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Analyse de l'efficacité de l'audit internet. Cas de direction générale PADME.


par Ismail et Edmond ADANDJEGBE et HOUENOU
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Licence professionnelle en sciences de gestion 2019
  

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CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE ET CADRE

METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Réalisé et présenté par Ismail ADANDJEGBE et Edmond HOUENOU

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Efficacité de l'audit interne dans les IMF : cas de la direction générale de PADME Bénin

Section 1 : REVUE DE LITTERATURE ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

Paragraphe 1 : Revue de littérature

A- Clarification conceptuelle 1- AUDIT

L'audit est une expertise professionnelle effectuée par un agent compétent et impartial aboutissant à un jugement par rapport à une norme sur les états financiers, le contrôle interne, l'organisation, la procédure, ou une opération quelconque d'une entité (COLLINS L. et VALIN G.).

Il s'agit donc d'opérations d'évaluation, d'investigation, de vérification ou de contrôle, regroupées sous le terme d'audit en raison d'exigences règlementaires ou normatives. En effet, ces exigences imposent que ces opérations correspondent à des procédures écrites avec des responsables identifiés, ce qui explique l'apparition de ce terme en français.

L'audit est perçu comme un outil d'amélioration continue, car il permet de faire le point sur l'existant afin d'en dégager les points faibles ou non conformes (suivant les référentiels d'audit). Ce constat, nécessairement formalisé sous forme de rapport écrit, permet de mener les actions nécessaires pour corriger les écarts et disfonctionnements relevés. La norme ISO (International Standards on Auditing) 9000 distingue : Audit (terme issu de l'anglais provenant d'une locution latine proche des nations de contrôle, vérification, expertise, évaluation etc.) vient du verbe latin audire, écouter. Les romains employaient ce terme pour désigner un contrôle au nom de l'empereur sur la gestion des provinces. Il fut introduit par les Anglo-Saxons au début du XIII siècle pour la gestion. Le premier cabinet d'audit fut fondé au XVe siècle. En 1762, la 4è édition du dictionnaire de l'académie française définit ainsi le terme d'auditeur des comptes : « officier de la chambre des comptes, de qui la fonction est de voir et d'examiner les comptes qui s'y rendent, et qui lui sont renvoyés. »

En France, les premiers cours d'audit en milieu universitaire ont été créés à HEC par L.COLLINS et G.VALIN au début des années 1970. Il s'agissait d'une approche externe légale (commissaire aux comptes) et l'audit interne (opérationnel et stratégique). Des générations d'expert-comptable, commissaires aux comptes et d'auditeurs internes ont été formées à une pratique moderne et ambitieuse de l'audit à partir des ouvrages, études de cas et enseignement dispensés à la HEC.

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Si le format d'une mission d'audit peut varier en fonction de son objet et des attentes de la direction générale (conseil, appui, assurance, diligence, etc.), on distingue en général trois phases dans une mission d'audit classique :

Phase de préparation: l'auditeur prépare sa mission en évaluant à partir des objectifs de l'activité auditée et de la documentation disponible, les forces et faiblesses apparentes. Il construit ou prend connaissance du référentiel applicable (procédures, règlementation, bonnes pratiques, environnement de contrôle...) relatif au thème de sa mission. Il décrit la stratégie de sa mission et notamment les tests d'audits qu'il devra déployer pour la mener à bien.

Phase de test: l'auditeur réalise les tests envisagés lors de la phase de préparation qui incluent au sens large l'ensemble des diligences d'audit : entretiens, envoi de questionnaires, circularisation de tiers, collecte de documents internes, tests applicatifs, visites de sites, inventaires physiques.

Phase de synthèse : l'équipe d'audit organise les éléments relevés selon un système de référencement tracé et qui peut lui-même être audité. Les principaux outils disponibles tels que les comptes rendus d'entretiens validés par les audités, les feuilles de travail qui matérialisent les travaux des auditeurs. Les outils spécifiques à l'audit interne comme la Feuille de Révélation et d'Analyse des Problèmes (FRAP) qui décompose chaque problème en constat ou observation, conséquence ou risque, analyse causale

Recommandation : Dans le meilleur des cas, la recommandation est élaborée en collaboration avec l'entité qui aura la charge de la mettre en oeuvre et fera l'objet d'un plan d'action dès l'apparition du rapport.

Le rapport d'audit qui offre une vision synthétique des travaux de l'auditeur à la Direction générale de l'organisation.

De nos jours, le mot audit est employé pour désigner des missions différentes, mais il est possible de qualifier les audits selon leurs objectifs, selon l'entité, selon les intervenants. Les types d'audit se distinguent ainsi :

1.1- En fonction de l'entité auditée

C'est l'audit autrefois mené seulement dans les sociétés commerciales, en particulier les sociétés anonymes, l'audit est aujourd'hui exercé dans toutes les catégories d'entités y compris celles relevant du secteur non lucratif (association ...) ou du secteur public. On peut citer des

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exemples d'audit qualifiés à partir du nom d'une entité particulière ou d'une branche d'activité, et dont les objectifs sont liées à ceux de l'audit financière, de l'audit opérationnel ou de la gestion comme : audit des centres de gestion agrées, audit des sociétés mixtes.

