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Black Lives Matter: l'intersectionnalité, une méthodologie analytique


par Judy Meri
Université Côte d'Azur - Mémoire M1 2021
  

Disponible en mode multipage

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Université Côte D'azur

UFR, Lettres, Arts et Sciences Humaines

M1 Digital Studies, Information et Communication (DISTIC) - HMIDI1-180

Mémoire

?POUR L'OBTENTION

DE MASTER 1 EN INFORMATION ET COMMUNICATION

Black Lives Matter : L'intersectionnalité, Une Méthodologie Analytique

Présentée et Soutenue par :

Judy Meri

Sous la direction de :

Professeure Marie-JosephBertini, Université Côte D'azur

TITRE :

Black Lives Matter : L'intersectionnalité, Une Méthodologie Analytique

Résumé :

Cette recherche analyse et étudie en profondeur le mouvement de #BlackLivesMatter et le mouvement #SayHerName aux États-Unis, elle se concentre sur l'intersectionnalité des femmes noires dont les droits ont été violés et réduits au silence par les médias, par la société, etégalement, par la communauté afro-américaine elle-même.

Ce mémoire étudiera les origines du racisme, le début du mouvement #BlackLivesMatter, les raisons pour lesquelles il a commencé, il étudieraen profondeur le racisme systématique aux États-Unis et analysera également le concept d'intersectionnalité qui a été utilisé pour la première fois par Kimberlé Crenshaw.

Mêlant les études culturelles et les Gender Studies, ce mémoire analysera les deux mouvements (Black Lives Matter et Say Her Name) en appliquant des théories et des concepts des deux domaines. Le mémoire utilise une manière méthodologique en appliquant l'analyse du contenu des journaux de presse et des oeuvres académiques liés aux deux mouvements étudiés pour répondre auxhypothèses qui sont misent aux problématiques posées.

Mots-Clés :

Intersectionnalité, Black Féminisme, Black Lives Matter, Say Her Name

TITLE:

Black Lives Matter: Intersectionality, An Analytical Methodology

Abstract:

This research analyzes and studies the movement of Black Lives Matter and Say Her Name in the United States, it focuses on the intersectionality of black women whose rights are being constantly violated by the police and who are being silenced by the media, the society and by the AfricanAmerican community itself.

This research will study the movement of Black Lives Matter and will analyze why and how it started.It willfocus on the systematic and the systemic racism in the United States and will also analyze the concept of intersectionality which was first coined by the professor Kimberlé Crenshaw.

Combining Cultural Studies and Gender Studies, this research will analyze these two movements (Black Lives Matter and Say Her Name) by applying theories and concepts from both fields. The research uses the methodology of content analysis by summarizing several press and academic articles to confirm the results of the two given hypotheses.

Keywords:

Intersectionality, Black Feminism, Black Lives Matter, Say Her Name

SOMMAIRE

SOMMAIRE 2

REMERCIEMENTS 5

INTRODUCTION 6

PARTIE I : L'OPPRESSION CONTRE LES AFRO-AMÉRICAINS DEPUIS L'ESCLAVAGE AUX ÉTATS-UNIS 9

Chapitre 1 : L'esclavage 10

1.1.1 Le Racisme Et Le Colonialisme 10

1.1.2 Le Racisme Scientifique 14

1.1.3 Le Plantation 19

1.1.4: L'abolition De L'esclavage 23

1.1.5: L'idéologie De La Race 26

Chapitre 2 : War On Drugs 31

1.2.1 La Naissance De La Drogues Aux États-Unis 31

1.2.2 Marijuana, Héroïne Et Crack 34

1.2.3 La Stigmatisation De « Sexe, Argent, Meurtre Et Drogue » 38

Chapitre 3 : Le Racisme « caché » Contre Les Afro-américains. 42

1.3.1 Vivre Dans Une Société Whitewashed 42

1.3.2 Être Né Avec Le Privilège Blanc Aux États-Unis 45

1.3.3 Le Racisme Systémique Et Le Regard Blanc « White Gaze » 49

PARTIE II : BLACK LIVES MATTER : PLUS QU'UN MOUVEMENT SOCIAL 53

Chapitre 1 : Historique 54

2.1.1 Historique Et Analyse Psychologique 54

2.1.2 Black Lives Matter : Un Mouvement Commencé Par Des Femmes 58

Chapitre Deux : La Remontée Du Mouvement Black Lives Matter en 2020 60

2.2.1 L'intersectionnalité Et Black Lives Matter 60

2.2.2 Black Lives Matter En 2020 : Sachez Leurs Noms 64

PARTIE III : L'INTERSECTIONNALITÉ DES FEMMES NOIRES AUX ÉTATS-UNIS, MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES DU CORPUS 69

Chapitre Un : Méthodologie de la recherche 70

3.1.1 Le Choix Des Supports 70

3.1.2 Analyse Du Corpus 71

Chapitre Deux : Les Femmes Afro-Américaines : Une Histoire Analytique 73

3.2.1 L'histoire Tacite Des Femmes Noires Aux États-Unis 73

3.2.3 Une Analyse Sur La Violence Policière Contre Les Femmes Afro-Américaines 83

Chapitre Trois: Black Lives Matter et Black Women Lives Matter 94

3.3.1 Les Actions Policiers Contre Les Femmes Afro-américaines Depuis Les Années 1990s Jusqu'à Maintenant 94

3.3.2 L'Hashtag #SayHerName Histoire Et Effets Sociales 99

3.3.3 Changer Les Sociétés Et Renforcer La Sensibilisation Via Les Réseaux Sociaux 106

3.3.4. Qu'est-Ce Qui A Changé Pour Les Femmes Afro-Américaines Après Le Mouvement #SayHerName ? 111

Chapitre Quatre : Hypothèses et Résultats : 120

3.4.1 Les Actions Policières Violentes Cachées Contre Les Femmes Noires Entre Les Années 1990 Et 2021 120

3.4.2 Le Mouvement #Sayhername, Les Actions Policières Contre Les Femmes Afro-américaines Et Le Niveau De La Vie Des Femmes Afro-américaines 124

CONCLUSION 129

BIBLIOGRAPHIE 133

ANNEXES 143

1.1 Partie I, Chapitre I 143

1.2 Partie I, Chapitre II 150

1.3 Partie I, Chapitre III 154

2.1 Partie II, Chapitre I 159

2.2 Partie II, Chapitre II 161

3.1 Partie III, Chapitre II 166

3.2 Partie III, Chapitre III 177

TABLE DES FIGURES 188

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier ma directrice de recherche professeure Marie-Joseph Bertini, de m'avoir fait l'honneur de diriger mes travaux de recherche et pour le temps qu'elle a consacré à m'apporter les outils méthodologiques indispensables à la conduite de cette recherche. Je souhaite également vivement la remercier pour ses conseils judicieux, ses encouragements, pour l'honneur qu'elle m'a accordé pour lire mon travail et de m'ont éclairé par ses cours tout au long de l'année de mon master.


Je désire aussi remercier mes professeurs et professeures, qui m'ont fourni les outils nécessaires à la réussite de mes études universitaires. Je tiens à remercier spécialement le professeur Frederik Dhaenens, qui fut le premier à me faire découvrir le sujet qui a guidé mon mémoire.

Un grand merci à ma mère, mon père et mes grandes soeurs, pour leur amour, leurs conseils ainsi que leur soutien inconditionnel.

INTRODUCTION

Les actions de la police contre les Afro-américains aux États-Unis n'ont pas changé depuis des dizaines d'années. L'oppression a toujours existé dans la société américaine en ce qui concerne les personnes de couleur et en particulier les personnes noires. Commencer par amener les Africains de leur pays en les prenant comme esclaves en raison de leur couleur de peau différente et les utiliser pour des processus de plantation sévères, qui ont conduit de nombreuses femmes africaines à devenir infertile à cause du travail pénible que leur corps ne pouvait pas supporter. Suivis par la guerre contre la drogue qui a commencé avec l'épidémie du crack dans le début des année 1980s et a suivi avec la marijuana et l'héroïne, les Afro-américains ont toujours été la cible principale du gouvernement américain. C'est pour cette raison que de nombreux Afro-américains ont commencé à faire face à la discrimination raciste et à la stigmatisation du « sexe, de l'argent, du meurtre et de la drogue » et aux stéréotypes fortement présentes dans les médias comme hypersexuelle, hyper violente et hyper masculin, cette lutte a commencé avec le mouvement social #BlackLivesMatter qui a été le plus grand mouvement après la morte de Martin Luther King et Malcom X.

Ce racisme systémique qui est visible depuis de nombreuses décennies se traduit par une société white washed, des individus blancs privilégiés et enfin par des individus blancs à voir les personnes de couleur de la société avec un regard blanc supérieur. L'accumulation de ces événements du racisme et violence contre les noirs aux États-Unis a conduit à des assassinats de Noirs à devenir « viraux » grâce aux réseaux sociaux depuis la mort de Trayvon Martin qui est un adolescent tué par le surveillant de voisinage, George Zimmerman.

Chaque année, les Noirs se débattent, se retrouvant séparés et exclus de leur propre pays, les États-Unis, uniquement à cause de la couleur de peau. Le mouvement Black Lives Matter a évolué chaque année, suivi d'un nouveau meurtre d'une personne noire, mais une chose n'a pas été aussi largement évoquée au sein du mouvement BLM, les femmes noires tuées par la police.

Partant du concept d'intersectionnalitéintroduit pour la premièrefoispar Kimberlé Crenshaw (juriste et professeure à la UCLA School of Law et à la Columbia Law School), Crenshaw a développé la théorie de l'intersectionnalité pour inclure les femmes noires dans le mouvement féministe notant qu'il y a trois autres identités fondamentales qui doivent être incluses qui sont les identités sociales et politiques de la personne telles que son sexe, sa classe sociale et sa race. Crenshaw, la directrice du Center for Intersectionality and Social Policy Studies qui avait débuté à la Columbia Law School, avait publié un rapport sur des femmes noires qui ont été tuées et attaquées par la police et pourtant leurs noms restent inconnus et ignorés. Crenshaw a commencé le mouvement #SayHerName en publiant ce rapport et en lançant un nouveau mouvement social concernant les femmes noires qui restent ignorées dans le mouvement Black Lives Matter et dans la société américaine. 

Le but de ce mémoire est de prouver comment et pourquoi les femmes noires sont encore ignorées dans les mouvements sociaux et d'approfondir l'histoire du féminisme noir tout en appliquant la théorie de l'intersectionnalité et en discutant des changements survenus depuis les années 1990s jusqu'en2021, la recherche examinera également en profondeur le mouvement #SayHerName et les statistiques des femmes qui ont souffert de la violence policière aux États-Unis, mais qui n'ont pas gagné beaucoup de popularité dans les médias comme les hommes noirs. Cette recherche pose deux problématiques :

1.Est-ce que les actions violentes des policiers se sont accentuées envers les femmes Afro-américaines entre les années 1990s et 2021 ?

2. Est-ce que le mouvement #sayhername a diminué la violence policière et a amélioré les conditions de vie des femmes afro-américaines ?

Qui seront suivies par ces deux hypothèses :

1. Les actions policières violentes n'ont pas changé, elles sont restées les mêmes, mais restent cachées, car elles ne sont pas signalées par les femmes Afro-américaines.

2. Le mouvement #sayhername n'a pas diminué les actions policières contre les femmes Afro-américaines, mais il a augmenté les conditions de vie des femmes afro-américaines.

En analysant les données tirées de nombreux articles de presse, d'universitaires et d'organisations humanitaires, les résultats montrent que les femmes noires souffrent non seulement de la violence policière, mais aussi de la violence domestique, du manque de soins de santé, du manque d'opportunités d'emploi et d'éducation, elles souffrent aussi des stéréotypes qui leur sont imposés par les médias misogynes patriarcaux.
Selon la recherche faite dans ce mémoire en basant sur 60 articles de la presse, des rapports et des oeuvres académique, les résultats montrent que depuis l'année 1993, jusqu'à 2021, 88 femmes ont été tuées par la police et seulement deux d'entre eux sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Ces femmes sont Sandra Bland, qui a été retrouvée tuée dans sa cellule de prison sans surveillance après avoir été arrêtée pour une infraction mineure de la circulation en 2015, et Breonna Taylor qui s'est fait tirer dessus par des policiers qui sont entrés par erreur dans son appartement sans frapper à la porte en 2020. Ce qui nous conduit à l'autre résultat qui montre que depuis 2015, 56 femmes ont été tuées par la police. La mort de ces femmes a été brutalisée par la police qui criminalise les femmes noires et les stigmatise. Les femmes noires ne sont vues que pour leurs identités noirespourtant, leur intersectionnalité reste ignorée, elles sont fortement stigmatisées et sont considérées comme « masculines » ou comme des « super humaines » qui peuvent tolérer unedouleur énorme et des balles de fusil. On rapporte que les femmes noires sont plus maltraitées que les femmes blanches, plus souvent violées, moins payées dans leur travail et manquent de soin de santé de base, ce qui les rend 2 à 3 fois plus susceptibles de mourir en accouchant que les femmes blanches. Le biais de la douleur est fortement présent lorsqu'il s'agit de femmes noires, de même que le « biais de la formidabilité » et l'adultification des jeunes filles noires. 

Dans ce mémoire, les concepts du racisme systémique aux côtés du misogynoir et le manque de reconnaissance de l'intersectionnalité des femmes noires seront approfondis. La première partie de ce mémoire discutera le racisme et la discrimination contre la communauté afro-américaineen partant du colonialisme au racisme scientifique au l'esclavage à la plantation et l'abolition de l'esclavage suivi par l'idéologie du racisme qui a été toujours fortement présente dans la société. Dans le deuxième chapitre de la première partie, la guerre contre la drogue sera discutée et expliquée en reliant les drogues à la façon dont le gouvernement américain a stigmatisé les Afro-américains et les a marginalisésdans certains stéréotypes et dans certains quartiers que la police appelle « les quartiers de fenêtres brisées ». Le troisième chapitre discutera la façon dont le racisme moderne est formé par une société « whitewashed » contrôlée par des individus blancs privilégiés avec une idéologie au regard blanc « white gaze » quiest soutenu par l'idée de colorisme qui favorise les tons de peau claire par rapport aux tons foncés.

La deuxième partie du mémoire aborde l'histoire du mouvement Black Lives Matter, comment il a commencé et comment il a été repris en 2020 lorsqu'il est devenu un grand mouvement universel qui avait été vécu depuis les États-Unis jusqu'à des pays comme la Syrie avec le graffiti représentant la mort de George Floyd sur un mur d'une ville détruit par le régime d'Assad pour montrer le soutien des citoyens avec cette tragédie humaine. Le mouvement en 2020 a ouvert les yeux de millions de personnes pour chasser l'oppression systémique.

La troisième et dernière partie de ce mémoire porte sur les femmes noires, l'intersectionnalité, le féminisme noir et le mouvement #SayHerName initié par la professeure Kimberlé Crenshaw. Cette partie développe sur les deux hypothèses posées.

La méthode utilisée pour ce mémoire est une analyse du contenu qui se concentre sur 60 articles de presse et également des articles académiques et des statistiques par des organisations humanitaires, cette méthode analyse les articles un par un puis résume le résultat final en validant ou infirmant les hypothèses données.

PARTIE I: L'OPPRESSION CONTRE LES AFRO-AMÉRICAINS DEPUIS L'ESCLAVAGE AUX ÉTATS-UNIS

Chapitre 1 : L'esclavage

« Personne n'est né avec la haine pour l'autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou de sa religion. Les gens doivent avoir appris à haïr, et s'ils peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car l'amour jaillit plus naturellement du coeur humain que son opposé. »

- Nelson Mandela

1.1.1 Le Racisme Et LeColonialisme

Le colonialisme et le racisme vont de pair depuis presque le début de l'humanité et l'émergence des races. Les cultures occidentales ont toujours eu des concepts de qui est supérieur et qui est inférieur en fonction de la classe sociale et de la couleur de la peau. Ce concept de supériorité remonte aux premières civilisations dans ce que l'on appelle maintenant le Moyen-Orient lorsque les Arabes et les civilisations habitaient dans cette région-là utilisaient des esclaves africains pour les servir. Même dans les cultures du Moyen-Orient, la couleur de la peau blanche était privilégiée, car ils montraient des signes de la noblesse puisque les tons de la peau foncée étaient associés à la classe ouvrière qui devait rester à l'extérieur au soleil pour travailler. La race blanche a été privilégiée pour la couleur de la peau claire et la discrimination contre les personnes de couleur foncée s'est normalisée depuis que la race blanche a été considérée comme supérieure. 

Dans l'ouvrage de Kelly Fazilleau (Racisme scientifique et appellations : justification de la gestion coloniale des `races humaines' dîtes inférieures en Amérique du Nord au 19ème et début du 20ème siècle), l'auteur explique la découverte de l'Amérique et la colonisation de la terre des Indiens natifs. Fazilleau explique comment la colonisation a commencé à cause des croyances chrétiennes qui ont permis aux Occidentaux de coloniser la terre des Amérindiens en affirmant qu'ils avaient la couleur de peau différente et en croyant que leur apparence et leurs croyances différentes leur permettaient de prendre leur terre au nom du Christ et en croyant qu'ils sont sauvages parce qu'ils vivent en harmonie avec la nature, Fazilleau explique: « Les Occidentaux, lors de la construction du mythe chrétien des origines, ignoraient l'existence de l'Amérique (Aubert-Marson 2010 : 32) et de l'Australie. La façon dont on devait traiter les Indiens ne figurait pas dans la Bible. Les Indiens ne pouvaient pas être jugés sur leur apparence physique. Malgré leur couleur de peau claire, qui ne différait que peu de celles des Européens, ils étaient nommés « peaux-rouges ». Ce terme permettait de les distinguer du groupe euro-descendant et ainsi de justifier la façon dont ils étaient traités. Les premiers siècles de la colonisation des Amériques, les autochtones furent aussi souvent qualifiés de « sauvages » (Capdevila 2007 :73). Les Occidentaux encouragèrent cette représentation, justifiant ainsi l'occupation de leurs terres.»1(*)

L'Europe est arrivé dans les Amériques et les a transformées en `Settler Colonialism2(*)'. Le colonialisme des colons dans le sens où les Européens ont complètement rejeté la vie des Amérindiens qui possédaient la terre et là s'appropriaient. Les colons européens ont tué, brûlé et torturé les hommes, les femmes et les enfants qui appartenaient à l'Amérique tout en affirmant que la terre leur appartenait parce qu'ils étaient supérieurs aux Amérindiens en raison de leur langue, de leur culture et de leur héritage qui existaient également dans la culture amérindienne mais sont restés abandonnés. Dunbar-Ortiz dans son livre : « Une histoire des peuples autochtones des États-Unis » , explique la colonisation des Européens des Amériques en disant : « L'histoire des États-Unis est une histoire du Settler Colonialsim. La fondation d'un État basé sur l'idéologie de la suprématie blanche, la pratique répandue de l'esclavage africain et une politique génocide et vol de terres. Aux États-Unis, la fondation et le développement de l'État colonisateur anglo-américain implique un récit sur les colons puritains qui avaient une alliance avec Dieu de prendre la terre. Cette partie de l'histoire d'origine est soutenue et renforcée par le mythe de Colomb et la « Doctrine de la découverte. » Le Settler Colonialism, en tant qu'institution ou système, nécessite la violence ou la menace de violence pour atteindre ses objectifs. Les gens ne cèdent pas leurs terres, leurs ressources, leurs enfants et leur avenir sans se battre, et ce combat se heurte à la violence. »3(*)

Ces crimes brutaux contre les peuples autochtones sont enseignés dans le livre de Las Casas lors de son voyage dans l'Amérique pendant la période de colonisation, Pennington l'explique : « Las Casas qui a vécu avec son père à Espanola a contribué à la réflexion juridique et politique sa défense des droits des peuples natifs d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud. Il a également limité l'autorité ecclésiastique dans le monde séculier et était un critique vigoureux de l'esclavage et un défenseur du droit de chaque être humain à être libre.»4(*)

Casas décrit les massacres et les crimes qui ont été commis contre les Indiens natifs dans son oeuvre « Les larmes des Indiens : récit historique du massacre cruel de vingt millions d'innocents »: « Maintenant pour venir sur le continent, nous sommes convaincus, et osons affirmer sur notre propre connaissance, qu'il y avait dix Royaumes d'une étendue aussi grande que le Kingdome d'Espagne, y joignant à la fois l'Aragon et le Portugal, contenant au-dessus de mille miles chaque l'un d'eux dans la boussole, dont les méchancetés inhumaines et abominables des Espagnols ont fait un désert, étant maintenant comme dépouillé de tout leur peuple, et mis à nu de tous leurs habitants, bien que ce fût un endroit autrefois possédé par de vastes et un nombre infini d'hommes; et nous osons affirmer avec confiance que pendant ces quarante ans, au cours desquels les Espagnols ont exercé leurs abominables cruautés et leurs détestables tyrannies dans ces régions, il y a innocemment péri au-dessus. Douze millions d'âmes, de femmes et d'enfants sont dénombrés dans cette triste et fatale liste ; de plus, je crois vraiment que je devrais parler dans les limites du sens, devrais-je dire que plus de cinquante millions ont été consommés dans ce massacre.»5(*)La colonisation est le résultat de la supériorité et du colorisme (qui est un concept qui sera discuté plus loin dans les chapitres prochains), cette supériorité est liée à la croyance que les autres civilisations sont « primitives »ou « sauvages », ce qui crée des comportements normatifs différenciant les cultures en utilisant des images racistes et un regard de colon sur les cultures qui n'utilisent pas les mêmes techniques que les cultures occidentales. Cette idée remonte aux humains qui craignent la nature et les animaux, ils craignent donc également les sociétés qui vivent harmonieusement dans la nature, car ils croient que ces personnes se comportent d'une manière qui ressemble à des animaux et doivent donc être contrôlées et colonisées. La religion a également joué un grand rôle en plus de la biologie qui a eu un grand impact sur la façon dont les sociétés blanches voient les autres cultures en dehors de l'Occident.

Margaret Kohn et Kavita Reddy écrivent dans leur article «  Colonialism » dans l'Encyclopédie de philosophie de Stanford écrivent : « La conquête espagnole des Amériques avait lieu pendant une période de réforme où les érudits humanistes de l'Église étaient de plus en plus influencés par les théories du droit naturel de théologiens tels que saint Thomas d'Aquin. Selon le pape Innocent IV, la guerre ne pouvait pas être menée contre les infidèles et ils ne pouvaient pas être privés de leurs biens simplement à cause de leur non-croyante. Les Espagnols ont rapidement conclu que les habitudes des Amérindiens, de la nudité à la réticence au travail en passant par le prétendu cannibalisme, démontraient clairement leur incapacité à reconnaître la loi naturelle. Ce compte-rendu des douanes indigènes a été utilisé pour légitimer l'esclavage des Indiens, qui, selon les colons espagnols, était le seul moyen de leur apprendre la civilisation et de les présenter au christianisme. Certains des missionnaires espagnols envoyés dans le Nouveau Monde, cependant, ont remarqué que l'exploitation brutale du travail des esclaves était répandue alors que tout engagement sérieux en faveur de l'instruction religieuse était absent. Les membres de l'ordre dominicain, en particulier, ont noté l'hypocrisie d'asservir les Indiens en raison de leur prétendue barbarie tout en pratiquant une forme de conquête, de guerre et d'esclavage qui a réduit la population indigène d'Hispaniola de 250 000 à 15 000 en deux décennies de domination espagnole. Compte tenu du résultat génocidaire de la « civilisation »espagnole, ils ont commencé à remettre en question l'idée d'une mission civilisatrice.»6(*)Par conséquent, comme les Amérindiens étaient vus comme s'ils n'étaient pas humains respectés en raison de leur mode de vie et leurs croyances, les cultures occidentales croyaient qu'elles devaient les coloniser en prenant leurs terres, en colonisant leurs croyances en les convertissant au christianisme et en les tuant brutalement à cause de la culture et différences raciales. Les différences sont ce qu'Edward Saïd les explique dans ses études postcoloniales et orientalisantes il les appelle de « fantasme idéologique », ce fantasme de barbarie et de sauvage est créé par une idéologie qui est utilisée par l'Occident pour « fabriquer de l'autre où l'othering » des civilisations qui ont des modes de vie différents de l'Occident. Ajouté à ce que Foucault appellerait le colonialisme : « C'est dans le discours que le pouvoir et le savoir se rejoignent7(*) ».Ce colonialisme a été justifié par l'histoire américaine en matière de nationalisme dépeignant les Amérindiens comme barbares et violents. Cette représentation crée une vision nationaliste qui amène les citoyens à penser que les colonisateurs se battaient pour leur pays, ce qui n'était même pas le leur. »

1.1.2 Le Racisme Scientifique

Le racisme n'est pas quelque chose avec lequel les humains sont nés. C'est une idéologie enseignée qui dure depuis très longtemps et ses origines sont scientifiques à commencer par Charles Darwin et sa théorie de la sélection naturelle évoluant vers un concept idéologique qui déshumanise les personnes de la peau foncée et les fait apparaître « sans âme » aux colonialistes Européens. Dans cette section, le racisme scientifique sera expliqué en profondeur pour comprendre d'où vient le concept moderne de racisme.Dans l'ouvrage de Jackson et Weidman, « les origines du racisme scientifique », les auteurs décrivent et expliquent le racisme et ses origines en écrivant : » la pensée évolutionniste est devenue une idéologie significative que l'on peut appeler le « racisme scientifique » à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Le racisme scientifique est le résultat de la fusion de deux courants de pensée scientifique. Les premières nouvelles idées sur l'hérédité ont fourni une explication de la façon dont les traits pouvaient être maintenus stables de génération en génération. Deuxièmement, des idées ont fleuri sur la suprématie des races nord-européennes - ce qu'on appelait l'arianisme ou le teutonisme au XIXe siècle et le nordicisme au XXe. Les gens les plus savants de XIXe siècle croyaient en la doctrine d'inheritance des caractéristiques acquis» le plus souvent associée à l'évolutionniste français Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), la doctrine enseignait que les pressions environnementales modifient la nature physique d'un organisme et que ses caractéristiques acquises étaient héritées par les générations suivantes.8(*) » La théorie lamarckienne établissait un lien entre les Africains et les descendants directs de singes qui ont ensuite évolué pour devenir un Européen plus « civilisé » et supérieur.

Gérard Molina, ensuite, explique dans son ouvrage « Charles Darwin Et La Question Du Racisme Scientifique » en profondeur le racisme scientifique qui a commencé par les oeuvres de Charles Darwin, Molina écrit : « On peut dire ainsi que Darwin explore un point de vue éloigné du racisme biologique tout en acceptant la supériorité de certaines races sur d'autres. Expliquons cette contradiction. Comme, d'après sa théorie, les variétés sont des espèces commençantes et les espèces des variétés temporairement fixées, et comme une population n'est pas constituée par une essence, mais par une somme de variations autour de moyennes, il est de « peu d'importance »ou « fort indifférent » de parler de races ou sous-espèces à propos de variétés qui possèdent plus de ressemblances (corporelles et mentales) que de différences et, surtout, « se confondent l'une avec l'autre « . D'autant que Darwin repère dans les conduites, passées et présentes, des populations « une similitude étroite de l'esprit de l'homme, à quelques races qu'il appartienne ». En même temps, il explique l'absence de formes intermédiaires entre les grands singes et l'homme actuel par l'extinction d'espèces ou de variétés au cours de l'hominisation. Cette extinction, phénomène « très complexe », est comparable aux anéantissements constatés lors du voyage, de sorte que « dans un avenir assez prochain, si nous comptons par siècles, les races humaines civilisées auront très certainement exterminé et remplacé les races sauvages dans le monde entier ». Il sait d'ailleurs que le contact, même bienveillant, suffit à détruire involontairement par la contagion et les infections. Darwin dit aux adversaires de l'évolution : les interruptions dans la série des hominidés que vous invoquez comme preuve d'une absence d'ascendance animale sont l'effet d'un processus d'extinction des formes intermédiaires qui ressemble à ce qui se passe aujourd'hui, devant vous et par votre action.9(*) »

Après Darwin, son cousin Galton a été inspiré par lui et a continué son travail avec des nouvelles théories, Jackson et Weidman expliquent : « le cousin de Darwin, Francis Galton (1822-1911). Galton a inventé l'expression « nature contre-culture »et il est descendu fortement du côté de la nature. Le début de la vie et de l'éducation de Galton ressemblait beaucoup à ceux de son cousin. Il est né dans une famille riche et s'attendait à devenir médecin. Tout comme Darwin, il était malheureux à la faculté de médecine. Le protégé le plus doué de Galton, et une figure clé dans la promotion des vues galtoniennes de l'hérédité et de la science, fut Karl Pearson (1857-1936), qui exposa ses vues sur la science dans un ouvrage influent, The Grammar of Science (1882). Pour Pearson, un bon scientifique à éviter toute spéculation sur les entités non-observables et s'est concentré uniquement sur les preuves directement détectées. Pearson a fondé le journal Biometrika en 1901, qui est devenu le principal débouché pour les études statistiques des traits physiques des organismes, Cette vision de la suffisance des constructions statistiques pour expliquer les phénomènes scientifiques se poursuivrait au XXe siècle, en particulier dans la psychométrie et les tests de QI. Galton et Pearson sont considérés à juste titre comme les fondateurs de cette approche et tous deux ont apporté des idées clés à la science des statistiques.» Ici, nous pouvons voir comment Pearson et Galton ont commencé les tests de QI qui sont encore utilisés aujourd'hui par les sociétés modernes. Ces tests de QI ont d'abord été mis en place pour tester les minorités et les groupes à faibles revenus de la société et pour les différencier de la société. Les chercheurs expliquent : « l'une des oeuvres les plus célèbres de Galton fait sa démarche claire et souligne les motivations sociales de son travail. Dans Hereditary Genius, publié en 1869, Galton entreprend une analyse statistique des « hommes de génie »au Royaume-Uni. Son livre a tenté de classer les génies dans le pays afin de déterminer si la capacité mentale a été héritée et a conclu qu'elle l'était. Pour Galton, la société devrait prendre des mesures pour assurer l'émergence de plus de génies et moins de capacités intellectuelles inférieures. Galton pensait que l'amélioration de la race signifiait que le gouvernement devrait encourager l'élevage parmi les meilleurs et prendre des mesures pour empêcher les stocks supérieurs de se mélanger aux inférieurs. Galton n'a pas hésité aux interprétations raciales de ses données. Il croyait que les nègres étaient au moins deux grades au-dessous des Anglo-saxons en capacité et intelligence.»10(*)

Les théories de Darwin suivies par Lamarck, Galton et Pearson ont conduit à l'émergence de l'eugénisme qui a conduit à la croyance en l'existence d'une race supérieure qui préférait entre autres. L'eugénisme a conduit à la croyance d'une race pure avec certains traits du visage et du corps, ce qui a conclu que cette race pure devrait être blanche avec des traits blancs et des corps blancs. Fazilleau explique :« La plus grande perversion de la théorie de Charles cherchait à justifier l'eugénisme - la sélection des sujets les plus sains ou les plus forts pour améliorer la race humaine. Le darwinisme social a participé à la création de nouvelles thèses eugénistes à l'encontre des groupes jugés inférieurs. Aux États-Unis et au Canada, certaines lois autorisaient des membres du gouvernement à stériliser de force « si nécessaire » les femmes et enfants indiens. Ces lois passées au cours du 20ème siècle ne choquèrent que peu de gens. L'eugénisme dit négatif approuvait les mesures restrictives concernant la reproduction des individus jugés inférieurs. Pour cela, des lois agissaient pour réduire ou supprimer la possibilité pour certains groupes de se reproduire biologiquement et de transmettre leur culture. Le mariage leur était refusé, la stérilisation de force n'était pas rare11(*)

Jackson et Weidman expliquent plus en détail l'eugénisme, ils disent :« Aux États-Unis, Madison Grant (1865, 1937) tout comme Charles Darwin, Grant n'était pas un scientifique de formation. La Première Guerre mondiale a entraîné la« grandemigration » des Noirs du Sud rural vers le nord urbain alors qu'ils tentaient de quitter le système autoritaire Jim Crow, la pauvreté écrasante du système de fermage et la privation systématique du droit de vote. Grant et d'autres, désespérés devant le nombre croissant de visages sombres qu'ils voyaient dans les rues de la ville, ont déclaré qu'il fallait faire quelque chose à ce sujet. Dans son dernier livre, Conquest of a Continent, publié en 1933, Grant déclarait que « Le problème des Noirs doit être pris en main avec vigueur par les Blancs sans délai. Les États qui n'ont pas de lois interdisant les mariages entre Blancs et Noirs devraient l'adopter.Entre 1900 et 1945, presque toutes les sociétés en voie de modernisation avaient une certaine forme de mouvement eugénique. Des travaux récents sur l'histoire des mouvements eugénistes soulignent la diversité des idéologies et des politiques sous ce nom. La compréhension populaire de l'eugénisme est souvent limitée aux horreurs de l'Allemagne nazie, mais, en fait, les gauchistes ont proclamé leur adhésion aux doctrines eugéniques autant que celles de la droite politique. Dans de nombreux pays, l'eugénisme se limitait à ce que nous pourrions considérer comme des soins prénatals, se concentrant sur les« générationsfutures » portées par les femmes enceintes. Dans d'autres pays, en particulier ceux où les doctrines lamarckiennes étaient encore scientifiquement respectables, l'eugénisme se concentrait autant sur l'amélioration de l'environnement que sur l'élevage sélectif. L'eugénisme était l'idée que les bonnes personnes devraient être encouragées à se reproduire et les mauvaises personnes devraient en être découragées. Dans cette optique, la pensée eugénique était une manière de penser les problèmes sociaux en termes scientifiques. Les Nordiques ont créé les États-Unis, selon Grant, mais risquaient d'être submergés par les races inférieures dans ce qu'il appelait la«survie des inaptes ». Grant a blâmé les« sentimentalistes » qui tenaient la« croyance stupide dans le pouvoir de l'environnement ... pour modifier l'hérédité ». Non, Grant a déclaré : « Parler anglais, porter de bons vêtements et aller à l'école ne transforment pas un nègre en un homme blanc. » L'immigration était une menace similaire. « Nous aurons une expérience similaire avec le Juif polonais», a averti Grant, « dont la stature naine, la mentalité particulière et la concentration impitoyable sur l'intérêt personnel sont greffées sur le stock de la nation.» Le danger, a averti Grant, était d'autoriser plus d'une race dans la même zone géographique sous la notion commune de « creuset » selon laquelle l'environnement effacerait les différences raciales. La solution, déclara Grant, était double : l'homme « peut se reproduire à partir des meilleurs, ou il peut éliminer le pire par la ségrégation ou la stérilisation ».12(*)Dans cette optique, l'eugénisme était le résultat de la sélection naturelle et la raison pour laquelle l'idée de race pure et de supériorité raciale existe. Penser le racisme comme le résultat du début de la biologie, c'est savoir comment nous en sommes affectés au quotidien et reconnaître la faute dans les systèmes d'apprentissage enseignés dans les écoles depuis que la biologie et les théories scientifiques existent dans les sociétés occidentales.

Pichot définit l'eugénisme qui est le résultat de Galton, il écrit :« Enfin, et surtout, Galton fut l'organisateur du militantisme eugéniste au Royaume-Uni, d'où le mouvement s'étendit au monde entier. C'est d'ailleurs lui qui inventa, en 1883, le mot « eugénique » (en anglais : eugenics, du grec å?ãåíÞò, eugénès, qui signifie « bien né »), pour remplacer l'expression de « viriculture » (du latin vir, homme, et cultura, culture) qu'il utilisait auparavant, et qui sentait un peu trop les comices agricoles et le taureau de concours. ?Voici le début de son ouvrage, Hereditary Genius (1869) : « Je me propose de démontrer dans ce livre que les capacités naturelles de l'homme sont héréditaires, exactement dans les mêmes limites que le sont la forme et les caractères physiques chez tous les organismes. Par conséquent, comme il est facile, en dépit de ceslimites, d'obtenir par une sélection soigneuse une race stable de chiens ou de chevaux doués d'aptitudes particulières à la course [...], il serait tout à fait possible de produire une race humaine surdouée par des mariages judicieux pendant plusieurs générations consécutives. Je montrerai que des actes sociaux très ordinaires, dont les effets sont peu soupçonnés, travaillent constamment à la dégradation de la nature humaine, et que d'autres travaillent à son amélioration. » En bref, l'eugénisme ne reposait sur aucune base scientifique sérieuse, mais il était lié à l'idée d'une dégénérescence-faute de sélection naturelle, face négative d'une évolution progrès grâce à la sélection-naturelle. Tous les efforts pour valider, par des études statistiques, l'explication de l'évolution par la sélection naturelle, avaient nécessairement une contrepartie voulant que l'absence de sélection entraînât la dégénérescence. Comme celle-ci était alors un poncif idéologique et que, contrairement au « progrès biologique », elle s'illustre facilement en employant des exemples tirés de la société humaine, les généticiens mirent fortement l'accent sur elle et optèrent pour un biologisme forcené ramenant tout à l'hérédité. La dégénérescence faute de sélection naturelle devint ainsi sinon la preuve, du moins un argument fort et tangible en faveur de l'explication weismanno darwinienne de l'hérédité et de l'évolution. Le gros bon sens en concluait que l'eugénisme, substitut de la sélection naturelle, remettait l'évolution humaine sur la voie du progrès. À quelques exceptions près (Haldane principalement, car les néo-lamarckiens étaient déconsidérés, et les autres, sans doute intimidés par l'aplomb des mandarins génétique précités, se sont tus quand ils n'approuvaient pas), les biologistes se sont bien gardés de détromper le gros bon sens.13(*) »

1.1.3 Le Plantation

Lorsque les Européens ont colonisé les continents américains, ils voulaient avoir des travailleurs capables de cultiver du tabac, du sucre, du coton et d'autres récoltes. Les colonisateurs ont essayé de faire travailler les Amérindiens dans ces domaines, mais ils semblaient très faibles et ils voulaient plutôt une alternative. Puisque les esclaves blancs étaient de la même couleur que les colonisateurs, les Européens voulaient à la place une autre race qu'ils considéraient comme « sans âme» en raison de leur couleur de peau et donc, ils ont choisi des esclaves africains qu'ils ont expédié d'Afrique. Ces esclaves étaient traités d'une manière inhumaine et brutale parce qu'ils n'étaient pas considérés comme des humains. Ils seraient généralement appelés garçons, filles ou oncles lorsqu'ils vieilliraient, mais jamais ne s'appelleraient un homme ou une femme. La loi ne leur accordait aucun droit absolu, ils étaient brutalement maltraités, fouettés, et même tués dans de nombreuses situations.

Fahrasmane écrit dans son oeuvre :« La plantation sucrière et l'esclavage. Derade - Revue Caribéenne de Recherches et d'Échanges » :« La plantation sucrière coloniale pourrait être définie comme un avatar européen. Elle produisait essentiellement, ou exclusivement, du sucre brut pour l'exportation vers une métropole, en ayant recours à une abondante main-d'oeuvre non rémunérée : l'esclavage. « Pendant le premier demi-siècle de son existence, la Virginie eut beaucoup de travailleurs noirs sous contrat, et les documents attestent l'existence d'un nombre croissant de Noirs libres. La reconnaissance légale effective de l'esclavage en Virginie intervint en 1661. » Dans les plantations des treize colonies anglaises d'Amérique du Nord, la canne à sucre ne tenait pas la première place. En 1850, parmi les 2 800 000 esclaves ruraux,

1 800 000 étaient dans les exploitations de coton, le reste dans la culture du riz, du tabac et de la canne. » 14(*)« C'est dans ce beau pays, moitié est cultivée par des esclaves, l'autre par des hommes qu'aura lieu, selon toute apparence, la grande mêlée entre de l'Europe et ceux de l'Afrique. » 15(*)

Dans le livre « L'invention de la race blanche » de Théodore Allen, l'auteur évoque les formes de résistance à la servitude obligataire qui devait s'enfuir, dit-il : « Anglais et Africains travaillant côte à côte sur le terrain ou dans le champ de tabac ont comploté leur évasion, se sont rencontrés à leur rendez-vous et ont fui ensemble vers la liberté. La forme la plus courante de pénalité, parce qu'elle était la plus avantageuse pour les propriétaires, était de prolonger la période de service : pour chaque jour, à l'extérieur, un service supplémentaire était porté à deux jours en Virginie, sept à South Carolina et dix au Maryland. La forme la plus élémentaire et la plus humaine de la solidarité servante était de se marier sans le consentement du maître. Non seulement le mariage a imposé une certaine barrière aux extrêmes d'exploitation, mais il a conduit à une « perte » de temps lorsqu'une femme est tombée enceinte. Pour cette « infraction », il y avait de sévères sanctions juridiques. La sanction habituelle était une prolongation d'un an du délai de mariage et une année pour la grossesse. Les enfants des serviteurs étaient eux-mêmes des serviteurs jusqu'à l'âge de vingt ans. Mais les peines les plus lourdes étaient celles pour les femmes blanches qui avaient des enfants dont le père était africain. Pour ces femmes, la peine était comme sept ans de service prolongé et un fouet sévère au poste de fouet public, l'enfant étant esclave jusqu'à l'âge de trente et un an. En 1705, la dernière étape a été franchie : tous les serviteurs amenés dans le pays, par mer ou par terre, devaient être esclaves, à moins dont ils ne viennent pas en tant que chrétiennes trois-étoiles comme spécifiées dans la loi de 1680. Seuls les Noirs étaient des esclaves, pas des Indiens, en Virginie restait la question des personnes libres de couleur. Mais leur position était clairement définie comme une position inférieure à celle de n'importe quelle personne blanche. En 1805, par exemple, la loi interdit à tout Noir de posséder un domestique blanc. En 1723, les nègres libres, jusque-là électeurs au même titre que les blancs, sont privés de ce droit. »16(*)

Ces conditions de vie n'étaient, en aucun cas adaptées à un être humain, les esclaves étaient brutalement traités comme des objets uniquement pour servir les blancs. Ils ont été déshumanisés de leur être, ils ont été battus et éloignés de leurs émotions et de leurs droits humains fondamentaux. Reclus explique ces conditions de vie dans son oeuvre :« De L'esclavage Aux États-Unis : Le Code Noir Et Les Esclaves. » En disant :« La condition d'étant simplement celle d'un être passif, il doit à son possesseur à tous les membres de la famille du maître un respect sans et une obéissance sans bornes. » Il ne peut rien posséder propre nom, rien vendre ou acheter sans l'aveu de son maître ; peut travailler pour son propre compte ; il n'a pas d'existence il ne saurait plaider en justice ni servir de témoin, si ce n'est ses frères accusés de conspiration, et, dans quelques états, les économes ou gardiens blancs, toujours soupçonnés par les maîtres et presque rangés avec mépris dans la catégorie des esclaves. Il ne peut monter ou porter des armes sans une permission expresse. Il n'a pas d'aller et de venir, et ne peut sortir de la plantation ou du qu'il habite sans être muni d'un permis en règle ; même ce devient inutile si plus de sept noirs se trouvent ensemble voie publique : ceux-ci sont alors en contravention, et le blanc qui les rencontre peut les faire saisir et leur infliger coups de fouet. L'esclave est une chose et non pas un homme, ceux qui le transportent d'un endroit à un autre est responsables de sa perte ou des accidents qui peuvent lui arriver, comme ils seraient de la perte ou des avaries d'un colis ou de toute autre marchandise. Le texte de la loi ordinaire condamne à mort le nègre et blesse son maître, sa maîtresse, leurs enfants ou l'économe qui le dirige, à mort celui qui mutile volontairement mort celui qui pour la troisième fois frappe un blanc, qui poignarde ou tire un coup de fusil avec intention de l'empoisonneur, l'incendiaire, le voleur, le rebelle, au qui se promène sans permis, celui qui ose monter à autorisation spéciale, celui qui travaille peu au gré de celui qui pour une cause ou pour une autre a le tort de son maître. L'esclave doit toujours, sans exception, exécuter ordres du blanc, et pourtant s'il obéit à la parole du maître ordonne d'incendier le gerbier ou de détruire la maison d'un planteur, il sera fouetté ou souffrira toute autre punition quant au maître, il est condamné seulement à payer des intérêts. Ainsi l'esclave est également coupable dans les qu'il obéisse ou qu'il se permette de désobéir ; l'instrument toujours puni, qu'il soit rebelle ou docile. Quand un esclave damné à une punition quelconque, il ne peut être mis avant que son maître n'ait payé les frais de poursuite ; si taire se refuse à payer, le nègre reste indéfiniment prisonnier, coupable de l'insolvabilité du planteur. »

Les esclaves ne pouvaient même pas demander de l'aide à qui que ce soit, car eux et la personne qui les cache ou les aide pourraient être tenus en grand danger par le gouvernement qui ne fait qu'empirer leur situation et ceux qui ressentent de l'empathie à leur égard, RECLUS explique :  « Celui qui enlève un esclave ou le cache pour le faire échapper est passible de trois à sept ans de travaux forcés ; celui qui enseigne ou permet d'enseigner à n'importe quel esclave à lire ou à écrire doit subir, d'après la loi, de un à douze mois de prison ; celui qui donne un asile à des esclaves en fuite est plus coupable : il est condamné à un emprisonnement de six mois à deux ans, et à une amende de 200 à 1,000 dollars (code noir de la Louisiane et Negro-Law of South-Carolina, passim). Les lois sont en réalité une lettre morte ; le maître ne rend à personne de ce qu'il fait, il est dans sa plantation comme capitaine à bord de son navire, et il fait à sa guise le trafic de ses travailleurs mâles ou femelles. » 17(*)

Allen explique comment la situation des Africains et des Indiens afro-occidentaux ne pouvait se comparer à la situation des pauvres blancs qui vivaient aux États-Unis. Le privilège blanc qu'ils possèdent a profité aux Blancs de nombreux privilèges dont les Africains ne pouvaient que rêver, notamment en matière de légitime défense. Allen écrit :« Les privilèges de peau blanche des pauvres blancs libres n'étaient que le reflet des responsabilités imposées à l'esclave nègre : se déplacer librement sans laissez-passer, se marier sans le consentement de la classe supérieure, changer d'emploi ; voter aux élections conformément aux lois sur les qualifications ; acquérir une propriété ; et enfin, mais non des moindres, dans cette liste partielle, le droit de légitime défense. Les Africains et les Afro-Antillais n'avaient pas pris part à la longue histoire de négociation et de contestation dans laquelle les classes inférieures anglaises avaient élaboré la relation entre elles et leurs supérieurs. Par conséquent, la coutume et la loi qui incarnait cette histoire ne s'appliquent pas à eux. Les Africains et les Afro-Antillais étaient ainsi disponibles pour l'esclavage perpétuel d'une manière que les serviteurs anglais ne l'étaient pas. » 18(*)

1.1.4: L'abolition De L'esclavage

L'abolition de l'esclavage a eu ses différentes raisons, les chercheurs affirment qu'il existe deux modèles de raisonnement expliquant pourquoi l'esclavage a été aboli à la fois par la Grande-Bretagne et les États-Unis. James Lee Ray dans son article : « L'abolition de l'esclavage et la fin de la guerre internationale », Ray explique que l'esclavage des biens a existé dans les civilisations anciennes, au moyen-âge et aussi dans le nouveau Monde. Il explique : « L'esclavage était courant dans l'Égyptien ancien, en Babylone, en Assyrie, en Grèce, à Rome, en Inde et en Chine. La mesure dans laquelle la Grèce antique dépendait des esclaves joue un rôle important dans deux controverses pertinentes au sujet de cet article, peut-être parce que la pratique est devenue importante en Grèce. La pratique de l'esclavage est devenue nettement moins répandue avec le déclin de l'Empire romain, et pour les marxistes les raisons sont claires. Lorsque l'esclavage disparaît, il le fait parce qu'il est remplacé par un mode de production plus efficace et donc plus progressif. Dans la période de 1502 à près de 1900, les esclaves ont été amenés d'Afrique vers les Amérique par millions. (Les Amérindiens étaient utilisés comme esclaves dans les années précédentes, mais ils se sont avérés« inadaptés » à plusieurs égards, dont une tendance obstinée à mourir.) La Grande-Bretagne a officiellement interdit la traite des esclaves en 1807 et a joué un rôle en l'amenant à un quasi-arrêt dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les Britanniques ont également mis fin légalement à l'esclavage dans les territoires sous leur contrôle en 1833, tandis que la guerre civile lui a mis fin aux États-Unis en 1865. Cuba et le Brésil étaient les derniers résistants de l'hémisphère occidental ; l'esclavage a été aboli à Cuba en 1886, tandis que le Brésil y a officiellement mis fin en 1888. »

Lee Ray soutient que les nouveaux modes de production sont ce qui a conduit à l'abolition de l'esclavage en Grande-Bretagne, que les raisons de la fin de l'esclavage étaient liées à l'économie et à une meilleure production que celle de ce que les esclaves peuvent produire.Lee Ray donne l'exemple de la thèse d'Eric Williams et déclare : « L'une des analyses contemporaines les plus notées de la disparition de l'esclavage dans l'hémisphère occidental est celle d'Eric Williams dans Capitalism and Slavery, qui se concentre sur l'histoire de l'esclavage dans le monde Antilles britanniques. La thèse de Williams est franche : « Quand le capitalisme britannique dépendait des Antilles, ils l'ignoraient où le défendaient. Quand le capitalisme britannique trouva le monopole antillais une nuisance, ils détruisirent l'esclavage antillais comme première étape dans la destruction du monopole antillais. »Cependant, les raisons de l'abolition de l'esclavage aux États-Unis ont été considérées comme complexes à comprendre, l'auteur fait valoir qu'aux États-Unis, l'abolition de l'esclavage serait le résultat de la victoire de l'Union sur la Confédération dans la guerre civile. Cependant, il a causé des dommages économiques non rentables. James Lee Ray déclare : « Mais les intérêts économiques vitaux du Nord, jusqu'à l'époque de la guerre civile, ont largement profité du travail des esclaves du Sud. Selon Tem perley, » les fabricants de coton du Nord dépendaient de l'agriculture des plantations du Sud pour leurs matières premières. Les maisons de financement de New York ont fourni aux Sudistes une grande partie de leur capital et ont récolté leur récompense en intérêts. Les expéditeurs de la Nouvelle-Angleterre ont transporté le coton du Sud vers les usines européennes. Et le Nord. « Certes, le choc des intérêts économiques dans le Nord en voie d'industrialisation rapide et le Sud principalement agricole a créé plusieurs problèmes, tels que l'accent mis sur les tarifs, pour citer un exemple marquant, qui a rendu la victoire de l'Union bénéfique pour le portefeuille de nombreux pays du Nord. Cependant, les classes économiques prédominantes dans le Nord n'ont pas nécessairement été bien servies par l'abolition de l'esclavage dans le Sud. La position antiesclavagiste de l'Union a apporté des avantages politiques clairs, dont certains avaient une portée internationale, et ces avantages découlaient sans doute en fin de compte du sentiment répandu que l'esclavage était indéfendable pour des raisons éthiques. 19(*) » Par conséquent, les raisons de l'abolition de l'esclavage ne demeurent pas claires.

L'abolition de l'esclavage n'était pas seulement une décision prise par les gouvernements de Grand Bretagne et des États-Unis après la guerre civile en raison économique, mais aussi une décision prise par peur. La peur que les esclaves s'auto-éduquent en apprenant à lire et à écrire tout en ayant les conséquences de se faire fouetter par leur monsieur, c'était la solidarité que les esclaves partageaient et en avaient le pouvoir qui effrayait leurs brumisateurs et finalement, le gouvernement. Et cette peur s'est accrue surtout après la Révolution haïtienne.

Anthony Mitchell dans son oeuvre : « Auto-émancipation et esclavage : un examen de la quête de l'afro-américain pour l'alphabétisation et la liberté », explique comment les esclaves ont commencé le mouvement de l'abolition de l'esclavage par s'éduquer, il explique les effets psychologiques de l'esclavage sur le cerveau. Il écrit : « Blassingame (1972) et Jacob et Landau (1971) ont découvert que « la survie de l'Afrique pendant l'esclavage exigeait le développement de différents types de traits de personnalité et de compétences. La survie des Noirs a également nécessité l'apprentissage d'un certain nombre de compétences et de métiers. Pour l'Africain asservi, apprendre à lire et à écrire était hautement souhaité et, d'après la plupart des récits existants, difficile à réaliser pour la plupart. Pourtant, pour beaucoup, apprendre à lire et à écrire était le premier pas vers l'auto-émancipation. DuBois (1962) a estimé que seulement cinq pour-cent des Africains réduits en esclavage pouvaient lire à la fin de la guerre civile. Ce chiffre est très faible, peut-être discutable, mais suggère que l'opinion publique et les lois anti-africaines ont été efficaces pour réduire l'alphabétisation des Noirs dans le sud de la guerre. Genovese (1972) suggère que les Africains avaient souvent un plus grand désir d'acquérir l'alphabétisation que les Blancs pauvres.

