I.3.2- Les politiques de stabilisation des chocs
asymétriques
Le recours à la politique budgétaire pour
atténuer les effets des chocs asymétriques fait l'objet d'un
consensus chez les partisans l'économie keynésienne. Les travaux
de Ndiaye et Konté (2012) démontrent en effet que le taux
d'importation influence le solde budgétaire de base des pays de l'union
par
le canal d'éventuelles flambées des prix
extérieurs qui induisent par voie de conséquence l'accroissement
des prix intérieurs à partir d'un modèle VAR en panel. En
effet, dans l'UEMOA, l'efficacité des politiques budgétaires
nationales dans l'absorption des chocs défavorables est très
limitée du fait de l'étroitesse de leurs marges de manoeuvre.
En mettant en relation deux régions A et B qui
produisent chacune un bien, Mundell (1961) cherchait à voir comment un
déplacement de la demande d'un changement de préférence
des biens de A au profit des biens de B (à partir d'un choc
asymétrique) pourrait diminuer la demande dans la région A. Ce
déplacement provoque ainsi une hausse du chômage, un
déséquilibre de la balance commerciale et enfin accroît
l'inflation dans B (voir Graphique 2). Dans ce contexte, une politique
monétaire commune est incapable de résoudre à la fois les
problèmes des deux économies. Une politique monétaire
restrictive (offre S ascendante) peut réduire l'inflation dans B, mais
aggravera le problème du chômage dans A. Une politique
monétaire expansionniste (offre S descendante) peut réduire le
chômage dans A, mais aggravera l'inflation dans B.
Graphique 2 : Chocs
asymétriques
S
D
Pays A
Pays B
P
S
D
Q
33
Graphique n°2 : le
déplacement de la demande dû à un changement de
préférence des biens produits dans le pays A au profit des biens
produits dans le pays B (choc asymétrique). La baisse de la demande dans
A se traduit par une compression de la quantité (Q) et des prix (P) et
par une hausse du chômage. L'effet produit est inverse dans B.
34
Le déséquilibre provoqué par un choc
nécessitera par conséquent de modifier les prix relatifs pour
retrouver l'équilibre antérieur. Si les deux régions ont
des monnaies différentes, on peut modifier les taux de change, c'est-
à- dire, dévaluer la monnaie A par rapport à la monnaie B.
Le pays B retrouvera alors sa compétitivité en raison d'une
baisse des salaires et des prix réels (les salaires et les prix nominaux
restant constants). Cette mesure provoquera une hausse de la demande (D
ascendante) et une baisse du chômage.
Si, toutefois, ces deux régions ont une monnaie unique,
ou maintiennent un taux de change fixe, il faudra rétablir la production
et l'emploi par d'autres moyens, comme : une baisse des salaires et des prix
nominaux ; une progression ascendante de la courbe de l'offre (S) du bien
produit dans le pays par exemple, une émigration de la main-d'oeuvre
hors du pays ; une politique budgétaire expansionniste.
|