![](Desintermediation-de-la-finance-islamique1.png)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique2.png)
Etablie par Youssef AITKADISS Encadré par Mr Aziz
MOUTAHADIB
MUS Finance islamique et ingénierie
financière
Année universitaire : 2016-2017
La désintermédiation de la finance
participative
Pour la rendre plus éthique
Remerciement
Ce projet est le résultat d'un travail de plus de 12 mois
de recherche.
En préambule, Je veux adresser tous mes remerciements aux
personnes avec lesquelles j'ai pu échanger et qui m'ont aidé pour
la rédaction de ce mémoire.
En commençant par remercier tout d'abord Monsieur Aziz
MOUTAHADIB, Responsable du master finance islamique et ingénierie
financière pour cette initiative de proposer un Master assez complet qui
traite tous les aspects de la finance islamique, également pour son aide
précieuse et pour le temps qu'il m'a consacré.
Je remercie Monsieur Khalil LBANIOURI de m'avoir proposé
ce thème, et toute personne qui est intervenue dans ce master.
Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à
ma famille, et mes parents qui m'ont soutenu et encouragé tout au long
de la réalisation de ce travail.
Introduction
L'ère du pair-à-pair modifie profondément la
manière avec laquelle nous établissons nos liens sociaux.
Celle-ci consiste à décentraliser les activités
économiques en rétablissant la libre-entreprise dans le but de
lutter contre le monopole et de protéger le consommateur.
De la distribution du crédit à l'émission de
la monnaie en passant par la gestion des transactions financières au
sens large, les monopoles bancaires ont gravement endommagé la
compétitivité et la stabilité de l'industrie
financière. Face à ces écarts, de nombreux projets et
autres startups tentent de désintermédier l'industrie
financière, attaquant même le coeur du métier des
banquiers.
Les banques participatives au Maroc sont les plus
concernées par ces changements et doivent donc se mettre en ordre de
marché pour s'adapter aux nouvelles contraintes.
Dans ce mémoire, je vais essayer de présenter ces
nouvelles technologies qui touchent l'industrie financière et leurs
impacts sur les banques participatives.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique3.png)
Bill Gates, 1994
Banking is essential, Banks are not
Sommaire
Partie 1 : La digitalisation de la finance islamique
pour la rendre compétitive
Chapitre 1 : Le nouvel environnement financier
2
Section 1 : Les changements que prévoit la loi
103-12 2
1.1 L'établissement de paiement 2
1.2 L'agent de paiement 2
1.3 Les comptes de paiement 3
Section 2 : La technologie Blokchain et les
cryptomonnaies en finance islamique 4
2.1 La technologie Blokchain 5
2.2 Application de la Blokchain en finance islamique
8
2.3 Les devises numériques 9
Section 3 : Les nouveaux intervenants dans le
métier des banquiers 11
Section 4 : Le M-Banking et l'E-Banking au service de
l'inclusion financière 12
4.1 La différence entre le M-Banking et le
M-paiement 13
4.2 Les différents services financiers
mobiles 16
4.3 Les avantages du Mobile Banking 17
4.4 La banque participative et le paiement
mobile 18
4.5 L'e-Banking et la banque digitale 19
4.7 Les avantages du modèle digital pour la
banque participative 20
4.8 La néobanque 22
Chapitre 2 : Les fintech et la banque participative
24
Section 1 : Définition, histoire et
statistiques 24
Section 2 : À chaque service financier sa
FinTech 27
Section 3 : FinTech : menace ou opportunité
pour les banques participatives 32
1
Sommaire
Partie 2 : le Crowdfunding islamique pour rendre la
finance participative plus éthique et participative
Chapitre 1 : Les types de Crowdfunding 35
Section 1 : définition, histoire, et
statistiques 35
1.1 Définition du Crowdfunding 35
1.2 Histoire et statistiques 37
Section 2 : Le crowdfunding par le don 37
Section 3 : Le crowdlending 40
Section 4 : Le crowdequity ou la prise de
participation 43
Chapitre 2 : le crowdfunding islamique 44
Section 1 : Types de crowdfunding islamique
44
Section 2 : Crowdfunding islamique pour un financement
éthique et participatif 48
Section 3 : Le Crowdfunding au Maroc 52
3.1 L'environnement culturel et social 52
3.2 L'environnement technologique 53
3.3 L'environnement législatif
Conclusion : L'importance de l'éducation
financière. 55
Bibliographie 56
Webographie 57
2
Partie 1 : La digitalisation de la finance islamique
pour la rendre plus compétitive
L'apparition des banques participatives au Maroc a
coïncidé avec des changements technologiques dans l'industrie
financière au niveau mondial, ces banques se trouvent donc dans
l'obligation de s'adapter à ces changements et de les introduire dans
leurs processus de travail.
Chapitre 1 : Le nouvel environnement financier
En plus des nouveautés concernant le cadre
règlementaire des banques participatives, la loi 103-12 s'est
intéressée également à des notions qui peuvent
disrupter le secteur financier au Maroc.
Section 1 : Les changements que prévoit la loi
103-12
La nouvelle loi bancaire de 2015 introduisait bien le statut
d'établissement de paiement et d'agent de paiement, mais ne
définissait pas les conditions et modalités du fonctionnement de
ces derniers, ni des services qu'ils peuvent proposer.
Ils sont officiellement entrés en vigueur en juin 2016,
après la publication de deux circulaires par Bank Almaghrib relatives
à ces deux concepts.
1.1 L'établissement de paiement
D'après l'article 15 et 16 de la nouvelle loi bancaire,
les établissements de paiement sont ceux qui proposent un ou plusieurs
services de paiement comme les opérations de transfert de fonds, les
dépôts et les retraits en espèces sur un compte de
paiement, la mise à disposition de moyens de paiements
électroniques (cartes, e-wallet, etc...), les virements de compte
à compte, ils peuvent également - dans le respect des
dispositions législatives et réglementaires en vigueur - exercer
des opérations de change. (1) Mais à la différence d'un
établissement de crédit, L'établissement de paiement ne
peut pas émettre des crédits (ou des financements) pour ses
clients, mais met fin au monopole bancaire sur les services et les moyens de
paiement.
Pour donner un exemple d'illustration, aujourd'hui les
opérateurs télécom au Maroc peuvent faire une demande
d'agrément pour obtenir le statut d'établissement de paiement et
commencer à ouvrir des comptes de paiement pour leurs clients en
utilisant leurs propres moyens de paiement, sans que leurs clients aient
l'obligation de passer par une banque, chose qui n'était pas possible
avant pour des raisons légales.
Ces opérateurs télécom ou d'autres startups
qu'on appelle FINTECH, peuvent proposer des services de paiement sur
smartphones, les clients de ces établissements de paiement vont avoir
besoin de déposer ou de retirer de l'argent depuis leurs comptes,
l'opérateur aura donc besoins de points physiques pour que ses clients
puissent accéder aux services de dépôt et de retrait depuis
leurs comptes. Il peut faire appel à ses agences déjà
existantes, mais peut également passer par des agents de paiement.
1.2 L'agent de paiement
L'agent de paiement est toute personne physique ou morale ayant
la qualité de commerçant, que l'établissement de paiement
mandaterait en vue d'offrir sous leur responsabilité et pour leur compte
les services de paiement pour lesquels ils ont été
agréés. (2)
(1) Circulaire relative aux Établissements de Paiement
(C6.W16)
(2) Circulaire relative aux Établissements de Paiement
(C6.W16)
3
Ces agents de paiement peuvent être des supérettes,
des supermarchés, des épiceries, des
téléboutiques...
Il existe deux catégories d'agents de paiement :
Les agents de paiement principaux : Ces agents de paiement
peuvent offrir des services de paiement pour le compte d'un seul
établissement de paiement dans le cadre de son périmètre
d'agrément.
Les agents de paiement détaillants : ces agents de
paiement sont mandatés directement par un ou plusieurs
établissements de paiement ou, le cas échéant, par leurs
agents de paiement principaux.
Les startups qui se lanceraient dans le paiement et qui n'ont pas
de réseau d'agences existant, peuvent mandater ces agents de paiement et
offrir un service aussi complet que celui des grands groupes ou mêmes des
banques. Ils doivent justifier d'une capacité technique et
financière pour fournir les services de paiement dans les meilleures
conditions pour chaque établissement de paiement mandant.
L'opérateur SAFARICOM au Kenya ou le Mobile Banking est
très développé dispose de plus de 50 000 agents de
paiement. (3)
Les agents de paiement détaillants ne peuvent offrir que
des services d'opérations de retrait et de dépôt en
espèces sur un compte de paiement et des services d'ouverture de comptes
de paiement niveau 1, mais avec les agents de paiement principaux, un client
peut ouvrir un compte de paiement avec ses 3 niveaux :
1.3 Les comptes de paiement
Un établissement de paiement peut ouvrir un compte de
paiement pour ses clients via un agent de paiement mandaté.
Ces comptes de paiement peuvent être utilisés pour
des services de paiements et de transfert d'argent, et ne peuvent en aucun cas
être utilisés pour faire des placements ou souscrire à des
crédits ou à des financements.
Il existe 3 niveaux de comptes de paiement que Bank Almaghrib
classifie selon le plafonnement et l'identification du client. (4)
? Le compte de paiement niveau 1 : C'est un
niveau de compte qui ne nécessite pas l'identification du client, seul
un numéro de téléphone mobile est requis, il peut
être ouvert à distance sur un site dédié ou via une
application mobile sans que le souscripteur se présente physiquement ,
Mais c'est aussi le niveau le plus limité en terme de plafonds, ce
compte client doit être plafonné à 200 dirhams et ne peut,
à aucun moment, contenir plus de 200 dirhams de fonds.
Ce compte de paiement peut être utilisé pour des
services de paiement où les montants utilisés sont très
petits comme le parking, les tickets de transport, les vidéos à
la demande, ou le micro transfert de personne à personne.
(3) Fintech.ma/ mobile banking
(4) Circulaire relative aux Services de Paiement (C7.W16)
? Le compte de paiement niveau 2 : ce type de
compte est dédié aux personnes qui souhaitent
bénéficier des mêmes services du compte niveau 1 avec un
plafond plus élevé, il est donc plus flexible en terme de
plafonnement, avec un plafond de 5.000 dirhams, mais le compte du client doit
être identifié avec un nom et un document d'identité (CIN,
Passeport ...).
L'ouverture du compte niveau 2 doit faire l'objet d'une
convention de compte avec un exemplaire à remettre au client, mais la
présence du client n'ai pas obligatoire n'en plus, il peut envoyer
directement une photo de sa pièce d'identité à
l'établissement de paiement.
Ce compte de paiement peut être utilisé par des
personnes qui font des achats sur internet et qui ne veulent pas utiliser leurs
cartes bancaires ou n'en ont pas, il peut être utilisé par les
commerçants qui veulent commencer à accepter des paiements via
mobile, ou tout simplement des personnes qui souhaitent transférer de
l'argent sans passer par une banque (Peer to Peer).
? Le compte de paiement niveau 3 : ce compte
à un plafond de 20.000 dirhams, avec des exigences d'identification plus
contraignantes que celle des deux précédents comptes. Un
entretien avec le client qui souhaite ouvrir ce type de compte est obligatoire,
mais la circulaire de Bank Almaghrib ne précise pas si l'entretien peut
se faire à distance par Skype par exemple ou le client doit
impérativement se présenter pour l'ouvrir, en plus d'un document
d'identité, un justificatif de domicile est demandé pour
l'identification.
Ce type de compte concurrence les comptes classiques des banques,
il peut être utilisé par les commerçants pour recevoir des
paiements de la part de leurs clients qui n'auraient pas de monnaie et
souhaitent régler par leurs téléphones mobiles par
exemple.
Section 2 : La technologie Blokchain et les
cryptomonnaies en finance islamique
On ne peut pas parler aujourd'hui d'une monnaie
électronique sans mettre la lumière sur une notion importante qui
est la monnaie complémentaire : C'est une monnaie qui peut être
utilisée en complément de la monnaie officielle. Nul n'a
obligation de faire ou de recevoir un paiement en monnaie
complémentaire, il se fait uniquement si le vendeur et l'acheteur sont
d'accord, la monnaie étatique garde donc toute sa
prééminence, mais elle n'est plus unique.
Elles permettent des transactions qui ne se feraient pas dans la
monnaie officielle en cas de crise puisque Les monnaies complémentaires
constituent - en partie - une réponse aux risques bancaires (faillite)
et monétaire (inflation).
Une monnaie complémentaire ne rapporte pas
d'intérêts, car il n'y a aucune raison de l'épargner, et
certaines sont même « fondantes », c'est-à-dire qu'elles
perdent de l'ordre de 1 à 2% de leur valeur par mois. Ces monnaies sont
faites pour circuler et pour faciliter les échanges, et pas pour
être thésaurisées, et c'est exactement la fonction de la
monnaie en finance islamique qui la considère comme une unité de
mesure et un instrument de change, et interdit de la rendre une marchandise qui
se vend et s'achète avec des intérêts. On compte plus de
5000 monnaies complémentaires à travers le monde. (5)
4
(5) Site
complementarycurrency.org
recense les monnaies complémentaires
Pendant la crise de 1929 qui a frappé les
États-Unis et s'est diffusée dans toute l'Europe, Les banques,
dont la situation se détériore, restreignent les lignes de
crédit accordées aux entreprises, au risque de les pousser
à la faillite. Seize entrepreneurs décident alors de se
réunir pour voir comment ils pourraient sauver leurs
sociétés. Constatant que l'entreprise A a besoin d'argent pour
acheter des marchandises à l'entreprise B, qui elle-même a besoin
d'argent pour payer son principal fournisseur l'entreprise C, ils
décident de créer un système de crédit mutuel entre
eux : quand A achète chez B, A enregistre un débit et B un
crédit correspondant, de même quand B achète à C,
etc.. Ces débits et ces crédits sont dénommés
WIR.