Selon Genovese (1972) et Webber (1978), les Africains réduits en esclavage étaient souvent aidés par : 1) des maîtres, des maîtresses et des enfants (Note : les Blancs enseignaient souvent à leurs captifs préférés et à leurs enfants métis, qui devenaient souvent des domestiques.) 2) Les Africains ont appris eux-mêmes et instruit les autres, et 3) Les Africains ont créé des « écoles du sabbat » pour accroître les efforts d'alphabétisation clandestins. Les Africains asservis qui travaillaient comme ouvriers agricoles ont généralement subi un traitement beaucoup plus dur et une ségrégation rigide, en particulier dans les grandes plantations du Sud profond. Au XXe siècle, Malcolm X a analysé la condition « esclave des champs contre esclave de maison » et a suggéré que le traitement brutal et inhumain des Africains des champs « contribuait à leur attitude militante, provocante et agressive envers les Blancs (X, 1964). En comparaison, Stamp (1956) et Harding (1981) ont constaté que les Africains étaient généralement séparés et s'appropriaient par des professions et des métiers. Néanmoins, séparer les Africains par les désignations de maison et de champ était très probablement une méthode de gestion des esclaves. Les Africains qui savaient lire enseignaient souvent aux autres en utilisant tous les moyens et opportunités disponibles. L'éducation intergénérationnelle a également eu lieu lorsque le père et la mère enseignaient au fils ou à la fille, qui à leur tour enseignaient aux autres, jeunes et vieux. Certains Africains ont appris à lire et à écrire en observant les Blancs. Cependant, ce que l'on sait, c'est que les propriétaires d'esclaves ont généralement réagi par des châtiments cruels et une violence rapide dirigée contre ceux qui luttaient pour l'alphabétisation. Certains ont été informés par les enfants et les travailleurs des plantations, tandis que d'autres ont été découverts par leurs propriétaires. » L'auteur parle en outre des effets plus profonds de l'esclavage sur les Africains qui ont causé un gros problème psychologique similaire à celui du SSPT (trouble de stress post-traumatique) qui survient après la guerre. 

Cependant, avec ce PTSS (syndrome d'esclave post-traumatique) vient un problème générationnel plus important qui a empêché les afro-américains jusqu'à ce jour d'avoir un accès approprié à l'éducation, expliquent les chercheurs : « L'esclavage américain a disloqué et volé à l'Africain sa culture et ses traditions, y compris plus de 100 langues. Par conséquent, les effets psychologiques et sociologiques de siècles d'esclavage et de racisme sont mis en évidence dans les écrits, les archives et les témoignages des participants, en particulier, dans les mémoires et « l'anglais » d'anciens captifs. Leurs souvenirs révèlent la dégradation et la déshumanisation que l'esclavage, le nationalisme européen/américain blanc et le racisme ont extrait de leur identité raciale, de leur estime de soi et de leur image de soi. Selon Joy DeGruy Leary (2005), les Afro-américains souffrent d'une socialisation anti-noire, comme en témoigne l'acceptation continue d'un langage et d'images dépréciant dans les médias et les arts. DeGruy Leary qualifiece comportement mésadapté multigénérationnel du syndrome d'esclave post-traumatique (PTSS), ce qui pourrait également expliquer la préférence de nombreux jeunes Afro-américains pour limiter les aspirations éducatives et les ambitions inférieures de la société américaine dans son ensemble. Ainsi, malgré les effets négatifs persistants de l'esclavage, l'effort des Africains asservis pour obtenir l'alphabétisation est un exploit remarquable. Ce voyage tumultueux allait exploser en puissants mouvements de liberté au XXe siècle. » 20(*)L'esclavage a eu et continue d'avoir des effets sociétaux et psychologiques profonds sur les individus noirs que la société américaine blanche doit reconnaître pour résoudre, le manque d'éducation appropriée et le manque d'opportunités et le meurtre constant d'individus Noirs doivent être affrontés et contestés par les communautés américaines pour que le changement se produise.

1.1.5: L'idéologie De La Race

Tout au long de ce chapitre, la race peut être considérée comme une idéologie qui est enseignée de la société et au sein de celle-ci plus qu'elle ne fait partie d'une différence scientifique et biologique. Du racisme scientifique à l'eugénisme en passant par la colonisation, la race a toujours été le principal déterminant parmi les gens, car le blanc est toujours considéré comme la norme tandis que les personnes de couleur sont considérées comme « une race spécifique «. Cette section étudiera l'idéologie de la race, le fait d'être une personne noir clair, et comment le colorisme définit encore les gens aux États-Unis.

Barbara Fields parle de la façon dont les Américains blancs voient la race, dans son article « Slavery, Race and Ideology in the United States of America», elle parle de deux hypothèses principales que les Américains blancs ont sur la race, expliquant que les Américains blancs font la distinction entre ce qui est considéré comme la norme qui est blanche et ce qui est considéré comme une race, qui est noir, elle explique : »  l'une des plus importante de ces hypothèses absurdes, acceptée implicitement par la plupart des Américains, est qu'il n'y a en réalité qu'une seule race, la race noire. C'est pourquoi la Cour a dû effectuer des contorsions intellectuelles pour prouver que les non-Noirs pouvaient être interprétés comme des membres de races afin de bénéficier d'une protection en vertu des lois interdisant la discrimination raciale. Les Américains considèrent les personnes d'origine africaine connues ou d'apparence africaine visible comme une race, mais pas les personnes d'origine européenne connues ou d'apparence européenne visible. C'est pourquoi, aux États-Unis, il y a des universitaires et des universitaires noirs, des femmes et des femmes noires. » Une deuxième hypothèse absurde inséparable de la race dans sa forme américaine caractéristique tient pour acquis que pratiquement tout ce que les personnes d'origine africaine font, pensent ou disent est de nature raciale. Une troisième hypothèse : à savoir que toute situation impliquant des personnes d'ascendance européenne et des personnes d'ascendance africaine relève automatiquement de la rubrique « relation raciale ». 

Fields va en profondeur pour définir la race, elle soutient que la race est une idéologie, elle soutient aussi le fait que la race est une invention humaine et est une construction sociale non pas une idée ou une croyance biologique, mais plutôt une idéologie qui a été systématiquement inventée par les fondateurs de la société américaine qui a ironiquement un slogan de liberté comme valeur fondamentale aux États-Unis, Fields écrit : » la race n'est pas un élément de la biologie humaine (comme respiré de l'oxygène ou se reproduire sexuellement); ce n'est même pas une idée (comme la vitesse, de la lumière ou la valeur) qui peut être vraisemblablement imaginée pour vivre une vie éternelle de son propre. La race n'est pas une idée, mais une idéologie. Il a vu le jour à un moment historique perceptible pour des raisons historiques, rationnellement compréhensibles et est sujet à changement pour des raisons similaires. 

L'idéologie raciale américaine est une invention des fondateurs aussi originaux que les États-Unis eux-mêmes. Ceux qui tenaient la liberté pour inaliénable et tenaient les Afro-américains comme des esclaves devaient finir par considérer la race comme une vérité évidente. Il faut donc commencer par restituer à la race - c'est-à-dire à la version américaine de la race - son histoire propre. La race en tant qu'idéologie cohérente n'est pas née simultanément avec l'esclavage, mais il a fallu encore plus de temps que l'esclavage pour devenir systématique. Un lieu commun que peu de gens s'arrêtent pour examiner est que les gens sont plus facilement opprimés lorsqu'ils sont déjà perçus comme inférieurs par nature. L'inverse est plus pertinent. Les gens sont plus facilement perçus comme inférieurs par nature lorsqu'ils sont déjà perçus comme opprimés. Les Africains et leurs descendants pourraient être, aux yeux des Anglais, païens de religion, de nationalité extravagante et d'apparence bizarre. Mais cela n'a pas abouti à une idéologie d'infériorité raciale jusqu'à ce qu'un autre ingrédient historique soit incorporé dans le mélange : l'incorporation des Africains et de leurs descendants dans un régime et une société dans lesquels ils manquaient de droits que d'autres, non seulement, tenaient pour acquis, mais revendiquaient. Comme une question de loi naturelle évidente. Les Afro-américains ont compris que la raison de leur asservissement était, comme l'a dit Frederick Douglass, « non pas la couleur, mais le crime «. Ils n'étaient pas troublés, comme le sont souvent les savants modernes, par l'utilisation du vocabulaire racial pour exprimer leur sens de la nationalité. »

Fields apporte une nouvelle perspective en ce qui concerne la race et soutient que la race existe maintenant non pas parce qu'elle est héritée par nos ancêtres et par la théorie lamarckienne, mais elle existe aujourd'hui parce que nous croyons toujours en cette idéologie qui existe depuis le XVIIème siècle. Et continue d'exister jusqu'à ce jour parce que c'est une idéologie qui est constamment nourrie et qui ne cesse de croître. Fields écrit : « Mais la race n'est ni la biologie ni une idée absorbée dans la biologie par l'héritage lamarckien. C'est une idéologie, et les idéologies n'ont pas de vie propre. Ils ne peuvent pas non plus être transmis ou hérités : une doctrine peut être, ou un nom, ou une propriété, mais pas une idéologie. Si la race vit aujourd'hui, elle ne vit pas parce que nous l'avons héritée de nos ancêtres du XVIIe siècle ou du XVIIIe ou XIXe, mais parce que nous continuons à la créer aujourd'hui. Ceux qui créent et recréent la race aujourd'hui ne sont pas seulement la foule qui a tué un jeune homme afro-américain dans une rue de Brooklyn ou les gens qui rejoignent le Klan et l'Ordre blanc. Ce sont aussi ces écrivains universitaires dont l'invocation d'attitudes» auto-propulsives et de failles tragiques assigne les Africains et leurs descendants à une catégorie spéciale, les plaçant dans un monde exclusivement le leur et en dehors de l'histoire - une forme d'apartheid intellectuel non moins laide ou oppressive, malgré ses pièges justes (pour ne pas dire auto-juste), que ceux pratiqués par les bios et théo-racistes ; et pour lequel les victimes, comme les esclaves d'autrefois, doivent être reconnaissantes. Ce sont les « libéraux « et les « progressistes » universitaires dans la version de la race dont la différence et la diversité des shibboleths neutres remplacent des mots comme l'esclavage, l'injustice, l'oppression et l'exploitation, détournant l'attention de l'histoire tout sauf neutre que ces mots dénotent. Ils sont également la Cour suprême et les porte-parole de l'action positive, incapables de promouvoir ou même de définir la justice si ce n'est en renforçant l'autorité et le prestige de la race ; ce qu'ils continueront de faire pour toujours tant que l'objectif le plus radical de l'opposition politique reste la redistribution du chômage, de la pauvreté et de l'injustice plutôt que leur abolition. Rien de transmettre du passé ne pourrait maintenir la race vivante si nous ne la réinvention et ne la ré-ritualisions pas constamment pour l'adapter à notre propre terrain. Si la race perdure aujourd'hui, elle ne peut le faire que parce que nous continuons à la créer et à la recréer dans notre vie sociale, à la vérifier et ainsi à continuer d'avoir besoin d'un vocabulaire social qui nous permettra de donner un sens, pas de quoi nos ancêtres l'ont fait alors, mais de ce que nous choisissons nous-mêmes de faire maintenant.21(*)

Pap Ndiaye écrit également sur la race dans son ouvrage :« Questions de couleur. Histoire, idéologie et pratiques du colorisme ». Il soutient que la race est une construction sociale basée sur le colorisme et sur l'équité et l'obscurité de la peau, il écrit :« Être noir n'est ni une essence ni une culture, mais le produit d'un raptre noir n'est ni une essence ni une culture, mais le produit d'un rapport social : il y a des Noirs parce qu'on les considère comme tels. La bourgeoisie afro-américaine est dans l'ensemble plus claire de peau que le monde populaire afro-américain. Les élites noires sont métisses. Au vrai, le fait que plus la peau est claire, plus la position sociale est relativement élevée constitue un lieu commun pour une bonne partie de la culture américaine depuis l'époque de l'esclavage. Les sociologues américains Keith et Herring ont distingué arbitrairement cinq groupes de couleur au sein de la population noire - « foncé »,« brun sombre »,« brun médian »,« brun clair » et« clair » -, en montrant le statut social de chacun des groupes : les cadres représentent par exemple 30 % de la population des « clairs », contre 10 % pour les « foncés« ; les ouvriers 20 % des « clairs » contre 50 % des « foncés ». Un Noir foncé a des revenus 30 % inférieurs à ceux d'un Noir clair. Aux États-Unis, les Noirs à la peau foncée sont surreprésentés dans les prisons, tandis que la bourgeoisie noire est une bourgeoisie métisse : « Les effets de la couleur de peau ne sont pas seulement des curiosités historiques héritées de l'esclavage et du racisme, mais des mécanismes actuels qui ont une influence sur qui a quoi en Amérique. » En ce sens, le colorisme est en quelque sorte un sous-produit grinçant du racisme : faire subir à ceux qui ont la peau plus foncée ce que l'on endure par ailleurs des Blancs constitue bien une forme d'acceptation de la hiérarchie raciale, et donc des rapports de domination qui jouent à son détriment. Par-là, il faut comprendre non seulement le fait qu'être noir est un handicap social incontestable, mais aussi que, au sein de la population classée comme noire, le degré de pigmentation joue dans les relations sociales interraciales et dans l'accès aux biens rares.D'une manière générale, aux Amériques, les esclaves à peau claire étaient mieux considérés que les autres, jouissaient d'un statut plus élevé, à l'exception de ceux si clairs qu'ils pouvaient passer pour blancs et pouvaient alors s'enfuir plus facilement : « Too white to keep » (« trop blanc pour être gardé »), disait-on aux États-Unis.22(*) » Le concept de colorisme sera discuté plus en détail dans un autre chapitre et sera étudié en profondeur avec l'analyse du livre de Richard Dyer : White.

N'diaye continue avec l'idéologie raciale du colorisme et explique que même les esclaves à la peau claire étaient plus privilégiés et étaient mieux traités que les esclaves les plus sombres, écrit N'diaye : « Les esclaves clairs de peau étaient le plus souvent affectés à des tâches de domesticité ou d'artisanat, car on supposait qu'ils étaient plus intelligents (à savoir qu'ils comprenaient mieux les ordres), mais aussi plus fragiles que ceux à peau sombre. La couleur de peau était censée signifier des qualités spécifiques. Le maître qui choisissait un esclave clair projetait sur lui ses représentations raciales : la peau claire signifiait un degré d'intelligence, de beauté, d'aptitudes aux tâches délicates et de compréhension des demandes des Blancs. Les maîtres blancs se sentaient plus à l'aise avec eux, et pouvaient entretenir une familiarité qu'ils s'interdisaient avec ceux des champs. Mais les esclaves n'étaient jamais tout à fait blancs, et la division raciale restait bien en place dans les imaginaires. Pour le travail aux champs, les esclaves aux peaux les plus noires, supposés être les plus robustes et durs à la peine, étaient recherchés. Plus la peau était sombre, plus ils avaient la réputation d'être solides. Les maîtres préféraient employer des esclaves à peau claire dans leurs intérieurs et à des tâches artisanales, et des esclaves à peau foncée aux champs. »

Pour conclure, la race est une idéologie basée sur une construction sociale qui favorise les peaux claires et discrimine les peaux foncées. Même pendant l'esclavage, les esclaves à la peau claire étaient privilégiés par rapport aux esclaves à la peau foncée et se voyaient donc confier des tâches plus faciles qui leur permettaient d'obtenir un meilleur traitement de la part de leurs propriétaires, de rester à l'intérieur de la maison au lieu de travailler dans les champs et plus tard, d'obtenir des privilèges pour répondre aux besoins essentiels.

Chapitre 2 : War On Drugs

« L'équipe de campagne de la guerre des drogues de Nixon en 1968, et la Maison blanche par la suite, avaient deux ennemis : la gauche pacifiste et les noirs. »

- John Ehrlichman : le conseiller pour les Affaires Intérieures du président américain Richard Nixon.

1.2.1 La Naissance De La Drogues Aux États-Unis

Aux États-Unis, la guerre contre la drogue a été l'un des premiers moyens pour le gouvernement de lutter contre les communautés noires. Le gouvernement a utilisé l'excuse de la drogue pour combattre et tuer des civils noirs, détruire des générations avec le manque d'accès à une éducation appropriée dans les quartiers noirs pauvres et en alternant certaines drogues avec d'autres drogues comme moyen de désintox. Ann Fordham, dans son article ; « La guerre contre les drogues est fondée sur le racisme. Il est temps de décoloniser les politiques des drogues » Elle explique comment le gouvernement américain a combattu les minorités au nom de la consommation de drogue, explique le chercheur :« Aux États-Unis, la population noire connaît des niveaux d'incarcérations cinq fois plus élevés que la population blanche, et la moitié de ces incarcérations concernent des crimes liés aux drogues. Les États-Unis, qui avaient à l'époque un fort intérêt économique à affaiblir la position de domination économique et politique des puissances européennes en Asie, menèrent une campagne anti-opium qui se révéla efficace et qui leur permit de construire les fondations du système international de contrôle des drogues actuel. Les idéologies racistes ont également joué un rôle-clé lors de l'implémentation de la prohibition : les substances comme l'opium et le cannabis furent associées aux immigrés chinois et mexicains et aux Afro-américains, tandis que la cocaïne fut associée aux hommes noirs par le biais d'une propagande gouvernementale les accusant d'utiliser la substance pour séduire les femmes blanches ou encore les taxant d'une violence extrême due à sa consommation. »Fordham explique que la consommation de drogues d'une certaine population, comme dans le cas des États-Unis, n'a pas toujours été récréative. Les médicaments ont plutôt des pouvoirs hérités de traditions profondément ancrées au sein de ces communautés qui prétendent que les médicaments ont des pouvoirs de guérison qui sont utilisés à des fins spirituelles ou médicales. Les États-Unis ont alors interdit à ces communautés d'utiliser ces médicaments. Cela pour effet d'effacer l'identité de nombreuses communautés et de retirer leurs traditions et leur patrimoine en les « whitewash » en leur enlevant leur identité héritée et la replacer par une identité euro centrique, plus blanche et plus normale. Cette hypocrisie de favoriser certaines drogues « comme l'alcool »par rapport à la marijuana par exemple a un sens plus profond, ce sens contient une discrimination et une hypocrisie de garder ce qui est hérité des blancs comme «la culture du vin » et d'oppresser les communautés qui consomment du cannabis tel quel une drogue qui n'a pas fait partie de la culture blanche et qui n'était pas connue dans les sociétés blanches jusqu'à l'immigration. Fordham explique : « À la suite de la décolonisation, les pays nouvellement indépendants n'étaient pas en mesure de s'opposer à la volonté des États-Unis d'imposer la prohibition à l'échelle mondiale. Le système international de contrôle des drogues qui en découla se mit alors en quête d'éradiquer les pratiques traditionnelles des différentes populations, avec une indifférence évidente pour les droits humains des peuples autochtones. Les tactiques de négociation violentes utilisées lors de la création des traités internationaux des Nations Unies, symptomatiques des superpuissances d'après-guerre, forcèrent les pays du monde entier à criminaliser et à éradiquer l'usage et la cultivation de plantes qui furent la pierre angulaire des traditions médicinales et spirituelles de milliers de petites communautés locales, et se durant des siècles. Cet héritage est encore bafoué aujourd'hui. Dès leur genèse, les arguments en faveur de la prohibition ont été gangrénés par des intentions racistes et impérialistes, qui ont renforcé le contrôle des drogues dans sa fonction de répression et d'oppression. Les archives du début du 20ème siècle indiquent que les conférences internationales successives sur les politiques des drogues prennent majoritairement la forme de discussions entre hommes blancs, qui décidèrent que les plantes psychoactives consommées par les populations racisées nécessitent d'être prohibées, et ce dans des salons où flottaient les volutes de fumée de leurs cigares et l'odeur caractéristique du cognac. C'est d'ailleurs sans surprise que les efforts pour créer un système international de contrôle similaire pour l'alcool rencontrèrent de fortes résistances de la part des pays européens producteurs du vin. Cette connaissance du contexte historique entourant la naissance du système international de contrôle des drogues révèle d'une part l'hypocrisie des architectes de ce système, et les incohérences encore présentes au niveau du droit international en ce qui concerne la classification et la régulation des substances psychoactive. »

Cette guerre contre la drogue qui a été littéralement une guerre impliquant la violence et les meurtres de minorités ethniques a été déclarée par Nixon dans les années 1960 pour opprimer les minorités afro-américaineset limiter leur accès à une éducation et à des systèmes de santé appropriés, poursuit Fordham :« Stigmatiser certaines substances et considérer leur consommation comme déviante a permis de diaboliser, déshumaniser et marginaliser les communautés qui en font l'usage. Cette approche justifie alors les punitions sévères envers les communautés que les acteurs au pouvoir cherchent à oppresser. L'ancien assistant aux affaires internes du président Nixon, John Ehrlichman, en a d'ailleurs fait l'aveu en 1994 : « Deux ennemis s'opposaient à la campagne de Nixon en 1968, et à son gouvernement par la suite : la gauche qui s'opposait à la guerre et la population noire. Vous comprenez ce que j'essaie de dire. Nous savions qu'il était impossible de rendre illégal le fait d'être contre la guerre où noir, mais en cherchant à influencer le public pour qu'il associe les hippies avec le cannabis et les noirs avec l'héroïne, puis en criminalisant fortement ces deux substances, nous pouvions déstabiliser ces deux communautés. Nous pouvions arrêter leurs meneurs, perquisitionner leurs maisons, interrompre leurs rassemblements, et décrédibiliser leurs causes soir après soir lors du journal télévisé. Est-ce qu'on savait qu'on mentait à propos des drogues ? Bien sûr, 'on le savait. », Cette stratégie a été employée à travers le monde pour meurtrir et oppresser les minorités ethniques et les dissidents politiques. » 23(*)

Forman dans son livre : « Locking Up Our Own : Crime and Punishment in Black America » a expliqué les inégalités de cette guerre contre la drogue en se concentrant uniquement sur les Noirs, même si des drogues ont été utilisées à la fois par des Blancs et des Noirs pendant cette période. Cependant, la guerre déclarée a arrêté en 2010 huit fois les Noirs pour toxicomanie que celui des Blancs. Forman dit : « Il est maintenant largement reconnu que la guerre contre la drogue a causé d'énormes dégâts - en particulier dans les communautés afro-américaines à faibles revenus qui ont été sa principale cible. Les Noirs sont beaucoup plus susceptibles que les Blancs d'être arrêtés, condamnés et incarcérés pour des infractions liées aux drogues, même si les Noirs ne sont pas plus susceptibles que les Blancs de consommer de la drogue. La marijuana produit des disparités en matière d'arrestations particulièrement flagrantes : à Washington, DC, le taux d'arrestations par des Noirs pour possession de marijuana en 2010 était huit fois plus élevés que celui des Blancs, et la même année, les forces de l'ordre de la ville ont procédé à 5 393 arrestations pour possession de marijuana - près de quinze arrestations par jour.  La marijuana produit des disparités en matière d'arrestations particulièrement flagrantes : à Washington, DC, le taux d'arrestations par des Noirs pour possession de marijuana en 2010 était huit fois plus élevés que celui des Blancs, et la même année, les forces de l'ordre de la ville ont procédé à 5 393 arrestations pour possession de marijuana - près de quinze arrestations par jour. » 24(*)

1.2.2 Marijuana, Héroïne Et Crack

La race et la guerre contre la drogue ont été un conflit continu entre les citoyens noirs américains et le gouvernement américain. Ce problème s'est manifesté par la discrimination raciale exercée par les forces de l'ordre qui a emporté la vie de centaines de Noirs américains. La plus grande différence est l'utilisation de la marijuana qui a été légalisée dans de nombreux États. Cependant, des drogues lourdes, telles que la cocaïne, restent utilisées par la plupart des Caucasiens. Une étude médicalement revue réalisée par les statistiques de l'American addiction Center on Substance Abuse pour les Afro-américains ont déclaré les statistiques suivantes : « Les taux de toxicomanie chez les Afro-américains sont similaires à ceux de la population générale, bien qu'il y ait quelques légères différences. Les résultats de l'enquête nationale de 2018 sur la consommation de drogues et la santé comprennent : 26,9 % des Afro-américains ont un trouble lié à l'usage de substances comparativement à un taux de 7,4 % parmi la population totale. 3,4 % des Afro-américains souffrent d'un trouble lié à l'usage de drogues illicites contre un taux de 3 % parmi la population totale. La consommation de drogues illicites le mois dernier chez les Afro-américains (13,7 %) est plus élevée que chez les Caucasiens (12 %) et les Hispaniques (9,7 %). La consommation de marijuana le mois dernier chez les Afro-américains (12,2 %) est plus élevée que la population générale (10,1 %). Les Afro-américains rapportent une consommation de cocaïne à vie inférieure (8,5 %) par rapport aux Caucasiens (17,6 %) et aux Hispaniques (11,1 %). Les troubles liés à la consommation d'alcool sont moins courants chez les Afro-américains (4,5 %) que dans la population totale (5,4 %). La consommation excessive d'alcool chez les Afro-américains (23 %) est légèrement moins fréquente que chez les Hispaniques (24,6 %) et les Caucasiens (25,7 %). Le taux de consommation excessive d'alcool chez les Afro-américains (4,3 %) est bien inférieur à celui de la population générale (6,1 %) et des Caucasiens (7,2 %). L'étude montre également que bien que le taux de consommation de drogues illicites soit plus élevé chez les Afro-américains, les statistiques montrent que les Afro-américains recherchent et reçoivent un traitement spécialisé pour les problèmes de toxicomanie à un taux plus élevé que le reste de la population. Parmi les personnes ayant besoin d'un traitement pour toxicomanie, les Afro-américains sont plus susceptibles de recevoir un traitement dans un établissement spécialisé (15,2 % contre 9,6 % pour les personnes de tous les autres groupes ethniques). Traitement (2,8 % vs 1,4 %). » 25(*)

Cette étude n'inclut cependant pas la violence policière et les effets des stéréotypes sur les Noirs américains et l'histoire derrière ces stéréotypes qui ont tué des centaines de citoyens noirs américains sans raison particulière. Dans le livre de James Forman, Locking Up Our Own, Crime And Punishment In Black America, Forman écrit sur la guerre contre la drogue alors qu'elle est passée d'une tradition communautaire à une dépendance épidémique qui est fortement utilisée pour échapper à la réalité. L'échec du gouvernement à lutter contre cette dépendance l'a fait devenir de plus en plus grave, car les marchands étaient fous d'argent et les gens devenaient de plus en plus dépendants de la substance qui leur faisait oublier leurs souffrances. Des familles et des générations ont été ruinées par cet échec épidémique du gouvernement américain qui a mis en oeuvre des moyens d'éliminer les échecs qui n'ont pas réussi et qui n'ont conduit qu'à la violence et à plus de toxicomanie. Forman explique : « sans prendre en compte l'héroïne, on ne peut pas comprendre les attitudes des Afro-américains à l'égard de la guerre contre la drogue. L'héroïne avait longtemps troublé D.C. - un rapport gouvernemental de 1955 qualifiait le problème de drogue de la ville de « grave et tragique et coûteux et inquiétant » -, mais à la fin des années 1960, ce qui avait été un problème est devenu une épidémie. L'héroïne a commencé à dévorer les quartiers noirs pauvres de la ville. Des études au centre de détention central de DC (communément connu sous le nom de prison de DC) ont révélé l'ampleur de la crise : du début au milieu des années 1960, moins de 3 % des nouveaux détenus étaient dépendants à l'héroïne, mais à partir de 1967, le taux de croissance a explosé, triplant en 1968, puis triplant à nouveau en février 1969. En juin 1969, 45 % des hommes admis en prison étaient des toxicomanes. Dans la ville même, le nombre de toxicomanes est passé de 5 000 au début des années 1970 à 18 000 à Noël de cette année-là. En 1971, il y avait environ quinze fois plus d'héroïnomanes à Washington, D.C., que dans toute le Royaume-Uni. Ces toxicomanes étaient très probablement de jeunes hommes noirs ».26(*)

Buxton explique comment s'est déroulée cette stratégie de guerre contre la drogue, elle explique:« La première formulation de la guerre américaine contre la drogue avait pour cible le territoire national. Comme l'indique John Ehrlichman, le conseiller pour les Affaires Intérieures de Nixon, il y avait là une continuité avec les stratégies prohibitionnistes mettant côte à côte les drogues, la consommation de drogue et les « exo groupes » (raciaux et politiques) menaçants. » 27(*)

Le gouvernement américain a pris cette affaire comme une guerre contre la drogue, ce qui a conduit à une plus grande application de la loi dans les quartiers noirs et a conduit à « altérer » les citoyens noirs comme s'ils étaient tous des criminels qui vivent dans des quartiers pauvres et font du commerce de drogues. Cela a réduit les opportunités d'éducation pour les enfants noirs et a créé des générations d'individus physiquement et mentalement endommagés qui ont été placés en marge de la société. Le gouvernement avait mis en place des méthodes de lutte contre l'héroïne telle que le remplacement de l'héroïne par un substitut d'héroïne, ce qui a conduit à une plus grande dépendance et à la perte de vies chez les Afro-américains. Cette mauvaise action gouvernementale de lutte contre l'héroïne en utilisant des substituts pour la remplacer a conduit à la montée en puissance d'un fort noir américain Hassan Jeru-Ahmed qui a fondé le BDC (Blackman's Development Center) Forman écrit : une étude du Washington, DC et de trois autres villes a révélé que l'héroïnomane moyen commettait plus de trois cents crimes par an. La dévastation dans les communautés noires pauvres de ces villes a pris de nombreuses formes : alors que les décès par surdose montaient en flèche, les parents enterraient leurs les enfants ; alors que la peur des vols et des cambriolages se répandait, les résidents sont restés à la maison avec les portes et les fenêtres fermées ; alors que de jeunes toxicomanes désespérés recouraient à voler leurs proches, les familles ont été forcées de se retourner contre les leurs. L'épidémie d'héroïne de DC a produit deux réponses principales. Le premier est venu du gouvernement : un effort de santé publique, lourd sur le traitement et léger sur l'application de la loi. Cette stratégie a été lancée par Jérôme Jaffe, le directeur du Bureau d'action spéciale pour la prévention de l'abus des drogues de l'administration Nixon, qui préconisait l'entretien à la méthadone. La pratique consistant à fournir aux toxicomanes une alternative synthétique gratuite à l'héroïne sous forme de « doses de stabilisation » de 40 à 80 milligrammes de méthadone réglementée par le gouvernement. La deuxième réponse à l'épidémie a été organisée par des militants locaux, des chefs de quartier et des groupes communautaires. Parmi les plus éminents, il y avait un nationaliste noir nommé Hassan Jeru-Ahmed. Hassan Décrocheur du secondaire, toxicomane en convalescence et ancien prisonnier fédéral, Hassan avait été converti par son expérience de la toxicomanie et du crime en un guerrier de la drogue implacable. Hassan a fondé le Blackman's Development Center (BDC) en mai 1969, et il est rapidement devenu l'une des organisations anti-drogue les plus actives de la ville. La BDC a travaillé en étroite collaboration avec d'autres organisations d'Hassan, la République maure unie et l'Armée des volontaires de libération de Blackman (Hassan s'appelait lui-même commandant de l'armée.) ; à son apogée, la BDC comptait plus de sept cents membres, dont beaucoup étaient d'anciens toxicomanes comme Hassan. » La colère de la BDC contre Dupont et son narcotique Treatment administration (NTA) était enracinée dans l'histoire américaine de l'assujettissement racial. Hassan et ses collègues croyaient que les Blancs voulaient que les Noirs soient dépendants des stupéfiants, car cela les rendait passifs ; aux yeux de la BDC, l'entretien à la méthadone était une tentative à peine voilée de maintenir les Noirs opprimés. Bien que Hassan ait préconisé une action punitive contre les vendeurs de drogue, il est important de se rappeler qu'il a également appelé à des solutions aux causes profondes de l'épidémie d'héroïne (amélioration des écoles, lutte contre le racisme) et a une éthique de la responsabilité des Noirs qui valorisaient le travail acharné, l'éducation et la discipline. À cet égard, il représentait « tout ce qui précède », a raconté Hassan, mais la police refusait souvent d'agir, invoquant des « détails techniques » et des « formalités administratives ».

En ce qui concerne la consommation de marijuana, les adolescents blancs pourraient consommer de la marijuana sans compromettre leur avenir, a expliqué Fauntleroy. Après avoir plané, ils pouvaient toujours« retourner profiter du confort de la banlieue ». Mais les adolescents noirs pauvres du centre-ville n'avaient pas de place pour l'erreur. Faute d'un cocon de classe moyenne pour les protéger des conséquences de la consommation de marijuana, ceux-ci « qui sont nés dans la frustration, qui ont souffert de privations économiques, qui ont vécu dans des logements insalubres, qui peuvent provenir de familles recevant des allocations sociales, qui n'ont pas d'automobiles, etc., »pourraient ne jamais se remettre de la rébellion de la jeunesse. De tels enfants, a conclu Fauntleroy avec désespoir,« auront du mal à trouver un emploi et, ayant été absents de l'école, abandonneront plus ou moins l'école lorsqu'ils atteindront l'âge de seize ans. »Donc, même si la décriminalisation de la marijuana pourrait empêcher un adolescent noir arrêté, cela garantissait pratiquement des problèmes plus graves sur toute la ligne : consommation de drogue, échec scolaire et criminalité. Ceux qui avaient été arrêtés ou condamnés participaient rarement aux débats sur la politique de justice pénale, à Washington ou à l'échelle nationale. Ils racontaient rarement leurs histoires. Et leur invisibilité aide à expliquer pourquoi notre système de justice pénale est devenu si punitif.28(*)

La stratégie états-unienne, avec la valeur ajoutée créée par la criminalisation, la demande ininterrompue de marchés lucratifs et la continuité des conditions de pauvreté et d'instabilité dans les territoires de cultures sont des éléments importants permettant de comprendre la croissance des cultures après-guerre dans un contexte de « régime de répression »des drogues.

1.2.3 La Stigmatisation De « Sexe, Argent, Meurtre Et Drogue »

Le racisme scientifique, l'eugénisme, la guerre contre la drogue et l'idéologie raciale ont conduit à des conséquences encore plus dangereuses en marginalisant les afro-américains en les« altérant », ou comme on dit en anglais, othering, et en les considérant comme des sous-citoyens qui n'ajoutent pas de valeur ou ne profitent pas à la société.

Glenn C. Loury écrit un article sur la stigmatisation raciale et ses conséquences dans un institut de recherche sur la pauvreté de l'Université du Wisconsin-Madison, affirme le chercheur: « Une conséquence importante de la stigmatisation raciale est les « cercles vicieux» de causalité cumulative: des processus autonomes dans lesquels l'échec des Noirs à faire des progrès justifie pour les Blancs les attitudes très préjudiciables qui, lorsqu'elles se reflètent dans l'action sociale et politique, garantissent que les Noirs ne vont pas avancer et développer. Les effets de la stigmatisation sont plus subtils et sont profondément ancrés dans la vie symbolique et expressive de la nation et dans nos récits sur ses origines et son destin. Les raisons du développement de la stigmatisation raciale aux États-Unis sont en grande partie historique. L'institution de l'esclavage et les rituels et coutumes associés qui soutiennent la hiérarchie maître-esclave et déshonorent l'esclave sont un élément fondamental des processus de création de la race aux États-Unis. La signification sociale de la race qui a émergé dans la culture politique américaine était étroitement liée au statut déshonorant de l'esclavage.29(*) »

Cette étude nous aide pour comprendre comment le racisme est né de l'esclavage et l'image que les Afro-américains sont confrontés à, après l'esclavage. Ce racisme systémique est apparu plus tard pour créer une stigmatisation entourant les personnes de couleur aux États-Unis et en particulier, les Afro-américains. Cette stigmatisation plus tard dans les années 1800 et 1900 a commencé à tourner autour de la drogue, du crack, de l'héroïne, de l'obsession de l'argent, de la célébrité, du sexe et du meurtre. La stigmatisation observée dans certains ghettos afro-américains (que l'on peut également voir dans les « ghettos » blancs, mais qui sont ignorés par les Américains blancs) n'a été liée qu'aux noirs avec l'émergence du rap dans les années 1900 qui hypersexualise les femmes et montre les hommes noirs comme hyper masculin en les ayant incarné l'image d'un homme masculin violent, consomme de la drogue, sexualise les femmes et est essentiellement un prédateur des hommes blancs, des femmes blanches et des femmes noires. Ce stéréotype est indéniablement le résultat de ce que la télévision et les médias produisent sur les hommes noirs dans les industries du rap et le stéréotype accompagné avec ce genre qui est devenu un rêve dont les adolescents noirs rêvent de réaliser et d'être comme on peut encore le voir dans certains quartiers. La culture du rap dépeint un certain mode de vie plein d'argent, l'accès à la drogue, aux femmes, au sexe qui semble être le paradis ultime pour les gens qui l'écouteraient et le consommeraient. Bien que ce stéréotype ait été contesté maintenant par plusieurs artistes noirs tels que les artistes de la communauté gay et LGBTQ + qui brisent maintenant le stéréotype, cependant, il est toujours considéré comme l'image de laquelle les Blancs définissent ce que doit se comporter un homme noir typique. Cette stigmatisation, cependant, ne s'applique pas aux femmes noires qui ont historiquement été soumises et faibles à la fois aux hommes noirs et aux communautés blanches dans lesquelles ils vivent. Les femmes noires ont acquis un stéréotype hypersexuel lié à une personnalité très forte avec l'émergence de la musique rap lorsque les femmes noires étaient hyper sexualisées par des hommes noirs. 

Julia Buxton écrit sur la façon dont le gouvernement américain a marginalisé les Noirs américains en les plaçant dans des quartiers noirs et en les faisant vivre dans de mauvaises conditions qui limitent leur accès à l'éducation et aux centres de santé, écrit-elle: « Un dernier aspect de la perpétuation de ces cultures a à voir avec les conditions de marginalisation, d'isolement et de pauvreté qui font de la participation au commerce illégal de drogue (notamment la récolte, la collecte, le transport et le négoce) un choix logique, si ce n'est le seul choix possible, de moyen de subsistance pérenne. Ces populations qui ont poursuivi, transplanté ou repris la culture de plantes servant à fabriquer des drogues vivent en règle générale dans des régions éloignées et inhospitalières, et ne bénéficient pas des services de l'État, des dispositions collectives de sécurité et des biens publics, ou en sont exclus en raison des conflits, des programmes orthodoxes d'ajustement économique, de leur situation géographique ou de la faible capacité d'intervention (illégitime) de l'État. Ces conditions de précarité à multiples facettes touchent en particulier les populations déplacées, les communautés marginalisées en raison de leur appartenance ethnique ou de leur race, et les secteurs sociaux déjà touchés par la pauvreté (en termes de terres cultivables, d'argent à disposition, d'infrastructure et d'accès aux marchés).30(*) »

Stigmatiser systématiquement un groupe et le placer dans une catégorie négative telle que la violence ou la dépendance à la drogue peuvent affecter psychologiquement les comportements des individus qui appartiennent à ce groupe. Les stéréotypes raciaux négatifs peuvent profondément affecter et déranger les enfants comme le montre l'étude de Zimmerman Shelvin et Rivadeneyra, les stéréotypes négatifs peuvent augmenter les taux d'abandon scolaire chez les enfants noirs et peuvent augmenter les comportements négatifs. L'étude montre : « Plus de 30 ans de recherches en éducation ont montré que les enfants afro-américains ont généralement des performances inférieures à celles de leurs pairs asiatiques et européens sur les indicateurs académiques (Pour un examen, voir Gregory, Skiba, & Noguera, 2010 ; Vanneman, Hamilton, Anderson et Rahman, 2009). Bien que des inégalités institutionnelles et systémiques plus importantes contribuent à cette sous-performance (Par exemple, Felice, 1981 ; Gillborn, 2003 ; Kozol, 1991), les facteurs psychologiques résultant de la discrimination sont également coupables (par exemple, Neblett, Philip, Cogburn et Sellers, 2006). En outre, il a été démontré que la menace stéréotypée affecte négativement la performance des étudiants afro-américains (Alter, Aronson, Darley, Rodriguez et Ruble, 2010). La menace stéréotypée est l'impact néfaste sur la performance qui se produit lorsque la mauvaise performance d'un individu risque de confirmer un stéréotype pertinent pour la tâche (Par exemple, Schmader, 2010 ; Steele, 1997) la menace stéréotypée a été impliquée comme l'une des causes du désengagement scolaire et le résultat mauvais résultats scolaires des étudiants afro-américains (Par exemple, Crocker, Major et Steele, 1998 ; Majors et al., 1998). Par exemple, les étudiants de premier cycle dévalorisent les domaines académiques à la suite d'une exposition répétée à des situations de menace stéréotypées (Aronson, Fried, & Good, 2002 ; Major et al., 1998 ; Major & Schmader, 1998), et les étudiants du secondaire se des identifient des universitaires dans des situations similaires (Cokley, Mc Clain, Jones et Johnson, 2012 ; Forbes, Schmader et Allen, 2008). Les résultats les plus graves de la désidentification à long terme incluent le décrochage scolaire et le comportement perturbateur en classe (Klem et Connell, 2004). Ainsi, la menace stéréotypée peut potentiellement influencer à la fois le désengagement à court terme etla désidentification à long terme avec les universitaires (Steele 1997; Steele et Aronson 1995). » 31(*)

Chapitre 3 : Le Racisme« caché » Contre Les Afro-américains.

« Le privilège blanc est l'ensemble incontesté et non gagné d'avantages, de prestations et de choix accordés aux personnes uniquement parce qu'elles sont blanches. Généralement, les blancs qui éprouvent un tel privilège le font sans en être conscients. »

- Peggy McIntosh

1.3.1 Vivre Dans Une Société Whitewashed

Le White washing ou une société white washed est un terme qui explique comment les minorités et les personnes de couleur sont perçues par les blancs et comment ils sont constamment opprimés et discriminés tout en vivant dans des sociétés blanches. Dans une société whitewashed, les noirs et les gens de couleur sont éliminés et invisibles pour les Blancs, les Noirs ne sont ni vus ni représentés dans les médias, car ils sont considérés comme inférieurs et stigmatisés.

Kai Nelson décrit dans son oeuvre :« Où est la représentation ? L'impact du whitewashing sur les enfants noirs »la chercheuse explique comment le whitewashing et le manque de représentation noire ont affecté et continuent d'affecter les enfants noirs aux États-Unis, elle écrit : « Le terme Whitewashing peut être défini comme une pratique raciste consistant à éliminer les minorités visibles dans les médias populaires en rendant leur peau plus claire, ou même en les remplaçant complètement par des acteurs blancs. L'effacement des noirs peut être décrit comme la tendance à ignorer, supprimer et falsifier les corps noirs et les voix noires dans les universités, la presse et d'autres médias. En tant que personne qui s'est toujours identifiée comme noire, en tant que jeune fille, je me demandais pourquoi je ne ressemblais pas aux petites filles blanches à la télé ou dans les livres. Quand j'ai grandi un peu plus, j'ai commencé à ressentir du ressentiment de ne pas ressembler aux mannequins à la peau claire et aux cheveux blonds de tous les magazines et émissions de télévision populaires. Rarement, ai-je jamais vu des minorités dans les médias auxquelles j'ai été exposé. Whitewashing dans les médias a eu un impact négatif sur moi. »32(*)Avec un manque de représentation et une oppression contre les Noirs, les sociétés dans lesquelles nous vivons ont été whitewashed. Les quartiers se gentrifient, les identités s'effacent au profit d'une peau plus blanche et plus claire et il y a tout simplement très peu de chances pour les personnes de couleur d'atteindre le sommet.
Comme expliqué dans la section de l'idéologie de la race, la race est une idéologie qui a été transmise de génération en génération, l'hégémonie de la race a été un titre stigmatisé que les personnes de couleur possèdent créée par des blancs qui ne possèdent pas de race parce que la blancheur est la norme dans la société et toute autre couleur est une race. Richard Dyer dans son livre « blanc » décrit cette idée de la race comme telle : « La race est quelque chose qui ne s'applique qu'aux non-blancs, tant que les blancs ne sont pas considérés et nommés racialement, ils/nous fonctionnons comme une norme humaine. D'autres personnes sont racées, nous ne sommes que des personnes. Il n'y a pas de position plus puissante que celle d'être « juste » humain. La prétention au pouvoir est la prétention de parler pour la communauté de l'humanité. Les coureurs ne peuvent pas faire cela - ils ne peuvent parler que pour leur race. Mais les personnes sans race peuvent le faire, car elles ne représentent pas les intérêts d'une race. Nous (les blancs) parlerons, disons, de la noirceur de la Chine d'amis, de voisins, de collègues, de clients, et c'est peut-être de la manière la plus véritablement amicale et la plus tolérante, mais nous ne mentionnons pas la blancheur du blanc des gens que nous connaissons. L'hypothèse selon laquelle les blancs ne sont que des personnes, ce qui n'est pas loin de dire que les blancs sont des personnes alors que les autres couleurs sont autres choses, sont endémiques à la culture blanche. Dyer approfondit les représentations du blanc, dit-il : « La recherche - dans les livres, les musées, la presse, la publicité, les films, la télévision, les logiciels - montre à plusieurs reprises que dans la représentation occidentale, les blancs sont majoritairement et disproportionnellement prédominants, ont le central et élaboré rôle, et surtout sont placés la norme, l'ordinaire. Les Blancs sont partout en représentation, pourtant, précisément à cause de cela et de leur placement en tant que norme, ils ne semblent pas être représentés à eux-mêmes comme des Blancs, mais comme des personnes de sexe, de classe, de sexualisation et d'aptitude variées. Au niveau de la représentation raciale, en d'autres termes, les Blancs ne sont pas d'une certaine race, ils ne sont que de la race humaine. »  33(*)

Alors que le blanc est considéré comme la norme dans les représentations, les personnes noires ou colorées sont toujours définies par des caractéristiques qui ne sont pas nécessairement positives. Ses caractéristiques peuvent inclure la violence, l'extrémisme, le vol, le bruit. Nelson décrit les représentations noires comme telles : « Les femmes noires sont généralement impertinentes et opiniâtres (Blaque). Leurs personnages sont soit hyper sexualisés, soit en surpoids et censés être peu attrayants. Les hommes noirs sont généralement violents et bruyants. Les personnages masculins noirs sont généralement axés sur le fait d'être un « voyou » ou un autre style de vie négatif. Il est important de noter que de nombreux caractères noirs sont créés pour être unidimensionnels. Il n'en va pas de même pour les caractères blancs. Les personnages blancs ont été des héros, des méchants, des courageux, des faibles, des timides, des dangereux, des farfelus, etc. » Ces représentations affectent la façon dont les enfants d'arrière-plans noirs ou « non-blancs »se perçoivent. Nelson soutient : » L'effacement des noirs et le whitewashing dans les médias populaires ont un impact négatif sur les enfants de la communauté noire et contribuent au vol de leur enfance. Il est difficile de penser à l'ampleur de l'effet que le colorisme et l'effacement complet des corps noirs ont eu sur les enfants de la communauté noire. Sans voir régulièrement des réflexions positives d'eux-mêmes sur les médias, il devient difficile pour certains enfants noirs de valoriser leur image de soi. »34(*)

Meredith Reitman étudie le concept de la place blanche et du blanchiment au travail, en particulier dans le secteur high-tech. Reitman constate que : « le lieu de travail blanc est créé et maintenu grâce à un processus de whitewashing dans lequel les pratiques quotidiennes cherchent à nier la politique raciale, à superposer la culture blanche et à normaliser cette culture en place. Cette caractérisation remet directement en question la notion de lieu de travail de haute technologie comme moralement au-dessus des problèmes de race. Ce qui distingue les lieux blancs de ceux associés à des groupes raciaux opprimés, c'est qu'ils sont construits à travers un déni d'identité plutôt que sa représentation explicite. C'est ce déni qui rend ces lieux si importants à révéler. 35(*) » en une race sous-représentée et si elle est représentée, être une race problématique. Une société whitewashed qui est contrôlée par une seule race ne déforme pas seulement une grande partie de la population, mais elle affecte également les générations en les annihilé symboliquement 36(*) Ce refus de voir la race est donc ce que dans le chapitre précédent a été appelé color blindness ou le daltonisme, où les gens ont tendance à ne pas voir ou à choisir de ne pas voir et à reconnaître la race des autres, ce daltonisme peut créer un racisme plus implicite qui peut être vu dans ces domaines de travail qui refusent aux noirs et aux personnes de couleur qui travaillent dans la Tech à avoir des pouvoirs ou des opportunités équivalentes que les blancs dans ce domaine.

Coleman et Yochim expliquent cette annihilation symbolique dans leurs oeuvres : « L'annihilation Symbolique de La Race : un examen de la « noirceur » : les études axées sur le traitement des Noirs dans les médias se sont largement appuyées sur cette définition de l'annihilation symbolique raciale, bien que le concept ne soit pas toujours explicitement référencé. Pour illustrer, Pescosolido, Grauerholz et Milkie (1997) décrivent les Noirs comme étant ignorés, stéréotypés ou rabaissés par les médias ; leur critique fait écho aux définitions originales de Gerbner et Tuchman qui incluent « absence » ainsi que « condamnation » et« banalisation ». Hooks (1992) fait valoir que les femmes afro-américaines ont été condamnées car elles sont souvent reléguées à des représentations contrôlantes et sexuellement insensées (voir aussi Hill Collins, 2000). Brown (2001) discute de l'absence de noirceur héroïque dans les bandes dessinées. Il soutient que les lecteurs doivent s'identifier au-delà des frontières raciales, car les minorités raciales visibles dans la plupart des bandes dessinées étaient des criminels sans nom que les héros blancs ont vaincu. Whylie (1999) utilise le terme« colorstruction » pour révéler comment les différences de couleur de peau dans la noirceur sont exploitées dans les médias pour associer une valeur plus élevée à ceux qui possèdent des traits physiques plus proches de ceux des blancs. Whylie postule que les personnages du film de 1991 New Jack City, créé par un cinéaste noir, présentent« une ligne de couleur assez évidente qui sépare les personnages au teint sombre plus négatif [...] des personnages noirs plus clairs » (p. 189). Pour Whylie, introduire une telle guerre interraciale ne consiste pas seulement à exploiter le noir comme un mal dans notre imagination. Au contraire, Whylie propose que la noirceur, même dans les produits médiatiques tels que New Jack City, soit banalisée et rendue théorique, remplacée par la suprématie blanche et la domination culturelle. 37(*)

1.3.2 Être Né Avec Le Privilège Blanc Aux États-Unis

Depuis les premiers temps, le blanc a toujours été la couleur supérieure, il était considéré comme gracieux car les tons de peau plus clairs ne sortaient pas de la maison des maîtres et ne travaillaient pas dans les champs comme les autres esclaves avec la couleur de peau foncée ont dû faire, les esclaves avec la peau plus claire représentaient donc la richesse et la gloire. Les tons de peau plus clairs ont été supérieurs dans de nombreuses cultures. Ce teint plus clair, désormais considéré comme une norme et reste comme un privilège pour ses détenteurs. Les personnes à la peau plus claire sont traitées différemment en raison du racisme systémique enraciné de manière hégémonique dans nos sociétés. Cela permet aux personnes à la peau claire d'accéder plus facilement à un emploi, à une éducation, à des bourses et à obtenir un meilleur traitement global, car elles sont considérées comme la norme.Dans son livre « Blanc »de Richard Dyer écrit : « parler de race, c'est parler de toutes les races sauf les blancs ». Ces derniers deviennent ce qui distingue les Blancs, en leur donnant une relation particulière avec la race. Les Noirs peuvent être réduits (dans la culture blanche) à leur corps et donc à la race, mais les Blancs sont quelque chose d'autre qui se réalise et qui n'est pas réductible au caporal ou racial. 38(*) »Cela signifie que les Blancs sont la norme et que toute autre personne de différentes couleurs de peau ne sont pas blancs. Quand on parle de race, on parle de non-blancs. 

Car le blanc est la norme et la race est la couleur différente. Dyer continue d'écrire sur le privilège blanc en se référant au travail dePeggy McIntosh dans son oeuvre: » White privilege and Male Privilege : A Personal Account of Coming to See Correspondences Through Work in Women's Studies» où elle compare le privilège blanc au privilège masculin. McIntosh écrit sur le privilège des blancs : « Les blancs apprennent soigneusement à ne pas reconnaître le privilège des blancs, comme les hommes apprennent à ne pas reconnaître le privilège des hommes. » J'en suis venu à voir le privilège des Blancs comme un ensemble invisible d'actifs non acquis que je peux compter sur encaisser chaque jour, mais dont j'étais « censé »rester inconscient. Le privilège des Blancs est comme un sac à dos invisible en apesanteur de dispositions spéciales, d'assurances, des outils, des cartes, des guides, des livres de codes, des passeports, des visas, des vêtements, une boussole, du matériel d'urgence et des chèques en blanc. Après avoir réalisé, grâce au travail de développement du corps professoral en études des femmes, à quel point, les hommes travaillent à partir d'une base de privilèges non reconnus, j'ai compris qu'une grande partie de leur oppression était inconsciente. Puis je me suis souvenu des accusations fréquentes des femmes de couleur que les femmes blanches qui elles rencontrent sont oppressants. »  McIntosh va ensuite parler de la façon dont les Blancs aux États-Unis apprennent l'esclavage en disant : « À l'école, on ne nous a pas enseigné l'esclavage en profondeur ; on ne nous a pas appris à considérer les esclavagistes comme des personnes endommagées. Les esclaves étaient vus comme le seul groupe à risque d'être déshumanisés. Ma scolarité a suivi le modèle qu'Elizabeth Minnich a indiqué : les Blancs apprennent à penser que leur vie est moralement neutre, normative et moyenne, et aussi idéale, de sorte que lorsque nous travaillons au bénéfice des autres, ceci considérait comme un travail qui permettra à « eux » d'être plus comme « nous » Je pense que beaucoup d'entre nous savent à quel point cette attitude peut être odieuse chez les hommes. » Elle décrit le privilège blanc en donnant des exemples simples et concrets tels que :

« 1. Je peux, si je le souhaite, m'arranger la plupart du temps en compagnie de gens de ma race.
2. Si je dois déménager, je peux être à peu près sûr de louer ou d'acheter un logement dans un quartier que je peux me permettre et dans lequel je voudrais vivre.

3. Je peux être raisonnablement sûr que mes voisins dans un tel endroit seront neutres ou agréables pour moi.

4. Je peux faire du shopping seul la plupart du temps, assez bien assuré que je ne serai pas suivi ou harcelé par des détectives de magasin.

5. Je peux allumer la télévision ou ouvrir la première page du journal et voir les gens de ma race largement et positivement représentés.

7. Je peux aller dans une librairie et compter pour trouver l'écriture de ma race, représentée, dans un supermarché et trouver les aliments de base qui correspondent à mes traditions culturelles, dans un salon de coiffure et trouver quelqu'un qui peut s'occuper de mes cheveux.
8. Que j'utilise des chèques, des cartes de crédit ou des espèces, je peux compter sur ma couleur de peau pour ne pas nuire à l'apparence de ma fiabilité financière.

9. Je n'avais pas besoin d'éduquer nos enfants pour qu'ils soient conscients du racisme systémique pour leur propre protection physique quotidienne.

10. On ne me demande jamais de parler au nom de toutes les personnes de mon groupe racial.

11. Je peux critiquer notre gouvernement et dire à quel point je crains ses politiques et son comportement sans être considéré comme un étranger culturel.  Dans ce pot-pourri d'exemples, certains privilèges me font me sentir chez moi dans le monde. D'autres me permettent d'échapper aux pénalités ou aux dangers que d'autres subissent. Par certains, j'échappe à la peur, à l'anxiété, à l'insulte, à la blessure ou au sentiment de ne pas être le bienvenu. N'étant pas réel. Certains m'empêchent d'avoir à me cacher, à être déguisé, à me sentir malade ou fou, à négocier chaque transaction à partir de la position d'être un étranger ou, au sein de mon groupe, une personne soupçonnée d'avoir trop des liens avec une culture dominante. La plupart m'empêchent de me mettre en colère. » 39(*)À partir de ces exemples, nous pouvons voir comment même les choses les plus simples qui existent dans nos sociétés sont différenciées en fonction de la couleur de notre peau. Alors que les Blancs sont mieux traités, les personnes de couleur, qu'elles soient asiatiques, noires, Arabes, latines, Indiennes ou amérindiennes, sont traitées comme des sous-citoyens soupçonnés et stéréotypés. Chaque mouvement qu'une personne de couleur semble entreprendre sera mis sur sa race et non sur sa personnalité. Nous pouvons le voir clairement avec la violence et la façon dont les médias qualifient une personne de couleur de terroriste quand il y a une attaque, mais une personne blanche de psychopathe. Une caractéristique est ancrée dans un stéréotype racial, disons :« tous les Arabes ou des noires sont des terroristes, le terrorisme des extrémistes musulmans/noirs » pourtant pour les terroristes blancs, sont identifié avec un défaut personnel considéré comme un problème mental qui doit être traité dans un hôpital psychiatrique.

Depuis l'émergence du mouvement Black Lives Matter, le privilège des blancs a été transformé en«colorisme », un concept qui conduit les Blancs à croire qu'ils « ne voient pas la couleur des personnes de couleur dans la société » et qu'ils traitent tout le monde de la même manière indépendamment de leur propre privilège de trouver du travail, un logement et d'être pris au sérieux dans une société. Dans un article publié dans l'Association of Psychological Science, les chercheurs écrivent : « Les Blancs ont tendance à approuver le daltonisme plus que les personnes de couleur (Neville, Lilly, Duran, Lee et Browne, 2000 ; Ryan, Hunt, Weible, Peterson et Casas, 2007). Quel est son attrait ? Le daltonisme a des caractéristiques de protection de l'ego. L'adoption du daltonisme permet aux membres de groupes associés à la perpétration de racisme (par exemple, les Blancs) de conserver une image de soi égalitaire, car cela leur permet de croire qu'ils n'ont pas de préjugés et se présentent comme tels. En effet, l'utilisation du daltonisme par les Blancs dans les interactions interraciales est en corrélation avec la motivation externe à contrôler les préjugés (Apfelbaum, Sommers et Norton, 2008). Il peut également représenter une vision pour une société équitable, où la race n'a pas d'impact sur les résultats de la vie (Knowles, Lowery, Hogan et Chow, 2009), et lorsqu'il est défini comme un point commun quel que soit le contexte, il peut être lié à la chaleur (Hahn, Banchefsky, Park et Judd, 2015 ; Wolsko et al., 2000). Cependant, le daltonisme peut également justifier les inégalités actuelles. Lorsqu'ils sont menacés, les Américains blancs très orientés vers la dominance sociale (c'est-à-dire la préférence pour la hiérarchie basée sur le groupe) utilisent le daltonisme pour défendre le statu quo (Knowles et al., 2009). Les attitudes raciales daltoniennes trouvent également un écho chez les membres du groupe à faible statut qui ont une orientation de dominance sociale élevée (Neville, Coleman, Falconer et Holmes, 2005).40(*)«Le daltonisme ou le « color blindness » est un terme célèbre utilisé par de nombreux Américains qui conduit à l'insensibilité raciale et à l'ignorance de la souffrance des personnes de couleur tout en les marginalisant systématiquement dans la société. Le privilège des Blancs est donc à admettre non cacher en choisissant de ne pas voir la souffrance historique des Noirs aux États-Unis. Il doit être reconnu et tenu responsable et défendu par les Blancs. C'est fait par reconnaître et refuser de choisir un candidat blanc plutôt qu'un candidat de couleur uniquement à cause de la couleur de sa peau et c'est être conscient de ce privilège en reconnaissant la perspective historique derrière chaque stéréotype raconté sur les afro-américains.

1.3.3 Le Racisme Systémique Et Le Regard Blanc « White Gaze »

Les sociétés white washed et les privilèges blancs ont créé des sociétés où les individus blancs voient les personnes de couleur d'une certaine manière. Cette manière est surtout considérée comme « hors normes » ou d'une manière qui altère où faire l'othering » des personnes de couleur en indiquant les différences raciales. Ces différences viennent généralement du fait que les Blancs sont supérieurs aux personnes de couleur qui viennent de sociétés considérées comme « non civilisées » ou« incultes » et que ne sont pas aussi développées que le monde industriel et technologique blanc. Ce regard pousse les gens de couleur à agir plus « blancs » pour s'intégrer dans les sociétés white washed dans lesquelles ils vivent, ils commencent à changer leur façon de parler, leurs vêtements, les aliments qu'ils mangent, et parfois, ils évitent même les gens de la même race pour paraître plus « blanc ». Dans l'ouvrage de Pailey » Décentrage du « regard blanc « du développement », l'auteur parle de ce qu'est le regard blanc selon différents chercheurs et de la manière dont il affecte notre société, l'auteur écrit : « Le « regard blanc »est une expression qui a gagné une importance dans les oeuvres d'intellectuels publics noirs américains et de légendes littéraires - dont Toni Morrison, Ralph Ellison et James Baldwin - qui ont farouchement résisté aux tropes racistes sur les Noirs en Amérique. Auteur de 11 romans lauréat du prix Pulitzer et Nobel, Morrison a plaisanté une fois dans Playing in the Dark : Whiteness and the Literary Imagination, » Je suis un écrivain noir aux prises avec et à travers une langue [anglais] qui peut puissamment évoquer et imposer des signes cachés de supériorité raciale, hégémonie culturelle et « altération » méprisante des gens « (1992 : x - xi). Alors que le savant palestinien Edward Said (1978) évoquait le « regard blanc « du développement comme » l'oeil voyant « de l'orientalisme, le philosophe existentiel français Jean-Paul Sartre (1964) l'a décrit comme « le privilège de voir sans être vu ». Alors que Glen Coulthard (2004 : 14-15), spécialiste des études sur les Premières Nations et les Autochtones, l'a qualifié de « cadre colonial », le sociologue américain Joe R. Feagin (2013 : ix, 3) l'a qualifié de « Vision du Monde globale » et de « cadre racial blanc ». Qui rationalise et justifie le privilège et la domination des blancs. Poursuivant sur cette trajectoire, Mbembe (2017 : 28) a qualifié le « regard blanc » du développement de « conscience occidentale de la noirceur » qui fait de la blancheur la quintessence de la normalité. Faisant écho à Stuart Hall (1992), l'historien Malawien Paul Tiyambe Zeleza (2009 : 131, 133) l'a réduit à un « ordre épistémologique de colonisation » qui cherche à « universaliser l'Occident et provincialiser le reste ». Enfin, la chercheuse littéraire kényane GraceA. Musila (2017 : 703-04) a récemment résumé le « regard blanc » comme un « registre de connaissances à une seule lentille », un « angle mort » et un « fantasme du monopole ». Du regard « qui suppose que » l'Autre est à la fois soumis à ce regard et incapable de lui rendre le regard ».41(*) Le regard blanc est donc un terme très problématique car il crée deux catégories l'une qui est« nous les blancs « et l'autre est les« eux, les non-blancs «.Ces deux catégories, supérieures et inférieures, ont tendance à avoir des différences distinctes, car l'une d'elles a tendance à être intelligente, sophistiquée, bien éduquée et mérite donc d'être privilégiée tandis que l'autre est pauvre, inculte, n'a pas la capacité du cerveau à devenir intelligent, violent, impulsif et ne communique pas bien. Le regard blanc est basé sur des stéréotypes systémiques qui sont ancrés dans la société avec une race supérieure et une ou plusieurs races inférieures. La race supérieure dont il est question dans le premier chapitre est le résultat de la sélection naturelle, de la survie des Vikings européens les plus aptes, indestructibles avec des traits blancs distinctifs. 

Dans l'article de Yancy « Walking While Black in The white Gaze' », Yancy parle des effets du regard blanc aux États-Unis en écrivant : « les corps noirs en Amérique continuent d'être réduits à leur surface et à des stéréotypes qui sont contraignants et faux, qui obligent souvent ces corps noirs à se déplacer dans les espaces sociaux de manière à mettre les Blancs à l'aise. Nous craignons que nos corps noirs ne suscitent une accusation. Nous nous déplaçons de manière à nous aider pour survivre aux regards Procruste des Blancs. Nous craignons que ceux qui nous voient puissent ressentir la peur irrationnelle de défendre leurs positions plutôt que de « trouver un terrain d'entente », une référence qui a été faite par Bernice King alors qu'elle parlait de l'héritage de son père sur les marches du Lincoln Mémorial. » Le regard blanc est également hégémonique, historiquement ancré dans les relations matérielles du pouvoir blanc : il a été jugé irrespectueux pour une personne noire de violer le regard blanc en regardant directement dans les yeux de quelqu'un de blanc. Le regard blanc est aussi éthiquement solipsiste : en son sein, seuls les blancs ont la capacité de porter des jugements moraux valables. » 42(*)

Le regard blanc affecte même le comportement au travail, car il oblige les personnes de couleur à se comporter différemment pour être perçues comme une personne blanche pour éviter ce regard discriminatoire. Dans un article de Julie Greco, l'auteur, parle de « L'impact du regard blanc au travail », elle explique : « Ce que notre recherche a révélé, c'est que le regard blanc oblige les femmes noires à surveiller leur apparence, leur émotion, leur conversation et leur comportement si elles veulent s'intégrer et diriger au travail », a déclaré Mccluney. « Les femmes noires doivent dépenser des ressources considérables - temps, argent et énergie - pour s'adapter à la blancheur. » Greco parle de l'impact du regard blanc sur les femmes noires au travail et de son lien avec les stéréotypes sociaux, courants des femmes noires, dit-elle : « La recherche indique que la blancheur est imposée au travail, principalement à travers l'adoption de normes euro-centrique comme base de l'organisation, normes et attentes à l'échelle mondiale. Il y a deux clés pour cette imposition : les règles d'affichage du blanc et les normes de beauté blanche. L'examen minutieux des expressions faciales des femmes noires est une mise en vigueur courante des règles d'affichage des blancs trouvées dans les tweets. Les règles d'affichage en blanc ont également affecté la manière dont les femmes noires négocient le trope de la femme noire en colère, qui est imposée pour contrôler le corps des femmes noir en contrôlant le ton et en qualifiant leur comportement général d'en colère ». La blancheur est également imposée par l'exploitation des femmes noires et de leur travail. L'exploitation se manifeste par une invisibilité ou des situations où leur présence et/ou leurs idées sont ignorées et négligées. D'autres pratiques d'exploitation ont confirmé le stéréotype de la femme noire forte, selon laquelle les gens considéraient les femmes noires comme fortes et invincibles, et comme ayant une capacité illimitée de soutenir ou de sauver les autres.43(*) »

Ce regard blanc déconstruit les sociétés avec un racisme caché qui est profondément ancré et enseigné aux Blancs systématiquement. J'en profiterai pour partager une histoire qui m'est arrivé lorsque je suis tombée sur une famille interraciale. La mère qui est noire à demander à l'enfant de 5 ans pourquoi elle ne parlait plus à l'un de ses amis et l'enfant a répondu en disant « parce qu'elle est trop noire ». Ces mots ont choqué à la fois la mère et moi, mais m'ont fait comprendre à quel point les enfants sont affectés par le racisme interne de leurs parents blancs à la maison qui provoquent un racisme continu qui se perpétue d'une génération à l'autre ce qui confirme les mots de Barbara Jeanne Fields sur l'idéologie de la race en tant qu'hégémonie qui n'arrête pas de continuer d'une génération à l'autre. Ce regard blanc conduit à une double personnalité plus profonde chez les personnes de couleur qui leur fait abandonner leur identité raciale pour adopter une identité « plus blanche » et plus proche de la norme. Le regard blanc crée le daltonisme/color blindness alors que les personnes de couleur cessent de s'identifier comme des personnes de couleur et cela crée plus d'ignorance et de cécité raciale dans une société qui conduit les Blancs à ignorer les aspects historiques de l'esclavage et du racisme. Le regard blanc a en outre des dommages psychologiques sur les corps en créant un trouble de dysmorphie corporelle de ce à quoi une personne noire devrait ressembler. Surtout chez les femmes noires, les femmes noires donc face à ce regard blanc doivent adopter un look « plus blanc » et plus socialement acceptable en lissant leurs cheveux naturellement bouclés, en améliorant la couleur de leur peau pour qu'elle paraisse plus claire (surtout avec l'utilisation des filtres sur les réseaux sociaux). Bien qu'avec le mouvement Black Lives Matter, les corps noirs ont été célébrés sur les réseaux sociaux, en particulier avec les grandes marques qui ont commencé à présenter des modèles noirs en faisant du « blackwashing » sur leur marque pour montrer leurs sensibilités sociales non-existantes. 

Pourtant, ces normes de beauté qui préfèrent maintenant les individus métisses qui incarnent des corps bronzés avec des traits du visage noirs tels que les lèvres sont toujours très orientées vers la peau plus claire et discriminent toujours la peau foncée au quotidien en les « altérant » et en les considérant comme une inférieure dans la société blanche bronzée.

PARTIE II : BLACK LIVES MATTER : PLUS QU'UN MOUVEMENT SOCIAL

Chapitre 1 : Historique

« Le combat, ce n'est pas seulement de pouvoir continuer à respirer. Le combat est en fait de pouvoir marcher dans la rue la tête haute -- et de sentir que j'ai ma place ici, ou que je mérite d'être ici, ou que j'ai simplement (le) droit d'avoir un niveau de dignité. »

--Alicia Garza

2.1.1 Historique Et Analyse Psychologique

Les corps noirs ont été surestimés dans leur taille et leur force physique depuis l'esclavage des biens. Dans un article de William Cheng » Black Noise, White Ears: Resilience, Rap, and the Killing of Jordan Davis». Concernant le phénomène de ce qu'il appelle le « biais de formidabilité », ce biais a tendance de surestimer les forces physiques des Noirs comme s'ils étaient plus forts, plus musclés et plus puissants physiquement que les Blancs. Cheng donne des exemples concrets de policiers qui ont tué des adolescents noirs en disant qu'ils pensaient que les adolescents étaient des hommes et qu'ils étaient grands et physiquement puissants, ce qui, à leur avis, justifie leur fusillade. Ce stéréotype selon lequel les Noirs sont plus forts physiquement que les Blancs entraînent d'autres conséquences énormes et conduisent à davantage de violences policières, car la police a tendance à tirer sur une personne noire plus rapidement qu'elle ne tirerait sur une personne blanche, car, à leur avis, les Noirs sont « plus forts ». Cheng écrit : « Des conséquences déshumanisantes et mortelles naissent de ces mythes de la brutalité noire. Plusieurs études récentes ont montré la tendance des sujets de recherche blanches à surestimer la taille, la vitesse et l'âge des Noirs. Un tel « biais de formidabilité », affirment les scientifiques, peut vraisemblablement « [promouvoir] les justifications des participants concernant l'usage hypothétique de la force contre des suspects noirs » (Wilson, Rule et Hugenberg 2017, 59). Prenons la tragédie de Tamir Rice, 12 ans, qui, alors qu'il jouait avec un pistolet jouet Airsoft dans un parc de Cleveland le 22 novembre 2014, a été abattu par le policier Timothy Loehmann. Dans sa déclaration signée aux enquêteurs, Loehmann a déclaré que Rice  semblait avoir plus de 18 ans et environ 185 livres « (Loehmann 2015), Il n'était pas ce petit enfant. . . vous voyez en images. C'est un enfant de douze ans dans un corps adulte » (Stahl 2016). « Cheng donne un exemple du meurtre de Treyvon Martin et écrit sur la façon dont Fox News modifiait la couleur de la peau de Treyvon en le faisant paraître plus sombre, ce qui entraîne une « stigmatisation coloriste » dans lequel Cheng décrit comme « plus sombre, plus noir, plus méchant, plus fort. ». Cheng explique en outre cette résilience noire en écrivant sur son histoire, il soutient : « Les mythes de la formidabilité vont au-delà des surestimations de l'apparence des corps noirs résilients (extériorités). Ces mythes permettent en même temps de sous-estimer la capacité des corps noirs à ressentir (intériorités). Ce biais de formidable inclut également la tolérance à la douleur chez les Noirs. Comme le dit Cheng, les enfants blancs croient que leurs pairs étudiants noirs sont plus tolérants à la douleur qu'eux et cela nous ramènent à l'esclavage et à l'idéologie selon laquelle les Noirs peuvent tolérer des conditions de travail très sévères dans les champs chauds. Cheng explique : « Dans une étude de 2014, les chercheurs ont découvert que les enfants blancs, dès l'âge de sept ans, croient que leurs pairs noirs sont moins sensibles à la douleur physique. Le « biais de douleur », parfois appelé « écart d'empathie raciale », est complice de la normalisation sociétale du traumatisme des noirs (Wade 2013 ; Silverstein 2013 ; Forgiarini, Gallucci et Maravita 2011).Les médecins prescrivent aujourd'hui de plus en plus de doses de médicaments contre la douleur chez les patients noirs, y compris les enfants noirs (Hoberman 2012 ; Hoffman, Trawalter, Axt et Oliver 2016 ; Graham 2014). La police utilise une force physique plus sévère sur les corps à la peau foncée (Buehler 2017). Les thérapeutes, par leur adhésion au trope Strong Black Woman, banalisent de manière disproportionnée les demandes de soins de santé mentale des femmes noires (West, Donovan et Daniel 2016). Ou nous pourrions revenir à l'ère de l'esclavage des biens meubles aux États-Unis, au cours de laquelle les médecins blancs ont forcé les femmes noires à accoucher sans chloroforme anesthésique, même lorsque les nourrissons devaient être livrés « à l'aide du crochet émoussé » (Schwartz 2006, 167). L'hypothèse des propriétaires d'esclaves selon laquelle les femmes noires étaient généralement « assez fortes pour endurer n'importe quelle douleur «justifiée en outre leur soumission à tous les autres abus, y compris le viol (Wyatt 2008, 60 ; voir aussi Staples 1970). » Le fait de considérer les corps noirs comme physiquement plus forts et plus résistants à la douleur crée cette stigmatisation de la violence entourant le corps noir qui le rend à l'épreuve des balles, encourageant les policiers à tirer et à attaquer des civils noirs même lorsqu'ils ne sont que des enfants qui jouent avec des jouets ou des adolescents qui tendent la main pour leurs téléphones dans leurs poches. Dans un témoignage du meurtre de Jordan Davis, son tueur Michael Dunn a déclaré ce qui suit devant le tribunal : « Jordan Davis avait 17 ans, 145 livres, 5'11' » et n'était pas armé. Michael Dunn avait 47 ans, 250 livres, 6'4 » ' et était armé. Pourtant, selon le témoignage de Dunn, Davis avait dit « il menaçait ma vie comme un homme « et devenait » de plus en plus fort, de plus en plus violent « à chaque mot (témoignage du défendeur 2014, 2956) 20. Ou comme Dunn l'a dit à la police : « Je ne savais pas qu'il avait dix-sept ans. Je pensais que c'était un homme adulte. Je pensais qu'ils l'étaient tous. Et dans mon esprit, ils allaient tous sortir de ce camion et me tirer dessus, me battre ou me tuer » « Procès de Michael Dunn. Jour 5. Partie 6. Bande d'interrogatoire de la police jouée « ).44(*)Ce biais de douleur dont parle Cheng est une idéologie extrêmement problématique qui conduit à davantage de violences policières envers les Noirs et conduit à des taux de mortalité plus élevés, car même les médecins ne croient pas à l'échelle de la douleur de 1 à 10 décrite par leurs patients noirs. Afin de comprendre le mouvement de Black Lives Matter en 2021 aujourd'hui, nous devons comprendre les aspects historiques de la raison pour laquelle le mouvement Black Lives Matter a évolué en premier lieu et est devenu un mouvement mondial auquel des millions de personnes participent. Le mouvement Black Lives Matter a lancé une cause des inégalités raciales constantes et constantes contre les Noirs en Amérique, après plusieurs fusillades et brutalités policières contre des Noirs innocents, les Noirs ont commencé à protester contre ce traitement violent inégal par les Blancs. 

Steve Gadet dans son oeuvre : « Black Lives Matter : une analyse d'une réaction citoyenne face à la brutalité policière aux États-Unis » explique le mouvement comme suit : « La première chose qui me vient à l'esprit en commençant ces lignes, c'est de traduire l'expression, le slogan, en français, an qu'il résonne pour un lecteur francophone. Comment définir l'expression Black Lives Matter ? On pourrait la traduire littéralement par : « Les vies noires comptent », ou en améliorant le sens : » La vie des personnes noires a de la valeur «. Dans la bouche d'une militante ou d'un militant, cela donnerait « Ma vie compte ». C'est un message lancé aux forces policières et aux institutions états-uniennes qui ne semblent ne faire aucun cas de la mort brutale des personnes à la peau noire. De l'esclavage aÌ la ségrégation puis de la ségrégation aÌ l'ère Obama, dans de nombreuses situations, les émeutes raciales ont souvent débuté aÌ la faveur d'une bavure policière. Entre 1999, l'année où des policiers sont acquittés du meurtre d'Amadou Diallo de 41 balles à New York, et 2014, on ne compte pas moins de 76 hommes et femmes décédées en garde à vue ou dans l'espace public alors qu'ils sont retenus par la police. Les cas médiatisés ont marqué la conscience des Noirs aux États-Unis. En 2007, un sondage mené par les journaux ColorLines et The Chicago Reporter dans dix grandes villes, révélait qu'il y avait un nombre disproportionné d'hommes noirs parmi les victimes d'incident avec la Police. Bien que les chiffres soient valables pour chaque ville, ils sont particulièrement marquants pour New York, San Diego et Las Vegas. En 2008, une enquête menée par le ministère de la Justice montre que les personnes noires sont plus sujettes à expérimenter l'utilisation de la force ou des injures de part de la police. Le contexte de naissance de Black Lives Matter est un contexte d'effroi provoquer par les brutalités policières et le sentiment d'impunité de la police. »  

Après plusieurs attaques contre des Noirs par des policiers, l'un d'eux a fait son succès pour que les Noirs se soulèvent contre la suprématie blanche et la brutalité blanche contre les civils noirs qui était le meurtre de Trayvon Martin, c'est à ce moment que le mouvement BLM est devenu un mouvement politique importe quand le président des États-Unis en a parlé, Gadot écrit ce qui suit : « Ce jeune homme âgé d'à peine 17 ans est suivi et agresseì par George Zimmerman aÌ cause de son look et de sa couleur de peau. Les événements se sont déroulés le 26 février 2012. Le jeune homme meurt de blessures par balle. Zimmerman n'est pas arrêté tout de suite ; il faut des manifestations et des réclamations virulentes émanant de sa famille et de la communauté noire pour qu'il soit traduit en justice. Le 13 juillet 2013, le verdict est rendu : Zimmerman est acquitté. Cette décision de justice résonne comme une bombe dans la communauté noire. Barack Obama a personnaliséì l'affaire en disant que s'il avait un, il ressemblerait sans doute àÌ ce jeune homme, ajoutant qu'il avait également subi lui-même les suspicions racistes dans sa jeunesse. Michelle Alexander, une avocate et chercheuse réputée sur le racisme institutionnel aux États-Unis, a parlé de ce qu'elle a baptisé « l'esprit Zimmerman » dans Time Magazine. C'est un esprit, une manière de se conduire et de percevoir les hommes de couleur aux États-Unis. Cet esprit les catalogue comme des criminels dans l'espace public et donc incite àÌ déployer une violence injustifiée envers eux. Cette violence peut venir de vigiles comme Zimmerman, de policiers ou de simples citoyens. Cet esprit ne cible pas seulement les hommes, jeunes et moins jeunes, il cible aussi des enfants, des personnes âgées et des femmes. Il ne fait pas attention àÌ la classe sociale non plus, la peau noire étant son point de focalisation et son dénominateur commun. La lutte des Noirs aux États-Unis est indissociable de la lutte des classes. Elle révèle aussi que l'oppression raciale n'est jamais très loin des problématiques sociales telles que le chômage. Entre les cas médiatisés qui ont attiré l'attention des médias nationaux et internationaux, et la réalité, il y a encore un gouffre. Il faut multiplier les chiffres qui pourtant deviennent de plus en plus alarmants, car tous les faits ne sont pas rapportés. Cette situation est devenue partie intégrante de l'expérience africaine- américaine aux États-Unis, aÌ tel point que certains parents noirs ont intègreì dans leur éducation des recommandations spécifiques aÌ leurs enfants pour gérer une rencontre avec la police. La militarisation de la police crée aussi un climat très tendu. Depuis les années 1980, un plus grand nombre de villes ont permis àÌ leurs osiers de police d'acquérir du matériel militaire et de mettre en place des tactiques militaires. La police est fondée et armée comme des équipes spéciales pour des opérations spéciales alors que ces opérations ne sont pas menées de maniérer régulière. D'anciens militaires sont recrutés et intègrent les rangs de la police. De plus, comme le démontre la chercheuse et avocate Michelle Alexander dans son livre The new Jim Crow, la nouvelle ségrégation (2011), les descentes de police sont souvent menées dans des quartiers pauvres et noirs, ce qui augmente considérablement le taux d'incarcération des Africains-Ameìricains. Si les mêmes descentes étaient menées dans des quartiers ou des campus aisés et blancs ou vente et consommation de drogues sont des pratiques courantes, le nombre d'arrestations serait le même, voire plus important. »45(*)

2.1.2 Black Lives Matter : Un Mouvement Commencé Par Des Femmes

Black Lives Matter est un mouvement créé par des femmes noires, cependant, les femmes noires ont été réduites au silence à la fois par leur communauté et par la suprématie blanche. Dans la recherche d'Alissa Richardson : « Démanteler la respectabilité : l'essor des nouveaux modèles de communication féministes à l'ère des vies noires compte », Richardson explique comment les femmes noires ont été opprimées et réduites au silence en disant : « depuis que les femmes noires se sont organisées publiquement, il existe un code culturel de décorum pour tous ceux qui osent entrer dans la sphère publique. Brittany Cooper explique dans son livre de 2017, Beyond Respectability, qui appelle à un raffinement datant des années 1890, à l'époque de post-reconstruction. Les femmes baptistes noires se sont efforcées de créer des contres-discourent sur la noirceur à traversl'adhésion à la tempérance, la propreté de la personne et des biens, l'épargne, les manières polies et la pureté sexuelle. En termes de communication visuelle, la politique de respectabilité a dicté que les femmes noires dirigeantes des mouvements sociaux adoptent une « culture de la dissimulation » (Hine, 1989, p. 912) ou « le secret et l'invisibilité auto-imposés » (Higginbotham, 1993, p. 194). Les vêtements modestes qui effaçaient le corps (et la sexualité) de la femme noire étaient encouragés. Les femmes noires au sein de l'Église ont été découragées de faire des démonstrations de protestation fortes et individuelles. La prière publique et collective était une forme préférée de désobéissance civile (Higginbotham, 1993, p. 224). 46(*)» Les églises ont amené ces femmes à porter un certain masque pour cacher leur personnalité, ce masque, qui est un concept développé par Erving Goffman, est mis selon les normes sociales dans lesquelles les humains vivent et sont entourés. La chercheuse écrite : « Pour que les femmes noires post-reconstruction se définissent et récupèrent leur corps. Il est vrai que l'église noire servait d'enclave où les femmes afro-américaines pouvaient planifier leurs discours publics avec beaucoup de soin et de collaboration. » Les femmes noires ont été opprimées à l'extérieur et à l'intérieur de leurs communautés, à l'extérieur de la suprématie blanche et de l'accent mis sur les femmes blanches dans les mouvements des droits civiques, et le mouvement féministe, et en interne de l'oppression des hommes au sein des communautés noires. Les femmes noires ont été maltraitées, réduites au silence et ignorées à la fois par la communauté blanche et la communauté noire. Avec le Web 2.0 sont venus le média social, et le plus grand facteur de motivation pour le mouvement des droits des Noirs était Twitter :« Peu de temps après le lancement de Twitter en 2006, les Afro-américains ont commencé à visiter la plate-forme de médias sociaux plus que tout autre groupe ethnique. En 2014, plus de 26 % des Afro-américains se réunissaient sur Twitter à tout moment de la journée, alors que seulement 16 % des Blancs le faisaient (Smith, 2014). Le soi-disant « Twitter noir » (comme il a été surnommé par la blogueuse Choire Sicha en 2009) comprenait des voix afro-américaines du monde entier. Les premières explorations universitaires de Black Twitter ont révélé que les Afro-américains se livraient à des jeux animés des « douzaines » (Florini, 2014) ou à des émissions de télévision à succès diffusant des tweets en direct comme Scandal de Shonda Rhimes (Everett, 2015) ou How to Get Away with Murder (Williams et Gonlin, 2017). La frivolité numérique a cependant cédé la place à la fureur après le procès pour meurtre de Trayvon Martin en 2013. Lorsque George Zimmerman, qui est à moitié blanc, a été acquitté du meurtre de l'adolescente noire non armée à Sanford, en Floride, Alicia Garza s'est adressée à Facebook pour écrire une lettre d'amour aux Noirs, son amie, Patrisse Cullors, l'a republiée sur Twitter avec un mot-dièse : #BlackLivesMatter (Garza, 2016). Aucune des femmes n'a dit qu'elle s'attendait à ce que le Tweet devienne un mouvement mondial. À bien des égards, cependant, ce moment a peut-être été inévitable, car la politique socialement conservatrice de respectabilité a fait taire de nombreux groupes de militantes noires volontaires pendant des décennies. Ces femmes ont changé l'histoire et ont lancé une révolution qui dure depuis maintenant cinq ans. Il a transformé les plateformes numériques en un outil qui exprime la réalité, qui envoie un message et qui sensibilise à l'injustice et au racisme systémique.

Chapitre Deux : La Remontée Du Mouvement Black Lives Matter en 2020

« Notre force de police n'a pas été créée pour servir les Noirs américains ; il a été créé pour surveiller les Noirs américains et servir les Américains blancs. »

- Ijeoma Oluo

2.2.1 L'intersectionnalité Et Black Lives Matter

L'intersectionnalité est un concept qui n'a pas été connu historiquement depuis l'esclavage jusqu'à ce que la professeure Kimberlé Crenshaw l'ait conceptualisé. Ce concept sépare systématiquement les femmes blanches des femmes de couleur et surtout, dans le contexte américain, des femmes noires. La souffrance que les femmes noires ont endurée depuis l'esclavage en démantelant leur humanité, en les utilisant comme des machines reproductrices et comme des esclaves qui s'occupent des corps, les faisant mourir très jeunes à cause de fausses-couches et de la douleur du poids qu'elles portent et de là des environnements difficiles où elles vivaient dans une identité de femmes noires séparées des femmes blanches, leurs maîtres. Ce fossé d'identité raciale a émergé en séparant complètement les femmes noires du mouvement féministe qui n'a concerné que les femmes blanches des classes moyennes et supérieures.  

Dans l'article de Sharon Smith sur « Le féminisme noir et l'intersectionnalité », elle affirme : » La juriste noire Kimberlé Crenshaw a inventé le terme « intersectionnalité » dans son essai perspicace de 1989, « Demarginalizing the intersection of Race and Sex : à Black Féministe critique of Anti-Discrimination Doctrine, Feminist Théorie,and Antiracist Politics ».  Le concept d'intersectionnalité n'est pas une notion abstraite, mais une description de la manière dont les oppressions multiples sont vécues. En effet, Crenshaw utilise l'analogie suivante, se référant à une intersection de trafic, ou un carrefour, pour concrétiser le concept : considérons une analogie avec le trafic dans une intersection, allant et venant dans les quatre directions. La discrimination, comme la circulation à travers une intersection, peut couler dans une direction et elle peut couler dans une autre. Si un accident survient à une intersection, il peut être causé par des voitures voyageant dans n'importe quel nombre de directions et, parfois, dans toutes. De même, si une femme noire subit un préjudice parce qu'elle se trouve dans une intersection, sa blessure pourrait résulter d'une discrimination sexuelle ou raciale.... Mais il n'est pas toujours facile de reconstituer un accident : parfois, les marques de dérapage et les blessures indiquent simplement qu'elles se sont produites simultanément, ce qui a frustré les efforts pour déterminer quel conducteur a causé le dommage. Crenshaw soutient que les femmes noires sont victimes de discrimination d'une manière qui souvent ne rentre pas parfaitement dans les catégories juridiques du « racisme » ou du « sexisme » - mais comme une combinaison à la fois de racisme et de sexisme. Pourtant, le système juridique a généralement défini le sexisme comme basé sur une référence tacite aux injustices auxquelles sont confrontées toutes les femmes (y compris les femmes blanches) tout en définissant le racisme comme faisant référence à celles auxquelles sont confrontés tous les Noirs (y compris les hommes) et les autres personnes de couleur. Ce cadre rend souvent les femmes noires, juridiquement « invisibles » et sans recours juridique. Depuis l'époque de l'esclavage, les femmes noires ont décrit avec éloquence les multiples oppressions de race, de classe et de sexe - se référant à ce concept comme « oppressions imbriquées »,« oppressions simultanées »,« double péril «,« triple péril » ou tout nombre de termes descriptifs ».

Crenshaw souligne l'importance de ce fossé racial entre les femmes blanches et noires, Smith écrit : « Comme la plupart des autres féministes noires, Crenshaw met l'accent sur l'importance du célèbre « N'est-ce pas une femme ? » De Sojourner Truth, discours prononcé à la Convention des femmes de 1851 à Akron, Ohio : « Cet homme là-bas dit que les femmes doivent être aidées à monter dans des voitures et être soulevées par-dessus des fossés, et avoir le meilleur endroit partout. Personne ne m'aide jamais à monter dans les voitures, ni sur les flaques de boue, ni ne me donne le meilleur endroit ! Et je ne suis pas une femme ? Regarde-moi ! Regarde mon bras ! J'aurais pu labourer et planter, et me rassembler dans des granges, et aucun homme ne pouvait me diriger ! Et je ne suis pas une femme ? Je pourrais travailler autant et manger autant qu'un homme - quand je pourrais l'avoir - et porter le fouet aussi ! Et je ne suis pas une femme ? J'ai mis au monde treize enfants et je les ai vus presque tous vendus à l'esclavage, et quand j'ai crié avec le chagrin de ma mère, personne d'autre que Jésus ne m'a entendu ! Et je ne suis pas une femme ? Crenshaw établit un parallèle entre l'expérience de Truth avec le mouvement du suffrage blanc et l'expérience des femmes noires avec le féminisme moderne, arguant : « Lorsque la théorie et la politique féministes qui prétendent refléter les expériences des femmes et les aspirations des femmes n'incluent pas ou ne parlent pas aux femmes noires, les femmes noires doivent se demander, « Nous ne sommes pas des femmes ?» Les objectifs politiques de Crenshaw vont au-delà de la correction des failles du système juridique. Elle soutient que les femmes noires sont souvent absentes des analyses de l'oppression de genre ou du racisme puisque la première se concentre principalement sur les expériences des femmes blanches et la seconde sur les hommes noirs. Elle cherche à contester à la fois la théorie et la pratique féministes et antiracistes qui négligent de « refléter fidèlement l'interaction de la race et du sexe, arguant que  parce que l'expérience intersectionnelle est plus grande que la somme du racisme et du sexisme, toute analyse qui ne prend pas l'intersectionnalité dans compte ne peut pas suffisamment aborder la manière particulière dont les femmes noires sont subordonnées. » Crenshaw soutient qu'un aspect clé de l'intersectionnalité réside dans sa reconnaissance du fait que les oppressions multiples ne sont pas chacune subie séparément, mais plutôt comme une expérience unique et synthétisée. Cela a une importance énorme au niveau très pratique de la construction du mouvement. Smith soutient que le mouvement féministe des années 1960 et 1970 n'a pas changé ni ajouté de droits aux femmes noires, le féminisme noir n'était pas à prendre en considération et était resté invisible. Smith écrit : « Alors que toutes les femmes sont opprimées en tant que femmes, aucun mouvement ne peut prétendre parler au nom de toutes les femmes à moins qu'il ne parle au nom des femmes qui sont également confrontées aux conséquences du racisme - qui placent les femmes de couleur de manière disproportionnée dans les rangs de la classe ouvrière et des pauvres. La race et la classe doivent donc être au coeur du projet de libération des femmes s'il veut avoir un sens pour les femmes les plus opprimées par le système. Le récit largement accepté du mouvement féministe, moderne est qu'il impliquait initialement des femmes blanches à partir de la fin des années 1960 et au début des années 1970, qui ont ensuite été rejointes par des femmes de couleur suivant leurs traces. Mais ce récit estincorrect. 

Des décennies avant la montée du mouvement de libération des femmes modernes, les femmes noires s'organisaient contre leur viol systématique aux mains d'hommes racistes blancs. Les militantes des droits civiques, y compris Rosa Parks, faisaient partie d'un mouvement populaire pour défendre les femmes noires victimes d'agressions sexuelles racistes - dans un carrefour d'oppression unique aux femmes noires historiquement aux États-Unis. » 47(*)Même si, comme nous l'avons vu dans le dernier chapitre, le mouvement Black Lives Matter a été lancé et poursuivi par des femmes, cependant, les femmes semblent être très invisibles dans les médias lorsqu'il s'agit de femmes assassinées, violées ou agressées physiquement par la police aux États-Unis. Le mouvement Black Lives Matter a été lancé par des femmes noires queer dont les consommateurs des médias n'entendent pas parler aussi souvent, dans l'une de ses interviews, Alicia Garza, la créatrice du mouvement Black Lives Matter, déclare ce qui suit : « Lorsque vous concevez un événement/une campagne/et cetera basé sur le travail de femmes noires queer, ne les invitez pas à participer à sa conception, mais demandez-leur de fournir du matériel et des idées pour les prochaines étapes dudit événement, c'est-à-dire le racisme en entraine toi. C'est aussi hétéro-patriarcal. Des hommes hétérosexuels, involontairement ou intentionnellement, ont pris le travail de femmes noires queer et ont effacé nos contributions. Peut-être que si nous étions les hommes noirs charismatiques autour desquels beaucoup se rallient ces jours-ci, cela aurait été une autre histoire, mais être des femmes queer noires dans cette société (et apparemment au sein de ces mouvements) tend à égaler l'invisibilité et la non-pertinence. »

Par conséquent, ce dont nous traitons actuellement n'est pas seulement une question de racisme contre les Noirs, c'est aussi une question sexiste contre les femmes et plus particulièrement contre les femmes noires queer. Le mouvement Black Lives Matter est un mouvement hétérosexuel et patriarcal qui ne défend pas les femmes lorsqu'elles sont harcelées, violées par des policiers blancs/noirs, il se concentre plutôt uniquement sur les hommes noirs tués par la police. Ceci est tout aussi important cependant, il n'est pas égal aux femmes, ce n'est pas aussi égal aux femmes queer noires qui ont lancé ce mouvement, mais restent en marge de la société.
Garza explique : « Black Lives Matter est une contribution unique qui va au-delà des exécutions extrajudiciaires de Noirs par la police et les justiciers. Cela va au-delà du nationalisme étroit qui peut prévaloir au sein de certaines communautés noires, qui appellent simplement les Noirs à aimer les Noirs, à vivre des Noirs et à acheter des Noirs, en gardant les hommes noirs hétérosexuels à l'avant du mouvement tandis que nos soeurs, queer et transgenres et les personnes handicapées prennent des rôles en arrière-plan ou pas du tout. 

Black Lives Matter affirme la vie des personnes queer et transgenres noires, des personnes handicapées, des personnes noires sans papiers, des personnes ayant des records, des femmes et de tous les Noirs qui vivent le long du spectre des sexes. Il se concentre sur ceux qui ont été marginalisés au sein des mouvements de libération des Noirs. C'est une tactique pour (ré) construire le mouvement de libération des Noirs. Lorsque nous disonsBlack Lives Matter, nous parlons de la manière dont les Noirs sont privés de nos droits humains fondamentaux et de notre dignité. C'est une reconnaissance la pauvreté des Noirs et le génocide sont une violence d'État. C'est une reconnaissance qu'un million de Noirs sont enfermés dans des cages dans ce pays - la moitié de toutes les personnes incarcérées ou emprisonnées - est un acte de violence d'État. C'est une reconnaissance que les femmes noires continuent de porter le fardeau d'une agression implacable contre nos enfants et nos familles et que l'agression est un acte de violence d'État. Les homosexuels noirs et les transgenres qui portent un fardeau unique dans une société hétéro-patriarcale qui nous jette comme des ordures et qui simultanément nous fétichise et en profite, c'est la violence d'État ; le fait que 500 000 Noirs aux États-Unis soient des immigrants sans papiers et relégués dans l'ombre est la violence d'État, le fait que les filles noires soient utilisées comme monnaies d'échange pendant les périodes de conflit et de guerre est la violence d'État ; les Noirs vivant avec des handicaps et des capacités différentes portent le fardeau des expériences darwiniennes parrainées par l'État qui tente de nous enfermer dans des boîtes de normalité définies par la suprématie blanche comme de la violence d'État. Et le fait est que la vie des Noirs - pas TOUTES les personnes - existe dans ces conditions est une conséquence de la violence étatique. »  Par conséquent, nous pouvons voir que le mouvement Black Lives Matter n'a pas bien émergé au sein de la troisième vague de féminisme qui a impliqué les femmes de couleur et les personnes LGBTQ + dans le mouvement féministe. Nous pouvons voir que même si le mouvement Black Lives Matter a été créé et dirigé par des femmes queer noires, cependant, le mouvement est très hétérosexuel et orienté vers les hommes, guidé par la suprématie masculine, et confronté à une suprématie blanche brutale qui rejette les droits des noirs existent au sein d'une société « blanche» qui est à l'origine une post-colonie contrôlée par des immigrants européens qui l'ont colonisée, tué ses citoyens indigènes, amené des esclaves dans la colonie pour travailler librement pour eux et maintenant ils rejettent l'existence de tous ces humains qui étaient apportés à l'origine par eux-mêmes après presque 400 ans de vie là-bas. » En 2014, l'hétéro-patriarcat et le racisme anti noirs au sein de notre mouvement sont réels et ressentis. Cela nous tue et cela détruit notre potentiel de renforcement du pouvoir pour un changement social transformateur. Lorsque vous adoptez le travail de femmes homosexuelles de couleur, ne le nommez pas ou ne le reconnaissez pas, et ne le faites pas connaître comme s'il n'avait pas d'histoire, de telles actions sont problématiques. Lorsque j'utilise la puissante demande d'Assata dans mon travail d'organisation, je commence toujours par partager d'où elle vient, en partageant sur l'importance d'Assata pour le mouvement de libération des Noirs, quel est son objectif et son message politiques, et pourquoi, c'est important dans notre contexte. »48(*)

2.2.2 Black Lives Matter En 2020 : Sachez Leurs Noms

Comme nous l'avons vu dans les autres chapitres, le racisme est une croyance ancrée dans nos sociétés depuis le début des civilisations, il est devenu trop cultivé et est devenu plus dense et brutal avec le temps. Cependant, les États-Unis ont intensifié ce racisme pour se transformer en une croyance explicite. Frank Edwards, Hedwig Lee et Michael Esposito écrivent dans leurs recherches : « Risque d'être tué par l'usage de la force par la police aux États-Unis selon l'âge, la race, l'appartenance ethnique et le sexe,les chercheurs expliquent : « La police aux États-Unis tue beaucoup plus de personnes que la police dans d'autres démocraties industrielles avancées. Alors qu'un corpus substantiel de preuves montre que les personnes de couleur, en particulier les Afro-américains, rencontrent un plus grand risque de subir des contacts avec la justice pénale et des préjudices liés à la police que les Blancs (14 à 19), nous manquons d'estimations de base de la prévalence de la police décès, en grande partie dus à l'absence de données officielles définitives. Parmi tous les groupes, les hommes et les garçons noirs sont les plus exposés à vie à être tués par la police. Nos modèles prédisent qu'environ 1 homme et garçon noir sur 1 000 seront tués par la police au cours de sa vie (96 [77, 120] Pour 100 000). Le risque à vie des femmes d'être tuées par la police est environ 20 fois inférieur à celui des hommes. Chez les femmes et les filles, le risque est le plus élevé chez les femmes noires et les femmes amérindiennes/autochtones d'Alaska ; nous prévoyons qu'entre 2,4 et 5,4 femmes et filles noires seront tuées par la police au cours de leur vie pour 100 000 au taux actuel.Entre 25 et 29 ans, les hommes noirs sont tués par la police à un taux compris entre 2,8 et 4,1 pour 100 000. Le risque pour les femmes d'être tuées par l'usage de la force par la police est d'environ un ordre de grandeur inférieur à celui des hommes à tous les âges. Entre 25 et 29 ans, nous estimons un risque de mortalité médian de 0,12 par personne 100 000 pour les femmes noires. Notre analyse montre que le risque d'être tué par la police dépend conjointement de la race, du sexe et de l'âge. La violence policière est l'une des principales causes de décès chez les jeunes hommes, et les jeunes hommes de couleur courent un risque exceptionnellement élevé d'être tués par la police. Les inégalités de risque sont prononcées tout au long de la vie. Cette étude renforce les appels à traiter la violence policière comme un problème de santé publique (1, 4). »

Cependant, puisque l'étude a été réalisée en 2018, les statistiques ne sont pas très précises, expliquent les auteurs : « Les taux de mortalité ont augmenté de près de 50 % depuis 2008. Notez également que si les Noirs restent disproportionnellement plus susceptibles que les Blancs d'être tués par la police, la part des Blancs morts a augmenté ces dernières années, la signification de la race, l'âge et le sexe de la violence policière émergent dans les interactions entre la façon dont les agents perçoivent l'identité d'un individu et l'importance de ces classifications pour les perceptions de criminalité, d'appartenance et de dangerosité (1, 10, 25, 39). Les travaux futurs devraient examiner attentivement la manière dont le lieu, la race, le sexe, l'âge, la classe sociale et le handicap structurent de manière intersectionnelle l'exposition à la violence (26). » 49(*)

Le stéréotype de la violence des Noirs a même été évoqué lors du BLM contre la violence policière, écrit Kellie Carter Jackson dans « The Double Standard Of The American Riot »: « La rébellion et la protestation noires, cependant, n'ont historiquement jamais été associées à l'allégeance à la démocratie américaine. Aujourd'hui, des manifestations pacifiques et des émeutes violentes ont éclaté à travers le pays en réponse à la brutalité policière et aux meurtres de George Floyd, Breonna Taylor et Ahmaud Arbery. Pourtant, le langage utilisé pour désigner les manifestants a inclus des pillards, des voyous, et même des affirmations selon lesquelles ils ne sont pas américains. La philosophie de la force et de la violence pour obtenir la liberté a longtemps été employée par les Blancs et explicitement refusée aux Noirs américains. Les nombreuses rébellions d'esclaves dirigées par Gabriel Prosser, Charles Deslondes et Nat Turner étaient toutes des tentatives pour gagner la liberté par la force. Tout au long du XXe siècle, les Noirs américains se sont armés face aux foules blanches et ont organisé la protection de leurs marchés pour la liberté. En conséquence, lorsque George Floyd, Breonna Taylor et tant d'autres ont été tués par la police, les Noirs et leurs alliés ont choisi de se lever. Les Américains aiment revenir à l'ère des droits civiques comme un moment de non-violence et de désobéissance civile. Mais ce mouvement était une réponse orchestrée à la violence, violence à l'isoloir. Violence au comptoir du déjeuner. La violence qui a bombardé une église avec quatre petites filles noires à l'intérieur. La violence qui a laissé un garçon noir gonflé dans un cercueil ouvert. La violence qui a laissé un mari et un père noirs assassinés dans son allée. Le mouvement s'est terminé par la mort violente de Martin Luther King Jr. Et sa mort a déclenché des émeutes dans plus de 100 villes. »50(*)

Cette violence a provoqué plus de rébellion de la part de la communauté noire américaine, car il y a une violation constante des droits de l'homme qui se produit quotidiennement à des civils innocents qui n'ont commis aucun crime dans leur vie. La rébellion qui est vue dans BLM alors qu'elle a évolué vers une révolution mondiale, surtout en 2020 après la mort de George Floyd par un policier blanc et le mouvement # ICan'tBreathe. Un article du New York Times écrit par Larry Buchanan, Quoctrung Bui et Jugal K. Patel déclare : « Quatre sondages récents - dont un publié cette semaine par Civis Analytics, une entreprise de science des données qui travaille avec des entreprises et des campagnes démocrates - suggèrent qu'environ 15 à 26 millions de personnes aux États-Unis ont participé à des manifestations sur la mort de George Floyd et d'autres ces dernières semaines. Black Lives Matter existe depuis 2013, mais il y a eu un grand changement dans l'opinion publique à propos du mouvement ainsi qu'un soutien plus large aux récentes manifestations. Un déluge de soutien public d'organisations comme la N.F.L. et NASCAR pour Black Lives Matter a peut-être également encouragé les partisans qui s'asseyaient généralement sur la touche à s'impliquer. Les manifestations peuvent également bénéficier d'un pays qui est plus conditionné à manifester. La position contradictoire que l'administration Trump a adoptée sur des questions telles que les armes à feu, le changement climatique et l'immigration ont conduit à plus de manifestations que sous toute autre présidence depuis la guerre froide. Selon un sondage du Washington Post et de la Kaiser Family Fondation, un Américain sur cinq a déclaré avoir participé à une manifestation depuis le début de l'administration Trump, et 19 % a déclaré ne pas avoir manifesté. » L'étude du New York Times a analysé la démographie et la race des manifestants, elle dit : « plus de 40 % des comtés des États-Unis - au moins 1 360 - ont manifesté. Contrairement aux précédentes manifestations de Black Lives Matter, près de 95 % des comtés qui ont récemment manifesté est majoritairement blancs, et près des trois-quarts des comtés sont à plus de 75%% blanc. Selon le sondage Civis Analytics, le mouvement semble avoir attiré des manifestants plus jeunes et plus riches. Le groupe d'âge comptant le plus grand nombre de manifestants était celui des moins de 35 ans et le groupe de revenu comptant le plus de manifestants était celui qui gagnait plus de 150 000 dollars. La moitié de ceux qui ont déclaré avoir protesté ont déclaré que c'était la première fois qu'ils s'impliquaient dans une forme d'activisme ou de manifestation. Une majorité à déclarer avoir regardé une vidéo des violences policières à l'encontre des manifestants ou de la communauté noire au cours de l'année dernière. Et parmi ces personnes, la moitié a dit que cela les rendait plus favorables au mouvement Black Lives Matter. » Comme nous pouvons le voir, le mouvement BLM en 2020 a été suivi d'une importante pandémie politique, environnementale, et même pandémique qui a conduit les gens à se lever contre le racisme systémique et à faire partie d'une grande révolution. L'étude explique : » les manifestations entrent en collision avec un autre moment décisif : la pandémie la plus dévastatrice du pays dans l'histoire moderne. » Le fait d'être à la maison et de ne pas pouvoir en faire autant, cela pourrait amplifier quelque chose qui est déjà en quelque sorte critique, quelque chose qui est déjà un puissant catalyseur, et c'est la vidéo », a déclaré Daniel Q. Gillion, professeur à l'Université de Pennsylvanie qui a écrit plusieurs livres sur les protestations et la politique. » Si vous n'êtes pas ému par la vidéo de George Floyd, vous n'avez rien en vous », a-t-il déclaré. « Et ce catalyseur peut maintenant être amplifié par le fait que les individus ont probablement plus de temps pour s'engager dans des activités de protestation. »51(*)

PARTIE III: L'INTERSECTIONNALITÉ DES FEMMES NOIRES AUX ÉTATS-UNIS, MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES DU CORPUS

Chapitre Un: Méthodologie de la recherche

3.1.1 Le Choix Des Supports

La méthode de la recherche choisie pour ce mémoire est de l'analyse de corpus. Pour l'analyse du contenu, des données était collecté à partir d'un ensemble de textes, écrits, oraux et visuels.Ces textes origine de la presse, des articles des organisation humanitaires, d'oeuvres académiques et des vidéos de la presse liées au sujet recherché. 

Les données de presse sont des articles de journaux américains tels que CNN, The New York Times, BBC, Washington Post.

La méthodologie abordera ces deux problématiques 1. Est-ce que les actions violentes des policiers se sont accentuées envers les femmes Afro-américaines entre les années 1990s et 2021 ?2. Est-ce que le mouvement #sayhername a diminué la violence policière et a amélioré les conditions de vie des femmes afro-américaines ?Qui seront suivies par ces deux hypothèses : 1. Les actions policières violentes n'ont pas changé, elles sont restées les mêmes, mais restent cachées, car elles ne sont pas signalées par les femmes Afro-américaines. 2. Le mouvement #sayhername n'a pas diminué les actions policières contre les femmes Afro-américaines, mais il a augmenté les conditions de vie des femmes afro-américaines. La méthodologie consistera donc en un ensemble d'articles issus d'événements de la vie réelle concernant la violence contre les femmes noires et le mouvement #sayhername, l'histoire de ce mouvement et l'histoire de la violence policière à l'égard des femmes noires seront également discuter en profondeur dans les prochains chapitres munis de preuves d'articles universitaires, d'articles de presse et d'événements réels qui infirmeraient ou confirmeraientles hypothèses données.L'analyse du contenu se concentrera sur le sujet de la violence contre les femmes noires tout au long des années après 1990s et aussi sur le mouvement #sayhername des années 2019-2021. La méthodologie se concentrera ensuite sur la discrimination contre les femmes noires en focalisant sur plusieurs situations concernant leurs conditions de vie commel'accès à l'éducation, le travail, les soins de santé, la violence domestiques, le viol et les représentations des femmes noires dans les médias. La méthodologie suivra un ensemble de mots-clés pour identifier les articles compatibles avec cette étude, ces mots-clés sont : femmes noires, violence, brutalité policière, inégalité raciale de genre, intersectionnalité, #sayhername, violence policière contre les femmes noires. L'analyse du contenu donné est transparente, objective, scientifique et fiable. Les données démographiques qui suivent la recherche concernent sur les femmes noires américaines âgées de 6 à 99 ans, de toute classes sociales. L'analyse du contenu étudiera les statistiques suivantes : les violences policières contre les femmes noires, la police attaquant les femmes noires, les taux de mortalité des femmes noires en raison de discrimination, la discrimination du race-genre au travail, les salaires des femmes noires, la violence domestique contre les femmes noires, le viol dans la communauté afro-américaine, et les représentations des femmes noires dans les médias. Cette analyse du contenu sera utilisée pour confirmer ou infirmer les deux hypothèses données aux problématiques suggérées au début de ce mémoire. Les articles seront recherchés et résumés en fonction des informations pouvant être utilisés pour vérifier ou refuser les hypothèses données, chaque article résumé contribuera à un résultat plus approfondi qui sera discuté dans le quatrième chapitre de la troisième partie du mémoire où chaque hypothèse aura été prouvée ou rejeté.

3.1.2 Analyse Du Corpus

Les articles utilisés pour cette recherche suivent les statistiques suivantes :
55.0 % des articles sont des articles de la presse américaine, qu'il s'agisse de journaux, de revues et de presse en ligne. 11.7 % des articles sont extraits d'organisations humanitaires, 33.3 % des articles sont issus d'institutions académiques des universités américaines. Ces articles proviennent tous de sources crédibles basées sur des rapports universitaires et des événements de la vie réelle. Le contenu de presse choisi provient de sources neutres et hautement crédibles. 

Figure 5

La totalité du nombre d'articles dans 60 articles répartis en trois catégories :

Catégorie

Années

Nombres d'articles

Violence policière contre les femmes afro-américaines

- 2014-2018

- 2019-2021

- 9

- 25

Le mouvement #sayhername

- 2015-2016

- 2019-2021

- 3

- 8

L'oppression et l'intégration des femmes afro-américaines dans lacommunauté américaine (Discrimination)

- 2006-2018

- 2019-2021

- 5

- 10

Figure 6

Les articles collectés valideront ou infirmeront les hypothèses données pour les deux problématiques posées pour ce mémoire. Les 60 articles collectés seront analysés un par un en utilisant également d'autres sources des chapitres précédents pour rendre les résultats cohérents, objectifs et basés sur des statistiques et des théories scientifiques. Les résultats finaux seront alors une somme de tous les articles résumés, les résultats donneront ensuite une analyse finale plus claire, à lire dans le dernier chapitre de ce mémoire.

Chapitre Deux : Les Femmes Afro-Américaines : Une Histoire Analytique

3.2.1 L'histoire Tacite Des Femmes Noires Aux États-Unis

« Quand l'esclavage a pris fin, les hommes noirs ont souvent utilisé la violence pour dominer les femmes noires, ce qui était une répétition des stratégies de contrôle utilisées par les maîtres blancs des esclaves. »

- Bell Hooks

Comme nous l'avons vu dans les résultats de la recherche dans ce mémoire, les femmes noires sont historiquement connues d'être opprimées et fortement stéréotypées par la communauté masculine noire et la communauté américaine blanche dans laquelle elles vivent. Comme Gréco l'explique dans la recherche sur les femmes noires et le regard blanc, « les femmes noires ont tendance à surveiller la façon dont elles ont l'air, émottent, parler et se comporter si elles veulent s'intégrer et mener au travail52(*) » Elles doivent appartenir à une certaine image « blanche » intégrée, elles doivent posséder une certaine apparence, un certain poids, un salaire et des comportements afin d'être acceptées dans la société dans laquelle elles vivent. Les femmes noires, comme hommes noirs, suivent le trope « furieuses » qui est beaucoup représenté dans la culture populaire et dans les médias autant de personnages de femme noire sont considérés comme fougueux, se fâchent très facilement et « ne doivent pas être gâchés avec elles ». Comme mentionnées également dans les chapitres précédents, les femmes noires, en général possèdent ce qu'on appelle un « biais de douleur » où elles sont considérées comme très tolérantes pour la douleur et elles sont donc ignorées par les établissements de soins de santé et sont stéréotypées comme « physiquement plus fortes » que les femmes blanches. Les femmes noires aussi, par rapport aux femmes blanches tombent dans ce stéréotype de « l'adultification des Noirs »53(*)

Les femmes noires dans le temps après l'esclavage ont été forcées à posséder des caractéristiques modestes dans lesquelles Richardson explique comme suit : » Adhésif de la tempérance, de la propreté de la personne, des manières polies et de la pureté sexuelle» Ces caractéristiques étaient liées à la religiosité et à participation l'hebdomadaire à l'église où les femmes noires ont été forcées dans « la prière d'entreprise qui était une forme préférée de désobéissance civile» 54(*)Cette oppression forcée des corps et des voix des femmes noires a conduit à une rébellion par l'émergence de la troisième vague de féminisme où les femmes de couleur et LGBTQ + ont été perçues comme des êtres humains respectables qui appartiennent à la société blanche qui a été dirigée par le blanc hétérosexuel et des individus classés à la classe moyenne.

Même si le féminisme noir a commencé par le mouvement de la puissance noire, cependant, il est resté silencieux et non accueilli jusqu'aux années 2000 s avec l'invention de l'Internet 2.0 qui a conduit à la liberté de la création et de la publication de contenu sans nécessairement avoir un gatekeeper. Même si l'Internet de 1,0 a eu ses célèbres blogueuses féministes noires, il n'a pas permis un grand mouvement social qui a appliqué un changement de la société américaine jusqu'à ce que l'Internet 2.0 où la pluralité et l'aspect social de l'Internet ont commencé à devenir plus accessibles pour les citoyens de la classe moyenne et de la classe ouvrière. Le plus gros changement dans le mouvement social noir avait commencé en 2013 lorsque George Zimmerman avait tué l'adolescent noir Trayvon Martin en Floride. C'est à ce moment-là qu'Alicia Garza a commencé le mouvement #BlackLivesMatter en tweetant sur le meurtre de George Martin et en écrivant une lettre d'amour aux Noirs lorsque son amie Patrisse Cullors a ajouté un commentaire suivi du célèbreMot-dièse #BlackLivesMatter. 

Cependant, même si le mouvement de la vie noire a été lancé par des femmes, la violence contre les femmes noires n'était pas vraiment reconnue par les médias. L'invisibilité des femmes noires, la discrimination à leur encontre, les stéréotyper et la violation de leurs droits de l'homme n'avait pas été cessée où avoir été parlé dedans les médias américains et dans les communautés noires elles-mêmes. Le féminisme, lorsqu'il avait commencé, était un mouvement qui se concentrait uniquement sur les femmes blanches de la classe moyenne à la classe supérieure, qui ne se battent pour que seuls leurs droits de l'homme fondamentaux tels que les droits de propriété et les droits des travaux, puis Betty Friedan a fait un changement, ce changement ne concernait qu'une race, et une ou deux classes sociales. 

Il n'y avait aucune place pour une femme de couleur ou des femmes et des personnes LGBTQ+ jusqu'à l'émergence de la troisième vague de féminisme avec la montée du mouvement des droits LGBTQ+, mais cela ne garantissait pas non plus la liberté absolue des femmes noires. Dans une étude « risque d'être tué par la consommation de force policière aux États-Unis par âge, ethnicité et sexe » fait en 2019, les chercheurs estiment que les femmes noires sont environ 1,4 fois plus susceptibles d'être tuées par la police que les femmes blanches. Les chercheurs estiment également que « le risque de la vie des femmes d'être tué par la police est environ 20 fois inférieur à celui des hommes. Parmi les femmes et les filles, le risque des femmes indigènes et des femmes noires sont le plus élevé ; nous nous attendons entre 2,4 et 5,4 femmes noires et filles à être tuées par la police sur le parcours de la vie pour 100 000 aux fréquences actuelles. »55(*) Un autre article du New York Times publié en 2020, montre que « depuis 2015, près de 250 femmes au total ont été tuées par des policiers, dont 48 - environ une cinquième - étaient noirs, selon une base de données de Washington Post. Dans cette même période, il y a eu deux cas dans lesquels des officiers ont été accusés d'homicide involontaire ou d'assassinat dans une fusillade en service d'une femme noire, a déclaré le professeur Stinson. Un officier a été acquitté et l'autre cas est toujours en attente. En comparaison, il y a eu cinq cas depuis 2015 dans lesquels des officiers ont été accusés d'homicide involontaire ou d'assassinat dans une fusillade en service d'une femme blanche et trois d'entre elles ont entraîné une condamnation.56(*) »

Par conséquent, nous pouvons voir qu'il existe clairement une inégalité entre les droits que les femmes blanches détiennent contre ceux des femmes noires comme elles sont fortement stéréotypées et considérées comme un danger dans la société que même les policiers pouvaient et devraient attaquer en cas de besoin, aux yeux de la cour. L'intersectionnalité qui est un terme d'abord utilisé par Kimberlé Crenshaw avait éclaté sur la non-inclusivité du mouvement féministe envers les femmes noires et les femmes de couleur. Crenshaw différencie les femmes noires de cette stigmatisation et la ségrégation qui entourent des femmes noires en déclarant que les femmes noires ont des personnalités intersectionnelles incluant la race, le sexe, et la classe sociale qui doivent être incluses dans leurs identités et leurs représentations, que les femmes noires ont aussi leurs genres qui doivent être pris en compte tenu de la société lorsque l'intersectionnalité se rapporte directement à la violence à l'encontre des femmes noires et doit donc être discutée dans la société. Le féminisme a été un mouvement centré sur les femmes blanches axées uniquement sur elles et les problèmes des femmes blanches tout en ignorant l'existence de femmes noires, et des femmes de couleur, des problèmes entourant toute race à l'exception de leur propre. Jessica Watters écrit dans son article : « Chapeaux roses et poings noirs » : « Aux États-Unis »,« la femme » a toujours été assimilée à « la femme blanche » et à l'appel à mettre « la femme » avant tout d'autres ont souvent résulté dans les préoccupations des femmes blanches de la classe moyenne ou de la classe supérieure priorisée avant tout. »
Watters continue de souligner les différences historiques entre les femmes blanches et les femmes noires, elle écrit : « Alors que les femmes blanches ont obtenu le droit de voter en 1920, la plupart des femmes noires étaient incapables de voter jusqu'à des décennies plus tard. Les femmes blanches gagnent quatre-vingt-deux cents pour chaque dollar gagné par les hommes blancs, mais les femmes noires gagnent seulement soixante-cinq cents pour chaque dollar. De plus, environ soixante-dix deux pour-cent des personnes transgenres assassinées aux États-Unis sont des femmes de couleur. Néanmoins, le féminisme moderne ne reconnaît souvent pas ces disparités, ce qui peut conduire à les altérer ou des « othering » et à l'exclusion des femmes de couleur. » Watters parle de la blancheur des marches des femmes, écrit-elle : « La marche des femmes et la vie noire ont les deux étés fondés par des femmes qui se sentaient en colère, désillusionnées et impuissantes contre un système qui n'applique pas également les droits politiques, sociaux et économiques de ses membres. Les femmes de tous les horizons se sont présentées à la marche des femmes dans un acte de résistance contre cette violence. Pourtant, les femmes de couleur sont souvent laissées seules sur leurs propres lignes de front. La position du mouvement féministe blanc et clair - toutes les femmes devraient être des féministes, mais toutes les féministes ne soutiennent pas toutes les femmes. Cette position doit changer si l'un des mouvements est de survivre. »

La violence que les femmes noires sont confrontées avec, reste cachées dans la communauté noire et dans la communauté « féministe » blanche qui prétendait soutenir toutes les femmes et libérer toutes les femmes du patriarcat et de la violence masculine. Watters explique : « Les femmes noires sont également confrontées à des risques spécifiques au genre des rencontres de la police, telles qu'une probabilité accrue de harcèlement sexuel et d'assaut, ainsi que des problèmes de race et de sexe. Cependant, même dans le mouvement Black Lives Matter, la victimisation de ces femmes est moins protestée. Par exemple, bien que l'histoire de Sandra Bland ait été largement publiée, il y a tellement d'autres femmes noires inconnues victimes aux mains de la loi sur les mains de la loi qu'une deuxième campagne sous le nom de #SayHername, s'est produite en réponse. Le parallèle est clair - bien que les défis des femmes noires soient exacerbés par la violence de la police, toutes les femmes partagent une lutte commune pour avoir leurs moyens de subsistance légitimés dans cette société patriarcale. »57(*)

Un article partagé dans l'organisation de l'Assemblée de Malala Yousafzai « Les expériences des femmes noires sont continuellement ignorées ou marginalisées et non seulement dans les systèmes de justice » la recherche a déclaré comment les femmes noires souffrent aux États-Unis en raison de leur identité noire. « Selon Propublica, les femmes noires aux États-Unis sont de 243 % de plus susceptibles de mourir de causes liées à la grossesse ou à l'accouchement que les femmes blanches. La plupart des complications se produisent parce que les médecins ont tendance à minimiser les cris de douleur des femmes noires. Étant donné que ces stéréotypes sont rampants dans les médias, les médecins ne peuvent même pas voir leurs propres biais. Les femmes noires et les filles sont également victimes d'une augmentation des taux de misogynie et de la violence sexuelle. Plus de 18 % des femmes noires aux États-Unis font état d'être agressées sexuellement dans leur vie - et cela explique simplement les femmes qui rapportent. Parce que les médias occidentaux hyper-sexualisent des femmes et des filles noires, les filles noires sont souvent considérées comme des femmes lorsque nous sommes dans nos préadolescents. Ce phénomène, appelé « adultification », aggrave la question du harcèlement sexuel et du comportement prédateur contre les filles noires. Une seule femme noire sur 15 signale leurs agressions en raison de leur peur de la police et de ne pas être cru. Et les femmes noires sont au plus haut risque de tous groupes de victimes de violences sexuelles perpétrées par les policiers.58(*) »

L'histoire des policiers ciblant les femmes noires a débuté dans les années 1970 aux États-Unis avec les médias qui parlent de l'émergence de travailleurs du sexe « noir », un article indique : « Les politiciens de la ville ont stimulé le récit que les femmes profilées sexuellement Systématiquement marquées comme noires dans les comptes des médias constituaient une menace pour l'économie urbaine. Par exemple, dans une réunion de 1979 avec des centaines de responsables de la ville et d'hommes d'affaires, Atlanta Mayor Maynard Jackson a déclaré que « les prostituées » produisent des effets sur l'économie et le développement urbain. Ne peut pas être légèrement licencié. Nous devons compter sur le fait que dans les vingt villes du XXIe siècle à l'échelle nationale, les autorités de répression de la loi et les politiciens ont conçu une situation où le privilège du « vivre au centre-ville » dépend du harcèlement de la police, de l'arrestation, de la maltraitance, du bannissement et du meurtre des femmes pauvre, transgenre, sans papiers, latin, asiatique-américain, autochtone et noir. Ces femmes peuvent ne pas être aussi visibles que les hommes victimes de la police. Mais dans nos villes surpeuplées et gentrifiées, nous assistons quotidiennement le mal fait à eux. Condos de luxe, loyers scandaleux, les « restaurants et magasins les plus branchés » - et une armée gonflée de la police richement financée pour protéger cette richesse - sont à la fois les effacements primordiaux et pervers de la violence de l'État contre les femmes.59(*)«

3.2.2 Les médias : Désactiver Les Femmes Noires Avec Des Stéréotypes

Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, les personnes noires aux États-Unis ont toujours été stigmatisées dans la société américaine. Ces stéréotypes diffèrent tout au long du temps après l'esclavage, mais restent existants même jusqu'à ce jour. Les femmes afro-américaines ont tendance à être invisibles en ce qui concerne les mouvements sociaux, car elles sont dépouillées de leurs identités de genre et ne sont considérés que comme noires. Les femmes afro-américaines n'avaient pas de voix dans les mouvements féministes, car elles sont stéréotypées comme masculin et donc, elles ont tendance à être invisibles en ce qui concerne le féminisme ou les mouvements tels que Black Lives Matter. 

Il y a eu une raison pour laquelle les femmes noires n'ont pas été différenciées des hommes noirs lorsqu'il s'agit de mouvements sociaux et la raison est que les femmes noires sont stéréotypées comme masculines. L'étude « Intersectional Invisibility Revisited: How Group Prototypes Lead to the Erasure and Exclusion of Black Women»  qui a été fait par Stewart M. Coles et Josh Pasek de l'Université du Michigan a analysé ce phénomène d'exclusion des femmes noires par les rendre invisibles dans la communauté, les chercheurs écrivent : « l'invisibilité intersectionnelle fournit un cadre pour comprendre comment les femmes noires, qui vivent à l'intersection du racisme et du sexisme, peuvent être endommagé lorsque leurs expériences uniques en tant que femmes noires ne sont pas reconnues.» L'étude constate :«les femmes noires sont considérées comme beaucoup plus masculines que leurs homologues blanches. Les mots-clés pour définir à quel point les femmes noires sont similaires aux autres groupes sont plus « noires » et moins « femmes ». Le résultat est que les femmes noires sont doublement exclues de la catégorie supérieure des femmes, et leur distinction au sein de la communauté noire est effacée par une sous différenciation par rapport aux hommes noirs, d'une manière qui peut avoir une importance sociale et politique. »

Par conséquent, les femmes noires sont dépouillées de leur identité de genre en tant que femmes et ne sont considérées que comme noires, ce qui les relie uniquement à leur identité raciale sans prendre en compte leur sexe en tant que femmes. » Les préoccupations des femmes noires sont abordées au sein des mouvements féministes (Goff et Kahn, 2013 ; Grzanka, 2019), comme le soulignent des hashtags tels que #SolidarityIsForWhiteWomen (Freelon et al., 2018). De même, la sous-différenciation entre les femmes noires et les hommes noirs peut également expliquer pourquoi les mouvements contre le racisme anti-noir ont souvent été critiqués pour ne pas en faire assez pour résoudre les problèmes qui affectent les femmes noires - pas parce que les gens ne considèrent pas nécessairement les femmes noires comme des noirs, mais parce que les gens pensent aux femmes noires de la même manière que les hommes noirs. En conséquence, une approche universelle du racisme anti-noir laisse les préoccupations des femmes noires négligées. » La société oublie souvent que les femmes noires sont des femmes qui ont un genre et une identité sexuelle, qu'elles ont des identités différentes de celles d'être noires.
La société a tendance à oublier l'intersectionnalité des femmes noires qui les rend invisibles dans des mouvements sociaux concernant les femmes ou même dans les mouvements dans leurs propres communautés. « Les femmes noires sont confrontées à des taux similaires de disparités raciales en termes de circulation et d'arrêts de piétons, de fouilles et d'arrestations. Parmi les enfants noirs, les filles noires sont confrontées à une discrimination raciale et sexiste parfois à des taux encore plus élevés que leurs homologues masculins (Crenshaw, Ocen et Nanda, 2015), et les femmes et les filles noires sont plus associées à la menace et au danger que les femmes et les filles blanches (Thiem et al., 2019). Ces réalités témoignent de la façon dont les femmes noires sont doublement victimisation: premièrement, par un système juridique pénal qui leur cause un préjudice disproportionné ; puis par des mouvements de justice sociale qui, dans leurs foyers sur des axes identitaires uniques, échouent souvent à aborder pleinement le premier type de victimisation (Else-Quest & Hyde, 2016a, 2016 b).60(*) » Les femmes noires sont fortement stéréotypées et sont représentées soit dans le personnage dangereux et masculins, soit en tant que personnage hétérosexuel hypersexuel, « la matriarche », le « résolveur de problèmes » ou la» décideuse ».61(*)

Dans une critique de l'album Lemonade de Beyoncé par Bell Hooks, une auteure, professeure, féministe et activiste sociale Américaine, commence la critique par cette phrase : « de l'esclavage au présent, des corps de femmes noires ont été achetés et vendus.» Hooks critique de l'album de Beyoncé qui est considéré comme l'un des albums féministes noirs les plus puissants, Hooks le regard en tant qu'un album capitaliste qui montre le corps de la femme noire comme une marchandise, la professeure écrit: « même si Beyoncé et ses collaborateurs créatifs utilisent la voix et les paroles puissantes de Malcolm X pour souligner le manque de respect pour la féminité noire, la simple mise en valeur de beaux corps noirs ne crée pas une culture juste du bien-être optimal où les femmes noires peuvent s'épanouir pleinement et être vraiment respectées.Cette critique qui, selon les mots d'Hooks, glorifie également un monde de paradoxe et de contradiction culturels sexués, comme l'écrit Hooks : « ce n'est que lorsque les femmes noires et toutes les femmes résistent à la romancer patriarcale de la domination dans les relations qu'un amour de soi sain peut émerger qui permet à chaque femme noire, et toutes les femmes, de refuser d'être une victime. En fin de compte, Limonade glorifie un monde de paradoxes et de contradictions culturelles genrées. Cela ne résout pas le problème.62(*) » Cette critique peut non seulement s'appliquer à l'art de Beyoncé, mais aussi à de nombreux autres artistes qui représentent et parlent aux femmes. Ces artistes donnent une représentation féminine, passive d'une femme qui se trouve dans une relation patriarcale toxique avec un homme patriarche misogyne, cette misogynie qui est portée par un regard masculin pousse ces artistes à se voir comme des corps pour satisfaire le regard masculin de l'homme et le rendre jaloux lorsque d'autres hommes appliquent également leur regard masculin sur la femme avec laquelle il est en relation. 

Ce récit peut être vu avec des artistes tels que Cardi B, SZA, Kehlani, Rihanna. Ce récit émergeant du personnage de femme fatale qui se voit beaucoup dans les films d'Hollywood, cette femme fatale est un personnage fictif d'une femme avec un pouvoir corporel, c'est-à-dire qu'elle utilise son apparence et son corps pour obtenir ce qu'elle veut, qui est violente, et l'autre récit de la victime féminine qui souffre d'une relation patriarcale dominante avec son partenaire misogyne. Ces deux récits sont préjudiciables aux jeunes filles noires et aux femmes noires. Les stéréotypes que représentent les femmes musiciennes noires sont préjudiciables aux femmes noires, car elles sont dépeintes comme ce stéréotype incarné par les artistes.
Dans les médias, les femmes noires sont considérées comme hypersexuelles, matriarcales ou masculines. Ces stéréotypes peuvent non seulement affecter la façon dont les Blancs et les non-Noirs perçoivent les femmes noires, mais aussi les enfants noirs et les jeunes noirs qui grandissent en consommant ces médias fortement stéréotypés et en ayant ces femmes comme modèles de rôle qu'elles voudraient grandir à être. L'article « Ai-je l'air d'avoir une attitude ? Comment les stéréotypes des femmes noires à la télévision ont un impact négatif sur les accusées noires à travers le biais implicite des jurés » publié par Fanta Freeman déclare : « les personnages et les icônes de la culture populaire sont souvent conçus sur les stéréotypes raciaux négatifs de Mammy - la figure de la mère asexuée, heureuse, obèse et noire; Jézabel - l'impudente, intrigante, excessivement sexuelle ; et; Saphir - l'émasculateur grossière, bruyante et autoritaire (Balaji 2010, 2009 ; Fischoff et al. 1999). Ces caricatures historiques se sont transformées en distorsions contemporaines : la reine du bien-être, qui est sexuelle et dépeint une promiscuité et complote pour l'argent ; et la « gold-digger » qui planifie et exploite la générosité des hommes (ibid.). Indépendamment des possibilités de représentation diversifiée dans les médias, les études indiquent que les femmes dans les vidéos d'artistes masculins, en particulier les vidéos de hip-hop ou de rap, sont souvent dépeintes de manière défavorable ; généralement, plusieurs femmes sont montrées dans des poses provocantes et des vêtements révélateurs et rivalisent pour attirer l'attention de l'artiste masculin ou des artistes et de leur entourage (Balaji 2010, 2009; Hall et Smith 2012; Collins 2006). Les recherches de Ward sur l'analyse du contenu de 2003 suggèrent que les longs métrages d'artistes féminines présentent de la même manière les femmes dans des rôles subordonnés ou hyper sexualisés par rapport aux vidéos d'artistes masculins.63(*) »

Un autre article déclare : « Si la masculinité psychologique des hommes noirs était, sans aucun doute, rétablie et que leurs images étaient améliorées, les femmes noires restaient représentées sous un jour négatif. La plupart des historiographies d'auteurs noirs ont traité les stéréotypes comme « non-sexistes » et, par conséquent, la vitalité persistante des mythes et stéréotypes racistes sur les femmes noires ne s'est pas dissipée.64(*)«Ces stéréotypes nuisent à la perception des femmes noires et de leur intersectionnalité et les rendent donc invisibles lorsqu'il s'agit de mouvements sociaux, en particulier ceux qui défendent leurs droits. » Des recherches récentes ont montré que les Blancs sont susceptibles de détenir ces stéréotypes, en particulier en ce qui concerne les questions de criminalité et de bien-être. Comme les décisions politiques et législatives sont toujours contrôlées par des hommes blancs, ces préjugés négatifs sont souvent exprimés à travers l'élaboration de politiques. Il y a une tendance évidente dans cette société à discriminer et à refuser l'accès aux institutions sociales aux Afro-américains (Jewell, 1993). Une étude de 1997 menée par Peffley et al. A indiqué que les Blancs qui ont des stéréotypes négatifs sur les Afro-américains les jugent plus durement que les autres Blancs lorsqu'ils prennent des décisions hypothétiques sur les crimes violents et les prestations sociales.65(*)«Les femmes noires à travers ces stéréotypes sont oubliées dans des mouvements comme le féminisme et #BlackLivesMatter et elles doivent donc inventer des mouvements les concernant comme le féminisme noir et le mouvement #SayHerName.

Aimatu Fatty explique dans son article : « Black Lives Matter ou BlackMen Matter: Gender and the Movement for Freedom » : « Bien que l'institution de l'esclavage ait pris fin, les stéréotypes ont persisté. Confrontées non seulement à la discrimination raciale, mais aussi à la discrimination fondée sur le sexe, les femmes noires sont constamment contraintes d'être la « super-femme ». Bien que cela puisse sembler, une attribution positive, la perpétuation de ce mythe contribue à l'état d'esprit néfaste selon lequel les femmes noires ont une tolérance de douleur plus élevée. Considérée uniquement comme forte et sacrifiant, par opposition à vulnérable et émotionnelle, elle crée une société où les femmes noires sont non seulement victimes de brutalités policières, d'abus sexuels, de racisme systématique et de discrimination sexuelle, mais même du secteur de la santé. Alors que les médecins profitent finalement de cette histoire pour leur refuser des soins adéquats, les disparités entre l'état de santé général et les décès liés à la grossesse entre les femmes noires et blanches sont extrêmement, mais inutilement élevées. Lorsque les femmes noires accouchent, elles sont 3 à 4 fois plus susceptibles de mourir que les femmes blanches. Lorsqu'une femme noire est payée, elle ne reçoit que 63 cents par rapport au dollar de chaque homme non-blanc. Lorsque les femmes noires sont victimes d'agression sexuelle, seulement 1 sur 15 le signalera. Pourtant, malgré ces statistiques, les problèmes des femmes noires restent encore ignorés, même au sein du mouvement lui-même. Bien que les femmes noires soient fortes, pour beaucoup d'entre elles, ce trait n'a pas été choisi volontairement. Au lieu de cela, il leur a été imposé comme mode de protection. S'il s'agit vraiment d'un mouvement pour la vie des Noirs, il est important de ne pas perpétuer davantage la discrimination à laquelle les femmes noires sont confrontées en les ignorant.66(*) »

3.2.3 Une Analyse Sur La Violence Policière Contre Les Femmes Afro-Américaines

Dans un article « une brève histoire des femmes noires et de la violence policière »du magazine The Conversation qui a été publié après le meurtre de Breonna Taylor en 2020, l'auteure Keisha N. Blain qui est professeur d'histoire à l'Université de Pittsburgh, écrit sur les célèbres femmes noires qui ont été attaquées par la police américaine. La chercheuse écrite : « L'histoire de Breonna Taylor rappelle d'innombrables autres victimes et reflète un schéma de longue date : pendant des décennies, les femmes noires ont été la cible de violences et de brutalités policières. Et pendant des décennies, leurs histoires ont été mises de côté dans les discussions publiques sur le maintien de l'ordre. De nombreux universitaires invoquent la misogynie pour expliquer la marginalisation continue des femmes noires dans les discours traditionnels sur la violence policière. Comme l'explique Andrea Ritchie, l'un des auteurs du rapport révolutionnaire #SayHerName « Les expériences des femmes en matière de maintien de l'ordre, de criminalisation et de résistance [sont] devenues indignes d'être étudiées ou mentionnées dans l'histoire, en particulier lorsque celles qui écrivent nos histoires sont aussi des hommes. » Comme l'histoire de Rosa Parks est très connue pour s'opposer à une personne blanche et parler de ses droits humains fondamentaux, de nombreuses femmes noires n'ont pas réussies à le faire, ou quand elles l'ont fait, elles ont été confrontées à la violence et à la discrimination. La chercheuse écrit sur Fannie Lou Hamer qui est née à Ruleville, Mississippi, en 1917, et était un métayer qui a rejoint le mouvement des droits civiques au début des années 1960. »Après avoir appris qu'elle avait le droit de vote en vertu de la Constitution américaine,

 Hamer est devenue active au sein du Student Nonviolent Coordinating Committee, une organisation interraciale de défense des droits civiques. L'organisation a travaillé au niveau local pour aider les résidents noirs du Mississippi à s'inscrire pour voter à un moment où seulement 5 % des 450 000 résidents noirs de l'État étaient enregistrés. En 1963, Hamer et un groupe d'autres militants rentraient chez eux après avoir assisté à un atelier d'électeurs à Charleston, en Caroline du Sud. Elles se sont arrêtées dans un restaurant à Winona, Mississippi, pour manger un morceau. Les restaurateurs ont clairement indiqué que les Noirs n'étaient pas les bienvenus. Hamer est retournée dans le bus, mais elle est réapparue lorsqu'elle a remarqué que des agents poussaient ses amis dans des voitures de police. Un officier a immédiatement saisi Hamer et a commencé à lui donner des coups de pied. Plus tard, au poste de police, des officiers blancs ont continué à battre Hamer. Comme elle l'a rappelé plus tard, « ils m'ont battu jusqu'à ce que mon corps soit dur, jusqu'à ce que je ne puisse plus plier les doigts ou me lever quand ils me l'ont dit. C'est ainsi que j'ai eu ce caillot de sang dans mon oeil gauche - la vue est presque partie maintenant. Et mon rein a été blessé par les coups qu'ils m'ont donnés dans le dos.67(*) »

Dans un autre article du Washington Post, les auteurs écrivent : « Les femmes noires sont également victimes de la violence policière» Ce qui explique pourquoi Breonna Taylor n'est pas la seule femme noire à avoir été brutalement tuée par la police, l'article déclare: « Le mouvement contre la brutalité policière sexiste a une histoire beaucoup plus longue, pourtant et un premier effort critique démontre pourquoi nous ne pouvons pas perdre de vue la menace particulière de violence policière contre les femmes noires. Il y a près d'un siècle, la brutalité policière racialisé à Washington, DC, augmentait. Il comprenait la fusillade de 40 hommes noirs entre la fin des années 1920 et 1930, ainsi que des officiers blancs soumettant au moins 29 femmes et filles noires, âgées de 15 à 68 ans, au harcèlement, aux abus et à la violence physique. » L'article déclare que ces officiers ont harcelé des femmes et des adolescentes atteintes de maladies mentales qui sont restées réduites au silence et subordonnées par cette violence patriarcale menée par les Blancs.  « Dans plusieurs cas, les mêmes policiers qui ont attaqué des hommes noirs ont fait irruption dans les maisons des femmes noires, les ont surveillées dans la rue, leur ont donné des coups-de-poing au visage, leur ont assommé les dents et leur ont lancé des épithètes raciales. Pour donner un exemple, en 1936, les soeurs Martha et Ruth Lloyd, étudiantes à Dunbar High School, sortaient d'un bus au coin du Tennessee Avenue et 14th Street NE. Les soeurs ont remarqué qu'une émeute se déroulait dans la rue et ont tenté d'échapper à la violence. Mais l'agent John Sirola, habillé en civil, a attrapé Martha Lloyd et l'a clouée au sol. Les deux soeurs ont été arrêtées et dans la voiture, Sirola a battu Martha Lloyd avec son blackjack parce qu'elle l'avait `sassé'. Les agents de police blancs ont instinctivement associé les femmes noires à la criminalité, les arrêtant à des taux beaucoup plus élevés que les femmes blanches pour conduite désordonnée, intoxication, séduction de la prostitution et pendant la prohibition, contrebande. » Cette violence s'est poursuivie tout au long de la grande dépression qui a conduit la communauté afro-américaine dans une plus grande pauvreté. » La crise économique a également menacé la domination des hommes blancs, et certains policiers blancs semblaient apprécier l'occasion d'affirmer la domination raciale et sexuelle sur les femmes noires. Faire irruption dans la maison d'une femme noire alors qu'elle était seule et endormie, passer une arme sur son ventre et la battre était une démonstration de puissance. En raison d'hypothèses sexistes, il s'agissait d'un exercice de pouvoir non seulement sur les femmes noires elles-mêmes, mais sur les hommes de leur vie qui ne pouvaient pas les protéger. Même avec le service de police du Washington contenant de plus en plus des policiers noirs, cela n'empêchait pas les policiers blancs d'associer les femmes noires à la criminalité, « En 2017, les femmes noires étaient deux fois plus susceptibles de purger une peine de prison que les femmes blanches, selon le projet de détermination de la peine. Le temps passé dans les prisons présente un risque pour les femmes noires : en 2015, un soldat de l'État a arrêté Sandra Bland pour ne pas avoir signalé un changement de voie, et trois jours plus tard, elle était morte dans sa cellule de prison. Et les cas de viol et d'agression sexuelle par la police sont un problème permanent. Même aujourd'hui, l'ACLU rapporte que dans 35 États, les agents de police peuvent utiliser le consentement comme moyen de défense contre l'agression sexuelle des personnes arrêtées pendant leur détention.68(*) »

Dans un article du Black Women's Blueprint intitulé « Invisible Betrayal : police Violence and the Rape of Black Women in the United States », la recherche présente des analyses et des statistiques sur le viol policier et la violence contre les femmes noires qui sont restées silencieuses. La recherche montre : « Le viol aux États-Unis est une crise systémique, même si 60 à 80 % des viols ne sont pas signalés selon une enquête du ministère américain de la Justice. De plus, lorsque les victimes signalent, ces incidents sont systématiquement sous-dénombrés d'au moins un million cas par les services de police. Comme l'ont souligné les universitaires et les défenseurs, le viol et les agressions sexuelles sont des pratiques systémiques qui perdurent en raison de l'acceptation généralisée de la misogynie et de la violence contre les femmes dans lesquelles nous vivons et les fonctionnaires de l'État agissent. L'inconduite sexuelle de la part d'agents de police ou d'agents publics est la deuxième forme la plus répandue de délits policiers, comme l'indique un rapport annuel de 2010 réalisé par l'Institut CATO. Les agents ont tendance à dresser le profil des victimes dont la crédibilité sera vraisemblablement mise en doute, et les victimes de crimes policiers sont, naturellement, réticentes à signaler le crime à leurs coupables, la police. Pour les femmes noires aux États-Unis en particulier, pour tenir pleinement compte de la manière dont leurs expériences d'agression sexuelle, ou de viol plus précisément, constituent un acte de torture, il faut comprendre le contexte historique et l'héritage institutionnel de l'esclavage et le fardeau contemporain imposé aux victimes des agressions sexuelles policières. » Considérées comme les femmes noires ont été constamment réduites au silence dans la communauté, ce qui les oblige à être invisibles et à ne pas se reconnaître comme des personnes dont il faut parler, les femmes noires n'ont pas seulement à faire face à cette invisibilité forcée de la société, mais sont également constamment confrontées avec viol et violence. » Les femmes noires aux États-Unis sont confrontées à une forme particulière de torture basée sur le viol qui a ses origines dans l'esclavage américain et les appareils d'État qui évoluent pour protéger les intérêts des élites économiques, des hommes blancs et des fonctionnaires. En tant que femmes, les femmes noires ont été victimes de violations sexo-spécifiques tels que le viol, les grossesses forcées et d'autres violations fondées sur le sexe. En tant que Noirs, elles ont été soumises à l'esclavage des biens, comme c'était le cas pour les hommes et les enfants noirs, et ont donc été réduites à être considérées, traitées et consommées comme des esclaves et des biens et non comme des êtres humains. En tant que corps pour produire d'autres corps réduits en esclavage, en tant que chair pour satisfaire les désirs de leur maître, en tant qu'esclaves à travailler selon les besoins, et en tant que propriété à vendre à volonté, les femmes noires ont été jugées incapables d'être violées. Même si l'esclavage a pris fin, mais la stigmatisation envers les femmes noires qui viennent de cette histoire de l'esclavage se poursuit alors que la discrimination à l'égard des noirs et surtout des femmes noires continue « On pensait que les femmes noires, non seulement, n'avaient pas la capacité de prendre des décisions moralement rationnelles, mais qu'elles devaient porter le blâme pour leurs propres abus. Cette logique raciste implique en outre que cette capacité déficiente et cette qualité animale fonctionnent pour attirer leurs auteurs, ce qui signifie que les femmes noires recherchent leur propre viol et leur exploitation sexuelle, et ne peuvent donc pas être violées parce qu'elles le voulaient - c'est dans leur nature. De plus, les femmes noires ne pouvaient pas être violées parce qu'elles n'étaient pas légalement des personnes, mais plutôt des biens. » Les prisonnières noires représentent la moitié de la population américaine des femmes noires, « La Women's Prison Association (WPA) cite que 93 femmes blanches sur 100 000 ont été incarcérées en 2008, tandis que le nombre de femmes noires est de 349 sur 100 000. Bien que la population noire représente 13 % de la population totale des États-Unis, ce qui signifie qu'environ la moitié des femmes noires représentent 6,5 %, les femmes noires représentent 32,6 % de la population carcérale féminine. »

Pour donner un exemple de la façon dont les femmes noires sont stigmatisées et fortement stéréotypées dans la société, l'article donne un exemple d'un « policier blanc du nom de Daniel Ken Holtzclaw à Oklahoma City a été accusé en août 2014 d'agression sexuelle, de viol, de traque, de caresses et s'exposer à au moins huit femmes noires, âgées de 34 à 58 ans, lors de contrôles routiers en service. Selon les rapports, Holtzclaw a ciblé ces femmes parce qu'il les a profilées comme des toxicomanes, des prostituées et des travailleuses du sexe, des femmes dont la crédibilité sera remise en question. Étant donné que toutes ces femmes sont noires et qu'au moins une n'est en fait pas une travailleuse du sexe ou une consommatrice de drogue, et qu'aucune ne correspond au profil d'âge typique, Holtzclaw n'a profilé ces femmes précisément en raison de leur identité féminine noire. Malgré l'aveu des enquêteurs qu'il pourrait y avoir plus de victimes, Holtzclaw a été libéré contre une caution de seulement 500 000 $ après avoir reçu une caution initiale de 5 0000 000 $. » Cet incident montre à quel point les médias et le tribunal accorde peu d'attention aux femmes noires et comment les policiers blancs peuvent s'en tirer avec des accusations que les hommes noirs ou les femmes noires ne peuvent pas. Même en ce qui concerne les policiers violant des femmes noires, les statistiques montrent que malgré le fait que 22 % des femmes noires et 50 % des femmes noires racialement mixtes subissent des viols en plus grande quantité que les femmes blanches, l'héritage de longue date et la dévalorisation continue des femmes noires en tant que victimes légitimes de viol et d'agression aggravent généralement la victimisation continue des femmes noires et la probabilité d'obtenir une condamnation contre un policier, pas moins.69(*) »

Ce qui nous amènerait à s'intéresser aux jeunes femmes noires et à la manière dont elles sont affectées par la brutalité policière, l'article de revue «Genre, race et police urbaine : l'expérience des jeunes afro-américains »de Rod K. Brunson et Jody Miller explique : « Les universitaires féministes suggèrent que les jeunes femmes noires sont loin d'être à l'abri des expériences négatives avec le système judiciaire. Les filles sont plus susceptibles que les garçons de subir des interventions de la justice juvénile pour des infractions relativement, mineures (MacDonald et Chesney-Lind 2001), et les femmes et les filles afro-américaines reçoivent un traitement plus punitif que leurs homologues blancs (Bush-Baskette 1998 ; Miller 1999 ; Visher 1983). De plus, les recherches suggèrent que les femmes noires victimes de crimes sont moins susceptibles que les femmes blanches de recevoir une assistance policière (Robinson et Chandek 2000). Les femmes et les filles afro-américaines reçoivent un traitement plus punitif au sein du système judiciaire que leurs homologues blancs. Par exemple, la « guerre contre la drogue » contemporaine a conduit à des niveaux d'incarcération sans précédent chez les femmes noires (Bush-Baskette 1998). Les recherches sur le jugement des filles délinquantes suggèrent que les Afro-Américains sont placés en détention de manière disproportionnée, tandis que les Blancs sont plus susceptibles d'être suivis dans des programmes axés sur le traitement (Bartollas 1993; Miller 1999). L'étude révolutionnaire de Visher (1983) a été la première à démontrer comment le sexe et la race se croisent pour façonner les interactions entre la police et les citoyens. On a longtemps supposé que la police traite les femmes de manière « chevaleresque », accordant un traitement préférentiel dans les décisions d'arrestation. Visher (1983, 5) a contesté cette hypothèse, suggérant plutôt que « la chevalerie existe. Pour les femmes qui affichent des comportements et des caractéristiques de genre appropriés ». S'appuyant sur des données sur les rencontres entre la police et les citoyens, elle a constaté que les femmes plus âgées, blanches et respectueuses étaient plus indulgentes que les autres femmes. Les femmes plus jeunes ont reçu un traitement plus sévère et les femmes afro-américaines étaient beaucoup plus susceptibles d'être arrêtées que les femmes ou les hommes blancs. En fait, elles ont été arrêtées à des taux comparables à ceux des hommes afro-américains. » La méthode de l'étude n'a permis d'entretenir que 35 femmes vivant à St. Louis, Missouri. Je pense que les résultats de la recherche ne peuvent pas être très précis et généralisés, car ils sont basés sur des expériences personnelles de ces 35 femmes qui ont souffert de la brutalité policière dans leur quartier ce qui pourraient manquer d'objectivité pour être généralisées sur toutes les femmes noires aux États-Unis. Cependant, l'étude conclut : « la police est plus susceptible d'arrêter les jeunes femmes afro-américaines que les femmes blanches (Visher, 1983), mais peu de recherches ont examinées d'autres aspects discrétionnaires de la police pour les jeunes femmes. Les récits des filles ressemblaient le plus à ceux des garçons lorsqu'elles étaient en compagnie des jeunes hommes et donc entachés de la suspicion exercée sur les jeunes hommes. En outre, des filles qui ont déclaré avoir participé à une grave délinquance ont déclaré avoir été interpellées par la police. Ironiquement, cependant, elles étaient généralement arrêtées pour des violations du couvre-feu ou de l'absentéisme plutôt que pour leur implication dans une infraction pénale. Les jeunes femmes ont souvent décrit avoir été arrêtées la nuit. De plus, de nombreuses jeunes femmes se sont déclarés particulièrement préoccupés par le manque de réactivité de la police envers les victimes d'actes criminels dans leurs communautés. Elles ont fait preuve d'un profond pessimisme quant aux efforts de la police pour protéger les membres de la communauté, en particulier les femmes, contre la criminalité. 70(*)» Ces résultats peuvent être liés à l'invisibilité des femmes noires dans la société américaine ou dans les médias américains. Le silence des femmes noires qui s'est transformé en invisibilité s'aggrave même avec la montée des médias sociaux.
Un article dans le magazine dame, un magazine indépendant, « les Femmes Noires Sont tuées par La Police, Aussi » écrit par Kirsten West Savali, une écrivaine et critique culturelle. Savali écrit : « Selon le Dr Treva B. Lindsey, professeur adjoint d'études sur les femmes, le genre et la sexualité à l'Université de l'État de l'Ohio, ce genre de récit exclusif au genre n'est que trop courant. » Les récits dominants autour de la violence des Noirs et de la violence raciale contre les Noirs tournent autour des hommes et des garçons noirs, a déclaré le Dr Lindsey. » Historiquement et aujourd'hui, alors que de nombreuses personnes oeuvrent pour la justice raciale autour de la question de la violence raciale, la victime présumée est un homme noir. Du lynchage à la brutalité policière, la victime présumée est un homme noir. Par conséquent, les femmes et les filles noires sont considérées comme des victimes exceptionnelles plutôt que comme des victimes perpétuelles de la violence raciale anti-noire. Nos récits sur la violence raciale, malheureusement, n'ont pas encore évolué pour devenir des récits qui tiennent compte du genre. Victime noire = homme noir.71(*) »

Ces actions répétées de rejet de la douleur des femmes noires, provoquent un paradoxe dans le mouvement Black Lives Matter, car il devient plus orienté vers le mouvement « Black Male Lives Matter » alors qu'il devrait inclure toutes les vies noires cependant, il semble être fortement concentré sur les hommes noirs hétérosexuels. La liste des femmes noires continue d'être réduite au silence avant le meurtre de Breonna Taylor en 2020, un article du magazine Bitch Media qui est un magazine trimestriel indépendant publié à Portland, Oregon. Son slogan est « une réponse féministe à la culture pop.   Se souvenir des femmes noires tuées par la police « de Victoria Law, une écrivaine indépendante qui écrit fréquemment sur le genre, l'incarcération et la résistance et est également l'auteur de Résistance Behind Bars : The Struggles of Incarcerated Women. Law parle de femmes qui ont été tuées ou harcelées par la police, mais qui n'en ont pas parlé, écrit-elle : « Aiyanna Jones, sept ans. Eleanor Bumpurs, 66 ans. Pearlie Golden, 93 ans. Yvette Smith, 47 ans. Kathryn Johnston, 92 ans. Qu'est-ce que ces femmes ont en commun? Tous ont été tués par la police. Tous étaient des femmes noires. Alors que nous dirigeons notre outrage (et à juste titre) sur les policiers qui ont tué ces hommes, les services de police qui ont créé une culture dans laquelle vivent les Noirs sont considérés comme inutiles, et les structures de pouvoir qui permettent à ces meurtres de se poursuivre, n'oublions pas les autres personnes touchées par la violence policière : les femmes et les personnes transgenre de couleur. » Law raconte comment des personnes noires et des femmes noires homosexuelles ont été arrêtées par la police à New York dans ce qu'on appelle un « Stop And Search System », c'est un système où la police arrête et fouille les personnes en fonction de leur apparence et prétend d'être « Un daltonien », cependant, l'article montre le contraire. Le genre n'est pas une discussion distincte du profilage et du maintien de l'ordre, a déclaré Andrea Ritchie, directrice de Streetwise and Safe, lors d'un panel sur le maintien de l'ordre et le genre en mai. Streetwise and Safe est une organisation de la ville de New York qui travaille avec des jeunes queer de couleur qui subissent la criminalisation. Ritchie travaille fréquemment avec des personnes qui ont été arrêtées dans le cadre du tristement célèbre système Stop and Frisk du département de police de New York, une politique qui permet à la police d'arrêter et de fouiller toute personne qu'elle juge suspecte. Bien que la pratique soit prétendument daltonienne, la police cible massivement les jeunes de couleur, en particulier les hommes noir et brun. Mais Ritchie entend fréquemment des histoires de violence policière de la part de personnes qui ne correspondent pas à notre perception de qui est victime de la brutalité policière, comme les femmes et les personnes transgenre de couleur. Elle a raconté qu'une jeune femme a été arrêtée par la police, qui lui a ordonné de sortir sa fille nouveau-née de la poussette et de la placer sur le trottoir sale pendant que la police fouille la poussette. La police n'a rien trouvé d'illégal dans la poussette. Dans un autre cas, lors d'un arrêt et d'une fouille, un policier a fouillé le téléphone d'une jeune femme, copié son numéro et a commencé à lui envoyer du SMS qui est devenu de plus en plus menaçants et violents. Dans un autre cas encore, quatre jeunes femmes - âgées de huit, neuf, treize et seize ans - ont été arrêtées. Aucun d'entre eux n'avait rien d'illégal, mais la police les a emmenés dans l'enceinte où elles étaient détenues jusqu'à ce dont leur mère arrive pour les chercher. Mais même à l'intérieur ou à l'extérieur de leur domicile, les femmes de couleur ne sont pas à l'abri de la violence policière. Deux incidents, cet été, montrent des moments où la police a agressé des femmes à l'intérieur ou à l'extérieur de leur domicile. Moins de deux semaines après avoir été critiqués pour avoir tué Eric Garner à l'aide d'un étranglement illégal, la police de New York a placé une femme enceinte de sept mois dans un étranglement avant de l'arrêter. Son crime ? Griller devant sa propre maison.

