SUJET MEMOIRE : CONDITIONS DE VIE DE LA POPULATION
LOCALE FACE A L'EXPLOITATION MINIERE AURIFERE INDUSTRIELLE. (ENJEUX ET DEFIS)
Cas du secteur DURBA.
ANNEE
Mémoire de fin d'étudePrésenté par
Daniel TAGAMILE
Contact :+243814557776
Adresse mail
:tagamiledaniel@gmail.com
Pour l'obtention du Diplôme de Licence en
Développement Durable et Politique Publique
Directeur : P.O Jean Prosper Sengi Bangama
Likondo
Encadreur : Assistant Drabu Bienfait
ANNEE
EPIGRAPHE
« On n'est maudit à cause de notre or. On ne
fait que souffrir ! »
Artisans miniers congolais !
DEDICACE
A notre très cher grand père LALIMA TAGAMILE
DHULEMBE Timothée
A la génération future
REMERCIEMENT
Au moment où nous sommes, qu'il nous soit permis
de nous acquitter d'agréable d'un devoir ; celui de remercier tous
ceux qui ont, d'une manière ou d'une autre, de loin ou de près,
concouru à la réalisation du présent travail.
De prime à bord, nous tenons à remercier
profondément l'Eternel Dieu, pour sa grâce infinie envers nous
durant tous ces cinq ans des étudesuniversitaires ;
Nous avons aussi la pleine gratitude de remercier le
professeur Jean Prosper SengiBangamaLikondo qui, malgré ses multiples
obligations a accepté d'assurer la direction du présent travail.
Son dynamisme, ses conseils et surtout ses qualités humaines nous ont
été d'une grande importance. Notre reconnaissance s'adresse aussi
à l'Assistant Drabu Bienfait qui nous a tenu compagnie dans la
rédaction de cette oeuvre scientifique en tant qu'encadreur.
Nous remercions également les membres notre famille,
respectivement la famille Lalima et Kanyinda pour nous avoir soutenu durant
toute notre existence sur terre et de faire de nous ce que nous sommes
aujourd'hui ;mais aussi pour toute leur assistance tant physique, morale,
spirituelle que matérielle ;
Nous serons disgracieux de ne pas montrer notre pleine
gratitude aux personnes qui ont contribué efficacement et directement
à notre immortalisation dans cette oeuvre scientifique dont : le
médecin François Mulinzi, Emeko Lola, Mr. Claude de l'agence Na
Ngolu Coach Bunia, notre oncle Fiston Mingito, Martin Komande, etc.
Enfin, nous remercions cordialement tous nos camarades de
lutte, connaissances et amis pour leur franche collaboration.
Daniel Tagamile
SIGLES
ECVH : Enquête sur les Conditions de Vies en
Haïti
FEJE : Femme et Justice Economique
FGD : Focus Groupe Discussion ou Groupe Focal de
Discussion
FIDH : Fédération Internationale des Droits
Humains
GADHOP : Groupe d'Association de Défense des Droits
Humains et de la Paix
IHSI : Institut Haïtien de Statistique et Information
ITIE : Initiative pour la Transparence dans la gestion des
revenus des industries Extractives ;
Km2 : kilomètre carré ;
O.C. A : Office des Cités Africaines
OCDE : Organisation de la Coopération et de
Développement Economique
ONGS : Organisation Non Gouvernements
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RDC : République Démocratique du Congo
WRM : Word Rainforest Mouvement ou Mouvement Mondial pour les
Forêts
LISTES DES FIGURES
Figure
1 : Mapping des conditions de vie de la population avant et après
l'exploitation
industrielle.............................................................................................
3
Figure
2 : Mapping des changements socioéconomiques et leurs impacts sur
la vie de la
population..............................................................................................
3
Figure
3 : Mapping de vision de la population sur son
avenir.................................
3
Figure 4. Schéma des interactions dans la gouvernance
du secteur minier en RDC.........
67
RESUME
Les activités de la Société Kibali
Gold Mines ont eu un impact direct sur les populations habitants les sites
concernés par l'exploitation industrielle d'or. Ce qui les a
privés de la totalité de leur moyen de subsistance entrainant, la
misère et la pauvreté dans les familles des orpailleurs
artisanaux et tout le reste de la population locale. L'Etat et la
Société Kibali Gold Mines n'ont pas trouvé des
alternatives pour cette population délocalisée. Aucun puits
d'extraction officielle n'est libéré en faveur des populations
locales et d'exploitants artisanaux, ces derniers sont désoeuvrés
et font l'objet de divagation manifeste.Dans cette recherche, la méthode
phénoménologique a été privilégiée,
soutenue par les techniques de focus group ainsi que les entretiens semi
structurés. Les résultats de notre étude ont
révélé que, les conditions de vie de la population locale
de Durba été meilleur avant l'industrialisation qu'après
cettedernière,leurs conditions de vie sontdevenues
trèsdéplorable; quelques changements socioéconomiques sont
observés mais ont un impact négatif sur la vie de la population
locale et enfin la projection d'avenir de cette population reste sombre. En
effet, vu cette situation nous pensons que, le respect ou la prise en compte
des accords signés entre la Société Kibali et la
communauté locale serait un palliatifà cette situation qui
prévaut sur le quotidien de ce dernier.
Mots clés :
conditions de vie, population locale, exploitation
minière aurifère industrielle
SAMMARY
The activities of the Society Kibali Gold Mines had a
direct impact on the population's inhabitants the sites concerned by the
industrial exploitation of gold. What deprived them of the totality of their
subsistence means dragging, misery and poverty in the families of the
artisanalGold washerand the whole remains the local population. The state and
the Society Kibali Gold Mines did not find some alternatives for this relocated
population. No well of official extraction is freed in favor of the local
populations and artisanal operators, these last are unoccupied and are the
subject of manifest raving. In this research, the phenomenological method has
been privileged, sustained by the techniques of focus group as well as the
interviews semi structured. The results of our survey revealed that, the
conditions of life of the local population of Durba better summer before the
industrialization that after this last, their conditions of life became very
deplorable; a few changeover socio-economic are observed but have a negative
impact on the life of the local population and finally the projection of future
of this population remains dark. Indeed, seen this situation us think that, the
respect or the hold in account of the agreements signed between the Society
Kibali and the local community would be a palliative to this situation that
prevails on the daily of this last.
Key words: conditions of life,
local population, exploitation miningindustrialGold - bearing.
0. INTRODUCTION
1. Problématique
L'exploitation minière contribue au
développement économique et à la réduction de la
pauvreté. Dans de nombreux pays de tradition minière (Afrique du
Sud, Argentine, Australie,Botswana, Canada, Chili et Tanzanie par exemple) le
secteur minier contribue énormément à l'économie
nationale et régionale (Banque Mondiale, 2008 : 10).
L'expérience d'autres pays montre que le secteur minier
peut générer des bénéfices substantiels, et
contribuer ainsi à stimuler la croissance économique et
l'amélioration du bien-être des populations (Banque Mondiale,
2008 : 6).
Cetteexpérience est observable sous d'autres cieux,
mais le cas de la RépubliqueDémocratique du Congo sur cette
question reste encore déplorable étant donné que, les
conditions de vie de sa population ne s'améliorentpas.
La République Démocratique du Congo regorge
d'énormes potentialités minières dont l'exploitation est
porteuse de grands espoirs de développement économique, comme
cela a été le cas pour tous les pays de tradition minière.
Par exemple, le secteur minier congolais pourrait, en dix années,
contribuer à la hauteur de 20 à 25 % au PIB et d'un tiers au
montant total des recettes fiscales (Banque Mondiale, 2008 : 4).
La position de la République Démocratique du
Congo, la place parmi les pays favoris pour un développement
économique de haute envergure, mais ce qui n'est pas le cas
observé.
L'émergence du secteur artisanal remonte aux
années 1970, pour s'amplifier vers les années 1980,
période au cours de laquelle l'ordonnance - loi n°82/039 du 5
novembre 1982 a autorisé l'exploitation artisanale des matières
précieuses. Cette exploitation devrait se faire en dehors des
concessions couvertes par des titres miniers exclusifs. La
compréhension, par les creuseurs artisanaux, desmots « en dehors
des concessions couvertes par des titres miniers » a posé pas mal
de problèmes et a souvent donné lieu à des confrontations
entre les concessionnaires et les creuseurs. Cette situation de confrontation
demeure une réalité dans les Provinces minières de la RDC
(Kaunda, 2012 :8).
Depuis deux décennies, une situation de crise
prévaut en RDC. Et pourtant, ce pays est choyé par la nature. Le
climat y est clément ; l'eau est abondante ; la faune et la
flore sont florissantes. On peut ou ne pas le mentionner: son sous-sol regorge
d'importantes ressources minières. Tout indique que l'exploitation ainsi
que la commercialisation de ces ressources tardent à donner une
impulsion à une synergie de développement. En d'autres mots,
elles n'ont pas encore amélioré les conditions de vie des
Congolais. Au contraire, on succombe à la tentation de croire que
l'exploitation de ressources minières contribue sensiblement à la
détérioration des conditions de vie des Congolais
(Missakabo : 2008).
L'exploitation des ressources minières de la
République Démocratique du Congo ne fait que contribuer
activement à l'appauvrissement de la population qui est
déjà marginalisée dès le départ. Ceci
étant,l'exploitation industrielle s'est présentée comme
une solution pour relever les conditions de vie de la population congolaise.
Mais ce dernier ne semble pas avoir l'effet positif sur l'amélioration
de la vie de la population congolaise.
Le secteur minier artisanal et à petite échelle,
est le segment le plus important de l'industrie minière, non seulement
parce qu'il produit le volume le plus important de substances minérales,
mais aussi en raison du nombre de personnes qui en dépendent. Il s'agit
d'environ 10 millions de personnes, soit 16 % de la population de la RDC, qui
exploite directement les mines, ou vivent de l'exploitation minière
artisanale (Banque Mondiale, 2008 :4).
Au moment où le secteur industriel de la RDC
connaît une dépression, l'exploitation minière artisanale
se développe. Bien que les estimations soient variées, elles
indiquent que jusqu'à dix millions des Congolais tirent directement ou
indirectement leurs revenus de l'exploitation minière artisanale.
Pourtant, dans le contexte actuel de la RDC, plusieurs
éléments peuvent contrebalancer le choix de privilégier le
secteur industriel au détriment du secteur artisanal.
Premièrement, le secteur minier artisanal occupe directement et appuie
indirectement un très grand nombre de personnes. Cette capacité
d'absorption de la main d'oeuvre donne du fil à retordre au Gouvernement
dans son arbitrage entre les secteurs industriel et artisanal.
Deuxièmement, les revenus que les creuseurs en retirent leur permettent
de subvenir d'une manière ou d'une autre aux besoins de leur
ménage et ainsi de participer au fonctionnement de l'économie
locale des zones minières. Comme le mentionne le rapport de la Banque
Mondiale : « la rémunération moyenne des exploitants miniers
artisanaux dans les grandes zones minières est largement
supérieure au PIB par habitant ou au revenu qu'un minier pourrait tirer
de l'agriculture ou d'une autre activité »(Kaunda, 2012 : 9).
L'exploitation artisanale comparéeà
l'exploitation industrielle des ressources minièresenRépublique
Démocratique du Congo, semble être plus bénéfique
à la population locale vu la proportion des personnes affectées,
sa contribution à l'économie locale et sur la vie des
ménages.
Selon les estimations de la Banque Mondiale, il y aurait de 50
000 à 2 000 000 de creuseurs, activement et directement impliqués
dans l'exploitation minière artisanale enconsidérant une moyenne
de quatre à cinq personnes à charge pour chaque creuseur, le
nombre total de personnes dépendant de cette activité de
survivance atteint 8 à 10 millions. Soit 14 à 16 % de la
population totale de la République Démocratique du Congo(Banque
Mondiale 2008 : 9).
Pour Puijenbroek et Schouten (2013 : 229), comme l'or est
si important pour la survie, il règne beaucoup d'inquiétude parmi
les orpailleurs et les communautés à propos de ce qui va se
passer dans l'avenir avec la pénétration progressive du secteur
minier industriel.
En effet, le secteur minier de Durba se trouvant dans le
Territoire de Watsan'est pas épargné de cette
réalité,étant donné que, Durba regorge
d'énormespotentialités dans son sous-sol et que la population de
cette contrée ne vit qu'à grande échelle de l'exploitation
artisanale de l'or. L'exploitation artisanale de l'or est
considérée comme une préoccupationmajeure de la population
de Durba.
Sur le plan scientifique, plusieurs travaux ont
été déjà menés sur l'exploitation
minière et la condition de vie de la population locale. Mais notre
travail trouve son originalité dans l'angle ou il s'intéresse des
conditions de vie de la population de Durba faceà industrialisation de
l'exploitation minière aurifère.
Face aux contraintes socio-économiques que subit la
population locale de Durba, ces dernières années, après
l'installation de la société de l'extraction minière de
l'or « Kibali Gold Mining », plusieurs questions se posent
sur la vie socioéconomique de ces exploitants artisanaux et celle de la
population locale. Parmi ces questions, celle qui se trouve abordé se
résume en ces sens :
- Quellessont les conditions de viede la population locale de
Durba face à l'industrialisation du secteur minier aurifère.
De cette question principale, les questions secondaires
ci-dessous peuvent être formulées :
- Quels sont les changements socioéconomiques
observés à Durba suite à l'industrialisation du secteur
minier aurifère ?
- Quel est l'impact de ces changements sur
l'améliorationde vie de la population locale ?
- Quelle est la visionde la population sur son avenir suite
à cette industrialisation?
2. Hypothèses
Les questions de cette étude nous ont permis de formule
nos hypothèses comme suit :
? Les changements socioéconomiques
observésà Durba seraient : la construction des
infrastructures, le taux de chômage élevé, la
démographie galopante.
? L'impact serait négatifsur de vie de la population
locale ;
? La vision de la population sur son avenir serait d'avoir une
carrière pour l'exploitation artisanale.
3. Objectifs du travail
3.1. Objectifgénéral
L'objectif général dece travailest d'explorer
les conditions de vie de la population locale de Durba face à
l'industrialisation du secteur minier aurifère ;
3.2. Objectifsspécifiques
De façon spécifique, cette étude
vise à :
- Inventorier les changements socioéconomiques
observés à Durba suite à l'industrialisation du secteur
minier aurifère;
- Analyser l'impact de ces changements sur la vie de la
population locale de Durba ;
- Analyser la façon dont la population locale de Durba
projette son avenir suite à l'industrialisation.
4. Choix et
intérêt du travail
4.1. Choix du travail
Notre choix, pour ce sujet a été motivé
par le fait que, depuis les années 80, l'exploitation artisanale des
ressources minières a été légalisée ;
ainsi donc, la population de Durba s'est lancée dans l'activité
de l'exploitation artisanale de l'or. Et, cette activité était
considérée pour elle comme un enjeu économico-culturel.
Ainsi, nous tenons à faire remarquer que le choix porté sur ce
sujet n'est pas le fait du hasard ou d'une complaisance quel conque. En
considérant le cas de la communauté locale de Durba qui doit
abandonner ses activités de base, qui lui ont été
primordiale pour sa survie pour le compte de la société Kibali
Gold Mining, nous osons croire que cette dernière doit contribuer
au bien-être de la communauté locale afin de permettre un
développement harmonieux et intégral par les oeuvres sociales.
4.2. Intérêt du travail
L'intérêt de ce sujet se situe à trois
niveaux différents que nous explicitons ci-dessous.
4.2.1. Intérêt social
Nous voulons attirer l'attention de la population, les
ex-exploitants, les sociétés d'extraction de mine et de
décideurs politiques de prendre conscience sur les problèmes
qu'engendre l'exploitation minière industrielle et la recherche des
solutions adéquates pour une cohabitation pacifique et le respect des
accordstenu entre les entreprises d'exploitation ainsi que la communauté
locale.
4.2.2. Intérêt scientifique
En ce qui concerne la dimension scientifique, nous avons
pensé mettre au point un outil de travail qui permettra aux
différents chercheurs de bien orienter les approches de
développement durable, en s'appuyant sur les conclusionsde ce
travail.
4.2.3. Intérêt personnel
Notre souci majeur est d'apporter une pierre précieuse au
développement de l'édifice de notre très cher pays en
général et pour la nouvelle Province de Haut - Uélé
en particulier.
6. Délimitation spatio -
temporelle
« L'exploitation minière de l'or et le
développementlocal » est un sujet vaste. Ainsi, en ce qui nous
concerne nous n'avons traité que desconditions de vie de la
population locale face à l'exploitation minière aurifère
industrielle du secteur Durba, en Territoires de Watsa, Province du Haut
Uélé, dans la partie Nord-est de la RD Congo. Les données
y relatives ont été récoltées au mois de mai
2016.
