Effets de débordement des politiques budgétaires en union monétaire hétérogène. Cas de l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).par Ismaila SANGHARE Université Cheikh Anta Diop Dakar (UCAD) - Doctorat (THESE UNIQUE) en sciences économiques 0000 |
Source : Rapport sur le commerce intrazone, Commission UEMOA (2013) Les échanges de biens sont dominés essentiellement par les produits pétroliers qui occupent (24,5%) et sont fournis entièrement par la Côte d'Ivoire, ensuite les engrais pour (18%) produit par le Sénégal et la Côte d'ivoire suivi du ciment et du sel qui représentent (8,2%) et fournis par la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Togo. I.1.4- L'analyse du déficit primaireDe 1980 et 2014, le solde budgétaire a connu des fluctuations assez importantes pour passer de -99,8 milliards à -1707,17 milliards de francs. Durant la période d'avant d'évaluation de 1980 à 1993, le déficit primaire de la zone était excessif, atteignant une moyenne de 11% du PIB soit -6332,5 milliards de francs. Par la suite, à la faveur de la dévaluation et de la mise en oeuvre des politiques d'ajustement structurel dans les pays, le solde primaire de l'union a amorcé une tendance baissière jusqu'au milieu des années 2000, en se situant respectivement à -1916,2 milliards de francs soit 6,9% sur la période de 1994 à 1999 et de -2771,6 milliards de francs, soit 5,3% de 2000 à 2005. Cette baisse est due à l'introduction du pacte de convergence en 1999 dans l'union. En effet, le pacte avait imposé des règles en termes de solde budgétaire et de déficit commercial que les États devaient respecter durant la phase de convergence en 2005. À partir de 2008, la situation de déficit s'accentue davantage par rapport à la première phase en de -531,35 milliards de francs à plus de -1707,17 milliards de francs entre 2008 et 2014, soit un accroissement annuel de -195, 97 milliards. La figure n°5 permet d'illustrer l'évolution du solde de base primaire Figure 5: Évolution du solde de base des pays de l'UEMOA BENIN BURKINA FASO CI GB MA NI SEN TOGO UEMOA 2000 1500 1000 500 0 -500 -1000 -1500 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 -2000 -2500 Source : Auteur, à partir des données de la BCEAO Le déficit budgétaire dépend naturellement de l'évolution des recettes et dépenses. Il est donc intimement lié aux chocs exogènes, aux aléas qu'ont subis les pays de l'UEMOA et aux orientations de politique économique des gouvernements. Les États affichent une réelle volonté d'harmonisation des politiques économiques au-delà même des réformes institutionnelles. Ils mettent en oeuvre les mesures prises dans le cadre de la surveillance multilatérale. Cependant, Ouédraogo (2003) développe une analyse stimulante de la CEDEAO comme zone monétaire potentiellement optimale ; en se fondant sur les analyses du « second-Mundell », prend du recul par rapport à son article de 1961, en optant pour une appréciation « relative » de la notion d'optimalité, Mundell (1973 ; 2001). I.2- Sources de disparités économiquesPour Timbergen (1954), tous les processus d'intégration économique prennent en compte deux aspects, à savoir : l'intégration négative qui renvoie à l'élimination de tous les obstacles qui limitent la mobilité des biens, des services et des facteurs de production entre les pays et l'intégration positive qui concerne l'harmonisation et la coordination des instruments économiques existants. La littérature économique met en avant trois facteurs explicatifs des sources d'hétérogénéité des économies des pays en l'union. Il s'agit du marché financier, du marché du travail et du marché des biens et services. À ce jour, l'intégration économique dans l'UEMOA ne déroge pas à cette règle depuis 1994, d'où l'intérêt d'analyser l'hétérogénéité des économies à travers ces composantes de l'économie. I.2.1- L'hétérogénéité du marché financierIl faut rappeler que la théorie traditionnelle du commerce international reposait sur des hypothèses d'immobilité parfaite des facteurs de production, de concurrence pure et parfaite et de rendement constants ou décroissants. Le cadre réel du marché financier est à l'inverse. Sur le plan théorique, les débats ont privilégié deux principales approches pour expliquer les différentiels d'inflationau sein d'une union monétaire : d'une part, l'effet Balassa (1964) et d'autre part la théorie de la croissance sous l'angle de la convergence (Kane, 2013). De manière générale, l'analyse de Balassa explique les différences dans les taux d'inflation au sein d'une union monétaire par la relation entre l'évolution des prix des biens non échangeables et la croissance de la productivité (Aubert, 2001). Sur le plan empirique, Akpo (2017) a mis l'accent sur l'hétérogénéité du marché financier dans l'UEMOA via le marché du crédit bancaire. En effet, sur la période de 1980 à 2014, le ratio crédit à l'économie/PIB est en moyenne élevé en Côte d'Ivoire avec 22% ; au Sénégal avec 20% et au Togo avec 18%. Par contre dans les autres pays il est relativement plus faible : le Niger pour 9% ; le Bénin 11% ; le Burkina Faso 11% et le Mali 11%. D'autres chercheurs ont utilisé les VAR en panel pour analyser la transmission des chocs asymétriques entre pays et dans le temps. Les travaux de Kane (2013) confirment que les écarts d'inflation observés à travers les régimes reflètent non seulement le degré d'hétérogénéité des structures économiques, mais aussi les capacités d'absorption des chocs asymétriques. Dans la zone euro, Love et Zicchino (2006) mesurent l'impact des chocs sur les secteurs financiers et sur la dimension transversale des entreprises américaines. Des études récentes suggèrent que les causes de l'hétérogénéité du marché financier sont multiples et leurs implications sont très différentes. Ainsi, Ciccarelli et al. (2012a) mettent l'accent sur l'hétérogénéité des liens macro- financiers entre les économies développées et comparent la transmission des chocs réels et financiers entre pays à partir d'un modèle de VAR en panel. Les résultats concluent qu'un choc sur une variable dans un pays donné affecte tous les autres et la transmission semble plus rapide et plus profonde entre les variables financières qu'entre les variables réelles. Néanmoins, les facteurs spécifiques aux pays restent importants et expliquent le comportement hétérogène pour les pays observés. Les travaux effectués par la BCE (1999) et Alberola (2000) insistent sur l'existence de deux grands facteurs explicatifs des écarts d'inflation dans une union monétaire : la convergence des niveaux de productivité et de prix (facteurs de convergence), et le maintien depositionnement dans le cycle différencié selon les pays (c'est-à-dire le décalage des conjonctures). Arnold et Kool (2003) ont mis en évidence le rôle joué par d'autres éléments dans la dispersion des taux d'inflation de la zone euro : il s'agit des différences en termes d'exposition aux évolutions du taux de change euro/dollar, des disparités dans la sensibilité aux évolutions du prix du pétrole, des degrés de rigidité plus ou moins grands des marchés ou encore des évolutions différentes des prix administrés au niveau national ou des taxes indirectes. I.2.2- L'hétérogénéité du marché du travailForce est de reconnaitre que dans la zone UEMOA, la mobilité des facteurs de production reste encore imparfaite : la non-reconnaissance mutuelle des diplômes, l'hétérogénéité des systèmes de protection sociale et la persistance des barrières culturelles et linguistiques peuvent être des obstacles importants à la mobilité des travailleurs au sein de la zone, et limiter les déplacements de main- d'oeuvre en cas de crise. À cela s'ajoute un certain nombre de rigidités institutionnelles qui réduisent la flexibilité des salaires sur les différents marchés du travail. Par exemple, une montée du chômage au Bénin ne conduit pas forcément à des déplacements de main-d'oeuvre vers les pays comme le Sénégal ou la Côte d'Ivoire. Nonobstant les efforts réalisés en matière de coordination budgétaire, des différences de cadres juridiques et institutionnels persistent dans le marché du travail entre pays. Les principes de négociations salariales sont souvent inscrits dans le code du travail de chaque pays. De ce fait, le mode de formation des salaires ne répond pas à une logique de convergence, parce que les cadres réglementaires et législatifs qui organisent ce marché peuvent induire des comportements différents. Les disparités structurelles sur le marché du travail expliquent en grande partie les écarts de réactions des économies locales, qui souvent, entrent en contradiction avec la politique monétaire commune (Pollin et al., 2000).Sur le marché du travail, l'hétérogénéité est mise en évidence dans l'UEMOA par Matière (2015). Il met l'accent sur les niveaux de qualification de la population active, mesurés en pourcentage de la population ayant un niveau inférieur au second cycle. Les résultats donnent en 2014 pour des proportions de non- qualifiées au Bénin (54%) ; le Togo (54%) ; le Mali (43%) alors qu'elle est relativement faible dans les pays comme le Niger (18%) ; le Burkina Faso (30%) ; le Sénégal (40%) et en Côte d'Ivoire (40%). Boubtbane et al (2010) à partir d'un VAR en panel, montrent comment les chocs de l'immigration sur l'emploi sont transmis différemment dans les pays. Si ces derniers sont rigides et si la mobilité du travail est limitée, les économies membres ont plus de difficultés à s'ajouter par rapport aux fluctuations de la demande que les pays qui ont leur propre monnaie et qui peuvent réévaluer plus facilement cette monnaie. Ainsi, une des conditions nécessaires à la réussite d'une union monétaire est que les pays affectés par le choc asymétrique bénéficient d'une bonne flexibilité du marché du travail. Une importante mobilité du travail devrait servir de canal à travers lequel des ajustements par rapport aux chocs peuvent s'effectuer. I.2.3- L'hétérogénéité du marché des biens et servicesIl est important de reconnaitre actuellement que dans la zone UEMOA, même si les différents marchés nationaux sont mis en relation directe, ils restent pour ainsi dire juxtaposés, et certaines règles du jeu économique sont fixées par chaque État. Ce qui constitue un puissant obstacle aux échanges à l'intérieur du marché unique. Ainsi, malgré les progrès de l'intégration économique, les échanges commerciaux restent soumis aux barrières non tarifaires (comme des réglementations différentes dans les différents États) et les économies restent aussi très diverses en matière d'institutions et de systèmes sociaux. En outre, la concurrence sur le marché sous régional de l'UEMOA a accentué l'hétérogénéité en matière de spécialisation productive : la libéralisation des échanges pousse certains pays comme la Côte d'Ivoire et le Sénégal (plus industrialisés) à polariser le marché sur certains produits comme le ciment,l'engrais et les produits pétroliers par rapport au reste de l'union. En situation d'incertitude, les entreprises vont en effet profiter de la faible distance qui les sépare les unes des autres pour bénéficier des fournisseurs et des clients des autres, de la diversité de l'offre de production, de l'importance du marché du travail et du partage des infrastructures. Dans l'UEMOA, Akpo (2017) a étudié l'hétérogénéité du marché des biens et services en utilisant le déflateur du PIB. Les résultats concluent que les déflateurs via le taux d'inflation sont très hétérogènes : les chiffres en moyennes pour la période de 1980 à 2014 révèlent que cet indicateur varie d'un pays à l'autre. Il est de (79%) pour le Mali ; (72 %) au Niger ; (72%) pour le Sénégal ; (70%) au Burkina Faso alors que pour d'autres il se situe à (65%) pour le Togo ; (66%) au Bénin et (65%) pour la Côte d'Ivoire. Ndiaye et Konte (2012) à partir d'un modèle VAR Bayésien en panel, montrent que l'efficacité relative d'une politique monétaire se manifeste à travers le degré de réaction pour les chocs affectant l'inflation, le taux d'importation et les termes de l'échange. Cette situation, combinée au degré élevé d'ouverture des économies, accentue la vulnérabilité en raison de la forte dépendance en biens d'investissement, en produits pétroliers et en certaines denrées alimentaires. Les travaux s'inspirant de la théorie de la croissance mettent en évidence les processus de â convergence et de convergence. Honohan et Lane (2003) analysent l'hétérogénéité du marché des biens et services en mettant en exergue les facteurs cycliques tels que les différentiels de productivité, le degré d'ouverture des économies, les effets du taux de change à partir de la â convergence. Parallèlement, Angeloni et Ehrmann (2004) ont utilisé les variations du prix du baril de pétrole, ou encore le niveau de l'activité, mesuré par le gap de production pour apprécier le degré de convergence des pays en union. Doré et Masson (2002) affirment que les divergences portent sur les structures économiques ; en particulier le marché des biens et services. La question de l'hétérogénéité structurelle au sein d'une union monétaire compromet l'efficacité des mesures de politique économique. L'une des solutionsque propose la littérature est de partir d'une convergence nominale (via la convergence des variables budgétaires) pour réduire les différents niveaux d'hétérogénéités structurelles que l'on pourrait observer au sein d'une union monétaire. Cette idée défendue par les auteurs Asensio et al., (2003) pour qui, la convergence budgétaire n'est pas seulement un phénomène exogène, mais peut résulter d'une réduction de l'hétérogénéité structurelle. Mieux, Villieu (2001) postule qu'il existe une relation entre la convergence budgétaire et l'hétérogénéité structurelle. I.3- Chocs économiques et leurs absorptionsTrichet (2005) faisait remarquer à l'OCDE que ?l'économie ne dort jamais ; elle est affectée en permanence par des perturbations de toute nature : chocs financiers, chocs de demande, chocs d'offre, etc. Il n'est pas aisé d'identifier ces chocs en temps réel, et encore moins de les prévoir. ?7 On peut définir un choc économique comme une modification imprévue de l'offre et/ou de la demande agrégées. Les chocs sont, dans une large mesure, imprévus et non anticipés sur les marchés. Il existe deux (02) types de chocs dans les unions monétaires : les chocs symétriques et les chocs asymétriques. L'analyse économique prédit qu'en cas de choc symétrique, il est efficace d'appartenir à une union monétaire. Ce qui évite des mouvements sur les taux de change (facteurs d'instabilité) et qui évite d'augmenter les taux d'intérêt pour résister à des attaques spéculatives sur les parités. Alors il serait judicieux pour nous d'aborder la sensibilité des économies aux chocs asymétriques, ensuite parler des politiques de stabilisations des chocs asymétriques et enfin les mécanismes d'ajustement aux chocs asymétriques. I.3.1- La sensibilité des économies aux chocs asymétriquesLa sensibilité aux chocs asymétriques tient aux caractéristiques structurelles et à un manque d'intégration. Le degré de synchronisation des cycles économiques 7 TRICHET J. C. (2005) : « La politique monétaire européenne : du bon usage des statistiques », Observateur de l'OCDE N° 246/247. Décembre 2004-Janvier 2005. P 25. dépend des facteurs tels que la similarité de structure économique, l'ouverture commerciale et financière, la présence de type de chocs idiosyncratique et l'efficacité des mécanismes d'ajustement face à ces chocs (De Grauwe, 2005). Certains auteurs (Frankel et Rose, 1998) ont fait valoir que le caractère synchrone des cycles économiques peut être endogène et s'accroitre dans le temps avec le niveau d'intégration économique au sein d'une union monétaire. Les pays de l'UEMOA se caractérisent par des structures économiques hétérogènes. En outre, une diversification économique limitée et la diversité des conditions géographiques les rendent sensibles à la volatilité de la production. Bien qu'ils appartiennent à une union monétaire depuis des décennies, l'intégration des échanges et des marchés du travail et des capitaux n'a pas sensiblement progressé. La volatilité de la production reste forte. Le graphique n°1 suivant illustre la vulnérabilité des économies de l'UEMOA. Graphique 1 : Vulnérabilité des économies de l'UEMOA Source : Tiré du rapport du FMI (2013) Au-delà de la dimension d'absorption des chocs, il se pose la synchronisation des cycles économiques au sein de l'UEMOA. Au cours de la période de 1980 à 2012, la synchronisation de cycles économiques au sein de l'UEMOA a été faible (en moyenne 0,2 environ), variant d'à peu près (-0,2) pour le Togo (économie dont le cycle est le moins synchronisé) à environ (0,5) pour le Mali et (0,6) pour le Burkina Faso (cycle le plus synchronisé). Le degré de synchronisation des cycles économiques varie au cours des trois décennies passées, passant par un creux durant les années 1990 avant d'augmenter dans les années 2000. Il a diminué de nouveau dans les dernières années ; la raison possible en étant l'instabilité politique dans un certain nombre de pays (Cote d'Ivoire, Guinée Biseau, Mali). La corrélation des cycles économiques a eu tendance à être plus forte pour les pays enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger) qui dépendent plus du commerce intra- UEMOA et plus faible pour les pays qui ont des liens commerciaux plus étroits hors de la zone (Bénin, Sénégal et Togo) (FMI, 2013). L'utilisation du tableau n°2 nous permet de représenter cette corrélation des cycles économiques. Tableau 2: Corrélation des cycles économiques entre les divers pays et l'ensemble de l'UEMOA de 1980 à 2012.
Source : FMI (2013) I.3.2- Les politiques de stabilisation des chocs asymétriquesLe recours à la politique budgétaire pour atténuer les effets des chocs asymétriques fait l'objet d'un consensus chez les partisans l'économie keynésienne. Les travaux de Ndiaye et Konté (2012) démontrent en effet que le taux d'importation influence le solde budgétaire de base des pays de l'union parle canal d'éventuelles flambées des prix extérieurs qui induisent par voie de conséquence l'accroissement des prix intérieurs à partir d'un modèle VAR en panel. En effet, dans l'UEMOA, l'efficacité des politiques budgétaires nationales dans l'absorption des chocs défavorables est très limitée du fait de l'étroitesse de leurs marges de manoeuvre. En mettant en relation deux régions A et B qui produisent chacune un bien, Mundell (1961) cherchait à voir comment un déplacement de la demande d'un changement de préférence des biens de A au profit des biens de B (à partir d'un choc asymétrique) pourrait diminuer la demande dans la région A. Ce déplacement provoque ainsi une hausse du chômage, un déséquilibre de la balance commerciale et enfin accroît l'inflation dans B (voir Graphique 2). Dans ce contexte, une politique monétaire commune est incapable de résoudre à la fois les problèmes des deux économies. Une politique monétaire restrictive (offre S ascendante) peut réduire l'inflation dans B, mais aggravera le problème du chômage dans A. Une politique monétaire expansionniste (offre S descendante) peut réduire le chômage dans A, mais aggravera l'inflation dans B. Graphique 2 : Chocs asymétriques Pays A P P S Pays B S D D ' D ' D Q Q Graphique n°2 : le déplacement de la demande dû à un changement de préférence des biens produits dans le pays A au profit des biens produits dans le pays B (choc asymétrique). La baisse de la demande dans A se traduit par une compression de la quantité (Q) et des prix (P) et par une hausse du chômage. L'effet produit est inverse dans B.Le déséquilibre provoqué par un choc nécessitera par conséquent de modifier les prix relatifs pour retrouver l'équilibre antérieur. Si les deux régions ont des monnaies différentes, on peut modifier les taux de change, c'est- à- dire, dévaluer la monnaie A par rapport à la monnaie B. Le pays B retrouvera alors sa compétitivité en raison d'une baisse des salaires et des prix réels (les salaires et les prix nominaux restant constants). Cette mesure provoquera une hausse de la demande (D ascendante) et une baisse du chômage. Si, toutefois, ces deux régions ont une monnaie unique, ou maintiennent un taux de change fixe, il faudra rétablir la production et l'emploi par d'autres moyens, comme : une baisse des salaires et des prix nominaux ; une progression ascendante de la courbe de l'offre (S) du bien produit dans le pays par exemple, une émigration de la main-d'oeuvre hors du pays ; une politique budgétaire expansionniste. I.3.3- Les mécanismes d'ajustement aux chocs économiquesDe manière générale, la littérature économique met l'accent sur l'ajustement à travers les mécanismes du marché, le niveau d'endettement et les échanges commerciaux. Ces derniers s'ils ne sont pas très mobiles, risquent de rendre inefficace les actions des gouvernements dans la lutte contre les chocs asymétriques à impact négatif. Il est aussi admis que la rigidité sur ces marchés accentue le déficit budgétaire ; puisque les gouvernements seront trop endettés ; ce qui remettrait en question la discipline monétaire. I.3.3.1- Les mécanismes d'ajustement par les marchésPartant de la théorie traditionnelle des avantages comparatifs mise en évidence par Ricardo (1803), Mundell va remettre en cause l'une des hypothèses fortes de cette théorie, à savoir l'immobilité internationale des facteurs de production. L'extension de cette mobilité au plan international va être pour Mundell l'occasion de démontrer que la mobilité constitue un critère susceptible de définir une zone monétaire optimale. À travers le marché, généralement troismécanismes facilitent l'ajustement : la flexibilité des salaires et des prix, la mobilité de la main-d'oeuvre et la mobilité des capitaux. La flexibilité des salaires et des prix En zone monétaire, les régions soumises à un choc asymétrique peuvent retrouver leur compétitivité en diminuant les revenus et les prix nominaux. Ce qui leur permet d'obtenir des effets équivalents à la dévaluation d'une monnaie locale. Le principal obstacle qui semble s'opposer à cette solution de flexibilité des prix est la rigidité du niveau général des prix et notamment la « viscosité » des salaires nominaux. Comparée à celle des États-Unis et du Japon, par exemple, la flexibilité des salaires à court terme de l'Union européenne, en réaction au changement des conditions de l'emploi, est faible (Patterson et Amati, 2001). Par exemple la Commission Européenne (1990) montre qu'une hausse des prix de 1 %, entrainerait une augmentation du chômage pour l'union européenne. Alors qu'elle serait dix fois moins importante aux États-Unis et au Japon. Même lorsque les prix et les salaires atteignent un certain niveau de flexibilité au niveau régional, ils s'ajustent généralement plus lentement que les taux de change (Ochel 1997) ; ce qui prouve que la possibilité d'une dévaluation est le mécanisme le plus efficace. Les travaux de recherche (Vaubel 1976 et 1978 ; Eichengreen 1991 ; De Grauwe et Vanhavebeke 1993 ; Von Hagen et Neumann 1994) indiquent que la fluctuation des niveaux des salaires et des prix réels a tendance à être moins importante entre les régions d'une même zone monétaire qu'entre des régions monétaires distinctes. La mobilité du facteur travail Les travailleurs incapables ou refusant le prix du marché domestique ont comme solution palliative d'aller chercher un emploi là où il se trouve. La théorie des Zones Monétaires Optimales (ZMO) donne une importance particulière à la mobilité de la main-d'oeuvre. La mobilité du travail permet de limiter l'effet négatif du chômage dans un des pays de la zone par la migration d'une partie de ceschômeurs dans un autre pays en meilleure santé économique, (Savall, 2013). Cette position a été réconfortée par les critiques de l'union européenne sur le manque d'enthousiasme apparent des européens à l'égard de la mobilité, par rapport aux Américains8. Malgré la liberté de circulation accordée aux citoyens européens, la mobilité du travail reste très faible entre les pays de la zone euro, très éloignée de celle entre les Etats des Etats-Unis. Dans ce dernier un choc récessif d'un Etat a pour conséquence une hausse de la migration et donc une baisse de l'emploi tandis qu'en Europe ce choc se traduit par une hausse du chômage et un maintien de l'emploi. Cette faiblesse de la mobilité du travail peut s'expliquer par plusieurs facteurs : la barrière de la langue, de la culture, des coûts de migration... Auxquels s'ajoute un dernier facteur et non des moindres : la faible mobilité du travail même à l'intérieur des Etats européens. La mobilité des capitaux est, quant à elle, parfaite en zone euro, et ce, depuis l'Acte unique européen (1986). Les économies de la zone euro sont peu spécialisées (à l'exception notable de la Grèce), ce qui les protège relativement des chocs asymétriques, d'autant plus que le commerce intra-industriel constitue une part importante des échanges entre pays de la zone euro. De la même logique, Eichengreen (1993) constate que l'élasticité des flux migratoires entre les régions par rapport aux différentiels internes de salaires et d'emplois est plus faible en Grande-Bretagne et en Italie qu'aux États-Unis. Les calculs effectués par Pelagidis (1996) à partir des chiffres d'Eurostat montrent que depuis 1992, la migration nette à l'intérieur de l'union européenne est en phase descendante. Cette migration rapportée à la population totale, était en 8 Diverses études ont montré en effet que la mobilité inter-régionale était un facteur important aux États-Unis, contribuant davantage à l'ajustement interne que les fluctuations des niveaux de salaire relatifs ou des taux de participation de la main-d'oeuvre (Blanchard et Katz, 1992). Au contraire, les chiffres de l'OCDE pour 1987 révèlent qu'un tiers seulement des travailleurs français et allemands sont disposés à changer de département et de Land comme le font les citoyens américains d'un État à l'autre ; ils montrent d'autant moins d'enthousiasme à changer de pays.moyenne inférieure à 1% en 1995. En comparaison, environ 3 % de la population américaine changent d'État de résidence chaque année. Ce contraste entre les économies américaines et européennes à plusieurs explications. Obstfeld et Peri (1998) se sont penchés sur une énigme méthodologique : les différences de migration entre les États et entre les régions ne reflètent-elles pas l'incidence comparative des chocs asymétriques eux-mêmes plutôt que les rigidités comparatives des marchés du travail ? Dans ce cas, la plus grande mobilité interne des américains ne serait-elle pas une obligation ? À l'issue de l'examen des faits qui s'offraient à eux, Obstfeld et Peri ont rejeté l'hypothèse selon laquelle, le faible niveau constaté de la migration européenne reflète la rareté des chocs asymétriques au niveau de la région. Ils remarquent toutefois que l'harmonisation quantitative des chocs est encore insuffisante pour pouvoir établir une comparaison internationale des effets des chocs asymétriques. La mobilité des capitaux La mobilité des capitaux joue un rôle à la fois à court terme et à long terme. À court terme, les flux de capitaux peuvent équilibrer les ajustements de paiement entre les régions qu'il s'agisse d'une zone à monnaie unique ou à monnaies distinctes. Ces flux peuvent également soulager le poids de l'ajustement aux chocs en permettant d'étaler les changements structurels dans le temps. La mobilité des capitaux d'investissement à long terme pour financer ces changements structurels est également considérée comme essentielle pour réaliser une zone monétaire optimale. Si les travailleurs sont incapables de se déplacer vers les emplois, alors les emplois doivent être capables d'aller vers les travailleurs. Il est évident que toute segmentation des marchés financiers constitue une entrave à la mobilité des capitaux (Patterson et Amati, 2001). Certains prétendent que la mobilité des capitaux engendre un coût, et risque même d'exacerber les déséquilibres régionaux au lieu de les réduire. Le retouraux échelles de production peut engendrer une concentration des investissements dans les régions de grande activité, au lieu de les répartir dans les régions pauvres qui souffrent d'un taux élevé de chômage. C'est pourquoi Krugman (1993) et autres estiment que l'union économique et monétaire risque d'aggraver les crises régionales. Cette conclusion renvoie à la prévision de Kenen (1969) selon laquelle la libre circulation des biens, des personnes et des capitaux à l'intérieur d'une zone monétaire unique amplifient la spécialisation des régions en les rendant plus vulnérables aux chocs asymétriques. I.3.3.2- le degré d'ouverture des économiesLe degré d'ouverture d'un pays impacte sa croissance économique via les échanges commerciaux. C'est pourquoi il est intéressant de chercher à comprendre le lien pouvant exister entre l'ouverture commerciale et les politiques de stabilisation ; en l'occurrence la politique budgétaire. À cet effet, il est question, dans un premier temps d'examiner les différentes approches théoriques et dans un second, la relation de stabilisation qui en découle. Approches théoriques de l'ouverture commerciale Depuis la théorie des avantages comparatifs, Ricardo a démontré que plus un pays était ouvert, plus cela lui permettait de réorienter ses ressources rares vers des secteurs plus efficients et d'améliorer son bien-être. Les théories qui suivirent ont confirmé ces gains, en plus de rajouter ceux liés à la rémunération des facteurs de production. Les modèles néo-classiques, issus du modèle de Solow (1957), assument que le changement de technologie est exogène. Dans un tel cadre, les politiques commerciales d'un pays ne peuvent donc pas être considérées comme effectuant sa croissance. Mundell (1961) et Fleming (1962), dans leurs articles fondateurs sur les effets des politiques keynésiennes, affirment que l'ouverture des économies augmente les contraintes de l'efficacité de la politique budgétaire. Ils estiment que l'ouverture rend les pays interdépendants et que les politiques économiquesaffectent différemment les pays qui sont liés. La mobilité internationale des capitaux occupe une place primordiale dans leur analyse. En effet, une politique de relance (soit par une hausse des dépenses publiques ou une baisse des impôts) a tendance à détériorer les comptes de l'État et à augmenter le niveau des taux d'intérêt (effet d'éviction). La hausse des taux d'intérêt attire les capitaux et stimule à terme la consommation et la production. L'augmentation de l'offre et de la demande sera bénéfique pour l'économie si elle n'est pas dépendante de l'extérieure (c'est-à-dire qu'elle n'a pas un niveau d'importations de biens de consommation intermédiaire et de consommation finale importants). Dans ce contexte, l'efficacité de la politique budgétaire dépend de la sensibilité des taux d'intérêt et de la mobilité des capitaux. Néanmoins l'efficacité de la politique de relance en économie ouverte peut avoir des tendances inflationnistes et des externalités négatives sur les pays partenaires, d'où l'intérêt selon certains économistes de faire assister la politique budgétaire par l'action monétaire. Lien entre ouverture commerciale et stabilisation des chocs Sur le plan empirique, Grossman et Helpman (1991) démontrent que l'ouverture permet d'augmenter les importations domestiques de biens et services qui incluent des nouvelles technologies. Grâce à l'apprentissage par la politique et le transfert de technologie, un pays connait un progrès technologique, sa production devient plus efficiente et sa productivité augmente. On s'attend alors à ce que les économies plus ouvertes croissent à un rythme plus rapide que celles plus protectionnistes. Selon l'étude de Levine et Renult (1992) la relation de causalité entre l'ouverture et la croissance se fait à travers l'investissement. Si l'ouverture au commerce international permet l'accès à des biens d'investissement, cela mènera à une croissance de long terme. Un pays libéralisant ses échanges s'attirera des flux d'investissement étranger. Cependant, cela risque d'engendrer une baisse de l'investissement domestique due à une plus forte concurrence internationale et l'effet net reste alors ambigu.Grossman et Helpman (1992) avancent également qu'un pays protégeant son économie peut stimuler sa croissance. Cela est possible dans le cas où l'intervention gouvernementale encourage l'investissement domestique selon les avantages comparatifs du pays. Pour Batra (1992) et Leamer (1995), la libéralisation des échanges réduit les tarifs et par conséquent diminue le prix relatif des biens domestiques manufacturés. Ces biens deviennent moins attirants que les biens étrangers et l'économie domestique peut alors subir une perte. Même si ces travaux encouragent des politiques protectionnistes sous certaines conditions, aucun n'encourage la protection comme stratégie de développement à long terme. La protection est vue comme une stratégie de court terme afin de préparer adéquatement l'économie à l'ouverture de ses marchés. D'autres travaux, comme ceux de Grossman et Helpman (1992), Romer (1990) et Rivera-Romer (1991) portent leur attention sur les implications à long terme de l'intervention gouvernementale dans le commerce. Ils considèrent l'innovation comme source de croissance et encouragent donc des politiques d'ouverture. I.3.3.3- Le niveau d'endettementLes dérives budgétaires des années soixante-dix et quatre-vingt découlaient d'un endettement extérieur important et des arriérés de paiement significatifs. Devenus chroniques, les déficits publics ont été préjudiciables à la croissance économique qui a fortement ralenti pour devenir négative dans certains pays. Ils sont par exemple de (-0,4%) pour le Togo entre 1986-1993 et de (-0,8%) pour la Côte d'Ivoire entre 2000-2002, selon la Banque Mondiale (2003). Les arguments théoriques mettant en relation l'impact de la politique budgétaire sur les fluctuations de l'activité économique considèrent que celui-ci serait conditionnel au niveau de la dette. Dans une perspective keynésienne, la régulation de la croissance économique par l'État passe par des actions budgétaires contra-cycliques. Cette orientation amène les pouvoirs publics à soutenir l'activité dès lors que la demande desagents est déprimée et à la freiner lorsque son emballement fait craindre des déséquilibres internes et externes. On observera cependant qu'entre 1973 et 1982, les finances publiques africaines ont été structurellement déficitaires, en contradiction avec la logique contra-cyclique d'intervention de l'État. Jusqu'ici, peu d'États africains ont d'ailleurs été capables de lisser la dépense en épargnant dans les moments de boom des matières premières et en désépargnant dans une conjoncture défavorable. Sur la période d'observation, c'est- à- dire en aval de l'année 1986, on peut s'interroger sur la nature des effets keynésiens en raison des déséquilibres constatés et de l'importance de la dette contractée. En s'appuyant sur les idées de Ricardo, Barro (1974) a contribué à réfuter la thèse de l'efficacité de l'action budgétaire sur les variations conjoncturelles. Par le principe de l'équivalence ricardienne, le secteur privé intègre dans son calcul économique la contrainte budgétaire intertemporelle du secteur public. Si les agents s'attendent à rembourser la dette consécutive aux déficits, l'action de l'État produit un effet « non keynésien », dans la mesure où il n'affecte pas le produit intérieur. En effet, l'anticipation du remboursement de la dette suscite une diminution instantanée de la dépense privée et fait du déficit public un simple transfert intertemporel. Le principe de l'équivalence ricardienne repose toutefois sur des hypothèses restrictives, en particulier pour les pays en développement où les marchés de l'assurance et du crédit sont imparfaits et les impôts fortement distorsifs. Par ailleurs, en Afrique, les contraintes de liquidité limitent la possibilité pour les agents de lisser leur consommation dans le temps. Dans des contextes de fort endettement, des auteurs ont récemment renouvelé la réflexion en postulant qu'une contraction budgétaire pouvait induire un effet positif « anti keynésien » sur l'activité. Leur hypothèse procède de l'observation des expériences contractionnistes conduites, dans les années quatre-vingt, par certains pays de l'Europe du Nord. Point commun à ces économies, la réduction de la dépense publique a été à la fois forte, rapide et durable, mais également conjuguée à un effet expansif sur l'activité intérieure (Liau, 1999). La présenced'effets de seuil suggère la coexistence de différents régimes budgétaires conditionnels à l'endettement public. Plusieurs explications, mutuellement non exclusives, ont été apportées à ce phénomène. Les premières reposent plus particulièrement sur des mécanismes de demande, les secondes sur des mécanismes d'offre. En ce qui concerne les effets de demande, ils ont été interprétés par Giavazzi et Pagano (1990), mais aussi par Blanchard (1990), à travers un effet de signal dans des situations d'endettement critique. Celui-ci repose sur la solvabilité retrouvée des finances publiques qui modifieraient la formation des anticipations des agents privés. Une baisse permanente des dépenses publiques annonce une baisse future des impôts. Elle est donc à l'origine d'un effet de richesse positif. Que l'effet de signal se concrétise à travers la dépense ou par le biais de l'impôt, il met la politique budgétaire en relation avec des effets de seuil ; avec un impact sur l'activité économique qui dépend du niveau d'endettement. Dans une interprétation de cet effet de signal à partir d'un modèle à générations imbriquées, Bertola et Drazen (1993), Sutherland (1997) montrent qu'il pouvait exister un seuil psychologique de dette publique rendant l'ajustement budgétaire inévitable. Confrontés à un endettement public soutenable, les agents supposent que le remboursement de la dette reposera sur les générations futures. Dans ce cas, un déficit a des effets keynésiens. En revanche, en présence d'une dette jugée non soutenable, les agents s'attendent à supporter eux-mêmes le poids des remboursements, de sorte que les effets du déficit deviennent non-keynésiens ou anti-keynésiens. L'importance du seuil de la dette se dessine dans ce courant de littérature, mais également les hypothèses sur lesquelles les agents fondent la formation de leurs anticipations, en l'occurrence le caractère non monétisable et non répudiable de la dette. Ces hypothèses sont sans doute pertinentes pour les pays membres de la zone franc, encore que des phénomènes de hasard moral puissent être présents par des anticipations de moratoires ou de remises de dettes extérieuresqui modifieraient les comportements privés. La portée de ces phénomènes est toutefois à relativiser. La plus importante remise de dettes, l'initiative envers les Pays Pauvres et Très Endettés (PPTE), a été à la fois récente et exogène, suffisamment générale dans les pays en développement pour ne pas avoir été liée à des situations financières et des comportements stratégiques particuliers à l'Union. Les agents privés n'ont donc pas internalisé le principe de cette initiative pour former leurs anticipations. Pour ce qui concerne les effets d'offre, ils reposent sur deux hypothèses : d'une part, l'ajustement par la baisse des dépenses publiques n'engendre pas les distorsions que peut générer un accroissement des impôts, d'autre part, la composition de l'ajustement budgétaire dépend du niveau du taux d'endettement (Alesina et Perotti, 1995 ; Alesina et Ardagna, 1998). En situation budgétaire « critique », le gouvernement privilégie la baisse durable des dépenses publiques ; en particulier par la masse salariale, malgré le coût politique de court terme que revêt cette mesure. Au contraire, en situation budgétaire « normale », le gouvernement est porté à promouvoir un ajustement budgétaire politiquement moins coûteux qui repose sur une augmentation des impôts. Un autre effet d'offre a pu jouer en zone franc, en particulier par la concomitance de la réduction des déficits budgétaires et de l'engagement des gouvernements à liquider le problème des arriérés de paiement ; c'est-à-dire le non-paiement à l'échéance contractuelle des factures par l'État. Dans le passé, les arriérés envers le secteur privé ou parapublic ont constitué un moyen de relâchement instantané de la contrainte budgétaire publique. Si les arriérés sont ultérieurement apurés, les créanciers subissent un impôt implicite, un manque à gagner équivaut à celui d'une détention de titres publics non porteurs d'intérêt. Lorsqu'en revanche les arriérés publics ne sont qu'en partie liquidés à terme, situation qui fut courante en zone franc, la captation de l'État est plus importante. Elle est aussi plus distorsive envers le système productif, car elle implique une discrimination arbitraire des entreprises et le non-respect de la règle de droit.Ces stratégies de financement public ont été très perturbatrices pour l'activité des pays de la zone franc. De Boissieu (1985) en a montré le caractère pernicieux à travers les effets de « report » et « d'imitation » qui ont eu de très mauvaises implications pour le système financier local et la croissance économique, notamment pour les petites et moyennes entreprises du secteur formel. Le Pacte a donc privilégié la transparence budgétaire, préférant susciter la baisse des dépenses et parallèlement l'augmentation du taux de pression fiscale plutôt que de maintenir la logique subjective et souvent spoliatrice des arriérés publics. L'action simultanée sur les dépenses et les recettes publiques apparaît nécessaire dans un contexte de transition fiscale qui rend difficile l'ajustement par la seule augmentation des taux de prélèvement public. Ce changement de comportement en faveur d'une meilleure gouvernance publique a pu être une source de stimulation de la croissance économique sur fond d'engagement parallèle à réduire les déficits budgétaires. En d'autres termes, la moindre stimulation budgétaire de l'activité a pu être compensée par un regain de confiance des agents privés. Au total, la réponse aux chocs économiques par les moyens possibles mis en avant dans la littérature économique, montre que des conséquences peuvent en découlées. Lorsqu'il s'agit d'un ajustement par le niveau d'endettement, le recours en général à la politique conjoncturelle ; notamment la politique budgétaire est souvent privilégiée. Celle-ci est parfois à l'origine des externalités. SECTION II : ANALYSE DES EXTERNALITES BUDGETAIRES DANS LA ZONESelon la théorie keynésienne et ses prolongements, les politiques budgétaires produisent bel et bien des externalités positives sur les économies. A contrario, l'approche libérale et ses prolongements soutiennent purement la thèse d'externalités négatives comme l'effet d'éviction ayant tendance à faire baisser l'investissement privé. En premier, nous examinons les théories relatives aux externalités budgétaires dans une union monétaire et en second, nous étudions la nature des effets induits par cette politique économique. II.1- Approche de la Nouvelle Économie Keynésienne (NEK)La règle de Mundell (1961) prédit qu'en régime de change fixe, la politique budgétaire est efficace. En effet, la hausse des prix va baisser le solde courant à travers une appréciation du taux de change réel ; ce qui va conduire à un effet d'éviction. Si les prix sont rigides et s'il existe des capacités de production excédentaires, la demande globale détermine le revenu global. Pour pallier les déficiences du marché, et favoriser la mise en place d'un cercle vertueux de croissance économique, Keynes décrit et justifie l'intervention de l'Etat dans l'économie. Levin (1983), inspiré par le modèle Mundell-Fleming (1962) a appliqué au cas d'une petite zone de taux de change fixes entre deux pays en supposant une mobilité imparfaite des capitaux entre cette zone et le reste du monde. Dans ce modèle de Levin, l'hypothèse de mobilité parfaite des capitaux au plan internationale implique qu'une relance budgétaire dans un pays est inévitablement une « politique d'appauvrissement du voisin » parce que le revenu national dans l'autre pays doit diminuer pour maintenir l'équilibre du marché monétaire de la zone (pour un taux d'intérêt donné et une offre de monnaie constante). Lorsque l'activité économique ralentit, les dépenses publiques ont tendance à s'accélérer tandis que les rentrées de recettes ralentissent mécaniquement. Cela qui entraine une détérioration du solde budgétaire. De ce fait, le montant des recettes fiscales diminue et le volume des dépenses augmente. Aussi, la détérioration de l'activité économique provoque un transfert de revenu des administrations publiques vers les ménages et les entreprises ; ce qui atténue l'effet du ralentissement économique sur les revenus de ces derniers. C'est le rôle de stabilisateur automatique de la politique budgétaire. Cet effet est également relevé par Solow (2002) dans la réhabilitation de la politique budgétaire. Il soutient que l'effet stabilisateur est apparent du simple fait que la variabilité du revenu agrégé sera plus faible en réponse à une variabilité donnée de la dépenseautonome. Dès lors, l'effet stabilisateur est d'autant plus fort que le système d'imposition du revenu est plus progressif. Cette progressivité est mesurée par l'élasticité du taux marginal par rapport au revenu agrégé. Même si la théorie montre l'efficacité de la politique budgétaire (effets de débordement positifs) sur les économies des pays à travers le multiplicateur Keynésien, elle fait encore l'objet de vives critiques. Lorsque les prix sont rigides, et l'investissement sensible au taux d'intérêt ; le financement des dépenses publiques par l'impôt a un effet nul du fait de l'effet d'éviction : en effet, la hausse des dépenses publiques va augmenter le taux d'intérêt, par la suite il y aura une baisse de l'investissement. Cette baisse peut être négligeable si l'investissement est fortement sensible à la demande. II.2- Approche de la Nouvelle Économie Classique (NEC)Friedman (1976) et Schwartz (1963) ont rappelé compte tenu des hypothèses d'anticipations adaptatives et de taux de chômage naturel, qu'une politique budgétaire expansionniste entraîne un effet d'éviction total, et qu'une politique monétaire se traduit inévitablement par une hausse du niveau général des prix (courbe de Phillips verticale à long terme, pas de relation inflation/chômage). De telles théories ont trouvé un écho favorable chez les théoriciens de la nouvelle économie classique ; notamment Lucas (1973) ; Barro, (1974) ; Prescott (1977) qui ont souligné qu'à partir des hypothèses d'ajustements continus des marchés et d'anticipations rationnelles, que les politiques de relance n'avaient aucun effet sur l'activité dans la mesure où les agents anticipent les effets. Barro (1974), sur le plan théorique, met en évidence le « théorème de l'équivalence ricardienne » selon laquelle les dépenses gouvernementales nettes pouvaient compenser les insuffisances de la demande dans le secteur privé. On considérait désormais que les politiques budgétaires étaient sans effet sur le monde réel, si ce n'est qu'elles pouvaient avoir des conséquences inflationnistes sur le long terme. Les effets de l'augmentation des dépenses publiques sont les mêmes ;qu'elles soient financées par la hausse des impôts ou par l'emprunt. Seule une politique surprenant les agents aura un effet par le biais des mécanismes d'offre. La discipline budgétaire était considérée comme nécessaire pour assurer la stabilité des prix, contrairement aux institutions qui oeuvraient activement à la stabilité macroéconomique. Pour Lucas (1973), seule une politique monétaire non anticipée pourrait avoir des effets sur le niveau de production. Cette théorie milite pour l'abandon des politiques discrétionnaires. Sur le plan empirique, Alesina et Perotti (1995) montrent qu'il peut exister un biais en faveur du déficit budgétaire. En effet, les agents privés peuvent entre autres ne pas percevoir la contrainte budgétaire de l'Etat stipulant qu'un déficit soit comblé ultérieurement. Les électeurs peuvent délibérément souhaiter transférer le poids de la dette publique sur les futures générations, ou encore percevoir que les gouvernements peuvent se livrer à une utilisation stratégique des dépenses publiques en engageant les futurs dirigeants sur des dépenses correspondant à leurs propres préférences. Au regard des approches théoriques, on peut déduire une controverse sur la nature des effets de débordements des politiques budgétaires. Certains trouvent les externalités favorables à l'activité économique (soutien à la croissance, situation de plein-emploi, etc.) d'autres par contre y voient un dérapage (effet d'éviction, entrave à la liberté du marché, etc.) et une gabégie dans la gestion des finances publiques (déficit hors norme). II.3- Nature des externalités budgétairesIl est vraisemblable que la nature des effets de débordement des politiques budgétaires nationales sera différente dans une union monétaire et entre pays liés par des taux de changes flexibles. Dans le modèle à deux pays de Mundell- Fleming, avec la mobilité parfaite du capital et taux de change flexible, une augmentation des dépenses publiques financée par l'emprunt, par exemple, a des effets de transmission positifs sur la production à l'étranger ; car la devisenationale s'apprécie en raison de la hausse des taux d'intérêt internes ; ce qui induit un surplus d'exportations pour les pays étrangers. Au contraire, avec des taux de change fixes et en l'absence d'autres changements structurels, les effets de transmission seront vraisemblablement négatifs, car cette augmentation des dépenses publiques élève les taux d'intérêt dans le monde et freine l'investissement dans le pays comme à l'étranger ; les autres pays bénéficiant beaucoup moins d'une hausse de leurs exportations. Des recherches plus poussées à partir du modèle de Mundell-Flemming donnent des résultats moins nets, car les canaux de transmission deviennent plus complexes (Frenkel et Razin, 1987). Ainsi, Masson et Taylor (1994) montrent que la hausse des dépenses publiques génère un effet de débordement positif et négatif sur l'activité économique d'un pays et celle de ses partenaires commerciaux. L'effet de débordement positif s'observe à travers le canal du commerce extérieur. Par contre, l'effet de débordement négatif se traduit par la hausse éventuelle des taux longs. Cette hausse est partagée par l'ensemble des pays de l'union (zone euro). Elle dégrade la compétitivité du pays en déficit et celle de ses partenaires de l'union. Levine et Brociner (1994) attestent que l'augmentation de la fiscalité engendre aussi bien un effet de débordement positif que négatif dans l'économie du pays et dans celle des pays voisins. L'externalité positive se manifeste à travers le canal de l'offre de biens et services et/ou de l'offre de travail au niveau des entreprises nationales, grâce à une politique fiscale souple. Pour Benassy et Schalck (2007), elle favorise la production et stimule la demande nationale et étrangère. L'augmentation de la fiscalité peut également favoriser les activités et les comportements qui procurent les effets de débordement positifs. D'après Cottarelli (2011), elle permet de financer les biens publics qui ne seraient pas spontanément produits par le marché. Elle assure le fonctionnement des services publics et d'autres missions d'intérêt général.Quant à l'effet de débordement négatif, il s'effectue par le canal de la concurrence fiscale où une politique fiscale agressive en faveur des entreprises nationales, diminue leur compétitivité et handicape la croissance économique du pays domestique, mais également celle des pays voisins (Laffer, 1998 ; Sorenson, 2000). L'effet de débordement négatif se traduit aussi par la baisse des taux d'imposition dans les pays voisins et des baisses des revenus fiscaux dans le pays domestique. C'est ainsi que les pays membres peuvent être affectés par les politiques fiscales de leurs voisins ; par le biais des canaux de transmission (Zodrov et Mieszkowski, 1986). Ces effets de débordement sont généralement négatifs et provoquent une réduction du bien-être du pays qui subit ce débordement. D'après Benassy et Schalck (2007), l'effet de débordement négatif s'apprécie aussi par un déficit budgétaire détériorant les finances publiques dans le pays qui est l'initiateur de la politique budgétaire. La nature des externalités budgétaires reste mitigée selon les zones d'études, les périodes choisies, la méthode utilisée et les mécanismes de transmission des effets. Or, l'intégration économique et monétaire devrait renforcer les interdépendances entre les pays. Sarr (2006) a mis en évidence les externalités budgétaires dans l'UEMOA par le canal du commerce intrazone. Sur la base d'un modèle VAR structurel, il conclut que la transmission des externalités budgétaires dans la zone reste faible en raison du faible taux d'échange des flux commerciaux soit environ 12%. Dans la même zone, Ndiaye et Konté (2012) à l'aide d'un modèle VAR en panel, démontrent que le taux d'importation influence le solde budgétaire de base des pays de l'union par le canal d'éventuelles flambées des prix extérieurs qui induisent par voie de conséquence l'accroissement des prix intérieurs. Pour Kane (2013), la crédibilité de la politique budgétaire apparait ainsi fortement liée au degré de convergence des économies des pays membres de l'UEMOA. Récemment, les recherches menées par Sene (2014) sur la solvabilité de la dette publique à partir d'un VAR en panel à effets fixes, montrent qu'une détérioration de la situation budgétaire d'un pays envoi un mauvais signal aux investisseurs qui modifient leur comportent de risque à l'égard des titres publics. Mais, cettesituation particulière est observée lorsque le gouvernement est en face d'une dette insoutenable. Ensuite Diop et Diaw (2015) analysant la stabilité de la politique budgétaires dans l'UEMOA par la technique du SVAR, montrent bien que les chocs sur les dépenses en capital public ne conduisent pas à des tensions inflationnistes et influencent positivement les investissements du secteur privé au Benin, Mali et au Sénégal. La maîtrise de l'évolution des dépenses de consommation publique apparait importante puisque ces dépenses sont très sensibles à l'inflation dans les Etats comme la Cote d'Ivoire et le Sénégal. Ils trouvent également que les chocs sur le taux de pression fiscale ne comportent que des effets négatifs sur l'activité économique des Etats de l'union et aussi sur la consommation privée des ménages, d'où un contrôle strict de son évolution afin de ne pas créer des distorsions dans les économies de la zone. En résumé, la présence des externalités budgétaires dans les unions monétaires résulte en dehors des comportements hétérogènes des économies, du jeu non coopératif auquel les politiques économiques sont soumises. Résultats, les dérives budgétaires en termes de déficits sont excessives ; ce qui à long terme, nuit aux conditions d'optimalité de l'union. D'où un intérêt particulier pour les Etats membres de l'UEMOA d'aller vers une convergence des politiques budgétaires. SECTION III : CONVERGENCE BUDGETAIRE ET SURVEILLANCE MULTILATERALEDANS L'UEMOA Le concept de convergence a été développé dans la littérature depuis les travaux de Solow (1956). Elle a connu une forte utilisation dans les études empiriques avec l'avènement des processus d'intégration. Il est question d'évaluer la vitesse de rapprochement des pays pauvres vers les pays riches, membres d'une même union monétaire. Il convient de rappeler que la théorie traditionnelle de la croissance prédit que les économies semblables en termes de technologie et de préférences, convergent vers un même niveau de PIB par tête. En revanche la théorie de la croissance endogène initiée par Romer (1986) énonce que lesdifférences entre les niveaux de PIB par tête persisteront. Le débat actuel réside dans la notion de convergence absolue ; étant donné que l'équilibre économique de long terme dépend des caractéristiques structurelles des pays (par exemple : la technologie, les préférences, la croissance démographique, les politiques publiques, les structures de marchés, etc. La convergence absolue requiert, au préalable, la convergence des caractéristiques structurelles entre les pays. Dès lors, il n'est pas étonnant que l'hypothèse de la convergence absolue ait été rejetée par les régressions économétriques fondées sur les données transversales (Barro et al., 1991). Cette section expose le fondement théorique de la convergence budgétaire, les réformes institutionnelles en matières budgétaires et les mécanismes de surveillance multilatérale. III.1- Fondements de la convergence budgétaireÀ la question de savoir faut-il imposer des contraintes aux politiques fiscales nationales des pays au sein d'une union monétaire ? La théorie économique apporte comme argument le comportement du passager clandestin des autorités budgétaires. La littérature admet que l'imposition des contraintes budgétaires dépend de l'engagement de l'autorité monétaire par rapport à sa politique future. Combey et Mally (2010) montrent que l'incohérence temporelle dans la mise en oeuvre de la politique monétaire conduit au comportement de passager clandestin dans l'administration des politiques fiscales. Sans engagement, les autorités monétaires ont tendance à accroître le niveau du taux d'inflation lorsque le niveau d'endettement des Etats est en hausse, et à diminuer le niveau du taux d'inflation dans le cas contraire. Cependant, lorsque l'autorité budgétaire d'un Etat membre veut prendre une décision sur son niveau d'endettement, elle reconnaît qu'en augmentant son niveau d'endettement, l'autorité monétaire augmentera le niveau du taux d'inflation. Ainsi, il introduit le coût d'inflation induite par la dette dans sonprogramme, et ignore le coût que cette inflation induite impose aux autres Etats membres. Ce comportement du « free-rider » conduira à un niveau d'endettement insoutenable et à un niveau d'inflation élevé. C'est le point de vue développé par Chari et Kehoe (2007). Leur modèle conduit aux résultats suivants : si l'autorité monétaire peut s'engager, alors les règles fiscales imposées aux différents Etats membres ne conduiront pas à une augmentation de bien-être ; cependant, si elle ne peut pas s'engager, alors les contraintes augmentent le bien-être des Etats membres. Bertola et Drazen (1991) analysent l'effet d'une austérité budgétaire et suggèrent qu'un déficit fiscal élevé peut être le signe d'une forte pression fiscale à venir. Cette anticipation peut décourager l'investissement privé, ce qui pourrait avoir des effets négatifs sur la croissance. L'analyse a été ensuite développée sous un autre aspect par Giavazzi et Pagano (1995). À partir d'une évidence internationale, les auteurs démontrent l'effet non keynésien du déficit budgétaire. Dans une union monétaire, la structure fiscale est beaucoup plus liée au niveau général des prix et donc plus au taux d'inflation qu'à la politique monétaire. Un niveau de déficit élevé requiert un niveau général des prix élevés pour réduire le niveau d'endettement réel et permettre à l'autorité fiscale de respecter sa contrainte budgétaire à l'horizon (Woodford, 2001). Un rééquilibrage budgétaire de plus longue durée serait alors source de stabilité macroéconomique en rassurant les investisseurs que les impôts et les taux d'intérêt n'augmenteront pas pour financer de futurs déséquilibres budgétaires. Comme ont su souligner Combey et Mally (2010), le premier avantage d'une union monétaire est la réduction du taux d'inflation avec pour avantage la promotion de l'intégration économique et de la croissance économique ; aussi les coûts résident dans l'effet des politiques fiscales décentralisées sur la politique monétaire. Herzog (2005) démontre à partir d'un modèle dynamique, le rôle du pacte dans la discipline des politiques fiscales.III.2- Réformes institutionnelles en matière budgétaire Pour l'union européenne, les déficits importants des pays membres au début des années 1990 ont favorisé l'adoption du Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) en 1997. Concernant la coordination des politiques budgétaires des Etats de l'UE, le PSC fixe le seuil des déficits publics à 3 % du PIB, plafonne la dette à 60 % du PIB et fixe le taux d'inflation à moins de 1,5 % de points de la moyenne des trois pays membres ayant le plus faible taux d'inflation. Dans la même perspective, des mesures pour l'encadrement des politiques budgétaires nationales ont été prises en compte par le traité de l'UEMOA dès sa signature en 1994 à travers le programme de surveillance multilatérale. Pour renforcer la surveillance multilatérale, l'UEMOA a adopté en décembre 1999 un pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité (PCSCS). Au plan opérationnel, le Pacte s'appuie sur huit indices chiffrés permettant d'évaluer l'état du secteur réel, des finances publiques et celui du secteur extérieur. Ces indicateurs sont regroupés en quatre critères de premier rang, et quatre autres de second rang. Le ratio du solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal est le critère clé. Ce critère, permettant de mesurer la capacité d'un pays d'assurer le financement sur ressources internes de ses dépenses courantes et de ses investissements publics, devrait être positif ou nul. À sa signature, la phase de convergence du PCSCS était fixée sur la période allant du premier janvier 2000 au 31 décembre 2002 et la phase de stabilité devait démarrer à partir du premier janvier 2003 (acte additionnel N° 04/99-UEMOA). Les limites1 du PCSCS ont conduit les autorités de l'UEMOA à repousser les phases du pacte (l'Acte additionnel N° 03/2003 du 29 janvier 2003, l'Acte additionnel N° 02/2006 du 27 mars 2006 et l'acte additionnel N° 05/2009/CCEG/UEMOA). L'union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est née en 1994 de la volonté de renforcer l'harmonisation des politiques intracommunautaires. Cetteaspiration a trouvé son expression dans l'élaboration d'un « pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité » (PCS). Dans ce cas, la surveillance de la politique économique dépasse le domaine monétaire pour mettre les variables budgétaires sous contrôle communautaire. La littérature en souligne en effet la difficulté de promouvoir l'efficacité économique sans une bonne combinaison des politiques monétaires et budgétaires (Devarajan et Walton (1994) ; Semedo et Vilieu (1997). En 1999, le Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre les États membres de l'UEMOA est entré en vigueur. Ce pacte distinguait deux phases : Une phase de convergence, allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2002, durant laquelle les États membres devaient se rapprocher progressivement des normes communautaires ; Une phase de stabilité, devant débuter initialement au 1er janvier 2003, à partir de laquelle tous les États membres devraient respecter l'ensemble des critères de convergence. Le Pacte introduisait également une hiérarchisation des critères de convergence en identifiant des critères de premier rang (celui relatif au solde budgétaire est considéré comme un critère clé dont le non-respect peut entraîner le déclenchement d'un mécanisme de sanction) et des critères de second rang. L'État membre qui ne satisfait pas à un des critères de premier rang doit élaborer, en concertation avec la Commission de l'UEMOA, un programme de mesures rectificatives dans un délai de trente jours. Aucun État n'est parvenu à respecter les huit critères de convergence en 2002 ; alors, la conférence des chefs d'État et de gouvernements a décidé de reporter l'horizon de la convergence en fin décembre 2005. En mars 2006, constatant qu'un seul État respectait les critères de premier rang pour l'exercice 2005, elle a fixé un nouvel horizon de convergence pour l'UEMOA, en décidant que « désormais, l'Union entrera en phase de stabilité dès qu'une masse critiqued'États aura respecté les quatre critères de premier rang et que ce respect aura été jugé durable ». L'objectif cible pour l'atteinte de la phase de stabilité avait été fixé au 31 décembre 2008. Cet horizon a de nouveau été repoussé au 31 décembre 2013 lors de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement. En 2006, deux indicateurs complémentaires (inflation sous-jacente et solde budgétaire corrigé) ont été adoptés par le Conseil des ministres de l'UEMOA. Le solde de base corrigé est calculé en ajoutant aux recettes totales (hors dons) le montant des dons budgétaires étrangers et le montant de l'aide PPTE ayant financé les dépenses courantes et les dépenses d'investissement public. Depuis la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de mars 2009, c'est désormais ce critère du solde budgétaire corrigé qui devient le critère de premier rang. Selon un rapport du Comité de Convergence établi en avril 2014, la situation en matière de convergence s'est sensiblement améliorée en 2013 par rapport à l'année précédente, bien que ces performances soient encore jugées insuffisantes en ce qui concerne le respect du critère relatif au solde budgétaire de base. Cinq pays ont respecté un ou deux critères de convergence supplémentaires par rapport à l'année précédente. Seul le Niger a respecté un critère de moins, alors que le Sénégal et le Togo ont respecté les mêmes critères qu'en 2012. Tous les pays ont rempli les critères relatifs à l'inflation, à la dette publique et à la non- accumulation des arriérés. Cependant, seuls le Bénin et le Burkina Faso respectent le critère du solde budgétaire de base et, de ce fait, les quatre critères de surveillance de premier rang. Tableau 3 : Critères de Convergence de la zone UEMOA
Source : Commission de l'UEMOA (1999) Le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité entre Etats membres de l'UEMOA a pour objectifs de renforcer la convergence des économies des Etats membres, de favoriser la stabilité macroéconomique, d'accélérer la croissance économique et d'approfondir la solidarité entre les Etats membres (acte additionnel N° 04/99-UEMOA). Les cibles économiques et sociales des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) viennent s'ajouter aux recommandations du PCSCS. III.3- Mécanismes de surveillance multilatéraleL'UEMOA fait partie de la zone franc, ce qui signifie que la banque centrale de l'union bénéficie d'un compte dit « d'opérations » ouvert par le trésor public français et qui peut est débiteur sans limites. Après la création des unions monétaires, la France s'est préoccupée d'éviter des déficits budgétaires trop importants des gouvernements africains. Initialement les statuts de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et ceux de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BECA) limitaient à 10% des recettes budgétaires de l'annéeécoulée. Cette limite a été progressivement élargie à 15 puis à 20% des recettes fiscales. La limitation des avances était la contrepartie logique des comptes d'opérations. L'objectif de ces comptes étant de garantir la convertibilité des francs CFA en devises et non de financer indirectement les Etats. En l'absence d'autres sources de financement que la création monétaire, la limitation des avances auraient empêché les déficits budgétaires. En 1994, la dévaluation imposée par l'ampleur des déficits budgétaires a créé un courant d'opinion en faveur de l'équilibre budgétaire. Le traité de l'UEMOA et le traité instituant la CEMAC prévoient une surveillance multilatérale des politiques économiques et leur mise en oeuvre en cohérence avec la politique monétaire commune. En principe, les Etats devaient éviter tout déficit excessif9. Dès l'origine des unions économiques, les Etats furent invités à respecter des critères quantitatifs, pour l'essentiel relatifs aux finances publiques. La référence principale était un solde budgétaire primaire (c'est-à-dire hors service de la dette) qui devait être positif dans la CEMAC et supérieur à 15% dans l'UEMOA10. Quatre indicateurs ont été adoptés par le conseil des ministres de l'UEMOA en 1999 avec le pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité (les critères de premier rang). Le premier exige que le ratio solde budgétaire de base sur PIB soit positif ou nul, le deuxième concerne le taux d'endettement qui ne doit pas excéder 70% et le troisième vise la non-accumulation d'arriérés de paiement, intérieurs ou extérieurs. Le quatrième concerne le taux d'inflation et fixe une limite supérieure de 3%. Ce dernier critère n'est pas strictement budgétaire, mais doit contribuer, avec les trois premiers, à contenir les déficits budgétaires. 9 Traite de l'UEMOA (article 63 et 75) et commission régissant l'Union Economique de l'Afrique Centrale annexée au Traité instituant la CEMEAC (aticles 49 et 61). 10 Convention de l'Union Economique de la CEMAC article 55, Directive 02/96/CM de l'UEMOA. Le solde budgétaire de base est défini comme la différence entre les recettes totales hors dons extérieurs et les dépenses totales hors investissements publics financés sur ressources extérieures. L'équilibre budgétaire à respecter exclut les investissements publics financés sur ressources extérieures, mais non les investissements financés sur ressources internes ; ce qui en fait un concept hybride. Comme ce solde budgétaire inclut en dépenses les paiements des intérêts de la dette contrairement au solde primaire, son adoption comme critère quantitatif traduit la volonté de réaliser un excédent primaire couvrant intégralement les intérêts de la dette publique, suggérant qu'il n'est pas normal qu'un Etat emprunte pour assurer le paiement de la charge d'intérêt sur sa dette. Le non-respect des critères peut en principe donner lieu à des sanctions graduelles qui vont de la publication d'un communiqué à la suppression des mesures de soutien dont bénéficierait le pays de la part de l'union. Toutefois, selon l'article 58 du traité de la CEMAC, lorsqu'un Etat membre est touché par « évènements exceptionnels », il peut être exempté, pour une durée maximale de six mois, de l'obligation de respect de tout ou partie des procédures de surveillances multilatérales. Dans le cas contraire, l'Etat est exposé à des sanctions qui sont les mêmes que celles appliquées dans l'UEMOA. Cependant, le nouveau pacte de convergence adopté en Afrique de l'ouest a introduit une hiérarchisation des critères de convergence en critère de premier rang (dont le non-respect est susceptible de déclencher les mécanismes de sanctions) en critères de second rang. Il avait été prévu dès le départ que l'application du Pacte de l'UEMOA serait progressive. Etait alors définie une première phase de convergence des politiques économiques allant de janvier 2000 à décembre 2002 durant laquelle les Etats membres devaient se rapprocher des normes communautaires, puis une phase de stabilité à partir de janvier 2003 tous les Etats membres auraient dû satisfaire les critères de convergence. Le tableau n°4 résume l'état de respect des critères de convergence dans la zone UEMAO. Tableau 4 : Nombre de critères respectés par pays depuis 2000