Une semaine plus tard, la police de New York - répondant à un appel sans rapport avec le 911 - a tiré une femme de son appartement et l'a laissée torse-nu dans le couloir pendant plusieurs minutes. Peu de temps après minuit le 16 mai 2010, Aiyanna Jones, sept ans, dormait chez sa grand-mère lorsqu'elle a été abattue par la police qui a fait une descente dans le mauvais appartement. À l'occasion du deuxième anniversaire de la mort d'Aiyanna, la police a pénétré de force dans la nouvelle maison de sa famille, les réprimandant verbalement et les agressant physiquement. Selon les membres de leur famille, ce n'est pas la première fois qu'ils sont harcelés par la police depuis le meurtre d'Aiyanna. La maison n'était pas non plus un refuge contre la violence policière pour Kathryn Johnston, 92 ans. Johnston était à l'intérieur de sa maison à Atlanta, en Géorgie, lorsque la police a enfoncé sa porte lors d'un raid de drogue. Johnston a tiré un seul coup sur les intrus, ne touchant aucun d'eux. En réponse, la police a tiré 39 coups de feu, la tuant. Ne trouvant pas de drogue chez elle, ils ont planté trois sacs de marijuana, qu'ils ont admise plus tard lors du procès. La violence policière - en particulier contre les personnes de couleur - n'est pas seulement un problème à Ferguson, à Detroit ou à New York. La violence policière, en particulier contre les personnes de couleur, est systémique. Mais les femmes qui ont été brutalisées ou tuées ne sont jamais aussi connues ; leurs noms restent très rarement dans la mémoire publique et ne gagnent jamais la même traction qu'Éric Garner ou Michel Brown.72(*) »

Un autre article publié au Othering & Belonging Institute de l'UC Berkeley déclare :« À Berkeley, la police a tuée des femmes noires comme Anita Gay (2008) et Kayla Moore (2013).73(*) »

Dans un autre article publié dans URGE, une organisation à but non lucratif pour les droits reproductifs et la justice aux États-Unis basée à Washington, DC, l'article « police Violence Against Women, Girls, Queer People Of Color» explique comment les femmes et les enfants queer sont oubliés dans les médias et dans le mouvement Black Lives Matter qui est devenu un mouvement concernant uniquement les hommes hétérosexuels noirs, l'article partage une liste de personnes noires queer qui ont été tuées par la police, l'article déclare: « Les femmes meurent et ne sont pas à l'abri des brutalités policières qui se déroulent dans tout le pays. Il y a à peine deux semaines, Tanisha Anderson, 37 ans, est décédée après que la police l'a eu claquée sur le trottoir devant son domicile. Le Huffington Post a couvert les liens entre RJ et Ferguson et énuméré les noms deYvette Smith à Bastrop, Texas; Eleanor Bumpurs dans le Bronx; Aiyana Stanley-Jones, sept ans, à Detroit; Tarika Wilson à Lima, OH» ; toutes les femmes qui ont été tuées par la police.74(*) »L'article mène ensuite à une liste de noms de femmes qui ont été tuées et brutalisées par la police, cette liste est publiée dans un magazine contemporain intitulé « Rôle Reboot» et est rédigée par Khadija Costley White, professeure adjointe au Département du journalisme et études médiatiques à l'Université Rutgers au Nouveau-Brunswick, la liste75(*)contient huit noms de femmes noires qui ont été tuées par la police, comment cela s'est passé ajoute avec la date de l'incident. Pour résumer l'article, voir la liste de tous les noms des victimes et les dates de leurs meurtres dans le tableau des figures, figure 1. Cette figure comprend des noms des 9 femmes tuées par la police avec leurs âges, la date de leurs meurtres, leur état où elles vivaient et la raison pour laquelle la police les avait tués.

« Le Malcolm X Grassroots Movement, une organisation à but non-lucratif dont la mission est de défendre les droits humains des Noirs, a constaté que toutes les 40 heures, un homme, une femme ou un enfant noir est tué par la police, les gardes de sécurité ou la loi autoproclamée. Exécuteurs. » Par conséquent, ajoutés à cette liste, nous pouvons trouver de nombreuses autres femmes noires qui ont été tuées par la police aux États-Unis, certains de ces noms sont : « Pearlie Smith, 93 ans, qui a été mortellement abattue à son domicile. Ou Kathryn Johnson, 92 ans, qui a été tuée par un policier à Atlanta. Ou Gabriella Nevarez, 22 ans, qui a été tuée par un policier de Sacramento. Ou Eleanor Bumpurs, 66 ans, qui a été tuée par un policier dans le Bronx. Cette invisibilité de dépeindre les femmes noires qui sont tuées et agressées par la police a créé une lacune dans l'analyse et l'étude du nombre de femmes qui ont été tuées par la police parce qu'elles sont pour la plupart non dites. »

La violence policière est souvent qualifiée d'homme, comme l'explique le Dr Treva B.Lindsey de l'Ohio State University. Les récits dominants autour de la violence raciale antinoir tournent autour des hommes et des garçons noirs. À la fois historiquement et aujourd'hui, lorsque de nombreuses personnes travaillent à la justice raciale autour de la question de la violence raciale, la victime présumée est un homme noir. Du lynchage à la brutalité policière, la victime présumée est un homme noir. Par conséquent, les femmes et les filles noires sont considérées comme des victimes exceptionnelles plutôt que comme des victimes perpétuelles de la violence raciale anti-noire. Nos récits sur la violence raciale, malheureusement, n'ont pas encore évolué pour devenir des récits qui tiennent compte du genre.76(*) »Dans le rapport du professeur Crenshaw '', le rapport montre qu'en 2013, 53,4 % des femmes arrêtées par la police à New York étaient noires, alors que seulement 13,4 % étaient blanches et 27,5 % étaient d'Amérique latine. Le rapport montre également des femmes noires qui ont été arrêtées et tuées au volant de 1999 à 2015, la liste comprenait 10 femmes noires avec leurs noms, âges et comment elles ont été tuées. Crenshaw examine également les trois intersections qui incluent le sexe, la race et la classe et elle analyse les crimes qui ont été commis sur des femmes noires qui vivent dans des quartiers pauvres.77(*).

Chapitre Trois: Black Lives Matter et Black Women Lives Matter

« Toutes les femmes devraient être féministes, mais toutes les féministes ne soutiennent pas toutes les femmes. »

- Jessica Watters

3.3.1 Les Actions Policiers Contre Les Femmes Afro-américaines Depuis Les Années1990s Jusqu'à Maintenant

Comme nous l'avons vu, les actions de la police ont été très sévères contre les femmes noires depuis l'esclavage, les femmes noires aux États-Unis sont fortement stéréotypées et stigmatisées dans la société, ce qui conduit à leur invisibilité même avec l'émergence du mouvement Black Lives Matter qui a été commencé par des femmes queer noires, mais elles ne sont pas représentées dans la société ni dans les médias. Au cours des années 2019 et 2020, 2021, le mouvement Black Lives Matter est devenu un mouvement international qui a opéré un changement même pas aux États-Unis, mais il a également sensibilisé à la vie des Noirs partout dans le monde. Une autre nouvelle plus récente concernant la violence policière contre les femmes noires peut être vue le 30 mai 2019 avec Stephanie Bottom, une femme de 66 ans qui a été traînée hors de sa voiture par les cheveux pour excès de vitesse, la force appliquée par les policiers a fait » éclater l'épaule de Bottom, déchirant sa lésion de coiffe des rotateurs dans son épaule et causant de graves blessures », selon le procès.78(*)« Un autre article de CBS News a déclaré: « Une grand-mère de 74 ans poursuit trois officiers du département de police d'Oklahoma City pour force excessive après avoir déclaré qu'ils lui auraient cassé le bras alors qu'il purgeait un mandat d'arrêt contre son fils l'année dernière.79(*) »Un autre incident qui a ciblé une autre personne noire innocente comme il l'a fait avec de nombreux noms sur la liste des femmes noires qui ont été tuées par la police est Anjanette Young qui a été menottée nue par la police alors qu'elle cherchait quelqu'un d'autre, CBS News déclare : « Le chien de garde de la police de Chicago, le Bureau civil de la responsabilité de la police, a terminé une enquête de 16 mois sur la descente de police d'Anjanette Young, une travailleuse sociale qui a été menottée nue par la police alors qu'ils ciblaient à tort son domicile pour purger un mandat de perquisition pour quelqu'un d'autre.80(*) »

Une autre action de brutalité policière contre des femmes noires, et même des jeunes filles noires a été vue à plusieurs reprises, The Root, qui est un magazine afro-américain en ligne a publié un article en février 2021 selon lequel une jeune fille noire a été aspergée d'une bombe lacrymogène au poivre et menottée par la police à Rochester: « The Root a rapporté qu'une fillette noire de 9 ans avait été menottée et aspergée d'une bombe lacrymogène au poivre pour apparemment aucune autre raison que parce qu'elle était paniquée et refusait de monter à l'arrière d'une voiture de police avant de voir son père qu'elle craignait d'être fait mal. »
L'article a également déclaré ce que les caméras corporelles ont comme images où le policier dit à la jeune fille « d'arrêter d'agir comme une enfant » et qu'elle a 9 ans, ce qui prouve le « biais de formidabilité » qui a été discuté dans le mémoire.  Et si vous avez besoin d'une image encore plus claire de l'incapacité des Blancs à reconnaître qu'un enfant noir est en effet un enfant, avant qu'elle ne soit aspergée d'une bombe au poivre, un officier a littéralement dit à la fille : « Vous agissez comme un enfant. »  --comme ces officiers -- Perdent leurs capacités à reconnaître qu'un enfant est un enfant quand le blackness est impliqué, les menaces des flics seront probablement perçues comme des avertissements que la fille aurait dû écouter, mais si les agents traitent un enfant de 9 ans visiblement désemparé qui pleure et crie pour son père serait également approprié pour interroger un suspect de terrorisme, les flics pourraient vouloir repenser la façon dont ils protègent et servent.81(*) »

Après le meurtre de Breonna Taylor qui a été transformé en vidéo 3D par le New York Times sur la base de ce que les policiers et des preuves ont dit, de nombreuses manifestations ont commencé à parler de femmes noires qui se font tuer par la police, mais restent invisibles, The New York Times dans un article : « Depuis 2015 : 48 femmes noires tuées par la police. Et seulement 2 charges. »  Publié en 2020, l'auteur et journaliste Alisha Haridasani Gupta écrit : «  Le 13 mars, peu après minuit, trois policiers ont enfoncé la porte de l'appartement de Mme Taylor à Louisville, Ky, en utilisant un mandat d'interdiction de frappe lors d'un raid de drogue en fin de soirée. Son petit ami, Kenneth Walker, craignant un intrus, attrapa son arme et lâcha un coup de feu, blessant un officier. Un autre policier et l'officier blessé ont riposté, tandis qu'un troisième a commencé à tirer aveuglément à travers la fenêtre et la porte-fenêtre de Mme Taylor. Les deux policiers qui ont tiré six fois sur Mme Taylor ne sont pas inculpés, tandis qu'un ancien détective de la police, Brett Hankison, a été inculpé de « mise en danger gratuit » pour avoir tiré imprudemment dans l'appartement d'un voisin. Rares sont les policiers responsables de la mort qui sont inculpés ou condamnés. Depuis 2013, les forces de l'ordre à travers le pays tuent environ 1000 personnes par an et les Noirs sont environ trois fois plus susceptibles d'être tués par la police que les Blancs, selon la base de données participative Mapping Police Violence. Et depuis 2015, près de 250 femmes au total ont été tuées par des policiers, dont 48 - environ un cinquième - étaient noires, selon une base de données du Washington Post. À titre de comparaison, il y a eu cinq cas depuis 2015 dans lesquels des agents ont été accusés d'homicide involontaire coupable ou de meurtre lors d'une fusillade en service sur une femme blanche et trois d'entre eux ont abouti à une condamnation.82(*)«Un autre article publié par le Insider déclare que 50 femmes noires ont été tuées par la police depuis l'année 2015, «  l'article déclare : « Un an après le lancement de la campagne #SayHerName, fondée en 2014 pour attirer l'attention sur les femmes noires blessées par la violence policière, des agents en Californie ont tiré plusieurs fois sur Yvette Henderson à la tête et dans le dos avec un AR-15. Ils la soupçonnaient de vol à l'étalage dans un Home Dépôt et alléguaient qu'elle avait pointé une arme à feu sur eux. Alors que les manifestants fermaient le magasin et exigeaient des images de surveillance de la fusillade mortelle, les agences de presse nationales, dont Insider, couvraient à peine la mort de Henderson. #SayHerName est devenu une partie intégrante du mouvement Black Lives Matter et a mobilisé des opérations de base à l'échelle nationale pour reconnaître la vie des femmes, des filles et des femmes noires perdues à cause de la violence policière. Des noms comme Atatiana Jefferson et Breonna Taylor sont entrés dans la conversation nationale alors que les organisateurs tiraient parti de la campagne pour changer le récit populaire sur la violence policière à la suite des meurtres de femmes noires », ont déclaré Karissa Lewis et Charlene Carruthers, militantes du Mouvement pour la vie des Noirs.  En 2015, ce travail a conduit à la première journée nationale d'action appelant à la fin de la violence sanctionnée par « l'État contre toutes les femmes et les filles noires », ont déclaré Lewis et Carruthers à Insider. « Plus d'une douzaine de villes ont organisé des actions, ce qui nous a amenés à un travail de campagne qui façonne notre mouvement aujourd'hui. Ce travail joue un rôle important dans le fait qu'un plus grand nombre de personnes et de communautés se voient valorisées pour la première fois dans un mouvement de masse pour la libération. Insider a suivi 100 agents impliqués dans les meurtres de ces femmes noires. Grâce à des recherches, à des conversations avec des militants, à des documents judiciaires et à des dossiers obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, nous avons constaté que la plupart des agents impliqués n'avaient subi aucune conséquence. Insider a identifié 14 de ces 100 agents qui avaient été congédiés ou inculpés. Un officier - Scott Kadien, qui a tué Sandy Guardiola en 2017 - a démissionné, bien qu'il ne soit pas clair s'il l'avait fait à cause de la fusillade. Aucun agent n'a été condamné. » 83(*)

Le mouvement Say Her Name, fondé par Kimberlé Crenshaw, professeure et directrice exécutive de l'African American Policy Forum, a souligné à quel point les femmes noires sont rejetées par la société et par les médias et que la société ne peut même pas se souvenir des noms des femmes noires qui ont été assassiné par la police. « La campagne #SayHerName, lancée en 2014, sert à sensibiliser et à soutenir les familles des femmes et des filles noires qui sont victimes de la brutalité policière - et qui sont souvent négligées et oubliées. « #SayHerName est ancré dans la triste réalité selon laquelle les femmes et les filles noires qui sont ciblées, brutalisées et tuées par la police sont trop souvent exclues des discours traditionnels sur la violence policière », indique la page Web de la campagne. «Inclure les femmes et les filles noires dans les discours sur la violence policière et la violence sexiste envoie le message puissant que toutes les vies des Noirs comptent », dit-il. La campagne s'est efforcée de mettre en évidence les cas de dizaines de femmes noires, dont Atatiana Jefferson et Michelle Cusseaux, toutes deux tuées par la police à leur domicile. « Nous sommes encore dans une période où nous devons faire comprendre aux gens que les femmes noires sont également le sujet de violences policières anti-noires », a déclaré Crenshaw. « C'est l'un des aspects les plus cohérents de notre expérience à travers l'histoire.84(*) »

Un article publié dans USA Today News explique le début de #sayhername avec une interview avec Kimberlé Crenshaw, Crenshaw déclare : « En 2014, l'AAPF et le Centre for Intersectionality and Social Policy Studies (CISPS) de Columbia ont lancé la campagne de sensibilisation à victimes souvent oubliées ou invisibles et apporté un soutien à leurs familles. En mai suivant, « Nous avons organisé la première veillée #SayHerName à Union Square à New York », a-t-elle déclaré. Les proches d'au moins 16 femmes noires tuées par la police se sont rassemblées dans tout le pays. Peu de temps après, l'AAPF et le CISPS ont publié un rapport révolutionnaire : « Dites son nom : résister à la brutalité policière contre les femmes noires ». Co-écrit par Crenshaw et Andrea J. Ritchie, avocate et militante, a décrit les objectifs du mouvement, fournissant un cadre intersectionnelle pour comprendre la vulnérabilité des femmes noires à la brutalité policière et à la violence sanctionnée par l'État.85(*) »

En 2020, il y a eu un énorme mouvement autour de la mort de Breonna Taylor après que la dernière vague de Black Lives Matter a eu eu émergé et soit devenue un mouvement mondialement reconnu. La raison pour laquelle la mort de Breonna Taylor a été publiquement évoquée et pour laquelle on s'est battu est à cause de l'émergence rapide des nouvelles pendant le verrouillage de covid19 où tout le monde devait rester à la maison pour regarder les nouvelles. Les gens à travers le pays, et même à l'extérieur, se sentaient proches de Breonna Taylor, ils se sentaient proches d'elle, ils voyaient leurs amis, soeurs, filles en elle. Une innocente de 26 ans vivant son quotidien comme nous tous, qui a été tuée en dormant. Cette injustice avait montré la cruauté du système et avait abouti à un mouvement plus important où les gens ont effectivement dit le nom de Breonna Taylor, ils ont même dessiné des graffitis sur elle. Breonna Taylor avait relancé le mouvement #sayhername en étant visible et en montrant la visibilité des femmes noires, mais malgré tout, personne n'a été inculpé pour sa mort.

Dans un article de la BBC « Breonna Taylor : les manifestants appellent les gens à « dire son nom « « l'article explique comment le mouvement a commencé et ce qu'il a changé depuis la mort de Breonna Taylor, l'article déclare : » Les officiers qui sont entrés dans l'appartement de Mme Taylor ne portaient pas de caméras corporelles capables d'enregistrer les événements qui se déroulent. Maintenant, le service de police de Louisville dit que tous les agents doivent porter des caméras corporelles. Les mandats de perquisition « no-Knock » ont été temporairement suspendus. Et le chef de la police de Louisville a été suspendu de sa poste lorsqu'il a été découvert que les agents présents lors de la fusillade mortelle d'un homme noir lors d'une manifestation et n'avait pas sa caméra corporelle allumée.86(*) »

3.3.2 L'Hashtag #SayHerName Histoire Et Effets Sociales

« Lancée en décembre 2014 par l'African American Policy Forum (AAPF) etle Center for Intersectionality and Social Policy Studies (CISPS), lacampagne #SayHerName sensibilise aux noms et histoires souvent invisibles de femmes et de filles noires victimes de racisme et de la violence policière, et apporte un soutien à leurs familles. Des femmes et des filles noires de 6 ans et jusqu'à 93 ans ont été tuées par la police, bien que nous entendions rarement leurs noms. Connaître leurs noms est une étape nécessaire, mais non-suffisante pour faire remonter leurs histoires, ce qui donne une vision beaucoup plus claire des circonstances très diverses qui font que les corps des femmes noires sont soumis de manière disproportionnée à la violence policière. Pour faire remonter leurs histoires et éclairer la violence policière contre les femmes noires, nous devons savoir qui sont-elles, comment elles ont vécu leur vie et pourquoi elles ont souffert aux mains de la police.Le 20 mai 2015, à Union Square à New York, l'AAPF a organisé un événement #SayHerName: une veillée à la mémoire des femmes et filles noires tuées par la police. Pour la première fois, des membres de la famille de femmes noires tuées par la police se sont réunis de partout au pays pour une vigoureuse veillée conçue pour attirer l'attention sur les histoires de leurs proches. Les membres de la famille d'Alberta Spruill, Rekia Boyd, Shantel Davis, Shelly Frey, Kayla Moore, Kyam Livingston, Miriam Carey, Michelle Cusseaux et Tanisha Anderson étaient présents et soutenus par des centaines de participants, d'activistes et d'intervenants. La même semaine, l'AAPF et le CISPS, en partenariat avec Andrea Ritchie, ont publié un rapport intitulé Say Her Name : Resisting Police Brutality Against Black Women, qui décrivait les buts et objectifs du mouvement #SayHerName. Le rapport fournit un cadre intersectionnel pour comprendre la vulnérabilité des femmes noires à la brutalité policière et à la violence sanctionnée par l'État et propose des suggestions sur la manière de mobiliser efficacement diverses communautés et de leur donner les moyens de plaider en faveur de la justice raciale. Au cours des cinq dernières années, la campagne #SayHerName s'est étendue et s'est concentrée davantage sur le plaidoyer direct. Depuis 2015, l'AAPF organise son week-end annuel des mères #SayHerName à New York, réunissant un groupe de mères qui ont perdu leurs filles à cause des violences policières. Les week-ends ont été l'occasion d'en apprendre davantage sur les besoins spécifiques des membres de la famille des femmes noires victimes de violences racistes de l'État et de fournir un espace où ces mères peuvent commencer à construire une communauté de soutien et un réseau d'activisme. Inclure les femmes et les filles noires dans les discours sur la violence policière et la violence sexiste envoie le message puissant que toutes les vies noires comptent. Si notre outrage collectif autour des cas de violence policière est censé servir d'avertissement à l'État que ses agents ne peuvent pas tuer sans conséquence, notre silence autour des cas de femmes et de filles noires envoie le message que certains décès ne méritent pas de répercussion. Veuillez-vous joindre à nous dans nos efforts pour faire progresser un récit intégrant le genre dans le mouvement pour la vie des Noirs. » Le rapport publié étudie les cas de dizaines de femmes noires qui ont été tuées et brutalisées par la police. Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, les femmes noires sont en général considérées comme fortes, physiquement plus fortes que les femmes blanches et les autres minorités ethniques et sont beaucoup stéréotypées, les femmes noires incarnent des stéréotypes perçus comme fortes, malveillantes, sexuelles et plus résilientes que les femmes blanches. Le rapport87(*) (Voir figure 2) comprend les noms de 35 femmes qui ont été victimes de brutalités policières, le tableau représente 11 catégories décrivant la raison pour laquelle ces femmes ont été brutalisées par la police.

La première catégorie que le rapport montre est le profilage racial des conductrices afro-américaines qui été tuées par la police pour avoir commis des infractions mineures à la circulation ou aucune infraction du tout, mais qui ont été tuées pour leur race. Cette catégorie contient une liste de 10 femmes qui ont été tuées entre 1999 et 2015 avec des âges allant de 21 à 49. La deuxième catégorie est la criminalisation des femmes noires selon leurs classes sociales, cette catégorie contient une liste de 3 femmes qui a fait l'objet d'un profilage racial en raison de leur couleur de peau et ont été stigmatisées comme « pauvres » et provenant d'un « quartier aux fenêtres brisées ». La théorie des fenêtres est ce que les policiers utilisent pour différencier un bon et un mauvais quartier, les quartiers avec des signes tels que des vitres brisées non réparées, des graffitis sur les murs, etc. Conduisent à penser que le quartier est associé à des crimes et à l'insécurité À penser que ces femmes viennent de ces quartiers est ce qui a conduit la police à les criminaliser en les croyant criminelles et à les assassiner. La liste de ces trois femmes date de 1984 à 2012 avec des âges allant de 27 à 66 ans.
La troisième catégorie dont parle le rapport est la guerre contre la drogue qui a criminalisé de nombreux Noirs et femmes noires. La liste contient les noms de 4 femmes âgées de 31 à 92 ans qui ont été tuées lors de raids contre la drogue ou en pensant qu'elles étaient droguées, l'une des femmes qui ont été tuées était Danette Daniels, une femme enceinte de 31 ans qui a été mortellement une balle dans la tête par un policier de Newark, New Jersey, en 1997. Les années où ces femmes étaient tuées vont de 1997 à 2006. La quatrième catégorie contient des noms de femmes afro-américaines qui ont souffert de maladies mentales et qui ont été tuées par balles par la police. Cette liste contient une liste de six femmes noires âgées de 19 à 93 ans qui ont été tuées par la police entre les années 1998 et 2014. La cinquième catégorie contient les noms de 3 femmes qui ont été tuées par des policiers qui pensaient que ces femmes étaient trop fortes ou, comme le dit Crenshaw, des « surhumains« qui ont été mortellement abattues (parfois plusieurs fois) par la police. Cette liste contient les noms de trois femmes âgées de 18 à 37 ans décédées entre les années 2013 et 2015. La sixième liste contient un autre groupe de 3 femmes qui ont été tuées par la police parce qu'elles étaient liées à des criminels ou soupçonnées d'être liées à des criminels. L'une des victimes est Aiyana Stanely-Jones, 7 ans, qui a reçu une balle dans la tête alors qu'elle dormait. Les années de ces meurtres vont de 2008 à 2012 avec des âges des victimes allant de 7 à 26 ans. La septième liste contient les noms de 4 femmes qui ont été tuées après avoir signalé des cas de violence domestique par leurs hommes. Au lieu que la police arrête les hommes, ils ont tiré sur les victimes. L'âge de ces femmes varie de 20 à 47 ans entre les années 2014 et 2015. La huitième liste contient les noms de 3 femmes noires LGTBQ+ qui ont été agressées et criminalisées en raison de leur sexualité. L'une des victimes était New Jersey 7, « un groupe de 7 femmes noires lesbiennes et de genre non-conforme qui ont été physiquement agressées et menacés de viol par un homme parce qu'elles étaient lesbiennes, pour être arrêtées et inculpées par des policiers de « gang ». Agression lorsqu'elles se sont défendues - un résultat qui serait inimaginable s'il s'agissait d'un groupe de femmes blanches riches, hétérosexuelles et conformes au genre. Quatre des femmes ont été jugées au milieu d'un cirque médiatique les qualifiant de « septuor saphique bouillonnant » et« meute de loups lesbiens ». L'homme qui avait arraché une poignée de dreadlocks de la tête d'une femme, brûlé une autre avec une cigarette et étouffé une troisième à affirmer être victime d'un « crime de haine hétérosexuelle ». Elles ont été reconnues coupables et condamnées a jusqu'à 11 ans de prison jusqu'à ce qu'une campagne pour la justice remporte un acquittement, de nouveaux procès et des peines plus courtes. Une autre catégorie montre les noms de deux policiers qui ont agressé sexuellement des femmes noires et les ont criminalisées. La liste contient les noms de Daniel Holtzclaw et Ernest Marsalis. La dixième catégorie contient les noms de mères noires qui ont subi une force excessive appliquée par la police sur elles et leurs enfants. La dernière catégorie comprend les noms de trois femmes qui ont été terrorisées par la police alors qu'elles réclamaient justice pour leurs enfants et leurs proches tués par la police.

Avec ce rapport, nous pouvons voir les noms des femmes qui ont été tuées et violées par la police sans que personne ne mentionne leurs noms ou sans que les médias prennent leur cas au sérieux. Cependant, les cas qui ont été publiquement annoncés comme des violations de la police que le rapport mentionnait vont de 1984 à 2015. Nous devons tenir compte du fait qu'il y a des dizaines d'autres cas qui n'ont pas été signalés et par conséquent, nous ne pouvons pas dire qu'il s'agit du nombre total de femmes violées par la police, mais il est important de reconnaître leurs histoires et de dire leurs noms.

On peut dire que le mouvement #SayHerName avait commencé en 2014 par la fondatrice et professeur Kimberlé Crenshaw lorsqu'elle a parlé de Sandra Bland, une femme afro-américaine de 28 ans qui avait été « retrouvée suicidée dans sa cellule de prison trois jours après avoir été arrêtée par suite de son un arrêt de la circulation confrontationelle. » 88(*).

Pour donner suite à cet incident, le mouvement #sayhername s'est perdu avec les meurtres d'hommes noirs et l'attention médiatique sur les garçons et les hommes noirs qui ont été tués par la police tout en écartant le nombre de femmes qui ont été interpellées, harcelées, arrêtées ou même tuées par la police. Le 13 mars 2020, Breonna Taylor a été tuée par la police, plus tard en décembre, et après neuf mois de la mort de Taylor, puisqu'aucun des policiers ne portait de caméra corporelle, « L'Équipe d'enquête visuelle du Times a construit un modèle 3D de la scène et a reconstitué des séquences d'événements critiques pour montrer comment une mauvaise planification et un travail de police de mauvaise qualité ont conduit à une issue fatale. Le Times magazine a utilisé des photos de scènes de crime pour créer un modèle précis de l'appartement de Taylor. Ils ont cartographié et retracé la première balle tirée par le petit ami de Taylor et les 32 balles que la police a tirées en retour - à travers les fenêtres, les murs et les plafonds. À l'aide d'entrevues que les officiers ont données aux enquêteurs, l'équipe du magazine a dressé un tableau de leurs mouvements lors du raid. Et ils ont analysé des heures d'appels au 911, des procédures du grand jury et des images de l'équipe SWAT qui sont arrivées après le tournage. Sept officiers ont commencé le raid à 12 h 40, ils n'ont pas effectué de raid « Knock-and-annonce ». À l'intérieur, Taylor se réveille. La question de savoir si la police s'annonce suffisamment clairement est une question cruciale dans cette histoire sur laquelle nous reviendrons plus tard. Ne sachant pas qui est à la porte si tard, Walker attrape son arme sous-licence. Ils se précipitent pour s'habiller et se dirigent vers la porte. Les balles qui pénètrent dans le salon passent au-dessus du canapé et de la table de cuisine de Taylor et détruisent son horloge. Trois pénètrent le mur et entrent dans l'appartement de sa voisine. Ces balles ont également détruit la table de la cuisine, heurtée un mur et brisé les portes fenêtres à l'arrière d'un appartement d'une femme enceinte, son fils et son partenaire étaient à la maison. Hankison a été accusé d'avoir mis leur vie en danger sans raison. Au total, la police a tiré 32 balles, pénétrant dans presque toutes les pièces de l'appartement de Taylor. Lors des appels aux 911 immédiatement après la fusillade, les voisins de Taylor ne savent pas que la police effectue une descente. Et dans les déclarations que la police a prises par la suite, aucun des voisins de Taylor n'a entendu les policiers annoncer. La porte-fenêtre de cet appartement était ouverte. Deux adolescents de cet appartement ont entendu une agitation, mais n'ont pas entendu la police annoncer à travers leur fenêtre ouverte, a déclaré leur mère. Et la famille qui vivait juste au-dessus pour Taylor n'a également rien entendu.89(*) » Après la mort de Breonna, qui a été une erreur fatale de la police d'entrer et de tués des innocents sans annoncer et de tirer non seulement sur l'appartement de Breonna qui l'a laissée morte et son petit ami blessé, mais aussi dans d'autres appartements qui avaient des familles à l'intérieur et toujours pas de policiers est accusé de la mort de Breonna. Cette injustice a été créée dans la société et n'a pas seulement touché les Noirs, mais aussi les Hispaniques, les Asiatiques, les Blancs et toutes les minorités ethniques qui voient cette injustice inhumaine et qui en ont assez.
L'importance du mouvement #SayHerName est située dans le fait que les femmes afro-américaines sont invisibles dans la société. Un article publié dans brookings.edu écrit : « Alors que les fondateurs de Black Lives Matter voulaient que la devise englobe tous les Noirs, quel que soit leur sexe ou leur orientation sexuelle, une étude que nous avons menée avec une équipe de chercheurs de l'institut de technologie des sciences humaines de l'Université du Maryland a révélé un écart entre les sexes dans la manière dont le message de Black Lives Matter s'est joué lorsqu'il est devenu un mot-dièse sur Twitter. Nous avons analysé une collection de 31 millions de tweets générés entre août 2014 et août 2015 sur Ferguson après le meurtre de Michael Brown, 17 ans, résident du Missouri, par Darren Wilson, officier du département de police de Ferguson à l'époque. Nos résultats indiquent que les opposants à la violence policière ont utilisé des mots-dièse pour plusieurs raisons, dont l'une était de nommer les Noirs tués par la police. Cependant, sur près de 300 phrases utilisées comme mots-dièse que nous avons collectées, pas même une ne nommait une femme ou une fille noire. Bien que les femmes noires représentent 13 % de la population féminine aux États-Unis, elles représentent 20 % des femmes tuées par la police et près de 30 % qui sont tuées étaient des femmes sans armes. Environ 36 % des femmes tuées par la police depuis 2015 ont été tuées chez elles, comme Taylor. C'est un schéma troublant de meurtres de femmes noires justifiés comme « pris entre deux feux ». Pourtant, nous devons nous demander comment un règlement de 12 millions de dollars conduit à un meurtre justifiable de la police sans qu'aucun des agents ne soit tenu responsable de ce meurtre. Au lieu de cela, l'argent des contribuables, y compris celui de Taylor, a été utilisé pour payer sa famille pour sa mort. Dans une étude ultérieure menée en 2016, nous avons constaté qu'au-delà des différences de tollé public pour les femmes noires, les médias mentionnent également plus souvent les hommes victimes de brutalités policières que les femmes victimes de brutalités policières. Nous avons analysé plus de 460 000 tweets générés entre janvier 2016 et octobre 2016 et avons explicitement inclus l'expression #SayHerName. Alors que les journalistes ou les agences de presse ont retweeté près de 40 % des comptes d'utilisateurs mentionnant Ferguson, seuls 18 % des utilisateurs retweetés qui ont tweeté à propos de #SayHerName entraient dans cette catégorie. Nos résultats montrent comment les médias contribuent à la violence policière contre les femmes noires qui reçoivent moins d'attention.90(*)«

L'objectif du mouvement #SayHerName comme Crenshaw l'a dit dans une interview avec NPR est de sensibiliser le public », a déclaré Crenshaw à NPR. » Alors que #SayHerName essaie de sensibiliser en insistant pour que nous disions leurs noms parce que si nous pouvons dire leurs noms, nous pouvons en savoir plus sur leurs histoires. Ce que nous voulons faire, c'est dire : c'est un facteur de risque, mais aussi quand une femme noire conduit une voiture et un policier n'aime pas sa réponse. Il menace donc de la taser et cela dégénère en une personne décédée. Ce sont aussi des moments de violence policière anti-noire, mais ils se produisent dans des espaces différents de ceux que nous imaginons. Ils arrivent à des corps différents de ce que nous pouvons voir, et nous voulons donc insérer la conscience de ces autres moments afin que le mouvement et les réformes puissent réellement être plus inclusives et nous espérons plus productifs.91(*) »Crenshaw, par conséquent, conclut que la clé pour rendre les femmes noires et les femmes ethniques visibles dans la société et leur douleur à voir est à travers la sensibilisation. La sensibilisation ou comme on dit en anglais, l'awareness, dépend de chaque individu qui nous entoure, y compris le nôtre, afin de voir des résultats et de changer le statu quo dans notre société. Cependant, l'hashtag #SayHerName, a changé pour démanteler l'idée derrière le mouvement #SayHerName, » L'hashtag a même été changé récemment par les utilisateurs des médias sociaux et les publications en #SayHisName et #SayTheirNames dans le but d'inclure les hommes noirs. Après la mort de Breonna Taylor, le mouvement a semblé disparaître à nouveau jusqu'à son anniversaire, le 5 juin. L'hashtag #BirthdayForBreonna qui a été créé par un écrivain indépendant s'est rapidement répandu parmi les influenceurs et les gens célèbres sur les réseaux sociaux, même si le mouvement a fait ses changements clairs, mais les policiers ne sont pas inculpés et les autres femmes noires restent silencieuses lorsqu'elles sont harcelées par la police.
Say Her Name est un mouvement humanitaire, un mouvement qui nous fait penser à la personne, pensant qu'elle pourrait être nos soeurs, filles, mères, cousines, amis. Elle humanise les victimes et nous fait nous sentir proches d'elles, ce mouvement suscite l'empathie et la compassion et nous pousse à changer et à nous révolter contre l'injustice.
Selon un article publié par le magazine Psychology Today « Quel bien est-ce qu'elle fait de #SayHerName ? », écrit par la professeure Jennifer V. Fayard, démontre : « Contre intuitivement, penser à une seule personne active notre humanité, notre compassion et notre prise de perspective et nous fait valoriser la vie d'une manière que penser à un grand nombre de personnes à la fois ne le fait pas. Cela s'explique par deux phénomènes apparentés que les psychologues appellent : « L'effet de victime identifiable et l'effet de singularité ». De nombreuses études ont indiqué, dans diverses conditions, que l'information sur les histoires d'individus isolés nous émeut plus que de penser à ce que les chercheurs appellent des victimes statistiques, ou au grand nombre de personnes touchées par une situation. Penser à des victimes uniques et identifiables peut nous amener à donner plus d'argent pour les aider et à ressentir plus de détresses et de sympathie à leur égard. Une raison probable de cette différence est que penser à des victimes identifiables par rapport à des victimes statistiques actives différents processus de pensée. Les victimes identifiables suscitent des réponses émotionnelles, qui favorisent ensuite une plus grande action en son nom, tandis que la réflexion sur les victimes statistiques initie un mode de pensée plus délibéré, qui peut nous permettre de rationaliser plus facilement le fait de ne pas donner ou de ne pas se soucier.92(*) »C'est pour cette raison que, pour dire les noms des femmes afro-américaines tuées par la police, on les humanise, nous nous sentions plus proches d'elles, nous disions leurs histoires et nous identifions nous-mêmes avec les femmes qui étaient tuées brutalement par la police.

3.3.3 Changer Les Sociétés Et Renforcer La Sensibilisation Via Les Réseaux Sociaux

À travers les chapitres précédents, nous avons vu qu'il n'y avait pas de différenciation entre les hommes et les femmes noires en ce qui concerne les mouvements sociaux. Les femmes noires ont été exclues non seulement des mouvements féministes, mais aussi maintenant elles sont exclues de leur propre mouvement communautaire ethnique, le mouvement de #BlackLivesMatter. Par conséquent, les femmes afro-américaines ont lancé leur propre mouvement #SayHerName quia fini par se transformer en mouvementmot-dièse #SayHisName ou #SayTheirNames. Même s'il existe une inégalité visible dans l'invisibilité des femmes noires, il y a eu des changements qui ont été le résultat positif du #SayHerName comme l'article de la BBC « Breonna Taylor: les manifestants appellent les gens à dire son nom » l'article explique comment le mouvement a commencé et ce qu'il a changé depuis la mort de Breonna Taylor: « Les agents qui sont entrés dans l'appartement de Mme Taylor ne portaient pas de caméras corporelles capables d'enregistrer le déroulement des événements. Maintenant, le service de police de Louisville dit que tous les agents doivent porter des caméras corporelles. Les mandats de perquisition «no-Knock » ont été temporairement suspendus. Et le chef de la police de Louisville a été suspendu de ses fonctions lorsqu'il a été découvert que les agents présents lors de la fusillade mortelle d'un homme noir lors d'une manifestation n'avaient pas allumé leurs caméras corporelles. Cependant, depuis le début du mouvement #SayHerName, 15 femmes ont été récemment agresséesou tuées par la police entre seulement les années 2019-2021 (voir figure 3). Selon la recherche faite dans ce mémoire, 15 femmes ont été attaquées et agressées par la police américaine, la première victime est Atatiana Jefferson93(*), Une femme de 28 ans tuée après qu'elle s'est fait tirer dessus pendant jouer des jeux vidéo avec son neveu en 2019.La deuxième victime est Pamela Turner, une femme de 44 ans qui a souffert de la schizophrénie et a été tuée après que la police l'avait eu fait tasser et après que la police lui avait eu tiré dessus quand elle était en train de rentrer dans son appartement en 2019. Une jeune femme de 16 ans Ma'Khia Bryant a aussi été tuée après que la police l'a eu tiré dessus plusieurs fois en 2021. La quatrième victime Tina Marie, une femme de 53 ans, est tuée après lui faire taser et tirer dessus par un officier de Spring Valley Police Département en 2020. Breonna Taylor, la femme qui a été brutalement tuée par la police alors qu'elle dormait dans son appartement en 2020 n'avait que 26 ans. Kanisha Necole Fuller94(*)est une femme de 43 qui a été aussi tuée par un officier de police en congé de Birmingham en 2020. Stephanie Bottom95(*)est une femme de 68 ans, qui a été agressée par la police qui ont l'a attrapé par la main et ont causé des blessures sévères sur son corps en 2021. Anajette Young96(*)Est aussi une femme qui a été agressée par la police qui est entrée par erreur chez Young alors qu'elle se changeait et a été immédiatement menottée alors qu'elle était nue en 2019. La dernière victime est une enfant de 997(*) ans qui a été aspergée par une bombe au poivre à New York en 2012, et d'autres victimes qui ont été tuées par la police comme Crystial Danielle Ragland, Francine Graham, Latasha Nicole, Nina Adams, Helen Jones et, Nika Holbert.

À partir de cette liste de femmes noires qui ont été attaquées ou tuées par la police entre les années 2019-2021, nous pouvons voir que la brutalité policière se produit toujours aux États-Unis, que les femmes restent invisibles alors que la brutalité continue de se produire dans différents États. Dans un article du magazine Time « Pourquoi les femmes et les filles noires sont-elles encore une réflexion après coup dans notre indignation face à la violence policière ?» L'articledéclare :« Mais lorsque des femmes et des filles noires comme Aiyana Stanley-Jones, Tanisha Anderson, Atatiana Jefferson et Charleena Lyles sont tuées, c'est souvent hors de la vue du public. Et dans un monde où les douleurs et les traumatismes que subissent les femmes et les filles noires en raison à la fois du racisme et du sexisme restent structurellement invisibles et imperméables à une large empathie, ces meurtres reculent tranquillement au premier plan. La féminité n'est une arme que si vous êtes blanc. Les femmes noires n'ont pas de telles protections. Le petit ami de Breonna Taylor a essayé de prendre soin de son partenaire mais n'a pas pu. Nous manquons constamment l'intersection de la race et du sexe en ce qui concerne les femmes noires.98(*) »Les femmes noires sont invisibles en ce qui concerne les mouvements sociaux comme on l'a dit précédemment, elles sont invisibles des mouvements noirs et aussi des mouvements de genre, ne leur laissant que l'identité de « noire » sans sexe, ni voix. » Des recherches antérieures ont montré que la noirceur ou « blackness » est associée à la masculinité, ce qui conduit à des erreurs lors de la catégorisation du sexe des femmes noires ou de la reconnaissance des visages des femmes noires. D'autres études ont montré que les femmes et les filles noires sont plus associées à la menace et au danger que les femmes et les filles blanches. Les mouvements féministes qui se concentrent uniquement sur les problèmes qui affectent principalement les femmes blanches sans s'attaquer au sexisme racialisé ignorent les besoins des femmes noires, qui sont confrontés à des taux plus élevés d'abus de la police, y compris la violence sexuelle, a déclaré Coles. Des recherches antérieures ont également révélé que les femmes noires subissent des taux beaucoup plus élevés de violence domestique et sexuelle de la part de leurs partenaires que les femmes blanches, et que les femmes noires sont moins susceptibles de signaler cette violence que les femmes blanches.99(*) »

Avec l'intersectionnalité et l'invisibilité des femmes noires, vient du terme plus récent qui définit cette haine contre les femmes noires et leur invisibilité. Le terme « Misogynoir », inventé par Moya Bailey a été développé pour décrire « la haine, l'aversion, la méfiance et les préjugés spécifiques dirigés contre les femmes noires. Misogynoir est rampant de manières qui peuvent même ne pas être comprises. L'hashtag #SayHerName a été créé en 2014 pour mettre en évidence la misogynoir et comment les histoires de femmes et de filles noires sont souvent négligées, inaperçues et non racontées. Ces expériences vont de la violence policière à l'agression sexuelle et ne sont souvent pas signalées. Deux exemples très évidents de misogynoir dans la sphère publique peuvent être trouvés dans les histoires des victimes du musicien R. Kelly et plus récemment, les événements qui se sont déroulés avec la rappeuse Megan Thee Stallion. Tout au long de la carrière de 30 ans de R.Kelly, un certain nombre de femmes et de filles, pour la plupart noires et mineures, ont affirmé que R.Kelly les avait abusées sexuellement. Malgré le nombre croissant d'accusations qui ont été portées, ce n'est que récemment, lorsque le documentaire Surviving R. Kelly de 2019 est sorti, que ces histoires ont été créditées. Les femmes et les filles noires qui partagent des expériences d'abus, de traumatismes et d'agressions sont largement rejetées, critiquées et ignorées. Ces expériences sont remises en question, examinées et disséquées plus que tout autre groupe. » La Misogynoir est un terme très précis pour décrire l'invisibilité et l'incrédulité qui s'oppose aux femmes noires. Il évoque toutes les inégalités auxquelles les femmes noires sont confrontées, de la brutalité policière aux agressions sexuelles, en passant par le regard blanc et masculin avec lequel les femmes noires sont regardées et aussi le terme explique le gaslighting racial des femmes noires.

Dans l'article de Janice Gassam Asare, Asare souligne que « De nombreuses personnes ignorent encore l'existence de Misogynoir et comment il se manifeste pour nuire collectivement aux femmes noires. La première étape pour démanteler et perturber la Misogynoir est la prise de conscience. L'éducation antiraciste devrait explorer la misogynoir pour accroître la sensibilisation et la compréhension. Lorsque les femmes noires partagent une expérience, plutôt que de remettre en question l'expérience ou de s'engager dans des activités de gaslighting raciales et de maintenir la couleur de peau, il est impératif de simplement écouter. Il est également important d'éviter les comportements tels que le centrage des blancs et la défense pendant ces conversations. Les voix des femmes noires sont souvent étouffées et réduites au silence. Demandez-vous ce que vous faites actuellement pour amplifier la voix des femmes noires. Enfin, considérez comment vous utilisez votre privilège, votre accès et votre opportunité de déraciner le misogynoir chaque fois qu'il lève la tête laide.100(*) »

Cette misogynoir est destructrice par les effets qu'il a sur les femmes noires et les jeunes filles noires qui grandissent dans une société qui ne les considère pas comme suffisamment d'être crues, représentées ou même discutées. Les femmes noires ne souffrent pas seulement de la brutalité policière, mais elles souffrent également du manque d'éducation adéquate, d'opportunités de travail et de soins de santé décents. » Les recherches indiquent que les femmes noires sont plus ambitieuses et plus susceptibles de dire qu'elles veulent progresser dans leur entreprise que leurs homologues blanches, mais qu'elles sont moins susceptibles de trouver des mentors qui les aideront à gravir les échelons de l'entreprise.

Comme le souligne la sociologue Tsedale Melaku Comme le note un avocat de l'étude de Melaku, les directeurs qui ont rarement, si jamais, ont des personnes noires dans leurs cercles personnels ou professionnels peuvent être incertains ou mal à l'aise d'interagir avec elles. D'autres fois, ce manque de mentorat est une conséquence de l'exclusion intentionnelle lorsque les dirigeants se font un devoir de ne pas inclure les femmes noires dans les équipes, comme mentorés ou sur des projets importants. Mais dans tous les cas, ces modèles contrecarrent la mobilité des femmes noires dans les organisations et leur capacité à réaliser leurs ambitions et à assurer des rôles de leadership. Et les femmes noires doivent lutter plus dur pour accéder et progresser dans ces professions, avec une sous-représentation professionnelle et des disparités salariales à démontrer. Travaillant dans une profession dominée par les hommes, les femmes médecines noires sont très sensibles à l'impact du sexisme sur leur vie. » 101(*)«Cela en résulte que les femmes noires souffrent non seulement d'être une minorité ethnique, mais aussi de violence, de manque d'opportunités et d'incrédulité.

Le professeur associé Rajendra Prasad Chapagain dans l'article : « Les femmes afro-américaines, racisme et triple oppression » écrit : « Les femmes afro-américaines sont depuis longtemps victimes de l'oppression raciste et sexiste. Étant de couleur noire de peau, de sexe féminin et économiquement défavorisées dans une société dominée par les hommes, les femmes afro-américaines ont une triple conscience. Malgré cette triple oppression, elles ont résisté aux répressions de différentes natures et recherché leur identité. Opprimées aux hommes noirs et aux hommes et femmes blancs, les femmes afro-américaines sont dans une lutte persistante pour apporter une participation et une contribution significatives à leur société. Les hommes noirs en Amérique ont également l'expérience du racisme parce qu'ils sont noirs et un ancien esclave des blancs. Cependant, étant dépendante des hommes noirs, une femme noire souffre plus que son partenaire masculin parce que son homme reste impuissant même à remettre en question le mauvais comportement d'un homme blanc à l'égard de sa femme. Depuis que les hommes noirs ont été victimes de racisme ; les femmes noires ont été victimes de racisme, de sexisme et de classicisme.102(*) » Selon un autre article de l'indépendant : « Les femmes noires ne représentent que 10 % de la population et représentent 33 % de toutes les femmes tuées par la police. Elles sont `le seul groupe de race-genre à avoir une majorité de ses membres tués sans armes', selon une étude du projet de recherche Fatal Interactions with Police (FIPS) et citée par le professeur Crenshaw. La même étude a révélé que 57 % des femmes noires n'étaient pas armées lorsqu'elles ont été tuées.103(*) »

Les résultats définitifs des femmes tuées par la police peuvent être vus dans la figure4, La statistique montre que 88 femmes ont été tuées par la police depuis 19903-2021, et depuis le début de la campagne #SayHerName en 2015, 56 femmes ont été tuées par la police, 12 d'entre elles ont été tuées en 2015, 11 en 2016, 10 en 2017,11 en 2018,6 en 2019, 4 en 2020 et 2 en 2021.

3.3.4. Qu'est-Ce Qui A Changé Pour Les Femmes Afro-Américaines Après Le Mouvement #SayHerName ?

Le mouvement #SayHerName, comme on le voit, a mis en lumière de nombreux noms de femmes noires qui ont été brutalement tuées par la police américaine, le Center des études politique sociale et d'intersectionnalité (CISPS) qui avait créé la campagne #SayHerName a apporté des changements majeurs dans la visualisation des histoires de femmes noires tuées par la police, cela humanise ces femmes quand nous apprenons à connaître leurs noms, leur âge et leurs histoires. Quand nous voyons leurs familles et voyons leurs visages, nous nous sentons plus émotionnellement connectés avec elles et les voyons en tant qu'êtres humains innocents. Cette humanisation, qui résulte du fait de dire leurs noms, crée non seulement une plus grande représentation des femmes noires tuées par la police, mais crée également un lien entre la société et ces personnes qui nous ferait lutter pour elles et rechercher l'égalité et la justice pour elles. 

Dans ce chapitre, les résultats sociopolitiques de la campagne #SayHerName seront examinés ainsi que les changements sociaux qui se sont produits dans la vie des femmes noires depuis 2015 jusqu'à aujourd'hui.

Comme le montrent les résultats des recherches précédentes dans la figure 4, 88 femmes ont été tuées par la police entre les années 19903-2021, 56 de ces femmes ont été tuées depuis le début du mouvement #SayHerName, mais seulement deux d'entre elles sont devenues virales sur les réseaux sociaux et évoquées beaucoup d'attention publique, nationale et universelle. Cette inégalité de représentation est problématique, car elle n'est pas juste, elle n'est pas égale et ne donne pas aux femmes noires le droit de parler de ces crimes ou d'être représentées en tant que victimes dans la société.

