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Gestion des risques bancaires.


par Nassima AFANGA
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d' Agadir - Licence en sciences économiques, option gestion 2020
  

Disponible en mode multipage

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Projet de fin d'étude

En vue de l'obtention d'une licence en sciences économiques
Option : Gestion
Sous Thème :

Réalisé par : Encadré par

AFANGA Nassima Mme ECH-ECHBANI Amina

2019/2020

Année universitaire :

2

REMERCIEMENT

En préambule à ce projet, nous remercions ALLAH qui nous aide et nous donne la patience et le courage durant ces longues années d'étude. Nous souhaitons adresser nos remerciements les plus sincères aux personnes qui nous ont apporté leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire ainsi qu'à la réussite de cette formidable année universitaire. Ces remerciements vont tout d'abord au corps professoral et administratif de la Faculté IBN ZOHR des Sciences Juridiques, économiques et sociales, pour la richesse et la qualité de leur enseignement et qui déploient de grands efforts pour assurer à leurs étudiants une formation actualisée.

Nous tenons à remercier sincèrement Madame, ECH-ECHABANI Amina qui, en tant que Directrice de projet, s'est toujours montrée à l'écoute et très disponible tout au long de la réalisation de ce projet, ainsi pour l'inspiration, l'aide et le temps qu'elle a bien voulu nous consacrer et sans qui ce projet n'aurait jamais vu le jour. Nous vous sommes très reconnaissants. Nous vous exprimons notre grande admiration pour vos hautes qualités humaines et professionnelles. Nous vous prions de trouver, dans ce modeste travail, l'expression de nos sincères reconnaissances et notre respectueuse admiration.

3

DEDICACE

À nos parents pour leur contribution, leur soutien et leur patience.

À nos soeurs et nos frères qui nous ont chaleureusement supporté et encouragé tout au long de mon parcours.

Enfin, nous adressons nos plus sincères remerciements à tous nos proches et amis, qui nous ont toujours encouragés au cours de la réalisation de ce projet et à qui je souhaite plus de succès.

Merci à tous et à toutes.

4

SOMMAIRE

Introduction Générale : 9

Première partie : Le cadre théorique 11

Introduction 12

Premier Chapitre : Définitions et concepts 13

Section 1 : Notions sur la banque 13

Section 2 : Notion du risque 16

Section 3 : Notion de gestion des risques 18

Section 4 : Gestion théorique du risque bancaire 24

Conclusion 33

Deuxième Chapitre : Présentation de la banque populaire 34

Introduction : 34

Section 1 : Présentation du groupe banque populaire (GBP) 35

Section 2 : Services et produits fournis par la banque populaire 46

CONCLUSION : 53

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 54

DEUXIEME PARTIE : GETION DE RISQUES AU SEIN DE LA BANQUE POPULAIRE55

Introduction 56

Premier chapitre : Maitrise des risques bancaires au Maroc 57

Introduction 57

Section 1 : Evolution de la réglementation prudentielle 58

Section 2 : Mesures de renforcement du système financier 60

Section 3 : Mesures de protection de la clientèle 73

Conclusion 78

Deuxième chapitre : Organisation et structures dédiée à la gestion des risques au sein de la

banque populaire 79

Introduction 79

Section 1 : Risque de crédit 79

Section 2 : Risques de marché. 86

Section 3 : Risques ALM 93

5

Section 4 : Risque de liquidité 94

Section 5: Risques operationnels 95

Section 6 : Risques pays 98

Conclusion 99

Conclusion générale 100

6

Liste des tableaux :

Tableau N°1 : Panorama des risques et de secteur bancaire 21

Tableau N°2 : Les étapes de maîtrises des risques 30

Tableau N°3 : Fiche signalétique de la banque populaire 42

Tableau N°4 : Part du marché 44

Tableau N°5 : Filiales de la banque populaire 44

Tableau N°6 : Chiffre clés 44

Liste des figures :

Figure N°1 : Le mécanisme de déroulement de gestion des risques 24

Figure N°2 : Organisation CPM 37

Figure N°3 : Organigramme de la banque centrale populaire 39

Figure N°4 : Actionnariat de la banque centrale populaire 41

7

ABREVIATIONS

ABI: Atlantic Business Internationale

ALM: Asset and Liability Management (La gestion actif-passif)

BAM: Bank Al Maghreb

BCP : Banque centrale populaire

BIA : Business Impact Analysis

BNDE : Banque nationale pour le développement économique

BPR : Banques Populaires Régionales

CMCC : Crédit de Mobilisations des Créances Commerciales

CNCA : Caisse nationale de crédit agricole

CPM : Crédit Populaire du Maroc

DMIA : Durée Maximum d'Interruption Admissible

FMI : Fonds monétaire international

GAB : Guichets Automatiques Bancaire

GBP : Groupe banque populaire

OCA : Organismes coopératif agricole

OCDE : Organisation de coopération et de développement économique

OFS : Organismes Financières Spécialistes

OPCVM : Organisme de Placements Collectif en Valeurs Mobilières

PCA : Plan de comité d'activité

PCEC : Plan comptable des établissements de crédit

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PMI : Petite et Moyennes Industries

PMT : Plan Moyen Terme

P&L : Profit et Perte

PRO : Professionnel

8

PSM : Plan Secours Métier

SCIP : Service centrale des incendies de paiement

SCR : Service centrale des risques

SIMT : Système Interbancaire Marocain de Télé compensation

TPE : Très petite entreprise

VaR : Value at Risk

9

Introduction Générale :

Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système bancaire national ont été mises en place. Ainsi, la Banque du Maroc a été instituée par le dahir n° 1-59-233 du 30 juin 1959 pour se substituer à la Banque d'Etat du Maroc et assurer la fonction de Banque Centrale. Créée sous forme d'établissement public doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière, cette institution s'est vue confier le privilège de l'émission de la monnaie fiduciaire, ainsi que la mission de veiller à la stabilité de la monnaie et de s'assurer du bon fonctionnement du système bancaire.

Le secteur bancaire marocain est considéré comme l'un des moteurs du développement de l'économie de pays et de sa prospérité. Il constitue un pôle de financement primordial pour les agents économiques. Il joue certes un rôle d'intermédiation, mais également et surtout un rôle de catalyseur de fonds pour assurer la croissance et le développement du pays. La banque sert donc d'intermédiaire entre les agents économiques en situation de capacité de financement, en recevant leurs fonds sous forme de dépôt, et elle les distribue par des crédits, à ceux qui désirent financer leur activité. Dans ce sens, l'octroi du crédit est la fonction principale des banques.

L'environnement bancaire est devenu très instable et très vulnérable face aux différentes fluctuations de la sphère monétaire, face à ces différentes perturbations les banques sont de plus en plus menacées par une diversité de risques nuisant à son activité et à sa position sur le marché financier.

Toutefois, La gestion du risque, ou management du risque, est la discipline qui s'attache à identifier et à traiter méthodologiquement les risques relatifs aux activités d'une organisation, quelles que soient la nature ou l'origine de ces risques.

À ce titre, il s'agit d'une composante de la stratégie qui vise à réduire la probabilité d'échec ou d'incertitude de tous les facteurs pouvant affecter l'organisme.

10

A cet effet, la prise de risques est inhérente à l'activité bancaire et se reflète directement dans la rentabilité des opérations. La direction générale doit donc disposer des outils nécessaires pour mesurer, évaluer et assurer une gestion maîtrisée de ces risques afin de maximiser son profit.

L'étude de la gestion des risques a débuté après la Deuxième Guerre mondiale. La gestion des risques a pendant longtemps été associée à l'utilisation de l'assurance de marché pour protéger les individus et les entreprises contre différentes pertes associées à des accidents. Des formes de gestion des risques purs, alternatives à l'assurance de marché, ont pris forme durant les années 1950 lorsque l'assurance de marché a été perçue très coûteuse et incomplète.

Comme toutes les sociétés, la banque est une entreprise commerciale, qui recherche aussi le bénéfice. Elle se doit donc d'être rentable dans son activité.

La performance d'une banque sous-entend une bonne gestion des risques par des techniques efficaces mises en oeuvre. Mais comment s'y prendre dans un environnement si risqué ?

Alors à travers ce présent travail, nous allons essayer d'apporter des éléments de réponse à la problématique suivante : « Comment les banques doivent gérer l'ensemble des risques liés à ses activités et à son environnement ? »

Cette problématique sera traitée en deux parties la première est consacré aux définitions et aux analyses théoriques, la deuxième à l'étude pratique.

11

Première partie :

Le cadre théorique

12

Introduction

De façon traditionnelle, la banque assure une fonction d'intermédiation financière entre agents économiques. Elles collectent les dépôts des agents à excédent de ressources et prêtent à ceux qui ont des besoins de financement. La fourniture de ce service s'inscrit dans le cadre d'un accompagnement de la clientèle.

Le risque de crédit est devenu le plus important et le plus dangereux auquel est exposée une banque., du fait, d'une part, de l'importance des opérations de crédit dans son activité, axée essentiellement sur le financement de l'économie, et le volume des fonds engagés dans ces opérations,

A cet effet, la banque dispose du statut de partenaire auprès des entreprises ; celui de fournisseur de moyens financiers. Elle leur propose différents types de crédits adaptés à leurs besoins.

Les banques alors ont pour mission de soutenir la croissance à court terme, avec la distribution de crédit à la consommation, et à long terme, avec la mise en place de crédits immobiliers et de crédits aux entreprises.

Cette première partie de l'étude est consacré à l'analyse théorique de l'activité bancaire et les risques liés à ces activités. Cette partie est subdivisé en deux chapitres, le premier est consacrée pour la définition de certains concepts qui sont reliés au risques, et le traitement des risques en général, le deuxième pour la présentation de la banque populaire.

13

Premier Chapitre : Définitions et concepts

Section 1 : Notions sur la banque

1. Définitions

Sont considérés comme établissements de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur dotation ou celle de leurs dirigeants et qui exercent à titre de profession habituelle, une ou plusieurs des activités suivantes ;

V La réception de fonds du public ;

V Les opérations de crédit ;

V La mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement, ou leur gestion.1

· Une banque est une entreprise qui a une activité financière. Elle constitue, juridiquement, une institution financière régie par le code monétaire et financier.

· La banque est une Établissement financier qui, recevant des fonds du public, les emploie pour effectuer des opérations de crédit et des opérations financières

· Une banque est une entreprise de commerce de l'argent via des réceptions et avancements de fonds, des prêts, la gestion de valeurs boursières

· Une banque est un intermédiaire financier qui gère les dépôts, et collecte l'épargne des clients, accorde des prêts, et offre des services financiers. Elle effectue cette activité en général grâce a un réseau d'agence bancaire.

· Entreprise ou établissement qui fait profession habituelle de recevoir du public, sous forme de dépôts ou autrement, des fonds qu'il emploie pour son propre en opérations d'escompte, de crédit ou en opérations financières ; ne pas confondre avec les établissements financiers. Banque dont l'activité principale est outre l'octroi de crédits, la prise et la gestion de participations dans des affaires existantes ou en formation, et consiste à l'ouverture des crédits dont le terme est au moins égal à deux années, sauf autorisation, ne peut recevoir de dépôts pour un terme inférieur à cette dure Banque, commerce de dépôt. 2

· Banque Institution financière assurant, par création monétaire, une grande partie du financement de l'économie grâce à des prêts variés, adaptes aux besoins des emprunteurs. Les banques assurent également la circulation de la monnaie scripturale.3

14

2. Fonctions de la banque ? La collecte des dépôts

La collecte des dépôts est une mission essentielle des banques elle représente un enjeu considérable pour chaque établissement, car elle détermine pour chaque banque sa part de marché, sa capacité à distribuer des crédits, sa trésorerie, son rôle sur le marché en tant que préteur ou emprunteur.

? La gestion des moyens de paiement :

Afin de faciliter les transactions, les banques ont mis à la disposition de leur clientèle, différents moyens de paiement, efficaces et sécurisés.

Pour la réalisation de différentes opérations, la banque met à la disposition de sa clientèle des instruments de paiement classique (cheque, lettre de change, ordre de virement, ...) d'une part et d'autres supports électroniques pour faciliter et surtout sécuriser les recouvrements des appoints et cela par la mise en place d'un système de paiement électronique.

? L'octroi des crédits:

La distribution des crédits est l'activité principale d'une banque.

On se disposant de ressources suffisantes, la banque met à la disposition de sa clientèle une variété de concours. Cette activité est liée à la réglementation prudentielle.

La banque peut faire appel au marché interbancaire, ou à la banque centrale pour se refinancer.

3. Les différents types des banques ? Les banque Centrales

Banque investie des fonctions d'émission de la monnaie et de modulation directe ou indirecte de la quantité et du coût du crédit dans le cadre national.

Ce terme s'emploie aujourd'hui de préférence à celui de banque (ou institut) d'émission.

La mission essentielle de la banque centrale est d'assurer la stabilité monétaire et de veiller à sa compatibilité avec l'expansion économique. Élément « central » du système bancaire, elle en règle la liquidité, elle en organise les règlements par compensation entre les banques

et joue le rôle de correspondant avec les banques centrales étrangères. 4

15

La banque centrale est une institution chargée par l'État de décider d'appliquer la politique monétaire. Elle joue tout ou partie des trois rôles suivants : assurer l'émission de la monnaie fiduciaire et contribuer ainsi à fixer les taux d'intérêt.

Bank Al-Maghreb est la banque centrale du Royaume du Maroc. C'est un établissement public doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière.

> Les banques commerciales

Les banques commerciales sont aussi appelées banques de détail. C'est le type de banques avec lequel le grand public est le plus familier. En effet les banques commerciales sont les banques dans lesquelles nous avons tous notre compte bancaire ainsi que nos comptes épargne.

Ces banques commerciales ou banques de détail proposent des services bancaires à ses clients qui sont soit des particuliers soit des entreprises. Parmi ces services bancaires on peut citer :

· La mise à disposition d'un compte bancaire avec tous les services qui vont avec comme par exemple la mise à disposition de moyens de paiement (carte bancaire, chéquier...)

· Les different crédits ou prêts

· Le dépôt d'argent (comptes épargne...) > Les banques d'investissement

Les banques d'investissement ont une activité basée sur les marchés financiers. Ces banques d'investissement achètent et vendent des actions, des obligations ou des produits dérivés sur les marchés financiers. Elles peuvent aussi s'occuper de levée de fonds pour des entreprises nouvellement cotées ou gérer des opérations de change.

> Les banques participatives

Les banques participatives au Maroc désignent communément les banques qui se réclament de la finance islamique.

16

Section 2 : Notion du risque

1. Définitions

? Élément d'incertitude qui peut affecter l'activité d'un agent ou le déroulement d'une opération économique. 5

? Il est très difficile de définir de façon générale la notion de risque. Le risque est lié à la survenance d'un événement que l'on ne peut prévoir, qui a des conséquences importantes sur le bilan de la banque. Il faut donc distinguer son caractère aléatoire et imprévisible qui constitue l'origine du risque.

2. Les types des risques :

2.1. Risques de crédit

Le risque de crédit est le risque que l'emprunteur ne rembourse pas sa dette à l'échéance fixée. S'il était à l'origine une préoccupation pour les seuls organismes bancaires, il concerne pourtant toutes les entreprises, notamment via les créances qu'elles accordent à leurs clients, qui sont des formes de prêt à court terme, et nombreuses sont aujourd'hui amenées à l'intégrer dans leur gestion afin de le minimiser.

Les risques encourus par les clients et les banques en raison des opérations de crédit conclues peuvent être regroupés en quatre catégories le risque de taux, le risque de non mobilisation des crédits accordés, le risque d'insolvabilité et le risque des créances nées sur l'étranger.

Le risque de taux est lié à la variation des taux d'intérêt. Il se réalise pour les clients lorsque par exemple ces derniers ont emprunté à une époque où les taux d'intérêt étaient élevés, lesdits taux ayant subi une variation à la baisse postérieurement à l'octroi du crédit. Ce risque est également encouru par les banques : il résulte de l'octroi de crédits à taux fixes financés à l'aide de ressources ou dépôts à taux variables 6.

Les banques encourent également un risque de non mobilisation des crédits octroyés. Ce risque se réalise lorsque la banque, qui a accordé un crédit, ne peut pas se refinancer en mobilisant la créance résultant du crédit auprès d'un tiers, en particulier de la Banque.

17

Quand au risque d'insolvabilité, il est lié à la situation du débiteur : la restitution des fonds prêtés est menacée lorsque celui-ci connaît des difficultés financières. Ce risque se réalise en cas de défaut de paiement du capital prêté ou des intérêts dus 7.

Ce risque d'insolvabilité, encore appelé risque de crédit, peut concerner aussi bien les créances internes que les créances nées sur l'étranger. Ces dernières sont toutefois à l'origine de risques supplémentaires. Si ces créances sont libellées en devises, il y a un risque de change 8. Ce risque est inhérent au commerce international 9 comme le sont également le risque politique (guerre, révolution) ou le risque naturel.

2.2. Le risque économique

Le risque économique est caractérisé par les crises « économiques » par un repliement général de l'activité économique. Le passage d'une crise économique est marqué par les difficultés commerciales ou financières pour la plupart des entreprises et par un accroissement du nombre des dépôts de bilans.

2.3. Le risque monétaire

Les troubles monétaires amènent les gouvernements à prendre des mesures telles que la suspension des paiements envers l'étranger. Dans certains pays, des défaillances de banques ont entraîné des séries de faillite.

2.4. Le risque politique

Le risque politique réside dans les révolutions, les guerres civiles et étrangères. Les guerres entraînent des fermetures d'entreprises, des réquisitions, des destructions. Elles peuvent être à l'origine de moratoires qui paralysent les règlements.

2.5. Le risque social

Le risque social est caractérisé par les troubles sociaux. Les troubles sociaux peuvent s'accompagner de grèves, d'émeutes, de pillage, et sont parfois aussi préjudiciables à telle ou telle entreprise que les guerres étrangères.

7. Ce risque peut faire l'objet d'une appréciation selon la technique du crédit scoring qui « consiste à attribuer à une particulier une note mesurant le risque d'impayé qu'il représente »

18

2.6. Le risque naturel

Il faut noter également les conséquences d'événements naturels tels que des inondations, des sécheresses, des incendies, des épidémies, des invasions de parasites, qui peuvent frapper des régions plus ou moins étendues.

3. Couverture des risques

Ces divers risques font l'objet de couverture. On essaie ainsi de se prémunir contre la réalisation de ces risques ou, si le risque est réalisé, on tente d'éviter d'en supporter la charge financière qui en résulte. La couverture des risques peut être réalisée par divers moyens, le choix du moyen dépendant du risque que l'on veut couvrir ou éliminer. Ces moyens se ramènent cependant à une seule idée : la conclusion de contrats qui peut intervenir concomitamment ou postérieurement à l'opération de crédit. La couverture concomitante peut être illustrée par les techniques de l'assurance et des garanties ; la couverture a posteriori peut l'être par la pratique des prêts substitutifs. 10

Section 3 : Notion de gestion des risques

1. Définition

La gestion des risques bancaires correspond à l'ensemble des techniques, outils et dispositifs organisationnels mis en place par la banque pour identifier, mesurer et surveiller les risques auxquels elle est confrontée.

On distingue deux approches différentes dans la gestion des risques ; une première interne portant sur les risques pris individuellement et selon leur nature (risque de crédit, risque de marché, risque de liquidité...), quand à la seconde, elle est globale et constitue un processus holistique, qui suppose une consolidation de tous les risques et la prise en compte de leur interdépendance.

2. Les objectifs de la gestion des risques

La gestion des risques vise la réalisation de quatre objectifs :

? Assurer la pérennité de l'établissement, par une allocation efficiente des ressources et une allocation adéquate des fonds propres qui permettra une meilleure couverture contre les pertes futures.

19

? Elargir le control interne du suivi des performances au suivi des risques associés.

? Faciliter la prise de décision pour les opérations nouvelles et permettre de les facturer aux clients.

? Rééquilibrer le portefeuille de l'établissement, sur la base des résultats et des effets de diversification.

3. Classification des risques bancaires

3.1. Le risqué de marché

C'est le risque de perte d'une position de marché résultant de la variation du prix des instruments détenus dans le portefeuille de négociation ou dans le cadre d'une activité de marché dite aussi de négoce.

Le risque de marché englobe deux types de risques :

? Le risque de taux d'intérêt : il désigne le risque de voir les résultats de la banque affectés à la baisse suite à une évolution défavorable du taux d'intérêt.

? Le risque de position sur actions et produits de base : qui se traduit par une évolution défavorable des prix de certains produits spécifiques (les actions, matières premières et certains titres de créances).