Source : Calcul de l'Auteur sur la base du rapport, Commission UEMOA (2012) Du tableau n°4, il ressort que dans l'UEMOA les critères de convergence sont diversement respectés. A titre illustratif, seul le Sénégal parvient jusque-là à respecter le plus grand nombre de critères, suivi du Mali et du Niger. On peut également dire que la Guinée Biseau et le Togo ont été les moins performants dans le cadre du respect. L'année 2010 a vu les meilleurs résultats pour l'ensemble des pays allant de 3 à 6 critères respectés sur les huit (08) globalement définis. Mais, des efforts supplémentaires aurait permis de dépasser ce cap si des mesures contraignantes ont été prises et appliquées. À noter cependant que les sanctions prévues dans le cadre de la surveillance multilatérale n'ont été appliquées à aucun Etat. D'où l'intérêt, après plusieurs années de fonctionnement des institutions communautaires, de procéder à une évaluation de la mise en oeuvre de la coordination des politiques budgétaires dans la zone UEMOA. Une telle démarche aurait permis d'apporter les corrections nécessaires. CONCLUSIONDans un contexte de pacte de convergence et de stabilité, les problèmes d'hétérogénéité structurelle des économies et l'effet de jeu non coopératif des politiques budgétaires continuent d'accentuer la présence d'effets de débordement budgétaires dans l'UEMOA. Les économies sont interdépendantes de telle façon que les politiques budgétaires adoptées par un pays affectent les performances économiques des autres pays. L'analyse des résultats de l'indicateur économique tel que le taux de croissance économique, a montré un retard d'envol des taux de croissance pro-pauvre dans l'UEMOA. Nonobstant les progrès enregistrés dans les ambitieux programmes des Etats, le taux d'évolution de l'activité économique réelle dans la zone reste en deçà du niveau minimal de 7% pour réduire la pauvreté (Diaw et Diop, 2015). Par ailleurs, les indicateurs macroéconomiques montrent les divergences entre pays à travers des taux de croissance très variables et des niveaux de dispersion assez significatifs (voir les valeurs des écarts-types en annexe). De tels résultats confirment également le caractère structurellement hétérogène des économies, induisant ainsi des réactions variées face aux chocs. Les pays de l'union sont essentiellement exportateurs de produits de base alors qu'ils importent des produits à haute valeur ajoutée. Dès lors, leur vulnérabilité à la volatilité des prix devient très fréquente en raison des fluctuations des cours mondiaux. L'analyse du tableau de corrélation des cycles économiques (cf tableau n°2) montre qu'il n'y a pas eu d'augmentation du caractère symétrique des chocs (en raison de faible corrélation des chocs liés aux termes de l'échange). Ceci s'explique notamment par la forte spécialisation des pays dans la production et surtout l'exportation de matières premières ; ce qui exclut une complémentarité entre eux. En outre, il existe une forte hétérogénéité des structures économiques dans la zone UEMOA où trois (03) types d'économies cohabitent : des économies sahéliennes fortement dépendantes des aléas climatiques (Burkina, Mali, Niger), des économies relativement industrialisées et à forte dominance des activités deservices (Côte d'Ivoire, Sénégal) et des économies côtières dont la dynamique est clairement tirée par le commerce d'import-export (Bénin, Togo). Pour ce qui concerne la mobilité du facteur travail, elle est restée très faible en dépit de l'existence du traité de l'UEMOA qui prévoit dans son article 4, la libre circulation et le droit d'établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée. Les mouvements migratoires semblent être plus liés aux déterminants historiques et culturels qu'aux ajustements économiques. De plus, les difficultés que connaît la Côte d'Ivoire, pays le plus influent de l'Union sur le plan économique, n'ont pas facilité les migrations de travailleurs en direction de ce pays, dans un contexte de nationaliste illustré par la notion « d'ivoirité ». Sur le marché des biens et services, la faible flexibilité des prix relatifs dans des cas oligopolistiques, combiné au bas niveau du taux d'épargne pour un marché financier régional embryonnaire, réduisent les transferts intra-communautaires au plan microéconomique. Au niveau macroéconomique, la faiblesse des fonds structurels empêche la mise en place de politiques d'envergure et de convergence des pôles régionaux. Le commerce intra- régional est resté faible, en raison de la structure extravertie des économies (priorité à l'exportation vers les pays du Nord de matières premières agricoles et non agricoles), de l'étroitesse des marchés, de la qualité des infrastructures de transport et de nombreuses entraves non tarifaires aux échanges. In fine, c'est un goulot d'étranglement qui s'installe dans l'union (situation sous- optimale). Pourtant, les questions touchant les effets de débordement issus des politiques budgétaires nationales continuent de diviser les économistes comme Marshall (1898) ; Pigou, (1920) ; Benassy et Schalck (2007) ; Levine et Brociner, (1994). Tous ont longtemps mis l'accent sur l'importance des répercussions budgétaires en cas d'austérité et où de relance. Cette situation nous oblige à aller vers une revue de littérature économique pour mieux cerner les controverses théoriques et empiriques portant sur les politiques budgétaires et leurs effets. CHAPITRE II : FONDEMENTS THEORIQUES ET EMPIRIQUES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE EN UNION MONETAIRELe débat sur l'efficacité de la politique budgétaire continue d'opposer les économistes de la nouvelle économie classique (NEC), ceux de la nouvelle économie keynésienne (NEK) et ceux de l'économie géographique. Un des arguments les plus solides consiste à admettre que la politique budgétaire n'a pas d'effet favorable sur l'activité économique (Creel et al., 2004). De ce fait, les Etats membres peuvent l'abandonner sans crainte surtout que les déficits publics semblent nuisibles, à cause notamment de la hausse des taux d'intérêt qu'ils provoquent, ainsi que de la baisse de la demande privée (puisque les agents anticipent les impôts qu'ils devront payer demain) et de l'offre (en raison de l'anticipation de hausse future des impôts) qui en découlent. L'objet de ce chapitre est de passer en revue les arguments à la fois théoriques et empiriques relatifs à la zone monétaire optimale, aux politiques budgétaires et ses effets de transmission et la coordination des politiques budgétaires. Pour cela, il est scindé en quatre grandes sections : la section (I) la théorie de la zone monétaire optimale, section (II) présente la politique budgétaire en union monétaire, la section (III) met l'accent sur les mécanismes de transmission des effets budgétaires et la section (IV) explique la coordination comme une réponse à l'efficacité budgétaire dans l'union. SECTION I : THEORIE DE L'UNION MONETAIRE OPTIMALEOn peut définir une union monétaire comme une zone géographique dans laquelle circule une monnaie unique qui est à la fois le moyen de paiement dominant et la principale unité de compte. S'il est clair qu'une union monétaire interdit toute politique monétaire indépendante aux pays membres, il n'est évident qu'il aille de même pour la politique budgétaire, (Bovenbers et al., 1991). S'il existe un marché financier développé sur lequel les gouvernements peuvent emprunter, ils n'ont pas besoin de recourir au financement monétaire. C'est pourquoi on soutient parfois que les conditions monétaires ne seront pas perturbées par des politiques budgétaires indépendantes et même divergentes. C'est pourquoi, nous allons aborder d'abord les fondements d'une unionmonétaire, ensuite la théorie de l'optimalité pour une zone monétaire et enfin les critères d'optimalité. I.1- Fondements théoriques d'une union monétaireMundell (1961) est le premier économiste qui a jeté les fondements théoriques de l'union monétaire, notamment celle européenne. Sa théorie des zones monétaires optimales est l'une de ses plus importantes contributions scientifiques qui a servi dès les années soixante de cadre d'analyse aux nombreux débats sur le bien- fondé de la création d'une monnaie européenne. Mundell va être un ardent partisan de l'Euro dont il est considéré comme le parrain. Paradoxalement, sa théorie va être utilisée par de nombreux économistes pour s'opposer à l'Union monétaire européenne et pour mettre en doute ses chances de succès. Dans sa théorie des ZMO, il mène son analyse à partir d'une interrogation fondamentale : quels sont les critères économiques selon lesquels diverses régions du monde pourraient décider d'adopter une monnaie commune ? A partir du concept de région, Mundell envisage une nouvelle carte monétaire du monde. Ainsi une région allemande pourrait s'allier avec une région française pour créer leur propre monnaie et abandonner le franc et le mark. Il prend l'exemple de l'Amérique du Nord pour élucider son idée. Dans quelles conditions pourrait-il être avantageux pour l'Ouest du Canada et l'Ouest des États-Unis de s'allier pour créer une monnaie de l'Ouest, ainsi que pour les parties Est des deux pays de créer une monnaie propre à l'Est du continent ? Les relations entre ces deux nouvelles monnaies, qui supplanteraient les dollars canadiens et américains, seraient régies par un taux de change flottant. Pour répondre à cette question, il développe une analyse dans laquelle il met en exergue les coûts et bénéfices de l'union monétaire. Les avantages de l'adoption d'une monnaie commune comprennent la réduction des divers coûts de transaction qu'entraîne l'existence de monnaies différentes, un gain en liquidité de la monnaie dû notamment à l'extension de son aire de transactions, dont bénéficiera également l'ensemble des marchés financiers. Les désavantages potentiels proviennent dela suppression du taux de change entre les composantes de l'union : il n'est plus possible de laisser le taux de change absorber les chocs qui viendraient frapper de façon asymétrique les diverses régions d'une union monétaire. Ainsi donc la constitution d'une union monétaire implique l'abandon de la politique monétaire à une instance supranationale (banque centrale). Cette disposition est susceptible d'engendrer des coûts qui peuvent mettre à mal l'union. C'est pourquoi la théorie de la zone monétaire définit au départ par Mundell (1961) énumère les critères que doivent remplir les pays candidats à une Union Monétaire pour minimiser les coûts liés à l'abandon de l'instrument monétaire. À la suite de Mundell, plusieurs autres critères ont été définis, notamment par McKinnon (1963) ; Kenen (1969) ; Ingram (1969) ; Cooper (1977) et Kindleberger (1986). I.2- Théorie de la zone monétaire optimaleL'union monétaire a fait l'objet d'étude dans le cadre du débat entre régimes de change fixe et flexible. Elle ne constituait pas un objet d'étude spécifique, mais était assimilée à un système de change fixe, à la fois dans les discussions académiques et politiques (Fratianni et Von Hagen, 1992). C'est dans ce contexte que s'inscrit la théorie des zones monétaires optimales, principale approche de l'intégration monétaire. Elle définit une zone monétaire comme un domaine au sein duquel les taux de change sont fixes et cherche à déterminer ses conditions d'optimalité (Mundell, 1961). De nombreux prolongements théoriques, mais surtout empiriques, ont été développés dans ce cadre et les critères des ZMO ont été appliqués à l'Europe entre autre par Mongelli (2002) et à d'autres régions du monde comme Eichengreen (1998). Mais cette littérature met plus l'accent sur les coûts macroéconomiques engendrés par la perte de l'instrument de taux de change et aborde à peine la question des bénéfices de l'intégration monétaire. L'intérêt porté aux unions monétaires, déterminées plus spécifiquement par une monnaie commune, s'est ravivé avec la concrétisation de l'intégration monétaire en Europe, qui, avec la création de l'euro en 1999, a montré que la constitutiond'une union monétaire était réalisable alors que la théorie des ZMO favorisait le pessimiste sur ses chances de succès (Brack, 2008). La création de l'Union économique et monétaire (UEM) en Europe représente un enjeu majeur, non seulement pour les pays membres, mais aussi pour les autres pays qui pourraient la rejoindre et pour les pays non-membres, principaux partenaires de l'Union. D'un autre côté, les crises financières qui se sont multipliées dans les années 1990 (notamment la crise du système monétaire européen de 1992-1993 ; la crise mexicaine de 1994-1995 et la crise brésilienne de 1999) ont conduit de nombreux économistes à défendre les régimes de change « extrêmes », tels que la caisse d'émission (en Argentine, Bulgarie, Estonie et Lituanie) ou l'union monétaire «dollarisation», considérés comme étant les seuls viables avec le système de change flexible (Fischer, 2001). Ces deux événements ont contribué à élargir les débats dans le domaine de la recherche académique, à la fois en limitant la portée de la théorie des ZMO et en ouvrant de nouvelles pistes de recherche. L'expérience européenne procure de nouvelles données permettant d'analyser empiriquement les effets de l'union monétaire, et non plus seulement ses conditions d'optimalité. Elle a montré que les critères mis en avant par la théorie des ZMO sont endogènes ; l'union monétaire serait viable ex-post même si elle ne l'est pas ex-ante. On peut distinguer deux types d'unions monétaires : l'union monétaire multilatérales et l'union monétaire unilatérale. Dans les deux cas, il y a abandon de la monnaie nationale au profit d'une monnaie commune ce qui constitue la définition généralement admise de l'union monétaire. Dans le cas de l'union monétaire multilatérale, la souveraineté monétaire est partagée entre les membres de l'union, alors que dans une union monétaire unilatérale («dollarisation» ou «euroisation»), elle est abandonnée au profit du pays ancre. L'union unilatérale connaît de nombreux développements. Étudiant la politique de change effective de 66 pays, mesurée à partir de la volatilité relative des monnaies par rapport à trois ancres potentielles (dollar, mark et yen), Bénassy-Quéré et Deusy-Fournier (1995) montrent que la majorité des pays considérés tendent de fait à stabiliser leur monnaie par rapport à une monnaie de référence : 30 % le font par rapport au mark (essentiellement les pays de l'Union européenne), et près de 30 % également le font par rapport au dollar (le yen n'apparaissant pas comme une monnaie d'ancrage). Ces proportions seraient sans doute plus importantes si l'on pouvait étudier également des comportements d'ancrage par rapport à des paniers, et non uniquement des monnaies de référence. Il est probable que le mouvement d'ancrage sur des grandes monnaies internationales se poursuivra, renforçant le rôle régional, sinon international, de l'euro par exemple. C'est ce que montrent (Bénassy-Quéré et al., 2004) à propos des pays sud- méditerranéens et des pays d'Europe centrale et orientale. Pour ces auteurs, si les pays proches, en termes régionaux, de l'Union européenne adoptent un raisonnement en termes de zone monétaire optimale pour définir la monnaie de référence de leur politique de change, ils auront sans doute intérêt à retenir l'euro (plutôt que le dollar ou le yen), en raison de l'importance de leurs liens commerciaux avec l'Union. Par ailleurs, si l'on admet que ces pays ont également pour objectif la stabilisation de leur solde extérieur, il apparaît également que l'euro devrait être la monnaie d'ancrage réel à privilégier, et ce dans des proportions qui sont importantes, puisque l'euro représenterait dans la majorité des cas plus de 70 % du panier d'ancrage. L'union multilatérale est généralement considérée comme la résultante d'un long processus d'intégration, tandis que l'union monétaire unilatérale apparaît davantage comme une solution pour certains pays émergents ou en développement en proie à une instabilité macroéconomique forte ou caractérisés par une dollarisation de facto, cette dernière étant généralement mesurée par la part des dépôts en monnaie étrangère dans la masse monétaire : de nombreux pays se caractérisent par une dollarisation élevée, où les dépôts en monnaie étrangère dépassent 30 % de la masse monétaire. I.3- Critères d'optimalité pour une union monétaireIci nous allons exposer progressivement les différents critères d'optimalité. Il s'agit de la forte mobilité du facteur travail ; le taux d'ouverture ; la nature de la spécialisation ; l'intégration financière et fiscale ; l'homogénéité des préférences et l'endogénéité des critères d'optimalité. I.3.1- La forte mobilité du facteur travailPour Mundell (1961), une Zone Monétaire Optimale (ZMO) est un espace économique où les facteurs de production sont mobiles et où les régions sont touchées de façon symétrique par des chocs. Les nations ont intérêt à former une zone monétaire si et seulement si la mobilité des facteurs à l'intérieur de la zone qu'elles constituent est plus élevée qu'avec l'extérieur. Cette thèse s'explique par le fait que la mobilité des facteurs est capable de corriger les déséquilibres suite à un choc (interne ou externe) sans recours au taux de change. Pour l'illustrer, considérons deux pays A et B engagés dans un processus d'intégration. Soit alors un choc qui déplace la demande du pays A vers celle du pays B. En l'absence de mobilité des facteurs on assiste à une surévaluation de la monnaie du pays A, un déficit de la balance des paiements, une baisse de la production et du chômage tandis que dans le pays B, c'est le phénomène inverse. La mobilité de la main d'oeuvre permet de résorber le chômage, de réduire la demande et le déficit commercial dans le pays A et puis de provoquer la hausse des salaires dans le pays B. Pour que le mécanisme d'ajustement soit efficace, il est nécessaire que les prix et les salaires soient flexibles. Sinon, on peut s'attendre à une dépréciation de la monnaie qui compromet l'union monétaire. Pour McKinnon, cette explication n'est pas satisfaisante de sorte qu'il en propose une autre. I.3.2- Le taux d'ouverture : McKinnonÀ la suite de Mundell (1961), McKinnon (1963) postule que la constitution d'une zone monétaire tient plus à l'ouverture des économies qu'à la mobilité des facteurs. Il définit l'ouverture d'une économie comme étant le rapport des biens échangeables sur les biens non échangeables, soit les importations et exportations rapportées au PIB. Dès lors pour McKinnon (1963), les risques liés à l'abandon du taux de change diminuent avec le degré d'ouverture des économies et l'intensité de leurs échanges réciproques. En effet les économies très ouvertes, donc fortement interdépendantes, sont sans cesse exposées aux chocs externes. Par conséquent, les économies ouvertes ont intérêt à constituer une zone monétaire pour éliminer les risques du taux de change qui sont sources de fortes instabilités. Kenen (1969) montrera que cette explication de McKinnon, elle aussi, n'est pas suffisante. I.3.3- La nature de la spécialisation : Kenen (1969)Kenen met l'accent sur les structures des économies candidates à l'union monétaire. Il montre alors que les économies ayant une structure productive diversifiée résistent facilement aux chocs à cause du décalage conjoncturel. En effet, les chocs ne peuvent atteindre simultanément tous les secteurs de l'économie. En conséquence, les pays qui ont un haut degré de diversification peuvent fixer leur taux de change, donc constituer une zone monétaire. Cette proposition, tout comme les deux précédentes, néglige le jeu de la sphère financière qui, on le sait, joue un rôle de plus en plus important dans la détermination des taux de change. C'est pourquoi Ingram et Johnson (1969) proposent d'en tenir compte, ce qui modifie le critère d'optimalité de la zone monétaire. I.3.4- L'intégration financière et fiscale : Ingram et Johnson (1969)Ces deux auteurs introduisent la sphère financière dans l'analyse de la zone monétaire optimale. Selon eux, la faible mobilité de la main d'oeuvre peut êtresuppléée par la mobilité du capital. En effet, la mobilité totale des capitaux et la libéralisation des services financiers permettent de corriger les déséquilibres de la balance des paiements sans pression sur le taux de change et sur les taux d'intérêt. Cette approche se fonde sur le fait que les capitaux ont tendance à se déplacer plus rapidement que la main d'oeuvre. Aussi, pour qu'une zone monétaire soit optimale il faut qu'elle soit totalement intégrée d'un point de vue financier. Par ailleurs, le fédéralisme fiscal permet de compenser le manque d'ajustement du taux de change, et d'atténuer l'effet des chocs asymétriques. Ce mécanisme d'ajustement joue à travers les transferts des pays excédentaires vers les pays déficitaires. Cooper (1977) d'une part, et Kindleberger (1986) de l'autre, poussent alors l'analyse au-delà de la nature d'actif financier de la monnaie en la considérant comme un bien collectif. Dès lors le critère d'optimalité de la zone monétaire trouve ses fondements dans la structure des préférences des agents économiques. I.3.5- L'homogénéité des préférences : Cooper et KindelbergerPour Cooper (1977) et Kindleberger (1986), l'union monétaire est avant tout un bien collectif, manifestation de la demande commune des États membres. Les pays membres qui ont des relations commerciales intenses et qui expriment des préférences similaires, aussi bien pour les biens privés que pour les biens collectifs, remplissent les conditions pour former une zone monétaire optimale. Il est alors plus aisé de faire des compromis en matière de politique économique dans la zone constituée à cause de l'homogénéité des préférences. Finalement, on peut admettre que tous les critères énoncés ci-dessus, plus qu'ils ne s'excluent, sont plutôt complémentaires pour définir la zone monétaire optimale. Aussi, de récents travaux tentent-ils de formaliser les grands principes de la ZMO ainsi définie pour apprécier la pertinence de ces critères à la lumière des faits, dans des modèles d'équilibre général. I.3.6- L'endogénéité des critères d'optimalitéA la suite des travaux initiaux menés par Mundell (1961) ; McKinnon (1963) et Kenen (1969) sur la théorie des ZMO, d'autres critères ont permis aussi de tracer les contours de l'optimalité. Ainsi, Frankel et Rose (1997) montrent après les critères usuels dans l'analyse de l'optimalité des zones deux autres critères : l'intégration commerciale et la corrélation des cycles d'affaires. Cette thèse de l'endogénéité des critères de ZMO développée par est l'une des principales critiques à l'égard de la théorie traditionnelle. Pour Frankel et Rose (1997), le processus d'intégration monétaire est endogène dans la mesure où l'union monétaire renforce la symétrie des chocs et justifie ex post tout l'intérêt de créer une monnaie unique. Ils privilégient deux critères importants pour mesurer les gains résultants des unions monétaires : Le degré d'intégration commercial évalué par le niveau du commerce bilatéral et la corrélation des cycles d'affaire sont les deux critères utilisés pour mesurer les gains résultants des unions monétaires. Les auteurs montrent que, deux pays auront intérêt à mettre en place une union monétaire lorsqu'ils ont un niveau d'échange bilatéral élevé et/ou une corrélation forte de leur cycle économique. L'idée sous-jacente est que, l'union monétaire renforce la corrélation des variables économiques en renforçant les liens commerciaux, réduisant par la même occasion les chocs asymétriques. Il en résulte des gains à l'union même si on prend en compte les coûts engendrés par la perte d'autonomie de la politique monétaire au niveau domestique. A partir d'un niveau d'intégrations commerciales, le degré de symétrie des économies et une frontière d'optimalité, les auteurs mettent en évidence le caractère endogène des critères d'optimalité (graphique N°3). Des pays caractérisés par un niveau faible d'échanges bilatéraux, une faible synchronisation des cycles économiques (partie hachurée) n'ont aucun intérêt d'abandonner l'indépendance monétaire. Cela s'explique par l'absence de gains en cas d'union (bénéfice < 0). Par contre, à droite de la frontière d'optimalité(exemple point C) : forte corrélation des cycles d'affaire et la forte intégration commerciale, l'union monétaire générerait des profits supérieurs aux pertes découlant de l'autonomie monétaire. Graphique 3 : Intégration commerciale et cycle des affaires Source : Manix W. Hédreville Ce graphique dénote le caractère endogène des critères d'optimalité. Ainsi, les pays ne sont pas aptes à créer une zone monétaire, ils se situeront au point a, (à gauche de la frontière d'optimalité). La formation d'une simple zone de libre- échange amènerait les pays au point b grâce à la hausse du niveau des échanges bilatéraux. Cependant, ils resteront toujours à gauche de la frontière d'optimalité. Il s'ensuit qu'une zone de libre-échange ne règle pas la situation. Il faut mettre de côté les critères traditionnels et entrer en alliance monétaire afin d'atteindre le point c caractéristique d'un niveau élevé d'intégration commercial et d'une forte corrélation des cycles.Au total, Frankel et Rose (1997) montrent que, si ces critères traditionnels ne sont pas respectés par un pays au moment de la formation de l'union (ex ante), la hausse des échanges commerciaux c'est-à-dire l'augmentation de la corrélation des cycles d'affaire qui en découle le permettra après union (ex post). SECTION II : POLITIQUE BUDGETAIRE EN UNION MONETAIRELa politique économique est généralement définie comme le domaine d'intervention des pouvoirs publics dans la régulation de l'économie. Guerrien (2000) analyse celle-ci comme « la branche des théories économiques qui traite des diverses façons dont l'Etat peut intervenir pour infléchir la conjoncture, notamment en ce qui concerne l'évolution de la production et du niveau des prix ». Traditionnellement, la politique économique retient quatre objectifs principaux (la croissance, le plein emploi, la stabilité des prix et l'équilibre extérieur) que les économistes appellent depuis les travaux de Kaldor (1971) le carré magique. Le graphique n°3 permet d'illustrer la représentation. Graphique 4 : Carré magique de Nicola Kaldor CROISSANCE ECONOMIQUE PLEIN EMPLOI EQUILIBRE EXTERIEUER INFLATION Lorsque l'on aborde les moyens d'action de l'Etat sur l'économie, on oppose généralement la politique conjoncturelle dont l'horizon est le court terme à la politique structurelle dont les effets se font sentir à moyen et long terme. Les politiques conjoncturelles s'appuient sur la politique budgétaire (dépenses etrecettes de l'Etat) dont les instruments utilisés sont alors les investissements publics, les impôts, les subventions et aides diverses et plus généralement le solde budgétaire (il s'agit surtout d'un déficit) et la politique monétaire dans une certaine mesure. Dans cette section, il est question évidemment d'examiner tour à tour les controverses théoriques sur la politique budgétaire, ensuite les choix de politiques budgétaires suivant la conjoncture en union monétaire et enfin d'étudier les caractères cycliques des politiques nationales. II.1- Généralités sur la politique budgétaireOn distingue en général plusieurs types de politiques conjoncturelles qui se réfèrent aux phases d'expansion et de récession. On parle alors de politique de relance (expansion) ou de politique de stabilisation (récession). La politique de relance cherche à stimuler la demande afin que les entreprises produisent davantage et embauchent plus. La politique de stabilisation est généralement une politique de lutte contre l'inflation. Il s'agit d'une politique d'austérité budgétaire. La fonction de stabilisation des politiques budgétaires reste encore une préoccupation des économistes et des décideurs politiques. Beaucoup d'études montrent l'évidence que ces politiques révèlent des caractères pro- cycliques11 dans les pays en développement (Demirel, 2010) et parfois contra- cycliques12 dans certains développés (Huart, 2011). II.1.1- L'analyse keynésienne de la politique budgétaireLes analyses keynésiennes ont donné une justification théorique à l'idée montrant que l'utilisation du budget pouvait influencer la demande des agents 11 Une politique budgétaire est alors pro-cyclique lorsqu'elle tend à accentuer les fluctuations de l'activité. Par exemple, une politique de baisse d'impôt dans une phase de forte croissance, ou une politique de consolidation budgétaire en bas de cycle sont des politiques pro-cycliques. 12 Une politique budgétaire est contra-cyclique lorsqu'elle permet d'amortir les fluctuations de l'activité à l'origine d'inefficacité économique et de coûts sociaux.économiques (consommation des ménages, investissement des entreprises). Le budget des Etats peut donc être utilisé dans le cadre d'une politique de régulation de la conjoncture. Toutefois il ne faut pas perdre de vue que cette régulation peut jouer dans deux sens. En cas de sous-emploi (situation où le chômage est important), l'Etat se doit de mener une politique de relance afin d'augmenter la demande effective. En situation inflationniste ou de déficits extérieurs importants), il doit mener une politique d'austérité budgétaire. Les déséquilibres apparaissent aussi lorsque le marché est défaillant (optique de rigidité ou de flexibilité des prix), les effets de demande sont captés par le canal du multiplicateur keynésien contrairement à la logique néoclassique pour les interventions de l'Etat. Ainsi, la théorie keynésienne s'oppose à celle néo-libérale, car les pouvoirs publics sont à même de soutenir la demande des agents lorsqu'elle est déprimée par une politique relance ; où de la freiner par une politique d'austérité budgétaire. Si l'objet de la politique économique est de faire passer l'économie d'un équilibre de sous-emploi vers un équilibre de plein-emploi par une meilleure utilisation des facteurs de production, alors cette recommandation pourrait susciter deux interrogations majeures : d'une part, l'Etat peut-il intervenir constamment et dans des proportions croissantes pour que l'économie ne s'écarte pas du plein emploi ? D'autre part, l'Etat peut-il relancer l'économie sans causer une dégradation durable des finances publiques ? Ces questions invitent alors à exposer l'approche néoclassique de la politique budgétaire. II.1.2- L'analyse néoclassique de la politique budgétaireLa théorie néo-libérale admet que l'Etat doit se comporter comme un ménage ; c'est-à-dire ne pas dépenser plus que ses ressources. Le déficit du budget de l'Etat était alors un signe de mauvaise gestion, voire de gabegie. Le principe même de la politique budgétaire est contesté par les économistes libéraux, qui pensent qu'elle ne peut qu'entrainer un dérapage des dépenses publiques, et une augmentation à terme de la pression fiscale, obstacle à toute création d'emploisnouveaux. Les néoclassiques affirment que l'activité économique est entièrement déterminée par l'offre ; de sorte que les déficits publics n'ont aucun effet sur celle- ci. L'Etat est un facilitateur du marché qui doit créer des conditions propices à la concurrence pure et parfaite et veiller au respect de celle-ci. Le problème posé ici est celui de l'efficacité dans le temps de la politique budgétaire. Au début de l'injection, celle-ci provoque un supplément de production qui se dilue progressivement au cours du temps. Finalement, l'économie perd toute trace de cette impulsion initiale. II.1.3- L'analyse de la nouvelle géographie économique (NEG)Selon les théoriciens la nouvelle économique géographique comme Capron (2000) ; Krugman (1991a) et Siroên (2000), la trajectoire économique des pays est non seulement le résultat d'une dynamique propre à chaque pays mais aussi influencée par les politiques économiques nationales mises en oeuvres et les chocs enregistrés du fait de leurs différents niveaux spatiaux. Une telle hypothèse est renforcée par l'analyse de l'indicateur de Moran, qui met en évidence l'autocorrélation spatiale entre les revenus par tête dans les régions retenues. L'existence d'effet de débordement (externalités des activités ou des politiques nationales), les relations de « vertical Linkage » entre certaines entreprises, le chevauchement des accords régionaux et des espaces, la mobilité du travail sur autant de facteurs régionaux pouvant influencer la trajectoire économique des pays et donc leur degré et vitesse de convergence ou de divergence. Dans le cas des effets de débordement, l'analyse théorique en distingue deux types : les externalités localisées (spillover locaux) et les externalités généralisées où sont concentrées les activités économiques ou les infrastructures bénéficient des avantages de la concentration. Dans ce contexte il y aura renforcement des phénomènes de polarisation de croissance inégale. Cette localisation peut être le résultat des « effets frontières » mis en évidence par la théorie des « zones d'intégration naturelles ».A l'inverse lorsque les externalités positives se généralisent, les avantages de la concentration des activités se diffusent dans un espace plus large par « effet de contagion » favorisant ainsi la réduction des disparités de revenus. Entre ces deux situations, on peut observer le cas intermédiaire où la concentration d'activités dans une région donnée implique des effets de débordement à la fois locaux et globaux. II.2- Choix de politiques budgétairesPar nature, les économistes admettent fondamentalement que l'économie est instable. Les pays enregistrent fréquemment des chocs sur l'offre ou sur la demande qui impactent positivement ou négativement leurs économies. La prise en compte de la nature des chocs peut influer sur le choix de la politique budgétaire selon qu'ils soient symétriques ou asymétriques. Ce qui nous amène l'analyse des choix de politiques de stabilisation conjoncturelle. Graphique 5 : Les principaux effets du déficit budgétaire Augmentation des dépenses ou baisse des prélèvements fiscaux Stimulation de la demande globale (multiplicateurs) Croissance et création d'emploi
