REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE UNIVERSITE DU CEPROMAD UNIC - GOMA
B.P : 573 GOMA
FACULTE DE MANAGEMENT ET SCIENCES ECONOMIQUES, OPTION :
GESTION FINANCIERE ET COMPTABLE
ANALYSE DES FACTEURS DE VULNERABILITE, CAUSES DU
SURENDETTEMENT ET DE LA CAVALERIE FINANCIERE DES MPME EN VILLE
DE
GOMA : « De 2012 à 2016 »
Par BAGALWA CIBAGASHA Rémy
Travail de Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du Diplôme de Licence en Management
et Sciences économiques.
Directeur : Professeur Augustin
MUTABAZI
Encadreur : CT TSONGO IRUMBO Emmanuel
Année Académique 2018 -
2019
i
EPIGRAPHE
« L'avenir ne se voit pas, il se prépare ».
Maurice BLONDEL
DEDICACE
A notre Grande famille CIZUNGU CIBAGASHA Paul et
spécialement à ma Mère NABAKAZI
LUDUNGE Joséphine ;
A Madame BINDU LUANDA Elodie ;
A tous mes CIZUNGU ;
En la mémoire de notre feu Père CIZUNGU
CIBAGASHA Paul ;
ii
Rémy BAGALWA CIBAGASHA.
REMERCIEMENTS
Vu que ce travail est le résultat des efforts
conjugués de plusieurs personnes, notre reconnaissance s'exprime envers
ceux qui de près ou de loin nous ont aidés à le
réaliser.
Nos vifs remerciements s'adressent:
+ Au Notre Dieu tout Puissant pour sa grâce qu'il ne cesse
de nous accorder;
+ Aux membres du Comite de Gestion et du corps professoral de
l'Université du CEPROMAD, UNIC Goma qui aménage des efforts
combien considérables pour assurer notre formation intégrale
à tous les niveaux ;
+ Notre profonde gratitude s'adresse au Professeur Ordinaire
Augustin MUTABAZI et au Chef des Travaux TSONGO IRUMBO Emmanuel qui,
malgré leurs diverses
préoccupations ont accepté d'assurer la direction
et l'encadrement de ce travail ;
+ A tous nos frères, soeurs et amis pour leur soutien
indéfectible et ;
+ Aux camarades étudiants avec qui nous avons
passées le moment inoubliable de Formation académique ;
+ Que tous ceux ou celles qui, d'une manière ou d'une
autre, ont contribué à la réussite de ce travail ;
Trouvez tous ici, l'expression de nos sincères
remerciements.
iii
Rémy BAGALWA CIBAGASHA.
iv
SIGLES ET ABREVIATIONS :
ADA Appui au Développement Autonome
AUPOS Acte Uniforme pour la Promotion et
Organisation des Suretés
AVEC Association Villageoise d'Epargne et de
Crédit
BCC Banque Centrale du Congo
BMW Bayerische Motoren-Werke "Manufacture
bavaroise de moteurs"
COOPEC Coopérative d'Epargne et de
Crédit
CPCC Conseil Permanent de Comptabilité au
Congo
FPM Fonds de Promotion de Micro finance
IFC International Financial Corporate:
Société Financière Internationnal
IFD Institution Financière
Décentralisée
IMF Institution de Micro finance
INSTIGO Institut de Goma
ISDR Institut Supérieur de
Développement Rural
ISFD Institution du Système Financier
Décentralisé
MCD Modèle Conceptuel des
Données
MCT Modèle Conceptuel de Traitement
MFI Micro Finance
MICROCRED Micro Crédit
MLD Modèle Logique des Données
MLT Modèle Logique de Traitement
MOT Modèle Organisationnel de
Traitement
MPD Modèle Physique des Données
MPME Micro Petite et Moyenne Entreprise
NTIC Nouvelle Technologie d'Information et de
Communication
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OHADA Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaires
PAIDEK Programme d'Appui aux Initiatives de
Développement au Kivu
PIB Produits Intérieurs Bruts
PNUD Programme de Nations Unies pour le
Développement
SARL Société A
Responsabilité Limitée
SFD Système Financier
Décentralisé
SMICO-SA Société des Micro
crédits Congolais-Société Anonyme
SPSS Statistical Package for Social Sciences
SQL
Structured Query Language : Langage informatique destiné
à l'accès aux bases des données
TFC Travail de Fin de Cycle
UNIC Université du Cepromad
1
PREAMBULE :
Le dispositif législatif de traitement du
surendettement a déjà été mis en place à la
fin de l'année 1989 par la loi Neiertz de Paris1. Il a
été revu une première fois en 1995 et un second
réaménagement a été opéré en 1998
dans le cadre de la loi relative à la lutte contre les exclusions. Le
surendettement qui avait été, à l'origine, analysé
comme un phénomène temporaire lié à un usage
inconsidéré du crédit (surendettement dit « actif
»), s'est pérennisé et le nombre de dépôts de
dossiers a connu une progression constante d'année en année en
France. Dans le même temps, le phénomène a largement
changé de nature. Selon l'enquête typologique
réalisée par la Banque de France en 2001, les situations de
surendettement dit « passif » représentent aujourd'hui un peu
plus de «60% des dossiers de surendettement. Celles-ci sont
consécutives à des « accidents de la vie », au premier
rang desquels figurent des situations de chômage (16,5% des cas), de
séparation ou de divorce (16% des cas), de maladie ou d'accidents divers
(9,1%), des consommations dépassants les capacités
financières (10% de cas). Le surendettement « actif » dû
à un « excès de crédit » ne serait plus à
l'origine que de 8,4% des cas de surendettement. Le surendettement étant
un fléau étudié par certains auteurs, nous allons essayer
de situer notre sujet de recherche sur le plan « Théorisation
» mais aussi sur le plan contextualisation
épistémologique.
En effet, sur le plan « Théorisation
», nous allons fonder notre recherche sur la théorie de
quelques auteurs qui ont déjà parlé des certains facteurs
du surendettement en l'occurrence, la loi Keynésienne sur la
consommation. Nous allons partir de la fonction macroéconomique de la
consommation établie par la théorie Keynésienne qui donne
une relation de proportionnalité décroissante entre la
consommation (C) des ménages et le revenu national (Y) : « La
consommation augmente avec le revenu national mais à un taux plus faible
» (Loi de Keynes). De ce fait, le rapport
C/Y appelé propension moyenne à consommer tend
à diminuer. Cette loi de Keynes suppose que la
consommation de la période est déterminée par le revenu de
la période.2
En ce qui concerne la « contextualisation
épistémologique » de notre recherche, ce
mémoire s'inscrit dans le respect de règles fondamentales
scientifiquement reconnues. Notons que si notre recherche paraît
être d'actualité dans le monde scientifique ici à Goma, il
ne l'est non plus dans le monde car cela a déjà été
traité au travers la sphère scientifique en Belgique par Mvumero,
Alfred3 et en France par la Banque de France au travers le
comité consultatif4.
1 BANQUE DE FRANCE, Rapport sur la
prévention et le traitement du surendettement des ménages
français, Comité Consultatif, Janvier 2003
2 AHMED SILEM & JM ALBERTINI, Lexique
d'économie, 9ème édition DALLOZ, Paris 2006,
p.194-195
3 Mvumero, Alfred. La vulnérabilité de
ménages belges dus au surendettement. Louvain School of
Management, Université catholique de Louvain, 2015
4 BANQUE DE FRANCE, Op. Cit, Janvier 2003
2
Quelques travaux dans la sphère scientifique congolais
avaient déjà traité sur les sujets similaires dans le
secteur de la micro finance sans avoir intégré la consommation
comme l'un des facteurs caractérisant le surendettement des
ménages et des MPME.
3
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Etat de la question
La question de la micro finance a déjà
été abordée avec une diversité de qualification et
selon différents aspects tels que la pratique des crédits
rotatifs, la micro-stratégie de survie, la politiques de
microcrédits, comme outil de lutte contre la pauvreté a
déjà préoccupé pas mal des chercheurs. Dans le
souci de savoir le niveau de la recherche sur cette question, nous nous sommes
intéressés à certains travaux des chercheurs et de nos
prédécesseurs en vue de doter notre étude de son
originalité. Au-delà de l'impact sur les clients, observe-t-on un
impact plus global de la micro finance sur le développement d'une
région, d'un pays ? La micro finance favorise la bancarisation de la
population et l'on estime que les IMF représentent jusqu'à 5% de
la collecte d'épargne et 10% du crédit à l'économie
dans certains pays. Dans ces conditions, il est clair que la micro finance
contribue significativement, à son échelle, au financement de
l'économie. Pour autant, il est très difficile de
démontrer de façon rigoureuse un impact à un niveau large,
sur la croissance économique ou sur la réduction du taux de
pauvreté d'un pays.
Pour l'avenir, certaines évolutions pourraient
permettre à la micro finance de maximiser son impact. Pour l'instant,
les investissements dans les micro-entreprises se concentrent en
général sur des activités de survie (petit commerce,
activité de transformation sommaire) offrant peu de possibilités
d'expansion et de création d'emplois. S'il est vrai qu'à court
terme, des millions de personnes n'ont pas accès à l'emploi
salarié et trouvent auprès de la micro finance un appui
nécessaire pour survivre, la micro finance doit également
à son échelle contribuer au renforcement du tissu d'entreprises
formelles en proposant des services plus adaptés aux Micro Petites et
Moyennes Entreprises (MPME).
Enfin, si la micro finance n'est pas un outil adapté
pour « les plus pauvres des pauvres » qui cherchent avant tout
à satisfaire les besoins vitaux et manquent du minimum de
stabilité nécessaire pour que le recours au crédit et
à des services financiers leur soit utile, certains programmes de micro
finance ont exploré la possibilité de partenariats avec des
programmes socio-économiques afin de toucher une clientèle plus
pauvre que celle qu'ils touchent actuellement. La micro finance, qui
aujourd'hui permet à des populations vulnérables (situées
juste en-dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté) de mieux
résister aux aléas de la vie et de développer leurs
micro-entreprises, peut ainsi utilement s'articuler avec d'autres politiques de
développement et accroître encore sa contribution à la
lutte contre la pauvreté (Alix Pinel, Sébastien Boyé,
Jérémy Hajdenberg, Christine Poursat et David Munnich, 2009).
4
Les explications du professeur MUHAMMAD YUNUS, fondateur
de la Grammen Bank et prix Nobel de la paix 2006 dans le microcrédit au
Bangladesh sur la réussite de la Grammen Bank, ont
particulièrement attiré notre attention par la banque de
Bangladesh.
En effet, vers les années 1974, le professeur MUHAMMED
YUNUS, après avoir constaté que plus ou moins 40% de la
population du Bangladesh vivent dans la pauvreté mis sur pieds la
Grammen-Bank en vue d'améliorer les conditions économiques des
familles pauvres en octroyant des crédits.
Aujourd'hui, son application dans tout le Bangladesh prouve
des succès spectaculaires au point qu'au moins plus de 10% de la
population bénéficiaires de son prêt sont en
majorité des femmes. Cette expérience se repend aujourd'hui en
tâche d'huile dans 58 pays du monde dont la Chine, les Etats-Unis,
l'Afrique du Sud, la France, la Norvège et le Canada.
Pour MUHAMMED YUNUS5, le microcrédit est un
moyen efficace pour éradiquer la pauvreté et améliorer les
conditions socio-économiques. Il poursuit en soutenant que les gens ne
sont pas pauvres par bêtise ni par paresse car ils travaillent toute la
journée pour accomplir des tâches physiques forts complexes mais
plutôt parce que les structures financières existantes n'ont pas
pour vocation de les aider à améliorer leurs sorts. A partir de
l'approche prônée par le professeur MUHAMMED YUNUS, nous essayons
de vérifier pourquoi les MPME de la ville de Goma actives et dynamiques
de notre milieu bénéficiaires de microcrédit ne
parviennent pas à sortir de l'auto-dépendance financière
des IFDs donatrices du microcrédit en constituant grâce à
ce dernier leur propre capital qui fait partie de leurs bien-être.
Edouard BITANGALO WASSO6, dans son mémoire
intitulé « les politiques de microcrédit dans la lutte
contre la pauvreté à Bukavu : cas du PAIDEK, PLD et CAPES
», il a montré que les taux d'intérêts
appliqués par les IMF chez les clients sont perçus comme
exorbitants, et ces taux sont appliqués de manière identique
à tous les emprunteurs peu importe le secteur d'activité. Il
poursuit en montrant que la durée de remboursement des crédits
est un autre obstacle à l'émergence des
bénéficiaires des micros-crédits des 3 IMF et enfin, il
montre que les montants de crédits octroyés aux emprunteurs ne
les permettent pas d'évoluer. Il pense que les variables
d'échéance, le mode de remboursement des crédits, le
montant de crédit sont des éléments qu'il faut revoir et
adapter à la réalité pratique à Bukavu.
L'accompagnement et la formation
5 MOHAMMED YUNUS, vers un monde sans
pauvreté, l'autobiographie du banquier des pauvres, Ed., Lattes, Paris,
1997
6 Edouard BITANGALO WASSO, les politiques de
microcrédit dans la lutte contre la pauvreté à Bukavu :
cas du PAIDEK, PLD et CAPES, Mémoire Inédit ISDR/BUKAVU,
2004
5
des emprunteurs doivent être de nature à
privilégier un climat de coopération et de concertation
régulière entre les IMF et leurs clients. Il se base uniquement
sur les politiques d'octroi de micros-crédits sans pourtant analyser la
contribution de ses micros-crédits sur le bien-être
socio-économique des pauvres malgré tous ces défis dont
ils sont jalonnés. C'est pourquoi, ce travail va tenter d'esquisser les
différents facteurs qui influencent le surendettement et de la cavalerie
financière encourus par les MPME dans le financement de fond de
roulement et autres besoins financiers de ces dernières.
Consolatrice BORA FURAHA7, dans son TFC
intitulé « Microcrédit : outil de lutte contre la
pauvreté par l'accroissement du revenu des ménages à Uvira
», a montré que les micros-crédits n'ont pas
jusque-là atteint les objectifs nobles qui sont ceux de lutte contre la
pauvreté. Elle estime que la mauvaise connaissance de différents
rouages et l'insuffisance des crédits octroyés soient à
l'origine. Elle pense que les micros-crédits constitueraient une
solution appropriée s'ils s'approchent de la base et s'attèlent
à répondre aux besoins réels du financement des pauvres.
Il poursuit en montrant que le microcrédit à Uvira est une
réalité figée et n'offre pas les « bons
crédits » aux clients ; chose qui compromet encore une fois sa
rentabilité. Il pense qu'en libérant les micros-crédit de
son statut de « crédit minimaliste pour l'auto-emploi des pauvres
» et en le transformant en « Services financiers et assistance
technique pour les entreprises agro-alimentaires et agricoles en vue de
générer une grande quantité d'emplois salariés pour
les pauvres» qu'il pourra tenir toutes ses promesses. Néanmoins,
elle n'a pas analysé les multiples changements apportés par les
micros-crédits sur le plan alimentaire, scolaire, sanitaire et autre
dans les ménages bénéficiaires de crédits à
Uvira afin de mesurer l'impact socio-économique de ses
micros-crédits dans la lutte contre la pauvreté à Uvira.
Elle a oublié de montrer les différents facteurs qui influencent
le surendettement et cavalerie financière ces MPME à Uvira avant
et après accès aux crédits et leurs états
après l'utilisation du crédit et c'est à ce niveau que ce
travail lui complétera.
KERHERO et BALEMBA8 cité par Béatrice
BAHATI CIREZI ont mené une étude sur l'impact de micro
crédit sur la réduction de la pauvreté à
Bukavu. Cette étude avait pour objectif de connaitre si la
situation économique des femmes bénéficiaires est
différente de celles qui ne bénéficient pas du
crédit. Ils ont mené leurs études sur un
échantillon composées de 200
7 Microcrédit : outil de lutte contre la
pauvreté par l'accroissement du revenu des ménages à
Uvira, T.F.C, ISDR/Bukavu, 2005
8 KERHERO et BALEMBA, Impact de micro
crédit sur la réduction de la pauvreté à Bukavu,
TFC, Inédit ISDR/BUKAVU, 2008
6
femmes dont 100 sont bénéficiaires du
crédit auprès d'APEF et 100 autres femmes non
bénéficiaires du crédit. Grâce aux variables
d'indication socioéconomique (dépenses relatives à
l'alimentation, à la scolarité, aux soins médicaux et
à la contribution de la femme au budget général du
ménage) et celles d'estimation socio démographique (l'âge,
le niveau d'étude et taille du ménage) les chercheurs sont
arrivés à conclure que la situation socioéconomiques des
femmes bénéficiaires de crédit est meilleure
comparativement à celles des autres qui n'y accèdent pas. Le
micro crédit a donc un impact positif sur la réduction de la
pauvreté des bénéficiaires lorsqu'il vise avant tout le
bien être de ses bénéficiaires. Le crédit permet
d'accéder aux soins de première nécessité,
d'envoyer davantage les enfants à l'école et de mieux manger. Le
crédit intervient de façon très particulière dans
l'autonomisation des femmes. Elle n'a pas démontré dans son
travail que ces micros crédits octroyés à ces femmes
étant à la consommation, leurs mensualités sont
souvent de faible montant, ce qui inciterait ces femmes à y recourir
fréquemment, même pour des dépenses courantes telles que
soulignées ci haut. Or, plus les mensualités sont faibles, plus
la durée de remboursement est longue et le coût du crédit
cher. L'attention du consommateur devrait être attirée sur ce
point ainsi que sur les risques de « cavalerie » consistant à
puiser dans une réserve pour en rembourser une autre ». C'est
à ce point que ce travail aura compléter sa recherche.
KATARAKA cité par Béatrice BAHATI CIREZI, avait
analysé la contribution et les limites de la micro finance dans la
lutte contre la pauvreté dans la ville de Bukavu. Lors de ses
études, il avait abouti à l'affirmation selon laquelle la micro
finance oriente ses crédits en vue de relever le niveau des secteurs
délaissés, des couches sociales les plus faibles qui constituent
sa population cible. S'appuyant sur un échantillon aléatoire de
80 ménages et grâce à la démarche statistique
qu'elle utilise, elle parvient à relever que, théoriquement, les
bénéficiaires de micro crédits sont des pauvres. Elle
aboutit aux résultats selon lesquels 51% des enquêtés
trouvent que le montant accordé était suffisant pour satisfaire
leurs besoins et 49% d'entre eux, par contre, trouve que les crédits
leur accordés n'étaient pas suffisants. Elle en déduit que
la population à faible niveau de revenu, a besoin des services
financiers qui vont au-delà de simples financement de leurs
activités productives, car le microcrédit doit rester un outil,
un moyen, sans jamais devenir une fin en soi. C'est ici exactement que dans
son travail, Mr KATARAKA, n'a pas démontré que de ces 49%
d'enquêtés, il y aurait un certain notre des débiteurs qui
feraient recours à des dettes supplémentaires pour couvrir leurs
besoins. Et c'est de cela donc que ce travail aura apporté comme
contribution à sa recherche.
7
Dans son Editorial de Mai 20169, ADA - Appui au
Développement Autonome, a réalisé une étude sur les
MPME et s'est appuyée sur cinq IMF en Ethiopie, au Kenya et à
Madagascar pour identifier un total de 83 propriétaires de petites
entreprises en expansion ; des entretiens individuels ont ensuite
été menés avec ces entrepreneurs afin de mieux comprendre
leur parcours. Parmi les conclusions de cette étude ADA - Appui au
Développement Autonome signale qu'en Afrique subsaharienne comme
ailleurs, les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) jouent un
rôle crucial pour le développement économique et la
création d'emplois. Néanmoins, le secteur peine à
atteindre pleinement son potentiel en raison de toute une série de
difficultés parmi lesquels l'accès limité aux services
financiers, mais également parce qu'il existe un manque plus
général de connaissance et de compréhension de ce segment
de l'économie. Afin de mieux répondre aux besoins des MPME, une
première étape devrait donc consister à identifier les
profils, les schémas de croissance, les facteurs de succès et les
difficultés rencontrées par les entrepreneurs qui sont parvenus
à transformer leur micro entreprise en petite ou moyenne structure.
ADA - Appui au Développement Autonome va plus loin dans
ses conclusions et informe qu'aujourd'hui, la plupart des entrepreneurs
affirment que l'accès au financement demeure crucial pour continuer
à croître, mais une grande partie d'entre eux rencontrent toujours
des difficultés pour obtenir les montants dont ils ont besoin,
principalement à cause des exigences de garantie. Les temps de
traitement sont également considérés comme trop longs. Une
solution trouvée par des entrepreneurs kenyans consiste à
contracter plusieurs prêts à la fois auprès de
différentes institutions, mais aussi parfois auprès de la
même, ce qui semble inefficient et les expose à plusieurs risques
dans leur exploitation. Un manque de produits financiers adaptés aux
MPME apparaît clairement, étant donné que ni les IMF ni les
banques ne sont en mesure de répondre à leurs besoins.
Contrairement à ces chercheurs, notre travail portera
sur « l'Analyse des facteurs de vulnérabilité,
causes du surendettement et de la cavalerie financière de Micros, Petits
et Moyens Entrepreneurs en Ville de Goma ».
9
www.ada-microfinance.org
8
0.2 Problématique
La dégradation du tissu socio-économique du fait
des guerres que la RDC a successivement connues depuis 1993 (pillage, sabotage,
dégradation systématique et destruction des biens, meubles et
immeubles) a contribué à rendre le marché bancaire de plus
en plus à haut risque. De très nombreuses structures IMF, COOPEC
et Banques, pourvoyeuses d'emplois et d'investissements ayant été
mises en difficultés. L'insolvabilité ainsi que la cavalerie
financière et le surendettement de certains débiteurs ont conduit
une couche importante de ces structures à sombrer dans la crise de perte
de confiance de la clientèle et ainsi, une menace d'absence des
investisseurs dans le secteur bancaire en R.D.Congo.
Secteur en pleine expansion, la micro finance devient de plus
en plus concurrentielle. Le nombre croissant d'IMF, COOPEC et Banques sur le
marché a pour conséquence que les emprunteurs ont un accès
plus facile au crédit ce qui peut mener au surendettement et à
l'insolvabilité des micros, petits et moyens entrepreneurs.
En R.D.Congo, cette situation s'est quasiment
opérée depuis l'avènement de la crise financière de
2008. Plusieurs structures primaires sont tombées en faillite, d'autres
en difficulté avancée de fonctionnement. Des analyses des
certains experts dans le domaine, l'on retiendra que cette situation aurait
été dû aux causes exogènes et d'autres
endogènes : mauvais management de ces structures, mauvaise gouvernance
mais aussi et surtout de l'insolvabilité accrut de débiteurs
dû au surendettement et à la cavalerie financière.
Les acteurs du secteur bancaire sont partis tous en solo,
chacun se concentrant sur sa mission et vision sans pouvoir se rassurer des
collatérales : L'échange des informations sur les
différents débiteurs. On peut par exemple observer, l'existence
d'octroi des micros crédits par certains acteurs du secteur sans
garantie hypothécaire et à des conditions élevées.
Beaucoup des micros, petits et moyennes entrepreneurs se précipitent
pour consommer ce produit quoi qu'exposés à des risques de
surendettement et de cavalerie avec bien entendu, l'absence d'un système
d'information efficace pouvant permettre la protection de la créance que
l'on veut mettre en place.
Or, en partageant, les unes avec les autres, les informations
sur les emprunteurs, les IMF et banques pourraient réduire leurs risques
et éviter ainsi des pertes. En effet, l'historique de crédit d'un
emprunteur est un indicateur important de sa solvabilité. Le taux
d'endettement en hausse peut avoir des lourdes implications sur
l'activité macroéconomique et sur la stabilité
9
financière même de l'IFD (Institution
Financière Décentralisée) si plusieurs MPME sont
défaillants.
L'endettement des MPME s'explique principalement par
l'accroissement des octrois de crédits hypothécaires. Or la vente
par crédit permet à certains consommateurs de se procurer des
produits dont ils ont besoin tout en payant à leur rythme.
Malheureusement certaines personnes achètent sans compter et par
conséquent se retrouvent avec des dettes supérieures à
leur revenu. Ce qui devient un casse-tête pour ces MPME, c'est qu'ils
doivent survivre mais en remboursant les dettes accumulées. Sinon leurs
biens risquent d'être vendus même s'ils ne suffisent pas à
rembourser toutes les dettes. Cela détériore le bien-être
social et économique de ces MPME. À long terme ces derniers se
sentent exclus de la société après qu'ils sont devenus
pauvres. Comme montré ci haut, La crise économique de 2008 a
obligé certaines entreprises de licencier son personnel à cause
de la restructuration ou de leur faillite. Or les membres du personnel sont en
même temps les consommateurs des produits des entreprises. Le manque de
revenus a augmenté considérablement le nombre des ménages
incapables de rembourser leurs dettes.
Peer Stein Aout 2013, Directeur Accès au
financement, IFC10 dit que « L'accès au
financement est indispensable à une croissance économique
inclusive en Afrique subsaharienne ». Il poursuit en disant que moins d'un
quart des adultes vivant en Afrique subsaharienne a accès à des
services financiers formels. En l'absence d'infrastructures financières
offrant des mécanismes pour épargner en toute
sécurité, des moyens sûrs et efficaces pour
transférer de l'argent et un accès au crédit et à
l'assurance, il est souvent impossible pour la majorité des populations
sur le continent de faire des investissements productifs à l'endroit de
leurs familles et entreprises.
Le manque d'accès au financement constitue une
contrainte majeure pour la croissance des petites et moyennes entreprises en
Afrique subsaharienne, mais limite aussi de façon significative la
création d'emplois, la croissance économique et
l'émergence d'une prospérité partagée. Les
systèmes financiers africains se sont améliorés au cours
des 20 dernières années, mais restent en retard par rapport aux
autres économies en développement, ce qui limite l'impact positif
des entrées record de capitaux enregistrées actuellement.
10 Peer Stein, Directeur, Programme d'Accès
au financement en Afrique subsaharienne, Société
Financière Internationale, BM, 2013
10
Grâce à l'appui qu'il fournit aux institutions de
micro finance, aux services financiers mobiles, à la micro assurance,
aux centrales des risques, aux registres des garanties, aux marchés des
titres, et au financement des micro-, petits et moyens entrepreneurs, le
programme de Services-conseil pour l'Accès au Financement en Afrique
subsaharienne d'IFC vise à renforcer la lutte du continent contre la
pauvreté et à favoriser une croissance économique
inclusive. Peer Stein termine en disant que «
L'accès au financement est essentiel pour libérer le potentiel de
croissance considérable de l'Afrique, et s'assurer que la croissance
économique profite à tous ».
Ainsi donc, les IFDs de la RDC en général et de
Goma en particulier en tant que des institutions privées de micro
finance agrée par la BCC, ont pour missions principales de lutter
durablement contre la pauvreté en facilitant l'accès aux services
financiers de base (micro-épargne et microcrédit) et autres
services supplémentaires (micro-assurance, transfert de fond, formation
en marketing et gestion, éducation financière...) en faveur des
populations Congolaise de la province du Nord-Kivu et en particulier celle de
la ville de Goma défavorisées et autres micro-entrepreneurs
exclus du système financier classique de ladite province.
En effet, en leurs donnant accès aux financements, ces
IFDs jouent un rôle prépondérant dans la lutte contre les
nombreuses dimensions de la pauvreté (manque du capital, de fond de
roulement, de soin de santé, d'aliments, de logement, de revenu, besoins
en consommation des leurs ménages, ...) dans la province.
En donnant accès aux financements à ces MPME,
ces IFDs courent des risques. Quelques-uns de ces risques sont le
surendettement et/ou la cavalerie financière qui rendent très
vulnérables ces MPME sans qu'elles ne n'en rendent compte. C'est pour
cela que le présent travail se focalisera sur « L'Analyse
des facteurs de vulnérabilité, causes du surendettement et de la
cavalerie financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs en Ville
de Goma ».
Pour bien aborder notre étude de recherche et partant
de ce constat amer, la problématique sur l'Analyse des facteurs de
vulnérabilité, causes du surendettement et de la cavalerie
financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs en Ville de Goma
est structurée au tour des questions de recherches ci-dessous :
- Quels sont les facteurs qui influencent le surendettement et
la cavalerie financière des micros, petits et moyens entrepreneurs de
Goma ?
- Quelles sont les stratégies de mitigation à
envisager par les IFDs pour réduire tant soit peu leur survenance ?
11
0.3. Objectifs de recherche
Notre objectif principal est de vérifier deux
thématiques, l'hypothèse nulle selon laquelle, dans la vie d'une
MPME ou d'un Ménage, il existe des facteurs qui influencent le fait
qu'elle soit dans le surendettement et la cavalerie financière au tour
de différentes variables ci-après les facteurs internes,
les facteurs externes (culture, la famille, les groupes
d'appartenances et l'économie), les causes lointaines
(caractéristique socio-économique, la pauvreté,
la gestion financière), les causes immédiates
(les cartes de crédits, l'incompréhension des termes du
contrat de crédit et les causes accidentelles) mais aussi le H1 selon
laquelle il n'y a pas d'influence de ces variables sur le non-paiement des
crédits.
Partant ce cet objectif principal, nous pouvons desceller les
objectifs spécifiques ci-dessous :
· Les résultats de notre recherche seront en
mesure de démontrer les facteurs qui influencent le surendettement et/ou
la cavalerie financière des MPME de Goma (dans la partie Revue
théorique);
· Dénicher les causes principales du
surendettement des MPME de Goma ;
· Proposer et fournir des solutions ou recommandations
pour diminuer ou anticiper le surendettement et/ou la cavalerie
financière des MPME/Ménages de Goma ;
· Déterminer les caractéristiques des MPME
de Goma par rapport au solde de leur compte bancaire ;
· Déterminer la relation qui existerait entre les
fréquences de crédit à la consommation et le souhait des
débiteurs (MPME/Ménage) demandant le règlement collectif
des dettes ;
· Déterminer la relation entre les
dépenses et le revenu d'une MPME/Ménage de Goma ;
· Desceller le taux en pourcentage des
MPME/Ménage étant dans le risque de ne pas payer leur loyer et
dettes hypothécaires à temps.
0.4. Hypothèses
1. La réalisation des missions et visions des IFDs de
Goma seraient en face des MPME en quête de financement en vue de
renforcer leur fond de roulement pour accroitre leur bénéfice, le
déploiement en investissement, améliorer la condition des vies
sanitaire de leurs employés, avoir des conditions d'exploitation
décentes et par conséquent, ces MPME seraient butées
à des difficultés financières énormes le conduisant
dans une cavalerie financière sans précédente. Cette
situation des faits serait expliquée par des facteurs internes, externes
entourée des causes lointaines et immédiates qui influenceraient
le
12
surendettement et/ou cavalerie financière des MPME de
Goma. Pour tester cela, avec les techniques Khi-deux, nous ferons recours aux
caractéristiques de ces MPME de Goma par rapport au solde de leur compte
dans les IFDs, leur revenu, leur attitude fréquente de recourir aux
crédits à la consommation ou hypothécaires pour
régler leurs besoins financiers.
2. Le partage d'information sur les crédits serait
l'un des moyens très efficace pour mitiger le risque de cavalerie
financière et de surendettement des micros, petits et moyens
entrepreneurs.
3. Les difficultés rencontrées par les parties
prenantes du secteur seraient l'absence d'un mécanisme adapté aux
nouvelles technologies de l'information et de communication (NTIC) pouvant
permettre aisément ce partage d'information entre IFDs.
0.5 Choix et intérêt du sujet
Ce travail est intitulé « Les facteurs de
vulnérabilité qui influencent le surendettement et la cavalerie
financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs de Goma
». Ainsi, nous avons été animés par un
intérêt personnel, un intérêt général
et un intérêt dans le cadre de la finance inclusive.
? L'intérêt personnel : ce
travail nous a permis de comprendre qu'en voulant réaliser leurs
missions et visions les IFD courent des risques énormes liés au
financement des MPME. Parmi ces risques, il y a la cavalerie financière
et le surendettement des MPME autour des facteurs et des causes qui les
influencent.
? Intérêt général
: d'une manière théorique, ce travail pourra mettre
à la disposition du secteur bancaire congolais en général
et de Goma en particulier, des connaissances sur les risques que court le
secteur, leurs gravités et impact sur la vie en général du
SFD (sa solvabilité, sa pérennité, sa réputation,
etc.).
? Intérêt dans le cadre de Finance
inclusive : Ce présent travail pourra mettre à la
disposition des différents chercheurs, la manière
d'évaluer la littérature existante et comprendre les conclusions
valides qui peuvent en être tirées sur « l'Analyse
des facteurs de vulnérabilité, causes du surendettement et de la
cavalerie financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs de Goma
».
13
0.6 Délimitation spatio-temporelle
? Délimitation spatiale : Cette
étude porte sur le Système financier décentralisé
(SFD) de la Ville de Goma en province du Nord-Kivu.
? Délimitation temporelle du sujet : Pour permettre une
accessibilité aisée aux données, nos recherches portent
sur l'Analyse des facteurs de vulnérabilité, causes du
surendettement et de la cavalerie financière de Micros, Petits et Moyens
Entrepreneurs de Goma ».
Les recherches réalisées porteront sur des
données de 2014 à 2018. Néanmoins, en vue de
compléter la littérature, nous utiliserons quelques archives des
IFDs issus de la BCC même s'ils sont antérieurs à cette
période et quelques documentations sur l'accès au financement
fourni par l'IFC branche de la Banque Mondiale pour le
financement des MPME ainsi que quelques ouvrages ayant déjà
cadrés sur le surendettement en Belgique documentés sur
internet.
0.7 Subdivision du travail
Nous avons subdivisé notre travail en cinq chapitres
hormis la présente introduction et la conclusion qui sont :
- Le premier chapitre : La revue de la littérature
théorique et Cadre Conceptuel;
- Le deuxième chapitre : Cadre méthodologique ;
- Le troisième chapitre : Analyse des données et
interprétation des résultats.
- Le quatrième chapitre : Stratégie
managériale et proposition d'un projet
économique en guise de réponse rapide à
notre problématique.
0.8 Difficultés rencontrées
La réalisation de ces recherches n'a pas
été une tâche facile. Plusieurs difficultés ont
été rencontrées, notamment :
- Le refus de certains chefs d'entreprises (IFDs) de nous
recevoir ;
- L'insuffisance des moyens financiers pour exécuter ce
travail dans des meilleures
conditions.
Le courage, la volonté d'obtenir satisfaction à
nos questionnements et l'accompagnement moral de notre directeur et encadreur
nous ont permis de les surmonter.
14
Chapitre Premier : REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE
ET CADRE CONCEPTUEL
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES
Dans le présent travail, nous aurons le
privilège de définir certains concepts clés
utilisés. Nous ferons recours à certaines définitions
utilisées par d'autres auteurs comme démontré ci-dessous
:
a) SURENDETTEMENT
Selon M. Jean-Christophe Le Duigou11, « le
Surendettement est une violence. Il anéantit socialement un individu. Il
provoque l'isolement, la marginalisation. Nous devons y répondre sans
tarder, sans perdre pour autant de vue que le crédit est un
indispensable moteur à la croissance économique. Il existe en
effet un paradoxe en France car, si nous assistons à une montée
en puissance du « malendettement », notre pays affiche un taux
d'endettement des ménages inférieur à celui de nos voisins
européens. Vertu économique ou traumatisme social ? Crédit
facile ou facteur d'exclusion ? La place du crédit doit être
représentée aujourd'hui ». Partant de cette
définition de M. Jean-Christophe Le Duigou, ce travail peut
définir le Surendettement comme étant, l'endettement excessif
caractérisé par l'incapacité du débiteur de faire
face à ses obligations et engagements sur le long terme. Le
surendettement est donc fondé sur des bases factuelles.
b) CAVALERIE FINANCIERE
Selon M. Jean-Christophe Le Duigou12, « on
ne peut pas parler de cavalerie financière sans faire intervenir les
crédits revolving qui occupent une place de plus en plus importante dans
les dossiers de surendettement. Il affirme que plus de 80% des dossiers
déposés en commission comportent au moins un crédit de ce
type pour lesquels les mensualités sont souvent de faible montant, ce
qui incite le client à y recourir fréquemment, même pour
des dépenses courantes. Or, le plus les mensualités sont faibles,
plus la durée de remboursement est longue et le coût du
crédit cher. L'attention du consommateur devrait être
attirée sur ce point ainsi que sur les risques de « cavalerie
» consistant à puiser dans une réserve pour en rembourser
une autre ». Dans le cadre de notre travail, parlant de la «
cavalerie financière », nous faisons allusion
à la spéculation financière dans laquelle l'on finance de
remboursement des emprunts à échéance par des nouveaux
emprunts peu importe leur origine. Elle est donc une pratique de s'endetter
pour payer une dette antérieur.
11 M. Jean-Christophe Le Duigou, LE SURENDETTEMENT
DES PARTICULIERS, Conseil Economique et Social, France, 2007
12 Selon M. Jean-Christophe Le Duigou, Op. Cit.
15
c) LES CREDITS HYPOTHECAIRES :
Selon l'AUPOS/OHADA, l'hypothèque est une
sûreté réelle immobilière conventionnelle ou
forcée. Elle confère à son titulaire un droit de suite et
un droit de préférence. Le droit de suite s'exerce selon les
règles de la saisie immobilière. Le droit de
préférence s'exerce selon les dispositions de l'article 148 de
l'AUPOS/OHADA pour garantir le principal, les frais et trois ans
d'intérêts au même rang, sauf à prendre des
inscriptions particulières portant hypothèques à compter
de leurs dates pour les intérêts autres que ceux conservés
par l'inscription initiale. Le droit de préférence s'exerce
également, par subrogation, sur l'indemnité d'assurance de
l'immeuble sinistré.
Seuls les immeubles immatriculés peuvent faire l'objet
d'une hypothèque, sous réserve des textes particuliers autorisant
l'inscription provisoire d'un droit réel au cours de la procédure
d'immatriculation, à charge d'en opérer l'inscription
définitive après l'établissement du titre foncier.
Tout acte conventionnel ou judiciaire constitutif
d'hypothèque doit être inscrit au livre du foncier
conformément aux règles de la publicité foncière
prévues à cet effet. L'inscription confère au
créancier un droit dont l'étendu est définie par la loi
nationale de chaque Etat partie et les énonciations du titre foncier.
L'inscription conserve le droit du créancier
jusqu'à la date fixée par la convention ou la décision de
justice ; son effet cesse si elle n'est pas renouvelée, avant
l'expiration de ce délai, pour une durée
déterminée.
d) LE GAGE:
Le gage est le contrat par lequel un bien meuble est remis au
créancier ou à un tiers convenu entre les parties pour garantir
le paiement d'une dette. L'annulation de la créance garantie entraine
l'annulation du gage. Tout bien meuble, corporel ou incorporel, est susceptible
d'être donné en gage. Les parties peuvent convenir de la
subrogation, en cours d'exécution du contrat, de la chose gagée
par une autre chose. Le constituant du gage doit être propriétaire
de la chose gagée. S'il ne l'est pas, le créancier gagiste de
bonne foi peut s'opposer à la revendication du propriétaire dans
les conditions prévues pour le possesseur de bonne foi. Le constituant
du gage peut être le débiteur ou un tiers. Dans ce dernier cas, le
tiers est tenu comme une caution réelle. Le contrat de gage ne produit
effet que si la chose gagée est effectivement remise au créancier
ou à un tiers convenu entre les parties.
16
La promesse de gage, notamment de choses futures, oblige le
promettant à remettre la chose dans les conditions
convenues. Quel que soit la nature de la dette garantie, le contrat de gage
n'est opposable aux tiers que s'il est constaté par un écrit
dûment enregistré contenant indication de la somme due ainsi que
de l'espèce, la nature et la quantité des biens meubles
donnés en gage.
e) LES MPMEs
L'acronyme MPME veut tout simplement dire Micros, Petites et
Moyennes Entreprises. Plusieurs théories se sont déjà
portées sur les MPME en l'occurrence le Droit OHADA ainsi que le Conseil
Permanent de la Comptabilité au Congo « CPCC ». Partant de
cette théorie, ce travail va essayer de donner une classification des
MPME selon le CPCC conformément à l'Acte Uniforme de l'OHADA
portant Organisation et Harmonisation des Comptabilités des Entreprises
sises dans les Etats-parties au traité, en ses articles 2,3, 11, 12 et
13.
? Les Micro Entreprises :
Ce sont des très petites entreprises qui
réalisent un chiffre d'affaire annuel de 1 à 10 000 000 FC et
éligible au SYSTEME MINIMAL DE TRESORERIE conformément à
l'article 13 de l'acte uniforme sus évoqué.
? Les Petites Entreprises
Ce sont des petites entreprises qui réalisent un
chiffre d'affaire annuel de 10 000 001 à 80 000 000 FC et
éligible au SYSTEME ALLEGE conformément à l'article 11 de
l'acte uniforme sus évoqué. Notons qu'avec le SYSCOHADA
révisé 2017, cette catégorie de système a
été déjà supprimée.
? Les Moyennes Entreprises
Ce sont des moyennes entreprises qui réalisent un
chiffre d'affaire annuel de 80 000 001 à 400 000 000 FC et
éligible au SYSTEME ALLEGE conformément à l'article 11 de
l'acte uniforme sus évoqué.
? Les Grandes Entreprises
Ce sont des grandes entreprises qui réalisent un
chiffre d'affaire annuel de Plus de 400 000 001 FC et éligible au
SYSTEME NORMAL conformément à l'article 12 de l'acte uniforme sus
évoqué.
f) SYSTEME FINANCIER DECENTRALISE/INSTITUTION FINANCIERE
DECENTRALISEE (SFD/IFD)
Selon la BCC13, le système financier
décentralisé est celui regroupant les institutions
financières décentralisées. Ces institutions sont les
COOPEC, les IMF ainsi que les Banques. Ce sont des institutions formelles
reconnues par l'autorité de tutelle ou de régulation et qui
fournissent des services financiers classiques à la population.
17
13 BCC, Rapport d'activités de la micro
finance 2016
18
I.2. LE SECTEUR DE LA MICRO FINANCE EN RDC
Le secteur de la micro finance a longtemps été
dominé par les COOPEC. En effet, le mouvement coopératif a
démarré sous la période coloniale avec des institutions de
type coopératif. Entre 1970 et 1990 les COOPEC ont émergé
dans le pays et se sont implantées dans des endroits les plus
reculés du pays et dépourvus de banques. Durant la
décennie 1990 marquée par de multiples crises politiques et de
guerres à répétitions, le système financier
congolais a été fortement fragilisé par les pillages,
l'hyperinflation et les mesures monétaires incohérentes.
A partir des années 2000, le secteur a
été marqué par la présence d'organisations non
gouvernementales ayant des volets microcrédit. Ces ONG menaient à
la fois leurs activités à vocation sociale et humanitaires sur le
terrain tout en accordant des microcrédits aux populations.
A l'adoption de la loi N° 002/2002 du 02
février 2002 portant dispositions applicables aux
Coopératives d'Epargne et de Crédit et la publication de
l'instruction N°1 aux Institutions de Micro Finance du 13 septembre 2003
telle que modifiée le 18 décembre 2005, certains de ces ONG se
sont soient transformées en COOPEC ou Société ou
Entreprise de micro finance conformément à la
réglementation. C'est le début de l'existence des institutions de
micro finance non mutualistes agréées par la BCC. La
stabilité sociale, politique et économique ainsi que la
restauration de l'autorité de l'état sur l'étendue du
territoire à partir des 2010 a fait apparaitre de nouveaux acteurs dans
le secteur de la microfinance avec l'arrivée d'investisseurs
privés internationaux tel que FINCA-RDC, HOPE-RDC, SMICO-SA et
récemment MICROCRED.
De source de la BCC, au 31 décembre 2016, la RDC compte
en tout 126 structures financières de proximités
agréées par la Banque Centrale du Congo dont 103
coopératives d'épargne et de crédit et 26 Institutions de
microfinance agréées. Il existe cependant de nombreux
systèmes informels (tontines, groupes d'entraide, fournisseurs informels
d'intrants à crédit etc.). Néanmoins, malgré ces
chiffres le taux de pénétration reste l'un des plus faibles
d'Afrique Subsaharienne avec moins 10% de taux de bancarisation d'après
les statistiques de la BCC.
I.2.1. Caractéristiques du secteur de la micro
finance en RDC
a) Répartition par province
Les institutions financières de proximité sont
inégalement réparties sur l'étendue du territoire
national. Elles sont prépondérantes dans le Sud Kivu, le Nord
Kivu et dans la Capitale. En 2016, la couverture du territoire par les
structures financières de proximité s'est améliorée
avec la
19
politique de d'expansion géographique conduite surtout
par les institutions financières non mutualiste portant les provinces
dépourvues en ISFD à douze (12) sur vingt-six (26).
Selon toujours la même source, en fin juin 2016, le
portefeuille à risque (PAR 30) des institutions des IMF était
compris entre 7 et 9% contre 4 à 5% à la même
période en 2015. Cette détérioration de la qualité
du portefeuille serait due entre autre au ralentissement économique qui
a impacté durement les MPME sans négliger les facteurs internes
propres aux institutions de microfinance (mauvaise gouvernance, mauvaises
pratiques dans la gestion du crédit, offre de produit inadaptés
et positionnement, pratique de corruption et de fraude, etc.).
Tableau 1 : Répartition des ISFD par
province
Anciennes Provinces (11)
|
Nouvelles Provinces
(26)
|
2015
|
2016
|
2017
|
BANDUNDU
|
KWILU
|
8
|
8
|
7
|
MAI-NDOMBE
|
0
|
0
|
KWANGO
|
0
|
0
|
BAS-CONGO
|
KONGO CENTRAL
|
11
|
13
|
11
|
EQUATEUR
|
EQUATEUR
|
1
|
0
|
0
|
MONGALA
|
1
|
1
|
NORD-UBANGI
|
1
|
1
|
SUD-UBANGI
|
0
|
0
|
TSHUAPA
|
0
|
0
|
KASAÏ-OCCIDENTAL
|
KASAÏ
|
2
|
0
|
0
|
KASAÏ-CENTRAL
|
2
|
1
|
KASAÏ-ORIENTAL
|
KASAÏ ORIENTAL
|
2
|
0
|
0
|
LOMAMI
|
1
|
1
|
SANKURU
|
1
|
1
|
KATANGA
|
HAUT KATANGA
|
3
|
3
|
3
|
HAUT LOMAMI
|
0
|
0
|
LUALABA
|
0
|
0
|
TANGANYIKA
|
0
|
0
|
KINSHASA
|
KINSHASA
|
28
|
29
|
20
|
MANIEMA
|
MANIEMA
|
3
|
3
|
2
|
20
NORD KIVU
|
NORD KIVU
|
28
|
28
|
24
|
PROVINCE ORIENTALE
|
BAS-UELE
|
3
|
0
|
0
|
HAUT-UELE
|
0
|
0
|
ITURI
|
1
|
2
|
TSHOPO
|
2
|
3
|
SUD KIVU
|
SUD KIVU
|
34
|
35
|
28
|
Total
|
26
|
123
|
128
|
102
|
Source : BCC, Rapport d'activités de la micro
finance 2018
Figure 1 : Répartition des IFD par province
(2018)
BCC, Rapport d'activités de la micro finance
2018
Le tableau et la figure ci-dessus montrent la disparité
dans la répartition géographique des ISFD. Les Province du Nord
Kivu, Sud Kivu et Kinshasa concentrent plus de 67% des institutions
agréés. Les trois provinces se partagent également la plus
forte concentration en nombre de compte ouvert, d'encours de crédit et
d'encours d'épargne.
21
b) Répartition des ISFD par type
Tableau 2 : Evolution du nombre d'institutions par type
d'ISFD
RUBRIQUE
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Nbre
|
Part
(%)
|
Nbre
|
Part
(%)
|
Nbre
|
Part
(%)
|
Nbre
|
Part
(%)
|
Nbre
|
Part
(%)
|
COOPEC
|
126
|
84,6
|
119
|
83,8
|
102
|
82,9
|
105
|
82,0
|
81
|
79,4
|
IMF
|
23
|
15,4
|
23
|
16,2
|
21
|
17,1
|
23
|
18,0
|
21
|
20,6
|
Total
|
149
|
100
|
142
|
100
|
123
|
100
|
128
|
100
|
102
|
100
|
Source : BCC
De tous les prestataires de services financiers, les COOPEC
forment la grande majorité numérique d'institutions (soit 79,4%
de l'ensemble du secteur de la micro finance) qui offrent les services
financiers. Selon la BCC, la Ville Province de Kinshasa conserve le plus grand
nombre de sièges d'exploitation des institutions non mutualistes, soit
huit (8) IMF sur les vingt et une (21) agréées par
l'autorité monétaire soit 38,1 %. Toujours selon le rapport BCC,
sur les vingt et une (21) IMF, onze (11) sont des Entreprises de
Microcrédit qui ne sont pas autorisé à collecter
l'épargne publique contre dix (10) qui le sont.
D'après le rapport de veille sectoriel du FPM au
1er semestre 2018, l'incertitude pesant sur le secteur financier de
la RDC et la crise de liquidité des grands réseaux de COOPEC
depuis fin 2015 ont impacté négativement le secteur de
microfinance. En effet, la fin de l'année 2015 a été
marquée par une baisse de croissance des activités des
institutions financières de microfinance. Au 1 er trimestre 2018, le
secteur de la microfinance totalisait 159 millions USD d'encours de
crédit et un encours de dépôt de 164 millions USD soit
respectivement un recul de 4% pour les crédits et 12% pour le
dépôt par rapport à l'année 2017.
22
I.2.2. La microfinance au Nord-Kivu et à Goma
La province du Nord-Kivu est située à cheval sur
l'Équateur entre les parallèles de 0° 58' au Nord et 2°
3' au Sud et entre 27° 144 et 29° 58' de longitude Est. Elle est
limitée à l'Est par le Rwanda et l'Ouganda avec lesquels, elle
partage respectivement 217 Km et 765 Km de frontière terrestre et
lacustre. Au Nord, elle partage une longue frontière naturelle avec la
Province orientale, à l'Ouest avec la Province du Maniema et au Sud la
Province du Sud-Kivu ; reliée à Bukavu par la voie terrestre (223
Km), lacustre 125 Km. La Province du Nord-Kivu couvre une superficie de
59.586,58 km2 (60.000 Km2) soit 2,5% de la superficie
nationale.
De par sa position géographique, le Nord-Kivu
constitue, pour la République Démocratique du Congo, le Portail
Est vers l'Océan indien. En effet, les principaux échanges
économiques d'import et export du Nord-Kivu sont orientés dans
cette direction à travers le Rwanda, l'Ouganda, vers le Kenya et la
Tanzanie sur la côte orientale de l'Océan Indien. La province a
aussi la particularité d'être traversée par
l'équateur, ce qui enrichit sa diversité climatique au Nord et au
Sud de cette ligne.
Selon le rapport PNUD intitulé « profile
économique de la province du Nord-Kivu 2009 », le secteur tertiaire
(plus commercial) caractérisé par une faible structuration des
acteurs constitue le plus grand contributeur du PIB de la province devant le
secteur primaire avec 40 % du PIB résultant des efforts de
sécurisation par et Gouvernement avec l'appui de la MONUSCO dans les
zones rurales et de production où vivent 88 % des Populations du
Nord-Kivu. L'absence d'investissements sur les infrastructures de base (Routes
et Energie) justifie le faible score du secteur secondaire avec à peine
10% au PIB. D'autres facteurs structurels influent aussi sur les faibles
performances notamment : la rareté des capitaux et la faiblesse du
système financier Bancaire et Non Bancaire, facteurs auxquels il faut
associer le manque des ressources longues adaptées aux investissements
durables du secteur Privé, à la faiblesse de l'esprit
d'entreprise et de la culture Industrielle.
D'après le rapport d'activité de la microfinance
de la BCC 2018, la Province du Nord-Kivu comptait vingt-quatre (24) ISFD
agréées par la Banque Centrale du Congo au 31/12/2018 contre
vingt-huit (28) une année plus tôt, résultant de
l'agrément de trois (3) nouvelles institutions mutualistes, la radiation
de quatre (4) COOPEC et enfin n la transformation de trois (3) COOPEC primaires
en agences.
23
Tableau 3 : Répartition par catégorie des
ISFD
Catégories
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
COOPEC
|
36
|
30
|
25
|
25
|
21
|
IMF
|
2
|
2
|
3
|
3
|
3
|
Total
|
38
|
32
|
28
|
28
|
24
|
Source : BCC
La répartition géographique des institutions
dans la Province du Nord-Kivu laisse entrevoir une forte concentration dans la
Ville de Goma, Chef-lieu de la Province, à l'instar des autres
années, bien qu'en diminution de 37,5 % par rapport à fin 2017.
