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Evaluation des effets de la poudre calcaire et de npk 17-17-17 ainsi que de leur combinaison sur la production de ciboule (allium fistulosum) et le contrôle de nématodes à  Mbanza-Ngungu.


par Josué Nkotelo
ISP/Mbanza-Ngungu - Licence 2020
  

Disponible en mode multipage

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Résumé

Un essai a été conduit suivant un dispositif en parcelles divisées avec trois répétitions. Les données enregistrées avaient porté sur l'incidence des infestations dues aux nématodes, la longueur des plants, le nombre de talles produits par plant, et le rendement obtenu (après extrapolation à l'hectare).

Les résultats obtenus ont montré de manière générale que l'utilisation de l'engrais minéral NPK 17-17-17 combiné à la poudre calcaire a influencé significativement la croissance en longueur, le nombre de talles et le rendement de la ciboule, et a permis de réduire le niveau d'infestation dues attaques des nématodes.

Abstract

A test was conducted following a device in divided plots with three repetitions. The recorded data covered the incidence of nematode infestations, plant length, number of talles produced per plant, and yield obtained (after extrapolation per hectare)

The results obtained showed in general that the use of mineral fertilizer NPK 17-17-17 combined with limestone powder significantly influenced the growth in length, number of talles and yield of the chives, and reduced the level of infestation due to nematode attacks.

Table des matières

Résumé Erreur ! Signet non défini.

Abstract ii

Liste des tableaux et figures v

Sigles et abréviations vi

Dédicace vii

Remerciements viii

Introduction 1

Chapitre 1. Revue de la littérature 3

1.1. Généralités sur la culture de la ciboule 3

1.1.1. Origine et position systématique 3

1.1.2. Importance et usage 3

1.1.3. Description 3

1.1.4. Ecologie 4

1.1.4. Multiplication et plantation 4

1.1.5. Fertilisation, récolte et rendement 4

1.1.6. Maladies et ravageurs 5

1.2. Généralités sur les nématodes 6

1.2.1. Description 6

I.2.2. Symptômes et dégâts 7

1.3. Généralités sur les engrais minéraux et la poudre calcaire 7

Chapitre 2. Matériel et méthodes 9

2.1. Milieu d'étude 9

2.1.1. Localisation 9

2.1.2. Climat 9

2.1.3. Sols et végétation 9

2.2. Matériel 9

2.2.1 Matériel végétal 9

2.2.2. Autres matériels 9

2. 3. Méthodes 10

2.3.1. Collecte de données 10

2.3.2. Conduite de l'essai 10

2.3.2.1. Préparation du terrain 10

2.3.2.2. Repiquage, entretien et récolte 11

2.3.2.3. Dispositif expérimental 11

2.3.2.4. Variables observées et analyse statistique des données 12

2.3.3. Traitement statistique des données 13

CHAPITRE 3. Résultats et discussion 14

3.1. Résultats 14

3.1.1. Pour les enquêtes 14

3.1.1.1. Caractéristiques socioprofessionnelles des enquêtés 14

3.1.1.2. Principales espèces maraîchères cultivées 15

3.1.1.3 Exploitation 15

3.1.2. Pour l'expérimentation 18

3.1.2.1. Incidence des nématodes 18

3.1.2.2. Hauteur moyenne de plant de ciboule (en cm) 19

3.1.2.3. Nombre moyen des talles produits par plant 20

3.1.2.4. Rendement extrapolé (T/ha) 21

3.2. Discussion 22

3.2.1. Au sujet de l'enquête 22

3.2.2. Au sujet de l'expérimentation 24

Conclusion et suggestions 26

Références bibliographiques 27

Liste des tableaux et figures

Tableau 1 : Caractéristiques socioprofessionnelles des répondants.

Tableau 2 : Principales espèces maraichères cultivées

Tableau 3 : Pratiques utilisées par les maraichers dans l'exploitation

Tableau 4 : Situation de l'exploitation

Tableau 5 : Problèmes rencontrées dans l'exploitation et solutions trouvées

Tableau 6 : Incidence des nématodes

Tableau 7 : Hauteur moyenne de plant de ciboule (en cm)

Tableau 8 : Nombre moyen des talles produites par plant

Tableau 9 : Rendement extrapolé (T/ha)

Figure 1 : Dispositif expérimental

Sigles et abréviations

% : Pourcentage

ACM : Analyse de correspondances Multiples

ACP : Analyse de composantes Principales

BAD : Banque Africaine de Développement

LSD : Least Significant Difference

m2 : mètre carré

NPK : Azote, Phosphore, Potassium

pH : Potentiel d'Hydrogène

PROTA: Plant Resources of Tropical Africa

RDC : République Démocratique du Congo

SPSS : Statistical Package for Social Sciences

t/ha : Tonne par hectare

VVOB : Association Flamande de Coopération au Développement et

d'Assistance Technique

Dédicaces

A DIEU Tout Puissant, Créateur du Ciel et de la Terre dont la providence pourvoit à tous mes désirs ;

A mes parents : Marcel ABEDI ABESE SIKAYA et Géniève NGEMBA NKOTELO, pour m'avoir insufflé la combativité dans la sagesse et les sacrifices consentis pour ma formation.

Josué NKOTELO VATA

Remerciements

Au terme de ce travail qui marque la fin du deuxième cycle de notre cursus Académique au Département de Sciences Agronomiques et Vétérinaires de l'Institut Pédagogique de Mbanza-Ngungu, nous exprimons notre sentiment de profonde gratitude aux Professeurs, Chefs de travaux et Assistants qui, de près ou de loin, ont contribué à notre formation.

La réalisation d'un travail de cette envergure nécessite l'appui en continu de plusieurs personnes. J'ai pu apprécier, pendant tout le temps durant lequel j'ai travaillé au présent mémoire, la rigueur d'esprit, le professionnalisme et les grandes qualités scientifiques et expérimentées des Messieurs les Chefs de travaux Jean-Claude LUSILABO KIMBONGILA et Guinzins MANDANGA MBEMBA, encadreurs de ce mémoire. Je les remercie pour la méthode de travail qu'ils m'ont inculquée et pour leur sollicitude tout au long de ce processus de recherche. L'aboutissement de ce travail doit beaucoup à la confiance qu'ils m'ont manifestée dès le départ et dont j'ai essayé de me montrer digne malgré tous les problèmes.

Nous remercions particulièrement le Professeur Marcel MUENGULA MANYI qui, en dépit de nos insuffisances, a bien voulu assurer la direction de ce travail. Il est bien vrai que la pertinence de la discipline qui nous a été imposée au cours de ce travail ainsi que la sévérité à laquelle nous nous étions soumis produisent aujourd'hui le résultat de la joie d'une oeuvre réalisée sans complaisance.