Andrea Ritchie parle des résultats du mouvement #SayHerName, elle écrit : « Un rapport que j'ai co-écrit, Say Her Name : Resisting Police Brutality Against Black Women, a été publié à la veille de la première Journée nationale d'action pour mettre fin à la violence de l'État contre les femmes et les filles noires, réclamée par Black Youth Project100, Black Lives Matter et Ferguson Action.Plus de trente communautés à travers le pays ont répondu à cet appel par des veillées, des actions directes et des manifestations. En juillet 2015, un certain nombre de communautés à travers le pays ont également organisé des actions légères à la suite de la mort de Sandra Bland en garde à vue. » 104(*)La campagne #SayHerName a fait ses demandes qui n'ont pas été satisfaites, à l'exception de l'interdiction partielle du mandat « no-Knock » qui a été mis en oeuvre dans le Kentucky, un article de CNN déclare : « En juin, le Conseil du métro de Louisville a adopté à l'unanimité une ordonnance intitulée « Loi de Breonna », interdisant les mandats de perquisition sans coup« no-Knock Search warrants ». L'ordonnance réglemente la manière dont les mandats de perquisition sont exécutés et leur rende obligatoire l'utilisation de caméras corporelles lors des fouilles. Tous les agents du service de police du métro de Louisville doivent être équipés d'une caméra corporelle lorsqu'ils effectuent une fouille. Les caméras doivent être activées au plus tard cinq minutes avant toutes les recherches et rester allumées pendant cinq minutes après. Toutes les données enregistrées doivent également être conservées pendant cinq ans après une action d'exécution, conformément à l'ordonnance. 105(*)« Cependant, cette demande n'a pas été pleinement satisfaite par tous les États, comme un article du Guardian déclare : « Au début de 2020, une poignée de villes et seulement deux États, l'Oregon et la Floride, avaient interdit ou restreint les mandats sans frapper.106(*) »

En ce qui concerne les politiques et les changements politiques, seuls très peu de changements ont été mis en oeuvre comme on le voit dans les chapitres précédents après la mort de Breonna Taylor, ces changements incluent : « Le service de police de Louisville dit que tous les agents doivent porter des caméras corporelles. Les mandats de perquisition « no-Knock »ont été temporairement suspendus. Et le chef de la police de Louisville a été démis de ses fonctions lorsqu'il a été découvert que les agents présents lors de la fusillade mortelle d'un homme noir lors d'une manifestation n'avaient pas leur caméra corporelle allumée. »  Cependant, les femmes noires sont toujours victimes de discrimination, tuées et attaquées par la police. Comme on le voit avec Stephanie Bottom, une femme qui a été traînée par les cheveux et a eu l'épaule cassée par un policier pour une infraction mineure au Code de la route, et la jeune fille de 9 ans qui a été aspergée de poivre et menottée avec un policier qui lui a dit qu'elle était agissante comme un enfant. Ces deux violations se sont produites après le meurtre de Breonna Taylor Ajouté au meurtre de Ma'Khia Bryant survenu le 20 avril 2021. Cette violation constante des droits des femmes noires et le refus de les considérer comme des êtres humains qui ont besoin d'être respectées sont constamment préjudiciables aux femmes noires et les amènent à être tuées et violées par la police. Les femmes dont les meurtres sont devenus viraux, malheureusement, n'ont pas empêché la police de tuer d'autres femmes noires parce que les policiers qui sont responsables de ces fusillades et violations des droits humains sont constamment laissés sans inculpation et échappent ainsi à la justice. 

L'absence d'améliorations politiques et de punitions de ces policiers crée une croyance systémique selon laquelle il est acceptable de tuer des femmes noires parce qu'il n'y aura pas de conséquences ou de punitions pour ces actions. Peu de changements sont survenus dans la vie des femmes noires depuis le début du mouvement #SayHerName. Il y a eu plusieurs cas montrant comment les femmes noires sont toujours maltraitées par la police, ces cas comprenant la police harcelant une femme noire en l'arrêtant alors qu'elle promenait son bébé et a été forcée de mettre son bébé sur le trottoir sale pendant que la police fouille la poussette, un autre cas montre une femme noire qui a été traînée par les cheveux pour excès de vitesse mineur, un autre article montre une femme enceinte noire, Safiya Satchell hors de son véhicule avant de mettre son genou contre son cou et l'étourdissant deux fois avec un Taser, tandis que Satchell hurle107(*),Une femme qui a été menottée nue par la police après que la police était entrée dans le mauvais appartement, des femmes harcelées sexuellement par des policiers et d'autres terrorisées après avoir perdu un membre de la famille ou un être cher tué par la police. En ce qui concerne les changements sociaux, l'adultification, le biais de la douleur et le biais de la formidabilité sont toujours très précis dans le monde d'aujourd'hui en ce qui concerne la stigmatisation et la marginalisation des femmes noires aux États-Unis.

Quant aux changements sociaux qui ont résulté du mouvement #SayHerName et à l'accent mis sur les inégalités des femmes noires, un article de 2020 déclare : « Les femmes gagnent 79 cents pour chaque dollar que gagnent les hommes. Mais les femmes noires ne gagnent que 64 cents par dollar. Les femmes de couleur sont généralement sous-représentées dans les emplois professionnels de haut niveau dans le droit, la médecine, les universités et les affaires. Lorsqu'elles parviennent à ces rôles raréfiés, mais sont les seuls dans un contexte organisationnel, elles sont plus susceptibles de douter de l'engagement de l'entreprise en faveur de l'inclusion et de l'équité et sont donc plus susceptibles de vouloir saisir des opportunités ailleurs.108(*) »

Tel que discuté précédemment, un article publié en 2020 indique que les femmes noires aux États-Unis sont de 243 % de plus susceptibles de mourir de causes liées à la grossesse ou à l'accouchement que les femmes blanches font face. La plupart des complications se produisent parce que les médecins ont tendance à minimiser les cris de douleur des femmes noires. Lorsque les femmes noires accouchent, elles sont 3 à 4 fois plus susceptibles de mourir que les femmes blanches. Un autre article publié en 2020, a aussi indiqué que « plus de 18 % des femmes noires aux États-Unis font état d'être agressées sexuellement dans leur vie - et cela explique simplement les femmes qui rapportent. Lorsque les femmes noires sont victimes d'agression sexuelle, seulement 1 sur 15 le signalera ». C'est pour cette raison qu'on peut voir que l'inégalité raciale envers les femmes afro-américaines est encore fortement persistante jusqu'à aujourd'hui. Un article publié en 2020, indique que ce stéréotype de marginalisation est à cause de la masculinisation des femmes afro-américaines : « Les femmes noires sont considérées comme beaucoup plus masculines que leurs homologues blanches. Les mots-clés pour définir à quel point les femmes noires sont similaires aux autres groupes sont plus « noires » et moins « femmes ».109(*) Les représentations des femmes noires dans les médias les ont stéréotypées et ne les ont pas représentées sous une image saine et réaliste. Comme le dit Bell Hooks dans sa critique de l'album de limonade de Beyoncé, « de l'esclavage au présent, des corps de femmes noires ont été achetés et vendus », les corps des femmes noires sont toujours une marchandise à montrer et à objectiver dans les médias fortement stéréotypés qui hyper sexualisent les femmes noires et les laisse pour être vus uniquement pour le corps, les femmes noires, pas entendues, pas écoutées, seulement considérés comme des marchandises. La culture hip-hop dégrade le corps des femmes noir pour être fortement objectivé par le regard masculin et satisfaire ce regard masculin.

Pour comprendre cette oppression des femmes noires, nous devons le lier à plusieurs facteurs qui incluent, le facteur historique, le facteur social et le facteur politique et économique, un article de The Undefeated, un magazine de sport et de culture pop détenue et exploitée par ESPN (Entertainment and sport Programming Network). Dit : « La race, le sexe et la classe sont au centre de la façon dont nous comprenons la structure, la politique et l'iconographie de la résistance. Nous vivons dans une société patriarcale, ce qui signifie que les expériences et les histoires des hommes, y compris des hommes noirs, sont privilégiés. C'est par conception que nous connaissons les meurtres par la police de George Floyd, Philando Castile, Freddie Gray, Michael Brown, Trayvon Martin et Tamir Rice, mais en savons très peu sur la mort d'Alberta Spruill, Shantel Davis, Shelly Frey, Kayla Moore, Kyam Livingston, Miriam Carey et Eleanor Bumpurs, qui ont toutes été tuées par la police ou sont mortes sous leur garde. L'effacement des expériences des femmes noires est un déni catégorique de l'humanité. Au-delà, du fait que ce pays a été littéralement construit sur le dos des femmes noires, la blancheur a besoin que les femmes noires soient un coin entre les sexes et la race pour entretenir le déséquilibre des pouvoirs. Tenir compte de la façon dont les femmes noires sont exposées et vulnérables d'une manière que les hommes noirs ne pourraient jamais être est un pas vers la lutte contre les préjugés implicites et explicites, la discrimination, le racisme structurel et institutionnel qui empêche ce pays d'être grand. Pour redresser la façon dont une femme peut être réveillée hors de son lit par des inconnus à sa porte qui refusent de répondre à ses appels pour s'identifier, nous devons comprendre que les femmes noires n'ont jamais dans l'histoire de ce pays bénéficié de la sûreté et de la sécurité, même lorsqu'elles l'ont été innocentes et se reposant dans leurs propres maisons.110(*) »

Par conséquent, nous pouvons voir que les changements sociaux n'ont semblé changer qu'en partie lorsque les grandes marques comme les marques des vêtements, de technologie ou de divertissement ont commencé à être plus inclusives avec l'émergence du mouvement Black Lives Matter en 2020, c'est quand plus de Noirs étaient confrontés au « blackwashing » mais en réalité, il n'y a pas beaucoup de diversité au coeur de cette marque. Le blackwashing n'avait pas commencé par les vies noires comptent lorsque les marques avaient besoin de montrer leur soutien afin de ne pas perdre de clients en faisant preuve de sensibilité sociale aux grands mouvements sociaux. Cependant, les représentations des femmes noires dans les marques ne suffisent pas à résoudre le manque d'égalité raciale auquel les femmes noires sont confrontées, les femmes noires doivent être entendues, elles doivent être représentées dans des domaines où elles ne sont pas autorisées comme les secteurs technologiques, les secteurs de la santé, les secteurs d'enseignement, les secteurs de la beauté et de la mode.Les employées noires aux États-Unis, sont confrontées à d'énormes inégalités depuis qu'elles ont acquis leur droit à la liberté, cette discrimination se poursuit de nos jours. Un article publié sur epi.org par Nina Banks, professeur agrégé d'économie à l'Université Bucknell, déclare : « Historiquement, les principaux emplois des femmes noires ont été dans l'agriculture à bas salaires et les services domestiques. Même après la migration vers le nord au cours du 20e siècle, la plupart des employeurs n'embauchent que des femmes noires pour les travaux domestiques. Fait révélateur, bien que les Blancs aient dévalorisé les femmes noires en tant que mères de leurs propres enfants, les femmes noires ont été les plus susceptibles de toutes les femmes d'être employées dans les emplois à bas salaires des femmes qui impliquent la cuisine, le nettoyage et la prestation de soins, même si ce travail est associé à maternage plus largement. Bien que les femmes noires aient une longue histoire d'emploi durable par rapport aux autres femmes, en 2017, le salaire annuel médian des femmes employées noires à temps plein toute l'année était d'un peu plus de 36 000 dollars, soit 21 % de moins que celui des femmes blanches, reflétant l'emploi disproportionné des femmes noires dans les services à bas salaire et les emplois à salaire minimum et sous-minimum. Les familles noires, cependant, sont plus tributaires des revenus des femmes que les autres familles puisque 80 pour-cent des mères noires sont les soutiens de leur famille. Malgré l'importance des femmes noires en tant que soutien de famille, l'État a aggravé le manque de protections accordées aux mères noires en ne protégeant pas les femmes noires en tant que travailleuses. En fait, les politiques de l'État ont souvent laissé les femmes noires vulnérables à l'exploitation sur leur lieu de travail en les excluant de diverses protections des travailleurs. Le salaire minimum du New Deal, la rémunération des heures supplémentaires et la législation sur la négociation collective excluent les principaux secteurs où travaillaient les femmes noires - les services domestiques et l'agriculture. Bien qu'il y ait eu des inclusions depuis lors, ces secteurs n'ont toujours pas un accès complet aux protections des travailleurs. L'héritage de l'emploi des femmes noires dans des secteurs manquants de protection des travailleurs se poursuit aujourd'hui depuis que les femmes noires sont concentrées dans des emplois de services peu rémunérés et rigides, manquant de régimes de retraite fournis par l'employeur, d'assurance-maladie, de congés de maladie et de maternité payés et de vacances payées. Plus d'un tiers (36 pour-cent) des travailleuses noires n'ont pas de congé de maladie payé.111(*)

Par conséquent, afin de changer la façon dont la société discrimine et marginalise les femmes noires, des changements doivent être appliqués à la façon dont la société voit et pense aux femmes noires, une représentation plus saine et plus réaliste est absolument nécessaire pour dépeindre les femmes noires dans les médias, comme nous le voyons dans de nombreux cas dans des nouvelles émissions de télévision Netflix connues pour leurs représentations diverses et saines telles que Self Made, Dear White People, Orange is the new Black dépeignant des femmes intersectionnelles, y compris des femmes homosexuelles et une femme transgenre, et des documentaires tels que What Happened, Miss Simone . Coded Bias (un documentaire Netflix qui parle de l'inégalité raciale sur le lieu de travail, montrant comment les femmes noires sont victimes de discrimination dans l'industrie de l'IA), etc.

Ces émissions de télévision et ces films représentent des femmes noires avec des personnalités intersectionnelles différentes, ils brisent les stéréotypes et sensibilisent sur de nombreux problèmes que les femmes noires ont et traversent encore jusqu'à aujourd'hui.
Le racisme systémique est une idéologie enracinée qui ne peut changer qu'en sensibilisant, en montrant les inégalités auxquelles les femmes noires sont confrontées au quotidien, en dénonçant les noms des victimes qui ont souffert de la violence policière, de la violence domestique, des inégalités sociales, de la discrimination, le profilage racial et la misogynie. La sensibilisation est devenue plus facile avec l'émergence des médias sociaux, comme nous l'avons vu avec Twitter qui a été le début de certains des plus grands mouvements sociaux comme #BlackLivesMatter, #MeToo, #SayHerName, etc. Les réseaux sociaux peuvent aider des milliers d'humains en parlant de leurs problèmes et en luttant pour ce qui est juste.
Les femmes noires ont également tendance à être confrontées à la violence domestique à la maison et sont plus susceptibles d'être assassinées que les femmes blanches, selon un article publié par Blackburncenter, une organisation nationale pour les femmes rencontrées pour aborder les problèmes de viol et d'agression sexuelle dans le comté de Westmoreland. 

L'article précise : « Plus de 40 % des femmes noires subiront des violences domestiques au cours de leur vie, selon le Status of Black Women de l'Institut de Women's Policy recherche aux États-Unis. En comparaison, 31,5 % de toutes les femmes subiront des violences domestiques. Un rapport du national Center for Victims of Crime a révélé que 53,8 % des femmes noires avaient subi des violences psychologiques, tandis que 41,2 % des femmes noires avaient subi des violences physiques. Plus inquiétantes encore, les femmes noires sont 2,5 fois plus susceptibles d'être assassinées par des hommes que les femmes blanches. Dans l'écrasante majorité de ces cas -- 92 % - la personne qui les a tués connaissait sa victime. 56 % de ces homicides ont été commis par un partenaire intime actuel ou ancien. Presque tous -- 92 % -- de ces meurtres, étaient interraciaux, ce qui signifie qu'ils ont été commis par un homme noir contre une femme noire. » L'article précise que les raisons de cette violence sont liées à plusieurs facteurs parmi lesquels, il y a l'objectivation et la dégradation des femmes dans les médias, les inégalités intersectionnelles auxquelles les femmes noires sont confrontées qui les laissent ignorées et ignorées dans la société. L'article précise : « Que faire alors contre l'épidémie de violence à laquelle sont confrontées les femmes noires ? La première chose et peut-être la plus importante que nous puissions tous faire est de s'attaquer aux causes profondes de la violence domestique, telles que l'objectivation et la dégradation des femmes dans les médias, la culture du viol, les normes de genre néfastes, l'écart salarial et d'autres formes d'inégalité. Les causes sous-jacentes de la violence domestique sont les mêmes pour toutes les femmes - et sont souvent plus prononcées pour les femmes noires. En s'attaquant directement à ces problèmes, nous pouvons réduire l'incidence de la violence domestique pour toutes les femmes, et en particulier pour les femmes noires qui sont encore plus touchées par ces facteurs. Nous pouvons également lutter contre le racisme. Nous savons que l'une des principales raisons pour lesquelles les femmes noires ne signalent pas ou ne demandent pas d'aide pour la violence domestique est le racisme. En défendant des politiques antiracistes et en remettant en cause le racisme dans nos vies personnelles, nous pouvons démanteler l'un des principaux obstacles à la réduction de l'incidence de la violence domestique dans la communauté noire. Dans le même temps, nous devons nous concentrer sur l'intersectionnalité, ce qui signifie reconnaître la façon dont nos différentes identités se croisent. Par exemple, une femme noire vivra la violence domestique différemment parce qu'elle est confrontée à la fois au racisme et au sexisme. Une femme handicapée peut-être confronté à un défi supplémentaire pour accéder aux services. En étant conscients de ces réalités, nous pouvons mieux comprendre et défendre l'égalité.112(*) »

Par conséquent, nous pouvons voir que le racisme, le manque de représentation positive dans les médias et le manque d'attention sur l'intersectionnalité des femmes noires causent de grands dommages non seulement face à la violence des policiers, mais aussi face à la violence des hommes dans la communauté afro-américaine elle-même.

Chapitre Quatre : Hypothèses et Résultats :

L'analyse de ce mémoire valide les deux hypothèses qui ont été proposées pour cette recherche. Ces deux problématiques sont : 1. Est-ce que les actions violentes des policiers se sont accentuées envers les femmes Afro-américaines entre les années 1990s et 2021 ?

2. Est-ce que le mouvement #sayhername a diminué la violence policière et a amélioré les conditions de vie des femmes afro-américaines ? Qui seront suivies par ces deux hypothèses :

1.Les actions policières violentes n'ont pas changé, elles sont restées les mêmes, mais restent cachées, car elles ne sont pas signalées par les femmes Afro-américaines. 2. Le mouvement #sayhername n'a pas diminué les actions policières contre les femmes Afro-américaines, mais il a augmenté les conditions de vie des femmes afro-américaines.

3.4.1 Les Actions Policières Violentes Cachées Contre Les Femmes Noires Entre Les Années 1990 Et 2021

Les rapports qui ont été démontrés et énoncés à la fois par le rapport de Crenshaw sur les femmes noires qui ont été tuées et attaquées par la police et aussi, par les recherches indépendantes font dans ce mémoire sur les femmes qui ont été attaquées par la police entre 2019 et 2021 ont prouvé que les femmes afro-américaines sont toujours violées dans la société américaine. La recherche montre que les chiffres de l'égalité entre les sexes et les races sont toujours en augmentation car le racisme systémique est toujours très présent dans la société américaine. Les nombreux stéréotypes et préjugés contre les femmes noires américaines conduisent à une inégalité de traitement de la part de la société et de la police. Les résultats de cette recherche ont montré que les femmes noires ont été constamment attaquées par la police et que la brutalité policière n'a pas changé depuis les années 1990s jusqu'à cette année 2021. Il y a eu des centaines de femmes noires qui ont été violées par la police américaine mais leurs familles leur ont dit de ne pas parler où s'elles s'expriment, elles sont généralement confrontées à l'ignorance et au silence à cause de la peur face à la police.Comme une recherche qui a été conduite en 2019 montre que les chercheurs estiment que les femmes noires sont environ 1,4 fois plus susceptibles d'être tuées par la police que des femmes blanches. Les chercheurs estiment également que « le risque de la vie des femmes d'être tuée par la police est environ 20 fois inférieur à celui des hommes. Parmi les femmes et les filles, le risque des femmes indigènes et des femmes noires est le plus élevé ; Nous nous attendons entre 2,4 et 5,4 femmes noires et filles à être tuées par la police sur le parcours de la vie pour 100 000 aux fréquences actuelle. Depuis 2015, près de 250 femmes au total ont été tuées par des policiers, dont 48 - environ une cinquième - étaient noirs. Dans cette même période, il y a eu deux cas dans lesquels des officiers ont été accusés d'homicide involontaire ou d'assassinat dans une fusillade en service d'une femme noire, a déclaré le professeur Stinson. Un officier a été acquitté et l'autre cas est toujours en attente. En comparaison, il y a eu cinq cas depuis 2015 dans lesquels des officiers ont été accusés d'homicide involontaire ou d'assassinat dans une fusillade en service d'une femme blanche et trois d'entre elles a entraîné une condamnation. » La raison pour laquelle les femmes noires ont été ignorées et sont laissées inaperçues dans la société américaine et à cause de la façon dont la société les stéréotype dans les médias, puisque les femmes noires ne sont reconnues que pour leur identité noire et sont licenciées pour leur identité de « femme », elles sont vues comme masculines et noires qui concluent ainsi au stéréotype d'être dangereuses. Cela conduit à davantage d'arrestations policières de femmes noires et à être plus confrontées à la brutalité policière que les femmes blanches. Les femmes noires sont confrontées à des taux similaires de disparités raciales en termes de circulation et d'arrêts de piétons, de fouilles et d'arrestations. Parmi les enfants noirs, les filles noires sont confrontées à une discrimination raciale et sexiste parfois à des taux encore plus élevés que leurs homologues masculins (Crenshaw, Ocen et Nanda, 2015), et les femmes et les filles noires sont plus associées à la menace et au danger que les femmes et les filles blanches.

Depuis la mère du mouvement des droits civiques, Rosa Parks a refusé de quitter son siège à un homme blanc dans un bus, beaucoup et peu de choses ont changé pour les femmes noires. Même si le niveau de conscience atteint par la société refuse le racisme explicite, le racisme implicite interne est toujours très présent dans la société américaine. Après Rosa Parks, il y a eu des femmes noires très importantes qui se sont prononcées contre la brutalité policière comme Fannie Lou Hamer qui a été gravement blessée à cause de la brutalité policière en 1963 et Martha Lloyd qui a été battue avec un blackjack parce que le policier n'aimait pas son attitude, et la liste ne cesse de s'allonger. Cependant, même avec des femmes qui ont été des héroïnes de la communauté noire et qui ont fait un changement, d'autres n'ont pas eu l'opportunité, car les femmes noires sont si faciles à emprisonner, même pour les plus petites raisons si elles sont confrontées à un officier raciste. En 2017, les femmes noires étaient deux fois plus susceptibles de purger une peine de prison que les femmes blanches. Car les femmes noires sont suspectées d'être dangereuses, La Women's Prison Association (WPA) cite que 93 femmes blanches sur 100 000 ont été incarcérées en 2008, tandis que le nombre de femmes noires est de 349 sur 100 000. Bien que la population noire représente 13% de la population totale des États-Unis, ce qui signifie qu'environ la moitié des femmes noires représentent 6,5%, les femmes noires représentent 32,6% de la population carcérale féminine. Les femmes plus jeunes ont reçu un traitement plus sévère et les femmes afro-américaines étaient beaucoup plus susceptibles d'être arrêtées que les femmes ou les hommes blancs. En fait, elles ont été arrêtées à des taux comparables à ceux des hommes afro-américains. La brutalité policière contre les femmes noires n'a pas cessé depuis les années 1990s, certaines d'entre elles ont attiré l'attention des médias publics comme on peut le voir avec les noms de femmes et de filles noires tuées par la police comme Aiyanna Jones, Eleanor Bumpurs, Pearlie Golden, Yvette Smith, Kathryn Johnston, Anita Gay, Kayla Moore, Tanisha Anderson, Tarika Wilson, Miriam Carey, Shereese Francis, Breonna Taylor et bien d'autres noms, et il y a aussi d'autres femmes qui ont été violées et brutalisées par la police que leurs noms n'ont pas pris au public.

Les femmes noires ne représentent que 10% de la population et représentent 33% de toutes les femmes tuées par la police. Elles sont « le seul groupe de race-genre à avoir une majorité de ses membres tuées sans armes », selon une étude du projet de recherche Fatal interactions with Police (FIPS) et citée par le professeur Crenshaw. La même étude a révélé que 57% des femmes noires n'étaient pas armées lorsqu'elles ont été tuées. Les résultats finaux de cette recherche donc montrent le suivant :

1. Depuis 1993 jusqu'à 2021 88 femmes afro-américaines ont été tuées par la police.

2.Depuis l'année 2015 où le mouvement #SayHerName a été commencé jusqu'à 2021, 56 femmes noires ont été tuées par la police.

3.Depuis l'année 2019 jusqu'à 2021, 15 ont été agressées physiquement ou tuées par la police.

4. Depuis. 2019 jusqu'à 2021, 12 femmes noires ont été tuées par la police.

Il faut également être conscient que de nombreuses autres femmes ont été agressées par la police, mais ne l'ont pas fait signalez.

La première partie de l'hypothèse ayant été validée avec le rapport qui indique que 88 femmes tuées par la police entre les années 1993-2021 et les autres femmes brutalisées, la seconde partie de l'hypothèse selon laquelle les femmes noires ne signalent pas les incidents survenus avec des policiers est également validée selon la recherche. Depuis, comme argumenté dans les chapitres précédents, les femmes noires sont très souvent ignorées dans la société américaine et sont confrontées au terme « misogynoir » qui a été inventé par l'écrivain et féministe américaine Moya Bailey. Ce terme signifie que les femmes noires sont invisibles lorsqu'il s'agit de dénoncer des crimes, qu'elles sont très souvent confrontées à une misogynie mêlée de racisme qui opprime leur intersectionnalité, Des recherches antérieures ont également révélé que les femmes noires subissent des taux beaucoup plus élevés de violence domestique et sexuelle de la part de leurs partenaires que les femmes blanches, et que les femmes noires sont moins susceptibles de signaler cette violence que les femmes blanches. Même quand il s'agit de viol, lorsque les femmes noires sont victimes d'agression sexuelle, seulement 1 sur 15 le signalera car elles sont généralement confrontées à ce terme de misogynoir qui les conduit à être ignorés par la police et par la communauté. En connaissant ces faits, nous savons que puisque les femmes noires ne sont pas entendues même dans leur propre communauté afro-américaine, elles ont tendance à se taire face à des crimes qui ne feraient qu'eux et leurs familles en danger. Depuis qu'il a été prouvé que la police terrorise également les familles des personnes tuées par la police telle que : Patricia Hartley et Constance Malcolm Tasha Thomas, la petite amie de John Crawford III et Tajai Rice, la soeur de Tamir Rice. Cela conduit les femmes noires et la communauté noire à avoir encore plus peur de la police en n'appelant pas le 911 en cas de besoin et en ne signalant pas les crimes de brutalité policière contre les Noirs, et en particulier contre les femmes noires. Les tirs de la police sur des personnes qui demandent de l'aide à la police, les fusillades sur des femmes souffrant de problèmes de santé mentale, avec des femmes qui souffrent de violence domestique, font craindre davantage la police et tentent autant que possible de les éviter. Une seule femme noire sur 15 signale leurs agressions en raison de leur peur de la police et de ne pas être cru, et les femmes noires sont au plus haut risque de tous groupes de victimes de violences sexuelles perpétrées par les policiers.

Par conséquent, l'hypothèse de la première problématique sera vérifiée et approuvée par la recherche et l'analyse de ce mémoire qui confirme que les femmes noires ont toujours été attaquées par la police mais qu'elles sont laissées ignorer par les médias, par la communauté et beaucoup d'autres ne sont pas signalés. Même si le mouvement Black Lives Matter a eu un grand impact sur la vie des Noirs aux États-Unis, la société continue d'en exclure les femmes afro-américaines. Lorsque nous pensons à Black Lives matter, nous avons tendance à penser aux hommes noirs, aux hommes dont les vidéos de mort sont devenues virales et ont fait l'objet de discussions massif et constant dans les médias, tandis que les femmes noires tuées par la police restent invisibles et inconnues. Lorsque la police attaque une femme noire, il semble souvent que la société écarte ces femmes et ne parle pas d'elles puisqu'elles sont exclues du féminisme et exclues de leur propre communauté afro-américaine. La liste de ces 88 femmes tuées par la police doit être évoquée et représentée à la fois par les Blancs et les personnes de couleur. Il doit y avoir un changement systémique pour représenter les femmes noires et arrêter de les voir dans une manière stéréotypée préjudiciable.

La prise de conscience doit être la première étape du changement, et le changement commence avec une seule personne qui influence les autres. Si nous commençons à éduquer la société en partageant sur nos plateformes de médias sociaux, en parlant de ces choses sur la base de points de vue statistiques et objectifs, le changement sera mis en oeuvre et les femmes noires seront représentées et cesseront d'être ignorées dans la société. Nous devons écouter, reconnaître et parler de ces questions jusqu'à ce que nous et les femmes non représentées soyons entendues.

3.4.2 Le Mouvement #Sayhername, Les Actions Policières Contre Les Femmes Afro-américaines Et Le Niveau De La Vie Des Femmes Afro-américaines

Le mouvement #SayHerName dont la professeure Kimberlé Crenshaw a commencé, a fait de grands changements et continue de prospérer et de sensibiliser le public. Le terme d'intersectionnalité, également inventé pour la première fois par Crenshaw, a ouvert les yeux des féministes blanches pour voir qu'il y a d'autres femmes avec plus d'une seule identité qu'être femme, qui doit être représenté et discuté. Après le mouvement #SayHerName qui a commencé après la mort de Sandra Bland qui a été retrouvée morte dans sa cellule de prison après avoir été arrêtée pour une infraction mineure au code de la route, Crenshaw a partagé un rapport de femmes intersectionnelles qui ont été tuées et terrorisées par la police dans une manière inhumaine et brutale.

Les résultats de la figure 4 montrent que depuis le début du mouvement #SayHerName 56 femmes noires ont été tuées par la police, seules deux de leurs histoires parmi ces femmes sont devenues virales, la première est Sandra Bland et la seconde est Breonna Taylor qui a été tuée par la police alors qu'elle dormait dans son appartement. La mort de Breonna Taylor a suscité de nombreuses émotions en raison de plusieurs facteurs expliquant pourquoi sa mort a tant été évoquée. Comme le montre la recherche précédente dans le mémoire, les actions policières depuis le mouvement #SayHerName n'ont pas changé, les violences policières envers les femmes noires sont toujours très présentes même en 2021.

Comme on peut également le voir dans les résultats de la recherche, 12 femmes ont été tuées seulement au cours des trois dernières années par la police et de nombreuses autres femmes noires ont été harcelées et attaquées par des policiers pour avoir enfreint des infractions mineures au code de la route ou pour n'être qu'à l'extérieur de leurs maisons. Les policiers criminalisent encore à ce jour les femmes noires et les considèrent comme de possibles suspects, l'adultification des jeunes filles noires et la criminalisation de toute personne vivant dans les « quartiers aux vitres brisées » sont toujours très présentes et coûte chaque année de nombreuses vies. Les femmes noires sont toujours considérées comme des super-humaines qui ne mouraient pas même si elles se faisaient tirer dessus, ou ne seraient pas blessées si elles étaient aspergées de poivre ou n'auraient pas une épaule cassée si elles étaient agressivement attaquées par des policiers. Cette vue est extrêmement dommageable et prend de nombreuses vies chaque année. Selon les résultats de la recherche, la première partie de cette hypothèse est confirmée lorsque l'on examine le nombre de décès de femmes noires. 

Le mouvement #SayHerName n'a définitivement pas changé les actions violentes de la police envers les femmes noires. Cependant, comme nous l'avons vu lors de la dernière partie, les conditions de vie des femmes noires n'ont pas changé après le mouvement #SayHerName en 2015. Comme étudié ci-dessus, un article de 2020 déclare :« Les femmes gagnent 79 cents pour chaque dollar que gagnent les hommes. Mais les femmes noires ne gagnent que 64 cents par dollar. Les femmes de couleur sont généralement sous-représentées dans les emplois professionnels de haut niveau dans le droit, la médecine, les universités et les affaires. Lorsqu'elles parviennent à ces rôles raréfiés, mais sont les seuls dans un contexte organisationnel, elles sont plus susceptibles de douter de l'engagement de l'entreprise en faveur de l'inclusion et de l'équité et sont donc plus susceptibles de vouloir saisir des opportunités ailleurs.113(*) »Un autre article déclare « en 2017, le salaire annuel médian des femmes employées noires à temps plein toute l'année était d'un peu plus de 36 000 dollars, soit 21 % de moins que celui des femmes blanches, reflétant l'emploi disproportionné des femmes noires dans les services à bas salaire et les emplois à salaire minimum et sous-minimum. Les familles noires, cependant, sont plus tributaires des revenus des femmes que les autres familles puisque 80 pour-cent des mères noires sont les soutiens de leur famille.Malgré l'importance des femmes noires en tant que soutien de famille, l'État a aggravé le manque de protections accordées aux mères noires en ne protégeant pas les femmes noires en tant que travailleuses. En fait, les politiques de l'État ont souvent laissé les femmes noires vulnérables à l'exploitation sur leur lieu de travail en les excluant de diverses protections des travailleurs. Le salaire minimum du New Deal, la rémunération des heures supplémentaires et la législation sur la négociation collective excluent les principaux secteurs où travaillaient les femmes noires - les services domestiques et l'agriculture.Bien qu'il y ait eu des inclusions depuis lors, ces secteurs n'ont toujours pas un accès complet aux protections des travailleurs. L'héritage de l'emploi des femmes noires dans des secteurs manquants de protection des travailleurs se poursuit aujourd'hui depuis que les femmes noires sont concentrées dans des emplois de services peu rémunérés et rigides, manquant de régimes de retraite fournis par l'employeur, d'assurance-maladie, de congés de maladie et de maternité payés et de vacances payées. Plus d'un tiers (36 pour-cent) des travailleuses noires n'ont pas de congé de maladie payé.114(*) »Cela signifie que l'inégalité dans la manière dont les femmes noires sont traitées ne consiste pas seulement en la violence policière, mais est également ancrée dans la société où les femmes noires sont discriminées, ignorées et souvent laissées en marge de la société. Même s'il y a eu plus de représentations des femmes noires dans les médias, mais les conditions de vie des femmes noires ne se sont pas améliorées après le mouvement #SayHerName. Les femmes noires sont souvent ignorées sur leur lieu de travail, sont souvent laissées sans promotion, sont moins bien payées, sont ignorées en ce qui concerne leurs problèmes de santé et ne st pas dénoncées lorsqu'elles sont attaquées par la police ou par leur conjoint domestique. Par conséquent, comme le montrent les résultats de la recherche dans les chapitres précédents, le niveau de vie des femmes noires n'a pas changé depuis le début du mouvement #SayHerName cela reste le même.

L'étude des chapitres précédents prouve à quel point les conditions de vie des femmes noires sont encore mauvaises, les statistiques montrent que les femmes noires aux États-Unis sont de 243 % de plus susceptibles de mourir de causes liées à la grossesse ou à l'accouchement que les femmes blanches font face. La plupart des complications se produisent parce que les médecins ont tendance à minimiser les cris de douleur des femmes noires.
Lorsque les femmes noires accouchent, elles sont 3 à 4 fois plus susceptibles de mourir que les femmes blanches.115(*) »Un autre article publié en 2020, a aussi indiqué que « plus de 18 % des femmes noires aux États-Unis font état d'être agressées sexuellement dans leur vie - et cela explique simplement les femmes qui rapportent. Ce qui augmente les taux de mortalité des femmes noires en raison du biais lié à la douleur qui a été discuté dans les chapitres précédents et contre lequel les médecins ne sont pas à l'abri. Les conditions de vie des femmes noires ne les empêchent pas seulement d'avoir des soins de santé appropriés, ou d'être payées de manière égale, mais cela va jusqu'à être davantage confrontées à la violence domestique que les femmes blanches, une étude de 2020 basée sur un rapport qui a eu lieu en 2017 spécifie : « Plus de 40 % des femmes noires subiront des violences domestiques au cours de leur vie, selon le Status of Black Women de l'Institut de Women's Policy Research aux États-Unis. En comparaison, 31,5 % de toutes les femmes subiront des violences domestiques. Un rapport du National Center for Victims of Crime a révélé que 53,8 % des femmes noires avaient subi des violences psychologiques, tandis que 41,2 % des femmes noires avaient subi des violences physiques. Plus inquiétantes encore, les femmes noires sont 2,5 fois plus susceptibles d'être assassinées par des hommes que les femmes blanches. Dans l'écrasante majorité de ces cas -- 92 % - la personne qui les a tués connaissait sa victime. 56 % de ces homicides ont été commis par un partenaire intime actuel ou ancien. Presque tous -- 92 % -- de ces meurtres étaient interraciaux, ce qui signifie qu'ils ont été commis par un homme noir contre une femme noire.116(*) »C'est pour toutes ces raisons que nous pouvons voir que les femmes noires souffrent toujours dans la société américaine, qu'elles sont laissées en marge de la société, non représentées ou mal représentées, ignorées, et confrontées à la violence des hommes noirs et blancs. Ces violences peuvent être des violences domestiques, des viols, des violences policières, attaquer des femmes noires et les arrêter pour la moindre infraction, les faire mourir dans des cellules de prison sans surveillance ni caméras pour prouver ce qui s'est réellement passé, sexualisation excessive dans les médias blancs et noirs et en d'appliquer des stéréotypes sur eux avec des caractéristiques qui ne correspondent pas à leurs personnalités. L'intersectionnalité des femmes noires n'est pas discutée et ignorée dans la société américaine.

Les femmes noires sont stéréotypées, criminalisées et considérées comme masculines et dangereuses, ce qui est un point de vue très dommageable, car cela conduit à davantage des femmes noires à mourir de problèmes de santé, car on ne les croit pas lorsqu'elles disent qu'elles souffrent, elles sont violées et attaquées par des policiers qui pensent pouvoir tolérer la douleur, même lorsqu'il s'agit de jeunes filles noires. La criminalisation des hommes noirs et surtout des femmes a été fortement présente dans la société américaine et a conduit au meurtre de centaines de noirs américains. Cependant, nous devons nous concentrer sur ce que vivent les femmes noires, sur leur intersectionnalité et sur les autres identités qu'elles ont que la race. La société doit accepter que les femmes noires ne soient pas seulement noires, elles sont des femmes, elles ont des personnalités, elles peuvent être membres de la communauté LGBTQ+, leurs identités doivent être reconnues et acceptées par la société tout comme les femmes blanches sont acceptées, l'intersectionnalité doit être normalisée et acceptée et représentée dans les médias qui sont consommés, cette représentation médiatique est très nécessaire pour que les jeunes filles noires aient l'impression qu'elles peuvent avoir plusieurs identités, nous devons encourager à dire son nom #SayHerName quand une violation des droits des femmes se produit. Même si la deuxième partie de cette hypothèse a été niée, nous devons travailler dur pour sensibiliser pour améliorer la vie des femmes noires en sensibilisant et en prenant la parole en cas de besoin. Le mouvement féministe doit commencer à inclure les femmes noires, que les marches roses devraient inclure toutes les femmes de couleur, y compris les femmes noires, car elles sont ignorées et discriminées dans la société.

CONCLUSION

Depuis la colonisation européenne et l'asservissement des Africains devenus, plus tard, des Afro-américains, le racisme est fortement présent dans la société américaine. Le racisme explicite s'est transformé en un racisme implicite qui pourrait être vu dans le manque de représentation des Afro-américains, dans la société blanche privilégiée qui favorise les Blancs par rapport aux personnes de couleur et aux personnes d'origine ethnique non-blanche. Ce racisme peut être vu dans la guerre contre la drogue qui a abouti à une guerre contre les Afro-Américains, en stigmatisant les Afro-Américains et en essayant de blanchir la société en effaçant leurs identités et traditions ethniques, en rejetant toute culture qui n'est pas considérée comme euro -normatif, et enfin en violant les droits humains fondamentaux des Afro-Américains et en essayant de les empêcher d'accéder aux opportunités qui sont facilement offertes aux Blancs, telles que la capacité de trouver facilement un emploi, des bourses d'études, une éducation appropriée, des soins de santé et la capacité de défendre eux-mêmes sans finir par se faire tuer par la police.

Ce mémoire étudie les origines du racisme tout depuis le début, à partir du racisme scientifique et de la colonisation des Amériques à l'esclavage à une ère post-esclavagiste où le racisme était explicitement et fortement présent dans la société américaine. Le « racisme moderne » qui est maintenant une forme implicite de racisme peut-être vu dans la société white washed dans laquelle nous vivons. Cette société favorise les tons de peau claire par rapport aux tons foncés, avec des opportunités d'emploi, des options de soins de santé et une éducation donnée aux Blancs plus que les gens de couleur. Le privilège blanc n'est pas reconnu et continu d'être ignoré, car les Noirs voient constamment leurs droits violés, se faisant tuer par la police pour être sortis courir, pour avoir sorti leur téléphone ou simplement pour ne dormir que paisiblement dans leur maison avant de s'abattit par la police.

Ce mémoire, après s'être concentré sur le racisme en général, explique en profondeur le terme d'intersectionnalité, qui est un terme inventé pour la première fois par Kimberlé Crenshaw qui explique comment les femmes noires sont souvent ignorées dans les médias et ne sont reconnues que pour leur identité noire, ignorant leur genre, leur sexualité ou leur classe sociale. Crenshaw publie un rapport expliquant comment les femmes noires sont tuées et pourtant, elles sont souvent ignorées par les médias et par la société. En lisant ce rapport, on peut voir que le mouvement Black Lives Matter est un mouvement créé par des femmes, mais ignore l'existence et la souffrance des femmes noires. Il se concentre souvent sur les hommes noirs, ce qui le fait aller vers un #BlackMensLivesMatter au lieu que chaque vie noire compte.

Après la recherche approfondie qui a été faite pour ce mémoire, les résultats dans ce mémoire ont validé la première hypothèse pour la première problématique qui demande si les brutalités policières ont changé depuis les années 1990 et si elles sont explicitement annoncées par les femmes noires, la recherche montre que depuis 1993 jusqu'en 2021, 88 femmes ont été brutalement tuées par la police. La majorité de ces femmes n'étaient pas armées et n'ont commis aucun crime. Le rapport publié par Crenshaw confirme qu'il existe plusieurs critères pour que les femmes noires soient tuées par la police, le premier critère est le profilage racial des femmes noires qui conduisent, ce qui peut également être vu dans un exemple récent d'une femme agressée par des policiers pour dépasser la limite de vitesse et s'est fait casser l'épaule à cause de la force excessive qui lui a été appliquée par les policiers. Le deuxième critère est la criminalisation des femmes noires selon leur classe sociale et leur meurtre parce qu'elles sont perçues comme « dangereuses », l'autre critère est la guerre contre la drogue, puis nous avons la police qui tue des femmes noires qui souffrent de maladies mentales sans prendre compte de leur vulnérabilité et en les criminalisant en leur faisant croire qu'elles sont dangereuses. Il y a aussi le « biais de formidabilité »qui est très souvent observé dans la société américaine lorsqu'il s'agit des Noirs et surtout des femmes noires. Ce parti-pris amène la police à tuer des femmes noires et à penser qu'elles ne seraient pas blessées, à les attaquer plus violemment qu'elles n'attaqueraient les femmes blanches, et à croire qu'elles sont plus âgées qu'elles ne le sont. Ce biais est également présent dans les soins de santé, car les recherches montrent que les femmes noires sont 2 à 3 fois plus susceptibles de mourir en couches que les femmes blanches parce que les médecins ne les croient pas lorsqu'elles disent qu'elles souffrent. L'autre catégorie est la culpabilité par association lorsque des femmes noires sont tuées uniquement parce qu'elles sont apparentées à un criminel ou qu'elles entretiennent une relation avec un criminel, comme on peut le voir dans le cas de Breonna Taylor. L'autre catégorie montre des femmes qui souffrent de violence domestique et lorsqu'elles signalent la violence, la police les tue au lieu de tuer le contrevenant. Une autre catégorie du rapport de Crenshaw parle du meurtre de femmes noires LGBTQ+ qui souffrent de discrimination et qui sont tuées et criminalisées pour leur identité sexuelle. Les autres catégories montrent également pourquoi la police attaque les femmes comme le harcèlement sexuel, applique une force excessive sur les mères noires et leurs enfants et terrorise les femmes qui demandent justice pour les membres de leur famille qui ont été tués par la police. La première hypothèse a été validée, car on constate que les violences faites aux femmes noires sont encore très présentes dans la société américaine avec des femmes noires ne parlant pas de certains crimes commis par la police lorsqu'il s'agit de policiers harcelants sexuellement ou physiquement des femmes noires.

La deuxième hypothèse a été partiellement validée avec le résultat montrant que le mouvement #SayHerName n'a pas changé les violences policières contre les femmes, car les résultats montrent que depuis le début du mouvement en 2015, 56femmes ont été tuées par la police. Cependant, l'autre partie de l'hypothèse, qui affirme que le mouvement #SayHerName a augmenté les conditions de vie des femmes noires, n'a pas été validée, car les résultats de la recherche montrent qu'il existe une inégalité visible présente dans la société américaine qui discrimine les femmes noires et ne leur donne pas les mêmes opportunités que les femmes blanches. Les femmes noires ne sont payées que 64 cents pour une heure au lieu de 79 cents, elles ont moins d'opportunités d'être des managers ou des leaders dans leur travail et sont généralement laissées de côté sur leur lieu de travail. Les femmes noires sont plus susceptibles de ne pas déclarer avoir été violées et 40 % des femmes noires sont victimes de violences domestiques et sont 2,5 fois plus susceptibles d'être assassinées par des hommes que les femmes blanches. Les femmes noires sont également fortement stéréotypées dans les médias et hyper sexualisées, ce stéréotype peut conduire à la normalisation de la culture du viol et à la croissance des jeunes filles noires avec une représentation préjudiciable.

Le mouvement #SayHerName bien qu'ayant commencé à sensibiliser sur les femmes noires tuées par la police s'est transformé en d'autres mouvements telsque #SayHisName ou #SayTheirNames. Cette ignorance très problématique des femmes noires peut conduire à des problèmes supplémentaires et à davantage d'inégalités et de discriminations auxquelles les femmes noires sont confrontées.

Par conséquent, afin de changer cette discrimination, la conscience et les représentations doivent être changées, la normalisation de l'intersectionnalité des identités des femmes noires doit remplacer les stéréotypes représentés dans les médias et nous devons continuer à dire les noms et à partager les histoires des femmes noires qui font face aux inégalités et aux discriminations jusqu'à l'apparition d'un véritable mouvement social. Le féminisme noir doit être inclus dans le mouvement féministe blanc et leurs droits doivent être revendiqués par toutes les féministes. Le féminisme doit inclure les femmes intersectionnelles jusqu'à ce que toutes les femmes obtiennent le droit de vivre, d'obtenir des salaires égaux, des opportunités d'emploi et des soins de santé décents sans discrimination ni privilège de couleur de peau plus claire. La sensibilisation doit être portée aux noms invisibles et la misogynoir qui est présente dans les communautés blanches et noires aux États-Unis et dans d'autres endroits du monde doit être combattu et dénoncé. Comme Kimberlé Crenshaw le déclare dans son entretien avec NPR : 

« J'ai toujours espoir. Tant qu'il y a du souffle dans mon corps et dans le corps des autre autour de nous pour sensibiliser et exprimer notre refus d'accepter soit les termes de la vie dans la société dans laquelle nous vivons, soit les termes des mouvements contre ces discriminations. Donc, je suis tous les deux, optimiste, car il y a un refus à ce stade d'accepter le statu quo. Je suis vigilant sur ce point, car je sais que ce refus n'inclut pas toujours tous ceux d'entre nous qui sont soumis à de nombreuses crises contre lesquelles nous articulons des revendications.117(*) »

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WHITE, Khadijah Costley. « Black And Unarmed: Women And Girls Without Weapons Killed By Law Enforcement» . Role Reboot (blog), 12 août 2014. ./culture-and-politics/details/2014-08-black-unarmed-women-girls-without-weapons-killed-law-enforcement/.

WINGFIELD, Adia Harvey. « Women Are Advancing in the Workplace, but Women of Color Still Lag Behind» . Brookings (blog), 9 octobre 2020. https://www.brookings.edu/essay/women-are-advancing-in-the-workplace-but-women-of-color-still-lag-behind/.

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ANNEXES

1.1 Partie I, Chapitre I

Les textes originaux en anglais

Note 3: Dunbar Ortiz: The history of the United States is a history of settler colonialism- the founding of a state based on the ideology of white supremacy, the widespread practice of African slavery, and a policy of genocide and land theft. In the United States, the founding and development of the Anglo-American settler-state involves a narrative about Puritan settlers who had a covenant with God to take the land. That part of the origin story is supported and reinforced by the Columbus myth and the «  Doctrine of Discovery.»

Note 4: Pennington: Las Casas who has lived with his father on Espanola contributed to juridical and political thought was his defense of the rights of indigenous peoples in Central and South America. He also limited ecclesiastical authority in the secular world and was a vigorous critic of slavery and defender of the right of every human being to be free.

Note 5: Casas: Now to come to the Continent, we are confident, and dare affirm upon our own knowledge, that there were ten Kingdoms of as large an extent as the Kingdom of Spain, joining to it both Aragon, and Portugal, containing above a thousand miles every one of then in compass, which the inhumane and abominable villainies of the Spaniards have made a wilderness of, being now as it were stript of all their people, and made bare of all their inhabitants, though it were a place formerly possessed by vast and infinite numbers of men; And we dare confidently aver, that for those Forty years, wherein the Spaniards exercised their abominable cruelties, and detestable tyrannies in those parts, that there have innocently perish'd above Twelve millions of souls, women and children being numbered in this sad and fatal list; moreover I do verily believe that I should speak within compass, should I say that above Fifty millions were consumed in this Massacre.

Note 6:  Margaret Kohn et Kavita Reddy: The Spanish conquest of the Americas was taking place during a period of reform when humanist scholars within the Church were increasingly influenced by the natural law theories of theologians such as St. Thomas Aquinas. According to Pope Innocent IV, war could not be waged against infidels and they could not be deprived of their property simply because of their non-belief. The Spanish quickly concluded that the habits of the native Americans, from nakedness to unwillingness to labor to alleged cannibalism, clearly demonstrated their inability to recognize natural law. This account of native customs was used to legitimize the enslavement of the Indians, which the Spanish colonists insisted was the only way to teach them civilization and introduce them to Christianity.  Some of the Spanish missionaries sent to the New World, however, noticed that the brutal exploitation of slave labor was widespread while any serious commitment to religious instruction was absent. Members of the Dominican order in particular noted the hypocrisy of enslaving the Indians because of their alleged barbarity while practicing a form of conquest, warfare, and slavery that reduced the indigenous population of Hispaniola from 250,000 to 15,000 in two decades of Spanish rule. Given the genocidal result of Spanish « civilization,» they began to question the idea of a civilizing mission.» 

Note 8: Jackson and Jackson: « Evolutionary thought grew into a significant ideology that can be called « scientific racism' at the end of the nineteenth and beginning of the twentieth century. Scientific racism was the result of two lines of scientific thought merging.  First new ideas about heredity provided an explanation of the way traits could be held stable for generation after generation. Second, ideas flowered about the supremacy of the north European races -what was called Aryanism or Teutonicism in the nineteenth century and Nordicism in the twentieth.»  Most learned people of the nineteenth century believed in the doctrine of « inheritance of acquired characteristics.»  Most often associated with the French evolutionist Jean Baptiste de Lamarck (1744-1829), the doctrine taught that environmental pressures change the physical nature of an organism and that these acquired characteristics were inherited by subsequent generations.

Note 10: Jackson Darwin's cousin, Francis Galton (1822-1911). Galton coined the phrase « nature versus nurture»  and he came down strongly on the side of nature. Galton's early life and upbringing was much like his cousin's. He was born into a wealthy family and expected to become a physician. Also like Darwin, he was miserable at medical school. The most gifted protégé of Galton, and a key figure in promoting Galtonian views of heredity and science, was Karl Pearson (1857-1936), who set out his views about science in an influential work, The Grammar of Science (1882). For Pearson, a good scientist avoided all speculation about unobservable entities and focused only on directly sensed evidence. Pearson founded the journal Biometrika in 1901, which became the main outlet for statistical studies of the physical traits of organisms. This view of the sufficiency of statistical constructs to explain scientific phenomena would continue on into the twentieth century, particularly in psychometrics and IQ testing. Galton and Pearson are correctly seen as the founders of this approach and both contributed key ideas to the science of statistics. One of Galton's most famous works makes his approach clear and underscores the social motivations of his work. In Hereditary Genius, pubUshed in 1869, Galton undertook a statistical analysis of « men of genius»  in the United Kingdom. His book attempted to rank the geniuses in the country in order to determine if mental ability was inherited and concluded that it was. For Galton, society should take steps to ensure the emergence of more geniuses and fewer of lower intellectual ability.Galton believed that improving the race meant that the government should encourage breeding among the best people and take steps to keep the superior stocks from mixing with inferiors.  Galton did not shy away from racial interpretations of his data. He believed that Negroes were at least two grades below Anglo-Saxons in ability and intelligence. 

Note 12: Jackson: In the United States, Madison Grant (1865, 1937) Much like Charles Darwin, Grant was not a scientist by training. World War I brought with it the « Great Migration»  of blacks from the rural south to the urban North as they attempted to leave the authoritarian Jim Crow systemos, the crushing poverty of the tenant farming system, and systematic disenfranchisement. Grant, and others, despaired at the growing number of dark faces they saw on the city streets and declared that something must be done about it. In his last book, Conquest of a Continent, published in 1933, Grant declared that « The Negro problem must be taken vigorously in hand by the Whites without delay. States which have no laws preventing the intermarriage of white and black should adopt them.»  Between 1900 and 1945 nearly every modernizing society had some form of eugenics movement. Recent work on the history of the eugenics movements underscores how diverse the ideologies and policies were that went under that name. Popular understanding of eugenics is often restricted to the horrors of Nazi Germany, but, in fact, leftists proclaimed their adherence to eugenic doctrines as much as those on the political right. In many countries, eugenics was confined to what we might think of as prenatal care, focusing on the « future generations»  carried by pregnant women. In other countries, particularly those where Lamarckian doctrines were still scientifically respectable, eugenics focused as much on environmental improvement as it did on selective breeding. Eugenics was the idea that good people should be encouraged to reproduce and bad people should be discouraged from it. Taken in this light, eugenic thinking was a way to think about social problems in scientific terms.The Nordics created the United States, according to Grant, but were in danger of being swamped by the inferior races in what he called the « survival of the unfit.»  Grant blamed « sentimentalists»  who held the « fatuous belief in the power of environment... to alter heredity.»  Not so, Grant declared: « Speaking English, wearing good clothes, and going to school does not transform a Negro into a white man.»  Immigration was a similar threat. « We shall have a similar experience with the Polish Jew,»  Grant warned, « whose dwarf stature, peculiar mentality, and ruthless concentration on self-interest are being engrafted upon the stock of the nation.»  The danger, Grant warned, was allowing more than one race in the same geographical area under the common « melting pot»  notion that the environment would erase racial differences.

Note 16 Allen: English and Africans working side by side in the field or in the tobacco shed plitted their escape, met at their rendezvous, and fled to freedom together. The assemblies of all the plantation colonies enacted cruel and vicious penalties for such « stealth of oneself». The form of corporal punishment most commonly used was flogging and randing, but mutilation and even death were legal retribution against the captured fugitive. The most common form of penalty, because it was most profitable to the owners, was to extend the period of service: for each day away, added service of two days in Virginia, seven in South Carolina, and ten in Maryland.  Most elementary and human, form of servant solidarity was marrying without the consent of the master. Not only did the marriage impose some barrier to extremes of exploitation, but it led to « lost time when a wife became pregnant. For this « offense»  there were severe legal penalties. The usual penalty was a year's extension of time for marrying and a year for pregnancy. The children of bond-servants were themselves bond-servants until they were over twenty years of age. But the heaviest penalties were those for white women who bore children where the father was African. For those women the penalty was as much as seven years of extended service and a severe whipping at the public whipping post, with the child to be a bond-servant until thirty-one years of age. In 1705, the last step was taken: All servants who were brought into the country, by sea or land, were to be slaves, unless they came as three-star Christians as specified in the 1680 law. Only blacks were slaves, not Indians, in Virginia. There remained the question of the free persons of color. but their position was clearly defined as one of a lower status than any white person. IN 1805, for instance, the law forbade any Negro to own any white servant. In 1723, free Negroes, who had until then been voters on the same basis as whites, were deprived of this right.

Note: 18 Allen: The white-skin privileges of the poor free whites were simply reflexes of the liabilities imposed on the Negro slave: to move about freely without a pass, to marry without any upper-class consent, to change employment; to vote in elections in accordance with the laws on qualifications; to acquire property; and last, but not least, in this partial list, the right of self-defense. Africans and Afro-West Indians had not taken part in the long history of negotiation and contest in which the English lower classes had worked out the relationship between themselves and their superiors. Therefore, the custom and law that embodied that history did not apply to them. Africans and Afro-West Indians were thus available for perpetual slavery in a way that English servants were not. 

Note 19: James Lee Ray: Slavery was common in ancient Egypt, Babylonia, Assyria, Greece, Rome, India, and China. The extent to which ancient Greece relied on slaves plays an important role in two controversies relevant to the focus of this article, possibly because the practice became prominent in Greece.' The practice of slavery became distinctly less prevalent as the Roman Empire declined, and for Marxists the reasons are clear. When slavery disappears, it does so because it is replaced by a more efficient and therefore more progressive mode of production.  In the period from 1502 to almost 1900, slaves were brought from Africa to the Americas by the millions. (Native Americans were used as slaves in the earlier years, but they proved « unsuitable»  in several ways, one of which was a stubborn tendency to die.) Great Britain officially prohibited the slave trade in 1807 and played a role in bringing it to a virtual halt by the latter half of the nineteenth century. The British also legally ended slavery in territories under their control in 1833, while the Civil War brought it to an end in the United States by 1865. Cuba and Brazil were the last holdouts in the Western hemisphere; slavery was abolished in Cuba in 1886, while Brazil officially terminated it in 1888. One of the most noted contemporary analyses of the disappearance of slavery in the Western hemisphere is that of Eric Williams in Capitalism and Slavery, which focuses on the history of slavery in the British West Indies. Williams' thesis is straightforward: « When British capitalism depended on the West Indies, they ignored or defended it. When British capitalism found the West Indian monopoly a nuisance, they destroyed West Indian slavery as a first step in the destruction of the West Indian monopoly. But vital economic interests in the North, up to the time of the Civil War, profited handsomely from the toil of slaves in the South. According to Tem perley, « Northern cotton manufacturers were dependent on Southern plantation agriculture for their raw materials. New York finance houses provided Southerners with much of their capital and reaped their reward in interest. New England shippers carried the South's cotton to the factories of Europe and the North.»  Granted, the clash of economic interests in the rapidly industrializing North and the primarily agricultural South created several issues, such as the focus on tariffs, to cite a prominent example, which made victory for the Union beneficial to the pocketbooks of many in the North. However, the predominant economic classes in the North were not necessarily well served by the abolition of slavery in the South. The antislavery position of the Union did bring clear political benefits, some of which were international in scope, and those benefits, arguably, flowed ultimately from the widespread feeling that slavery was indefensible on ethical grounds. 

Note 20: Mitchell: Blassingame (1972) and Jacob and Landau (1971) found that African survival during slavery required developing different types of personality traits and skills. Black survival also necessitated learning a number of craft skills and trades. For the enslaved African, learning to read and write was highly desired and from most existing accounts, difficult for most to achieve. Yet for many, learning to read and write was the first step toward self-emancipation. DuBois (1962) estimated that only five percent of enslaved Africans could read by the end of the Civil War. This figure is very low, perhaps debatable, but does suggest that anti-African public opinion and laws were effective at curtailing Black literacy in the antebellum South. Genovese (1972) suggests that Africans often possessed a greater desire to acquire literacy than poor whites. According to Genovese (1972) and Webber (1978), enslaved Africans were often aided by: 1) masters, mistresses, and children (Note: Whites often taught their favorite captives and mixed-race children, who often became domesticated house servants), 2) Africans taught themselves and instructed others, and 3) Africans established « Sabbath schools» to increase clandestine literacy efforts. Enslave Africans who labored as field hands usually experienced much harsher treatment and rigid segregation, particularly on larger plantations in the Deep South. In the twentieth century, Malcolm X analyzed the « house versus field slave» condition and suggested that the brutal and inhumane treatment of « field Africans» contributed to their militant, defiant, and aggressive attitude towards whites (X,1964). In comparison, Stampp (1956) and Harding (1981) found that Africans were usually segregated and appropriated by occupations and trades. Nevertheless, separating Africans by house and field designations was most likely a slave management Method. Africans who could read often taught others using whatever means and opportunities available. Inter-generational education also occurred as father and mother taught son or daughter, who in turn taught others, young and old. Some Africans taught themselves to read and write by observing whites. However, what is known is that slaveholders generally reacted with cruel punishment and swift violence directed at those who strove for literacy. Some were informed on by children and plantation workers, while others were discovered by their owners.   American slavery dislocated and robbed the African of culture and traditions, including over 100 languages. Consequently, the psychological and sociological effects of centuries of slavery and racism are evidenced in the writings, records, and testimonies of participants, in particular, in the memories and « English» of former captives. Their recollections reveal the degradation and dehumanization that slavery, European/White American nationalism, and racism extracted on their racial identity, self-esteem, and self-image.  Joy DeGruy Leary's (2005) claim that African Americans suffer from anti-Black socialization evidenced by continued acceptance of deprecating language and images in the media and the arts. DeGruy Leary labels this multigenerational maladaptive behavior Post-Traumatic Slave Syndrome (PTSS), which might also explain the preference of many young African Americans for limiting educational aspirations and lower ambitions in the larger American society. Thus, despite slavery's lingering negative effects, the effort of enslaved Africans to obtain literacy is a remarkable feat. This tumultuous journey would explode into powerful freedom movements in the twentieth-century.

Note 21: Fields: One of the most important of these absurd assumptions, accepted implicitly by most Americans, is that there is really only one race, the Negro race. That is why the Court had to perform intellectual contortions to prove that non-Negroes might be construed as members of races in order to receive protection under laws forbidding racial discrimination. Americans regard people of known African descent or visible African appearance as a race, but not people of known European descent or visible European appearance. That is why, in the United States, there are scholars and black scholars, women, and black women.  A second absurd assumption inseparable from race in its characteristic American form takes for granted that virtually everything people of African descent do, think, or say is racial in nature. a third assumption: namely, that any situation involving people of European descent and people of African descent automatically falls under the heading `race relations'.  Race is not an element of human biology (like breathing oxygen or reproducing sexually); nor is it even an idea (like the speed of light or the value of ) that can be plausibly imagined to live an eternal life of its own. Race is not an idea but an ideology. It came into existence at a discernible historical moment for rationally understandable historical reasons and is subject to change for similar reasons.  American racial ideology is as original an invention of the Founders as is the United States itself. Those holding liberty to be inalienable and holding Afro-Americans as slaves were bound to end by holding race to be a self-evident truth. Thus we ought to begin by restoring to race--that is, the American version of race--its proper history. Race as a coherent ideology did not spring into being simultaneously with slavery, but took even more time than slavery did to become systematic.  A commonplace that few stop to examine holds that people are more readily oppressed when they are already perceived as inferior by nature. The reverse is more to the point. People are more readily perceived as inferior by nature when they are already seen as oppressed. Africans and their descendants might be, to the eye of the English, heathen in religion, outlandish in nationality, and weird in appearance. But that did not add up to an ideology of racial inferiority until a further historical ingredient got stirred into the mixture: the incorporation of Africans and their descendants into a polity and society in which they lacked rights that others not only took for granted, but claimed as a matter of self-evident natural law.27 Afro-Americans understood the reason for their enslavement to be, as Frederick Douglass put it, `not color, but crime'.39 Afro-Americans invented themselves, not as a race, but as a nation. They were not troubled, as modern scholars often are, by the use of racial vocabulary to express their sense of nationality. But race is neither biology nor an idea absorbed into biology by Lamarckian inheritance. It is ideology, and ideologies do not have lives of their own. Nor can they be handed down or inherited: a doctrine can be, or a name, or a piece of property, but not an ideology. If race lives on today, it does not live on because we have inherited it from our forebears of the seventeenth century or the eighteenth or nineteenth, but because we continue to create it today. Those who create and re-create race today are not just the mob that killed a young Afro-American man on a street in Brooklyn or the  people who join the Klan and the White Order. They are also those academic writers whose invocation of self propelling `attitudes' and tragic flaws assigns Africans and their descendants to a special category, placing them in a world exclusively theirs and outside history-- a form of intellectual apartheid no less ugly or oppressive, despite its righteous (not to say self-righteous) trappings, than that practised by the bio- and theo-racists; and for which the victims, like slaves of old, are expected to be grateful. They are the academic `liberals' and `progressives' in whose version of race the neutral shibboleths difference and diversity replace words like slavery, injustice, oppression and exploitation, diverting attention from the anything-but-neutral history these words denote. They are also the Supreme Court and spokesmen for affirmative action, unable to promote or even define justice except by enhancing the authority and prestige of race; which they will continue to do forever so long as the most radical goal of the political opposition remains the reallocation of unemployment, poverty and injustice rather than their abolition. Nothing handed down from the past could keep race alive if we did not constantly reinvent and re-ritualize it to fit our own terrain. If race lives on today, it can do so only because we continue to create and re-create it in our social life, continue to verify it, and thus continue to need a social vocabulary that will allow us to make sense, not of what our ancestors did then, but of what we ourselves choose to do now.

 

1.2 Partie I, Chapitre II

Note24: Forman :P17-18 It is now widely recognized that the drug war has caused tremendous damage--especially in the low-income African American communities that have been its primary target. Blacks are much more likely than whites to be arrested, convicted, and incarcerated for drug offenses, even though blacks are no more likely than whites to use drugs.  Marijuana produces particularly blatant arrest disparities: in Washington, D.C., the black arrest rate for marijuana possession in 2010 was eight times that for whites, and in that same year, law enforcement in the city made 5,393 marijuana possession arrests--nearly fifteen arrests a day.' 

Note 25: American Substance Study: The rates of substance abuse among African Americans are similar to those of the general population, although there are some slight differences. The biggest difference is the use of marijuana which has been legalized in many states.  Findings from the 2018 National Survey on Drug Use and Health include: 26.9% of African Americans have a substance use disorder compared to a rate of 7.4% among the total population. 3.4% of African Americans have an illicit drug use disorder compared to a rate of 3% among the total population. Past month illicit drug use among African Americans (13.7%) is more than Caucasians (12%) and Hispanics (9.7%). Past month marijuana use among African Americans (12.2%) is higher than the general population (10.1%). African Americans report lower lifetime use of cocaine (8.5%) compared to Caucasians (17.6%) and Hispanics (11.1%). Alcohol use disorders are less common among African Americans (4.5%) than the total population (5.4%). Binge drinking among African Americans (23%) is slightly less common than in Hispanics (24.6%) and Caucasians (25.7%). The rate of heavy drinking among African Americans (4.3%) is much less than the general population (6.1%) and Caucasians (7.2%). The study also shows that although the rate of illicit drug use is higher among African Americans, statistics show that African Americans seek and receive specialty treatment for substance abuse problems at a higher rate than the rest of the population. Among individuals in need of substance abuse treatment, African Americans are more likely to receive treatment at a specialty facility (15.2% vs. 9.6% for individuals from all other ethnic groups).5 African Americans are also more likely to recognize the need and seek treatment (2.8% vs. 1.4%).

Note 26: P 25:  without taking heroin into account, one cannot understand African American attitudes toward the drug war. Heroin had long troubled D.C.--a 1955 government report called the city s drug problem « serious and tragic and expensive and ominous --but by the late 1960s, what had been a problem became an epidemic. Heroin began to devour the city's poor black neighborhoods. Studies at the D.C. Central Detention Facility (commonly known as the D.C. Jail) revealed the extent of the crisis: in the early to mid-1960s, less than 3 percent of new inmates were addicted to heroin, but beginning in 1967 the growth rate exploded, tripling by 1968, then tripling again by February 1969. By June 1969, an astonishing 45 percent of the men admitted to the jail were addicts. In the city itself, the number of addicts rose from 5,000 in early 1970 to 18,000 by Christmas of that year. By 1971, there were about fifteen times more heroin addicts in Washington, D.C., than in all of England. These addicts were overwhelmingly likely to be young black men.  

Note 28:Forman P 26-46:  A study of Washington, D.C., and three other cities found that the average heroin addict committed more than three hundred crimes a year.^» * The devastation in these cities' poor black communities took many forms: as overdose deaths skyrocketed, parents buried their children; as fear of robberies and burglaries spread, residents stayed home with doors and windows bolted shut; as desperate young addicts resorted to stealing from their kin, families were forced to turn against their own. D.C.'s heroin epidemic produced two main responses. The first came from the government: a public health effort, heavy on treatment and light on law enforcement. This strategy was pioneered by Jerome Jaffe, the director of the Nixon administration's Special Action Office for Drug Abuse Prevention, who advocated « methadone maintenance,» the practice of providing addicts with a free synthetic alternative to heroin in the form of 40- to 80-milligram « stabilization doses» of government-regulated methadone. The second response to the epidemic was organized by local activists, neighborhood leaders, and community groups. Among the most prominent was a black nationalist named Hassan Jeru-Ahmed. Hassan--a high school dropout, recovering addict, and former federal prisoner, Hassan had been converted by his experience with addiction and crime into an unrelenting drug warrior. Hassan founded the Blackman's Development Center (BDC) in May 1969, and it quickly became one of the most active antidrug organizations in the city. The BDC worked closely with Hassan's other organizations, the United Moorish Republic and the Blackman's Volunteer Army of Liberation (Hassan called himself the army's commanding officer ); at its peak, the BDC had more than seven hundred members, many of them ex-addicts like Hassan.» *^ The BDC's anger at DuPont and his Narcotics Treatment Administration (NTA) was rooted in America's history of racial subjugation. Hassan and his colleagues believed that whites wanted blacks to be addicted to narcotics, because it made them passive; in the BDC's eyes, methadone maintenance was a thinly veiled attempt to keep black people oppressed.  Although Hassan advocated punitive action against drug sellers, it is important to remember that he also called for root-cause solutions to' the heroin epidemic (improving schools, fighting racism) and an ethic of black responsibility that valued hard work, education, and self-discipline. In this respect, he represented the « all of the above»  Hassan recounted, but the police would often refuse to take action, citing « technicalities» and « red tape.»  As for the marijuana use,  White teenagers could use marijuana without jeopardizing their futures, Fauntleroy explained. After getting high, they could always « return to enjoy the comforts of the suburbs.»  But poor black teenagers in the inner city had no room for error. Lacking a middle-class cocoon to shield them from the consequences of marijuana use, those « who have been born in frustration, who have suffered economic deprivation, who have lived in substandard housing, who may have come from families receiving welfare payments, who have no automobiles, etc.,»  might never recover from youthful rebellion. Such kids, Fauntleroy concluded despairingly, will « have a difficult time securing any job, and having been truants from school, will more or less drop out upon reaching the age of sixteen.»  So even if decriminalizing marijuana might save a black adolescent from getting arrested, it all but guaranteed more serious problems down the line: drug use, school failure, and crime. Those who had been arrested or convicted rarely participated in debates over criminal justice policy, in D.C. or nationally. They rarely told their stories. And their invisibility helps explain why our criminal justice system became so punitive.

Note 29: Glenn: An important consequence of racial stigma is « vicious circles» of cumulative causation: self-sustaining processes in which the failure of blacks to make progress justifies for whites the very prejudicial attitudes that, when reflected in social and political action, ensure that blacks will not advance. The effects of stigma are more subtle, and they are deeply embedded in the symbolic and expressive life of the nation and our narratives about its origins and destiny. The reasons for the development of racial stigma in the United States are in large part historical. Fundamental to the processes of race-making in the United States have been the institution of chattel slavery and the associated rituals and customs that supported the master-slave hier- archy and dishonored the slave. The social meaning of race that emerged in American political culture was closely connected with the dishonorable status of enslavement.

Note 31: Zimmerman 28:  Over 30 years of educational research has found that African American children generally underperform compared to their Asian and European American peers on academic indicators (for a review, see Gregory, Skiba, &Noguera, 2010; Vanneman, Hamilton, Anderson, &Rahman, 2009). Although larger institutional and systemic inequalities contribute to this underachievement (e.g., Felice, 1981; Gillborn, 2003; Kozol, 1991), psychological factors resulting from discrimination are also culpable (e.g., Neblett, Philip, Cogburn, &Sellers, 2006). In addition, stereotype threat has been found to negatively affect the performance of African American college students (Alter, Aronson, Darley, Rodriguez, &Ruble, 2010). Stereotype threat is the detrimental impact on performance that occurs when an individual's poor performance is at risk of confirming a task-relevant stereotype (e.g., Schmader, 2010; Steele, 1997) Stereotype threat has been implicated as one cause of school disengagement and the resulting poor school achievement for African American students (e.g., Crocker, Major, & Steele, 1998; Majors et al., 1998). For example, undergraduates devalue academic domains following repeated exposure to stereotype threatening situations (Aronson, Fried, & Good, 2002; Major et al., 1998; Major & Schmader, 1998), and high school students have been found to disidentify with academics over time in similar situations (Cokley, McClain, Jones, & Johnson, 2012; Forbes, Schmader & Allen, 2008). The most serious outcomes of long-term disidentification include dropping out of school and displaying disruptive behavior in the classroom (Klem & Connell, 2004). Thus, stereotype threat can potentially influence both short-term disengagement and long-term disidentification with academics (Steele, 1997; Steele & Aronson, 1995). (Shelvin, Rivadeneyra, et Zimmerman, 2014).

 

1.3 Partie I, Chapitre III

Note 32: Nelson: » The term White Washing can be defined as a racist practice of removing visible minorities in popular media by making their skin appear lighter, or even replacing them altogether with white actors. Black Erasure can be described as the tendency to ignore, remove, and falsify Black bodies and Black voices in academia, news, media, and other outlets. As someone who has always identified as Black, as a young girl, I wondered why I did not look like the little white girls on the TV or in books. When I grew a little older, I began to resent that I did not look like the light skinned, blond haired models in all of the magazines and popular TV shows. Rarely, did I ever see any minorities in the media that I was exposed to. White Washing in the media has impacted me negatively.» 

Note. 33: Dyer « Race is something only applied to non-white peoples, as long as white people are not racially seen and named, they/we function as human norm. Other people are raced, we are just people. There is no more powerful position than that of being `just' human. The claim to power is the claim to speak for the commonality of humanity. Raced people can't do that - they can only speak for their race. But non-raced people can, for they do not represent the interests of a race.»  « We (whites) will speak of, say, the blackness of Chineseness of friends, neighbours, colleagues, customers or clients, and it may be in the most genuinely friendly and accepting manner, but we don't mention the whiteness of the white people we know.» « The assumption that white people are just people, which is not far off saying that whites are people whereas other colours are something else, is endemic to white culture.» Research- into books, museums, the press, advertising, films, television, software - repeatedly shows that in Western representation whites are overwhelmingly and disproportionately predominant, have the central and elaborated roles, and above all are placed the norm, the ordinary, the standard. Whites are everywhere in representation. Yet precisely because of this and their placing as norm they seem not to be represented to themselves as whites but as people who are variously gendered, classed, sexualised and abled. At the level of racial representation, in other words, whites are not of a certain race, they're just the human race.»

Note 34: Nelson: « Black women are typically sassy and opinionated (Blaque). Their characters are either hyper sexualized or overweight and meant to be unattractive. Black men are typically abusive and loud. Black male characters usually revolved around being a `thug' or some other negative lifestyle. It is important to note, many Black characters are created to be one-dimensional. The same is not true of white characters. White characters have been heroes, villains, brave, weak, shy, dangerous, outlandish, etc. There is no one way to describe the roles white actors have played, and yet there are clear circumstances where Black actors have been demoted into playing stereotypical roles.» « Black Erasure and White Washing in popular media negatively impacts children in the Black community and aids in the robbery of their childhood. It is hard to think about the magnitude of the effect that colorism and the complete erasure of Black bodies has had on children in the Black community. Without regularly seeing positive reflections of themselves in the media it becomes hard for some Black children to value their self-image.»

Note 35: Reitman Meredith « the white workplace is created and maintained through a process of whitewashing in which everyday practices seek to deny racial politics, superimpose white culture and normalize that culture in place. This characterization directly challenges the notion of the high-tech workplace as morally above problems of race. What distinguishes white places from those associated with oppressed racial groups is that they are constructed through a denial of identity rather than its explicit portrayal. It is this denial that makes these places so important to reveal.»

Note: 37 Yochim: Scholarship focusing on the treatment of blacks in media has relied quite heavily on this definition of racial symbolic annihilation, although the concept is not always explicitly referenced. To illustrate, Pescosolido, Grauerholz, and Milkie (1997) describe blacks as being ignored, stereotyped, or demeaned by media; their criticism echoes Gerbner's and Tuchman's original definitions which include « absence» as well as « condemnation» and « trivialization.» Hooks (1992) argues that African American women have experienced condemnation as they are often relegated to controlling, sexually wanton representations (see also Hill Collins, 2000). Brown (2001) discusses the absence of heroic blackness in comic books. He argues that readers must identify across racial boundaries since the visible racial minorities in most comic books were nameless criminals that white heroes defeated.  Whylie (1999) uses the term « colorstruction» to reveal how skin color differences within blackness are exploited in media to associate a higher value to those that possess physical traits closer to those of whites. Whylie posits that the characters in the 1991 film New Jack City, created by a black filmmaker, present « a rather obvious color line that separates the more negative dark-complexioned characters [...] from the lighter black ones» (p. 189). For Whylie, introducing such intraracial warfare is not just about exploiting black as evil in our imaginations. Rather, Whylie offers that blackness, even in media products such as New Jack City, is trivialized and rendered moot, replaced by white supremacy and cultural domination. 

Note:38: Dyer: The latter become what distinguish white people, giving them a special relation race. Black people can be reduced (in white culture) to their bodies and thus to race, but white people are something else that is realised in and yet is not reducible to the corporeal, or racial.

Note 39:McIntosh: I have come to see white privilege as an invisible package of unearned assets that I can count on cashing in each day, but about which I was « meant»  to remain oblivious. White privilege is like an invisible weightless knapsack of special provisions, assurances, tools, maps, guides, codebooks, passports, visas, clothes, compass, emergency gear, and blank checks.

 After I realized, through faculty development work in Women's Studies, the extent to which men work from a base of unacknowledged privilege, I understood that much of their oppressiveness was unconscious. Then I remembered the frequent charges from women of color that white women whom they encounter are oppressive.

 At school, we were not taught about slavery in any depth; we were not taught to see slaveholders as damaged people. Slaves were seen as the only group at risk of being dehumanized. My schooling followed the pattern which Elizabeth Minnich has point our: whites are taught to think of their lives as morally neutral, normative, and average, and also ideal, so that when we work to benefit others, this seen as work that will allow « them»  to be more like « us.»  I think many of us know how obnoxious this attitude can be in men.

1. can, if I wish, arrange to be in the company of people of my race most of the time.

2. If I should need to move, I can be pretty sure of renting or purchasing housing in an area which I can afford and in which I would want to live.

3. I can be reasonably sure that my neighbors in such a location will be neutral or pleasant to me.

4. I can go shopping alone most of the time, fairly well assured that I will not be followed or harassed by store detectives.

5. I can turn on the television or open to the front page of the paper and see people of my race widely and positively represented.

7. I can go into a book shop and count on finding the writing of my race, represented, into a supermarket and find the staple foods that fit with my cultural traditions, into a hairdresser's shop and find someone who can deal with my hair.

8. Whether I use checks, credit cards, or cash, I can count on my skin color not to work against the appearance that I am financially reliable.

9. I did not have to educate our children to be aware of systemic racism for their own daily physical protection.

10. I am never asked to speak for all the people of my racial group.

11. I can criticize our government and talk about how much I fear its policies and behavior without being seen as a cultural outsider.

 In this potpourri of examples, some privileges make me feel at home in the world. Others allow me to escape penalties or dangers that others suffer. Through some, I escape fear, anxiety, insult, injury, or a sense of not being welcome, not being real. Some keep me from having to hide, to be in disguise, to feel sick or crazy, to negotiate each transaction from the position of being an outsider or, within my group, a person who is suspected of having too close links with a dominant culture. Most keep me from having to be angry.

Note: 40:Plaut,Romano « Whites tend to endorse color blindness more than do people of color (Neville, Lilly, Duran, Lee, & Browne, 2000; Ryan, Hunt, Weible, Peterson, & Casas, 2007). What is its appeal? Color blindness has ego-protective features. Adopting color blindness lets members of groups associated with perpetrating racism (e.g., Whites) maintain an egalitarian self-image, because it allows them to believe they are nonprejudiced and are self-presenting as such. Indeed, Whites' use of color blindness in interracial interaction correlates with exter- nal motivation to control prejudice (Apfelbaum, Sommers, & Norton, 2008). It can also represent a vision for an equitable society, where race does not impact life outcomes (Knowles, Lowery, Hogan, & Chow, 2009), and when framed as commonality regardless of back- grounds, it can relate to warmth (Hahn, Banchefsky, Park, & Judd, 2015; Wolsko et al., 2000). However, color blindness can also justify current inequality. When threat- ened, White Americans high in social dominance orienta- tion (i.e., preference for group-based hierarchy) use color blindness to defend the status quo (Knowles et al., 2009). Color-blind racial attitudes also resonate with low- status group members high in social dominance orienta- tion (Neville, Coleman, Falconer, & Holmes, 2005).

Note 41: Pailey: The `white gaze' is a phrase that gained prominence in the works of black American public intellectuals and literary legends -- including Toni Morrison, Ralph Ellison and James Baldwin -- who have fiercely resisted one dimensional, racist tropes about blacks in America. A Pulitzer and Nobel Prize winning author of 11 novels, Morrison once quipped in Playing in the Dark: Whiteness and the Literary Imagination, `I am a black writer struggling with and through a language [English] that can powerfully evoke and enforce hidden signs of racial superiority, cultural hegemony, and dismissive « othering» of people' (1992: x-xi). While Palestinian scholar Edward Said (1978) evoked the `white gaze' of development as the `seeing eye' of Orientalism, French existential philosopher Jean-Paul Sartre (1964) described it as `the privilege of seeing without being seen'. Whereas First Nations and indigenous studies scholar Glen Coulthard (2004: 14-15) termed it a `colonial frame', American sociologist Joe R. Feagin (2013: ix,3) called it an `overarching worldview' and `white racial frame' that rationalizes and justifies white privilege and domination. Continuing on this trajectory, Mbembe (2017: 28) called the `white gaze' of development a `Western consciousness of blackness' which makes whiteness the epitome of normalcy. Echoing Stuart Hall (1992), Malawian historian Paul Tiyambe Zeleza (2009: 131, 133) reduced it to a `colonizing epistemological order' which seeks to `universalize the West and provincialize the rest'. And last, but certainly not least, Kenyan literary scholar Grace A. Musila (2017: 703-04) recently summarized the `white gaze' as a `single-lens knowledge register', a `blindspot' and a `fantasy of the monopoly of the gaze' which assumes that `the Other is both subject to this gaze and incapable of returning the gaze'.

Note 42: Yancy:  «  Black bodies in America continue to be reduced to their surfaces and to stereotypes that are constricting and false, that often force those black bodies to move through social spaces in ways that put white people at ease. We fear that our black bodies incite an accusation. We move in ways that help us to survive the procrustean gazes of white people. We dread that those who see us might feel the irrational fear to stand their ground rather than « finding common ground,» a reference that was made by Bernice King as she spoke about the legacy of her father at the steps of the Lincoln Memorial.»  « The white gaze is also hegemonic, historically grounded in material relations of white power: it was deemed disrespectful for a black person to violate the white gaze by looking directly into the eyes of someone white. The white gaze is also ethically solipsistic: within it only whites have the capacity of making valid moral judgments.»  

Note 43: Greco: What our research found is that white gaze requires Black women to monitor how they look, emote, talk, and behave if they want to fit in and lead at work,» McCluney said. « Black women must expend considerable resources - time, money and energy - to accommodate whiteness. The paper indicates that whiteness is imposed at work, primarily through the adoption of Eurocentric standards as the basis for organization-wide norms and expectations. There are two keys to this imposition - white display rules and white beauty standards. One common enactment of white display rules found in the tweets was the scrutiny of Black women's facial expressions. White display rules also affected how Black women negotiate the Angry Black Woman trope, which is imposed to control Black women's bodies through tone-policing and labeling their general demeanor as « angry.»  Whiteness is also enforced through the exploitation of Black women and their work. Exploitation manifests as invisibility, or situations where their presence and/or ideas are ignored and overlooked. Other exploitative practices upheld the Strong Black Woman stereotype, whereby people viewed Black women as strong and invincible, and as having a limitless capacity to support or save others.

2.1 Partie II, Chapitre I

Note 44: Cheng: « Dehumanizing and deadly consequences spawn from these myths of black bruteness. Multiple recent studies have shown the tendencies of white research subjects to overestimate the size, speed, and age of black people. Such « formidability bias,» scientists argue, can expectedly « [promote] participants' justifications of hy- pothetical use of force against Black suspects of crime» (Wilson, Rule, and Hugenberg 2017, 59). Take the tragedy of twelve-year-old Tamir Rice, who, while playing with an Airsoft toy gun in a Cleveland park on November 22, 2014, was shot and killed by police officer Timothy Loehmann.5 In his signed statement to investigators, Loehmann declared that Rice « appeared to be over 18 years old and about 185 pounds» (Loehmann 2015), He wasn't that little kid . . . you're seeing in pictures. He's a twelve-year-old in an adult body» (Stahl 2016)»   Formidability myths go beyond overestimations of how resilient black bodies look (exteriorities). These myths concurrently enable un- derestimations of black bodies' capacity to feel (interiorities). In a 2014 study, researchers found that white children, beginning as early as age seven, believe their black peers to possess reduced susceptibility to physical pain. Much injustice has historically sprung from white denials of black nociception. « Pain bias,» sometimes called the « racial empathy gap,» is complicit in the societal normalization of black trauma (Wade 2013; Silverstein 2013; Forgiarini, Gallucci, and Maravita 2011).10 Physicians today prescribe lower and fewer doses of pain medication to black patients, including black children (Hoberman 2012; Hoffman, Trawalter, Axt, and Oliver 2016; Graham 2014). Police use more severe physical force on dark- skinned bodies (Buehler 2017). Therapists, through buy-in of the Strong Black Woman trope, disproportionately trivialize black women's requests for mental healthcare (West, Donovan, and Daniel 2016). Or we could look back to the era of US chattel slavery, during which white doctors forced black women to undergo childbirth without anesthetic chloroform, even when infants had to be delivered « with the aid of the blunt hook» (Schwartz 2006, 167).11 Slaveholders' assumptions that black women were generally « strong enough to endure any pain» further warranted their subjection to every other abuse, including rape (Wyatt 2008, 60; see also Staples 1970).» 

Note 46: Richardson: For as long as Black women have organized publicly, there has been a cultural code of decorum for all who dare to enter the public sphere. Brittany Cooper explains in her 2017 book, Beyond Respectability, that calls for refinement date as far back as the 1890s, during the era of post-Reconstruction. Black Baptist women endeavored to create counter-discourses of Blackness through « adherence to temperance, cleanliness of person and property, thrift, polite manners, and sexual purity.» In terms of visual communication, the politics of respectability dictated that Black women leaders of social movements adopt a « culture of dissemblance» (Hine, 1989, p. 912) or « self-imposed secrecy and invisibility» (Higginbotham, 1993, p. 194). Modest clothing that erased the Black woman's body (and sexuality) was encouraged. Black women within the church were discouraged from making loud, individual displays of protest. Public, corporate prayer was a preferred form of civil disobedience (Higginbotham, 1993, p. 224).for post Reconstruction era Black women to define themselves and reclaim their bodies. It is true that the Black church served as an enclave where African American women could plan their public addresses with great care and col- laboration. The silencing of Black women's voices led to the articulation of a discrete, Black feminist movement that flourished alongside the Black Power Movement of the 1970s.» « Black feminism, or womanism, may have remained a scholarly abstraction were it not for the rise of social media in the 2000s.  In 1994, Kimberleì Crenshaw (1994/2005, p. 282) coined the term « intersectionality» to describe further « how the experiences of women of color are frequently the product of intersecting patterns of racism and sexism, and how these experiences tend not to be represented within the discourses of either feminism or anti-racism.» Still, no sustained social movements led by Black women dominated the American political landscape during the 1980s or 1990s. The Internet rebooted visible, collective womanism in two phases.» « In the Web 1.0 paradigm, Black feminists experimented with their digital voices. Blogs such as Gina McCauley's What About Our Daughters (Rapp, Button, Fleury- Steiner, & Fleury-Steiner, 2010), K. Tempest Bradford's The Angry Black Woman (Curtis, 2015), and Brittney Cooper's Crunk Feminist Collective (Boylorn, 2013) quickly became required reading material for Black women in the early 2000s. In this fashion, the affordances of Web 1.0 rewarded individual, standout digital personalities with coveted access to traditional media, but did not yet offer a path to collective leveraging of the Internet for social movement formation. The Web 2.0, read/write version of the Internet shifted this focus--from singular womanist bloggers--to a plurality of connected Black feminists online. Shortly after Twitter's launch in 2006, African Americans began to visit the social media platform more than any other ethnic group. By 2014, more than 26% of African Americans were convening on Twitter at any given time of day, while only 16% of Whites were doing so (Smith, 2014). So-called « Black Twitter» (as it was dubbed by blogger Choire Sicha in 2009) comprised African American voices from all over the world. Initial academic explorations into Black Twitter found that African Americans were engaging in lively games of the « dozens» (Florini, 2014) or live-Tweeting hit television shows such as Shonda Rhimes's Scandal (Everett, 2015) or How to Get Away with Murder (Williams & Gonlin, 2017). The digital frivolity gave way to fury, however, after the Trayvon Martin murder trial in 2013. When George Zimmerman, who is half-White, was acquitted of killing the unarmed, Black teenager in Sanford, Florida, Alicia Garza took to Facebook to write a love letter to Black people. Her friend, Patrisse Cullors, reposted it to Twitter with a hashtag: #BlackLivesMatter (Garza, 2016). Neither of the women said that they ever expected the Tweet to become a global movement. In many ways though, this moment may have been inevitable, since the socially conservative politics of respectability silenced many groups of willing Black women activists for decades.

2.2 Partie II, Chapitre II

Note47: Smith: Black legal scholar Kimberlé Crenshaw coined the term « intersectionality» in her insightful 1989 essay, « Demarginalizing the Intersection of Race and Sex: A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics.» The concept of intersectionality is not an abstract notion but a description of the way multiple oppressions are experienced. Indeed, Crenshaw uses the following analogy, referring to a traffic intersection, or crossroad, to concretize the concept: Consider an analogy to traffic in an intersection, coming and going in all four directions. Discrimination, like traffic through an intersection, may flow in one direction, and it may flow in another. If an accident happens in an intersection, it can be caused by cars traveling from any number of directions and, sometimes, from all of them. Similarly, if a Black woman is harmed because she is in an intersection, her injury could result from sex discrimination or race discrimination. . . . But it is not always easy to reconstruct an accident: Sometimes the skid marks and the injuries simply indicate that they occurred simultaneously, frustrating efforts to determine which driver caused the harm. Crenshaw argues that Black women are discriminated against in ways that often do not fit neatly within the legal categories of either « racism» or « sexism»--but as a combination of both racism and sexism. Yet the legal system has generally defined sexism as based upon an unspoken reference to the injustices confronted by all (including white) women, while defining racism to refer to those faced by all (including male) Blacks and other people of color. This framework frequently renders Black women legally « invisible» and without legal recourse. Since the times of slavery, Black women have eloquently described the multiple oppressions of race, class, and gender--referring to this concept as « interlocking oppressions,» « simultaneous oppressions,» « double jeopardy,» « triple jeopardy» or any number of descriptive terms. Like most other Black feminists, Crenshaw emphasizes the importance of Sojourner Truth's famous « Ain't I a Woman?» speech delivered to the 1851 Women's Convention in Akron, Ohio: That man over there says that women need to be helped into carriages and lifted over ditches, and to have the best place everywhere. Nobody ever helps me into carriages, or over mud-puddles, or gives me any best place! And ain't I a woman? Look at me! Look at my arm! I could have ploughed and planted, and gathered into barns, and no man could head me! And ain't I a woman? I could work as much and eat as much as a man--when I could get it--and bear the lash as well! And ain't I a woman? I have borne thirteen children, and seen them most all sold off to slavery, and when I cried out with my mother's grief, none but Jesus heard me! And ain't I a woman? Crenshaw draws a parallel between Truth's experience with the white suffrage movement and Black women's experience with modern feminism, arguing, « When feminist theory and politics that claim to reflect women's experiences and women's aspirations do not include or speak to Black women, Black women must ask, « Ain't we women?» Crenshaw's political aims reach further than addressing flaws in the legal system. She argues that Black women are frequently absent from analyses of either gender oppression or racism, since the former focuses primarily on the experiences of white women and the latter on Black men. She seeks to challenge both feminist and antiracist theory and practice that neglect to « accurately reflect the interaction of race and gender,» arguing that « because the intersectional experience is greater than the sum of racism and sexism, any analysis that does not take intersectionality into account cannot sufficiently address the particular manner in which Black women are subordinated.» Crenshaw argues that a key aspect of intersectionality lies in its recognition that multiple oppressions are not each suffered separately but rather as a single, synthesized experience. This has enormous significance at the very practical level of movement building. While all women are oppressed as women, no movement can claim to speak for all women unless it speaks for women who also face the consequences of racism--which place women of color disproportionately in the ranks of the working class and the poor. Race and class therefore must be central to the project of women's liberation if it is to be meaningful to those women who are most oppressed by the system. The widely accepted narrative of the modern feminist movement is that it initially involved white women beginning in the late 1960s and early 1970s, who were later joined by women of color following in their footsteps. But this narrative is factually incorrect. Decades before the rise of the modern women's liberation movement, Black women were organizing against their systematic rape at the hands of white racist men. Women civil rights activists, including Rosa Parks, were part of a vocal grassroots movement to defend Black women subject to racist sexual assaults--in an intersection of oppression unique to Black women historically in the United States.

Note 48: Garza: When you design an event / campaign / et cetera based on the work of queer Black women, don't invite them to participate in shaping it, but ask them to provide materials and ideas for next steps for said event, that is racism in practice. It's also hetero-patriarchal. Straight men, unintentionally or intentionally, have taken the work of queer Black women and erased our contributions. Perhaps if we were the charismatic Black men many are rallying around these days, it would have been a different story, but being Black queer women in this society (and apparently within these movements) tends to equal invisibility and non- relevancy. Black Lives Matter is a unique contribution that goes beyond extrajudicial killings of Black people by police and vigilantes. It goes beyond the narrow nationalism that can be prevalent within some Black communities, which merely call on Black people to love Black, live Black and buy Black, keeping straight cis Black men in the front of the movement while our sisters, queer and trans and disabled folk take up roles in the background or not at all. Black Lives Matter affirms the lives of Black queer and trans folks, disabled folks, Black-undocumented folks, folks with records, women and all Black lives along the gender spectrum. It centers those that have been marginalized within Black liberation movements. It is a tactic to (re)build the Black liberation movement. When we say Black Lives Matter, we are talking about the ways in which Black people are deprived of our basic human rights and dignity. It is an acknowledgement Black poverty and genocide is state violence. It is an acknowledgment that 1 million Black people are locked in cages in this country-one half of all people in prisons or jails-is an act of state violence. It is an acknowledgment that Black women continue to bear the burden of a relentless assault on our children and our families and that assault is an act of state violence. Black queer and trans folks bearing a unique burden in a hetero-patriarchal society that disposes of us like garbage and simultaneously fetishizes us and profits off of us is state violence; the fact that 500,000 Black people in the US are undocumented immigrants and relegated to the shadows is state violence;.the fact that Black girls are used as negotiating chips during times of conflict and war is state violence; Black folks living with disabilities and different abilities bear the burden of state-sponsored Darwinian experiments that attempt to squeeze us into boxes of normality defined by White supremacy is state violence. And the fact is that the lives of Black people--not ALL people--exist within these conditions is consequence of state violence.» In 2014, hetero-patriarchy and anti-Black racism within our movement is real and felt. It's killing us and it's killing our potential to build power for transformative social change. When you adopt the work of queer women of color, don't name or recognize it, and promote it as if it has no history of its own such actions are problematic. When I use Assata's powerful demand in my organizing work, I always begin by sharing where it comes from, sharing about Assata's significance to the Black Liberation Movement, what it's political purpose and message is, and why it's important in our context.»

Note 49:Esposito: « Police in the United States kill far more people than do police in other advanced industrial democracies (13). While a sub- stantial body of evidence shows that people of color, especially African Americans, are at greater risk for experiencing crim- inal justice contact and police-involved harm than are whites (14-19), we lack basic estimates of the prevalence of police- involved deaths, largely due to the absence of definitive official data. Among all groups, black men and boys face the highest life- time risk of being killed by police. Our models predict that about 1 in 1,000 black men and boys will be killed by police over the life course (96 [77, 120] per 100,000). Women's lifetime risk of being killed by police is about 20 times lower than men's risk. Among women and girls, black women's and American Indian/Alaska Native women's risk is highest; we expect between 2.4 and 5.4 black women and girls to be killed by police over the life course per 100,000 at current rates. 

Between the ages of 25 y and 29 y, black men are killed by police at a rate between 2.8 and 4.1 per 100,000. Women's risk of being killed by police use of force is about an order of magnitude lower than men's risk at all ages, as shown in Fig. 4. Between the ages of 25 y and 29 y, we estimate a median mortality risk of 0.12 per 100,000 for black women.  Our analysis shows that the risk of being killed by police is jointly patterned by one's race, gender, and age. Police violence is a leading cause of death for young men, and young men of color face an exceptionally high risk of being killed by police. Inequalities in risk are pronounced throughout the life course. This study reinforces calls to treat police violence as a public health issue (1, 4).Rates of death have increased by as much as 50% since 2008. Also note that while black people remain dispropor- tionately more likely than white people to be killed by police, the share of white deaths has been increasing in recent years, The meaning of race, age, and gender for police vio- lence emerges in the interactions between how officers perceive an individual's identity and the salience of these classifications for perceptions of criminality, belonging, and dangerousness (1, 10, 25, 39). Future work should closely consider how place, race, gender, age, social class, and disability intersectionality structure exposure to violence (26).»

Note 50:Jackson: Black rebellion and protest, though, have historically never been coupled with allegiance to American democracy. Today, peaceful demonstrations and violent riots alike have erupted across the country in response to police brutality and the killings of George Floyd, Breonna Taylor, and Ahmaud Arbery. Yet the language used to refer to protesters has included looters, thugs, and even claims that they are un-American. The philosophy of force and violence to obtain freedom has long been employed by white people and explicitly denied to black Americans. The numerous slave rebellions led by Gabriel Prosser, Charles Deslondes, and Nat Turner were all attempts to gain freedom with force. Throughout the 20th century, black Americans armed themselves in the face of white mobs and organized protection for their freedom marches. Accordingly, when George Floyd, Breonna Taylor, and so many others were killed by police, black people and their allies chose to rise up. Americans like to harken back to the civil-rights era as a moment of nonviolence and civil disobedience. But that movement was an orchestrated response to violence. Violence at the voting booth. Violence at the lunch counter. Violence that bombed a church with four little black girls inside. Violence that left a bloated black boy in an open casket. Violence that left a black husband and father murdered in his driveway. The movement ended with the violent death of Martin Luther King Jr. And his death ignited riots in more than 100 cities.

Note 51: Buchanan:  Four recent polls -- including one released this week by Civis Analytics, a data science firm that works with businesses and Democratic campaigns -- suggest that about 15 million to 26 million people in the United States have participated in demonstrations over the death of George Floyd and others in recent weeks. Black Lives Matter has been around since 2013, but there's been a big shift in public opinion about the movement as well as broader support for recent protests. A deluge of public support from organizations like the N.F.L. and NASCAR for Black Lives Matter may have also encouraged supporters who typically would sit on the sidelines to get involved. The protests may also be benefitting from a country that is more conditioned to protesting. The adversarial stance that the Trump administration has taken on issues like guns, climate change and immigration has led to more protests than under any other presidency since the Cold War. According to a poll from The Washington Post and the Kaiser Family Foundation, one in five Americans said that they had participated in a protest since the start of the Trump administration, and 19 percent said they were new to protesting. More than 40 percent of counties in the United States -- at least 1,360 -- have had a protest. Unlike with past Black Lives Matter protests, nearly 95 percent of counties that had a protest recently are majority white, and nearly three-quarters of the counties are more than 75 percent white. According to the Civis Analytics poll, the movement appears to have attracted protesters who are younger and wealthier. The age group with the largest share of protesters was people under 35 and the income group with the largest share of protesters was those earning more than $150,000. Half of those who said they protested said that this was their first time getting involved with a form of activism or demonstration. A majority said that they watched a video of police violence toward protesters or the Black community within the last year. And of those people, half said that it made them more supportive of the Black Lives Matter movement.The protests are colliding with another watershed moment: the country's most devastating pandemic in modern history. « With being home and not being able to do as much, that might be amplifying something that is already sort of critical, something that's already a powerful catalyst, and that is the video,» said Daniel Q. Gillion, a professor at the University of Pennsylvania who has written several books on protests and politics. « If you aren't moved by the George Floyd video, you have nothing in you,» he said. « And that catalyst can now be amplified by the fact that individuals probably have more time to engage in protest activity.

3.1 Partie III, Chapitre II

Note 52: Greco: black women tend to monitor how they look, emote, talk, and behave if they want to fit in and lead at work. 

Note 54: Richardson: adherence to temperance, cleanliness of person and property, thrift, polite manners, and sexual purity» These characteristics were linked to religiousness and to the weekly attendance to church where black women were forced into « corporate prayer which was a preferred form of civil disobedience. 

Note 55 Esposito: Women's lifetime risk of being killed by police is about 20 times lower than men's risk. Among women and girls, black women's and American Indian/Alaska Native women's risk is highest; we expect between 2.4 and 5.4 black women and girls to be killed by police over the life course per 100,000 at current rates. 

Note 56 Gupta: since 2015, nearly 250 women in total have been killed by police officers, of which 48 -- about a fifth -- were Black, according to a Washington Post database. In that same time frame, there have been two cases in which officers were charged with manslaughter or murder in an on-duty shooting of a Black woman, Professor Stinson said. One officer was acquitted and the other case is still pending. By comparison, there have been five cases since 2015 in which officers were charged with manslaughter or murder in an on-duty shooting of a white woman and three of them resulted in a conviction.

Note 57: Watters womanhood» has traditionally been equated with « White womanhood,» and the call to put « woman- hood» above all else has often resulted in the concerns of White middle-class or upper-class women being prioritized above all else. While White women obtained the right to vote in 1920, most Black women were unable to vote until decades later. White women earn eighty-two cents for every dollar earned by White men, but Black women only earn sixty-five cents to every dollar. Additionally, around seventy- two percent of trans people murdered in the United States are women of color Nevertheless, modern feminism often fails to ac- knowledge these disparities, which can lead to the othering and exclusion of women of color.Both the Women's March and Black Lives Matter were founded by women who felt angry, disillusioned, and helpless against a system that does not equally enforce the political, social, and economic rights of its members. Women from all walks of life showed up to the Women's March in an act of resistance against this violence. Yet, women of color are often left standing alone on their own front lines. The position of the White feminist movement is clear--all women are expected to be feminist, but not all feminists support all women. This position must change if either movement is to survive.Black women also face gender-specific risks from police encounters, such as an increased likelihood of sexual harassment and assault, thereby further conflating issues of race and gender. However, even within the Black Lives Matter movement the victimization of these women is less protested. For example, although the story of Sandra Bland was widely publicized, there are so many other unknown Black women who have been victimized at the hands of law enforcement that a second campaign, #SayHerName, has arisen in response. Both the Women's March and Black Lives Matter were founded by women who felt angry, disillusioned, and helpless against a system that does not equally enforce the political, social, and economic rights of its members. Women from all walks of life showed up to the Women's March in an act of resistance against this violence. Yet, women of color are often left standing alone on their own front lines. The position of the White feminist movement is clear--all women are expected to be feminist, but not all feminists support all women. This position must change if either movement is to survive. Black women also face gender-specific risks from police encounters, such as an increased likelihood of sexual harassment and assault, thereby further conflating issues of race and gender. However, even within the Black Lives Matter movement the victimization of these women is less protested. For example, although the story of Sandra Bland was widely publicized, there are so many other unknown Black women who have been victimized at the hands of law enforcement that a sec- ond campaign, #SayHerName, has arisen in response. The parallel is clear--although Black women's challenges are exacerbated by police violence, all women share a common struggle to have their live- lihoods legitimized in this patriarchal society. 

