Université de Yaoundé I
INTÉGRATION PÉDAGOGIQUE DES TECHNOLOGIES
DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (TIC) DANS L'IMPLÉMENTATION DES
CURRICULA À L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE MAROUA :
ÉTAT DES LIEUX, DÉFIS ET PERSPECTIVES
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de master en sciences de l'éducation
option : curricula et évaluation
par
Arnauld Samuel BELLA BELLA
Département de Curricula et Évaluation
Faculté des Sciences de l'Éducation
Août 2020
Sommaire
DÉDICACE ii
REMERCIEMENTS
ii
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES
iv
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
RÉSUMÉ
ixx
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
PREMIÈRE PARTIE : État des lieux
de l'environnement numérique et des curricula et problématisation
de la recherche
4
CHAPITRE I : Le problème du
numérique pédagogique et des curricula à l'École
Normale Supérieure
6
CHAPITRE II : État de la question et
théorie explicative sur les TIC et l'implémentation des
curricula
23
DEUXIÈME PARTIE : Planification
méthodologique de la recherche et résultats d'enquête sur
les TIC et les curricula à l'ENS de Maroua
65
CHAPITRE III : La méthodologie de
l'étude sur les TIC et l'implémentation des curricula à
l'ENS de Maroua
67
CHAPITRE IV : Analyse des données et
présentation des résultats de l'étude sur les TIC et
l'implémentation des curricula à l'ENS de Maroua
87
TROISIÈME PARTIE : De
l'interprétation au modèle d'insertion des TIC dans la
concrétisation des curricula dans les universités et
écoles de formation : approches et méthodes
117
CHAPITRE V : Discussion des résultats et
Implications théoriques et des modèles
d'intégration des TIC sur l'implémentation des curricula
119
CHAPITRE VI : Pour une stratégie
d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des curricula
129
CONCLUSION GÉNÉRALE
140
RÉFÉRENCES
144
Table des matières
151
ANNEXES
156
À
mes parents BELLA Dominique et MEKONGO Françoise pour
tous les sacrifices consentis pour mon éducation.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements s'adressent à toutes les personnes
ressources qui ont contribué à la réalisation de notre
mémoire. C'est le lieu pour nous d'exprimer notre reconnaissance envers
elles.
Nous souhaitons d'abord exprimer notre gratitude à
notre encadreur Pr. Julia NDIBNU-MESSINA ETHÉpour son le temps qu'elle
nous a accordé pour l'encadrement de ces travaux. Ses orientations, ses
précieux conseils, sa disponibilité malgré ses nombreuses
occupations et son immense expérience dans la méthode de
rédaction d'un mémoire nous ont guidé dans la
réalisation de cette étude.
Nous témoignons également notre reconnaissance
au Dr. SIMO pour sa disponibilité, ses précieux conseils et ses
encouragements pour l'accomplissement de ce travail.
Nos remerciements s'adressent également
à l'ensemble des enseignants du département de curricula et
évaluation de la faculté des sciences de l'éducation qui
nous ont formé et encadré académiquement durant les deux
années du master.
Nous remercions tous les formateurs
d'enseignants et le personnel administratif de l'école normale
supérieure de Maroua qui ont bien voulu participer à la
réalisation de cette étude.
LISTE DES ABRÉVIATIONS
ET ACRONYMES
A :
|
Accord
|
ASTD :
|
American Society of Training
Documentation
|
D :
|
Désaccord
|
DSCE :
|
Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi
|
ENS :
|
École Normale Supérieure
|
EAO :
|
Enseignement Assisté par Ordinateur
|
FA :
|
Fortement en Accord
|
FD :
|
Fortement en Désaccord
|
Ha :
|
Hypothèse Alternative
|
HG :
|
Hypothèse Générale
|
H0 :
|
Hypothèse Nulle
|
HR :
|
Hypothèse de Recherche
|
HS :
|
Hypothèse Spécifique
|
ISU :
|
Institut de Statistique de l'UNESCO
|
MS :
|
Microsoft
|
NTIC :
|
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
|
ODD4 :
|
Objectif de Développement Durable 4
|
PCK :
|
Pedagogical Content Knowledge
|
Ph.D :
|
PhilosophiaeDoctor
|
QCM :
|
Questions à Choix Multiples
|
SAMR :
|
Substitution Augmentation Modification Redéfinition
|
SPSS :
|
Statistical Package for Social Sciences
|
TIC :
|
Technologies de l'Information et de la Communication
|
TICE :
|
Technologies de l'Information et de la Communication pour
l'Enseignement
|
TPACK:
|
Technological Pedagogical And Content Knowledge
|
UNESCO:
|
United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization
|
VD :
|
Variable Dépendante
|
VI :
|
Variable Indépendante
|
LISTE DES FIGURES
|
Chapitre 2
|
|
Figure 1
|
Les niveaux d'intervention des TIC dans
l'implémentation des curricula
|
24
|
Figure 2
|
Les logiques du dispositif d'apprentissage
|
33
|
Figure 3
|
Les usages des réseaux sociaux en éducation
|
34
|
Figure 4
|
Conception du curriculum
|
42
|
Figure 5
|
Le modèle TPACK (Koehler &Mishra)
|
52
|
Figure 6
|
Le modèle SAMR de Ruben Puentedura
|
55
|
|
Chapitre 3
|
|
Figure 7
|
L'ENS de Maroua
|
68
|
Figure 8
|
Localisation de l'ENS de Maroua sur la carte de la vile de
Maroua
|
69
|
Figure 9
|
Tirage de la population d'enquête dans une population
cible et une population accessible
|
71
|
Figure 10
|
Répartition des répondants selon le
département
|
72
|
|
Chapitre 6
|
|
Figure 11
|
Exemple de cours avec Moodle
|
134
|
LISTE DES TABLEAUX
|
Chapitre2
|
|
Tableau 1
|
depuis le curriculum officiel jusqu'à la salle de classe
de Philippe Jonnaert
|
46
|
|
Chapitre 3
|
|
Tableau 2
|
valeur des coefficients de corrélation et
interprétation
|
78
|
Tableau 3
|
tableau synoptique des questions de recherche, hypothèses
de recherche, variables d'étude, indicateurs, modalités,
instruments de collecte de données et outil statistique
|
81
|
|
Chapitre 4
|
|
Tableau 4
|
distribution de notre population d'enquête par genre
|
88
|
Tableau 5
|
distribution de notre population d'enquête par tranche
d'âge
|
88
|
Tableau 6
|
distribution de notre population d'enquête par
département
|
89
|
Tableau 7
|
distribution de notre population d'enquête par
ancienneté dans l'enseignement
|
89
|
Tableau 8
|
répartition des répondants selon l'item 5
|
90
|
Tableau 9
|
répartition des répondants selon l'item 6
|
91
|
Tableau 10
|
répartition des répondants selon l'item 7
|
91
|
Tableau 11
|
répartition des répondants selon l'item 8
|
92
|
Tableau 12
|
répartition des répondants selon l'item 9
|
93
|
Tableau 13
|
répartition des répondants selon l'item 10
|
93
|
Tableau 14
|
répartition des répondants selon l'item 11
|
94
|
Tableau 15
|
répartition des répondants selon l'item 12
|
94
|
Tableau 16
|
répartition des répondants selon l'item 13
|
95
|
Tableau 17
|
répartition des répondants selon l'item 14
|
96
|
Tableau 18
|
répartition des répondants selon l'item 15
|
97
|
Tableau 19
|
répartition des répondants selon l'item 16
|
97
|
Tableau 20
|
répartition des répondants selon l'item 17
|
98
|
Tableau 21
|
répartition des répondants selon l'item 18
|
98
|
Tableau 22
|
répartition des répondants selon l'item 19
|
99
|
Tableau 23
|
répartition des répondants selon l'item 20
|
100
|
Tableau 24
|
répartition des répondants selon l'item 21
|
101
|
Tableau 25
|
répartition des répondants selon l'item 22
|
101
|
Tableau 26
|
répartition des répondants selon l'item 23
|
102
|
Tableau 27
|
répartition des répondants selon l'item 24
|
102
|
Tableau 28
|
répartition des répondants selon l'item 25
|
103
|
Tableau 29
|
répartition des répondants selon l'item 26
|
104
|
Tableau 30
|
répartition des répondants selon l'item 27
|
104
|
Tableau 31
|
répartition des répondants selon l'item 28
|
105
|
Tableau 32
|
répartition des répondants selon l'item 29
|
105
|
Tableau 33
|
répartition des répondants selon l'item 30
|
106
|
Tableau 34
|
répartition des répondants selon l'item 31
|
106
|
Tableau 35
|
répartition des répondants selon l'item 33
|
110
|
Tableau 36
|
tableau récapitulatif des occurrences des modalités
pratiques d'intégration des TIC à l'ENS de Maroua
|
111
|
Tableau 37
|
test de corrélation de Spearman sur HR1
|
113
|
Tableau 38
|
test de corrélation de Spearman sur HR2
|
114
|
Tableau 39
|
test de corrélation de Spearman sur HR3
|
113
|
Tableau 40
|
test de corrélation de Spearman sur HR4
|
114
|
Tableau 41
|
récapitulatif des résultats des tests
d'hypothèses de recherche
|
114
|
RÉSUMÉ
Les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC)
semblent incontournables aujourd'hui dans tous les secteurs d'activité.
Etudier les possibilités de considération de leur
intégration pédagogique dans lamise en oeuvre des curricula des
écoles de formation supérieure comme l'ENS de Maroua pour
favoriser les mutations de paradigmes pédagogiques est essentiel pour en
comprendre leurs forces et faiblesses. L'objectif général de la
présente étude dont le thème est intégration
pédagogique des TIC et implémentation des curricula à
l'École Normale Supérieure de Maroua : état
des lieux, défis et perspectives est de mieux comprendre l'effet
des TIC sur le processus de mise en oeuvre des politiques curriculaires en
formation initiale des enseignants et proposer une stratégie à
mettre en place pour une interconnexion réussie TIC et curricula
à l'École Normale Supérieure de Maroua.
Pour y parvenir, nous avons procédéà une
opérationnalisation des variables de l'étude. Les théories
du socioconstructivisme, du constructivisme, du connectivismeet les
modèles SAMR et TPACK d'intégration des TIC ont été
utilisé pour soutenir et expliquer les orientations
méthodologiques et analytiques de la présente recherche. Cette
dernière a été réalisée à l'ENS de
Maroua. Notre population d'enquête a été constituée
par une technique d'échantillonnage non probabiliste de convenance. La
collecte des données s'est déroulée par le biais d'un
questionnaire adressé à vingt formateurs et d'une interview
semi-dirigée auprès de quatre personnels administratifs.
L'analyse des données collectées a permis de valider
l'hypothèse générale de
recherche :l'intégration pédagogique des TIC favorise de
façon significative l'implémentation des curricula de
l'École Normale Supérieure de Maroua.
Les résultats obtenus valident l'hypothèse de
recherche mais font aussi ressortir que les outils TIC constituent de
véritables enjeux dans l'éducation en termes d'apport à la
construction des outils d'apprentissage des élèves-professeurs et
d'avantages dans les pratiques d'ingénierie pédagogique des
formateurs d'enseignants. A partir de ces résultats, une
stratégie d'intégration des TIC dans une perspective
systémique à l'ENS de Maroua a été proposée
à la fin de l'étude pour soutenir les enseignants et
intégrer efficacement les TIC dans les curricula.
Mots clés : TIC,
intégration pédagogique des TIC, curriculum,
implémentation des curricula, ingénierie pédagogique,
pratiques pédagogiques, dispositif de formation, école normale
supérieure de Maroua.
ABSTRACT
Information and Communication Technologies
(ICT) seem essential today in all sectors of activity. Studying the
possibilities of considering their pedagogical integration in the curricula
implementationof higher education schools like the HTTC of Maroua to promote
mutations in pedagogical paradigms is essential to understand their strengths
and weaknesses. The general objective of this study, the theme of which is
pedagogical integration of ICT and curricula implementation at the
HigherTeacher Training College ofMaroua:current situation,
challenges and perspectives, is to better understand the effect of ICT
on the process of implementing curricular policies in initial teacher training
and propose a strategy to be implemented for a successful interconnection of
ICT and curricula at the Higher Teacher Training College in Maroua.
To achieve this, we operationalized the study's
variables. The theories of socio-constructivism, constructivism, connectivism
and the SAMR and TPACK models of ICT integration were used to support and
explain the methodological and analytical orientations of this research. It was
carried out at the HTTC ofMaroua. Our survey population was made up of a
convenient non-probability sampling technique. Data collection took place by
means of a questionnaire send to twenty trainers and a semi-structured
interview with four administrative staff. The analysis of the data collected
made it possible to validate the general research hypothesis: the pedagogical
integration of ICT significantly promotes curricula implementation at the
Maroua'sHigherTeacher Training College.
The results obtained validate the general research hypothesis
but also highlight that ICT tools constitute real challenges in education in
terms of contributions to the construction of students learning tools and
advantages in pedagogical engineering practices of teacher trainers. Based on
these results, a strategy for integrating ICTs in a systemic perspective at the
HTTC of Maroua was proposed at the end of the study to support teachers and
effectively integrate ICTs into the curricula.
Keywords: ICT, pedagogical integration of ICT, curriculum,
curricula implementation, pedagogical engineering, teaching practices, training
system, Higher Teacher Training College ofMaroua.
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
Alors que dans les pays développés, les TIC sont
utilisés comme des solutions complémentaires à
l'enseignement traditionnel et occupent une place prépondérante
dans tous les ordres d'enseignement, dans les pays en développement en
revanche, notamment dans les pays d'Afrique subsaharienne, l'intégration
pédagogique des TIC pose problème, surtout, elle est mal comprise
(Karsenti&Ngamo, 2009). Les usages des TIC qui sont parfois faits sont
plutôt abrutissants pour les élèves. Ce constat met en
évidence les problèmes de formation des enseignants à
l'utilisation pédagogiques de ces outils, leur implication dans la
conception des plateformes de formation numérique et
l'élaboration des ressources curriculaires numériques pour
soutenir les enseignements. Même si notre étude n'a pas pour but
de s'attarder sur ces causes. Par ailleurs, d'autres constats faits dans
certaines études antérieures font état de ce que
l'intégration des TIC dans la formation des enseignants au Cameroun tout
comme dans la majorité des pays d'Afrique subsaharienne n'est pas encore
une réalité au moment où se pose un problème
d'enseignants qualifiés capables de mettre en oeuvre le nouveau
paradigme pédagogique à l'ère du numérique.
Dans le cas spécifique del'enseignement
supérieur au Cameroun, les nouvelles technologies ont un effet
significatif sur les approches d'enseignement, la conception et la production
des contenus d'enseignement et les systèmes d'évaluation.
Malgré leurs équipements infrastructurels et des moyens
d'accompagnement étatiques insuffisants, les universités et les
écoles supérieures de formation essayent d'élaborer des
stratégies d'intégration efficace des TIC. D'ailleurs, la
pandémie de la covid-19 a illustré les stratégies mises en
oeuvre dans ces établissementspour assurer la continuité des
enseignements. C'est d'ailleurs dans le cadre d'une intégration efficace
des outils TIC dans la mise en oeuvre des politiques curriculaires que la
présente recherche s'inscrit. Elle s'intéresse
particulièrement aux plateformes virtuelles d'enseignement qui favorise
la transmission, la confrontation et la co-construction des savoirs (Baumberger
et al., 2008), aux logiciels de conception, de production, de
présentation et de diffusion dans la conception des contenus
d'enseignement(Lefebvre &Fournier, 2014) et aux stratégies à
mettre en place pour une intégration réussie TIC -
implémentation des curricula(Tina, 2005). L'analyse et le traitement des
données récoltées à travers un questionnaire
auprès des formateurs sur l'intégrationpédagogique des TIC
et auprès du personnel administratif à travers des interviews sur
les stratégies mises en place à l'ENS de Maroua nous ont permis
de répondre à notre question principale de recherche :
Comment l'intégration pédagogique des TIC
peut-elle favoriser l'implémentation des curricula à
l'école normale supérieure de Maroua ?
Ce mémoire s'articule autour de six
chapitres. Le premier chapitre est consacré à la
définition des concepts clés, à la présentation de
l'état des lieux d'intégration des TIC dans l'éducation au
Cameroun et plus spécifiquement dans la formation des futurs enseignants
et au problème de recherche. La question principale de recherche, les
objectifs de recherche, les hypothèses et les intérêts de
la recherche sont également formulés.
Le deuxième chapitre fait un point sur
l'état de la question et les théories explicatives sur les TIC et
l'implémentation des curricula. Il est consacré à la
présentation des points sur les aspects d'insertion pédagogique
du numérique et la mise en oeuvre des curricula, et des théories
explicatives de notre étude. Il permet d'explorer les études et
les réflexions scientifiques de divers auteurs sur la
problématique du processus d'implémentation des curricula de
l'École Normale Supérieure à l'aide des outils TIC. Il
présente les modèles et les théories qui soutiennent
l'étude dans des perspectives constructiviste, socioconstructiviste et
connectiviste des apprentissages par les élèves-professeurs
assistés des enseignants.
Le troisième chapitre présente
les aspects méthodologiques de l'étude en fonction des objectifs
de la recherche. A cet effet, Il présente et justifie le type de
recherche effectué, les participants à la recherche, la
procédure de constitution de la population d'enquête, les
instruments de collecte des données sur le terrain, la méthode
d'analyse des données et l'opérationnalisation de nos variables
d'étude.
Le quatrième chapitre analyse les
données et présente les résultats de l'étude. Y
sont présentées, les statistiques descriptives et les
statistiques inférentielles. Les données quantitatives des
questionnaires, les données qualitatives des interviews et leurs
analyses ainsi que les tableaux de corrélation entre les
différentes variables d'étude.
Le cinquième chapitre est consacré
à la discussion et l'interprétation des résultats de
l'étude. Il fait une analyse critique des résultats de la
recherche en établissant des comparaisons avec les résultats des
recherches antérieures. Ensuite, il établit les implications
curriculaires des théories et des modèles d'intégration
des TIC présentés dans notre étude. Enfin, la
réponse à la question principale de notre étudeest
présentée.
A travers le sixième chapitre, nous
proposons quelques modalités générales
d'intégration des TIC pour une interconnexion réussie TIC -
implémentation des curricula, une tentative d'élaboration d'un
protocole de dispositif technopédagogique de formation des enseignants
à l'École Normale Supérieure de Maroua découlant de
l'analyse des données collectées, quelques contenus curriculaires
à intégrer, les infrastructures nécessaires à
l'élaboration et la mise en oeuvre du dispositif
technopédagogique proposé et une stratégie
générale d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des
curricula
Enfin, la conclusion générale explicite les
utilisations qui sont faites des TIC pour favoriser l'implémentation des
curricula, les stratégies à mettre en place et les limites de la
recherche. Elle propose également quelques nouvelles perspectives de la
recherche.
PREMIÈRE PARTIE :
État des lieux de l'environnement numérique et des curricula et
problématisation de la recherche
Introduction partielle
Dans le premier chapitre de cette partie, nous faisons un
état des lieux de l'environnement numérique et des curricula
à l'enseignement supérieur au Cameroun. Cet état des lieux
qui justifie la présente recherche permet de placer notre étude
dans un contexte et présenter la problématique autour de laquelle
sera bâtie notre réflexion en élaborant la question
principale de recherche et les questions spécifiques.Nous mettons en
exergue dans ce premier chapitre l'intérêt et la pertinence de
cette étude ainsi que les objectifs général et
spécifiques.
Nous ferons ensuite dans le deuxième
chapitre de cette partie, le point sur les aspects d'insertion
pédagogique du numérique et la mise en oeuvre des curricula. En
effet, ce chapitre présente les enjeux de l'insertion pédagogique
des TIC dans l'éducation, leur apport à la construction des
outils d'apprentissage et les utilisations qui sont faites de ces technologies
dans les pratiques d'ingénierie pédagogique des formateurs dans
une mutation de paradigme pédagogique. Il sera mis en exergue les
principales utilisations du numériques qui peuvent favoriser
l'implémentation des curricula de formation. Nous évoquerons
succinctement quelques problématiques liées à
l'implémentation des curricula dans les écoles normales
camerounaises à savoir : la problématique liée aux
approches d'enseignement, la problématique liée à la
sélection et l'organisation des ressources pédagogiques et la
problématique liée aux méthodes d'évaluation. A la
fin de ce deuxième chapitre, nous présenterons les
théories et les modèles d'intégration des TIC qui
sous-tendent cette étude.
CHAPITRE I : Le
problème du numérique pédagogique et des curricula
à l'École Normale Supérieure
Introduction
Le numérique semble incontournable
aujourd'hui. La pandémie actuelle, la covid-19 l'a une fois des plus
illustré. Etudier les possibilités de considération de
l'insertion des TIC dans les curricula des écoles de formation
supérieure comme l'ENS de Maroua est essentiel pour en comprendre les
forces et les faiblesses. Ce premier chapitre est consacré à la
présentation des définitions des concepts clés, du
contexte de recherche, du problème de recherche, des objectifs de
recherche et des intérêts de la recherche. Dans le contexte de la
recherche, nous nous appesantirons sur l'état des lieux de
l'intégration pédagogique des TIC au sein des Écoles
Normales Supérieures et des modes d'accompagnement au plan de l'Afrique
Subsaharienne en général, au plan national camerounais en
particulier mais plus spécifiquement au plan de la formation initiale
des enseignants. Ensuite, nous présenterons le problème de
recherche qui fera l'objet de notre recherche avec la question principale
d'étude et les questions spécifiques. La troisième partie
est consacrée aux objectifs de l'étude et aux
intérêts de la recherche.
1.1. Définition des concepts
clés
Cette section définit les différents concepts
clés liés à notre étude. Notamment les
concepts : intégration, pédagogie, technologies de
l'information et de la communication, intégration pédagogique des
TIC, implémentation, curriculum, implémentation d'un curriculum.
1.1.1. Intégration
Etymologiquement, le mot intégration
vient du mot latin « integratio » et qui renvoie
à l'action et l'effet d'intégrer ou de s'intégrer
c'est-à-dire constituer un tout ou compléter un tout avec des
parties manquantes.
Selon le dictionnaire français le
petit Larousse (2005), l'intégration désigne
« l'assemblage des différentes parties constitutives d'un
système, en veillant à leur compatibilité et au bon
fonctionnement complet ». Dans la même logique, Boyer
(1993) définit le concept d'intégration comme « la
mise en relation de parties de façon à former un
tout ». Le concept intégration renvoie donc à la
mise en interaction des éléments de façon à former
un tout cohérent et logique.
1.1.2. Pédagogie
Etymologiquement, le mot
pédagogie vient du mot grec
« paidagogós » composé des mots
« paidos » (qui signifie
« enfant ») et de
« gogía » (qui signifie
« conduire », « mener » ou
« élever »). A l'origine, ce mot grec
désignait la personne qui accompagnait les enfants à
l'école pour éviter des mauvaises rencontres de la part de ces
derniers. Mais avec le temps, ce concept a évolué et
désigne « l'art d'enseigner ou les méthodes
d'enseignement propre à une discipline, à une matière,
à un ordre d'enseignement ou à une philosophie de
l'éducation » (le grand dictionnaire terminologique
de l'office de la langue française, 2012). Dans la même
logique, Manag (1971 citépar Outils et Ressources pour un Traitement
Optiminé de la Langue [ORTOLANG], 2012) définit la
pédagogie comme « l'ensemble des méthodes dont
l'objet est d'assurer l'adaptation réciproque d'un contenu de formation
et des individus à former ». C'est donc dire que la
pédagogie fait référence aux modèles, aux
techniques, aux méthodes d'enseignement- apprentissage permettant
d'atteindre un objectif éducationnel.
1.1.3. Technologie de l'information
et de la communication (TIC)
De nos jours, l'acronyme TIC est de plus en plus
utilisé pour désigner les technologies de l'information et de la
communication. Mais dans la littérature et parmi plusieurs auteurs que
nous avons consultés, plusieurs autres appellations sont
utilisées notamment les TICE (technologies de l'information et de la
communication pour l'enseignement), les NTIC (les nouvelles technologies de
l'information et de la communication), etc. Dans le cadre de notre recherche,
nous adoptons l'acronyme TIC.
Les TIC renferment trois concepts
fondamentaux à savoir : le concept des technologies, le concept de
l'information et le concept de la communication. Le concept technologie vient
du mot grec « technología » (formé
des mots téchnç qui veut dire « art »,
« compétence » ou « artisanat »
et de « logía » qui veut dire
l'étude d'une branche de la connaissance ou d'une discipline) qui
signifie traité ou dissertation sur un art ou exposé des
règles d'un art. Selon le grand dictionnaire terminologique, le concept
technologie désigne « l'étude des outils et des
techniques ». Le concept information quant à lui
désigne « tout élément ou système
pouvant être transmis par un signal ou une combinaison de
signaux » (Robert, 2000, p. 1314). Quant au concept
communication, il désigne « un échange
d'information entre deux correspondants par l'intermédiaire d'un canal
de transmission » (Legendre, 1993, p. 216).
A partir des définitions des trois
concepts fondamentaux à savoir : le concept technologie, le concept
information et le concept communication, Basque (2005)donne une
définition synthèse du concept TIC. Pour cette auteure,
les technologies de l'information et de la communication
renvoient à un ensemble de technologies fondées sur
l'informatique, la microélectronique, les
télécommunications (notamment les réseaux), le
multimédia et l'audiovisuel, qui, lorsqu'elles sont combinées et
interconnectées, permettent de rechercher, de stocker, de traiter et de
transmettre des informations, sous forme de données de divers types
(texte, son, images fixes, images vidéos, etc), et permettent
l'interactivité entre des personnes et entre des personnes et des
machines.
Dans le cadre de notre recherche, cette définition nous
parait la plus pertinente de toutes les définitions que nous avons
consulté sur ce concept car elle fait ressortir les potentialités
des TIC qui favorisent l'implémentation des curricula de l'École
Normale Supérieure en formation initiale.
1.1.4. Intégration
pédagogique des TIC
Selon Raby (2004), l'intégration
pédagogique des TIC est « l'utilisation habituelle et
régulière des TIC en classe par les élèves et les
enseignants, dans un contexte d'apprentissage actif, réel et
significatif pour soutenir et améliorer l'apprentissage et
l'enseignement ». De cette définition, il en ressort
trois axes importants de l'intégration pédagogique des TIC :
la fréquence d'utilisation, la finalité et le contexte
d'apprentissage qui se veut actif. Allant dans le même sens que Raby,
Karsenti et Ngamo (2009)soutiennent que « l'intégration
pédagogique des TIC, c'est l'usage des TIC par l'enseignant ou les
élèves dans le but de développer des compétences ou
de favoriser les apprentissages ».
De ces deux définitions et dans le
cadre de notre étude, nous adoptons la définition suivante :
l'intégration pédagogique des TIC dans un curriculum de formation
désigne la planification des activités
d'enseignement-apprentissage à l'aide des outils TIC dans un contexte
d'apprentissage actif et significatif dont le but est de développer des
compétences ou de favoriser des apprentissages.
1.1.5. Implémentation
L'implémentation désigne
l'exécution ou la mise en pratique d'un plan, d'une méthode, d'un
concept ou d'un modèle dans un but précis. Elle est un processus
qui vient après la planification, l'analyse des besoins et la conception
pour les concrétiser. L'implémentation est liée aux
objectifs et finalités préétablis durant les phases de
planification, d'analyse des besoins et de développement.
1.1.6. Curriculum
Le concept curriculum apparait dans la littérature
britannique au début du XXème siècle en vue
d'étendre le concept de programme de formation et de préciser
l'architecture des cursus scolaires, la pédagogie, la sociologie des
savoirs, etc. Selon Roegiers (2000), le curriculumest « un
ensemble complexe précisant la structuration pédagogique du
système éducatif ». Pour lui, le curriculum
enrichit la notion de programme d'enseignement, en précisant,
au-delà des finalités et des contenus, certaines variables du
processus même de l'action d'éducation ou de formation : les
méthodes pédagogiques, les modalités d'évaluation
et la gestion des apprentissages.
Pour Demeuse et Strauven (2006), un
curriculum consiste en un plan d'action qui s'inspire des valeurs qu'une
société, une organisation ou une institution souhaite promouvoir.
Ces valeurs sont contenues dans l'ensemble des finalités
assignées à l'éducation mais aussi à travers le
fonctionnement des institutions éducationnelles. Ainsi donc, le
curriculum doit être planifié, structuré et cohérent
en vue d'atteindre les objectifs préétablis. Il existe
différents points de vue de la notion de curriculum : les points de
vue traditionalistes et les points de vue progressistes. Pour les
traditionalistes, le curriculum est cet ensemble de matières
préparées par l'enseignant pour dispenser aux apprenants. Pour
eux, on pourrait l'appeler syllabus ou programme d'étude car il est
considéré comme un document ou un plan d'action accomplissant les
objectifs éducationnels. Quant aux progressistes, les listes des
matières, les programmes d'études, les syllabus ne constituent
pas le curriculum. Pour eux, le curriculum est défini comme l'ensemble
des expériences d'apprentissage des apprenants pour lesquelles
l'école est responsable. Dans la littérature, on distingue quatre
types de curricula : le curriculum prescrit à travers les textes
officiels, le curriculum presté c'est-à-dire le curriculum
effectivement mis en oeuvre par les formateurs ou enseignants, le curriculum
maitrisé qui se réfère aux contenus curriculaires
réellement maitrisés par les apprenants et le curriculum
caché qui fait référence aux expériences
individuelles de chaque apprenant en mage des contenus curriculaires.
Dans le cadre de notre étude, nous
adoptons la définition suivante : les curricula (pluriel de
curriculum) désignent la planification, la conception et la
structuration des contenus et des activités d'enseignement/apprentissage
qui seront dispensés aux apprenants suivant leurs parcours
éducatifs. C'est donc dire que les curricula contiennent les
finalités, les contenus, les activités, les pratiques
pédagogiques, les méthodes et modalités
d'évaluation des acquis des apprenants.
1.1.7. Implémentation d'un
curriculum
L'implémentation des curricula se passe aux niveaux
macro, méso, micro et nano. Dans la littérature, le terme
implémentation d'un curriculum a été défini de
différentes manières par différents auteurs. Garba (2004)
considère l'implémentation du curriculum comme le processus de
mise en oeuvre du curriculum pour atteindre les objectifs pour lesquels le
curriculum est conçu. Okebukola (2004) a décrit la mise en oeuvre
du curriculum comme la traduction des objectifs du curriculum du papier
à la pratique.Ivowi (2004) quant à lui considère
l'implémentation du curriculum comme la traduction de la «
théorie en pratique » ou de la « proposition en action ».
L'implémentation du curriculum fait donc
référence à l'engagement réel de l'apprenant avec
des opportunités d'apprentissage planifiées ; cette planification
comprend le matériel didactique qui sera utilisé pour sa mise en
oeuvre aux étapes appropriées. Yobe (2011) considère
également l'implémentation du curriculum comme la tâche de
traduire le concept du curriculum en curriculum opérationnel par les
efforts combinés des enseignants et de la société.
Fullan(2009) est d'avis que la mise en oeuvre du curriculum
est un processus de mise en pratique d'un document ou d'un programme
d'enseignement. Leithwood (1982), comme la plupart des autres auteurs,
considère l'implémentation du curriculum comme un processus qui
tente de réduire la différence entre les pratiques existantes et
les pratiques suggérées par les innovateurs ou les agents de
changement. La mise en oeuvre est l'acte de mettre en pratique le curriculum
prescrit à l'école. C'est l'objectif ultime du processus
d'élaboration du curriculum parce que ce n'est qu'après cela que
les apprenants auront la possibilité de faire l'expérience du
curriculum et d'en bénéficier. Conformément à ce
qui précède, Agangu (2009) soutient que le curriculum est le
mécanisme par lequel le système éducatif inculque à
l'apprenant les connaissances, les compétences et les attitudes que la
société a prescrites.
L'implémentation du curriculum consiste donc à
mettre en pratique les prescriptions telles qu'elles sont définies dans
le curriculum officiel par les pouvoirs politiques. En d'autres termes, elle se
réfère à la façon dont le curriculum officiel est
délivré aux apprenants c'est-à-dire comment les processus
d'enseignement, d'apprentissage et d'évaluation ont lieu dans un
contexte d'apprentissage significatif. Il est vrai que de plus en plus, il est
demandé aux formateurs de ne plus s'en tenir uniquement aux
prescriptions telles qu'elles sont définies dans les documents
curriculaires, mais de mettre en pratique le curriculum en tenant compte des
apprenants et de l'environnement d'apprentissage.
1.2. Contexte de la recherche
La présente recherches'intéresse
au processus de mise en oeuvre des politiques curriculaires de l'École
Normale Supérieuretelles que définies dans le curriculum officiel
à travers l'intégration pédagogique des outils TIC.
L'intérêt et le choix de ce sujet proviennent
d'un ensemble d'observations et de questionnements qui ont retenu notre
attention. En effet, les attentes relatives au métier et au rôle
de l'enseignant ont considérablement évolué. Dans ce
processus d'innovation et d'évolution du métier et du rôle
de l'enseignant, Amadio et al., (2014) soutiennent que
parmi les aspects les plus notables des politiques
éducatives et des curricula actuels, on constate aujourd'hui que l'on
plaide en faveur d'un enseignement qui favorise l'apprentissage actif ; qui
soit centré sur les besoins et les attentes des élèves,
considérés comme les principaux acteurs du processus de
construction et de contrôle de leurs apprentissages ; qui tienne compte
du fait que, dans tout processus d'apprentissage, les dimensions cognitives,
éthiques et émotionnelles sont étroitement liées et
ne peuvent être dissociées arbitrairement.
Pour ces auteurs, l'implémentation des politiques
curriculairesdoit s'accommoder et prendre en considération les
différents modes d'apprentissage des élèves, favoriser la
compréhension et l'application de connaissances et non leur simple
empilement de façon linéaire, et tirer le meilleur parti possible
du potentiel qu'offrent les technologies de l'information et de la
communication aujourd'hui.
L'État du Cameroun dans ses différentes
réformes au sein de son système éducatif, contribue
à son amélioration et à son innovation pour fournir une
formation de qualité aux apprenants. En effet, à la suite des
états généraux de 1995 qui font un constat sur
l'inefficacité du système éducatif camerounais, suivra la
loi n°98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation au
Cameroun qui assigne à l'éducation la mission
générale de « formation de l'enfant en vue de son
épanouissement intellectuel, physique, civique et moral et de son
insertion harmonieuse dans la société, en prenant en compte les
facteurs économiques, socioculturels, politiques et moraux »
(Socle national de compétences, 2014). Pour assurer cette mission
assignée à l'éducation et garantir une formation
intégrale de l'élève en vue de son épanouissement
et de son alphabétisation numérique1(*), il convient de prendre en compte les nouvelles
exigences de formation, les nouveaux outils, les nouvelles stratégies de
travail ainsi que les nouveaux rôles que les futurs enseignants seront
appelés à tenir dans la société du savoir
émergente (Peraya et al.,2002). Il fautdonc en formation initiale des
futurs enseignants, sélectionner des contenus
d'enseignement-apprentissage, des activités
d'enseignement-apprentissage, du matériel didactique, des pratiques
pédagogiques, des méthodes et modalités
d'évaluation et définir le rythme auquel les élèves
doivent avancer dans le curriculum de façon à favoriser un
apprentissage actif.
Devenue une nécessité pour mettre
en phase les changements que connaît la société avec
l'usage des TIC (Charlier, 2010 cité par Maaroufi, 2016), leur
intégration pédagogique dans la mise en oeuvre des curricula de
l'École Normale Supérieure devrait contribuer à des
mutations du processus d'enseignement et d'apprentissage d'un paradigme
classique centré sur la transmission du savoir vers un paradigme actif
où l'apprenant est responsable de la construction de ses connaissances
(Maaroufi, 2016).Ce qui est clair, c'est que la mise en oeuvre de ces mutations
de paradigme pédagogiques et le souhaitd'encourager le
développement effectif des compétences professionnelles,
informationnelles des futurs enseignants et leur alphabétisation
numérique, passent par la refonte des pratiques d'ingénieries
pédagogiques des formateurs,de l'organisation des expériences
d'apprentissages, et des systèmes d'évaluation (Amadio et al.,
2014). Les formateurs des enseignants ont un rôle primordial dans ce
processus de mise en oeuvre des politiques curriculaires dans la formation
initiale des futurs enseignants dans les écoles normales
supérieures. Il en ressort que le défi majeur auquel font face
les formateurs des enseignants relève de la mise en oeuvre des nouvelles
exigences de formation et du changement de rôle de l'enseignant
universitaire dans ses pratiques d'ingénierie pédagogiqueà
travers l'intégration pédagogique des technologies de
l'information et de la communication. C'est-à-dire intégrer les
TIC pour une meilleure scénarisation de la situation
enseignement-apprentissage et une production en quantité et en
qualité des contenus et des activités
d'enseignement-apprentissage (Fonkoua, 2009).
Cependant, on constate que dans les écoles normales
supérieures camerounaises, très peu d'enseignants font usage des
TIC dans leurs pratiques pédagogiques et méthodes
d'évaluation. Le non usage des TIC empêche l'implémentation
des instructions étatiques à l'enseignement supérieur.
Toutefois, la situation pandémique actuelle a permis d'observer les
capacités et les limites des ENS qui ont dû faire recours à
des stratégies pour continuer l'enseignement à distance.