3.2. Le risque de liquidité:

Le risque de liquidité bancaire est le fait qu'une banque n'ait pas assez de liquidités pour répondre à ses engagements à court terme. La banque n'est alors plus solvable. Elle est dans l'incapacité de répondre aux demandes de retraits de ses clients.

Il faut savoir qu'une banque se finance généralement à court terme. Elle emprunte de l'argent à sa banque centrale, ou auprès d'autres banques. Cela lui permet d'accorder des prêts souvent à long terme à ses clients. En faisant cela, la banque s'expose au risque de liquidité bancaire. En effet, si elle n'arrive plus à emprunter à court terme et si ses clients ne déposent pas assez d'argent, la banque peut se retrouver à court de liquidités.

20

3.3. Le risque de change :

Le risque de change désigne l'incertitude quant au taux de change d'une monnaie par rapport à une autre à court et moyen terme. Il s'agit du risque qui pèse sur la valeur d'une devise par rapport à une autre du fait de la variation future du taux de change.

3.4. Le risque de contrepartie :

Une banque accorde un crédit à un particulier ou à un professionnel quand elle estime que la probabilité de remboursement est supérieure à la probabilité de non-remboursement.

Le risque de contrepartie peut aussi apparaître dans la dégradation de la situation financière des emprunteurs.

La probabilité de défaut d'un emprunteur augmente avec la dégradation de sa situation financière, cela accroît donc le risque de contrepartie de la banque.

Pour améliorer la gestion du risque de contrepartie, les banques accordent des crédits aux particuliers et aux entreprises sur la base d'analyse de leurs données financières :

? Pour un particulier, la banque examine l'ensemble de ses revenus, de ses charges, et calcule son « reste à vivre ».

? Pour une entreprise, la banque effectue une analyse financière précise de son bilan comptable, de son compte de résultat, de son bilan prévisionnel, etc.

3.5. Le risque opérationnel:

Le comité de Bâle définit le risque opérationnel comme « le risque de pertes directes ou indirectes résultant d'une inadéquation ou d'une défaillance attribuable à des procédures, des agents, des systèmes internes ou d'événements externes ». Il renvoie donc à des inefficiences de l'organisation et du management de l'institution. Sont inclus dans cette définition : Le risque juridique, le risque informatique, le risque comptable, le risque déontologique, fraudes, pertes et vols. Sont exclus : le risque de réputation et le risque stratégique.

Le risque opérationnel correspond à une série de pertes occasionnées par la gestion de l'établissement qui ne sont pas liées directement au risque de marché ou de crédit. La spécificité de ce risque réside dans la difficulté de sa quantification, ce qui rend sa gestion assez complexe.

21

Dans le nouveau ratio de solvabilité du comité de Bâle, le risque opérationnel fait l'objet d'une exigence de fonds propres.

Tableau 1 : Panorama des risques et de secteur bancaire :

Source : Optimind Winter

4. L'évolution de risque bancaire

Le principal risque auquel les banques sont confrontées est le risque de crédit, qui fait référence à la possibilité de défaillance d'un débiteur sur un prêt ou une autre obligation de paiement. L'évolution récente du secteur bancaire a également mis en lumière d'autres risques et s'est traduite par un plus grand degré de complexité dans la structure des risques bancaires. La diversification, en particulier l'engagement des banques dans le secteur des valeurs mobilières et des nouveaux instruments financiers, les a rendus vulnérables à une évolution adverse du marché ou, autrement dits, au risque de marché.

22

5. Risque de l'activité bancaire

5.1. Le risque juridique

L'inefficacité des systèmes juridique et judiciaire demeure un obstacle au développement du secteur financier. Elle pourrait également devenir une source de risque si une concurrence accrue pousse les banques à rechercher des clients moins solvables.

5.2. Risque de solvabilité:

Désigne l'insuffisance des fonds propres afin d'absorber les pertes éventuelles par la banque, en effet, ce risque ne découle pas uniquement d'un manque de fonds propres mais aussi des divers risques encourus par la banque tel que, le risque de crédit, du marché, du taux et de change.

L'exposition des banques à ce type de risque peut mettre en danger son activité, d'où l'objectif recherché par les institutions financières c'est d'essayer d'ajuster les fonds propres aux risques afin de faire face à ce genre de risque d'insolvabilité

5.3. Risque financier :

Un risque financier est un risque de perdre de l'argent suite à une opération financière (sur un actif financier) ou à une opération économique ayant une incidence financière (par exemple une vente à crédit ou en devises étrangères).

6. Sources des risques

6.1. Défaillance du contrôle interne

L'absence d'un dispositif de contrôle interne a permis l'application de pratiques frauduleuses à l'intérieur des établissements bancaires et a engendré une mauvaise maîtrise des risques.

6.2. Détérioration de la gestion :

Les déficiences de gestion constituent une raison principale des défaillances bancaires. La mauvaise gestion peut être appréhendée sous 2 volets :

D'une mauvaise gestion sur le plan technique : elle se traduit par des stratégies et pratiques inappropriées notamment au niveau de la gestion des différents risques :

·

23

Risque de contrepartie : un développement excessif des prêts sans rapport avec le niveau des fonds propres de la banque, une politique laxiste de crédit débouchant sur une piètre qualité du portefeuille, concentration des risques sur des secteurs économiques vulnérables, etc.

· Risque de marge : collecte des dépôts onéreux et dumping des crédits,

· Risque de taux,

· Risque de transformation,

· Risque de change,

Et d'une gestion de type frauduleuse : elle consiste à dissimuler les pertes passées ou présentes pour gagner du temps en procédant à titre d'exemples :

· Au maintien des créances compromises irrécupérables parmi les crédits sains ou en renouvelant automatiquement des prêts rééchelonnés. Ces méthodes constituent le moyen idéal pour établir des données fictives en matière de produits, évitant de constituer des provisions et en comptabilisant les intérêts irrécouvrables comme des revenus.

· À réévaluer des actifs immobilisés, qu'il s'agisse de biens immobiliers ou de titres. Dans certains cas la législation autorise les banques à réévaluer leurs actifs en période d'inflation mais certaines banques mettent à profit cette possibilité pour gonfler la valeur comptable de leur actif au-delà de leur véritable valeur économique ; Pire encore, certains banquiers peuvent réévaluer leur actif les cédant à des sociétés « liées » à la banque. Cette cession s'opérant à crédit et à un prix supérieur à leur valeur comptable.

· Pour les dépenses, le banquier diffère la prise en compte de ses engagements (un paiement correspondant à un achat) jusqu'au moment du paiement effectif, au lieu d'inscrire cette dépense dans les livres comptables le jour même de la signature du contrat.

Section 4 : Gestion théorique du risque bancaire

Figure 1 : Le mécanisme de déroulement de gestion du risque

24

Source : Hicham ZMARROU « Le dispositif de maîtrise de risque et le contrôle interne au
sein des établissements de crédit » Thèse professionnelle en économie, ESC Lille, 2005-2006

P36

1. La dimension managériale et humaine de la gestion des risques bancaires

On peut distinguer deux niveaux de gestion des risques bancaires. Une « macro » - gestion, tout d'abord, décrite par Olfield et Santomero (1997). Ils identifient trois modalités : la diversification de leur portefeuille d'actifs (crédits, titres), la couverture des risques par une politique d'assurance et le recours aux fonds propres de l'établissement. Une « micro » - gestion, ensuite, qui définit les modalités de sélection des actifs et les modalités de contrôle du fonctionnement d'un établissement 11. Au niveau « macro », l'intervention humaine relève des instances de gouvernance qui détermine une politique générale de risque dans ses choix

25

d'investissement en actifs risqués, validée par le conseil d'administration. Cette politique risque fixe le cadre général dans lequel va s'exercer la « micro » - gestion. Elle donne donc une philosophie générale qui va influencer les comportements dans la gestion des risques de nature financière et non financière.

1.1. La gestion des risques financiers

Les risques financiers sont les risques traditionnels de l'activité bancaire et inhérents à son activité de base. Le dispositif de gestion de ceux-ci a deux dimensions : une dimension technique et une dimension organisationnelle et humaine qui se combinent pour tenter d'aboutir à une sécurisation maximale. C'est dans cette deuxième dimension que le management joue un rôle clé. On évalue successivement les trois principales catégories : le risque de crédit ou de contrepartie, le risque de prix, et le risque de liquidité

1.1.1. Le risque de crédit

Dans un établissement financier le coeur de l'activité reste le crédit. Il y représente 40 à 60% des revenus, mais il engendre en contrepartie un coût élevé en cas de non remboursement. L'efficacité du dispositif de sélection est donc un déterminant fondamental de la rentabilité de ces opérations, d'autant plus que jusqu'avant la crise les taux et les marges pratiqués étaient bas en raison de la concurrence. Ce dispositif comporte généralement deux volets :

? Un volet quantitatif au travers des scores et des grilles de cotation du risque principalement fondé sur des données financières chiffrées. Dans le cas du crédit à la consommation il peut être l'unique méthode de sélection. Il est mis en oeuvre par des analystes crédit qui ne sont pas en contact direct avec la clientèle 12.

? Un volet qualitatif, venant en complément du résultat de la cotation, qui conduit à l'acceptation définitive ou au rejet de la demande. Ce volet qualitatif conduit à recueillir des informations non financières sur le demandeur, comme la formation du dirigeant ou l'organisation de l'entreprise dans le cas d'une demande de ce type de client. Ce sont les chargés d'affaires, en raison de leur proximité, qui peuvent réunir de telles informations. Les études montrent d'ailleurs qu'elles ont un poids de plus en plus grand dans la décision finale de financement (Berger et Udell, 2002).

11.on n'évoquera pas le rôle de la régularisation dan la maîtrise de risques. Cette dimension est évidement déterminante et influence les comportements.

26

L'animation du dispositif de sélection par la ligne hiérarchique (directeur d'agence, directeur commercial, directeur des risques) suppose tout d'abord de clarifier la politique d'octroi de crédit qu'a posée la banque auprès des équipes en termes de ciblage de la clientèle (particulier à haut, moyen ou bas revenus ; taille ou chiffre d'affaires d'une PME, secteur d'activité). Cette politique doit être claire et connue de tous.

L'animation suppose ensuite de donner la capacité aux interlocuteurs des clients d'identifier et de sélectionner les informations déterminantes pour une évaluation correcte du risque et une décision de financement appropriée. En particulier ils doivent faire le tri au sein des informations non financières, et repérer des signaux faibles de difficultés futures. L'animation nécessite enfin de contrôler l'application des procédures établies pour la vente de ces produits. La décision définitive ne survient en effet qu'après plusieurs étapes obligatoires comme l'instruction du dossier par le service des engagements, et la validation définitive en comité de crédit auquel participe un mandataire social de la banque 13. Toute défaillance à l'un ou l'autre de ces niveaux entraîne une augmentation des défauts de remboursement.

1.1.2. Le risque de prix ou risque de marché et le risque de liquidité

Ces deux catégories de risques peuvent s'appréhender de la même façon au regard du management. La première catégorie est liée à l'évolution défavorable du prix des actifs détenus par les banques, ainsi que l'évolution défavorable des taux d'intérêt et de change. La seconde catégorie, étroitement liée à la première, mais également impactée par le risque de crédit, peut s'illustrer par les difficultés rencontrées par les établissements pour accéder à des refinancements en raison de l'évolution défavorable de la valeur de ses actifs.

Le dispositif de gestion de ces risques est essentiellement de nature technique. Les outils utilisés sont généralement des modèles de prévision permettant d'évaluer les pertes potentielles sur les actifs et l'impact sur la transformation en liquidité de ceux-ci. Ainsi on détermine une « Value At Risk » ou VAR de l'actif, et on peut réaliser des scénarios de stress, ou « stress test », fondés sur des hypothèses extrêmes d'exposition à des volatilités fortes en raison des conditions économiques et de marché auxquelles fait face une banque.

La dimension humaine du dispositif est plus difficile à appréhender. Il existe là aussi un certain nombre de procédures à respecter qui conduisent à des prises de position sur des produits de marché et des produits de taux. Le management a donc un rôle classique de contrôle de leur application. Ces procédures relèvent des fronts offices (comme les salles de marché), et sont complétées par celles mises en oeuvre dans les back offices (traitements administratifs,

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conservation de titres par exemple) qui viennent valider les opérations.

La politique risque, que l'on évoquait pour le risque de crédit, prévoit, en principe la stratégie d'investissement et de couverture sur les marchés. Sa définition relève des dirigeants de la banque et en particulier de sa branche de banque de financement et d'investissement, puis est validée par les instances de gouvernance.

1.2. La gestion des risques opérationnels

Parler de risques non financiers peut apparaître un peu décalé par rapport à l'univers de la finance bancaire. Si les autorités de régulation internationale se sont saisies du problème, c'est que leur coût financier est apparu de plus en plus important et de nature à affecter significativement la rentabilité et les fonds propres des établissements.

En effet une partie significative de ceux-ci provient de pratiques frauduleuses, de contrôles défectueux ou du non-respect des procédures, y compris dans la banque de détail classique. En plus de leurs conséquences financières, ils sont porteurs d'un risque de réputation dont les conséquences sont réelles mais presque impossibles à chiffrer. Pour faire face, les banques, dans le cadre de la réglementation prudentielle de la profession, ont mis en place un dispositif de contrôle interne, chargé d'identifier et de rendre effectif l'ensemble des contrôles, réglementaires ou propres à l'établissement, au sein des processus. Il est géré par un service dédié, indépendant des autres services ou directions, directement rattaché à la direction générale et consultable directement par le comité d'audit du conseil d'administration. Le système de contrôle interne a pour vocation de garantir que le fonctionnement de la banque est sécurisé et conforme aux règles. Des services conformité, chargés de vérifier l'effectivité de ces contrôles, se sont constitués depuis une petite dizaine d'années, appuyés par une réglementation de plus en plus pointue sur le sujet.

La dimension organisationnelle et humaine est donc dominante dans l'origine et dans la gestion de cette catégorie de risque. Leur gestion suppose d'abord une formalisation et une cartographie de l'ensemble des processus bancaires. Cette démarche d'écriture est récente dans les établissements financiers contrairement à l'industrie. Elle est absolument nécessaire avant d'envisager d'y positionner les différents points de contrôle. Ensuite le rôle de la ligne managériale est de permettre une animation efficace de l'ensemble du processus afin de minimiser les risques opérationnels et financiers, tout en satisfaisant les attentes des clients. Les établissements tentent d'agir à trois niveaux pour optimiser l'efficacité du dispositif :

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? Les comportements et les valeurs portées par les ressources humaines : dans le contexte des activités de marché où les possibilités de gains apparaissent parfois sans limite, l'action sur les comportements constitue un premier levier de maîtrise de ses risques. Les codes de déontologie, la culture du respect des lois et des règlements intérieurs, la prégnance du dispositif de contrôle de conformité sont les axes généralement privilégiés. Ils ont pour objectif de favoriser l'adoption de comportements en ligne avec les annonces en matière de valeurs d'entreprise avancée dans les rapports annuels ou même dans les publicités commerciales des établissements.

? Les compétences des collaborateurs : dans des métiers qui évoluent très vite, où le contenu est essentiellement de nature financière à haute teneur mathématique, il est apparu nécessaire, outre le recrutement de talents dans ces domaines, de mettre en place un dispositif de diffusion et d'échange de connaissances entre les « initiés », et les autres participants au processus de production d'un service financier.

Cette brève analyse des aspects managériaux du dispositif de gestion des risques montre simplement leur existence, sans pour autant parler de leur effectivité, ni de leur efficacité. Une analyse académique, dépassionnée et objective, atteste de l'investissement en hommes et en moyens informatiques pour tenter d'appréhender l'ensemble des domaines comme pour satisfaire à différentes exigences réglementaires en la matière. Pour autant les dispositifs qui ont été mis en place ont failli dans une large mesure.

Le contrôle et l'audit interne n'ont pas su empêcher des prises de risques excessives et des dysfonctionnements grossiers. Le management a laissé se développer des comportements déviants allant à l'encontre de l'intérêt de l'établissement et de ses clients. Le risque de réputation, alimenté par les médias, n'a sans doute jamais été aussi fort que ces cinquante dernières années, même si l'ensemble des établissements y fait face. Il est donc nécessaire de qualifier ces dysfonctionnements, de voir en quoi le management a fini par contribuer à la hausse du risque et d'esquisser quelques propositions.

2. La maîtrise des risques :

La gestion des risques prend deux formes évidemment liées, la première de maîtrise des risques, tant opérationnelle que prudentielle, et la seconde de gestion de bilan, dont l'objectif est l'immunisation contre les risques financiers et la fixation des conditions de rentabilité des opérations.

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La maîtrise des risques évolue rapidement dans les banques et allie désormais maîtrise opérationnelle et maîtrise prudentielle pour déboucher sur une allocation de fonds propres.

2.1. Maîtrise opérationnelle

La maîtrise opérationnelle est assurée par un dispositif complet :

? D'enveloppes sectorielles sur les secteurs ou types d'opérations les plus sensibles (immobilier, opérations à effet de levier ...).

? D'enveloppes géographiques sur les pays à risques (existence d'un risque souverain ou d'un risque de non transfert),

? D'autorisations fixées par société ou par groupe de sociétés et décentralisées en fonction du niveau de délégation octroyé aux opérateurs

Cette maîtrise inclut les mesures de gestion individuelle du risque, suivi des engagements, action de recouvrement des créances, mise en jeu des garanties, provisionnement éventuel ...

2.2. Maîtrise prudentielle

La maîtrise opérationnelle des risques élémentaires laisse subsister les besoins liés au contrôle des risques par grandes masses sectorielles ou géographiques et à la mesure de la rentabilité des opérations par rapport au niveau de risque. La maîtrise prudentielle des risques s'attache de ce fait à regrouper les engagements en masses homogènes et à mettre en oeuvre des méthodes de pondération des risques et d'estimation des taux de défaillance permettant de passer de la mesure des engagements bruts à une estimation des pertes potentielles et de comparer entre eux des risques de nature et de niveau différents. Divers paramètres sont utilisés : nature et durée de l'opération, qualité du client, du secteur d'activité, du pays de résidence et taux de défaillance pour les risques de contrepartie, sensibilité et volatilité pour les risques de marché.

2.3. Allocation de fonds propres

Pour décentraliser la recherche de la rentabilité des fonds propres, les banques procèdent aujourd'hui assez largement à des systèmes d'allocation de fonds propres par centre de décision. L'objectif est de simuler une filialisation totale des activités de la banque ; chaque centre est doté analytiquement des fonds propres nécessaires à la couverture de ses propres

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risques, ses résultats sont corrigés en conséquence et ses performances sont mesurées à l'aune des fonds propres qui lui sont alloués.

Tableau N° 2 : Les étapes de maîtrise de risque

Source : Hicham ZMARROU « Le dispositif de maîtrise de risque et le contrôle interne au
sein des établissements de crédit » Thèse professionnelle en économie, ESC Lille, 2005-2006

P36

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3. Les étapes de la gestion des risques

La gestion des risques repose sur un processus de six étapes : 3.1. L'identification des risques :

Cette étape consiste à établir une cartographie des risques auxquels la banque est confrontée. Cet exercice ne doit pas être limité dans le temps, vu les changements internes et externes qui touchent le milieu bancaire et qui peuvent engendrer l'apparition de nouveaux risques.

3.2. Evaluation et mesure des risques :

L'évaluation des risques est un processus continu qui comporte généralement trois étapes :

Premièrement, les banques peuvent entreprendre une analyse rigoureuse pour recenser les risques et, lorsque c'est possible, les quantifier. S'ils ne peuvent être quantifiés, la direction peut quand même voir comment ils pourraient survenir et déterminer les mesures destinées à les gérer et à les limiter. Elle devrait se forger une opinion raisonnable et défendable sur l'ampleur de tout risque, tant en termes d'impact sur la banque (y compris dans la pire des hypothèses) que de probabilité.

La deuxième étape consiste, pour le conseil d'administration ou la direction générale, à déterminer le niveau de risque toléré par la banque, sur la base d'une évaluation des pertes qu'elle pourrait supporter au cas où un problème donné viendrait à se matérialiser.

Enfin, la direction peut comparer sa tolérance à l'égard du risque et son évaluation de l'ampleur du risque, pour vérifier si l'exposition correspond aux limites de tolérance.