Note 58 Malala Assembly: Black women's experiences are continuously ignored or sidelined -- and not only within justice systems. According to ProPublica, Black women in the U.S. are 243% more likely to die from pregnancy-or childbirth-related causes than White women. Most complications are said to occur because doctors tend to downplay Black women's cries of pain. Because these stereotypes are rampant in the media, doctors may not even see their own biases. Black women and girls are also victims of increased rates of misogyny and sexual violence. More than 18% of Black women in the U.S. will report being sexually assaulted in their lifetimes -- and that just accounts for the women who report. Because Western media hypersexualizes Black women and girls, Black girls are often seen as women when we are in our pre-teens. This phenomenon, known as « adultification,» aggravates the issue of sexual harassment and predatory behavior against Black girls. Only one in 15 Black women report their assaults because of their fear of the police and not being believed. And Black women are at highest risk of any group for experiencing sexual violence perpetrated by police officers. 

Note59 Fischer: City politicians boosted the narrative that sexually profiled women--consistently marked as Black in media accounts--posed a threat to the urban economy. For example, in a 1979 meeting with hundreds of city officials and businessmen, Atlanta mayor Maynard Jackson declared that « hookers' effect on the economy and urban development . . . cannot be lightly dismissed. We must reckon with the fact that in twenty-first century cities nationwide, law enforcement authorities and politicians have engineered a situation where the privilege of « downtown living» depends on the police harassment, arrest, abuse, banishment, and murder of women--poor, trans, undocumented, Latinx, Asian-American, Indigenous, and Black. These women may not be as visible as male victims of police power. But in our overpoliced and gentrified cities, we bear daily witness to the harm done to them. Luxury condos, outrageous rents, the « trendiest restaurants and shops»--and a bloated army of richly funded police to protect this wealth--are at once the stark proof and perverse erasures of state violence against women. 

Note 60 Pasek: intersectional invisibility provides a framework to understanding how Black women, who live at the intersection of racism and sexism, may be harmed when their unique experiences as Black women are not recognized. Black women are considered much more masculine than their White counterparts. The operative word in defining how similar to other groups Black women are is more « Black» and less « women.» The result is that Black women are dually excluded from the superordinate category of women, and their distinction within the Black community is erased via underdifferentiation from Black men, in ways that may carry social and political import. Black women's concerns are addressed within feminist movements (Goff & Kahn, 2013; Grzanka, 2019), as highlighted by hashtags such as #SolidarityIsForWhiteWomen (Freelon et al., 2018). Likewise, the underdifferentiation of Black women from Black men may also explain why movements against anti-Black racism have often been criticized for not doing enough to address the issues that affect Black women--not because people necessarily do not think of Black women as Black people, but because people think of Black women similarly to how they think of Black men. As a result, a one-size-fits-all approach to anti-Black racism leaves Black women's concerns overlooked. Black women face similar rates of racial disparities in terms of traffic and pedestrian stops, frisks, and arrests. Among Black children, Black girls face racialized and gen- dered discrimination sometimes at rates even greater than their male counterparts (Crenshaw, Ocen, & Nanda, 2015), and Black women and girls are more associated with threat and danger than are White women and girls (Thiem et al., 2019). These realities speak to how Black women are doubly victimized: first, by a crim- inal legal system that harms them dispropor- tionately; then, by social justice movements that, in their foci on single axes of identity, often fail to fully address the first type of victimization (Else-Quest & Hyde, 2016a, 2016b). 

Note 62: SONG From slavery to the present, black female bodies have been bought and sold. Even though Beyoncé and her creative collaborators make use of the powerful voice and words of Malcolm X to emphasize the lack of respect for black womanhood, simply showcasing beautiful black bodies does not create a just culture of optimal wellbeing where black women can become fully self-actualized and be truly respected. It is only as black women and all women resist patriarchal romanticization of domination in relationships can a healthy self-love emerge that allows every black female, and all females, to refuse to be a victim. Ultimately Lemonade glamorizes a world of gendered cultural paradox and contradiction. It does not resolve. 

Note 63 Freeman: Characters and popular culture icons are often crafted on the negative racial stereotypes of Mammy--the asexual, happy, obese, dark-black mother figure; Jezebel--the shameless, oversexual, schemer; and; Sapphire-- the rude, loud, and overbearing emasculator (Balaji 2010, 2009; Fischoff et al. 1999). These historical caricatures have been transformed into contemporary distortions: the welfare queen, who is sexually promiscuous and schemes for money; the video vixen, a loose woman; and the gold digger who schemes and exploits the generosity of men (ibid.). Regardless of opportunities for diverse media representation, studies indicate that women in the videos of male artists, especially hip-hop or rap videos, are often portrayed unfavorably; typically, multiple women are shown in provocative poses and revealing clothing and vying for the attention of the male artist or artists and their entourage (Balaji 2010, 2009; Hall and Smith 2012; Collins 2006). Ward's 2003 content-analysis research suggests that feature videos by female artists similarly present women in subservient or oversexualized roles compared to the videos of male artists.

Note 64 OKORO: If Black men's psychological masculinity was undoubtedly restored and their images were improved, Black females remained pictured in a negative light. Most Black-authored historiography treated stereotyping as « gender-neutral» and therefore the persistent vitality of racist myths and stereotypes about Black women did not fade away. 

Note 65 Green: Recent research has shown that whites are likely to hold these stereotypes especially with respect to issues of crime and welfare. As political and legislative decisions still are controlled by white males, these negative biases are often expressed through policy formation. There is an obvious trend in this society to discriminate against and deny access to social institutions to African Americans (Jewell, 1993). A 1997 study conducted by Peffley et al indicated that whites who hold negative stereotypes of African-Americans judge them more harshly than they do other whites when making hypothetical decisions about violent crimes and welfare benefits. 

Note 66 Fatty: Though the institution of slavery ended, the steryotypes have persisted. Faced with not only racial discrimination but gender discriminaton, black women are consistently forced under the trope of being the `superwoman'.  While this may seem like a positive attribution, the perpetuation of this myth contributes to the harmful mindset that black women have a higher pain threshold. Seen only as strong and self-sacrificing, as opposed to vulnerable and emotional, it creates a society where black women are not only victims to police brutality, sexual abuse, systematic racism, and gender discrimination, but even to the healthcare industry. As doctors ultimately take advantage of this tale to refuse them adequate care, the disparities between overall health and pregnancy related deaths between black and white women are extremely yet unnecessarily high. When black women give birth, they are 3-4 times more likely to die than white women.  When black woman get paid they are given just 63 cents compared to every non-white mans dollar. When black women are victims of sexual assault, only 1 in 15 will report. Yet despite these statistics the troubles of black women still go unrecognized and undiscussed, even within the movement itself. Though black women are strong, for many of them this trait was not chosen willingly. Instead it was forced on them as a mode of protection. If this is truly a movment for black lives, then

it is important not to further perpetuate the discrimination black women face by ignoring them.

Note 67 Blain: Breonna Taylor's story is reminiscent of countless others, and reflects a long-standing pattern: For decades, black women have been targets of police violence and brutality. And for decades, their stories have been sidelined in public discussions about policing. Many scholars point to misogyny to explain the continued marginalization of black women in mainstream narratives on police violence. As Andrea Ritchie, one of the authors of the groundbreaking #SayHerName report explains, « Women's experiences of policing and criminalization and resistance [have] become unworthy of historical study or mention, particularly when those writing our histories are also men. Fannie Lou Hamer who was born in Ruleville, Mississippi, in 1917, and was a sharecropper who joined the civil rights movement during the early 1960s. « After learning that she had the right to vote under the U.S. Constitution, Hamer became active in the Student Nonviolent Coordinating Committee, an interracial civil rights organization. The organization worked on the grassroots level to help black residents in Mississippi register to vote at a time when only 5% of the state's 450,000 black residents were registered. In 1963, Hamer and a group of other activists were traveling back home after attending a voter's workshop in Charleston, South Carolina. They stopped at a restaurant in Winona, Mississippi, to grab a bite to eat. The restaurant owners made it clear that black people were not welcome. Hamer returned to the bus, but then reemerged when she noticed officers shoving her friends into police cars. An officer immediately seized Hamer and began kicking her. Later at the police station, white officers continued to beat Hamer. As she later recalled, « They beat me till my body was hard, till I couldn't bend my fingers or get up when they told me to. That's how I got this blood clot in my left eye - the sight's nearly gone now. And my kidney was injured from the blows they gave me in the back.

Note 68 Murphy: « The movement against gendered police brutality has a much longer history, however. And a critical early effort demonstrates why we cannot lose sight of the particular threat of police violence against black women. Almost a century ago, racialized police brutality in Washington, D.C., was surging. It included the shootings of 40 black men between the late 1920s and 1930s, as well as white officers subjecting at least 29 black women and girls, ranging in age from 15 to 68, to harassment, abuse and physical violence.»  In several cases, the same officers who attacked black men barged into black women's homes, policed them on the street, punched them in the face, knocked out their teeth and hurled racial epithets at them.» « To give one example, in 1936, sisters Martha and Ruth Lloyd, students at Dunbar High School, were exiting a bus at the corner of Tennessee Avenue and 14th Street NE. The sisters noticed that a riot was unfolding on the street and tried to escape the violence. But Officer John Sirola, dressed in plainclothes, grabbed Martha Lloyd and pinned her to the ground. Both sisters were arrested, and in the car, Sirola beat Martha Lloyd with his blackjack because she « sassed» him.» « white police officers instinctively associated black women with criminality, arresting them at much higher rates than white women for disorderly conduct, intoxication, enticing prostitution and during Prohibition, bootlegging. The economic crisis also threatened white men's dominance, and some white police officers seemed to relish the opportunity to assert racial and sexual dominance over black women. Barging into a black woman's home while she was asleep and alone, running a gun across her stomach and beating her was a display of power. Because of sexist assumptions, it was an exercise of power not only over black women themselves but over the men in their lives who could not protect them. As of 2017, black women were twice as likely to serve time in prison as white women, according to the Sentencing Project. Time in prisons and jails poses a risk for black women: In 2015, a state trooper arrested Sandra Bland for failing to signal a lane change, and three days later, she was dead in her jail cell. And cases of police rape and sexual assault are an ongoing problem. Even today, the ACLU reports that in 35 states, police officers can use consent as a defense against sexual assault of arrestees while in custody. 

Note 69 VAWnet: Rape in the United States is a systemic crisis, even as 60 to 80 percent of rapes go unreported according a survey by the U.S. Department of Justice.1 Furthermore, when victims do report, those incidents are systematically undercounted by at least one million cases by police departments. As scholars and advocates have pointed out, rape and sexual assault are systemic practices that continue because of the pervasive acceptance of misogyny and violence against women within which we live and state officials operate. Sexual misconduct by police officers, or public officials, is the second most prevalent form of police crimes as noted by a 2010 annual report conducted by the CATO Institute. officers tend to profile victims whose credibility will likely be doubted, and victims of police crimes are, understandably, reluctant to report the crime to their perpetrators, the police. For Black women in the United States specifically, fully accounting for the ways in which their experiences of sexual assault, or rape more specifically, constitute an act of torture requires understanding the historical context and institutional legacy of slavery and the contemporary

burden placed on victims of police sexual assaults. Black women in the United States face a peculiar form of rape-based torture that has its origins in American slavery and the state apparatuses that evolve to protect the interest of the economic elites, white men, and public officials. As women, Black women were subjected to sex-specific violations such as rape, forced pregnancies, and other gender-based violations. As Blacks they were subjected to chattel slavery, as was true for Black men and children, and were therefore reduced to being viewed, treated, and consumed as property, and not as human beings. As bodies to produce other enslaved bodies, as flesh to satisfy their slave master's desires, as slaves to be worked as needed, and as property to be sold at will, Black women were deemed not able to be raped. Black women were thought to not only lack the capacity to make morally sound decisions but they are made to bear the blame for their own abuse. This racist logic further implies that this deficient capacity and animalistic quality function to entice their perpetrators, which means Black women seek out their own rape and sexual exploitation, and therefore cannot be raped because they wanted it--it's in their nature. Furthermore, Black women could not be raped because they were not legally people, but rather property. The Women's Prison Association (WPA) cites that 93 out of every 100,000 white women were incarcerated in 2008 while the number for Black women is 349 out of every 100,000. Although the Black population is 13 percent of the entire population of the United States, meaning around half of Black women make up 6.5 percent, Black women comprised 32.6 percent of the female prison population. white policeman by the name of Daniel Ken Holtzclaw in Oklahoma City was charged in August 2014 on sexually assaulting, raping, stalking, fondling and exposing himself to at least eight Black women, who are between the ages of 34 and 58, during traffic stops while on duty. According to reports, Holtzclaw targeted these women because he profiled them as drug users, prostitutes and sex workers, women whose credibility will be called into question. Given that all these women are Black and at least one is not in fact a sex worker or drug user, and none fit the typical age profile, Holtzclaw profiled these women precisely because of their Black female identity. Despite the admission of investigating officers that there might be more victims, Holtzclaw was released on a mere $500,000 bond after having an initial $5,0000,000 bond.» This incident shows how little attention is given by both the media and the court when it comes to black women and how white policemen can get away with accusations that black men or black women cannot. Even when it comes to policemen raping black women, the statistics show that «  Despite the facts that 22 percent of Black women and 50 percent of racially mixed Black women experience rape in higher amounts when

compared to white women, 20 the long-standing legacy and continued devaluing of Black women as legitimate victims of rape and assault generally compound Black women's continued victimization and likelihood to get a conviction against a police officer no less. 

Note 70 Brunson: Feminist scholars suggest that young Black women are far from immune from negative experiences with the justice system. Girls are more likely than boys to experience juvenile justice interventions for relatively minor offenses (MacDonald and Chesney-Lind 2001), and African American women and girls receive more punitive treatment than their white counterparts (Bush-Baskette 1998; Miller 1999; Visher 1983). Moreover, research suggests that Black women crime victims are less likely than white women to receive police assistance (Robinson and Chandek 2000). African American women and girls receive more punitive treatment within the justice system than their white counterparts. For example, the contemporary « war on drugs»  has led to unprecedented levels of incarceration among Black women (Bush-Baskette 1998). Research on the adjudication of delinquent girls suggests that African Americans are disproportionately placed in detention, while whites are more likely to be tracked into treatment-oriented programs (Bartollas 1993; Miller 1999). Visher's (1983) groundbreaking study was the first to demonstrate how gender and race intersect to shape police/citizen interactions. It was long assumed that the police treat women in a « chivalrous»  manner, providing preferential treatment in arrest decisions. Visher (1983, 5) challenged this assumption, suggesting instead that « chivalry exists ... for those women who display appropriate gender behaviors and characteristics.»  Drawing from data on police/citizen encounters, she found that older, white, and deferential women received more leniency than other women. Younger women received harsher treatment, and African American women were significantly more likely to be arrested than white women or men. In fact, they faced arrest at rates comparable to those of African American men. The police are more likely to arrest younger African American women than white women (Visher 1983) but little research has examined other discretionary aspects of policing for young women. Girls' accounts most closely paralleled those of boys when they were in young men's company and thus tainted by the suspicion applied to young men. In addition, girls who reported participating in serious delinquency described being stopped by the police. Ironically, though, they were typically stopped for curfew or truancy violations rather than for their involvement in criminal offense. Young women often described being stopped at night.  In addition, many young women expressed specific concern about the lack of police responsiveness to crime victims in their communities. They displayed deep pessimism about police efforts to protect community members, especially women from crime. The police are more likely to arrest younger African American women than white women (Visher 1983) but little research has examined other discretionary aspects of policing for young women. Girls' accounts most closely paralleled those of boys when they were in young men's company and thus tainted by the suspicion applied to young men. In addition, girls who reported participating in serious delinquency described being stopped by the police. Ironically, though, they were typically stopped for curfew or truancy violations rather than for their involvement in criminal offense. Young women often described being stopped at night.  In addition, many young women expressed specific concern about the lack of police responsiveness to crime victims in their communities. They displayed deep pessimism about police efforts to protect community members, especially women from crime.

Note 71 Savali: According to Dr. Treva B. Lindsey, an assistant professor of Women's, Gender, and Sexuality Studies at the Ohio State University, this kind of gender-exclusive narrative is all too common. « Prevailing narratives around Black violability and anti-Black racial violence pivot around Black men and boys,» said Dr. Lindsey. « Both historically and contemporarily, when many people working towards racial justice around the issue of racial violence, the presumptive victim is a Black male. From lynching to police brutality, the presumed victim is a Black male. Therefore, Black women and girls are viewed as exceptional victims as opposed to perpetual victims of anti-Black racial violence. Our narratives around racial violence, unfortunately, have yet to evolve into ones that are gender inclusive. Black Victim=Black Male.

Note 72 LAW: Aiyanna Jones, age seven. Eleanor Bumpurs, age 66. Pearlie Golden, age 93. Yvette Smith, age 47. Kathryn Johnston, age 92. What do these women have in common? All were killed by police. All were Black women. While we're directing our outrage (and rightfully so) at the individual police who have killed these men, the police departments that have created a culture in which Black lives are seen as dispensable, and the power structures that allow these killings to continue, let's not forget the other people affected by police violence: women and trans people of color. Gender is not a separate discussion from profiling and policing,» said Andrea Ritchie, the director of Streetwise and Safe, at a panel on policing and gender in May. Streetwise and Safe is a New York City organization that works with queer youth of color who experience criminalization. Ritchie frequently works with people who have been stopped under the New York Police Department's infamous Stop and Frisk system, a policy that allows police to stop and search anyone they deem suspicious. Although the practice is purportedly color-blind, the police overwhelmingly target young people of color, particularly black and brown men. But Ritchie frequently hears stories of police violence from people who do not fit our perception of who gets victimized by police brutality, like women and trans people of color. She recounted that one young woman was stopped by the police, ordered to remove her newborn daughter out of the stroller and place her on the dirty sidewalk while the police searched the stroller. The police found nothing

illegal in the stroller. In another instance, during a stop and frisk, a police officer searched a young woman's phone, copied her number and began sending her text messages which have grown increasingly threatening and violent. In yet another instance, four young women--ages eight, nine, thirteen and sixteen--were stopped. None had anything illegal, but police took them to the precinct where they were held until their mother arrived to pick them up. But even in or just outside their own homes, women of color aren't safe from police violence. Two incidents this summer demonstrate times in which police have assaulted women in or just outside their homes. Less than two weeks after they came under fire for killing Eric Garner using an illegal chokehold, New York police placed a woman who was seven months pregnant in a chokehold before arresting her. Her crime? Grilling in front of her own house.  One week later, New York police--responding to an unrelated 911 call--yanked a woman out of her apartment and left her in the hallway topless for several minutes. Shortly after midnight on May 16, 2010, seven-year-old Aiyanna Jones was sleeping at her grandmother's house when she was fatally shot by police who raided the wrong apartment. On the second anniversary of Aiyanna's death, police forced their way into her family's new home, verbally berating and physically assaulting them. According to family members, this is not the first time they have been harassed by police since Aiyanna's killing. Home also wasn't a safe haven from police violence for  92-year-old Kathryn Johnston either. Johnston was inside her home in Atlanta, Georgia, when police broke down her door during a drug raid. Johnston fired a single shot at the intruders, hitting none of them. In response, police fired 39 shots, killing her. Finding no drugs in her house, they planted three bags of marijuana, which they later admitted during trial. Police violence--particularly against people of color--isn't just a problem in Ferguson or in Detroit or in New York City. Police violence, particularly against people of color, is systemic. But women who have been brutalized or killed never become as well-known; their names very rarely stick in public memory and never gain the same traction as Eric Garner or Michael Brown. 

Note 73 Shabazz: In Berkeley, police killed Black women like Anita Gay (2008) and Kayla Moore (2013). 

Note 74 Urge : Women are dying and are not immune to the police brutality that is taking place across the country. Just two weeks ago, 37-year-old Tanisha Anderson died after the police slammed her on the pavement outside of her home. The Huffington Post covered the ties between RJ and Ferguson and listed the names of « Yvette Smith in Bastrop, TX; Eleanor Bumpurs in the Bronx; seven-year-old Aiyana Stanley-Jones in Detroit; Tarika Wilson in Lima, OH»; all women who were killed by the police. 

3.2 Partie III, Chapitre III

Note 78: shoulder to 'pop,' tearing her rotator cuff and causing severe injury,»  according to the lawsuit.

Note 79: A 74-year-old grandmother is suing three Oklahoma City Police Department officers for excessive force after she said they allegedly broke her arm while serving an arrest warrant for her son last year.

Note 80 McDonlad: Chicago's police watchdog, the Civilian Office of Police Accountability, has finished a 16-month investigation into the police raid of Anjanette Young, a social worker who was handcuffed naked by police when they wrongfully targeted her home to serve a search warrant for someone else.

Note 81 Linly: The Root reported that a 9-year-old Black girl was handcuffed and pepper-sprayed for seemingly no other reason than because she was panicked and refused to get into the back of a police car before seeing her father who she feared was hurt. And if you need an even clearer picture of white people's inability to recognize that a Black child is indeed a child, before she was pepper-sprayed, one officer literally told the girl, « You're acting like a child.»People who--like these officers--lose their ability to recognize a child being a child when Blackness is involved will likely see the cops' threats as warnings that the girl should have heeded, but if officers' handling of a visibly distraught 9-year-old who is crying and screaming for her father would also be appropriate for interrogating a terrorism suspect, cops might want to rethink the way they protect and serve.

Note 82 GUPTA: On March 13, a little after midnight, three police officers punched down the door of Ms. Taylor's apartment in Louisville, Ky. using a no-knock warrant in a late-night drug raid. Her boyfriend, Kenneth Walker, fearing an intruder, reached for his gun and let off one shot, wounding an officer. Another officer and the wounded officer returned fire, while a third began blindly shooting through Ms. Taylor's window and patio door. The two officers who shot Ms. Taylor six times face no charges, while a former police detective, Brett Hankison, was indicted on a charge of « wanton endangerment» for firing recklessly into a neighbor's apartment. Few police officers who cause deaths are charged or convicted. Since 2013, law enforcement officers across the country have killed about 1,000 people a year and Black people are about three times more likely to be killed by the police than white people, according to the crowdsourced database Mapping Police Violence. And since 2015, nearly 250 women in total have been killed by police officers, of which 48 -- about a fifth -- were Black, according to a Washington Post database. By comparison, there have been five cases since 2015 in which officers were charged with manslaughter or murder in an on-duty shooting of a white woman and three of them resulted in a conviction.

Note 83 The insider: A year after the launch of the #SayHerName campaign-- founded in 2014 to bring attention to Black women harmed by police violence-- officers in California shot Yuvette Henderson several times in the head and back with an AR-15. They had suspected her of shoplifting at a Home Depot and alleged that she had pointed a gun at them. While protesters closed the store and demanded surveillance footage of the fatal shooting, national news organizations, including Insider, barely covered Henderson's death. #SayHerName has become an integral part of the Black Lives Matter movement and mobilized grassroots operations nationwide to acknowledge the lives of Black women, girls, and femmes lost to police violence. Names like Atatiana Jefferson and Breonna Taylor entered the national conversation as organizers leveraged the campaign « to change the popular narrative about police violence in the wake of the killings of Black women,» said Karissa Lewis and Charlene Carruthers, activists with the Movement for Black Lives. « In 2015, this work led to the first national day of action calling for an end to state-sanctioned violence against all Black women and girls,» Lewis and Carruthers told Insider. « Over a dozen cities held actions, leading us to campaign work that shapes our movement today. That work plays a large role in more people and communities seeing themselves being valued for the first time in a mass movement for liberation.» Insider tracked 100 officers involved in the killings of these Black women. Through research, conversations with activists, court documents, and records obtained through the Freedom of Information Act, we found that most of the officers involved did not face any consequences. Insider identified 14 of those 100 officers who had been fired or charged. One officer -- Scott Kadien, who killed Sandy Guardiola in 2017 -- resigned, though it wasn't clear whether he did so because of the shooting. No officer has been convicted.

Note 84 Maxouris: The #SayHerName campaign, launched in 2014, serves to raise awareness and support the families of the Black women and girls who fall victim to police brutality -- and who are often overlooked and forgotten. « #SayHerName is grounded in the sad reality that Black women and girls who are targeted, brutalized, and killed by police are all too often excluded from mainstream narratives around police violence, Including Black women and girls in police violence and gender violence discourses sends the powerful message that indeed all Black lives matter,»  it says. The campaign has worked to highlight the cases of dozens of Black women, including Atatiana Jefferson and Michelle Cusseaux, both killed by police in their home. « We're still in a period of time where we have to make people see that Black women are also the subject of anti-Black police violence,»  Crenshaw said. « It's one of the most consistent aspects of our experience across history. 

Note 85 Owens: Back in 2014, AAPF and the Center for Intersectionality and Social Policy Studies (CISPS) at Columbia launched the campaign to bring awareness to often forgotten or invisible victims and give their families support. The following May, « we hosted the first #SayHerName vigil in New York's Union Square,» she said. Relatives of at least 16 Black women killed by police assembled from around the country. Soon after, AAPF and CISPS released a groundbreaking report: « Say Her Name: Resisting Police Brutality Against Black Women.» Co-written by Crenshaw and Andrea J. Ritchie, a lawyer and activist, outlined the objectives of the movement, providing an intersectional framework for understanding Black women's susceptibility to police brutality and state-sanctioned violence.

Not 86 BBC: « The officers who entered Ms Taylor's apartment were not wearing body cameras that could record the unfolding events. Now, the Louisville police department says all officers must wear body cameras. « No-knock»  search warrants have been temporarily suspended. And the Louisville police chief was removed from his post when it was discovered that officers present at the fatal shooting of a black man during a protest did not have their body cams turned on.

Note 87: Crenshaw Launched in December 2014 by the African American Policy Forum (AAPF) and Center for Intersectionality and Social Policy Studies (CISPS), the #SayHerName campaign brings awareness to the often-invisible names and stories of Black women and girls who have been victimized by racist police violence, and provides support to their families. Black women and girls as young as 7 and as old as 93 have been killed by the police, though we rarely hear their names. Knowing their names is a necessary but not a sufficient condition for lifting up their stories which in turn provides a much clearer view of the wide-ranging circumstances that make Black women's bodies disproportionately subject to police violence. To lift up their stories, and illuminate police violence against Black women, we need to know who they are, how they lived, and why they suffered at the hands of police. On May 20th, 2015, at Union Square in New York City, AAPF hosted #SayHerName: A Vigil in Memory of Black Women and Girls Killed by the Police. For the first time, family members of Black women killed by police came together from across the country for a powerful vigil designed to draw attention to their loved ones' stories. The family members of Alberta Spruill, Rekia Boyd, Shantel Davis, Shelly Frey, Kayla Moore, Kyam Livingston, Miriam Carey, Michelle Cusseaux, and Tanisha Anderson were present and supported by hundreds of attendees, activists, and stakeholders. That same week, AAPF and CISPS, in partnership with Andrea Ritchie, released a report entitled Say Her Name: Resisting Police Brutality Against Black Women, which outlined the goals and objectives of the #SayHerName movement. The report provides an intersectional framework for understanding black women's susceptibility to police brutality and state-sanctioned violence and offers suggestions on how to effectively mobilize various communities and empower them to advocate for racial justice. Over the past five years, the #SayHerName campaign has expanded and increased its focus on direct advocacy. Since 2015, AAPF has hosted its annual #SayHerName Mothers Weekend in New York City, bringing together a group of mothers who have lost their daughters to police violence. The weekends served as a chance to learn more about the specific needs of the family members of Black women who are victims of racist state violence and provide a space where these mothers can begin to construct a community of support and a network for activism. Including Black women and girls in police violence and gender violence discourses sends the powerful message that indeed all Black lives matter. If our collective outrage around cases of police violence is meant to serve as a warning to the state that its agents cannot kill without consequence, our silence around the cases of Black women and girls sends the message that certain deaths do not merit repercussions. Please join us in our efforts to advance a gender-inclusive narrative in the movement for Black lives.

Note 88: found hanging in her jail cell three days after  being arrested following a confrontational traffic stop. 

Note 89: The Times's visual investigation team built a 3-D model of the scene and pieced together critical sequences of events to show how poor planning and shoddy police work led to a fatal outcome. The Time's magazine used crime scene photos to create a precise model of Taylor's apartment. They forensically mapped out and retraced the first bullet, fired by Taylor's boyfriend, and the 32 bullets that police shot in return -- through windows, walls and ceilings. Using interviews officers gave to investigators, The Magazine's team charted their movements as they carried out the raid. And they analyzed hours of 911 calls, grand jury proceedings and footage by the SWAT team that arrived after the shooting. Seven officers began the raid at 12:40 a.m, they didn't conduct a knock-and-announce raid. Inside, Taylor wakes up. Whether the police announce themselves clearly enough is a critical issue

in this story that we'll return to later on. Not knowing who's at the door this late, Walker grabs his licensed handgun. They rush to get dressed and walk toward the door. The bullets that go into the living area pass over Taylor's sofa and kitchen table and smash her clock. Three penetrate the wall and enter her neighbor's apartment. Those bullets also smash the kitchen table, hit a wall and shatter the patio doors at the rear. A pregnant woman, her son and partner were home. Hankison has been charged with wantonly endangering their lives. In total, the police fired 32 bullets, penetrating almost every room in Taylor's apartment. In 911 calls immediately after the shooting, Taylor's neighbors don't know police are carrying out a raid. And in statements police took afterwards, none of Taylor's neighbors heard the officers announce. This apartment's patio door was open. Two teenagers in this apartment heard a commotion but didn't hear the police announce through their open window, their mom said. And the family who lived directly above Taylor also heard nothing.

Note 90 RAY: While the founders of Black Lives Matter intended the motto to encompass all Black people, regardless of gender or sexual orientation, a study we conducted with a team of researchers at the University of Maryland Institute for Technology in the Humanities found a

gender discrepancy in how the message of Black Lives Matter played out when it became a hashtag on Twitter. We analyzed a collection of 31 million tweets generated between August 2014 and August 2015 on Ferguson after the killing of 17-year-old Missouri resident Michael Brown by Darren Wilson, an officer for the Ferguson Police Department at the time. Our findings indicate that opponents to police violence used hashtags for multiple reasons, one of which was to name Black people killed by police. However, of the nearly 300 phrases

used as hashtags we collected, not even one named a Black woman or girl. Though

Black women are 13% of the women population in the United States, they represent 20% of women killed by police and nearly 30% who are killed while unarmed. About 36% of women killed by police since 2015 were killed in their homes, like Taylor. It is a troubling pattern of Black women's killings being justified as « caught in crossfire.» Still, we have to wonder how a $12 million settlement leads to justifiable police killing with none of the officers being held accountable for that killing. Instead, taxpayers' money, including Taylor's own, was used to pay her family for her death. In a subsequent study conducted in 2016, we found that beyond the differences in public outcry for Black women, news outlets also mentioned male victims of police brutality more often than female victims of police brutality.  We analyzed over 460,000 tweets generated between January 2016 and October 2016 and explicitly included the phrase #SayHerName. While journalists or news organizations retweeted nearly 40% of user accounts that mentioned Ferguson, only 18% of the retweeted users that tweeted about #SayHerName fell into that category. Our results show how news outlets contribute to police violence against Black women receiving less attention.

Note 91 KELLY: Crenshaw told NPR. « So Say Her Name is trying to raise awareness by insisting that we say their names because if we can say their names we can know more about their stories. What we want to do is say: That's a risk factor, but also when a Black woman is driving a car and a police officer doesn't like her response and so he threatens to taser her and

that escalates into that person being dead. These are also moments of anti-Black police violence, but they happen in different spaces than we imagine, they happen to different bodies than we can see, and so we want to insert awareness of these other moments so that the movement and the reforms can actually be more inclusive and we hope more productive.

Note 92 FAYARD: « Counterintuitively, thinking about a single person activates our humanity, compassion, and perspective-taking and makes us value lives in a way that thinking about a large number of people at once does not. This is explained by two related phenomena psychologists call the identifiable victim effect and the singularity effect. Numerous studies have indicated, under a variety of conditions, that learning about single individuals' stories moves us more than thinking about what researchers call statistical victims, or the large number of people affected by a situation. Thinking about single, identifiable victims may cause us to donate more money to help them and feel more distress and sympathy toward them. A likely reason for this difference is that thinking about identifiable versus statistical victims activates different thought processes. Identifiable victims prompt emotional responses, which then promote greater action on that person's behalf , whereas thinking about statistical victims initiates a more deliberate mode of thought, which may allow us to more easily rationalize not giving or not caring.

Note 98 Cooper: But when Black women and girls like Aiyana Stanley-Jones, Tanisha Anderson, Atatiana Jefferson and Charleena Lyles are killed, it is often out of the public eye. And in a world where the pains and traumas that Black women and girls experience as a consequence of both racism and sexism remain structurally invisible and impermeable to broad empathy, these killings recede from the foreground quietly. Femininity is a weapon only if you're white. Black women have no such protections. Breonna Taylor's boyfriend tried to take care of his partner but could not. We keep missing the intersection of race and gender when it comes to Black women. 

Note 99: Coles Previous research has found that Blackness is associated with masculinity, leading to errors when categorizing Black women's gender or recognizing Black women's faces. Other studies have found that Black women and girls are more associated with threat and danger than are White women and girls. Feminist movements that focus only on issues that predominantly affect White women without addressing racialized sexism ignore the needs of Black women, who face higher rates of police abuses, including sexual violence, Coles said. Previous research also has found that Black women experience much higher rates of domestic and sexual abuse from partners than White women, and Black women are less likely to report this violence than White women.

Note 100: the specific hatred, dislike, distrust, and prejudice directed toward Black women. Misogynoir is rampant in ways that may not even be realized. The hashtag #SayHerName was created in 2014 to highlight misogynoir and how stories of Black women and girls often go overlooked, unnoticed and untold. These experiences range from police violence to sexual

assault and often go unreported. Two very apparent examples of misogynoir in the public sphere can be found in the stories of musician R.Kelly's victims and most recently, the events that transpired with rapper Megan Thee Stallion. Throughout R.Kelly's 30-year career, a number of women and girls, mostly Black and underaged, have made claims that R.Kelly has sexually abused them. Despite the growing number of accusations that have been made, it wasn't until recently when the 2019 documentary Surviving R.Kelly came out that these stories were given credence. Black women and girls who share experiences of abuse, trauma,

and assault are largely shunned, criticized and ignored. These experiences are questioned, scrutinized and dissected more than any other group. Many people are still unaware of misogynoir and how it manifests to collectively harm Black women. The first step to dismantling and disrupting misogynoir is awareness. Anti-racism education should explore misogynoir to increase awareness and understanding. When Black women share an experience, rather than questioning the experience or engaging in racial gaslighting and tone policing, it's imperative to simply listen. Also important is avoiding behaviors such as white

centering and defensiveness during these conversations. The voices of Black women are often muffled, stifled and silenced. Ask yourself what you are currently doing to amplify the voices of Black women. Lastly, consider how you are using your privilege, access and opportunity to uproot misogynoir any time it rears its ugly head.

Note 101 Wingfield: Research indicates that Black women are more ambitious and more likely to say that they want to advance in their companies than their white women counterparts, but are less likely to find mentors who will aid their climb up the corporate ladder. As sociologist Tsedale Melaku points out, sometimes this is a function of white executives' unfamiliarity and discomfort with Black women. As one attorney in Melaku's study notes, executives who rarely, if ever, have Black people in their personal or professional circles may be uncertain or uncomfortable interacting with them as peers. Other times, this lack of mentoring is a consequence of intentional exclusion when leaders make it a point not to include Black women in teams, as mentees, or on important projects. But either way, these patterns thwart Black women's mobility in organizations and their ability to realize ambitions and secure leadership roles. And Black women are left to struggle harder to access and advance in these professions, with occupational underrepresentation and wage disparities to show for it. Working in a profession dominated by men, Black women doctors are very attuned to the ways that sexism impacts their lives.

Note 102 Chapagain: African American women have been the victims of racist and sexist oppression for a long time.  Being black in color of skin, female in gender and economically underprivileged in male dominated society, African American women have been carrying triple consciousness. Despite this triple oppression, they have been resisting the repressions of different kinds and searching for their identity. Oppressed from black men and white men and women, African American women are in a persistent struggle to render meaningful participation and contribution in their society. Black men in America also do have the pungent experience of racism for being black and a former slave of whites. However, being dependent on black males, a black woman suffers more than her male partner because her man remains helpless even to question a white man's misbehavior upon his woman. Since, black men have been victims of racism; black women have been victims of racism, sexism and classicism. 

Note 103 The Independent: Black women make up just 10 percent of the population and account for 33 percent of all women killed by the police. They are « the only race-gender group to have a majority of its members killed while unarmed,» according to a study by the Fatal Interactions with Police (FIPS) research project, and cited by Professor Crenshaw. The same study found that 57 per cent of black women were unarmed when they were killed.

Note 104 Ritchie: A report I co-authored, Say Her Name: Resisting Police Brutality Against Black Women, was released on the eve of and in support of the first National Day of Action to End State Violence Against Black Women and Girls called for by Black Youth Project 100, Black Lives Matter, and Ferguson Action. Over thirty communities across the country responded to this call with vigils, direct actions, and protests. In July of 2015, a number of communities across the country similarly mounted light actions in the wake of Sandra Bland's death in police custody. 

Note 105: Sanchez:  In June, the Louisville Metro Council unanimously passed an ordinance called « Breonna's Law,»  banning no-knock search warrants. The ordinance regulates how search warrants are carried out and mandates the use of body cameras during searches. All Louisville Metro Police Department officers are to be equipped with an operating body camera while carrying out a search. The cameras have to be activated no later than five minutes prior to all searches and remain on for five minutes after. All recorded data also has to be retained for five years following an executing action, according to the ordinance. 

Note 106 Lockhart: At the beginning of 2020, a handful of cities and just two states, Oregon and Florida, had banned or otherwise restricted no-knock warrants.

Note 108 Adia: « women make 79 cents for every dollar men earn. But Black women earn only 64 cents on the dollar. Women of color are usually underrepresented in professional, high status jobs in law, medicine, academia, and business. When they do make it to these rarified roles but are the only ones in an organizational setting, they are more likely to doubt the company's commitment to inclusion and equity and thus are more likely to want to pursue opportunities elsewhere.

Note 110: Taylor Race, gender and class are at the center of the way we understand the structural, political and iconography of resistance. We live in a patriarchal society, which means men's, including Black men's, experiences and stories are privileged. It is by design we know about police killings of George Floyd, Philando Castile, Freddie Gray, Michael Brown, Trayvon Martin and Tamir Rice, but know very little about the deaths of Alberta

Spruill, Shantel Davis, Shelly Frey, Kayla Moore, Kyam Livingston, Miriam Carey and Eleanor Bumpurs, who all were killed by police or died in their custody. The erasure of Black women's experiences is a resounding denial of humanity. Beyond the fact that this country was literally built on the backs of Black women, whiteness needs Black women to be a gender and racial wedge to sustain the power imbalance. Reckoning with how Black women are exposed and vulnerable in ways Black men could never be is a step toward upending implicit and explicit bias, discrimination, structural and institutional racism that prevents this country from being great. To redress how a woman can be roused out of her bed by strangers at her door who refuse to answer her calls to identify themselves, we have to understand that Black women have never in this country's history been afforded safety and security, even when they were innocent and resting in their own homes. 

Note 111: Banks: Black women's main jobs historically have been in low-wage agriculture and domestic service.1 Even after migration to the north during the 20th century, most employers would only hire black women in domestic service work.2 Revealingly, although whites have devalued black women as mothers to their own children, black women have been the most likely of all women to be employed in the low-wage women's jobs that involve cooking, cleaning, and caregiving even though this work is associated with mothering more broadly. Although black women have a longer history of sustained employment compared with other women, in 2017, the median annual earnings for full-time year-round black women workers was just over $36,000--an amount 21 percent lower than that of white women, reflecting black women's disproportionate employment in low-wage service and minimum and sub-minimum wage jobs. Black families, however, are more reliant on women's incomes than other families are since 80 percent of black mothers are breadwinners in their families. Despite black women's importance as breadwinners, the state has compounded the lack of protections afforded black mothers by failing to protect

black women as workers.6 In fact, state policies have often left black women vulnerable to workplace exploitation by excluding them from various worker protections. New Deal minimum wage, overtime pay, and collective bargaining legislation excluded the main sectors where black women worked--domestic service and farming. Although there have been inclusions since then, these sectors still lack full access to worker protections. The legacy of black women's employment in industries that lack worker protections has continued today since black women are concentrated in low-paying, inflexible service occupations that lack employer-provided retirement plans, health insurance, paid sick and maternity leave, and paid vacations. Over a third (36 percent) of black women workers lack paid sick leave.

Note 112: BlackBurnMore than 40% of Black women will experience domestic violence in their lifetime, according to the Institute of Women's Policy Research's Status of Black Women in the United States. In comparison, 31.5% of all women will experience domestic violence. A report from the National Center for Victims of Crime found that 53.8% of Black women had experienced psychological abuse, while 41.2% of Black women had experienced physical abuse. More disturbingly, Black women are 2.5 times more likely to be murdered by men than white women.  In the overwhelming majority of these cases -- 92% -- the person who killed them knew their victim.  56% of these homicides were committed by a current or former intimate partner.  Nearly all --92% -- of these killings were intra-racial, which means that they were committed by a Black man against a Black woman. What, then, can be done about the epidemic of violence facing Black women? The first and perhaps most important thing that we can all do is address the root causes of domestic violence, such as the objectification and degradation of women in media, rape culture, harmful gender norms, the pay gap, and other forms of inequality. The underlying causes of domestic violence are the same for all women -- and are often more pronounced for Black women. By taking on these issues directly, we can reduce the incidence of domestic violence for all women -- and in particular, Black women who are even more impacted by these factors. We can also work to combat racism.  We know that one of the main reasons that Black women do not report or seek help for domestic violence is racism. By championing anti-racist policies and challenging racism in our personal lives, we can dismantle one of the major hurdles to reducing the incidence of domestic violence in the Black community.  At the same time, we should focus on intersectionality -- which means acknowledging the way our different identities intersect. For example, a Black woman will experience domestic violence differently because they face both racism and sexism.  A woman with a disability may face an additional challenge in getting access to services. By being mindful of these realities, we can better understand and advocate for equality. 

TABLE DES FIGURES

Figure 1:

Le nom de la victime

Date

État

Age de la victime

Raison de meurtre

Tarika Wilson

Janvier 4, 2008

Lima, Ohio

26 ans

Abattu et tué alors qu'il tenait son bébé de 1 an.

Aiyana Jones

Mai 16, 2010

Detroit, Michigan

7 ans

Tué en dormant par une grenade qui a été lancée dans la maison, puis abattu lorsque la police est entrée dans la maison.

Miriam Carey

Octobre 3, 2013

Washington, DC

34 ans

Après s'être garée par erreur près des portes de la maison blanche avec sa fille d'un an à l'arrière, elle a été tuée et abattue en ouvrant sa porte pour parler à la police.

Shereese Francis

Mars 15, 2012

Queens, New York

30 ans

Après que la soeur de Shereese avait demandé l'aide de la ligne d'urgence médicale pour aider Shereese qui était schizophrène, les agents qui étaient censés l'aider ont attrapé Shereese, l'ont menottée et ont maintenu son visage contre un matelas, la femme a cessé de respirer. Le médecin légiste a déclaré que la mort était un homicide.

Shantel Davis 

Juin 2012

Brooklyn, New York

23 ans

La police l'a tué « par accident'' en chassant un voleur dans la rue.

Sharmel Edwards 

Avril 20, 2012

Las Vegas, Nevada

49 ans

La police l'a abattu après être sortie de la voiture de son copain sans arme, 15 coups de feu ont pénétré son corps.

Rekia Boyd

Mars 2012

Chicago, Illinois

22 ans

Alors que Rekia était au parc avec ses amis, un policier en congé leur avait dit de se taire puis leur avait tiré dessus.

Tyisha Miller

Trois jours après Noël 1998

Riverside, California

19 ans

Abattu dans sa maison alors qu'il était inconscient après que ses amis aient demandé de l'aide, la police a tiré 23 fois, au moins 12 balles, dont quatre dans la tête.

Yvette Smith

16 Fevrier 2014

Bastrop, Texas

47 ans

La police a affirmé avoir réagi tôt à une perturbation dans une maison. Quand Yvette Smith a ouvert la porte, la police a commencé à lui tirer dessus.

Figure 2:

Catégorie

Nom

Age

Année

Profilage racial des conductrices noires

- Alexia Christian

- Mya Hall
- Gabriella Nevarez

- Shantel Davis

- Miriam Carey

- Malissa Williams

- Sharmel Edwards

- LaTanya Haggerty

- Kendra James

- Sandra Bland

- 26
- 27
- 22
- 23
- 34

- 30

- 49

- 26

- 21

- 28

- Avril 30, 2015
- Mars 30, 2015
- Mars 2, 2014
- Juin 14, 2012
- Octobre 3, 2013

- Novembre 29, 2012

- Avril 21, 2012

- Juin 4, 1999

- Mai 5, 2003 

- Juillet 13, 2015

Criminalisation des femmes noire selon leurs classes sociaux : 

- Shelly Frey

- Margaret LaVerne Mitchell

- Eleanor Bumpurs

- 27

- 54

- 66

- Décembre 6, 2012

- Mai 21, 1999

- Octobre 29, 1984

La guerre contre les drogues

- Kathryn Johnston

- Danette Daniels (pregnant)

- Frankie Ann Perkins

- Alberta Spruill

- 92

- 31 

- 37

- 57

- Novembre 21, 2006

- Juin 8, 1997

- Mars 22, 1997

- Mai 16, 2003

Tuées des femmes noires avec des problèmes mentales

- Tanisha Anderson

- Michelle Cusseaux

- Pearlie Golden

- Shereese Francis

- Kayla Moore

- Tyisha Miller

- 37

- 50

- 93

- 30

- 41

- 19

- Novembre 13, 2014

- Aout 13, 2014

- Mai 7, 2014 

- Mars 15, 2012

- Février 12, 2013 

- Décembre 28, 1998

Croire que les femmes noires sont des « suprahumains»« biais de formidables»

- Natasha McKenna

- Sheneque Proctor

- Kyam Livingston

- 37

- 18

- 37

- Février 8, 2015

- Novembre 1, 2014 

- Juillet 24, 2013

« Culpabilité par association»  

- Rekia Boyd

- Aiyana Stanley-Jones

- Tarika Wilson

- 22

- 7

- 26

- Mars 21, 2012

- Mai 16, 2010

- Janvier 4, 2008

La police tue des femmes qui souffrent de la violence domestique

- MeaganHockaday

- JanishaFonville

- Aura Rosser

- Yvette Smith

- 26

- 20

- 40

- 47

- Mars 28, 2015 

- Février 18, 2015

- Novembre 9, 2014

- Février 16, 2014 

Genre et sexualité : tuer des femmes LGBTQ+ 

- Duanna Johnson

-  Nizah Morris

- New Jersey 7 (group)

- 43

- 47

- Février 12, 2008

-Décembre 24, 2002

- Aout 18, 2006

La police agresse sexuellement des femmes noires:

- Daniel Holtzclaw the assaulter

- Ernest Marsalis

Perpetrator

 
 

Appliquer de force excessive sur les mère et leurs enfants afro-américains :

- Denise Stewart

- Alesia Thomas

- Rosann Miller

- Sonji Taylor

- 47

- 35

- 27

- 27

- Aout 1, 2014

- Juillet 22, 2012

- Juillet 26, 2014

- Décembre 16, 1993

Terroriser des femmes afro-américaines qui demandent de la justice pour leurs membres de la famille

- Patricia Hartley and Constance Malcolm

-Tasha Thomas, Girlfriend of John Crawford III

-Tajai Rice, Sister of Tamir Rice

 

- Février 2, 2012 

- Aout 5, 2014

-Novembre 22, 2014

Figure 3 :

Nom

Age

Année

Anjanette Young Les policiers sont entrés par erreur chez Young alors qu'elle se changeait et a été immédiatement menottée alors qu'elle était nue.

 

2019

Atatiana Jefferson (Tuée par la police)

28 ans

2019

Breonna Taylor (Tuée par la police)

26 ans

2020

Crystal Danielle Ragland (Tuée par la police)

32

2019

Francine Graham (Tuée par la police)

47

2019

Helen Jones (Tuée par la police)

47

2020

Kanisha Necole Fuller (Tuée par la police)

43 ans

2020

Latasha Nicole Walton (Tuée par la police)

32

2019

Ma'Khia Bryant (Tuée par la police)

16 ans

2021

Nika Holbert (Tuée par la police)

31

2021

Nina Adams (Tuée par la police)

47

2019

Pamela Turner a souffert de la schizophrénie et a été tuée après que la police l'a tasé et après que la police lui ait tiré dessus quand elle était en train de rentrer dans son appartement. 

44 ans

2019

Stephanie Bottom Deux officiers l'a attrapé par la main et ont causé des injuries sévère sur son corps

68 ans

2021

Tina Marie Davis (Tasséréé et tuéé par la police)

53 ans

2020

Un enfant de 9 ans a été aspergée par une bombe au poivre à New York

9 ans

2021

Figure 4 :

Nom

Année

Aiyana Jones

2010

Alberta Spruill

2003

Alesia Thomas

2012

Alexia Christian

2015

Alteria Woods

2017

Angel Viola DeCarlo

2018

Anita Gay

2008

April Webster

2018

Atatiana Jefferson

2019

Aura Rosser

2014

Bettie Jones

2015

Breonna Taylor

2020

CariannHithon

2017

Charleena Chavon Lyles

2017

Crystal Danielle Ragland

2019

Crystalline Barnes

2018

Cynthia Fields

2018

Danette Daniels (pregnant)

1997

Darnisha Diana Harris

2012

Deborah Danner

2016

DecynthiaClements

2018

Deresha Armstrong

2016

DereshiaBlackwell

2018

Duanna Johnson

2008

Fetus of Charleena Chavon Lyles (14-15 weeks)

2017

Francine Graham

2019

Frankie Ann Perkins

1997

Gabriella Nevarez

2014

Geraldine Townsend

2018

Helen Jones

2020

IndiaBeaty

2016

IndiaKager

2015

India Nelson

2017

Janet Wilson

2016

JanishaFonville

2015

Jessica Nelson-Williams

2016

Jonie Block

2017

Kanisha Necole Fuller

2020

Kathryn Johnston

2006

Kayla Moore

2013

Kendra James

2003

KishaArrone

2016

Kisha Michael

2016

Kiwi Herring

2017

Korryn Gaines

2016

Kyam Livingston

2013

Lajuana Phillips

2018

LarondaSweatt

2016

LaShanda Anderson

2018

LaTanyaHaggerty

1999

Latasha Nicole Walton

2019

Ma'Khia Bryant

2021

Malissa Williams

2012

Margaret LaVerne Mitchell

1999

MarqueshaMcMillan

2015

MeaganHockaday

2015

Michelle Cusseaux

2014

Michelle Lee Shirley

2016

Miriam Carey

2013

Monique JeneeDeckard

2015

Morgan London Rankins

2017

Mya Hall

2015

Natasha McKenna

2015

Nika Holbert

2021

Nina Adams

2019

Nizah Morris

2002

Pamela Turner

2019

Pearlie Golden, 93 ans.

2014

Redel Jones

2015

Rekia Boyd

2012

Robin White

2017

SahlahRidgeway

2016

Sandra Bland

2015

Sandy Guardiola

2017

Shantel Davis

2012

Sharmel Edwards

2012

Shelly Frey

2012

Sheneque Proctor

2014

Shereese Francis

2012

Shukri Ali Said

2018

SonjiDanese Taylor

1993

TamekaLaShay Simpson

2018

Tanisha Anderson

2014

Tarika Wilson

2008

Tina Marie Davis

2020

Tyisha Miller

1998

Yuvette Henderson

2015

Yvette Smith

2014

Figure 5

Figue 6 

Catégorie

Années

Nombres d'articles

Violence policière contre les femmes afro-américaines

- 2014-2018

- 2019-2021

- 9

- 25

Le mouvement #sayhername

- 2015-2016

- 2019-2021

- 3

- 8

L'oppression et l'intégration des femmes afro-américaines dans la communauté américaine (Discrimination)

- 2006-2018

- 2019-2021

- 5

- 10

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore