,59
|
Plantation
|
37
|
0,01
|
TOTAL
|
328 342
|
100
|
Source : LABEE, 2014
23
De la lecture de ce tableau, il ressort que les savanes
arborée et arbustive occupaient 39,30 % de la superficie totale du
couvert végétal. Elles sont suivies de la forêt claire et
savane boisée (21,11 %), des mosaïque de cultures et de
jachères (26,59 %), de forêt galerie (12,52 %), des
agglomérations (0,47 %) et enfin des plantations (0,01 %). Les
formations naturelles (forêt galerie, forêt claire et savane
boisée, savanes arborée et arbustive) occupaient 72,93 % du
couvert végétal et les formations anthropiques sont
estimées à 27,07 %.
3.2.2 Occupation du sol en 2006
L'état du sol en 2006 réalisé à
partir des images LandsatETM+,2006 est représenté par la figure
4.
Figure 4 : Carte d'occupation du sol de la
commune de Nikki en 2006
La figure 4 montre le paysage des différentes
unités d'occupation du sol en 2006 structuré de la manière
suivante (tableau V) :
Tableau V : Occupation des unités du sol
en 2006
Année
|
Etat en 2006
|
Unités d'occupation du sol
|
Superficie en ha
|
Proportion en %
|
forêt galerie
|
29130
|
08,87
|
agglomération
|
4959
|
1,51
|
Forêt claire et savane boisée
|
54216
|
16,51
|
Savanes arborée et arbustive
|
109705
|
33,41
|
Mosaïque de cultures et de jachères
|
127410
|
38,80
|
Plantation
|
2922
|
0,89
|
TOTAL
|
328342
|
99,99
|
Source : LABEE, 2014
Le tableau V montre les superficies (proportion en %) des
différentes unités d'occupation du sol en 2006. On note que les
mosaïques de cultures et de jachères occupent 38,80 % du couvert
végétal. Elles sont suivies de forêts claires et savanes
boisées (16,51 %), de forêt galerie (08,87 %), savanes
arborée et arbustive (33,41 %), des agglomérations (1,51 %) et
enfin des plantations (0,89 %). Les proportions occupées par les
formations naturelles s'élèvent à 58,79 % et celles des
formations anthropiques à 41,20 %.
3.2.3 Dynamique de l'occupation du sol de 1995 à
2006
La dynamique de l'occupation des différentes
unités du sol de 1995 à 2006 se présente comme le montre
le tableau VI :
24
25
Tableau VI : Evolution des formations
végétales de 1995 à 2006
Année
|
Etat en 1995
|
Etat en 2006
|
Evolution
|
Unités
d'occupation du sol
|
Superficie en ha
|
Proportion en %
|
Superficie en ha
|
Proportion en %
|
Progression en ha
(1995-2006)
|
Régression
(1995-2006)
|
Forêt galerie
|
41109
|
12,52
|
29130
|
8,87
|
|
-11 979
|
agglomération
|
1549
|
0,47
|
4959
|
1,51
|
3410
|
|
Forêt claire et
savane boisée
|
69307
|
21,11
|
54216
|
16,51
|
|
-15 091
|
Savanes arborée et arbustive
|
129049
|
39,30
|
109705
|
33,41
|
|
-19344
|
Mosaïque de
cultures et de jachères
|
87291
|
26,59
|
127410
|
38,80
|
40 119
|
|
Plantation
|
37
|
0,01
|
2922
|
0,89
|
2 885
|
|
TOTAL
|
328 342
|
100
|
328342
|
99,99
|
|
|
Légende : (+) = progression ; (-) =
régression ;
Le tableau VI indique la dynamique des unités
d'occupation de 1995 à 2006. Du coup, on retient que la forêt
claire et savane boisée est passée de 21,11 % en 1995 à
16.51 % en 2006, soit une régression de 4,60 % ; les savanes
arborée et arbustive sont passées de 39,30 % en 1995 à
33,41 % en 2006 ; la forêt galerie sont passées de 12,52 % en 1995
à 8,87 % en 2006, soit une régression de 3,65 %. Les
agglomérations, les mosaïques de cultures et de jachères, et
les plantations ont connues respectivement une progression de 1,04 % ; 12,21 %
et de 0,88 % entre 1995 et 2006.
Les formations naturelles (la forêt galerie, la
forêt claire et savane boisée, la savane arborée et
arbustive) ont régressées alors que les formations anthropiques
(les agglomérations, les mosaïques de culture et de jachère
et les plantations) ont connues de progression (figure 5).
140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000
0
|
|
|
|
|
forêt galerie agglomération
Forêt claire et savane boisée
Savanes arborée et arbustive
Mosaique de cultures et de jachères
Plantations
|
1995 2006
|
|
|
26
Figure 5 : Evolution des différents types
de formations végétales de 1995 à 2006
Source : IGN, 1992
De l'analyse de la figure 5, on constate que les formations
naturelles (la forêt galerie, la forêt claire et savane
boisée de même que les savanes arborée et arbustive)
chutent au profit des agglomérations, des mosaïques de culture et
de jachères et des plantations. La régression constatée au
niveau des formations naturelles s'explique par l'importance de l'action
anthropique, qui constitue le plus souvent un facteur de destruction du couvert
végétal.
3.3 FACTEURS RESPONSABLES DE LA DESTRUCTION DU
COUVERT
VEGETAL
Les facteurs identifiés de l'analyse de la figure 5
sont ceux qui découlent des activités comme : l'agriculture,
l'élevage, l'exploitation forestière (exploitants de bois
d'énergie et de bois d'énergie, les exploitants forestiers) et la
chasse.
3.3.1 Agriculture
Elle est la plus importante activité responsable de
déboisement. Elle est basée sur la culture des
céréales (maïs, sorgho, soja, mil), des tubercules (manioc,
igname) et de fibre (coton). C'est une agriculture qui utilise des techniques
rudimentaires avec des
outils archaïques. Elle est caractérisée
par la pratique de culture de défrichement sur brûlis (photo 1).
