Conclusion et perspectives
Ce travail s'inscrivant dans le cadre de l'application des
techniques d'écologie du paysage et les outils du Système
d'Information Géographique, avait pour objectif d'analyser la structure
de l'occupation de la ville de Bukavu à partir de données de
télédétection, du SIG et d'outils d'analyse de
l'écologie du paysage.
Il ressort de cette analyse que la structure spatiale de
l'occupation du sol de la ville de Bukavu est déjà
profondément anthropisée et que la végétation
naturelle se détériore considérablement. Les
résultats obtenus montrent que les Sols nus et bâtis occupent
54,72% de la surface totale suivie par les Savanes avec une proportion de
19,25%, par les Savanes herbeuses 15,11% et par les Forêts 10,92%. Et
donc, la classe anthropique représente (Sols nus et bâtis)
déjà environ le 1/2 de la superficie du paysage, sans compter la
proportion occupé par la végétation anthropisée
(Savanes herbeuses et Savanes).
Compte tenu de ces situations qui sévissent, des
mesures de protection des paysages dans milieux urbains doivent être
prises dans l'ensemble du pays avant qu'il ne soit trop tard. Une meilleure
planification conciliant le développement urbain au maintien de la
biodiversité doit être entreprise. Notamment :
? augmenter ou maintenir une superficie relative du
couvert végétal d'au moins 30% : les efforts de
verdissement peuvent se concentrer sur les milieux naturels
dégradés, tels que les milieux humides, les habitats
côtiers et les bandes riveraines. Ils peuvent également viser
à réduire les surfaces imperméables sur le bord des
routes, dans les parcs, les espaces publiques et les stationnements. Les villes
peuvent également inciter tous types de propriétaire à
verdir leurs propriétés par la mise en place de toits verts, de
murs végétaux ou de potagers.
? restaurer la qualité des parcelles d'habitats
existants en encourageant une gestion écologique des espaces verts
: un moyen efficace pour augmenter la qualité des parcelles
d'habitats en milieu urbain est la conservation de la diversité
structurelle de la végétation.
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les corridors qui les relient (CRECQ, 2014). En milieu urbain,
il est recommandé de créer un réseau écologique
à l'échelle du gradient urbain-rural (Noss, 2004). Ce dernier est
relié à un réseau encore plus large qui se retrouve
à l'extérieur des milieux urbains et qui comprend de très
grandes zones de végétation naturelle et une meilleure
connectivité globale.
La présente étude n'est pas un produit fini.
Elle comporte certainement des imperfections et des inconnues qui limitent
encore notre compréhension du phénomène de
l'anthropisation du paysage. Cependant, elle demeure le début d'un
cheminement de recherche qui devrait s'étendre en étudiant la
dynamique spatiotemporelle. Il conviendrait de disposer d'images satellitaires
à intervalles de dix ans afin de mieux caractériser
l'anthropisation du paysage à Bukavu et ses périphéries.
Ainsi, nous pouvons chercher à améliorer ou créer d'autres
indicateurs paysagers afin d'aboutir à une catégorisation de
l'anthropisation (faible, moyenne, élevée, très
élevée) des paysages, proposer une démarche à
caractère pragmatique qui cherche à utiliser les
possibilités offerte par la géomatique, l'écologie du
paysage et les données de terrain avec les populations locales pour
apporter une contribution à la compréhension de la dynamique
paysagère, alimenter une base de données nationales concernant
l'identification des milieux urbains à haut risque d'anthropisation. Ces
actions pourraient probablement enrichir les réflexions d'une population
en pleine mutations socio-économiques qui s'interroge déjà
sur le devenir des générations futures sur le choix des
politiques de planification spatiale.
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