Que tous nos amis qui nous sont restés attacher durant tout ce cycle, trouvent également dans ces lignes l'expression de notre sentiment de profonde gratitude.

Enfin, au-delà de toute chose, que la grâce et la louange soient rendues au Dieu créateur de cieux et de la terre, l'Unique vrai Dieu qui mérite toute l'adoration.

Josué NKOTELO VATA

INTRODUCTION

L'agriculture est généralement reconnue comme instrument efficace de développement et de réduction de la pauvreté dans les pays en développement (Banque mondiale, 2008). En Afrique, l'agriculture est porteuse d'emploi à temps plein pour environ 70% de la population, et plusieurs autres personnes (agriculteurs à temps partiels) comptent sur l'agriculture pour une partie de leur revenu. Elle peut en plus créer de l'emploi pour 60% de la population économiquement active, si elle est bien entretenue et avec des filières organisées (Rapport de la BAD, 2010).

La République Démocratique du Congo (RDC) est un pays à vocation agricole, avec plus de 80 millions d'hectares de terres arables et un potentiel d'irrigation évalué à 4 millions d'hectares. La diversité des climats dotés dont dispose la RDC et son important réseau hydrographique permettent de pratiquer une gamme variée de spéculations agricoles tout au long de l'année (Anonyme, 2009).

Le maraichage est l'un des secteurs de l'agriculture en évolution dans l'ensemble du pays en général, et à Mbanza -Ngungu en particulier. Le maraîchage est un secteur en expansion, il occupe de plus en plus de personnes, étant donné la croissance urbaine qui entraine une forte demande en produits maraîchers, car `' le mode de vie urbain `' en Afrique s'accompagne d'une augmentation importante de la consommation de légumes (Mfoukou-Ntsakala et al., 2006 ; Kanda et al., 2009 ; Muliele et al., 2017).

A Mbanza-Ngungu, les maraichers cultivent principalement une diversité de légumes : légumes fruits (la tomate, le poivron, l'aubergine, le gombo), les légumes racines (la carotte) et quelques légumes feuilles (ciboule, choux, céleri) (Muliele et al., 2017). Le mode de culture pratiqué demeure du type traditionnel, car les surfaces exploitées sont de petites dimensions. Les productions obtenues sont destinées à alimenter principalement le marché local.

Cependant, malgré la forte intensité de pratique du maraichage à Mbanza Ngungu, les rendements enregistrés sur la production légumière restent faibles. Parmi les causes qui seraient à la base de ces faibles rendements, on cite la faible fertilité des sols, l'utilisation des semences dont la qualité sanitaire laisse à désirer, et la pression de différents bio-agresseurs. Parmi ces derniers, les nématodes occupent une importante place. Ils sont responsables des plusieurs dégâts tels que le flétrissement des plants, la pourriture racinaire. Pour résoudre les problèmes dus aux attaques des bio-agresseurs, et augmenter ainsi leur production, les maraichers de Mbanza-Ngungu recourent à l'utilisation des engrais et pesticides de synthèse.

A l'entame de cette étude, deux principales questions méritent d'être posées. La première est de savoir quelle quantité d'engrais minéral peut-on utiliser pour augmenter la production de la ciboule ? La seconde est de savoir quel effet peut-on avoir en combinant la poudre calcaire à l'engrais minéral NPK 17-17-17 dans la production de la ciboule ?

La principale hypothèse avancée dans la présente étude est que l'utilisation de la poudre calcaire combinée à la fertilisation minérale (NPK 17-17-17) permettrait de contrôler les attaques des nématodes sur la culture de la ciboule, et améliorerait ainsi le rendement de cette culture dans la zone de production de Mbanza-Ngungu.

L'objectif de ce travail est d'évaluer l'effet d'utilisation de la poudre calcaire et de l'engrais minéral (NPK 17-17-17) sur la production de la ciboule et la lutte contre les nématodes de cette dernière. La présente étude revêt un important intérêt dans la mesure où, elle s'inscrit dans une optique visant à trouver une solution au problème que rencontrent les maraichers de Mbanza-Ngungu dans la lutte contre les nématodes qui s'attaquent à la culture de la ciboule.

Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier se rapporte aux généralités relatives à la ciboule, aux nématodes, à la fertilisation minérale et à l'usage de la poudre calcaire. Le second chapitre présente le matériel et méthodes ; et le troisième chapitre porte sur les résultats et discussion.

251662848CHAPITRE 1. REVUE DE LA LITTERATURE

1.1. Généralités sur la culture de la ciboule

1.1.1. Origine et position systématique

La ciboule (Allium fustilosum) est probablement originaire du Nord-Ouest de la Chine. Des études sur son ADN indiquent qu'il dérive de l'espèce sauvage Allium altaicum Pall, que l'on rencontre en Sibérie et en Mongolie, où elle est parfois récoltée comme légume sauvage pour l'usage local ou pour l'exportation en Chine. En Afrique, elle n'est importante que localement ; elle est signalée en Sierra Léone, au Ghana, au Cameroun, au Congo, en République Démocratique du Congo, au Soudan, au Kenya, en Zambie et au Zimbabwe (Prota, 2008).

1.1.2. Importance et usage

La ciboule est une plante alimentaire légèrement parfumée. Elle est consommée cuite ou en sauce dans divers plats. Les ciboules orientales ont une valeur égale à celle du haricot vert. Elle (la ciboule) est également pourvue de propriétés antibiotiques. Dans la cuisine congolaise, la ciboule est utilisée comme épice (Messiaen, 1975).

1.1.3. Description

La ciboule est une plante vivace, glabre, poussant en touffes, habituellement cultivée comme annuelle ou bisannuelle, atteignant 50cm de haut, à bulbe indistinct ovoïde à oblongoïde jusqu'à 10cm de long, avec des bulbes latéraux plus au moins nombreux ou absents. Il existe des ciboules à deux cycles végétatifs :

Ø Précoce : 70 jours (Ciboule des Antilles) ;

Ø Tardif : 120 jours (Ciboule d'Extrême-Orient).

Les feuilles sont alternes distiques, glauques à gaine tubulaire ; limbe cylindrique et creuse. L'inflorescence est une ombelle sphérique de 3-7cm de diamètre, sur une hampe longue, érigée, cylindrique et creuse atteignant 50cm de long et 2,5cm de diamètre. Les fleurs bisexuées, sont étroitement urcéoles. Le fruit est une capsule globuleuse d'environ 5mm de diamètre, à indéhiscence loculicide, contenant peu de graines (Messiaen, 1993).

1.1.4. Ecologie

La ciboule (Allium fustilosum) peut s'adapter à une très large gamme de climats. Très tolérant au froid, il peut survivre à l'hiver même en Sibérie. Il tolère aussi des conditions humides et chaudes. Il se développe bien à partir de 200m d'altitude, mais il est plus commun au-dessus de 500m. La plupart des cultivars locaux sont bien adaptés aux variations de pluviométrie, et sont plus tolérants à de très fortes pluies que les autres espèces d'Allium. La ciboule préfère un sol bien drainé, limoneux, riche en matière organique. Elle est très sensible à l'asphyxie racinaire, qui tue rapidement les racines actives. La meilleure végétation est obtenue en sol de pH neutre. Même à pH 8-10, une bonne croissance est possible. En sol acide, la végétation est en général chétive (Messiaen, 1993).

1.1.4. Multiplication et plantation

Sous les tropiques, A. fistulosum est multiplié principalement grâce à des rejets à la base de la plante, et peut être ainsi planté toute l'année. Bien que la production de graines soit possible à des altitudes supérieures à 1000m, et que l'on dispose aussi de semences importées de cultivars taïwanais et japonais, on reproduit rarement la ciboule par graines car c'est plus difficile en conditions tropicales, et cela demande plus de temps (Messiaen, 1993).

Cependant, à Mbanza-Ngungu, la multiplication se fait aussi bien par voie générative(les graines), que végétative(les touffes des cultivars locaux). Le poids de 1000 graines est de 2,2-2,5g. Il faut 8-16kg/ha en semis direct et 2-4kg/ha s'il y a repiquage. En pépinière, les graines sont semées soit à la volée, soit en lignes, ou en bandes de 5-6cm de large. La superficie de la pépinière sera de 10-12% de celle du champ. Les plants sont bons à repiquer quand ils sont hauts de 25-30cm et de l'épaisseur d'un crayon. Les écartements de plantation varient entre 10cm x 10cm, 10cm x 15cm et 15cm x 15cm (Anonyme, 1993).

1.1.5. Fertilisation, récolte et rendement

Messiaen (1989) propose la formule de NPK 16-8-8. Il vaut mieux ne pas apporter tout l'azote au départ, compte tenu du lessivage rapide par les pluies ou par les arrosages en saison sèche. Sous les tropiques, Allium fistulosum peut être récolté tout au long de l'année ; dans la zone Brazzaville-Kinshasa, on récolte principalement en saison des pluies.

On arrache environ 2,5 mois après le repiquage. On laisse en place ce qu'il faut pour la plantation suivante jusqu'à ce qu'on en ait besoin. La récolte demande beaucoup de travail, surtout s'il s'agit de fausses-tiges, que l'on doit arracher à la bêche, nettoyer et lier en bottes. Au Japon, on a mis au point l'équipement nécessaire pour une récolte mécanique (Diekman, 1997).

On ne dispose pas de données à ce sujet pour l'Afrique. Les rendements moyens au Japon et en Corée sont d'environ 25 t/ha, à Taïwan de 10-15 t/ha. En Indonésie, ils sont beaucoup plus faibles, en moyenne 7 t/ha, pouvant atteindre 15 t/ha ; il faut cependant remarquer que cette récolte est obtenue en seulement 2,5-3 mois, au lieu de 9 mois dans l'Est de l'Asie (Tawaraya et al., 2001).

1.1.6. Maladies et ravageurs

Les cultures d'Allium fistulosum sont en général en bon état sanitaire, mais elles peuvent être atteintes par un certain nombre de maladies et ravageurs, dont la plupart sont les mêmes que ceux des autres Allium cultivés. L'alternariose causée par Alternaria porri, qui provoque des taches zonées concentriquement sur les feuilles, et le mildiou causé Peronosporadestructor peuvent poser de sérieux problèmes. La rouille est une maladie cryptogamique pouvant être causée par différents champignons, et est caractérisée par de petites auréoles orange sur les feuilles. Le pathogène peut affaiblir la plante en limitant sa photosynthèse en cas de fortes infestations, et détériorer les propriétés gustatives (Monomosi, 2012).

La pourriture blanche due au Sclerotium cepivorum peut provoquer de graves pertes en cas de cultures successives ou répétées, car ce pathogène est très persistant dans le sol. Une nutrition insuffisante ou déséquilibrée, ainsi que de fortes pluies, peuvent stimuler le développement des maladies. La pratique de la multiplication végétative favorise les attaques de virus, mais beaucoup de variétés locales semblent relativement tolérantes. Les plantes malades seront éliminées grâce à une inspection visuelle rigoureuse du matériel de plantation. L'A. fistulosum est résistant au virus de la bigarrure de l'oignon (Onion Yellow Dwarf Virus), mais sensible au virus de la striure jaune de la ciboule (Welsh onion Yellow Stripe Virus), qui sévit par exemple au Japon et en Indonésie, et qui provoque des symptômes analogues de type mosaïque : marbrure chlorotique, striure, nanisme et distorsion des feuilles épaissies. Les cultivars du groupe Kujyo sont relativement tolérants (Yamasaki et al., 2000).

L'A. fistulosum est résistant à plusieurs maladies qui attaquent les autres Allium, dont la maladie des racines roses due à Pyrenochaeta terrestris, les pourritures causées parBotrytis spp. et les taches foliaires provoquées par Botrytis squamosa. On a trouvé une résistance partielle à l'anthracnose causée par Colletotrichum gloeosporioides. Les noctuelles Spodoptera exigua etHelicoverpa armigera sont les insectes les plus nuisibles rencontrés chez A. fistulosum. La lutte est difficile car les chenilles se cachent dans les feuilles creuses, et la cire qui couvre les feuilles les rend difficilement mouillables. Le thrips de l'oignon (Thrips tabaci) peut provoquer d'importants dommages, qui peuvent être accentués par les pulvérisations contre Spodoptera, car celles-ci éliminent les ennemis naturels des thrips. Par contre, l'arrosage par aspersion peut réduire les dégâts du thrips. Les nématodes sont des vers présents sur beaucoup de cultures (Tawaraya et al., 2001; Allen et al., 2005).

1.2. Généralités sur les nématodes

1.2.1. Description

Les nématodes phytopathogènes sont souvent des vers ronds en forme d'aiguille dont la taille varie entre 0,25 à 4mm. Chez quelques espèces, les femelles prennent lors de leur croissance la forme de poire, de citron, de rein ou sphérique. Les nématodes phytopathogènes possèdent pour s'alimenter un stylet pour injecter les enzymes dans la cellule végétale et y extraire le contenu (Lepoivre, 2003).

Le cycle de reproduction compte 3 stades : l'oeuf, 4 stades juvéniles et le stade adulte. Sous les tropiques, nombreuses espèces ont des cycles de reproduction très courts avec plusieurs générations par saison. La reproduction est parthénogénétique. Les oeufs sont déposés isolement dans les tissus racinaires ou dans le sol. Les larves muent une première fois à 1'intérieur de l'oeuf, puis trois fois avant le stade adulte. Le cycle complet nécessite 35 à 40 jours (Lepoivre, 2003 ; Nyabyenda, 2006 ; Anonyme, 2018).

I.2.2. Symptômes et dégâts

Ces ravageurs des plantes sont considérés comme à l'origine d'environ 77 milliards de dollars de pertes par an dans le monde. L'infection des racines entraîne aussi un lent déclin de la plante entière, qui tend à se flétrir même sur un sol suffisamment humide.

Sur la ciboule, les symptômes incluent le flétrissement, la pourriture racinaire et le rabougrissement lors de fortes infestations, le feuillage tend à jaunir, formant des feuilles moins nombreuses et plus petites. Les nématodes du bulbe et de la tige provoquent des renflements de la tige et le raccourcissement des entre-noeuds. Sur les bourgeons et les feuilles, on peut constater la déformation et la mort des tissus. On peut parfois enregistrer des pertes de rendement sans symptômes visibles (Blancard, 2018).

1.3. Généralités sur les engrais minéraux et la poudre calcaire

Les informations consignées dans Fertial (2010) et Dembele (2014) renseignent que les engrais sont des substances chimiques ou organiques destinés à apporter aux plantes des suppléments d'éléments nutritifs de manière à améliorer leur croissance, voire intensifier le rendement des cultures et la qualité des produits. Les engrais minéraux sont des substances d'origine minérale, produites par l'industrie chimique ou par l'exploitation de gisement naturel de phosphore et de potasse.

Les engrais minéraux sont composés d'éléments majeurs : azote(N), phosphore (P) et potassium (K). On parle des engrais ternaires de type NPK si les trois sont associés. Les engrais binaires NP, NK, PK, sont constitués de deux éléments. Les engrais simples sont constitués d'un seul de ces éléments, N, P ou K. Des éléments secondaires : soufre (S), calcium (Ca), et magnésium (Mg), et des oligo-éléments, tels que le fer (Fe), bore (B), le cuivre (Cu), et le zinc (Zn), le molybdène (Mo) se trouvent habituellement dans le sol en quantité suffisante et ne seront qu'ajouter en cas de déficit (Lacharme, 2001 ; Joseph et al., 2010).

Les matériaux communément utilisés pour le chaulage des sols sont les oxydes, les hydroxydes, les carbonates et les silicates de calcium ou de calcium et de magnésium. Le carbonate de calcium cristallin (CaCO3) est appelé calcaire ou pierre calcaire. Le carbonate de Ca-Mg est connu comme dolomite lorsque le carbonate de Ca et le carbonate de Mg sont en proportions équimoléculaires. Dans d'autres proportion, ils sont appelés pierres dolomitiques. Des dépôts de pierre calcaire pure sont largement répandus. La poudre calcaire est obtenue après broyage et tamisage de la pierre calcaire. Elle est généralement stockée dans un hangar ouvert et peut être expédié en vrac ou en sacs (Lubaki, 2019).

251664896CHAPITRE 2. MATERIEL ET METHODES

2.1. Milieu d'étude

2.1.1. Localisation

Notre étude a été menée dans le Jardin Expérimental de l'Institut Technique Agricole et Vétérinaire (I.T.A.V BOLINGO) situé dans le quartier LOMA à Mbanza-Ngungu/Kongo Central. Notre étude se rapporte dans l'espace géographique de la ville de Mbanza-Ngungu dans la province du Kongo Central et embrasse la période de temps allant du 24 Avril au 12 Octobre 2020.

2.1.2. Climat

Le site expérimental de notre étude jouit des conditions climatiques générales du territoire de Mbanza-Ngungu. Il s'agit d'un climat du type Aw4 selon la classification de Koppen. C'est un climat tropical humide caractérisé par une alternance de deux saisons : une pluvieuse de 8 mois, et une sèche de 4 mois. La température moyenne mensuelle est de 22,5°C. Durant la saison de pluies, la température mensuelle atteint26°C tandis qu'elle est en moyenne de 15°C en saison sèche, et l'humidité relative de l'air varie de 50 et 90%. La saison de pluies s'étend de mi-septembre à mi-mai. Les précipitations moyennes mensuelles sont de l'ordre de 1300-1500mm (VVOB, 2017 cité par Minengu et al., 2019).

2.1.3. Sols et végétation

Le sol de Mbanza-Ngungu est du type ferralitique argilo-sablonneux, dominé par des savanes herbeuses et arbustives. Il existe aussi des lambeaux de forêts, claires déboisées (Tran-Vihn-An, 1968, cité par Ndombolozi, 2012 ; Makileke, 2013 ; Minengu et al., 2019).

2.2. Matériel

2.2.1 Matériel végétal

Le matériel végétal utilisé dans notre étude était constitué des plantes adultes de ciboule `tout venant' qui était acheté dans la vallée LOMA.

2.2.2. Autres matériels

La rubrique autres matériels été constitué de l'engrais minéral (NPK 17-17-17) et la poudre calcaire utilisés achetés dans les maisons de vente d'intrants agricoles situé dans le quartier LOMA.

2. 3. Méthodes

2.3.1. Collecte de données

Pour collecter les données, nous avons recouru à la recherche documentaire, aux techniques d'enquêtes et à l'expérimentation au champ. La documentation pour le cadre théorique nous a permis de collecter les données à travers les différentes études et publications relatives à notre thématique, et à la description du milieu d'étude.

Une série d'enquêtes par questionnaire formalisé a été organisée durant le mois d'avril auprès de soixante (60) maraichers de Mbanza-Ngungu (Loma et Athénée).

C'est au cours de cette phase que nous avons récolté les informations nécessaires par rapport à l'activité du maraichage dans les exploitations maraichères à Mbanza-Ngungu (Loma et Athénée). Nous avons, à cet effet, récolté les données quantitatives et les données qualitatives. Les données récoltées nous ont permis d'identifier les contraintes du maraichage dans la région.

Ne disposant pas d'une liste sans omission, ni répétition de tous les maraichers de Mbanza-Ngungu et la probabilité qu'un maraicher soit tiré n'étant pas connue, il a été difficile de recourir aux méthodes d'échantillonnage probabilistes ou aléatoires. Ainsi, nous avons eu recours pour ce travail aux méthodes d'échantillons empiriques, et nous avons utilisé la méthode d'échantillonnage par intervalle. Cette méthode a consisté à enquêter 1 maraicher sur 5 rencontrés dans chaque site maraicher.

