Déterminants de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de cinq ans en république démocratique du Congo. Modélisation d’une réponse polytomique (régression logistique multinomiale).par Antoine DIKOKE INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE KINSHASA (ISTM) Kinshasa - Master en Bio-statistique 2019 |
II.3.2 Organisation administrativeLa République Démocratique du Congo est un état unitaire fortement décentralisé qui était subdivisé en 11 provinces, y compris la Ville province de Kinshasa, la capitale, qui a rang de province. À leur tour, les provinces sont subdivisées en villes et en districts, à l'exception des provinces du Maniema, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu qui étaient des anciens districts érigés en provinces et qui, elles, étaient subdivisées directement en territoires. Au total, la RDC comptait 21 villes statutaires. Il s'agit de tous les chefs-lieux de provinces qui le sont de droit, et des agglomérations suivantes : Boma, Kikwit, Gbadolite, Zongo, Beni, Butembo, Likasi, Kolwezi, Mwene-Ditu et Tshikapa. Les villes ont le rang de district et sont subdivisées en communes. Il y a 97 Communes au total. Les districts, au nombre de 25, sont subdivisés en territoires. Il y a, dans l'ensemble, 145 territoires dont deux sont annexés respectivement à la ville de Kolwezi et à la ville de Boma. Les territoires sont subdivisés en secteurs ou en chefferies et en cités. On dénombre 473 secteurs et 261 chefferies. Ce sont des entités décentralisées, dotées de personnalité juridique. Les cités, par contre, sont de simples subdivisions administratives gérées par un administrateur assistant ou par un chef de cité nommé. Les chefs-lieux de districts et de territoires sont, de droit, des cités. Le Ministère de l'Intérieur, Décentralisation, Sécurité et Affaires Coutumières mentionne 98 cités dans sa nomenclature des subdivisions administratives. Les cités, à l'instar des communes des villes, sont subdivisées en quartiers. Les secteurs et chefferies sont subdivisés en groupements. En 2013, 6 6713 groupements étaient reconnus en RDC. Les groupements sont subdivisés en villages. La constitution de 2006, en son article 2, a prévu l'organisation administrative du pays en 26 provinces, dont la ville de Kinshasa. Les provinces sont subdivisées en villes et en territoires. Les villes sont subdivisées en communes urbaines et en communes rurales et les territoires en secteurs et chefferies. Les communes urbaines ou rurales sont subdivisées en quartiers. Les secteurs et les chefferies sont subdivisés à leur tour en groupements et les groupements en villages. Une loi sur le découpage territorial à l'intérieur des provinces a été élaborée et promulguée. II.3.3 Contexte sociodémographique et culturelDe 13,5 millions4 en 1958, la population congolaise a augmenté rapidement, passant de 21,6 millions en 19705, à 30,7 millions en 19846, date de l'unique Recensement Scientifique de la Population (RSP) réalisé dans le pays. Depuis lors, pendant près de 30 ans, les chiffres de population utilisés proviennent des projections établies par l'Institut National de la Statistique (INS) à partir des données de ce recensement scientifique. Ainsi, en 2012, la population totale de la RDC est estimée à 77,8 millions d'habitants, avec un taux de croissance moyen de 3,4 %. Le pays reste sous-peuplé avec seulement 24 habitants au kilomètre carré. Cependant, la Ville Province de Kinshasa se caractérise par une très forte densité, avec 577 habitants au kilomètre carré. La population de la RDC se caractérise par son extrême jeunesse. En effet, la proportion de personnes de moins de 20 ans est estimée à 61 % de la population totale du pays dont 52 % ont moins de 15 ans. La population d'âge économiquement actif (20-64 ans) représente 37 % de la population totale. Du point de vue de la répartition de la population par milieu de résidence, les résultats du Recensement Scientifique de la Population (RSP) de 1984 indiquaient qu'environ 70 % de la population