REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier ma directrice de recherche
professeure Marie-Joseph Bertini, de m'avoir fait l'honneur de
diriger mes travaux de recherche et pour le temps qu'elle a consacré
à m'apporter les outils méthodologiques indispensables à
la conduite de cette recherche. Je souhaite également vivement la
remercier pour ses conseils judicieux, ses encouragements, pour l'honneur
qu'elle m'a accordé pour lire mon travail et de m'ont
éclairé par ses cours tout au long de l'année de mon
master.
Je désire aussi remercier mes professeurs et
professeures, qui m'ont fourni les outils nécessaires à la
réussite de mes études universitaires. Je tiens à
remercier spécialement le professeur Frederik Dhaenens, qui fut le
premier à me faire découvrir le sujet qui a guidé mon
mémoire.
Un grand merci à ma mère, mon père
et mes grandes soeurs, pour leur amour, leurs conseils ainsi que leur soutien
inconditionnel.
INTRODUCTION
Les actions de la police contre les Afro-américains aux
États-Unis n'ont pas changé depuis des dizaines
d'années. L'oppression a toujours existé dans la
société américaine en ce qui concerne les personnes de
couleur et en particulier les personnes noires. Commencer par amener les
Africains de leur pays en les prenant comme esclaves en raison de leur couleur
de peau différente et les utiliser pour des processus de plantation
sévères, qui ont conduit de nombreuses femmes africaines à
devenir infertile à cause du travail pénible que leur corps ne
pouvait pas supporter. Suivis par la guerre contre la drogue qui a
commencé avec l'épidémie du crack dans le début des
année 1980s et a suivi avec la marijuana et l'héroïne, les
Afro-américains ont toujours été la cible principale du
gouvernement américain. C'est pour cette raison que de nombreux
Afro-américains ont commencé à faire face à la
discrimination raciste et à la stigmatisation du « sexe, de
l'argent, du meurtre et de la drogue » et aux stéréotypes
fortement présentes dans les médias comme hypersexuelle, hyper
violente et hyper masculin, cette lutte a commencé avec le mouvement
social #BlackLivesMatter qui a été le plus grand mouvement
après la morte de Martin Luther King et Malcom X.
Ce racisme systémique qui est visible depuis de
nombreuses décennies se traduit par une société white
washed, des individus blancs privilégiés et enfin par des
individus blancs à voir les personnes de couleur de la
société avec un regard blanc
supérieur. L'accumulation de ces événements du
racisme et violence contre les noirs aux États-Unis a conduit à
des assassinats de Noirs à devenir « viraux » grâce
aux réseaux sociaux depuis la mort de Trayvon Martin qui est
un adolescent tué par le surveillant de voisinage,
George Zimmerman.
Chaque année, les Noirs se débattent, se
retrouvant séparés et exclus de leur propre pays, les
États-Unis, uniquement à cause de la couleur de
peau. Le mouvement Black Lives Matter a
évolué chaque année, suivi d'un nouveau meurtre d'une
personne noire, mais une chose n'a pas été aussi largement
évoquée au sein du mouvement BLM, les femmes noires
tuées par la police.
Partant du concept d'intersectionnalitéintroduit pour
la premièrefoispar Kimberlé Crenshaw (juriste et
professeure à la UCLA School of Law et à la
Columbia Law School), Crenshaw a développé la
théorie de l'intersectionnalité pour inclure les femmes
noires dans le mouvement féministe notant qu'il y a trois autres
identités fondamentales qui doivent être incluses qui sont les
identités sociales et politiques de la personne telles que son sexe, sa
classe sociale et sa race. Crenshaw, la directrice
du Center for Intersectionality and
Social Policy Studies qui avait débuté à la
Columbia Law School, avait publié un rapport sur des femmes noires
qui ont été tuées et attaquées par la police et
pourtant leurs noms restent inconnus et ignorés. Crenshaw a
commencé le mouvement #SayHerName en publiant ce rapport et en
lançant un nouveau mouvement social concernant les femmes noires qui
restent ignorées dans le mouvement Black Lives Matter et
dans la société américaine.
Le but de ce mémoire est de prouver comment et pourquoi
les femmes noires sont encore ignorées dans les mouvements sociaux et
d'approfondir l'histoire du féminisme noir tout en appliquant la
théorie de l'intersectionnalité et en discutant des
changements survenus depuis les années 1990s jusqu'en2021, la
recherche examinera également en profondeur le
mouvement #SayHerName et les statistiques des femmes qui ont souffert
de la violence policière aux États-Unis, mais qui n'ont pas
gagné beaucoup de popularité dans les médias comme les
hommes noirs. Cette recherche pose deux problématiques :
1.Est-ce que les actions violentes des policiers se
sont accentuées envers les femmes Afro-américaines
entre les années 1990s et 2021 ?