Effet d'éviction et Possibilité de Frein à la Déficit Augmentation de la dette publique Augmentation de la charge de la dette (intérêt pays par l'Etat) Augmentation du déficit Source : Auteur, à partir de l'analyse keynésienne II.2.1- La politique d'austérité budgétaireEn union monétaire, l'impact des politiques d'austérité est amplifié en raison de l'interdépendance des pays par des liens commerciaux. Lorsque tous les pays consolident simultanément leurs finances publiques, la production de chaque pays est non seulement réduite dans l'économie domestique, mais elle sera également affectée par les consolidations budgétaires réalisées dans les autres pays-membres. Les politiques d'austérité menées de concert en union européenne risquent de conduire à une contraction cumulative de l'activité économique. Batini et al., (2012) confirme les effets dépressifs des consolidations et constate que les réductions de dépenses publiques sont bien plus dommageables à l'activité que les hausses d'impôts. Une étude du Fonds Monétaire International (FMI, 2010) a analysé les expériences de consolidation budgétaire menée dans les économies avancées. Les résultats concluent des effets non keynésiens (multiplicateur négatif) pour les politiques de restrictions budgétaires en prenant appui sur quelques pays comme le Canada, le Danemark, l'Irlande, la Suède qui présentent en réalité une certaine particularité. Elles portent sur de « petites économies ouvertes » avec leur propre monnaie et qui ont mené des politiques de rigueur budgétaire, en les combinant avec la dépréciation monétaire. Contrairement à ces derniers, le FMI montre que dans tous les pays, depuis 30 à 40 ans, les effets des consolidations budgétaires sont restés keynésiens, c'est-à-dire dépressifs. Une autre étude du FMI (2012) réalisée par dix-sept (17) économistes donne des résultats similaires. Elle compare la valeur des multiplicateurs budgétaires dans les modèles macroéconomiques DSGE pour les politiques discrétionnaires et affirme que les multiplicateurs sont toujours positifs dans ces modèles. Pour la zone euro, le multiplicateur est même supérieur à un. En d'autres termes, si tous les pays prennent des mesures de consolidation budgétaire en même temps, la contraction de l'activité sera supérieure à l'impulsion budgétaire. Par conséquent, la conduite de politiques de rigueur budgétaire dans l'ensemble ades effets récessifs forts et les déficits publics ne pourront pas être compensés. Holland et Portes (2012) ont observé les répercussions des divers plans d'austérité adoptés en zone euro. Ils expliquent que les politiques économiques poursuivies ces dernières années par les pays européens se révèlent particulièrement nocives pour l'activité. Aussi, la consolidation budgétaire a entraîné une hausse du ratio dette publique/PIB dans chaque pays membre, excepté l'Irlande. La consolidation coordonnée des politiques budgétaires s'est traduite par une hausse du ratio de 5 % environ pour la zone euro dans son ensemble. Il faut noter que les plans d'austérité ont été mis en oeuvre pour atténuer les tensions sur les marchés de la dette souveraine et éviter la contagion. Cependant, les plans ont conduit à une hausse des taux d'intérêt, la persistance des effets négatifs sur la production et finalement un accroissement des ratios dette/PIB. Les conclusions de leurs travaux montrent que le décalage dans le temps des ajustements budgétaires permettrait de réduire les coûts sur l'emploi et la croissance, sans pour autant que l'endettement s'éloigne de sa trajectoire soutenable. Dans la même lancée, Auerbach et Gorodnichenko (2012) ont montré à partir d'une étude sur un panel de 30 pays de l'OCDE (en grande partie les pays de la zone euro) que les effets de débordement des chocs budgétaires sont plus accentués (forts) pendant les périodes de récession. Quant au régime de change, les effets restent plus faibles dans les régimes à taux de change fixe que dans les régimes à taux de change flottants. Erceg et Lindé (2012) ont développé un modèle DSGE13 à deux économies pour observer comment l'appartenance à une 13 Le modèle DSGE a permis examiner les effets d'une expansion des dépenses publiques dans une trappe à liquidité. Si la trappe à liquidité est très longue, le multiplicateur de dépense peut être beaucoup plus grand que dans des circonstances normales, et les coûts budgétaires minimes. Mais compte tenu de ce `fiscal déjeuner libre, `on ne sait pas pourquoi les décideurs voudraient limiter la taille de l'expansion budgétaire. Notre document traite de cette question dans un environnement de modèle dans lequel la durée de la trappe à liquidité est déterminée de manière endogène, et dépend de la taille de la relance budgétaire. Nous montrons que, même si le multiplicateur est élevé pour de faibles augmentations dans les dépenses publiques, il peut diminuer sensiblement à des niveaux de dépenses plus élevés ; ainsi, il est essentiel de faire la distinction entre la réponse marginale et moyenne de la dette de sortie et le gouvernement.union monétaire façonne les effets d'une consolidation, qu'elle prenne la forme d'une hausse d'impôts ou d'une réduction des dépenses publiques. Une consolidation budgétaire entraîne une contraction de l'activité dans l'union monétaire. Leurs travaux aboutissent aux résultats suivants : d'abord à court et moyen termes, une contraction des dépenses publiques déprimera davantage la production que si la consolidation budgétaire avait pris la forme d'une hausse d'impôts. Par contre, le modèle suggère que les réductions des dépenses sont moins dommageables à l'activité ; ensuite à long terme, ils préconisent une combinaison de réductions de dépenses et de hausses d'impôts si un pays membre d'une union monétaire est contraint de consolider ses comptes publics. Néanmoins, ils reconnaissent avoir sous-estimé les répercussions qu'une baisse des dépenses publiques peut avoir sur la croissance potentielle. Or, les dépenses d'infrastructures sont susceptibles de stimuler la productivité du capital privé et que les dépenses en éducation améliorent la productivité de long terme par l'accumulation du capital humain. Des études du (FMI) (2013) affirment que les consolidations budgétaires ne stimulent jamais l'activité économique. L'accélération de l'activité domestique suite à l'adoption d'un plan d'austérité se traduit par un accroissement de la demande extérieure, impulsée par une dépréciation réelle du taux de change. En plus, les politiques d'austérité augmentent le ratio de la dette publique/(PIB) ; puisse que le resserrement budgétaire sur l'activité économique réduit le PIB. II.2.2- La politique de relance budgétaireSelon la nouvelle macroéconomie keynésienne avec Mankiw (2007) ; Akerlof (1970) ; Geenwald (1980) les gouvernements pourraient efficacement relancer l'économie par des dépenses supplémentaires. Elles permettraient de passer d'un équilibre sous-optimal (demande et offre faible, chômage et sous-utilisation du capital, des anticipations négatives) à un équilibre plus satisfaisant (plein- emploi, demande et offre plus fortes, anticipations positives). La relance budgétaire se traduit souvent par une augmentation des taux d'intérêt. Enéconomie ouverte, la hausse des taux d'intérêt attire les capitaux étrangers qui viennent combler le déséquilibre national et réduire les taux d'intérêt domestiques par le jeu de la concurrence. Ainsi, l'effet d'éviction ne joue pas, mais c'est au prix d'un endettement de la nation. Sur le plan empirique Chatelais et al (2008) dans leurs travaux, montrent qu'en union monétaire, une hausse du déficit budgétaire dans le pays domestique stimule sa demande et donc ses importations d'où l'augmentation des échanges commerciaux. Ainsi, l'activité et les prix sont stimulés dans la zone tout entière et surtout dans le pays lui-même durant la période de relance budgétaire. Pour Garnier (2007) à court terme, en plus, de cette l'inflation, la Banque Centrale augmente ses taux directeurs ; ce qui entraine une hausse des taux obligataires et une appréciation du taux de change de l'union (zone euro). À long terme, l'activité et les prix de la zone euro entrainent une augmentation des entrées de capitaux pour compenser la détérioration de la balance courante et favorisent un accroissement du PIB par une production soutenue. Par conséquent, ce pays va attirer les entreprises étrangères et les travailleurs qualifiés des autres pays. On peut retenir de ce qui précède que la politique budgétaire demeure encore la solution face aux ajustements nécessaires surtout dans les cas spécifiques. Toutefois, du fait de l'hétérogénéité des économies dans l'union, elles font encore l'objet de nombreuses contestations, puisque leur mise oeuvre crée des effets négatifs. Selon Badarau et Ndiaye (2010), les divergences entre pays membres apparaissent au niveau de leurs structures économiques (spécificités des marchés financiers, du travail ou des biens et services), à la nature des chocs et dans la conduite de politiques nationales. II.3- Caractère cyclique de la politique budgétaireLe caractère cyclique des politiques budgétaires continue de diviser les économistes. Au plan empirique, Huart (2011) montrent que dans un pays en union monétaire, une politique budgétaire discrétionnaire contra-cyclique au niveau national est nécessaire pour stabiliser les fluctuations économiquesconjoncturelles spécifiques, lorsqu'il y a des rigidités nominales ou réelles dans l'économie ou lorsqu'il manque des mécanismes d'ajustement14. Pommier (2003) adapte la méthode d'estimation des règles budgétaires de Ballabriga et de Mongay (2002) sur données de panel des pays de l'union européenne et montre que la politique budgétaire semble suivre un profil contra-cyclique sur la période 1987- 1994. Toujours selon auteur, pendant les périodes défavorables, une orientation budgétaire expansive et contra-cyclique vise à soutenir la demande globale alors qu'en périodes favorables, une politique budgétaire restrictive et contra-cyclique permettrait de réduire les déficits publics (éventuellement accumulés pendant les périodes défavorables) et de dégager des excédents publics afin de s'assurer des marges de manoeuvre pour les « jours pluvieux ». En effet, il faudrait améliorer le solde budgétaire pendant les périodes favorables en affectant le surplus de recettes au désendettement pour pouvoir le laisser se détériorer pendant les périodes défavorables. Ainsi, le jeu des stabilisateurs automatiques budgétaires implique moins de rentrées fiscales et davantage de dépenses publiques sociales. D'autres travaux comme ceux de Barro (1979) ; Talvi et Végh (2005) mettent en évidence le caractère pro-cyclique de la politique budgétaire dans les pays en développement excepté ceux du G715 où elle est neutre. Cette analyse est motivée par le fait que des interventions budgétaires discrétionnaires peuvent s'avérer pro-cycliques : c'est le cas d'un resserrement budgétaire en période de récession. Bénassy et Carton (2004) utilisant la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) examinent la corrélation entre le solde budgétaire structurel et le niveau (signe) de l'écart de production et concluent que la politique budgétaire a été pro- cyclique dans la zone euro entre 1999 et 2006, alors qu'elle a été contra-cyclique 14 Le débat sur l'efficacité de la politique budgétaire dépasse l'objet de cet article. Voir, à ce sujet, une autre contribution (celle de Jérôme Creel, Éric Heyer et Mathieu Plane) dans cette revue 15 Le Groupe des sept (G7) : les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l'Italie, le Canada. Depuis 1998 le groupe inclut la Russie. Ensemble, ces pays représentent environ les 3/5 de l'économie mondiale. aux États-Unis. Dans cette même lancée, Taylor (2000 ; 2009) et Auerbach (2002 ; 2008) appliquent la même méthode à ces mêmes Etats. Le résultat conclue que la politique budgétaire discrétionnaire a été de plus en plus contra- cyclique, notamment depuis le début des années 1990. En Afrique, les travaux de Guillaumont et Tapsoba, (2009) montrent que la politique budgétaire est pro cyclique dans l'ensemble des pays lorsque l'on considère les dépenses publiques. Le taux de dépenses (en % du PIB tendanciel) est positivement affecté par la conjoncture. Ce qui est ainsi conforme à la prédiction du modèle de Talvi et Végh (2005). En raison de l'existence des stabilisateurs automatiques, l'évolution des recettes est contra cyclique et le taux de recettes réagit positivement à la conjoncture. Il en résulte ainsi un effet nul de la conjoncture sur le solde. Une étude de Carmignani (2010) portant sur les pays d'Afrique corrobore les conclusions des études susmentionnées. Il montre que la politique budgétaire est responsable de la persistance de la volatilité puisqu'elle ne remplit pas la fonction de stabilisation. Globalement, on peut dire que le caractère cyclique de la politique budgétaire demeure intrigant16. Parmi ces sources de disparité, l'hétérogénéité structurelle pose des problèmes particuliers, puisqu'elle est à l'origine de la transmission des chocs asymétriques entre les pays de l'union. Il est intéressant de voir les divergences essentielles entre les économies des pays en union. Nous pouvons retenir qu'au-delà de l'ampleur des effets que les politiques budgétaires génèrent en union monétaire, il est aussi important de savoir comment ces effets se transmettent d'une économie à l'autre. Dans la littérature courante, les moyens qui facilitent les effets de contagions sont connus sous le nom de canaux de transmission. À cet effet, il convient d'analyser comment la contagion se fait suivant les canaux. 16 Intrigant : signifie ici matière ou sujet à réflexion SECTION III : MECANISME DE TRANSMISSION DES EFFETS BUDGETAIRESIl existe plusieurs canaux par lesquels les politiques budgétaires nationales peuvent affecter les autres pays de l'union en réponse à des chocs économiques. L'approche traditionnelle de la théorie des canaux de transmission de la politique budgétaire lorsqu'il y a l'interdépendance des économies remonte des travaux de Mundell (1961) et de Fleming (1962). D'après Carton (2005) le déficit public d'un pays en union monétaire peut être préjudiciable à ses partenaires. Il produit des effets immédiats et différés, à la fois pour ce pays et pour l'ensemble de l'union en passant par différents canaux. La littérature économique identifie les canaux suivants : le canal du commerce, le canal de l'inflation, le canal du taux d'intérêt et le canal de la fiscalité. III.1- Canal du commercePour Gauchard (2008) dans une union monétaire d'abord, le commerce entre pays établit un lien entre les prix relatifs des biens et rend la demande de l'économie locale largement tributaire des variations relatives des prix (domestiques et étrangers) de même que la conjoncture nationale et étrangère. Ensuite, la mobilité des facteurs, influencée par les différentiels de rémunération ou encore de fiscalité, affecte inéluctablement l'effet des politiques économiques mises en oeuvre dans les divers pays. Enfin, l'existence d'une monnaie commune contrôlée par une banque centrale unique implique que toute modification de la demande de monnaie domestique aura des répercussions sur les variables monétaires communautaires. Carton (2005) un effet positif de hausse de la demande est immédiatement perceptible dans le pays en déficit et chez ses partenaires. Ce sont là les effets keynésiens qui se propagent via le commerce extérieur. Dans ce contexte, les externalités résultent de l'intégration commerciale selon Trotignon (1997) ; Farvaque et Lagedec (2002) et financière Laguierce (2008).Dans la zone UEMOA Sarr (2006) à partir d'un modèle VAR structurel (SVAR) a montré qu'une hausse des dépenses publiques nationales peut s'adresser directement aux produits étrangers et stimuler ainsi l'économie étrangère17. Elle peut stimuler l'économie domestique, ce qui entraîne une hausse des importations qui à son tour stimule l'activité de l'économie étrangère. Cependant, avec la faiblesse du commerce intra-zone dans l'UEMOA (12 % du commerce extérieur global), les chocs budgétaires ne contribuent que très faiblement aux fluctuations des importations. En effet, l'augmentation des dépenses publiques induisant celle du PIB qui à son tour implique celle des importations agrégées provenant de l'union n'est pas évidente. On note pour la plupart des pays que les importations ne répondent significativement qu'à un choc les affectant. Le commerce extérieur comme canal de transmission des externalités budgétaires est peu opérant, et ce résultat est valable pour pratiquement tous les pays de la zone18. Cela pourrait s'expliquer par plusieurs facteurs. Parmi lesquels, la faiblesse du commerce intrazone (12 % du commerce extérieur global) et par structure des importations des pays de la zone et leur orientation géographique. Les importations sont principalement composées de biens de consommation, d'équipement et de produits manufacturés provenant des pays industrialisés (comme en Europe occidentale, Amérique et en Asie). Par ailleurs, un faible degré de substituabilité entre biens domestiques et étrangers (Corsetti et Pesenti, 2001) combiné à un secteur important de biens non échangeables, (Lane 2001) limitent l'importance du canal des échanges internationaux dans la transmission des externalités budgétaires. 17 Ce cas est rare, on le retrouve cependant lorsqu'un état importe directement d'un état étranger de l'énergie (pétrole ou gaz) 18 Par ailleurs, le PIB étranger a des déterminants autres que la demande adressée à ses produits (investissement, politiques macroéconomiques, etc.), de plus, il n'est pas certain que cette dernière en constitue le principal déte rminant. La plupart des économies de la zone sont exportatrices de matières premières et par conséquent fortement sensibles aux chocs des termes de l'échange. III.2- Canal fiscalBeetsma et Giuliadori (2011) puis Lane et Benetrix (2011) ont expliqué la transmission des chocs de dépenses publiques en recourant au VAR en panel. La fiscalité reste un des canaux de transmission des politiques budgétaires en union monétaire. Laffer et Golder (1974) ont montré qu'en situation de crise économique, il faut augmenter l'offre et stimuler la consommation par la baisse des impôts. Ce qui sous-entend des politiques évitant de décourager l'effort des entreprises par la réduction des débouchés pour celles-ci en baissant le pouvoir d'achat des consommateurs. Cette même baisse favorise un climat propice au travail. Il faut donc libérer l'offre des contraintes qui pèsent sur elle, notamment celle qui consiste à gonfler la demande et qui se traduit, à long terme, par une augmentation des prélèvements obligatoires19. Dans cette optique, les économistes de l'offre s'opposent aux keynésiens qui accordent à la dépense publique un rôle privilégié de politique économique. Pour Perotti (1999) comme pour Blanchard (1990b) les effets désincitatifs de la fiscalité sur l'activité sont d'autant plus forts que le taux d'imposition est élevé. Ainsi, de faibles valeurs initiales du taux d'imposition, l'économie réagit de façon keynésienne. En cas de fortes valeurs, l'économie réagit de façon anti- keynésienne. Pour Drazen (1990), un choc important sur les dépenses sera considéré comme structurel et permanent, ce qui renforce la probabilité qu'il ait un effet non keynésien. Au contraire, une mesure de faible ampleur sera considérée comme temporaire et aura donc des effets keynésiens. Un effet expansionniste peut être obtenu par une hausse temporaire des dépenses publiques ou au contraire par une forte baisse. 19 Certains auteurs estiment toutefois que l'allègement d'impôts peut entrainer, de la part des agents économiques, des comportements autres tels l'importation de biens de luxe ou des activités spéculatives en lieu et place de l'investissement et la stimulation de la production escomptée.Les travaux de Bénassy et Cimadomo (2006) identifient deux canaux par la voie fiscale : la concurrence fiscale et les effets d'offre. La concurrence fiscale entrainant une baisse des impôts dans un pays peut avoir pour conséquence d'attirer des entreprises dans ce pays au détriment des autres pays. Ce qui signifie qu'une relance budgétaire peut donc avoir des implications différentes pour les pays partenaires quand elle résulte d'une baisse de la fiscalité. Dans ce cas, la demande et l'offre sont simultanément encouragées ; sans que cela n'entraine nécessairement un accroissement des importations du pays concerné. Par ailleurs, une politique fiscale agressive en faveur des entreprises (une baisse rapide de l'impôt sur le bénéfice des sociétés) peut obliger les pays partenaires à réagir, soit en rationalisant leurs dépenses publiques, soit en participant à leur tour à la course au moins-disant fiscal. Pour les effets d'offre, en modifiant sa fiscalité, un pays membre modifie les conditions de l'offre de biens et services et/ou de l'offre de travail. Cela peut avoir une influence sur l'indice de prix agrégé de la zone ; soit directement, soit indirectement. L'importance de ces effets d'offre par rapport aux effets de demande dépend de la position de l'économie dans le cycle. Par exemple, une hausse de TVA mise en oeuvre en haut de cycle a davantage d'impact sur les prix que la même mesure prise en bas de cycle. Monti. M (2010), les incompatibilités entre dispositions fiscales nationales peuvent agir comme barrières et empêcher les citoyens et les entreprises de profiter pleinement des avantages du marché intégré. Une étude de la Commission Européenne (2012) souligne que l'amélioration des finances publiques par la fiscalité, certains Etats membres pourraient augmenter les recettes fiscales et assainir les finances publiques des Etats membres. Mais cela est favorable seulement pour les pays en situation budgétaire non viable, qui disposent d'une marge de manoeuvre pour augmenter leurs recettes fiscales puisque « trop d'impôt tue l'impôt » selon Laffer (1974). Toutefois, la CE précise que la nécessité d'améliorer la qualité de la fiscalité a augmenté concomitammentavec la nécessité d'accorder la qualité de l'assainissement budgétaire et son incidence sur la croissance des économies. Les travaux de Griffth. R, Redding. J ; Simpson. H (2003) et SARR. F (2006) sur la relance par la fiscalité dans les pays en développement de l'UEMOA, concluent que les effets de débordement par la fiscalité sont d'une ampleur très limités et parfois inexistants dans leurs économies et chez leurs partenaires commerciaux. Toutefois, un consensus se dégage pour montrer que les effets de débordement des politiques fiscales sont difficiles à identifier dans les pays en développement. III.3- Canal du taux d'intérêtPour Wyploz (1990a) un accroissement du déficit budgétaire dans l'un des pays membres de l'union impose à ses partenaires une externalité sous la forme d'une hausse des taux20. Cette externalité implique que chaque pays aura tendance à ignorer le coût imposé à ses partenaires. Ce qui se traduira par la mise en oeuvre de politiques trop expansionnistes. Carton (2005) à partir d'un VAR structurel montre que les variations de la demande d'un pays en biens et services, provoquent une hausse des prix dans le pays en déficit et une réaction de la politique monétaire. Les taux d'intérêt de court terme augmentent temporairement dans l'ensemble de la zone, avec une propagation partielle des taux longs. Cependant, les taux réels diminuent dans le pays en déficit ; ce qui accélère son activité, mais augmente dans les autres pays ; ce qui pèse sur leurs activités. Dans le cas où le déficit détériore la soutenabilité des finances publiques dans le pays concerné, les marchés financiers perçoivent une augmentation du risque de monétisation de la dette (ou 20 Alors qu'en cas de flottement des monnaies ou de changes ajustables, une partie au moins de cet effet peut être absorbé par une appréciation du taux de change du pays dont le déficit augmentede défaillance). Cela conduit à une hausse des primes de risques sur les taux longs dans le pays et dans l'ensemble de la zone euro, ralentissant ainsi l'activité. D'autres chercheurs comme Canova et al., (2012) ont recours au modèle VAR en panel pour analyser la transmission des chocs asymétriques entre pays et dans le temps. Ils ont étudié comment les chocs de taux d'intérêt aux États-Unis se propagent sur dix (10) économies européennes, dont sept (07) dans la zone euro et trois (03) autres en dehors. Puis, comment les chocs sur l'économie allemande augmentant à la fois la production intérieure, l'emploi, la consommation et l'investissement sont transmis à neuf (09) autres pays de la zone euro. Les travaux de Ducoudré et al., (2005) portant sur les finances publiques, montrent que la dégradation de celles-ci entraine une hausse des taux d'intérêts réels, qui dissuade les entreprises d'investir et les ménages de consommer. Le niveau élevé de la dette et du déficit public crée des pressions inflationnistes, qui conduisent les Banques Centrales à augmenter le taux d'intérêt de court terme. Dans ce cas, les marchés financiers anticipent la persistance de ces tensions ; ce qui entraine immédiatement un niveau plus élevé des taux longs. Le taux d'intérêt réel d'équilibre, compatible à long terme avec la stabilité des prix, serait ainsi une fonction croissante du niveau des déficits et de la dette. Les auteurs Tanzi et Chalk (2000) de la « théorie des fonds prêtables » pensent qu'une hausse du déficit ou de la dette publique entraîne une hausse de la demande de fonds prêtables à l'offre de fonds constante ; ce qui fait monter le taux d'intérêt. Cette théorie suppose généralement que l'économie est au plein emploi. Un déficit public élevé peut apparaître en période de récession. Il s'accompagne alors d'un faible taux d'intérêt de court terme et d'un taux d'intérêt de long terme relativement élevé par rapport au taux court. Dans un autre cas, ce déficit peut caractériser une période de politique budgétaire trop expansionniste et s'accompagner de taux d'intérêt élevés. III.4- Canal de l'inflationSelon Carton (2005), le différentiel d'inflation entre le pays en déficit et ses partenaires de la zone euro dégrade sa compétitivité. À plus long terme, celle-ci doit se rétablir, ce qui passe par une activité moins dynamique dans le pays que dans le reste de la zone euro. Taylor (2007), dans sa théorie explique que les autorités monétaires ne prennent pas explicitement en compte le comportement des autorités budgétaires ou même la situation des finances publiques. Il montre l'existence d'un écart monétaire qui nait souvent entre la valeur observée du taux de croissance tendanciel de la masse monétaire et sa valeur de référence compatible avec le taux d'inflation. Le recours au modèle NIGEM21 dans le cas de l'union monétaire aboutit au résultat suivant : l'existence de la monnaie unique renforce l'efficacité immédiate d'une politique budgétaire expansionniste menée dans un pays, mais au prix d'un impact négatif notable sur les partenaires de la zone euro à moyen terme. Dans la zone UEMOA, la transmission de l'inflation entre les pays du noyau dur de l'UEMOA22 et les pays les plus pauvres d'une part, et d'autre part entre les pays de la zone Franc et la France a été étudiée par Honohan (1992) ; Boccara et Devarajan (1993). Ils concluent à l'existence d'un noyau commun du taux d'inflation qui tourne autour de celui de la France, mais rejettent la cointégration des séries de taux d'inflation dans la zone UEMOA. Une hausse des dépenses publiques peut accroître l'inflation nationale et l'inflation moyenne de l'Union. Si la banque centrale commune de l'Union réagit par une politique monétaire restrictive, cela peut affecter négativement l'activité de tous les pays membres de 21 NIGEM est un modèle macro-économétrique multinational permettant de stimuler les effets sur les principales variables macroéconomiques (prix, production, emploi, taux d'intérêt, taux de change, balance courante...) d'un grand nombre de pays (OCDE, émergents, NEM...) des politiques macroéconomiques (fiscales, budgétaires et monétaires) ou d'événements économiques divers (changement de taux d'épargne, prix immobilier, prix du pétrole...) 22 Le noyeau dur de l'UEMOA c'est la Côte d'Ivoire et le Sénégall'Union. Une hausse de l'endettement consécutive à une politique budgétaire expansionniste peut affecter les taux longs à l'intérieur de l'union, Sarr (2006). L'argument justifiant une discipline budgétaire au sein d'une union monétaire est l'existence d'externalités induises par les politiques budgétaires ; à cela s'ajoute l'interdépendance croissante des économies. Pour remédier à cette situation, une coordination des politiques économiques est mieux pour stabiliser les chocs asymétriques et rendre plus efficace l'action budgétaire dans l'union. SECTION IV : COORDINATION BUDGETAIRE DANS UNE UNION MONETAIRE HETEROGENEL'argument rationnel en faveur d'une coordination est que les mesures nationales de politique budgétaires ont des effets de transmission ou de débordement non négligeables sur les autres pays. La coordination permet d'internaliser ces externalités, (Bredenkamp et Deppler, 1990). Une meilleure coordination des politiques économiques, plus particulièrement les politiques budgétaires conduit à une amélioration de l'efficacité de la stabilisation des chocs (Muscatelli et Tirelli, 2005). Cependant, la qualité de la stabilisation macroéconomique s'obtient à condition que la Banque centrale stabilise les chocs d'offres symétriques et que les gouvernements s'occupent des chocs de demandes nationaux (Uhlig, 2002) par des actions contra-cycliques et à travers les stabilisateurs automatiques (Buti et al., 1998 et 2001). Mais Vilieu (2000) soutient l'idée contraire selon laquelle dans une union monétaire qui s'élargie, la coordination budgétaire perd en efficacité si le degré d'asymétrie des chocs augmente. La question de la mise en place des politiques budgétaires en union monétaire a été largement explorée dans la littérature, avec comme conclusion générale, qu'un supplément de coordination serait souhaitable, parce que l'unification monétaire fait apparaître de nouvelles externalités et/ou parce que la politique monétaire commune ne peut plus répondre aux chocs asymétriques. Les travaux les plus récents s'intéressent notamment à l'interaction entre la politiquemonétaire commune et les politiques budgétaires nationales, avec les problèmes de crédibilités et de coordination que soulève le policy-mixt, (Bureau, 1998) ; Debrun et Wyploz (1999). Si la crédibilité d'une union monétaire est assurée par la crédibilité du policy-mix, l'intérêt de la coordination internationale des politiques budgétaires dépend de façon cruciale du type de règles adoptées et de la capacité des autorités monétaires et budgétaires à s'engager de manière crédible, Buiter et Marston (1985). Le développement de cette section passe par une présentation du cadre conceptuel de la coordination budgétaire, ensuite donner les approches théoriques sur l'orientation de la coordination et enfin montrer quelques résultats empiriques de coordination budgétaire dans les unions monétaires. IV.1- Cadre conceptuel de la coordination budgétaireIl est question ici de définir de manière conventionnelle la coordination, puis poser les fondements institutionnels et enfin montrer les avantages et limites de la coordination. IV.1.1- Les définitions et objectifs de la politique de coordinationLa coordination peut être définie comme l'agencement des parties d'un tout selon un plan logique, pour une fin déterminée. Lorsqu'il est question de coordination en matière de politique économique, on pense généralement à la compatibilité des orientations données aux politiques monétaire et budgétaire avec la poursuite d'objectifs économiques. Une bonne coordination est sensée permettre d'atteindre les objectifs en utilisant les instruments monétaires et budgétaires avec un maximum d'efficacité23. La coordination24 en matière de politique 23 C'est-à-dire en évitant de gaspiller inutilement des ressources (ou des marges de manoeuvre) sur les plans monétaires et budgétaires. 24 De même que la crédibilité et la continuité de la politique économique (règle dite `des trois c' : coordination, crédibilité, continuité). macroéconomique a longtemps été considérée comme souhaitable Ammann (2002). IV.1.2- Les fondements institutionnels d'une coordination budgétaireLa gestion des unions monétaires repose sur une organisation institutionnelle structurée permettant de concilier la centralisation des opérations monétaires et la prise en compte des impératifs économiques et politiques propres à chacun des pays membres. Les implications de l'équilibre budgétaire intertemporel des gouvernements et les problèmes de faiblesse de coordination constituent les principaux enjeux de l'interaction stratégique entre la politique monétaire et budgétaire (Desquilbert et Villieu, 1998). D'un point de vue théorique, les politiques budgétaires spécifiques peuvent dégager des externalités importantes et des risques d'insoutenabilité des finances publiques. Afin d'internaliser tous ces effets externes et d'assurer leur stabilité, les unions monétaires en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale ont adopté un mécanisme de surveillance multilatérale des politiques budgétaires. Dans l'UEMOA, la formalisation et l'adoption en 1999, du Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité (PCSCS) a constitué une avancée importante dans le processus d'intégration. Dans la zone euro, le Traité de Maastricht et le Pacte de Stabilité et de Croissance reconnaissent que des finances publiques saines sont la condition nécessaire et indispensable à la stabilité des prix et à une croissance forte et durable, Guidice et Montanimo (2002). Pour Pérès (2008) il apparaît fondé d'imposer des règles concernant l'évolution des finances publiques dans une union monétaire ; par contre d'autres comme Guerrien et Vergara (1997) ; Baldacci et al., (2003) estimant que ces règles peuvent empêcher la politique budgétaire de jouer son rôle de stabilisateur et de soutien à l'activité. Barbier et al., (2003) ajoutent même que cela peut amplifier les effets d'un choc conjoncturel ; ce qui représente un véritable danger pour la viabilité de l'union. IV.1.3- Les avantages et limites d'une coordination budgétaireLe débat sur les effets de la coordination des politiques budgétaires face aux chocs et cycles économiques est d'actualité. En effet, même si la plupart des économistes s'accordent sur le bien-fondé de la coordination pour amortir les chocs, il n'en demeure pas moins que certains la considèrent inutile. Une meilleure coordination des politiques économiques, plus particulièrement les politiques budgétaires conduit à une amélioration de l'efficacité de la stabilisation des chocs (Muscatelli et Tirelli, 2005). Cependant, la qualité de la stabilisation macroéconomique s'obtient à condition que la Banque centrale stabilise les chocs d'offres symétriques et que les gouvernements s'occupent des chocs de demandes nationaux (Uhlig, 2002) par des actions contra-cycliques et à travers les stabilisateurs automatiques (Buti et al., 1998 et 2001). Mais Vilieu (2000) soutient l'idée contraire selon laquelle dans une union monétaire qui s'élargit, la coordination budgétaire perd en efficacité si le degré d'asymétrie des chocs augmente. IV.1.3.1- Les avantages d'une coordination budgétaireSelon Buiter et Marston (1985) la stabilité d'une union monétaire est assurée par la crédibilité du policy mix. L'intérêt de la coordination internationale des politiques budgétaires dépend de façon cruciale du type de règles adoptées et de la capacité des autorités monétaires et budgétaires à s'engager de manière crédible. Ainsi, la suggestion d'une coordination des politiques budgétaires nationales dans une union monétaire est souvent soutenue dans la littérature économique par l'existence d'externalités négatives. Il s'agit d'éviter les nuisances qu'engendreraient les effets de débordement négatifs d'une politique budgétaire d'un ou de plusieurs Etats sur les autres de l'union. Les travaux de Debrun et Wyplosz (1999) s'intéressent notamment à l'interaction entre la politique monétaire et les politiques budgétaires nationales en union monétaire, en raison des problèmes de crédibilité et de coordination que soulèvele policy mix. Selon Kassé (2003) la mise en place des organisations a pour but d'éliminer les dissemblances, par une mise en cohérence des politiques économiques entre les Etats membres. Les organisations favorisent d'une part la promotion d'intégration économique et la consolidation des acquis importants de l'union et d'autre part, elles garantissent le respect d'un certain nombre de critères de convergence économique d'ordre monétaire, budgétaire et financier. L'intérêt de la coordination est indéniablement une meilleure transmission des mesures de politique communautaire à l'ensemble des économies de l'union. Elle constitue de ce point de vue la solution pour contourner les effets négatifs des politiques de certains pays sur leurs voisins (Rosemberg, 1995). La mise en oeuvre d'une règle budgétaire souple apparaît d'autant plus importante que le mécanisme de stabilisation ne doit pas être discrétionnaire, car une stabilisation efficace nécessite généralement une action rapide des pouvoirs publics (Schalck, 2002). Cependant, le constat général est qu'un supplément de coordination serait souhaitable, parce que la politique monétaire commune de l'union ne peut plus répondre aux chocs asymétriques (Villieu, 2003). IV.1.3.2- Les Limites d'une coordination budgétaireLa coordination des politiques budgétaires n'apparaît pas comme une évidence dans la théorie économique. Certains économistes comme Guerrien et Vergara (1997) ; Baldacci E. et al, (2003) ; Barbier-Gauchard et Villieu (2003) pensent que la coordination est inutile, voire nuisible. En effet, le passage à la monnaie unique a entraîné, pour chaque État membre de l'union monétaire, la perte d'un instrument de politique économique indépendant. Lorsqu'un État membre est touché par un choc macroéconomique spécifique, seule la politique budgétaire peut être utilisée pour tenter d'amortir le choc. Il est donc important que chaque État membre conserve la pleine liberté d'utiliser la politique budgétaire pour ses besoins propres. Outre, la coordination des politiques budgétaires est très coûteuse en énergie pour un résultat nécessairement fragile. Par ailleurs il estnécessaire de mettre les gouvernements devant leurs responsabilités25 (Bénassy- Quéré, 2007). Pour d'autres thèses hostiles à une coordination budgétaire, des auteurs comme Alesina et al., (2001) montrent que la nécessité d'une coordination ne se fait plus sentir quand les responsables des politiques monétaire et budgétaire font correctement leur travail, tiennent leurs ménages respectifs en ordre. Si, par exemple, un déficit budgétaire est causé par une récession, alors l'inflation prévue va diminuer et les autorités monétaires peuvent mener une politique plus expansive. La prévision d'inflation sera en revanche revue à la hausse si le déficit budgétaire est causé par un excès structurel de dépenses visant à stimuler l'économie au-delà de son équilibre de plein emploi. La politique monétaire sera automatiquement resserrée sans que dans ce cas également il n'y ait nécessité de coordination entre les autorités monétaires et budgétaires. De plus, s'il y a coordination, le risque est que les responsables budgétaires fassent pression pour retarder le resserrement de la politique monétaire26. Bennett et Loayza (2000) à l'aide de la théorie des jeux démontrent que ce soit en équilibre de Nash ou en équilibre de Stackelberg, une faible coordination des autorités budgétaires et monétaires a des effets sur le déficit primaire ainsi que sur le taux d'intérêt réel et donc sur l'inflation et la production. La surveillance multilatérale n'est pas sans risque. Ondo Ossa (2006) dans ses travaux portant sur la zone CEMAC, montre qu'elle est un obstacle à l'usage des budgets nationaux comme outil stabilisateur pendant les récessions. Les politiques budgétaires deviennent pro-cycliques en cas de ralentissement de l'activité économique, parce que les gouvernements sont contraints de réduire les dépenses et/ou d'accroître les impôts pour satisfaire ces restrictions. De plus, la 25 Laisser jouer une concurrence par comparaison entre les gouvernements des différents Etats afin que les électeurs sanctionnent les gouvernements inefficaces, ou bien ceux qui ne poursuivent pas la maximisation du bien -être social. 