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Les incidences de la croissance démographique sur le niveau de pauvreté en Haà¯ti (période 1980-2003)


par Joseph Junior Guerrier
Centre de Techniques de Planification et d'Economie Appliquée - Diplome d'Etudes Supérieures en Economie 2004
  

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3.2.1.- Accès à l'éducation primaire

Selon l'Enquête sur les Conditions de Vie en Haïti (ECVH), réalisée par l'IHSI en 2001, 37,7 % de la population haïtienne ont atteint seulement un niveau d'étude primaire. Outre que l'accès à l'éducation de base se révèle faible, le pourcentage d'Haïtiens ayant un niveau d'étude avancé est extrêmement faible aussi. Seulement 1,1 % de la population a un niveau d'étude supérieur, alors que 19 % ont pu faire le secondaire.

Tableau # ... : Distribution en pourcentage (%) de la population de 6 ans et plus selon le niveau d'étude atteint

Niveau d'étude atteint

Pourcentage

Aucun niveau

42,2

Primaire

37,7

Secondaire

19,0

Études supérieures

1,1

Total

100

Source : IHSI/Enquête sur les conditions de vie en Haïti (ECVH) - 2001

Durant les années 80, l'accès à l'éducation primaire a été marqué d'abord par une évolution croissante des effectifs, puis par une relative stagnation. Elle a connu, en effet, un taux de croissance moyen annuel de l'ordre de 7,1 % entre 1980 et 1985, et par la suite le rythme s'est ramené à une moyenne de 0,7 % entre 1986 et 198951. Notons qu'à partir de 1986 les troubles politiques allaient commencer à affecter sérieusement le fonctionnement des écoles. Pour cette même période (1986-1989), la population scolarisable a continué de croître à un rythme de l'ordre de 2,1 % l'an. Ce qui a fait augmenter la demande en éducation. Il en est résulté un déséquilibre assez important entre l'offre et la

51 Fred Doura, Économie d'Haïti, dépendance, crise et développement, Tome 1

52

demande scolaires, lequel s'est traduit par une baisse systématique du taux brut de scolarisation (TBS)52 d'environ 11,5 % entre 1985-1986 et 1987-1988 pour se relever en 1988-1989 comme indiqué dans le tableau #... (tableau suivant)53.

Tableau #...: Évolution du taux brut de scolarisation dans le primaire (par groupe d'âge)

Groupe
d'âge

Taux brut de scolarisation

1979-

1980-

1981-

1982-

1983-

1984-

1985-

1986-

1987-

1988-89

 

80

81

82

83

84

85

86

87

88

 

6-11ans

53,9%

59,6%

62,1%

65,1%

72,9%

75,1%

79%

68,3%

65,6%

77,3

7-12 ans

55,1%

61%

64,2%

66,4%

74,3%

76,4%

80,2%

69,5%

66,9%

79%

6-12 ans

46,7%

51,7%

54,5%

56,3%

63%

64,9%

68,2%

59

56,7%

66,9%

Source : BOURDON, J. et PERROT, J. (1990). Analyse économique et financière du secteur de l'éducation en République d'Haïti, Haïti/PNUD/UNESCO.

En effet, les effectifs au niveau du primaire sont passés de 741 313 élèves en 1988/89 à 1,2 millions en 1994/95, soit un accroissement de 56 %. Mais ces chiffres en valeur absolue ne nous éclairent pas beaucoup, dans la mesure où les enfants en age scolarisable ont augmenté aussi durant cette période. La meilleure chose serait de connaître l'évolution du pourcentage d'enfants fréquentant le cycle primaire de 1989 à 1994 sur la population en age scolarisable. Toutefois, le graphique (# ...) montre que le décalage est important entre la population 6-11 ans scolarisable et la population effectivement scolarisée de 1993 à 1998.

Graphique # ....

52 Le Taux brut de scolarisation (TBS) est le nombre d'élèves fréquentant le cycle d'études indépendamment de l'age exprimé en % de la population ayant l'age officiel requis pour le dit cycle. Par exemple, les élèves du département de l'Ouest fréquentant le cycle primaire représentent 125% de la population de 6-11 ans de ce département devant être au primaire.

53 UNESCO, Forum Mondial sur L'éducation, L'évaluation de l'éducation pour tous á l'an 2000, Rapport des pays : Haïti, s.d, 17 pages

1600000

1400000

1200000

1000000

800000

600000

400000

200000

0

93-94 94-95 95-96 96-97 97-98

Evolution comparee des population scolarisables

et scolarisees

Population Scolarisable

6 a 11 ans

Population Scolarisée 6

ans et plus

Population Scolarisée 6

a 11 ans

53

L'augmentation observée en valeur absolue au niveau de la scolarisation primaire à partir de des années 88 et 89 est le résultat d'une explosion de l'enseignement privé, qui a provoqué des changements profonds dans le système éducatif. Le secteur privé domine largement l'enseignement fondamental, avec trois quarts des élèves, contre un quart qui suivent des cours dans des établissements publics54. Ce cas de figure (graphique suivant) reflète l'incapacité de l'enseignement public à répondre à la demande en matière d'éducation.

Graphique # ... :

54Ministère de l'Education Nationale de la Jeunesse et des Sports, Rapport sur l'éducation en Haïti, Mai 1996,37 pages, p. 18.

Primaire en Haiti par Secteur

Secteur Public

Secteur Privé

600000 500000 400000 300000 200000 100000

0

 

80-81 81-82 82-83 83-84 84-85 85-86 86-87

Evolution du Nombre d'Eleve de l'enseignement

Annee

54

Compte tenu du taux de croissance de la population scolarisable du pays et le nombre d'élèves surâgés dans le système, ces taux de scolarisation pourraient être plus élevés. Un fort taux de ces élèves se trouve concentré dans les deux premières années du primaire, soit 42 % de surâgés55. Le taux net de scolarisation (TNS)56 des enfants de 6-12 ans représente pour les années 1988/89 à 1991/92 environ 40,9 % en moyenne par année et environ 56 % en 2000 (PNEF, 2004 et Banque Mondiale, 2001).

En Haïti, le taux net de scolarisation est de 48 à 52 %, alors que le taux brut de scolarisation est de 88 % (Banque Mondiale, 1997 ) et respectivement de 60 % et de 120 % en 2001 (IHSI/ECVH 2001).Ceci montre le degré d'inefficacité du système scolaire haïtien, malgré une certaine amélioration.

Pour améliorer l'accès à l'éducation, l'un des paramètres à considérer est évidemment la fréquentation scolaire. Dans l'éventail des raisons qui expliquent la non-fréquentation scolaire, l'IHSI évoque le coût trop élevé de l'éducation comme une raison majeure. Cela nous renvoie à la prépondérance du secteur privé au niveau de l'offre en éducation.

55 Fred Doura, 2001, p. 168

56 Le taux net de scolarisation (TNS) est le nombre d'enfants d'age scolaire inscrit à l'école en proportion de la population d'age scolaire correspondante

55

Ensuite, vient l'absence de motivation. Un ensemble de raisons non précisées expliquent à hauteur de 65,7 % la non-fréquentation scolaire. Parmi les autres raisons évoquées, il y a également les raisons de santé (1,8 %) et l'échec scolaire répété (0,3 %), qui expliquent faiblement la non-fréquentation scolaire.

Tableau #... : Distribution en pourcentage de la population de 6 ans et plus n'ayant amais fréquenté l'école selon la principale raison de la non fréquentation scolaire

Principale raison de la non fréquentation

scolaire

Pourcentage

Coût trop élevé

21,2

Absence de motivation

11,0

Raisons de santé

1,8

Échec scolaire répété

0,3

Autres

65,7

Total

100

Source : IHSI/Enquête sur les conditions de vie en Haïti (ECVH) - 2001

D'après l'IHSI, (ECVH, 2001) il existe des disparités significatives par région en terme d'accès à l'éducation de base. Le département du Nord-Est se place en première position, en ce qui concerne le taux brut de scolarisation au cycle primaire avec 136 %. Les départements du Nord (131 %) de l'Ouest (125 %) et du Sud (125 %) viennent immédiatement après. Le département du Centre occupe la queue du classement, avec un taux brut de scolarisation du cycle primaire de 95 %.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery