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Désintermédiation de la finance islamique

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par Youssef AITKADISS
Université Ibn Tofail - Master spécialisé en ingénierie financière et finance islamique 2017
  

Disponible en mode multipage

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    Etablie par Youssef AITKADISS Encadré par Mr Aziz MOUTAHADIB

    MUS Finance islamique et ingénierie financière
    Année universitaire : 2016-2017

    La désintermédiation de la finance participative

    Pour la rendre plus éthique

    Remerciement

    Ce projet est le résultat d'un travail de plus de 12 mois de recherche.

    En préambule, Je veux adresser tous mes remerciements aux personnes avec lesquelles j'ai pu échanger et qui m'ont aidé pour la rédaction de ce mémoire.

    En commençant par remercier tout d'abord Monsieur Aziz MOUTAHADIB, Responsable du master finance islamique et ingénierie financière pour cette initiative de proposer un Master assez complet qui traite tous les aspects de la finance islamique, également pour son aide précieuse et pour le temps qu'il m'a consacré.

    Je remercie Monsieur Khalil LBANIOURI de m'avoir proposé ce thème, et toute personne qui est intervenue dans ce master.

    Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à ma famille, et mes parents qui m'ont soutenu et encouragé tout au long de la réalisation de ce travail.

    Introduction

    L'ère du pair-à-pair modifie profondément la manière avec laquelle nous établissons nos liens sociaux. Celle-ci consiste à décentraliser les activités économiques en rétablissant la libre-entreprise dans le but de lutter contre le monopole et de protéger le consommateur.

    De la distribution du crédit à l'émission de la monnaie en passant par la gestion des transactions financières au sens large, les monopoles bancaires ont gravement endommagé la compétitivité et la stabilité de l'industrie financière. Face à ces écarts, de nombreux projets et autres startups tentent de désintermédier l'industrie financière, attaquant même le coeur du métier des banquiers.

    Les banques participatives au Maroc sont les plus concernées par ces changements et doivent donc se mettre en ordre de marché pour s'adapter aux nouvelles contraintes.

    Dans ce mémoire, je vais essayer de présenter ces nouvelles technologies qui touchent l'industrie financière et leurs impacts sur les banques participatives.

    Bill Gates, 1994

    Banking is essential, Banks are not

    Sommaire

    Partie 1 : La digitalisation de la finance islamique pour la rendre compétitive

    Chapitre 1 : Le nouvel environnement financier 2

    Section 1 : Les changements que prévoit la loi 103-12 2

    1.1 L'établissement de paiement 2

    1.2 L'agent de paiement 2

    1.3 Les comptes de paiement 3

    Section 2 : La technologie Blokchain et les cryptomonnaies en finance islamique 4

    2.1 La technologie Blokchain 5

    2.2 Application de la Blokchain en finance islamique 8

    2.3 Les devises numériques 9

    Section 3 : Les nouveaux intervenants dans le métier des banquiers 11

    Section 4 : Le M-Banking et l'E-Banking au service de l'inclusion financière 12

    4.1 La différence entre le M-Banking et le M-paiement 13

    4.2 Les différents services financiers mobiles 16

    4.3 Les avantages du Mobile Banking 17

    4.4 La banque participative et le paiement mobile 18

    4.5 L'e-Banking et la banque digitale 19

    4.7 Les avantages du modèle digital pour la banque participative 20

    4.8 La néobanque 22

    Chapitre 2 : Les fintech et la banque participative 24

    Section 1 : Définition, histoire et statistiques 24

    Section 2 : À chaque service financier sa FinTech 27

    Section 3 : FinTech : menace ou opportunité pour les banques participatives 32

    1

    Sommaire

    Partie 2 : le Crowdfunding islamique pour rendre la finance participative plus éthique et participative

    Chapitre 1 : Les types de Crowdfunding 35

    Section 1 : définition, histoire, et statistiques 35

    1.1 Définition du Crowdfunding 35

    1.2 Histoire et statistiques 37

    Section 2 : Le crowdfunding par le don 37

    Section 3 : Le crowdlending 40

    Section 4 : Le crowdequity ou la prise de participation 43

    Chapitre 2 : le crowdfunding islamique 44

    Section 1 : Types de crowdfunding islamique 44

    Section 2 : Crowdfunding islamique pour un financement éthique et participatif 48

    Section 3 : Le Crowdfunding au Maroc 52

    3.1 L'environnement culturel et social 52

    3.2 L'environnement technologique 53

    3.3 L'environnement législatif

    Conclusion : L'importance de l'éducation financière. 55

    Bibliographie 56

    Webographie 57

    2

    Partie 1 : La digitalisation de la finance islamique pour la rendre plus compétitive

    L'apparition des banques participatives au Maroc a coïncidé avec des changements technologiques dans l'industrie financière au niveau mondial, ces banques se trouvent donc dans l'obligation de s'adapter à ces changements et de les introduire dans leurs processus de travail.

    Chapitre 1 : Le nouvel environnement financier

    En plus des nouveautés concernant le cadre règlementaire des banques participatives, la loi 103-12 s'est intéressée également à des notions qui peuvent disrupter le secteur financier au Maroc.

    Section 1 : Les changements que prévoit la loi 103-12

    La nouvelle loi bancaire de 2015 introduisait bien le statut d'établissement de paiement et d'agent de paiement, mais ne définissait pas les conditions et modalités du fonctionnement de ces derniers, ni des services qu'ils peuvent proposer.

    Ils sont officiellement entrés en vigueur en juin 2016, après la publication de deux circulaires par Bank Almaghrib relatives à ces deux concepts.

    1.1 L'établissement de paiement

    D'après l'article 15 et 16 de la nouvelle loi bancaire, les établissements de paiement sont ceux qui proposent un ou plusieurs services de paiement comme les opérations de transfert de fonds, les dépôts et les retraits en espèces sur un compte de paiement, la mise à disposition de moyens de paiements électroniques (cartes, e-wallet, etc...), les virements de compte à compte, ils peuvent également - dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur - exercer des opérations de change. (1) Mais à la différence d'un établissement de crédit, L'établissement de paiement ne peut pas émettre des crédits (ou des financements) pour ses clients, mais met fin au monopole bancaire sur les services et les moyens de paiement.

    Pour donner un exemple d'illustration, aujourd'hui les opérateurs télécom au Maroc peuvent faire une demande d'agrément pour obtenir le statut d'établissement de paiement et commencer à ouvrir des comptes de paiement pour leurs clients en utilisant leurs propres moyens de paiement, sans que leurs clients aient l'obligation de passer par une banque, chose qui n'était pas possible avant pour des raisons légales.

    Ces opérateurs télécom ou d'autres startups qu'on appelle FINTECH, peuvent proposer des services de paiement sur smartphones, les clients de ces établissements de paiement vont avoir besoin de déposer ou de retirer de l'argent depuis leurs comptes, l'opérateur aura donc besoins de points physiques pour que ses clients puissent accéder aux services de dépôt et de retrait depuis leurs comptes. Il peut faire appel à ses agences déjà existantes, mais peut également passer par des agents de paiement.

    1.2 L'agent de paiement

    L'agent de paiement est toute personne physique ou morale ayant la qualité de commerçant, que l'établissement de paiement mandaterait en vue d'offrir sous leur responsabilité et pour leur compte les services de paiement pour lesquels ils ont été agréés. (2)

    (1) Circulaire relative aux Établissements de Paiement (C6.W16)

    (2) Circulaire relative aux Établissements de Paiement (C6.W16)

    3

    Ces agents de paiement peuvent être des supérettes, des supermarchés, des épiceries, des téléboutiques...

    Il existe deux catégories d'agents de paiement :

    Les agents de paiement principaux : Ces agents de paiement peuvent offrir des services de paiement pour le compte d'un seul établissement de paiement dans le cadre de son périmètre d'agrément.

    Les agents de paiement détaillants : ces agents de paiement sont mandatés directement par un ou plusieurs établissements de paiement ou, le cas échéant, par leurs agents de paiement principaux.

    Les startups qui se lanceraient dans le paiement et qui n'ont pas de réseau d'agences existant, peuvent mandater ces agents de paiement et offrir un service aussi complet que celui des grands groupes ou mêmes des banques. Ils doivent justifier d'une capacité technique et financière pour fournir les services de paiement dans les meilleures conditions pour chaque établissement de paiement mandant.

    L'opérateur SAFARICOM au Kenya ou le Mobile Banking est très développé dispose de plus de 50 000 agents de paiement. (3)

    Les agents de paiement détaillants ne peuvent offrir que des services d'opérations de retrait et de dépôt en espèces sur un compte de paiement et des services d'ouverture de comptes de paiement niveau 1, mais avec les agents de paiement principaux, un client peut ouvrir un compte de paiement avec ses 3 niveaux :

    1.3 Les comptes de paiement

    Un établissement de paiement peut ouvrir un compte de paiement pour ses clients via un agent de paiement mandaté.

    Ces comptes de paiement peuvent être utilisés pour des services de paiements et de transfert d'argent, et ne peuvent en aucun cas être utilisés pour faire des placements ou souscrire à des crédits ou à des financements.

    Il existe 3 niveaux de comptes de paiement que Bank Almaghrib classifie selon le plafonnement et l'identification du client. (4)

    ? Le compte de paiement niveau 1 : C'est un niveau de compte qui ne nécessite pas l'identification du client, seul un numéro de téléphone mobile est requis, il peut être ouvert à distance sur un site dédié ou via une application mobile sans que le souscripteur se présente physiquement , Mais c'est aussi le niveau le plus limité en terme de plafonds, ce compte client doit être plafonné à 200 dirhams et ne peut, à aucun moment, contenir plus de 200 dirhams de fonds.

    Ce compte de paiement peut être utilisé pour des services de paiement où les montants utilisés sont très petits comme le parking, les tickets de transport, les vidéos à la demande, ou le micro transfert de personne à personne.

    (3) Fintech.ma/ mobile banking

    (4) Circulaire relative aux Services de Paiement (C7.W16)

    ? Le compte de paiement niveau 2 : ce type de compte est dédié aux personnes qui souhaitent bénéficier des mêmes services du compte niveau 1 avec un plafond plus élevé, il est donc plus flexible en terme de plafonnement, avec un plafond de 5.000 dirhams, mais le compte du client doit être identifié avec un nom et un document d'identité (CIN, Passeport ...).

    L'ouverture du compte niveau 2 doit faire l'objet d'une convention de compte avec un exemplaire à remettre au client, mais la présence du client n'ai pas obligatoire n'en plus, il peut envoyer directement une photo de sa pièce d'identité à l'établissement de paiement.

    Ce compte de paiement peut être utilisé par des personnes qui font des achats sur internet et qui ne veulent pas utiliser leurs cartes bancaires ou n'en ont pas, il peut être utilisé par les commerçants qui veulent commencer à accepter des paiements via mobile, ou tout simplement des personnes qui souhaitent transférer de l'argent sans passer par une banque (Peer to Peer).

    ? Le compte de paiement niveau 3 : ce compte à un plafond de 20.000 dirhams, avec des exigences d'identification plus contraignantes que celle des deux précédents comptes. Un entretien avec le client qui souhaite ouvrir ce type de compte est obligatoire, mais la circulaire de Bank Almaghrib ne précise pas si l'entretien peut se faire à distance par Skype par exemple ou le client doit impérativement se présenter pour l'ouvrir, en plus d'un document d'identité, un justificatif de domicile est demandé pour l'identification.

    Ce type de compte concurrence les comptes classiques des banques, il peut être utilisé par les commerçants pour recevoir des paiements de la part de leurs clients qui n'auraient pas de monnaie et souhaitent régler par leurs téléphones mobiles par exemple.

    Section 2 : La technologie Blokchain et les cryptomonnaies en finance islamique

    On ne peut pas parler aujourd'hui d'une monnaie électronique sans mettre la lumière sur une notion importante qui est la monnaie complémentaire : C'est une monnaie qui peut être utilisée en complément de la monnaie officielle. Nul n'a obligation de faire ou de recevoir un paiement en monnaie complémentaire, il se fait uniquement si le vendeur et l'acheteur sont d'accord, la monnaie étatique garde donc toute sa prééminence, mais elle n'est plus unique.

    Elles permettent des transactions qui ne se feraient pas dans la monnaie officielle en cas de crise puisque Les monnaies complémentaires constituent - en partie - une réponse aux risques bancaires (faillite) et monétaire (inflation).

    Une monnaie complémentaire ne rapporte pas d'intérêts, car il n'y a aucune raison de l'épargner, et certaines sont même « fondantes », c'est-à-dire qu'elles perdent de l'ordre de 1 à 2% de leur valeur par mois. Ces monnaies sont faites pour circuler et pour faciliter les échanges, et pas pour être thésaurisées, et c'est exactement la fonction de la monnaie en finance islamique qui la considère comme une unité de mesure et un instrument de change, et interdit de la rendre une marchandise qui se vend et s'achète avec des intérêts. On compte plus de 5000 monnaies complémentaires à travers le monde. (5)

    4

    (5) Site complementarycurrency.org recense les monnaies complémentaires

    Pendant la crise de 1929 qui a frappé les États-Unis et s'est diffusée dans toute l'Europe, Les banques, dont la situation se détériore, restreignent les lignes de crédit accordées aux entreprises, au risque de les pousser à la faillite. Seize entrepreneurs décident alors de se réunir pour voir comment ils pourraient sauver leurs sociétés. Constatant que l'entreprise A a besoin d'argent pour acheter des marchandises à l'entreprise B, qui elle-même a besoin d'argent pour payer son principal fournisseur l'entreprise C, ils décident de créer un système de crédit mutuel entre eux : quand A achète chez B, A enregistre un débit et B un crédit correspondant, de même quand B achète à C, etc.. Ces débits et ces crédits sont dénommés WIR.

