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Connaissance d'un monde nautique pour un développement touristique territorial: le cas du département du Finistère

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par Océane DUPAS
Université de Bretagne Occidentale - STAPS SSSATI (Sport et Sciences sociales, Administration, Territoires, Intégration) 2016
  

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Université de Bretagne Occidentale
Faculté des Sciences du Sport et de l'Education

Master 2 - Sport Santé Société
Administration, Territoire, Intégration

Connaissance d'un monde nautique

pour un développement touristique

territorial

Le cas du département du Finistère

Auteur : Océane Dupas

Directeur de mémoire : Tanguy Philippe

Année 2015-2016

Université de Bretagne Occidentale
Faculté des Sciences du Sport et de l'Education
20 avenue Le Gorgeu - CS 93837
29238 BREST Cedex 3

1

Remerciements

Je souhaite remercier Madame Sandy Causse, ancienne directrice de l'Agence de
Développement Touristique du Finistère pour m'avoir accepté au sein de son organisme.

Je tiens à exprimer ma gratitude à mon tuteur universitaire Monsieur Tanguy Philippe pour
son grand soutien et ses précieux conseils durant ce stage et dans la réalisation de ce mémoire.

Également, je tiens à remercier Madame Céline Nicolas, Madame Véronique Faisant,
Monsieur Éric Bedouet, Madame Fabienne Gourlay et Madame Émilie Lacaille, tous
membres du pôle Communication et Numérique, pour m'avoir accompagné d'une manière ou
d'une autre dans la réalisation de mes tâches.

Je remercie aussi tous les membres de Finistère Tourisme qui ont de près ou de loin participé
au bon déroulement de mon stage.

Enfin, je remercie tout particulièrement l'ensemble des pratiquants de sports nautiques, qui
ont volontiers accepté de passer sous mes interrogatoires. Je remercie ceux qui m'ont si
gentiment accueilli et à qui j'ai dérobé beaucoup de temps.

2

Sommaire

Préalable introductif 3

Chapitre 1 : Travail d'exploration en amont de l'enquête 9

1. L'offre touristique et l'offre sportive en Finistère 12

2. Caractéristique de la clientèle touristique en Finistère 16

3. Le rôle de Finistère Tourisme et orientation d'une étude approfondie 21

Chapitre 2 : Définition de la problématique et des hypothèses 27

1. Cheminement vers le sujet d'enquête 28

2. Problématique 29

3. Hypothèses 31

Chapitre 3 : Méthodologie de l'enquête 33

1. Professionnalisation et adaptation dans une EPIC du milieu du tourisme 34

2. L'approche quantitative : le questionnaire auprès des jeunes bretons 35

3. Les entretiens informels comme nouveau départ 39

4. Deuxième et dernier approche qualitative : les entretiens semi-directifs 45

Chapitre 4 : Résultats de l'enquête sociologique 50

1. Résultats et analyse des entretiens de terrain 51

2. Résultats et analyse des entretiens-semi directifs : le principe de l'entonnoir 68

Chapitre 5 : Opérationnalisation de la recherche : La pratique du surf en Finistère 117

1. L'histoire du surf et le surf aujourd'hui 118

2. Nouveau modèle de vente de l'offre touristique du surf en Finistère 125

Conclusion 136

Table des matières 140

Bibliographie, sitographie et sources documentaires institutionnelles 142

Glossaire 149

Table des annexes 150

Table des illustrations 214

Note de synthèse 215

3

Préalable introductif

Le département du Finistère perçu comme le bout du monde tire justement son nom de son positionnement géographique : « Finistère » signifiant « Fin de la Terre ». Dans une première approche, nous serions tentés de dire que sa situation lui porte préjudice en termes d'activité touristique. D'abord, parce que la représentation d'un territoire lointain laisse à penser un accès plus ou moins difficile et un secteur dépourvu d'équipement, ensuite, parce que son accès difficile compromettrait l'arrivée de vacanciers. Bien sûr, cette approche n'existe plus aujourd'hui. Les nouvelles technologies de l'information apportent véritablement une image plus réaliste et attrayante du Finistère. Connu pour ses nombreuses stations touristiques, il se place aujourd'hui dans le « top 10 » des départements français en nombre de nuitées sur l'année. Précisément, le département accueille 2 800 000 touristes par an, dont 85% de clientèle française.

Ces touristes pour la plupart viennent découvrir et profiter des paysages naturels exceptionnels que détient le département. L' ADT (Agence de Développement Touristique du Finistère), publiquement nommée « Finistère Tourisme » distingue et « vend » neuf secteurs comprenant une variété de sites : Concarneau à Pont-Aven, les Monts d'Arrée, la baie de Douarnenez et la « célèbre » Pointe du Raz, Grand Site de France, la presqu'île de Crozon et ses sites « incontournables », la rade de Brest, les abers et l'Iroise, Quimper et la « riviera » bretonne, les îles du bout du monde puis Roscoff et la baie de Morlaix.

Le Finistère s'affirme par ses paysages exceptionnels mais pas seulement. Il revendique grandement son identité et sa culture maritime par le biais de ses communes littorales et notamment en communiquant sur leurs principales sources d'activités actuelles et passées.

Effectivement, il regroupe et met en valeur ses cités maritimes. Bordé au nord par la Manche, à l'ouest par la Mer d'Iroise et au sud par l'océan Atlantique, le Finistère présente une activité économique et une activité touristique énormément tournées vers la mer. Par conséquent, on y découvre une variété de ports de pêche, de ports pittoresques, de villes sardinières et de conserveries, une métropole maritime qui n'est autre que la ville de Brest puis, quelques cités corsaires aux maisons cossues.

Le Finistère se lie à l'activité maritime mais parfois, son histoire se distingue autrement, par les villes historiques du Finistère. Elles se révèlent à travers leur riche patrimoine conservé, leur vitalité culturelle, l'authenticité des petites places aux maisons anciennes. Des commerces en passant par les halles, des grandes places jusqu'aux petites venelles, du patrimoine

4

religieux vers les constructions contemporaines, de la visite libre à la sortie guidée, le patrimoine Finistérien est réellement riche et s'appréhende de diverses façons.

Finalement, le département regroupe trois types d'attractions. Les sites naturels incontournables (falaises, dunes, îles, presqu'îles...), ses légendes et son histoire se manifestant à travers un riche patrimoine (les enclos paroissiaux, les mystères des mégalithes, les phares, les musées, les spécialités gastronomiques etc.) enfin, ses nombreuses offres d'activités « ludosportives » que nous ne retrouvons pas forcement sur d'autres départements français littoraux, ou du moins, en moins grande quantité.

« Bref, c'est LA destination idéale pour les amoureux de voile, sports de glisse, randonnée, équitation, vélo, marche à pied... » 1 D'après Finistère Tourisme, cette dernière catégorie d'attraction se centralise presque exclusivement autour du nautisme et de la randonnée. Effectivement, pourvu de nombreuses stations balnéaires, les activités nautiques et aquatiques se sont énormément développées autour de la voile, la planche à voile, le surf, le kitesurf, la plongée, le canoë-kayak et bien d'autres activités encore. Aussi, le département possède environ cinq mille kilomètres de sentiers balisés. Les circuits de randonnées GR 34, GR 38, GR 37 et GR 380 réunis aux circuits de petites randonnées PR et associés aux circuits côtiers, permettent de sillonner le Finistère de nord au sud et d'ouest en est.2

Passant de falaises et de crêtes rocheuses aux bocages, de plages de galets aux plages de sable fin, de landes aux marais, de canaux et d'estuaires aux rivières, de forêts aux tourbières, le Finistère bénéficie de paysages intenses et contrastés propice aux activités de randonnée.

Aujourd'hui pourtant, l'Agence de Développement Touristique du Finistère pointe du doigt un besoin persistant d'une mise en valeur des activités de loisirs actifs. Dans le cadre d'une étude générale sur le secteur touristique en Finistère, elle a sollicité les compétences de Travelsat, une entreprise experte dans l'analyse de compétitivité touristique. Les résultats indiquent que le département devrait davantage favoriser le développement d'une offre culturelle et de loisir et améliorer l'organisation de la promotion des activités. Concernant la diversité des activités et par rapport à la norme française et la norme littorale, le Finistère se trouve en dessous de la moyenne. Vraisemblablement, le secteur touristique des activités de

1 http://www.finisteretourisme.com/activites-en-finistere, Page « activités en Finistère de site internet officiel de Finistère Tourisme, consulté le 12/02/2016

2 http://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/la-randonnee-pedestre-se-porte-bien-en-finistere-4102972, article de presse Ouest-France, consulté le 12/02/2016

5

loisirs sportifs est une partie intégrante de ces offres, qui n'a trop peu été pris en compte par Finistère Tourisme. Il s'agit à priori d'un levier important et un enrichissement de l'offre pour de nombreuses régions de France. Lors du salon Destination Nature à Paris3, nous avons par exemple observé un fort investissement de l'Ardèche, notamment par la mise en place d'une animation télévisée. Véronique Siau précise que pour ce département, les activités touristiques de loisirs sportifs constituent même « un vecteur à des politiques d'aménagement ou de développement du territoire »4. En Finistère, ce secteur est né et a grandi presque furtivement. Depuis son apparition, Il était comme évident, qu'il allait évoluer et devenir fleurissant. Mais désormais, l'agence s'y préoccupe et souhaite connaître exhaustivement les offres de ce secteur. Elle souhaite devenir compétente sur ce terrain en matière de tourisme et voudrait, en dernier lieu, entrevoir et mettre en place des possibilités de développement.

D'une part, elle réalise qu'un grand nombre d'activités touristiques et sportives, que nous nommerons « activités physiques récréatives » sont laissées de côté. Ces activités existent et fonctionnent mais ne sont pas toutes connues par l'agence. Autrement dit, des organisations privés, associatives ou des clubs proposent des activités physiques récréatives à un public touristique tel que les organisations de cyclotourisme, mais l'agence n'en sait absolument rien. C'est un fait qui impacte, ralentit ou déjoue, entre autres et à différentes échelles, la communication et la promotion du territoire finistérien sur ces activités, la cohésion et le réseau des structures de loisirs sportifs, l'évolution et l'intensification de l'attractivité des structures et des territoires en général.

D'autre part, les activités phares du Finistère ne visent pas toujours le public des touristes. Nous voulons parler des activités nautiques. Déjà, NEF, l'Établissement Public Industriel et Commercial « Nautisme en Finistère » travaille à développer cette filière depuis longtemps. Mis en place par le conseil général, il a pour but de soutenir le développement de trois secteurs interdépendants et complémentaires : le secteur de l'industrie, des services et du commerce, le secteur des clubs et bases nautiques et le secteur des ports de plaisance et zones de mouillage. Depuis septembre 2015, il n'y a qu'un seul dirigeant pour ces deux structures.

L'objectif étant, désiré par le conseil départemental, de renforcer la proximité entre Nautisme

en Finistère et Finistère Tourisme. Par conséquent, certaines missions en faveur des clubs et

des bases nautiques, se ressemblent et se croisent. Lors d'une intervention à l'Université de

3 Déplacement au Salon « Destination Nature », le salon des nouvelles randonnées, à Paris expo du 17 au 20 mars 2016

4 Siau Véronique, « Sports de nature et attractivité des territoires. », Pour 2/2007 (N° 194), p. 17

6

Bretagne Occidentale dans le cadre d'un séminaire, Nicolas Bernard, géographe et directeur

du pôle universitaire de Quimper, parle d'une distinction spécifique entre ces deux

organismes. L'un se chargerait du développement du nautisme vers un public local, l'autre,

Finistère Tourisme se chargerait du développement du nautisme vers un public touristique

exclusivement. Ainsi, dans les limites instaurées par mon lieu de stage, celui de Finistère

Tourisme, mon travail consistait en définitive, à proposer une mise en tourisme d'une

nouvelle offre à objet touristique et sportive.

Pour commencer, mon travail était de réaliser un état des lieux des loisirs actifs en Finistère,

plus particulièrement, de rendre un portrait de l'offre et de la demande dans ce secteur en

relation directe avec le monde du tourisme. Cette mission s'est réalisée à travers une enquête

quantitative par questionnaire (pour la demande) notamment, et par une analyse d'un logiciel

spécifique « Tourinsoft », complétée d'entretiens téléphoniques (pour l'offre). Les résultats

ont révélé ou confirmé différents faits, notamment la forte présence des jeunes couples

retraités dans la clientèle touristique du Finistère, une clientèle fidèle mais qui dépense peu.

Nous avons vu par exemple que 81 % de nos répondants composés à 65% de retraités,

préfèrent les activités non encadrés. Cela s'explique principalement par une réduction notable

du budget vacances. La presse comme Le Parisien en parle et sort un article en août 2015,

constatant que, 80.6 % des français déclarent avoir réduit leurs budgets pour les vacances

d'été 20155. Il en découle une importante consommation de la randonnée pédestre, une

activité gratuite et en générale, non encadrée. La clientèle « jeune » par contre, est peu connue

et repérée par l'agence. D'après la responsable du pôle communication et numérique de

l'ADT, elle aurait tendance à se déplacer sur le Festival des Vieilles Charrues à Carhaix, puis

disparaître une fois celui-ci terminé. L'invisibilité des jeunes dans les réponses aux

questionnaires semble montrer quelque part, un désintérêt de leurs parts vis-à-vis du Finistère.

Les jeunes d'aujourd'hui sont les familles et les jeunes retraités de demain. Il est donc

nécessaire pour les uns, que leurs expériences vécues sur le département soient positives et

marquantes ; pour les autres que l'offre touristique et notamment « ludosportive » soit

développée, visible et devienne attrayante.

5 http://www.leparisien.fr/avez-vous-reduit-votre-budget-vacances-cet-ete-02-08-2015-4986051.php, consulté le 08/03/2015

7

Notre deuxième temps de travail s'est alors concentré autour de ce profil client touristique.

Nous avons cherché à déterminer qui sont ces jeunes, comment ils occupent leurs temps de

vacances et qu'est-ce qu'ils recherchent dans leurs pratiques entre autres, physiques

récréatives. De là, nous tenterons de savoir si les jeunes peuvent devenir une clientèle

touristique à part entière au département du Finistère. Suivant le temps, les moyens mis à disposition puis le contrat conclu avec la directrice de stage, la responsable du pôle communication et numériques, nous avons organisé notre dispositif d'investigation de la façon suivante :

Dans un premier temps, nous avons mené une enquête par questionnaire auprès d'étudiants de

bac + 2 minimum, en prenant contact avec des établissements d'enseignement supérieur de

Bretagne et de Loire-Atlantique à savoir, des universités, des IUT (instituts universitaires

technologiques), des écoles supérieures et différents lycées pour inclure les BTS (brevets de

techniciens supérieurs). Nous leur avons demandé de nous retourner une réponse par mail, dès

lors où sa diffusion ai été effectuée. Nous nous sommes aussi rapprochés de différents FJT

(foyer de jeunes travailleurs) pour solliciter des jeunes actifs et en recherche d'emplois. Deux

objectifs étaient poursuivis dans cette première méthode d'enquête : connaître le profil des

jeunes et identifier leurs attentes durant les temps de vacances globalement, et propre au

territoire finistérien. Dans un deuxième temps, nous nous sommes déplacés lors des vacances

de Pâques vers des communes touristiques du Finistère tel que Crozon, pour aller à la

rencontre directe des jeunes et les interroger sur place. Enfin, nous avons mené à bien

différents entretiens, avec différents profils de jeunes, dans le but d'approfondir les

informations reçues des techniques d'enquêtes précédentes. Toujours munis du « Guide de

l'enquête de terrain »6, nous nous y sommes souvent référés afin d'approcher au mieux, une

qualité dans l'appropriation des méthodes d'enquête. Ces outils d'enquête ont apporté un ensemble riche de données brutes présentées selon le plan suivant :

La première partie du mémoire vise d'une part à présenter le travail exploratoire sur le marché des activités physiques récréatives dans le monde du tourisme en Finistère, à travers ses méthodes, ses objectifs et ses résultats. D'autre part, elle exprime le rôle de Finistère tourisme dans ce marché et la manière dont nous arrivons à notre objet d'étude sociologique. Il s'agit ici de mettre en évidence les caractéristiques de ce marché très spécifique, aussi bien du côté

6 Beaud S, Weber F, « Guide de l'enquête du terrain », Paris, La Découverte, 2012

8

de l'offre, c'est-à-dire, les prestataires de services en hébergement, en restauration et en loisirs, que du côté de la demande, les différents profils et comportements des clientèles touristiques. De cette manière, nous pouvons définir où se situe les besoins et les manques de Finistère Tourisme dans le marché du tourisme sportif de loisir7, afin de déterminer un premier axe de travail et d'en améliorer, d'une certaine façon, son offre générale.

La seconde partie a donc pour objectif de problématiser l'un des besoins étudiés et de s'aider d'apports théoriques déjà produits par différents auteurs comme Jean-Pierre Augustin, Olivier Sirost, François Vigneau, Jean Corneloup et Anne-Sophie Sayeux, pour en éclaircir son sens. Par la lecture de ces sources scientifiques, nous avançons qu'un territoire peut être extrêmement lié à une activité physique récréative comme, une activité physique récréative peut largement dépendre d'un territoire. Cette corrélation fait naître et vivre de différentes et spécifiques communautés de pratiquants d'activités physiques.

La troisième partie de notre travail s'articule autour de la méthodologie d'enquête déployée pour rechercher et obtenir des données brutes qui feront plus tard l'objet d'une analyse. Nous dévoilerons les techniques quantitatives et qualitatives mises en oeuvre en présentant et justifiant leurs utilisations.

La quatrième partie consiste en l'analyse des données recueillies. Il s'agit d'abord de présenter les résultats d'enquête et de montrer ensuite, l'interprétation et l'analyse de ces résultats, pour en émette des théories. Dans un premier temps, nous suivrons cet exemple de présentation pour les entretiens de terrain, dans un deuxième temps, nous agirons de même pour les entretiens semi-directifs.

Enfin la cinquième et dernière partie de ce mémoire s'intitule « opérationnalisation de la recherche ». Comme son nom l'indique, elle développe une stratégie, un modèle de mise en tourisme d'une offre touristique « ludosportive » en Finistère. Elle met en évidence des raisons et une manière d'arriver à constituer une nouvelle offre, en s'appuyant notamment des résultats restitués en quatrième partie de ce mémoire.

7 Bouchet P, Bouhaouala M, « Tourisme sportif, Un essai de définition socio-économique » In Téoros, 2009, p. 3-8

9

Chapitre 1 : Travail d'exploration en amont

de l'enquête

10

Durant les premiers mois au sein de l'ADT, il nous fallait non seulement nous intégrer à l'équipe, mais aussi, découvrir et connaître aussi bien que possible, le contexte général du marché auquel nous étions amenés à travailler : les activités physiques ou sportives au coeur du secteur touristique. Dans ces débuts, nous ne savions absolument pas vers où nous allions. C'était tout à fait normal puisque l'objectif dans cette première étape de nos missions était un travail d'exploration, un état des lieux du marché. Nous avons élaboré un planning de travail sous forme de diagramme de GANTT pour organiser et optimiser le temps octroyé dans le cadre du stage.8 Nous avons également élaboré un planning de travail qui a été présenté comme ceci, à la directrice de stage :

Planning de travail - organisation des taches - 28/12/2015

Objectif : mise en valeur de l'offre « touristico-sportive » du Finistère : les activités

physiques récréatives

Phase 1 : Etat des lieux/diagnostic

1) Exploration de l'état actuel de l'offre touristico-sportive

· Tourinsoft : bilan des activités physiques récréatives (ce qu'il en ressort)

· Enjeux et projet CT et LT des structures

· (Référencement des activités non structurées)

· Bilan et analyse

2) Etude sur les clientèles/touristes finistériens

· Par activité, par catégorie d'activités, par les lieux touristiques

· Bilan et analyse

Aux moyens d'internet, contacts structures de loisirs sportifs (questionnaire) (+ entretiens ?)

3) Bilan d'un contexte général/ mise en relation de l'O et de la D + comparaison avec un ou des départements comparables

Regard critique / analyse : pistes de développement et/ou d'amélioration

? Programmation des phases suivantes

Bilan de la phase 1 : les objectifs diagnostiques sont-ils atteints?

8 Diagramme de GANTT en annexe 1

11

Phase 2 : propositions (théoriques) - enquête complémentaire

1) Sélection d'une piste de développement ou d'amélioration


·


·

En collaboration avec Laurence Rannou ou une autre personne de l'ADT (autres

services, directrice...)

Exposition et proposition d'une étude approfondie sur le sujet avec délimitation temps

et moyens

Au moyen d'une méthodologie d'enquête sociologique

2) Bilan et analyse de l'étude


·

Rédaction et exposition orale d'un bilan de l'enquête + proposition de solutions

? Après validation (et adaptation) : programmation des phases suivantes

Phase 3 : propositions de mise en pratique

1) Réflexion et élaboration de différentes mises en pratiques + réflexion sur les modalités d'évaluation d'impact

· Projet 1 :

· Projet 2 :

· Projet 3 :

2) Sélection collaborée de la ou les mises en pratiques

3) Programmation et validation de la mise en tourisme

Phase 4 : mise en tourisme et bilan

Application concrète de la mise en tourisme Etape 1 : Etape 2 : Etape 3 : Etape 4 :

...

12

Bilan global/mémoire

Suivant les étapes de notre planning, la première était donc un diagnostic territorial des activités physiques ou sportives au coeur du secteur touristique, plus précisément, sur les activités que nous nommerons « activités physiques récréatives » dans le milieu du tourisme. Dans cette première étape, nous avons commencé par une analyse de l'offre existante dans le département. Pour ce faire, nous nous sommes servis de différents outils afin de préciser au maximum notre analyse.

1. L'offre touristique et l'offre sportive en Finistère

Finistère tourisme est un guide et un appui permanent pour de nombreuses organisations à vocation touristique du département. En ce sens, elle créée notamment des études globales ou spécifiques chaque année. Le CRT (Comité régional du tourisme) de Bretagne communément nommé dans le monde professionnel « Tourisme Bretagne » est également un organisme détenant un observatoire et donc, créateur de bilans d'enquêtes portant sur les activités touristiques. Nous nous sommes aussi appuyés sur des documents produits par divers services et groupements tels que la DDCS29 (Direction départementale de la cohésion sociale du Finistère) et le comité technique de Morgat enquête tourisme en Bretagne. Ces documents comprennent des informations et des chiffres essentiellement sur l'offre des hébergements touristiques, sur la notoriété du département, sur le poids économique du tourisme en Finistère et la fréquentation touristique. Dans la catégorie des loisirs, seuls les musées, les parcs de loisirs, les parcs et jardins et les visites de patrimoines sont constatés et analysés par les organismes du tourisme. Nous n'y trouvons aucunes études concernant les activités physiques récréatives comme la voile ou la randonnée à vélo, qui jouent pourtant un rôle important dans le secteur touristique.

Tourinsoft est un outil permettant de regrouper l'ensemble des informations touristiques départementales. La finalité de cet outil est entre autres de redistribuer l'information vers le grand public via les réseaux internet. Plus synthétiquement, il recense toutes les offres d'un territoire portant un aspect touristique. Finistère Tourisme s'est muni de cet outil et travail constamment dessus. Chaque organisme lié de près ou de loin à l'activité touristique du Finistère entrent et enregistrent leurs offres dans cet outil de partage. De cette façon, nous y avons trouvé toutes les prestations d'activités sportives sur le territoire du Finistère.

13

Afin d'entrer plus concrètement dans le vif du sujet, nous avons démarché directement les structures de loisirs sportifs par le biais d'entretiens téléphoniques afin de connaître et centraliser leurs objectifs et enjeux à l'année 2015 et pour les années à venir. La finalité de cette approche était par la suite, de comparer les résultats d'enquête sur les touristes, aux points de vue de prestataires.

La situation de l'offre touristique et sportive en Finistère est très contrastée. À la fois une offre est présente, complète et diversifiée, à la fois celle-ci n'est véritablement, en tous points, non organisée. Dans un premier temps, les résultats d'enquêtes présentés par les différentes structures citées précédemment montrent que le Finistère se place correctement sur le secteur touristique. C'est une destination attractive sur de nombreux points. Ceci se constate à travers le remplissage des hébergements et une tendance à la hausse de la fréquentation en générale. Entre 2013 et 2014, nous observons une augmentation de 1.8% du nombre de nuitées.9 Néanmoins, mis à part le travail d'observation de NEF, exclusivement sur les activités nautiques, aucun travaux n'existe sur l'évaluation des activités physiques récréatives présentent sur le Finistère. De là, nous ne savons pas combien de prestataires il y a, quelles formules ils proposent, comment ils s'organisent, sur quels leviers de communication ils agissent etc. L'outil Tourinsoft, nous a effectivement montré par la suite, un manque réel de connaissance sur ce secteur d'activité. Globalement, toutes les offres de loisirs actifs y sont présentées mais certaines ne constituent pas une offre d'activité physique ou sportive et ne devraient pas figurer dans cette rubrique appelée « bordereau » sur l'outil. Par exemple, nous trouvons un atelier céramique d'art, un atelier d'éveil aux arts-plastiques, un atelier de couture, un manège, du spectacle et des contes, un cyber centre, un restaurant, une biscuiterie, la visite d'une église ou d'une chapelle, une exposition et galerie d'art, un concessionnaire de bateaux etc. De plus, aucune offre n'est enregistrée par certaines communes mais cela ne prouve en rien, qu'il n'y soit rien proposé aux touristes. Il faut noter aussi que nombreuses associations notamment proposent des activités pour les publics touristiques. Mais elles n'ont pas forcément accès à l'outil et ne sont donc pas connues de Finistère Tourisme. Beaucoup d'aléas ont été repérés et nos analyses sur Tourinsoft nous ont permis de déterminer ou démontrer certains faits utiles, notamment que le nautisme regroupe considérablement le plus grand nombre d'offres d'activités physiques récréatives en Finistère ; qu'il subsiste une faible représentation des activités de véhicules nautiqueq à moteur par rapport aux autres activités utilisant un moyen naturel et « doux » pour se déplacer ; que parmi les offres d'activités

9 « Chiffre clés du tourisme en Finistère 2015 », document produit chaque année par Finistère Tourisme

14

physiques ou sportives terrestres de nature, la randonnée pédestre et vtt sont de loin les plus nombreuses alors que, le nombre d'activités proposées en quad, en escalade et en tire à l'arc par exemple sont presque nul ; que le Finistère compte seulement six offres d'activités physiques ou sportives aériennes etc. L'exploration et l'examen de la plateforme ont clairement montré une négligence et une réelle carence d'informations concernant les offres d'activités physiques récréatives tournées vers le tourisme. C'est en visitant le site internet de Finistère tourisme d'ailleurs, que nous avons une première fois soupçonné cette faiblesse. Effectivement, les activités sont étrangement regroupées et classées et nous les retrouvons dans différentes rubriques sans trop de logique apparente (une rubrique « activités en Finistère », « les sensations nautiques » et « où s'amuser », « tous les loisirs »).

Internet est une véritable source d'informations. Nous nous en sommes appuyés dans le but de produire une sorte de « benchmarking ». C'est une méthode qui consiste à rechercher les meilleures pratiques auprès de structures semblables à l'ADT afin de s'en inspirer et d'atteindre des niveaux de performances accrues dans un domaine. Ici le benchmarking portait sur l'offre en ligne des activités physiques récréatives.

Nous avons donc évalué l'importance du problème en scrutant et en examinant les différents sites internet d'organismes départementaux du tourisme de France : les comités départementaux du tourisme bretons à savoir celui du Morbihan, des Côtes-d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine, le comité départemental du tourisme de la Loire-Atlantique, celui de la Vendée et de la Charente-Maritime. Ces départements ont été choisis scrupuleusement puisque la plupart sont des territoires de haute concurrence. La Vendée quant à elle est assurément un département très développé au niveau des actions mis en place en faveur du tourisme et des activités physiques et sportives notamment. Les résultats auront montré qu'effectivement, les activités physiques récréatives offertes sur le département du Finistère ne sont pas suffisamment mises en valeur et sont presque invisibles en raison d'une relative incohérence dans leurs présentations.

Ensuite, la prise de contact directe par téléphone avec les structures de loisirs nous ont révélé d'où pouvait venir cette absence d'information et d'organisation. Au départ, nous avions pensé qu'il s'agissait seulement d'un investissement trop faible de ceux que nous pourrions appeler les promoteurs, dans la communication de ces activités. Cependant, ce manque était accompagné d'un autre problème. Premièrement, les structures de loisirs actifs implantées sur une commune et qui existent depuis de longue date, ne cherchent absolument

15

pas à renouveler leur offre. Elles vendent leurs services de la même façon, sous la même formule, depuis leur première année d'existence. Pour certaines et à mesures différentes, le public touristique est un complément de revenu (c'est le cas pour les centres équestres par exemple). Pour d'autres, il est considéré comme une clientèle à part entière mais elles ne prennent pas forcément en compte ses évolutions (goûts, moyens financiers, besoins et attentes nouvelles etc.). Leur activité est en générale, particulièrement « statique », elles se « laissent vivre » et parfois, subissent les aléas telle que les intempéries.

Deuxièmement, nous avons soulevé un véritablement manque de communication sur deux aspects différents. D'une part les structures elles-mêmes pour la grande majorité ont un plan de communication très peu développé, c'est-à-dire qu'elles communiquent par les offices de tourisme et ont un minimum créé un site internet. Elles ne proposent pas de promotion, ne créent pas d'évènement, n'ont pas de fichier contacts etc. En général, ce sont des structures qui ont vu le jour dans les années 60, 70 et qui finalement fonctionnent bien, voire très bien depuis leurs créations, malgré les bouleversements économiques survenus depuis. Ceci est certainement dû à une recherche d'authenticité de la part des clients. Ils trouvent dans ces structures de loisirs, qui n'ont en fait pas du tout ou peu évolué, dans le sens où leurs activités sont restées inchangées depuis leurs naissances, une dimension familiale, amicale et de la simplicité relationnelle entre les groupes et avec les professionnels. Comme l'expliquent Philippe Bourdeau, Pascal Mao et Jean Corneloup, l'envie d'autre chose augmente lorsque la proximité et l'artificialité se rapproche de l'individu. 10 Ces auteurs illustrent leurs propos en prenant l'exemple des petites stations de ski qui depuis les années 2000, trouvent un nouveau souffle suite à ce fait social, celui s'apparentant à un changement d'opinion et d'envie et celui de rechercher plus de simplicité.11 Malgré tout, nous pouvons imaginer qu'un renouveau dans

10 Bourdeau Philippe et al, « Les sports de nature comme médiateurs du « pas de deux » villemontagne. Une habitabilité en devenir ? », Annales de géographie 2011/4 (n° 680), p. 449-460.

11 « malgré leur disparition annoncée et le désintérêt de la plupart des opérateurs privés et publics, ces lieux modestes et disqualifiés depuis longtemps dans le monde du « grand ski » ont vu leur fréquentation relancée depuis le début des années 2000 : moins chères, moins marchandisées, moins urbanisées et artificialisées que les stations « compétitives », elles offrent aux amateurs de neige des expériences plus conviviales, en partie affranchies des jeux de distinction sociale (...) » 11 Bourdeau Philippe et al., « Les sports de nature comme médiateurs du « pas de deux » villemontagne. Une habitabilité en devenir ? », Annales de géographie 2011/4 (n° 680), p. 456

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ces structures de loisirs peut se mettre en place tout en gardant une certaine humilité et modestie comme désiré par les touristes.

La communication est sans aucun doute également faible, entre ces structures et les organismes du tourisme. Cette faiblesse est en effet visible à travers les sites internet, mais également au regard de leurs missions et leurs connaissances. En prenant l'exemple de Finistère Tourisme, notre structure d'accueil pour notre stage, aucun membre n'est habilité à travailler sur les activités physiques récréatives. En échangeant avec chaque membre de l'équipe, nous nous sommes aperçu que personne ne pouvait nous parler de cette catégorie d'offre. La personne en charge de la communication internet éprouve d'ailleurs des difficultés à promouvoir ces offres sur le Finistère.

Après l'étude de l'offre, il est important de poser un portrait de la clientèle touristique en Finistère afin d'entrevoir ses désirs, ses comportements, et ses rapports vis-à-vis des activités physiques récréatives.

2. Caractéristique de la clientèle touristique en Finistère

Toujours dans la première étape de nos missions de stage, nous avons été à l'initiative d'une enquête adressée aux touristes finistériens, étayant leurs comportements et relatant leurs rapports avec les activités physiques récréatives durant leurs vacances. La difficulté était de trouver par quels moyens il était le plus judicieux de diffuser le questionnaire que nous avions élaboré pour cette étude. Plusieurs moyens ont été mis en oeuvre pour atteindre cette clientèle. D'autres solutions ont été écartées. La raison est telle qu'effectivement, chaque document devant être distribué à un réseau professionnel ou en direction du grand public doit, dans un premier temps, être lu et validé par le responsable du pôle et dans un second temps, par le directeur de l'agence. Cette formalité non connue lors du commencement du stage, a retardé la réalisation des tâches de plus d'une semaine. Nous avons donc par exemple abandonné le démarchage direct vers les touristes sur les communes touristiques les plus « huppées ». Cependant nous avons reporté cette action dans une autre mission que nous vous présenterons plus loin dans notre développement.

Tout d'abord, nous avons extrait une liste de contacts de la plateforme Dolist. Cette plateforme est un outil de gestion des e-mails marketings utilisé par Finistère Tourisme

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notamment pour les envois réguliers de newsletters. L'intérêt était de conserver seulement les e-mails des personnes inscrites à la newsletter qui cherchent à obtenir des informations sur les randonnées et les activités nautiques. Ceci a été possible grâce aux filtres de ce même logiciel. Une fois le fichier de contacts créé, nous avons envoyé le questionnaire sur deux jours : le 2 et le 3 février 2016 à 2215 contacts. La réception des réponses été programmée du 2 au 8 février 2016 pour laisser suffisamment de temps pour à l'analyse. Nous l'avons envoyé sous forme de newsletter afin d'assurer au mieux une certaine attractivité de l'enquête et augmenter les chances de participation.12 Les personnes recevaient donc par courrier électronique la newsletter et il leurs suffisaient de cliquer sur le bouton « je participe ! » pour accéder à la page internet du questionnaire. 102 e-mails nous sont revenus pour la simple raison que la mise à jour des contacts n'était pas systématiquement faite chaque année par les membres de l'ADT. Certaines adresses n'étaient alors plus valides. 2113 était finalement le nombre de prospects réels. Nous avons obtenu 167 réponses au questionnaire et n'en avons gardé que 154 puisque 12 d'entre elles se trouvaient être erronées. Effectivement, lorsqu'une personne répond être déjà allée en Finistère en séjournant à Lorient par exemple, la réponse ne peut être validée. En définitive, nous avons atteint un taux de retour réel de 7.3%.

Durant la période de réception des réponses, nous avons observé qu'un profil d'enquêté se dégageait énormément. Il correspond à la tranche d'âge des 56 - 65 ans. Afin de diversifier le profil des répondants, nous avons partagé le questionnaire sur la page Facebook de Finistère Tourisme tout en débutant l'analyse. Il s'agit du réseau social le plus populaire dont l'âge moyen des utilisateurs tourne autour des 18-24 ans et des 25-34 ans. 13 Les jours qui ont suivi, nous avons constaté la faible efficacité de cette démarche puisque nous avons récupéré moins de 30 réponses depuis le poste sur le réseau social. L'analyse étant déjà en cours, nous avons choisi de ne pas prendre en compte ces réponses qui, après vérification, ne changeaient en rien les résultats de l'enquête. Nous avons constaté de nombreuses choses, parfois nouvelles, parfois déjà révélées et de nouveau confirmées par cette enquête.

Nous avons donc reçu 46% de réponses provenant des 56 -65 ans. Près de 40 % des autres réponses proviennent de personnes âgées de 46 à 55 ans ou de plus de 66 ans. Nous pouvons

12 Newsletter sur les loisirs actifs en Finistère en annexe 2

13 http://www.ya-graphic.com/2012/11/demographie-facebook-france-2012/, consulté le 23/03/2016 site internet de Yassine Aissaoui, spécialiste en marketing digital indépendant - freelance.

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comprendre ici que nous avons sans avoir pu l'anticiper, envoyer le questionnaire à des abonnés âgés de plus de 46 ans. 22 personnes seulement sont réparties sur les autres tranches d'âge, 15 personnes représentent les 36 -45 ans. Par ces résultats nous pouvons déjà deviner que les touristes finistériens sont majoritairement des individus sans enfants à charge durant leurs vacances. Cette situation influe probablement la consommation touristique et par conséquent le reste des réponses.

Aucun retour n'a été enregistré dans la catégorie d'âge 18-20 ans. Un retour seulement illustre la catégorie des 21-25 ans. Les 26-30 ans sont représentés par 6 personnes seulement sur 154 réponses comptabilisés. Pour ces classes d'âge, il est difficile de donner une analyse complètement fiable et légitime puisque le nombre de réponses est trop faible.

En ce qui concerne la catégorie socio-professionnelle, 46 % des répondants sont des personnes à la retraite. Rien d'étonnant contenu du fait que la moyenne d'âge se situe entre 56 et 65 ans.

23% des répondants sont résidents de la Bretagne, 13% des Pays-de-la-Loire et 11% d'Île-de-France. 16 % environ des réponses sont partagés entre les belges, les normands et les nord-pas-de-calaisiens. Le reste des réponses provient et est partagé entre des origines très diverses : la Vaucluse, le Rhône, le Drôme, le Cher, l'Indre-et-Loire etc. Dès lors, nous pouvons constater que les régions du nord et du nord-ouest sont celles ayant le plus répondu au questionnaire. Diverses enquêtes l'ont démontré déjà auparavant, les habitants de la région Parisienne apprécient beaucoup la Bretagne, ceci se ressent dans ces résultats. Aussi, les bretons aiment beaucoup leur région et sont ainsi très enclins à partir en vacances sur une autre commune bretonne, plutôt que de s'éloigner de leur région.

La clientèle touristique du Finistère est très nettement une clientèle fidèle car 88% des répondants sont déjà venus. Généralement, cette fidélité est caractérisée par un attrait particulier aux paysages souvent d'ailleurs perçu et prononcé par les touristes comme un paysage « breton ». L'autre raison tient à un attachement particulier au département, à savoir l'amour de la Bretagne, une origine bretonne, de la famille dans le département du Finistère.

D'après nos retours questionnaire, nous avons décelé que quel que soit le profil des touristes, certaines communes finistériennes ont un pouvoir d'attraction touristique bien plus fort que d'autres. Nous parlons par exemple de Quimper « ville d'art et d'histoire » et chef-lieu du département du Finistère, Crozon aux paysages naturels et sauvages, et Bénodet, la station balnéaire classée.

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46% des enquêtés ont admis être venus en couple en vacances en Finistère. Nous nous attendions bien sûr à un tel résultat contenu de la moyenne d'âge révélée par l'étude. 21 % sont venus en famille, 10 % entre amis.

À propos des caractéristiques des vacances en Finistère, nous avons repéré quelques généralités. Les vacances d'une semaine sont les plus courantes en Finistère. Que ce soit pour

les couples justement ou les voyages entre amis. Mais pour les familles, ce sont les vacances

de 10 à 15 jours qui sont les plus prisées. La durée des vacances dépend aussi beaucoup de la période choisie. En printemps, cela varie entre 2 à 9 jours. L'été ce sont des vacances plus

longues entre 10 à 15 jours. Hors vacances scolaire, nous retombons entre 2 à 9 jours. Ces trois périodes sont celles qui concentrent le plus d'arrivées de vacanciers. Les hébergements les plus sollicités par les touristes en Finistère sont ceux non marchand, c'est-à-dire les appartements ou les maisons de location. Le budget moyen tourne autour de 50 à 100 €.

Près de 42 % des personnes enquêtées pensent d'abord à la mer quand on leurs parle du Finistère. L'identité maritime que revendique le Finistère doit certainement jouer sur les

représentations et l'image qu'ont les touristes du Finistère. Cependant, l'histoire du

département est incontestablement rattachée à la mer, c'est pourquoi ce choix de réponse trouve tout son sens. Pour 25% des enquêtés, le Finistère leurs évoquent une diversité de

paysage. Cette réponse se rapporte tout logiquement à la première raison pour laquelle ils sont venus en vacances en Finistère. 16 % se représentent le département comme le lieu de nombreuses randonnées et 1.3% seulement, comme le lieu attaché aux activités nautiques. Pour nos répondants, principalement les couples retraités, ils semblent apprécier la proximité avec la mer sans pour autant y pratiquer des activités.

Pour tous types de clientèle, il y a une activité physique très pratiquée sur la période des vacances, il s'agit de la randonnée pédestre. C'est une pratique facile d'accès et gratuite. Effectivement, les participants ont montré les limites de leurs budgets et ont précisé qu'ils préféraient une pratique libre non encadrée. Pareillement, la pêche à pied et la randonnée vélo sont des activités appréciées par de nombreux touristes et se manifestent par une pratique libre.

L'enquête concerne les activités physiques, c'est-à-dire qu'elle attend des réponses d'ordre sportives mais aussi physiques. Nous entendons par physique les activités qui demandent un

effort physique sans pour autant être une activité vraiment sportive. Autrement dit, l'objectif est de solliciter l'effort physique et ne pas s'arrêter à la première fatigue ressentie. De ce point de vue, nous pouvons considérer les touristes finistériens actifs durant leurs vacances. Rare

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sont les personnes ne faisant véritablement aucune activité physique récréative pendant les vacances. (Elles sont en fait au nombre de 6 sur 154 enquêtés). Au minimum les personnes que nous considérons actives pratiquent de la randonnée pédestre et complètent cette activité par des visites touristiques. La balade vélo, le repos, la baignade, la lecture par exemple n'ont été cités qu'en surplus des pratiques de la randonnée pédestre, vélo, vtt, la marche aquatique et la pêche à pied surtout. Le plus observable dans cette enquête est le cumul d'activités. Nos enquêtés viennent dans le Finistère et ne pratiquent non pas une, mais plusieurs activités physiques récréatives. Ces touristes aiment la diversité et agrémentent leurs vacances de différentes activités ludiques. Par ces activités physiques ou sportives, la première raison qui explique l'investissement des touristes dans une pratique en vacances est la recherche de bien-être. Les vacances riment avec décompression, les vacances sont le temps fort où l'on ne pense plus au travail. La pratique d'une activité physique ou sportive en vacances entraine une rupture avec le quotidien et une sensation de bien-être.

16 activités nautiques et aquatiques ont été citées mais hormis la marche aquatique qui a été cité 15 fois, chacune d'entre elles ont été évoquées moins de 8 fois. D'un côté, les activités terrestres sont représentées par 4 pratiques : la randonnée pédestre pour la plus grande part, la randonnée vélo et vtt, la randonnée équestre et la pêche à pied. Il y a peu de pratiques terrestres mais elles sont nommées de très nombreuses fois. De l'autre côté, les activités nautiques sont représentées par 15 pratiques : la marche aquatique, le surf, le kitesurf, le canoë-kayak, la voile, la planche à voile, le char à voile, l'aviron, la croisière habitable, la pêche, la natation, la plongée, l'aquagym en eau de mer, le bateau moteur. Elles sont bien plus nombreuses que les activités terrestres mais sont nommées peu de fois. En Finistère, la randonnée pédestre connaît une haute réputation. Les activités nautiques et aquatiques sont manifestement plus nombreuses que les activités terrestres et aériennes, il est donc logique que chacune d'entre elles soient énoncées moins de fois. Néanmoins, les personnes pratiquantes d'activités nautiques et aquatiques s'inscrivent peu dans le « grand public ». Si cela avait été possible, il aurait été très avantageux de contacter directement la clientèle des prestataires de loisirs du milieu nautique et aquatique.

L'important pour tous les profils de touristes finistériens est de découvrir le Finistère par des visites touristiques, de visites de sites, de monuments historiques, de musées etc. Ils viennent sur le territoire en premier lieu pour découvrir les beaux paysages, en deuxième lieu,

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nous l'avons dit, parce qu'ils éprouvent un attachement au territoire et en troisième lieu, parce qu'ils souhaitent connaître les coutumes, les traditions et la culture bretonne.

Le rapport de cette première étude montre très clairement les atouts et les faiblesses du département du Finistère comme département touristiques. Il met en évidence sa position actuelle dans le marché du tourisme, son positionnement et l'image qu'il porte et fait circuler, et la clientèle qu'il touche principalement. Nous y décelons également les axes de travail auxquels Finistère Tourisme peut encore s'atteler.

3. Le rôle de Finistère Tourisme et orientation d'une étude approfondie

« Finistère Tourisme, agence de développement touristique » est un EPIC (Établissement public à caractère industriel et commercial) a été créée en 2010 à l'initiative du Département du Finistère pour préparer et mettre en oeuvre la politique touristique du département. Il est par ailleurs en charge de la mise en place et du suivi du Schéma Départemental de Développement Touristique pour le compte du Département.

Plus généralement, il est chargé de susciter, favoriser, coordonner, mener toute initiative de nature à concourir au développement du tourisme finistérien. Autrement dit, l'Agence de Développement Touristique, Finistère Tourisme a pour objectifs de concevoir, élaborer et mettre à disposition des prestations visant à la promotion, au développement, au conseil, à l'observation du secteur touristique. »14

Figure 1 Logo de l'ADT 29

14 http://pro.finisteretourisme.com/vous-informe/les-missions-de-finistere-tourisme, consulté le 12/01/2016

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Elle est composée de 24 salariés répartis sur trois pôles, à savoir marketing et développement territorial, communication et numérique, celui dans lequel nous intervenons et commercialisation ; deux services (ressources humaines et financières et la presses) et une direction qui a changé en cours de stage.

Figure 2 Organigramme de l'ADT 29

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Ces différentes pôles et services ont pour missions précises de :

> Développer l'image touristique du Finistère, sa notoriété et son attractivité ;

> Concevoir et mettre en oeuvre des actions, outils et supports de promotion, de communication, d'aide à la commercialisation de produits et atouts touristiques du département en France et à l'étranger ;

> Accompagner les acteurs privés et publics du département notamment dans les domaines suivants : promotion, production, qualification, montage d'offres ou de produits, commercialisation, réglementation ;

> Favoriser une politique d'accueil efficace et faciliter l'accès et le séjour de toutes formes de tourisme (individuel, groupes, affaires,...) en relation avec les acteurs départementaux ;

> Apporter du conseil et de l'expertise en ingénierie touristique aux pouvoirs publics, au Conseil départemental du Finistère, aux communes, à leurs groupements et à tout autre organisme à caractère public en matière d'organisation, de développement, de planification/d'aménagement, de réalisation/gestion d'équipements structurants ;

> Collecter, gérer, analyser, mettre à disposition les données touristiques départementales ;

> Offrir une structure de concertation aux collectivités, aux organismes économiques privés et publics qui relèvent de l'économie touristique ou qui peuvent être concernés directement ou indirectement par son développement.

Notre candidature spontanée au sein de l'agence de développement touristique répond à notre désir, depuis quelques années déjà, de travailler dans notre domaine d'expertise initial, le tourisme, tout en incluant notre axe de développement de prédilection : le sport. Effectivement, notre objectif était de mettre en place un travail rapprochant les activités physiques ou sportives à objet de loisir et de divertissement, au tourisme, temps concernant les vacances ou les courts séjours, le plus souvent à des fins de loisirs15 Deux mondes différents qui cependant, trouvent des relations et des axes de développement de territoire rien qu'en se jumelant. Jean-Pierre Augustin affirme alors que le sport prend une place importante

15 Demen-Meyer Christine, « Le tourisme : essai de définition », Management & Avenir1/2005 (n° 3), p. 7-25

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dans la pratique de loisir et dans l'évolution des cultures. 16 Charles Pigeassou confirme lui aussi que le tourisme sportif d'action, dans lequel le touriste est acteur (non visiteur et non spectateur) prend une place très importante et primordiale en termes de flux17 :

Tableau 1 Les flux de participation dans le tourisme sportif - C. Pigeassou

Finistère tourisme répondait parfaitement à notre objectif de départ, d'une part puisque le territoire qu'il représente trouve énormément d'attaches avec les activités sportives que sont la randonnée et le nautisme, d'autre part puisque l'EPIC s'associe de plus en plus avec Nautisme en Finistère, un organisme en charge du développement de la filière nautique sur le département. Notre idée de développement de territoire a plu à l'agence de développement touristique qui, qui plus est, trouvait une résonnance avec un besoin significatif dans le secteur des loisirs actifs.

En ce qui nous concerne, notre rôle au sein de l'agence Finistère Tourisme était alors de travailler sur l'image et l'attractivité touristique du Finistère en se focalisant sur les offres de loisirs sportifs. Dès notre premier travail d'état des lieux, nous avons pu déjà proposer une

16« Des stratégies multiples ont renforcé le rôle et la place du sport qui s'affirme dans sa diversité comme un mode majeur de loisir et de culture. » Jean-Pierre Augustin, « La diversification territoriale des activités sportives », l'Année sociologique, 2002/2 (Vol.52), p.421

17 Pigeassou Charles, « Le tourisme sportif : cadre d'analyse et contexte. L'exemple de la France », Youscribe, 2011, p. 19

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manière de valoriser cette catégorie d'offre. Nous avons établi sur papier, une nouvelle arborescence de l'offre en ligne des activités physiques ou sportives de loisir18. Réorganiser le site internet pourrait peut-être selon nous, faire apparaître de nouvelles demandes. Si nous nous référons à sa présentation actuelle, nous pouvons imaginer que des visiteurs consultent le site chaque jour et ne trouvent pas ce qu'ils cherchent en termes d'activités. Finalement, il est tout à fait possible qu'une amélioration du site déclenche l'apparition d'une demande déjà existante mais non révélée. Il est indispensable à l'avenir, qu'un travail sur la connaissance de toutes les offres soit élaboré. Toutefois dans un premier temps, le remaniement du site serait effectivement, une première étape de mise en valeur des offres de loisirs actifs du Finistère. Les visiteurs doivent parcourir beaucoup de liens avant de trouver l'information qu'ils recherchent dans la catégorie des loisirs. La nouvelle offre en ligne des loisirs actifs doit permettre aux clients réels et potentiels, d'accéder vite et facilement aux prestations finistériennes d'une activité à une autre. Nous avons également proposé de créer un nouvel article sur le webzine du site internet. "Webzine", la contraction de "magazine" et "web" fait référence au média de diffusion internet. S'apercevant qu'aucun article du magazine du web ne portait sur les loisirs sportifs, nous nous sommes proposé d'en formuler un. Il s'articule autour d'expériences nautiques que nous avons nous-mêmes vécu auparavant, et se présente sous un titre : « nous avons testé pour vous ». Effectivement de nos jours, le partage d'expériences sur le web est l'un des premiers facteurs d'influence et de prise de décision sur le choix d'acheter ou de ne pas acheter ou bien de faire ou de ne pas faire quelque chose.

Notre travail ne s'arrête pas là. Nous avons reçu énormément d'informations durant la phase exploratoire et devons à présent nous positionner sur l'une d'entre elles pour subvenir à un besoin. En début de stage, un échange avec notre responsable portait sur la fréquentation touristique en Finistère. Elle nous a fait part d'un certain nombre de points n'ayant jamais été traités par l'agence. De manière générale, ces points non traités sont le résultat d'une incompréhension et d'une ignorance totale du profil et du comportement d'un public jeune. Effectivement, d'après les termes de notre responsable, ce public touristique n'est pas représenté en Finistère. Il n'est que présent lors du Festival des Vieilles Charrues et disparaît ensuite. Au cours de la phase exploratoire, nous nous sommes très rapidement rendu-compte de l'absence totale de réponses de cette catégorie de public. Nous avons donc très rapidement fait le lien avec les propos de la responsable du pôle communication et numérique. Toutefois,

18 Une nouvelle offre en ligne des loisirs actifs en annexe 3

la première hypothèse que nous en avons retiré est celle-ci : ce public peut exister mais à travers notre enquête quantitative, nous ne l'avons pas atteint. Nous en avions d'ailleurs la preuve à travers l'observation de l'âge des répondants. Ensuite, si nous nous référons aux résultats obtenus par la société Travelsat, le public touristique jeune en Finistère existe bel et bien et en sus, est satisfait de l'offre touristique en Finistère. Sur le compte-rendu il est écrit « les jeunes et les familles notent relativement bien la majorité des critères sur l'ensemble du parcours visiteur et sont clairement les segments les plus ambassadeurs de la destination »19 Ces différentes observations ont finalement et naturellement amené notre prochain sujet d'enquête vers une analyse approfondie de la clientèle jeune.

Pendant longtemps, Finistère Tourisme s'est demandé si ce profil client était présent ou non en Finistère. À ce stade, nous avons des preuves qui le confirment et d'autres qui infirment sa véritable présence sur le territoire. D'un commun accord avec notre responsable de stage, nous avons choisi de reprendre le problème à zéro et de se poser une question de départ plus pertinente, à savoir : Qui sont ces jeunes et qu'aiment-ils faire durant leurs vacances ?

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19« Analyse de la compétitivité touristique de la destination Finistère » enquête 2015 TRAVELSAT

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Chapitre 2 : Définition de la problématique

et des hypothèses

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1. Cheminement vers le sujet d'enquête

Les observations de la première étape de mon travail de stage m'auront amené sur un questionnement : Qui sont ces jeunes et qu'aiment-ils faire durant leurs vacances ?

Puisque nous ne pouvons aborder toutes les pistes de travail pour une question de temps et de moyens, nous en avons sélectionné une avec la collaboration de notre responsable et en fonction de notre rôle au sein de l'agence.

Nous l'avons intégré exclusivement pour travailler et étudier l'offre des loisirs sportifs en Finistère. Ce sujet est large et peut comprendre plusieurs thèmes de travail. Nous avons donc trouvé intéressant de rapprocher notre observation sur le public jeune à notre domaine d'investigation des loisirs sportifs en Finistère. Les raisons en sont multiples :

Premièrement, le public jeune pourrait être mieux connu et compris par Finistère Tourisme. Une étude sur ce profil permettrait à l'avenir de savoir où et sur quoi agir, pour attirer et proposer une offre spécifique à cette catégorie de client.

Deuxièmement, il est perçu dans l'enquête Travelsat comme un « ambassadeur » de la destination. Nous pouvons comprendre ici que le public jeune apprécie dans sa globalité, l'offre touristique. Il serait intéressant de savoir ce qu'il recherche pendant les vacances pour tenter d'appréhender notamment, la relation et la perception qu'il a avec les activités physiques récréatives.

Troisièmement, selon les auteurs Julien Fuchs et Jean-Pierre Augustin, « (...) en France les jeunes sont la classe d'âge la plus sportive »20 Ainsi, nous pouvons nous demander par exemple si c'est le cas sur une période de vacances, si la pratique change en fonction du lieu où le jeune se trouve, si le type de pratique en vacances est le même que sur les pratiques à l'année etc.

Quatrièmement, toujours selon les textes de Jean-Pierre Augustin et Julien Fuchs, les activités sportives sont le premier mode de loisir des jeunes.21 Les vacances sont un temps libre où seul le plaisir compte. Les jeunes, trouvent-ils le plaisir des vacances dans la pratique d'activité sportives de loisir ?

20 Jean-Pierre Augustin, Julien Fuchs, « Le sport, un marqueur majeur de la jeunesse », Agora

débats/jeunesses 2014/3 (N° 68), p. 61-70.

21 Ibid.

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Nous avons trouvé réponses à certains de nos questionnements et en avons fait émerger de nouvelles par la lecture de différents articles et la mise en commun de nos premiers résultats d'entretiens téléphoniques et informels. Il apparait que les jeunes sont la première classe d'âge à être sportive. Ce sont aussi chez les jeunes que la prise de risque et le goût du défi est le plus développé. Beaucoup d'écrits le prouve par l'étude du comportement à risque des jeunes sur la route, l'étude de la consommation de substances illicites ou encore, par l'observation des pratiquants de sports de l'extrême. Jean-Pascale Assailly par exemple, explique ce comportement par un besoin de « régulation de soi » et présente deux stratégies observables chez les individus, pour y assouvir : « la fuite de soi » d'abord et la « compensation de soi » ensuite. Cette dernière méthode est illustré légitiment par une pratique sportive.22 Nous avons compris que ce qui amenait cette clientèle en Finistère, c'était soit les festivals, soit la deuxième chose qui les font « vibrer » l'essai ou l'implication régulière dans une activité nautique tels que la planche à voile, le surf, le kitesurf, la voile etc.

2. Problématique

L'objet et la durée du stage mené à Finistère Tourisme a été pour nous l'opportunité de nous intéresser tout particulièrement aux activités physiques et récréatives pendant les vacances. Ce large thème de travail a été réfléchi en coopération entre la responsable du pôle communication et numérique et nous-même. Conscient qu'il pouvait s'agir d'un véritable levier pour l'enrichissement et le développement du tourisme en Finistère, le besoin s'avérait d'autant plus nécessaire puisque l'organisme ne détenait absolument rien sur le sujet. Il ne connaissait rien dans le sens où, tous les points de vue manifestés par certains membres de l'organisme ne s'appuyaient sur aucune source sûre.

22 «Si certaines activités servent clairement une fonction d'évitement (la consommation de psychotropes) et d'autres une fonction de compensation (l'alpinisme pratiqué par les guides de haute montagne), la plupart des conduites à risque peuvent être ambivalentes et il est nécessaire d'avoir pour chacun de nous une compréhension clinique des circonstances et des conséquences de l'action. » Assailly Jean-Pascal, « Les conduites à risque des jeunes : un modèle socio-séquentiel de la genèse de la mise en danger de soi », Psychotropes 2006/2 (Vol. 12), p. 49-69.

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Après un premier travail exploratoire sous forme d'enquête quantitative dirigée vers les adhérents à la newsletter de l'agence, nous avons pu dans un premier temps, confirmer et prouver que la première clientèle touristique en Finistère sont les séniors, et que la randonnée pédestre constitue essentiellement l'activité physique ou sportive pratiquer par ces personnes. Ensuite, nous avons fait le constat d'un certains nombres de manques toujours présents au sein de l'agence. Le travail exploratoire a effectivement touché les séniors et les familles mais nous n'avons pas approché la clientèle jeune. À cet instant l'interrogation portait sur hypothèse : soit elle n'est absolument pas présente sur le département, soit elle l'est mais ne passe pas par ce système d'informations touristiques qu'est le site internet et sa newsletter. Notre investigation pour répondre à cette controverse s'est poursuivie d'une part, par la participation à la présentation des résultats de l'enquête, pilotée par l'entreprise Travelsat, compétente en la matière. D'autre part, par la prise d'informations sur les forums et blogs dirigés vers les voyages des jeunes et, par le déplacement sur le terrain pour aller à la rencontre de ces jeunes et leurs poser différentes questions sur leurs pratiques et la raison pour laquelle ils ont choisi le Finistère comme destination touristique. Cette dernière démarche aura été partiellement inappropriée pour l'atteinte des jeunes venus d'autres régions en vacances en Finistère. Toutefois, elle aura soulevé de nouvelles interrogations propres aux pratiquants d'activités nautiques.

Notre investigation sur le terrain devait nous apporter des informations et des solutions quant à la présence et aux possibilités d'attraction des jeunes sur le territoire. Finalement, nous avions rencontré principalement des jeunes locaux ou des jeunes bretons pratiquant des activités nautiques tels que le surf, la voile, la planche à voile et le stand-up paddle. Ces « face à face » nous ont permis de comprendre que beaucoup de bretons du Finistère ou d'ailleurs s'offraient des vacances en Finistère. Il nous a semblé qu'une chose commune les rattachait au territoire, c'était la pratique d'une activité nautique. Il doit exister d'autres raisons mais celle-ci nous est apparue très présente dans les échanges entretenus avec ces jeunes sportifs. Par ailleurs, nous savons que le nautisme contribue fortement à l'économie et au secteur touristique.

De part et d'autre, en observant et en prenant du recul sur ces premiers échanges avec des jeunes adultes (18 à 29 ans), nous avons pris conscience de l'importance fondamentale des activités nautiques dans le monde du tourisme et, aussi importante dans la vie de nombreux jeunes guidés ou arrivés par hasard dans ce milieu. Progressivement, nous nous sommes

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rendu-compte que notre étude se tournait tout naturellement vers ce milieu du nautisme et vers les jeunes bretons qui y sont intégrés. Le nautisme est en Finistère le principal lien entre le monde du tourisme et le monde sportif. C'est donc en observant ce cheminement que nous avons fait le choix d'intervenir sur le rapport spécial des jeunes pratiquants d'activités nautiques aux activités nautiques elles-mêmes, quotidiennement et en vacances. Les différentes questions évoquées dans la partie « cheminement vers la problématique » restent un sujet central de notre enquête, d'autant plus qu'elles seront nécessaires dans le rapport « activité et pratiquant » étudié. À travers cette question, nous entendons interroger différents aspects et contours de la pratique, de l'environnement, du profil jeune, de la quête à travers la pratique etc. Nous questionnerons la véritable existence d'un monde du nautisme, ce qui fait sa spécificité et sa singularité par rapport aux autres milieux sportifs. Nous poserons alors un certain nombre de questions sous-jacentes au rapport qu'entretiennent des jeunes avec des activités nautiques. Nous examinerons les sentiments, les sensations et les ressentis des jeunes pratiquants d'activités nautiques. Il y a-t-il aussi un attachement fort à une, ou plusieurs activités nautiques ? La notion de temps, et de continuité de pratique, s'inscrit-elle dans cette singularité ? Il y a-t-il un temps pour une activité, un temps pour une autre ou reste-elle la même pour toujours ?

3. Hypothèses

Le monde du nautisme diffère des autres mondes sportifs de nature par l'effet d'un tout.

Certaines pratiques génèrent l'accomplissement seulement après le mérite et l'effort donné en dehors de la véritable pratique. Effectivement, certaines pratiques sont accessibles après un passage à la résistance physique et mentale. (En kitesurf, le passage de la plage à l'eau constitue l'effort physique et mental, la glisse est véritablement la pratique et est en ce sens, l'accomplissement. L'escalade, le ski sont d'autres exemples ne connaissent probablement pas ce passage.

Lorsque qu'un jeune pratique une activité nautique, l'envie d'en essayer ou d'en pratiquer une autre est semblerait-il,à chaque fois vérifiée. Un jeune footballeur cultive une passion pour le

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foot est aurait tendance à ne plus en sortir. Un jeune planchiste cultive une passion pour la planche à voile mais essaie, a essayé ou pratique régulièrement une autre activité nautique.

Toutes transformations au cours d'une vie matrimoniales (santé, physiques, travail etc.), n'implique en rien un arrêt total de la pratique d'activité nautique. Lorsqu'un pratiquant entre dans ce milieu complexe, il s'avèrerait qu'il n'en sort plus. Ce sont des pratiques « volontairement addictives » dont la notion de temps prend un autre sens, un sens à part.

Ce qui rend le milieu nautique spécial et complexe sont entre autres, l'expression d'un langage unique et technique, la connaissance d'un grand nombre de choses pour lesquelles les pratiques sont dépendantes (météorologie, matériel, géologie ...), des habitudes et des valeurs.

Un pratiquant d'activité nautique porte un regard particulier à la mer, comparé à tous autres individus. Il croit en l'existence d'une relation unique non identifiable par tous autres individus, ceci dû à son statut de pratiquant.

Un pratiquant de sport nautique abandonne toutes pensées et toutes autres connexions avec le quotidien et structures sociales lorsqu'il se livre à sa pratique nautique de nature.

Il devrait être faisable de se servir du nautisme chez les jeunes pour faire émerger une nouvelle forme de tourisme jeune.

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Chapitre 3 : Méthodologie de l'enquête

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1. Professionnalisation et adaptation dans une EPIC du milieu du tourisme

Une EPIC est un établissement public à caractère industriel et commercial. C'est une personne morale de droit public ayant pour but la gestion d'une activité de service public. La création des EPIC répond à un souci d'efficacité et de contrôle de secteurs dont le bon fonctionnement est essentiel. Finistère Tourisme porte ce statut et oeuvre dans le secteur du tourisme, secteur d'activité économiquement essentiel en France. Effectivement, l'industrie du tourisme représente 6,5% du PIB français. En Bretagne, le secteur d'activité du tourisme représente 6 à 7 % de l'ensemble des emplois salariés de la région. (Elle prend la 6ème place dans le classement des régions françaises, en termes de consommation touristique intérieur, 6 615€) L'activité touristique en Finistère représente plus d'un milliard d'euro de consommation touristique par an, ainsi que vingt et un milles emplois salariés directs en haute saison, dont huit milles permanents.23

L'importance du tourisme en Finistère est selon nous une explication inébranlable du fonctionnement interne contraignant au sein de l'ADT. Chaque employé est contraint de faire remonter leurs travaux vers la direction du pôle et parfois de les faire également valider par le directeur de l'établissement, avant de pouvoir les diffuser. Il peut s'agir d'une nouvelle offre en ligne, une modification de textes en ligne, un envoi de lettres ou de courriers électroniques etc. Cette exigence s'explique par la volonté des dirigeants de toujours maitriser et garantir un bon positionnement, une image positive, des échanges et des représentations positives du Finistère. Cependant, cela cause un ralentissement dans l'application des tâches qu'il faut contrer par des méthodes d'anticipation. La position de stagiaire est bien évidemment pourvue de ces obligations. Nous pouvons même préciser qu'elle est d'autant plus handicapante. Il est vrai que dans notre cas, nous sommes considérés comme une valeur ajoutée aux différentes tâches traitées au quotidien. La préoccupation des stagiaires passe donc après la réalisation des tâches importantes et déterminantes au bon fonctionnement de l'agence. Ceci étant, nous avons dû nous adapter et organiser scrupuleusement les deux mois et demi restant, pour mettre en place et adopter une méthodologie d'enquête sur notre sujet d'étude du rapport entre les jeunes pratiquants et les activités dans le monde du nautisme.

23 « Poids économique du tourisme, emplois et retombées économique du tourisme en Bretagne », CRT Bretagne, 17 juillet 2015

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2. L'approche quantitative : le questionnaire auprès des jeunes bretons

Les méthodes quantitatives sont des méthodes de recherche utilisant des outils d'analyse mathématiques et statistiques, en vue de décrire, d'expliquer des faits. Nous avons cherché à déterminer dans l'utilisation d'un outil quantitatif à quoi ressemble la clientèle jeune, au niveau de, son comportement touristique et son profil de consommateur d'une part, ce qu'elle recherche dans ses pratiques touristiques et plus exactement dans ses pratiques physiques récréatives en vacances d'autre part. Pour mener à bien cette étude, nous avons proposé à notre tutrice professionnelle la mise en place d'un questionnaire24, chose qu'elle a tout de suite trouvé intéressant et accepté.

a. La sélection de l'échantillon jeune

L'étape de l'échantillonnage s'avérait être un passage obligé. Naturellement, il aurait était impossible d'étudier tous les jeunes sur le territoire national en un temps si restreint. L'échantillon est la partie de la population effectivement interrogée au cours de l'enquête. Ici, nous avons donc choisi de cibler les bretons. Jeunes étudiants et actifs en début de vie professionnel et en recherche d'emploi. D'un côté, les jeunes regroupent certainement les tranches d'âge avec le plus petit budget accordé aux vacances du fait de leurs situations (sans emploi ou dans le commencement d'une vie professionnelle). Par conséquent, il est plus probable que s'ils partent en vacances, ils ne s'éloignent que peu de leurs lieux de résidence principale pour réduire les coûts ou parce que leurs moyens financiers sont faibles. D'un autre côté, en s'appuyant sur l'étude exploratoire et tous autres documents institutionnels de Finistère Tourisme notamment, en termes général, les premiers clients touristiques en Finistère sont les habitants de la région parisienne et les bretons. Nous avons sélectionné les bretons car selon nous, ils se sentiraient aussi plus concernés par l'étude puisqu'elle porte sur le Finistère, un département breton.

Tout d'abord, j'ai créé un listing de contacts mails aléatoires, d'universités, d'instituts universitaires, de formation BTS (brevet de technicien supérieur) et de grandes écoles. Nous nous sommes accordés à ne choisir que des établissements et des unités d'enseignements dans

24 Questionnaire « les loisirs actifs des jeunes » en annexe 4

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l'académie de Rennes et de Nantes. Celle de Nantes pour intégrer la Loire-Atlantique, département très attaché à la Bretagne d'abord, et ensuite parce que nombreux touristes du Finistère proviennent également de ce département.

Nous définissons la clientèle « jeune » comme les personnes âgées de 18 à 29 ans. 18 ans, puisqu'il s'agit de l'âge de la majorité, l'âge où l'on peut devenir plus autonome et réaliser plus facilement toutes les choses dont on a envie, comme partir en vacances sans ses parents. 29 ans, puisque l'on observe un allongement de la durée des études depuis quelques années. Rançon des difficultés rencontrées pour décrocher un premier emploi. Ceci entraine une arrivée plus tardive de la vie de couple et de famille que nous considérons comme le tremplin pour entrer dans une nouvelle vie et quitter celle de la jeunesse.

Nous avons limité temporellement la réception des réponses au questionnaire. Il nous était également réservé le rapport de cette enquête qualitative. Nous avons dû alors dater le jour à partir duquel nous avons procédé à l'analyse des données, même si le formulaire était toujours en ligne et même si les réponses continuaient d'affluer.

b. La construction du fond du questionnaire avant la définition du sujet d'enquête

Ce qui peut arriver et nous est d'ailleurs arrivé au cours de l'enquête, c'est que notre objet d'étude se transforme. Effectivement, notre questionnaire lors de l'envoi avait pour objectif de répondre à ces questions : Les activités physiques récréatives, intègrent-elles les vacances des jeunes ? Que pratiquent-ils pendant leurs vacances en termes d'activités physiques récréatives ? Que recherchent-ils durant leurs vacances en général et dans la pratique de loisirs sportifs? Finalement, quelle place les activités nautiques ont-elles dans le cadre des vacances des jeunes ? À cette période, nous voulions savoir comment était perçues et abordées les activités physiques et sportives et plus précisément, les activités nautiques et aquatiques, durant les vacances des jeunes adultes ; puis, nous voulions connaître comment le département du Finistère était vu et représenté dans l'esprit de ces jeunes.

Finalement, suite aux nouveaux apports empiriques, l'étude ne s'est pas résumée à la période des vacances et s'est recentrée exclusivement sur les pratiquants d'activités nautiques et leurs rapports avec leurs pratiques. Mais, en tout état de cause, nous avons récolté de nombreuses données intéressantes et indispensables dans l'avancée de la réflexion et de la création de

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futures d'entretiens. Nous sommes donc partis de plusieurs thématiques/critères formulés en hypothèses afin de rassembler le plus d'informations possibles sous un nombre de questions le plus petit possible. (De trop nombreuses questions dans un même questionnaire peuvent entrainer un abandon de la part du répondant).

Tout d'abord, à l'intérieur de la cible jeune, nous y trouvons différentes catégories qui influencent directement le style de réponses données. Nous avons décidé de distinguer le jeune adulte étudiants, du jeune adultes avec ou en recherche d'emploi. Nous estimons en effet, que ces deux catégories de jeunes peuvent n'avoir les mêmes envies, les mêmes attentes, le même budget et ne vouloir faire les mêmes activités etc.

Par la suite, nous supposons que des appartenances d'ordres sociologiques peuvent là encore influencer les réponses. Nous avons donc rédigé des questions sur le métier, le niveau d'étude, le cursus des études, l'âge et le sexe, la provenance géographique ...

Nous avons ensuite entamé une première approche sur le thème des hobbies et plus précisément, du sport, la pratique et la durée qui, selon nous est un indicateur indispensable dans la comparaison avec les activités dans le cadre des vacances. Nous entendons par durée, le cumul des mois ou des années dans l'investissement d'une pratique en dehors de la vie professionnelle ou la vie étudiante. Selon nous, la pratique, la stabilité ou l'instabilité dans cette pratique peut faire apparaître des différences entres les jeunes.

L'avant-dernière rubrique porte sur le style des vacances des jeunes. Nos questions ont été élaborées dans le but de cerner comment les jeunes voient leurs vacances. Leurs représentations et leurs fonctionnements dans le vécu des vacances, mais aussi dans la préparation de ce temps libre. Il s'en suit de questions davantage ciblées sur leurs activités physiques ou sportives en vacances. Par ce biais, nous avons cherché à déterminer quelles activités sont les plus prisées par les jeunes et clairement, nous voulions savoir si les activités nautiques sont comme nous l'imaginons, l'une des plus attractives. Le niveau d'importance des activités physiques et sportives durant les vacances figure aussi comme un élément d'exploration à l'enquête.

Pour finir et afin de remettre en question l'image que portent les jeunes sur le Finistère (territoire « vieillot » et ennuyeux) nous avons dirigé nos questions sur le département, leurs évocations et représentations à son égard puis, leurs intentions dans un exercice de projection etc.

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c. La construction de la forme du questionnaire et son administration

L'important dans l'élaboration d'un questionnaire, c'est d'abord de le rendre le plus compréhensible possible pour la cible, ensuite que celle-ci arrive à interposer les questions sur ses expériences de la vie.

Premièrement, nous avons apporté une attention particulière aux termes employés. Selon le mot utilisé, les enquêtés peuvent ne pas comprendre ou comprendre autre chose que l'idée soumise. Nous avons pris le soin d'éviter les sens trop abstraits ou de formuler les phrases de façon à éveiller un souvenir ou une situation vécue dans le passé par l'enquêté. Par exemple :

« Vos vacances préférées riment d'abord avec : »

Cette formulation est simple, claire et précise. Elle invoque le souvenir des vacances déjà vécu. Ensuite, Nous avons multiplié les questions afin d'approcher au mieux tous les aspects d'une pratique : le type de pratique, le mode de pratique c'est-à-dire plutôt encadré ou libre, la régularité et le changement de pratique ... Nous avons tout de même limité leur nombre pour ne pas risquer de lasser l'enquêté, et qu'il ne consacre pas trop de temps à répondre.

Troisièmement, nous avons réfléchi aux types de questions en essayant de favoriser les plus faciles dans leurs traitements, les questions fermés. 13 questions fermées à choix unique ont été formulées. D'une part, elles permettent de capter la première pensée de l'enquêté correspondant à la plus réaliste des réponses ; d'autre part, ce type de question est effectivement un gain de temps pour la lecture et l'analyse des réponses. Nous avons utilisé la question fermée à choix multiple une seule fois seulement, lorsqu'elle ne pouvait être posée autrement. Les questions ouvertes quant-à-elles, peuvent donner des réponses inutilisables, floues et orientées par le répondant de manière consciente ou inconsciente. Il était donc plus sûr d'employer les questions fermées. Nous avons eu affaire aussi à certains enquêtés qui sautent les questions ouvertes exigeant de leur part une implication trop forte. Cependant, ces questions ouvertes ont l'avantage tout de même d'être plus riches en informations. Lorsque nous employons une question ouverte, nous formulons une interrogation sans fournir de modalités de réponse. L'interviewé a toutes les libertés pour répondre, il n'est pas bridé par les réponses prédéfinies, sa réponse est donc plus spontanée. Quatre questions ouvertes d'opinion

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ont donc été soumises aux enquêtés, quatre autres concernent les questions de profil (lieu d'habitat, établissement de scolarité ou de travail, niveau d'étude et poste, activité/hobby dans la vie personnelle.)

Finalement, nous avons tâché de rendre à peu près équitable le nombre de questions ouvertes au nombre de questions fermées, en favorisant légèrement tout de même les questions fermées.

3. Les entretiens informels comme nouveau départ

Aussi informels qu'ils soient, ces entretiens ont été une ressource essentielle à ce travail de recherche, qu'est l'étude sur les jeunes pratiquants et les activités nautiques. Ils ont été l'élément déclencheur de notre sujet d'étude. Les entretiens considérés informels sont très différents des entretiens formels puisqu'ils laissent libre choix aux questions, à la posture, aux lieux etc. Contrairement aux entretiens formels de type semi-directif, l'objectif n'était pas de vérifier une hypothèse en recherchant des données empiriques subjectives mais plutôt de trouver matière à travailler sur le sujet des jeunes et des activités physiques et sportives. Après la rencontre de huits personnes et dès la réalisation de cinq entretiens, nous leurs avons trouvé un lien correspondant à notre objet d'étude.

a. Méthodologie adaptée : la théorie ancrée

Pour chacun des entretiens informels, nous nous sommes assurés d'avoir une ouverture complète sur l'environnement qui nous entourait lors de l'échange. Effectivement, dans ce type d'entretien, le cadre et le contexte est tout aussi important que les propos donnés par l'interviewé. La veille de chaque départ sur le terrain, nous nous assurions d'avoir rassemblé un matériel complet composé de feuilles blanches pour les croquis, un appareil photos pour des prises de vues instantanées (météo, placement, cadre de la pratique physique ...), un bloc note en guise de journal de terrain, le dictaphone pour l'enregistrement des échanges. Ce dernier outil est selon nous, indispensable à un échange naturel et spontané puisqu'il permet de se rendre entièrement disponible physiquement ; c'est-à-dire dans l'attitude mais aussi mentalement c'est-à-dire, se donner une disponibilité d'esprit comme l'explique si bien

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l'ethnologue Annie-Hélène Dufour25. Comme dernier outil, le planning détaillé pour le respect des horaires méticuleusement choisis que voici :

Dates

Communes

Départ
Quimper

Heure

d'arrivée

Temps de
pause

Heure de
départ

Durée temps
de terrain

Retour
Quimper

06/04

Brest

8h30

9h30

12h30-13h30

16h30

6h

17h30

08/04

Crozon

8h30

9h30

12h30 -13h30

16h30

6h

17h30

12/04

Plomeur
(Pointe de
la Torche)

8h50

9h30

12h30 -13h30

16h30

6h

17h10

13 /04

Plouescat

8h30

9h45

12h45 -13h45

16h15

5h30

17h30

14/04

Douarnenez

8h30

9h00

12h00 -13h00

16h

6h

16h30

15/04

Bénodet

9h00

9h30

12h30-13h30

16h30

6h

17h00

Tableau 2 Planning des entretiens de terrain

Nous avions aussi défini l'emplacement pour chaque destination dans le but de rencontrer le plus de monde possible et le plus de jeunes possible. Nous avions deux emplacements par jour. L'un ciblait un site de pratique sportive pour augmenter les chances de faire des rencontres de personnes pratiquants des activités physiques ou sportives. L'autre était public et suivait l'objectif de diversifier le profil des individus rencontrés et plus précisément, les profils de pratiquants de sport de nature. La totalité de ces matériaux, hormis le dictaphone, n'était pas visible de nos interlocuteurs, ils étaient manipulés avant et après l'échange, uniquement.

Notre méthode à cet instant, s'est en fait dirigée vers une analyse par la théorisation ancrée.

Cette méthode a été théorisée par deux sociologues américains notamment Anselme L. Strauss. Elle est présentée dans un livre intitulé The Discovery Of Grounded Theory.26

25 « Permettre un échange qui s'approche des conditions naturelles de la conversation, ce qui n'est pas sans effet sur la qualité des informations recueillies ainsi d'ailleurs que sur la qualité de la relation qui s'établit avec l'informateur » Dufour Annie-Hélène, « L'ethnologue et l'enregistrement de terrain », Bulletin de liaison des adhérents de l'AFAS [En ligne], Archives des Sonorités, mis en ligne le 01 juillet 2002, consulté le 05 avril 2016.

26 Barney G. Glaser, Anselm A. Strauss, « La découverte de la théorie ancrée. Stratégies pour la recherche

qualitative », Armand Colin, coll. « Individu et Société », 2010, 409 p.

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A l'inverse des méthodes plus « traditionnelles », la théorie « ancrée », autrement dit « enracinée », commence par la collecte de données pour ensuite y chercher un constat qui a du sens. Au lieu de commencer par la construction d'une hypothèse dans un champ et un cadre théorique donné et défini et pour ensuite la vérifier sur le terrain, cette autre méthode dégage d'abord des données empiriques afin de construire des théories à partir de ces données, à partir de ces situations de terrain. L'objectif était alors d'identifier grâce à une série de « codes » tirés des éléments du journal de terrain, des images, des enregistrements etc, des catégories. Ces catégories représentent des phénomènes observés qui construisent en quelque sorte la théorie.

Pour respecter la démarche de la théorie et pour faciliter notre entrée et notre travail sur le terrain, nous nous sommes inspirés d'un écrit d'Anne Revillard, sociologue et professeure en Sciences Po, OSC-LIEPP.27 Voici la trame que nous avons tenté de suivre au plus près sur le terrain :

? Notes descriptives :

Décomptes, caractéristiques des individus, bribes de propos, description des lieux, Vocabulaire neutre

? Réflexion méthodologiques :

Condition entrée sur le terrain, évolution relation avec enquêté, difficultés + analyser

? Notes d'analyse :

Bribes d'interprétation, hypothèses, amorces de généralisation, connexion avec des concepts et théories

27 Anne Revillard, « Observation directe et enquête de terrain », https://annerevillard.com/observation-directe-et-enquete-de-terrain/, consulté le 7/04/2016

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? Notes prospectives :

Comportement lors du prochain entretien, les choses à vérifier, à observer

? Réflexions personnelles

Impressions subjectives, positives ou négatives (admiration, rejet...), jugements, convictions auto-analyse

Quelques questions selon nous étaient indispensables pour notre enquête, que ce soit des touristes comme nous le voulions au départ, ou des locaux comme nous avons fini par interroger étant donné l'absence relative de touristes. Nous avons interrogé les pratiquants sur leur pratique, la raison du lieu de leur pratique, la raison pour laquelle ils pratiquent telle ou telle activité, ce qu'ils éprouvent en pratiquant, comment ils sont arrivés à pratiquer l'activité. Nous avons interrogé leur provenance, posé des questions sur leurs âges, leurs métiers ou études, les destinations de vacances lorsque ce sont des locaux et les autres lieux où ils se sont déjà rendu pour des vacances.

b. Posture et attitude adoptée sur le terrain

Ce type d'entretien demande une attitude et un comportement adapté à l'interlocuteur. Contrairement à un entretien formel, l'entretien informel n'impose rien à l'échange. La discussion n'est absolument pas guidée, elle suit simplement un thème. Ici, il s'agissait de l'activité nautique du pratiquant rencontré. Dans ce cadre, c'est le « franc-parler » qui prime. « Il s'agit justement de s'appuyer sur les formes ordinaires des échanges sociaux pour donner l'apparence d'une conversation à un entretien qui supprime son statut formel (...)»28

Nous étions alors dans une recherche de complicité et nous n'avons pas hésité à adopter le tutoiement quand nous le ressentions possible.

28 Bruneteaux Patrick, Lanzarini Corinne, « Les entretiens informels », In: Sociétés contemporaines N°30, 1998. P.166

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Notre posture de chercheur était explicitement connue par l'interlocuteur. Dès la première approche, nous nous présentions comme stagiaire à Finistère Tourisme et étudiante à Brest. Nous avons d'emblée présentés notre rôle au sein de l'organisation et nos objectifs de recherche. Le tout était finalement de faire oublier au pratiquant interrogé notre posture au fur et à mesure de l'échange.

Nous devions également faire attention au langage utilisé. Dans ce type d'échange, l'emploi d'un niveau de langage soutenu dénoterait complètement avec l'objectif de proximité. Cela rappellerait à l'enquêté, l'objectif de l'échange que l'on cherche à masquer et à lui faire oublier. Certains termes comme « à ton avis » sont donc à proscrire car ils exhibent et témoignent de la démarche entreprise pour obtenir un échange.

Durant l'échange, nous devions mettre en place quelques techniques, parfois complexes, d'attitude et de réflexions intériorisées. Effectivement, toujours dans ce même objectif de dissimulation, il était important de ne pas entrer dans une discussion composée de relances n'ayant aucuns liens avec le récit de l'enquêté. Il était nécessaire de rebondir toujours sur les propos et les expériences de nos enquêtés pour ne pas donner l'impression de vouloir « faire-parler ». Aussi, nous n'hésitions pas à donner nos opinions, nos points de vue, même dans les cas où nous n'étions pas d'accord. Cependant, nous prenions les précautions de ne pas contrarier ou mettre en colère l'interlocuteur. Notre avis était exprimé selon l'ouverture et le comportement de la personne et selon le sujet évoqué.

Enfin, comme l'insinue Patrick Bruneteaux et Corinne Lanzarini dans leur article sur les entretiens informels, le plus difficile pour l'enquêteur est de mémoriser la discussion mais surtout, faire plusieurs choses à la fois pour détenir un maximum d'informations à traiter par la suite.29

29« Souplesse, mémorisation, relances informelles, exploration globale et centrée, mise en fragilité de l'enquêteur qui « ne sait pas », responsabilisation constituent autant de petites techniques qui sont pesées à chaque phrase pour se demander quelle orientation est la bonne. Il y a, comme dit J.-C. Kaufmann, « une enquête dans l'enquête » (1996). » Bruneteaux Patrick, Lanzarini Corinne, « Les entretiens informels », In: Sociétés contemporaines N°30, 1998. P.166

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c. Les limites rencontrées dans le cadre de la théorie ancrée

Malgré une préparation à l'avance bien peaufinée, nous n'avons pu suivre à la lettre toute la programmation terrain. Nous n'avons pas eu non plus les moyens d'aller jusqu'au bout de notre marche d'investigation. Nous nous sommes effectivement arrêtés au bout de la troisième journée de terrain. La méthodologie par théorie ancrée n'a pas pu fonctionner comme nous l'aurions voulu, ceci, dû à différents problèmes et contraintes rencontrées :

Tout d'abord, la période de vacances n'était clairement pas la plus adaptée. Nous l'avions déjà interpréter lors de la phase exploratoire. Nous avions su par le questionnaire mis en place dans le cadre de l'état des lieux que d'une manière générale, les départs en vacances se constataient principalement sur la période estivale et hors vacances scolaire à près de 75%. Bien que le printemps se trouvait être la 3ème réponse donnée, nous avons dès le début sur le terrain rencontré très peu de touristes et très peu de jeunes.

Non seulement nous n'avons croisé que peu de touristes sur des lieux pourtant les plus fréquentés en Finistère lors des vacances, mais en plus, nous nous sommes concentrés sur un public cible absent. Les jeunes adultes que nous voulions questionner étaient complètement absents du terrain. Le peu de fois où nous en croisions, il s'agissait de jeunes locaux. De plus, très rares étaient ceux qui pratiquaient une activité physique ou sportive nautique voire, de nature. Malgré tous les devants que nous avions pris, nous avions omis de vérifier l'ouverture de certains prestataires de loisirs sportifs sur les vacances de printemps. L'un d'eux n'était donc pas ouvert.

L'absent de touristes et de promeneurs est aussi le résultat d'une météo pas très avantageuse et encourageante. Le travail de terrain avait était daté sur la seule période de vacances qui nous restait devant nous, celles des vacances de pâques. Effectivement, nous ne pouvions choisir librement les dates car notre stage finissait fin mai. En l'absence de cette contrainte, nous aurions bien évidemment choisi l'été comme dates d'investigation de terrain.

Nous ajouterons, qu'au-delà d'un manque de marge de manoeuvre dans le choix des dates, nous étions énormément limités dans le temps puis qu'il nous restait deux mois après cela pour poursuivre et terminer l'analyse des réponses du questionnaire et mettre en place d'autres méthodologie d'enquête pour le bien fait de notre étude.

Nous terminerons par évoquer les contraintes institutionnelles rencontrées malgré une anticipation mise en place. Le changement de direction, le départ en vacances de nombreux

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membres de l'organisation, les obligations horaires liées au prêt d'une voiture de fonction sont quelques-unes des entraves rencontrés.

Bien que nous nous soyons heurtés à de nombreuses contraintes, nous avons récoltés quelques entretiens et quelques données intéressantes quant à notre sujet d'enquête sur les pratiques et les pratiquants d'activités nautiques.

4. Deuxième et dernier approche qualitative : les entretiens semi-directifs

La méthode qualitative regroupe des outils de recherche souvent utilisés dans les sciences sociales, notamment en ethnologie, en anthropologie et en sociologie. Elle cherche à obtenir des données empiriques plus subjectives que la méthode quantitative. Elle est souvent utilisée pour vérifier un fait ou gagner en profondeur dans l'analyse de l'objet d'étude, en complément de sources statistiques. L'entretien semi-directif a été adopté pour appuyer, approfondir, compléter et confirmer les informations reçues par questionnaire et par entretiens informels. Nous pourrions caractériser l'entretien formel comme une interaction verbale à l'initiative de l'enquêteur qui a pour objectif la recherche et comme finalité la définition de réponses constructives à un questionnement. Alors que mes premiers entretiens étaient indirectement à usage exploratoire, ces derniers avaient un usage principal. Ils cherchaient à confirmer ou infirmer les hypothèses.

a. La sélection de nos interlocuteurs

L'usage d'entretiens semi-directifs avait pour but de confirmer ou de clarifier les données reçues du questionnaire et des confrontations au terrain. À l'issu de l'élaboration du questionnaire, nous avions intégré une dernière question portant sur l'éventualité de programmer une rencontre. Pour cela, nous avions sollicité nos répondants en demandant s'ils pouvaient nous adresser leurs adresses e-mails, afin que nous puissions les recontacter. Nous en avons reçu une dizaine parmi lesquelles, nous avons judicieusement sélectionné trois profils différents de jeunes adultes. Nous aurions aimé organiser davantage de rencontres mais par manque temps et surtout par manque de concordance à notre sujet délimité des profils recueillis, produire trois entretiens étaient réellement le maximum. Effectivement, nous savons que par la suite, il nous restait la transcription et l'analyse de données empiriques.

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Dans un premier temps, nous avons retenu, les profils les plus représentatifs de nos retours d'enquête par questionnaire. Par précaution dans nos futures conclusions, nous avons par exemple retenu que des femmes, âgées de 18 à 23 ans, pratiquante d'activité physique ou sportive. Nous aurions aimé rencontrer une personne étudiante en STAPS puisqu'il s'agissait de la filière ayant le plus répondu au questionnaire d'une part, et parce qu'une personne inscrite dans ce cursus est forcément une personne sportive, d'autre part. Également, nous aurions eu plus de chances de trouver un profil de pratiquant d'activité nautique. Malheureusement, aucune personne en étude en STAPS ne nous a laissé ses coordonnées électroniques. Nous avions reçu toutefois, d'autres adresses e-mails de personnes inscrites dans des filières aussi très représentatives des retours questionnaire. Nous avons pris en compte ce critère dans le choix de nos interlocuteurs pour des entretiens. Nous avons également tenté de trouver trois provenances différentes de nos futures enquêtés : Finistère, Morbihan et Côtes-d'Armor. Trois provenances différentes mais la même ville d'étude qui est Brest, pour faciliter nos déplacements et nos lieux de rencontre.

Dans un deuxième temps, nous avons retenu parmi notre première sélection, des profils opposés sur l'aspect « sportif ». Différents par leurs âges, leurs parcours scolaires mais surtout, différents dans leurs pratiques de loisirs sportifs à l'année et dans le cadre des vacances etc. L'objectif dans la préparation des entretiens était de trouver et garder trois profils opposés à interroger pour les comparer et en définitive, confirmer ou infirmer les hypothèses. Les 3 profils correspondaient à une pratiquante d'une ou plusieurs activités nautiques à l'année, une pratiquante d'une activité physique ou sportive très ancrée dans le système fédéral (handball, football, karaté par exemple) à l'année et enfin, une pratiquante d'une activité nautique en vacances seulement. Ainsi, nous avons d'abord contacté une pratiquante de surf à l'année, ensuite une pratiquante de handball, puis pour finir, une pratiquante d'athlétisme à l'année mais de canoë-kayak et de planche à voile en vacances.

N'ayant reçu aucune réponse à nos courriers électroniques, nous avons décidé de mettre à profit notre réseau de contacts dans ce monde du nautisme, afin de trouver des personnes à interviewer. Tout d'abord, en tant que pratiquante de sport de nature, nautique notamment, nous avons aperçu un certain nombre de personnes venant pratiquer de façon régulière, sur des sites que nous fréquentons périodiquement. Un visage familier est selon nous un atout considérable pour faire une demande d'entretien. La prise de contact est plus aisée et les chances de recevoir des réponses positives à une demande de la sorte sont confortées.

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Ensuite, nous avons sollicité directement une personne d'un centre nautique avec qui nous avions auparavant échangé et sympathisé, afin de trouver des personnes supplémentaires et aussi dans le but de varier les pratiques sportives. Enfin, nous nous sommes mis en relation avec une personne rencontrée lors de la Journée des Pros30 à Brest le mercredi 30 mars 2016. Cette personne est dans le lancement d'une école de kitesurf, c'est pourquoi, nous avions trouvé intéressant de la questionner à la fois sur son profil de prestataire et à la fois sur son profil de kitesurfeur. Cette dernière personne a finalement refusé l`entretien ne souhaitant pas parler d'elle-même. Après quatre entretiens semi-directifs, nous avons choisi de ne pas en rechercher de nouveau. Nous voulions prioriser la qualité plutôt que la quantité dans le chapitre de l'analyse.

b. Les conditions d'entretien et la place de l'enquêteur

Pour nos quatre entretiens semi-directifs, nous avons négocié les conditions à la fois du jour, (le plus proche possible de celui auquel nous avons effectué la prise de contacter), de l'heure et de la durée. Il s'agissait idéalement de garantir une durée plus longue que le stricte nécessaire afin d'approfondir l'échange et de ne pas brusquer les enquêtés. Nous avons négocié également le lieu, préférant nous déplacer nous-même afin de légitimer notre statut d'étudiant plutôt que de stagiaire. Puis, nous avons recherché un lieu clos et silencieux pour favoriser l'échange. Parfois, il s'agissait d'une pièce neutre tel qu'un café, parfois nous nous donnions rendez-vous directement à la maison de l'enquêté lorsque lui-même nous le proposait. L'avantage d'interroger le pratiquant dans ce dernier lieu était de prendre connaissance et d'observer tous les éléments matériels présents dans la pièce. La décoration, les meubles sont quelques exemples pouvant apporter des informations supplémentaires à notre étude. Lorsque l'entretien eu lieu chez l'habitant, nous nous assurions auprès de celui-ci qu'il n'y ait personne pour nous interrompre.

30 Déplacement à la Journée des Pros à l'Océanopolis de Brest, organisée chaque année par Finistère Tourisme. La journée est préparée dans le but de mettre en relation les différents prestataires de services touristiques (hébergeur, prestataires de loisirs, offices de tourisme ...) et de créer un réseau professionnel sur le département. Elle est animée par des conférences, des rassemblements d'exposant dans les mêmes procédés qu'un salon, d'un grand repas et d'un éductour.

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Lors des entretiens, nous avons octroyé une posture neutre de la part du chercheur. Il ne doit en aucun cas contester l'interviewé, au contraire, il doit porter de l'empathie et de la bienveillance. Aussi, intuitivement, nous avons gagné la confiance des enquêtés en prenant un ton humoristique, ou en cherchant à rassurer l'interrogé sur l'objectif de notre démarche. De là, nous avons été attentif à leur propos et fait en sorte que leur prise de parole soit longues et riches en contenues.

Avant d'aborder le « vif du sujet », nous avons commencé par nous présenter et présenter les différents thèmes que nous voulions aborder de façon concise. Également nous avons demandé l'accord à nos interlocuteurs d'enregistrer les entretiens. Pour enregistrer les interactions et obtenir un son audible et de qualité, nous nous sommes procurés d'un dictaphone. L'objectif de l'enregistrement était de rester attentif à ce que pouvait dire nos enquêtés en évitant la prise de notes systématiques, tout en s'assurant de pouvoir plus tard retranscrire leurs paroles et éventuellement les réécouter.

Afin de favoriser une ambiance amicale et détendue, nous avons commencé chaque entretien par des questions simples, assez générales, et donc susceptibles de mettre à l'aise les interlocuteurs. Dans la conduite de l'échange, nous n'avons pas hésité à donner parfois notre approbation ou , à reformuler leurs phrases quand nous pensons avoir compris ou bien quand nous n'avions justement pas saisi l'information qu'ils souhaitaient passer. Enfin, quand il le fallait, nous n'avons pas hésité non plus à reprendre la main sur l'échange, à le réorienter.

c. La construction des entretiens : la grille d'entretien

Nos entretiens étaient tous de type « semi-directif ». Il s'agit d'une technique d'enquête qualitative qui permet à l'enquêteur d'orienter le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable, tout en laissant une certaine liberté à l'enquêté dans son discours. L'enquêteur est en possession d'un guide d'entretien ou d'une grille d'entretien qu'il n'est pas obligé de suivre à la lettre mais qui doit-être adaptée à la situation et au déroulement de l'interaction.

Le choix des questions suivait plusieurs objectifs. D'une part elles devaient être facilement compréhensibles par l'interrogé et ne pas lui procurer un sentiment de gêne. La valeur artificielle que porte un entretien de ce type peut rendre l'enquêté mal à l'aise et force l'enquêteur à poser des questions adéquates. D'autre part, elles devaient être formulées de

sorte que l'interrogé ne s'éloigne pas du sujet. La formulation des questions s'est reposée sur les données prélevées de notre investigation sur le terrain et les données analysées sur nos retours questionnaire. De cette façon, nous avons questionné nos enquêtés sur leurs jalons sociaux, leurs histoires personnelles et professionnelles, leurs parcours sportifs passé et actuelle, leurs représentations, leurs sentiments et sensations à l'égard de la pratique, leurs formes et le fond de leurs constructions de soi par le biais de la pratique, la dimension écologiques de leurs pratiques nautiques et enfin, le profil de consommateur touristique.

Afin de respecter les principes de précautions et le fil rouge des thèmes abordés et à des fins de nous donner une image sérieuse auprès des personnes interrogées, nous avons construit et nous nous sommes munis d'un document d'appui que nous avons créé sous forme de grille d'entretien. Les questions suivaient chacune un objectif de recherche d'informations, classés et ordonnés par thème pour donner une suite logique à l'entretien et visant à répondre à notre problématique.

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Tableau 3 Grille des entretiens semi-directifs

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Chapitre 4 : Résultats de l'enquête

sociologique

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1. Résultats et analyse des entretiens de terrain

a. L'entrée sur le terrain : observations qualifiables et quantifiables

La « Grounded theory » auquel les chercheurs peuvent et doivent développer de la théorie à partir de données de terrain, nous a rapidement dirigé vers un positionnement théorique du courant interactionniste. Effectivement, notre étude évoluera sous un modèle considérant les individus de la société comme des acteurs conscients de leurs dires et de leurs actes. Notre analyse sera issue essentiellement des communications verbales et reposera alors sur les interactions entre individus, créatrices de sens et composantes même de la vie en société. Selon nous, il s'agit d'une méthode pertinente dans notre cas où nous voulons explorer et théoriser une nouvelle interprétation des activités nautiques en Finistère. Méthodologie défendu par Anne Laperrière - Professeure au Département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal 31

Pour chacun de nos entretiens de terrain, nous avions comme il était prévu, tout le matériel nécessaire à l'enquête et à la mémorisation optimale de l'ensemble des données empiriques (sonorités, visuels, sensations...). Nous avons tenté, pour chacun d'entre eux, d'exploiter un maximum les matériaux, afin de revenir avec de la matière empirique, nombreuse et exhaustive. Pour notre déplacement à Brest par exemple, voici deux documents qui nous ont servi par la suite, dans la présentation et l'analyse de données. Le premier représente le plan de l'emplacement et notre positionnement stratégique sur celui-ci. Nous nous étions installés entre les vestiaires situés dans les bâtiments nautiques, le quai et les parkings visiteurs pour assurer la rencontre de pratiquants. Le deuxième document représente et suit la trame d'Anne Revillard32. Le journal de terrain sauvegarde et préserve les informations importantes et intéressantes offertes par les enquêtés.

31 « Ce recours systématique à la réalité empirique ne peut qu'en effet augmenter la validité des théories émergentes et leurs pertinences par rapport aux problématiques sociales contemporaines (...) » Laperrière Anne, « Pour une construction empirique de la théorie : la nouvelle école de Chicago » Sociologie et sociétés, vol. 14, n° 1, 1982, p. 31-40.

32 A. Revillard, Ibid., p. 42.

Zone de contact

Figure 4 Plan d'emplacement, 1ère journée de terrain - Brest, le

06/04/2016

Figure 3 Journal de terrain suivant la trame d'A. Revillard, Brest, le

06/04/2016

En deuxième exemple, notre matinée à Crozon-Morgat qui n'a guère été créatrice de résultats. Quelques jours à l'avance, nous nous étions renseignés pour connaître les chances qu'il y avait de rencontrer des personnes, et des personnes coïncidant avec nos profils recherchés. Les réponses auront été dissuasives. Néanmoins, nous nous étions déplacés pour essayer une nouvelle approche. Finalement, le port aussi bien que la plage étaient vides de monde et seul un tableau d'affichage informait la présence d'un groupe d'enfants l'après-midi. Ne correspondant pas à notre profil d'enquêté, les jeunes adultes, nous avions décidés ce jour, de rentrer avec une photo montrant les faits.

Figure 5 Plage de Morgoat, 10h00 08/04/2016

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Pour notre déplacement à la Pointe de la Torche en troisième et dernier exemple, nous nous y sommes rendu un jour où les conditions pour la pratique du surf étaient parfaites. Il était prévu à l'avance, le jour et le lieu pour l'enquête. La veille, par curiosité, nous avons toutefois regardé les estimations météorologiques pour le lendemain. Nous savions donc à l'avance qu'elles étaient très bonnes et qu'il y aurait probablement du monde ce jour-là.

Figure 6 Arrivée à la Pointe de la Torche, 9h00 - 12/04/2016

Finalement, l'expérience de terrain nous a montré toutes les précautions qu'il était utile de prendre avant chaque entrée en terrain, notamment la lecture au préalable de la météo, la vérification des horaires d'ouverture de certains sites, l'adaptation du langage selon le genre de personne en face de nous etc. Nous nous étions lancés dans l'expérience avec dès le départ, des contraintes matérielles (le prêt de la voiture de fonction) et des contraintes temporelles (la période indirectement non choisie pour le démarchage et des retours au bureau en heures non modulables). Nous avons malgré cela, réussi à récolter un certain nombre d'informations suffisantes à l'avancé de notre enquête. Nous avons obtenu sur les trois jours de terrain réellement réalisés, cinq entretiens informels33. Quelques échanges plus ou moins longs, non enregistrés, auront parfois montré tout autant d'intérêt pour les bienfaits de l'enquête, comme

33 Présentation d'une retranscription d'un entretien informel en annexe 5

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par exemple, la discussion sur un emplacement stratégique pour observer un spot et ses passants.

b. Le terrain aux multiples révélations

Nos déplacements sur le terrain nous ont permis d'aller directement à la rencontre de pratiquants de trois activités nautiques différentes : le surf, le stand-up paddle et la planche à voile. Elles se distinguent par le support utilisé. Ce sont toutes trois des planches mais de configurations différentes. De plus, parmi ces trois supports, il existe des formes, des tailles et des genres différents. Pourtant, nous avons trouvé dans ces trois activités physiques et sportives nautiques, où devrons-nous dire, sur ces pratiquants de sports nautiques, des liens qui les réunissent. A première vue, ils constituent tous trois, un sport de glisse et un sport de glisse sur l'eau. Ils requirent quelques équipement semblables telle que la combinaison, et ils se pratiquent sur des sites semblables appelés «spots ». Mais, en allant plus loin dans la réflexion et l'analyse, nous découvrons qu'il existe des similitudes d'ordre de représentation, de perception et d'ordre émotionnel. Autant de spécificités réunies qui semblent faire des activités nautiques, un monde à part entière.

L'activité nautique et le pratiquant trouve un premier rapport dans le lieu de pratique. Cette notion, de par son existence créée des réactions émotionnelles et des représentations diverses. Le lieu de pratique ne semble pas être qu'un terrain de jeu, mais un combiné de plusieurs interprétations et de plusieurs appétences voir de nécessités. La connexion entre l'activité nautique et le pratiquant semble se produire grâce notamment, à l'environnement de pratique. Sous un autre angle, l'environnement de pratique perçu comme « exceptionnel » de la part du pratiquant, déclenche une émotion au moment de la pratique. Ainsi, lorsque nous interrogeons nos enquêtés sur les raisons pour lesquelles ils pratiquent le surf, le stand-up paddle ou la planche à voile, ils déclarent ressentir un « besoin d'être dans un extérieur naturel ». L'engagement dans la pratique d'une de ces activités nautiques dépend d'une nécessité de se mouvoir dans un environnement ou le naturel prend le dessus. Par l'emploi du mot « naturel », nous comprenons que le pratiquant recherche un cadre mais aussi une atmosphère saine. A la fois des paysages authentiques, à la fois des lieux salubres et stimulants dans lesquels pratiquer. Aurélien Niel et Olivier Sirost expliquent ce constat et prétendent que « le sport serait alors l'un des vecteurs privilégiés de cette fusion du corps avec la nature, de ce

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rapprochement avec le cosmos que les populations urbaines ont progressivement négligé au fur et à mesure des évolutions techniques et industrielles. »34

« La sensation particulière d'être dans l'eau ou sur l'eau » est un autre élément évoqué par nos enquêtés. Tout comme le besoin d'être dans un extérieur naturel, le besoin de se trouver dans l'eau ou sur l'eau renvoie à la recherche d'une relation avec la nature. Plus précisément, il s'agit ici de l'évocation d'un ressenti singulier, que nos pratiquants retrouvent seulement lorsqu'ils sont à l'eau. D'après eux, cette émotion est incomparable, voir supérieurement forte aux autres procurées dans d'autres activités. Le rapport émotionnel unique, qu'il y a entre l'activité et le pratiquant dépend là de l'élément naturel qu'est la mer. La pratique sur l'eau envoie aux pratiquants, une sensation de bien-être et de zénitude. Nos interlocuteurs parlent aussi de proximité avec la mer, de contact avec la mer, une diversité de termes revenant à la même chose : le fait d'être en mer. Nous serions tentés de parler très franchement, « d'incorporation » à la mer. Le privilège ressenti par nos pratiquants va au-delà du fait de voir la mer, de la sentir et de la toucher, mais il correspond vraisemblablement au fait d'être introduit, mêlé, immiscé donc incorporé à l'eau. Une relation qui dépasse la proximité et l'association. Jean Corneloup met en évidence ce rapport particulier avec la nature que l'on retrouve fortement dans les activités nautiques tel que le surf, le stand-up paddle et la planche à voile. L'auteur parle alors d'une société entrée dans une forme « transmoderne » des pratiques récréatives de nature. La particularité de cette forme est rattachée à un art de vivre dit, écologique. Ainsi, pour illustrer l'apparente intégration et incorporation à la nature et ici précisément, la mer, Jean Corneloup explique que « Tout ce qui peut accroître l'immersion de l'individu dans la profondeur de la nature est recherché que ce soit en termes de contact avec les éléments naturels limitant toutes les médiations technologiques superficielles ou en termes de rencontres avec les cultures locales vivant au plus près de la nature et de la terre »35

Les rencontres avec les cultures locales vivants au plus près de la nature et la terre, intègrent notamment, à notre sens, le contact avec la faune locale que sont les animaux. Le contact avec les éléments naturels est sans aucun doute, une mise en relation avec un

34 Niel Aurélien, Sirost Olivier, « Pratiques sportives et mises en paysage (Alpes, Calanques marseillaises). », Etudes rurales 1/2008 (n° 181), p. 181-202

35Corneloup Jean, « La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature », Développement durable et Territoires [En ligne], Vol. 2, n° 3 | Décembre 2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril

2016. URL : http://developpementdurable.revues.org/9107

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environnement vivant par ses mouvements mais aussi par la réelle existence d'êtres-vivants. Etre entouré d'animaux marins est un exemple supplémentaire inimitable dans les pratiques qui ne sont pas nautiques. Quand certains de nos enquêtés disent avoir vu des phoques pendant qu'ils glissaient sur l'eau, d'autres ont exprimé leurs joies d'avoir aperçu des sternes au-dessus de leurs têtes, pendant qu'ils pratiquaient.

La notion de lieu pratique inclut une représentation et une dimension particulière donnée à l'environnement. La plupart de nos interviewés apportent un élément supplémentaire à l'expression naturelle de la pratique. Outre la perception de la mer, ils s'attachent à la confrontation avec la puissance et la supériorité des éléments naturels. L'impression d'être tout petit et en même temps fort est ressenti par nos pratiquants qui s'aventurent et se confrontent à la mer, aux vagues et aux vents, aux pluies lorsqu'il y en a. «C'est que tu vas à l'eau même si elle est froide machin, bah t'arrives bah ça te réveil, tu es obligé d'être à fond, la mer elle est toujours en forme tu vois. Si tu n'es pas trop motivé au final bah tu es obligé. » La difficulté de l'activité ne se trouve pas uniquement dans l'enchainement de gestes et de techniques propres au sport mais également dans la résistance aux multiples perturbations naturelles, rencontrées seulement en mer. Ceci met en évidence l'aspect probablement incomparable des pratiques nautiques.

Dans cette catégorie, nous pouvons enfin mentionner l'expression de nos enquêtés sur de la beauté des sites et des vagues sans même la présence de surfeurs ou planchistes. Nous pouvons considérer ici, l'activité nautique dans sa plus large définition et temporalité. Effectivement, si la préparation physique et mentale et l'échauffement en amont de la pratique font partie intégrante de l'activité, l'observation au même moment du spot et du plan d'eau ne constitue pas seulement un besoin pour accéder à la pratique mais aussi un réel plaisir éprouvé par nos enquêtés. Pour les premiers arrivés, ce moment est déjà une forte émotion procurée par l'activité qui se représente déjà dans les esprits. Dans un même sens, l'un d'eux ajoute la beauté du geste et la beauté des pratiquants sur les vagues. L'une des nombreuses raisons pour lesquelles ils se sont adonnés à ces activités c'est comme souvent, l'observation d'autres pratiquants. « Voir des gens sur une vague c'est beau, voir une vague toute seule sans personne dessus, c'est super jolie aussi ». Ici par exemple, ce jeune surfer de stand-up paddle ancien skateur a laissé de côté sa planche à roulette et l'a troqué par une planche de surf paddle. En ayant observé les pratiquants sur les vagues, il eut l'envie de faire la même chose. Notre échange prolongé après l'épisode enregistré nous a fourni d'autres informations plus précises. Ses propos s'apparentaient ainsi : « voir les mecs trouver ses appuis, debout, sur une

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surface molle et puis mouvante, j'ai trouvé ça incroyable et j'ai eu envie de tenter ma chance ! » Cet aveu ressemble clairement à une nouvelle preuve de la singularité des activités nautiques. Autant de spécificités créaient probablement ce que nous pourrions appeler « une communauté du nautisme ».

En plus de ces spécificités s'ajoutent des effets trouvables dans des activités sortant du champ nautique. Finalement, ceci alimente d'autant plus le côté atypique d'un monde spécial. Les interrogés s'accordent à dire que les sports de glisses nautiques constituent une activité complète qui répond à un besoin de dépense physique parmi d'autres. L'un d'entre eux précise que la planche à voile est une activité effectivement complète : « bah déjà c'est physique, c'est assez complet parce que tu as le côté un peu cardio, le côté un peu d'équilibre, euh ça travail le haut et le bas du corps, et un peu tout... »

Nous avons dit précédemment que le rapport avec la mer donnait un sentiment de bien-être. Nous pouvons ajouter dans cette partie que la pratique d'activité nautique en elle-même semblerait offrir ce même résultat. Une planchiste affirme se sentir bien dans son corps et dans sa tête après une séance nommée « session » dans le jargon. Un surfeur poussé dans sa réflexion, illustre son état intérieur par le terme « plénitude ». Il s'agit d'un état de ce qui est à son plus haut degré de développement, qui est dans toute sa force, son intensité et son intégralité. Nous pouvons comprendre ici que le surfeur questionné ressent un sentiment d'entière satisfaction physique et morale lorsqu'il surf. Cela rejoint en tous points les propos retenus par Anne-Sophie Sayeux dans sa thèse sur les surfeurs où elle affirme que, « les enquêtés nous parlent donc d'adresse, de travail physique qui entraînent du plaisir. »36

Enfin les activités nautiques se diffèrent des autres activités sur les sensations et les procurations émises au moment de la pratique. Un mot cité de manière récurrente lors de ces entretiens est « adrénaline ». Nos répondants indiquent ce terme pour décrire la sensation agréable obtenue au moment de la pratique. L'adrénaline est une hormone (substance) sécrétée dans le sang. Elle est libérée essentiellement en cas d'émotions intense, pendant un exercice physique et sportif par exemple. Sa sécrétion entraîne une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la force des battements du coeur, une hausse de la pression

36 Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie, 2005, Surfeur, l'être au monde, Analyse socio-anthropologique de la culture de surfeurs, entre accords et déviance, Rennes, Staps - Université Rennes 2 Haute-Bretagne, thèse présentée pour le doctorat, p.79

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artérielle, une dilatation des bronches, une augmentation de l'oxygénation des muscle et du cerveau etc. Ces réactions corporelles sont une réponse à un accroissement d'un état de stress, de peur et en même temps d'excitation qui, dans notre cas est le résultat d'une accélération sur la prise de vague, la prise de vitesse (cité 3 fois), la glisse (cité 2 fois). La montée d'adrénaline semble être un élément, une émotion très recherchée par nos répondants. Elle est générée à différents niveaux selon l'exercice physique. Certaines activité physiques demandent et libèrent plus d'adrénaline que dans d'autres. À écouter nos enquêtés, la pratique du surf et de la planche à voile sont-elles génératrices de cette substance et sont également, l'une des explications à leurs implications et leurs amours pour ces activités.

L'un de nos enquêtés a réellement retenu notre attention par l'emploi d'un terme surprenant, non attendu dans l'interaction sur les sensations et émotions ressenties au moment de la pratique du surf : « : c'est difficile à décrire, c'est quand tu es sur la vague, bah c'est royal quoi ! » Cette personne explique son ressenti du fait d'une situation qu'il décrit de « royal », du fait d'un sentiment qu'il considère « royal ». Par royal, nous distinguons une appartenance à un roi. La métaphore utilisée se réfère à une situation où seul le roi peu se retrouver. Notre surfer présente sa pratique et l'adrénaline qu'elle libère comme une situation et un sentiment n'appartenant qu'au roi. Par ce mot, il fait de sa pratique une activité magnifique et majestueuse qui lui est desservie, lui qui ne se reconnait pas comme un roi. Il y a donc ici un sentiment de « chance », un sentiment de recevoir beaucoup, peut-être même plus que ce qu'il aurait besoin et demandé. L'adrénaline est dans ce sens peut-être même, une infime partie du cadeau offert par la pratique. « Royal » revient à dire que la situation et le sentiment suprême, éprouvé lors de la glisse et la prise de vitesse atteint un haut degré de supériorité (par rapport à tous autres sentiments, dans tous autres sports) dans sa suprématie.

Par royal, nous entendons aussi un rapport avec la notion d'initiation royale « par l'épreuve », y compris face aux éléments que nous avons cité précédemment. Effectivement Bernard jeu explique que « l'épreuve », existante par un lieu austère et un milieu à risque et difficile, se représente parfaitement bien dans les sports où il y a confrontation avec des éléments naturels.37 L'eau serait l'élément signifiant la puissance. L'auteur propose des exemples de mythes et mythologies auxquels se rattache l'épreuve sportive, l'aventure initiatique. Un pratiquant de sport nautique serait un peu comme un héros qui affronte l'eau, l'élément naturel perçu comme un enfer, une limite à franchir, un défi, où s'en sortir et s'en sortir vivant

37 Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion, l'espace : essai sur la classification des sports et ses rapports avec la pensée mythique », Paris, éditions Vigot, 1977

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desservirait puissance, régénérescence et vertus. Un imaginaire d'une épreuve surmontée menant au statut de roi, l'être le plus puissant.38 Plus réaliste aujourd'hui, l'initiation royale par l'épreuve comme l'explique Bernard Jeu suivrait un objectif de retour aux sources. Retrouver sa vraie nature en surmontant la puissance et le risque de la mer, fuir les objets sociaux pour reconsidérer le réel : « Ce que l'homme cherche, au fond dans la nature, c'est sa nature. Dominer les éléments, c'est se retrouver soi. »39

Les pratiquants d'activités nautiques ne pratiquent rarement qu'une seule activité. Le plus souvent ils pratiquent plusieurs activités nautiques ou, une activité nautique et de la course à pied avec ses dérivés comme le footing ou le trail. Également, les pratiquants d'activités nautiques ont en général, des envies et des projets de pratiquer d'autres activités nautiques. Soit pour essayer, soit dans la continuité ou la poursuite de faire une activité nautique, quand la précédente n'est ou ne sera guère plus possible. Ainsi, ce peut-être en remplacement d'une activité précédente ou en ajout momentané ou continuelle d'une activité déjà en pratique. Nos entretiens informels révèlent par exemple qu'un planchiste a pratiqué de la chasse sous-marine, pratique donc actuellement de la planche à voile en principale activité, du surf en activité secondaire, fait du footing lorsque celles-ci ne sont pas possibles à cause de l'absence de conditions adéquates et enfin, projette de s'essayer au kitesurf et à la voile. En deuxième exemple, prenons nos deux autres planchistes, un couple. Il pratique aussi de la plongée et du surf-paddle. Il pratique également du trail, de la course à pied et du crossfit dans une autre catégorie de sport. Autrefois, lorsque le couple était à Paris, il faisait de la natation. Il était probablement déjà, dans la recherche de contact avec l'eau et tentait de se rapprocher d'activités nautiques, dans un lieu comme la capitale où ce n'est pas possible au quotidien. A l'avenir lorsque leur vie de couple deviendra une vie de famille, il voudrait faire du catamaran. Nous observons ici que la transformation matrimoniale, au cours d'une vie de pratiquants d'activités nautiques, n'empêche pas la poursuite de sport dans cette catégorie. Effectivement, il semblerait que lorsqu'une personne entre dans ce que nous pouvons appeler le « monde nautique » ou bien lorsque ce monde entre dans la vie d'un individu, il s'avèrerait que les deux êtres ne soit plus séparables. Le monde du nautisme apparait comme indispensable voir « addictif » aux personnes y ayant goûté.

38 Ibid., p. 41.

39 B. Jeu, Ibid., p. 38.

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Précédemment, nous avons parlé des conditions de l'exceptionnalité du sentiment éprouvé lorsque nos pratiquants se retrouvaient dans l'eau. Désormais, nous souhaitons évoquer le côté exceptionnel des conditions de pratique que demandent les activités nautiques, inexistantes et non importantes dans les activités autres, comme le ski souvent cité comme élément de comparaison. Tout d'abord, tous s'accordent à dire que les conditions draconiennes propres aux activités nautiques tel que le surf et la planche à voile, n'altèrent absolument pas, les possibilités et les joies de la pratique. Que ce soit des pratiquants très réguliers ou des pratiquants moins réguliers (grenoblois ne venant que pour les vacances «: bah non mais ouais depuis que je m'y suis mis, à toutes les vacances je surf ouais.»), dans les deux cas, la fraiche température de l'eau et la rude météo ne constituent vraiment pas un frein quelconque. Lorsque l'un affirme «Ouais mais après quand tu es dans l'eau tu es dans l'eau quoi, tu n'as pas froid t'es bien, avec la bonne combi et les bons chaussons t'es bien quoi » l'autre se persuade : « Ouais j'aime bien l'eau ! Puis quand il ne fait pas beau comme ça, ça ne change rien ! ». Bien que certains reconnaissent que parfois les drastiques conditions rendent l'activité plus difficile, cela n'empêche en rien la pratique et paraît ne jamais altérer leurs volontés de pratiquer. Nos répondants de Grenoble racontent : « je vous avais dit qu'il avait des c******* les bretons ! (rire), c'est vrai hein ! Non mais c'est vrai, nous ce matin, on est arrivé, on se grattait, on essayait de se préparer psychologiquement, nous pour rentrer ça nous a pris dix bonnes minutes tous les deux-là, mais tu vois des mecs qui ne réfléchissent pas qui y vont bim. Mais voilà le plus dure c'est de rentrer, les cinq premières minutes et puis après ça tourne quoi. Puis là il y a le soleil ! » Ces circonstances de pratique et cet entêtement semble moins visible dans d'autres activités physiques et sportives. Le ski de loisir souvent cité en exemple se montre peut-être moins difficile et cumule rarement autant de difficultés en même temps.

En imaginant les pires conditions pour un skieur confirmé:

? il se trouve sur un dénivelé très important,

? une piste verglacée avec des alternances de poudreuses

? une très faible visibilité, orientation compromise

? un vent fort et glacial,

? une tempête de neige

? une température à moins de zéro.

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- un risque élevé d'avalanche

En imaginant maintenant les pires conditions pour un surfeur confirmé par exemple :

> il se trouve en plein mer, avec un plan d'eau très agité,

> des vagues de plus de 2m50 voir 3 mètres

> une vue troublée, la tête souvent submergée

> un vent fort et glacial, de la pluie ou de la grêle

> une eau très froide

> une température extérieure à moins de zéro

> un risque élevé de noyade

Nous nous apercevons ici que la pratique du surf semble être la plus difficile. Les pratiquants de surf rencontrés nous ont toujours affirmé ce point de vue. Ces sportifs connaissent un plus grand nombre de contraintes liées à l'environnement de pratique qui semble être le plus dangereux. Effectivement les conditions météorologiques peuvent être tous aussi difficiles pour le skieur et le surfeur. Cependant, la surface de pratique sur laquelle le surfeur évolue apparaît comme la plus risquée et dangereuse. L'espace support du surfeur (les vagues elles-mêmes et le plan d'eau où déferlent les vagues) parait un peu plus incertain et incontrôlable que l'espace support du skieur (pistes ou hors-pistes). Les pistes de ski ou de snowboard sont certes parfois dangereuses voire très dangereuses mais elles constituent un support "relativement" figé qu'il est possible de voir et d'analyser un minimum avant de se lancer.

Le plan d'eau sur lequel va pratiquer un surfeur est dépendant des conditions météorologiques locales mais également des conditions au large (parfois très lointaines). Un plan d'eau est en mouvement constant et peut changer de manière radicale en très peu de temps. Les vagues qui constitueront le support de glisse des surfeurs viennent de très loin au large et ne sont perçues par les surfeurs que quelques secondes avant qu'ils ne les chevauchent.

Pour stopper l'activité le skieur peut descendre à pied même si cela demande plus de temps, ou emprunter des remontées mécaniques. Le surfeur n'a pas d'autres choix que de rentrer à la nage ou sur sa planche. L'affrontement avec l'environnement de pratique est plus long au rapport temps et distance parcourue. Celui-ci ne permet pas non plus de s'arrêter tant qu'il n'est pas quitté. La difficulté apparait dès le début en surf, lorsqu'il faut se mettre à l'eau et passer ce que l'on appelle la « barre », la limite où se lèvent les vagues. Une fois à l'eau, il faut s'apprêter à affronter toutes les difficultés qu'il n'est pas possible de contrôler et de

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commander. En ski la difficulté arrive plus lentement et progressivement. Elles sont gérables et modulables selon ses envies (piste bleu, noire, rouge...) et les pauses sont possibles.

Nous en arrivons à développer la partie « apprentissage » de la pratique. Bien plus long en surf qu'en ski. Cela s'explique par le fait que « le surfeur débutant, sur une session d'une durée totale de deux heures, va surfer (glisser sur la vague) qu'environ deux trois minutes. Le reste du temps, il va ramer pour passer la barre ou pour attraper les vagues ». C'est pourquoi il faut parfois attendre longtemps avant d'avoir ses premières véritables sensations. Il faut un très grand nombre de sessions pour acquérir un bon niveau. En ski, il ne faut pas ramer pour pouvoir glisser et le skieur acquière très vite des sensations de glisses agréables dès les premiers cours d'apprentissage. Tout compte fait, le surfeur doit faire face à tellement de difficultés pour pouvoir jouir du plaisir de la glisse à raison de quelques petites minutes pour plusieurs heures de session, qu'il fait de ces rares moments de glisse des instants exceptionnels.

Ensuite, il apparait comme incomparable l'étape qui précède la pratique, celle de la lecture des conditions. Les activités nautiques exigent avant tout de bien choisir ces temps de pratique. Effectivement, contrairement à la course à pied ou au vtt par exemple, les activités nautiques dépendent complètement de leur environnement de pratique et ne peuvent se pratiquer au moment voulu. Propre à chacune il faut des vents particuliers, des vagues particulières ou des coefficients de marée particuliers etc., que nous ne retrouvons pas tous les jours, à tout moment de la journée. D'un jour à l'autre, d'une heure à une autre, les conditions changent. Également, selon la pratique le spot peut changer. Les activités nautiques ne peuvent se pratiquer n'importe où et réclament des conditions spécifiques aussi en termes de formation de côte et de géologie de l'espace. Les pratiquants de sports de natures nautiques dépendent alors entièrement des tournures que prennent les conditions météorologiques et celles spécifique à la mer.

La pratique du surf est selon nous la plus représentative car elle réunit et conjugue énormément d'exigences pour pouvoir en faire. Effectivement elle demande une prise en compte des vents, leurs forces et leurs directions, une prise en compte de la houle et des vagues, leurs hauteurs estimées, leurs périodicités, leurs directions également ; la marée, l'heure de la montante et de la descendante ; le spot, si c'est une bais ou une crique, un fond marin rocheux ou sableux etc. Autant d'exigences qui concernent une seule activité nautique que l'on ne retrouve, semblerait-il, nulle part ailleurs dans d'autres sports de nature. Anne-

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Sophie Sayeux explique alors dans sa thèse que le surf fonctionne grâce à un système de contraintes : « celui-ci est créé par les particularismes de l'onde maritime, devenant alors la règle du jeu, qui régule culturellement la pratique sous les couverts d'une nature plus ou moins propice à l'action surfique »40 .Ces nombreuses contraintes nourrissent nos suppositions sur l'existence d'une singularité des activités nautiques et du monde qui les concernent. La non régularité des sessions, le fait de ne pas pouvoir prévoir à l'avance les plages horaires de pratique, de ne pas savoir quand sera la prochaine session et les contraintes naturelles, cultivent l'envie de pratiquer et la passion pour ces activités. La dépendance aux caprices de la nature semblerait alimenter l'exceptionnalité d'une session et l'impression donnée aux pratiquants d'être chanceux.

De plus, il ne suffit pas de prendre connaissance de ces nécessités de pratique, mais il faut savoir les lires et les analyser pour choisir les meilleures tranches horaires. Un surfeur qui a longtemps vécu en montagne et pratiqué le ski déclare que c'est une aptitude indispensable qui semble être unique au surf : «( ...) même à la montagne, même à la montagne tu n'es pas obligé de..., tu ne regardes pas forcément, tu regardes quand est ce qu'il va y avoir une fenêtre météo, si la semaine, il neige à fonds et euh il va y avoir deux jours de beau temps, tu vas regarder quand même mais, en général bah tu fais avec quoi. Tu vois. Alors qu'ici, bah si vraiment c'est pourri, tu n'y vas pas quoi. »

Le surfeur skieur de Grenoble parle d'une « communauté de la mer, de l'océan » et admet que le jargon en montagne est moins complexe que celui du nautisme. Ceci nous encourage dans notre hypothèse concevant qu'il existe un monde du nautisme dû notamment à un langage spécifique lié aux conditions strictes indispensables pour pouvoir pratiquer. Ce langage est d'une part spécifique mais, se présente d'autre part comme moins connu que celui des sports de montagne (pour garder le même exemple que vu précédemment). Ainsi, l'éventuel monde du nautisme se montre peut-être plus fermé par une accessibilité difficile et un tourisme autour moins développé.

S'il existe un monde du nautisme, il est également le résultat d'une familiarisation et/ou d'une imprégnation à la mer avant même l'engagement dans une pratique nautique. Nos

40 Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie, 2005, Surfeur, l'être au monde, Analyse socio-anthropologique de la culture de surfeurs, entre accords et déviance, Rennes, Staps - Université Rennes 2 Haute-Bretagne, thèse présentée pour le doctorat, p.90

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interviews ont montré que pour la majorité des pratiquants, le lieu de vie durant l'enfance se trouvait près de la mer : Quimper, Penmach, Brest, Loctudy... Pour les Grenoblois, enfants, ils passaient leurs vacances au bord de mer. Nous constatons ici qu'il y a, comme point de départ d'un monde du nautisme, pour reprendre les mots d'Anne-Sophie Sayeux, « une imprégnation par le milieu naturel et familiale »41. Cela n'est pas l'unique point commun. Tous semblent rejeter les pratiques dites fédérales, celles parfaitement organisées, encadrées selon une méthode prédéfinie, avec un entraineur. Nos interrogés semblent préférer les activités nautiques également pour la liberté de pratique que celles-ci peuvent offrir. La plupart ne font partie d'aucun club sportif. Leurs pratiques sont des sports individuels. D'ailleurs, en général, ils se déplacent sur le lieu de pratique seul. Notre dernier enquêté affirme ceci : « bah c'est un sport de partage quand même. On peut venir seul, d'ailleurs c'est plus souvent le cas mais au final, tu vois et revois des gens qui viennent aussi surfer et tu commences à connaître du monde et puis tu sympathises donc en fait, tu viens seul, tu repars seul, mais tu fais ta session à plusieurs. » Il se déplace seul mais affirme que le surf est un sport de partage. Nous devinons à travers ces mots que les surfeurs se sont créés finalement un petit groupe d'appartenance, basé sur une pratique commune et évoluant sur des habitudes communes. Ceci rejoint parfaitement l'analyse de Jean-Pierre Augustin disant que « l'explication des nouvelles formes de pratiques est aussi ramenée à la recherche d'autonomie individuelle conduisant les sportifs à se libérer des emprises sociétales et à choisir des activités alternatives qui privilégient la sensation, le contrôle, l'appartenance à de petits groupes restreints plutôt que les affiliations fédérales »42 Théorie inspirée de l'auteur Christian Pociello.43

41A.S Sayeyx,,Ibid., p.91.

42 Jean-Pierre Augustin, « La diversification territoriale des activités sportives », l'Année sociologique, 2002/2 (Vol.52), p.422

43 « La quatrième tendance réside dans la recherche de modes d'organisation à plus faibles contraintes, plus nette encore chez les citadins, sinon la quête d'activités auto-organisées. Il coexistait alors, malgré une apparente contradiction, une bonne vitalité des petits groupements associatifs composés de pairs culturels et une certaine crise des affiliations fédérales » Pociello Christian, « « Nouvelles pratiques, nouvelles valeurs » : essai sur la transformation de quelques « milieux de culture » sportifs après les années 1980 », Staps 2015/1 (n° 107), p.28

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c. Des pratiques nautiques aux trois dimensions spécifiques

Il convient à présent de décomposer les éléments bruts du terrain pour en éclaircir leurs significations. Il existe véritablement un rapport spécial entre les jeunes pratiquants finistériens d'activités nautiques et leurs activités même, quotidiennement ou en vacances. De premiers éléments de réponses valident les hypothèses avancées sur la réelle présence d'un monde du nautisme spécifique et singulier s'éloignant des autres milieux sportifs.

Une dimension écologique regroupe de marquantes spécificités au monde du nautisme. Elles se manifestent par les relations entre le pratiquant et son milieu de pratique et les interactions entre le pratiquant et les êtres vivants de ces sites de pratique. Christian Pociello parle lui « d'écologisation des pratiques » survenu par l'agrandissement de territoires urbains notamment. Les pratiquants d'activités nautiques connaissent une approche écologique des pratiques non pas parce qu'ils s'y sont éloignés un moment donné dans leur vie personnelle, mais parce qu'ils ont toujours été proche de la nature et n'ont jamais quitté ce milieu en tous points « naturels ». L'activité nautique représente alors le moyen privilégié pour entrer en communication et en harmonie avec la nature. Aurélien Niel et Olivier Sirost avancent qu'« en faisant l'expérience corporelle poussée d'un environnement, le sportif rompt avec l'image dominante du paysage archétypal et redéfinit ce dernier par le biais du mouvement »44 Les pratiquants d'activités nautiques considèrent leur rapport avec la mer « unique ». La mer bien sûr mais tous les éléments naturels qui la constitue ou l'entour : le vent, l'eau, les vagues, le froid etc. Ils croient en une interaction et un rapprochement non identifiable et non atteignable par tous autres individus, qu'ils créent et éprouvent seulement par une « immersion » à la mer. Jean Corneloup emploie les termes « naturalités récréatives », « recherche de sauvagerie » et « habitat écologique » pour expliquer ce phénomène et cette démarche développée ici, par les pratiquants d'activités nautiques.45

44 Niel Aurélien, Sirost Olivier, « Pratiques sportives et mises en paysage (Alpes, Calanques marseillaises) », Etudes rurales 2008/1 (n° 181), p. 181-202.

45 Jean Corneloup, « La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature », Développement durable et Territoires [En ligne], Vol. 2, n° 3 | Décembre 2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril

2016. URL : http://developpementdurable.revues.org/9107

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Une dimension anthropologique ressort de nos nombreuses données empiriques car si l'aspect environnemental est profondément important dans la pratique et pour le pratiquant de l'activité nautique, celui relevant de la dimension symbolique de l'activité nautique est tout aussi primordiale. Effectivement, le pratiquant ne pratique pas une activité nautique par hasard et sans aucunes raisons. Comme toutes autres activités, les activités nautiques englobent une culture, des valeurs et des croyances spécifiques. Certains individus viennent à pratiquer ces activités par l'influence de nombreux fonctionnements culturels.46

La dimension anthropologique se révèle par la recherche de « sensations » et « procurations » directement liées au déroulement de la pratique. Elle est sensiblement évoquée et dévoile beaucoup de particularités. La recherche d'adrénaline est le premier objectif poursuivi par les pratiquants d'activités nautiques. « La prise de vitesse », « la prise de vague » sont les moteurs et les générateurs d'adrénaline. Christophe Bruno porte une analyse sur la réflexion et l'écriture cailloisienne à propos des comportements ludiques47. Il est approprié de définir celui des pratiquants d'activités nautiques comme un comportement qui se rapproche de celui de « l'ilinx ». Effectivement, c'est l'immédiateté de l'instant qui prime et non la recherche d'un résultat futur. L'état d'ivresse et la recherche de vertige par la prise de vitesse et la prise de vague sont l'aboutissement ressenti au moment même de la pratique par la libération du corps d'adrénaline. Nous pouvons retrouver ici la symbolique de l'eau, c'est-à-dire la signification que prend l'élément naturel qu'est l'eau, qu'est la mer. Les pratiquants d'activités nautiques ne considèrent pas la mer seulement comme une jolie chose à regarder. Le fait de s'en servir comme terrain de jeu, le rapport avec elle est plus développé, il ne s'agit plus alors d'une contemplation mais de ce que nous pouvons décrire comme une immersion et une incorporation48. L'eau porte également une symbolique exclusive aux pratiquants de sports nautiques. Partant de pensées mythiques, c'est le lieu où se mêle « épreuve » difficile et

46 Loudcher Jean-François, « Limites et perspectives de la notion de Technique du Corps de Marcel Mauss dans le domaine du sport. », Staps 1/2011 (n°91), p. 9-27

47 Bruno Christophe, « Quelle place pour l'homme sur l'échiquier de Callois ? », Littératures, 68 | 2013, 127140.

48 « Tout ce qui peut accroître l'immersion de l'individu dans la profondeur de la nature est recherché que ce soit

en termes de contact avec les éléments naturels limitant toutes les médiations technologiques superficielles ou en termes de rencontres avec les cultures locales vivant au plus près de la nature et de la terre » Jean Corneloup, « La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 2, n° 3 | Décembre 2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril 2016

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instant de « détente ».49 Nous y trouvons certainement un lien avec les théories avancées sur les jeunes et la prise de risque. Un comportement qui peut s'expliquer par un ancrage du goût du risque dans les sociétés passés et qui résiste dans la société moderne.50 Un lien aussi avec la recherche de construction de soi, la troisième et dernière dimension révélé par notre recherche.

La pratique nautique est une activité récréative représentative des temps de loisirs. C'est également parfois, une manière des pratiquants de se représenter et de se distinguer des autres. Une troisième dimension apparaît et se rapporte à la notion « d'identité » ou devrons-nous dire, à la notion « d'appartenance » si l'on se rapporte à la fine analyse défendue par Martina Avanza et Gilles Laferté dans leur écrit sur la construction des identités51. Sur cette dernière dimension, nous voulons évoquer la représentation qu'un pratiquant de sport nautique a de lui-même, celle qu'il souhaite s'approprier et celle qu'il représente au regard des autres individus, en dehors de cette communauté nautique. Finalement, nous abordons la manière dont un pratiquant de surf ou de planche à voile par exemple, s'auto-définit et la manière dont il est reconnu et perçu de l'extérieur.

Tout d'abord, il apparaît qu'une personne qui intègre le monde du nautisme, souhaite et pense sincèrement y rester pour toujours. Une dimension « groupe d'appartenance » est en marche à travers la construction de petits groupes sociaux. L'avenir et le changement de situation matrimoniale ne contrarie pas la pratique nautique et la place dans un groupe d'individus pratiquants des activités nautiques. Enfin, un groupe d'appartenance de surfeur par exemple se distingue notamment par l'utilisation d'un langage spécifique indispensable pour pouvoir pratiquer une activité nautique et pour pouvoir la pratiquer sur des sites précis.

49 « (...) une aspiration au repos, à la confiance, à la sécurité, à la régénération, et une aspiration à l'épreuve, à la difficulté, à la souffrance. La mère est fascinante et envoûtante. Mais la mer est sévère, cruelle » B. Jeu, Ibid., p.41.

50 « Pratiques sociales à risque » ou la « société du risque » est en réalité enraciné profondément dans les imaginaires et les usages, et ne demande qu'à resurgir dans les moments de saturation de la vie. » Siros Olivier t, « Se mettre à l'abri ou jouer sa vie ? Éléments d'une culture sociale du risque », Sociétés 2002/3 (no 77), p. 5-15.

51 « L'appartenance n'est pas une prescription externe à l'individu, comme le sont l'identification et l'image, mais correspond à sa socialisation. Il s'agit d'une autodéfinition de soi ou encore d'un travail d'appropriation des identifications et images diffusées au sein d'institutions sociales auxquelles l'individu participe. » « Avanza Martina et Laferté Gilles, « Dépasser la « construction des identités » ? Identification, image sociale, appartenance », Genèses, 2005/4 no 61, p. 134-152.

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2. Résultats et analyse des entretiens-semi directifs : le principe de l'entonnoir a. Expérience des entretiens semi-directifs : des obstacles manoeuvrés et constructifs

Dans le cadre de ces entretiens semi-directifs notre premier objectif était d'interroger des

pratiquants de différents sports nautiques. Pour cela et dans un premier temps, nous avions

contacté différentes personnes nous ayant adressé leurs adresses e-mails dans les retours au

questionnaire. Parmi toutes les réponses reçues, nous avions sélectionné des profils qui nous

semblaient intéressants d'interroger. Cette démarche nous avait cependant posé problème

puisque l'ensemble des personnes retenues, ne nous répondaient pas ou ne pouvaient se

rendre disponible pour un rendez-vous en face à face. Suite à cela et dans un deuxième temps,

nous avons nous nous sommes tout de suite mis en relation avec le réseau professionnel et

personnel que nous détenons. Nos débuts dans la pratique du surf nous ont permis d'aller à la

rencontre de surfeurs que nous ne connaissions pas mais que nous avions pour certains, déjà

aperçu auparavant. D'un côté, nous avons pris contact avec un ami surfeur qui nous a mis en

relation avec d'autres surfeurs que nous n'avions jamais vu. D'un autre côté, nous avons

approché une personne membre d'un centre nautique dans le nord Finistère, pour tenter

d'amorcer une rencontre avec des inscrits au club, pratiquants de voile ou de planche à voile.

Nous avons aussi contacté par téléphone un kitesurfeur que nous avons rencontré lors d'une

mission de stage. Pour des raisons qui lui semblaient valables, celui-ci a refusé un entretien.

Notre dernière tentative (limitée temporairement) était l'envoi d'un courrier électronique à un

membre de la fédération française de vol libre dont nous possédions l'adresse e-mail. Malgré

une relance, nous n'avons eu aucune réponse.

En suivant les objectifs d'entretien détaillés dans la partie « Méthodologie de l'enquête »,

nous avons finalement rencontré quatre personnes en surplus des entretiens de terrain. Parmi

ces enquêtés, il y avait deux surfeurs, un surfeur et body-surfeur et une personne à la fois

surfeur, planchiste et pratiquant de speed-sail. En dépit d'une surreprésentation de la pratique

de surf, nous étions heureux d'avoir pu toucher la pratique du body, de la planche à voile et

du speed-sail qui avant notre rencontre, nous était totalement inconnue. Ces entretiens se sont

parfaitement bien déroulés. Les échanges ont été sincères, joyeux et une très bonne entente

s'est à chaque fois installée. Très vite, entre et après chaque entretien, nous nous lancions

dans la transcription afin d'optimiser le temps restant. Nous avons pris le soin d'annoter

plusieurs éléments factuels mais relativement nécessaires dans l'analyse de ces entretiens. La

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première retranscription avec Yannick par exemple, était précédée de ces différents points

relatifs aux conditions d'entretien :

Entretien semi-directif - Yannick surfeur de 28 ans - Plounérin - le 10/05/2016

· Lieu : Chez l'enquêté

· Heure de RDV : 8h30

· Durée de l'entretien : 1h15

· Contraintes : durée de l'échange limitée par le départ au travail de l'enquêté, prévu normalement à 9h30. Fatigue pour l'enquêteur car un levé tôt et un trajet long pour se rendre au lieu de RDV. Un court appel reçu par l'enquêté qui a légèrement coupé le fil de l'entretien.

· Point positif : entretien chez la personne interrogée donc possibilité de gagner de l'information par l'observation de son habitat.

· Tenue de la grille d'entretien : Ok. Dans le désordre mais tous les thèmes ont été abordé.

· Impressions : discussion fluide, apports en informations riches, bons rapports, temps octroyé même trop court.

Ce sont effectivement des informations qui peuvent nous sembler anodines à première vue.

Mais en réalité, elles pouvaient être oubliées alors que les conditions dans un entretien jouent

un rôle particulièrement important lors de son développement. L'étape de la retranscription

est longue et fastidieuse. C'est la raison pour laquelle certains interviews ont été traité sous un

système de trie, afin de conserver les informations qui nous semblaient importantes et de

retirer celles s'écartant de notre sujet d'entretien. Les lecteurs en seront évidemment informés

puisqu'en entête de la retranscription des entretiens concernés, nous avons signalé la

manoeuvre par l'écrit d'un petit message d'avertissement :

« Toutes les informations de cet entretien ne seront pas retranscrites ici, afin d'exploiter au mieux le temps restant pour l'analyse. Aussi, beaucoup d'informations peuvent-être considérées comme parasites puisqu'elles n'apportent selon nous, rien de particulier à notre recherche. Nous avons fait plusieurs écoutes de ces entretiens afin d'en extraire ce qui nous semblait-être important et intéressant à retenir. Finalement, cette manière de procéder à donc pour but également d'offrir une lecture plus agréable et efficace au lecteur. »

L'écoute et la lecture des entretiens nous ont rapidement fait admettre une chose impactant directement la suite de l'analyse dans le cadre de notre recherche. En effet, bien qu'il y ait différentes pratiques représentées, celle du surf a été centrale dans nos entretiens. D'une part,

70

nos deux pratiquants l'un de body surf, l'autre de planche à voile et de speed-sail pratiquent également le surf. C'est aujourd'hui pour eux, l'activité qu'ils préfèrent et cela s'est grandement ressenti dans les échanges. D'autre part, à l'instant où nous avons amorcé la présentation des résultats et les premières analyses, nous avons compris que le temps restant ne suffirait pas à mettre en oeuvre une analyse supplémentaire appliquée aux autres pratiques nautiques, tout de même abordées dans ces entretiens. Partant de ces observations, nous avons décidé de réduire et condenser notre analyse principalement sur la pratique du surf. En tout état de cause, nous avons relevé lors de nos entretiens de terrain, que les pratiquants de surf nous ont soumis en sus, davantage d'informations. La présentation de nos résultats dans cette partie de notre étude montre de nombreux passages et détails concernant la pratique du surf. (Malgré une focalisation prononcée sur le surf, différentes analyses porterons tout de même sur les autres pratiques déjà abordées). La poursuite de nos analyses de données empiriques aura pour but de confirmer ou non nos hypothèses.

b. La réelle existence d'un monde nautique : une théorie assise mais nuancée

Les retranscriptions52 faites, nous avons établi un tableau mettant en avant les ressemblances (en bleu) et les divergences (en violet) dans les propos de nos enquêtés. D'une part, cette méthode permet de distinguer les opinions, les faits et les choix revenant souvent dans les propos de l'ensemble de nos enquêtés. D'autre part, elle met en avant toutes les disparités de ces différents points, montrant de petites nuances quant à la tendance et quant à nos analyses obtenues de nos entretiens de terrain. Notre présentation tente de catégoriser les propos émis par nos enquêtés. Rappelons que nous avons rencontré deux surfeurs, un body surfeur et un planchiste, voileux et surfeur. L'objet de nos entretiens se sera naturellement tourné vers l'activité de surf principalement, la pratique la plus représentative de nos échanges. Véritablement, nos deux derniers entretiens visaient un body-surfeur et un planchiste. Mais tout au long de nos conversations, nous nous sommes rendu-compte qu'eux deux pratiquaient également le surf depuis peu de temps et que, cette activité était devenue celle qu'ils préféraient.

52 Exemple de retranscription d'un entretien formel en annexe 6, 2ème exemple en annexe 7

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« Enquêteur : Si tu devais faire un classement d'ordre de préférence de tous ces sports que tu pratiques ...

Enquêté : Oulla c'est dure ça ! Le surf c'est vraiment, je mettrais le surf en premier parce que c'est le truc c'est vraiment le truc où mon père ne m'a jamais initié avant quoi. On avait fait deux stages de surf en Australie mais ça venait de nous quoi. En deuxième speed et planche quoi un peu execo vu que c'est un peu la même chose quoi ... »

Comme nous pouvons le lire ci-dessus, Antide a développé un attrait pour le surf venant directement de lui, contrairement aux autres activités. Alors pourquoi un tel dévouement vers la pratique du surf, même pour des personnes qui ont pratiqué une autre activité nautique ? L'analyse de nos entretiens de terrain présente trois dimensions frappantes dans les propos de pratiquants de surf, de planche et de stand-up paddle : écologique, anthropologique et indentitaire. Nous retrouvons grandement ces caractéristiques dans nos entretiens semi-directifs. La plupart de nos résultats présentent de nombreux points communs entre les pratiquants. Nous distinguons toutefois quelques légères différences dans les opinions et les comportements que nous allons développer ci-après.

 

Benjamin

Yannick

Quentin

Antide

Un métier de
passion

Technicien du
son : la musique

Créateur
d'aménagement
d'extérieur :
l'environnement

Dans le domaine de la médecine : la santé, soigner les Hommes

Les
mathématiques :
Dans la recherche,
où la construction
de bateau

Des avantages du métier

Temps libéré sur

des périodes,

jours où il y a
moins de monde

Plus grande liberté
dans la gestion des
temps de travail et

des temps de

loisirs

Rémunération
permettant l'accès
à de nombreux
loisirs

Peut permettre de
travailler dans le
nautisme : lier les
mathématiques au

nautisme

Des

inconvénients du
métier

Métier physique,
intermittent du
spectacle

Métier physique

Métier très
prenant

Métier difficile
d'accès

Nos entretiens regroupent deux étudiants et deux travailleurs, l'un à son compte, l'autre en tant qu'intermittent du spectacle. Tout d'abord, nous reconnaissons dans leurs discours un certain plaisir à parler de leurs métiers ou études. Nous considérons même et admettons pour

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certains d'entre eux, qu'il s'agit de métiers de passion ou d'études qui les passionnent. Tous, très engagés dans leurs travails et parcours scolaires étaient très investi dans la conversation. Nous avons eu l'impression que nous aurions pu en parler pendant des heures. Lorsque l'un trouve sa passion dans les métiers du soin pour avoir lui-même été soigné étant enfant (Quentin), l'autre trouve une place et une professionnalisation dans des valeurs et croyances qui lui tiennent à coeur : l'environnement (Yannick). Malgré les contraintes que ces activités professionnelles imputent à leurs quotidiens, ces individus ont déjà trouvé un équilibre dans le métier auquel ils s'adonnent ou les études qu'ils poursuivent. Ils s'octroient de cette façon une représentation d'eux-mêmes qu'ils aiment à discuter. Ensuite, lorsque nous avons évoqué les avantages et les inconvénients liés à leurs temps de travail, nous y avons retrouvé des propos similaires les uns des autres. Nos deux travailleurs passionnés nous ont parlé du temps libéré par leurs métiers ou du moins, de la possibilité de moduler leurs temps de travail pour se libérer des plages horaires et dans le but de s'investir pleinement dans leurs pratiques de loisir. A peine les premiers mots échangés, trois de nos enquêtés ont amené le sujet à leurs pratiques nautiques. Dès lors, nous comprenons que l'activité de loisir est toute aussi importante pour eux, que celle du travail. Nos travailleurs passionnés ont choisi une voie professionnelle leurs permettant de concevoir, un minimum, leurs emplois du temps selon leurs envies. Par certains côtés, ils ont choisi un métier qui convenait aux exigences qu'imposent leurs pratiques (régularité, variation des temps de pratique, préparation au préalable ...). Pour nos deux étudiants passionnés par leurs études, cela est quelque part différent mais dans une perspective identique. Ils pensent tous deux à leurs avenirs professionnels en considérant la place actuelle de leurs pratiques sportives.

Quentin notre étudiant en médecine explique ceci :

Enquêteur : Donc ton futur métier ne pourra pas suffire à te rendre heureux ?

Enquêté : Actuellement non. Mais notre génération est différente de celle de nos parents. Le travail c'était prioritaire, là le travail c'est pour gagner sa vie, justement pour pouvoir se faire plaisir à côté.

Il démontre clairement que le métier est avant tout une source de revenu et permet de s'offrir tous les loisirs possibles. Bien qu'il accorde beaucoup d'importance au choix de son futur métier, il estime ses loisirs presque plus importants que sa future activité professionnelle. Cet enquêté souhaite finalement être épanoui constamment, c'est-à-dire au travail comme sur les temps pour soi. Antide, notre autre étudiant envisage éventuellement de combiner ses compétences pour les mathématiques à sa passion pour les sports nautiques :

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Enquêteur : Et tu sais ce que tu veux faire plus tard ?

Enquêté : Euh j'aimerais bien faire de la recherche dans les maths et du coup il faut être assez bon quoi. Après pourquoi pas faire ingénieur pour les mecs qui développent les bateaux, ça c'est génial.

Là encore, le loisir est considéré tout aussi important que le métier. Notre jeune enquêté a donc peut-être trouvé la solution pour accorder autant de temps à l'un qu'à l'autre : la mutualisation des deux.

 
 
 
 

Une partie en

 
 
 

Plestin-les-

Bretagne et en

Enfance à la mer

Saint-Malo

La Guyane

 
 
 
 
 

Grèves

Nouvelle-

 
 
 
 

Calédonie

1er rapport avec
le monde

Enfance parents
conchyliculteurs +

Tard avec le

Père plongeur,
amis et entourage

Père voileux,
encourageant ses

nautique :

catamaran et

catamaran et le

dans le monde du

enfants dans cette

importance du

entourage dans le

body

nautisme

voie. Optimist

lieu de vie

monde du nautisme

 
 

arrivé en Bretagne

Tout comme nous l'avons signalé dans les résultats aux entretiens de terrain, la plupart des pratiquants d'activités nautiques ont un rapport temporairement lointain avec la mer. Nous avons observé que le lieu de vie durant l'enfance joue un rôle certain dans l'attirance ou non d'une pratique nautique. Tous nos enquêtés vivent et ont vécu sur une côte près de la mer. Benjamin par exemple est né à Saint-Malo et vit maintenant dans une commune située sur un littoral :

Enquêté : Alors je m'appelle Benjamin, j'ai 25 ans, je suis technicien son dans le métier du spectacle. Euh... j'habite pas très loin de Morlaix, au Guerzit une commune de Plougasnou dans la baie de Morlaix.

Enquêteur : tu habites là depuis toujours ?

Enquêté : Non, non, j'y suis depuis presque deux ans là et sinon à la base je suis malouin.

Yannick quant à lui à très tôt déménagé en Guyane puisque son père y a été muté :

Enquêté : Donc euh mon père en fait il bossait au conseil général, donc euh il a eu une opportunité de travailler en Guyane, donc il est parti 10 ans là-bas, donc en fait moi j'ai fait toute mon enfance

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pendant 10 ans là-bas en Guyane quoi. Donc c'était en... je ne sais plus... jusqu'en... autour de 2004 là je suis rentré et après ben, on est revenu sur Plestin, donc ils ont habité Plestin, ils sont toujours sur Plestin d'ailleurs et puis bah euh voilà, l'adolescence dans le secteur de Lannion quoi.

Enquêteur : Donc jusqu'à tes 10 ans en Guyane c'est ça ...

Enquêté : Ouais !

Antide a beaucoup déménagé d'un endroit à un autre. Né à Lyon, il est très vite arrivé en Bretagne à et est ensuite allé vivre en Nouvelle-Calédonie.

Le lieu de vie a clairement une influence sur l'appréhension et la relation à la mer. Habitués dès l'enfance, ces pratiquants n'ont jamais vu la mer comme quelque chose d'effrayant et ne l'ont jamais rejeté. Au contraire, ils ont très tôt apprécié sa présence et été attirés par ce milieu. Le lieu de vie est finalement choisi par l'autorité familiale, les parents. Indirectement, ce sont alors les parents eux-mêmes, en contact avec la mer qui sont à l'origine de cet attrait pour ce milieu Parfois, l'un des parents souvent le père, est lui-même plus qu'attiré par la mer puisqu'il l'a tout bonnement investi d'une pratique sportive. Ce contact du père ou des parents à la mer est ce qui constitue pour l'enfant sa première insertion à ce milieu. Lorsque l'on a demandé à quand remontait le premier rapport non pas avec la mer mais avec le monde nautique, plus précisément, trois enquêtés ont évoqué un souvenir se rapportant à un ou deux de leurs parents.

Quentin à un père plongeur. Il a expliqué que lorsqu'il était enfant il eut beaucoup de problèmes d'oreille suite à des otites à répétitions. Malgré tout, il accompagnait son père à la plongée avec ses deux frères. Le père a vraisemblablement transmis sa passion à ses fils puisque les deux frères de Quentin pratiquent également la plongée :

Enquêteur : C'est ça ! Ton père est passionné par la plongée ?

Enquêté : Ouais, ouais, il adore ça ! Quand mon père allait à l'eau, j'y allais avec lui mais...

Enquêteur : Et ta mère elle fait un sport ?

Enquêté : Non !

Enquêteur : Tu as des frères et soeurs en fait ?

Enquêté : Ouais, j'ai deux frères !

Enquêteur : Et alors euh ?

Enquêté : Euh ils plongent tous les deux, donc ils ont choppé le virus du père !

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Benjamin a des parents retraités mais autrefois ils étaient conchyliculteurs. Le rapport avec la mer n'est pas le même puisqu'il s'agissait là d'une activité économique maritime. Toutefois, il faut certainement être captivé par ce milieu pour l'élire comme son lieu de travail. N'importe quel travailleur de la mer vous dira qu'il adore ce milieu et qu'il est heureux d'y être la plus grande partie de son temps. Baigné dans ce milieu, Benjamin nous a expliqué également qu'il a toujours été entouré d'amis pratiquants d'activités nautiques. Son père même pratiquait la planche à voile à chaque fois qu'il partait en vacances :

Enquêteur : Est-ce que tu penses que tes parents t'on transmit un peu quelque chose ... ?

Enquêté : Bah oui, parce que tout petit j'étais avec eux, j'allais à la marée avec mon père, j'allais en mer enfin oui j'ai été habitué très tôt à être dans ce milieu...

Enquêteur : La mer ça toujours été ton milieu ?

Enquêté : Ouais voilà, j'ai fait aussi de la voile un peu, enfin je suis passée par plusieurs, la mer ça a toujours été un truc où mes parents m'ont mis là dans aussi quoi...euh mes parents n'étaient pas surfeurs du tout, enfin mon père a fait un peu de planche à voile, mais euh, il en faisait pas en France, c'est quand ils partaient en vacances en fait, tous les ans ils partaient en vacances dans les îles et du coup mon père faisait beaucoup de planche à voile en fait là-bas. Parce que mon père ne se baignait pas en Bretagne déjà, trop froid ! Donc il en a fait comme ça pendant une dizaine d'années en fait à chaque fois qu'il partait en vacances.

Yannick a toujours vécu près de la mer mais a tardivement introduit le monde du nautisme. Ses parents et son entourage en général, ne viennent pas de ce milieu. C'est lorsqu'il était étudiant qu'il a côtoyé des personnes pratiquantes d'activités nautiques. Mais de lui-même, il a découvert le body surf avec un ami après avoir passé quelque temps à contempler les plages et les spots de pratique. Dans ce cas, nous nous apercevons que parfois, le lieu de vie peut suffire à s'intéresser et se lancer dans une pratique nautique :

Enquêteur : Donc des potes voileux t'ont un peu mis la puce à l'oreille et ensuite comment tu en es arrivé là maintenant ?

Enquêté : Bah après comment s'est venu ... euh, un été on a été aux sables blancs à Locquirec pour aller à la plage quoi, je devais ouais avoir 20 ans. Et coup de bol cette fois il y avait des vagues, il y avait des bons rouleaux, donc on s'est dit tiens il y a des vagues là, on s'est vu acheter des bodys pour s'amuser puis ça a commencé comme ça !

76

 
 
 

Football et
escrime,

Découverte d'un
autre sport

Sport précédent

 
 

découverte d'un

pendant la

la pratique

Moto de cross,
arrêt pour blessure

Course à pied,
arrêt pour douleur

autre sport

pratique du

actuelle

 
 

pendant la
pratique du
précédent

précédent mais
toujours des
activités nautiques

 

Apprentissage

 

Apprentissage

 
 

théorique et

Apprentissage
théorique et

théorique et

Apprentissage

Lancement du
surf : Absence

pratique seul, se
dit « autodidacte »,

pratique seul,
temps libre

pratique seul,
véritablement

théorique et
pratique seul pour

de cours

véritable

lancement grâce à
plus de temps libre

permet de plus
pratiquer

lancement après
l'achat de matériel
à un pratiquant

l'activité surf

 
 
 
 

Trop vite passé à

 
 

Précipité, passage

 
 

Choix de la

Précipité, planche

trop rapide à une

Planche non

une planche

planche

trop difficile à

planche courte et

adapté pour

courte, mais déjà

 

surfer

pas adapté

débuter

un certain sens de
l'équilibre

Nous avons fait le constat durant nos entretiens que nos enquêtés, pour trois cas sur quatre ont pratiqué des activités sportives autres que nautiques. Il est vrai que tous se sont imprégnés de la mer. Mais ils ont été influencés par d'autres tendances ou ont développé d'autres passions. Benjamin a par exemple été très passionné de moto. Il a arrêté cette pratique suite à une grosse blessure au tibia péroné. Tout comme Yannick qui pratiquait de la course à pied et qui a dû y mettre fin à cause de douleurs trop importantes. Ces deux enquêtés on en fait découvert leurs activités actuelles bien après avoir arrêté la précédente. Quentin lui se prétend avoir été un petit garçon comme les autres pour avoir suivi la vogue et le succès de l'activité football en Bretagne. Il s'est ensuite laissé tenter par l'escrime qu'il a pratiqué pendant cinq ans, avant d'abandonner complètement et de se mettre au body surf. Enfin Antide a toujours pratiqué des sports nautiques. Il a commencé par la voile pour ensuite se diriger vers la planche à voile et le speed-sail et continuer par le surf. Actuellement, il pratique toutes ces activités en accrochant davantage la planche à voile, le speed-sail puis le surf. Le point commun qui réside entre ces quatre rencontres est le changement d'activité sportive arrivé en même temps qu'un changement de vie (nouveau lieu d'habitat, nouveau travail, nouvelle

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étude, à la suite de problèmes de santé...). Aussi, ce que nous pouvons retenir de ces quatre enquêtés et que tous ont pratiqué une activité nautique autre que celle pratiqué aujourd'hui. L'autre cas de figure est que certains pratiquent plusieurs activités nautiques actuellement et d'autres envisagent d'en essayer une autre. Une pratique nautique au moins est, a été et sera toujours pratiqué probablement dans leurs vies.

Proprement au lancement dans l'activité surf et au regard des informations obtenues, aucun n'a sollicité l'usage de cours réguliers pour l'apprentissage de la pratique. Par apprentissage, nous voulons parler des débuts sur une planche de surf mais aussi, des débuts dans la lecture des vagues et des conditions météorologiques. Cela se vérifie également sur le choix de la planche pour débuter qui, pour chacun d'entre eux n'était pas adaptée. Le surf est en fait une activité qui se pratique davantage librement qu'en club. En Bretagne, les écoles existent d'ailleurs depuis peu de temps. C'est certainement la principale raison pour ne pas avoir pris de cours, c'est aussi ce qui fait du surf une activité très spéciale. Nombreuses activités nautiques peuvent s'apprendre seul. Sinon, elles suggèrent des cours mais par la suite, sont davantage appréciées dans une pratique libre plutôt qu'encadrée. Nous l'avons souligné durant nos entretiens de terrain et le remarquons à présent dans les résultats des entretiens semi-directifs. Tous pratiquent librement à l'exception d'Antide. Mais ce dernier emprunte seulement du matériel et pratique sans encadrant pour certaines pratiques. Pour les autres, il détient son propre équipement.

 

Addiction au surf

Addiction, Se dit

 
 
 
 
 

Addiction à

 

Profil sportif :

« besoin », sport

hyperactif, sport

l'adrénaline

Addiction à « la

Addict

individuel,
solitaire

individuel,
solitaire

« euphorie »

vague »

Dès le commencement de leur activité, dès les premières sessions effectuées, l'ensemble de nos enquêtés révèlent une forme d'addiction au surf, au bodysurf et à la planche à voile à vague (car comme nous l'explique Antide, l'un de nos interlocuteurs, il y a différents types de planche à voile : pour les ballades, pour la vitesse, pour les figures, pour les vagues etc.). Interprétée et nommée de façons différentes, ils parlent d'un fort attrait conscient et parfois inconscient qu'ils ont en commun. Si certains d'entre eux sont, selon nous, des individus au tempérament calmes et d'autres au tempérament agités, tous démontrent cette addiction à

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l'activité nautique. Antide, notre plus jeune enquêté a éprouvé des difficultés à expliquer le sens de l'adoration non maitrisée pour son activité surf :

Enquêté : Tu n'as jamais eu envie de faire du foot par exemple ?

Enquêté : Bah non, on en fait pour s'amusé comme ça de temps à autre mais ce n'est pas ... pour s'amuser entre copains mais jamais... bah de façon intense mais ce n'est pas un vrai besoin, si je n'en fais pas je ne me dis pas à punaise je dois louper quelque chose, c'est vraiment, oh je vais louper une vague, il y a une vague là, il y a de bonnes conditions au spot, il faut que j'y aille et truc comme ça quoi. C'est vraiment, les vagues, les vagues, les vagues ! (rires).

Plusieurs fois, il a répété le mot « vague ». Nous considérons alors dans son cas qu'il existe une addiction à la vague. Par ce terme, il faut comprendre une envie démesurée d'être « sur la vague » et être sur la vague, c'est de sentir sa poussée, son déferlement, son énergie. C'est ressentir la vitesse et l'élévation sur la vague. Il explique dans son langage que c'est également de la voir en arrivant sur le spot et déjà, ressentir son attraction. Yannick se dit hyperactif, en réalité il se décrit comme une personne très agitée. Pour être calme et apaisé, il doit absolument se dépenser et cela passe par une session de surf. Il explique même que son corps lui demande d'être fatigué :

«Il faut qu'il y ait toujours, en gros j'ai toujours mon cardio qui est à fond, il faut que je fatigue mon coeur, il est toujours en demande de faire du sport.»

Nous avions noté lors de l'analyse de nos entretiens de terrain, que les activités nautiques constituaient en générale, des activités complètes. Ce sont des activités sportives travaillant aussi bien le haut que le bas du corps, l'équilibre, le rythme cardiaque et le mental. Le surf pour Yannick constitue une addiction dans le sens où seule cette activité l'aide à se sentir bien. Nous avons reconnu Quentin de nos quatre enquêtés, comme étant le plus calme intérieurement et extérieurement. Nous mesurons souvent une addiction à un sport à un comportement agité continuellement ou juste avant le démarrage de la pratique. Pourtant, nous n'avons vu en Quentin, qu'un être calme et serein. Cela n'empêche toutefois pas notre pratiquant de surf et de body surf de contenir en lui cette forme d'addiction. Dans un échange calme, paisible et pacifique, un premier mot a retenu notre attention :

Enquêteur : Qu'est-ce que ça te fais, quand tu sais que dans 1h il y a une session, que tu es chez toi en train de te préparer pour y aller, tu vas prendre ta voiture et aller à tel spot, tu es dans quel état ?

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Enquêté : Bah euh, bah ouais tu es bien quoi, presque euphorique, bah c'est top quoi, c'est une des meilleures sensations qu'on peut avoir. Tu es impatient, tu es content, tu as le sourire aux lèvres, tu as hâte d'y être quoi.

« Euphotique », ce terme dénote un soupçon de contradiction avec son intérieur calme et serein. Il est vrai qu'il se distingue de la simple joie, par un trait d'extravagance et d'exaltation à l'origine d'une addiction profonde, dans ce contexte d'un départ pour une session de surf. « Impatience » et « hâte » ajoutent également la preuve d'une addiction puisque ce sentiment se déclencherait difficilement chez un être complètement zen. De plus Quentin semble fortement apprécier la vitesse et la prise de risque, il nous délivre plus tard très simplement qu'il aime ressentir ce qu'il appelle « les pics d'adré » :

Enquêteur : Bah dis donc ! Tu aimes conduire les choses en fait ?

Enquêté : Ouais, enfin tout ce qui file un peu d'adrénaline quoi ! Je préfère conduire la moto et le

bateau que la voiture quoi. Bon mais la voiture c'est plus pratique.

Enquêteur : Aaahh, donc tu es attiré par la vitesse ?

Enquêté : Ouais, essentiellement...

Enquêteur : Tu as besoin de te faire peur ?

Enquêté : Ouais j'aime bien, j'aime bien...

Enquêteur : Et tu sais pourquoi ?

Enquêté : Bah ça fait des pics d'adré un peu, ça fait du bien !

Enfin Benjamin présente lui aussi, une forme d'addiction à sa pratique du surf. Clairement, il explique qu'elle représente bien au-delà d'une simple envie, « un besoin » c'est-à-dire une exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à sa vie :

Enquêteur : Pour toi le surf c'est une véritable passion mais à quel point, tu pourrais arrêter là d'un coup ?

Enquêté : Bah ça serait compliqué en fait, ça changerait beaucoup, euh j'en ai besoin en fait.

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Faire le vide,

 
 
 

Objectif de la
pratique

forme d'évasion,
exutoire sur les

Oublier le stress
du travail,

Satisfaire un
besoin de voir et

Activité

compensatoire au

 

tracas de la vie

échappatoire

d'être dans l'eau

travail

 

Abordable

Abordable

 

Plus abordable que

 

financièrement et

financièrement et

Activité

les autres activités

Avantage de la

moins de matériel

moins de matériel

abordable en

car matériel moins

pratique

que les autres

que les autres

besoin de

encombrant et qui

 

pratiques

pratiques

matériel

demande moins de

 

nautiques

nautiques

 

préparation

Si nos enquêtés accordent autant d'importance à leurs pratiques nautiques et s'ils les rendent si indispensables à leurs vies, c'est parce qu'elles revêtent un rôle compensatoire aux difficultés du quotidien. C'est néanmoins ce qu'il ressort énormément de nos entretiens. Yannick et Antide citent la pratique nautique comme le remède pour décompresser des difficultés au travail. Voici comment Yannick explique cela :

Enquêteur : Et alors l'activité en elle-même qu'est-ce qu'elle te procure ?

Enquêté : Bah moi c'est euh, il faut qu'il y ait toujours, en gros j'ai toujours mon cardio qui est à fond, il faut que je fatigue mon coeur, il est toujours en demande de faire du sport. Donc euh, souvent avant d'aller à l'eau c'est, j'ai le coeur qui bat un peu plus fort, parce que je sais que j'ai besoin de ma dose quoi ! Et puis quand je suis bien crevé que je n'arrive plus à ramer et que je suis mort, là ça va quoi, là je suis bien, là je commence à me dire qu'il faut que je sorte de l'eau (rires). Donc là ouais, c'est un apaisement, je pense aussi c'est une échappatoire par rapport au stress de mon entreprise. Parce que je suis quelqu'un d'assez stressé à la base, c'est pour ça que j'ai appelé mon entreprise JardiZen Paysage, et c'est vrai que c'est vraiment le sport, en particulier le surf, un moyen de décompresser quoi (...)

Benjamin voit les choses de la même façon, à la différence près qu'il ne parle pas forcément que des contrariétés relevant de la vie professionnelle mais désigne plus généralement, « les tracas dans la vie » Nous devinons que pour Antide, s'offrir une session de surf ou de planche à voile est un peu comme une récompense bien méritée à la quantité de travail donné dans le cadre de ses études :

Enquêteur : Et lorsqu'il y a aucune condition possible comment tu te sens ?

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Enquêté : Oh limite même pas quoi en fait... Enfin ça dépend si un peu... en fait quand tu viens de bosser bien les deux semaines avant et tout et que tu as vraiment envie d'aller dans l'eau, d'avoir des vagues ... Après si c'est vraiment une semaine ou tu es peinard, tu t'en fou un peu.

Enfin, Quentin voit l'objectif de la pratique sous un autre angle. Nous avons dit précédemment que malgré la forme d'addiction présente en lui, c'était une personne plutôt calme et zen. C'est manifestement la raison pour laquelle, il n'évoque pas un besoin compensatoire au stress et aux désagréments de la vie quotidienne. Il nous confit d'ailleurs avoir arrêté toutes activités pendant un an et demi lorsqu'il était à Paris pour les études. Lui, n'explique pas instinctivement son investissement dans la pratique du surf et du body comme remède anti-stress, anti-nervosité. En premier lieu, il le détermine comme un besoin de voir la mer et d'être dans l'eau tout simplement. Il le voit peut-être même comme un remède « anti-paresse » :

Enquêteur : Et ça représente quoi pour toi ces loisirs en dehors de l'activité elle-même ?

Enquêté : Bah c'est même un mode de vie, c'est... bah c'est tout ce qu'il y a autour quoi.

Enquêteur : Et c'est quoi autour ?

Enquêté : Bah c'est aussi être dans la nature, être en extérieur, profiter du beau temps, ou du mauvais temps d'ailleurs. C'est genre être presque content qu'il y ait une tempête parce que bah plutôt que de se dire ah bah il y a une tempête je vais rester toute la journée devant la télé. Et ça veut dire bah il y a une tempête je vais pouvoir me faire plaisir quand même. C'est un peu une communion avec la nature par tous les temps, c'est un peu hippy mais c'est un peu ça.

Nous avons décelé dans les échanges entres chacune des personnes rencontrées un point commun sur le choix de surfer, que nous pouvons qualifier d'« avantage » qu'offre la pratique. Les uns et les autres m'ont avoué trouver l'activité plus abordable que d'autres activités nautiques en termes financiers et en besoins en matériels. C'est réellement la première chose que nous avons entendu de Benjamin lorsque nous avons demandé ce qui était particulier au surf :

Enquêteur : Et si tu compares la moto au surf, qu'est-ce qu'il y a de différent au surf ? Tu ne penses pas que tu pourrais découvrir un autre sport et le remplacer du surf ? Pourquoi spécialement le surf ? Enquêté : Parce que c'est quelque chose d'abordable aussi, ce n'est pas compliqué, tu achètes une planche et une combinaison et tu vas dans l'eau et puis voilà quoi(...)

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Par exemple, Antide nous a raconté que lorsqu'une session accessible en surf comme en planche à voile se présentait à lui, il préférait faire du surf pour la simple raison que c'est l'activité la moins contraignante en termes de matériel. Il nous l'a expliqué toujours sur le ton de l'humour mais a semblé être vraiment sincère :

Enquêteur : Donc pour les vagues tu préfères le surf ?

Enquêté : Ouais le surf.

Enquêteur : Et saurais-tu me dire pourquoi ?

Enquêté : Alors euh, si un peu parce que déjà comme la mer à Plestin elle se retire vachement loin, la flemme de préparer le matos, de l'amener au bord de l'eau, alors que tu peux avoir un spot, choper ta planche de surf et hop tu parts ta planche sous le bras c'est beaucoup moins de préparation !

Sensations avant la pratique

Impatience,
empressement

Accélération
rythme cardiaque

« Euphorique »

Impatience,
« envie » « je suis
comme un
dingue »

Sensations
pendant la
pratique

Epuisement
positif, « en
rythme avec la
vague »

Epuisement
positif, privilégié,
profiter avec les
copains, liberté

Profiter avec les
copains, profiter
du beau et du
mauvais temps,
« sensation
complète »

« la vague, la
vague, la vague »
excitation

Sensations après
la pratique

Apaisement, bien-
être, se sentir léger

Apaisement, bien- être, être vider

Apaisement, bien-
être, détendu

Apaisement, bien-

être

Nous avons veillé lors de nos rencontres à ne pas omettre de poser quelques questions que nous trouvions importantes dans le cadre de notre enquête. Celles concernant les sensations ressenties vis-à-vis de la pratique en faisaient partie. Nous cherchions à savoir ce que nos pratiquants ressentaient avant de pratiquer, pendant la pratique et après avoir pratiqué. Nous voulions avoir des précisions aussi bien sur le ressenti psychologique que sur le ressenti physiologique. Ceci, toujours dans l'objectif de vérifier notre hypothèse qu'il s'agit véritablement de pratiques spéciales, du fait notamment qu'elles procurent des sensations spéciales. Globalement, les sensations avant la pratique sont les mêmes pour les uns que pour les autres. Dites de manières différentes et révélées sous des termes plus ou moins forts en

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sens, nos enquêtés évoquent en fin de compte les mêmes sensations. « L'impatience consciente » représente le sentiment commun de nos interrogés avant de pratiquer leurs activités nautiques, le surf en particulier. Yannick cite un ressenti physiologique avant de pratiquer :

Enquêteur : Et alors l'activité en elle-même qu'est-ce qu'elle te procure ?

Enquêté : Bah moi c'est euh, il faut qu'il y ait toujours, en gros j'ai toujours mon cardio qui est à fond, il faut que je fatigue mon coeur, il est toujours en demande de faire du sport. Donc euh, souvent avant d'aller à l'eau c'est, j'ai le coeur qui bat un peu plus fort, parce que je sais que j'ai besoin de ma dose quoi !

L'accélération du rythme cardiaque serait ici, le résultat d'une impatience éprouvée par Yannick. Benjamin exprime son impatience par un empressement vers le spot de surf. Il présente cette précipitation vécue par un exemple concret :

Enquêteur : Tu me parles des sensations, tu peux m'en parler un peu plus ? Qu'est-ce que tu ressens avant d'aller à l'eau déjà, pendant que tu surfes et après ?

Enquêté : Bah avant d'aller à l'eau déjà, quand je sais qu'il y a les conditions j'ai une sorte de, d'impatience, je serais capable de rouler plus vite avec ma voiture pour arriver plus vite au spot. Déjà ! Donc c'est une précision déjà qui montre que tu es motivé, super excité (...)

L'impatience, la motivation et l'excitation sont les causes du comportement de Benjamin sur le trajet vers le spot. Antide expose son impatience par des expressions marquantes pouvant paraître exagérées mais auxquelles il croit réellement :

Enquêteur : Et alors que ressent tu avant tes pratiques, je veux dire quand tu t'apprêtes et te rends sur ton lieu de pratique ? Pour chacune de tes pratiques hein...

Enquêté : Alors pour le surf, tu sais qu'il y a une bonne session bah alors là tu fais tout pour y aller là ! Ta l'envie d'y aller un truc de malade ! Et physiquement en fait, ça dépend à quelle heure c'est quoi, le matin, tu as envie d'y aller mais tu as la tête complètement dans les vapes, si c'est l'aprem tu es au taquet, tu arrives là tu regardes où sont les vagues et tout, je suis quand même un peu endormi avant d'aller dans l'eau mais une fois que tu arrives au bord bah là tu oublis tout. A l'extérieur je peux paraître tranquille mais à l'intérieur je suis comme un dingue (rires) Il y en a qui arrive à attendre le meilleur moment et tout mais une fois que moi je suis au bord de la flotte ...

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« Tu fais tout pour y aller » : Par ces mots, nous avons l'impression que la pratique du surf est une activité importante, déterminante dans sa vie, qui a un enjeu considérable. Antide place donc le surf comme une activité indispensable et presque obligatoire.

« Tu as l'envie d'y aller un truc de malade ! » : Derrière le mot « envie » et par le ton employé, nous devinons encore qu'il s'agit davantage d'un besoin, d'une nécessité, d'une obligation et d'une essentialité à son bien-être. « Un truc de malade », ce terme met en avance l'empressement et l'irrésistibilité consciente à la pratique. Un sentiment non maitrisé par le pratiquant qu'il compare à un besoin maladif, à une vraie maladie.

« Une fois que tu arrives au bord bah là tu oublis tout » : Nous nous apercevons ici, que le manque ne se situe pas franchement dans le fait de pratiquer mais précisément dans le besoin de se rassurer de pouvoir pratiquer. La vue de l'eau, l'exposition des sens à la mer suffisent à rassurer notre pratiquant et à effacer quelque part, ce que nous pouvons identifier comme des « pulsions ».

« A l'extérieur je peux paraître tranquille mais à l'intérieur je suis comme un dingue » : Là encore, Antide compare son état avant d'aller à l'eau comme un état maladif. Un état tout à fait conscient, non maîtrisé dans son intérieur, c'est-à-dire que l'excitation et là et il ne peut la faire disparaître mais, parfaitement domptée et contrôlée donnant l'apparence de quelqu'un de reposé et tranquille.

Par ces références, nous pouvons admettre que nos enquêtés ressentent effectivement tous la même émotion. Cependant, elle est ressentie d'intensités différentes. Ceci dû certainement aux différents caractères et tempéraments des personnes questionnées. Nous avons vu plus tôt dans l'exposition des résultats, que Quentin lui était quelqu'un de calme et serein. Lui traduit son impatience de cette manière :

Enquêteur : Qu'est-ce que ça te fais, quand tu sais que dans 1h il y a une session, que tu es chez toi en train de te préparer pour y aller, tu vas prendre ta voiture et aller à tel spot, tu es dans quel état ? Enquêté : Bah euh, bah ouais tu es bien quoi, presque euphorique, bah c'est top quoi, c'est une des meilleures sensations qu'on peut avoir. Tu es impatient, tu es content, tu as le sourire aux lèvres, tu as hâte d'y être quoi.

Quentin utilise de nombreux termes pour expliquer son état avant d'aller surfer. Des termes forts comme la hâte et l'euphorie sont modérés par d'autres mots et discours comme « tu es bien », « c'est top », « tu es content », « tu as le sourire aux lèvres ». Ils présentent un état de joie et de bien-être n'atteignant pas celui de l'excitation, de l'exultation ou de la précipitation.

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L'échange nous a montré que le tempérament calme de Quentin ne l'empêchait gère de ressentir l'impatience. Cette émotion est présente mais tout simplement plus modéré chez une personne comme Quentin.

Il est vrai que tous désignent « la vague » tout au long des entretiens, l'élément qui fait la spécificité de la pratique du surf. Nous l'avons explicité lors de l'analyse des entretiens de terrain et pouvons à présent confirmer son importance dans la procuration d'émotions pendant la pratique. Nous avons toutefois décelé quelques disparités dans les sensations perçues pendant la pratique. Globalement, toutes les sensations citées sont perçues par tous les enquêtés. La différence appartient à la priorité donnée plutôt à l'une qu'à l'autre, en fonction des pratiquants. Nous avons saisi cet écart parfois, selon le nombre de fois citée et parfois, selon les premières choses évoquées en sus de nos impressions sur chacun d'entre eux.

Quand nous avons demandé à Benjamin ce qu'il ressentait pendant qu'il surfait, il nous a essentiellement spécifié les sensations en rapport direct avec la glisse et la vague :

Enquêteur : Mais quand ça se passe bien ?

Enquêté : Quand ça se passe bien, bah là c'est que du bonheur quoi ! Quand il y a grand soleil et qu'il y a on va dire une taille de vague très ludique, on va dire parce que je pense que dans le surf il y a un côté ludique et il y a un côté technique. Ca dépend où tu surfes, ça dépend ce que tu surfes comme planche, ça dépend de pleins de choses en fait, de ta condition physique aussi ... mais il y a des moments ou tes sessions c'est très ludique quoi, avec des vagues très longues euh, avec des vagues d'école quoi. Tu vas à la Torche, la première session de ma vie que j'ai fait à la Torche, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, je me suis retrouvé dans des conditions pas très grosses, il y avait un petit, ouais 1mètre et ben j'ai pris beaucoup de plaisir parce que, voilà il y avait de la période, j'avais le temps de surfer une vague, de la surfer jusqu'au bout, de revenir tranquillement, revenir au pic me replacer de reprendre une vague... Donc ouais sinon je ne sais pas je suis content, bah déjà le drop c'est, le take-off c'est déjà pleins de sensations et après une fois qu'on est parti sur une vague et qu'on ... qu'on est en rythme avec la vague, en fait on se sent bien, on calcul et on, voilà on sait qu'on peut faire des manoeuvres voilà, c'est du bonheur quoi.

Il a expliqué d'abord qu'il existait un côté ludique du surf et un côté technique. Ces descriptions nous ont montré que par certains côtés, Benjamin enviait et désirait développer son côté technique. Il apprécie dans le sport et le surf en particulier, la performance. L'améliorer et la voir s'améliorer. Pour l'instant, Benjamin débute et prend du plaisir sur les sessions ludiques en envisagent l'avenir sur des sessions où le plaisir est de faire des

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performances. Très vite, il est en effet passé sur les sensations provenant justement de l'aspect technique de la pratique : Le plaisir lié à la période des vagues (longue donc offrant une pratique plus facile), lié à la longueur des vagues (un déferlement long et lent permettant une glisse plus facile), il cite d'ailleurs « les vagues d'écoles », lié au pic de la vague (être placer au bon endroit, au bon moment, c'est-à-dire l'endroit de la vague où elle va commencer à casser, lié au drop, au take-off (se mettre debout sur la planche), aux manoeuvres. Il cite rythme, calcul, deux termes exprimant des technicités sur une vague. Benjamin priorise son plaisir pendant la pratique sur les émotions procurées par les technicités du surf. De la même manière, lorsque nous avons demandé à Antide ce qu'il ressentait pendant la pratique, il a remémoré en premier lieu, l'aspect technique de la pratique. Il explique que les sensations de glisse viennent très vite dès les premières vagues prisent lorsque le pratiquant est débutant :

Enquêté : Le surf ce n'est pas, ce n'est même pas forcément un truc pour eux, la performance tu vois, (...)

Mais il le soumet.

(...) c'est être dans les vagues et avoir la sensation sur les vagues quoi. C'est ça qui est dingue, pour les sports comme ça en fait, un peu de glisse et au bout d'un moment, juste le fait de savoir en faire, tu es content parce que tu as des sensations très vite. Tu ressens très vite de petites sensations que tu veux ressentir plus fort. Bon on cherche forcément à progresser, à se mettre en compétition avec les autres, mais tu te dis que bah finalement ce n'est pas l'essentiel du sport quoi, ce n'est pas la course à pied le marathon et tout et c'est finalement pour ça que les gens arrêtent... Les surfeurs surfent généralement beaucoup plus vieux parce que même si tu ne sens pas que tu peux gérer beaucoup mieux bah c'est juste le fait de faire du surf.

Nous avons évidemment interrogé Yannick et Quentin sur les mêmes questions. Le rapport avec la performance et l'aspect technique de l'activité sportive du surf n'ont pas été les premières choses abordées par nos deux autres enquêtés. Yannick a d'abord formulé l'aspect humain et environnemental de la pratique :

Enquêteur : (...) Tu vas me dire ah oui on en était là ! Donc on était parti sur la question qu'est-ce que tu ressens physiquement et mentalement avant la pratique et maintenant on va faire, pendant la pratique ! Dis-moi tout ?

Enquêté : euh... c'est dur ! Je ne sais pas ...Pendant le surf alors c'est euh, qu'est-ce que je ressens vraiment par rapport à la pratique quoi ?

Enquêteur : Ouais !

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Enquêté : Par exemple une session du matin quand le jour se lève, tu as toujours ce sentiment de liberté, d'avoir vraiment une chance, de profiter avec les copains... Puis ouais tu penses aux gens qui sont en train de prendre le métro à Paris par exemple, tu te dis, bin ouais je suis quand même bien chez moi quoi. Donc voilà c'est toute la positive attitude quoi ...

Enquêteur : Tu as l'impression d'être privilégié ?

Enquêté : Ouais d'être privilégié de pouvoir faire ça quoi, quand tu te dis, quel pourcentage de la population peut faire ça, à mon avis on n'est pas si nombreux que ça au final...

Yannick évoque la lumière du jour, le sentiment de liberté lié à son site de pratique. Ensuite il nous a parlé du partage qui existait avec ses copains, c'est-à-dire d'autres pratiquants de surf. Nous admettons par ces mots qu'il existe chez Yannick une priorité consacrée au contact avec les autres et l'environnement dans la pratique du surf. Il compare Paris et son « chez moi ». Il se représente la capitale par le métro et son « chez moi » par sa pratique de surf. Il se sent privilégié d'être ailleurs qu'à Paris et par conséquent, de pouvoir pratiquer le surf plutôt que de prendre le métro. Tout un imaginaire environnemental est présenté par Yannick, un environnement qu'il considère idéal et unique. Nous retrouvons chez Quentin ce même point de vue. Plus pondéré, la dimension humaine et la dimension environnementale sont là encore formulées en premier lieu :

Enquêteur : Et pendant la session, on en a un peu parlé mais essaie d'expliciter ce que tu ressens lorsque tu es à l'eau et lorsque tu surfes...

Enquêté : Bah déjà souvent tu es avec des copains, enfin moi j'aime mieux aller avec des collègues parce que c'est toujours plus sympa de partager ces moments et puis euh, sinon euh, bah profiter du soleil ou même j'aime bien la pluie qui tombe sur moi quand je suis à l'eau, ça ne me dérange pas. La glisse et puis euh, savoir lire les vagues, savoir bien se positionner. Et quand tu vois la vague qui arrive et que tu es pile poil au bonne endroit, c'est une sensation complète, c'est une sensation absolument géniale !

Quentin parle d'abord du partage entre surfeurs de la pratique lors d'une session. Il poursuit en présentant l'exposition au soleil et à la pluie. Vient seulement après la dimension technique de la pratique. Il est important de préciser qu'avant ce présent échange, nous avions déjà évoqué le sujet dans le but de comparer le body et le surf. Quentin avait alors mis en avant l'aspect environnemental des pratiques auquel il accorde, nous l'avons compris, énormément d'importance :

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Enquêteur : Bon ça m'intéresse bien de parler de tout ce qui est sensation émotions procurées par la pratique ! Pour toi ce sont les mêmes en body et en surf ?

Enquêté : Bah en fait ouais ce sont les mêmes parce que... l'émotion générale c'est d'être dans la nature, dans l'eau, d'être bien. (...)

Nous voulons ajouter l'effet de l'expérience sur l'émotion ressentie avant et pendant la pratique. Nous nous somme aperçu que le degré de certaines émotions variait en fonction du niveau du pratiquant. Non en rapport à l'âge mais, plus selon si le pratiquant est débutant ou confirmé. Un pratiquant semble ne plus être débutant au-delà de trois années de pratique. Yannick qui pratique maintenant depuis huit ans environ, nous a partagé son expérience dans ses débuts. Il a raconté qu'il était auparavant quand même plus impatient d'aller pratiquer que maintenant :

Enquêteur : Donc dis-moi, que ressens-tu avant d'aller surfer, pendant et après ? Alors, avant pour commencer ?

Enquêté : Alors quand j'ai démarré ce n'est pas pareil que maintenant déjà, quand j'ai démarré le surf c'était vraiment une excitation, aller surfer c'était vraiment avoir une belle vague déjà, euh vraiment même énervé quoi d'aller dans l'eau, limite courir parce que tu vois une vague dérouler t'en a déjà raté une quoi.

Nous voyons bien ici que Yannick sépare ses sensations d'avant en tant que débutant, à ses sensations de maintenant en tant que confirmé. Aussi plus tard dans l'échange, il expliquera davantage son rapport à l'environnement et la connotation « sport de partage » plutôt que l'aspect technique de la pratique. Nous comprenons ici que lorsqu'un pratiquant débute, il est davantage concentré sur son amélioration et la performance technique de sa pratique. Avec l'expérience, le pratiquant se sent plus à l'aise et apporte beaucoup plus d'attention à l'environnement qui l'entoure (nature, autres pratiquants, animaux marins...). Quentin lui, bien qu'il soit débutant en surf, par son expérience et son niveau confirmé en body, il apporte déjà beaucoup plus d'attention à la naturalité de la pratique que les débutants n'ayant jamais utilisé une planche.

Qu'importe le niveau de pratique, la sensation après une session est la même pour tous les pratiquants. Une sensation de bien-être et d'apaisement. Benjamin nous l'a en effet expliqué avec ces mots :

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Enquêteur : Et après la session ?

Enquêté : Après la session j'aime beaucoup parce qu'en fait, j'ai une sensation d'apaisement, de bien-être en fait. Même des fois ça m'arrive, j'ai beaucoup bossé, euh, je fais super attention à mes gestes dans le travail mais il arrive que des fois tu as des petites douleurs dans le dos, tu as forcé, tu as porté plein de trucs, et bah le fait d'aller dans l'eau tu ressorts tu es léger tu es bien, bon après il faut bien penser aussi à s'étirer parce que des fois tu peux être aussi hyper tendu en sortant de l'eau parce que tu as fait forcer tout tes muscles du dos, tu t'es crispé donc voilà...

Antide quant à lui nous a simplement admis qu'il était détendu après une session. Il a mis en avant le rituel de la douche chaude qui duplique cette sensation :

Enquêteur : Pendant ou après la pratique ?

Enquêté : Ouais après, tu es détendu un truc de malade puis tu as la douche chaude très agréable !

Comme dernier exemple, Quentin lui a davantage développé les propos de Benjamin et Antide, il a même poussé un peu plus loin la réflexion axée sur la dimension écologique toujours :

Enquêteur : Ok. On a parlé de tes sensations pendant la session, comment tu en ressors après ?

Enquêté : Bah déjà je suis rincé déjà parce que c'est compliqué ! (rires) je dors super bien derrière ! Tu es détendu, tu t'es fait plaisir, tu es bien dans ta tête tu es bien dans ton corps, tu es fatigué donc tu te reposes après ouais, tu te fais un jacuzzi ! (rires) Non mais ouais tu es bien, tu es apaisé, tu es content d'avoir fait ta séance de sport ... je ne sais pas ça te remet dans le contexte aussi ! Tu n'es pas juste en train d'essayer de monter des vagues, c'est quand même la mer qui te le permet. On se rend compte que la force de la nature est réellement supérieure à la tienne. On a tendance à oublier des fois...

Non seulement Quentin se sent apaisé après sa pratique mais il réfléchit aussi à sa place dans la nature. Ses sensations après une session l'amène à réfléchir à ce sujet où il place la mer comme la plus puissante.

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Augmentation du

 

Augmentation du
plaisir avec

 

Augmentation du
plaisir avec

plaisir avec
augmentation de

Augmentation du
plaisir avec

augmentation de
la performance

Spécificité du

augmentation de

la performance

augmentation de

mais « tu ressens

surf

la performance,

« privilégié » d'un

la performance,

très vite de petites

 

« tributaire » de la
nature

rapport spéciale
avec la nature

« frustration » en
tant que débutant

sensations que tu
veux ressentir plus
fort »

Rapport à la

Attirance mais
pour la petite

 
 
 

compétition

compétition
amicale

Pas compétiteur

Pas compétiteur

Esprit compétiteur

 
 
 

Etre en accord

 
 
 
 

avec la nature,

« l'eau, la flotte,
ce sont les sports

Vision du surf :

Un contact (être

Un contact avec

« On se rend

sur l'eau que

la même chose

tributaire) avec

les éléments de la

compte que la

j'aime bien quoi

dites de façons

une force, une

nature

force de la nature

en fait c'est tout »

différentes

énergie

 

est réellement

 
 
 
 

supérieure à la
tienne »

Rapport avec la
mer

Tous s'accordent à dire que le surf est spécial dans le sens où l'apprentissage est extrêmement long comparé à d'autres activités sportives et nautiques. Plus le pratiquant améliore sa performance dans la pratique, plus il prend du plaisir. C'est la raison pour laquelle, Yannick ressentait et Quentin ressent parfois de la frustration dans les débuts de la pratique. Yannick nous a clairement démontré comment il a pu être frustré mais être tout de même facilement satisfait en ne prenant qu'une vague lors d'une session car, c'était déjà un pas vers l'amélioration de son surf :

Enquêteur : tu n'avais aucune appréhension en tant que débutant ?

Enquêté : Oh j'ai pris quelques boites hein ! Mais aller dans l'eau même quand limite la mer ça ne marche pas encore quoi, pour arriver avant tout le monde et avoir les premières vagues (rires) Mais vraiment, après de la frustration à l'époque parce que quand tu te prends une bonne vague et ben, ça a duré 10 secondes mais ta session est sauvé tu ressors avec le smile. Alors soit tu sors tu es super

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content tu as envie d'y retourner, soit tu es un peu dégoûté tu dis « j'irais plus » et puis deux jours après tu y retournes quoi ! En fait ce qu'il faut c'est réussir à avoirs les premiers belles vagues qui te reste dans la mémoire après tu veux toujours plus en fait.

Quentin nous a expliqué qu'il pouvait être parfois frustré mais par quel moyen il surmontait ses épreuves dans les débuts de sa pratique de surf :

Enquêteur : Bon ça m'intéresse bien de parler de tout ce qui est sensation émotions procuré par la pratique ! Pour toi ce sont les mêmes en body et en surf ?

Enquêté : Bah en fait ouais ce sont les mêmes parce que... l'émotion générale c'est d'être dans la nature, l'eau, d'être bien. Après body et surf, les sensations de glisse sont vraiment, bah c'est grisant quoi, mais c'est, ça rend addictif je pense. Et après comme je débute en surf, il y a pour l'instant encore une, une frustration. Parce qu'en body, enfin je n'avais pas un niveau de malade mais j'avais quand même un niveau correct et de passer au surf, bah clairement la sensation de glisse debout par rapport à allongé, elle est, enfin c'est... Je préfère après c'est, ça dépend des gens il y en a qui préfère le body. Après il m'arrive quand il y a une grosse session de reprendre le body histoire de bien profiter, caler deux trois figures pour ensuite mieux repartir sur le surf.

A sa manière, Antide a cherché à nous faire comprendre précisément ce caractère exceptionnel que l'on retrouve dans la pratique du surf dans cette présente phrase : « Tu ressens très vite de petites sensations que tu veux ressentir plus fort.» Antide est un surfeur qui aime beaucoup s'améliorer et être bon partout. C'est effectivement dans son caractère. Cependant, il explique par cette phrase que tous les pratiquants en général, recherchent toujours une amélioration dans sa pratique parce c'est une manière de se procurer plus de sensations. Qu'un surfeur soit extrêmement tourné vers la recherche de performance ou un autre extrêmement tourné vers la recherche de plaisir, dans les deux cas l'amélioration dans la pratique est fortement poursuivie.

Benjamin aussi a cherché à expliquer ce phénomène :

Enquêteur : De voir que tu t'améliores, ça te donne plus envie d'en faire encore ?

Enquêté : Bah oui, carrément, en fait c'est la progression aussi qui est motivante. Dans ma tête c'est j'y vais j'ai envie de me faire plaisir, j'ai envie de tenter des choses. Il y a un moment quand tu arrives à un très bon niveau de surf tu te fais vraiment plaisir, même si quand tu débutes tu te fais déjà plaisir, et plus tu avances, plus c'est additif en fait parce que tu te rends compte de tes capacités, de ce que tu peux faire, et voilà.

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Finalement, ce que l'on distingue de nouveau entre d'un côté Yannick et Quentin puis de l'autre Benjamin et Antide, c'est l'esprit compétiteur présent ou non. Benjamin et Antide présentent des attraits pour la compétition en surf. Benjamin l'a exactement explicité :

Enquêteur : C'est un peu ton objectif ça d'améliorer ta performance pour surfer du plus gros, du plus difficile ?

Enquêté : Ouais, ouais. Oui et non en fait. En fait je pars du principe que le surf comme n'importe quel sport en fait il y a un moment donné quand tu veux vraiment arriver à un grand niveau et surfer des grosses vagues et bah il faut aussi euh, voilà il faut avoir un entrainement spécifique enfin voilà il y a pleins de choses qui vont avec il y a, un mec qui veut surfer du gros c'est comme les pros quoi, il faut un physique, de la muscu, du cardio, une hygiène de vie hyper clean, il ne mange pas n'importe quoi, et euh, voilà, je pars du principe là que moi je veux rester en mode euh, c'est un loisir, peut-être un jour de la compet mais au niveau Bretagne enfin tu vois pas... Et toute façon, avant d'aller loin il faut déjà être bon tu vois et, même les petites compétitions plus ou moins amicales où il n'y a pas enfin tu vois se serait plus pour me tester un peu, prendre le côté sympathique et puis ...

Enquêteur : Tu es assez compétiteur alors quand même ?

Enquêté : Ouais je suis assez compétiteur, ouais le côté compet, se retrouver par exemple avec un pote à l'eau, je ne sais pas ça permet de tenter plus de chose.

Antide n'a pas forcément voulu exposé son attrait pour la compétition. Malgré tout, nous l'avons distingué par son attrait pour de nombreux sports nautiques qu'il pratique ou a pratiqué sous forme de compétitions. Également par l'emploi de l'humour, qui détourne le sens des phrases mais que nous comprenons tout de même. Voici un exemple montrant le profil compétiteur d'Antide :

Enquêteur : Et alors pendant le surf que ressent-tu alors ?

Enquêté : Tu as envie de flinguer tous les autres mecs qui sont autour, et tu es vachement détendu ! Enquêteur : Pendant ou après la pratique ?

Enquêté : Ouais après, tu es détendu un truc de malade puis tu as la douche chaude très agréable (rires)

Le sens donné à « flinguer » est selon nous celui de « éliminer ». Antide sait très bien que lorsqu'il pratique le surf, il le pratique de façon ludique, entouré d'autres surfeurs dans cette même vision de la pratique. En nord Finistère, nous avons observé que tous nos pratiquants rencontrés ne font pas de compétitions. Nous savons également que cette activité sportive à la

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particularité d'être très peu organisée dans des clubs. Malgré cela, tout en gardant un rôle ludique Antide cherche un peu le format compétitif et l'affrontement dans cette pratique.

A contrario, Yannick et Quentin ne possèdent pas ce profil compétitif dans la pratique du surf. Yannick n'a même jamais eu ce profil. Lorsqu'il faisait de la course à pied, il n'était pas compétiteur et aujourd'hui malgré son bon niveau dans la pratique du surf, il ne participe à aucune compétition :

Enquêteur : Tu pratiquais vraiment en loisir ou tu participais un des compétitions de trail par exemple ?

Enquêté : Je n'étais pas du tout compet moi. C'était pour moi, c'était compet dans mon intérieur on va dire quoi.

Quentin a pratiqué des sports en compétition (football et escrime) mais n'a jamais parlé d'un attrait pour ce format de pratique pour ses sports pratiqués avant, dans le surf et le body surf. Ces activités sont pour lui le moyen simplement de profiter de la mer et de la nature comme nous l'avions mentionné précédemment. D'après lui, cela s'expliquerait par le fait que le surf n'est pas seulement un sport mais aussi un art de vivre et qui véhicule des valeurs qui ne se rapprochent aucunement de la compétition :

Enquêteur : Et ça représente quoi pour toi ces loisirs en dehors de l'activité elle-même ?

Enquêté : Bah c'est même un mode de vie, c'est... bah c'est tout ce qu'il y a autour quoi.

Enquêteur : Et c'est quoi autour ?

Enquêté : Bah c'est aussi être dans la nature, être en extérieur, profiter du beau temps, ou du mauvais temps d'ailleurs. C'est genre être presque content qu'il y ait une tempête parce que bah plutôt que de se dire ah bah il y a une tempête je vais rester toute la journée devant la télé. Et ça veut dire bah il y a une tempête je vais pouvoir me faire plaisir quand même. C'est un peu une communion avec la nature par tous les temps, c'est un peu hippie mais c'est un peu ça.

Quentin définit l'activité surf par une communion avec la nature et compare avec humour l'activité à une pratique « hippie ». Les hippies étaient des personnes qui prônaient la paix, l'harmonie et la liberté puis rejetaient le mode de vie traditionnel de leurs parents (mode de vie alimentaire, la société de consommation, les règles d'hygiènes etc.)53

53 Barthes Roland. Un cas de critique culturelle. In: Communications, 14, 1969. La politique culturelle. pp. 97-

99.

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En parlant de ses vacances, Yannick, en fait également la référence :

Enquêteur : Et donc à côté du surf vous avez fait quoi ?

Enquêté : Plutôt style hippy barbecue (rires) au bord du fourgon et puis profiter du coucher de soleil, un bon apéro, l'apéro c'est important quand même ! (rires)

Finalement le surfeur est souvent comparé à des personnes comme les hippies parce que leurs modes vestimentaires, leurs comportements et l'activité identifiée à une forme de liberté se rapprochent de ces groupes. Quentin a ajouté des informations relevant finalement d'un rejet des contraintes et des effets négatifs d'une vie en société telle que la surconsommation, l'individualisme54, les impacts sur l'environnement :

Enquêté : Je ne sais pas, c'est un état d'esprit, une façon de vivre c'est, c'est certes prendre du plaisir à glisser mais euh, c'est aussi un partage avec les autres gens, c'est aussi un partage avec l'environnement, la nature et respecter, enfin ce n'est pas jeter des déchets dans la nature, ce n'est pas engueuler quelqu'un parce qu'il pique ta vague...

Le surfeur n'est pas un hippie même s'il en donne l'impression. Quelques éléments les rapprochent comme le retour à une vie simple et un rapport plus proche de la nature mais, le surfeur ne va pas à l'encontre de la société. Au contraire, il prend en compte ses contraintes et les adaptes à ses envies et besoins. Yannick et Benjamin ont trouvé un métier qui leur permette de faire du surf assez régulièrement mais, ont un métier « normal » et reconnu par la société. Nous pouvons dire qu'ils ne sont pas hippies car converger avec les comportements et opinions des hippies momentanément, ne suffit pas à les rendre comme tel.

La vision du surf est la même pour tous les surfeurs. Pas un surfeur ne parlera pas de cette dépendance à la mer et des contraintes naturelles auxquelles ils doivent s'accommoder. Quand benjamin nous confiait être tributaire de la nature pour sa pratique et aimait l'être... :

54 Si la société moderne offre aux individus la possibilité de s'autodéfinir sur le plan identitaire, elle leur procure aussi la possibilité de s'individuer et de se «tribaliser», c'est-à-dire de se couper de l'agir en commun, ce que révèle la fragmentation sociale et politique de nos sociétés tout autant que l'individualisme qui y domine. » Beauchemin Jacques, «Que reste-t-il du bien commun? Entre la loi du marché et l'individualisme», Les classiques des sciences sociales, 2004, pp.1-8

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Enquêteur : Pourquoi tu en as besoin ?

Enquêté : Parce que c'est un sport que j'aime beaucoup dans le sens j'aime bien être dans l'eau euh, je suis assez euh comment... le fait d'être tributaire d'une force de la nature en fait, parce que là une vague c'est une véritable force de la nature qui est déclenché par des dépressions par pleins de phénomènes météorologiques et en fait ça euh, bah je trouve ça cool de pouvoir bénéficier d'une énergie comme ça complètement gratuite et naturelle .

...Yannick nous livrait apprécier s'ajuster aux éléments naturels. Il a pris en comparaison le football et le handball pour évoquer cette singularité propre aux activités nautiques et au surf notamment. Celle de se jouer sur un terrain mouvant, à cause de facteurs naturels :

Enquêteur : toi comment tu vois le surfeur ?

Enquêté : Bah ce qui... moi je... c'est surtout de me rapprocher de la nature, être bien dans mon élément, puis profiter vraiment d'un instant simple, avec voilà un élément naturel. Et puis chaque session est différente parce que c'est la nature qui façonne les vagues donc euh, c'est toujours différent comparé à un match de foot, ou de hand où, où tu as bien sûr des éléments qui changent, le... le jeu par rapport au hasard, les joueurs, mais tu n'as pas bah voilà, le terrain il ne bouge pas quoi. Que là bah voilà ton terrain de jeu il est toujours différent, tu as la surprise quoi

Lorsque nous avions interrogé Quentin sur les sensations pendant une session, il nous avait même démontré qu'il lui plaisait de se rendre compte de la force de la nature :

Enquêté : (...) Tu n'es pas juste en train d'essayer de monter des vagues, c'est quand même la mer qui te le permet. On se rend compte que la force de la nature est réellement supérieure à la tienne. On a tendance à oublier des fois...

1er rapport avec

 

Timide, en

 

Bien introduit
dans le monde

la communauté

Facilité par des

rapport avec le

Assez facile, amis

nautique par

de surfeurs

connaissances

côté « réservé »
du sportif

pratiquants

toutes les
activités déjà
pratiqué

Rapport à la

 

Vu comme une

Vu comme une

 
 

Vu comme un défi

 
 

Vu comme une

population à

de « slalom »

contrainte et un

manière de voir

petite contrainte

l'eau

 

« danger »

des « collègues »

 

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En référence à tous les entretiens passés au cours de cette enquête avec des surfeurs, nous admettons deux premiers rapport avec la communauté et les groupes de surfeurs qui existent : Soit le contact a été simplifié et facilité par des proches ou amis communs entre l'enquêté et le groupe, soit il a été lent et timide pour ceux n'ayant aucune attache quelconque initiale à cette communauté ou groupes. Benjamin, Antide et Quentin se retrouvent dans le premier cas. Antide appartient même à différents groupes puisque d'un côté, il pratique le surf librement et de l'autre, il est membre d'un centre nautique pour la pratique de la planche voile notamment. Prenons l'exemple de Quentin pour le premier cas, celui d'une introduction et intégration facilité par des connaissances du milieu :

Enquêteur : Certes ! Et on en paye les frais ! (rires) Tu m'as dit que tu préférais aller à l'eau avec des potes tant qu'à faire, ces amis-là tu les vois en dehors des sessions ?

Enquêté : Ouais bah oui, la plupart des potes qui font du surf, je les connaissais avant aussi. Sinon ceux que j'ai rencontrés après sur les spots, euh, ouais ça m'arrive d'aller de temps en temps boire une mousse avec eux.

Contrairement aux autres, Yannick ne connaissait personne à son arrivée dans le milieu, son intégration a donc été longue. Nous avons remarqué selon ses propos, qu'il fallait qu'il passe une sorte d'étape dans la pratique du surf pour enfin être abordé par les autres. Comme si les autres surfeurs avaient observé pendant une longue période le nouveau et, avaient attendu de voir s'il allait résister à la succession d'échecs et ne pas abandonner, avant de faire la démarche de venir le rencontrer. Yannick nous a raconté cela comme si ces autres surfeurs qui sont maintenant ses amis, avaient eu un comportement normal :

Enquêté : Ouais bah après, c'est Erwan, un des plus vieux à l'eau avec qui j'ai parlé en premier, avec qui je me suis rapproché, Erwan et Philippe aussi dans les mêmes âges, et puis du coup voilà on a commencé à délirer ensemble quoi, à créer des liens d'amitiés... Donc au bout d'un moment ils m'ont dit « vient surfer avec nous » mais bon pendant 3 ans j'ai dû faire marrer certain ça c'est sûr ! A surfer comme une kiche et après au bout de 3 ans, ils se sont dit, celui-là il en veut quand même donc euh...

Enquêteur : ils sont venus te voir ! Tu as trouvé que c'était un peu fermé comme euh ...

Enquêté : Fermé euh, après non parce que moi aussi j'étais un peu fermé, de nature réservé donc je n'allais pas forcément, enfin... après c'est de la timidité hein, c'est pour ça que je n'allais pas trop vers eux...

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Enquêteur : Mais tu penses quand même que même si tu n'aurais pas été comme ça, tu te serais intégré facilement où...

Enquêté : Ah oui j'aurais fait l'effort je pense euh ouais je me serais intégré plus vite oui.

Il nous a également expliqué que sa timidité a joué sur sa lente intégration mais son discours nous montre qu'il existe vraisemblablement un rituel d'intégration que les personnes qui viennent avec des amis surfeurs déjà intégrés aux groupes ne connaissent pas. Il est vérifiable ici qu'une personne non pratiquante et débutante, venant avec un membre d'un groupe de surfeur, s'intègre plus facilement. Celui qui accompagne le débutant voit son choix respecté par les autres. Yannick semble avoir approuvé le mode d'intégration qu'il a vécu dans ses débuts. Cela cultive d'autant plus ce rituel. En discutant de l'image du surfeur à la télévision, Yannick a totalement réfuté ce qu'elle véhiculait. Il nous a expliqué son agacement vis-à-vis des actions des médiats, qui entrainaient la venue de nombreux touristes. Nous retrouvons l'attachement à ce rituel lorsqu'il parle de ces touristes venus surfer mais ne sachant pas ce qu'est le surf véritablement. Cette révulsion est certainement le résultat d'une comparaison de son expérience à celle des touristes et, l'un des facteurs de la création et l'existence de groupes :

Enquêteur : tu es vraiment gêné par cette image qui se dégage du surf ?

Enquêté : bah c'est surtout que... Je pense à ma gueule aussi mais c'est que ça ramène beaucoup de monde l'été, bon après c'est, c'est surtout ce n'est pas qu'ils sont gênant au pique, ce n'est pas ce côté prioritaire tout le temps, c'est plutôt dangereux quoi parce que ta plein de monde quoi. Et peut-être il y a quelque chose à travailler sur la sécurité l'été, quand tu as du monde partout, surtout en Bretagne ce n'est pas encore très développé l'école quoi. Encore dans les Landes c'est rangé quoi, peut-être un peu plus. Quand tu as tout le monde mélangé euh, bah c'est bien ça te fais des exercices quand il y a des plots à éviter mais (rires). Mais bon c'est un sport difficile, il faut persévérer ... Je sais très bien que l'hiver on ne sera jamais plus quoi. Après l'été quand t'en a chié l'hivers et que tu te retrouves avec plein de monde que tu ne peux pas vraiment en profiter... tu as le parisien, faut le dire, bon c'est pareil c'est un cliché hein mais le parisien qui tout lui appartient, il a le fric il arrive avec toutes ses planches toutes neuves et puis il vient surfer là deux semaines, le sport est à lui, c'est cliché, ils ne sont pas tous comme ça, mais il y en a ! Où après ta tous les gens qui veulent s'amuser, et qui ne se rendent pas compte que ça peut être dangereux aussi parce que plutôt qu'il y ait une zone pour les débutants, bah ils essaient d'aller au pic et puis, ils se prennent la mousse, ils sont dans la mousse et puis bam on ne les voit même pas nous quand on sort et donc ça, ça c'est un peu dangereux.

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Antide quant à lui, nous a expliqué que lorsqu'il n'y avait aucune condition avantageuse pour la pratique d'une de ses nombreuses activités, il se rendait quand même au centre nautique pour retrouver les personnes de son groupe social. Une démarche qui cultive là aussi, l'existence de la communauté de pratiquant de sports nautiques :

Enquêteur : En fait c'est un peu une échappatoire quoi ?

Enquêté : Ouais quand tu as bien travaillé, ça te défoule et t'aime bien quoi. Bah en fait c'est un truc de fou parce que c'est juste tu as envie en fait, tu vois qu'il y a de bonnes conditions tu as envie donc tu y vas et limite quand il n'y a même pas les conditions tu vas au centre nautique juste pour être avec les copains, voir les gens et tout quoi.

La réplique précédente de Yannick nous livre des informations liées à l'entrée dans des groupes d'appartenances de surfeurs mais également, de l'acceptation à l'eau de populations non locales. Nous avons vu qu'elles étaient difficilement acceptées par Yannick qui a expliqué craindre le danger, et être un peu contrarié lorsqu'elles arrivaient l'été. Antide ne nous a pas délibérément signifié cela, mais « l'envie de flinguer tous les autres mecs qui sont autour » restitue selon nous un peu de vérités cachées. Malgré la bonne humeur d'Antide et sa sociabilité, on découvre un esprit compétiteur et/ou l'envie d'être parfois moins nombreux à l'eau pour profiter pleinement de la pratique. Benjamin lui, reçoit parfaitement bien la présence d'une population nombreuse à l'eau. Il le prend explicitement comme un jeu :

Enquêté : (...)Mais une fois je me suis retrouvé avec beaucoup de monde à l'eau et en fait je l'ai bien pris parce que je me suis retrouvé à faire du slalom et ça m'a fait faire des choses que je n'aurais pas fait forcément, dans le sens où bah tu as des gens qui remontent donc faut les éviter, tu fais de plus grosses manoeuvres en fait, alors que des fois sur la vague tu vas avoir tendance à accélérer vachement, parce que moi je suis quand même un fanatique de vitesse à la base, et en fait tu te rends-compte que quand il y a des gens bah tu te retrouves à, à faire des grands virages et des fois tu te retrouves en parfait synchronisation avec le déferlement de la vague, et en fait j'ai pris énormément de plaisir. Il y avait des gens mais en fait j'ai vu que j'avais un super feeling, j'ai géré la vague comme jamais (...).

99

 
 

Finistère sud que

 
 
 
 
 

Finistère Nord

Sans permis donc

Mobilité

Finistère nord et

quand il n'y a pas

surtout, secteur

Finistère Nord

géographique

parfois sud

d'autre session
possible au nord

privilégié

seulement

Vacances en

Sud-ouest, 21

Espagne, 40h de

Afrique du Sud,
secondaire mais

Nouvelle-Zélande

rapport avec la

sessions en 1

 
 

et Australie :

 
 

sport en 10 jours

quand même deux

 

pratique

semaine

 

jours de surf

essaie du surf

Deux profils s'offrent à nous en termes d'attachement au territoire. D'un côté, il y a ceux qui restent et préfèrent rester aux alentours de leurs lieux d'habitat pour pratiquer leurs activités sportives. De l'autre côté, il y a ceux qui ne restent pas forcément sur les mêmes lieux pour pratiquer et apprécient de se déplacer vers différents spots en Bretagne. Les surfeurs les moins attachés à leurs territoires d'habitat semblent être ceux ayant relativement moins d'accroche à la dimension naturelle de leurs pratiques. Benjamin aime aller d'un spot à un autre et Antide s'il avait le permis, irait également sur des sports plus éloignés de chez lui. Quentin et Yannick à l'opposé préfèrent nettement rester chez eux et correspondent au profil des surfeurs appréciant autant les sensations de la pratique que les sensations émanent de l'environnement de pratique. D'un côté il y a ceux qui vont se déplacer en fonction de là où se trouvent les meilleures conditions, de l'autre ceux qui préfèrent encore rester sur leurs spots habituels, quitte à avoir de moins bonnes conditions.

Sur les périodes de vacances, le constat est différent. Nous avons interrogé nos enquêtés à ce sujet pour savoir si leurs pratiques jouaient un rôle minime ou essentiel dans la sélection de leurs destinations de vacances. En règle générale, nous retrouvons effectivement l'activité sportive additive au quotidien, aussi dans le cadre des vacances. Quentin par exemple est parti récemment en Afrique du Sud avec un ami proche qui ne pratique aucune activité nautique. Leur principale activité lors de ce voyage était de visiter le pays cependant, Quentin a consacré deux jours à sa pratique de surf. Deux jours où, même accompagné de son ami, il a rejoint la côte pour s'offrir des sessions de surf. Quentin est passionné par l'Afrique du Sud, mais nous constatons que sa passion pour le surf est très grande également. L'objet de son voyage n'était tourné prioritairement vers ses pratiques de glisse, toutefois elles étaient véritablement prévues au programme :

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Enquêteur : On va parler de tes vacances : Parts tu en vacances, si oui ou aimes-tu aller, où es-tu allé la dernière fois ? Et pratiques-tu du surf ou une autre activité sportive durant tes vacances ?

Enquêté : Bah là je reviens d'une semaine à Milan ou je n'ai pas surfé mais je me baignais il faisait chaud. J'ai été au ski une semaine en fait, donc j'ai pratiqué le ski.

Enquêteur : Tu as un bon niveau ?

Enquêté : Euh ouais, j'en fais depuis longtemps en fait. Et j'ai essayé le Snow aussi c'est top. J'ai été en Afrique du sud en janvier aussi, j'ai toujours été attiré par ce pays c'est magnifique puis en plus il y a de pures vagues ! Mais en vrai j'ai surfé que deux jours parce qu'on a passé plus de temps à l'intérieur du pays mais c'était bien cool !

Benjamin en deuxième exemple a visé moins loin sa destination mais s'est pris des vacances dans le département des Landes, spécialement pour pratiquer son sport de passion. Sa pratique a donc complètement joué sur le choix de la destination pour ses vacances :

Enquêteur : A quel fréquence tu surfs par semaine on va dire ?

Enquêté : Bah en fait ça dépend vraiment des conditions, ça dépend de mon boulot... Je pense que si on fait une moyenne euh, ouais je pense que ça fait presque comme si j'y allais une fois par semaine, je pense. Deux fois par semaine des fois, je ne sais pas, il y a 52 semaines dans une année donc ouais je dois faire une cinquantaine de sessions dans une année. Après ça dépend des périodes, euh voilà peut-être qu'en septembre je vais repartir je vais faire comme l'année dernière, je vais repartir dans le sud-ouest et là bah je vais faire deux sessions ou trois sessions par jour et puis euh ça va durer 1 semaine et puis peut-être qu'après pendant 1 mois, je vais que trois sessions ou quatre sessions enfin, ça dépend vraiment en fait mais ouais c'est au moins 1 session par semaine. Si je moyennais sur l'année ouais.

Enfin, tout comme Benjamin, Yannick s'est rendu en Espagne, particulièrement pour pratiquer le surf, il a déclaré avoir été jusqu'à faire 40h de surf pendant 10 jours :

Enquêteur : Intéressant tout ça je ne savais pas ! Euh sinon durant les vacances, à quoi ressemble-t-elle déjà si tu en as pris ?

Enquêté : euh bah l'été dernier c'est la première fois que je bougeais, euh on a bougé en fourgon en Espagne. Parce que c'est mon fourgon du boulot mais il est aménageable pour l'été. Et donc on a fait pas mal de surf, surtout d'ailleurs mais en même temps profiter. Donc euh toujours fidèle à moi-même j'ai fait du surf à bloque euh, en 10 jours j'ai dû faire 40 heures de sport, et dixième jour, la belle session qu'il y avait, la plus belle, et ben je me suis bloqué le dos.