1.2- En fonction de l'intervenant

L'audit peut être interne à l'entreprise, ce qui nous amène à dire qu'il existe deux types d'audit, l'audit externe et l'audit interne.

a- L'audit interne

Le Conseil d'Administration de l'Institut Français d'Audit et de Contrôle Interne (IFACI) a défini l'audit interne comme étant une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maitrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant par une approche systémique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement, d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité. L'audit interne consiste à évaluer l'entreprise en elle-même, en passant notamment en revue la comptabilité et les états financiers, mais plus généralement tout le fonctionnement de l'entreprise. Un audit interne est assimilable à audit financier, complété par d'autres investigations.

Pour RENARD Jacques(2009) : « l'audit interne est comme un dispositif interne à l'entreprise qui vise à apprécier l'exactitude et la sincérité des informations notamment comptables, assurer la sécurité physique et comptable des opérations, garantir l'intégrité du patrimoine, juger l'efficacité des systèmes d'information »

D'après SCHIEKEN Pierre(2010) : « l'audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation sur le degré de maitrise de ses opérations lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée. »

Quant à nous, il est : « une fonction indépendante d'appréciation, exercée dans une organisation par un de ces département, pour examiner et évaluer les activités de cette organisation. » L'objectif de l'audit interne est d'aider les membres de l'organisation à exercer efficacement leurs responsabilités. A cet effet, l'audit interne leur fournit des analyses, appréciations, recommandations, conseils et informations sur ces activités examinées. En résumé, l'audit interne est le processus consistant à étudier et à évaluer le contrôle interne ou certains de ses aspects, ainsi que la performance qu'on en entend. On peut

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aussi le définir comme la révision périodique des instruments dont dispose une direction pour contrôler et gérer l'entreprise. Cette activité est exercée par un salarié de l'entité, un service dépendant de la direction de l'entreprise et indépendant des autres services.

L'IIA (the Institute of Internal Auditors, l'institut mondial) définit l'audit interne comme : «Une activité indépendante, objective et impartiale, exercée dans une organisation (entreprise, organisme, ...), par des personnes formées (le plus souvent de l'organisation et en équipe), menée pour produire de la valeur ajoutée pour cette organisation en lui apportant assurance sur son fonctionnement et conseils pour l'améliorer »

b- L'Audit Externe

L'audit externe est une fonction indépendante de l'entreprise dont la mission est de certifier l'exactitude des comptes, résultats et états financiers et plus précisément si on retient la définition des commissaires aux comptes : certifier la régularité, la sincérité et l'image fidèle des comptes et états financiers RENARD J. (2009).

Selon, OOREAKA (novembre 2018), l'audit externe est une activité de contrôle et de conseil menée par une personne extérieure à une organisation.

Tableau 1 : Tableau comparatif entre l'audit interne et l'audit externe.

 

Audit interne

Audit externe

Statut auditeur

L'auditeur interne appartient au

personnel de l'entreprise

L'auditeur externe (cabinet

international ou commissaire aux
comptes) est dans la situation d'un prestataire de service juridiquement indépendant

Bénéficiaire de l'audit

L'auditeur interne travail pour le

bénéfice des responsables de

l'entreprise (manager, DG
éventuellement comité d'audit)

L'auditeur externe certifie les

comptes à l' intention de tous ceux qui ont besoin (actionnaire, banquier,

autorités de tutelle, clients et
fournisseurs

Objectif de

l'audit

L'objectif de l'audit est

d'apprécier la bonne maitrise des activités de l'entreprise (dispositif

du contrôle interne) et de

Son objectif est de certifier la

régularité, la sincérité, l'image fidèle

des comptes, résultats et états

financiers .etc.

Efficacité de l'audit interne dans les IMF : cas de la direction générale de PADME Bénin

 

recommander les actions pour les améliorer

 

Champ de

l'application de l'audit

Le champ d'application de l'audit
interne est vaste puisqu'il inclut
non seulement toutes les fonctions

de l'entreprise mais également
toutes leurs dimensions

L'audit externe englobe tout ce qui

concourt à la détermination des

résultats, l'élaboration des états
financiers dans toutes les fonctions de l'entreprise

La prévention

de la fraude

Une fraude touchant par exemple à la confidentialité des dossiers du personnel concerne l'audit interne et non l'audit externe

L'audit externe est intéressé par

toutes fraudes dès l'instant où elle est susceptible d'avoir une incidence sur les résultats

L'Independence de l'auditeur

L'auditeur interne est assorti de
restriction liée au fait qu'il reste
toujours un employé de l'entreprise

L'indépendance de l'auditeur externe est celle du titulaire d'une profession libérale, elle est juridique et statutaire

La périodicité

des auditeurs

L'auditeur interne exerce en

permanence dans son
entreprise selon un calendrier de mission planifier en fonction des risques

L'auditeur externe quant a lui réalise sa mission de façon intermittente et

des moments privilégiés par la

certification des comptes (fin de
trimestre, d'année)

La méthode de l'auditeur

Les auditeurs internes sont

spécifiques et originaux

Les auditeurs externes réalisent leurs travaux selon des méthodes qui ont

fait leurs preuves à base de
rapprochement, analyse et inventaire

Source : RENARD J. « théorie et pratique de l'audit interne »

1.3- En fonction de l'objectif de la mission On peut citer trois types d'audit :

a- L'audit de la gestion

C'est l'audit le plus connu du grand public, compte tenu des révélations qui le concluent. L'audit de la gestion a pour objectif soit d'apporter les preuves d'une fraude, d'une malversation ou d'un gâchis, soit de porter un jugement critique sur une opération de gestion ou les performances d'une personne ou d'un groupe de personnes.

