I.1.3- L'analyse des flux commerciaux
Une des raisons explicatives des comportements
hétérogènes des pays est aussi leurs parts relatives aux
flux d'échanges commerciaux. Les échanges commerciaux dans
l'UEMOA se sont déroulés dans un environnement économique
caractérisé par la mise en oeuvre de réformes et de
politiques de soutien de l'activité économique instaurées
par les pouvoirs publics et les banques centrales. Au cours de la
dernière décennie, le commerce intracommunautaire est
estimé à 12% alors que celui dans la zone euro est de 64% et pour
les pays de l'Amérique du Nord 40% (Rapport UEMOA, 2016). Les
échanges communautaires ont représenté 11,5% des
importations et 15% des exportations en 2010 (OMC, 2013). Cependant, il
convient de noter que de 1980 à 2014, les échanges intra-UEMOA
ont fortement progressé. Ainsi, les importations en valeur sont
passées de 15685,783 milliards de francs entre 1980 et 1994 à
187740,198 milliards de francs entre 2009 et 2014 soit une augmentation de plus
de 172054,415 milliards en valeur absolue. Cette performance pour la zone
s'explique par un renforcement du cadre de l'intégration
économique, la promotion des exportations et les effets positifs issus
des nombreuses réformes institutionnelles mises en oeuvre depuis la
dévaluation du franc CFA en 1994.
Figure n°5 : Évolution des échanges
intra-communautaires dans l'UEMOA de 1980 à 2014
200000
180000 160000 140000 120000 100000 80000 60000 40000
20000
|
|
0
1980-1994 1995-1999 2000-2008 2009-2014
Source : Auteur, à partir des données de la
BCEAO
23
En comparaison aux autres unions de la zone franc comme la
CEMAC et les Comores, le poids du commerce intra régional dans l'UEMOA
est encore supérieur. Malgré l'existence d'une monnaie commune et
surtout de la liberté de circulation des biens et des facteurs au sein
de l'UEMOA, les flux d'échanges restent faibles. Selon le FMI (2014)
cela est dû à l'instabilité socio-politique, à un
secteur financier peu développé, aux capacités
institutionnelles peu solides, au déficit d'infrastructures et aux chocs
asymétriques fréquents. Les principaux biens
échangés dans le cadre du commerce intra-UEMOA sont
présentés dans le tableau n°1 ci-après :
Tableau 1 : Principaux produits exportés dans
le cadre du commerce intra-UEMOA
Produits
|
Part %
|
Exportateurs
|
Importateurs
|
Produits pétroliers
|
24,5
|
Cote d'Ivoire
|
BF, TG, BEN
|
Engrais
|
18,0
|
SEN, CI
|
BF, BEN, CI
|
Ciments et sel
|
8,2
|
CI, SEN, TG
|
BF, CI, NI
|
Préparations alimentaires diverses : café et
potages, bouillons, préparations
pour assaisonnement
|
5,5
|
CI, SEN
|
SEN, BF, BEN
|
Matières plastiques et ouvrages en plastiques
|
4,8
|
CI (96,6%), SEN
|
BF ; BEN
|
Graisses et huiles animales ou végétales :
huiles de palm, margarine, etc.
|
4,6
|
CI, TG, BEN
|
NI, BF, BE
|
Produits divers des industries chimiques :
insecticides, antirongeurs, fongicides,
herbicides, désinfectants, acides
gras monocarboxyliques indistriels, huiles acides de raffinage, alcools gras
industriels
|
3,6
|
|
BF, BE, ML
|
Animaux vivants
|
3,0
|
BF NI ML
|
CI
|
Produits de beauté autres que pharmecitiques ; produits
de parfumeries ou de toilette
|
2,7
|
CI (99,2%), SEN
|
SEN BEN TG
|
Coton et produits à base de coton
|
2,7
|
ML CI BF
|
CI BEN
|
Source : Rapport sur le commerce intrazone, Commission
UEMOA (2013)
Les échanges de biens sont dominés
essentiellement par les produits pétroliers qui occupent (24,5%) et sont
fournis entièrement par la Côte d'Ivoire, ensuite les engrais pour
(18%) produit par le Sénégal et la Côte d'ivoire suivi du
ciment et du sel qui représentent (8,2%) et fournis par la Côte
d'Ivoire, le Sénégal et le Togo.
24
|
|