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Indispensable,

Valeur

 
 

Présence apprécié
et importante lors

besoin lors de la

environnementale,

La nature est
apprécié et

Rapport avec

de la pratique.

pratique « valeur

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la nature

Plus de la
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environnementale »
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pratique

sans grande
valeur

 
 

Plutôt contre

 
 

L'idée d'une

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Ok en complément

Pour en pensant

 
 

« Accepter

 
 

piscine à

complément

seulement les choses

mais plutôt non

que c'est un

vagues

« annexe »

qu'offre la nature »

envier

autre plaisir

Pendant la pratique, nous avons vu précédemment que l'intérêt premier de nos enquêtés ne portait pas sur les mêmes sensations en lien avec la pratique. Durant nos échanges avec chacun d'entre eux, nous avions perçu une petite différence d'intérêt porté vers la pratique et ce qui l'entoure. Yannick et Quentin ont commencé par parler de la dimension écologique de la pratique, tandis que Benjamin et Antide étaient plus portés sur la dimension anthropologique, celle liée aux sensations éprouvées directement par la glisse et la prise de vague. Nos échanges se sont très vite dirigées vers des questions d'ordres environnementales, car le surf, le body surf et les quelques autres sports nautiques pratiqués par nos interrogés se pratiquent en nature. Les réponses auront montré que tous ont un fort attachement à la nature et à son respect. La différence est que certains attachent énormément d'importance à l'environnement et seraient alors plutôt contre l'arrivée d'une piscine à vague près de chez eux. Yannick et Quentin parlent de valeurs environnementales à transmettre et à respecter :

Enquêteur : Et si tu fondes une famille, tu envisagerais une activité en famille, genre retour au catamaran ?

Enquêté : Ah si en famille oui plus oui. Bah j'orienterais mon gamin vers les sports nautiques quand même après voilà, s'il n'aime pas il n'aime pas, s'il veut faire du foot, il fera du foot, ça me fais chier mais bon (rires), on verra bien, mais si, si et puis euh, lui donner les mêmes valeurs qu'on a, après si, quelque part tu as envie de lui, pas lui bourrer le crâne et limite qu'il fasse l'inverse quoi. J'espère qu'il aura la fibre, euh les valeurs quoi

Enquêteur : C'est quoi l'esprit de surf ?

Enquêté : Je ne sais pas, c'est un état d'esprit, une façon de vivre c'est, c'est certes prendre du plaisir à glisser mais euh, c'est aussi un partage avec les autres gens, c'est aussi un partage avec

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l'environnement, la nature et respecter, enfin ce n'est pas jeter des déchets dans la nature, ce n'est pas engueuler quelqu'un parce qu'il pique ta vague...

En ce qui concerne la piscine à vague, l'un est plutôt contre et n'y irait pas forcément. Il prône même ce qu'offre la nature tout simplement :

Enquêté : Voilà bon, moi je suis plutôt pour ce que nous apporte la nature et puis ne pas créer des choses dans notre intérêt seulement. Il y a déjà pas mal de possibilités quoi.

L'autre ne voit pas ça comme une bonne chose mais s'y rendrait en complément de sa pratique en milieu naturel. Il imagine déjà les aspects négatifs de la piscine à vague :

Enquêté : Je n'irais pas jusque-là, mais enfin oui, oui, ce n'est pas dans l'état d'esprit que j'ai du surf mais s'il n'y a pas de conditions, ça ne t'empêche pas d'y aller quand même. Mais par contre, il y a des conditions moyens sur le spot et des conditions parfaites dans la piscine à vague parce qu'elles le seront toujours, et ben je préfère aller quand même à la mer. Et même, enfin, je trouve que tu perds dans le plaisir à avoir toujours la vague parfaite parce que tu sais qu'elle va l'être, que tu n'auras aucun effort à faire. Que tu vas te mettre à tel endroit, la vague elle va se dérouler pour toi... En plus pour moi dans mon imaginaire, la piscine à vague c'est blindé de monde, et puis tu fais la queue...

Quand certains attachent beaucoup d'importance à l'environnement de pratique, d'autre le voit comme un plus, quelque chose de jolie à regarder ou pour s'y sentir bien. L'écart d'intéressement est assez faible mais il existe tout de même. Ainsi pour ces autres personnes, la piscine à vague est regardée comme un moyen intéressant d'être plus performant dans sa pratique et, n'imaginent pas l'impact que son installation puisse avoir sur l'environnement. C'est aussi le lieu de bons moments à passer entre amis :

Enquêteur : Ah oui, oui c'est clair ! Euh sinon, on n'en a pas parlé du tout mais les sites de pratiques, ça a une importance pour toi ? L'environnement de pratique il est important pour toi ?

Enquêté : Euh ouais, il y a des endroits où c'est hyper joli en fait euh, en fait c'est marrant, moi je réagi assez comme ça, c'est qu'il y a des spots où ça me donne envie d'y aller, et il y en a d'autre où ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, le minou par exemple, ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, ce spot là je ne sais il est, il est... je ne sais pas, je le trouve froid en fait, il n'est pas avenant, comparé aux blancs sablon qui n'est pas loin, un truc super beau tu vois, avec du sable fin partout, donc ça je trouve ça beaucoup plus avenant quoi. La Torche aussi c'est agréable d'y aller

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aussi je trouve, St-Malo aussi est un super spot, ou tu as une vue imprenable sur les remparts, donc ouais c'est assez important, après le jour où il y a une piscine à vague dans le coin ça ne m'empêchera pas d'y aller, au contraire quoi. Pour essayer, quand il n'y a pas les conditions, pour bosser ma technique. Mais ça ne me fera pas arrêter d'aller dans la mer parce que c'est différent mais Enquêteur : Pour toi l'endroit où tu te trouves à de l'importance aussi ? Le site, le style du paysage etc ? Par exemple si là il y a une piscine à vagues qui se construit, genre tu préfèrerais aller genre euh

...

Enquêté : ça dépend aussi de la piscine. Mais si il y a ça tout le monde va vouloir y allé du coup il n'y aura plus personne à l'eau et se sera impeccable (rires) Non mais clairement s'il y a une piscine à vague moi je ne dis pas non hein... en fait la nature c'est comme un plus quoi.

Cette dernière question de la piscine à vague nous a réconforté dans notre analyse sur le rapport avec l'environnement de pratique.

Autre sport à
l'avenir

Peut-être le kite

Peut-être le vtt

En changement
body à surf et
skate plus tars

Sans prévision

L'une des hypothèses de notre enquête était que les pratiquants d'activités nautiques ont tendances à se laisser tenter par d'autres activités nautiques à un moment donné de leurs vies. Ceci s'est vérifié dans nos entretiens de terrain et se vérifie plutôt bien dans nos entretiens semi-directifs. Benjamin nous a confirmé qu'avant le surf, il avait déjà pratiqué du catamaran et qu'à l'avenir, il aimerait essayer le kitesurf :

Enquêteur : Tu m'as dit que c'était la voile par contre que tu as déjà fait ?

Enquêté : Oui j'ai fait de la voile, du catamaran, j'ai accroché ça par contre, mais après bah ouais j'ai fait de la moto, ça me prenais le week-end la moto, des fois le mercredi donc du coup la voile, je n'avais pas forcément le temps d'en faire... Et voilà ouais c'est uniquement pour des questions de temps.

(...)

Enquêteur : Tu ne pourrais vraiment pas t'en passer ? Où tu ferais autre chose, un autre sport pour te dépenser si ... En fait quel est ton niveau d'addiction pour reprendre tes mots ?

Enquêté : Ouais j'aurais vachement de mal à m'en passer, retrouver un autre sport qui me procure les mêmes sensations, je pense en fait ce n'est pas vraiment facile après je pense que... après c'est un autre sport, c'est beaucoup plus onéreux, ce n'est pas tout à fait la même chose mais faire du kite à

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mon avis tu peux retrouver un peu la même chose parce que tu peux faire de la vague en kite aussi quoi. J'ai des potes d'enfance qui font du kite depuis quelques années maintenant, qui font aussi un peu de surf et eux ils surfent des vagues mais en kite en fait. Certains font du paddle aussi parce que physiquement ils n'ont pas les conditions physiques pour faire du surf et puis, ils n'ont pas envie de ramer ça leur fait chier enfin bref...

Yannick nous a expliqué que lui avait déjà fait également un peu de catamaran et qu'il avait débuté par le body surf. A l'avenir cependant, il aimerait compléter son activité nautique par une autre plutôt terrestre car son attachement à l'environnement équivaut assurément celui à la mer. Nous le savons par son métier notamment. Il explique que de toutes manières, le surf est l'activité qu'il lui convient entièrement :

Enquêteur : Tu ne serais pas trop foot, hand ?

Enquêté : Foot non, handball à la rigueur j'aimais bien mais euh, je ne suis pas trop sport collectif, je

suis plutôt sport où tu es tout seul et où tu peux partager avec 1 ou 2 potes quoi. Sport nature aussi tu

vois, vtt tu vas dans les Monts d'Arrés, donc c'est plus sur le vtt que je partirais.

Enquêteur : D'accord, donc pas forcément du nautisme encore quoi...

Enquêté : Bah non, non, je ne pense pas que je trouverais mieux...

Enquêteur : Planche à voile, kite, non...

Quentin lui, est en cours de changement, nous avons beaucoup conversé sur son glissement de la pratique du body surf vers la pratique du surf. Désormais, il se met au skate-board. Quentin est très axé vers les sports de glisses qui lui procurent de l'adrénaline. Il est curieux et en recherche constante de sensations, il imagine que le skate pourrait lui en ajouter de nouvelles :

Enquêteur : Euh on va y revenir mais avant ça j'ai une autre question, est-ce que tu as une autre pratique régulière, qu'elle soit sportive ou pas hein, mais est-ce que tu as une autre activité de loisir ? Enquêté : Je commence la musique, je commence la basse. Je me mets à la basse et je commence aussi le skate-board.

Enquêteur : Le skate parce que c'est un sport de glisse ?

Enquêté : Bah ouais ! C'est les sensations aussi quoi. Quand il y a pas de vague je me suis dit que je pouvais me rattraper là-dessus quoi !

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Antide pratique plusieurs sports nautiques à la fois. En découvrant au fil des années des nouveaux sports, il a gardé les plus anciennes et continue aujourd'hui de cumuler tous les sports nautiques :

Enquêté : (...) Et en fait ce qui est bien le combo planches, speed-sail et surf, c'est que le surf tu fais ça quand c'est vent de sud avec des grosses vagues, la planche tu fais ça quand il y à plus de 15 noeuds de vent de nord pour la planche de vitesse, et du coup quand j'ai le choix entre surfer en surf et surfer en planche, généralement c'est le surf qui l'emporte quoi. Je fais quand même maintenant moins de planche dans les vagues, j'en fais aussi mais moins.

c. Lumière sur les particularités d'un monde nautique dans une future démarche touristique

Après la présentation de nos résultats, nous allons désormais en tirer une analyse générale dans le but de répondre à nos hypothèses formulées dans notre problématisation de l'enquête. Certaines matières ont été analysées dans la partie 4.1 et nous verrons qu'elles seront définitivement confirmées ici dans cette dernière partie. Tout d'abord, voici sous forme de schéma ce que nous avons déterminé comme étant des dimensions fondatrices d'un monde ou plutôt d'une communauté nautique, au-delà de l'aspect économique du terme :

Dimension
Anthropologique

Communauté Nautique

Dimension Ecologique

Dimension identitaire

Figure 7 Représentation des 3 dimensions d'ordre sociologique de la communauté nautique

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Il faut noter que ces trois dimensions ne sont pas toujours distinctes l'une de l'autre, au contraire, elles se complètent ou se mélangent souvent. D'autres matières à réflexion ont été élucidées et apportent non pas des contradictions mais de petites nuances à nos théories. Nous y reviendrons en dernier point de notre analyse.

La dimension identitaire est très marquée dans la communauté nautique. Nous le savons de par l'observation du partage du temps de travail au temps de loisir. L'activité nautique pour le pratiquant a assurément autant d'importance que l'activité professionnelle qu'il détient. C'est un temps de son quotidien véritablement indispensable et un pilier pour son équilibre vital. Tellement essentiel et dominant que, d'une manière ou d'une autre, l'adepte de ces activités arrive à pratiquer de façon régulière et, admet que sa vie tourne énormément autour de sa pratique. Elle en constitue incontestablement une apparence de son identité et le restera pour toujours. Nous avons dit que par quelques moyens que ce soit, le pratiquant intègre dans sa vie ce qui fait de lui parti intégrante d'un groupe social et sa représentation aux yeux de tous. Trois cas de figure s'offre alors à nous, toujours dans le but de pouvoir pratiquer son sport nautique :

? Exercer un métier libérant du temps pour le loisir/ Exercer un métier offrant la possibilité d'aménager son emploi du temps

? Exercer un métier bien voire très bien rémunéré pour s'offrir le temps et les moyens de pratiquer

? Exercer un métier pouvant lier son expertise à sa passion

Nous voyons bien ici que les pratiquants de sports nautiques ont su s'adapter et adapter l'emprise de leurs passions aux contraintes sociétales notamment de posséder et d'exercer une activité professionnelle. Ceci nous amène à parler spécifiquement des surfeurs, pour qui, nous l'avons vu, la pratique est extrêmement prenante dans la vie quotidienne.

L'image véhiculée par les médias présente le surfeur comme un être drogué, marginal, reniant la société et vantant la liberté. Un individu blond, bronzé et toujours en maillot de bain. « Pourtant, dans l'imaginaire collectif, l'archétype du surfeur existe, avec ses cheveux longs et blonds, délavés par le soleil et l'iode, ne vivant que pour les vagues, en marge de la société. Un « beach bum », rebelle et marginal, rejetant la société de consommation pour se

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consacrer à son art. »55 Les surfeurs eux aurait tendance à se comparer un peu comme des « hippies » puisque d'après eux, leur style de vie se rapproche (mais ne correspond pas complètement) de ces communautés. Des individus aux cheveux longs, vivant proche voire très proche de la nature et tournant le dos aux cultures et valeurs de la société. Toutefois, les surfeurs ne se retrouvent absolument pas dans cette configuration. Evidemment, faire du surf et le style de vie qu'ils créent autour invente et forme un groupe social singulier. Mais ils sont l'exemple même des pratiquants de sports nautiques qui ont su faire avec les contraintes et les habitudes de la société car en sus, ils résistent à l'image que la population et les médias leurs attribuent. Nous avons ciblé les pratiques nautiques dans la vie quotidienne mais ne devons pas omettre d'aborder celles durant les temps de vacances. Là où la communauté nautique existe et est particulière, c'est qu'à n'importe quelles périodes de l'année (hiver comme été), ou le week-end et les vacances, les pratiquants suspendent jamais leurs activités sportives. Leurs profils sur leurs territoires d'habitat et celui en vacances et perçu comme identique puisqu'ils ne peuvent se passer de leur activité nautique, celle qui les représente. Indispensable au quotidien, elle est bien entendu indispensable en vacances.

Dans les faits, nous voyons bien que la communauté, en particulier en Finistère Nord existe par des opinions et des comportements conscients et approuvés. Parmi cette communauté nautique, les groupes d'appartenances de surfeurs connaissent un rituel bien à eux. Un rituel qui se passe au moment de l'insertion dans le groupe et qui est admis par l'ensemble des pratiquants. Une personne qui commence le surf seul, va devoir patienter et faire ses preuves, avant d'être acceptée des autres. Si elle commence accompagnée d'un pratiquant reconnu du groupe, son intégration est pratiquement déjà faite. Au contraire, si elle débute seule, elle passera un certain nombre d'étapes avant d'être acceptée :

? Une première phase d'observation sur les débuts du nouveau et sur son attitude vis-à-vis des autres (poli ou arrogant par exemple)

? Une deuxième phase d'observation sur la persévérance, l'obstination et la ténacité (ou

non) du nouveau. Des échanges de regards : Etape essentielle au rituel d'intégration ? Une troisième et dernière phase : La première approche et le premier échange verbal

par de petits conseils de pratique en général

55 Guiltat Sébastien, « Du surfeur rebelle au « waterman » : reflet d'une époque où nouveau type de pratique », researchgate, 2014, p. 3

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Cette convention informelle qui subsiste dans le monde des surfeurs, cultive l'existence de groupes d'appartenance et de pensées identitaires. Une fois le nouveau intégré au groupe, l'activité devient véritablement un sport de partage comme le montre une parole émise par Garth Murphy un surfeur très averti, lors d'une interview, apparaissant dans le magazine « Sufer's Journal » : « Il y a de l'apprentissage et de l'enseignement. Il y a de l'effort individuel extrême et la reconnaissance des pairs. Il y a de la surveillance et du sauvetage en mer. »56

Dès lors où ces petits groupes de surfeurs se sont formés, l'arrivée de population à l'eau est parfois difficilement accueillie. Les débutants ou les touristes sont par certains surfeurs, repoussés, ce qui renferme d'autant plus sur lui-même, le groupe. Effectivement, nous décelons une opposition et un écart de représentation de l'activité. D'une manière générale, les débutants et touristes se lancent dans la pratique en ayant une image complètement faussée par toutes catégories de médiation (énormément télévisée à l'heure actuelle). Un homme ou une femme bien sculptée, bronzé et qui présente des facilités ou de l'aisance à surfer les premières fois, sous un ciel bleu dans les tropiques. En Bretagne (comme dans d'autres endroits au monde), il n'y a pas de tropique, la pratique du surf c'est toute l'année donc sous la pluie et la tempête parfois, l'apprentissage du surf est long et difficile. Il faut un certain nombre de temps et de session pour commencer à se mettre debout et être à l'aise sur la planche. Nous observons bien un fort décalage entre la réalité de la pratique et l'image que les médiats véhiculent. C'est ce décalage qui entraine certains surfeurs à repousser les touristes et débutants qui se font une fausse image du surf. Le véritable surfeur perçoit sa pratique comme une « épreuve » difficile pour reprendre les mots de l'auteur Bernard Jeu. Nous y reviendrons et développerons le sujet par la suite. Mais, à proprement parlé des pratiquants d'activités nautiques plus globalement, on observe et confirme qu'ils sont entrains à pratiquer plusieurs activités de cette catégorie. Là encore, trois cas de figure sont attestés :

? Une personne pratique une activité nautique et prévoit d'en essayer une ou plusieurs autres

? Une personne a pratiqué une ou plusieurs activités nautiques auparavant et en pratique une particulière à présent

? Une personne pratique actuellement plusieurs activités nautiques à la fois.

56 Récit autobiographique et réflexions par Garth Murphy (août/septembre 2005) « Le surf et le principe de plaisir », Surfer's Journal, Guéthary, p.83

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Les individus inscrits dans cette communauté nautique sont, et c'est vérifié, depuis l'enfance proche de la mer voir complètement immergés. Ces pratiquants forment leurs groupes par un passé relativement commun, celui d'avoir habité près de la mer, d'avoir eu une rapide appréhension de la mer dès l'enfance et/ou, avoir des parents attachés à ce milieu.

Nombreuses symbolisations, croyances et habitudes animent la communauté nautique. Elles entrent toutes dans la dimension anthropologique du monde nautique.

Nous l'avons explicité précédemment, la mer pour ces pratiquants de sports nautiques n'est pas un milieu inconnu et sombre. Ils portent une symbolique de l'eau bien à eux. Pour bien comprendre leurs cas, il faut tout d'abord savoir et retenir qu'ils contiennent en eux, une grande addiction à l'eau, à la vague et à leurs pratiques. Nous allons alors partir des résultats et des effets positifs des pratiques, pour remonter aux origines de ces effets.

? L'addition à l'eau, c'est-à-dire, le besoin de la voir, de la sentir puis d'être immergé dans l'eau. Nous l'avons déjà développé dans la partie résultat et analyse des entretiens de terrain.

? L'addiction à la vague, révélée par les surfeurs, c'est-à-dire, le besoin ressentir régulièrement la glisse, la prise de vague, toutes les sensations liées à la vague, sa puissance, son déferlement, sa vitesse etc.

Ces deux formes d'addictions partent de la découverte des pratiquants d'un sentiment parfaitement enfoui en eux, qu'ils ont libéré et qu'ils libèrent uniquement lorsqu'ils pratiquent leur activité. Ce sentiment, ce plaisir intériorisé mais exprimé provient en réalité d'une symbolique très ancienne, que prend la mer plus particulièrement. Elle renvoie effectivement à notre naissance puisqu'elle est l'élément primitif, la première au monde. Elle incarne donc la dominance, la reine toute-puissance, la plus grande. Pour les pratiquants affronter la mer et les vagues, se mesurer à sa puissance, se servir d'elle pour son activité physique, c'est un peu comme surmonter la peur génétique de se noyer et prendre le pouvoir. « Donc, elle est puissance des origines et c'est vers elle qu'on va pour se régénérer. Donc elle est origine de la puissance, et c'est vers elle qu'on va acquérir des vertus, des pouvoirs »57

57 Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion, l'espace : essai sur la classification des sports et ses rapports avec la pensée mythique », Paris, éditions Vigot, 1977, p.40

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Améliorer sa pratique, c'est augmenter le plaisir de la pratique. Contrairement à des activités physiques telles que la course à pied, le football et l'escrime, où l'amélioration permet d'augmenter le même plaisir, d'intensifier une même sensation, les pratiquants d'activités physiques nautiques, libèrent davantage de sensations. L'amélioration dans ces pratiques est la découverte de toutes nouvelles sensations. Le perfectionnement c'est l'atteinte de plus en plus près au pouvoir bien gardé par la mer. C'est ce que nous aimons nommer, « l'initiation royale »

A l'addiction et l'impatience de se fondre dans l'eau, s'ajoute l'envie et le besoin de se heurter aux vagues. La symbolique « vague » c'est le rapport à ce que Bernard Jeu entend par « épreuve ». De la même façon qu'un surfeur s'aventure dans les vagues, des héros de la mythologie devaient franchir des obstacles dangereux et difficiles en mer, pour rester en vie. Dans ces deux cas, c'est une prise de risque, une volontaire addiction, une épreuve ne recherchant qu'une seule envie, celui de retrouver une liberté, un retour aux sources.

Ce n'est pas pour rien que bien souvent, les activités nautiques se pratiquent librement sans aucun encadrement ou intermédiaire. Le surf par exemple se pratique depuis des siècles et des siècles mais connait que depuis peu l'ouverture de club et d'association. La planche à voile en deuxième exemple est, il est vrai organisée par une fédération, toutefois, il n'est pas rare que ses pratiquants prennent des cours dans l'objectif de pratiquer librement et individuellement plus tard. La mer, les sensations éprouvées sur une vague, les sentiments ressentis tout au long d'une pratique nautique sont en fait l'objet d'une recherche de liberté. Nous citons une nouvelle fois Bernard Jeu qui résume très bien nos propos : « Mais il ne s'agit pas seulement de se fondre dans la nature. Retour aux origines, fuite d'une civilisation pesante, (...) le besoin de s'affirmer de façon immédiate au contact réel, la volonté d'instaurer un affrontement direct avec les choses, donc plus qu'un retour à la nature, un retour possessif sur la nature. »58 Nous retrouvons dans cette citation la notion de « l'ilinx » dans le sens où, le pratiquant, et nous l'avons amplement compris et vérifier chez les surfeurs, ne pratique pas pour atteindre quelque chose mais pour ressentir à l'instant présent, le plaisir et les bonnes sensations liés à l'environnement et la pratique. Vivre à la fois l'émotion et l'espace. La prise de risque, les sensations de vertige, d'élévation et d'engloutissement dans l'eau, tout est vécu par le surfeur entièrement dans le présent, « dans l'immédiateté de l'instant »59

58 S. Guiltat, Ibid., p37.

59 Bruno Christophe « Quelle place pour l'homme sur l'échiquier de Callois ? », Littératures, 68 | 2013, 127-140.

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Durant la pratique, finalement, la symbolique du temps n'est absolument pas la même que celle constatée dans la société. Raymond Bénévent écrit dans son article de « l'Idéologie de l'immédiateté » : « Et quand la pression du temps de travail engendrera la demande sociale du loisir, c'est à la fois le temps dédié et le temps libre qui se retrouveront à l'ombre du « plus tôt » et du « plus vite » de l'immédiateté.»60 L'auteur démontre qu'en fait, notre civilisation cherche depuis des millénaires à combattre le temps puisqu'il est perçu comme celui qui fait disparaitre la vie. La vie des citoyens tourne autour du fait de faire les choses toujours plus vite, pour pouvoir vivre plus de choses, et cela concernerait même le temps destiné aux loisirs. L'idéologie de l'immédiateté ne semble pas être la même pour les surfeurs pendant toute la durée où il pratique. Pour eux, une fois rendu à l'eau, le temps vécu est réellement et exclusivement le présent. C'est presque même une intemporalité, une suspension du temps. Bernard Jeu, nous l'avons dit, cite « la fuite de la civilisation pesante ». Cette recherche de faire tout et tout plus vite semble être complètement éloigné des surfeurs qui, arrivés à l'eau sur leurs planches, ne pensent plus qu'à vivre le moment présent et sans intermédiaire sociaux. Ajoutons également que, ce fantasme d'instantanéité est absolument non envisageable chez les pratiquants d'activités nautiques qui ne peuvent commander la nature pour se permettre l'ouverture d'une séance de sport.

La nature est plus que présente, elle est dominatrice des sports nautiques. Toute la dimension anthropologique, que nous avons exposé est indissociable d'une dimension écologique que nous allons vous divulguer. Rappelons-nous que par écologique, nous cherchons à mettre en avant tous les aspects d'écologisation des pratiques nautiques. Dans les années 80, Christian Pociello perçoit déjà l'arrivée de ce modèle de pratique sportive et propose un classement pour le distinguer des autres déjà existants61. D'après l'auteur, trois modèles différents existent :

60 Bénévent Raymond, « L'idéologie de l'immédiateté », La lettre de l'enfance et de l'adolescence 2003/3 (no 53), p. 13

61Pociello Christian, « Les tendances d'évolution des pratiques de loisirs sportifs. Essai de construction d'un modèle d'analyse prospective », Revue Mappemonde, Espaces du sport Monptellier, éd. Reclus, 1989

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? le modèle compétitif (très structuré autour de fédération, très « spectacularisé »)

? le modèle qualifié « d'aventureux » ou de » catastrophique (il s'agit d'une

accumulation d'exploits individuels sportifs risqués et médiatisés)

? le modèle « participatif » et « hédoniste ». Ce dernier se caractérise par des pratiques libres et autonomes, ludiques et récréatives. Ce sont des pratiques « anticompétitives » et conviviales s'organisant sur des structures à faibles contraintes.

»62

Parmi ces trois formes de pratique, nous retrouvons plus les pratiques nautiques et le surf dans la dernière catégorie. Expliquant que l'émergence dans les trente dernières années de compétitions sportives plus accessibles pour tous, a apporté un nouveau regard sur les pratiques sportives: « Ces compétitions d'un nouveau genre contribuent à faire des activités physiques et sportives non plus seulement des activités apolliniennes régies par l'effort et l'exploit, partage d'agôn (Caillois, 1958 : 50) et d'aléa (Caillois, op. cit. : 55), mais des activités dionysiaques dans lesquelles, le plaisir domine tout (...)

Ci-après, une figure issu également de l'article précédemment référencé de Christian Pociello, présente et délimite bien les trois modèles précédemment cités. Nous pouvons apercevoir que le surf et la planche à voile par exemple, se situe dans le modèle de pratiques sportives participatif et hédoniste. Elles se montrent être des activités écologiques, où sont légitimées leurs significations symboliques.

62 Bodin D, Javerlhiac S, Héas S, et Robène L, « De l'émergence des stations balnéaires au tourisme sportif : Le mélange des genres à la lueur de l'exemple de la région Bretagne en France » In Téoros , Presse Universitaire du Québec, 2009, p. 30

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Figure 8 Le système des sports - Revue Mappemonde 1989

La signification symbolique écologique prime effectivement dans les pratiques sportives nautiques et notamment le surf. D'un point de vue anthropologique, nous avons présenté le rapport à l'eau et la mer de ces pratiquants comme tel : Un élément puissant et difficile où ils se rendent volontiers pour se renforcer et se revitaliser. D'un point de vue écologique, la mer se symbolise ainsi : un élément indiscutablement et intégralement naturel où ils se rendent fréquemment et de bon coeur pour se « naturaliser » si nous pouvons nous permettre de dire. Un milieu naturel où ils se plongent pour retrouver la vraie nature de l'homme, composée et entourée de matières naturelles. « L'activité libre de plein air permettrait de se retrouver face à face avec la matière, sans intermédiaires sociaux trop apparents, donc de se retrouver avec

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soi-même »63 Cette forme de pratique, c'est d'une certaine manière, un éloignement des intermédiaires sociaux, de tout ce qui pourrait faire oublier à l'homme ce qu'il est par ses origines. Elle représente une solution pour oublier en l'espace de quelques heures, le stress du quotidien, le stress du travail, la poursuite de la performance, de l'efficacité, la poursuite du temps, le « tout en temps réel », l'innovation, la « technologisation » etc. Non un rejet de la civilisation et des évolutions concernant la société mais une mise à l'écart, un abandon momentané de ces oppressions sociales pour renouer avec la matière naturelle. Les pratiquants de sport de nature nautique investissent activement la mer, ce qui créé une relation intrinsèque, à part et dénué de toutes pensées quotidiennes entre la personne et le milieu, le temps d'une session.

C'est sous ce regard et sous ses aspirations que précisément, les surfeurs pratiquent cette activité qui ne demande que très peu de moyens financiers et matériels. L'objectif de leur pratique est d'évoluer dans un environnement naturel et profiter de son énergie naturelle. Ceci avec le moins possible d'intermédiaires techniques (planche de surf et combinaison) pour mieux ressentir la nature de leur site de pratique. Les pratiques nautiques utilisent énormément les éléments naturels pour évoluer, le surf a toutefois l'avantage supplémentaire de demander moins d'équipement. Les surfeurs admettent clairement que c'est pour cette raison notamment qu'ils ont choisi ce sport. Pour les surfeurs finistériens, la combinaison et les chaussons sont indispensables l'hiver comme l'été. C'est une contrainte qu'ils seraient heureux de faire disparaître pour davantage sentir l'eau glisser sur et sous eux.

Le rapport entre la nature et les pratiquants d'activités nautiques, l'écologisation de ses activités se situe de façons différentes, aussi bien avant, pendant et après la pratique. Avant le son déploiement il y a déjà une connexion avec la nature et la mer. Avant de se rendre sur le spot, les pratiquants se remémorent des souvenirs qui les rattachent déjà à l'espace naturel habité durant l'activité. Ce sont les sensations d'être dans la mer ou sur la mer, les sensations du vent, de la pluie ou du soleil, les sensations de la mise en relation des éléments naturels et de l'activité sportive, toutes ses mémorisations sensitives qui les rattachent à la nature. Pendant la pratique, nous l'avons dit, ce ne sont plus les souvenirs mais le présent même, où l'intemporalité provoqué par l'activité, par l'immersion dans le milieu, que le rapport et la

63 Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion, l'espace : essai sur la classification des sports et ses rapports avec la pensée mythique », Paris, éditions Vigot, 1977, p.37

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relation se créée. Juste après la pratique, ce sont les sensibilités corporelles, c'est-à-dire les douleurs de l'effort comme le bien-être et l'apaisement, qui rappellent aux pratiquants le lien avec l'élément brut du monde, et qui leurs font encore oublier le superflu, les intermédiaires sociaux que la société a inventé.

Les surfeurs le disent, ce qui est appréciable dans leurs activités de loisir, ce sont les contraintes naturelles que la nature elle-même leurs imposent. Etre tributaire de la nature, devoir s'y ajuster ajoute une naturalité certaine dans le loisir. C'est effectivement la même constatation pour tous les sports nautiques de nature. Faire avec les vents, les marées, les bancs de sable, la houle, nous retrouvons cette dépendance uniquement dans les pratiques nautiques. Le footballeur en bonne comparaison, ne voit que très rarement un entrainement s'interrompre ou s'annuler pour des causes naturelles. Il a cours régulièrement toutes les semaines sans interruption. Pour un planchiste ou voileux par exemple l'annulation et le report d'une séance est réellement courante puisqu'aucun sport ne dépend autant d'une combinaison d'aspect naturel que les activités nautiques pour s'appliquer. Pour terminer sur toute la représentation de la pratique à titre écologique, voici une citation de Garth Murphy de nouveau, expliquant joliment ce que nous avons cherché à expliquer : « (...) Il y a de la pureté : immersion dans l'eau minérale d'une des plus belles sources chaudes du monde. Il y a des périodes de calme et d'échauffement, de bains de soleil, d'absorption de vitamine D et de séduction. (...) Il y a la compréhension et l'utilisation de la géologie, la géographie, l'astronomie, et la météorologie pour prédire, trouver et surfer des vagues en toute sécurité. Il y a le contact avec les poissons, la reconnaissance de toutes les créatures marines. »64

Les observations dans le milieu du surf et des pratiques nautiques représentent parfaitement la théorie que défend Jean Corneloup sur l'émergence d'une société trans-moderne avec une spiritualité écologique entre autres. Il y maintenant, une « envie de « fusionner » avec les choses via la production d'un écoumène (Berque, 2000) qui lit fortement l'individu avec ses milieux de vie. »65 L'écoumène désigne la relation de l'humain à son milieu ici, sensible et concrète, symbolique et technique.

64 Récit autobiographique et réflexions par Garth Murphy (août/septembre 2005) « Le surf et le principe de plaisir », Surfer's Journal, Guéthary, p.83

65 Corneloup Jean, « La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature », Développement durable et territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL : http://developpementdurable.revue.org/9107

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Pour finir, nous souhaitons évoqué un dernier point ne contredisant pas nos hypothèses et le fait réel qu'il existe, au-delà de l'aspect organisationnel et économique, un monde et une communauté nautique, mais révélant des nuances d'ordres comportementalistes et d'opinions des surfeurs en particuliers. Nos rencontres, nos réflexions à leurs sujets et la mise en commun de nos données empiriques, nous a dessiné deux profils de surfeurs :

? Il y a le surfeur porté exclusivement sur les sensations de glisse et de prise de vague. On le reconnait par différents critères : il est porté par un esprit compétitif, il trouve intéressant l'idée de la piscine à vague, changer souvent de spot ne le dérange que très peu, et l'espace de pratique d'un point de vue environnemental et naturel est seulement un plus pour bonifier sa session.

? Il y a le surfeur porté sur les sensations de glisse et de prise de vague mais également

sur les sensations procurées du fait d'être dans un environnement naturel. Il ne s'agit

pas là d'une chose accessoire mais véritablement une fusion avec l'espace de pratique. On le reconnait par différents critères : Il n'a pas un esprit compétitif, l'idée de la piscine ne l'intéresse pas ou vraiment très peu, il préfère rester sur ses spots habituels près de chez lui car il possède un attachement particulier à son territoire de pratique.

Dans les deux cas présenté, il y a tout de même toutes les dimensions écologique, anthropologique et de représentation mais que nous retrouvons plus ou moins fort dans un cas que dans l'autre. L'ensemble de notre recherche sociologique sur les pratiques et les pratiquants de sports nautiques nous montre bien à quel point le monde sportif du nautisme présente des caractéristiques bien à lui. Son introduction dans le monde du tourisme en a été tout aussi spéciale, d'un territoire à un autre. Ainsi, rappelons notre dernier questionnement de notre objet d'enquête, rapprochant le nautisme et le tourisme : Comment le nautisme peut-il faire émerger une nouvelle forme de tourisme jeune ? Notre chapitre 5 traitera ce sujet en s'inspirant naturellement, de tous les résultats obtenus durant nos cinq mois d'investissement.

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Chapitre 5 : Opérationnalisation de la

recherche : La pratique du surf en Finistère

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1. L'histoire du surf et le surf aujourd'hui

La pratique du surf est sans aucun doute une activité sportive très en vogue aujourd'hui. Il suffit de rester 5 à 10 minutes devant un téléviseur, ou de surfer ce même temps sur les réseaux sociaux pour s'en rendre-compte. Des images du surf à volonté ! Tous les territoires français ne sont pas en position de pouvoir promouvoir la pratique. En Bretagne, c'est possible et la région commence très justement à y prendre conscience. Finistère Tourisme par exemple, tente aujourd'hui de répertorier les écoles et sites de pratique sur son site internet.66 La région Bretagne et le département du Finistère sont toutefois encore très loin d'arriver « à la cheville » de l'Aquitaine, qui a depuis longtemps déjà, visé et accentué sa communication touristique vers cette pratique. Notre étude de recherche s'est dirigée et affinée globalement vers la pratique du surf, après et du fait de consécutives circonstances. Dans cette partie, nous proposons donc une offre tournée vers cette pratique de glisse et une brève représentation du surf historiquement, pour commencer.

a. Bref historique de la pratique du surf

Nous trouvons central et approprié de présenter brièvement la pratique du surf dans son histoire. Savoir comment il se pratiquait à l'époque, où, et pourquoi, permet de bien comprendre ce dont nous parlons et parlerons par la suite. Effectivement, nous verrons que ses origines pourront et seront un véritable point d'ancrage pour la mise en place éventuelle d'une nouvelle offre sportive et touristique, en Finistère.

Il n'existe nullement ou sont que rapidement évoquées, de sources scientifiques concernant les origines du surf, concernant les plus anciennes traces historiques de la pratique. Nombreux auteurs comme Sébastien Guiltat ou Joël De Rosnay abordent ce sujet sans trop aller dans les détails. L'histoire moderne du surf est au contraire, beaucoup plus saisie dans ces articles et ouvrages, que ses origines les plus lointaines. Nous n'avons donc pas hésité à nous fier au site internet « surf report », connu et reconnu par tous les surfeurs. Il réunit diverses missions, à la fois portées sur les prévisions météorologiques poussées, à la fois portée sur la retransmission télévisé des compétions de surf et bien d'autre service encore. Nous nous sommes aventuré hasardement sur ce site et avons rencontré par chance, une page remontant l'histoire du surf jusqu'à ses prémices. Nous avons été heureux de lire : « Surf-Report vous propose pendant les

66 http://www.finisteretourisme.com/les-spots, page des spots de surf, site de Finistère Tourisme, consulté le 07/06/2016

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prochaines semaines de découvrir l'évolution du surf au fil du temps. Chaque semaine un dossier sur ce sport vous permettra d'en apprendre un peu plus sur le lifestyle et la culture. Aujourd'hui intéressons-nous aux origines du surf. »67

Nous poursuivons alors, sr un aperçu de ce qui est écrit.

 

Le surf est pour la première fois apparu dans l'Archipel d'Hawaii. C'est semblerait-il le navigateur britannique James Cook qui vu pour le premier un surfeur. C'est sur ce même lieu que la pratique est pour la première fois médiatisée. Nous avons vu plus antérieurement dans le chapitre 4 que le surf représentait pour les pratiquants une

Figure 9 Photo du site internet Surf Report

sorte d'épreuve et de confrontation avec la plus puissante sur terre : la mer. Dans cet article en ligne, il est justement expliqué que le surf, représentait au 15ème siècle, une pratique démonstrative pour les chefs de tribus hawaiienne, de leur pouvoir et supériorité (face aux éléments et à la mer). De la même façon, il existait des duels entre polynésiens pour départager celui qui verra son rang monter au sein de la communauté. Duke Kahanamoku, un nageur et surfeur américain, fit découvrir la pratique aux américains et australiens, dans les débuts du 20ème siècle.68 Il donnera alors une impulsion à la pratique et à l'esprit surf. Au départ le surf était une pratique réservée à une population de personnes, mais depuis les années 30, le surf s'est démocratisé en même temps que les nouvelles technologies ont amélioré la qualité de la planche. Des planches plus légères et abordables, une pratique plus accessible et plus populaire. En France le surf est arrivé par la côte de Biarritz dans les années 50. Peter Viertel, un scénariste et écrivain américain était alors en tournage à Biarritz, il a vu des vagues et a donc tenté de les surfer en se faisant livrer une planche de Californie.

67 http://www.surf-report.com/news/hawai-surf-histoire-biarritz-origines-james-cook-8524.html, consulté le 07/06/2016

68 « Le plus célèbre d'entre eux se nomme Duke Kahanamoku. Athlète complet, nageur de haut niveau et surfeur accompli, on s'accorde à reconnaître en lui le père du surf morderne mais aussi un des plus grands watermen. » Guiltat Sébastien, « Du surfeur rebelle au « waterman » : reflet d'une époque où nouveau type de pratique », researchgate 2014, p. 3

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Figure 10 Photo du site internet Surf-Club de France

Pour terminer sur ce bref résumé de l'article posté sur le site internet surf-report, le surf s'est en effet démocratisé et médiatisé mais aujourd'hui, (comme nous avons pu le découvrir lors de la recherche sociologique), les pratiquants ont gardé l'esprit surf et se fient à certaines règles comme notamment celui de respecter la nature et autrui, par un simple bonjour, un sourire et une vague partagée.

Pour conclure sur l'historicité de surf, nous reprendrons une phrase de Sébastien Guiltat de nouveau, expliquant un changement dans les années 70, maintenu selon nous, jusqu'à nos jours, qui n'est autre que l'apparition d'une industrie du surf. «En outre, le surf « sport des rois », est devenu en un siècle une activité de loisir comme beaucoup d'autres, intégrant les programmes de l'UCPA et devenant un produit touristique incontournable de certaines destinations »69

b. Exemple de la stratégie marketing du surf dans le département des Landes

Le sud-ouest de la France a été et est encore le territoire le plus bénéficiaire de la vogue du surf. Le département des Landes en fait partie et voit se créer en 1964 la Fédération Française de Surf. Nous avons choisi ce département en lieu de comparaison puisque d'une part, elle concentre les spots de surf les plus réputés de France où se jouent quelques compétitions internationales d'envergures. C'est également un territoire où tout comme le Finistère, l'activité touristique se concentre essentiellement sur les côtes. C'est un territoire portant son tourisme principalement sur quatre filières cités dans l'ordre : « le golf (valeur d'image), le surf (positionnement concurrentiel différenciateur), le tourisme d'affaire (diversification des clientèles), Evénementiel (animation des filières à l'année).70

69 S Guiltat, Ibid., p. 4.

70 Schéma départemental de développement du tourisme et du thermalisme - Orientations stratégiques 20102014

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Alors concrètement, comment le département parvient-il à faire du surf, une activité phare ? Par quelles moyens liés à la pratique du surf, attire-t-il des touristes ? Quelle image et imaginaire du surf, le département des Landes utile-t-il pour capter et amener du monde sur son territoire ? Quelle stratégie marketing met-il en oeuvre pour drainer et fidéliser une clientèle ? Pour répondre à toutes ces questions, nous avons parcouru nombreux sites et nombreux documents, montrant une représentation spécifique du surf que le département et les communes s'affairent à faire circuler. Pour vous la présenter, nous avons sélectionné quelques exemples criants :

Dès la première lecture du schéma départemental de développement du tourisme des Landes, nous avons pu lire en toutes lettres « Valoriser l'identité landaise dans une approche moderne en s'inspirant notamment d'événement comme les compétitions internationales de surf ». Par cette phrase, nous comprenons que le surf est associé à une activité « moderne » donc nouvelle, avant-gardiste, à la mode.

Nous avons parcouru le site internet du comité départemental du tourisme des Landes et avons été stupéfaits par les indénombrable pages et articles rédigés concernant spécialement la pratique du surf. Si nous nous souvenons de notre compte-rendu à ce sujet dans le département du Finistère, le résultat n'a absolument rien à voir. Les informations desservies sur le site internet de Finistère Tourisme étaient pauvres voire même inexistantes. A l'inverse, le CDT des landes a visiblement construit tout un monde autour du surf, en accentuant l'imaginaire sur le surf, une activité fun, à la mode, avec un état d'esprit jeune. Il vend son territoire comme le seul lieu en France où surfer est possible et fun. Il montre et met en avant son engagement dans la pratique et dirige beaucoup la promotion de la pratique vers les compétitions et la venue de compétiteurs connus dans le monde entier. Voici la rédaction d'un texte vendant le surf sur le site internet du CDT des Landes : 71

« N'allez pas nous dire que le surf, c'est sur la Côte Basque !!

