Connaissance d'un monde nautique pour un développement touristique territorial: le cas du département du Finistère( Télécharger le fichier original )par Océane DUPAS Université de Bretagne Occidentale - STAPS SSSATI (Sport et Sciences sociales, Administration, Territoires, Intégration) 2016 |
Université de Bretagne
Occidentale Master 2 - Sport Santé
Société
Auteur : Océane Dupas Directeur de mémoire : Tanguy Philippe Année 2015-2016 Université de Bretagne Occidentale 1 Remerciements Je souhaite remercier Madame Sandy Causse, ancienne directrice
de l'Agence de Je tiens à exprimer ma gratitude à mon tuteur
universitaire Monsieur Tanguy Philippe pour Également, je tiens à remercier Madame
Céline Nicolas, Madame Véronique Faisant, Je remercie aussi tous les membres de Finistère Tourisme
qui ont de près ou de loin participé Enfin, je remercie tout particulièrement l'ensemble des
pratiquants de sports nautiques, qui 2 Sommaire Préalable introductif 3 Chapitre 1 : Travail d'exploration en amont de l'enquête 9
Chapitre 2 : Définition de la problématique et des hypothèses 27
Chapitre 3 : Méthodologie de l'enquête 33
Chapitre 4 : Résultats de l'enquête sociologique 50
Chapitre 5 : Opérationnalisation de la recherche : La pratique du surf en Finistère 117
Conclusion 136 Table des matières 140 Bibliographie, sitographie et sources documentaires institutionnelles 142 Glossaire 149 Table des annexes 150 Table des illustrations 214 Note de synthèse 215 3 Préalable introductif Le département du Finistère perçu comme le bout du monde tire justement son nom de son positionnement géographique : « Finistère » signifiant « Fin de la Terre ». Dans une première approche, nous serions tentés de dire que sa situation lui porte préjudice en termes d'activité touristique. D'abord, parce que la représentation d'un territoire lointain laisse à penser un accès plus ou moins difficile et un secteur dépourvu d'équipement, ensuite, parce que son accès difficile compromettrait l'arrivée de vacanciers. Bien sûr, cette approche n'existe plus aujourd'hui. Les nouvelles technologies de l'information apportent véritablement une image plus réaliste et attrayante du Finistère. Connu pour ses nombreuses stations touristiques, il se place aujourd'hui dans le « top 10 » des départements français en nombre de nuitées sur l'année. Précisément, le département accueille 2 800 000 touristes par an, dont 85% de clientèle française. Ces touristes pour la plupart viennent découvrir et profiter des paysages naturels exceptionnels que détient le département. L' ADT (Agence de Développement Touristique du Finistère), publiquement nommée « Finistère Tourisme » distingue et « vend » neuf secteurs comprenant une variété de sites : Concarneau à Pont-Aven, les Monts d'Arrée, la baie de Douarnenez et la « célèbre » Pointe du Raz, Grand Site de France, la presqu'île de Crozon et ses sites « incontournables », la rade de Brest, les abers et l'Iroise, Quimper et la « riviera » bretonne, les îles du bout du monde puis Roscoff et la baie de Morlaix. Le Finistère s'affirme par ses paysages exceptionnels mais pas seulement. Il revendique grandement son identité et sa culture maritime par le biais de ses communes littorales et notamment en communiquant sur leurs principales sources d'activités actuelles et passées. Effectivement, il regroupe et met en valeur ses cités maritimes. Bordé au nord par la Manche, à l'ouest par la Mer d'Iroise et au sud par l'océan Atlantique, le Finistère présente une activité économique et une activité touristique énormément tournées vers la mer. Par conséquent, on y découvre une variété de ports de pêche, de ports pittoresques, de villes sardinières et de conserveries, une métropole maritime qui n'est autre que la ville de Brest puis, quelques cités corsaires aux maisons cossues. Le Finistère se lie à l'activité maritime mais parfois, son histoire se distingue autrement, par les villes historiques du Finistère. Elles se révèlent à travers leur riche patrimoine conservé, leur vitalité culturelle, l'authenticité des petites places aux maisons anciennes. Des commerces en passant par les halles, des grandes places jusqu'aux petites venelles, du patrimoine 4 religieux vers les constructions contemporaines, de la visite libre à la sortie guidée, le patrimoine Finistérien est réellement riche et s'appréhende de diverses façons. Finalement, le département regroupe trois types d'attractions. Les sites naturels incontournables (falaises, dunes, îles, presqu'îles...), ses légendes et son histoire se manifestant à travers un riche