    L'argent du système bancaire ne circulait plus entre ces entrepreneurs qui venaient de créer leur propre monnaie, ainsi que leur propre banque (la banque WIR) pour la gérer, et pour simplifier les transactions, il est établi que 1 WIR = 1 franc suisse.

    Aujourd'hui, une PME suisse sur cinq (soit 60 000 entreprises) adhère au système, et utilise le WIR en complément du franc suisse.

    Cette monnaie a un effet contracyclique : le volume d'activité du WIR augmente lorsque l'économie suisse se trouve en récession, et baisse en période de croissance.

    Sans le WIR, des PME suisses auraient fermé leurs portes, d'autres auraient été amenées à réduire leur niveau d'activité.

    Après la crise de 2008, des monnaies complémentaires qu'on appelle cryptomonnaies ont apparus permettant des transactions Peer to Peer sans passer par le système bancaire, une technologie appelée Blokchain a permis à ces monnaies de voir le jour.

    2.1 La technologie Blokchain

    Dans notre système traditionnel, une banque est l'organisme garant de la fiabilité et de la sécurité des transactions, donc l'exemple typique d'un tiers de confiance externalisé, mais avec les crises de confiance successives, le système bancaire commence à perdre cette position, donc on a commencé à chercher d'autres modèles décentralisés.

    La blockchain est la technologie sous-jacente aux bitcoins. L'invention du bitcoin, fin 2008, avait pour objectif de montrer la faisabilité d'une monnaie basée sur un système de confiance répartie. Il s'agit d'une monnaie cryptée, dont le mécanisme de confiance est basé sur un système où le registre des transactions est réparti entre plusieurs noeuds du réseau. Les algorithmes de cryptage des transactions sont open source, ce qui renforce l'idée de confiance dans la monnaie.

    ? Définition 1

    La blockchain est une technologie novatrice qui permet à des utilisateurs d'effectuer des transactions financières ou non, garanties et auditables par tout le monde, sans avoir besoin d'un tiers de confiance. Après chaque transaction, une nouvelle ligne vient se greffer au bloc, formant une chaîne indéfectible. Elle incarne le livre de compte 2.0, l'historique de chaque transaction étant répertorié dans un registre décentralisé et redistribué. La complexité des algorithmes utilisés rend ces transactions infalsifiables. (6)

    5

    (6) La bLockchain, ou La confiance distribuée, Yves caseau serge soudoPLatoff juin 2016

    blockchainfrance.net

    ? Définition 2

    La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d'informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle, elle constitue une base de données qui contient l'historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création. Cette base de données est sécurisée et distribuée : elle est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. (7)

    blockchainfrance.net

    6

    (7) blockchainfrance.net

    Blokchain demystification, BELLAJ Badr

    Au niveau mondial, La phase d'exploration est déjà dépassée, plusieurs pays ont commencé à adopter cette technologie dans plusieurs domaines comme les services financiers, les cryptomonnaies, et aussi dans les services gouvernementaux, la santé et l'éducation ...

    Blokchain demystification, BELLAJ Badr

    7

    8

    En Afrique, de nombreux pays utilisent déjà la Blokchain :

    · La poste Tunisienne à adopter en 2015 la technologie Blokchain en créant une monnaie virtuelle légale `' le E-dinar `'(8)

    · En Afrique du sud Barclays Africa et sa société mère britannique Barclays plc ont passé la première transaction mondiale de financement commercial utilisant la technologie blockchain. (9)

    · Au Kenya Le gouvernement kenyan a mis en place un système de gestion de l'éducation basé sur la Blockchain qui rend difficile l'établissement d'un certificat académique par les fraudeurs. (10)

    · Le Sénégal a annoncé en 2016 sa monnaie numérique E-CFA basé sur la Blokchain qui sera en cours d'échéance, tout comme la monnaie actuelle, le franc CFA, et sera introduit dans toute l'Afrique de l'Ouest. (11)

    · Le gouvernement nigérian s'intéresse également à cette technologie et offre un soutien au groupe local de développement blockchain (12)

    2.2 Application de la Blokchain en finance islamique

    L'utilisation de la technologie Blockchain offre un grand potentiel dans l'industrie de la finance islamique.

    · Les Contrats intelligents

    Dans le but d'éviter l'intérêt, la spéculation et l'incertitude, la finance islamique s'appuie sur une large gamme de contrats tels que les accords de partage des bénéfices, les partenariats et les arrangements d'agence. Par exemple, un accord de financement moyen nécessite 3 contrats ou plus impliquant plusieurs parties. En revanche, un contrat de prêt conventionnel ne nécessite qu'un contrat entre la banque et l'emprunteur. Par conséquent, la nécessité d'un plus grand nombre d'arrangements contractuels dans les transactions financières islamiques équivaut à des considérations administratives et juridiques plus élevées, et cela pourrait augmenter les coûts pour l'utilisateur final.

    Les contrats intelligents visent à redéfinir la façon dont les contrats fonctionnent, ce sont essentiellement des contrats numériques auto-exécutifs. Les termes du contrat sont codés par voie électronique et ne seront exécutés que si les conditions sont remplies. Cela automatise l'ensemble du processus contractuel pour les institutions islamiques, atténuant les complexités administratives et juridiques supplémentaires.

    (8) www.e-dinar.poste.tn/fr (visite le 12/06/2016)

    (9) https://www.barclayscorporate.com/insight-and-research/trading-and-exporting/blockchain-revolution-in-trade-finance.html (visite le 12/06/2016)

    (10) http://www.cio.co.ke/news/main-stories/kenyan-government-embraces-blockchain-technology-set-to-implement-a-blockchain-based-education-management-system (visite le 12/06/2016)

    (11) Leloup, Laurent, Blockchain : La révolution de la confiance Ed. 1, Eyrolles, 2017

    (12) https://cointelegraph.com/news/nigerian-government-offers-support-to-blockchain-development-group (visite le 12/06/2016)

    Les contrats intelligents sont faciles à vérifier, immuables et sécurisés. Ils atténuent naturellement les risques opérationnels découlant des risques de règlement et de contrepartie. Dans l'ensemble, les contrats intelligents rationaliseraient les opérations des institutions financières islamiques et automatiseraient l'ensemble du processus contractuel.

    ? Stockage distribué par nuage (cloud)

    Actuellement, presque tous les services de stockage en nuage se connectent à un serveur centralisé, par conséquent, les utilisateurs doivent avoir confiance dans un fournisseur unique.

    Un système décentralisé élimine le risque de conflit d'intérêts et / ou de dangers moraux entre les participants. Dans un réseau décentralisé, il suffit de faire confiance au protocole statique de la Blockchain, régi par des algorithmes mathématiques cryptographiques, les lois universelles des mathématiques sont absolues et donc sans doute crédibles.

    Le stockage en nuage distribué de Blockchain peut gérer de manière transparente l'énorme quantité de données et d'informations provenant d'institutions islamiques. Le stockage décentralisé des données offre deux avantages principaux ; Sécurité et rentabilité.

    Aujourd'hui le stockage des données dans les établissements est centralisé et géré manuellement. Ceci est inefficace et exposé au risque de cyber-attaques ou de perte de données. Le stockage distribué éliminerait la nécessité de la documentation et le rapprochement manuel des transactions.

    2.3 Les devises numériques

    L'article 6 de la loi 103-12, définie la monnaie électronique comme étant toute valeur monétaire représentant une créance sur l'émetteur, qui est stockée sur un support électronique ; émise contre la remise de fonds d'un montant dont la valeur n'est pas inférieure à la valeur monétaire émise, et acceptée comme moyen de paiement par des tiers autres que l'émetteur de la monnaie électronique.

    Le Bitcoin est la première monnaie électronique décentralisée échangée sur internet. Comparé à d'autres monnaies, le Bitcoin a plusieurs avantages : ils se transmettent de particulier à particulier à travers le réseau sans passer par la banque et sans devoir faire confiance à des intermédiaires. Aucun tiers ne peut empêcher ni contrôler vos échanges, les transactions Bitcoin sont de fait gratuites, tandis que les cartes de crédit et les systèmes de paiement en lignes coûtent typiquement de 1 à 5% par transaction, auxquels s'ajoutent diverses taxes. (13)

    Pour être à l'abri de l'instabilité causée par le système des réserves fractionnaires et les mauvaises politiques monétaires des banques centrales. L'inflation limitée de l'émission d'argent du système Bitcoin est répartie de façon homogène (par la puissance de calcul) à travers le réseau, au lieu d'être concentrée dans les banques. Payer par Bitcoin est donc plus rapide et plus sécurisé que de passer par le système centralisé.

    9

    (13) bitcoin.fr

    Fait par moi même

    L'exemple ci-après montre la différence entre le système de paiement classique centralisé et le système de personne à personne (Peer to Peer).

    ? Les limites du bitcoin

    10

    La première limite est la volatilité du Bitcoin : Les détenteurs de bitcoins ne les utilisent pas (ou rarement) pour acheter des biens et des services, mais pour les échanger contre des monnaies étatiques, Le bitcoin est encore trop volatil pour faire du commerce, ce n'est pour l'instant qu'une monnaie de spéculateurs ce qui explique sa volatilité, et l'éloigne de la fonction pour laquelle elle a été faite.

    Abcbourse.com

    11

    La deuxième limite est l'anonymat des transactions, et l'absence de contrôles, ce qui favorise le blanchiment et l'évasion fiscale.

    La troisième limite est que la plupart des gens ne sont pas prêts et pas suffisamment formés pour mettre leurs économies dans un porte-monnaie virtuel qui, si on ne sait pas le sécuriser, peut disparaître du jour au lendemain (mort du support, perte de données, piratage...). En outre les transactions sont irréversibles et il n'y a pas de recours possible.

    La quatrième limite concerne le réseau Bitcoin lui-même qui est pour le moment incapable de traiter plus de sept transactions à la seconde, un volume pas intéressant pour une monnaie mondiale. A titre de comparaison Visa gère jusqu'à 47 000 transactions par seconde aux heures de pointe.

    Section 3 : Les nouveaux intervenants dans le métier des banquiers

    Depuis les 3 dernières années on parle souvent d'un phénomène d'ubérisation de l'économie. Cette appellation provient de l'entreprise Uber qui a généralisé à l'échelle planétaire un service de voiture de tourisme avec chauffeur entrant directement en concurrence avec les taxis.

    C'est un phénomène récent qui consiste en l'utilisation de services permettant aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière quasi instantanée, grâce à l'utilisation des nouvelles technologies, permettant la réduction des couts et des poids des formalités pour les usagers. (14)

    Plusieurs facteurs se sont réunis pour conduire à ce phénomène : des smartphones connectés à haut débit, des utilisateurs technophiles (la fameuse génération Y qui a grandi dans un environnement numérique), la géolocalisation, et la capacité à exploiter des gros volumes de données en temps réel (the Big data).

    Cette transformation de l'activité économique traditionnelle touche presque tous les métiers, là où il y'a un intermédiaire peut être désintermédié ou ubérisé.

    Uber ne concurrence plus uniquement les chauffeurs de taxis traditionnels, mais elle se spécialise également dans la location de voitures et la livraison de colis.

    Netflix qui est la plus grosse plateforme de diffusion de films et séries par internet, devient également producteur de films, ce qui menace le modèle de la télévision et du cinéma. (15)

    Air BNB qui est une plateforme "communautaire" payante de location et de réservation de logements de particuliers fondée en 2008 par les Américains Brian Chesky et Joe Gebbia est en train d'appliquer la même punition au secteur hôtelier en permettant à chacun de louer une chambre ou une maison d'un simple clic sans passer par les hôtels. (16)

    Le phénomène d'ubérisation touche également la finance et plus particulièrement le secteur bancaire et celui de l'assurance : les géants du net et de la technologie commencent à proposer des services bancaires et de paiement avec des frais moins cher et parfois nuls.