L'argent du système bancaire ne circulait plus entre ces
entrepreneurs qui venaient de créer leur propre monnaie, ainsi que leur
propre banque (la banque WIR) pour la gérer, et pour simplifier les
transactions, il est établi que 1 WIR = 1 franc suisse.
Aujourd'hui, une PME suisse sur cinq (soit 60 000 entreprises)
adhère au système, et utilise le WIR en complément du
franc suisse.
Cette monnaie a un effet contracyclique : le volume
d'activité du WIR augmente lorsque l'économie suisse se trouve en
récession, et baisse en période de croissance.
Sans le WIR, des PME suisses auraient fermé leurs portes,
d'autres auraient été amenées à réduire leur
niveau d'activité.
Après la crise de 2008, des monnaies
complémentaires qu'on appelle cryptomonnaies ont apparus permettant des
transactions Peer to Peer sans passer par le système bancaire, une
technologie appelée Blokchain a permis à ces monnaies de voir le
jour.
2.1 La technologie Blokchain
Dans notre système traditionnel, une banque est
l'organisme garant de la fiabilité et de la sécurité des
transactions, donc l'exemple typique d'un tiers de confiance
externalisé, mais avec les crises de confiance successives, le
système bancaire commence à perdre cette position, donc on a
commencé à chercher d'autres modèles
décentralisés.
La blockchain est la technologie sous-jacente aux bitcoins.
L'invention du bitcoin, fin 2008, avait pour objectif de montrer la
faisabilité d'une monnaie basée sur un système de
confiance répartie. Il s'agit d'une monnaie cryptée, dont le
mécanisme de confiance est basé sur un système où
le registre des transactions est réparti entre plusieurs noeuds du
réseau. Les algorithmes de cryptage des transactions sont open source,
ce qui renforce l'idée de confiance dans la monnaie.
? Définition 1
La blockchain est une technologie novatrice qui permet à
des utilisateurs d'effectuer des transactions financières ou non,
garanties et auditables par tout le monde, sans avoir besoin d'un tiers de
confiance. Après chaque transaction, une nouvelle ligne vient se greffer
au bloc, formant une chaîne indéfectible. Elle incarne le livre de
compte 2.0, l'historique de chaque transaction étant
répertorié dans un registre décentralisé et
redistribué. La complexité des algorithmes utilisés rend
ces transactions infalsifiables. (6)
5
(6) La bLockchain, ou La confiance distribuée, Yves caseau
serge soudoPLatoff juin 2016
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique4.png)
blockchainfrance.net
? Définition 2
La blockchain est une technologie de stockage et de transmission
d'informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans
organe central de contrôle, elle constitue une base de données qui
contient l'historique de tous les échanges effectués entre ses
utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est
sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses
différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet
à chacun de vérifier la validité de la chaîne.
(7)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique5.png)
blockchainfrance.net
6
(7)
blockchainfrance.net
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique6.png)
Blokchain demystification, BELLAJ Badr
Au niveau mondial, La phase d'exploration est déjà
dépassée, plusieurs pays ont commencé à adopter
cette technologie dans plusieurs domaines comme les services financiers, les
cryptomonnaies, et aussi dans les services gouvernementaux, la santé et
l'éducation ...
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique7.png)
Blokchain demystification, BELLAJ Badr
7
8
En Afrique, de nombreux pays utilisent déjà la
Blokchain :
· La poste Tunisienne à adopter en 2015 la
technologie Blokchain en créant une monnaie virtuelle légale `'
le E-dinar `'(8)
· En Afrique du sud Barclays Africa et sa
société mère britannique Barclays plc ont passé la
première transaction mondiale de financement commercial utilisant la
technologie blockchain. (9)
· Au Kenya Le gouvernement kenyan a mis en place un
système de gestion de l'éducation basé sur la Blockchain
qui rend difficile l'établissement d'un certificat académique par
les fraudeurs. (10)
· Le Sénégal a annoncé en 2016 sa
monnaie numérique E-CFA basé sur la Blokchain qui sera en cours
d'échéance, tout comme la monnaie actuelle, le franc CFA, et sera
introduit dans toute l'Afrique de l'Ouest. (11)
· Le gouvernement nigérian s'intéresse
également à cette technologie et offre un soutien au groupe local
de développement blockchain (12)
2.2 Application de la Blokchain en finance islamique
L'utilisation de la technologie Blockchain offre un grand
potentiel dans l'industrie de la finance islamique.
· Les Contrats intelligents
Dans le but d'éviter l'intérêt, la
spéculation et l'incertitude, la finance islamique s'appuie sur une
large gamme de contrats tels que les accords de partage des
bénéfices, les partenariats et les arrangements d'agence. Par
exemple, un accord de financement moyen nécessite 3 contrats ou plus
impliquant plusieurs parties. En revanche, un contrat de prêt
conventionnel ne nécessite qu'un contrat entre la banque et
l'emprunteur. Par conséquent, la nécessité d'un plus grand
nombre d'arrangements contractuels dans les transactions financières
islamiques équivaut à des considérations administratives
et juridiques plus élevées, et cela pourrait augmenter les
coûts pour l'utilisateur final.
Les contrats intelligents visent à redéfinir la
façon dont les contrats fonctionnent, ce sont essentiellement des
contrats numériques auto-exécutifs. Les termes du contrat sont
codés par voie électronique et ne seront exécutés
que si les conditions sont remplies. Cela automatise l'ensemble du processus
contractuel pour les institutions islamiques, atténuant les
complexités administratives et juridiques supplémentaires.
(8)
www.e-dinar.poste.tn/fr
(visite le 12/06/2016)
(9)
https://www.barclayscorporate.com/insight-and-research/trading-and-exporting/blockchain-revolution-in-trade-finance.html
(visite le 12/06/2016)
(10)
http://www.cio.co.ke/news/main-stories/kenyan-government-embraces-blockchain-technology-set-to-implement-a-blockchain-based-education-management-system
(visite le 12/06/2016)
(11) Leloup, Laurent, Blockchain : La révolution de la
confiance Ed. 1, Eyrolles, 2017
(12)
https://cointelegraph.com/news/nigerian-government-offers-support-to-blockchain-development-group
(visite le 12/06/2016)
Les contrats intelligents sont faciles à vérifier,
immuables et sécurisés. Ils atténuent naturellement les
risques opérationnels découlant des risques de règlement
et de contrepartie. Dans l'ensemble, les contrats intelligents
rationaliseraient les opérations des institutions financières
islamiques et automatiseraient l'ensemble du processus contractuel.
? Stockage distribué par nuage (cloud)
Actuellement, presque tous les services de stockage en nuage se
connectent à un serveur centralisé, par conséquent, les
utilisateurs doivent avoir confiance dans un fournisseur unique.
Un système décentralisé élimine le
risque de conflit d'intérêts et / ou de dangers moraux entre les
participants. Dans un réseau décentralisé, il suffit de
faire confiance au protocole statique de la Blockchain, régi par des
algorithmes mathématiques cryptographiques, les lois universelles des
mathématiques sont absolues et donc sans doute crédibles.
Le stockage en nuage distribué de Blockchain peut
gérer de manière transparente l'énorme quantité de
données et d'informations provenant d'institutions islamiques. Le
stockage décentralisé des données offre deux avantages
principaux ; Sécurité et rentabilité.
Aujourd'hui le stockage des données dans les
établissements est centralisé et géré manuellement.
Ceci est inefficace et exposé au risque de cyber-attaques ou de perte de
données. Le stockage distribué éliminerait la
nécessité de la documentation et le rapprochement manuel des
transactions.
2.3 Les devises numériques
L'article 6 de la loi 103-12, définie la monnaie
électronique comme étant toute valeur monétaire
représentant une créance sur l'émetteur, qui est
stockée sur un support électronique ; émise contre la
remise de fonds d'un montant dont la valeur n'est pas inférieure
à la valeur monétaire émise, et acceptée comme
moyen de paiement par des tiers autres que l'émetteur de la monnaie
électronique.
Le Bitcoin est la première monnaie électronique
décentralisée échangée sur internet. Comparé
à d'autres monnaies, le Bitcoin a plusieurs avantages : ils se
transmettent de particulier à particulier à travers le
réseau sans passer par la banque et sans devoir faire confiance à
des intermédiaires. Aucun tiers ne peut empêcher ni
contrôler vos échanges, les transactions Bitcoin sont de fait
gratuites, tandis que les cartes de crédit et les systèmes de
paiement en lignes coûtent typiquement de 1 à 5% par transaction,
auxquels s'ajoutent diverses taxes. (13)
Pour être à l'abri de l'instabilité
causée par le système des réserves fractionnaires et les
mauvaises politiques monétaires des banques centrales. L'inflation
limitée de l'émission d'argent du système Bitcoin est
répartie de façon homogène (par la puissance de calcul)
à travers le réseau, au lieu d'être concentrée dans
les banques. Payer par Bitcoin est donc plus rapide et plus
sécurisé que de passer par le système
centralisé.
9
(13)
bitcoin.fr
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique8.png)
Fait par moi même
L'exemple ci-après montre la différence entre le
système de paiement classique centralisé et le système de
personne à personne (Peer to Peer).
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique9.png)
? Les limites du bitcoin
10
La première limite est la volatilité du Bitcoin :
Les détenteurs de bitcoins ne les utilisent pas (ou rarement) pour
acheter des biens et des services, mais pour les échanger contre des
monnaies étatiques, Le bitcoin est encore trop volatil pour faire du
commerce, ce n'est pour l'instant qu'une monnaie de spéculateurs ce qui
explique sa volatilité, et l'éloigne de la fonction pour laquelle
elle a été faite.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique10.png)
Abcbourse.com
11
La deuxième limite est l'anonymat des transactions, et
l'absence de contrôles, ce qui favorise le blanchiment et
l'évasion fiscale.
La troisième limite est que la plupart des gens ne sont
pas prêts et pas suffisamment formés pour mettre leurs
économies dans un porte-monnaie virtuel qui, si on ne sait pas le
sécuriser, peut disparaître du jour au lendemain (mort du support,
perte de données, piratage...). En outre les transactions sont
irréversibles et il n'y a pas de recours possible.
La quatrième limite concerne le réseau Bitcoin
lui-même qui est pour le moment incapable de traiter plus de sept
transactions à la seconde, un volume pas intéressant pour une
monnaie mondiale. A titre de comparaison Visa gère
jusqu'à 47 000 transactions par seconde aux heures de pointe.
Section 3 : Les nouveaux intervenants dans le
métier des banquiers
Depuis les 3 dernières années on parle souvent d'un
phénomène d'ubérisation de l'économie. Cette
appellation provient de l'entreprise Uber qui a généralisé
à l'échelle planétaire un service de voiture de tourisme
avec chauffeur entrant directement en concurrence avec les taxis.
C'est un phénomène récent qui consiste en
l'utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de se
mettre en contact direct, de manière quasi instantanée,
grâce à l'utilisation des nouvelles technologies, permettant la
réduction des couts et des poids des formalités pour les usagers.
(14)
Plusieurs facteurs se sont réunis pour conduire à
ce phénomène : des smartphones connectés à haut
débit, des utilisateurs technophiles (la fameuse
génération Y qui a grandi dans un environnement
numérique), la géolocalisation, et la capacité à
exploiter des gros volumes de données en temps réel (the Big
data).
Cette transformation de l'activité économique
traditionnelle touche presque tous les métiers, là où il
y'a un intermédiaire peut être désintermédié
ou ubérisé.
Uber ne concurrence plus uniquement les chauffeurs de taxis
traditionnels, mais elle se spécialise également dans la location
de voitures et la livraison de colis.
Netflix qui est la plus grosse plateforme de diffusion de films
et séries par internet, devient également producteur de films, ce
qui menace le modèle de la télévision et du cinéma.
(15)
Air BNB qui est une plateforme "communautaire" payante de
location et de réservation de logements de particuliers fondée en
2008 par les Américains Brian Chesky et Joe Gebbia est en train
d'appliquer la même punition au secteur hôtelier en permettant
à chacun de louer une chambre ou une maison d'un simple clic sans passer
par les hôtels. (16)
Le phénomène d'ubérisation touche
également la finance et plus particulièrement le secteur bancaire
et celui de l'assurance : les géants du net et de la technologie
commencent à proposer des services bancaires et de paiement avec des
frais moins cher et parfois nuls.
(14) Wikipedia/ ubérisation
(15) Netflix site officiel
(16) Air BNB site officiel
12
? Les GAFA
Ce mot regroupe les initiales de Google, Apple, Facebook, et
Amazon, ces 4 entreprises avec les NATU (Netflix, Air BNB, Tesla, Uber)
représentent l'équivalent du budget annuel de la France et un
chiffre d'affaire annuel supérieur à celui du Danemark avec
seulement 300 000 employés. Une remarquable efficacité
économique par employé, et une croissance annuelle
supérieure à celle de la Chine et surtout, une position dominante
sur le marché. Ces mastodontes de l'économie numérique
représenteraient à eux seuls, plus de 60% de nos usages
numériques quotidiens. (17)
ApplePay est un service qui a
été mis en place par la firme Cupertino afin de faciliter les
paiements en ligne et dans les commerces physiques. Dans un premier temps on
enregistre la carte bancaire au sein de l'appareil. Apple ayant signé
des partenariats avec de nombreuses banques, une bonne partie des cartes
bancaires américaines, européennes, et bientôt dans le
reste du monde sont compatibles. La carte vient se loger dans
l'application Passbook qui regroupe cartes bancaires, bons de
réduction, cartes de fidélité ou encore titres de
transport. Lors d'un achat, au lieu de sortir la carte bancaire, on peut sortir
notre iPhone et nous le présentons devant le terminal de paiement qui
pourra dialoguer avec le téléphone via la puce NFC
présente dans celui-ci. Il suffira de confirmer le paiement en posant
notre doigt sur le capteur Touch ID de notre appareil pour valider celui-ci.
