INTRODUCTION
L'agriculture est généralement reconnue comme
instrument efficace de développement et de réduction de la
pauvreté dans les pays en développement (Banque mondiale, 2008).
En Afrique, l'agriculture est porteuse d'emploi à temps plein pour
environ 70% de la population, et plusieurs autres personnes (agriculteurs
à temps partiels) comptent sur l'agriculture pour une partie de leur
revenu. Elle peut en plus créer de l'emploi pour 60% de la population
économiquement active, si elle est bien entretenue et avec des
filières organisées (Rapport de la BAD, 2010).
La République Démocratique du Congo (RDC) est un
pays à vocation agricole, avec plus de 80 millions d'hectares de terres
arables et un potentiel d'irrigation évalué à 4 millions
d'hectares. La diversité des climats dotés dont dispose la RDC et
son important réseau hydrographique permettent de pratiquer une gamme
variée de spéculations agricoles tout au long de l'année
(Anonyme, 2009).
Le maraichage est l'un des secteurs de l'agriculture en
évolution dans l'ensemble du pays en général, et à
Mbanza -Ngungu en particulier. Le maraîchage est un secteur en expansion,
il occupe de plus en plus de personnes, étant donné la croissance
urbaine qui entraine une forte demande en produits maraîchers, car
`' le mode de vie urbain `' en Afrique s'accompagne d'une
augmentation importante de la consommation de légumes (Mfoukou-Ntsakala
et al., 2006 ; Kanda et al., 2009 ; Muliele et
al., 2017).
A Mbanza-Ngungu, les maraichers cultivent principalement une
diversité de légumes : légumes fruits (la tomate, le
poivron, l'aubergine, le gombo), les légumes racines (la carotte) et
quelques légumes feuilles (ciboule, choux, céleri) (Muliele
et al., 2017). Le mode de culture pratiqué demeure du type
traditionnel, car les surfaces exploitées sont de petites dimensions.
Les productions obtenues sont destinées à alimenter
principalement le marché local.
Cependant, malgré la forte intensité de pratique
du maraichage à Mbanza Ngungu, les rendements enregistrés sur la
production légumière restent faibles. Parmi les causes qui
seraient à la base de ces faibles rendements, on cite la faible
fertilité des sols, l'utilisation des semences dont la qualité
sanitaire laisse à désirer, et la pression de différents
bio-agresseurs. Parmi ces derniers, les nématodes occupent une
importante place. Ils sont responsables des plusieurs dégâts tels
que le flétrissement des plants, la pourriture racinaire. Pour
résoudre les problèmes dus aux attaques des bio-agresseurs, et
augmenter ainsi leur production, les maraichers de Mbanza-Ngungu recourent
à l'utilisation des engrais et pesticides de synthèse.
A l'entame de cette étude, deux principales questions
méritent d'être posées. La première est de savoir
quelle quantité d'engrais minéral peut-on utiliser pour augmenter
la production de la ciboule ? La seconde est de savoir quel effet peut-on
avoir en combinant la poudre calcaire à l'engrais minéral NPK
17-17-17 dans la production de la ciboule ?
La principale hypothèse avancée dans la
présente étude est que l'utilisation de la poudre calcaire
combinée à la fertilisation minérale (NPK 17-17-17)
permettrait de contrôler les attaques des nématodes sur la culture
de la ciboule, et améliorerait ainsi le rendement de cette culture dans
la zone de production de Mbanza-Ngungu.
L'objectif de ce travail est d'évaluer l'effet
d'utilisation de la poudre calcaire et de l'engrais minéral (NPK
17-17-17) sur la production de la ciboule et la lutte contre les
nématodes de cette dernière. La présente étude
revêt un important intérêt dans la mesure où, elle
s'inscrit dans une optique visant à trouver une solution au
problème que rencontrent les maraichers de Mbanza-Ngungu dans la lutte
contre les nématodes qui s'attaquent à la culture de la
ciboule.
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier se rapporte aux
généralités relatives à la ciboule, aux
nématodes, à la fertilisation minérale et à l'usage
de la poudre calcaire. Le second chapitre présente le
matériel et méthodes ; et le troisième chapitre porte
sur les résultats et discussion.
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