La mesure du risque dépend de la nature de ce dernier, s'il est quantifiable ou non. Lorsque les risques sont quantifiables comme dans le cas du risque de crédit et du risque de marché, le concept le plus utilisé est celui de la Value-at-Risk. Dans le cas des risques non quantifiables, une méthodologie objective est appliquée pour les estimer, à travers deux variables :

? La probabilité de survenance d'un événement négatif, qui à défaut de quantification,

peut se voir attribuer des valeurs relatives : forte, moyenne et faible probabilité.

? Gravité de l'événement en cas de survenance du risque : là aussi, en absence de données quantifiables, on peut attribuer une variable relative : élevé, moyen, faible.

Le croisement des deux séries de variables, permettra de donner une idée relative du risque.

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3.3. Sélection des techniques de gestion des risques :

Les techniques de gestion des risques visent principalement l'un des trois objectifs suivants :

? Eviter le risque

? Transférer le risque

? Encourir le risque

3.4. La mise en oeuvre :

Cette étape consiste à mettre en oeuvre la technique choisie, elle doit être réalisée par une unité clairement désignée à cet effet, par exemple : la salle des marchés pour les risques de marché, la direction des engagements pour le risque de crédit, ALM pour la gestion du risque de liquidité et de taux. Quand au risque opérationnel, il a la particularité d'être plus difficilement attribuable à une unité spécifique vu ça présence partout.

Le principe fondamental de cette étape de gestion des risques est de minimiser les coûts attribués à la mise en oeuvre de la solution.

3.5. Surveillance des risques :

Le suivi permanant des risques est primordial, et ce afin de s'assurer que les stratégies adoptées donnent des résultats optimaux. En effet, au fil du temps et selon les circonstances, il se peut que les décisions initialement prises deviennent incompatibles avec la conjoncture et de ce fait elles doivent être modifiées ou carrément remplacées.

3.6. Reporting des risques :

Le reporting est l'aboutissement logique de tout processus de gestion, il s'agit d'une synthèse qui fait ressortir les éléments clés sous une forme analytique, adressée aux responsables sous forme d'un rapport dont le contenu et le niveau de détail dépend de la fonction du destinataire.

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Conclusion

La gestion des risques n'est évidemment pas nouvelle : son existence coïncide avec celle de l'activité bancaire même. L'élément nouveau est la complexité croissante qui la caractérise, rendant ainsi le secteur plus vulnérable. Les instruments classiques de couverture ne semblent par ailleurs plus adaptés face aux nouvelles donnes de l'environnement financier.

Dans l'ensemble, le secteur bancaire souffre encore de quelques lacunes qui pourraient témoigner d'une certaine fragilité au niveau de leur structure de contrôle. Certes, les efforts consentis jusqu'ici témoignent d'une volonté commune et sans équivoque visant à mieux cerner les risques bancaires. En même temps, cet effort ne sera vraisemblablement salutaire que s'il dépasse le cadre de l'analyse statique des risques en portefeuille pour accéder à une vision plutôt dynamique et évolutive de la gestion des risques bancaires, échéances sur un horizon de temps compatible avec les décisions stratégiques que cette analyse contribuera à étayer.

Pour autant, les objectifs de la régulation prudentielle ne sont jamais indépendants des fonctions attendues du système financier, des risques auquel il est confronté, et des contre-mesures jugées adéquates pour y répondre. Parce que, c'est au régulateur que revient toujours le privilège d'amorcer le changement au moment opportun.

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Deuxième Chapitre : Présentation de la banque populaire

Introduction :

Le secteur bancaire joue un rôle prépondérant dans l'économie marocaine. Il a connu diverses réformes qui en font aujourd'hui un système moderne, adapté aux besoins de la société comme à ceux des entreprises.

L'activité bancaire est un secteur stratégique dans toute économie. Il constitue un pôle de financement primordial pour les agents économiques. Les entreprises s'endettent auprès des banques pour financer leurs investissements. Les ménages eux aussi demandent des crédits pour acheter une maison, des biens d'équipement... Certes le marché financier, et en particulier le marché boursier, commence á concurrencer le marché bancaire puisqu'il constitue une autre alternative pour les entreprises pour lever des fonds et un placement rentable pour l'épargnant dans certains cas. Mais vu le nombre réduit des sociétés qui ont accès à la place boursière de Casablanca, les banques restent dominantes en matière de financement de l'économie Marocaine, en dépit d'un taux de bancarisation peu élevé.

Il n'y a pas si longtemps, l'activité bancaire s'exerçait dans un environnement stable, particulièrement protégé, et ce dans le cadre d'un environnement réglementaire hétéroclite, incomplet, voire dépassé. Cependant, ces dernières années, en raison de la mondialisation, de la révolution technologique et de la déréglementation, le monde de la banque a connu de profondes mutations et risque encore d'en connaître d'autres dans les années à venir.

Le secteur bancaire a été soumis depuis le début de la décennie quatre-vingt-dix à de nombreuses réformes : unification du cadre juridique, instauration du principe d'universalité, suppression des emplois obligatoires, levée de l'encadrement du crédit, libéralisation progressive des taux d'intérêt, dynamisation du marché monétaire et renforcement des règles prudentielle sont autant de facteurs dont l'objectif est de mettre le secteur bancaire et financier dans une dynamique concurrentielle déterminée par les forces du marché.

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Section 1 : Présentation du groupe banque populaire (GBP)

1. Histoire

Le Crédit Populaire du Maroc est un groupement de banques constitué par la Banque Centrale Populaire et les Banques Populaires Régionales.

Fidèle à son esprit d'entreprise, le Crédit Populaire du Maroc s'est fixé comme objectif d'accompagner toutes entreprises moyennes ou petites, artisanales, industrielles ou de services par la distribution de crédit à court, moyen et long terme.

Il propose une gamme élargie et complète de services et produits financiers répondant à l'ensemble des besoins de sa clientèle.

Introduit au Maroc par le Dahir du 25 mai 1926, le modèle organisationnel et commercial du Groupe est fondé, dès l'origine, sur les concepts de mutualité et de coopération.

Ainsi, les premières Banques Populaires de type coopératif et à vocation régionale, furent créées, dès la fin des années 20 du siècle dernier, dans les principales villes du Royaume.

Au lendemain de l'indépendance, les pouvoirs publics ont procédé, dans le cadre de la mise en place des premiers jalons du système bancaire et financier marocain, à la refonte du Crédit Populaire du Maroc (CPM), à travers le Dahir du 28 février 1961, en le dédiant au développement de l'artisanat et de la PME/ PMI.

Cette réforme a également renforcé le modèle organisationnel du CPM, basé désormais sur l'existence de Banques Populaires Régionales, d'une entité centrale : la Banque Centrale Populaire, et d'une instance fédératrice : le Comité Directeur du CPM.

Ce n'est que vers l'année 2000 que la Banque Centrale Populaire s'est transformée en société anonyme à capitale fixe avec comme première recommandation l'ouverture de son capital aux Banques Populaires Régionales à hauteur de 21% et au secteur privé à

concurrence d'au moins 20%. Ainsi, les Banques Régionales se sont dotées d'une autonomie avec leur implication dans le développement économique et social de leur région.

Trois phases essentielles caractérisent l'histoire de la Banque Populaire ; d'abord la phase de complémentarité allant des années 60 jusqu'à mi 70. Ensuite la phase de compétitivité qui se situe entre 1968 et 1978. Enfin, la dernière phase qui représente la Banque Populaire à l'heure actuelle, c'est-à-dire face à la mondialisation.

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? La phase de complémentarité:

Durant cette période, la Banque Populaire, alors semi-publique, ne concernait que l'artisanat, les petits commerces et les PME. Les autres banques étaient spécialisées dans d'autres activités : la BMCE (les opérations d'import et d'export) ; le CIH (le secteur immobilier et hôtelier) ; la CNCA (le crédit agricole) etc.

La naissance de la Banque Populaire coïncide avec celle des OFS, et celle des banques privées telles que la BNP (à capitaux étrangers essentiellement) ...

Parallèlement, la Banque Populaire bénéficiait de sa place monopolistique au sein du marché Marocain. Ceci s'explique, d'une part, par le fait d'être exonérée de toute imposition, ce qui n'est pas le cas pour les autres banques. Et d'autre part, par la volonté d'attirer un maximum de capitaux étrangers.

? La phase de compétitivité:

Elle se caractérise par une ouverture massive des banques sur le marché. Elle est marquée aussi par plusieurs évènements à savoir la libéralisation du secteur bancaire, le désencadrement des crédits, etc.

Les banques se sont donc inscrites, à partir, de là dans un contexte de libre concurrence qui les a incités à développer davantage leurs compétences et leur savoir-faire.

Elle se caractérise également par une décentralisation du système bancaire. Cette dernière avait pour but:

? La disponibilité de l'information au niveau agence.

? La réduction des circuits de traitement des adhérents.

? La réponse immédiate aux réclamations de la clientèle.

? L'allégement des services centraux de la Banque Centrale Populaire et de la Banque Populaire Régionale.

? La phase de mondialisation :

A l'heure actuelle on sait que les canaux d'information ne sont plus ce qu'ils étaient et que le réseau Internet n'est plus un secret pour personne. A ce propos, on a pu voir que la Banque Populaire a mis en place des produits modernes lui permettant de s'inscrire dans la nouvelle ère.

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2. Organisation

Le Groupe Banque Populaire est composé de la Banque Centrale Populaire (BCP), organe central du Groupe, de huit Banques Populaires Régionales (BPR), de filiales au Maroc, en Afrique subsaharienne et en Europe ainsi que de fondations. La Banque Populaire se positionne aujourd'hui en groupe financier universel au profit de toutes les catégories sociales et économiques : particuliers, professionnels et entreprises de toutes tailles sont servis par des produits bancaires, d'assurance et de services.

Figure N° 2 : Organisation du CPM

Source : www.gbp.ma

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3. Comité directeur

Le Comité Directeur est l'instance suprême du Crédit Populaire du Maroc exerçant exclusivement la tutelle sur les différents organismes du CPM.

Le Comité Directeur comprend :

· Cinq Présidents des Conseils de Surveillance des Banques Populaires Régionales élus par leurs pairs,

· Cinq représentants du Conseil d'Administration de la Banque Centrale Populaire, nommés par ledit Conseil.

· Le Président du Comité Directeur est élu parmi les membres dudit Comité et sa nomination est ratifiée par le Ministre chargé des Finances.

Sa mission :

· Définit les orientations stratégiques du Groupe,

· Exerce un contrôle administratif, technique et financier sur l'organisation et la gestion des organismes du CPM,

· Définit et contrôle les règles de fonctionnement communes au Groupe

· Prend toutes les mesures nécessaires au bon fonctionnement des organismes du CPM et à la sauvegarde de leur équilibre financier.

4. Banque centrale populaire (BCP) :

La Banque Centrale Populaire (BCP) est un établissement de crédit, sous forme de société anonyme à Conseil d'Administration. Elle est cotée en bourse depuis le 8 juillet 2004.

Sa mission : La BCP, qui assure un rôle central au sein du Groupe, est investie de deux missions principales :

· Etablissement de crédit habilité à réaliser toutes les opérations bancaires.

· Organisme central bancaire des BPR.

A ce titre, elle coordonne la politique financière du Groupe, assure le refinancement des BPR et la gestion de leurs excédents de trésorerie ainsi que les services d'intérêt commun pour le compte de ses organismes.

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Figure N°3 : Organigramme de la banque centrale populaire

Source : www.gbp.ma

5. Banques populaires régionales (BPR) :

Les Banques Populaires Régionales (BPR), Banques de proximité, actuellement au nombre de 10 constituent le socle du Crédit Populaire du Maroc.

Leur mission :

? Etablissements de crédit habilités à effectuer toutes les opérations de banque dans leurs circonscriptions territoriales respectives, les BPR ont pour mission de contribuer au développement de leur région par la diversité des produits qu'elles offrent, le financement de l'investissement et la bancarisation de l'économie.

? Elles constituent le levier du Crédit Populaire du Maroc dans la collecte de l'épargne au niveau régional, sa mobilisation et son utilisation dans la région où elle est collectée.

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Leur organisation :

? Les Banques Populaires sont organisées sous la forme coopérative à capital variable, à Directoire et à Conseil de Surveillance. Leur mode d'organisation unique au sein du système bancaire leur permet d'approcher différemment leurs clients, puisque ces derniers se trouvent également être les détenteurs du capital, formant ainsi ce que l'on appelle « le sociétariat ».

? Outre le fait qu'ils bénéficient des différents services bancaires, les clients sociétaires participent également à la vie sociale de leur banque (Participation aux Assemblées Générales, possibilité de siéger au Conseil de Surveillance).

6. Agences :

Les agences représentent le FRONT OFFICE de la Banque Populaire, où la relation client et la qualité du service prime sur toute autre considération. Le personnel des agences est réparti comme suit :

Chef d'agence : S'occupe en premier lieu de la commercialisation, de l'octroi de crédit, de la gestion de l'agence, de la coordination avec la succursale et avec la direction régionale...

Responsable administratif (Chef de caisse) : Est responsable du contrôle des opérations, autocontrôle des opérations de caisse, du SIMT (Système interbancaire marocain de télé compensation), scannérisation des chèques et des effets, des remises, la gestion des stock, traitement des anomalies et des incidents et l'exécution de l'ordre de virement...

Chargé de produit : Est responsable de la demande et de la remise des cartes guichets, de la délivrance des carnets de chèque, de l'ouverture et la clôture des comptes, la présentation des différents produits et services offerts par la banque, la souscription en bourse et la souscription des Dépôts à Terme (DAT)...

Agent commercial : A pour mission le change des devises, les versements, les retraits, les mises à disposition, le service Money Gram et le service Western Union, l'alimentation du GAB (Guichet automatique bancaire) et la vérification et pointage des pièces...

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7. Actionnariat

La Banque Centrale Populaire (BCP), dont le siège se trouve à Casablanca, est une Société Anonyme à Conseil d'Administration au Capital de1.822.546.560 DH. Elle est l'organisme central des huit Banques Populaires Régionales (BPR) qui sont des coopératives à capital variable et détient dans chacune d'elle des participations équivalentes majoritaires. L'ensemble formé par la BCP et les BPR constitue le Crédit Populaire du Maroc (CPM). Plusieurs organismes institutionnels (Caisse de Retraite, Mutuelles, Assurances, Banques,) portent des parts significatives du capital de la BCP.

Figure N°4 : Actionnariat de la BCP

Source : www.gbp.ma

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8. Fiche signalétique de la banque populaire

Tableau N° 3 : Fiche signalétique de la banque populaire

Raison sociale Forme juridique Capital

La Banque Populaire

 
 

Activité

Finance et assurance

Slogan

«Faite pour vous»

Création

25 mai 1926

Président

Kamal Mokdad

Adresse

20 100 Casablanca101, Bd Zerktouni

 

Date d'introduction en bource

06 Juillet 2004

Effectif

17 320 (2018)

Site Web

www.GBP.ma

 
 

Source

: https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque_populaire_(Maroc)#Notes_et_r%C3%A9f%C3%A9ren

ces

9. Valeurs

C'est dans un modèle coopératif et mutualiste que le Groupe a puisé les valeurs qui reflètent sa culture, portent sa vision, traduisent les engagements pour le développement économique et social du Maroc et renforcent la cohésion entre les différentes entités, à savoir : la Banque Centrale Populaire, les Banques Populaires Régionales, le réseau d'agences au Maroc et à l'étranger, les filiales et fondations.

? L'INNOVATION

L'innovation, c'est réinventer continuellement notre proposition de valeur, nos modes de fonctionnement et de communication en cultivant notre humilité. L'innovation, c'est créer un environnement de confiance propice à l'expression de la créativité et à l'audace.

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? LA PROXIMITÉ

Sa structure régionale, la densité de son réseau et sa bonne répartition dans l'ensemble du Royaume favorisent l'ancrage de la banque avec les réalités locales ; elle contribue ainsi à utiliser l'épargne au sein des régions où elle est collectée et à promouvoir les activités bancaires au niveau local.

Au Maroc comme à l'étranger, la Banque Populaire cultive la proximité avec ses clients, à travers le maillage de ses agences, ses guichets automatiques et la banque à distance.

? LA CITOYENNETÉ

Le Groupe Banque Populaire inscrit ses actions dans une démarche globale de développement durable. Sa vocation citoyenne trouve ainsi sa concrétisation dans ses trois fondations :

? La Fondation Banque Populaire, vouée au soutien à la culture et à l'éducation.

? La Fondation Création d'Entreprises, destinée au soutien et à la promotion de l'esprit entrepreneurial aussi bien en faveur de la clientèle locale que pour les Marocains du monde (MDM).

? La Fondation Attawfiq Microfinance, dédiée à l'inclusion bancaire et financière ainsi qu'à la lutte contre la précarité et l'exclusion sociale à travers des actions de soutien aux micro-entrepreneurs et de financement d'activités génératrices de revenus.

? LA PERFORMANCE

Le Groupe Banque Populaire est engagé, vis-à-vis de ses clients et partenaires, à améliorer son efficacité opérationnelle. Il cultive ainsi, à l'échelle individuelle et collective, l'efficacité, le professionnalisme, la satisfaction client et l'innovation pour optimiser et rationaliser ses modes de fonctionnement.

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10. part du marché

Le réseau Banque Populaire est le plus étendu du Royaume avec près de 5000 points de distribution et plus de 1430 agences à fin décembre 2018. Il sert également la plus large base clientèle au Maroc avec près de 3,2 million de clients. Les banques populaires gèrent près de 60 % des actifs financiers locaux des Marocains résidents à l'étranger. Plusieurs produits spécifiques et adaptés ont été développés spécialement à ce marché tout particulièrement dans le domaine de la gestion d'actifs et des crédits. En plus de sa position dominante sur le marché de la banque de détail.

Tableau N°4 : Part du marché

 

2016

2017

2018

Dépôts de la clientèle

26,79%

26,28%

26,24%

Crédits à l'économie

23,72%

23,92%

24,23%

 

Source : https://www.groupebcp.com/fr/nous-conna%C3%AEtre/le-groupe/chiffres-cl%C3%A9s

11. Filiales et fondations du Banque populaire

Tableau N°5 : Filiales et fondations du Banque populaire

Filiales

Domaines d'activité

Médiafinance

Marché des Capitaux

Chaabi Leasing

Crédit bail

Assarf Chaabi

Change

Alistitmar Chaabi

Gestion Collective d'Epargne

Maroc Assistance Internationale

Assistance

Banque Chaabi du Maroc

Banque

Banque Populaire Maroco-Guinéenne

Banque

Banque Populaire Maroco-Centraficaine

Banque

SPPP Moussahama

Capital risque

CIH

Banque

ICF Al Wassit

Société de Bourse

 

Source : www.gbp.ma

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12. Chiffre clés

Tableau N°6 : Chiffre clés

 

2016

2017

2018

Sociétaires

360 408

357 587

373 856

Effectif

15 210

15 400

17 320

Banques Populaires Régionales

10

9

8

Fondations

3

3

3

Filiales spécialisées

8

8

8

Banques à l'international (hors filiales bancaires de la holding ABI)

4

4

4

Banques à l'international (Filiales ABI)

7

8

8

Banque Offshore

1

1

1

Points de présence microcrédit

440

455

470

Bénéficiaires Actifs Microcrédit

270 049

281 604

284 573

 

Source : https://www.groupebcp.com/fr/nous-conna%C3%AEtre/le-groupe/chiffres-

cl%C3%A9s

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Section 2 : Services et produits fournis par la banque populaire

1. Services :

1.1. Ouverture du compte

1.1.1. Les types des comptes

1.1.1.1. Types des comptes en générale

Les comptes courants : Sont réservés aux commerçants appartenant à divers secteurs d'activités pour leurs opérations professionnelles.

Les comptes chèques : Sont ouverts aux personnes physiques ou morales pour leurs besoins personnels. Leurs soldes doivent toujours être créditeurs.

Les comptes sur carnet : Ils ne peuvent être ouverts qu'à des personnes physiques. Aussi, c'est un compte rémunéré, ses taux d'intérêts sont fixes par banque populaire. Le montant déposé ne doit pas dépasser la somme de 400.000,00 dirhams, alors que le montant de chaque opération de versement ainsi que leurs soldes ne peuvent être inférieures à 100 dirhams, sauf en cas de clôture de compte.

1.1.1.2. Les types des comptes offerts par la banque populaire COMPTE EN DIRHAMS NON CONVERTIBLE

· 21111 : Comptes pour particuliers ou personnes physiques.

· 21211 : Comptes pour personnes morales ou exerçant une activité commerciale.

· 21330 : Comptes d'épargne ou sur compte carnet.

· 21150 : Comptes réservés au personnel de la banque.

· 21140 : Compte réservés au marocain du monde(MDM).

· 21340 : Compte sur carnet réservés au MDM.