2.3.2. Conduite de l'essai

2.3.2.1. Préparation du terrain

Un échantillon composite des sols a été prélevé à l'endroit de l'essai et envoyé (préalablement, séché dans un local à l'air libre, broyé puis tamisé) au laboratoire pour la détermination du pH. Une valeur de pH 5,5 après analyse a été trouvée.

Le terrain exploité était en jachère d'une année. La préparation du terrain a consisté à un désherbage suivi par le labour et le piquetage des parcelles.

2.3.2.2. Repiquage, entretien et récolte

Le repiquage des plantules dans les parcelles élémentaires était fait avec du matériel sain âgé de (3semaines) aux écartements de 0,10m x 0,10m, soit 100 pieds par unité expérimentale.

Les opérations d'entretien effectuées sont : les arrosages (qui se faisaient 2 fois par jour), les binages (une semaine après repiquage et à intervalle de deux semaines pour la suite), les sarclages, l'apport de la poudre calcaire et de l'NPK 17-17-17 (la poudre était épandue une semaine avant le repiquage et mélangée avec le sol à une profondeur de 20cm ; le NPK 17-17-17 quant à lui, était épandu un jour avant le repiquage).La récolte est intervenue deux mois et demi après le repiquage. Elle a consisté en l'arrachage des plants de la surface utile (0,64m2) de chaque parcelle élémentaire.

2.3.2.3. Dispositif expérimental

L'essai était conduit suivant un dispositif en split-plot (ou parcelles divisées) avec trois répétitions ou blocs. Dans le dispositif, deux doses de la poudre calcaire (0 et 18T soit 0 et 1,8kg par unité expérimentale) en combinaison avec NPK avaient été utilisées. Trois niveaux de NPK 17-17-17(400, 600 et 800kg soit 40, 60 et 80g par unité expérimentale) avaient été utilisés. Les parcelles principales et les sous-parcelles étaient distantes les unes des autres de 0,50m et 0,25m respectivement. La superficie totale du champ était de 30m2 soit, 7,50m de longueur et 4m de largeur. Le dispositif expérimental utilisé au cours de notre étude est illustré par la figure 1.

Bloc I

251641344

25 cm

P0NPK2

251642368

50 cm

251643392

P0NPK1

251644416

P0NPK3

251645440

P1NPK1

251646464

P1NPK3

251647488

P1NPK2

251648512

251656704

4m

P1NPK2

251649536

Bloc II

251650560

P1NPK3

251651584

P0NPK3

251652608

P0NPK2

3

251653632

P0NPK1

251657728

P1NPK1

251660800

1 m

251661824

P1NPK1

251663872

P1NPK3

 

251665920

P1NPK2

251666944

P0NPK3

251668992

P0NPK2

251670016

Bloc III

251671040

P0NPK1

251672064

7,50m

Figure 1 : Dispositif expérimental

Légende :

- B.I, B.II et B.III : Différentes répétitions ou différents blocs.

- P0NPK: Parcelle traitée avec poudre 0 et NPK 17-17-17 400kg

- P0NPK: Parcelle traitée avec poudre 0 et NPK 17-17-17 600kg

- P0NPK: Parcelle traitée avec poudre 0 et NPK 17-17-17 800kg

- P1NPK: Parcelle traitée avec poudre 18T et NPK 17-17-17 400kg

- P1NPK: Parcelle traitée avec poudre 18T et NPK 17-17-17 600kg

- P1NPK: Parcelle traitée avec poudre 18T et NPK 17-17-17 800kg

2.3.2.4. Variables observées et analyse statistique des données

Dans la présente étude, les paramètres observés concernaient :

Ø L'incidence moyenne des dégâts dus aux nématodes : Par comptage des plants atteints, et l'incidence a été calculée par la formule :

Incidence (%)

Ø La longueur (hauteur) moyenne des plants :mesurée à l'aide d'une latte graduée de 30cm en partant ducollet jusqu'au sommet dela tige.

Ø Le nombre de talles produites par pied : évalué en comptant le nombre de talles par pied.

Ø Le rendement extrapolé en t/ha : était estimé en extrapolant à l'hectare le rendement de plants obtenu de la moyenne de 64 plants répartis dans chaque parcelle. L'extrapolation a été faite en utilisant les écartements de 1m x 1m.

Les données collectées sur les différents paramètres étaient enregistrées une fois par deux semaines après repiquage pour la longueur moyenne des plants, le nombre de talles produites par pied et l'incidence moyenne dus aux nématodes. La prise de données pour le rendement a été faite une fois à la récolte soit, deux mois et demi après repiquage.

2.3.3. Traitement statistique des données

Les informations recueillies par enquête ont été dépouillées et analysées à l'aide de l'outil informatique. Nous avons eu recours aux tableurs et logiciel statistique pour le dépouillement, l'encodage et l'analyse des données. Ainsi, Ms Excel nous a aidé à dépouiller les données d'enquêtes, SPSS nous a permis d'analyser les données. Les tableaux obtenus de SPSS ont été ensuite ramenés en Excel pour des mises en forme.

Pour analyser les données, nous avons procédé par une approche statistique qui nous a permis de dégager et de mesurer les tendances et relations entre variables sous étude (ACP (Analyse de composantes Principales), ACM (Analyse de correspondances Multiples), test de dépendance des variables). La statistique descriptive (moyenne, écart-type, fréquence) nous a servi à comprendre la structure des exploitations maraîchères, les caractéristiques socioprofessionnelles des enquêtés, ...).

S'agissant de l'expérimentation, Les données collectées ont été saisies sur une feuille du tableur Microsoft Excel (2016), puis ont été importées pour être soumises à l'analyse de la variance au seuil de 5% de probabilité. L'analyse statistique était rendue possible grâce au logiciel STATISTIX 10.0. Les moyennes ont été comparées à posteriori à l'aide du test de la plus petite différence significative (PPDS).

251667968CHAPITRE3. RESULTATS ET DISCUSSION

3.1. Résultats

3.1.1. Pour les enquêtes

3.1.1.1. Caractéristiques socioprofessionnelles des enquêtés

Les informations sur les caractéristiques socioprofessionnelles des enquêtés sont présentées au tableau 1. Elles concernent le genre, la profession, l'activité exercée et l'ancienneté dans le maraîchage.

Tableau 1. Caractéristiques socioprofessionnelles des répondants.