Cette contraction du nombre des ISFD à Goma est compensée par la
Ville de Beni qui a vu le nombre de ses institutions passer d'un (1) à
trois (3) d'une année à l'autre. Ainsi, la répartition se
présente de la manière suivante :
Tableau 4 : Répartition des ISFD par
province
Villes
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Nbre ISFD
|
Part
%
|
Nbre ISFD
|
Part
%
|
Nbre ISFD
|
Part
%
|
Nbre ISFD
|
Part
%
|
Nbre ISFD
|
Part %
|
GOMA
|
24
|
63,2
|
18
|
56,3
|
17
|
60,7
|
16
|
57,1
|
10
|
42
|
BUTEMBO
|
5
|
13,2
|
5
|
15,6
|
7
|
25
|
8
|
28,6
|
8
|
33
|
BENI
|
2
|
5,3
|
2
|
6,3
|
1
|
3,6
|
1
|
3,6
|
3
|
13
|
KIRUMBA
|
2
|
5,3
|
2
|
6,3
|
2
|
7,1
|
2
|
7,1
|
2
|
8
|
KIWANJA
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
KANYABAYONGA
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
LUBERO
|
1
|
2,6
|
1
|
3,1
|
1
|
3,6
|
1
|
3,6
|
0
|
0
|
NYAMILIMA
|
1
|
2,6
|
1
|
3,1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
OICHA
|
1
|
2,6
|
1
|
3,1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
RUTSHURU
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
4
|
VITSHUMBIRI
|
1
|
2,6
|
1
|
1
|
3,1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
BUTURANDE
|
1
|
2,6
|
1
|
3,1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
38
|
100
|
32
|
100
|
28
|
100
|
28
|
100
|
24
|
100
|
Source : BCC
Selon toujours ledit rapport, le total bilantaire des ISFD de
la Province s'est établi à l'équivalent en CDF de USD 40
069 624 à la clôture de l'exercice 2018 après avoir atteint
USD 54 190 635 à fin décembre 2015, soit une régression de
26,1 %. Ce recul s'expliquerait principalement par la
24
dégradation de la situation macroéconomique, la
déconfiture de certaines institutions et l'insécurité dans
certaines parties de la Province.
Tableau 5 : Part des ISFD de la province du Nord-Kivu
dans le total Bilantaire des ISFD de la
RDC
RUBRIQUES
|
|
2014
|
|
2015
|
|
2016
|
|
2017
|
|
2018
|
TOTAL BILANTAIRE
|
|
191 000
|
|
228 593
|
|
258 192
|
|
280
|
221
|
|
240 970
|
|
|
251
|
|
968
|
|
373
|
|
|
924
|
|
377
|
ISFD DU NORD KIVU
|
58
|
851 826
|
62
|
221 091
|
54
|
709 046
|
54
|
190
|
635
|
40
|
069 624
|
Part (%)
|
|
30,8
|
|
27,2
|
|
21,2
|
|
|
19,3
|
|
16,6
|
Var (%)
|
|
15,7
|
|
5,7
|
|
-12,1
|
|
|
-0,9
|
|
-26,1
|
Source : BCC
Bien qu'étant la deuxième Province en termes de
nombre d'institutions, le rapport note que la part de ses ISFD dans le total
bilantaire du secteur n'a été que de 16,6 %, enregistrant de
nouveau une régression de 2,7 points de pourcentage en 2018
comparée à la situation de 2017. Avec une part de 85,7 % du total
bilantaire de la Province, les institutions mutualistes ont vu leurs
activités baisser de 29,1 % de 2017 à 2018. Cette contraction
s'explique principalement par la crise de liquidité qui a affecté
les COOPEC primaires du plus grand réseau du pays, note le rapport.
Il ressort de ce rapport que l'encours de crédit de
l'épargne ont connu des régressions dans les mêmes
proportions, contrairement aux fonds propres qui se sont
légèrement améliorés quoique demeurant
négatifs. L'épargne collectée durant la période
2018 n'a été que très faiblement allouée à
l'activité de crédit. La légère hausse des fonds
propres se justifierait essentiellement de la radiation de certaines ISFD aux
équilibres fondamentaux rompus.
25
I.3. LES FACTEURS QUI INFLUENCENT LE CONSOMMATEUR
VERS LE SURENDETTEMENT En général le terme
consommateur désigne les utilisateurs des produits qui sont sur le
marché. Il s'agit des individus ou des groupes (le gouvernement, les
entreprises,...). Ces derniers ne nous concernent pas dans ce mémoire.
Avant d'élucider ces facteurs, il nous a paru important
d'éclaircir certains vocables qui peuvent sembler difficile pour le
lecteur.
Van Vracem et Jansens-Umflat (1994)14, nous
proposent les définitions des termes comme : consommateur, prescripteur,
le garde barrière, ou acheteur « Un consommateur est un
individu qui achète ou qui a la capacité d'acheter des biens et
des services offerts en vente dans le but de satisfaire de besoins, des
souhaits, des désirs, à titre personnel, pour son ménage
ou pour sa MPME». La décision d'acheter ou de consommer peut
émaner d'une même personne ou de personnes différentes.
C'est pourquoi Van Vracem et Jansens-Umflat vont plus loin en explicitant en
profondeur les termes : le prescripteur, l'acheteur et le
consommateur.
Pour eux :
? Le prescripteur ou l'influenceur : «
C'est l'individu par ses habitudes de consommation ou ses décisions
d'achat ou par ses recommandations, influence le choix du type de produit ou le
choix d'une marque devant être fait par les individus du groupe
».
? Le décideur : « Celui qui prend
la décision finale d'acheter et qui a un certain pouvoir financier. Sa
décision peut différer un peu à celle de la famille
à ce qui concerne le montant total à dépenser ».
? L'acheteur : « C'est toute personne
qui conclut l'acte d'achat ou qui achète habituellement une marque. Il
peut avoir ou non un pouvoir de négocier, ou de choisir l'endroit
d'achat ».
? Le garde-barrière : « C'est la
personne qui en raison du pouvoir ou de l'influence qu'elle exerce peut bloquer
ou contrôler le processus de décision d'achat à tout moment
».
? Le consommateur : « C'est une personne
physique (ou morale) qui acquiert, possède ou utilise un bien ou un
service placé au sein du système économique par un
professionnel sans en poursuivre elle-même la fabrication, la
transformation, la distribution ou la prestation dans le cadre d'un commerce ou
d'une profession15.
14 Van Vracem P., & Janssens-Umflat M. :
Comportement du consommateur: Facteurs d'influence externe: Famille, groupes,
culture, économie et entreprise. Bruxelles, 1994
15 Domont-Naert F. : Consommateurs
défavorisés : crédit et endettement : contribution
à l'étude de l'efficacité du droit de la consommation.
Bruxelles, 1992
26
NB : Dans ce mémoire lorsque nous parlons du
consommateur, il s'agit d'une personne physique ou morale, le MPME au sens de
l'OHADA ou un ménage.
? Le crédit à la
consommation
Dans le colloque organisé par l'observatoire de
crédit et de l'endettement (1995), Yves Ullmo16 a
proposé la définition du surendetté suivant l'approche
normative, subjective et objective.
? Approche normative : les surendettés
sont des emprunteurs au taux d'effort c'est-à-dire que le pourcentage de
taux d'intérêt et du remboursement par rapport au revenu
dépasse arbitrairement le taux fixé.
? Approche subjective : les
surendettés sont ceux qui se présentent comme tels dans une
enquête d'opinion, par exemple ayant des difficultés à
assurer le paiement de leurs dettes ou à subvenir aux besoins de la vie
courante après paiement.
? Approche objective : les surendettés
sont ceux qui présentent des incidents dans le service de leurs dettes
auprès de leurs établissements de crédits, ou ceux qui ont
déposé un dossier devant la commission de surendettement (en
France). En Belgique il s'agira de ceux qui ont demandé le
règlement collectif de dettes.
Il y a surendettement dès lors que les
difficultés sont prévisibles même si elles ne sont pas
encore effectives... la situation de surendettement ne doit pas être
aléatoire, l'intéressé doit prouver avec certitude qu'il
se trouvera dans l'impossibilité manifeste de faire face à
l'ensemble de ses dettes non professionnelles à une date ou une
période déterminée17.
Dans leur ouvrage « la consommation Belge au quotidien
», Deliens & Lefevre (1988)18 , ont défini le
crédit comme une opération par laquelle un prêteur (le
créancier) met à la disposition d'un emprunteur (le
débiteur) une certaine somme d'argent pour permettre à ce dernier
d'acquérir un bien ou service en anticipant sur ses ressources
propres.
Van Vracem et Jansens-Umflat (1994)19
définissent le crédit à la consommation comme « un
crédit à court ou moyen terme consenti à des individus par
des canaux commerciaux réguliers, destiné d'habitude à
financer l'achat des biens et des services de consommation ou à
16 Yves Ullmo, Observatoire de crédit et de
l'endettement, Bruxelles, 1995
17 Chatain P. L. & Ferrière F. :
Surendettement des particuliers. Paris : Dalloz, 2002
18 Deliens C., & Lefevre P. : La consommation
belge au quotidien. Bruxelles : Labor, 1988
19 Van Vracem et Jansens-Umflat, Op Cit.
27
refinancer des dettes encourues à cette fin. » Le
crédit à la consommation est une façon de donner un coup
de pouce au pouvoir d'achat des ménages en cas de besoin.
C'est-à-dire une alternative au revenu disponible quand cela
s'avère nécessaire. Le crédit à la consommation
permet d'acquérir des produits dont il est difficile voire impossible de
se procurer par ses propres moyens. Il existe deux types de crédit
à la consommation :
· Le crédit à remboursement non
échelonné. Le remboursement de prêts est
forfaitaire, souvent en une seule fois. C'est le cas de cartes de voyage ou de
loisir, le crédit pour le carburant, etc.
· Le crédit à remboursement
échelonné. C'est toute sorte de crédit à
la consommation qui doit être remboursés en plusieurs fois.
A Goma, il arrive qu'un MPME/Ménage contracte trop
souvent le crédit à la consommation, ce qui risque de lui
créer une situation de surendettement si ce ménage/MPME ne peut
plus honorer ses dettes. Certains facteurs internes ou externes peuvent pousser
une MPME/Ménage à consommer un bien plutôt qu'un autre.
Dans ce mémoire nous nous limiterons à la simple
définition des facteurs internes, car ils touchent plus à la
psychologie du consommateur, ce qui n'est pas notre objectif principal. Les
facteurs externes seront analysés plus en détail.
I.3.1. Les facteurs internes
Il s'agit des besoins, la conscience, les motivations et la
personnalité. Pour les facteurs internes nous nous limitons à
leur définition simple.
· Les besoins : il s'agit d'une
situation de manque (physique ou psychologique) face à une chose
désirée, exigée, nécessaire quelle qu'en soit la
raison.
· La conscience : c'est la connaissance
de quelque chose par la voie des sens. La conscience par voie de
conséquence relie le consommateur à l'environnement
extérieur et aux facteurs externes.
· La motivation : il s'agit de toute
pulsion ou tout sentiment incitant à faire quelque chose ou à
agir d'une certaine manière.
· La personnalité : c'est
l'ensemble de caractéristiques humains qui font la
spécificité de chaque individu.
28
La différence entre les motivations et la
personnalité est que les motivations poussent le consommateur à
agir afin de satisfaire ses besoins. La personnalité quant à elle
fait que chaque consommateur agit de manière différente pour
satisfaire un même besoin20.
I.3.2. Les facteurs externes
Il s'agit de La culture, la famille, et l'économie.
? La culture
Van Vracem et Janssens-Umflat (1994) proposent la
définition suivante de la culture : « La culture est l'ensemble de
croyances, des valeurs, des coutumes qui sous-tendent le comportement des
membres d'une société particulière. » La culture
influence l'individu à plusieurs échelons, par exemple au niveau
de la classe sociale, groupe de référence et famille. C'est ainsi
que la culture aura un impact sur le choix de l'habillement, la musique, le
logement, l'alimentation ou le rite (séquences fixes ou
répétées au sein d'un groupe : anniversaire, mariage,
naissance,...). Les agents marketing s'inspirent de ces variables pour proposer
des produits adaptés à chaque groupe. Comme les cadeaux de
noël, les oeufs de pâques, les robes de mariée, les costumes,
le produit halal, etc. Les rites constituent une bonne occasion que
l'entreprise utilise pour communiquer avec sa clientèle
concernée. Elle peut utiliser le langage ou les symboles particuliers.
C'est ainsi qu'une cravate est considérée par certains comme un
produit de luxe et comme une identité sociale. L'apprentissage de la
culture se fait de plusieurs façons. Par l'acculturation qui est
l'apprentissage de la culture étrangère ou par l'enculturation
qui est l'apprentissage de sa propre culture. Nous pouvons citer les trois cas
suivants :
? Apprentissage formel : les adultes
apprennent à leur enfant comment se comporter.
? Apprentissage informel : l'enfant apprend
des comportements en imitant les membres de sa famille ou ce qu'il voit
à la télévision.
? Apprentissage technique : le professeur
apprend à l'enfant ce qu'il faut faire et dans quelles circonstances.
La publicité influence beaucoup l'apprentissage
informel en proposant des personnages célèbres à imiter.
La culture influence la perception du produit. C'est pourquoi les nouveaux
produits doivent correspondre aux normes de la société afin de
satisfaire les valeurs symboliques attachées à ce produit. Pour
un nouveau marché, toute entreprise devrait
20 Van Vracem et Janssens-Umflat (1994, Op. Cit., pp.
26-27).
29
déterminer un prix psychologique minimum et maximum que
les consommateurs sont prêt à accepter. Ce prix peut
différer de celui du marché d'origine. Les
spécificités culturelles du marché auxquelles le
consommateur appartient peuvent porter un effet sur la distribution de certains
produits. Par exemple certaines entreprises proposent au consommateur de
déplacer son appareil électronique jusqu'à son domicile.
Il peut être question d'un téléviseur, un
réfrigérateur, etc.
? La famille
En général on distingue deux sortes de famille :
la famille d'origine et la famille actuelle.
La famille d'origine étant celle où l'individu a
été éduqué, elle est composée souvent par le
père, la mère, les frères et soeurs. L'enfant y acquiert
les attitudes mentales envers la religion, la politique, l'économie. Son
influence perdure même quand une personne quitte cette famille. Elle
dicte ses décisions d'achat et de consommation. C'est aussi une famille
d'orientation.
La famille actuelle ou famille de procréation est celle
fondée et engendrée par l'individu. C'est une famille
nucléaire qui exerce l'influence la plus profonde et la plus durable sur
les attitudes, les opinions et les valeurs. Dans la famille actuelle la
consommation change mais l'influence de la famille d'origine ne disparaît
pas.
La famille et le ménage sont deux termes proches mais
qui ne signifient pas toujours la même chose. Traditionnellement une
famille est formée par un couple lié par le mariage ou par
l'union libre, avec les enfants de moins de 25 ans. Une personne veuve,
divorcée ou séparée vivant avec les enfants de moins de 25
ans forme également une famille. Le ménage est l'ensemble de
personnes habitant un même logement. Par exemple une personne qui vit
seule forme un ménage et non pas une famille. Le ménage est
l'unité statistique qu'on utilise quand on veut faire l'étude
économique. C'est le cas pour les MPME qui est le cas pour ce
mémoire qui traite du surendettement des MPME. Donc la famille est
toujours un ménage, mais le ménage n'est pas toujours une
famille. La famille a une fonction de la socialisation du consommateur :
processus par lequel l'enfant apprend à devenir le futur consommateur.
Les enfants observent leurs parent comme model. Au moment où les
adolescents se réfèrent à leurs amis en matière de
consommation, les préadolescents apprennent à consommer via leurs
parents21.
21 Van Vracem et Janssens-Umflat, Op Cit, 1994.
30
? Le couple et les décisions
d'achat
Le processus de décision avant de se procurer un bien
n'est pas le même dans toutes les classes sociales. Les femmes ont
tendance à dominer dans les classes inférieures. Ceci est
dû au fait que les familles de classe inférieure sont de type
matriarcal. Une grande partie du revenu provient d'aides destinées
à la mère, comme les allocations familiales par exemple. Donc la
femme possède un contrôle financier et par conséquent un
certain pouvoir de décider. Dans les classes sociales supérieures
c'est le contraire. Leurs valeurs sont généralement patriarcales.
Dans les classes moyennes c'est la tendance de l'égalité de sexe
qui domine grâce au nombre croissant de femmes qui s'investissent dans la
vie professionnelle.
L'environnement socioculturel, géographique ou
l'âge a un impact sur la personne qui prend la décision
d'acquérir un bien. La différence de répartition de
rôles dans un couple est influencée par l'appartenance d'un couple
à une nation, une race ou une ethnie. Dans des pays
développés la concertation du couple est plus courante par
rapport aux pays en développement. Dans les milieux ruraux les
décisions se prennent souvent en commun ce qui n'est pas toujours le cas
en ville. Les couples âgés suivent toujours la division
traditionnelle de tâches. Les femmes s'occupent de ce qui concerne
l'intérieur de la maison, c'est-à-dire le bien-être social
de la famille. Les hommes de leur côté s'intéressent aux
aspects externes, visant le bien-être économique.
Nous ne pouvons pas terminer cette section sans signaler qu'il
existe des conflits dans la prise de décision d'achat. Par exemple les
buts ne sont pas les mêmes pour un couple : c'est le cas d'un mari qui
veut acheter une nouvelle voiture alors que son épouse trouve urgent
d'acheter des nouveaux canapés. Les conflits sur le choix de produits ou
le point de vente. Par exemple le mari veut acheter une BMW, alors que
l'épouse veut une Renault.
Van Vracem et Janssens-Umflat (1994) proposent des solutions
à ces conflits. En appliquant la stratégie de consensus par
exemple déléguer un membre de la famille de jouer le rôle
du spécialiste pour l'achat de biens d'un domaine bien précis.
Ça peut être le cas d'achat des appareils
électroménagers. Le couple peut délimiter le budget,
consulter un expert ou songer à l'achat multiple. Acheter deux voitures
moins chères plutôt qu'un véhicule trop cher. En appliquant
la stratégie de compromis. Par exemple persuader quelqu'un à
changer d'idée, ou le critiquer si c'est le cas d'un enfant qui n'a pas
l'autorité de prendre des décisions. La famille peut faire les
courses ensemble ou dire aujourd'hui c'est moi qui achète ceci et
prochainement
31
c'est votre tour. La stratégie de la majorité
fonctionne bien dans la famille. C'est le cas des enfants qui se rangent
derrière la proposition de l'un de leur parent pour persuader l'autre.
Cette résolution de conflit dans la prise de décision d'achat,
peut limiter voire empêcher le surendettement. Par exemple si un membre
de la famille voulait contracter une dette très élevée
alors que les moyens de remboursement ne sont pas suffisants. Ça permet
également d'éviter les conflits. Ces derniers peuvent obliger le
couple à se séparer ce qui risque d'engendrer le surendettement
si le couple est déjà endetté.
? Les groupes
Il existe plusieurs sortes de groupes qui influencent le
comportement d'un consommateur. Ici nous en citerons celles qui sont
directement concernés par ce mémoire.
Un groupe est un ensemble de personnes ayant un objectif
commun ou partageant des valeurs communes qui influenceront leur conduite.
o Les groupes d'appartenance : l'individu
appartient à un groupe qu'il le veuille ou pas. Ce sont des groupes
basés sur le sexe, l'âge, la race, etc.
o Les groupes symboliques : ce sont ceux
auxquels l'individu voudrait appartenir mais il n'en fera jamais partie. Pour
un passionné de football il peut imiter le comportement d'un club de
football en achetant le matériel semblable à celui que
l'équipe utilise. La probabilité que ce passionné de
football devienne un joueur professionnel est minime.
o Le groupe de référence :
c'est celui sur lequel l'individu se base pour composer une attitude,
déterminer ses jugements, ses croyances, et ses comportements. Ce groupe
peut s'agir d'un seul individu ou d'un très grand nombre de personnes.
Exemple : un parti politique, une université, la famille ou la classe
sociale. Ce groupe est le point de repère de celui qui y adhère.
Plus le groupe de référence exerce de l'attrait sur l'individu,
plus ce groupe influence facilement cet individu. C'est pourquoi pour la
promotion de certains produits les entreprises utilisent des
célébrités pour que ceux qui se réfèrent
à lui, achètent et consomment ce produit. C'est dans ce
même ordre d'idée que certains admirateurs payent des fortunes
à la chirurgie esthétique, ou achètent des produits ou
vêtements chers pour ressembler aux vedettes22.
22 Van Campenhoudt L. : Introduction à
l'analyse des phénomènes sociaux. Paris : Dunod, 2001, p. 91.
32
Van Vracem P., & Janssens-Umflat M23
Conseillent les consommateurs sur l'autocontrôle des pulsions quand on
dépend d'un groupe. Ils disent : « Plus se développe
l'interdépendance entre les groupes et les individus, plus ces derniers
sont amenés à devoir contrôler leurs pulsions ». Si
les dépenses de ce genre d'individus sont supérieures à
leur revenu il y a un risque du surendettement.
? Les classes sociales
Une classe sociale est formée par un groupe de
personnes qui occupent une position sociale comparable dans la
société. Presque toutes les sociétés ont une
structure sociale. Dans les pays développés la majorité de
gens se trouvent dans la classe moyenne. Tandis que dans les pays en
développement, une grande partie de la population qui est pauvre, se
trouve dans la classe la plus basse. Chaque classe sociale est
positionnée dans l'esprit des individus soit au-dessus, soit au-dessous
de l'autre classe. Malgré ça, il n'y a pas de barrière
réelle pour déterminer la supériorité d'une classe
à l'autre. La classe sociale influence les individus sur la
manière de vivre ou de se comporter. De ce fait les individus d'une
même classe sociale ont tendance à s'habillent de la même
façon, à consommer des produits identiques ou à
fréquenter les mêmes magasins. Un individu peut migrer vers une
classe supérieure ou vers une classe inférieure. L'individu qui
quitte une classe supérieure vers une classe inférieure a
tendance à conserver les habitudes de la classe d'origine. Le passage
d'une classe inférieure vers une classe supérieure s'accompagne
le plus souvent d'une identification très forte à la classe de
destination. C'est ainsi qu'on trouve souvent les gens qui consomment au-dessus
de leurs moyens, ayant des comportements de la classe dont ils n'ont pas le
revenu. Ce comportement peut les obliger à s'endetter pour satisfaire
à leurs besoins de consommation et atteindre leur utilité
marginale. Le passage d'une classe à l'autre peut prendre des
années voir des décennies. Donc l'enrichissement rapide ne
signifie pas qu'on va directement quitter sa classe d'origine vers une classe
supérieure. Donc l'environnement social dans lequel on a
évolué continue à influencer l'individu24.
? L'économie
Les facteurs économiques influencent le comportement
du consommateur, car pour acheter un bien il faut pouvoir le payer. Ainsi en
général, le ménage consomme ou épargne par rapport
à son revenu car dit-on, plus le revenu augmente plus la consommation
augmente. La
23 Van Vracem P., & Janssens-Umflat M., Op
Cit.
24 Van Vracem P., & Janssens-Umflat M., Op Cit
33
consommation étant donc fonction du revenu. Notons que
si une famille dépense plus que son revenu total, elle s'approche de la
porte du surendettement. Le chômage est un facteur économique qui
affecte la consommation de ménages. D'une part un jeune
diplômé qui ne trouve pas du travail hésitera de quitter la
famille pour aller fonder la sienne. Ceci affectera la consommation de cette
famille à cause du nombre de personnes qu'il faut nourrir. D'autre part
un jeune qui occupait un poste, s'il perd son travail il pourra revenir chez
ses parents. Ce qui modifiera le mode de consommation de ces derniers.
34
I.4. QUELQUES CAUSES DU SURENDETTEMENT
Avant d'entrer dans le vif du sujet nous avons jugé
utile de commencer par clarifier le sens de quelques mots utilisés
souvent par les prêteurs et les emprunteurs. Deliens, & Lefevre
(1988, p. 106)25, ont proposé les sens des termes comme : le
prêt à tempérament, la vente à tempérament et
le prêt hypothécaire. Tous ces crédits font l'objet d'une
convention écrite et génèrent des intérêts en
faveur du créancier.
? Le prêt à
tempérament
Opération par laquelle un consommateur acquiert un
bien auprès d'un vendeur et le fait financer par un tiers (institution
financière). Le consommateur s'engage à rembourser le
prêteur en un nombre de mensualités supérieur ou
égal à 3. Il verse un acompte au vendeur de 15% au minimum.
? La vente à tempérament
C'est une sorte de crédit qui concerne les biens
durables tels qu'une auto neuve, du mobilier, un téléviseur etc.
le commerçant ou l'institution prêteuse demeure
propriétaire du bien que vous avez acheté jusqu'à ce que
vous ayez terminé de le payer. Ici la notion de crédit-bail ou le
leasing financier intervient26.
? Le prêt hypothécaire
Il s'agit d'un prêt d'argent contre
intérêt dans lequel le remboursement du capital et le paiement des
intérêts sont garantis par la mise en gage au profit du
prêteur d'un bien immeuble.
Le "surendettement", est la situation dans laquelle se
trouvent des personnes physiques ou les MPME dont, la situation est
caractérisée par l'impossibilité manifeste pour le
débiteur de bonne foi de faire face à l'ensemble de ses dettes
non professionnelles exigibles et à échoir. Il n'y a pas un taux
mathématique précis mais le surendettement se déduit d'une
analyse concrète de la situation personnelle, familiale, professionnelle
et patrimoniale de la personne ou la MPME endettée. Il existe plusieurs
dimensions en ce qui concerne le surendettement : la dimension
économique car on doit rembourser une somme d'argent, la dimension
temporelle car elle concerne le moyen ou long terme, la dimension sociale en
tenant compte des dépenses basiques à remplir avant le
remboursement de dettes, et enfin la dimension psychologique qui n'est autre
que le stress causé par l'ampleur de dettes. Certaines études de
la dette considèrent
25 Deliens, & Lefevre, Op. Cit., (1988, p.
106)
26 Nantel Y., Si vous avez des dettes : ce qu'il faut
savoir. Montréal : Saint-Martin, 1986.
35
le surendettement comme un phénomène individuel
et d'autres disent qu'il faut prendre en compte tous les flux de
trésorerie des ménages en compte27.
D'après Disney, Bridges et Gathergood (2008), l'une
des causes du surendettement est l'imprudence financière.
C'est-à-dire prendre une mauvaise décision financière
à cause de la compréhension insuffisante du coût
réel de remboursement. Ceci peut-être dû aux conditions et
termes du contrat, qui ne sont pas clairs, ou l'incapacité de
l'emprunteur à gérer correctement ses revenus. Une
réduction brusque du revenu comme par exemple une perte
d'emploi. Des dépenses imprévues (par exemple
les soins médicaux couteux). Une augmentation inattendue du
coût de la dette (augmentation du taux d'intérêt). Un
changement soudain de la structure familiale par exemple un divorce, la
naissance ou la mort d'un membre de la famille).
Dans certains cas, le surendettement découle de la
pauvreté des ménages incapables de faire face à leurs
dépenses d'où le recours à des prêts qu'ils risquent
de ne pas rembourser. La nécessité du prêt peut-être
causé par le surendettement lui-même, ce qui crée un cercle
vicieux. Ceci est dangereux pour toutes les parties à savoir les
ménages, les MPME et les financiers. Or il n'est pas possible de
résoudre le problème en s'endettant d'avantage. Pour un
ménage il faut au contraire réduire sensiblement ses
dépenses ou bien chercher la possibilité
d'accroître ses revenus. Domont-Naert Françoise
(1993)28, dans son ouvrage " Le surendettement des consommateurs
en Belgique : rapport final " évoque deux sortes principales du
surendettement. À savoir les causes lointaines comme la
capacité de gestion du surendetté, ou le milieu familial du
surendetté. Elle parle également des causes immédiates,
c'est le cas de faibles revenus ou la méconnaissance des termes du
contrat de crédit.
I.4.1. Les causes lointaines :
Dans la famille du surendetté le surendettement peut
émaner des caractéristiques socioéconomiques ou
l'incapacité de la gestion financière de la personne
concernée.
o Caractéristiques socio-économiques
: Il s'agit de variables sociologiques qui permettent de situer
l'individu. Par exemple le sexe, l'âge, la nationalité, la
composition de ménage, la profession, le revenu, les biens qu'il
possède, etc. En général les familles en
difficultés financières et matérielles présentent
des
27 Disney, R., Bridges S., Gathergood J. : Drivers of
Over-indebteness, 2008. En ligne
https://www.nottingham.ac.uk/economics/cpe/publications/berrsep08.pdf,
consulté le 11/04/2019
28 Domond-Naert F. (Ed.) : Le surendettement des
consommateurs en Belgique : Rapport final. Louvain-La-Neuve, Belgique : Centre
de droit à la consommation, Bruxelles 1993.
36
risques importants pour des générations futures.
Car la socialisation des enfants est une fonction essentielle de la famille. Il
s'agit de l'apprentissage de valeurs et de modes de comportement en accord avec
la culture locale. La socialisation se fait directement par l'instruction et
indirectement par l'observation du comportement des parents. La socialisation
est un processus sans fin29. Donc le milieu d'origine de l'individu,
l'éducation reçue, le climat familial vont influencer le
comportement, la prise de décision et la consommation de l'enfant quand
il sera adulte et autonome30.
o La pauvreté : D'une part,
Domont-Naert F. (1992)31 définit la pauvreté comme
« l'addition de multiples cas de détresse provoquée par
l'insuffisance de ressources monétaires ». Cette définition
considère la situation individuelle. En ce qui concerne les causes de la
pauvreté, nous pouvons citer le manque de l'effort personnel, ce qui est
le cas de certains clochards heureux de leur situation. Les autres causes sont
indépendantes de la volonté de la personne concernée, il
peut s'agir d'un incident imprévu comme la maladie, le veuvage ou
l'accident. D'autre part la pauvreté peut s'agir d'un
phénomène global dont la solution se trouve dans la
société entière. C'est le cas de bouleversements
économiques et sociaux. Dans ce cas la pauvreté peut
disparaître si la société entière fait quelque chose
pour l'éradiquer. Par exemple stabiliser la croissance
économique.
? Les critères de pauvreté
:
L'insuffisance de ressources disponibles
:
« Le pauvre est celui qui ne dispose pas d'un
minimum de ressources jugées nécessaires à l'assurance de
sa survie ». Domont-Naert (1992). Le minimum de ressources dont on
parle peut s'agir du seuil de pauvreté absolu (nécessaire pour
exister) ou bien du seuil de pauvreté relatif qui est calculé par
rapport au niveau de vie moyen d'un pays pris isolement.
29 Paul Van Vracem et Martine Janssens-Umflat, Op.
Cit, (pp. 40-41, 1994)
30 Domont-Naert Françoise, Op Cit
31 Domont-Naert F. Consommateurs
défavorisés : crédit et endettement : contribution
à l'étude de l'efficacité du droit de la consommation.
Bruxelles : Kluwer, 1992.
37
La précarité du statut
social
Les personnes les plus démunies vivent dans
l'insécurité économique. Il s'agit de l'absence d'une
profession, ou avoir un emploi précaire. Par conséquent son
revenu est très bas car dans la plupart de cas il s'agit des allocations
sociales ou de chômage. L'irrégularité de revenu provient
du type de travail effectué ou du statut professionnel du travailleur.
L'alternance de revenus et d'allocations accentue l'irrégularité
de ressources. Le chômage croissant augmente l'incertitude de revenus
suffisants. La précarité de ressources due à une
précarité du travail ou à l'absence du travail
entraîne une précarité générale des
conditions de vie. Donc l'irrégularité et l'incertitude des
ressources constituent des éléments essentiels vers la
paupérisation. Affirme Domont-Naert (1992).
Le sous-développement
culturel
La pauvreté culturelle est également une
pauvreté. En général le pauvre souffre des lacunes en ce
qui concerne son éducation et sa formation. La plupart de jeunes
insuffisamment scolarisés sont issus de milieux sociaux
défavorisés. L'analphabétisme est l'une de causes de la
pauvreté en Belgique32. L'école joue un rôle
important comme facteur d'intégration sociale, culturelle et
économique. L'exclusion des modes de vie dominants
Les gens sont considérés comme pauvres s'ils ne
mènent pas le même style de vie que la société dans
laquelle ils vivent et à ce moment-là. Ce sont les plus
démunies qui sont exclus de nos biens de consommation les plus courants
comme le régime alimentaire, vêtements, éducation,
conditions de travail, et social. Ces pauvres, pour éviter cette
exclusion sociale et économique doivent emprunter de l'argent afin de
montrer à leur entourage qu'ils consomment la même chose que tout
le monde. Or l'incertitude et l'irrégularité de leurs revenus
augmente la probabilité de ne pas honorer leurs engagements
contractuels. Ce qui peut bien entendu les pousser au surendettement.
32 Domont-Naert, Op. Cit, 1992
38
Les pauvres n'ont pas de pouvoir dans la
société
Le pauvre est exclu des structures du pouvoir. Il ne dispose
pas des moyens pour faire entendre ses revendications. La pauvreté
s'explique par l'absence du pouvoir sur autrui. Certains auteurs avancent
l'idée que les instruments juridiques sont inefficaces pour
éradiquer la pauvreté parce que les plus démunis ne sont
pas capables de faire entendre leur voix. (Domont-Naert 1992).
Le pauvre et la société de
consommation
Le consommateur défavorisé se trouve
confronté à un marché caractérisé par des
prix élevés. C'est pourquoi il doit recourir au crédit. Ce
système de marché adopte une fonction qui n'est pas remplie par
le marché traditionnel. Il offre certains biens par le biais du
crédit au consommateur défavorisé. Ce dernier ne peut se
procurer de ces biens sur le marché traditionnel. C'est ainsi qu'une
nouvelle catégorie des commerçants a débarqué. Ils
sont disposés à accepter des risques très
élevés en offrant des crédits à des consommateurs
défavorisés. D'où la raison de fixer des prix
élevés même si cela aux yeux de certains est une pratique
déloyale. En d'autres termes les consommateurs pauvres n'ont que deux
choix : soit ils acceptent de se laisser exploiter, ou bien ils renoncent
à l'acquisition de certains biens. C'est ce que la fondation Roi
Baudouin appelle « le dilemme du pauvre en matière de consommation.
» cité dans Domont-Naert (1992, p.28)33. Nous
sommes partisans de l'idée que ce dilemme n'est pas un choix, car dans
notre société de consommation la possession de certains biens est
un symbole du statut social. Les consommateurs sont hiérarchisés
grâce à des biens matériels qu'ils possèdent. «
Le poids de dépenses alimentaires est inversement proportionnel à
l'importance de revenus. » confirme Deliens C. & Lefevre P.
cité dans Domont-Naert (1992, p. 29)34. C'est-à-dire
que les ménages pauvres dépensent une grande partie de leur
revenu à l'alimentation, et une petite partie restante à des
biens et services de besoin secondaire. C'est l'opposé pour les
ménages ayant le revenu élevé. Les
33 IDEM, p.28
34 Domont-Naert, Op. Cit. p. 29
39
consommateurs défavorisés doivent faire face
à un dilemme : d'une part satisfaire leurs besoins primaires comme le
logement et l'alimentation. D'autre part garder le contact avec la
société. C'est-à-dire leur famille, ou leurs voisins. Dans
la société de consommation, ce n'est pas la consommation primaire
qui est valorisée, mais bien celle de biens comme la voiture, la
télévision etc. cette dernière consommation qui est
secondaire à la première est valorisée par la
société de consommation. Parce qu'elle est visible par le monde
qui nous entoure comme les voisins ou les amis. Le consommateur qui ne
participe pas à cette consommation de biens secondaires se sent
dévalorisé. Delvax G. & Bourgoignie T. ont baptisé
cette consommation de biens secondaires «La norme sociale de
consommation ». Cité dans Domont-Naert (1992,
p.3035). Ce concept fait référence au mode de
consommation de masse au sein duquel le choix du consommateur est fortement
limité. Le consommateur défavorisé participe à
cette norme sociale de consommation pour s'affirmer. Donc « la
précarisation et la paupérisation peuvent s'expliquer par
l'incapacité d'échapper aux pressions du mode de vie dominant.
» conclut Hiernaux J. p & Bodson D. cité dans Domont-Naert
(1992, p.31)36. Le consommateur défavorisé, à
cause de ses moyens financiers limités se retrouve en situation de
sous-consommation en essayant de se plier aux contraintes du mode de vie
dominant. D'où le recours au crédit car c'est le seul moyen
d'accéder à la surconsommation que la norme sociale de
consommation lui impose.
o La gestion financière
L'apparition d'un défaut de remboursement d'une dette
et toutes les conséquences qui en résultent sont
étroitement liés à la capacité de gérer son
revenu. Si quelqu'un anticipe mal ses capacités de rembourser une dette,
il risque de devenir un emprunteur surendetté. Plusieurs facteurs vont
influencer comment dépenser son revenu. Il s'agit des habitudes
familiales, des préférences personnelles et celles des membres de
la famille la mode, le groupe de référence, etc. Il y a trois
sortes de gestion qu'il faut maitriser pour éviter le surendettement.
Il s'agit de la gestion de soi, de la gestion du
35 IDEM, p. 30
36 IBIDEM, p.31
40
temps et de la gestion de l'argent.
La gestion de soi consiste à pouvoir analyser, de se comprendre
soi-même, puis d'établir des relations entre soi et les autres, ou
avec une situation donnée. Notons que certains consommateurs se sentent
incapables de comprendre certaines situations. Par exemple comprendre comment
le banquier a calculé le taux d'intérêt, l'annuité
ou le cas échéant la mensualité à rembourser.
La gestion du temps : l'être humain doit faire des projets, et doit
planifier son avenir. Les ménages des classes bourgeoises
dépassent le domaine de l'immédiat en prévoyant ce qui
peut leur arriver dans le futur. (Domont-Naert 1993). La gestion de
l'argent consiste à équilibrer le revenu et les dépenses
pour ne pas se retrouver dans une situation de surendettement. Or certains
ménages ont un revenu irrégulier ou limité de telle
manière qu'établir un budget est difficile voire impossible. Ceci
augmente le risque du défaut de paiement. Certaines familles payent
leurs factures dès qu'elles se présentent et à la fin se
retrouvent sans rien épargner. Si les ressources ne sont pas
suffisantes, équilibrer le budget devient impossible car on vit à
court-terme. Ceci revient à dire que certains ménages se
retrouvent dans la situation du surendettement parce qu'il est difficile pour
eux de planifier le budget à long terme. Donc accuser ces ménages
d'effectuer des achats déplacés n'est pas toujours vrai. Pour les
ménages qui ont un revenu élevé, pouvoir épargner
est une manière d'éviter le surendettement.
I.4.2. Les causes immédiates
Il s'agit des facteurs qui influencent directement le
surendettement des ménages. Notamment le revenu insuffisant, le recours
au crédit, les accidents de la vie (décès, divorce,...) et
l'incompréhension des termes du contrat de crédit.
o Insuffisance de revenu :
Dans cette catégorie on trouve des consommateurs
défavorisés qui ont un niveau d'instruction faible, ou qui sont
au chômage, des travailleurs avec un bas salaire.
o Le rôle du crédit :
Le crédit immobilier est souvent accusé de
pousser les ménages dans la situation de surendettement. Certaines
institutions de crédit encouragent les consommateurs à revenu
modeste à acquérir un logement. Domont-Naert Françoise
(1993) a identifié trois conséquences négatives que le
crédit immobilier crée sur le budget de ménages. D'une
part une partie importante du ménage est consacré à ce
crédit immobilier, et en plus c'est pour une longue période. Qui
peut aller de vingt à trente ans. Certaines
41
clauses peuvent prévoir après un certain
temps une augmentation du taux d'intérêt sous certaines
conditions. Ensuite le crédit immobilier génère
fréquemment des crédits supplémentaires qui servent
à compléter le prêt principal. Par exemple les frais
d'équipement, de rénovation etc. En fin c'est un crédit
difficile à abandonner même en cas de difficultés
financières, car se loger est un besoin fondamental. Si on l'abandonne,
le loyer d'un autre logement sera le plus souvent proche de la
mensualité du crédit immobilier. Alors qu'à la fin de
ce crédit immobilier, on devient propriétaire de ce logement. Ce
qui est considéré comme épargne à long terme. C'est
pourquoi abandonner ce crédit pour aller louer un appartement de
quelqu'un d'autre est difficilement envisageable.
o Le recours au crédit à la
consommation est banalisé en Belgique
Les belges achètent par crédit, les
vêtements, l'ameublement et l'électro-ménager etc.
D'après les statistiques de la Banque nationale de Belgique, la vente
à tempérament relève le plus grand nombre de contrats en
retard. Les personnes qui ont souscrit un grand nombre d'emprunts sont
susceptibles de tomber en retard de paiement.
o Les cartes de crédit
Il y a beaucoup de promotion et de publicité qui
encouragent l'utilisation des cartes de transfert de fonds
électroniques. Notamment les cartes de crédit. Lorsque quelqu'un
sollicite cette dernière, les institutions financières
n'évaluent pas en profondeur la solvabilité de son l'utilisateur.
Malgré cela L'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE) préconise l'utilisation de
cartes magnétiques car ça facilite le contrôle
financière des ménages.
o L'incompréhension des termes du contrat de
crédit
Certains surendettés ne connaissent pas les types de
crédit et les règles qui les régissent. (Domont-Naert
1993). Plus le niveau d'éducation du ménage est faible, plus la
compréhension des engagements souscrits sera difficile.
o Les causes accidentelles
Les causes externes peuvent déséquilibrer les
finances d'un ménage. C'est le cas de la perte d'emploi, le divorce, la
séparation, ou la maladie. Il est difficile d'identifier un groupe
à risque. Malgré cela, Domont-Naert (1993) a subdivisé les
surendettés en quatre catégories suivantes : les
défavorisés, les individus en dissonance, les flambeurs
aisés, et les infortunés.
42
Les défavorisés
Cette catégorie comprend essentiellement les personnes
vivant dans l'insécurité économique, sociale,
financière et ayant en commun l'irrégularité et la
faiblesse de leurs ressources. Ce sont des personnes vivant de l'aide sociale,
des allocations de chômage, ou qui travaillent mais dont le revenu est
bas. Leur niveau d'instruction est généralement faible. Ce sont
des surendettés des dettes de ménage (gaz, eau,
électricité,...), ou des surendettés des dettes de
crédits. À cause de leur fragilité économique et
sociale, ils sont facilement manipulables et prêt à accepter des
achats des crédits dépassant leurs revenus.
Les individus en dissonance
La dissonance signifie « un déséquilibre au
niveau de différents capitaux ». (Domont-Naert 1993). Donc
quelqu'un peut appartenir à une position sociale forte alors que sa
position culturelle et intellectuelle ou émotionnelle est faible. Ce
sont des personnes qui veulent afficher à l'extérieure qu'ils ont
une réussite matérielle, alors qu'en réalité ce
n'est pas vrai. Ils font des achats de prestige pour trouver la reconnaissance
sociale ou professionnelle. Pour cette catégorie, la mauvaise gestion de
leur ressource peut générer le surendettement. Contrairement
à la catégorie précédente des
défavorisés, les individus en dissonance, ne sont pas incapables
de gérer leur revenu à cause de leur famille d'origine, mais
veulent un style de vie supérieur à leur budget.
Les flambeurs aisés
Ce sont des gens ayant un niveau socio-économique
élevé. Ils disposent des ressources financières
importantes. Leur appellation « les flambeurs aisés
» veut dire qu'ils ont l'impulsion de n'acheter que les
biens qui correspondent à leur classe sociale supérieure. Ils
peuvent se retrouver dans la situation du surendettement après avoir
contracté plusieurs crédits élevés. Cependant ils
ne sont pas nombreux dans la société, ils restent marginaux dans
des statistiques. Les infortunes
Ce dernier groupe de surendettés est composé par
des personnes qui ont eu soudainement une baisse imprévue de revenu ou
une hausse de dépenses. Ceci est souvent la conséquence des
accidents de la vie comme, le divorce, la perte d'emploi, ou la maladie. Donc
leurs dettes au départ étaient proportionnelles à leur
revenu, et après cet accident de la vie tous leurs projets tournent au
cauchemar.
43
I.5. COMMENT MESURER LE SURENDETTEMENT
Le surendettement peut se mesurer en considérant le
dépassement d'un certain seuil qualitatif, comme par exemple :
dépasser le ratio dette/revenu. Si on se base sur l'aspect qualitatif le
surendettement sera défini comme un fardeau perçu. Cette
dernière mesure qualitative du surendettement a tendance à
produire l'incertitude des prêteurs. Ces derniers sont plus souples et
peuvent même prendre en compte des circonstances particulières de
l'emprunteur. Les auteurs Guérin et al37 ont souligné
que plutôt que de prendre en considération l'aspect quantitatif,
le surendettement est une question de perceptions et de conséquences
sociales. Certains chercheurs considèrent qu'il y a le surendettement
lorsque les problèmes financiers sont étendus sur le long terme.
Donc pour être considérés comme surendettés le
ménage doit avoir les problèmes structurels et persistants sur un
horizon de temps assez long.
I.5.1. Certains indicateurs du surendettement
Le coût de remboursement de dettes
:
Les ménages qui paient 30% à 50% de leur revenu
mensuel brut sur le total de remboursements. Sans oublier des ménages
qui après le total de remboursement de dettes, se retrouve en dessous du
seuil de pauvreté. D'après la fiche d'information des Nations
Unis, le seuil de pauvreté est fixé à 1,25$ par jour en
2015. Ce seuil de pauvreté ne concerne que les pays en voie de
développement car le niveau de vie y est beaucoup moins cher par rapport
aux pays développés comme la Belgique. Le 5e annuaire
fédéral en matière de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion sociale a annoncé à Bruxelles qu'en 2015 plus de 15%
de Belges vivent en dessous du seuil de pauvreté. C'est-à-dire
1.074 euros par mois pour une personne vivant seule et à 2.256 euros
pour un ménage avec deux enfants En considérant un mois de 30
jours, le seuil de pauvreté en Belgique par jour est de 35,8€
(1074/30)38.
Le temps :
Le ménage qui est en retard de plus de deux mois pour
rembourser les dettes, sauf si c'est un oubli.
Le nombre de crédits : Le
ménage ayant plus de quatre engagements de crédit.
La perception subjective de la charge
: les ménages considérant que leur remboursement de
dettes est un lourd fardeau. Kempson (cité par d'Alessio & Lezzi,
2013)39 a identifié dans ses
37 D'Alessio G., Lezzi S. Household
Over-Indebtedness: Definition and Measurement with Italian Data, 2013. En
ligne.
http://www.bis.org/ifc/events/6ifcconf/dalessioiezzi.pdf.
38 D'Alessio G., Lezzi S, Op. Cit, 2013
39 Kempson, cité par d'Alessio & Lezzi, Op
Cit, 2013 (L'ENDETTEMENT, 1995)
44
recherches que si une personne déclare avoir des
difficultés de rembourser une dette, que c'est un indicateur de risque
d'insolvabilité. Donc demander directement à quelqu'un s'il est
confronté à des difficultés de rembourser est la
méthode la plus puissante pour comprendre qu'elle risque d'être
surendettée. Ceci est vrai dans la mesure où certains indicateurs
de surendettement sont difficiles à appliquer. Le ratio remboursement au
revenu est un moyen simple pour mesurer le surendettement. Concernant cette
approche nous pouvons nous demander si certains ménages peuvent
contracter plus de dettes, jusqu'à dépasser les 30% du revenu
mensuel brut. Les ménages ayant un revenu élevé peuvent
aller au-delà de 30% de leur revenu sans rencontrer des problèmes
aigus de remboursement. Ce ratio « remboursement au revenu » ignore
les actifs des ménages. C'est pourquoi un ménage qui après
le remboursement de dettes, garde un montant supérieur au seuil de
pauvreté ne devrait pas être considéré comme
surendetté. Le critère du nombre de dettes, dans certains cas, ne
suffit pas pour conclure qu'un foyer est surendetté. Par exemple s'il
s'agit de petites dettes par rapport au revenu du ménage. Dans son
colloque, l'Observatoire du crédit et de l'Endettement
(1995)40 a constaté que :
y' Les pères et mères isolés ayant charge
d'enfants et les ménages non familiaux (veufs, isolés,...)
supportent le taux d'endettement hypothécaire le plus
élevé.
y' Le cumul des dettes hypothécaires et
non-hypothécaires génère des taux d'endettement plus
élevé que l'endettement isolé dans l'un de deux
domaines.
y' La probabilité qu'un ménage soit
endetté pour plus de 30% de son revenu disponible est trois fois plus
élevée en cas de cumul de deux types d'emprunt, à savoir
emprunt hypothécaire et les dettes de consommation.
y' Parmi les ménages qui cumulent les deux types
d'endettement, ce sont les pères et mères isolés ayant les
charges d'enfants et les ménages non familiaux.
y' Les locataires endettés lorsqu'ils cumulent un
faible niveau de vie, un taux d'endettement trop élevé pour leurs
revenus et une pratique d'épargne très rare par rapport à
l'ensemble de la population.
Nous pouvons conclure que tous ces indicateurs sont des
mesures du risque du surendettement. Chaque critère fournit des
renseignements utiles pour mettre en garde les prêteurs comme les
emprunteurs. La meilleure façon est de demander directement à
l'individu
40 Observatoire du crédit et de
l'endettement. (1995). Crédit, endettement et surendettement des
ménages en Europe. Charleroi, Belgique : Observatoire du crédit
et de l'endettement
45
concerné si rembourser ses dettes est devenu un lourd
fardeau. Même si ce dernier peut être interprété
différemment selon les personnes interrogées41.
I.5.2. Pourquoi les gens empruntent-ils trop ?
Dans cette section nous allons analyser pourquoi certaines
personnes arrivent à emprunter ce qui est supérieur à leur
capacité de remboursement. Est-ce la faute des emprunteurs et
prêteurs ? Ou bien des éléments difficiles à
contrôler jouent un certain rôle ? Ou bien encore tous les acteurs
concernés ont une part de responsabilité ? Dans des lignes qui
suivent nous allons découvrir pourquoi en dépit de
décisions saines de prêt, le remboursement peut tourner à
la catastrophe.
D'après Jessica Schicks (2010)42, certains
emprunteurs ne parviennent pas à rembourser leurs dettes à cause
des raisons qui ne dépendent pas de leur volonté. Par exemple les
chocs externes peuvent transformer une dette de niveau acceptable à une
dette ingérable. Notamment des chocs liés au revenu comme aux
dépenses, peuvent empêcher l'emprunteur à respecter ses
engagements. Pour être plus claire le revenu peut diminuer soudainement
ou les dépenses augmenter brusquement. C'est le cas d'une perte d'emploi
après avoir signé le contrat de prêt, ou une maladie
couteuse. La crise financière de 2008 par exemple et son impact ont
plongé certains emprunteurs dans des difficultés
financières imprévues. Dans certains pays des facteurs comme les
catastrophes naturelles ou les changements dans les politiques
gouvernementales, comme les nouvelles taxes qui peuvent augmenter les prix de
consommation. La crise économique ou politique ainsi que des
fluctuations sur le marché de change. (Bensoussan cité par
Schicks J., 2010). Donc l'environnement politique et juridique a une certaine
influence sur le comportement des acteurs qui interviennent dans le contrat de
prêt, pour le meilleur ou pour le pire. L'existence de bureau de
crédit, le niveau de la concurrence, la structure d'un marché,
l'efficacité du système judiciaire et le nombre des alternatives
de crédit informelles disponibles peuvent améliorer ou pas le
risque de surendettement. Nous pouvons y ajouter l'instabilité
macroéconomique et la volatilité de revenu qui peuvent forcer les
emprunteurs à vivre dans des conditions précaires. Dans ce cas
les emprunteurs demanderont plus de prêts tout en sachant que la
probabilité de les rembourser devient de plus en plus petite. (Schicks,
2010).
41 D'Alessio & Lezzi, Op. Cit., 2013.
42 Schicks J. : Microfinance Over-Indebtedness:
Understanding its Drivers and Challenging the Common Myths, 2010. En ligne
http://www.solvay.edu/sites/upload/files/CEB/CEB_WorkingPapers/LastUpdate/wp10048.pdf
46
I.6. LES IFDs FACE A L'INSOLVABILITE DES DEBITEURS
Toutes les structures disposent d'un service de
remboursements, même s'il est embryonnaire à beaucoup
d'égard. Les taux de remboursement dans les délais des emprunts
contractés par les clients restent en général faibles. Ils
avoisinent pour certains 45% et d'autres 75%. Cela fait que le remboursement
des épargnes en pâtit également et que cela met souvent les
structures IMF en difficulté. Conformément à la spirale
habituelle déjà fortement documentée, les cas de
crédits considérés comme cadeau sont fréquents non
seulement pour les structures de financement initiées par l'Etat et pour
lesquelles les interférences politiques sont manifestes, mais aussi pour
les structures des ONG où certains responsables eux-mêmes servent
de filière pour le dérapage et le manque de sérieux dans
la collecte et la distribution des fonds. On finit par assister à ce que
Gentil et Fournier appellent ou qualifient de
solidarité perverse dans le non-remboursement,
surtout lorsque les attitudes et les actes des structures sont
observées par les
bénéficiaires.43 Nous n'avons pas
examiné en profondeur les taux de remboursements car les chiffres ne
nous ont pas été donnés, mais la plupart des
opérateurs du secteur se plaignent d'incapacité des emprunteurs
de rembourser dans les délais sans plusieurs rappels. Des motifs ou cas
sociaux sont très avancés, y compris les imprévus et les
aléas de conjoncture pour délayer et obtenir un moratoire sur les
fonds dus et les intérêts. Certains estiment qu'à ce
rythme, les agences ne sauront plus subvenir aux différents frais
d'exploitation et d'octroi de crédit. Les modalités de suivi des
prêts sont différentes d'une IMF à une autre. Dans les
COOPEC, on dénombre plusieurs types de suivi. Il s'agit notamment des
modèles suivants : le contrôle de surveillance des
activités, le contrôle après échéance de 15
jours par la commission de crédit, le suivi de conformité de
crédit, le suivi après retard d'un mois, le suivi au début
de l'activité après un mois par le gérant et les rondes
hebdomadaires auprès des débiteurs. Par contre dans les
mutualités d'épargne et de crédit on identifie des
mécanismes presque analogues tels que le suivi ordinaire en cas de
non-remboursement après chaque mois par la commission de crédit,
la vérification des écritures et de la conformité des
comptables, le contrôle interne de la tenue des écritures et des
données comptables et aussi les rondes hebdomadaires auprès des
débiteurs. Ce qui est intéressant par contre, c'est de voir les
difficultés et l'embarras dans lequel se retrouvent les structures de
financement la plupart de fois lorsqu'elles font face à des
impayées. La tendance est d'essayer d'être compréhensif et
d'accorder un nouveau moratoire. On effectue alors les descentes sur terrain,
on essaie de négocier et de convaincre de fournir un effort, et on
procède au retranchement des intérêts dans le compte du
débiteur. On envoie les avis de remboursement et ce n'est que lorsque
tous les mécanismes sont épuisés qu'on essaie alors de
saisir la justice et de procéder éventuellement au recouvrement
forcé. Il est important que les structures de micro-finance soient
alertées sur les coûts de recouvrement des crédits non
payés et que les
43 Dominique Gentil et Yves Fournier, Les paysans
peuvent-il devenir banquiers ? Epargne et crédit en Afrique, Syros,
Paris 1993 p. 44
47
mécanismes soient mis en place comme ailleurs pour
l'établissement d'une agence de recouvrement impersonnel et plus experte
qui centraliserait l'actionnement des garanties et avals de frères qu'on
accorde souvent tout en espérant que le cas de leur mise en jeux ne se
réalisera pas. Ici, il est alors capital pour les IFDs d'externaliser le
recouvrement car le changement de l'interlocuteur habituel peut arriver
à produire des effets très positifs sur la psychologie du
débiteur.
I.7. QUELQUES SOURCES EVENTUELLES DE LA DECONFITURE DES
IMFs
En plus des quelques sources ou causes éventuelles de
la déconfiture des IMFs en RDC notamment les causes exogènes et
endogènes déjà épinglées par quelques
chercheurs dans le secteur, ce mémoire est allé encore plus loin
dans sa recherche en démontrant d'autres sources éventuelles qui
seraient à la base de la faillite de toute en entreprise quel que soit
son domaine commercial.
Les entreprises naissent, croissent et meurent. Certaines
meurent plus vite que d'autres, et certaines au contraire ne cessent de
grandir. Mais à plus ou moins brèves échéances,
chaque entreprise si elle n'est pas liquidée, voit sa structure
juridique disparaître dans une autre via le biais de fusions et de
rachats. Mais pour les sociétés qui font l'objet d'une
liquidation, quelles sont les causes de cette
dernière ?
La liquidation choisie : Les actionnaires ou
associés d'une entreprise peuvent décider d'arrêter
l'activité de l'entreprise, de liquider les actifs, et de solder les
dettes. Le solde est ensuite réparti entre les actionnaires. Cette
décision peut s'expliquer par la volonté de clore une
activité qui n'a plus d'avenir ou encore suite à des
mésententes entre les associés. Ce type de liquidations peut
aussi s'expliquer pour éviter d'éventuels problèmes dans
l'avenir. Si une société génère un chiffre
d'affaires insuffisant, il peut être intéressant de la
clôturer rapidement afin de ne pas générer de futures
dettes.
L'endettement et le surendettement : Un
endettement trop élevé conduit naturellement à
des échéances que l'entreprise ne sera plus en mesure d'assumer.
L'entreprise ne pouvant plus rembourser ses créanciers, ces derniers
exigeront le paiement de la dette, et entraîneront par là
même la liquidation de la société. En effet, une fois la
liquidation prononcée, les créanciers pourront espérer
récupérer une
part de l'actif.
La baisse d'activité : Une baisse
d'activité régulière ou une chute soudaine peut
transformer une entreprise pérenne en entreprise déficitaire.
Ainsi l'arrivée d'un nouveau concurrent plus innovant peut voir le
leader s'affaiblir. Ce dernier qui s'était reposé sur ses acquis
est bousculé et voit son chiffre d'affaires baisser alors que ses marges
sont faibles. La liquidation se produit alors après plusieurs
années, ou rapidement si la chute de l'activité
est rapide. La faillite d'un client : Contrairement aux
particuliers, les entreprises ne payent pas leurs achats immédiatement.
Chaque entreprise dispose de délais plus ou moins longs selon le type de
relations entretenu avec son fournisseur. Ainsi une chaîne de
distribution peut obtenir des délais de paiement
48
allant jusqu'à 120 jours après la livraison
auprès de ses fournisseurs. Supposons maintenant qu'un client qui ait
été livré, soit liquidé, pour diverses raisons. Son
fournisseur, si le client était important, peut se voir également
conduit à la faillite. La loi de Pareto fait apparaître
que 20% des clients représentent souvent 80% du chiffre d'affaires, on
l'appelle encore loi des 20/8044. Cette théorie est
bien souvent vraie dans bons nombres de PME françaises, et la faillite
d'un seul client peut provoquer la liquidation d'un fournisseur qui se retrouve
avec une créance insolvable. L'essentiel des faillites en France
provient d'ailleurs d'un retard ou d'un non-paiement de créances. A
Goma, selon le rapport de la BCC fin 2018, cette théorie est
également observée car dans les IFD, 80% inspectées
présentent cette structure 20/80 c'est-à-dire, 20% des
épargnants détiennent 80% du total des épargnes de leur
structure financière. Il est également la même en ce qui
concerne le total d'encours crédit où 20% des emprunteurs
détiennent 80% du total d'encours de crédit de l'IMF. Il suffit
alors que les 20% tombent en impayés ou en
surendettement pour vivre la déconfiture de la
structure.
Une diversification couteuse : La
stratégie du dirigeant est un élément essentiel de la
bonne santé financière d'un groupe. Placez un mauvais dirigeant
à la tête d'une entreprise rentable, et deux années plus
tard, quel que soit la qualité des salariés et des produits, la
société aura peut-être déjà fait faillite. La
volonté par exemple d'un dirigeant de diversifier les activités
de l'entreprise peut conduire à la liquidation. Une diversification mal
maîtrisée est souvent couteuse en terme humains, mais aussi
matériels et financiers. Les investissements nécessaires ainsi
que les stocks à prévoir et les moyens humains à mettre en
oeuvre canaliseront les ressources de l'entreprise qui ne se concentrera plus
sur
son coeur de métier.
Le décès du dirigeant : Les
assurances y ont pensé et ont même créé l'assurance
homme-clé. Ainsi en cas de décès d'un personnage important
de l'entreprise, l'assurance versera une somme conséquente à la
société. Un homme clé est un individu dont les
compétences sont telles que sans lui, l'activité de la
société peut s'en retrouver affecter. Ainsi le dirigeant
fondateur d'une PME de 100 salariés risque de souffrir du
décès brutal de ce dernier. De plus, dans certains cas, le
dirigeant insuffle l'esprit de l'entreprise et son décès peut
rapidement marquer la liquidation d'une entreprise déjà fragile
ou sa cession.
Un manque de trésorerie : Une
société est un ensemble complexe et l'une de ses composantes est
la trésorerie. Une trésorerie pléthorique n'a pas
d'intérêt car elle est couteuse, mais une trésorerie
insuffisante peut conduire à la ruine. Si la trésorerie est
faible, quel que soit les raisons, un simple retard de paiement, un simple
problème d'incendie, peut obliger l'entreprise à avoir recourt
à de l'endettement à court terme, et si les banques ne suivent
pas l'entreprise, cette dernière sera dans l'obligation de mettre la
clé sous la porte quel que soit ses qualités. En pratique,
l'entreprise sera rachetée.
44 AHMED SILEM & JM ALBERTINI, Lexique
d'économie, 9ème Ed. DALLOZ, Paris 2006
49
Une crise de croissance : Faillite est
souvent synonyme d'activités moroses mais les sociétés
à fortes croissances ne sont pas exempts de risques de liquidation. Une
croissance mal maitrisée, des dépenses qui s'envolent et des
pertes qui s'accumulent et c'est toute la société qui peut
pâtir de cette croissance. Croissance signifie hausse du chiffre
d'affaires, et non hausse du résultat. De nouveaux marchés ou de
nouvelles boutiques peuvent ainsi se traduire par une très forte hausse
du chiffre
d'affaires mais aussi par une très forte hausse des
pertes. Il existe donc une multitude de raisons pour qu'une entreprise soit
liquidée, mais aussi tout autant pour qu'elle soit sauvée et/ou
rachetée. La faillite n'est pas une fatalité et les dirigeants
devront multiplier les solutions plutôt que d'espérer la
méthode miracle. De plus, il est plus aisé de prévenir une
liquidation que de l'empêcher quand elle se profile à
l'horizon.
Conclusion partielle :
Le surendettement est un risque grave pour l'industrie de la
microfinance. Elle contredit totalement la mission sociale du secteur. Elle
peut accentuer la pauvreté de clients de la microfinance. Cela menacera
leur position sociale et peut conduire à des troubles psychologiques,
sans oublier des problèmes de santé. Lorsqu'un emprunteur est en
défaut de paiement ça devient une menace pour la survie de
l'institution de crédit. Le surendettement menace de nuire à la
réputation de l'industrie de la microfinance et cela peut créer
des effets sur les institutions de crédit et sur les clients. La
microfinance devrait réduire la vulnérabilité de
ménages pauvres, mais le surendettement est une preuve de l'augmentation
de la vulnérabilité de ménages en raison de
microcrédit consommés par les MPME ainsi que les
ménages.
D'après Schicks, (2010) Il est indispensable de mettre
en oeuvre des mesures de protection de la clientèle efficaces, pour
réduire le risque de surendettement. Il faut également secourir
des ménages et des MPME déjà surendettés, car
ça permet aux institutions de crédit de continuer à
exister. Les emprunteurs devraient s'estimer surendettés s'ils souffrent
des sacrifices inacceptables de rembourser à temps. Dans cette partie
nous avons identifiés les principales causes du surendettement sur le
plan économique, psychologique et sociologique. Les prêteurs
contribuent au surendettement via le système de marketing agressif, les
produits inadaptés et les procédures de prêt
inappropriées. Les emprunteurs contribuent au surendettement à
cause de leurs fausses déclarations ou grâce aux pressions
sociologiques. L'influence extérieure comme les chocs négatifs
peuvent également causer le surendettement, si l'environnement
institutionnel et juridique n'est pas bien adapté. Nous avons
également parlé des croyances répandues mais
infondés (les mythes). Des recherches complémentaires sont
nécessaires sur le
50
plan qualitatif pour avoir un aperçu sur
l'expérience des clients surendettés et les sacrifices qu'ils ont
à faire dans une zone géographique spécifique.
Chapitre Deuxième: CADRE METHODOLOGIQUE
Toute investigation qui se veut scientifique nécessite
une méthodologie à suivre en vue d'arriver à des
résultats fiables et objectifs. En effet, la méthodologie dicte
concrètement la manière d'envisager ou d'organiser la recherche,
mais ceci de façon plus ou moins impérative, plus ou moins
précise, complète et systématisée.45
II.2.1. Population mère et objet
d'étude
Le choix de l'entité «MPME » constitue
l'objet d'étude de cette recherche. La population mère est
constituée de l'ensemble de personnes physiques détentrices d'une
MPME et/ou qui consomment les services financiers des IFDs à savoir le
credit et l'épargne. Et comme le nombre de ces personnes n'est pas bien
déterminé, nous dirons que la taille de notre population
mère est inconnue.
II.2.2. Nature et type d'échantillonnage
Comme l'expliquent Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt,
l'enquête par questionnaire consiste à poser à un ensemble
de répondants, le plus souvent représentatif d'une population,
une série de questions relatives à leur situation sociale,
professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude
à l'égard d'opinions ou d'enjeux humains et sociaux, à
leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un
événement ou d'un problème, ou encore sur tout autre point
qui intéresse les chercheurs.46 La présente
étude a cependant utilisé l'échantillonnage de nature
probabiliste et du type simple. En effet, l'échantillonnage probabiliste
est un type d'échantillonnage qui consiste à attribuer à
chaque individu une probabilité « connue » et non nulle
d'être choisi.47
II.2.3. Taille de l'échantillon
Le plan de sondage aléatoire simple a été
utilisé; ainsi, pour déterminer la taille d'échantillon,
la formule de théories de sondages qui donne « n » la taille
de l'échantillon a été utilisée:
??2?? . P(1-P)
?2
n=
51
Z est le coefficient de fiabilité. Il est pris dans la
table statistique de la loi normale en fonction de l'intervalle de confiance
choisi par le chercheur. Etant donné que nous prenons un intervalle de
confiance à 90%, la valeur de Z sera de 1,68. La précision voulue
par le chercheur pour cette étude étant de 10%=0,1.
45 Grawitz, M. Méthodes des sciences
sociales, 7è éd. Paris : Dalloz, 1986.
46 Quivy, R., & Campenhoudt, L. V. (1988).
Manuel de recherches en sciences sociales. Paris : Bordas.
47 Bugandwa, D. (2016-2017). Méthode de
Recherche en Sciences Sociales et de Gestion. ISIG GOMA :
Inédit.
La formule montre que la taille est directement proportionnelle
à la quantité p (1-p). Avec :
? Z=1,68 qui est la valeur normale de la variable ;
? p=50%=0,50 qui est la probabilité d'obtenir un bon
échantillon parce que la prévalence recherchée p n'est pas
connue ;
? E= marge d'erreur dans la précision=0,1 ; Alors notre
échantillon « n » sera :
n=
|
1,682.0,5 (1-0,5)
0,12
|
0,7056
=
0,01
|
= 70, 56 soit 71
|
52
Ainsi donc, la taille d'échantillon pour ce travail est de
71 tenanciers de MPME/Ménages à Goma qui sont
enquêtés.
Cet échantillon présente les
caractéristiques telles que repris dans les tableaux suivants :
Tableau n°7 : Répartition des enquêtés selon
la commune d'habitation
ADRESSE COMMUNALE DE L'ENQUETE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Commune de Goma
|
42
|
59,2
|
59,2
|
59,2
|
Commune de
|
|
|
|
|
Valide
|
29
|
40,8
|
40,8
|
100,0
|
Karisimbi
|
|
|
|
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : De ce tableau, les
fréquences de nos enquêtés étaient reparties
à 59,2% pour la commune de Goma et 40,8% dans la commune de
Karisimbi.
II.2.4. Méthodes de recherche
La méthode est une procédure logique d'une
science. Elle suppose un ensemble cohérent des pratiques
particulières qu'elle met en oeuvre pour que le cheminement de ses
démonstrations et de ses théorisations soit clair, évident
et irréfutable. La méthode est constituée d'un ensemble de
règles qui, dans le cadre d'une science donnée, sont relativement
indépendantes des contenus et des faits particuliers
étudiés en tant que tels. Elle se traduit, sur le terrain, par
des procédures concrètes dans la préparation,
l'organisation et la conduite d'une recherche48.
48 Aktouf, O. (1987). Méthodologie des Sciences
sociales et approche qualitative des organisations, Une introduction à
la démarche classique et une critique, Montréal: Presses
Universitaires du Québec.
53
Une méthode peut être définie comme un
ensemble des pratiques particulières qu'elle met en oeuvre pour que le
cheminement de ces démonstrations soit clair, évident et
irréfutable49. Pour RENE DESCARTES, la méthode est un
ensemble de procédés et des techniques utilisées dans
certains ordres pour atteindre la vérité.
C'est à cet effet que pour la réalisation de ce
travail, différentes méthodes ont été
utilisées entre autres :
a) La méthode analytique
C'est une méthode qui procède par l'analyse.
Elle nous a aidés d'analyser toutes les informations des données
récoltées pour les interpréter. A partir d'elle, nous
avons réalisé l'analyse du contenu par l'approche qualitative.
Cette méthode a été utilisée surtout pour
répondre notre première hypothèse.
b) La méthode statistique
C'est une méthode ayant pour Object le groupement
méthodique des faits qui se prêtent à une évaluation
numérique. Elle nous a aidé à travailler et
présenter les données sous forme des tableaux statistiques
(fréquences) afin d'interpréter ces données comme
montrées ci-dessous : Tableau n°8 : SEXE DE
L'ENQUETE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Homme
Valide Femme
Total
|
49
22
71
|
69,0
31,0
100,0
|
69,0
31,0
100,0
|
69,0
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, nous
pouvons remarquer que les statistiques de nos enquêtés en terme de
sexes sont reparties à 69% d'hommes et 31% des femmes.
Tableau 9 : PROFESSION DE L'ENQUETE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Avec Profession
Valide Sans Profession Total
|
63
8
71
|
88,7
11,3
100,0
|
88,7
11,3
100,0
|
88,7
100,0
|
49 LETAKAMBA J. Méthodologie de recherche
scientifique et sociale, cours inédit, UNIGOM, FSEG ; G2, 2012-2013
54
Commentaire : De ce tableau, le
résultat des effectifs d'enquêtés étaient reparti
à 88,7% « Avec Profession » tandis
que 11,3% étaient « Sans Profession ».
Tableau 10 : NIVEAU D'INSTRUCTION DE L'ENQUETE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Maximum
|
|
|
|
|
|
25
|
35,2
|
35,2
|
35,2
|
Secondaire
|
|
|
|
|
Valide Maximum
|
|
|
|
|
|
46
|
64,8
|
64,8
|
100,0
|
Universitaire
|
|
|
|
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : Ce tableau
décline les fréquences du niveau d'instruction de nos
enquêtés. Ainsi donc, 35,2 % de nos enquêtés avaient
un niveau « Maximum Secondaire » tandis que
64,8% avaient un niveau « Maximum Universitaire
».
Tableau 11 : DETENTION D'UNE MPME
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
55
16
71
|
77,5
22,5
100,0
|
77,5
22,5
100,0
|
77,5
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, 77,5% de
nos enquêtés détiennent au moins une MPME et 22,5% ne
détiennent pas d'une MPME.
Tableau 12 : PARENT SIMPLE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI: Avec
|
|
|
|
|
enfants
|
35
|
49,3
|
49,3
|
49,3
|
Valide
|
|
|
|
|
NON: Le reste
|
36
|
50,7
|
50,7
|
100,0
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir la nature de nos enquêtés en terme de
responsabilités familiales. De cela, le résultat nous a
montré que 49,3% étaient des « Parents
55
Simples avec enfants ou célibataires avec enfants
» alors que 50,7% étaient « Le reste
de
parents »
Tableau 13 : PARENTS EN COUPLE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI: Avec enfants
|
36
|
50,7
|
50,7
|
50,7
|
NON: Autre type de
|
|
|
|
|
Valide
famille
|
35
|
49,3
|
49,3
|
100,0
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir la nature de nos enquêtés en terme de
responsabilités familiales. De ce tableau, le résultat nous a
montré que 50,7% étaient des « Parents en couple
avec enfants » alors que 49,3% étaient «
Autre type de famille »
Tableau 14 : DETENTION D'UN COMPTE DANS UNE
IFD
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
62
9
71
|
87,3
12,7
100,0
|
87,3
12,7
100,0
|
87,3
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si nos enquêtés ont accès aux services
financiers. De ce tableau, le résultat nous a montré que 87,3%
avaient « Au moins un compte dans une IFD » alors
que 12,7% « n'en avaient pas».
Tableau 15 : MONTANT DE REVENU MENSUEL DU
MPME/MENAGE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Moins de 1000 USD
|
29
|
40,8
|
40,8
|
40,8
|
Revenu de 1000
|
|
|
|
|
|
8
|
11,3
|
11,3
|
52,1
|
Valide USD
|
|
|
|
|
Plus de 1000 USD
|
34
|
47,9
|
47,9
|
100,0
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
56
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir les différents montants de revenus de nos
enquêtés. De ce tableau, le résultat nous a montré
que 40,8% avaient un revenu de « moins de 1000 USD »,
11,3% avaient « un revenu de 1000 USD »
alors que 47,9% avaient un revenu de « Plus de 1000 USD
».
Tableau 16 : DEPENSES MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE
DE
REMBOURSEMENT DE L'ENQUETE
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
67
4
71
|
94,4
5,6
100,0
|
94,4
5,6
100,0
|
94,4
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quels sont
ceux-là dont leurs dépenses mensuelles dépassent leur
capacité de financement mensuelle. De cela, le résultat nous a
montré que 94,4% étaient « en dépassement de
leur capacité de financement » alors que 5,6%
étaient « étaient soit dans l'équilibre soit
étaient en deçà de l'équilibre ».
Tableau 17 : COMPTE DANS UNE IFDS (BANQUE, COOPEC ou
IMF) A SOLDE NEGATIF
|
|
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
|
|
|
54
|
76,1
|
76,1
|
76,1
|
NON
Valide Pas de
|
Compte
|
en
|
8
|
11,3
|
11,3
|
87,3
|
banque
|
|
|
9
|
12,6
|
12,6
|
100,0
|
Total
|
|
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quels sont
ceux-là dont leurs comptes en Banque sont à solde négatif.
De cela, le résultat nous a montré que 76,1% étaient
« en SOLDE NEGATIF », 11,3% étaient
« N'EN ETAIENT PAS» alors que 12,6% n'avaient pas de
compte en banque.
57
Tableau 18 : RECOURS AILLEURS POUR COMPLEMENT
FINACIER
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Vers les IFDs
|
13
|
18,3
|
18,3
|
18,3
|
Vers les Cambistes
|
25
|
35,2
|
35,2
|
53,5
|
Vers les Kiosques
|
6
|
8,5
|
8,5
|
62,0
|
Valide
|
|
|
|
|
Dans les AVEC
|
19
|
26,8
|
26,8
|
88,7
|
NON PAS DU TOUT
|
8
|
11,3
|
11,3
|
100,0
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quels sont
ceux-là dont, à l'issu de leur dépassement de
capacité mensuelle de financement de leurs dépenses mensuelles
ainsi que leur compte bancaire en négatif, font recours ailleurs pour
satisfaire soit à leur besoins de consommation, soit à leurs fond
de roulement. De cela, le résultat nous a montré que 35,2% font
recours « Vers les Cambistes » alors que 26,8%
« Vers les AVEC», 18,3% « Vers les IFDs
». De ce résultat, nous pouvons tirer une sonnette
d'alarme particulièrement pour le système de financement informel
au travers les AVEC : Association villageoises d'Epargne et de Crédit.
Ce système fonctionnerait sûrement bien car étant
fondé par des personnes qui sont liées entre elles et se
connaissant parfaitement. Le risque serait que si parmi elles, existeraient des
débiteurs surendettés ou appliquant la cavalerie
financière pour répondre à leur besoins financiers de
ménages et de leur business, ces AVEC ne vivront pas longtemps et leur
pérennité ne s'arrêteront soit qu'à un seul cycle.
D'autres chercheurs pourraient mener des études ultérieurs sur le
défis du financement du secteur informel, cas des AVEC.
58
Tableau 19 : RECOURS A PLUSIEURS DETTES A LA CONSOMMATION
POUR SURVIE DU MENAGE/MPME
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Pas de dette
|
8
|
11,3
|
11,3
|
11,3
|
Une fois
|
6
|
8,5
|
8,5
|
19,7
|
Deux fois
|
26
|
36,6
|
36,6
|
56,3
|
Valide
|
|
|
|
|
Plus de deux
|
|
|
|
|
fois
|
31
|
43,7
|
43,7
|
100,0
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : Comme pour le tableau
précédent, nous avons voulu savoir à partir de ce tableau
si parmi nos enquêtés, quels sont ceux-là dont, à
l'issu de leur dépassement de capacité mensuelle de financement
de leurs dépenses mensuelles ainsi que leur compte bancaire en
négatif, font recours à plusieurs dettes pour satisfaire soit
à leur besoins de consommation, soit à leurs fond de roulement et
à quelle fréquence. De cela, le résultat nous a
montré que 43,7% ont sollicité les dettes « à
Plus de deux fois », 36,6% ont sollicité les dettes
à « Deux fois de suite», alors que 8,5%
« Une fois ».
Tableau 20 : PREDICTION: ETAT D'IMPOSSIBILITE DE
PAYEMENT DES DETTES AU
MOINS UNE FOIS A TEMPS
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
63
8
71
|
88,7
11,3
100,0
|
88,7
11,3
100,0
|
88,7
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quelle est la
prédiction sur l'état d'impossibilité de payer leurs
dettes au moins une fois à temps. De cela, le résultat nous a
montré qu'au moins 88,7% sont en difficulté de payer leurs dettes
« à temps » alors que 11,3% n'ont pas connu
de difficultés.
59
Tableau 21 : SOUHAIT DE REGLEMENT COLLECTIF DES
DETTES
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
44
27
71
|
62,0
38,0
100,0
|
62,0
38,0
100,0
|
62,0
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quels sont
ceux-là qui souhaiteraient faire l'objet d'un règlement collectif
de leurs dettes. De cela, le résultat nous a montré qu'au moins
62% ont été « d'avis » alors que 38%
n'ont pas été « d'avis ».
Il faudra retenir ici que dès que la situation
financière devient difficile, il faut songer à payer
équitablement tous les créanciers proportionnellement à
leur dette. Sinon se tourner vers les services de médiation de dettes.
Sous d'autres cieux comme en Belgique par exemple, l'Etat belge a mis en place
des services pour aider les ménages surendettés. Par exemple des
services de médiation publics ou également des services de
médiation privés.
Nous pouvons noter sur ces liens que quand on sollicite
l'intervention des services de la médiation de dettes, le
médiateur calcule le disponible c'est-à-dire le revenu moins les
charges. Si le disponible est positif50, il sera consacré au
remboursement des créanciers. Le médiateur dresse un plan pour
payer les créanciers proportionnellement à leur dette. Comme son
titre l'explique, le médiateur permet de renouer le dialogue entre le
débiteur et ses créanciers impayés. Il permet
également à la personne surendettée de pouvoir
gérer son budget elle-même. Si le disponible est
négatif51, dans ce cas le médiateur de dettes ne peut
rien faire. La personne surendettée sera obligée de rembourser le
plus longtemps possible et ses biens saisissables seront vendus.52
« La médiation de dettes permet notamment de stopper les
poursuites, d'éviter le harcèlement des créanciers,
d'éviter que la dette continue à exploser du fait des frais et
intérêts réclamés ». Le règlement
collectif de dettes peut être sollicité par toute personne
physique en Belgique qui n'est pas commerçante. C'est-à-dire
« qui n'exerce pas des actes qualifiés de commerciaux par la
loi,... ». Le débiteur ne doit pas avoir donc organisé
son
50 Le disponible positif : le revenu est
supérieur aux charges
51 Le disponible négatif : la masse des dettes
est supérieur au revenu
52
www.observatoire-credit.be,
ou bien sur
www.eerstehulpbijschulden.be/contact
60
insolvabilité53. Voilà donc que comme
cela s'applique sous d'autres cieux, 62% d'enquêtés ont
souhaité que cela soit d'application également à Goma.
Tableau 22 : AVIS DE L'ENQUETE SUR LE PARTAGE
D'INFORMATION SUR SES
DETTES
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
8
63
71
|
11,3
88,7
100,0
|
11,3
88,7
100,0
|
11,3
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quels sont
ceux-là qui souhaiteraient partager l'information sur leurs dettes. De
cela, le résultat nous a montré qu'au moins 88,7% «
n'ont pas été d'avis » alors que 11,3%
« ont été d'avis ».