· 21216 : Comptes réservés aux artisans.

· 21116 : Comptes réservés aux associations, ce qui nécessite la présentation du statut, du tableau des membres, du PV de l'assemblée générale, des copies des CIN des membres fondateurs et du document présenté par la commune.

· 21117 : Comptes réservés aux fonctionnaires de l'état de sécurité et de défense (Policiers, militaires, membres de la protection civile...).

· 21150 : Comptes réservés au personnel de la banque.

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COMPTES EN DIRHAMS CONVERTIBLE

· 21184 : Comptes pour les marocains non résident dont l'alimentation se fait en devise mais le retrait est en devise ou en dirhams.

· 21182 : Comptes pour les étrangers résidents dont l'alimentation aussi se fait en devise mais le retrait est en devise ou en dirhams.

· Compte CCPEX : Compte réservé aux entreprises d'exportation. 1.1.2. Conditions d'ouverture d'un compte

1.1.2.1. Les conditions générales d'ouverture d'un compte :

Le client doit être majeur après cette image de marque l'ouverture du compte est reliée à un versement initial ou à la domiciliation du salaire. Aussi, il existe une chance pour les aveugles et les analphabètes. Seulement, pour les premiers, il faut la présence d'une tierce personne avec lui pour l'ouverture du compte et les différentes opérations de retrait ; et pour les seconds il faut savoir signer

1.1.2.2. Les conditions relatives à l'identité :

Avant d'ouvrir un compte, il faut s'assurer de l'identité du client qui varie selon la fonction des personnes concernées : physique ou morale.

· Personnes physiques : leur identité est déterminée par la carte d'identité nationale ou le passeport, mais actuellement, la C.I.N est obligatoire.

· Les commerçants sont tenus de présenter en plus un extrait de registre de commerce et la patente ; les étrangers doivent présenter une carte de séjour valide.

· Personnes morales : Chaque société a des pièces à produire pour l'ouverture de comptes. Le registre de commerce et la patente.

1.1.3. La démarche d'ouverture d'un compte

1.1.3.1. Les vérifications préalables à l'ouverture d'un compte

Les personnes physiques : Selon l`article 488 du code de commerce, l`établissement bancaire doit préalablement à l`ouverture d`un compte vérifier, en ce qui concerne les personnes physiques, le domicile et l`identité du postulant au vu des énonciations de sa carte d`identité nationale (CIN), de la carte d`immatriculation pour les étrangers ou du passeport ou toute autre pièce d`identité en tenant lieu pour les étrangers non-résidents.

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Le banquier est obligé de vérifier l`identité du client, c'est la raison pour laquelle le banquier demande la présentation d'un document officiel, une pièce délivrée par une autorité administrative portant la photographie et la signature de l'intéresse. Il s'agit de la carte d'identité nationale dont une photocopie sera conservée par le banquier.

Ensuite, le banquier enregistre toutes les informations nécessaires du client et lui communique un numéro de compte, identifiable par une série de chiffre désignant a la fois le génériques de 5 positions, radical de 7 position, plural de 3 positions et chiffre clé d`une position :

Préalablement à la délivrance d'un chéquier, le banquier est tenu de consulter le fichier central des interdits de chèques pour s'assurer que le client n`y figure pas.

Les personnes morales : Concernant les personnes morales, le banquier doit vérifier, préalablement à l'ouverture d'un compte (la forme et la dénomination, l'adresse du siège, l'identité et les pouvoirs de la ou les personnes physiques habilitées à effectuer des opérations sur le compte, ainsi que le numéro d'inscription a l'impôt sur la société au registre de commerce ou à l'impôt des patentes).

Après la vérification préalable a l'ouverture de Compte le banquier présente au client un spécimen de signature et lui invite a déposé sa signature ainsi que celle du mandataire qu'il a désigné.

Ce spécimen permet d'authentifier les ordres émanant du client pour les dénouements des opérations bancaires.

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1.1.3.2. La classification des comptes

Selon l'article 487 du code de commerce le compte en banque est : soit à vue, soit à terme :

· Les comptes à vue.

· Les comptes à terme.

· Les comptes étrangers .
·

? Les comptes en dirhams convertibles.

? Les comptes en devises.

1.2. Services liés aux Comptes

1.2.1. Chèques

Le chèque de banque est un moyen destiné à garantir le paiement au profit d'un tiers bénéficiaire ou du donneur d'ordre lui-même. Il se substitue au chèque certifié et offre les mêmes garanties. Un moyen de paiement indispensable pour certains achats.

Avantages .
·

· Les mêmes garanties qu'un chèque certifié

· Des transferts de fonds facilités

· Sécurité : Barré et portant la mention « non endossable ». Soumis au délai de prescription, au même titre qu'un chèque ordinaire.

· Flexibilité : Peut faire l'objet d'une opposition. Peut être remplacé.

· Fiabilité : Chèque extrait du chéquier de l'agence, établi à l'ordre d'un 1.2.2. Chèque auto

Le chèque Auto est un moyen de paiement garanti dans toutes les agences Banque Populaire. Il est destiné exclusivement au règlement des dépenses liées à un véhicule dans les stations-service au Maroc.

Avantages .
·

· Limite l'usage d'argent liquide

· Facilite la comptabilité des frais de route

· Réserve de 2000 DH pour faire face aux éventualités sur la route

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1.2.3. CHAABI CASH

Chaabi Cash est un moyen de transferts d'argent sont accessibles en temps réel dans toutes les agences Banque Populaire au Maroc

Avantages :

· Une mise à disposition immédiate de l'argent

· Un transfert sécurisé dans le réseau Banque Populaire

· Transfert possible dans les agences Banque Populaire ou sur Chaabi Net

· Récupérer les fonds en cas de non règlement de la mise à disposition

· Un moyen sûr : Possibilité d'ordonner le transfert pour soi-même pour éviter le transport d'argent ou de valeurs, en ayant la certitude d'être le seul habilité à disposer des fonds

· Gratuité: Aucun frais à régler

· Pas de contrainte : Un transfert d'argent en temps réel à retirer dans n'importe quelle agence Banque Populaire, même si le bénéficiaire n'est pas client BP

· Services à l'international

· Change

· Transfert à l'étranger pour soins médicaux : ce service assure le transfert d'argent dans le cas où l'état de santé nécessiterait une consultation médicale auprès d'un médecin à l'étranger, ou l'administration de soins médicaux dans un établissement étranger.

· Transfert à l'étranger pour les étudiants

2. Produits :

2.1. Les cartes monétiques

· RIZK

· LA POPULAIRE

· LA PRIMA

· LA GOLDE DEVISE

· LA GOLDE DOTATION

· AILES

· AILES PLUS

· I-C@RD

· 1217

· #LIVE

·

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L'HBAB

· ASFAR CARD

· RELAX

· LA PRO

· LA TITANIUM

2.2. Les packs

· AL HISSAB CHAABI

· CNSS ESSENTIEL

· CNSS PLUS

· OCPACK ESSENTIEL

· OCPACK PLUS

· PREMIUM

· AILES

· POPULAIRE

· FILIALES

· #LIVE

2.3. Les crédits

LES CRÉDITS LOGEMENTS :

· Crédit FOGALEF : accordé aux enseignants adhérant à la fondation Med VI et permet le financement complet du logement en fonction du revenu, avec des durées de remboursement pouvant aller jusqu'à 20 ans et un taux d'intérêt très compétitif.

· Crédit AL MANZIL Chaabi : accordé aux gens ayant un revenu modeste et/ou non régulier pour l'acquisition d'un logement neuf ou ancien avec un plafond pouvant atteindre les 200.000 dhs.

· Crédit Douira : pour les personnes désirant acquérir un logement économique dont le coût est limité à 200.000 dhs et une superficie qui ne dépasse pas 100 m2, avec une durée de remboursement allant jusqu'à 25 ans et un taux d'intérêt fixe très compétitif.

· Crédit Mabrouk : Crédit pour le financement des logements de moyen et haut standing, construction d'une maison, travaux d'aménagement ou bien l'acquisition d'un terrain nu.

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LES CRÉDITS DE CONSOMMATION:

· Crédit Yousr: Pour faire face à des dépenses imprévues sans déséquilibrer votre budget, la Banque Populaire met à la disposition de ces clients une ligne de crédit « Crédit YOUSR».C'est une facilité allant jusqu'à 50.000 dhs qui est adossé au compte du client et qui est remboursé à chaque fin du mois.

· Crédit Moujoud: MOUJOUD est un crédit destiné au financement des besoins personnels de consommation: achat de mobilier, d'appareils électroménagers, de voiture d'occasion, et de frais d'équipement.

· CRÉDIT VOITURE NEUVE: le crédit personnel voiture neuve est un prêt jumelé à une assurance décès qui permet de financer jusqu'à 75% l'achat d'une voiture neuve avec un plafond de 300.000 DH et une durée de remboursement pouvant aller jusqu'à 48 mois.

· Crédits FOGARIM (Fonds de garantie en faveur des populations à revenus modestes et/ou irréguliers): Sont des crédits soutenue et garantie par l'état en faveur des travailleurs qui n'ont pas un salaire fixe et ne peuvent pas ainsi domiciliés leurs salaires.

2.4. Les assurances

· EPARGNE EVOLUTION

· MARETRAITE

· AL INJAD AL MOMTAZ

· ATTA'MINE CHAABI HAYAT

· ATTA'MINE CHAABI OUSRA

· JAYLE-E JUNIOR

· AVENIRMESENFANTS

· INJAD MONDE

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CONCLUSION :

Dans ce chapitre nous avons abordé à une présentation générale de la banque populaire et à l'ensemble des services et des produits offerts par cette banque.

Au Maroc, la Banque Populaire enregistre une bonne progression de ses activités au titre du dernier semestre 2019. L'activitéì d'intermédiation affiche une évolution positive avec une marge d'intérêt clientèle en hausse de 4,2%, tandis que les revenus des activités de marché croissent de 14%.

Ces réalisations réaffirment la robustesse de l'activitéì bancaire au Maroc qui continue de contribuer significativement à la croissance et à la performance du Groupe Banque Centrale Populaire.

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CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

Ces dernières années, les marchés financiers et la législation qui leur est applicable ont été l'objet de modifications fondamentales. Le profil de nos établissements financiers évolue et, dans le même temps, les risques bancaires deviennent de plus en plus variés et complexes. Les défis qui en résultent constituent désormais un enjeu considérable pour l'ensemble des intervenants dans le secteur bancaire.

Ce sont précisément ces défis qui ont amené les autorités et le secteur bancaire à mettre sur pied un programme de réformes et de mises à niveau dans le souci de bâtir un secteur bancaire équilibré et solide et éviter par-là toute source d'instabilité financière préjudiciable à tout effort de développement économique. Il est indéniable de constater que dans la détermination des lignes de force qui contribue à la poursuite de ces objectifs, la nécessité d'une gestion efficace et fiable des risques occupe une place importante.

Certes, des projets sont en cours d'étude en vue d'enrichir l'environnement prudentiel par des règles plus adaptées, mais ceci ne devrait occulter les besoins de mise à niveau du risk management que chaque établissement devrait entreprendre en interne par rapport aux meilleures pratiques internationales de gestion des risques bancaires.

La partie suivante est consacré pour l'étude des risques liés à l'activité de la banque populaire et la procédure de gestion de ces risques accréditée par cette banque.

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DEUXIEME PARTIE :

GETION DE

RISQUES AU SEIN

DE LA BANQUE

POPULAIRE

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Introduction

A partir du XVIIe siècle, depuis que la banque moderne a commencé à évoluer, la plupart des défaillances bancaires trouvent leur origine dans l'incapacité de faire face aux différents risques qu'elles encourent, parmi ces différents types de risque qui affectent sa survie, nous pouvons citer notamment le risque de marché, d'option, de crédit, et le risque opérationnel, etc.

La forte volatilité des résultats des banques les expose à des risques difficilement maîtrisables. Ces derniers comprennent, en l'occurrence, des faits imprévisibles susceptibles d'affecter la rentabilité et la survie de la banque. Face à cette nomenclature explosive, la culture bancaire traditionnelle s'essouffle. Pour y faire face, les établissements bancaires hiérarchisent les risques, mettent en place une charte de contrôle pour chaque risque et clarifient les responsabilités. Mais l'essentiel réside dans une évolution nécessaire et délicate de la culture du risque.

La gestion des risques se développe aujourd'hui d'une façon vertigineuse dans l'univers bancaire. Elle couvre toutes les techniques et les outils de mesure et contrôle de ces risques.

A cet effet, la prise de risques est inhérente à l'activité bancaire et se reflète directement dans la rentabilité des opérations. La direction générale doit donc disposer des outils nécessaires pour mesurer, évaluer et assurer une gestion maîtrisée de ces risques afin de maximiser son profit.

Alors, à travers cette partie nous allons essayer d'apporter des éléments de réponse à la problématique suivante « Quelles sont les procédures mises en place par la banque populaire pour la maîtrise des risques qui interfèrent ses activités ?».

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Premier chapitre : Maitrise des risques bancaires au Maroc

Introduction

Cela fait une vingtaine d'années que le secteur bancaire, partout dans le monde a subi plusieurs changements qui ont fait la tendance des Autorités bancaires et des organismes financiers vers la coopération internationale pour l'institution d'un cadre commun pour la réglementation et la gestion de l'activité bancaire. En effet, l'objectif était de faire face à la multiplicité des défis menaçant la stabilité financière du secteur et l'harmonisation les normes prudentielles au niveau national et au niveau international.

Au Maroc ; un certain nombre de dispositions ont été prévues par la loi bancaire de 1993. Elles visent notamment, à travers la soumission des établissements de crédit à des règles de bonne gestion, à assurer la protection de la clientèle et en particulier les déposants dont les avoirs constituent l'essentiel des ressources des banques. Outre les règles prudentielles, les normes comptables et l'obligation d'information des autorités monétaires que les établissements de crédit sont tenus de respecter, le législateur a institué un fonds de garantie des dépôts ainsi qu'un mécanisme de soutien aux établissements de crédit en difficulté.

De ce fait, ce chapitre met en lumière dans une première section l'évolution qu'a connu la réglementation ainsi que les deux objectifs essentiels de la réglementation bancaire, assoir la solidité du système financier dans la deuxième section et assurer une meilleure protection des déposants dans la troisième section.

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Section 1 : Evolution de la réglementation prudentielle

La course à la réglementation prudentielle a été stimulée par la nécessité, d'une part, d'identifier les différents dangers qui menacent l'activité ; et d'une autre part, l'élaboration d'un dispositif de gestion des risques capables d'anticiper et de maîtriser la performance financière des établissements bancaires.

1. Cadre réglementaire universel

Depuis plus d'une décennie, les systèmes bancaires mondiaux sont confrontés à toute une série d'évolutions qui représentent autant de défis. Les principales évolutions qu'ont connues les marchés financiers sont l'accumulation des risques, l'intensification de la concurrence, la titrisation, la diversification et l'internationalisation. Pour y faire face, les autorités de contrôle du système bancaire ont élargi le champ de leur surveillance, harmonisé et renforcé les normes prudentielles tant au niveau national qu'au niveau international, et passé des accords de coopération internationale.

En ce sens, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire et les Communautés européennes ont donné une impulsion décisive au renforcement et à l'harmonisation du contrôle prudentiel à l'échelle internationale. Bien que la coopération internationale entre les autorités de contrôle soit relativement nouvelle, elle s'est développée rapidement pour atteindre un accord commun sur la mise en place d'un standard uniforme pour juger de l'adéquation des fonds propres bancaires la couverture de risque de crédit.

La résultante de cette évolution est ce qu'on appelle la re-réglementation du secteur bancaire. Cette dernière recouvre l'extension de la surveillance à la totalité des activités des organismes financiers qui ne relevaient pas précédemment de l'autorité de contrôleur des banques : non seulement les normes prudentielles des banques ont été renforcées dans de nombreux pays, mais le champ de la surveillance a été étendu aux nouvelles activités qu'elles ont reçu l'autorisation d'exercer.

Dans ce contexte, la question des limites de la re-réglementation et des excès auxquels elles pourront conduire vient naturellement à l'esprit. En effet, si l'harmonisation des normes prudentielles a pour but l'égalisation des conditions de la concurrence en ce sens qu'elle élimine les inégalités de traitement en limitant les possibilités d'arbitrage réglementaire elle risque aussi de supprimer les avantages concurrentiels qui constituent normalement le moteur du développement du marché.

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Par ailleurs, La diversification des établissements financiers pose problème aux autorités de contrôle. Dans un certain nombre de cas, le processus de déspécialisation a été déclenché par des changements réglementaires Justifiés par l'harmonisation des règles de la concurrence, au nom de laquelle les établissements spécialisés qui jouissaient d'un avantage concurrentiel du fait d'un régime plus souple ont été soumis au même régime que les banques. Cependant, dans d'autres cas, l'autorité de contrôle a été prise à contre-pied par la politique de diversification des banques, qui se sont lancées dans des activités n'entrant pas dans le champ de sa compétence. Cette observation s'applique tout particulièrement à la création de conglomérats financiers regroupant plusieurs établissements couvrant divers segments du marché, notamment dans la banque, les opérations boursières et les assurances, sans oublier la création de filiales non financières par des établissements financiers. L'abolition des barrières entre les différents segments du marché oblige les autorités de contrôle soit à renforcer leur coopération, soit à se regrouper pour élargir leur champ d'action 14.

2. Cadre réglementaire marocain

Bien que le cadre prudentiel du secteur bancaire ait été notablement renforcé au cours des dernières années, des mesures supplémentaires d'ordre législatif, réglementaire et organisationnel devront être prises au sein de Bank Al Maghreb (BAM) pour mieux se conformer aux principes fondamentaux du Comité de Bâle pour un contrôle bancaire efficace. Le cadre de réglementation et de surveillance a été effectivement amélioré au cours des dernières années. Un nouveau plan comptable bancaire a été mis en oeuvre, une réglementation sur le contrôle interne a été adoptée et certaines règles prudentielles ont été amendées ou introduites, par exemple en matière d'audit externe.

Enfin, l'entrée en vigueur d'une réglementation sur les sanctions financières en 2001 devait permettre à BAM d'exercer une plus forte pression sur les institutions surveillées dans la mesure où, désormais, toute infraction aux principales règles prudentielles, y compris celles relatives à la classification des prêts et à la constitution de provisions, est passible d'une sanction spécifique. Cependant, en dépit de ces progrès, le système continue de présenter des faiblesses importantes : manque d'indépendance des organismes de supervision bancaire, contrôle s sur place et sur pièces inefficaces, faiblesse des mesures de lutte contre le blanchiment d'argent et lacunes de la réglementation sur le provisionnement des pertes sur prêts.

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Section 2 : Mesures de renforcement du système financier

Elle concerne essentiellement :

? La réglementation des conditions d'exercice de la profession ; ? L'établissement d'un dispositif de réglementation comptable ; ? La réglementation prudentielle ;

? Et l'établissement d'un système de contrôle interne.

1. Mesures d'accès à la profession

Ces conditions intéressent aussi bien les établissements de crédit que leurs dirigeants. 1.1. Conditions concernant les établissements de crédit

Toute personne morale, avant d'exercer l'activité d'établissement de crédit, doit demander au Ministre des finances son agrément en qualité de banque ou de société de financement. A l'appui de sa demande, elle présente un dossier comprenant des informations sur les moyens techniques, financiers et humains (qualité des fondateurs, des actionnaires et des dirigeants) qu'elle compte mettre en oeuvre, ainsi que sur son plan d'action à court et moyen terme (ouverture de succursales, agences). L'agrément est accordé ou refusé après avis conforme du Comité des établissements de crédit qui est chargé de l'instruction du dossier et est habilité, de ce fait, à réclamer tous documents et renseignements qu'il juge nécessaires.

Un établissement de crédit ne peut être constitué que sous la forme de société anonyme à capital fixe, à l'exception des organismes que la loi a dotés d'un statut particulier et ceux dont le siège social est installé à l'étranger. Il est en outre tenu de préciser dans les documents destinés aux tiers la catégorie à laquelle il appartient, ainsi que les références de l'arrêté portant son agrément. La demande d'un nouvel agrément est requise chaque fois que des changements affectent la nationalité, le contrôle d'un établissement de crédit, le lieu de son siège social ou la nature des opérations qu'il effectue habituellement.

L'agrément est exigé également avant la fusion de deux ou plusieurs établissements de crédit ou l'absorption d'un ou plusieurs établissements par un autre. La création de filiales ou l'ouverture de succursales, agences, guichets à l'étranger par des établissements de crédit ayant leur siège social au Maroc sont subordonnées à l'accord préalable du Ministre des finances, pris après avis conforme du Comité des établissements de crédit.

