République Démocratique du
Congo
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUTS SUPERIEURS TECHNIQUES
INSTITUT SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT RURAL DE
BUKAVU
ISDR - BUKAVU
BP. : 2849
Bilan Humain des conflits armés et ses
conséquences sur le développement du Territoire d'Uvira :
de1996 - 2005.
Dirigé par :
C.T. Dieudonné MAROYI
Licencié en Développement Rural
Présenté par
Abel MUKUNDE SABUNI
En vue de l'obtention du diplôme de gradué en
Développement Rural
Option : Administration Rurale
Niveau de Technicité : A1
Juillet 2007
IN MEMORIAM
notre regretté Père Abel
RUHARUKA,
Dieu vous a arraché de cette terre dans votre demeure
à Mahungubwe/Lemera, le samedi 19 septembre 1995, il n'a pas voulu que
vous puissiez vous réjouir avec vos enfants que nous sommes et goutter
les fruits de notre sueur. Vous nous avez quitté pendant que,
étant petits, avions encore besoin de vous. Nous vous pleurons, Papa,
votre nom n'a pas disparu !
notre petite soeur MARORESA, le petit
Bienvenue qui, la mort vous a arraché de ce monde dans votre pleine
enfance.
vous grands-parents : Zacharie NDOYI R.
et votre épouse Ruth MARORESA et
votresoeurREBECCA
la Tante NABUGORA, et les autres, ...
Votre disparition est pour moi un drame atroce et
inquiétant, comme l'est toujours la mort d'un être cher, que vos
âmes reposent en paix dans la terre douce de nos ancêtres.
toutes les innocentes victimes des massacres et assassinats
dans le territoire d'Uvira, vous qui, la guerre a mis fin inopinément a
votre vie pendant que le monde avait encore besoin de vous ! Que la terre
de nos ancêtres vous reste douce et légère !
Abel MUKUNDE SABUNI
EPIGRAPHE
ar moi, le Seigneur, je sais bien quels projets je forme pour
vous, je vous l'affirme, ce ne sont pas des projets de malheur mais des projets
de bonheur, je veux vous donner un avenir à espérer, ...
(Jérémie 29,
11-13)
ar la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa
grâce envers moi n'a pas été vaine, loi delà, j'ai
travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toute fois, mais la grâce
de Dieu qui est avec moi.
(1 Corinthiens
15, 10)
DEDICACE
vous cher Oncle paternel Henri RUHARUKA NDOY et votre
épouse Françoise pour l'amour que vous nous avez toujours
témoigné et pour les sacrifices que vous consentez pour toute la
famille, vous êtes à la hauteur de votre tâche
vous chère Mère METHA MBIRIZE pour votre
tendre affection ; vous nous avez appris à demeurer humble,
naturel, compréhensif et persévérant malgré les
vicissitudes de la vie.
Vous êtes restée persévérante
dans toutes les conditions médiocres de la vie après la mort
inopinée du Papa ; voici le fruit de votre patience.
vous chers petites soeurs et petits frères :
entre autres MASEMO, SEMURONGO, MUSAADA, Richard ZIGASHANE, Joseph,
Zacharie ; Claude, FARAJA, Cadeau, Alain, Promesse, Bienvenu,
Mukombozi, YVONNE, IMANI,Yvonne, Alice, Furaha, Naomy, Dorcas, Rosalie, Neema,
Claudine, Ruth, Rehema, NAKITULA, Uania, SAFI, NYOTA, ZAWADI,
Pour l'amour fraternel que vous ne cessez de faire preuve.
Que ce travail vous soit bénéfique et exemplaire.
vous grand frères, cousins, neveux et
nièces OBADIA RUHARUKA, BALEKE RUBUNGENGA, Léonard MAKUBA,
uxoncles et Tantes : MAKUBULI, SILAS, SAMSON, EDMOND,
MULEMERA RUHARUKA, LOY, HELEZINA, EVA, HELENE, Isaac MATENDO, BYASIKIGWATI, ...
pour votre attachement indélébile
vous très chèreNocie NDAMBIKA pour votre
amour et conseils. Votre soutien moral et matériel nous a
été utile pour la réalisation du présent travail.
notre future progéniture, trouvez votre part dans
ce travail
tous les intervenants dans la gestion des conflits en
territoire d'Uvira, pour vos actions de pacification entreprises.
Abel MUKUNDE SABUNI
REMERCIEMENTS
« Il faut de la Peine pour devenir ce qu'on
peut devenir »
ous aimerions, au seuil de ce travail, exprimer notre
reconnaissance à tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à sa réalisation.
os remerciements les plus louables s'adressent tout
d'abord au Chef de Travaux ZIHALIRWA MAROY Dieudonné pour avoir
accepté de diriger ce travail malgré ses innombrables occupations
et charges académiques.
otre gratitude s'adresse également à tout
le corps scientifique et professoral de l'ISDR-BUKAVU pour avoir
contribué à notre formation de technicien en développement
rural ; nous voyons ici :
Le Prof Ordinaire Martin BITIJULA MAHIMBA, Prof Dr.
MUTABAZI NGABOYEKA Augustin, le Prof BOSCO MUCHUKIWA, Prof Dr. Georges
MWANDAGALALO K.A, Dr. Patrick MZEE SOMORA ; CT Erick KASUKU, CT. Alfred
WASSO MUKELENGE, CT WENDO, CT SUDY ...
Ass.Placide BWIJA, Ass. Ezechiel MAKABANO, Ass. Olivier
Abdou BUKENI, Ass. CHALONDAKWA, Ass. KIMENGELE, Ass. Destin AJABU, Ass. IGUMA
Claude, Ass. KAPINGA, ...
ous revenons pour remercier plus particulièrement
Papa Henri RUHARUKA NDOYI, pour le sacrifice qu'il s'est fait pour que nous
devenons ce que nous sommes aujourd'hui. Les mots pour vous remerciez, nous
manquent, seulement, Papa, trouvez nous sentiments de grande gratitude dans ce
petit mot « MERCI » seul Dieu nous réserve
l'avenir !
Nous pensons de même aux familles Michel RUMENERA et
son épouse Françoise MALENGA, Bruno KALEMBAKWA, Jean Paul MITIMA,
MAGAMBO ROSE, BIKARA, Maman KITUMAINI, MUHASHA,Jampy, pour votre assistance
tout au long de notre cheminement. Que Dieu vous bénisse.
ous serions ingrat s'il nous arrivait d'oublier les amis
et connaissance : MAKIWA MAYANI, Albert SHIMBE, AMANI RUHANIKA, Blaise,
CATHO et son épouse FURAHA, MASEMO BUBEGE, BYARUREMA KASHINDI, Rachel
KABASO, Clément KABULIMBO, SARA, Dorcas BULALO, Dédé
ZUNGU, TATA LWABOSHI, Chance, petit BULAMBO, Sandra SOLANGE.
n plus nous adressons nos veux d'amitié à
tous nos camarades et compagnons de lutte avec lesquelles nous avons
partagé le meilleurs et le pire, entre autres Paul TINDO, Alain BINOZO
et Aimée NAMUSHUKURU, Moise MUNANA, Marc NGABA, Bonaventure NYAMUGALI,
MANDELA, André NYUMBA, Gilbert BISIMWA, Liberté BULANGE,
Jonathan, SADIKI, Jonathan BATACHOKA, Anelson BYAMUNGU, Lavie MAISHA, IDI,
Yves KWANI, Célestin KAHINDIRIRO, MASHANGILIO, Trésor MONGALI,
MASANGO, Patrick MUHUBIRI Pam le Roy ; Patient MUMBERE, MUSSA MALIYALI,
MUSSA KASHEKE, Antoine MULUMBILWA, BILLY RUHARA, Mendé MWANDU, MAHITAJI,
SAMUEL MUFWANE, LUZOLO, LE BLANC MATENDO, KISHASHA, Aaron POLEPOLE, AMANI,
LUKOGO, KATEMBO, BULOZE, JOSEPH RUGONDERA, BUSHAMBALE, WANG-YOU, BYAMUNGU,
BITAKERWA, Bienfait NDEGU, Alexandre MAHAMBA, Gédéon BAMULEKE,
J.P. WILONDJA K., Augustin ASEA, Alfred NATAKUWA, Alphée BUCHAGUZI, Yves
WASSO BILUBYA,Cyrille MUNYOLOLO Patrick BISIMWA, Alain MUNGA, DODO BYAMANA,
BAHATI RUTUNTANYA, John MUJEMBERE, KITOU DOUBLE MAKL, René KABIKE,
HIMIDI, POMI BYAMUNGU, BYAMUNGU, KATIMBA, MuDUDEStell, David MADJALIWA,
RUKAKASHA Le Blanc RUHARA, DEDE, Richard MUDEBA M ; Moise RWABIRA,
BASHENDE, MATONGO, Françoise NDUKULA, MIHINDO, MWANDIKE, BYARUREMA
KATIBULA, SAFI, SITUMAINI, Aimée MULANGALIRO, Immaculée
BIPEMACHO, Charmante MULONDA, MULIMBO, Jolie, Gisèle MBILIZI,
Séraphine MATESO K, KAJINAKI MABURUKI, SILAS MBINDO, Olivier KAMIRI
KAPERA, KAISHUSHA FURAHA, Valery, APANGA, APAME.
Nous remercions particulièrement Alain BINOZO
pour la saisie et impression du présent travail
En fin, que ceux et celles dont les noms ne sont pas
mentionnées ne se sentent pas oubliés. Qu'ils trouvent ici, eux
aussi, les sentiments de notre reconnaissance.
Abel MUKUNDE SABUNI
LISTE DES ACRONYMES
ACPD : African center for the peace, democraty and human
Rights
AFDL : Alliance des forces démocratiques pour la
libération du Congo
APR : Armée patriotique Rwandaise
Ass. : Assistant
Cdt : Commandant
CNS : Conseil de Sécurité
CVR : Commission Vérité et
Réconciliation
Dr. : Docteur
ECC : Eglise du Christ au Congo
EIC : Etat Indépendant du Congo
EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et professionnel
ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire
FAC : Forces armées congolaises
FAP : Force d'Auto-défenses populaire
FARDC : Forces Armée de la République
Démocratique du Congo
FDD : Force de défenses pour la Démocratie
FDLR : Forces Démocratiques pour la
libération du Rwanda
Fév. : Février
FNL : Force National pour la libération
GINKI : Groupe Industriel du Kivu
HCR : Haut Commissariat pour les Réfugies
IRC : International rescuecommitee
ISDR : Institut Supérieur de développement
Rural
IST : Infections sexuellement transmissible
Km : Kilomètre
MONUC : Mission d'observation des Nations Unies au Congo
MST : Maladies sexuellement transmissible
ONG : Organisation non Gouvernementale
OUA : Organisation de l'Union Africaine
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
Q : Questions
RAS : Rien à signaler
RCD : Rassemblement congolais pour la démocratie
RDC : République Démocratique du Congo
RFDA : Réseau des femmes pour le
développement associatif
SIDA : Syndrome Immino déficience acquise
UNICEF : Fond des Nations Unies pour l'enfance
VIH : Virus d'immino Humain
0. INTRODUCTION GENERALE
O.1. PROBLEMATIQUE
Il est difficile de présenter un bilan fiable des
conflits armés qui ont émaillé l'histoire récente
de la République Démocratique du Congo. Bien avant
l'éclatement des affrontements armés, le pays souffrait
déjà d'une grave crise économique et sociale dont le
coût humain est certainement élevé. Il est toutefois
évident qu'à cause de l'intensité et de la durée
des affrontements armés du nombre des armées
régulières engagées dans ce conflit pendant plus de cinq
années, du nombre des milices et des combattants irréguliers
impliqués, de l'accès facile aux armes légères, de
l'étendue des zones des combats et de nombre des populations
déplacées et de la dégradation des infrastructures
d'accueil et de soins médicaux, le coût humain des récents
conflits armés en République Démocratique du Congo est
certainement lourd.1(*)
Nous essayerons d'estimer, le coût humain, sous
plusieurs rubriques notamment, les mortalités, les personnes
déplacés, internes et externes, l'impact des conflits
armés sur les enfants et la situation des femmes et filles
violées (violence sexuelle).
La paix étant la base de tout développement,
toutes les activités socio-économiques en dépendent. La
guerre est un grand danger qui met en péril tout le processus de
développement. Les vies humaines en souffrent considérablement.
Les conflits armés en territoire d'Uvira ont causé
d'énormes dégâts humains et matériels. Plus de 3,5
millions des personnes tuées en République Démocratique du
Congo par ces dernières guerres de 1996 et 1998. Nombreux rapports sur
les droits humains font étant de multiples violations des droits humains
caractérisées par des pertes des vies humaines, des viols des
femmes et des filles mineurs : selon des associations des femmes, 500 cas
des viols ont été enregistrés dans la zone d'Uvira, soit
40 cas par jour en octobre 2002 et en février 2003.2(*)
Les femmes et filles victimes de ces actes atroces suffiront
longtemps des conséquences d'ordre médico-sanitaire,
psycho-sociale et économique que de services qu'elles ont subis. La
quasi-totalité de ces actes sont restés impunis. Ce qui constitue
un antécédent dangereux qui légitime le recours à
la violence aveugle sur des populations vulnérables pour asseoir la
puissance d'un groupe politico-militaire sur les communautés.
Le territoire d'Uvira n'a pas été
épargné par les macabres événements des conflits
armés. Toutes les ressources humaines, sociales et économiques,
qui, jadis constituaient la vie du territoire ont été brutalement
et méchamment détruites. Nous pouvons actuellement remarquer dans
le territoire le nombre des déplacés évoluer en fonction
des différentes phases des conflits armés qui ont
entraîné les guerres qui ont été à la base de
tueries des innocents.
Les enfants représentent une importante proportion des
décès estimés par International RescueCommitee (IRC). Les
survivants de ces enfants ont souffert de traumatisme de divers ordres,
à cause des scènes épouvantablesauxquelles ils ont
assisté ou pris part contre leur gré. Les enfants soldats
constituent une autre catégorie d'enfants victimes des conflits, le
nombre exact d'enfants soldats ayant servi dans les différents groupes
armés n'est pas connu.3(*)
A Uvira, les deux guerres dites de
« libération » mettant ainsi fin à tous les
espoirs de la population, ces guerres avec leur cortège des malheurs ont
laissé traîner derrière elles des tueries des innocents,
des viols, des pillages, des déplacements massifs des populations qui
cherchent par-ci par-là l'espace ou elles peuvent s'installer à
l'intérieur et/ou à l'extérieur du pays.
L'infiltration des immigrés au sein des populations
dites autochtones qui s'accusent mutuellement de garder des populations dites
de nationalité douteuse comme les « Banyamulenge »
qui sont des Tutsi Rwandais et qui sesont déguisés en nationaux
à travers le nom « Mulenge », le nom de l'une de la
localité de la collectivité de Bafuliiru en territoire d'Uvira.
Pour des raisons politiques, économiques et sociales, les Rwandais dits
« Banyamulenge » ont pris les armes contre ceux-là
même qui les ont accueillis et nourris. Et comme les autochtones ne
pouvaient pas croiser les bras, et surtout assister impuissamment à la
spoliation de leur droit le plus inaliénable, ont cherché les
mécanismes de se défendre contre l'agression et pour contrecarrer
les ambitions des uns et protéger les droits des autres.
Cet état de choses, a été la cause de
naissance des milices ou forces d'auto-défense populaire appelée
encore Maï-Maï.
A Uvira, l'idée selon laquelle le Rwanda et le Burundi
voulaient annexer Uvira à leurs pays, a stimulé la population
à s'enrôler massivement dans le Maï-Maï et cela a
ajouté les massacres des paisibles citoyens et les pillages des
ressources du pays. Forces est malheureusement de constater que tous les
territoires sous contrôle de Maï-Maï sont devenus non seulement
les champs de bataille mais également le siège des tueries, des
viols et des violences des droits de l'homme. Jour pour jour les personnes sont
fusillées et l'insécurité y prime et pour
conséquence on a vu la fuite des populations, la fermeture des
écoles, les hôpitaux et les églises...
La femme dans la tourmente des guerres en République
Démocratique du Congo, la femme en porte des cicatrices encore
saignantes. Si elle n'est pas violée, elle est tuée ou encore
séparée de son mari qui a fui la guerre. 4(*)
Dans tous ces problèmes le territoire d'Uvira est
pénalisé en manquant le moyen ou le temps pour faire leurs
activités de développement dans les périodes des
hostilités.
Comment alors identifier les victimes de ces conflits
armés et palier à cette situation non souhaitable par la
population ?
Les rebelles qui ont provoqué de multiples
dégâts tels que les tueries, les pillages, les violations massives
des droits humains, les destructions des infrastructures et tant d'autres abus
socio-économiques, sont des auteurs de bilan humain des conflits
armés.
La guerre est la source des misères qui à son
tour engendre la pauvreté et le sous-développement. Lors des
conflits armés des troubles internes ou des situations de violences, des
familles sont éparpillées, des enfants sont livrés
à eux-mêmes et sans soins des parents empoisonnés,
tués ou d'autres emportés à destination inconnue et dont
on est sans nouvelles jusqu'à ce jour, ...
Pour ce qui nous concerne, nous n'avons aucune
prétention dans notre étude, d'étudier les peuples qui
composent tous les territoires de notre pays et moins encore les mouvements
migratoires des populations du Sud-Kivu, nous sommes plutôt
préoccupés par une question majeure, celle de déceler et
d'expliquer le bilan humain des conflits armés et ses
conséquences dans le territoire d'Uvira. Ce bilan est
caractérisé surtout par les guerres qui ont prévalu dans
le territoire d'Uvira.
Où va se passer notre étude ? Quels sont
les solutions pouvons-nous proposer pour la résolution de ce
problème ? Quel est le projet à élaborer pour
remettre la population d'Uvira en place ? Comment allons-nous nous y
prendre ?
Tels sont les principales questions auxquelles nous allons
tenter à répondre au cours de notre présent travail.
0.2. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Ce travail a pour objectifs :
- S'enquérir de la situation des conflits armés
et du bilan humain,
- Identifier les victimes qui ont été les proies
aux conflits armés c'est-à-dire les personnes
déplacées et enfin les enfants qui se sont livrés à
eux-mêmes dans les guerres ;
- Découvrir et examiner la manière de traiter
les conséquences de ces conflits sur le territoire ;
- Chercher les moyens et techniques pouvant amener les ethnies
antagonistes, à une collaboration et l'union pour la cohabitation
pacifique et la promotion du développement du territoire d'Uvira.
0.3. ETAT DE LA QUESTION
L'Etat de la question est le moment pour le chercheur de
rassembler d'amples informations et des connaissances autour d'un sujet et de
montrer par où il entame sa contribution.
En poussant plus loin notre réflexion sur ces travaux,
nous avons découvert que nos aînés de l'ISDR-BUKAVU n'ont
pas abordé les questions relatives au bilan humain de conflits
armés et ses conséquences entre autres les massacres, les viols,
le déplacement de population, les destructions des produits
économiques, l'exode rural et la dégradation des infrastructures.
