SOUTENUE LE 06 JUILLET 2021
RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE
DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITÉ D'ORAN 2
MOHAMED BEN AHMED FACULTÉ DES SCIENCES DE LA TERRE ET DE
L'UNIVERS DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE MÉMOIRE DE
MASTER OPTION : RISQUES GÉOLOGIQUES
ASPECTS DU RISQUE GÉOLOGIQUE À L'ÉCHELLE
DU BASSIN VERSANT DE L'OUED SAÏDA :
CRUES, ÉROSION HYDRIQUE ET POLLUTION DES
EAUX. WILAYA DE SAÏDA
Présenté Par
: BOUZID Nabil.
Devant les membres du jury :
Président : M. MANSOUR Hamidi Professeur
Université d'Oran 2
Examinateur : Mme. BELKHIR Khadidja M.A.A
Université d'Oran 2
Rapporteur : M. FOUKRACHE Mohamed M.A.A
Université d'Oran 2
DÉDICACE
Je dédie ce travail :
A la mémoire de mon grand-père et ma
grand-mère.
A mon père et ma mère qui m'ont donné la
vie, qui ont sacrifié pour mon bonheur et ma réussite.
A ma tante Houria qui m'a considéré comme un de
ses enfants. A tonton Houari qui m'a accueilli chez lui.
A mes frères Dadi et Kamel.
A tous les membres de ma famille.
KOUZID NAKII
REMERCIEMENTS
En premier lieu, je remercie ALLAH, le tout puissant de
m'avoir aidé et donné la foi et le courage pour accomplir ce
travail.
Je tiens à remercier mon directeur de
mémoire, Monsieur le professeur FOUKRACHE qui a accepté de
diriger et d'encadrer ce travail. Il m'a fait bénéficier de son
savoir, de son expérience et de la clairvoyance de ses opinions en
hydrogéologie.
J'adresse également mes salutations à madame
BAKRITI d'avoir accepté de consacrer une bonne partie de son temps pour
m'aider dans ce travail.
Je remercier Monsieur le professeur HAMIDI, qui a
accepté de présider ce jury,
et l'examinateur madame BELKHIR
Je tiens beaucoup à remercier tous mes
enseignants.
SOMMAIRE
DÉDICACE
REMERCIEMENTS LISTE DES FIGURES
RÉSUMÉ 1
ABSTRACT 2
ÕÎáã 3
INTRODUCTION 4
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE. 6
1. CADRE GÉOGRAPHIQUE 6
2. DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE 7
2.1. Densité de drainage 7
2.2. Rapport de confluence 8
2.3. Rapport des longueurs 8
2.4. Fréquence des cours d'eau 8
2.5. Coefficient de torrentialité 9
2.6. Temps de concentration 9
3. CARACTÉRISTIQUES MORPHO-MÉTRIQUES 10
3.1. La surface 10
3.2. La forme 10
3.3. Les altitudes 11
3.4. La pente 13
3.4.1. Cartes des aspects 13
4. CONCLUSION 14
5. CADRE GÉOLOGIQUE 15
6. ÉTUDE LITHO-STRATIGRAPHIQUE 16
A. PRIMAIRE 16
1. Socle calédonien 16
2. Socle hercynien 16
B. MÉSOZOÏQUE 16
1. Trias (t) 16
2. Jurassique (I-j) 16
2.1. Jurassique inférieur (Lias I) 16
2.2. Jurassique moyen (dogger j1-4) 16
2.2.1. Bajocien (j2) 17
2.2.2. Bathonien (j3) 17
2.2.3. Callovien-oxfordien (j4-j5) 17
2.3. Jurassique supérieur (Malm j5-7) 18
2.3.1. Oxfordien inférieur (j5a) 18
2.3.2. Oxfordien supérieur (j5c) 19
2.3.3. Kimméridgien (j6) 19
2.3.4. Portlandien (j7c-n1a) 19
3. Crétacé (c-n) 20
3.1. Crétacé inférieur (n) 20
3.1.1. Valanginien (n2) 20
3.1.2. Hauterivien (n3) 20
3.1.3. Barrémien (n4) 20
3.1.4. Aptien (n5) 20
3.1.5. Albien (n6) 21
3.2. Crétacé supérieur (c) 21
3.2.1. Cénomanien (c1) 21
C. CÉNOZOÏQUE 21
1. Plio-quaternaire (Pc-Q3) 21
2. Quaternaire supérieur (Q3-Q4) 21
7. TECTONIQUE 24
7.1. Macro-fissuration 24
7.2. Microfissuration 24
7.3. Conclusion 24
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS 27
I. LES CRUES ET LES INONDATIONS 27
A. ÉTUDE CLIMATIQUE 27
1. LES PRÉCIPITATIONS 28
1.1. Précipitaions journalières 29
1.1.1. L'utilisation de l'approche fréquentielle
probabiliste 31
1.1.2. Modélisation par IDF 32
1.1.3. Construction des courbes IDF 32
a) Intensité 32
b) Période de retour 33
1.1.4. La courbe IDF du bassin versant de Saïda 33
1.1.5. Modélisation par GRADEX 35
1.2. Précipitations mensuelles 36
1.2.1. Indice standardisé de précipitations 37
1.2.2. Procédures et formules pour calculer SPI 37
1.2.3. Classification des valeurs SPI 40
1.2.4. Avantages de la méthode SPI 40
1.2.5. Inconvénients de la méthode SPI 40
1.2.6. Résultats des valeurs SPI mensuelles du bassin
versant de Saïda 41
1.3. Précipitations annuelles 41
1.3.1. Indice d'aridité 42
1.3.2. Données et méthodes 42
2. LA TEMPÉRATURE 43
3. HUMIDITÉ RELATIVE 44
4.
2. LES DIFFÉRENTS TYPES DES POLLUTIONS EXISTANT À
SAÏDA 55
LE VENT 45
5. ÉVAPORATION 46
II. TRANSPORT SOLIDE 47
1. FACTEURS DE L'ÉROSION HYDRIQUE 47
1.1. Intensité des pluies 47
1.2. Les caractéristiques de la couverture
pédologique 48
1.3. Les modes d'utilisations des sols 48
1.4. Le relief 48
2. FORMES D'ÉROSION 49
2.1. Érosion laminaire 49
2.2. Érosion linéaire 49
2.3. Érosion en griffes 50
2.4. Érosion en rigoles 50
2.5. Érosion par ravinement 50
3. MODÉLISATION DU TRANSPORT SOLIDE 50
4. CARTE DE VULNÉRABILITÉ DES SOLS À
L'ÉROSION HYDRIQUE 53
III. POLLUTION DES EAUX 54
1. VULNÉRABILITÉ DES NAPPES À LA
POLLUTION 54
1.1. Le sol 54
1.2. La zone non saturée 55
1.3. La zone saturée 55
2.1. Pollution chimique 55
2.1.1. Décharges existantes 55
2.1.2. Carrières 55
2.1.3. Rejets d'eaux usées 56
2.2. Pollutions industrielles 57
2.3. Pollution bactériologique 58
3. CHIMIE DES EAUX 61
3.1. Le résidu sec et minéralisation de l'eau
61
3.2. Le titre hydrotimétrique 61
3.3. Titre alcalimétrique complet 61
3.4. Les nitrates 61
3.5. Les chlorures 61
3.6. Les sulfates 62
4. RÉSULTATS ET INTERPRÉTATION DES ANALYSES
CHIMIQUES DES EAUX 62
4.1. Le résidu sec 62
4.2. Les nitrates 62
4.3. Les chlorures 62
4.4. Les sulfates 63
5. DIFFÉRENTES CATÉGORIES DES EAUX 63
CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS 65
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Situation du bassin versant de
l'Oued Saïda 6
Figure 2 : Réseau hydrographique du
bassin versant de Saïda 10
Figure 3 : Courbe hypsométrique et
histogrammes des fréquences altimétriques du bassin 12
Figure 4 : Model numérique du terrain
du bassin versant de Saïda 12
Figure 5 : Carte des aspects du bassin
versant de l'Oued Saïda 14
Figure 6 : Carte Géologique du bassin
versant de Saïda 22
Figure 7 : Coupe géologique 22
Figure 8 : Colonne litho-stratigraphique
synthétique 23
Figure 9 : Carte de microfissurations 25
Figure 10 : Carte de macro-fissurations 26
Figure 11 : Localisation des stations
pluviométriques et hydrométriques 29
Figure 12 : Précipitations
journalières du 1/9/1981 au 31/8/2020 30
Figure 13 : Hydrogramme de la crue de
19/10/82 30
Figure 14 : Hydrogramme de la crue de
12/11/84 30
Figure 15 : Hydrogramme de la crue de
19/03/89 30
Figure 16 : Hydrogramme de la crue de
13/03/91 30
Figure 17 : Hydrogramme de la crue de
15/01/04 31
Figure 18 : Hydrogramme de la crue de
13/11/04 31
Figure 19 : Hydrogramme de la crue de
11/11/05 31
Figure 20 : Hydrogramme de la crue de
13/11/12 31
Figure 21 : Hydrogramme de la crue de
25/04/13 31
Figure 22 : Hydrogramme de la crue de
05/04/16 31
Figure 23 : Les courbes IDF du bassin versant
de Saïda 34
Figure 24 : Courbes GRADEX 35
Figure 25 : Histogramme de la variation
moyenne mensuelle 36
Figure 26 : Régimes saisonniers de
précipitations 37
Figure 27 : Variation interannuelle de
précipitations 42
Figure 28 : Variation de la
température mensuelle 44
Figure 29 : Histogramme de l'humidité
relative 45
Figure 30 : Histogramme de la vitesse du vent
46
Figure 31 : Courbe de l'évaporation
moyenne mensuelle 46
Figure 32 : Effet splash 47
Figure 33 : Carte d'occupation du sol de la
Wilaya de Saïda 49
Figure 34 : Relation entre les débits
solides et les débits liquides instantanés 51
Figure 35 : Variations interannuelles des
apports solides et apports liquides 51
Figure 36 : Carte de
vulnérabilité des sols à l'érosion hydrique du
bassin versant de Saïda 53
Figure 37 : Carte des rejets d'eaux
usées dans la wilaya de Saïda 56
Figure 38 : Carte des points d'eau et des
prélèvements d'échantillons 60
Figure 39 : Diagramme de Berkaloff 63
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition
hypsométrique du bassin d'Oued Saïda 11
Tableau 2 : Résultats des
paramètres hydrographiques et morpho-métriques du bassin 15
Tableau 3 : Station hydrométrique d'Ain
El Hdjar 28
Tableau 4 : Estimation des lames d'eaux
précipitées 34
Tableau 5 : Estimation des intensités
pluviométriques 34
Tableau 6 : Précipitations moyennes
mensuelles 36
Tableau 7 : Classification des
sécheresses selon les valeurs de SPI 40
Tableau 8 : Résultats des valeurs
d'indice SPI du bassin versant de Saïda 41
Tableau 9 : Classification climatique selon
l'indice d'aridité De Martonne 43
Tableau 10 : Températures mensuelles
(°C) 43
Tableau 11 : Variation de L'humidité
relative mensuelle moyenne en % 44
Tableau 12 : La fréquence moyenne
interannuelle des vents par leur direction 45
Tableau 13 : Vitesses moyennes mensuelles du
vent 45
Tableau 14 : Évaporation moyenne
mensuelle 46
Tableau 15 : Répartition mensuelle et
annuelle des apports solides en suspension (en tonnes) et des
dégradations spécifiques en (t/km2/an) dans le bassin
versant de Saïda
Station hydrométrique de Sidi Boubkeur Saïda
(1980/1981 à 2009/2010) 52
Tableau 16 : Les différents produits
utilisés par les unités industrielles 58
Tableau 17 : Liste des points d'eau
inventoriés pour analyses chimiques et bactériologiques 59
Tableau 18 : Variation des
éléments chimiques 64
1
RÉSUMÉ
Le bassin versant de l'Oued Saïda se situe en zone
semi-aride. Affecté, depuis plusieurs décennies par plusieurs
problèmes causés en grande partie par la récession
climatique d'une part et la forte pression anthropique d'autre part provoquant
de sérieuses pertes. Parmi ces problèmes on cite les crues et
inondations, l'érosion hydrique et la pollution des eaux.
Dans le cadre de ce travail, et dans le but de mieux cerner
ces problèmes, notre étude est basée dans une
première phase sur les paramètres morpho-métriques et
géo-structuraux afin de caractériser les différents
facteurs naturels intervenant dans les écoulements des eaux.
Dans une seconde phase, l'évolution des régimes
pluviométriques, hydrologiques, hydrogéologiques et leurs
conséquences sur les écoulements des eaux superficielles.
L'analyse des données qui nous ont été
fournies par les services de l'Agence Nationale des Ressources Hydriques
d'Algérie a porté sur une période de 39ans (de 1981 au
2020). Ceci nous a permis d'identifier et d'évaluer les
différents paramètres afférant aux
phénomènes étudiés qui affectent le bassin versant
de Saïda, permettant ainsi de prendre des mesures de prévisions et
de préventions pour remédier aux dégâts
causés.
Mots clés : bassin versant de l'Oued
Saïda, semi-aride, crues et inondations, érosion hydrique,
pollution des eaux, facteurs naturels, écoulement des eaux
superficielles.
2
ABSTRACT
The Saïda Valley watershed is located in a semi-arid
zone. For decades, it has been affected by several problems caused in large
part due to the climatic recession on one hand and the strong anthropogenic
pressure on the other, causing serious losses. These problems include floods,
hydraulic erosion and water pollution.
As part of this work, and in order to better understand these
problems, our study will focus in a first phase on the morphometric, geographic
and geological parameters in order to characterize the various natural factors
involved in water flows
In the second phase, the evolution of rainfall, hydrological
and hydrogeological regimes and their consequences on surface water flows.
The analysis of the data which were carried out over a period
of 39 years (from 1981 to 2020) by the services of the National Water Resources
Agency of Algeria made it possible to draw and calculate the various parameters
of the phenomena studied which affect the Saïda Valey watershed, to allow
us to make forecasts and preventions in order to prevent disasters and minimize
their damage.
Key words: Saïda Valley watershed,
semi-arid, losses, floods, hydraulic erosion, water pollution, natural factors,
surface water floxs,
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4
INTRODUCTION
De tous temps, l'eau a accompagné la vie des
êtres humains, elle est devenue un élément essentiel de
l'hygiène et de la santé. L'eau s'inscrit ainsi au coeur
même de la civilisation. La rareté de l'eau douce et son
inégale répartition géographique provoquent des conflits
juridiques et politiques entre de nombreux pays et bien des communautés
humaines. Elle est tellement précieuse que l'or a pris la couleur
bleue.
L'eau en Algérie n'a jamais autant retenu l'attention
des pouvoirs publics secoués par les organismes
spécialisés qui prévoient de graves pénuries
à des échéances très proches. Il est admis que des
mesures sont nécessaires pour améliorer la capacité
à s'adapter à la variabilité hydrologique et aux
phénomènes extrêmes (inondations et sécheresses)
observés aujourd'hui dans des circonstances dynamiques (notamment les
pressions actuelles dues à la démographie, à
l'économie, à l'utilisation des terres et au développement
régional).
La modélisation du comportement hydrologique et
hydrogéologique des bassins versants est incontournable dès lors
que l'on s'intéresse à des problématiques relatives
à l'évaluation et la gestion optimale des ressources en eau. Ceci
s'illustre par un aspect quantitatif, dans les pays comme l'Algérie
où l'alimentation en eau est un facteur limitant. Les périodes de
sécheresse qui ont sévi ces dernières années ont
fait diminuer les réserves en eau, et l'introduction de méthodes
d'optimisation de ces ressources s'est révélée utile et
indispensable.
La conception de tout ouvrage hydraulique nécessite que
soit précisé le niveau de performance souhaité. Ce niveau
de performance est souvent déterminé en fonction des dommages
potentiels et de la sévérité des aléas
météorologiques susceptibles d'entraîner un bris, un
dysfonctionnement ou un dépassement de capacité de l'ouvrage en
question, ainsi dans le cas des infrastructures de gestion des eaux pluviales,
la dimension des différentes composantes du système (par ex.
conduites, bassins de rétention, etc.) est établie en fonction de
l'intensité de pluie et leur période de retour. Cette information
est souvent exprimée sous la forme de courbes Intensité -
Durée -Fréquence (IDF) obtenues à partir d'une
étude statistique des événements extrêmes
enregistrés sur un territoire donné (analyse
fréquentielle).
A l'échelle mondiale, l'érosion du sol reste le
plus grand problème de l'environnement, menaçant non seulement
les pays développés, mais encore plus les pays en
développement. 56% de ces pertes sont attribuables à
l'érosion hydrique et 30% à l'érosion éolienne
(FAO, 1994). Malheureusement,
5
ce phénomène ne cesse de s'accroitre, à
cause de certaines actions néfastes de l'homme. En Algérie,
l'intensité de l'érosion hydrique varie d'une région
à l'autre. La partie Ouest du pays est la plus érodée,
où l'érosion touche 47% de l'ensemble des terres, suivie du
centre 27% et de l'Est 26%.
L'Algérie est de ce fait l'un des pays les plus
menacés dans le monde par l'érosion (Achite et al.,
2006). L'envasement des barrages est posé actuellement comme un
problème de grande importance aussi bien pour l'Algérie que pour
le reste des pays du Maghreb, où la capacité de stockage est en
nette diminution avec une régression moyenne égale à 5%
par an (Kassoul et al, 1997). Selon une étude établie
par l'agence nationale des barrages (ANB) en 2003 un taux d'envasement de
12,21% a été enregistré pour les barrages de l'Est
algérien, 16,47% et 19,08% pour les régions du centre et de
l'Ouest. Cette situation aura pour impact une réduction de la
capacité utile de la réserve d'eau. Comme conséquences de
ces dégradations, la part des sédiments qui se déversent
chaque année est estimée à 45 millions de m3 de
vase se déposant au fond des barrages, ce qui représente une
perte de capacité de stockage égale à 0,7% de la
capacité totale (Remini, 2008).
L'Oued Saïda était auparavant un lieu de
détente et de loisirs. Il s'écoulait en abondance et sa
qualité permettait un développement normal des faunes et flores,
dont il était très riche. Les riverains l'utilisaient comme
source d'irrigation de leurs terres et pour l'abreuvement du cheptel sans aucun
danger sanitaire.
Aujourd'hui, le caractère catastrophique que
revêt la pollution de l'Oued et la nappe de Saïda commence à
prendre des dimensions dépassant le niveau local, puisque l'Oued
Saïda transfère la quasi-totalité des rejets industriels
urbaines et agricoles plus en aval au niveau du barrage Wizert
Aussi vu l'hétérogénéité du
réservoir Karstique des calcaires et dolomies de la nappe de Saïda,
les contaminations sont liées au régime hydrodynamique, aux
réactions chimiques pouvant intervenir entre l'eau et le
réservoir et à des processus biologiques de plus, l'utilisation
croissante de fertilisants et le recours aux produits chimiques augmentent les
risques de contaminations des eaux souterraines.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
6
CHAPITRE I
PRÉSENTATION DE LA RÉGION D'ÉTUDE.
1. Cadre géographique
La région de Saïda se trouve dans la zone
Nord-occidentale de l'Algérie et dans le Sud du Tel, le bassin versant
de l'Oued Saïda fait partie du grand bassin de la Macta qui s'étend
au Nord-Ouest de l'Algérie, il est formé par les monts de
Tlemcen, de Daya et de Saïda, Il est situé entre
l'extrémité des monts de Daya au Nord et la région des
hauts plateaux au Sud. Il est entouré par les monts de Daya à
l'Ouest (Sidi Ahmed Zeggai), au Sud par la montagne de Sidi-Abdelkader à
l'Est par les monts de Saïda avec entre autre le Djebel Tiffrit qui
culmine à 1200m. Le bassin versant occupe la partie Sud-Est de la Macta,
(Figure 1)
Figure 1 : Situation du bassin versant de
l'Oued Saïda (ABH O.C.C 2006).
Le bassin versant de Saïda prend naissance au Sud de Ain
El Hdjar où il est alimenté par l'Oued Tebouda (prés de
Moulay Abdelkrim), il est alimenté surtout après Saïda par
plusieurs petits Oueds sur les deux rives, tels que : Oued Tagment, Oued Bou
Hemmar, Oued Massil, Oued Nazreg.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
7
2. Développement du réseau
hydrographique
Le réseau hydrographique est l'une des
caractéristiques les plus importantes du bassin versant, il se
définit par l'ensemble des cours d'eau naturels ou artificiels,
permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement. Les
facteurs principaux qui influencent le réseau hydrographique sont :
- La géologie : la lithologie de substratum qui influence
évidement sur la forme du réseau. - La pente : les pentes sont de
bons indicateurs pour la phase d'érosion ou sédimentation.
- Climat : la densité de réseau hydrographique
variée selon le climat, dense dans les régions
humides et disparaitre dans les régions
désertiques.
- Cour d'eau : Dans les zones plus élevées, les
cours d'eau participent à l'érosion de la roche sur laquelle
l'écoulement est présent. Par contre les plaines les cours d'eau
s'écoulent sur un lit où la sédimentation
prédomine.
Nous avons représenté le développement du
réseau hydrographique du bassin versant de Saïda à l'aide de
la Figure 2 ; ce qui nous a permis de procéder à l'estimation des
principaux paramètres physiographiques caractérisant le bassin
versant considéré.
2.1. Densité de drainage
La densité de drainage (Dd) est le rapport de la somme des
longueurs des cours d'eau d'un bassin versant (?L) à la superficie du
bassin (A), elle est donnée par la formule suivante :
???
Dd = ??
Où : Dd : densité de drainage
(Km/Km2).
?L : la somme des longueurs des cours d'eau (Km). A : la surface
du bassin versant (Km2).
La densité du bassin étudié est environ de
2.29 Km/Km2.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
8
2.2. Rapport de confluence
Le rapport de confluence et égal au quotient du nombre
de talwegs du même ordre par celui des talwegs d'ordre supérieur,
il est défini par la relation suivante :
Nn
Où : Rc : rapport de confluence.
Nn : Nombre de cours d'eau d'ordre n.
Le rapport de confluence dans ce bassin est de 2.19.
2.3. Rapport des longueurs
Rapport des longueurs est calculé par la relation
suivante :
Où : RL : rapport de longueurs.
Ln : nombre des cours d'eau d'ordre n.
La valeur de rapport des longueurs du bassin versant est de 1.47.
2.4. Fréquence des cours d'eau
Fréquence des cours d'eau elle correspond au nombre de
cours d'eau par unité de surface. Elle est obtenue à partir du
rapport du nombre de cours d'eau à la surface totale du bassin. Elle est
calculée par la relation suivante :
N
Où : Fs : fréquence des cours d'eau.
N : nombre de talweg.
A : surface du bassin (Km2).
La valeur de la fréquence des cours d'eau du bassin
versant est de 0,59.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
2.5. Coefficient de torrentialité
Coefficient de torrentialité est le produit de la
densité de drainage par la fréquence des talwegs
élémentaires :
????= ???? . F1
Où : Ct : coefficient de torrentialité.
Dd : densité de drainage.
N1
N1 : nombre des cours d'eau d'ordre 1.
A : la surface du bassin versant.
Le coefficient de torrentialité de ce bassin est 1.62.
2.6. Temps de concentration
Temps de concentration c'est le temps que met une particule d'eau
provenant de la partie du bassin la plus éloignée pour parvenir
à l'exutoire, il se calcule par la formule suivante :
4(A + 1.5??)
1
0.8(???????? - ????????) 2
1
2
Tc=
9
Où : Tc : temps de concentration (heure).
A : superficie du bassin versant (km2).
L : longueur du cours d'eau principal (km).
Hmoy : altitude moyenne du bassin versant.
Hmin : altitude minimale du bassin versant.
Le temps de concentration de ce bassin est de 7h28mn.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
10
Figure 2 : Réseau hydrographique du
bassin versant de Saïda. (ANRH) 3. Caractéristiques
morpho-métriques
Les caractéristiques physiographiques d'un bassin
versant influencent fortement à sa réponse hydrologique, et
notamment le régime des écoulements en période de crue ou
d'étiage (Musset, 2005). Parmi ces caractéristiques
morphologiques :
3.1. La surface
La surface du bassin versant qui est de 522.8 km2 et
un périmètre de 151 Km (déterminer par logiciel MapInfo
Professional 7.5).
3.2. La forme
La forme du bassin qui est relative à l'indice de
compacité de Gravelius qui est donnée par la formule suivante
:
KG= 0.28 ?? v??
Où : KG : Indice de compacité de Gravelius. P :
Périmètre du bassin versant (Km). A : Surface du bassin versant
(Km2).
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
11
Dans notre cas, la valeur du coefficient de compacité
KG = 1,61 indique que le bassin est de forme plutôt allongée.
3.3. Les altitudes
Les altitudes maximale et minimale, elles sont obtenues
directement à partir de carte topographique, L'altitude maximale
représente le point le plus élevé (1150m dans notre cas)
du bassin tandis que l'altitude minimale considère le point le plus bas
(520m dans notre cas).
L'altitude moyenne se déduit directement de la courbe
hypsométrique ou de la lecture d'une carte topographique. On peut la
définir comme suit :
Ai . hi
A
Hmoy= ?
Où : Hmoy : altitude moyenne du bassin (m).
Ai : aire comprise entre deux courbes de niveau (Km2).
hi : altitude moyenne entre deux courbes de niveau (m). A : superficie totale
du bassin versant (Km2).
L'altitude moyenne du bassin versant de Saïda est environ
850m tandis que les parties voisines baissent jusqu'à environ 650m dans
la partie Nord-Est de la région prospectée.
La Figure ci-dessous (Figure 4) englobe le modèle
numérique de terrain (M.N.T) du bassin versant de l'Oued Saïda.
Elle donne un aperçu quant à la répartition des altitudes
dans le bassin et confirme par ailleurs les informations données par la
courbe hypsométrique ci-dessous (Figure 3) :
Tranches d'altitudes
|
Ai (jm2)
|
Ai cum (jm2)
|
Ai (%)
|
Ai cum (%)
|
1150 - 1100
|
3,60
|
3,6
|
0,66
|
0,66
|
1100 - 1050
|
41,70
|
45,3
|
7,67
|
8,33
|
1050 - 950
|
118,50
|
163,8
|
21,82
|
30,15
|
950 - 850
|
109,17
|
272,97
|
20,10
|
50,25
|
850 - 750
|
118,8
|
391,77
|
21,87
|
72,12
|
750 - 650
|
95,10
|
486,87
|
17,51
|
89,63
|
650 - 550
|
37,37
|
524,24
|
6,92
|
96,55
|
550 - 520
|
18,76
|
543,0
|
3,45
|
100
|
Tableau 1 : Répartition
hypsométrique du bassin d'Oued Saïda.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
% Surface cumulée
1150 - 1100
1100 - 1050
1050 - 950
950 - 850
850 - 750
750 - 650
650 - 550
550 - 520
0 5 10 15 20 25 30 35 40
% Surface
25 50 75 100
12
Figure 3 : Courbe hypsométrique et
histogrammes des fréquences altimétriques du bassin.
La courbe hypsométrique, montre des pentes faibles vers
les hautes altitudes ce qui indiquant la présence de zones abruptes en
amont du bassin, favorisant ainsi un écoulement torrentiel. Les pentes
de la courbe sont importantes vers les basses altitudes et expriment que l'Oued
Saïda termine sa course au niveau d'une zone pénéplaine et
les risques d'inondation ne sont pas à exclure. L'Oued Saïda,
présente bien l'état d'équilibre du bassin, offrant un
potentiel érosif moyen à faible.
Figure 4 : Model numérique du terrain
du bassin versant de Saïda.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
13
3.4. La pente
Indice de pente du bassin versant est établi à
partir de la formule suivante :
??h . ?? . 100
P % =
Où : Lh : longueur des courbes de niveau. d :
dénivelée.
S : surface du bassin versant.
|
|
??
|
La pente du bassin en pourcentage est de 9.5% environ, elle
permet un faible ruissellement des eaux pluviales donc une infiltration
importante dans les terrains perméables, alors un contact direct avec la
nappe et dans le cas de présence d'un polluant (rejets industriels,
décharges...) il provoque une contamination rapide et directe.
On peut aussi calculer la pente moyenne de l'Oued d'après
la formule suivante :
I =
|
?????????????? - ????????
X 1000 ??????????
|
Où : Hsource : altitude de la source. Hemb : altitude de
l'embouchure. LOued : longueur de l'Oued.
La pente de l'Oued étant très faible 1%; elle
permet au cours des périodes des averses le transport de matières
polluantes de l'amont à l'aval ainsi que leur infiltration au passage
sur les terrains perméables.
La carte des aspects ci-dessous montre l'orientation des
pentes par rapport au Nord et leur degré de pente dans le bassin versant
considéré.
3.4.1. Carte des aspects
La carte des aspects (Figure 5), donne une orientation du
relief (pente) par rapport au Nord et conduit à évaluer
l'influence de l'orientation de la pente sur le comportement hydrologique du
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
14
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
bassin. Elle montre les orientations de la pente en
degrés par rapport au Nord pour le cas du bassin
étudié.
Figure 5 : Carte des aspects du bassin versant
de l'Oued Saïda (Yeles, 2014).
4. Conclusion
D'après l'étude des caractères
morpho-métriques et le calcul des paramètres hydrographiques du
bassin versant de Saïda, nous avons réuni au tableau ci-dessous
(tableau 2) l'ensemble des résultats obtenus.
Il s'avère que le bassin versant est bien drainé
selon les valeurs de la densité de drainage et la fréquence des
cours d'eau, et que le réseau hydrographique est bien organisé
d'après le rapport de confluence. La faible valeur du coefficient de
torrentialité indique que les précipitations sont faibles et
irrégulières où encore une perméabilité
importante des formations géologiques centrées à
l'échelle du bassin versant.
Enfin, le temps de concentration se constate assez important
en raison de la forme et du relief qui caractérisent le bassin.
15
Caractéristiques
|
Paramètres
|
Symbole
|
Unités
|
Valeurs
|
|
La densité de drainage.
|
Dd
|
Km/km2
|
2.29
|
|
Le rapport de confluence.
|
Rc
|
-
|
2.19
|
Réseau
|
|
|
|
|
hydrographique
|
Rapport de longueurs.
|
RL
|
-
|
1.47
|
|
Fréquence des cours d'eau.
|
Fs
|
-
|
0,59
|
|
Coefficient de torrentialité.
|
Ct
|
-
|
1.62
|
|
Temps de concentration.
|
Tc
|
Heure
|
7h.28min
|
|
Surface
|
A
|
Km2
|
522.8
|
Morphologie du
|
Périmètre
|
P
|
Km
|
151
|
bassin versant
|
Coefficient de Gravelius
|
KG
|
-
|
1.61
|
|
Altitude maximale
|
HMax
|
m
|
1150
|
|
Altitude minimale
|
HMin
|
m
|
520
|
Relief
|
Altitude moyenne
|
HMoy
|
m
|
850
|
|
Pente du bassin versant
|
P
|
%
|
9.5
|
|
Pente de Oued
|
I
|
%
|
1
|
Tableau 2 : Résultats des
paramètres hydrographiques et morpho-métriques du bassin
étudié. 5. Cadre géologique
La région de Saïda appartient à la zone la
plus externe de la chaine alpine Nord MAGHERÉBINE, C'est une zone
monotone peu déformée appartenant à la Meseta Oranaise,
elle est constituée de deux grands domaines structuraux :
1) Un socle autochtone d'âge Hercynien qui affleure dans
la région de Tiffrit.
2) Une couverture formée par des formations du Trias
jusqu'au Quaternaire actuel, cet ensemble forme les monts de Daïa.
La connaissance de la géologie d'un bassin versant est
très importante pour savoir leur influence sur l'écoulement de
l'eau souterraine et sur le ruissellement de surface.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
16
6. Étude Litho-stratigraphique
Elle est basée surtout sur les travaux effectués
par AUCLAIR D. et BIECHLER J (1965), l'étude est réalisée
par des sondages ainsi que les observations et l'étude sur les
formations affleurantes.
A. Primaire
1. Socle calédonien
Il est composé par des roches fortement
métamorphisées
2. Socle hercynien
Il est constitué par un complexe de roches faiblement
métamorphisées représentées par des grés,
schistes argileux et de schistes calcareux, ce complexe de roches a
été aussi en évidence par les sondages effectués
sur la région étudiée.
B. Mésozoïque
1. Trias (t)
Il est composé surtout d'argiles gréseuses
à gypse et des produits volcaniques représentés par des
pyroclastiques, des basaltes et des tufs basaltiques.
2. Jurassique (I-j)
Les dépôts du Jurassique occupent une grande
surface et sont représentés par les roches carbonatées du
Jurassique moyen et les roches argilo-carbonatées terrigènes du
Jurassique supérieur.
2.1. Jurassique inférieur (Lias I)
Les dépôts du lias sont représentés
par des calcaires peu dolomitiques, des brèches calcaires, des dolomies
et des marnes, l'affleurement observé dans la région de
Khalfaallah.
2.2. Jurassique moyen (dogger j1-4)
Il affleure dans la partie orientale de la région
d'étude, où il couvre des superficies considérables,
certains affleurements s'observent au sein des blocs tectoniques de Zeboudj.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
17
2.2.1. Bajocien (j2)
La coupe la plus complète de cette assise s'observe sur
la rive droite de l'Oued Saïda, les parties moyennes et supérieures
de l'assise sont représentées de bas en haut :
- Dolomies compactes grisâtres à rosâtres
à grains fins et à nids de calcite (14m).
- Dolomies compactes grisâtres à grains fins et
à nids de calcite (22m).
- Dolomies massives grisâtres à grains moyens
(10m).
- Dolomies compactes grisâtres à grains fins
stratifiées avec un passage de calcaires (30m).
- Dolomies à grains grossiers à moyens et
à nid de calcite avec des passages de calcaires et parfois d'argiles
(40m).
2.2.2. Bathonien (j3)
Il s'observe seulement le long de la bordure orientale de la
partie Sud, la partie basale (seule visible) est représentée par
des calcaires blancs aves des passages dolomitiques grisâtres à
grains fins, l'épaisseur visible de ces dépôts est de 30m
environ.
2.2.3. Callovien-oxfordien (j4-j5)
Les dépôts de cet âge sont largement
développés dans la partie orientale de la région
étudiée en particulier dans les bassins des Oueds de Saïda
et Tabouda et aux environs de la ville de Saïda où ils sont
représentés par les roches argilo gréseuses à
passages carbonatées. Les coupes réalisées aux environs de
Saïda où affleurent les parties sommitales et moyennes de
l'ensemble montrent de bas en haut :
- Alternance de grés calcaires gris et fins, de calcaires
et de marnes rougeâtres (20 m). - Argiles-calcareux verdâtres
à passages de grés-calcareux grisâtres (17m)
- Grés-calcareux compacts brunâtres à
grains fins à moyens ferrugineux et à débris de
végétaux (30m).
- Grés quartzeux grisâtres (10m).
- Grés-calcareux compacts verdâtres à grains
moyens à passages de grés quartzeux (10m).
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
18
- Grés-calcareux fins de couleur brunâtre à
passages de marnes et calcaires (13.5m).
La partie basale du Callovo-oxfordien est
représentée d'une maniéré complète sur les
affleurements des monts de Mouna et Ferkoute de bas en haut :
- Argiles bleues vertes foncé à passage de
grés-calcareux à grains moyens (30m).
- Alternance d'argiles bleues à vertes foncées,
grés-calcareux finement lités compacts et marnes (70m).
- Grés-calcareux à quartz grisâtres à
grains moyens ferrugineux (10m). 2.3. Jurassique supérieur (Malm
j5-7)
Il occupe la plus grande partie du territoire, il est
représenté par :
- formation argileuses terrigènes avec une proportion de
matières carbonatées du callovien-oxfordien.
- formation carbonatées terrigènes de l'oxfordien
supérieur kimméridgien inférieur. - formation
carbonatées du kimméridgien moyen et supérieur et du
portlandien. 2.3.1. Oxfordien inférieur (j5a)
Il affleure sur les versants et aux sommets des monts d'El Hadj
Abdelkrim, Ahmed Ez Zeggai Aiat, les dépôts de L'Oxfordien
inférieur composent ici de nombreux escarpements rocheux, on peut
établir la coupe suivante de bas en haut :
- Grés calcaires grisâtres à grains fins avec
des passages dans la partie basale d'argilites faiblement calcareuses de 100m
d'épaisseur.
- Grés quartzeux grisâtres meubles peu consolides
sur 40m d'épaisseur.
- Dolomies de couleur gris foncé à grains moyens et
calcaires grisâtres à grains fins à très fins avec
des passages minces et de rares marnes et argiles calcaires sur 70m
d'épaisseur.
- Grés quartzeux à grains fins peu
consolidés à une épaisseur de 10m.
- Dolomies gréseuses à grains fins et grés
à ciment calcaro-dolomitique.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
19
Dans la partie sommitale on observe des passages de calcaires
et d'argilites ferrugineuses sur 70m d'épaisseur.
L'épaisseur totale de cette formation est de 290m environ.
2.3.2. Oxfordien supérieur (j5c)
Ces dépôts sont affleurés dans les bassins
des Oueds de Berbour, ils sont représentés par une assise
terrigène monotone à prédominance de grés qui
constituent environ 90% des roches de l'ensemble, quelques coupes de
l'Oxfordien supérieur ont été étudiées dans
la partie Sud-Ouest du territoire observé où cet étage est
représenté essentiellement par des grés quartzeux peu
consolidés. L'épaisseur atteint 550 m environ, AUCLAIR D. et
BIEHLER J. décrivent le macrofaune qui est constituée de
gastéropodes, échinodermes, lamellibranches et polypiers, la
microfaune et la microflore se compose d'algues et de foraminifères.
2.3.3. Kimméridgien (j6)
Il est très répandu au Nord-Ouest du territoire,
il affleure sous forme d'escarpement rocheux sur les versants des monts de
Daïa il est représenté de bas en haut par :
- Dolomies et dolomies gréseuses massives à grains
fins à 40m d'épaisseur. - Dolomies gréseuses
verdâtres à grains moyens sur une épaisseur de 10m. -
Dolomies gréseuses massives jaunâtres à grains fins sur 40m
d'épaisseur. - Dolomies gréseuses grisâtres à grains
fins sur une épaisseur de 20m.
La coupe est constituée de dolomies contenant une
proportion notable des grés dans sa partie supérieure, seulement
dans la région des Djebel El Outid et Bel Louza ; on observe parmi les
dolomies des passages rares de calcaires et de grés quartzeux mal
consolidés. AUCLAIR D. et BIEHLER J. individualisent sur les surfaces
voisines une assise analogue qu'ils décrivent comme formation de
Dolomies de Tlemcen contenant la faune de kimméridgienne.
2.3.4. Portlandien (j7c-n1a)
C'est un monotone de roches essentiellement carbonatées,
représenté par des calcaires grisâtres
Verdâtres, rarement des marnes grisâtres avec des
passages de calcaires argileux et de calcaires oolithiques l'épaisseur
est de 90m.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
20
3. Crétacé (c-n)
Les dépôts du Crétacé sont peu
développés sur la région étudiée, ils sont
étirés sous forme d'une bande étroite le long de la limite
occidentale.
3.1. Crétacé inférieur
(n)
3.1.1. Valanginien (n2)
Il représente des affleurements restreints sur la rive
gauche de l'Oued Berbour au Nord-Ouest de la région
étudiée, il est composé de marnes verdâtres ou
jaunâtres avec des passages de calcaires biogènes, parfois
graveleux ou oolithiques. L'épaisseur de la formation est de 25m.
3.1.2. Hauterivien (n3)
Il affleure le long de la bordure occidentale de la partie
Nord de la région étudiée, la partie inférieure est
représentée par les marnes verdâtres, des grés
quartzeux peu consolidés, des dolomies et des calcaires gréseux.
La partie supérieure est constituée par des dolomies
gréseuses grisâtres à grains fins avec des passages de
grés et rarement de marnes. L'épaisseur de cette formation varie
entre 10 à 100m (du Nord au Sud).
Le macrofaune est représenté par des
Lamellibranches et des Bryozoaires.
3.1.3. Barrémien (n4)
Il affleure le long de la bordure occidentale de la partie
Nord et dans la partie Sud-Ouest, il est caractérisé par des
grés roses ou blancs à grains fins à moyens, des
grés quartzeux mal consolidés typiques pour la partie
inférieure de Barrémien.
La partie supérieure est représentée par
des grés quartzeux de couleur grisâtre souvent
rouge-brunâtre à grains fins à moyens mal
consolidés, avec un passage de dolomies gréseuses, de calcaires
grisâtres et d'argiles verdâtres. L'épaisseur de cette
formation est de 450m environ
3.1.4. Aptien (n5)
La coupe la plus complète se trouve à Djebel Oum
Graf, elle est constituée par un ensemble des dolomies grisâtres
sur 18m d'épaisseur, un ensemble des marnes dolomitiques jaunâtres
à grisâtres finement litées avec un passage des marnes et
des calcaires dolomitiques, l'épaisseur de cette
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
21
formation est de 85m environ. Et un autre ensemble de
calcaires massifs grisâtres de 30 m d'épaisseur.
Pour la faune, AUCLAIR D. et BIEHLER J. ont
déterminé des microfaunes, des foraminifères et des
ostracodes. Les macrofaunes sont caractérisés par des Huitres,
des gastéropodes, des crinoïdes et des échinodermes.
3.1.5. Albien (n6)
Il est observé dans la partie Sud-Ouest, il est
représenté par des grés de couleur rose mal
consolidés et rarement des argiles-gréseuses verdâtres
à rougeâtres sur une épaisseur de 24m environ. Cette
formation est attribuée à l'Albien à cause de l'absence de
la faune.
3.2. Crétacé supérieur (c) 3.2.1.
Cénomanien (c1)
Cet affleurement montre que la partie inférieure de la
formation prés de Djebel Aoun, il est caractérisé par des
marnes de couleur jaunâtre ou verdâtre avec des passages
dolomitiques grisâtres sur une épaisseur de 15m.
C. Cénozoïque
Il comporte des dépôts continentaux du
Plio-quaternaire supérieur et du Quaternaire supérieur actuel
1. Plio-quaternaire (Pc-Q3)
Ils sont représentés essentiellement par des
conglomérats ferrugineux grossièrement détritiques, le
ciment calcaire ou dolomitique soude les débris arrondis de taille
variable, on observe des grés carbonates, des tufs calcaires et des
passages minces de calcaire grisâtre. L'épaisseur maximale de ces
dépôts est de 20m
2. Quaternaire supérieur (Q3-Q4)
Il est répandu sur les vallées des Oueds de
Saïda et de Berbour, sur les rives on observe des terrasses alluviales et
des petits affleurements de conglomérats, calcaires et grés
carbonates.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
Figure 6 : Carte Géologique du bassin
versant de Saïda.
(D'après la carte géologique de l'Algérie
au 1/200 000 établie par l'ANRH, 2008).
Figure 7 : Coupe géologique.
22
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
Figure 8 : Colonne litho-stratigraphique
synthétique.
23
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
24
7. Tectonique
La ville de Saïda se trouve entourée d'un ensemble
de reliefs élevés dont l'altitude dépasse 1000m. Les monts
de Saïda forment un grand anticlinal de direction SW-NE reliant les monts
de Daïa aux monts de Frenda, Ce grand anticlinal est
caractérisé par des formations dures telles que les Dolomies et
calcaires du Bajo-Bathonien ce qui favorise une tectonique cassante due
généralement à des mouvements compressifs, avec une faille
sub-verticale bien visible au niveau de l'Oued Saïda, le pendage des
formations est globalement faible vers l'Ouest.
Cette tectonique assez développée accentue le
taux d'infiltration des eaux souterraines qui vont suivre ce réseau de
cassures. Par ailleurs, le système de fracturation très
développé est en grande partie à l'origine du
développement du karst caractérisant la zone de Saïda. (A.
BENCHERKI, 2008). Les deux cartes ci-dessous (Figure 9 et 10) sont
réalisées par la S.ET.HY.OR. (1982) (Société des
Études Hydrauliques d'Oran) représentent les microfissures
(failles) et les microfissures (fissurations).
7.1. Macro-fissuration
Cette carte a été obtenue en reportent
systématiquement toutes les failles et diaclases observées dans
plusieurs secteurs dans le bassin, on peut distinguer 3 grandes familles de
failles orientées à (N50 - N70), (N130 - N150) et N130. On
constate aussi que les directions d'écoulement sont subparallèles
aux directions de fracturations, donc il y a une relation entre la tectonique
et le sens d'écoulements.
7.2. Microfissuration
Les mesures ont été effectuées sur des
bancs d'essai des affleurements Karstiques dans le bassin étudié,
les directions majeures sont orientées (N50 - N70) ET (N130 - N150),
l'écoulement suit les directions de la microfissuration ainsi que
l'infiltration importante à partir de ces fissures.
7.3. Conclusion
Selon les cartes, l'ensemble des fractures (macro et
microfissures) sont subparallèles sauf dans le Sud du bassin où
elles sont perpendiculaires.
Le réseau de microfissures et macro-fissures suit
l'organisation générale du chevelu hydrographique du bassin de
Saïda ce qui confirme son adaptation au contexte géo-structural.
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
25
Figure 9 : Carte de microfissurations
(Direction de l'hydraulique Saïda).
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DE LA RÉGION
D'ÉTUDE.
26
Figure 10 : Carte de macro-fissurations
(Direction de l'hydraulique Saïda).
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
27
CHAPITRE II
MODÉLISATIONS D'ALÉAS
Les risques hydrologiques font partie des risques dits
naturels, on désigne par danger ou risque hydrologique les risques
induits par l'eau lorsqu'elle tombe sous forme de précipitations
liquides ou solides. Cette classe de dangers/risques est donc relative à
des phénomènes variés tels que les débordements de
cours d'eau (crue, inondation) et certains écoulements souterrains
(remontée de nappe), les crues torrentielles et les avalanches de neige.
Les dommages liés aux risques hydrologiques représentent environ
45 % des dommages.
I. LES CRUES ET LES INONDATIONS
Inondation c'est une irruption d'eau sur un terrain
normalement sec comme une submersion par l'eau débordant du lit normal
d'un cours d'eau, ou comme une accumulation d'eau provenant de drainages, sur
des zones qui ne sont pas normalement submergées, Il s'agit d'une
situation temporaire dommageable (destruction d'habitations, par exemple).
Les crues torrentielles sont des écoulements d'eau avec
un fort transport solide du sédiment grossier par roulement, glissement,
saltation le long du lit, qui se produisent dans les torrents et les
rivières de montagne ou de piémont
On peut relier les crues et inondations à des
scénarios météorologiques. A. Étude
climatique
Les éléments climatiques sont les
paramètres de base indispensables à connaitre pour conduire une
réflexion sur le bilan hydraulique. Les différents
éléments caractérisant le climat sont principalement : les
précipitations, l'humidité relative de l'air, la
température, le vent..., il est important donc de connaitre chacune de
ces composantes.
A cet effet, nous aborderons dans cette étude les
paramètres intervenant dans le climat. Les données climatiques
sont basées sur celles des observations effectuées sur les
principales stations hydro-pluviométriques de l'Agence Nationale des
Ressources Hydrauliques et l'Office National de la Météorologie
dans la région d'Ain El Hdjar durant la période 1981- 2020.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
28
1. Les précipitations
Les conditions climatiques du bassin versant jouent un
rôle important dans le comportement hydrologique des cours d'eau (Roche,
1963). Les relevés pluviométriques constituent l'une des
données indispensables dans l'étude du climat d'une
région. Les précipitations, représentent essentiellement
le facteur influençant le régime d'écoulement et le volume
d'eau infiltré. Le bassin versant de l'Oued Saïda est soumis
à l'influence de deux régimes saisonniers opposés en
matière de formation de précipitations. Le premier est
méditerranéen dominant, qui agit par des entrées marines,
provoquant de fortes précipitations en saison d'hiver. Le second est
continental, caractérisé par les effets orageux des saisons
estivales (YELES, 2014). La pluviométrie consiste toujours à
mesurer une hauteur de précipitations pendant un intervalle de temps. On
a l'habitude d'exprimer les précipitations en millimètre par
jour. Dans notre cas la pluviométrie et exprimée en mm/mois,
mm/an ou mm/j. Elle représente une hauteur d'eau tombée sur le
bassin versant considéré et intégrant la distribution
spatio-temporelle.
La région de Saïda fait partie des régions
de l'Algérie où la moyenne de précipitations annuelles
(varie de 200mm à 400mm) est au-dessus de la moyenne de
précipitations au niveau national ; un déficit en
précipitations semble donc bien marquer la région notamment
durant la période post 1981.
Nous avons utilisé les données de
précipitations de la station hydrométrique d'Ain El Hdjar
(Tableau 3) à cause de sa situation dans l'amont du bassin versant de
Saïda et à proximité du périmètre du
bassin.
Nom de la
|
|
Coordonnées
|
Années
|
station
|
Code
|
X
|
Y
|
Z
|
d'observations
|
Ain El Hdjar
|
11 11 03
|
266.5
|
165.2
|
1025
|
1981 - 2020
|
Tableau 3 : Station hydrométrique d'Ain
El Hdjar.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
29
Figure 11 : Localisation des stations
pluviométriques et hydrométriques (O.N.I.D, 2010) (OFFICE
NATIONAL DE L'IRRIGATION ET DU DRAINAGE).
1.1. Précipitations
journalières
Les données de précipitations
journalières nous ont permis d'estimer les précipitations
intenses et les averses à l'origine du déclenchement des
écoulements. Les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans les
cours d'eaux, engendrant des crues torrentielles brutales et violentes. Le
cours d'eau transporte de grandes quantités de sédiments, ce qui
se traduit par une forte érosion du lit et un dépôt des
matières transportées. L'imperméabilisation du sol par les
aménagements limite l'infiltration de précipitations et favorise
le ruissellement. Ceci occasionne souvent la saturation et le refoulement du
réseau d'assainissement des eaux pluviales. Il en résulte des
écoulements plus ou moins importants et souvent rapides dans les rues.
On estime que ce désordre est la conséquence de la
sous-estimation du dimensionnement du réseau d'assainissement en milieu
urbain.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
40
70
60
50
30
20
10
0
35 38,11
41,96
60,46
50,7
38,31
54,82
40,98
55,95
36,59
Figure 12 : Précipitations
journalières du 1/9/1981 au 31/8/2020.
L'histogramme ci-dessus (Figure 12) représente les
précipitations journalières mesurées à
l'échelle de la commune de Ain El Hdjar. Nous avons ciblé les
précipitations les plus intenses pour pouvoir étudier leur
régime à partir des hydrogrammes unitaires qui sont
représentés ci-après (Figure 13 - Figure 22).
30
Figure 13:Hydrogramme de la crue de 19/10/82.
Figure 14:Hydrogramme de la crue de 12/11/84
.
Figure 15:Hydrogramme de la crue de 19/03/89.
Figure 16:Hydrogramme de la crue de 13/03/91.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
Figure 17:Hydrogramme de la crue de 15/01/04.
Figure 18:Hydrogramme de la crue de 13/11/04.
Figure 19:Hydrogramme de la crue de 11/11/05.
Figure 20:Hydrogramme de la crue de 13/11/12.
Figure 21:Hydrogramme de la crue de 25/04/13.
Figure 22:Hydrogramme de la crue de 05/04/16.
1.1.1. L'utilisation de l'approche fréquentielle
probabiliste
31
Un grand nombre d'événements extrêmes en
risques géologiques surtout les risques hydriques ne peuvent être
prévus de manière suffisamment juste assez longtemps d'avance
pour que soient prises, en fonction d'une information déterministe, les
décisions pertinentes liées à leur manifestation.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
32
Dans tels cas, une approche probabiliste doit être
retenue pour permettre d'intégrer les effets de ces
phénomènes lors de la prise de décisions. L'approche
fréquentielle probabiliste peut être utilisée pour
décrire la probabilité que se produise un
événement, ou une combinaison d'événements. Les
phénomènes hydrologiques couramment étudiés au
moyen de l'approche fréquentielle sont les précipitations et les
crues.
1.1.2. Modélisation par IDF
Les courbes IDF représentent l'évolution de
l'intensité de la pluie en fonction du temps (durée) et de la
fréquence de la pluie exprimée en période de retour ;
elles sont calculées par la méthode probabiliste double
exponentielle de Gumbel.
Les courbes IDF sont à la base de tout modèle
pluie-débit entrant dans les études d'inondations, donc leur
élaboration présente un outil de première importance dans
la planification, la gestion et la prévention du risque pluvial. Ces
événements extrêmes ne peuvent être connus,
qu'à travers la connaissance des paramètres qui les
régissent.
1.1.3. Construction des courbes IDF
Les courbes IDF sont établies sur la base de l'analyse
d'averses enregistrées à une station au cours d'une longue
période. Les courbes obtenues peuvent donc être construites de
manière analytique ou statistique.
Pour la réalisation de ces courbes il faut traiter les
précipitations journalières, le cumul maximal d'une
journée, deux jours consécutives, trois jours consécutives
jusqu'à cinq jours, dans une période de dix ans. Les
résultats de cette approche sont représentés graphiquement
et mathématiquement. Dans la représentation graphique nous avons
des courbes dans lesquelles on trouve l'intensité en fonction du temps
(durée) avec les périodes de retours. Les résultats
mathématiques sont résumés sur deux tableaux qui
visualisent les lames d'eaux précipitées et les
intensités.
a) Intensité
L'intensité d'une crue est généralement
caractérisée à travers un, deux, ou trois
paramètres qui permettent de quantifier la capacité de dommage
:
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
33
- Pour les crues, les paramètres importants sont : la
hauteur de submersion et la vitesse/débit de l'eau.
- Pour les inondations, la hauteur de submersion et la
durée de submersion peuvent être un critère important
à considérer.
- En zonage d'avalanche ou de lave torrentielle, ce sont
surtout la distance d'arrêt (ou plus généralement
l'extension) et la poussée/pression d'impact qui servent à
spécifier l'intensité de l'écoulement et ses
conséquences potentielles.
b) Période de retour
On définit la période de retour T comme
étant l'intervalle de temps moyen entre deux événements,
dont l'intensité atteint ou dépasse un certain seuil S. Cela veut
dire que sur un intervalle de temps T, il y a eu moins
d'événement d'intensité supérieure ou égale
à S. T est compté dans une unité de temps arbitraire ; en
hydrologie c'est le plus souvent l'année (DEFRANCE, 2009).
D'une façon générale, on postule qu'il
existe une relation entre intensité I et période de retour T d'un
phénomène hydrologique : plus le phénomène est
rare, plus son intensité est potentiellement grande (Christophe Ancey,
2008)
1.1.4. La courbe IDF du bassin versant de
Saïda
D'après les courbes IDF (Figure 23), les tableaux de la
lame d'eau précipitée et l'intensité (Tableau 4 et 5), on
distingue que :
L'intensité et la lame d'eau précipitée
dans les premières 24h de chaque période de retour sont faibles ;
après 48h elles diminuent dans les périodes de retour de 2,5 et
10ans jusqu'à 96h et enfin, elles augmentent dans les dernières
24h où elles atteignent les valeurs maximales.
Concernant les périodes de retour de 20 et 60ans, les
courbes ont une tendance d'augmentation dès le premier jour au dernier
jour, dans les premières 24h l'intensité et la lame d'eau
précipitée sont faibles, au fil des temps, après les 48h
elles deviennent importantes jusqu'à le dernier jour où elles
atteignent la valeur maximale.
34
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
0,1
0,1
0,1
0,1
0,0
0,0
0,0
0 30 60 90 120 150
INTENSITÉ MOY EN
N E DE L'AVERSE [MM/H]
REPRÉSENTATION DES COUPLES DURÉE -
INTENSITÉ MOYENNE
temps de retour = 2 ans temps de retour = 5 ans
temps de retour = 10 ans temps de retour = 20 ans
temps de retour = 60 ans
DURÉE DE L'AVERSE [H]
Figure 23 : Les courbes IDF du bassin versant
de Saïda.
Durée de la pluie
|
Lame précipitée
|
Lame précipitée
|
Lame précipitée
|
Lame précipitée
|
Lame précipitée
|
(h] (mm/10] (mm/10] (mm/10] (mm/10] (mm/10]
24
|
|
|
|
|
|
12
|
15
|
17
|
19
|
22
|
48
|
25
|
33
|
38
|
43
|
50
|
72
|
34
|
48
|
57
|
66
|
77
|
96
|
41
|
61
|
75
|
87
|
104
|
120
|
63
|
85
|
101
|
115
|
134
|
Tableau 4 : Estimation des lames d'eaux
précipitées.
Durée de la
|
intensité
|
intensité
|
intensité
|
intensité
|
intensité
|
pluie
|
moyenne
|
moyenne
|
moyenne
|
moyenne
|
moyenne
|
(h]
|
(mm/h]
|
(mm/h]
|
(mm/h]
|
(mm/h]
|
(mm/h]
|
24
|
|
|
|
|
|
0,0
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
48
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
72
|
0,0
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
96
|
0,0
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
120
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
Tableau 5 : Estimation des intensités
pluviométriques.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
35
1.1.5. Modélisation par GRADEX
C'est une approche hydro-pluviométrique probabiliste du
calcul des débits de crues extrêmes dans les bassins versants
où le phénomène prépondérant dans la
genèse de la crue est les transformations de la pluie en ruissellement
de surface.
Pour l'étude des crues extrêmes par la
méthode de GRADEX dans le bassin versant de Saïda, on dispose de
précipitations journalières de la station hydrométrique
d'Ain El Hdjar de 1981 à 2020. On prend les précipitations
journalières maximales annuelles observées dans la série
considérée, puis on les traite de la valeur minimale à la
valeur maximale ; après on obtient les courbes GRADEX. On constate deux
distributions visiblement parallèles (Figure 24).
90
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
80
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
70
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
60
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
50
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
40
|
|
|
|
|
|
|
y = 8,5572x
|
+ 23,943
|
|
|
|
|
R2 =
|
1
|
30
|
|
|
|
|
|
=
20
|
y , ,
|
|
|
|
R2 = 1
|
|
|
|
|
10
|
= 8,5711x + 24,987
|
|
y
|
|
|
|
R2 = 0,9662
|
|
|
0
|
|
-2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7
Variable réduite de Gumbel u [-]
Lame précipitée ! écoulée
[mm!24h]
Figure 24 : Courbes GRADEX.
L'application de la méthode GRADEX nous a mené
en premier lieu, à identifier puis à extraire tout
événement extrême pluvieux ; on procède à
extraire le maximum des pluies journalières annuelles. La Figure
ci-dessus, illustre un ensemble de maximal de pluie répartie sur les
39ans de la série ainsi considérée. Dans un premier temps,
la Figure montre un grand contraste dans la répartition de
précipitations notamment dans la redondance des pluies maximales qui ne
semblent pas être rattachées à la saison.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
36
1.2. Précipitations mensuelles
Les valeurs moyennes mensuelles calculées de la
période 1981 au 2020 sont bien représentatives. Les variations
mensuelles de la distribution de précipitations
représentées au tableau ci-dessous (Tableau 6) montrent deux
périodes distinctes :
- La période sèche correspondant à la saison
d'été. - La période pluvieuse couvre le reste de
l'année.
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc
|
Janv.
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Aout
|
34,26
|
45,61
|
54,43
|
44,25
|
52,21
|
44,13
|
51,37
|
50,08
|
41,93
|
16,23
|
7,55
|
16,79
|
Tableau 6 : Précipitations moyennes
mensuelles.
60
50 40 30 20 10 0
|
|
Sept Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avril Mai Juin
Juil Aout
|
Figure 25 : Histogramme de la variation
moyenne mensuelle.
Les précipitations moyennes mensuelles de la
période d'observation 1981 - 2020 à la station d'Ain El Hdjar
montrent que les valeurs maximales sont marquées dans les saisons
d'hiver, l'automne et le printemps qui sont très proches. La
répartition de l'indice saisonnier est de type PHAE ; cette distribution
se révèle par une diminution des pertes en eau due à
l'évaporation et une augmentation des apports contribuant au soutien des
écoulements de surface et à la recharge des nappes d'eau
souterraines.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
37
60
|
50 46,86 47,79
|
40
|
44,76
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30
|
|
|
|
20
|
|
|
|
10
|
|
|
13,52
|
0
|
|
|
|
|
Automne hiver printemps été
|
Figure 26 : Régimes saisonniers de
précipitations. 1.2.1. Indice standardisé de
précipitations
L'indice standardisé « SPI » (Standardized
précipitation index) a été développé en vue
de caractériser les déficits de précipitations pour une
période donnée (McKee et al., 1993). Il prend en
considération l'importance du temps dans l'analyse de la
disponibilité des ressources en eau. En effet, la période de
temps sur laquelle le déficit de précipitations est
accumulé devient extrêmement importante pour séparer entre
les différents types de sécheresse (McKee et al., 1995).
Il peut être calculé à différentes échelles
de temps (1, 3, 6, 12, 24, 48 mois) afin de refléter l'impact de la
sécheresse sur les différentes ressources en eau.
1.2.2. Procédures et formules pour calculer
SPI
- La transformation de la valeur de précipitations en
indice de précipitations normalisées a pour but :
a- Transformation de la moyenne de la valeur de
précipitations ajustée à 0.
b- L'écart type de précipitations est
ajusté à 1.
c- L'asymétrie des données existantes doit
être ajustée à 0.
Lorsqu'on atteint ces objectifs, l'indice de
précipitations standardisé peut être
interprété comme une moyenne de 0 et un écart-type de
1.
- La moyenne de précipitations (X) peut être
calculée comme suit :
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
Où : N : est le nombre d'observations de
précipitations dans EXCEL.
La moyenne est calculée comme Moyenne = MOYENNE (premier :
dernier) - L'écart type de précipitations est calculé
comme suit :
- Les précipitations sont converties en valeurs
colonne-normales et les statistiques U, forme et les paramètres
d'échelle de la distribution gamma sont calculés :
Log moyenne = ???? ?? = ln (??)
Paramètre de forme :
??=
1 + v1 + 4??
3
4??
Paramètre d'échelle :
38
Les équations sont calculées à l'aide des
fonctions intégrées fournies par le logiciel EXCEL. Les
paramètres résultants sont ensuite utilisés pour trouver
la probabilité cumulée d'un événement de
précipitations. La probabilité cumulée est donnée
par :
-??
?
????-1 ?? ?? ?? ???? 0 ??(??) = ????(??)
Puisque la fonction gamma n'est pas définie pour x = 0
et qu'une distribution de précipitations peut contenir zéros, la
probabilité cumulée devient :
H(x) = ?? + (1 - ??) G(??)
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
39
Où q est la probabilité de zéro.
La probabilité cumulative H(x) est ensuite
transformée en la variable aléatoire normale standard Z avec une
moyenne de zéro et une variance de 1, qui est la valeur du SPI suivant
Edwards et McKee (1997) ; nous utilisons la conversion approximative fournie
par Abromowitz et Stegun (1965) comme alternative
??0 + ??1??1 + ??2??2
?? = ?????? = - (??-1 + ??1?? + ??2??2 + ??3??3) 0
< ??(??) = 0.5
??0 + ??1??1 + ??2??2
?? = ?????? = + (??-1 + ??1??+ ??2??2 +
??3??3)0.5 < ??(??) = 1
Où :
?? =v???? (1
??(??)2) 0 < ??(??) = 0.5
??=
v????( 1 (1.0 - ??(??)2)) 0.5 < ??(??) = 1
C0 = 2.515517
C1 = 0.802583
C2 = 0.010328 d1 = 1.432788 d2= 0.189269 d3 = 0.001308
Les valeurs de C0 C1 C2 d1 d2 d3 données sont des
constantes largement utilisées pour le calcul SPI (Abramowitz et Stegun,
1965).
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
40
1.2.3. Classification des valeurs SPI : (McKee et
al. 1993)
Le système de classification présenté dans
le tableau (Tableau 7) des valeurs de l'indice SPI définie
l'intensité des épisodes de sécheresse en fonction de la
valeur de l'indice.
Valeur SPI
|
Séquence de sécheresse
|
2,0 et plus
|
Extrêmement humide
|
de 1,5 à 1,99
|
Très humide
|
de 1,0 à 1,49
|
Modérément humide
|
de -0,99 à 0,99
|
Proche de la normale
|
de -1,0 à -1,49
|
Modérément sec
|
de -1,5 à -1,99
|
Très sec
|
-2.0 et moins
|
Extrêmement sec
|
Tableau 7 : Classification des
sécheresses selon les valeurs de SPI. 1.2.4. Avantages de la
méthode SPI
> L'indice SPI offre une bonne souplesse d'utilisation : il
est possible de le calculer pour de multiples échelles de temps.
> Quand il porte sur un laps de temps relativement court,
entre 1 et 3 mois par exemple, l'indice SPI permet de détecter
rapidement les situations de sécheresse
> L'indice SPI présente une bonne cohérence
spatiale, ce qui permet d'établir des comparaisons entre des zones
différentes soumises à des climats différents.
> Sa nature probabiliste le place dans un contexte
historique, ce qui convient bien à la prise de décision.
1.2.5. Inconvénients de la méthode
SPI
> L'indice SPI ne repose que sur les relevés de
précipitations.
> Le bilan hydrique du sol n'étant pas pris en
compte, l'indice ne permet pas le calcul du rapport
évapotranspiration/évapotranspiration potentielle (ET/ETP).
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
41
1.2.6. Résultats des valeurs SPI mensuelles du
bassin versant de Saïda
Après l'application de l'indice SPI dans le bassin versant
étudié, nous avons obtenu les résultats consignés
au tableau ci-dessous (Tableau 8) :
Valeur SPI
|
>2
|
1,5 à 1,99
|
1 à 1,49
|
0,99 ;-0,99
|
-1 à -1,49
|
-1,5 à -1,99
|
< -2
|
Séquence de sécheresse
|
Extrêmement Humide
|
Très Humide
|
Modérément humide
|
Proche de normale
|
Modérément sec
|
Très sec
|
Extrêmement sec
|
Septembre
|
0
|
0
|
0
|
36
|
0
|
0
|
0
|
Octobre
|
0
|
0
|
6
|
33
|
0
|
0
|
0
|
Novembre
|
0
|
0
|
3
|
36
|
0
|
0
|
0
|
Décembre
|
0
|
0
|
3
|
35
|
0
|
0
|
4
|
Janvier
|
0
|
0
|
2
|
36
|
0
|
1
|
0
|
Février
|
0
|
0
|
6
|
33
|
0
|
0
|
0
|
Mars
|
0
|
1
|
3
|
35
|
0
|
0
|
0
|
Avril
|
0
|
0
|
5
|
34
|
0
|
0
|
0
|
Mai
|
0
|
0
|
4
|
35
|
0
|
0
|
0
|
Juin
|
0
|
0
|
6
|
33
|
0
|
0
|
0
|
Juillet
|
0
|
2
|
5
|
32
|
0
|
0
|
0
|
Aout
|
0
|
0
|
5
|
34
|
0
|
0
|
0
|
Tableau 8 : Résultats des valeurs
d'indice SPI du bassin versant de Saïda.
D'après les valeurs SPI obtenues sur la base des
données afférant à la station d'Ain El Hdjar, On remarque
que les fréquences les plus abondantes se trouvent dans la
séquence proche de la normale, aussi la présence des faibles
valeurs qui caractérisent une classe modérément humide.
1.3. Précipitations annuelles
Au niveau de la station de Ain El Hdjar les précipitations
moyennes annuelles enregistrées sont de l'ordre de 459mm au cours de la
période allant de 1981 à 2020 (Figure 27). Cependant,
l'évolution de précipitations est caractérisée par
une irrégularité bien marquée à l'échelle
interannuelle.
Dans cette station, un minimum de 285.27mm a été
enregistré en 1983 - 1984, et le maximum de 709.67mm en 2008 - 2009.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
42
Figure 27 : Variation interannuelle de
précipitations.
Dans la période de 1981 au 2003 les
précipitations sont inférieures à la moyenne
interannuelle, au-delà toutes les valeurs sont supérieures
à la moyenne avec des petites chutes temporaires.
1.3.1. Indice d'aridité
Étant donné la très grande
variabilité du climat, manifestée par la hausse relative de la
fréquence et de l'intensité des phénomènes
extrêmes, l'étude du dessèchement et de la
sécheresse peut constituer un très bon outil de mise en place de
mesures adéquates pour réduire et combattre leurs effets
négatifs sur la population et les activités humaines. Parmi ces
effets, la tendance à l'aridité du climat est l'un des
phénomènes climatiques actuels les plus suivis et
étudiés, aux niveaux global et régional, surtout à
cause des influences insidieuses à long terme sur les communautés
humaines et sur l'économie.
1.3.2. Données et méthodes
L'indice d'aridité de Martonne est un indicateur utile
pour caractériser le phénomène d'aridité, il est
calculé par la formule suivante :
P
??a =
Où : Ia : Indice d'aridité
P : Précipitations annuelles (mm).
T : Température moyenne annuelle (°C).
|
|
T + 10
|
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
43
Valeur de Ia
|
Type
|
Signification
|
< 5
|
Aridité absolue
|
Désert sans culture
|
5 a 10
|
Désert (aride)
|
Désert et steppe, aucune culture sans irrigation
|
10 a 20
|
Semi-aride
|
Formation herbacées steppe ou savanes, irrigation
nécessaire pour les cultures exigent de l'humidité
|
20 a 30
|
Semi humide
|
Prairie naturelle, irrigation généralement non
nécessaire
|
30 a 40
|
Humide
|
Les arbres jouent un rôle plus en plus grande dans le
paysage
|
> 40
|
Humide
|
Des forêts partout, les cultures de
céréales tendent à être remplacées par les
herbages
|
Tableau 9 : Classification climatique selon
l'indice d'aridité De Martonne.
La valeur de l'indice d'aridité du bassin versant de
Saïda est de 15.42 dans l'an 2020, ce qui confirme que la région de
Saïda se situe dans une zone semi-aride.
2. La température
La température est un facteur du climat très
important, car elle conditionne l'évapotranspiration. Les données
des températures dans la zone d'étude sont groupées au
tableau ci-dessous (Tableau 10) :
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
ANN
|
T min °C
|
18,88
|
13,95
|
10,08
|
10,55
|
4,09
|
10,1
|
10,03
|
10,82
|
13,79
|
18,21
|
24,24
|
24,63
|
14,11
|
T max °C
|
24,78
|
20,1
|
9,96
|
9,92
|
8,52
|
9,83
|
9,73
|
16,81
|
21,49
|
26,35
|
29,62
|
29,47
|
18,04
|
T moy °C
|
22,1
|
16,92
|
10,96
|
7,5
|
6,28
|
7,64
|
10,67
|
16,6
|
17,83
|
23,05
|
27,07
|
26,78
|
16,11
|
Tableau 10 : Températures mensuelles
(°C).
Où : TMin : températures moyennes de tous les
minimas observés pour chaque mois. TMax : températures moyennes
de tous les maximas observés pour chaque mois. TMoy :
températures mensuelles moyennes.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
S O N D J F M A M J J A
T min °C T max °C T moy °C
44
Figure 28 : Variation de la température
mensuelle.
L'analyse de ces données met en évidence que les
minimas correspondent à la période hivernal (Décembre,
janvier et février), tandis que les maximas coïncident avec le
début de la saison sèche (estivale) qui commence pratiquement au
mois de Mai jusqu'à ce qu'ils atteignent leur maximum au mois de Juillet
et Aout qui est le plus chaud. La moyenne mensuelle la plus
élevée correspond au mois d'Juillet 27,07 °C, tandis que la
plus basse correspond au moins de Janvier 6,28 °C. La température
moyenne interannuelle est de 16.11 °C.
3. Humidité relative
C'est un élément important du cycle hydrologique
contrôlant l'évaporation du sol et la couverture
végétale et qui représente la quantité
réelle de vapeur d'eau contenue dans l'air par rapport à celle
que l'air pourrait contenir s'il était saturé à la
même température.
L'humidité relative mensuelle moyenne pour la station
de la région est présentée au tableau suivant (Tableau
11):
Mois
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
ANN
|
Humidité moy %
|
47
|
55,62
|
66,17
|
72,14
|
70,57
|
66,24
|
60,1
|
55,82
|
51,33
|
42,34
|
34,16
|
35,98
|
54,72
|
Tableau 11 : Variation de L'humidité
relative mensuelle moyenne en %.
D'après ces résultats, les maximums
d'humidité relative moyenne sont observés en Octobre
jusqu'à Mai, tandis que le minimum se produit en Juillet - Aout avec une
humidité moyenne annuelle de 54.72%
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
40
80
70
60
50
30
20
10
0
S O N D J F M A M J J A
45
Figure 29 : Histogramme de l'humidité
relative.
4. Le vent
Le vent est un élément caractéristique du
climat, car il favorise l'évapotranspiration ; leur étude nous
permet de voir leur influence sur l'évapotranspiration potentielle.
Le sirocco est un vent chaud et sec qui souffle du Sahara vers le
littoral. Les vents dominants sont particulièrement du Nord - Ouest.
La fréquence moyenne interannuelle des vents par leur
direction à la station de Rebahia le tableau suivant (Tableau 12)
Direction
|
N
|
NE
|
E
|
SE
|
S
|
SO
|
O
|
NO
|
Fréquence
|
17%
|
5%
|
4%
|
3%
|
6%
|
7%
|
35%
|
23%
|
Tableau 12 : La fréquence moyenne
interannuelle des vents par leur direction.
Les moyennes mensuelles des vitesses des vents
déterminés aux différentes stations sont
résumées au tableau suivant (Tableau 13) :
Mois
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
O
|
Moy
|
Vitesse (m/s)
|
2.4
|
2.3
|
2.5
|
2.7
|
2.9
|
2.8
|
2.8
|
3
|
2.9
|
2.8
|
2.7
|
2.7
|
2.71
|
Tableau 13 : Vitesses moyennes mensuelles du
vent.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
2,4
S O N D J F M A M J J O Moy
2,3
2,5
2,7
2,9
2,8
2,8
3
2,9
2,8
2,7
2,7 2,71
46
Figure 30 : Histogramme de la vitesse du
vent.
5. Évaporation
L'évaporation est un paramètre important du bilan
hydrologique.
Les valeurs de l'évaporation du plan d'eau libre sont
adoptées d'après les données observées, elles sont
données par le tableau ci-dessous (Tableau 14) :
Mois
|
S
|
O
|
N
|
D
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
Total
|
Évaporation (mm)
|
270
|
203
|
135
|
108
|
118
|
117
|
156
|
175
|
226
|
315
|
416
|
392
|
2631
|
Tableau 14 : Évaporation moyenne
mensuelle
D'après le tableau nous constatons que
l'évaporation totale annuelle est élevée.
On remarque aussi que l'évaporation est importante aux
mois de juin, juillet et aout, tandis qu'elle est faible aux mois de novembre,
décembre, janvier et février.
450 400 350 300 250 200 150 100 50
0
|
|
0 2 4 6 8 10 12 14
|
Figure 31 : Courbe de l'évaporation
moyenne mensuelle.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
47
II. TRANSPORT SOLIDE
L'érosion est un processus qui tend à
réduire à la surface des continents l'épaisseur des sols
et des roches, en arrachant physiquement les particules solides qui sont
exportées en suspension par le ruissellement superficiel vers les Oueds
où elles peuvent être transportées jusqu'aux mers et aux
océans (Probst, 1992). L'érosion des sols est
caractérisée par trois étapes, correspondant d'abord au
détachement des particules de sol puis au transport par
différents agents (vent, eau, glace, gravité), de leur
emplacement d'origine à un endroit de dépôt en aval ; ces
mouvements de sols sont des processus complexes et discontinus à fortes
variations spatiotemporelles.
1. Facteurs de l'érosion hydrique 1.1.
Intensité des pluies
Les précipitations constituent l'agent essentiel de
l'érosion hydrique. L'érosivité de la pluie dépend
surtout de l'intensité de la pluie ou son énergie
cinétique. Le premier effet morphologique de la pluie est celui de la
goutte d'eau qui frappe le sol « effet splash » (Figure 32). Le choc
de la goutte est particulièrement important sur les terres car il
disloque les agrégats et les mottes de sol dont les particules sont
projetées à distance. Ainsi l'effet de tassement rend compacte et
imperméable la surface ce qui diminue la capacité d'infiltration
du sol et favorise le déclenchement du ruissellement.
Figure 32 : Effet splash.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
48
1.2. Les caractéristiques de la couverture
pédologique
La couverture pédologique joue un rôle essentiel
sur les processus de ruissellement et d'érosion au travers de sa
capacité d'infiltration et son érodibilité. La
capacité d'infiltration d'un sol est le flux d'eau maximal qu'il peut
infiltrer dans des conditions hydriques initiales du sol et de ses
caractéristiques intrinsèques, comme la succession et les
propriétés hydrodynamiques de ses horizons. L'horizon de surface
joue le rôle d'obstacle principal à l'infiltration lorsque sa
structure est dégradée par les conditions mécaniques et
hydriques. L'érodibilité du sol dépend surtout de sa
stabilité structurale qui est un indicateur de la cohésion (la
texture et la teneur en matière organique), des agrégats et de
leur résistance à la dégradation sous l'effet de la
pluie.
1.3. Les modes d'utilisations des sols
L'influence de l'homme intervient à plusieurs niveaux
temporels.
A long terme il s'agit du mode d'occupations des sols, en
augmentant la dimension des parcelles agricoles et en supprimant les obstacles
au ruissellement.
A moyen terme il s'agit du choix de système de culture
qui implique un raisonnement de l'assolement sur plusieurs années. A
court terme il s'agit du choix des types d'outils ou des dates d'interventions
qui permettent de modifier l'état de surface du sol à un moment
donné. L'agriculture joue ainsi un rôle majeur dans le
contrôle du ruissellement et de l'érosion.
1.4. Le relief
Le relief du terrain intervient sur l'érosion à
travers deux aspects :
- La topographie notamment la pente et la longueur de pente
définie par les limites du bassin versant qui détermine le
régime d'écoulement des eaux sur les versants et donc le
transport et l'arrachement des particules du sol.
- La nature des matériaux sous-jacents du sol, qui
pourront créer une interface modulant l'érodibilité du
milieu.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
49
Figure 33 : Carte d'occupation du sol de la
Wilaya de Saïda.
2. Formes d'érosion
2.1. Érosion laminaire
C'est le stade initial de la dégradation du sol par
érosion, du fait de l'impact des gouttes de pluie sur le sol et le
transport des éléments détachés par le
ruissellement en nappe (Roose, 1994). Cette forme d'érosion, sous
l'influence du travail du sol par les outils, engendre la remontée des
particules à la surface du sol. En Algérie, la valeur des pertes
par ce type d'érosion est évaluée de 0,10 jusqu'à
20 t/ha/an.
2.2. Érosion linéaire
Elle se manifeste lorsque la concentration des eaux conduit
à la formation des chenaux de dimensions croissantes.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
50
2.3. Érosion en griffes
L'érosion en griffes décape et transporte
généralement toutes les particules rencontrées : elle
n'est donc pas sélective mais les dépôts sont souvent
triés. Elle manifeste souvent un degré de dégradation bien
plus élevé du milieu (Roose, 1985).
2.4. Érosion en rigoles
On parle d'érosion en rigoles lorsque les petits canaux
présentent des profondeurs supérieures à 10cm (Roose, 1984
et Al-Kaisi et al, 2009).
2.5. Érosion par ravinement
Les ravines suivent la ligne de plus grande pente des
versants. Lorsque le sol est peu perméable, saturé et peu
couvert, le ruissellement est abondant. Ce dernier creuse des ravines et
augmente les pointes de crue des Oueds, ce qui favorise le sapement des berges
et les glissements de terrain.
3. Modélisation du transport solide
En Algérie, l'ordre de grandeur des concentrations
moyennes des sédiments transportés par l'eau des Oueds varie de
50 à 150 g/l avec des valeurs maximales qui peuvent atteindre parfois
les 600 g/l (Medjber, 2011). L'approche utilisée pour estimer le
transport solide dans le bassin versant de l'Oued Saïda est du type
déterministe et utilise des modèles régressifs simples
dont l'objectif est de trouver une ou plusieurs relations entre la
concentration en matières en suspension et le débit liquide.
L'analyse porte sur les valeurs des débits liquides (exprimés en
m3/s) et des débits solides (en kg/s), mesurés au
niveau de la station hydrométrique de Sidi Boubkeur ; celle-ci
étant la dernière station avant l'exutoire du bassin versant
d'Oued Saïda. Les données de la série ainsi
considérée couvrent la période de 1980 à 2010.
La relation de la série complète utilisée
d'après la droite (Figure 34) d'ajustement est de la forme suivante :
QS =2.36. Ql1.63
Où : QS : Débit solide en suspension (kg/s). Ql :
Débit moyen mensuel
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
51
Figure 34 : Relation entre les débits
solides et les débits liquides instantanés (Oued Saïda
-Station
hydrométrique Sidi-Boubkeur de 1980/1981 à
2009/2010).
On remarque d'après la (Figure 35), que pour des
faibles débits liquides environ 0,001 m3/s peuvent être
associés de forts débits solides (près de 0,010 Kg/s)
déclenchés probablement à la suite d'orages violents ou de
remobilisation de sédiments issus d'une crue précédente et
fraîchement déposés dans le lit de l'Oued. De même,
de fortes valeurs des débits liquides n'ont engendré qu'un faible
transport solide dû probablement à la vidange des nappes survenue
à la suite d'une crue importante (YELES,2014).
Figure 35 : Variations interannuelles des
apports solides et apports liquides.
52
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
|
P(mm)
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Jan.
|
Fév.
|
Mar.
|
Avr.
|
Mai.
|
Jui.
|
Juil.
|
Ao.
|
AS(t)
|
AS(t/km2/an)
|
80/81
|
332
|
4963
|
14040
|
8755
|
1015
|
2125
|
1132
|
5124
|
1230
|
100
|
485
|
23
|
8
|
39000
|
72
|
81/82
|
328
|
11369
|
9264
|
12155
|
4211
|
3001
|
3741
|
4532
|
795
|
385
|
17
|
20
|
10
|
49000
|
91
|
82/83
|
326
|
30062
|
36143
|
44176
|
4324
|
7032
|
8347
|
8404
|
2215
|
9207
|
11
|
4
|
75
|
150000
|
276
|
83/84
|
392
|
1612
|
3987
|
4324
|
1541
|
618
|
536
|
2216
|
479
|
64
|
0
|
5
|
18
|
150000
|
29
|
84/85
|
456
|
9511
|
9032
|
5236
|
994
|
2668
|
1257
|
3605
|
0
|
5
|
8157
|
21
|
14
|
40000
|
75
|
85/86
|
354
|
1849
|
3941
|
3221
|
102
|
101
|
67
|
1124
|
840
|
27
|
0
|
0
|
28
|
1000
|
20
|
86/87
|
250
|
6287
|
5800
|
3132
|
540
|
2304
|
51
|
977
|
5012
|
71
|
9
|
3297
|
1
|
27000
|
50
|
87/88
|
229
|
913
|
1400
|
1542
|
124
|
59
|
9
|
11
|
0
|
48
|
15
|
7
|
2
|
4000
|
8
|
88/89
|
207
|
3677
|
1497
|
3020
|
658
|
67
|
42
|
761
|
470
|
5
|
26
|
53
|
24
|
10000
|
19
|
89/90
|
235
|
4225
|
10140
|
9820
|
350
|
1700
|
1015
|
3225
|
376
|
128
|
45
|
13
|
3
|
31000
|
58
|
90/91
|
263
|
1718
|
3715
|
3621
|
166
|
882
|
0
|
9
|
511
|
12
|
1
|
33
|
42
|
10000
|
19
|
91/92
|
236
|
956
|
1825
|
1783
|
5436
|
838
|
0
|
521
|
3
|
28
|
0
|
0
|
10
|
11000
|
21
|
92/93
|
161
|
3418
|
2911
|
1542
|
465
|
98
|
41
|
1084
|
0
|
9
|
0
|
10
|
2
|
9000
|
18
|
93/94
|
234
|
9276
|
12216
|
14327
|
2100
|
3282
|
1084
|
4716
|
3621
|
632
|
26
|
20
|
0
|
51000
|
94
|
94/95
|
308
|
1283
|
2100
|
1998
|
62
|
28
|
0
|
1802
|
8
|
11
|
18
|
34
|
56
|
7000
|
14
|
95/96
|
242
|
4390
|
8004
|
8262
|
1100
|
1244
|
2450
|
3479
|
2700
|
53
|
0
|
2
|
810
|
32000
|
60
|
96/97
|
177
|
490
|
197
|
442
|
100
|
19
|
46
|
0
|
0
|
4
|
3
|
70
|
29
|
1000
|
3
|
97/98
|
160
|
1507
|
1432
|
828
|
65
|
70
|
4
|
3
|
55
|
2
|
0
|
8
|
25
|
40000
|
7
|
98/99
|
144
|
183
|
123
|
153
|
30
|
148
|
2
|
7
|
1
|
3
|
0
|
262
|
18
|
1000
|
2
|
99/00
|
209
|
4078
|
7250
|
7551
|
806
|
1664
|
316
|
4
|
4632
|
75
|
0
|
21
|
3
|
26000
|
48
|
00/01
|
275
|
15130
|
18382
|
12447
|
960
|
4105
|
3120
|
5325
|
4013
|
8424
|
4200
|
0
|
0
|
76000
|
140
|
01/02
|
292
|
3787
|
6329
|
6207
|
980
|
41
|
4
|
35
|
368
|
236
|
0
|
13
|
0
|
18000
|
33
|
02/03
|
310
|
1978
|
1135
|
2076
|
19
|
29
|
1
|
18
|
3
|
10
|
30
|
1
|
0
|
5000
|
10
|
03/04
|
296
|
3040
|
2742
|
3856
|
127
|
7
|
0
|
29
|
2
|
97
|
0
|
0
|
0
|
9000
|
18
|
04/05
|
283
|
1519
|
3502
|
3853
|
1500
|
652
|
0
|
22
|
5120
|
24
|
0
|
0
|
8
|
16000
|
30
|
05/06
|
266
|
1668
|
1438
|
1066
|
1
|
4
|
6
|
95
|
0
|
7
|
0
|
215
|
0
|
4000
|
8
|
06/07
|
247
|
3215
|
1901
|
3410
|
641
|
29
|
10
|
2675
|
2
|
87
|
0
|
30
|
0
|
12000
|
22
|
07/08
|
288
|
21286
|
29871
|
24536
|
7096
|
7211
|
6204
|
7215
|
2890
|
45
|
22
|
5611
|
13
|
112000
|
206
|
08/09
|
530
|
25942
|
23225
|
15688
|
2858
|
5287
|
2304
|
8347
|
2624
|
1015
|
310
|
0
|
0
|
87000
|
161
|
09/10
|
330
|
3050
|
4042
|
3013
|
299
|
17
|
11
|
785
|
1800
|
6
|
575
|
101
|
1
|
13000
|
24
|
Moy
|
282
|
6165
|
7388
|
7180
|
1289
|
1518
|
1060
|
2205
|
1338
|
691
|
465
|
328
|
40
|
29600
|
55
|
Tableau 15 : Répartition mensuelle et
annuelle des apports solides en suspension (en tonnes) et
des dégradations spécifiques en (t/km2 /an) dans le
bassin versant de Saïda.
Station hydrométrique de Sidi Boubkeur Saïda
(1980/1981 à 2009/2010) ; YELES, 2014.
Les résultats obtenus montrent que les années
qui se caractérisent par des crues exceptionnelles en volume et en
durée génèrent des apports solides très importants
; on peut citer quelques exemples : la crue de novembre 1983 (44176 tonnes), la
crue d'octobre 2001 (18382 tonnes), la crue d'avril 2005 (5120 tonnes), la crue
d'octobre 2008 (29871 tonnes) et la crue de septembre 2009 (25942 tonnes). Le
transport solide dans le bassin versant de Saïda est important dans les
saisons d'hiver
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
53
et de printemps à cause de la forte turbulence due aux
débits des crues durant ces saisons qui sont caractérisées
par une concentration importante des matières en suspensions.
4. Carte de vulnérabilité des sols à
l'érosion hydrique
La réalisation de la carte de
vulnérabilité des sols à l'érosion hydrique utilise
la superposition des cartes thématiques et une hiérarchisation
des paramètres intervenant dans l'érosion hydrique. Il s'agit des
cartes : d'occupation des terres, de pente et de la lithologie. L'ensemble de
ces données est intégré dans un SIG (système
d'informations géographique) pour une meilleure gestion de
l'information. La combinaison de ces cartes a permis de produire une carte
thématique appelée carte de vulnérabilité
d'érosion hydrique (Figure 36).
Figure 36 : Carte de vulnérabilité
des sols à l'érosion hydrique du bassin versant de Saïda. La
carte montre trois classes des zones :
- Zone à forte vulnérabilité à
l'érosion représentant 35 % de la superficie totale.
- Zone à vulnérabilité moyenne à
l'érosion représentant 25% de la superficie totale. - Zone
à faible vulnérabilité à l'érosion
représentant 40% de la superficie totale.
A partir de la carte, on distingue que le Sud du bassin
versant est très favorable au phénomène d'érosion
hydrique, à cause de la forte pente et l'absence de la couverture
végétale ; cette bande constitue ainsi les zones
émettrices des apports solides. Par contre les parties à
vulnérabilité faible à moyenne montrent une pente plus ou
moins faible (pente <10°).
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
54
III. POLLUTION DES EAUX
Selon l'ANRH des tronçons importants d'Oueds sont
déjà pollués. Une carte thématique sur la
qualité des eaux superficielles, établie en 1997 indique des
concentrations importantes de phosphore et d'azote. Ceci explique les
phénomènes d'eutrophisation, à savoir l'enrichissement
d'une eau en sels minéraux entraînant des
déséquilibres écologiques comme la prolifération de
la végétation aquatique ou l'appauvrissement en oxygène.
Ce processus concerne les lacs, certaines rivières, le niveau des plans
d'eau (barrages, retenues) et des principales zones de débouchés
maritimes.
Les études menées montrent également que
plusieurs barrages en Algérie sont actuellement pollués. Parmi
ces barrages celui de Wizert (Wilaya de Mascara) pollué par les
déchets de la ville de Saïda.
1. Vulnérabilité des nappes à la
pollution
La vulnérabilité dépend du type de nappe,
libre ou captive, et du mode de circulation de l'eau dans l'aquifère.
Les nappes libres sont les plus vulnérables, les polluants d'origine
superficielle peuvent diffuser librement dans le sol et la zone non
saturée jusqu'au niveau piézométrique; d'autre part, la
fluctuation verticale saisonnière du niveau piézométrique
aboutit à rincer les particules de la zone non saturée et
entraîner les substances qui y sont adsorbées.
Les nappes captives en revanche sont mieux
protégées par les couches imperméables qui les surmontent.
Leur alimentation en eau superficielle est plus circonscrite, donc plus
aisée à protéger. Leur pollution apparaît lorsque le
niveau protecteur imperméable est percé par un ouvrage.
La percolation de l'eau dans un milieu poreux peut produire
une fixation des substances sur les particules et donc une épuration de
l'eau. Ce phénomène d'autoépuration n'existe pas dans les
milieux fissurés où la circulation est bien plus rapide.
Pour atteindre une nappe libre en milieux poreux les polluants
transportés par les eaux d'infiltration doivent franchir de nombreux
obstacles : sol, zone non saturée et zone saturée.
1.1. Le sol
L'activité chimique et microbiologique est intense
(oxydation, réduction...). De nombreux corps sont modifiés
chimiquement, les polluants organiques peuvent être
métabolisés et minéralisés. Néanmoins, cette
biodégradation peut aboutir à des métabolites au moins
aussi toxiques que les
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
55
polluants d'origine. Les complexes argilo-humiques peuvent fixer
de nombreux corps minéraux et
organiques par adsorption.
1.2. La zone non saturée
Comme le sol, elle joue un rôle dans la filtration et la
rétention de certaines substances. Cette action
est d'autant plus efficace quand la granulométrie est plus
fine.
1.3. La zone saturée
La filtration se poursuit dans le milieu poreux de la nappe et le
polluant est dilué dans la masse
d'eau.
2. Les différents types de pollutions existant
à Saïda
2.1. Pollution chimique
2.1.1. Décharges existantes
Le risque de pollution de la nappe du Bajocien provenant des
déchets liquides solides ménagers et
industriels est un problème qui a amené les divers
responsables à fixer leur choix sur site à
l'extérieur de la zone à haut risque.
Cependant, il nous a été donné de constater
plusieurs zones névralgiques (Bajocien affleurant)
polluées par des décharges domestiques.
L'inexistence d'une zone imperméable sur ces lieux de
décharge favorise la pollution directe par
lessivage de la nappe suite à la
perméabilité relativement élevée du karst.
Ces points de décharge sont :
Au niveau de la commune d'Ain El Hadjar : les ordures
ménagères industrielles etc.... sont rejetées
directement à la surface des affleurements des dolomies
parsemées de Figures de dissolutions du
modelé karstique.
En ce qui concerne la commune de Saïda, l'Oued Saïda
est utilisé aussi comme lieu de décharges
ménagères au niveau de la ville ainsi que sur ses
deux berges.
2.1.2. Carrières
L'implantation de carrière de pierre et de graviers
proches des terrains karstiques contribue à
accélérer la poussée de pollutions par une
augmentation de la dilution. Aussi, cette pratique doit
être rigoureusement interdite sur l'ensemble du secteur.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
56
2.1.3. Rejets d'eaux usées
Le non-fonctionnement de la station d'épuration de
Saïda oblige le consommateur à rejeter des eaux usées
directement dans l'Oued Saïda or les relations des nappes profondes - Oued
n'ont pas pu être mis en évidence technique. N'en reste pas moins
que le risque exister surtout au niveau de Saïda ville où les
formations des calcaires du Bathonien affleurent.
La station d'épuration se situe plus en aval et il
serait souhaitable de prévoir les installations adéquates au
niveau du secteur suscité.
On estime le débit journalier des eaux usées
transitant dans l'Oued à environ 80 l/s.
Figure 37 : Carte des rejets d'eaux
usées dans la wilaya de Saïda (ANRH 2017).
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
57
2.2. Pollutions industrielles
La pollution de type industriel est caractérisée
par l'existence de rejets au niveau des unités réparties entre
Saïda et Rebahia. A ce niveau, l'Oued Saïda est utilisé dans
sa quasi-totalité pour le rejet des déchets industriels.
Les seules conséquences probables de pollution pour la
nappe sont évidemment les forages captant la formation du Bathonien et
où le risque de contamination peut se manifester par les
infiltrations.
Les stations d'épuration sont rares (sauf pour la
SONIC). Certaines unités préfèrent utiliser des
procédés de neutralisation, mais la qualité de l'eau
rejetée dans l'Oued reste suspecte.
Différents types d'effluents rejetés dans l'Oued
Saïda ont pour origine, la zone industrielle. Celle-ci se présente
comme la principale zone d'activité de Saïda datant du plan
spécial de 1972 ; elle se situe à l'entrée de la ville de
Saïda (secteur Nord-Ouest) et s'étend sur plus de 86 ha.
Vu la vulnérabilité de la zone menacée
par le risque des rejets, une enquête de l'impact de la pollution des
différentes unités s'impose afin d'avoir une idée exacte
sur les différents types de rejets de chacune d'elles.
Les différents types d'effluents liquides issus de la
zone industrielle installée sur le bassin selon le type
d'activité, que se soient de nature biodégradable (urbaines) ou
non biodégradable (industrielles), sont déversés
directement dans l'Oued, ce qui entraîne la pollution des eaux
superficielles véhiculées par l'Oued.
Le tableau ci-dessous (Tableau 16) représente les
différentes unités et leurs produits utilisés dans la
production. Les décharges des usines sont à proximité de
l'Oued Saïda. Cette situation entraîne une pollution mixte qui
touche aussi bien les eaux de surface que les eaux souterraines.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
58
Unité
|
Production
|
Produit utilisé
|
ENAVA
|
Matières abrasives
|
Grain abrasif :
10A ? corindons ordinaire95%-97% de
Ai2O3
52A ? corindons intermédiaires 89% de
Ai2O3
89A ? corindons supérieurs rose 99% de
Ai2O3
88A ? corindon supérieur blanc 99,9% de
Ai2O3
- Céramique (liant Céramique)
- Feld spath de soduim
- Feld spath de potassium
- Feld spath d'argiles
- Argile westwelder, Fritte 1227, 2245, 90263
- Kaolin, Oxyde de fer
- Bakélite (Liant bakélite), Réisme
liquide
- Réisme en poudre, Oxyde de fer
- Pyrox jaune, Pyrox rouge
|
ENAD
|
Javel Grésyl Nadhaf Esprit de sel
|
- Nao cl + H2O +Bichromate - 50l de grésyl
concentré - 100kg marlophin +350l H cl - 750l H cl + H2O
|
SONIC
|
Papier
(cummilure et couverture)
|
- Almidon
- Sulfate d'aliminiume (Al2(SO4)3, - CMC: carboxyle
methylcellulose. - Pexlin
|
EMIS
|
Eau minérale
|
- Eau minérale
- Soude caustique
- Acide nitrique pour le lavage des bouteilles
|
Tableau 16 : Les différents produits
utilisés par les unités industrielles. 2.3. Pollution
bactériologique
La pollution bactérienne est liée à la
décomposition des matières organiques.
Les points prélevés se sont surtout
attachés au débit important des points d'eau à leur
utilisation et surtout leur relation avec le Karst. Vingt-sept
échantillons sont prélevés (1986), certains points d'eau
sont utilisés pour la consommation en eau potable de la population et
d'autres sont utilisés par la collectivité locale.
L'échantillonnage a été effectué par
prélèvement dans des flacons stérilisés in-situ par
les soins de ANRH. La pollution de la nappe karstique si elle n'est pas
freinée
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
59
par une réglementation stricte, elle risque de se
généraliser et condamner à jamais l'alimentation à
partir de cette nappe.
Nom du point d'eau
|
Cordonnées
|
Résultats
|
X
|
Y
|
Forage F27 (SONIC)
|
266.850
|
179.350
|
Eau polluée bactériologique
|
Forage F4 (SONIC)
|
267.650
|
180.050
|
Très bonne qualité bactériologique
|
Forage F62 (A.E.P)
|
267.000
|
179.650
|
Très bonne qualité bactériologique
|
Piezo 16 (Na3) Puits
|
269.000
|
178.000
|
Mauvaise qualité bactériologique
|
Source du poirier
|
272.100
|
178.000
|
Mauvaise qualité bactériologique
|
Forage NA5
|
268.800
|
178.200
|
Eau suspecte à traiter
|
Forage Douithabet
|
265.950
|
173.600
|
Très bonne qualité bactériologique
|
Ain Terga
|
274.000
|
176.300
|
Eau impropre à la consommation
|
Forage champs de manoeuvre
|
266.700
|
172.800
|
Très bonne qualité bactériologique
|
Forage F48
|
266.750
|
178.400
|
Très bonne qualité bactériologique
|
Puits Tameshoum
|
273.650
|
180.350
|
Eau polluée bactériologique
|
Ain Soltane
|
268.200
|
173.300
|
Eau polluée bactériologique
|
Ain Boukhors
|
266.150
|
175.950
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Ain Touta
|
267.800
|
172.250
|
Très bonne qualité bactériologique
|
Ain Nezereg
|
268.550
|
177.700
|
Eau polluée bactériologique
|
Ain El Hallouf
|
270.350
|
174.350
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Source Ronde
|
266.450
|
166.800
|
Eau polluée bactériologique
|
Ain Messaoud
|
266.050
|
197.950
|
Eau suspecte à traiter
|
Si-Abdelkrim
|
263.000
|
172.000
|
Eau polluée bactériologique
|
Ain Si Djelloul
|
272.400
|
171.200
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Ain ELHazem
|
272.300
|
168.600
|
Eau polluée
|
Ain Beida
|
265.850
|
168.250
|
Eau impropre à la consommation
|
Source Ramos-Pedro
|
270.700
|
167.400
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Piscine de Ain El Hdjar
|
266.650
|
165.100
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Ain Taga
|
265.350
|
169.100
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Ferme Blanche puits
|
265.200
|
167.800
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Ferme du syndicat puits
|
263.700
|
165.300
|
Très mauvaise qualité bactériologique
|
Tableau 17 : Liste des points d'eau
inventoriés pour analyses chimiques et
bactériologiques, (Hydraulique de Saïda).
Sur les 27 points d'eau qui sont pollués
bactériologiquement, nous avions conclu que 95% des sources et points
d'eau à Saïda ne présentent aucune mesure de protection.
De plus, dans le cas du forage F27 (SONIC) il est à
moins de 10m de l'Oued Saïda particulièrement pollué dans
cette partie de son cours et à moins de 5m d'une décharge
publique non contrôlée, et de plus les fuites occasionnées
sur la vanne principale contribuent à favoriser la pollution
bactériologique par l'existence d'une mare constante autour du puits.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
60
Figure 38 : Carte des points d'eau et des
prélèvements d'échantillons (ANRH).
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
61
3. Chimie des eaux
L'analyse chimique des eaux est réalisée sur les
prélèvements qui ont été effectués
précédemment au niveau des :
- Dolomies du Bajo-Bathonien.
- Argiles de Saïda Callovo-Oxfordiennes. -
Mio-Plio-Quaternaire.
Le choix des critères chimiques s'est porté sur les
paramètres suivants : 3.1. Le résidu sec et
minéralisation de l'eau
La concentration moyenne de 450mg/l est considérée
comme étant celle de la nappe des dolomies, ces taux
élevés sont donc dus à la pollution par
précipitations des carbonates dus aux mêmes à un processus
organo-chimiques.
3.2. Le titre hydrotimétrique (T-H.)
Il représente la dureté de l'eau en degrés
français, si la valeur obtenue est supérieure à
3Ø°, cette eau n'est plus potable, cela est due à la
présence de sels de Ca et de Mg.
3.3. Titre alcalimétrique complet
(T.A.C.)
Il est en fonction de la teneur en bicarbonates et carbonates
contenues dans l'eau. Lorsque les eaux ont un PH inférieur à 8.3
le T.A.C est représenté seulement par les bicarbonates, il donne
des indications sur l'agressivité de l'eau.
3.4. Les nitrates
Ils sont de manière générale tant en zone
urbaine qu'agricole dues à une pollution domestique (cimetières,
égouts, épandage de fumier ou d'engrais azotés)
3.5. Les chlorures
En général la concentration normalement admise
ne doit pas dépasser 250mg/l, ils sont eux aussi dus à la
présence de déchets d'origine urbaine.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
62
3.6. Les sulfates
La limite admise doit se situer en dessous de la teneur de
250mg/l, leur présence est due à la dissolution de sels de
sulfates par les eaux de précipitations.
4. Résultats et interprétation des analyses
chimiques des eaux 4.1. Le résidu sec
La teneur moyenne varie autour de 450mg/l et elle est due en
grande partie aux bicarbonates dans le cas de la nappe de Saïda. Cependant
à Ain Boukhors la liaison avec le Lias est évidente vu que la
teneur s'élève jusqu'à 1320mg/l. Les zones de
concentrations élevées se situent sur les points d'eau à
proximité de l'Oued Saïda.
4.2. Les nitrates
La teneur moyenne varie de 6mg/l à un maximum de
60mg/l. la concentration en nitrates fait apparaitre une augmentation
progressive au Sud-Est de Saïda particulièrement dans la zone
karstique au Nord de Ain El Hdjar. Néanmoins, on constate une nette
diminution vers les points d'eau autour de Rebahia et de l'Oued Saïda.
L'absence d'une couverture naturelle d'alluvions Plio-Quaternaire constituant
un écran protecteur, entraine un taux élevé des nitrates
(supérieur à la teneur normale de 44mg/l). Ces nitrates sont en
grande partie issus de l'utilisation d'engrais azotés par l'agriculture,
de l'absence d'une couverture végétale et des
caractéristiques intrinsèques du sol.
4.3. Les chlorures
Ils sont associés à la présence d'une
pollution urbaine essentiellement ; on observe aussi les teneurs
- Ain Boukhors : 121mg/l.
- Ferme du syndicat : 272mg/l. - Puits Si-Abdelkrim : 1114mg/l
La forte teneur du puits de Si-Abdelkrim est due à la
présence de la décharge publique et du cimetière de
Saïda à quelques centaines de mètres seulement. Les valeurs
obtenues à la ferme de syndicat sont aussi dues aux décharges non
contrôlées.
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
Les teneurs en chlorures dans les points d'eau situés
de part et d'autre de l'Oued Saïda dus à des rejets de sels dans
l'Oued mais les valeurs ne sont pas supérieures à la limite de
250mg/l sauf dans le puits de Si-Abdelkrim.
4.4. Les sulfates
La teneur moyenne dans le secteur étudié varie de
24mg/l à 100mg/l environ, sauf dans le puits de Si-Abdelkrim où
la teneur excessive en sulfates est de 2136mg/l ; la moyenne admissible
étant de 250mg/l.
5. Différentes catégories des
eaux
Le diagramme de Berkaloff (Figure 39) fait apparaitre nettement
l'unité de faciès hydrochimique à savoir :
- Les eaux du karst bicarbonatées magnésiennes.
- Les eaux des sources d'émergence de la nappe
karstique.
- Les eaux de l'Oued où les teneurs en sont dictées
par les rejets urbains et industriels.
Figure 39 : Diagramme de Berkaloff.
63
CHAPITRE II. MODÉLISATIONS D'ALÉAS.
64
En résumé on peut conclure que les faciès
chimiques de la nappe de Saïda sont du type Bicarbonate calcique ce qui
est en parfaite conformité avec la formation aquifère
carbonatée. Le tableau ci-dessous (Tableau 18) représente la
gamme des valeurs relevées.
Eléments
|
Variation
|
Hco3
|
215 à 418 mg/l
|
Cl
|
27 à 1275 mg/l
|
So4
|
6 à 56 mg/l
|
Ca++
|
58 à 138 mg/l
|
Mg++
|
14 à 100 mg/l
|
Na++ + K+
|
11 à 133 mg/l
|
PH
|
7.1 à 8.5 mg/l
|
TH
|
1.1 à 10.16 mg/l
|
Tableau 18 : Variation des
éléments chimiques. D'après les résultats des
analyses chimiques effectuées, il apparait que :
- Une pollution par les nitrates d'origine mixte, urbaine et
agricole qui a été mise en évidence dans les zones
karstiques particulièrement vulnérables.
- Des taux anormalement élevés en chlorures et
sulfates qui sont dus à une concentration des sites de pollutions
existants dans un rayon très proche
65
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS.
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
L'eau qui est devenu une denrée rare et
précieuse, constitue un élément indispensable pour la vie
et l'équilibre de l'individu. Elle présente un facteur
déterminant pour le développement économique et social
d'un pays. Du fait de sa précarité et de sa fragilité,
voire de son irrégularité, cette ressource nécessite
notamment une attention très particulière quant à sa
mobilisation et sa gestion.
Au terme de ce travail, mené sur le bassin versant de
l'Oued Saïda nous avons essayé de dégager les grands traits
du fonctionnement des phénomènes variés en se basant sur
l'analyse de données géologiques, hydrogéologiques
hydrologiques et climatiques observées.
- Crues et inondations
A travers cette étude, nous avons établi les
courbes intensité-durée-fréquence pour la station d'Ain El
Hdjar. L'établissement des courbes IDF pour la station
hydrométrique située sur le bassin versant de Saïda est pour
étudier les périodes de retour des crues et inondations et leurs
intensités. Dans cette perspective, nous avons utilisé l'approche
probabiliste double exponentielle de Gumbel.
A travers les résultats obtenus nous constatons que
plus l'étendue (la durée) considérée (d'IDF)
augmente, plus l'intensité s'accroit. Néanmoins, les pluies des
derniers jours sont souvent les plus violentes ; au contraire les pluies de
durées courtes (moins de 4 jours), sont généralement de
faibles intensités par rapport aux intensités des derniers
jours.
Enfin, il faut dire que la réalisation des courbes IDF
pour les autres stations hydrométriques est indispensable pour
comprendre la variation des intensités pluviales dans le contexte du
changement climatique, dans un but décisionnel de prévention et
de prévision contre les inondations et les crues à
l'échelle de l'ensemble du bassin.
Recommandations
Notre étude sur l'évaluation des crues et
inondations, leurs intensités et leurs périodes de retour a pour
objectif des mesures de prévention et de protection qui se
résument essentiellement comme suite :
? Mise en place d'une ceinture de protection de l'eau pluviale
constituée par des canaux à ciel ouvert pour évacuer les
eaux pluviales.
66
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS.
· Mise en place de canaux collecteurs qui permettront de
dériver une partie des eaux pluviales en dehors de la ville.
· Le réaménagement des réseaux
d'assainissement dont le dimensionnement est pour la plupart des cas
sous-estimé.
· Construction de murs de protection en
maçonnerie sur une hauteur d'environ 1.5m.
· Terrassement et mise en place d'un béton
à 250kg/m3 pour l'assise de l'Oued.
· Aménagement de l'Oued y compris déblai
bien compact.
· Mise en place en garde-fou.
· Construction de seuil de rétention en
maçonnerie de gabionnage par paliers.
· Construction de canal de déviation en
béton armé jusqu'au rejet de section aux normes :1.50x0.80x1.2
m.
· Réalisation d'un collecteur de
déversement en Ø 1600.
· Travaux de curage et transport réfection du
canal existant. - Érosion hydrique
L'étude morpho-métrique du bassin versant de
l'Oued Saïda, a permis de montrer que la topographie est marquée
par une dénivelée assez importante, tout en ayant une altitude
minimale relativement élevée par rapport aux zones limitrophes du
bassin. Les différents paramètres calculés, relatifs au
réseau hydrographique, témoignent d'un chevelu hydrographique
bien hiérarchisé moyennement dense, mais assez ramifié.
Les caractéristiques biogéographiques montrent
un faible taux d'occupation du sol par la végétation ce qui
favorise l'érosion hydrique.
L'aperçu géologique montre que le bassin
versant est constitué d'un vaste plateau dont la lithologie est
composée de calcaires dolomitiques et d'argiles gréseuses qui
affleurent de l'Est à l'Ouest de l'Oued Saïda. D'épaisses
couches calcairo-dolomitiques forment les plus importants aquifères
de
67
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS.
la région. Ils sont très karstifiés, la
présence de failles et fissures facilite l'infiltration massive des eaux
ce qui favorise la recharge directe et rapide des nappes, mais augmente leur
vulnérabilité.
L'analyse des données pluviométriques
journalières sur les 39 années considérées, montre
clairement un déficit pluviométrique très marqué.
La station retenue dans cette étude affiche de précipitations
inférieures par rapport à la moyenne annuelle ; dans ces
conditions on estime qu'il s'agit bien de périodes de
sécheresse.
Les transports solides en suspension dans le bassin versant
de l'Oued Saïda se font essentiellement durant trois périodes, la
première intense en automne, les deux autres à plus faible
ampleur en hiver et au printemps. Les débits solides en suspension
varient en fonction des débits liquides selon une loi en puissance de la
forme Q?? = 2.36. Q11.63 . Sur la base de cette relation, nous avons
calculé le débit solide en suspension. Les résultats
obtenus ont permis de calculer le tonnage annuel des sédiments
transportés par l'Oued Saïda. Ces quantités de
sédiments varient de 1000 tonnes pour l'année 1998/1999, soit une
dégradation spécifique de 2 t/km2/an à 150000
tonnes pour l'année 2007/2008, donnant une dégradation
spécifique de 276 t/km2/an. L'apport moyen annuel en
sédiments enregistré à l'exutoire du bassin versant de
l'Oued Saïda est évalué à 29667 tonnes, ce qui
correspond à une dégradation spécifique de 55
t/km2/an.
Recommandations
Les unités fonctionnelles de l'érosion
correspondent aux niveaux de temps et d'espaces auxquelles les
stratégies de lutte contre l'érosion peuvent être mises en
oeuvre.
Plusieurs mesures antiérosives peuvent être
envisagées au niveau de l'exploitation agricole en tentant :
? De diminuer la genèse du ruissellement par une
modification des pratiques culturales (enherbement hivernal, outils et mode de
travail du sol, mode de désherbage...). C'est le cas du bassin
étudié qui dispose d'un faible couvert végétal.
? De canaliser le ruissellement par des réseaux de
fossés et prévoir l'évacuation du surplus en eaux par la
dérivation d'une partie des eaux superficielles en particulier à
l'amont des zones urbanisées.
? De réduire son effet sur l'arrachement du sol par
l'enherbement des talwegs (aménagement des cours d'eaux).
68
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS.
- Pollutions
Le but de cette étude, est la protection
préventive de la nappe et de voir l'influence des rejets industriels ou
urbains sur la qualité des eaux de la nappe de Saïda
La nappe de Saïda constitue la principale ressource en
eau utilisée aussi bien pour l'alimentation en eau potable et
l'agriculture, le problème de la détérioration des
qualités physico-chimiques des eaux de la nappe de Saïda
résulte de plusieurs facteurs liés d'une part à
l'extension croissante des activités industrielles et agricoles et aux
décharges d'ordures ménagères implantées
directement sur le Karst d'autre part, de plus la surexploitations de la nappe
due à l'intensifications des pompages a conduit à modifier les
qualités physico-chimiques des eaux de la nappe de Saïda.
Recommandations
Il s'agit de préserver les qualités
physico-chimiques de la nappe des eaux tout en s'efforçant de ne pas
apporter de contraintes aux différentes activités ; dans notre
cas le type de protection envisagée est la création d'un
périmètre de protection préventive.
La zone d'alimentation de la nappe doit faire partie de cette
réglementation, donc la création de périmètre de
protection préventive de la nappe des eaux qui couvre toute sa
superficie.
Dans les zones les plus sensibles il sera interdit :
· Les constructions industrielles et les constructions
groupées ou collectives.
· Rejet des eaux usées urbaines ou industrielles.
· L'exploitation de carrières et de matériaux
alluvionnaires.
· L'implantation de cimetières.
· L'épandage d'engrais organiques ou chimiques.
· Toutes les décharges publiques existantes
devront faire l'objet d'une étude d'impact sur l'environnement et les
ressources en eaux superficielles et souterraines.
La conservation de l'Oued Saïda dans un état de
propreté et de pureté demeure une priorité absolue qui
justifie les actions suivantes :
· Fonctionnement correct de la station
d'épuration.
69
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS.
· L'assainissement de l'Oued et mise en place d'un
dispositif approprié pour la collecte des décrets urbains.
· Raccordement le réseau d'assainissement pour tous
les quartiers restant en collecteurs principaux.
· Curage des tronçons obstrué des collecteurs
principaux.
· Faire fonctionner les stations de prétraitement
des unités industrielles.
· Analyse périodique des eaux de l'Oued Saïda
et des corps polluants ainsi les unités défaillantes.
· Des contrôles inopinés sous forme des
visites des unités de leur installation de dépollution et des
prélèvements d'échantillon pour analyser
70
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