SECTION III : PRESENTATION DES RESULTATS ET
INTERPRETATIONS
Après une analyse tendancielle des profils
économiques pour les pays de l'union dans le premier chapitre, nous
procédons à l'approche économétrique des
résultats. Cette section a pour objet la présentation des
résultats et leurs interprétations. Elle est composée de
trois sous-titres. Il s'agit d'abord de la présentation des
résultats de la modélisation, ensuite de l'analyse des chocs
budgétaires et enfin de la mesure de l'ampleur des effets de
débordement budgétaires et des canaux de transmission.
III. 1- Présentation des résultats de la
modélisation
Ici nous allons exposer les résultats issus des
différents tests selon la méthodologie dégagée plus
haut. Certains sont intégralement présentés dans le corps
du texte et d'autres renvoyés en annexe pour complément
d'informations.
o Test de stationnarité par la méthode de Levin lin
Chu
Parmi les tests de première génération,
celui de Levin Lin et Chu est adapté, non seulement pour sa puissance,
mais surtout parce qu'il prend en compte
l'hétérogénéité des différents
individus du panel. Pour tester la stationnarité des variables, la
méthode permet de vérifier deux hypothèses, en
l'occurrence l'hypothèse Ho : les séries ne sont pas
stationnaires contre l'hypothèse alternative ; H1 : les séries
sont stationnaires. Le tableau suivant résume la situation.
Tableau 6 : Test de stationnarité
Variables
|
Constant ou Trend
|
Z- score
|
P-Value
|
Retards
|
Taux de croissance
|
Oui - constant
|
-1,668
|
0,047
|
1
|
Taux d'inflation
|
Oui-constant
|
-2,854
|
0,022
|
1
|
Dette publique/PIB
|
Oui-constant
|
-4,076
|
0,00
|
1
|
Crédit à l'Economie/PIB
|
Oui-constant
|
-5,602
|
0,00
|
2
|
Importations/PIB
|
Oui-constant
|
-17,257
|
0,00
|
2
|
Solde budgétaire/PIB
|
Oui-constant
|
-6,089
|
0,00
|
1
|
Investissement privé/PIB
|
Oui-Trend
|
-2,549
|
0,0054
|
1
|
Dépenses pub/PIB
|
Oui- constant
|
-8,381
|
0,00
|
1
|
Recettes pub/PIB
|
Oui- constant
|
-4,706
|
0,00
|
1
|
Source : Auteur, à partir du logiciel Stata
Le tableau n°6 montre que toutes les variables sont
stationnaires en niveau (P- Value = 5%). Donc elles sont
co-intégrées d'ordre 0. C'est la raison pour laquelle on estime
un PVAR ou VAR en panel.
o Test du nombre de retards optimal
Pour mieux capter les dynamiques de l'économie
représentée par le vecteur Yt (système
composé de 5 équations) nous allons estimer le nombre de retard
optimal à intégrer dans le modèle, en utilisant les
critères d'information d'AIC, de BIC et d'HQU. Les résultats sont
consignés dans le tableau n°7 suivant :
Tableau 7 : Nombre de retard optimal
Retards
|
Log-vrais.
|
p(LR)
|
AIC
|
BIC
|
HQC
|
1
|
329,41
|
-
|
-15,37
|
-13,41
|
-14,68
|
2
|
385,27
|
0,00000
|
-17,04*
|
-13,99*
|
-15,96*
|
Les astérisques (*) indiquent les meilleures (donc
les plus faibles) valeurs des critères d'informations suivants : AIC=
critère d'information d'Akaike, BIC = critère d'information
bayesien de Schwartz et HQC= Critère d'Hannan-Quinn
L'analyse montre que tous les critères d'informations
Akaike (AIC) de Schwarz (SC) et d'Hannan-Quinn e acceptent un retard maximal de
2. Il convient de retenir donc un PVAR (2). Ce tableau affiche les valeurs
minimales respectives (-
17,04) ; (-13,99) et (-15,96). Un tel résultat signifie
que les variables explicatives ont un effet retardé sur les variables
endogènes de deux (02) périodes. Les équations à
estimer du modèle seront décalées de 2 périodes.
o Le test de causalité au sens de granger
Dans le prolongement de la discussion, il semble important
d'effectuer des tests de causalité (voir tableau n°8 en annexe)
fondés sur le modèle de Granger. Au niveau théorique, la
mise en évidence de relations causales entre les variables
économiques fournit des éléments de réflexion
propices à une meilleure compréhension des
phénomènes économiques. De manière pratique il est
nécessaire à une formulation correcte de la politique
économique. Ainsi, connaître le sens de la causalité est
aussi important que mettre en évidence des relations entre les
variables. Etant donné que les variables sont stationnaires enniveau, le
test de causalité au sens de Granger est applicable. Ici, l'accent est
mis sur la causalité individuelle et la causalité globale. Le
test porte uniquement sur les variables endogènes du modèle (au
nombre de 5). Ce test a été effectué au seuil de
significativité de 1%, 5% et 10%. Les résultats sont
consignés dans le tableau suivant :
o Test de causalité sur le taux de croissance
Il est testé l'hypothèse Ho : selon laquelle le
taux de croissance n'est pas causé par les autres variables, contre
l'hypothèse alternative H1 : le taux de croissance est causé par
les autres variables. (Voir les résultats du tableau n°13 en
annexe).
