IV.2 Présentation du Projet
Secteur en pleine expansion, la micro finance devient de plus
en plus concurrentielle. Le nombre croissant d'IMF, COOPEC et Banques sur le
marché a pour conséquence que les emprunteurs ont un accès
plus facile au crédit ce qui peut mener au surendettement et à
l'insolvabilité des micros, petits et moyens entrepreneurs.
En R.D.Congo, cette situation s'est quasiment
opérée depuis l'avènement de la crise financière de
2008. Plusieurs structures primaires sont tombées en faillite, d'autres
en difficulté avancée de fonctionnement. Des analyses des
certains experts dans le domaine, l'on retiendra que cette
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situation a été dû aux causes
exogènes et d'autres endogènes : mauvais management de ces
structures, mauvaise gouvernance mais aussi et surtout de
l'insolvabilité accrut de débiteurs dû au surendettement et
à la cavalerie financière. Les acteurs du secteur bancaire sont
partis tous en solo, chacun se concentrant sur sa mission et vision sans
pouvoir se rassurer des collatérales : L'échange des informations
sur les différents débiteurs.
En partageant, les unes avec les autres, les informations sur
les emprunteurs, les IMF et banques pourraient réduire leurs risques et
éviter ainsi des pertes. En effet, l'historique de crédit d'un
emprunteur est un indicateur important de sa solvabilité.
Ces services d'information sur la solvabilité des
emprunteurs, encore appelés services d'information sur les
crédits, ou encore centrale des risques, offrent des avantages aussi
bien aux IMF qu'à leurs clients dans un environnement d'information
imparfaite et permettent :
· De détecter au plus vite les risques
d'insolvabilité des emprunteurs,
· D'éviter les risques d'endettements
croisés, mais surtout de cavalerie (utilisation d'un crédit pour
en rembourser un autre) et de surendettement,
· D'inciter les micros entrepreneurs à rembourser
leur prêt et donc à mettre en oeuvre des projets viables afin de
ne pas voir leur nom communiqué à la centrale des risques ou au
bureau d'information sur les crédits.
Cependant, les centrales des risques et autres
mécanismes formels, qui permettent l'échange d'information sur la
situation d'endettement des emprunteurs dans la plupart des pays
développés, sont presque absents dans les contextes où les
acteurs de la micro finance sont les plus actifs.
La problématique du système de partage de
l'information est ensuite abordée: doit-il se limiter aux données
négatives ou inclure également des données positives ?
Faut-il privilégier les registres publics de crédit ou les
centrales de risques privées ?
Les projets de centrale des risques dans un secteur de la
micro finance de mieux en mieux couvert, avec une augmentation des
crédits individuels, où les IMF se font concurrence seront des
facteurs de succès si les conditions suivantes : système national
d'identification des clients, maturité du secteur de la micro finance et
cadre légal pour la protection de la vie privée, sont
réunies ou observées et que les quelques recommandations reprises
dans la conclusion sont suivies.
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Des systèmes d'échange d'information plus
ouverts et une évaluation des risques plus poussée permettront,
entre autres, d'accroître l'accessibilité des services financiers
aux populations exclues des systèmes bancaires traditionnels et
protéger les créances civiles et commerciales.
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