    (14) Wikipedia/ ubérisation

    (15) Netflix site officiel

    (16) Air BNB site officiel

    12

    ? Les GAFA

    Ce mot regroupe les initiales de Google, Apple, Facebook, et Amazon, ces 4 entreprises avec les NATU (Netflix, Air BNB, Tesla, Uber) représentent l'équivalent du budget annuel de la France et un chiffre d'affaire annuel supérieur à celui du Danemark avec seulement 300 000 employés. Une remarquable efficacité économique par employé, et une croissance annuelle supérieure à celle de la Chine et surtout, une position dominante sur le marché. Ces mastodontes de l'économie numérique représenteraient à eux seuls, plus de 60% de nos usages numériques quotidiens. (17)

    ApplePay est un service qui a été mis en place par la firme Cupertino afin de faciliter les paiements en ligne et dans les commerces physiques. Dans un premier temps on enregistre la carte bancaire au sein de l'appareil. Apple ayant signé des partenariats avec de nombreuses banques, une bonne partie des cartes bancaires américaines, européennes, et bientôt dans le reste du monde sont compatibles. La carte vient se loger dans l'application Passbook qui regroupe cartes bancaires, bons de réduction, cartes de fidélité ou encore titres de transport. Lors d'un achat, au lieu de sortir la carte bancaire, on peut sortir notre iPhone et nous le présentons devant le terminal de paiement qui pourra dialoguer avec le téléphone via la puce NFC présente dans celui-ci. Il suffira de confirmer le paiement en posant notre doigt sur le capteur Touch ID de notre appareil pour valider celui-ci. (18)

    Google Wallet est un système de paiement par téléphone mobile proposé par Google qui permet à ses utilisateurs de stocker des cartes de débit, des cartes de crédit, des cartes de fidélité et des cartes-cadeaux entre autres. Le paiement repose sur la norme NFC. (19). Avec cette application les utilisateurs peuvent envoyer et recevoir de l'argent sans payer de frais. (20)

    Facebook : En 2014, la Banque Centrale Irlandaise a autorisé Facebook à mettre en place des services financiers en Irlande. Facebook serait alors autorisé à stocker de la monnaie virtuelle sur ses serveurs. Ce porte-monnaie virtuel pourrait servir à réaliser des paiements en ligne sur toute l'Europe ou à réaliser des transferts d'argent, Facebook perçoit une commission sur le paiement ou le transfert. (21)

    Amazon qui est une entreprise de commerce électronique a annoncé le développement de tablettes Kindle destinées à servir de caisses enregistreuses pour les commerçants. Elle ferait également travailler plus de 600 personnes dans son département paiement pour éviter les trop nombreux abandons lors de l'acte d'achat en simplifiant la démarche grâce à un système de paiement en un clic. (22)

    AlibAbA : Après son introduction à la bourse de New York qui est considéré comme la plus importante dans l'histoire des introductions boursières, Alibaba a levé 25 milliards de dollars (23) , un mois après il obtenait de Pékin une licence bancaire qui lui permettra de collecter des dépôts et d'offrir tous les services classiques bancaire.

    (17) econum.fr/tag/gafa

    (18) support.apple.com/fr-fr/HT201239

    (19) Wikipedia

    (20) Google.com/gwallet

    (21) lactualite.com/lactualite-affaires/2014/05/16/une-banque-nommee-facebook

    (22) Amazon site officiel

    (23) forbes.com/sites/ryanmac/2014/09/22/alibaba-claims-title-for-largest-global-ipo-ever-with-extra-share-sales/#7ff3c1ee8dcc

    13

    Le groupe avait déjà lancé Alipay en 2004, un système de transfert d'argent comme PayPal, puis, en 2013, un fonds de placement, Yu'Ebao, qui a réussi à convaincre 81 millions de clients du site (sur un total de 300 millions) d'y placer une partie de leurs économies, soit 28 milliards de dollars. Ce fonds est devenu, en l'espace d'un an, le plus important en Chine. (24)

    Section 4 : le M-Banking et l'E-Banking au service de l'inclusion financière

    Au Maroc, la quasi-majorité des transactions est réalisée en espèces. Les paiements par chèques, cartes, virement ou prélèvements bancaires sont très faibles et chaque habitant n'en effectuerait que 4 à 5 par an, soit 10 fois moins qu'un habitant dans les pays émergents, et jusqu'à 100 fois moins comparés à certains pays avancés. Le recours à des transactions en espèces a un coût jugé très élevé, actuellement supporté par les différents acteurs économiques. (25)

    Dans ce cadre, Bank Almaghrib en coopération avec l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et d'autres acteurs, a mené une étude qui a permis de conclure que le développement d'une solution de paiement mobile constitue une solution adéquate au contexte marocain.

    Cette étude a permis d'identifier les premiers flux de transactions qui pourraient être dématérialisées, les profils socio-économiques concernés, les besoins technologiques et les plateformes techniques à mettre en oeuvre ou à faire évoluer, les adaptations et évaluations à opérer et les pistes de complémentarité entre les modes de paiement existants et le paiement mobile, (26)

    4.1 La différence entre le M-Banking et le M-paiement

    Le M-Banking ou la banque mobile est un service fourni par une banque ou une autre institution financière qui permet à ses clients de mener des transactions financières à distance à l'aide d'un appareil mobile tel qu'un téléphone mobile ou une tablette. Il utilise une application fourni par l'institution financière à cette fin. (27)

    Le M-Banking permet d'effectuer des virements depuis son smartphone, gérer son compte en banque, le recharger, recevoir des alertes instantanées, et surtout ne pas avoir à ouvrir son ordinateur.

    Le M-Paiement ou le paiement mobile se réfère aux services de paiement exploités selon la réglementation financière et effectués à l'aide d'un appareil mobile. Au lieu d'utiliser les moyens de paiement classiques comme l'espèce, le chèque, ou la carte bancaire, un consommateur peut utiliser un téléphone portable pour payer ces achats. (28)

    Il concerne toutes les transactions effectuées depuis un téléphone mobile et débitées soit sur une carte bancaire ou soit sur un porte-monnaie électronique.

    (24) forbes.com/sites/ericxlmu/2014/05/18/yuebao-a-brief-history-of-the-chinese-internet-financing-upstart/#32787f7c3c0e0

    (25) Article 26, Assistance et accompagnement en vue de la mise en oeuvre effective d'une solution nationale de paiement mobile, ANRT, 04 Avril 2016 page 09

    (26) Article 26, Assistance et accompagnement en vue de la mise en oeuvre effective d'une solution nationale de paiement mobile, ANRT, 04 Avril 2016

    (27) Wikipedia, Mobile Banking

    (28) Wikipedia, Mobile payment

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    Le paiement par la technologie Near Field Communication (NFC) fait partie de ce genre de paiement. Elle consiste à effleurer le téléphone mobile sur un terminal monétique compatible NFC.

    Le paiement mobile peut également s'effectuer en transférant de l'argent de mobile à mobile et cela en entrant le code du commerçant dans une application dédiée à ce genre de paiement, le mobile devient ainsi une sorte de porte-monnaie virtuel.

    Au Maroc le taux de pénétration mobile est de 128,05% (29), un taux deux fois supérieur à celui de la bancarisation 68% (30). Ce qui pousse à poser la question suivant : Pourquoi le Maroc n'a pas encore adopté le paiement mobile alors que certains pays en Afrique sont déjà avancés dans ce modèle qui a permis à certains comme Kenya d'améliorer leur secteur financier.

    En 2014, on estime que 62% des Kenyans utilisent le paiement mobile et que 43% du PIB du pays transite par la solution M-PESA Créer par l'opérateur Vodafone. (31)

    GSMA

    L'argent mobile est désormais dans 93 pays via 271 services, et continue d'améliorer l'inclusion financière ; il est présent sur six des sept marchés où moins de 20 % de la population possède un compte bancaire auprès d'un établissement financier. (32)

    (29) Rapport de l'ANRT SUR TELEPHONIE MOBILE AU MAROC 3ème trimestre 2016

    (30) Rapport de Bank al maghrib (parut sur boursenews.ma

    (31) latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/l-afrique-l-epicentre-de-la-mobile-money

    (32) et (33) GSMA Rapport sur les services d'argent mobile

    En date de décembre 2015, presque deux tiers des marchés d'argent mobile comptaient au moins deux services en activité (60 sur 93) et plus d'un tiers en comptaient trois ou plus (35 marchés, avec une moyenne de cinq services par marché). Plus la concurrence s'intensifie sur ces marchés et plus l'interopérabilité suscite l'intérêt.

    GSM Association

    Un nombre croissant de régulateurs reconnaît l'importance de mettre en place des règles du jeu ouvertes et équitables pour les services d'argent mobile. En 2015, 51 pays sur 93 possédaient un cadre réglementaire habilitant. (33)

    GSM Association

    (33) GSMA Rapport de 2015

    15

    16

    L'évolution du modèle commercial de l'argent mobile s'avère de plus en plus cruciale dans l'environnement plus large des paiements et technologies financières, un domaine dans lequel les investissements ont triplé pour atteindre 12,21 milliards USD en 2014. (34)

    4.2 Les différents services financiers mobiles

    La GSM Association définit les différents services financiers mobiles comme suit : ? L'argent mobile

    L'argent mobile utilise la téléphonie mobile pour offrir des services de transferts d'argent ou de paiement aux personnes peu ou pas bancarisées. Le service doit offrir au moins un des produits suivants : transferts nationaux ou internationaux, paiements de facture, paiements groupés ou paiements marchands ; Le service doit s'appuyer en grande partie sur un réseau de points de service hors agences bancaires ou GAB, qui rendent le service accessible aux personnes non bancarisées ou sous-bancarisées. Les clients doivent pouvoir utiliser le service sans disposer au préalable d'un compte bancaire. Les services bancaires mobiles qui utilisent la téléphonie mobile comme un simple canal d'accès supplémentaire à des produits bancaires traditionnels ou les services de paiement liés à un compte bancaire existant ou à une carte de crédit ne sont pas inclus. Le service doit offrir une interface permettant aux clients ou aux agents d'effectuer des transactions à partir de téléphones portables basiques.

    ? L'épargne mobile

    L'épargne mobile utilise la téléphonie mobile pour offrir des services d'épargne aux personnes peu ou pas bancarisées. Le service permet à ses souscripteurs d'épargner de l'argent sur un compte garantissant la sécurité du principal, et dans certains cas, le versement d'intérêts ; Le service doit également permettre aux personnes peu ou pas bancarisées d'épargner de l'argent au moyen d'un téléphone portable Les services qui utilisent le téléphone portable comme simple canal d'accès supplémentaire à un compte d'épargne traditionnel ne sont pas inclus.

    ? L'assurance mobile

    L'assurance mobile utilise la téléphonie mobile pour offrir des services d'assurance aux personnes peu ou pas bancarisées. Le service doit permettre aux souscripteurs de gérer leurs risques en offrant la garantie d'une indemnisation dans les cas spécifiés de perte, dommage, maladie ou décès ; Le service doit permettre aux personnes peu ou pas bancarisées de souscrire facilement des contrats d'assurance au moyen d'un téléphone portable. Les services qui utilisent le téléphone portable comme simple canal d'accès supplémentaire aux clients d'une compagnie d'assurance pour accéder à des produits d'assurance traditionnels ne sont pas inclus.

    ? Le crédit mobile

    Le crédit mobile utilise la téléphonie mobile pour offrir des services de crédit aux personnes peu ou pas bancarisées. Le service permet à ses souscripteurs d'emprunter une certaine somme d'argent qu'ils s'engagent à rembourser dans un délai déterminé. Le service doit permettre aux personnes peu ou pas bancarisées de solliciter un prêt et de le rembourser plus facilement au moyen d'un téléphone portable.

    (34) GSM Association Rapport de 2015

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    Il est judicieux de signaler que des banques et des assurances ou des établissements financières utilisent internet et le mobile pour simple canal d'accès à leurs services, ces établissements ne peuvent pas être considérés comme des établissements digitales, parce qu'il y'a une différence entre une offre digitale et un établissement complètement digitale.

    4.3 Les avantages du Mobile Banking

    L'argent mobile a contribué à une transformation substantielle des conditions de l'inclusion financière, notamment en Afrique subsaharienne, où 19 marchés comptent plus de comptes d'argent mobile que de comptes bancaires. Avec 134 millions de comptes actifs sur 90 jours, l'argent mobile se rapproche du niveau d'adoption de PayPal, qui affiche 173 millions d'utilisateurs actifs au niveau mondial. Bien que le taux d'activité des comptes d'argent mobile reste stable à 32,6 %, le pourcentage de comptes ayant un solde positif atteint 46 % en juin 2015, ce qui atteste d'un niveau croissant de confiance parmi les utilisateurs de l'argent mobile.

    Un meilleur accès au Mobile Banking contribue à la croissance économique en augmentant le revenu national par l'augmentation des épargnes et des investissements pour les ménages et les petites et moyennes entreprises, en injectant l'épargne informel dans le système économique. L'expérience à montrer que le M-Banking a aidé les gouvernements à accroître la transparence et l'efficacité, contribué à une plus grande productivité agricole et à une performance entrepreneuriale, le Mobile Banking a également contribué à formaliser l'économie informelle, à renforcer le secteur bancaire et à rendre les paiements d'utilité publique (connus sous le nom de personne à gouvernement ou P2G) beaucoup plus efficients et rentables. En Tanzanie, la Société d'eau et d'assainissement de Dar es Salam a permis des paiements d'eau via l'argent mobile en 2009, ça a augmenté les revenus des services publics de 45 000 $ US par mois. (35)

    L'efficacité des coûts et la croissance commerciale facilitée par les paiements numériques via l'argent mobile contribuent à renforcer les budgets du secteur public, en facilitant des investissements plus efficaces et en contribuant À un Etat plus efficace.

    Exemple de M-Pesa

    M-PESA est une solution de paiement mobile développée par Vodafone au Royaume-Uni et au Kenya en Mars 2007, en Tanzanie et en Afghanistan. (36) Pour réussir le lancement de son offre de m-paiement, Safaricom (filiale de Vodafone au Kenya) a pu compter sur un contexte marché favorable :

    (37)

    ? Une réglementation encourageante au Kenya

    ? Une position de leader (pratiquement de monopole)

    ? Un taux de bancarisation de 19% en 2007 (4,6 millions de comptes en banques)

    ? Un taux de pénétration du mobile de 100%

    ? Une qualité faible des alternatives pour le transfert d'argent tenant notamment aux faibles

    montants en jeu et aux coûts élevés des transactions.

    (35) GSM Association rapport de 2015

    (36) Wikipedia/M-Pesa

    (37) Philippe PESTANES ET Philippe BREUL, Mobile paiement ... Une révolution venue du « Sud » ! 2010, KURT SALMON

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    Parallèlement, Safaricom s'est donné les moyens de réussir le lancement de son offre grâce notamment :

    ? A un effort de communication média important, centré sur le slogan « Send Money Home » qui s'est élevé à près de 10m$ relayée par une activation terrain très active au niveau des clients finaux et des distributeurs

    ? Au déploiement d'un réseau de distribution dense et de proximité pour être au plus près des clients, capable de proposer et d'assurer un service de qualité.

