3.2. Implication de la variabilité climatique
sur la production des noix d'anacarde
La vulnérabilité de la production des noix
d'anacarde est évaluée à travers le calcul des indices de
l'écart à la valeur minimale, et de stress agro-climatiques.
3.2.1. Evolution des indices de stress agro-climatiques
et de l'écart à la valeur minimale Les diverses valeurs
de l'indice de stress agro-climatique et de l'écart à la valeur
minimale obtenues par calcul sur la série 1985-2015 ont permis
d'établir les figures 12 et 13.
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Figure 12 : Variabilité interannuelle de
l'indice Figure 13: Indice de l'écart à la
valeur minimale
de stress agroclimatique de 1985 à 2015 de 1985 à
2015
La figure 12 présente l'indice de stress
agro-climatologique (ISA) avec une tendance à la baisse suivant un taux
de 0,19 %/an. L'importance de ce facteur peut s'expliquer par le fait que sa
détermination prend en compte non seulement les paramètres
climatiques (pluviométrie, ETP) mais aussi les paramètres
pédologiques (Yabi, 2008). Les valeurs de l'indice de stress
agroclimatique sont entre 34 % et 53 % à Glazoué. Or lorsque sa
valeur est proche de 100 (ETR = 0), les conditions sont plutôt
défavorables à la satisfaction hydrique de la plante (Yabi,
2008). Ces valeurs, relativement élevées, sont peu favorables
à une bonne production des noix d'anacarde. Cela est le signe que les
besoins en eau de l'anacardier sont de moins en moins satisfaits. L'arbre se
trouve ainsi dans des conditions de plus en plus défavorables pour sa
bonne production.
Par ailleurs l'analyse de la figure 13 montre que les
années de E-min négatif sont de 38,7 % et de E-min positif sont
de 61,3 %. En comparaison avec les résultats de l'indice d'anomalie
pluviométrique (Ip), il ressort qu'à l'exception de
l'année 2012 qui est déficitaire au niveau de l'Ip mais positive
au niveau de E-min, les années moyennes et déficitaires de l'Ip
ont été négative au niveau de l'E-min et les années
excédentaires de l'Ip sont restées positives au
Vulnérabilité de la production des noix d'anacarde
à la variabilité climatique dans la commune de Glazoué
niveau de l'E-min. L'existence des années où
l'écart minimal est négatif traduit qu'au cours de ces trente
dernières années le besoin minimum pluviométrique pour une
bonne production des noix d'anacarde n'a pas été satisfait.
L'analyse de la fréquence des années de déficit
pluviométrique a montré des successions d'années
déficitaires, (1990, 1991, 1992 et 1993 ; 2000 et 2001). Au cours de ces
années, l'anacardier a subit des stress hydriques durant deux, trois
voire quatre années successives, ce qui amplifie le risque de
fragilisation et peut affaiblir à foison son rendement dans le temps.
3.2.2. Bilan climatique et corrélation graphique
entre Indice de l'écart à la valeur minimale et bilan
climatique
Les figures 14 et 15 présentent dans l'ordre le bilan
climatique annuel et sa corrélation graphique avec l'indice de
l'écart à la valeur minimale.
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Figure 14: Bilan climatique annuelle de
Figure 15 : Corrélation graphique entre l'indice de
1985 à 2015 écart à la valeur minimale et le
bilan climatique
L'analyse de la figure 14, montre que les années pendant
lesquelles le bilan climatique est déficitaire sont de 84,65 % contre
19,35 % pour les années excédentaires. Le bilan climatique des
années 1986, 1990, 1993, 1998, 2005 et 2015 confirme les déficits
en eau des anacardiers. Ces années ont été
particulièrement sèches. Ce qui pourrait entrainer la baisse des
rendements au cours de ces années. Des années exceptionnellement
pluvieuses ont été enregistrées (1988, 1995, 1999, 2003,
2004, 2007, 2008 et 2010. Tous ces paramètres influencent la production
des noix d'anacarde à Glazoué.
L'analyse la figure 15 permet de constater qu'en dehors des
années 2001, 2008, et 2013 le bilan climatique et l'indice de
l'écart à la valeur minimale évoluent de façon
proportionnelle. Une diminution du bilan climatique à l'échelle
annuelle entraine une diminution de l'indice de l'écart à la
valeur minimale. Le bilan climatique a donc permis de confirmer les
années déficitaires (1986, 1990, 1993, 1998, 2005, 2015)
observées au niveau de l'indice de l'écart à
30
Vulnérabilité de la production des noix d'anacarde
à la variabilité climatique dans la commune de Glazoué
la valeur minimale où les totaux pluviométriques
étaient largement inférieurs au besoin minimum de
l'anacardier.
3.2.3. Corrélation entre les paramètres
climatiques et les rendements de noix d'anacarde La figure 16 montre
la relation entre la pluviométrie et les rendements de noix d'anacarde ;
entre température et rendement de noix d'anacarde et entre
humidité relative et rendement.
Figure 16 : Relation entre hauteur
pluviométrique - rendement moyen (a) ; température - rendement
moyen (b) et entre humidité relative - rendement (c) de 2009 à
2015
Le niveau de corrélation entre la pluviométrie
et le rendement en noix d'anacarde est relativement faible avec un coefficient
r = 0,31. Le rendement en noix d'anacarde ne dépend pas seulement de la
pluviométrie annuelle. En 2014, malgré une pluviométrie de
1117,7 mm, favorable à une bonne production des noix d'anacarde le
rendement est resté faible 484,56 kg/ha. Ce résultat est conforme
à celui de Mendes (2007) qui montre que la pluviométrie en
général ne constitue pas un facteur limitant pour la production
des noix d'anacarde. Aussi, la figure 16 b montre qu'il existe une faible
corrélation négative entre la température et les
rendements en noix. En effet, ce coefficient de corrélation est
égal à 0,33. Cela explique le fait que le rendement en noix
d'anacarde ne dépend pas uniquement de la température. La figure
16 c montre que la relation entre l'humidité relative et le rendement
moyen de noix d'anacarde est faible et positive. En effet, le coefficient de
corrélation entre ces deux variables
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Vulnérabilité de la production des noix d'anacarde
à la variabilité climatique dans la commune de Glazoué
est égal à 0,48. Cela traduit que les rendements en
noix d'anacarde ne dépendent pas que de l'humidité relative.
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