Les jachères représentent actuellement environ 62 % des terres
cultivables et leur extension constitue un signe de la dégradation de
l'environnement (MAEP, 2002). L'analyse de la figure 5, montre que les surfaces
de cultures sont passées de 26,59 % en 1995 à 38,80 % en 2006
soit une croissance de 12,21 %. Ceci explique l'augmentation de la taille de
production agricole avec l'usage d'engrais et des pesticides (photo2), et des
techniques et outils peu mécanisés qui conduisent toujours les
agriculteurs à la recherche de nouvelles terres riches, surtout avec la
production de l'igname qui est une culture exigeante. Les agriculteurs
détruisent toutes catégories d'essences forestières
rencontrées sur les surfaces de cultures et ne laissent que celles dont
les produits contribuent à leur besoin socioéconomique : il
s'agit du Vitellaria paradoxa (Karité) et du Parkia
biglobosa (Néré). Ils arrachent de terres les petits arbres
et mettent le feu au pied des gros arbres. Ce système d'exploitation
permet d'obtenir de la lumière solaire favorable au développement
des cultures (culture d'igname) et constitue une entrave pour la croissance des
jeunes espèces végétales.
De nos jours, les producteurs remplacent les espèces
détruites par d'autres telles : Manguifera indica, Tectona grandis,
Millena excelsa et surtout Anarcadium occidentalis alors que
c'est le contraire avec les exploitants de produits forestiers.
Photo 1 : Un terrain défriché
à Fombawi Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
Photo 2: Etendue de champs de coton à
Sakabansi
Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
27
28
3.3.2 Elevage
L'élevage quant à lui est une activité
non négligeable dans cette commune. La présence des peulhs
éleveurs repartis dans tous les coins de la commune avec leurs boeufs
représente un facteur de dégradation de la formation
végétale de la commune. Cet élevage est
caractérisé par la pratique de la transhumance et du
pâturage qui se manifeste par la divagation des animaux : C'est le cas de
la divagation des animaux observéé à Ouénou
(Photo3). Les éleveurs exploitent les essences ligneuses et
herbacées de cette formation végétale pour l'alimentation
des bétails en fourrages. Ils ébranchent, élaguent et
mettent parfois le feu en vue d'obtenir de nouvelles repousses d'herbes pour
satisfaire les besoins fourragers des bétails. Les espèces les
plus utilisées sont : Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya
senegalensis etc. Les pratiques d'élevage sont plus traditionnelles
que modernes et impactent le couvert végétal.
Photo 3: Divagation des animaux à
Ouénou Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
3.3.3 Exploitation forestière
Elle est une activité d'envergure nationale. Elle
regroupe la fabrication du charbon du bois, l'exploitation du bois d'oeuvre et
du bois comme source d'énergie.
- Autrefois dans cette commune, l'exploitation à travers
la fabrication du
charbon du bois était une activité qui se faisait
avec des espèces spécifiques. Rappelons avec Idjigberou,
(2007) que le choix du point de carbonisation par le
29
producteur, est souvent déterminé par la
présence dans l'environnement immédiat, d'essences produisant du
bon charbon de bois. Mais de nos jours, le charbon de bois se fait avec toute
sorte d'espèces à cause du manque ou de la rareté des
espèces spécifiques pour sa production. Cette activité n'a
pas d'affluence dans la commune car son écoulement est très lent.
Seule pendant la saison pluvieuse, on constate une évolution de la
production du charbon de bois destinée à la commercialisation
(photo 4). Ceci est remarquable dans l'arrondissement de Ouénou
où il est plus produit. L'augmentation de la production du charbon est
simultanée au degré de dégradation du couvert
végétal. Les enquêtes de terrain révèlent que
les producteurs de charbon de bois utilisent les arbres morts ou tués
par les agriculteurs et le reste des troncs d'arbres laissés par les
scieurs après avoir coupé le tronc pour les madriers. A la
lecture des résultats du tableau II, on retient que les habitants de
l'arrondissement de Ouénou sont plus impliqués dans la production
du charbon
de bois. Ceci s'explique par la présence dans cette
localité, des habitants originaires de l'Atacora qui
s'intéressent plus à cette activité.
Photo 4 : Sacs de charbon exposés
à la vente à Ouénou
Prise de vue : Guidigbi, octobre 2013
- L'exploitation forestière quant à elle, est
une activité sélective. Elle se pratique avec l'utilisation des
outils peu mécanisés (scies à main, les
tronçonneuses) et les techniques encore traditionnelles qui favorisent
son développement. Les
exploitants sélectionnent les espèces
végétales avant la coupe car, ils sont souvent assistés
par un agent des eaux et forêts lorsqu'il s'agit des exploitants
agréés. L'agent des eaux et forêts fait d'abord le constat
au lieu de coupe puis leur délivre un permis de coupe ainsi que des
redevances à payer, avant de passer à l'acte. Mais la plupart de
ces exploitants ne respectent pas ce processus : ils sont majoritairement des
frauduleux. Ils coupent les espèces un peu partout dans la commune et
précisément dans les localités où ils constatent la
densité des essences forestières. Les arrondissements les plus
fréquentés dans cette commune sont ceux de : Gnokourakali, Tasso,
Nikki-centre et Ouénou. Les espèces les plus recherchées
sont : Afzelia africana, Isoberlina doka, Pterocarpus erinaceus,
Khaya senegalensis. Ces espèces sont coupé puis
transformé en madriers qui sont destinés à la vente (Photo
5). Mais la rareté de ces espèces à l'âge
d'exploitation ou ayant une circonférence inferieure à 60 cm
poussent les exploitants à aller vers d'autres localités et
à couper les espèces autrefois négligées (Photo 6).
Certains parmi ces exploitants vont jusqu'à Kalalé,
Ségbana et dans la forêt classée du Nigéria pour la
coupe, à cause de l'abondance de gros arbres qui existent dans ces
localités. Ils utilisent en majorité les tronçonneuses
(Photo 7) : un outil interdit par les textes de l'exploitation
forestière en République du Benin et rarement les scies à
main.