(18)
Google Wallet est un système de paiement
par téléphone mobile proposé par Google qui permet
à ses utilisateurs de stocker des cartes de débit, des cartes de
crédit, des cartes de fidélité et des cartes-cadeaux entre
autres. Le paiement repose sur la norme NFC. (19). Avec cette application les
utilisateurs peuvent envoyer et recevoir de l'argent sans payer de frais.
(20)
Facebook : En 2014, la Banque Centrale
Irlandaise a autorisé Facebook à mettre en place des services
financiers en Irlande. Facebook serait alors autorisé à stocker
de la monnaie virtuelle sur ses serveurs. Ce porte-monnaie virtuel pourrait
servir à réaliser des paiements en ligne sur toute l'Europe ou
à réaliser des transferts d'argent, Facebook perçoit une
commission sur le paiement ou le transfert. (21)
Amazon qui est une entreprise de commerce
électronique a annoncé le développement de tablettes
Kindle destinées à servir de caisses enregistreuses pour les
commerçants. Elle ferait également travailler plus de 600
personnes dans son département paiement pour éviter les trop
nombreux abandons lors de l'acte d'achat en simplifiant la démarche
grâce à un système de paiement en un clic. (22)
AlibAbA : Après son introduction à
la bourse de New York qui est considéré comme la plus importante
dans l'histoire des introductions boursières, Alibaba a levé 25
milliards de dollars (23) , un mois après il obtenait de Pékin
une licence bancaire qui lui permettra de collecter des dépôts et
d'offrir tous les services classiques bancaire.
(17)
econum.fr/tag/gafa
(18)
support.apple.com/fr-fr/HT201239
(19) Wikipedia
(20)
Google.com/gwallet
(21)
lactualite.com/lactualite-affaires/2014/05/16/une-banque-nommee-facebook
(22) Amazon site officiel
(23)
forbes.com/sites/ryanmac/2014/09/22/alibaba-claims-title-for-largest-global-ipo-ever-with-extra-share-sales/#7ff3c1ee8dcc
13
Le groupe avait déjà lancé Alipay en
2004, un système de transfert d'argent comme PayPal, puis, en 2013, un
fonds de placement, Yu'Ebao, qui a réussi à convaincre 81
millions de clients du site (sur un total de 300 millions) d'y placer une
partie de leurs économies, soit 28 milliards de dollars. Ce fonds est
devenu, en l'espace d'un an, le plus important en Chine. (24)
Section 4 : le M-Banking et l'E-Banking au service de
l'inclusion financière
Au Maroc, la quasi-majorité des transactions est
réalisée en espèces. Les paiements par chèques,
cartes, virement ou prélèvements bancaires sont très
faibles et chaque habitant n'en effectuerait que 4 à 5 par an, soit 10
fois moins qu'un habitant dans les pays émergents, et jusqu'à 100
fois moins comparés à certains pays avancés. Le recours
à des transactions en espèces a un coût jugé
très élevé, actuellement supporté par les
différents acteurs économiques. (25)
Dans ce cadre, Bank Almaghrib en coopération avec l'Agence
nationale de réglementation des télécommunications (ANRT)
et d'autres acteurs, a mené une étude qui a permis de conclure
que le développement d'une solution de paiement mobile constitue une
solution adéquate au contexte marocain.
Cette étude a permis d'identifier les premiers flux de
transactions qui pourraient être dématérialisées,
les profils socio-économiques concernés, les besoins
technologiques et les plateformes techniques à mettre en oeuvre ou
à faire évoluer, les adaptations et évaluations à
opérer et les pistes de complémentarité entre les modes de
paiement existants et le paiement mobile, (26)
4.1 La différence entre le M-Banking et le
M-paiement
Le M-Banking ou la banque mobile est un service fourni par une
banque ou une autre institution financière qui permet à ses
clients de mener des transactions financières à distance à
l'aide d'un appareil mobile tel qu'un téléphone mobile ou une
tablette. Il utilise une application fourni par l'institution financière
à cette fin. (27)
Le M-Banking permet d'effectuer des virements depuis son
smartphone, gérer son compte en banque, le recharger, recevoir des
alertes instantanées, et surtout ne pas avoir à ouvrir son
ordinateur.
Le M-Paiement ou le paiement mobile se réfère aux
services de paiement exploités selon la réglementation
financière et effectués à l'aide d'un appareil mobile. Au
lieu d'utiliser les moyens de paiement classiques comme l'espèce, le
chèque, ou la carte bancaire, un consommateur peut utiliser un
téléphone portable pour payer ces achats. (28)
Il concerne toutes les transactions effectuées depuis
un téléphone mobile et débitées soit sur une carte
bancaire ou soit sur un porte-monnaie électronique.
(24)
forbes.com/sites/ericxlmu/2014/05/18/yuebao-a-brief-history-of-the-chinese-internet-financing-upstart/#32787f7c3c0e0
(25) Article 26, Assistance et accompagnement en vue de la
mise en oeuvre effective d'une solution nationale de paiement mobile, ANRT, 04
Avril 2016 page 09
(26) Article 26, Assistance et accompagnement en vue de la
mise en oeuvre effective d'une solution nationale de paiement mobile, ANRT, 04
Avril 2016
(27) Wikipedia, Mobile Banking
(28) Wikipedia, Mobile payment
14
Le paiement par la technologie Near Field Communication (NFC)
fait partie de ce genre de paiement. Elle consiste à effleurer le
téléphone mobile sur un terminal monétique compatible
NFC.
Le paiement mobile peut également s'effectuer en
transférant de l'argent de mobile à mobile et cela en entrant le
code du commerçant dans une application dédiée à ce
genre de paiement, le mobile devient ainsi une sorte de porte-monnaie
virtuel.
Au Maroc le taux de pénétration mobile est de
128,05% (29), un taux deux fois supérieur à celui de la
bancarisation 68% (30). Ce qui pousse à poser la question suivant :
Pourquoi le Maroc n'a pas encore adopté le paiement mobile alors que
certains pays en Afrique sont déjà avancés dans ce
modèle qui a permis à certains comme Kenya d'améliorer
leur secteur financier.
En 2014, on estime que 62% des Kenyans utilisent le paiement
mobile et que 43% du PIB du pays transite par la solution M-PESA Créer
par l'opérateur Vodafone. (31)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique11.png)
GSMA
L'argent mobile est désormais dans 93 pays via 271
services, et continue d'améliorer l'inclusion financière ; il est
présent sur six des sept marchés où moins de 20 % de la
population possède un compte bancaire auprès d'un
établissement financier. (32)
(29) Rapport de l'ANRT SUR TELEPHONIE MOBILE AU MAROC
3ème trimestre 2016
(30) Rapport de Bank al maghrib (parut sur
boursenews.ma
(31)
latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/l-afrique-l-epicentre-de-la-mobile-money
(32) et (33) GSMA Rapport sur les services d'argent mobile
En date de décembre 2015, presque deux tiers des
marchés d'argent mobile comptaient au moins deux services en
activité (60 sur 93) et plus d'un tiers en comptaient trois ou plus (35
marchés, avec une moyenne de cinq services par marché). Plus la
concurrence s'intensifie sur ces marchés et plus
l'interopérabilité suscite l'intérêt.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique12.png)
GSM Association
Un nombre croissant de régulateurs reconnaît
l'importance de mettre en place des règles du jeu ouvertes et
équitables pour les services d'argent mobile. En 2015, 51 pays sur 93
possédaient un cadre réglementaire habilitant. (33)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique13.png)
GSM Association
(33) GSMA Rapport de 2015
15
16
L'évolution du modèle commercial de l'argent mobile
s'avère de plus en plus cruciale dans l'environnement plus large des
paiements et technologies financières, un domaine dans lequel les
investissements ont triplé pour atteindre 12,21 milliards USD en 2014.
(34)
4.2 Les différents services financiers mobiles
La GSM Association définit les différents services
financiers mobiles comme suit : ? L'argent mobile
L'argent mobile utilise la téléphonie mobile pour
offrir des services de transferts d'argent ou de paiement aux personnes peu ou
pas bancarisées. Le service doit offrir au moins un des produits
suivants : transferts nationaux ou internationaux, paiements de facture,
paiements groupés ou paiements marchands ; Le service doit s'appuyer en
grande partie sur un réseau de points de service hors agences bancaires
ou GAB, qui rendent le service accessible aux personnes non bancarisées
ou sous-bancarisées. Les clients doivent pouvoir utiliser le service
sans disposer au préalable d'un compte bancaire. Les services bancaires
mobiles qui utilisent la téléphonie mobile comme un simple canal
d'accès supplémentaire à des produits bancaires
traditionnels ou les services de paiement liés à un compte
bancaire existant ou à une carte de crédit ne sont pas inclus. Le
service doit offrir une interface permettant aux clients ou aux agents
d'effectuer des transactions à partir de téléphones
portables basiques.
? L'épargne mobile
L'épargne mobile utilise la téléphonie
mobile pour offrir des services d'épargne aux personnes peu ou pas
bancarisées. Le service permet à ses souscripteurs
d'épargner de l'argent sur un compte garantissant la
sécurité du principal, et dans certains cas, le versement
d'intérêts ; Le service doit également permettre aux
personnes peu ou pas bancarisées d'épargner de l'argent au moyen
d'un téléphone portable Les services qui utilisent le
téléphone portable comme simple canal d'accès
supplémentaire à un compte d'épargne traditionnel ne sont
pas inclus.
? L'assurance mobile
L'assurance mobile utilise la téléphonie mobile
pour offrir des services d'assurance aux personnes peu ou pas
bancarisées. Le service doit permettre aux souscripteurs de gérer
leurs risques en offrant la garantie d'une indemnisation dans les cas
spécifiés de perte, dommage, maladie ou décès ; Le
service doit permettre aux personnes peu ou pas bancarisées de souscrire
facilement des contrats d'assurance au moyen d'un téléphone
portable. Les services qui utilisent le téléphone portable comme
simple canal d'accès supplémentaire aux clients d'une compagnie
d'assurance pour accéder à des produits d'assurance traditionnels
ne sont pas inclus.
? Le crédit mobile
Le crédit mobile utilise la téléphonie
mobile pour offrir des services de crédit aux personnes peu ou pas
bancarisées. Le service permet à ses souscripteurs d'emprunter
une certaine somme d'argent qu'ils s'engagent à rembourser dans un
délai déterminé. Le service doit permettre aux personnes
peu ou pas bancarisées de solliciter un prêt et de le rembourser
plus facilement au moyen d'un téléphone portable.
(34) GSM Association Rapport de 2015
17
Il est judicieux de signaler que des banques et des assurances ou
des établissements financières utilisent internet et le mobile
pour simple canal d'accès à leurs services, ces
établissements ne peuvent pas être considérés comme
des établissements digitales, parce qu'il y'a une différence
entre une offre digitale et un établissement complètement
digitale.
4.3 Les avantages du Mobile Banking
L'argent mobile a contribué à une transformation
substantielle des conditions de l'inclusion financière, notamment en
Afrique subsaharienne, où 19 marchés comptent plus de comptes
d'argent mobile que de comptes bancaires. Avec 134 millions de comptes actifs
sur 90 jours, l'argent mobile se rapproche du niveau d'adoption de PayPal, qui
affiche 173 millions d'utilisateurs actifs au niveau mondial. Bien que le taux
d'activité des comptes d'argent mobile reste stable à 32,6 %, le
pourcentage de comptes ayant un solde positif atteint 46 % en juin 2015, ce qui
atteste d'un niveau croissant de confiance parmi les utilisateurs de l'argent
mobile.
Un meilleur accès au Mobile Banking contribue à la
croissance économique en augmentant le revenu national par
l'augmentation des épargnes et des investissements pour les
ménages et les petites et moyennes entreprises, en injectant
l'épargne informel dans le système économique.
L'expérience à montrer que le M-Banking a aidé les
gouvernements à accroître la transparence et l'efficacité,
contribué à une plus grande productivité agricole et
à une performance entrepreneuriale, le Mobile Banking a également
contribué à formaliser l'économie informelle, à
renforcer le secteur bancaire et à rendre les paiements d'utilité
publique (connus sous le nom de personne à gouvernement ou P2G) beaucoup
plus efficients et rentables. En Tanzanie, la Société d'eau et
d'assainissement de Dar es Salam a permis des paiements d'eau via l'argent
mobile en 2009, ça a augmenté les revenus des services publics de
45 000 $ US par mois. (35)
L'efficacité des coûts et la croissance commerciale
facilitée par les paiements numériques via l'argent mobile
contribuent à renforcer les budgets du secteur public, en facilitant des
investissements plus efficaces et en contribuant À un Etat plus
efficace.
Exemple de M-Pesa
M-PESA est une solution de paiement mobile
développée par Vodafone au Royaume-Uni et au Kenya en Mars 2007,
en Tanzanie et en Afghanistan. (36) Pour réussir le lancement de son
offre de m-paiement, Safaricom (filiale de Vodafone au Kenya) a pu compter sur
un contexte marché favorable :
(37)
? Une réglementation encourageante au Kenya
? Une position de leader (pratiquement de monopole)
? Un taux de bancarisation de 19% en 2007 (4,6 millions de
comptes en banques)
? Un taux de pénétration du mobile de 100%
? Une qualité faible des alternatives pour le transfert
d'argent tenant notamment aux faibles
montants en jeu et aux coûts élevés des
transactions.
(35) GSM Association rapport de 2015
(36) Wikipedia/M-Pesa
(37) Philippe PESTANES ET Philippe BREUL, Mobile paiement ...
Une révolution venue du « Sud » ! 2010, KURT SALMON
18
Parallèlement, Safaricom s'est donné les moyens de
réussir le lancement de son offre grâce notamment :
? A un effort de communication média important,
centré sur le slogan « Send Money Home » qui s'est
élevé à près de 10m$ relayée par une
activation terrain très active au niveau des clients finaux et des
distributeurs
? Au déploiement d'un réseau de distribution
dense et de proximité pour être au plus près des clients,
capable de proposer et d'assurer un service de qualité.
? Au développement et la promotion des usages à la
fois en BtoC et en BtoB
? A des coûts de services relativement faibles : lorsque
Western Union et MoneyGram
prélèvent respectivement 17% et 19% pour un
transfert de 100€, Safaricom n'en prélève que 1%.
Dix ans après le lancement de M-Pesa, l'argent mobile est
omniprésent en Kenya. La croissance a été explosive
dès le début : il y avait 20 000 utilisateurs actifs au premier
mois (mars 2007) et un million d'utilisateurs actifs huit mois plus tard. Au
fur et à mesure que de nouveaux utilisateurs rejoignaient le
système, Safaricom a commencé à augmenter sa valeur en
lançant de nouveaux produits et services, Et élargi
l'écosystème à travers des partenariats divers. En 2016,
M-Pesa comptait 16,6 millions de clients actifs (38), soit près des deux
tiers de la population adulte, les revenus de M-Pesa (399 Millions de dollars)
(39) représentent plus de 20% des revenus totaux de Safaricom.
M-pesa, déplace quotidiennement plus de 24 millions de
dollars, et environ 8,8 milliards par année (soit 40 % du PIB national)
(40).
Fast Payment, premier opérateur de paiement en ligne
certifié PCIDSS de niveau 1 au Maroc, vient de lancer la première
application de paiement en ligne au niveau du Maroc. Cette application gratuite
permet aux smartphones de devenir un moyen de paiement comme un autre. Elle
s'adresse aux personnes à la recherche d'un moyen de paiement pratique
et sûr. Pour s'y inscrire, l'application est à
télécharger sur Google Play et bientôt sur Apple Store.
Cette application permet de payer ses achats, rapidement et de
manière sécurisée, grâce à un portefeuille
numérique de cartes bancaires, toutes banques confondues. Fpay.me offre
également la possibilité de solliciter une tierce personne, quel
que soit son lieu, pour payer des achats de façon instantanée.
Avec le lancement de cette nouvelle application, Fast Payment
franchit une étape importante de son développement et
prévoit pour l'année 2017, un important déploiement de
Fpay.me dans tous les commerces et chez tous professionnels au Maroc qui le
désirent, et à l'international.
4.4 Les banques participatives et le paiement mobile
Une banque participative ne peut pas reposer uniquement sur
l'argument de la conformité chariàa pour gagner une part de
marché et concurrencer les banques classiques avec leurs grand
réseaux d'agences, mais doivent chercher de nouvelle façons de
proposer leurs services à couts bas.
Parmi les projets sur lesquelles une banque participative peut
investir est la mise en place d'une solution de paiement compatible à la
chariàa
(38) Ibid.
(39) Ibid.
(40)
un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2014/l'accès-à-internet-n'est-plus-un-luxe
19
Le parc mobile ne cesse de grimper au Maroc, L'occasion pour les
banques participatives d'attirer des clients en utilisant cette solution,
contrairement à ce que la majorité peut penser, la
sécurité est renforcée, puisque le code de
sécurité ne circule jamais. Dans chaque transaction, le
système crée un numéro pour un seul usage.
Pour le consommateur, ce type de paiement facilite
énormément la transaction. Il suffit d'effleurer le
téléphone sur un terminal monétique pour régler ses
achats. De plus le m-payement limitera l'usage du cash et donc le risque de vol
ou de détournement. Et en cas de perte ou de vol du
téléphone, l'application peut être bloquée à
distance.
Pour les entreprises qui collectent du cash auprès d'un
réseau très dispersé comme les sociétés qui
distribuent des produits auprès des petits commerces. Le m-paiement
résoud pour elles d'énormes problèmes de collecte, de
sécurité, d'acheminement et de recoupement.
4.5 L'e-Banking et la banque digitale
Aujourd'hui on constate un grand changement dans les
comportements des clients d'une banque, ces changements se traduisent par de
moins en moins de visite en agence et de plus en plus d'utilisation de canaux
automatiques et de canaux à distance. Les banques participatives au
Maroc peuvent profiter de ce changement numérique pour adopter un
business model basé sur des plateformes, et abandonner le business model
classique des banques conventionnelles basé sur le réseau
d'agences, pour leurs permettre de réduire les couts de structure et de
personnel, et de répondre aux attentes de cette clientèle qui
souhaite avoir la banque dans leurs smartphones, tablettes, et ordinateurs.
? La banque en ligne
La banque en ligne, également appelée banque sur
Internet, e-Banking, banque digitale ou banque virtuelle, est une institution
financière qui n'a pas d'agences bancaires physiques, tous les services
bancaires sont effectués en ligne, les avantages sont que, sans le
coût des sites physiques, les banques en ligne offrent des taux de
bénéfice plus élevés sur les produits
d'épargne et d'investissement, et propose des frais plus bas.
4.6 A quoi ressemblera l'agence bancaire de demain ?
« Il y'aura toujours des agences bancaires, il faudra
toujours que les clients puissent à un certain moment rencontrer leur
conseiller, mais les agences seront différentes, et ce que les clients
peuvent faire dans ces agences sera diffèrent, aujourd'hui l'agence est
là pour tout faire : ouvrir un compte, déposer un chèque,
poser une question à son conseiller concernant un financement. Ce qui va
se passer est que les clients vont commencer à réaliser une
grande partie des taches à distance ou sur des automates, ça
existe déjà, mais le digitale va permettre de faire beaucoup
plus. Et donc l'agence va se recentrer sur le coeur de sa valeur ajoutée
qui est le conseille pour des demandes plus complexes : un client qui a un
projet immobilier ou un projet d'épargne par exemple, ces conditions
vont augmenter la qualité de service pour le client qui aura à
disposition des outils simples d'utilisation et disponibles 24/24, et quand il
fera l'effort de se déplacer en agence ça sera pour obtenir un
vrai conseille. » Axel Reinaud, Directeur Associé senior a The
Boston Consulting Group
? Comment mettre en place ce nouveau modèle
?
Il y'a deux grands challenges pour les banques participatives :
le premier est celui du système d'information puisque les nouveaux
outils digitaux impliquent l'utilisation de nouvelles plateformes, des
nouvelles techniques de développement, les questions qui vont se poser
seront celles qui
20
concerne l'organisation de l'IT, de choix de technologie et de
nouvelles façons de travailler qui concerne la relation entre
l'équipe marketing qui réfléchissent aux besoins des
clients et l'IT.
Le deuxième challenge est celui des compétences des
conseillers et des experts qui vont intervenir dans l'ensemble des relations
avec les clients puisque leur rôle va devenir beaucoup plus centré
sur les missions de conseil et d'expertise, et donc il va falloir s'assurer de
la montée en compétence techniques et chariatiques de l'ensemble
des effectifs qui sont en front office et en middle office.
4.7 Les avantage du modèle digital pour la banque
participative
Une banque participative ne peut pas uniquement se basé
sur l'argument de la conformité et l'éthique pour survivre,
D'après le dernier sondage de Flm publié le 16 janvier 2017 au
journal les Eco, Affichages : 891 : 79% des internautes
n'étaient pas confiants dans la réussite au Maroc de la banque
islamique dite participative, les banques conventionnelles au Maroc ont
déjà des parts importantes de marché en se basant sur
leurs réseaux d'agences qui existent depuis des années. Attijari
Wafa Bank dispose de 2636 agences au Maroc (41), et la banque populaire dispose
de 1326 agences bancaires(42). Les banques participatives Peuvent
réduire cet écart dès le lancement en adoptant le
modèle digitale.
? Rendement supérieure
Étant donné que les banques en ligne n'ont
généralement pas les mêmes frais généraux que
les banques traditionnelles, elles peuvent passer leurs économies
à leurs clients sous la forme de bénéfices plus
élevés dans le cas des dépôts d'investissement.
La Banque Digitale à un taux de rendement des actions
(ROE) admirablement élevé et un taux de croissance des
bénéfices élevé par rapport à toutes les
banques plus traditionnelles (leur ROE est d'environ 16%, même les
grandes banques comme Wells Fargo n'ont pas ce taux). (43)
? Moins de frais
Encore une fois, parce qu'ils ont des frais
généraux beaucoup plus petits à traiter, les banques en
ligne sont généralement en mesure d'offrir des frais plus bas que
les banques traditionnelles. Dans la plupart des banques en ligne, beaucoup de
leurs types de compte offrent des taxes nulles.
? Simplicité d'utilisation
Étant donné que leur structure commerciale est
basée en ligne, il est logique que les banques en ligne fournissent
à leurs clients des plates-formes faciles à utiliser. En outre,
la plupart des banques en ligne ont maintenant des applications mobiles pour
répondre aux besoins bancaires de leurs clients. Le service
numérique à distance est tellement mieux que le contacte
physique, car on peut garder une piste d'audit complète des appels
téléphoniques et des clics du client.
La banque en ligne représente maintenant 53% des
transactions bancaires, contre 14% pour les visites en agence aux Etats unis,
selon une étude d'AlixPartners. (44)
(41) Rapport de février 2015 site d'Attijari
(42) Rapport de site officiel de la banque central populaire
(43) Skinner, Chris « Strategies to launch or become a
digital bank » 2014, Marshall Cavendish Editions
(44)
alixpartners.com/en/MediaCenter/Consumer-Banking-Behavior-Continues-to-Evolve-Mobile-Is-Now-Mainstream-Says-AlixPartners-Study.aspx
21
Dans d'autres pays développés. Par exemple, Danske
Bank a noté dans un rapport en 2011 que les transactions de caissiers
ont diminué de 32% entre 2009 et 2011 à cause de l'augmentation
du l'é-Banking.
En plus de cela, les banques danoises, avec d'autres dans les
pays nordiques, se sont concentrées Sur l'utilisation des
identités numériques pour éviter d'avoir à bord des
clients en utilisant un processus traditionnel sur papier. «À
bord+» est le terme utilisé par les banques pour gérer le
processus d'ouverture de compte et est très difficile en raison des
exigences réglementaires de Know Your Client (KYC). KYC exige que les
nouveaux clients qui ouvrent des comptes auprès d'une banque doivent
prouver leur identité avec divers documents, comme un passeport ou un
permis de conduire, ainsi qu'une preuve d'adresse à travers les lettres
officielles qui leur sont envoyées récemment à cette
adresse, comme une facture d'électricité. En revanche, les
identités numériques permettent aux clients d'être reconnus
sans la nécessité d'une telle documentation physique, et sont la
façon probable dont les banques géreront le processus KYC
à l'avenir.
Les banques nordiques ont été les premières
banques à accepter ces identités numériques pour deux
raisons. Premièrement, les gouvernements et les banques ont
travaillé en collaboration pour créer de telles capacités
et, deuxièmement, parce que les services bancaires par Internet sont
devenus si dominants dans la région au cours de la dernière
décennie. Par exemple, 80% de la population danoise utilise les services
bancaires par Internet - soit le double de la moyenne dans l'Union
européenne (UE) - et un partenariat public / privé de
développement entre le gouvernement et la finance a été
créé pour développer les identités
électroniques. Une fois créé, l'e-id peut être
utilisé pour ouvrir de nouveaux comptes financiers, sans
nécessiter une visite en agence.
L'utilisation par les pays nordiques d'un programme
d'identité numérique qui est utilisé et partagé par
le gouvernement et les banques est admirable, car cela signifie que le
bien-être, les soins de santé, les avantages et les services
bancaires sont tous harmonisés.
Il en résulte que la plupart des banques finiront par se
rationaliser à raison d'une seule agence pour 250 000 personnes - ou
d'une agence pour chaque grande ville, ville et centre commercial -
plutôt que la structure actuelle qui alloue environ une agence pour 20
000 personnes.
La question est alors la suivante : Que faire avec les 80% des
agences qui ne sont plus nécessaires ?
Dans son ouvrage Digital Bank, Skinner Chris propose de les
rendre des stations de libre-service avec des guichets automatiques et des
machines de dépôt. Contrairement à ce que cela pourrait
impliquer, ces hubs ne déconnecteraient pas le client du visage humain
des banques car, si vous vouliez parler à un humain, il y aurait un
terminal vidéo à distance pour l'accès au conseil et, si
vous vouliez Parler en face-à-face avec un humain, la banque offrirait
un rendez-vous rendant facilité qui permettrait à quelqu'un de la
banque de rendre visite au client soit à la maison ou au travail.
? La banque digitale est une banque sociale
Lorsqu'on a posé la question à la banque
américaine Wells Fargo pourquoi ils bloguaient, la réponse a
été : "Si vous n'êtes pas actifs sur les réseaux
sociaux comme Facebook, Twitter, et YouTube, vos clients parleront de vous
négativement, Wells Fargo a constaté qu'il y avait des
commentaires négatifs mais, en demandant à une équipe de
surveiller les médias sociaux 24/7, il a toujours répondu
à tout commentaire négatif immédiatement. Les clients sont
devenus beaucoup plus polis et calmes, la banque a appris beaucoup plus sur ce
que les clients frustrés. Il en résulte de meilleurs produits et
services.
22
En 2012, ICICI Bank en Inde a lancé des services bancaires
complets Sur Facebook. Comme il y a plus de 80 millions d'utilisateurs de
Facebook en Inde, ICICI Bank a estimé qu'il était possible
d'engager ces utilisateurs par un service bancaire sur Facebook. Ce service
bancaire a été lancé en février 2012 et a obtenu un
million de Likes sur Facebook en à peine dix mois.
Après un an, la banque avait atteint plus de deux millions
Likes, et aujourd'hui sa page Facebook offre des Services bancaires ainsi que
beaucoup d'autres services d'engagement des clients. L'innovation la plus
récente de la banque a été un service appelé iWish
qui est une solution d'épargne flexible, Lancé en partenariat
avec la société américaine SmartyPig.
La conclusion est que si les banques participatives ne sont pas
agressivement à la recherche de migrer les clients de la distribution
physique vers la distribution numérique, elles ne pourraient pas
détenir une part de marché importante.