Paramètres

Modalités

Effectifs

%

Genre

Masculin

37

61,7

Féminin

23

38,3

Profession

Jardinier

18

30,0

Enseignant

8

13,3

Etudiant et élève

10

16,6

Agronome

5

8,3

Chauffeur

4

6,7

Constructeur

2

3,3

Infirmier

4

6,7

Electricien

4

6,7

Mécanicien

2

3,3

Menuisier

3

5,0

Activité exercée

Maraichage

31

51,7

Elevage

17

28,3

Commerce

12

20

Ancienneté

1-10 ans

26

43,3

11-20 ans

19

31,7

21-30 ans

15

25,0

Il ressort des résultats du tableau 1 que, 61,7 % des enquêtés sont des hommes et 38,3 % des femmes. Pour ce qui est de la profession, 30 % des enquêtés sont des jardiniers. En ce qui concerne l'activité exercée, 51,7 % des répondants font le maraichage, 28,3 % exercent l'élevage et 20% se focalisent dans le commerce.

Pour ce qui est de l'ancienneté dans l'activité maraîchère, 43,3 % des enquêtés ont une ancienneté comprise entre 1 et 10 ans, 31,7 % entre 11et 20 ans, et enfin, 25 % entre 21 et 30 ans et enfin.

3.1.1.2. Principales espèces maraîchères cultivées

Tableau 2. Principales espèces maraichères cultivées

Cultures

Effectifs

%

Ciboule

Tomate

Choux

Céleri

Aubergine

Gombo

Carotte

Piment

20

9

4

7

4

5

7

4

33,3

15

6,7

11,7

6,7

8,3

11,7

6,7

Totale

60

100

Les résultats de l'enquête ont montré que les principales espèces maraîchères cultivées sont la ciboule (33,3 %), la tomate (15 %), le chou pommé (6,7 %), le céleri (11,7 %), la carotte (7 %),), l'aubergine (6,7 %), le gombo (8,3) et le piment (6 %).

3.1.1.3 Exploitation

a) Pratiques utilisées par les maraichers dans l'exploitation

Tableau 3. Pratiques utilisées par les maraichers dans l'exploitation

Pratiques

Modalités

Effectifs

%

Ecobuage

Oui

27

45,0

Non

33

55,0

Paillage

Oui

17

28,3

Non

43

71,7

Enfouissement

Oui

41

68,3

Non

19

31,7

Engrais

Oui

51

85,0

Non

9

15,0

Jachère

Oui

22

36,7

Non

38

63,3

Rotation

Oui

23

38,3

Non

37

61,7

Les résultats en rapport avec les pratiques utilisées par les maraichers dans l'exploitation montrent que 55% des maraîchers pratiquent l'écobuage, 45% ne le pratiquent pas. Pour ce qui est du paillage, 71,7% on répondu non et 28,3 % oui. 68,3% des enquêtés enfouissent les mauvaises herbes et 31,7 % non. En ce qui concerne l'engrais, 85 % de maraichers utilisent l'engrais chimique et 15% non. 63,3 % des enquêtés ont répondu non à la jachère et 36,7% sont pour la jachère. La rotation est pratiquée par 38,3% de maraichers et 61,7 % n'en pratiquent pas.

b) Situation de l'exploitation

Tableau 4. Situation de l'exploitation

Statistiques descriptives

 

Moyenne

Ecart-type

n analyse

Nombre de fois exploitées

3,15

1,459

60

Nombre de parcelle disposés

2,00

1,193

60

Rendement obtenus

559,07

216,283

60

Quantité d'engrais utilisée

21,18

8,262

60

Superficie cultivée

258,33

126,614

60

Matrice de corrélationa

 
 

Nombre de fois exploitée

Nombre de parcelle disposé

Rendement obtenus

Corrélation

Nombre de fois exploitée

1,000

,097

,219

Nombre de parcelle disposé

,097

1,000

,002

Rendement obtenus

,219

,002

1,000

Quantité d'engrais utilisée

-,307

-,065

-,056

Superficie cultivée

,067

,135

,386

Signification (unilatérale)

Nombre de fois exploitée

 

,230

,046

Nombre de parcelle disposé

,230

 

,495

Rendement obtenus

,046

,495

 

Quantité d'engrais utilisée

,008

,310

,336

Superficie cultuvée

,307

,153

,001

a. Déterminant = ,681

Les résultats en rapport avec la situation de l'exploitation montrent une corrélation (r=0,386) significative entre le rendement de la ciboule et la superficie cultivée. La quantité récoltée est corrélée avec la taille de la parcelle cultivée avec en moyenne 559,03 kg récoltés sur une superficie moyenne de 258,33m2.

. En ce qui concerne, la quantité d'engrais utilisée par les maraichers, elle est de l'ordre de 21, 18 kg en moyenne. Les maraichers de Mbanza-Ngungu disposent en moyenne deux (2) parcelles qu'ils exploitent en moyenne 3 fois chacune par an.

c) Problèmes rencontrés dans l'exploitation et solutions trouvées

Tableau 5. Problèmes rencontrés dans l'exploitation et solutions trouvées

Problèmes

Effectifs

%

Solutions

Effectifs

%

Maladies et ravageurs

26

43,3

Pesticides

24

40,0

Appauvrissement du sol

10

16,7

Engrais

16

26,7

Baisse de rendement

10

16,7

Poudre calcaire

20

33,3

Production faible au second cycle

14

23,3

Total

60

100

 

60

100

Les résultats consignés dans le tableau 5, montrent que 43,3 % des maraichers sont dérangés par les maladies et ravageurs, 16,7 % rencontrent une baisse de rendement et enfin, 23,3 % où la production au second cycle est faible chez les maraichers.

Pour y remédier, 40 % des maraichers font recours aux pesticides pour lutter contre les bioagresseurs, 26,7 % recourent aux engrais et 33,3 % des enquêtés utilisent la poudre calcaire pour résoudre les différents problèmes sus évoqués.

3.1.2. Pour l'expérimentation

3.1.2.1. Incidence des nématodes

Les résultats relatifs à l'incidence des nématodes (ou dégâts des nématodes) sur la ciboule sont consignés dans le tableau 6.

Tableau 6. Incidence moyenne(%) des nématodes

NPK17-17-17

Poudre calcaire

Moyenne

NPK17-17-17

P0

P18

400kg

6,3a

1,3d

3,8ab

600kg

5,0ab

4,3abc

4,6a

800kg

2,6bcd

2,3cd

2,5b

Moyenne poudre calcaire

LSD0,05 (poudre calcaire)

LSD0,05 (NPK 17-17-17)

4,6a

2,6b

0,8

1,9

LSD0,05 (poudre calcaire * NPK17-17-17) 2,7

Dans la colonne, les moyennes suivies de la même lettre alphabétique ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% de probabilité.