patrimoine (les enclos paroissiaux, les mystères des mégalithes, les phares, les musées, les spécialités gastronomiques etc.) enfin, ses nombreuses offres d'activités « ludosportives » que nous ne retrouvons pas forcement sur d'autres départements français littoraux, ou du moins, en moins grande quantité. « Bref, c'est LA destination idéale pour les amoureux de voile, sports de glisse, randonnée, équitation, vélo, marche à pied... » 1 D'après Finistère Tourisme, cette dernière catégorie d'attraction se centralise presque exclusivement autour du nautisme et de la randonnée. Effectivement, pourvu de nombreuses stations balnéaires, les activités nautiques et aquatiques se sont énormément développées autour de la voile, la planche à voile, le surf, le kitesurf, la plongée, le canoë-kayak et bien d'autres activités encore. Aussi, le département possède environ cinq mille kilomètres de sentiers balisés. Les circuits de randonnées GR 34, GR 38, GR 37 et GR 380 réunis aux circuits de petites randonnées PR et associés aux circuits côtiers, permettent de sillonner le Finistère de nord au sud et d'ouest en est.2 Passant de falaises et de crêtes rocheuses aux bocages, de plages de galets aux plages de sable fin, de landes aux marais, de canaux et d'estuaires aux rivières, de forêts aux tourbières, le Finistère bénéficie de paysages intenses et contrastés propice aux activités de randonnée. Aujourd'hui pourtant, l'Agence de Développement Touristique du Finistère pointe du doigt un besoin persistant d'une mise en valeur des activités de loisirs actifs. Dans le cadre d'une étude générale sur le secteur touristique en Finistère, elle a sollicité les compétences de Travelsat, une entreprise experte dans l'analyse de compétitivité touristique. Les résultats indiquent que le département devrait davantage favoriser le développement d'une offre culturelle et de loisir et améliorer l'organisation de la promotion des activités. Concernant la diversité des activités et par rapport à la norme française et la norme littorale, le Finistère se trouve en dessous de la moyenne. Vraisemblablement, le secteur touristique des activités de 1 http://www.finisteretourisme.com/activites-en-finistere, Page « activités en Finistère de site internet officiel de Finistère Tourisme, consulté le 12/02/2016 2 http://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/la-randonnee-pedestre-se-porte-bien-en-finistere-4102972, article de presse Ouest-France, consulté le 12/02/2016 5 loisirs sportifs est une partie intégrante de ces offres, qui n'a trop peu été pris en compte par Finistère Tourisme. Il s'agit à priori d'un levier important et un enrichissement de l'offre pour de nombreuses régions de France. Lors du salon Destination Nature à Paris3, nous avons par exemple observé un fort investissement de l'Ardèche, notamment par la mise en place d'une animation télévisée. Véronique Siau précise que pour ce département, les activités touristiques de loisirs sportifs constituent même « un vecteur à des politiques d'aménagement ou de développement du territoire »4. En Finistère, ce secteur est né et a grandi presque furtivement. Depuis son apparition, Il était comme évident, qu'il allait évoluer et devenir fleurissant. Mais désormais, l'agence s'y préoccupe et souhaite connaître exhaustivement les offres de ce secteur. Elle souhaite devenir compétente sur ce terrain en matière de tourisme et voudrait, en dernier lieu, entrevoir et mettre en place des possibilités de développement. D'une part, elle réalise qu'un grand nombre d'activités touristiques et sportives, que nous nommerons « activités physiques récréatives » sont laissées de côté. Ces activités existent et fonctionnent mais ne sont pas toutes connues par l'agence. Autrement dit, des organisations privés, associatives ou des clubs proposent des activités physiques récréatives à un public touristique tel que les organisations de cyclotourisme, mais l'agence n'en sait absolument rien. C'est un fait qui impacte, ralentit ou déjoue, entre autres et à différentes échelles, la communication et la promotion du territoire finistérien sur ces activités, la cohésion et le réseau des structures de loisirs sportifs, l'évolution et l'intensification de l'attractivité des structures et des territoires en général. D'autre part, les activités phares du Finistère ne visent pas toujours le public des touristes. Nous voulons parler des activités nautiques. Déjà, NEF, l'Établissement Public Industriel et Commercial « Nautisme en Finistère » travaille à développer cette filière depuis longtemps. Mis en place par le conseil général, il a pour but de soutenir le développement de trois secteurs interdépendants et complémentaires : le secteur de l'industrie, des services et du commerce, le secteur des clubs et bases nautiques et le secteur des ports de plaisance et zones de mouillage. Depuis septembre 2015, il n'y a qu'un seul dirigeant pour ces deux structures. L'objectif étant, désiré par le conseil départemental, de renforcer la proximité entre Nautisme en Finistère et Finistère Tourisme. Par conséquent, certaines missions en faveur des clubs et des bases nautiques, se ressemblent et se croisent. Lors d'une intervention à l'Université de 3 Déplacement au Salon « Destination Nature », le salon des nouvelles randonnées, à Paris expo du 17 au 20 mars 2016 4 Siau Véronique, « Sports de nature et attractivité des territoires. », Pour 2/2007 (N° 194), p. 17 6 Bretagne Occidentale dans le cadre d'un séminaire, Nicolas Bernard, géographe et directeur du pôle universitaire de Quimper, parle d'une distinction spécifique entre ces deux organismes. L'un se chargerait du développement du nautisme vers un public local, l'autre, Finistère Tourisme se chargerait du développement du nautisme vers un public touristique exclusivement. Ainsi, dans les limites instaurées par mon lieu de stage, celui de Finistère Tourisme, mon travail consistait en définitive, à proposer une mise en tourisme d'une nouvelle offre à objet touristique et sportive. Pour commencer, mon travail était de réaliser un état des lieux des loisirs actifs en Finistère, plus particulièrement, de rendre un portrait de l'offre et de la demande dans ce secteur en relation directe avec le monde du tourisme. Cette mission s'est réalisée à travers une enquête quantitative par questionnaire (pour la demande) notamment, et par une analyse d'un logiciel spécifique « Tourinsoft », complétée d'entretiens téléphoniques (pour l'offre). Les résultats ont révélé ou confirmé différents faits, notamment la forte présence des jeunes couples retraités dans la clientèle touristique du Finistère, une clientèle fidèle mais qui dépense peu. Nous avons vu par exemple que 81 % de nos répondants composés à 65% de retraités, préfèrent les activités non encadrés. Cela s'explique principalement par une réduction notable du budget vacances. La presse comme Le Parisien en parle et sort un article en août 2015, constatant que, 80.6 % des français déclarent avoir réduit leurs budgets pour les vacances d'été 20155. Il en découle une importante consommation de la randonnée pédestre, une activité gratuite et en générale, non encadrée. La clientèle « jeune » par contre, est peu connue et repérée par l'agence. D'après la responsable du pôle communication et numérique de l'ADT, elle aurait tendance à se déplacer sur le Festival des Vieilles Charrues à Carhaix, puis disparaître une fois celui-ci terminé. L'invisibilité des jeunes dans les réponses aux questionnaires semble montrer quelque part, un désintérêt de leurs parts vis-à-vis du Finistère. Les jeunes d'aujourd'hui sont les familles et les jeunes retraités de demain. Il est donc nécessaire pour les uns, que leurs expériences vécues sur le département soient positives et marquantes ; pour les autres que l'offre touristique et notamment « ludosportive » soit développée, visible et devienne attrayante. 5 http://www.leparisien.fr/avez-vous-reduit-votre-budget-vacances-cet-ete-02-08-2015-4986051.php, consulté le 08/03/2015 7 Notre deuxième temps de travail s'est alors concentré autour de ce profil client touristique. Nous avons cherché à déterminer qui sont ces jeunes, comment ils occupent leurs temps de vacances et qu'est-ce qu'ils recherchent dans leurs pratiques entre autres, physiques récréatives. De là, nous tenterons de savoir si les jeunes peuvent devenir une clientèle touristique à part entière au département du Finistère. Suivant le temps, les moyens mis à disposition puis le contrat conclu avec la directrice de stage, la responsable du pôle communication et numériques, nous avons organisé notre dispositif d'investigation de la façon suivante : Dans un premier temps, nous avons mené une enquête par questionnaire auprès d'étudiants de bac + 2 minimum, en prenant contact avec des établissements d'enseignement supérieur de Bretagne et de Loire-Atlantique à savoir, des universités, des IUT (instituts universitaires technologiques), des écoles supérieures et différents lycées pour inclure les BTS (brevets de techniciens supérieurs). Nous leur avons demandé de nous retourner une réponse par mail, dès lors où sa diffusion ai été effectuée. Nous nous sommes aussi rapprochés de différents FJT (foyer de jeunes travailleurs) pour solliciter des jeunes actifs et en recherche d'emplois. Deux objectifs étaient poursuivis dans cette première méthode d'enquête : connaître le profil des jeunes et identifier leurs attentes durant les temps de vacances globalement, et propre au territoire finistérien. Dans un deuxième temps, nous nous sommes déplacés lors des vacances de Pâques vers des communes touristiques du Finistère tel que Crozon, pour aller à la rencontre directe des jeunes et les interroger sur place. Enfin, nous avons mené à bien différents entretiens, avec différents profils de jeunes, dans le but d'approfondir les informations reçues des techniques d'enquêtes précédentes. Toujours munis du « Guide de l'enquête de terrain »6, nous nous y sommes souvent référés afin d'approcher au mieux, une qualité dans l'appropriation des méthodes d'enquête. Ces outils d'enquête ont apporté un ensemble riche de données brutes présentées selon le plan suivant : La première partie du mémoire vise d'une part à présenter le travail exploratoire sur le marché des activités physiques récréatives dans le monde du tourisme en Finistère, à travers ses méthodes, ses objectifs et ses résultats. D'autre part, elle exprime le rôle de Finistère tourisme dans ce marché et la manière dont nous arrivons à notre objet d'étude sociologique. Il s'agit ici de mettre en évidence les caractéristiques de ce marché très spécifique, aussi bien du côté 6 Beaud S, Weber F, « Guide de l'enquête du terrain », Paris, La Découverte, 2012 8 de l'offre, c'est-à-dire, les prestataires de services en hébergement, en restauration et en loisirs, que du côté de la demande, les différents profils et comportements des clientèles touristiques. De cette manière, nous pouvons définir où se situe les besoins et les manques de Finistère Tourisme dans le marché du tourisme sportif de loisir7, afin de déterminer un premier axe de travail et d'en améliorer, d'une certaine façon, son offre générale. La seconde partie a donc pour objectif de problématiser l'un des besoins étudiés et de s'aider d'apports théoriques déjà produits par différents auteurs comme Jean-Pierre Augustin, Olivier Sirost, François Vigneau, Jean Corneloup et Anne-Sophie Sayeux, pour en éclaircir son sens. Par la lecture de ces sources scientifiques, nous avançons qu'un territoire peut être extrêmement lié à une activité physique récréative comme, une activité physique récréative peut largement dépendre d'un territoire. Cette corrélation fait naître et vivre de différentes et spécifiques communautés de pratiquants d'activités physiques. La troisième partie de notre travail s'articule autour de la méthodologie d'enquête déployée pour rechercher et obtenir des données brutes qui feront plus tard l'objet d'une analyse. Nous dévoilerons les techniques quantitatives et qualitatives mises en oeuvre en présentant et justifiant leurs utilisations. La quatrième partie consiste en l'analyse des données recueillies. Il s'agit d'abord de présenter les résultats d'enquête et de montrer ensuite, l'interprétation et l'analyse de ces résultats, pour en émette des théories. Dans un premier temps, nous suivrons cet exemple de présentation pour les entretiens de terrain, dans un deuxième temps, nous agirons de même pour les entretiens semi-directifs. Enfin la cinquième et dernière partie de ce mémoire s'intitule « opérationnalisation de la recherche ». Comme son nom l'indique, elle développe une stratégie, un modèle de mise en tourisme d'une offre touristique « ludosportive » en Finistère. Elle met en évidence des raisons et une manière d'arriver à constituer une nouvelle offre, en s'appuyant notamment des résultats restitués en quatrième partie de ce mémoire. 7 Bouchet P, Bouhaouala M, « Tourisme sportif, Un essai de définition socio-économique » In Téoros, 2009, p. 3-8 9 Chapitre 1 : Travail d'exploration en amontde l'enquête 10 Durant les premiers mois au sein de l'ADT, il nous fallait non seulement nous intégrer à l'équipe, mais aussi, découvrir et connaître aussi bien que possible, le contexte général du marché auquel nous étions amenés à travailler : les activités physiques ou sportives au coeur du secteur touristique. Dans ces débuts, nous ne savions absolument pas vers où nous allions. C'était tout à fait normal puisque l'objectif dans cette première étape de nos missions était un travail d'exploration, un état des lieux du marché. Nous avons élaboré un planning de travail sous forme de diagramme de GANTT pour organiser et optimiser le temps octroyé dans le cadre du stage.8 Nous avons également élaboré un planning de travail qui a été présenté comme ceci, à la directrice de stage : Planning de travail - organisation des taches - 28/12/2015 Objectif : mise en valeur de l'offre « touristico-sportive » du Finistère : les activités physiques récréatives Phase 1 : Etat des lieux/diagnostic 1) Exploration de l'état actuel de l'offre touristico-sportive
Aux moyens d'internet, contacts structures de loisirs sportifs (questionnaire) (+ entretiens ?) 3) Bilan d'un contexte général/ mise en relation de l'O et de la D + comparaison avec un ou des départements comparables Regard critique / analyse : pistes de développement et/ou d'amélioration ? Programmation des phases suivantes Bilan de la phase 1 : les objectifs diagnostiques sont-ils atteints? 8 Diagramme de GANTT en annexe 1 11 Phase 2 : propositions (théoriques) - enquête complémentaire
? Après validation (et adaptation) : programmation des phases suivantes Phase 3 : propositions de mise en pratique 1) Réflexion et élaboration de différentes mises en pratiques + réflexion sur les modalités d'évaluation d'impact
Phase 4 : mise en tourisme et bilan Application concrète de la mise en tourisme Etape 1 : Etape 2 : Etape 3 : Etape 4 : ... 12 Bilan global/mémoire Suivant les étapes de notre planning, la première était donc un diagnostic territorial des activités physiques ou sportives au coeur du secteur touristique, plus précisément, sur les activités que nous nommerons « activités physiques récréatives » dans le milieu du tourisme. Dans cette première étape, nous avons commencé par une analyse de l'offre existante dans le département. Pour ce faire, nous nous sommes servis de différents outils afin de préciser au maximum notre analyse. 1. L'offre touristique et l'offre sportive en FinistèreFinistère tourisme est un guide et un appui permanent pour de nombreuses organisations à vocation touristique du département. En ce sens, elle créée notamment des études globales ou spécifiques chaque année. Le CRT (Comité régional du tourisme) de Bretagne communément nommé dans le monde professionnel « Tourisme Bretagne » est également un organisme détenant un observatoire et donc, créateur de bilans d'enquêtes portant sur les activités touristiques. Nous nous sommes aussi appuyés sur des documents produits par divers services et groupements tels que la DDCS29 (Direction départementale de la cohésion sociale du Finistère) et le comité technique de Morgat enquête tourisme en Bretagne. Ces documents comprennent des informations et des chiffres essentiellement sur l'offre des hébergements touristiques, sur la notoriété du département, sur le poids économique du tourisme en Finistère et la fréquentation touristique. Dans la catégorie des loisirs, seuls les musées, les parcs de loisirs, les parcs et jardins et les visites de patrimoines sont constatés et analysés par les organismes du tourisme. Nous n'y trouvons aucunes études concernant les activités physiques récréatives comme la voile ou la randonnée à vélo, qui jouent pourtant un rôle important dans le secteur touristique. Tourinsoft est un outil permettant de regrouper l'ensemble des informations touristiques départementales. La finalité de cet outil est entre autres de redistribuer l'information vers le grand public via les réseaux internet. Plus synthétiquement, il recense toutes les offres d'un territoire portant un aspect touristique. Finistère Tourisme s'est muni de cet outil et travail constamment dessus. Chaque organisme lié de près ou de loin à l'activité touristique du Finistère entrent et enregistrent leurs offres dans cet outil de partage. De cette façon, nous y avons trouvé toutes les prestations d'activités sportives sur le territoire du Finistère. 13 Afin d'entrer plus concrètement dans le vif du sujet, nous avons démarché directement les structures de loisirs sportifs par le biais d'entretiens téléphoniques afin de connaître et centraliser leurs objectifs et enjeux à l'année 2015 et pour les années à venir. La finalité de cette approche était par la suite, de comparer les résultats d'enquête sur les touristes, aux points de vue de prestataires. La situation de l'offre touristique et sportive en Finistère est très contrastée. À la fois une offre est présente, complète et diversifiée, à la fois celle-ci n'est véritablement, en tous points, non organisée. Dans un premier temps, les résultats d'enquêtes présentés par les différentes structures citées précédemment montrent que le Finistère se place correctement sur le secteur touristique. C'est une destination attractive sur de nombreux points. Ceci se constate à travers le remplissage des hébergements et une tendance à la hausse de la fréquentation en générale. Entre 2013 et 2014, nous observons une augmentation de 1.8% du nombre de nuitées.9 Néanmoins, mis à part le travail d'observation de NEF, exclusivement sur les activités nautiques, aucun travaux n'existe sur l'évaluation des activités physiques récréatives présentent sur le Finistère. De là, nous ne savons pas combien de prestataires il y a, quelles formules ils proposent, comment ils s'organisent, sur quels leviers de communication ils agissent etc. L'outil Tourinsoft, nous a effectivement montré par la suite, un manque réel de connaissance sur ce secteur d'activité. Globalement, toutes les offres de loisirs actifs y sont présentées mais certaines ne constituent pas une offre d'activité physique ou sportive et ne devraient pas figurer dans cette rubrique appelée « bordereau » sur l'outil. Par exemple, nous trouvons un atelier céramique d'art, un atelier d'éveil aux arts-plastiques, un atelier de couture, un manège, du spectacle et des contes, un cyber centre, un restaurant, une biscuiterie, la visite d'une église ou d'une chapelle, une exposition et galerie d'art, un concessionnaire de bateaux etc. De plus, aucune offre n'est enregistrée par certaines communes mais cela ne prouve en rien, qu'il n'y soit rien proposé aux touristes. Il faut noter aussi que nombreuses associations notamment proposent des activités pour les publics touristiques. Mais elles n'ont pas forcément accès à l'outil et ne sont donc pas connues de Finistère Tourisme. Beaucoup d'aléas ont été repérés et nos analyses sur Tourinsoft nous ont permis de déterminer ou démontrer certains faits utiles, notamment que le nautisme regroupe considérablement le plus grand nombre d'offres d'activités physiques récréatives en Finistère ; qu'il subsiste une faible représentation des activités de véhicules nautiqueq à moteur par rapport aux autres activités utilisant un moyen naturel et « doux » pour se déplacer ; que parmi les offres d'activités 9 « Chiffre clés du tourisme en Finistère 2015 », document produit chaque année par Finistère Tourisme 14 physiques ou sportives terrestres de nature, la randonnée pédestre et vtt sont de loin les plus nombreuses alors que, le nombre d'activités proposées en quad, en escalade et en tire à l'arc par exemple sont presque nul ; que le Finistère compte seulement six offres d'activités physiques ou sportives aériennes etc. L'exploration et l'examen de la plateforme ont clairement montré une négligence et une réelle carence d'informations concernant les offres d'activités physiques récréatives tournées vers le tourisme. C'est en visitant le site internet de Finistère tourisme d'ailleurs, que nous avons une première fois soupçonné cette faiblesse. Effectivement, les activités sont étrangement regroupées et classées et nous les retrouvons dans différentes rubriques sans trop de logique apparente (une rubrique « activités en Finistère », « les sensations nautiques » et « où s'amuser », « tous les loisirs »). Internet est une véritable source d'informations. Nous nous en sommes appuyés dans le but de produire une sorte de « benchmarking ». C'est une méthode qui consiste à rechercher les meilleures pratiques auprès de structures semblables à l'ADT afin de s'en inspirer et d'atteindre des niveaux de performances accrues dans un domaine. Ici le benchmarking portait sur l'offre en ligne des activités physiques récréatives. Nous avons donc évalué l'importance du problème en scrutant et en examinant les différents sites internet d'organismes départementaux du tourisme de France : les comités départementaux du tourisme bretons à savoir celui du Morbihan, des Côtes-d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine, le comité départemental du tourisme de la Loire-Atlantique, celui de la Vendée et de la Charente-Maritime. Ces départements ont été choisis scrupuleusement puisque la plupart sont des territoires de haute concurrence. La Vendée quant à elle est assurément un département très développé au niveau des actions mis en place en faveur du tourisme et des activités physiques et sportives notamment. Les résultats auront montré qu'effectivement, les activités physiques récréatives offertes sur le département du Finistère ne sont pas suffisamment mises en valeur et sont presque invisibles en raison d'une relative incohérence dans leurs présentations. Ensuite, la prise de contact directe par téléphone avec les structures de loisirs nous ont révélé d'où pouvait venir cette absence d'information et d'organisation. Au départ, nous avions pensé qu'il s'agissait seulement d'un investissement trop faible de ceux que nous pourrions appeler les promoteurs, dans la communication de ces activités. Cependant, ce manque était accompagné d'un autre problème. Premièrement, les structures de loisirs actifs implantées sur une commune et qui existent depuis de longue date, ne cherchent absolument 15 pas à renouveler leur offre. Elles vendent leurs services de la même façon, sous la même formule, depuis leur première année d'existence. Pour certaines et à mesures différentes, le public touristique est un complément de revenu (c'est le cas pour les centres équestres par exemple). Pour d'autres, il est considéré comme une clientèle à part entière mais elles ne prennent pas forcément en compte ses évolutions (goûts, moyens financiers, besoins et attentes nouvelles etc.). Leur activité est en générale, particulièrement « statique », elles se « laissent vivre » et parfois, subissent les aléas telle que les intempéries. Deuxièmement, nous avons soulevé un véritablement manque de communication sur deux aspects différents. D'une part les structures elles-mêmes pour la grande majorité ont un plan de communication très peu développé, c'est-à-dire qu'elles communiquent par les offices de tourisme et ont un minimum créé un site internet. Elles ne proposent pas de promotion, ne créent pas d'évènement, n'ont pas de fichier contacts etc. En général, ce sont des structures qui ont vu le jour dans les années 60, 70 et qui finalement fonctionnent bien, voire très bien depuis leurs créations, malgré les bouleversements économiques survenus depuis. Ceci est certainement dû à une recherche d'authenticité de la part des clients. Ils trouvent dans ces structures de loisirs, qui n'ont en fait pas du tout ou peu évolué, dans le sens où leurs activités sont restées inchangées depuis leurs naissances, une dimension familiale, amicale et de la simplicité relationnelle entre les groupes et avec les professionnels. Comme l'expliquent Philippe Bourdeau, Pascal Mao et Jean Corneloup, l'envie d'autre chose augmente lorsque la proximité et l'artificialité se rapproche de l'individu. 10 Ces auteurs illustrent leurs propos en prenant l'exemple des petites stations de ski qui depuis les années 2000, trouvent un nouveau souffle suite à ce fait social, celui s'apparentant à un changement d'opinion et d'envie et celui de rechercher plus de simplicité.11 Malgré tout, nous pouvons imaginer qu'un renouveau dans 10 Bourdeau Philippe et al, « Les sports de nature comme médiateurs du « pas de deux » villemontagne. Une habitabilité en devenir ? », Annales de géographie 2011/4 (n° 680), p. 449-460. 11 « malgré leur disparition annoncée et le désintérêt de la plupart des opérateurs privés et publics, ces lieux modestes et disqualifiés depuis longtemps dans le monde du « grand ski » ont vu leur fréquentation relancée depuis le début des années 2000 : moins chères, moins marchandisées, moins urbanisées et artificialisées que les stations « compétitives », elles offrent aux amateurs de neige des expériences plus conviviales, en partie affranchies des jeux de distinction sociale (...) » 11 Bourdeau Philippe et al., « Les sports de nature comme médiateurs du « pas de deux » villemontagne. Une habitabilité en devenir ? », Annales de géographie 2011/4 (n° 680), p. 456 16 ces structures de loisirs peut se mettre en place tout en gardant une certaine humilité et modestie comme désiré par les touristes. La communication est sans aucun doute également faible, entre ces structures et les organismes du tourisme. Cette faiblesse est en effet visible à travers les sites internet, mais également au regard de leurs missions et leurs connaissances. En prenant l'exemple de Finistère Tourisme, notre structure d'accueil pour notre stage, aucun membre n'est habilité à travailler sur les activités physiques récréatives. En échangeant avec chaque membre de l'équipe, nous nous sommes aperçu que personne ne pouvait nous parler de cette catégorie d'offre. La personne en charge de la communication internet éprouve d'ailleurs des difficultés à promouvoir ces offres sur le Finistère. Après l'étude de l'offre, il est important de poser un portrait de la clientèle touristique en Finistère afin d'entrevoir ses désirs, ses comportements, et ses rapports vis-à-vis des activités physiques récréatives. |
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