Tableau 23 : CAUSE DU REFUS DE PARTAGE D'INFORMATION SUR
SES DETTES
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Raison de
|
|
|
|
|
|
19
|
26,8
|
26,8
|
26,8
|
Confidentialité
|
|
|
|
|
Risque d'être
découvert par les
|
23
|
32,4
|
32,4
|
59,2
|
Valide prêteurs
|
|
|
|
|
Risque de ne plus être
|
|
|
|
|
prêté
|
21
|
29,6
|
29,6
|
88,7
|
NC: Non concerné
|
8
|
11,3
|
11,3
|
100,0
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir les cause qui seraient à la base pour nos
enquêtés de refuser le partage d'information sur leurs dettes. De
cela, le résultat nous a montré qu'au moins 32,4% ont
avancé les causes de « risque d'être découvert
par les préteurs », 29,6% ont avancé les causes de
« Risque de ne plus être prêté »
alors que 26,8% ont avancé les causes de « raison
de confidentialité ».
53 De Streel, A., De Wolf, M., Durviaux, A.-L.,
Jans, D., Jeunehomme, J. F., Jones,... H. Kohl, B., Code économie :
Recueil de textes légaux pour les économistes. Bruxelles, La
charte, 2011.
61
Partant donc de ce résultat, un besoin de mise
en place d'un bureau d'information sur le crédit ou un observatoire de
crédit et de surendettement ou encore une centrale des risques demeure
capital pour lutter contre les mauvais débiteurs et protéger
ainsi les créances civiles et commerciales.
c) L'approche statistique
Cette approche nous a permis de calculer la relation existant
entre certaines variables que nous avions croisées, et ceci par le test
de khi-deux partant de l'outil SPSS (Voire le chapitre troisième).
II.2.6. Techniques de collecte des données
La technique est un moyen précis pour atteindre un
résultat partiel, à un niveau et à un moment précis
de la recherche. Cette atteinte de résultat est directe et relève
du concret, du fait observé, de l'étape pratique et
limitée (Aktouf, 1987)54.
Les techniques sont, en ce sens, des moyens dont on se sert
pour couvrir des étapes d'opérations limitées alors que la
méthode est plus de l'ordre de la conception globale coordonnant
plusieurs techniques. Les techniques sont des outils momentanés,
conjoncturels et limités dans le processus de recherche : sondage,
interview, sociogramme, jeu de rôle, tests... Dans le cadre de cette
étude, les techniques de collecte des données ont
été les suivantes :
a) Une recherche documentaire
Cette dernière nous a renvoyé à la
lecture des ouvrages, des articles, des rapports annuels, des textes officiels,
des notes de cours et autres documents se rapportant à notre sujet
d'étude et pour réunir les données provenant de diverses
sources en ligne y compris les sites internet de plusieurs associations
industrielles, organismes de réglementation, opérateurs,
établissements financiers et autres intervenants du secteur des services
financiers.
b) Le terrain
Des décentes sur terrain comprenant des entrevues
structurées de plusieurs parties prenantes jouent différents
rôles dans l'écosystème des IFDs et des MPME à Goma
ont été consultés : des personnes appartenant aux
organismes de réglementations des secteurs financier et bancaire, des
opérateurs économiques représentants (ALFRED, 2015)les
MPME, des employés d'entreprise consommateurs des crédits
à la consommation auprès des IFDs, ainsi que des responsables des
ménages.
54 Aktouf, O. (1987). Op . Cit
62
c) Technique de questionnaire
Est celle qui comprend une liste de questions qui sont
posées à la population concernée par l'étude dans
le but d'obtenir des informations nécessaires et fiables. Cette
technique nous a permis d'adresser un questionnaire à nos
enquêtés pour obtenir les informations de notre étude. Le
questionnaire nous a parmi à obtenir les opinions des micros, petits et
moyens entrepreneurs sur la source de leur financement ainsi que des
responsables des ménages et employé d'entreprise consommateurs
des crédits à la consommation auprès des IFDs à
Goma.
Conclusion partielle :
Dans ce chapitre, nous avions présenté le cadre
méthodologique, cependant nous avions précisé que la
taille de notre population mère reste inconnue et c'est dans ce sens que
nous avions trouvé un échantillon de 71 tenanciers des
MPME/Ménages qui vont nous donner les informations
recherchées.
Nous avons terminé ce chapitre en
énumérant les méthodes (la méthode analytique qui
nous a aidés à analyser les données, la méthode
statistique qui nous a aidés à présenter les
données dans les tableaux et techniques (de la recherche documentaire,
le terrain et le questionnaire)
qui nous ont aidées à récolter les
informations recherchées.
63
Chapitre Troisième : ANALYSE DES DONNEES ET
INTERPRETATION DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
Ici dans ce chapitre, après avoir recueilli les
données à partir des différents questionnaires et les
traiter dans une base des données à partir du logiciel SPSS, nous
allons les analyser et par la suite interpréter les résultats qui
en découleront. Il s'agira de déterminer le lien existant entre
les différentes variables par les tests statistiques de
Khi-carré par leur croisement partant des questions et
des hypothèses de base.
III.1 LES QUESTIONS ET LES HYPOTHESES
- Quels sont les facteurs qui influencent le
surendettement et la cavalerie financière des micros, petits et moyens
entrepreneurs de Goma ?
H1) Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
ménage vivant seul avec des enfants est plus enclin à aller en
négatif sur son compte bancaire (Test chi-carré sur croisement
des variables COMPTE EN BANQUE A SOLDE NEGATIF * PARENT
SIMPLE)
Tableau 24 : Tableau croisé COMPTE EN BANQUE A
SOLDE NEGATIF * PARENT SIMPLE
Effectif
|
|
|
PARENT SIMPLE
|
|
Total
|
|
|
|
OUI: Avec enfants
|
NON: Le reste
|
|
|
OUI
|
|
|
29
|
|
25
|
54
|
COMPTE EN BANQUE A NON
SOLDE NEGATIF Pas de
|
Compte
|
en
|
4
|
|
4
|
8
|
banque
|
|
|
2
|
|
7
|
9
|
Total
|
|
|
35
|
|
36
|
71
|
Le nombre 29 correspond à l'effectif réel de
l'échantillon. C'est-à-dire que 29 parents qui vivent seul ayant
des enfants à charge ont confirmé qu'ils ont le solde
négatif sur leur compte bancaire. L'hypothèse nulle à
tester (Ho) : dans l'échantillon le même pourcentage de parents
seuls avec enfants et le reste de la population a répondu avoir un solde
négatif sur son compte bancaire. Ici on vérifie s'il existe une
indépendance entre la variable « parents seuls avec enfants et
« solde négatif en banque ».
L'hypothèse alternative (Ha) : dans
l'échantillon le différent pourcentage de parents seuls avec
enfants et le reste de la population a répondu avoir un solde
négatif sur son compte bancaire.
64
Ho : Nous allons nous baser sur l'effectif théorique et
la différence entre les deux (c'est-à-dire le résidu).
Nous remarquons que l'effectif théorique (ou attendu : 54) et l'effectif
réel (ou observé : 29) ne sont pas les mêmes dans
l'échantillon. S'il n'y avait pas de différence entre ces deux
variables, ces deux effectifs auraient été les mêmes.
Est-ce que cette différence est significative ou pas ? Le tableau
ci-dessous nous permettra de répondre à cette question.
Tableau 25 : Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
|
Signification asymptotique
|
|
|
|
|
|
(bilatérale)
|
|
Khi-deux de Pearson
|
3,061a
|
|
2
|
|
,216
|
Nombre d'observations
|
|
|
|
|
|
valides
|
71
|
|
|
|
|
Nous remarquons que le test de khi-deux nous donne la valeur
3,061 au degré de liberté de 2 et que la signification est
très petite. C'est-à-dire que la différence entre
l'effectif réel et l'effectif attendu est significative.
C'est-à-dire qu'on ne trouvera ces différences aucune fois sur
mille si l'hypothèse nulle était vraie (nous avons 0,216 dans la
colonne signification asymptotique). Conclusion : nous
rejetons l'hypothèse nulle selon laquelle le même pourcentage de
parents seuls avec enfants et le reste de la population a répondu avoir
un solde négatif sur son compte bancaire. Donc il n'y a pas de lien
entre la taille du ménage et le recourt à un découvert
bancaire.
H2) Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
ménage vivant en couple avec des enfants est plus enclin à aller
dans le négatif sur son compte bancaire (Test chi-carré sur
croisement des variables COMPTE EN BANQUE A SOLDE NEGATIF * PARENT EN
COUPLE).
Tableau 26 : Tableau croisé COMPTE EN BANQUE A
SOLDE NEGATIF * PARENTS EN COUPLE
Effectif
|
|
|
PARENTS EN COUPLE
|
Total
|
OUI: Avec enfants
|
NON: Autre type de famille
|
OUI
COMPTE EN BANQUE A NON
SOLDE NEGATIF Pas de
banque
Total
|
Compte
|
en
|
29
4
7
40
|
25
4
2
31
|
54
8
9
71
|
65
Le nombre 29 est l'effectif réel de
l'échantillon. Soit 29 couples avec enfants en charge qui ont reconnu
avoir le solde négatif en banque. 54 qui est l'effectif théorique
signifie que si les deux variables (couple avec enfants * le solde'
négatif en banque) étaient totalement indépendantes, 29
couples ayant des enfants auraient répondu avoir le solde négatif
sur leur compte bancaire. L'hypothèse nulle à tester (Ho) : dans
l'échantillon être un couple avec enfants n'a aucune influence sur
un solde négatif sur son compte bancaire. Ici on vérifie s'il
existe une indépendance entre la variable « couple avec enfants et
« solde négatif en banque ».
L'hypothèse alternative (Ha) : dans
l'échantillon être un couple avec enfants a une influence sur un
solde négatif sur son compte bancaire.
Pour tirer une conclusion nous devons consulter le tableau du
khi-deux ci-dessous.
Tableau 27 : Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
Ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson Nombre d'observations valides
|
1,965a
71
|
2
|
,374
|
Le tableau nous indiquera la probabilité de nous
tromper si Ha est vrai. Le degré de liberté est de deux, tandis
que la signification approximée bilatéral est de ,374
(supérieur à 0,05). La valeur de khi-deux est de 1,965.
Conclusion : nous acceptons
l'hypothèse nulle (Ho), selon laquelle un couple avec enfants a de
l'influence sur un solde négatif sur son compte bancaire. Nous admettons
qu'une influence existe entre un couple avec enfants et avoir le solde
négatif en banque.
H3) Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage de sexe féminin est plus enclin à
aller en négatif sur son compte bancaire (Analyse
descriptive)
Tableau 28 : Tableau croisé SEXE DE L'ENQUETE *
COMPTE EN BANQUE A SOLDE
NEGATIF
Effectif
|
COMPTE EN BANQUE A SOLDE NEGATIF
|
Total
|
|
OUI
|
NON
|
Pas de Compte en banque
|
|
Homme
|
40
|
4
|
5
|
49
|
SEXE DE L'ENQUETE
|
|
|
|
|
Femme
|
14
|
4
|
4
|
22
|
Total
|
54
|
8
|
9
|
71
|
66
40 d'hommes ont affirmé avoir le solde négatif
sur leur compte bancaire. 54 est l'effectif qu'on aurait eu s'il n'y avait pas
de relation entre les variables « sexe » et « avoir le solde
négatif en banque » 69,% qui est le résultat de la lecture
en ligne signifie qu'un peu plus de la moitié d'hommes ont le solde
négatif sur leur compte bancaire. 74% qui sont le résultat de la
lecture en colonne. 74% de ceux qui ont le solde négatif en banque sont
des hommes. 69% est le pourcentage total de ceux qui ont le solde
négatif en banque étant de sexe masculin. -5% est la
différence entre l'effectif réel et l'effectif
théorique.
Tableau 29 : Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson Nombre d'observations valides
|
2,761a
71
|
2
|
,251
|
Le tableau ci-dessus, nous permettra de rejeter l'une de deux
hypothèses suivants : hypothèse nulle (Ho) et l'autre alternative
(Ha).
Ho : le genre (homme/femme) n'a aucune influence sur le solde
de son compte en banque. Ha : le genre (homme/femme) influence le solde de son
compte en banque.
Le tableau affiche la valeur de khi-deux 2,761 avec un
degré de liberté 2 et la signification approximative
bilatérale de 0,251.
Conclusion : Nous ne pouvons pas rejeter l'hypothèse
nulle car la signification approximative 0,251 est supérieure à
0,05. Donc le fait d'être homme ou femme n'a aucune influence sur le
solde de son compte bancaire.
67
H4) Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage ayant le niveau de scolarité basique est
plus enclin à aller en négatif sur son compte bancaire (Test
chi-carré). Tableau 30 : Tableau croisé COMPTE EN BANQUE A SOLDE
NEGATIF * NIVEAU D'INSTRUCTION DE L'ENQUETE
Effectif
|
|
|
NIVEAU D'INSTRUCTION DE L'ENQUETE
|
|
Total
|
|
|
|
Maximum
|
Maximum
|
|
|
|
|
|
Secondaire
|
Universitaire
|
|
|
|
OUI
|
|
18
|
|
36
|
54
|
|
NON
|
|
0
|
|
8
|
8
|
COMPTE EN BANQUE A
|
|
|
|
|
|
|
|
Pas
|
de
|
|
|
|
|
SOLDE NEGATIF
|
|
|
|
|
|
|
|
Compte banque
|
en
|
7
|
|
2
|
9
|
Total
|
|
|
25
|
|
46
|
71
|
18 qui correspond à l'effectif réel, est le
nombre de participants dont le niveau d'étude ne dépasse pas
l'école secondaire et qui ont le solde négatif sur leur compte
bancaire. 36 correspond à l'effectif réel des
enquêtés dont le niveau d'instruction dépasse
l'école secondaire. 54 est l'effectif qu'on aurait eu s'il n'y avait pas
de relation entre les variables « niveau d'd'instruction » et avoir
« le solde négatif en banque ».
Tableau 31 : Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson Nombre d'observations valides
|
11,580a
71
|
2
|
,003
|
Le tableau « Test de khi-deux » nous permettra de
tester les hypothèses suivantes :
Ho : L'hypothèse nulle selon laquelle : le niveau de
scolarité n'a aucune influence sur le solde du compte bancaire Ha :
L'hypothèse alternative selon laquelle le niveau de scolarité
influence le solde du compte bancaire. Nous constatons que dans la colonne
« signification asymptotique (bilatérale) », la signification
est de 0,003. C'est-à-dire que le degré de signification est
très bas étant donné qu'elle est inférieure
à 0,05%.
68
Conclusion : Nous devons donc rejeter
l'hypothèse nulle selon laquelle le niveau de scolarité n'a
aucune influence sur le solde du compte bancaire et accepter l'Ha.
H5) Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage sans profession est plus enclin à aller en
négatif sur son compte bancaire (Test chi carré).
Tableau 32 : Tableau croisé COMPTE EN BANQUE A
SOLDE NEGATIF * PROFESSION DE
L'ENQUETE
Effectif
|
|
|
PROFESSION DE L'ENQUETE
|
Total
|
|
|
|
Avec
|
Sans
|
|
|
|
|
|
Profession
|
Profession
|
|
|
OUI
|
|
|
54
|
|
0
|
54
|
COMPTE EN BANQUE A NON
SOLDE NEGATIF Pas de
|
Compte
|
en
|
4
|
|
4
|
8
|
banque
|
|
|
5
|
|
4
|
9
|
Total
|
|
|
63
|
|
8
|
71
|
0 est le nombre de ceux qui ont le solde négatif en banque
et qui n'exercent aucune profession. Le nombre 54 qui correspond à
l'effectif théorique, est l'effectif qu'on aurait eu s'il n'y avait pas
de relation entre les variables « sans profession » et avoir «
le solde négatif en banque ». Tableau 33 : Tests du
Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification
asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
28,769a
|
2
|
,000
|
Rapport de
|
|
|
|
vraisemblance
|
26,539
|
2
|
,000
|
Association linéaire par
|
|
|
|
linéaire
|
23,530
|
1
|
,000
|
Nombre d'observations
|
|
|
|
valides
|
71
|
|
|
Grâce au tableau ci-haut (Tests du khi-deux) qui
présente une valeur de 28 769, nous pourrons tester l'hypothèse
nulle et l'hypothèse alternative. Ho : l'hypothèse nulle selon
laquelle le manque de profession n'a aucune influence sur le solde du compte
bancaire et Ha : L'hypothèse alternative selon laquelle le manque de
profession influence le solde du compte
69
bancaire. Nous remarquons que le degré de signification
est très bas, (la valeur est 0,000 < 0,05 au dll 2).
Conclusion : nous devrons rejeter
l'hypothèse nulle selon laquelle le manque de profession n'a aucune
influence sur le solde du compte bancaire du micro, petit et moyen
entrepreneur.
- Quelle est la relation qui existe entre le nombre de
crédit à la consommation et le souhait de demander le
règlement collectif de dettes?
H6) Le crédit à la consommation influence
l'adoption du règlement collectif de dettes
Tableau 34 : Tableau croisé SOUHAIT DE REGLEMENT
COLLECTIF DES DETTES * RECOURS A PLUSIEURS DETTES A LA CONSOMMATION POUR SURVIE
DU MENAGE/MPME
Effectif
|
|
RECOURS A PLUSIEURS DETTES A LA CONSOMMATION POUR SURVIE
DU MENAGE/MPME
|
|
|
Pas de dette
|
Une fois
|
|
Deux fois
|
Plus de deux fois
|
TOTAL
|
|
SOUHAIT
|
DE OUI
|
0
|
|
6
|
22
|
16
|
|
44
|
REGLEMENT
|
|
|
|
|
|
|
|
27
|
COLLECTIF
|
DES NON
|
8
|
|
0
|
4
|
15
|
|
|
DETTES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
8
|
|
6
|
26
|
31
|
|
71
|
Dans le tableau ci-haut la variable être en «
règlement collectif de dettes » est considéré comme
variable dépendante tandis que la variable avoir « le crédit
à la consommation » est considéré comme variable
indépendante.
Lecture en ligne : Pour ceux qui souhaitent être en
règlement collectif de dettes et comparativement au nombre de fois
qu'ils ont sollicité de crédit à la consommation, nous
constatons que : 0% n'ont pas de crédit à la consommation, 13,63%
ont déjà sollicité au moins une seul fois le crédit
à la consommation, 50% ont déjà sollicité au moins
deux fois les crédits à la consommation et 36,36% ont
déjà sollicité plus de deux fois le crédit à
la consommation. Ce qui est paradoxal est que seulement 6% de ceux qui
souhaitent être en règlement collectif de dettes ont
sollicité une seul fois les crédits à la consommation.
Ceci peut être dû au fait que ceux qui osent contracter plus deux
crédits ont un revenu élevé et par conséquent
peuvent mieux s'en sortir. Par ailleurs ils sont minoritaire,
c'est-à-dire 6 sont à moins deux crédits à la
consommation parmi 71 personnes enquêtées. Une autre
possibilité est que ceux qui ceux qui
70
souhaitent être en règlement collectif de dettes
peuvent avoir d'autres sortes de crédit à part celui à la
consommation. Ceci ne nous permet pas de dire que si on a plus de crédit
à la consommation moins on est en règlement collectif de dettes.
Nous constatons que l'effectif réel et l'effectif attendu ne sont pas
identiques. Ce qui signifie qu'il existe une relation entre eux. Cette
différence est-elle significative ou pas ? Nous aurons la réponse
dans le tableau suivant « Test du khi-deux ».
Tableau 35 : Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson Nombre d'observations valides
|
23,787a
71
|
3
|
,000
|
Les deux hypothèses à tester sont:
Ho : l'hypothèse nulle selon laquelle le nombre de
crédit à la consommation a la même influence pour souhaiter
être en règlement collectif de dettes.
Ha : l'hypothèse alternative selon laquelle le nombre
de crédit à la consommation n'a pas la même influence pour
souhaiter être en règlement collectif de dettes.
Nous observons que la valeur du khi-deux est 23,787 et que le
degré de signification est de ,000 au dll 3, ce qui signifie que les
différences des effectifs observées et attendus sont
significatifs. Conclusion : Nous rejetons
l'hypothèse nulle selon laquelle le nombre de crédit à la
consommation a la même influence pour souhaiter être en
règlement collectif de dettes.
H7) : Détermination de la relation entre les
dépenses et le revenu d'une MPME/Ménage de Goma (Tableau
croisé MONTANT DE REVENU MENSUEL DU MPME/MENAGE * DEPENSES MENSUELLES
DEPASSANT LA CAPACITE DE L'ENQUETE)
Ici, l'on veut savoir s'il existe une différence
significative entre prévoir des grosses dépenses et le montant de
son revenu. Nous allons partir de la fonction macroéconomique de la
consommation établie par la théorie Keynésienne qui donne
une relation de proportionnalité décroissante entre la
consommation (C) des ménages et le revenu national (Y) : « La
consommation augmente avec le revenu national mais à un taux plus faible
» (Loi de Keynes). De ce fait, le rapport
C/Y appelé propension moyenne à consommer tend à diminuer.
Cette loi
71
de Keynes suppose que la consommation de la période est
déterminée par le revenu de la période.55
Partant de cette théorie, nous allons essayer de
confirmer ou infirmer le Ho selon laquelle, plus le revenu augmente du
MPME/Ménage, plus les dépenses de consommation ou
d'investissement se créent. Ha : L'hypothèse alternative selon
laquelle les dépenses de fonctionnement ou d'investissement d'une
MPME/Ménage ne sont pas fonction du revenu.
Tableau 36 : Tableau croisé MONTANT DE REVENU
MENSUEL DU MPME/MENAGE * DEPENSES MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE
L'ENQUETE
Effectif
|
DEPENSES MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE L'ENQUETE
|
|
Total
|
|
OUI
|
|
NON
|
|
|
MONTANT DE REVENU Moins de 1000 USD
|
|
29
|
|
0
|
29
|
MENSUEL DU Revenu de 1000 USD
|
|
8
|
|
0
|
8
|
MPME/MENAGE Plus de 1000 USD
|
|
30
|
|
4
|
34
|
Total
|
|
67
|
|
4
|
71
|
Dans le tableau ci-haut, nous remarquons que pour
prévoir les grosses dépenses, ceux qui gagnent plus de 1000$ de
revenu ont une moyenne supérieure de 0,45 unités à ceux
qui ont un revenu de moins 1000$ ainsi que ceux-là qui gagnent un revenu
de 1000$. Le tableau ci-dessous « Test des échantillons
indépendants », nous indique si la différence entre les
moyennes des trois groupes est assez importante pour ne pas le fait du
hasard.
Tableau 37 : Statistiques descriptives
|
Echantillons
Dispersion des Revenus
observés
|
N
|
Moyenne
|
MONTANT DE REVENU MENSUEL DU MPME/MENAGE
|
Moins de 1000 USD
|
29
|
|
0,43
|
Revenu de 1000 USD
|
8
|
|
0,12
|
Plus de 1000 USD
|
30
|
|
0,45
|
N valide (listwise)
|
|
67
|
71
|
|
Ho : l'hypothèse nulle selon laquelle il n'y a pas de
différence entre les moyennes des trois groupes dans la population.
Donc, Ho : X1=X2= X3. H1 : l'hypothèse
alternative selon laquelle il existe une différence entre les trois
moyennes. Donc, H1 : X1?X2?X3. Dans le tableau
ci-haut nous constatons que le test d'homogénéité des
variances n'est pas significatif à (P< 0,0005) car les
Probabilités ne sont pas inférieures à P< 0,0005. C'est
pourquoi nous décidons de rejeter l'hypothèse nulle, car les
variances sont significativement inégales.
Tableau 38 : Tests du Khi-deux
55 AHMED SILEM & JM ALBERTINI, Lexique
d'économie, 9ème édition DALLOZ, Paris 2006,
p.194-195
72
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
Nombre d'observations valides
|
4,613a
71
|
2
|
,100
|
Conclusion : nous rejetons
l'hypothèse nulle selon laquelle il n'y a pas de différence entre
les moyennes des trois groupes dans la population. Le degré de
signification 0,100 indique qu'il est fort probable que les deux groupes parmi
les trois qui gagnent au moins 1000€ ou plus de 1000€) proviennent de
deux populations différentes. Ceci nous pousse à confirmer le Ho
selon laquelle, plus le revenu augmente du MPME/Ménage, plus les
dépenses de consommation ou d'investissement se créent car
celles-ci sont fonction du revenu.
- Quelles sont les variables qui expliquent qu'une
MPME/Ménage risque de ne pas payer son loyer et dettes
hypothécaires à temps ?
H8) : Détermination variables qui
expliquent qu'une MPME/Ménage risque de ne pas payer son
loyer et dettes hypothécaires à temps
(Tableau croisé PREDICTION: ETAT D'IMPOSSIBILITE DE PAYEMENT DES
DETTES AU MOINS UNE FOIS A TEMPS * DEPENSES MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE
L'ENQUETE)
Ce tableau de classification (ci-dessous) montre qu'en
se basant sur la réponse la plus fréquente (OUI), la
prédiction nous permet de classifier 88,7% des participants voir Tableau
N°20
Reprise du Tableau 20 : PREDICTION: ETAT D'IMPOSSIBILITE
DE PAYEMENT DES DETTES AU MOINS UNE
FOIS A TEMPS
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
63
8
71
|
88,7
11,3
100,0
|
88,7
11,3
100,0
|
88,7
100,0
|
Comme démontré ci haut, de ce
tableau, nous avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quelle est
la prédiction sur l'état d'impossibilité de payer leurs
dettes au moins une fois à temps. De cela, le résultat nous a
montré qu'au moins 88,7% sont en difficulté de payer leurs dettes
« à temps » alors que 11,3% n'ont pas connu
de difficultés.
Tableau 39 : Tableau croisé PREDICTION: ETAT
D'IMPOSSIBILITE DE PAYEMENT DES DETTES AU MOINS UNE FOIS A TEMPS * DEPENSES
MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE L'ENQUET
73
Effectif
|
DEPENSES MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE L'ENQUETE
|
Total
|
|
OUI
|
|
NON
|
|
|
PREDICTION: ETAT OUI
|
|
63
|
|
0
|
63
|
D'IMPOSSIBILITE DE
|
|
|
|
|
|
PAYEMENT DES DETTES
|
|
|
|
|
|
NON
|
|
4
|
|
4
|
8
|
AU MOINS UNE FOIS A
|
|
|
|
|
|
TEMPS
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
67
|
|
4
|
71
|
De ce tableau, nous constatons également que sur le
88,7% de nos enquêtés ayant répondu par OUI, tous sont
à la fois en dépassement de leur capacité de financement
mensuel pour exécuter leur dépenses mensuelles et sont dans
l'impossibilité de payer leurs dettes à au moins une fois. Son
test Khi-deux ci-dessous nous l'explique davantage.
Tableau 40 : Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Signification exacte (bilatérale)
|
Signification exacte (unilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
|
33,381a
|
1
|
,000
|
|
|
Correction pour la
|
|
|
|
|
|
continuitéb
|
24,638
|
1
|
,000
|
|
|
Nombre d'observations
|
|
|
|
|
|
valides
|
71
|
|
|
|
|
- Quelles sont les stratégies de mitigation
à envisager par les IFDs pour réduire tant soit peu la survenance
du surendettement et/ou la cavalerie financière ?
Les tableaux 22 et 23 ci haut nous ont édifié
quant à la recherche des solutions de mitigation sur la survenance du
surendettement et/ou la cavalerie financière. Ci-dessous, nous pouvons
encore les reprendre pour amples explications :
74
Reprise du Tableau 22 : AVIS DE L'ENQUETE SUR LE PARTAGE
D'INFORMATION SUR SES DETTES
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI
Valide NON
Total
|
8
63
71
|
11,3
88,7
100,0
|
11,3
88,7
100,0
|
11,3
100,0
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir si parmi nos enquêtés, quels sont
ceux-là qui souhaiteraient partager l'information sur leurs dettes. De
cela, le résultat nous a montré qu'au moins 88,7% «
n'ont pas été d'avis » alors que 11,3%
« ont été d'avis ».
Reprise du Tableau 23 : CAUSE DU REFUS DE PARTAGE
D'INFORMATION SUR SES
DETTES
|
Effectifs
|
Pourcentag
e
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Raison de
|
|
|
|
|
|
19
|
26,8
|
26,8
|
26,8
|
Confidentialité
|
|
|
|
|
Risque d'être
découvert par les
|
23
|
32,4
|
32,4
|
59,2
|
Valide prêteurs
|
|
|
|
|
Risque de ne plus être
|
|
|
|
|
prêté
|
21
|
29,6
|
29,6
|
88,7
|
NC: Non concerné
|
8
|
11,3
|
11,3
|
100,0
|
Total
|
71
|
100,0
|
100,0
|
|
Commentaire : De ce tableau, nous
avons voulu savoir les cause qui seraient à la base pour nos
enquêtés de refuser le partage d'information sur leurs dettes. De
cela, le résultat nous a montré qu'au moins 32,4% ont
avancé les causes de « risque d'être découvert
par les préteurs », 29,6% ont avancé les causes de
« Risque de ne plus être prêté »
alors que 26,8% ont avancé les causes de « raison
de confidentialité ».
Partant donc de ce résultat, étant
donné que 88,7% de répondants n'ont pas donné leur avis
favorable sur le partage d'information sur leurs dettes, un besoin de mise en
place d'un bureau d'information sur le crédit ou un observatoire de
crédit et de surendettement ou
75
encore une centrale des risques demeure capital pour
lutter contre les mauvais débiteurs et protéger ainsi les
créances civiles et commerciales.
Conclusion partielle
Après avoir utilisé SPSS pour analyser les
données de l'enquête menée auprès de 71 tenanciers
de MPME/Ménages, nous avons pu répondre à des questions
que nous nous sommes posées. Les caractéristiques d'un micro,
petit et moyen entrepreneur par rapport au solde de leur compte bancaire.
Un parent qui vit seul avec les enfants a aussi plus de
chances (en termes de probabilité) d'avoir un solde négatif en
banque qu'un couple vivant avec des enfants.
Le sexe de l'individu (homme ou femme) n'a aucune influence
sur le solde de son compte bancaire. Dans le futur une étude plus
approfondie pourra répondre à certaines questions non
élucidées en combinant les données comme le revenu de ce
groupe, le niveau d'étude et le nombre de contrats de crédits
contractés, l'âge du contractant. Un MPME/Ménager ayant une
scolarité basique aura plus de chances à aller en négatif
sur son compte bancaire tout comme celui qui est sans profession qui aura
également plus de chances à aller en négatif sur son
compte bancaire. Tous ces éléments seraient donc à la base
de plongement de ces MPME/Ménage dans le surendettement et vouloir
recourir ailleurs pour régler leurs problèmes de
trésorerie à la consommation tout comme au renforcement de leur
fond déroulement. Le grand risque ici étant celui de tenter de
régler une dette par le recours à une autre, ce qui conduit
plusieurs MPME/Ménages dans une cavalerie financière sans
précédent.
76
III.2. DISCUSSION DES RESULTATS
Dans cette partie du travail, il s'agit de la confrontation de
nos différents résultats par rapport aux objectifs du travail,
mais aussi aux différentes réalités se déroulant
sous autres cieux telles que présentées dans la partie 0.1 Etat
de la question de notre travail.
Consolatrice BORA FURAHA, Microcrédit : outil
de lutte contre la pauvreté par l'accroissement du revenu des
ménages à Uvira, T.F.C, ISDR/Bukavu, 2005. Elle a
montré que les micros-crédits n'ont pas jusque-là atteint
les objectifs nobles qui sont ceux de lutte contre la pauvreté. Elle
estime que la mauvaise connaissance de différents rouages et
l'insuffisance des crédits octroyés soient à l'origine.
Elle pense que les micros-crédits constitueraient une solution
appropriée s'ils s'approchent de la base et s'attèlent à
répondre aux besoins réels du financement des pauvres. Il
poursuit en montrant que le microcrédit à Uvira est une
réalité figée et n'offre pas les « bons
crédits » aux clients ; chose qui compromet encore une fois sa
rentabilité. Il pense qu'en libérant les micros-crédit de
son statut de « crédit minimaliste pour l'auto-emploi des pauvres
» et en le transformant en « Services financiers et assistance
technique pour les entreprises agro-alimentaires et agricoles en vue de
générer une grande quantité d'emplois salariés pour
les pauvres» qu'il pourra tenir toutes ses promesses. Néanmoins,
elle n'a pas analysé les multiples changements apportés par les
micros-crédits sur le plan alimentaire, scolaire, sanitaire et autre
dans les ménages bénéficiaires de crédits à
Uvira afin de mesurer l'impact socio-économique de ses
micros-crédits dans la lutte contre la pauvreté à Uvira.
Elle n'a pas abordé dans son travail, les différents
facteurs qui influencent le surendettement et cavalerie financière ces
MPME à Uvira avant et après accès aux crédits et
leurs états après l'utilisation du crédit et c'est
à ce niveau que ce travail lui complétera.
KERHERO et BALEMBA (2008) cité par
Béatrice BAHATI CIREZI (2012) ont mené une étude sur
l'impact de micro crédit sur la réduction de la
pauvreté à Bukavu. Cette étude avait pour
objectif de connaitre si la situation économique des femmes
bénéficiaires est différente de celles qui ne
bénéficient pas du crédit. Ils ont mené leurs
études sur un échantillon composées de 200 femmes dont 100
sont bénéficiaires du crédit auprès d'APEF et 100
autres femmes non bénéficiaires du crédit. Grâce aux
variables d'indication socioéconomique (dépenses relatives
à l'alimentation, à la scolarité, aux soins
médicaux et à la contribution de la femme au budget
général du ménage) et celles d'estimation socio
démographique (l'âge, le niveau d'étude et taille du
ménage) les chercheurs sont arrivés à conclure que la
situation socioéconomiques des femmes bénéficiaires de
crédit est meilleure comparativement à celles
77
des autres qui n'y accèdent pas. Le micro crédit
a donc un impact positif sur la réduction de la pauvreté des
bénéficiaires lorsqu'il vise avant tout le bien être de ses
bénéficiaires. Le crédit permet d'accéder aux soins
de première nécessité, d'envoyer davantage les enfants
à l'école et de mieux manger. Le crédit intervient de
façon très particulière dans l'autonomisation des femmes.
Cependant, Elle n'a pas démontré dans son travail que
ces micros crédits octroyés à ces femmes étant
à la consommation, leurs mensualités sont souvent de faible
montant, ce qui inciterait ces femmes à y recourir fréquemment,
même pour des dépenses courantes telles que soulignées ci
haut. Or, plus les mensualités sont faibles, plus la durée de
remboursement est longue et le coût du crédit cher. L'attention du
consommateur devrait être attirée sur ce point ainsi que sur les
risques de « cavalerie » consistant à puiser dans une
réserve pour en rembourser une autre ». C'est à ce point que
ce travail aura compléter son travail à notre tableau de
résultat n°19.
KATARAKA (2000) cité par Béatrice BAHATI
CIREZI (2012), avait analysé la contribution et les limites de la micro
finance dans la lutte contre la pauvreté dans la ville de
Bukavu. Lors de ses études elle avait abouti à
l'affirmation selon laquelle la micro finance oriente ses crédits en vue
de relever le niveau des secteurs délaissés, des couches sociales
les plus faibles qui constituent sa population cible. S'appuyant sur un
échantillon aléatoire de 80 ménages et grâce
à la démarche statistique qu'elle utilise, elle parvient à
relever que, théoriquement, les bénéficiaires de micro
crédits sont des pauvres. Elle aboutit aux résultats selon
lesquels 51% des enquêtés trouvent que le montant accordé
était suffisant pour satisfaire leurs besoins et 49% d'entre eux, par
contre, trouve que les crédits leur accordés n'étaient pas
suffisants. Elle en déduit que la population à faible niveau de
revenu, a besoin des services financiers qui vont au-delà de simples
financement de leurs activités productives, car le microcrédit
doit rester un outil, un moyen, sans jamais devenir une fin en soi.
C'est ici exactement que dans son travail, Mr KATARAKA, n'a pas
démontrer que de ces 49% d'enquêtés, il y aurait un certain
nombre des débiteurs qui feraient recours à des dettes
supplémentaires pour couvrir leurs besoins. Et c'est de cela donc que ce
travail aura apporté comme contribution à sa recherche voire
notre tableau n°18.
Dans son Editorial de Mai 201656, ADA - Appui au
Développement Autonome, a réalisé une étude sur les
MPME et s'est appuyée sur cinq IMF en Ethiopie, au Kenya et à
Madagascar pour identifier un total de 83 propriétaires de petites
entreprises en expansion ; des entretiens
56
www.ada-microfinance.org
78
individuels ont ensuite été menés avec
ces entrepreneurs afin de mieux comprendre leur parcours. Parmi les conclusions
de cette étude ADA - Appui au Développement Autonome signale
qu'en Afrique subsaharienne comme ailleurs, les Micro, Petites et Moyennes
Entreprises (MPME) jouent un rôle crucial pour le développement
économique et la création d'emplois. Néanmoins, le secteur
peine à atteindre pleinement son potentiel en raison de toute une
série de difficultés parmi lesquels l'accès limité
aux services financiers, mais également parce qu'il existe un manque
plus général de connaissance et de compréhension de ce
segment de l'économie. Afin de mieux répondre aux besoins des
MPME, une première étape devrait donc consister à
identifier les profils, les schémas de croissance, les facteurs de
succès et les difficultés rencontrées par les
entrepreneurs qui sont parvenus à transformer leur micro entreprise en
petite ou moyenne structure.
ADA - Appui au Développement Autonome va plus loin dans
ses conclusions et informe qu'aujourd'hui, la plupart des entrepreneurs
affirment que l'accès au financement demeure crucial pour continuer
à croître, mais une grande partie d'entre eux rencontrent toujours
des difficultés pour obtenir les montants dont ils ont besoin,
principalement à cause des exigences de garantie. Les temps de
traitement sont également considérés comme trop longs. Une
solution trouvée par des entrepreneurs kenyans consiste à
contracter plusieurs prêts à la fois auprès de
différentes institutions, mais aussi parfois auprès de la
même, ce qui semble inefficient et les expose à plusieurs risques
dans leur exploitation. Un manque de produits financiers adaptés aux
MPME apparaît clairement, étant donné que ni les IMF ni les
banques ne sont en mesure de répondre à leurs besoins. La
recherche d'ADA, n'a pas épinglé les risques que ces IMF, Banques
et COOPEC courraient pendant qu'elles cherchent à répondre aux
besoins financiers adaptés pour le MPME/Ménages.
C'est à ce niveau que ce travail complétera cette
recherche d'ADA - Appui au Développement Autonome sur
l'intégration dans ces recherches des « facteurs de
vulnérabilité qui influenceraient le surendettement et la
cavalerie financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs au KENYA,
ETHIOPIE et MADAGSACAR ».
79
Chapitre Quatrième : STRATEGIE MANAGERIALE ET
PROPOSITION D'UN PROJET ECONOMIQUE EN GUISE DE REPONSE RAPIDE A NOTRE
PROBLEMATIQUE
IV.1 Introduction
Pour aborder ce chapitre, nous nous sommes servis de la devise
de l'UNIC qui est celle de « la formation des Créateurs
d'emploi et non des Quémandeurs ». A partir de
celle-ci, nous avons réussi à l'appliquer et mettre en place une
structure qui, à notre vision, devra être parmi les solutions
proposées vis-à-vis de notre problématique. Cette
structure c'est le Cabinet « Groupe Invest Consulting
Corporation », une société de droit congolais
à responsabilité limitée.
Le GROUPE INVEST CONSULTING CORPORATION SARL,
est un Cabinet congolais d'Etudes & Conseil, Audit & Expertise
Comptable, Recouvrement des créances et Factoring,
Suivi & Evaluation, Education financière, de Sous-traitance en
nettoyage et entretien des bureaux, créé par un noyau dur
d'experts consultants pluridisciplinaires congolais, afin d'apporter une
réponse concrète aux besoins des entreprises, des ONG et
administrations de notre Pays, la RDC en matière de développement
des compétences, de renforcement des capacités
managériales, des audits et conseils, récupération des
créances et des études socio-économiques.
Avec plus de 15 professionnels formés,
conseillés et accompagnés, un taux de satisfaction clients parmi
les meilleurs du marché, le GROUPE INVEST CONSULTING CORPORATION SARL
est devenu l'une
des références de la formation professionnelle
continue, des études et conseils ainsi que des audit et expertise
comptable en RDC.
Tous les Experts-Consultants Invest Consulting Corporation sont
:
? Des praticiens et professionnels aguerris :
Experts-Comptables Agréés, Conseils fiscaux, Avocats
chevronnés, Experts consultants nationaux, Hauts Cadres et Dirigeants
d'entreprises nationaux ayant chacun exercé plus de 10 ans sur le
terrain dans leurs domaines d'intervention respectives, et ayant une longue
expérience dans la formation des professionnels et renforcement en
capital humain. Le domaine d'études et conseils n'en est pas du
reste.
? Des professeurs et Chefs des travaux d'universités
reconnus pour leur expertise et ayant déjà formé plusieurs
génération de managers, professionnels et praticiens africains
A travers leur longue expérience dans leurs domaines
respectifs, ils ont tous:
? Consolidé leurs expertises et pratiques professionnelles
dans l'audit, les études, le conseil et
l'accompagnement des entreprises de toutes tailles ;
? Acquis chacun une expérience pratique dans leurs
domaines d'activité et d'intervention, ainsi que des leviers de
croissance permettant d'accompagner nos entreprises clientes à mieux
optimiser leur potentiel de croissance ;
? Développé des compétences
pédagogiques et des méthodes ciblées, affinées et
adaptées dans le domaine de la formation des adultes ainsi que des
études et conseils, de recouvrement des créances et des
audits.
|
80
La toute première raison d'être de cette
organisation sera de « devenir une institution de prestation des
services prospère et pérenne d'envergure nationale ayant comme
priorité ses clients partenaires en les stimulant à faire
prospérer leurs potentialités économiques dans leurs
domaines d'intervention respectifs». Cette dernière vise plus
spécifiquement une clientèle de type étatique,
privé, industrielle, commerciale, ou de consommateurs composés
principalement des entreprises publiques, privées et de MPME ainsi que
des organismes non gouvernementaux.
Le territoire visé par ce projet englobera le
territoire national de la RDC. Le lieu de localisation de cette organisation
sera situé Goma, 115, Rond-Point INSTIGO, Route Sake, Quartier les
Volcans, Commune de Goma, entre la Société Airtel et le
Commissariat Provincial de la Police en face du Stade de l'Unité de
Goma.
L'entreprise ne possédera qu'un seul promoteur, soit Mr
Rémy BAGALWA CIBAGASHA. Cependant, trois autres citoyens congolais se
sont joins à lui pour former alors la Société, il s'agit
du Prof. Dr. Déo BENGEYA MACHOZI, Mme Myriam INYIGWAMBI et Mr JP NFUNE
MUGABO.
Notons que c'est au travers son département de
Recouvrement des créances et Factoring, que le cabinet envisage de
mettre en place un projet, lequel projet est donc présenté dans
le cadre de ce mémoire : Il s'agit de la « MISE EN
LIGNE D'UN BUREAU D'INFORMATION SUR LES CREDITS EN VUE DE LA PREVENTION DU
RISQUE DE SURENDETTEMENT ET DE CAVALERIE FINANCIERE DANS LE SECTEUR BANCAIRE EN
R.D.CONGO ».
IV.2 Présentation du Projet
Secteur en pleine expansion, la micro finance devient de plus
en plus concurrentielle. Le nombre croissant d'IMF, COOPEC et Banques sur le
marché a pour conséquence que les emprunteurs ont un accès
plus facile au crédit ce qui peut mener au surendettement et à
l'insolvabilité des micros, petits et moyens entrepreneurs.
En R.D.Congo, cette situation s'est quasiment
opérée depuis l'avènement de la crise financière de
2008. Plusieurs structures primaires sont tombées en faillite, d'autres
en difficulté avancée de fonctionnement. Des analyses des
certains experts dans le domaine, l'on retiendra que cette
81
situation a été dû aux causes
exogènes et d'autres endogènes : mauvais management de ces
structures, mauvaise gouvernance mais aussi et surtout de
l'insolvabilité accrut de débiteurs dû au surendettement et
à la cavalerie financière. Les acteurs du secteur bancaire sont
partis tous en solo, chacun se concentrant sur sa mission et vision sans
pouvoir se rassurer des collatérales : L'échange des informations
sur les différents débiteurs.
En partageant, les unes avec les autres, les informations sur
les emprunteurs, les IMF et banques pourraient réduire leurs risques et
éviter ainsi des pertes. En effet, l'historique de crédit d'un
emprunteur est un indicateur important de sa solvabilité.
Ces services d'information sur la solvabilité des
emprunteurs, encore appelés services d'information sur les
crédits, ou encore centrale des risques, offrent des avantages aussi
bien aux IMF qu'à leurs clients dans un environnement d'information
imparfaite et permettent :
· De détecter au plus vite les risques
d'insolvabilité des emprunteurs,
· D'éviter les risques d'endettements
croisés, mais surtout de cavalerie (utilisation d'un crédit pour
en rembourser un autre) et de surendettement,
· D'inciter les micros entrepreneurs à rembourser
leur prêt et donc à mettre en oeuvre des projets viables afin de
ne pas voir leur nom communiqué à la centrale des risques ou au
bureau d'information sur les crédits.
Cependant, les centrales des risques et autres
mécanismes formels, qui permettent l'échange d'information sur la
situation d'endettement des emprunteurs dans la plupart des pays
développés, sont presque absents dans les contextes où les
acteurs de la micro finance sont les plus actifs.
La problématique du système de partage de
l'information est ensuite abordée: doit-il se limiter aux données
négatives ou inclure également des données positives ?
Faut-il privilégier les registres publics de crédit ou les
centrales de risques privées ?
Les projets de centrale des risques dans un secteur de la
micro finance de mieux en mieux couvert, avec une augmentation des
crédits individuels, où les IMF se font concurrence seront des
facteurs de succès si les conditions suivantes : système national
d'identification des clients, maturité du secteur de la micro finance et
cadre légal pour la protection de la vie privée, sont
réunies ou observées et que les quelques recommandations reprises
dans la conclusion sont suivies.
82
Des systèmes d'échange d'information plus
ouverts et une évaluation des risques plus poussée permettront,
entre autres, d'accroître l'accessibilité des services financiers
aux populations exclues des systèmes bancaires traditionnels et
protéger les créances civiles et commerciales.
IV.3 Objectifs du Projet
L'objectif général de ce projet
étant de Prévenir le risque de surendettement et de cavalerie
financière grâce à la mise en ligne d'un logiciel de bureau
d'information sur les crédits (centrale des risques crédits) en
R.D.Congo.
Les objectifs spécifiques du projet
étant d'Offrir des avantages aussi bien aux IMF, COOPEC et Banques et
autres préteurs civils et commerciaux ainsi qu'à leurs clients
dans un environnement d'information en ligne afin :
? De détecter au plus vite les risques
d'insolvabilité des emprunteurs ;
? D'éviter les risques d'endettements croisés,
mais surtout de cavalerie (utilisation d'un crédit pour en rembourser un
autre) et de surendettement ;
? D'inciter les micros entrepreneurs à rembourser leur
prêt et donc à mettre en oeuvre des projets viables afin de ne pas
voir leur nom communiqué à la centrale des risques ;
? D'échanger les informations sur la situation
d'endettement des emprunteurs.
IV.4 Risques et Supposition
Les Risques et suppositions retenus ici pour ce projet ce que
Seule la détérioration de la situation sécuritaire
et l'absence de financement peuvent constituer un blocus majeur pour
l'exécution de ce projet étant donné que les
bénéficiaires de l'assistance sont dispersés à
travers le pays et que cela nécessite beaucoup de moyens financier pour
son exécution.
IV.5 Graphe du Cout Global du Projet : Zmax en USD
Taches
|
Désignation
|
Taches prérequis
|
Identité de la variable (Xi)
|
Cout par variable en USD
|
Durée en Mois
|
|
Projet accepté par les bailleurs des
fonds,
Budget disponible et compte bancaire du projet
approvisionné, plaidoyer terminé
|
|
|
|
2
|
A
|
Démarche de modélisation du système
d'information
|
|
X1
|
100 000
|
2
|
B
|
Conception de la Base des données XLoan Vision
MFI au tour du schéma directeur de 6 processus
|
|
6X2
|
2 000 000
|
6
|
C
|
Accréditation du projet auprès des
autorités
compétentes de la RDC
|
|
X3
|
1 000 000
|
1
|
83
Taches
|
Désignation
|
Taches prérequis
|
Identité de la variable (Xi)
|
Cout par variable en USD
|
Durée en Mois
|
D
|
Formation des acteurs sur l'utilisation du logiciel :
Tournée dans les trois axes retenus à savoir : Axe Ouest, Axe
Centre Sud et Axe Est
|
|
3X4
|
400 000
|
2
|
E
|
Signature des contrats et Achat des Kits
ordinateurs, hébergement du Logiciel XLoan Vision
MFI sur le cloud
|
|
4X5
|
500 000
|
3
|
F
|
Coordination, Administration, audit, Suivi et
Evaluation du projet
|
|
X6
|
1 000 000
|
2
|
G
|
Imprévus et frais bancaires
|
|
X7
|
100 000
|
|
Cout Global de Zmax
|
5 100 000
|
18
|
Source : Notre Conception
mathématique
IV.6 Construction du Modèle Mathématique
pour le Projet
Ici, sur le plan scientifique, nous allons chercher pour notre
problème un programme linéaire sous forme de modèle
mathématique. « Le modèle mathématique permet
d'étudier les variations des phénomènes et d'en
déterminer certains paramètres selon les critères que l'on
s'est fixés. Pour déterminer un équilibre, on
écrira une équation équilibrée tout en utilisant
l'un des procédés suivants :
? La dérivation d'une fonction algébrique pour
déterminer par exemple le cout total ; ? L'optimisation d'une
expérience mathématique ;
? La recherche de l'optimisation d'une fonction
économique par l'intervention d'un programme linéaire
»57.
Pour notre projet, nous allons utiliser le troisième
procédé qui sera la recherche de l'optimisation d'une fonction
économique par l'intervention d'un programme linéaire sous forme
d'activités représentées dans un graphe et se
succéderont les unes après les autres dans leurs
exécution.
IV.7 Les Phases de construction du Modèle
Mathématique du Projet
Notre modèle mathématique aura six phases qui
vont guider la stratégie managériale proposée. Mais dans
ces six phases nous allons en exploiter deux. Il s'agit de :
1°. L'énoncé du Problème
: Ici, il s'agira question d'énoncer le problème
réel observé pendant nos recherches et spécifier les
objectifs poursuivi par le cabinet Invest Consulting dans la
57 Assistant PALUKU VUSEGHESA Christophe, Cours de
Recherche Opérationnelle, Inédit, L1 UNIC-GOMA, 2018
recherche des solutions à ce problème. Nous pouvons
donc énoncer le problème de la manière suivante :
Problème réel observé :
Dans le secteur bancaire de la RDC et la gestion des créances civiles et
commerciales, il y a absence de mécanismes de partage d'informations, de
prévention et de détection des débiteurs malveillants
contre le surendettement et la cavalerie financière
Formulation des objectifs : Les objectifs
spécifiques du projet étant d'Offrir des avantages aussi bien aux
IMF, COOPEC et Banques et autres préteurs civils et commerciaux ainsi
qu'à leurs clients dans un environnement d'information en ligne afin
:
? De détecter au plus vite les risques
d'insolvabilité des emprunteurs ;
? D'éviter les risques d'endettements croisés, mais
surtout de cavalerie (utilisation d'un crédit
pour en rembourser un autre) et de surendettement ;
? D'inciter les micros entrepreneurs à rembourser leur
prêt et donc à mettre en oeuvre des projets viables afin de ne
pas voir leur nom communiqué à la centrale des risques ;
? D'échanger les informations sur la situation
d'endettement des emprunteurs.
|
2°. Modèle Mathématique du
problème : Le Groupe Invest Consulting Corporation tentera de
développer un modèle mathématique ou un modèle de
simulation qui rendra l'ordinateur capable d'approcher le comportement du
système habituel. Ainsi donc, ce modèle sera
réalisé en deux phases :
a) Première Phase :
A1/ Démarche de modélisation du
système d'information : analyse de la situation existante et
des besoins, définition des limites du système, identification
des éléments importants et les types d'interaction entre ces
éléments, détermination des liaisons qui les
intègrent en un tout organisé. Mathématiquement, nous
allons appeler cette activité, X1.
QUOI ?
QUI ?, Où ? Quand ?
Comment ?
84
A2/ A partir des modèles, viendra la conception
d'une base des donnée : Choix du langage de programmation
approprié, les équations informatiques décrivant les
interactions entre les différents sous-systèmes. Ainsi, la
démarche ci-dessous sera donc suivie :
85
Dans l'image ci-dessus, nous pouvons constater qu'il y aura
Six grandes activités ou tâches à accomplir à savoir
: la mise en place du modèle conceptuel des données (MCD), la
mise en place du modèle conceptuel des traitement (MCT), la mise en
place du modèle logique des données (MLD), la mise en place du
modèle logique des traitements (MLT), la mise en place du modèle
physiques des données (MPD) et la mise en place du modèle
opérationnel des traitements (MOpT). Cette activité
détiendra donc six sous variables ou sous activités. Appelons
cette variable ou activité X2 avec ses 6 sous variables pour avoir
la variable complète appelée : 6X2. Cette
variable sera réalisée en respectant les étapes ci-dessous
:
· Approche globale du SI schéma Directeur ;
· Etude des différentes solutions possible puis
faire le choix : Etude préalable ;
· Complément de spécifications du domaine :
Etude détaillée ;
o Dossier de spécification fonctionnelles ou cahier des
charges utilisateurs
· Spécifications techniques complètes : Etude
technique
o Dossier de spécifications techniques ou cahier des
charges de réalisation
· Ecriture des programmes ou des algorithmes :
Production
· Tests, essais, formation des utilisateurs formateurs :
Mise en oeuvre
· Corrections et adaptation du logiciel : Maintenance
· Contrôle de la conformité des
résultats par rapport aux demandes des
utilisateurs : contrôle de qualité.
b) Deuxième Phase
Cette deuxième phase du projet connaitra 4
activités ou variables. Il s'agira de :
A3/ Accréditation du projet auprès des
autorités compétentes de la RDC. Ici, le projet devra
être expliqué et discuté avec différentes parties
prenantes sur terrain. L'équipe Groupe Invest Consulting Corporation
Sarl devra rencontrer les équipes et personnes ci-après pour
présenter et discuter le projet : Le Gouvernement de la RDC à
travers la BCC, les ministres ayants en charges les finances, l'économie
nationale, les petites et moyennes entreprises ainsi qu'auprès d'autres
potentiels partenaires au développement. L'idéal est que toutes
ces autorités rencontrées aient salués l'initiative et le
plaidoyer du Cabinet Groupe Invest Sarl en faveur de la mise en ligne d'un
logiciel permettant de prévenir et d'éradiquer le risque de
surendettement
86
et de cavalerie financière dans le secteur bancaire et
de petite et moyennes entreprises en RDC. Alors mathématiquement,
appelons cette activité ou variable, X3.
A4/ Formation des acteurs sur l'utilisation du
logiciel : Tournée dans les trois axes retenus à savoir : Axe
Ouest, Axe Centre Sud et Axe Est. A ce niveau, il faudra regrouper les
IFD (COOPEC, IMF et Banques) selon ces axes retenus et les former sur
l'utilisation du logiciel XLoan Vision MFI.
Le projet aura à mettre également au profit des
bénéficiaires, la formation sur le système national
d'identification des clients débiteurs, la maturité du secteur de
la microfinance ainsi que le cadre légal pour la protection de la vie
privée. Retenons que les acteurs sont repartis comme suit :
AXE OUEST : Toutes les IMF, COOPEC et
Banques des provinces de Kinshasa, Kongo Centrale, Kwilu, Kwango, Kasai
Central, Tshuapa et Equateur ;
AXE CENTRE SUD : Toutes les IMF, COOPEC et
Banques des provinces du Haut KATANGA, Haut Lomami, Lualaba, Tanganyika, Kasai
Orinental, Lomami ;
AXE EST : Toutes les IMF, COOPEC et Banques
des provinces du Nord Kivu, ITURI, SUK KIVU, TSHOPO et MANIEMA.
Mathématiquement, cette variable ou activité aura trois sous
variables ou sous activités qui seront réalisées dans le
cadre de formation dans les trois axes. Appelons cette activité,
variable X4 avec ses trois sous activités pour avoir alors
3X4.
A5/ Signature des contrats et Implémentation
du Logiciel XLoan Vision MFI : Après la
formation dans chaque axe, l'équipe du Cabinet Groupe Invest Sarl
passera dans chaque structure pour signature des contrats d'utilisation du
logiciel. Les termes du contrat seront bien définis entre partie et pour
cela, un rapport global de tous les acteurs qui consomment les services du
logiciel sera envoyé à l'autorité de régulation et
à d'autres parties prenantes au projet pour disposition. Des kits
d'ordinateurs connectés au cloud seront distribués aux
bénéficiaires et aux autres prêteurs des créances
civiles et commerciales qui en manifesteront le besoin. Ainsi, grâce
à un système commun de partage d'informations sur les
débiteurs et la mise en ligne d'un logiciel bureau d'information sur les
crédits, la prévention du risque de surendettement et de
cavalerie financière sera garantie. Cette activité aura quatre
sous variables : (i) la signature des contrats entre les
bénéficiaires et le Cabinet Invest Consulting, (ii) l'acquisition
et distribution des Kits d'ordinateurs, (iii) installer le
logiciel XLoan Vision MFI dans ces ordinateurs
et (iv) réaliser le Test d'implémentation avec la formation des
utilisateurs formateurs. Appelons cette activité ou variable X5
avec trois sous activités ou sous variables pour nous donner la variable
mère 4X5.
87
A6/ Suivi et Evaluation du projet : A ce
niveau, les animateurs du Groupe Invest Consulting Corporation apporteront
leurs assistances techniques nécessaires aux bénéficiaires
sous forme des visites régulières, d'écoute,
d'accompagnement et d'encadrement technique. La maintenance sera assurée
chaque fois avec des consultants NTIC du projet mais aussi le suivi des
performances sera effectué régulièrement sur base des
rapports mensuels et des visites des terrains mixtes entre la BCC, les
autorités des ministères cités ci haut ainsi que
l'équipe du Cabinet Groupe Invest Sarl. Appelons cette
activité ou variable X6
IV.8 Exploitation Economique du Modèle
Mathématique
Un modèle mathématique est une description
mathématique sous forme d'une équation ou d'une fonction d'un
phénomène issu du monde réel. La conclusion d'un
modèle vise à comprendre les phénomènes et peut
être à pouvoir faire les prédictions sur le comportement
futur. Dans ce même angle d'idée,
Dorfmann, explique le Modèle économique
en Economie Générale comme étant : « Toute
représentation simplifiée et rationalisée de la
réalité sur laquelle le scientifique fait porter son analyse :
c'est le modèle que nous étudions et non pas le monde ». Il
poursuit en disant que : Cette représentation se fait sous forme d'un
ensemble de relations entre les éléments du monde réel que
l'on a identifiés comme essentiels dans l'ordre de
phénomène que l'on cherche à analyser. La forme du
modèle peut être littéraire, mathématique
(système algébrique, jeux, graphe, etc.) ou informatique
(programme de simulation sur ordinateur)58.
Pour notre cas pratique, notre modèle
économique du modèle mathématique sera informatique
où la mise en place du logiciel XLoan Vision MFI
aura un cout total représenté sous le processus de
modélisation représentant les tâches suivantes :
? Identification, dénomination des variables
indépendantes et émission des hypothèses simplificatives
pour que la situation devienne traitable mathématiquement par
l'ordinateur ;
? Dresser la maitrise des conditions physiques et des
aptitudes mathématiques pour écrire des équations sous
formes des algorithmes (SQL) qui lient les variables ;
? Interprétation des résultats obtenus par une
prédiction ;
? Tester les résultats d'interprétation
correspondant à la réalité.
58 Dorfmann, Lexique d'économie,
9ème édition DALLOZ, Paris 2006, p.502-503
88
IV.9 La Programmation Linéaire par la
Méthode Simplexe
La programmation linéaire est une théorie qui a
comme mission la résolution des problèmes linéaires de la
forme suivante : Soit n variables, xi d'indice i ne prenant
que des valeurs positives ou nulles qui sont des variables physiques,
économiques, humaines, végétales, informatiques,
..., satisfaisant au système suivant :
a11x1 + a21x2 +
· · · + an1xn = b1 a12x1 +
a22x2 + · · ·
+an2xn=b2
a1nx1 + a2nx2 +
· · · + annxn = bn
Le problème consiste à trouver le minimum ou le
maximum d'une fonction linéaire Z=f (xi) de
n variables tel que : Z = C1x1 +
x2 + · · · + Cnxn que
l'on appel quelque fois liaison ou contrainte des variablesx1, x2, ...,
xn. C'est la nature du problème posé qui fixe souvent
s'il s'agit d'un Maximum ou d'un Minimum recherché.
Ainsi, pour le cas de ce mémoire, nous avons pris le
système de liaison des différents couts des variables xi
de notre projet, voire le cout global du projet
considéré comme notre maximum Z recherché
pour le financement du projet.
Ecrivons donc notre modèle de la manière
suivante :
Soit x1 = Démarche de modélisation du
système d'information ;
Soit 6x2=
Conception de la Base des données XLoan Vision
MFI ;
Soit x3 = Accréditation du projet
auprès des autorités compétentes de la RDC ;
Soit 3x4 = Formation des acteurs sur l'utilisation du
logiciel : Tournée dans les trois axes
retenus à savoir : Axe Ouest, Axe Centre Sud et Axe Est
;
Soit 4x5= Signature des contrats et
Implémentation du Logiciel XLoan Vision MFI ;
Soit x6 = Coordination, Administration, audit,
Suivi et Evaluation du projet ;
Soit x7 = Imprévus et frais bancaires
Notre modèle Z devient :
Zmax. = x1 + 6x2 + x3 + 3x4 + 4x5 + x6 + x7
Sachant que le cout de chaque variable se présente comme
suit :
Soit x1 = Démarche de modélisation du
système d'information : 100 000 USD ;
Soit 6x2= Conception de la Base des
données XLoan Vision MFI : 2 000 000 USD ;
Soit x3 = Accréditation du projet
auprès des autorités compétentes de la RDC : 1000 000 USD
;
Soit 3x4 = Formation des acteurs sur l'utilisation du
logiciel : Tournée dans les trois axes retenus à
savoir : Axe Ouest, Axe Centre Sud et Axe Est : 400 000 USD ;
89
Soit 4x5= Signature des contrats et Achat
des Kits ordinateurs, hébergement du Logiciel
XLoan
Vision MFI sur le cloud : 500
000 USD
Soit x6 = Coordination, Administration, audit, Suivi
et Evaluation du projet : 1 000 000 USD
Soit x7 = Imprévus et frais bancaires : 100
000 USD
En remplaçant chaque variable par sa valeur
dans le modèle Z, le modèle devient :
Zmax= 100 000 + 2 000 000 + 1 000 000 + 400 000 + 500
000 + 1 000 000 + 100 000
Zmax= 5 100 000 USD
D'où, modèle mathématique Z
à l'équilibre Zmax = x1 + 6x, + x3 + 3x4 + 4x5 + x6 + x7 = 5 100
000
USD.
90
CONCLUSION GENERALE
Nous voici à terme de ce modeste travail qui a
porté sur « L'Analyse des facteurs de
vulnérabilité, causes du surendettement et de la cavalerie
financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs de Goma
». Ce travail s'est porté sur les questions de recherche
ci-dessous :
- Quels sont les facteurs qui influencent le surendettement
et la cavalerie financière des
micros, petits et moyens entrepreneurs de Goma ?
- Quelles sont les stratégies de mitigation à
envisager par les IFDs et autres créanciers pour réduire tant
soit peu leur survenance ?
Notre objectif principal était de
vérifier deux thématiques, l'hypothèse nulle selon
laquelle, dans la vie d'une MPME ou d'un Ménage, il existe des facteurs
qui influencent le fait qu'elle soit dans le surendettement et/ou la cavalerie
financière au tour de différentes variables ci-après les
facteurs internes (les besoins, la conscience, la motivation
et la personnalité), les facteurs externes (culture, la
famille, les groupes d'appartenances et l'économie), les causes
lointaines (caractéristique socio-économique, la
pauvreté, la gestion financière), les causes
immédiates (les cartes de crédits,
l'incompréhension des termes du contrat de crédit et les causes
accidentelles) mais aussi le H1 selon laquelle il n'y a pas d'influence entre
ces variables.
Partant cet objectif principal, nous nous sommes
tardés de desceller les objectifs spécifiques ci-dessous :
· Les résultats de notre recherche soient en
mesure de démontrer les facteurs qui influencent le surendettement et/ou
la cavalerie financière des MPME de Goma (dans la partie Revue
théorique);
· Dénicher les causes principales du
surendettement des MPME de Goma ;
· Déterminer les caractéristiques des MPME
de Goma par rapport au solde de leur compte bancaire ;
· Déterminer la relation qui existerait entre les
fréquences de crédit à la consommation et le souhait des
débiteurs (MPME/Ménage) demandant le règlement collectif
des dettes ;
· Déterminer la relation entre les
dépenses et le revenu d'une MPME/Ménage de Goma ;
· Desceller le taux en pourcentage des
MPME/Ménage étant dans le risque de ne pas payer leur loyer et
dettes hypothécaires à temps ;
· Proposer et fournir des solutions ou recommandations
pour diminuer ou anticiper le surendettement et/ou la cavalerie
financière des MPME/Ménages de Goma.
Aux questions de recherche ci-dessus, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
91
? La réalisation des missions et visions des IFDs de
Goma seraient en face des MPME en quête de financement en vue de
renforcer leur fond de roulement pour accroitre leur bénéfice, le
déploiement en investissement, amortir leurs dépenses moyennes,
améliorer la condition des vies sanitaire de leurs employés,
avoir des conditions d'exploitation décentes et par conséquent,
ces MPME seraient butées à des difficultés
financières énormes le conduisant dans une cavalerie
financière sans précédente. Cette situation des faits
serait expliquée par des facteurs internes, externes entourée des
causes lointaines et immédiates qui influenceraient le surendettement
et/ou cavalerie financière des MPME de Goma. Pour tester cela, avec les
techniques Khi-deux, nous avons fait recours aux caractéristiques de ces
MPME de Goma par rapport au solde de leur compte bancaire, leur revenu, leur
attitude fréquente de recourir aux crédits à la
consommation ou hypothécaires pour régler leurs besoins
financiers.
? Le partage d'information sur les crédits serait l'un
des moyens très efficace pour mitiger le risque de cavalerie
financière et de surendettement des micros, petits et moyens
entrepreneurs.
? Les difficultés rencontrées par les parties
prenantes du secteur seraient l'absence d'un mécanisme adapté aux
nouvelles technologies de l'information et de communication (NTIC) pouvant
permettre aisément ce partage d'information entre IFDs.
A la suite de nos recherches, notre revue théorique
nous a édifiés sur les différents facteurs
influençant le surendettement des consommateurs (MPME/Ménage). Il
s'agit comme soulevés ci-haut des : facteurs internes
(les besoins, la conscience, la motivation et la personnalité)
et les facteurs externes (la culture, la famille, les groupes
d'appartenances et l'économie). Quelques causes du surendettement ont
été également soulignées : les causes
lointaines (la caractéristique socio-économique, la
pauvreté, la gestion financière), les causes
immédiates (les cartes de crédits,
l'incompréhension des termes du contrat de crédit et les causes
accidentelles), ceci nous pousse à confirmer une partie de notre
première hypothèse voire p.27-31.
Pour consolider et affirmer ces résultats, les
tableaux 24 à 40 nous poussent à affirmer nos hypothèses
conformément aux objectifs spécifiques assignés en nous
donnant respectivement les statistiques suivantes :
? Avec le test de Khi-deux opéré sur le
croisement des variables dans le Tableau 24 et 26, « COMPTE EN
BANQUE A SOLDE NEGATIF * PARENT SIMPLE », 53% des parents
qui
92
vivent seul ayant des enfants à charge ont
confirmé qu'ils ont le solde négatif sur leur compte bancaire.
53% aussi des micros, petits et moyens entrepreneurs ayant un
ménage vivant en couple avec des enfants sont plus enclin à aller
dans le négatif sur leurs comptes bancaires (Test chi-carré sur
croisement des variables COMPTE EN BANQUE A SOLDE NEGATIF * PARENT EN
COUPLE). Ce qui nous a poussé à accepter
l'hypothèse nulle (Ho), selon laquelle un couple avec enfants a de
l'influence sur un solde négatif de son compte bancaire et admettre
qu'une influence existe entre un couple avec enfants et avoir le solde
négatif en banque.
? Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage de sexe féminin est plus enclin à
aller en négatif sur son compte bancaire (Analyse descriptive) : Tableau
croisé SEXE DE L'ENQUETE * COMPTE EN BANQUE A SOLDE. Le tableau
28, nous a permis de comprendre que le fait d'être homme ou femme n'a
aucune influence sur le solde de son compte bancaire.
? Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage ayant le niveau de scolarité basique est
plus enclin à aller en négatif sur son compte bancaire (Test
chi-carré). Tableau 30 : Tableau croisé COMPTE EN BANQUE A SOLDE
NEGATIF * NIVEAU D'INSTRUCTION DE L'ENQUETE. Il s'agissait de tester
l'hypothèse nulle (Ho) selon laquelle : le niveau de
scolarité n'a aucune influence sur le solde du compte bancaire et le Ha
: L'hypothèse alternative selon laquelle le niveau de scolarité
influence le solde du compte bancaire. Nous avons donc rejeté
l'hypothèse nulle selon laquelle le niveau de scolarité n'a
aucune influence sur le solde du compte bancaire et accepter l'Ha.
? Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage sans profession est
plus enclin à aller en négatif sur son
compte bancaire (Test chi carré). Tableau 32 : Tableau croisé
COMPTE EN BANQUE A SOLDE NEGATIF * PROFESSION DE L'ENQUETE. Il s'agissait de
tester l'hypothèse nulle selon laquelle le manque de profession
n'a aucune influence sur le solde du compte bancaire et le Ha :
L'hypothèse alternative selon laquelle le manque de profession influence
le solde du compte bancaire. Ainsi donc, nous avons rejeté
l'hypothèse nulle selon laquelle le manque de profession n'a aucune
influence sur le solde du compte bancaire du micro, petit et moyen
entrepreneur.
? Parlant de la relation qui existe entre le nombre de
crédit à la consommation et le souhait de demander le
règlement collectif de dettes par nos enquêtés, le tableau
n°21 complété
93
par le tableau n°34, nous confirment qu'au moins 62%
d'enquêtés ont été « d'avis » alors que
38% n'ont pas été « d'avis ». Ceci pour dire que le
crédit à la consommation influence l'adoption du règlement
collectif de dettes.
? En ce qui est de la détermination de la
relation entre les dépenses et le revenu d'une MPME/Ménage de
Goma (Tableau croisé MONTANT DE REVENU MENSUEL DU MPME/MENAGE * DEPENSES
MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE L'ENQUETE), Ici, on voulait savoir
s'il existe une différence significative entre prévoir des
grosses dépenses et le montant de son revenu. Pour vérifier cela,
nous sommes partis de la fonction macroéconomique de la consommation
établie par la théorie Keynésienne qui donne une relation
de proportionnalité décroissante entre la consommation (C) des
ménages et le revenu national (Y) : « La consommation augmente avec
le revenu national mais à un taux plus faible » (Loi de
Keynes). De ce fait, le rapport C/Y appelé
propension moyenne à consommer tend à diminuer. Cette
loi de Keynes suppose que la consommation de la période est
déterminée par le revenu de la période. Partant de cette
théorie, les tableaux 36 et 37 et le test de comparaison de moyennes y
relatif, nous pouvons confirmer cette Loi de Keynes et le Ho selon laquelle,
plus le revenu augmente du MPME/Ménage, plus les dépenses de
consommation ou d'investissement se créent.
? Nous sommes passés à la recherche de
savoir quelles sont les variables qui expliquent qu'une MPME/Ménage
risque de ne pas payer son loyer et dettes hypothécaires à temps
? Avec le Tableau croisé PREDICTION: ETAT D'IMPOSSIBILITE DE PAYEMENT
DES DETTES AU MOINS UNE FOIS A TEMPS * DEPENSES MENSUELLES DEPASSANT LA
CAPACITE DE L'ENQUETE, ce tableau de classification (Reprise du Tableau 20 nous
a montré qu'en se basant sur la réponse la plus fréquente
(OUI), la prédiction nous permet de classifier 88,7% des participants
sont en difficulté de payer leurs dettes «
à temps » alors que 11,3% n'ont pas connu de
difficultés. En croisant les variables « PREDICTION: ETAT
D'IMPOSSIBILITE DE PAYEMENT DES DETTES AU MOINS UNE FOIS A TEMPS * DEPENSES
MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE
L'ENQUET » voire tableau 39, nous
constatons également que sur le 88,7% de nos enquêtés ayant
répondu par OUI, tous sont à la fois en dépassement de
leur capacité de financement mensuel pour exécuter leur
dépenses mensuelles et sont dans l'impossibilité de payer leurs
dettes à au moins une fois. Son test Khi-deux au tableau n°40 nous
l'explique davantage.
? A la recherche des stratégies de mitigation
à envisager par les IFDs et autres créanciers pour réduire
tant soit peu la survenance du surendettement et/ou la cavalerie
financière, l'étude à abouti à la mise en place
d'un système de partage d'information sur les
94
débiteurs tel que repris dans les
tableaux 22 et 23. De ces tableaux, nous avons su que parmi nos
enquêtés, 88,7% « n'ont pas été d'avis
» alors que 11,3% « ont été d'avis
». Le refus de partage de ces informations tel que repris dans le tableau
23 de notre travail, a été avancé par nos
enquêtés pour les causes ci-après : au moins 32,4% ont
avancé les causes de « risque d'être découvert
par les préteurs », 29,6% ont avancé les causes de
« Risque de ne plus être prêté »
alors que 26,8% ont avancé les causes de « raison
de confidentialité ». Partant donc de ce résultat,
étant donné que 88,7% de répondants n'ont pas donné
leur avis favorable sur le partage d'information sur leurs dettes, un besoin de
mise en place d'un bureau d'information sur le crédit ou un observatoire
de crédit et de surendettement ou encore une centrale des risques
demeure capital pour lutter contre les mauvais débiteurs et
protéger ainsi les créances civiles et commerciales.
Ces résultats nous ont conduits proposer un PRRP qui
est un projet de réponse rapide au problème soulevé, en se
servant de la devise de l'UNIC qui est celle de « la formation
des Créateurs d'emploi et non des Quémandeurs ».
A partir de celle-ci, nous avons réussi à
l'appliquer et mettre en place une structure qui, à notre vision, devra
être parmi les solutions proposées vis-à-vis de notre
problématique. Cette structure c'est le Cabinet «
Groupe Invest Consulting Corporation », une
société de droit congolais à responsabilité
limitée qui vise la « MISE EN LIGNE D'UN BUREAU
D'INFORMATION SUR LES CREDITS EN VUE DE LA PREVENTION DU RISQUE DE
SURENDETTEMENT ET DE LA CAVALERIE FINANCIERE DANS LE SECTEUR BANCAIRE, CIVIL ET
COMMERCIAL EN R.D.CONGO » avec comme objectifs
d'Offrir des avantages aussi bien aux IMF, COOPEC et Banques et autres
préteurs civils et commerciaux ainsi qu'à leurs clients dans un
environnement d'informations en ligne afin :
· De détecter au plus vite les risques
d'insolvabilité des emprunteurs ;
· D'éviter les risques d'endettements
croisés, mais surtout de cavalerie (utilisation d'un crédit pour
en rembourser un autre) et de surendettement ;
· D'inciter les micros entrepreneurs à rembourser
leur prêt et donc à mettre en oeuvre des projets viables afin de
ne pas voir leur nom communiqué à la centrale des risques ;
· D'échanger les informations sur la situation
d'endettement des emprunteurs.
Ceci a été ponctué par un
modèle économique mathématique Z à
l'équilibre : Zmax = x1 + 6x2 + x3 + 3x4 + 4x5 + x6 + x., =
5 100 000 USD.
Commentaire : Il ressort de ce
modèle que pour que le projet soit effectif, un cout global maximal de 5
100 000 USD devra être trouvé auprès des différents
bailleurs.
95
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
AU GOUVERNEMENT CONGOLAIS PAR LE TRUCHEMENT DE LA
BCC:
· D'assainir le climat des affaires dans le secteur de
micro finance afin de mettre de l'ordre et bouter dehors le secteur, tout
aventurier qui s'hasarderait à opérer dans le secteur sans moyens
conséquents;
· Mettre en place une commission nationale de
règlementation financière « CNRF »;
· Mettre en place une centrale des risques crédit
ou soit libéraliser ce secteur afin de faciliter la mise en place des
bureaux d'information sur les crédits.
AUX PRETEURS CIVILS ET COMMERCIAUX:
· D'accepter le partage d'informations sur les
préteurs en vue de minimiser les risques de surendettement
croisé;
· Mettre en place les mécanismes de protection
juridique de leurs créances selon l'article 4 de l'OHADA sur le
recouvrement simplifié des créances et voies d'exécution
;
· Souscrire au programme d'éducation
financière selon la Smart Campaign sur la finance responsable.
AUX CONSOMMATEURS EMPRUNTEURS:
· D'accepter le partage d'informations sur leurs
crédits en vue de minimiser les risques de surendettement
croisé;
· De consommer selon leur capacité de financement
mensuelle selon la loi Keynésienne.
96
BIBLIOGRAPHIE
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98
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS : iv
PREAMBULE : 1
0. INTRODUCTION GENERALE 3
0.1. Etat de la question 3
0.3. Objectifs de recherche 11
0.4. Hypothèses 11
0.5 Choix et intérêt du sujet 12
0.6 Délimitation spatio-temporelle 13
0.7 Subdivision du travail 13
0.8 Difficultés rencontrées 13
Chapitre Premier : REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET CADRE
CONCEPTUEL 14
I.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES 14
I.2. LE SECTEUR DE LA MICRO FINANCE EN RDC 18
I.2.1. Caractéristiques du secteur de la micro finance en
RDC 18
a) Répartition par province 18
b) Répartition des ISFD par type 21
I.2.2. La microfinance au Nord-Kivu et à Goma 22
I.3. LES FACTEURS QUI INFLUENCENT LE CONSOMMATEUR VERS LE
SURENDETTEMENT 25
I.3.1. Les facteurs internes 27
I.3.2. Les facteurs externes 28
I.4. QUELQUES CAUSES DU SURENDETTEMENT 34
I.4.1. Les causes lointaines : 35
I.4.2. Les causes immédiates 40
I.5. COMMENT MESURER LE SURENDETTEMENT 43
I.5.1. Certains indicateurs du surendettement 43
I.5.2. Pourquoi les gens empruntent-ils trop ? 45
I.6. LES IFDs FACE A L'INSOLVABILITE DES DEBITEURS 46
I.7. QUELQUES SOURCES EVENTUELLES DE LA DECONFITURE DES IMFs
47
Chapitre Deuxième: CADRE METHODOLOGIQUE 51
II.2.1. Population mère et objet d'étude 51
II.2.2. Nature et type d'échantillonnage 51
II.2.3. Taille de l'échantillon 51
II.2.4. Méthodes de recherche 52
Chapitre Troisième : ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION
DES RESULTATS DE LA RECHERCHE 63
99
III.1 LES QUESTIONS ET LES HYPOTHESES 63
III.2. DISCUSSION DES RESULTATS 76
Chapitre Quatrième : STRATEGIE MANAGERIALE ET
PROPOSITION D'UN PROJET ECONOMIQUE EN GUISE DE
REPONSE RAPIDE A NOTRE PROBLEMATIQUE 79
IV.1 Introduction 79
IV.2 Présentation du Projet 80
IV.3 Objectifs du Projet 82
IV.4 Risques et Supposition 82
IV.5 Graphe du Cout Global du Projet : Zmax en USD 82
IV.6 Construction du Modèle Mathématique pour le
Projet 83
IV.7 Les Phases de construction du Modèle
Mathématique du Projet 83
IV.8 Exploitation Economique du Modèle
Mathématique 87
IV.9 La Programmation Linéaire par la Méthode
Simplexe 88
CONCLUSION GENERALE 90
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS 95
BIBLIOGRAPHIE 96
TABLE DES MATIERES 98
ANNEXES 100
100
ANNEXES
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