L'analyse des résultats consignés dans le tableau 6 révèle que tous les traitements ont été infestés par les nématodes. Cependant, l'incidence variait d'un traitement à un autre. La plus forte incidence (6,3%) était enregistrée dans les parcelles amendées avec 400kg de NPK, tandis que la plus faible incidence (1,3%) était enregistrée dans les parcelles amendées avec 400kg de NPK et 18T de poudre calcaire. L'analyse statistique a révélé dans l'ensemble des différences significatives entre les traitements.

3.1.2.2. Hauteur moyenne de plant de ciboule (en cm)

Les résultats relatifs à la hauteur moyenne de plant de ciboule sont présentés dans le tableau 7.

Tableau 7.Hauteur moyenne (cm) de plant de ciboule

NPK17-17-17

Poudre calcaire

Moyenne

NPK17-17-17

P0

P18

400kg

35,7b

39,7ab

36,8a

600kg

35,5b

39,4ab

35,5a

800kg

37,4a

39,7a

38,5a

Moyenne poudre calcaire

36,2a

39,0a

 

LSD0,05 (poudre calcaire * NPK17-17-17) 2,5

Dans la colonne, les moyennes suivies de la même lettre alphabétique ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% de probabilité.

Les résultats du tableau 7 indiquent que la hauteur moyenne des plants varie de 35,5 à 39,7cm. La plus faible hauteur moyenne (35,5cm) était enregistrée sur les plants des parcelles amendées avec 600kg de NPK, alors que la plus grande hauteur moyenne (39,7cm) était enregistrée dans les parcelles amendées avec la combinaison de 400kg de NPK + 18T de poudre calcaire, et la combinaison de 800kg de NPK + 18T de poudre calcaire. L'analyse de la variance a révélé dans l'ensemble des différences significatives entre les traitements en ce qui concerne la combinaison de la poudre calcaire et l'engrais minéral NPK 17-17-17.

3.1.2.3. Nombre moyen des talles produites par plant

Le tableau 8 présente les résultats portant sur le nombre moyen des talles produits par chaque plant de ciboule.

Tableau 8. Nombre moyen des talles produits par plant

NPK17-17-17

Poudre calcaire

Moyenne

NPK17-17-17

P0

P18

400kg

4,6b

5,1b

4,8b

600kg

4,8b

5,7a

5,2a

800kg

4,7b

5,9a

5,3a

Moyenne poudre calcaire

4,7a

5,5b

 

LSD0,05 (poudre calcaire) 0,7

LSD0,05 (NPK17-17-17) 0,4

LSD0,05 (poudre calcaire * NPK17-17-17) 0,5

Dans la colonne, les moyennes suivies de la même lettre alphabétique ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% de probabilité.

L'analyse des résultats du tableau 8 renseigne de manière générale qu'il existe des différences significatives entre les traitements en ce qui concerne la combinaison de la poudre calcaire et l'engrais minéral NPK17-17-17. Le nombre moyen des talles produites par plant variait de 4,6 à 5,9. Le plus faible nombre moyen des talles (4,6 talles par plant) était obtenu dans les parcelles fertilisées avec 400kg de NPK17-17-17, alors que le plus grand nombre moyen des talles produits par plant (5,9) était enregistré dans les parcelles ayant reçu la combinaison de 800kg de NPK17-17-17 + 18T de poudre calcaire.

3.1.2.4. Rendement extrapolé (T/ha)

Les résultats portant sur le rendement moyen extrapolé à l'hectare sont présentés dans le tableau 9.

Tableau 9. Rendement moyen de ciboule (T/ha)

NPK17-17-17

Poudre calcaire

Moyenne

NPK17-17-17

P0

P18

400kg

29,8b

35,6b

32,7b

600kg

31,6b

39,5ab

35,6ab

800kg

35,7ab

43,2a

39,4a

Moyenne poudre calcaire

32,4a

39,4a

 

LSD0,05 (NPK17-17-17) 4,8

LSD0,05 (poudre calcaire * NPK17-17-17) 6,8

Dans la colonne, les moyennes suivies de la même lettre alphabétique ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% de probabilité.

Il ressort des résultats consignés dans le tableau 9que le rendement moyen extrapolé à l'hectare variait de 29,8 à 43,2T/ha. Il ressort des observations faites que le plus faible rendement (29,8T/ha) était enregistré dans les parcelles fertilisées avec 400kg de NPK17-17-17, alors que le rendement le plus élevé (43,2T/ha) était obtenu dans les parcelles ayant reçu la combinaison de 800kg de NPK17-17-17 + 18T de poudre calcaire. En considérant la combinaison de la poudre calcaire et le NPK17-17-17, l'analyse de la variance a révélé des différences significatives entre les traitements sous étude.

3.2. Discussion

3.2.1. Au sujet de l'enquête

Le maraîchage à Mbanza-Ngungu et ses environs est une activité principalement exercée par le genre masculin (61,7%). Minenguet al. (2020) affirment que le maraîchage à Mbanza-Ngungu et ses environs (Kongo Central) est une activité principalement des hommes et les femmes ne représentent que 20%. Muliele et al, (2017) rapportent aussi que la faible implication des femmes pourrait être expliquée du fait que les femmes ne sont généralement habilitées à appliquer les traitements phytosanitaires dont exigent ces cultures.

Le maraichage étant une activité destinée au marché, c'est-à-dire une activité qui offre un revenu monétaire, la forte représentation des hommes est justifiée, car la littérature soutient qu'en Afrique, les hommes sont plus orientés vers les cultures offrant un revenu monétaire, alors que les femmes s'occupent de l'agriculture vivrière (Oumar ismaila, 2012 ; Wartena, 1997 : 149 ; Bopda, 1993 : 117).

Les résultats de l'enquête ont montré que 43,3 % des maraîchers ont une ancienneté de 1 à 10ans ; ceci s'explique par le fait que le maraîchage constitue pour certains une activité de transition qui permet de trouver les ressources nécessaires pour se convertir à une autre activité comme le petit commerce, etc.

Les principales cultures maraîchères pratiquées sont les légumes fruits (aubergine, piment, gombo et tomate), légumes bulbes et racines (carotte) et le légume feuille (ciboule, céleri et chou pommé). Le choix de ces cultures peut s'expliqué par le fait que les cultures maraichères ont un cycle court et sont facile à pratiquer, et l'investissement est rentable à court terme. Mises à part ces deux raisons majeurs, l'on peut évoquer aussi la grande valeur marchande des cultures maraichères notamment les légumes fruits dont la tomate, le poivron.

Souvent, les maraichers font la diversification des cultures. La diversification d'activités et/ou de cultures est un comportement normal dans une activité aussi risquée que l'agriculture. Ces résultats sont donc en conformité avec la thèse émise par (Fraval, 2000), selon laquelle la diversification des activités apparait comme une stratégie des agriculteurs ruraux africains face aux risques et incertitudes très présents en agriculture.

La majorité des maraichers enfouissent les mauvaises herbes, utilisent les engrais chimiques. Peu pratiquent l'écobuage, la rotation des cultures et jachère. L'utilisation des engrais s'explique dans le fait que, la production maraichère à Mbanza-Ngungu implique impérativement l'utilisation des engrais chimiques.

Toujours dans la stratégie des maraichers face aux nombreux risques de l'agriculture, nous avons observé que la plupart des maraichers ont en moyenne deux (2) parcelle dispersées dans les périmètres, car parfois les maladies et ravageurs apparaissent dans certains sites et pas dans d'autres (ce qui fait que le rendement soit parfois bon dans certains sites et pas dans d'autres).

La majorité des maraichers rencontrés, combinent l'Urée avec NPK. Entretenus sur leur raison de non utilisation des autres engrais, ces derniers, ont semblé ne pas connaitre la fonction de chaque type d'engrais pour la plante, car ils ont estimé que l'essentiel est d'avoir seulement appliqué l'engrais, peu importe la quantité ou le type d'engrais utilisé.

Tous les maraichers rencontrés ont affirmé n'avoir jamais eu de formations sur l'utilisation ou sur la combinaison optimale d'engrais. Les connaissances dont ils disposent sur l'utilisation d'engrais ont été transmises de bouche à oreille entre agriculteurs.

Les bioagresseurs constituent l'un de problème majeur pour les maraichers de Mbanza-Ngungu. Les analyses statistiques ont révélé une corrélation positive bien que faible entre les problèmes rencontrés par les maraichers et les pratiques utilisées au niveau de l'exploitation (mode d'exploitation, cultures intervenant en rotation, l'année d'utilisation de la parcelle). Cet état de chose explique clairement que les problèmes rencontrés pourraient être influencés par les pratiques utilisées par les maraichers dans la conduite de leurs activités maraichères. Ceci peut s'expliquer par le fait que les maraichers ne possèdent pas assez de connaissances techniques sur les pratiques culturales adéquates pour l'exploitation des cultures maraichères.

3.2.2. Au sujet de l'expérimentation

L'étude portant sur l'évaluation de la combinaison de la poudre calcaire et du NPK17-17-17 dans la production de la ciboule a révélé que cette combinaison a influé significativement sur le développement et la production de la ciboule, ainsi que sur le contrôle de nématodes.

L'une des recommandations faites en rapport avec la gestion de nématodes passe par l'utilisation d'une fumure minérale qui permettrait aux plantes de se développer davantage. Cela permettrait ainsi à ces dernières de moins subir les effets néfastes des infestations dues aux nématodes. Les résultats de la présente étude (Tableau 6) montrent que le taux d'incidence était faible dans les parcelles ayant reçu la fumure minérale et la poudre calcaire. Notre constat corrobore ceux de nombreux auteurs. En effet, Mateille (1994), Dmowska et al. (1995), Stoll (2002), Belair (2005) et Forge et al.(2009)avaient observé que dans la production végétale, l'utilisation de la fumure minérale permettait aux différentes plantes de mieux résister aux infestations dues aux nématodes. Ces auteurs avaient souligné que l'utilisation de la fumure minérale réduisait de manière significative le taux d'infestation des plantes par les nématodes.

Dans la présente étude, il a été observé que la réduction de l'attaque des nématodes s'accompagne de l'amélioration de composantes physiologiques. Des résultats similaires ont été précédemment rapportés dans diverses études qui ont révélé que l'application de la fumure minérale ou d'un amendement organique, ou encore leur combinaison permettrait de réduire significativement la population des nématodes et d'augmenter le rendement des cultures (El Gharras et al., 2011 ; Bissadou et al., 2012 ; Traore et al., 2012, 2014). Lors de la conduite du présent essai, il a été observé que l'utilisation de la combinaison de la fumure minérale (NPK17-17-17) et de la poudre calcaire aurait amélioré le développement des plants de ciboule. Cela était observé par des valeurs obtenues (en ce qui concerne la longueur) qui se sont avérées légèrement supérieures à celles obtenues par Ngamako (2019).Le nombre de talles (Tableau 8) obtenues au cours de notre expérimentation s'est avéré être doublement supérieur à celui obtenu par Kazolawoko (2018).

Le rendement obtenu (Tableau 9) a révélé que la combinaison de 800 kg de NPK17-17-17 et de 18T de poudre calcaire a permis d'obtenir le plus important rendement moyen (soit 43,2T/ha). Nos résultats sont supérieurs à ceux obtenus par Kazolawoko (2018) et Ngamako (2019).Cette différence démontre ainsi le potentiel de la combinaison amendement et fumure minérale comme solution efficace pour lutter contre les nématodes en culture de ciboule.

Il est également rapporté que les plantes bien nourries tolèrent mieux les attaques des nématodes dus à la compensation des dégâts infligés à la plante via l'amélioration de la fertilité du sol et de la disponibilité des nutriments (Tabarant, 2011).

Conclusion et suggestions

L'objectif du présent travail était d'évaluer l'effet de la poudre calcaire associée à la fertilisation minérale (NPK 17-17-17) sur la production de la ciboule et le contrôle des attaques des nématodes sur cette culture. L'essai était mené suivant un dispositif en parcelles divisées avec trois répétitions. Les données enregistrées avaient porté sur l'incidence des infestations dues aux nématodes, la longueur des plants, le nombre de talles produits par plant, et le rendement obtenu (après extrapolation à l'hectare).

Les résultats obtenus ont montré de manière générale que l'utilisation de l'engrais minéral NPK 17-17-17 combiné à la poudre calcaire a influencé significativement la croissance en longueur, le nombre de talles et le rendement de la ciboule, et a permis de réduire le niveau d'infestation dues attaques des nématodes. Les résultats obtenus dans la présente étude ont corroboré ceux de divers auteurs cités dans la littérature.

Ainsi, l'hypothèse évoquée sur le fait que l'utilisation de la poudre calcaire combinée à la fertilisation minérale (NPK 17-17-17) permettrait de contrôler l'attaque des nématodes et améliorer le rendement de la ciboule s'est confirmée.

Au regard de tout ce qui précède, il y a lieu que des prochaines études soient menées sur le contrôle des autres maladies des cultures par la combinaison des amendements organiques et des fertilisants minéraux. L'utilisation des biopesticides dans le contrôle des infestations dues aux nématodes peut également être explorée.

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