I.1.4- L'analyse du déficit primaire
De 1980 et 2014, le solde budgétaire a connu des
fluctuations assez importantes pour passer de -99,8 milliards à -1707,17
milliards de francs. Durant la période d'avant d'évaluation de
1980 à 1993, le déficit primaire de la zone était
excessif, atteignant une moyenne de 11% du PIB soit -6332,5 milliards de
francs. Par la suite, à la faveur de la dévaluation et de la mise
en oeuvre des politiques d'ajustement structurel dans les pays, le solde
primaire de l'union a amorcé une tendance baissière jusqu'au
milieu des années 2000, en se situant respectivement à -1916,2
milliards de francs soit 6,9% sur la période de 1994 à
1999 et de -2771,6 milliards de francs, soit 5,3% de 2000
à 2005. Cette baisse est due à l'introduction du pacte de
convergence en 1999 dans l'union. En effet, le pacte avait imposé des
règles en termes de solde budgétaire et de déficit
commercial que les États devaient respecter durant la phase de
convergence en
2005. À partir de 2008, la situation de déficit
s'accentue davantage par rapport à la première phase en de
-531,35 milliards de francs à plus de -1707,17 milliards de francs entre
2008 et 2014, soit un accroissement annuel de -195,
97 milliards. La figure n°5 permet d'illustrer
l'évolution du solde de base primaire
Figure 5: Évolution du solde de base des pays
de l'UEMOA
BENIN BURKINA FASO CI GB
MA NI SEN TOGO UEMOA
2000
1500
1000
500
0
-500
-1000
-1500
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35
-2000
-2500
Source : Auteur, à partir des données de la
BCEAO
Le déficit budgétaire dépend
naturellement de l'évolution des recettes et dépenses. Il est
donc intimement lié aux chocs exogènes, aux aléas qu'ont
subis les pays de l'UEMOA et aux orientations de politique économique
des gouvernements. Les États affichent une réelle volonté
d'harmonisation des politiques économiques au-delà même des
réformes institutionnelles. Ils mettent en oeuvre les mesures prises
dans le cadre de la surveillance multilatérale. Cependant,
Ouédraogo (2003) développe une analyse stimulante de la CEDEAO
comme zone monétaire potentiellement optimale ; en se fondant sur les
analyses du « second-Mundell », prend du recul par rapport à
son article de 1961, en optant pour une appréciation « relative
» de la notion d'optimalité, Mundell (1973 ;
2001).
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