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Effets de débordement des politiques budgétaires en union monétaire hétérogène. Cas de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).


par Ismaila SANGHARE
Université Cheikh Anta Diop Dakar (UCAD) - Doctorat (THESE UNIQUE) en sciences économiques 0000
  

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III.2- Canal fiscal

Beetsma et Giuliadori (2011) puis Lane et Benetrix (2011) ont expliqué la transmission des chocs de dépenses publiques en recourant au VAR en panel. La fiscalité reste un des canaux de transmission des politiques budgétaires en union monétaire. Laffer et Golder (1974) ont montré qu'en situation de crise économique, il faut augmenter l'offre et stimuler la consommation par la baisse des impôts. Ce qui sous-entend des politiques évitant de décourager l'effort des entreprises par la réduction des débouchés pour celles-ci en baissant le pouvoir d'achat des consommateurs. Cette même baisse favorise un climat propice au travail. Il faut donc libérer l'offre des contraintes qui pèsent sur elle, notamment celle qui consiste à gonfler la demande et qui se traduit, à long terme, par une augmentation des prélèvements obligatoires19. Dans cette optique, les économistes de l'offre s'opposent aux keynésiens qui accordent à la dépense publique un rôle privilégié de politique économique.

Pour Perotti (1999) comme pour Blanchard (1990b) les effets désincitatifs de la fiscalité sur l'activité sont d'autant plus forts que le taux d'imposition est élevé. Ainsi, de faibles valeurs initiales du taux d'imposition, l'économie réagit de façon keynésienne. En cas de fortes valeurs, l'économie réagit de façon anti-keynésienne. Pour Drazen (1990), un choc important sur les dépenses sera considéré comme structurel et permanent, ce qui renforce la probabilité qu'il ait un effet non keynésien. Au contraire, une mesure de faible ampleur sera considérée comme temporaire et aura donc des effets keynésiens. Un effet expansionniste peut être obtenu par une hausse temporaire des dépenses publiques ou au contraire par une forte baisse.

19 Certains auteurs estiment toutefois que l'allègement d'impôts peut entrainer, de la part des agents économiques, des

comportements autres tels l'importation de biens de luxe ou des activités spéculatives en lieu et place de l'investissement et la stimulation de la production escomptée.

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Les travaux de Bénassy et Cimadomo (2006) identifient deux canaux par la voie fiscale : la concurrence fiscale et les effets d'offre. La concurrence fiscale entrainant une baisse des impôts dans un pays peut avoir pour conséquence d'attirer des entreprises dans ce pays au détriment des autres pays. Ce qui signifie qu'une relance budgétaire peut donc avoir des implications différentes pour les pays partenaires quand elle résulte d'une baisse de la fiscalité. Dans ce cas, la demande et l'offre sont simultanément encouragées ; sans que cela n'entraine nécessairement un accroissement des importations du pays concerné. Par ailleurs, une politique fiscale agressive en faveur des entreprises (une baisse rapide de l'impôt sur le bénéfice des sociétés) peut obliger les pays partenaires à réagir, soit en rationalisant leurs dépenses publiques, soit en participant à leur tour à la course au moins-disant fiscal.

Pour les effets d'offre, en modifiant sa fiscalité, un pays membre modifie les conditions de l'offre de biens et services et/ou de l'offre de travail. Cela peut avoir une influence sur l'indice de prix agrégé de la zone ; soit directement, soit indirectement. L'importance de ces effets d'offre par rapport aux effets de demande dépend de la position de l'économie dans le cycle. Par exemple, une hausse de TVA mise en oeuvre en haut de cycle a davantage d'impact sur les prix que la même mesure prise en bas de cycle. Monti. M (2010), les incompatibilités entre dispositions fiscales nationales peuvent agir comme barrières et empêcher les citoyens et les entreprises de profiter pleinement des avantages du marché intégré.

Une étude de la Commission Européenne (2012) souligne que l'amélioration des finances publiques par la fiscalité, certains Etats membres pourraient augmenter les recettes fiscales et assainir les finances publiques des Etats membres. Mais cela est favorable seulement pour les pays en situation budgétaire non viable, qui disposent d'une marge de manoeuvre pour augmenter leurs recettes fiscales puisque « trop d'impôt tue l'impôt » selon Laffer (1974). Toutefois, la CE précise que la nécessité d'améliorer la qualité de la fiscalité a augmenté concomitamment

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avec la nécessité d'accorder la qualité de l'assainissement budgétaire et son incidence sur la croissance des économies.

Les travaux de Griffth. R, Redding. J ; Simpson. H (2003) et SARR. F (2006) sur la relance par la fiscalité dans les pays en développement de l'UEMOA, concluent que les effets de débordement par la fiscalité sont d'une ampleur très limités et parfois inexistants dans leurs économies et chez leurs partenaires commerciaux. Toutefois, un consensus se dégage pour montrer que les effets de débordement des politiques fiscales sont difficiles à identifier dans les pays en développement.

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