congolaise vivaient en milieu rural contre près de 30 % en milieu urbain. Mais avec les multiples mouvements de population occasionnés par les conflits armés de ces dernières années, la proportion de la population vivant en milieu urbain devrait avoir augmentée. La RDC se caractérise par une grande diversité culturelle et linguistique. En termes de composition ethnique, elle compte quelques 40 ethnies et plus de 400 tribus qu'on peut catégoriser en quatre principaux groupes ethniques, à savoir les Bantous (majoritaires), les Nilotiques, les Soudanais et les Pygmées. Le Français est la langue officielle en République Démocratique du Congo. De plus, 4 langues nationales sont parlées : le Kikongo (à l'ouest), le Lingala (à Kinshasa et au nord-ouest), le Swahili (à l'est) et le Tshiluba (au centre sud). La position sociale de la femme demeure préoccupante à cause, entre autres, de pesanteurs socioculturelles qui demeurent fortement ancrées dans les mentalités et qui relèguent la femme au second plan (MINI Plan et Santé, 2014). La RDC avance dans la lutte contre d'Ebola qui sévit depuis près de deux ans dans les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu et de l'Ituri et dont le bilan se chiffre à 3 453 malades et plus de 2 200 décès. Le pays fait également face à l'épidémie de COVID-19, depuis le 10 mars 2020, et est en train de mettre en place des mesures immédiates pour contenir sa propagation. La RDC est classée 135 sur 157 pays en matière de capital humain, avec un indice de capital humain de 0,37%, en dessous de la moyenne des pays d'Afrique subsaharienne (0,40). Cela veut dire qu'un enfant né aujourd'hui sera 37 % moins productif à l'âge adulte qu'un enfant ayant bénéficié d'une instruction complète et de services de santé adaptés. Les enfants congolais restent en moyenne 9,2 ans sur les bancs de l'école et 43 % des enfants souffrent de malnutrition. Actuellement, 43 % des ménages ont accès à l'eau potable (69 % en milieu urbain, 23 % en milieu rural) et seulement 20 % ont accès à l'assainissement. Avec en moyenne 6,1 enfants par femme, le pays possède un taux de fertilité supérieur à la moyenne d'Afrique subsaharienne (4,8). Son taux de grossesse précoces est également élevé, avec 125,24 naissances pour 1 000 adolescentes (15 à 19 ans). La Banque mondiale s'est réengagée en RDC en 2001, après avoir suspendu ses activités pendant près d'une décennie, passant progressivement d'une aide d'urgence à une stratégie de développement durable. L'action de la Banque mondiale en RDC est déterminée par un cadre de partenariat réévalué et renouvelé en moyenne tous les quatre ou cinq ans. La Banque mondiale est actuellement en train de préparer son prochain cadre de partenariat pour la période 2020-2024 après avoir réalisé le diagnostic de la situation économique et sociale de la RDC. La nouvelle approche du Groupe de la Banque Mondiale consiste à opérer de façon multisectorielle dans des zones géographiques plus restreintes où se concentre la pauvreté, afin de faciliter le suivi des activités des projets et d'avoir davantage d'impact. Ainsi, son action se déploiera dans 26 provinces, qui représentent seulement 20 % du territoire mais abritent 50 % des Congolais les plus pauvres. Cette sélection géographique est basée sur une analyse des données sur la concentration de la pauvreté, les couloirs économiques, l'accessibilité et la fragilité. A cet effet, la Banque Mondiale a ouvert un bureau de liaison à Goma dans la province du Nord Kivu et projette d'en ouvrir un autre à Kananga, dans province du Kasaï Central. Au 1ierseptembre 2019, la Banque Mondiale finançait 27 opérations nationales et 4 projets régionaux pour un montant total de 3,9 milliards de dollars. Ces projets couvrent de nombreux domaines clés du développement : Le 2 avril 2020, la Banque mondiale a débloqué un financement d'urgence de 47 millions de dollars pour aider le pays à faire face à la pandémie de COVID-19 (Banque Mondiale, 2020). |
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