Pour la causalité individuelle, les résultats du
tableau n°13 montrent l'existence de causalité entre le taux de
croissance réelle et les dépenses publiques, puisque la
probabilité associée est de (0.000). Elle est inférieure
au seuil statistique de
1%. Il s'agit donc d'une causalité unidirectionnelle.
Il existe également un lien de causalité entre le taux de
croissance réelle et les importations. La probabilité ainsi
associée est de (0.035) ; elle est inférieure au seuil
statistique de 5%. Donc, prises isolément des autres seules les
dépenses publiques et les importations causent le taux de croissance
économique au sens de Granger. Il s'agit d'une causalité
unidirectionnelle. Par contre les variables dette publique (detpupib) et
recettes publiques (recpupib) confirment l'hypothèse Ho puisque leurs
probabilités associées sont respectivement de (0.557) et (0.301)
largement supérieures aux différents seuils statistiques de
significativité 1% ; 5% et 10%. Cependant les prises dans leur ensemble
affichent une probabilité de (0.000) donc inférieure à
1% ; alors globalement les variables causent le taux de croissance
réel.
o Test de causalité sur la dette publique
Ici, on test l'hypothèse Ho : la dette publique n'est
pas causée par les autres variables contre l'hypothèse
alternative H1 : la dette publique est causée par les autres
variables.Pour la causalité individuelle, le tableau n°13 montre
l'existence de causalité entre le taux de croissance réelle, les
importations et les dépenses publiques. Les probabilités
associées sont de l'ordre de (0.02) ; (0.019) et (0.000), donc
nettement inférieure au seuil statistique de 5% pour les deux
premières et de 1% pour le reste. Ce qui traduit ainsi que les variables
taux de croissance réelle (tcrel) ; dépenses publiques (depupib)
et importations (importpib) causent au sens de Granger la dette publique. La
causalité est ici unidirectionnelle. Par contre la variable recettes
publiques (recpubpib) vérifie l'hypothèse nul avec une
probabilité de (0.468) ; c'est-à-dire qu'elle ne cause pas la
dette publique ; d'où une certaine indépendance entre les deux
séries. Pour la causalité globale, les variables affichent une
probabilité de (0.000) donc inférieure à 1% d'où
l'hypothèse Ho.
o Test de causalité sur les dépenses
publiques
On teste l'hypothèse Ho : selon laquelle les
dépenses publiques ne sont pas causées par les autres variables,
contre l'hypothèse alternative H1 : les dépenses publiques sont
causées par les autres variables.
Pour la causalité individuelle, le tableau n°13
(voir en annexe) affiche l'existence de causalité entre les
dépenses publiques, le taux de croissance réelle (tcrel) et la
dette publique (detpupib) avec des probabilités respectives de (0.02) et
de (0.049) qui sont inférieures au seuil statistique de 5%. Pour les
recettes publiques (recpupib), la probabilité est de (0.008) donc
inférieure à 10%. Ces résultats montrent que ces variables
causent au sens de Granger les dépenses publiques. Par contre les
importations (importpib) vérifient cependant l'hypothèse nulle
avec une probabilité de (0.203) ; ce qui dépasse les
différents seuils de significativité (1% ; 5% 10%). Alors il
existe une certaine indépendance entre les deux séries. Mais
prises dans leur ensemble, les variables causent bien les dépenses
publiques avec une probabilité de (0.000) donc inférieur à
1%.
o Test de causalité sur les recettes publiques
Nous testons l'hypothèse Ho : selon laquelle les
recettes publiques ne sont pas causées par les autres variables, contre
l'hypothèse alternative H1 : les recettes publiques sont causées
par les autres variables.
Pour la causalité individuelle, le tableau n°13,
affiche une causalité entre les recettes publiques, le taux de
croissance réelle et les dépenses publiques. Les
probabilités correspondantes sont respectivement de (0.005) pour le
tcrel et de (0.000) pour la depubpib, elle est significative au seuil
statistique de 5% et 1%. On déduit que celles-ci causent bien les
recettes publiques. Par contre concernant les séries dette publique et
les importations, les probabilités sont supérieures aux seuils
significatifs (1%, 5% et 10%) pour les valeurs respectives de (0.173) et de
(0.303). Les deux séries vérifient alors l'hypothèse
nulle. Donc la dette publique et les importations ne causent pas les recettes
publiques. Cependant, les valeurs prises ensemble aussi montrent une
probabilité de (0.000) d'où l'existence d'une causalité
globale.
o Test de causalité sur les importations
Il convient de tester l'hypothèse Ho : selon laquelle
les importations ne sont pas causées par les autres variables,
contre l'hypothèse alternative H1 : les importations sont
causées par les autres variables.
Pour la causalité individuelle, les résultats du
tableau n°13 montrent l'existence d'une causalité entre les
importations, les dépenses et la dette publiques. Les
probabilités sont de (0.001) pour depupib et (0.000) pour detpubpib.
Elle est significative au seuil de 1%. Donc les séries vérifient
bien l'hypothèse alternative ; c'est-à-dire que les importations
sont causées par les dépenses publiques et la dette publique. En
revanche, les séries recettes publiques et le taux de croissance
réelle ont des probabilités supérieures à 10% avec
les valeurs de (0.162) pour le tcrel et de (0.136) pour recpubpib. Ce qui
conduit à l'acceptation de l'hypothèse nulle. D'où une
relation d'indépendance entre les séries. D'un point de vue
global,les valeurs donnent une probabilité de (0.000) ce qui montre que
les variables prises dans leur ensemble causent bien les importations.
À l'issu du test de causalité, les
résultats confirment la nature des variables pour un modèle VAR.
C'est le vecteur où les variables sont mutuellement
dépendantes.
o Estimation du modèle par la méthode GMM
Quelques précautions sont nécessaires pour
l'estimation par GMM. Comme le soulignent Feve et Langot (1995) des retards
trop importants dans les variables conduisent à une distribution des
paramètres de plus en plus concentrés autour de valeurs
biaisées. Le PVAR estimé ici prend en compte les équations
ayant fait l'objet de test de causalité au sens de Granger. Les
estimations issues de l'implémentation des cinq modèles sont
récapitulées dans le tableau n°8 qui suit :
Tableau 8 : Résultats des estimations par la
méthode GMM
VARIABLES
|
(equation 1)
tcrel
|
(equation 2)
detpubpib
|
(equation 3)
deppubpib
|
(equation 4)
Recpubpib
|
(equation 5)
Importpib
|
L.tcrel
|
-0.00902
|
-0.00538***
|
0.00118***
|
0.00168**
|
-0.000344*
|
|
(0.0838)
|
(0.00165)
|
(0.000407)
|
(0.000675)
|
(0.000185)
|
L2.tcrel
|
-0.0233
|
-0.000252
|
0.000993***
|
-0.00123
|
-0.000126
|
|
(0.0712)
|
(0.00148)
|
(0.000351)
|
(0.000854)
|
(0.000169)
|
L.detpibpib
|
-2.717
|
0.692***
|
0.0210
|
0.0530*
|
-0.0398***
|
|
(2.574)
|
(0.0658)
|
(0.0171)
|
(0.0283)
|
(0.00938)
|
L2.detpibpib
|
1.936
|
0.222***
|
-0.0316**
|
-0.0458
|
0.0282***
|
|
(2.406)
|
(0.0621)
|
(0.0150)
|
(0.0293)
|
(0.00882)
|
L.deppubpib
|
46.39***
|
-0.510
|
0.463***
|
0.876***
|
-0.159***
|
|
(13.84)
|
(0.332)
|
(0.101)
|
(0.196)
|
(0.0467)
|
L2.deppubpib
|
1.567
|
0.967***
|
0.331***
|
-0.468***
|
0.0243
|
|
(10.01)
|
(0.264)
|
(0.0860)
|
(0.164)
|
(0.0384)
|
L.recpubpib
|
-19.44
|
-0.124
|
0.150***
|
0.286***
|
0.0495*
|
|
(12.69)
|
(0.111)
|
(0.0497)
|
(0.108)
|
(0.0289)
|
L2.recpubpib
|
3.050
|
0.0865
|
0.00477
|
0.101
|
0.0114
|
|
(9.056)
|
(0.156)
|
(0.0388)
|
(0.0879)
|
(0.0349)
|
L.importpib
|
-11.37
|
-1.201**
|
0.288*
|
0.717
|
0.216**
|
|
(27.22)
|
(0.535)
|
(0.163)
|
(0.470)
|
(0.110)
|
L2.importpib
|
-51.19**
|
-0.302
|
-0.113
|
-0.554
|
0.219*
|
|
(22.81)
|
(0.533)
|
(0.162)
|
(0.527)
|
(0.112)
|
Inf
|
-0.0965**
|
0.00768***
|
0.000107
|
-0.000833
|
-3.59e-05
|
|
(0.0446)
|
(0.000810)
|
(0.000208)
|
(0.000556)
|
(0.000136)
|
Invprive
|
0.509***
|
0.00234
|
-6.76e-05
|
0.00198
|
-0.000271
|
|
(0.122)
|
(0.00284)
|
(0.000730)
|
(0.00161)
|
(0.000509)
|
Credecopib
|
-15.79***
|
0.438***
|
0.0567*
|
-0.0850
|
0.0563***
|
|
(5.432)
|
(0.107)
|
(0.0293)
|
(0.0622)
|
(0.0153)
|
Observations
|
238
|
238
|
238
|
238
|
238
|
Source : Auteur, à partir du logiciel stata
NB : *** ; ** ; * sont les seuils de significativité
respectivement à 1 %, 5 % et 10
%. Les chiffres entre parenthèses représentent les
statistiques t de student.
Le (tcrel) : représente le taux de croissance
réelle et correspond à l'équation1 : les résultats
montrent que les « dépenses publiques »
retardées d'une période
agissent positivement sur le taux de croissance réelle
avec une élasticité égale à (46,39) et est
significative au seuil de 1%. Si l'on augmente de 1% les dépenses
publiques, elles induisent un accroissement de 46,39% sur le taux de croissance
réelle. Ce signe positif est bien conforme à la théorie
keynésienne. En effet, les dépenses publiques sont
traditionnellement considérées comme un facteur de stimulation de
la croissance économique. Conformément à la logique
keynésienne, les dépenses publiques peuvent exercer une influence
contra- cyclique significative sur les variables fondamentales de
l'économie, notamment sur la consommation et l'investissement. Sur le
plan empirique, les travaux comme celui de Masson et Taylor (1994) confirment
qu'une hausse des dépenses publiques génère un effet
positif sur l'activité économique ; Benassy et Schalck (2007)
montrent aussi que la politique budgétaire favorise la production et
l'augmentation de la fiscalité peut également favoriser les
activités et les comportements qui procurent les effets de
débordement positifs. Enfin pour Cottarelli (2011) elle permet de
financer les biens publics qui ne seraient pas spontanément produits par
le marché. Les théories récentes de la croissance
endogène considèrent que la politique budgétaire
discrétionnaire est efficace à la production du fait qu'elle
permet de propulser la croissance. Celle-là induit à son tour un
accroissement des dépenses publiques, facteur de croissance. Ce
résultat corrobore avec celui de Solomane Koné (2000), qui montre
que la politique budgétaire a un impact positif sur le PIB réel
dans les pays de l'UEMOA. Toutefois, ce lien n'est pas toujours linéaire
puisqu'il existe un seuil de déficit de
1% du PIB où l'élasticité
économique réagit différemment à la politique
budgétaire. Ce résultat est confirmé par de nombreuses
études notamment celles de Tanimoune et al., (2005) et Diane et Fall
(2002).
Quant à la variable « importations »
décalée de deux périodes, elles impactent
négativement le taux de croissance avec un seuil de
significativité de 5%. C'est pourquoi une variation positive des
importations de 5% réduit à la baisse de
51,19% le taux de croissance. L'étude de l'effet de
production aurait également montré que, toutes choses
égales par ailleurs, un niveau faible de
réaffectationintersectorielle des ressources conduit au faible
degré de production de biens de substitution aux importations, et donc
réduit les parts de marché aux produits locaux. Dans le cas de
l'UEMOA, un tel résultat s'explique à partir de plusieurs
facteurs : d'abord la faiblesse du tissu industriel qui n'est pas en mesure de
fournir une large gamme de produits manufacturés aux consommateurs. Ce
qui pousse les habitudes de consommation des ménages vers les produits
importés qui parfois de loin sont plus compétitifs en termes de
prix (c'est-à-dire coûtent moins cher). La réduction des
filets de protection matérialisée par la signature de nombreux
accords comme celui des APE encouragent fortement les importations de produits
de substitution par rapport à la production régionale. Ensuite,
les pays de l'UEMOA développent un faible niveau de commerce intrazonal
(environ
12%) contre 64% pour le seul continent européen et le
reste entre les États-Unis et l'Asie. Cette ouverture commerciale face
à la concurrence internationale et la détérioration des
termes de l'échange créent d'énormes difficultés
aux entreprises nationales, et les poussent parfois à revoir à la
baisse leur niveau de production pour éviter toute situation de
mévente. La tarification au coût marginal dans les pays
industrialisés est bien inférieure à celle des pays de la
zone. Enfin, les pays de l'union sont fortement importateurs de matières
premières telles que les hydrocarbures. Avec le renchérissement
des cours du pétrole dans les pays importateurs, les coûts des
facteurs deviennent plus chers et conduisent à une situation d'inflation
au cas où les entreprises ne bénéficient d'aucune
subvention.
Lorsque le « taux d'inflation » augmente de
5%, cela entraine une baisse sur la croissance de 0,0965%. Ce résultat
est bien conforme à la théorie de la parité du pouvoir
d'achat (PPA) qui stipule que l'inflation agit négativement sur la
croissance via la consommation des agents économiques ; en l'occurrence
les consommateurs. Ce qui amène les entreprises à revoir à
la baisse leur offre de production. Plusieurs études ont établi
une relation négative entre l'inflation et la croissance
économique. Les résultats de Fischer (1993) montrent que
l'inflation réduit la croissance en baissant l'investissement et
l'augmentation dela productivité. En outre, il précise qu'une
faible inflation et un faible déficit fiscal ne sont pas
nécessaires pour une croissance élevée même sur de
longues périodes. Par ailleurs et également un niveau
élevé d'inflation n'est pas compatible avec une croissance
économique soutenue.
Pour la variable « investissement privé
», elle agit positivement sur le taux de croissance réelle et
reste significative de 1% sur la période en cours. Ainsi, une
augmentation de l'investissement privé de 1% induit aussi un
accroissement de
0,509% du taux de croissance réelle. Ce qui est
très vrai dans la théorie économique. Toutes choses
égales par ailleurs, une variation de l'investissement impacte
l'activité réelle de l'économie. Une augmentation de
l'investissement entraine une hausse du revenu national (PIB) ; ce qui accroit
la consommation. Cette hausse de la consommation permet à son tour
d'augmenter la production, qui se manifeste par un accroissement du revenu
national donc de la croissance économique. Le relèvement des taux
d'investissement privé constitue donc un levier essentiel de relance
économique. En effet, Borenzstein (1990) montre que la politique
budgétaire reste un facteur important de soutien de la croissance et de
l'investissement privé. Ce résultat a été
corroboré par les travaux de Mansouri (2003) dans le cas du Maroc
où l'effet d'entraînement de l'investissement public sur
l'investissement privé et la croissance a été
également mis en exergue.
Pour la variable « crédit à
l'économie », le résultat montre un effet
négatif sur la croissance. L'impact est significatif au seuil de 1%.
