COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE L'AFRIQUE
CENTRALE
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MINISTERE DES FINANCES
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Institut Sous-régional de Statistique
et d'Economie Appliqué
B.P. 294 Yaoundé/Cameroun, Tel: (237) 2 22 22
01 34
www.issea-cemac.org
|
DIVISION DES STATISTIQUES, DES SIMULATIONS ET DE
L'IMMATRICULATION
www.impots.cm
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MEMOIRE PROFESSIONNEL
DYNAMIQUE DU PIB ET PREVISION DU RENDEMENT DES IMPOTS ET
TAXES AU CAMEROUN
Rédigé par :
SA'A TANTCHI Sergiot Patrick
Élève Ingénieur Statisticien
Économiste, 3eannée
Soutenu publiquement en Janvier 2018 devant le Jury
composé de :
Président du Jury
M. ONDO Jean Cléophas, PhD
Enseignant permanent à l'ISSEA
Examinateur
M. TCHOMTHE
Sévérin Ingénieur
Statisticien Economiste Chef de cellule de la
Recherche Appliquée à l'INS du Cameroun
Encadreur professionnel
M. TOBO Noé
Thierry Ingénieur
Statisticien Economiste Chargé d'Etudes Assistant à
la DGI du Cameroun
DÉDICACE
À toute la famille TANTCHI Particulièrement
à Mon père M. TANTCHI André Et Àma
mère Mme TANTCHI Monique
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire a été
possible grâce à Dieu et au concours de plusieurs personnes
à qui nous voudrions témoigner toute notre reconnaissance.
Nous voudrions remercier tout d'abord l'ISSEA pour toute la
formation de qualité dont nous en profitons, pour l'efficacité et
la conscience professionnelle avec laquelle ses enseignants accomplissent leur
travail. Les compétences acquises durant notre formation nous ont permis
de satisfaire plus ou moins les exigences statistiques, économiques et
professionnelles dont avait besoin le travail qui a été demande.
Ainsi pour la qualité de leur enseignement, leurs conseils, et leur
encadrement, nous désirons exprimer toute notre profonde gratitude au
Dr. Francial Giscard Baudin LIBENGUE DOBELE-KPOKA, nouveau Directeur
Général de l'Institut nommé par la conférence des
chefs d'Etat de la CEMAC lors de sa session extraordinaire tenue le 31 octobre
2017 à N'djamena au Tchad, à M. Thierry MAMADOU ASNGAR, l'ancien
Directeur Général, au corps administratif et enseignant, et au
personnel d'appui de l'Institut. Un merci particulier à M. Jean
Cléophas ONDO, PhD, Professeur correspondant, pour sa grande implication
dans la réalisation de ce document, et à M. Marcel OPOUMBA,
Directeur des études, pour ses conseils et encouragements.
Notre sincère gratitude va à l'endroit de M.
Modeste MOPA FATOING, Directeur Général des Impôts du
Cameroun, pour nous avoir gracieusement accueilli dans sa structure. A travers
lui, nous remercions tout le personnel administratif de la DGI pour leur
accueil et leur disponibilité. Nos remerciements vont à l'endroit
de Mme Dorothy NKOM NDUM, chef de la division des statistiques pour son accueil
chaleureux dans sa division. Nous remercions M. Edouard KALAWA, Sous-Directeur
de statistiques et de simulations fiscales, pour l'intérêt qu'il
nous a accordé, notre encadreur de stage M. Thierry NOE TOBO,
Ingénieur Statisticien économiste à la DGI pour son
encadrement.
Nous tenons également à remercier les camarades
de classe avec qui nous avons partagé de bons moments et
échangé sur nos difficultés respectives. Nous remercions
aussi les amis qui de près ou de loin nous ont accompagnés dans
la réalisation de ce travail.
La rédaction de ce mémoire aurait
été sans doute plus difficile sans le soutien de la famille. Nous
tenons à remercier ainsi la famille TANTCHI, pour l'inestimable soutien
et les encouragements tout au long de la rédaction de ce
mémoire.
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
SOMMAIRE
DÉDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES FIGURES v
SIGLES ET ABBREVIATION vii
AVANT PROPOS ix
RESUME x
INTRODUCTION 1
1. Contexte et justification 1
2. Problématique 3
3. Objectifs 3
4. Hypothèse de travail 4
5. Plan de travail 4
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE 5
CHAPITRE 1 : RELATION ENTRE LA FISCALITE ET LA
DYNAMIQUE MACROECONOMIQUE - REFORMES FISCALES POUR L'AMELIORATION
DU
RECOUVREMENT FISCALE 6
1.1. Relation entre la fiscalité et la dynamique
économique 6
1.2. Déterminants d'une amélioration du rendement
fiscal 13
1.3. Réformes fiscales pour l'amélioration des
rendements fiscaux 15
CHAPITRE 2 : CADRE GÉNÉRAL ET ETUDES
EMPIRIQUES DE LA PREVISION
ECONOMIQUE-APPLICATION A LA PREVISION DES IMPOTS ET TAXES
22
2.1. Prévision économique 22
2.2. Etudes empiriques de la prévision économique
27
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EMPIRIQUE 33
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du P11B et prévision du rendement des
impôts et taxes
CHAPITRE 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DONNEES
34
3.1. Approche méthodologique 34
3.2. Données et traitement des données 39
CHAPITRE 4 : PREVISION DU RENDEMENT DES IMPOTS ET TAXES
: ANALYSE
ET INTERPRETATION DES RESULTATS 46
4.1. Etude des propriétés stochastiques des
séries 46
4.2. Analyse de la relation entre le P11B et le rendement des
impôts et taxes 48
4.3. Analyse de la capacité prédictive du
modèle VAR estimé 53
4.4. Evaluation de la capacité prédictive des
modèles MCE et ARDL estimés et prévision du
rendement des impôts et taxes 55
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 60
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE 62
ANNEXE 66
TABLE DES MATIÈRES 87
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Courbe de Laffer 10
Figure 2 : Evolution du rendement des
impôts et taxes(en FCFA) 41
Figure 3 : Evolution des recettes fiscales, de
la production des biens et services et des dépenses
publiques (En milliards) 42
Figure 4 : Valeurs observées et valeurs
prévues des recettes fiscales de la DGI 54
Figure 5 : Comparaison des valeurs
prévues aux valeurs observées 56
Figure A.1 : Boîte à moustache des
variables à niveau 66
Figure A.2 : Graphiques saisonniers des
séries à niveau 66
Figure A.3 : Evolution des séries
corrigées des variations saisonnières 67
Figure A.4 : Boîte à moustache des
séries CLTVA, CLIsnp et CLT 67
Figure A.5 : Corrélogramme des
séries à niveau ou désaisonnalisées 68
Figure A.6 : Test ADF et test de PP sur les
séries à niveau ou désaisonnalisées avec trend
69
Figure A.7 : Test ADF et test de PP sur les
séries à niveau ou désaisonnalisées sans trend
70
Figure A.8 : Boîte à moustache des
séries différentiées 71
Figure A.9 : Evolution des séries
différentiées ou dessaisonnalisées 72
Figure A.10 : Test de
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin(KPSS) sur les séries
différentiées
73
Figure A.11 : Test ADF sur les séries
différentiées 73
Figure A.12 : Test de PP sur les séries
différentiées 74
Figure A.13 : Estimation des relations de long
terme entre le PIB et les différents impôts 75
Figure A.14 : Boîte a moustache de la
série de résidus obtenue pour chaque équation de
régression sur le PIB 75 Figure A.15 :
Evolution de la série de résidus pour chaque équation de
régression sur le PIB
76 Figure A.16 : Tests KPSS, ADF et PP sur
la série de résidus pour chaque équation de
régression
sur le PIB 76
Figure A.17 : Estimation du modèle MCE
pour l'ITS 77
Figure A.18 : Estimation du modèle MCE
pour la série RF 78
Figure A.19 : Estimation du modèle MCE
pour la TSPP 78
Figure A.20 : Estimation du modèle MCE
pour la série 79
Figure A.21 : Estimation de la relation de court
terme entre le PIB et la TVA 79
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.22 : Estimation de la relation de
court terme entre le PIB et l'Isnp 80
Figure A.23 : Critère LR de
sélection de l'ordre optimal du VAR 81
Figure A.24 : Estimation du VAR (4) 81
Figure A.25 : Tests de validation du
modèle VAR (4) 82
Figure A.26 : Test de CUSUM et test de CUSUM
82
Figure A.27 : Fonctions de réponses
impulsionnelles 83
Figure A.28 : Décomposition de la
variance 83
Figure A.29 : Intervalle de confiance pour la
prévision de l'ITS 84
Figure A.30 : Intervalle de confiance pour la
prévision de la TSPP 84
Figure A.31 : Intervalle de confiance pour la
prévision des DA 84
Figure A.32 : Intervalle de confiance pour la
prévision des RF 85
Figure A.33 : Intervalle de confiance pour la
prévision de l'Isnp 85
Figure A.34 : Intervalle de confiance pour la
prévision de la TVA 85
Figure A.35 : Prévisions
découlant du modèle VAR estimé pour les 12 prochains
trimestres
86
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Réformes de l'année
2015 21
Tableau 2 : Coefficients saisonniers 45
Tableau 3 : Prévisions de T, ITS, DA
et RF pour les 12 prochains trimestres 58
Tableau 4 : Prévisions de TVA, TSPP et
Isnp pour les 12 prochains trimestres 58
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
SIGLES ET ABBREVIATION
ADF : Augmented Dickey Fuller
AIC : Akaike information criterion ARDL :
AutoRegressive Distributed Lag ARFIMA : Auto Regressive
Fractionally
Integrated Moving. Average
ARIMA : Autoregressive Integrated Moving Average
CDI : Centres Divisionnaires des Impôts CEE :
Communauté Economique Européenne
CIME : Centres des Impôts de Moyennes
Entreprises
COE : Council Of Europe
CT : Court Terme
DA : Droit d'Accises
DF : Dickey Fuller
DGE : Direction des Grandes Entreprises
DP : Direction de la Prévision
DPO : Direction Par Objectifs
DSGE : Dynamic Stochastic General
Equilibrium
FCFA : Franc de la Coopération
Financière en Afrique Centrale
FMI : Fonds Monétaire International
FPE : Final Prediction Error
G : Dépenses publiques
GARCH : Generalized AutoRegressive
Conditional Heteroskedasticity
HQ: Hannan-Quinn information criterion
ICAI : Impôt sur le Chiffre d'Affaires
Intérieur
INS : Institut National de la Statistique
IR : Impôt sur le Revenu
IRPP : Impôt sur le Revenu des Personnes
Physiques
IS : Impôt sur les Sociétés
ISNP : Impôt Sur les Sociétés Non
Pétrolières
ITS : Impôt sur Traitements et Salaires KPSS :
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin
LFI : Loi de Finances Initiale
LM : Lagrange multiplier
LR: sequential modified LR test statistic
LT : Long Terme
MCE : Modèle à Correction d'Erreur
MINFI : Ministère des Finances
MT : Moyen Terme
OCDE : Organisation de Coopération et
de Développement Economiques
PI3 : Produit Intérieur Brute
PP : Phillips-Perron
RF : Recettes des Forêts
RMSE : Root Mean Square Error SARIMA : Seasonal
ARIMA
SC: Schwarz information criterion T :
Recettes fiscales de la DGI TCA : Taxe sur le Chiffre d'Affaires
TCT : Très Court Terme
TEC : Tarif Extérieur Commun TIP : Taxe
Intérieure à la production TPG : Tarif
préférentiel généralisé TSPP : Taxe
Spéciale Sur les Produits
Pétroliers
vii
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
TU : Taxe Unique
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée UDEAC :
Union Douanière Economique de l'Afrique Centrale
|
VAR : Vector AutoRegressive
VARMA : Vector AutoRegressive Moving-Average
|
viii
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
AVANT PROPOS
L'Institut Sous-régional de Statistique et
d'Économie Appliqué (ISSEA) est une institution
spécialisée de la Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Elle a vocation à former
les cadres moyens et supérieures en statistique et en économie.
L'ISSEA offre cinq filières de formation : Agents Techniques de la
Statistique (ATS), Techniciens Supérieures de la Statistique (TSS),
Ingénieurs d'Application de la Statistique (IAS), Ingénieurs
Statisticiens Économiste (ISE), et le Master II en Statistique
Agricole.
À la fin de la deuxième année de leur
formation, les étudiants de la filière ISE doivent faire un stage
professionnel dans une structure privée ou publique pour une
durée minimale de 03 mois. Durant ce stage, l'étudiant a
l'occasion de mettre en pratique les connaissances pratiques et
théoriques acquises tout au long de sa formation. Ce faisant celui-ci
découvre aussi les réalités du monde professionnel.
Á la fin de ce stage, l'étudiant est tenu de rédiger un
mémoire professionnel qui fera l'objet d'une soutenance publique
à l'ISSEA.
Le présent document est ainsi le fruit d'un stage de
quatre mois effectué à la Direction Générale des
Impôts (DGI) du Cameroun du 03 juillet au 31 octobre 2017. Le
thème retenu pour ce stage est : « Dynamique du PIB et
Prévision du Rendement des impôts et taxes ».
ix
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
RESUME
L'objectif principal de ce travail est d'analyser la
possibilité de prévoir le rendement des impôts et taxes
à partir de la dynamique du PIB, les projections économiques
représentant un enjeu majeur pour de nombreux pays optant pour une
gestion rationnelle de leurs ressources. Les recettes fiscales en tant
qu'élément du budget de l'État s'exécutent à
posteriori d'un acte de prévision et un acte d'autorisation. Cependant,
les impôts et taxes de la DGI prévus à ce stade ne sont pas
effectués par la DGI elle-même et ne coïncident pas toujours
avec la réalisation de l'année fiscale. Ainsi, dans le but de
participer à la conception d'un premier modèle robuste de
prévision des recettes des impôts et taxes au niveau de la DGI, le
thème de cette étude porte sur : « la dynamique du PIB
et la prévision des impôts et taxes ». Partant du fait
que les impôts et taxes sont prélevés sur la production,
l'étude analyse en effet adéquatement la relation qui existe
entre le rendement fiscal et le PIB (Produit Intérieur Brute), et la
possibilité de la prendre en compte dans la prévision du
rendement des impôts et taxes agrégés ou pris
séparément. Les techniques utilisées à cet effet
ont mis en évidence l'existence d'une relation de long terme entre le
rendement fiscal de certains impôts et le PIB, tout en faisant remarquer
que la TVA et l'Isnp sont liés au PI3 qu'à court terme. Par
ailleurs, les meilleurs modèles retenus pour l'estimation de ces
relations présentent tous le PI3 comme une variable explicative du
rendement fiscal. Sa présence améliore la prévision du
rendement fiscal. Par conséquent, la prévision du rendement
fiscal à partir de la dynamique du PI3 s'est avérée
possible et assez satisfaisante, et l'on a abouti à des conjectures d'un
horizon de 12 mois (1er trimestre 2017-4ème trimestre 2019)
à l'aide des modèles MCE (Modèle à Correction
d'Erreur), ARDL (AutoRegressive Distributed Lag) et VAR (Vector AutoRegressive
model). Ainsi au cours des prochaines années, il est prévu des
variations à la hausse du rendement fiscal aux 4ème et
1er trimestres de ces années. Sur une échelle logarithmique, le
rendement fiscal agrégé sera de l'ordre de 26,909; 26,981 et
27,049 au 1er trimestre de ces trois prochaines années
respectivement. Par ailleurs, les recettes fiscales non saisonnières
pourront évoluer continuellement de manière monotone globalement.
Ainsi, tandis que la TSPP passera de 23,996 au 1er trimestre 2017
à 24,100 au 4ème trimestre 2019 sur une échelle
logarithmique, les RF continueront à décroître dans
l'ensemble pour atteindre 21,692 au 4ème trimestre 2019.
Mots-clés : ARDL,
Cointégration, Dynamique du PIB, MCE, Prévision, Rendement des
impôts et taxes, Recettes fiscales, VAR.
x
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
INTRODUCTION
1. Contexte et justification
La prévision économique est une discipline qui
se donne pour objet d'anticiper le contexte dans lequel des décisions de
politique publique ou d'entreprise sont susceptibles d'être mises en
oeuvre. Elle porte le plus souvent sur des variables telles que la croissance,
l'inflation, l'évolution des finances publiques. Le terme (quelques mois
ou quelques années), le niveau d'analyse (l'ensemble de
l'économie ou un secteur particulier) et la précision vers
laquelle elle doit tendre dépendent des besoins des décideurs qui
peuvent être des dirigeants d'entreprises publiques ou privées, ou
des responsables politiques. Si leurs besoins sont quelque peu
différents, la méthodologie utilisée est
généralement comparable et s'efforce d'être identique
à celle des autres sciences expérimentales.
Il est cependant très difficile de construire des
expériences dans la démarche prévisionnelle en
matière économique ; on se contente souvent de celles que
l'histoire a fournies et on en tire des hypothèses. Si celles-ci sont
justes, le cours des événements les vérifiera. La
prévision économique n'est pas une activité nouvelle,
encore moins en Afrique. Dès leur accession à
l'indépendance dans les années 1960, les pays africains y
recourent pour l'élaboration de plans de développement. À
partir de 1970, les besoins de prévision à court terme pour ces
pays s'intensifient avec les importantes fluctuations des prix des
matières premières et l'inflation dues à la crise
mondiale. La demande croissante de modèles de prévision
macro-économiques s'associe au désir des techniciens de
travailler sur des modèles sophistiqués en phase avec le
progrès et mettant en oeuvre les théories macroéconomiques
les plus récentes ou les outils économétriques de pointe.
L'importance des prévisions dans le processus de prise de
décision dans nos pays de nos jours s'est ainsi opérée.
Elles permettent aux Etats, organismes nationaux et internationaux de
promouvoir une culture de la prévention et de la mise en place de
stratégies de surveillance de l'activité économique, de
projection à des fins d'alerte précoce et de diffusion en temps
voulu d'informations utiles à la prise de décision. Outre ces
intérêts, le cas particulier de la prévision des recettes
fiscales s'inscrit généralement dans l'objectif de permettre aux
finances publiques d'améliorer leur gestion, d'assurer leur
soutenabilité et d'améliorer leur rendement. Dans ce cadre, les
projections s'accompagnent souvent des reformes visant à remédier
à une alerte ou à atteindre un but. Au Cameroun, on parlera de la
réforme de 1994 où
1
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
dans la foulée de la dévaluation
monétaire de 50%, le gouvernement camerounais entreprit une
réforme majeure de sa politique fiscale et commerciale ; la mise en
oeuvre de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) en 1999 ; etc.
Les recettes fiscales sont indispensables dans
l'exécution du budget de l'État, le Revenu National étant
l'un des concepts les plus importants de toute économie. Elles
permettent de construire et de contrôler la dynamique des indicateurs de
résultats sur les dépenses relatives au financement des
activités de l'État. Il existe plusieurs sources de financement
de l'État, parmi lesquelles les recettes fiscales. Ces dernières
servent à financer non seulement le fonctionnement de l'État,
mais aussi le service public collectif. Depuis 2003 au Cameroun, les recettes
fiscales constituent en moyenne plus 70% des recettes propres de l'État.
En 2016, l'administration camerounaise des Impôts (DGI) a mobilisé
des recettes de l'ordre de 1724,6 milliards FCFA (Franc de la
Coopération Financière en Afrique Centrale) pour le
Trésor, soit 60,0% des recettes budgétaires propres de l'Etat
(hors dons et emprunts) contre 56% un an auparavant, selon le dernier rapport
publié par ce service. La taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
restant le principal poste des recettes fiscales avec un montant
mobilisé de FCFA 557,0 milliards, soit 34,5% des recettes fiscales non
pétrolières. Cette rentrée financière est suivie
dans les autres postes par ordre d'importance de l'impôt sur les
sociétés non pétrolières (21,8%), de l'impôt
sur le revenu des personnes physiques (17,8%), des droits d'accises (12,3%) et
de la taxe spéciale sur les produits pétroliers (6,5%).
N'étant seulement pas des ressources pour l'État mais aussi de
véritables indicateurs de performance financière et
budgétaire, la qualité des prévisions des impôts et
taxes de la DGI s'avère donc primordiale et a une influence
déterminante sur la sincérité des projets de lois de
finances.
La loi de finances fait l'objet d'une préparation,
d'une exécution et d'un contrôle au titre de chaque exercice
budgétaire. Et l'exécution du budget de l'État
nécessite un acte d'autorisation et un acte de prévision
préalable. En effet, toute exécution budgétaire doit
être prévue et autorisée en vertu de la loi de finances de
l'année budgétaire. Le budget de l'État se
décompose en recettes publiques et en dépenses publiques tant en
respectant le principe de l'équilibre général de la loi de
finances. Les recettes fiscales en tant qu'élément du budget de
l'État s'exécutent à posteriori d'un acte de
prévision et un acte d'autorisation.
Cependant durant les dernières années, les
impôts et taxes de la DGI prévues à ce stade ne sont
effectués pas par la DGI elle-même et ne coïncident pas
toujours avec la réalisation de l'année fiscale. Par exemple les
recettes issues de l'impôt sur les sociétés
pétrolières ont connu un taux
2
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
de réalisation de 72,7% en 2016. Ainsi des
écarts généralement appelés « GAP » sont
constatés entre la prévision initiale et la réalisation
des recettes. Cela entraîne la mise à jour de la prévision
selon les conjonctures économiques de l'année. Cette
instabilité de la prévision des recettes fiscales pose des
problèmes du fait du changement très fréquent au niveau
des chiffres prévisibles, alors que ces chiffres sont les
références non seulement pour l'administration publique mais
aussi pour les bailleurs de fond. D'où l'importance de cette
étude portant sur la conception d'un premier modèle robuste de
prévision des recettes des impôts et taxes au niveau de la DGI qui
plus est : facilement analysable, exploitable.
2. Problématique
Plusieurs études sur la fiscalité notamment
certaines études du Fonds Monétaire International confirment le
rapport qui existe entre la pression fiscale et la croissance
économique. Aussi, les impôts et taxes sont prélevés
sur la production et le système fiscal dépend étroitement
du système économique en vigueur dans la société
considérée. Il convient donc pour tout organe en charge de la
prévision des recettes fiscales, de réfléchir sur les
modalités de prise en compte de l'évolution de l'activité
économique dans la prévision du rendement des impôts et
taxes. Ainsi le problème auquel l'étude tentera d'apporter une
solution tout au long de ce travail s'articule autour de la question suivante :
« Peut-on prendre en compte la dynamique du PI3 dans la prévision
du rendement des impôts et taxes au Cameroun ? ».
3. Objectifs
L'objectif général de cette étude est de
proposer un modèle de prévision du rendement des impôts et
taxes au Cameroun qui prend en compte la dynamique de l'activité
économique lorsque cela est possible. Plus spécifiquement, il
s'agira :
? D'identifier la nature de la relation existante entre le
rendement fiscal et le PI3 : Est-ce à court terme et/ou à long
terme ?
? De concevoir un modèle de prévision du
rendement des impôts et taxes à partir de la dynamique du PI3
lorsque cela est possible.
? D'évaluer les effets marginaux de la variation du PIB
sur le rendement fiscal.
3
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
4. Hypothèse de travail
L'hypothèse de travail formulée pour cette
étude est la suivante : Il existe un lien entre l'activité
économique et les prélèvements fiscaux au Cameroun.
5. Plan de travail
Cette étude est structurée en deux parties. La
première retrace le cadre théorique d'analyse de la relation
entre le PI3 et les prélèvements fiscaux, et présente la
prévision économique dans un cadre général avant de
s'attarder sur la prévision du rendement des impôts et taxes. La
deuxième partie quant à elle présente le cadre empirique
de l'étude qui aboutit à la mise en place des modèles de
prévisions susceptibles de prendre en compte la dynamique de
l'activité économique.
4
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
5
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
CHAPITRE 1 : RELATION ENTRE LA FISCALITE ET LA
DYNAMIQUE MACROECONOMIQUE - REFORMES FISCALES POUR L'AMELIORATION DU
RECOUVREMENT FISCALE
Il est question dans ce chapitre de faire une revue de
littérature sur le lien entre l'activité économique et les
prélèvements fiscaux. Il fait état du fait que le niveau
de recouvrement des recettes fiscales dans un pays peut dépendre
principalement de deux facteurs : le niveau de la production et les
réformes fiscales.
1.1. Relation entre la fiscalité et la dynamique
économique
1.1.1. Généralité
Les théories sur la relation entre la dynamique
économique et la fiscalité tendent à considérer que
les masses budgétaires qui sont en jeu influent considérablement
sur l'activité économique générale et
réciproquement. Les recettes fiscales permettent de financer les
dépenses publiques et de réduire les inégalités par
la redistribution des revenus. Elles participent à la politique
économique globale dans le but d'assurer la réalisation des
grands équilibres (plein-emploi, stabilité des prix,
équilibre du commerce extérieur). Et réciproquement, une
amélioration de l'activité économique contribue à
la hausse des recettes fiscales. Ainsi, afin de mieux élucider le lien
entre la dynamique du PI3 et le rendement des impôts et taxes sur le plan
théorique, il est généralement analysé les liens
entre fiscalité et dépenses publiques, fiscalité et
redistribution des revenus, fiscalité et politique économique. La
place du marché y est souvent considérée prioritaire par
la pensée des économistes libéraux qui s'en remettent
prioritairement au marché pour la régulation de l'activité
économique, et la liste des facteurs à l'origine de
l'amélioration du rendement fiscal en résulte plus ou moins
étendue.
1.1.2. Fiscalité et dépenses publiques
L'État remplit des missions d'intérêt
général au service de la collectivité nationale. Pour
s'acquitter de ces missions, il doit prélever des ressources sur les
diverses activités qui ont lieu
6
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
au sein de la société civile.
L'économiste britannique Adam Smith (1723-1790) définit dans
Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations
(1776), les trois devoirs qui incombent au souverain, c'est-à-dire
à l'État :
· La défense du territoire national par l'entretien
d'une force armée ;
· L'administration de la justice ;
· La création et l'entretien de biens et de
services qui sont nécessaires au bien-être de la
collectivité (infrastructures de communication, système
d'enseignement).
Le recours à l'impôt est alors justifié,
afin de permettre le fonctionnement des missions dites «
régaliennes » de l'État.
Aux fonctions traditionnelles de l'État libéral
d'autres fonctions se sont ajoutées au fur et à mesure du
développement économique. Par ailleurs, les insuffisances de la
régulation de l'activité économique par les seuls
mécanismes du marché ont amené les gouvernements à
développer leurs interventions. Comme le souligne l'économiste
allemand Adolph Wagner (1835-1917), dans les Fondements de
l'économie politique (1876) : « Plus la
société se civilise, plus l'État est dispendieux ».
Cette « loi de Wagner » traduit l'accroissement
d'activité des administrations publiques dans le monde moderne avec une
double mission de justice et de civilisation.
1.1.3. Fiscalité et redistribution des revenus
L'économie de marché ne prend en compte que la
seule demande solvable des agents économiques, c'est-à-dire une
demande de biens et de services assortie d'un pouvoir d'achat suffisant.
Parallèlement, les sociétés industrielles se
caractérisent par des inégalités économiques et
sociales, qui se révèlent en contradiction avec les idéaux
démocratiques. Ainsi en France par exemple, les textes constitutionnels
stipulent que la puissance publique doit intervenir afin de permettre la
satisfaction des besoins essentiels de tous ceux qui auraient à souffrir
dans leurs conditions d'existence. Aussi les finances publiques
constituent-elles un instrument de redistribution des revenus, afin
d'atténuer les inégalités les moins acceptables au sein
d'une nation développée. La fiscalité proprement dite,
c'est-à-dire les impositions, est définie en fonction de la
situation économique du contribuable. Ainsi, l'impôt sur le revenu
est un impôt progressif et la TVA comporte un taux réduit pour les
biens de première nécessité.
7
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
1.1.4. Fiscalité et politique économique
La politique fiscale fait partie de la politique
économique des gouvernements des pays, au même titre que la
politique monétaire qui gère la création de monnaie, que
la politique de l'emploi qui vise à résorber le chômage.
Les pouvoirs publics définissent la structure et le niveau des
prélèvements obligatoires afin d'assurer le fonctionnement des
services de l'État, mais aussi, parallèlement, afin de financer
les différents volets de la politique économique.
Les économistes libéraux préconisent
l'équilibre budgétaire : les dépenses publiques doivent se
limiter au niveau des recettes fiscales. En revanche, l'économiste
britannique John Maynard Keynes (1883-1946) s'oppose au dogme de
l'équilibre budgétaire. Il recommande en situation de
chômage d'utiliser le budget de l'État pour pallier l'inertie de
l'activité économique, due à une faible demande des
ménages en biens de consommation et à une faible demande des
chefs d'entreprise en biens d'équipement. Dans la mesure où les
masses budgétaires publiques sont très importantes par rapport au
revenu national, une stratégie à contre-courant,
orchestrée par l'État, peut être déterminante au
plan de l'économie globale. Le budget n'est plus simplement la
comptabilisation des ressources et des dépenses de l'État, il
devient un instrument conducteur de la régulation économique.
L'État peut relancer l'activité
économique, notamment la consommation et l'investissement. La relance de
la consommation consiste à accroître le revenu disponible des
agents économiques. Du point de vue fiscal, on peut procéder
à une réduction de l'impôt sur la consommation (TVA) ou de
l'impôt sur le revenu. Dans ce dernier cas, on allège la dette
fiscale des contribuables modestes, étant donné que leur
propension marginale à consommer est relativement forte. En effet, selon
Keynes, la part du revenu destinée à la consommation est d'autant
plus importante que le niveau de revenu est faible. La relance par
l'investissement fait aussi appel à des procédures
d'allégements fiscaux, mais, cette fois-ci, au bénéfice
des entreprises. On peut réduire l'impôt sur les
sociétés ou instituer une déduction fiscale
spécifique pour les entreprises qui augmentent leurs investissements.
Dans les deux cas, il s'agit de mesures incitatives pour amener les chefs
d'entreprise à investir davantage. La puissance publique cherche, lors
d'une relance par la consommation ou d'une relance par l'investissement,
à accroître la dépense nationale afin de stimuler l'emploi
et, ainsi, de faire régresser le chômage.
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Il est également possible de freiner la consommation,
de manière à réduire d'éventuelles tensions
inflationnistes, dans le cadre d'une politique dite « de stabilisation
» ou « de rigueur ». Si, dans le contexte d'une relance, il est
nécessaire d'augmenter le pouvoir d'achat des ménages, il
convient de faire l'inverse dans la perspective d'une politique de
stabilisation conjoncturelle. L'instrument fiscal est d'un grand poids dans ce
type de stratégie, car il permet de réduire la demande, qui, si
elle est supérieure au niveau de l'offre (production domestique), se
traduit par l'inflation et le déficit extérieur. On peut
augmenter l'impôt sur la dépense, c'est-à-dire
accroître les taux de TVA, ou augmenter l'impôt sur le revenu.
1.1.5. Limites de la pression fiscale
1.1.5.1. Règles liées au recouvrement
des recettes fiscales
Les économistes libéraux s'en remettent
prioritairement au marché pour la régulation de l'activité
économique. Dès 1776, Adam Smith définissait quatre
grandes règles qui doivent présider au recouvrement des recettes
fiscales :
· Les citoyens doivent contribuer au financement des
activités publiques en fonction de leurs capacités contributives,
c'est-à-dire de leurs revenus ;
· La perception de l'impôt doit s'appuyer sur des
règles transparentes ayant pour objet d'éviter toute
ambiguïté en ce qui concerne les rapports entre le contribuable et
le percepteur ;
· La perception des contributions fiscales doit
être aménagée de façon commode, de telle sorte que
les contribuables puissent s'acquitter du montant de leur impôt sans
supporter de gêne excessive dans la gestion de leurs affaires courantes
;
· Les recettes fiscales doivent être
limitées à la hauteur des besoins de financement de l'État
et ne doivent pas être accrues pour faire face à des
problèmes de gestion du Trésor.
Ces règles simples rendent compte des limites qui
s'imposent à la perception des contributions publiques. Il convient que
l'État modère ses appétits fiscaux par rapport à
l'économie, sous peine d'assécher la société civile
de ses ressources. Par ailleurs, les économistes libéraux
préconisent le principe de l'orthodoxie budgétaire, en vertu de
laquelle les dépenses publiques doivent être
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
égales aux recettes fiscales. La puissance publique
montrerait ainsi l'exemple, en se comportant comme n'importe quel individu
avisé qui accorde ses dépenses au niveau de ses ressources.
1.1.5.2. Excès de la fiscalité
L'idée selon laquelle une fiscalité trop lourde
peut à la fois appauvrir l'économie et nuire au rendement de
l'impôt, à savoir entraîner une réduction des
recettes fiscales, était déjà présente chez Adam
Smith. Les effets pervers d'une fiscalité excessive ont
été mis en évidence par les économistes de l'offre
durant les années 1970. L'économie, ou l'économique, de
l'offre (the supply side economics), mouvement libéral
américain, a pour principaux représentants Martin Feldstein, qui
fut conseiller économique du président Ronald Reagan, et Arthur
Laffer (né en 1940), auteur d'une courbe qui porte son nom (figure
1).
Figure 1 : Courbe de Laffer
Source : Pierre Bezbakh et Sophie Gherardie
(2000), Dictionnaire de l'économie de A à Z,
Larousse
Laffer introduit une relation entre l'augmentation des taux
d'imposition et le niveau des recettes fiscales. Il souhaite démontrer
que l'accroissement des taux d'imposition, qui frappent les revenus du travail
et ceux du capital, se traduit paradoxalement, au-delà d'un certain
seuil, par un amoindrissement des recettes fiscales, de même que par une
diminution du niveau de la production et de l'emploi. Ainsi, selon une formule
célèbre, « trop d'impôt tue l'impôt
».
10
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Pour un taux d'imposition de 0 %, les recettes fiscales sont
nulles. Plus les taux d'imposition augmentent, plus les recettes de
l'État augmentent, le point M représentant une sorte d'optimum
fiscal. Ensuite, les recettes fiscales diminuent, malgré l'accroissement
de la pression fiscale, jusqu'à devenir nulles lorsque le taux
d'imposition atteint 100 % (personne n'accepterait de travailler ou
d'épargner si son revenu était intégralement
confisqué par la puissance publique). On peut néanmoins constater
une égalité des recettes publiques pour des taux d'imposition
situés au point B. Ainsi, l'État peut obtenir le même
niveau de rentrées fiscales avec un taux modéré (zone
admissible), ou en usant d'un taux prohibitif (zone inadmissible).
La diminution des recettes fiscales à partir du point
M peut s'expliquer de différentes façons. Les agents
économiques réduisent leurs activités professionnelles et
augmentent leur temps de loisir. L'économie souterraine s'accroît
(travail au noir, recours au troc, moindre utilisation de la monnaie
scripturale), de même que la fraude fiscale.
1.1.5.3. Analyse de Von Hayek
Pour l'économiste libéral autrichien Friedrich
August Von Hayek (1899-1992), l'hypertrophie du rôle de l'État
conduit au despotisme. La croissance des interventions publiques, telle qu'elle
se manifeste notamment par l'augmentation des prélèvements
obligatoires, entraîne l'émergence d'une économie sous
tutelle. Au fur et à mesure de la hausse des budgets publics, les choix
individuels se trouvent limités d'autant. Ainsi, on assiste à la
naissance d'une économie contrôlée ou, pourrait-on dire,
d'une économie en « liberté surveillée ». Les
décideurs, hommes de gouvernement, hauts fonctionnaires, bâtissent
des stratégies économiques, monétaires et
financières qu'ils imposent à l'ensemble des parties de la
société civile.
Von Hayek montre que la gestion étatique de
l'économie réduit, certes, la liberté des agents au sein
du système économique lui-même, mais aussi l'ensemble des
libertés qui s'attachent à la personne humaine, dans les
sociétés qui se réclament pourtant de la démocratie
politique. En effet, les libertés individuelles supposent des moyens
d'exercer ces libertés. Dans une économie moderne, l'exercice des
libertés implique la gestion individuelle des ressources
monétaires pour que chacun puisse réaliser les choix qu'il s'est
fixés. À partir du moment où le secteur économique
est très largement entre les mains des agents de l'État, les
moyens qu'auraient les particuliers de parvenir à leurs fins sont
confisqués au profit des pouvoirs publics.
11
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
1.1.5.4. Théorie de l'économie de
l'offre
L'« économie de l'offre » ou «
politique de l'offre », est une école de pensée
d'orientation libérale soutenant que la faiblesse de la croissance
économique à certaines périodes ou dans certains pays
réside dans les freins ou obstacles que rencontrent les acteurs
économiques : prélèvements excessifs (cotisations sociales
et impôts), etc. Pour les partisans de cette école, les
producteurs sont étranglés par des surcoûts qui
empêchent l'initiative privée de produire ses effets dynamiques,
tandis que les travailleurs sont démotivés au travail du fait de
l'existence de prélèvements fiscaux réputés
confiscatoires.
Selon les partisans de « l'économie de l'offre
», l'objectif de croissance ne peut être atteint qu'en levant le
plus possible les freins fiscaux et réglementaires qui entravent leur
développement. Il s'agit donc de lever les freins à l'initiative
privée en diminuant l'impôt pesant :
· sur l'activité des entreprises (impôt sur
les sociétés, taxe professionnelle, etc.) ;
· sur les revenus des travailleurs (comme les cotisations
sociales).
Inversement, des subventions peuvent et doivent le cas
échéant être accordées aux entreprises dans certains
secteurs économiques, si les objectifs attendus le justifient.
Le courant de l'économie de l'offre se rattache
à la pensée libérale. Il combat activement les
écoles de pensée majeures à savoir :
· l'économie de la demande (le
keynésianisme), qui voit la dynamique économique dans le principe
de demande effective. Au point de stimuler celle-ci ou d'y suppléer le
cas échéant par la dépense publique ;
· l'école monétariste, qui voit la
dynamique économique à travers le prisme de la théorie
quantitative de la monnaie. Au point de privilégier la gestion de la
masse monétaire.
Cette école de pensée voit le jour dans les
années 1970, alors que les politiques sont hésitants (la
politique de la demande keynésienne ne semble plus être efficace
dans les pays développés) et ne savent quelle ligne de conduite
adopter pour faire face aux chocs pétroliers et pour remédier
à la situation de stagflation (situation de stagnation combinée
avec une poussée de l'inflation).
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
1.2. Déterminants d'une amélioration du
rendement fiscal
1.2.1. Niveau de richesse et volume des ressources
fiscales
Le système fiscal dépend étroitement du
système économique en vigueur dans la société
considérée. A ce propos, Maurice LAURE a formulé une loi
selon laquelle la contribution globale d'une nation varie en fonction de la
productivité économique. Exposant cette loi, MEHL et BELTRAME
écrivent ce qui suit : « cette loi s'explique par le fait que
lorsque le revenu national s'élève, le nombre de contribuables
imposables ainsi que la fraction des ressources susceptibles d'être
atteinte par l'impôt sur le revenu à des taux de plus en plus
élevés augmentent. En outre, une partie des ressources
supplémentaires non atteinte par l'impôt sur le revenu, est
consommée et atteinte par l'impôt sur la dépense
».
Un accroissement de la richesse se traduit par une
augmentation des recettes fiscales : TVA, impôts sur les
sociétés, mais aussi impôt sur le revenu car le niveau des
revenus distribués est aussi en hausse. En effet l'impôt est une
fonction sur la richesse créée. L'amélioration des
recettes fiscales permet ensuite à l'État de rembourser sa dette
publique et/ou de dégager des marges de manoeuvre pour investir. Dans
tous les pays, le budget de l'État est réalisé à
partir d'une hypothèse de croissance annuelle. Une absence de croissance
peut avoir des conséquences négatives sur les finances publiques
: les recettes fiscales n'augmentent pas, l'État a donc plus de
difficultés à réduire son déficit public, à
rembourser sa dette publique ou à investir.
Théoriquement, on parle d'élasticité des
recettes fiscales. D'un point de vue historique, on note que plusieurs auteurs
se sont intéressés à la question de
l'interdépendance des données et flux économiques.