L'environnement mobilisé pendant la pandémie de la covid-19 a
permis que les enseignants volontaires, qui constituent la minorité des
enseignants des ENS, déposent les ressources sur des plateformes. Ce qui
ne constitue pas l'aboutissement d'une conception et d'une scénarisation
des cours réussie car la phase interactive est absente. Les
possibilités d'évaluation de toutes formes exclues. Fort est
également de constater que les conditions d'intégration
pédagogique des TIC sont peu existantes dans les ENS camerounaises
à savoir : le manque d'infrastructures minimales requises pour une
intégration pédagogique des TIC qui se caractérise par un
ratio poste de travail/apprenant très faible, l'indisponibilité
des personnes qualifiées pour assurer la formation et l'accompagnement
des formateurs d'enseignants, l'absence des ressources pédagogiques
numériques et des centres de recherche équipés en outils
TIC. D'autre part, en seréférant à l'ISU2(*) (2013-2014) qui dresse le
tableau des engagements politiques en faveur de l'intégration des TIC
dans l'éducation dans les pays d'Afrique subsaharienne, on constate que
le Cameroun se retrouve avec les Comores, le Congo, la Guinée, le
Lesotho et Madagascar dans la liste des pays où il n'existe aucune
politique active ou aucune stratégie d'action en faveur de
l'intégration des TIC dans l'éducation. Autrement dit, le
ministère de l'enseignement supérieur qui est le ministère
de tutelle ne dispose pas d'une politique formelle définissant une
stratégie nationale d'action visant à intégrer les TIC. Le
soin est donc laissé à chaque université et grande
école de l'enseignement supérieur de définir sa
stratégie d'action à l'intégration des TIC en fonction de
ses moyens, de ses infrastructures et de ses modes d'enseignements. Sur ce
même sujet, on constate que seuls 11 pays parmi les 44 pays de l'Afrique
subsaharienne de la base de données statistique de l'ISU ont
défini une politique en faveur de l'intégration des TIC en
éducation et 12 pays sur les 44 paysont défini une
stratégie nationale d'action visant à intégrer les TIC
dans l'éducation. Ces faibles taux nous amènent à
comprendre que plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne n'intègrent pas
encore les TIC dans le développement et l'implémentation de leurs
politiques curriculaires, ce qui pourrait se justifier par le manque
d'attention politique portée aux nouveaux outils didactiques et aux
nouvelles exigences de formation des enseignants.
Or le Cameroun est un pays qui se veut émergent
à l'horizon 2035 et souscrit aux engagements internationaux de
l'ODD43(*) à savoir
« assurer l'accès de tous à une éducation de
qualité, sur un pied d'égalité, et promouvoir les
possibilités d'apprentissage tout au long de la
vie »(ISU, 2018). Ce qui constitue une motivation pour mettre
l'accent sur l'intégration des TIC dans le développement et
l'implémentation de ses politiques curriculaires permettant
d'améliorer la qualité de son éducation et de doter sa
population des outils nécessaires pour apporter des solutions innovantes
aux problèmes contextuels.Il est vrai qu'implémenter des
curricula c'est mettre en pratique les prescriptions du curriculum officiel,
mais c'est davantage développer des compétences cognitives,
psychomotrices et socioaffectives des apprenants par l'intégration des
TIC qui contribuent au développement des pratiques pédagogiques
(Fonkoua, 2009).Ainsi donc, dans ce nouveau paradigme pédagogique
où c'est l'apprenant qui s'auto-construit et où l'enseignant
n'est plus considéré comme le « maitre » qui
transmet sa vision personnelle et humaniste mais plutôt un facilitateur
des apprentissages, l'intégration pédagogique des TIC dans
l'implémentation des curricula devrait contribuer à
libérer les forces créatrices qui sommeillent tant chez les
enseignants que chez les apprenants (Knoerr, 2005).
Toutefois, développer et implémenter des
politiques curriculaires qui répondent à tous les besoins et
modes d'apprentissage des apprenants relève d'une utopie car il existe
une relation fondamentale entre les curricula et les contextes philosophique,
historique, culturel et économique d'une société
donnée. A cet effet, les politiques curriculaires sont influencés
par l'environnement dans lequel elles sont développées et
implémentées. L'un des objectifs de l'article 5 de la loi
n°98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation au
Camerounstipule à cet effet que « l'éducation a
pour objectif la formation des citoyens enracinés dans leur culture mais
ouverts au monde et respectueux de l'intérêt général
et du bien commun ». C'est donc dire que les modalités de
formation et de perfectionnement professionnel des enseignants, ainsi que leur
rôle traditionnel sont étroitement liées à
l'environnement de formation et se retrouvent fréquemment au centre des
critiques et le professionnalisme des enseignants est de plus en plus souvent
mis en doute (Amadio et al., 2014).Outre les problèmes liés
à l'environnement de formation des enseignants, on note également
une forme de résistance de certains formateurs aux changements tant sur
le plan pédagogique que technologique, ce qui contribue à
créer davantage une fracture numérique et pédagogique
entre les systèmes éducatifs.
Une étude réalisée par Karsenti et al.,
(2008) sur une population de 2065 futurs enseignants québécois
montre que :
de façon significative, les futurs enseignants qui
bénéficient d'une formation plus importante portant sur
l'utilisation pédagogique des TIC ont des chances accrues de les
utiliser pour planifier des activités d'enseignement qui font appel aux
TIC et d'amener leurs élèves à utiliser les TIC en classe
(P. 132).
C'est donc dire que le futur enseignant a besoin de voir des
leçons où les TIC jouent un rôle important et favorisent
une meilleure scénarisation de la situation enseignement-apprentissage
lors de sa formation initiale pour qu'il puisse les intégrer dans ses
pratiques pédagogiques auprès de ses futurs élèves.
Ainsi donc, les différents usages des TIC par les formateurs
s'avèrent fondamentaux audéveloppement des compétences
professionnelles et informationnelles des futurs enseignants.Ces
compétences qui sont nécessaires car dans chaque
société,l'éducation est considérée comme le
socle de l'économie et la réponse aux problèmes de
chômage. Et en se référant auDSCE4(*) (2009) sur son volet
éducation et formation professionnelle, il est dit que le gouvernement
met un accent sur le capital humain à travers
une formation professionnelle reposant sur un dispositif
modernisé et considérablement renforcé pour pouvoir
dispenser aux élèves sortant des cycles d'enseignement
fondamental et secondaire un paquet solide de connaissances axées sur la
maîtrise des savoir-faire requis sur le marché de l'emploi et
préparant les bénéficiaires à la création
d'emplois.
Ces éléments d'analyse du contexte de la mise en
oeuvre des curricula de l'école normaleà travers
l'intégration pédagogique des TIC nous permettent de formuler
clairement notre problème de recherche en nous appesantissant sur les
approches d'enseignement des formateurs, la sélection et l'organisation
des ressources TIC, les stratégies d'action à
l'intégration des TIC dans la formation initiale des étudiants de
l'École NormaleSupérieure et les différents usages des TIC
faits par les formateurs et les futurs enseignants.
1.3. Formulation du problème de
recherche
Comme partout ailleurs dans les pays d'Afrique subsaharienne,
le système éducatif camerounais connait un manque d'enseignants
qualifiés. Malgré que les politiques curriculaires au Cameroun
plaident pour la mise en oeuvre des mutations de paradigme pédagogiques
dans les universités et écoles supérieures de formation et
du changement de rôle des enseignants universitaires dans leurs pratiques
d'ingénierie pédagogique à travers l'intégration
des TIC, il semble que peu d'enseignants soient qualifiés pour assurer
ces mutations de paradigme intégrant les TIC. En se
référant à Karsenti et Lessard (2007, p. 4), ils estiment
que pour former plusieurs enseignants qualifiés et répondant
à ce nouveau paradigme pédagogique, il faudra
nécessairement faire appel aux nouvelles stratégies de formation
en s'appuyant sur les TIC. Car comme l'ont montré plusieurs auteurs
à l'instar de Paud et al., (2002), les TIC disposent de plusieurs
ressources qui rendent possible l'amélioration de plusieurs
éléments de formation des enseignants et leur dotent des
compétences informationnelles et professionnelles. Mais malgré
cela, les TIC qui devraient constituer un dispositif important dans le
développement et l'implémentation des curricula de l'École
Normale Supérieure ne sont pas suffisamment élaborées ni
prises en compte durant la formation initiale des enseignants (Fonkoua, 2005)
et dans le formation continue des formateurs
(Onguéné&Fotsing, 2016).
De façon générale,
l'intégration pédagogique des TIC peut conduire à une
approche pédagogique centrée davantage sur les apprenants
(Karsenti& Dumouchel, 2010, cité par Lefebvre & Fournier, 2014)
ou à favoriser les apprentissages des élèves (Karsenti et
al., 2008 cité par Lefebvre & Fournier, 2014). De ce fait, les
formateurs devraient familiariser leurs apprenants à ces outils TIC qui
permettent la production, la communication, la collaboration entre paires et
l'auto-évaluation durant la formation initiale. Mais seulement, une
enquête menés sur les usages des TIC par les futurs enseignants de
l'ENS de Yaoundé par Ndibnu-Messina et Nouatcha (2014), montre que la
recherche de l'information (78,93%) est la principale activité pour
laquelle les futurs enseignants font usage des TIC. La production des contenus
et la communication ou collaboration étant respectivement de 48,70% et
40,10%. Ces résultats vont dans le même sens que ceux
relevés par Wang et al.,(2014) chez les futurs enseignants pour qui les
usages des TIC qui favorisent la créativité et la production des
contenus sont plutôt rares en formation initiale. Et comme le constatent
Depover et al., (2007) cités Lefebvre et Fournier (2014), les formateurs
utilisent les TIC le plus souvent dans un paradigme pédagogique
classique de transmission des connaissances plutôt que dans un paradigme
pédagogique actif pour aider à la construction des connaissances
des apprenants. Toutefois, si l'intégration des TIC dans un paradigme
pédagogique classique reste dominant, de plus en plus de formateurs
intègrent les TIC dans un paradigme pédagogique actif.
1.3.1. Question principale de
recherche
Les curricula de l'École NormaleSupérieure de
Maroua ont subi des changements ces dernières années avec
l'intégration des TIC pour pouvoir répondre aux nouvelles
exigences de formation. Dans ces nouvelles exigences de formation des
futurs enseignants, la question principales'articule de la manière
suivante : comment l'intégration pédagogique des TIC
peut-elle favoriserl'implémentation des curricula de formation
initiale des enseignants à l'École Normale
Supérieure de Maroua ? Pour étayer à cette question
principale, nous avons formulé les questions spécifiques dans les
paragraphes suivants.
1.3.2. Questions spécifiques de
recherche
Question spécifique 1 : comment
l'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement dans la communication
et la collaboration entre enseignants et apprenants peut-ellefavoriser le
processus de mise en oeuvre des curricula de l'École
NormaleSupérieure de Maroua?
Question spécifique 2 : de quelle
manière l'utilisation des logiciels de conception, de
présentation, et de diffusion des contenus et activités
d'enseignement-apprentissage peut-elle améliorer le processus de mise en
oeuvre des curricula de l'École Normale Supérieurede Maroua ?
Question spécifique 3 : comment
la disponibilité des ressources et équipements TIC peut-elle
soutenir les formateurs dans le processus de mise en oeuvre des curricula de
l'École Normale Supérieurede Maroua ?
Question spécifique 4 : quelles
stratégies mettre en place pour assurer l'interconnexion réussie
TIC et implémentation des curricula à l'École Normale
Supérieure de Maroua ?
1.4. Objectifs de la recherche
Les objectifs d'une recherche sont formulés pour
permettre aux lecteurs de comprendre davantage le pourquoi de l'investigation
entreprise ou de l'étude (Fonkeng et al., 2014, p. 45). Les questions
générale et spécifiques de notre étude nous ont
permis de faire ressortir un objectif général et quatre objectifs
spécifiques.
1.4.1. Objectif général de la
recherche
Notre recherche vise à examiner l'effet de
l'intégration pédagogique des TICsur le processus de mise en
oeuvre des curricula et proposer une stratégie à mettre en place
pour une interconnexion réussie TIC et curricula à l'École
Normale Supérieure de Maroua.
1.4.2. Objectifs spécifiques de la
recherche
Objectif spécifique 1 : examiner
l'effet de l'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement pour
communiquer et collaborer entre enseignants et apprenants sur le processus de
mise en oeuvre des curricula de l'école normale supérieure de
Maroua.
Objectif spécifique 2 : Analyser
l'effet de l'utilisation des logiciels de conception, de présentation et
de diffusiondes contenus et activités d'enseignement-apprentissage sur
le processus de mise en oeuvre des curricula de l'École Normale
Supérieure de Maroua.
Objectif spécifique 3 : examiner
l'effet de la disponibilité des ressources et équipement TIC sur
le processus de mise en oeuvre des curricula de l'École Normale
Supérieure de Maroua.
Objectif spécifique 4 : proposer
une stratégie d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des
curricula à l'École Normale Supérieure de Maroua.
1.5. Hypothèses de la recherche
Une hypothèse de recherche est un énoncé
qui admet un lien entre les variables (indépendante et
dépendante) de l'étude, lequel lien sera confirmé ou
infirmé au terme de l'étude (Fonkeng et al., 2014, p. 46). Cet
énoncé est basé sur la problématique et les
objectifs de la recherche.
1.5.1. Hypothèse générale de la
recherche
HG : l'intégration
pédagogique des TIC favorise de façon significative
l'implémentation des curricula de l'École Normale
Supérieure de Maroua.
1.5.2. Hypothèses spécifiques de la
recherche
HR1 : l'utilisation des plateformes
virtuelles d'enseignement pour communiquer et collaborer entre enseignants et
apprenants favorise le processus de mise en oeuvre des curricula de
l'École Normale Supérieure de Maroua.
HR2 : l'utilisation des logiciels de
conception, de présentation et de diffusiondes contenus et
activités d'enseignement-apprentissage favorise le processus de mise en
oeuvre des curricula de l'École Normale Supérieure de Maroua.
HR3 : la disponibilité des
ressources et équipement TIC favorise le processus de mise en oeuvre des
curricula de l'École Normale Supérieure de Maroua.
HR4 : la mise en place d'une
stratégie d'intégration des TIC peut assurer une interconnexion
réussie TIC - implémentation des curricula à
l'École Normale Supérieure de Maroua.
1.6. Délimitation de la recherche
La délimitation de notre recherche permet
d'établir les frontières à l'intérieur desquelles
l'étude sera menée. Les limites établies de notre
recherche sont thématiques et géographique.
1.6.1. Délimitation
géographique
Notre étude s'est effectuée au sein de
l'École Normale Supérieure dans la ville de Maroua, capitale de
la région de l'extrême-nord. Nous avons sélectionné
des participants composés du personnel administratif et des formateurs
des élèves professeurs des départements de sciences de
l'éducation, de langue française et littérature
d'expression française, de sciences physique et d'informatique des deux
cycles. Cette étude aurait pu couvrir le territoire national, mais
à cause de certaines contraintes, une enquête de cette envergure a
été écartée. Mais néanmoins, le site de
l'étude et la population d'étude sont représentatifs de la
région de l'Extrême-Nord, particulièrement de la ville de
Maroua.
1.6.2. Délimitation
thématique
Le développement et l'implémentation des
curricula s'effectuent à plusieurs niveaux d'un système
éducatif : niveau international (supra), niveau national (macro), niveau
de l'école ou institution (méso), niveau de la classe ou
l'enseignant (micro) et au niveau individuel (nano). Dans le cadre de notre
étude, nous nous intéresserons aux niveaux méso et
microdans la formation initiale des élèves professeurs. Nous
évoquerons les usages des TIC qui favorisent la mise en oeuvre des
curricula de l'École Normale Supérieure de Maroua en termes de
production des contenus et activités d'apprentissage, des pratiques
d'ingénierie pédagogiques, de communication et de collaboration
entre paires et d'évaluation des apprentissages.
1.7. Intérêtet pertinence de la
recherche
L'intérêt fondamental d'une recherche est la
production de nouvelles connaissances qui seront utilisées et
exploitées par un ensemble d'entités. Dans le cadre de notre
recherche, nous avons les intérêts fondamental, académique
et appliqué sur une perspective complémentaire de l'existent. Il
s'agit de produire de nouvelles connaissances sur l'implémentation des
curricula de l'École Normale Supérieure à travers
l'utilisation des outils TIC en réponse au nouveau paradigme
pédagogique car le défi majeur c'est la mise en oeuvre des
nouvelles exigences de formation des enseignants à travers
l'intégration pédagogique des TIC.
L'intégration pédagogique des TIC dans les
écoles normales camerounaises est faite à travers l'utilisation
des plateformes virtuelles de communication et de collaboration, le e-learning,
l'utilisation des didacticiels, l'utilisation des wikis et moteurs de recherche
pour la recherche documentaire, l'utilisation deslogiciels de traitement de
texte, d'images, de présentation pour la production des contenus,
l'utilisation des logiciels de programmation et des simulateurs pour la
conception des programmes informatiques ou pour l'expérimentation d'un
phénomène, etc. Ceci signifie que les TIC font désormais
partie intégrante du processus de mise en oeuvre des curricula. Dans le
cadre de notre étude, nous cherchons à mieux comprendre l'effet
de leur intégrationsur les pratiques d'ingénierie
pédagogique des formateurs de l'école normale, les
compétences professionnelles et informationnelles qu'elles
développent chez les futurs enseignants et identifier les facteurs de
résistance à leur intégration pédagogique.
Lors d'une conférence sur l'intégration des NTIC
en éducation, le ministère de l'éducation du Québec
(1996) a souligné l'importance de mener des recherches à
caractère technologique et pédagogique sur ces termes :
Plusieurs des personnes rencontrées ont indiqué
que l'intégration des nouvelles technologies de l'information et des
communications à tous les ordres d'enseignement devrait s'appuyer sur
les résultats de travaux de recherche pédagogique, de même
que sur des projets pilotes de mise en oeuvre, ainsi que dans le rapport du
Conseil supérieur de l'éducation : l'intégration des NTIC
à tous les ordres d'enseignement doit pouvoir s'appuyer sur une
recherche pédagogique qui instrumente pour l'action, sur des
expérimentations qui guident l'implantation, voire sur le
développement d'une culture de l'innovation pédagogique (p .
32).
Pour le ministère de l'éducation du
Québec, les pouvoirs politiques des pays doivent s'appuyer sur les
résultats des recherches à caractère technologique et
pédagogique pour l'élaboration des politiques
d'intégration des TIC dans l'éducation. Pour un pays comme le
Cameroun, les résultats d'une telle étude peuvent servir au
ministère de l'enseignement supérieur à élaborer
une politique formelle définissant une stratégie nationale
d'action visant à intégrer les TIC dans la formation des
enseignants.
Pour les formateurs d'enseignants, cette recherche va leur
doter de connaissances nécessaires pour une meilleure intégration
des TIC favorisant l'apprentissage actif. En d'autres termes, les
résultats de cette recherche pourront leur servir de
référentiel dans la création et l'élaboration des
activités ou des contenus qui vont amener les apprenants à agir
et créer à leur tour avec les outils TIC. Les formateurs sont
souvent considérés comme un modèle par leurs apprenants
durant leur formation, de ce fait les usages des TIC qu'ils en font sont
capitaux non seulement pour le développement informationnel et
professionnel des apprenants, mais aussi pour les futurs usages
pédagogiques de ces derniers quand ils seront sur le terrain. D'une
autre part, cette recherche va servir de réponse aux nouvelles exigences
de formation des futurs enseignants en dotant les formateurs des connaissances
leur permettant de repenser leurs expériences d'apprentissage par
l'utilisation de nouveaux outils didactiques.
Pour les élèves-professeurs,
cetterecherche leur fournira des connaissances sur l'utilisation consciente et
adéquate des TIC dans le cadre du développement de leurs
compétences professionnelle et informationnelle.
Conclusion
Pour assurer une éducation de
qualité à ses populations et répondre au nouveau paradigme
pédagogique, les institutions de formation des enseignants du Cameroun
doivent relever plusieurs défis notamment la formation des enseignants
de qualité et en quantité. Pour ce faire, plusieurs auteurs
s'accordent à dire que ces institutions de formation devraient favoriser
une intégrationpédagogique des technologies de l'information et
de la communication en formation initiale des enseignants.En effet, les
technologies de l'information et de la communication disposent de plusieurs
éléments qui permettent de répondre aux nouvelles
exigences de formation des enseignants et donc d'améliorer leur
formation.
Cependant, les TIC ne sont pas suffisamment pris en compte
dans la formation initiale des enseignants ce qui se caractérise par un
ratio poste de travail/apprenant très faible, l'indisponibilité
des personnes qualifiées pour assurer la formation et l'accompagnement
des formateurs d'enseignants, l'absence des ressources pédagogiques
numériques et des centres de recherche équipés en outils
TIC. De plus, le Cameroun ne dispose pas d'une politique formelle
définissant une stratégie nationale d'action visant à
intégrer les TIC.
Dans cette partie, il était
question de faire un état des lieux et des modes d'accompagnement
à l'intégration pédagogique des TIC dans la formation
initiale des enseignants de l'école normale supérieure de Maroua
et de faire ressortir la problématique liée à cette
intégration des TIC et l'implémentation des curricula de l'ENS de
Maroua. Dans le prochain chapitre, il sera question de faire une recension de
recherches portant sur l'intégration pédagogique des TIC en
formation initiale des enseignants d'une part et sur le processus de mise en
oeuvre des curricula de l'école normale d'autre part.Ensuite, nous
allons traiter des fondements théoriques qui expliquent notre
thématique d'étude.
CHAPITRE II :
État de la question et théorie explicative sur les TIC et
l'implémentation des curricula
Introduction
L'évolution rapide des TIC au cours de ces
dernières années a engendré de nouveaux modes de
fonctionnement et de nouvelles applications utilisables dans la vie
professionnelle et dans la vie quotidienne. L'éducation ne pouvant
rester à l'écart de cette réalité, la
majorité des pays ont intégré les TIC dans leur
système éducatif et en particulier dans la mise en oeuvre des
curricula de formation initiale des enseignants. Mais les constats faits et
les études antérieures font état de ce que
l'intégration des TIC dans la formation des enseignants au Cameroun tout
comme dans la majorité des pays d'Afrique subsaharienne n'est pas encore
une réalité au moment où se pose un problème
d'enseignants qualifiés capables de mettre en oeuvre le nouveau
paradigme pédagogique à l'ère du numérique. Le
deuxième chapitre de notre étude est consacré à la
présentation des points sur les aspects d'insertion pédagogique
du numérique et la mise en oeuvre des curricula, et des théories
explicatives de notre étude. Dans la première partie, il est
question d'explorer les études et les réflexions scientifiques de
divers auteurs sur la problématique du processus d'implémentation
des curricula de l'École Normale Supérieure à l'aide des
outils TIC. Cette partie se subdivise en trois sous-parties :
l'intégration pédagogique des TIC en formation initiale des
élèves-professeurs de l'École Normale Supérieure,
l'implémentation des curricula de l'École Normale
Supérieure et les modèles d'intégration des TIC dans
l'implémentation des curricula d'enseignement.Dans la seconde partie,
nous nous servirons des théories élaborées pour expliquer
notre étude.
2.1. Point sur les aspects
d'insertion pédagogique du numérique et la mise en oeuvre des
curricula
« La revue de
littérature est le travail d'un nain qui doit réaliser que des
géants ont accumulé une montagne de savoir qu'il va falloir
escalader » (Dumez, 2001 p. 17 cités par Fonkeng et al.,
2014, p. 49). Cette citation signifie que plusieurs chercheurs ont
déjà effectué des travaux se rapportant à notre
thématique. De ce fait, il est question ici de faire une recension de
ces recherches sur les aspects portant sur le processus d'implémentation
des curricula de l'École Normale Supérieure et ceux portant sur
l'intégration pédagogique des TIC en formation initiale des
enseignants.
2.1.1. Point sur les aspects
d'insertion pédagogique du numérique dans la formation initiale
des élèves-professeurs de l'école normale
supérieure
Notre thématique porte sur
l'intégration pédagogique des TIC et l'implémentation des
curricula de l'École Normale Supérieure en formation initiale des
enseignants. Ceci implique de faire ressortir les enjeux et les défis du
numérique dans la conception, la présentation et la diffusion des
contenus et activités d'enseignement/apprentissage, dans la
communication et la collaboration entre pairesà l'aide des plateformes
virtuelles d'enseignement et dans l'évaluation des apprentissages.
Au cours de ces dernières décennies, le
numérique occupe une place importante dans tous les secteurs
d'activités. Le secteur de l'éducation n'est pas
épargné. Durant la formation initiale des enseignants, le
numérique joue un rôle capital dans l'implémentation des
curricula. Danscetordred'idées, Dias (1999, p. 11) soutient que «
[...] technology is integrated when it is used in a seamless manner to
support and extend curriculum objectives and to engage students in meaningful
learning! »5(*).
Pour lui, les technologies sont intégrées dans
l'implémentation des curricula pour soutenir et étendre les
objectifs éducationnels et pour engager les élèves dans un
processus d'apprentissage actif.
Pour Karsentiet Ngamo(2009, p. 9),
L'intégration pédagogique des TIC, c'est l'usage
des TIC par l'enseignant ou les élèves dans le but de
développer des compétences ou de favoriser des apprentissages.
L'intégration pédagogique des TIC, c'est dépasser
l'enseignement de l'informatique et des logiciels. C'est amener les
élèves à faire usage des TIC pour apprendre les sciences,
les langues, les mathématiques. Intégrer les TIC, c'est aussi
faire usage des TIC pour enseigner diverses disciplines.
C'est donc dire que l'intégration pédagogiques
des TIC dans le processus de formation initiale des enseignants ne devrait pas
se limiter à l'enseignement de l'informatique ou des logiciels mais
devrait contribuer à développer les compétences des futurs
enseignants et à favoriser les apprentissages.
Nous constatons que ces auteurs, comme plusieurs autres
consultés, abordent la question de l'intégration
pédagogique des TIC en insistant plus sur la finalité ou
l'objectif mêmede leur intégration mais pas sur les
stratégies à mettre en oeuvre pour les intégrer et leurs
enjeux dans la mise en oeuvre des curricula de formation ou les conditions
nécessaires à leur intégration. Même s'il est vrai
que l'intégration pédagogique des TIC ne passe pas
forcément par l'introduction de nouvelles manières d'enseigner,
mais une véritable utilisation des TIC dans l'enseignement passe au
moins par un ajustement de ces pratiques (Chomienne, 1993 cités par
Baumberger, et al., 2008 p. 74). Plusieurs prérequis sont indispensables
pour une intégration pédagogique des TIC par les formateurs des
formateurs. La figure 1 montre les niveaux d'intervention des TIC dans
l'implémentation des curricula.
Figure
1 : Les niveaux d'intervention des TIC dans l'implémentation des
curricula
Source : Baumberger, Perrin, Bétrix et Martin (2008
p. 74)
La figure 1 apporte plus d'éléments sur les
niveaux d'interventions des TIC dans l'implémentation des curricula de
formation. Elle nous permet d'établir que l'atteinte et/ou le
développement des compétences disciplinaires chez les apprenants
en utilisant les outils médias et TIC (MT) dépend de deux
facteurs : l'éducation aux médias liée à
l'utilisation de matériels et d'informations provenant de diverses
sources notamment d'internet et les compétences techniques des
formateurs relatives à leurniveau de maitrise technique des outils TIC.
A partir de ces deux notions, le travail de l'enseignant consiste à
créer et à sélectionner des informations, du
matériel et/ou des moyens d'enseignement efficaces intégrant les
TIC. Le matériel et les moyens d'enseignement créés et
sélectionnés doivent favoriser un apprentissage actif et
permettre de ce fait une utilisation pertinente des TIC chez les apprenants
à travers par exemple l'utilisation des plateformes virtuelles
collaboratives et d'autoévaluation et une production à l'aide des
logiciels pédagogiques, le formateur étant ici un guide ou un
collaborateur.
2.1.1.1. Les enjeux de l'insertion
pédagogique des TIC dans l'éducation selon Marie-José
Barbot, Claude Debon et Viviane Glikman
La fermeture des établissements scolaires
pendant la pandémie de la covid-19 a imposé aux enseignants de
repenser leurs pratiques pédagogiques et systèmes
d'évaluation en s'appuyant davantage sur le numérique à
travers le monde.Etudiant les tendances, les enjeux et les défis
relatifs à l'intégration des TIC dans la formation initiale des
enseignants et dans les pratiques pédagogiques des enseignants, Karsenti
et al.,(2001) font remarquer que les innovations technologiques,
jumelées aux transformations des habitudes familiales et des valeurs
sociales, ont certainement eu un impact particulier sur les étudiants,
notamment ceux qui ont grandi au coeur de ces transformations sociétales
et de cette révolution technologique. Pour ces auteurs, les nouvelles
générations, contrairement aux anciennes
générations, ont des attentes et des besoins nouveaux qui
semblent particulièrement présents dans les milieux
éducatifs.
En effet, les innovations technologiques ont provoqué
des mutations au sein des systèmes éducatifs et constituent de ce
fait de nouveaux enjeux d'évolution d'enseignement et d'apprentissage.
Barbot et al., (2006), indiquent à ce propos que
dans les pratiques de formation, les technologies
prêtent à de multiples controverses entre ceux pour qui elles
représentent des enjeux forts d'évolution vers des dispositifs de
formation plus flexibles et ouverts et vers des situations d'apprentissage
favorisant l'autonomie, ceux qui n'en voient que les aspects négatifs
soulignant la perte de valeurs portées par le service public, la remise
en cause de l'autorité enseignante, le laisser-faire ou la surcharge
pour les apprentissages.
Pour ces auteurs, des clivages s'affirment sur
les enjeux des nouvelles technologies dans l'éducation : pour
certains, la technologie représente une mutation de dispositif de
formation plus flexible et de systèmes d'évaluation tant disque
pour d'autres, elle représente la perte des valeurs de formation et de
surcharge des apprentissages. Ce constat formulé permet de comprendre
les différentes raisons pour lesquels ces outils suscitent refus et
séduction et les représentations associées à leur
usage en éducation et montre la complexité que
génère laconception et l'usage de ces dispositifs TIC dans
l'éducation. Pour mieux comprendre les enjeux des TIC dans
l'éducation, Barbot et al., (2006) ont identifié quatre
paramètres : le devenir des savoirs, les tensions qui se
manifestent dans les dispositifs, les acteurs de la formation impliqués
dans leur conception et leur mise en oeuvre, les postures de recherche qui
caractérisent les observations et analyses produites et auxquelles
participent, d'ailleurs, certains de ces acteurs.
Le premier paramètre relevé par les auteurs est
le devenir des savoirs avec le numérique. Il est primordial si l'on
souhaite donner une densité aux nouvelles technologies dans
l'éducation, d'adapter la grande diversité des savoirs aux
nouvelles technologies. Barbot et al., (2006) soulignent que cette adaptation
doit assurer l'adéquation entre l'objectif professionnel et
pédagogique de la formation et l'usage des outils technologiques
correspondants.L'apport des technologies à l'éducation offre de
nouveaux moyens d'accès aux savoirs, une autonomie des apprentissages,
une formation tout au long de la vie. De ce fait,la numérisation des
savoirs résout le problème d'indisponibilité des documents
de formation et permet aux apprenants et aux formateurs de consulter des
ouvrages, des publications scientifiques et pleins d'autres ressources leur
permettant de se développer professionnellement. De plus, et comme le
relève Mian Bi (2010), la virtualisation des savoirs pourrait pallier
efficacement au manque des laboratoires spécialisés en offrant la
possibilité de simuler à moindre coût l'essentiel des
travaux pratiques au programme de la formation initiale des futurs enseignants
de physique, de chimie ou de biologie en Afrique. La numérisation des
savoirs constitue de ce fait une valeur ajoutée dans la formation
initiale des enseignants en Afrique et au Cameroun en particulier. Toutefois,
la question d'une ingénierie pédagogique des dispositifs
médiatisés pertinente reste posée.
Le deuxième paramètre fait
référence aux nouveaux dispositifs de formation qu'offrent les
TIC. Pour les auteurs, la numérisation des savoirs implique la
circulation des savoirs, la mise à disposition dans des espaces-temps
divers et des relations multiples entre différents acteurs. Avec le
numérique, les formations peuvent être hybrides,
individualisées, en alternance, collaborative, etc. Ces dispositifs
permettent de rendre des savoirs accessibles, de libérer les apprenants
à la dépendance de l'enseignant et des contraintes
géographiques. Toutefois, la non implication des formateurs lors de la
conception de tels dispositifs peut nuire à son implémentation et
aux acquisitions des savoirs recherchées.
Le troisième paramètres traite
des nouveaux rôles des acteurs impliqués dans la production des
ressources multimédias et la mise en oeuvre des dispositifs de
formations offerts par les TIC. Il s'agit ici de la réorganisation des
rôles des acteurs impliqués dans la mise enoeuvre des curricula de
formation. L'enseignant n'est plus considéré comme un porteur de
connaissances à transmettre, mais comme un facilitateur des
apprentissages. Les curricula d'aujourd'hui plaident en faveur de ce type
d'enseignement qui favorise un apprentissage actif. De ce fait, les
interactions ou les relations entre enseignants-apprenants ou
apprenants-apprenants sont plus présentes et significatives avec le
numérique.
Il se confirme que les enjeux du
numérique sont multiples dans le secteur éducatif. Les nouvelles
technologies permettent de diversifier les approches d'enseignement,
générer de nouvelles compétences chez les apprenants,
faciliter l'accès aux savoirs, favoriser les apprentissages, communiquer
et collaborer entre apprenants et enseignants, former tout au long de la vie,
etc. Cependant, et comme le soulignent Barbot et al., (2006), les recherches
dans l'éducation sur la transversalité des outils TIC dans la
pluri- et l'interdisciplinarité constituent un creuset et
nécessitent des réflexions plus approfondies.
2.1.1.2. Apport des TIC dans la
construction des outils d'apprentissage des
élèves-professeurs
Dans cette section consacrée à l'apport des TIC
dans l'apprentissage, il est important pour nous de définir d'abord le
concept apprentissage. Selon Legendre (1993), l'apprentissage désigne le
processus d'acquisition de nouveaux savoirs, savoir-faire ou savoir-être
à travers l'enseignement ou l'expérience. En d'autres termes,
c'est la rencontre de l'apprenant avec l'objet d'étude. Apprendre c'est
donc acquérir, s'approprier des connaissances, construire de nouvelles
compétences, modifier sa façon d'agir, de penser, etc.
Aujourd'hui, l'apprentissage est plus propice grâce
à l'utilisation des outils TIC. Ces outils ne sont pas des solutions
miracles à l'apprentissage, c'est l'utilisation qui est faite de ces
outils TIC qui rend un apprentissage significatif et efficace (Knoerr, 2005).
Avec les nouvelles méthodes d'enseignement qui placent l'apprenant au
centre de la construction de ses savoirs notamment l'apprentissage
coopératif qui favorise les interactions entre apprenants et enseignants
ou la méthode de recherche et de projet qui favorise le
développement de l'apprenant par la résolution des situations
concrètes, ces outils sont d'un apport immense pour l'apprenant
essentiellement à cause de leur dimension multimédia. Des
études ont d'ailleurs démontré que : on retient 10%
de ce qu'on lit, 20% de ce qu'on entend, 30% de ce qu'on voit, 50% de ce qu'on
voit et entend, 80% de ce qu'on dit et 90% de ce qu'on fait (Germain, 2001
cité par knoerr, 2005).
Allant dans la même logique de la
construction des nouvelles compétences des apprenants, Rouet (2000, p.9)
souligne que les TIC « sont intrinsèquement porteurs de
nouvelles opportunités d'apprentissage, de par les nouveaux modes
d'accès à l'information qu'ils proposent ». Plus
tard dans le même ouvrage, l'auteur affirme qu'« en
intégrant l'usage de ces systèmes dans les pratiques
pédagogiques, on permettrait aux étudiants de développer
spontanément de nouvelles compétences de lecture,
compréhension, recherche et production d'informations ».
Plusieurs recherches ont été effectuées sur l'apport des
TIC dans cette nouvelle conception de l'apprentissage. Une importante
étude de Grégoire et al., (1996) cité par Knoerr (2005) a
d'ailleurs recensé toutes les recherches sur l'apport des TIC dans
l'apprentissage depuis 1990 et énoncé une série de
constats confirmant que les TIC ont un rôle positif dans l'apprentissage.
Ces constats sont regroupés en cinq principaux points :
§ les TIC ont le pouvoir de stimuler le
développement des habiletés intellectuelles telles que la
capacité de raisonner, de résoudre des problèmes,
d'apprendre à apprendre et de créer ;
§ elles peuvent contribuer de plusieurs façons
à améliorer l'acquisition des connaissances dans diverses
matières d'enseignement et le développement des habiletés
et des attitudes qui sont reliées à ces connaissances ;
§ les nouvelles technologies ont le pouvoir de stimuler
la recherche d'une information plus complète sur un sujet, d'une
solution plus satisfaisante à un problème et, d'une
manière générale, d'un plus grand nombre de relations
entre diverses connaissances ou données ;
§ l'utilisation de nouvelles technologies favorise la
collaboration entre élèves d'une même classe et entre
élèves ou classes d'écoles différentes, proches ou
lointaines, à des fins de sensibilisation à d'autres
réalités, d'accès à des connaissances pertinentes
non strictement définies à l'avance et de réalisation de
projets ayant une portée réelle pour les élèves
eux-mêmes et éventuellement d'autres personnes ;
§ les possibilités de simulation, de manipulation
virtuelle, de jonction rapide entre des données très
variées, de représentation graphique et autres qu'offrent les
nouvelles technologies contribuent à une mise en relation des
connaissances avec diverses dimensions de la personne et assurent ainsi une
maitrise plus poussée de nombreux apprentissages.
A cet égard, les TIC offrent de grands
environnements de navigation, de découverte, de production, de
simulation, de collaboration, de communication, etc. aux apprenants. Tous ces
environnements leur permettent d'avoir une autonomie sur la construction de
leurs connaissances. Au regard de l'importance des TIC dans l'apprentissage des
élèves-professeurs, il convient de présenter leur apport
dans la scénarisation du processus enseignement-apprentissage dans ce
nouveau paradigme pédagogique.
2.1.1.3. Apport des TIC dans les
pratiques d'ingénierie pédagogiquedes formateurs
d'enseignants
Cette section étudie l'apport des TIC dans les
pratiques d'ingénierie pédagogique des formateurs d'enseignants
pour une meilleure conception et scénarisation du processus
enseignement-apprentissage. Mais avant d'aborder cet apport des TIC, il est
important pour nous de définir le concept ingénierie
pédagogique. Depuis quelques années, le concept
« ingénierie pédagogique »
(instructional engineering) est de plus en plus utilisé pour
remplacer celui de « design pédagogique »
(instructional design) (Basque, 2004). L'ingénierie
pédagogique consiste à étudier, concevoir, réaliser
et adapter des dispositifs d'enseignement, des formations ou des cours. En
d'autres termes, c'est l'ensemble des réflexions sur les interactions
entre les apprenants et les équipes intervenantes, sur la
création des situations d'apprentissage, la mise à disposition
des ressources pédagogiques numériques ou non.
Basque (2004) identifie trois changements majeurs
apportés par les TIC en ingénierie pédagogique chez les
enseignants d'université : le professeur doit jouer de nouveaux
rôles au sein du processus d'ingénierie pédagogique ou
céder certaines tâches à d'autres acteurs, le professeur
dispose de nouveaux outils pour l'aider à réaliser sa
démarche d'ingénierie pédagogique, le professeur a besoin
de formation et d'un soutien institutionnel significatif pour faire
l'ingénierie pédagogique de cours intégrant les TIC. Pour
l'auteure, quelques soient les contextes d'enseignement - entièrement
à distance ou hybride (combinant présence et distance),
entièrement en présence -, les TIC ont largement contribué
à complexifier les systèmes d'apprentissage. Allant dans la
même logique, Peraya et Peltier (2020) soutiennent que la conception et
la mise en oeuvre de tels systèmes d'apprentissage nécessitent
des méthodes plus systémiques et rigoureuses que celles
intuitives et artisanales qu'utilisent classiquement les enseignants. Pour eux,
le contexte change, l'ingénierie pédagogique aussi.
Ces auteurs soulèvent la problématique du
changement de rôle et des nouvelles tâches de l'enseignant
universitaire. Au sein des institutions de formation des enseignants au
Cameroun, la charge curriculaire des formateurs est souvent répartie
entre l'enseignement, la recherche et les tâches administratives. Au
début de leurs carrières, les jeunes formateurs des enseignants
de l'école normale passent leurs premières années à
créer les contenus des unités d'enseignement qui leur sont
attribuées. Une fois les contenus des unités d'enseignement
créés, « les professeurs dont la recherche est bien
établie et qui sont titulaires de subventions font souvent passer
l'enseignement au second plan, se contentant de répéter
année après année, à la virgule près, le
contenu du cours qu'ils ont si minutieusement
préparé » (Knoerr, 2005). De ce fait, l'enseignant
assure toutes les tâches allant de la conception à
l'implémentation de ses contenus d'enseignement. Dans cette situation
d'enseignement classique, Dessus (2010) qualifie l'enseignant de média
principal. Il distingue à cet effet trois types de rôles de
l'enseignant dans cette situation : l'enseignant-planificateur,
l'ingénieur-pédagogue et l'enseignant-en-classe. Or dans les
pratiques d'ingénierie pédagogique intégrant les TIC,
Basque (2004) indique que :
non seulement de nouvelles tâches apparaissent, mais les
tâches se complexifient et font appel à des expertises
variées (pédagogique, technologique, gestion, etc.), de sorte
que, dans certains cas, il est nécessaire de confier ces tâches
à plusieurs personnes au sein d'une équipe parce que le
professeur n'a pas le temps ou les compétences pour les réaliser.
(p.9)
Les outils TIC apparaissent comme un facteur de
changement important dans la réalisation des nouvelles tâches,
l'accomplissement des nouveaux rôles et l'acquisition des nouvelles
compétences en ingénierie pédagogique. Les TIC offre plus
de possibilités à l'enseignant dans l'élaboration de ses
nouvelles tâches et de ses activités d'enseignement-apprentissage.
Dans le cadre du nouveau paradigme pédagogique, les TIC offre à
l'enseignant la possibilité de jouer véritablement son rôle
de médiateur entre la connaissance et l'apprenant, de suivre et
d'évaluer les apprentissages de ses élèves à tout
moment et de remédier rapidement aux difficultés que ces derniers
rencontrent. L'utilisation des TIC facilitent la collaboration de l'enseignant
avec ses collègues et son administration dans le cadre de la
planification et de l'implémentation des contenus curriculaires et
l'évaluation des apprentissages.Knoerr (2005) souligne à cet
effet que
les TIC permettent également à l'enseignant de
se renouveler, de repenser son enseignement, de découvrir de nouveaux
outils, d'actualiser et d'enrichir les contenus de son cours,
d'expérimenter de nouvelles pistes, de comparer ses expériences
avec d'autres enseignants (il existe de très nombreux sites Internet
pour enseignants comportant des banques d'activités, offrant des forums
d'échange et de discussion, et affichant des réalisations de
classes). Il peut, soit utiliser des outils tout prêts (logiciels ou
activités), soit développer ses propres contenus.
2.1.1.4. Les usages des TIC en
formation initiale des enseignants
Le terme usage renvoie à un continuum de
définitions allant de l'adoption à l'appropriation en passant par
l'utilisation (Proulx & Breton, 2002 cité par Ngnoulayé,
2010), applicable à n'importe quel objet. L'usage fait
référence au fait de se servir de quelque chose, au fait
d'employer quelque chose pour sa consommation, ses besoins personnels,
professionnels, etc. Autrement dit, l'usage renvoie à l'emploi qu'on
peut en faire de quelque chose. L'usage des TIC dans l'éducation est
encadré par un ensemble de textes qui régissent le fonctionnement
du système éducatif au Cameroun.
SelonHeer et Akkari (2006),
les recherches sur l'intégration des TIC dans
l'enseignement identifient deux courants majeurs. Le premier, fondé sur
une épistémologie socioconstructiviste, analyse cette
intégration comme vitale et favorable à la modification des
pratiques d'enseignement. Le deuxième, de type
néocomportementaliste et pragmatique, considère les TIC comme de
simples outils compatibles avec un enseignement traditionnel (p. 39).
Pour ces auteurs, l'usage des TIC dans la formation des
enseignants se situe entre deux approches. La première considère
les TIC comme une discipline d'enseignement visant la maitrise des
compétences techniques en TIC à la sortie de l'école, tant
disque la deuxième approche considère les TIC comme des outils
faisant partie intégrante du processus de formation des enseignants.
Dans notre problématique, nous nous intéressons à la
deuxième approche d'intégration des TIC dans l'enseignement.
Les études sur les usages des TIC comme outils faisant
partie intégrante du processus de formation initiale des enseignants se
sont diversifiées à travers le monde et s'intéressent
à l'usage des TIC pour améliorer la formation des enseignants.
Une étude menée par Le Borgne et al., (2006 cité par Mian
Bi, 2010) sur les usages des TIC par plus de 600
élèves-professeurs français a établi trois cadres
d'utilisation des TIC dans l'enseignement :
- les activités professionnelles non directement
liées à la classe : recherche d'informations, échanges
entre pairs;
- le travail du professeur « en
différé » relatif aux apprentissages de ses
élèves :conception de séances d'enseignement et production
de documents, évaluation desapprentissages des élèves,
etc.;
- l'utilisation en classe.
Il est à noter que les résultats de
cette étude donnent les informations sur les usages des TIC par les
futurs enseignants en année de stage pratique, mais également
donnent un aperçu des cadres d'usages des TIC par les formateurs.
2.1.1.4.1. Les usages des TIC
dansles activités professionnelles non directement liées à
la classe
Les usages des TIC dans les activités professionnelles
non directement liées à la classe font référence
aux usages des plateformes virtuelles dans la communication, la collaboration
entre paires, l'évaluation des apprentissages à l'aide de ces
plateformes virtuelles et la recherche documentaire.
v L'usage des plateformes virtuelles d'enseignement
dans la communication, la collaboration et l'évaluation des
apprentissages
Dans la littérature et parmi plusieurs auteurs que nous
avons consultés, les termes environnement, dispositif ou système
sont également utilisés pour faire référence aux
plateformes virtuelles d'enseignement dans la mesure où ils ont pour but
de mettre en oeuvre des contenus d'enseignement et d'apprentissage. Bien qu'il
soit difficile de trouver une définition consensuelle du concept
plateforme virtuelle d'enseignement chez les auteurs que nous avons
consulté, nous constatons que ce concept se définit en
comparaison avec les facteurs tels que : l'espace, le temps et
l'utilisation des ressources TIC. Dans le cadre de notre étude, nous
adoptons la définition de Lebrun et al., (2011 cité par
Deschamps, 2015) qui définissent le concept de plateforme virtuelle
d'enseignement comme « un ensemble cohérent composé
de ressources, de stratégies, de méthodes et d'acteurs
interagissant dans un contexte donné pour atteindre un
but » (p. 22).
La pandémie actuelle, la covid-19 a illustré une
fois des plus la nécessité du numérique dans
l'enseignement. La scénarisation du processus enseignement-apprentissage
aujourd'hui ne se passe plus uniquement en présentiel. L'utilisation des
plateformes virtuelles offrent des formations hybrides. Ces outils sont
utilisés comme support de l'enseignement présentiel, favorisent
l'apprentissage actif, la collaboration et les discussions entre pairs,
l'auto-évaluation des apprenants et les évaluations par les
enseignants. Ils offrent plusieurs fonctionnalités aux utilisateurs,
notamment d'administration, de gestion des cours, de suivi et
d'évaluation, de communication synchrone et asynchrone, de tutorat, etc.
Les contenus de cours, les activités d'apprentissage et
d'évaluation et les différentes ressources pédagogiques
doivent être produites par les formateurs et mises sur la plateforme
virtuelle.
L'introduction des TIC dans l'éducation a vu
l'émergence de plusieurs plateformes virtuelles d'enseignement parmi
lesquelles Moodle, Claroline, Google Classroom etc. Comme le soulignent
Onguéné et Fotsing (2016), parlant de la plateforme Moodle, elle
offre des fonctions pédagogiques ou communicatives pour créer un
environnement d'apprentissage en ligne : c'est une application permettant de
créer, par l'intermédiaire du réseau, des interactions
entre des pédagogues, des apprenants et des ressources
pédagogiques.Ils tiennent compte de trois logiques : didactique,
pédagogique et technologique tel qu'illustré par la figure 2. En
effet, l'usage des plateformes virtuelles d'enseignement s'inscrit parfaitement
dans le nouveau paradigme pédagogique qui place l'apprenant au centre de
la construction de ses connaissances (Paquette, 2005 cité par Deschamps,
2015). En d'autres termes, l'usage des plateformes virtuelles d'enseignement
facilitent l'accès aux connaissances pour les apprenants en
éradiquant les contraintes liées à l'espace et au temps,
et offre également des forums de discussions, des ateliers de travail,
des tests en ligne par les enseignants et l'auto-évaluation pour les
apprenants.
Figure
2 : les logiques du dispositif d'apprentissage
Source : Patrice Deschamps (2015), Adaptation de : Paquette
(2005a). L'ingénierie pédagogique.
Québec : Presse de l'Université du Québec
A ces plateformes virtuelles d'enseignement, est
associé l'usage pédagogique des réseaux sociaux qui sont
devenus aujourd'hui des véritables canaux de communication et
d'interaction de tout premier ordre. Ces réseaux sociaux qui sont
à la portée de tous les apprenants et enseignants
présentent une multitude de services qui peuvent être
répartis sur six grands usages selon Cavazza (2016) en
éducation : la publication, la messagerie, le partage, la
collaboration, la discussion et le travail en réseau comme l'illustre la
figure 3.
Figure
3 : les usages des réseaux sociaux en éducation
Source : Fredcavazza.net (2016), usages numériques
et transformation digitale. Panorama des médias sociaux 2016.
v L'usage d'internet dans la recherche
documentaire
Comme le soulignent Ndibnu-Messina et Nouatcha (2014),
« La recherche d'information semble être la principale
activité pour laquelle les futurs enseignants font usage des
TIC ». De ce fait, internet représente le principal
fournisseur d'informations tant chez les futurs enseignants que chez les
formateurs. Pour faire leurs recherches, et actualiser leurs contenus
d'enseignement, les formateurs utilisent les moteurs de recherche tels
que : Google, bing ou Yahoo. Internet permet également aux
formateurs de créer des activités d'évaluation et
d'apprentissage.
2.1.1.4.2. Les usages des TIC
relatifs aux apprentissages des élèves
Les usages des TIC relatifs aux apprentissages des
élèves font référence à la conception de
séances d'enseignement et production de documents, à
l'évaluation des apprentissages des élèves, etc.
v L'usage des logiciels de production et de
présentation des contenus et des activités
d'enseignement-apprentissage
Pour implémenter les curricula de l'École
Normale Supérieure, les formateurs ont besoin de produire les contenus
d'enseignement et les activités d'apprentissage qui seront ensuite
présentés aux apprenants. La production des contenus et des
activités est généralement faite par l'utilisation des
logiciels. Dans le cadre des enseignements en présentiel, les formateurs
utilisent beaucoup plus les logiciels de la suite bureautique Microsoft office.
A cet effet, pour la production des feuilles de calcul, les formateurs
utilisent le logiciel MS Excel, pour la production des diapositives, ils
utilisent le logiciel MS Powerpoint, pour le traitement de texte, ils utilisent
MS Word et pour le traitement des images, ils utilisent les logiciels tels que
Gimp, Adobe Photoshop, Paint, etc. Les diapositives produites avec MS
Powerpoint sont ensuite projetées lors d'un cours à l'aide d'un
vidéoprojecteur et permettent de ce fait aux formateurs de pouvoir
facilement présenter et expliquer des notions complexes aux
apprenants.
Aujourd'hui, l'utilisation des plateformes
virtuelles d'enseignement nécessite de nouveaux modes de production et
de transmission des connaissances (Onguéné et Fotsing, 2016),
surtout ceux impliquant une restructuration des cours en vue d'une utilisation
à distance (Thébault, 2009 cités par Onguéné
et Fotsing, 2016). Ces nouveaux modes de production et de transmission des
connaissances nécessitent de nouvelles compétences technologiques
liées à la pédagogie et au contenu d'enseignement. Les
formateurs doivent de ce fait utiliser des logiciels leur permettant de
médiatiser leurs contenus d'enseignement, leurs activités
d'apprentissage et d'évaluation et toutes les ressources
pédagogiques nécessaires pour leur programme de formation. Les formateurs doivent par exemple produire des
montages d'images, des contenus audio ou vidéo qui seront mis sur ces
plateformes virtuelles. Même s'il faut noter à ce sujet que les
enseignants du Cameroun ne bénéficient pas assez des formations
pédagogiques pour l'intégration des TIC (Onguéné et
Fotsing, 2016).
v L'évaluation à l'aide du
numérique
L'évaluation est très importante pour le
pédagogue dans la mise en oeuvre des curricula de formation. Elle lui
offre les possibilités de vérifier si les apprenants disposent
des prérequis nécessaires à la formation, si les
compétences énoncées au début des apprentissages
sont maitrisées au fur et à mesure de la progression du programme
et enfin le degré d'acquisition des compétences sur l'ensemble de
la formation. Elle est souvent organisée sous forme d'examen,
d'exposés ou de travaux pratiques. Pour ces deux dernières
formes, les apprenants utilisent généralement les logiciels de la
suite bureautique MS office pour les exposés ou des logiciels de
programmation ou de simulation pour les travaux pratiques.
Avec l'arrivée du numérique dans
l'éducation, les activités d'évaluation ont
également évolué. Les plateformes virtuelles
d'enseignement, les didacticiels et les exerciseurs offrent plusieurs
facilités de conception d'activités d'évaluation des
apprentissages. Aujourd'hui, ces outils offrent la possibilité de suivre
la progression des apprenants à l'aide des activités
d'auto-évaluation et de remédier à leurs
difficultés.
2.1.1.4.3.L'usage des TIC en salle
de classe
v L'usage des logiciels de simulation
Le manque de matériels didactiques pour les cours
nécessitant des expérimentations a poussé les
informaticiens à mettre sur pied des logiciels de simulation. Ces
logiciels de simulations encore appelés simulateurs imitent une partie
de la réalité et incorporent des lois ou des règles de
fonctionnement naturel des objets (De Vries, 2001, p. 111). Pour De Vries
(2001, p. 111),
L'élève apprend en agissant sur une simulation
d'une façon similaire à la façon dont il agirait dans une
situation réelle. Il peut changer la valeur des variables et en observer
les effets sur d'autres variables. Les tâches à exécuter
par les élèves sont de manipuler, d'observer, et
d'interpréter les résultats.
A cet effet, les logiciels de simulation sont conçus
pour reproduire les expériences d'apprentissage concrètes.
v L'usage des didacticiels
Le didacticiel est un logiciel conçu et
programmé pour l'enseignement assisté par ordinateur (EAO) sur un
ou plusieurs thèmes, présentant des écrans interactifs et
contenant un enseignement déterminé. Le but d'un tel
environnement d'apprentissage est de faire assimiler des nouveaux savoirs sur
un sujet spécifique et de renforcer les acquis auprès des
apprenants. L'utilisation de tels outils informatiques se repose sur une vision
constructiviste et même cognitiviste de l'apprentissage. La
présence des ordinateurs et des didacticiels dans nos Écoles
Normales Supérieures justifie leurs places car ceux-ci sont là
pour seconder l'enseignement et permettre aux apprenants de s'exercer sur les
notions apprises. De ce fait, les didacticiels complètent de
manière efficace les enseignements et favorisent les apprentissages.
v L'utilisation des équipements TIC
L'intégration pédagogique des TIC ne
peut se faire sans l'utilisation des équipements TIC. D'où
l'importance d'équiper les institutions de formation des centres de
ressources multimédias connectés à internet et
dotés des logiciels permettant de faciliter la mise en oeuvre des
curricula, des laboratoires d'informatiques, des vidéoprojecteurs dans
les salles de cours, etc. Ces équipements sont associés aux
équipements personnels des formateurs et des apprenants (tablettes,
smartphone, ordinateurs personnels, etc.) et ont un rôle important dans
la relation pédagogique et les processus d'apprentissage et
d'évaluation.
2.1.1.5. Les compétences
développées en formation initiale des enseignants à l'aide
des TIC
La notion de compétence est une
notion présente dans plusieurs domaines d'activités. Dans cette
partie, nous nous intéressons aux compétences
développées par les enseignants en formation initiale ou continue
à l'aide des outils TIC. La compétence est une connaissance
mobilisée à partir de plusieurs savoirs et qu'un individu peut
mettre en oeuvre dans la résolution des problèmes dans un
contexte donné. Cette mobilisation des savoirs vise l'atteinte d'un ou
de plusieurs objectifs précis.
En s'appuyant sur la classification des compétences de
Katz (1974) qui classe les compétences en trois types, nous pouvons
regrouper les compétences développées par les enseignants
en situation d'intégration des TIC ainsi qu'il suit :
§ Les compétences conceptuelles :
comprendre,analyser, agir de manière systémique ;
§ Les compétences techniques : liées
aux méthodes, processus, procédures, techniques d'enseignement
d'une spécialité ;
§ Les compétences humaines :liées aux
relations intra et interpersonnelles.
En effet, les TIC favorisent le développement de
nouveaux comportements et attitudes chez les enseignants en formation initiale
ou continue. Comme le souligne le ministère de l'éducation du
Québec (2001 cité par Lefebvre et Fournier, 2014), les TIC
permettent aux enseignants en formation initiale ou continue de
développer des compétences leur permettant de rechercher
autrement l'information pour comprendre et résoudre une situation, pour
partager l'information, pour s'ouvrir à d'autres façons de faire
et porter un regard critique.
2.1.2. L'implémentation des curricula de l'école
normale supérieure
L'éducation a toujours été
considérée comme le socle de l'économie et la
réponse aux problèmes de chômage d'un pays. De ce fait, les
politiques éducatives des pays doivent traduire leur vision de la
société ou plus précisément leur vision du type
d'hommes qu'ils veulent former en rapport avec les besoins et les attentes
locaux, nationaux et internationaux dans un document appelé curriculum.
Selon Stabback (2016) sur les principaux enjeux actuels en matière de
curriculum et d'apprentissage,
Le curriculum constitue une sélection consciente et
systématique de connaissances, de compétences et de valeurs :
cette sélection détermine la façon dont les processus
d'enseignement, d'apprentissage et d'évaluation sont organisés en
répondant à des questions telles que : qu'est-ce les
élèves doivent apprendre, pourquoi, quand et de quelle
manière ?
En d'autres termes, le curriculum illustre les
finalités, buts et objectifs d'apprentissage, la sélection et
l'organisation des contenus et activités d'enseignement-apprentissage,
la sélection et l'organisation des expériences d'apprentissage,
les approches d'enseignement, la sélection et l'organisation des
ressources pédagogiques, les méthodes et les modalités
d'évaluation.
2.1.2.1. Les perceptions du concept curriculum
Le concept curriculum apparait dans la littérature
britannique au début du XXème siècle en vue
d'étendre le concept de programme de formation et de préciser
l'architecture des cursus scolaires, la pédagogie, la sociologie des
savoirs, etc. Depuis plus d'une quinzaine d'années, le monde francophone
utilise de manière assez systématique le terme
« curriculum » pour désigner la
manière de formaliser la réflexion autour d'un programme de
formation et le différencie d'un simple dispositif pédagogique
ponctuel. Au fil du temps, ce concept a connu une évolution et
différentes perceptions en fonction des auteurs ayant travaillé
sur ce concept.
v Curriculum comme contenu matière à
enseigner(Schubert, 1986)
Cette perception est la plus traditionnelle du curriculum et
remonte à l'antiquité. Ici, le curriculum est assimilé aux
contenus des matières à enseigner. Ceux-ci s'appuient sur les
sept arts libéraux de l'antiquité : la grammaire, la
rhétorique, la dialectique, l'arithmétique, la
géométrie, l'astronomie et la musique. Dans ce sens, le
curriculum décrit ou prescrit les contenus et les finalités de
l'éducation. Ici, il nous est tenu de constater que cette perception ne
s'attarde que sur les contenus à enseigner et néglige les aspects
importants tels que le développement cognitif, la
créativité et la croissance personnelle des apprenants qui sont
mis en vigueur dans les curricula de l'ENS de Maroua.
v Curriculum en tant que programme des
activités planifiées
Cette perception du curriculum est adoptée
par Saylor et al., (1981, cité par Schubert, 1986). Elle se concentre
sur une vue globale de toutes les activités prévues pour les
apprenants telles que les plans des leçons, les guides
pédagogiques, le matériel didactique et pédagogique
nécessaire, les techniques d'enseignement, les méthodes et
modalités des évaluations par exemple qui doivent être
planifiés à l'avance. Ici, il y'a deux conceptions du terme
curriculum en tant que programme d'activités planifiées :
l'une considère le curriculum comme un document écrit (Beauchamp,
1981, cité par Schubert, 1986) et l'autre le dépeint comme tout
ce qui est dans l'esprit des éducateurs mais reste non écrit
(Taylor, 1970, cité par Schubert, 1986). En observant la planification
des cours par les enseignants, Taylor a souligné que même si cela
implique les notes de cours écrits, une grande partie de l'enseignement
est basé sur un programme de plans non écrits. Cette perception
se base sur le fait que les activités doivent être
planifiées et contextualisées, qu'elles soient écrites ou
non. Par ailleurs, elle valorise les résultats d'apprentissage, en
mettant plus l'accent sur les finalités de l'action
éducativeplutôt que sur les moyens et les processus
d'apprentissage. Porter l'attention sur les activités
prédéfinies masque l'importance et l'impact des activités
sur le processus d'apprentissage ou sur les styles d'apprentissages.
v Curriculum en tant que résultats
d'apprentissage prévus
Johnson (1977) et Posner (1982) cité par
Schubert, (1986) pensent que le curriculum ne devrait pas être
focalisé sur les activités planifiées mais plutôt
sur les résultats d'apprentissage prévus. Selon eux, les
résultats d'apprentissage prévus sont un moyen pratique de
spécifier les objectifs éducationnels, l'accent est mis sur les
résultats et non sur les moyens. Ici, l'environnement d'apprentissage et
les stratégies pédagogiques mis en place par les enseignants sont
capitaux dans l'atteinte des résultats escomptés. Il nous est
tenu de constater que cette perception met l'accent sur les résultats
d'apprentissage prévus en détournant l'attention des
résultats inattendus. La principale critique de cette perception est que
les résultats prévus peuvent différés des
résultats réels au sein des apprenants ayant acquis les
mêmes résultats d'apprentissage prévus.
v Le curriculum en tant qu'expérience
d'apprentissage
L'idée selon laquelle le curriculum devrait être
un ensemble d'activités planifiées a été
rejetée par John Dewey (s.d., cité par Schubert, 1986) qui
préconise un continuum de moyens-fins. Selon lui, les moyens et les fins
sont inséparables d'un même processus : l'expérience.
Dans cette perception du concept curriculum, l'enseignant est un facilitateur
pour la croissance personnelle de l'apprenant. L'enseignant élabore des
cadres de discussions entre lui et ses apprenants afin de déterminer les
activités intéressantes qui permettront à ces derniers de
se construire. Ici, le curriculum est l'ensemble des expériences
vécues par les apprenants et non des faits à mémoriser ou
des comportements à démontrer.Selon Schubert (1986),
« [...] while ideals are indeed indispensable in giving direction
to actions, they are fashioned as teachers and learners interact amid a milieu
and with subject matter that gives substance to learning»6(*).Pour lui, si les idéaux
sont indispensables pour orienter l'action, ils sont façonnés au
fur et à mesure que les enseignants et les apprenants interagissent dans
un milieu et avec une matière qui donne corps à l'apprentissage.
Pour Schwab (1973 cité par Schubert 1986), l'expérience
d'apprentissage est représentée par : l'enseignant,
l'apprenant, la matière et le milieu. Cette perception cadre avec les
curricula en vigueur à l'ENS de Maroua mais, les réalités
de la situation de l'enseignement rendent complexe sa mise en oeuvre.
Comme nous l'avons relevé, les questions
fondamentales des curricula ont toujours été : qu'est-ce que
les élèves doivent apprendre, pourquoi, quand et de quelle
manière ? De ce fait, chaque perception présente les processus
à mettre en oeuvre pour la transmission et l'acquisition des
connaissances pour les apprenants. En d'autres termes, chaque perception
indique ses modalités pratiques d'application dans un contexte
d'apprentissage. En ce qui concerne les curricula de formation des enseignants,
il est toujours important d'analyser les besoins de la société et
définir les compétences visées chez les futurs
enseignants. La refonte de l'organisation des expériences
d'apprentissages, des approches d'enseignement et des systèmes
d'évaluation s'avère nécessaire face à la mutation
de paradigme pédagogique et des progrès technologiques. Mais
cependant, ces perceptions du curriculum n'abordent pas en profondeur les
approches d'enseignement et les systèmes d'évaluation en vigueur
dans les écoles normales supérieure du Cameroun, elles
s'appesantissent beaucoup plus sur la prescription des contenus à
transmettre, l'organisation des expériences d'apprentissage et les
résultats attendus.
2.1.2.2. La conception du curriculum de formation des
enseignants et son pilotage
La conception du curriculum fait référence
à l'organisation systématique, délibérée et
réfléchie du curriculum au sein d'une classe ou d'un cours
(Schweitzer, 2009). En d'autres termes, les enseignants identifient ce qui sera
fait, comment le réaliser, qui le fera et quand ce sera
élaboré. C'est un moyen pour eux de planifier leur enseignement.
L'objectif ultime de la conception du curriculum est d'améliorer
l'apprentissage des élèves en décomposant les
finalités et buts de l'éducation en objectifs pédagogiques
mesurables qui pourront être évalués à la fin du
processus enseignement-apprentissage. La conception du curriculum suit un
ensemble d'étapes planifiées et ordonnées (Schweitzer,
2009), regroupées dans la figure 4 permettant aux éducateurs de
mieux scénariser le processus enseignement-apprentissage.
· La phase d'identification des besoins des
apprenants : elle est réalisée dès le début du
processus de conception du curriculum. Elle est faite
généralement par l'analyse des besoins des apprenants à
travers la collecte des données auprès de ces derniers. Cette
phase révèle les prérequis des apprenants et les
compétences dont ils ont besoin en termes de savoirs, savoir-faire et
savoir-être.
· La phase de création des objectifs et des
résultats d'apprentissage : elle permet de transformer les
finalités en objectifs pédagogiques et de planifier son
enseignement pour l'atteinte de ces objectifs. Ces objectifs
pédagogiques sont fonction des résultats d'apprentissage à
atteindre en termes de compétences, savoirs et attitudes mesurables.
· Identification des contraintes : ces contraintes
ont un impact considérable sur les résultats d'apprentissage. Par
exemple, le quota horaire hebdomadaire ou semestriel alloué à un
cours, le matériel didactique et les ressources disponibles ou encore
l'environnement d'apprentissage doivent être pris en compte lors de la
conception du curriculum.
· La création de la matrice du curriculum ou
carte du curriculum : cette matrice permet d'évaluer correctement la
séquence et la cohérence de l'enseignement. Cette matrice fournit
une représentation visuelle des programmes d'enseignement et permet de
ce fait d'identifier les problèmes potentiels dans la séquence
d'enseignement. Cette matrice est généralement
crééeà l'aide des logiciels.
· Identification des méthodes
pédagogiques : durant cette étape, l'enseignant identifie
les stratégies pédagogiques à mettre en oeuvre en rapport
avec les styles d'apprentissage de ses apprenants.
· Identification des méthodes
d'évaluation : cette phase établit les méthodes
d'évaluation qui seront utilisées pendant et à la fin des
enseignements. Ces méthodes d'évaluation permettent
d'évaluer les apprentissages et de ce fait vérifier les atteintes
des objectifs fixés au début. Cette évaluation permet
également de déterminer si le curriculum est bien conçu ou
non en faisant ressortir les faiblesses et les forces des programmes
d'enseignement ainsi que les taux de réussite des apprenants.
Figure 4 : La conception du
curriculum
Source : adapté de
https://www.thoughtco.com/curriculum-design-definition-4154176
(2019)
La conception du curriculum est importante dans tout champs
d'études en particulier la formation des enseignants. Toutefois, le
formateur doit s'assurer que la conception du curriculum sert de catalyseur
pour un apprentissage significatif et une acquisition des compétences.
Dans le cadre d'une réflexion générale sur les curricula
de formation des enseignants au Cameroun, plusieurs facteurs influencent leur
conception. Il s'agit notamment de la maitrise technique des outils TIC, de la
gestion de la salle de classe, des profils des apprenants, de l'adaptation des
programmes aux besoins locaux. Par ailleurs, le fait de considérer les
formateurs comme de simples exécutants non associés à la
conception initiale des curricula et le contexte dans lequel travaillent ces
formateurs insuffisamment formés à l'application des
réformes curriculaires et manquant parfois de temps sont de
véritables freins à la mise en oeuvre des politiques
curriculaires dans les écoles normales supérieures du Cameroun.
Aujourd'hui, avec la professionnalisation de
tous les ordres d'enseignement au Cameroun, la conception initiale des
curricula est centrée sur l'apprenant considéré comme le
principal acteur de la construction de ses connaissances. Il est donc
primordial d'associer les formateurs à la conception initiale des
curricula et de les former suffisamment à l'application des
réformes curriculaires. Ceci dans le but de permettre aux enseignants
d'adapter les politiques curriculaires aux réalités structurelles
des écoles de formation. Cette association est d'autant plus importante
aujourd'hui dans la cadre de l'intégration du numérique dans la
conception des curricula. En effet, associer les enseignants dans la conception
et l'élaboration des dispositifs de formation intégrant les TIC
permet de leur présenter la valeur pédagogique ajoutée de
tels dispositifs et de les motiver à les intégrer dans leurs
approches d'enseignement et systèmes d'évaluation. La maitrise de
tels dispositifs de formation par les formateurs fera appel à plus de
flexibilité et d'autonomie des apprentissages dans le processus de mise
en oeuvre des curricula.
2.1.2.3. Du curriculum officiel au curriculum enseigné
en salle de classe selon Philippe Jonnaert
Jonnaert (2011), dans la mouvance des reformes curriculaires
que traversent les systèmes éducatifs à travers le monde,
met en évidence la pluralité d'entendements autour de la notion
de curriculum.Il distingue donc deux courants curriculaires : le courant
curriculaire franco-européen contemporain et le courant curriculaire
anglo-saxon et nord-américain.Jonnaert(2011) considère un
curriculum selon le courant curriculaire anglo-saxon et nord-américain
comme
un plan d'action pédagogique, plus large qu'un
programme d'études, se situant en amont de ces programmes, en
précisant les finalités, mais sans s'y limiter, spécifiant
les orientations à donner aux activités d'enseignement et
d'apprentissage, fournissant des indications relatives à
l'évaluation, au matériel didactique, aux manuels scolaires,
régissant le régime pédagogique et le régime
linguistique, organisant la formation des enseignants, etc.
Dans cette perspective, le curriculum va bien au-delà
d'un simple programme d'étude en précisant les stratégies
pédagogiques, le matériel didactique, les méthodes
d'évaluation etmême l'organisation de la formation des
enseignants. Il est donc un moyen de réponse aux besoins d'une
société en termes d'éducation et de formation. Quant au
courant franco-européen contemporain, le concept
curriculumdésigne « la programmation des contenus
d'enseignement tout au long de la scolarité » (Reuter et
al., 2007 cité par Jonnaert, 2011). SelonJonnaert, les concepts
curriculum et programmes d'études sont interchangeables dans la
perspective franco-européenne contemporaine et traitent prioritairement
de savoirs, de matières et disciplines scolaires, de contenus
d'apprentissage, de leur programmation, de leur structuration et de leur
organisation. Le système éducatif camerounais, dans ses
objectifs, finalités et organisation de la formation des enseignants,
intègre la perspective anglo-saxon et nord-américain.
Jonnaert établit une relation hiérarchique entre
les notions curriculum et programmes d'études. Selon lui, le curriculum
oriente l'action éducative et les programmes d'études
définissent les contenus d'apprentissages et des formations pour que les
enseignants puissent mettre en application les orientations du curriculum dans
leur salle de classe. Cette hiérarchie permet de ce fait
d'établir trois niveaux de curriculum selon Keeves (1992, cité
par Jonnaert, 2011) : le curriculum prescrit (intended curriculum), le
curriculum enseigné dans les salles de classe (implemented curriculum)
et le curriculum assimilé par les élèves (achieved
curriculum).
v Le curriculum prescrit (intended
curriculum)
Dans ce niveau, le curriculum a le statut d'une norme,
d'un devoir être, d'une injonction faite aux acteurs notamment aux
enseignants (Perrenoud, 1993). En fait, au Cameroun, il s'agit du curriculum
tel qu'il est formulé dans les textes légaux ou officiels, dans
les arrêtés, les décrets, les lois d'orientation ou les
circulaires qui régissent le système éducatif du pays.
C'est le niveau de développement des politiques curriculaires par les
décideurs et les spécialistes en éducation avec
l'élaboration des finalités, des buts et des objectifs à
atteindre dans une société. En ce qui concerne l'enseignement
supérieur au Cameroun, les politiques curriculaires sont
encadrées par la n° 005 du 16 avril 2001 portant orientation de
l'enseignement supérieur et la loi n°98/004 du 14 avril 1998
d'orientation de l'éducation au Cameroun. Dans cette phase, c'est la
définition et la redéfinition permanente des méthodes
d'enseignement, des outils didactiques, des méthodes et modalités
d'évaluation, des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire
à enseigner en fonction de l'évolution des sciences et de la
technologie, de la culture et des modes de vie, de l'éthique et de
l'organisation du travail (Philippe Perrenoud, 1993).
v Le curriculum enseigné dans les salles de
classe (implemented curriculum)
Cette phase est la mise en oeuvre effective par les
enseignants et les formateursdu curriculum prescrit.Il s'agit donc de ce fait
de la transformation des finalités en objectifs pédagogiques, de
la planification des enseignements et des activités d'apprentissage, de
la sélection des expériences d'apprentissage et du
matériel didactique pour l'atteinte de ces objectifs.Jonnaert(2011)
décrit cette phase comme celle de la transposition didactique du
curriculum et de son adaptation dans une situation réelle
d'apprentissage.
v Le curriculum assimilé par les
élèves (achieved curriculum)
Cette étape fait référence à la
partie du curriculum prescrit effectivement maitrisé par les
apprenants.En effet, elle relève de l'action éducative
effectivement vécue dans les salles de classe par les
élèves et les enseignants, c'est-à-dire des connaissances
construites par les élèves dans un système organisé
de formation (Depover etJonnaert, 2014).
Ces trois niveaux curriculaires sont présentés
dans le tableau 1 définit par Jonnaert (2011) qui décrit
globalement le travail réalisé à chacun de ces niveaux
curriculaires et les acteurs impliqués à chaque niveau. Ce
tableau illustre la rationalité d'un système éducatif
allant du cabinet du ministre chargé de l'éducation
jusqu'à la salle de classe et permet de comprendre le fonctionnement du
curriculum.
Tableau
1 : depuis le curriculum officiel jusqu'à la salle de classe de
Philippe Jonnaert
A quel niveau du curriculum ?
|
Où ?
|
Qui ?
|
Quoi ?
|
Quels résultats ?
|
1.Niveau du curriculum prescrit (intended
curriculum)
|
1.1. Cabinet du ministre de l'éducation
|
1.11. Conseillers techniques du cabinet du ministre de
l'éducation
|
1.12 Définissent les grandes orientations curriculaires
|
1.13 Des finalités précises dans un document
cadre : le cadre d'orientation du curriculum
|
1.2. Ministères.
|
1.21. Fonctionnaires, techniciens spécialisés dans
la rédaction de programmes d'études, inspecteurs, conseillers
pédagogiques, spécialistes des domaines d'apprentissage,
enseignants
|
1.22 Analysent les finalités et les grandes orientations
du curriculum. Recherchent leurs modalités de mise en oeuvre dans le
système éducatif. Conçoivent les programmes officiels en
fonction des prescrits curriculaires. Définissent les modalités
administratives de mise en oeuvre de nouveaux programmes
|
1.23 Contenus des apprentissages codifiés dans des
programmes officiels et prescriptifs, diffusés dans le
système éducatif. Textes définissant les politiques et les
modalités de l'évaluation des apprentissages. Circulaires
opérationnalisant la mise en oeuvre de nouveaux programmes.
|
2. Niveau du curriculum et des programmes
enseignés (achieved curriculum)
|
2.1. Etablissements scolaires, bureaux des enseignants et salles
de classe
|
2.11 Enseignants
|
2.12 Analysent, interprètent et enseignent en fonction de
leur degré d'adhésion aux orientations du curriculum et de leur
compréhension de ces orientations et du contenu des programmes.
|
2.13 Des contenus de programmes interprétés et
transposés par les enseignants dans les salles de classe.
|
2.2. Maisons d'édition et de conception de matériel
didactique.
|
2.21 Editeurs et auteurs des manuels scolaires, concepteurs du
matériel didactique.
|
2.22 analysent, interprètent et traduisent dans des
manuels scolaires, des guides pédagogiques et du matériel
didactique, les orientations curriculaires et les contenus des programmes.
|
2.23 Des manuels scolaires, des guides pédagogiques, des
références divers, du matériel didactique, etc.
|
3.Niveau des apprentissages scolaires et de leurs
résultats (implemented curriculum)
|
3.1. Salles de classe, espaces d'activités pour les
apprenants
|
3.11 Apprenants
|
3.12 construisent des connaissances et développent des
compétences en fonction de certaines orientations du curriculum et de
certains éléments des programmes interprétés par
les enseignants.
|
3.13 Des connaissances et des compétences construites par
les élèves à partir d'éléments des
programmes interprétés et sélectionnés par les
enseignants et les auteurs des manuels scolaires et du matériel
didactique
|
Source : curriculum, entre modèle
rationnel et irrationalité de la société
Philippe Jonnaert (2011)
Toutefois, le curriculum subit des
modifications de sa définition officielle jusqu'aux apprentissages. Pour
l'auteur, cet ensemble de modification constitue une transposition qui illustre
le dynamisme, voire la mouvance du curriculum qui se déplace en se
transformant et en s'adaptant d'un niveau à un autre. Ces modifications
sont présentes dans les regards projetés par les enseignants sur
le curriculum et les effets généraux de ces
représentations sur les approches d'enseignement dans la mise en oeuvre
du curriculum prescrit.
Faisant une recension des travaux sur les
réflexions curriculaires allant du prescrit au réalisé,
l'auteur dégage un constat identique à tous ces travaux :
ils se cantonnent à une seule des cases du tableau 1. Ce constat semble
montrer que des travaux sur les réflexions curriculaires n'ont pas
encore été abordé en profondeur sur le passage du
curriculum de sa dimension officielle jusqu'à la salle de classe en
passant par les différentes strates d'un système éducatif
et de sorte que les élèves construisent réellement des
connaissances et développent effectivement des compétences
relatives aux prescrits du curriculum et aux savoirs codifiés dans des
programmes d'études.A ce titre, des réflexions devraient
davantage être menées sur le passage d'un niveau du curriculum
à un autre, surtout pour les curricula des ENS qui sont le lieu par
excellence de la formation des formateurs.
2.1.2.4. La problématique du processus
d'implémentation des curricula de l'École Normale
Supérieure au Cameroun.
Il est primordial, si l'on souhaiteprendre en
considération les nouveaux rôles que les enseignants sont
appelés à tenir dans la sociétéet assurer la
mission générale assignée à l'éducation dans
la loi n°98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation au
Cameroun, de revenir à la problématique du processus
d'implémentation des curricula de base de l'école normale
supérieure au Cameroun à l'ère des TIC.Si nous nous
attelons à assurer l'accès de tous à une éducation
de qualité, question de se rassurer que chaque apprenant soit
doté des outils nécessaires pour apporter des solutions
innovantes aux problèmes contextuels, la solution serait de produire des
enseignants qualifiés. Ce qui suppose de mettre en place des politiques
éducatives prenant en compte les nouvelles méthodes
d'enseignement dans la formation initiale et continue des enseignants, la
sélection et l'organisation des ressources didactiques et
pédagogiques, les nouvelles méthodes et modalités
d'évaluation à l'aide des outils TIC.
v Les méthodes d'enseignement dans la formation
des enseignants
Les méthodes d'enseignement font
référence ici aux techniques et stratégies que les
enseignants utilisent pour faciliter les apprentissages. Dans de nombreux pays,
et au Cameroun en particulier, l'enseignement est perçu comme un
métier et non une profession. En d'autres termes, beaucoup d'enseignants
se contentent d'imiter les règles préétablies plutôt
que d'élaborer des techniques et des stratégies adaptées
à leurs environnement d'enseignement. Avec le nouveau paradigme
pédagogique où l'apprenant est actif et responsable de la
construction de ses connaissances, les méthodes d'enseignement dans la
formation des enseignants doivent privilégier cette nouvelle exigence de
formation.
Cependant, dans les écoles normales supérieures
camerounaises, plusieurs formateurs sont en même temps des universitaires
et s'intéressent plus à la recherche qu'à l'enseignement,
méprisant ainsi le travail pédagogique à eux
confié. D'autres par contre, ne disposent pas des connaissances sur la
pédagogie ou sur la didactique de la matière dont ils ont la
charge. Par ailleurs, plusieurs enseignants ne médiatisent pas leurs
cours et la méthode pédagogique dominante est le cours magistral
où l'enseignant se contente de transmettre le savoir aux apprenants sans
se préoccuper de l'assimilation des connaissances transmises et de leur
intégration au processus de construction des connaissances des
apprenants.
Or, la formation de l'enseignant a un effet de modelage,
c'est-à-dire, le futur enseignant considère son formateur comme
un modèle et a tendance à reproduire ce qu'il a suivi durant sa
formation. Si l'on souhaite que les futurs enseignants puissent tenir les
nouveaux rôles dans le nouveau paradigme pédagogique, les
pratiques d'ingénierie pédagogique des formateurs devraient
être basées sur la méthode d'apprentissage
coopératif et la méthode de projet et de recherche. Dans la
méthode d'apprentissage coopératif, les apprenants devraient
être mis en groupe et travailler ensemble, ce qui leur permettraient
d'interagir et d'apprendre l'un de l'autre. Dans la méthode de projet et
de recherche, les apprenants devraient mettre en pratique leurs savoirs,
savoir-faire pour résoudre des problèmes concrets. Dans ces deux
méthodes pédagogiques, le formateur joue le rôle de guide
et de facilitateur et non plus de détendeur de la connaissance comme
dans la méthode de cours magistral.
v La sélection et l'organisation des ressources
didactiques et pédagogiques
Les ressources didactiques et
pédagogiques ici font référence aux ressources
matérielles, humaines et numériques nécessaires pour
mettre en oeuvre les curricula. La sélection et l'organisation des
ressources didactiques et pédagogiques se font en fonction des objectifs
pédagogiques, des apprenants et de l'environnement d'enseignement. Ces
ressources doivent donc être disponibles et mises à la disposition
des écoles normales.
Etant donné que la formation enseignante est une
formation professionnelle, l'État du Cameroun doit s'assurer de la
disponibilité des ressources pédagogiques et didactiques
nécessaires pour une meilleure implémentation des curricula.
Seulement, dans les écoles normales camerounaise, les ressources
pédagogiques et didactiques disponibles en termes d'équipements
TIC (ordinateurs, vidéoprojecteur, etc.), de personnes qualifiées
pour assurer la formation des enseignants avec les outils TIC, de ressources
numériques, de laboratoires, de centres multimédias, et plusieurs
autres... ne permettent pas toujours la mise en oeuvre des stratégies et
techniques d'enseignement favorisant un apprentissage actif avec le
numérique.
v Les méthodes et modalités
d'évaluation
Cardinet (1988) définit l'évaluation suivants
quatre buts : « améliorer les décisions
relatives à l'apprentissage de chaque élève, informer sur
sa progression l'enfant et ses parents, décerner les certificats
nécessaires à l'élève et à la
société, améliorer la qualité de l'enseignement en
général ». Evaluer revient donc à fournir
des informations à plusieurs destinataires : l'enseignant
lui-même, l'administration scolaire, les pouvoirs politiques, les
apprenants, la société, etc. dans le but de prendre des
décisions.
Si l'on veut mettre en oeuvre un curriculum
qui favorise un apprentissage actif à l'aide du numérique, la
sélection des méthodes et modalités d'évaluation
doit être adéquate. Or, les méthodes d'évaluation
utilisées dans nos écoles normales ne permettent pas toujours
à l'enseignant de suivre l'évolution des travaux des apprenants
en temps réel et d'apporter des solutions à leurs
problèmes.
2.1.3. Les modèles
d'intégration des TIC dans l'implémentation des curricula
d'enseignement
L'intégration pédagogique desTICdans
l'implémentation des curricula d'enseignement est un processus complexe
qui prend en compte plusieurs facteurs. Il est donc important de se servir d'un
modèle théorique d'intégration pédagogique des TIC
comme cadre de référence. Dans la littérature et parmi
plusieurs écrits scientifiques que nous avons consultés, il
existe plusieurs modèles théoriques d'intégration des TIC
dans l'implémentation des curricula d'enseignement. Par
conséquent, il n'est pas possible de présenter tous les
modèles théoriques d'intégration des TIC dans
l'implémentation des curricula. En fonction de sa structure et de ses
prescriptions, un modèle peut avoir un ou plusieurs rôles. Dans le
cadre de notre thématique, nous nous sommes intéressés aux
modèle TPACK (TechnologicalPedagogical Content Knowledge) et SAMR
(Substitution Augmentation Modification Définition) en raison de leur
importance dans l'implémentation des curricula à l'aide des
outils TIC.
2.1.3.1. Le modèle TPACK7(*) (Technological Pedagogical And
ContentKnowledge)
TPACK estun modèle développé par Mishra
et Koehler en2006. Il est inspiré du modèle PCK (Pedagogical
Content Knowledge) de Lee Shulman de 1986 qui est basé sur la
connaissance de la pédagogie du contenu.Au modèle PCK, le
modèle TPACK introduit une dimension supplémentaire : celle
de l'utilisation des outils TIC dans les pratiques éducatives. Ce
modèle décrit comment l'enseignant articule ses connaissances
technologiques autour de ses connaissances pédagogiques et didactiques
pour une intégration réussie des TIC dans ses pratiques
pédagogiques. Le modèle TPACK permet de contextualiser les
situations d'apprentissages intégrant les TIC. Il est basé sur
trois champs de connaissance de l'enseignant qui sont : la connaissance de la
technologie, la connaissance de la pédagogie et la connaissance du
contenu à enseigner. TPACK met en évidence les interactions qui
existent entre ces trois champs de connaissance, formant ainsi des composantes
dérivées comme l'indique la figure 5. Selon Vekout (2013),
« Il constitue ainsi une base théorique au curriculum de
formation initiale ou continue intégrant les TIC que doivent suivre les
enseignants».
Le modèle TPACK permet aux enseignants
de comprendre l'importance des technologies dans leur enseignement et
d'opérer des choix stratégiques en fonction de leur contexte pour
un enseignement de qualité. Ce modèle offre la possibilité
aux spécialistes de développement des curricula de formation des
enseignants et d'élaborer des protocoles de formation
technopédagogiques pour les enseignants durant leur formation initiale
ou continue. En d'autres termes, il offre des mécanismes
d'accompagnement aux enseignants leur permettant de mettre en relation leurs
objectifs pédagogiques, leurs activités pédagogiques et
les outils TIC. Il est donc un cadre de référence pour les
enseignants pour mieux scénariser leur situation
d'enseignement-apprentissage intégrant les outils TIC.
Figure 5 : le modèle TPACK (Koehler
&Mishra)
Source : TecfaLMS.unige.ch
2.1.3.1.1.La connaissance
technologique8(*)
Selon Koehler et Mishra (2009), La connaissance technologique
fait référence à « la connaissance de
certaines façons de penser et de travailler avec la technologie, les
outils et les ressources ».En d'autres termes, c'est la
capacité d'utiliser les nouvelles technologies comme les ordinateurs,
les smartphones, les tablettes, internet, les plateformes virtuelles
d'enseignement, les didacticiels, etc. dans la production des contenus et
activités d'enseignement-apprentissage, la diffusion des contenus
d'enseignement-apprentissage, l'évaluation des apprentissages, la
communication et la collaboration. Les enseignants et les formateurs doivent se
recycler et de se mettre à jour sur les innovations technologiques pour
mieux les exploiter et les mettre au profit de l'éducation.
2.1.3.1.2.La connaissance
pédagogique9(*)
Selon Koehler et Mishra (2009), La connaissance
pédagogique fait référence à « la
connaissance approfondie des enseignants sur les processus et les pratiques ou
les méthodes d'enseignement et d'apprentissage ». Elle
englobe la connaissance des finalités, des buts et des objectifs
généraux d'apprentissages, la compréhension de la
façon dont les élèves apprennent, le management de la
salle de classe, la conception et la planification des enseignement et les
techniques d'évaluation des apprentissages. L'enseignant se sert de ses
connaissances pédagogiques pour manager sa salle de classe, communiquer
et collaborer avec ses apprenants et trouver des techniques d'évaluation
adéquates pour atteindre ses objectifs pédagogiques.
2.1.3.1.3.La connaissance du
contenu10(*)
Pour Koehler et Mishra (2009), la connaissance du contenu fait
référence à « la connaissance des
enseignants sur le sujet à apprendre ou à
enseigner ». L'enseignant doit avoir des connaissances sur le
contenu de sa discipline qu'il enseigne incluant la connaissance des concepts,
des théories, des idées, des pratiques et des approches lui
permettant de comprendre quelles sont les différentes relations qui
s'appliquent entre les modules de sa discipline et entre sa discipline et les
autres, et savoir les expliciter (Vekout, 2013).
2.1.3.1.4.La connaissance de la
pédagogie du contenu11(*)
La connaissance de la pédagogie du contenu fait
référence à la relation entre la connaissance de la
pédagogie et la connaissance du contenu disciplinaire. Shulman (1986
cité par E. Vekout, 2013) affirme que la pédagogie et les
connaissances liées au contenu disciplinaire ont en fait
été traitées comme des domaines qui s'excluent
mutuellement dans les recherches relatives à chacun d'eux, ce qui a eu
pour conséquence la production de curriculum de formation des
enseignants accentués soit sur le contenu disciplinaire soit sur la
pédagogie. Pour Shulman, avoir la connaissance disciplinaire et des
stratégies pédagogiques générales, bien que
nécessaire, ne sont pas suffisantes pour un enseignement de
qualité, c'est pourquoi il a examiné la relation entre la
pédagogie et le contenu en introduisant la notion PCK. Elle guide
l'action des enseignants dans leur façon de structurer et de
présenter leur contenu, de sélectionner des stratégies
d'enseignement efficaces adaptées au contexte d'apprentissage et de
déceler les difficultés d'apprentissage des élèves
et d'y remédier. Selon Koehler et Mishra(2006, cité par Bachy,
2014), le coeur du PCK est la manière de transformer l'objet pour
l'enseigner.
2.1.3.1.5. La connaissance
Technologique du contenu12(*)
La connaissance technologique du contenu fait
référence à la manière dont la connaissance de
latechnologie et la connaissance du contenu sont réciproquement
liées l'une à l'autre. Il s'agit ici de savoir pour l'enseignant
comment les technologies peuvent influencer l'objet à enseigner (Koehler
&Mishra, 2006). L'enseignant doit donc maîtriser le contenu
disciplinaire qu'il enseigne, mais également avoir des connaissances sur
la technologie et savoir comment les utiliser pour améliorer les notions
du contenu qu'il enseigne et inversement comment utiliser les connaissances du
contenu pour améliorer la technologie. L'enseignant peut par exemple se
servir d'un logiciel de simulation pour expliquer des phénomènes
de génétique en sciences.
2.1.3.1.6.La
connaissanceTechnopédagogique13(*)
La connaissance technopédagogique fait
référence à la relation existante entre la connaissance de
la technologie et la connaissance de la pédagogie. Il s'agit ici pour
l'enseignant de pouvoir associer certains outils technologiques pour effectuer
des taches pédagogiques spécifiques. L'enseignant peut se servir
des différentes technologies telles que : des didacticiels, des
fora de discussions, des environnements numériques d'apprentissage, etc.
pour améliorer une situation d'enseignement - apprentissage.
L'enseignant détenant cette connaissance peut dès lors
utiliserles nouvelles technologies pour optimiser ses pratiques
pédagogiques.
2.1.3.2. Le modèle SAMR (Substitution Augmentation
Modification Définition)
Le modèle SAMR est un modèle
développé par Ruben Puentedura entre les années 80 et 90.
Il représente une référence théorique pour les
formateurs pour une intégration efficace et réelle des
technologies en classe. Le modèle SAMR permet aux enseignants et
formateurs de mieux comprendre comment les technologies peuvent avoir un impact
réel sur l'enseignement et l'apprentissage, c'est-à-dire, fournit
aux formateurs des outils nécessaires pour mieux engager les
élèves dans leurs apprentissages et atteindre les objectifs
pédagogiques. Il est élaboré en quatre étapes ou
niveaux qui sont laSubstitution, l'Augmentation, la Modification et la
Redéfinition (d'où l'acronyme SAMR). Il se décompose en
deux grandes phases qui sont l'amélioration et la transformation comme
l'indique la figure 6.
Figure 6 : le
modèle SAMR de Ruben Puentedura
Source : inspiré de
http://dmicentral.net/blog/doug-beishaw/some-thoughts-
ipads-and-one-one- initiatives et
http://tinyuri.com/aswemayteach
2.1.3.2.1. La substitution
A ce stade, la technologie se substitue aux outils couramment
utilisés pour effectuer les mêmes tâches qu'avant. Ici, il
n'y a aucun changement fonctionnel dans l'apprentissage et l'enseignement. On a
par exemple la substitution d'un stylo pour écrire des textes par un
outil de traitement de texte (mais n'offrant pas des fonctionnalités de
correction orthographique, etc.). Il faut noter que cette phase est
centrée sur l'enseignant qui décide de l'utilisation de la
technologie sur la base des avantages qu'elle peut offrir.
2.1.3.2.2. L'augmentation
A ce stade, la technologie propose une amélioration
fonctionnelle car propose des outils plus efficaces pour effectuer les
tâches courantes. L'enseignant peut par exemple évaluer ses
élèves à travers la plateforme Moodle et demander à
ses apprenants de se connecter et de composer en ligne. Cette
amélioration fonctionnelle a un impact réel la
productivité des élèves et leur permet de s'engager
davantage dans leurs apprentissages.
2.1.3.2.3. La modification
A ce stade, la technologie permet d'effectuer une modification
profonde des tâches scolaires ordinaires. Ici, il y'a un changement
fonctionnel de la salle de classe. L'enseignant peut par exemple utiliser de
diapositives animées contenant des vidéos et des sons pour mieux
expliquer la génétique en sciences aux apprenants. Dans cette
phase, la technologie offre les possibilités d'enregistrement d'audios
et de vidéos pour une meilleure scénarisation de la situation
enseignement-apprentissage.
2.1.3.2.4. La redéfinition
A ce dernier niveau, la technologie permet la création
de certaines tâches qui étaient impossibles à
réaliser auparavant sans technologie. L'exemple le plus marquant est la
possibilité pour les élèves d'effectuer des travaux ou de
s'exprimer de manière collaborative et en temps réel à
travers des forums, des environnements virtuels d'apprentissage, etc. A cette
étape, la technologie favorise la communication et la collaboration
entre les enseignants et les apprenants.
2.2.
Théories explicatives de l'étude
2.2.1. La théorie constructiviste de Piaget
La théorie constructiviste selon Jean
Piaget (1896-1980) qui en est le fondateur stipule que le sujet apprend en
s'adaptant à un milieu, c'est en agissant sur le monde qu'il apprend
(Piaget, 1970). Selon lui, les connaissances se construisent par ceux qui
apprennent. C'est dans cette même logique que Strommen et Lincoln (1992)
cité par Poellhuber et Boulanger (2001) soutiennent que
« la prémisse essentielle de l'approche constructiviste
est que l'apprenant construit activement ses connaissances en les assimilant
à celles qu'il a déjà ». Il existe alors
une relation entre le sujet et l'objet d'apprentissage ou entre le sujet et
l'environnement d'apprentissage. Pour Piaget (1970), l'apprentissage est
centré sur l'apprenant considéré comme le principal acteur
de la construction de ses connaissances.
Dans ses travaux en psychologie
génétique, Piaget explique comment l'humain dès son
enfance construit ses connaissances selon des stades de développement
bien définis au contact de son environnement. L'apprenant n'est plus
considéré comme une tabula rasa (table rase) que l'enseignant
doit remplir des connaissances, mais il apprend à partir de ce qu'il
sait. En d'autres termes, l'apprentissage n'est plus une absorption, mais une
construction. De Landsheere (1979, p. 55) pense que le constructivisme est la
théorie selon laquelle « la connaissance n'est ni une
copie de l'objet ni une prise de conscience de formes a priori qui soient
prédéterminées dans le sujet, c'est une construction
perpétuelle par échange entre l'organisme et le milieu au point
de vue biologique, et entre la pensée et l'objet au point de vue
cognitif ».
Pour Piaget, les processus d'apprentissage ne sont
pas juste de simples relations entre l'apprenant et l'objet d'apprentissage,
mais une organisation du monde par l'apprenant au fur et à mesure qu'il
apprend, en s'adaptant. Pour lui, l'intelligence est dotée d'une nature
adaptative, organisatrice et structurante et s'appuie sur deux principes qui
encadrent l'activité cognitive : l'assimilation et l'accommodation.
L'assimilation a lieu lorsque l'apprenant intègre les données qui
viennent de son milieu sans les modifier et les relient aux connaissances dont
il possède déjà. Ici, il s'agit de l'action du sujet sur
son environnement. Quant à l'accommodation, elle traduit l'adaptation de
l'apprenant aux nouvelles situations en réorganisant ses cadres mentaux
(schèmes mentaux). Ici, c'est l'action de l'environnement sur le
sujet.En principe, l'apprenant intègre ses nouvelles connaissances ou
expériences à celles qu'il possède déjà du
monde (assimilation), réorganise ses schèmes mentaux ou sa vision
du monde pour incorporer ses nouvelles connaissances ou expériences
(accommodation). Il existe de ce fait une interaction importante entre le sujet
et son environnement dans la construction de ses connaissances.
Dans la perspective de Piaget, l'apprentissage
est actif. La conception du curriculum doit donc valoriser les activités
d'apprentissage permettant à l'apprenant de construire ses
connaissances. En d'autres termes, et comme le souligne Ngnoulayé
(2010), en situation d'enseignement-apprentissage, la connaissance ne devrait
pas se transmettre directement mais devrait être le résultat des
efforts de l'apprenant. Cela implique le développement de l'apprenant
lorsqu'il est confronté à des situations d'apprentissage
nouvelles, créant ainsi un déséquilibre qui va
disparaître par accommodation et faire place à un nouvel
équilibre permettant à l'apprenant d'intégrer les
nouvelles connaissances à celle qu'il possède
déjà.
Il en découle donc qu'en contexte
d'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure dans un paradigme pédagogique constructiviste à
l'aide des TIC, les apprenants intègrent l'utilisation des outils TIC
dans leur apprentissage, dans la résolution des situations
d'apprentissage et la construction de leurs connaissances. En effet,
grâce à internet par exemple, l'apprenant peut comprendre ou
approfondir les expériences qui lui sont proposées en salle de
classe et confronter ainsi ses connaissances qu'il possède
déjà avec d'autres apprenants à travers des plateformes
virtuelles d'enseignement. La théorie constructiviste s'apparente
d'ailleurs à l'intégration des TIC en contexte
d'enseignement-apprentissage.
2.2.2. La théorie socioconstructiviste de Vygotsky
A la même époque que Piaget, Vygotsky
élabore la théorie socioconstructiviste qui introduit une
dimension supplémentaire par rapport à la théorie
constructiviste : celle des interactions sociales de l'apprenant dans le
processus de construction de ses connaissances. L'apprentissage est alors
considéré comme le résultat des activités
sociocognitives entre formateur et apprenants d'une part et entre apprenants et
apprenants d'autre part. Dans une perspective socioconstructiviste, et comme le
souligne Gérard Barnier (s.d.),
les conditions de mise en activité des apprenants sont
essentielles, car ce qui se joue dans les apprentissages ce n'est pas seulement
l'acquisition de connaissances nouvelles ou la restructuration de connaissances
existantes ; c'est également le développement de la
capacité à apprendre, à comprendre, à analyser ;
c'est également la maîtrise d'outils. Ce n'est donc plus seulement
par ce que l'enseignant transmet, et par les formes de mise en activité
des élèves confrontés à des situations
problèmes, que les élèves apprennent. C'est par des mises
en interactivité (entre élèves et entre enseignant et
élèves) que le savoir se construit.
En d'autres termes, il ne s'agit plus seulement pour
l'apprenant d'intégrer des nouvelles connaissances à celles qu'il
possède déjà, de réorganiser ses schèmes
mentaux pour incorporer ces nouvelles connaissances, mais également de
développer des capacités à construire ses connaissances
grâce aux interactions qu'il a avec ses formateurs et ses paires. Le
socioconstructivisme repose ainsi sur deux processus importants. Le premier
décrit par Piaget qui stipule que l'apprenant intègre ses
nouvelles connaissances ou expériences à celles qu'il
possède déjà du monde (assimilation), réorganise
ses schèmes mentaux ou sa vision du monde pour incorporer ses nouvelles
connaissances ou expériences (accommodation). Le second décrit
par Vygotsky, stipule que l'apprenant construit ses connaissances sous
l'influence des interactions sociales qu'il a avec des formateurs ou ses
paires.
Dans le cadre socioconstructiviste, apprendre revient donc
à former une zone de développement qui correspond à
l'écart entre ce que l'apprenant est capable de produire seul et ce
qu'il est capable de produire avec l'aide d'un tiers. Cette zone de
développement, Vygotsky l'appelle la zone proximale de
développement qui correspond à « La distance entre
deux niveaux : celui du développement actuel, mesuré par la
capacité qu'a un enfant de résoudre seul des problèmes, et
le niveau de développement mesuré par la capacité qu'a
l'enfant de résoudre des problèmes lorsqu'il est aidé par
quelqu'un »(Vygotsky, 1985). Le rôle de l'enseignant est
fondamental car les activités d'apprentissage ou les situations
d'apprentissage qu'il doit élaborer doivent tenir compte du contexte
d'apprentissage et privilégier les collaborations entre
apprenants-apprenants et enseignant-apprenant. Dans l'élaboration des
activités d'apprentissage, le formateur doit introduire des tâches
complexes qui sont supérieures aux connaissances que l'apprenant
possède déjà. L'apprenant peut ainsi se servir de
l'imitation lors des activités collectives avec ses pairs et sous la
supervision du formateur.
2.2.3. La théorie connectiviste de George Siemens et
Stephen Downes
Le constructivisme et le socioconstructivisme sont des
théories très utilisées dans l'implémentation des
curricula d'enseignement. Mais, elles ont été
développées à un moment où les technologies
n'impactaient pas l'éducation. Avec l'avènement de l'ère
numérique dans l'éducation, les pratiques éducatives ont
été bouleversées. Nous sommes passés des
méthodes pédagogiques traditionnelles aux méthodes
pédagogiques modernes intégrant les nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC) afin de mieux transmettre le savoir
aux apprenants. Comme le faisait remarquer Pierre Fonkoua (2009),
L'omniprésence active des technologies de l'information
et de la communication dans chaque domaine d'activité modifie de plus en
plus nos modes de vie, de communication, d'enseignement et d'apprentissage.
Nous assistons à la naissance d'une nouvelle culture qui est la culture
du numérique ou du virtuel pour laquelle l'éducation doit
préparer chaque individu à y vivre de façon
harmonieuse.
Le connectivisme est une théorie
développée par George Siemens et Stephen Downes au début
des années 2000. Elle s'intéresse à l'apport des NTIC dans
l'implémentation des curricula d'enseignement, mais plus
précisément à l'interaction des communautés
humaines en réseau.Cette théorie est présentée par
Siemens (2004) comme une synthèse et une critique des théories
constructiviste et socioconstructiviste, car elle est adaptée aux
nouvelles réalités de la société du savoir et du
numérique. Pour Siemens, la durée de vie des connaissances se
mesurait en décennies il y'a de cela plus de vingt ans. Alors que nos
jours, la connaissance s'accroit de façon exponentielle et la
durée de vie des connaissances se mesure en années voire en mois.
Pour décrire les défis de la diminution rapide de la durée
de vie des connaissances, Gonzalez (2004) cité par Siemens (2004)
affirme que :
One of the most persuasive factors is the shrinking half-life
of knowledge. The « half-life of knowledge » is the time span from
when knowledge is gained to when it becomes obsolete. Half of what is known
today was not known 10 years ago. The amount of knowledge in the world has
doubled in the past 10 years and is doubling every 18 months according to the
American Society of Training and Documentation (ASTD). To combat the shrinking
half-life of knowledge, organizations have been forced to develop new methods
of deploying instruction.14(*)
Pour lui, la « demi-vie de connaissances »
est le laps de temps qui s'écoule entre le moment où le savoir
est acquis et celui où il devient obsolète. La moitié de
ce qui est connu aujourd'hui ne l'était pas il y'a 10ans. La
quantité de connaissances dans le monde a doublé au cours des 10
dernières années et double tous les 18 mois selon la
société américaine de formation et de documentation
(ASTD). Pour lutter contre la diminution de la demi-vie de connaissances, les
organisations ont été contraintes de développer de
nouvelles méthodes d'instructions. Ces méthodes d'instruction
mettent en évidence les interactions des communautés humaines en
réseau.
La théorie connectiviste est basée sur des
constats tels que : l'apprentissage se concentre sur la connexion
d'ensembles d'informations, l'apprentissage peut résider en dehors de
nous (au sein d'une organisation ou d'une base de données par exemple,
considérées comme des organismes apprenants), les apprenants
apprennent une variété de disciplines tout au long de leur
formation et que les apprentissages informels sont un aspect significatif du
processus d'apprentissage. Tous ces constats constituent le fondement de cette
théorie, c'est-à-dire le rôle des liens entre les
organisations, les individus et les outils TIC. Face à l'abondance des
informations de nos jours, le savoir-faire et le savoir quoi faire sont
complétés par le savoir où est l'information (Cristol,
2012).
Le connectivisme est élaboré
autour de huit principes d'apprentissage tel qu'énoncé par George
Siemens :
· Principe 1: learning and knowledge rests in
diversity of opinions. Selon ce premier principe, l'apprentissage et le
savoir reposent sur la diversité des opinions et des ressources.
· Principe 2: learning is a process of connecting
specialized nodes or information sources. Ce deuxième principe
stipule qu'apprendre est un processus d'interconnexion de contacts ou de
sources d'informations spécialisés.
· Principe 3: learning may reside in non-human
appliances. Le troisième principe énonce que l'apprentissage
peut être généré par des processus non-humains
(organisation ou base de données par exemple)
· Principe 4: capacity to know more is more critical
than what is currently known. Ce quatrième principe évoque
la nécessité pour un individu de savoir identifier ses besoins de
connaissances à venir afin de mettre en oeuvre les bonnes
stratégies, d'actionner les bons leviers, etc. Cette capacité
serait plus essentielle encore que les connaissances qu'il possède
déjà.
· Principe 5: nurturing and maintaining connections
is needed to facilitate continual learning. Pour le cinquième
principe, le développement et la préservation des contacts
établis est un élément essentiel pour faciliter
l'apprentissage tout au long de la vie. Le développement actuel des
réseaux sociaux
· Principe 6: ability to see connections between
fields, ideas and concepts is a core skill. Le sixième principe
stipule que la capacité à faire des liens entre les domaines de
connaissances, les idées et les concepts est une compétence
essentielle
· Principe 7: currency (accurate, up-to-date
knowledge) is the intent of all connectivist learning activities. Ce
principe insiste sur l'importance de la valeur des sources de connaissances, de
leur pertinence et de leur validité, dans toute activité
d'apprentissage connectiviste
· Principe 8: Decision-making is itself a learning
process. Choosing what to learn and the meaning of incoming information is seen
through the lens of a shifting reality. While there is a right answer now, it
may be wrong tomorrow due to alterations in the information climate affecting
the decision. Le huitième principe quant à lui met en
évidence la prise de décision comme un processus d'apprentissage
car elle implique un vrai regard sur la pertinence et l'actualité de
l'information utilisée pour les besoins de l'instant. Ce peut être
vrai dans un contexte donné ne le restera pas forcément dans un
autre.
Conclusion
Les analyses effectuées dans ce chapitre à
travers la revue de la littérature et les théories expliques
mettent en évidence l'importance des connaissances technologiques et
pédagogiques des formateurs des enseignants pour une intégration
réussie des TIC dans l'implémentation des curricula
d'enseignement. En effet, ces connaissances sont des conditions
préalables auxquelles s'ajoutent la disponibilité des ressources
pédagogiques numériques et des centres de recherches
équipés en outils TIC pour une meilleure scénarisation du
processus enseignement-apprentissage. Or, les auteurs que nous avons
consultés dans la cadre de cette recherche évoquent le manque
d'enseignants qualifiés et de ressources nécessaires pour une
meilleure utilisation des TIC.
De même, les modèles
d'intégration des TIC présentés dans ce chapitre montrent
que, malgré leur grande diversité, ils s'inspirent des courants
constructiviste, socioconstructiviste ou connectiviste qui mettent l'apprenant
au centre de la construction de ses connaissances. Ces modèles
présentent les différentes étapes d'une intégration
des TIC par les formateurs dans une situation réelle
d'enseignement-apprentissage ou d'évaluation, les compétences
qu'elle développent auprès des futurs enseignants tout en tenant
compte de l'environnement d'enseignement-apprentissage.
Dans ce chapitre, il était question de faire une
recension de recherches portant sur l'intégration pédagogique des
TIC en formation initiale des enseignants d'une part et sur le processus de
mise en oeuvre des curricula de l'école normale d'autre part. Ensuite,
de traiter les fondements théoriques qui expliquent notre
thématique d'étude. Dans le prochain chapitre, il sera question
de faire présenter les aspects méthodologiques de notre
recherche.
Conclusion partielle
Les constats faits de l'état des lieux de
l'intégration pédagogique des TIC dans l'éducation en
général et dans la formation initiale des enseignants en
particulier au Cameroun sont inquiétants à l'ère où
le numérique estindispensable dans tous les secteurs d'activités.
En effet ces constats font état de ce que les TIC ne sont pas
suffisamment pris en compte par les formateurs dans la formation initiale des
enseignants. Par ailleurs, le système éducatif ne dispose pas
d'une stratégie nationale d'intégration des TIC à tous les
ordres d'enseignement. Il semble important aujourd'hui de mener des recherches
sur des stratégies d'intégration du numérique dans les
curricula à l'ère des changements de paradigme
pédagogique. Ce qui justifie l'intérêt et la pertinence de
cette recherche présentés au premier chapitre de cette partie.
La revue de la littérature
effectuée dans le deuxième chapitre a permis de mettre en
évidence les enjeux du numérique dans l'éducation ainsi
que l'apport des TIC dans les pratiques pédagogiques des enseignants.
Mais cependant, l'adaptation des politiques curriculaires aux
réalités structurelles des écoles de formation reste
encore problématique. Les théories du constructivisme, du
socioconstructivisme et du connectivisme ainsi que les modèles TPACK et
SAMR ont servi de cadre théorique pour soutenir et expliquer la
recherche.
DEUXIÈME
PARTIE : Planification méthodologique de la recherche et
résultats d'enquête sur les TIC et les curricula à l'ENS de
Maroua
Introduction partielle
La deuxième partie de notre travail présente les
aspects méthodologiques, l'analyse et l'interprétation des
résultats faits à partir des données collectées sur
le terrain. L'objectif de cette recherche, présenté au premier
chapitre, vise à mieux comprendre l'effet des TIC sur
l'implémentation des curricula. En effet, il s'agit de vérifier
s'il existe une relation entre l'intégration des TIC et la mise en
oeuvre des curricula de formation. C'est la raison pour laquelle, cette
étude s'inscrit dans une étude corrélationnelle. Les
techniques de constitution de la population d'enquête, les
méthodes de collecte de données et l'outil statistique
utilisé pour analyser ces données y sont également
présentées dans le premier chapitre de cette partie.
Le deuxième chapitre quant à
lui, est consacré à l'analyse et au traitement des données
collectées sur le terrain, à leur présentation et
interprétation des résultats. L'analyse est faite en deux
partie : l'analyse des données quantitatives et l'analyse des
données qualitatives. Le logiciel SPSS a été
utilisé pour produire les statistiques descriptives et
inférentielles. Les résultats obtenus font état de ce
qu'il existe une corrélation entre les TIC et la mise en oeuvre des
curricula de formation tout en faisant ressortir les insuffisances et les
manquements relevés dans la problématique d'étude.
CHAPITRE III : La
méthodologie de l'étude sur lesTIC et l'implémentation des
curricula à l'ENS de Maroua
Introduction
Le troisième chapitrea pour objectif de
présenter les aspects méthodologiques de l'étude en
fonction des objectifs de la recherche. Il sera question de présenter et
justifier le type de recherche effectué, de présenter les
participants à la recherche, la procédure de constitution de la
population d'enquête, de présenter et justifier les instruments de
collecte des données sur le terrain, de présenter et de justifier
la méthode d'analyse des données et d'opérationnaliser nos
variables d'étude.
3.1.
Type de recherche
La présente recherche vise à examiner l'effet de
l'intégration pédagogique des TIC sur le processus de mise en
oeuvre des curricula et proposer une stratégie à mettre en place
pour une interconnexion réussie TIC et curricula à l'École
Normale Supérieure de Maroua. Il s'agit ici des effets
corrélés à l'utilisation des plateformes virtuelles pour
communiquer et collaborer entre enseignants et apprenants, à
l'utilisation des logiciels de production, de diffusion, de présentation
et didacticiels, à la disponibilité des ressources TICet aux
stratégies d'intégration des TIC pour implémenter les
curricula de l'École Normale Supérieure de Maroua.Au regard de
notre problématique d'étude, des hypothèses et objectifs
de recherche, nous adoptons une méthode de recherche
corrélationnelle. Comme le souligne Kumar (2011), « The
main emphasis in a correlational studyis to discover or establish the existence
of a relationship/association/interdependence between two or more aspects of a
situation »15(*). Il est question ici pour nousd'explorer et de
vérifier le degré d'association ou de relation qui existe entre
l'intégration pédagogique des TIC et l'implémentation des
curricula de formation. Pour ce faire, nous avons procédé
à la collecte des données qualitatives à travers des
entretiens avec le personnel administratif pour recueillir leurs avis sur les
stratégies d'accompagnement et de suivi à l'intégration
pédagogique des TIC dans l'implémentation des curricula à
l'École Normale Supérieure de Maroua. Nous avons également
procédé à la collecte des données quantitatives
à travers un questionnaire adressé aux enseignants qui nous a
permis de mesurer et d'analyser le degré d'association entre nos deux
variables d'étude.
3.2.
Présentation du site de l'étude
Le site de l'étude est « le lieu
géographique et socioculturel où est installée la
population auprès de qui l'étude va avoir lieu »
(Fonkeng et al., 2014, p. 83). Notre étude porte sur
l'intégration pédagogique des TIC et l'implémentation des
curricula de l'École Normale Supérieure de Maroua, par
conséquent l'École Normale Supérieure de Maroua est notre
site de l'étude.
3.2.1. Situation administrative et infrastructurelle de l'ENS
de Maroua
L'École Normale Supérieure de
Maroua a été créée par le décret
présidentiel n°2008/282 du 09 Août 2008. Elle est le tout
premier établissement bilingue (anglais et français)
rattaché à l'université de Maroua et chargé de
former les professeurs des lycées et collèges de l'enseignement
secondaire général, de l'enseignement normal et des conseillers
d'orientation scolaires et professionnels. A ce jour, elle a déjà
formé plus de 18000 enseignants affectés dans les lycées
et collèges du Cameroun et du Tchad. L'ENS de Maroua compte 13
départements, 144 enseignants dont 10 de rang magistral, 63
chargés de cours et 71 assistants (
www.univ-maroua.cm/en/ecole/ecole-normale-superieure,
2019).Elle comprend deux cycles : le premier cycle dure 3 ans et est
ouvert aux titulaires du baccalauréat et un second cycle qui dure 2 ans
et ouvert aux titulaires de licence. A la fin du premier cycle, les
lauréats obtiennent un DIPES I pour les professeurs de l'enseignement
secondaire général premier grade ou un DIPEN I pour les
professeurs de l'enseignement normal premier grade. Tandis qu'à la fin
du second cycle, les lauréats obtiennent un DIPES II pour les
professeurs de l'enseignement secondaire général deuxième
grade ou un DIPEN II pour les professeurs de l'enseignement normal
deuxième grade ou un DIPCO pour les conseillers d'orientation scolaire,
universitaire et professionnelle.
Elle dispose des infrastructures
numériques permettant de faciliter la mise en oeuvre des curricula de
formation des enseignants. Parmi ses infrastructures, on retrouve un centre de
documentation aux ressources qui est régulièrement
actualisé et un centre de ressources en technologies éducatives.
La figure 7 représente un bâtiment administratif de l'ENS de
Maroua.
Figure 7 : L'ENS de Maroua
Source :
www.univ-maroua.cm/en/ecole/ecole-normale-superieure
Après la présentation de la situation
administrative et infrastructurelle de l'ENS de Maroua, il convient de
présenter la situation géographique.
3.2.2. Situation géographique de l'ENS de Maroua
L'ENS de Maroua se trouve dans la région de
l'Extrême-Nord, dans le département du Diamaré et dansla
ville de Maroua. Le département du Diamaré est étendu sur
une superficie de 4665 km2 avec une population de 566 921 habitants
(statistiques 2001). Le campus de l'ENS de Maroua se trouve à Kongola
dans la commune de Maroua 3ème. La figure 8 nous montre la
localisation de l'ENS de Maroua à l'aide d'un Smartphone ou d'un
ordinateur en utilisant GoogleMaps.
Figure 8 : Localisation de
l'ENS de Maroua sur la carte de la ville de Maroua
Source : Google Map
La présentation du site d'étude
ainsi fait, il est question pour nous de présenter les types de
population d'étude et la constitution de notre population
d'enquête.
3.3.
La population de l'étude
La population de l'étude est
« la collection (ou l'ensemble) sociologique de personnes
auprès de qui l'étude, eu égard à ses objectifs et
à ses hypothèses, peut et doit avoir lieu »
(Fonkeng et al., 2014, p. 84). Notre population d'étude est
constituée de tous les formateurs d'enseignants et des personnels
administratifs des Écoles Normales Supérieures du Cameroun. Ici,
nous avons subdivisé notre population de l'étude en population
cible, population accessible et population d'enquête.
3.3.1. La population cible
La population cibled'une étude est la population totale
pour laquelle on a besoin de l'information. En d'autres termes, c'est celle
auprès de qui les conclusions obtenues peuvent être
généralisées. Notre population cible ici est
constituée de tous les formateurs d'enseignants et du personnel
administratif de l'École Normale Supérieure de Maroua parce
qu'ils sont les principaux acteurs des stratégies d'intégration
des TIC dans la mise en oeuvre des politiques curriculairesde formation des
enseignants.
3.3.2. La population accessible
La population accessible d'une étude est une partie de
la population cible qu'on peut facilement approcher ou atteindre. En d'autres
termes, c'est un sous-groupe de la population cible qui est accessible au
chercheur. Notre population accessible ici est constituée de tout le
personnel administratif et de tous les formateurs d'enseignants des
départements de sciences de l'éducation, de langue
française et littérature d'expression française, de
sciences physiques et d'informatique des deux cycles de l'ENS de Maroua. Ce
choix desdits départements s'est fait sur la base de la prise en compte
de tous les domaines de formation des enseignants de l'ENS de Maroua notamment
les sciences sociales, les langues et les sciences expérimentales.Par
ailleurs, et comme le souligne Mian Bi (2010) en s'appuyant sur les
résultats des travaux de plusieurs auteurs, les TIC sont susceptibles de
favoriser lesapprentissages des élèves dans divers domaines de
formation comme les sciences (Lewis, 2003), leslangues (Becta, 2003) ou encore
les sciences sociales comme les sciences de l'éducation (Becta, 2006).En
plus de cela, il a été question pour nous de sélectionner
des départementsoù le phénomène manipulé
nous permet de mesurer l'effet sur le phénomène
étudié. Pour cette raison et après constats faits, ces
départements, de par leur spécificité, sont parmi ceux qui
expriment le plus leur motivation à l'intégration des TIC dans la
mise en oeuvre des curricula à l'ENS de Maroua.La diversité des
disciplines permet de dégager une diversité d'expériences
personnelles (SiMoussa, 2002 cité par Mian Bi, 2010), d'usages des
technologies dans la formation initiale des enseignants.
3.3.3. La population d'enquête
La population d'enquête fait référence
àun ensemble d'individus représentatifs d'une population. En
d'autres termes, c'est une partie de la population accessible auprès de
qui l'étude a lieu. Nous adoptons le terme population d'enquête
dans le cadre de notre étude au lieu d'échantillon parce que,
même si elle est quasi représentative dans les départements
d'étude, elle n'est pas représentative au sein de l'ENS de
Maroua. Notre population d'enquête a été constituée
de quatre personnels administratifs et de vingt formateurs d'enseignants des
départements de sciences de l'éducation, de langue
française et littérature d'expression française, de
sciences physiques et d'informatique des deux cycles de l'ENS de Maroua. En
effet, il est difficile de mener une étude auprès d'une
population entière. C'est pour cette raison qu'il faut construire une
population d'enquête, c'est-à-dire choisir un nombre limité
d'individus, d'objets ou d'événements permettant de tirer des
conclusions (inférences) applicables à la population
entière (univers) à l'intérieur de laquelle le choix a
été fait (De Landsheere, 1979, p.83 cités par Fonkeng et
al., 2014, p. 85).
Population cible
Population accessible
Population
d'enquête
Figure 9 : Tirage de la
population d'enquête dans une population cible et une
population accessible
Source : adapté de Amin (2005
présenté par Fonkeng, et al., 2014)
La figure 9 ci-dessus représente le tirage de la
population d'enquête à partir des population cible et accessible
pour le chercheur en se basant sur le diagramme de Amin
(2005présenté par Fonkeng et al., 2014) sur le tirage de
l'échantillon dans une population parente et une population cible. Elle
nous permet de situer la population d'enquête à partir des
populations cible et accessible.
Figure 10 : Répartition
des répondants selon le département
Source :
données du terrain
Le graphique ci-dessus (figure 10) donne parmi les professeurs
ayant participé aux sondages, les proportions par département
d'appartenance. Notre population d'enquête se compose de quatre
enseignants du département de sciences de l'éducation, cinq
enseignants du département de sciences physique, sept enseignants du
département de langue française et littérature
d'expression française, quatre enseignants du département
d'informatique. A cela, nous avons ajouté quatre personnels
administratifs.
3.4.
Technique d'échantillonnage
Selon Fonkeng et al., (2014, p. 87), l'échantillonnage
est « le processus qui consiste à sélectionner au
sein de la population cible les répondants dont les réponses
pourront être généralisées auprès de
l'ensemble ». Lors de la constitution de la population
d'enquête, le chercheur doit s'assurer de la fiabilité des
répondants de manière à obtenir des résultats
probants à la fin de l'étude. En sciences sociales, on distingue
deux grands types d'échantillonnage : probabiliste et non
probabiliste. La différence entre ces deux grands types
d'échantillonnageréside sur la nature de la population
étudiée. Dans un échantillonnage probabiliste, chaque
unité a une chance d'être sélectionnée et cette
chance peut être quantifiée alors que dans
l'échantillonnage non probabiliste, on suppose que la distribution des
caractéristiques à l'intérieur de la population est
égale. Même si la représentativité n'est pas la
priorité dans notre étude, la sélection des quatre
départements d'étude et des services administratifs
représente un large éventail des stratégies
d'intégration des TIC dans l'implémentation des curricula. Dans
le cadre de notre étude, nous avons adopté un
échantillonnage non probabiliste de convenance16(*). Cette technique est
adoptée sur le fait que nous ne pouvons pas avoir accès à
tous les formateurs et personnels administratifs en raison de leur
indisponibilité.
3.5.
Instruments de collecte de données
Il est question dans cette partie d'expliquer le choix de nos
outils de collecte des données à savoir : le questionnaire
et leguide d'entretien et de décrire le processus de collecte des
données à travers ces outils.
3.5.1. Choix des outils de collecte des
données
Tout projet de recherche a des objectifs précis
à atteindre. La collecte des données permet au chercheur de mieux
répondre à sa question de recherche et de vérifier ses
hypothèses de recherche. L'opérationnalisation des variables
faite dans les outils de collecte des données permet de mieux mesurer le
phénomène étudié. Pour atteindre nos objectifs de
recherche, deux instruments de collecte de données ont été
utilisées : le questionnaire et le guide d'entretien.
3.5.1.1. Le questionnaire et reformulation
post-préenquête
Pour la collecte de données quantitatives, nous avons
élaboré un questionnaireque nous avons adressé aux
enseignants des départements de sciences de l'éducation, de
langue française et littérature d'expression française, de
sciences physiques et d'informatique de l'ENS de Maroua. Le questionnaire
élaboré respecte les critères d'élaboration de
questionnaire relevés par Karsenti et Savoie-Zajc (2004 cité par
Ngnoulayé, 2010), à savoir : le nombre de question entre
dans une durée de 15 à 20 minutes pour chaque répondant,
l'utilisation d'un langage compréhensible pour tout répondant, le
sens de chaque question est suffisamment clair pour qu'il n'y ait pas de
réponse confuse. Les questions ont été regroupé en
thèmes pour faciliter l'analyse et l'interprétation des
données. Ces thèmes sont : la communication et la collaboration
à l'aide des plateformes virtuelles, la présentation, la
production et la diffusion des contenus et activités
d'enseignement-apprentissage à l'aide des outils TIC, les politiques
d'intégration des TIC : modes d'accompagnement,
disponibilité des ressources et équipements TIC et
l'implémentation des curricula de l'ENS de Maroua. Chaque thème
représente un objectif de recherche et facilite la réponse aux
questions spécifiques de recherche.
Pour construire le questionnaire définitif, nous avons
réalisé un pré-test auprès de 10 formateurs des
quatre départements d'étude. Nous leur avons soumis le
questionnaire en prenant la précaution de nous présenter,
d'exposer l'objectif de notre étude et en leur garantissant l'usage
exclusivement scientifique et anonyme sur les données qui devraient
être récoltées.Le pré-testest une étape
importante pour le chercheur, car il lui permet de tester ses outils de
collecte de données sur une petitepopulation d'enquête ayant les
mêmes caractéristiques que sapopulation d'enquête en vue de
détecter les problèmes éventuels et les déficits
liées à ces instruments de collecte des données et d'y
remédier. Après la passation des dix questionnaires
(pré-test), nous avons récoltés un ensemble de remarques
et d'incompréhensions qui nous ont été faites par nos
répondants. Ces remarques et incompréhensions nous ont permis
d'apporter des modifications et de produire le questionnaire définitif.
Ces modifications ont par exemple été apportées
après le pré-test :
Ø L'item 8 initialement formulée :
l'utilisation des plateformes virtuelles permet aux étudiants de
consulter les cours, les travaux dirigés, les travaux pratiques, etc.
des formateurs a été reformulée par : les formateurs
utilisent les plateformes virtuelles pour faciliter l'accès aux contenus
de cours, aux travaux dirigés, aux travaux pratiques, etc. pour les
étudiants.
Ø L'item 24a étéreformulée.
Initialement conçue : les formateurs bénéficient des
journées de perfectionnement à l'intégration
pédagogique des TIC dans le processus enseignement-apprentissage. La
reformulation se présente ainsi : l'ENS organise
régulièrement des formations continues et des séminaires
sur l'utilisation pédagogique des TIC en vue de faciliter les
enseignements et d'améliorer les apprentissages.
Les items ont été
élaborés en utilisant l'échelle de Likert à quatre
paramètres : fortement en désaccord, en désaccord, en
accord et fortement en accord.
3.5.1.2. Le guide d'entretien
Le guide d'entretien permet de compléter les
informations qui ont pu échapper au chercheur lors de la collecte des
données par questionnaire mais surtout de récolter les avis des
répondants sur les questions de recherche. Dans le cadre de notre
étude, nous avons réalisé des entretiens individuels
semi-dirigés avec les responsables des services administratifs en charge
de la formation continue et à distance, des affaires académiques,
de la recherche et de la coopération, de la formation continue et de la
division des études. Selon Savoie-Zajcet Karsenti(2000),
L'entrevue semi-dirigée consiste en une interaction
verbale animée de façon souple par le chercheur. Celui-ci se
laissera guider par le rythme et le contenu unique de l'échange dans le
but d'aborder, sur un mode qui ressemble à celui de la conversation, les
thèmes généraux qu'il souhaite explorer avec le
participant à la recherche. Grâce à cette interaction, une
compréhension riche du phénomène à l'étude
sera construite conjointement avec l'interviewé.
Ces entretiens étaient d'une durée de 15
à 20 minutes et nous ont permis de récolter leurs opinions sur
les politiques mises en place à l'ENS de Maroua pour une
intégration efficace des TIC dans l'implémentation des curricula,
les modes d'accompagnement et les ressources mises à la disposition des
formateurs (ressources numériques, matérielles et humaines). Nous
avons à cet effet élaboré un guide d'entretien contenant
des questions répondant à nos objectifs de recherche.
3.5.2. Validation des outils de collecte de données
L'étape de validation des outils de collecte de
données est importante pour le chercheur car elle lui permet de faire
vérifier ses outils de collecte de données auprès de
certains experts. La vérification et la validation des instruments de
collecte des données se fait suivants les critères
suivants : la présentation de l'instrument de collecte de
données, le contenu de l'instrument de collecte de données en
rapport avec les objectifs de recherche, la non-discrimination des
répondants et la prédiction des résultats en rapport avec
le pré-test (Egbe (document non publié [Support de cours]),
2018).
Dans le cadre de notre recherche, la validation
des instruments de recherche s'est faite en trois
étapes successives : appréciation par les camarades de
promotion, soumission à l'encadreur pour correction et pré-test
auprès d'une petitepopulation d'enquête suivi d'une correction
pour produire les instruments définitifs. A chaque étape, il
était question de vérifier si nos instruments de collecte de
données respectaient les caractéristiques d'un instrument de
collecte de données et de corriger le cas échéant.
3.6.
Méthode d'analyse des données
Le dépouillement est une opération qui consiste
à vérifier si le nombre de questionnaires administrés
correspond au nombre de questionnaires récoltés, à compter
les réponses données par les répondants, à classer
ces réponses par ordre en leur attribuant un identifiant et à
définir les entrées du tableau de nos données. Cette
étape est très importante pour l'analyse des données
collectées à l'issue d'une enquête. L'objectif de cette
étude vise à examiner l'effet de l'intégration
pédagogique des TIC sur le processus de mise en oeuvre des curricula et
proposer une stratégie à mettre en place pour une interconnexion
réussie TIC et curricula à l'École Normale
Supérieure de Maroua. Il s'agit donc pour cette étude d'explorer
et de vérifier le degré d'association ou de relation qui existe
entre l'intégration pédagogique des TIC et
l'implémentation des curricula. Il est donc nécessaire à
cet effet de procéder au traitement et à l'analyse des
données collectées sur le terrain. Le logiciel SPSS (Statistical
Package for Social Sciences) version 20 pour Windows a été
utilisé pour l'analyse des données quantitatives pour les
statistiques descriptives et inférentielles. Les statistiques
descriptives nous ont permises de produire les effectifs absolues, les
effectifs relatifs (pourcentages) et les diagrammes. Quant aux statistiques
inférentielles, elles nous ont permis de produire les coefficients de
corrélation de Spearman pour les tests des hypothèses de la
recherche. Ces coefficients permettent de valider ou d'invalider la relation
entre nos variables d'étude et d'établir le degré de
relation qui existe entre ces variables.
v Outil statistique utilisé
Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi
d'utiliser la corrélation des rangs de Spearman qui permet de mesurer le
degré et la nature de la relation qui existe entre deux variables
d'étude. Contrairement à d'autres tests de corrélation
entre les variables, la corrélation de Spearman est un test statistique
robuste basé sur les rangs et ne dépend pas de la distribution
des données.
Le coefficient de corrélation des rangs de
Spearman est calculé par la formule :
Avec n = nombre des paires (Xi,Yi)
(Xi - Yi) = différence
entre les rangs des paires (Xi,Yi)
= somme
Pour notre étude, nous avons fixé le
seuil d'importance ou marge d'erreur à 5%, c'est-à-dire que les
hypothèses seront acceptées à 95%.
v Prise de décision
Dans un test de corrélation des rangs de
Spearman, deux données sont importantes à
considérer :
Ø La p-value ou le degré d'importance
(sig) : ce degré d'importance permet de valider ou d'invalider
l'existence de relation entre deux variables.
Lorsque sig< 0.05 alors l'hypothèse nulle est
rejetée et l'hypothèse alternative est acceptée.
Lorsque sig> 0.05 alors l'hypothèse nulle
est acceptée et l'hypothèse alternative est rejetée.
Ø La valeur du coefficient de corrélation de
Spearman : cette valeur est comprise entre -1 et +1 et permet d'identifier
le degré de relation entre deux variables. Le tableau 2 donne les
intervalles des valeurs du coefficient de corrélation et le degré
de relation entre deux variables.
Tableau 2 : valeur des coefficients de
corrélation et interprétation
Valeur du coefficient
|
Interprétation
|
00
|
Absence de relation
|
]00 - 0.2[ ou ]-0.2 - 00[
|
Relation très faible
|
[0.2 - 0.4[ ou ]-0.4 - -0.2]
|
Relation faible
|
[0.4 - 0.6[ ou ]-0.6 - -0.4]
|
Relation moyenne
|
[0.6 - 0.8[ ou ]-0.8 - -0.6]
|
Relation élevée
|
[0.8 - 1[ ou ]-1 - -0.8]
|
Relation très élevée
|
1 ou -1
|
Relation parfaite
|
Source : adaptée de Egbe ((document non
publié [Support de cours]), 2018)
Les intervalles du tableau ci-dessus permettent
de situer le coefficient de corrélation. En fonction de son appartenance
dans un intervalle, nous avons le degré de relation existant entre deux
variables.
3.7.
Les variables d'étude et indicateurs
Toute relation ou lien d'indépendance formulée
dans une hypothèse s'établit entre des variables d'études.
L'opérationnalisation de ces variables d'études conduit à
des indicateurs permettant de mesurer les phénomènes
étudiés à travers ces variables. Il est question dans
cette section de dérouler l'opérationnalisation de nos variables
d'études et leurs indicateurs.
3.7.1. Les variables
Une variable est « un phénomène,
une donnée voire même l'aspect d'une personne ou d'une situation
qui peut varier » (Fonkeng et al., 2014, p. 78). Elle est
constituée des modalités qui illustrent qu'elle subit des
variations qui sont observables à l'aides des indicateurs. Dans le cadre
de notre étude, nous avons les variables suivantes :
Ø La variable dépendante : elle
désigne le comportement que le chercheur veut étudier et mesurer.
Dans notre étude, la variable dépendante est :
l'implémentation des curricula dans la formation initiale des
enseignants.
Ø La variable indépendante : elle
désigne le phénomène manipulé par le chercheur en
vue de mesurer l'effet sur la variable dépendante. Dans notre
étude, la variable indépendante est : l'intégration
pédagogique des TIC.Elle est regroupée en quatre sous variables
notées : VI1, VI2, VI3 et VI4.
VI1 = communication et collaboration à
l'aide des plateformes virtuellesd'enseignement entre enseignants et
apprenants.
VI2 = présentation, production et diffusion
des contenus d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide
des outils TIC.
VI3 = disponibilité des ressources et
équipements TIC.
VI4 = stratégies d'intégration des TIC.
3.7.2. Les indicateurs
Un indicateur est un indice ou une donnée d'une
variable observable dans la réalité.
Ø Les indicateurs de la variable dépendante
sont :
- Les stratégies d'enseignement
- La conception du curriculum
- La sélection et l'organisation des ressources
pédagogiques
- Les méthodes et modalités d'évaluation
des apprentissages et des compétences
Ø Les indicateurs de la variable indépendante
sont :
§ VI1
- Travail en équipe et collaboratif en ligne
- Disponibilité des contenus et activités
d'enseignement-apprentissage en ligne
- Suivi et évaluation des apprentissages en ligne
- L'enseignement à distance
§ VI2
- L'utilisation des logiciels de présentation
- L'utilisation des logiciels de production
- L'utilisation des simulateurs, didacticiels et
exerciseurs
- L'utilisation d'internet
§ VI3
- Les centres de ressources multimédia
- Les vidéoprojecteurs
- Les logiciels et progiciels
- Les formations continues et séminaires de
perfectionnement
§ VI4
- Modalités organisationnelles d'intégration des
TIC
- Modalités technologiques
- Modalités de formation des enseignants aux outils
TIC
- Dispositif TIC de formation des enseignants
Le tableau 3 appelé tableau synoptique regroupe les
questions de recherche, les hypothèses de recherche, les variables
d'étude, les indicateurs, les modalités, les instruments de
collecte de données et les outils d'analyse.
Tableau
3 : tableau synoptique des questions de recherche, hypothèses de
recherche, variables d'étude, indicateurs, modalités, instruments
de collecte de données et outil statistique.
Questions de recherche
|
Hypothèses générale
|
Hypothèses spécifiques
|
Variables de l'étude
|
Indicateurs
|
Modalités
|
Instruments de collecte de données
|
Outils statistique
|
QP : comment l'intégration
pédagogique des TIC peut-t-elle favoriser l'implémentation des
curricula de formation initiale des enseignants à l'école normale
supérieure de Maroua ?
|
L'intégration pédagogique des TIC favorise de
façon significative l'implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua
|
|
VD : : l'implémentation des
curricula dans la formation initiale des enseignants à l'école
normale supérieure de Maroua
|
- Les stratégies d'enseignement
- La conception du curriculum
- La sélection et l'organisation des ressources
pédagogiques
- Les méthodes et modalités d'évaluation
des apprentissages et des compétences
|
- Fortement en désaccord
- En désaccord
- En accord
- Fortement en accord
|
- Questionnaire
- Guide d'entretien
|
Corrélation des rangs de Spearman
|
VI : l'intégration
pédagogique des TIC
|
- Communication et collaboration à l'aide des
plateformes virtuelles entre enseignants et apprenants.
- Présentation, production et diffusion des contenus
d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide des outils
TIC
- Disponibilité des ressources et équipements
TIC.
- Stratégie d'intégration des TIC
|
QS1 : comment l'utilisation des plateformes
virtuelles d'enseignement dans la communication et la collaboration entre
enseignants et apprenants peut-elle favoriser le processus de mise en oeuvre
des curricula de l'école normale supérieure de Maroua ?
|
HS1 : l'utilisation des plateformes
virtuelles d'enseignement pour communiquer et collaborer entre enseignants et
apprenants favorise le processus de mise en oeuvre des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua
|
VI1 : communication et collaboration
à l'aide des plateformes virtuelles.
|
- Travail en équipe et collaboratif en ligne
- Disponibilité des contenus et activités
d'enseignement-apprentissage en ligne
- Suivi et évaluation des apprentissages en ligne
- L'enseignement à distance
|
|
QS2 : de quelle manière l'utilisation
des logiciels de conception, de présentation et de diffusiondes contenus
et activités d'enseignement-apprentissage peut-elle améliorer le
processus de mise en oeuvre des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua ?
|
HS2 : l'utilisation des logiciels de
conception, de présentation et de diffusion des contenus et
activités d'enseignement-apprentissage favorise le processus de mise en
oeuvre des curricula de l'école normale supérieure de Maroua
|
VI2 :présentation, production et
diffusion des contenus d'enseignement et activités d'apprentissage
à l'aide des outils TIC
|
- L'utilisation des logiciels de présentation
- L'utilisation des logiciels de traitement de texte
- L'utilisation des simulateurs
- L'utilisation d'internet
|
|
QS3 : comment la disponibilité
des ressources et équipements TIC peut-elle soutenir les formateurs dans
le processus de mise en oeuvre des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua ?
|
HS3 : la disponibilité des
ressources et équipements TIC favorise le processus de mise en oeuvre
des curricula de l'école normale supérieure de Maroua
|
VI3 : disponibilité des
ressources et équipements TIC.
|
- Les centres de ressources multimédia
- Les vidéoprojecteurs
- Les logiciels et progiciels
- Les formations continues et séminaires de
perfectionnement
|
|
QS4 : quelles stratégies mettre
en place pour assurer l'interconnexion réussie TIC et curricula à
l'école normale supérieure de Maroua ?
|
|
HS4 : la mise en place d'une
stratégie d'intégration des TIC peut assurer une connexion
réussie TIC - implémentation des curricula à
l'École normale supérieure de Maroua
|
VI4 : stratégies
d'intégration des TIC
|
- Modalités organisationnelles d'intégration des
TIC
- Modalités technologiques
- Modalités de formation des enseignants aux outils
TIC
- Dispositif TIC de formation des enseignants
|
|
|
|
Source : données du terrain
Conclusion
Dans ce chapitre, il était
question de présenter les aspects méthodologiques de
l'étude. Le type de recherche que nous réalisons est une
recherche corrélationnelle car elle vise à examiner le
degré de relation qui existe entre nos deux variables d'étude. Le
site ayant servi à la réalisation de la présente
étude est l'École normale supérieure de Maroua. La
collecte des données s'est faite à travers deux outils : le
questionnaire et l'interview. Ces données ont été
collectées auprès d'une population d'enquête
constituée des enseignants et du personnel administratif. La technique
d'échantillonnage utilisée pour constituer notre population
d'enquête a été l'échantillonnage non probabiliste
de convenance à cause de l'indisponibilité de certains
enseignants et personnel de l'administration. Les données ont
été analysées à l'aide du logiciel SPSS et l'outils
statistique utilisé a été la corrélation de
Spearman. En dernière partie, nous avons. Dans le prochain chapitre, il
sera question de présenter nos données collectées, de les
analyser et de les interpréter.
CHAPITRE IV : Analyse
des données et présentation des résultats de
l'étude sur les TIC et l'implémentation des curricula à
l'ENS de Maroua
Introduction
Le quatrième chapitre de notre étude
est consacré à l'analyse des données et la
présentation des résultats de l'étude. Il sera question de
présenter la méthode d'analyse et de traitement des
données, de présenter les résultats de l'étude
suivant l'approche descriptive et l'approche inférentielle.
4.1.
Méthode d'analyse et traitement des données
L'analyse des données qualitatives s'est faite par le
biais de la méthode d'analyse du contenu qui a consisté à
retranscrire les données brutes des entretiens sous forme de texte
appelé « verbatim ». Ensuite, nous avons
procédé à la classification de ces données, en
tenant pour critère le thème développé dans le
texte. Enfin, il a été question de catégoriser ces
données en construisant une grille d'analyse composée
d'indicateurs.
Les données quantitatives recueillies au terme de nos
enquêtes ont d'abord été saisies et recodées sur MS
Excel 16 avant d'être transférées sur SPSS version 20.0 de
Windows pour les analyses descriptives et inférentielles. La
présentation des résultats de la recherche suivant l'approche
descriptive s'est faite à travers les tableaux de fréquences
absolues, de fréquences relatives (pourcentages) et des graphiques.
Quant à la présentation des résultats de la recherche
suivant l'approche inférentielle, elle s'est faite à travers le
calcul des coefficients de corrélation de Spearman. Ces coefficients de
corrélation de Spearman nous ont permis d'explorer et de vérifier
le degré de relation qui existe entre nos variables d'étude. Nous
avons donc utilisé la corrélation des rangs de Spearman pour
valider nos hypothèses de recherches.
4.2.
Présentation des résultats de la recherche : approche
descriptive
La présentation des résultats
portera sur les tableaux des fréquences absolues et relatives des items
de notre questionnaires. Rappelons que notre questionnaire présente cinq
sections : les informations démographiques, la communication et la
collaboration à l'aide des plateformes virtuelles, la
présentation, la production et la diffusion des contenus d'enseignement
et activités d'apprentissage à l'aide des outils TIC, la
disponibilité des ressources et équipements TIC et
l'implémentation des curricula de l'ENS de Maroua.
4.2.1. Présentation et analyse des données
quantitatives du questionnaire
4.2.1.1. Analyse des informations démographiques
Cette section analyse les informations
démographiques des enquêtés. Ces informations nous donnent
un aperçu du profil des enseignants en charge de la mise en oeuvre des
curricula à l'ENS de Maroua.
Tableau
4 : Distribution de notre population d'enquête par genre
Genre
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
Masculin
|
18
|
90,0
|
Féminin
|
2
|
10,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Source : données collectées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que notre population
d'enquête est constituée de plus d'hommes que de femmes. Il est
constitué de 18 hommes soit un pourcentage de 90% et de 2 femmes soit un
pourcentage de 10%. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que le pourcentage
des femmes est souvent compris entre 0 et 20% au sein des départements
tels que le département des sciences physiques, le département
d'informatique, le département des sciences de l'éducation et
même le département de langue française et
littérature d'expression française pour ne citer que
ceux-là qui sont nos départements d'étude.
Tableau
5 : Distribution de notre population d'enquête par tranche
d'âge
Tranche d'âge
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
[20-29]
|
1
|
5,0
|
[30-39]
|
7
|
35,0
|
[40-49]
|
9
|
45,0
|
[50-59]
|
3
|
15,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Source : données récoltées sur le
terrain
Le tableauci-dessus montre que notre population
d'enquête est constituéemajoritairement des enseignants dont
l'âge varie entre 30 et 49 ans. Entre 20 et 29 ans, nous avons 1
enseignant avec une fréquence de 5%, entre 30 et 39 ans, nous avons 7
enseignants avec une fréquence de 35%, entre 40 et 49 ans, nous avons 9
enseignants avec une fréquence de 45% et entre 50 et 59 ans, nous avons
3 enseignants avec une fréquence de 15%. Ceci montre que l'enseignement
supérieur compte de plus en plus des jeunes enseignants qui sont
à même d'implémenter les nouvelles politiques curriculaires
à l'aide des outils TIC.
Tableau
6 : Distribution de notre population d'enquête par
département
Département
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
Sciences de l'éducation
|
4
|
20,0
|
Langue Française
|
7
|
35,0
|
Sciences Physiques
|
5
|
25,0
|
Informatique
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que notre population
d'enquête est constituéed'un effectif de 7 enseignants du
département de langue française et de littérature
d'expression française, soit un pourcentage de 35%, d'un effectif de 4
enseignants du département des sciences de l'éducation, soit un
pourcentage de 20%, d'un effectif de 5 enseignants du département des
sciences physiques, soit un pourcentage de 25% et d'un effectif de 4
enseignants du département d'informatique, soit un pourcentage de 20%.
Ceci montre que notre étude prend en considération les
enseignants des sciences sociales, des langues et des sciences
expérimentales.Comme nous l'avons souligné, la diversité
des disciplines permet de dégager une diversité
d'expériences personnelles (SiMoussa, 2002 cité par Mian Bi,
2010) d'usages des technologies dans la formation initiale des enseignants
Tableau
7 : Distribution de notre population d'enquête par ancienneté
dans l'enseignement
Ancienneté dans l'enseignement
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
[0-4]
|
1
|
5,0
|
[5-9]
|
6
|
30,0
|
[10-14]
|
9
|
45,0
|
[15-19]
|
2
|
10,0
|
[20-24]
|
2
|
10,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que notre population
d'enquête est constituée majoritairement des enseignants dont
l'ancienneté dans l'enseignement varie entre 5 et 14 ans. Entre 0 et 4
ans, nous avons 1 enseignant avec une fréquence de 5%, entre 5 et 9 ans,
nous avons 6 enseignants avec une fréquence de 30%, entre 10 et 14 ans,
nous avons 9 enseignants avec une fréquence de 45%, entre 15 et 19 ans,
nous avons 2 enseignants avec une fréquence de 10%, entre 20 et 24ans,
nous avons 2 enseignants avec une fréquence de 10%et aucun enseignant de
plus de 25 ans d'ancienneté, soit une fréquence de 0%.
4.2.1.2. Analyse de la variable indépendante :
l'intégration pédagogique des TIC
Cette section du questionnaire analyse les
informations relatives à l'intégration pédagogique des TIC
à l'ENS de Maroua. Elle se décompose en trois parties :
communication et collaboration entre enseignants et apprenants à l'aide
des plateformes virtuelles d'enseignement, production, présentation et
diffusion des contenus et activités d'enseignement apprentissage et
disponibilité des équipements et ressources TIC.Pour chaque
partie, les données sont d'abord présentées dans des
tableaux, ensuite une analyse générale est faite à la fin
de chaque partie sur les résultats obtenus. Chaque
partie constitue un thème sur le questionnaire.
v Communication et collaboration entre enseignants et
apprenants à l'aide des plateformes virtuelles
d'enseignement
Cette section fait référence à la partie
du questionnaire qui a porté sur lacommunication et collaboration entre
enseignants et apprenants à l'aide des plateformes virtuelles
d'enseignement. Les données récoltées à ce
niveaunous permettent de dégager les utilisations qui peuvent être
faites à l'aide des plateformes virtuelles d'enseignement entre
enseignants et apprenants dans l'implémentation des curricula de
formation initiale des enseignants à l'ENS de Maroua.Chaque item
possède quatre modalités : fortement en désaccord, en
désaccord, en accord et fortement en accord.
Tableau
8 : répartition des répondants selon l'item 5
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
4
|
20,0
|
D
|
9
|
45,0
|
A
|
5
|
25,0
|
FA
|
2
|
10,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Les proportions issues de ce tableau font
état de ce que 4 enseignants sont fortement en désaccord avec le
fait que l'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement occupe une
place prépondérante dans le processus de mise en oeuvre des
curricula à l'ENS de Maroua, soit un pourcentage de 20%, 9 enseignants
sont en désaccord, soit un pourcentage de 45%, 5 enseignants sont en
accord, soit un pourcentage de 25% et 2 enseignants sont fortement en accord,
soit un pourcentage de 10%. La lecture qui en découle de ces proportions
nous donne l'idée d'apprendre que la majorité des enseignants
estime que l'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement n'occupe pas
une place prépondérante dans le processus de mise en oeuvre des
curricula à l'ENS de Maroua.
Tableau
9 : Répartition des répondants selon l'item 6.
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
5
|
25,0
|
D
|
8
|
40,0
|
A
|
6
|
30,0
|
FA
|
1
|
5,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Les proportions issues de ce tableau font
état de ce que 5 enseignants sont fortement en désaccord avec le
fait que l'ENS de Maroua dispose d'une plateforme numérique permettant
aux enseignants de médiatiser leurs contenus d'enseignement, soit un
pourcentage de 25%, 8 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage
de 40%, 6 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 30% et 1
enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 5%. Ces
réponses laissent entendre que la majorité des enseignants est en
désaccord avec le fait que l'ENS de Maroua dispose d'une plateforme
numérique permettant aux enseignants de médiatiser leurs contenus
d'enseignement.
Tableau
10 : répartition des répondants selon l'item 7.
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
1
|
5,0
|
D
|
4
|
20,0
|
A
|
11
|
55,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Source : données collectées sur le
terrain
Les proportions issues de ce tableau font
état de ce que 1 enseignant est fortement en désaccord avec le
fait que les formateurs utilisent les plateformes virtuelles ou les
réseaux sociaux pour permettre aux apprenants de travailler en
équipe sur des projets ou des devoirs,soit un pourcentage de 5%, 4
enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 20%, 11
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 55% et 4 enseignants sont
fortement en accord, soit un pourcentage de 20%. La lecture qui en
découle de ces proportions laisse apparaitre que la majorité des
enseignants est en accord avec le fait que les formateurs utilisent les
plateformes virtuelles ou les réseaux sociaux pour permettre aux
apprenants de travailler en équipe sur des projets ou des devoirs.
Tableau
11 : répartition des répondants selon l'item 8
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
5
|
25,0
|
A
|
9
|
45,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Les proportions issues de ce tableau font
état de ce que 2 enseignants sont fortement en désaccord avec le
fait que les formateurs utilisent les plateformes virtuelles ou les
réseaux sociaux pour faciliter l'accès aux contenus de cours, aux
travaux dirigés, aux travaux pratiques, etc. pour les étudiants,
soit un pourcentage de 10%, 5 enseignants sont en désaccord, soit un
pourcentage de 25%, 9 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 45% et
4 enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 20%. La lecture
qui en découle de ces proportions nous indique que la majorité
des enseignants est en accord avec le fait que les formateurs utilisent les
plateformes virtuelles ou les réseaux sociaux pour faciliter
l'accès aux contenus de cours, aux travaux dirigés, aux travaux
pratiques, etc. pour les étudiants.
Tableau
12 : répartition des répondants selon l'item 9
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
4
|
20,0
|
D
|
11
|
55,0
|
A
|
5
|
25,0
|
FA
|
0
|
0,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Les proportions issues de ce tableau indiquent que 4
enseignants sont fortement en désaccord avec le fait quel'ENS de Maroua
dispose de plateformes virtuelles permettant aux apprenants de suivre des cours
à distance, soit un pourcentage de 20%, 11 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 55%, 5 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 25% et aucun enseignant n'est fortement en accord, soit
un pourcentage de 0%. A cet item, les répondants estiment que l'ENS de
Maroua ne dispose pas de plateformes virtuelles permettant aux apprenants de
suivre des cours à distance.
Tableau
13 : répartition des répondants selon l'item 10.
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
5
|
25,0
|
D
|
11
|
55,0
|
A
|
4
|
20,0
|
FA
|
0
|
0,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus indique que 5 enseignants sont fortement
en désaccord avec le fait que l'ENS de Maroua dispose des plateformes
virtuelles permettant d'évaluer les apprentissages en ligne, soit un
pourcentage de 25%, 11 enseignants sont en désaccord, soit un
pourcentage de 55%, 4 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de20% et
aucun enseignant n'est fortement en accord, soit un pourcentage de 0%. La
lecture de ces proportions laisse apparaitre que la majorité des
enseignants est en désaccord avec le fait que l'ENS de Maroua dispose
des plateformes virtuelles permettant d'évaluer les apprentissages en
ligne.
Tableau
14 : répartition des répondants selon l'item 11
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
D
|
3
|
15,0
|
A
|
12
|
60,0
|
FA
|
5
|
25,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique qu'aucun enseignant n'est
fortement en désaccord avec le fait quel'ENS de Maroua dispose d'une
plateforme numérique permettant l'échange des documents entre
enseignants et personnel administratif, soit un pourcentage de 0%, 3
enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 15%, 12
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 60% et 5 enseignants sont
fortement en accord, soit un pourcentage de 25%. Cet item nous donne
l'idée d'apprendre que la majorité des enseignants est en accord
avec le fait quel'ENS de Maroua dispose d'une plateforme numérique
permettant l'échange des documents entre enseignants et personnel
administratif.
Tableau
15 : répartition des répondants selon l'item 12.
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
1
|
5,0
|
D
|
4
|
20,0
|
A
|
11
|
55,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Les proportions issues de ce tableau font état de ce
que 1 enseignant est fortement en désaccord avec le fait que les
formateurs utilisent les forums de discussion et réseaux sociaux pour
communiquer et collaborer avec leurs apprenants et les faire collaborer entre
eux, soit un pourcentage de 5%, 4 enseignants sont en désaccord, soit un
pourcentage de 20%, 11 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 55%
et 4 enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 20%. La
lecture qui découle de ces proportions indique que la majorité
des enseignants est en accord avec le fait que les formateurs utilisent les
forums de discussion et réseaux sociaux pour communiquer et collaborer
avec leurs apprenants et les faire collaborer entre eux.
Tableau
16 : répartition des répondants selon l'item 13.
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
3
|
15,0
|
D
|
5
|
25,0
|
A
|
8
|
40,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique que 3 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les formateurs utilisent les
forums de discussion et les réseaux sociaux pour comparer leurs
expériences avec d'autres enseignants et se renouveler, soit un
pourcentage de 15%, 5 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage
de 25%, 8 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 40% et 4
enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 20%. Ceci montre
qu'un peu plus de la majorité des enseignants est en accord avec le fait
que les formateurs utilisent les forums de discussion et les réseaux
sociaux pour comparer leurs expériences avec d'autres enseignants et se
renouveler.
Tableau
17 : répartition des répondants selon l'item 14.
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
4
|
20,0
|
A
|
9
|
45,0
|
FA
|
5
|
25,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique que 2 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les plateformes virtuelles
d'enseignement offrent la possibilité aux enseignants de jouer
véritablement leur rôle de médiateur entre la connaissance
et l'apprenant, soit un pourcentage de 10%, 4 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 20%, 9 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 45% et 5 enseignants sont fortement en accord, soit un
pourcentage de 25%. Ceci laisse apparaitre que la majorité des
enseignants est en accord avec le fait que les plateformes virtuelles
d'enseignement offrent la possibilité aux enseignants de jouer
véritablement leur rôle de médiateur entre la connaissance
et l'apprenant.
L'analyse des résultats des tableaux ci-dessus montre
que les répondants ont porté une appréciation en
général positive sur l'importance des plateformes virtuelles
d'enseignement et des réseaux sociaux. De façon
générale, les formateurs utilisent les plateformes virtuelles
d'enseignement et les réseaux sociaux pour permettre à leurs
apprenants de travailler en équipe, pour faciliter l'accès des
contenus de cours aux apprenants, pour communiquer et collaborer avec les
apprenants, pour l'échange des documents avec le personnel administratif
et pour l'échange des expériences professionnelles.En agissant
ainsi, les formateurs favorisent la participation des apprenants,
élargissent leurs champs de connaissances et de compétences et
leur font avancer dans leurs apprentissages. La phase de redéfinition du
modèle SAMR figure en bonne place dans l'utilisation des plateformes
virtuelles d'enseignement et des réseaux sociaux à l'ENS de
Maroua. En effet, à travers leurs utilisations, les enseignants vont
communiquer et collaborer avec leurs apprenants et vont également leur
faire collaborer entre eux. Toutefois, l'analyse de ces résultats montre
également quel'ENS de Maroua n'accorde pas encore une place
prépondérante à l'utilisation des plateformes virtuelles
d'enseignement dans l'implémentation des curricula de formation, ne
dispose pas d'une plateforme globale permettant aux enseignants de
déposer leurs contenus d'enseignement et d'évaluer les
apprentissages. Ces limites peuvent être dû à l'absence
d'une stratégie efficace visant à médiatiser les contenus
d'enseignement et à assurer l'enseignement à distance à
l'ENS de Maroua.
v Production, présentation et diffusion des
contenus d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide des
outils TIC
Cette section fait référence
à la partie du questionnaire qui a porté sur la production,
présentation et diffusion des contenus d'enseignement et
activités d'apprentissage à l'aide des outils TIC. Les
données récoltées à ce niveau nous permettent de
dégager les utilisations qui peuvent être faites à l'aide
des outils TIC pour la conception et la numérisation des contenus
d'enseignement dans la formation initiale des enseignants à l'ENS de
Maroua. Chaque item possède quatre modalités : fortement en
désaccord, en désaccord, en accord et fortement en accord.
Tableau
18 : répartition des répondants selon l'item 15
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
D
|
9
|
45,0
|
A
|
10
|
50,0
|
FA
|
1
|
5,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre qu'aucun enseignant n'est
fortement en désaccord avec le fait que les formateurs utilisent les
logiciels de présentation (MS Powerpoint, ...) pour exposer et expliquer
facilement les notions complexes aux apprenants, soit un pourcentage de 0%, 9
enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 45%, 10
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 50% et 1 enseignants sont
fortement en accord, soit un pourcentage de 5%. Ce tableau laisse
apparaître qu'un peu plus de la majorité des enseignants sont en
accord avec le fait que les formateurs utilisent les logiciels de
présentation (MS Powerpoint, ...) pour exposer et expliquer facilement
les notions complexes aux apprenants.
Tableau
19 : répartition des répondants selon l'item 16
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
1
|
5,0
|
D
|
3
|
15,0
|
A
|
12
|
60,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 1 enseignant est
fortement en désaccord avec le fait que les formateurs utilisent les
logiciels de traitement de texte (MS Word, ...) pour produire facilement leurs
contenus d'enseignement et activités d'apprentissage, soit un
pourcentage de 5%, 3 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage
de 15%, 12 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 60% et 4
enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 20%. On peut dire
que les logiciels de traitement de texte font partie des logiciels les plus
utilisés par les formateurs pour produire facilement leurs contenus
d'enseignement et activités d'apprentissage.
Tableau
20 : répartition des répondants selon l'item 17
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
5
|
25,0
|
A
|
8
|
40,0
|
FA
|
5
|
25,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 2 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les formateurs utilisent les
logiciels de simulation pour permettre aux apprenants de manipuler, d'observer
et d'interpréter facilement les résultats pour les
expériences, soit un pourcentage de 10%, 5 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 25%, 8 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 40% et 5 enseignants sont fortement en accord, soit un
pourcentage de 25%. La majorité des enseignants sont en accord avec le
fait que les formateurs utilisent les logiciels de simulation pour permettre
aux apprenants de manipuler, d'observer et d'interpréter facilement les
résultats pour les expériences.
Tableau
21 : répartition des répondants selon l'item 18
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
D
|
3
|
15,0
|
A
|
10
|
50,0
|
FA
|
7
|
35,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre qu'aucun enseignant n'est
fortement en désaccord avec le fait que les formateurs utilisent
internet pour mettre à jour leurs contenus d'enseignement et
créer des activités d'apprentissage, soit un pourcentage de 0%, 3
enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 15%, 10
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 50% et 7 enseignants sont
fortement en accord, soit un pourcentage de 35%. Ce tableau laisse
apparaître que la majorité des enseignants sont en accord avec le
fait que les formateurs utilisent internet pour mettre à jour leurs
contenus d'enseignement et créer des activités
d'apprentissage.
Tableau
22 : répartition des répondants selon l'item 19
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
3
|
15,0
|
A
|
11
|
55,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 2 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les formateurs font utiliser les
outils TIC à leurs apprenants dans le cadre de leurs activités
d'enseignement, soit un pourcentage de 10%, 3 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 15%, 11 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 55% et 4 enseignants sont fortement en accord, soit un
pourcentage de 20%. Ce tableau laisse apparaître que la majorité
des enseignants sont en accord avec le fait que les formateurs font utiliser
les outils TIC à leurs apprenants dans le cadre de leurs
activités d'enseignement.
Tableau
23 : répartition des répondants selon l'item 20
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
3
|
15,0
|
D
|
6
|
30,0
|
A
|
8
|
40,0
|
FA
|
3
|
15,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 3 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les formateurs produisent des
contenus d'enseignement numériques (des montages d'images, des contenus
audio, vidéo, textuelles, ...) à mettre sur des plateformes
virtuelles d'enseignement ou réseaux sociaux, soit un pourcentage de
15%, 6 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 30%, 8
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 40% et 3 enseignants sont
fortement en accord, soit un pourcentage de 15%. La lecture qui découle
de ces proportions nous indique qu'un peu plus de la majorité des
enseignants sont en accord avec le fait que les formateurs produisent des
contenus d'enseignement numériques (des montages d'images, des contenus
audio, vidéo, textuelles, ...) à mettre sur des plateformes
virtuelles d'enseignement ou réseaux sociaux.
Une lecture générale des résultats
confinés dans les tableaux ci-dessus laisse apparaitre que les
enseignants de l'ENS de Maroua utilisent les outils TIC dans la conception et
la médiatisation de leurs contenus d'enseignement et font utiliser ces
outils TIC à leurs apprenants dans le cadre de la réalisation des
activités d'apprentissage. Les usages qui sont faits des outils TIC
sont : la production des contenus d'enseignement et des activités
d'apprentissage, la présentation et la diffusion des contenus
d'enseignement, la manipulation et l'interprétation des
expériences, la recherche et la mise à jour des contenus
d'enseignement et la conception et la numérisation des contenus
d'enseignement. Toutefois, on relève que juste un peu plus de la
moitié utilise les logiciels de présentation pour exposer et
expliquer facilement les notions complexes aux apprenants, ce qui peut
être dû à l'absence du matériel de projection dans
les salles de cours et laboratoires ou de compétences techniques de la
part des formateurs à monter des documents de présentation.Les
résultats obtenus relèvent également que seule la
moitié des formateurs produisent des contenus d'enseignement
numériques (des montages d'images, des contenus audio, vidéo,
textuelles, ...) à mettre sur des plateformes virtuelles d'enseignement
ou réseaux sociaux. Ainsi, dans les quatre départements
d'où sont issus nos répondants, les formateurs, dans le cadre de
leur enseignement, font usage des TIC pour la recherche documentaire, la
production de documents, la communication et la conception de programmes. Nous
déduisons de ces résultats que l'utilisation des logiciels de
production, de présentation et de diffusion dans la conception et la
médiatisation des contenus d'enseignement et des activités
d'apprentissage est effective à l'ENS de Maroua, mais elle
nécessite encore un travail intensif dans la formation des formateurs
à l'utilisation pédagogique des outils TIC et l'équipement
des salles de cours et des laboratoires.
v Politiques d'intégration des TIC : modes
d'accompagnement, disponibilité des ressources et équipements
TIC
Cette section fait référence à la partie
du questionnaire qui a porté sur les politiques d'intégration des
TIC : modes d'accompagnement, disponibilité des ressources et
équipements TIC. Les données récoltées à ce
niveaunous permettent de dégager les stratégies d'accompagnements
mises en place et ladisponibilité des ressources et équipements
TIC pour soutenir les formateurs dans la formation initiale des enseignants
à l'ENS de Maroua. Chaque item possède quatre
modalités : fortement en désaccord, en désaccord, en
accord et fortement en accord.
Tableau
24 : répartition des répondants selon l'item 21.
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
3
|
15,0
|
D
|
10
|
50,0
|
A
|
6
|
30,0
|
FA
|
1
|
5,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique que 3 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que le campus de l'ENS dispose des
équipements TIC permettant aux formateurs de numériser leurs
contenus d'enseignement, soit un pourcentage de 15%, 10 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 50%, 6 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 30% et 1 enseignant est fortement en accord, soit un
pourcentage de 5%. Ceci indique que la majorité des enseignants sont en
désaccord avec le fait que le campus de l'ENS dispose des
équipements TIC permettant aux formateurs de numériser leurs
contenus d'enseignement.
Tableau
25 : répartition des répondants selon l'item 22
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
4
|
20,0
|
D
|
10
|
50,0
|
A
|
5
|
25,0
|
FA
|
1
|
5,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique que 4 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait qu'au sein du campus de l'ENS, la
connexion internet est disponible, rapide et satisfaisante, soit un pourcentage
de 20%, 10 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 50%, 5
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 25% et 1 enseignant est
fortement en accord, soit un pourcentage de 5%. Ces proportions laissent
entendre que la majorité des enseignants sont en désaccord avec
le fait qu'ausein du campus de l'ENS, la connexion internet est disponible,
rapide et satisfaisante.
Tableau
26 : répartition des répondants selon l'item 23
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
11
|
55,0
|
A
|
6
|
30,0
|
FA
|
1
|
5,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique que 2 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les salles de cours, les
laboratoires et les amphithéâtres disposent des outils TIC
facilitant les cours par vidéo projection et les expériences,
soit un pourcentage de 10%, 11 enseignants sont en désaccord, soit un
pourcentage de 55%, 6 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 30% et
1 enseignant est fortement en accord, soit un pourcentage de 5%. La
majoritédes enseignants estiment que les salles de cours, les
laboratoires et les amphithéâtres ne disposent pas des outils TIC
facilitant les cours par vidéo projection et les expériences.
Tableau
27 : répartition des tableaux selon l'item 24
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
1
|
5,0
|
D
|
4
|
20,0
|
A
|
10
|
50,0
|
FA
|
5
|
25,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique que 1 enseignant est
fortement en désaccord avec le fait que l'ENS organise
régulièrement des formations continues et des séminaires
sur l'utilisation pédagogique des TIC en vue de faciliter les
enseignements et d'améliorer les apprentissages, soit un pourcentage de
5%, 4 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 20%, 10
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 50% et 5 enseignants sont
fortement en accord, soit un pourcentage de 25%. La lecture de ces proportions
laisse apercevoir que la majorité des enseignants est en accord avec le
fait que l'ENS organise régulièrement des formations continues et
des séminaires sur l'utilisation pédagogique des TIC en vue de
faciliter les enseignements et d'améliorer les apprentissages.
Tableau
28 : répartition des répondants selon l'item 25
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
6
|
30,0
|
A
|
9
|
45,0
|
FA
|
3
|
15,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique que 2 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les ordinateurs du campus
disposent des logiciels installés permettant aux formateurs de mieux
implémenter les curricula, soit un pourcentage de 10%, 6 enseignants
sont en désaccord, soit un pourcentage de 30%, 9 enseignants sont en
accord, soit un pourcentage de 45% et 3 enseignants sont fortement en accord,
soit un pourcentage de 15%. Ceci montre que la majorité des enseignants
est en accord avec le fait que les ordinateurs du campus disposent des
logiciels installés permettant aux formateurs de mieux
implémenter les curricula.
Tableau
29 : répartition des répondants selon l'item 26
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
0
|
0,0
|
D
|
3
|
15,0
|
A
|
11
|
55,0
|
FA
|
6
|
30,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus nous indique qu'aucun
enseignant n'est fortement en désaccord avec le fait que les formateurs
et les apprenants disposent des ordinateurs personnels ou smartphones leur
permettant de communiquer et de collaborer, soit un pourcentage de 0%, 3
enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage de 15%, 11
enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 55% et 6 enseignants sont
fortement en accord, soit un pourcentage de 30%. Ces observations montrent que
la majorité des enseignants est en accord avec le fait que les
formateurs et les apprenants disposent des ordinateurs personnels ou
smartphones leur permettant de communiquer et de collaborer.
Dans une proportion de 85% sur la population d'enquête,
les formateurs affirment que les ordinateurs personnels ou smartphones servent
pour la communication et la collaboration avec leurs apprenants d'une part et
entre les apprenants d'autre part. Ces mêmes équipements servent
également pour la recherche d'information sur internet, la conception et
production des contenus d'enseignement et des activités d'apprentissage.
Ceci justifie la place de ces équipements dans la mise en oeuvre des
curricula. Les données récoltées à ce niveau
laissent apercevoir quela disponibilité des logiciels installés
dans les machines du campus etl'organisation des formations continues et des
séminaires de formation à l'intégration pédagogique
des TIC facilitent la scénarisation du processus
enseignement-apprentissage et l'amélioration des
apprentissage.Même si quelques facteurs entravent la mise en oeuvre des
curricula à ce niveau notamment, l'indisponibilité d'une
connexion internet rapide et satisfaisante, l'insuffisance des
équipements TIC pour numériser les contenus d'enseignement et
pour favoriser les cours par vidéo projection, les formateurs utilisent
et font utiliser les équipements personnels aux apprenants dans le but
de les amener à s'intéresser aux TIC pendant leur formation
initiale. Ainsi, on peut noter que les équipements et les ressources TIC
sont un soutien pour les formateurs dans la mise en oeuvre des curricula.
4.2.1.3. Analyse de la variable dépendante :
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua
Cette section du questionnaire analyse les
informations relatives à l'implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua.Les données
récoltées à ce niveau nous permettent de dégager
les approches d'enseignements, les méthodes et modalités
d'évaluation et la sélection et l'organisation des ressources
pédagogiques à l'ENS de Maroua. Les données sont d'abord
présentées dans des tableaux, ensuite une analyse
générale est faite à la fin sur les résultats
obtenus. Chaque item possède quatre modalités : fortement en
désaccord, en désaccord, en accord et fortement en accord.
Tableau
30 : répartition des répondants selon l'item 27
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
6
|
30,0
|
A
|
9
|
45,0
|
FA
|
3
|
15,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 2 enseignants sont
fortement en désaccord avec le fait que les approches
pédagogiques employées privilégient les interactions entre
formateurs et apprenants, soit un pourcentage de 10%, 6 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 30%, 9 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 45% et 3 enseignants sont fortement en accord, soit un
pourcentage de 15%. Ce tableau laisse apparaître que la majorité
des enseignants sont en accord avec le fait que les approches
pédagogiques employées privilégient les interactions entre
formateurs et apprenants.
Tableau
31 : répartition des répondants selon l'item 28
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
1
|
5,0
|
D
|
4
|
20,0
|
A
|
10
|
50,0
|
FA
|
5
|
25,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 1 enseignant est fortement en
désaccord avec le fait que la sélection des ressources
pédagogiques et didactiques des formateurs tient compte de
l'intégration pédagogique du numérique, soit un
pourcentage de 5%, 4 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage
de 20%, 10 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 50% et 5
enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 25%. Ce tableau
laisse entrevoir que la majorité des enseignants sont en accord avec le
fait que la sélection des ressources pédagogiques et didactiques
des formateurs tient compte de l'intégration pédagogique du
numérique.
Tableau
32 : répartition des répondants selon l'item 29
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
2
|
10,0
|
D
|
5
|
25,0
|
A
|
9
|
45,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 2 enseignants sont fortement
en désaccord avec le fait que les méthodes pédagogiques
employées par les formateurs permettent aux apprenants d'interagir entre
eux et de résoudre des problèmes complexes via les TIC, soit un
pourcentage de 10%, 5 enseignants sont en désaccord, soit un pourcentage
de 25%, 9 enseignants sont en accord, soit un pourcentage de 45% et 4
enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 20%. La
majorité des enseignants sont en accord avec le fait que les
méthodes pédagogiques employées par les formateurs
permettent aux apprenants d'interagir entre eux et de résoudre des
problèmes complexes via les TIC.
Tableau
33 : répartition des répondants selon l'item 30
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
1
|
5,0
|
D
|
4
|
20,0
|
A
|
11
|
55,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 1 enseignant est fortement en
désaccord avec le fait que les activités d'apprentissage via le
numérique favorisent la construction des connaissances chez les
apprenants, soit un pourcentage de 5%, 4 enseignants sont en désaccord,
soit un pourcentage de 20%, 11 enseignants sont en accord, soit un pourcentage
de 55% et 4 enseignants sont fortement en accord, soit un pourcentage de 20%.
Ainsi, la majorité des enseignants sont en accord avec le fait que les
activités d'apprentissage via le numérique favorisent la
construction des connaissances chez les apprenants.
Tableau
34 : répartition des répondants selon l'item 31
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
1
|
5,0
|
D
|
3
|
15,0
|
A
|
12
|
60,0
|
FA
|
4
|
20,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 1 enseignant est fortement en
désaccord avec le fait que le séquençage de l'enseignement
et la planification des activités d'apprentissage sont plus favorables
avec les TIC, soit un pourcentage de 5%, 3 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 15%, 12 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 60% et 4 enseignants sont fortement en accord, soit un
pourcentage de 20%. La lecture de ces proportions laisse apparaître que
la majorité des enseignants sont en accord avec le fait que le
séquençage de l'enseignement et la planification des
activités d'apprentissage sont plus favorables avec les TIC.
Tableau
35 : répartition des répondants selon l'item 33
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Valide
|
FD
|
3
|
15,0
|
D
|
5
|
25,0
|
A
|
9
|
45,0
|
FA
|
3
|
15,0
|
Total
|
20
|
100,0
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Le tableau ci-dessus montre que 3 enseignants sont fortement
en désaccord avec le fait que l'évaluation via le
numérique favorise l'acquisition des compétences professionnelles
et l'atteinte des objectifs, soit un pourcentage de 15%, 5 enseignants sont en
désaccord, soit un pourcentage de 25%, 9 enseignants sont en accord,
soit un pourcentage de 45% et 3 enseignants sont fortement en accord, soit un
pourcentage de 15%. Ce tableau laisse apparaître que la majorité
des enseignants sont en accord avec le fait que l'évaluation via le
numérique favorise l'acquisition des compétences professionnelles
et l'atteinte des objectifs.
L'analyse des résultats contenus dans
ces tableaux met en évidence l'impact des TIC dans
l'implémentation des curricula de formation. En effet, il ressort que
les TIC ont un impact sur les approches d'enseignement des formateurs, sur la
sélection et l'organisation de leurs ressources pédagogiques et
didactiques et sur leurs évaluations des compétences
professionnelles des futurs enseignants quel que soit le département
d'appartenance. Ce qui vient confortée la place qu'occupe
désormais le numérique dans le secteur éducatif.
4.2.2Présentation et analyse des données
qualitatives des entretiens
Cette section porte sur l'analyse des interviews
réalisées auprès des responsables des services
administratifs en charge de la formation continue et à distance, des
affaires académiques, de la recherche et de la coopération, de la
formation continue et de la division des études, de la scolarité
et des stages. Ces interviews ont été enregistrées et
transcrites. Ensuite, des codes ont été attribués aux
différents répondants dans le but de préserver leurs
identités. Ces interviews avaient pour but de mieux comprendre les
stratégies mises en place à l'ENS de Maroua pour une
intégration efficace des TIC dans l'implémentation des curricula,
les modes d'accompagnement et les ressources mises à la disposition des
formateurs (ressources numériques, matérielles et humaines). La
présentation des résultats est soutenue par des extraits
d'interviews.
v Les stratégies d'intégration des TIC
dans l'implémentation des curricula à l'ENS de Maroua
Malgré le fait qu'il n'existe aucune
politique active ou aucune stratégie d'action en faveur de
l'intégration des TIC dans l'éducation au Cameroun, autrement dit
le ministère de l'enseignement supérieur qui est le
ministère de tutelle ne dispose pas d'une politique formelle
définissant une stratégie nationale d'action visant à
intégrer les TIC, l'ENS de Maroua a élaboréses
stratégies d'intégration des TIC en fonction de ses moyens, de
ses infrastructures et de ses modes d'enseignements. L'un des responsables des
services administratifs nous affirme d'ailleurs :
« (...) bien que les politiques de formation de
nos apprenants en TIC dépendent du curriculum officiel, des ressources
(numériques, matérielles et humaines) à notre disposition
et même de la maîtrise des outils TIC par les formateurs, nous nous
assurons que la conception du curriculum dans chaque département prenne
en compte les modules de formation intégrant les TIC. (...) ces modules
de formation portent surtout surle e-learning et l'utilisation des outils TIC
dans les pratiques pédagogiques des futurs enseignants ».
(SA_2).
Ainsi, comme le témoigne ce responsable
administratif, la stratégie d'intégration des TIC dépend
de trois modalités : les modalités organisationnelles (les
politiques curriculaires officielles et les moyens d'accompagnement
étatiques), les modalités pédagogiques (les moyens mis en
oeuvre pour la formation des enseignants à l'utilisation
pédagogique des TIC) et les modalités technologiques
(élaboration des dispositifs TIC de formation et la mise en place des
équipements et ressources TIC conséquents). La stratégie
utilisée à l'ENS de Maroua s'articule donc autour de ces trois
modalités pour une intégration efficace des TIC.
En ce qui concerne les méthodes et
modalités d'évaluation préconisées par
l'administration intégrant les TIC, l'un des responsables administratifs
nous affirme que :
« Les méthodes et modalités
d'évaluation préconisées intégrant les TIC à
l'ENS de Maroua sont plus visibles dans la production des exposés, des
travaux pratiques ou d'autres activités pédagogiques par les
apprenants et supervisées par les formateurs. (...) puisque nous ne
disposons pas encore des plateformes d'évaluation en ligne permettant
aux formateurs d'évaluer leurs apprenants en dehors des
évaluations en présentiel ». (SA_1).
Ces propos viennent confirmer les résultats du
questionnaire sur l'indisponibilité d'une plateforme virtuelle
permettant aux formateurs d'évaluer leurs apprenants.
v Les modes d'accompagnement et les ressources mises
à la disposition des formateurs
Pour que les formateurs d'enseignants puissent mieux
intégrer les TIC dans l'implémentation des curricula,il leur faut
un accompagnement et des ressources qui doivent être mises à leur
disposition de la part de l'administration de l'ENS de Maroua.Pour faciliter
l'intégration des TIC dans l'implémentation des curricula, l'un
des responsables administratifs nous révèle que :
« L'administration de l'ENS de Maroua fait
bénéficier à son personnel enseignant des formations
continues et des journées de perfectionnement à
l'intégration des TIC dans leurs pratiques pédagogiques
quotidiennes et d'évaluation des apprentissages.
» (SA_2).
Un autre responsable affirme à ce propos :
« (...) les modules dispensés à
notre personnel enseignant lors des journées de perfectionnement
à l'intégration des TIC portent essentiellement sur la production
et la publication des cours en ligne, l'utilisation pédagogique des
réseaux sociaux ». (SA_3).
Les résultats de ces interviews nous
indiquent que l'ENS de Maroua met un accent particulier sur les
modalités pédagogiques d'intégration des TIC à
travers l'organisation des formations continues et des journées de
perfectionnement de son personnel enseignant, ceci dans le but
d'améliorer le dispositif de formation des
élèves-professeurs.
Ces responsables reconnaissent quand même
que, malgré tout ce qui a été fait jusqu'ici pour
équiper l'ENS de Maroua en outils TIC, beaucoup reste encore à
faire. C'est le cas pour ce responsable administratif qui nous dit :
« (...) notre centre de recherche
multimédia est peu équipé en outils TIC et nous ne
disposons pas d'une connexion à internet qui puisse satisfaire tous les
besoins des formateurs. (...) nos salles de cours, salles de travaux pratiques
et amphithéâtres ne sont pas suffisamment équipés en
outils TIC pour faciliter les enseignements et les expériences. (...)
les formations continues à l'intégration des TIC pour notre
personnel enseignant ne sont pas régulières »
((SA_4).
Le tableau 36 fait un récapitulatif des occurrences des
modalités pratiques d'intégration des TIC lors des
différentes interviews avec le personnel administratif.
Tableau
36 : tableau récapitulatif des occurrences des modalités
pratiques d'intégration des TIC à l'ENS de Maroua.
|
Modalités
|
Modalités organisationnelles
|
Modalités pédagogiques
|
Modalités technologiques
|
Occurrences
|
2
|
4
|
2
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Ces résultats viennent confortés
ceux relevés dans l'analyse quantitative sur l'impact des TIC sur la
production et la conception des contenus, l'utilisation des plateformes
virtuelles d'enseignement et la disponibilité des équipements et
ressources TIC pour soutenir les formateurs dans la mise en oeuvre des
curricula. Ces occurrences permettent de déduire qu'une stratégie
d'intégration des TIC est effective à l'ENS de Maroua, mais elle
nécessite encore des moyens d'accompagnement étatique,
l'élaboration d'un dispositif TIC de formation et de multiplication des
formations continues et des journées de perfectionnement des enseignants
à l'utilisation pédagogique des TIC.
4.3.
Présentation des résultats de la recherche : tests des
hypothèses
v Hypothèse de recherche 1
HR 1 : l'utilisation des plateformes
virtuelles pour communiquer et collaborer entre enseignants et apprenants
favorise le processus de mise en oeuvre des curricula de l'École Normale
Supérieure de Maroua.
Ha : il existe une corrélation
entre la communication, la collaboration à l'aide des plateformes
virtuelles d'enseignement et l'implémentation des curricula de
l'École Normale Supérieure de Maroua.
H0 : il n'existe pas une
corrélation entre la communication, la collaboration à l'aide des
plateformes virtuelles d'enseignement et l'implémentation des curricula
de l'École Normale Supérieure de Maroua.
Tableau 37 :test de
corrélation de Spearman sur HR1.
|
|
La communication et la collaboration à l'aide des
plateformes virtuelles d'enseignement.
|
L'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
|
Rho de Spearman
|
La communication et la collaboration à l'aide des
plateformes virtuelles.
|
Coefficient de corrélation
|
1,000
|
,770**
|
Sig. (bilatérale)
|
.
|
,000
|
N
|
20
|
20
|
L'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
|
Coefficient de corrélation
|
,770**
|
1,000
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
.
|
N
|
20
|
20
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
|
La table de corrélation ci-dessus entre la
communication, la collaboration à l'aide des plateformes virtuelles
d'enseignement et l'implémentation des curricula de l'école
normale supérieure de Maroua indique la valeur du degré
d'importancesig=0.000 et la valeur du coefficient de corrélation de
Spearman r=0.770.Comme nous le remarquons ici, sig=0.000<0.05 nous permet de
rejeter l'hypothèse nulle et d'accepter l'hypothèse alternative
qui stipule qu'il existe une corrélation entre la communication, la
collaboration à l'aide des plateformes virtuelles et
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua. Le coefficient de corrélation de Spearman
r=0.770 nous permet d'affirmer que cette corrélation est
élevée. En conclusion, il existe une corrélation
élevée entre la communication, la collaboration à l'aide
des plateformes virtuelles et l'implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua. Ce qui nous permet de
valider notre hypothèse de recherche 1 (HR1) : l'utilisation des
plateformes virtuelles pour communiquer et collaborer entre enseignants et
apprenants favorise le processus de mise en oeuvre des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua.
v Hypothèse de recherche 2
HR 2 : l'utilisation des logiciels de
conception, présentation et de diffusion des contenus et
activités d'enseignement-apprentissage favorise le processus de mise en
oeuvre des curricula de l'École Normale Supérieure de Maroua.
Ha : il existe une corrélation
entre l'utilisation des logiciels de conception, de présentation et de
diffusion des contenus et activités d'enseignement-apprentissage et
l'implémentation des curricula de l'École Normale
Supérieure de Maroua.
H0 : il n'existe pas de
corrélation entre l'utilisation des logiciels de conception, de
présentation et de diffusiondes contenus et activités
d'enseignement-apprentissage et l'implémentation des curricula de
l'École Normale Supérieure de Maroua.
Tableau 38 : test de
corrélation de Spearman sur HR2
|
|
Conception,Présentation et diffusiondes contenus
d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide des outils
TIC.
|
L'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
|
Rho de Spearman
|
Conception, présentation et diffusion des contenus
d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide des outils
TIC.
|
Coefficient de corrélation
|
1,000
|
,847**
|
Sig. (bilatérale)
|
.
|
,000
|
N
|
20
|
20
|
L'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
|
Coefficient de corrélation
|
,847**
|
1,000
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
.
|
N
|
20
|
20
|
|
La table de corrélation ci-dessus entre l'utilisation
des logicielsdeconception,de présentation et de diffusiondes contenus et
activités d'enseignement-apprentissage et l'implémentation des
curricula de l'école normale supérieure de Maroua indique la
valeur du degré d'importancesig=0.000 et la valeur du coefficient de
corrélation de Spearman r=0.847. Comme nous le remarquons ici,
sig=0.000<0.05 nous permet de rejeter l'hypothèse nulle et d'accepter
l'hypothèse alternative qui stipule qu'il existe une corrélation
entre l'utilisation des logiciels de conception,de présentation et de
diffusion des contenus et activités d'enseignement-apprentissage et
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua. Le coefficient de corrélation de Spearman
r=0.847 nous permet d'affirmer que cette corrélation est très
élevée. En conclusion, il existe une corrélation
très élevée entre l'utilisation des logiciels de
conception,de présentation et de diffusiondes contenus et
activités d'enseignement-apprentissage et l'implémentation des
curricula de l'école normale supérieure de Maroua. Ce qui nous
permet de valider notre hypothèse de recherche 2 (HR2) :
l'utilisation des logiciels de conception,de présentation et de
diffusiondes contenus et activités d'enseignement-apprentissage favorise
le processus de mise en oeuvre des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
v Hypothèse de recherche 3
HR 3 : la disponibilité des
ressources et équipements TIC favorise le processus de mise en oeuvre
des curricula de l'école normale supérieure de Maroua.
Ha : il existe une corrélation
entre la disponibilité des ressources et équipements TIC et
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
H0 : il n'existe pas de
corrélation entre la disponibilité des ressources et
équipements TIC et l'implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua.
Tableau 39 :test de
corrélation de Spearman sur HR3.
|
|
La disponibilité des ressources et équipements
TIC.
|
L'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
|
Rho de Spearman
|
La disponibilité des ressources et équipements
TIC.
|
Coefficient de corrélation
|
1,000
|
,715**
|
Sig. (bilatérale)
|
.
|
,000
|
N
|
20
|
20
|
L'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
|
Coefficient de corrélation
|
,715**
|
1,000
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
.
|
N
|
20
|
20
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
|
La table de corrélation ci-dessus entre la
disponibilité des ressources et équipements TIC et
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua indique la valeur du degré
d'importancesig=0.000 et la valeur du coefficient de corrélation de
Spearman r=0.715. Comme nous le remarquons ici, sig=0.000<0.05 nous permet
de rejeter l'hypothèse nulle et d'accepter l'hypothèse
alternative qui stipule qu'il existe une corrélation entre la
disponibilité des ressources et équipements TIC et
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua. Le coefficient de corrélation de Spearman
r=0.715 nous permet d'affirmer que cette corrélation est
élevée. En conclusion, il existe une corrélation
élevée entre la disponibilité des ressources et
équipements TIC et l'implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua. Ce qui nous permet de
valider notre hypothèse de recherche 3 (HR3) : la
disponibilité des ressources et équipements TIC favorise le
processus de mise en oeuvre des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
v Hypothèse de recherche 4
HR 4 : la mise en place d'une
stratégie d'intégration des TIC peut assurer une interconnexion
réussie TIC - implémentation des curricula à
l'École normale supérieure de Maroua.
Ha : il existe une corrélation
entre la mise en place d'une stratégie d'intégration des TIC et
une interconnexion réussie TIC - mise en oeuvre des curricula à
l'École normale supérieure de Maroua.
H0 : il n'existe pas de
corrélation entre la mise en place d'une stratégie
d'intégration des TIC et une interconnexion réussie TIC - mise en
oeuvre des curricula à l'École normale supérieure de
Maroua.
Tableau 40 : test de
corrélation de Spearman sur HR4.
|
|
Mise en place d'une stratégie d'intégration des
TIC.
|
Interconnexion TIC - implémentation des curricula
à l'école normale supérieure de Maroua.
|
Rho de Spearman
|
Mise en place d'une stratégie d'intégration des
TIC.
|
Coefficient de corrélation
|
1,000
|
,838**
|
Sig. (bilatérale)
|
.
|
,000
|
N
|
20
|
20
|
Interconnexion TIC - implémentation des curricula à
l'école normale supérieure de Maroua.
|
Coefficient de corrélation
|
,838**
|
1,000
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
.
|
N
|
20
|
20
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
|
La table de corrélation ci-dessus entre la mise en
place d'une stratégie d'intégration des TIC et une interconnexion
réussie TIC - mise en oeuvre des curricula à l'École
normale supérieure de Marouaindique la valeur du degré
d'importance sig=0.000 et la valeur du coefficient de corrélation de
Spearman r=0.838. Comme nous le remarquons ici, sig=0.000<0.05 nous permet
de rejeter l'hypothèse nulle et d'accepter l'hypothèse
alternative qui stipule qu'il existe une corrélation entre la mise en
place d'une stratégie d'intégration des TIC et une interconnexion
réussie TIC - mise en oeuvre des curricula à l'École
normale supérieure de Maroua. Le coefficient de corrélation de
Spearman r=0.838 nous permet d'affirmer que cette corrélation est
très élevée. En conclusion, il existe une
corrélation très élevée entre la mise en place
d'une stratégie d'intégration des TIC et une interconnexion
réussie TIC - mise en oeuvre des curricula à l'École
normale supérieure de Maroua. Ce qui nous permet de valider
notre hypothèse de recherche 4 (HR4) : la mise en place d'une
stratégie d'intégration des TIC peut assurer une connexion
réussie TIC - implémentation des curricula à
l'École normale supérieure de Maroua.
Tableau 41 : récapitulatif des
résultats des tests d'hypothèses de recherche
Hypothèses
|
Seuil d'importance
|
Degré d'importance
|
Coefficient de corrélation de Spearman
|
Décision
|
HR1
|
0.05
|
0.000
|
,770**
|
Ha acceptée
H0 rejetée
HR1 validée
|
HR2
|
,847**
|
Ha acceptée
H0 rejetée
HR2 validée
|
HR3
|
,715**
|
Ha acceptée
H0 rejetée
HR3 validée
|
HR4
|
,838**
|
Ha acceptée
H0 rejetée
HR4 validée
|
Sources : données récoltées sur le
terrain
Conclusion
Dans ce chapitre, il était question de
présenter la méthode d'analyse et de traitement des
données, de présenter les résultats de l'étude
suivant l'approche descriptive et l'approche inférentielle. L'analyse
inférentielle nous a permis d'accepter nos quatre hypothèses
alternatives et de rejeter nos quatre hypothèses nulles. L'acceptation
de nos quatre hypothèses alternatives nous permet de valider nos quatre
hypothèses spécifiques et par conséquent de valider notre
hypothèse générale de recherche qui stipule que :
L'intégration pédagogique des TIC favorise
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua. Dans le prochain chapitre, il sera question de
discuter nos résultats de recherches, d'interpréter ces
résultats et de faire des recommandations.
Conclusion Partielle
Cette partie du mémoire nous a permis de
présenter les aspects relatifs à la méthodologie de
recherche utilisée, à la technique d'analyse des données
et à la présentation des résultats obtenus.En effet, il
était question dans le premier chapitre de présenter la
planification qui a été faite pour l'accomplissement de ce
travail. Cette planification s'est étendue de la constitution de la
population d'enquête à la présentation et
l'interprétation des résultats obtenus. Les résultats
obtenus à la fin des analyses nous ont permis de valider notre
hypothèse générale de recherche : les TIC favorisent
l'implémentation des curricula. Néanmoins, les
interprétations effectuées sur ces résultats nous ont
permis de ressortir les manquements et insuffisances relevés dans la
problématique.
TROISIÈME
PARTIE : De l'interprétation au modèle d'insertion des TIC
dans la concrétisation des curricula dans les universités et
écoles de formation : approches et méthodes
Introduction partielle
Une étude est généralement
menée soit dans le but d'apporter une contribution aux résultats
antérieures d'autres études, soit de montrer les limites des
précédentes études. Dans le premier chapitre de cette
partie, les résultats des données récoltées sont
discutés en les comparant aux résultats obtenus des études
antérieures. Nous présentons également les implications
théoriques et des modèles d'intégration des TIC dans la
présente recherche. Enfin, nous répondons à notre question
de recherche.
Le deuxième chapitre de cette partie présente un
modèle d'insertion des TIC dans la mise en oeuvre des curricula en
présentant succinctement les modalités générales
qui devraient accompagner ce modèle, les infrastructures et les contenus
curriculaires. De ces différents aspects importants pour une
interconnexion TIC - implémentation des curricula, nous proposons une
stratégie générale d'intégration des TIC à
tous les ordres d'enseignement au Cameroun basé sur la stratégie
adoptée par le DSCE.
CHAPITRE V :
Discussion des résultats, Implications théoriques et des
modèles d'intégration des TIC sur l'implémentation des
curricula
Introduction
Le cinquième chapitre de notre étude est
consacré à la discussion et l'interprétation des
résultats de l'étude. Il sera question de faire une analyse
critique des résultats de la recherche en établissant des
comparaisons avec les résultats des recherches antérieures.
Ensuite, il sera question d'établir les implications théoriques
et des modèles d'intégration des TIC présentées
dans notre étude. Enfin, nous répondrons à la question
principale de notre étude.
5.1.
Discussion des résultats
Cette section fait une analyse critique de la recherche
réalisée. Elle compare les résultats obtenus avec les
résultats d'autres recherches antérieures. Cela permet de
valoriser la présente recherche en passant au crible les convergences et
les divergences avec les théories courantes, dont celles
explicitées dans notre cadre théorique.
5.1.1. Informations démographiques
Les informations récoltées sur le terrain font
état de ce que les hommes sont plus nombreux que les femmes dans nos
quatre départements d'étude de l'ENS de Maroua avec un effectif
de 18 soit un pourcentage de 90% comparé à un effectif de 2 pour
les femmes soit un pourcentage de 10%. En se rapprochant auprès de
l'administration de l'ENS de Maroua pour essayer de comprendre pourquoi
y'a-t-il plus d'hommes que de femmes dans nos quatre départements
d'étude, elle nous a fait comprendre que le critère genre est
certes important dans le recrutement des enseignants, mais c'est d'abord la
compétence qui est observée. En plus de cela, elle nous a fait
comprendre que les candidatures sont souvent plus masculines que
féminines, ce qui peut expliquer le fort taux des enseignants hommes par
rapport aux enseignantes femmes. Nous pouvons donc admettre que les politiques
curriculaires de l'ENS de Maroua sont beaucoup plus mises en oeuvre par les
enseignants hommes. Nous pouvons également admettre que peu de femmes
accèdent au cycle doctoral et peu sont titulaires d'un doctorat Ph.D
comparés aux hommes, ce qui peut être dû au fait de la
situation sociale de la femme dans le contexte camerounais. Plusieurs sont
souvent contraints d'arrêter leurs études après le cycle
secondaire ou le premier cycle universitaire soit pour se concentrer dans leurs
foyers soit pour chercher du travail.
Nous avons également réalisé
quela majorité des enseignants sont dans la tranche d'âge comprise
entre 30 et 49 ans. Ce qui nous permet de supposer que ces jeunes formateurs
sont aptes à créer des activités ou des contenus de cours
qui leur sont attribués à l'aides des outils TIC et d'amener
leurs apprenants à créer à leur tour avec ces outils TIC
et également d'interagir entre eux grâce à ces outils. Ceci
nous permet également de supposer que ces jeunes formateurs peuvent
accepter de remettre en question leurs pratiques pédagogiques et leurs
modes d'évaluation à l'ère du numérique, de se
renouveler et de mieux implémenter le nouveau paradigme
pédagogique à l'aide des outils TIC, contrairement aux
enseignants en fin de carrière qui sont souvent pour la plupart
technophobes ou hostiles aux technologies éducatives.
En ce qui concerne l'ancienneté dans
l'enseignement, la majorité des enseignants sont dans la tranche de 5
à 14 ans d'ancienneté. Ce qui coïncide avec les tranches
d'âges des enseignants présentées plus haut. Ceci nous
indique que peu d'enseignants interrogés sont en fin de carrière
et que notre population d'enquête est constituée majoritairement
des enseignants en milieu de carrière dotés d'expérience
et à même d'implémenter le nouveau paradigme
pédagogique à l'aide des outils TIC.
5.1.2. Variables d'études
L'objectif de cette étude était de mieux
comprendre l'effet de l'intégration pédagogique des TIC sur le
processus de mise en oeuvre des curricula et proposer une stratégie
à mettre en place pour une interconnexion réussie TIC et
curricula à l'École Normale Supérieure de Maroua. Ainsi
donc, notre travail s'est orienté sur cinq principaux points :
communication et collaboration à l'aide des plateformes virtuelles
d'enseignement, présentation, production et diffusion des contenus
d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide des outils
TIC, disponibilité des ressources et équipements TIC,
stratégies mise en place à l'ENS de Maroua pour
l'intégration pédagogique des TIC et le processus de mise en
oeuvre des curricula de l'École Normale Supérieure de Maroua. Les
résultats de cette recherche tendent en général à
appuyer les conclusions d'autres recherches relatives à l'effet de
l'intégration pédagogique des TIC sur le processus de mise en
oeuvre des curricula.
5.1.2.1. Communication et collaboration à l'aide des
plateformes virtuelles d'enseignement
En ce qui concerne la communication et la
collaboration à l'aide des plateformes virtuelles d'enseignement, il
ressort des résultats des répondants un effet positif et un
impact significatif de leur utilisation sur la mise en oeuvre des curricula de
formation des enseignants de l'ENS de Maroua.Malgré que l'utilisation
des plateformes virtuelles d'enseignement n'occupe pas encore une place
prépondérante dans la mise en oeuvre des curricula et que l'ENS
de Maroua ne dispose pas encore d'une plateforme de formation numérique
permettant aux enseignants de déposer leurs contenus d'enseignementet
d'évaluer les apprentissages, la majorité des répondants
reconnaissent aux plateformes virtuelles d'enseignement, aux forums de
discussion et aux réseaux sociaux, de véritablesoutils pour le
travail collaboratif entre enseignants et apprenants d'une part et entre
apprenants d'autre part (75% sont en accord contre 25% qui sont en
désaccord), de véritables outils pour l'échange des
documents entre l'administration et le personnel enseignant (85% sont en accord
contre 15% qui sont en désaccord), de véritables outils
permettant aux formateurs de comparer leurs expériences avec d'autres
formateurs et de se renouveler (60% sont en accord contre 40% qui sont en
désaccord) et aussi de véritables outils offrant la
possibilité aux formateurs de jouer véritablement leur rôle
de médiateur entre la connaissance et l'apprenant (70% sont en accord
contre 30% qui sont en désaccord), de ce fait mieux implémenter
le nouveau paradigme pédagogique. Ce qui confirme les constats faits
dans la littérature : l'usage des plateformes virtuelles
d'enseignement s'inscrit parfaitement dans le nouveau paradigme
pédagogique qui place l'apprenant au centre de la construction de ses
connaissances (Paquette, 2005 cité par Deschamps, 2015). Baumberger et
al., (2008), dans leur rapport ont souligné l'effet positif et
significatif des plateformes virtuelles d'enseignement sur la mise en oeuvre
des curricula de formation. Ils ont souligné à ce propos que, les
plateformes virtuelles d'enseignement visent à favoriser la
transmission, la confrontation et la co-construction des savoirs.Il en
résulte que le lien entre l'utilisation des plateformes virtuelles
d'enseignement et l'implémentation des curricula est clairement
établi. Les différentes utilisations qui peuvent être
faites des plateformes virtuelles d'enseignement dans la mise en oeuvre des
curricula sont mises en évidence dans les résultats de cette
recherche.
Nous avons également constaté que l'utilisation
des plateformes de formation numérique dépend de la maitrise
technique des outils TIC, de la formation des enseignants à
l'utilisation de tels outils et des moyens d'accompagnement de
l'administration. Ces différentes modalités d'intégration
des TIC peuvent expliquées les clivages qui s'affirment sur
l'utilisation des plateformes de formation numérique. Chaque formateur
les utilise selon qu'il trouve une valeur pédagogique ajoutée ou
non, selon qu'il possède des compétences techniques ou non. Ces
différentes utilisations qui peuvent être faites des plateformes
de formation numériques et leurs modalités d'utilisation
découlent des modalités générales
d'intégration des TIC à l'école normale supérieure
de Maroua qui n'accorde pas encore une place prépondérante
à l'utilisation des plateformes de formation numérique et
d'évaluation des apprentissages.
5.1.2.2. Présentation, production et diffusion des
contenus d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide des
outils TIC
Les résultats obtenus révèlent que, la
majorité des répondants utilisent les outils TIC dans la
présentation, la production et la diffusion de leurs contenus
d'enseignement et activités d'apprentissage, mais également dans
le renouvellement du matériel didactique et des contenus d'enseignement.
Ils révèlent également que, les formateurs font utiliser
les TIC à leurs apprenants pour la production et la présentation
de leurs activités d'apprentissage.En agissant ainsi, les formateurs
favorisent la participation de leurs apprenants dans la construction de leurs
savoirs, mais également élargissent leurs champs de connaissances
et développent leurs compétences professionnelles et
informationnelles. Malgré l'insuffisance ou l'absence des
vidéoprojecteurs dans les salles de cours ou dans les laboratoires, un
peu plus de la majorité (55%) des formateurs affirment que l'utilisation
des logiciels de présentation leur permet d'exposer et d'expliquer
facilement les notions complexes aux apprenants. La plupart des formateurs
(80%) affirment également que l'utilisation des logiciels de traitement
de texte leur permet deproduire facilement leurs contenus d'enseignement et
leurs activités d'apprentissage. Concernant le renouvellement du
matériel didactique et des contenus d'enseignement, la majorité
(85%) affirme faire recours à internet pour créer des
activités ou rechercher de l'information pour mettre à jour les
contenus d'enseignement et repenser les façons d'atteindre les objectifs
éducationnels. Le quatrième constat fait sur les résultats
de notre étude est que, malgré le manque de matériel
didactique pour les cours nécessitant les expérimentations, la
majorité des formateurs (65%) affirment que l'utilisation des
simulateurs permet aux apprenants de manipuler, d'observer et
d'interpréter facilement les résultats des expériences
faits en laboratoire. De ce fait, les apprenants construisent leurs
connaissances expérimentales sur une simulation de façon
similaire à une situation réelle. Avec de tels outils, les
formateurs parviennent à produire facilement leurs contenus
d'enseignement et leurs activités d'apprentissage, à renouveler
leurscontenus d'enseignement et à créer les activités
d'apprentissage, à simuler des phénomènes complexes et
à faire produire des documents à leurs apprenants. Ces
résultats confirment ceux de Lefebvre et Fournier (2014) sur les
utilisations personnelles, professionnelles et pédagogiques des TIC par
les futurs enseignants et les enseignants en exercice. Il en résulte que
la corrélation entre la présentation, la production et la
diffusion des contenus d'enseignement et activités d'apprentissage et
l'implémentation des curricula de formation des enseignants est
clairement établit.
5.1.2.3. Disponibilité des ressources et
équipements TIC
Les résultats obtenus en ce qui concerne la
disponibilité des ressources et équipements TIC démontrent
que, malgré l'insuffisance des infrastructures TIC à l'ENS de
Maroua, les formateurs utilisent le peu d'outils et des ressources TIC dont ils
disposent pour intégrer les TIC dans l'implémentation des
curricula de formation des enseignants. Les résultats obtenus font
état de ce que, le campus de l'ENS de Maroua n'est pas
suffisammentéquipé en outils TICdans son centre de ressource
multimédia, ne dispose pas d'une connexion à internet rapide et
satisfaisante (70% sont d'accord contre 30% qui sont en désaccord), ne
dispose pas des outils TIC permettant de faciliter les cours par vidéo
projection et les expériences dans ses salles de cours, ses laboratoires
et ses amphithéâtres (65% sont d'accord contre 35% qui sont en
désaccord). Ces résultats confirment les constats faits dans la
littérature sur la disponibilité des ressources et
équipements TIC à l'intégration pédagogique des TIC
dans les ENS camerounaises. Ces résultats indiquent également que
la plupart des formateurs et des apprenants (75%) disposent des ordinateurs
personnels et des smartphones leur permettant de communiquer et de collaborer.
Ces équipements personnels sont plus utilisés que ceux
présents dans le centre de ressource multimédia et servent
également aux formateurs et aux apprenants pour la connexion à
internet. Ces résultats confirment que, malgré le manque
d'infrastructures TIC à l'ENS de Maroua, ces outils personnels
soutiennent les formateurs dans l'implémentation des curricula. Avec ces
outils personnels, les formateurs parviennent à communiquer et à
collaborer avec leurs paires et leurs apprenants, à produire des
contenus d'enseignement et des activités d'apprentissage, à
renouveler leurs contenus d'enseignement et à créer leurs
activités d'apprentissage, etc.Cette indisponibilité des
équipements et ressources TIC peut expliquerla fracture numérique
entre les écoles normales du Cameroun dans l'implémentation des
curricula.
5.1.2.4. Stratégies mise en place à l'ENS de
Maroua pour l'intégration pédagogique des TIC
L'analyse des résultats des interviews et du
questionnaire a permis de distinguer trois modalités
générales d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des
curricula : les modalités organisationnelles, les modalités
pédagogiques et les modalités technologiques. Ces trois
modalités entrent dans les trois changements majeurs apportés par
les TIC dans les pratiques d'ingénierie pédagogique chez les
enseignants du supérieur identifiés par Basque (2004). Même
s'il faut noter que la stratégie mise en place à l'ENS de Maroua
pour l'intégration pédagogique des TIC porte plus sur les moyens
mis en oeuvre pour former les formateurs à l'utilisation
pédagogique des TIC. Ces résultats font état de ce que 75%
des formateurs affirment que l'ENS organise régulièrement des
formations continues et des séminaires sur l'utilisation
pédagogique des TIC en vue de faciliter les enseignements et
d'améliorer les apprentissages. Ces résultats confirment
l'accompagnement des formateurs dans leurs nouveaux rôles au sein du
processus d'ingénierie pédagogique et la réalisation de
leurs nouvelles tâches en collaboration avec d'autres
acteursmalgré quelques insuffisances infrastructurelles qui sont parfois
comblées par des outils personnels des formateurs. Pour ce qui est des
modalités organisationnelles et des modalités technologiques
d'intégration des TIC à l'ENS de Maroua, elles ne sont pas
suffisamment élaborées. Est-ce dû au fait que c'est
l'État par l'entremise du ministère de l'enseignement
supérieur qui assure la planification et le pilotage de
l'intégration du numérique dans les écoles de formation et
universités ?De plus, ces résultats semblent confirmer la
difficulté d'adapter les politiques curriculaires aux
réalités structurelles des écoles de formation.
5.2.
Implications théoriques et des modèles d'intégration des
TIC sur notre étude
5.2.1. Communication et collaboration à l'aide des
plateformes virtuelles d'enseignement
Les théories relatives à la communication et la
collaboration à l'aide des plateformes virtuelles d'enseignement sont le
socioconstructivisme et le connectivisme. En effet, Vygotsky stipule dans sa
théorie socioconstructiviste que l'apprenant construit ses connaissances
sous l'influence des interactions sociales qu'il a avec des formateurs ou ses
paires. A cela, la théorie du connectivisme de Siemens et Downes apporte
la dimension technologique dans l'interaction des communautés humaines
mises en réseau.
5.2.2. Production, présentation et diffusion des
contenus d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide des
outils TIC
La théorie liée à la
production, présentation et diffusion des contenus d'enseignement et
activités d'apprentissage à l'aide des outils TIC est le
constructivisme. En effet, pour Piaget, l'apprenant n'est plus
considéré comme une tabula rasa (table rase) que l'enseignant
doit remplir des connaissances, mais il apprend à partir de ce qu'il
sait. Il stipule qu'en situation d'enseignement-apprentissage, la connaissance
devrait être le résultat des efforts de l'apprenant. En d'autres
termes, l'apprentissage n'est plus une absorption, mais une construction. Ceci
conforte l'utilisation des logiciels de simulation ou d'internet pour la
construction des connaissances.
5.2.3. Disponibilité des équipements et
ressources TIC
Le modèle SAMR d'intégration des
TIC de Puenteduraprésente la nécessité des
équipements et ressources TIC dans la mise en oeuvre des curricula de
formation. Il présente les différentes phases d'utilisation des
équipements et ressources TIC qui vont de la substitution des outils
couramment utilisés à la redéfinition des nouvelles
tâches qui ne sont réalisables qu'avec des outils TIC. En effet,
ce modèle présente la nécessité des
équipements et ressources TIC dans la modification profonde des
tâches ordinaires et l'amélioration fonctionnelle des pratiques
d'ingénierie pédagogiques des formateurs d'enseignants.
5.2.4.Stratégies mise en place pour
l'intégration pédagogique des TIC
Le modèle TPACK est un modèle qui
privilégie l'apprentissage par l'action ou le « learning
by doing » qui se situe entre la théorie et la pratique
(Koehler et Mishra 2006, cité par Bachy, 2014). Pour les auteurs, ce
modèle permet aux formateurs de comprendre ce qu'enseigner avec les
technologies signifie, mais aussi de contextualiser les enseignements. Pour la
formation des enseignants à l'utilisation pédagogique des TIC, ce
modèle peut servir de structure organisationnelle pour élaborer
des stratégies à mettre en place et définir un
référentiel des compétences visées chez les
enseignants pour intégrer efficacement les TIC dans leurs approches
d'enseignement et systèmes d'évaluation (Archambault
&Crippen, 2009, cité par Bachy, 2014).
5.3.
Réponse à la question de recherche
Cette recherche a étudié l'intégration
pédagogique des TIC et l'implémentation des curricula à
l'école normale supérieure de Maroua. L'analyse des
résultats permet de répondre à nos quatre questions
spécifiques. Et donc de répondre à la question principale
de la recherche : comment l'intégration pédagogique desTIC
peut-elle favoriser l'implémentation des curricula de formation
initiale des enseignants à l'École normale
supérieure de Maroua ?
La première question spécifique
est : comment l'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement dans
la communication et la collaboration entre enseignants et apprenants peut-elle
favoriser le processus de mise en oeuvre des curricula de l'école
normale supérieure de Maroua ? l'analyse des données
révèle que ces plateformes virtuelles d'enseignement sont
utilisées pour la transmission, la confrontation et la co-construction
des savoirs. Concrètement, les formateurs révèlent
qu'ilspeuvent les utiliser pour le travail collaboratif entre enseignantset
apprenants d'une part et entre apprenants d'autre part, pour l'échange
des documents entre l'administration et le personnel enseignant, pour comparer
leurs expériences avec d'autres formateurs et de se renouveler, pour
jouer véritablement leur rôle de médiateur entre la
connaissance et l'apprenant, pour médiatiser leurs contenus
d'enseignement et faciliter l'accès aux apprenants. En agissant ainsi,
les formateurs favorisent la participation des apprenants, élargissent
leurs champs de connaissances et de compétences et leur font avancer
dans leurs apprentissages.
La deuxième question
spécifiqueest: de quelle manière l'utilisation des logiciels de
présentation, de production et de diffusiondans la conception des
contenus et activités d'enseignement-apprentissage peut-elle
améliorer le processus de mise en oeuvre des curricula de l'école
normale supérieure de Maroua ? l'analyse des résultats obtenus
révèle que ces logiciels peuvent être utilisés pour
concevoir et produire les contenus de cours numériques, pour renouveler
le matériel didactique et créer les activités
d'apprentissage, pour simuler des phénomènes expérimentaux
et expliquer facilement des notions complexes. Les formateurs utilisent ces
logicielspour repenser leurs approches d'enseignement et systèmes
d'évaluation, pour permettre aux apprenants de construire leurs
connaissances expérimentales sur une simulation de façon
similaire à une situation réelle. Ils confirment par ailleurs
qu'en utilisant de tels outils, ils élaborent facilement des
stratégies d'enseignement efficaces et des systèmes
d'évaluation. En ce qui concerne les futur enseignants, ces outils sont
utilisés pour favoriser le développement des compétences
informationnelles et professionnelles et pour favoriser la participation des
apprenants dans la construction de leurs savoirs. Ainsi, l'utilisation de ces
logiciels dans la conception et la production des contenus et activités
d'apprentissage améliore l'implémentation des curricula.
Quant à la troisième question
spécifique, elle est : comment la disponibilité des
ressources et équipements TIC peut-elle soutenir les formateurs dans le
processus de mise en oeuvre des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua ? Les résultats obtenus
révèlent que l'intégration pédagogique des TIC
nécessite absolument la disponibilité des équipements et
ressources TIC. Car, comme l'a montré l'analyse faite sur ces
données, ces équipements et ressources sont un soutien important
pour l'enseignant et l'apprenant dans l'implémentation des curricula.
Ces résultats confirment qu'avec ces outils, les formateurs parviennent
à communiquer et à collaborer avec leurs paires et leurs
apprenants, à produire des contenus d'enseignement et des
activités d'apprentissage numérique, à renouveler leurs
contenus d'enseignement et à créer leurs activités
d'apprentissage. C'est ce qui explique d'après ces formateurs, la
nécessité de ces équipements et ressources TIC pour
soutenir l'implémentation des curricula.
Enfin, la quatrième question spécifique
est : quelles stratégies mettre en place pour assurer
l'interconnexion réussie TIC et implémentation des curricula
à l'école normale supérieure de Maroua ? l'analyse des
données indique que les stratégies mises en place pour assurer
une interconnexion réussie TIC et implémentation des curricula
à l'école normale supérieure de Maroua s'articulent autour
de trois modalités (organisationnelles, technologiques et
pédagogique) dans une perspective systémique. Les formateurs et
le personnel administratif révèlent qu'avec l'accompagnement des
formateurs dans leurs nouveaux rôles au sein du processus
d'ingénierie pédagogique et dans la réalisation de leurs
nouvelles tâches en collaboration avec d'autres acteurs,ils se sentent de
plus en plus motivés à intégrer les TIC dans leur
enseignement. De plus, le personnel administratif confirme que la mise en place
des stratégies d'intégration des TIC vise à adapter les
politiques curriculaires aux réalités structurelles de
l'école normale de Maroua.
Suite de ce qui précède, au regard des effets de
l'utilisation pédagogique des plateformes virtuelles d'enseignement, des
logiciels de production, de présentation et de diffusion, de la
disponibilité et des stratégies mises en place sur
l'implémentation des curricula, nous pouvons conclure que les TIC
favorisent la mise en oeuvre des curricula. En effet, ces outils favorisent
l'implémentation des curricula par le soutien qu'ils offrent aux
formateurs dans leurs nouveaux rôles et la réalisation de leurs
nouvelles tâches (Basque, 2004), par les interactions qu'elles favorisent
entre enseignants et apprenants (Paquette, 2005 cité par Deschamps,
2015, Baumberger et al., 2008), par la conception, l'élaboration et le
renouvellement des contenus d'enseignement (Sonia Lefebvre et
Hélène Fournier, 2014), par la construction des
compétences chez les futurs enseignants et par l'autonomie des
apprentissages qu'ils favorisent. Les travaux de Piaget, Vygotsky,Siemens et
Downes permettent d'affirmer que les interactions entre apprenants et
enseignants, la construction des savoirs par les apprenants et l'interaction
des communautés humaines en réseau sont favorables avec
l'intégration pédagogique des TIC dans la mise en oeuvre des
curricula.
Conclusion
Dans ce chapitre, il était question de discuter les
résultats de l'étude en comparaison avec d'autres études
antérieures. Notre étude a permis de dégager les effets de
l'utilisation pédagogique des plateformes virtuelles d'enseignement, des
logiciels de production, de présentation et de diffusion, de la
disponibilité des équipements et ressources TIC et des
stratégies mises en place sur l'implémentation des curricula.
L'étude nous a révélé que l'effet de ces
différents outils et la mise en place des stratégies pour leur
intégration sont significatifs pour une interconnexion réussie
TIC - implémentation des curricula. Cette étude que nous avons
réalisée semble apporter une contribution significative aux
études antérieures (Paquette, 2005, Baumberger et al., 2008,
Lefebvre et Fournier, 2014, Basque, 2005). Compte tenu de la population
d'enquête et des stratégies d'intégration des TIC mises en
place propres à chaque école normale, nos résultats
obtenus ne peuvent pas être inférées sur l'ensemble des
écoles normales camerounaises.
CHAPITRE VI: Pour une
stratégie d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des
curricula
Introduction
Au Cameroun et dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne,
l'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des politiques
curriculaires se limite généralement à la construction des
laboratoires informatiques et des centres de ressources multimédia et
à l'implantation du matériel informatique. Dans le cadre de la
présente étude, qui se situe dans un contexte
d'intégration des TIC et l'implémentation des curricula de
formation initiale des enseignants à l'ENS de Maroua et qui participe au
renforcement des connaissances scientifiques sur la mise en oeuvre des
curricula à travers l'utilisation du numérique, nous proposons
quelques ébauches de solutions pour une interconnexion réussie
TIC - implémentation des curricula. A travers ce chapitre, nous
proposons ainsi quelques modalités générales
d'intégration des TIC, une tentative d'élaboration d'un protocole
de dispositif technopédagogique de formation des enseignants à
l'École Normale Supérieure de Maroua découlant de
l'analyse des données collectées, quelques contenus curriculaires
à intégrer, les infrastructures nécessaires à
l'élaboration et la mise en oeuvre du dispositif
technopédagogique proposé et une stratégie
générale d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des
curricula.
6.1.
Modalités générales d'intégration des TIC
L'intégration des TIC est un processus complexe qui
combinent quatre dimensions : organisationnelle, technologique,
pédagogique et didactique. De ce fait, l'intégration
pédagogique des TIC devrait se faire dans une perspective
systémique. Les éléments de la problématique
d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des politiques
curriculaires au sein des école de formation des enseignants au Cameroun
et les résultats de la recherche que nous avons présenté
dans les chapitres précédents nous ont fait constatés
qu'il y'a encore beaucoup à faire pour une interconnexion réussie
TIC - implémentation des curricula dans les écoles de formation
des enseignants. Dans cette section, nous présentons une ébauche
de solutions sur les modalités d'intégration des TIC dans les
curricula de formation des enseignants en se penchant sur les dimension
organisationnelle, technologique et pédagogique dans une perspective
systémique.
6.1.1. Modalités organisationnelles
Les résultats des interviews réalisés
auprès du personnel administratif de l'école normale
supérieure de Maroua nous ont permis d'identifier quelques failles et
limites des stratégies d'intégration des TIC au sein dudit
campus. Ces résultats ont également illustré que les TIC
n'étaient pas suffisamment élaborées et planifiées
pour une meilleure scénarisation du processus
enseignement-apprentissage. Il est important de relever ici que
l'intégration des TIC ne constitue pas une suite d'étapes
successives, les unes après les autres. Ces étapes peuvent se
faire de façon parallèle ou circulaire.
Au Cameroun, les politiques curriculaires
sont élaborées par le gouvernement en fonction des objectifs
éducationnels, du type d'homme à former, des moyens en place et
des facteurs sociologiques, culturels, historiques et même philosophique
de la société. De ce fait, c'est l'état par l'entremise du
ministère de l'enseignement supérieur qui assure la planification
et le pilotage de l'intégration du numérique dans les
écoles de formation et universités. Mais malheureusement, les
constats faits font état de ce que cette intégration se
résume le plus souvent à la construction des laboratoires
informatiques et des centres multimédias qui sont
généralement mal équipés en outils TIC et ne
disposent pas d'une connexion internet rapide et satisfaisante permettant aux
enseignants et apprenants des grandes écoles de formation et
universités de produire, de communiquer, de collaborer, de suivre des
enseignements en ligne, de faire des simulations, des enregistrements, etc.Il
en résulte que plusieurs prérequis et actions prioritaires
indispensables pour une meilleure intégration des TIC ne sont pas
suffisamment pris en charge sur le plan organisationnel. Pourtant, et comme le
souligne Tina (2005), il est important de définir les prérequis
et actions prioritaires et d'allouer les moyens conséquents pour le
fonctionnement et le renouvellement des outils TIC avant de s'engager à
fond dans un projet d'intégration du numérique dans
l'éducation. Car, pour l'auteur, l'intégration des TIC ne se
limite pas à la construction des centres de ressources multimédia
ou des laboratoires informatiques et à l'implantation de quelques
équipements et logiciels.
Ainsi, nous formulons quelques
modalités organisationnelles pratiques pour une interconnexion
réussie TIC - implémentation des curricula allant du niveau
macro au niveau micro:
· S'appuyer sur les résultats des travaux de
recherche pédagogique et des projets pilote d'élaboration et de
mise en oeuvre des dispositifs TIC pour l'élaboration d'une
stratégie d'action nationale en faveur de l'intégration des TIC
dans les politiques curriculaires en cours à tous les ordres
d'enseignement en général et à l'enseignement
supérieur en particulier.
· Mettre en oeuvre une structure composée de
personnes ressources maitrisant au mieux les besoins institutionnels et
chargées d'effectuer la maintenance des équipements et les
réajustements pédagogiques permettant de contextualiser la
stratégie d'action nationale d'intégration des TIC auprès
des différentes écoles de formation supérieures et
universités.
· Assurer l'accompagnement financier auprès des
différentes institutions en intégrant les dépenses sur les
TIC dans les budgets des ministères en charge de l'éducation et
des institutions supérieures.
· Installer et rendre accessible la technologie à
tous les niveaux d'intervention dans le processus de mise en oeuvre des
politiques curriculaires.
· Assurer la coordination entre les différents
intervenants impliqués dans la planification, l'élaboration et la
mise en oeuvre des curricula de formation intégrant les dispositifs
TIC.
· Elargir l'éventail de connectivité pour
assurer l'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement et
l'enseignement à distance en impliquant les opérateurs de
téléphonie mobile par exemple pour assurer
l'interconnectivité des enseignants et apprenants pour des écoles
basées dans des zones à faible taux de couverture internet.
Les modalités organisationnelles
présentées ne peuvent être efficaces que si elles cadrent
avec les modalités pédagogiques de formation des enseignants.
6.1.2. Modalités pédagogiques
Les principaux acteurs de la mise en oeuvre des politiques
curriculaires sont les enseignants. Il s'agit ici de dégager les
modalités pédagogiques en termes de formations et de
perfectionnement des enseignants à l'utilisation des TIC. Comme nous
l'avons soulevé dans les chapitres précédents, les TIC
constituent un facteur de changement important dans la nouvelle relation
pédagogique entre enseignants et apprenants. Cependant, les constats
faits, les résultats des interviews réalisés auprès
du personnel administratifs de l'école normale de Maroua et dans la
littérature (Onguéné et Fotsing, 2016) font état de
ce que les enseignants du Cameroun ne bénéficient pas assez des
formations pédagogiques pour l'intégration des TIC. Pourtant,
pour une interconnexion réussie TIC - implémentation des
curricula, il convient de doter les enseignants des compétences
technologiques leur permettant d'utiliser les outils TIC comme des outils
faisant partie intégrante du processus de formation des
élèves-professeurs.
Nous formulons ainsi quelques modalités
pédagogiques pratiques relatives à une interconnexion
réussie TIC - implémentation des curricula de formation :
· Renforcer les capacités technologiques et la
formation des enseignants à l'utilisation des TIC dans leur
scénarisation du processus enseignement-apprentissage. Cette formation
peut se faire au sein des départements de chaque école et
université.
· Impliquer les enseignants dans l'élaboration des
dispositifs de formation intégrant les TIC pour leur présenter la
valeur pédagogique ajoutée de tels dispositifs et les motiver
à les intégrer dans leurs approches d'enseignement et
systèmes d'évaluation.
· Développer des aptitudes de maintenances et
d'utilisation des équipements TIC auprès des enseignants à
travers des séminaires de formation. Ces aptitudes permettraient aux
enseignants de pouvoir assurer la maintenance élémentaire sur les
équipements TIC.
· Offrir un encadrement pédagogique soutenu aux
enseignants dans l'optique de les aider à développer leurs
contenus numériques à mettre en ligne.
Les modalités organisationnelles et les
modalités pédagogiques ainsi définies, il convient de
définirles modalités technologiques autour desquelles elles vont
s'articuler.
6.1.3. Modalités technologiques
L'un des principaux enjeux d'intégration
du numérique dans l'éducation est la numérisation des
contenus d'enseignement et des activités d'apprentissage. Comme nous
l'avons souligné dans le chapitre deux, cette numérisation permet
de palier aux problèmes de cherté et d'indisponibilité des
documents de formation et d'accès aux contenus curriculaires.La
numérisation des contenus implique la circulation des savoirs, la mise
à disposition dans des espaces-temps divers et des relations multiples
entre différents acteurs. Avec le numérique, les formations
peuvent être hybrides, individualisées, en alternance,
collaborative, etc.
Ainsi, nous formulons quelques modalités
technologiques pratiques pour une interconnexion réussie TIC -
implémentation des curricula de formation :
· Equiper davantage les laboratoires informatiques et les
centres de ressources multimédias pour permettre aux enseignants de
numériser leurs contenus et aux apprenants d'avoir accès aux
ressources numériques.
· Elaborer des dispositifsTIC adapté aux types de
formation (hybride, collaborative, présentiel...) et permettant aux
enseignants de numériser tous les contenus de cours à l'aide des
outils TIC correspondants et de les déposer sur des plateformes
virtuelles d'enseignement.
· Adopter le principe de la classe inversée dans
le cadre d'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement en
déposant les contenus de cours au moins 48 heures avant le début
effectif du cours pour permettre aux apprenants de prendre acte du cours et de
noter leurs interrogations.
· User des stratégies pour motiver les apprenants
à utiliser ces plateformes virtuelles d'enseignement en accordant par
exemple des bonus par présence au cours ou aux travaux
dirigés.
· Utiliser des logiciels de production et de
présentation permettant de présenter facilement des notions
complexes aux apprenants et des simulateurs pour pallier au manque de
laboratoires spécialisés en offrant la possibilité de
simuler à moindre coût l'essentiel des travaux pratiques au
programme de la formation initiale des futurs enseignants.
6.2.
Proposition d'un protocole d'élaboration d'un dispositif
technopédagogique de formation des enseignants à l'école
normale supérieure de Maroua
L'intégration des TIC dans
l'enseignement supérieur au Cameroun en général et dans
les écoles normales en particulier s'est limitée à la
construction des laboratoires informatiques et des centres multimédias
et à l'implantation des équipements TIC et des ressources
numériques. L'un des objectifs spécifiques de notre étude
vise à proposer un dispositif technopédagogique de formation des
enseignants à l'école normale supérieure de Maroua. En
effet, il est question de proposer un protocole d'élaboration d'un
dispositif technopédagogique hybride alliant la formation
présentielle et la formation à distance.
Pour pallier aux manquements et limites observés
à l'école normale supérieure de Maroua pendant la
pandémie de la covid-19, nous proposons un protocole
d'élaboration d'un dispositif technopédagogique basé sur
l'environnement Moodle (Modular Object-Oriented Dynamic Learning Environment)
qui pourra permettre d'assurer la formation des
élèves-professeurs à distance. En effet, Moodle est une
plateforme d'apprentissage en ligne libre écrite en PHP basée sur
des principes pédagogiques et permettant de créer des
communautés éducatives autour des contenus et des
activités.La figure 11 représente un exemple d'interface de la
page d'accueil d'une plateforme avec Moodle.
Figure 11 : Exemple de cours
avec Moodle
Source : https://upac-learning.net/xmoodle/
Ce dispositif technopédagogiquepermettra de mieux
scénariser le processus enseignement-apprentissage en présentiel
et à distance. Le protocole à suivre pour l'élaboration du
dispositif technopédagogique de formation des enseignants à l'ENS
de Maroua :
· Organiser la plateforme sous forme arborescente avec
pour noeud principal l'administration de l'ENS de Maroua, ensuite les
différents départements. Chaque département regroupe les
cinq niveaux de formation, chaque niveau de formation regroupe ses
différentes unités d'enseignements et chaque unité
d'enseignement regroupe les ressources du cours et les activités
d'apprentissage.
· Catégoriser les utilisateurs ainsi :
l'administrateur (administre les accès à la plateforme pour tous
et gère la création des espaces et les ouvertures de cours), les
gestionnaires de cours (initient, maintiennent, gèrent, supervisent les
cours et gèrent les suppressions de cours), les enseignants
(contrôlent un cours spécifique (paramétrage,
réglage, édition) et les activités des étudiants
qui y sont inscrits), les tuteurs (suivent et évaluent les
activités (devoirs, tests, forums, etc.) des étudiants) et les
étudiants (consultent les ressources du cours et participent aux
activités d'apprentissages).
· Créer les différents cours sur la
plateforme et enregistrer les différents utilisateurs dans ces cours.
· Produire des supports de formation à
l'utilisation de la plateforme portant sur la connexion à la plateforme,
la conception et l'intégration d'une ressource ou d'une activité,
la création des forums et des sessions de chat, etc. et former les
utilisateurs.
· Découper les unités d'enseignements en
séquences d'enseignement et activités d'apprentissage.
Numériser les contenus, les activités et toutes les ressources
pédagogiques nécessaires et les déposer sur la plateforme
en respectant le principe de la classe inversée.
· Gérer les communication (synchrone et
asynchrone) et les collaborations dans les forums de discussion et session de
chat. Etant donné que les curricula en vigueur demandent aux enseignants
d'introduire le cours par des situations de vie, ces forums de discussion ou
session de chat peuvent être utilisés pour introduire un cours. A
cela, peuvent s'ajouter l'utilisation d'une vidéo, d'un enregistrement
audio ou d'un tableau blanc interactif.
· Elaborer des systèmes d'évaluation
formative et sommative à l'aide des outils d'évaluations offerts
par Moodle notamment un système d'évaluation par QCM. Chaque item
du QCM doit être individualisé avec un temps de réponse de
quarante secondes. La note de l'apprenant est directement calculée
à la fin de l'évaluation.
L'élaboration des contenus et ressources
curriculaires est fortement nécessaire pour mettre en oeuvre les
modalités d'intégration des TIC présentées.
6.3.
Contenus curriculaires
Aujourd'hui, l'expérience éducative se construit
et se reconstruit par une adaptation permanente à l'évolution des
progrès de la société, aux progrès dans divers
domaines, ainsi qu'aux besoins et aux attentes de l'éducation (Baciu et
al., 2015). Cette adaptation de l'éducation à l'évolution
des progrès de la société passe par la modification des
programmes du curriculum officiel, en élaborant de nouveaux contenus
curriculaires.
Il nous semble important d'élaborer des contenus
curriculaires fortement liées aux compétences TIC et permettant
de ce fait aux enseignants en exercice et aux futurs enseignants d'avoir un
esprit critique face aux TIC dans leurs approches d'enseignement et
systèmes d'évaluation. Cependant, les constats faits, les
résultats des enquêtes réalisées auprès des
formateurs de l'école normale de Maroua et dans la littérature
(Karsenti&Ngamo, 2009, Tina, 2005) font état de ce que la
véritable problématique de la mise en oeuvre des TIC dans
l'implémentation des curricula fait souvent apparaitre une
incohérence entre les TIC proprement dites et leur utilisation dans les
approches d'enseignement. Il nous semble important d'élaborer des
contenus curriculaires sur :
· L'utilité et l'utilisation de la panoplie de
logiciels éducatifs qui abondent les environnements éducatifs.
Mais également sur l'utilisation efficace des plateformes virtuelles
d'enseignement, des réseaux sociaux et la valeur pédagogique
ajoutée de tels dispositifs dans la formation des enseignants.
· La conception et l'élaboration descontenus
numériques, des activités ou toutes autres
ressourcesnumériques à mettre sur des plateformes virtuelles
d'enseignement.
6.4.
Infrastructures TIC et ressources numériques
Parmi les facteurs qui entraventl'intégration des TIC
dans la mise en oeuvre des curricula, figurent la disponibilité des
infrastructures TIC et des ressources numériques. Pour une
implémentation réussie d'un dispositif technopédagogique
à l'ENS de Maroua, il est important de mettre en place un minimum
d'infrastructures et de ressources numériques. A cet effet, il est
nécessaire de :
· Mettre en place une connexion internet disponible,
rapide et satisfaisante
· Equiper les laboratoires informatiques et les centres
de ressources multimédia en équipement TIC et ressources
numériques dans le but de permettre aux formateurs de produire des
contenus numériques et d'utiliser efficacement la plateforme.
· Mettre en place des serveurs pour héberger le
dispositif technopédagogique. Dans le cas où l'ENS de Maroua ne
peut pas s'en procurer, louer un ou plusieurs serveurs distants (en ligne) pour
héberger le dispositif technopédagogique.
6.5.
Stratégiegénéraled'intégration des TIC dans la mise
en oeuvre des curricula au Cameroun
Comme nous l'avons relevé plus haut, les politiques
curriculaires sont conçus et élaborées par le gouvernement
au Cameroun par l'entremise des ministères en charge de
l'éducation. Par ailleurs, le Cameroun ne dispose d'aucune politique
active ou d'aucune stratégie d'action en faveur de l'intégration
des TIC dans l'éducation. Le ministère de l'enseignement
supérieur ne dispose donc d'aucune stratégie nationale
d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des curricula. Le soin est
donc laissé à chaque université et grande école de
l'enseignement supérieur de définir sa stratégie d'action
à l'intégration des TIC en fonction de ses moyens, de ses
infrastructures et de ses modes d'enseignements.
A travers cette étude, nous proposons
une approche pour la mise en place de cadre politiques nationales
définissant une stratégie d'intégration des TIC. Dans la
littérature, on recense plusieurs stratégies d'intégration
des TIC en fonction des engagements politiques des pays en faveur de
l'intégration des TIC dans l'éducation. Dans le contexte
camerounais, et allant dans la stratégie sectorielle utilisée
dans le DSCE pour définir les stratégies de création des
richesses et des emplois, nous proposons à l'état du Cameroun
d'élaborer un document cadre définissant une stratégie
sectorielle des TIC dans les politiques curriculaires à tous les ordres
d'enseignement. Ce document permettra de développer des politiques
curriculaires qui mettent un accent particulier sur l'intégration du
numérique dans la mise en oeuvre des curricula en définissant les
modes d'accompagnement, de suivi et d'évaluation des TIC, en
définissant des nouveaux contenus curriculaires relatifs à
l'usage du numérique dans l'éducation et en définissant
tous les moyens et ressources nécessaires à la mise en oeuvre des
politiques curriculaires à l'aide du numérique.
Conclusion
Pour assurer une interconnexion réussie TIC -
implémentation des curricula, les institutions de formation des
enseignants du Cameroun doivent relever plusieurs défis notamment
l'intégration du numérique dans les approches d'enseignement et
systèmes d'évaluation. En effet, les technologies de
l'information et de la communication disposent de plusieurs
éléments qui permettent de répondre aux nouvelles
exigences de formation des enseignants et donc d'améliorer leur
formation.
Cependant, les TIC ne sont pas
suffisamment pris en compte dans la formation initiale des enseignants ce qui
se caractérise par un ratio poste de travail/apprenant très
faible, l'indisponibilité des personnes qualifiées pour assurer
la formation et l'accompagnement des formateurs d'enseignants, l'absence des
ressources pédagogiques numériques et des centres de recherche
équipés en outils TIC. De plus, le Cameroun ne dispose pas d'une
politique formelle définissant une stratégie nationale d'action
visant à intégrer les TIC.
Dans ce chapitre, il était question de
proposer quelques modalités générales d'intégration
des TIC, une tentative d'élaboration d'un protocole d'un dispositif
technopédagogique de formation des enseignants à l'école
normale supérieure de Maroua découlant de l'analyse des
données collectées, quelques contenus curriculaires à
intégrer, les infrastructures nécessaires à
l'élaboration et la mise en oeuvre du dispositif
technopédagogique proposé et une stratégie
générale d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des
curricula.
Conclusion partielle
Cette partie s'est basée sur l'interprétation et
la discussion des données pour proposer un modèle
d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des curricula. Il ressort
de cette partie que les résultats obtenus de cette étude semblent
contribuer significativement aux études antérieures.
Malgré qu'ils ne puissentpas être inférés sur
l'ensemble des écoles de formation à cause de la taille de la
population d'étude. Mais, néanmoins, ils restent significatifs au
vu de la représentativité des répondants au sein des
départements d'études.
Il ressort de cette étude que
l'intégration des TIC devrait se faire dans une perspective
systémique alliant plusieurs modalités essentielles à leur
réussite. Mais, les difficultés et les insuffisances
relevés dans cette partie prouve qu'il est nécessaire
d'élaborer une stratégie nationale de mise en oeuvre des
curricula à l'aide du numérique pour relever les défis et
enjeux éducatifs au Cameroun.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Le numérique semble incontournable dans tous les
secteurs d'activités aujourd'hui. Dans la formation initiale des
enseignants, son intégration devrait être suffisamment
élaboré et prise en compte. Tous les établissements de
formation des enseignants devraient disposer des dispositifs de formation
numérique permettant aux formateurs d'enseignants de numériser
leurs contenus d'enseignement et les rendre accessibles à tous les
apprenants, d'évaluer les apprentissages à travers ces
dispositifs, disposer des logiciels appropriés pour concevoir, produire
et des équipements pour présenter et diffuser les contenus
d'enseignement. Cette recherche visait à mieux examiner l'effet de
l'intégration pédagogique des TIC sur le processus de mise en
oeuvre des curricula et proposer une stratégie à mettre en place
pour une interconnexion réussie TIC et curricula à l'école
normale supérieure de Maroua. Cette conclusion présente d'abord
les principaux résultats de l'étude. Ensuite, elle
présente la contribution de l'étude à l'avancement des
connaissances sur l'intégration pédagogique des TIC dans
l'implémentation des curricula de formation. Enfin, elle décline
les limites de l'étude, avant de dégager des pistes de recherches
futures.
En réalité, les
différentes utilisations des outils TIC devrait permettre de relever les
défis de l'enseignement supérieur au Cameroun notamment la
formation d'enseignants qualifiés capables de mettre en oeuvre le
nouveau paradigme pédagogique à l'ère du numérique,
les défis liés à l'indisponibilité desdocuments de
formation et au jeu des nouveaux rôles des formateurs et à
l'accomplissement de leurs tâches. Comme nous l'avons constaté
dans les résultats de notre étude, l'intégration des TIC
dans la mise en oeuvre des curricula connait quelques difficultés
liées à l'absence d'une stratégie nationale
d'intégration des TIC, à l'insuffisance des équipements et
ressources TIC. Mais néanmoins, les utilisations qui sont faites de ces
outils ont un impact significatif sur la mise en oeuvre des curricula. Elles
disposent de plusieurs éléments qui permettent de mieux
scénariser le processus enseignement-apprentissage.
En effet, malgré que les plateformes virtuelles
d'enseignement n'occupent pas encore une place prépondérante dans
l'implémentation des curricula à l'ENS de Maroua, les formateurs
affirment les utiliser dans la communication, la collaboration et la
co-production des savoirs. En réalité, ils les utilisent pour
permettre le travail collaboratif entre les apprenants et favoriser ainsi les
interactions entre ces derniers dans la construction de leurs savoirs. En ce
qui concerne la conception, laproduction, la présentation, la diffusion
et le renouvellement des contenus d'enseignement à l'aide des outils
TIC, les formateurs utilisent ces outils pour numériser leur contenu,
repenser leurs approches d'enseignement et systèmes d'évaluation,
pour permettre aux apprenants de construire leurs connaissances par la
recherche documentaire. Pour pallier à l'insuffisance des
équipements et ressources TIC constaté à l'ENS de Maroua,
les formateurs font appel aux équipements personnels. La majorité
des formateurs dispose d'un ordinateur personnel ou d'un smartphone, y compris
chez les apprenants. Cette indisponibilité des infrastructures
témoigne des failles relevées dans la mise en oeuvre efficace des
TIC.
Notre travail a pour but d'apporter des
éventuelles connaissances surune intégration pédagogique
efficace des TIC sur le processus de mise en oeuvre des curricula et proposer
une stratégie à mettre en place pour une interconnexion
réussie TIC et curricula à l'école normale
supérieure de Maroua. Ceci, en présentant les différentes
modalités d'intégration générales des TIC qui
doivent accompagner cette intégration. Bien que d'autres études
aient été menées dans ce sens, la présente
étude se place dans une perspective systémique alliant les
modalités organisationnelles, pédagogiques et technologiques pour
pouvoir mettre place une stratégie efficace d'intégration des TIC
et mieux établir les utilisations des TIC qui favorisent
l'implémentation des curricula. Nous avons choisi comme site
d'étude l'école normale supérieure de Maroua car il nous
semble plus approprié en raison des difficultés rencontrés
au sein de cet institut à intégrer efficacement les TIC. Les
données collectées et analysées à travers les
questionnaires et les interviews nous ont permis d'établir les effets
des TIC sur les curricula à l'ENS de Maroua, de déceler les
manquements et les insuffisances et de proposer des modalités pratiques
pour une intégration efficace des TIC.
L'analyse des données à travers
les statistiques inférentielles nous a donné les résultats
suivants :
HR1 validée : l'utilisation des
plateformes virtuelles pour communiquer et collaborer entre enseignants et
apprenants favorise le processus de mise en oeuvre des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua.
HR2 validée : l'utilisation des
logiciels de présentation, de production et de diffusion dans la
conception des contenus et activités d'enseignement-apprentissage
favorise le processus de mise en oeuvre des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua
HR3 validée : la
disponibilité des ressources et équipements TIC favorise le
processus de mise en oeuvre des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua.
HR4 validée : la mise en place
d'une stratégie d'intégration des TIC peut assurer une
interconnexion réussie TIC - implémentation des curricula
à l'École normale supérieure de Maroua
Ainsi, à partir des résultats
présentés ci-dessus, nous validons l'hypothèse
générale de notre recherche. Nous avons montré que
l'intégration pédagogique des TIC favorise
l'implémentation ders curricula
Il est à noter que cette recherche présente
certaines limites. La taille (n=20) de notre population d'enquête ne
constitue pas un échantillon représentatif au sein de la
population totale de l'ENS de Maroua qui compte environ 150 enseignants.La
technique d'échantillon utilisée dans cette étude
constitue également une limite. De ce fait, les résultats obtenus
ne peuvent pas être généralisés à toute la
population de l'ENS de Maroua. Ensuite, l'indisponibilité des personnes
ressources pour les interviews n'a pas permis d'enrichir davantage notre
analyse. Par ailleurs certaines difficultés ont été
rencontrés lors de notre recherche. Elles sont majoritairement
liées à la récolte des données sur le terrain
à cause de l'indisponibilité des répondants et de la
réticence de certains à participer à la recherche.
Une étude ne peut être importante
que si les recommandations formulées ou les pistes de solutions
apportées au problème posé sont prises en compte par les
différents acteurs interpelés. En ce qui concerne notre
recherche, elle tente de proposer des pistes de solutions au problème
traité en interpellant tous les acteurs impliqués dans la mise en
oeuvre des curricula de formation des enseignants. A l'état, d'assurer
l'accompagnement financier, technique et infrastructurel à toutes les
écoles de formation des enseignants en incluant les dépenses sur
les TIC dans les budgets des ministères en charge de l'éducation.
D'assurer la coordination, la planification et l'élaboration des
dispositifs de formation numérique dans ces instituts de formation. A
l'administration de l'ENS de Maroua, de doter davantage les formateurs des
compétences techniques leur permettant d'intégrer efficacement
les TIC et les impliquer dans la conception des dispositifs de formation
intégrant les TIC. Ceci dans le but de les motiver à utiliser ces
outils et à leur présenter la valeur pédagogique
ajoutée dans leurs approches d'enseignement et systèmes
d'évaluation. Aux enseignants, de numériser leurs contenus
d'enseignement et de les rendre accessible auprès de leurs apprenants.
Rien ne sert d'élaborer des dispositifs de formation numérique si
les contenus d'enseignement ne sont pas numériques. Egalement, d'inciter
et d'impliquer les apprenants dans les différentes utilisations des TIC
qui favorisent les apprentissages. Une proposition d'un protocole
d'élaboration d'un dispositif de formation numérique basée
sur l'environnement technopédagogiqueMoodle, les infrastructures
nécessaires pour l'implémentation de ce dispositif et une piste
d'élaboration des contenus curriculaires pour soutenir les enseignants
dans l'utilisation d'un tel dispositif ont été apporté
à l'ENS de Maroua au terme de notre recherche pour pallier aux
différents manquements et faiblesses évoqués pour assurer
une formation hybride.
Malgré les limites évoquées dans cette
étude, elle peut servir de source pour les recherches futures. Des
études spécifiques pourraient être réalisées
dans les écoles de formations des enseignants pour mieux comprendre les
mécanismes qu'elles mettent en place pour susciter
l'intérêt des formateurs et des élèves-professeurs
à utiliser les TIC. La présente recherche a permis de mieux
comprendre les effets des TIC sur la mise en oeuvre des curricula à
l'ENS de Maroua, il serait important de mener une recherche pour mieux
comprendre les étapes du processus d'intégration des TIC dans la
mise en oeuvre des curricula de formation des enseignants.
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Table des
matières
DÉDICACE ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES
iv
LISTE DES FIGURES
vii
LISTE DES TABLEAUX
viii
RÉSUMÉ
ixx
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
PREMIÈRE PARTIE : État des lieux
de l'environnement numérique et des curricula et problématisation
de la recherche
4
Introduction partielle
5
CHAPITRE I : Le problème du
numérique pédagogique et des curricula à l'École
Normale Supérieure
6
Introduction
6
1.1. Définition des concepts
clés
6
1.1.1. Intégration
6
1.1.2. Pédagogie
7
1.1.3. Technologie de l'information et de la
communication (TIC)
7
1.1.4. Intégration pédagogique des
TIC
8
1.1.5. Implémentation
8
1.1.6. Curriculum
9
1.1.7. Implémentation d'un curriculum
10
1.2. Contexte de la recherche
10
1.3. Formulation du problème de
recherche
15
1.3.1. Question principale de recherche
16
1.3.2. Questions spécifiques de
recherche
16
1.4. Objectifs de la recherche
16
1.4.1. Objectif général de la
recherche
16
1.4.2. Objectifs spécifiques de la
recherche
17
1.5. Hypothèses de la recherche
17
1.5.1. Hypothèse
générale de la recherche
17
1.5.2. Hypothèses spécifiques
de la recherche
17
1.6. Délimitation de la recherche
18
1.6.1. Délimitation
géographique
18
1.6.2. Délimitation
thématique
18
1.7. Intérêt et pertinence de la
recherche
18
Conclusion
20
CHAPITRE II : État de la question et
théorie explicative sur les TIC et l'implémentation des
curricula
22
Introduction
22
2.1. Point sur les aspects d'insertion
pédagogique du numérique et la mise en oeuvre des curricula
22
2.1.1. Point sur les aspects d'insertion
pédagogique du numérique dans la formation initiale des
élèves-professeurs de l'école normale
supérieure
23
2.1.1.1. Les enjeux de l'insertion
pédagogique des TIC dans l'éducation selon Marie-José
Barbot, Claude Debon et Viviane Glikman
25
2.1.1.2. Apport des TIC dans l'apprentissage des
élèves-professeurs
27
2.1.1.3. Apport des TIC dans les pratiques
d'ingénierie pédagogique des formateurs d'enseignants
29
2.1.1.4. Les usages des TIC en formation initiale
des enseignants
30
2.1.1.4.1. Les usages des TIC dans les
activités professionnelles non directement liées à la
classe
32
2.1.1.4.2. Les usages des TIC relatifs aux
apprentissages des élèves
34
2.1.1.4.3. L'usage des TIC en salle de classe
36
2.1.1.5. Les compétences
développées en formation initiale des enseignants à l'aide
des TIC
37
2.1.2. L'implémentation des curricula de
l'école normale supérieure
37
2.1.2.1. Les perceptions du concept curriculum
38
2.1.2.2. La conception du curriculum de formation
des enseignants et son pilotage
40
2.1.2.3. Du curriculum officiel au curriculum
enseigné en salle de classe selon Philippe Jonnaert
43
2.1.2.4. La problématique du processus
d'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure au Cameroun.
48
2.1.3. Les modèles d'intégration des
TIC dans l'implémentation des curricula d'enseignement
50
2.1.3.1. Le modèle TPACK (Technological
Pedagogical And Content Knowledge)
51
2.1.3.1.1. La connaissance technologique
52
2.1.3.1.2. La connaissance pédagogique
52
2.1.3.1.3. La connaissance du contenu
53
2.1.3.1.4. La connaissance de la pédagogie du
contenu
53
2.1.3.1.5. La connaissance Technologique du
contenu
53
2.1.3.1.6. La connaissance
Technopédagogique
54
2.1.3.2. Le modèle SAMR (Substitution
Augmentation Modification Définition)
54
2.1.3.2.1. La substitution
55
2.1.3.2.2. L'augmentation
55
2.1.3.2.3. La modification
55
2.1.3.2.4. La redéfinition
56
2.2. Théories explicatives de
l'étude
56
2.2.1. La théorie constructiviste de
Piaget
56
2.2.2. La théorie socioconstructiviste de
Vygotsky
58
2.2.3. La théorie connectiviste de George
Siemens et Stephen Downes
59
Conclusion partielle
63
DEUXIÈME PARTIE : Planification
méthodologiques de la recherche et résultats d'enquête sur
les TIC et les curricula à l'ENS de Maroua
64
Introduction partielle
65
CHAPITRE III : La méthodologie de
l'étude sur les TIC et l'implémentation des curricula à
l'ENS de Maroua
66
Introduction
66
3.1. Type de recherche
66
3.2. Présentation du site de
l'étude
67
3.2.1. Situation administrative et infrastructurelle
de l'ENS de Maroua
67
3.2.2. Situation géographique de l'ENS de
Maroua
68
3.3. La population de l'étude
69
3.3.1. La population cible
69
3.3.2. La population accessible
70
3.3.3. La population d'enquête
70
3.4. Technique d'échantillonnage
72
3.5. Instruments de collecte de données
73
3.5.1. Choix des outils de collecte des
données
73
3.5.1.1. Le questionnaire et reformulation
post-préenquête
73
3.5.1.2. L'interview
74
3.5.2. Validation des outils de collecte de
données
75
3.6. Méthode d'analyse des données
76
3.7. Les variables d'étude et indicateurs
78
3.7.1. Les variables
78
3.7.2. Les indicateurs
79
Conclusion
86
CHAPITRE IV : Analyse des données et
présentation des résultats de l'étude sur les TIC et
l'implémentation des curricula à l'ENS de Maroua
87
Introduction
87
4.1. Méthode d'analyse et traitement des
données
87
4.2. Présentation des résultats de la
recherche : approche descriptive
87
4.2.1. Présentation et analyse des
données quantitatives du questionnaire
88
4.2.1.1. Analyse des informations
démographiques
88
4.2.1.2. Analyse de la variable
indépendante : l'intégration pédagogique des TIC
90
4.2.1.3. Analyse de la variable
dépendante : l'implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua
104
4.2.2 Présentation et analyse des
données qualitatives des interviews
107
Tableau 36 : tableau récapitulatif des
occurrences des modalités pratiques d'intégration des TIC
à l'ENS de Maroua.
109
4.3. Présentation des résultats de la
recherche : tests des hypothèses
110
Conclusion
115
Conclusion Partielle
116
TROISIÈME PARTIE : De
l'interprétation au modèle d'insertion des TIC dans la
concrétisation des curricula dans les universités et
écoles de formation : approches et méthodes
117
Introduction partielle
118
CHAPITRE V : Discussion des résultats et
Implications théoriques et des modèles d'intégration des
TIC sur l'implémentation des curricula
119
Introduction
119
5.1. Discussion des résultats
119
5.1.1. Informations démographiques
119
5.1.2. Variables d'études
120
5.1.2.1. Communication et collaboration à
l'aide des plateformes virtuelles d'enseignement
121
5.1.2.2. Présentation, production et
diffusion des contenus d'enseignement et activités d'apprentissage
à l'aide des outils TIC
122
5.1.2.3. Disponibilité des ressources et
équipements TIC
123
5.1.2.4. Stratégies mise en place à
l'ENS de Maroua pour l'intégration pédagogique des TIC
124
5.2. Implications théoriques et des
modèles d'intégration des TIC sur notre étude
124
5.2.1. Communication et collaboration à
l'aide des plateformes virtuelles d'enseignement
124
5.2.2. Production, présentation et diffusion
des contenus d'enseignement et activités d'apprentissage à l'aide
des outils TIC
125
5.2.3. Disponibilité des équipements
et ressources TIC
125
5.2.4. Stratégies mise en place pour
l'intégration pédagogique des TIC
125
5.3. Réponse à la question de
recherche
125
Conclusion
128
CHAPITRE VI : Pour une stratégie
d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des curricula
129
Introduction
129
6.1. Modalités générales
d'intégration des TIC
129
6.1.1. Modalités organisationnelles
130
6.1.2. Modalités pédagogiques
131
6.1.3. Modalités technologiques
132
6.2. Proposition d'un protocole d'élaboration
d'un dispositif technopédagogique de formation des enseignants à
l'école normale supérieure de Maroua
133
6.3. Contenus curriculaires
135
6.4. Infrastructures TIC et ressources
numériques
136
6.5. Stratégie générale
d'intégration des TIC dans la mise en oeuvre des curricula au
Cameroun
136
Conclusion
137
Conclusion partielle
139
CONCLUSION GÉNÉRALE
140
RÉFÉRENCES
144
Table des matières
151
ANNEXES
156
Annexe 1 : Autorisation de recherche
157
Annexe 2 : demande d'autorisation de recherche
à l'ENS de Maroua
158
Annexe 3 : questionnaire adressée aux
enseignants
159
Annexe 4 : guide d'entretien pour les
interviews
163
ANNEXES
Annexe 1 : Autorisation de recherche
Annexe 2 : demande d'autorisation de recherche à
l'ENS de Maroua
Annexe 3 : questionnaire adressée aux
enseignants
NNNNNN
|
Ministry of Higher Education
University of Yaoundé I
Faculty of Education
Department of Curricula and Evaluation
|
|
Questionnaire sur l'intégration
pédagogique des TIC et implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua
Chercheurs : Nous sommes étudiants en master II
à l'université de Yaoundé I, faculté des sciences
de l'éducation, département de curricula et évaluation.
Encadreur de la recherche : NDIBNU-ETHE MESSINA JULIA,
Maitre de conférences, département de langue, Ecole Normale
Supérieure de Yaoundé, université de Yaoundé I.
Objectif de la recherche
Ce questionnaire a pour objectif de collecter les
données portant sur l'intégration pédagogique des TIC et
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua. En particulier, il vise à mieux comprendre
l'effet de l'intégration pédagogique de TIC sur le processus de
mise en oeuvre des curricula de l'école normale supérieure de
Maroua, mettre en évidence les usages des TIC qui favorisent
l'implémentation des curricula de l'école normale et les
compétences professionnelles et informationnelles qu'elle
développe chez les futurs enseignants.
Participation à la recherche
Vous êtes invités à répondre
à un questionnaire qui vous prendra environ 15 minutes. Les
données collectées seront traitées de façon anonyme
et serviront dans le cadre d'une recherche académique et scientifique.
Nous vous remercions d'avance pour votre aide et temps que vous nous
accordez.
Questionnaire adressé aux enseignants de l'ENS de
Maroua
A- Informations démographiques
1- Sexe : a- masculin b-
féminin
2- Tranche d'âge : a- 20-29ans b-
30-39 ans c- 40-49 ans d- 50-59ans
3- Département/filière d'appartenance :
a- sciences de l'éducation b- langues modernes
françaises c- Sciences
physiques d- informatique
4- Anciennetédansl'enseignement : a-
0-4 ans b- 5-9ans c- 10-14ans d- 15-19ans e- 20-24ans f- 25 ans et plus
B- Intégration pédagogique des TIC
I- Communication et collaboration à l'aide des plateformes
virtuelles
Cochez la case correspondant le mieux à votre opinion
sur vos utilisations sur la collaboration et la communication avec vos
apprenants :
N°
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Items
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Fortement en désaccord
|
En désaccord
|
En accord
|
Fortement en accord
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5- L'utilisation des plateformes virtuelles d'enseignement
occupent une place prépondérante dans le processus de mise en
oeuvre des curricula à l'ENS de Maroua
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6- L'ENS de Maroua dispose d'une plateforme numérique
permettant aux enseignants de médiatiser leurs contenus
d'enseignement
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7- Les formateurs utilisent les plateformes virtuelles pour
permettent aux apprenants de travailler en équipe sur des projets ou des
devoirs.
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8- Les formateurs utilisent les plateformes virtuelles pour
faciliter l'accès aux contenus de cours, aux travaux dirigés, aux
travaux pratiques, etc. pour les étudiants.
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9- L'ENS de Maroua dispose de plateformes virtuelles
permettant aux apprenants de suivre des cours à distance
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10- L'ENS de Maroua dispose des plateformes virtuelles
permettant d'évaluer les apprentissages.
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11- Les formateurs utilisent les forums de discussion et
réseaux sociaux pour communiquer et collaborer avec leurs apprenants et
les faire collaborer entre eux.
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12- L'ENS de Maroua dispose d'une plateforme numérique
permettant l'échange des documents entre enseignants et personnel
administratif.
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13- Les formateurs utilisent les forums de discussion et les
réseaux sociaux pour comparer leurs expériences avec d'autres
enseignants et se renouveler
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14- Les plateformes virtuelles d'enseignement offrent la
possibilité aux enseignants de jouer véritablement leur
rôle de médiateur entre la connaissance et l'apprenant
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II- Présentation, production et diffusion des contenus et
activités d'enseignement-apprentissage à l'aide des outils TIC
Cochez la case correspondant le mieux à votre opinion
sur vos utilisations sur la présentation, la production et la diffusion
de vos contenus et activités d'enseignements-apprentissage à
l'aide des outils TIC :
N°
|
Items
|
Fortement en désaccord
|
En désaccord
|
En accord
|
Fortement en accord
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15- Les formateurs utilisent les logiciels de
présentation (MS Powerpoint, ...) pour exposer et expliquer facilement
les notions complexes aux apprenants.
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16- Les formateurs utilisent les logiciels de traitement de
texte (MS Word, ...) pour produire facilement leurs contenus d'enseignement et
activités d'apprentissage
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17- Les formateurs utilisent les logiciels de simulation pour
permettre aux apprenants de manipuler, d'observer et d'interpréter
facilement les résultats pour les expériences
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18- Les formateurs utilisent internet pour mettre à
jour leurs contenus d'enseignement et créer des activités
d'apprentissage
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19- Les formateurs font utiliser les outils TIC à leurs
apprenants dans le cadre de leurs activités d'enseignement
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20- Les formateurs produisent des contenus d'enseignement
numériques (des montages d'images, des contenus audio, vidéo,
textuelles, ...) à mettre sur des plateformes virtuelles
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III- Politiques d'intégration des TIC :
modes d'accompagnement, disponibilité des ressources et
équipements TIC
Cochez la case correspondant le mieux à votre opinion
sur les modes d'accompagnement et la disponibilité des ressources et
équipements TIC :
N°
|
Items
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Fortement en désaccord
|
En désaccord
|
En accord
|
Fortement en accord
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21- Le campus de l'ENS dispose des équipements TIC
permettant aux formateurs de numériser leurs contenus d'enseignement
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22- Au sein du campus de l'ENS la connexion internet est
disponible, rapide et satisfaisante
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23- Les salles de cours, les laboratoires et les
amphithéâtres disposent des outils TIC facilitant les cours par
vidéo projection et les expériences
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24- L'ENS organise régulièrement des formations
continues et des séminaires sur l'utilisation pédagogique des TIC
en vue de faciliter les enseignements et d'améliorer les
apprentissages
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25- Les ordinateurs du campus disposent des logiciels
installés permettant aux formateurs de mieux implémenter les
curricula
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26- Les formateurs et les apprenants disposent des ordinateurs
personnels ou smartphones leur permettant de communiquer et de collaborer
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C- Implémentation des curricula de l'ENS de Maroua
N°
|
Items
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Fortement en désaccord
|
En désaccord
|
En accord
|
Fortement en accord
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27- Les approches pédagogiques employées
privilégient les interactions entre formateurs et apprenants.
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28- La sélection des ressources pédagogiques et
didactiques des formateurs tient compte du numérique
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29- Les approches pédagogiques employées par les
formateurs permettent aux apprenants d'interagir entre eux et de
résoudre des problèmes complexes via le numérique.
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30- Les activités d'apprentissage via le
numérique favorisent la construction des connaissances chez les
apprenants
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31- Le séquençage de l'enseignement et la
planification des activités d'apprentissage sont plus favorables avec
les TIC
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32- L'évaluation via le
numérique favorise l'acquisition des compétences professionnelles
et l'atteinte des objectifs.
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Annexe 4 : guide d'entretien pour les interviews
NNNNNN
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Ministry of Higher Education
University of Yaoundé I
Faculty of Education
Department of Curricula and Evaluation
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Questionnaire sur l'intégration
pédagogique des TIC et implémentation des curricula de
l'école normale supérieure de Maroua
Chercheurs : Nous sommes étudiants en master II
à l'université de Yaoundé I, faculté des sciences
de l'éducation, département de curricula et évaluation.
Encadreur de la recherche : NDIBNU-ETHE MESSINA JULIA,
Maitre de conférences, département de langue, Ecole Normale
Supérieure de Yaoundé, université de Yaoundé I.
Objectif de la recherche
Ce guide d'entretien a pour objectif de collecter les
données portant sur l'intégration pédagogique des TIC et
l'implémentation des curricula de l'école normale
supérieure de Maroua. En particulier, il vise à mieux comprendre
les politiques et les moyens mis sur place pour accompagner les enseignants
dans leur ingénierie des pratiques pédagogiques à l'aide
des TIC et favoriser l'implémentation des curricula de l'école
normale.
Participation à la recherche
Vous êtes invités à répondre
à un ensemble de questions qui vous prendra environ 15 minutes. Les
données collectées seront traitées de façon anonyme
et serviront dans le cadre d'une recherche académique et scientifique.
Nous vous remercions d'avance pour votre aide et temps que vous nous
accordez.
Guide d'entretien adressé aux personnels administratifs
de l'ENS de Maroua
1- les curricula implémentés à l'ENS de
Maroua disposent-ils des modules de formation intégrant les TIC ?
ces modules sont-ils fonction de chaque département ? sur quoi
portent essentiellement ces modules ?
2- les enseignants et les apprenants ont-ils accès
à la connexion internet au sein du campus ? cette connexion
est-elle satisfaisante pour les enseignants ?
3- les salles de cours et laboratoires disposent-ils des
vidéo projeteurs pour facilement les enseignements ?
4- faites-vous bénéficier des formations
continues et des journées de perfectionnement à l'utilisation des
TIC au personnel enseignant ?
5- bénéficiez-vous du suivi des inspecteurs
nationaux et des moyens financiers importants du ministère pour
l'intégration des TIC ?
6- Fournissez-vous des ressources aux enseignants leur
permettant de numériser leurs contenus d'enseignement ?
7- l'ENS dispose-t-elle d'une plateforme de formation
numérique pour les dépôts des contenus de cours
d'enseignement ?
8- quelles sont les méthodes et modalités
d'évaluation utilisées intégrant les TIC ?
9- quels sont les politiques de formation en TIC de vos
apprenants ?
10- ces politiques de formation dépendent-elles du
curriculum officiel ? des moyens infrastructurels à votre
disposition ? de la maitrise des outils TIC par les enseignants ?
Merci d'avoir répondu à nos questions
* 1Selon l'OCDE,
l'alphabétisation numérique (ou digital literacy) fait
référence à l'aptitude à comprendre et à
utiliser le numérique dans la vie courante, à la maison, au
travail et dans la collectivité en vue d'atteindre des buts personnels
d'étendre ses compétences et capacités.
* 2L'institut de statistique
de l'UNESCO (ISU) est la source officielle et fiable de données au plan
international sur l'éducation, la science, la culture et la
communication. Disponible en ligne sur uis.unesco.org/fr/propos-de-lisu.
* 3Objectif de
développement durable 4 extrait de la liste des 17 objectifs de
développement durable de l'UNESCO pour parvenir à un avenir
meilleur pour tous et disponible en ligne sur
https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/
* 4 Document de
Stratégie pour la croissance et l'emploi est un document qui
définit les stratégies sectorielles de création des
richesses et des emplois au Cameroun.
* 5« [...] la
technologie est intégrée lorsqu'elle est utilisée de
manière transparente pour soutenir et étendre les objectifs du
curriculum et engager les élèves dans un apprentissage
significatif ».
* 6« [...] si les
idéaux sont en effet indispensables pour orienter les actions, ils sont
façonnés comme des enseignants et des apprenants interagissent
dans un milieu et avec une matière qui donne corps à
l'apprentissage »
* 7La connaissance
technopédagogique du contenu
* 8TechnologicalKnowledge
* 9Pedagogical Knowledge
* 10Content Knowledge
* 11Pedagogical Content
Knowledge
* 12Technological Content
Knowled
* 13Technological Pedagogical
Knowledge
* 14L'un des facteurs les
plus convaincants est la demi-vie décroissante des connaissances. La
« demi-vie de la connaissance » est le laps de temps entre
le moment où le savoir est acquis et celui où il devient
obsolète. La moitié de ce qui est connu aujourd'hui ne
l'était pas il y'a 10 ans. La quantité de connaissances dans le
monde a doublé au cours des 10 dernières années et double
tous les 18 mois selon l'American Society of Training and Documentation (ASTD).
Pour lutter contre la diminution de la demi-vie des connaissances, les
organisations ont été contraintes de développer de
nouvelles méthodes de déploiement de l'enseignement.
* 15L'accent principal dans
une étude corrélationnelle est de découvrir ou
d'établir l'existence d'une relation/association/interdépendance
entre deux ou plusieurs aspects d'une situation.
* 16Un échantillon de
convenance est un échantillon choisi lors d'une étude pour des
raisons pratiques d'accessibilité et de coût. (
https://www.etudier.com)
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