Déterminants de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans en république démocratique du Congo. Modélisation d’une réponse polytomique (régression logistique multinomiale).par Antoine DIKOKE INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE KINSHASA (ISTM) Kinshasa - Master en Bio-statistique 2019 |
II.3.5 Contexte économiqueAprès une période de prospérité héritée de la colonisation jusqu'au début des années 1970, l'économie congolaise a connu pendant plus de 3 décennies, une situation de crise profonde. Cette crise est caractérisée notamment par une croissance négative et une instabilité monétaire due essentiellement à une forte baisse de la production, des recettes budgétaires et des investissements, mais aussi à un endettement considérable évalué, au 31 décembre 2005, à 10,8 milliards de dollars américains. Cette situation a été, en grande partie, responsable de la paupérisation de la grande majorité de la population congolaise qui s'est traduit, entre autres par l'accès de plus en plus difficile aux services sociaux de base (eau, électricité, soins de santé primaires, scolarisation des enfants, etc.). L'espoir de lendemains meilleurs est cependant permis avec la normalisation progressive du contexte socio-économique et la mise en place des institutions républicaines. En effet, l'environnement macro-économique est marqué par une stabilité des prix intérieurs et du taux de change ainsi que par le maintien de la croissance économique amorcée depuis 2003. Malgré le repli de la croissance en 2009 (2,8 %) et la montée de l'inflation (53,4 %) consécutive aux effets de la crise financière mondiale, la RDC a pourtant réalisé des performances dès 2010 avec un taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel de 7,2 % et un taux d'inflation de 9,8 %, grâce aux effets conjugués des mesures d'ajustement budgétaire et monétaire. Cette croissance du PIB s'est accélérée entre 2011 et 2013, passant de 6,9 % en 2011 à 7,2 % en 2012 et à 8,5 % en 2013. Cette amélioration économique est due à la vitalité du secteur minier suite aux effets favorables de cours mondiaux et au dynamisme du commerce, des transports et communications, de l'agriculture et de la construction. Les projections indiquent que cette tendance devrait se poursuivre en 2014 pour atteindre 9,4 %. Le pays a des potentialités hydroélectriques estimées à environ 100 000 MW, soit 13 % du potentiel hydroélectrique mondial. La RDC a un sous-sol riche en produits miniers, tels que le cuivre, le coltan, le diamant, le cobalt, l'or, le manganèse, le zinc, la cassitérite, l'uranium, le niobium, etc. Par ailleurs, outre les produits pétroliers quasi inexploités, on trouve d'énormes réserves de gaz méthane dans le lac Kivu et le schiste bitumeux dans la Province Orientale. La transformation de toutes ces potentialités en richesses effectives constitue l'un des défis majeurs pour la RDC. L'agriculture constitue la principale activité en milieu rural et occupe près de 70 % de la population. Sa contribution au PIB reste en moyenne de 35 %. En vue d'atteindre les objectifs fixés à l'horizon 2016 au regard des orientations de la Révolution de la Modernité, le Gouvernement a élaboré le Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de deuxième génération (DSCRP 2) et son plan de mise en oeuvre qui, en partie, constitue le Programme d'Actions du Gouvernement (PAG). Sur le plan macroéconomique, les ambitions du Gouvernement visent la poursuite des objectifs prioritaires du Programme d'Action Prioritaire (PAP) 2012-2016. Les objectifs préconisés par le PAP sont : (i) la consolidation de la stabilité macroéconomique ainsi que l'accélération de la croissance et la création d'emplois ; (ii) la poursuite de la construction et de la modernisation des infrastructures de base : routes, voiries, chemins de fer, adductions d'eau, ports et aéroports, écoles et hôpitaux ; (iii) la poursuite et la finalisation des réformes institutionnelles afin de renforcer l'efficacité de l'Etat ; (iv) la diversification et l'intégration de l'économie pour concrétiser la vision de l'émergence économique en mettant un accent particulier sur l'industrie manufacturière, la télécommunication et l'énergie. Après avoir atteint 5,8 % en 2018, la croissance économique a ralenti à 4,4 % en 2019, du fait de la baisse des cours des matières premières, notamment du cobalt et du cuivre qui représentent plus de 80 % des exportations de la RDC. La pandémie de coronavirus (COVID-19) devrait entraîner une récession économique de -2,2 % en 2020 en raison de la baisse des exportations due à la mauvaise conjoncture mondiale. Mais la reprise progressive de l'activité économique mondiale et le lancement de la production de la mine de Kamoa-Kakula devraient permettre un rebond de la croissance économique à 4,5 % en 2022. Le déficit budgétaire est passé d'un quasi-équilibre en 2018 à un déficit de 2 % du PIB en 2019, en raison de la hausse des dépenses et de la stagnation des recettes. Les dépenses publiques supplémentaires ont notamment soutenu l'augmentation des salaires de la fonction publique, le programme de la gratuité de l'éducation de base et des projets d'infrastructure. La baisse des recettes fiscales tient en partie à la faiblesse du recouvrement de l'impôt sur le revenu des entreprises, surtout dans le secteur minier. Le risque d'endettement reste modéré selon les dernières estimations de soutenabilité. Mais le niveau relativement bas des recettes limite la marge de manoeuvre du gouvernement pour mettre en place des politiques budgétaires visant à affronter la pandémie de Covid-19. Le déficit du compte courant s'est creusé à 4,2 % du PIB en 2019, contre 3,6 % du PIB en 2018, reflétant la détérioration des termes de l'échange et une baisse du volume des exportations. Les entrées de capitaux et autres flux financiers en 2019, y compris les investissements directs étrangers (IDE), ont contribué à préserver les réserves officielles, à limiter la dépréciation du franc congolais et à contenir l'inflation. La RDC a lancé des réformes visant à renforcer la gouvernance dans la gestion des ressources naturelles et améliorer le climat des affaires mais elle reste classée 184 sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2019 sur la règlementation des affaires et doit relever de nombreux défis pour attirer les investisseurs dans des secteurs clés (Banque Mondiale, 2020). |
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