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1.2. conditions concernant les dirigeants

Elles ont trait tant aux règles de bonne moralité et d'incompatibilité des fonctions qu'à l'obligation d'informer Bank Al-Maghreb.

1.2.1. Moralité des dirigeants

La bonne moralité constitue une condition indispensable pour l'exercice de la fonction d'administration ou de direction d'un établissement de crédit. En effet, la loi bancaire de 1993 stipule que, sous peine des sanctions pénales prévues, nul ne peut être fondateur, membre du conseil d'administration, dirigeant ou disposer du pouvoir de signature pour le compte d'un établissement de crédit s'il a été condamné dans les conditions prévues à l'article 31 de cette loi.

1.2.2. Règles d'incompatibilité

Les dirigeants d'un établissement de crédit recevant des fonds du public ne peuvent cumuler ces fonctions avec celles de direction d'une autre entreprise, à l'exception des sociétés de financement ne recevant pas des fonds du public, des sociétés d'investissement et des sociétés de services contrôlées par l'établissement de crédit et travaillant pour son compte.

1.2.3. Obligation d'informer Bank Al-Maghreb

La loi bancaire de 1993 oblige les dirigeants d'un établissement de crédit d'informer Bank Al-Maghreb de toute anomalie ou événement grave survenu dans l'activité de leur établissement. Les actionnaires détenant 5% ou plus du capital social sont également tenus de lui communiquer tout changement ayant affecté la part du capital qu'ils détiennent.

2. Mesures prudentielles

Ces règles ont pour but principal d'amener les établissements de crédit à ne pas se départir d'une gestion saine les mettant à l'abri des risques d'illiquidité ou d'insolvabilité. Elles consistent notamment en l'obligation de respecter un capital minimum, des ratios minimums de liquidité et de solvabilité, ainsi que des coefficients maximums de division des risques et de position de change. Elles portent également sur le classement des créances en souffrance et leur couverture par des provisions.

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L'observation de ces règles est contrôlée par Bank Al-Maghreb au vu des documents qui lui sont adressés par les établissements de crédit, et, en cas de besoin, par des vérifications sur place. Les établissements enregistrant des insuffisances sont passibles de sanctions disciplinaires dans les conditions prévues par la loi bancaire.

2.1. Capital minimum et fonds propres nets

La loi bancaire du 21 avril 1967 (article 9) avait déjà institué pour les banques de dépôt la règle du capital minimum entièrement libéré ou d'une dotation minimale pour celles dont le siège social est à l'étranger. En outre, l'actif d'une banque devait, à tout moment, excéder d'un montant égal au capital minimum, le passif dont elle était tenue envers les tiers. Un arrêté du Ministre des finances du 25 mars 1969 avait fixé le montant minimum de ce capital

? À 2 millions de dirhams. Ce minimum a été porté

? À 15 millions de dirhams à partir du 30 juin 1983 (Arrêté du Ministre des finances du 13 Août 1982),

? Puis à 100 millions de dirhams à compter du 1er janvier 1991 (Arrêté du Ministre des finances du 8 juin 1989 et Décision réglementaire n°65 de Bank Al-Maghreb du 27 juillet 1990 relative au capital minimum et aux fonds propres nets).

Depuis le 1er janvier 1997, les sociétés de financement doivent, elles aussi, justifier d'un capital effectivement libéré ou d'une dotation totalement versée, d'un montant minimum variant entre 20 mille dirhams et 20 millions de dirhams selon la nature des opérations qu'elles effectuent (Arrêté du Ministre des finances du 6 octobre 1995).

2.2. Coefficient de liquidité

Un arrêté du Ministre des finances du 25 mars 1969 a institué un coefficient de liquidité que les banques doivent observer et qui représente un rapport minimum entre, d'une part, leurs éléments d'actif disponibles et réalisables à court terme et, d'autre part, leurs exigibilités à vue et à court terme (moins de 4 mois). En astreignant les banques à maintenir une proportion de leurs ressources sous forme d'actifs liquides, ce ratio vise à renforcer la capacité des banques à faire face à leurs engagements à court terme et à prévenir ainsi le risque d'une interruption dans leurs paiements.

Eléments d'actifs disponibles et réalisables à court terme

+ Engagements par signature reçus

Coefficient de liquidité = > 100%

Exigibilités à vue et à court terme

+ Engagements par signatures données

Ce coefficient a été fixé initialement à 50%, puis a été porté à 60% par un arrêté du Ministre des finances du 23 mars 1982 (Décision réglementaire de Bank Al-Maghreb n°33 du 22 juin 1982). En 2002, ce coefficient a été porté à 100% (circulaire n°1/G/2002 du 27 février 2002).

2.3. Coefficient de solvabilité

Institué par un arrêté du Ministre des finances du 25 mars 1969, ce coefficient représentait, jusqu'en 1993, le rapport minimum que les banques devaient maintenir en permanence entre, d'une part, leur surface nette, définie comme étant leurs fonds propres nets et, d'autre part, leurs exigibilités comprenant l'ensemble des créances de la clientèle, des organismes financiers spécialisés et des créditeurs divers, ainsi que le poste "charges à payer" à partir de juin 1982. Fixé initialement à 5%, il a été porté à 5,25% en 1982, puis à 5,50% en 1985.

Depuis janvier 1993 (Arrêté du Ministre des finances du 22 décembre 1992 et décision réglementaire n°96 de Bank Al-Maghreb du 25 décembre 1992), le coefficient de solvabilité, dont le taux a été relevé à 8%, a fait l'objet d'un mode de calcul plus représentatif des risques encourus par les banques. Inspiré du "ratio Cooke" adopté en 1988 par les pays de l'OCDE à la suite du « Concordat de Bâle sur l'adéquation des fonds propres", le coefficient de solvabilité est défini en rapportant les fonds propres nets des banques, non plus à leurs exigibilités (éléments du passif), mais plutôt à leurs avoirs et à leurs engagements par décaissement (éléments de l'actif) ou par signature (hors bilan). Ces risques sont en outre pondérés par des quotités de 0%, 20%, 50% ou 100% suivant la nature de l'opération, la qualité du débiteur, le pays où se trouve localisé le risque et la nature des garanties constituées.

Fonds propres

Coefficient de solvabilité = > 8%

Engagements par signatures pondérés

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64

En juillet 1996, trois anciens organismes financiers spécialisés ayant acquis la qualité de banque (BNDE, CIH et CNCA) ont été assujettis à la règle du coefficient minimum de solvabilité (Arrêté du Ministre des Finances n°1439-96 du 23 juillet 1996 et circulaire de Bank Al-Maghrib n°14 du 26 septembre 1996). Cette règle a été enfin étendue aux sociétés de financement en janvier 1997 (Arrêté du Ministre des finances n°175-97 du 22 janvier 1997).

2.4. Coefficient maximum de division des risques

Le coefficient de division des risques a été institué par l'arrêté du Ministre des finances du 21 août 1976 (Décision réglementaire n°18 de Bank Al-Maghreb du 30 décembre 1976) qui a limité, à 10% de la surface nette comptable, le total des crédits à court terme et des crédits à moyen terme non réescomptables qu'une banque peut accorder à un même client autre que les organismes coopératifs agricoles (OCA).

A la fin de l'année 1990, il a été procédé à l'abaissement à 7% du taux de ce coefficient ainsi qu'à l'élargissement de la base de calcul des risques encourus sur la clientèle qui comprennent depuis tous les crédits par décaissement (court, moyen et long terme) accordés à un même bénéficiaire autre que les OCA, les banques et les organismes financiers spécialisés (Arrêté du Ministre des finances du 27 décembre 1990 et décision réglementaire n°70 de Bank Al-Maghreb).

La règle du coefficient maximum de division des risques a subi des aménagements majeurs en 1992 (Arrêté du Ministre des finances du 22 octobre 1992 et décision réglementaire n° 95 de Bank Al-Maghreb datée du 25 décembre1992).

- Ainsi, la notion de risques encourus sur un même bénéficiaire a été élargie pour englober les crédits de toute durée, et de toute nature (notamment par signature), les opérations de crédit-bail et autres locations avec option d'achat, les titres émis par le bénéficiaire et souscrits par la banque, ainsi que les instruments assimilés.

- La méthode de calcul des engagements de l'établissement de crédit a été en outre modifiée, puisque ceux-ci sont pris en considération à hauteur de quotités fixées à 0%, 20%, 50% ou 100% selon la nature du risque et de la garantie qui couvre le crédit.

- Parallèlement, la définition de la notion de bénéficiaire a été revue. Celle-ci recouvre, outre les personnes physiques ou morales prises à titre individuel, tout groupe de personnes, quels que soient leur statut et leur forme juridique. La notion de groupe qualifie ici tout ensemble formé, soit d'une personne morale et des personnes physiques ou morales qui en détiennent le

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Coefficients de limitation Position de change globale

des risques de change globale Fond propre net

=

< 20%

contrôle, soit de personnes morales contrôlées par des personnes physiques ou morales communes. Le critère du contrôle est retenu lorsqu'il y a détention, directe ou indirecte, du tiers au moins du capital social ou de 20% seulement du capital mais avec l'exercice effectif des pouvoirs d'administration ou de direction.

Le coefficient maximum de division des risques a été relevé à 10% en juillet 1996 et, à cette date, l'obligation de son observation a été étendue à la CNCA, au CIH et à la BNDE (Arrêté du Ministre des Finances n° 1440-96 du 23 juillet 1996 et circulaire de Bank Al-Maghreb n°15 du 26 septembre 1996), puis aux sociétés de financement (Arrêté du Ministre des Finances n° 174-97 du 22 janvier 1997). En 2001 ; le coefficient a été ramené a 20% (Circulaire n°3/G du 2001 du 15 janvier 2001).

Risques encourus pondérés sur un même bénéficiaire

Coefficient maximum < 20%

de division des risques Fonds propres nets

2.5. Classification et provisionnement des créances en souffrance

Selon le Règlement comptable bancaire entré en vigueur en 1982, les banques devaient classer les créances en souffrance en créances douteuses et créances contentieuses. La décision réglementaire n°65 de Bank Al-Maghreb du 27 juillet 1990 relative au capital minimum et aux fonds propres nets leur avait recommandé (article 3) de veiller au respect d'un taux moyen de couverture de ces créances par des provisions d'au moins 70%.

Une nouvelle classification des créances en souffrance a été introduite par la circulaire n°2 de Bank Al-Maghreb datée du 14 mai 1993, puis modifiée par la circulaire du 6 décembre 1995. La nouvelle classification impose aux banques de classer ces créances, selon des critères précis fondés sur le degré de risque de non recouvrement, en trois catégories : pré douteuses, douteuses et compromises.

Aux termes de la nouvelle circulaire n° 19/G/2002 du 23 décembre 2002 et de son modificatif n°38/G/2004 du 9 décembre 2004, la détérioration de la capacité de remboursement des contreparties est appréhendée à travers la constatation d'impayés sur une durée égale ou supérieure à 90 jours et/ou la survenance d'évènements de nature à influencer négativement la

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capacité de remboursement du débiteur. Les crédits par décaissement et/ou par signature classés dans la catégorie des créances pré douteuses, douteuses ou compromises, doivent être provisionnés à hauteur, respectivement, de 20 %, 50 % et 100 % au moins de leurs montants, tels que déterminés après déduction des garanties répondant aux critères énoncés par la circulaire susvisée et dans la limite des quantités fixées, en fonction de la nature de la garantie et de la qualité du débiteur.

2.6. Coefficients relatifs à la position de change

Les coefficients relatifs à la position de change ont été institués à l'occasion de la création du marché des changes en mai 1996. En effet, l'arrêté n° 585-96 du Ministre des Finances du 29 mars 1996 et la circulaire n° 9/G/96 du Gouverneur de Bank Al-Maghreb, en date du 29 mars 1996 (telle qu'elle a été modifiée par la circulaire n°15/G/98 du 30 décembre 1998), ont défini la position de change des banques comme étant la différence entre la somme de leurs avoirs et la somme de leurs engagements libellés dans une même devise.

La position de change est dite longue lorsque les avoirs excédent les engagements, elle est dite courte dans le cas contraire. Ces textes ont assujetti les établissements bancaires à l'obligation d'observer de manière permanente, d'une part, un coefficient maximum de 10% entre la position de change longue ou courte dans chaque devise et les fonds propres nets et, d'autre part, un coefficient maximum de 20% entre le total des positions longues ou celui des positions courtes et les fonds propres nets. Les positions de change en monnaies des pays membres de l'Union monétaire européenne ont été agrégées depuis janvier 1999 en une seule position exprimée en Euro.

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2.7. Règles de prises de participation

Dans le souci d'éviter que les établissements de crédit ne s'impliquent trop dans des activités ne relevant pas de leur champ de compétence, l'arrêté du Ministre chargé des finances n° 1241 du 16 août 1999, tel que modifié et complété par l'arrêté du 15 octobre 2004, a précisé les conditions et limites des prises de participations des banques dans des entreprises commerciales ou industrielles existantes ou en création.

De ce fait, les prises de participation doivent s'inscrire dans les limites ci-après :

? Le montant de chaque participation ne doit pas dépasser 10% des fonds propres de l'établissement

? De crédit ou 30 % du capital social ou des droits de vote de la société émettrice ; ? Le total du portefeuille titres de participation, à l'exclusion de ceux déduits des fonds

propres des établissements de crédit, ne doit pas être supérieur à 50 % de ces fonds

propres.

Toutefois, sont exclues du champ d'application des limites individuelles, les participations détenues dans les établissements de crédit, les banques offshore, les sociétés de bourse, les sociétés de services contrôlées par les établissements de crédit et dont l'activité aurait pu être exercée par ceux-ci, les sociétés pratiquant des opérations connexes aux activités bancaires, les entreprises d'assurances et de réassurances et les intermédiaires d'assurances visés dans les livres 3 et 4 de la loi n°17-99 portant code des assurances ou dans les sociétés holding à condition que ces dernières limitent leur participation à 30 % du capital social ou des droits de vote des sociétés émettrices.

Les établissements de crédit peuvent, toutefois et pour une période de trois ans maximum, détenir des participations excédant les limites susvisées :

- Dans les entreprises faisant l'objet d'un programme d'assainissement ou de sauvetage agrée par l'établissement créancier ;

- En contrepartie du règlement des créances en souffrance que les entreprises concernées n'ont pu rembourser normalement.

Le contrôle du respect de cette règle s'effectue sur la base d'un reporting annuel adressé à Bank Al-Maghreb et lors des missions de contrôle sur place.

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3. Mesures comptables

3.1. Plan comptable des établissements de crédit

Un plan comptable bancaire unifié a été institué par l'instruction du Gouverneur de Bank Al-Maghreb du 30 décembre 1981. Ce plan fournit une liste de comptes codifiés et une description exhaustive des opérations qui doivent y être enregistrées. Les différents comptes sont répartis en classes, lesquelles sont au nombre de huit. Actuellement, Les établissements de crédit sont tenus de respecter les dispositions du plan comptable des établissements de crédit (PCEC) entré en vigueur en janvier 2000.

Le PCEC comprend un cadre comptable, des méthodes d'évaluation spécifiques, des règles d'établissement des états de synthèse individuels et consolidés, des dispositions relatives aux attributs d'identification des opérations ainsi que le recueil des états périodiques que les établissements de crédit sont tenus de communiquer à Bank Al-Maghreb.

En offrant aux établissements de crédit un référentiel adapté à leurs activités, le PCEC a permis la mise à niveau de leurs pratiques comptables au regard des normes observées sur le plan international, tout en respectant les spécificités de l'environnement légal national. Ce dispositif comptable a contribué, par ailleurs, au renforcement des moyens dédiés à la surveillance prudentielle des établissements de crédit.

Le PCEC avait également pour objectif de constituer le fondement d'un système d'information performant et permettant, entre autres, d'apprécier la rentabilité des opérations suivant des axes multiples (métiers, produits, segments de clientèle, etc....), d'en mesurer les risques associés et d'en assurer une gestion efficiente.

3.2. Communication de renseignements aux autorités monétaires

Selon la loi bancaire du 6 juillet 1993 (article 33) les établissements de crédit doivent respecter un cadre comptable et élaborer des états de synthèse suivant les modalités fixées par arrêté du Ministre des Finances sur proposition de Bank Al-Maghreb. Celle-ci établit également les modèles d'états complémentaires devant lui être adressés et lui permettant d'effectuer les contrôles qui lui sont dévolus.

Les banques sont tenues d'adresser à Bank Al-Maghreb au plus tard le 20 du mois suivant la date d'arrêté, une situation comptable de leur actif, de leur passif et de leur hors-bilan. Celle-ci doit être établie "échéance tombée", c'est-à-dire à la fin du dernier jour ouvrable du mois. Si la fin du mois est partiellement ou entièrement chômée, la situation est établie à la fin du

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premier jour ouvrable du mois suivant. Les dates d'arrêtés mensuels sont fixées chaque année par circulaire de Bank Al-Maghreb.

Outre leur situation comptable, les banques sont tenues de fournir périodiquement un certain nombre de documents annexes, notamment des :

États quotidiens : Ces états concernent, entre autres, les positions de change des banques, les achats et ventes de devises à la clientèle, les principales opérations à terme en devises (achat et vente) et devises contre devises au comptant avec les correspondants étrangers, ainsi que les principales opérations interbancaires au comptant en devises.

État hebdomadaire : Cet état fait ressortir les prêts et emprunts interbancaires en devises.

États mensuels : Il s'agit, en particulier, d'états permettant à Bank Al-Maghreb de s'assurer du respect par les établissements de crédit des ratios obligatoires.

États trimestriels : Ces états donnent la ventilation des dépôts et des crédits (par agents économiques et "apparentés") et par secteurs d'activité pour ces derniers, ainsi que les éléments de calcul du coefficient maximum de division des risques.

États semestriels : Ces états sont relatifs notamment au coefficient minimum de solvabilité, ainsi qu'aux bilans, comptes de résultat et soldes de gestion des établissements de crédit habilités à recevoir des fonds du public.

États annuels : Les établissements de crédit sont tenus d'adresser annuellement à la Banque centrale, au plus tard le 15 juin, des états de synthèse comportant leurs bilans, soldes de gestion et comptes de résultat arrêtés à la date du 31 décembre précédent.

A titre complémentaire, elles doivent fournir d'autres informations avant le 31 mars de chaque année, notamment :

? La répartition du capital social,

? Le détail du portefeuille des titres de placement, de participation, des filiales et emplois assimilés ainsi que des provisions correspondantes,

? Le détail des créances pré douteuses, douteuses et compromises et des provisions afférentes qui doivent, pour chacune d'elles, faire l'objet d'une fiche.

Ces divers documents, établis sur des formulaires mis au point par l'Institut d'émission, doivent être certifiés conformes aux écritures par deux commissaires aux comptes en ce qui concerne les bilans, les comptes d'exploitation et les comptes de résultat.

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4. Mesures du contrôle interne

Compte tenu de nombreux risques, qui prennent souvent une ampleur considérable, spécialement chez ceux dont le métier est l'argent, une maîtrise et une surveillance rigoureuse sont impératives. L'objectif fondamental du dirigeant de maintenir la pérennité de son établissement, et de le développer. Pour cela il se fixe des objectifs : commerciaux, financiers, de risques... ces objectifs sont définis en fonction des informations dont il dispose. Leur réalisation est suivie grâce aux informations induites par les opérations engagées. La nécessité de disposer d'un outil performant, à la fois pour maîtriser les risques généraux, et les risques d'information est donc indispensable. Le contrôle interne est cet outil dont le contrôle comptable n'est qu'une des composantes.

4.1. Objectifs du système du contrôle interne

En vue de renforcer le dispositif prudentiel existant et permettre aux établissements de crédit de maîtriser davantage les risques qu'ils encourent (risque crédit, risque de marché, risque de change...etc.), Bank AI-Maghreb a fixé par voie de la circulaire n° 6/G/2001 du 19 février 2001, les modalités et les conditions minimales d'un système de contrôle interne.

Aux termes de ce texte, ils sont tenus de se doter d'un système de contrôle interne leur permettant de s'assurer que les opérations réalisées sont conformes aux dispositions légales et réglementaires en vigueur ainsi qu'aux orientations des organes de gestion et que les limites fixées par ces organes pour la prise de risques sont strictement respectées. Ce dispositif doit également garantir la fiabilité des conditions de collecte, de traitement, de diffusion et de conservation des données comptables et financières.