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b- L'audit opérationnel

C'est l'intervention dans l'entreprise sous la forme d'un projet, de spécialistes utilisant des techniques et des méthodes spécifiques, ayant pour objectifs d'établir les possibilités d'amélioration du fonctionnement et de l'utilisation des moyens, à partir d'un diagnostic initial autour duquel le plus large consensus est obtenu, de créer au sein de l'entreprise une dynamique de progrès selon les axes d'amélioration arrêtés.

c- L'audit financier

Il vérifie le respect des règles et principes comptables tels qu'ils résultent de la loi comptable et des orientations des organismes a compétence nationale (conseil national de l'ordre des experts). Il intéresse les actions ayant une incidence sur la préservation du patrimoine, sur les saisies et les traitements comptables ainsi que sur l'information financière publiée par l'entreprise. L'audit financier correspond soit à une mission contractuelle confiée à un professionnel et portant sur la révision comptable, soit à une mission légale conduite par un commissaire aux comptes.

? Distinction audit financier - audit opérationnel :

Il vérifie le respect des règles et principes comptables tels qu'ils résultent de la loi comptable et des orientations des organismes à compétence nationale (conseil national de l'ordre des experts).Il intéresse aux actions ayant une incidence sur la préservation du patrimoine, sur les saisies et traitements comptables ainsi que sur l'information financière publiée par l'entreprise. L'audit financier correspond soit à une mission contractuelle confiée à un professionnel et portant sur la révision comptable, soit à une mission légale conduite par un commissaire aux comptes.

1.4- Selon le critère statutaire

On distingue l'audit contractuel et l'audit légal.

La légalité de l'audit repose sur le fait que l'activité de l'auditeur est exercé dans un cadre légal prédéfini et obligatoire. En revanche un audit peut être souhaité ou sollicité par une entité en dehors de toute obligation pour répondre à des besoins spécifique. On parlera alors de l'audit contractuel dans la mesure où les missions d'audit sont définies par l'entité responsable.

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a- Audit contractuel

C'est une mission réalisée à la demande de chef d'entité soit pour chiffrer un projet précis ou particulier soit pour vérifier un aspect du contrôle interne. Cet audit vise à certifier les comptes aux tiers au moment par exemple d'une introduction en bourse ou d'un appel à l'épargne.

b- Audit Légal

C'est une obligation imposée par la loi que toute entité ayant atteint un certain niveau de chiffre d'affaire soit audité par les auditeurs externes visant à certifier la véracité des valeurs des comptes de l'entité.

2- Institution de microfinance

Une Institution de microfinance est une structure de proximité (ONG, association, coopérative...) qui offre des services financiers à des populations n'ayant pas accès au système bancaire classique. Aujourd'hui les IMF proposent essentiellement des microcrédits, mais certaines offrent également d'autres types de services : épargne, micro-assurance, services d'accompagnement et de formation. La grande particularité d'une Institution de microfinance réside dans la dualité de ses objectifs qui sont à la fois sociaux (contribuer au développement, à la lutte contre la pauvreté) et économiques, puisque l'IMF doit être pérenne et financièrement équilibrée. Cette dualité lui permet d'assurer ses activités sur la durée et de soutenir toujours plus de micro-entrepreneurs sur le terrain.

Au même titre qu'une banque, une institution de microfinance est la porte d'entrée pour accéder au microcrédit. Les clients d'une IMF sont souvent des micro entrepreneurs qui souhaitent avoir un premier soutien économique pour pouvoir lancer leur activité. Ce type de clientèle est jugé trop risqué par les banques classiques car elle ne peut pas fournir de garantie réelle et parce qu'elle travaille plutôt dans le secteur informel de l'économie. La méthodologie déployée par les IMF permet d'analyser précisément la volonté et la capacité de paiement des clients. Les IMF réalisent le plus souvent une enquête de terrain afin de recueillir un maximum d'information, non seulement auprès du futur entrepreneur, mais aussi de son entourage. En fonction du montant de crédit demandé, les critères sont relativement simples. Pour des montants plus importants, il est commun d'attendre que le client ait fait ses preuves et ait déjà effectué des remboursements sur des petits crédits. L'éducation financière et la culture du paiement sont importantes. La réussite d'un projet en microfinance, et d'un

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entrepreneur, tient souvent à ce que la famille et l'entourage proche participe à l'activité commerciale de l'entreprise, directement ou indirectement.

Tout d'abord, pas de microcrédit sans les Institutions de Microfinance, que l'on peut définir comme des organisations dédiées à l'offre presque exclusive de services financiers de proximité, afin de promouvoir l'activité économique des populations à faibles revenus, qui n'ont généralement pas ou difficilement accès au secteur bancaire formel (MARIKA MATHIEU, 2010).

Pour la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), le système financier décentralisé est une institution dont l'objet principal est d'offrir des services financiers à des personnes qui n'ont généralement pas accès aux opérations des banques et établissements financiers tels que définis par la loi portant réglementation bancaire et habilitée aux termes de la loi portant réglementation des SFD à fournir ces prestations.

Au sens stricte du terme, une institution de micro finance est une organisation qui offre des services financiers à des agents à faibles capacités de financement (Entreprises à besoin de financement) qui n'ont pas accès ou difficilement accès au secteur financier formel classique. Il est à noter aussi que le terme institution de micro finance renvoie aujourd'hui à une grande variété d'organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique.

On ne peut pas bien comprendre la définition d'une institution de microfinance sans connaitre ce que c'est qu'une microfinance, crédit et microcrédit.

2-1- Microfinance

Historiquement, la microfinance fait surtout référence au micro-crédit. Un micro crédit correspond à un crédit d'un faible montant destiné avant tout à des personnes ayant pas ou peu de revenus. Ce qui fait souvent défaut dans les pays émergents, ce ne sont pas les initiatives pour tenter de s'en sortir, mais bien l'argent nécessaire pour lancer son entreprise. Pour répondre aux besoins de cette clientèle atypique, les institutions de microfinance ont mis en place des services et des produits financiers et non financiers qui sont autant d'outils importants pour lutter contre la pauvreté. La microfinance est donc un moyen d'ouvrir la voie vers l'autonomie. La microfinance est surtout présente dans les pays émergents et dans les pays en développement (notamment en Afrique et en Amérique latine). L'ensemble des services financiers qui en découlent ont contribué à améliorer sensiblement les conditions de

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vie des populations, notamment en augmentant le taux de bancarisation de certains pays. Ces services sont un des facteurs de réussite des objectifs de développement durable, car ils permettent entre autres de favoriser et d'accroître l'entrepreneuriat.

La microfinance, telle que nous la connaissons aujourd'hui, a été popularisée par Muhammad Yunus, prix nobel de la paix en 2006. Le Dr Yunus, dit le "banquier des pauvres" a été le fondateur de la première institution de microcrédit, la Grameen Bank en 1976 au Bengladesh. Mais formellement, d'autres organismes ont déjà existé, même en Europe. Nous pouvons par exemple citer la Raiffeisen créée en Suisse en 1849, première coopérative d'épargne et de crédit. Puis, en 1882 est créée à Strasbourg la Caisse du Crédit Mutuel, fortement inspiré du modèle suisse. Au-delà des institutions qui ont revêtu malgré tout un caractère bancaire, des systèmes informels ont bien entendu existé. Un des plus connus étant la tontine. Il s'agit d'un groupe de personnes qui se réunissent régulièrement et qui épargnent en commun pour investir ensuite dans un projet ou pour subvenir aux besoins d'un des épargnants. Chaque épargnant à tour de rôle bénéficie à un moment de sa vie de l'épargne collective. Qu'il devra rembourser sur une période donnée, bien entendu.

La Microfinance est un concept polysémique c'est-à-dire qu'il a plusieurs définitions. Il est donc important de ne pas la confondre ou de la réduire au microcrédit. En effet, la microfinance selon la Banque Mondiale(2009), consiste à offrir aux familles en situation de précarité économique un crédit de faible montant pour les aider à s'engager dans des activités génératrices de revenus.

Or, Labie (2000) entend par microfinance, l'octroi de services financiers généralement le crédit et/ou l'épargne à des personnes développant une activité de productivité, le plus souvent l'artisanat ou le commerce, et n'ayant pas accès aux institutions financières en raison de leur profil socio-économique. Et, pour Attali et Yann (2007), c'est l»octroi des services financiers à des personnes en situation de précarité économique impliquant le développement d'une activité productive (existante dans 90% des situations, toute nouvelle dans 10% des cas) telle que l'artisanat ou le commerce. Ces personnes n'ont généralement pas accès aux institutions financières commerciales en raison de leur profil socio-économique (il s'agit d'agents économiques en situation de précarité, sans revenus fixes et qui n'offrent aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires commerciales).

Quant à Reifner (2001), la microfinance vise l'accès au financement de petits projets, portés par des personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre emploi, souvent par défaut

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d'autres perspectives professionnelles et parce que l'accès aux sources traditionnelles leur est refusé. En somme, pour cette étude, la microfinance est une activité de financement des activités des exclus des systèmes financiers classiques (banques) qui cherche à soutenir les plus pauvres afin de les faire sortir du cercle vicieux de la pauvreté.

2-2- Crédit

Plusieurs auteurs ont essayé de donner des définitions au mot crédit.

Selon Böhm-Bawerk cité par (Raymond Barre, 1970:143), le crédit est l'échange d'un bien présent contre un bien futur.

Etymologiquement, le mot crédit provient directement du latin credere qui signifie croire, se fier à. (YVES, B., et al. 1975 :376).Le mot crédit est défini différemment selon que l'on se place du point de vue du débiteur ou du créditeur. Pour le débiteur, c'est la mise en valeur d'une épargne non utilisée à des fins d'investissement propre et disponible pour une période plus ou moins longue. Pour le créditeur, c'est essentiellement un gain de temps, c'est la possibilité de jouissance immédiate d'un bien dont le coût différé, le taux d'intérêt constitue alors le coût du temps gagné. (YVES, B., et al. 1975:503).Le terme de crédit renvoie dans la plupart des cas à la location de la monnaie moyennant un taux d'intérêt raisonnable.

Selon Georges DUTALLIS, faire crédit, c'est faire confiance (GEORGES, P. 1964 :15) Le crédit est considéré comme un acte de confiance comportant l'échange dans le temps d'un bien sous condition d'une contrepartie futur. Le crédit implique une confiance fondamentale dans la réalisation de cette contrepartie. Selon J.BRANGER, le crédit est une opération qui consiste à se dessaisir du bien, à céder un pouvoir d'achat, à prendre un engagement en échange de la promesse d'une contre prestation différée dans le temps, la confiance l'emportant sur la crainte du risque (BRANGER, J., 1964). Le crédit est une notion qui comporte deux éléments principaux à savoir le temps et le risque. D'une part, la location de l'argent en fonction de la durée du prêt, pour le prêteur correspond à une indisponibilité de fonds. D'autre part, au fur et à mesure de la durée du prêt, le risque d'insolvabilité de l'emprunteur augmente, cela justifie une sorte de prime qui s'ajoute au loyer de l'argent. Le crédit englobe trois éléments essentiels:

- le temps: pendant lequel l'emprunteur dispose du bien prêté, et le prêteur se prive de la jouissance de ce bien;

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- la confiance: fait par le créancier au débiteur, donc obtenir un crédit c'est bénéficier de la confiance, la promesse de réalisation du prêt;

- le prix du crédit est l'intérêt. Le service rendu se voit clairement quand on compare le poids du gain prêté et celui de la récolte obtenue, et on peut partager le bénéfice avec le prêteur

PRUCHAUD J. (1960), quant à lui, dit que « le crédit bancaire est en général l'opération par laquelle la banque met une somme déterminée à la disposition d'une tiers personne appelée emprunteur moyennant l'engagement pris par ce dernier de payer au banquier les intérêts convenus et de lui restituer à l'époque fixé pour le remboursement, une somme équivalente à celle qui a été fournie. Enfin, le crédit peut être appréhendé comme un acte par lequel une personne appelé prêteur met à la disposition d'une autre personne appelé emprunteur, une somme d'argent remboursable à une échéance donnée avec intérêt.

Pour les économistes, le crédit est une opération qui consiste pour un prêteur ou créancier à mettre à disposition d'un emprunteur ou débiteur, une certaine somme d'argent moyennant un engagement de remboursement à une date déterminée à l'avance.

3- Efficacité :

3-1- Définition de l'efficacité

Selon Philippe CAMUS (2000), une action est efficace si les objectifs sont atteints ; par exemple produire la quantité demandée.

D'après ISABELE Calme et al (2003), l'efficacité est définie comme l'atteinte des objectifs par l'entreprise.

De son tour Allain MIKOL (1989), l'efficacité d'une entreprise a longtemps été perçue comme un concept unidimensionnel et mesurée par un seul indicateur, en particulier financier : chiffre d'affaires, profit, rentabilité.

Selon Diane Fanny Kagbo Nanda (2009), l'efficacité décrit la capacité d'une personne, d'un groupe ou d'un système à arriver à ses buts ou aux buts qu'on lui fixés.

L'efficacité correspond au degré de réalisation des objectifs de l'entreprise. L'efficacité est donc le fait d'atteindre un but.

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Etre efficace serait donc produire des résultats escomptés et réaliser des objectifs fixés. En d'autre mots, ce serait faire les bonnes choses quand il faut et là où il faut ou tout simplement, obtenir les bons résultats.

En ce qui concerne l'efficacité ici, le service d'audit interne doit chercher à faire tout moyen possible afin d'atteindre les objectifs dont il s'est fixé. Par le terme efficacité, le SAI vise à atteindre ses objectifs quelques soient le niveau des coûts engagés ou les ressources utilisées. La mesure de l'efficacité de ce service d'audit n'est que sa façon d'atteindre ses objectifs.

L'efficacité est une notion large qui comprend d'autres termes voisins avec lesquels elle ne saurait être confondue. Premièrement, l'efficience qui caractérise la capacité à atteindre des objectifs au prix d'une consommation optimale de ressources (personnelles, matérielles, financières). Ensuite, la productivité qui entend mesurer précisément le degré de contribution d'un ou des facteurs entrant sur la variation du résultat d'un processus examiné. Enfin, le rendement qui qualifie la manière dont une action, un procédé de transformation, un processus dans lequel on a initialement donné, investi ou consommé des ressources, rend le résultat prévu ou attendu.

3-2- Différence entre efficacité et efficience :

A part le terme efficacité que nous venons de définir en haut, ISABELE Calme et al (2003), définissent également l'efficience comme la consommation de ressources pour atteindre l'objectif de façon optimale.

Pour Philippe CAMUS (2000), l'efficience implique en plus la notion de rendement, il faut être efficace en combinant au mieux les moyens alloués, produire la quantité demandée en optimisant les coûts.

Selon A. ETZIONI cité par Allain MIKOL (1989), l'efficience tient compte de la façon dont les ressources disponibles sont utilisées. L'efficience compare les résultats (prévus ou réalisés) aux moyens (prévus ou réalisés). C'est donc une notion relative qui sous-entend une comparaison :

- par rapport à d'autres objets ou personnes (être plus ou moins efficient) ; - par rapport à une norme d'efficience.

A titre d'illustration, un médicament est efficace s'il guérit, un médicament est plus efficient qu'un autre s'il parvient au même résultat mais plus rapidement et à un coût moindre. En ce

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qui concerne l'efficience, l'entreprise ne vise seulement pas à atteindre ses objectifs mais aussi de les atteindre aux moindres coûts. Ici, l'entreprise cherche pour son bien la façon dont elle peut utiliser afin d'atteindre les objectifs lui assignés tout en dépensant des ressources moins élevées.

L'efficacité et l'efficience sont des termes liés et complémentaires pour une entreprise. L'atteinte de ses objectifs est l'un des succès au niveau de sa gestion par rapport aux autres entreprises, et l'utilisation minimum de ses ressources dans sa perspective d'atteindre ses objectifs, clarifie également l'entreprise comme celle qui applique une bonne gestion. Comme le parle Allain MIKOL (1991), le contrôle de gestion n'est pas une fonction de l'entreprise destinée à acheter, vendre ou gérer, mais elle crée le cadre et les outils nécessaires pour que les fonctions d'achat, de vente et de gestion travaillent de manière cohérente et efficiente.

Le contrôle de gestion étant un service qui s'occupe de la poursuite des activités d'une entreprise de façon que cette dernière puisse atteindre ses objectifs de façon efficiente et efficace. Sa pratique constitue un outil de base assurant l'efficacité, l'efficience ainsi que la rentabilité d'une entreprise. Il influe sur la gestion des différents niveaux de l'entreprise et permet à cette dernière de surveiller et de maîtriser son évolution. Sa contribution sur la gestion des différentes fonctions de l'organisation constitue une ligne directrice selon laquelle l'entreprise devrait suivre pour qu'elle puisse réaliser ses objectifs. Il faut signaler ainsi que la rentabilité constitue également l'un des objectifs fondamentaux d'une entreprise.

Ainsi, le contrôle de gestion comme système rassurant une bonne gestion, permet de dégager pour une entreprise son efficacité, son efficience ainsi que sa rentabilité.

4- Contrôle interne

Les définitions du contrôle interne qui suivent sont celles des organismes internationaux tels que l'Ordre des Experts comptables de France (OEC), la compagnie nationale des commissaires aux comptes de France (CNCC) dans sa norme n° 2-301, la commission Treadway, l'Institut Français de l'Audit Interne (IFACI) et enfin l'Institut Canadien des comptables agréés. Le contrôle interne est défini par l'Ordre des Experts comptables de France comme l'ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l'entreprise. Pour la compagnie nationale des commissaires aux comptes de France, le système de contrôle interne est l'ensemble des politiques et procédures (contrôles internes) mises en oeuvre par la direction d'une entité en vue d'assurer, dans la mesure du possible, la gestion rigoureuse et efficace de ses activités.

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Pour la commission Treadway la notion de contrôle interne désigne un processus, mis en oeuvre par les dirigeants et le personnel d'une organisation, à quelque niveau que ce soit, destiné à leur donner en permanence une assurance raisonnable que les opérations sont réalisées, sécurisées, optimisées et permettent ainsi à l'organisation d'atteindre ses objectifs de base, de performance, de rentabilité et de protection du patrimoine ;les informations financières sont fiables ;les lois, les règlements et les directives de l'organisation sont respectées.

L'institut français de l'audit interne (Ifaci) définit le contrôle interne comme étant un processus mis en oeuvre par le conseil d'administration, les dirigeants et le personnel d'une organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs comme la réalisation et l'optimisation des opérations, la fiabilité des informations financières, la confiance aux lois et réglementations en vigueur.

Selon l'institut canadien des comptables agréés, constituent le contrôle interne, la structure administrative de l'entreprise et tous les systèmes coordonnés que la direction met en place en vue d'assurer, dans la mesure du possible, la conduite ordonnée et efficace de ses affaires : notamment la protection de ses biens, la fiabilité de ses livres et documents comptables et la prompte préparation d'une information financière fiable. De ces différentes définitions, il ressort que la notion de contrôle interne n'a pas encore fait l'unanimité dans la littérature de gestion.

Le rôle du contrôle interne au sein de l'entreprise est devenu de plus en plus indispensable pour la gestion des risques. Ainsi, ce contrôle apparait comme la base de la fonction de l'Audit Interne dont la finalité est l'amélioration et le jugement des contrôles internes de toutes natures. On dit que L'audit interne renforce et améliore les dispositifs de Contrôle Interne. Toutefois, il existe quelques distinctions entre l'audit interne et le contrôle interne :

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Efficacité de l'audit interne dans les IMF : cas de la direction générale de PADME Bénin Tableau 2: Audit interne et contrôle interne

 

Audit interne

Contrôle interne

Périodicité

*Missions ponctuelles mais régulières

*Permanent

*Préventif ou défectif

Acteurs

*Cellule Audit Interne

*Toutes personnes de l'organisation

Domaines

*Evaluation du respect des procédures et du management des risques dans une optique d'amélioration

*Toutes activités

Conséquences

*Diagnostique, recommandations

*Détection ou prévention des irrégularités

Source : IFACI

5- Inspection

Dans certaines structures, le service audit interne est appelé à tort, Inspection Générale, Service de contrôle (cas des ministères). Bien que les deux (auditeurs internes et inspecteurs) soient tous deux travailleurs dans la structure, sur le plan théorique et même pratique, il y en a nette différence entre eux.

Tableau 3: Différence entre audit interne et inspection

 

Audit interne

Inspection

Efficacité /
Régularité

Contrôle le respect des règles et leur pertinence, caractère suffisant.

Contrôle le respect des règles sans les interpréter ni les remettre en cause.

Méthodes et
objectifs

Remonte aux causes pour

élaborer des recommandations dont le but est d'éviter la réapparition du problème.

S'en tient aux faits et identifie les actions nécessaires pour les réparer et remettre en ordre.

Evaluation

Considère que le chef ou le responsable est toujours responsable et donc critique les systèmes et non les hommes : évalue le

fonctionnement des systèmes.

Détermine les responsabilités et fait éventuellement sanctionner les responsables.

Evalue le comportement des hommes, parfois leurs

compétences et qualités.

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Service /
Police

Privilégie le conseil et donc la coopération avec les audités.

Privilégie le contrôle et donc l'indépendance des contrôleurs.

Sélection /
Sélectivité

Répond aux préoccupations du management soucieux de renforcer sa maitrise, sur mandat de la direction générale.

Investigations approfondies et

contrôles très exhaustifs,

éventuellement sous sa propre initiative.

Source : Pierre Schick ; Préface de Serge Evraert et jacques vera ; p54

B- Revue empirique :

Cette partie de notre étude met en exergue les travaux antérieurs effectués par d'autre auteur sur l'efficacité de l'audit interne. Beaucoup de recherche ont porté sur l'efficacité de l'audit interne dont parmi celle-ci, on a pu relever certaines.

Dans une enquête portant sur l'évaluation de la pratique de l'audit interne dans l'agence de microfinance de PAPME, Léopold AFFEDJOU (2008) constate que 82% des agents interrogés reconnaissent la valeur ajoutée qu'apporte l'audit interne en matière de performance financière, 07% ne sont pas de cet avis et 11% sont arbitraires.

Pour M. Mounir ZAHRAN (2010), le suivi et l'application des recommandations d'audit, la disponibilité des ressources, la coordination avec d'autres organes de contrôle et d'indépendance contribuent à l'efficacité de l'audit interne dans le système des Nations-unies. On note également la planification, l'autorité, la centralisation ou la décentralisation, la communication d'informations, l'évaluation de la qualité de l'activité de l'audit interne, la performance et la compétence des auditeurs internes.

Selon ARTHUR ANDERSEN et L'IFACI (1995), l'audit interne joue un rôle indispensable dans le management d'une entreprise en donnant à ses dirigeants une assurance sur le degré de maitrise de ses opérations et en contribuant a créer de la valeur ajoutée. Il ressort de leur enquêtes que dans 65% des cas, la création de l'audit interne a été recommandé par les autorités externes a l'entreprise(état et autorité de tutelle dans 34% des cas ;commissaires aux comptes et cabinet d'audits externe dans 31% des cas) ;contre 35% des cas de création dont la recommandation a été faite par les organes interne de l'entreprise.

Pour Mahoussi Emmanuel GANDE (2010), le respect des normes d'audit pour les agents de la direction d'audit interne et d'inspection entraine l'atteinte des objectifs de Caisse National

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de Sécurité Sociale (CNSS).Ces normes sont essentiellement : la qualité de travail, le secret professionnel, l'Independence et la compétence.

Pour Craing CHURCHIL et Dan COSTER (2011), la gestion des risques est un processus continu à trois(03) étapes :

1°) identifier les vulnérabilités : avant de gérer les risques au sein d'une organisation, il est important d'identifier au préalable les faiblesses, limites et menaces actuelles et potentielles de l'organisation. Un aspect important de gestion de risques de prévoir les risques probables à court, moyen et long terme.

2°) Concevoir et mettre en oeuvre des systèmes de contrôles une fois que l'IMF a identifier ces points vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des mesures de contrôle pour amoindrir ces risques.

3°) En raison de la grande variabilité des IMF et tenant compte notamment de la diversité relative de typologie des IMF en partenariat avec CARE, les systèmes et mesures de contrôle proposées dans ce document ne sont pas figes. Les responsables IMF devraient pouvoir les adopter à leur typologie particulière ainsi qu'à leur environnement. Par exemple le recourt préalable a une garantie physique peut se présenter comme une solution alternative pour minimiser les risques sur créances dans un environnement financier particulier alors que la caution solidaire peut être un recourt approprie dans d'autres environnements.

Selon Piot et Kermiche (2009), la littérature met en évidence que les relations entre audit interne et comité d'audit se fondent notamment sur deux aspects : un rôle conjoint dans la fiabilisation du système de contrôle interne et l'apport du comité d'audit pour atténuer la dépendance hiérarchique des auditeurs internes vis-à-vis des dirigeants.

Un comité d'audit efficace, c'est-à-dire indépendant et expert en matière comptable et financière, est susceptible de renforcer le poids et l'efficacité de l'audit interne (Braiotta 1999 ; Verschoor 1992). Pour cela, l'audit interne doit rendre compte directement au comité d'audit, ce qui accroît son indépendance (Scarbrough et al. 1998). La tenue de réunions régulières entre le comité d'audit et les auditeurs internes est un important moyen pour améliorer l'efficacité et l'indépendance de l'audit interne (Verschoor 1992 ; Scarbrough et al. 1998). En raison de la nature sensible des résultats de l'audit interne, les réunions doivent idéalement se dérouler en l'absence des dirigeants (Kalbers 1992 ; Braiotta 1999). Le niveau d'interaction entre le comité d'audit et la fonction d'audit interne est plus élevé, lorsque le

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comité d'audit se compose uniquement d'administrateurs indépendants (Goodwin et Yeo 2001 ; Scarbrough et al. 1998). Scarbrough et al. (1998) observent que l'activité du comité d'audit (fréquence des réunions) est plus intense lorsque le responsable de l'audit interne dispose d'un accès privé à ce comité, ou lorsque ce dernier est impliqué dans les décisions de révocation de l'auditeur interne. La proportion des membres du comité avec une expérience en comptabilité ou en finance est liée à la fréquence à laquelle ces membres révisent le travail de l'audit interne (Goodwin 2003 ; Raghunandan et al. 2001). Ainsi, l'indépendance de l'audit interne semble accrue par un comité d'audit efficace (Turley et Zaman 2007).