Dès lors, une augmentation de 1% du volume de crédit produit une
baisse de 15,79% sur le taux de croissance. Un tel résultat a
été trouvé par d'autres chercheurs notamment Friedman et
Kuttner (1993) et Gerther et Gilchrist (1994). Ces derniers suggèrent
une certaine déconnexion entre l'évolution de la demande de
crédit et celle du PIB. Friedman et Kutter montrent en particulier qu'en
début de récession, les entreprises peuvent être
confrontées à des contraintes de liquidité qui les
poussent à recourir à des demandes de crédits de
trésorerie supplémentaire, en raison de l'augmentation des
besoins en fonds de roulement qui ne peuvent êtrefinancés sur
ressources propres. Gerther et Gilchrist aboutissent également à
un résultat similaire pour l'économie américaine, en
indiquant notamment qu'un ralentissement de la croissance, voire une baisse de
l'activité économique peut s'accompagner d'une augmentation de la
demande de crédit bancaire. Toutefois, ce résultat n'est pas
conforme à la logique des partisans de l'offre de crédit, pour
qui le canal du crédit établit une corrélation
étroite entre les évolutions de l'offre de crédit et de
l'activité économique. La contraction de la première
entraine celle de la seconde. Selon Mishkin (1996), qui met l'accent sur
l'asymétrie d'information au niveau des marchés de capitaux, ce
canal s'observe particulièrement dans les économies où le
marché financier est embryonnaire.
Le « detpubpib » : représente le ratio de la
dette et correspond à l'équation 2. Les résultats
empiriques ont montré qu'il existe une relation significativement
négative entre la variable « taux de croissance »
retardée d'une période et le ratio de la dette publique au
seuil de 10%. Ici, les résultats montrent que l'élasticité
de la croissance par rapport au ratio de la dette est de (-0,0538). Autrement
dit, une hausse de 10% du taux de croissance réduit le ratio de la dette
publique de
0,0538%. Ce signe est connu puisque la plupart des travaux
théoriques ou empiriques perçoivent la dette publique comme un
frein à la croissance parce qu'elle réduit l'épargne
disponible, élève les taux d'intérêt ou
réclame une diminution des dépenses publiques productives et/ou
une augmentation des impôts. Kumar et Wood (2010) montrent que
l'élasticité de la croissance par rapport à la dette
publique n'est que de -0,02. De surcroît, même s'il existe une
corrélation négative entre les mouvements du ratio d'endettement
public et ceux de l'activité économique, cette corrélation
pourrait principalement provenir du fait qu'une expansion économique
réduit mécaniquement le rapport dette/PIB. Deux auteurs Reinhart
et Rogoff (2011) montrent qu'une augmentation de la dette publique cause un
ralentissement de la croissance. À l'aide d'histogrammes, ils mettent en
évidence une relation en U inversée entre le taux de croissance
et la dette des pays développés ; le rapport ne devenant
négatif qu'une fois franchit un niveau d'endettement de 90%. Checherita
et Rother(2010) montrent qu'au-delà du seuil de 90% à 100% du
PIB, la dette publique serait préjudiciable à la croissance
économique. Par contre Minea et Villieu (2009) sur un panel de
vingt-deux pays trouvent un changement de signe au voisinage d'un ratio de
dette publique de 120%, mais dont l'effet se fait graduellement sentir
dès que la dette publique atteint 70% du PIB. Dans l'UEMOA,
Tanimoune, Plane et Combes, en testant l'efficacité de la politique
budgétaire sur la période 1986-2002 par la méthode de
Hansen (1996, 1999), parviennent à déterminer un effet de seuil
de 83% pour un taux d'endettement public.
La variable « dette publique » agit
positivement sur elle-même avec une élasticité de (0,692)
lorsqu'elle est retardée d'une période puis de (0,222) pour un
décalage de deux périodes. L'effet est significatif au seuil de
1%. Le signe positif de la dette par rapport à la dette elle-même
s'explique par un effet de cumul. Lorsque la dette publique croît de 1%
par rapport à sa valeur retardée d'une période, cela
entraine une augmentation de 0,692% sur la dette en cours, mais lorsque le
décalage est de deux périodes, la variation est de 0,222%. Donc
les dettes antérieures vont entrainer un accroissement de celle encours,
ce qui augmente évidemment son poids.
La variable « dépenses publiques »
réagit positivement sur la dette publique avec un degré de
significativité de 1%. Lorsque les dépenses publiques
retardées de deux périodes croissent de 1%, elles induisent un
accroissement de 0,967% sur la dette publique. Le signe entre dépenses
publiques et la dette publique trouve son fondement dans le financement par
endettement des dépenses productives. Les travaux de Cacheux (2002) ;
Blanchard et Giavazzi (2003) et Fitoussi (2003) soutiennent l'idée que
financer les dépenses d'investissement publiques par emprunt peut
à première vue sembler attrayante dans la mesure où
elles influencent positivement la croissance potentielle de l'économie
selon la théorie de la croissance endogène. En réponse
à un ralentissement conjoncturel, les dépenses productives sont
plus faciles à comprimer que les dépenses nonproductives,
telles que les dépenses en salaire ou les transferts ; au risque de
peser sur la croissance. Dès lors, il semble qu'un plafond imposé
sur le déficit public courant aura inévitablement un biais
structurellement dépressif sur la croissance (Creel et al. 2002).
D'après ces promoteurs, la règle d'or pourrait permettre aux
gouvernements de mener des politiques plus favorables à la croissance.