4.8 La néobanque
Les néobanques proposent des services de compte courant en
ligne, sans agence physique. Aujourd'hui, la seule néobanque
française est LA BANK NICKEL qui s'appuie sur un réseau de
distribution atypique pour distribuer ses produits : les bureaux de tabac par
exemple, Le compte courant s'ouvre en 5 minutes, après un scan de la
pièce d'identité sur une borne Nickel. Le client peut payer avec
sa carte sans autorisation de découvert, effectuer des virements ou
consulter ses comptes en ligne. Le tout pour des tarifs très bas (frais
annoncés entre 40 € et 50 € par an) (45)
Il en existe d'autres néobanques comme Number 26 en
Allemagne ou Atom Bank et Mondo au Royaume-Uni.
? Exemple d'Orange Bank
L'opérateur mobile Orange a lancé cet
été une nouvelle banque mobile appelé Orange Bank. Orange
part du principe que la banque classique n'a pas encore fait sa
révolution digitale, Stéphane Richard, PDG d'Orange, envisage de
disrupter le secteur en proposant un service pensé nativement pour le
digital.
Tout pourra se faire en ligne via une application
dédiée. Cette interface servira à ouvrir un compte courant
ou un compte épargne, à payer, à réaliser les
virements d'un simple message, à obtenir des relevés de compte,
à bloquer la carte en 2 clics en cas de perte ou de vol, et même
à contracter un prêt. Chaque mouvement sera instantané et
consultable immédiatement, sans le moindre délai comme c'est le
cas pour la plupart des banques.
Il permet également de 'adresser à un assistant
virtuel basé sur la solution d'IBM, disponible à tout moment, ou
demander à être rappelé par un conseiller dans les 5
minutes.
Il y aura également une API (Application programming
interface) pour accéder à ses données bancaires depuis une
autre application comme LINXO que je vais aborder dans la partie qui concerne
les FinTech et l'agrégation des comptes
Orange Bank fournira une carte bancaire VISA mais permettra aussi
de payer sans contact avec un mobile compatible avec la technologie NFC.
Il sera possible de bloquer temporairement la carte bancaire
physique depuis l'application en cas de perte ou de vol.
L'application mobile permet également de transférer
de l'argent très simplement par SMS à n'importe qui et donc sans
avoir besoin de renseigner un RIB. (46)
(45)
compte-nickel.fr
(46)
Orange.com
? La première banque islamique
digitale
Ummah Finance proposera l'ensemble des services d'une banque
conventionnelle à travers une banque 100% digitale qui associe
sécurité, accessibilité et conformité à la
Sharia.
Basée à Londres, la startup Ummah Finance est
actuellement en phase de levée de fonds et de recrutement de ses
équipes. L'application Ummah Finance sera compatible iOS et Android et
disponible sur App Store et Google Play. (47)
Cette banque et le Mariage de la finance Islamique et de la
FinTech qui sera l'objet du deuxième chapitre.
23
(47)
http://ummah-finance.uk/about-us/
(Mars 2017)
24
Chapitre 2 : Les FinTech sont-elles une menace ou bien
une opportunité pour les banques participatives ?
Les dernières conférences sur la finance islamique,
comme la World Islamic Banking Conference tenue en décembre 2015
à Manama. Le Forum international sur la finance islamique 2016 qui a eu
lieu à Khartoum. La conférence islamique sur la finance et
l'investissement Euromoney, qui a eu lieu à Londres, ainsi que le
Congrès islamique d'Asie / Moyen-Orient 2016 qui s'est tenue à
Singapour au début du mois d'avril 2016, tous se concentraient sur les
nouvelles technologies financières qui peuvent être
appliquées à l'industrie financière islamique.
Dans ce chapitre je vais essayer de répondre à deux
questions :
En quoi consistent ces technologies qui touchent la finance ?
Est-ce que ces technologies qu'on appelle FinTech changeront le modèle
actuel des institutions financières islamiques ?
Section 1 : Définition, histoire et statistiques
? Définition
La FinTech est une nouvelle industrie financière qui
déploie la technologie pour améliorer les activités
financières.
Le terme « FinTech » est une contraction de «
finance » et de « technologie ».
Il est également utilisé pour désigner une
compagnie qui oeuvre dans ce domaine, ces FinTech sont
généralement des startups qui maitrisent bien les technologies de
l'information et de la communication, qui tentent de capter les parts de
marché des grosses entreprises en place, qui sont souvent peu innovantes
ou en retard dans l'adoption des nouvelles technologies. Les FinTech regroupent
l'ensemble des entreprises utilisant des modèles opérationnels,
technologiques ou économiques innovants et disruptifs, visant à
traiter des problématiques existantes ou émergentes de
l'industrie des services financiers.
? Histoire des FinTech
Le business model centré sur le produit et non sur le
client et la réglementation de compliance contraignantes sont les
principales lacunes du système bancaire actuel.
Les banques et assurances restent largement organisées
verticalement autour de produits définis centralement, les nouveaux
acteurs FinTech profitent de leur souplesse pour proposer des services nouveaux
répondant d'abord aux attentes des clients. Leur but n'est pas de
fabriquer des produits mais de proposer un mode de consommation
personnalisée s'appuyant sur l'expérience des clients, et leur
savoir-faire. En cela, les FinTech se différencient des acteurs
traditionnels par une simplicité et une rapidité des
opérations, une convivialité dans les relations et une
personnalisation des processus. Le recours au digital ne conduit pas à
la standardisation et la « massification » de l'offre mais au
contraire à la personnalisation de l'offre. C'est la différence
majeure entre les FinTech et les acteurs traditionnels de la finance dont les
programmes informatiques ont été écrits sur des logiciels
anciens.
Cette approche de masse où chacun est catalogué
dans une case afin de satisfaire aux dispositifs de Compliance et d'analyse de
risque ne permet pas une relation individualisée et
personnalisée.
25
Des clients insatisfaits par l'offre
existante.
Défiants envers les banques depuis la crise, les clients
remettent en cause la pertinence des conseils apportés et refusent les
tarifs élevés des banques (dûs au système de
subventions croisées où certains services sont facturés
à un prix élevé pour en compenser d'autres moins
rentables).
Une mutation des pratiques et des usages.
La démocratisation du smartphone et de la donnée
mobile transforme en profondeur les attentes des clients plus connectés.
Le boom du e-commerce crée de nouveaux besoins en matière de
sécurisation des paiements en ligne et ouvre la voie aux FinTech 2.0.
Les réseaux sociaux constituent un formidable outil de marketing digital
qui réduit les dépenses d'évangélisation.
Une réglementation plus favorable.
Les évolutions réglementaires sur les
marchés des paiements et du crédit ouvrent la voie à de
nouveaux entrants.
Un fort taux de pénétration de l'internet
mobile.
L'arrivée de l'ADSL et de l'internet haut débit
mobile (3G puis 4G, wifi) démultiplie les possibilités de
traitement de l'information pour les nouvelles FinTech. Le développement
de l'IT et du Cloud rend possible le stockage de l'information à faible
coût.
? Statistiques des FinTech
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique14.png)
L'année 2015 est considérée comme
l'année des FinTech, avec un investissement global de 47 milliard de
dollars.
26
Les Etats-unis, avec l'Inde et le Royaume unis sont les pays ou
il y'a le plus de startups fintech.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique15.png)
ecoreuil.fr
Entre 2010 et 2015 49,7 Milliard de dollars ont été
investis dans les fintech.
Les Etats-unis est le premier invesstisseur dans les fintech avec
31,6 Milliard de dollars, suivi par le Royaume uni et l'Irlande avec un
invesstissement de 5,4 Milliard de dollars.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique16.png)
ecoreuil.fr
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique17.png)
le reste de l'Europe ont investi 4.4 Mds, la Chine 3.5 Mds,
l'Inde 2.2 Mdr.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique18.png)
27
ecoreuil.fr
Cetaines pays en Afrique ont commancé à
s'interesser au fintech et y invesstissent en total 329 Millions de dollars.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique19.png)
ecoreuil.fr
Section 2 : À chaque service financier sa
FinTech
La pression du digital dans la banque provient d'un
mécontentement de la société dans son ensemble, qui
entraîne un changement profond des mentalités. Des initiatives
comme Finance Watch (48) dont la motivation est de construire « une
finance au service de la société » témoigne que
même d'anciens banquiers ont pris conscience de l'inadéquation du
secteur bancaire vis-à-vis de la vie « réelle »
économique et sociale.
Comme a était précisé dans le chapitre
précédant, la fréquentation des agences bancaires connait
une tendance mondiale baissière. Et cela ne devrait pas s'arranger car
même le financement immobilier, pourtant chasse gardée des
agences, peut désormais être souscrit en ligne comme chez
Boursorama. Ce qui signifie que l'on peut dès aujourd'hui souscrire
quasiment tous les produits financiers en ligne.
(48)
finance-watch.org/Fr
(49) banque en ligne française
28
Les fintech interviennent dans les domaines suivants :
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique20.png)
(50)
? L'agrégation des comptes
Au Maroc, le taux de multibancarisation est estimé
à 12% D'après les statistique parus le
06/06/2016 au journal l'économiste .
Ce taux pourrait augmenter dans les années à venir
à cause de l'élaboration d'un dispositif par le groupement
professionnel des banques du Maroc (GPBM) qui va permettre de simplifier la
migration d'un établissement bancaire à un autre, mais pas la
portabilité des comptes. C'est le schéma qui se pratique dans les
télécoms où il est possible de changer d'opérateur
en gardant le même numéro de téléphone mobile.
Un client aujourd'hui peut avoir plusieurs comptes ouverts chez
différentes établissements, ce qui permet de poser la question de
comment gérer ces comptes et avoir une seule plateforme qui peut lui
donner une image exhaustive de ses comptes, de ses revenus et ses
dépenses.
C'est ou est né deux notions qu'on ne peut pas aujourd'hui
dissocier : La notion d'agrégateur de compte et celle du personal
finance management (PFM). Ce sont des services en ligne consistant à
fournir des informations consolidées concernant un ou plusieurs comptes
de paiement détenus par l'utilisateur de services de paiement soit
auprès d'un autre prestataire de services de paiement, soit
auprès de plus d'un prestataire de services de paiement.
(50) fait par moi-même (liste non exhaustive)
(51) Edition N° :4788 par Franck FAGNON
29
L'exemple de LINXO
LINXO est une FinTech créé en 2010 connectée
via son application à plus de 156 banques. Elle permet de gérer
son budget personnel, familial ou professionnel et tous ses comptes
bancaires.
Cette application permet de regrouper l'ensemble des comptes d'un
utilisateur (les comptes courants, les comptes d'épargne et
d'investissement, les assurances vie, l'épargne salariale, compte
PayPal.)
L'idée est de récupérer l'ensemble des
informations financières d'un utilisateur, de les organisés, pour
l'aider à répondre aux questions de la vie de tous les jours et
de prévoir les dépenses des 30 prochaines jours en se basant sur
l'analyse de l'historique et des dépenses récurrentes. (52)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique21.png)
(53)
L'application est gratuite et sécurisée, il suffit
d'avoir un smartphone et une connexion internet pour synchroniser l'ensemble de
ses comptes pour bénéficier de ces services. Grace à la
réussite de son application, LINXO a développé une
stratégie de déploiement en marque blanche au sein de banques et
assurances.
Le marché des paiements est le segment bancaire le plus
investi par les FinTech, les initiatives se démultiplient, et les
FinTech proposent Plusieurs solutions de paiement :
(52) L'agrégation des comptes, accélérateur
de la digitalisation des services financiers, SYRTALS, novembre 2016.
(53) Présentation de Linxo,
youtube.com/watch?v=lcyS7jozpa4.
30
+ Le paiement mobile
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique22.png)
Grâce à son téléphone, un client peut
régler un achat à un commerçant qui n'accepte pas la carte
bancaire (via le scan d'un QR code, l'envoi d'un texto, ou puce NFC).
L'objectif est de Fluidifier le passage en caisse et diversifier les
possibilités de paiement. Lydia Solutions est une
fintech qui propose un service de paiement mobile : Une fois l'application
Lydia Solutions téléchargée, le client entre ses
coordonnées de carte bancaire. Lors d'un paiement, son
téléphone génère un QR code qui est scanné
par le téléphone du commerçant. Les fonds sont
prélevés sur le compte du client et transférés au
commerçant.
+ Le transfert d'argent
Des FinTech comme Afrimarket ou Paytop
en France, Kantox ou Transferwise au
Royaume-Uni ou WorldRemit aux États-Unis permettent
à leurs clients d'effectuer des transferts de fonds transfrontaliers en
recourant ou non à une conversion en devises étrangères.
L'objectif est de réduire le coût des transferts et simplifier la
réception des fonds.
+ Les paiements peer-to-peer
Monexion, Payname, ou encore Pumpkin permettent à des
particuliers d'effectuer des remboursements à leurs pairs sur la base
d'un virement simplifié. L'objectif est de Rendre possible le paiement
sans chèque, ni espèces. Et surtout sans passer par une
banque.
+ Les fournisseurs de terminaux de paiement
Des FinTech comme Smile&Pay ou
Famoco vendent des terminaux de paiement alternatifs, moins
coûteux que les solutions bancaires traditionnelles et plus
adaptés aux petits commerçants souvent mobiles.
+ L'affacturage
Des FinTech spécialisées dans l'affacturage
permettent une meilleure gestion du poste client. Elles proposent aux
entreprises de financer leurs créances commerciales, afin que ces
dernières récupèrent immédiatement de la
trésorerie. Elles se distinguent des solutions classiques par la
rapidité du processus, l'absence de garanties demandées et des
tarifs plus faibles.
Finexkap et Creancio sont deux
FinTech spécialisés dans l'affacturage.
+ Les roboadvisors
Ces Fintech proposent aux particuliers des solutions en ligne
d'aide à la gestion de l'épargne. À partir d'un
questionnaire, elles établissent le profil de risque du client et lui
indiquent des suggestions de placements financiers. Les plus connus sont
Yomoni, Advize, Anatec.
+ Les financements peer to peer
Des FinTech spécialisées dans le financement que
nous appelons des plateformes de crowdfunding et de crowdequity permettent le
financement des particuliers et PME sans passer par les banques, le
crowdfunding fera l'objet de la deuxième partie.
31
? Le credit scoring et l'insurtech
L'utilisation massive des données dans le credit scoring
est déjà une réalité aux Etats Unis.
Pour les prêts aux entreprises, les sociétés
comme OnDeck et Kabbage utilisent dans
l'analyse des dossiers de prêt un mix de données
hétérogènes issues des chiffres de vente, des
éléments de bilan, des retours consommateurs sur les
réseaux sociaux, etc. De même, des sociétés comme
LendUp (54) utilisent des données
supplémentaires à celles généralement
utilisées par les plateformes américaines comme le FICO
score (55) : pour ces sociétés, les données comme
les habitudes de remboursement des particuliers sont des indicateurs fiables,
donc l'analyse des données et leur exploitation en temps réel est
un élément clé du modèle d'affaires de ces
sociétés.
Ces analyses de données ne sont pas exploitées au
domaine du crédit uniquement. Les start-up de l'assurance «
Insurtech » utilisent également cette matière
première pour évaluer les risques associés d'un client (et
donc le taux qui doit lui être proposé). (56)
Exemples de fintech (France)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique23.png)
http://blog.octo.com/fintech-de-la-comprehension-de-lecosysteme-au-due-diligence-it/
(54) LendUp est une société fondée en 2012
qui offrent des prêts court-terme aux particuliers n'ayant pas
accès au crédit bancaire, sur la base d'analyse de
données.
(55) Le FICO score est un nombre qui représente la
probabilité qu'une personne soit capable de rembourser ses emprunts
(56) Assurance conventionnelle
32
Avec tous ces services proposés par des startups
innovantes, les banques se trouvent dans une situation où elles doivent
prendre une décision stratégique, quelle est vraiment la relation
qui peut lier les banques, les assurances et les organismes financiers aux
FinTech, est ce que c'est une relation de concurrence ou bien de
coopération ? C'est le sujet de la prochaine section.
Section 3 : FinTech, menace ou opportunité pour
les banques participatives
Pour répondre à cette question, faisons d'abord
une analyse SWOT sur les fintech et les banques
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique24.png)
Fait par moi-même
Les banques ont conscient de la nécessité de
collaborer avec les Fintech pour rattraper le retard technologique.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique25.png)
Fait par moi-même
33
Les FinTech sont des entreprises qui comprennent leurs limites,
qui ciblent des services et des produits souvent délaissés par
les acteurs bancaires traditionnelles pour adresser, créer et
accompagner le développement des nouveaux usages.
Les banques participatives auront besoins des fintech dans
plusieurs domaines :
La gestion de la relation client : pour
identifier le correct time-to-market dans le but de diffuser un nouveau service
au bon moment et via le bon canal de distribution, et mieux cibler leurs
campagnes de marketing et accroître l'efficacité de la prospection
commerciale pour ne pas se limiter à des produits
standardisés.
La lutte contre la fraude : des fintech
permettent aux banques d'exploiter de grands volumes de données issus
des systèmes d'informations pour établir des corrélations
permettant de détecter les signaux typiques des cyberattaques. ...
reconstituer le scénario de l'attaque pour la neutraliser avant qu'elle
ne paralyse l'intégralité du système.
La gestion des risques : pour obtenir en temps
réel le degré de risque financier et de la valorisation des
portefeuilles et mettre en place des procédures standardisées
pour les reportings et audits réglementaires. Elles permettent
également de diminuer les coûts et libérer du temps pour
les équipes, réduire les risques opérationnels, et gagner
en agilité en automatisant les retours au régulateur.
« Aujourd'hui, notre modèle s'adresse essentiellement
aux professionnels : les partenaires potentiels téléchargent
l'application, puis ils voient ce qu'elle peut faire, enfin ils décident
de travailler avec notre technologie API. [...] L'application est une vitrine
de notre technologie, c'est notre premier commercial. [...] Notre métier
est devenu la location de «tuyaux de connexion». [...] On n'a
finalement pas le même métier que nos concurrents : leur
métier est de faire une application pour les particuliers, nous, c'est
de faire une technologie pour d'autres applications, dont la nôtre.
»
Clément Coeurdeuil, fondateur de Budget
Insight
Ces mots du fondateur de l'une des meilleurs fintech en France
explique bien que l'application crée et mise à disposition aux
particuliers par une fintech n'est pas un objectif en soit, mais ce n'ai qu'une
vitrine de sa technologie qui peut lui permettre de nouer des partenariats avec
des banque ou un organisme financier.
Il existe 3 modèles de collaborations entre les banques et
les fintech :
Le premier est celui du rachat complet ou de
l'absorption de la fintech par la banque, et c'est le cas de Boursorama qui est
une banque en ligne qui a racheté la fintech Fiduceo
spécialiste français des solutions de gestion de
finances personnelles en ligne (PFM). (58)
Le deuxième modèle de
collaboration est celui de la prise de participation dans certaines fintech
comme a fait Le Crédit Agricole qui a annoncé son entrée
au capital de la `fintech' Linxo, spécialisée
dans l'agrégation de comptes bancaires. Le credit agricole devient l'un
des actionnaires de référence de LINXO, via son fonds
d'innovation et de recherche Fireca. (59)
(57)
boursorama.com/actualites
(58)
linxo.com/blog
Le troisième modèle de
collaboration est celui ou les banques mettent en place des incubateurs pour
héberger des fintech innovantes et pour les aider financièrement
à se développer, comme le cas de Bankin' (59)
qui est une fintech indépendante soutenu par plusieurs
établissements.
34
(59)
bankin.com/fr/nous.html
35
Partie 2 : le Crowdfunding islamique pour rendre la
finance participative plus éthique et plus
participative
Le crowdfunding est la fintech qui illustre d'une façon
claire la désintermédiation des services financiers, c'est aussi
le service qui se rapproche le plus des principes de la finance islamique vu le
rôle éthique et sociale qu'il joue partout dans le monde depuis
plus de 10 ans, et il n'y a pas de mal de s'inspirer des modèles et
expériences conventionnelles et de les adapter aux principes de la
chariaà dans le but de réaliser les objectifs de
l'économie islamique.
Wali Bank Almaghrib dans La conférence de presse de mars
2016 a annoncé qu'ils sont en train de préparer un cadre
réglementaire pour permettre à des plateformes de crowdfunding de
voir le jour au Maroc (60)
Dans cette deuxième partie je vais essayer de
répondre aux questions suivantes : Qu'est-ce que c'est que le
crowdfunding ? Quelles sont ses natures ? Est ce qu'il existe un crowdfunding
islamique ? L'environnement marocain est-il favorable à ce type de
financement ?
Chapitre 1 : Les types de Crowdfunding
On ne peut pas parler de Crowdfunding sans parler de deux notions
importantes qui s'inscrivent dans un mouvement mondial : la production
participative et la consommation collaborative
La production participative ou le crowdsourcing consiste à
utiliser l'intelligence, la créativité et le savoir-faire des
internautes. Ce sont des plateformes qui permettent de mettre en contact des
entreprises à la recherche de nouvelles idées et des particuliers
proposant leur aide.
La consommation collaborative désigne le
phénomène par lequel les consommateurs partagent sous une forme
gratuite ou payante l'usage de biens ou services, ce phénomène
s'est considérablement développé avec le
développement des sites web et d'applications servant
d'intermédiaires spécialisés. (61)
Section 1 : définition, histoire, et statistiques
1.1 Définition du Crowdfunding
Le crowdfunding, le financement participatif, le financement par
la foule, ou encore le sociofinancement au Canada, est une expression
décrivant tous les outils et méthodes de transactions
financières qui font appel à un grand nombre de personnes afin de
financer un projet. Ce mode de financement se fait sans l'aide des acteurs
traditionnels du financement, il est dit
désintermédié. L'émergence des
plateformes de financement participatif a été permise grâce
à internet et aux réseaux sociaux, complétant ou
remplaçant la traditionnelle souscription (62)
Le crowdfunding prend plusieurs formes que je vais aborder dans
le deuxième chapitre.
(60)
https://www.youtube.com
/watch?v=JbQxyCutUGM
(61)
definitions-marketing.com
(62)
fr.wikipedia.org
36
En pratique le crowdfunding fonctionne de la manière
suivante :
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique26.png)
Fait par moi-même
(1) Le porteur de projet présente le projet à
financer sur une plateforme de crowdfunding.
(2) Le projet peut être financé de 3
façons : don, prêt, souscription de titres.
(3) L'investisseur ou (le donateur) choisi le projet dans
lequel il souhaite investir via la plateforme.
(4) Les plateformes reçoivent une commission sur les
fonds récoltés.
(5) Les investisseurs ou les contributeurs sont
rémunérés selon la nature de leur investissement.
37
1.2 Histoire et statistiques
Le financement par la foule existait déjà avant
l'apparition d'internet et des plateformes de crowdfunding, mais l'une des
choses par contre radicalement nouvelles dans le crowdfunding est la
facilité de l'internet de masse. Il faut bien dire internet de masse,
car l'investissement en bourse se fait aussi beaucoup par internet, mais avec
un coût d'accès à la technologie ou au contrat avec une
banque qui réserve ce type d'activité à une petite
population de passionnés ou de professionnels.
L'internet du crowdfunding n'est pas celui des plateformes
boursières, il est celui de l'investissement dit « en trois clics
», l'internet agit dans le crowdfunding comme un démultiplicateur
de possibilités, proposant à l'investisseur potentiel des projets
d'investissement, en fonds propres ou en dette, dans des structures non
cotées auxquelles il n'aurait le plus souvent jamais eu accès par
ses relations habituelles.
Le crowdfunding est né dans le financement du milieu
culturel, pour les projets artistiques financés par le don ou le
prêt avec contrepartie. On ne commençait à
s'intéresser au crowdequity que récemment c'est la raison pour
laquelle sa part en 2013 était relativement faible (voir le graphe).
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique27.png)
Dans les prochaines sections je vais détailler chaque type
de crowdfunding.
Section 2 : Le crowdfunding par le don
La catégorie du financement participatif la plus populaire
en termes de nombre de plateformes au niveau mondial est celle qualifiée
de « don ». Derrière cette dénomination
générale, se cachent deux modèles ; Le don dit sans
contrepartie ou L'argent donné par une personne pour un projet
présenté sur une plateforme sans qu'aucun service et aucun retour
matériel ou financier direct pour elle-même ne soit attendu, ce
type de financement n'est pas nouveau pour la finance islamique puisque AL HIBA
existe déjà d'une façon organisé depuis
longtemps.
Le deuxième modèle est le don avec contrepartie ou
L'individu donnant de l'argent se voit attribuer une contrepartie en service,
en biens matériels, ou financière. La qualification de « don
» pour ce type de financement est abusive. En effet, il s'agit de don
uniquement dans le cas où la valeur du
38
montant versé est décorrelée des
contreparties envisagées. Dans le cas contraire, il s'agit comptablement
et légalement d'une vente. (63)
À l'échelle internationale, la plateforme de
crowdfunding conventionnelle attirant le plus d'internautes (et donc offrant la
plus grande probabilité d'être financé est Kickstarter,
basée aux États-Unis et crée en 2009.
Cette plateforme à engager plus de 3 087 615 128 $ de 38
588 198 contributions pour financer 126 076 projets. (64)
Le marché du financement participatif par le don en France
est aussi dynamique, c'est le deuxième pays européen dans les
classements du don après le Royaume-Uni.
Ulule et KissKissBankBank sont les deux plateformes les plus
significatives sur le marché français tant en nombre
d'internautes, que de projets soutenus et de montants
récoltés.
? KissKissBankBank
Depuis sa création en Avril 2010 jusqu'à Avril
2017, la plateforme KissKissBankBank a collecté 68 699 026 euros. Et a
financé 25 737 projets.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique28.png)
(65)
(63) point de vue personnel.
(64)
kickstarter.com/help/stats?ref=about_subnav
(65)
kisskissbankbank.com/fr/stats
39
? Ulule
Depuis 2013 Ulule a financé 27 852 projets dont 18 122
projets réussis, avec une contribution moyenne de 48 euros par
contributeur.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique29.png)
(66)
Kickstarter, Ulule ou KissKissBankBank sont des plateformes dites
« généralistes », dans la mesure où elles
acceptent des projets dans une très grande variété de
secteurs. Au contraire, les plateformes spécialisées permettent
aux porteurs de projet de s'adresser plus directement à des internautes
concernés par leurs problématiques et leur secteur.
? Financement des projets publics à
l'échelle régionale ou locale
Beaucoup de plateformes de dons proposent un financement de
projets essentiellement locaux, un crowdfunding territorialisé.
Certaines plateformes récentes misent sur la carte de la
proximité en mettant en relation des porteurs de projets locaux et
habitants du quartier.
La région Auvergne en France, grâce à un
partenariat avec Ulule a réussi à collecter 50 000 euros
auprès de 900 donateurs pour 12 projets aboutis, avec de plus 120 000
visiteurs sur la page dédiée et de nombreux sponsors
impliqués.
Ce processus inspiré par l'économie participative
(77) au cours duquel les habitants d'une ville décident d'une partie ou
de l'ensemble de l'utilisation des ressources publiques, a également
atteint Paris après de nombreuses autres villes dans le monde. « Je
souhaite donner les clés du budget aux citoyens », a soutenu la
maire de Paris en juillet 2014.
(66)
fr.ulule.com/stats
(67) On ne parle pas ici de l'économie islamique.
40
? Financement des projets de recherche
De nombreuses plateformes de crowdfunding par le don se
spécialisent dans le financement des projets de recherches scientifiques
notamment aux États-Unis.
Parmi ces plateformes nous trouverons
Experiment.com,
Petridish.org,
Sciflies.org,
Opengenius.org,
Fundscience.org,
Eurekafund.org,
Iamscientist.com,
Medstartr.com,
Microryza.com,
Rockethub.com.
Experiment est une plate-forme en ligne pour
financer et partager la recherche scientifique. Elle est basée à
New York et se compose d'une équipe de scientifiques, de concepteurs et
de technologues passionnés pour aider les idées à se
développer dans un but de démocratiser la
science.
Experiment.com
Ce model
correspond parfaitement à celui du Wa9f en Islam dans l'époque
où les recherches
scientifiques de IBNO RUSHD et d'IBNO SINA était
financées par le waqf. Wikipedia
Les domaines de recherche financés par la plateforme
experiment
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique30.png)
Experiment.com
? Financement des projets culturels et
artistiques
Kickstarter aide les artistes, les musiciens, les
réalisateurs, les designers et autres créateurs à trouver
les ressources et le soutien dont ils ont besoin pour donner vie à leurs
idées.
Pour illustrer par un exemple (68), un musicien ou producteur de
film qui a besoin de moyen pour sa production, peut s'adresser à une
plateforme de crowdfunding comme Kickstarter ou autre, la plateforme
étudie le projet et lance une demande de collecte de fonds sur son site,
une fois l'objectif fixé est atteint, la plateforme verse les fonds
minoré de sa commission au demandeur de financement,
généralement le type de crowdfunding utilisé dans ce cas
et celui du don avec contrepartie. La contrepartie peut être l'album
produit ou un ticket de cinéma pour le film réalisé.
Section 3 : Le crowdlending
La deuxième forme du financement participatif est celle
du crowdfunding en prêt, ce système est encore appelé
crowdlending ou lending crowdfunding.
L'emprunteur s'adresse, par le biais d'une plateforme web,
à une multitude de prêteurs qui vont participer à hauteur
de leurs moyens.
(68) Popescu, Bogdan Filip, Lefèvre, Fantine « Le
crowdfunding à la française Ed. 1 » 2015, Presses des Mines,
page 28
41
La somme se doit d'être remboursée dans des temps
impartis, avec ou sans intérêts, et cela dépend de la
plateforme et des accords prédéfinis. En effet, depuis la crise
financière de 2008, des plateformes de crowdlending proposent des
prêts rémunérés dans des pays
développés, en concurrence directe avec des banques.
Il y'a des plateformes qui jouent réellement le rôle
d'intermédiaire, dans ce cas, c'est elles qui collectent l'argent
investi par les investisseurs, le font parvenir à l'entrepreneur et se
chargent de rembourser les créditeurs à la fin du prêt.
D'autres plateformes comme Funding Circle (69) ont comme but
de faire rencontrer préteur et emprunteur mais l'argent ne transitera
pas par elles. Dans d'autres cas, des plateformes, comme le fait
lending club, peuvent elles-mêmes présenter des projets
originés par des banques, des affactureurs ou autres organismes pour un
financement. Des projets peuvent être réunis dans un fonds,
véhicule intermédiaire qui est ensuite titrisé à
l'adresse des internautes comme le fait Zopa en Angleterre.
Le leader mondial en termes de volumes échangés est
Lending Club qui est basé à saint Francisco au Etats unis.
Jusqu'au 31 mars 2017, cette plateforme a octroyé 26 605 550 287
dollars.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique31.png)
(70)
(69)
fundingcircle.com/uk/
(70)
lendingclub.com
42
En France le leader et Unilend avec un montant prêté
de 25 488 900 euros depuis sa création.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique32.png)
? La différence entre le crowdlending et le
prêt bancaire conventionnel
Pour illustrer cette différence je me permets de citer
l'exemple réel de l'ouvrage « Le crowdfunding à la
française Ed. 1 », d'une part parce que les chiffres du
crowdlending en France sont significatifs, et d'autre part parce que le Maroc
est plus proche de la France que des modèles Anglo-Saxons, l'objectif
est de présenter la différence entre une banque conventionnelle
et une plateforme de crowdfunding en prêt rémunéré
(même si les principes de la finance islamique interdisent de
prêter ou d'emprunter avec intérêt), nous allons revenir sur
l'Islamic crowdfunding en détail dans le dernier
chapitre.
Un porteur de projet qui cherche à emprunter 100 000 euros
par exemple sur 36 mois pour financer la création d'un fonds de
commerce, les taux de prêts fixes sur 3 ans que l'on observe dans les
plateformes du crowdlending en France sont de l'ordre de 6 à 10 % contre
2 à 4 % dans une banque française pour un crédit moyen
terme de montant équivalent.
Dans le cas du financement d'un fonds de commerce, le porteur de
projet peut emprunter à 6,8 % sur la plateforme et à 1,7 %
auprès de la banque. Aux frais de la plateforme s'ajoutent un
pourcentage de 1 % sur le capital restant dû chaque année, et une
commission initiale de 3 % sur le montant collecté : frais de dossier de
3 000 euros pour la plateforme, alors que les frais de dossier bancaires ne
sont que de 500 euros.
À taux fixe, ce prêt coûterait 115 380 euros
sur la plateforme et 103 142 euros auprès de la banque,
a priori le
porteur de projet n'aurait jamais intérêt à se financer sur
une plateforme de crowdlending.
Par contre cette comparaison néglige les coûts
fixes pratiqués par les banques. En effet, pour être sûre de
pouvoir récupérer son investissement, la banque demandera
quelques éléments
supplémentaires au porteur de projet : une inscription
auprès du Tribunal de Commerce pour un nantissement du fonds de commerce
pour la moitié du prêt à hauteur de 50 000 euros. Cela
coûte
43
650 euros, une contre-garantie de Bpifrance, qui sera
facturée à 1,8 % annuels sur le capital restant dû pour la
durée du prêt, et une assurance vie des dirigeants, coûtant
28 euros par personne et par mois pendant 5 ans.
Après prise en considération de ces montants, on
obtient globalement 110 229 euros contre 111 997 euros sur la plateforme, ce
qui est marginalement moins cher.
Mais l'avantage de passer par une plateforme de crowdlending est
que la somme de 100 000 euros peut être à disposition du porteur
du projet dans 3 jours en moyenne après sa compagne qu'il publie sur le
site de la plateforme. Pour obtenir la même somme de la banque, il faudra
passer du temps à envoyer des justificatifs de factures et l'entreprise
peut espérer récupérer la somme après environ 6
mois en moyenne. Le porteur de projet préférera faire
l'économie de temps et de patience et obtenir son argent tout de suite.
Il subit dans ce cas un biais de proximité temporelle, classique dans la
théorie économique (il préfère avoir l'argent plus
vite, même si in fine cela lui coûte marginalement plus cher).
Le montant que le porteur de projet demande peut être
insuffisant pour faire l'objet d'un crédit traditionnel, alors il
préfère s'adresser directement à la plateforme, dans le
cas où le demandeur du financement souhaite utiliser cette somme pour
des besoins immatériels - généralement non pris en compte
par les banques, il pourra solliciter le crowdlending.
D'autre part, l'investisseur qui souhaite passer par une
plateforme de crowdfunding pourra bénéficier d'un revenu plus
intéressant que celui d'une banque puisque les taux
d'intérêts appliqués en crowdlending sont supérieurs
ceux appliqué par les banques, mais il faut signaler qu'un investisseur
en crowdlending se trouvera face au risque du non garantie de capital
prêté. Les prêts ne sont pas sécurisés au sens
d'un établissement bancaire classique même si certaines
plates-formes, comme Prexem, proposent aujourd'hui des fonds
de protection à destination des prêteurs, le risque principal est
celui de la défaillance de l'entreprise à l'origine du
crédit et Donc de perte du capital.
Section 4 : Le crowdequity ou la prise de
participation
Le type de financement par le crowdfunding qui respecte le
principe du partage des profits et des pertes est le financement participatif
en capital, ou equity-based crowdfunding, il permet aux
sociétés, le plus souvent technologiques et innovantes, qui
cherchent des nouvelles sources de financement en capitaux propres, de faire
entrer directement ou indirectement des internautes dans leur capital.
Les principales plateformes du crowdequity sont
généralistes, mais de nombreuses autres plateformes ont fait le
choix de se spécialiser. Lymo ne propose que des
projets Immobiliers, Bulb In Town des projets de
proximité et My Pharma Company des projets relatifs
à la santé.
Vu le risque élevé des financements par le
crowdequity et vu aussi que le capital n'ai pas garantie, ce type de
financement reste moins important que les autres en terme de volume de
transactions.
Mais il y'à d'autres conditions qui explique ce faible
volume :
Des analyses empiriques de l'efficience de différents
types de signaux économiques utilisés par les start-ups pour
attirer les internautes du crowdequity soulignent l'importance pour le porteur
de projet de publier des feuilles de route financières, par exemple des
documents décrivant les stratégies pour aller jusqu'à
l'introduction en bourse, ou autres stratégies de cession ou d'exit pour
l'investisseur potentiel, de communiquer clairement les facteurs de risque,
ainsi que des renseignements sur l'équipe dirigeante,
44
Ces résultats ont des implications intéressantes
pour les porteurs de projet : les données suggèrent que la
présentation des projections financières et des feuilles de route
stratégiques précises aux investisseurs potentiels augmente la
probabilité de succès d'une campagne. (71)
Chapitre 2 : le crowdfunding islamique
Récemment, de nombreuses plateformes de crowdfunding
islamique ont pu voir le jour en s'inspirant du modèle de plateformes
conventionnelles mais en l'adaptant aux principes de l'économie
islamique.
Le crowdfunding islamique est une forme éthique de
financement qui met l'accent sur les valeurs et l'éthique comme le
développement social.
Section 1 : Types de crowdfunding islamique
Le crowdfunding islamique est un mécanisme de financement
où l'on collecte des fonds provenant d'un certain nombre de personnes
utilisant une plateforme qui relie les investisseurs aux entrepreneurs
conformément aux règles de la charia islamique, ce mode de
financement encourage la coopération entre un grand nombre de personnes
à investir des fonds dans un projet ou une entreprise, et cela
correspond au principe de la charia' selon lequel les ressources
excédentaires sont transférées dans des secteurs à
manque de richesse.
Les mécanismes de financement doivent être
également conformes à la charia', et donc doivent interdire tout
avantage ou surplus perçu par l'un des contractants sans aucune
contrepartie acceptable et légitime du point de vue de la Sharia (RIBA),
de tout contrat qui représente un flou non négligeable (GHARAR),
et le financement d'une activité ou d'un projet illicite ( DARAR),
d'où la nécessité d'avoir un comité charia dans
chaque plateforme de crowdfunding ( ou un comité chariaà
centralisé).
Il existe 3 types de plateformes de crowdfunding islamique qui
sont reparties selon la manière avec laquelle elles financent les
entreprises et les particuliers.
(71) Popescu, Bogdan Filip, Lefèvre, Fantine « Le
crowdfunding à la française Ed. 1 » 2015, Presses des
Mines,
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique33.png)
Le crowdfunding islamique doit respecter certains principes du
droit musulman
Un contrôle chariatique sur les projets
financés (A) et un contrôle sur
les contrats établis entre la plateforme et les
investisseurs et entre
la plateforme et les porteurs de projet (B)
et un contrôle sur
Les modes de financement (C) restent
indispensables.
45
Fait par moi-même
46
? Le crowdfunding islamique par le don sans
contrepartie
En cas de donation, les donateurs donnent des montants
relativement faibles pour un projet à but non lucratif ou une initiative
de développement social, comme le soutien d'une famille avec un
traitement médical ou la construction d'une école ou pour une
campagne personnelle comme le traitement d'un individu ou des factures
médicales.
Skolafund est une plate-forme de crowdfunding islamique en don
créé en avril 2015, conçue pour fournir des solutions qui
traitent des inconvénients liés au système de bourses
conventionnel fondé sur le mérite, en connectant les
philanthropes et les entreprises avec des candidats issus de familles de faible
à moyen revenu qui ont été examinés pour les aider
financièrement dans leurs études et financer également des
projets de recherche. En 2016 elle à financer 25 projet pour un montant
collecté de 214 200 MYR. (72)
? Le crowdfunding islamique par le don avec
contrepartie
Les donateurs contribuent avec de petites sommes d'argent contre
une récompense après l'achèvement du projet. La
récompense est le produit généré par le projet et
peut être un produit artisanal, des chaussures ...
? Le crowdfunding par ALQARD ALHASAN
Les préteurs prêtent pour des particuliers, des
associations, ou des entreprises sans intérêt via les plateformes
de crowdfunding islamiques, le porteur de projet ou le demandeur de financement
(car il est possible également d'emprunter pour des besoins personnel)
s'engage à restitué la somme collectée dans un
délai précis avec possibilité de prolonger la date de
remboursement.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique34.png)
LaunchGood est une plate-forme mondiale de crowdfunding
éthique pour soutenir la communauté musulmane dans plusieurs
domaines comme l'éducation, l'accès à la technologie, la
nourriture... elle a collecté plus de 23 715 131 $ et à financer
2165 compagnes.
En 2016, cette plateforme à remporter le Prix `'Ethical
Finance and Innovation Challenge» en recevant le grand prix de 100 000 $
par la Banque islamique d'Abu Dhabi. (73)
? Le crowdfunding par prise de participation
Comme son nom l'indique, les investisseurs en actions deviennent
actionnaires et partagent des profits et des pertes.
(72) Islamic fintech industry snapshot report 2016
(73) Islamic fintech industry snapshot report 2016
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique35.png)
47
Ataplus est une plateforme de crowdequity islamique basé
sur le partage des risques, et qui utilise la technologie Blokchain pour lier
investisseurs aux porteurs de projets et offre également des services de
conseil et d'accompagnement aux startups. En 2016 Ataplus a financé
plusieurs projets d'un montant global collecté de 379 003 USD.
Panorama des plateformes du crowdfunding islamique (74)
(74)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique36.png)
(75)
slamic-crowdfunding.com
(75) Cette liste n'est pas exhaustive mais représente les
plateformes les plus actives
48
Section 2 : Crowdfunding islamique pour un financement
éthique et participatif
Exemple d'ETHIS VENTURES
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique37.png)
Ethis Ventures est le leader mondial dans le domaine du
Crowdfunding islamique crée en 2015 par Umar MUNSHI à Singapore.
En 2016 Ethis Ventures a reçu le Prix de l'économie islamique
pour le développement des PME à Dubaï. Elle répond
aux besoins des investisseurs éthiques et islamiques et des donateurs
à l'échelle mondiale à travers plusieurs plateformes de
Crowdfunding qui offrent plusieurs services :
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique38.png)
ETHIS CROWD est la première plate-forme internationale de
crowdfunding islamique spécialisé dans l'immobilier.
Elle est basée à Singapore mais opère
également en Malaisie, Indonésie, et en Afrique du sud.
Cette plateforme propose aux investisseurs particuliers et
également institutionnels d'investir dans des projets immobilier
à impacte social selon les principes de la finance islamique.
En 2016 elle a financé 15 projets avec un montant global
collecté de 3 748 495 76 SGD. (76)
L'avantage de ce type de plateformes est qu'elles financent les
projets à impact social comme est précisé dans l'exemple
en haut. Le type de crowdequity utilisé peut être un contrat
murabaha, ijara, ou istisnaa
(76)
Ethiscrowd.com
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique39.png)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique40.png)
49
ethiscrowd.com
Kapital Boost est une plateforme qui aide les petites entreprises
à grandir ou à protéger le bien-être social des
communautés moins privilégiées, elle est basée
à Singapour et permet aux personnes intéressés d'investir
ou de faire un don d'une manière éthique et axée sur la
charia.
Cette plateforme propose de financer les PME selon deux
méthodes : (77)
Le premier est la murabaha dans le cas d'achat d'actifs : la PME
lance une compagne sur la plateforme, dès que les fonds souhaités
sont collectés, un accord Murabaha est signé entre la PME et les
investisseurs, ils transfèrent les fonds à l'entreprise pour
l'achat d'actifs convenu. L'entreprise achète les actifs en nom de
société et prend possession d'eux, après elle paie l'achat
d'actifs auprès des investisseurs selon un calendrier convenu, qui est
habituellement sur une base de paiement différé, et à un
«coût plus une marge bénéficiaire».
(77)
Kapitalboost.com
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique41.png)
Avec l'achat complet d'actifs par l'entreprise, l'accord Murabaha
est finalisé.
La deuxième méthode est la Mudaraba : Après
que des membres de Kapital Boost (investisseurs) s'engagent à investir
dans une campagne crowdfunding, un accord Mudaraba est signé entre les
investisseurs et la petite entreprise. L'accord indique clairement le
rôle de la petite entreprise en tant qu'expert dans l'investissement du
capital et le rôle du financier en tant que fournisseur de capital. Sur
la base de leurs rôles, un ratio de partage des bénéfices
pour le projet est déterminé entre les deux parties.
Après l'achèvement du projet, les gains sont
calculés. Le principal d'investissement est retourné aux
financiers et tous les bénéfices tirés du projet sont
répartis entre les financiers et les petites entreprises en fonction du
ratio de profit convenu.
Une perte découlant du projet sera à la charge des
financiers, sauf en cas de «négligence du devoir» par la
petite entreprise.
Exemple de projets financés sur le site de Kapital Boost
Machines de textile pour production de chaussettes
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique42.png)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique43.png)
50
(78)
(78)
Kapitalboost.com
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique44.png)
Achat de camions de transport de nourriture.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique45.png)
Kapitalboost.com
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique46.png)
Waqfworld est une plateforme qui propose des
services de waqf pour soutenir les huit catégories mentionnés
dans le Coran. Ils proposent également des Programmes éducatifs,
webinaires et discours pour la foule, pour mieux comprendre le Waqf. Ils
Offrent des conseils et consultations aux entreprises, aux institutions et aux
organismes religieux qui souhaitent bénéficier de leur
compétence en Waqf (voir le schéma en bas). Ce modèle peut
être utile dans le cas du Maroc si on délègue une partie
des awqaf marocaines à des sociétés de crowdfunding
spécialisées pour le fructifier, le crowdfunding au Maroc sera
l'objet de la dernière section de ce travail.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique47.png)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique48.png)
51
Waqfworld.org
52
Section 3 : Le Crowdfunding au Maroc
À partir de 2014, des plateformes de Crowdfunding
commençaient à s'intéresser au Maroc ou, plus
généralement, à l'Afrique. Ce sont quatre plateformes de
Crowdfunding : Afineety, Smala & Co, Cotizi et Atadamone. Mais, parmi ces
quatre plateformes, deux seulement se concentrent exclusivement sur les projets
marocains : Smala & Co et Cotizi, à la différence près
que Smala & Co a décidé de se localiser en France pour
éviter les contraintes juridiques au Maroc. La deuxième
plateforme Cotizi est la première plateforme de Crowdfunding à
relever le défi du 100 % marocain, mais aussi la première
plateforme à être exclusivement dédiée à la
collecte de dons pour le compte d'associations et donc à offrir ses
services à titre gracieux.
Mais comparé à d'autres pays, les chiffres de
smala & Co et Cotizi restent très faibles, et donc on ne peut pas
dire vraiment que le crowdfunding existe au Maroc.
Depuis sa création en 2014, smala & Co n'a
collecté que 246 000 MAD, ce chiffre est insignifiant comparé
à une plateforme comme Ulule en France qui a pu collecter 80 968 408
Euros.
Le crowdfunding peut-il réussir au Maroc ? Pour
répondre à cette question, je vais essayer d'analyser
l'environnement législatif, social, et technologique au Maroc.
3.1 L'environnement culturel et social
L'attachement des marocains aux principes de l'islam,
principale religion dans le pays, qui prône pour l'entraide collective
est un facteur qui peut aider au développement du crowdfunding au Maroc.
Ce constat a été signalé par Sherwood Neiss et Jason Best,
tous deux directeurs du cabinet de conseil spécialisée dans
l'investissement par crowdfunding « crowdfund Capital Advisors », ils
ont mentionné que ce dernier se base sur certains principes de la
finance islamique et que les nations musulmanes peuvent
bénéficier de la construction d'une « charia crowdfunding
». Un tel système pourrait bâtir des relations solides entre
les peuples, promouvoir la distribution des richesses et encourager le partage
des risques dans les transactions économiques. (79)
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique49.png)
Selon l'indice mondial de la générosité
"World Giving Index 2016" publié par l'Association britannique Charities
Aid Foundation (CAF), le Maroc est classé 123 ème parmi 140
pays.
(79) Le Crowdfunding au Maroc : Essai sur les facteurs
d'émergence, de blocage et de développement, Y. ALAMI & M. R.
OUEZZAN
Depuis sa création en 2010, l'indice de
générosité de CAF mesure trois facteurs : le pourcentage
de personnes qui ont aidé un étranger, donné de l'argent
à un organisme de bienfaisance ou fait du bénévolat au
cours du dernier mois. Au moins 1, 48,000 personnes dans 140 pays ont
été interrogées. Le sondage mondial a été
effectué par le cabinet Gallup à la demande de l'organisme
Charities Aid Foundation (CAF). Cependant, le sondage ne prend en compte que
les réponses de 1.000 personnes (en moyenne) des 140 pays, et Charities
Aid Foundation reconnaît qu'il existe une marge d'erreur.
Pour le cas du Maroc ces chiffres ne reflètent pas le
classement cité en haut à 100% pour plusieurs raisons (80) :
premièrement, un Marocain préfère tendre la main à
un inconnu qui a besoin d'aide sans passer par les organismes de bienfaisance.
Le même rapport à montrer que 55% de la population marocaine
sondée a tendu la main à une tierce personne, ce qui vaut au
Maroc la 48ème place mondiale sur cet indicateur. Par contre 3%
seulement des sondés ont fait un don d'argent aux organisations de
bienfaisance, tandis que 5% ont offert de leur temps pour le
bénévolat.
La deuxième raison et que cette études est faite
sur un échantillon faible de 1057 personnes par pays, ce qui est ce
reflète pas la vérité à 100%.
La religion a également un impact sur la façon dont
un marocain musulman procède pour aider quelqu'un pour éviter de
tomber dans l'hypocrisie sociale (*LIA) en suivant plusieurs
textes religieuses, je cite 2 dans sahih muslim :
åäííã ÞäÊ
Çã åáÇÔã
ãáÚÊ áÇ ÊìÍ
ÇåÇÎ ÉÞÏÕÈ
ÞÏÕÊ áÌÑæ
ãåäã ÑßÐæ
:åáÙ áÇÅ áÙ
áÇ ãæí åáÙ í
Çááå ãåáÙí
ÉÚÈÓ (1)
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|
ÇÈã
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|
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áÇæ ÉãÇíÞáÇ
ãæí Çááå
ãåãáßí áÇ
|
ÉËáÇË (2)
|
53
.ÈÐÇÜßáÇ
ááÍÈÇ
3.2 L'environnement technologique
Le crowdfunding s'appuie sur des plateformes
électroniques et n'a pas d'agences physiques, pour réussir dans
un pays, ce modèle digital nécessite la vérification de 3
facteurs essentiels : l'accès et l'usage d'internet, l'usage des moyens
de paiements électroniques et la confiance des marocains dans les
transactions en ligne, et l'existence d'un cadre légale pour
défendre les droits des partie prenantes.
Le Maroc compte 17,8 millions d'internautes, Cette proportion
varie entre les milieux urbains et ruraux avec respectivement près de
sept ménages sur dix en milieu urbain qui en sont équipés
contre un peu plus du quart en milieu rural. (81)
(80) Point de vue personnel
(81) ANRT rapport de juin 2016
54
Selon l'étude faite par worldometers le Maroc est
classé 2eme En Afrique dans l'accès à internet.
![](Desintermediation-de-la-finance-islamique50.png)
www.worldometers.info
En 2016, les sites marchands affiliés au Centre
monétique interbancaire ont réalisé 3,6 millions
d'opérations de paiement en ligne via cartes bancaires marocaines et
étrangères. La valeur des transactions est 1,8 milliard de
dirhams, ce qui représente une hausse de 46,8% en nombre et 31,9% en
montant par rapport à l'année 2015. (82) Ce qui signifie que le
paiement en ligne au Maroc est en pleine progression. Ces chiffres sont
importants car le crowdfunding se fait via des plateformes électroniques
et les contributions se font par cartes bancaires en général.
3.3 L'environnement législatif
Le Maroc ne dispose pas encore d'un cadre législatif et
réglementaire adapté au circuit du financement par le
crowdfunding. En l'absence de ce cadre, le crowdfunding sur le territoire
marocain reste régit par la Circulaire n°2/2005 relative aux
conditions et procédures d'instruction des demandes d'appel à la
générosité publique (83). Cette dernière reste
cependant longue et inadaptée aux exigences et au développement
de ce nouveau mode de financement parce qu'elle ne traite pas le
crowdequity.
La banque centrale est en train de préparer un cadre
législatif pour permettre aux plateformes de crowdfunding d'exercer
d'une façon légale.
Toujours à cause de l'absence d'un cadre
législatif, le manque de confiance entre les parties prenantes constitue
un obstacle au développement du crowdfunding dans les pays ou
l'activité n'est pas réglementée. En effet, avec la
multiplication des arnaques utilisant l'internet, les donateurs sont assez
méfiant des porteurs de projet ainsi que des plateformes qui font office
d'intermédiaire entre ces derniers et les donateurs. Aussi, en cas de
problèmes, il est assez difficile de recourir aux institutions
judiciaires ainsi que d'inscrire une police d'assurance (ou Takaful) qui peut
aider à assoir un climat de confiance et de sécurité entre
les parties.
(82) Rapport du cmi 2016
(83) Le Crowdfunding au Maroc : Essai sur les facteurs
d'émergence, de blocage et de développement, Y. ALAMI & M. R.
OUEZZANI.
Conclusion : l'importance de l'éducation
financière.
« L'éducation financière est l'un des
critères essentiels de l'efficacité économique, ayant pour
but de prendre des décisions financières et d'investissement
saines relatives aux différentes transactions
financières » M. Jouahri, conférence sur
`'l'éducation financière dans le monde
arabe : stratégies, mise en oeuvre, et impact»
à skhirat le 20 octobre 2016
Certaines émissions radio et télé marocaines
ont commencé à s'intéresser à ce sujet, la
fondation marocaine pour l'éducation financière (84) reste parmi
les rares associations actives dans ce domaine, qui a pour rôle de
sensibiliser la population marocaine pour améliorer ses connaissances
des produits et risques financiers.
Ces actions restent insuffisantes car l'éducation
financière nécessite une généralisation dans tout
le royaume, parmi les actions possible est d'introduire une matière
d'éducation financière dans le programme scolaire dès le
lycée, ce programme peut traiter des sujets comme la consommation,
l'épargne et l'investissement, l'entreprenariat, la relation avec sa
banque, les moyens de paiement, et les impôts...
Il y' a un manque d'information sur ces sujets parmi les citoyens
non spécialisés dans des études économiques et
financières. L'objectif est de permettre à tous les marocains
d'avoir une base de connaissances sur des sujets vitaux dans leur quotidien. Et
donc permettre aux épargnants de connaitre les différentes
possibilités d'investissement, et aux entrepreneurs de connaitre les
différentes possibilités de financement de leurs projets.
55
(84) Fmef.ma
56
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become a digital bank » 2014, Marshall Cavendish Editions
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· Yves caseau serge soudoPLatoff, La bLockchain, ou
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· ANRT rapport de juin 2016
· Centre monétique interbancaire
Rapport de 2016
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de prendre l'avantage en matière de banque et de finance »
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