Non, non, les spots les plus réputés sont dans les Landes ! Hossegor, Capbreton, Seignosse ... la mythique plage de la Gravière ! Les meilleurs surfeurs pros vous le diront : rien ne vaut les vagues landaises !

71 http://www.tourismelandes.com/surf, Site Landes Tourisme, consulté le 07/06/2016

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Pas stable sur une planche ? Les écoles de surf landaises, dont une dizaine répartie sur toute la côte est engagée dans la démarche Qualité Tourisme, sont là pour vous encadrer en toute sécurité.

Profitez de vos vacances dans les Landes pour découvrir les magasins d'usine des grandes marques de surfwear, les artisans shapers, les restos et bars branchés qui vivent au rythme des grandes compétitions ... Les Landes accueillent la seule étape française du Championnat du Monde ! En septembre tous les ans ! Excusez du peu ! »

Voici un autre exemple de promotion du surf, sélectionné sur le site internet d'un camping, où l'on retrouve la même stratégie que celle du CDT des Landes :

« Bienvenue au pays du surf à deux pas du camping

Tous les éléments s'associent pour faire de notre littoral un des lieux les plus réputés du monde dans le milieu du surf mais aussi pour le stand up paddle, le kitesurf et le kayak de mer grâce au climat, au vent, aux marées et aux superbes vagues venant du large de l'océan Atlantique.

Ce n'est pas un hasard si la seule étape française de la compétition Quicksilver Pro (en septembre/ octobre) se déroule sur la côte landaise avec des célébrités comme Kelly Slater, Micky Picon...etc.

Afin de vous initier à ce sport prestigieux ou à vous perfectionner, une école de surf se trouve à l'intérieur de votre camping !

Tiki surf school est une équipe de professionnels, des enfants du pays qui connaissent parfaitement les « beachbreaks » landais de renommée mondiale (des plages idéales pour le surf).

L'activité se pratique par groupe de 8 personnes maximum, tout le matériel est fourni et on vous proposera la planche la plus adaptée à votre niveau et gabarit en fonction des conditions des vagues. C'est une superbe occasion pour vous d'apprendre auprès de professionnels qualifiés un sport impressionnant. »

Une école de surf est directement implantée dans le camping présenté ici. Nous voyons bien que la pratique sportive du surf est largement reconnue et acceptée par tous les établissements touristiques du territoire. Il ne s'en cache pas, c'est véritablement un bisness, une « machine à sous », un appui et une arme considérable pour faire fonctionner le tourisme. Un terme dans

cet extrait de texte a tout particulièrement retenu notre attention : « prestigieux ». Le surf est un sport prestigieux, il constitue alors un signe extérieur de notoriété et de puissance. Ceci nous rappelle l'analyse que nous avons donné concernant la mer et les pratiquants de surf à la recherche du pouvoir. Dans les Landes, c'est ce trait du surf qui semble être mis en valeur.

Figure 11 Imp. Ecran site internet de l'école de surf à Hossegor

L'image véhiculée par les écoles de surf des Landes passe aussi par le style vestimentaire que nous retrouvons ici sur cette photo prélevée sur un site internet d'une école de surf située à Hossegor. La casquette, le sweat à capuche et le short maillot de bain. Un look que nous pouvons qualifier de « cool », « fun » et « swagg ». Swagg vient à l'origine du terme 'Swagger' en anglais qui signifie pour résumer, la manière de se présenter au monde avec confiance et avec « style ». Il s'agit d'une sophistication du style vestimentaire associé à une attitude « cool ».

Figure 12 photo publicitaire Quiksilver Pro France - site internet World Surf Leage

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Le département des Landes accueil de nombreuses compétitions de surf notamment le Quiksilver Pro France comme présenté ci-dessus. L'image représente la publicité conçue pour l'évènement. C'est une manifestation écoresponsable et pourtant, cette image de montre rien de respectueux de l'environnement. De bonnes initiatives sont mises en oeuvre comme une protection des dunes avec l'Office National des Forêts, un programme de gestion des déchets sur le site de compétition ou encore l'utilisation de toilettes sèches. Mais nous voyons bien par cette image que l'organisateur de l'événement et la commune qui l'accueil, ne porte un intérêt que secondaire à tout cela. Une jeep est réellement un des véhicules les plus pollueurs, le bitume présente la vague davantage comme un parcours de jeu solide plutôt qu'une mer fragile. Nous affirmons qu'ici, l'idée de force, de puissance et de performance prime. Le surf est davantage vendu comme un sport de spectacle, avec de la surprise et de la peur que d'un sport de loisir.

Figure 13 photo promotionnelle de la région Aquitaine

Sur cette image publicitaire, nous voyons un surfeur bien bâti, aux cheveux longs, tatoué, portant un short de bain avec des dessins maoris, dressé sous un ciel bleu sans nuages et avec en arrière-plan, la plage, la mer et les vagues. C'est tout à fait l'archétype du surfeur que la région aquitaine souhaite véhiculer et s'attribuer comme image. Elle cherche donc à s'approprier ce que le grand public voit du surfeur, c'est-à-dire : un homme donc une région

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cool, en bonne santé, dynamique, une région naturelle, ensoleillée et chaleureuse. Cette publicité est attribuée à un public touristique étranger puisque le slogan en haut à gauche est en anglais. « You will not want to leave it », ce qui signifie «Vous ne voudrez pas quitter cette région », d'où les cheveux du surfeur attaché au poteau en bois. D'un côté, les femmes vont être attirées par la région peut-être par le profil d'homme qui est présenté sur cette image. De l'autre côté, les hommes seront attiré par l'envie devenir comme celui présenté sur l'image. Que ce soit l'homme ou la femme, ils seront tous attirés, en particulier les jeunes, par l'état d'esprit et l'ambiance qui se dégage de cette photo.

Finalement la région aquitaine comme les landes jouent énormément sur l'imaginaire que le grand public a du monde du surf car, pour des vacances, c'est une image fortement attrayante. L'esprit et le corps sein, une ambiance détendu et amicale, des sites naturels et conviviales. Sous la demande de notre directrice de stage, nous avons mené une enquête auprès de la clientèle touristique jeune en Bretagne. C'est en combinant les résultats de nos recherches sur le surf et ceux de notre enquête que nous tenterons de soumettre la mise en place d'une nouvelle offre sportive et touristique.

2. Nouveau modèle de vente de l'offre touristique du surf en Finistère a. Synthèse de l'enquête auprès des jeunes bretons

Dans le cadre de notre stage, nous avons mené deux enquêtes par questionnaire dont une tournée vers des jeunes bretons. Nous voulions viser à la fois des jeunes étudiants et à la fois des jeunes travailleurs. Pour une raison que nous avons déjà donnée auparavant, nous n'avions comptabilisé et analysé que les retours étudiants. Nous vous rappelons que nous avions ciblé que des bretons, pour la simple et bonne raison qu'ils caractérisaient l'une des deux premières clientèles touristiques. La majorité des touristes en Finistère est en effet, composée de personnes venant de région parisienne et de bretons. Déjà dans les années 60 et 70 c'était le cas, d'après l'étude et le rapport de Jean Ginier sur le tourisme finistérien.72

L'objectif de cette enquête était de déterminer le profil type des vacances des jeunes de 18 à 29 ans et de savoir s'ils pratiquaient une activité physique, pendant les vacances, sur un lieu autre que la commune ou la ville de résidence. En d'autres termes nous voulions savoir si ces jeunes pratiquent une activité physique récréative pendant leurs vacances, dans une première approche ou encore, s'ils pratiquent un tourisme sportif d'action en littoral, en second

72 Ginier Jean, « Le tourisme finistérien », In Norois. N°72, 1971. p. 582

approche. Pour éclaircir nos propos, voici un schéma réalisé par Charles Pigeassou, docteur en sociologie73 :

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Figure 14 Forme archétypales de comportement dans le tourisme - C. Pigaessou

Jean Ginier déclare dans son rapport sur le tourisme finistérien datant de 1971 que « l'une des demandes les plus pressantes de la clientèle jeune concerne le nautisme. »74 Alors est-ce encore le cas aujourd'hui au 21ème siècle ? Dans cette partie du mémoire, nous allons synthétiser les résultats d'enquête par questionnaire75, qui importent à notre finalité d'opérationnalisation de notre recherche. Nous allons mettre en avant ce que les jeunes bretons recherchent durant leurs vacances. Par la suite, et en s'appuyant sur ces résultats, sur les origines du surf et sur le modèle de vente de l'offre d'un tourisme« ludosportive »76 du surf dans les Landes, nous proposerons un modèle pour le département du Finistère.

73 Pigeassou Charles, « Le tourisme sportif : cadre d'analyse et contexte. L'exemple de la France », Youscribe, 2011, p. 12

74 J Ginier, Ibid., p. 583.

75 Résultats enquête par questionnaire auprès des jeunes bretons en annexe 7

76 Bodin D, Javerlhiac S, Héas S, et Robène L, « De l'émergence des stations balnéaires au tourisme sportif : Le mélange des genres à la lueur de l'exemple de la région Bretagne en France » In Téoros , Presse Universitaire du Québec, 2009, p. 31

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Les jeunes représentent la catégorie d'âge la plus sportive comme ont pu le signaler déjà, Julien Fuchs et Jean-Pierre Augustin.77 En interrogeant une diversité d'étudiants d'horizon très différents, les retours attestent que plus de la moitié des enquêtés pratiquent au moins une activité sportive extrascolaire à l'année.

Ils sont une majorité à préférer vivre des vacances festives, où l'ambiance « fête » est au rendez-vous. A priori, nous retrouvons cet environnement dans les festivals, dans les bars et les boîtes de nuit. La fête permet l'oubli des problèmes et l'oubli de soi. C'est ce que recherchent les jeunes de nos jours. Sans retirer totalement la fête, des vacances des jeunes, nous allons voir qu'il est possible de parfois la substituer par une autre activité.

Pour 17.6 % des cas, nos interrogés recherchent en premier lieu de la convivialité. Dans convivialité, il y a le mot « convives ». Pour être convive, il faut qu'il y ait plusieurs individus ensembles. Dans notre recherche, les personnes ayant donné cette réponse parlent forcément de vacances en groupe. Elles désirent alors simplement des vacances loin des tensions, des disputent et de la négativité mais au contraire, une bonne ambiance, des échanges sincères et amicaux. Il est bien explicité, dans nos résultats de recherche sur les spécificités du monde nautique et du surf notamment, que ces pratiques individuelles sont des pratiques de « partage » (une séance avec des amis, des « collègues », puis des valeurs, des croyances et opinions semblables). Egalement, elles offrent la possibilité de rompre avec les tensions du quotidien.

Nos résultats au questionnaire montrent aussi la recherche de repos à durant les vacances des jeunes bretons. Le repos dans le cas des jeunes rejoint davantage la pratique de farniente. Nous le verrons plus tard sur d'autres retours d'enquête qui l'atteste. Globalement, nous pouvons comprendre que leurs objectif est de ne plus penser à rien. Il s'agit ici de deux façons différentes de considérer avoir profité de ses vacances.

Nous avions pensé aux bars et aux boites de nuit comme lieu de festivité. Ceci est approuvé par 20 % des répondants à l'enquête. Contrairement à ce que nous pouvions imaginer, la sortie dans les bars et les boîtes de nuit ne constitue pas la seule et unique chose que préfèrent faire les jeunes durant les vacances. Effectivement, d'autres résultats au questionnaire démontre finalement que les balades vélo ou vtt et la pratique de farniente sont toutes aussi importantes. Il est vrai que malgré tout, faire la fête et sortir le soir ne peut se

77 Fuchs Julien, Augustin Jean-Pierre, « Introduction. Les cultures sportives des jeunes», Agora débats/jeunesses 3/2014 (N° 68), p. 55-60

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cumuler aussi souvent qu'ils le souhaiteraient (fatigue et lassitude). Cette activité est donc interposé par de la « bronzette » à la plage (un mode de repos) et de la balades à pied ou à vélo. Notre première recherche effectuée en amont de cette enquête montrait que pour les séniors et les familles, cette pratique était loin de dominer leurs vacances. Ici, bien que ce ne soit pas l'une des premières réponses, nous nous apercevons que la pratique d'activités physiques et sportives est nettement plus présente durant les vacances des jeunes (15.9 %). La pratique d'activité physique arrive après les balades à pied et à vélo puis la « bronzette » sur la plage en première réponse à égalité, et après la sortie dans les bars et boîtes de nuit. Cette réponse est suivie de 9.7% de jeunes qui préfèrent se reposer, ce qui est largement inférieur au retour concernant les activités physiques et sportives.

Dans une autre question, nous avons pu remarquer que la plupart des réponses intègrent non pas une mais plusieurs activités physiques ou sportives. Cela montre en conséquence qu'il se peut que, non seulement cette pratique intègre les vacances sans être l'objet principal de ce temps libre, mais en plus, elle est souvent et à plusieurs reprise utilisée pendant les vacances. Non dans un but précis de se dépenser, plus dans un objectif de loisir, de prendre du plaisir. Car, il est vrai que sous les termes utilisés « activités physiques et sportives », nous nous représentons plus une pratique de performance, dans un objectif de dépense physique et moins, une pratique ludique, dans un objectif récréatif. Ceci pourrait expliquer le classement des pratiques sportives présenté précédemment. Dans cette autre question, les activités étaient proposées sous forme de réponses à cocher. Cette méthode a permis de réajuster la perception des termes « activités physiques et sportives » au sens qu'on a voulu leur donner.

Ainsi, notre hypothèse est telle que d'un côté, les jeunes semblent majoritairement pratiquer des activités physiques ou sportives (randonnée pédestre, vélo et canoë) pour découvrir des lieux et des paysages, propres à une région et à une destination. Il s'agirait davantage d'un moyen de locomotion ludique (en remplacement de la voiture) pour visiter des sites. Ce sont les moins coûteux (ou gratuit), facile d'utilisation, très associés aux vacances car peu utilisés durant la vie quotidienne. D'un autre côté, et en deuxième catégorie, des activités sont majoritairement représentées dans un but qui n'est rien d'autre que de s'adonner à une pratique (habituelle ou non). Nous voulons parler de la plongée et de la pratique du surf. La plongée est une pratique sportive fortement associée à une pratique de vacances. Un prestataire d'offre de plongée sous-marine en Finistère, avec qui nous avons longuement discuté lors du stage et, concurrencé par les clubs de plongée, reçoit tout de même (en haute saison surtout) continuellement de la clientèle touristique venue pour essayer l'activité.

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Cependant, il semblerait qu'un bon nombre de clients soient fidèles à la pratique. Ce prestataire reçoit en effet de même groupes chaque été. Aussi, un entretien informel passé à Brest avec un couple de jeunes sortant d'une séance de planche à voile, nous ont affirmé qu'ils pratiquaient régulièrement et au même endroit de la plongée pendant leurs vacances.

Ensuite, de notre point de vu, la pratique du surf est une véritable mode aujourd'hui d'où les réponses obtenues. Nous voyons bien par ces réponses qu'il serait fluctuant pour le département du Finistère de porter et d'inclure ce sport dans ses offres touristiques. Le département est qui plus est, un territoire aujourd'hui incontournable pour la pratique. C'est pour les assidus un véritable déclencheur de voyage organisé, seul ou entre amis comme nous avons pu le prouver lors de nos entretiens. Les pratiquants de cette activité ont tendance (et parce qu'elle réclame peu de moyens financiers et matériels) à la pratiquer en Bretagne comme ailleurs en vacances. Celui qui pratique toute l'année pratique aussi en vacances et choisi sa destination selon les possibilités de pratique.

Nous estimons selon les retours enquête que bien souvent, les jeunes s'affairent à pratiquer une ou deux activités sportives récréatives, sans trop y réfléchir. Pour plus d'un cas sur deux, le jeune pratique plusieurs activités variées durant toute la durée des vacances. Ils ne se contente pas d'en pratiquer qu'une mais s'adonne ou expérimente plus activités. Cela rejoint notre analyse précédente sur nos deux catégories de pratiques. Quand nous ne sommes pas dans ce cas de figure, le jeune pratique une activité ponctuelle selon l'envie. Dans tous les cas, il y a de l'activité sportive durant les vacances.

Pour vérifier les propos de nos enquêtés, nous leurs avons demandé de situer le niveau d'importance de la pratique sportive durant leurs vacances. , 67.6 % de répondants placent les pratiques d'activités physiques ou sportives entre, assez ou beaucoup d'importance. 77 % des jeunes enquêtés accordent assurément un intérêt aux pratiques d'activités physiques ou sportives pendant les vacances. Les activités physiques ou sportives ont été citées 41 fois de plus que les activités détentes. Les activités découvertes ont été les moins sollicitées parmi toutes les activités réunies. Sans aucun doute les jeunes en général, préfèrent les vacances actives où l'effort physique est quémandé. L'activité physique ou sportive est suivie ou précédée d'une activité détente représentée majoritairement pas le farniente sur la plage. Le soir, c'est la festivité qui est à l'honneur.

D'un point de vue pratique, 71.5 % des enquêtés déclarent préférer avoir préparé à l'avance ses vacances pour tous les côtés pratiques (choix de la destination, logement, transport ...) mais laisser place au « dernier moment » pour ce qui concerne les loisirs. A

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travers ces résultats, nous découvrons ici plausiblement deux choses ressenties par nos répondants : le besoin rassurant et sécurisant d'un voyage préparé et le besoin de liberté de choix et de décision (que l'on ne peut avoir dans une offre packaging. La durée de leurs vacances tourne entre les 6 à 9 jours pour plus de la moitié des répondants (51.3%).

55.4% est le pourcentage d'individus préférant partir avec plusieurs amis en vacances. Là encore, nous reconnaissons l'envie d'être en groupe, l'envie de partager une expérience, de la convivialité, de la fête et de l'activité physique.

Après une synthétisation des résultats d'enquête auprès des jeunes, une présentation de la stratégie marketing de l'offre du surf dans le département des Landes, et une visualisation de l'histoire et l'origine de la pratique du surf, nous pouvons désormais réunir et mutualiser ces informations pour tenter de proposer un modèle d'offre touristique ludosportive du surf en Finistère.

b. Proposition d'un modèle de vente pour Finistère Tourisme

Une fois ces inventaires terminés, nous pouvons désormais imaginer une nouvelle offre appliquée à la pratique du surf, dirigée vers un public jeune, et qui leur ai adressée sous une méthode bien particulière. Effectivement, en rassemblant nos connaissances sur la pratique et l'état d'esprit qui s'en dégage (notre recherche sociologique et l'histoire du surf), sur la manière dont elle est promue, sur le territoire français et concurrentiel pionnier du surf (notre recherche sur le département des Landes) et enfin sur les jeunes bretons comme cible de clientèle touristique, nous pouvons songer à une nouvelle possibilité d'offre et de vente de la pratique en Finistère.

QUOI (le surf) + COMMENT (?) + QUI (les jeunes bretons de 18 à 29 ans) =
OFFRE Touristique LUDOSPORTIVE

Finistère Tourisme souhaitait davantage connaitre les jeunes, leurs désirs et leurs occupations pendant les périodes de vacances, afin de trouver une solution pour les attirer dans le Finistère. Plus précisément, l'agence cherchait une solution alternative aux festivals pour rendre le territoire attractif au regard de ce profil client. Plus attractif et sur du plus long

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terme. Pour cela, nous avons mené une enquête par questionnaire auprès de jeunes bretons dans un premier temps et communément décidé avec la directrice du stage. Trois composantes essentielles durant les vacances des jeunes bretons sont à retenir :

? Des vacances festives passant par les bars et les boîtes de nuit

? Des vacances reposantes passant par le farniente

? Des vacances actives passant par des balades et de l'activité physique récréative nautique ou subaquatique

Par ces 3 catégories d'activité, les jeunes interrogés recherchent principalement de la convivialité, du partage, des vacances en groupes, entre amis, loin des tensions, des pensées négatives, une ambiance amicale, joviale, ne plus penser à rien seulement aux sensations de bien-être, de plaisir et de liberté.

Le département des Landes a parfaitement saisi ce besoin ressenti en général par le grand public et qui est primordial chez nos jeunes bretons interrogés. Il a compris également, que ce besoin pouvait être satisfait par l'activité phare aujourd'hui de sa région, le surf. C'est la raison pour laquelle, il axe une grande partie de sa communication et publicité touristique vers cette pratique et ce qu'elle représente en termes de valeurs, de culture et d'état d'esprit. Il met en avant tout particulièrement la représentation d'une activité moderne, fun, cool. Il s'approprie finalement ou est à l'origine, de l'imaginaire qui existe autour du surf et qui perçu par le grand public. Il en a même développé un « business » c'est-à-dire un véritable commerce. Se sont développés alors des surfshop, surfwear, shapers, écoles, et club. Cela a vraisemblablement rassuré le grand public en faisant apparaitre le surf comme une activité plus "conventionnelle ». Le développement autour du surf est la cause d'une relative

disparition de "l'inquiétante" image de contre-culture anti sociale qui lui était
traditionnellement associée.

Là où le Finistère pourrait intervenir et prendre possession d'un aspect bien spécifique au surf, pour la mise en avant de son territoire, c'est la représentation d'un sport qui permet de révéler la nature en soi et pas qu'autour de soi. Le département des Landes, qui ne laisse pas de côté pour autant, cet aspect incontournable de la relation de l'homme à la nature (par les démarches de protection de l'environnement), ne mise pas non plus, principalement, sur ce message-ci. Nos recherches sociologiques semées d'entretiens notamment auprès de surfeurs bretons, montrent à quel point la dimension écologique de la pratique est véritablement

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importante pour eux. La fusion, l'immersion dans la nature et dans l'eau, le contact et le partage d'un lieu avec des oiseaux et des mammifères marins, les émotions qu'offrent simultanément et corrélativement la pratique et l'environnement de pratique sont, des sensations et des sentiments aussi importants que primordiales à la pratique du surf. Des ressentis que seuls les pratiquants connaissent. Tout en valorisant la teneur en partage, en convivialité et le fait de ne plus penser à rien grâce à la pratique, il serait intéressant, certainement porteur et concurrentiel que le département du Finistère révèle la réalité de la pratique plutôt que l'imaginaire déployé autour du surf. Non pas une activité fun et qui vous rend puissant (même si, nous l'avons vu, il a une part de vraie mais détournée) mais une activité addictive et « naturalisante ». Plutôt que de porter la communication sur l'image et l'enjolivement de la pratique, le Finistère pourrait être bénéficiaire d'une communication basée sur l'objet naturel et réaliste de la pratique. « Vous repartirez changé » au lieu de « vous repartirez valorisé ». Des bretons deviennent de plus en plus connus dans le milieu du surf, les échanges autour de la pratique deviennent de plus en plus courant. Nous trouvons de plus en plus d'écrits par différents auteurs, des pratiquants comme des scientifiques s'intéressant à ce phénomène montant en réputation. C'est également en s'inspirant de ces écrits et en s'appuyant sur des surfeurs bretons que le département du Finistère peut élaborer un plan de communication. Effectivement, ces personnes évoquent énormément cette singularité que procure et permet la pratique en rapport avec la nature. Prenons par exemple le blog découvert par hasard d'un surfeur breton nommé Dan Billon. Il a créé ce blog exclusivement pour parler et faire découvrir son ressenti vis-à-vis du surf, et de la « surfing life dépendance » lié à l'environnement. Citons l'un de ses paragraphes à titre d'exemple, qui explicite ce sentiment naissant de par la fusion du pratiquant à la nature :

« Une chose est sûre, le surf créé un lien évident à l'environnement naturel et à l'océan. Ainsi, le plaisir d'être dans un endroit beau ne laisse pas indifférent au-delà du plaisir hédoniste de la glisse. Le surfeur est imprégné de nature, immergé dans l'océan on ne peut pas plus et il n'y a pas que le fait de surfer sur une vague mais aussi toute la scène qui importe : se sentir bien dans un cadre, dans un décor avec certaines personnes, d'avoir certaines lumières sur des paysages tous uniques et se balader sur des territoires sauvages et préservés. Tout cela permettant « une fuite concrète de l'espace quotidien, identifié symboliquement aux

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contraintes de la vie professionnelle et souvent urbaine. » (Encyclopédie de la sociologie). Le surf s'inscrit en effet dans cette recherche de liberté et d'évasion. »78

Si nous développons une telle confiance à la pratique du surf en Finistère, c'est parce que d'une part, sa situation géographique la rend exposée aux houles atlantiques, qui produisent d'excellentes vagues en certains endroits de sa côte très escarpée. Le département bénéfice donc, incontestable de potentiels vis-à-vis du surf, au même titre que celui des Landes. Cependant, malgré ce potentiel favorable, le surf en Bretagne est un phénomène relativement récent. Aucun département breton n'a encore osé concevoir une communication et une stratégie marketing s'appuyant de cette pratique sportive. Il est vrai que la voile occupe une place très importante en Bretagne. Tellement importante qu'elle occulte presque tous les autres loisirs nautiques, et ceci d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un sport relativement nouveau. Enfin, la réputation des vagues en Aquitaine a laissé croire à la plupart des gens que surf ne pouvait exister ailleurs en France. Ces différents facteurs expliquent pourquoi le surf en Bretagne n'est pas considéré sérieusement et montrent distinctement une ouverture de développement pour le Finistère. Nombreuses écoles ont vu et voient le jour sur le département, il ne reste plus qu'à lancer une stratégie de communication valorisant le surf et qui sera bénéficiaire pour toutes activités touristiques (commerçants, hébergement, prestataires de loisirs etc.).

D'autre part, nous pensons que cette pratique pourrait divinement convenir aux changements sociaux en cours. Effectivement, Jean Corneloup identifie une nouvelle forme culturelle de pratique sportive émergente. Précédé par une forme qu'il définit de postmorderne décrivant des pratiques de diversification et d'individualisation notamment, aujourd'hui, on entrerait dans une forme transmoderne correspondant à une société qu'il décrit de « récréative » :

« Une société récréative est en mouvement qui envisage autrement les liens entre travail et loisir, l'urbain et le rural, le temps pour soi et pour les autres et les formes de l'échange social. Les individus, au-delà des formes globales, institutionnelles et républicaines qui les affectent, seraient engagés dans une production de dynamiques sociales au sein desquelles ils

78 http://danbillon-surf.over-blog.com/pages/SURFING_WAY_OF_LIFE-1876273.html, blog de Dan Billon, un surfeur breton, consulté le 08/06/2016

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deviennent plus acteurs et créateurs de formes de vie personnalisée. »79 D'après l'auteur, nous sommes plausiblement dans une ère de changement où, en même temps que l'interactivité augmente, l'innovation et la technologie afflux, où la vitesse ne fait qu'être abondante et dominée, les individus se lassent ou fuient cette société portée sur la performance. Ils repensent à leurs natures, leurs êtres, leurs corps et à leurs vies en communauté. Ceci intervient donc dans différents cadres : le quotidien, les loisirs, le travail, en ville, en périphérie ou en bord de mer, en vacances etc. Repenser, c'est-à-dire revoir, relire et remettre en question, toutes habitudes, cultures et valeurs sur lesquelles repose la société. C'est un peu comme rependre sa vie depuis le début, depuis nos origines et notre histoire, pour réévaluer nos désirs et trouver ou retrouver, une nouvelle façon de voir la vie et les choses, plus en adéquation avec le réel besoin personnel. Cette forme de société contemporaine se traduit par une relation plus intimiste avec la nature que l'on retrouve dans la pratique du surf et l'immersion du pratiquant dans l'eau. Elle se traduit par une limitation des médiations technologiques superficielles auxquelles la pratique du surf répond en utilisant simplement une planche. Elle se manifeste aussi par un plus grand intérêt aux relations avec la population et les cultures locales et, une rupture de pensée sur le faux-semblant que les vacances sont le seul moyen d'atteindre le bien-être et le bonheur. La nouvelle vision des individus serait qu'ils sont percevables chez soi au quotidien. D'où l'intelligence pour le département du Finistère de cibler les bretons. D'ailleurs l'émergence de cette société présente chez les individus des caractères de vie nomade, mais près de chez soi : « Ceux-ci s'engagent dans des voyages culturels et sportifs qui ne sont pas pensés dans une optique contestataire et alternative au quotidien. Mais ils deviennent le quotidien d'un nouveau public de jeunes, de familles et de seniors qui font du style itinérant leur mode de vie. »80

Finalement, ce qui est en mouvement dans les pratiques culturelles, sportives, professionnelles en autre, c'est l'intrusion d'un style éco-spirituelle. « Un des principes de ces mouvements est d'accorder de l'importance à la réflexivité, à la méditation et à une communion forte avec la nature et les autres pour partager et vivre des expériences spirituelles

79 Corneloup Jean, « La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature », Développement durable et territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL : http://developpementdurable.revue.org/9107, p.4

80 Corneloup Jean, « La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature », Développement durable et territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL : http://developpementdurable.revue.org/9107, p.8

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profondes. »81 Nous voyons bien par ces termes et nos recherches qu'il y a de semblables objectifs entre la société en mouvement et les surfeurs interrogés. Ces exercices spirituels, réflexivité, médiation et communion forte avec la nature et les autres, se retrouve à travers la pratique du surf. En comprenant bien ces évolutions et en s'y adaptant le plus possible, le département du Finistère, et en charge du tourisme l'ADT sont capables de proposer et de composer une offre incomparable du surf, ou du moins, de trouver les voies nécessaires pour communiquer cette offre et attirer des bretons sur son territoire, sur ses littoraux. A ce propos, Jean Corneloup démontre et réussi à classer les compétences que doivent posséder les professionnels et les structures territoriales pour s'accorder avec la société transmorderne : une compétence écologique, une compétence transculturelle, patrimoniale et créatrice, des compétences humaines et relationnelles, et enfin des compétences transversales.82

81 Ibid., p.9

82 Corneloup Jean et Mao Pascal, « Innovation et création dans les loisirs sportifs de nature », éd. du Fournel, pp.72-98, 2010, sportsnature.org

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Conclusion

Département breton très apprécié des touristes, le Finistère est un territoire dynamique qui voit sa population se multiplier l'été, particulièrement sur les littoraux. Effectivement, il est constaté, vu et revu que le département est fortement tourné vers la mer et génère de nombreux emplois directs et indirects qui lui sont liés. Parmi les emplois indirects, une grande densité se rapporte à l'activité touristique. Malgré tout, Finistère Tourisme, l'EPIC en charge du tourisme sur le département, déplore un manque de connaissances et d'investissement concernant l'offre des loisirs actifs en Finistère.

Jusqu'ici, aucune préoccupation n'a été accordée à la valeur des activités physiques récréatives dans le secteur du tourisme. Les activités physiques entrant dans le secteur du nautisme sont effectivement tout autant concernées. Il s'agit pourtant d'une branche économique et touristique très importante. De plus, elle se présente et entre dans l'imaginaire du grand public qui associe le Finistère à la mer et au nautisme. Il est vrai qu'il existe un organisme dédié, pour l'organisation, la gestion et l'accompagnement des acteurs du nautisme en activité, mais à destination, uniquement et censément, des populations locales. Ceci est le premier constat. Le deuxième révèle une même faiblesse relative à la clientèle jeune (18 à 29 ans) endossée par l'agence départementale du tourisme. Globalement, le territoire accueille davantage une clientèle famille et sénior, qu'une clientèle jeune. Ceci s'est confirmé par notre premier travail, qui était la réalisation d'un état des lieux de l'offre touristique des loisirs actifs en Finistère. Un premier travail qui s'est traduit par la mise en place notamment, d'un questionnaire envoyé à 2113 contacts détenus par l'agence. Cette enquête quantitative nous a également permis d'entrevoir le deuxième manque attenant à la clientèle jeune. Partant de ces constatations, nous nous sommes engagés dans une seconde enquête par questionnaire auprès de jeunes bretons. Des bretons puisqu'il s'agit entre autres, de l'une des premières clientèles touristique du Finistère. Les résultats montrent des jeunes recherchant de la festivité durant leurs vacances, de la convivialité, de l'expérience en groupe et entre amis, du partage, de la « farniente » et de l'activité physique. Cette dernière se divise sous deux formes : le déplacement ludique (en canoë et en vélo par exemple) et du nautisme par la plongée et le surf en premier recours. Finalement, ce qu'ils souhaitent avant tout, c'est de se libérer l'esprit de pensées négatives et ne plus penser à rien.

137

Nous avons été introduits dans l'organisme Finistère Tourisme, dans le but de proposer à terme, une nouvelle forme de « mise en tourisme ». Cela s'interprète par la suggestion ou le remaniement d'une nouvelle offre touristique. Afin d'atteindre cet objectif et dans le prolongement de nos travaux, nous avons entrepris une étude se focalisant sur les activités nautiques, et sur les jeunes pratiquants finistériens. La raison est telle que, selon nous, porter une connaissance aiguisée sur la communauté nautique, sur les pratiques et les pratiquants de sports nautiques en Finistère, permettait de positionner une nouvelle offre touristique en adéquation avec la cible jeune bretonne, et dans le respect des valeurs et des cultures locales. Pour ce faire, nous avons décidé d'aller directement à la rencontre des pratiquants de sports nautiques en sillonnant les côtes finistériennes. Nos données empiriques ont été appuyées et soutenues par quatre entretiens semi-directifs avec deux surfeurs, un surfeur/bodyboarder, un surfeur/planchiste/speed-sailer. Nos résultats confirment qu'au-delà du profil économique et touristique du nautisme, il existe un véritable monde nautique en Finistère. Il se caractérise par des comportements, des représentations, des émotions et des sensations spécifiques, uniques et incomparables aux autres mondes sportifs. Nous avons perçu et regroupé ces singularités en trois dimensions, toutes extrêmement connectées les unes aux autres : Une dimension identitaire, qui se manifeste par la présence de petits groupes sociaux divisés par des territorialités et alimentés par des habitudes que nous qualifions de « rituels ». L'expression d'un langage unique et technique, la connaissance d'un grand nombre de choses pour lesquelles les pratiques sont dépendantes (météorologie, matériel, géologie ...) ajoutent deux autres aspects à la dimension identitaire du monde nautique. Une dimension anthropologique, qui se définie par de nombreux symbolismes attribués à la mer, à l'eau et à l'effort de la pratique nautique notamment. Une dernière dimension écologique, qui s'explique par une relation forte, intimiste et intemporelle avec les matières naturelles qui entoure le pratiquant mais aussi, une écoute puissante de sa propre nature. Ces trois catégories font des pratiquants de sports nautiques, en général, des êtres addicts à leurs pratiques. Tellement addicts que nous pouvons affirmer le fait que, lorsqu'un individu entre dans cette communauté nautique, bien qu'il connaisse des changements de vie d'ordre personnels ou professionnels, bien qu'il passe plausiblement d'une activité nautique à une autre, (définitivement ou momentanément,) il n'en sort plus.

Toujours dans l'optique de faire une proposition d'offre à Finistère tourisme, nous avons en dernier lieu établi un modèle de mise en tourisme de l'activité surf. Le surf puisque d'une part, l'activité connait depuis trois ans environ un vrai succès, prouvé par la naissance de

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nombreuses écoles notamment. C'est une activité qui plait énormément aux jeunes. D'autre part, le département présente un profil géologique, et météorologique propice à cette pratique. Elle possède un avantage, que d'autres territoires n'ont pas, celui de pouvoir accueillir la pratique du surf. Enfin nos recherches ont montré des corrélations évidentes entre la société « transmoderne » en mouvement défendue par l'auteur Jean Corneloup entre autres, et tous les symbolismes et l'esprit surf qui se dégagent de la pratique. Les individus sembleraient rejeter désormais la société de consommation et repenser à la place qu'occupent le travail, les loisirs, les activités sportives etc. Les vacances, tout particulièrement, ne seraient plus l'unique temps du bien-être et du bonheur. Le quotidien pourrait être repensé et aménagé selon nos besoins personnels, nos besoins de retrouver une vie plus proche de la nature et construire des formes d'habiter partagées. Le surf est une pratique sportive mais c'est également bien plus que ça. C'est un état d'esprit et un art de vivre reliant explicitement les formes d'expression ataraxiques de la société en changement. Car comme le dit Anne-Sophie Sayeux dans sa thèse le surf, l'être au monde, « Le surf n'est bien sûr pas une solution aux maux de notre monde actuel. Il offre toutefois les possibilités de « mieux » vivre notre époque ».83

Par le regroupement de nos travaux, Finistère Tourisme devrait-être en mesure de mettre en place concrètement, une offre touristique ludosportive du surf. Contrairement au département des Landes qui vend l'activité par l'image cool et fun qu'il lui attribue, le Finistère pourrait entrer dans ce marché en développant une stratégie marketing portée sur l'image « naturalisante » et régénératrice de la pratique. Mais d'un autre point de vue, tenter de développer et de disperser le rapport spécifique et exclusif entre le jeune et l'activité nautique, dans le but de promouvoir touristiquement le surf, ne pourrait-il pas faire disparaître la « magie » qui opère ? Une recherche autour de cette question pourrait-être la poursuite de ce mémoire, avant l'application concrète d'une nouvelle offre. Effectivement notre étude montre comment rendre touristique une pratique telle que le surf tout en respectant ses valeurs et l'état d'esprit qui l'a décrit. Toutefois, il serait intéressant de diagnostiquer et de faire une étude prospective sur tous les éventuels impacts que pourrait avoir la mise en place de cette offre avant son application. Un approfondissement sur le point de vue de ces pratiquants sur les maux de la société pourrait également apporter de plus amples informations. Savoir

83 Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie, 2005, « Surfeur, l'être au monde », Analyse socio-anthropologique de la culture de surfeurs, entre accords et déviance, Rennes, Staps - Université Rennes 2 Haute-Bretagne, thèse présentée pour le doctorat

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comment ces pratiquants perçoivent et reçoivent les défectuosités de la société permettrait de mieux comprendre, en quoi la pratique peut-être une réponse non seulement aux problèmes personnels comme nous l'avons expliqué dans ce mémoire, mais aussi un moyen de palier aux difficultés de la vie en société. Enfin, nous avons repéré une différence entre la perception de la pratique du surf des jeunes finistériens et la manière dont est communiquée cette activité sportive dans les Landes. Une étude comparative entre les surfeurs du sud-ouest et les surfeurs de Bretagne pourrait apporter des éléments étonnants, dans l'hypothèse où le territoire qui ne présente pas les mêmes caractéristiques selon la région (des côtes déchiquetées en Bretagne, des côtes géologiquement stables en Aquitaine) induirait des différences notables dans la relation du pratiquant à la nature. Cela jouerait potentiellement sur l'axe de communication des régions touristiques.

140

Table des matières

Remerciements 1

Sommaires 2

Préalable introductif 3

Chapitre 1 : Travail d'exploration en amont de l'enquête 9

1. L'offre touristique et l'offre sportive en Finistère 12

2. Caractéristique de la clientèle touristique en Finistère 16

3. Le rôle de Finistère Tourisme et orientation d'une étude approfondie 21

Chapitre 2 : Définition de la problématique et des hypothèses 27

1. Cheminement vers le sujet d'enquête 28

2. Problématique 29

3. Hypothèses 31

Chapitre 3 : Méthodologie de l'enquête 33

1. Adaptations à l'enquête : professionnalisation dans une EPIC du milieu du tourisme

34

2. L'approche quantitative : le questionnaire auprès des jeunes bretons 35

a. La sélection de l'échantillon jeune 35

b. La construction du fond du questionnaire avant la définition du sujet

d'enquête 36

c. La construction de la forme du questionnaire et son administration 38

3. Les entretiens informels comme nouveau départ 39

a. Méthodologie adaptée : la théorie ancrée 39

b. Posture et attitude adoptée sur le terrain 42

c. Les limites rencontrées dans le cadre de la théorie ancrée 44

4. Deuxième et dernier approche qualitative : les entretiens semi-directifs 45

a. La sélection de nos interlocuteurs 45

b. Les conditions d'entretien et la place de l'enquêteur 47

c. La construction des entretiens : la grille d'entretien 48

Chapitre 4 : Résultats de l'enquête sociologique 50

1. Résultats et analyse des entretiens de terrain 51

a.

141

L'entrée sur le terrain : observations qualifiables et quantifiables 51

b. Le terrain aux multiples révélations 54

c. Des pratiques nautiques aux trois dimensions spécifiques 65

2. Résultats et analyse des entretiens-semi directifs : le principe de l'entonnoir 68

a. Expérience des entretiens semi-directifs : des obstacles manoeuvrés et

constructifs 68

b. La réelle existence d'un monde nautique : une théorie assise mais nuancée

70

c. Lumière sur les particularités d'un monde nautique dans une future démarche

touristique 105

Chapitre 5 : Opérationnalisation de la recherche : La pratique du surf en Finistère

117

1. L'histoire du surf et le surf aujourd'hui 118

a. Bref historique de la pratique du surf 118

b. Exemple de la stratégie marketing du surf dans le département des Landes

120

2. Nouveau modèle de vente de l'offre touristique du surf en Finistère 125

a. Synthèse de l'enquête auprès des jeunes bretons 125

b. Proposition d'un modèle de vente pour Finistère Tourisme 130

Conclusion 136

Table des matières 140

Bibliographie, sitographie et sources documentaires institutionnelles 142

Glossaire 149

Table des annexes 150

Table des illustrations 214

Note de synthèse 215

142

Bibliographie, sitographie et sources

documentaires institutionnelles

1 Références scientifiques

1.1 Articles scientifiques

Pratiques écologiques

+ Andrieu Bernard, Sirost Olivier, « Introduction l'écologie corporelle. », Sociétés 3/2014 (n° 125), p. 5-10

+ Bourdeau Philippe, Mao Pascal, Corneloup Jean, « Les sports de nature comme médiateurs du « pas de deux » ville-montagne. Une habitabilité en devenir ?», Annales de géographie 4/2011 (n° 680), p. 449-460

+ Corneloup Jean, « La forme transmoderne des pratiques récréatives de nature », Développement durable et territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne le 04

:

décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL

http://developpementdurable.revue.org/9107

+ Corneloup Jean et Mao Pascal, « Innovation et création dans les loisirs sportifs de nature », éd. du Fournel, pp.72-98, 2010, sportsnature.org

+ Guiltat Sébastien, « Du surfeur rebelle au « waterman » : reflet d'une époque où nouveau type de pratique », researchgate 2014, p.1 - 9

+ Niel Aurélien, Sirost Olivier, « Pratiques sportives et mises en paysage (Alpes, Calanques marseillaises). », Etudes rurales 1/2008 (n° 181), p. 181-202

143

+ Pociello Christian, « « Nouvelles pratiques, nouvelles valeurs » : essai sur la transformation de quelques « milieux de culture » sportifs après les années 1980 », Staps 2015/1 (n° 107), p. 13-31

+ Pociello Christian, « Les tendances d'évolution des pratiques de loisirs sportifs. Essai de construction d'un modèle d'analyse prospective », Revue Mappemonde, Espaces du sport Monptellier, éd. Reclus, 1989

Pratique chez les jeunes

+ Assailly Jean-Pascal, « Les conduites à risque des jeunes : un modèle socio-séquentiel de la genèse de la mise en danger de soi », Psychotropes 2006/2 (Vol. 12), p. 49-69.