À la fin du XVIIe siècle, en particulier, Gregory
King, puis Charles D'Avenant notent qu'une baisse de l'offre de blé
conduit à un renchérissement bien plus que proportionnel du prix
de cette denrée. C'est toutefois au XIXe siècle que
l'analyse se précise et devient plus formelle. Des descriptions
mathématiques de l'offre et de la demande sont faites par William
Whewell et Antoine-Augustin Cournot. Le terme « élasticité
» (elasticity) apparait pour la première fois dans les
Principes d'économie politique, l'ouvrage paru en 1890 d'Alfred
Marshall qui restera pendant plusieurs décennies un des manuels de
référence en sciences économiques. Au XXe
siècle, l'usage de la notion d'élasticité est
étendu à de nombreuses autres variables économiques puis
financière. L'élasticité mesure la variation d'une
grandeur provoquée par la
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
variation d'une autre grandeur. Quand
l'élasticité est nulle, les variations des « grandeurs
causes » sont réputées ne pas avoir de conséquences
sur les « grandeurs effets ».
On distingue différents types d'élasticités
dans le domaine fiscal :
Ø L'élasticité de chaque
prélèvement obligatoire à sa propre assiette : La
« croissance spontanée », c'est-à-dire
à législation inchangée, de chaque impôt, ou
cotisation sociale, dépend de l'évolution de l'assiette sur
laquelle il est prélevé.
Ø L'élasticité d'un
prélèvement obligatoire au PIB qui rapporte sa croissance
spontanée à celle du PIB en valeur pour une même
année. Elle diffère de son élasticité à sa
propre assiette pour deux raisons :
· La croissance de l'assiette d'un
prélèvement obligatoire donné n'est jamais strictement
identique à celle du PIB ; par exemple, la masse salariale, sur laquelle
sont assises les cotisations sociales, n'évolue pas exactement comme le
PI3 ;
· L'élasticité d'un impôt au PI3
rapporte son taux de croissance à celle du PI3 pour une même
année, alors que l'élasticité de certains impôts
à leur propre assiette rapporte leurs taux de croissance sur les
années N et N-1.
Ø L'élasticité de l'ensemble des
recettes publiques au PIB.
Ces élasticités des différents
impôts, ou cotisations, au PIB permettent, en tenant compte de la part de
chacun d'eux dans le total des prélèvements obligatoires,
d'estimer une « élasticité de l'ensemble des
prélèvements obligatoires au PIB » qui rapporte leur
croissance spontanée à celle du PIB en valeur pour une même
année :
????/?????? = ? ??????/?????? ????
?? ??
??????/?????? étant l'élasticité de la
recette ou du transfert ???? au PIB.
1.2.2. Amélioration du système fiscale et
volume des ressources fiscales
Il s'agit de reconnaitre que la hausse des recettes peut
résulter aussi de l'élargissement de l'assiette, la modernisation
des méthodes de gestion, la restructuration des services
extérieurs,
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
la déconcentration des émissions et
l'amélioration du contrôle fiscal1 ; bref de la
réforme fiscale. Ainsi, d'après Anton Op de Beke2, les
stratégies de réforme développées avec l'assistance
technique du FMI (Fonds Monétaire International) pour renforcer la
capacité des administrations fiscales en matière de mobilisation
des ressources ont généralement pour objectif :
· D'Améliorer le civisme fiscal ;
· D'Alléger les coûts des particuliers et
des entreprises pour remplir leurs obligations fiscales ;
· De garantir un traitement fiscal équitable des
contribuables ;
· De Réduire les coûts de gestion de
l'impôt pour les administrations ;
· Renforcer la transparence et l'intégrité
au sein des administrations ;
· D'Améliorer la gestion du risque et
réduire la fraude fiscale;
· D'Améliorer l'action en recouvrement et la
gestion des arriérés fiscaux.
1.3. Réformes fiscales pour
l'amélioration des rendements fiscaux
1.3.1. Aperçu générale du
système fiscal camerounais
De l'indépendance jusqu'au début des
années 1980, le Cameroun a connu un taux de croissance soutenu,
associé essentiellement au boom du secteur pétrolier.
L'augmentation des ressources budgétaires et extrabudgétaires
générées par ce secteur a contribué à
augmenter le taux d'investissement dans l'économie et à maintenir
un niveau raisonnable d'endettement extérieur. Mais après cette
période d'expansion, le pays a connu un développement
économique défavorable causé par une baisse successive des
termes de l'échange, entraînant des déséquilibres
profonds, notamment dans les finances publiques et le compte externe, et
conduisant à la crise de 1994. Toutefois, comme le rappelle le Docteur
OPOUMBA Marcel3, « La dévaluation du franc CFA de
janvier 1994 a marqué un tournant important dans l'évolution de
l'économie des pays africains de la zone franc ... ». Au
Cameroun cette
1 Salah Agueniou,
http://lavieeco.com/news/economie,
consulté le 21/09/2017
2 Anton Op de Beke, Reformes de l'administration
fiscale -- Approche FMI, Réunion CIFAM 19 Juin 2014
15
3 Dr. Marcel OPOUMBA (1997)
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
dévaluation s'est suivie d'une série de
réformes visant à réformer son système fiscal et
à l'adapter aux réalités économiques nationales.
1.3.2. Système fiscal camerounais avant la
réforme de 1994
Avant la réforme, le Cameroun avait essentiellement
recours à un système d'imposition directe et indirecte, ce
dernier visant principalement les prélèvements sur le
pétrole, dont l'exploitation a commencé en 1977. Il est toutefois
important de noter que le Cameroun est à la fois importateur et
exportateur de pétrole ; il est donc exposé aux fluctuations des
cours du baril et du dollar. La fiscalité indirecte, qui
générait plus de 50%4 du chiffre d'affaires hors
pétrole, était composée des éléments
suivants: les taxes à l'importation, les taxes à l'exportation,
les taxes de vente sur les biens et services intérieurs, et les
impôts spécifiques, notamment, sur la consommation de produits
pétroliers. Une part importante des impôts indirects était
soumise à des protocoles régionaux et aux dispositions du
Traité de Brazzaville. Trois des quatre principales taxes à
l'importation perçues par le gouvernement faisaient partie du tarif
extérieur commun (TEC) de l'UDEAC (Union Douanière Economique de
l'Afrique Centrale) et ne dépendaient pas des autorités locales.
De même, l'impôt sur le chiffre d'affaires intérieur (ICAI)
était soumis à des accords régionaux de l'UDEAC sur
l'harmonisation fiscale et reposait en partie sur les autorités
camerounaises. Le Cameroun, comme d'autres pays de l'UDEAC, avait le droit de
fixer le taux de l'ICAI, qui était basé sur un système
d'incitation complexe visant à offrir un allégement fiscal
à certaines entreprises (Gauthier, Soloaga, & Tybout, 2002; Fambon,
2006).
Avant la réforme fiscale, plusieurs arrangements
fiscaux spéciaux et un système de négociation des taux
d'imposition au cas par cas entre les entreprises individuelles et les
autorités fiscales étaient à la mode. Ce système
fiscal a conduit à de nombreux problèmes analysés par le
Réseau pour la Justice Fiscale - Afrique (RFJ-A). Tout d'abord, ces
régimes spéciaux hautement politisés administrés de
manière discrétionnaire conduisirent à la corruption. De
plus, les entreprises investirent des ressources importantes, notamment pour
faire du lobbying afin de recevoir et de maintenir ces avantages fiscaux
spéciaux. Deuxièmement, les exonérations fiscales
généralisées réduisaient l'assiette fiscale,
forçant ainsi le gouvernement à taxer plus lourdement les
entreprises non-exemptées. En conséquence, ces entreprises
étaient mises dans une position défavorable, contribuant ainsi
à une évasion fiscale généralisée. Enfin,
les
16
4 RFJ-A (2013)
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
dérogations accordées au cas par cas rendirent
le système fiscal difficile à administrer (Fambon, 2006;
Gauthier, Soloaga, & Tybout, 2002; Khan S., 2010).
A partir du milieu des années 1980, plusieurs chocs
extérieurs négatifs hâtèrent l'effondrement de ce
régime fiscal. En 1985, le dollar américain, monnaie dans
laquelle la plupart des prix des matières premières primaires
étaient libellés, se déprécia fortement. Puis les
prix du pétrole (en dollars) chutèrent en 1986, et ceux des
autres produits exportés (cacao, café et caoutchouc)
emboîtèrent le pas l'année suivante. L'effet combiné
de ces chocs a été d'induire des déficits
budgétaires massifs. Entre 1985 et 1991, les recettes totales
diminuèrent de 51%, en grande partie parce que les recettes fiscales et
douanières baissèrent de 49%. Le gouvernement finança ce
manque à gagner par l'accumulation d'arriérés de paiement
à des fournisseurs nationaux et des fonctionnaires ; ce qui
résultât à une crise du secteur bancaire et un fort effet
récessif sur l'économie. Malgré la mise en oeuvre d'un
programme d'ajustement structurel en 1989, le revenu par habitant chuta en 1993
à la moitié de sa valeur de 1986 (Gauthier, Soloaga, &
Tybout, 2002).
Tous ces évènements conduisirent l'Etat à
se recentrer sur la fiscalité interne jusque-là sous
utilisée et rendirent l'introduction de réformes fiscales
impérative.
1.3.3. La réforme fiscale des années 1994
Le 24 janvier 1994, dans la foulée de la
dévaluation monétaire de 50%, le gouvernement camerounais
entreprit une réforme majeure de sa politique fiscale et commerciale.
Les réformes furent initiées dans un contexte de recettes
publiques en baisse, de hausse du déficit budgétaire, d'une
croissance des inégalités, et de la corruption parmi les
administrateurs fiscaux. Les observateurs du système fiscal comme Khan
Sunday, font remarquer que ces réformes n'étaient pas seulement
motivées par la nécessité de rétablir
l'équilibre fiscal, mais étaient largement en conformité
avec les conditionnalités du FMI et de la Banque Mondiale et de la
nécessité de favoriser l'intégration régionale
entre les pays membres de l'UDEAC. Les innovations majeures des réformes
à partir de 1994 étaient, entre autres, de réduire le
nombre de taxes, d'éliminer les traitements spéciaux et les
exemptions, de réduire la fraude et l'évasion fiscales,
d'introduire une quasi-taxe sur la valeur ajoutée et de réduire
les droits de douane.
Certes pour cette étude la priorité est mise sur
les réformes fiscales, mais il est fait le choix d'y inclure les
reformes commerciales (douanières) puisqu'elles ont visé le
même objectif : Celui
17
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
d'accroitre les recettes budgétaires et de relancer
l'activité économique. Les principales réformes de
politique fiscale et commerciale mises en oeuvre par le gouvernement
camerounais pour ces années 1994 sont :
+ Les réformes des politiques commerciales :
Comme reformes de politiques commerciales, il faut citer :
Ø Le Tarif extérieur commun (TEC) :
Les quatre types de droits de douane existants avant 1994 furent
remplacés par un système unique et unifié connu sous le
nom du TEC, applicable aux importations en provenance des pays non-UDEAC. Tous
les privilèges du commerce extérieur dans le cadre du Code des
investissements et les régimes spéciaux de production (Taxe
unique ou TU ; Taxe intérieure à la production ou TIP) furent
éliminés ;
Ø La Réduction des taux de droits de douane
: Les importations ont été classées en quatre
catégories avec des taux tarifaires allant de 5 à 30 pour cent,
en baisse de 0 à 500 pour cent sous le régime
précédent.
Ø Le Tarif préférentiel
généralisé (TPG) : Un tarif
préférentiel généralisé a été
introduit pour le commerce avec les pays UDEAC avec un taux initial fixé
à 20 pour cent du TEC applicable. Ce taux fut ramené à 10%
le 1er janvier 1996 et éliminé le 1er janvier 1998.
Ø L'établissement d'une surtaxe temporaire
: Afin de tenir compte de la nature fragile de l'environnement industriel,
chaque État membre de l'UDEAC fut permis d'imposer une protection
supplémentaire sous la forme d'une surtaxe temporaire et fixée
librement par les Etats à un taux ne dépassant pas 30 pour cent,
et d'un droit d'accise sur certains biens de consommation courante, en
particulier les biens de luxe importés, ou ceux fabriqués
localement sous licence étrangère.
+ Les Réformes des politiques fiscales :
Comme reformes de politiques fiscales, il faut citer :
Ø Élimination de la plupart des
privilèges associés aux impôts indirects :
L'élimination de tous les privilèges associés aux
impôts indirects dans le cadre des régimes spéciaux de
production (TU, TIP) et le code d'investissement, à l'exception de la
zone de libre-échange.
Ø Introduction de la taxe sur le chiffre
d'affaires (TCA), un prélude à la mise en oeuvre d'une TVA :
L'introduction d'une taxe sur le chiffre d'affaires (TCA), c.-à-d.
une quasi-taxe sur la valeur ajoutée applicable à la production
nationale et aux intrants importés et intermédiaires, et
remplaçant les anciens impôts sur la production et taxes de vente
(ICAI, TU, TIP).
18
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Ø Imposition des taxes d'accise sur certains produits
. · il s'agit de la création d'un mécanisme pour
l'imposition des taxes d'accise sur certains produits.
Ces réformes fiscales avaient pour but de simplifier
les impôts indirects et d'élargir l'assiette fiscale en
réduisant les exonérations et rationalisant les taux, tout en
éliminant les distorsions du régime incitatif (RFJ-A (2013)). Un
impact positif sur l'accroissement des recettes fiscales et la croissance
économique était donc attendu.
1.3.4. Mise en oeuvre de la TVA
L'application effective de la taxe sur le chiffre d'affaires
(TCA) au Cameroun a eu un impact négatif non seulement sur les recettes
fiscales, réellement recouvrées, mais aussi sur les entreprises
manufacturières et les exportateurs. C'est dans ce contexte que la TVA a
été introduite au Cameroun. Entrée en vigueur le 1er
janvier 1999, la TVA est une taxe récupérable indirecte qui a
remplacé la taxe sur le chiffre d'affaires (TCA). La TVA a
été imposée au taux unique de 18,7% sur les
activités économiques telles que la production, les importations,
la fourniture de services, la distribution, la construction, l'exploitation
minière, l'agriculture, l'agro-industrie, la foresterie, les arts et
l'artisanat, et les professions libérales.
La loi de finances pour 1999 exempta de la TVA les intrants
agricoles tels que les insecticides, les engrais et leurs emballages. La TVA
fut accompagnée des droits d'accise sous forme d'une taxe ad valorem de
25% pour certains produits particuliers. Les principaux produits soumis aux
droits d'accise sont : le tabac/cigarettes, boissons alcoolisées,
parfums et eaux de toilette, cosmétiques et produits de maquillage,
lotions pour les cheveux, pierres et métaux précieux, bijoux,
etc.
En 2005, le taux de TVA fut augmenté de 18,7 à
19,25% en réponse à la stagnation des recettes fiscales. A noter
aussi que depuis 1999, d'autres reformes ont suivi : Réforme de
l'impôt général sur le revenu, Réforme des
fiscalités spécifiques par le transfert des compétences
à la DGI (forêt, mines, élevage...), Réforme de la
fiscalité locale (institution des impôts locaux (IL, patente...),
transfert de certaines ressources d'Etat et des compétences aux
collectivités Territoriales Décentralisées).
19
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
1.3.5. Amélioration de l'organisation et du
fonctionnement de l'administration fiscale
Des progrès significatifs ont été
également réalisés au cours des années 1990 dans
l'amélioration de l'organisation et du fonctionnement de
l'administration fiscale du Cameroun d'une part, et dans l'augmentation de sa
capacité à gérer le système fiscal d'autre part.
Parmi les principales mesures mises en oeuvre au cours de cette période,
on peut citer en particulier la création d'un service chargé de
gérer les questions fiscales des contribuables importants et des grandes
entreprises. Jusque dans les années 1990, les grandes entreprises,
à partir desquelles la majeure partie des impôts étaient
recueillis, n'étaient pas suivies de près par les
autorités fiscales (Fambon, 2006; Khan S., 2010).
Depuis 1999, les réformes de l'administration de
l'impôt comprennent le transfert du recouvrement à la DGI, la
modernisation de la Brigade des Enquêtes Fiscales, le
développement d'un logiciel de gestion des renseignements fiscaux, la
segmentation de la population fiscale(création de la DGE (Direction des
Grandes Entreprises ),création des CIME (Centres des Impôts de
Moyennes Entreprises) pilotes, création des CDI (Centres Divisionnaires
des Impôts) pilotes, introduction du système de management
basé sur la DPO, la mise en place d'un cadre de concertation avec les
contribuables, la mise en place d'un cadre de concertation avec les
contribuables (discussions préalables des projets de LF...),
l'informatisation avec le développement de l'application MESURE pour la
gestion des impôts-taxes et l'interconnexion des applications
Impôts/Douanes ,etc. . Ces initiatives qui ont été mise en
place pour face à la baisse des revenus pétroliers, à
l'accord de démantèlement tarifaire, à l'ampleur du
secteur informel, et à l'insuffisante mobilisation des ressources
(Alfred Bagueka ASSOBO (2011)).
1.3.6. Réformes de l'exercice 2015
Le contexte dans lequel s'inscrit les reformes de 2015 est
marqué par une conjoncture nationale et internationale peu favorable. Au
plan national en effet, le Cameroun doit relever les défis
sécuritaires aux frontières septentrionale et orientale. Au plan
mondial, la tendance, déjà perceptible au début du second
semestre 2014, s'est confirmée en 2015 avec l'effondrement des cours du
prix du baril du pétrole, affectant négativement les ressources
de l'Etat attendues de la vente de cette matière première. Le
Cameroun a donc intensifié sa stratégie budgétaire
axée sur l'amélioration de la mobilisation des ressources
fiscales intérieures.
20
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Cette stratégie s'est manifestée à
travers la mise en oeuvre de réformes volontaristes tant en
matière d'administration de l'impôt que de politique fiscale. En
matière d'administration de l'impôt, les réformes de
réorganisation des services et de modernisation des procédures,
entamées depuis 2013 et qui portaient déjà des fruits ont
été renforcées. Pour ce qui est de la politique fiscale,
autorités ont opté pour une fiscalité qui
privilégie une assiette large et des taux d'imposition
modérés. La baisse de 5 points du taux de l'impôt sur les
sociétés en est la parfaite illustration. Au-delà de
l'imposition des personnes morales, les réformes de politique fiscale
ont également touché à l'imposition de la consommation
avec la réforme des droits d'accises, qui introduit dans le
système des droits spécifiques.
Le tableau ci-dessous présente les principales
réformes en matière de fiscalité en 2015 au Cameroun.
Tableau 1 : Réformes de l'année
2015
Source : DGI et nos travaux
21
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
CHAPITRE 2 : CADRE GÉNÉRAL ET ETUDES
EMPIRIQUES DE LA PREVISION ECONOMIQUE-APPLICATION A LA PREVISION DES IMPOTS ET
TAXES
Ce chapitre a pour but de présenter la prévision
économique dans un cadre général, les études y
afférant ainsi que son application dans la prévision des
grandeurs économiques notamment des impôts et taxes.
2.1. Prévision économique
2.1.1. Définitions
2.1.1.1. Prévision économique
La Prévision économique est l'estimation,
généralement par des méthodes
économétriques, des valeurs actuelles ou futures de grandeurs
économiques.
G ( y ) ?
Pr ob ( Y t + h ? y ? t
)
La prévision économique est toujours incertaine,
et aux estimations des valeurs futures sont toujours associés des
intervalles de confiance. L'incertitude sur les décisions politiques,
les chocs économiques et les réactions en chaîne qui en
découlent) et l'ampleur des cycles économiques rend l'exercice de
prévision périlleux.
Une prévision peut être définie comme un
ensemble de probabilités associées à un ensemble
d'événements futurs (Fischhoff, 1994). Cette prévision est
basée sur un ensemble d'informations disponibles à l'instant t
où elle a été effectuée. Cet ensemble qu'on peut
noter
(l'indice temporel t correspond à l'instant t
représente les données disponibles, les
connaissances et les théories concernant le
phénomène que l'on souhaite prévoir. La prévision
au temps t d'horizon h de la variable Y, considérée comme une
variable aléatoire, peut donc s'écrire (Granger et Newbold, 1997)
sous la forme d'une fonction de distribution conditionnelle
(à l'ensemble d'informations ) : .