L'endettement utilisé à des fins d'investissement public pourrait
alors paraitre « vertueux » dans la mesure où il encourage la
croissance future. Selon la thèse libérale lorsque les
dépenses publiques sont financées par endettement, elles ne
feront qu'alourdir le poids de la dette.
Avec la variable « importations », les
résultats montrent l'existence d'une relation significativement
négative entre le ratio de la dette publique et le taux d'importation.
Son seuil est de 5%. La valeur de l'élasticité étant
égale à -1,201, considère qu'une augmentation de 5% du
taux d'importation retardé d'une période réduit le ratio
de la dette publique de 1,201%. Cette sensibilité se joue par le canal
du taux de change. Lorsqu'il se déprécie, la perte de valeur de
taux de change réduit considérablement les montants de la dette
d'une part. D'autre part, l'impact de la dégradation des termes de
l'échange sur la consommation, la production et les échanges,
dépend des caractéristiques de l'économie en
matière de production et de consommation. Toutes choses égales
par ailleurs, un degré plus élevé de substitution entre
production locale et bien importé tend à réduire davantage
les échanges. De ce fait, le solde de la balance commerciale va
s'améliorer au profit des exportations avec l'entrée de devises
pouvant servir au remboursement de la dette.
La variable « inflation » les
résultats de l'estimation ont montré qu'il existe une relation
significativement positive entre le ratio de la dette et le taux d'inflation au
seuil de 1%. Plus spécifiquement, une hausse de 10% du taux d'inflation
entraine l'augmentation du ratio de la dette de 0,0786%. Un tel résultat
est bien justifié dans la théorie économique lorsque
les pays sont engagés dans le commerce international. Souvent ils se
trouvent confrontés à des variations destermes de
l'échange. Les changements de prix amènent les gouvernements
à rembourser à terme un montant plus important de leur dette
intérieure, et pour la dette extérieure par une
appréciation du taux de change.
La variable « crédit à
l'économie » montre une significativité au seuil de 1%
alors que l'élasticité du ratio de la dette par rapport à
la variable est de 0,438%. Ces résultats ne sont pas surprenants au
regard de la théorie économique puisque la dette publique est
contractée via un taux d'intérêt qui, lorsqu'il est faible
incite les gouvernements à recourir au marché bancaire. Cela est
logique surtout lorsque les autres sources de financement sont soumises
à des conditionnalités plus sévères. Les pays de
l'UEMOA dans leur majorité se sont lancés dans des programmes
d'émergence économiques qui les poussent naturellement à
la recherche accrue de financement dont le secteur bancaire reste une des
principales sources.
Le « depubpib » : représente le ratio des
dépenses publiques/PIB et correspond à
l'équation 3 :
Les résultats des tests montrent que la variable
« taux de croissance réelle » rétablit une
corrélation positive et significative au seuil de 10%. La
sensibilité entre les deux variables est de 0,0118 lorsque ce taux est
retardé d'une période. Ce qui veut dire tout simplement qu'une
augmentation de 1% de taux de croissance réelle induit un effet positif
pour 0,0118% sur les dépenses publiques. Retardé à deux
périodes, l'élasticité entre les deux variables passe
à 0,00993. Cela montre que l'effet se dissipe avec le temps. Pour le
même pourcentage, les dépenses publiques augmentent de 0,00993%.
Ce comportement sur les dépenses publiques résulte de
l'augmentation de la production grâce à un effet keynésien.
Les dépenses publiques étant une composante de l'absorption,
toute variation de l'offre peut avoir un impact positif sur les dépenses
publiques.
Pour la variable « dette publique », il
existe une relation à sens négatif entre
l'évolution des ratios de dépenses publiques et
la dette publique. Le degré designificativité de la relation est
de 5%. Par contre l'élasticité qui mesure cette
sensibilité égale à (-0,0316). Autrement dit, une hausse
de 5% de la dette publique retardée de deux périodes entraine une
baisse de 0,0316% du ratio dépenses publiques/PIB. Ce sens de
causalité est rendu possible grâce le taux de croissance dont
l'accroissement pourrait être dû à l'augmentation des
dépenses publiques à travers le multiplicateur qui va agir
positivement sur la croissance. Ainsi le ratio dette/PIB va connaitre une
baisse lorsque le PIB croît plus vite que la dette publique. Si le
supplément de dépenses publiques est utilisé à des
fins productives, alors la dette publique va baisser dans la mesure où
la richesse qui en résulterait peut servir à rembourser le
service de la dette.
Pour la variable « dépenses publiques
», les résultats montrent une relation positive des
dépenses publiques sur elles-mêmes avec un degré de
significativité de 1% lorsqu'elles sont retardées d'une et de
deux périodes. Leurs élasticités respectives sont de
(0,463) et (0,331). Ainsi, une hausse de 1% des dépenses publiques
produit un effet positif de 0,463% à la première période
et de 0,331% à la deuxième période. Pour ses valeurs
retardées, l'impact positif s'explique par le fait que la politique
budgétaire conserve dans le temps les traces des actions passées.
Elle est une politique dont on peut affirmer qu'elle a une mémoire. Donc
par un effet de cumul, elles entrainent une augmentation
d'elles-mêmes.
Pour la variable « recettes publiques » les
résultats montrent une relation positive des recettes sur les
dépenses publiques pour une significativité de 1%, lorsqu'elle
est retardée d'une période. La valeur de
l'élasticité est de 0,150, toute augmentation de 1% du ratio des
recettes publiques favorise aussi un accroissement de celui des dépenses
publiques à hauteur de 0,150%. Un tel résultat n'est pas
surprenant puisque les recettes publiques sont une variable dépendante
du PIB. Elles agissent dans le même ordre que le PIB sur les
dépenses publiques. Ce qui est bien conforme à la théorie
keynésienne.
Pour la variable « importations », on
retrouve l'existence d'une relation positive
entre les importations et les dépenses publiques pour
un degré de significativitéà 10%. La valeur de
l'élasticité entre les variables « importations » et
« dépenses publiques » se chiffre à 0,288. Cela suppose
que lorsque le taux d'importation connaît une hausse de 10% pour un
retard d'une période, elle conduit également à une
augmentation de 0,288% du ratio des dépenses publiques. Dans la
théorie économique, une politique de relance budgétaire
peut stimuler la demande étrangère à travers les
subventions et les transferts. Sur le plan empirique, plusieurs travaux comme
celui de Sarr (2006) sur la zone UEMOA ont montré qu'une hausse des
dépenses publiques nationales peut s'adresser directement aux produits
étrangers et stimuler ainsi les importations. Carton (2005) affirme
qu'un effet positif de hausse de la demande est immédiatement
perceptible dans le pays en déficit et chez ses partenaires.
Pour la variable « crédit à
l'économie », on retrouve également une relation
positive entre le crédit à l'économie et les
dépenses publiques pour un degré de significativité de
10%. La valeur de l'élasticité est de 0,0567. Lorsque le
crédit à l'économie croît de 10%, cela induit une
augmentation de 0,0567% sur le ratio des dépenses publiques. Lorsque
l'Etat fait recours au marché financier pour combler son déficit
budgétaire, son crédit envers le secteur bancaire et le
système financier en général augmente. Sa présence
sur le marché crée un effet d'éviction sur le taux
d'intérêt.
Le « recpubpib » : représente le ratio des
recettes publiques/PIB et correspond à
l'équation 4 :
Pour la variable « dépenses publiques
», il existe une relation positive entre le taux de croissance
économique et les recettes publiques avec un degré de
significativité à 5% avec un décalage d'une
période. Le degré de sensibilité est de (0,00168). Une
augmentation de 5% du taux de croissance réelle entraine
0,00168% sur le ratio des recettes publiques/PIB. Cela est
conforme à la théorie économique ; puisque le PIB
constitue la base de l'assiette fiscale, donc les recettes fiscales en
l'occurrence dépendent du niveau de l'activité
économique.Pour la variable « dette publique », par
contre, on note une relation à sens positif avec un seuil de 10% entre
la dette publique retardée d'une période et les recettes
fiscales. Ici, l'élasticité donne 0,0530. Ce qui traduit la
variation de 0,0530% du ratio des recettes publiques suite à une hausse
de 10% du ratio de la dette publique. La réaction positive de la dette
sur des recettes publiques se justifie ; du simple fait de l'insuffisance ou du
rétrécissement de l'assiette fiscale pour un pays. Un faible taux
de couverture fiscale aura pour conséquence un recours massif à
la politique d'endettement. Un tel argument corrobore les résultats des
travaux du FMI (2012) à partir d'un modèle DSGE dans la zone
euro. Ces résultats montrent que la politique de restriction fiscale a
des effets récessifs forts et les déficits publics
s'accentue. Holland et Portes (2012) ont observé les
répercussions des divers plans d'austérité adoptés
en zone euro. Ils expliquent que les politiques économiques poursuivies
ces dernières années par les pays européens se
révèlent particulièrement nocives pour l'activité
économique. Aussi, la consolidation budgétaire a
entraîné une hausse du ratio dette publique/PIB dans chaque pays
membre, excepté l'Irlande. La consolidation coordonnée des
politiques budgétaires s'est traduite par une hausse du ratio de 5 %
environ pour la zone euro dans son ensemble. Il faut noter que les plans
d'austérité ont été mis en oeuvre pour
atténuer les tensions sur les marchés de la dette souveraine et
éviter la contagion.
Pour la variable « dépenses publiques »,
les résultats des estimations montrent un lien à la fois
positif et négatif avec un degré de significativité de 1%.
Les valeurs des élasticités sont respectivement de 0,876 pour un
retard d'une période et de -
0,468 pour un retard de deux périodes. Lorsque les
dépenses publiques augmentent de 1%, elles produisent un effet positif
de 0,876% sur les recettes mais, à l'ordre 2 induisent une baisse de
0,468%. Une interprétation ce résultat peut se faire à
partir de la conduite d'une politique budgétaire.
Pour la variable « recettes publiques »,
les résultats affichent une corrélation
positive au seuil de significativité de 1%.
L'élasticité de la variable par rapport àelle-même
est de 0,286. Ainsi, une hausse des recettes publiques retardées d'une
période entraine l'augmentation sur elles-mêmes de 0,286%. Ce
résultat s'obtient par un effet de cumul.
L'« importpib » : représente le taux
d'importation par rapport au PIB et correspond à l'équation
5 :
Pour la variable « taux de croissance
réelle », les estimations aboutissent à l'existence
d'une relation négative entre les importations et le taux de croissance
réelle pour un seuil significatif de 10%. L'élasticité
correspondante est -0,000344 lorsque la variable est retardée d'une
période. Du coup, une variation de 10% du taux d'importation produit une
hausse de 0,000344%. Ce résultat s'explique dans la théorie
libérale par la concurrence et la compétitivité des prix
des biens importés qui impactent négativement la production
locale. D'autres facteurs comme le faible niveau d'industrialisation des pays
n'offre souvent pas une diversité de gamme aux consommateurs et les
poussent vers les produits de substitution.
Pour la variable « dette publique », les
résultats montrent une relation à la fois négative et
positive entre la dette publique et le taux d'importation pour un seuil
significatif de 1%. Les élasticités sont de l'ordre de -0,0398
pour un retard d'une période et 0,0282 pour un retard de deux
périodes. Ainsi, une hausse de 1% de la dette publique induit dans un
premier temps une baisse de 0,0398% du taux d'importation et dans un second
temps un accroissement de 0,0282%. Cette situation à effets
opposés pourrait se justifier par la réaction rapide les
gouvernements face à la conjoncture économique ; exemple la
réaction spontanée des gouvernements pour répondre
à la demande sociale où engager des dépenses à des
fins purement politiques.
Pour la variable « dépenses publiques
», les estimations montrent que la relation entre les dépenses
publiques et les importations est négative dans le contexte des pays de
l'UEMOA pour un seuil significatif à 1%. Pour cela,
l'élasticitécorrespondante est de -0,159. Ce qui revient à
dire que lorsqu'un pays croît ses dépenses publiques de 1% alors
les importations en provenance des autres pays baissent de 0,195%. De tels
résultats ne sont pas toujours confirmés partout et en tout
temps. Par ailleurs, l'impact de la dégradation des termes de
l'échange sur la consommation et les échanges dépend des
caractéristiques de l'économie en matière de production et
de consommation. Toutes choses égales par ailleurs, un degré plus
élevé de substitution entre production locale et bien
importé tend à réduire davantage les échanges.
Aussi, une capacité plus forte de réaffectation intersectorielle
des dépenses publiques permet de produire des biens substitution aux
importations, et donc de réduire l'impact négatif du changement
de prix sur le revenu réel en limitant davantage les importations.
Pour la variable « recettes publiques », on
trouve une relation positive entre les recettes publiques et les importations
pour un seuil de significativité à 5% lorsque la variable est
retardée d'une période. L'élasticité
calculée est égale à
0,0495. Ainsi une hausse de 5% du taux de fiscalité
induit à court terme une augmentation des importations à hauteur
de 0,0495%. Ce résultat n'est conforme à la théorie
économique que dans un contexte particulier. L'analyse de la courbe de
Laffer (1958), montre que dans sa première phase toute augmentation de
la fiscalité peut engendrer un accroissement des importations, mais
moins que proportionnel. Mais au-delà d'un seuil critique, toute
modification à la hausse produit l'effet inverse. Par contre, toute
augmentation des importations va entrainer un accroissement des recettes
fiscales.
Pour la variable « importations », les
estimations laissent voir l'existence d'une
relation positive de la variable sur elle-même avec un
degré de significativité de
5% lorsqu'elle est retardée d'une période et de
10% pour deux périodes. Les élasticités correspondantes
sont respectivement de 0,216 et 0,219. Autrement dit, une augmentation de 5%
des importations de la période antérieure provoque un
accroissement de 0,216% pour les importations de la période courante.
Pour une hausse de 10% des importations décalées de deux
périodes, elle provoqueune variation positive de 0,219%. Par un effet de
cumul, les importations pèsent sur la balance commerciale et expliquent
la forte vulnérabilité des économies à la
volatilité des prix étrangers.
Pour la variable « crédit à
l'économie », les résultats de l'estimation montrent un
lien positif entre le crédit à l'économie et les
importations avec un seuil de significativité de 1%. Par
conséquent, la sensibilité entre ces deux variables est de
0,0563. Cela montre que lorsque le crédit à l'économie
augmente de 1%, il produit à son tour un accroissement de 0,0563% sur
les importations. Ce comportement se justifie par le fait que l'effet de
l'inflation s'accompagne souvent de politique de subvention et de crédit
à la consommation pour soutenir la demande sociale. Ce qui entraine un
recours excessif à l'instrument budgétaire ou l'endettement.
Tableau 9 : Test de corrélation des
résidus d'équations du modèle
|
resirTCPIB
|
res_detpib
|
res_dep
|
res_recpub
|
res_imp
|
ResirTCPIB
|
1
|
|
|
|
|
res_detpib
|
-0,0557
|
1
|
|
|
|
res_dep
|
-0,0055
|
0,176
|
1
|
|
|
res_recpub
|
0,1001
|
0,0515
|
0,6568
|
1
|
|
res_imp
|
0,0306
|
-0,1216
|
0,0809
|
0,0974
|
1
|
Source : Auteur, à partir du logiciel Stata
Les signes (-) traduisent une corrélation négative
entre les variables, alors les signes (+) traduisent une corrélation
positive.o Validation du modèle : Test de stabilité du PVAR
Le graphique suivant confirme la stabilité du
modèle. En effet, les valeurs propres associées aux variables
sont incluses dans l'espace donc inférieures à l'unité.
Imaginary
-.5
-1
.5
0
1
Roots of the companion matrix
-1 -.5 0 .5
1
Real
Source : Auteur, à partir du logiciel stata
|