    ? Au développement et la promotion des usages à la fois en BtoC et en BtoB

    ? A des coûts de services relativement faibles : lorsque Western Union et MoneyGram

    prélèvent respectivement 17% et 19% pour un transfert de 100€, Safaricom n'en prélève que 1%.

    Dix ans après le lancement de M-Pesa, l'argent mobile est omniprésent en Kenya. La croissance a été explosive dès le début : il y avait 20 000 utilisateurs actifs au premier mois (mars 2007) et un million d'utilisateurs actifs huit mois plus tard. Au fur et à mesure que de nouveaux utilisateurs rejoignaient le système, Safaricom a commencé à augmenter sa valeur en lançant de nouveaux produits et services, Et élargi l'écosystème à travers des partenariats divers. En 2016, M-Pesa comptait 16,6 millions de clients actifs (38), soit près des deux tiers de la population adulte, les revenus de M-Pesa (399 Millions de dollars) (39) représentent plus de 20% des revenus totaux de Safaricom.

    M-pesa, déplace quotidiennement plus de 24 millions de dollars, et environ 8,8 milliards par année (soit 40 % du PIB national) (40).

    Fast Payment, premier opérateur de paiement en ligne certifié PCIDSS de niveau 1 au Maroc, vient de lancer la première application de paiement en ligne au niveau du Maroc. Cette application gratuite permet aux smartphones de devenir un moyen de paiement comme un autre. Elle s'adresse aux personnes à la recherche d'un moyen de paiement pratique et sûr. Pour s'y inscrire, l'application est à télécharger sur Google Play et bientôt sur Apple Store.

    Cette application permet de payer ses achats, rapidement et de manière sécurisée, grâce à un portefeuille numérique de cartes bancaires, toutes banques confondues. Fpay.me offre également la possibilité de solliciter une tierce personne, quel que soit son lieu, pour payer des achats de façon instantanée.

    Avec le lancement de cette nouvelle application, Fast Payment franchit une étape importante de son développement et prévoit pour l'année 2017, un important déploiement de Fpay.me dans tous les commerces et chez tous professionnels au Maroc qui le désirent, et à l'international.

    4.4 Les banques participatives et le paiement mobile

    Une banque participative ne peut pas reposer uniquement sur l'argument de la conformité chariàa pour gagner une part de marché et concurrencer les banques classiques avec leurs grand réseaux d'agences, mais doivent chercher de nouvelle façons de proposer leurs services à couts bas.

    Parmi les projets sur lesquelles une banque participative peut investir est la mise en place d'une solution de paiement compatible à la chariàa

    (38) Ibid.

    (39) Ibid.

    (40) un.org/africarenewal/fr/magazine/avril-2014/l'accès-à-internet-n'est-plus-un-luxe

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    Le parc mobile ne cesse de grimper au Maroc, L'occasion pour les banques participatives d'attirer des clients en utilisant cette solution, contrairement à ce que la majorité peut penser, la sécurité est renforcée, puisque le code de sécurité ne circule jamais. Dans chaque transaction, le système crée un numéro pour un seul usage.

    Pour le consommateur, ce type de paiement facilite énormément la transaction. Il suffit d'effleurer le téléphone sur un terminal monétique pour régler ses achats. De plus le m-payement limitera l'usage du cash et donc le risque de vol ou de détournement. Et en cas de perte ou de vol du téléphone, l'application peut être bloquée à distance.

    Pour les entreprises qui collectent du cash auprès d'un réseau très dispersé comme les sociétés qui distribuent des produits auprès des petits commerces. Le m-paiement résoud pour elles d'énormes problèmes de collecte, de sécurité, d'acheminement et de recoupement.

    4.5 L'e-Banking et la banque digitale

    Aujourd'hui on constate un grand changement dans les comportements des clients d'une banque, ces changements se traduisent par de moins en moins de visite en agence et de plus en plus d'utilisation de canaux automatiques et de canaux à distance. Les banques participatives au Maroc peuvent profiter de ce changement numérique pour adopter un business model basé sur des plateformes, et abandonner le business model classique des banques conventionnelles basé sur le réseau d'agences, pour leurs permettre de réduire les couts de structure et de personnel, et de répondre aux attentes de cette clientèle qui souhaite avoir la banque dans leurs smartphones, tablettes, et ordinateurs.

    ? La banque en ligne

    La banque en ligne, également appelée banque sur Internet, e-Banking, banque digitale ou banque virtuelle, est une institution financière qui n'a pas d'agences bancaires physiques, tous les services bancaires sont effectués en ligne, les avantages sont que, sans le coût des sites physiques, les banques en ligne offrent des taux de bénéfice plus élevés sur les produits d'épargne et d'investissement, et propose des frais plus bas.

    4.6 A quoi ressemblera l'agence bancaire de demain ?

    « Il y'aura toujours des agences bancaires, il faudra toujours que les clients puissent à un certain moment rencontrer leur conseiller, mais les agences seront différentes, et ce que les clients peuvent faire dans ces agences sera diffèrent, aujourd'hui l'agence est là pour tout faire : ouvrir un compte, déposer un chèque, poser une question à son conseiller concernant un financement. Ce qui va se passer est que les clients vont commencer à réaliser une grande partie des taches à distance ou sur des automates, ça existe déjà, mais le digitale va permettre de faire beaucoup plus. Et donc l'agence va se recentrer sur le coeur de sa valeur ajoutée qui est le conseille pour des demandes plus complexes : un client qui a un projet immobilier ou un projet d'épargne par exemple, ces conditions vont augmenter la qualité de service pour le client qui aura à disposition des outils simples d'utilisation et disponibles 24/24, et quand il fera l'effort de se déplacer en agence ça sera pour obtenir un vrai conseille. » Axel Reinaud, Directeur Associé senior a The Boston Consulting Group

    ? Comment mettre en place ce nouveau modèle ?

    Il y'a deux grands challenges pour les banques participatives : le premier est celui du système d'information puisque les nouveaux outils digitaux impliquent l'utilisation de nouvelles plateformes, des nouvelles techniques de développement, les questions qui vont se poser seront celles qui

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    concerne l'organisation de l'IT, de choix de technologie et de nouvelles façons de travailler qui concerne la relation entre l'équipe marketing qui réfléchissent aux besoins des clients et l'IT.

    Le deuxième challenge est celui des compétences des conseillers et des experts qui vont intervenir dans l'ensemble des relations avec les clients puisque leur rôle va devenir beaucoup plus centré sur les missions de conseil et d'expertise, et donc il va falloir s'assurer de la montée en compétence techniques et chariatiques de l'ensemble des effectifs qui sont en front office et en middle office.

    4.7 Les avantage du modèle digital pour la banque participative

    Une banque participative ne peut pas uniquement se basé sur l'argument de la conformité et l'éthique pour survivre, D'après le dernier sondage de Flm publié le 16 janvier 2017 au journal les Eco, Affichages : 891 : 79% des internautes n'étaient pas confiants dans la réussite au Maroc de la banque islamique dite participative, les banques conventionnelles au Maroc ont déjà des parts importantes de marché en se basant sur leurs réseaux d'agences qui existent depuis des années. Attijari Wafa Bank dispose de 2636 agences au Maroc (41), et la banque populaire dispose de 1326 agences bancaires(42). Les banques participatives Peuvent réduire cet écart dès le lancement en adoptant le modèle digitale.

    ? Rendement supérieure

    Étant donné que les banques en ligne n'ont généralement pas les mêmes frais généraux que les banques traditionnelles, elles peuvent passer leurs économies à leurs clients sous la forme de bénéfices plus élevés dans le cas des dépôts d'investissement.

    La Banque Digitale à un taux de rendement des actions (ROE) admirablement élevé et un taux de croissance des bénéfices élevé par rapport à toutes les banques plus traditionnelles (leur ROE est d'environ 16%, même les grandes banques comme Wells Fargo n'ont pas ce taux). (43)

    ? Moins de frais

    Encore une fois, parce qu'ils ont des frais généraux beaucoup plus petits à traiter, les banques en ligne sont généralement en mesure d'offrir des frais plus bas que les banques traditionnelles. Dans la plupart des banques en ligne, beaucoup de leurs types de compte offrent des taxes nulles.

    ? Simplicité d'utilisation

    Étant donné que leur structure commerciale est basée en ligne, il est logique que les banques en ligne fournissent à leurs clients des plates-formes faciles à utiliser. En outre, la plupart des banques en ligne ont maintenant des applications mobiles pour répondre aux besoins bancaires de leurs clients. Le service numérique à distance est tellement mieux que le contacte physique, car on peut garder une piste d'audit complète des appels téléphoniques et des clics du client.

    La banque en ligne représente maintenant 53% des transactions bancaires, contre 14% pour les visites en agence aux Etats unis, selon une étude d'AlixPartners. (44)

    (41) Rapport de février 2015 site d'Attijari

    (42) Rapport de site officiel de la banque central populaire

    (43) Skinner, Chris « Strategies to launch or become a digital bank » 2014, Marshall Cavendish Editions

    (44) alixpartners.com/en/MediaCenter/Consumer-Banking-Behavior-Continues-to-Evolve-Mobile-Is-Now-Mainstream-Says-AlixPartners-Study.aspx

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    Dans d'autres pays développés. Par exemple, Danske Bank a noté dans un rapport en 2011 que les transactions de caissiers ont diminué de 32% entre 2009 et 2011 à cause de l'augmentation du l'é-Banking.

    En plus de cela, les banques danoises, avec d'autres dans les pays nordiques, se sont concentrées Sur l'utilisation des identités numériques pour éviter d'avoir à bord des clients en utilisant un processus traditionnel sur papier. «À bord+» est le terme utilisé par les banques pour gérer le processus d'ouverture de compte et est très difficile en raison des exigences réglementaires de Know Your Client (KYC). KYC exige que les nouveaux clients qui ouvrent des comptes auprès d'une banque doivent prouver leur identité avec divers documents, comme un passeport ou un permis de conduire, ainsi qu'une preuve d'adresse à travers les lettres officielles qui leur sont envoyées récemment à cette adresse, comme une facture d'électricité. En revanche, les identités numériques permettent aux clients d'être reconnus sans la nécessité d'une telle documentation physique, et sont la façon probable dont les banques géreront le processus KYC à l'avenir.

    Les banques nordiques ont été les premières banques à accepter ces identités numériques pour deux raisons. Premièrement, les gouvernements et les banques ont travaillé en collaboration pour créer de telles capacités et, deuxièmement, parce que les services bancaires par Internet sont devenus si dominants dans la région au cours de la dernière décennie. Par exemple, 80% de la population danoise utilise les services bancaires par Internet - soit le double de la moyenne dans l'Union européenne (UE) - et un partenariat public / privé de développement entre le gouvernement et la finance a été créé pour développer les identités électroniques. Une fois créé, l'e-id peut être utilisé pour ouvrir de nouveaux comptes financiers, sans nécessiter une visite en agence.

    L'utilisation par les pays nordiques d'un programme d'identité numérique qui est utilisé et partagé par le gouvernement et les banques est admirable, car cela signifie que le bien-être, les soins de santé, les avantages et les services bancaires sont tous harmonisés.

    Il en résulte que la plupart des banques finiront par se rationaliser à raison d'une seule agence pour 250 000 personnes - ou d'une agence pour chaque grande ville, ville et centre commercial - plutôt que la structure actuelle qui alloue environ une agence pour 20 000 personnes.

    La question est alors la suivante : Que faire avec les 80% des agences qui ne sont plus nécessaires ?

    Dans son ouvrage Digital Bank, Skinner Chris propose de les rendre des stations de libre-service avec des guichets automatiques et des machines de dépôt. Contrairement à ce que cela pourrait impliquer, ces hubs ne déconnecteraient pas le client du visage humain des banques car, si vous vouliez parler à un humain, il y aurait un terminal vidéo à distance pour l'accès au conseil et, si vous vouliez Parler en face-à-face avec un humain, la banque offrirait un rendez-vous rendant facilité qui permettrait à quelqu'un de la banque de rendre visite au client soit à la maison ou au travail.

    ? La banque digitale est une banque sociale

    Lorsqu'on a posé la question à la banque américaine Wells Fargo pourquoi ils bloguaient, la réponse a été : "Si vous n'êtes pas actifs sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, et YouTube, vos clients parleront de vous négativement, Wells Fargo a constaté qu'il y avait des commentaires négatifs mais, en demandant à une équipe de surveiller les médias sociaux 24/7, il a toujours répondu à tout commentaire négatif immédiatement. Les clients sont devenus beaucoup plus polis et calmes, la banque a appris beaucoup plus sur ce que les clients frustrés. Il en résulte de meilleurs produits et services.

    22

    En 2012, ICICI Bank en Inde a lancé des services bancaires complets Sur Facebook. Comme il y a plus de 80 millions d'utilisateurs de Facebook en Inde, ICICI Bank a estimé qu'il était possible d'engager ces utilisateurs par un service bancaire sur Facebook. Ce service bancaire a été lancé en février 2012 et a obtenu un million de Likes sur Facebook en à peine dix mois.

    Après un an, la banque avait atteint plus de deux millions Likes, et aujourd'hui sa page Facebook offre des Services bancaires ainsi que beaucoup d'autres services d'engagement des clients. L'innovation la plus récente de la banque a été un service appelé iWish qui est une solution d'épargne flexible, Lancé en partenariat avec la société américaine SmartyPig.

    La conclusion est que si les banques participatives ne sont pas agressivement à la recherche de migrer les clients de la distribution physique vers la distribution numérique, elles ne pourraient pas détenir une part de marché importante.

    4.8 La néobanque

    Les néobanques proposent des services de compte courant en ligne, sans agence physique. Aujourd'hui, la seule néobanque française est LA BANK NICKEL qui s'appuie sur un réseau de distribution atypique pour distribuer ses produits : les bureaux de tabac par exemple, Le compte courant s'ouvre en 5 minutes, après un scan de la pièce d'identité sur une borne Nickel. Le client peut payer avec sa carte sans autorisation de découvert, effectuer des virements ou consulter ses comptes en ligne. Le tout pour des tarifs très bas (frais annoncés entre 40 € et 50 € par an) (45)

    Il en existe d'autres néobanques comme Number 26 en Allemagne ou Atom Bank et Mondo au Royaume-Uni.

    ? Exemple d'Orange Bank

    L'opérateur mobile Orange a lancé cet été une nouvelle banque mobile appelé Orange Bank. Orange part du principe que la banque classique n'a pas encore fait sa révolution digitale, Stéphane Richard, PDG d'Orange, envisage de disrupter le secteur en proposant un service pensé nativement pour le digital.

    Tout pourra se faire en ligne via une application dédiée. Cette interface servira à ouvrir un compte courant ou un compte épargne, à payer, à réaliser les virements d'un simple message, à obtenir des relevés de compte, à bloquer la carte en 2 clics en cas de perte ou de vol, et même à contracter un prêt. Chaque mouvement sera instantané et consultable immédiatement, sans le moindre délai comme c'est le cas pour la plupart des banques.

    Il permet également de 'adresser à un assistant virtuel basé sur la solution d'IBM, disponible à tout moment, ou demander à être rappelé par un conseiller dans les 5 minutes.

    Il y aura également une API (Application programming interface) pour accéder à ses données bancaires depuis une autre application comme LINXO que je vais aborder dans la partie qui concerne les FinTech et l'agrégation des comptes

    Orange Bank fournira une carte bancaire VISA mais permettra aussi de payer sans contact avec un mobile compatible avec la technologie NFC.

    Il sera possible de bloquer temporairement la carte bancaire physique depuis l'application en cas de perte ou de vol.

    L'application mobile permet également de transférer de l'argent très simplement par SMS à n'importe qui et donc sans avoir besoin de renseigner un RIB. (46)

    (45) compte-nickel.fr

    (46) Orange.com

    ? La première banque islamique digitale

    Ummah Finance proposera l'ensemble des services d'une banque conventionnelle à travers une banque 100% digitale qui associe sécurité, accessibilité et conformité à la Sharia.

    Basée à Londres, la startup Ummah Finance est actuellement en phase de levée de fonds et de recrutement de ses équipes. L'application Ummah Finance sera compatible iOS et Android et disponible sur App Store et Google Play. (47)

    Cette banque et le Mariage de la finance Islamique et de la FinTech qui sera l'objet du deuxième chapitre.

    23

    (47) http://ummah-finance.uk/about-us/ (Mars 2017)

    24

    Chapitre 2 : Les FinTech sont-elles une menace ou bien une opportunité pour les banques participatives ?

    Les dernières conférences sur la finance islamique, comme la World Islamic Banking Conference tenue en décembre 2015 à Manama. Le Forum international sur la finance islamique 2016 qui a eu lieu à Khartoum. La conférence islamique sur la finance et l'investissement Euromoney, qui a eu lieu à Londres, ainsi que le Congrès islamique d'Asie / Moyen-Orient 2016 qui s'est tenue à Singapour au début du mois d'avril 2016, tous se concentraient sur les nouvelles technologies financières qui peuvent être appliquées à l'industrie financière islamique.

    Dans ce chapitre je vais essayer de répondre à deux questions :

    En quoi consistent ces technologies qui touchent la finance ? Est-ce que ces technologies qu'on appelle FinTech changeront le modèle actuel des institutions financières islamiques ?

    Section 1 : Définition, histoire et statistiques ? Définition

    La FinTech est une nouvelle industrie financière qui déploie la technologie pour améliorer les activités financières.

    Le terme « FinTech » est une contraction de « finance » et de « technologie ».

    Il est également utilisé pour désigner une compagnie qui oeuvre dans ce domaine, ces FinTech sont généralement des startups qui maitrisent bien les technologies de l'information et de la communication, qui tentent de capter les parts de marché des grosses entreprises en place, qui sont souvent peu innovantes ou en retard dans l'adoption des nouvelles technologies. Les FinTech regroupent l'ensemble des entreprises utilisant des modèles opérationnels, technologiques ou économiques innovants et disruptifs, visant à traiter des problématiques existantes ou émergentes de l'industrie des services financiers.

    ? Histoire des FinTech

    Le business model centré sur le produit et non sur le client et la réglementation de compliance contraignantes sont les principales lacunes du système bancaire actuel.

    Les banques et assurances restent largement organisées verticalement autour de produits définis centralement, les nouveaux acteurs FinTech profitent de leur souplesse pour proposer des services nouveaux répondant d'abord aux attentes des clients. Leur but n'est pas de fabriquer des produits mais de proposer un mode de consommation personnalisée s'appuyant sur l'expérience des clients, et leur savoir-faire. En cela, les FinTech se différencient des acteurs traditionnels par une simplicité et une rapidité des opérations, une convivialité dans les relations et une personnalisation des processus. Le recours au digital ne conduit pas à la standardisation et la « massification » de l'offre mais au contraire à la personnalisation de l'offre. C'est la différence majeure entre les FinTech et les acteurs traditionnels de la finance dont les programmes informatiques ont été écrits sur des logiciels anciens.

    Cette approche de masse où chacun est catalogué dans une case afin de satisfaire aux dispositifs de Compliance et d'analyse de risque ne permet pas une relation individualisée et personnalisée.

    25

    Des clients insatisfaits par l'offre existante.

    Défiants envers les banques depuis la crise, les clients remettent en cause la pertinence des conseils apportés et refusent les tarifs élevés des banques (dûs au système de subventions croisées où certains services sont facturés à un prix élevé pour en compenser d'autres moins rentables).

    Une mutation des pratiques et des usages.

    La démocratisation du smartphone et de la donnée mobile transforme en profondeur les attentes des clients plus connectés. Le boom du e-commerce crée de nouveaux besoins en matière de sécurisation des paiements en ligne et ouvre la voie aux FinTech 2.0. Les réseaux sociaux constituent un formidable outil de marketing digital qui réduit les dépenses d'évangélisation.

    Une réglementation plus favorable.

    Les évolutions réglementaires sur les marchés des paiements et du crédit ouvrent la voie à de nouveaux entrants.

    Un fort taux de pénétration de l'internet mobile.

    L'arrivée de l'ADSL et de l'internet haut débit mobile (3G puis 4G, wifi) démultiplie les possibilités de traitement de l'information pour les nouvelles FinTech. Le développement de l'IT et du Cloud rend possible le stockage de l'information à faible coût.

    ? Statistiques des FinTech

    L'année 2015 est considérée comme l'année des FinTech, avec un investissement global de 47 milliard de dollars.

    26

    Les Etats-unis, avec l'Inde et le Royaume unis sont les pays ou il y'a le plus de startups fintech.

    ecoreuil.fr

    Entre 2010 et 2015 49,7 Milliard de dollars ont été investis dans les fintech.

    Les Etats-unis est le premier invesstisseur dans les fintech avec 31,6 Milliard de dollars, suivi par le Royaume uni et l'Irlande avec un invesstissement de 5,4 Milliard de dollars.

    ecoreuil.fr

    le reste de l'Europe ont investi 4.4 Mds, la Chine 3.5 Mds, l'Inde 2.2 Mdr.

    27

    ecoreuil.fr

    Cetaines pays en Afrique ont commancé à s'interesser au fintech et y invesstissent en total 329 Millions de dollars.

    ecoreuil.fr

    Section 2 : À chaque service financier sa FinTech

    La pression du digital dans la banque provient d'un mécontentement de la société dans son ensemble, qui entraîne un changement profond des mentalités. Des initiatives comme Finance Watch (48) dont la motivation est de construire « une finance au service de la société » témoigne que même d'anciens banquiers ont pris conscience de l'inadéquation du secteur bancaire vis-à-vis de la vie « réelle » économique et sociale.

    Comme a était précisé dans le chapitre précédant, la fréquentation des agences bancaires connait une tendance mondiale baissière. Et cela ne devrait pas s'arranger car même le financement immobilier, pourtant chasse gardée des agences, peut désormais être souscrit en ligne comme chez Boursorama. Ce qui signifie que l'on peut dès aujourd'hui souscrire quasiment tous les produits financiers en ligne.

    (48) finance-watch.org/Fr

    (49) banque en ligne française

    28

    Les fintech interviennent dans les domaines suivants :

    (50)

    ? L'agrégation des comptes

    Au Maroc, le taux de multibancarisation est estimé à 12% D'après les statistique parus le

    06/06/2016 au journal l'économiste .

    Ce taux pourrait augmenter dans les années à venir à cause de l'élaboration d'un dispositif par le groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) qui va permettre de simplifier la migration d'un établissement bancaire à un autre, mais pas la portabilité des comptes. C'est le schéma qui se pratique dans les télécoms où il est possible de changer d'opérateur en gardant le même numéro de téléphone mobile.

    Un client aujourd'hui peut avoir plusieurs comptes ouverts chez différentes établissements, ce qui permet de poser la question de comment gérer ces comptes et avoir une seule plateforme qui peut lui donner une image exhaustive de ses comptes, de ses revenus et ses dépenses.

    C'est ou est né deux notions qu'on ne peut pas aujourd'hui dissocier : La notion d'agrégateur de compte et celle du personal finance management (PFM). Ce sont des services en ligne consistant à fournir des informations consolidées concernant un ou plusieurs comptes de paiement détenus par l'utilisateur de services de paiement soit auprès d'un autre prestataire de services de paiement, soit auprès de plus d'un prestataire de services de paiement.

    (50) fait par moi-même (liste non exhaustive)

    (51) Edition N° :4788 par Franck FAGNON

    29

    L'exemple de LINXO

    LINXO est une FinTech créé en 2010 connectée via son application à plus de 156 banques. Elle permet de gérer son budget personnel, familial ou professionnel et tous ses comptes bancaires.

    Cette application permet de regrouper l'ensemble des comptes d'un utilisateur (les comptes courants, les comptes d'épargne et d'investissement, les assurances vie, l'épargne salariale, compte PayPal.)

    L'idée est de récupérer l'ensemble des informations financières d'un utilisateur, de les organisés, pour l'aider à répondre aux questions de la vie de tous les jours et de prévoir les dépenses des 30 prochaines jours en se basant sur l'analyse de l'historique et des dépenses récurrentes. (52)

    (53)

    L'application est gratuite et sécurisée, il suffit d'avoir un smartphone et une connexion internet pour synchroniser l'ensemble de ses comptes pour bénéficier de ces services. Grace à la réussite de son application, LINXO a développé une stratégie de déploiement en marque blanche au sein de banques et assurances.

    Le marché des paiements est le segment bancaire le plus investi par les FinTech, les initiatives se démultiplient, et les FinTech proposent Plusieurs solutions de paiement :

    (52) L'agrégation des comptes, accélérateur de la digitalisation des services financiers, SYRTALS, novembre 2016.

    (53) Présentation de Linxo, youtube.com/watch?v=lcyS7jozpa4.

    30

    + Le paiement mobile

    Grâce à son téléphone, un client peut régler un achat à un commerçant qui n'accepte pas la carte bancaire (via le scan d'un QR code, l'envoi d'un texto, ou puce NFC). L'objectif est de Fluidifier le passage en caisse et diversifier les possibilités de paiement. Lydia Solutions est une fintech qui propose un service de paiement mobile : Une fois l'application Lydia Solutions téléchargée, le client entre ses coordonnées de carte bancaire. Lors d'un paiement, son téléphone génère un QR code qui est scanné par le téléphone du commerçant. Les fonds sont prélevés sur le compte du client et transférés au commerçant.

    + Le transfert d'argent

    Des FinTech comme Afrimarket ou Paytop en France, Kantox ou Transferwise au Royaume-Uni ou WorldRemit aux États-Unis permettent à leurs clients d'effectuer des transferts de fonds transfrontaliers en recourant ou non à une conversion en devises étrangères. L'objectif est de réduire le coût des transferts et simplifier la réception des fonds.

    + Les paiements peer-to-peer

    Monexion, Payname, ou encore Pumpkin permettent à des particuliers d'effectuer des remboursements à leurs pairs sur la base d'un virement simplifié. L'objectif est de Rendre possible le paiement sans chèque, ni espèces. Et surtout sans passer par une banque.

    + Les fournisseurs de terminaux de paiement

    Des FinTech comme Smile&Pay ou Famoco vendent des terminaux de paiement alternatifs, moins coûteux que les solutions bancaires traditionnelles et plus adaptés aux petits commerçants souvent mobiles.

    + L'affacturage

    Des FinTech spécialisées dans l'affacturage permettent une meilleure gestion du poste client. Elles proposent aux entreprises de financer leurs créances commerciales, afin que ces dernières récupèrent immédiatement de la trésorerie. Elles se distinguent des solutions classiques par la rapidité du processus, l'absence de garanties demandées et des tarifs plus faibles.

    Finexkap et Creancio sont deux FinTech spécialisés dans l'affacturage.

    + Les roboadvisors

    Ces Fintech proposent aux particuliers des solutions en ligne d'aide à la gestion de l'épargne. À partir d'un questionnaire, elles établissent le profil de risque du client et lui indiquent des suggestions de placements financiers. Les plus connus sont Yomoni, Advize, Anatec.

    + Les financements peer to peer

    Des FinTech spécialisées dans le financement que nous appelons des plateformes de crowdfunding et de crowdequity permettent le financement des particuliers et PME sans passer par les banques, le crowdfunding fera l'objet de la deuxième partie.

    31

    ? Le credit scoring et l'insurtech

    L'utilisation massive des données dans le credit scoring est déjà une réalité aux Etats Unis.

    Pour les prêts aux entreprises, les sociétés comme OnDeck et Kabbage utilisent dans l'analyse des dossiers de prêt un mix de données hétérogènes issues des chiffres de vente, des éléments de bilan, des retours consommateurs sur les réseaux sociaux, etc. De même, des sociétés comme LendUp (54) utilisent des données supplémentaires à celles généralement utilisées par les plateformes américaines comme le FICO score (55) : pour ces sociétés, les données comme les habitudes de remboursement des particuliers sont des indicateurs fiables, donc l'analyse des données et leur exploitation en temps réel est un élément clé du modèle d'affaires de ces sociétés.

    Ces analyses de données ne sont pas exploitées au domaine du crédit uniquement. Les start-up de l'assurance « Insurtech » utilisent également cette matière première pour évaluer les risques associés d'un client (et donc le taux qui doit lui être proposé). (56)

    Exemples de fintech (France)

    http://blog.octo.com/fintech-de-la-comprehension-de-lecosysteme-au-due-diligence-it/

    (54) LendUp est une société fondée en 2012 qui offrent des prêts court-terme aux particuliers n'ayant pas accès au crédit bancaire, sur la base d'analyse de données.

    (55) Le FICO score est un nombre qui représente la probabilité qu'une personne soit capable de rembourser ses emprunts

    (56) Assurance conventionnelle

    32

    Avec tous ces services proposés par des startups innovantes, les banques se trouvent dans une situation où elles doivent prendre une décision stratégique, quelle est vraiment la relation qui peut lier les banques, les assurances et les organismes financiers aux FinTech, est ce que c'est une relation de concurrence ou bien de coopération ? C'est le sujet de la prochaine section.

    Section 3 : FinTech, menace ou opportunité pour les banques participatives

    Pour répondre à cette question, faisons d'abord une analyse SWOT sur les fintech et les banques

    Fait par moi-même

    Les banques ont conscient de la nécessité de collaborer avec les Fintech pour rattraper le retard technologique.

    Fait par moi-même

    33

    Les FinTech sont des entreprises qui comprennent leurs limites, qui ciblent des services et des produits souvent délaissés par les acteurs bancaires traditionnelles pour adresser, créer et accompagner le développement des nouveaux usages.

    Les banques participatives auront besoins des fintech dans plusieurs domaines :

    La gestion de la relation client : pour identifier le correct time-to-market dans le but de diffuser un nouveau service au bon moment et via le bon canal de distribution, et mieux cibler leurs campagnes de marketing et accroître l'efficacité de la prospection commerciale pour ne pas se limiter à des produits standardisés.

    La lutte contre la fraude : des fintech permettent aux banques d'exploiter de grands volumes de données issus des systèmes d'informations pour établir des corrélations permettant de détecter les signaux typiques des cyberattaques. ... reconstituer le scénario de l'attaque pour la neutraliser avant qu'elle ne paralyse l'intégralité du système.

    La gestion des risques : pour obtenir en temps réel le degré de risque financier et de la valorisation des portefeuilles et mettre en place des procédures standardisées pour les reportings et audits réglementaires. Elles permettent également de diminuer les coûts et libérer du temps pour les équipes, réduire les risques opérationnels, et gagner en agilité en automatisant les retours au régulateur.

    « Aujourd'hui, notre modèle s'adresse essentiellement aux professionnels : les partenaires potentiels téléchargent l'application, puis ils voient ce qu'elle peut faire, enfin ils décident de travailler avec notre technologie API. [...] L'application est une vitrine de notre technologie, c'est notre premier commercial. [...] Notre métier est devenu la location de «tuyaux de connexion». [...] On n'a finalement pas le même métier que nos concurrents : leur métier est de faire une application pour les particuliers, nous, c'est de faire une technologie pour d'autres applications, dont la nôtre. »

    Clément Coeurdeuil, fondateur de Budget Insight

    Ces mots du fondateur de l'une des meilleurs fintech en France explique bien que l'application crée et mise à disposition aux particuliers par une fintech n'est pas un objectif en soit, mais ce n'ai qu'une vitrine de sa technologie qui peut lui permettre de nouer des partenariats avec des banque ou un organisme financier.

    Il existe 3 modèles de collaborations entre les banques et les fintech :

    Le premier est celui du rachat complet ou de l'absorption de la fintech par la banque, et c'est le cas de Boursorama qui est une banque en ligne qui a racheté la fintech Fiduceo spécialiste français des solutions de gestion de finances personnelles en ligne (PFM). (58)

    Le deuxième modèle de collaboration est celui de la prise de participation dans certaines fintech comme a fait Le Crédit Agricole qui a annoncé son entrée au capital de la `fintech' Linxo, spécialisée dans l'agrégation de comptes bancaires. Le credit agricole devient l'un des actionnaires de référence de LINXO, via son fonds d'innovation et de recherche Fireca. (59)

    (57) boursorama.com/actualites

    (58) linxo.com/blog

    Le troisième modèle de collaboration est celui ou les banques mettent en place des incubateurs pour héberger des fintech innovantes et pour les aider financièrement à se développer, comme le cas de Bankin' (59) qui est une fintech indépendante soutenu par plusieurs établissements.

    34

    (59) bankin.com/fr/nous.html

    35

    Partie 2 : le Crowdfunding islamique pour rendre la finance participative plus éthique et plus

    participative

    Le crowdfunding est la fintech qui illustre d'une façon claire la désintermédiation des services financiers, c'est aussi le service qui se rapproche le plus des principes de la finance islamique vu le rôle éthique et sociale qu'il joue partout dans le monde depuis plus de 10 ans, et il n'y a pas de mal de s'inspirer des modèles et expériences conventionnelles et de les adapter aux principes de la chariaà dans le but de réaliser les objectifs de l'économie islamique.

    Wali Bank Almaghrib dans La conférence de presse de mars 2016 a annoncé qu'ils sont en train de préparer un cadre réglementaire pour permettre à des plateformes de crowdfunding de voir le jour au Maroc (60)

    Dans cette deuxième partie je vais essayer de répondre aux questions suivantes : Qu'est-ce que c'est que le crowdfunding ? Quelles sont ses natures ? Est ce qu'il existe un crowdfunding islamique ? L'environnement marocain est-il favorable à ce type de financement ?

    Chapitre 1 : Les types de Crowdfunding

    On ne peut pas parler de Crowdfunding sans parler de deux notions importantes qui s'inscrivent dans un mouvement mondial : la production participative et la consommation collaborative

    La production participative ou le crowdsourcing consiste à utiliser l'intelligence, la créativité et le savoir-faire des internautes. Ce sont des plateformes qui permettent de mettre en contact des entreprises à la recherche de nouvelles idées et des particuliers proposant leur aide.

    La consommation collaborative désigne le phénomène par lequel les consommateurs partagent sous une forme gratuite ou payante l'usage de biens ou services, ce phénomène s'est considérablement développé avec le développement des sites web et d'applications servant d'intermédiaires spécialisés. (61)

    Section 1 : définition, histoire, et statistiques 1.1 Définition du Crowdfunding

    Le crowdfunding, le financement participatif, le financement par la foule, ou encore le sociofinancement au Canada, est une expression décrivant tous les outils et méthodes de transactions financières qui font appel à un grand nombre de personnes afin de financer un projet. Ce mode de financement se fait sans l'aide des acteurs traditionnels du financement, il est dit désintermédié. L'émergence des plateformes de financement participatif a été permise grâce à internet et aux réseaux sociaux, complétant ou remplaçant la traditionnelle souscription (62)

    Le crowdfunding prend plusieurs formes que je vais aborder dans le deuxième chapitre.

    (60) https://www.youtube.com /watch?v=JbQxyCutUGM

    (61) definitions-marketing.com

    (62) fr.wikipedia.org

    36

    En pratique le crowdfunding fonctionne de la manière suivante :

    Fait par moi-même

    (1) Le porteur de projet présente le projet à financer sur une plateforme de crowdfunding.

    (2) Le projet peut être financé de 3 façons : don, prêt, souscription de titres.

    (3) L'investisseur ou (le donateur) choisi le projet dans lequel il souhaite investir via la plateforme.

    (4) Les plateformes reçoivent une commission sur les fonds récoltés.

    (5) Les investisseurs ou les contributeurs sont rémunérés selon la nature de leur investissement.

    37

    1.2 Histoire et statistiques

    Le financement par la foule existait déjà avant l'apparition d'internet et des plateformes de crowdfunding, mais l'une des choses par contre radicalement nouvelles dans le crowdfunding est la facilité de l'internet de masse. Il faut bien dire internet de masse, car l'investissement en bourse se fait aussi beaucoup par internet, mais avec un coût d'accès à la technologie ou au contrat avec une banque qui réserve ce type d'activité à une petite population de passionnés ou de professionnels.

    L'internet du crowdfunding n'est pas celui des plateformes boursières, il est celui de l'investissement dit « en trois clics », l'internet agit dans le crowdfunding comme un démultiplicateur de possibilités, proposant à l'investisseur potentiel des projets d'investissement, en fonds propres ou en dette, dans des structures non cotées auxquelles il n'aurait le plus souvent jamais eu accès par ses relations habituelles.

    Le crowdfunding est né dans le financement du milieu culturel, pour les projets artistiques financés par le don ou le prêt avec contrepartie. On ne commençait à s'intéresser au crowdequity que récemment c'est la raison pour laquelle sa part en 2013 était relativement faible (voir le graphe).

    Dans les prochaines sections je vais détailler chaque type de crowdfunding.

    Section 2 : Le crowdfunding par le don

    La catégorie du financement participatif la plus populaire en termes de nombre de plateformes au niveau mondial est celle qualifiée de « don ». Derrière cette dénomination générale, se cachent deux modèles ; Le don dit sans contrepartie ou L'argent donné par une personne pour un projet présenté sur une plateforme sans qu'aucun service et aucun retour matériel ou financier direct pour elle-même ne soit attendu, ce type de financement n'est pas nouveau pour la finance islamique puisque AL HIBA existe déjà d'une façon organisé depuis longtemps.

    Le deuxième modèle est le don avec contrepartie ou L'individu donnant de l'argent se voit attribuer une contrepartie en service, en biens matériels, ou financière. La qualification de « don » pour ce type de financement est abusive. En effet, il s'agit de don uniquement dans le cas où la valeur du

    38

    montant versé est décorrelée des contreparties envisagées. Dans le cas contraire, il s'agit comptablement et légalement d'une vente. (63)

    À l'échelle internationale, la plateforme de crowdfunding conventionnelle attirant le plus d'internautes (et donc offrant la plus grande probabilité d'être financé est Kickstarter, basée aux États-Unis et crée en 2009.

    Cette plateforme à engager plus de 3 087 615 128 $ de 38 588 198 contributions pour financer 126 076 projets. (64)

    Le marché du financement participatif par le don en France est aussi dynamique, c'est le deuxième pays européen dans les classements du don après le Royaume-Uni.

    Ulule et KissKissBankBank sont les deux plateformes les plus significatives sur le marché français tant en nombre d'internautes, que de projets soutenus et de montants récoltés.

    ? KissKissBankBank

    Depuis sa création en Avril 2010 jusqu'à Avril 2017, la plateforme KissKissBankBank a collecté 68 699 026 euros. Et a financé 25 737 projets.

    (65)

    (63) point de vue personnel.

    (64) kickstarter.com/help/stats?ref=about_subnav

    (65) kisskissbankbank.com/fr/stats

    39

    ? Ulule

    Depuis 2013 Ulule a financé 27 852 projets dont 18 122 projets réussis, avec une contribution moyenne de 48 euros par contributeur.

    (66)

    Kickstarter, Ulule ou KissKissBankBank sont des plateformes dites « généralistes », dans la mesure où elles acceptent des projets dans une très grande variété de secteurs. Au contraire, les plateformes spécialisées permettent aux porteurs de projet de s'adresser plus directement à des internautes concernés par leurs problématiques et leur secteur.

    ? Financement des projets publics à l'échelle régionale ou locale

    Beaucoup de plateformes de dons proposent un financement de projets essentiellement locaux, un crowdfunding territorialisé. Certaines plateformes récentes misent sur la carte de la proximité en mettant en relation des porteurs de projets locaux et habitants du quartier.

    La région Auvergne en France, grâce à un partenariat avec Ulule a réussi à collecter 50 000 euros auprès de 900 donateurs pour 12 projets aboutis, avec de plus 120 000 visiteurs sur la page dédiée et de nombreux sponsors impliqués.

    Ce processus inspiré par l'économie participative (77) au cours duquel les habitants d'une ville décident d'une partie ou de l'ensemble de l'utilisation des ressources publiques, a également atteint Paris après de nombreuses autres villes dans le monde. « Je souhaite donner les clés du budget aux citoyens », a soutenu la maire de Paris en juillet 2014.

    (66) fr.ulule.com/stats

    (67) On ne parle pas ici de l'économie islamique.

    40

    ? Financement des projets de recherche

    De nombreuses plateformes de crowdfunding par le don se spécialisent dans le financement des projets de recherches scientifiques notamment aux États-Unis.

    Parmi ces plateformes nous trouverons Experiment.com, Petridish.org, Sciflies.org, Opengenius.org, Fundscience.org, Eurekafund.org, Iamscientist.com, Medstartr.com, Microryza.com, Rockethub.com.

    Experiment est une plate-forme en ligne pour financer et partager la recherche scientifique. Elle est basée à New York et se compose d'une équipe de scientifiques, de concepteurs et de technologues passionnés pour aider les idées à se développer dans un but de démocratiser la

    science. Experiment.com
    Ce model correspond parfaitement à celui du Wa9f en Islam dans l'époque où les recherches

    scientifiques de IBNO RUSHD et d'IBNO SINA était financées par le waqf. Wikipedia

    Les domaines de recherche financés par la plateforme experiment

    Experiment.com

    ? Financement des projets culturels et artistiques

    Kickstarter aide les artistes, les musiciens, les réalisateurs, les designers et autres créateurs à trouver les ressources et le soutien dont ils ont besoin pour donner vie à leurs idées.

    Pour illustrer par un exemple (68), un musicien ou producteur de film qui a besoin de moyen pour sa production, peut s'adresser à une plateforme de crowdfunding comme Kickstarter ou autre, la plateforme étudie le projet et lance une demande de collecte de fonds sur son site, une fois l'objectif fixé est atteint, la plateforme verse les fonds minoré de sa commission au demandeur de financement, généralement le type de crowdfunding utilisé dans ce cas et celui du don avec contrepartie. La contrepartie peut être l'album produit ou un ticket de cinéma pour le film réalisé.

    Section 3 : Le crowdlending

    La deuxième forme du financement participatif est celle du crowdfunding en prêt, ce système est encore appelé crowdlending ou lending crowdfunding.

    L'emprunteur s'adresse, par le biais d'une plateforme web, à une multitude de prêteurs qui vont participer à hauteur de leurs moyens.

    (68) Popescu, Bogdan Filip, Lefèvre, Fantine « Le crowdfunding à la française Ed. 1 » 2015, Presses des Mines, page 28

    41

    La somme se doit d'être remboursée dans des temps impartis, avec ou sans intérêts, et cela dépend de la plateforme et des accords prédéfinis. En effet, depuis la crise financière de 2008, des plateformes de crowdlending proposent des prêts rémunérés dans des pays développés, en concurrence directe avec des banques.

    Il y'a des plateformes qui jouent réellement le rôle d'intermédiaire, dans ce cas, c'est elles qui collectent l'argent investi par les investisseurs, le font parvenir à l'entrepreneur et se chargent de rembourser les créditeurs à la fin du prêt. D'autres plateformes comme Funding Circle (69) ont comme but de faire rencontrer préteur et emprunteur mais l'argent ne transitera pas par elles. Dans d'autres cas, des plateformes, comme le fait lending club, peuvent elles-mêmes présenter des projets originés par des banques, des affactureurs ou autres organismes pour un financement. Des projets peuvent être réunis dans un fonds, véhicule intermédiaire qui est ensuite titrisé à l'adresse des internautes comme le fait Zopa en Angleterre.

    Le leader mondial en termes de volumes échangés est Lending Club qui est basé à saint Francisco au Etats unis. Jusqu'au 31 mars 2017, cette plateforme a octroyé 26 605 550 287 dollars.

    (70)

    (69) fundingcircle.com/uk/

    (70) lendingclub.com

    42

    En France le leader et Unilend avec un montant prêté de 25 488 900 euros depuis sa création.

    ? La différence entre le crowdlending et le prêt bancaire conventionnel

    Pour illustrer cette différence je me permets de citer l'exemple réel de l'ouvrage « Le crowdfunding à la française Ed. 1 », d'une part parce que les chiffres du crowdlending en France sont significatifs, et d'autre part parce que le Maroc est plus proche de la France que des modèles Anglo-Saxons, l'objectif est de présenter la différence entre une banque conventionnelle et une plateforme de crowdfunding en prêt rémunéré (même si les principes de la finance islamique interdisent de prêter ou d'emprunter avec intérêt), nous allons revenir sur l'Islamic crowdfunding en détail dans le dernier chapitre.

    Un porteur de projet qui cherche à emprunter 100 000 euros par exemple sur 36 mois pour financer la création d'un fonds de commerce, les taux de prêts fixes sur 3 ans que l'on observe dans les plateformes du crowdlending en France sont de l'ordre de 6 à 10 % contre 2 à 4 % dans une banque française pour un crédit moyen terme de montant équivalent.

    Dans le cas du financement d'un fonds de commerce, le porteur de projet peut emprunter à 6,8 % sur la plateforme et à 1,7 % auprès de la banque. Aux frais de la plateforme s'ajoutent un pourcentage de 1 % sur le capital restant dû chaque année, et une commission initiale de 3 % sur le montant collecté : frais de dossier de 3 000 euros pour la plateforme, alors que les frais de dossier bancaires ne sont que de 500 euros.

    À taux fixe, ce prêt coûterait 115 380 euros sur la plateforme et 103 142 euros auprès de la banque,
    a priori le porteur de projet n'aurait jamais intérêt à se financer sur une plateforme de crowdlending.

    Par contre cette comparaison néglige les coûts fixes pratiqués par les banques. En effet, pour être sûre de pouvoir récupérer son investissement, la banque demandera quelques éléments

    supplémentaires au porteur de projet : une inscription auprès du Tribunal de Commerce pour un nantissement du fonds de commerce pour la moitié du prêt à hauteur de 50 000 euros. Cela coûte

    43

    650 euros, une contre-garantie de Bpifrance, qui sera facturée à 1,8 % annuels sur le capital restant dû pour la durée du prêt, et une assurance vie des dirigeants, coûtant 28 euros par personne et par mois pendant 5 ans.

    Après prise en considération de ces montants, on obtient globalement 110 229 euros contre 111 997 euros sur la plateforme, ce qui est marginalement moins cher.

    Mais l'avantage de passer par une plateforme de crowdlending est que la somme de 100 000 euros peut être à disposition du porteur du projet dans 3 jours en moyenne après sa compagne qu'il publie sur le site de la plateforme. Pour obtenir la même somme de la banque, il faudra passer du temps à envoyer des justificatifs de factures et l'entreprise peut espérer récupérer la somme après environ 6 mois en moyenne. Le porteur de projet préférera faire l'économie de temps et de patience et obtenir son argent tout de suite. Il subit dans ce cas un biais de proximité temporelle, classique dans la théorie économique (il préfère avoir l'argent plus vite, même si in fine cela lui coûte marginalement plus cher).

    Le montant que le porteur de projet demande peut être insuffisant pour faire l'objet d'un crédit traditionnel, alors il préfère s'adresser directement à la plateforme, dans le cas où le demandeur du financement souhaite utiliser cette somme pour des besoins immatériels - généralement non pris en compte par les banques, il pourra solliciter le crowdlending.

    D'autre part, l'investisseur qui souhaite passer par une plateforme de crowdfunding pourra bénéficier d'un revenu plus intéressant que celui d'une banque puisque les taux d'intérêts appliqués en crowdlending sont supérieurs ceux appliqué par les banques, mais il faut signaler qu'un investisseur en crowdlending se trouvera face au risque du non garantie de capital prêté. Les prêts ne sont pas sécurisés au sens d'un établissement bancaire classique même si certaines plates-formes, comme Prexem, proposent aujourd'hui des fonds de protection à destination des prêteurs, le risque principal est celui de la défaillance de l'entreprise à l'origine du crédit et Donc de perte du capital.

    Section 4 : Le crowdequity ou la prise de participation

    Le type de financement par le crowdfunding qui respecte le principe du partage des profits et des pertes est le financement participatif en capital, ou equity-based crowdfunding, il permet aux sociétés, le plus souvent technologiques et innovantes, qui cherchent des nouvelles sources de financement en capitaux propres, de faire entrer directement ou indirectement des internautes dans leur capital.

    Les principales plateformes du crowdequity sont généralistes, mais de nombreuses autres plateformes ont fait le choix de se spécialiser. Lymo ne propose que des projets Immobiliers, Bulb In Town des projets de proximité et My Pharma Company des projets relatifs à la santé.

    Vu le risque élevé des financements par le crowdequity et vu aussi que le capital n'ai pas garantie, ce type de financement reste moins important que les autres en terme de volume de transactions.

    Mais il y'à d'autres conditions qui explique ce faible volume :

    Des analyses empiriques de l'efficience de différents types de signaux économiques utilisés par les start-ups pour attirer les internautes du crowdequity soulignent l'importance pour le porteur de projet de publier des feuilles de route financières, par exemple des documents décrivant les stratégies pour aller jusqu'à l'introduction en bourse, ou autres stratégies de cession ou d'exit pour l'investisseur potentiel, de communiquer clairement les facteurs de risque, ainsi que des renseignements sur l'équipe dirigeante,

    44

    Ces résultats ont des implications intéressantes pour les porteurs de projet : les données suggèrent que la présentation des projections financières et des feuilles de route stratégiques précises aux investisseurs potentiels augmente la probabilité de succès d'une campagne. (71)

    Chapitre 2 : le crowdfunding islamique

    Récemment, de nombreuses plateformes de crowdfunding islamique ont pu voir le jour en s'inspirant du modèle de plateformes conventionnelles mais en l'adaptant aux principes de l'économie islamique.

    Le crowdfunding islamique est une forme éthique de financement qui met l'accent sur les valeurs et l'éthique comme le développement social.

    Section 1 : Types de crowdfunding islamique

    Le crowdfunding islamique est un mécanisme de financement où l'on collecte des fonds provenant d'un certain nombre de personnes utilisant une plateforme qui relie les investisseurs aux entrepreneurs conformément aux règles de la charia islamique, ce mode de financement encourage la coopération entre un grand nombre de personnes à investir des fonds dans un projet ou une entreprise, et cela correspond au principe de la charia' selon lequel les ressources excédentaires sont transférées dans des secteurs à manque de richesse.

    Les mécanismes de financement doivent être également conformes à la charia', et donc doivent interdire tout avantage ou surplus perçu par l'un des contractants sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de vue de la Sharia (RIBA), de tout contrat qui représente un flou non négligeable (GHARAR), et le financement d'une activité ou d'un projet illicite ( DARAR), d'où la nécessité d'avoir un comité charia dans chaque plateforme de crowdfunding ( ou un comité chariaà centralisé).

    Il existe 3 types de plateformes de crowdfunding islamique qui sont reparties selon la manière avec laquelle elles financent les entreprises et les particuliers.

    (71) Popescu, Bogdan Filip, Lefèvre, Fantine « Le crowdfunding à la française Ed. 1 » 2015, Presses des Mines,

    Le crowdfunding islamique doit respecter certains principes du droit musulman

    Un contrôle chariatique sur les projets financés (A) et un contrôle sur

    les contrats établis entre la plateforme et les investisseurs et entre

    la plateforme et les porteurs de projet (B) et un contrôle sur

    Les modes de financement (C) restent indispensables.

    45

    Fait par moi-même

    46

    ? Le crowdfunding islamique par le don sans contrepartie

    En cas de donation, les donateurs donnent des montants relativement faibles pour un projet à but non lucratif ou une initiative de développement social, comme le soutien d'une famille avec un traitement médical ou la construction d'une école ou pour une campagne personnelle comme le traitement d'un individu ou des factures médicales.

    Skolafund est une plate-forme de crowdfunding islamique en don créé en avril 2015, conçue pour fournir des solutions qui traitent des inconvénients liés au système de bourses conventionnel fondé sur le mérite, en connectant les philanthropes et les entreprises avec des candidats issus de familles de faible à moyen revenu qui ont été examinés pour les aider financièrement dans leurs études et financer également des projets de recherche. En 2016 elle à financer 25 projet pour un montant collecté de 214 200 MYR. (72)

    ? Le crowdfunding islamique par le don avec contrepartie

    Les donateurs contribuent avec de petites sommes d'argent contre une récompense après l'achèvement du projet. La récompense est le produit généré par le projet et peut être un produit artisanal, des chaussures ...

    ? Le crowdfunding par ALQARD ALHASAN

    Les préteurs prêtent pour des particuliers, des associations, ou des entreprises sans intérêt via les plateformes de crowdfunding islamiques, le porteur de projet ou le demandeur de financement (car il est possible également d'emprunter pour des besoins personnel) s'engage à restitué la somme collectée dans un délai précis avec possibilité de prolonger la date de remboursement.

    LaunchGood est une plate-forme mondiale de crowdfunding éthique pour soutenir la communauté musulmane dans plusieurs domaines comme l'éducation, l'accès à la technologie, la nourriture... elle a collecté plus de 23 715 131 $ et à financer 2165 compagnes.

    En 2016, cette plateforme à remporter le Prix `'Ethical Finance and Innovation Challenge» en recevant le grand prix de 100 000 $ par la Banque islamique d'Abu Dhabi. (73)

    ? Le crowdfunding par prise de participation

    Comme son nom l'indique, les investisseurs en actions deviennent actionnaires et partagent des profits et des pertes.

    (72) Islamic fintech industry snapshot report 2016

    (73) Islamic fintech industry snapshot report 2016

    47

    Ataplus est une plateforme de crowdequity islamique basé sur le partage des risques, et qui utilise la technologie Blokchain pour lier investisseurs aux porteurs de projets et offre également des services de conseil et d'accompagnement aux startups. En 2016 Ataplus a financé plusieurs projets d'un montant global collecté de 379 003 USD.