Par ailleurs, quelques travaux mesurent l'influence des caractéristiques du comité d'audit sur l'importance du budget alloué à la fonction d'audit interne. Barua et al. (2010) mettent en évidence que le budget de l'audit interne diminue avec la présence d'experts en audit au sein du comité d'audit et la durée moyenne du mandat de ses membres. Ils font ressortir également l'association positive entre le budget de l'audit interne et la fréquence des réunions du comité d'audit, laquelle constitue un indicateur de ses diligences. Carcello et al. (2005) montrent que le montant du budget alloué à l'audit interne est positivement associé à plusieurs facteurs, parmi lesquels la revue par le comité d'audit de ce budget, laquelle traduit l'implication de cet organe dans la surveillance de l'audit interne et la supervision des risques de l'organisation. Abbott et al. (2010) démontrent, quant à eux, que le montant du budget de l'audit interne consacré à l'évaluation des procédures de contrôle interne est d'autant plus important que le degré de supervision du comité d'audit sur cette fonction (implication dans la décision de révocation du responsable de l'audit interne, contrôle budgétaire, exigence de reporting) soit élevé. La présence d'un comité d'audit efficace semble ainsi contribuer à l'accroissement des moyens de la fonction d'audit interne.

D'un autre côté, l'audit interne constitue un relais essentiel pour le comité d'audit (IFACI 2002). Une fonction d'audit interne forte peut accroître l'efficacité du comité d'audit dans l'accomplissement de ses missions (Bishop et al. 2000 ; Turner 1999). Gendron et al. (2004) ont montré que le comité d'audit s'appuie sur le résultat des travaux de l'audit interne pour se forger sa propre appréciation de l'efficacité du contrôle interne. L'audit interne, grâce à sa connaissance approfondie et unique des dispositifs de contrôle interne et de management des risques, couplée avec sa position privilégiée au sein de l'organisation, peut être considéré comme un « provider of comfort » pour le comité d'audit (Sarens et al. 2009, Gendron et al. 2004 ; Gendron et Bédard 2006). L'étude de Krishnan (2005) met en évidence que l'indépendance et l'expertise d'un comité d'audit diminuent la probabilité d'occurrence d'une

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faiblesse du contrôle interne. Ce résultat est confirmé par une autre étude réalisée après la mise en place de la loi Sarbanes-Oxley (Krishnan et Visvanathan 2007). L'audit interne permet de réduire les problèmes d'asymétrie informationnelle entre les membres du comité d'audit et les opérationnels au sein de l'organisation (Raghunadan et al. 2001 ; Scarbrough et al. 1998). Il convient de noter que même les travaux les plus récents, réalisés dans les pays anglo-saxons (Turley et Zaman 2007 ; Beasley et al. 2009), insistent sur la diversité des situations en ce qui concerne les relations et les échanges entre comité d'audit et audit interne.

Jean François Caron définit trois leviers pour l'efficacité de l'audit interne.

Les leviers d'efficacité de l'audit interne reposent essentiellement sur trois axes :

? les ressources : premièrement, sur un plan quantitatif, il convient de disposer d'un nombre suffisant de collaborateurs pour réaliser les missions prévues au plan d'audit, celles-ci devant couvrir l'ensemble des risques inhérents aux activités de l'organisation. Puis, d'un point de vue qualitatif, les auditeurs doivent pouvoir mener leurs travaux sans ingérence ni entrave, sans limitation d'accès aux personnes, aux outils, aux systèmes, aux données. L'indépendance dont il est question ici implique que l'audit interne soit positionné sur un plan hiérarchique à un niveau suffisamment élevé pour dépasser les barrières et autres cloisonnements hiérarchiques. Enfin, les ressources sont aussi matérielles, que ce soit en termes financiers ou d'outils. Autrement dit, les rémunérations versées aux auditeurs doivent être suffisantes pour répondre aux exigences et aux responsabilités les concernant, tout comme les moyens techniques alloués doivent être suffisamment performants pour contribuer à l'atteinte des objectifs de mission ;

? la déontologie : l'efficacité nécessite de la crédibilité. En la matière, la profession d'audit est encadrée par un code déontologique. A charge donc pour les auditeurs de le respecter, qu'ils s'agissent des règles en matière d'intégrité, d'objectivité, de confidentialité, de compétence. Les comportements professionnels des auditeurs sont à intégrer à la fois à la supervision des travaux et au programme d'assurance-qualité couvrant les activités d'audit ;

? la technicité : le métier d'auditeur nécessite d'être un « touche-à-tout » puisque toutes les fonctions d'une organisation sont à auditer, sans pour autant être technicien puisque l'audit s'interdit de s'immiscer dans les traitements opérationnels et dans la gestion. Il faut donc connaître sans exercer, ce qui n'est pas toujours simple pour la

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bonne compréhension des procès et des risques sous-jacents. Le responsable d'audit interne veillera ainsi, comme l'exigent les normes internationales émises par l'IIA, à ce que l'ensemble des connaissances, des compétences et des savoir-faire sont réunies pour la réalisation des missions eu égard la complexité des thèmes à auditer. En cas d'insuffisance, le recours à un prestataire est nécessaire pour que l'audit soit assisté et ainsi tend vers l'efficacité.

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