En ce qui concerne les variables numériques (les plus
rencontrées en économie), il est plus fréquent que l'on se
contente en pratique de fournir une valeur centrale des prévisions,
comme la moyenne ou la médiane. On qualifie cette prévision de
ponctuelle et on la note . L'autre
22
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
façon d'exprimer sa prévision est de donner un
intervalle de confiance des prévisions que l'on
note . Cela revient à révéler une
information partielle sur la fonction de distribution attendue.
Voici des exemples formulés pour mieux comprendre ces
définitions :
V' Exemple de prévision centrale: La croissance du
PIB sera de l'ordre de 5,26 % en 2020 au Cameroun.5 .
V' Exemple d'intervalle de prévision : Le taux de
croissance du PIB variera et sera compris entre 4 et 6 % au Cameroun en
2020.
V' Dans la pratique, on rencontre des formes hybrides de
prévision. Ainsi, un cas fréquent est l'évocation d'une
borne supérieure des prévisions : la croissance de
l'activité économique ne devrait pas dépasser 6 % en
2020.
2.1.1.2. Horizon de prévision
L'horizon de prévision (noté h) varie de
l'immédiat au long terme. Cette notion dépend du domaine
étudié ainsi que de l'intervalle de temps s'écoulant entre
deux observations successives. Pour des données industrielles
mensuelles, le court terme exprime en général un horizon allant
de 3 à 15 mois. Pour des données macroéconomiques
annuelles, le court terme est utilisé pour les prévisions
d'horizon 1 et 2 ans (que l'on appelle aussi prévisions
conjoncturelles). En finance, pour des données journalières ou
disponibles en temps réel, le court terme évoque plutôt
l'heure suivante ou le lendemain.
2.1.1.3. Planification
Le prévisionniste n'a en général pas de
contrôle sur le phénomène qu'il essaye de prédire.
Dans ce cas, on dit qu'il formule des anticipations. Il existe cependant
quelques exceptions. Un entrepreneur qui veut connaître la valeur des
ventes futures de sa société a un certain contrôle sur la
variable à prédire, dans la mesure où il peut agir
directement sur certains de ses déterminants (la politique de prix, le
budget de publicité). On parle alors de planification.
5 Selon les estimations du Fond monétaire
international(
https://fr.statista.com
International Cameroun)
23
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Formellement, si représente l'ensemble d'informations
couvrant l'intervalle de temps
, le planificateur possède le contrôle sur un
sous-ensemble de .
2.1.2. Classification des techniques de
prévision
Les méthodes sont regroupées en catégories,
de la façon suivante:
? Les approches basées sur le jugement, ou informelles ?
Les méthodes extrapolatives ou univariées
? Les méthodes explicatives ou causales
? Les méthodes systémiques et
économétriques
Afin de pouvoir mieux comprendre la portée de ces
méthodes, on mentionnera un exemple typique d'application de chaque
méthode ainsi que l'horizon (ou les horizons) de prévision
recommandé pour l'utilisation de chaque méthode (TCT: très
court terme, CT: court terme, MT: Moyen terme, LT: long terme). Les
méthodes peuvent être combinées. C'est d'autant plus
pertinent de recourir aux combinaisons lorsque les méthodes sont
jugées complémentaires et qu'il existe une grande incertitude sur
le meilleur modèle à employer.
2.1.2.1. Les approches basées sur le jugement,
ou informelles
Les méthodes informelles ou de jugement
(judgemental) sont très répandues dans le monde de
l'entreprise. Plus généralement, elles sont
particulièrement utiles dans toutes les applications
caractérisées par une information quantitative déficiente
(données non mesurables, peu fiables ou trop peu nombreuses) alors qu'un
certain nombre de connaissances, d'informations qualitatives sont
disponibles.
Les Principales méthodes informelles sont :
Q Réunions d'experts ;
Q Planification, politique de prix (évolution des
ventes, du budget promotionnel). Horizon: CT, MT, LT ;
Q Confrontation des forces des ventes (sales force composite).
Exemple : évolution des
ventes pour l'ensemble d'une firme qui vend différents
produits). Horizon: CT ou MT ; Q Développements de scénarios. Ex:
déchets produits par une firme, une région. Horizon:
MT ou LT ;
24
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Q Approche Delphi. Variables qualitatives,
planification, politique de prix. Horizon: CT MT, LT.
2.1.2.2. Les méthodes extrapolatives ou
univariées
Les méthodes extrapolatives utilisent les observations
quantitatives du passé de la variable
pour prédire son futur. Autrement dit: . Elles sont
utilisées
principalement pour la prévision à court terme
ainsi que lorsque des variables explicatives ne sont pas disponibles ou
manquent de fiabilité. Elles permettent notamment de modéliser
l'inertie propre à de nombreuses variables économiques. Des
informations contextuelles concernant le phénomène
étudié permettent en général d'améliorer
l'application des méthodes extrapolatives.
Les principales méthodes extrapolatives ou
univariées sont :
r Prévision naïve :
Phénomène incertain à prévoir (ex:
prévision du cours d'une action), horizon : TCT (très court
terme)
r Lissage exponentiel (simple, double, adaptatif,
amorti, etc.) : Séries courtes, de nature industrielle,
microéconomique, de fréquence mensuelle ou trimestrielle (ex:
production du secteur textile au cours des trois prochains mois), horizon : TCT
/ CT
r Courbes de croissance (régression
linéaire, logistique, Gompertz, etc.) : Séries annuelles, peu
cycliques, assez régulières (ex: cycle de vie d'un produit),
horizon: MT / LT
r Décomposition saisonnière (moyennes
mobiles, X-11, X-11 ARIMA (Autoregressive Integrated), X-12, etc.).
Séries trimestrielles et surtout mensuelles qui présentent
d'importantes fluctuations saisonnières (ex: consommation de biens
alimentaires), horizon : CT
r Modélisation ARIMA (méthodologie de
Box et Jenkins, etc.) : Séries longues (ex: production industrielle
trimestrielle). Horizon: CT
r Décomposition spectrale (composantes non
observées) : Séries longues (ex: production industrielle
trimestrielle). Horizon: CT
r Modèles ARFIMA (Auto Regressive Fractionally),
mémoire longue : Séries très longues, séries
annuelles (ex: évolution des prix pétroliers). Horizon: MT /
LT
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
r Modèles stochastiques non linéaires
(à seuil, bilinéaire, à erreurs GARCH (Generalized
AutoRegressive Conditional Heteroskedasticity), à coefficients
dépendant du temps, etc.) : Séries longues, de nature
financière (données journalières, en temps réel),
séries économiques volatiles (variables monétaires) (ex:
taux de change $/DM, taux d'intérêt). Horizon: TCT / CT
r Modèles dynamiques linéaires
bayésiens : Séries longues et pour laquelle on dispose des
informations à priori (ex: ventes de la société). Horizon:
CT
r Méthodes chartistes (basées sur
l'analyse de courbes) : Données financières (ex: cours des
actions). Horizon: CT.
2.1.2.3. Les méthodes explicatives ou
causales
Les méthodes explicatives utilisent les valeurs
passées d'une ou de k variables, y compris,
éventuellement, la variable étudiée Y (appelée
variable dépendante). Formellement,
où ????[1, ..., K] avec K est
le nombre total de variables explicatives.
Ceci implique que la qualité des prévisions
obtenues à l'aide de ces méthodes dépend entre autres de
la qualité de prévision ou d'estimation des variables
explicatives sur l'horizon de prévision. Cette catégorie de
méthodes est particulièrement recommandée lorsqu'il existe
des variables explicatives dont les observations sont disponibles plus
rapidement que la variable dépendante. Pour la prévision
conjoncturelle, on se base notamment sur ce qu'on appelle des indicateurs
avancés ("leading indicators") de l'économie.
Les principales méthodes explicatives sont :
r Régression multiple pour la planification (ex:
prévision des ventes en fonction de la politique de prix et du budget
consacré à la promotion). Horizon: CT / MT / LT
r Modèles de fonction de transfert pour les
séries longues (ex: prévision de l'activité en fonction
d'indicateurs avancés). Prév : CT MT
r Modèles à correction d'erreurs, modèles
VAR, VARMA (Vector AutoRegressive Moving-Average) pour les séries
longues et variables économiques qui interagissent toutes entre elles
(ex: variables macro-économiques, consommation privée et produit
intérieur brut). Horizon: CT / MT
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
? Modèles dynamiques linéaires bayésiens
pour les séries longues pour lesquelles on dispose des informations
à priori (ex: ventes de la société). Horizon: CT
2.1.2.4. Les méthodes systémiques
Les méthodes systémiques tendent à
considérer le système économique dans sa totalité.
Elles utilisent les relations et les interactions possibles entre de nombreuses
variables. Ces méthodes sont utilisées pour la
modélisation macro-économique et méso-économique
principalement. Elles servent d'instrument de simulation (planification,
politique budgétaire, politique monétaire) et de prévision
à moyen et long terme.
Ces méthodes sont :
? Les équations simultanées (double
moindres carrés, triple moindres carrés, etc.) : Quand la
distinction entre variables exogènes et endogènes est possible
(ex: offre et demande en fonction du prix d'un bien). Horizon: CT / MT / LT
? Les modèles macroéconomiques :
Variables macroéconomiques pour lesquelles il existe un cadre
théorique bien défini (équilibre général).
Horizon: LT
On peut ainsi spécifier que la prévision est
calculée généralement à partir d'un
modèle ou une formule, quand cette information est
disponible.
2.2. Etudes empiriques de la prévision
économique
2.2.1. Part de l'aspect technique et prévision non
conditionnelle
Aucune prévision n'est purement technique, au sens
où même les prévisions issues d'un modèle sont
corrigées par le prévisionniste ; c'est le cas par exemple des
prévisions de l'OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Economiques) ou de la CEE (Communauté Economique
Européenne). McNees (1981) précise qu'un modèle ne
pèse que pour 45 à 80 % dans la prévision, le reste
étant dû à l'intuition. Certains organismes comme le COE
(Council Of Europe) utilisent même depuis longtemps l'intuition du
prévisionniste à 100 %, puisque leurs prévisions sont
purement informelles, c'est-à-dire inspirées du jugement
formulé par des experts et/ou basées sur une extrapolation
logique d'indicateurs conjoncturels. En conséquence, ainsi que le
précisent Braun et Zarnowitz (1992), on pourrait raisonnablement
s'attendre que les
27
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
prévisions soient différentes, étant
évaluées par différentes méthodes, et l'habitude et
la compétence des prévisionnistes ainsi que les théories
auxquelles ils se réfèrent différant aussi.
Selon Karine Bouthevillain, il est à noter aussi que le
standard de précision recherché est relatif à l'objectif
pour lequel les prévisions sont nécessaires. D'une façon
générale, on peut dire que l'objectif des prévisionnistes
appartenant à des organismes nationaux est de produire en moyenne des
prévisions plus précises et plus explicites que les
résultats obtenus par des modèles univariés ou
multivariés de séries temporelles (Zarnowitz, 1991). Pour les
organismes internationaux, l'objectif est plutôt de proposer des
scénarios conditionnels mettant en évidence d'éventuelles
déviations économiques (Artis, 1988). De plus, ces organismes
doivent garantir un environnement international homogène pour tous les
pays, et effectuent donc un bouclage par l'intermédiaire des balances
commerciales et des balances des paiements.
Toutefois, comme l'expliquent Borowski, Bouthevillain, Doz,
Malgrange et Morin dans leur article Économie et
Prévision, l'on s'intéresse de manière
générale qu'au résultat final du travail des
prévisionnistes sans tenir compte de la méthode utilisée
lors de prévisions ex ante. En d'autres termes, il est
considéré généralement que les prévisions
sont un ensemble d'anticipations macro-économiques non conditionnelles.
Cela veut dire qu'on ne préjuge pas du mode de représentation de
l'économie du prévisionniste, plus particulièrement des
éléments considérés comme exogènes par ce
dernier (environnement, instruments de la politique économique),
supposant comme seule restriction que les prévisions sont comptablement
équilibrées.
2.2.2. Culture de la prévision économique
Les chercheurs issus d'organismes nationaux ou internationaux
développent régulièrement des modelés de
prévisions. Qu'il s'agisse de la prévision du niveau
général des prix, des recettes fiscales ou de toute autre
grandeur économique, les techniques utilisées sont celles
déjà rappelées précédemment au paragraphe
2.1.2. Des articles et publications font aussi états de plusieurs
travaux en matière de prévisions économiques.
A titre d'exemple, René Lalonde et Patrick Sabourin de
la banque du Canada développent en 2003 dans leur article «
Modélisation et prévision du taux de change réel effectif
américain » un modèle simple de prévision du
taux de change réel effectif américain. Parmi un grand nombre de
modèles à correction d'erreurs, ils choisissent celui dont la
qualité des prévisions
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Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
hors échantillon, réalisées sur la
période 1992T3-2002T1, est la meilleure. Au sein du modèle
retenu, le taux de change réel effectif est coïntégré
avec la productivité relative et le prix réel du pétrole.
La dynamique de court terme est fonction de l'évolution du
différentiel des taux de croissance du PIB réel, de la
première différence du ratio des actifs nets à
l'étranger au PIB, du différentiel des taux
d'intérêt réels et, finalement, des chocs ayant un effet
temporaire sur le prix réel du pétrole et la productivité
relative. Les exercices de prévision hors échantillon montrent
que le modèle génère des erreurs quadratiques moyennes
systématiquement et statistiquement beaucoup plus faibles que celles
issues d'une marche aléatoire ou d'un modèle
auto-régressif. Ils expliquent que leur résultat est, en grande
partie, attribuable à la grande stabilité des paramètres
de la relation de coïntégration.
Catherine Doz et Pierre Malgrange en 1992 évaluent
l'aptitude d'un modèle VAR, utilisé comme une simple «
boîte noire », à prévoir. Les résultats des
estimations conduisent à retenir un modèle VAR avec relations de
coïntégration, estimé par la méthode de Johansen. Il
inclut les variables suivantes : PIB, consommation, importations, exportations,
investissement. Pour les années étudiées, les performances
de ce modèle sont assez voisines, pour certains horizons, de celles
effectuées par les organismes de prévision (Direction de la
Prévision en France DP, etc.). Ils développent un modèle
permettant d'obtenir des résultats apparemment comparables à ceux
de la DP pour les variables de la sphère des biens et services. En
revanche, ils précisent que les résultats obtenus pour les
variables de prix ne sont pas satisfaisants, et pensent qu'ils pourraient
être améliorés en utilisant les techniques
spécifiques pour les variables intégrées d'ordre 2, ou en
spécifiant un modèle inspiré de la boucle prix-salaires,
et prenant donc en compte un nombre réduit de variables.
Mpatna Hans Cacharel Barenz en 2007 réalise une
étude sur la modélisation d'un système de prévision
des recettes budgétaires du Cameroun. L'objectif principal de son
travail est de faire des projections économiques. A partir d'un Panel de
Données issues de la Direction Générale des Impôts,
l'auteur mène une étude dynamique endogène à l'aide
des séries chronologiques qui lui permet d'analyser adéquatement
les principales recettes budgétaires du Cameroun. Les techniques de Box
et Jenkins utilisées à cet effet ont abouti à des
conjectures d'un horizon de deux ans (2007-2008) à l'aide du
modèle ARIMA implémenté sous le logiciel R.
En 2015, Quentin Lafféter et Mathilde Pak font une
étude de trois impôts sur la période 19792013 en France.
L'étude documente prioritairement sur la période 1979-2013 la
réaction au cycle économique des trois principaux impôts
d'État en France : l'impôt sur le revenu (IR), la
29
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI13 et prévision du rendement des
impôts et taxes
TVA et l'impôt sur les sociétés (IS). En
référence à l'épisode budgétaire
qualifié de « cagnotte » et qui a été une
conséquence de la sous-estimation des recettes en 1999, et en
référence à l'année 2014 où les principaux
prélèvements d'État ont rapporté moins de recettes
qu'on ne le prévoyait la LFI (les recettes ont été
surestimées de près d'un point de PIB), l'étude des
auteurs s'attèlent aussi à évaluer la performance d'un
modèle de prévision mettant en relation la dynamique du PI13 et
le rendement fiscal.
La performance du modèle de prévision construit
est évaluée sur sa capacité à reproduire la recette
brute observée. Il s'agit d'estimer la capacité du modèle
à s'ajuster statistiquement à la recette brute observée.
En effet, les coefficients sont estimés sur l'ensemble de la
période et dépendent notamment de variables, comme les chocs non
anticipés, qui ne sont pas disponibles au moment de la prévision
des recettes dans les Voies et Moyens. Les taux de croissance «
spontanés » de la recette fiscale estimés par le
modèle sont utilisés pour reconstituer la recette brute. Cet
exercice d'ajustement statistique est mené à partir de l'ensemble
d'informations disponibles au moment où les recettes fiscales sont
prévues dans les Voies et Moyens. Lors de la prévision de la
recette R en t+1, seule la recette R en t-1 est connue, ainsi que les mesures
nouvelles pour l'année t et pour l'année t+1. La série de
recettes corrigée des mesures discrétionnaires est «
déchaînée » pour reconstituer la série de
recettes brutes estimée par le modèle, année après
année. MN étant une variable permettant de mesurer l'effet des
mesures nouvelles la relation suivante explicite le lien entre Rt+1, Rt-1, MNt
et MNt+1 :
??^t+1 = exp{Ôln(????t+1) +
ln[exp(Ôln(????t) + ln(??t-1)) + ????t]}
+ ????t+1
^
Où ??
|
t+1 est le niveau de recette brute, ??t-1 est le montant de
recettes observé à la date t-1, et
|
ES la série de recette corrigée de
manière à neutraliser l'effet des mesures nouvelles. Le
modèle permettant d'estimer les valeurs futures de la variable ES est un
modèle à correction d'erreur qui s'écrit :
{
ln(????t) = ?? + ??ln(??????t ???? t-1) +
??t ? ln(????t) = ?? + ??? ln(??????t ???? t-1) +
????t-1
Pour comparer la performance des modèles, les
statistiques usuelles (RMSE (Root Mean Square Error), erreur absolue moyenne,
...) sont dérivées de l'écart entre la recette
observée et la recette estimée sur la période 1981-2013.
Les écarts d'ajustement sont exprimés en point de PI13
30
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du P11B et prévision du rendement des
impôts et taxes
nominal, cette normalisation permettant de rendre comparables
l'ensemble des années de la période.
2.2.3. Etudes évaluant les effets de la politique
fiscale sur l'activité économique et le
rendement fiscal
En 2005, Elie Girard et Olivier Biau s'inspirent selon eux de
la méthodologie de Blanchard-Perotti [2002] basée sur le
modèle de type « VAR Structurel », pour analyser les effets
désagrégés à court terme de la politique fiscale ou
budgétaire sur l'activité économique, l'inflation et les
taux d'intérêt. Appliquée à l'économie
française, le modèle est basé sur les relations et les
interactions possibles entre le P11B, les recettes fiscales, les
dépenses publiques, l'inflation, et le taux d'intérêt. Le
modèle fournit pour une élasticité des recettes publiques
(cotisations sociales salariales impôts sur le revenu, impôts
indirects etc.) par rapport au P11B égale à 0.8, des
résultats qui attestent l'efficacité macroéconomique
à court terme d'une hausse structurelle de la dépense publique en
France (multiplicateur proche de 1,4) qui, au-delà de son impact
mécanique sur la demande globale, stimule la consommation et
l'investissement privés. De même, l'effet estimé sur
l'activité d'une hausse structurelle des recettes publiques est
négatif, en raison essentiellement de la contraction de la consommation
privée ; cependant, cette réponse est faible (multiplicateur
proche de -0,1 seulement) et n'est significative qu'à très court
terme, même si ce résultat varie selon le type de recettes
considéré. Par ailleurs, l'effet du choc structurel de recettes
sur les recettes elles-mêmes est assez persistant (mais non cumulatif):
le multiplicateur se stabilisant autour de 0,8 en-dessous de 1, sous l'effet
probable de la légère contraction de l'activité.
