II. Dynamique spatiale et démographique
La commune de Kolda a été créée
par un arrêté général n°7562 du 1er
décembre 1952. L'arrêté n°886 APA du 06 février
1952 a fixé la superficie de la commune à 9km carré. Avec
la forte urbanisation, la superficie communale a beaucoup évolué
au cours du temps. Sous l'effet de l'exode rural, la commune regroupe 49,2% de
la population de la région44. Cette forte urbanisation a
conduit à l'étalement de la commune vers la
périphérie qui servait de zones agricoles. Au fur et à
mesure, les périphéries sont devenues des zones d'habitations
importantes et commencent à accueillir des équipements tels que
les marchés. De ce fait, la commune ne cesse de s'étirer vers son
hinterland avec l'émergence de nouveaux quartiers : zone lycée,
Sinthian Idrissa, Sinthian Samba Coulibaly, Afia, Bel Air.
Carte 2 : Processus d'occupation de l'espace de la commune
de Kolda
44 Résultats RGPH II et III
33
Le processus d'occupation spatiale a connu trois (03) phases :
La phase coloniale : pendant cette
période Kolda était un village qui servait de résidence
pour le Fouladou, le Diattacounda et le Bantacounda. L'autonomie est obtenue
grâce à la faible navigabilité entre la capitale
Sédhiou et Kolda. En 1906, le pont45 fut construit pour
assurer la liaison entre Bantaguel et Escale. Dès 1907, les premiers
équipements ont vu le jour à travers la construction du tribunal
local, du camp militaire de Doumassou, de l'école et de l'église
à Bantaguel, du bureau de l'administration et de la poste à
l'escale. Pendant cette période, les habitations étaient
localisées autour des équipements. En 1960 déjà,
Kolda comptait les quartiers Escale, Ndiobène, Sikilo, Doumassou,
Saré Moussa.
De 1960 à 1970 : cette phase est
marquée par les premiers lotissements à Ndiobène, Sikilo,
Doumassou, Saré Moussa et Bouna Kane. Ainsi, la demande en espace
à urbaniser est devenue plus forte et la ville tendait à se
développer vers le Nord (Sikilo et Doumassou).
De 1976 à nos jours : c'est la
période pendant laquelle la commune a connu un fort étirement de
sa superficie. Cette situation va conduire au projet de définition d'un
nouveau périmètre communal. Ce projet en cours d'instruction
cherche à porter la superficie à 45.584ha, pour couvrir les
besoins d'extension46. La répartition se fera comme suite
:
? 7km du pont Abdoul Diallo vers la route de Ziguinchor ? 5.2km
du pont Abdoul Diallo vers la route de Vélingara ? 5.35km du carrefour
de l'hôtel de ville vers Diana Malary ? 4.3km du carrefour de
l'hôtel de ville vers l'aérodrome
L'idée d'augmenter la superficie est influencée
par la forte croissance démographique. Cette croissance est
causée à la fois par un taux accroissement naturel
élevé et par les flux de migrants venus des deux Guinées
et de la Gambie. Les refugiés ayant fui le conflit en Casamance ne sont
pas en reste dans l'agrandissement de la population koldoise. D'une population
estimée à 1000habitants en 1930, la commune de Kolda a atteint
71719habitants en 2013. La commune présente la particularité
d'être dominée par les jeunes entre 16 et 34 ans, qui
représentent 50% de la population.
45 Appelé pont Abdoul Diallo, maire de la
commune de Kolda entre 1955 et 1958
46 PIC Kolda, 2012
34
Tableau 2 : Accroissement de la population de la commune
de Kolda de 1930 à 2013
Années
|
1930
|
1955
|
1960
|
1976
|
1988
|
2002
|
2013
|
Population
|
1000
|
4000
|
6050
|
18951
|
34618
|
53921
|
71719
|
Source : PIK Kolda, 2012
Le taux de croissance moyen dans la commune de Kolda est de
5,9%, et entre 2002 et 2013 la population a augmenté de 17798.
Simultanément, les besoins en espace ont augmenté.
L'étirement de la commune de Kolda fait qu'aujourd'hui les habitations
se trouvent de plus en plus loin des institutions.
Carte 3 : Carte de localisation des habitations par
rapport à la mairie
La localisation de certains sous quartiers tels que Bel Air,
Sinthian Tountourou, Sithian Idrissa, Zone lycée (derrière
Château d'eau), Usine et Afia (après Saré Moussa) est un
handicap pour les populations. Celles-ci parcourent de longues distances pour
rejoindre le centre où est installée la majeure partie des
services. À cause de la faiblesse du transport urbain beaucoup de
personnes se déplacent à vélo et récemment à
moto, avec le développement du taxi moto (jakarta).
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