26 À notre sens, en période de stagflation notamment, une coordination portant sur une discussion du `mix' de politique économique et aboutissant à un compromis sur le dosage des instruments peut quand même être utile. surveillance multilatérale ne permet d'améliorer la crédibilité de la politique économique que s'il est possible d'infliger des sanctions à l'Etat indiscipliné. IV.2- Approches sur les orientations de la coordination budgétairePour Thygesen (1992) la coordination peut être envisagée sous deux angles : l'un considérant que l'objectif de la coordination est de fournir et préserver des biens publics internationaux, on parle de « coordination- bien public », l'autre appréciant la coordination comme une réponse aux interdépendances économiques entre pays, on parle de « coordination stratégique ». Des unions comme la zone euro et l'UEMOA ont choisi la première optique, à travers une surveillance multilatérale et les programmes triennaux, alors que c'est la coordination stratégique qui permettrait la régulation dans la zone euro (Jacquet, 1998). Ce type de coordination est basé sur l'idée que les politiques nationales affectent la situation et la politique des autres pays membres. La négligence de ces effets de débordement conduit à un équilibre sous-optimal. Les décideurs publics doivent donc mettre en commun leurs instruments de manière à accroître le produit d'équilibre. Cette idée est généralement démontrée à l'aide de modèles type Mundell-Fleming dans lesquels les gains en bien-être sont analysés par un passage d'un équilibre non coopératif à un équilibre coopératif (Muet 1995). Cependant, il existe différentes approches dans la littérature économique notamment la coordination par le modèle de théorie des jeux, l'adoption de règles ou principes disciplinaires, la coordination par la synchronisation des cycles économiques (nominal et réel) et le fédéralisme budgétaire. IV.2.1- Les apports de la théorie des jeuxLa théorie des jeux suggère que la conduite des politiques économiques reposant sur la rationalité individuelle de chacun aboutit à une solution sous-optimale par rapport à une situation où une coopération entre Etats interviendrait. Elle consacre, sur une base théorique, l'utilité de la coordination des politiqueséconomiques. Toutefois, ces résultats sont tributaires de deux conditions de faisabilité : (i) elle suppose que chacun participe au même jeu ; (ii) qu'il y a homogénéité des acteurs ; chacun est dans la même situation et se trouve exposé aux mêmes conséquences d'un choix identique (symétrie vs asymétrie des chocs). Ces conditions ne sont pas validées empiriquement dans la réalité. Néanmoins, elles ne viennent pas remettre en cause le message crucial de la théorie des jeux de Bourdin et Collin (2007) qui stipule que, « appliquée aux politiques économiques, la théorie des jeux suggère que la conduite des politiques économiques reposant sur la rationalité individuelle de chacun aboutit à une solution sous-optimale par rapport à une situation où une coopération entre Etats interviendrait ». En revanche, avec la même technique d'analyse, Lenoble- Liaud (2001) montre que le processus de coordination des politiques économiques peut être bloqué par un pays si sa participation éventuelle représente une perte par rapport à la situation antérieure dès lors que la fonction de réaction de la coalition est décroissante. IV.2.2- Les règles ou principes de disciplines budgétairesLes critères de convergence ou règles trouvent leur fondement théorique de l'incohérence dans le temps des politiques discrétionnaires. Théoriquement, les règles budgétaires peuvent être définies comme les dispositions réglementaires et/ou institutionnelles qui encadrent les choix de politiques budgétaires. Elles désignent une norme, une valeur ou une fourchette prédéterminée que les Etats s'engagent à respecter pour assurer la discipline budgétaire. De ce fait, les règles budgétaires portent sur les dépenses publiques, le taux d'imposition, les déficits publics ou la dette publique. Deux (02) thèses s'opposent sur la pertinence d'adopter ces règles.La « nouvelle théorie anti-keynésienne des finances publiques » (TAK), aujourd'hui largement répandue et dominante en Europe, montre que les politiques budgétaires de consolidation, ont généralement des effets contraires à ceux attendus. Non seulement elles n'ont pas d'effets restrictifs, mais elles peuvent même avoir des effets expansionnistes (Guidice et al, 2003). Ainsi, toujours selon la TAK, la politique budgétaire expansionniste aurait des effets dépressifs, alors que la politique budgétaire restrictive aurait des effets expansionnistes ; même à court terme. Pour Creel et al., (2004) les autorités budgétaires se trouvent face à un dilemme pour augmenter les dépenses publiques pour des raisons microéconomiques (redistribution ou affectation) et supporter un coût macroéconomique élevé. A cet effet, deux versions existent : une version faible, selon laquelle la réduction permanente des dépenses publiques provoque à terme un effet favorable sur le niveau de production, en raison de la réduction des impôts qu'elle permet ; une version forte, par laquelle cet effet favorable est anticipé, de sorte qu'une réduction des dépenses publiques a immédiatement un effet favorable sur l'activité. Cependant, l'incohérence dans le temps des politiques économiques milite en faveur de la règle, au détriment de la discrétion. Il peut en effet arriver que les responsables politiques souhaitent annoncer à l'avance la politique qu'ils ont l'intention de mettre en oeuvre, en vue d'influer les anticipations des décideurs privés. Une fois que ces derniers agissent en fonction de leurs anticipations, les mêmes responsables politiques peuvent être tentés de renier leur engagement. Comprenant alors que les décideurs politiques les ont trompés, qu'en termes plus diplomatiques ils sont « incohérents dans le temps », les décideurs privés se méfient dorénavant de toute annonce préalable d'une politique économique. Pour rendre leurs annonces plus crédibles, les responsables politiques choisiraient de se lier à une règle prédéterminée de politique économique (notamment lapolitique budgétaire et monétaire), Kydland (1977) ; Precott (1982) ; Olivier et François (2005). Pour Mankiw (2007) par nature, la politique discrétionnaire est souple. Si les décideurs politiques font preuve d'intelligence et privilégient l'intérêt général en même temps, il y a peu de raison de leur refuser cette souplesse d'adaptation à la modification des conditions économiques. Plusieurs auteurs (Eichengeen et Wyploz, 1998 ; Carton, 2005) ont montré que les règles budgétaires permettent d'internaliser les externalités négatives que le déficit public excessif ferait subir aux pays partenaires. Elles visent également à assurer la crédibilité et la cohérence temporelle de la politique fiscale, conformément aux enseignements tirés des travaux de Barro et Gordon (1983). Selon Giavazzi et Pagano (1988) le gouvernement ne sera pas crédible ; tant qu'il ne se liera pas les mains. L'encadrement des politiques budgétaires doit leur permettre de jouer pleinement leur rôle d'ajustement à des chocs nationaux, conformément aux préoccupations de la théorie des zones monétaires optimales (Mundell, 1961). Empiriquement, ces critères ont fait l'objet de plusieurs évaluations notamment, dans la zone Communauté Economique Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC), les travaux de Ondo Ossa (2006) montrent qu'au regard de son fonctionnement, la CEMAC est un espace anti-keynésien ; dans la mesure où la hausse des dépenses publiques et du déficit budgétaire n'y a aucun effet sur la croissance. La demande publique a donc nécessairement un effet plus faible que la demande privée et la politique budgétaire ne peut nullement y être utilisée pour stabiliser l'activité. De plus, les externalités négatives engendrées par des déficits excessifs de certains pays peuvent avoir des répercussions sur les autres et provoquer dans le même temps des pressions sur la banque centrale par le biais des dettes publiques. À cet égard, un pays membre qui n'assure pas la solvabilité de ses finances publiques fait automatiquement courir un risque à la stabilité financière de la zone, à travers un relèvement des taux d'intérêt de long terme.Par contre, Farima et alii (2006) évaluent deux critères budgétaires : la règle de lissage du taux d'imposition et celle du lissage des dépenses publiques. À cet égard, les auteurs montrent, à l'aide d'un modèle de régression linéaire, que la pertinence des règles du Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC) peut être mise en doute. C'est le cas en période de ralentissement lorsque les autorités mènent une politique budgétaire discrétionnaire, mais également quand ils cherchent à assurer la stabilisation de la croissance grâce aux stabilisateurs automatiques. En présence d'une croissance inerte, les surplus requis par la contrainte budgétaire inter temporelle devraient forcer la politique budgétaire à redevenir pro-cyclique. Dès lors, suivre les prescriptions de la règle de taux d'imposition pourrait induire un biais inflationniste dans la politique budgétaire. Dans le cadre de l'UEMOA, Tanimoune et Plane (2004) estiment des règles budgétaires simples afin de déterminer les mécanismes budgétaires de cette zone. Il s'agit des règles de déficit public et de la dette publique. En effet, le Pacte de Solidarité, de Croissance et de Stabilité de l'UEMOA prévoit que le déficit public de chaque Etat membre doit être supérieur ou égal à 0% du PIB et son ratio de dette publique inférieur à 70%. Les auteurs procèdent alors à des estimations sur données de panel à effets fixes en s'inspirant de la méthode proposée par Clarida Gali et Gertler (1999), reprise et adaptée par Ballabriga et Martinez-Mongay (2002) et Pommier (2003). À cet égard, les résultats montrent que le choix du solde budgétaire de base comme critère d'appréciation de la convergence au sein de l'UEMOA semble la priver d'éléments d'appréciation supplémentaires dans la compréhension et donc la gestion de la politique budgétaire. Par ailleurs, suivant les différentes estimations, les stabilisateurs automatiques sont très faibles. Enfin, il apparait que l'ajustement budgétaire semble se faire principalement à partir des dépenses publiques plutôt que sur les recettes fiscales. Selon Kane (2013), dans la zone UEMOA, en raison de la nature asynchrone des cycles, les débats sur la manière de concilier l'hétérogénéité et la coordinationoptimale apparaissent judicieux pour adopter de nouvelles règles budgétaires qui allient souplesse et crédibilité, tout en favorisant le rattrapage économique par le biais de la synchronisation des cycles. Ainsi, convient-il dans un contexte d'hétérogénéité, d'améliorer la coordination des politiques budgétaires en vue d'une meilleure synchronisation des cycles réels et nominaux ? IV.2.3- La synchronisation des cycles économiques (nominal et réel)Une union monétaire avec des économies hétérogènes peut, dans une perspective dynamique, réduire les coûts des chocs asymétriques si elle accroît la synchronisation des cycles économiques et si elle favorise le développement du partage des risques entre les États de l'union. Ces effets de l'union monétaire sont probables parce que l'adoption d'une monnaie commune implique des changements structurels dans la conduite des politiques économiques et dans l'intégration des économies (Tapsoba, 2009). Dans une union monétaire hétérogène, l'asymétrie des chocs et la nature asynchrone des cycles économiques ne permettent pas la mise en oeuvre d'une politique monétaire optimale ; parce que les effets d'une telle politique deviennent contra-cyclique dans certains pays et pro-cyclique dans d'autres. Frankel et Rose (1996) montrent que deux pays se caractérisant par une forte intensité d'échange bilatérale ont tendance à avoir des cycles économiques plus corrélés. Un choc affectant une économie influe directement sur ses investissements et par la suite d'une manière indirecte il affecte les économies étrangères qui sont en relation commerciale avec cette économie et vice versa. La crédibilité de la politique économique notamment la politique budgétaire apparait ainsi fortement liée au degré de convergence des économies des pays membres (Kane, 2013). En effet, la présence de cycles asynchrones génère des mécanismes asymétriques de propagation des impulsions monétaires et de ce fait, des coûts différenciés de la politique monétaire unique (Pinot, Polin, Seltz, 2000). Etant donné qu'une union monétaire est propice à l'intensification des cycles économiques (Frankel et Rose, 1998) la concordance des cycleséconomiques est devenue un critère important de convergence ex post, qui a fait l'objet de nombreuses analyses théoriques et de multiples vérifications empiriques. Sur le plan théorique tout d'abord, après la remise en cause dans les années 1970 de l'hypothèse keynésienne par la nouvelle macroéconomie classique, relatives à la concurrence parfaite et aux anticipations rationnelles soutenues par Lucas (1973), la théorie du cycle réel s'est servie du cadre néoclassique pour mettre les fluctuations économiques au centre du débat théorique (Kydland et Prescott, 1982 ; De Long et Plosser, 1983). La théorie du cycle réel se démarque donc des thèses néoclassiques en étudiant spécifiquement les fluctuations économiques. Elle s'écarte aussi du modèle de Lucas où la source des fluctuations réside dans les variations aléatoires et non anticipées du stock de monnaie. Ainsi, les cycles économiques sont engendrés par les réponses (optimales) des agents à des chocs réels, essentiellement technologiques. La théorie des cycles réels nie l'existence des « trends » et soutient l'idée que des chocs sur les économies ont des effets permanents et non temporaires ; de sorte qu'on ne revient pas après cycle sur la trajectoire de long terme qui le précédait (Kane, 2013). Sur le plan empirique, en utilisant les modèles univariés (MSAR) et multivariés (MSVAR) pour analyser les cycles de l'indice de la production industrielle dans six pays de l'OCDE, Cléments et Krolzig (2003) ont abouti à la détermination de trois régimes de cycles et à l'identification du cycle commun. L'avantage de cette étude est qu'elle montre la synchronisation des cycles industriels avec le cycle communautaire. Elle met aussi en exergue le comportement des pays face à l'expansion ou à la récession de la zone européenne. Dans la même logique, Chauvet et Piger (2003) ont identifié les phases (croissance et décroissance) et les probabilités de transmission de la production industrielle américaine. Quant à Ballone et al. (2006) ils ont construit un indicateur stochastique des régimes de récession et d'expansion. IV.2.4- Le fédéralisme budgétaireLe fédéralisme budgétaire fait référence au développement d'un système budgétaire centralisé qui intègre tous les membres d'une fédération ou d'un État fédéral, et à la manière de répartir les différentes fonctions des finances publiques entre les différents échelons (Whyman et Bainbridge, 2004). La théorie classique du fédéralisme budgétaire a identifié deux raisons pour lesquelles une union monétaire devrait avoir une politique budgétaire centralisée : la stabilisation des chocs asymétriques et la redistribution du revenu. En cas de chocs asymétriques, le recours à la politique budgétaire est nécessaire lorsqu'une fédération est touchée par ce choc. Dans ce cas, la politique monétaire, désormais unifiée, ne peut être utilisée pour stimuler la demande locale. Les budgets régionaux peuvent générer une demande additionnelle et les politiques budgétaires discriminatoires peuvent avoir des effets de distorsion sur l'offre. Une certaine forme de coordination horizontale de la politique économique est par conséquent souhaitable (Ackrill, 2004 ; Collignon, 2001). Dans une zone monétaire hétérogène selon les critères traditionnels, la survenance des chocs asymétriques rend difficile la conduite des politiques budgétaires nationales régies par des règles supranationales. Il semble que pour juguler ces chocs, tout en évitant les effets externes de la politique budgétaire, la meilleure solution est de centraliser les fonctions de stabilisation et de redistribution de la politique budgétaire dans la mesure où celles-ci seront plus efficaces au niveau fédéral qu'à l`échelle décentralisée ou nationale (Oates, 1972 ; Zumer 1998). Par ailleurs, la théorie du fédéralisme budgétaire depuis Musgrave (1959) a mis l'accent sur l'augmentation de bien-être résultant de la centralisation des fonctions stabilisatrice et redistributive des finances publiques, et de la décentralisation de la fonction allocative. Selon lui, l'Etat démocratique doit chercher à corriger la répartition initiale des revenus dans un sens conforme à la vision que la société se fait de la justice sociale. Pour ce faire, il dispose évidemment au premier chef de la fiscalité. Mais pour améliorer la situation descatégories sociales jugées a priori comme défavorisées, il peut également utiliser ses dépenses et peut in fine combiner les deux. Par exemple, en France, la politique d'aide aux handicapés passe par de multiples canaux qui mobilisent les dépenses au travers du versement de l'allocation aux adultes handicapés et la fiscalité ; puisque les entreprises qui n'emploient pas un certain quota de handicapés doivent verser une somme compensatoire à l'Etat. Des documents européens plus anciens, comme les rapports Mac Dougall (1977) et Delors (1989) ont attribué un rôle de premier plan à la politique budgétaire à la fois pour des raisons macroéconomiques intérieures et afin d'être en mesure de participer au processus de coordination de la politique internationale, la Communauté a besoin d'une structure pour déterminer un dosage cohérent des politiques monétaires et budgétaires (Delors, 1989). Par ailleurs, le rapport du Comité Delors (1989) a souligné le risque de déficits budgétaires excessifs en l'absence de contrôle supranational, déficits qui mettraient en question la discipline monétaire. La formation d'une union monétaire influe sur l'incitation à des déficits excessifs, et on peut penser que le bon fonctionnement des marchés de capitaux interdira un endettement continu. Sur un marché de capitaux libre, des épargnants bien informés imposent une certaine discipline en exigeant une rémunération plus élevée pour les sommes qu'ils sont disposés à prêter, et éventuellement en refusant de prêter à des gouvernements trop endettés. IV.3- Quelques résultats empiriques dans les unions monétairesLoewy (1988) ; Nordhaus (1994) à l'aide de la théorie des jeux arrivent à la conclusion qu'en cas de choc d'offres dans une économie, le niveau de déficits budgétaires et de taux d'intérêt d'équilibre augmente par rapport à leur niveau d'équilibre parétienne. Mais ce résultat est soumis aux conditions telles que : les réactions des autorités monétaires et budgétaires ne sont pas coordonnées ; les agents sont rationnels par rapport au niveau d'inflation et de variabilité de la production qui en résulterait (équilibre de Nash). Par ailleurs, Carlino et Defina (1998) signalent à partir d'un modèle VAR structurel aux Etats-Unis que lesgouvernements des pays réagissent différemment aux impulsions des chocs monétaires. Ils trouvent l'origine des différences de réponses dans l'hétérogénéité des pays en termes d'industries. Vickers (2000) a souligné que la croissance économique dépend du fonctionnement de l'économie réelle et qu'il n'existe pas de magie monétaire qui peut provoquer la croissance économique et donc la coordination a peu d'importance pour stimuler la croissance. Mais, il reconnait que la politique monétaire peut contribuer à des conditions d'une croissance durable par le maintien de la stabilité des prix. La récente crise économique et financière de la zone euro semble remettre en cause les solutions théoriques de coordination des politiques économiques dans les unions monétaires. Les travaux du (FMI, 2012) portant sur l'UEMOA, ces dernières années, démontrent que la stabilité des prix n'est pas suffisante pour une stabilité macroéconomique globale qui impliquerait une croissance économique forte et durable. En comparant les pays d'Afrique subsaharienne à ceux de la CEMAC, la stabilité des prix obtenue par la zone UEMOA ne s'est pas accompagnée de la croissance économique espérée sur la période 2006 à 2011. Par ailleurs, le taux de change effectif réel de la zone a progressé de 4,8%, entre 2002 et 2011, soit une détérioration moyenne de la position concurrentielle de 0,5% chaque année (BCEAO, 2012)27. Cette perte de compétitivité serait non seulement due à l'appréciation du franc CFA par rapport aux monnaies des partenaires commerciaux de l'union, depuis 2002 avec l'appréciation de l'euro, mais aussi à une faiblesse de coordination des politiques économiques. Rodrik (2008) a fourni une preuve empirique que la sous-évaluation d'une monnaie stimule la croissance économique surtout lorsqu'il s'agit d'un pays en développement. De plus, l'auteur souligne l'importance de la coordination des institutions. 27 Rapport sur la compétitivité des économies de l'UEMOA sur la période 2002-2011 En définitive, la gestion des unions monétaires repose sur une organisation institutionnelle structurée permettant de concilier la centralisation des opérations monétaires et la prise en compte des impératifs économiques et politiques spécifiques à chacun des pays membres. Une meilleure coordination des politiques économiques, plus particulièrement les politiques budgétaires, conduit à une amélioration de l'efficacité de la stabilisation des chocs, Muscatelli et Tirelli, (2005). Cependant, la meilleure qualité de la stabilisation macroéconomique s'obtient à condition que la banque centrale stabilise les chocs d'offre symétriques et que les gouvernements s'occupent des chocs de demande nationaux, Uhlig (2002) par des actions contra-cycliques et à travers les stabilisateurs automatiques, Buti et al. 1998, 2001). Mais Vilieu (2000) soutient l'idée contraire selon laquelle dans une union monétaire qui s'élargie, la coordination budgétaire perd en efficacité si le degré d'asymétrie des chocs augmente. Les implications de l'équilibre budgétaire intertemporel des gouvernements et les problèmes de faiblesse de la coordination constituent les principaux enjeux de l'interaction stratégique entre la politique monétaire et budgétaire. CONCLUSIONDe nombreux critiques peuvent être formulés à l'encontre des courants économiques jusque-là tenaces de la pensée. La politique budgétaire, quel que l'effet produit sur l'économie, reste toujours un important levier pour les pays en développement où l'essentielle du secteur économique est dominé par encore le public. Certes, la théorie des anticipations rationnelles tient la logique des fondements microéconomiques, mais pour des économies où la dimension sociale telle que les croyances religieuses et l'altruisme figurent en bonne place dans les prises de décision, cette rationalité est parfois limitée. De même, le caractère pro-cyclique de la politique budgétaire sur l'économie, soutenu par les néo-keynésiens n'est pas toujours vérifié suivant les périodes. Dans ce sens, l'effet de neutralité budgétaire remet en cause leur propre approche dans la littérature économique. Néanmoins les controverses théoriques et empiriques mises en avant dans la littérature économique, les chercheurs s'accordent à l'unanimité que la connaissance des mécanismes de transmission budgétaire est importante pour les gouvernements et à contrario leur méconnaissance peut être dommageable pour l'économie des pays. La présente revue de la littérature souligne la difficulté des pays membres d'une union monétaire comme l'UEMOA à mutualiser leurs politiques budgétaires. Parmi ces difficultés on peut noter essentiellement les sources d'hétérogénéité structurelle, car elle implique des mécanismes de transmission asymétriques des chocs entre les différents pays de l'union. L'état des lieux nous a permis également de comprendre que les effets des politiques budgétaires impliquent plusieurs aspects économiques et sociaux (le plein-emploi, la croissance du revenu, l'inflation). Deux (02) articles principaux fondent notre revue de la littérature. Le premier est celui de R. Mundell en 1961, avec la théorie de la zone monétaire optimale, une idée selon laquelle l'incidence des perturbations sur les pays en union doit être un guide fondamental pour choisir les contours optimaux des zones monétaires.Le coût provient principalement de la renonciation à une politique monétaire spécifique et de la perte de l'instrument du taux de change comme variable d'ajustement face aux chocs extérieurs. Le second article est celui de P. Krugman. Il met en exergue la structure des secteurs qui a fait l'objet de nombreuses études économiques dans le sillage de l'économie géographique. Il a popularisé les « effets-frontières » et les externalités. Analysant la concentration du secteur automobile américain, il montrait le risque que les forces d'agglomération et de spécialisation renforcent le degré de dispersion intra-zone. Cette thèse s'inscrit en interface entre l'économie des finances publiques, l'économie géographique et l'économie internationale. Beaucoup d'approches méthodologiques ont été utilisées pour traiter des questions relatives aux politiques budgétaires et leurs impacts sur l'économie. Il s'agit entre autres des modèles VAR, des modèles DSGE et des modèles NIGEM. Cependant, les modèles d'équilibre général intertemporels stochastiques (DSGE) connaissent des limites. Par exemple, la première génération de modèles DSGE imposait tant de contraintes sur les données qu'ils s'ajustaient mal aux observations. Cela a longtemps entretenu l'idée qu'ils constituaient essentiellement des curiosités théoriques de peu d'utilité dans une démarche quantitative. Par contre, les modèles VAR ont pris un ascendant considérable sur les modèles DSGE, dans la mesure où ils ont été perçus comme des guides extrêmement utiles pour la modélisation théorique. En effet, les modèles VAR permettent, moyennant l'introduction d'un nombre minimal de restrictions, d'identifier certains chocs spécifiques et structurels (Sims 1980 ; 1992) ; Christiano 1989 ; Eichembaum et Evans 1999 ; Blanchard et Quah 1989 ; Gali 1999) et d'en dériver les effets sur les variables agrégées. Minea et Villieu (2011) soulignent que la méthodologie VAR se révèle particulièrement pertinente pour analyser des chocs budgétaires et monétaires. Elle permet de distinguer les différents effets d'un choc spécifique. Pour les raisons ci-après, nous prenons appui sur les modèles Vectoriels Auto-Régressifs (dits modèles VAR) sur données de panel. Ce dernier nous servira à faire l'évaluation des effets de débordement. CHAPITRE III : EVALUATION DES EFFETS DEDEBORDEMENT BUDGETAIRES DANS L'UEMOALa modélisation économétrique classique à plusieurs équations structurelles a connu beaucoup de critiques (Granger ; 1969) et Sims (1980) et des défaillances face à un environnement économique très perturbé. Les prévisions élaborées à l'aide de ces modèles se sont révélées très médiocres. Les critiques principales formulées à l'encontre de ces modèles structurels concernent la simultanéité des relations et la notion de variable exogène. La représentation VAR (Vector- Autorégressive)-généralisation des modèles AutoRegressifs (AR) au cas multivarié - apporte une réponse statistique à l'ensemble de ces critiques. Il est admis que beaucoup de modèles existent pour évaluer l'ampleur des externalités budgétaires. Plusieurs d'entre eux ont été expérimentés notamment, les modèles à retard échelonné ou modèles autorégressifs développés par Sims (1980). En économie, il est fréquent que la valeur présente de la variable expliquée dépende des valeurs passées des variables explicatives. Par exemple Duesemberry (1949) expliquait la consommation comme une variable qui dépend du revenu de la période, mais aussi des revenus des périodes précédentes. Ce phénomène peut être modélisé en intégrant les effets de retard. Selon le principe du multiplicateur keynésien, les effets budgétaires agissent sur l'économie durant la période en cours (effet à court terme), mais aussi sur les périodes à venir (effet à long terme). Ce chapitre cherche à évaluer l'ampleur des débordements budgétaires dans le cadre de l'UEMOA. Il est structuré autour de trois grandes sections. La section (I) fait la présentation générale du modèle autorégressif sur données de panel, avant de procéder dans la section (II) à la spécification le modèle à estimer à partir des variables ciblées pour enfin présenter dans la section (III) les résultats et interprétations économiques. SECTION I : PRESENTATION GENENRALE D'UN VAR EN PANELLa méthodologie adoptée pour une évaluation correcte des effets d'un choc budgétaire sur les variables économiques des pays en union est la modélisation à partir du vecteur Autorégressif sur données de panel. Elle s'inspire d'un modèleproposé par Leeper (1991) basé sur la théorie budgétaire du niveau des prix. Le modèle est augmenté à la suite par Leith et Wren-Lewis (2000), puis des effets d'anticipations adaptatives introduites par Creel et Sterdyniak (2002). Dans cette section, il est question d'abord de présenter le modèle théorique, de justifier ensuite le choix d'un modèle VAR et de faire enfin une description d'un VAR sur données de panel, puisqu'il est de loin le plus utilisé dans des cas similaires. I.1- Présentation du modèle théoriqueLe modèle part d'une équation de la demande usuelle qui inclut un effet de richesse positif lié à la détention par les ménages de titres de la dette publique. Toutes les variables sont exprimées en termes réels. y cy1 r b t s 1 y :représente le PIB r : représente le taux d'intérêt b : représente la dette publique t : représente les recettes fiscales s : représente le solde primaire g : représente les dépenses publiques telles que g t s L'indice « -1 » indique une variable retardée d'une période. Les paramètres c, , sont positifs. L'offre agrégée relie l'inflation à l'écart entre le PIB et le PIB potentiel courbe dite « à la Lucas » : y* soit une E 1 y y* 2E :est l'opérateur d'anticipation. L'équation d'accumulation de la dette publique est :b b1 1 r s 3Les deux équations suivantes précisent les règles poursuivies respectivement par le gouvernement et la banque centrale : S S * hb b* 4 r r * * y y* 5 L'équation (4) établit que le gouvernement réagit aux déviations de la dette publique par rapport à son niveau d'équilibre stationnaire en modifiant les impôts, tandis que l'équation (5) est de « règle de Taylor » usuelle pour des valeurs de paramètres et positives. Pour obtenir la sixième équation, on procède à la log-linéarisation de la dette et de l'inflation par rapport à l'état stationnaire (Creel et Stendyniak, 2002). Le modèle peut être résolu de façon standard : db ' 1 r * b* h *
b*
b ' b ' ' 1
1 ' A ' 6 d h 1
1
Où l'apostrophe indique une déviation par rapport à l'équilibre et dx est la dérivée de la variable x par rapport au temps. En anticipations rationnelles, le système est stable si det A 0 . On peut montrer qu'en anticipations rationnelles (c'est-à-dire, si 0 , de façon à obtenir une courbe de Phillips augmentée des anticipations), la résolution du modèle diffère selon les valeurs respectives des paramètres système est stable si : h et . En effet, le 0 et 1 r * b* h b Où 1 r * b* 0 et h b*Si h et sont tous deux élevés, la première combinaison stable des politiques budgétaire et monétaire s'applique et la solvabilité de l'État est assurée par le gouvernement. Si les deux paramètres sont faibles, la solvabilité de l'État est assurée par la variation des prix : une politique budgétaire perpétuellement expansionniste accroîtra la demande via l'effet de richesse lié à la dette, ce qui provoquera une hausse de l'inflation qui viendra déflater la valeur de la dette publique. En dehors de ces deux configurations, l'économie entre dans une dynamique instable. Supposons, par exemple, que le gouvernement assure sa solvabilité, mais que la banque centrale dispose d'une aversion faible vis-à-vis de l'inflation (c'est-à-dire 0 ). Dans ce cas de figure, l'économie subirait une boucle inflationniste infinie : la hausse de l'inflation réduirait la valeur réelle de la dette, ce qui induirait une politique budgétaire expansionniste aux effets inflationnistes, via la demande. Dans le cas symétrique, l'économie subirait une dérive perpétuelle de la dette publique : sa hausse, par ses effets inflationnistes via l'effet de richesse, engendrerait une hausse du taux d'intérêt réel qui, à son tour, augmenterait la dette publique. Etant donnée la structure des relations des équations 1 , 2 et 3 , on voit nettement que la valeur prise par les variables endogènes ( y, b, ) à l'instant t s'explique aussi par leurs valeurs retardées d'une ou de plusieurs périodes. La mention « retards échelonnés » est justifiée par le fait que des variables explicatives usuelles sont intégrées au modèle en utilisant leurs valeurs retardées et la mention « autorégressif », à cause de la présence de la variable expliquée retardée parmi les variables explicatives. I.2- Choix d'un modèle VAR en panelLe choix de la modélisation VAR est justifié par le fait qu'il procure deux outils majeurs d'analyse s'appuyant sur la dynamique du modèle : à savoir l'analysedes fonctions de réponses impulsionnelles qui permettront notamment de déceler l'impact sur les variables macroéconomiques d'un choc budgétaire et la décomposition de la variance, qui permettra de mesurer l'amplitude de l'effet de débordement sur les économies des pays. Le caractère dynamique du modèle à partir des données de panel fournit un cadre d'analyse adapté pour mesurer les effets de débordement budgétaires. Dans le cadre des unions monétaires, une approche plus récente consiste à utiliser un VAR en panel. Canova et Ciccarelli (2013) en font une description ou analyse assez exhaustive. Il présente des avantages. La méthodologie VAR en panel permet de simuler des chocs structurels (en l'occurrence des chocs issus de décisions de politique budgétaire indépendantes entre elles et de l'environnement macroéconomique) pour tenter de con?rmer ou d'in?rmer une explication monétaire ou budgétaire des ?uctuations économiques (Bernanke, 1986 ; Blanchard et Watson, 1986 ; Blanchard, 1989 ; Blanchard et Quah, 1989). Du point de vue économétrique, les chocs exogènes peuvent être identifiés à partir des résidus d'équations estimées. À l'aide de quelques hypothèses fondées sur la théorie économique, on peut transformer ces chocs en des termes interprétables comme les chocs de politiques budgétaires. C'est un modèle qui met en évidence les liens existants entre un groupe de variables à un instant donné, leurs valeurs retardées et d'autres variables jugées exogènes. I.3- Présentation d'un modèle VARLe modèle VAR sur données de panel présente deux avantages principaux, non seulement il permet de palier le problème d'endogénéité des régresseurs, mais aussi de contourner le problème de la faible taille des séries et de rendre les résultats asymptotiques plus robustes par la combinaison des dimensions spatiale (les pays) et temporelle. Le modèle réduit prenant en compte toutes les spécificités (individuelles et temporelles) prend la forme réduite suivante : Yit it it LYit it 7 Où Yit est un vecteur de variables stationnaires, it L est une matricepolynomiale définie sur l'opérateur retard L L 1 L1 2 L2 ............ p LP et ayant la forme fonctionnelle :it it it it ; j it et it j.......... .......... , P sont des matrices de coefficients spécifiques individuels et aux périodes et it est le terme d'erreur idiosyncratique (de moyenne nulle, à variance constante, non auto-corrélée et non corrélée d'un individu à un autre). Cette spécification du modèle VAR sur données de panel est la plus générale qui soit. Toutefois, l'adopter impliquerait estimer un nombre très élevé à K variables, T périodes et N individus, il faudrait estimer KTN KP 1 coefficients, ce qui est généralement impossible au regard des tailles d'échantillons plus faibles. Par ailleurs, à l'état actuel, les logiciels d'économétrie ne permettent pas d'estimer des modèles VAR prenant en compte toutes les spécificités relatives aux données de panel. Au regard de ces deux considérations, la procédure consiste à limiter les hétérogénéités considérées dans le modèle de manière à rendre son estimation possible, sans toutefois aliéner la qualité des résultats obtenus. Dans le cadre de ce travail, l'hétérogénéité des individus est prise en compte à travers des effets individuels inobservables it , qui affectent la dynamique de croissance des pays de l'union, alors que les effets temporels dt , sont destinés à capter des chocs qui sont symétriques à tous des pays de l'union. Ainsi, le modèle prend la forme suivante : Yit 0 LYit i dt it 8 Toutefois, tel que spécifié, l'élasticité de ce modèle pose un problème fondamental d'endogénéité ; car il existe une corrélation entre l'un des régresseurs (la variable endogène retardée) et la perturbation ; que le modèle soit écrit en niveau, en différence première ou en écart aux moyennes individuelles (Sevestre, 2002). En outre, Sevestre et Trognon (1993) montrent que dans ce cas de figure, lesestimateurs usuels : MCO, de MCG, intra-individuel (Withim) et inter-individuel (Between) ne sont pas convergent à distance finie. Une estimation convergente de ce modèle est obtenue par la méthode des variables instrumentales (VI) et la méthode des moments généralisés (GMM). Dans le cadre de ce travail, cette dernière est mise en pratique. Par exemple, supposons que : Yit soient 3 variables endogènes ; N soit 3 pays et M soit 2 variables exogènes. Le VAR en panel s'écrit comme suit : Y
L L L Y1t d
1t
1 1 2 11 12 3 13 1 1 1t L1 L2 L3 Y2t d Yit Y2t = 2 + 21 22 23 + 2 + 2 + 2t 9 Y 1 2 3 Y3t 3t
3
31 L 32 L 33 L
3 d3 3t Ainsi, les trois caractères du VAR en panel apparaissent : l'interdépendance ; des interdépendances statiques et des hétérogénéités transversales. SECTION II : SPECIFICATION DU MODELE ET SOURCES DE DONNEESEtant donné que la modélisation VAR est quelque peu athéorique, le choix des différentes variables est mû par les objectifs visés dans ce travail. Pour estimer le modèle, il convient, premièrement de spécifier les variables supposées capter les chocs au regard de la littérature économique, deuxièmement, présenter la méthode d'estimation des coefficients du modèle et, troisièmement, décrire les sources de données. II.1- Spécification des variables du modèleLa modélisation proposée ici prend en compte d'abord les quatre (04) variables traditionnelles du modèle de Leeper (1991), à savoir le surplus primaire sp, la dette publique nette dp , du PIB réel y , approximer ici par le taux de croissance réel et le taux d'inflation qui cerne les aspects relatifs à l'effet-prix suite à un choc budgétaire. Ces variables trouvent déjà leurs fondements dans le modèle théorique. Par ailleurs, on sait implicitement que le solde primaire est obtenu à partir de la différence entre les recettes totales et les dépenses totales. Du coup, les variables dépenses publiques et recettes publiques apparaissent comme des variables de politiques budgétaires. - Les variables « dépenses publiques » pour identifier le choc budgétaire : en effet, tous les pays de la zone UEMOA se sont lancés dans des programmes de soutien à la relance de la croissance économique. De ce fait, il y a eu un choc budgétaire à travers un accroissement des dépenses publiques. Nous rappelons qu'au regard de la définition du PIB (production de biens et services), les dépenses en biens et services des administrations publiques (APU) sont de nature sensiblement différente des transferts en espèces vers les agents privés. En considérant le compte des APU (cf au tableau n°5), les emplois correspondent au total des transferts et des dépenses publiques g . Tableau 5 : Compte simplifié des APU
- La variable « recettes publiques » : ici, l'accent est mis sur la partie fiscale des recettes pour la bonne et simple raison qu'elles dépendent du niveau de l'activité économique du pays (ici le PIB) ; - La variable « importations » : c'est dans l'optique d'intégrer dans le modèle la dimension du commerce extérieur. Elle a un impact sur l'investissement et l'approvisionnement de l'économie nationale ; - La variable « crédit intérieur » : c'est pour mieux cerner l'effet d'un choc budgétaire sur l'activité bancaire ; - La variable « investissement privé » mesure l'effet d'un choc budgétaire sur l'investissement du secteur privé par le canal du taux d'intérêt ; Après spécification, le modèle à estimer d'ordre (p) est représenté par le système linéaire suivant : yit A1 yit 1 A2 yit 2 .......... Ap1 yit p1 Ap yit p BX t it eit 10 Où yit est le vecteur de k variables endogènes ; X it est un vecteur de variables exogènes ; it sont les effets aléatoires et eit sont les termes d'erreurs. Lesparamètres à estimer sont les composantes des matrices A , A ,........A , A et B . 1 2 Les hypothèses sous-jacentes au modèle sont les suivantes : P1 P Eeit 0 ; it Ee , e'it = it Ee , e' it =0 pour t s . Nos hypothèses de recherche sont les suivantes : H1 : L'ampleur des effets de débordement budgétaires est tributaire du degré d'hétérogénéité des structures économiques dans la zone. H2 : Les dépenses publiques induisent un effet plus important sur la croissance économique que les recettes publiques en raison d'une harmonisation de plus en plus poussée des politiques fiscales dans l'UEMOA. *H3 : Les canaux de transmission des chocs budgétaires peuvent différer d'une union monétaire à l'autre, compte tenu de leurs spécificités. II.2- Méthode d'estimationIl est important de rappeler que l'estimation d'un VAR sur données de panel passe par plusieurs étapes parmi lesquelles on pourrait noter : le test de stationnarité, la détermination du nombre optimal de retards, le test de causalité au sens de granger, l'estimation des coefficients par la méthode des moments généralisés, le test de stabilité pour la validation du modèle, la décomposition de la variance de prévision par la méthode de Cholesky et les fonctions de réponses impulsionnelles. Test de stationnarité En ce qui concerne justement la stationnarité des variables, celles-ci sont situées, pour une série donnée, selon qu'il existe des dépendances inter- individuelles ou qu'il n'en existe pas. En effet, l'une des problématiques liées aux données de panels est la prise en compte des éventuelles dépendances inter- individuelles. La question est tout simplement de savoir si l'on autorise la présence d'éventuelle corrélation entre les résidus des différents individus du panel (Hurlin et Mignon, 2005). Selon la réponse, on peut opposer deux générations de test à savoir : les tests de première génération (Levin, Lin et Chu [2002] ; Im, Pesaran et Shim 1997 ; 2002 ; 2003 ; Maddala et Wu 1999) dans les cas d'indépendance entre les individus, et les tests de seconde génération (Bai et Ng 2001 ; Moone et Perron, 2004 ; Pesaran 2003 ; Choi, 2002), adaptés aux cas de dépendance entre les individus. Dans le cas présent, pour chaque variable du module, le test de Pesaran (2004) de corrélation inter-individuelle est effectué. En fonction de ses résultats, est fait, soit le test de stationnarité de Pesaran (2003) (dans le cas de dépendance inter-individuelle), soit le test de première génération de Levin, Lin et Chu (2002) (dans le cas d'indépendance inter- individuelle). Détermination du nombre de retard optimal Pour déterminer le nombre de retard optimal d'un VAR d'ordre (p), on peut utiliser plusieurs méthodes. Une procédure type consiste à estimer tous les modèles VAR pour des ordres (p) allant de 0 à h fixé de façon arbitraire. Pour chacun de ces modèles, on calcule les fonctions AIC p (Akaike, 1979), et SCp (Schwarz, 1978) de la façon suivante : 2 AIC p lndet 2 k T 11 SC lndet 2 k p lnT 12T Où T est le nombre d'observations, k le nombre de variables du système, la matrice de variance covariance des résidus estimés du modèle. Test de causalité au sens de Granger Une des questions que l'on peut se poser pour un VAR sur données de panel est l'existence d'une relation de causalité entre les variables du système. Ici, nous utilisons le test de causalité au sens de Granger (1969)28 qui est le plus fréquemment utilisé en économétrie. Elle met en relation les différentes variables du modèle par calcul d'un ratio de vraisemblance à partir de la relation suivante : L* n c ln ln , qui suit un 2 à 2 p degrés de liberté. Si L* 2 13 RVAR UVAR Estimation des coefficients par la méthode GMM La méthode des moments généralisés en panel dynamique était introduite par Holtz-Eakin, Newey et Rosen (1988), Arrelando et Bonde (1991) et Arrlando et Bover (1995). Elle se caractérise par plusieurs avantages spécifiques au niveau de la nature du panel de données et au niveau des solutions qu'elle apporte. En effet, la méthode GMM en panel dynamique permet d'apporter des solutions aux problèmes de biais de simultanéité, de causalité inverses et de variables omises. Cette méthode permet à la fois de contrôler les effets spécifiques individuels et temporels et les biais d'endogénéité des variables surtout lorsqu'il existe un ou plusieurs retards de la variable dépendante figurant comme variable explicative (Sawsen 2006). Cette méthode permet de tenir compte d'une probable autocorrélation au sein des erreurs (Hansen, 1982). Les biais d'endogénéité sont corrigés par l'utilisation de variables instrumentales. Leur utilisation peut réduire le degré de liberté au sein du modèle. Pour y remédier, Holtz-Eakin, 28 On dit que la variable x cause au sens de Granger la variable y si et seulement si la connaissance du passé de x améliore la prévision de y à tout horizon. Newey et Rosen (1988) proposent d'utiliser comme instruments les variables des observations retardées, supposées ainsi non corrélées aux termes d'erreurs. Test de stabilité du modèle pour validation Pour valider la stabilité du PVAR, on passe par le test de racine unitaire qui assure que les valeurs associées aux variables sont toutes inférieures à l'unité. Décomposition de la variance par méthode de Cholesky Etant donné que la méthode de variance-covariance des erreurs est rarement diagonale, il est nécessaire de décomposer les résidus de sorte qu'ils deviennent orthogonaux, de manière à isoler les chocs d'une variable du système (Love et Zicchino, 2006). Ce calcul est fait à travers la décomposition de Cholesky. L'hypothèse qui sous-tend la décomposition de Cholesky est celle selon laquelle les variables listées en premier dans le modèle VAR affectent celles qui viennent par la suite aussi bien de manière contemporaine que de manière différée, tandis que celles qui sont listées en dernier affectent les précédentes seulement en différée. En d'autres mots, les variables qui apparaissent en premier dans le système sont plus exogènes, tandis que celles qui apparaissent par la suite sont plus endogènes (Love et Zicchino, 2006). Fonctions de réponses impulsionnelles Une fois les coefficients du modèle estimés, les fonctions de réponses impulsionnelles sont calculées. Elles décrivent le comportement d'une variable à des chocs dans une autre variable du système, les chocs sur les autres variables restant nulles. Un choc sur une variable peut affecter directement celle-ci, mais il se transmet également à l'ensemble des autres variables au travers de la structure dynamique du VAR. II.3- Présentation des sources de donnéesLes données utilisées proviennent de plusieurs sources. D'abord la base de données de la BCEAO publiée dans le site de l'UEMOA, a permis d'obtenir les statistiques sur les dépenses publiques, les recettes publiques, les importations, le crédit à l'économie et la dette publique en vigueur dans la zone. Ensuite la base de données du Word Development Indicator (WDI) publiée le 21 décembre 2016 dans le site de la Banque Mondiale, a permis d'obtenir les données sur le taux de croissance réelle, l'investissement privé et l'inflation. Et enfin la base de données émise par le Fonds Monétaire International (FMI) qui a été utilisée pour compléter les valeurs manquantes présentes dans les précédentes bases de données. Plus précisément, la base de données qui servira dans l'estimation est constituée de sept (07) pays sur les huit pays de l'union, pour lesquels ont été établies des observations sur la période de 1980 à 2014, soit 35 ans. En somme, il s'agit de (8 variables pour le modèle) ; (7pays) et (35 ans) soit au total 2205 observations. Nombre suffisamment grand pour la validation des résultats asymptotiques des estimations. Il est à noter que la Guinée Bissau est exclue de l'analyse économétrique pour des raisons liées à ses données aberrantes. SECTION III : PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONSAprès une analyse tendancielle des profils économiques pour les pays de l'union dans le premier chapitre, nous procédons à l'approche économétrique des résultats. Cette section a pour objet la présentation des résultats et leurs interprétations. Elle est composée de trois sous-titres. Il s'agit d'abord de la présentation des résultats de la modélisation, ensuite de l'analyse des chocs budgétaires et enfin de la mesure de l'ampleur des effets de débordement budgétaires et des canaux de transmission. III. 1- Présentation des résultats de la modélisationIci nous allons exposer les résultats issus des différents tests selon la méthodologie dégagée plus haut. Certains sont intégralement présentés dans le corps du texte et d'autres renvoyés en annexe pour complément d'informations. o Test de stationnarité par la méthode de Levin lin Chu Parmi les tests de première génération, celui de Levin Lin et Chu est adapté, non seulement pour sa puissance, mais surtout parce qu'il prend en compte l'hétérogénéité des différents individus du panel. Pour tester la stationnarité des variables, la méthode permet de vérifier deux hypothèses, en l'occurrence l'hypothèse Ho : les séries ne sont pas stationnaires contre l'hypothèse alternative ; H1 : les séries sont stationnaires. Le tableau suivant résume la situation. Tableau 6 : Test de stationnarité
Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Le tableau n°6 montre que toutes les variables sont stationnaires en niveau (P- Value = 5%). Donc elles sont co-intégrées d'ordre 0. C'est la raison pour laquelle on estime un PVAR ou VAR en panel. o Test du nombre de retards optimal Pour mieux capter les dynamiques de l'économie représentée par le vecteur Yt (système composé de 5 équations) nous allons estimer le nombre de retard optimal à intégrer dans le modèle, en utilisant les critères d'information d'AIC, de BIC et d'HQU. Les résultats sont consignés dans le tableau n°7 suivant : Tableau 7 : Nombre de retard optimal
Les astérisques (*) indiquent les meilleures (donc les plus faibles) valeurs des critères d'informations suivants : AIC= critère d'information d'Akaike, BIC = critère d'information bayesien de Schwartz et HQC= Critère d'Hannan-Quinn L'analyse montre que tous les critères d'informations Akaike (AIC) de Schwarz (SC) et d'Hannan-Quinn e acceptent un retard maximal de 2. Il convient de retenir donc un PVAR (2). Ce tableau affiche les valeurs minimales respectives (- 17,04) ; (-13,99) et (-15,96). Un tel résultat signifie que les variables explicatives ont un effet retardé sur les variables endogènes de deux (02) périodes. Les équations à estimer du modèle seront décalées de 2 périodes. o Le test de causalité au sens de granger Dans le prolongement de la discussion, il semble important d'effectuer des tests de causalité (voir tableau n°8 en annexe) fondés sur le modèle de Granger. Au niveau théorique, la mise en évidence de relations causales entre les variables économiques fournit des éléments de réflexion propices à une meilleure compréhension des phénomènes économiques. De manière pratique il est nécessaire à une formulation correcte de la politique économique. Ainsi, connaître le sens de la causalité est aussi important que mettre en évidence des relations entre les variables. Etant donné que les variables sont stationnaires enniveau, le test de causalité au sens de Granger est applicable. Ici, l'accent est mis sur la causalité individuelle et la causalité globale. Le test porte uniquement sur les variables endogènes du modèle (au nombre de 5). Ce test a été effectué au seuil de significativité de 1%, 5% et 10%. Les résultats sont consignés dans le tableau suivant : o Test de causalité sur le taux de croissance Il est testé l'hypothèse Ho : selon laquelle le taux de croissance n'est pas causé par les autres variables, contre l'hypothèse alternative H1 : le taux de croissance est causé par les autres variables. (Voir les résultats du tableau n°13 en annexe). Pour la causalité individuelle, les résultats du tableau n°13 montrent l'existence de causalité entre le taux de croissance réelle et les dépenses publiques, puisque la probabilité associée est de (0.000). Elle est inférieure au seuil statistique de 1%. Il s'agit donc d'une causalité unidirectionnelle. Il existe également un lien de causalité entre le taux de croissance réelle et les importations. La probabilité ainsi associée est de (0.035) ; elle est inférieure au seuil statistique de 5%. Donc, prises isolément des autres seules les dépenses publiques et les importations causent le taux de croissance économique au sens de Granger. Il s'agit d'une causalité unidirectionnelle. Par contre les variables dette publique (detpupib) et recettes publiques (recpupib) confirment l'hypothèse Ho puisque leurs probabilités associées sont respectivement de (0.557) et (0.301) largement supérieures aux différents seuils statistiques de significativité 1% ; 5% et 10%. Cependant les prises dans leur ensemble affichent une probabilité de (0.000) donc inférieure à 1% ; alors globalement les variables causent le taux de croissance réel. o Test de causalité sur la dette publique Ici, on test l'hypothèse Ho : la dette publique n'est pas causée par les autres variables contre l'hypothèse alternative H1 : la dette publique est causée par les autres variables.Pour la causalité individuelle, le tableau n°13 montre l'existence de causalité entre le taux de croissance réelle, les importations et les dépenses publiques. Les probabilités associées sont de l'ordre de (0.02) ; (0.019) et (0.000), donc nettement inférieure au seuil statistique de 5% pour les deux premières et de 1% pour le reste. Ce qui traduit ainsi que les variables taux de croissance réelle (tcrel) ; dépenses publiques (depupib) et importations (importpib) causent au sens de Granger la dette publique. La causalité est ici unidirectionnelle. Par contre la variable recettes publiques (recpubpib) vérifie l'hypothèse nul avec une probabilité de (0.468) ; c'est-à-dire qu'elle ne cause pas la dette publique ; d'où une certaine indépendance entre les deux séries. Pour la causalité globale, les variables affichent une probabilité de (0.000) donc inférieure à 1% d'où l'hypothèse Ho. o Test de causalité sur les dépenses publiques On teste l'hypothèse Ho : selon laquelle les dépenses publiques ne sont pas causées par les autres variables, contre l'hypothèse alternative H1 : les dépenses publiques sont causées par les autres variables. Pour la causalité individuelle, le tableau n°13 (voir en annexe) affiche l'existence de causalité entre les dépenses publiques, le taux de croissance réelle (tcrel) et la dette publique (detpupib) avec des probabilités respectives de (0.02) et de (0.049) qui sont inférieures au seuil statistique de 5%. Pour les recettes publiques (recpupib), la probabilité est de (0.008) donc inférieure à 10%. Ces résultats montrent que ces variables causent au sens de Granger les dépenses publiques. Par contre les importations (importpib) vérifient cependant l'hypothèse nulle avec une probabilité de (0.203) ; ce qui dépasse les différents seuils de significativité (1% ; 5% 10%). Alors il existe une certaine indépendance entre les deux séries. Mais prises dans leur ensemble, les variables causent bien les dépenses publiques avec une probabilité de (0.000) donc inférieur à 1%. o Test de causalité sur les recettes publiques Nous testons l'hypothèse Ho : selon laquelle les recettes publiques ne sont pas causées par les autres variables, contre l'hypothèse alternative H1 : les recettes publiques sont causées par les autres variables. Pour la causalité individuelle, le tableau n°13, affiche une causalité entre les recettes publiques, le taux de croissance réelle et les dépenses publiques. Les probabilités correspondantes sont respectivement de (0.005) pour le tcrel et de (0.000) pour la depubpib, elle est significative au seuil statistique de 5% et 1%. On déduit que celles-ci causent bien les recettes publiques. Par contre concernant les séries dette publique et les importations, les probabilités sont supérieures aux seuils significatifs (1%, 5% et 10%) pour les valeurs respectives de (0.173) et de (0.303). Les deux séries vérifient alors l'hypothèse nulle. Donc la dette publique et les importations ne causent pas les recettes publiques. Cependant, les valeurs prises ensemble aussi montrent une probabilité de (0.000) d'où l'existence d'une causalité globale. o Test de causalité sur les importations Il convient de tester l'hypothèse Ho : selon laquelle les importations ne sont pas causées par les autres variables, contre l'hypothèse alternative H1 : les importations sont causées par les autres variables. Pour la causalité individuelle, les résultats du tableau n°13 montrent l'existence d'une causalité entre les importations, les dépenses et la dette publiques. Les probabilités sont de (0.001) pour depupib et (0.000) pour detpubpib. Elle est significative au seuil de 1%. Donc les séries vérifient bien l'hypothèse alternative ; c'est-à-dire que les importations sont causées par les dépenses publiques et la dette publique. En revanche, les séries recettes publiques et le taux de croissance réelle ont des probabilités supérieures à 10% avec les valeurs de (0.162) pour le tcrel et de (0.136) pour recpubpib. Ce qui conduit à l'acceptation de l'hypothèse nulle. D'où une relation d'indépendance entre les séries. D'un point de vue global,les valeurs donnent une probabilité de (0.000) ce qui montre que les variables prises dans leur ensemble causent bien les importations. À l'issu du test de causalité, les résultats confirment la nature des variables pour un modèle VAR. C'est le vecteur où les variables sont mutuellement dépendantes. o Estimation du modèle par la méthode GMM Quelques précautions sont nécessaires pour l'estimation par GMM. Comme le soulignent Feve et Langot (1995) des retards trop importants dans les variables conduisent à une distribution des paramètres de plus en plus concentrés autour de valeurs biaisées. Le PVAR estimé ici prend en compte les équations ayant fait l'objet de test de causalité au sens de Granger. Les estimations issues de l'implémentation des cinq modèles sont récapitulées dans le tableau n°8 qui suit : Tableau 8 : Résultats des estimations par la méthode GMM
Source : Auteur, à partir du logiciel stata NB : *** ; ** ; * sont les seuils de significativité respectivement à 1 %, 5 % et 10 %. Les chiffres entre parenthèses représentent les statistiques t de student. Le (tcrel) : représente le taux de croissance réelle et correspond à l'équation1 : les résultats montrent que les « dépenses publiques » retardées d'une période agissent positivement sur le taux de croissance réelle avec une élasticité égale à (46,39) et est significative au seuil de 1%. Si l'on augmente de 1% les dépenses publiques, elles induisent un accroissement de 46,39% sur le taux de croissance réelle. Ce signe positif est bien conforme à la théorie keynésienne. En effet, les dépenses publiques sont traditionnellement considérées comme un facteur de stimulation de la croissance économique. Conformément à la logique keynésienne, les dépenses publiques peuvent exercer une influence contra- cyclique significative sur les variables fondamentales de l'économie, notamment sur la consommation et l'investissement. Sur le plan empirique, les travaux comme celui de Masson et Taylor (1994) confirment qu'une hausse des dépenses publiques génère un effet positif sur l'activité économique ; Benassy et Schalck (2007) montrent aussi que la politique budgétaire favorise la production et l'augmentation de la fiscalité peut également favoriser les activités et les comportements qui procurent les effets de débordement positifs. Enfin pour Cottarelli (2011) elle permet de financer les biens publics qui ne seraient pas spontanément produits par le marché. Les théories récentes de la croissance endogène considèrent que la politique budgétaire discrétionnaire est efficace à la production du fait qu'elle permet de propulser la croissance. Celle-là induit à son tour un accroissement des dépenses publiques, facteur de croissance. Ce résultat corrobore avec celui de Solomane Koné (2000), qui montre que la politique budgétaire a un impact positif sur le PIB réel dans les pays de l'UEMOA. Toutefois, ce lien n'est pas toujours linéaire puisqu'il existe un seuil de déficit de 1% du PIB où l'élasticité économique réagit différemment à la politique budgétaire. Ce résultat est confirmé par de nombreuses études notamment celles de Tanimoune et al., (2005) et Diane et Fall (2002). Quant à la variable « importations » décalée de deux périodes, elles impactent négativement le taux de croissance avec un seuil de significativité de 5%. C'est pourquoi une variation positive des importations de 5% réduit à la baisse de 51,19% le taux de croissance. L'étude de l'effet de production aurait également montré que, toutes choses égales par ailleurs, un niveau faible de réaffectationintersectorielle des ressources conduit au faible degré de production de biens de substitution aux importations, et donc réduit les parts de marché aux produits locaux. Dans le cas de l'UEMOA, un tel résultat s'explique à partir de plusieurs facteurs : d'abord la faiblesse du tissu industriel qui n'est pas en mesure de fournir une large gamme de produits manufacturés aux consommateurs. Ce qui pousse les habitudes de consommation des ménages vers les produits importés qui parfois de loin sont plus compétitifs en termes de prix (c'est-à-dire coûtent moins cher). La réduction des filets de protection matérialisée par la signature de nombreux accords comme celui des APE encouragent fortement les importations de produits de substitution par rapport à la production régionale. Ensuite, les pays de l'UEMOA développent un faible niveau de commerce intrazonal (environ 12%) contre 64% pour le seul continent européen et le reste entre les États-Unis et l'Asie. Cette ouverture commerciale face à la concurrence internationale et la détérioration des termes de l'échange créent d'énormes difficultés aux entreprises nationales, et les poussent parfois à revoir à la baisse leur niveau de production pour éviter toute situation de mévente. La tarification au coût marginal dans les pays industrialisés est bien inférieure à celle des pays de la zone. Enfin, les pays de l'union sont fortement importateurs de matières premières telles que les hydrocarbures. Avec le renchérissement des cours du pétrole dans les pays importateurs, les coûts des facteurs deviennent plus chers et conduisent à une situation d'inflation au cas où les entreprises ne bénéficient d'aucune subvention. Lorsque le « taux d'inflation » augmente de 5%, cela entraine une baisse sur la croissance de 0,0965%. Ce résultat est bien conforme à la théorie de la parité du pouvoir d'achat (PPA) qui stipule que l'inflation agit négativement sur la croissance via la consommation des agents économiques ; en l'occurrence les consommateurs. Ce qui amène les entreprises à revoir à la baisse leur offre de production. Plusieurs études ont établi une relation négative entre l'inflation et la croissance économique. Les résultats de Fischer (1993) montrent que l'inflation réduit la croissance en baissant l'investissement et l'augmentation dela productivité. En outre, il précise qu'une faible inflation et un faible déficit fiscal ne sont pas nécessaires pour une croissance élevée même sur de longues périodes. Par ailleurs et également un niveau élevé d'inflation n'est pas compatible avec une croissance économique soutenue. Pour la variable « investissement privé », elle agit positivement sur le taux de croissance réelle et reste significative de 1% sur la période en cours. Ainsi, une augmentation de l'investissement privé de 1% induit aussi un accroissement de 0,509% du taux de croissance réelle. Ce qui est très vrai dans la théorie économique. Toutes choses égales par ailleurs, une variation de l'investissement impacte l'activité réelle de l'économie. Une augmentation de l'investissement entraine une hausse du revenu national (PIB) ; ce qui accroit la consommation. Cette hausse de la consommation permet à son tour d'augmenter la production, qui se manifeste par un accroissement du revenu national donc de la croissance économique. Le relèvement des taux d'investissement privé constitue donc un levier essentiel de relance économique. En effet, Borenzstein (1990) montre que la politique budgétaire reste un facteur important de soutien de la croissance et de l'investissement privé. Ce résultat a été corroboré par les travaux de Mansouri (2003) dans le cas du Maroc où l'effet d'entraînement de l'investissement public sur l'investissement privé et la croissance a été également mis en exergue. Pour la variable « crédit à l'économie », le résultat montre un effet négatif sur la croissance. L'impact est significatif au seuil de 1%. Dès lors, une augmentation de 1% du volume de crédit produit une baisse de 15,79% sur le taux de croissance. Un tel résultat a été trouvé par d'autres chercheurs notamment Friedman et Kuttner (1993) et Gerther et Gilchrist (1994). Ces derniers suggèrent une certaine déconnexion entre l'évolution de la demande de crédit et celle du PIB. Friedman et Kutter montrent en particulier qu'en début de récession, les entreprises peuvent être confrontées à des contraintes de liquidité qui les poussent à recourir à des demandes de crédits de trésorerie supplémentaire, en raison de l'augmentation des besoins en fonds de roulement qui ne peuvent êtrefinancés sur ressources propres. Gerther et Gilchrist aboutissent également à un résultat similaire pour l'économie américaine, en indiquant notamment qu'un ralentissement de la croissance, voire une baisse de l'activité économique peut s'accompagner d'une augmentation de la demande de crédit bancaire. Toutefois, ce résultat n'est pas conforme à la logique des partisans de l'offre de crédit, pour qui le canal du crédit établit une corrélation étroite entre les évolutions de l'offre de crédit et de l'activité économique. La contraction de la première entraine celle de la seconde. Selon Mishkin (1996), qui met l'accent sur l'asymétrie d'information au niveau des marchés de capitaux, ce canal s'observe particulièrement dans les économies où le marché financier est embryonnaire. Le « detpubpib » : représente le ratio de la dette et correspond à l'équation 2. Les résultats empiriques ont montré qu'il existe une relation significativement négative entre la variable « taux de croissance » retardée d'une période et le ratio de la dette publique au seuil de 10%. Ici, les résultats montrent que l'élasticité de la croissance par rapport au ratio de la dette est de (-0,0538). Autrement dit, une hausse de 10% du taux de croissance réduit le ratio de la dette publique de 0,0538%. Ce signe est connu puisque la plupart des travaux théoriques ou empiriques perçoivent la dette publique comme un frein à la croissance parce qu'elle réduit l'épargne disponible, élève les taux d'intérêt ou réclame une diminution des dépenses publiques productives et/ou une augmentation des impôts. Kumar et Wood (2010) montrent que l'élasticité de la croissance par rapport à la dette publique n'est que de -0,02. De surcroît, même s'il existe une corrélation négative entre les mouvements du ratio d'endettement public et ceux de l'activité économique, cette corrélation pourrait principalement provenir du fait qu'une expansion économique réduit mécaniquement le rapport dette/PIB. Deux auteurs Reinhart et Rogoff (2011) montrent qu'une augmentation de la dette publique cause un ralentissement de la croissance. À l'aide d'histogrammes, ils mettent en évidence une relation en U inversée entre le taux de croissance et la dette des pays développés ; le rapport ne devenant négatif qu'une fois franchit un niveau d'endettement de 90%. Checherita et Rother(2010) montrent qu'au-delà du seuil de 90% à 100% du PIB, la dette publique serait préjudiciable à la croissance économique. Par contre Minea et Villieu (2009) sur un panel de vingt-deux pays trouvent un changement de signe au voisinage d'un ratio de dette publique de 120%, mais dont l'effet se fait graduellement sentir dès que la dette publique atteint 70% du PIB. Dans l'UEMOA, Tanimoune, Plane et Combes, en testant l'efficacité de la politique budgétaire sur la période 1986-2002 par la méthode de Hansen (1996, 1999), parviennent à déterminer un effet de seuil de 83% pour un taux d'endettement public. La variable « dette publique » agit positivement sur elle-même avec une élasticité de (0,692) lorsqu'elle est retardée d'une période puis de (0,222) pour un décalage de deux périodes. L'effet est significatif au seuil de 1%. Le signe positif de la dette par rapport à la dette elle-même s'explique par un effet de cumul. Lorsque la dette publique croît de 1% par rapport à sa valeur retardée d'une période, cela entraine une augmentation de 0,692% sur la dette en cours, mais lorsque le décalage est de deux périodes, la variation est de 0,222%. Donc les dettes antérieures vont entrainer un accroissement de celle encours, ce qui augmente évidemment son poids. La variable « dépenses publiques » réagit positivement sur la dette publique avec un degré de significativité de 1%. Lorsque les dépenses publiques retardées de deux périodes croissent de 1%, elles induisent un accroissement de 0,967% sur la dette publique. Le signe entre dépenses publiques et la dette publique trouve son fondement dans le financement par endettement des dépenses productives. Les travaux de Cacheux (2002) ; Blanchard et Giavazzi (2003) et Fitoussi (2003) soutiennent l'idée que financer les dépenses d'investissement publiques par emprunt peut à première vue sembler attrayante dans la mesure où elles influencent positivement la croissance potentielle de l'économie selon la théorie de la croissance endogène. En réponse à un ralentissement conjoncturel, les dépenses productives sont plus faciles à comprimer que les dépenses nonproductives, telles que les dépenses en salaire ou les transferts ; au risque de peser sur la croissance. Dès lors, il semble qu'un plafond imposé sur le déficit public courant aura inévitablement un biais structurellement dépressif sur la croissance (Creel et al. 2002). D'après ces promoteurs, la règle d'or pourrait permettre aux gouvernements de mener des politiques plus favorables à la croissance. L'endettement utilisé à des fins d'investissement public pourrait alors paraitre « vertueux » dans la mesure où il encourage la croissance future. Selon la thèse libérale lorsque les dépenses publiques sont financées par endettement, elles ne feront qu'alourdir le poids de la dette. Avec la variable « importations », les résultats montrent l'existence d'une relation significativement négative entre le ratio de la dette publique et le taux d'importation. Son seuil est de 5%. La valeur de l'élasticité étant égale à -1,201, considère qu'une augmentation de 5% du taux d'importation retardé d'une période réduit le ratio de la dette publique de 1,201%. Cette sensibilité se joue par le canal du taux de change. Lorsqu'il se déprécie, la perte de valeur de taux de change réduit considérablement les montants de la dette d'une part. D'autre part, l'impact de la dégradation des termes de l'échange sur la consommation, la production et les échanges, dépend des caractéristiques de l'économie en matière de production et de consommation. Toutes choses égales par ailleurs, un degré plus élevé de substitution entre production locale et bien importé tend à réduire davantage les échanges. De ce fait, le solde de la balance commerciale va s'améliorer au profit des exportations avec l'entrée de devises pouvant servir au remboursement de la dette. La variable « inflation » les résultats de l'estimation ont montré qu'il existe une relation significativement positive entre le ratio de la dette et le taux d'inflation au seuil de 1%. Plus spécifiquement, une hausse de 10% du taux d'inflation entraine l'augmentation du ratio de la dette de 0,0786%. Un tel résultat est bien justifié dans la théorie économique lorsque les pays sont engagés dans le commerce international. Souvent ils se trouvent confrontés à des variations destermes de l'échange. Les changements de prix amènent les gouvernements à rembourser à terme un montant plus important de leur dette intérieure, et pour la dette extérieure par une appréciation du taux de change. La variable « crédit à l'économie » montre une significativité au seuil de 1% alors que l'élasticité du ratio de la dette par rapport à la variable est de 0,438%. Ces résultats ne sont pas surprenants au regard de la théorie économique puisque la dette publique est contractée via un taux d'intérêt qui, lorsqu'il est faible incite les gouvernements à recourir au marché bancaire. Cela est logique surtout lorsque les autres sources de financement sont soumises à des conditionnalités plus sévères. Les pays de l'UEMOA dans leur majorité se sont lancés dans des programmes d'émergence économiques qui les poussent naturellement à la recherche accrue de financement dont le secteur bancaire reste une des principales sources. Le « depubpib » : représente le ratio des dépenses publiques/PIB et correspond à l'équation 3 : Les résultats des tests montrent que la variable « taux de croissance réelle » rétablit une corrélation positive et significative au seuil de 10%. La sensibilité entre les deux variables est de 0,0118 lorsque ce taux est retardé d'une période. Ce qui veut dire tout simplement qu'une augmentation de 1% de taux de croissance réelle induit un effet positif pour 0,0118% sur les dépenses publiques. Retardé à deux périodes, l'élasticité entre les deux variables passe à 0,00993. Cela montre que l'effet se dissipe avec le temps. Pour le même pourcentage, les dépenses publiques augmentent de 0,00993%. Ce comportement sur les dépenses publiques résulte de l'augmentation de la production grâce à un effet keynésien. Les dépenses publiques étant une composante de l'absorption, toute variation de l'offre peut avoir un impact positif sur les dépenses publiques. Pour la variable « dette publique », il existe une relation à sens négatif entre l'évolution des ratios de dépenses publiques et la dette publique. Le degré designificativité de la relation est de 5%. Par contre l'élasticité qui mesure cette sensibilité égale à (-0,0316). Autrement dit, une hausse de 5% de la dette publique retardée de deux périodes entraine une baisse de 0,0316% du ratio dépenses publiques/PIB. Ce sens de causalité est rendu possible grâce le taux de croissance dont l'accroissement pourrait être dû à l'augmentation des dépenses publiques à travers le multiplicateur qui va agir positivement sur la croissance. Ainsi le ratio dette/PIB va connaitre une baisse lorsque le PIB croît plus vite que la dette publique. Si le supplément de dépenses publiques est utilisé à des fins productives, alors la dette publique va baisser dans la mesure où la richesse qui en résulterait peut servir à rembourser le service de la dette. Pour la variable « dépenses publiques », les résultats montrent une relation positive des dépenses publiques sur elles-mêmes avec un degré de significativité de 1% lorsqu'elles sont retardées d'une et de deux périodes. Leurs élasticités respectives sont de (0,463) et (0,331). Ainsi, une hausse de 1% des dépenses publiques produit un effet positif de 0,463% à la première période et de 0,331% à la deuxième période. Pour ses valeurs retardées, l'impact positif s'explique par le fait que la politique budgétaire conserve dans le temps les traces des actions passées. Elle est une politique dont on peut affirmer qu'elle a une mémoire. Donc par un effet de cumul, elles entrainent une augmentation d'elles-mêmes. Pour la variable « recettes publiques » les résultats montrent une relation positive des recettes sur les dépenses publiques pour une significativité de 1%, lorsqu'elle est retardée d'une période. La valeur de l'élasticité est de 0,150, toute augmentation de 1% du ratio des recettes publiques favorise aussi un accroissement de celui des dépenses publiques à hauteur de 0,150%. Un tel résultat n'est pas surprenant puisque les recettes publiques sont une variable dépendante du PIB. Elles agissent dans le même ordre que le PIB sur les dépenses publiques. Ce qui est bien conforme à la théorie keynésienne. Pour la variable « importations », on retrouve l'existence d'une relation positive entre les importations et les dépenses publiques pour un degré de significativitéà 10%. La valeur de l'élasticité entre les variables « importations » et « dépenses publiques » se chiffre à 0,288. Cela suppose que lorsque le taux d'importation connaît une hausse de 10% pour un retard d'une période, elle conduit également à une augmentation de 0,288% du ratio des dépenses publiques. Dans la théorie économique, une politique de relance budgétaire peut stimuler la demande étrangère à travers les subventions et les transferts. Sur le plan empirique, plusieurs travaux comme celui de Sarr (2006) sur la zone UEMOA ont montré qu'une hausse des dépenses publiques nationales peut s'adresser directement aux produits étrangers et stimuler ainsi les importations. Carton (2005) affirme qu'un effet positif de hausse de la demande est immédiatement perceptible dans le pays en déficit et chez ses partenaires. Pour la variable « crédit à l'économie », on retrouve également une relation positive entre le crédit à l'économie et les dépenses publiques pour un degré de significativité de 10%. La valeur de l'élasticité est de 0,0567. Lorsque le crédit à l'économie croît de 10%, cela induit une augmentation de 0,0567% sur le ratio des dépenses publiques. Lorsque l'Etat fait recours au marché financier pour combler son déficit budgétaire, son crédit envers le secteur bancaire et le système financier en général augmente. Sa présence sur le marché crée un effet d'éviction sur le taux d'intérêt. Le « recpubpib » : représente le ratio des recettes publiques/PIB et correspond à l'équation 4 : Pour la variable « dépenses publiques », il existe une relation positive entre le taux de croissance économique et les recettes publiques avec un degré de significativité à 5% avec un décalage d'une période. Le degré de sensibilité est de (0,00168). Une augmentation de 5% du taux de croissance réelle entraine 0,00168% sur le ratio des recettes publiques/PIB. Cela est conforme à la théorie économique ; puisque le PIB constitue la base de l'assiette fiscale, donc les recettes fiscales en l'occurrence dépendent du niveau de l'activité économique.Pour la variable « dette publique », par contre, on note une relation à sens positif avec un seuil de 10% entre la dette publique retardée d'une période et les recettes fiscales. Ici, l'élasticité donne 0,0530. Ce qui traduit la variation de 0,0530% du ratio des recettes publiques suite à une hausse de 10% du ratio de la dette publique. La réaction positive de la dette sur des recettes publiques se justifie ; du simple fait de l'insuffisance ou du rétrécissement de l'assiette fiscale pour un pays. Un faible taux de couverture fiscale aura pour conséquence un recours massif à la politique d'endettement. Un tel argument corrobore les résultats des travaux du FMI (2012) à partir d'un modèle DSGE dans la zone euro. Ces résultats montrent que la politique de restriction fiscale a des effets récessifs forts et les déficits publics s'accentue. Holland et Portes (2012) ont observé les répercussions des divers plans d'austérité adoptés en zone euro. Ils expliquent que les politiques économiques poursuivies ces dernières années par les pays européens se révèlent particulièrement nocives pour l'activité économique. Aussi, la consolidation budgétaire a entraîné une hausse du ratio dette publique/PIB dans chaque pays membre, excepté l'Irlande. La consolidation coordonnée des politiques budgétaires s'est traduite par une hausse du ratio de 5 % environ pour la zone euro dans son ensemble. Il faut noter que les plans d'austérité ont été mis en oeuvre pour atténuer les tensions sur les marchés de la dette souveraine et éviter la contagion. Pour la variable « dépenses publiques », les résultats des estimations montrent un lien à la fois positif et négatif avec un degré de significativité de 1%. Les valeurs des élasticités sont respectivement de 0,876 pour un retard d'une période et de - 0,468 pour un retard de deux périodes. Lorsque les dépenses publiques augmentent de 1%, elles produisent un effet positif de 0,876% sur les recettes mais, à l'ordre 2 induisent une baisse de 0,468%. Une interprétation ce résultat peut se faire à partir de la conduite d'une politique budgétaire. Pour la variable « recettes publiques », les résultats affichent une corrélation positive au seuil de significativité de 1%. L'élasticité de la variable par rapport àelle-même est de 0,286. Ainsi, une hausse des recettes publiques retardées d'une période entraine l'augmentation sur elles-mêmes de 0,286%. Ce résultat s'obtient par un effet de cumul. L'« importpib » : représente le taux d'importation par rapport au PIB et correspond à l'équation 5 : Pour la variable « taux de croissance réelle », les estimations aboutissent à l'existence d'une relation négative entre les importations et le taux de croissance réelle pour un seuil significatif de 10%. L'élasticité correspondante est -0,000344 lorsque la variable est retardée d'une période. Du coup, une variation de 10% du taux d'importation produit une hausse de 0,000344%. Ce résultat s'explique dans la théorie libérale par la concurrence et la compétitivité des prix des biens importés qui impactent négativement la production locale. D'autres facteurs comme le faible niveau d'industrialisation des pays n'offre souvent pas une diversité de gamme aux consommateurs et les poussent vers les produits de substitution. Pour la variable « dette publique », les résultats montrent une relation à la fois négative et positive entre la dette publique et le taux d'importation pour un seuil significatif de 1%. Les élasticités sont de l'ordre de -0,0398 pour un retard d'une période et 0,0282 pour un retard de deux périodes. Ainsi, une hausse de 1% de la dette publique induit dans un premier temps une baisse de 0,0398% du taux d'importation et dans un second temps un accroissement de 0,0282%. Cette situation à effets opposés pourrait se justifier par la réaction rapide les gouvernements face à la conjoncture économique ; exemple la réaction spontanée des gouvernements pour répondre à la demande sociale où engager des dépenses à des fins purement politiques. Pour la variable « dépenses publiques », les estimations montrent que la relation entre les dépenses publiques et les importations est négative dans le contexte des pays de l'UEMOA pour un seuil significatif à 1%. Pour cela, l'élasticitécorrespondante est de -0,159. Ce qui revient à dire que lorsqu'un pays croît ses dépenses publiques de 1% alors les importations en provenance des autres pays baissent de 0,195%. De tels résultats ne sont pas toujours confirmés partout et en tout temps. Par ailleurs, l'impact de la dégradation des termes de l'échange sur la consommation et les échanges dépend des caractéristiques de l'économie en matière de production et de consommation. Toutes choses égales par ailleurs, un degré plus élevé de substitution entre production locale et bien importé tend à réduire davantage les échanges. Aussi, une capacité plus forte de réaffectation intersectorielle des dépenses publiques permet de produire des biens substitution aux importations, et donc de réduire l'impact négatif du changement de prix sur le revenu réel en limitant davantage les importations. Pour la variable « recettes publiques », on trouve une relation positive entre les recettes publiques et les importations pour un seuil de significativité à 5% lorsque la variable est retardée d'une période. L'élasticité calculée est égale à 0,0495. Ainsi une hausse de 5% du taux de fiscalité induit à court terme une augmentation des importations à hauteur de 0,0495%. Ce résultat n'est conforme à la théorie économique que dans un contexte particulier. L'analyse de la courbe de Laffer (1958), montre que dans sa première phase toute augmentation de la fiscalité peut engendrer un accroissement des importations, mais moins que proportionnel. Mais au-delà d'un seuil critique, toute modification à la hausse produit l'effet inverse. Par contre, toute augmentation des importations va entrainer un accroissement des recettes fiscales. Pour la variable « importations », les estimations laissent voir l'existence d'une relation positive de la variable sur elle-même avec un degré de significativité de 5% lorsqu'elle est retardée d'une période et de 10% pour deux périodes. Les élasticités correspondantes sont respectivement de 0,216 et 0,219. Autrement dit, une augmentation de 5% des importations de la période antérieure provoque un accroissement de 0,216% pour les importations de la période courante. Pour une hausse de 10% des importations décalées de deux périodes, elle provoqueune variation positive de 0,219%. Par un effet de cumul, les importations pèsent sur la balance commerciale et expliquent la forte vulnérabilité des économies à la volatilité des prix étrangers. Pour la variable « crédit à l'économie », les résultats de l'estimation montrent un lien positif entre le crédit à l'économie et les importations avec un seuil de significativité de 1%. Par conséquent, la sensibilité entre ces deux variables est de 0,0563. Cela montre que lorsque le crédit à l'économie augmente de 1%, il produit à son tour un accroissement de 0,0563% sur les importations. Ce comportement se justifie par le fait que l'effet de l'inflation s'accompagne souvent de politique de subvention et de crédit à la consommation pour soutenir la demande sociale. Ce qui entraine un recours excessif à l'instrument budgétaire ou l'endettement. Tableau 9 : Test de corrélation des résidus d'équations du modèle
Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Les signes (-) traduisent une corrélation négative entre les variables, alors les signes (+) traduisent une corrélation positive.o Validation du modèle : Test de stabilité du PVAR Le graphique suivant confirme la stabilité du modèle. En effet, les valeurs propres associées aux variables sont incluses dans l'espace donc inférieures à l'unité. Imaginary -.5 -1 .5 0 1 Roots of the companion matrix -1 -.5 0 .5 1 Real Source : Auteur, à partir du logiciel stata III.2- Analyse des chocs budgétairesLa décomposition de la variance de l'erreur de prévision et les fonctions de réponses impulsionnelles sont les deux outils qui permettent d'identifier l'impact des chocs budgétaires sur les différentes variables spécifiées dans le modèle. III.2.1- La décomposition de la variance d'erreurLes résultats de l'analyse de la variance de l'erreur de prévision sur un horizon temporel de 10 ans sont consignés dans le tableau suivant. Tableau 10 : Résultats de l'analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision
Source : Auteur, à partir du logiciel Sata : Les données du tableau indiquent la part de la variance de la variable en ligne expliquée par la variable en colonne. Les résultats issus de la décomposition de la variance donnent ce qui suit : le taux de croissance réel (Tcreel) : on retient que sa variance est due aux innovations des dépenses publiques pour (13,75%) contre (2,94%) seulement pour les recettes fiscales. Alors que ces propres innovations contribuent à hauteur de (79,75%) et les importations influencent sur le taux de croissance pour (3,28%) de même que la dette publique (0,28%). Ces chiffrent montrent que la variable « taux de croissance réel » est significativement expliquée plus par ses propres chocs plutôt qu'à ceux de la politique budgétaire (dépenses et recettes publiques). Ce résultat obtenu de la décomposition de la variance montre comment l'effet produit par un choc de politique budgétaire se dissipe dans le temps. Ce qui affirme son effet conjoncturel et justifie sa non-viabilité à prendre charge les problèmes de long terme, défendus par les tenants de la nouvelle théorie anti-keynésienne. la dette publique (Detpib) : il convient de constater une faible dominance des chocs de dépenses publiques avec seulement (5,29%) contre (10,32%) pour les recettes publiques. Par ailleurs, le taux de croissance réel influence la dette publique avec (22,58%) alors que ses innovations assurent jusqu'à (60,89%). Donc les dépenses et les recettes publiques ont un impact significatif, mais moins important sur la dette publique. Nous déduisons que la dette publique reste plus sensible du taux de croissance qu'aux dépenses et recettes publiques. les dépenses publiques (Deppupib) : on constate que la variance de celle- là s'explique par les recettes publiques à (14,22%) ensuite le taux de croissance réel avec (13,75%) et les importations pour (11,92%). Ces chiffres traduisent la sensibilité des dépenses publiques aux innovations de ces variables. Cela se comprend aisément pour les pays de l'UEMOA, où l'économie est principalement dirigée par les pouvoirs publics. Une analyse de l'offre globale à deux composantes (PIB, importations) permet de mesurer l'effort des gouvernements en matière de politique de relance économique. La dette publique explique (5,29%) des variations des dépenses publiques. les recettes publiques (Recpubpib) : il en ressort, une bonne contribution des chocs imprimés par les politiques budgétaires à travers les dépenses publiques à l'horizon de 10 ans. La variance des recettes fiscales, en moyenne (14,22%) est due aux innovations de dépenses publiques et (73,52%) à ses propres innovations contre (2,41%) pour les importations ; (5,92%) revient à la dette publique et (3,94%) au de taux de croissance réel. Ce qui permet de dire que les dépenses publiques ont un impact significatif sur les recettes fiscales. les importations (Importpib) : la variance est en moyenne (11,92%) due aux innovations des dépenses publiques, contre (6,01%) pour les recettes publiques. Alors que le taux de croissance réel impact pour (11,35%), ladette publique contribue à hauteur de (4,74%) et les importations par leurs innovations assurent jusqu'à (65,99%). Cela traduit, alors, que les dépenses publiques ont plus d'impact significatif sur les importations que les recettes fiscales. III.2.2- Les Fonctions de Réponses ImpulsionnellesElles permettent d'identifier la nature des impacts sur les différentes variables spécifiées dans le modèle. Les résultats de ces fonctions confirment ceux de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision. Ils permettent de tirer les enseignements suivants : o Les chocs de dépenses publiques Pour le taux de croissance économique : un choc budgétaire de dépenses publiques s'est traduit par un effet positif et instantané sur le taux de croissance dans l'union de 1980 à 2014. Son effet apparaît positif et cumulatif sur trois ans. Ainsi, un choc budgétaire à travers les dépenses publiques aura pour effet une stimulation de la croissance économique. Sur le plan théorique un tel résultat concorde bien avec la pensée keynésienne. Sur le plan empirique, ce résultat confirme celui de Dufrénot et al., (2007) et celui de Ndiaye et Konte (2012). Ils soutiennent que la pro-cyclicité des dépenses est liée à leur ajustement aux fluctuations de l'activité économique. À cet égard, ces auteurs déduisent que « durant les phases de croissance économique les dépenses augmentent fortement et qu'elles diminuent pendant les phases de ralentissement économique. Ce résultat n'est pas surprenant, en raison de l'absence de stabilisateurs automatiques dans les économies en développement, contrairement à ce que l'on observe dans les pays industrialisés ». Il recoupe également les travaux de Lylia et Zakane (2008) en Algérie pour qui les dépenses publiques produisent un effet positif sur le produit intérieur brut. Ce résultat justifie la rapide transmission des chocs affectant l'activité économique ce qui montre le caractère pro-cyclique de la politique budgétaire sur le taux de croissance économique.Gupta et al. (2005) ont utilisé des données de panel avec la méthode GMM pour analyser la composition des dépenses publiques sur la croissance économique dans un échantillon de 39 pays en voie de développement dans les années 1990. Les auteurs ont montré que les pays où les dépenses publiques sont plus utilisées pour le paiement de salaires tendent le plus vers des croissances faibles. Par contre les Etats qui misent davantage sur les dépenses en capital réalisent de meilleures performances en matière de croissance. En effet, selon Gupta et al., (2005) une hausse de 1% des dépenses en capital augmente la production de 0,1% à long terme, alors qu'un accroissement des dépenses de fonctionnement de 1% fait baisser la production de 0,5%. N'Guessan (2007) a utilisé la même spécification pour étudier la composition des dépenses publiques dans l'UEMOA. Il a montré que ces dernières sont déterminantes dans la dynamique économique de l'union. En effet, l'augmentation des dépenses publiques d'investissement est bénéfique pour la croissance. Graphique 6 : Réponse du taux croissance réel suite à un choc de dépenses publiques Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Pour la dette publique : l'effet d'un choc de dépenses publiques se manifeste en deux temps : d'abord un effet nul et instantané dès la première année donc entre (0 ; 1). De telles conclusions procèdent de la nouvelle « théorie anti-keynésienne des finances publiques » (TAK). Aujourd'hui, largement répandue et dominante en Europe, la TAK prétend que les politiques budgétaires de consolidation,autrement dit de réduction des déficits publics par la baisse des dépenses ont généralement des effets restrictifs. Pour cette phase, la politique budgétaire devient contra-cyclique. Contrairement à Guidice et al., (2003) qui estiment, qu'une politique budgétaire de consolidation produirait des effets expansionnistes du déficit public. Dans la deuxième phase entre (2 ; 10), un effet devient cumulatif sur le reste du temps. La politique de relance budgétaire devient pro-cyclique. Ces résultats sont bien conformes à la situation de la zone euro face à la crise de l'endettement en Grèce et au Portugal. Contrairement à la zone UEMOA, en zone CEMAC, la politique budgétaire a eu des effets anti- keynésiens sur la période de 1993 à 2002, Ondo Ossa (2008). En zone CEMAC, la politique budgétaire n'avait pas produit d'effet favorable sur l'activité économique et les déficits publics étaient nuisibles à la croissance à long terme. En zone franc africaine, les gouvernements utilisent généralement l'arme budgétaire à des fins électoralistes et non à des fins de régulation. De plus, ils ne font pas d'effort en période de bonne conjoncture, car le déficit public y est nécessairement trop élève pour conséquence une forte accumulation de la dette publique. Graphique 7 : Réponse de la dette publique suite à un choc de dépense publique Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Pour les dépenses publiques elles-mêmes : un choc budgétaire affectant les dépenses publiques entraine leurs réactions automatiques. Lorsqu'il s'agit d'unebaisse, cela se traduit par une chute ; donc un effet négatif sur la période de (1 ; 10). De tels effets concordent aussi avec la théorie keynésienne sur le caractère cyclique de la politique budgétaire. Graphique 8 : Réponse des dépenses publiques sur elles-mêmes Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Pour les recettes publiques : un choc de dépenses publiques sur les recettes produits un effet à deux temps : d'abord, l'effet devient positif dès la première année de (0 ; 1). Le régime de l'effet croît de façon exponentielle avant de connaître une baisse avec un régime plus faible sur deux périodes (2 ; 4) et après devient stable sur le reste (5 ; 10). Dans l'équation d'équilibre fondamentale, les dépenses publiques constituent une composante de l'absorption. Par conséquent selon le multiplicateur keynésien, toute réaction de celle-ci impacte positivement ou négativement la production. Or, les recettes publiques notamment fiscales dépendent du niveau de production donnée. Par ailleurs, il est structurellement reconnu que les recettes publiques croissent moins vite que les dépenses publiques ; donc la corrélation entre les deux variables reste positive, mais moins importante par rapport aux dépenses publiques. Graphique 9 : Réponse des recettes publiques suite à un choc de dépense publique Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Pour les importations : la fonction de réponse impulsionnelle montre bien qu'un choc budgétaire de dépenses publiques est négatif sur les importations pendant la période. D'abord, cela entraine une baisse des importations qui va fluctuer pendant la période (1 ; 4) pour se maintenir sur la période, mais toujours avec un signe négatif. En effet, le taux d'importation influence les dépenses publiques à travers le solde budgétaire de base par le canal d'éventuelle flambée des prix extérieurs qui induisent par voie de conséquence l'accroissement des prix intérieurs. Cet état de fait peut avoir des répercussions très néfastes sur les performances du solde budgétaire de base du fait du poids des subventions aux nombreuses entreprises publiques en difficulté. Ainsi, la hausse des prix du pétrole qui aurait eu un impact favorable sur le solde budgétaire (grâce à une hausse des taxes pétrolières) ne se traduit pas par une hausse des recettes. L'Etat intervient pour limiter les effets négatifs de ces évolutions sur le niveau de vie des populations (Dufrénot et al., 2007). Les chocs sur les dépenses publiques impactent également la variable importation. Graphique 10 : Réponse des importations suite à un choc de dépense publique Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Par contre d'autres travaux infirment de telles analyses ; notamment celle de Lylia et Zakane (2008) qui ont montré dans leurs recherches que les dépenses publiques impactent positivement à travers une augmentation des dépenses publiques, mais cet impact reste instable. Qu'une augmentation des importations des dépenses publiques entrainerait une augmentation des importations ; compte tenu des besoins accrus de l'économie. Le volume des investissements sera plus important, entrainant l'acquisition des biens d'investissement et de consommation en volume plus important. o Chocs de recettes publiques Un choc de recettes publiques sur la croissance économique se traduit par une augmentation de l'offre de production par conséquent de la production sur toute la période. Le résultat est bien conforme à la théorie économique d'origine keynésienne. Puisque, la fiscalité influe sur les décisions des individus concernant l'épargne, le travail et les décisions des entreprises en matière de production, de création d'emploi. Ces décisions sont affectées non seulement par le niveau des impôts, mais aussi par la manière dont les différents instruments fiscaux sont conçus et combinés. Graphique 11 : Réponse du taux croissance réel suite à un choc de recettes publiques Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Un choc de recettes publiques sur la dette entraine un accroissement de celle-ci via le déficit budgétaire et l'accroissement plus rapide des dépenses gouvernementales. Un tel résultat est bien conforme à la théorie économique qui stipule que face à l'augmentation plus rapide des besoins des gouvernements, toute diminution des ressources fiscales génère un creusement du déficit budgétaire de base. Graphique 12 : Réponse de la dette publique suite à un choc de recettes publiques Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Pour les dépenses publiques : un choc positif sur les recettes publiques agit positivement sur les dépenses publiques par le biais des impôts et des taxes dans le PIB. Ce qui est conforme à la théorie keynésienne et à la pratique, en ce sens que la dépense est au centre de la politique budgétaire de l'Etat, et l'exécution des dépenses se fait toujours en fonction du niveau des recettes réalisées. Graphique 13 : Réponse de la dette publique suite à un choc de recettes publiques Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Pour les recettes publiques elles- mêmes naturellement, on pourrait admettre que tout choc positif ou négatif va agir sur les ressources publiques ; soit à la hausse ou à la baisse selon le cas. Dans le cas d'un choc positif, c'est-à-dire une baisse du taux de pression fiscale, les recettes vont connaître une hausse dès la première période, avant de chuter à la suite d'un choc négatif, du simple fait que les gouvernements ne pourront résister face aux dépenses publiques qui connaissent généralement un accroissement plus rapide. C'est la période (2 ; 10). Graphique 14 : Réponse des recettes publiques suite à un choc sur elles-mêmes Source : Auteur, à partir du logiciel Stata Pour les importations : un choc positif sur un intervalle de 10 périodes sur les recettes publiques se traduit par une amélioration significative des importations entre (1 ; 3) périodes avant de connaitre un déclin à partir de la quatrième période. Un tel comportement des importations s'explique en fait par la libéralisation de plus en plus poussée des régimes commerciaux. Les droits de douane ont tendance à baisser dans les pays en union avec le développement de zones de libre-échanges, d'union douanière et des accords de partenariats économiques futur à signer comme ceux en cours de négociation entre les pays de l'ACP et ceux de l'Union européenne. Actuellement dans les pays à faible revenu, un tiers environ des recettes fiscales non liées aux ressources naturelles proviennent des taxes sur les échanges (Gupta et Tareq, 2008). Ce qui suggère qu'une libéralisation accrue du commerce entrainerait une baisse des recettes publiques. Ainsi, cette baisse cumulative des recettes publiques incite les gouvernements à partir de la quatrième période (4 ; 10) à augmenter encore la fiscalité pour décourager les importations. Graphique 15 : Réponse des importations suite à un choc de recettes publiques Source : Auteur, à partir du logiciel Stata En résumé des chocs de politiques budgétaires, les résultats issus des fonctions de réponses impulsionnelles confirment les résultats du test de causalité au sens de Granger. En réalité, les fluctuations des variables annoncent déjà la présence d'effets de débordement ou effet de contagion sur l'économie des pays en union. Cependant, l'efficacité des politiques budgétaires nationales dans l'absorption des chocs défavorables est limitée du fait de l'adoption du pacte de convergence de stabilité et de croissance depuis 1999. Les répercussions négatives sur la conjoncture interpellent de plus en plus l'instrument budgétaire plutôt que monétaire. Par ailleurs, les soldes budgétaires de base déficitaires de grandes amplitudes résultent du poids grandissant des subventions aux entreprises publiques en difficulté, et du fléchissement des recettes fiscales. Cela atteste la vulnérabilité des politiques budgétaires nationales vis-à-vis des chocs émanant soit de l'intérieur soit de l'extérieur. Pour compléter l'analyse de ce travail de recherche, il est intéressant de quantifier l'ampleur des effets de contagion et connaitre les voies par lesquelles la transmission se fait entre pays. III.3- Effets de débordement et Canaux de transmission budgétaireIls constituent des éléments importants à prendre en compte dans la conduite des politiques budgétaires en union monétaire. Leur connaissance permettrait aux décideurs de mieux orienter leur choix de politique économique. Par contre leur méconnaissance pourrait également être préjudiciable à l'économie. Ainsi, nous allons d'abord analyser la matrice de corrélation spatiale entre les pays, ensuite mesurer ampleurs des effets de débordement et enfin d'identifier les canaux de transmission. III.3.1- L'analyse de la matrice de corrélation spatialeElle permet de faire une analyse qualitative des chocs à l'origine des effets de débordement entre les pays de l'UEMOA. Par exemple dans le tableau n°11 on peut interpréter qu'un choc de dépenses publiques au Bénin est négativement corrélé à un choc de dépenses publiques au Burkina Faso. Mais, dans le tableau n°12 un choc de recettes publiques au Bénin est positivement corrélé à un choc de recettes publiques en Côte d'Ivoire, etc. Les résultats de nos estimations sont consignés dans les tableaux ci-dessous : Tableau 11 : Corrélation spatiale de choc de dépenses publiques Correlation de choc de dépenses publiques BEN BFA CI MLI NIG SEN TOG
Source : Auteur, à partir du logiciel StataTableau 12 : Corrélation spatiale de choc de recettes publiques Correlation de choc de recettes fiscales BEN BFA CI MLI NIG SEN TOG
Source : Auteur, à partir du logiciel Stata III.3.2- Les effets de débordements budgétairesPour capter les effets de débordement issus de la politique budgétaire sur les économies des pays de l'union, plusieurs indicateurs sont possibles. Dans le cas présent, nous privilégions seulement la croissance économique pour chaque pays dans l'optique d'évaluer les effets de débordement sur la performance économique en vue de voir les impacts externes des chocs budgétaires. o Une politique budgétaire au Bénin Il ressort de la figure n°6 (voir en annexe) qu'un choc de dépenses publiques mené par le gouvernement béninois produit un effet positif sur la croissance économique du Burkina Faso pour (0,134) ; le Niger pour (0,040) ; le Sénégal pour (0,115) ; le Togo pour (0,134) avec une ampleur assez faible alors que l'effet positif est bien significatif pour le Mali avec (0,365). Par contre ce même choc engendre un effet négatif et très significatif sur l'économie ivoirienne avec une ampleur de (-0,360). Quant à un choc de recettes fiscales, les effets de débordement sont positifs sur la croissance économique en Côte d'Ivoire, mais l'ampleur (0,084) est faible par rapport à l'effet des dépenses publiques. Contrairement aux autres pays, l'effet de débordement reste négatif. Mais cette ampleur relativement faible dans certains pays comme le Burkina Faso avec(-0,038) ; le Mali avec (-0,131) ; le Niger avec (-0,043) ; le Sénégal avec (-0,074) et de façon très marginale, le Mali avec (-0,007). o Une politique budgétaire au Burkina Faso Les résultats issus de nos travaux (voir figure n°7 en annexe) montrent qu'un choc de dépenses publiques au Burkina Faso se traduit par des effets de débordement négatif sur les autres économies de l'UEMOA. Mais, l'ampleur de ces effets varie selon les pays. Ainsi, elle très significative au Sénégal pour une valeur (-0,416) ; au Niger avec (-0,302) et au Mali avec (-0,258). Par contre, cet effet négatif est marginal au Togo avec (-0,054) et en Côte d'Ivoire avec (-0,050). Au Bénin, il est presque nul avec (0,009). Pour les effets de débordement résultant d'un choc de recettes fiscales, ils sont positifs dans certains pays comme la Côte d'Ivoire avec une ampleur assez significative de (0,195), mais plus significative au Niger avec (0,355) et moins au Mali avec (0,135). Pour les pays autres que le Togo et le Sénégal l'ampleur de l'effet est respectivement de (-0,158) et (-0, 096), donc moins importants. Pour le Bénin l'effet négatif est assez proche de zéro, soit (0,029). o Une politique budgétaire en Côte- d'Ivoire Un choc de dépenses publiques (voir Figure n°8 en annexe) en Côte d'Ivoire crée des effets positifs sur la croissance économique des pays avec une amplitude faible comme au Bénin avec (0,086), au Burkina Faso avec (0,019). Mais, elle reste relativement plus élevée au Niger avec (0,118) et très élevée au Togo avec (0,277). A l'inverse dans d'autres pays, l'effet de débordement est négatif à l'instar du Mali avec une amplitude assez faible de (-0,071) et au Sénégal avec (-0,138). Pour un choc de recettes fiscales en Côte d'Ivoire toujours, l'ampleur de l'effet est positive sur le Bénin et le Burkina Faso, et faiblement significative. Les coefficients sont de l'ordre de (0,056) et de (0,195). Au Sénégal, l'effet de débordement positif mais très peu signifiant puisqu'il proche de zéro (0,001). Parcontre, il est négatif au Mali avec (-0,317) et au Togo avec (-0,346), ce qui est assez significatif. Il en est de même pour le Niger avec une ampleur de (-0,139). o Une politique budgétaire au Mali La figure n°9 en annexe met en exergue les effets de débordement d'une politique budgétaire au Mali. Les résultats donnent ce qui suit : -Pour un choc de dépenses publiques, il se traduit par un effet de débordement positif sur la croissance économique des pays comme le Burkina Faso et le Sénégal avec des coefficients dans l'ordre respectif de (0,318) et (0,491). On voit nettement que l'impact est assez significatif dans ces pays. En revanche dans d'autres pays comme le Bénin où l'effet de débordement est négatif avec une amplitude de (-0,314), en Côte d'Ivoire, de façon très marginale avec (-0,033), au Togo avec une ampleur très proche de zéro (-0,021) et enfin au Niger pour (0,095). -Simultanément, un choc de politique de recettes fiscales engendre aussi des effets de débordement à la fois positifs et négatifs. L'effet est positif sur l'économie du Burkina Faso avec une amplitude assez faible au Togo (0,081), au Burkina Faso (0,107) et en Côte d'Ivoire (0,113). Par contre au Sénégal cette ampleur est plus significative (0,368). Quant à l'effet négatif, il concerne l'économie du Bénin et du Niger dans l'ordre respectif de (-0,044) et de (-0,087). o Une politique budgétaire au Niger La figure n°10 en annexe laisse entrevoir que la réaction de la politique budgétaire à travers les dépenses publiques produit des effets de débordement positifs sur la croissance des pays comme le Bénin et le Burkina Faso dans l'ordre de (0,025) et de (0,059). Cependant, son effet reste négatif sur les autres pays à savoir la Cote d'Ivoire pour (-0,040), le Mali pour (-0,162) où l'ampleur est plus significative de même que le Sénégal avec (-0,102). Quant au Togo, l'effet négatif est plus proche de zéro donc presque nul soit (-0,019). Lorsqu'il s'agit d'une réaction de politique budgétaire portant sur les recettes fiscales, l'effet dedébordement est différencié entre les pays. Pour les effets de débordement positifs, ils affectent la croissance économique du Mali dans une proportion de (0,289) et le Sénégal à hauteur de (0,183), ici, l'effet est assez significatif. La présence d'un effet négatif s'observe sur l'économie béninoise avec une ampleur de (-0,269), ce qui est assez significatif, alors qu'au Burkina Faso l'effet négatif est proche de zéro (soit 0,015), en Côte d'Ivoire, il atteint (-0,034) de même qu'au Togo (-0,061), ce qui est faible. o Une politique budgétaire au Sénégal Il est admis d'après les résultats (voir figuren°11 en annexe) qu'un choc de dépenses publiques au Sénégal crée des externalités négatives sur l'ensemble des pays de l'union excepté le Burkina Faso. Pour les pays dont les effets de débordement sont négatifs, il y a le Bénin avec une ampleur de (-0,036), la Côte d'Ivoire pour (-0,101), le Mali avec (-0,130), le Niger pour (-0,018). Par contre au Burkina Faso, l'effet de débordement est très positif et significatif soit (0,275). Au regard des résultats sur un choc de recettes fiscales, les effets de débordement sont variés d'un pays à l'autre. Ils sont positifs dans certains pays tel que la Côte d'Ivoire avec (0,075), le Mali (0,078) et le Niger (0,127). Les effets négatifs portent sur le Burkina Faso dont l'ampleur est de (-0,221), mais assez significatif, puis le Bénin avec (-0,046) et enfin le Togo avec (-0,012), ce qui est presque nul puisque la valeur est proche de zéro. o Une politique budgétaire au Togo Les résultats issus de la figure n°12 (voir en annexe) montrent qu'un choc de politique budgétaire au Togo produit des effets sur la croissance économique des pays de l'UEMOA. C'est ainsi qu'une politique de dépenses publiques génère des effets de débordement négatifs sur l'ensemble des pays de l'union excepté le Bénin où l'effet s'avère positif. L'ampleur de cet effet est plus accentuée au Sénégal et au Mali il est de l'ordre de (-0,364) et (-0,148) ; ce qui est assez représentatif par rapport au Niger, à la Côte d'Ivoire et au Burkina Faso avecrespectivement (-0,052) ; (-0,017) et (-0,031). Pour un choc de recettes fiscales sur la croissance économique, les effets de débordement restent positifs sur l'économie du Mali et la Côte d'Ivoire avec une ampleur de (0,261) et (0,091). Il est également positif au Niger avec (0,024). Quant aux autres pays comme le Bénin, l'effet de débordement est négatif (-0,067), au Burkina Faso (-0,040), mais moins significatifs qu'au Sénégal où l'ampleur de l'effet est de (-0,173). Frankel et Rose (1998) soutiennent qu'une union monétaire est propice à l'intensification des échanges et à la synchronisation des cycles économiques. Pourtant, une évaluation de l'ampleur des effets de débordement nous a permis de voir le caractère asynchrone des cycles de croissance économique. La fréquence des chocs asymétriques pousse les pays au recours abusif à la politique budgétaire pour stabiliser leur économie. Du coup, l'efficacité des politiques budgétaires est remise fondamentalement en cause pour deux raisons principales : (i) le risque de générer des effets indésirables sur la croissance économique des pays ; (ii) et la présence du comportement « de passager clandestin » lorsque l'externalité est favorable aux pays voisins. III.3.3- Les canaux de transmission budgétairesAprès avoir évalué les effets de débordement budgétaires, on s'intéresse aux canaux de transmission. Nous tenons à préciser que l'identification des canaux de transmission ne saurait se faire à partir d'un modèle empirique. C'est plutôt la littérature économique qui nous permet de tirer les conclusions nécessaires à cette identification. La raison est bien connue. On sait que malgré les points de convergence entre les unions monétaires, certaines réalités restent encore spécifiques aux unes et autres. Parmi celles-ci, figurent les canaux de transmission. Dans le cadre ce travail de recherche, c'est l'approche théorique basée sur les pensées keynésiennes et l'analyse de l'environnement macroéconomique qui nous servent d'outil pour identifier les principaux canaux de transmission des chocs budgétaires dans la zone UEMOA.Dans un contexte de marché financier embryonnaire (BRVM), le recourt des pays au financement direct s'avère peu limité. En effet, compte tenu du faible niveau de la finance directe et de l'adoption du taux de change fixe, le canal du prix des actifs (canal du cours des actions et du taux change) peut s'avérer inopérant. De plus, au regard de la situation de surliquidité des établissements de crédit, qui ne se refinancent presque pas ou très peu auprès de la BCEAO, il serait illusoire que le canal du taux d'intérêt soit pleinement fonctionnel. Tout porte à croire que le canal du crédit serait actuellement le plus avisé dans la zone. Ce postulat est d'ailleurs justifié dans la littérature économique, car les pays qui ont généralement un secteur bancaire prépondérant sont plus enclins à voir leur activité économique être stimulée à travers le canal du crédit. A contrario, les pays ayant un marché financier très développé, sont les plus exposés aux canaux du taux d'intérêt et du prix des actifs (Hamid Dawoodi et al., 2013). Cette conclusion est contraire à celle de Sarr (2006) qui privilégie une transmission par le canal du taux d'intérêt et de change. Un autre canal susceptible de générer un effet externe sur l'activité économique des pays voisins est celui de la fiscalité. Certes, il est reconnu que dans le contexte de l'UEMOA, que l'harmonisation des fiscalités est une conséquence directe du marché commun et de la politique commerciale commune. Ainsi, cette harmonisation a pour but d'éliminer la fiscalité intérieure comme moyen de concurrence entre les Etats membres. Mais, il va s'en dire que sur le plan national, il existe encore des hétérogénéités en matière fiscale (barrières tarifaires et non tarifaires) entre pays. De ce fait, l'adoption d'une politique fiscale favorable (taux de pression faible) peut être à l'origine d'attraction d'entreprises étrangères et de la mobilité des facteurs de production notamment le travail et le capital vers le pays qui a pris la mesure. Alors l'effet contraire (défavorable) impacte négativement l'activité économique des pays d'origine. Alors la fiscalité constitue encore un levier permettant à un Etat d'influencer la position du secteur privé par rapport aux autres Etats de l'union. Cette situation est remarquable surtout dans les pays en conflit comme la Côte d'Ivoire, le Mali et la Guinée Biseau auprofit des autres pays comme le Sénégal et Burkina Faso. Fort de ce constat, il convient de retenir que le canal fiscal semble être le plus opérant dans la transmission des effets de débordement sur l'activité économique des pays de l'UEMOA. Partant d'une analyse minutieuse de l'environnement commerciale, les pays de l'union échangent entre eux à hauteur de 12% selon un rapport de l'OMC (2013). Ce niveau est certes jugé faible comparé à celui réalisé en vers l'union européenne (64%). Mais, le canal du commerce contribue aussi à la transmission des externalités budgétaires aussi bien pour les dépenses publiques que pour les recettes fiscales. IL y a là une manifestation des effets keynésiens standards qui se propagent via le commerce extérieur. Les politiques de subventions nationales sur les denrées alimentaires peuvent stimuler la demande étrangère. Par exemple au Sénégal, les subventions sur les énergies comme le carburant et le gaz butane ont permis aux pays de la sous-région comme le Mali et la Gambie d'en bénéficier. Il en est de même pour la fiscalité. Graphique 16: Diagramme des flux d'échanges intrarégionaux (en pourcentage du PIB, 2010) Source : Rapport FMI 2014 Une relance budgétaire peut donc avoir des implications différentes pour les pays partenaires selon qu'elle résulte d'une stimulation de la demande ou d'une baisse de la fiscalité. Puisqu'une politique fiscale agressive en faveur des entreprises locales peut obliger les pays partenaires à réagir, soit en rationalisant leurs dépenses publiques, soit en participant à leur tour à la course ; c'est- à-dire faire autant, Giavazzi, Pagano et Blanchard (1990). Au regard du contexte actuel de la zone et la volonté manifeste des Etats membres d'aller vers une intégration plus poussée des marchés, le canal du commerce extérieur est fonctionnel dans la transmission des effets budgétaires sur la croissance économique des pays. En résumé, la contagion des effets de débordement budgétaires entre pays membres s'effectue à travers trois (03) principaux canaux de transmission à savoir : (i) le canal du crédit en raison d'un endettement assez significatif pour financer le déficit budgétaire ; (ii) le canal de la fiscalité puisqu'au niveau national, on note une concurrence fiscale qui souvent est source d'attraction ou de désincitation pour les agents économiques (entreprises et mobilité des facteurs) ; (iii) et enfin le canal du commerce, malgré le faible taux d'échanges, les politiques budgétaires génèrent des externalités entre pays partenaires même si les travaux de Sarr (2006) concluent que cela est marginal. Ainsi, l'hypothèse 2 de notre travail de recherche est bien vérifiée dans la mesure où les derniers travaux portant sur la zone euro avaient bien identifié quatre canaux de transmission budgétaires alors que nos résultats dans l'UEMOA ont mis l'accent sur trois canaux. CONCLUSIONLes résultats montrent que les effets de débordement dans les différents pays sont très variés. Un des facteurs explicatifs à cela reste le profil économique de chaque pays. Nous concluons alors que l'hypothèse1 de la thèse est bien vérifiée dans la recherche ; c'est- à-dire que l'ampleur des effets de débordement des chocs de politiques budgétaires est tributaire du degré d'hétérogénéité des structures économiques. On voit également de façon très nette que l'effet d'un choc de dépenses publiques est plus important que celui d'un choc de recettes fiscales sur la croissance économique des pays. Cela revient à affirmer l'hypothèse 2 de la recherche. Cette différence d'amplitudes résulte d'une harmonisation de plus en plus poussée en matière de politiques fiscales dans l'UEMOA. Alors que les dépenses publiques jusque-là sont propres à chaque Etat et définies de manière unilatérale. Nous avons identifié aussi trois canaux de transmission dans l'UEMOA contrairement aux quatre trouvés en zone euro. Aussi, l'hypothèse 3 de la thèse est bien vérifiée dans le cadre de ce travail. Ces résultats issus de nos travaux soulignent encore quelques difficultés pour les politiques budgétaires à assurer leur fonction de stabilisation. C'est pourquoi, nous formulons les implications de politiques économiques suivantes à l'endroit des autorités budgétaires : - Accroître la capacité de réaction des politiques budgétaires nationales face aux chocs asymétriques (fonction de stabilisation) Une diversification des ressources financières dans les économies de l'UEMOA apparaît comme une condition sine qua non. Cela suppose que les Etats doivent miser davantage sur la réforme du secteur informel pour améliorer leurs assiettes fiscales. Ainsi, des gains importants en bien-être des agents économiques peuvent en découler et favoriser une mobilisation de l'épargne domestique. Au plan macroéconomique, il faut également des réformes structurelles relatives à l'amélioration de la flexibilité des marchés et de certaines branches d'activitécomme l'agriculture et les industries agroalimentaires, pour atténuer les répercussions négatives des chocs budgétaires sur les indicateurs économiques et sociaux tels que le taux de croissance ou de chômage. Cette flexibilité des marchés demeure entre autres, un gage de protection contre les chocs ; eu égard à la contrainte de fixité du taux de change. Donc, il est impératif de diversifier les économies, de constituer des stocks qui permettent d'absorber les chocs. - Asseoir un processus de coordination plus coopératif des politiques budgétaires nationales (comme le fédéralisme budgétaire) L'interdépendance croissante des économies dans une union monétaire nécessite également un degré de discipline de nature à protéger les Etats des conséquences négatives de certains choix de politiques économiques. Cela conduit à deux conceptions antinomiques de la coordination des politiques budgétaires : (i) celle qui est envisagée comme un ensemble de règles coercitives visant à limiter les biais des dépenses publiques ; (ii) et celle qui est mise en place par des mesures discrétionnaires et dont l'objectif est la stabilisation macroéconomique. - Aller vers une intégration économique plus poussée des marchés Parmi les sources d'hétérogénéité dans l'UEMOA, figurent en bonne place les marchés. Une analyse plus poussée des comportements économiques des agents (approche microéconomique), exige à ce que les Etats aillent vraiment vers une suppression des barrières non tarifaire pour développer plus d'échanges commerciaux. Les diversités linguistiques, les croyances traditionnelles et les préférences individuelles demeurent encore une entrave à la libre circulation des biens et des personnes. Une grande connectivité entre les pays de l'UEMOA serait bénéfique. Car le développement des infrastructures contribue par ailleurs au renforcement et à l'approfondissement de l'intégration régionale. Elle stimule l'intégration des secteurs productifs, puisqu'elle rapproche des espaces économiques, réduit ou élimine les barrières au commerce et les coûts de transport donc facilement au commerce international. CONCLUSION GENENRALE168 Au sein d'un espace intégré, les questions portant sur les effets de débordement budgétaires se posent avec acuité. Depuis l'adoption du Pacte de Stabilité et de Croissance, les marges de manoeuvres pour l'instrument budgétaire sont sérieusement limitées par des critères déjà prédéfinis. Cette thèse met en avant les externalités budgétaires et leur transmission dans l'UEMOA considère comme union hétérogène. A ce titre, elle constitue un prolongement des études effectuées jusque-là sur les politiques budgétaires et leur fonction de stabilisation. Etant donné que les Etats jouent un rôle important dans la vie économique et sociale, il serait intéressant d'apprécier l'impact de leurs actions via les dépenses publiques et les recettes fiscales sur les performances économiques ; en l'occurrence le taux croissance réel. L'objectif principal de ce travail est d'analyser la propagation et l'ampleur des chocs de politiques budgétaires d'un pays donné sur les économies des pays de l'union. Trois objectifs spécifiques ont orienté ce travail de recherche, il s'agit notamment de vérifier si un choc de politiques budgétaires dans un pays donné produit des effets identiques sur les autres pays de l'UEMOA ; Mesurer l'ampleur des effets de débordement des chocs de politiques dans l'UEMOA (chocs de dépenses publiques et chocs de recettes fiscales) ; Identifier les canaux de transmission des chocs budgétaires dans l'UEMOA. Pour faire ce travail, nous l'avons structuré en trois (03) chapitres. Dans le premier chapitre, il était question d'expliquer les comportements économiques des pays et les facteurs susceptibles d'être à l'origine des effets de débordement. En union monétaire, les économies sont interdépendantes ; de sorte que les perturbations affectant un pays auront des répercussions sur ses voisins. Le deuxième chapitre passe en revue les arguments théoriques et empiriques portant sur les politiques budgétaires et leurs effets sur l'économie. A ce niveau, les controverses théoriques ont essentiellement porté sur la macroéconomie traditionnelle, l'économie géographique, les finances publiques et l'économieinternationale. Le troisième chapitre fait une évaluation de l'ampleur des effets de débordement et une identification des canaux de transmission. Pour cela, il est utilisé un modèle VAR en Panel dynamique et les estimations effectuées par la méthode GMM. Les données utilisées couvent la période de 1980 à 2014. Les variables ayant permis d'analyser l'effet des chocs budgétaires sont : le taux de croissance réel ; le taux d'inflation ; la dette publique ; les crédits à l'économie ; les dépenses et recettes publiques ; l'investissement privé ; et les importations. En dehors des taux d'inflation et de croissance réel, toutes les autres variables sont rapportées au PIB, puis loguées pour capter les élasticités. Les premiers résultats issus de l'analyse descriptive montrent une hétérogénéité des taux de croissance réels entre les pays sur la période observée. Ils sont ainsi, de (2,65%) pour le Togo ; (3,12%) au Sénégal ; (2,58%) au Niger ; (3,86%) au Mali ; (1,57%) en Côte d'Ivoire ; (4,93%) pour le Burkina et (4,19%) au Bénin. Les pays comme la Côte d'Ivoire, le Niger et le Togo, de loin les plus endettés (en moyenne 1008,42 milliards, 560,29 milliards et 822,57 milliards) ont enregistré pourtant les taux de croissance les plus faibles durant cette période. De tels résultats justifient l'inefficacité de l'endettement à partir d'un certain seuil. Par contre pour les autres pays, le niveau d'endettement a permis de relancer les taux de croissance économique. Ce caractère hétérogène des économies favorise des réactions variées face aux chocs asymétriques. En plus, les pays de l'union sont encore exportateurs de produits de base, alors qu'ils importent des produits manufacturés. Ce phénomène les rend très vulnérables avec la volatilité des prix (inflation importée) malgré les politiques de stabilisation. Les résultats économétriques nous ont permis d'aller plus loin dans nos analyses. Les fonctions de réponses impulsionnelles et de la décomposition de la variance, nous ont permis de voir que les délais de transmission des chocs de politique budgétaire sur les variables sont très courts et que l'activité économique est très élastique aux fluctuations des instruments budgétaires. Un choc positif de dépenses publiques se traduit par une amélioration significative de lacroissance économique durant toute la période. Par contre pour les importations, il se traduit par une baisse significative de celles-ci durant toute la période, en raison des subventions à la consommation. Les tests de causalité à la manière de Granger révèlent le caractère exogène des politiques budgétaires. Ainsi, l'absence de relation de co-intégration justifie que les effets réels des politiques budgétaires sur l'activité économique demeurent soumis à des sources d'incertitude liées aux chocs imprévisibles émanant de l'extérieur, cela, du fait de la faiblesse des stabilisateurs automatiques. Les résultats montrent que les effets de débordement dans les différents pays sont très variés. Un des facteurs explicatifs à cela reste le profil économique de chaque pays. Nous concluons alors que l'hypothèse1 de la thèse est bien vérifiée dans la recherche ; c'est- à-dire que les signes des effets de débordement des chocs de politiques budgétaires sont tributaires de la structure économique des pays de la zone. On voit également de façon très nette que l'effet d'un choc de dépenses publiques est plus important que celui d'un choc de recettes fiscales sur la croissance économique des pays. Cela revient à affirmer l'hypothèse 2 de la recherche. Cette différence d'amplitudes résulte d'une harmonisation de plus en plus poussée en matière de législations fiscales dans l'UEMOA. Alors que les dépenses publiques jusque-là sont propres à chaque Etat et définies de manière unilatérale. Nous avons identifié aussi trois canaux de transmission dans l'UEMOA contrairement aux quatre trouvés en zone euro. Il s'agit : (i) le canal du crédit en raison d'un endettement assez significatif pour financer le déficit budgétaire ; (ii) le canal de la fiscalité puisqu'au niveau national, on note une concurrence fiscale qui souvent est source d'attraction ou de désincitation pour les agents économiques (entreprises et mobilité des facteurs) ; (iii) et enfin le canal du commerce, malgré le faible taux d'échanges, les politiques budgétaires génèrent des externalités entre pays partenaires. Les résultats principaux issus de nos travaux ont permis de formuler deux (02) implications de politiques économiques à l'endroit des autorités budgétaires : - (i) accroître l'efficacité des politiques budgétaires nationales dans l'absorption des chocs asymétriques (fonction de stabilisation) ; - (ii) asseoir un processus de coordination plus coopératif des politiques budgétaires nationales (comme le fédéralisme budgétaire). La réponse à notre question centrale de recherche posée initialement, est que les pays entretiennent une corrélation spatiale des chocs de dépenses publiques et de recettes fiscales. Pour cette raison, les chocs budgétaires peuvent bel et bien impacter l'économie des pays voisins dans l'UEMOA. Cette thèse semble utile parce qu'elle évalue les effets de débordement qui, jusque-là faisaient l'objet d'analyse qualitative (signe positif ou négatif de l'effet). Les résultats issus de ces travaux serviront à alimenter à recherche pour des questions semblables à celle que nous venons de traiter. Malgré ce travail effectué sur la question, cette thèse n'est pas exhaustive. De futures recherches pourront s'intéresser au changement de régime des effets de débordement budgétaires. Nonobstant les résultats obtenus, ce travail admet des limites. Une critique qui peut être faite à l'encontre du modèle est de n'avoir pas désagrégé les dépenses publiques totales en dépenses de consommation (réaction spontanée sur les autres variables macroéconomique) et en dépenses d'investissement (réaction long terme sur les variables) pour mieux capter l'impact des chocs budgétaires sur l'activité économique réelle des Etats. Autre limite de ce travail est que le modèle manque aussi de dérivation explicite des comportements macroéconomiques à partir de fondements microéconomiques. Mais, l'absence d'un bloc décrivant les équations de comportements microéconomiques n'implique pas que ces derniers soient ignorés : ils sont d'ailleurs utiles en cas de choc (par exemple le comportement des consommateurs). Pour des futures recherches, on pourrait intégrer ces variables en vue d'atteindre d'autres résultats plus consistants dans le cadre des articles et autres travaux de recherche. BIBLIOGRAPHIE173 Ackrill. R (2004): « Stabilization in EMU: A critical Review », in Baimbridge, M. and P. Whyman (eds), Fiscal Federalism and European Economic Integration, Routledge, Londres, RU et New York, USA. Akaike (1979): « A bayesian extension of the minimum AIC procedure», Biometrika, Vol. 66, 1979. Akerlof. G.A (1970): «the market for Lemons: Quality Uncertainty and the Market Mechanism», Quarterly Journal of Economics, Vol 84, n°3, 1970, pages 488-500. Akpo. L. GB (2017): «Convergence budgétaire et hétérogénéité structurelle dans l'UEMOA », Document de thèse, pp 1-167. Alberola. 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ii -10 -20 -30 -30 -20 -10 TCREEL TCREEL 10 20 0 Tableau de bloc du taux de croissance réelle de l'UEMOA BENIN BFA CI GNB MLI NIG SEN Togo Source : Auteur, à partir du Logiciel Stata 10 20 0 Tableau d'évolution des cycles de croissance réelle dans l'UEMOA 1980 1990 2000 2010 2020 années BENIN BFA CI GNB MLI NIG SEN TogoDETPIBPIB 1.5 .5 0 1 2 Tableau d'Evolution des cycles de la dette publique des pays de l'UEMOA 1980 1990 2000 2010 2020 années BENIN BFA CI MLI NIG SEN Togo Source : Auteur, à partir du Logiciel Stata Tableau des Fonctions de Réponses Impulsionnelles Tableau 13 : Résultats du test de causalité au sens de granger
Source : Auteur, à partir du logiciel SataFigure 6 : Effet d'un choc de politiques budgétaires au Bénin sur la croissance économique des pays de l'UEMOA 0,500 0,400 0,300 0,200 0,100 0,000 0,134 0,084 0,365 0,040 0,115 0,134
-0,038 I ML-0I,007 NIG SEN-0,043 TGO -0,131 -0,074 effet d'un choc de dépenses publiques effet d'un choc de recettes fiscales Figure 7 : Effet d'un choc de politiques budgétaires au Burkina Faso sur la croissance économique des pays de l'UEMOA 0,400 0,355 0,300 0,200 0,100 0,195 0,1350,000 -0,00B9EN-0,029 CI MLI NIG SEN TGO-0,100 -0,200 -0,050 -0,096 -0,054 -0,158-0,300 -0,400 -0,500 -0,258 -0,302 -0,416 Effet d'un choc de dépenses publiques effet d'un choc de recettes fiscalesFigure 8 : Effet d'un choc de politiques budgétaires en Côte d'Ivoire sur la croissance économique des pays de l'UEMOA 0,400 0,300 0,277 0,200 0,100 0,000 0,086 0,056 0,019 0,159 0,118 0,001 -0,100 BEN BFA MLI NIG SEN TGO -0,075 -0,200 -0,139 -0,138 -0,300 -0,400 -0,317 -0,346 Effet d'un choc de dépenses publiques Effet d'un choc de recettes fiscales Figure 9 : Effet d'un choc de politiques budgétaires au Mali sur la croissance économique des pays de l'UEMOA 0,600 0,500 0,4910,400 0,300 0,318 0,3680,200 0,100 0,107 0,113 0,0810,000 BEN BFA CI NIG SEN -0,021 TGO-0,100 -0,200 -0,044 -0,033 -0,095 -0,087-0,300 -0,400 -0,314 Effet d'un choc de dépenses publiques effet d'un choc de recettes publiquesFigure 10 : Effet d'un choc de politiques budgétaires au Niger sur la croissance économique des pays de l'UEMOA 0,400 0,300 0,289 0,200 0,183 0,100 0,000 0,025 0,059BEN BFA-0,015 CI MLI SEN -0,01T9GO -0,100 -0,041 -0,034 -0,102 -0,061-0,200 -0,162 -0,300
Effet d'un choc de dépenses publiques effet d'un choc de recettes publiques Figure 11 : Effet d'un choc de politiques budgétaires au Sénégal sur la croissance économique des pays de l'UEMOA 0,300 0,275 0,200 0,127 0,100 0,075 0,078 0,000 BEN BFA CI MLI NIG -0,01T8GO-0,012 -0,100 -0,036 -0,046 -0,101 -0,130 -0,087 -0,200 -0,221 -0,300 effet d'un choc de dépenses publiques effet d'un choc de recettes fiscalesFigure 12 : Effet d'un choc de politiques budgétaires au Togo sur la croissance économique des pays de l'UEMOA 0,300 0,261 0,200 0,100 0,087 0,091 0,000 BEN BFA 0,024 -0,017CI MLI NIG SEN -0,100 -0,067 -0,031 -0,040 -0,052 -0,200 -0,148 -0,173 -0,300 -0,400 -0,364 effet d'un choc de dépenses publiques Effet d'un choc de recettes fiscales Source : Auteur, à partir du Logiciel Stata TABLE DES MATIERESLISTE DES FIGURES........................................................................................ I LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................... II LISTE DES TABLEAUX ................................................................................... III LISTE DES ACRONYMES ............................................................................... IV RESUME ....................................................................................................... VII INTRODUCTION GENERALE ........................................................................... 1 CHAPITRE I : HETEROGENEITE STRUCTURELLE ET EXTERNALITESBUDGETAIRES DANS L'UEMOA.................................................................... 14 SECTION I : HETEROGENEITE STRUCTURELLE ET CHOCS ECONOMIQUES15I.1- Descriptions des indicateurs macroéconomiques dans la zone .............. 16I.1.1- L'analyse en termes de performances économiques ......................... 17I.1.2- L'analyse en termes d'inflation........................................................ 20I.1.3- L'analyse des flux commerciaux...................................................... 22I.1.4- L'analyse du déficit primaire ........................................................... 24I.2- Sources de disparités économiques ...................................................... 25I.2.1- L'hétérogénéité du marché financier ............................................... 25I.2.2- L'hétérogénéité du marché du travail .............................................. 27I.2.3- L'hétérogénéité du marché des biens et services ............................. 28I.3- Chocs économiques et leurs absorptions .............................................. 30I.3.1- La sensibilité des économies aux chocs asymétriques ..................... 30I.3.2- Les politiques de stabilisation des chocs asymétriques.................... 32I.3.3- Les mécanismes d'ajustement aux chocs économiques ................... 34SECTION II : ANALYSE DES EXTERNALITES BUDGETAIRES DANS LA ZONE44II.1- Approche de la Nouvelle Économie Keynésienne (NEK) ........................ 45II.2- Approche de la Nouvelle Économie Classique (NEC) ............................. 46II.3- Nature des externalités budgétaires..................................................... 47SECTION III : CONVERGENCE BUDGETAIRE ET SURVEILLANCEMULTILATERALE DANS L'UEMOA ................................................................ 50 III.1- Fondements de la convergence budgétaire .......................................... 51 III.2- Réformes institutionnelles en matière budgétaire ............................... 53III.3- Mécanismes de surveillance multilatérale ........................................... 56CHAPITRE II : FONDEMENTS THEORIQUES ET EMPIRIQUES DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE EN UNION MONETAIRE ....................................... 62 SECTION I : THEORIE DE L'UNION MONETAIRE OPTIMALE ......................... 63I.1- Fondements théoriques d'une union monétaire .................................... 64I.2- La théorie de la zone monétaire optimale .............................................. 65I.3- Critères d'optimalité pour une union monétaire .................................... 68I.3.1- La forte mobilité du facteur travail .................................................. 68I.3.2- Le taux d'ouverture : McKinnon ..................................................... 69I.3.3- La nature de la spécialisation : Kenen (1969) .................................. 69I.3.4- L'intégration financière et fiscale : Ingram et Johnson (1969) .......... 69I.3.5- L'homogénéité des préférences : Cooper et Kindelberger.................. 70I.3.6- L'endogénéité des critères d'optimalité ............................................ 71SECTION II : POLITIQUE BUDGETAIRE EN UNION MONETAIRE................... 73II.1- Généralités sur la politique budgétaire ................................................ 74II.1.1- L'analyse keynésienne de la politique budgétaire ........................... 74II.1.2- L'analyse néoclassique de la politique budgétaire........................... 75II.1.3- L'analyse de la nouvelle géographie économique (NEG) .................. 76II.2- Choix de politiques budgétaires ........................................................... 77II.2.1- La politique d'austérité budgétaire ................................................ 78II.2.2- La politique de relance budgétaire ................................................. 80II.3- Caractère cyclique de la politique budgétaire ....................................... 81SECTION III : MECANISME DE TRANSMISSION DES EFFETS BUDGETAIRES..................................................................................................................... 84 III.1- Canal du commerce ........................................................................... 84III.2- Canal fiscal ........................................................................................ 86III.3- Canal du taux d'intérêt ...................................................................... 88III.4- Canal de l'inflation ............................................................................. 90SECTION IV : COORDINATION BUDGETAIRE DANS UNE UNION MONETAIRE HETEROGENE .............................................................................................. 91IV.1- Cadre conceptuel de la coordination budgétaire ................................. 92 IV.1.1- Les définitions et objectifs de la politique de coordination ............. 92IV.1.2- Les fondements institutionnels d'une coordination budgétaire ...... 93IV.1.3- Les avantages et limites d'une coordination budgétaire................. 94IV.2- Approches sur les orientations de la coordination budgétaire ............. 97IV.2.1- Les apports de la théorie des jeux ................................................. 97IV.2.2- Les règles ou principes de disciplines budgétaires ........................ 98IV.2.3- La synchronisation des cycles économiques (nominal et réel) .......102IV.2.4- Le fédéralisme budgétaire ............................................................104IV.3- Quelques résultats empiriques dans les unions monétaires ...............105CHAPITRE III : EVALUATION DES EFFETS DE DEBORDEMENTBUDGETAIRES DANS L'UEMOA...................................................................110 SECTION I : PRESENTATION GENENRALE D'UN VAR EN PANEL .................111I.1- Présentation du modèle théorique .......................................................112I.2- Choix d'un modèle VAR en panel .........................................................114I.3- Présentation d'un modèle VAR.............................................................115SECTION II : SPECIFICATION DU MODELE ET SOURCES DE DONNEES ....117II.1- Spécification des variables du modèle.................................................117II.2- Méthode d'estimation .........................................................................119II.3- Présentation des sources de données..................................................123SECTION III : PRESENTATION DES RESULTATS ET INTERPRETATIONS .....123III. 1- Présentation des résultats de la modélisation ...................................124III.2- Analyse des chocs budgétaires ..........................................................144III.2.1- La décomposition de la variance d'erreur .....................................144III.2.2- Les Fonctions de Réponses Impulsionnelles.................................147III.3- Effets de débordement et Canaux de transmission budgétaire ...........157III.3.1- L'analyse de la matrice de corrélation spatiale .............................157III.3.2- Les effets de débordements budgétaires .......................................158III.3.3- Les canaux de transmission budgétaires .....................................162CONCLUSION
..............................................................................................166
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