Vladimir Borgy et Jean-Olivier Hairault en 2001,
étudient le lien entre les chocs fiscaux et les fluctuations
économiques en France sous l'hypothèse de la
non-équivalence ricardienne. En effet, la propriété
d'équivalence ricardienne constitue une des hypothèses les plus
controversées en macroéconomie bien qu'elle ait fait l'objet de
nombreuses tentatives de tests empiriques (Cardia (1997), Evans (1993) et
Leiderman et Razin (1988)). L'objectif de ces auteurs est d'analyser la
dynamique induite par d'autres types de chocs budgétaires dans un cadre
de non-équivalence ricardienne et d'évaluer leur capacité
à rendre compte des fluctuations observées de l'économie
française. La prise en compte de ces chocs fiscaux est-elle susceptible
d'améliorer l'explication des fluctuations de l'économie
française ? Ces auteurs insistent au préalable sur le fait que
depuis le développement du courant des cycles réels,
différentes sources d'impulsion ont été
privilégiées pour tenter d'expliquer ses principaux faits
stylisés : Hairault(1992)
31
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
considère uniquement des chocs technologiques, Fairise
et Langot(1994) introduisent en plus des chocs de dépenses publiques,
Hairault et Portier (1993) des chocs monétaires. En outre, ces travaux
considèrent le cadre d'une économie fermée. Le travail de
Vladimir Borgy et Jean-Olivier Hairault est alors en cela différent
à la fois par les sources d'impulsion considérées et par
le cadre d'économie ouverte qui est retenu.
Le modèle utilisé est un modèle
d'équilibre général dynamique stochastique (de l'anglais
Dynamic Stochastic General Equilibrium, DSGE) qui est une extension de la
théorie d'équilibre général. Il apparait que dans
un cadre où l'équivalence ricardienne n'est pas respectée,
des chocs fiscaux, qu'ils portent sur la structure du financement ou qu'il
s'agisse d'une taxe distorsive sur la production, ont des effets réels.
Les auteurs rappelant le résultat des travaux de Hairault (1992) selon
lequel l'introduction de chocs fiscaux permet d'améliorer les
prédictions du modèle de cycles réels canonique, insistent
sur le fait que leur modèle simulé avec chocs technologiques et
chocs fiscaux reproduit un certain nombre de faits stylisés
observés pour la France de manière plus convaincante que le
modèle de cycles réels canonique uniquement perturbé par
des chocs de productivité. À cet égard, il convient de
noter le rôle primordial que joue le choc de taxe sur la production. En
effet, ce dernier permet d'améliorer sensiblement la reproduction des
faits stylisés relatifs aux heures travaillées et à la
productivité. A côté des chocs conjoncturels traditionnels,
chocs monétaires ou de dépenses publiques, des chocs fiscaux
apparaissent comme une source de fluctuations conjoncturelles, ce qui rend
encore plus nécessaire des travaux sur la politique fiscale optimale
nécessaire à un rendement fiscal optimal.
32
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EMPIRIQUE
33
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
CHAPITRE 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET
DONNEES
Il est question dans ce chapitre fait en deux parties de
présenter la méthodologie de travail et les données. La
première partie justifie le choix d'une méthode de
prévision, présente l'approche méthodologique de
construction de la méthode choisie et le principe des différents
tests de stationnarités qui y seront utiles. La deuxième partie
décrit les variables et les sources de données, étudie le
comportement dynamique des différentes variables afin de se familiariser
avec les données, et effectue le traitement des données pour la
modélisation (identification des valeurs aberrantes, étude de la
saisonnalité, etc.).
3.1. Approche méthodologique
3.1.1. Choix de la méthode
Il a été vu précédemment qu'il
existe plusieurs méthodes pour prévoir l'évolution d'une
grandeur économique : les approches basées sur le jugement ou
informelles ; les méthodes extrapolatives ou univariées ; les
méthodes explicatives ou causales ; et les méthodes
systémiques et économétriques.
Dans le cas de notre étude, il sera
considéré l'une des méthodes explicatives, plus
précisément celle basée sur l'estimation d'un
modèle à correction d'erreur (MEC) ou d'un modèle
autorégressif à retards échelonnés ou
distribués ARDL (AutoRegressive Distributed Lag). En effet au regard de
la revue de la littérature qui a été
présentée, l'on peut partir sur l'hypothèse que
l'évolution de l'activité économique est susceptible
d'expliquer les fluctuations du rendement des impôts et taxes. Le PI3 est
une variable susceptible d'expliquer le rendement fiscal. Ainsi, contrairement
aux méthodes univariées, ces méthodes ont l'avantage de ne
pas se restreindre aux observations quantitatives du passé du rendement
d'un impôt pour prédire son futur, et prennent donc en compte
aussi les observations passées du PI3.
Toutefois, il faudra insister sur le fait que la
qualité des prévisions obtenues à l'aide de ces
méthodes dépend entre autres de la qualité de
prévision du PIB sur l'horizon de prévision. Lorsque cela n'est
possible, il est recommandé de se limiter aux méthodes
extrapolatives ou
34
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
univariées dont la plus populaire est celle qui
s'effectue à l'aide de l'estimation d'un modèle SARIMA (Seasonal
ARIMA.) L'objectif de cette étude de prévision étant
cependant d'analyser la possibilité de prendre en compte la contribution
de l'activité économique au rendement fiscal, l'on se doit
d'atteindre un tel but. Pour ce faire, la prévision du PIB (ainsi que
celle des recettes fiscales totales) sera faite à l'aide d'une
méthode systémique et économétrique, plus
précisément en recourant à un modèle VAR. Il
s'agira alors de considérer le système économique dans sa
totalité. En s'inspirant des travaux de Girard Elie et Biau Olivier,
l'on supposera que l'évolution de l'activité économique
est bien approchée par le comportement dynamique de trois variables
à savoir le PIB, les dépenses publiques et les recettes
fiscales.
Au final, la méthodologie de ce travail se trouve
obliger de combiner deux grandes méthodes : les méthodes
explicatives ou causales et les méthodes systémique et
économétriques. Cela semble d'autant plus pertinent puisque ces
deux méthodes sont complémentaires.
3.1.2. Approche méthodologique de construction
La spécification du modèle ARDL utilisé
considère qu'il existe une relation de court terme entre le PI3 et le
rendement I de l'impôt, matérialisée par une
régression où ???? est la variable dépendante :
?????? = ? ????
?? ??=1 ??????-?? + ? ????
??=0 ??????????-?? + ???? (ARDL (p, q)) ??
La spécification du modèle MCE quant à
elle considère qu'il existe un lien entre le PI3 et le rendement I d'un
impôt autour d'une relation de long terme (la variable ???? étant
la variable dépendante du modèle de régression retenu)
:
?? ??
?????? = ??(????-1 - ??????????-1) + ? ???? ??????-?? + ?????
??????????-?? + ????
??=1 ??=0
L'estimation du modèle MCE se fera à l'aide de
la procédure en deux étapes d'Engel-Granger, la première
étant celle qui permet de vérifier l'hypothèse d'existence
d'une relation de long terme. Il sera étudié d'abord la
stationnarité de chacune des séries. Cela passe par
l'appréciation des graphiques, des fonctions d'autocorrélations,
des tests de Dickey Fuller Augmentés (après détermination
du nombre de retards optimal), etc. Par la suite, il sera examiné
l'existence d'une
35
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
relation de long terme entre le PIB et l'impôt
étudié grâce à l'analyse de relation de
cointégration.
Quant-t-à la modélisation VAR, la
spécification retenue repose sur l'hypothèse que
l'évolution de l'économie est bien approchée par la
description du comportement dynamique du vecteur X à trois variables (T,
PI3 et G supposées intégrées d'ordre 1) dépendant
linéairement du passé de sorte que l'on peut modéliser le
vecteur X sous la forme d'un AR(p) vectoriel :
??
?????? = ??+ ? ??D????-?? + ????
??=1
Dans le cas où il existerait une relation de long terme
entre le PI3, les recettes fiscales et les dépenses publiques
(hypothèse possible de vérifier empiriquement à l'aide du
test de cointégration de JOHASEN), la spécification deviendra
:
??
?????? = ?? + Ð????-1 + ? ??D????-?? + ????
??=1
Cette nouvelle spécification régit
l'évolution de l'activité économique selon une relation
vectorielle de long terme Ð???? = ???? où ???? est un processus
stationnaire.
3.1.3. Principe de l'analyse de la stationnarité des
séries
3.1.3.1. La notion de stationnarité
Une des grandes questions dans l'étude de séries
temporelles (ou chronologiques) est de savoir si celles-ci suivent un processus
stationnaire. On entend par là le fait que la structure du processus
sous-jacent supposé évolue ou non avec le temps. Si la structure
reste la même, le processus est dit alors stationnaire.
La notion de stationnarité est importante dans la
modélisation de séries temporelles, le problème de
régression fallacieuse montrant qu'une régression linéaire
avec des variables non-stationnaires n'est pas valide. Ainsi les travaux
empiriques sur les séries temporelles débutent
généralement par une analyse de la stationnarité. Et c'est
d'ailleurs le cas pour cette étude.
Il existe de nombreux types de non-stationnarité, dont
deux sont généralement exposés : la stationnarité
en tendance et la stationnarité en différence. Une série
est stationnaire en tendance
36
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
si la série obtenue en « enlevant » la
tendance temporelle de la série originale est stationnaire. Et une
série est stationnaire en différence si la série obtenue
en différenciant les valeurs de la série originale est
stationnaire. Une série temporelle est dite intégrée
d'ordre d, que l'on note I(d), si la série obtenue après d
différenciations est stationnaire.
Plusieurs tests statistiques existent pour confirmer toute
hypothèse de stationnarité ou de non stationnarité des
séries : le test de Dickey-Fuller, le test de Dickey-Fuller
Augmenté et le test de Phillips-Perron, le test de
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin, etc.
3.1.3.2. Principe du test de Dickey-Fuller et test de
Dickey-Fuller Augmenté
L'ancêtre des tests de non-stationnarité est le test
de Dickey-Fuller (DF). Il en existe trois principaux. Dans les trois cas, la
procédure de test consiste à effectuer la régression
?????? = ???? + ??????-1 + ???? où ???? est une fonction
déterministe du temps. On a alors trois modèles possibles :
Modèle (1) : ????= 0 ;
Modèle (2) : ???? = ?? où a est une constante ;
Modèle (3) : ???? = ?? + ???? où a et
b sont des constantes.
En pratique, on choisit le modèle (3) lorsque
série semble contenir une dérive temporelle. Ce choix peut
être déterminé par un examen visuel ou par un jugement
économique a priori.
L'hypothèse nulle de racine unitaire est rejetée
si la statistique du test (statistique de Dickey-Fuller) est
inférieure à la valeur critique du test.
L'hypothèse nulle d'une marche aléatoire pure
(avec ou sans dérive) est peu réaliste ; il convient de prendre
en compte la possibilité que ???? soit autocorrélé. Pour
ce faire, Dickey et Fuller ont proposé le test Augmented Dickey-Fuller
(ADF) qui consiste à effectuer la régression :
?????? = ???? + ? ??????????-??
?? + ??????-1 + ???? (ADF)
??=1
Bien entendu, le nombre de retards p est choisi pour
éliminer l'autocorrélation des ????.
37
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
3.1.3.3. Principe du test de Phillips-Perron (PP)
Phillips et Perron ont proposé une autre façon
de traiter l'autocorrélation éventuelle du processus
DXt (approche semi-paramétrique). Les modèles
considérés ont la même forme que ceux du cadre DF :
DXt = dt + pXt_1 + pt,
mais on admet la possibilité que les pt soient
autocorrélés. Comme précédemment donc, on teste
l'hypothèse nulle de non stationnarité (présence d'une
racine unitaire). La présentation détaillée y compris
toutes les démonstrations relatives à ce test se trouvent dans la
plupart des manuels consacrés à l'économétrie des
séries temporelles (Bresson et Pirotte, 1995). On retient alors que les
corrections effectuées par Phillips-Perron permettent de prendre en
compte l'autocorrélation éventuelle des pt.
Et l'hypothèse nulle de racine unitaire est rejetée si la
statistique du test (statistique de Phillips-Perron) est
inférieure à la valeur critique du test.
3.1.3.4. Principe du test de
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin test statistic(KPSS)
Contrairement à Phillips-Perron et Dickey-Fuller,
Kwiatkowski, Phillips, Schmidt et Shin (KPSS) ont proposé un test
fondé sur une hypothèse nulle de stationnarité. C'est
d'ailleurs le principal test fondé sur une hypothèse nulle de
stationnarité. Son calcul est très simple. On commence par
régresser DXt sur une constante (cas sans
dérive) ou sur une constante et un trend (cas avec dérive). Et on
rejette la stationnarité quand la statistique du test (statistique
de KPSS) est supérieure aux valeurs critiques du test.
3.1.4. Principe d'analyse de la propriété de
cointegration des séries
La cointégration est une propriété
statistique des séries temporelles introduite dans l'analyse
économique, notamment par Engle et Newbold (1974). En des termes
simples, la cointégration permet de détecter la relation de long
terme entre deux ou plusieurs séries temporelles. Sa formalisation
rigoureuse est due à Granger (1981), Engle et Granger (1987) et Johansen
(1991, 1995). Techniquement, la notion de cointégration implique
implicitement celle d'intégration.
Formellement, si les séries temporelles X et Y sont
intégrées d'ordre 1 et que par ailleurs, une combinaison
linéaire de ces séries est intégrée d'ordre
zéro (stationnaire), on dira alors que X et Y sont
cointégrées d'ordre (1,1) : X, Y ~ CI(1,1).
38
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
La littérature économétrique distingue
différentes techniques permettant de tester la cointégration
parmi lesquelles l'algorithme de Granger - Engel (1987) décrit
précédemment et qui sera appliqué dans le cadre de ce
travail, les approches de Johansen (1988, 1991), le test de Stock - Watson
(1988) ; le test de Phillips - Ouliaris (1990).
3.2. Données et traitement des
données
3.2.1. Description des données et choix des
variables
Les données de cette étude proviennent du
Ministère des Finances (plus précisément de la Direction
Générale des Impôts) et de l'Institut Nationale de la
Statistique pour ce qui est du PIB. Elles ont trimestrielles et couvrent la
période de 2002T1 à 2016T4. On a donc :
? L'impôt sur les sociétés(IS) :
C'est un Impôt direct sur les bénéfices
réalisés par les personnes morales, qui est prélevé
sur l'ensemble de ces bénéfices
? L'Impôt sur le Revenu des Personnes
Physiques(IRPP) : L'IRPP est un Impôt direct assis sur les gains
réalisés par toute personne physique imposable
? La TVA : C'est un impôt sur la consommation
qui frappe la dépense ; C'est un impôt indirect, car il n'est pas
payé directement au Trésor public par le consommateur, redevable
réel, mais par les personnes qui ont en charge sa collecte, redevables
légaux
? Les Droit d'Accises(DA) : Le droit d'accises est un
Impôt ad valorem assis sur la dépense de consommation et
perçu lors de la livraison sur le marché local de certains
produits spécifiques
? L'Impôt sur Traitements et Salaires(ITS) :
Sont imposés à l'ITS, les traitements et salaires
désignant tous les éléments qui participent à la
rémunération du salarié. Il s'agit des salaires de base,
les primes et indemnités divers, les majorations pour heures
supplémentaires, les avantages en nature, les congés
payés. Sont également imposables dans cette catégorie les
pensions et les rentes viagères
? Les Recettes des forêts(RF) :
L'activité forestière est soumise à la
fiscalité de droit commun et à des prélèvements
particuliers(la redevance forestière annuelle ; la taxe d'abattage; la
taxe d'entrée usine ; la surtaxe à l'exportation ;les droits de
sortie ; la taxe de transfert ; le précompte sur achat)
? L'Impôt sur les sociétés non
pétrolières(ISNP) : Concerne tout impôt se rapportant
aux activités non pétrolières
39
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
? La taxe spéciale sur les produits
pétroliers (TSPP) : Tout comme l'activité non
pétrolière, l'activité pétrolière est
taxée
? Le PIB : représente la valeur ajoutée
totale des biens et des services produits sur un territoire national au cours
d'une année. Il reflète donc l'activité économique
interne d'un pays et sa variation d'une période à l'autre est
censée mesurer le taux de croissance économique
? Les recettes fiscales de la DGI(T) : recettes
fiscales totales recouvrées à la direction générale
des impôts du Cameroun.
? Les dépenses publiques (G) : ensemble des
dépenses réalisées par les administrations publiques.
Les dépenses publiques ont été
trimestrialisées via la méthode de Goldstein et Kahn que l'on
peut retrouver dans le document de méthodologie pour les comptes
nationaux trimestriels de l'INS (Institut National de la Statistique).
3.2.2. Comportement dynamique des différents
grandeurs économiques
3.2.2.1. Analyse de l'évolution du rendement des
impôts et taxes
La figure 2 présente l'évolution du rendement
des impôts et taxes, la droite en pointillée représentant
la tendance. Sur la période 2002T1-2016T4, le rendement des
différents impôts et taxes évolue selon une tendance
croissance, sauf en ce qui concerne les RF où le rendement évolue
plutôt de manière décroissante. Ainsi, le recouvrement
fiscal qui se situait au premier trimestre 2002 au niveau de 1.04 milliards de
FCFA en ITS, 26.7milliards en Isnp, 53.9milliards en TVA, 8.3 milliards en DA,
15,6 milliards en TSPP et 4,7 milliards de FCFA en RF, se situe
désormais à 40.8 milliards, 148.7 milliards, 132.6 milliards,
54.3 milliards, 27.1milliards et 4.4 milliards (respectivement) en 2016.
Par ailleurs, les fluctuations du rendement fiscal autour de
cette tendance semblent être régulières et
périodiques, surtout en ce qui concerne l'Isnp : le deuxième
trimestre affichant généralement les valeurs les plus basses, et
le quatrième trimestre affichant les valeurs les plus hautes chaque
année. Il a remarqué que le quatrième trimestre est
toujours marqué par plusieurs événements dans le pays qui
poussent à la hausse les dépenses de consommation des
ménages. Il s'agit de la rentrée académique dans les
établissements scolaires, les fêtes de fin d'année, etc. Ce
qui pourrait expliquer la hausse du rendement fiscal observé chaque
année en ce trimestre.
40
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI13 et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure 2 : Evolution du rendement des
impôts et taxes(en FCFA)
ITS
|
Isnp
|
TVA
|
4,1E+10 3,6E+10 3,1E+10 2,6E+10 2,1E+10
1,6E+10 1,1E+10
|
|
|
|
1,6E+11
1,4E+11
1E+11 8E+10 6E+10
|
|
|
|
|
|
|
|
1,86E+11 1,66E+11 1,46E+11
1,26E+11 1,06E+11 8,6E+10 6,6E+10 4,6E+10 2,6E+10
|
|
|
|
|
|
|
|
6E+09
|
6E+09
|
4E+10
T1_02 T1_04 T1_06 T1_08 T1_10 T1_12 T1_14
T1_16
|
DA
|
TSPP
|
RF
1,8E+10
|
6E+10 5E+10 4E+10 3E+10
2E+10 1E+10
|
|
|
|
4E+10 3,5E+10 3E+10 2,5E+10
2E+10 1,5E+10
|
|
|
|
|
1,2E+11
1,4E+10 1,2E+10 1E+10
8E+09
4E+09
2E+09
0
|
|
|
06
|
|
|
0
|
1E+10
|
T1 02 T1 04 T1 06 T1 08 T1 10 T1 12 T1 14 T1 16
Source : DGI et nos travaux
T1 02 T1 04 T1 06 T1 08 T1 10 T1 12 T1 14 T1
16
1,6E+10
T1 02 T1 04 T1 06 T1 08 T1 10 T1 12 T1 14 T1
16
3.2.2.2. Analyse de l'évolution de
l'activité économique globale
6E+09
T1
02 T1
04 T1
T1 08 T1 10 T1 12 T1 14 T1 16
L'analyse de l'évolution du PIB, des dépenses publiques
et des recettes fiscales est susceptible de donner une idée sur
l'évolution de l'activité économique et la situation
financière du Cameroun depuis 2002.
T1 02 T1 04 T1 06 T1 08 T1 10 T1 12 T1 14 T1
16
L'économie camerounaise semble évoluer
globalement autour d'une tendance croissante depuis 2002(figure 3). Le
graphique PI13 représente l'évolution annuelle du PI13 au
Cameroun. Il est à noter la présence d'une tendance croissante
dans l'évolution de cet agrégat. Il s'agit d'une croissance
régulière de la production intérieure brute au Cameroun
depuis 2002. Ce qui peut s'expliquer par la diversification de son
économie et des efforts menés pour le développement de
l'agriculture, de la sylviculture, de chaînes de valeurs
agro-industrielles ainsi que la réduction des importations au profit de
la production locale.
Il est fait la même observation en ce qui concerne les
recettes fiscales et les dépenses publiques (Graphique T et G). Les
recettes fiscales totales sont passées de 182,1 milliards au premier
trimestre 2002, à 376,4 milliards au premier trimestre 2016. Ce qui
correspond à une augmentation de 107%. Autrement dit, le niveau de
recettes fiscales recouvrées a été multiplié
41
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
par deux. La première explication de cette
évolution croissante serait la hausse de la production des biens et
services car comme on peut le constater sur la figure 3, la croissance
économique observée depuis 2002 semble s'accompagner d'une hausse
des prélèvements fiscaux. La seconde explication fait état
de l'apport de la politique fiscale dans le recouvrement des recettes fiscales
et l'amélioration du rendement des impôts et taxes. En effet le
Cameroun depuis 1994, a opéré une série de réformes
fiscales (confère chapitre 1) visant à améliorer
le rendement fiscal sans nuire à l'évolution de l'activité
économique. L'on rappellerait la mise en place d'une commission
nationale de réforme fiscale et douanière en 2007 par exemple.
Figure 3 : Evolution des recettes fiscales, de
la production des biens et services et des dépenses publiques (En
milliards)
4,8E+11
4,3E+11
3,8E+11
3,3E+11
2,8E+11
2,3E+11
1,8E+11
1,3E+11
T1 02 T1 04 T1 06 T1 08 T1 10 T1 12 T1 14 T1
16
T
4,5E+12
3,5E+12
2,5E+12
1,5E+12
T1 02 T1 04 T1 06 T1 08 T1 10 T1 12 T1 14 T1
16
PIB
5E+11
2E+11
8E+11
T1 02 T1 04 T1 06 T1 08 T1 10 T1 12 T1
14
G
Source : DGI et nos travaux
3.2.3. Traitement des données
3.2.3.1. Traitement des valeurs aberrantes
Afin d'obtenir une meilleure description des
phénomènes et d'améliorer la qualité
prédictive des modèles (les rapprocher le plus possible des
données observées), la transformation logarithmique des variables
est effectuée (Jean-François Bickel, Statistique II). Un
« L » est désormais ajouté aux
abréviations des variables. Fonction réciproque de la fonction
exponentielle, la fonction logarithme est d'ailleurs reconnue comme
étant fondamentale en analyse mathématique et y rend plus
aisés les calculs. Par ailleurs, la boite à moustache des
différentes séries assure l'absence des valeurs aberrantes dans
la distribution des variables autres que la variable LRF (Figure A.1 en
Annexe). Cette dernière possède en effet une valeur aberrante qui
est imputée par la suite par l'upper inner fence à savoir Q3+1,5
(Q3-Q1).
42
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
3.2.3.2. Etude de la saisonnalité et
dessaisonalisation des séries
3.2.3.2.1. Analyse de la saisonnalité
L'observation des figures 2 et 3 laisse penser que les
séries LT, LIsnp, et LTVA présentent un comportement saisonnier,
étant données leurs fluctuations apparemment
régulières et périodiques autour d'une tendance. Les
graphiques des différentes séries permettent d'observer
directement un phénomène saisonnier régulier qui
caractérise les séries T, Isnp, TVA et DA. Pour asseoir ce
soupçon, il établit le graphique saisonnier des séries
(figure A.2). La saisonnalité se manifeste alors par des pics et des
creux pour le même trimestre d'année en année. Pour les
séries LT, LIsnp, par exemple, les pics semblent apparaitre
régulièrement au 1er trimestre, révélant
une concentration des recettes fiscales assez forte pendant cette saison. Et
les creux au 3ème. Par contre l'évolution des
séries LT, LITS, LTSPP et LRF, ne semble pas laisser soupçonner
la présence d'une quelconque saisonnalité. Pour ces
séries, l'apparition des creux et des pics semble
irrégulière selon les années.
3.2.3.2.2. Choix de la méthode de
désaisonnalisation et désaisonnalisation des séries
Les séries LT, LTVA et LIsnp semblent présenter
une composante saisonnière. Il est essentiel de les
désaisonnaliser, d'obtenir la série corrigée des
variations saisonnières ainsi que les coefficients saisonniers. Deux
modèles de décomposition sont généralement
considérées dans la pratique : le modèle multiplicatif et
le modèle additif. Mais l'on se concentre le plus souvent sur des
décompositions additives du fait qu'un modèle multiplicatif se
ramène à un modèle additif en passant au logarithme. Les
composantes principales qui peuvent apparaître à un moment ou
à un autre de la décomposition sont : La tendance qui
représente l'évolution de long terme de la série ; la
composante saisonnière qui représentant des fluctuations
trimestrielles qui se répètent plus ou moins
régulièrement d'année en année; et la composante
irrégulière.
Les séries LT, LTVA et LIsnp semblent être
engendrées par des processus non stationnaires dont la
saisonnalité peut être d'origine déterministe ou
stochastique. En effet, la saisonnalité tout comme la tendance, peut
être déterministe ou stochastique. Une composante
saisonnière purement déterministe de période s, s
étant le nombre d'observations par an, est décrite par s
variables muettes saisonnières définies comme suit :
?????? = {1 si t = ?? ??????[s]
0 ailleurs
|
??= 1,...,s
|
43
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Dans tous les cas, pour désaisonnaliser les
séries, on recourt le plus souvent aux moyennes mobiles. Elles
constituent l'outil de base des méthodes de désaisonnalisation.
De même que la moyenne mobile (1 - L)?? permet
d'éliminer tout polynôme de degré d ou de stationnariser
tout processus intégré d'ordre d, la moyenne mobile 1 - Ls
permet d'éliminer toute saisonnalité stochastique de
période s. On compare donc les résultats obtenus pour le
trimestre de l'année courante (glissement), en calculant le
taux de variation par rapport à la même période de
l'année précédente. Selon Danielle Bilodeau de l'Institut
de la statistique du Québec, cette façon simple de
désaisonnaliser présente toutefois un problème
d'interprétation des données. La comparaison des trimestres
homologues (mêmes trimestres que l'année précédente)
établit un bilan des variations encourues au cours de l'année,
alors que l'on voudrait plutôt tout au long de l'année pouvoir
comparer le trimestre précédent et savoir si la tendance est
à la hausse ou à la baisse. Ainsi les instituts de statistique
notamment l'Institut de la statistique du Québec ou Statistique Canada,
adoptent de nos jours d'autres moyennes mobiles judicieusement choisies de
façon à faire ressortir des variations obtenues tout au long de
l'année. La démarche courante consiste à partir des
moyennes mobiles qui conservent les tendances linéaires, élimine
les saisonnalités constantes et minimise la variance de la partie
irrégulière. L'une de ces moyennes mobiles est la moyenne mobile
suivante :
??(X)?? = (0,5X??+2 + X??+1 +
X?? + X??-1 + 0,5X??-2)/4
Elle est symétrique, annule les saisonnalités de
période 4 et de moyenne nulle, préserve les polynômes de
degré 1 et de manière générale les séries
liées aux racines de l'équation caractéristique
définie pour. En outre, elle possède des propriétés
d'optimalité concernant la réduction du rapport de variance.
Pour la première estimation des coefficients
saisonniers, on calcule X?? - ??(X)??. En faisant la moyenne des
coefficients saisonniers trimestre par trimestre, on obtient les coeffients
saisonniers provisoires. Afin de satisfaire le principe de conservation des
aires, on retranche à chacun de ces coefficients leur moyenne, ce qui
nous fournit les estimateurs finaux des coefficients saisonniers (Tableau 2).
La série corrigée des variations saisonnières est la
série X?? - S??, qui n'est pas nécessairement linéaire
(figure A.3 en Annexe). On obtient les séries CLT, CLTVA et LIsnp, le
préfixe « C» étant ajouté aux
abréviations pour préciser qu'il s'agit des séries
ajustées, i.e. corrigées des variations saisonnières. Par
ailleurs, la figure A.4 nous assure l'absence de valeurs atypiques dans les
nouvelles séries.
44
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Tableau 2 : Coefficients saisonniers
Série
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
LT
|
0,194557
|
-0,044949
|
-0,134871
|
-0,014737
|
LTVA
|
-0,109738
|
-0,045004
|
-0,090525
|
0,245267
|
LIsnp
|
0,980126
|
-0,254885
|
-0,491461
|
-0,233779
|
Source : DGI et nos travaux
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Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
CHAPITRE 4 : PREVISION DU RENDEMENT DES IMPOTS ET TAXES
: ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
Ce chapitre est consacré à l'analyse et à
l'interprétation des résultats. L'on commence par l'analyse des
propriétés stochastiques des séries. L'étude estime
ensuite la relation entre les différentes variables et les effets l'un
sur l'autre des différents agrégats retenus, et analyse la
qualité de la prévision du rendement des impôts et taxes
obtenue en prenant en compte la dynamique du PIB. L'analyse se fait au seuil de
5% qui est le seuil habituel dans la littérature.
4.1. Etude des propriétés stochastiques
des séries
Il est consacré dans cette étude l'étude
de la stationnarité des séries et à l'issu des conclusions
des différents tests, il en résulte l'ordre d'intégration
des différentes séries.
La désaisonnalisation des séries conserve leur
évolution et il semble au regard des figures 2, 3 et 4 du chapitre
précèdent que les séries CLT, LITS, CLTVA, LDA, LTSPP,
LPIB, CLIsnp et LG évoluent de manière croissante tandis que LRF
décroît légèrement. Elles semblent toutes non
stationnaires. Ce soupçon est confirmé par l'analyse du
corrélogramme des séries (la figure A.5 en Annexe) où on
peut constater que les corrélations partielles ne sont pas celles d'une
série stationnaire. Sur le graphique, on peut constater que les
réalisations des séries sortent de l'intervalle de confiance
matérialisé par des traits verticaux. Nous pouvons observer que
les autocorrélations sont toutes significativement différentes de
0 pour toutes les séries, car la probabilité critique est
toujours inférieure au seuil de 5%. On peut même ajouter qu'elle
est nulle, ce qui signifie que l'on a 0 % de chances de rejeter à tort
l'hypothèse nulle de nullité des coefficients
d'autocorrélation. Ce qui confirme encore une fois que les séries
étudiées ne sont pas stationnaires.
Le test ADF (Augmented Dickey Fuller) et le test de
Phillips-Perron(PP), figure A.6 en Annexe, permettent d'asseoir ces
résultats. Dans un premier temps le modèle retenu pour les deux
tests est celui avec un trend comme composante déterministe (au regard
de leur évolution des séries). Les deux tests acceptent
l'hypothèse de la non-stationnarité pour la série LG et
suggèrent ainsi la présence de racine unitaire dans la
série. Par contre, ils rejettent la présence de racine
unitaire
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
dans les autres séries, suggérant que ces
dernières seraient stationnaires en tendance et donc marquées par
une non persistance des chocs. Autrement dit, elles possèdent une
tendance déterministe linéaire qu'il faudrait enlever pour les
rendre stationnaires. Toutefois, les résultats des deux tests s'opposent
en ce qui concerne les séries CLT et LPIB. Pour le test ADF, la
série CLT possède une racine unitaire tandis que la série
LPIB elle, non.
Dans un second temps, le modèle retenu pour les deux
tests est celui sans trend comme composante déterministe. En effet,
l'évolution des séries autre que LRF semble être
représentée au regard des figures 2, 3 et 4 du chapitre
précèdent, par une courbe reliant les points d'une suite
numérique croissante. Les deux tests acceptent alors l'hypothèse
de la non-stationnarité pour toutes les séries (figure A.7 en
Annexe) et suggèrent ainsi la présence d'une racine unitaire.
Autrement dit telle une marche aléatoire, les séries seraient
marquées par une persistance des chocs à long terme. La mise en
évidence ici de la non stationnarité d'origine stochastique
conduit à une mise en cause des schémas de décomposition
tendance / cycle auxquels l'étude a eu recourt dans les tests
précédents (Cours de C. Hurlin, Economie
Appliquée). Supposer le contraire pourrait donc conduire à
des modélisations totalement fallacieuses.
On connait les enjeux statistiques et économiques
associés à la distinction entre les notions de non
stationnarité déterministe et de non stationnarité
stochastique, mais on sait aussi que l'operateur 1 - ?? est sensé
théoriquement permettre d'éliminer à la fois les
polynômes de degré 1 et les racines unitaires. On peut donc penser
que pour stationnariser ces séries, qu'elles soient de type TS ou de
type DS, il suffit de les différencier.
Pour la suite, nous passons à l'étude des
séries différentiées. Nous commençons par analyser
la distribution des différentes variables obtenues. L'information qu'on
retient de l'observation de la figure A.8 en Annexe est que les variables
(autres que LPIB ou LRF) en différence première possèdent
des valeurs aberrantes ou atypiques. Après traitement de ces valeurs
(imputation par les lower inner fence Q1- 1,5(Q3-Q1) et upper inner fence
Q3+1,5(Q3-Q1)), l'analyse de l'évolution des séries finalement
retenues (figure A.9 en Annexe) amène à penser que les
séries DCLT, DLITS, DCLTVA, DLDA, DLTSPP, DLRF, DLPIB, DCLIsnp et DLG
sont stationnaires.
Les séries obtenues semblent en effet ne pas avoir de
tendance marquée à long terme : les séries semblent
toujours revenir à leur valeur moyenne. Le test de
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin(KPSS) effectué en prenant comme
composante déterministe une constante, permet de vérifier cette
hypothèse de stationnarité et de confirmer nos soupçons
(Figure A.10). Pour toutes
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
les séries autres que DLTSPP et DLDA,
l'hypothèse de stationnarité des séries est
acceptée, la statistique de KPSS étant inférieure aux
valeurs critiques. Par ailleurs le test ADF (Figure A.11) ainsi que le test de
PP (Figure A.12) permettent d'asseoir ces résultats, le bon
modèle retenu pour les tests étant le modèle (2) au regard
de l'évolution des séries. Pour ces tests, toute hypothèse
de présence de racine unitaire dans les séries qui pourrait
être émise doit être rejetée. Et puisque finalement
deux des trois tests effectués concluent à une absence de racine
unitaire dans les séries DLTSPP et DLDA, on retiendra par la suite que
ces deux séries sont aussi stationnaires.
Il ressort de cette analyse des propriétés
stochastiques que toutes les séries sont non stationnaires. Et en
conformité avec les schémas de décomposition
tendance/cycle/saisonnalité auxquels l'étude a eu recourt pour la
désaisonnalisation des séries (chapitre 3), on retiendrait que
les séries CLT, CLTVA, et CLIsnp sont stationnaires en tendance. C'est
un résultat auquel on s'attendait sur le plan théorique, mais qui
nécessitait une vérification empirique. Par ailleurs, les
séries LDA LITS, LRF, LTSPP, LG et LPIB sont intégrées en
raison de la présence de racine unitaire. Elles sont stationnaires en
différence, et donc intégrées d'ordre 1. Ce qui
amène à penser que la série LPIB serait
cointégrée avec chacune des séries LDA LITS, LRF et
LTSPP.
4.2. Analyse de la relation entre le PIB et le
rendement des impôts et taxes
4.2.1. Analyse de la cointegration entre le PIB et les
différents impôts et taxes pris
séparément
Pour analyser la cointégration de la série LPIB
avec chacune des séries LDA, LITS, LRF et LTSPP, l'on recourt au test de
cointégration d'Engel et Granger. La première étape du
test d'Engle et Granger consiste à estimer la relation de long terme.
Les différents résultats obtenus (figure A.13 en Annexe)
permettent d'écrire :
LDA = 1,743*LPIB - 26,541 + p1; LRF = -0,572*LPIB +
38,509 + p2 ;
LTSPP = 0,556*LPIB + 7,803 + p3 ; LITS = 1,385*LPIB -
16,087 + p4.
La deuxième étape du test d'Engle et Granger
consiste à récupérer les résidus afin de tester la
stationnarité des erreurs. Pour chaque impôt, il est donc
récupéré les résidus issus de cette
régression linéaire qu'on analyse. L'on commence par analyser la
distribution des données pour
48
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
chaque variable obtenue. La boîte à moustache
(figure A.14) des variables ainsi obtenues laisse apparaître des valeurs
aberrantes ou atypiques au sein de leur distribution, sauf pour rLRF.
Après traitement des différentes variables, l'on
s'aperçoit que les nouvelles séries rLDA, rLFR, rLTSPP et rLITS
semblent évoluer de manière constante (Figure A.15). Le test de
KPSS confirmerait ce soupçon (figure A.16), la statistique de KPSS
étant inferieure aux valeurs critiques du test. De même que les
tests ADF (avec la statistique de MacKinnon) et de Phillips-Perron qui
sans exception, rejettent toute hypothèse de présence de racine
unitaire dans les séries, le modèle retenu pour les deux tests
étant le modèle (1) au regard de l'évolution des
séries. Ainsi, les séries LDA, LTSPP, LITS, et LRF seraient
chacune cointégrées avec la série LPIB. Par
conséquent au Cameroun, il existerait une relation de long terme entre
la production intérieur et le rendement de ces impôts et taxes
pris séparément. Mais encore faut-il que les modèles
à correction d'erreur estimés empiriquement soient valides.
Pour chaque impôt, partant de cette relation de
cointégration, le modèle à correction d'erreur qui
permettrait de prévoir la variation du rendement fiscal en prenant en
compte la dynamique du PIB est estimé (figures A.17, A.18, A.19 et A.20
en Annexe). Le nombre de retards optimal a été choisi de
façon à minimiser le critère AIC (Akaike information
criterion) du modèle. Ainsi la partie ARDL du modèle est un ARDL
(1,1) pour l'ITS et la TSPP, un ARDL (3,1) pour la RF, et un ARDL(2,1) pour
DA.
Le modèle estimé par impôt ou taxe se
présente comme suit :
DLITSt = -0,877(LITSt-1 -
1,385LPIBt-1 + 16,087) + 0,542DLIPBt -
0,711DLPIBt-1 + 0,348DLITSt-1 +
0,013 + Et
DLRFt = -0,456(LRFt-1 +
0,572LPIBt-1 - 38,509) + 0,906DLPIBt -
0,207DLRFt-1 - 0,194DLRFt-2 -
0,204DLRFt-3 - 2,050DLPIBt-1 +
0,001 + Et
DLTSPPt = -0,574(LTSPPt-1 -
0,556LPIBt-1 - 7,803) + 0,104DLPIBt -
0,288DLTSPPt-1 + 0,098DLPIBt-1 -
0,014 + Et
DLDAt = -0,401(LDAt-1 -
1,743LPIBt-1 + 26,541) - 0,181DLPIBt -
0,071DLDAt-1 - 0,255DLDAt-2 -
0,878DLPIBt-1 + 0,048 + Et
Pour chaque régression, la série des
résidus est stationnaire (d'après les corrélogramme des
résidus) et ne dépend donc pas du temps. Ce qui est un
résultat attendu puisque toutes les variables du modèle à
correction d'erreur sont elles mêmes aussi stationnaires. Le test de
de
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
normalité de Jarque Berra permet de confirmer
l'hypothèse de normalité des erreurs du modèle. La
probabilité (probability) associée à la
statistique de Jarque-Bera est en effet supérieure à 5%. Par
ailleurs, les tests effectués pour la validation des hypothèses
d'homoscedasticité (le test de Breusch-Pagan-Godfrey) et d'absence
d'autocorrélation (le Breusch-Godfrey Serial Corrélation LM Test)
des erreurs sont toutes concluants, les p-values obtenues étant
largement supérieures à 5%.
Les forces de rappel sont belle et bien négatives et
valent -0,574 pour la TSPP, -0,455 pour les RF, -0,401 pour les DA et -0,877
pour l'ITS. Elles sont significativement différentes de 0. Ce qui
traduit la validité des modèles à correction d'erreur
ainsi estimés. Pour l'TS par exemple, le modèle suggère
qu'après un choc, il faudrait environ 1/0,8771 = 1,14 trimestres
seulement pour revenir à l'équilibre de long terme.
Par ailleurs, l'élasticité de court terme des
impôts et taxes est de 0,104 pour la TSPP, 0,906 pour les RF, et 0,542
pour l'ITS. Une hausse de la production à court terme s'accompagne donc
d'une hausse du rendement des impôts et taxes. Le résultat semble
conforme à la théorie économique et traduit la
capacité du rendement des différents impôts et taxes
à surréagir à une hausse du PIB. Toutefois cela n'est pas
le cas pour les DA où l'on obtient plutôt une
élasticité de court terme négative. Ce qui semble
coïncider avec le fait que pour un seuil un peu plus élevé
que 5%, le modèle estimé pour les DA n'est plus valide. En effet,
on rejetterait au seuil de 10% l'hypothèse de normalité des
erreurs du modèle obtenu, et par conséquent l'existence d'une
relation de long terme entre le PIB et les droits d'accises au Cameroun.
Aussi, la principale information qui ressort de la
validité des relations de long terme estimées est qu'une
augmentation de la production intérieure se traduit à long terme
par une amélioration du rendement fiscal pour les impôts autres
que les recettes de forêts. Pour les traitements et salaires par exemple,
le coefficient d'intérêt est en effet positif et vaut 1,385.
Ainsi, l'ITS est élastique au PIB (élasticité
supérieure à 1).
4.2.2. Relation entre le PIB et le rendement de la TVA et
de l'Isnp
Les séries CLTVA et CLIsnp ne possèdent pas de
racine unitaire et sont plutôt stationnaires en tendance. On ne court
donc pas le risque d'une régression fallacieuse dans une
régression
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
linéaire de ces variables sur le temps. Cette
dernière constitue leur composante de long terme. Par ailleurs, Il
semble par conséquent qu'il ne se pose pas la question d'une
cointegration entre la série LPIB et les séries CLTVA et CLIsnp,
ou même de l'existence d'une relation de long terme entre le PIB et le
rendement des impôts TVA et Isnp. La relation entre le PIB et ces
impôts se réduirait donc à une simple relation de court
terme que matérialiserait la régression des variables DCLTVA et
DCLIsnp sur DPIB. Ces dernières sont en effet I(0). Les résultats
de la régression sont présentés dans les figures A.21 et
A.22 en Annexe. Le nombre de retards sur les variables est choisi de
manière à minimiser le critère AIC (modélisation
ARDL). Le meilleur modèle ARDL (p, q) finalement retenu est un
modèle ARDL(2,0) pour la TVA et un ARDL(3,0) pour l'Isnp. Les
modèles estimés s'écrivent :
DCLTVA = -0,747DCLTVA -1 - 0,345DCLTVA -2 +
0,566DLPIB + 0,022 + åt
DCLISNPt = -0,717DCLISNPt-1 -
0,522DCLISNPt-2 - 0,167DCLISNPt-3 -
1,471DLPIBt + 0,090 + åt
Comme attendu, une hausse de la production à court
terme se traduit par une hausse des recettes fiscales issues de la TVA.
L'élasticité de court terme de la TVA est positive et vaut 0,566.
Mais cela n'est pas du tout le cas en ce qui concerne l'impôt sur les
sociétés non pétrolières. Les
prélèvements fiscaux issus de cet impôt souffriraient d'une
difficulté à s'ajuster à une hausse de la production
à court terme.
4.2.3. Analyse de la relation entre le PIB, les
dépenses publiques et le rendement fiscal
agrégé
4.2.3.1. Modélisation de la relation entre le
FIB, les dépenses publiques et le rendement
fiscal agrégé
Les séries LPIB et LG sont intégrées de
même ordre. Il existerait de ce fait une relation de long terme entre
elles. La série CLT quant à elle est stationnaire en tendance et
ne possède pas de racine unitaire. Contrairement aux séries LPIB
et LG, elle est donc caractérisée par une non persistance des
chocs. Sous l'effet des chocs, elle s'éloigne de la tendance, mais
lorsque le temps passe, l'effet des chocs s'estompe et elle rejoint sa tendance
de long terme qui est de nature déterministe. Ainsi, la dynamique
reliant à la fois le PIB, les dépenses publiques et les recettes
fiscales est une dynamique de court terme.
51
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
La revue de littérature sur le lien entre les recettes
fiscales et l'activité économique (Chapitre 1) montre que tout
comme une hausse de l'activité économique aurait un effet positif
sur le rendement fiscal, une augmentation des impôts et taxes n'est pas
sans effet sur l'évolution de l'activité économique
globale semble-t-il. Cette simultanéité peut être
analysée à l'aide d'un modèle VAR de façon à
mettre en évidence la dynamique de court terme qui relierait le PIB, les
dépenses publiques et les recettes fiscales.
Pour l'estimation du modèle VAR, le nombre de retards
maximal est fixé à 8 (on suppose que les variables ne peuvent
avoir d'impact les unes sur les autres après deux années). Il est
alors déterminé le retard optimal en choisissant le retard
compris entre 1 et 8 qui minimise la majorité des critères
d'information (figure A.23). Le nombre de retards optimal est de 4
d'après la minimisation des critères d'information FPE, AIC et
LR. Autrement dit pour la minimisation de la majorité des
critères d'information. On conclut que l'ordre du VAR optimal est
égal à 4. Ce nombre est cohérent avec les décalages
usuels entre assiette et imposition pour certains impôts et avec les
délais de diffusion de la politique budgétaire. Le modèle
estimé est présenté en annexe (figure A.24), et
s'écrit :
???????? = -0,672????????-1 - 0,496????????-2 -
0,338????????-3 + 0,070????????-4 - 0,282????????????-1 +
0,491????????????-2
+ 0,507????????????-3 - 0,106????????????-4 +
0,583????????-1 + 0,120????????-2 +
1,731????????-3
- 1,262????????-4 + 0,009 + ????1
(E1)
???????????? = 0,033????????-1 +
0,017????????-2 + 0,039????????-3 + 0,062????????-4 -
0,609????????????-1
- 0,230????????????-2 - 0,174????????????-3 -
0,351????????????-4 + 0,014????????-1 + 0,023????????-2
+ 0,081????????-3 + 0,053????????-4 +
0,032 + ????2 (E2)
???????? = - 0,012????????-1 +
0,026????????-2 + 0,031????????-3 - 0,010????????-4 -
0,003????????????-1
+ 0,011????????????-2 + 0,190????????????-3 +
0,040????????????-4 + 0,604????????-1 + 0,150????????-2
- 0,118????????-3 - 0,300????????-4 + 0,008 +
????3 (E3)
Les résidus canoniques obtenus avec ce modèle
à 4 retards ne sont pas autocorrélés d'après les
résultats du Serial Correlation LM Test (figure A.25), la p-value
obtenue étant supérieure à 5%. Pour tous les tests de
normalité (Skewness, Jarque Bera, Kurtosis) qui ont été
effectués, la p-valeur obtenu est supérieure à 5% et donc
on accepte l'hypothèse nulle de normalité des erreurs. Le test de
normalité de Jarque Bera lui par exemple accepte l'hypothèse de
normalité des erreurs
52
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
du modèle avec une p-valeur = 31,36%. En fin
l'Heteroskedasticity Tests confirme l'homoscedasticité des erreurs avec
une p-valeur de 76,84%.
4.2.3.2 Analyse de la causalité
Le modèle VAR précédemment estimé
permet de comprendre les variations des différents agrégats PIB,
T et G. On peut constater que dans le court terme une augmentation de 1% du PIB
entraine une diminution de 0,28% du rendement fiscal au trimestre suivant, mais
une augmentation de 0,49% et 0,51% respectivement au deuxième et au
troisième trimestre suivants. Par ailleurs, après une hausse des
dépenses publiques de 1%, la production s'accroît tout au long des
trois trimestres suivants ainsi que les recettes fiscales.
4.2.3.3. Stabilité des coeffients du
modèle
Les coefficients du modèle sont stables, notamment les
coefficients de l'équation E1. D'après la figure A.26 en effet,
on peut constater que le test de CUSUM et de CUSUM carré sont
concluants, car la courbe est à l'intérieur de la bande.
4.3. Analyse de la capacité prédictive du
modèle VAR estimé
4.3.1. Evaluation de la capacité prédictive
du modèle VAR estimé
L'évaluation de la capacité prédictive du
modèle VAR estimé s'opère à l'aide d'une
comparaison des valeurs prédites et des valeurs observées.
Il semble que le modèle permet d'anticiper efficacement
les variations futures des recettes fiscales (figure 4). Toutes les variations
à la hausse sont biens anticipées par le modèle, de
même que toutes les variations à la baisse. Sur ce point, le
modèle s'avère être un bon instrument d'alerte susceptible
de prévenir les décideurs en charge du recouvrement des
impôts et taxes au Cameroun. On peut savoir en recourant à ce
modèle si les recettes fiscales vont augmenter ou diminuer aux prochains
trimestres. Par ailleurs les valeurs prévues sur la période
2002-2016 tendent à bien s'ajuster aux valeurs effectivement
observées. Ce qui laisser penser que le modèle serait bien
adapté pour prévoir les valeurs futures des recettes fiscales.
Toutefois, il
53
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Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
faudra prendre en compte dans ces prévisions que les
valeurs prévues paraissent toujours un peu inferieures en valeur absolue
aux valeurs effectivement observées.
Figure 4 : Valeurs observées et valeurs
prévues des recettes fiscales de la DGI
-0,04
-0,14
-0,24
0,26
0,16
0,06
2003Q2 2005Q1 2006Q4 2008Q3 2010Q2 2012Q1 2013Q4
2015Q3
DCLT DCLT_prévue
Source : DGI et nos travaux
4.3.2. Analyse des fonctions de réponse
impulsionnelle
Les fonctions de réponses impulsionnelles permettent
ici de mettre en évidence la nature des effets des différents
chocs (positifs) sur les variables. Pour le prévisionniste, c'est une
manière d'anticiper l'effet des politiques économiques et des
évènements inattendus de l'activité économiques sur
le rendement fiscal. On analyse l'effet des chocs sur 15 trimestres.
Les graphiques de la figure A.27 montre que les
dépenses publiques et la production n'ont pas d'effet instantané
sur les recettes fiscales. La courbe relative aux réponses du rendement
fiscal suite à un choc sur la production ou les dépenses publique
part de l'axe des abscisses. Toutefois en cas d'une hausse du PIB, la
réaction des recettes fiscales face à ce choc commence dès
le trimestre suivant. Un choc positif sur la production(PI3) se traduit alors
par un effet négatif sur les recettes fiscales pendant le
deuxième trimestre. L'effet devient positif au troisième
trimestre de l'année avant de s'amortir et progressivement
disparaître. On peut constater en effet que les conséquences (sur
le rendement fiscal) d'un choc sur la production disparaissent au bout de huit
périodes environ.
54
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Un choc positif sur les dépenses publiques se traduit
par un effet positif sur les recettes fiscales pendant tous les trois derniers
trimestres de la première année. En effet, en cas d'une hausse
des dépenses publiques, la réaction des recettes fiscales face
à ce choc commence dès le trimestre suivant pour donner une
réponse claire vers le quatrième trimestre. Elle devient
négative au cinquième trimestre avant de disparaître
quasiment au sixième trimestre.
4.3.3. Décomposition de la variance
Les résultats relatifs à la décomposition
de la variance ont été reportés en Annexe (figure A.28).
La variance de l'erreur de prévision de DCT est due pour 84% à
ses propres innovations, pour 4% à celles de DLPIB et pour 12% à
celles de DLG. La variance de l'erreur de prévision de DLPB est due,
quant à elle pour 10 % aux innovations de DCLT, pour 2% à celles
de DLG et pour 87% de ses propres innovations. Du point de vue de ce test, on
peut conclure qu'un choc sur le PIB a un impact moins important sur les
recettes fiscales qu'un choc sur les prélèvements fiscaux a sur
la production intérieure brute.
4.4. Evaluation de la capacité prédictive
des modèles MCE et ARDL estimés et prévision du rendement
des impôts et taxes
4.4.1. Evaluation de la capacité prédictive
des modèles MCE et ARDL estimés
Comme précédemment, l'étude compare les
valeurs prédites par les modèles aux valeurs effectivement
observées (Figure 5). Et comme dans le cas de la série T, le
modèle de prévision construit en prenant compte la dynamique du
PIB semble anticiper de façon satisfaisante le sens de variation du
rendement des différents impôts RF, ITS et TSPP. Les variations
à la hausse sont biens anticipées par le modèle, de
même que les variations à la baisse. Sur ce point, le
modèle s'avère être un bon instrument d'alerte susceptible
de prévenir les décideurs en charge du recouvrement des
impôts et taxes au Cameroun. Par ailleurs, l'écart entre le niveau
de variation prévu et celui observé semble faible. Pour chaque
série, on constate que les valeurs prévues par les modèles
tendent à bien s'ajuster aux valeurs observées. Ainsi la
prévision si elle devait se limiter à une prévision
ponctuelle ne serait pas parfaite, mais serait assez satisfaisante puisque
l'ajustement tend à se réaliser et le sens de variation
prévue semble très satisfaisant. Les modèles semblent bien
anticiper une augmentation ou une baisse du rendement même si
55
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
les valeurs prévues sont généralement un peu
inferieures en valeur absolue aux valeurs effectivement observées.
Figure 5 : Comparaison des valeurs
prévues aux valeurs observées
-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,1
-0,2
-0,3
-0,4
-0,5 DLDA_prévue DLDA
-0,1
-0,2
-0,3
0,4
0,3
0,2
0,1
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,3
0,2
0,1
0
0
0
2002Q3 2004Q2
2002Q4
2002Q3
2004Q3
2004Q2
2006Q
2006Q2
2006Q1
DLTSPP_prévue DLTSPP
1 2007Q4
DLITS_prévue DLITS
2008Q1 2009Q4 2011Q3 2013Q2
2007Q4 2009Q3
2009Q3
2011Q2 2013Q1 2014Q4 2016Q3
2011Q2 2013Q1
2015Q1 2016Q4
014Q4
2016Q3
56
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure 5 : (Suite)
0,6
0,1
2003Q1
2004Q4
2006Q3 2008Q2
-0,4
-0,9
-1,4
0,6
0,4
0,2
0
2002Q4
2004Q3 2006Q2 2008Q
1
2009Q4 2011Q3
2013Q2
2015Q1 2016Q4
-0,2
-0,4
-0,6
DCLTVA_prévue DCLTVA
DLRF DLRF_prévue
2010Q1 2011Q4 2013Q3 2015Q2
0,8
0,6
0,4
0,2
0
2003Q1 2004Q4
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1
2006Q3 2008Q2 2010Q1 2011Q4 2013Q3 2015Q2
DCLISNP DCLIsnp_prévue
Source : DGI et nos travaux
57
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Toutefois une manière de rendre plus que satisfaisantes
les prévisions serait d'y associer les intervalles de confiance ou de
prévision. Les intervalles de prévision calculés (figures
A.29, A.30, A.31, A.32, A.33 et A.34 en Annexe) montrent que les valeurs
prévues, additionnées aux observations supplémentaires
attendues, sont très proches des valeurs observées. Les
intervalles de prévisions semblent donc améliorer la
qualité prédictive des modèles estimés.
4.4.2. Prévision du rendement des impôts et
taxes pour les douze prochains trimestres Tableau 3 :
Prévisions de T, ITS, DA et RF pour les 12 prochains
trimestres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trimestre
|
DCLT
|
CLT
|
LT
|
DLITS
|
LITS
|
DLDA
|
LDA
|
DLRF
|
|
2016Q4
|
-0,072
|
26,669
|
26,654
|
-0,069
|
24,189
|
0,083
|
24,635
|
-0,856
|
|
2017Q1
|
0,046
|
26,715
|
26,909
|
0,133
|
24,322
|
-0,067
|
24,569
|
0,407
|
|
2017Q2
|
0,035
|
26,750
|
26,705
|
0,115
|
24,436
|
-0,046
|
24,522
|
0,209
|
|
2017Q3
|
0,014
|
26,764
|
26,629
|
0,021
|
24,457
|
0,016
|
24,538
|
-0,020
|
|
2017Q4
|
-0,005
|
26,759
|
26,744
|
-0,009
|
24,448
|
0,018
|
24,556
|
-0,167
|
|
2018Q1
0,027
26,786
2018Q2
0,019
26,805
2018Q3
0,025
26,830
Source : DGI et nos travaux
26,981
0,008
24,456
0,001
24,557
0,037
26,760
0,020
24,476
0,008
24,565
0,014
26,695
0,031
24,507
0,024
24,589
0,025
2018Q4
0,009
26,839
26,824
0,024
24,531
0,019
24,609
-0,045
Tableau 4 : Prévisions de TVA, TSPP et
Isnp pour les 12 prochains trimestres
2019Q1
2019Q2
|
0,016
0,017
|
26,855
26,872
|
27,049
26,827
|
0,020
0,021
|
24,551
24,572
|
0,021
24,630
0,024
24,654
|
-0,008
0,001
|
|
2019Q3 Trimestre
|
0,018 DCLTVA
|
26,890 CLTVA
|
26,755
LTVA
|
0,020 DLTSPP
|
24,593
LTSPP
|
0,024
24,678 DCLIsnp
|
-0,008 CLIsnp
|
LIsnp
|
2019Q4 2016Q4
|
0,012
-0,188
|
26,902
25,451
|
26,887
25,696
|
0,023
-0,012
|
24,615
23,958
|
0,026
24,704
-0,271
|
-0,007 25,159
|
24,925
|
2017Q1
|
0,179
|
25,629
|
25,520
|
0,038
|
23,996
|
0,074
|
25,233
|
26,213
|
2017Q2
|
-0,034
|
25,595
|
25,550
|
0,005
|
24,001
|
0,107
|
25,340
|
25,086
|
2017Q3
|
-0,007
|
25,587
|
25,497
|
0,019
|
24,020
|
0,002
|
25,342
|
24,851
|
2017Q4
|
0,045
|
25,632
|
25,878
|
0,007
|
24,026
|
0,006
|
25,348
|
25,114
|
2018Q1
|
0,003
|
25,635
|
25,526
|
0,011
|
24,037
|
0,035
|
25,383
|
26,363
|
2018Q2
|
0,011
|
25,646
|
25,601
|
0,010
|
24,047
|
0,044
|
25,427
|
25,172
|
2018Q3
|
0,023
|
25,669
|
25,578
|
0,008
|
24,055
|
0,013
|
25,439
|
24,948
|
2018Q4
|
0,010
|
25,679
|
25,924
|
0,010
|
24,066
|
0,029
|
25,468
|
25,235
|
2019Q1
|
0,015
|
25,694
|
25,584
|
0,008
|
24,074
|
0,034
|
25,502
|
|
2019Q2
|
0,017
|
25,711
|
25,666
|
0,009
|
24,083
|
0,022
|
25,525
|
|
2019Q3
0,012
25,723
2019Q4
0,016
25,739
Source : DGI et nos travaux
25,984
0,008
24,100
58
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Les modèles estimés pour les séries T,
ITS, TSPP, RF, DA, TVA et Isnp semblent satisfaisants. Ils peuvent par
conséquent aider à anticiper les valeurs futures de ces
différents impôts. Cependant, la qualité des valeurs
à prévoir pour les 12 prochains mois dépend de la
qualité du PI3 prévu pour. Les prévisions du PI3 pour les
12 prochains trimestres à l'aide du modèle VAR estimé
précédemment sont présentées dans le tableau A.35
en Annexe. Les prévisions de l'ITS, de la TSPP, de la RF, des DA, de la
TVA, de l'Isnp et de T en découlent (Tableaux 3 et 4). Pendant les trois
prochaines années, le modèle prévoit une baisse des
recettes fiscales au deuxième et troisième trimestre des
années 2017, 2018 et 2019. Mais des variations à la hausse
pourraient être enregistrées au 4ème et
1er trimestre de ces années, avec des pics au 1er
trimestre. Ce qui n'étonnera vraisemblablement personne puisque c'est
généralement le cas. Sur une échelle logarithmique, elles
pourraient être respectivement de l'ordre de 26,629; 26,695 et 26,755 au
3ème trimestre de ces trois prochaines années, de 26,909; 26,981
et 27,049 au 1er trimestre. Il semble que l'Isnp affichera le même
comportement tandis que la TVA présentera des pics plutôt au
4ème trimestre. Par ailleurs, il semble que les recettes
fiscales non saisonnières, c'est-à-dire celles issus de la TSPP,
de l'ITS, des DA ou des RF, évolueront continuellement de manière
monotone globalement. Ainsi, tandis que la TSPP passera de 23,996 au
1er trimestre 2017 à 24,100 au 4ème
trimestre 2019 sur une échelle logarithmique, les RF continueront
à décroître dans l'ensemble pour atteindre 21,692 au
4ème trimestre 2019.
59
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Il était question dans ce travail d'analyser la
possibilité de prévoir le rendement des impôts et taxes
à partir de la dynamique du PI3. Au regard de la panoplie de
méthodes possibles, l'étude procède à une
combinaison de deux méthodes à savoir les méthodes
explicatives ou causales et les méthodes systémiques et
économétriques, et aboutit à l'estimation d'un
modèle à correction d'erreur, d'un modèle
autorégressif à retards échelonnés ou
distribués, et d'un modèle vectoriel autorégressif. Les
résultats obtenus mettent en évidence la pertinence de la
relation de long terme qui existe entre le rendement fiscal de certains
impôts et le PIB, tout en faisant remarquer que la TVA et l'Isnp,
caractérisés par une tendance de type déterministe, sont
liés au PI3 qu'à court terme en raison de la présence
d'une racine unitaire dans cette dernière. Par ailleurs, les meilleurs
modèles retenus pour l'estimation de ces relations présentent
tous le PI3 comme une variable explicative du rendement fiscal. Sa
présence améliore la prévision du rendement fiscal. En
outre, les principaux résultats à retenir sont les suivants :
? Si certains impôts comme la TVA ou l'impôt sur
les sociétés non pétrolières semblent
présenter une saisonnalité, cela ne parait pas du tout le cas
pour d'autres comme l'impôt sur les traitements et salaires, ou la taxe
spéciale sur les produits pétroliers.
? La prévision des recettes fiscales à partir de
l'évolution de l'activité économiques peut paraître
assez satisfaisante. Les modèles semblent prévoir de
manière satisfaisante le sens de variation du rendement fiscal et les
valeurs prévues tendent à s'ajuster aux valeurs
observées.
? Et pour les trois prochaines années, les
prévisions obtenues montrent une baisse des recettes fiscales aux
deuxième et troisième trimestres des années 2017, 2018 et
2019. Mais des variations à la hausse pourront être
enregistrées aux 4ème et 1ers trimestres de
ces années. Sur une échelle logarithmique, le rendement fiscal
agrégé serait de l'ordre de 26,909; 26,981 et 27,049 au 1er
trimestre de ces trois prochaines années respectivement. Par
ailleurs, il semble que les recettes fiscales non saisonnières
évolueront continuellement de manière monotone globalement.
Ainsi, tandis que la TSPP passera de 23,996 au 1er trimestre 2017
à 24,100 au 4ème trimestre 2019 sur une échelle
logarithmique, les RF continueront à décroître dans
l'ensemble pour atteindre 21,692 au 4ème trimestre 2019.
Ce mémoire constitue une base de travail à
partir de laquelle peut se faire les premières prévisions
économiques au niveau de la Direction Générale des
Impôts. Les recommandations
60
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PI3 et prévision du rendement des
impôts et taxes
que nous proposons ont pour objet principal de donner lieu
à diverses applications des méthodes de prévisions. Ainsi
à la DGI, la mise en place des premières méthodes de
prévision des impôts et taxes peut s'orienter sur les grandes
directions suivantes :
? Songer à bien choisir la méthode de
désaisonnalisation des séries T, TVA et Isnp car la suite de la
modélisation en dépend. Si l'on décide de recourir
à une désaisonnalisation par moyenne mobile, il serait
préférable soit d'envisager une estimation de la tendance de ces
séries par régression linéaire et d'en déduire les
prévisions, soit de recourir à un modèle ARDL par la suite
si l'on pense prendre en compte la dynamique du PIB. En outre, la
modélisation VAR serait alors plus appropriée pour prévoir
le rendement fiscal agrégé T.
? Le rendement fiscal des différents impôts et
taxes DA, TSPP, ITS et RF pris séparément présente une non
stationnarité de type stochastique. Par conséquent, le recourt
à un modèle MCE pourrait s'avérer indispensable pour
améliorer la qualité des valeurs prévues. D'autant plus
qu'elle permet d'exploiter la relation de long terme qui existe entre le PI3 et
le rendement de ces impôts.
Cette étude n'est pas sans avoir quelques limites,
notamment la trimestrialisation des données annuelles des
dépenses publiques a peut-être influencée certains
résultats. Ainsi, une analyse plus poussée avec une base de
données bien meilleure doit être faite, pour vérifier les
résultats obtenus.
61
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
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Economiste, CEMAC-ISSEA
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Economiste, CEMAC-ISSEA
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?
www.minifi.gov.cm
65
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
ANNEXE
Toutes les figures présentées ici en Annexe ont
été faites par l'étude à partir des données
de la Direction Générale des Impôts, du MINFI et de l'INS
(2017).
Figure A.1 : Boîte à moustache des
variables à niveau
LDA by Season
25.0
24.5
24.0
23.5
23.0
22.5
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
LRF by Season
23.5 23.0 22.5
22.0
|
|
Q1
Q2
Q3
Q4
|
21.5
21.0
|
|
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Figure A.2 : Graphiques saisonniers des
séries à niveau
27.0
26.8
26.6
26.4
26.2
26.0
25.8
25.6
LT by Season
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
LISNP by Season
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
LTVA by Season
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
LITS by Season
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
26.0
25.6
25.2
24.8
24.4
24.5
24.0
23.5
23.0
22.5
26.0
25.5
25.0
24.5
24.0
23.5
23.0
LTSPP by Season
24.50 24.25 24.00
23.75 23.50 23.25 23.00
|
|
66
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.3 : Evolution des séries
corrigées des variations saisonnières
25.8
26.8
26.6
25.6
25.4
26.4
25.2
26.2
25.0
26.0
24.8
25.8
24.6
25.6
24.4
CLISNP
CLT CLTVA
25.5
25.0
24.5
24.0
23.5
23.0
Figure A.4 : Boîte à moustache des
séries CLTVA, CLIsnp et CLT
22.8 23.2 23.6 24.0 24.4 24.8 25.2 25.6 26.0 26.4
26.8
67
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.5 : Corrélogramme des
séries à niveau ou désaisonnalisées
68
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.6 : Test ADF et test de PP sur les
séries à niveau ou désaisonnalisées avec trend
69
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.6: (Suite)
Figure A.7 : Test ADF et test de PP sur les
séries à niveau ou désaisonnalisées sans trend
70
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.7: (Suite)
Figure A.8 : Boîte à moustache des
séries différentiées
1.5 1.0 0.5 0.0
-0.5 -1.0 -1.5 -2.0
-2.5
|
|
71
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
.3
.2
.1
.0
-.1
-.2
-.3
.08
.06
.04
.02
.00
-.02
-.04
-.06
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.9 : Evolution des séries
différentiées ou dessaisonnalisées
DCLT
.06
.05
.04
.03
.02
.01
.00
-.01
-.02
-.03
DLG
DCLTVA
.6
.4
.2
.0
-.2
-.4
-.6
DLITS
.4
.3
.2
.1
.0
-.1
-.2
-.3
-.4
DLTSPP
.4
.3
.2
.1
.0
-.1
-.2
-.3
-.4
DLPIB
1.00
0.75
0.50
0.25
0.00
-0.25
-0.50
-0.75
-1.00
DCLISNP
DLDA
.6
.4
.2
.0
-.2
-.4
-.6
DLRF
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
72
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.10 : Test de
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin(KPSS) sur les séries
différentiées
Figure A.11 : Test ADF sur les séries
différentiées
73
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.11 : (Suite)
Figure A.12 : Test de PP sur les séries
différentiées
74
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du P11B et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure 12 : (Suite)
Figure A.13 : Estimation des relations de long
terme entre le P11B et les différents impôts
Figure A.14 : Boîte a moustache de la
série de résidus obtenue pour chaque équation de
régression sur le P11B
-1.2 -1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2
1.4
75
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du P113 et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.15 : Evolution de la série de
résidus pour chaque équation de régression sur le P113
rLRF
1.5 1.0 0.5 0.0
-0.5 -1.0 -1.5
|
|
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
rLDA
.4 .3 .2 .1
.0
-.1
-.2
-.3
|
|
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
rLITS
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
rLTSPP
.3
.2
.1
.0
-.1
-.2
-.3
-.4
|
|
2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Figure A.16 : Tests KPSS, ADF et PP sur la
série de résidus pour chaque équation de régression
sur le P113
76
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.16 : (Suite)
Figure A.17 : Estimation du modèle MCE
pour l'ITS
Autres tests sur les residus de la régression
:
77
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.18 : Estimation du modèle MCE
pour la série RF
Tests sur les résidus :
Figure A.19 : Estimation du modèle MCE
pour la TSPP
Tests sur les résidus :
78
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du P113 et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.20 : Estimation du modèle MCE
pour la série
Autres tests sur les résidus
:
Figure A.21 : Estimation de la relation de court
terme entre le P113 et la TVA
79
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.19 : (Suite)
Tests sur les résidus :
Figure A.22 : Estimation de la relation de court
terme entre le PIB et l'Isnp
Tests sur les résidus :
80
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.23 : Critère LR de
sélection de l'ordre optimal du VAR
Figure A.24 : Estimation du VAR (4)
81
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.25 : Tests de validation du
modèle VAR (4)
-20
Figure A.26 : Test de CUSUM et test de CUSUM
0
-10
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
-0.2
-0.4
05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
CUSUM 5% Significance
05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
CUSUM of Squares 5% Significance
20
10
82
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.27 : Fonctions de réponses
impulsionnelles
Response to Cholesky One S.D. Innovations #177;
2 S.E.
Response of DCLT to DCLT
2 4 6 8 10 12 14
Response of DLPIB to DCLT
2 4 6 8 10 12 14
Response of DLG to DCLT
2 4 6 8 10 12 14
Response of DCLT to DLPIB
2 4 6 8 10 12 14
Response of DLPIB to DLPIB
2 4 6 8 10 12 14
Response of DLG to DLPIB
2 4 6 8 10 12 14
.10
.05
.00
-.05
-.10
.03
.02
.01
.00
-.01
-.02
.02
.01
.00
-.01
-.02
.10
.05
.00
-.05
-.10
.03
.02
.01
.00
-.01
-.02
.02
.01
.00
-.01
-.02
Response of DCLT to DLG
2 4 6 8 10 12 14
Response of DLPIB to DLG
.03 .02 .01 .00
-.01
-.02
|
|
2 4 6 8 10 12 14
Response of DLG to DLG
2 4 6 8 10 12 14
Figure A.28 : Décomposition de la
variance
83
Patrick SA'A, Elève
Ingénieur Statisticien Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.29 : Intervalle de confiance pour la
prévision de l'ITS
Forecast: DLITSF
Actual: DLITS
Forecast sample: 2002Q3 2016Q4
Included observations: 58
Root Mean Squared Error
Mean Absolute Error
Theil Inequality Coefficient Bias
Proportion Variance Proportion Covariance
Proportion
|
|
.6 .4 .2 .0
-.2 -.4 -.6
|
|
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
DLITSF #177; 2 S.E.
Mean Abs. Percent Error
Figure A.30 : Intervalle de confiance pour la
prévision de la TSPP
0.123139 0.091159 159.3569
0.575001 0.000000 0.332814
0.667186
Forecast: DLTSPPF
Actual: DLTSPP
Forecast sample: 2002Q3 2016Q4
Included observations: 58
Root Mean Squared Error
Mean Absolute Error
Theil Inequality Coefficient Bias
Proportion Variance Proportion Covariance
Proportion
|
|
.6 .4 .2 .0
-.2 -.4 -.6
|
|
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
DLTSPPF #177; 2 S.E.
Mean Abs. Percent Error
Figure A.31 : Intervalle de confiance pour la
prévision des DA
0.105908 0.081421 131.0736
0.398426 0.000000 0.158940
0.841060
Forecast: DLDAF
Actual: DLDA
Forecast sample: 2002Q4 2016Q4 Included
observations: 57 Root Mean Squared Error Mean Absolute
Error Mean Abs. Percent Error Theil Inequality
Coefficient
Bias Proportion
Variance Proportion
Covariance Proportion
|
0.139285
0.105323
|
.6 .4 .2 .0
-.2 -.4 -.6
|
|
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
DLDAF #177; 2 S.E.
84
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.32 : Intervalle de confiance pour la
prévision des RF
Forecast: DLRFF
Actual: DLRF
Forecast sample: 2003Q1 2016Q4
Included observations: 56
Root Mean Squared Error
Mean Absolute Error
Theil Inequality Coefficient Bias
Proportion Variance Proportion Covariance
Proportion
|
|
2.0 1.5 1.0 0.5
0.0 -0.5 -1.0 -1.5
-2.0
|
|
03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
DLRFF #177; 2 S.E.
Mean Abs. Percent Error
Figure A.33 : Intervalle de confiance pour la
prévision de l'Isnp
0.432257 0.344407 105.4074
0.496438 0.000000 0.247749
0.752251
Forecast: DCLISNPF
Actual: DCLISNP
Forecast sample: 2002Q2 2016Q4
Adjusted sample: 2003Q1 2016Q4
Included observations: 56
Theil Inequality Coefficient
|
|
1.0 0.5 0.0 -0.5
-1.0 -1.5 -2.0
|
|
03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
DCLISNPF #177; 2 S.E.
Root Mean Squared Error
Mean Absolute Error
Mean Abs. Percent Error
Bias Proportion
Variance Proportion
Covariance Proportion
Figure A.34 : Intervalle de confiance pour la
prévision de la TVA
0.250746 0.197256 221.8747
0.434382 0.000000 0.189257
0.810743
Forecast: DCLTVAF
Actual: DCLTVA
Forecast sample: 2002Q2 2016Q4 Adjusted sample:
2002Q4 2016Q4 Included observations: 57 Root Mean Squared
Error Mean Absolute Error Mean Abs. Percent Error
Theil Inequality Coefficient
Bias Proportion
Variance Proportion
Covariance Proportion
|
0.165039
|
.8 .6 .4 .2
.0 -.2 -.4 -.6 -.8
|
|
02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
DCLTVAF #177; 2 S.E.
85
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
Figure A.35 : Prévisions découlant
du modèle VAR estimé pour les 12 prochains trimestres
86
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE i
REMERCIEMENTS ii
SOMMAIRE iii
LISTE DES FIGURES v
SIGLES ET ABBREVIATION vii
AVANT PROPOS ix
RESUME x
INTRODUCTION 1
1. Contexte et justification 1
2. Problématique 3
3. Objectifs 3
4. Hypothèse de travail 4
5. Plan de travail 4
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE 5
CHAPITRE 1 : RELATION ENTRE LA FISCALITE ET LA
DYNAMIQUE MACROECONOMIQUE - REFORMES FISCALES POUR L'AMELIORATION
DU
RECOUVREMENT FISCALE 6
1.1. Relation entre la fiscalité et la dynamique
économique 6
1.1.1. Généralité 6
1.1.2. Fiscalité et dépenses publiques 6
1.1.3. Fiscalité et redistribution des revenus 7
1.1.4. Fiscalité et politique économique 8
1.1.5. Limites de la pression fiscale 9
1.1.5.1. Règles liées au recouvrement des recettes
fiscales 9
87
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du PIB et prévision du rendement des
impôts et taxes
1.1.5.2. Excès de la fiscalité 10
1.1.5.3. Analyse de Von Hayek 11
1.1.5.4. Théorie de l'économie de l'offre 12
1.2. Déterminants d'une amélioration du rendement
fiscal 13
1.2.1. Niveau de richesse et volume des ressources fiscales 13
1.2.2. Amélioration du système fiscale et volume
des ressources fiscales 14
1.3. Réformes fiscales pour l'amélioration des
rendements fiscaux 15
1.3.1. Aperçu générale du système
fiscal camerounais 15
1.3.2. Système fiscal camerounais avant la réforme
de 1994 16
1.3.3. La réforme fiscale des années 1994 17
1.3.4. Mise en oeuvre de la TVA 19
1.3.5. Amélioration de l'organisation et du fonctionnement
de l'administration fiscale 20
1.3.6. Réformes de l'exercice 2015 20
CHAPITRE 2 : CADRE GÉNÉRAL ET ETUDES
EMPIRIQUES DE LA PREVISION
ECONOMIQUE-APPLICATION A LA PREVISION DES IMPOTS ET TAXES
22
2.1. Prévision économique 22
2.1.1. Définitions 22
2.1.1.1. Prévision économique 22
2.1.1.2. Horizon de prévision 23
2.1.1.3. Planification 23
2.1.2. Classification des techniques de prévision 24
2.1.2.1. Les approches basées sur le jugement, ou
informelles 24
2.1.2.2. Les méthodes extrapolatives ou univariées
25
2.1.2.3. Les méthodes explicatives ou causales 26
2.1.2.4. Les méthodes systémiques 27
2.2. Etudes empiriques de la prévision économique
27
2.2.1. Part de l'aspect technique et prévision non
conditionnelle 27
2.2.2. Culture de la prévision économique 28
88
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du P11B et prévision du rendement des
impôts et taxes
2.2.3. Etudes évaluant les effets de la politique fiscale
sur l'activité économique et le
rendement fiscal 31
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EMPIRIQUE 33
CHAPITRE 3 : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET DONNEES
34
3.1. Approche méthodologique 34
3.1.1. Choix de la méthode 34
3.1.2. Approche méthodologique de construction 35
3.1.3. Principe de l'analyse de la stationnarité des
séries 36
2.1.3.1. La notion de stationnarité 36
3.1.3.1. Principe du test de Dickey-Fuller et test de
Dickey-Fuller Augmenté 37
3.1.3.2. Principe du test de Phillips-Perron (PP) 38
3.1.3.2. Principe du test de
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin test statistic(KPSS) 38
3.1.4. Principe d'analyse de la propriété de
cointegration des séries 38
3.2. Données et traitement des données 39
3.2.1. Description des données et choix des variables
39
3.2.2. Comportement dynamique des différents grandeurs
économiques 40
3.2.2.1. Analyse de l'évolution du rendement des
impôts et taxes 40
3.2.2.2. Analyse de l'évolution de l'activité
économique globale 41
3.2.3. Traitement des données 42
3.2.3.1. Traitement des valeurs aberrantes 42
3.2.3.2. Etude de la saisonnalité et dessaisonalisation
des séries 43
CHAPITRE 4 : PREVISION DU RENDEMENT DES IMPOTS ET TAXES
: ANALYSE
ET INTERPRETATION DES RESULTATS 46
4.1. Etude des propriétés stochastiques des
séries 46
4.2. Analyse de la relation entre le P11B et le rendement des
impôts et taxes 48
4.2.1. Analyse de la cointegration entre le P11B et les
différents impôts et taxes pris
séparément 48
4.2.2. Relation entre le PIB et le rendement de la TVA et de
l'Isnp 50
89
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
Dynamique du P11B et prévision du rendement des
impôts et taxes
4.2.3. Analyse de la relation entre le P11B, les dépenses
publiques et le rendement fiscal
agrégé 51
4.2.3.1. Modélisation de la relation entre le P11B, les
dépenses publiques et le rendement
fiscal agrégé 51
4.2.3.2 Analyse de la causalité 53
4.2.3.3. Stabilité des coeffients du modèle 53
4.3. Analyse de la capacité prédictive du
modèle VAR estimé 53
4.3.1. Evaluation de la capacité prédictive du
modèle VAR estimé 53
4.3.2. Analyse des fonctions de réponse impulsionnelle
54
4.3.3. Décomposition de la variance 55
4.4. Evaluation de la capacité prédictive
des modèles MCE et ARDL estimés et prévision du
rendement des impôts et taxes 55
4.4.1. Evaluation de la capacité prédictive des
modèles MCE et ARDL estimés 55
4.4.2. Prévision du rendement des impôts et taxes
pour les douze prochains trimestres 58
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 60
ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE 62
ANNEXE 66
TABLE DES MATIÈRES 87
90
Patrick SA'A, Elève Ingénieur Statisticien
Economiste, CEMAC-ISSEA
|