2. Est-ce que le mouvement #sayhername a
diminué la violence policière et a amélioré les
conditions de vie des femmes afro-américaines ?
Qui seront suivies par ces deux hypothèses :
1. Les actions
policières violentes n'ont pas changé, elles sont
restées les mêmes, mais restent cachées, car elles ne sont
pas signalées par les femmes Afro-américaines.
2. Le mouvement #sayhername n'a pas
diminué les actions policières contre les femmes
Afro-américaines, mais il a augmenté les conditions de vie des
femmes afro-américaines.
En analysant les données tirées de nombreux
articles de presse, d'universitaires et d'organisations humanitaires, les
résultats montrent que les femmes noires souffrent non seulement de la
violence policière, mais aussi de la violence domestique, du manque de
soins de santé, du manque d'opportunités d'emploi et
d'éducation, elles souffrent aussi des stéréotypes qui
leur sont imposés par les médias misogynes patriarcaux. Selon
la recherche faite dans ce mémoire en basant sur 60 articles de la
presse, des rapports et des oeuvres académique, les résultats
montrent que depuis l'année 1993, jusqu'à 2021, 88 femmes ont
été tuées par la police et seulement deux d'entre eux sont
devenues virales sur les réseaux sociaux. Ces femmes sont
Sandra Bland, qui a été retrouvée tuée dans sa
cellule de prison sans surveillance après avoir été
arrêtée pour une infraction mineure de la circulation en 2015,
et Breonna Taylor qui s'est fait tirer dessus par des policiers qui
sont entrés par erreur dans son appartement sans frapper à la
porte en 2020. Ce qui nous conduit à l'autre résultat qui
montre que depuis 2015, 56 femmes ont été tuées par la
police. La mort de ces femmes a été brutalisée par la
police qui criminalise les femmes noires et les stigmatise. Les femmes
noires ne sont vues que pour leurs identités
noirespourtant, leur intersectionnalité reste
ignorée, elles sont fortement stigmatisées et sont
considérées comme « masculines » ou comme des
« super humaines » qui peuvent tolérer unedouleur
énorme et des balles de fusil. On rapporte que les femmes noires
sont plus maltraitées que les femmes blanches, plus souvent
violées, moins payées dans leur travail et manquent de soin de
santé de base, ce qui les rend 2 à 3 fois plus susceptibles de
mourir en accouchant que les femmes blanches. Le biais de la douleur est
fortement présent lorsqu'il s'agit de femmes noires, de même que
le « biais de la formidabilité » et
l'adultification des jeunes filles noires.
Dans ce mémoire, les concepts du racisme
systémique aux côtés du misogynoir et le manque
de reconnaissance de l'intersectionnalité des femmes noires seront
approfondis. La première partie de ce mémoire discutera le
racisme et la discrimination contre la communauté
afro-américaineen partant du colonialisme au racisme scientifique au
l'esclavage à la plantation et l'abolition de l'esclavage suivi par
l'idéologie du racisme qui a été toujours fortement
présente dans la société. Dans le deuxième
chapitre de la première partie, la guerre contre la drogue sera
discutée et expliquée en reliant les drogues à la
façon dont le gouvernement américain a stigmatisé les
Afro-américains et les a marginalisésdans certains
stéréotypes et dans certains quartiers que la police appelle
« les quartiers de fenêtres brisées ». Le
troisième chapitre discutera la façon dont le racisme moderne est
formé par une société « whitewashed »
contrôlée par des individus blancs privilégiés avec
une idéologie au regard blanc « white gaze » quiest
soutenu par l'idée de colorisme qui favorise les tons de peau
claire par rapport aux tons foncés.
La deuxième partie du mémoire aborde l'histoire
du mouvement Black Lives Matter, comment il a commencé et comment il a
été repris en 2020 lorsqu'il est devenu un grand mouvement
universel qui avait été vécu depuis les États-Unis
jusqu'à des pays comme la Syrie avec le graffiti représentant la
mort de George Floyd sur un mur d'une ville détruit par le régime
d'Assad pour montrer le soutien des citoyens avec cette tragédie
humaine. Le mouvement en 2020 a ouvert les yeux de millions de personnes pour
chasser l'oppression systémique.
La troisième et dernière partie de ce
mémoire porte sur les femmes noires, l'intersectionnalité, le
féminisme noir et le mouvement #SayHerName initié par la
professeure Kimberlé Crenshaw. Cette partie développe sur les
deux hypothèses posées.
La méthode utilisée pour ce mémoire est
une analyse du contenu qui se concentre sur 60 articles de presse et
également des articles académiques et des statistiques par des
organisations humanitaires, cette méthode analyse les articles un par un
puis résume le résultat final en validant ou infirmant les
hypothèses données.
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