7. Subdivision du travail
Ce mémoire présente quatre chapitres sous
réserve de l'introduction et la conclusion.
Dans le premier chapitre, il est question de présenter
les revues de la littérature sur les définitions des concepts et
le développement de quelques thèmes, pourtant sur la
problématique de l'exploitation industriel de l'or dans le
contextegénéral.
Le deuxième chapitre porte sur les matériels et
méthode qui consiste à la description du milieu dans lequel s'est
réalisée l'enquête. Dans ce chapitre, nous
présentons aussi la méthode et les techniques qui nous ont permis
de réaliser ce travail.
Le troisième chapitre s'articule sur la
présentation et l'interprétation des
donnéesrécoltées sur le terrain ;
Enfin, le quatrième présente une discussion sur
les résultats obtenus de nos investigations.
PREMIER CHAPITRE
REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre traite des généralités
jugées importantes pour l'illumination du sujet abordé. Il a pour
objet de présenter les considérations conceptuelles et
théoriques sur les conditions de vie de la population locale. Il s'agit
de « retenir un cadre théorique consistant, adapté au
problème étudié et dont on a bien saisi les concepts et
les idées principales.
I.1. Définition des
concepts
La compréhension du sujet abordé
nécessite la compréhension de certains concepts- clés,
à savoir : les conditions de vie, artisans miniers, exploitation
minière artisanale et privation de l'exploitation.
I.1.1. Conditions de
vie
Il n'est pas facile de définir les conditions de vie en
raison de la multitude d'indicateurs et des champs d'études
concernés. La notion de conditions de vie se trouve en effet à
l'intersection de l'économie, de la politique, de la sociologie et de la
psychologie sociale.
Mata (2002), présente ce qui suit : Au sens «
large », il définit les conditions de vie comme étant
l'ensemble des éléments d'environnement, des biens, des services
ou des comportements qui permettent aux ménages de vivre et d'exprimer
extérieurement ou intérieurement leur « ego ». Cette
notion s'entend de l'organisation politique à la possession d'un bien
matériel donné en passant par de multiples formes de
transmission de la connaissance, de formes de divertissements ou de moyens de
guérison.Finalement, lesconditions de vie regroupent l'ensemble des
moyens matériels et immatériels propres à une
société et qui lui permettent d'exister et de se reproduire.
Au sens « restreint », il poursuit en disant que, on
pourrait raisonner que l'on devra se consacrer à l'analyse des
conditions économiques des populations, c'est-à-dire de la
possession par elles d'un certain nombre de biens, deservices ou de
connaissances. Cela éviterait de traiter des aspects politiques ou
sociologiques, bien qu'à certains moments, certaines variables
conduisent aux portes même de la sociologie ou de la politique qu'on
éviterait de franchir.
Selon IHSI (2003), les conditions de vie constituent
l'environnement au sens large dans lequel évoluent les individus et les
ménages. Elles sont également la résultante des
stratégies des individus et des ménages, sous la contrainte de
l'environnement, des politiques publiques (en matière d'infrastructures,
d'éducation, etc.) et des comportements de divers acteurs privés,
tels les entreprises, les organisations non gouvernementales, les associations,
etc.
Les conditions de vie sont abordées sous deux angles
complémentaires. L'ECVH s'intéresse en effet aux conditions de
vie objectives observables (accès aux ressources, résultats des
stratégies mises en oeuvre par les individus et les ménages) et
aux perceptions, aux représentations que la population se fait de ses
conditions de vie, qu'il s'agisse de l'état de santé,
l'éducation des enfants, des institutions qui participent au
façonnement des conditions de vie, etc. (IHSI : 2003).
A couverture nationale, l'ECVH aborde un large spectre des
conditions de vie des individus et des ménages à travers les
thèmes suivants : logement et infrastructure, ressources humaines
(démographie), éducation, santé, famille et vie en
société, force de travail et emploi, économie des
ménages et agriculture. Non sans faire le distinguo entre les ressources
disponibles ou les dotations des ménages et les résultats de
l'interaction entre les comportements - ou stratégies - des
ménages et leur environnement (IHSI : 2003).
Nous prenons parti pour les définitions
précédentes qui s'orientent dans la même ligne que
nous poursuivons; ainsi donc, nous pouvons aussi définir les conditions
de vie comme, un ensemble des éléments socioéconomique,
politique, sociologique et environnemental, définissant l'état et
la perception d'un individu ou d'un groupe d'individu dans la
société.
I.1.2 Population locale
Il n'existe aucune définition universellement
acceptée du concept de « peuple » en droit international, mais
il est reconnu que les peuples ont des droits collectifs, dont le droit
à l'autodétermination.
La notion de communauté localeest souvent
invoquée lorsqu'il est question de peuples autochtones. Le concept de
communauté locale est flou, mais invoqué en conjonction avec la
notion de « peuple autochtone », il signifierait une
communauté, ou un groupe vivant sur, ou à proximité d'un
territoire donné, souvent de façon parallèle ou conjointe
avec un peuple autochtone. Le terme communauté locale est parfois
utilisé comme synonyme de peuple autochtone ou pour représenter
un groupe qui peut inclure à la fois des individus appartenant à
un peuple autochtone et d'autres individus non autochtones mais vivant
néanmoins sur ou à proximité d'un territoire
donné(Anonyme 2013).
Gomez
et
Cloquet
(2011), la population locale est souvent abordée dans les discours
officiels sur l'écotourisme comme un tout homogène parlant d'une
seule voix. L'on découvre ainsi une population locale composée de
groupes ou individus aux logiques répondant davantage à leurs
intérêts propres qu'à une dynamique commune.
Le code foncier ne définit pas la population locale.
Aux articles 387 et 388, il y est fait allusion : « les terres
occupées par les communautés locales ». C'est
plutôt le Code forestier à son article 1er al. 17 qui
définissent la population locale comme « celle
traditionnellement organisée sur la base de la coutume et unie par les
liens de solidarité clanique ou parentale qui fondent sa cohésion
interne. Elle est caractérisée, en outre par son attachement
à un terroir déterminé ».
En considérant les définitions
précédentes, et surtout le dernier qui va dans notre angle de
travail, nous définissons la population locale comme étant
un groupe d'individus se trouvant dans un milieu bien déterminé,
rapprocher par un lieu interne.
I.1.3 Industrialisation
minière aurifère
L'industrialisation, en économie, situation
marquée par un accroissement ou une diminution de l'importance du
secteur industriel dans l'économie. Le processus d'industrialisation
constitue une étape de la transition entre la société
agricole et la société industrielle(Microsoft ®
Encarta, 2009).
L'industrialisation, conçue à la fois comme une
multiplication des activités industrielles et comme transformation des
processus de production par utilisation de machines, est au coeur de tous les
développements économiques. Pour un pays en développement,
l'industrialisation signifie plus que le simple fait d'augmenter le revenu et
le volume de production (Bikoué, :2010).
L'industrie minière est l'ensemble des activités
concernant la découverte et l'extraction de minéraux qui se
trouvent sous la surface de la terre. Ces minéraux peuvent être
métalliques (tels que l'or et le cuivre) ou non métalliques (tels
que le charbon, l'amiante ou le gravier) (WRM,2014 : 31).
En se référant à la dernière
définissions, nous comprenons par industrialisation minière
aurifère : ledéveloppement de l'industrie d'extraction de
l'or comme ressource minière par la mise au point de nouvelles
techniques de production.
I.1.4 Secteur Minier
aurifère
Communément en RD Congo, le secteur minier est aussi
appelé à d'autre terme carrière minier, cela
étant :
Le mot carrière est défini dans le code minier
congolais (2002) comme : « tout gisement des substances minérales
classées en carrières exploitable à ciel ouvert et/ou
toute usine de traitement de produit de cette exploitation se trouvant dans le
périmètre de carrière pour réaliser leur
transformation en produits marchands, y compris les installations et les
matériels mobiliers et immobiliers affectés à
l'exploitation ».
En se rapprochant à cette logique, nous pouvons
définir le secteur minier aurifère comme, un milieu dont le
périmètre est bien déterminé servant d'endroit
d'extraction de mine d'or comme matière première.
I.2 Conditions de vie de la
population locale
GADHOP (2012 :91), par condition socio économie
nous entendons analyser les questions qui relèvent des relations entre
l'économie et le social et vice versa. Parmi celles-ci nous citons les
conditions de vie des enquêtés, habitatdécent,
l'accès à l'éducation, l'accès à l'eau
potable, aux soins de santé et tout autre service à
caractère collectif.
En République Démocratique du Congo, la crise
socio-économique que traverse le pays est caractérisée
entre autres par de nombreuses distorsions dans le circuit des biens et des
services et la faible performance des services publics. Il en résulte le
bas niveau de revenu, unemédiocre qualitéde vieet une
dégradation continue des conditions de vie de la population dans
l'ensemble du pays (Ngalamulume : s.d).
1.2.1 Conditions de vie de la
population locale avant l'exploitation minière aurifère
industrielle
L'impact socioéconomique de l'exploitation
minière artisanale fait automatiquement penser à son rôle
dans la création d'emplois. A ce sujet, il est un fait que, le nombre de
travailleurs impliqués dans les exploitations minières
artisanales est relativement élevé. En effet, cette
activité, lorsqu'elle est stabilisée, présente
l'intérêt d'offrir des emplois dans des régions souvent
déshéritées, et ralentit ainsi l'exode rural vers les
grandes villes (GADHOP, 2012 :91).
Malgré le manque de statistiques précises sur
les revenus générés par les activités connexes
associées à l'exploitation minière artisanale, on ne fait
pas toujours une nette distinction entre les exploitants proprement dits et les
autres intervenants qui gravitent autour, tels que les commerçants, les
négociants, les forgerons, les cuisinières, les
démarcheurs, etc. Nonobstant ces incertitudes, les emplois
créés grâce à ces opérations, sont assez
importants et constituent un appréciable exutoire pour le soutien
économique des familles et à la question du chômage dans
les zones minières. Cette importance prend encore plus de signification,
du point de vue impact social, lorsqu'on y intègre l'esprit de
solidarité villageoise et la structure extensive de la famille
traditionnelle (Keita, 2001 :15).
D'après le rapport de GADHOP
(2012 :91),l'appréciation de conditions de vie des ménages
enquêtés dans la zone d'exploitation minièreartisanale,
leura conduit à mesurer certains indicateurs minimums vitaux : en
considérant le type de maison habitée, et le sanitaire
utilisé par les membres dudit ménage, l'hypothèse est que
celle- ci esten train d'influer sur l'amélioration de ce cadre de
vie.
Selon le rapport de la fondation paix sur terre (2015)depuis
plusieurs décennies, l'orpaillage artisanal permet aux populations de
l'Ituri et du Haut Uélé, en particulier dans le territoire de
Watsa, de subvenir à leurs besoins vitaux.
La quasi-totalité des familles tirent les moyens de
subsistance quotidienne en nourriture, soins de santé, vêtements
et frais de scolarité des enfants de l'exploitation artisanale de l'or
qui constitue avec la principale activité traditionnelle du milieu. Il
s'agit en réalité d'un élément
caractéristique du mode de vie des populations de Durba (Fondation paix
sur terre : 2015).
Selon le rapport de FEJE (2014),Kigali a consulté les
populations des villages Agbarabo, Aungba, Bakangwe, Camp mission, Chauffeur,
Gumu (seulement une partie), Karagba, Kasia, Kasanga etKokolo situées
dans la zone de l'extraction de la mine d'or. En 2008, Kibali Gold Mines a
effectué une première enquête pour enregistrer les maisons
et les champs en 2010, l'enquête enregistrait les nouvelles structures et
les nouveaux arrivants dans les villages.Un moratoire interdisant aux habitants
de construire des nouvelles maisons a été signé par le
gouverneur de la province. La campagne sera lancée à la radio
pour expliquer les conditions du moratoire et des mesures prises afin de
minimiser les impacts du projet de la réinstallation. Kibali a entrepris
aussi des enquêtes pour enregistrer toutes les maisons, les structures,
les champs et les arbres l'intérieur de la zone. Elle vas'engager
à faire des compensations à tous les ménages qui avaient
des champs dans la zone d'exploitation en promettant des nouvelles parcelles
pour les champs dont la taille serait de 50mx50m dans les sites de Kokiza.
1.2.2 Conditions de vie de la
population locale suite à l'exploitation minière aurifère
industrielle
D'après une estimation de la South AfricanChamber of
Mines, en Afrique australe une personne sur huit est économiquement
dépendante des mines. En Afrique du Sud, le plus grand producteur d'or
du monde, l'industrie aurifère a renvoyé environ 400 000
travailleurs entre 1985 et 2000 - soit presque la moitié de sa
main-d'oeuvre - privant ainsi de revenus ces travailleurs et les personnes
à leur charge (WRM,2014 : 42).
Au Sud-Kivu, le phénomène dusous-emploiest
répandu et touche80,2 % dela population active (PNUD 2009 : 8). Le
secteurartisanaldoitencore existerau regard, notamment, desescapacités
d'absorption de main d'oeuvre et d'opportunité d'emploi. Il
doitêtreencadré techniquement pourespérer relever le
niveaudela production etdes revenusdes exploitantsartisanaux. La
viabilitéde cesecteur dépendra de lamiseenpratique
desdifférentesdispositionsdelalégislationminièrequi
encouragent les creuseurs artisanauxànepas rester stationnaires,
maisplutôtà s'organiser en coopératives afin
dépasserà une autreéchelle d'exploitation,
celledelapetitemineou semi-industrielle (Kaunda 2012 : 19).
La décision de légaliser l'exploitation
artisanale de certains minerais, notamment l'or était justifiée
par l'évidence de l'importance de cette activité dans la survie
des familles eu égard aux difficultés d'accès à
l'emploi.
Cette décision de légaliser l'exploitation
artisanale était aussi motivée par des raisons de justice sociale
et du droit légitime de jouissance des ayants-droits coutumiers des
terres de leurs ancêtres. La récente mesure de l'exécutif
provincial d'interdire l'orpaillage par les populations de l'Ituri et du
Haut-Uélé pose dans cette logique constante un problème
à la fois de privation de revenus, de justice sociale et du droit de
jouissance des populations des leurs terres coutumières et des produits
du sol et du sous-sol de leur État (Fondation Paix sur Terre 2015).
Le droit foncier congolais est dualiste. Il institue le sol et
le sous-sol propriété de l'État mais il reconnait
également le droit de jouissance des ayants droits coutumiers. Un
équilibre est en permanence, de bonne gouvernance, à
établir entre les deux titulaires des droits (Fondation Paix sur Terre
2015).
FIJI (2014), déplore la situation de la destruction de
l'environnement ; La perte des terres arables pour l'agriculture et la
destruction des champs ; Le coût de vie élevé ;
Le viol, violences sexuelles, analphabétisme des femmes et jeunes
filles ; Absence et /ou manque de cahier de charge signé entre
l'entreprise et la population locale ou encore absence de concertation avant
l'implémentation du projet pour définir les clauses du cahier de
charge.
L'actualité internationale de l'exploitation des mines
et autres gisements fait apparaître des mécontentements des
populations locales, pratiquement dans toutes les parties du monde (Fondation
Paix sur Terre 2015).
Selon le rapport de FEJE (2014), Kibali avait promis à
la population locale que, les ménages qui avaient des petits champs
devaient recevoir uneparcelle de remplacement et ceux des grands champs ou plus
d'un champ devaient recevoir plus d'une parcelle de remplacement. Les semences
et les conseils sur l'agriculture seraient fournis aux ménages ayant
reçu les champs de remplacement. Les fermiers devaient d'abord faire
leurs récoltes avant d'être réinstallé. En cas de
dédommageet perte des récoltes, les fermiers devaient être
consulté et recevoir le dédommagement en espèce pour les
récoltes perdues pour une la valeur marchande de 50 % selon les lois
de la RDC. Des jeunes arbres produisant les fruits, la Société
s'était engagé à fournir les mêmes arbres et devait
étudier la possibilité de faire une pépinière ou de
nouveaux arbres vont croitre.Un projet demultiplication des boutures de manioc
seralancé afin que tous les ménages touchés aient
suffisamment de nourriture pendant la période de
réinstallation.Mais malheureusement, tous ces problèmes ont
réalisé à10% selon les personnes affectées par la
délocalisation.
Le cas du Haut-Uélé particulièrement le
Secteur minier Durba ne devrait pas être négligé, car il
entre dans ce même contexte de confrontations entre des
intérêts divergents. Les conséquences directes et les
dommages collatéraux de la mondialisation et du
néo-libéralisme sont notoirement connus et ce sont les plus
petits qui paient le prix le plus fort.
1.3 Le changement
socioéconomique suite à l'industrialisation
L'industrie minière débarque dans un lieu en
promettant de générer des richesses et des emplois, mais ceux qui
peuvent témoigner des hauts coûts sociaux à payer sont des
millions dans le monde entier : l'appropriation des terres des
communautés locales, les impacts sur la santé, la modification
des rapports sociaux, la destruction des moyens de subsistance et des modes de
vie des populations, la désagrégation sociale, les changements
brusques et radicaux dans les cultures régionales, le déplacement
d'autres activités économiques locales, actuelles ou futures.
Sans compter les conditions de travail, dangereuses et insalubres, de ce genre
d'activité (WRM,2014 : 38).
Selon WRM (2014 : 42), Les exploitations minières
de grandes dimensions entraînent le remplacement des économies de
subsistance, qui ont nourri des générations de communautés
et de peuples autochtones, par une économie basée sur l'argent.
La nouvelle économie de marché implique une
détérioration significative ou même la destruction des
valeurs et des coutumes traditionnelles, qui ont été
fondamentales pour le maintien de la solidarité et de l'unité
communautaire, tribale, clanique et familiale. Dans ce processus, les femmes
deviennent marginalisées par le fait que leurs rôles traditionnels
de pourvoyeuses d'aliments, d'eau, de soins et de nourriture en
général sont complètement bouleversés.
Le magazine des ressources naturelles et de l'environnement
(2013), relate que, d'autres activités ont été
créées sur place pour remplacer l'orpaillage. A titre d'exemple,
de petitesentreprises de briqueterie, de maçonnerie, de voirie et
d'autres services dirigés par des congolais étaient mis en place.
Des milliers de personnes dont les anciens orpailleurs avaient trouvé de
l'emploi, les uns chez Kibali Gold Mines et les autres dans ces petites
entreprises de sous-traitance. Kibali Gold Minesleur fournissait des
matériaux de construction telsqu'agrégat, caillasse, ciment et
sable.
Plusieurs programmes de formation et d'encadrement
accélérés en métiers étaient initiés.
La plupart des femmes étaient formées en agriculture, en
élevage et en d'autres domaines suivant les compétences. Toutes
ces activités étaient menées en toute transparence et en
étroite collaboration avec les communautés locales. Les voies
d'accès et de contacts étaient établies pour permettre
à la communauté de déposer en cas de besoin leurs griefs
pour qu'aucune revendication de la population ne soit
négligée.
Néanmoins, tous ces éloges que rapporte le
magazine, sont contraires aux réalités du milieu, car la
population (exploitants miniers) se trouve aujourd'hui dans le
développement de la pauvreté. Récemment (le 07/03 au
08/03 2016), la population de Durba s'est révolté suite à
la maltraitance par la société minière Kibali Mine d'Or et
la complicité de l'Etat congolais dans son irresponsabilité de
garantir le bien n'être de sa population avec comme résultats des
morts, plusieurs blessés et plusieurs autres dégâts
matériels important.
Une observation attentivede la réalitésociale
avecun regard stratégique permet dedécouvrir et de comprendre le
fonctionnement réel des ex-exploitants miniers et de la population
à la baseainsi que la réalité et le sens profond de leurs
pratiques.
1.4 Impact des changements
socioéconomiques du a l'industrialisation sur la vie de la
population locale
Selon la Commission économique des Nations Unies pour
l'Afrique (sud), L'industrialisation contribue puissamment à diversifier
la structure de production des économies africaines et à
créer de nouvelles possibilités d'emploi pour une main-d'oeuvre
toujours plus nombreuse.
D'après Kaunda (2012 : 80), il est important de
souligner qu'aujourd'hui, avec de nombreuses sociétés
minières industrielles opérationnelles en RDC, l'apport du
secteur minier industriel est significatif. En effet, les exportations
réalisées (de cuivre et cobalt) font entrer beaucoup de devises
au pays en permettant ainsi une appréciation du taux de change et le
contrôle de l'inflation. Mais les retombées pour le quotidien de
la population congolaise ne se font pas encore sentir. Ce qui suscite le
débat : à qui profite la rente minière en RDC
(Marysse&Tshimanga 2012) ? Si l'État congolais n'arrive pas à
faire profiter valablement le secteur industriel à la population
congolaise, malgré le contrôle qu'il y exerce, que dire du secteur
artisanal qui lui échappe en majorité ?
Selon le rapport de la fondation paix sur terre (2015),
l'enquête sur terrain auprès des travailleurs et des demandeurs
d'emploi note des plaintes relatives à diverses difficultés quant
à l'accès aux emplois disponibles. Le non-respect de la
réglementation concernant la protection de la main-d'oeuvre nationale
figure au nombre des griefs cités.
Les Congolais du Haut-Uélé ont l'impression que des
nombreux étrangers occupent des fonctions qui doivent revenir de droit
aux nationaux.
Les normes en matière du travail des expatriés,
notamment la priorité d'embauche desnationaux, ne seraient pas
véritablement respectées, car des emplois dont des demandeurs
nationaux qualifiés existent sur le marché national sont
octroyés aux étrangers. (Fondation paix sur terre, 2015)
Selon la même source, les ressortissants de la
République Sud-Africaine, du Ghana et de la Tanzanie se retrouveraient
nombreux dans ce cas de figure.
Aussi, les demandeurs d'emploi ressortissants de l'Ituri et du
Haut-Uélé éprouveraient plus de difficultés
à l'embauche que les originaires de certaines autres Provinces. Les
concernés se sentent traités avec moins de considérations
par rapport à d'autres nationaux pour des raisons obscures de leur point
de vue.
Il serait apparemment plus difficile pour un originaire de
l'Ituri et du Haut-Uélé d'être engagé comparé
à la situation de leurs compatriotes. Cet état de la situation
en rajoute à la frustration des populations locales interdites
d'orpaillage artisanal auquel ils sont habitués, ce qui aggrave le
sentiment d'injustice (Fondation paix sur terre 2015).
Par ailleurs, la situation de la femme serait davantage
préoccupante pour faits de harcèlement sexuel et de demandes
systématiques de sexe contre l'obtention du travail. De
nombreusesfemmes témoignent de cette pratique qui les place au coeur
d'un commerce sexuel acceptable et constitutif de violations des droits des
femmes à l'égalité et, le caséchéant, de
violences sexuelles. Sont exclusivement pointés du doigt par cette
attitude malsaine et illégale les responsables de nationalité
congolaise (Fondation paix sur terre 2015).
D'après la même source, Ce
phénomène se rencontre malheureusement à travers
l'ensemble du pays et dans plusieurs secteurs au point qu'il diminue les
chances de la promotion de la femme par ses seuls savoir et compétences.
La qualification professionnelle de la femme ne suffirait apparemment pas pour
lui garantir un accès aisé et sain au monde du travail en
République démocratique du Congo.Des conditions pénibles
detravail, tel le non observance de la durée légale de huit
heures de travail, inquiètent les travailleurs. Le règlement
d'entreprises en cette matière oblige les employés du jour
à débuterà 6 heures 30 du matin pour terminer à 18
heures, largement au-delà de la durée légale.
Le cas le plus récent qui illustre cet aspect, est la
révocation d'unevingtaine de travailleurs, pour la plupart des
Opérateurs de gros engins qui tentaient derevendiquer les heures
supplémentaires qu'ils prétendent prester, mais dont ils n'ont
jamaisperçu le moindre dividende. Par conséquent, ils avaient
décidé de ne pas prester au-delà des heures
prévues, ce qui leur a couté leurs emplois! Il convient en effet
d'éviter une pratique de travail qui s'apparente à de l'esclavage
moderne (Fondation paix sur terre 2015).
Dans ce contexte, la question de la défense et de la
protection des droits des travailleurs se pose avec acuité eu
égard au faible poids des syndicats impliqués face à la
puissance financière du consortium des employeurs. Il est en effet
difficile pour les représentants des travailleurs de faire entendre
leurs voix pour des raisons de déséquilibre évident des
rapports de force en présence. De manière globale, l'emploi et
l'accès au travail paraît problématique au sein de Kibali
Gold Mining et ses prestataires.
Il convient de rappeler que, la concession de l'exploitation
industrielle des ressources naturelles doit s'accompagner d'un contrat
programme entre les pouvoirs publics et les concessionnaires aux termes duquel,
ces derniers s'engagent à participer au développement du pays et
de la région d'exploitation, notamment par la création d'emplois
directs et/ou indirects au profit des populations nationales et locales
(FEJE : 2014).
Dans le cas du secteur minier de Durba, cette exigence de
création d'emplois est capitale dans la mesure où la concession
de l'exploitation industrielle de l'or aux investisseurs a imposé aux
populations locales l'interdiction de l'orpaillage artisanal qui contribue de
manière significative à la subsistance des familles. Il convient
d'offrir aux populations de nouvelles opportunités.
I.5 la vision de la
population sur son avenir suite à l'industrialisation du secteur
minier aurifère
En Afrique, les moyens d'existence de la plupart des
populations rurales dépendent des ressources naturelles. Aussi, un
accès sécurisé à la terre et aux ressources
naturelles est-il fondamental pour leur survie. Pourtant, dans plusieurs zones,
un tel accès est fragilisé par une compétition accrue,
conséquence de la croissance démographique et d'autres facteurs
(Keita et al,2008).
L'industrie minière est non durable, même en tant
que source d'emploi. La destruction de la base de travail traditionnelle est
suivie par la disparition de la mine elle-même. Lorsque les gisements de
minerai s'épuisent les emplois disparaissent. La plupart des projets
à grande échelle ont une durée de vie de 10 à 40
ans, après laquelle les sociétés minières plient
bagage et se déplacent vers d'autres projets. Les écoles,
dispensaires ou autres services institués par les compagnies en question
cessent en général d'être financés. Lorsque cela
arrive, les mineurs et la population doivent se débrouiller comme ils
peuvent. Le travail dans l'industrie minière étant souvent
spécialisé, les employés ne possèdent pas en
général d'autres qualifications. Il existe très peu de
« programmes de transition » destinés à entraîner
les anciens mineurs à des tâches différentes. Pour ces
raisons, les mineurs renvoyés risquent de passer longtemps au
chômage (WRM, 2014 : 42).
WRM (2014 : 42), les conséquences sociales de ces
renvois sont graves, car les mineurs ont souvent de nombreuses personnes
à leur charge (même si la plupart d'entre elles n'habitent pas
forcément dans la communauté minière).
En effet, comme tout homme cherche à se battre pour son
devenir, raison pour laquelle, une couche de la population espère encore
un jour reprendre les activités d'exploitation artisanale de l'or tandis
que pour les autres ; estiment qu'une nouvelle orientation des
métiers s'avérait indispensable pour leur lendemain.
Nonobstant, nos investigations sur terrain, nous apporteront
plus d'illumination sur la vision de la projection d'avenir des exploitants
artisanaux de Durba vu la situation dégradante qu'en engendrer cette
privation d'exploitation.
Tout au long de ce chapitre qui s'achève, nous avons eu
à élucider quelques notions sur les conditions de vie de la
population locale de Durba suite à
l'exploitationminièreindustrielle de l'or ; ceci étant, nous
avons présenté dans lapremièrepartie qui présente
les conditions de vie de la population locale avant et après
l'industrialisation du secteur minier. Et selon cette recherche, l'exploitation
artisanale aurifère permet à la population locale de subvenir
à ses besoins, tandis que l'industrialisation qui est
censéeaméliorer les conditions de vie de la population est source
des plusieurs maux dont l'appauvrissementgénéralisé de la
population locale. Ainsi, le point suivant qui traite de changement
socioéconomique suite à l'industrialisation, est porteur des
plusieurs changementssocioéconomiques dans le secteur minier de Durba,
mais la question est de savoir si elle contribue à l'amélioration
de vie de la population de Durba, nous avons remarqué qu'elle ne
contribue pas positivement sur la vie de la population,par contre elle
affaiblit la population dans sa capacité de résilience à
la pauvreté. Enfin, en ce qui concerne la projection d'avenir de cette
population face à cette situation, il y a un grand souci qui se pose
face son à devenir et de la génération future.
DEUXIEME CHAPITRE
MATERIEL ET METHODES
II.1. Milieu
d'étude
II.1.1 Présentation
de durba
a. Etymologie
Le nom Durba (Tawa Durba) est une déformation et
contraction des termes mangbutu « aduriba » qui signifie
« lieu de rencontre ». Ce fut en réalité le
lieu de rencontre entre les Bari et les Mangbutu d'un côté et le
lieu où les Blancs (Belges) les rencontrèrent d'autre part.
AWILEDJA K cité par (AWILEDJA I. 2014)
b. Les autochtones de Durba
Les autochtones de Durba sont les Bari. On reconnait de nos
jours que Durba qui se trouve dans le secteur Kibali appartient aux Bari. Ce
dernier nom « Kibali » reprend celui de la grande
rivière aurifère de la région. Mais l'histoire et le nom
du milieu traduisent l'ancienne occupation de cette partie du Territoire de
Watsa par les Mangbetus.
1. Les Bari
Selon MadrabeAkuma cité par AWILEDJA (2014) les Bari
seraient venus de la région de REDJAF (République du Soudan) pour
s'installer dans le District central de la Province Orientale. Poussés
par les envahisseurs, ils ont longé la rivière Baria au XVII
é siècle et vinrent habiter Garamba. Devant la
poussée des Azande, un groupe des Bari traversa la rivière Kibali
sous la direction de NDIMA du Clan ALIGO. Un autre Clan refugié qui
avait précédé vint s'installer au sud de la rivière
Kibali sous la conduite de DRAGO. Il s'établit un moment à Mutubi
(au pied du mont Gaïma) où DRAGO fut tué par les Mangbutu.
Ceux-ci prirent nombreux d'entre eux pour esclave et d'autres se
refugièrent aux affluents de Kibali et de la rivière Nzoro
à « YI-KISU ». C'est le groupe du chef SUHULU, nom
déformé à Sursur par les Blancs.
Les Bari eurent aussi d'affrontements avec les Logo sur la
rive droite de rivièreNzoro. C'est ce qui poussèrent, les Bari
à étendre leur Territoire jusqu'à la rivière
Kibali. Entre temps, ils repoussèrent les peuples qui leur tentaient de
faire résistance (les Mangbutu). Mais ces derniers ont encore des
villages à Durba sur la rive droite de la rivière Kibali.
2. Les Mangbutu
Selon la légende Lèse, l'ancêtre commun
des Balese et des Mangbutu était Efe. Celui-ci engendra Kiru de qui
naquirent quatre fils dont Lèse, Mbala, Ngutu et Mvu qui est
respectivement ancêtres des tribus Lèse, Timbala (Andinai vivant
chez les Ndo-Kebo en Territoire d'Aru), Mangbutu et Mamvu unis par leurs
langues très influencées par le kilese.
Les Mangbutu selon la tradition orale populaire de la
région serait venu de l'Ouganda via le lac Albert sous la conduite de
Ndoli (premier chef) et père de Ngutu de qui la Tribu hérita le
nom « Mangbutu ».
Les Mangbutu émigrèrent pense-t-on à
l'époque de Ndoli. Ils durent quitter le Soudan central par l'Ouganda
pour atteindre la RD Congo (Bogoro en Ituri). De là, ils allèrent
à kilo en Territoire Nyali que gouvernait le chef Mabilindey, puis ils
traversèrent chez les Ndo - Avare (Territoire d'Aru) avant d'arriver
à MonokoMibale (limite de Ndo avec les Balese et les Dhongo) vers Kanga
(Baku). Insatisfaits d'y rester, un groupe des Mangbutu se dirigea à
Tubida (village à 25 km de Makala) où le chef Ngutu mourut. C'est
la branche des Mangbutu d'Arebi que dirigea pour longtemps le clan Mate. Tandis
que l'autre groupe conduit par Bula appelé Barime ou Angwe longea la
rivière Kibali jusqu'à Tawa Durba. Ce sont les Mangbutu dits
d'Angwe que les Blancs rencontrèrent à Durba avec les Bari.
Les deux groupes des Mangbutu constituèrent les deux
grandes chefferies Mangbutu, mais ils furent fusionnés en un secteur en
1959. Dès lors, les Mangbutu occupent le Territoire compris entre trois
rivières, à savoir Bomokandi, Ambia et Kibali. (AWILDEJA 2015)
3. Situation actuelle
Aujourd'hui on trouve la présence de plusieurs peuples
groupes ethniques de la RDC et des étrangers à Durba. On peut y
trouver des Alur, de Bakongo, de Baluba, de Bira, de Dongo, de Hema, de Kakwa,
de Kazabhati, de Lendu, de Logo, de Lokele, de Lugbara, de Mamvu, de Mangbetu,
de Mangbutu, de Nande, de Balese, de Bayogo, de Zandé, etc.
On y note également la présence des sous tribus
dont ceux de Logo-Bari et des Bari-Logo dont la différence entre les
deux est que les Bari-Logo sont des Bari qui ont la langue et la culture Logo
et les Logo-Bari sont des Logo qui ont assimilé la langue et la culture
Bari.
Retenons que sur le plan politico - administratif, Durba est
reconnu comme le Secteur des Bari. Son chef-lieu est Susur et son chef actuel
est Susur Dieudonné. (AWILEDJA 2014).
II.1.2 Situation
Géographique
Le secteur minier de Durba est borné :
Au Nord : par le village AONGBA
A l'Est par le village
GATANGA
Au Sud : par la rivière KIBALI
A l'Ouest : par
la cité d'Or de KOKIZA Joli Joli. Ladite a une population d'environ
49 442 habitants, une superficie de 90 km² et une densité de
549 habitants/km²
a. Sol et relief
Le sol de Durba et du secteur Kibali Gold mining est
argilo-sablonneux, mais aussi ferralitique. En effet, c'est un sol qui admet
une diversité des cultures agricoles : manioc, patate douce,
bananier, riz, maïs, sorgho, millet, igname, courge, arachide, haricot,
etc.
Le relief y est généralement constitué
des plateaux (de Kibali) et des montagnes, telles Kongbokoro à Durba,
Gaïma à Bey (1204 m) dans le Groupement Kengengo, Anguley (1060 m),
Marupku (1504 m) et Matso (903 m) dans le groupement Mandra-Mandra. Tous ces
sommets appartiennent aux plages de roches métamorphiques de
rivière Kibali(Mandey cité par AWILEDJA, 2014).
b. Sous-sol
Le sous-sol de Durba est riche en beaucoup de matières
minières principalement l'or et le fer du mont Mengu et d'ailleurs.
En ce qui est du fer, on note à l'époque que les
ancêtres Mangbutu et Bari avaient développé une
métallurgie locale de travail du fer. Ils connaissaient la fabrication
d'outils agricoles (houes, manchettes, couteaux, et pèles) et puis des
armes de chasse (abondantes pointes de flèches, de lances, des
poignards) dont on trouve encore les restes à l'état
rouillé dans le sol de Durba.
Quant à l'or, la phase de l'exploitation
(industrielle) est le résultat de prospections antérieures des
plusieurs sociétés minières telles qu'Oxeltra-Beteau,
Bariki, Brogakim et Kibali Gold Mining. L'exploitation du fer est pour sa
partlaissée en suspens (SIC). (Tahoni, 2012)
c. Flore et Faune
La végétation est composée de savane
boisée et de la forêt galerie parcourant certains cours d'eau
à travers cette immense savane. Cette végétation est
habitée par des bêtes et des oiseaux de toutes sortes.
Cette faune à travers ses essences fournit à la
population la viande pour sa nourriture, mais aussi la peau, des poils, les os
et les plumes qui servent d'usages pratiques divers.
En somme, la structure du relief, la qualité et la
composition du sol, aussi bien que le type de climat, de
végétation et de richesse de la faune constituant ensemble un
environnement harmonieux et agréable pour la vie de la population dudit
secteurminier.
d. Hydrographie
Plusieurs cours d'eau passent à travers et autour du
secteurminier de Durba. Parmi eux, nous avons les rivières Kibali,
Nzoro, Yebu, Kukundeku, Mutubi, Gadau, Tora, Kandra, etc. tous ces cours d'eau
riches en or offraient aux populations de la possibilité de gagner leur
substance et d'argent à travers la pêche et l'exploitation
artisanale de l'or, du sable et gravier. Mais depuis que Kibali Gold Mining a
pris le monopole de l'exploitation aurifère, elle a interdit toute
exploitation dans ces cours d'eau.
II.1.3. Activités
Economiques
Parmi les potentialités naturelles dont regorge la
Province du Haut - Uélé, l'or est fondamental et c'est cela qui
attire aujourd'hui plusieurs investisseurs étrangers que nationaux,
respectivement Kilo-Moto et Kibali Gold Mining. Il est aussi la cause
l'attraction de tout ce qui y habite ou trafique à Durba.
L'activité de l'exploitation artisanale était la principale
source de revenus pour les habitants de la contrée avant que Kibali Gold
Mining se présente.
Trois types d'activités sont intensément
pratiqués actuellement à Durba. Il y a d'abord l'exploitation
industrielle de l'or, ensuite les services au sein de la Société
Kibali Gold et enfin le commerce.
a. Exploitation de l'Or
L'exploitation artisanale était la principale
activité économique des habitants de Durba. En 2011,
TahoniAkpingiaffirme qu'il y avait environ 50 000 orpailleurs à
Watsa. Mais de nos jours, cet effectif est revu en baisse parce que Kibali Gold
Manning s'est approprié ce secteur économique et a
industrialisé la production aurifère. Ainsi, elle a
essentiellement diminué le nombre d'orpailleurs dans l'usine et a
interdit l'exploitation de l'or dans son rayon de travail et dans les
environs.
Il faut savoir que beaucoup d'autres expulsés de la
concession et des villages délocalisés à qui il est
refusé d'exploiter l'or ont été dès lors contraints
de quitter le milieu pour aller ailleurs. A part ceux qui ont eu d'emploi
à la société (Kibali Gold Mining) plusieurs autres sont
allés à Mbulambula et dans les autres carrières lointaines
comme Dubele, Kalimva, Moku, Likamva, Mutubi, Yesuaza bien, Tora, Wanga.
b. Commerce
Comme souligné ci - haut, la présence de Kibali
Gold Miningà Durba a permis un attrait massif des populations de
diverses origines et différents domaines. Parmi elles, on trouve de
grands commerçants et des ambulants qui viennent nombreux sur le
marché de Tayokondho aujourd'hui déménagé à
Duembe.
Devenu un grand marché du renom international, Duembe
alimente actuellement non seulement Durba, mais il attire et approvisionne
aujourd'hui tout Watsa et ses régions voisines, voire même
certains pays comme le Kenya, l'Ouganda, la Tanzanie et le Soudan. Et par les
opérateurs économiques viennent d'Ariwara, Aru, Ingbokolo,
Kampala, Arua, Yei, etc. les divers produits et articles
présentés sur le marché sont notamment :
vêtements, engins roulant, les lubrifiants (carburant, huile, etc.),
matériels de construction, etc. (AWILEDJA 2014).
Cependant, il est a noté que les commerçants
étrangers rencontrent des multiples difficultés comme la langue
de communication, le change, le logement et beaucoup sont victimes d'achat de
« fausses matières ».
c. Agriculture
Plusieurs cultures sont pratiquées et sont rentables
à Durba et ses environs : riz, banane, haricot, arachide,
sésame, manioc, maïs, sorgho, patate douce, taro et toutes
espèces de légumes verts. Spectaculairement, on assiste à
ce que beaucoup de gens n'y pratiquaient pas intensément l'agriculture
en faveur de l'exploitation artisanale de l'or. Et la situation semble tourner
au revers aujourd'hui car il leur est interdit l'exploitation artisanale de
l'or par Kibali Gold Mining.
La retombée de cette reprise tardive de l'agriculture
face à une population aujourd'hui nombreuse est la faim par insuffisance
de produits agricoles pouvant nourrir ces milliers de gens. Cela a
poussé les habitants de Durba de se ravitailler en vivres à
partir des villages et centres environnants ou lointains, tels que :
Abimva, Ariwara, Aru, Bovi, Bholi, Dembu, Faradje, Kokoro, Nzopi, Susur, Tadu,
Watsa, etc. mais un autre problème qui en résulte est celui de
flambée de prix de denrées alimentaires.
d. Elevage
Au point de vue élevage, le secteur minier de Durba est
fourni en batail à partir du Territoire de Faradje et la Province de
l'Ituri (Aru, Bunia et ses villages environnants). De nos jours, plusieurs
Ituriens dont les Lugbara et les Hemaont des fermes chez les Mamvu de
Mari-Minza, chez les Balese d'Arumbi (à Mamedhi et Baku) et chez les
Mangbutu d'Angwe (à Ngilingili), mais aussi à Susur qui leur
servent des pâturages.
II.1.4. Implantation de
Kilo-Moto, de Kibali Mine d'or a Durba et OEuvres Sociales
Ici nous présenterons les origines de ces deux
Sociétés d'exploitation minière présente à
Durba, puis, nous essayerons d'examiner les réalisations de chacune
d'elles sous forme d'oeuvres sociales dans ledit milieu.
a. Kilo moto
L'implantation des mines d'Or de Kilo-Moto (OKIMO)
était le résultat des prospections de HANNAN et d'OBRIAN,
lesquels découvrirent l'or successivement à Agola (influent de
l'Ituri) en 1903 et à Moto en 1906, Kanda MUASA (1981 : 2)
cité par AWILEDJA Isaac (2014 : 29). Depuis cette découverte
de l'or dans la rivière Moto, Kilo-Moto entreprit la construction de
l'usine d'extraction de l'or à Durba en 1919. Par après, elle
ouvrit deux autres puits à Moto et à Bevernedi (Durba II). Elle
avait en outre des sous - traitences à Tora et aux abords de certaines
cours d'eau, à l'instar de rivière Arebi.
Pour des nombreux ouvriers de Kilo-Moto, cette
société minière, malgré sa faillite actuelle avait
connu son âge d'or comme cet agent cadre de l'OKIMO l'a fait connaitre
ici :
Le début de Kilo-Moto était meilleur. Il
l'était parce qu'il nous avait d'abord engagé, il nous a
donné de logement, nous distribuait des vivres (poso), soignait nos
familles presque gratuitement dans ses hôpitaux, il a distribué du
courant électrique jadis inconnu à Watsa. Il nous fournissait les
équipements nécessaires au travail (tenues, casques, bottines,
imperméables) et a fait étudier nos enfants, etc.
témoignage de DOBU ONDEGU, à Watsa le 22/08/2013 cité par
(AWILEDJA I. 2014 :30).
b. Kibali Gold Minnig
Kibali Gold Miningest une société qui a
signé un contrat d'exploitation minière avec Kilo-Moto depuis
2009 et elle travaille actuellement sur ce même terrain de Kilo-Moto
à Durba. Dire que Kibali Mine d'Or travaille sur le terrain de Kilo-Moto
veut dire que les bâtiments de Kilo-Moto et l'ancien terrain où
est implantée l'actuelle usine, devenue
« concession » Kibali Gold Miningétait le
siège même de la Kilo - Moto à Doka - Durba. Et
l'entreprise (Kibali Gold Mininga actuellement un nouvel actionnaire qui est
Rand Gold qui est une société minière Britannique.
Comme Kilo - Moto, Kibali Gold Mininga à son tour de
nombreux bienfaits aux populations et au milieu de Watsa, Durba et ailleurs.
Mais ses grands mérites sont l'ouverture de l'axe routier Aru - Watsa,
la construction de village moderne KIKIZA (19villages), la construction de
deuxième barrage hydroélectrique sur Nzoro et la distribution du
courant électrique en cours dans le secteur minier, etc.
Kibali Gold mining a en quelque sorte diminué la
misère des certaines couches de la population de Watsa et ses environs
en ce temps de crise que traverse le pays. Elle a réussi malgré
les multiples abus que sa présence a introduits à transformer
lesdits milieux. Sur le plan conditions sociales, Kibali Gold mining contribue
à relever le niveau de vie de certaines couches de la population. Elle
paie quand même ses ouvriers, mais avec un salaire très
inéquitablement fixés voire même de misère et
repartis entre les employés.
En plus de ces critères, la paie de travailleurs de
Kibali Gold miningest très controversée par la politique des
intermédiaires, la proximité ou l'éloignement ; le
népotisme. De cette façon, le salaire mensuel des
expatriés a un grand écart avec celui des ouvriers locaux (1800
à 5000 $ contre moins de 500$). (AWILEDJA, 2014).
II.2. Méthode
Etant donné que l'usage d'une méthode
dépend de la nature ou mieux de l'essence de l'objet d'étude et
des objectifs poursuivis par le chercheur, pour saisirles conditions de vie de
la population locale du secteur Durba après l'industrialisation de
l'exploitation minière aurifère afin de déceler et
d'expliquer les conséquences qui en découlent, et
préconiser des actions visant à les résorber et proposer
des solutions en vue d'un changement, l'approche méthodologique
utilisée pour cette recherche a été essentiellement
qualitative.
Pour ce faire, nous faisons le recours à la
phénoménologie. Cette méthode consiste en la
réduction du phénomène étudié dans le sens
de purification et non dans le sens de diminution. Elle utilise l'approche
eidétique, c'est-à-dire elle cherche à observer,
contempler le phénomène étudié sans
considérer au préalable les dires des autres savants. MWAMBA
(2015). Avec cette méthode, nous avons contemplé le
phénomène et chercher en savoir plus àl'aide de notre
guide d'entretien sans prendre en premier vu les travaux d'autres chercheurs,
elle nous a permis de nous intéresser aux situations concrètes de
la vie quotidienne et àleur vécu dont la description
attachée ànos implications dans l'action davantage qu'aux
représentations qui devraient nous faire accéder au
sens«Science de l'expérience que fait la conscience»,
conscience de l'objet en même temps que "conscience de soi"(Hegel
cité par Marie Santiago, s.d).
II.3. Population
d'étude
Notre population d'étude est composée de la
population du secteur Minier de Durba, vu qu'ils sont les premières
victimes et bénéficiaires de l'industrialisation de
l'exploitation minière aurifère.
II.4 Echantillon.
Pour Savoie(2007 : 104), une
considération importante est celle du nombre. Combien de personnes
vais-je inclure dans mon étude? Il est difficile à
répondre à cette question précisémentdans une
recherche qualitative/interprétative car il n'y a pas de
paramètresstatistiques pour nous dire qu'en bas d'un tel nombre le test
ne sera pasapplicable ou qu'en haut d'un certain nombre, cela ne vaut plus la
peinestatistiquement parlant. La réponse est souvent arbitraire ou
vague, du genre, ça dépend...
Pour la saturation, nous nous sommes basés dur le
degré de confiance que nous avons envers nos enquêtes, vu que nous
avons une certaine connaissance sur nosenquêtés, nous avons
recouru à 60 ménages. Cela étant nous avons
organisé 5 focus group avec le total de 10 ménages par groupe
pour totaliser 50 ménages enquêtés et des entretiens semi -
structurés avec 10 autres ménages pour atteindre la taille des
60 ménages enquêtés au total. Avec cette taille de 60
enquêtés dont les chefs de ménages, nous pensons avoir des
données pour cette recherche.
II.5 Echantillonnage
Nous avons utilisé l'échantillonnage par choix
raisonné qui est un échantillonnage non probabiliste, qui
consiste à ce que le choix des éléments soit basé
sur le jugement du chercheurpar rapport au caractère typique ou atypique
des enquêtés. Dans cette recherche, notre choix à cette
technique d'échantillonnage a été guidé par le fait
que nous devons seulement enquêter la population autochtone de Durba qui
est la première victime de ce changement suite à
l'industrialisation ainsi que quelques populations allogènes qui ont
vécu plus années dans ce milieu.
II.6 Techniques
a. Techniques de récolte des
données
- Entretien semi-structuré : il consiste à
passer une interview dans laquelle l'enquêté répond
à une série des questions dont le nombre, l'ordre et
l'énoncé ont été fixés à l'avance
dans le protocole d'interview. Il nous a été utile dans la mesure
où, nous avons pu avoir certaines informations qui n'ont pas
été clairement explicités dans le groupe focal ;
- Focus group : consiste à créer un groupe
de discussion qui réunit les personnes souvent de même milieu
ayant des expériences semblables pour discuter d'un thème
précis se rapportant au problème rencontré dans le milieu
(AMUDA, 2015).
Nousnous sommes servi pour la récolte des
données rapidement en confrontant les différentesréponses
de la part de nos enquêtés.
b. Technique d'analyse des données
Ainsi, pour analyser les données, nous
avonsutiliséle cadre thématique ainsi que l'analyse de contenu.
L'analyse de contenu est conçue comme « ...une technique
de recherche pour la description objective, systématique et quantitative
du contenu manifeste des communications, ayant pour but de les
interpréter » (MULUMA, 2003 : 28).
En effet, pour être plus réaliste, les
données audio récoltées ont été
premièrement transcrit sur papier, puis nous nous sommes
familiarisés avec ces données, nous les avons regroupées
selon les tendances à suite nous les avons codifiées dans des
tableaux reprenantle charting, enfin, nous les avons décodées de
manièreà apporter l'appui aux différentes tendances
dégagéesdont l'analyse. (Cf. analyse de contenu).
II.7. Matériels
Dans cette recherche, nous avons utilisé les
matériels ci - après :
- Enregistreur : nous a servi à l'enregistrement
des réponses vocales de nos enquêtés ;
- Bloc - notes : nous a été utile pour
noter l'essentiel des réponses fournit par nos enquêtés;
- Stylo ; nous a été nécessaire pour
prendre les notes (réponses des enquêtés) ;
- Guide d'entretien : nous a servi à orienter nos
questions d'étude pendant les entretiens.
II.8. Variables
II.8.1. Variables
sociodémographiques
Les variables sociodémographiques sont :
âge, état matrimonial, taille de ménage.
II.8.2. Variables opérationnels
Les variables ci-dessous nous ont servi dans la
réalisation de ce travail :
- Opinions de la population sur leurs conditions vie avant
l'industrialisation;
- Opinions de la population sur leurs conditions vie après
l'industrialisation;
- Les changements socioéconomiques
observés ;
- Impact du changement sur la vie de la population
- Vision pour de la population locale sur d'avenir suite
à l'industrialisation.
II.9.Difficultés
rencontrées
Pendant la durée de notre enquête, nous avons
rencontré quelques difficultés ci-après :
- Une difficulté d'ordre linguistique : cette
difficulté est due à l'élaboration du guide d'entretien
qui s'était faite en français, par conséquent, nous
étions obligés de le traduire nous-mêmes en Lingala pour
nos enquêtés ;
- Une difficulté relative à la distance : nous
avons parcouru plus de 500 km pour atteindre Durba et cela avec toutes les
conséquences ;nous devions parcourir des longues distances pour
atteindre nos enquêtés.
Pour surmonter ces difficultés, nous avons dû
fournir le meilleur de nous-mêmes. L'insistance est surtout l'esprit de
détermination, nous ont permis de surmonter ces difficultés.
Nous avons aussi mis à profit nos relations personnelles pour nous faire
accepter dans le milieu.
TROISIEME CHAPITRE
PRESENTATION DES
RESULTATS
Dans ce chapitre, nousinterprétons les
résultants de nos recherches à Durba portant sur les conditions
de vie de la population locale face l''industrialisation à
l'exploitation minièreaurifère.
Celaétant, ce chapitre traite des points
ci-après : opinions de la population sur leurs conditions vie avant
l'industrialisation,opinions de la population sur leurs conditions vie
après l'industrialisation,les changements socioéconomiques
observés à Durba suite à l'industrialisation, l'impact du
changement sur la vie de la populationet enfin la projection d'avenir de la
population locale suite à l'industrialisation.
3.1. TABLEAU SYNTHESE
CATEGORIE DES VARIABLES
|
OPINIONS DES ENQUETES
|
Opinions de la population sur leurs conditions de vie avant
l'industrialisation;
|
la population locale soulève les idées selon
lesquels, elle avait une bonne vie avant qu'elle soit délogée par
la société Kibali, parce qu'elle était à mesure de
scolariser les enfants, se soigner, aménager de l'eau, à se
nourrir, avoir une maison bien que ses maisons était à
paille ; bref elle était à mesure de se prendre en
charge ;
|
Opinions de la population sur leurs conditions vie après
l'industrialisation;
|
Pour ce point, la population locale a présenté ses
multiples soucis en déclarant que sa vie est devenue un enfer depuis que
la société Kibali s'est implanté ; elle est devenue
incapable de répondreà ses besoins ainsi que celle de la
génération futures du fait qu'elle est privée de revenu,
subit l'injustice sociale ( accès à l'éducation, la
santé, l'eau, marché, emploi etc.) et la difficulté
de droit de jouissance de terre coutumière; elle dit avoir le sentiment
d'être sacrifier par le gouvernement et de ne comprendre si c'est le
gouvernement qui est au-dessusde la société Kibali ou c'est la
société Kibali qui a le dessus; elle déclare vivre dans
l'insécurité du fait que toutes les revendications de sa part
amèneà des pertes de vie suite à des menaces des forces de
l'ordre ;
|
Les changements socioéconomiques observés ;
|
la population locale reconnait qu'il y a au moins quelques
changements qu'elle a observé ce dernier temps à Durba suite
à l'implantation de la société Kibali, elle
déclare qu'il y a la construction des infrastructures tant publique
que privée(routes, écoles, logis pour les délogés,
les magasins, etc.), la baisse de prix, l'élargissement de la
Cité de Durba ;
|
Impact du changement sur la vie de la population
|
En se posant la question de savoir si ce changement a un impact
sur la vie de la population locale, elle nous a fait savoir que ce changement a
un impact plutôt négatif que positif ; elle a perdu tout ce
qui lui donné le revenu ; elle est devenu plus pauvres ; elle
ne fait que profiter de ce changement au lieu d'être au centre de
celui-ci ; elle déclare aussi que la société Kibali
est la seulebénéficiairede ses oeuvres ; et c'est sont ceux
qui viennent d'autres Province de la RDC et les expatrié qui travaille
au sein de la société Kibali qui sont les
bénéficiaires de ce changement parce que c'est sont eux qui ont
de l'argent ;
|
Projection d'avenir de la population locale suite à
l'industrialisation.
|
La population locale déclare être incertaine de son
avenir et celle des enfants, parce qu'elle avait déjà
préparé l'avenir dans leurs anciennes localités dufait
qu'il y avait certains qui avaient déjà planté des
palmiers, avocatiers, manguiers, etc.Et ceux qui pratiquent l'orpaillage
avaient de quoi scolarisé les enfants et préparer l'avenir.Mais
depuis qu'elle a été privé de ses revenues,elle ne pense
qu'au dialogue avec le gouvernement et la société Kibali pour que
ses droits soient reconnus conformémentà la convention
internationale sur le norme de la délocalisation de la population et les
avantages qui en découlent avant qu'elle ne se focalise sur son
avenir.
|
3.2. Opinions de la population
sur leurs conditions de vie avant l'industrialisation
Deux tendances ressortent des opinions de la population sur
leurs conditions de vie avant l'industrialisation :
Première tendance : elle
présente la situation de la stabilitééconomique :
« Avant Kibali ekomaawa, vie na
bisoezalakikitoko, bisotozalakibato moko babengabisoba patron, tozalaki na
mbongo » (avant que Kibali s'implante ici, nous avions une bonne vie,
on pouvait nous appeler les patrons parce qu'on avait de l'argent.).
(Propos recueillit chez un participant du FGD 2) ;
« Batu bazalakikobika na bilangampe orpaillage
yangoezalaki ko sunga batu, tozalaki ko tangisabana, vie
ezalakinangomalamumingi » (les gens vivaient de champ et de
l'orpaillage, cela aidait ; nous scolarisions nos enfants, la vie
était très belle). (Propos recueillit chez un participant du FGD
5) ;
« Avant Kibali ekoma awa, vie ezalakinango bien,
mpebalibalaezalakinango bien malgré tozalakikati na ndakoyasobe,
vraiment pain quotidien ezalakinangopenza » (avant que Kibali soit
ici, la vie été en soit bien, les foyers aussi été
stable même si nous habitions dans des maisons en paille ; le pain
quotidien ne manquait pas), (Propos recueillit chez un participant du FGD
5) ;
Deuxième tendance : elle
dégage la situation du droit de jouissance des populations de leur terre
coutumière et des produits du sol et du sous-sol de leur État:
« Liboso to zalaki ko jouir na elokonyosoeza na
mabelena biso » (avant nous jouissions de tous les biens de notre
terre), (Propos recueillit chez un participant du FGD 1) ;
« Kuna to salakimpeba projet mpo na bana, to
lonakibanzetimingilokola : mbira,manga, café, na bilokomosusumpo na
avenir yabana »(là où nous habituons, nous avions fait
des projets pour l'avenir des enfants en plantant des palmiers, des manguiers,
caféiers et autres), (Propos recueillit chez un participant du FGD
4) ;
« Nandengetozalaki ko bika na ko kata bilanga,
tozalaki ko balisa esikasoki to monimabeleelembi » (comme nous
vivions de l'agriculture, nous changions souvent le champ une fois que le sol
n'était plus fertile) (Propos recueillit chez un participant du FGD
4) ;
3.3. Opinions de la population
sur leurs conditions de vie après l'industrialisation
D'après les données recueilliesauprès de
la population locale,trois tendances se dégagent des différentes
interventions autour de leurs conditions de vie après
industrialisation:
Première tendance : elle fait
ressortir la situation de la privation de revenu
« Tango Kibali ekomi to komi na vie moko
médiocre, bilangaeza te, mbongoeza te, biloko te, to komi na niveau moko
terre à terre » (à l'arrivé de Kibali, notre vie
est devenue médiocre, pas de champs, pas d'argent et rien d'autre, nous
menons une vie terre à terre). (Propos recueillit chez un participant au
FGD 1) ;
« Bilangatozalikosalayangolisusu te, or mpe te,
sikoyo société eyebanyokoli population mingi » (nous ne
cultivons plus, pas de l'or, maintenant la société s'est
installée, elle maltraite beaucoup la population). (Propos recueillit
chez un participant au FGD 4) ;
« Toza ko se soigner moyennantba biens de
valeur » (nous recevons les soins moyennant les biens de valeurs).
(Propos recueillit pendant l'entretien avec un
interviewé) ;
Deuxième tendance : elle
présente le problème de la justice sociale
« Kibali awamisibisoawakasi vie ezamediocre,
mpomosalaeza te, mpe a futibisote selon ba norme
internationale,mpebatumingibakufimpo na ko sala baréclamationmpo na
likamboetali droit na biso » (Kibali nous a
déménagé ici, mais la vie est médiocre du fait
qu'il n'y a pas de travail et aussi parce qu'elle ne nous a pas payer selon
les normes internationales mais aussi plusieurs personnes ont trouvé la
mort suite aux réclamations de notre droit) (Propos recueillit chez un
participant du FGD 3) ;
« Mpo na mosalabazokamata moto oyoayebimosala te
mpoauti na Province mosusu to mpoaza expatriéolakisayemosalampeazozuwa
salaire yaba 12000 dollar mpeyomwanambokasokiezamingi 350 dollar, mpomwanaya
Haut Uéléazuwamosalaezamatata » (en ce qui concerne le
travail, on préfère prendre quelqu'un qui ne maitrise pas le
métier, on vous place ensemble, vous l'apprenez le métier et
pendant le payement il reçoit un salaire allant jusqu'à 12000
dollar et l'autochtone reçoit au plus 350 dollar ; c'est difficile
qu'unoriginaire du Haut Uélé trouve du travail). (Propos
recueillit chez un participant du FGD 2) ;
« Biso to komi baélevagempe Kibali
éleveur na biso, tozalilokolabanyamampo na bango »(nous
sommes comme les bêtes et Kibalinotre éleveur, ellenous traite
comme des animaux'' (Propos recueillit chez un participant du FGD
3) ;
Troisième tendance : elle
dégageleproblème du droit de jouissance des populations de leurs
terres coutumières et des produits du sol et du sous-sol de leur
État.
« Batobabandi ko kimambokampo chômage
elekimingimpotoza na makoki te ya ko salelamabele na biso » (il y a
de ceux-là,qui quittent le village à cause de chômage parce
que nous n'avons plus le moyen d'utiliser nos terre). (Propos recueillit chez
un participant du FGD 2) ;
« Ebelebazokufampo na ko zangaeloko, tozalisusu
sûr te na mbokaoyo »(beaucoup meurt pour la raison de
pauvreté, nous ne sommes plus sûr de ce village). (Propos
recueillit chez un participant du FGD 4) ;
« Ndenge to komi awa,tozalisusutena droit
yakosalelaelokooyobakokobatikelakibiso, mosolooyoyamabele na biso,
tokomilokolaba paya to badéplacés na mboka na biso
moko » (comme nous sommes délogés ici, nous n'avons
plus le droit de jouir de ce que les ancêtres nous ont laissé, la
richesse de notre terre, nous somme comme les visiteurs ou les
déplacés dans notre propre village. ((Propos recueillit pendant
l'entretien avec le chef d'un des villages de la Cité de
Kokiza) ;
Figure
1 : Mapping des conditions de vie de la population avant et après
l'exploitation industrielle
Le Droit de jouissance des populations des leurs terres
coutumièreset des produits du sol et du sous-sol.
Stabilité économique
Conditions de vie de la population avant l'exploitation
minière aurifère industrielle
Conditions de vie de la population locale
Conditions de vie de la population après l'exploitation
minière aurifère industrielle
La difficulté du droit de jouissance des populations des
leurs terres coutumières et des produits du sol et du sous-sol leur
État
Le problème de la justice sociale
Situation de la privation de revenu
3.4. Le changement
socioéconomique observé à Durba
D'après les propos dégagés par la
population, elle reconnait qu'il y a changement même si cela ne
répond pas à leur problème.
Sur le plan social, les résultats nous fait voir cinq
tendances :
Première tendance : le changement
que nous voyons ici, c'est la vie communautaire ou sociétale.
« Du point de vue social to moni un peu de
changement, Kibali esaliete to yeba ko vivre à société mpo
a regroupé biso na kati na village moko » (du point de vue
social, nous avons vu un peu de changement, parce que Kibali a fait que nous
vivions en société dans un même village). (Propos
recueillit pendant l'entretien avec un interviewé) ;
« Sikoyo batu bazo vivre ensemble, ata mpo na ba
revendication bato nyoso baza elongo » (maintenant les gens vivent
ensemble, même pour les revendications il y a l'unité) Propos
recueillit chez un participant du FGD 5) ;
« Eloko moko oyo ya makasi Kibali asali ezali ko
apprendre biso vie communautaire » (la grande réalisation de
Kibali, c'est le fait de nous apprendre la vie communautaire) (Propos
recueillit chez un participant du FGD 5) ;
Deuxième tendance : la
construction des infrastructures : écoles, routes, bâtiments,
etc.
« Changement mosusuoyo to moniezaba construction
yaba infrastructure, lokolabaécoles, nzela, mpebandakomususu, to
monimpeba source ataesiekufinangonyoso »,(autre changement que nous
observons c'est la construction des infrastructures comme : les
écoles, la route, des maisons nous avons aussi observé la
construction des puits fontaines même s'ils sont tous
endommagés)(Propos recueillit chez un participant du FGD
1) ;
« Ba tango mingi ya matériaux esi ekoti
awa, mingi yango eza kaka ya ba commerçants ba paya mpe batu oyo bazo
sala na kati ya Kibali » (beaucoup des maisons en matériaux
durable sont construite ici, par des commerçants venus d'ailleurs et les
employés de Kibali)(Propos recueillit pendant l'entretien avec un
interviewé) ;
« Sikoyo,batu bazo tonga mwa muke
muke » (maintenant,les gens s'efforce a construit un tout petit peu)
(Propos recueillit chez un participant du FGD 4) ;
Troisième tendance : la pression
démographique
« To monimpe Durba e
fungwamimpebatumpebabakisami surtout na katiya clôture, bakokikozalaba
6000 » (nous avons aussi constaté l'élargissement de
Durba et il y a aussi la pression démographiqueet surtout dans la
clôture estime à 6000 personnes). (Propos recueillit chez un
participant au FGD 3) ;
« Batoba komi mingi kati na Durba, mpo lokota
nyoso eza awa » (il y a beaucoup de gens à Durba, parce que
toutes les tribus sont ici) (Propos recueillit chez un participant du FGD
2)
« Biloko eza muke, kasi bato nde baza
mingi » (il y a peu d'aliments, mais un nombre élevé de
la population) (Propos recueillit chez un participant du FGD 1)
Quatrième tendance :
l'écart social
« Awa to monimpeécart social ezakati na
batuoyobauti na Province mosusubazaconsidéréko
lekabisobanamboka », (ici nous observons l'écart social entre
ceux qui viennent des autres Province, ils sont considérés plus
que nous autochtones)(Propos recueillit chez un participant du FGD
5).
« Vie na biso bana na mboka eza mabe mingi ko
leka bato oyo ba ye ko uta esika mosusu » (notre vie, nous les
autochtones sont plus misérable que, de ceux qui viennent d'ailleurs)
(Propos recueillit chez un participant du FGD 4) ;
« Biso bana na mboka toza na tina te liboso na
batu mosusu, ezala na kati ya Kibali to na l'Etat, ba lobi toza na mayele te
mpo to tangi te » (nous autochtones nous n'avons aucune importance
pour les autres, que ça soit dans Kibali ou l'Etat, ils disent que nous
ne sommes pas intelligent du fait que nous n'avions pas
étudiés) (Propos recueillit chez un participant du FGD
2) ;
Cinquième tendance : la
corruption
« Tomoni mpe corruption ekomi mingi na kati ya
mboka oyo » (nous avons aussi constaté, qu'ileut à un
taux élevé de la corruption) (Propos recueillit chez un
participant du FGD 5).
« Awa makambo nyoso eza nango kaka
corrumption » (ici tout est corruption) (Propos recueillit chez un
participant du FGD3)
« Soki kaka oza na makambo na moto, ezo linga
ozala na mbongo soki boye te okosila na prison » (si vous avait des
différends avec quelqu'un, il faudra avoir de l'argent si non, vous
finiriez à prison)(Propos recueillit chez un participant du FGD
1) ;
Sur le planéconomique, trois tendances se
dégagent :
Première tendance : pas de
pression monétaire
« Nangamboyaéconomie pression
monétaireeza te » (pour ce qui est de l'économie, il
n'y a pas la pression monétaire) (Propos recueillit chez un participant
du FGD 5) ;
« Difficultémonétaireezanango
grave na mboka, mpo mosala eza te » (la difficulté
monétaire est grave dans ce village, du fait qu'il Il n'y a pas de
travail) (Propos recueillit pendant l'entretien avec un
interviewé) ;
« Kala or ezalaki ko sombana, wanampembongoezalaki
ko tikalaawakasisikoyombongonyosoezobima, bazokenge na or
nyosolibanda » (auparavant l'or se vendait et l'argent restait ici,
mais maintenant tout l'argent quitte, tout l'or part ailleurs). (Propos
recueillit chez un participant au FGD 1) ;
Deuxième tendance : faible pouvoir
d'achat
« Kasiatatalo ekiti, mbongo na ko sombabilokoyango
eza te ! » (Malgré la baisse de prix, il n'y a pas
d'argent pour faire l'achat de ces produits). (Propos recueillit chez un
participant au FGD 3) ;
« Bassin moko ya pondu eza na 1000 francs
congolais, kasi ezo sombana mpe te » (un bassin de bottes de
feuilles de maniocs coûte 1000 francs congolais mais cela ne
s'achète pas)(Propos recueillit chez un participant au FGD
1) ;
« Moto akoki ko kufa mpo na ko zanga mbongo na ko
kende na hopital ; ata mbongo ya ko somba kisi na pharmacie eza
te » (quelqu'un peut mourir par manque d'argent pour aller se faire
soigner à l'hôpital. Il n'y a pas même de l'argent pour
l'achat des médicaments aux pharmacies)(Propos recueillit chez un
participant au FGD 4).
Troisième tendance : baisse de prix
au niveau du marché
« Bilokompe ekomi na talo yanse, mponzelaya Aru
esiefugwami, mpokalandengenzela ezalaki te taloezalakimakasimingi. (Le prix des
produits au marché au baissé parce que la route d'Aru est
aménagée ; auparavant comme il n'y avaitpas laroute le prix
été trop élevé) (Propos recueillit chez un
participant au FGD 3).
« Sikoyo prix ya manzanza ekiti talo makasi, okoki
ata somba moko » (maintenant le prix des toles a vraiment
baissé, on peut en acheter un à un) (Propos recueillit chez
un participant au FGD 4) ;
« Ndenge nzela efungwani, talo nyoso ekiti makasi
mpo biloko ezo uta epai nyoso » (comme le route est ouverte, le prix
a tellement baissé, parce que les marchandises viennent de
partout)(Propos recueillit chez un participant au FGD 4).
3.5. Impact du changement sur
la vie de la population
La population accuse d'être victimes ou profiteuse du
changement au lieu d'être bénéficiaire, bref elle exprime
de subir l'impact négatif du changement.
« Batongi ndako mpo na bisokasi na moni
intérêt yango te mpoezobukanalikolo na bisompoezampe na fondation
te, ndakoyangompeezamukemingi, ba W.C yangompeba tshimolikaka 2
mètres,mpebatomingibazotekabandakompo na ko zonga sima na ba village
mosusumpo na ko lukaesikampo na ko kata bilangampendengeniniba ko
bika »(ils ont construit des maisons pour nous mais nous ne voyons
pas l'intérêt de ses maisons, parce que ces maisons tombent sur
nous du fait qu'elles ont été construite sans fondation, elles
sont aussi très petite avec des toilettes dont la profondeur des fosses
septiques est de 2 mètres ; plusieurs personnes vendent ses maisons
pour déménager dans d'autres villages pour faire l'agriculture et
chercher la vie) (Propos recueillit chez un participant au FGD 3)
« Kibaliabongisinzelampo na ye moko, sokito
talinzelaeuti na Aru tee na Dokoesika na concession na ye, biso tozo
profité kaka na nzoto na ye » (Kibali a construit la route
pour son propre intérêt, si vous analyser, vous verrez que la
route d'Aru va jusqu' à Doko dans sa concession ; nous ne faisons
que profiter). (Propos recueillit chez un participant au FGD 5) ;
« Baelokonyoso Kibali azo salabokokanisaazo sala
mpo na bino, kasisokibolandi yangomalamuezalimpo na intérêt yaba
minorité kati na bango » (vous penserez que tous ce que
Kibali fait c'est pour vous mais,si vous analysez minutieusement, vous
trouverez que c'est pour les minorités à son sein). (Propos
recueillit chez un participant au FGD 5) ;
Figure 2 : Mapping des
changements socioéconomiques et leursimpacts sur la vie de la
population
Les changements socioéconomiques observés
à Durba suite à l'industrialisation
Impact du changement sur la vie de la
population
La vie communautaire
Social
Construction des infrastructures ; pression
démographique
Impact négatif
L'écart social et corruption
Pas de pression monétaire
Économique
Faible pouvoir d'achat
Baisse de prix
3.6. Projection d'avenir de la
population locale suite à l'industrialisation
La question de la projection de l'avenir de la population
locale de Durba reste hypothétique, du faitqu'elle est privée de
son revenu sans une compensation quelconque pour un nouveau démarrage.
Pour cette question, des opinions de nos répondants ressortent trois
tendances qui sont :
Première tendance : la population
dégage l'idée selon laquelle elle a un avenir incertain ou
inexistant ;
« Toyebi te soki avenir na bisompeyabana na
bisoezandengeninimpo Kibali alobaki ako assuré avenir na bisompeyabana
na bisompoyendeabebisi avenir na biso » (nous ne savons rien de notre
avenir et celui de nos enfants parce que nous a proposé d'assurer notre
avenir et celui de nos enfants du fait que c'est lui qui a détruit notre
avenir). (Propos recueillit chez un participant au FGD 3)
« Sokibabotolieloko na yoolingiozala na avenir
nini ? mpeoko préparé avenir ninimpo na bana na
yo ? » (Si on vous ravi tous vos biens, vous comptez avoir quel
avenir ? et que c'est que vous allez préparer pour l'avenir de vos
enfants ?). (Propos recueillit chez un participant au FGD 5)
« Soki Papa ndea perdre vie, avenir na
mwanampeeza te, mpo Papa nde ako préparé avenir
yamwana » (si c'est le père qui perd la vie, l'enfant aussi
n'aura pas l'avenir parce que c'est le père qui préparé
l'avenir de l'enfant). (Propos recueillit chez un participant au
FGD4)
Deuxième tendance : la population
rejette la responsabilité de son avenir entre les mains du
gouvernement.
« Ezasikawamakambo na l'Etat mpo na makamboetali
avenir na biso, mpo to lonakibanzete (mbira mpecafé) mpo sima
sokimakasia siri yangondeekoki ko sunga biso » (maintenant c'est
à la responsabilité de l'Etat en ce qui concerne notre avenir,
parce que là où nous étions, nous avions
déjà des arbres (palmiers et caféiers) parce que cela
pouvait nous aider quand nous n'aurons plus de force) (Propos recueillit chez
un participant au FGD4) ;
« Toza na posa gouvernement na biso a tala
lisusu code minier mpo na likamboetali vie na population locale »
(nous avons besoin que le gouvernement revoie le code minier en ce qui concerne
la vie de la population locale). (Propos recueillit chez un participant au
FGD1) ;
« To koki ko préparé avenir na
bisosoki, l'état à rétablirbiso selon droit na mibeko, ko
pesa biso nomenclature » (nous pouvons préparer notre avenir
si l'Etat nous rétabli selon le droit, nous donné la
nomenclature). (Propos recueillit chez un participant au FGD 4).
Troisième tendance : la
population responsabilise Kibali sur la projection de son avenir
« SociétéKibali Gold ayeba
korésoudre problème na bisoba population
déplacéesnyosomponako assurer avenir na banawana » (que
la société Kibali Gold envisage àrésoudre nos
problèmes, de toute population déplacées pour assurer
l'avenir des enfants). (Propos recueillit chez un participant au
FGD5)
« Eloko tozosengaezakaka Kibali
azongiselabisobiloko na biso na valeur yabilokooyoabebisimpe 50% likoloyango,
mpemeilleur vie fois trois oyoayebisakibisompo to assurer avenir na bana na
biso » (ce que nous nous demandons à Kibali, ce qu'elle nous
restitue nos biens à la valeur de ces biens et aussi avec 50%
là-dessuset aussi la meilleur vie fois trois qu'il nous a dit pour que
nous assurions l'avenir de nos enfants). (Propos recueillit chez un participant
au FGD 2)
« Mpo na likamboetali avenir,
ezakakaelokooyobalakelakibiso na ebandeli ` (vie meilleure fois trois) oyonde
assurance na bisompebana na biso » (en ce qui concerne notre avenir,
c'est question de réaliser leur promesse « meilleur vie fois
trois » c'est cela notre assurance et celle de nos enfants) (Propos
recueillit chez un participant au FGD 4)
Figure 3 : Mapping de vision
de la population sur son avenir
La vision de la population sur son avenir
Projection d'avenir de la population
Leur avenir dépend de la société Kibali
Leur avenir dépend du gouvernement
L'avenir est incertain
QUATRIEME CHAPITRE
DISCUSSION
Ce chapitre constitue l'épine dorsale de notre travail.
Il s'agit de la mise en lumière des circonstances expérimentales
vécues sur le champ d'investigation sous forme de résultat et les
confrontés aux interventions des différents auteurs
empruntés dans la littérature scientifique.
4.1. Conditions de vie de la
population locale
Par condition de vie de la population dans cette étude,
nous entendons analyser les questions qui relèvent des relations entre
l'économie et le social.Parmi celles-ci, nous citons les conditions de
vie de la population délogée du secteur minier de Durba avant et
après l'implantions de la société Kibali Gold Mining; en
cet effet, quelques questions concernant la condition de vie comme :
habitat décent, l'accès à l'éducation,
l'accès à l'eau potable, aux soins de santé et tout autre
service à caractère collectif, ont été
analysé.
L'installation de la mine nécessitant le plus souvent
le retrait des terres de certaines personnes de la zone concernée, le
Code minier a prévu des dispositions régissant ce retrait, mais
les conditions de vie de la population locale restent toujours
critiquées.
4.1.2. Les conditionsde vie de
la population locale avant l'industrialisation
En ce qui est de résultat de notre investigation sur la
condition de la population avant l'industrialisation, les opinions de la
population sontgroupées sous deux tendance : les uns soutiennent
l'idée selon la - quelleils ontvécu un moment destabilité
économique et les autres le droit de jouissance de la terre
coutumière et de produits du sol et du sous-sol. Selon eux, cela se
justifie par le fait qu'elle était à mesure de scolariser les
enfants, se soigner, aménager de l'eau, à se nourrir, avoir une
maison,bien que celles - ci étaient à paille.
Selon l'OCDE(2009), les populations pauvres vivent souvent
dans une large mesure de ressources naturelles relevant du « patrimoine
communautaire » : jachères, forêts, lieux de pêche,
pâturages et zones humides, entre autres. En sont tirés des biens
aussi divers que des aliments, du fourrage, des matériaux de
construction, des combustibles et des plantes médicinales, qui apportent
des moyens d'existence et des revenus appréciables a beaucoup de
populations pauvres sans terres.
La Banque Mondiale, (2008 :4), rapporte que le secteur
minier artisanal est le segment le plus important de l'industrie
minière, par le fait qu'il occupe un nombre de personnes plus important
etplusieurs en dépendent. Il estimeplus au moins 10 millions de
personnes, soit 16 % de la population de la RDC, vivent de l'exploitation
minière artisanale.
D'après le rapport de Fondation paix sur
terre (2015), l'exploitation minière de l'or constituait un
élémentcaractéristique du mode de vie de la
quasi-totalité des familles à Durba, qui tiraient les moyens de
subsistance quotidienne en nourriture, soins de santé, vêtements
et frais de scolarité des enfants. L'exploitation artisane constituaitla
principale activité traditionnelle du milieu.
La grande partie de la population de Durba pratique
l'exploitation minière artisanale comme activité principale,
néanmoins certaine d'entre elle pratiquaient l'agriculture et
l'élevage des petits bétails ; l'exploitation de l'or
faisait tourné l'économie du milieu parce que tout circule autour
de l'or. Les échanges commerciaux se faisaient à base de
l'or ; la scolarité des enfants, la santé, etc., ne posait
pas un problème parce qu'il y avait de l'or comme monnaie pour payer
tous ces différents frais.
Certaines personnes venues s'installéesdans ce milieu
pratiquaient l'agriculture,cela était une façon de
préparer l'avenir de la générationfuture ; la terre
était vraiment cultivée et les produits tirés du champ
servaient pour l'échangecontre l'or, pour le payement de
différent frais et pour l'achat.
En ce qui concerne le droit de jouissance, l'or était
considéré comme richesse culturellelégué par les
ancêtres, et personnes ne pouvait interdire à l'autre d'exercer
l'exploitation de manière artisanal ; de même pour cette
minorité qui pratiquait l'agriculture, on pourrait changer le champ
autant de fois qu'au voulait sans inquiétude parce que la population
locale avait le pouvoir et le droit de jouissance de biens du sol et du
sous-sol de son territoire.
4.1.3. Les conditions de vie de
la population locale après l'industrialisation
Les résultatsde nos investigations sur les conditions
de vie de la population après l'industrialisation minière
aurifère à Durba,ont présenté les opinionssous
trois tendance dont : la privation de revenu qui ne lui permet pas de
répondre à tous ses besoins de base (accès à
l'éducation, la santé, l'eau, marché, etc.), elle est
aussi victime d'injustice sociale (emploi, mauvaise politique
d'indemnisation) et la difficulté de droit de jouissance de terre
coutumière du fait qu'elle n'a plus le droit de jouir des biens du sol
et du sous-sol de son territoire, aussi d'être délogé du
milieu habituel.
Il y a cependant une question importante concernant
l'expropriation à cause des activités minières. En
principe, l'activité minière est menée par des
sociétés privées, même si l'Etat y détient
des actions. Le retrait des terres est réalisé au profit des
sociétés minières qui se voient ainsi conférer des
« périmètres » à l'intérieur desquels
elles jouissent du droit de mener leurs activités sans entrave. Il faut
donc se demander si l'expropriation pour cause d'utilité publique qui
peut frapper les détenteurs de terres en milieu rural pour permettre
l'installation de société privée résulte d'une
clause exorbitante du droit commun à cause du fait que l'activité
minière est considérée comme un facteur important de
développement économique (Keita et all, 2005 :25).
Ce phénomène de privatisation indésirable
peut notamment résulter de l'effondrement des systèmes
traditionnels qui régissaient auparavant l'utilisation du patrimoine
commun - sous l'effet de la pression démographique, entre autres
facteurs. Il peut aussi se produire lorsque des ressources publiques
(forêts, par exemple) sont allouées à des fins
d'exploitation commerciale dans le cadre de contrats de concession garantissant
un accès exclusif, au détriment des pauvres. La confiscation du
pouvoir de l'État par une élite, due à la corruption et au
clientélisme politique, est plus répandue dans les zones
reculées, loin des préoccupations officielles et de la vigilance
du public - zones où vivent précisément les populations
les plus pauvres (OCDE : 2009).
Pour Keita et al.(2005 :25) si dans les zones
visitées, il y eu la négociation et la sensibilisation des
paysans, c'était le plus souvent pour qu'ils abandonnent leurs terres
à des conditions qui étaient totalement en deçà de
celles du « marché foncier ». Il faut surtout savoir que les
populations n'ont aucune connaissance des dispositions du Code minier et du
Code domanial et foncier. Ainsi que le racontent les anciens du village de
Kalhana, ils ont cédé volontiers leurs terres contre des
promesses d'action de développement en faveur de la communauté.
Ils avaient ainsi été convaincus de l'importance que
l'exploitation minière allait avoir pour le village. Certains
interlocuteurs ont cependant expliqué que l'installation de la mine a
provoqué le déplacement de certaines familles qui ont
reçu, en compensation de la destruction de leurs maisons, des parcelles,
du sable, des briques et de l'eau pour la construction de nouveaux
logements.
Kaunda (2012 : 17), pense que, les
stratégiesqu'utilisaitBaropour s'installer étaientmal
interprétées parlescreuseursartisanaux.En effet,
pourévacuerlescreuseursdeleurlieude travail, onleur promettait de
l'emploi et l'amélioration de leurs
conditionsdevieàtraversdesprojets d'intégration sociale.
Cettesituationaprovoquéune attente démesurée
chezlescreuseurs et toute la population deLuhwindjaetBurhinyi.C'est ainsique
touslesproblèmesdela communauté locale, y compris ceuxqui
relèventdesprérogatives dupouvoir public, étaient
considérés commedevant être résoluspar Banro.
Cettesituation découle seulement dela dépossession delasourcede
revenu pour lamajoritéde cettepopulation,mais également
dudéficit communicationnel entre l'État congolaisetla
communauté locale.
Pour le cas du Nord Kivu, Aujourd'hui, beaucoup decreuseursqui
avaientété engagés commejournaliersauseindes entreprises
de sous-traitance travaillant avecBanrosont misà l'écart, car
pendant laphase d'exploitation on a plusbesoin despécialistesquedemain
d'oeuvre lourde. Celacréeunefrustration quisetraduit par un sentiment
devictimisation. C'est ainsique certains ex-creuseurs rentrent même
danslessites aux alentoursde l'usinede production (Kaduma, Lukungurhi, Mwana).
Cette menace, qui relèvede la pression socialedecreuseursqui n'ont plus
d'autre solution, constitue unobstaclepourBanro, comme l'affirme son
vice-président. Le casdeTwangiza n'est pas, ouneserapasleseul cas. Que
ça soitàKamituga, àMisisiouàLugushwa,
lesmêmes méthodologies detravailsont utilisées,
c'est-à-dire collaborédans un premier temps aveclescreuseurspour
sauvegarder la paix sociale, interdireàfuretàmesure
l'accès de certainescarrièresaux exploitantsartisanaux.
Déjà,àLugushwa,certainescarrièresjadis
exploitées parlescreuseurssontinterditesà l'exploitation
artisanaleetmisessoussurveillance policière (Kaunda, 2012 : 17).
La fondation paix sur terre (2015), rapporte
qu'aprèsson enquête auprès des travailleurs et des
demandeurs d'emploi dans la société Kibali, se plaignes aux
difficultés relatives quant à l'accès aux emplois
disponibles et le manque de respect de la réglementation en ce qui est
de la protection de la main-d'oeuvre nationale.
Dans un témoignage recueilli, FIJI (2014),
dégage le fait suivant : Avant la délocalisation, nous
vivions de l'orpaillage, des champs, des jardins etde l'élevage. Nous
faisions des petits commerces, la distillation de l'huile de palme. Nos jeunes
filles se débrouillaientde (belela) pour leur éducation.
Aujourd'hui nous n'avons que le petit jardin derrière nos maisons. La
vente etl'élevage sont devenus difficiles. Pas de travail pour nous et
nos maris. Nos jeunes filles abandonnent les études àcause de la
carence monétaire. Pour contourner ces difficultés, nous
créons des ONGS et des coopératives. Aussi,nous n'étions
pas informés du cahier de charge car lors de la délocalisation,
nous étions menacés comme des bêtes(injures, insultes, On
disait que c'est l'Etat qui est le propriétaire du sol pas nous autres.
Nous avons subi desrépressions militaire et policière (coup de
crosse, le frappe, le fouet, jet de grenade lacrymogène) lors de la
marchepacifique nous avons organisé pour nous faire entendre à
cause des difficultés. Nos lettres sont restées sans
réponsesà tous les instances de la République. Pendant la
nuit, des menaces militaires et policières dans les villages voire
même à domicile. Aucun acteur ne se soucie de nous. 35 foyers
n'ont pas bénéficié de leur droit et sont mêmes
menacés par la société.
En effet, la population locale de Durba se trouve dans un
grand trou où elle se trouve incapable de s'assortir. Elle nous affirme
avoir accepté de quitter son milieu habituel du fait que la
société Kibali leur avait promis une meilleure vie, le triple de
celle qu'elle était en train de mener (chacun devrait avoir un emploi
avec un salaire qui lui permettre de construire une maison en dur, acheter des
engins roulants, etc.), face à cette offre elle a céder si
facilement.
Aujourd'hui la vie de cette population qui devrait connaitre
une amélioration triple connait le subit le contraire du triple de la
meilleure vie qu'elle attendait de son encore avec la société
d'exploitation industrielle de l'or. Sur ce, elle est privée d'exploiter
dans la carre minière de Kibali (estime à 45 km2 nous
a relaté un interviewé).
La société Kibali leur a délogé
dans une nouvelle Cité dénommée « KOKIZA JOLI
JOLI » construite par les sous - traitant de Kibali, mais des
constructions sans fondations dont certaines d'entre elles commence
déjà à s'effondré sur la population.
Selon les informations sur terrains Kibali avait
commencé par engager quelques jeunes du milieu, mais ces employés
locaux n'ont pas duré plus d'une année, la quasi-totalité
a été remercié et selon cette même information plus
de « 3000 employés locaux » ont été
à la rue pleura sur leur sort et celle de leur famille. Cela est
très visible dans la rue par un grand nombre des jeunes en train de
jouer à la carte, le jeu de pool et autre, la prise de boissons
alcooliques pendant toute la journée et cela tous les jours ; et
l'insécurité bas aussi record avec le cas de vol chaque jour, il
y a vraiment un taux élevé de la délinquance dans la
Cité de Durba.
Toutes les plantations des cafés, palmiers, etc. ont
été rasé sans une indemnisationéquitable pour ceux
qui avaient au moins été récompensés et pour
certain rien du tout, la condition de vie dans cette nouvelle «
Cité moderne KOKIZA » qui regroupe 19 villages de ce
contrait est pénible, car la population ne reçoit rien comme
récompense a ce qui concerne leur droit.
Face toutes ces réalités, la population locale
se trouve dans les difficultés : d'ordrefinancier du fait qu'elle
n'a plus des moyens pour sa survie du fait qu'elle est privée de revenu,
elle subit l'injustice sociale, qui se justifie (la discrimination) et elle n'a
même pas le pouvoir de jouir des biens de son territoire ; elle se
trouve prisonnière et menacer de fuir son propre village à cause
de la pauvreté, de chômage, et tout autre maux sociaux
qu'économiques.
4.2.Le changement
socioéconomique observé à Durba
En se référant aux résultats que nous
avons relevé, la population a présenté le changement
dû à l'industrialisation sous deux tendances : la
première est la tendance sociale avec comme changement : la vie en
communauté, la constructions des infrastructures tant publiques que
privées, la pression démographiqueainsi que l'écart social
et la corruption ; de l'autre côté nous avons la tendance
économique dont l'absence de la pression monétaire, la baisse de
prix au niveau du marché et en fin le faible pouvoir d'achat.
A ce point, DEBOURSE (2005 : 27), présente que le
problème de la surpopulation ou la pression démographique est
causéepar certainsdéveloppements nouveaux du commerce, des
industries ou des services. Il soutient que cette concentration de populations
diverses déstabilise parfois la société et bouleverse son
équilibre social. Ainsi, le surpeuplement peut entrainer un parasitisme
surtout familial et souvent le chômage, la délinquance, la
prostitution et d'autres maux sociaux ou problèmes d'ordre public. De
plus il présente que le surpeuplement et le sous-emploi absorbent en
consommation diverses improductives l'épargnenécessaire aux
investissements et à l'industrialisation.
En ce qui concerne les infrastructures et pour le cas
leslogements, SCHEYVEN (1956 : 38) soulève l'hypothèse selon
laquelle, lorsqu'un noir devient locateur ou propriétaire d'une maison
en matériaux durs, il se crée automatiquement des besoins
nouveaux ? Ajoutequ'un noir bien logé doit gagner plus
d'argent ; le voilà donc contraint de travailler davantage et
augmenter son rendement parce que bientôt, il voudra des meubles, du
matériel et des ustensiles.
Pendant l'époque colonial, les indigènes se
plaignent de l'exigüité des maisons construite par l'Offices des
Cités Africaines (O.C.A) qui était chargé des
constructions des maisons pour les indigènes : celles-ci ne
comprennent, en effet qu'une salle de réception, une chambre à
coucher pour les parents, deux chambres à coucher pour les enfants, W.C.
- douche et une cuisine à l'intérieure. Il n'y a pas les chambres
pour les membres de famille qui, conformément aux coutumes, viennent si
souvent exiger le gite et le couvert. Il n'y a pas moyen de préparer les
repas à l'intérieur comme le veut la tradition. « C'est
une maison qui, aujourd'hui, est déjà trop petite pour
nous », SCHEYVEN (1956 : 43).
SCHEYVEN (1956 : 54) soulève aussi l'aspect
justice sociale en se basant sur la façon dont les colons ont agi sur la
population congolaise : D'après les colons à
l'époque, payé un noir un salaire égala celui d'homme
blanc au cause de la qualité de son travail égal était
utopique considérant que l'homme noir est inférieur à
l'homme sur le plan intellectuel et du fait qu'au
considérerdonnée plus d'argent a un congolais c'est lui pousser
vers «la bière et les femmes » et moins
l'investissement.
Cependant, ECKERT (1991), pense que ces changements
dévoilent rapidement la véritable dynamique de la modernisation
industrielle: la ville minière plonge dans une "crise". Récession
économique qui met en cause la structure de la mono-industrie, mais
crise également à tous les autres niveaux de la vie quotidienne
de la ville, de par le bouleversement provoqué dans la vie des familles
- le temps familial assis sur l'espace de la ville minière est
brisé -par le basculement de leur mode de vie et par la sensation de
chaos que ces changements engendrent au sein de la communauté.
Face à la précarité des conditions de vie
des populations, l'implantation de la sociétéminière est
apparue comme une opportunité pour le développement social de la
localité.Les besoins y sont relatifs aux infrastructures sociales de
base (centres de santé, écoles,ouvrages hydrauliques), à
la redynamisation de l'économie locale et à la création
d'emplois (Diallo, 2009 : 4).
Selon le rapport de FEJE (2014), les promoteurs des
industriessoutiennent que les communautés locales n'auraient jadis pu
sedévelopper sans l'intervention externe des sociétés
minières alors que le mouvement de la société
civileobservant les activités des industriesextractives, dénonce
que le bien-être de ces communautés, s'est
détérioré depuis l'avènement de
l'industrie.Contribué à réduire la pauvreté.
Aucontraire, dans de nombreux cas, lesprojets ont exacerbé la
pauvreté des communautés locales et despopulations
autochtones.
Les recherches empiriques à Durba présentent une
situation de changement dans les deux aspects (social et économique). En
ce qui est de social, la vie communautaire est visible dans les villages qui
ont été enclavé en eux même autre fois, sont
aujourd'hui ensemble malgré toutes les conséquences possible, la
construction des écoles plus modernes, les maisons des
délogés toutes en dur bien que sa durabilité et sa taille
font encore défaut, le marché avec tous ces magasins ainsi que la
construction des maisons des particuliers, la route d'Aru, etc., mais aussi il
y aussi un écart social grandissant entre la population locale et les
autres couches de la population, les voitures, belles maisons, etc. sont pour
les allochtonesparce qu'ils exercent des activités commerciales ou
travaillent dans la société Kibali ou dans les sous - traitant
et dans d'autres services tant publiques que privées. Et comme elle n'a
pas assez des moyens pour assurer sa survie et sa défense, elle peut
subir toute sorte de mal menace et pour s'en retirer elle doit corrompre.
Pour le changement économique, les prix sont à
la baisse puisque la route d'Aru est aménagée et permet l'entrer
des matériaux de construction, des denrées alimentaires et
d'autres produits et objets nécessaires pour la survie ; le pouvoir
d'achat de la population est faible, mais aussi l'absence de la pression
monétaire par ce que l'or partailleurs et ne profite pas à
l'économie locale.
Ces changements sont observés, mais la question qu'il
faut se poser est celle de savoir si ces changements contribuent - ils à
l'amélioration de la vie des populations locales ? Face à
cette question.Le pointqui suit abordera la question de l'impact de ces
changements sur la vie socioéconomique de la population locale.
4.3. Impact du changement sur
la vie de la population
Les résultats des enquêtes nous montrent que
l'impact de ce changement est négatif sur la vie de la population.
Pour DEBOURSE (2005 : 34), en des périodes de
crise, certaines ressources naturelles, au lieu d'être facteur de
croissance économique, sont parfois devenues source d'instabilité
sociale et politique et de déstabilisation internationale.
Mais aujourd'hui, les préoccupations des populations
concernent surtout l'emploi et lesavantages sociaux. Les impacts
négatifs de la mine risquent de n'être ressentis qu'en fin des
deuxièmes phases du cycle minier (phase d'exploitation),
conformément à la courbe d'évolutiondu cycle de vie
minier(Diallo, 2009 : 5).
Le rapport de FEJE (2014), il relate que les activités
de la Société Kibali Gold Mines ont eu un impactdirect sur les
populations habitants lessites concernés parl'exploitation industrielle
d'or. Ce qui les a privés de latotalité de leur moyen de
subsistance entrainant la misèreet la pauvreté dans les familles
des orpailleurs artisanaux.Les terrains étant occupés par
l'entreprise, les populationsdoivent désormais chercher des terres pour
l'agriculture au risque d'enclencher les rivalités sur les terres
occupées etcréer ainsi des conflits entre villages, familles,
tribus etethnies...
C'est lorsque les indigènes ne
bénéficient d'aucun progrès économique et social
qu'ils ont sentiment que seule la métropole tire profit de leurs
efforts, que les peuples cherchent par la violence à secouer les
tutelles. SCHEYVEN (1956 : 54).
Au-delà de la question de l'indemnisation, les textes
prévoient des mécanismes pour permettre aux populations locales
d'avoir une part desbénéfices générés par
les projets.
Selon le rapport de FEJE (2014), le constat
général qui ressort de l'enquête est que pas grand-chose
n'est vraiment sortie des opérations mises en oeuvre par Kibali Gold
Mines. Si la construction de nouvellesmaisons sur le site de Joli-Joli à
Kokiza est présentée commele fleuron des réalisations
sociales de cette société, lespopulations de Doko Durba
continuent à déplorer beaucoupde choses notamment :
? Le non-respect des engagements pris pour la
délocalisationet relocalisation de la population locale par Kibali Gold
;
? La prostitution des jeunes filles avec les personnels
quitravaillaient dans les industries extractives minières
installéesà Doko;
? Une mortalité maternelle élevée;
? Le manque d'eau potable,
? Les violences sexuelles ;
? Le manque d'emploi pour occuper les populations
localesrelocalisées, etc.
En effet, ces changements ne contribuent nullement à
l'amélioration des conditions de vie de la population locale de Durba,
du fait qu'ils n'ont plus de l'argent à main. Même si le prix
baisse au marché, quel est ce moyen les permettantde s'en
approvisionné ?Les écoles sont bien construites, mais avec
quel argent pourraient - ils payer les frais d'étude pour leurs
enfants ? Soulignons en passant, il y a un taux élevé de la
déperdition, faute de ressources.De même, l'accèsaux soins
est devenu tout un problème, n'en parlons pas de l'eau potable avec les
fontaines et sources d'eau construites par Kibali plus ou moins deux à
trois par villages mais qui sont aussi en état de délabrement, la
route aménagée est pour que Kibali puisse tourner son usine, la
route passe d'Aru droitement dans sa concession minière. La population
dit d'avoir vivre en profitant de ce qui là au lieu d'être au
centre du changement et être le premier bénéficiaire.
4.4. Projection d'avenir de la
population locale suite à l'industrialisation
Les résultats de notre de recherche nous montre trois
tendance de la part de nos enquêtes sur leur projection d'avenir :
la population enquêtesdégage la vision d'un avenir incertain, son
avenir est entre les mains du gouvernement et enfin son avenir dépend de
la Société Kibali.
En outre, pour SCHEYVEN (1956 : 67), la plupart des noirs
considèrent la terre comme inaliénable ; elle est une
propriété des ancêtres comme celles des
générations à venir, de ce qu'ils appellent si joliment
« la communauté des vivants et des morts ».
OCDE (2009),lespopulations pauvres ne restent pas
toujours passives comme groupe de pression politique, même si elles sont
souvent confrontées à de gros obstacles et à une vive
opposition. Il y a beaucoup à apprendre des situations dans lesquelles
elles sont-elles mêmes été à l'origine de
changements politiques afin d'obtenir une part plus grande des
bénéfices liés à l'exploitation des ressources
naturelles. Il existe des exemples frappants dans lesquels des groupes de
démunis, sous la conduite de dirigeants talentueux et moyennant une
utilisation habile des médias, se sont eux-mêmes organisés
pour exiger un accès aux ressources naturelles, notamment à la
terre.
Pour le cas de Mali, dans les zones minières, les
sociétés ont mis en place des programmes de développement
destinés aux communautés. D'un point de vue strictement
juridique, on peut s'interroger sur le caractère obligatoire de ces
actions. La FIDH, par exemple, fonde cette obligation sur l'article 125 du Code
minier qui, selon le rapport, « prévoit plusieurs obligations pour
les entreprises qui exploitent une mine en matière de
développement local » (FIDH, 2007).
WRM (2014 : 42) présente de sa part, une situation
d'épuisement de ressource ou après la fin de l'activité
industrielle dont la population qui bénéficier, elle va devoir
revenir à la case départ.
L'autonomisation des populations démunies, des femmes
et des groupes marginalisés afin qu'ils jouent un rôle plus actif
dans la formulation et la mise en oeuvre des politiques et programmes relatifs
aux ressources naturelles revêt une importance capitale dans la
perspective d'une gouvernance pro-pauvres. Il faut s'assurer que les
institutions et la gouvernance permettent aux populations démunies de
contribuer pleinement à mettre les ressources naturelles au service
d'une croissance pro-pauvres. Cela passe obligatoirement par la levée
des obstacles institutionnels formels et informels qui empêchent les
pauvres d'agir pour améliorer leur bien-être - individuellement et
collectivement - et qui limitent leurs choix, par exemple en leur offrant un
meilleur accès aux terres par des réformes agraires et en
investissant dans des institutions et des infrastructures propices à une
gestion responsable des ressources. Les mesures nécessaires à
l'autonomisation sont étroitement liées à celles qu'exige
la mise en place de meilleures institutions et d'une gouvernance
améliorée en général, mais elles doivent être
axées plus particulièrement surles besoins et les
capacités des pauvres. Certains donneurs s'appuient sur des analyses de
la gouvernance portant sur les capacités politiques et
économiques de l'État, le contrôle de l'action des pouvoirs
publics et leur réactivité.
En effetà ce qui concerne l'exploitation artisanal au
nord Kivu, Kaunda (2012 : 17), soutient que, les creuseurs qui vivaient de
cette exploitation artisanaleétaient estimés à plus de 12
000, et plusieurs milliers en dépendaient indirectement (OGP 2008).
Ainsi, cette exploitation était l'épine dorsale de
l'économie locale (Luhwindja et ses environs). L'arrêt de cette
activité et l'évacuation de ces creuseurs a créé un
désespoir pour la majorité de la population locale.
Le problème réel est qu'ils n'ont pas conclu les
pourparlers par un cahier de charge et cela a rendu difficile le suivi du
projet. Aussi, le non-respect de la parole donnée est un frein
réel à ce projet et la populationqui attendait les promesses de
Kibali de construire une Afrique à Kokiza s'est soldée par des
nids des poules et la joie d'habiter une maison en briques s'est
transformée en regret pour avoir accepté le projet Kibali Gold
Mines (FEJE, 2014).
Faceà toutes ces réalités, il est
possible que, la population de Durba se confronte à un grand
problème, celui d'absence de vision de son avenir.il est alors difficile
pour un père de famille nous réserver une réponse probable
face à la question autour de l'avenir de sa famille, pendant qu'il se
voitdépouiller de tous ses moyens d'existence.
Pour la partie de la population qui exerçait
l'agriculture, il y a de ceux-là qui possédaient des grands
champs dont on pourraittrouver plus ou moins mille palmiers et brutalementse
sont retrouvés dépossédés de ses biens sans aucune
indemnisation. C'est comme un arbre que vous écorcez ou une poule que
vous déplumer et a qui vous demandez de vivre plus longtemps.
De notre part, aujourd'hui,le sort de la population de Durba
est difficile à projeter. Si nous étudions le passé, c'est
pour comprendre le présent et afin depréparer l'avenir. Le
présentétant déjà mis en péril par les
circonstances de la vie, il y a t - il moyen de parler de l'avenir ?La
population de cette contrée est très déplorable, car les
activités d'exploitation artisanale ne doivent pas s'effectuer dans
unpérimètre de 45 km2, il qu'il a rareté
d'espace pour l'agriculture, il existe seulement des jardins autours des
habitations, soutenant le repas quotidien de la famille.
CONCLUSION
Au terme de cette recherche qui a abordé la
problématique des : « conditions de vie de la population
locale face à l'exploitation minière aurifère
industrielle ». Cas du secteur Durba.
En effet, selon le rapport de FEJE (2014), les promoteurs des
industriessoutiennent que les communautés locales n'auraient jadis pu se
développer sans l'intervention externe des sociétés
minières alors que le mouvement de la société civile
observant les activités des industries extractives, dénonce que
le bien-être de ces communautés, s'est
détérioré depuis l'avènement de l'industrie.
Nous avons estimé nécessaire d'y jeter un regard
critique sur cette situation paradoxale afin d'apporter notre modeste
contribution face au visage médiocre et complexe qu'offre cette
activité pourtant salutaire pour des milliers des sans-emplois.
Dans cette réflexion, notre but était de savoir
quelles sont les conditions de vie de la population locale de Durba face
à l'industrialisation du secteur minier aurifère. Nous voudrions
aussi inventorier les changements socioéconomiques observés
à Durba suite à l'industrialisation du secteur minier
aurifère. Nous nous sommes également intéressés
à analyser l'impact de ces changements sur la vie de la population
locale de Durba. En définitive, nous avons analysé la
façon dont la population locale de Durba projette son avenir suite
à l'industrialisation;
Pour nous permettre d'atteindre nos objectifs, nous avons
recouru à la méthode phénoménologique pour
étudier ce phénomène de l'industrialisation du secteur
minier et ses impacts sur la vie de la population locale. Ainsi donc, nous
avons soutenu cette méthode par les techniques d'interview
semi-structurée et de focus group. La population concernée par
notre étude était constituée de la population locale qui
est la première victime de cette situation. Nous y avons tiré
d'une manière raisonnée un échantillon de 60 sujets (dont
tous chefs des ménages).
Au terme de cette étude, nous avons abouti aux
résultats que voici :
- La stabilité économique et le droit de
jouissance de la terre coutumière et les biens du sol et du
sous-sol sont les deux tendances qui renseignent sur les conditions de vie
de la population locale avant l'industrialisation ;
- Trois tendances ressortent de la question de condition de
vie de la population après l'industrialisation : la privation de
revenu, l'injustice sociale et l'absence totale de droit de jouissance des
terres coutumières et des biens du sol et du sous-sol, sont les
conditions de vie de la population de Durba, après
l'industrialisation ;
- En ce qui concerne les changements observés à
Durba suite à cette industrialisation, le résultat se
présente dansdeux domaines : social et économique. Le
domaine social fait ressortir cinq tendances (la vie communautaire ou
sociétal,la construction des infrastructures tant publique que
privées, l'injustice social, la pression démographique et enfin
la corruption) et l'économie (baisse de prix au marché, pas
de pression monétaire, etc.)
- L'impact de ce changement est aperçu
négativement par la population locale. Elle pense être victime ou
profiteuse du changement au lieu de place du bénéficiaire du
changement.
- A la question de la vision de la population sur son avenir,
trois tendances sont dégagées : la population se dit
être incertaine de son avenir, elle déclare aussi que son avenir
dépend du gouvernement et enfin de la société Kibali Mine
d'Or.
Vu les résultats de nos enquêtes toutes nos
hypothèses sont affirmées.
En effet, vu que nous n'avions pas vécu àDurba,
néanmoins nous avons effectué quelques voyages à Durba et
cela ne permet pas d'avoir toutes les informations sur les
réalités de la place.
Vu aussi,le tempsreparti pour terrainpendant la période
de la recherche, nous pensons que cela fait l'objet de limite de ce travail
mais aussi les techniques utilisées à l'instar du focus groupe de
discussion qui, devrait prendre le minimum de temps entre une à deux
heures n'a pas été de rigueur faute de temps et de la
disponibilité des enquêtés.Ainsi que la taille de 10
personnes par focus groupen'était pas mis en rigueur ; parfois nous
n'atteignions pas ce nombre.
Ceci étant nous suggérons ce qui suit comme
défis en relever :
Au gouvernement
? Faire bénéficier la population de Durba du
redéploiement économique du secteur minier par l'application des
articles du code minier et du règlement minier qui prévoit qu'une
partie des recettes fiscales (cf. annexe) ;
? Déterminerdes zones réservées à
l'exploitation artisanale conformément au code minierdans son article
109 (cf. annexe) ;
? Instaurer un dialogue permanent entre le pouvoir public
minier et les représentants des associations et coopératives des
exploitants miniers artisanaux ;
? Revoir le code minier congolais en ce qui concerne le
développement social des populations locales (cf. annexe) ;
? Renforcer la cohérence des politiques au service du
développement ;
? Négocier des accords multilatéraux sur
l'environnement favorables auxPopulations pauvres.
A la société Kibali
? De prendre l'initiative pour l'encadrement des ex -
exploitants artisanaux opérant dans les sites des sociétés
minières au travers d'un entrepreneur-négociant sur le
modèle du contrat de sous-traitance ;
? Respecter les accords tenus entre elle et la population
locale;
? Indemniser la population locale selon les normes en ce qui
est du délogement dans les zones minières.
A la population locale
? Mettre en place des mécanismes de collaboration avec
les organismes tant nationaux qu'internationaux en matières de droit de
l'hommepour le plaidoyer a ce qui concerne la dignité humaine et
leur condition de vie;
? Prendre courage et initiative pour s'organiser à un
groupe de pression pour la négociation avec le gouvernement pour obtenir
la nomenclature.
Pour clore, comme toute action humaine, le présent
mémoire peut renfermer des lacunes susceptibles d'être
comblé par des recherches ultérieures. Nous avons alors
pensé que ces recherches couvriraient les aspects non connus pour la
présente étude comme :
? L'exploitation industrielle et la perspective pour un
développement local
? La possibilité d'une cohabitation entre le secteur
artisanal et industriel
? Enjeux et défis de l'industrialisation dans les zones
minières quasi artisanale:
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TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
iii
REMERCIEMENT
iv
SIGLES
v
LISTES DES FIGURES
vi
RESUME
vii
SAMMARY
viii
0. INTRODUCTION
1
1. Problématique
1
2. Hypothèses
4
3. Objectifs du travail
4
4. Choix et intérêt du travail
5
6. Délimitation spatio - temporelle
6
7. Subdivision du travail
6
PREMIER CHAPITRE
7
REVUE DE LA LITTERATURE
7
I.1. Définition des concepts
7
I.1.1. Conditions de vie
7
I.1.2 Population locale
8
I.1.3 Industrialisation minière
aurifère
9
I.1.4 Secteur Minier aurifère
10
I.2 Conditions de vie de la population locale
10
1.2.1 Conditions de vie de la population locale
avant l'exploitation minière aurifère
industrielle............................................................................................................................................
11
1.2.2 Conditions de vie de la population locale
suite à l'exploitation minière aurifère
industrielle.................................................................................................
12
1.3 Le changement socioéconomique suite a
l'industrialisation
14
1.4 Impact des changements socioéconomiques
du a l'industrialisation sur la vie de la population
locale......................................................................................................................................
16
I.5 la vision de la population sur son avenir suite
a l'industrialisation du secteur minier
aurifère.......................................................................................................................................................
18
DEUXIEME CHAPITRE
21
MATERIEL ET METHODES
21
II.1. Milieu d'étude
21
II.1.1 Présentation de durba
21
II.1.2 Situation Géographique
23
II.1.3.Activités Economiques
24
II.1.4.Implantation de Kilo-Moto, de Kibali Mine
d'or a Durba et OEuvres Sociales
26
II.2. Méthode
28
II.3. Population d'étude
29
II.4 Echantillon.
29
II.5 Echantillonnage
29
II.6 Techniques
29
II.7. Matériels
30
II.8. Variables
31
II.9. Difficultés rencontrées
31
TROISIEME CHAPITRE
32
PRESENTATION DES RESULTATS
32
3.1. TABLEAU SYNTHESE
32
3.2. Opinions de la population sur leurs conditions
de vie avant l'industrialisation
34
3.3. Opinions de la population sur leurs
conditions de vie après l'industrialisation
35
3.4. Le changement socioéconomiques
observé à Durba
38
3.5. Impact du changement sur la vie de la
population
41
3.6. Projection d'avenir de la population locale
suite à l'industrialisation
43
4.1. Conditions de vie de la population locale
45
4.1.2. Les conditions de vie de la population
locale avant l'industrialisation
45
4.1.3. Les conditions de vie de la population
locale après l'industrialisation
47
4.2. Le changement socioéconomiques
observé à Durba
50
4.3. Impact du changement sur la vie de la
population
53
4.4. Projection d'avenir de la population locale
suite à l'industrialisation
54
CONCLUSION
57
REFERENCES
61
TABLE DES MATIERES
64
_Toc455986037
ANNEXE 1
La suggestion selon OCDE pour la gouvernance du
secteur minier :
Pour améliorer la gestion des ressources naturelles,
il conviendrait de favoriser l'autonomisation en agissant simultanément
sur les quatre fronts suivants selon OCDE (2009):
Offrir aux populations pauvres un meilleur
accès à l'information et plus de transparence. L'information est
source de pouvoir. Un citoyen informé est mieux à même de
saisir les occasions, d'accéder aux services, d'exercer ses droits et de
demander des comptes aux autorités publiques et autres intervenants.
Renforcer les mécanismes de responsabilité. Les
modifications des règles et règlements doivent être
corrélées avec des efforts de développement des moyens
dont disposent les citoyens, notamment les plus pauvres, pour surveiller la
gouvernance des ressources naturelles et demander aux responsables
gouvernementaux, fonctionnaires et acteurs privés de rendre compte de
leurs politiques, de leurs actes et de l'utilisation de fonds.
Soutenir les capacités d'organisation locales. Il
convient de renforcer l'aptitude des individus à travailler ensemble,
à s'organiser et à mobiliser des ressources pour résoudre
les problèmes d'intérêt commun. En s'organisant et en
formant des coalitions, les communautés et les populations pauvres
augmentent leurs chances de faire entendre leur voix et de voir leurs demandes
satisfaites.
Institutionnaliser la participation. Il est primordial que
les populations pauvres et autres groupes marginalisés aient la
possibilité de participer à la prise de décision pour
s'assurer que les ressources publiques limitées sont utilisées en
tenant compte des connaissances et des priorités locales et favorisent
un engagement en faveur du changement.
ANNEXE 2
Figure 4. Schéma des
interactions dans la gouvernance du secteur minier en RDC
Kaunda B., 2012
Ceschémadémontred'unemanièresimplifiéelesdifférentesobligations
etdroitsquechaque partie dans la gouvernance du secteur minier.
ANNEXE 4
Quelques éléments essentiels des articles
du code miniers congolais
? Le code minier congolais (2002) dans son article 109
précise que lorsque les facteurs techniques et économiques qui
caractérisent certains gîtes d'or, de diamant ou de toute autre
substance minérale ne permettent pas d'en assurer une exploitation
industrielle ou semi- industrielle, mais permettent une exploitation
artisanale, de tels gîtes sont érigés, dans les limites
d'une aire géographique déterminée, en zone d'exploitation
artisanale. »et de celle répondant aux conditions d'une
exploitation industrielle.
? L'article 941 du code et de règlement minier, traite
de la mise en place des infrastructures locales.
? L'article 242 du code minier traite de la répartition
de la redevance minière. Le paragraphe 2 de cet article indique : «
les fonds résultant de la répartition dont il est question
à l'alinéa précédent en faveur des entités
administratives décentralisées (EAD) sont affectés
exclusivement à la réalisation des infrastructures de base
d'intérêt communautaire » : (entre 0,5% et 5% selon les
minerais) doit revenir au niveau des provinces (25%) et des territoires (15%)
et ainsi être affectée au développement local et
communautaire ;