Selon Richard BUJIRIRI NYONGOLO, dans son TFC, titré
« Conséquence socio-économique de la guerre de
1998-2004, cas spécifique du groupement de Bushwira, Territoire de
Kabare, 2005. Dans son hypothèse, il pense que pour aider la population
de Bushwira à se rétablir et lutter contre la misère, il
serait prioritaire d'instaurer la paix et la sécurité par les
désarmements5(*)
Selon Guillaume NGUBI SENGI, dans son TFC « les
conséquences de la guerre dite de
« libération » (1998-2003) sur le
développement socio-économique dans le territoire de Walikale
(cas spécifique du groupement des BAKUSU, 2005, l'auteur dans son
hypothèse, pense que la création d'un centre d'encadrement, de
transit et d'orientation des enfants soldats démobilisés dans le
groupement des Bakusu, serait une solution palliative aux problèmes
d'insécurité, des conflits inter individuels et inter ethniques.
Cette solution pourrait contribuer à la résolution des nombreux
conflits liés à la multiplication des bandes armées et
ainsi constituer un terrain favorable au développement du territoire de
Walikale, 6(*)
Selon MAHANO GE MAHANO, dans la préface de son
ouvrage, il recommande que tout citoyen congolais témoin des
événements actuels est appelé à prendre conscience
de cette situation et à se faire ce devoir de transmettre aux
générations futures cette expérience malheureuse qu'impose
au Congo les agresseurs, pour que jamais ce pays ne soit un champ
expérimental d'exploitation des richesses, des conflits ethniques et de
culture de haine. 7(*)
Selon Héritiers de la justice, l'idée est que
les parties devront faire en sorte que chacune en ce qui la concerne ouvre un
espace de dialogue avec l'autre pour faciliter une vie paisible aux populations
civiles qui méritent d'être protéger sur tout pendant la
période de guerre et garantir le respect de droits de l'homme et du
droit international humanitaire8(*).
Selon centre OLAME, la communauté internationale
devra asseoir des mécanismes pour juger les auteurs de ces astres
atroces qu'ils ne cessent de perpétrer à l'endroit des
congolais9(*)
Quant à ce qui nous concerne, dans notre étude
de bilan humain des conflits armés et ses conséquences sur le
développement du territoire d'Uvira, notre étude est
focalisée surtout à l'identification des victimes de ces conflits
armés.
C'est pourquoi dans cette étude nous sommes dans la
recherche d'une solution pour une cohabitation pacifique dans le territoire
d'Uvira.
0.4. HYPOTHESES
Selon RUDOLE REZ, « l'hypothèse est une
proposition de réponse qui a tendance à établir entre les
frais significatifs observés, les relations susceptibles de
s'intégrer dans un corps d'explication
générale ».
L'hypothèse est envisagée comme une
réponse provisoire que le chercheur formule à l'ensemble des
questions qu'il se pose au sujet de l'objet de sa recherche. 10(*)
Nous sommes tentés de croire que ce sont les conflits
armés qui sont un facteur majeur du coût humain très
élevé dans le territoire d'Uvira. Ces conflits armés ont
un impact négatif sur le développement du territoire. Il est
opportun d'imaginer des mécanismes immédiats de
résolutions des conflits.
Ces mécanismes pourront produire des effets de
développement à long terme dans le territoire d'Uvira.
Nous partons donc de l'hypothèse selon laquelle
« pour résoudre tant soit peu les conflits
générés par les diverses guerres qui persistent dans le
territoire d'Uvira, il est indispensable de définir, régler et de
rendre opérationnel tous les mécanismes des résolutions
des conflits dont le bilan humain est encore lourd ». C'est cette
hypothèse qui va conduire notre réflexion tout au long de ce
travail.
0.5. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES
Toute recherche suppose le recours à une
méthodologie pour l'atteinte de l'objectif. Cette dernière
facilitera la récolte des données viables et signifiantes. C'est
ainsi que quelques méthodes et techniques nous ont été
indispensables pour la réalisation de notre travail.
0.5.1. Méthodes
Selon M. GRAWITZ, la méthode est l'ensemble
d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, à les
démontrer et à les vérifier.
0.5.1.1. La méthode descriptive
Cette méthode est basée sur la
représentation et la description des phénomènes sociaux.
Elle nous a été indispensable pour identifier la population
d'Uvira victime des conflits armés.
0.5.1.2. La méthode historique
Elle étudie les réalités sociales, les
compositions à travers les comparaisons11(*)
Cette méthode a été d'une grande
importance dans notre travail, car elle nous a permis de comparer le
déroulement des activités de la population d'avant et pendant la
guerre et le mode de vie vécue entre les communautés.
0.5.1.3. La méthode analytique
Elle nous a servi lors de l'analyse documentaire très
systématique et le dégagement de l'identification de la
population victime des conflits armés en territoire d'Uvira.
0.5.1.4. La méthode statistique
Cette méthode a été d'une grande
nécessité pour la collecte, l'analyse et l'interprétation
des différentes données chiffrées relatives à
l'objet de notre recherche.
0.5.2. Techniques
Si les méthodes types proposent des orientations
générales quant à la façon d'aborder un objet
d'étude,
Les techniques spécifient comment accéder aux
informations que cet objet est susceptible de fournir.
Nous avons donc utilisé les techniques suivantes :
0.5.2.1. Observation
Cette technique nous a été utile pour le fait
qu'elle nous a permis de découvrir la situation sociale et
économique du territoire d'Uvira. L'observation scientifique se fonde
sur l'observation des comportements des individus et des
phénomènes sociaux à étudier.
0.5.2.2. Interview
Selon A. la moreau, l'interview est comprise comme un outil
de collecte des données qui sont à recueillir les
témoignages oraux des personnes12(*)
En d'autres termes, elle est une technique qui a pour objet
d'organiser un rapport de communication verbale entre deux personnes,
l'enquêteur et l'enquêté afin de permettre à
l'enquêteur de recueillir certaines informations de
l'enquêté concernant un objet précis.
0.5.2.3. Questionnaire
Cet outil nous a permis de formuler des questions pour
faciliter la récolte des différentes données à
l'élaboration de cette étude.
0.6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Il parait difficile d'étendre la recherche sur toute
la planète ou surtout un continent. On s'affronterait à des
obstacles de tout genre (matériel, financier, technique, etc.)
C'est pourquoi l'aisance d'un travail exige une
délimitation de la recherche sur le plan territorial et à une
période bien précise.
0.6.1. Délimitation spatiale
Nous avons choisi le territoire d'Uvira comme notre espace
d'étude nous nous intéresserons surtout aux endroits les plus
touchés par ces guerres qui ont causé d'épouvantables
crimes : la cite d'Uvira, la localité de Lemera dans la
collectivité de Bafuliiru et Katogota dans la même chefferie,
Kahungwe dans le groupement de Kigoma dans la même chefferie et d'autres
villages qui nous seront accessibles par rapport à nos moyens financiers
et le temps nous imparti.
0.6.2. Délimitation Temporelle
Notre étude englobe les années 1996 à
2005, années au cours desquelles nombreuses guerres de grande envergure
ont endeuillée le territoire d'Uvira.
0.7. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix et l'intérêt porté à ce
sujet sont que la population du territoire d'Uvira prenne conscience du danger
qu'ont présenté les guerres qui ont emmaillé tout notre
territoire. Etant natif de ce territoire nous avons pensé mettre des
mécanismes permettant de résoudre tant soit peu les conflits
crées par les guerres dans le territoire d'Uvira.
L'intérêt subjectif que nous portons à ce
sujet est qu'étant proche de ceux qui ont souffert et faisant miennes
les souffrances de la population, nous nous retrouvons de près ou de
loin interpellé par ces conflits auxquels nous sommes appelés
à trouver des solutions appropriées.
Les populations avec leur moyen de bord ensemble essayent de
comprendre, d'analyser et d'envisager les voies des solutions tout à
fait endogènes pour sortir de cette crise.
L'intérêt scientifique du travail se situe dans
le fait que le travail constitue une source d'information nécessaire
à d'autres personnes qui s'intéresseront bien à la
question des guerres et la compréhension du bilan humain des conflits
armés.
0.8. SOMMAIRE DU TRAVAIL
Notre travail est précédé par une
introduction générale relatant la circonscription
générale de l'étude, ce travail est composé de deux
grandes parties qui relatent les généralités sur le
territoire d'Uvira et le contexte du bilan humain des conflits armés
dans le territoire d'Uvira,
La deuxième partie est consacrée au projet
d'une sensibilisation sur la pacification dans le territoire d'Uvira. A part
cette subdivision notre travail se termine par une conclusion
générale.
0.9. DIFFICULTES RENCONTREES
Notre travail n'a pas échappé à des
difficultés.
Nous présentons seulement les plus importantes
c'est-à-dire celles qui nous ont embrassées :
- De longs trajets effectués constamment sur le terrain
afin d'accéder aux informations.
- Notre présence en tant que chercheur a
été mal interprétée dans certains services qui nous
prenaient pour des espions à la recherche des renseignements pour
d'autres fins non voués,
- Le temps nous imparti et l'horaire élaboré
pendant notre stage ne nous ont pas facilité la tâche,
- Plusieurs heures de cours ont été
sacrifiées aux enquêtes sur le terrain.
Ière PARTIE : MONOGRAPHIE DU TERRITOIRE
D'UVIRA
CHAPITRE I. GENERALITES
1.1. PRESENTATION DU TERRITOIRE D'UVIRA
1.1.1. Situation géographique
Le territoire d'Uvira est l'une des composantes du territoire
national congolais. Il a été créé par le
décret-loi n° 21/91 du 25 février 1938 modifié par
celle n° 67/221 du 03 mai 1967. Ce territoire compte une population de
346766 habitants sur une superficie de 3145 km², soit une densité
de 104 habitants par km²
Ses limites sont les suivantes :
- Au nord il est limité par le Territoire de Walungu
- Au Sud par le Territoire de FIZI
- A l'Est par le lac Tanganyika et la rivière Ruzizi
Constituant la frontière naturelle avec les
Républiques Rwandaise et Burundaise
- A l'Ouest par le Territoire de Mwenga
1.1.2. Situation Administrative
Administrativement le territoire d'Uvira est subdivisé
en trois cités et trois chefferies ainsi que quatre postes d'encadrement
administratif :
- La chefferie des Bafuliiru au Nord, entre la rivière
Luvinvi et Kawizi
- La chefferie des Bavira au Sud, entre la Kawizi et la
Kambekulu
- La chefferie de la plaine de la Ruzizi à l'Est, entre
la Ruzizi et la grande Route reliant Bukavu à Uvira. Ces chefferies sont
respectivement habitées par les Fuliiru, les vira et les Rundi.
A côté de ces trois groupes principaux, certains
autres citent également les Twa (pygmées) parmi les occupants les
plus anciens de cet espace. Mais aujourd'hui, comme chacun le sait, si le terme
Twa s'est jusqu'ici maintenu dans le langage, la silhouette, en revanche a
depuis longtemps déjà disparu du paysage.
Outre les Twa et les trois premiers groupes
précités, il y a lieu de signaler également sur le
plateau, la présence d'un groupe des pasteurs immigrés
Rwandophones qui y mènent, depuis un certain temps, une vie semi-nomade.
1.1.3. La Démographie
Le territoire d'Uvira compte trois cités et trois
chefferies dont la cité d'Uvira, la cité de Kiliba et la
cité de Sange.
La population s'élève à 346 766
habitants établis sur une superficie de 3. 142 km² soit une
densité de 104 habitants par km²
Les autochtones sont les Bafuliru et les Baviras, à eux
se sont ajoutés les Babembe, le territoire est habité aussi par
des « Banyamulenge « qui sont une population de
souche Tutsi vivant dans les hauts plateaux d'Uvira et d'autres qui ont
émigré de Vyura au Nord du Shaba.
A ces populations nous ajoutons les Barega, les Bashi, venus
du Sud du Territoire et les autres peuples comme les Banande, les Bangubangu.
1.1.3.1. Mise en place du peuplement actuel
a. Les Vira-Fuliru
Partis du Nord Est, les vira et les Fuliiru seraient
descendus vers le Sud et traversant Lwindi, se seraient installés sur
les terres qui constituent leur fief actuel. Toute fois CUYPERS 13(*) pense que la descente ne s'est
pas faite d'un seul trait, mais a été retardée par un long
détour à travers le Maniema.14(*)
Avec à sa tête un certain
Nalwindihypothétique ancêtre et leader du mouvement. Le groupe se
serait encore scindé en deux, les Fuliiru descendant sous la conduite de
KahambaKalingishi et s'installant sur les hauteurs de Lemera tandisque les
Vira, sous la houlette de Kirungu s'installaient sur le pic de Munanira,
d'où ils essaimeront vers les terres basses de la vallée et sur
le territoire, commencé au 16ème siècle, cette
installation se serait terminée au 17ème
siècle, comme en témoignent, aux dires des autres, les empreintes
qu'en porte alors déjà ce terroir 15(*) les sources Bavira quant
à elles, déclarent que les deux tribus sont différents
tout en démontrant que les Bafuliiru sont venus du nord et les Bavira du
Sud vers Katanga avant de s'installer tous à Uvira. Ces deux sources
affirment que ces deux tribus sont sur le sol d'Uvira à partir des
courants migratoires aux premiers siècles de notre
ère.(BIRHAKAEKA, 1987)16(*)
Les Fuliiru
En lisant les études ethnographiques, nous nous sommes
heurtés à la difficulté de circonscrire le territoire des
Bafuliiru. Il est présenté de façon extensive à tel
point qu'il soulève dès le départ le problème de
savoir si les Bafuliiru contrôlent toute l'étendue. Les rapports
dressés en 1907 circonscrivent le territoire ethnique des Bafuliiru dans
les limites de la superficie située le long du lac Tanganyika et de la
Ruzizi depuis Moira jusqu'à la rivière Luvivi. Le territoire
défini est très vaste et couvre plus ou moins l'espace entre le
sud d'Uvira et la Luvivi.
De ce fait, il y a lieu de considérer qu'il s'agissait
en effet d'un espace culturel qui englobait aussi celui de Bavira. Sur un
même espace, deux ou plusieurs ethnies pouvaient coexister de
façon contiguë comme nous pouvons le voir sur la carte. Les limites
du côté orientales sont données dans les rapports mais pas
de côté occidental.
Il est tôt pour conclure à leur absence et de
dire prématurémentque la forêt faisait office de
frontière. Il ressort que le territoire ethnique des Bafuliiru
n'était que partiellement délimitée.
Le spillor et l'administrateur René Lons ont
rapporté des fait qui illustrent le mieux la fragmentation qui
était déjà encours chez l'ethnieBafuliiru. Même
s'ils ne sont parvenus à dater les faits, il ressort de leurs
différents rapports que le chef Luhama, fondateur de la dynastie
Bahamba, a procédé à la fragmentation pour maintenir la
cohésion interne et pour faire face aux revendications
d'autonomie17(*).
Si le chef Luhama a évité l'éclatement,
il a tout au moins en repartissent le territoire ethnique entre ses trois fils
de façon stratégique, consacré l'existence de trois
autres souverainetés.
Elles étaient contiguës et dépendantes de
son autorité par ce qu'il percevait des tribus. Le caractère
parental de l'autorité est aussi souligné dans les rapports de
Grasset et de NanDerghote.
L'autorité se transmettait du père au fils
aîné. Les allégeances étaient plus
déterminées par les liens familiaux que par la médiation
du territoire. L'ethnie était le lieu de production de
micro-souveraineté.
Le fils aîné, Nyamugira, reçut la partie
entre Moira et la rivière Munyovwe au Sud. Le deuxième fils,
Mutahonga, reçut la partie depuis la rivière Munyovwe au sud
jusqu'à la rivière Kise au nord et la partie limitée par
une ligne longeant le pied de Montage formant le versant Est de la
vallée de la Ruzizi jusqu'au pont de pierre. Le troisième
fils ; Lusagara, eut la partie des montagnes dont l'accès est fort
difficile. La répartition du territoire n'a pas empêché les
Balunga, une fraction du clan régnant, de se détacher et de ses
rallier aux Bavira. Les Balunga n'ont pas reproduit lastructure
d'autorité qu'ils maintenaient chez les Bafuliiru mais ils ont
été assimilés comme simple clan chez les Bavira18(*)
Nous ignorons si les Bazige ont conquis le territoire qu'ils
occupent actuellement ou ont été groupés par les Belges,
les archives de la sous régions de Sud-Kivu (Uvira) renseignent que le
chef Muluta aurait donné les terres qu'ils occupent actuellement
à Ngabwe, leur chef. L'autre version, surtout celle des descendants
Bazige, communément connus sous l'appellation de Bazeke ou Bahungu, dit
que l'actuel groupement de Muhungu qu'ils occupent et dirigent dans la
collectivité chefferie des Bafuliiru et auxquels sont venus se joindre
d'autres clans, était avant l'occupation Belge une chefferie autonome
sous le règne de Kalunga, fils de Mukobesi, fondateur de la chefferie.
Leur récit parfois mythique rappelle que Kalungu détenait tous
les symboles du pouvoir traditionnel mais fut conquis et soumis par
MahinaMukogabwe, le chef des Bafuliiru. C'est ainsi que la chefferie de Kalunga
fut annexée à celle de Mukogabwe. L'annexion aboutie donc
à l'unification de deux peuples. Kalunga devient un simple sous-chef de
Mukogabwemais pouvoir fut maintenu dans sa lignée pour sécuriser
tous les Bazige et de leur permettre de participer à la gestion de la
chefferie. Leur participation par la détention du pouvoir contribua
à réserver les liens sociaux et à maintenir la confiance
entre Mukogabwe et Kalunga.
Au fil des âges, les Bazige adoptèrent le
Kifuliiru comme langue, les liens matrimoniaux et échanges commerciaux
s'intensifièrent, et ils reconnurent Mukogabwe comme leur Mwami.
Les processus d'intégration sociale étaient
alors achevés. Cette version très intéressante rappelle
non seulement une intégration forcée mais aussi un compromis des
communautés qui a bien réussi à créer des
conditions de cohabitation.19(*)
Les Bavira
L'Abbé KALOLERO BYASHONI Bernard explicite
l'idée de fragmentation et de dispersion de Bavira dans son document
intitulé : Bref aperçuhistorique de clan Vira,
inédit, Uvira, janvier 2002. Nous pouvons découvrir dans les neuf
premières pages que les Bavira sont partis du Tchad en transitant par
Haut-Uelé, Maniema, Kibombo, et Sange au Katanga. Ils furent corps avec
les Baluba mais se séparèrent suite aux luttes internes sous la
direction de IlungaLenge Ier pour occuperPepa au Sud de Moba. Le
Chef Lenge Ier fut dictateur : d'où division en trois
parties (branches) : celle de NambuzaMukangwa pris la direction de Lwaba,
celle de Ilunga Ier suivi la chaine de Mitumba mais se disloqua et donna lieu
aux Babuyu. La branche de IlungaLenge Ieroccupa successivement
Baraka, Nundu, Kigongo et Munanira.
Enfin, celle de BengaMweneMazi Emprunta le lac Tanganyika et
occupe respectivementUbwari et KabunguluNamyanda. Les branches de
IlungaLengeIèr et de BengaMweneMazi se croisèrent au 17è
siècle dans le Fizi et Uvira et forment un seul peuple. Zoba. Celui-ci
fut divisé par l'administration coloniale au début du
20è siècle en vue de délimiter les chefferies.
C'est ainsi que le peuple Zoba donna naissance aux Bavira,
Babuyu, Basanze, Babwari et Bahololo. Nous avons résumé les faits
par souligner la mobilité des Bavira et l'existence de plusieurs
chefferies.20(*)
Les premiers rapports administratifs qui nous parlent des
Rundi mentionnent leur présence dans la région en même
temps que celle des mutins de la colonne Dhanis-chaltin dont l'apparition est
signalée capitaine Hecq qu'en octobre 189921(*)
On peut donc raisonnablement situer le début de
l'infiltration continue des Rundi dans la plaine de la Ruzizi aux environs de
1900-1903. Cela est d'autant plus vrai que c'est également en 1899 que
débute l'occupation effective de RWANDA-URUNDI par l'Allemagne avec
l'organisation de station militaire d'USUMBURA et l'établissement dans
le pays d'une société commerciale allemande.22(*)
Ainsi, jusqu'à la fin de la 1ère
grande guerre (1914-1918), à part le groupe des
« Ziges » installés d'abord à Kisanga puis
sur les hauts plateaux à Muhungu aucun autre groupe Burundais ne se
stabilisa dans la plaine. On assista plutôt à de va et vient
incessant de transfuges politiques d'aventuriers de tout genre et de valeurs de
bétails qui, profitant de la confusion créée par le
passage des mutins, s'intensifièrent leurs incursions à partir du
Rwanda-Urundi allemand, les rapports administratifs de l'époque abondent
en ce genre de détails.
Après la débâche des mutins, l'un des
chefs de ces bandes, un certain KINYUNI en difficulté avec l'occupant
allemand, vint avec son groupe se mettre sous la protection du drapeau
congolais.
Sur place même les réquisition
consécutives à l'état de guerre et les impositions,
corollaire de l'occupation effective de la contrée par les
émissaires de Léopold II, avaient contraint les chefs autochtones
et une importance portion de leur population à chercher refuge sur les
hauts plateaux pour échapper aux tracasseries des représentants
de l'ordre nouveau profitant de la vacance ainsi créée,
l'occupant belge attribua le trône de Mwami FuliiruNyamugira, alors en
fuite au chef de bande Burundais KINYUNI. Cette magnifique fonction
n'empêcher pourtant pas ce dernier de s'enfuir en 1904 avec un important
cheptel vers son Urundi natal la puissance tutélaire tentera de lui
faire succéder son fils Mugabo qui lui aussi suivra quelque temps
après ce triste exemple de son père (1906). Nullement
édifiée par ces deux cas, la puissance administrative confiera
encore la chefferie à un certain Lubisha ancien.
Le caractère arbitraire et fantaisiste de ce choix
apparaît clairement à travers ces mots du rapport administratif de
l'époque : « presque tous les indigènes du chef
reconnue Lubisha sont des Bafuliiru quoique personnellement il soit
Urundais : comme ses prédécesseurs, lui aussi s'en
retournera en 1996 dans son Urundi, alors appelé « Territoire
contesté », après y être fait
précéder de centaines de têtes de gros bétail
volées bien évidemment sur notre territoire.
Et ce n'est qu'après le passage du Rwanda-Urundi sous
administration Belge que les Rwandais traverseront la Ruzizi, non plus avec la
seule intention de voler du bétail, mais aussi avec une
arrière-pensée de s'installer pour tenter d'améliorer sur
place leurs conditions d'existence en proposant leurs bras comme pâtres
ou comme main d'oeuvre agricole.
En effet, l'imposition généralisée,
à partir de 1920, des cultures obligatoires couplées du programme
des paysannats indigènes, entraîna dans la plaine un afflux massif
des autochtones Vira-Fuliirujusque-là réservés et
retranchés sur les flancs ou aux sommets des hauts plateaux. C'est
à ceux-ci que les immigrés venaient vendre leur force de travail.
L'occupation et la mise en valeur de la plaine de la Ruzizi
offriront à l'administration l'occasion longtemps rêvée
d'entamer l'influence et le prestige des chefs locaux. Ainsi, en dépit
de tous les déboires antérieurs, l'administration coloniale ne
s'empêchera pas de créer en 1928 une chefferie forgée de
toutes pièces au profit d'une poignée d'immigrés Rundi,
par ailleurs très flottants, mais dont la principale vertue était
d'être plus docile et portant plus malléable augré de la
puissance occupante. A la tête de la nouvelle circonscription sera
placé un de ceux-ci, un certain NDABAGOYE, alors que la chefferie
était peuplée en majeure partie de population vira-fuliru.
La création de cette nouvelle chefferie fut donc, ou
sans doute bien, uniquement dictée par le souci de battre en
brèche et de grignoter l'autorité de chefs autochtones
vira-fuliiru, plus précisément les Bami MUKUMIKA MULUTA et
MUKOBABWE réputé réfractaires aux impositions de l'ordre
coloniale.
Imposée par le pouvoir occupant, la création en
terre congolais de cette chefferie, baptisée chefferie des Barundi et
actuellement dénommée chefferie de la plaine de la Ruzizi, sera
toujours contestée par les Bami et les populations autochtones qui la
percevront, tout au long du règne colonial, comme une plaie mal
cicatrisée, plantée dans leur flanc règne par l'occupant
étranger. Et de ce fait, l'histoire nous apprend que cette plaie se
rouvrit dès l'accession de notre pays à l'indépendance.
Le problème du territoire ethnique des Barundi dans la
vallée de la Ruzizi, rive droite, n'est pas d'ordre administratif mais
plutôt d'ordre conceptuel dans la mesure où les groupes ethniques
voisins refusent de reconnaître les
découpageshérités de la colonisation et de s'en remettre
à la loi.
Le conflit de référence tire naturellement ses
origines dans la politique d'organisation spatiale qu'a consisté
à reclasser les Bazige dont on a parlé précédemment
et les Banyakarama, deux groupes originaires du Burundi, mais dont l'insertion
et les conflits ont évolué différemment. Les
itinéraires que les deux groupes ethniques ont empruntés pour
atteindre la rive droite ou la Ruzizi ne sont pas bien connus.
En provenance deGatumba, ils sont entrés par le sied
de la plaine, plus précisément par Kagando à des
époques différentes pour occuper Hongero, près de Kiliba
et Kihebe actuellement Kavimvira dans la plaine de la Ruzizi. L'occupation de
Kavivira, la partie nord du Lac Tanganyika jusqu'au mont Kyamate (Sange) par
les gens venus du Burundi aurait été à la fois pacifique
et militaire. G.Kleis écrit que les Bavira et les Bafuliru ont perdu
cette partie au dépens de nouveau occupants par la conquête
23(*)
Le territoire ethnique des Barundi n'était donc pas
aussi fixe. Jacques François Depelchin et NdabagoyeNsabimana affirment
que le chef Ntorogwe s'était rendu à Kaboge dans le territoire de
Fizi mais était retourné à cibitoke au Burundi. Ses
descendants s'établirent à Hongero, à Kawizi, à
Luberizi et à Katumba enquête des pâturages. Les groupes de
Barundi étaient mobiles 24(*)
C. Les Rwandophones
Tard venus dans la région, nous avons les Rwandophones
dont WEIS situe les premières infiltrations vers 1900. KAGAME le situe
un peu avant 1986. Mais lavéritable immigration Rwandophone dans la
Région a lieu entre 1921 et 1930 sous la direction de KAÏLA.
Plus que l'inhospitalité des chefs et des populations
autochtones, c'est principalement des raisons d'ordre climatique et
administratifs qui contraindront les immigrés à prendre le
sentier du plateau ou ils menaient jusqu'en 1964 une vie semi-nomade entre les
territoires d'Uvira, Mwenga et Fizi. A propos de ces pasteurs immigrés
Rwandophones, l'Abbé KAJIGA écrit que d'autres groupes de
Rwandais éleveurs, 6000 environs se rencontrent également dans le
territoire d'Uvira et de Fizi.
C'est par suite de l'attentant de RUCUNGU, en 1896, que fuyant
la tyrannie et les représailles du roi MUSINGA, ils atteignirent le
Congo par KAZIBA. Ils s'établirent sur les hauts plateaux d'Uvira
où ils mènent une vie de paitre. Ces dernières
armées, quelques familles de ces groupes ont poussé un point
jusque sur la croupe des montagnes de territoire de FIZI où leurs
bestiaux trouvent aussi d'excellents pâturages.25(*)
DEPELCHIN lève toute équivoque quant à
l'époque de l'installation des immigrés Rwandophones dans la
contrée. Nous savons en effet, qu'au terme des plusieurs
tâtonnement sur le rôle qu'il fallait assigner à
l'autorité traditionnelle et la nature des relations qu'il fallait
promouvoir entre le pouvoir occupant et pouvoir coutumier, l'administration
coloniale promulgua le décret de 02 mai 1910 qui fixa une chefferie ou
sous chefferie à tout noir, congolais ou étranger vivant dans la
colonie.
L'article 1ère du décret de 1910
stipule à ce sujet que « les indigènes du Congo et ceux
des colonies limitrophes qui résident au Congo sont réparties en
chefferies dont les limités territoriales sont déterminées
par le commissaire de district, conformément à la coutume.
Au second alinéa de son article 3, le même
décret précise : « les indigènes qui
viendront ultérieurement des colonies limitrophes feront partie de la
chefferie et de la sous-chefferie où les fixeront leur résidence.
Il apparaît ainsi clairement qui si la présence
des Rwandais sur les hauts plateaux d'Uvira avait été
antérieure à la période coloniale, le décret de
1910 n'eût pas manqué de leur reconnaître leur propre
chefferie ou sous chefferie pour leur permettre d'évoluer eux-aussi
l'instar de toutes les autres ethnies de la colonie, conformément
à leur coutume. Leur installation s'étant produite
postérieurement à la promulgation de ce décret.
Les Rwandophones se sont tout naturellement retrouvés
sous le coup de 2ème alinéa de l'article 3
susmentionnée, ce qui explique leur sujétion aux chefs vira
Fuliiru
Sinon, les anciens et orgueilleux maîtres des
« chiens de Hutu et Twa » sur lesquels leurs cousins
continuaient à exercer, au Rwanda, une cruelle et impitoyable domination
jusqu'à la révolution Pome-Hutu de 1959, ne se seraient
sûrement pas, sans cela, passivement ni presque spontanément
accommodés, des siècles durant, d'une vile sujétion
à un chef Vira-Fuliiru qu'ils assimilent, à part eux, aux
« chiens de Hutu et de Twa » qu'ils ont laissés dans
leur Rwanda Traditionnel.26(*)
Apparition de l'appellation
« Banyamulenge »
Sur les hauts plateaux sur plombant le lac Tanganyika vivait
affectivement un peuple pasteur semi-nomade » ce peuple n'avait pas
pour non « Banyamulenge » mais représentait une
branche de migrants Rwandophones Tutsi qui ont fui les conditions de vie
abominables qui prévalaient dans leurs pays après la
première guerre mondiale.
Les rapports administratifs signalent, quant à
eux, la présence du premier contingent Rwandophone dans la
contrée en 1924.
L'apparition des conflits interethnique entre Fuliiru et
Rwandophones après cette date, semble se confirmer tout comme
paraissent le corroborer les témoignages de sources locales qui situent
l'arrivé de ces pasteurs sous le règne de chef Fuliiru MOKAGABWE
dont l'avènement se situe entre 1914 et 1927.
Tout le peuple Fuliiru se rappelle encore parfaitement, comme
si cela datait d'hier, la relégation que lui valut, en 1927, sa haine
viscérale contre les immigrés Rwandophones. C'est seulement
après la mort de MUKOGABWE, en 1930, que le groupe, qui s'était
dans l'entre-temps réfugié à Itombwe, sollitera
auprès de l'administration coloniale toujours, son retour à
Mulenge. Une confirmation, s'il en était besoin, de la protection dont
ils se savaient bénéficiaires auprès de l'administration
depuis leur installation.
DEPELCHIN le ditici encore trèsclairement :
« MUKOGABWE was relegated in 1927, and died in 1930. The
Tutsi asked the colonial occupant for permission to return to
Mulenge. »27(*)
On ne demande pas la permission de retourner occuper une
terre qui a toujours été sienne» si elle vous a
été arrachée, on se serre les reins, on forge les armes et
on la reconquiert comme cela venait de se passer au Rwanda. Et pour ce faire,
point de permission à quémander à qui que ce soit !
Le contingent de 1924 sera par la mite fortement
gonflée par le flux de clandestins et après l'indépendance
par des vagues successives des réfugiés politiques notamment en
1959-1962 -1972.
Don son ouvrage, MahanogeMahano précise
« Tous les auteurs que nous venons de citer ne parlent que de
Rwandais Tutsi. Aucun ne fait mention d'un quelconque Mu ou Banyamulenge. Nous
pourrions de même fouiller en vain, minutieusement
systématiquement, toute la littérature ethnographique existante
sur le Sud-Kivu ; nulle part nous ne trouverons signaler l'existence de la
mystérieuse ethnie « Banyamulenge »
Il faut en vérité nous rapprocher très
près clans l'histoire immédiate pour voir le terme
« Banyamulenge » tenter désespérément,
mais opiniâtrement sa Percier, tel sur « deus
ex-machima » à la fois dans le panorama ethnographie et sur
l'échiquier politique du pays.
C'est à partir plus précisément des
années 1970, qu'un groupe d'intellectuels immigrés Rwandophones
à l'armée parfait. Le commissaire du peuple GISARO,
lui-même encouragé soutenus par l'ensemble des intellectuelles et
réfugiés Tutsi, hautement et puissamment positions à
Kinshasa, prennent conscience de leur non appartenance commune à la
nation congolaise. Ils se rendent du coup compte de la fragilité de
leurs positions socio-politiques dans les pays.
Les immigrés et les réfugiés socialement
implantés dans les rouages politico-administratifs du pays et
parfaitement au courant des moeurs politico-administratives du pays hôte
fraierontaussitôt dans cette lacune une occasion inespérée
d'usurper la nationalité congolaise à peu de frais en se
rattachant tous à cette branche mal connue. L'opération restera
néanmoins clandestine jusqu'en 1977. Cette année-là,
l'entrée de GISARO, un descendant de ces immigrés Tutsi, au
conseil législatif rassure les hésitants et raffirmit les
timides.
En hardis par ce premier succès, les immigrés
jubilent, sortent de la clandestinité et proclament bruyamment, à
la grande surprise générale, qu'ils ne sont plus désormais
des Rwandais mais des « Banyamulenges ».
Fort de sa nouvelle position au conseil législatif,
GISARO entreprend illico des démarches au département de
l'Administration du territoire pour que leur supercherie soit
entérinée et leurs villages érigés en chefferie
autonome.
C'est ce vieux projet justement que ressuscitera Monsieur
GISARO, il profitera de la confusion générale, de l'ignorance de
l'autorité administrative et de ses amitiés personnelles avec feu
MAFEMA NGANZENG, alors commission d'Etat à l'Administration du
Territoire pour réussir à faire admettre la création d'un
groupement mais qui, malheureusement pour lui, s'appellera Bijombo et non
BANYAMULENGE.
Ce groupement sera, pour comble de l'infortune, placé
sous l'autorité d'un chef Vira. Ce qui explique la frustration et toute
l'agitation du groupe d'immigrés Rwandophone installés sur les
hauts-plateaux d'Uvira.
En fait, si le nouveau groupement n'a pas été
baptisé « Mulenge » selon les voeux de Monsieur
GISARO, c'est tout simplement par ce qu'il se situe en chefferie vira alors que
le bourg de Mulenge se retrouve très loin au nord, en chefferie Fuliru
dans un autre groupement qui a pour nom, groupement de Kigoma28(*)
Des chercheurs tels que jacques Maquet et S.Naigisiki, Georges
Weis, Jean Hiernaux et Gaspard KAJIGA n'ont pas fourni assez des
renseignements sur le territoire ethnique, l'itinéraire et
l'organisation politique et économique des Banyarwanda de hauts plateaux
d'Itombwedevenus Banyamulenge en 1977. les rapports administratifs de
l'époque colonial révèle l'existence du quelques groupes
des Banyarwanda dans le secteur de Luvungi et leur apparition au processus de
territorialisation. Le pouvoir colonial et les chercheurs ont
considéré qu'il y avait une homologie entre l'organisation des
Tutsi du Rwandais et celle des Banyamulenge pourtant ces derniers
s'étaient séparés deux dès la fin du
19è siècle avant leur déplacement, le Kinyaga
dans l'actuel préfecture de Cyangungu au Rwanda, constituait leur
territoire ethnique.
Ceci est attesté par Jean HIERNAUX, l'Abbé
Gaspard KAJIGA, Catharine New bury et JacqueDepelchin qui expliquent le
déplacement par la volonté d'échapper aux exactions du roi
Musinga en 1896.
Depuis leur sortie du Kinyago, les Banyarwanda, ont
commencé une nouvelle expérience politique et à
s'organiser autrement sur de nouveaux espaces où vivaient
déjà des Bafuliiru, des Bavira et des Barundi. Leur chefferie
était mouvante même après qu'ils se soient installés
dans les moyens plateaux d'Itombwe. Georges Weis le confirme lors qu'il
écrit que les Banyarwanda « abandonnent facilement des
hameaux, et même des villages entiers par exemple Kataka en 1952 pour
grossir l'effectif des villages voisins ou émigrer vers la
frontière occidentale de la chefferie » Bavira. 29(*)
Les écrits sur le déplacement des Banyarwanda
indiquent trois itinéraires qu'ils auraient emprunté pour occuper
les hauts plateaux d'Itombwe. Le premier itinéraire décrit par
l'Abbé Gaspard Kajiga montre que les Banyarwanda sont passés par
Kaziba pour atteindre les hauts pataux d'Itombwe. Cette version est à
considérer avec réserve car à l'époque où
ils ont quitté le Kinyanga, leur Mwami Rwabugiri venait de mourir sur le
champ de bataille contre les Bashi. Vu l'hostilité qu'il y a avait entre
les deux peuples, la fraction dissidente des Banyamulenge (Banyarwanda) aurait
eu peu de passer par Kaziba et de s'exposer à des représailles
des Bashi.
Le deuxième itinéraire, retracé par
MayugiNdagzima, est loin d'apporter des réponses mais sème
plutôt des confusions dans les esprits. Muyegi comme Joseph Mutambo se
basent sur l'existence du clan des Abarundi parmi les Banyamulenge pour
soutenir qu'ils auraient transité par le Burundi. Au cours de leur
passage, ils l'ont incorporé pour s'établir à Kagando et
en suite à Kakamba dans la plaine de la Ruzizi.
L'intérêt de cette version est de montrer que le
groupe des Banyamulenge n'est pas composite et s'est enrichi de nouveaux clans,
...
En fin, le troisième itinéraire,
présenté par JacqueDepelchin, s'écarte de deux
précédents. Il rejoint celui de Georges Weis et considère
la localité de Kakamba comme deuxième site que les Banyarwanda
ont occupé après leur sortie de Kinyanga. Mais ce site n'attire
pas l'attention des analyses avons qu'il fut le premier territoire tribal des
Banyarwanda après avoir traversé la Ruzizi. Ils l'ont
abandonnée pour gagner la localité de Mulenge et fut
annexé à la chefferie agrandie des Barundi pendant la
colonisation. L'importance de Mulenge tient au fait qu'il a été
un carrefour de peuples grâce à son climat de montagne presque
identifique à celui de Kinyaga30(*)
Les Barundi se battent pour la reconnaissance de leur
nationalité et le maintien de leur chefferie agrandie. Les Bavuluga
réclament la décomposition de la chefferie agrandie des
Bafuliiru.
Ces derniers et le Bavira revendiquent tout le territoire
d'Uvira.
Les Banyamulenge engagent leur lutte au tour du groupement de
Bijombo, de la création du territoire de Minembwe, de la
représentation politique et du statut des minorités.
L'idée de centralisme hérité de la
colonisation est remise en cause mais ce n'est pas la fin de territoires
31(*)
Les guerres que provoquent les Banyamulenge sont la forme
violente et expressive des revendications collectives par lesquelles les
Banyamulenge participent à la décomposition de l'Etat Congolais.
Les contestations dans le territoire d'Uvira naissent non seulement du droit
mais également de la divergence d'attitudes de la perception du rapport
au territoire et des pratiques des acteurs.
Les pratiques de morcellement frauduleux des
collectivités Chefferie, de duplication de l'autorité
traditionnelle et la contestation de la nationalité sont autant des
facteurs qui conduisent à l'alignement des ethnies et produisent des
conflits entre elles.
Tableau n° 1. Tableau de récapitulation de
la population Congolaise et Etrangère du Territoire d'Uvira pour
le 4ème trimestre 2005
SUBDIVISION ADMINISTRATIVE
|
POPULATION CONGOLAISE
|
POPULATION ETRANGERE
|
TOTAUX
|
H
|
F
|
G
|
F
|
TOTAL
|
H
|
F
|
G
|
F
|
TOTAL
|
Chefferie Bafuluri
|
20924
|
24 171
|
28649
|
27649
|
101168
|
67
|
103
|
66
|
60
|
296
|
101464
|
Chefferie Bavira
|
2914
|
3 422
|
4024
|
3830
|
14190
|
17
|
14
|
11
|
14
|
57
|
14247
|
Chefferie Plaine de la Ruzizi
|
4290
|
5 532
|
7317
|
7582
|
24721
|
189
|
177
|
363
|
348
|
1077
|
25798
|
Total Chefferies
|
28 128
|
33 125
|
39765
|
39061
|
140079
|
273
|
195
|
440
|
422
|
1430
|
141509
|
Cité d'Uvira
|
23 910
|
28 879
|
38681
|
39882
|
131352
|
163
|
267
|
261
|
277
|
268
|
131620
|
Cité de Kagando
|
4 630
|
94 77
|
8232
|
8310
|
26669
|
86
|
114
|
224
|
266
|
690
|
27359
|
Cité de Sange
|
4 014
|
6014
|
8089
|
7639
|
26214
|
55
|
75
|
44
|
46
|
220
|
26432
|
Total cités
|
33 012
|
40370
|
55022
|
55831
|
184235
|
304
|
456
|
529
|
589
|
1878
|
186113
|
Total Territoire
|
61 140
|
73945
|
94787
|
94892
|
324314
|
557
|
751
|
969
|
1011
|
3308
|
327113
|
Source : Bureau de l'Etat civil,
territoire d'Uvira, 2005
1.1.4. L'Economie
1.1.4.1. Agriculture
Le territoire d'Uvira a hérité d'un sol fertile
qui permet de pratiquer plusieurs cultures. Très souvent deux types de
cultures y sont rencontrés. Il s'agit des cultures vivrières et
des cultures industrielles. Pour ce qui concerne les cultures industrielles les
principales cultures sont : le Coton, la canne à sucre auxquelles
nous associons le café et le tabac pour ce qui est des cultures
vivrières, le territoire est pourvoyeur des maïs, des haricots, des
arachides, du manioc, du sorgho.
Malgré cette potentialité agricole, de nombreux
cas de mal nutrition sont observés au sein de la population à
cause de l'abandon des champs des cultures, de l'insécurité dans
la zone et surtout les cas des massacres, des viols de pillage et incendies, le
déplacements de la population et des enfant soldats, ceci causé
par les militaires à la solde du RCD dans des milieux comme :
cité d'Uvira, Makobola, Kiliba, Sange, Lemera, Katogota, Kahungwe,
...
1.1.4.2. Elevage
Le territoire d'Uvira est un carrefour des tribus dont la
vocation est soit agricole sont pastorale. L'élevage dans le territoire
est plus pratiqué par les Banyamulenge, mais aussi par les Bafuliiru.
L'élevage de plus pratiqué est celui de gros bétail
pratique dans les hauts plateaux et dans la plaine de la Ruzizi par les
Banyamulenge à Bwegera. Dans la plaine de la Ruzizi, les Bafuliiru font
le petit bétail, mais qui connaît actuellement des
sérieuxproblèmes à cause du pillage et du manque
d'encadrement. Le chien est élevé pour la chasse et pour faire
compagnie aux éleveurs et agriculteurs.
1.1.4.3. La pêche
La pêche est une activité pratiqué par
les Bavira de la plaine et elle occupe une place de choix dans les
activités des hommes de la plaine de la Ruzizi, elle fournit des
aliments à la population ; elle se pratique sur le lac Tanganyika
suivant deux formes :
- La Pêche traditionnelle : elle se pratique jour
et nuit en utilisant un matériel rudimentaire (la masse, le filet,
pirogue, hameçon, ...)
Elle s'effectue au bord du lac où ce dernier est peu
profond, mais la production est insuffisante à cause de
l'instabilité des pêcheurs due à l'insécurité
perpétrée par les guerres et les jeunes qui se sont
enrôlé dans différents mouvements des guerres.
- La Pêche artisanale : utilise le matériel
moderne
Elle se pratique pendant la nuit. Actuellement elle ne
connaît plus d'activités intenses à causes de
l'insécurité due à la guerre. La pêche constitue une
activité vitale dans le milieu mais qui reste jusque-là
entravée par l'inefficacité des équipements et des
méthodes des captures. Cette technique exige ainsi un sérieux
apprentissage, tant pour la construction et l'entretien du matériel, que
pour son utilisation.
1.1.4.4. Le Commerce
Le commerce est la principale activité de la
population, aujourd'hui c'est une affaire de quelques individus par ce que
pendant les guerres nombreux commerçants se sont réfugies
à l'étranger et dans les autres provinces voisines.
En réalité, les uns ont perdu tous leurs biens,
d'autres ont quitté le milieu par peur des tueries pour des causes
suivantes :
- Un commerçant qui collabore avec les rebelles
était soit tué ou pillé par les Maï-Maï
- Un commerçant qui collaborait avec les
Maï-Maï était aussi soit tué ou pillé par les
rebelles (Rwandais, Burundais, Banyamulenge)
Le centre commercial de Mulongwe dans la cité d'Uvira
est l'unique du territoire. A ma suite de la crise économique qui secoue
le territoire, le centre fonctionne aujourd'hui au ralenti, avec les pillages
qu'a connus le territoire, la recrudescence de la violence et
l'insécurité grandissante, beaucoup d'opérateurs
économiques ont quitté la zone et sont partis s'installer
à l'étranger comme au Burundi, en Zambie et surtout en Tanzanie.
Les seules voies d'approvisionnement en produits vivrières et/ou
manufacturés sont :
- La voie routière Uvira-Bukavu
- La voie routière Uvira-Bujumbura pour
l'approvisionnement de la cité en carburant
- La voie routièreUvira-Kalemie est le principale voie
qui approvisionne la cité en produits de pêche et agricole
- La voie lacustre Uvira-Kigoma à caractère
international, approvisionne la cité en produits manufacturés et
en carburant.
Quelques marchés restent opérationnel dans le
territoire d'Uvira mais connaissent de sérieux problèmes
d'insécurité, de sur taxation, et de pillage
Parmi ces marchés certains sont
considérés comme marché de référence, c'est
le cas du marché Maendeleo le marché central, le marché de
Kamanyola, le marché Sange, le marché de Kiringye, marché
deRuningu et le marché de Luvungi.
1.1.5. L'Education
L'éducation est un élément très
important dans une société comme la nôtre, cas elle
constitue le fondement de celle-ci. L'éducation peut se dérouler
à l'école et en famille
Par ailleurs Jean MARC ELA estime que
« l'école en Afrique échoue dans sa mission du fait
qu'elle forme les jeunes chômeurs qui sont condamnés à
vivre dans la misère par manque d'emploi »
Il recommande une politique d'éducation sur le tas,
cette éducation non scolaire, analogue à la formation
dispensé aujourd'hui dans les villages par les animateurs ruraux.
Selon les méthodes de l'alphabétisation
fonctionnelle qui consiste à lier l'enseignement à la vie sociale
et à la production de la zone considérée
1.1.6. La Religion
Il existe plusieurs confessions religieuses. La population
adhère en grand nombre au christianisme : catholique et protestant
malgré la coexistance de plusieurs sectes.
1.1.7. L'Infrastructure Sanitaire
Dans ce domaine, Uvira jouit d'un avantage particulier. Le
territoire d'Uvira regroupe 4 zones de santés dont la zone de
santé d'Uvira, la zone de santé de la plaine de la Ruzizi, la
zone de santé des moyens plateaux de Lemera et la zone de santé
des hauts plateaux. Il est doté d'un hôpital général
de Référence d'Uvira, le centre hospitalier de Kiliba, le centre
hospitalier de la 8è CEPAC de Kasenga, et l'hôpital de
la 8è CEPAC de Lemera, qui jusqu'à maintenant ne
fonctionne pas normalement.
Il ya quatre polycliniques privées à Uvira et
une clinique publique, 38 dispensaires, 39 centre de santé
En ce qui concerne le moyen de communication, il n'y a le
poste de téléphone de la RDCongo notamment ; le poste de
Vodacom, le poste de Celtel et les autres réseaux du Burundi qui sont
opérationnel mais qui n'ont pas de postes à Uvira.
CHAPITRE II. LE BILAN HUMAIN DES CONFLITS ARMES
ET
SES CONSEQUENCES DANS LE
TERRITOIRE
D'UVIRA DE 1996 A 2005
2.1. CAUSES DES CONFLITS
2.1.1. La déterritorialisation et les conflits dans
le territoire d'Uvira32(*)
Depuis la décolonisation, les divers groupes ethniques
s'affrontent dans le territoire d'Uvira entre eux autour des terres, du
territoire de la nationalité et du pouvoir, ainsi, en 1961, les
Bafuliiru se sont battus contre les Barundi autour du contrôle de la
Collectivité-Chefferie Plaine de la Ruzizi. Les Banyarwanda, devenus
Banyamulenge en 1973, sont parvenus en 1979 à obtenir la reconnaissance
officielle du groupement de Bijombo qu'ils ont occupé pendant la
colonisation par conséquent, leur nationalité fut
contestée par les ethnies voisines et retirée par la loi du 29
juin 1981.
La Banyamulenge, c'est pour avoir revendiqué leur
nationalité et obtenu l'agrément du groupement de Bijombo. Les
Barundi, c'est pour être constituées en chefferie agrandie
dès l'époque coloniale. Tous les deux sont entrés en
conflits avec leurs voisins et ont surtout vu leurs droits politiques
contestés. En 1987, les candidats Banyamulenge et Barundi aux
élections législatives ont été gommés sur la
liste des éligibles du fait qu'ils avaient été
considérés comme « personnes à
nationalité douteuse ». Le doute persistant sur leur
nationalité eut en 1991 comme conséquence des protestations et
les refus de les recenser comme nationaux.
Pour les Banyamulenge, la création du Territoire de
Minembwerépondrait à un double but : premièrement,
finaliser le projet de l'époque coloniale concernant l'existence de la
chefferie Kaila qui avait été dissoute et annexée à
celle de Barundi à l'époque coloniale ;deuxièmement,
la reconnaissance du territoire de Minembwe à titre de territoire
ethnique tairait des contestations au sujet de leur nationalité
33(*)
2.1.2. Les conflits liés à la
décomposition de territoire d'Uvira
Les conflits territoriaux qui ont opposés
quarante ans durant les Bafuliiru, les Bavira, les Barundi et les Banyamulenge
présentent divers visages. Les antécédents étant
historiques, les conflits menacent l'existence de l'Etat congolais et
transparaissent dans le discours de différents groupes ethniques.
Les conflits dans le territoire d'Uvira ne sont pas
récents mais ont des ressorts historiques, psychologiques et
idéologiques. Les différents aspects, souvent méconnus,
sont pourtant autant d'obstacle aux effets de préventions et de
résolution des conflits 34(*)
2.1.3. Les conflits liés à la création
du territoire de Minembwe
Le conflit lié à la création du
Territoire de Minembwe est indissociable du problème du groupement de
Bijombo bien qu'il ne soit produit une vingtaine d'années plus tard. En
effet, il a des racines dans le passé. Ces conflits, qui opposent
nettement les mêmes ethnies sur scène et met en lumière
l'enjeu de territoire. Le territoire de Minembwe a été
créé dans le contexte de guerre et de décomposition
avancée l'Etat congolais. L'objet de conflit est demeuré le
même, c'est-à-dire le territoire, bien qu'il soit exprimé
différemment par les divers acteurs en conflits.
Les alliances entre l'élite intellectuelle, militaire
et politique sont très marquées chez les Banyamulenge et
diffusés chez les autres ethnies en opposition par peur des
représailles.
Ce conflit, permet de comprendre la nature des
rivalités entre acteurs dans le territoire nouvellement crée et
éventuellement le lien entre le morcèlent du territoire d'Uvira
et la formation des Conflits.
Dans ce contexte de confrontation et de recherche d'autonomie
que le projet du 23 juillet 1999 fut élaboré et signé par
quinze Banyamulenge pour demander au chef de département chargé
de l'administration du RCD la création d'un territoire des hauts
plateaux .
L'objectif étant de créer un territoire propre
aux Banyamulenge signataires proposant les localités suivantes :
Kamomba, Kabara, Tulambo, Kahololo, Rurambo, Katanga, Bijambo, Milimbo,
minembwe, Bijojwe et Chanzovu.
Les arguments avancés par les quinze signataires du
document pour solliciter la création de l'entité sont les
suivants : l'existence des structures d'organisation traditionnelle chez
les Banyamulenge avant la colonisation, la discrimination coloniale, le
non-respect de l'identité culturelle de chaque ethnie, la mauvaise
gouvernance, de la question ethnique par le régime Mobutu, le retard de
développement socio-économique et surtout le manque d'encadrement
politique et administratif. La conclusion du document explicite mieux les
différents arguments évoqués ci-dessus et propose de
réhabiliter les Banyamulenge dans leurs droits, notamment du territoire,
aux terres, à l'identité culturelle et au
développement.
Le projet présenté par les quinze signataires
était élaboré mais le RCD n'avait pas répondu
à toutes leurs atteintes. La carte qu'ils avaient dessinée est
reprise ci-après, l'arrêté départemental du 09
septembre 1999 créant le territoire de Minembwe à titre
provisoire n'évoque pas les motifs qui ont poussé les
autorités du RCD à rejeter l'appellation « territoire
des hauts plateaux » dont le chef-lieu serait Minembwe et à
remplacer la collectivité de Milimba par celle de Kamoto
Les quinze Banyamulenge ayant élaboré et
signé à Bukavu le 23 juillet 1999 le projet de demande de
création d'un territoire dans les hauts plateaux du sud Kivu sont des
intellectuels appartenant à des localités différentes. Il
s'agit de : MuhamirizaNtayoberwa de la localité Kamombo, de
DugawaMulenge de la localité Kabara, de RwatangaboEraste et de
MuhireMeshake de la localité Tulambo, de Gatimbirizo venant de la
localité Kahololo, de RuberangaboEnock de la localité Rurambo, de
Munyakazi Matthieu et nyakagabo Jean de la localité Katanga Bijombo, de
KamaziMahasha et SerugabaKaraha de la localité Mulimba, de
KayiraTharcisse et de Sebikabu Jackson de la localité Minembwe, de
KizeheKarojo de la localité Bijombo, de MakindiBitana de la
localité Bijojwe et de MushondaSiméon de la localité
Canzovu.
Le projet se présente comme national :
aménager un espace politique plus vaste pour libérer de
l'influence coutumière et contrôler les flux économiques.
L'importance du territoire est de plus en plus soulignée dans les
déclarations de Banyamulenge depuis 1997.MwambaRugendusa, ancien
conseiller politique du Gouverneur Charles MAGABE a dit, au cours de
l'entretien du 11/04/2001 que lors d'une séance de réconciliation
des groupes ethniques dans le territoire d'Uvira, DuguwaMulenge a fondu lorsque
les Babembe ont affirmé qu'ils se battraient jusqu'à la
dernière énergie pour récupérer leur territoire.
Au cours d'une audience qui a réuni à Bukavu
Gaëtan KAKUJI, Faustin MUNENE, Charles MAGABE, Benjamin SERUKIZA,
Hadès MUTWARE, Venant Gatimbirizon, etc. Ce dernier a
déclaré que les Banyamulenge ne sont représentés
parce qu'ils n'ont pas d'entité. C'est la raison pour laquelle ils
demandent une entité. Les Banyamulenge présents à cette
audience avaient présentée à Gaëtan KAKUDJI, Ministre
de l'intérieur une carte qui découpait les territoires de Fizi,
de Mwenga, et d'Uvira. Ils ont justifiés leur demande par leur non
représentation dans l'administration et par les problèmes
administratifs que pose le territoire de Fizi plus vaste que le Rwanda. Le
territoire reste un en jeu tant que le pouvoir repose sur la conjonction d'un
groupe et d'un territoire, ceci ressort de la lettre du 03 mars 2004 que les
Banyamulenge ont envoyé à Azarias RUBERWA MANYWA pour lui
rappeler que son règne était inutile tant qu'il ne parvenait pas
à officialiser le territoire de Minembwe.35(*)
2.2. BREF APERCU DE LA GUERRE
Dans toutes les guerres de la RDC, le territoire d'Uvira est
la porte d'entrée et même de sortie car il a des ouvertures avec
quatre pays (le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie). En cas des
conflits dans ces pays frontaliers, souvent le Congo est infecté ;
c'est le cas du Burundi et le Rwanda avec la mort des présidents
Burundais Melchior NDANDAYE en octobre 1993 et Suprien NDAGYAMIRA tous du
Burundi et Juvénal HABYARIMANA du Rwandais le 06 avril 1994, ces morts
ont entraîné la fuite des populations de leurs pays vers les Congo
dont le territoire d'Uvira a reçu un grand nombre des Burundais et
Rwandais. Et ceci entraîna les premiers conflits qui étaient
à la base des guerres dans notre pays par le canal du territoire d'Uvira
car les grandes infiltrations ont profité de cette occasion pour
pénétrer le Congo et pour même l'agresser. C'est ainsi que
le Congolais mal intentionnés et assoiffés du pouvoir sont
arrivés à s'associer et ils ont même associé leurs
amis des pays voisins tels sont par exemples les Ougandais, les Rwandais, les
Burundais, et même les Tanzaniens pour faire la guerre de
libération de notre pays Zaïre-Congo.
C'est ainsi qu'en septembre 1996 les premières
attaques ont eu lieu à UviraKagabwe (groupement de Kigoma,
collectivité de Bafuliiru). Début octobre 06/1996 attaques et
pillages à Lemera où il y a eu perte des vies humaines,
économiques, matérielles et financières après
c'était les attaques dans la plaine de la Ruzizi, la nuit du 17 au 18
octobre jusqu'au 24 octobre 1996, c'était les massacres à Kiliba.
A partir du 17 jusqu'au 24, les multiples attaques dans la plaine de la Ruzizi
en l'occurrence Bwegera, Katogota, Luvungi, Mutarule, ... et le 25 octobre 1996
c'était la prise d'Uvira, après cette période la guerre a
progressé jusqu'au 17 mai 1997, la prise de la capitale par le mouvement
alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo
(AFDL) sous la direction de son Excellence M'zee Laurent Désiré
KABILA. De Mai 1997 au 02 Août 98 la deuxième guerre d'agression
lancée à l'Est du pays par le RCD (Rassemblement Congolais pour
la Démocratie) avec l'objectif de libérer le Congo de nouveau.
Leur objectif caché était de diviser le pays
pour annexer la région du Sud-Kivu au Rwanda et au Burundi sous la
direction d'Arthur Z'AHIDI NGOMA à cette époque.
Ces multiples guerre ont conduit aux massacres par le RCD en
apposition avec la population : Force armée populaire (FAP) et ceci
entraîna à cerassemblement les massacres de populations civiles
innocentes aux endroits ci-après : Kakungwe, Makobola, Katogota,
Lemera, Kiliba, Kahungwe, à Kirungu vers les moyens plateaux à
quelques 10 Km de Kalundu, ... 36(*)
L'OUA a fait savoir qu'elle était impuissante en cette
matière quand bien même, elle a mis en place une structure
spécifique de prévention des conflits. Cette guerre est en passe
de devenir aujourd'hui la première « grande guerre
Africaine » car elle fait sans précédent
sur le continent africaine des conflits, implique militairement pas moins de
sept voire dix pays africains en rébellion congolaise, des nombreux
groupes rebelles ougandais, Rwandais, Burundais, Angolais, ....37(*) Ces guerres engendrent des
mouvements des populations comme l'extraordinaire exode, des
réfugiés estimés à un grand nombre de population
dans le pays et dans les pays voisins.
Selon diverses sources (HCR, Eglises, ONG), l'exode rural
faisait croître l'effectif de la population urbaine.
2.3. CONSEQUENCES DES CONFLITS : LES
MASSACRES, EXECUTIONS ET TORTURES DANS LE
TERRITOIRE
D'UVIRA
Au vrai, l'image du RCD avait été fort tenue.
Le bilan lourd de la guerre reste inconnu en terme des victimes, en terme
économique et en terme des démolitions.
La population de la République Démocratique du
Congo en général et celle du Sud-Kivu en particulier en a
payé la lourde tribu. Cela explique en partie l'attitude de
réserve qu'affiche la population du Sud-Kivu et celle d'Uvira plus
particulièrement vis-à-vis des autorités politique et
militaires du RCD.
2.3.1. Conséquences sur le plan social
Les conflits armés en République
Démocratique du Congo ont causé d'énormes
dégâts humains et matériels plus de 4 millions des
personnes tuées par ces dernières guerres de 1996 et 1998, selon
nombreux rapports les droits humains. Des multiples violations des droits
humains caractérisés par des pertes de vies humaines, des viols
des femmes et des filles mineurs, des déplacements massifs de la
population à l'intérieur et à l'extérieur du pays
et des enfants qui se sont en rôles dans l'armé à
eux-mêmes.
En territoire d'Uvira, comme corollaire,
l'insécurité persiste et se manifeste pour des tueries et
massacres des personnes civiles sans défense, de attaques des villages
congolais, des pillages et des destruction méchantes notamment des
hôpitaux et centre de santé, des viols exagérés des
femmes et des filles sans distinction d'âge, l'enrôlement des
enfants et de jeunes dans les armées et groupes paramilitaires dont
« local défense », le banditisme inouï, des
déplacements continus des populations, ...
Dans ce sens, nous avons pu identifier quelques cas des
massacres dans le milieu de notre étude, lesquels ont causé des
cicatrices encore saignantes dans les esprits de la population du territoire
d'Uvira. Depuis le début des guerres, plusieurs massacres et assassinats
ont été commis spécialement par les troupes Rwandais,
Ougandais et Burundais ainsi que leurs alliés rebelle congolais et les
milices associés.
a. Les massacres de Lemera
Lors des affrontements armés qui ont opposé les
guerriers Banyamulenge appuyés par leurs alliés Rwandais et
Burundais aux forces des résistantsMaï-Maï à Lemera et
ses environs, plus de 250 personnes ont été tuées dont
deux pasteurs de l'église de la 8è CEPAC Lemera
(KAZERA et MUTOTO) qui ont été portés disparus et dont on
est sans nouvelles jusqu'aujourd'hui. Tandis que 35 personnes non
identifiées ont été brûlées vifs par ces
mêmes malfaiteurs dans une église à Kibungu (village de
Lemera moyens plateaux) le 04 et le 08 avril 1998.
En 1996, Deux prêtres entre autre Jean-Marie Vianney
NDOGOLE et KOKO Boniface, ont été tués seulement parce
qu'ils avaient refusé d'être porteurs d'armes jusqu'aux hauts
plateaux, ceux deux hommes de Dieu étaient serviteurs dans la paroisse
de KIDOTI.38(*)
b. Les Massacres de KAKUNGWE/cité d'Uvira
Lesguerriers Banyamulenge avaient fusillé 3 personnes
à Kalimabenge en 1997, la population avaient transporté ces 3
cadavres et en avaient organisé une manifestation triste jusque chez
l'Administrateur du Territoire Monsieur BAZIRE KUSHEBANA à cette
époque, voyant cela, l'administrateur a appelé le Commandant
NINJA, Burundais, pour qu'il puisse stabiliser la situation. La population
montée de colère refuse de remettre ces cadavres au commandant,
c'est ainsi que ce dernier ordonne à ses éléments d'ouvrir
le feu sur les manifestants sur la route à KAKUNGWE. Plus de 400
personnes encore ont perdu la vie dont nombreux enfants. Selon cette source, un
militaire à la solde du RCD en colère, tire sur la jambe de
l'Administrateur pour raison qu'il n'a pas défendu la population
civile39(*)
jusqu'aujourd'hui les cadavres n'ont pas été trouvé et le
lendemain tout le sang était déjà essouillé sur la
route comme si rien ne s'était passé. Mais selon d'autres sources
les cadavres auraient été enterrés derrière
l'évêché à la Zone.
c. Le Massacre de Katogota
Plus de 450 personnes ont été massacrées
à Katogota dans le groupement d'Itara/Luvungi en collectivité de
Bafuliiru par les guerriers Banyamulenge à la solde du RCD/Goma, sous
prétexte que les habitants hébergeaient les Interahamwe qui
auraient tué un commandant Munyamulenge du nom de RUGAZURA à
Mukamba, personne qu'ils avaient tué eux-mêmes. Le cadavre de
cette victime avait été a cheminé à Uvira et vers
17 heures tout le village était déjà encerclé par
des militaires qui ont commencé à tuer les gens la nuit.
Certaines personnes ont été enterrées
dans des toilettes (latrines), d'autres jetées dans la Rivière
Ruzizi après les avoirs enfermées dans des sacs, d'autres
étaient enterrées dans des fosses communes. Le 14 mai
2000.40(*)
d. Massacres de Kahungwe
Les militaires à la solde du RCD ont ouvert le feu sur
les gens au marché de Kahungwe et le bilan était de 66 morts et
plus de 60 disparus sous le commandement du commandant MOTOMOTO un
Munyamulenge, le 16 octobre 1999.41(*)Le motif de ce massacre est resté jusque
maintenant inavoué.
e. Les massacres des Kivovo
15 personnes ont été massacrées et
enterrées dans une fosse commune par les guerriers à la solde du
RCD à RUZIZI/KIVOVO dans le groupement de Kalungwe en
collectivité de Bavira le 17 février 2000 et 25 autres en janvier
2000 à Kalungwe dans les champs dont Mme MUZIGWE Anastasie lors des
opérations de ratissage menées par les guerriers Banyamulenge
dans le groupement de Kalungwe en collectivité de Bavira.42(*)
f. Les massacres de KIRUNGU/Moyen- plateau
A KIRUNGU, le 29/10/1996, 165 éleveurs et cultivateurs
ont été fusillés par les guerriers Banyamulenge qui
étaient les gardiens des vaches de victimes. Parmi ces derniers, 49
cadavres ont été enterrés dans une fosse commune à
Kashambi/Kirungusur une colline au bord de la rivière Kalimabenge.
Après la fusillade, il a fallu que les enfants et les jeunes puissent se
mobiliser pour la vengeance de leurs frères et parents mort innocents.
Un village a été incendié par les
guerriers à la solde du RCD à Kihuha dans le groupement chefferie
de Bavira en territoire d'Uvira et le nombre des victimes ne nous a pas
été donné.43(*)
g. Les Massacres de Makobola
L'un de plus terrible massacres qu'avaient commis le RCD et
ses alliés du Rwanda et du Burundi. Ce massacre a duré 3 jours
à partir du 30 décembre 1998 au 1er Janvier 1999. Il
aurait précédé d'affrontement opposant le RCD et ses
alliés à des combattants Maï-Maï. Ces derniers auraient
tué un certain nombre de leurs adversaires, dont plusieurs commandants
de l'APR travaillant à la solde du RCD.
L'arrivée des nouvelles troupes venues renforcer le
RCD, les Maï-Maï auraient quitté le lieu, et c'est alors que
le RCD ensemble avec l'APR ce sont pris à la population locale, tirant
sur toute personne qu'ils apercevaient. De nombreuses sources ont
affirmé que les victimes avaient été entassées dans
des maisons qui étaient ensuite incendiées. Ces opérations
ont été dirigées par Monsieur BIZIMA KARAHAMUHETO. Les
groupes locaux de défenses de droit de l'homme ont établi des
listes recensant des morts au nombre de plus de 800 victimes dont 317 femmes et
jeunes filles.44(*)
h. Les massacres de Kiliba
A Kiliba plus de 31 personnes ont été
assassinées par les guerriers Banyamulenge, dont l'Abbé KIBUGU
Pépé le 17 février 2000. Le motif de cet assassinat est
resté jusqu'aujourd'hui inconnu.45(*)
Tableau n° 2. D'autres assassinats
Dates
|
Nombres
|
Milieux
|
Motifs
|
Sources
|
Le 26/04/2000
|
2
|
Q. Songo/Uvira
|
Ces deux personnes auraient été accusés
d'être des ennemis du pouvoir RCD
|
Héritier de la justice
|
Le 23/06/2000
|
5
|
Cité sange
|
RAS
|
Héritier de la justice
|
Le 30/06/2000
|
4
|
Q. Nyamianda, cité d'uvira
|
RAS
|
Héritier de la justice
|
Le 03/07/2000
|
4
|
Q. Kavinvira/Uvira
|
RAS
|
Héritier de la justice
|
Le 09/07/2000
|
4
|
Kasenga et Mulongwe/Uvira
|
RAS
|
Héritier de la justice
|
Le 17/07/2000
|
6
|
Kiliba/Uvira
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 20/07/2000
|
1
|
Rubibi/Minembwe
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 20/07/2000
|
9
|
Minembwe(Kinyonji)
|
Parce que les Maï-Maï avaient tué dans une
attaque un nombre des Banyamulenge, alors ils sont allés se venger
|
Héritier de la justice
|
Le 22/07/2000
|
36
|
Kasenga/Uvira
|
Les banyamulenge venaient de ne perdre personne dans leur rang
après le combat farouche
|
Héritier de la justice
|
Le26/07/2000
|
3
|
Kalimabenge
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 04/04/2000
|
5
|
Kagongo/Uvira
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 03/09/2000
|
3
|
KatalaKwawizi (Uvira)
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 06/09/2000
|
8
|
Kabimba/Kalundu
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 26/09/2000
|
8
|
Luberizi/Uvira
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 12/09/2000
|
10
|
Migera/lemera/Terr. Uvira
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 10/09/2000
|
6
|
Kashatu/moyen plat./Uvira
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 05/05/2000
|
13
|
Kabimba/Kalundu
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 23/05/2000
|
3
|
Sange
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 30/06/2000
|
7
|
Beinmalacquis/Uvira
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 08/07/2000
|
10
|
Kitumbi/Lemera
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 26/09/2000
|
2
|
Kiliba et ndunda/sage
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 19/09/2002
|
6
|
Sange centre
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Le 15/09/2002
|
4
|
Nyaminindi
|
Motif inavoué
|
Héritier de la justice
|
Source : Heritiers de la Justice / Bukavu
2.3.2. Insécurité générale
Des militaires à la solde du RCD et leurs
alliés congolais, des agents de la police et ceux publics, n'ont pas su
garantir les conditions nécessaires à la bonne
sécurité des personnes et des biens.
La torture étaient favorisée par l'utilisation
généralisée de lieux de détention privée et
secrète notamment des cachots souterrains, des conteneurs de
marchandises et des maisons appartenant à des membres de service de
sécurité.
Le 23 juillet 2001 à 8 heures à BiribaKabunambo,
un village situé à 16 km de la cité de Kiliba vers Bukavu,
une voiture muni-bus en route de Bukavu vers Uvira est tombée dans une
embuscade tendue par des hommes armés qui ont tiré sur
l'automobile dont 18 personne à bord ont été touché
par balles.
Le mercredi 22/10/1998 dans les heures matinales dans le
village MUTARULE un minibus en direction du marché de Luvungi est
tombé dans une embuscade tendue par les guerriers Banyamulenge qui ont
tiré sur l'automobile et plus de 20 personnes ont trouvé la
mort.46(*) La cause de ce
drame était par ce que les Maï-Maï avaient enlevé un
major Munyamulenge qui quittait Uvira pour Mutarule. Au pont de la
rivière Sange le Major a été porté et sa soeur qui
était avec lui est partie informer à leurs frères et une
vengeance a été organisée à ces bus des gens de
Sange qui partaient pour le marché.
A tous ces malfaiteurs, aucune mesure disciplinaire n'a
été prise à l'endroit des militaires du RCD qui ont
causé ces macabres situations.
2.3.4. Impact des conflits armés sur les femmes
Dans la conduite de la guerre, les belligérants ont
l'habitude de soumettre les femmes à des multiples violences, notamment
l'esclavage sexuel, le viol et autres formes de tortures tant physique que
morales. Ces barbaries exercés sur la femme uniquement parce qu'elle est
femme prendraient leurs origines dans l'organisation dissymétrique des
rapports entre les hommes et les femmes dans nos sociétés,
marquées dans la plupart de cas pour la domination masculine.
Par les guerres les assaillants inoculent les IST et le
VIH/SIDA à grande échelle aux femmes et jeunes filles. On se
souviendra que les pays qui ont agressé le Congo accusaient à
cause de longues guerres un taux de prévalence élevée du
Sida au sein de leurs armées respectives. A voir de près, il
s'agit dans tous les cas d'une tentative d'extermination planifiée
à l'aide de tous les moyens les armes à feu, les armes blanches,
le Sida et la faim.47(*)
En territoire d'Uvira, selon le centre OLAME, dans leurs
tableaux des effectifs des femmes victimes d'agression sexuelle par
année et par territoire, en 2002, 2003, 2004, une seule femme seulement
a été violée.48(*)
Alors qu'après nos recherches et enquêtes sur le
terrain, nous avons trouvé en ces années qu'au centre de
santé Saint Paul à Uvira une équipe de recherche a pu
dépouiller les fiches médicales de 658 femmes qui avaient
été violées entre janvier 2002 et février 2003.
Sur la base des données des examens clinique, 493
femmes ont été traitées parmi lesquelles 121 ont
présenté une résistance au premier traitement. Des
victimes consultées et traitées au centre de santé saint
Paul, l'écrasante majorité présentait simultanément
2 à 3 types d'infections sexuellement transmissible ; la
blennorragie, la syphilis primaire, le chancre mou, le chlamydia,
l'herpès génital, le bubo vaginal, le trichomonas vaginal, le
VIH/SIDA.
Le graphique ci-dessus donne le pourcentage de
femmes atteintes par ces différentes infections
Un total de 403 femmes violées a été
identifié par les associations en 2002. En juillet 2003 la maison des
femmes d'Uvira a identifié 504 femmes violées dans le territoire
d'Uvira. 49(*)
Dans la plaine de la Ruzizi en Territoire d'Uvira, une
association dénommée PSVS asbl, a identifié à
partir de 2000 jusqu'en 2004 700 femmes violées dont 200 ne seulement
n'étaient pas malades.
Selon cette association, de 2005 à 2006 un nombre de
551 a été encore identifié dont 5 enfants de 8 ans.
De 2000 à 2006 cette association a identifié 12
hommes violés par les femmes militaires toujours dans la plaine de la
Ruzizi
Les femmes et jeunes filles constituent les principales
forces productives de l'économie rurale. Elles sont l'épine
dorsale du petit commerce local des produits de consommation courante et des
denrées des premières nécessités, tels le manioc,
poissons, légume, huile de palme, sel, savon, ...
Les communautés dépendent pour leur survi du
travail productif et reproductif des femmes. Or, la guerre, les violences
sexuelles et insécurité ambiante chassent beaucoup de femmes hors
de leurs communautés, qui se vident ainsi de leur force vive
Les jeunes filles et femmes enlevées et
séquestrées dans les campementsdes combattants constituent autant
des bras en moins. Alors que les hommes jeunes et productifs sont tués
dans les combats, soit enrôle dans l'armée
2.3.5. Impact des Conflits sur les enfants
L'utilisation des enfants dans le combat est restée
ignorée par la communauté international jusqu'à ce que un
consortium d'organisation humanitaire, la coalisation pour mettre fin à
l'utilisation des enfants soldats, commence à recenser les filles et les
garçons associés à des forces armées dans tous les
pays impliqués dans les conflits armés.50(*)
Si on ne s'intéresse plus aux garçons, c'est
qu'ils sont perçus comme des soldats incorporés dans les forces
armées alors que les filles y sont considérées comme des
« femmes » ou des esclaves
sexuelles des combattants adultes.
Il est important de parler des filles combattantes
séparément des garçons parce qu'elles vivent des
situations très différentes de celles des garçons.
Certaines filles peuvent choisir de devenir membre d'un groupe armé.
Quand elles le font, c'est toute fois la plupart du temps une
question de survie. Il y a tant des violences physiques, sexuelles et autres
alors de la plupart des conflits armés actuels qu'ils leur semblent
moins dangereux de prendre les armes que d'attendre de se faire violer, tuer,
blesser dans leur maison sous les yeux de leurs parents et frères.
Surtout quand on va contraindre un père de violer sa fille devant tous
les autres membres de la famille ou un fils violer sa mère, c'est
catastrophique.
Les destructions causées par la guerre signifient
généralement que les enfants sont privés de services
essentiels tels que l'éducation et soins de santé.
L'éducation par exemple est souvent des organisée par l'absence
d'enseignement ou par un environnement jonché de débris
d'explosifs ou des mines terrestres.
On ignore le chiffre exact des enfants actuellement
mêlés à un conflit entant que combattants, mais ils se
comportent probablement en centaine de milliers. Les enfants sont
enrôlés, enlevées ou contraints de rejoindre les rangs de
groupes armés.
2.3.6. Déplacement de population
Depuis les années des guerres, les quartiers et les
villages du territoire d'Uvira se vident du jour au jour. Les populations
cherchent un endroit plus sécurisant et qui ne cessent pas de croire le
lendemain aussi incertain. Selon la dernière enquêté des
déplaces, les nombre approximatif des personnes déplacés
est très élevé dans les pays voisins surtout à
l'Est en Tanzanie.
La guerre et la destruction de l'économie ont eu des
conséquences sociales et humanitaires très graves dans tous les
territoires du Sud-Kivu en général et celui d'Uvira en
particulier.
2.4. IMPACT DES CONFLITS ARMES SUR LA VIE ECONOMIQUE
C'est de l'économie d'une société dont
dépendent des satisfactions des besoins vitaux de sa population. C'est
un indice de l'effet fournit dans le développement ou dans son aspect
matériel, si elle est en baisse, il y a de quoi s'inquiéter
sur les conditions des vies de la population.
Pour le territoire d'Uvira, les conflits armés n'ont
pas apporté pour son économie des résultats positifs que
ça soit dans le domaine de l'agriculture, de l'élevage, de la
pêche et du commerce.
Ces conflits ont entravé l'agriculture de façon
que personne ne pouvait plus se rendre au champ. Le territoire d'Uvira
n'était pas loin d'être appelé le grenier du Sud-Kivu en
raison de sa vocation agricole et de sa quantité de production
déployée sur le marché de consommation de la province.
Dans le secteur qui a été sensiblement
touché étant donné que ses produits étaient
très enviés par toute sorte de prédateur qui pouvait se
présenter dans le milieu pour l'élevage familial, les bêtes
étaient devenus pour leurs propriétaires un objet de poursuite.
Quelques cas des pillages d'animaux d*oint été enregistrés
dans le milieu, le 24/06/2000, à Kajembwe dans la cité de Sange
en territoire d'Uvira, plus de 40 vaches ont été pillés
par des personnes non identifiées. Le 08/08/1998, A Kigoma, les
Banyamulenge ont tiré sur tout le village et ont pillé toutes les
vaches de la population en nombre de 1 323 vaches, après que la
population ait fuit et 9 personne ont été tuées dont 2
femme et un enfant.51(*)
Le 29/10/1996, à Kirungu (moyen plateau d'Uvira)
après le massacre, 280 vaches ont été pillées par
ceux qui étaient leurs gardiens et auteurs de massacre.52(*)
La pêche dans le territoire d'Uvira était un
support, cette dernière avait une importance aussi économique
qu'alimentaire. Les familles qui en avaient déjà
développé la pratique savaient mieux justifier leur
rentabilité efficiente. Après avoir décimé les
produits de l'élevage, on observe dans le domaine de pêche qui
diminua la consommation des poissons dans le territoire. Nous remarquons ici
que les populations deviennent de plus en plus vulnérables quant
à la consommation des protéines animales qu'on trouvait en partie
importante dans les poissons.
Le commerce
Dans toutes les sociétés modernes comme dans
les sociétés traditionnelles, le commerce joue un rôle
capital pour l'approvisionnement des populations en produits
manufacturés et autres.
En Territoire d'Uvira, le secteur a connu pendant les guerres,
une période difficile. Etant donné l'état des routes
nationales et locales étaient inaccessibles et impraticables faute de
l'insécurité exagérée. La communication entre
Uvira-Bukavu et d'autres milieux commerciaux était impossible. La
population n'était plus approvisionnée en produit de
premières nécessités.
Par ailleurs, les marchés locaux et les centres
de commerce qui servaient de cadre d'échange n'étaient plus
opérationnelles suites aux pillages des produits et manque des
marchés d'approvisionnement. Dans les années 1996 et 1998,
nombreux marchés et centres de négoce dans le territoire ne
fonctionnaient plus normalement et les échanges ne se faisaient que dans
les lieux d'asile jusqu'en 2003.
Remarquons enfin que la vie socio-économique de la
population de Territoire d'Uvira a connu un grave redressement et le drame
risquerait de bloquer l'épanouissement intégrant de la
communauté qui aspirait à une libération intégrale
et le développement intégré. Il faudra alors beaucoup de
temps et de moyens pour se rétablir, mais aussi une paix durable et un
effort particulier des tenants du pouvoir.
Cette guerre n'a épargné aucun secteur de
l'économie. Dans le secteur primaire, la production vivrière
villageoise n'assure plus l'autosuffisance alimentaire causant un
déficit alimentaire chronique dans la région. Par ailleurs,
l'élevage et les activités de pêche, ont
considérablement diminué pendant la guerre en raison de pillage
des bêtes et des équipements. La majeure
partie de l'élevage bovin, particulièrement important sur les
hauts plateaux et plaine de la Ruzizi a ainsi été volée.
L'aviculture industrielle avait été entièrement
détruite pendant les troubles d'octobre - novembre 1996.
2.3.5. Sur le développement du territoire
Ces guerres ont conduit le territoire d'Uvira dans une
misère indescriptible et sous-développement chronique pendant que
les autres milieux progressent et vont l'avant. Quel développement au
quel devraient accéder notre territoire alors que la population
abandonne leurs activités, et subit des conséquences
néfastes :
Sur le plan matériel et économique
· Destruction des infrastructures existantes :
hôpitaux, usines, communication,
· Abandon des activités économiques et
chutes de la production agricole, artisanale, industrielle ;
· Délabrement du tissu économique ;
· Pillage des biens
· Destruction méchante de la faune et de la flore
· Enrichissement illicite d'une minorité et
paupérisation de la majorité
· Émergence d'un commerce illégal la contre
bande ;
· L'argent logé dans les maisons a
été emporté ;
· Des maisons ont été détruites et
brûlées, démolies ;
Sur le plan humain
· Récurrence des assassinats, des tueries et des
massacres ;
· Taux élevé des déplacés
internes et externes des réfugiés, d'où chute de la
production ;
· Le recrutement des enfants dans les forces et groupes
armés, leur utilisation dans les affrontements ; enfants de moins
de 18 ans
· Viol et violence faites aux femmes et jeunes filles par
des soldats et milices, ce qui fait l'objet d'humiliation par la
société et a créé leur marginalisation
· Malnutrition et recrudescence de maladies y
afférentes ; la situation hygiénique et sanitaire plus
déplorable (malnutrition, sévère, beaucoup des maladies,
non accès des enfants à la vaccination)
· Augmentation du taux de mortalité, baisse de
l'espérance de vie
· Enlèvement prise d'otage et disparition des
personnes, libération conditionnée à une rançon,
etc.
Sur le plan sécuritaire
· Création des milices et groupes armés
à caractère tribalo-ethnique, insécurité
psychologique accrue ;
· Florescence du commerce des armes légères
et des petits calibres ;
· Violation massive des droits humains
· Mise en place des coalitions sur des bases sectaires
essentiellement tribales, etc.
Sur le plan social
· Détérioration des relations entre les
groupes tribaux, les familles
· Cohabitation pacifique difficile, des
communautés, suscitions
· Partage difficile,
· Renforcement de l'intolérance de la
méfiance, la haine,les préjugéset le
stéréotype
· Réduction des travaux d'intérêts
communautaire
· Phénomène enfants de la rue, de la
délinquance juvénile
· Dislocation des familles
· Adoption des attitudes des natures à
pérenniser les conflits
· Mariage interdit entre jeunes des groupes
opposés, etc. 53(*)
· Augmentation des veuves, des orphelins et une
vulnérabilité en prévalence élevée.
Panser les plaines conflictuelles
Au coeur même de nombreux conflits qui déchirent
le territoire d'Uvira se situedans des sentiments de colère, peur,
humiliation, haine, insécurités exécution, les blessures
sont parfois profondes.
Même lorsque le conflit paraît être
résolu, au terme d'un processus de médiation d'un jugement
ou de verdict des urnes, les plaies ne sont toujours pas refermées et,
avec elles, demeure le risque de les voir renaître. «
Un conflit ne peut être considéré comme
pleinement résolu tant que les tissus relationnel endommagé n'a
pas été réparé » 54(*)
Les médiateursdevront intervenir pour que les parties
antagonistes se présentent des excuses et se pardonnent afin de
réparer les tissus relationnels endommagés par le conflit.
L'objet, c'est la réinitialisation. La mise en place d'une
représentation de la commission vérité et
réconciliation(CVR) réellement opérationnelle à
l'instar de celle qui avait existé en République d'Afrique du
Sud, permettra aux acteurs de se pardonner mutuellement.
Les excuses, lorsqu'elles sont sincères, elles jouent
un rôle crucial dans la cicatrisation des blessures affectives et la
réparation des tissus relationnels, le pardon est une stratégie
de résolution des conflits.
- Dans sa dimension biblique : pardonner pour Dieu,
c'estrejeter le péché derrière lui, de manière
à ne pas le voir (Esaï 44 : 22), le supprimer totalement comme
s'il n'avait jamais eu lieu. Pardonner, c'est réhabiliter quelqu'un dans
sa dignité de créature, la considérer comme son fils en
lui remettant ses dettes, en tenant plus compte de ses dettes. (cfr Luc 15, 32)
- Par Willam URY, pardonner est une tâche ardue. Cela
exige une rigoureuse maîtrise de soi, un contrôle permanent de nos
instincts les plus profonds, la capacité de retenir sa langue et fermer
refus de se laisser aller à la bassesse de sentiment propres à
notre époque
Le pardon ne signifie ni l'oublie de l'offense, ni
l'absolution. Il signifie le refus de la haine, le désir de ne pas
confondre la perte subit et la punition qu'elle nous paraît devoir
entraîner.55(*)
- Dans sa dimension séculaire, le pardon est
ignoré par la justice. Celle-ci est insensible aux aveux et à la
demande de pardon. C'est plutôt en politique que le pardon est
appliqué. En politique, le pardon s'appelle
« Amnistie » du grec « amnistia » qui
signifie « pardon ».
L'amnistie est accordée par le chef de l'Etat à
un groupe de gens ou à une partie de la population responsable de crime
réprimé par la loi.
En gestion des conflits, le pardon est un acte qui
extériorise l'amour des ennemis et la volonté de reconstruire une
relation nouvelle, sans haine ni vengeance.
Il prouve la sincérité de son amour
vis-à-vis de l'adversaire. Le pardon est très important. Il
libère l'offensé et l'offensant.56(*)
Nous ne pouvons ne pas dire, en dépit de tout ce qui
précède, que l'Etat a le devoir de se passer de l'impunité
pour punir tous les acteurs des crimes, des massacres, des assassinats, des
tueries des innocents, des viols et violences sexuelles et droits humains, des
exaction, des pillages et des démolitions, selon la loi et la
défense de droits humains.
Chap. 3. : LES BILAN HUMAIN DES CONFLITS ARMES ET
SES CONSEQUENCES DANS LE TERRITOIRE D'UVIRA DE 1996 A 2005.
3.1. PRESENTATION DE RESULTATS DE L'ENQUETE
Pour comprendre le bilan humain des conflits armés et
ses conséquences dans le territoire, d'Uvira, nous avons par approcher
la réalité du terrain par un questionnaire d'enquêté
qui a été soumis à la population cible.
Notre enquête poursuivait les objectifs suivants :
- Entrer en constant avec la population dote
- Évaluer les bilans humaines des conflits armés
et ses conséquences dans le territoire d'Uvira ;
- Vérifier les hypothèses de notre travail.
3.2. Échantillon.
Pour des raisons économiques, temporaires et surtout
d'efficacité nous n'avons pas pu enquêter sur tout l'univers de
notre travail.
Vu cet état de chose, un échantillon de 60
habitants était prélevé à raison de 20 personnes
dans la collectivité chefferie de Bafuliiru, 15 personnes dans la plaine
de la Ruzizi, 20 personne à Uvira centre et 5 dans les moyens
plateaux.
3.3. Déroulement de l'enquête
L'enquête s'est déroulée dans un climat
serein et d'attention particulière. Un questionnaire écrit
comptant 17 questions était soumis et laissé aux
enquêtés. 7 jours après, nous sommes passés pour le
récupérer. Après avoir récupéré tout
a questionnaire, dépouillement a été fait et nous a permis
de donner et d'interpréter le résultat que nous présentons
dans les points qui suit.
3.3.1. Résultats de l'enquête
Tableau n° 2 : Tableau des assignats et
des massacres
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Combien de personne ont- elle été
assassinées dans votre famille ?
|
Aucune personne
|
5
|
8.3
|
Une
|
7
|
11.6
|
Deux
|
10
|
16.6
|
Plus de deux
|
15
|
25
|
10 et plus
|
23
|
38.7
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
Ce qui ressort de ce tableau est que sur 60 personnes
enquêtées soit 100%, 5 d'entre elles soit 8.9% ont dit que- elles
n'ont perdu personne dans leurs famille, 7 soit 11.6%, ont perdu plus de 2
personnes et 23 personnes soit 38.3 ont répondu qu'elles ont perdu 10 et
de personnes.
Nous trouvons que un petit groupe de 5 personnes soit 8,3%
seulement ont niés qu'elles n'avaient perdu les membres de leurs
familles.
Tableau n° 3 : Les principaux acteurs
des exactions et massacres
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Quels sont les acteurs commis dans votre milieu ?
|
FAO
|
8
|
13.3
|
Militaire RCD
|
32
|
53.3
|
* Force négatives
- Maï- Maî
- FNL (Burundais)
- FDD (Burundais)
- FDLR (Rwandais)
|
20
|
33.3
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
Au sujet des acteurs des assassinats, avis sont
partagés. Sur les 60 personnes enquêtes, 8 personnes soit 13, 3%
ont affirmé que les FAC ont commis ces actes, tandis que 32 soit 53.3%
ont dit que ces acte ont été commis par les RCD et 20 personnes
soit 323.3% ont dit que ce sont les autres forces négative, tel que les
Maï-Maï, la FNL (Burundaise), FDD (Burundaise), FDLR (Rwandaise).
Elles peuvent avoir raison parce qu'à cette époque, le RCD
était au monopole du pouvoir dans le territoire d'Uvira et ces autres
forces agaçaient la population dans les autres coins du territoire.
Tableau n° 4 : Violations de femmes et
filles
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Combien de personne ont- elle été
assassinées dans votre famille ?
|
Aucune
|
2
|
3.3
|
deux
|
10
|
16.6
|
Plus de deux
|
23
|
38.3
|
|
10 et plus
|
25
|
41.6
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
La lumière de ce tableau, nous remarquons que 3.3% de
nos enquêtés ne connaissaient aucune femme violée, 16.6%
ont donné 2 femmes, 38.3% ont donné plus de et 41.6% ont
donné 10 femmes et plus.
Tableau n° 5 : Tableau des
conséquences causées par les viols
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Ces viols ont-ils causés des divorces Oui ou Non dans
votre foyers ?
|
Oui
|
46
|
76.6
|
non
|
14
|
23.3
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
76,6% de nos enquêtes affirment que ces viols ont
causé des divorces dans leurs foyers. Et 23.3% seulement ne sont
d'accord avec cette affirmation.
Tableau n° 6 : Tableau de victimes selon
les foyers
Question
|
|
|
Fréquences
|
%
|
Votre époux (se) est- il(elle) vivant(e) ?
Oui ou Non
|
hommes
|
Oui
|
15
|
25
|
Non
|
12
|
20
|
femmes
|
Oui
|
17
|
28.3
|
non
|
16
|
26.6
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
Comme témoigne ce tableau, 15 hommes soit 25% ont
affirmé que leurs épouses sont vivantes et 12 hommes soit 20% ont
dit que leurs épouses ont été assassinées. Parmi
les femmes qui ont répondu à notre questionnaire, 17 soit 28.3%
ont accepté que leurs époux ont été
assassinés et 16 soit 26.6% n'ont pas été de cet avis.
Tableau n° 7 : Les enfants mineurs
livrés dans l'armée
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Combien d'enfants moins de 18 ans
Connaissez- vous que' sont livrées dans
l'armée ?
|
Aucune
|
3
|
5
|
Plus de deux
|
20
|
33.3
|
10 et plus
|
17
|
28.3
|
20 et plus
|
20
|
33.3
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
S'agissant de la question des enfants soldats, 5% de nos
enquêtés ont refusé qu'ils ne connaissent aucun enfant,
33.3% en connaissent plus de 5, 28.3% en connaissent plus de 10 et plus et
33.3% en connaissent 20 et plus.
Tableau n° 8 : Causes des conflits
armés dans le territoire d'Uvira.
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Selon vous qu'est ce qui a été à la base
des massacres dans votre milieu ?
|
Haine
|
23
|
38.3
|
Conflit ethnique
|
30
|
50
|
Conflit foncier
|
7
|
11.6
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
Au vu de ce tableau, nous remarquons que 38.3% de nos
enquêtés précisent que la haine est à la base de
massacre dans leur milieux et 50% affirment que ce sont les conflits ethnique
et 11,6% disent que les conflits fonciers sont fait que les massacrés
aient lieu.
Tableau n° 9 : Déplaces de suite
des guerres dans leur milieu
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Combien de déplacé estimez- vous dans votre
milieu ?
|
Aucune
|
3
|
5
|
Cinq
|
2
|
3.3
|
Une famille
|
10
|
16.6
|
Cinq famille et plus
|
13
|
21.6
|
10 familles et pus
|
32
|
53.3
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
L'analyse de ce tableau montre que seuls 5% 60 personnes
enquêtées, ne savent personne déplacé de guerre,
3.3% en connaissent 5 déplaces, 16.6% en connaissent une famille, 21.6%
ont dit que 5 famille et plus ont dû fuir de suite des guerres et 53.3%
confirment que 10 familles et plus ont abandonné leurs maisons et vivent
à l'étranger.
Tableau n° 10 : Présence des cas
de viol et tuerie et déplacement
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Connaissez- vous encore dans le territoire d'Uvira le cas de
viol, tuerie, déplacement Oui ou Non ?
|
Oui
|
38
|
63.3
|
Non
|
22
|
36.7
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
A la lecture de ce tableau, nous remarquons que 63.3%
connaissent encore le cas de viol, tuerie, déplacement dans le
territoire d'Uvira. Et 36.7% ont nié cette affirmation
Tableau n° 11: Origine des acteurs de crimes
commis
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Les acteurs de ces crimes sont- ils d'origine congolaise
à l'étranger ?
|
Congolaise
|
12
|
20
|
Étrangère
|
48
|
80
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
A la lumière de ce tableau, nous remarquons que 20% de
60 personnes enquêtées ont dit que les acteurs des crimes commis
sont d'origine congolaise et 80% ont confirmé que ce sont des forces
d'origine étrangère.
Tableau n° 12: Collaboration entre les
criminels et la population
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Arrivez- vous à collaborer avec les gens
contestés meneurs de tous les exactions dans votre milieu ?
|
Oui
|
11
|
18.3
|
Non
|
49
|
81.6
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
18, 3% de nos enquêtés ont accepté qu'ils
arrivent à collaborer avec les gens contestes meneurs de toutes les
exactions parce que ils les ont pardonné pour chercher la paix et la
confiance.
Tandis que 81, 6%, ont refusé la collaboration avec ces
gens car ils n'acceptent pas leurs erreurs et ont causé la perte
énorme sur le plan humain et matériel.
Tableau n° 13: Disposition à
pardonner
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Trouvez- vous oublier et pardonner les acteurs de tout
ceci ? Oui ou Non
|
Oui
|
23
|
38.3
|
Non
|
37
|
61.6
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
38.3% de nos enquêtés ont accepté que ils
peuvent pardonner les acteurs des assassinats les conflits et la haine ne peut
pas apporter la paix et la bonne cohabitation.
Et 61.6% ont rie catégoriquement que, eux, ne peuvent
jamais pardonner les mal facteurs mais il faut les interpeller, compte- tenu de
leurs actes, pour qu'ils y répondent.
Tableau n° 14: Déplacement
causé par la mort de certains membres de
famille
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Y a - t- il des personnes déplacées de suite de
l'assassinat de leur famille ?
|
Oui
|
25
|
58.3
|
Non
|
25
|
41.6
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
Pour ce qui est des personnes déplacées de
suite de l'assassinat des membres de leurs familles, 58.3% ont confirmé
cette hypothèse et 41.6% l'ont nié.
Tableau n° 15: Taux de mort des enfants
livrés dans la guerre
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Vos enfants livrés dans l'armée son ils encore
en vie ?
|
Oui
|
29
|
48.3
|
Non
|
11
|
18.3
|
Je ne sais pas
|
20
|
33.4
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
Au sujet des enfants livrés dans l'armée, 48.3%
ont affirmé que leurs enfants sont encore en vue, 18.3% ont dit que ces
enfants sont morts et 33.4% ont dit qu'ils n'en savent rien.
Tableau n° 16: Taux des victimes entre les
hommes, femmes et enfants
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Entre les hommes, les femmes et les enfants qui ont
été le plus victimes des guerres
|
Hommes
|
17
|
28.3
|
Femmes
|
23
|
38.3
|
Enfant
|
20
|
33.4
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
A l'issu des résultats de ce tableau nous avons
trouvé que dans le 60 personnes enquêtées soit 100%, 28.3%
ont dit que les hommes étaient les plus victimes des guerres, 38.3% ont
affirmé que ce sont les femmes qui en ont payé le lourd tribu et
33.4% disent que ce sont les enfants.
Tableau n° 17: Moyen de résultat des
conflits
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Comment selon vous peut- on résoudre ces conflits dans
votre milieu ?
|
Dialogue
|
12
|
20
|
Pardon
|
10
|
16.6
|
Cohabitation
|
8
|
13.3
|
Sanction
|
30
|
50
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
Pour ce qui est de la résolution des conflits, 20% de
nos enquêtés, eux, disent qu'il faut procéder par le
dialogue, 16, 6% stipulent qu'on peut le faire par le pardon mutuel entre les
deux parties 13.3%, eux, proposent que peut être si on cohabitait encore
serait sur des moyens de résoudre les conflits, tandis que 510%
insistent sur la sanction selon les actes commis et suivant la loi
pénale sur l'atteinte aux droits humains.
Tableau n° 18: Cohabitation avec les mesures
des conflits
Question
|
Réponses
|
Fréquences
|
%
|
Pouvez- vous accepter de cohabiter avec les meneurs de ces
conflits une fois connus ?
|
Oui
|
49
|
81.6
|
Non
|
11
|
18.3
|
|
|
|
Total
|
|
60
|
100%
|
Source : Nos enquêtes sur
le terrain Fév. 2007
L'analyse de ce tableau montre que seuls 81.6% peuvent
accepter de cohabiter avec les meneurs de ces conflits à condition
qu'ils viennent eux-mêmes, demander pardon, qu'ils reconnaissent leurs
erreurs et que le pardon vient du fond de leurs coeurs. Cela en abandonnant
leur mauvaise politique contre les autres habitantes.
Et 18, 3% ont dit, qu'ils doivent répondre à
leurs actes commis, c- à- d les traduire en justice une fois connus pour
y être punis.
CONCLUSION PARTIELLE
Après notre étude menée sur le bilan
humain des conflits armés et ses conséquences dans le territoire
d'Uvira, il a été constaté dégâts humains et
matériels. Ces effets se remarquent aussi bien sur tous les plans ;
l'économie, sur la vie sociale, sur la pêche, sur
l'élevage, sur le commerce qui constituent la base de la vie
économique de la population ont été sérieusement et
dangereusement affecté.
Les structures sociales importantes pour les Territoire,
telle que les infrastructures scolaires, sanitaires et administratives ont
connu une déroute très considérable. Nous confirmons alors
avec nos enquêtes, nos hypothèses selon lesquelles les conflits
armés qui ont causé des pertes des vies humaines et
délabrement des autres structures, seraient destructeurs du
développement du territoire d'Uvira et que le bilan humain causé
par les conflits armes airait sur impact négatif sur le secteur
économique et sociale qui constituent la base et le fondement de la vie
socio- économique des habitants du territoire d'Uvira.
La paix étant sur préalable pour tout
développement, nos enquêtés sur le terrain ont
rêvé que plus de 70% de la population souhaitent qu'ils soient
mené des séances de sensibilisation communautaire su(r la paix et
la cohabitation pacifique, ce qui confirme notre hypothèse et prouve
à suffisance la faisabilité du projet que nous proposons dans le
quatrième chapitre de ce travail.
IIem Partie : PROJET DE DEVELOPPEMENT
Chap. 3. : PROJET DE SENSIBILISATION COMMUNAUTAIRE
DE LA POPULATION DU TERRITOIRE D'UVIRA SUR LA PAIX ET LA COHABITATION
PACIFIQUE
0. INTRODUCTION.
La politique actuelle de développement voudrait
à ce que les chercheurs ne se limitent pas seulement à
étudier une situation ou à la décrire, mais plutôt
arriver à agir pratiquement et correctement afin d'apporter plusieurs
solutions aux problèmes soulevés.
Compte tenu de la situation dramatique que connaît la
population du territoire d'Uvira, nous avons trouvé nécessaire de
concevoir ce projet qui constituerait une tentative des solutions aux
problèmes.
4.1. Identification
4.1.1. Définition :
Pour poumaillon, un projet de développement comme
étant « aux ensemble des moyens de toutes sorte dont la mise
en oeuvre de façon coordonnée et estimée nécessaire
pour obtenir les résultats du développement économique et
social concourant à la réalisation des objectifs du
plan ».
Selon le C.T KASUKU KALABA Erick dans le cours de
développement communautaire, selon lui, un projet est un ensemble de
complet d'activités et d'opération qui consomment des ressource
limitées (humaines, financières et matérielles et
temporelles) et dont les bénéficiaires attendant des avantages.
Il est terminé lorsque son but est réalité. Portant de son
but et de ses objectifs, un projet peut révérer sur
caractère social, politique, culturel, économique et religieux et
dont dépend de sa rentabilité soit à fonds perdus soit
à but lucratif.
4.1.2. Objectif du projet.
D'une façon globale, le projet se fixe comme objectif
principal, la restauration de la paix durable et la cohabitation pacifique,
dans la territoire d'Uvira et la redynamisation du secteur économique et
sociale pour tenter d'améliorer les conditions de vie de la
population.
4.1.3. Naturel et cadre juridique du projet
La durée de notre projet est deux ans. Il part du
01/09/2007 au 31/08/2009. Notre projet sera implantée dans la
cité d'Uvira ne République démocratique du Congo.
4.1.4. Durée du projet
Comme signalé ci- haut dans l'introduction de ce
travail en ses points traitant de la problématique, de
l'intérêt et du choix de cette réflexion. Ce modeste projet
se veut être une solution à un problème grave ; le
bilan humain des conflits armés et ses conséquences dans le
territoire d'Uvira.
Tout projet de développement vise
l'amélioration du bien-être de l'homme. C'est la
réalisation du projet.
Selon J. SERGES et HABYAMBERE (1977) « le
progrès est une marche en avant, en changement favorable approchant
quelqu'un du but poursuivi » 57(*)
4.1.5. Facteur justificatif du projet
Ce projet concerne la population de la province du Sud- Kivu
en générale et celle du territoire d'Uvira en particulier
c.-à-d. la quelle population a été victime des conflits
armés.
4.1.7. Stratégie globale du projet
Les stratégies de ces projets visent à
renfoncer les efforts déjà consentis par les églises ainsi
n'ont pas cessé à prêcher l'amour et sur ces efforts des
organisations non gouvernementales de développement qui ont mis en place
des structures d'animation ; et compagne pour la paix et cohabitation
pacifique.
Ce projet vise à construire un bâtiment qui
constituera un cadre de rencontre, de réflexion de ce rayon de
développement dans le territoire d'Uvira. Il sera question de former des
formateurs locaux et de créer les groupes de paix et de la cohabitation
pacifique dans le territoire d'Uvira.
4.2. ETUDE DE LA PERTINENCE ET DE LA FAISABILITE DU
PROJET
4.2.1. Étude de la pertinence
Par définition, la partenaire d'un projet est son
aptitude de répondre justement et précisément au besoin
ressenti.
Le projet ne restera pas sans impact pour le
rétablissement de la paix, de la cohabitation pacifique et du
développement.
Il nous est important, nécessaire et sans doute
pertinent de trouver une solution aux problèmes que connaît le
territoire d'Uvira.
4.2.1. Étude de la faisabilité
Lords de nos enquêtes, près de 80% de la
population sont préoccupé »s et sont prêts
à s'investir dans les activités de réconciliation et
développement. Étant faisable sa bonne exécution tiendra
compte des éléments suivants :
- Il doit être réalisé par étape
d'activité
- Il doit être coordonné par un technicien en
développement ainsi que des agents compétents et efficaces.
- Il doit recouvrir tous les moyens financiers
nécessaires pour son démarrage.
Enfin, la faisabilité de ce projet s'explique par un
simple fait qu'il ressort des besoins de la population assurant une
participation locale activité aux activités.
4.3. OPERATIONNALISATION DU PROJET
4.3.1. Activité du projet.
L'opérationnalisation de ce projet va faire avec la
mise en oeuvre des activités qui suivent ;
1. Construire un centre de sensibilisation
2. équiper le centre en matériel et fournitures
de bureau
3. organiser six sessions d'animateurs locaux
4. initier et faire fonctionner les groupes de paix
5. organiser des journées de réflexion sur la
paix, la réconciliation et la cohabitation pacifique et le
développement du territoire.
6. superviser ces activités du centre
7. faire le suivi et l'évaluation des
activités.
4.3.2. Structure et organisation du projet
Le personnel du projet sera permanent et s'occupera de
l'organisation du fonctionnement se chargeant de former des vulgarisateurs
locaux de paix au sein des groupes dans tout le territoire.
4.3.3. Organisation du projet
Conseil de gestion
Coordination
Secrétariat
Service de formation et d'éducation pour la paix
Service d'information et de documentation
Service administratif et financier
4.4. DESCRIPTION DES TACHES
a). Le conseil de gestion.
Il est l'organe suprême du projet. Il est
composé de 21 membres à raison de 7 membres pour
collectivité chefferie.
b). Le coordination
le coordination est l'exécutif du projet, il est
composé d'un pleins ils représente l'organisation à
l'extérieur, gère les ressources, contrôle et coordonne les
activités du projet.
c). Le secrétaire :
Il assurer les correspondances, reçoit et
expédie les courriers, rédige le compte rendu des réunions
et les rapports.
d). Service de formation et
animation.
Il est la pièce maîtresse du projet, le noyau du
projet. Il identifie les problèmes, conçoit les thèmes
d'animation, élabore des stratégies, établit des
programmes d'animation, étudie les faisabilités des thèmes
avant de les soumettre à la coordination pour examen.
c). Service d'information et
documentation.
Il mettra en place une salle de lecture où des gens
peuvent venir se documenter sur les informations relatives à la
réconciliation et autres.
4.6. PLANIFICATION DES EXTRANTS
* Extrant 1. Construction du Centre de
sensibilisation.
Il s'agira de doter le projet d'un bâtiment qui
abritera ses bureaux pour coordonner les activités du projet.
Durée : 4 mois
- Que les fonds alloués soient vite
débloquées
- Que les matériaux de construction soient disponibles
localement
- Qu'il n'y ait pas de détournent des fonds
- Que les maçons soient motivés.
Moyen de vérification : visite sur le terrain.
* Extrant 2. équiper le centre en
matériel et fourniture de bureau
Cible : doter le bureau du projet d'un matériel et
fournière nécessaire pour son fonctionnement.
Durée : 2 mois
Échéance : des mois de janvier au mois de
février 2008
Conditions critiques :
- Que les fonds alloués à cette activité
soient disponibles ;
- Que le matériel et fourniture soient disponibles sur
le marché ;
- Qui `il y ait pas détournement des fonds.
* Extrant 3. Organisation des sessions de
formation
Cible : doter le projet d'un personnel formé qui
sera chargé de former et de créer de groupes de paix
différents groupements.
Durée : 4 mois
Échéance : du mois du Mars 2008 au mois de
Juin 2008
Conditions critiques :
- Que les fonds alloués à la formation soient
disponibles ;
- Que le formateurs soient disponibles ;
- Qui `il y ait pas détournement des fonds
- Que le matériel soit disponible
* Extrant 4. Faire fonctionner les groupes de
paix
Cible : Doter le projet d'un personnel capable d'animer
et vulgariser sur la paix et la cohabitation pacifique dans le territoire
d'Uvira.
Durée : 14 mois
Échéance : du mois du Juillet 2008
jusqu'à la fin du projet
Conditions critiques :
- Que les fonds alloués à cette activité
soient vite libérés ;
- Que la population accepte de participer aux activités
du projet ;
* Extrant 5. Organisation des journées
de réflexion sur la paix
Cible : Permettre au projet d'échanger et de
réfléchir ensemble avec la population pour connaître et
pointer doigts les problèmes réels et de réfléchir
ensemble sur les mécanismes de solution.
Durée : 17 mois
Échéance : Du moi de Avril 2008
jusqu'à la fin du projet.
Conditions critiques :
- Que les fonds alloués à cette activité
soient disponible ;
- Que la population accepte de participer ;
* Extrant 6. Organisation des journées
de réflexion sur la paix
Durée : 24 mois
Échéance : Du début jusqu'à
la fin du projet.
Conditions critiques :
- Qu'il n'y ait pas d'insécurité ou
guerre ;
* Extrant 7. Organisation des journées
de réflexion sur la paix
Pour évoluer et suivre l'extension du projet
Durée : 24 mois
Échéance : toute la durée du
projet.
Conditions critiques :
- Que les rapports soient disponibles ;
- Que la population soit mobilisée.
ACTIVITES
|
2007
|
2008
|
2009
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
Jn
|
Jt
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
Jn
|
Jt
|
Construction du centre sensibilisation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Équiper le centre en matériel et fourniture de
bureau
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Organisation des sessions de formations
|
|
|
|
|
|
|
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Initier et faire fonctionner les groupes de paix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Organiser les journées de réflexion sur la paix
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
Superviser des activités
|
*
*
*
|
*
*
*
|
*
*
*
|
*
*
*
|
*
*
*
|
*
*
*
|
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*
|
*
*
*
|
*
*
*
|
*
*
*
|
*
*
*
|
Suivi et évaluation
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
X
X
|
Tableau N° 19 : DIAGRAMME DE
GANT.
Légende : =
Construction du centre de sensibilisation
= Équiper le centre en matériel et fourniture
du bureau organiser des sessions de formation
X = Organiser des sessions de formation
= Initier et faire fonctionner les groupes de paix ;
* = Organiser les journées de réflexion sur
la paix
***= Superviser les activités
XX= Suivi et évaluation
4.9. Budgétisation
La budgétisation est une opération qui consiste
à déterminer le coût des projets cette dernière doit
permettre la détermination du coût de fonctionnement et du
matériel.
4.9.1. Achat du terrain et coût de construction.
Tableau n° 20 Investissement achat terrain et
coût de construction
N°
|
DESIGNATION
|
Qté
|
P.Uen $
|
P.T. en $
|
|
1. Terrain
|
1
|
12.000
|
12.000
|
|
2. moellon
|
50m3
|
03
|
150
|
|
3. Sable
|
38m3
|
15
|
570
|
|
4. Gravier
|
50m3
|
10
|
500
|
|
5. Ciment
|
280 sacs
|
18
|
5040
|
|
6. Briques cuites
|
70.000
|
-
|
1050
|
|
7. Planches, madriers et chevreaux
|
280
|
08
|
2240
|
|
8. Tôles (BG 32)
|
150
|
08
|
1200
|
|
9. Clous de tôles et clous ordinaires
|
55 kgs
|
04
|
220
|
|
10. Fer à béton de 9
|
25kgs
|
08
|
200
|
|
11. Une porte métallique
|
4
|
250
|
1000
|
|
12. Porte à bois
|
8
|
30
|
240
|
|
13. Fenêtres métalliques
|
10
|
70
|
700
|
|
14. Brouettes
|
4
|
50
|
200
|
|
15. Vitres
|
18 pièces
|
12
|
216
|
|
16. Mastique
|
10 kgs
|
01
|
10
|
|
17. Ampoules
|
25
|
8
|
200
|
|
18. Peinture à huile
|
6 boîtes
|
11
|
66
|
|
19. Peinture à eau
|
12 boites
|
12
|
144
|
|
20. w.c
|
4
|
80
|
320
|
|
Total
|
-
|
-
|
26.266
|
Source : Nos investigations et
nos enquêtes.
Tableau n° : 21 Mobilier et
matériel et fourniture du bureau.
N°
|
DESIGNATION
|
Unité
|
Qté
|
P.Uen $
|
P.T. en $
|
|
1. Tables de bureau
|
Pièces
|
10
|
12
|
120
|
|
2. Etagères
|
Pièces
|
12
|
40
|
480
|
|
3. Chaises cannées
|
Pièces
|
24
|
07
|
168
|
|
4. Ordinateurs et accessoires
|
Pièces
|
6
|
500
|
3.000
|
|
5. Agrafeuses
|
Pièces
|
10
|
3.5
|
35
|
|
6. Machines à calculer
|
Pièces
|
5
|
05
|
25
|
|
7. Attache- tout
|
Pièces
|
10
|
01
|
10
|
|
8. Cachent
|
Pièces
|
1
|
20
|
20
|
|
9. Tampor
|
Pièces
|
1
|
3
|
3
|
|
10. Perforateurs
|
Pièces
|
6
|
03
|
18
|
|
11. Papiers duplicateurs
|
Pièces
|
22
|
05
|
110
|
|
12. Papiers pelures
|
Pièces
|
8
|
05
|
40
|
|
13. Papiers carbones
|
Pièces
|
2
|
06
|
12
|
|
14. Stylos
|
Pièces
|
5
|
02
|
10
|
|
15. Vernir correcteurs blanc
|
Pièces
|
5
|
2.5
|
12.5
|
|
16. Classeurs
|
Pièces
|
30
|
2.5
|
75
|
|
Sous- total
|
-
|
-
|
-
|
4138,5
|
Source : Marché de
Kadutu/ Bukavu
Taux : 1 $= 500 FC
Tableau n° : 22 Ventilation salaire du
personnel.