    Panorama des plateformes du crowdfunding islamique (74)

    (74)

    (75)

    slamic-crowdfunding.com

    (75) Cette liste n'est pas exhaustive mais représente les plateformes les plus actives

    48

    Section 2 : Crowdfunding islamique pour un financement éthique et participatif

    Exemple d'ETHIS VENTURES

    Ethis Ventures est le leader mondial dans le domaine du Crowdfunding islamique crée en 2015 par Umar MUNSHI à Singapore. En 2016 Ethis Ventures a reçu le Prix de l'économie islamique pour le développement des PME à Dubaï. Elle répond aux besoins des investisseurs éthiques et islamiques et des donateurs à l'échelle mondiale à travers plusieurs plateformes de Crowdfunding qui offrent plusieurs services :

    ETHIS CROWD est la première plate-forme internationale de crowdfunding islamique spécialisé dans l'immobilier.

    Elle est basée à Singapore mais opère également en Malaisie, Indonésie, et en Afrique du sud.

    Cette plateforme propose aux investisseurs particuliers et également institutionnels d'investir dans des projets immobilier à impacte social selon les principes de la finance islamique.

    En 2016 elle a financé 15 projets avec un montant global collecté de 3 748 495 76 SGD. (76)

    L'avantage de ce type de plateformes est qu'elles financent les projets à impact social comme est précisé dans l'exemple en haut. Le type de crowdequity utilisé peut être un contrat murabaha, ijara, ou istisnaa

    (76) Ethiscrowd.com

    49

    ethiscrowd.com

    Kapital Boost est une plateforme qui aide les petites entreprises à grandir ou à protéger le bien-être social des communautés moins privilégiées, elle est basée à Singapour et permet aux personnes intéressés d'investir ou de faire un don d'une manière éthique et axée sur la charia.

    Cette plateforme propose de financer les PME selon deux méthodes : (77)

    Le premier est la murabaha dans le cas d'achat d'actifs : la PME lance une compagne sur la plateforme, dès que les fonds souhaités sont collectés, un accord Murabaha est signé entre la PME et les investisseurs, ils transfèrent les fonds à l'entreprise pour l'achat d'actifs convenu. L'entreprise achète les actifs en nom de société et prend possession d'eux, après elle paie l'achat d'actifs auprès des investisseurs selon un calendrier convenu, qui est habituellement sur une base de paiement différé, et à un «coût plus une marge bénéficiaire».

    (77) Kapitalboost.com

    Avec l'achat complet d'actifs par l'entreprise, l'accord Murabaha est finalisé.

    La deuxième méthode est la Mudaraba : Après que des membres de Kapital Boost (investisseurs) s'engagent à investir dans une campagne crowdfunding, un accord Mudaraba est signé entre les investisseurs et la petite entreprise. L'accord indique clairement le rôle de la petite entreprise en tant qu'expert dans l'investissement du capital et le rôle du financier en tant que fournisseur de capital. Sur la base de leurs rôles, un ratio de partage des bénéfices pour le projet est déterminé entre les deux parties.

    Après l'achèvement du projet, les gains sont calculés. Le principal d'investissement est retourné aux financiers et tous les bénéfices tirés du projet sont répartis entre les financiers et les petites entreprises en fonction du ratio de profit convenu.

    Une perte découlant du projet sera à la charge des financiers, sauf en cas de «négligence du devoir» par la petite entreprise.

    Exemple de projets financés sur le site de Kapital Boost Machines de textile pour production de chaussettes

    50

    (78)

    (78) Kapitalboost.com

    Achat de camions de transport de nourriture.

    Kapitalboost.com

    Waqfworld est une plateforme qui propose des services de waqf pour soutenir les huit catégories mentionnés dans le Coran. Ils proposent également des Programmes éducatifs, webinaires et discours pour la foule, pour mieux comprendre le Waqf. Ils Offrent des conseils et consultations aux entreprises, aux institutions et aux organismes religieux qui souhaitent bénéficier de leur compétence en Waqf (voir le schéma en bas). Ce modèle peut être utile dans le cas du Maroc si on délègue une partie des awqaf marocaines à des sociétés de crowdfunding spécialisées pour le fructifier, le crowdfunding au Maroc sera l'objet de la dernière section de ce travail.

    51

    Waqfworld.org

    52

    Section 3 : Le Crowdfunding au Maroc

    À partir de 2014, des plateformes de Crowdfunding commençaient à s'intéresser au Maroc ou, plus généralement, à l'Afrique. Ce sont quatre plateformes de Crowdfunding : Afineety, Smala & Co, Cotizi et Atadamone. Mais, parmi ces quatre plateformes, deux seulement se concentrent exclusivement sur les projets marocains : Smala & Co et Cotizi, à la différence près que Smala & Co a décidé de se localiser en France pour éviter les contraintes juridiques au Maroc. La deuxième plateforme Cotizi est la première plateforme de Crowdfunding à relever le défi du 100 % marocain, mais aussi la première plateforme à être exclusivement dédiée à la collecte de dons pour le compte d'associations et donc à offrir ses services à titre gracieux.

    Mais comparé à d'autres pays, les chiffres de smala & Co et Cotizi restent très faibles, et donc on ne peut pas dire vraiment que le crowdfunding existe au Maroc.

    Depuis sa création en 2014, smala & Co n'a collecté que 246 000 MAD, ce chiffre est insignifiant comparé à une plateforme comme Ulule en France qui a pu collecter 80 968 408 Euros.

    Le crowdfunding peut-il réussir au Maroc ? Pour répondre à cette question, je vais essayer d'analyser l'environnement législatif, social, et technologique au Maroc.

    3.1 L'environnement culturel et social

    L'attachement des marocains aux principes de l'islam, principale religion dans le pays, qui prône pour l'entraide collective est un facteur qui peut aider au développement du crowdfunding au Maroc. Ce constat a été signalé par Sherwood Neiss et Jason Best, tous deux directeurs du cabinet de conseil spécialisée dans l'investissement par crowdfunding « crowdfund Capital Advisors », ils ont mentionné que ce dernier se base sur certains principes de la finance islamique et que les nations musulmanes peuvent bénéficier de la construction d'une « charia crowdfunding ». Un tel système pourrait bâtir des relations solides entre les peuples, promouvoir la distribution des richesses et encourager le partage des risques dans les transactions économiques. (79)

    Selon l'indice mondial de la générosité "World Giving Index 2016" publié par l'Association britannique Charities Aid Foundation (CAF), le Maroc est classé 123 ème parmi 140 pays.

    (79) Le Crowdfunding au Maroc : Essai sur les facteurs d'émergence, de blocage et de développement, Y. ALAMI & M. R. OUEZZAN

    Depuis sa création en 2010, l'indice de générosité de CAF mesure trois facteurs : le pourcentage de personnes qui ont aidé un étranger, donné de l'argent à un organisme de bienfaisance ou fait du bénévolat au cours du dernier mois. Au moins 1, 48,000 personnes dans 140 pays ont été interrogées. Le sondage mondial a été effectué par le cabinet Gallup à la demande de l'organisme Charities Aid Foundation (CAF). Cependant, le sondage ne prend en compte que les réponses de 1.000 personnes (en moyenne) des 140 pays, et Charities Aid Foundation reconnaît qu'il existe une marge d'erreur.

    Pour le cas du Maroc ces chiffres ne reflètent pas le classement cité en haut à 100% pour plusieurs raisons (80) : premièrement, un Marocain préfère tendre la main à un inconnu qui a besoin d'aide sans passer par les organismes de bienfaisance. Le même rapport à montrer que 55% de la population marocaine sondée a tendu la main à une tierce personne, ce qui vaut au Maroc la 48ème place mondiale sur cet indicateur. Par contre 3% seulement des sondés ont fait un don d'argent aux organisations de bienfaisance, tandis que 5% ont offert de leur temps pour le bénévolat.

    La deuxième raison et que cette études est faite sur un échantillon faible de 1057 personnes par pays, ce qui est ce reflète pas la vérité à 100%.

    La religion a également un impact sur la façon dont un marocain musulman procède pour aider quelqu'un pour éviter de tomber dans l'hypocrisie sociale (*LIA) en suivant plusieurs textes religieuses, je cite 2 dans sahih muslim :

    åäííã ÞäÊ Çã åáÇÔã ãáÚÊ áÇ ÊìÍ ÇåÇÎ ÉÞÏÕÈ ÞÏÕÊ áÌÑæ ãåäã ÑßÐæ :åáÙ áÇÅ áÙ áÇ ãæí åáÙ í Çááå ãåáÙí ÉÚÈÓ (1)

    åÊÚáÓ ÞäáãÇæ åÑÇÒÅ áÈÓáãÇæ ìØÚ

    ÇÈã äÇäáãÇ

    ãíá

    ÈÇÐÚ ãáåæ ãåíß Òí áÇæ ãåíáÅ ÑÙäí áÇæ ÉãÇíÞáÇ ãæí Çááå ãåãáßí áÇ

    ÉËáÇË (2)

    53

    .ÈÐÇÜßáÇ ááÍÈÇ

    3.2 L'environnement technologique

    Le crowdfunding s'appuie sur des plateformes électroniques et n'a pas d'agences physiques, pour réussir dans un pays, ce modèle digital nécessite la vérification de 3 facteurs essentiels : l'accès et l'usage d'internet, l'usage des moyens de paiements électroniques et la confiance des marocains dans les transactions en ligne, et l'existence d'un cadre légale pour défendre les droits des partie prenantes.

    Le Maroc compte 17,8 millions d'internautes, Cette proportion varie entre les milieux urbains et ruraux avec respectivement près de sept ménages sur dix en milieu urbain qui en sont équipés contre un peu plus du quart en milieu rural. (81)

    (80) Point de vue personnel

    (81) ANRT rapport de juin 2016

    54

    Selon l'étude faite par worldometers le Maroc est classé 2eme En Afrique dans l'accès à internet.

    www.worldometers.info

    En 2016, les sites marchands affiliés au Centre monétique interbancaire ont réalisé 3,6 millions d'opérations de paiement en ligne via cartes bancaires marocaines et étrangères. La valeur des transactions est 1,8 milliard de dirhams, ce qui représente une hausse de 46,8% en nombre et 31,9% en montant par rapport à l'année 2015. (82) Ce qui signifie que le paiement en ligne au Maroc est en pleine progression. Ces chiffres sont importants car le crowdfunding se fait via des plateformes électroniques et les contributions se font par cartes bancaires en général.

    3.3 L'environnement législatif

    Le Maroc ne dispose pas encore d'un cadre législatif et réglementaire adapté au circuit du financement par le crowdfunding. En l'absence de ce cadre, le crowdfunding sur le territoire marocain reste régit par la Circulaire n°2/2005 relative aux conditions et procédures d'instruction des demandes d'appel à la générosité publique (83). Cette dernière reste cependant longue et inadaptée aux exigences et au développement de ce nouveau mode de financement parce qu'elle ne traite pas le crowdequity.

    La banque centrale est en train de préparer un cadre législatif pour permettre aux plateformes de crowdfunding d'exercer d'une façon légale.

    Toujours à cause de l'absence d'un cadre législatif, le manque de confiance entre les parties prenantes constitue un obstacle au développement du crowdfunding dans les pays ou l'activité n'est pas réglementée. En effet, avec la multiplication des arnaques utilisant l'internet, les donateurs sont assez méfiant des porteurs de projet ainsi que des plateformes qui font office d'intermédiaire entre ces derniers et les donateurs. Aussi, en cas de problèmes, il est assez difficile de recourir aux institutions judiciaires ainsi que d'inscrire une police d'assurance (ou Takaful) qui peut aider à assoir un climat de confiance et de sécurité entre les parties.

    (82) Rapport du cmi 2016

    (83) Le Crowdfunding au Maroc : Essai sur les facteurs d'émergence, de blocage et de développement, Y. ALAMI & M. R. OUEZZANI.

    Conclusion : l'importance de l'éducation financière.

    « L'éducation financière est l'un des critères essentiels de l'efficacité économique, ayant pour but de prendre des décisions financières et d'investissement saines relatives aux différentes transactions

    financières » M. Jouahri, conférence sur `'l'éducation financière dans le monde

    arabe : stratégies, mise en oeuvre, et impact» à skhirat le 20 octobre 2016

    Certaines émissions radio et télé marocaines ont commencé à s'intéresser à ce sujet, la fondation marocaine pour l'éducation financière (84) reste parmi les rares associations actives dans ce domaine, qui a pour rôle de sensibiliser la population marocaine pour améliorer ses connaissances des produits et risques financiers.

    Ces actions restent insuffisantes car l'éducation financière nécessite une généralisation dans tout le royaume, parmi les actions possible est d'introduire une matière d'éducation financière dans le programme scolaire dès le lycée, ce programme peut traiter des sujets comme la consommation, l'épargne et l'investissement, l'entreprenariat, la relation avec sa banque, les moyens de paiement, et les impôts...

    Il y' a un manque d'information sur ces sujets parmi les citoyens non spécialisés dans des études économiques et financières. L'objectif est de permettre à tous les marocains d'avoir une base de connaissances sur des sujets vitaux dans leur quotidien. Et donc permettre aux épargnants de connaitre les différentes possibilités d'investissement, et aux entrepreneurs de connaitre les différentes possibilités de financement de leurs projets.

    55

    (84) Fmef.ma

    56

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand