Pour faire face aux effets néfastes de la
variabilité climatique sur la production de noix d'anacarde des
stratégies ont été développées par les
producteurs de la commune de Glazoué. Parmi ces stratégies,
figurent l'augmentation des emblavures, l'utilisation de déjection
animale, le labour suivi d'association culturale, les plants greffés, le
changement de technique culturale et enfin l'élagage des branches suivi
d'entretien et éclaircie.
Ø Augmentation des emblavures
Face à la baisse des rendements de noix d'anacarde, le
choix d'emblaver d'autres superficies afin de maintenir ou d'augmenter leur
production est fait par 23,97 % des producteurs. Selon les producteurs,
l'augmentation des superficies d'anacarde ne dépend pas de la
rareté des pluies, mais du pouvoir d'achat des paysans. La figure 19
présente l'évolution des superficies, des rendements, et de la
production des noix d'anacarde dans la commune de Glazoué.
Figure 19 : Evolution des superficies,des
rendements et de la production de noix d'anacarde de 2009-
2018 à Glazoué
Source : Donné de terrain
mai, juin, juillet, 2018
La production de noix estimée auprès des
producteurs qui était de 740,45 tonnes sur une superficie de 882
hectares en 2009 a chuté de 183,95 tonnes soit un taux de variation de
-24,8 % sur 1100 hectares en 2015. Après cette chute elle a connu une
légère augmentation de 1,66 tonne soit un taux d'accroissement de
0,2 % sur une superficie de 1132 hectares en 2016 avant de rechuter de 66,26
tonnes (-11,8 %) sur une superficie de 1145 hectares en 2017. La production a
connu ensuite une augmentation de 267,69 tonnes sur une superficie de 1148
hectares soit une augmentation 54,4 % en 2018. Le rendement moyen a connu une
évolution
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Vulnérabilité de la production des noix d'anacarde
à la variabilité climatique dans la commune de Glazoué
presque similaire, ainsi le rendement moyen qui était
de 770,51 kg/ha en 2009 a chuté à 381,44 kg/ha en 2017 soit une
perte de perte de plus de la moitié (50,4 %) avant de remonter à
464,40 kg/ha soit un accroissement de 20,70 % en 2018. En effet, au cours de la
période de 2009 à 2018, le rendement moyen de noix d'anacarde a
connu une variation de 39,68 %. La variation observée au niveau du
rendement (-50,4%) se justifie par le comportement de la pluie au cours de
cette période déficitaire.
Ø Apport de déjection animale
Face à la baisse de la fertilité du sol,
(7,85%) des paysans font recours aux déjections animales, ce qui
améliore la fertilité du sol et participe à
l'amélioration des rendements.
Ø Labour suivi d'association
culturale
Le labour suivi d'association culturale est la principale
stratégie d'adaptation à la variabilité climatique
utilisée dans la commune de Glazoué et est
développé par 63,77 % des producteurs. Cette stratégie
permet de réduire l'évapotranspiration du sol car le labour
crée des espaces encaissés pour retenir de l'eau et l'association
des cultures annuelles à la plantation d'anacardier permet de valoriser
plus l'espace, d'améliorer la productivité des arbres, de
diversifier le revenu d'exploitation et d'entretenir à moindre
coût la plantation. Plusieurs cultures sont en association avec
l'anacarde à savoir le coton, le maïs, le manioc et le soja etc. La
planche 5 présente l'association entre l'anacardier, le maïs et le
manioc.
a b
Planche 5: Association de cultures:
Anacarde-maïs (a) à Aklampa et Anacarde- manioc (b) à
Assanté. Prise de vue : SOGNON D. P., Juillet
2018
Ø Adoption de plants greffés ou
sélectionnés
Dans le but de réduire la vulnérabilité
de la production des noix d'anacarde, certains producteurs optent pour les
plants greffés d'anacardier. Mais le taux d'adoption de cette
stratégie est encore très faible par les producteurs (4,59 %),
à cause de la non accessibilité à ces plants
greffés par les producteurs (les plants sont vendus et ne sont
disponibles qu'au niveau de l'URPA / Glazoué).
Vulnérabilité de la production des noix
d'anacarde à la variabilité climatique dans la commune de
Glazoué
Ø Changement de technique culturale
Les producteurs ont reconnu qu'avant, la plantation de
l'anacardier se faisait de façon désordonnée. Pour cela,
17,34 % des producteurs enquêtés ont changé de technique de
plantation en respectant un certain nombre de densité à l'hectare
(100 pieds) pour un écartement de 10 m X 10 m, et 75 pieds à
l'hectare pour un écartement de 15 m X 15 m en cas d'association de
culture ce qui va permettre une bonne aération du champ.
Ø Elagage des branches suivi d'entretien et
éclaircie
L'élagage suivi d'entretien est développé
par 49,93 % des producteurs quant à l'éclaircie pratiquée
par 33,16 % des producteurs qui contribue à une réduction de la
concurrence en éléments nutritifs et de photosynthèse
(Bello, 2016). Par ailleurs, les stratégies envisagées par les
producteurs en cas d'accentuation des conditions climatiques sont entre autres
l'abandon de la culture de l'anacardier selon 53 % des producteurs et 22 %
pensent changer pour d'autres plantations comme le teck, et 23 % sont
restés indécis à la question et 2 % des producteurs
pensent persister dans la culture de l'anacardier.