N°
|
DESIGNATION
|
effectif
|
Qualification
|
Durée
|
Sol. Mensuel en I$
|
Sal. Tot en $
|
|
1. Coordinateur
|
01
|
A0
|
24
|
450
|
10800
|
|
2. Chargé de formation d'éducation
|
4
|
A1
|
24
|
300
|
7200
|
|
3. Chargé d'information &docuement
|
1
|
A1
|
24
|
250
|
6000
|
|
4. Chargé de comptabilité
|
1
|
A1
|
24
|
250
|
6000
|
|
5. Secrétaire
|
1
|
A1
|
24
|
150
|
3360
|
|
6. Chauffeur
|
3
|
A1
|
24
|
140
|
3360
|
|
7. Sentinelle
|
1
|
D6
|
24
|
120
|
2880
|
|
8. Huissier
|
1
|
D6
|
24
|
120
|
2880
|
|
Sous- total
|
-
|
-
|
-
|
-
|
42720
|
Source : Nos investigations sur le
terrain et estimation de l'initiateur du projet.
Tableau n° 23 Matériels de fourniture
pour la formation
N°
|
DESIGNATION
|
UNITE
|
Qté
|
P.Uen $
|
P.T. en $
|
|
1. Flip chats
|
Rame
|
30
|
8
|
240
|
|
2. Marqueurs
|
Boîte
|
5
|
3
|
15
|
|
3. Boîtes à images
|
Boîte
|
3
|
35
|
105
|
|
4. Cahiers Kasuku
|
Pièce
|
25
|
01,ou50Fc
|
37.5
|
|
5. Stylos
|
Boîte
|
20
|
5
|
100
|
|
Sous- total
|
|
|
|
497.5
|
Source : Les estimations de
l'initiateur du projet.
Tableau n° 24 Investissement achat terrain et
coût de construction
N°
|
DESIGNATION
|
Qté
|
P.Uen $
|
P.T. en $
|
|
1. Land- Cruiser
|
2
|
25.000
|
50.000
|
|
2. CamionnetteHulux
|
1
|
6.000
|
6000
|
|
3. Moto D.T 125
|
6
|
3500
|
2.1000
|
|
4. Vélo
|
5
|
80
|
400
|
|
Sous- total
|
-
|
-
|
77.400
|
Source : Station
KINSHOP/BUKAVU/Estimation de l'initiateur du projet
Tableau n° 25 carburant et lubrifiant
N°
|
DESIGNATION
|
Qté
|
P.Uen $
|
P.T. en $
|
|
1. Carburant
|
23.100 litres
|
1.5
|
34.650
|
|
2. Lubrifiant& entretien
|
850 L
|
2.5
|
2.125
|
|
Sous- total
|
-
|
-
|
36775
|
Source : Station GINKI/ Uvira
Tableau n° 26 Récapitulatif du
coût total du projet
N°
|
DESIGNATION
|
Coût total en $
|
|
1. Mobiliser du terrain et coût de construction
|
26.266
|
|
2. Mobilier et fourniture du bureau
|
4.138.5
|
3
|
Salaire du personnel
|
42.720
|
4
|
Matériel de formation
|
77.400
|
5
|
Matériel roulant
|
36.775
|
6
|
Total
|
187.797
|
|
Imprévu 20%
|
37.559.4
|
|
Total
|
225.356.4 $
|
Sources de financement :
Ce projet sera financé par le programme de Nations- Unies
pour le Développement et l'ECC.
La répartition de ce financement se présente comme
suit :
- PNUD : Bailleur de fonds extérieur, finance le
projet à 80% soit un montant de : 150.237,6 $
- L'ECC : avec un montant de : 28.169, 55 $, soit
15%
- Les efforts de la population : 5 %, soit un montant
de : 9.389, 85 $
TABLEAU n° 26 Récapitulatif du
coût total du projet
Désignation
|
Montant en $
|
Pourcentage
|
Bailleurs de fond
|
150.237,6 $
|
80 %
|
ECC
|
28.169, 55 $
|
15 %
|
Participation locale
|
9.389, 85 $
|
05 %
|
Financement : >Nos
synthèses
Rentabilité du projet :
Notre projet est à caractère proprement social,
sa rentabilité sociale est autant que ce projet vise la paix et la
cohabitation pacifique de la population du territoire d'Uvira.
Une fois les objectifs et buts atteints et les ressources
financières libérées, le projet sera rentable, sur le plan
social car la population du territoire d'Uvira dans la paix et la
sécurité.
Impact du projet
L'impact du projet de sensibilisation de la population du
territoire d'Uvira sur la paix, la cohabitation pacifique et le
développement, produira des conditions de vie pacifique et
sécuritaires.
Ce projet sera d'une importance capitale car au lieu que la
population conséquences atroces des conflits armés, seront
capables d'oublier et de pardonner les prochains en vue de collaborer et de
vivre en paix dans le territoire d'Uvira.
5. CADRE LOGIQUE : Uvira province du
Sud- Kivu Territoire d'Uvira RD Congo
Tableau n°28 : Projet de sensibilisation
communautaire de la population du Territoire d'Uvira sur la renonciation,
le cohabitation pacifique et le développement.
LH
LV
|
RESUME NARRATIF
(RN)
|
INDICATEURS OBJECTIEMENT VERIFIABLES (JOV)
|
MOYEN DE VERIFICATION (MV)
|
CONDITIONS CRITIQUES (CC)
|
1.OBJECTIFS SPECIFIQUES
|
- Créer et faire fonctionner un centre de sensibilisation
communautaire sur la paix, la réconciliation, la cohabitation pacifique
et le développement.
- Motiver et appuyer les initiatives locales
|
- La population éprouvée du territoire d'Uvira,
est sensibilisée sur la paix, la cohabitation pacifique et le
développement à 80% à Uvira
- Plus de 80% des initiatives locales ont été
appuyées.
|
- Rapport d'enquête des animateurs
- Témoignage de la population des activités de
sensibilisation
|
|
2. BUT
|
Améliorer les conditions socio- économiques de la
population du territoire d'Uvira
|
- 99,5% des conditions de vie de la population sont
améliorées, et exerce ses activités facilement dans la
sécurité et la paix
- Les données sur les activités de la population
montrent la productivité et la rentabilité et surtout dans la
paix et bonne cohabitation
|
- Enquête auprès des familles
improuvées
- Rapports de formations
|
que la situation sécuritaire soit stable.
Qu'il n'yait pas détournement de fond.
Qua la population soit disposée à être
sensibilisée et à vivre ensemble
|
3. EXTANTS
|
1. Financement acquis
2. La sensibilisation et l'animation sur l'implantation du centre
réalisée
3. Personne engagé
4. Groupes de paix fonctionnel initiés
5. Activités mines et évalues
|
- Au bout de deux as, un financement disponible sera de
225.356, 4$ en septembre 2007-08-16
- Un centre d'encadrement pour la sensibilisation de la
population sur la paix, la cohabitation pacifique et le développement
implante et opérationnel
- Un montant de 42.720 $ débloqué pour le
payement du personnel engagé.
|
- Documents comptables
- Visite du centre
- Rapport du service de comptabilité
|
- Que le fond arrive à temps et qu'il n'y ait pas de
détournement
- Que le centre soit installé à temps
- Que le personnel soit engagé à temps
|
4. INTRANTS
|
1. Obtenir le financement
2. Sensibilisation la population sur la paix, la cohabitation
pacifique et le développement
4. Ville en place des groupes de paix
5. les activités
|
- Construction et équipement du centre
- Salaire du personnel ; 24720 $
- Matériel de formation : 497, 5 $
- Matériel roulant : 77400 $
- Carburant et lubrifiant : 36.775 $
- Matériel du bureau : 4.138.5 $
- Imprévu : 20% soit 37 559, 4 $
- Coût global du projet : 225. 356,
4%
|
- Rapport financier
- Rapport d'activités
- Rapport de formation
- Fiches de stock
|
- Qu'il n'y ait de guerre
- Que le fond soit débloqué et arrive à
temps
- Que la population sensibilisée accepte de s'impliquer
sur le processus de paix et de cohabitation pacifique pour le
développement
|
CONCLUSION GENERALE
Du moment où nous sommes a terme de l'étude
entreprise sur « le bilan humain des conflits armés et des
conséquences sur le territoire d'Uvira », nous rappelons qu'un
certain nombre d'observations ont été faites.
Nous avons énoncé la problématique de la
situation de la population du territoire d'Uvira selon laquelle, à
l'instar de tout les pays, la RDC, et à travers ses provinces du
début des guerres jusqu'au moment où nous avons effectué
l'étude.
Différentes méthodes et techniques dont la
méthode historique, comparative, statistique, l'observation, interview,
nos ont permis d'approcher cette étude.
A travers ces techniques et méthode, nous avons pu
ressortir quelques conclusions sur la question posée au
départ.
Sur les avantages des conflits armés sis ce n'est que
ses méfaites et ses multiples massacres, destruction et déclarent
des infrastructures, enrôlement des enfants dans l'armée, et
autres des innocents, démolition est incendie des maisons,
pillage ; bref, le développement du territoire est affecté.
C'est pourquoi nous terminons en disant que : seul un pays où
règne la paix, la tranquillité, peut aspirer au
développement et à l'épanouissement de ses populations.
La guerre tue et détruit. Elle la violence la haine et
installe les traumatismes graves pour des générations
entières.
Elle résulte des appétits égoïstes
des responsabilités politiques essayant le pouvoir sur le sang de
milliers des vies humaines innocentes.
Les conflits armés en appelle à la guerre et
à la violence et il est atterrant de parler des négociations
pendant la guerre si l'on tient au sérieux des objectifs et ambitions.
Elle ne construit pas.
Les vainqueurs d'aujourd'hui sont la justification
« légitime » de la guerre que les vaincus d'hier
déclenchent.
On ne peut dans pas faire la paix et la démocratie en
faisant la guerre, car les conflits bloquent les libertés,
piétinent les droits et enterrent la paix. La guerre s'oppose à
la paix et à la démocratie et au développement. C'est pur
quoi nous faisons notre déclaration, cultivons à jamais la paix.
Refusons les conflits armer d'où nation, l'amour de la partie et celui
de la vie humaine.
Luttons pour les saines que par les armes pour accéder
au pouvoir ou pour le conserver.
Ce travail a au moins le mérite de lever le voile sur
de pans entiers des relations socio- économique qui se sont
avérés déterminant dans l'effondrement du territoire
d'Uvira et dans la déclanchement des conflits armés dont le
coût humain est injustifiable.
Nous reconnaissons, néanmoins, que nous n'avions pas
exploité ce sujet d'une manière purement exhaustive et que pour
ce faire, nous laissons le champ libre à qui conque voudrait bien
l'approfondir. Toute sorte de critique sera pour nous une réussite et
nous permettra d'évoluer dans l'avenir.
NOTERS BIBLIOGRAPHIQUES
1. MAHANO GE MAHANO, Existe- t- il des Rwandais
Congolais ? éd, Sophia, Kin, P.5
2. Centre OLAME, Le viol, un affront à notre culture
et, ... à la conscience universelle, éd, Olame, Nka
Nyanja, 2004, P.9
3. Lammeux, Recherche des méthodologies en sciences
humaines ,Aval, éd, étude vivante, 1995, P 312
4. SERGES et HABYAMBERE, les conditions de la croissance
économique, CEPAC- Kin, 1997, P.68
5. CUYPERS, cité par MAHANOGE MAHANO, existe- t- il des
Rwandais Congolais ? éd, Sophia, Kinshasa, P.64
6. RFDA ; Le corps des femmes comme champ de Bataille
durant la guerre en République Démocratique du Congo, 1996-
2003, PP, 21- 50
7. WiliamUrgy cité par Moïse RWAGIRA MAKUBULI, les
ONG et la gestion des conflits en territoire d'Uvira ; cas de
Héritiers de la justice et de GAZAP, mémoire, ISDR, 2006, P.43
8. Mme Lisette BANZA MBOMBO et M. Christien HEMEDI BAYOLO,
cité par NAHAMBA KIRINDIMBA, TFC, impact des conflits armés sur
la vie socio- économique des ménages dans les
collectivités chefferies des Bafuliru, P 2, TFC, 2004- 2005
9. VANDE WOUDE.E.J, cité par Mahano que Mahano, P.65
10. BOSCO MUCHUKIWA, pouvoirs locaux et contestation populaires
dans le territoire d'Uvira au Sud- Kivu de 1961 à 2304, envers, 2004.
11. Richard BUJIRI NYONGOLO, TFC, conséquences socio-
économique de la guerre de 1998- 2004, cas spécifique du
groupement des BUSHWIRA, territoire de KABARE, ISDR, 2005
12. Guillaume NGUBI SENGI, TFC, conséquence de la guerre
dite de libération (1998- 2003) sur le développement socio-
économique dans le territoire de WALIKALE (Cas spécifique du
groupement des Bakusu, ISDR, 2005, P.2
13. ILUTELO MBOBOTI, les conflits ethnique et leurs impacts en
territoire de FIZI au Sud- Kivu/ RD Congo, TFC, 1997- 1998.
14. Moïse RWABIRA MAKUBULI, les ONG et la gestion des
conflits en territoire d'Uvira ; car de Héritiers de la justice et
de GASAP, mémoire, ISDR, 2006, P.20
15. Réné BASHENDE BWEYO, Administration et conflits
de succession au pouvoir coutumier dan,s la chefferie des Bafguliru de 1928
à 2005, mémoire, 2005- 2006.
16. Unicef, la situation des enfants dans le monde, rapport,
2005, P.42
17. Amnesty international, rapport, 2004, P.123
18. PNUD, conflits armés en République du Congo,
2004, P.15
19. Héritiers de la justice, une population
déserté, délaissée et prise en otage, rapport
avril- décembre, 2000, P.9
20. Zone de santé d'Uvira, rapport annuel, 2006
21. Guillaume BAMI IKANDO, cours d'Initiation à la
recherche scientifique, G1 ISDR, 2004- 2005, P.24
22. Ecrick KASUKU KALABA, cours de développement
communautaire, G1 ISDR, 2005- 2006
23. Erick KASUKU KALABA, cours de conception, gestion et
élaboration des projets, G2 ISDR, 2005- 2006
24. COPARE, observatoire des conflits au Sud- Kivu, rapport de
mars 2003
25. SOURCES ORALES :
- Luc BAGALUHA KASHWA, Interviewé à Kasenga/ Uvira
en Janvier 2007
- KAFOTO RUKAKIZA interviewé à KIRUNGU/ Moyens
plateaux, le 07/06/2007
- BITINGINGWA, interviewé à SANGE, en janvier
2007
- TATA RUSEKEMA, interviewé à SANGE, en janvier
2007.
* 1PNUD, Conflits armés
en république Démocratique du Congo, 2004, p.15
* 2Ibidem, P. 15
* 3Op.Cit, P. 17
* 4Mme Lisette BANZA MBOMBO et
Monsieur Christian HEMEDI BAYOLO, cité par MAHAMBA KIRINDIMA, TFC,
Impact des conflits armés sur la vie socio-économique des
ménages dans la Collectivité-Chefferie des Bafuliiru, p.2, 2004 -
2005.
* 5 Richard BUJIRIRI NYONGOLO,
TFC, Conséquences socio-économique de la guerre de 1998-2004, cas
spécifique du groupement de Bushwira, Territoire de Kabare, 2005-, p. 2
* 6 Guillaume NGUBI SENGI, TFC,
conséquences de la guerre dite de libération »
(1998-2003) sur le développement socio-économique dans le
territoire de Walikale (cas spécifique du groupement des Bukavu, 2005,
p. 2
* 7 MAHANOGE MAHANO, Existe-t-il
des Rwandais congolais, éd. Sophia, kin, p. 5
* 8 Héritier de la
Justice, Une population désespérée, délaissé
et prise en étage, rapport avril - décembre 2000, P. 69
* 9 Centre OLAME, Le viol, un
affront à notre culture et à la conscience universelle,
éd. OLAME Nka Nyanja, 2004, p. 9
* 10 Guillaume BWAMI IKANDO,
Cours d'initiation à la recherche scientifique G1, 2004-2005, p. 24
* 11G. LUNJWIRE, cité
par jacques BULINDA RUHARA, TFC, les guerres dites de libération et la
création de phénomènes Maï-Maï de Kitendu dans
le territoire en RDC, 2005, P.
* 12A. Lamoureux, Recherche des
méthodologies en sciences humaines ovales, Ed. Etude vivante, 1995, B.
315
* 13 CUYPERS, cité par
Mahano Ge Mahano, existe-t-il de Rwandais Congolais ? , éd.
Sophia, Kinshasa, p. 64
* 14 Op. cit. p. 65
* 15 Idem p. 65
* 16 COPARE, observatoire des
conflits au Sud-Kivu, rapport de mars 2003
* 17BOSCO MUCHUKIWA, pouvoir
locaux et contestations populaires dans les territoires d'Uvira, Au Sud-Kivu de
1961 à 2004, Thèse de doctorat envers, 2004 p.40
* 18 BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit.,
p. 42
* 19 BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit.
p. 43
* 20 Idem, p. 53
* 21 VANDE WOUDE, E. J,
coté par Mahano Ge Mahano, Op. Cit, p. 65
* 22Cfr. P. 65
* 23BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit.
PP 47 et 48
* 24Idem, p. 52
* 25 Op. Cit. p. 68
* 26 Idem p. 73
* 27Idem p. 80
* 28MAHANO GE MAHANO, Op. Cit,
p. 82
* 29 BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit,
p. 53
* 30Bosco MUCHUKIWA, Op. Cut,
54
* 31 Idem, P. 30
* 32BOSCO MUCHUKIWA, op. cit p.
133
* 33 Idem, p. 134
* 34 Op. cit. p. 42
* 35BOSCO MUCHUKIWA, Op. Cit.,
o. 155 et 156
* 36Luc BAGALUHA KASHWA,
Interviewé à Uvira, en janvier 2007
* 37Guillaume NGUBISENGI, Les
conséquences de la guerre dite de libération (1998 - 2003) sur le
développement socio-économique dans le territoire de WALIKALE.
Cas spécifique du groupement des BAKUSU, TFC, 2005, ISDR-Bukavu, p.
17.
* 38Données recueillies
auprès de la population à Lemera, en Janvier 2007.
* 39TATA RUSESEMA,
rescapé de ce massacre, interviewé à Sange, en
Février 2007
* 40 Entretien avec la
population de Katogota, héritier de la justice
* 41 Entretien avec la
population à Sange
* 42 Interview
réalisée auprès de la population
* 43 Données
récoltés à Kirungu auprès de la population, jeudi
07/06/2007
* 44 Ancien militaire une
compte de Mayimayi
* 45 Entretien avec la
population
* 46Interview
réalisée auprès d'un rescapé à Sange par
Abel MUKUNDES., en janvier 2007.
* 47 Centre Olame, le viol, un
affront à notre culture et ... à la conscience universelle,
éd. OlameNka, Nyanja, 2004, p.6
* 48 RFDA, P. 40 et 50
* 49RFDA, P. 22
* 50 UNICEF, la situation des
enfants dans le monde, 2005, p. 42
* 51Entretien avec la
population de Sange
* 52 Idem à Kirungu
* 53Moïse RWABIRA
MAKUBULI, Les ONG et la gestion des conflits en territoire d'Uvira ; cas
de Héritiers de la Justice et de GASAP, Mémoire, ISDR-Bukavu,
2006, P.20
* 54William URY, Cité
pas Moïse RWABIRA MAKUBULI, Op. Cit, P. 43
* 55Idem, P. 43.
* 56Moïse RWABIRA
MAKUBULI, Op. Cit, P.20
* 57 SERGE et HABYAMBERE, Les
conditions de la croissance économique, CEPAC- Kin, 1997, P, 68.
|