1.1.4. Multiplication et
plantation
Sous les tropiques, A. fistulosum est
multiplié principalement grâce à des rejets à la
base de la plante, et peut être ainsi planté toute l'année.
Bien que la production de graines soit possible à des altitudes
supérieures à 1000m, et que l'on dispose aussi de semences
importées de cultivars taïwanais et japonais, on reproduit rarement
la ciboule par graines car c'est plus difficile en conditions tropicales, et
cela demande plus de temps (Messiaen, 1993).
Cependant, à Mbanza-Ngungu, la multiplication se fait
aussi bien par voie générative(les graines), que
végétative(les touffes des cultivars locaux). Le poids de 1000
graines est de 2,2-2,5g. Il faut 8-16kg/ha en semis direct et 2-4kg/ha s'il y a
repiquage. En pépinière, les graines sont semées soit
à la volée, soit en lignes, ou en bandes de 5-6cm de large. La
superficie de la pépinière sera de 10-12% de celle du champ. Les
plants sont bons à repiquer quand ils sont hauts de 25-30cm et de
l'épaisseur d'un crayon. Les écartements de plantation varient
entre 10cm x 10cm, 10cm x 15cm et 15cm x 15cm (Anonyme, 1993).
1.1.5. Fertilisation,
récolte et rendement
Messiaen (1989) propose la formule de NPK 16-8-8. Il vaut
mieux ne pas apporter tout l'azote au départ, compte tenu du lessivage
rapide par les pluies ou par les arrosages en saison sèche. Sous les
tropiques, Allium fistulosum peut être récolté
tout au long de l'année ; dans la zone Brazzaville-Kinshasa, on
récolte principalement en saison des pluies.
On arrache environ 2,5 mois après le repiquage. On
laisse en place ce qu'il faut pour la plantation suivante jusqu'à ce
qu'on en ait besoin. La récolte demande beaucoup de travail, surtout
s'il s'agit de fausses-tiges, que l'on doit arracher à la bêche,
nettoyer et lier en bottes. Au Japon, on a mis au point l'équipement
nécessaire pour une récolte mécanique (Diekman, 1997).
On ne dispose pas de données à ce sujet pour
l'Afrique. Les rendements moyens au Japon et en Corée sont d'environ 25
t/ha, à Taïwan de 10-15 t/ha. En Indonésie, ils sont
beaucoup plus faibles, en moyenne 7 t/ha, pouvant atteindre 15 t/ha ; il faut
cependant remarquer que cette récolte est obtenue en seulement 2,5-3
mois, au lieu de 9 mois dans l'Est de l'Asie (Tawaraya et al.,
2001).
1.1.6. Maladies et
ravageurs
Les cultures d'Allium fistulosum sont en
général en bon état sanitaire, mais elles peuvent
être atteintes par un certain nombre de maladies et ravageurs, dont la
plupart sont les mêmes que ceux des autres Allium
cultivés. L'alternariose causée par Alternaria
porri, qui provoque des taches zonées concentriquement sur les
feuilles, et le mildiou causé Peronosporadestructor peuvent
poser de sérieux problèmes. La rouille est une maladie
cryptogamique pouvant être causée par différents
champignons, et est caractérisée par de petites auréoles
orange sur les feuilles. Le pathogène peut affaiblir la plante en
limitant sa photosynthèse en cas de fortes infestations, et
détériorer les propriétés gustatives (Monomosi,
2012).
La pourriture blanche due au Sclerotium cepivorum
peut provoquer de graves pertes en cas de cultures successives ou
répétées, car ce pathogène est très
persistant dans le sol. Une nutrition insuffisante ou
déséquilibrée, ainsi que de fortes pluies, peuvent
stimuler le développement des maladies. La pratique de la multiplication
végétative favorise les attaques de virus, mais beaucoup de
variétés locales semblent relativement tolérantes. Les
plantes malades seront éliminées grâce à une
inspection visuelle rigoureuse du matériel de plantation. L'A.
fistulosum est résistant au virus de la bigarrure de l'oignon
(Onion Yellow Dwarf Virus), mais sensible au virus de la striure jaune de la
ciboule (Welsh onion Yellow Stripe Virus), qui sévit par exemple au
Japon et en Indonésie, et qui provoque des symptômes analogues de
type mosaïque : marbrure chlorotique, striure, nanisme et distorsion des
feuilles épaissies. Les cultivars du groupe Kujyo sont relativement
tolérants (Yamasaki et al., 2000).
L'A. fistulosum est résistant à
plusieurs maladies qui attaquent les autres Allium, dont la maladie
des racines roses due à Pyrenochaeta terrestris, les
pourritures causées parBotrytis spp. et les taches foliaires
provoquées par Botrytis squamosa. On a trouvé une
résistance partielle à l'anthracnose causée par
Colletotrichum gloeosporioides. Les noctuelles Spodoptera
exigua etHelicoverpa armigera sont les insectes les plus
nuisibles rencontrés chez A. fistulosum. La lutte est difficile
car les chenilles se cachent dans les feuilles creuses, et la cire qui couvre
les feuilles les rend difficilement mouillables. Le thrips de l'oignon
(Thrips tabaci) peut provoquer d'importants dommages, qui peuvent
être accentués par les pulvérisations contre
Spodoptera, car celles-ci éliminent les ennemis naturels des
thrips. Par contre, l'arrosage par aspersion peut réduire les
dégâts du thrips. Les nématodes sont des vers
présents sur beaucoup de cultures (Tawaraya et al., 2001; Allen
et al., 2005).
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