Structure administrative et gestion de la population dans le département du Mbéré de 1983 à 2018par Léandre TASSONA Université de Ngaoundéré - Master 2 Histoire 2019 |
Introduction générale
I- Présentation du sujetAristote dans la Politique, défini l'Homme comme un animal politique, il est par nature sociable1(*).Très mal présentée. Est-ce un ouvrage, un article, un chapitre d'ouvrage ? À revoir. C'est ainsi qu'il a mis en place un système de régulation et d'hiérarchisation qui régente en permanence la société. Dans ce concert, son épanouissement se décline par l'établissement de certains principes de bases qui se rapportent aux codes et interdits pilotés par une instance spécialisée de direction2(*)Revoir la date. C'est pas 1999, . Cette instance est régie par un certain nombre d'attributions qui s'exprime essentiellement par la satisfaction de l'intérêt général. Il s'agit entre autres de préserver en toute circonstance la paix sociale, de promouvoir le développement économique et de garantir le bien-être de tous. Pour mener à bien cette mission, elle est dotée d'un moyen de pression afin de maitriser l'équilibre sociétale. Cet état de chose s'apparente à coup sûr à la mosaïque de l'État, groupement de domination institutionnalisée en ce sens qu'il réclame avec soif le monopole de la violence3(*). Donc considéré comme tel, l'État doit se mouvoir en différentes structures spécialisées pour son rôle régalien. Compte tenu de la complexité de couvrir tout son champ d'action, il a besoin des intermédiaires pour assurer son omniprésence. Il s'agit de l'administration qui représente le prolongement ou la continuité de l'État chargée de veiller à l'application des lois, des décrets, et des jugements4(*). Pour que son autorité puisse s'exercer effectivement, l'administration est tenue de mettre en place un dispositif de quadrillage de l'espace social. Par ailleurs, la manière dont les administrations s'organisent et organisent la société est très différente selon les pays. Au Cameroun, la politique de découpage administratif n'épouse pas les déploiements sociologiques afin d'assoir l'intégration nationale tant cruciale à l'épanouissement de tous et de chacun. Le brassage des populations à travers les dix régions se poursuit, en dépit de quelques réactions de rejet de l'autre, observables de temps en temps. Pays pluriethnique et multiculturel, le Cameroun est un véritable patchwork de populations. Raison pour laquelle il faut inlassablement faire la promotion des valeurs telles que la paix et la tolérance pour une cohabitation toujours pacifique, afin de consolider l'unité nationale, de renforcer la volonté et la pratique quotidienne du vivre-ensemble des populations. C'est dans cette veine que l'évolution de l'organisation administrative du territoire national suit une constante, celle de se superposer aux encadrements politiques traditionnels. Dans la partie septentrionale du Cameroun, elle a d'abord entériné les grands ensembles, sultanats et lamidats, puis les découpages administratifs ont repris des principautés musulmanes secondaires ou des sous-groupes ethniques. Jusqu'à nos jours, même en les morcelant pour mieux les contrôler, le découpage administratif s'est déterminé en fonction des chefferies traditionnelles ou des entités ethniques. Ainsi, les chefferies ont perduré et subsistent aux côtés des rouages de l'administration ; mieux, elles en sont les rouages ultimes, les relais en direction des populations5(*). Dans cette entreprise, les réalités des limites administratives sont rarement prises en compte. Or, comme le relève Antony Asiwaju, les problèmes posés sur les frontières internationales en Afrique Noire, sont les conséquences des dysfonctionnements internes à ces pays. Parmi ces problèmes de gestion interne, figurent les politiques d'aménagement du territoire6(*). C'est compte tenu de tous cela, que cette étude historique de l'organisation administrative s'inscrit dans un cadre bien précis, à travers ce mémoire intitulé : « structures administratives et gestion de la population dans le Département du Mbéré de 1983 à 2018 ». * 1 A. Berthoud, 2002, Essais de philosophie économique, Lille, Presses Universitaire du Septentrion,p.22. * 2 H. Abdouraman, 2008, « Frontières et découpages territoriaux dans l'Extrême-Nord du Cameroun : enjeux et implications (XIVème-XXème siècle)», Thèse de doctorat PhD, Université de Ngaoundéré, p.2. * 3 Ibid. * 4 M. Weber, 1971, Économie et société, Paris, Plon, cité par J. Chevallier, 1986, Science administrative, Paris, PUF, p. 105. * 5C. Seignobos et O. I. Mandjek, 2005, « Atlas de la province Extrême-nord Cameroun », books.openedition.org /irdeditions/11540. Consulté le 05 juin 2018. * 6 A. Asiwaju cité par Abdouraman,2008, « Frontières et découpages territoriaux dans l'Extrême-Nord du Cameroun : enjeux et implications (XIVème-XXème siècle) » Thèse de doctorat PhD, Université de Ngaoundéré,p.2. |
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