Photo 5 : Dépôt de vente de
madriers à Nikki
Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
Photo 6: Pied de parkia coupé
à Sérékali Prise de vue : Guidigbi,
octobre 2013
Photo 7 : la coupe à l'aide d'une
tronçonneuse à Sérékali
Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
30
31
Autrefois, pour cuire les aliments les populations rurales se
basaient sur le ramassage des bois morts et exploitaient quelques
espèces connues pour leur qualité en combustion. Mais de nos
jours la pression démographique avec pour corolaire la rareté des
ressources fait que les prélèvements se sont étendus aux
arbres sur pieds surtout aux arbres négligés auparavant et cela
favorise rapidement la surexploitation du couvert végétal. Le
bois de feu et ses dérivées constituent la principale source
d'énergie domestique utilisée pour la cuisson d'aliments,
l'artisanat, ou à diverses autres fins (Dossou-koÏ, 2012). Il
ressort enfin que le prélèvement du bois de feu est l'apanage des
femmes (Mouhamadou, 2005). Elles fendent les arbres morts, bois secs
tombés ou tués par les cultivateurs et abattent les gros arbres
en montant sur ces derniers puis les ébranchent. La collecte des
morceaux de bois ou fagots sont possibles grâce à l'utilisation
des machettes. Les bois fendus sont enfin transportés sous forme de
fagot dans les ménages par les femmes et par les cultivateurs du retour
des champs, ceci pour des fins socioéconomiques. Les espèces les
plus recherchées sont Isoberlina doka, Vitellaria paradoxa,
Diospyros mespiliformis, Prosopis africana, Piliostigma thonningii etc.
à cause de la qualité d'énergie qu'elles
fournissent.
On note aussi certaines pratiques endogènes dans cette
commune qui ne sont pas sans danger pour la régénération
des ressources forestières. Le prélèvement des
espèces à vertus médicinal par les guérisseurs
traditionnels participe également à la destruction du couvert
végétal. Ces derniers ôtent des espèces
forestières les feuilles, les écorces et les racines pour le
traitement des maladies des populations.
A l'instar des activités liées à
l'exploitation forestière, une activité non moins importante est
celle de la chasse : elle se pratique périodiquement et est
caractérisée par l'abattage des animaux et les feux de
végétation organisés par des groupes d'individus et
précisément en saison sèche. Elle représente un
facteur de destruction des espèces herbacées et constitue aussi
un handicap pour la croissance des espèces en voie de
régénération.
Notons également l'effet de dégradation des
espèces (végétales et animales) par des travaux publics
lors de la construction des infrastructures routières (bitumage des
voies, ouverture des déviations et exploitation des carrières de
sable) et la mise en
32
place des infrastructures sanitaires (hôpitaux, centres
de santé...etc.), scolaires (écoles), et socioculturelles (centre
de loisirs, terrains, ...Etc.). Signalons de même la coupe du bois par
les scieurs sous autorisation des chefs villageois ou les collectivités
villageoises en vue de satisfaire leurs besoins en charpentes des toits de
maisons.
Une autre situation encore criard est celle de l'implication
des chinois dans le circuit commercial du bois autorisée par le
gouvernement béninois, ce qui entraine une dégradation galopante
du couvert végétal.
3.4 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L'EXPLOITATION
FORESTIERE
L'approche matricielle de Léopold (1971) est
utilisée pour évaluer les impacts en se basant sur les sources
d'impacts et les composantes environnementales du milieu touchées par
l'activité
3.4.1 Identification des sources d'impacts et composantes
du milieu touchées par l'activité
3.4.1.1 Identifications des sources d'impacts
Les sources d'impacts identifiées sont celles qui
dérivent des activités liées à l'exploitation des
ressources forestières du milieu d'étude. La liste de
contrôle de Bisset (1987) est utilisée pour mettre en
évidence les sous-activités considérées comme
sources d'impacts. Ces sous-activités dérivent des
activités liées à l'exploitation des ressources
forestières. Les sources d'impacts identifiées au niveau de
chacune des activités sont résumées dans le tableau
VII.
Tableau VII : Les sources d'impacts
identifiées par différentes activités
Activités
|
Sources d'impacts
|
.Agriculture
|
Défrichements, feux de végétation, la
technique de labour à la main, l'utilisation des intrants agricoles ;
|
Exploitation forestière
|
Coupe des arbres, fabrication de charbon de bois, commerce de
bois, transport des madriers,
|
Elevage
|
Pâturage/surpâturage, ébranchement des
arbres, divagation des animaux, transhumance ; fourrage des boeufs ;
|
Chasse
|
Abattage des animaux, feux de végétation,
|
Source : Enquête de terrain, 2013
33
3.4.1.2 Composantes du milieu touchées par
l'activité
Les différentes activités de l'exploitation des
ressources forestières mettent en péril les
éléments du milieu. Les composantes affectées sont :
- les composantes du milieu physique (l'air, le sol, la faune, la
flore)
- les composantes du milieu humain (l'économie locale,
l'économie individuelle, la santé)
Le croissement des sources d'impacts et les composantes du
milieu touchées par l'exploitation des ressources forestières
s'est effectué à partir de la matrice de Léopold (1971).
Ce croissement a permis de déterminer les composantes touchées
négativement et /ou positivement (tableau VIII)
Tableau VIII : Matrice d'identification des
composantes et des sources d'impacts
Sources d'impacts
|
Composante du milieu pouvant être
affecté
|
Milieu physique
|
Milieu humain
|
Air
|
Sol
|
Faune
|
Flore
|
Economie locale
|
Economie individuelle
|
Santé
|
Défrichement
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+/-
|
Feux de végétation
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
Absence de gros arbres
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Fabrication du charbon de bois
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
+
|
-
|
Transport des madriers
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
+
|
+/-
|
Commerce du bois
|
|
|
-
|
-
|
|
+
|
+/-
|
labour à la main
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
+
|
+/-
|
Utilisation des intrants agricoles
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
Pâturage/surpâturage
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
|
-
|
Transhumance
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
+
|
-
|
Ebranchement des espècesvégétales
|
|
-
|
-
|
-
|
|
+
|
-
|
Divagation des animaux
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
+
|
+/-
|
Fourrage des boeufs
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
|
-
|
Abattage des animaux
|
|
|
-
|
|
|
+
|
+/-
|
Source : Adapté de Léopold (1971)
Légende: Positive (+), Négative (-), Plus ou
moins (+/-)
34
A partir du croisement effectué entre composantes du
milieu pouvant être affectées et sources d'impacts (tableau VIII),
il ressort que les composantes du milieu physique sont entièrement
touchées tandis que celles du milieu humain en dehors de la santé
sont moins affectées. Il s'avère nécessaire de
procéder à l'analyse des différents impacts.
3.4.2 Analyse et évaluation des impacts
L'analyse et l'évaluation des impacts sont
groupées suivant les différents milieux : le milieu physique et
le milieu humain.
3.4.2.1 Analyse et évaluation des impacts du
milieu physique
Elles consistent à montrer l'influence des
activités humaines sur les composantes environnementales :
V' Impacts sur l'air
Les impacts sur l'air sont ceux qui sont liés à
l'agriculture, à l'élevage et à l'exploitation des
ressources ligneuses. Ces activités sont responsables de la pollution de
l'air caractérisée par :
o la pollution de l'air ambiant issu des fumées de
feux de végétation, du rejet des substances dans
l'atmosphère par les agriculteurs au cours du traitement des plantes et
par aussi la poussière soulevée par les troupeaux de boeufs
pendant la transhumance ;
o la pollution sonore causée par les
crépitements des branches et feuilles pendant les feux de
végétation et par le bruit des tronçonneuses pendant les
coupes.
V' Impacts sur le sol
Les activités liées à l'agriculture,
à l'élevage et à l'exploitation sont celles qui impactent
le sol. L'action anthropique est le premier facteur qui met le sol en
péril : l'exploitation incontrôlée des ressources
forestières met le sol à nu et l'expose à la
rigueur du climat. Par exemple le lessivage par les pluies
non freinées par les végétations emporte l'humus et
découvre la roche-mère (Photo 9). L'utilisation des produits
chimiques par les agriculteurs et les techniques culturales (cultures
extensives et incinération) contribuent à l'appauvrissement du
sol. Ces pratiques participent de même à la réduction des
terres arables. C'est le cas de la chute des superficies des cultures d'igname
de 1996 à 1998 annoncée par les résultats du CeCPA-Nikki.
(Figure 6a).
On note également la dégradation du sol, issue
de l'entassement du sol par le piétinement des boeufs pendant la
transhumance et par le transport des produits forestiers vers les zones de
rapprochement. Ces facteurs empêchent l'infiltration des eaux des pluies
directement vers la nappe phréatique et favorisent le ruissellement des
eaux chargées des grains de sables ayant pour destination les
rivières de la localité : ce phénomène entraine
l'ensablement des cours d'eaux. L'utilisation des engrais contenant des
substances chimiques vendus par le CeCPA aux agriculteurs et la
mécanisation agricole (utilisation des machines agricoles afin
d'accroitre les productions) constituent des facteurs qui concourent à
la stérilité du sol. Sachant la particularité des cultures
de coton, de céréales (maïs, sorgho, mil, soja, Etc.) en
matière de fertilité du sol, on imagine les dommages sur le sol
du fait de l'utilisation d'intrants agricole afin d'obtenir de meilleures
productions (photo 8).
Photo 8 : Champs de Soja à Sakabansi
Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
Photo 9 : Dégradation du
sol(érosion) à Nikki
Prise de vue : Guidigbi, septembre 2013
35
années
COTON MAÏS LOCAL MAÏS AMELIORE SORGHO IGNAME
Superficies en hectares
20000
15000
10000
5000
0
1996 1997 1998 1999 2000
Figure 6a : Evolution des superficies des
principales cultures de 1996 à 2000 à Nikki
années
COTON MAÏS LOCAL MAÏS AMELIORE SORGHO IGNAME
Superficies en hectares (ha)
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
2001 2002 2003 2004 2005
Figure 6b : Evolution des superficies des
principales cultures de 2001 à 2005 à Nikki
années
Superficies en ha
20 000,00
15 000,00
10 000,00
5 000,00
0,00
25 000,00
COTON MAÏS LOCAL MAÏS AMELIORE SORGHO IGNAME
2006 2007 2008 2009
Figure 6c : Evolution des superficies des
principales cultures de 2006 à 2009 à Nikki Source
: CeCPA-Nikki
36
37
Les figures 6a, 6b et 6c montrent la variation des superficies
agricoles de quelques cultures dans la commune de Nikki de 1996 à 2009.
De l'analyse de ces figures, on note que l'importance des emblavures au niveau
de la culture du coton suivie de celle du maïs et de l'igname, constitue
un facteur de dégradation du sol. Le pic observé en 2000 au
niveau de la culture de l'igname (figure 6a) traduit approximativement le
degré d'exploitions des ressources forestières alors que sa chute
de 2001 à 2009 (figures 6b, 6c) justifie l'absence de terrains fertiles
pour sa culture. Ceci est conséquent de l'utilisation des intrants
chimique et des techniques de culture extensive. Donc pour de nouvelles
productions, les paysans sont prêts à déboiser de nouvelles
terres. L'importance des superficies du coton et du maïs, observée
de1996 à 2001 s'explique par la mécanisation des techniques
culturales suivie de l'utilisation des substances agricoles (engrais,
pesticides, etc.) pour accroitre les productions (figure 6a). Ceci participe
à la longue à l'appauvrissement du sol.
Le déboisement impacte également les sols,
rendant les terres improductives : les sols sans couverture
végétale, deviennent naturellement pauvres, car ils sont
exposés au vent, au soleil et à la pluie. Donc la couche arable
est rapidement remplacée par une croûte dure et improductive. Par
conséquent, l'infertilité du sol entraine le déplacement
des populations vers de nouvelles terres de cultures. Selon Kissira (2005),
l'augmentation sans cesse des besoins vitaux des paysans les a amenés
à la recherche de nouvelles terres pour l'habitation et la production
agricole. C'est le cas des habitants de Tasso, de Nikki-centre et de Sakabansi
dans la commune de Nikki : ils abandonnent les terres appauvries pour occuper
les galeries forestières (bordures des cours d'eaux) à la
recherche de nouvelles terres agricoles. Ce mouvement justifie la notion de
manque de terres arables : les terrains laissés en jachère
n'étant plus productifs, cela entraine ainsi la réduction
progressive des terres de culture.
i' Impacts sur la faune
La faune n'est pas épargnée par cette
dégradation. La faune du couvert végétal de la commune de
Nikki est extravertie vers la forêt de Kalalé et en majeure partie
à celle du Nigéria. L'agriculture, l'élevage, la chasse et
l'exploitation des ressources forestières
38
sont les différentes activités qui impactent la
faune de cette commune. Le défrichement des champs de culture, le
braconnage, la coupe anarchique du bois de service et de feu, l'installation
des peulhs un peu partout dans la commune avec leurs troupeaux transhumants et
les feux de végétation dépeuplent ce couvert des
espèces fauniques et favorisent la destruction des habitats fauniques ce
qui entraine l'éloignement des animaux et même leur disparition.
Parmi les espèces menacées de disparition, on peut citer :
Phacochoerus aethiopicus (phacochère), Céphalophus rufilatus
(céphalophe à flanc roux), Tragelaphus scriptus (Guib
harnaché), Kobus kob (Cobe de Buffon), Hippotragus equinus (Hippotrague
ou Antilope-cheval), Kobus defassa (Cob onctueux), Alcelaphus buselaphus major
(Bubale), Lepus crawshayi (lièvre à oreille de lapin), Thryonomys
swinderianus (Aulacode), Hystrix cristafa (porc-épic),...etc..
La faune de ce couvert végétal est presque
inexistante et n'habite que de petits animaux. Cette inexistence faunique se
remarque même dans les repas culinaires des ménages car les
populations sont soumises aux régimes des produits d'élevage
domestique.
i' Impacts sur la flore
Les impacts sur la flore sont ceux des activités
liées à l'exploitation des ressources forestières. Il
s'agit de l'agriculture, l'élevage, l'exploitation des ressources
naturelles, les travaux de construction des infrastructures routière,
scolaire et sanitaire. Ces activités influencent d'une manière ou
d'une autre la formation végétale et participent à
l'avancée du désert par l'action anthropique exercée sur
les espèces végétales. L'exploitation excessive des
espèces végétales constitue un handicap pour le cycle de
l'eau, ce qui explique la rareté et la réduction de la
quantité des précipitations. Les feux de végétation
précoces et répétés sont des facteurs de
destruction non négligeables du couvert végétal. Selon la
loi n°93-009 du Juillet 1993 du Régime forestier du Benin dans son
article 56 affirme que les feux de brousse et les incendies de plantation sont
ceux qui détruisent les formations végétales quelles que
soient leur ampleur et leur origine (photo10). Ces pratiques participent
à la destruction des milliers d'espèces et souvent
menacées de disparition. Tout ceci perturbe l'équilibre et
39
l'assemblage d'espèces par l'effet de l'agriculture,
l'urbanisation associée à la déforestation, la diminution
de la résilience écologique de la formation
végétale en place. Par conséquent, on assiste à la
perte de la biodiversité floristique des espèces à
l'âge d'exploitation par les exploitants, et la destruction des jeunes
espèces par les cultivateurs. Parmi les espèces menacée de
disparition, on peut citer : Khaya senegalensis (CaÏlcedrat),
Pterocarpus erinaceus (Veine), Afzelia africana (Haricot acaju), Parkia
biglobosa, Isoberlina doka (Gbaba en Bariba), Vitellaria paradoxa, ...etc.
Notons que l'extinction des Karités (Vitellaria paradoxa,)
résulte des faits naturels dont la compréhension
échappe parfaitement aux populations riveraines.
Photo 10 : Feux de végétation
dans la commune de Nikki Prise de vue : Guidigbi, octobre
2013
3.4.2.2 Analyse et évaluation des impacts du
milieu humain " Impacts positifs
Les impacts positifs sont ceux qui participent à
l'augmentation des revenus des différents acteurs, à la
multiplication de petits commerces des femmes et des jeunes chômeurs
autour des dépôts de vente des bois de feu et des lieux de
rapprochement des produits forestiers tels les madriers, le
développement local par le paiement des Taxes de Développement
Local (TDL) et redevances payées à la Mairie et dans les recettes
fiscales.
40
1' Impacts négatifs
Les impacts négatifs sont ceux qui découlent :
o des accidents des vieux véhicules de transports de
madriers et de bois de feu à cause de l'état de
dégradation des axes routiers ;
o des accidents survenus à cause de la mauvaise
qualité des conducteurs (sans permis de conduite) pour le transport des
produits forestiers ;
o des accidents survenus et les pertes en vie humaine
à cause de la mauvaise appréciation du sens de terrassement des
arbres au cours des activités de coupe ;
o de l'état de santé des principaux acteurs de
l'exploitation forestière (les exploitants forestiers, les chargeurs,
les producteurs du charbon de bois) souvent vulnérables aux conditions
climatiques (chaleur, fraicheur, vent) à la poussière et au
monoxyde de carbone (CO) que les producteurs respirent lors de la
carbonisation.
L'évaluation des impacts environnementaux
identifiés repose sur une approche méthodologique fondée
sur l'appréciation de l'intensité, de l'étendue et de la
durée de l'impact identifiés qu'il soit positif ou négatif
(tableau IX). Tableau IX: Synthèse de
l'évaluation des impacts environnementaux liés à
l'exploitation forestière
activités
|
Impacts négatifs
|
Durée
|
Etendue
|
Degré de perturba -tion
|
Importan
ce de l'impact
|
Milieu physique
|
Préparation des
terrains se champs (défrichement, feux
de végétation, labour à la main,
utilisation, des intrants agricoles)
|
pollution de l'air par la fumée et la poussière ;
destruction des habitats fauniques ; destruction des espèces
phytosanitaires ; appauvrissement du sol ;
|
temporaire permanente permanente permanente
|
locale locale locale locale
|
moyen fort moyen moyen
|
moyenne forte forte moyenne
|
41
Coupe du bois
(coupe des billes,
troncs d'arbres, etc.)
|
destruction des habitats fauniques ; déboisement du
couvert végétal ; risque d'érosion du sol ;
absence de gros arbres ;
|
permanente permanente permanente permanente
|
régionale régionale locale locale
|
fort fort fort fort
|
moyenne forte moyenne forte
|
Transport des
madriers et
commerce du bois
|
dégradation du sol ;
éloignement des animaux ;
pollution de l'air par la fumée d'échappement ;
|
permanente permanente temporaire
|
locale régionale locale
|
moyen fort moyen
|
moyenne fort
moyenne
|
Fabrication du
charbon de bois
|
pollution de l'air par la fumée, le déboisement
;
perte de biodiversité ;
|
temporaire permanente permanente
|
ponctuelle locale locale
|
faible moyen fort
|
faible faible forte
|
Pâturage (fourrage
des boeufs,
transhumance,
divagation des animaux
|
pollution de l'air par la fumée et la poussière ;
destruction des habitats fauniques par l'ébranchage et le
piétinement des boeufs ;
perte des espèces rares (Afzelia
africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis)
|
temporaire permanente
permanente
|
locale locale
locale
|
faible moyen
moyen
|
faible moyenne
moyenne
|
Abattage des
animaux (chasse à
courre, feux de végétation)
|
pollution sonore ;
disparition des espèces rares ; perte de la
diversité biologique ;
|
temporaire permanente permanente
|
locale régionale régionale
|
faible fort fort
|
moyenne forte forte
|
|
Impacts positifs
|
|
Coupe des arbres
malades et/ou exogènes,
reboisement et suivi,
|
croissance des espèces indigènes ; équilibre
de la diversité biologique ;
régénération de certaines espèces
disparues ;
|
permanente permanente permanente
|
locale locale locale
|
moyen moyen moyen
|
forte forte forte
|
Milieu humain
|
|
Impacts positifs
|
Commercialisation
des produits
forestiers (bois,
madriers ;
|
la vente du bois et des madriers par les femmes et les
jeunes;
bénéfice individuelle ;
croissance des revenus de l'activité;
développement locale (paiement des taxes) ;
|
permanente
temporaire temporaire permanente
|
locale
locale locale locale
|
moyen
fort fort fort
|
moyenne
moyenne forte moyen
|
|
Impacts négatifs
|
|
Santé des
exploitants
|
maladies cardiaques ;
|
permanente
|
locale
|
fort
|
forte
|
Risque d'accident
|
perte en vie humaine ;
dégradation des voies routières
|
permanente permanente
|
locale locale
|
moyen fort
|
forte moyen
|
Source : Enquête de terrain septembre
2013
De l'analyse du tableau IX, il ressort que les
activités liées à l'exploitation forestière sont
celles qui affectent négativement l'environnement. Les impacts positifs
se limitent au reboisement caractérisé par la croissance des
espèces indigènes, l'équilibre de la diversité
biologique et de la régénération de certaines
espèces disparues. En ce qui concerne les composantes du milieu humain,
elles sont moins impactées. Les impacts positifs sont marqués par
les bénéfices individuels, la croissance des revenus de
l'activité, le développement local alors que les impacts
négatifs sont limités sur la santé des exploitants. Pour
éviter ces impacts négatifs, il faut définir des axes
stratégiques et plans de gestion durables des ressources
forestières du couvert végétal
3.5 AXES STRATEGIQUES ET PLANS DE GESTION ENVIRON
NEMENTA LE
Les axes stratégiques sont basés sur la gestion
rationnelle des ressources forestières en tenant compte des impacts
environnementaux des différentes activités liées à
l'exploitation forestière. Pour y arriver, les actions à mener
ont été définies de même que les acteurs
spécifiques pour la mise en oeuvre de ces actions. Les observations sont
également faites par le chercheur afin de permettre une gestion durable
des ressources forestières. Les axes, actions et les observations sont
résumés dans le tableau X.
42
43
Tableau X : Axes stratégiques et plans de
gestion environnementale
Axes
|
Actions
|
Acteurs
|
Observations
|
Protection de
l'environnement et de la diversité biologique
|
Reboiser les terrains nus ;
renforcer la protection des espaces encore boisés ;
éviter les feux de végétation.
|
MEHU ; le Conseil
Communal (CC) ; PGFTR ; ABE ; Population riveraine ; les
structures compétentes ; les agents des eaux et forêts.
|
Respect et application du
code forestier ; tenir
compte des avis des
populations et des prescriptions du sommet de Rio 1992.
|
Améliorer les
techniques agricoles
|
Encadrement des agriculteurs ; former les agriculteurs sur les
techniques agricoles ; utiliser
des matériels appropriés en
tenant compte des caractéristiques du sol ; faire
une Etude d'impact
Environnementale (EIE) des zones d'exploitation.
|
MAEP ; CeRPA ; CeCPA ;
Collectivité locale ;
promoteurs agricoles ;
Projets d'appuis ; les opérateurs
économiques.
|
Encourager les promoteurs agricoles ; l'EIE pour éviter
les dégradations
irréversibles du couvert végétal.
|
Création des emplois
|
Promouvoir l'emploi des
jeunes ; créer les emplois pour
les jeunes ; sensibiliser les jeunes sur les méfaits de
la
destruction de la couche d'ozone.
|
CC ; les structures Etatiques ;
Agence National pour la
Promotion de l'Emploi (ANPE) ; Fond National pour la
Promotion de l'Emploi des Jeunes (FNPEJ) ; Petites et
Moyennes Entreprises (PME) ; Petites et Moyennes Industries
(PMI).
|
Diminuer le chômage ;
ralentir l'exploitation des ressources forestières.
|
Pratique des feux de végétation
|
Limiter les zones cynégétiques
et les surveiller ; définir les périodes
propices aux feux de végétation ; former les acteurs sur les
techniques d'allumage ; faire des pare-feux et allumer pendant que les herbes
sont encore moins sèches.
|
Chasseurs ; éleveurs ;
agriculteurs ; Agents des eaux et forêts.
|
Le suivi de l'écosystème en
place ; permettre la
croissance des ressources forestières ; éviter
les effets
pervers des feux de
végétation (extension du feu et incendies).
|
44
Le reboisement
|
Financement du CC lors
campagnes de reboisement et de la journée nationales de
l'arbre (1er Juin) et de
l'environnement ; créer des
espaces de reboisement ; reboiser les terrains nus et les
entretenir.
|
Population de base ; les
parties prenantes ; le CC ; les agents des eaux et
forêts.
|
Restauration de
l'environnement de la
commune ; un bureau de contrôle mis en place et les
parties prenantes, le CC, les forestiers, etc.
|
Amélioration des
modes de cuisson
|
Utilisation des foyers
améliorés consommant moins
de bois comme source d'énergie.
|
Ménagères ; commerçant de
bois ; usagers ; MEHU ;
ONG ; opérateurs économiques.
|
Réduire le degré de
prélèvement des produits forestiers
|
Coupe de bois
|
Lutter contre la coupe
incontrôlée des espèces ; sensibilisation
des populations sur les effets du changement
climatique et l'amincissement de la couche d'ozone ;
élaborer
une procédure d'expropriation des machines
des exploitants frauduleux ;
surveiller ou éradiquer les espèces
exogènes ou malades
menaçant l'équilibre
des écosystèmes.
|
Population de base ; les
exploitants forestiers ; le CC ; les agents des eaux et
forêts ; Direction
Départementale de la
Protection de la Nature (DDPN) ; MEHU ; Structures
compétentes.
|
Préserver les ressources
forestières ; garantir la conservation et
l'utilisation
durable des ressources
biologiques ; maintenir l'équilibre des
écosystèmes.
|
Le braconnage
|
Limiter les zones
cynégétiques ; renforcer la protection de la
faune ;
|
braconniers ; chasseurs ;
collectivités locales ; IGN ; les forestiers ;
|
Restaurer la diversité
faunistique
|
La transhumance
|
Encadrement des éleveurs ;
lutter contre l'ébranchement des espèces
végétales ;
|
Eleveurs ; les forestiers ;
MAEP ; CeCPA ; CeRPA ; CC
|
Le développement des
ressources forestières ;
|
45
Conclusion
La présente étude a permis de déterminer
l'état du couvert végétal de la commune de Nikki face
à l'exploitation des ressources forestières de même que ses
impacts sur l'environnement. A partir d'une analyse diachronique des cartes
d'occupation des unités du sol de 1995 et 2006, on constate une
régression des formations naturelles. Cette régression est due
profondément à l'action anthropique. A coup sûr,
l'explosion démographique avec pour corolaire la croissance des
activités humaines (agriculture extensive, la transhumance, les feux de
végétation,...etc.) ont favorisé une augmentation du
degré d'exploitation des ressources forestières d'où la
dynamique de l'occupation du sol observée entre 1995 et 2006.
L'exploitation des ressources forestières associée aux diverses
activités humaines entrainent progressivement la destruction des
formations naturelles (la forêt galerie et forêt dense
semi-décidue, des savanes arborée et arbustive, la forêt
claire et savane boisée), la dégradation des sols, la disparition
des espèces végétale et animale et modifient le cycle de
la pluviométrie. L'agriculture extensive basée sur la culture de
l'igname (une culture exigeant le déboisement), des
céréales : maïs, sorgho,
etc. et utilisant les produits chimiques
(herbicides, engrais, pesticides) constitue le plus souvent un facteur de
destruction des formations naturelles et endommage l'environnement. Pour
éviter ce phénomène qui ne cesse de mettre en péril
notre cadre de vie, il faut donc :
- arrêter la coupe incontrôlée des arbres ;
- améliorer les techniques agricoles ;
- imposer les codes de bonnes gestion et respecter ses principes
;
- lutter contre les feux de végétation en limitant
des zones synergétiques ;
- créer les couloirs de transhumance pour éviter
les effets pervers de la
transhumance.
Pour y arriver, il est donc nécessaire de prendre
conscience de la gestion durable des ressources forestières en
s'appuyant sur les systèmes rationnelles d'exploitation durable de ces
ressources afin de restaurer l'environnement et de participer à la
régénération des ressources forestières dans la
commune. Pour ce fait, il
urge de prendre en compte les suggestions faites par les
populations. Parmi celles-ci, on peut retenir :
+ la création des espaces de reboisement dans la
commune et les reboiser périodiquement ;
+ la formation des agriculteurs sur les techniques agricoles
afin d'utiliser les mêmes sols pour les cultures;
+ découragement des agents des eaux et forêts
impliqués dans le circuit commercial de l'exploitation forestière
;
+ mise à la disposition des populations des
pépinières de différentes espèces ;
+ la sensibilisation des populations par le gouvernement et
les agents des eaux et forêts sur le rôle ou l'importance des
espèces forestières ;
+ l'organisation des campagnes et journées de
reboisement extraordinaires dans la commune.
46
47
Bibliographie
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l'Etat de l'Environnement au Benin, Cotonou-ABE, 187 p
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et dynamique prospective de la forêt classée de N'Dali dans le
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GILLIARD P., 2005, l'extrême
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48
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49
50
Liste des figures
Figure 1 : Situation de la commune de Nikki 10
Figure 2 : Répartition de la population de Nikki par
arrondissement 11
Figure 3 : Carte d'occupation de sol de la commune de Nikki en
1995 22
Figure 4 : Carte d'occupation de sol de la commune de Nikki en
2006 23 Figure 5: Evolution des différents types de formations
végétales de 1995 à 2006 26
Figure 6a : Superficies de quelques cultures de 1996 à
2000 à Nikki 36
Figure 6b : Superficies de quelques cultures de 2001 à
2005 à Nikki 36
Figure 6c : Superficies de quelques cultures de 2006 à
2009 à Nikki 36
Liste des photos
Photo1 : Un terrain défriché à Fombawi 27
Photo2 ; Etendue de champs de coton à Sakabansi 27
Photo3 : Divagation des animaux à Ouénou 28
Photo 4 : Sacs de charbons exposés à la vente
à Ouénou 29
Photo5 : Dépôt de vente des madriers à Nikki
30
Photo6 : Pied de Parkia coupé à
Sérékali 30
Photo7 : La coupe à l'aide de tronçonneuse à
Sérékali 30
Photo8 : Champs de soja à Sakabansi 35
Photo9 : Dégradation du sol (érosion) à
Nikki 35
Photo10 : Feux de végétation dans la commune de
Nikki 39
Liste des tableaux
Tableau I : Synthèse de la documentation 16
Tableau II : Ménages enquêtés par village
dans chaque arrondissement et par acteurs
socioprofessionnels 18
Tableau III : Matrice d'identification des composantes et
sources d'impacts 20
Tableau IV : Superficies des occupations du sol en 1995 22
Tableau V : Superficies des occupations du sol en 2006 24
Tableau VI : Evolution des formations végétales
de 1995 à 2006 25
Tableau VII : Les sources d'impacts identifiées par
différentes activités 32
Tableau VIII : Matrice d'identification des composantes et des
sources d'impacts 33
Tableau IX : Synthèse de l'évaluation des
impacts environnementaux liés à
l'exploitation forestière 40
Tableau X : Axes stratégiques et plan de gestion
environnementale 43
51
Nomenclature des espèces
Espèces animales
Nom
|
Scientifique
|
Local (bariba)
|
Français
|
-Phacocherus aethiopicus -Cephalophus rufilatus -Tragelaphus
scriptus -Hippotragus equinus -Kobus kob
-Thryonomys swinderianus -Kobus defassa
-Hystrix cristafa
-Lepus crawshayi
|
-Sako
-Ninmou
-Kpassa
-Yakpika
-Guinnan
-Gounonkpandou
-Woula
-Gounonsindou ou sassaga
-Sataourou
|
-Phacochère
-Céphalophe à flanc roux -Guib harnaché
-Antilope-cheval -Cobe de Buffon -Aulacode
-Cob onctueux -Porc-épic
-Lièvre à oreille de lapin
|
Espèces végétales
Nom
|
Scientifique
|
Local (bariba)
|
Français
|
Khaya senegalensis Pterocarpus erinaceus Isoberlina
doka
Afzelia africana
Diospyros mespiliformis Vitellaria paradoxa Parkia biglobosa
Anarcadium occidentale Gardenia erubescens
|
Gbiribù Tonan Gbàaba Gbebù
- Sombù Dombù Acajou
-
|
Cailcedrat
Veine Bouleau d'Afrique Haricot acajou Goyavier du singe
Karité Néré
Anarcadier
Gaillet
|
52
53
Annexe
Guide d'entretien à l'endroit des
autorités
1-Quelles impressions avez-vous de l'exploitation des ressources
forestières dans la commune de Nikki ?
2-Quelles sont les essences qui font l'objet de coupe abusive
?
3-Quelles sont les espèces végétales et
animales menacées de disparition ?
4-Quelles sont les mesures ou actions prises pour limiter
l'exploitation anarchique des ressources forestières ?
5-Quels sont les résultats obtenus ?
6-Organisez vous des journées de reboisement en dehors des
journées nationales de l'arbre et de l'environnement ?
Suggestions
Fiches de collectes des données à l'endroit
des populations
N°
Arrondissement/Village
Nom de l'enquêteur
Date
Identité de l'enquêté
Age : Profession : Sexe : M F 1-Quelles sont les
différents systèmes d'exploitation qu'utilisez-vous ?
54
a- Coupe b- Feu c-Sciage
d-Défrichement e-Autre,
précisé .
2-Quels sont les acteurs de l'exploitation du bois ?
3-Quelles sont les activités liées à
l'exploitation des ressources forestières ?
Activités
|
Manifestations
|
a-Agriculture
|
|
b-Elevage
|
|
c-Exploitation
|
|
d-Chasse
|
|
e-Autre,
précisé .
|
|
4-Quelles sont les composantes du milieu touchées par
cette pratique ?
a- Eau b- Air
c- Sol d- Flore e- Faune
f- Santé g- Economie
h-Autre,
préciser
5-Quelles sont les espèces animale et
végétale menacées de disparition ?
6-Remplacez-vous les espèces après
l'exploitation/la coupe ?
Oui, Si oui lesquelles ? Non
7-Quelles sont les conséquences de cette pratique sur
l'environnement ?
55
8-Quelles sont les mesures / actions prises pour la protection
des ressources forestières dans cette commune ?
Suggestions
Guide d'entretien à l'endroit des agents
forestiers
1 Quelles impressions avez-vous de l'exploitation
forestière dans la commune de Nikki ?
2-Quelles sont les types de formations végétales
qui existent dans cette commune ?
Les types de formations
végétales
|
Villages /arrondissements traversés ou
couverts
|
a-steppe
|
|
b-savane arborée
|
|
c- savane arbustive
|
|
d- savane boisée
|
|
|
e-forêt claire
|
|
56
f-forêt galerie
g-Forêt saxicole
2-Quelles sont les espèces animale et
végétale menacées de disparition ?
3-Quelles sont les mesures concrètes prises pour limiter
l'exploitation anarchique des ressources forestières ?
4-Quels sont les résultats obtenus ?
5-Organisez vous des journées extraordinaires de
reboisement dans votre zone d'intervention ?
Suggestions
Tables de matières Pages
Sigles et acronymes 1
Dédicace 2
Remerciements 3
Résumé / Abstract 4
Introduction 5
Chapitre I : 7
1.1 Problématique 7
1.1.1 Objectifs de recherche 8
1.1.2 Hypothèses 8
1.2. Cadre d'étude 9
1.3 Clarification des concepts 12
Chapitre II 13
2.1 Revue de littérature 13
2.2 Matériels et méthodes 15
2.2.1 Matériels de collecte des données 15
2.2.2 Méthode de collecte des données 15
Chapitre III 21
3.1 Caractéristique du couvert végétal de
la commune de Nikki 21
3.2 Dynamique des unités d'occupation du sol 21
3.2.1 Occupation du sol en 1995 21
3.2.2 Occupation du sol en 2006 23
3.2.3 Dynamique du sol de 1995 à 2006 24
3.3 Facteurs responsables de la déstructure du couvert
végétal 26
3.3.1 Agriculture 26
3.3.2 Elevage 28
3.3.3 Exploitation forestière 28
3.4 Impacts environnementaux de l'exploitation
forestière 32
3.4.1 Identification des sources d'impacts et composantes du
milieu touchées par
l'activité 32
3.4.1.1 Identification des sources d'impacts 32
3.4.1.2 Composantes du milieu touchées par
l'activité 33
3.4.2 Analyse et évaluation des impacts 34
3.4.2.1 Analyse et évaluation des impacts du milieu
physique 34
3.4.2.2 Analyse et évaluation des impacts du milieu
humain 39
3.5 Axes stratégiques et plans de gestion
environnementale 42
57
Conclusion 45
Bibliographie 47
Liste des figures et des photos 50
Liste des tableaux 51
Nomenclatures des espèces 52
Annexe 53
Table des matières 57
:
58
|