Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleurs migrants et migrantes haïtiens et haïtiennes. Cas du rapport avec la République Dominicaine, les Etats-Unis et le Chili.par Roodly RICHARD Ecole de Droit et des Sciences Economies des Gonaives (UEH) - Licence 2015 |
C) La migration selon L'archéologue Jean-Paul Démoule : De tout temps, l'homme s'est déplacéRevient sur les vagues migratoires qui ont fait la France depuis que le premier «Homo Erectus» a posé le pied dans l'Hexagone, il y a 1,5 million d'années, jusqu'à l'aube du XXe siècle. Vous avez organisé à la Cité de l'immigration un colloque intitulé « Archéologie des migrations » Pourquoi ne pas l'avoir intitulé « Histoire des migrations63» ? Parce que l'histoire, qui repose sur les écrits produits par les hommes, n'est pas suffisante pour retracer les mouvements de notre humanité : elle couvre seulement les 5 000 dernières années, quand les migrations des humains remontent à plusieurs centaines de milliers d'années. Seule l'archéologie est à même de retracer les mouvements de populations antérieurs, grâce aux traces de peuplement retrouvées partout dans le monde. a) De quand datent les premières migrations dans l'Hexagone ?L'homme s'est toujours déplacé. La première grande vague migratoire à toucher l'Europe et la France est celle d'Homo erectus64, l'ancêtre de Néandertal, arrivé d'Afrique il y a... 1,5 million d'années de cela. La vague suivante, aussi appelée deuxième sortie d'Afrique, correspond au déplacement d'Homo sapiens, notre ancêtre direct : parti d'Afrique il y a environ 100 000 ans, il mettra près de 60 000 ans avant d'atteindre le territoire correspondant à la France actuelle, 40 000 avant notre ère donc. Les migrations de l'époque n'ont pas grand-chose à voir avec les déplacements de population plus récents : elles se font de proche en proche, génération après génération, sur des périodes de temps beaucoup plus longues donc, c'est la vague migratoire massive qui « suit » celle de Sapiens en Europe, si l'on peut s'exprimer ainsi concernant des plages de temps aussi longues. Elle 62François Crépeau, Le danger, c'est l'immobilité» https://www.laicite.be/magazine-article le-danger-cest-limmobilite 63 Dominique Garcia et Hervé Le Bras, Archéologie des migrations, Collection : Recherches/INRAP, Éditeur : La Découverte. Année : 2017, France, Pages : 392 64 Claude-Louis Gallien, Les archanthropiens : Homo erectus Dans Homo, Presses Universitaires de France, 2002, pages 280 à 314 ROODLY RICHARD 8/2/19 « Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleurs migrants et migrantes haïtiens et haïtiennes: cas du rapport avec la République Dominicaine, les États-Unis et le Chili » part du Proche-Orient, où naît l'agriculture, il y a 10 000 ans environ et arrive en Europe de l'Ouest il y a 7 000 à 8 000 ans. Avec la sédentarisation et le développement de l'agriculture, on assiste en effet à un boom démographique dans les régions du Proche-Orient qui pousse une partie des populations d'agriculteurs à la migration, les terres arables n'étant pas extensibles à l'infini : des flux se créent vers l'Europe, via l'Europe centrale et le Bassin méditerranéen, mais aussi vers l'Asie centrale à l'est, et vers l'Égypte et l'Afrique du Nord. Cette expansion très progressive des agriculteurs 20 kilomètres par génération environ finit par submerger les populations « indigènes » européennes de chasseurs-cueilleurs, comme le confirment les études génétiques les plus récentes65. Page 35 of 127 Critique de la pensée de Frédéric Boyer L'écrivain, nous invite à retrouver la figure du réfugié dans Homère, saint Augustin, la Bible ou Simone Weil, montrant que les migrations ont été fondatrices de nos civilisations, il nous montre la valeur et la capacité des travailleurs migrants, celui qui a fui la guerre, la misère et la faim mais, peuvent donner l'espoir dans un autre environnement de paix. 65 https://lejournal.cnrs.fr/articles/de-tout-temps-lhomme-s'est-deplace Page 36 of 127 ROODLY RICHARD 8/2/19 « Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleurs migrants et migrantes haïtiens et haïtiennes: cas du rapport avec la République Dominicaine, les États-Unis et le Chili » C'est une réflexion sur l'identité comme possibles, une invitation à ne pas voir celui qui voudrait nous rejoindre comme « le nouveau venu de trop, la goutte qui ferait tout déborder, tout basculer ». C'est, pour considérer la page 36 du livre comme son centre névralgique, une invitation à en finir avec « la peur de disparaître » qui pollue tant de discours sur l'identité, les civilisations, la nation, le fantasme puant du « grand remplacement 66». Cependant, nous pouvons constater que l'auteur n'a pas mis accent sur le droit des migrants, comme victime de toute stéréotypes comment les migrants devons protéger leurs droits? Critique la thèse de François Crépeau L'auteur nous d'écrire la migration depuis la genèse de l'humanité, la migration c'est notre ADN, pour lui l'homme et la femme sont nés migrants, Pour lui les politiques migratoires sont fondées sur des fantasmes, très souvent sur des discours de fantasmes, de stéréotypes, de peurs et de menaces. Et il va falloir que nous changions ça, il va falloir que les migrants, que la voix des migrants, soit entendue, de manière à ce qu'on puisse faire diminuer ces fantasmes, ces peurs, ces stéréotypes et qu'on puisse commencer à réfléchir à des politiques migratoires qui répondent aux push factors et aux pull factors, et qui donc s'appuient sur une réalité économique, sociale, politique et non pas sur les fantasmes dont sont nourris les électoraux. Nous pouvons constater, il a été trop direct dans son texte, il s'est fait passer comme un défenseur de gauche en prenant la défense des migrants, nous pensons qu'il allait utiliser un style indirect pour faire valoir le droit des travailleurs migrants en outre l'auteur était trop centré sur le cas des migrants mais il n'a pas tenu compte la misère des refugies et les demandeurs d'asiles67. Critique la pensée de Jean-Paul Démoule 66 https://la-philosophie.com/prologue-ainsi-parlait-zarathoustra 67 PARKINS N. (2010). Push and Pull factors of Migration, American Review of Political Economy, vol. 8, n°2, 6-24. Page 37 of 127 ROODLY RICHARD 8/2/19 « Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleurs migrants et migrantes haïtiens et haïtiennes: cas du rapport avec la République Dominicaine, les États-Unis et le Chili » L'auteur a fait un travail colossale afin qu'il puise retracer l'histoire de la migration, il nous donne quelques idées reçues sur notre histoire et nos origines. Le travail de cet archéologue gagne, de fait, à être mieux connu. C'est un travail qui mérite d'être apprécié mais qui ne traite pas la question sur le plan globalisation de la migration, il ne traite pas les questions d'ordre juridique, le vécu des migrants, la vie des refugies Prises de positions Notre tour d'horizon permet d'identifier les principales propositions théoriques issues de c'est trois littératures scientifiques pour comprendre la thématique de la migration. Au fil des trois travaux étudient leurs littératures nous aide à mieux cerner le concept de la migration sur plusieurs angles : Frédéric Boyer : Migration, mémoire du monde. (Anthropologie de la migration) François Crépeau : Le danger, c'est l'immobilité (Droit et Migration) et Jean-Paul Démoule : De tout temps, l'homme s'est déplacé (Archéologie de la migration) mettre en avant le caractère multidimensionnel du phénomène migratoire. Donc, après avoir analysé et synthétisé les trois textes, nous avons choisi le texte de François Crépeau pour voir mener à bien notre travail car nous avons trouvé comment il a pu traiter cette thématique avec rigueur et une littérature scientifique capable de nous aider à mieux comprendre le champ de notre travail scientifique. Page 38 of 127 ROODLY RICHARD 8/2/19 « Plaidoyer pour un cadre juridique de la protection des travailleurs migrants et migrantes haïtiens et haïtiennes: cas du rapport avec la République Dominicaine, les États-Unis et le Chili » |
|