Les instances dirigeantes doivent être directement impliquées dans la conception, la mise en oeuvre (organe de direction) et l'approbation du système de contrôle interne (conseil d'administration ou de surveillance). L'organe d'administration doit se faire assister par un Comité d'audit constitué, en partie, d'administrateurs non dirigeants, chargé notamment d'évaluer la cohérence et l'adéquation des dispositifs de contrôle mis en place ainsi que la pertinence des mesures correctrices adoptées pour combler les lacunes et insuffisances constatées. De plus, les établissements de crédit, d'une certaine taille, sont tenus de désigner un responsable du contrôle interne, indépendant des entités opérationnelles, chargé du suivi des dispositifs du contrôle interne.

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L'appréciation de la qualité du système de contrôle interne par Bank Al-Maghreb se fait lors des contrôles sur place et sur la base des rapports annuels que lui adressent les établissements de crédit et les auditeurs externes. Ces rapports comportent notamment une description de ce système, les moyens mis en oeuvre, les actions de contrôle effectuées, les insuffisances relevées et les mesures correctrices entreprises.

Donc ; le système de contrôle interne consiste en un ensemble de dispositifs visant à assurer en permanence, notamment :

? La vérification des opérations et des procédures internes,

? La mesure, la maîtrise et la surveillance des risques,

? La fiabilité des conditions de la collecte, du traitement, de la diffusion et de la

constatation des données comptables et financières,

? L'efficacité des canaux de la circulation interne de la documentation et de l'information

ainsi que leur diffusion auprès des tiers.

4.2. Dispositifs de mesure, de maîtrise et de surveillance des risques

Dans le cadre des prérogatives qui leur sont dévolues notamment par le dahir portant la loi n° 1-93-147 (06/07/93) relatif à l'exercice de l'activité des établissements de crédit et de leur contrôle, les autorités monétaires ont édicté un ensemble des règles prudentielles d'ordre quantitatif visant à prémunir les établissements de crédit contre. Certains risques tels que les risques de liquidité, de solvabilité, de concentration des crédits et de dépréciation des actifs d'ordre quantitatif visant à prémunir les établissements de crédit contre. Certains risques tels que les risques de liquidité, de solvabilité, de concentration des crédits et de dépréciation des actifs.

Afin de renforcer le dispositif prudentiel susvisé et dans le but d'amener les établissements de crédit à maîtriser davantage les risques qu'ils encourent, les autorités monétaires estiment que ces établissements doivent se doter d'un système de contrôle interne.

Les dispositifs de mesure, de maîtrise et de surveillance des risques doivent permettre de s'assurer que les risques encourus par l'établissement de crédit, particulièrement les risques de crédit, de marché, de taux d'intérêt global, de liquidité et de règlement ainsi que les risques informatique et juridique, sont correctement évalués et maîtrisés.

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Les risques de crédit, de marché, de taux d'intérêt global, de liquidité et de règlement doivent être maintenus dans le cadre des limites globales arrêtées par la réglementation en vigueur ou fixées par l'organe de direction et approuvées par l'organe d'administration.

Ces limites doivent être revues, autant que nécessaire et au moins une fois par an, en tenant compte, notamment, du niveau des fonds propres de l'établissement.

Le contrôle du respect des limites visées à l'article précédent doit être effectué de façon régulière et pinée et donner lieu à l'établissement d'un compte rendu à l'attention d'organes compétents.

Ce compte rendu doit comporter une analyse des raisons ayant motivé les éventuels dépassement ainsi que, s'il y a lieu, les propositions et/ ou recommandations y afférentes.

5. Mesures d'information de la part des dirigeants

A ce dispositif réglementaire préventif on peut ajouter l'obligation suivante que les établissements de crédit doivent respecter : L'obligation d'information de la part des dirigeants: d'après l'article 57 de la nouvelle loi bancaire, les dirigeants ou toute personne occupant une fonction équivalente dans un établissement de crédit ou dans tout organisme soumis au contrôle de BAM sont tenus d'informer les membres du conseil d'administration ou du conseil de surveillance de leur établissement ainsi que le ministre de finances et le gouverneur de BAM de toute anomalie ou événement grave survenu dans l'activité ou la gestion de l'établissement en question et susceptible d'en compromettre la situation ou de porter atteinte au renom de la profession ou de la place. L'objectif essentiel : permettre à BAM et au conseil d'administration ou de surveillance de réagir rapidement pour cantonner l'événement et éviter qu'il ne dégénère.

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Section 3 : Mesures de protection de la clientèle

1. Droit au compte

La loi bancaire de 1993 (article 65) a donné la possibilité à toute personne qui s'est vu refuser l'ouverture d'un compte de dépôt par plusieurs banques, de s'adresser à Bank Al-Maghreb qui lui désigne alors un établissement auprès duquel elle pourra obtenir l'ouverture d'un tel compte. Toutefois, l'utilisation de ce compte peut être limitée par l'établissement désigné aux seules opérations de caisse.

Selon les dispositions de l'article précité, toute personne qui s'est vu refuser l'ouverture d'un compte de dépôt après l'avoir demandée par lettre recommandée avec accusé de réception à plusieurs établissements de crédit et qui, de ce fait, ne dispose d'aucun compte de dépôt, peut demander à Bank AI-Maghreb de désigner un établissement de crédit auprès duquel elle pourra se faire ouvrir un tel compte.

Bank AI-Maghreb désigne l'établissement auprès duquel le compte sera ouvert lorsqu'elle estime que le refus n'est pas fondé.

Cette désignation ne permettra cependant pas au requérant d'obtenir automatiquement tous les services bancaires qu'il souhaite, car l'établissement de crédit désigné peut limiter les services au fonctionnement du compte aux seules opérations de caisse.

2. Protection des emprunteurs

Pour assurer la protection des emprunteurs, la loi bancaire de 1993 (article 63) a disposé que les concours sans échéance fixe (avances en comptes courants, crédit revolving, etc....) consentis par les établissements de crédit à leur clientèle, ne peuvent être réduits ou interrompus que sur notification écrite et à l'expiration d'un délai de préavis convenu dans le cadre du contrat de prêt.

Une exception est toutefois admise dans les cas où la situation du bénéficiaire est irrémédiablement compromise ou lorsque celui-ci a commis une faute grave. L'inobservation de ces dispositions peut engager la responsabilité pécuniaire de l'établissement concerné.

Par ailleurs et afin de prévenir l'application, par les établissements de crédit, de taux d'intérêt et frais annexes excédant fortement les normes du marché, les autorités monétaires ont institué, au début de 1997, un taux maximum des intérêts conventionnels qui constitue une limite au coût effectif du crédit supporté par la clientèle.

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Aux termes de l'arrêté du ministre des Finances et des Investissements Extérieurs du 20 janvier 1997 relatif au taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit, tel que modifié par l'arrêté du 22 juillet 1999, le taux effectif global appliqué par les établissements de crédit à leurs opérations de prêts à la clientèle ne doit pas dépasser, de plus de 60% le taux d'intérêt moyen pondéré du semestre précédent.

La circulaire de Bank Al Maghreb N° 2/G/97 du 14 mars 1997 modifiée par celle du 30 juillet 1999 qui précise les modalités d'application des arrêtés susvisés, stipule notamment que:

? Le taux effectif global comprend, les intérêts proprement dits, les frais, commissions ou rémunérations liées à l'octroi' de crédits à l'exception d'un ensemble de charges prévues dans la circulaire ;

? Le taux moyen pondéré dont le calcul et la publication est du ressort de Bank AI-Maghreb, est déterminé en tenant compte des intérêts perçus pendant un semestre sur les prêts à la clientèle et de l'encours moyen desdits prêts pendant ce même semestre ;

? Et que le taux maximum des intérêts conventionnels fixé au titre du semestre ne doit être appliqué que pour les prêts à taux fixe et variable accordés au cours de ce même semestre.

3. Publicité des conditions de banque et saisine de Bank Al-Maghreb

Les dispositions de l'article 64 de la loi bancaire stipulent que « les conditions appliquées par les établissements de crédit à leurs opérations, notamment en matière de taux d'intérêts débiteurs et créditeurs, de commissions et de régime de dates de valeur, sont portées à la connaissance du public dans les conditions fixées par le Gouverneur de Bank AI-Maghreb, après avis conforme du Comité des Etablissements de Crédit ».

L'objectif de cette réglementation est double : elle confirme implicitement le principe de la liberté de fixation des prix des services bancaires et la nécessité d'une information préalable de la clientèle de manière à stimuler la concurrence.

Ainsi, les établissements de crédit doivent mettre à la disposition du public toutes les informations significatives relatives aux opérations qu'ils effectuent et ce, sous une forme aisément compréhensible et en libre accès. Ils doivent indiquer de manière claire le libellé de chaque opération et préciser, en particulier, le taux d'intérêt effectivement appliqué, le régime des dates de valeurs... etc.

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Les établissements de crédit peuvent choisir le support qu'ils estiment le plus approprié, toutefois, l'information du public doit être assurée, au moins, par voie d'affichage et le support retenu doit être disposé dans des lieux aisément accessibles à la clientèle.

4. Indemnisation des déposants

En cas de mise en liquidation d'un établissement de crédit recevant des fonds du public, le "Fonds collectif de garantie des dépôts" est appelé à indemniser, dans la limite maximum de 50.000 dirhams chacun, les déposants de l'établissement défaillant. Les modalités de fonctionnement de ce Fonds qui est géré par le Gouverneur de Bank Al-Maghreb sont fixées par le Ministre des Finances. Ses ressources proviennent des cotisations annuelles des établissements recevant des fonds du public, proportionnellement aux montants de leurs dépôts. Ainsi, le taux de la cotisation annuelle des établissements de crédit a été fixé par le Ministre des finances à 0,10% des dépôts pour 1996 et 1997, à 0,15% pour 1998 et 1999 et à 0,20% pour les années ultérieures (Arrêté n°2445-95 du 29 février 1996).

5. Déclarations des incidents de paiement et des risques

La loi bancaire de 1993 (article 109) a confié à Bank Al-Maghreb la mission d'organiser et de gérer un service de centralisation des incidents de paiement (SCIP) et un service de centralisation des risques.

5.1. Déclarations au Service central des incidents de paiement

Le Code de commerce, promulgué le 1er août 1996, a précisé, pour les cas d'incidents de paiement sur les chèques, les prérogatives et les obligations des différents adhérents à ce système, à savoir Bank Al-Maghreb, l'autorité judiciaire et les établissements bancaires définis par ce texte comme étant tout établissement de crédit et tout organisme légalement habilité à tenir des comptes sur lesquels des chèques peuvent être tirés. Cette définition, large, inclut donc certains organismes comme Bank Al-Maghreb, la Trésorerie générale, la Caisse de dépôt et de gestion et le Service des chèques postaux. Les circulaires n°5/G/97 et 6/G/97 du Gouverneur de Bank Al-Maghreb, datées respectivement du 18 et du 22 septembre 1997 ont fixé les modalités d'application de certaines prescriptions du Code de commerce relatives aux incidents de paiement sur les chèques.

La première a trait au certificat de refus de paiement que tout établissement bancaire tiré doit délivrer au porteur d'un chèque impayé. Ce certificat doit obligatoirement comporter les

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raisons du refus de paiement, prévues expressément par la circulaire (absence de certaines mentions sur le chèque, absence ou insuffisance de la provision, irrégularité de la chaîne d'endos, opposition frappant le chèque, non-conformité de la signature, etc....).

La seconde circulaire régit les modalités de fonctionnement du Service Central des Incidents de Paiement (SCIP). Elle définit tout d'abord l'incident de paiement comme le non-paiement d'un chèque pour défaut ou insuffisance de provision, notamment lorsque le chèque est émis sur un compte clôturé ou frappé d'indisponibilité, de même que le règlement partiel d'un chèque en raison de l'insuffisance de la provision disponible. En revanche, le non-paiement d'un chèque émis en faveur du tireur lui-même et le paiement d'un chèque par le tiré malgré l'absence ou l'insuffisance de la provision ne sont pas considérés comme des incidents de paiement. Cette circulaire détermine, en outre, les obligations des différents adhérents :

Les établissements bancaires doivent déclarer à Bank Al-Maghreb : les incidents de paiement de chèques constatés et les injonctions de ne plus émettre de chèque pendant 10 ans qu'ils sont tenus d'adresser à leurs clients contrevenants. Ces derniers ne peuvent disposer dès lors que de chèques certifiés et de chèques leur permettant de retirer des fonds auprès des guichets des établissements tirés. Les infractions, commises par les tireurs, aux injonctions précédentes et aux interdictions d'émission de chèques prononcées par les tribunaux. Les annulations des incidents de paiement déclarés par erreur au SCIP. Les régularisations des incidents de paiement effectuées après paiement d'une amende et règlement des chèques en souffrance par les clients interdits de chéquiers.

L'autorité judiciaire communique à Bank Al-Maghreb les interdictions d'émission de chèques prononcées par les tribunaux à l'encontre des personnes en situation d'infraction à l'égard de la réglementation du chèque.

Bank Al-Maghreb centralise et diffuse auprès des établissements bancaires tous les renseignements précédents et répond aux demandes d'information émanant de ces établissements.

Elle communique à son tour à l'autorité judiciaire :

? Les infractions, commises par les tireurs, aux injonctions et aux interdictions émanant respectivement des établissements de crédit et des tribunaux.

? Les infractions commises par les établissements bancaires tirés, notamment l'indication d'une provision inférieure à celle existante et disponible, le défaut de déclaration ou la déclaration tardive des incidents de paiement ou des émissions de chèque malgré

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l'injonction ou l'interdiction adressée au client, le non-paiement d'un chèque présenté après le délai de présentation et le refus de délivrer au porteur d'un chèque impayé un certificat de refus de paiement.

5.2. Déclarations au service central des risques

Selon l'instruction de Bank Al-Maghreb du mois d'octobre 1977, les banques, les organismes financiers spécialisés et la Société Marocaine des Magasins Généraux, d'une part, les sociétés de vente à tempérament et les sociétés de crédit-bail, d'autre part, sont tenus de déclarer au Service central des Risques (SCR), respectivement chaque mois et chaque trimestre, le montant des crédits accordés à leur clientèle. Ces crédits doivent être déclarés lorsque le montant total des utilisations de crédits, autres que les avals, cautions et crédits documentaires atteint ou dépasse un seuil fixé, depuis 1978, à 100.000 dirhams ou lorsque le total des utilisations des avals, cautions et crédits documentaires égale ou franchit ce seuil. Ces organismes sont également tenus de déclarer annuellement au SCR les crédits inférieurs au seuil de déclaration.

Les concours accordés par les banques sont répartis selon leur nature en douze catégories (escompte commercial Maroc, crédits à la consommation, créances nées sur l'étranger, crédits comportant la signature de la Caisse Marocaine des Marchés, autres crédits assortis d'une garantie publique, avances sur marchandises et warrants, crédits d'équipement, autres crédits à court terme, crédits à moyen terme, crédits à long terme, cautions et avals, crédits documentaires). Quant aux crédits déclarés par les deux autres catégories d'organismes, ils sont ventilés en ventes à tempérament et crédit-bail.

Le SCR centralise ces informations et fournit en retour, à l'ensemble de ses adhérents, des renseignements sur l'ensemble des crédits accordés à chaque bénéficiaire, afin de les tenir informés de la situation de leurs clients vis à vis de l'ensemble des organismes déclarants.

Enfin, le SCR affecte un numéro d'identification à chaque type de bénéficiaires de prêts, ce qui lui permet de classer ces derniers selon le secteur d'activité économique.

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Conclusion

L'expérience montre que les défaillances des établissements de crédit sont toujours le résultat d'une exposition excessive aux risques, notamment de crédit ou de liquidité. Mais une telle situation n'est rendue possible que par les lacunes du contrôle. Il est donc primordial que les établissements de crédit se dotent de systèmes de contrôle interne appropriés. L'autorité de contrôle doit veiller au renforcement du dispositif de surveillance bancaire en veillant notamment :

1- À l'amélioration de la réglementation comptable permettant de produire des données comptables fiables,

2- À l'amélioration de la réglementation prudentielle qui doit être conforme aux normes internationales,

3- Au développement de systèmes de détection précoce des défaillances bancaires, tels que le système de notation.

Ces approches permettent une meilleure qualification du risque global qu'un établissement de crédit court et fait courir au système dans son ensemble et facilitent la prise de mesures correctrices avant qu'une crise grave touche les banques. En veillant au respect de ces règles de prudence et de saine gestion, l'autorité de contrôle contribue à assurer la protection des déposants et le bon fonctionnement du système financier.

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Deuxième chapitre : Organisation et structures dédiée à la gestion des risques au sein de la banque populaire

Introduction

La Banque est dotée d'une organisation en ligne avec les meilleurs standards internationaux. Sa structure de gouvernance intégrée lui permet de repérer les risques auxquels elle est confrontée, de mettre en oeuvre un système de contrôle interne adéquat et efficace et d'établir un système de suivi et de réajustement.

La responsabilité du contrôle, de la mesure et de la supervision des risques est partagée entre :

· Les instances de gouvernance et de pilotage (Comité directeur, Conseil d'administration, Comité d'audit, Comité gestion des risques, Comité placement...)

· La Direction Générale Risques Groupe et les autres fonctions dédiées et/ou impliquées dans le suivi des risques (crédit, marché, financier et opérationnel) ;

· Les instances relevant du contrôle interne.

Section 1 : Risque de crédit

Le risque de crédit est le risque de perte inhérent au défaut d'un emprunteur par rapport au remboursement de ses dettes (obligations, prêts bancaires, créances commerciales...). Ce risque se décompose en risque de défaut qui intervient en cas de manquement ou de retard de la part de l'emprunteur sur le paiement du principal et/ou des intérêts de sa dette, risque sur le taux de recouvrement en cas de défaut, et risque de dégradation de la qualité du portefeuille de crédit.

1. Politique générale de crédit

La politique générale de gestion du risque de crédit, adoptée par la Banque et approuvée par ses organes d'administration et de gestion, a pour objet de définir un cadre global pour les activités générant les risques de crédit.

Ses principes sont appliqués pour assurer au Groupe un développement serein de ses activités. La politique de crédit s'articule autour des principes suivants :

? Normalisation de la gestion des risques de crédit au niveau de l'ensemble des organismes du CPM ;

·

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Sécurité et rentabilité des opérations ;

· Diversification des risques ;

· Normalisation de la gestion des risques de crédit au niveau de l'ensemble des organismes du CPM ;

· Sélection stricte des dossiers lors de l'octroi ;

· Établissement d'un dossier pour toute opération de crédit et sa revue au moins une fois par an pour les entreprises ;

· Notation des Entreprises et Professionnels et scoring à l'octroi des crédits aux particuliers ;

· Séparation entre les fonctions de vente de crédit et celles de l'appréciation et du contrôle des risques ;

· Collégialité des décisions se traduisant par l'instauration des comités à tous les niveaux de la filière ;

· Détection précoce des risques de défaillance des contreparties ;

· Réactivité dans le recouvrement.

La mise en pratique de la politique de crédit repose sur un corpus réglementaire interne étoffé conforme aux meilleures pratiques en la matière. Celui-ci couvre l'intégralité du processus de gestion des risques de crédit, à travers des circulaires, des lettres circulaires et des normes fixant l'étendue et les conditions d'exercice des activités de prise, de suivi et de maîtrise des risques.

2. Dispositive de decision

Le dispositif décisionnel de la Banque est basé sur les principes suivants :

· L'analyse des dossiers par les entités commerciales initiatrices des demandes, et deuxième lecture de risque faite par les entités Contre-étude au niveau des BPR et de la BCP ;

· La prévention du risque à travers un rôle déterminant de la fonction Contre-étude dans le filtrage des dossiers et dans la prise de décision ;

· L'exercice des pouvoirs dans le cadre des comités traduisant la collégialité de la décision ;

· Un schéma délégataire à plusieurs dimensions assurant une adéquation entre le niveau du risque et celui requis pour la décision ;

·

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Des limites de compétences établies par groupe de bénéficiaires liés ;

· L'exclusion des pouvoirs des BPR des crédits au profit des apparentés, quels que soient leurs montants. Ces derniers sont soumis aux comités internes de crédit tenus au niveau de la BCP ;

· La séparation des tâches entre les entités commerciales et celles chargées de l'évaluation, du suivi et de la gestion des risques liés au crédit, tant au niveau de la BCP qu'au niveau des BPR.

3. Aperçu du dispositif de surveillance des risques de crédit

Le dispositif de contrôle et de gestion des risques de crédit repose principalement sur les axes suivants :

· Collégialité de la décision se traduisant par l'instauration des comités de crédit à tous les niveaux (Comités de crédit régionaux, Comités de crédit BCP : Comité interne de crédit, Comité du recouvrement et des grands risques...) ;

· Séparation des tâches entre les entités commerciales et celles chargées de l'évaluation, du suivi et de la gestion des risques liés au crédit ;

· Définition des attributions et des modalités de fonctionnement de l'ensemble des comités par des circulaires.

Ces axes sont par ailleurs cantonnés dans un cadre général de contrôle répondant aux exigences réglementaires dictées par BAM. Au sein de la BCP, le dispositif de gestion des risques et le système de contrôle interne obéissent, au même titre que le groupe, à un suivi individualisé des activités générant des risques. Ce suivi, déployé à tous les échelons de la Banque, s'articule autour d'un dispositif opérationnel à trois composantes :

· Evaluation et suivi indépendant de la qualité des risques ;

· Suivi particulier des risques majeurs et des risques de concentration ;

· Suivi permanent et rapproché des créances sensibles.

Le dispositif, s'appuyant sur la structure de gouvernance des risques et une culture de gestion des risques solidement ancrée, se complète progressivement par un cadre d'appétence au risque. Il assure une remontée régulière au Management et aux Instances de Gouvernance de la Banque permettant de mettre en place :

· Les politiques adéquates pour un développement maîtrisé ;

· Les actions correctives pour sauvegarder les intérêts de la Banque.

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4. Système de notation interne

La Banque a mis en place un système de notation global en ligne avec les exigences réglementaires en matière d'utilisation et d'usage, applicable à l'ensemble des contreparties qu'il s'agisse d'Etats souverains, de banques ou d'entreprises. Celles opérant dans le secteur de la promotion immobilière sont qualifiées à travers la notation des projets. La clientèle des particuliers est assujettie actuellement au scoring à l'octroi applicable aux crédits à la consommation et aux crédits immobiliers, en attendant le déploiement du nouvel outil dédié à la notation des particuliers.

Le système de notation constitue le coeur du dispositif de gestion des risques de crédit et repose sur une série de modèles appropriés à chaque catégorie d'actifs. La notation consiste à attribuer une note à chaque contrepartie selon une échelle interne dont chaque niveau correspond à une probabilité de défaut.

Elle constitue un des critères clés de la politique d'octroi de crédit. La notation est attribuée au moment du montage du dossier de crédit et est révisée au moins une fois par an. De plus, une attention est accordée à la cohérence entre les décisions prises et le profil du risque dégagé par chaque note ainsi que ses composantes, en l'occurrence les différentes informations qualitatives et quantitatives que la grille comprend.

La notation constitue également un axe important dans l'évaluation de la qualité des expositions de la Banque, à travers l'analyse du portefeuille noté et l'évolution de sa distribution. Un suivi particulier est assuré, par ailleurs, pour les contreparties présentant une détérioration de la qualité du risque (notes F, G et H) qui font l'objet d'un examen au niveau des Comités Risques.

Enfin et dans le cadre des travaux de maintenance continue de l'outil de notation des entreprises, le Groupe a défini une batterie de tests permettant de jauger la performance des modèles de notation en matière de discrimination, de prédiction de la défaillance et de stabilité. Ces tests, connus sous le nom de backtesting, sont opérés afin de s'assurer de la viabilité des modèles de notation et de mettre en place des actions correctives le cas échéant.

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Au 31 décembre 2018, la distribution du portefeuille noté se présente comme suit :

L'analyse du portefeuille du segment PME-GE affiche une distribution rassurante des risques. En effet, le portefeuille, en nombre et en encours est concentré sur les notes se situant entre les classes A et E. Les notes A, B et C concentrent 69% des entreprises GE notées en nombre, correspondant à 64% d'encours en décembre 2018. Pour les PME, les classes B, C, D représentent 67% en nombre et 53% en encours en décembre 2018.

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L'analyse de la distribution des TPE/PRO fait ressortir une concentration sur les classes de notation BE, ce qui révèle un niveau de risque maîtrisé pour ces deux segments.

Les classes B-E concentrent 89% des TPE/PRO avec 88% de l'encours total sur ce segment.

5. Dispositif de suivi du risque de concentration

Le risque de concentration fait l'objet d'un suivi minutieux par la Banque pour, d'une part, obéir aux règles prudentielles imposées par l'exigence de la division des risques et, d'autre part, assurer la diversification nécessaire à la dilution et la maitrise des risques.

Le dispositif de gestion et de suivi, mis en place, est construit autour des éléments suivants

? Un processus de revue de portefeuille s'appuyant sur une base de données risques construite et enrichie en permanence par les différentes applications, permettant la remontée de toutes les informations nécessaires à l'examen groupé d'un portefeuille donné (base des groupes et des engagements, centrales des bilans propres à la Banque, base de notation,) ;

? Une attention particulière apportée aux engagements dès que leur niveau dépasse 5% des fonds propres de la Banque ;

? Un processus d'examen des 100 premiers risques au sens contrepartie ou groupe de contreparties liées, pour l'ensemble des entités de la Banque ;

? Un dispositif de limites sectorielles et individuelles constituant les premières bases du cadre d'appétence au risque.

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6. Processus de revue du portefeuille

La revue de portefeuille constitue de plus en plus un outil important du dispositif de surveillance et de gestion des risques, notamment majeurs et de concentration. Il vient compléter le processus classique de revue annuelle des dossiers et de suivi permanent des engagements en s'appuyant sur les paramètres d'usage en matière d'appréciation du risque de crédit (données propres aux secteurs, éléments qualitatifs et quantitatifs liés à la contrepartie et au groupe d'appartenance,).

La notion de portefeuille concerne un ensemble d'actifs regroupés par secteur d'activité, par classes de risque, par niveau d'engagements...

A travers l'analyse globale et simultanée d'un portefeuille donné aboutissant à une classification homogène des contreparties, une définition de limites individuelles est opérée. La convergence recherchée entre les avis de la ligne commerciale et des risques permet aux instances supérieures de disposer des éléments nécessaires à la prise de décision, notamment en ce qui concerne la politique commerciale à adopter vis-à-vis d'un portefeuille donné (développement des relations, maintien, désengagement, renforcement des sûretés...).

7. Dispositif d'appétence au risque crédit

Dans le cadre de la construction progressive d'un dispositif d'appétence aux risques nécessaire au pilotage stratégique de la Banque, le processus des limites sectorielles a été revu en profondeur en 2016 et celui des limites par groupe de contreparties a été opérationnalisé en 2017 :

Limites de concentration sectorielle : La démarche de fixation des limites sectorielles s'appuie sur des normes qualitatives et quantitatives, consistant à combiner la mesure du degré de sinistralité des secteurs avec leurs potentiels de développement. Ce dispositif constitue, depuis 2017, une composante importante du processus de planification dans la mesure où il permet de définir les orientations stratégiques en termes de part de marché global sur un secteur/sous-secteur donné, en vue d'assurer un développement ciblé et plus maîtrisé. La mise

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à jour des limites sectorielles s'opère une fois par an. Leur monitoring est assorti de mesures en fonction du niveau de la limite atteinte.

Limites de concentration individuelle : En s'appuyant sur le processus de revue de portefeuille, les risques majeurs de la Banque font l'objet d'une analyse groupée qui permet d'aboutir à une classification par niveau de risques. Sur la base de cette classification et en intégrant d'autres paramètres (nature et niveau d'activité, fonds propres de la contrepartie et de la Banque, limite sectorielle ...), des limites par groupes de contreparties sont définis après approbation des comités idoines.

8. Dispositif de suivi des créances sensibles

L'objectif du dispositif de suivi des risques sensibles est d'identifier le plus tôt possible les signaux de détérioration potentielle du portefeuille sain, afin de pouvoir le traiter promptement, alors que des actions de protection des intérêts de la Banque, peuvent encore être assez efficaces et peu onéreuses.

L'identification et le suivi de ces créances s'opèrent conjointement par les fonctions risques et les lignes métiers à cadence mensuelle.

Le mécanisme mis en place consiste à échanger en permanence, avec les gestionnaires de la relation, des informations sur chaque situation en vue d'entamer les négociations qui s'imposent pour la régularisation éventuelle de la créance.

Section 2 : Risques de marché.

Les risques de marché représentent les risques de perte ou d'exposition sur le portefeuille de négociation. Ils résultent d'une évolution défavorable des paramètres de marché (cours de change, taux d'intérêt, prix des titres de propriété, cours des matières premières, volatilité des instruments financiers dérivés).

La Banque, établissement financier de premier plan et intervenant important sur les activités de marché, est dotée d'un dispositif de gestion des risques de marché qui couvre l'ensemble des activités sur les opérations liées au portefeuille de négociation ou destinées à sa couverture ou son financement. Ce dispositif est fondé sur des principes directeurs clairs, des politiques et des procédures internes en ligne avec les niveaux de tolérance aux risques et les objectifs de rendement, et en adéquation avec les fonds propres de la Banque.

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Ainsi, le niveau de tolérance de la Banque face aux risques de marché est décliné à travers les dispositifs des limites et des délégations de pouvoirs. Ce niveau de tolérance est fixé de sorte que les expositions face aux risques de marché ne puissent générer des pertes qui pourraient compromettre la solidité financière de la Banque et l'exposer à des risques inconsidérés ou importants.

Par ailleurs, en vue de sécuriser le développement des activités de marché, la Banque a développé dans le cadre de sa stratégie globale de gestion des risques, une culture de maîtrise et de surveillance rigoureuse des risques de marché, fondée sur des principes directeurs permettant de :

· Maîtriser les risques sur les expositions ;

· Sécuriser le développement des activités de marché de la Banque dans le cadre de ses orientations stratégiques et conformément aux dispositions réglementaires.

· Adopter les meilleures pratiques sur le plan de la gestion des risques pour l'ensemble des activités de marché.

1. Politiques et procedures

La politique de gestion des risques de marché définit le cadre global de la gestion des risques liés aux activité s de marché. Elle intègre, au sein d'un dispositif cohérent, l'ensemble des outils/processus de gestion des risques ainsi que les principes et lignes directrices adoptés par la Banque pour orienter son exposition aux risques sur les activités de marché. Cette politique prend appui sur un corpus réglementaire interne comprenant un ensemble de circulaires, de procédures et de normes encadrant la prise de risques sur les activités de marché.

La politique de gestion des risques de marché met l'accent sur :

· Les rôles et les responsabilités des organes de gouvernance et de gestion ainsi que les missions des entités opérationnelles impliquées dans la gestion des risques de marché ;

· La détermination et la revue des limites de marchés ;

· La revue des expositions et des risques ;

· Les méthodologies de mesure des risques et la validation des modèles de valorisation ;

· Les outils de suivi et de Reporting.

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Cette politique est déclinée à travers des circulaires et des dispositifs régissant les activités de marché, notamment :

· Un dispositif de séparation des portefeuilles des activités de négociation de celles à caractère bancaire ;

· Un système de délégation de pouvoirs encadrant les attributions déléguées aux

responsables des activités de marché en vue de :

? Sécuriser les opérations et limiter les risques ;

? Se conformer à la réglementation bancaire en matière de contrôle interne et de

gestion prudentielle ;

? Optimiser les circuits décisionnels ;

? Améliorer la rentabilité.

· Une politique de gestion des produits dérivés décrivant le processus de lancement, de suivi et de gestion des produits dérivés. Elle encadre ainsi les attributions déléguées aux différentes fonctions intervenant dans ce processus et les principales limites auxquelles cette activité est assujettie.

2. Acteurs et entités impliqués dans la gestion des risques de marché

La maitrise des risques de marché est assurée au travers des instances de gouvernance ad-hoc appuyées par les acteurs suivants :

« La Banque des Marchés » : constitue la première ligne d'autocontrôle. En matière de risque, ses attributions comprennent :

· La proposition de limite de risque pour chacun des portefeuilles sous gestion en fonction des objectifs de rendement et de tolérance au risque. Ces limites de risque sont soumises, après analyse et calibration par le Risk Management, au Comité

· Gestion Globale des Risques Groupe pour validation ;

· La soumission pour approbation suivant un dispositif de délégations de pouvoirs régi par une circulaire interne, des transactions qui dépassent leur niveau de compétence.

·

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« Le Middle Office » : réalise le contrôle de premier niveau et exerce quotidiennement des actions de suivi en toute indépendance par rapport aux opérationnels des activités de marché. Ses principales attributions consistent en ? Un suivi et contrôle des opérations de marché (mise à jour des données,

suivi des positions, conformité des opérations, analyse et correction des

écarts) ;

? Une analyse des résultats des activités de marché : rapprochement, réconciliation et suivi des profits et pertes (P&L) ;

? Un suivi des risques : surveillance des limites, analyse et suivi des opérations de couverture ;

? Une optimisation et développement des moyens de traitement (participation et accompagnement lors des développements des systèmes d'information, des nouveaux produits, des référentiels internes et des procédures de gestion).

« Les Risques de Marché » : définit les méthodologies de mesure de risque, instruit les limites et assure le suivi de l'ensemble des risques de marché de la Banque. Cette fonction est en charge du contrôle de deuxième niveau. Ses principales missions consistent à:

· Concevoir, développer et organiser le Dispositif de gestion des risques de marché ;

· Définir les méthodologies de mesure des risques et de détermination des limites

· Assurer un suivi des positions, des limites et des risques engendrés par les activités de marché ;

· Assurer le développement et l'optimisation des outils et systèmes de mesure des risques ;

· Produire les reportings réglementaires et internes destinés au régulateur et aux différents comités et instances de gouvernance du Groupe.

« Les Risques de Contrepartie » : intervient sur les aspects méthodologiques relatifs au risque de contrepartie lié aux activités de marché, en concevant et implémentant les normes du Groupe en la matière.

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3. Dispositif de gestion et de suivi des risques des marchés

Dans un objectif d'encadrer les risques sur les activités de marché et d'en assurer la surveillance, le dispositif de gestion des risques de marché adopté par la Banque est organisé autour des axes suivants :

? Un dispositif de gouvernance qui comprend une organisation claire assurant un partage de responsabilités bien défini, et garantissant une indépendance entre les opérationnels et les organes de gestion et de contrôle des risques ;

? Une activité de pilotage et d'arbitrage entre les différentes activités de marché via le Comité Placement ;

? Un système de délégation de pouvoirs définissant le processus de demande, de validation des limites et d'autorisation des dépassements ;

? Une activité de suivi et de surveillance des indicateurs de risque par les entités et les organes de contrôle des risques de marché ;

? Un ensemble d'outils de gestion et de contrôle des risques de marché.

4. Limites applicables

Le dispositif des limites régissant les activités de marché est traduit par un système de limites internes encadrant les risques inhérents au portefeuille de négociation, notamment les limites de marché, limites de transaction et limites de contrepartie.

Le système des limites de marché consiste à définir des enveloppes des risques de marché autorisées, qui sont allouées à chaque ligne-produit ou classe d'actifs, en fonction de l'arbitrage rendement/risque, des considérations de volatilité et incertitude des marchés, et de la stratégie de placement mises en oeuvre. Les limites de VaR globale et VaR par portefeuilles sont complétées par des limites de sensibilités appropriées à chaque type de produits, en tenant compte des tailles des portefeuilles et des chocs historiques des paramètres de marché observés dans des périodes de haute volatilité.

Le système des limites de transaction représente les délégations de pouvoir en matière des montants des transactions à traiter, en fonction de la nature des instruments autorisés et du rang hiérarchique des intervenants de la filière activités de marché.

Les limites de contrepartie concernent le risque d'exposition sur les contreparties bancaires. Ces limites sont définies en se basant, sur le rating des agences de notation pour les

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contreparties notées, et un modèle interne basé sur une analyse des données qualitatives et quantitatives, les cas échéant.

Par ailleurs, le dispositif des limites de marché et de transaction est basé sur une grille de délégation de pouvoirs fixant les limites par instrument, par marché et par intervenant. Le processus de renouvellement des limites et de gestion de dérogation est encadré par une circulaire interne.

5. Système de suivi des indicateurs de risque

Le suivi des risques de marché est assuré quotidiennement par les fonctions Middle-Office et Risk Management. Le Comité Gestion des Risques Groupe s'assure via un reporting bimestriel des niveaux d'exposition, des rendements, des risques adossés aux activités de marché, du respect des exigences réglementaires et de la conformité au dispositif des limites. Ce reporting comprend également l'analyse de la sensibilité des portefeuilles et des simulations dans le cas de scenarii extrêmes tenant compte à la fois de la structure des portefeuilles et des corrélations entre les différents facteurs de risque.

Le système de reporting des risques au sein de la Banque revêt deux formes :

? Un système de reporting interne relatif au processus de surveillance et de gestion des risques de marché, comprenant des indicateurs de risques par compartiment.

? Un système de reporting interne relatif au processus de surveillance et de gestion des risques de marché destiné au Comité Gestion des Risques Groupe tenu à une fréquence bimestrielle, et aux Comités émanant des organes de gouvernance. Ce reporting, structuré par classe d'actif à un niveau de granularité assez fin, est basé sur l'approche VaR et sur des mesures systématiques de sensibilités des portefeuilles aux différents paramètres de marché. Il retrace l'évolution des expositions et des indicateurs de risque sur une année écoulée avec un zoom quotidien sur les trois derniers mois. Ces indicateurs de risque sont comparés à l'instar des mesures de positions, aux limites internes fixées préalablement.

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6. Outils de suivi et de gestion des risques

L'évaluation des risques de marché repose sur la combinaison de deux groupes de mesures permettant de quantifier les risques potentiels : le calcul de la Value at Risk (VaR) d'une part, et l'utilisation des mesures de sensibilité et des scénarios de stress d'autre part.

La VaR est définie comme étant la perte théorique maximale que peut subir un portefeuille en cas de mouvements défavorables des paramètres de marché, sur un horizon de temps et pour un intervalle de confiance donné. La Banque retient un niveau de confiance de 99 % et un horizon de temps d'un jour, en s'appuyant sur deux ans d'historique de données. Cela permet de suivre, au jour le jour, les risques de marché que la Banque a pris sur les activités de Trading

La méthode retenue pour le calcul de la VaR est celle d'un modèle historique basé sur les scénarios historiques des facteurs de risques inhérents au portefeuille trading. Ce modèle prend implicitement en compte les corrélations entre les différents facteurs de risques. Une VaR globale est calculée pour l'ensemble des activités de négociation, par nature d'instrument et par classe de risques.

Consciente des limites du modèle VaR, la Banque incorpore dans son dispositif de surveillance des analyses et des limites de sensibilité. Ainsi, des impacts en termes de P&L à partir des scénarios standards ou des scénarios de stress sont estimés pour l'ensemble du portefeuille de négociation.

Ces scénarios sont choisis parmi trois catégories, à savoir des scénarios historiquement avérés, des scénarios hypothétiques et des scénarios adverses.

Le suivi des risques de marché est effectué quotidiennement par le Middle-office et par la fonction chargée des risques de marché. Les Comités de gestion (Comité de Gestion Globale des Risques et Comité de Placement) surveillent sur une fréquence régulière les niveaux d'exposition, les rendements générés par les activités de marchés, les risques adossés aux activités de trading, le respect des exigences réglementaires et la conformité aux dispositifs de limite.

Le reporting présenté aux différents comités comprend en plus de l'analyse de la sensibilité des portefeuilles, des simulations dans le cas de scenarios extrêmes tenant compte à la fois de la structure des portefeuilles et des corrélations entre les différents facteurs de risque.

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Section 3 : Risques ALM

La stratégie de gestion du risque global de taux et de liquidité, obéit à l'objectif de maîtrise des risques inscrit dans le processus de développement planifié et adopté par le Groupe. Cette stratégie repose sur les principes directeurs suivants :

· Orienter les activités de développement dans le cadre d'un plan moyen terme en tenant compte des risques de taux et de liquidité ;

· Maintenir une structure stable et variée de nos dépôts avec une maitrise du potentiel de croissance de nos engagements.

· Améliorer progressivement le Gap global de taux en vue de maintenir un équilibre des différentes activités en termes de profil de taux et de liquidité ;

· Développer les actifs à taux variables pour immuniser une partie du bilan suite à une évolution défavorable des taux d'intérêts.

1. Risque global de taux

Le risque global de taux représente la perte provoquée par l'évolution défavorable des taux d'intérêt sur l'ensemble du bilan de la banque eu égard à sa capacité de transformer l'épargne et les ressources en des emplois productifs.

L'analyse du risque global de taux est complexe, en raison de la nécessité de formuler des hypothèses relatives au comportement des déposants concernant l'échéance de dépôts remboursables contractuellement sur demande et sur les actifs et les passifs non sensibles directement au taux d'intérêt. Lorsque les caractéristiques comportementales d'un produit sont différentes de ses caractéristiques contractuelles, elles sont évaluées afin de déterminer le risque de taux d'intérêt réel sous-jacent.

2. Dispositif de gestion du risque global de taux

Le processus d'évaluation et de contrôle du niveau général du risque global de taux s'opère:

· Une fois par trimestre à l'arrêté des états de synthèse ;

· En adossement au processus de planification (phase de la note d'orientations stratégiques et phase de cadrage du Plan financier à Moyen Terme), et ce en tant que dispositif de validation définitive du PMT ;

· À l'occasion des changements importants des grilles tarifaires pour en évaluer les impacts.

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Ce dispositif de surveillance repose sur :

· Une méthodologie d'évaluation basée sur l'approche des gaps (impasses). Cela se traduit par une classification des actifs et passifs selon leur profil d'échéance et de taux (fixe ou variable), en tenant compte des facteurs de durée résiduelle et de comportement futur.

· Un système de reporting trimestriel à l'attention du Comité ALM sur les niveaux d'exposition, les stress tests en termes d'impact sur le PNB et les fonds propres, et l'évolution prévisionnelle des ratios prudentiels.

· Un système de limites en termes d'impacts des risques, par rapport au PNB et aux fonds propres, défini par le Comité ALM et validé par le Comité Directeur.

A travers ce dispositif, la gestion du risque global de taux vise à optimiser l'impact de taux sur le bénéfice et sur les fonds propres en s'appuyant sur le calcul des Gap statiques et dynamiques

Section 4 : Risque de liquidité

Ce risque peut découler de la structure du bilan en raison des décalages entre les échéances réelles des éléments de l'actif et du passif, des besoins de financement des activités futures, du comportement des clients ou d'une éventuelle perturbation dans les marchés, ou de la conjoncture économique.

La gestion du risque de liquidité vise à garantir au Groupe l'accès aux fonds nécessaires afin d'honorer ses engagements financiers lorsqu'ils deviennent exigibles. La gestion de ce risque se traduit par le maintien d'un niveau suffisant de titres liquides et un approvisionnement en fonds stable et diversifié. Le portefeuille titres est constitué majoritairement de bons du Trésor et d'OPCVM et dans une moindre mesure de positions sur actions liquides.

La gestion de la liquidité s'appuie sur :

· Le suivi des ratios de liquidité du bilan selon les exigences internes et celles issues de la réglementation ;

· L'élaboration d'un échéancier de liquidité sur la base de divers scénarios dynamiques et sur l'horizon du PMT, ainsi que l'élaboration d'un échéancier de liquidité statique donnant des indications sur la situation de la liquidité de la banque à moyen et long terme ;

· Le suivi du portefeuille d'investissement et la projection des flux de trésorerie ;

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? Le maintien d'un éventail varié de sources de financement et le suivi de la concentration des dépôts par nature de produits et de contreparties avec un suivi régulier de la concentration des 10 plus grands déposants ;

? Le maintien des rapports privilégiés avec les investisseurs institutionnels et les grandes Corporatif.

Les dépôts à vue de la clientèle (comptes courants et comptes d'épargne) constituent une part importante du financement global du Groupe, une part qui s'est révélée stable au fil des ans. En outre, le programme d'ouverture d'agences s'est prolongé en 2017 et compte se poursuivre tout au long de la période du PMT, contribuant à renforcer le rythme de collecte des dépôts de la clientèle.

Par ailleurs, le Groupe est un intervenant important sur les marchés monétaire et obligataire, par l'intermédiaire de ses activités de marché. Sa position lui permet de recourir aux opérations de pension à court terme auprès de BAM, des banques et d'autres institutions financières.

Section 5: Risques operationnels

1. Dispositif de gestion des risques opérationnels

En ligne avec la réglementation, le Groupe Banque Populaire définit le risque opérationnel comme étant le risque de subir un préjudice potentiel en raison d'une inadéquation ou d'une défaillance attribuable aux procédures, aux personnes, aux systèmes ou aux événements externes. Cette définition du risque opérationnel inclut le risque juridique et de réputation, mais exclut le risque stratégique.

Au-delà des exigences réglementaires d'allocation de fonds propres au titre du risque opérationnel, notre dispositif cherche à répondre au mieux aux recommandations de BAM et aux saines pratiques préconisées par les accords de Bâle II. De ce fait, il s'inscrit dans un système d'amélioration continue :

? Collecter les données sur les risques (potentiels) et/ou les incidents (avérés) ;

? Analyser les risques (potentiels) et/ou les incidents (avérés) et évaluer leurs conséquences financières ;

? Communiquer les données sur les risques (potentiels) et/ou les incidents (avérés) et apprécier l'exposition aux risques opérationnels ;

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? Faire engager des actions préventives et correctives qui s'imposent pour réduire les impacts et la probabilité de survenance des événements de risques.

2. Organisation de la filière risques opérationnels L'organisation de la filière au sein du Groupe s'articule autour de :

? La fonction centrale au niveau de la BCP qui a pour mission la conception et le pilotage des outils méthodologiques et informatiques tout en assurant la sensibilisation, la formation et l'assistance des différents intervenants ;

? Des gestionnaires de risques régionaux assurant les relais de la fonction centrale au niveau des Banques Régionales ;

? Des homologues au niveau des filiales qui veillent à la mise en place de la méthodologie et des outils informatiques en synergie avec les dispositifs adoptés au sein du Groupe ;

? Des correspondants risque opérationnel désignés par métier dans le cadre du protocole de collecte des incidents. Ces correspondants ont pour rôle de recenser les pertes opérationnelles et de les répertorier dans l'outil de gestion de risque opérationnel mis à leur disposition.

3. Principaux outils de gestion des risques opérationnels

Les quatre principaux outils méthodologiques sont : la cartographie des risques opérationnels, le processus de collecte des incidents, le suivi des risques liés aux activités externalisées et le plan de continuité d'activité.

? Cartographie des risques

La démarche de revue de la cartographie de risque opérationnel s'appuie sur le référentiel interne des processus. A l'aide des ateliers avec les experts métiers, des événements de risque opérationnel sont identifiés et évalués.

En amont de ces évaluations, le référentiel interne des processus (métiers, processus) peut faire l'objet d'adaptations pour tenir compte des spécificités des entités et des métiers.

L'évaluation de ces événements de risque opérationnel s'effectue selon le paramètre de la fréquence et celui de l'impact unitaire moyen et ce, suivant deux grilles établies à cet égard et qui prévoit chacune 6 degrés de score. Les dispositifs de maitrises de risque sont appréciés

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par rapport à leurs pertinences et leurs applicabilités selon les trois niveaux suivants satisfaisant, à renforcer ou insatisfaisant.

Les travaux de revue de la cartographie de risque opérationnel permettent une vue hiérarchisée des risques et la mise en place de plans d'actions par métier.

? Collecte des incidents

En ligne avec la réglementation, un système de collecte des incidents liés au risque opérationnel, basé sur un mécanisme déclaratif est mis en place. Ce système est géré, en temps réel, grâce à l'outil Front Risk. D'ailleurs, les correspondants risques opérationnels désignés au niveau des différents métiers déclarent directement au niveau de Front Risk. Ensuite, un workflow est prévu afin d'offrir aux managers une veille permanente de la survenance d'un risque opérationnel.

? Suivi des activités externalisées

Pour apprécier le risque encouru par la banque, deux grilles d'évaluation sont mises en place

? Grille de criticité comportant 8 axes (mise en place de la prestation, nombre de prestation en région, coût de la prestation, exigence réglementaire, ...) sur une échelle de 1 à 4 permettent d'ordonner les prestations selon leur exposition au risque

? Grille du niveau de contrôle incluant 5 axes (Santé financière, PCA, visite du prestataire, ...) sur une échelle de 1 à 4 mettent en exergue le niveau de maîtrise des risques entre les prestataires d'une même activité.

? Plan de continuité d'activité

La politique générale de gouvernance du Plan de Continuité d'Activité (PCA) du Groupe est diffusée auprès de l'ensemble des collaborateurs du Groupe. Elle définit les principes directeurs, le cadre de référence et l'organisation visant à assurer, en cas de crise, la continuité des opérations critiques de la Banque.

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Section 6 : Risques pays

1. Politique de maîtrise des risques

Le Groupe est doté d'un dispositif de gestion du risque pays construit autour d'un modèle de notation interne. Ce modèle permet de quantifier le risque sur les pays à partir de données quantitatives (indicateurs économiques et financiers) et qualitatives (environnement politique et réglementaire). La liste des indicateurs utilisés est multiple (Inflation, Solde Public, Dynamique d'investissement, Rule of Law, Regulatory quality...) et se base sur des publications et appréciations d'organismes internationaux (FMI, Banque Mondiale, Doing Business...).

La notation est déclinée selon quatre types de risques différents : le risque de défaut souverain, le risque de non-transfert, le risque corporate assimilé au risque de choc macroéconomique généralisé ainsi que le risque de système bancaire. Pour chacun de ces types de risque, des notations distinguent le risque à court terme (moins de 12 mois) et le risque à moyen terme (au-delà de 12 mois).

En application de ce dispositif, la BCP a mis en place, depuis 2015, un processus de provisionnement couvrant le risque pays sur l'ensemble de ses expositions en Afrique Subsaharienne relevant du périmètre ABI.

Par rapport au suivi et à la consolidation des risques au niveau central, il est primordial de rappeler, qu'un système de remonté de la part de toutes les filiales est déjà mis en place, permettant à la holding, et au Pôle Risque Groupe, d'apprécier les zones de risques à travers un suivi rigoureux des créances sensibles (dépassement, dossiers échus, impayés ...), risques de concentration individuelle et sectorielle. L'évolution des créances en souffrance et le taux de couverture par les provisions sont également suivi afin d'identifier la tendance du profil du risque et mettre en place les stratégies atténuantes.

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Conclusion

Il faut bien analyser les risques cachés. Dans le contexte marocain, ce sont principalement les risques de liquidité et de crédit. « Ces derniers sont particulièrement difficiles à suivre vu le manque d'informations quantitatives en ce qui les concerne ». Enfin, les méthodes de valorisation doivent être robustes et revisitées ponctuellement, sans oublier l'effet liquidité sur les prix. S'agissant des risques opérationnels, il s'agit toujours de la catégorie de risques la plus connue. C'est celle qui n'apporte aucune performance incrémentale.la maîtrise des risques opérationnels passe par un système d'informations robuste, l'existence de procédures opérationnelles, ainsi qu'un personnel expérimenté et en nombre suffisant. Existence de systèmes de back-up informatique, plan de continuité d'activité... l'organisation doit pouvoir apprendre de ses erreurs. Ces dernières doivent être reportées et documentées, et les procédures amendées pour que les erreurs soient évitées dans le futur.

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Conclusion générale

Le Maroc comme d'autres pays en voie de développement caractérisée par une économie conjoncturelle, c'est lancé dans des dimensions plus complexes et couteuses, celle d'une économie de marché rajoutant à ça le choix de rentrer dans l'organisation mondiale de commerce. Ces contraintes nécessitant du Maroc une large vague de réformes qui doivent être menées afin d'accélérer la cadence de notre économie nationale, surtout celle du système bancaire au quel on attend un apport important dans ces démarches.

Dans cet environnement qui ne cesse d'évoluer, les banques ont dû s'adapter pour rester compétitives. La gestion des risques occupe ainsi une place essentielle dans le bon fonctionnement bancaire car si des incidents voient le jour, la survie de l'établissement peut être engagée.

La maîtrise des risques est donc devenue l'un des axes stratégiques majeurs de la gestion des entreprises bancaires. Cette nécessité de maîtrise des risques est un exercice complexe à plus d'un titre. Cela suppose de la part de la banque, d'une part une vision large des choses, et d'autre part la conjugaison de domaines très variés. En effet, celle-ci doit actualiser ses connaissances juridiques, financières et comportementales.

Ce travail permet donc d'avoir une vue d'ensemble sur la gestion du risque au sein des établissements bancaires. Des éléments positifs ont été décelés, ils devront être maintenus et renforcés pour assurer la performance des banques. Cependant des points négatifs sont apparus, ils devront être impérativement corrigés pour ne pas nuire à l'activité.

101

BIBLIOGRAPHIE

1 - Loi n°103-12 premier article

2 - Henri Capitant, Vocabulaire juridique

3- C.Bialès ;M.Bialès ;R.Leurion ;J-L.Rivaud Dictionnaire d'économie et des faits économiques et sociaux contemporains, P.50

4 - Bernard et Colli vocabulaire économique et financière P.54

5 - Bernard et Colli vocabulaire économique et financière

6 - V.B.Moschetto et J.Roussillon, La banque et ses fonctions Coll. « Que sais-je ? » PUF 1992 P.33

7 - V.N.Sireyjol , les apports du crédit scoring

8 - Sur le risque de change supra n°468

9 - V.B.Gaumont et J-R Maillard réforme du financement des exportations

10 - Thierry Borneau Droit bancaire P.277

11 - travaux de M. Dewatripoint et J. Tirole (1994) sur la genèse de cette réglementation.

12 - l'ouvrage de A. Servigny (de) et al. (2006) sur la question spécifique du risque de crédit.

13 - É. Lamarque, Gestion Bancaire (2008), pour une présentation détaillée de ces dispositifs.

14 - « la recherche d'une meilleure productivité pour les banques Africaines », Colloque de Lomé TOGO, ED. HARMATTAN, 1990.

102

SITES WEB

https://scholar.google.fr/

https://www.academia.edu/ https://fr.slideshare.net/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal https://www.memoireonline.com/ https://www.leconomiste.com/ https://www.leseco.ma/finances.html https://www.ooreka.fr/univers/entreprise

https://fr.scribd.com/

https://www.groupebcp.com/fr

103

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENT 2

DEDICACE 3

SOMMAIRE 4

Liste des tableaux : 6

Liste des figures : 6

Liste des abréviations : 7

Introduction Générale : 9

Première partie : 11

Le cadre théorique 11

Introduction 12

Premier Chapitre : Définitions et concepts 13

Section 1 : Notions sur la banque 13

1. Définitions 13

2. Fonctions de la banque 14

3. Les différents types des banques 14

Section 2 : Notion du risque 16

1. Définitions 16

2. Les types des risques : 16

2.1. Risques de crédit 16

2.2. Le risque économique 17

2.3. Le risque monétaire 17

2.4. Le risque politique 17

2.5. Le risque social 17

2.6. Le risque naturel 18

3. Couverture des risques 18

Section 3 : Notion de gestion des risques 18

1. Définition 18

2. Les objectifs de la gestion des risques 18

3. Classification des risques bancaires 19

3.1. Le risqué de marché 19

3.2. Le risque de liquidité: 19

3.3. Le risque de change : 20

3.4. Le risque de contrepartie : 20

104

3.5. Le risque opérationnel: 20

4. L'évolution de risque bancaire 21

5. Risque de l'activité bancaire 22

5.1. Le risque juridique 22

5.2. Risque de solvabilité: 22

5.3. Risque financier : 22

6. Sources des risques 22

6.1. Défaillance du contrôle interne 22

6.2. Détérioration de la gestion : 22

Section 4 : Gestion théorique du risque bancaire 24

1. La dimension managériale et humaine de la gestion des risques bancaires 24

1.1. La gestion des risques financiers 25

1.1.1. Le risque de crédit 25

1.1.2. Le risque de prix ou risque de marché et le risque de liquidité 26

1.2. La gestion des risques opérationnels 27

2. La maîtrise des risques : 28

2.1. Maîtrise opérationnelle 29

2.2. Maîtrise prudentielle 29

2.3. Allocation de fonds propres 29

3. Les étapes de la gestion des risques 31

3.1. L'identification des risques : 31

3.2. Evaluation et mesure des risques : 31

3.3. Sélection des techniques de gestion des risques : 32

3.4. La mise en oeuvre : 32

3.5. Surveillance des risques : 32

3.6. Reporting des risques : 32

Conclusion 33

Deuxième Chapitre : Présentation de la banque populaire 34

Introduction : 34

Section 1 : Présentation du groupe banque populaire (GBP) 35

1. Histoire 35

2. Organisation 37

3. Comité directeur 38

4. Banque centrale populaire (BCP) : 38

5. Banques populaires régionales (BPR) : 39

6.

105

Agences : 40

7. Actionnariat 41

8. Fiche signalétique de la banque populaire 42

9. Valeurs 42

10. part du marché 44

11. Filiales et fondations du Banque populaire 44

12. Chiffre clés 45

Section 2 : Services et produits fournis par la banque populaire 46

1. Services : 46

1.1. Ouverture du compte 46

1.1.1. Les types des comptes 46

1.1.1.1. Types des comptes en générale 46

1.1.1.2. Les types des comptes offerts par la banque populaire 46

1.1.2. Conditions d'ouverture d'un compte 47

1.1.2.1. Les conditions générales d'ouverture d'un compte : 47

1.1.2.2. Les conditions relatives à l'identité : 47

1.1.3. La démarche d'ouverture d'un compte 47

1.1.3.1. Les vérifications préalables à l'ouverture d'un compte 47

1.1.3.2. La classification des comptes 49

1.2. Services liés aux Comptes 49

1.2.1. Chèques 49

1.2.2. Chèque auto 49

1.2.3. CHAABI CASH 50

2. Produits : 50

2.1. Les cartes monétiques 50

2.2. Les packs 51

2.3. Les crédits 51

2.4. Les assurances 52

CONCLUSION : 53

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 54

DEUXIEME PARTIE : GETION DE RISQUES AU SEIN DE LA BANQUE POPULAIRE 55

Introduction 56

Premier chapitre : Maitrise des risques bancaires au Maroc 57

Introduction 57

Section 1 : Evolution de la réglementation prudentielle 58

1.

106

Cadre réglementaire universel 58

2. Cadre réglementaire marocain 59

Section 2 : Mesures de renforcement du système financier 60

1. Mesures d'accès à la profession 60

1.1. Conditions concernant les établissements de crédit 60

1.2. conditions concernant les dirigeants 61

1.2.1. Moralité des dirigeants 61

1.2.2. Règles d'incompatibilité 61

1.2.3. Obligation d'informer Bank Al-Maghreb 61

2. Mesures prudentielles 61

2.1. Capital minimum et fonds propres nets 62

2.2. Coefficient de liquidité 62

2.3. Coefficient de solvabilité 63

2.4. Coefficient maximum de division des risques 64

2.5. Classification et provisionnement des créances en souffrance 65

2.6. Coefficients relatifs à la position de change 66

2.7. Règles de prises de participation 67

3. Mesures comptables 68

3.1. Plan comptable des établissements de crédit 68

3.2. Communication de renseignements aux autorités monétaires 68

4. Mesures du contrôle interne 70

4.1. Objectifs du système du contrôle interne 70

Section 3 : Mesures de protection de la clientèle 73

1. Droit au compte 73

2. Protection des emprunteurs 73

3. Publicité des conditions de banque et saisine de Bank Al-Maghreb 74

4. Indemnisation des déposants 75

5. Déclarations des incidents de paiement et des risques 75

5.1. Déclarations au Service central des incidents de paiement 75

5.2. Déclarations au service central des risques 77

Conclusion 78

Deuxième chapitre : Organisation et structures dédiée à la gestion des risques au sein de la banque

populaire 79

Introduction 79

Section 1 : Risque de crédit 79

1. Politique générale de crédit 79

2.

107

Dispositive de decision 80

3. Aperçu du dispositif de surveillance des risques de crédit 81

4. Système de notation interne 82

5. Dispositif de suivi du risque de concentration 84

6. Processus de revue du portefeuille 85

7. Dispositif d'appétence au risque crédit 85

8. Dispositif de suivi des créances sensibles 86

Section 2 : Risques de marché. 86

1. Politiques et procedures 87

2. Acteurs et entités impliqués dans la gestion des risques de marché 88

3. Dispositif de gestion et de suivi des risques des marchés 90

4. Limites applicables 90

5. Système de suivi des indicateurs de risque 91

6. Outils de suivi et de gestion des risques 92

Section 3 : Risques ALM 93

1. Risque global de taux 93

2. Dispositif de gestion du risque global de taux 93

Section 4 : Risque de liquidité 94

Section 5: Risques operationnels 95

1. Dispositif de gestion des risques opérationnels 95

2. Organisation de la filière risques opérationnels 96

3. Principaux outils de gestion des risques opérationnels 96

Section 6 : Risques pays 98

1. Politique de maîtrise des risques 98

Conclusion 99

Conclusion générale 100

BIBLIOGRAPHIE 101

SITES WEB 102

TABLE DES MATIERES 103






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