+ Augustin Jean-Pierre, Fuchs Julien, « Le sport, un marqueur majeur de la jeunesse. », Agora débats/jeunesses 3/2014 (N° 68), p. 61-70

+ Fuchs Julien, Augustin Jean-Pierre, « Introduction. Les cultures sportives des jeunes», Agora débats/jeunesses 3/2014 (N° 68), p. 55-60

+ Galland Olivier, « V. Les jeunes dans la société », Les jeunes, Paris, La Découverte, «Repères», 2009, 128 pages

+ Sirost Olivier, « Se mettre à l'abri ou jouer sa vie ? Eléments d'une culture sociale du risque », Sociétés 2002/3 (n° 77), p. 5-15

Rapport sport et territoire

+ Augustin Jean-Pierre, « Introduction : le sport attracteur d'organisation sociale et intermédiaire de la mondialisation. Sport as an attractor of social organization and intermediary of globalization», Annales de géographie 4/2011 (n° 680) , p. 353-360

+ Augustin Jean-Pierre, « Qu'est-ce que le sport ? Cultures sportives et géographie. What is sport ? Sports cultures and geography», Annales de géographie 4/2011 (n° 680), p. 361-382

144

+ Augustin Jean-Pierre, « La diversification territoriale des activités sportives », L'Année sociologique 2/2002 (Vol. 52), p. 417-435

+ Bessy Olivier, Mouton Michel, « Du plein air au sport de nature : Nouvelles pratiques, nouveaux enjeux », Cahier espaces 81 2004, p. 3 - 17

+ Schut Pierre-Olaf, Levet-Labry Eric, « Le rôle des pratiques sportives et de loisirs dans la définition et l'urbanisation des sites touristiques en France », Espaces et sociétés 2012/3 (n° 151), p. 31-47

+ Siau Véronique, « Sports de nature et attractivité des territoires. », Pour 2/2007 (N° 194), p. 13-20

Anthropologie du corps

+ Bruno Christophe, « Quelle place pour l'homme sur l'échiquier de Callois ? », Littératures, 68 | 2013, 127-140

+ Granger Christophe, « L'individu et les aventures du corps. Pistes, enjeux, problèmes », Hypothèses 2003/1 (6), p. 13-25

+ Loudcher Jean-François, « Limites et perspectives de la notion de Technique du Corps de Marcel Mauss dans le domaine du sport. », Staps 1/2011 (n°91), p. 9-27

+ Schnapper Dominique, « Jeux et examens », Commentaire SA, 1988/4 (n° 44), p. 977 -982

+ Vigneau François, « Le « sens » du sport : conquête de l'espace, quête du plaisir. », Annales de géographie 4/2008 (n° 662), p. 3-19

145

Notion de l'identité

+ Avanza Martina et Laferté Gilles, « Dépasser la « construction des identités » ?

Identification, image sociale, appartenance », Genèses, 2005/4 no 61, p. 134-152

+ Barthes Roland, « Un cas de critique culturelle », In : Communication, 14, 1969. La politique culturelle. Pp. 97 - 99

L'individualisme

+ Beauchemin Jacques, «Que reste-t-il du bien commun? Entre la loi du marché et l'individualisme», Les classiques des sciences sociales, 2004, pp.1-8

L'immédiateté

+ Bénévent Raymond, « L'idéologie de l'immédiateté », La lettre de l'enfance et de l'adolescence 2003/3 (no 53), p. 9-22

Tourisme et Tourisme sportif

+ Bodin D, Javerlhiac S, Héas S, et Robène L, « De l'émergence des stations balnéaires au tourisme sportif : Le mélange des genres à la lueur de l'exemple de la région

Bretagne en France » In Téoros, Presse Universitaire du Québec, 2009, p. 29-36

+ Bouchet P, Bouhaouala M, « Tourisme sportif, Un essai de définition socio-économique » In Téoros, 2009, p. 3-8

+ Demen-Meyer Christine, « Le tourisme : essai de définition », Management & Avenir1/2005 (n° 3), p. 7-25

+ Ginier Jean, « Le tourisme finistérien », In Norois. N°72, 1971. pp. 573-600

+ Pigeassou Charles, « Le tourisme sportif : cadre d'analyse et contexte. L'exemple de la France », Youscribe, 2011, p. 1-38

146

Méthodologie de la recherche

+ Barney G. Glaser, Anselm A. Strauss, La découverte de la théorie ancrée. Stratégies pour la recherche qualitative, Armand Colin, coll. « Individu et Société », 2010, 409 p.

+ Bruneteaux Patrick, Lanzarini Corinne, « Les entretiens informels », In: Sociétés contemporaines N°30, 1998, p. 157-180

+ Dufour Annie-Hélène, « L'ethnologue et l'enregistrement de terrain », Bulletin de liaison des adhérents de l'AFAS [En ligne], Archives des Sonorités, mis en ligne le 01 juillet 2002, consulté le 05 avril 2016. URL : http://afas.revues.org/2407

+ Laperrière Anne, « Pour une construction empirique de la théorie : la nouvelle école de Chicago » Sociologie et sociétés, vol. 14, n° 1, 1982, p. 31-40.

1.2 Rapports de recherche

+ Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie, 2005, « Surfeur, l'être au monde », Analyse socio-anthropologique de la culture de surfeurs, entre accords et déviance, Rennes, Staps - Université Rennes 2 Haute-Bretagne, thèse présentée pour le doctorat

1.3 Références scientifiques - Ouvrages

Sport et mythologie

+ Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion, l'espace : essai sur la classification des sports et ses rapports avec la pensée mythique », Paris, éditions Vigot, 1977

Nautisme

+ Bernard Nicolas, « Le nautisme, Acteurs, pratiques et territoires », PUR, Espace et Territoires, 2006

147

Méthodologie de la recherche

+ Beaud S, Weber F, « Guide de l'enquête du terrain », Paris, La Découverte, 2012

2 Références non scientifique

2.1 Magasine sportif

La pratique du surf

+ Récit autobiographique et réflexions par Garth Murphy (août/septembre 2005) « Le surf et le principe de plaisir », Surfer's Journal, Guéthary, p.83

2.1 Sites internet

ADT 29 Finistère Tourisme & CDT 40 Tourisme Landes

+ http://www.finisteretourisme.com/activites-en-finistere, Page « activités en Finistère » du site internet de Finistère Tourisme, consulté le 12/02/2016

+ http://pro.finisteretourisme.com/vous-informe/les-missions-de-finistere-tourisme, les missions de Finistère Tourime, consulté le 12/01/2016

+ http://www.finisteretourisme.com/les-spots, page sur les spots de surf , site internet de Finistère Tourisme, consulté le 07/06/2016

Articles de presses

+ http://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/la-randonnee-pedestre-se-porte-bien-en-finistere-4102972, article de presse Ouest-France sur la randonnée pédestr, consulté le 12/02/2016

+ http://www.leparisien.fr/avez-vous-reduit-votre-budget-vacances-cet-ete-02-08-2015-4986051.php, le budget des français été 2015, consulté le 08/03/2016

Blog d'un pratiquant de surf

+ http://danbillon-surf.over-blog.com/pages/SURFING_WAY_OF_LIFE-1876273.html, Blog de Dan Billon, un surfeur breton, consulté le 08/03/2015

Méthodologie de la recherche

+ http://www.ya-graphic.com/2012/11/demographie-facebook-france-2012/, consulté le 23/03/2016 site internet de Yassine Aissaoui, spécialiste en marketing digital indépendant - freelance

+ Anne Revillard, « Observation directe et enquête de terrain », https://annerevillard.com/observation-directe-et-enquete-de-terrain/, consulté le 7/04/2016

2.3 Documents institutionnels

+ « Chiffre clés du tourisme en Finistère 2015 », document produit chaque année par Finistère Tourisme

+ « Analyse de la compétitivité touristique de la destination Finistère » enquête 2015 TRAVELSAT

+ « Poids économique du tourisme, emplois et retombées économique du tourisme en Bretagne », CRT Bretagne, 17 juillet 2015

+ Schéma départemental de développement du tourisme et du thermalisme - Orientations stratégiques, CDT40, 2010-2014

148

+

149

Glossaire

ADT : Agence de Développement Touristique

BTS : Brevet de Technicien Supérieur

CRT : Comité Régional du Tourisme

EPIC : Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial

NEF : Nautisme En Finistère

150

Table des annexes

Annexe 1 : Diagramme de GANTT 151

Annexe 2 : Newsletter sur les loisirs actifs en Finistère 152

Annexe 3 : Nouvelle offre en ligne des loisirs actifs 153

Annexe 4 : Questionnaire « Les loisirs actifs des jeunes » 158

Annexe 5 : Exemple de retranscription d'un entretien informel 164

Annexe 6 : Exemple de retranscription d'un entretien formel 168

Annexe 7 : 2ème exemple de retranscription d'un entretien formel 176

Annexe 8 : Résultats d'enquête sur les loisirs actifs des jeunes bretons 187

151

Annexe 1 : Diagramme de GANTT

Tâches

Sem - 10

Sem - 9

rétro

Sem - 8

-planning mission

Sem - 7

de stage

Sem - 6

- 0410112016

Sem - 5

Sem - #

,

Sem - 3 Sem - 2

Sem -1

Sem terminal.'

 

1111111111

14.11.2111.12.11.2111

11.11.2111
· 51.11.2111

11.12.2111.14.12.2111

15.12.2111.21.12.2111

25.12.2111 .15.15.2111

14.15.2111.22.15.2111

21.15.2111.11.14.2111

11.14.2111.24.14.2111 1 25.14.2111.11.15.2111

15.15.2111.22.15.2111

25.15.2111. 51.15.2111

 

r~x

4.:".."5

Mailing structures de loisir sportif : identifier leurs objectifs, projets, enjeux + utilisation de leur 600 client

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Consultation Tourinsoft : analyse des actiuit' s physiques recrtatives

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bilan et analyse de l'Offre

 
 
 
 
 
 
 

,

 
 
 

Rédaction du questionnaire d'enqueke sur le profil dus touristes pratiquants une actiuite physique récréative

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

clients passes sur les périodes seluctionnees (validation)

 
 

Validation et envoie des questionnaires aux de

06 ftrrier

i7 Î mars

 
 
 
 
 
 
 

Recueil et traitement des réponses

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Analyse des réponses et bilan

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mise en relation de l'offre et de la demande

 
 

bilan d'un contexte général

 
 
 
 
 
 
 
 

Comparaison avec un département comparable

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Bilan de la phase état des Iiuux + programmation adapté de la phase suivante

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

~y ï

Elaboration d'une enquete sociologique spécifique complcmentairu en Igen avec les résultats de la phase 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Validation et adaptation du sujet d'enquete ut de la mékhade utilisée

 
 

nillin

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mise en place de l'enqueke

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Exposition résultat ut bilan de l'enquete --> solutionS de développement ou voies d'amtliorat ion

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(y` .

CC

Réflexion et élaboration de différente: mises en pratique avec modalité d'évaluation d'impact

 
 
 
 
 
 
 

111

 
 
 

Selection d'une mise en pratique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Programmation et validation de la mise en ko urlsme

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

PH`_E

 
 
 
 

Application {on{réke de la mise en tourisme11.

 
 
 
 
 
 
 
 

Finalisation et dépôt du mémoire

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

152

Annexe 2 : Newsletter sur les loisirs actifs en Finistère

153

Annexe 3 : Nouvelle offre en ligne des loisirs actifs

Constat :

D'une part, le site internet de Finistère Tourisme propose une offre de loisirs actifs certes désorganisée dans sa présentation. Dans la rubrique « Découvrez », nous avons « les sensations nautiques » et « les activités en Finistère ». Nous trouvons déjà plusieurs mêmes activités dans ces deux sous-rubriques ce qui peut apporter de la confusion aux visiteurs.

Si l'on clique sur « activités en Finistère », plusieurs critiques sont à émettre : Nombreuses activités sont évoquées mais ne mènent à aucuns contacts. C'est le cas par exemple pour « les sports à sensations ». Celles-ci sont de plus réduites à 4 activités. Où s'arrêtent les sports à sensation ? Le catamaran n'en est-il pas un ? Nous trouvons deux sous-rubriques qui doivent paraître identiques pour le visiteur « randonnées et balades pour tous », puis « balades natures en Finistère : à vous la liberté ! ». Par ailleurs, aucunes autres activités terrestres de nature ne sont proposées. L'escalade par exemple n'est nulle part dans les rubriques. Dans le cas où le visiteur tombe d'abord dans la rubrique « activité en Finistère » et qu'il cherche une activité nautique telle que la voile, il n'y trouvera rien ici. Soit il cherche ailleurs et dans le meilleur des cas il tombe sur la rubrique « les sensations nautiques », soit il conclut qu'il n'y a rien proposé de la sorte en Finistère et finit par quitter le site. Enfin les liens des activités physiques telle que le char à voile, mène finalement à une liste exhaustive non organisée, contenant des centres nautiques ne proposant pas toujours l'activité recherchée.

Les activités physiques et/ou sportives ne sont pas consultables dans la rubrique « Préparez ». Pourtant, un couple ou une famille par exemple, peut avoir l'envie de faire une randonnée comme activité physique après avoir été visité un château et un aquarium.

L'item « ou s'amuser ? » devrait-être remplacés par « que faire ? » suivant la nouvelle organisation d'une partie du site proposée ci-après.

Dans la rubrique « préparez », nous avons une sous-rubrique « tous les loisirs ». Celle-ci présente en effet des activités de loisirs mais elles ne sont ni « pré-triées », ni organisées pour le visiteur. Les filtres précédents la liste montrent qu'il manque la présentation de nombreuses activités. Quelqu'un qui souhait pratiquer du canoë-kayak plutôt sur un cours d'eau qu'en mer, prendra beaucoup de temps avant de trouver les offres sur cette activités (car ils en existent) avant peut-être de se décourager et abandonner. Nous trouvons les locations de vélo mais nous ne trouvons pas les offres d'activités vélo et vtt proposés par des clubs et autres prestataires etc.

A la place de : ou
s'amuser ?

Activités de

soirées ou de détentes

thalassos thalasso thalasso

Roscoff concarneau

sélection sites
naturels (libre ou
guidées)

piscines ...

cinémas casinos théâtre

monuments
patrimoine civil,
religieux,
militaire

traversées et
promenade en
mer

visite
d'entreprises

plouhinec naturaliss

spas spa spa

les musées

...

Visites &
Découvertes

Aquariums,Centr
es & Parcs de
loisirs

En gardant les filtres du territoire

Activités
physiques ou
sportives ludiques

Préparez

Que faire ?

154

Trie par activités

parcs de loisirs

acrobranche

parcs & jardins remarquable

les océanopolis aquashow

aquariums

parcs animaliers

centres aquatique

parcs

d'attractions

Domaine de Menez Meur

!

Activités
physiques ou
sportives

activités dans les airs

finistériennes!

activités sur
les eaux
finistériennes

activités sur
les terres
finistériennes !

155

Voile, Planche
à voile, char à
voile

marche
aquatique/lon
ge côte

formation à la navigation

canoë-kayak

surf, paddle kite-surf plongée pêche aviron

CN de Fouesnant

CNM de Penmarc'h

156

Filtre : Location ou prestation Territoire

Lien : Sites internet des prestataires avec leurs contacts ou PDF sur l'offre ou les circuits etc.

paintball

escalade

jeux bretons

dé équestre et à dos d'ânes, attelage et

réveil
musculaire en
Plein-air

golf, mini-golf

randonnée pédestre

randonnée vélo et vtt

Ferme de
Kersperche -
Paintball

Centre
équestre de
Lothéa

"Tro Velo er vro Bagan"

Kemperle
Yaounkiz
Team VTT

vols en ULM

baptèmes de l'air

stages de pilotages

157

158

Annexe 4 : Questionnaire « Les loisirs actifs des jeunes »

Etudiante à l'UBO à Brest et en stage à Finistère Tourisme, je suis en charge de mener une
grande étude sur le profil des jeunes afin de déterminer ce qu'ils recherchent durant leurs
vacances, en termes de prestations et d'activités de loisirs. Dans les limites de l'étude, nous
vous demandons de bien vouloir vous focaliser sur les vacances effectuées en dehors du lieu
résidentiel principal. Pouvez-vous prendre 3 minutes et répondre à ce questionnaire ?
Si vous n'êtes jamais partis en vacances,vous pouvez aussi vous projeter et imaginer ce quels
seraient vos envies et vos choix.
Si vous souhaitez plus d'informations, n'hésitez pas à me contacter par mail :
etudes2@finisteretourisme.com

Océane Dupas

*Obligatoire

Profil de l'enquêté

1. Vous êtes : *

o Un homme

o Une femme

2. A quelle tranche d'âge appartenez-vous ? *

o Entre 18 et 20 ans

o Entre 21 et 23 ans

o Entre 24 et 26 ans

o Plus de 27 ans

3. Dans quelle ville ou commune habitez-vous ? *

4. Dans quel établissement scolaire ou universitaire êtes-vous inscrit ? * Préciser le lieu de l'établissement

5. Quel est votre niveau d'étude et votre spécialité ? * Ex : licence 3 Sciences techniques ....

6. 159

Quelle est votre principale activité extrascolaire annuelle ?

Sportive, artistique, manuelle etc. Précisez. Si vous n'en n'avez aucune, vous pouvez passer à la question 8

7. Depuis combien de temps faites-vous cette activité ?

o quelques semaines

o 1 à 6 mois

o 7 à 11 mois

o 1 an

o 2 ou 3 ans

o 4 ou 5 ans

o 6 ans ou plus

Profil de vos vacances

8. Vos vacances préférées riment d'abord avec : *

o Convivialité

o Festivité

o Entre soi

o Sensations fortes

o Repos

o Rencontres

o Insolite

o Pratique(s) physique(s) ou sportive(s) ludique(s)

o Visites touristiques

o humanitaire/solidaire

o Dépaysement

9. Vos vacances préférées sont : *

o Toutes organisées sous forme de package en offre tout compris

o En mode « backpackers » vous partez sans trop savoir où, de façon

autonome, aventurière et à peu de frais

o Pré-organisé, donc tout est près (destination/logement) et reste plus qu'à

définir sur place les activités de loisirs

o Autre :

Seul(e)

160

10. Vous préférez partir : *

o

o Avec un(e) ami(e)

o Avec plusieurs amis

o En couple

o Avec votre famille

o Autre :

11. Quel est en général la durée de vos vacances ? *

o 2 à 5 jours

o 6 à 9 jours

o 10 à 15 jours

o Plus de 16 jours

12. Parmi cette liste, quelle est la première chose que vous aimez faire pendant vos vacances ? *

13. Pratiquez-vous une ou plusieurs activités physiques ou sportives récréatives lors de vos vacances? Si oui laquelle ou lesquelles ? *

Si vous n'en pratiquez aucune, vous pouvez cocher la case "aucune" et passer à la question 18

o Randonnée équestre

o Deltaplane

o Planche à voile

o Kite-surf

o Plongée

o Jet-ski

o Aucune

o Randonnée pédestre

o Raquettes

o Voile

o Marche aquatique

o Golf

o Randonnée vélo ou vtt

o Ski

o Char à voile

o

161

Surf

o Canoë-kayak

o Autre :

14. Préférez-vous pratiquer cette ou ces activités :

Hors structure : vous avez votre propre matériel ou vous profitez d'une location

o Dans une structure avec un encadrement

o Hors structure donc librement

15. durant vos vacances, êtes-vous du genre à :

o pratiquer une même activité régulière durant toute la durée des vacances

o pratiquer une activité ponctuellement selon l'envie

o pratiquer plusieurs activités variées durant toute la durée des vacances

16. Sur une échelle de 1 à 5, où situeriez-vous l'importance que vous donnez à vos pratiques physiques ou sportives lors de vos vacances ?

5 = le plus élevé

1 2 3 4 5

17. Que recherchez-vous principalement dans vos pratiques physiques ou sportives durant vos vacances ?

o Rencontrer des personnes

o Une découverte active du lieu de vacances

o Garder une bonne hygiène de vie même durant les vacances

o Essayer une nouvelle activité qui vous tente

o Profiter d'une activité que vous connaissez déjà et que vous aimez pratiquer

o Pratiquer une activité typique de la région

o Améliorer votre niveau dans la ou les pratiques

o Autre :

Représentation et perception du Finistère

18. Quelle est la première chose que vous évoque le département du Finistère ? *

o La mer

o

162

La plage

o Les activités nautiques

o Une diversité de paysage

o Un grand nombre de sites visitables

o De nombreuses possibilités de randonnées

o La sérénité et le repos

o De grands festivals

o Autre :

19. Pensez-vous que le Finistère puisse être la destination de vos futures vacances ? *

NB : si vous habitez une commune du Finistère, partir sur une autre commune du même département peut être considéré comme des vacances. Pour cela il faut y avoir passé au moins 2 nuits

o Oui

o Non

20. Pourquoi ? *

21. A quel type d'endroit passerez-vous la plus grande partie de votre temps ? * Ex : plage, bars, sentiers côtiers, hébergement...

22. Quels seraient vos principales activités en vacances en Finistère ? * Activités physiques, découvertes, détentes etc. Précisez

Seriez-vous volontaire pour un entretien d'approfondissement téléphonique ou en face à face ? si oui, pouvez-vous indiquer votre adresse e-mail afin que je puisse vous contacter ?

163

N'envoyez jamais de mots de passe via Google Forms.

164

Annexe 5 : Exemple de retranscription d'un entretien

informel

Premier entretien informel, 1 Planchiste à Brest - 27 ans

Enquêteur : Introduction avec une présentation stage, mission, rapport avec l'enquête dans le cadre des travaux universitaires.

Enquêteur : Depuis combien de temps tu fais de la planche à voile ?

Enquêté : Bah là tu vois ça fait... On a commencé avec mon collègue Thibault qui est là-bas, il y a à peu près 1 an maintenant, c'était au mois d'août de l'année dernière. On a commencé à l'USAM ici, en général c'est le samedi matin qu'on va, mais là pendant les vacances tu vois, ils font des stages d'une semaine donc tous les matins. Tous les jours et tous les matins.

Enquêteur : tu travailles à Brest ?

Enquêté : Je suis kiné à Brest en fait, à côté de la Caval là... Enquêteur : tu es passé par un parcours STAPS ?

Enquêté : Non non j'ai fait, je suis passé par kiné à Rennes. Donc voilà, après niveau sport à Brest moi je fais du surf.

Enquêteur : ah tu es un surfeur, ouais d'accord

Enquêté : Et je faisais un peu de plongée mais j'en fait plus trop Enquêteur : Et pourquoi tu as arrêté la plongée ?

Enquêté : Euh parce que c'est assez contraignant en fait...

Enquêteur : Ah parce que la planche à voile ça ne l'est pas (rire) Je te regardais revenir au port, ça n'avait pas l'air simple ! (rire)

Enquêté : encore ça va on n'a pas à enlever les voiles et tout. Mais euh non la plongée, c'était de la chasse sous-marine que je faisais, et euh bah au final c'est beaucoup de bordel le matos et pour se changer et, et c'est assez dangereux en fin compte ...

Enquêteur : ah ouais ? C'est-à-dire ?

Enquêté : Bah tu es en apnée machin sous l'eau tout seul, des fois. Moi ça me faisais un peu flipper des fois d'aller tout seul. Quand j'ai, j'y vais quand, quand j'ai des potes en fait avec moi.

Enquêteur : et alors comment tu as découvert la planche à voile ?

165

Enquêté : bah j'ai toujours aimé les sports d'eau un peu, et j'avais jamais essayé, c'est Thibault-là qui m'a dit un jour, bah vas-y on essaye et tout et du coup voilà on s'est lancé là-dedans.

Enquêteur : et tu ne comptes pas arrêter de sitôt maintenant ?

Enquêté : bah non là on va acheter du matériel, parce que là c'est à l'USAM Enquêteur : donc tu veux avoir ton propre matériel dans d'autre endroit aussi ? Enquêté : Bah pour faire tout seul aussi, et ouais on reste dans le plan d'eau là...

Enquêteur : Et alors qu'est ce qui te plait dans ces sports nautiques ? La plongée, la planche à voile ?

Enquêté : je ne sais pas ... l'eau (rire)

Enquêteur : ouais mais pourquoi l'eau ??

Enquêté : Nan mais ouais les sensations dans l'eau, la mer quoi aussi Enquêteur : pourquoi pas le foot par exemple ?

Enquêté : bah parce que ça, ça me saoul (rire) ouais non c'est plutôt la mer machin, quelque chose que je retrouve dans le surf aussi, c'est que tu vas à l'eau machin même si elle est froide machin bah t'arrives bah ça te réveil, tu es obligé d'être à fond, la mer elle est toujours en forme tu vois. Si tu n'es pas trop motivé au final bah tu es obligé.

Enquêteur : Quand tu n'as pas les conditions qu'il faut ...

Enquêté : ah ça c'est chiant ... bah je cours un peu ! Je cours un peu mais vraiment footing loisir, quand il n'y a rien, si je ne cours pas bah, bah je me fais un peu chier (rire)

Enquêteur : tu ressens le besoin de te dépenser ? Enquêté : voilà ! Mais je ne suis pas encadré hein

Enquêteur : tes pratiques quotidiennes sont les mêmes qu'en vacances ? Si tu pars en vacances d'ailleurs !

Enquêté : euh bah quand je pars en vacances, je pars souvent avec ma copine du coup, on part euh au soleil en général, on va chercher le soleil un peu, à l'étranger ou dans les îles tu vois, Antilles machin, euh donc voilà et après si, on part en vacances des fois ici, en Bretagne hein, enfin, j'ai été à Crozon l'année dernière tu vois, pendant 1 semaine avec mes potes, on a loué une baraque là-bas.

Enquêteur : je vais à Crozon vendredi justement Enquêté : Ah Crozon c'est cool !

166

Enquêteur : pendant les vacances tu fais de la pratique sportive aussi ou tu fais complètement autre chose ?

Enquêté : Ca dépend ça dépend, bah vu que je suis souvent avec ma copine quand même en vacances, euh elle, elle n'est pas trop dans ces trucs-là, donc euh je concilie tu vois

Enquêteur : Vous faites quoi alors du coup ?

Enquêté : bah tu visites machin, tu te balades et euh bah tu vois là cet hiver ont été parti en Guadeloupe, parce que j'ai un ami qu'habite là-bas et du coup j'ai fait de la planche à voile quand même là-bas, un peu de surf machin et tout et puis bah elle, elle ne faisait pas mais elle restait sur la plage, oui truc tranquille...

Enquêteur : ah oui d'accord, et tu as toujours fait ces sports nautiques ?

Enquêté : non, non bah non, parce que moi je suis du Mans à la base et du coup c'est depuis que je suis arrivé à Brest. J'avais aussi commencé avec de la chasse sous-marine avec un pote sur Rennes, on s'y est mis en même temps en fait et après j'ai continué en arrivant ici et puis bah après le surf puis bah la planche à voile.

Enquêteur : et tu penses que tu seras amené à essayer d'autres trucs encore ?

Enquêté : bah le kite j'aimerais bien ! Le kite surtout, après... bah peut-être la voile, bah tu vois le bateau carrément

Enquêteur : ça n'à rien avoir non pourtant ?

Enquêté : ça n'a rien avoir mais si pourtant ça me bote bien Enquêteur : C'est vraiment juste d'être sur l'eau qui te ....

Enquêté : ouais j'aime bien l'eau ! Puis quand il ne fait pas beau comme ça, ça ne change rien (rire)

Enquêteur : oui c'est vrai perso, quand j'ai commencé j'avais du mal, il fallait que je me motive pour aller dans l'eau quand j'ai commencé le surf puis au final petit à petit, je ne sais pas si tu es d'accord (rire) mais tu apprécies l'eau froide sur la figure et puis...

Enquêté : ouais tu ne fais plus trop attention Enquêteur : c'est vivifiant !

Enquêté : en hiver quand même ça pique un peu

Enquêteur : ouais mais cet hiver ça été (rire) Et donc tu ne saurais vraiment pas me dire pourquoi tu fais l'activité au fond de toi, au-delà du fait d'aimer l'eau ?

Enquêté : pourquoi je fais ça, bah je ne sais pas bah déjà c'est physique, c'est assez complet parce que tu as le côté un peu cardio, le côté un peu d'équilibre, euh ca travail le haut et le bas

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du corps, et un peu tout... Et ouais je ne sais pas c'est le contact avec la mer quoi, ouais je ne sais pas la mer les vagues quoi (rire).

Enquêteur : qu'est-ce que tu penserais d'un voyage sportif humanitaire : une semaine entre 5 à 10 personnes, un jour une activité, une activité un apport financier pour un prestataire, une part reversé à une association dans un concept si tu fais du nautisme, un reversement se fait auprès d'une assoc de traitement des eaux pour transformer une eau en eau potable par exemple. Comment trouves tu le concept ?

Enquêté : ce genre de truc me botterais bien mais faudrait pas que j'y aille tout seul tu vois, j'aimerais y aller avec des potes machin...

Enquêteur : avec des gens que tu connais, les nouvelles rencontre alors ce n'est pas trop ton truc ?

Enquêté : bah si si mais avec quelqu'un que tu connais c'est toujours plus marrant. Le côté humanitaire ca peut-être un plus mais bon ...j'ai été intéressé par les stages des glénant tu vois, tu vas sur les glénant tu fais de la voile toute la journée et tu dors dans le fort mais pareil là j'irais avec un pote quoi.

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Annexe 6 : Exemple de retranscription d'un entretien

formel

Entretien semi-directif - Quentin bodyboardeur/surfeur de 23 ans -Plestin-
les-Grèves - le 14/05/2016

· Lieu : Chez les parents de l'enquêté

· Heure de RDV : 16h00

· Durée de l'entretien : 1h15

· Contraintes : Enquêté un fatigué. Entretien au retour d'une opération de l'épaule dans la matinée...

· Point positif : en terrasse, lieu calme. Disponibilité temporelle de la part des deux parties

· Tenue de la grille d'entretien : Ok.

· Impressions : Individu très intéressé sur l'objet de l'enquête et très enjoué d'y participer

 

Toutes les informations ne seront pas retranscrites ici, afin d'exploiter au mieux le temps
qu'il nous reste pour analyser nos résultats. Nous avons fait plusieurs écoutes afin d'en
extraire ce qui nous semblait-être important et intéressant à retenir. Aussi, beaucoup
d'informations peuvent-être considérées comme parasites puisqu'elles n'apportent selon
nous, rien de particulier à notre recherche. Cette manière de procédé à donc pour but d'offrir
une lecture plus agréable et efficace.

Enquêté : Je m'appelle Quentin Boete, j'ai 23 ans, je suis étudiant infirmier, enfin infirmier depuis la semaine dernière, enfin j'ai finis mes études d'infirmier et je serais diplômé dans deux mois et après je bosse en tant qu'infirmier mais, je continue mes études en master. J'habite à Plestin-les-Grèves donc à 5 minutes de la mer. Mon enfance, j'ai été à côté de Lannion en école primaire à Plouër, après collège et lycée à Lannion, j'ai fait un bac scientifique option biologie et mes études, j'ai fait deux premières années de médecine à Brest, un an et demi d'infirmier à Paris et deux ans et demi d'infirmier à Brest.

Enquêteur : Pourquoi infirmier ?

Enquêté : Parce que je n'ai pas réussi médecine ! Enquêteur : Tu as envie de faire quoi plus tard ? Enquêté : Médecine, chirurgie

Enquêteur : Et pour ça tu feras un master de ?

Enquêté : un master de biologie, biologie cellulaire. Idéalement j'aimerais bien être pris à Bordeaux dans le master biologie cellulaire.

Enquêteur : Et tu sais pourquoi... parce que tu as toujours eu envie de faire ça en fait ? Enquêté : Ouais !

Enquêteur : Pourquoi, tu sais d'où ça vient ? Personne de ta famille n'est dans ce domaine ?

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Enquêté : Bah non ... si ma mère est infirmière anesthésiste et moi j'ai eu des soucis de santé quand j'étais gamin et ça a dû jouer aussi. En fait j'étais sourd, à deux ans j'étais sourd, j'ai eu plein d'otites que mes parents n'avaient pas décelé parce que je ne pleurais pas. C'est une maitresse qui a décelé ça et du coup je pense que il y a ça qui a joué aussi. Ma grosse opération à 7, 8 ans je m'en souviens et il doit y avoir de ça ouais et parce que j'ai toujours été passionné de sciences du vivant et des maladies et tout ça, comment fonctionne le corps humain et tout ça... C'est ça qui m'attire. Donc aussi loin que je m'en souvienne, c'est ça que je veux faire.

Enquêteur : Ok ! Tu as fait du sport plus jeune ?

Enquêté : J'ai fait du foot, comme tous les gamins de notre âge, jusqu'à ... On commence vers 4 ou 5 ans en poussin je crois et jusqu'à 11 ans donc 6 ans de foot quoi. J'aimais ça mais je n'étais pas bon en fait ! (rires)

Enquêteur : Je vois que tu aimes toujours le foot, tu portes quel maillot là ?

Enquêté : (rires) c'est celui du Barca. Non mais le foot j'adore ça mais plus entre copains maintenant.

Enquêteur : Donc tu as arrêté de pratiquer le foot à 11 ans et après ? Tu as fait autre chose ?

Enquêté : Après j'ai fait de l'escrime. De la cinquième jusqu'en terminal.

Enquêteur : Comment tu es venu à avoir envie de faire ça ?

Enquêté : Après avoir regardé les JO à la télé !

Enquêteur : Donc ça pendant 5, 6 ans c'est ça ?

Enquêté : Ouais voilà.

Enquêteur : Et alors tu vas me dire que tu as arrêté là aussi parce que tu n'étais pas bon ? (rires)

Enquêté : Non non, là j'entrais en médecine et en entrant en médecine, je n'avais plus le temps j'ai arrêté de faire du sport. Je faisais 9h d'escrime par semaine en terminal et en entrant en médecine, j'ai tout arrêté.

Enquêteur : ça ne t'a pas manqué ?

Enquêté : Si.

Enquêteur : Parce qu'il y en a qui aurait priorisé les loisirs et qui aurait adapté leur étude à ça ?

Enquêté : Ouais, ouais, c'est ça ouais, mais je me disais que ce n'était que deux années de sacrifices pour mieux reprendre derrière quoi.

Enquêteur : Et tu as repris ?

Enquêté : Et non, j'ai découvert autre chose.

Enquêteur : Et tu as découvert quoi ?

Enquêté : Et bah j'ai découvert le surf, le body surf.

Enquêteur : Tu as rencontré des gens qui en faisaient où...

Enquêté : Ouais bah en fait en médecine j'étais en colloque avec un pote à moi et dans sa promo, il y avait un type qui était champion d'Europe de bodyboard. Ce qui fait que j'ai eu accès à du matériel pas cher, enfin je lui ai racheté du matos, c'est comme ça que j'ai commencé à aller à l'eau. Bon je connaissais avant j'avais été une ou deux fois à l'eau en empruntant le matériel mais ce type-là, il avait 5 planches donc je lui en ai racheté une quoi, il en vendait pas cher. J'ai eu aussi ma combi à noël mais sinon on m'a prêté des combis au départ. En

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habitant près de la mer, normalement tu connais pas mal de gens ou du moins quelques personnes qui pratiquent un sport nautique et qui pouvait te prêter une combi quoi. Puis mon père plonge, donc je lui ai piqué sa tenue de plongé au départ aussi ! Ce n'était pas forcément super adapté mais ça évite d'aller en short de bain dans une eau glacée et sortir au bout de 5 minutes quoi ! (rires).

Enquêteur : Et tu as commencé seul où quelqu'un ta aidé ?

Enquêté : Bah justement, ce mec là il était avec nous au départ et j'ai commencé en même temps que mon colloque de Brest. Donc on allait tous les deux dans les mousses et il venait nous voir de temps en temps.

Enquêteur : Cool le mec quoi ! Mais Voir ton père qui faisait de la plongée, ça ne t'a jamais donné envie avant d'en faire ou faire un autre sport nautique ?

Enquêté : Si mais, j'étais vachement limité avec mes oreilles en fait.

Enquêteur : Et maintenant, ça ne te pose vraiment plus de problème tu peux faire ce que tu veux ?

Enquêté : Bah, en vrai je devrais faire gaffe mais, à cause de la pression des vagues mais, mais j'ai vue avec mon ORL le surf ça ne pose pas trop de soucis parce que la pression n'est pas constante. Alors que la plongée sous-marine, c'est strictement interdit pour moi. Il m'a dit que j'y avais droit, mais qu'il fallait que je l'appelle avant pour qu'il prépare la salle de bloc. (Rires) Une belle manière de dire non !

Enquêteur : C'est ça ! Ton père est passionné par la plongée ?

Enquêté : Ouais, ouais, il adore ça ! Quand mon père allait à l'eau, j'y allais avec lui mais...

Enquêteur : Et ta mère elle fait un sport ?

Enquêté : Non !

Enquêteur : Tu as des frères et soeurs en fait ?

Enquêté : Ouais, j'ai deux frères !

Enquêteur : Et alors euh ?

Enquêté : Euh ils plongent tous les deux, donc ils ont choppé le virus du père !

Enquêteur : Tu aurais été apte tu l'aurais choppé le virus tu penses ?

Enquêté : Ah bah oui, moi j'aurais fait hein ! Bah je me sens trop, trop bien sous l'eau mais du coup ce n'était pas possible quoi.

Enquêteur : Ah mon pauvre, la vie est dégueulasse ! (rires)

Enquêté : Et euh, du coup si, si, mes deux frères plongent, euh mon frère jumeau est sur Paris donc il ne peut pas trop...

Enquêteur : Il fait quoi dans la vie ?

Enquêté : Il est ingénieur à la direction générale de l'armement, sur les avions de chasse et les hélicoptères de l'armée. Et il bosse sur la radio. Donc il vit à Paris et quand il revient, de me voir faire du body et du surf euh, ça lui donne envie donc je l'emmène. Et de temps en temps quand on a un bateau avec les copains, on fait du wakeboard aussi.

Enquêteur : Tu m'emmèneras un jour ?! (Rires)

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Enquêté : Bah ouais mais on n'a plus de bateau ! J'ai le permis bateau depuis cet été mais on n'a plus de bateau ! Enquêteur : Tu comptes t'acheter un bateau plus tard ?

Enquêté : Oh oui, oui c'est prévu oui !

Enquêteur : Parce que là tu avais emprunté le bateau à qui alors ?

Enquêté : Bah c'était le bateau du petit-ami de la mère d'un pote et sauf qu'ils ne sont plus ensemble donc on a plus de bateau ! (rires)

Enquêteur : Ah ah mince alors !

Enquêté : Mais du coup j'ai toujours mon permis bateau donc ça resservira et j'ai mon permis moto aussi...

Enquêteur : Ah ouais tu as aussi le permis moto !

Enquêté : Oui mais je n'ai pas de moto non plus ! (rires)

Enquêteur : Bah dis donc ! Tu aimes conduire les choses en fait ?

Enquêté : Ouais, enfin tout ce qui file un peu d'adrénaline quoi ! Je préfère conduire la moto et le bateau que la voiture quoi. Bon mais la voiture c'est plus pratique.

Enquêteur : Aaahh, donc tu es attiré par la vitesse ?

Enquêté : Ouais, essentiellement...

Enquêteur : Tu as besoin de te faire peur ?

Enquêté : Ouais j'aime bien, j'aime bien...

Enquêteur : Et tu sais pourquoi ?

Enquêté : Bah ça fait des pics d'adré un peu, ça fait du bien !

Enquêteur : Ok, ok ! Donc on parlait de tes frères, tu m'as dit que l'un était ingénieur à Paris, il fait du sport régulièrement sinon ?

Enquêté : Lui court beaucoup et il fait du foot. Enquêteur : Un footeux bien sûr !

Enquêté : Mais il ne joue plus en club, il fait du foot salle, et il a continué le sport dans ses études et, et sur Paris je crois qu'il avait trouvé une salle quoi... et il joue avec des collègues.

Enquêteur : Et pour ce qui est de ton autre frère du coup ?

Enquêté : Mon autre frère, il bosse dans le marbre. C'est-à-dire qu'il prend les côtes et il fait des cuisines en marbres pour les... pour les gens qui ont un peu de sous déjà mais voilà...et lui fait du foot ! (rires)

Enquêteur : Et il fait du foot ! (rires)

Enquêté : Ouais, une grosse famille de footeux ! Enquêteur : Et toi tu n'as pas voulu continuer !?

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Enquêté : Bah je préfère la nature que euh, que les sports euh, je n'aime pas trop courir en plus. Mais mon père et mon oncle, ils ont failli devenir pro, mon frère a fait une école de foot, il a joué en équipe Bretagne...

Enquêteur : Ok donc tu t'es barré dans le nautique, tu as toujours fait du body et maintenant tu commences le surf, pourquoi vouloir passer au surf ?

Enquêté : Bah en vrai mon premier contact que j'ai eu avec les vagues c'était le surf. Avec un pote à moi qui faisait du wakeboard, au collège du coup en troisième on avait testé le surf. Puis on a fait un peu de voile au collège, lycée. La voile avec l'école parce qu'on était en classe sport mais pas le surf en fait. Et là comme tu peux voir j'ai l'épaule dans le sac mais en fait je me suis arrangé pour me faire opérer maintenant parce que c'est l'été qui arrive donc je loupe moins de session !

Enquêteur : Ah le petit malin ! (rires)

Enquêté : Pareil j'ai prévu de me faire tatouer bientôt là parce que c'est pareil tu ne dois pas t'exposer au soleil pendant 1 mois ou 2 quoi.

Enquêteur : Bien organisé bravo ! Tu vas te faire tatouer quoi et où du coup ? Si ce n'est pas trop indiscret bien sûr !

Enquêté : Ah non, non t'inquiète ! Donc une tortue polynésienne et sur l'épaule justement !

Enquêteur : Mais alors se faire tatouer ça, ça montre que tu ne veux pas du tout en sortir de la mer et tout ?

Enquêté : Ah bah non ! Mais c'est plus qu'un sport quoi, c'est un état d'esprit, un art de vivre... C'est beaucoup de choses... C'est des potes, c'est des bières autour d'un feu de camp, c'est plein de choses ! (rires)

Enquêteur : Euh on va y revenir mais avant ça j'ai une autre question, est-ce que tu as une autre pratique régulière, qu'elle soit sportive ou pas hein, mais est-ce que tu as une autre activité de loisir ?

Enquêté : Je commence la musique, je commence la basse. Je me mets à la basse et je commence aussi le skateboard.

Enquêteur : Le skate parce que c'est un sport de glisse ?

Enquêté : Bah ouais ! C'est les sensations aussi quoi. Quand il y a pas de vague je me suis dit que je pouvais me rattraper là-dessus quoi !

Enquêteur : Donc si je comprends bien à l'avenir : du surf, du skate, de la moto, du bateau...

Enquêté : Et de la photo aussi, j'ai envie de me mettre à la photo.

Enquêteur : Tu es intéressé par plein de trucs en fait !

Enquêté : Ouais, j'achèterais un appareil photo quand j'aurais des sous voilà.

Enquêteur : En fait tu donnes l'impression d'accorder beaucoup d'importance à tes activités dans la vie...

Enquêté : Oui, oui

Enquêteur : Et pourquoi ?

Enquêté : C'est une très, très bonne question... parce que euh, bah parce que c'est ce qui rend heureux quoi.

Enquêteur : Donc ton futur métier ne pourra pas suffire à te rendre heureux ?

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Enquêté : Actuellement non. Mais notre génération est différente de celle de nos parents. Le travail c'était prioritaire, là le travail c'est pour gagner sa vie, justement pour pouvoir se faire plaisir à côté.

Enquêteur : Donc pour toi les loisirs ont plus d'importance même que le métier ? Enquêté : Ah complètement.

Enquêteur : Tu te représentes par le loisir ?

Enquêté : Ah oui.

Enquêteur : Et ça représente quoi pour toi ces loisirs en dehors de l'activité elle-même ? Enquêté : Bah c'est même un mode de vie, c'est... bah c'est tout ce qu'il y a autour quoi. Enquêteur : Et c'est quoi autour ?

Enquêté : Bah c'est aussi être dans la nature, être en extérieur, profiter du beau temps, ou du mauvais temps d'ailleurs. C'est genre être presque content qu'il y ait une tempête parce que bah plutôt que de se dire ah bah il y a une tempête je vais rester toute la journée devant la télé. Et ça veut dire bah il y a une tempête je vais pouvoir me faire plaisir quand même. C'est un peu une communion avec la nature par tous les temps, c'est un peu hippie mais c'est un peu ça.

Enquêteur : Ok et alors pourquoi tu ne serais pas tenté par le vtt qui est aussi un sport dans la nature ?

Enquêté : Parce que je suis attiré, mon élément c'est l'eau quoi. Après fondamentalement je ne sais pas pourquoi mais, c'est l'eau quoi, parce que le bitume, la terre... J'ai vécu 1 an et demi à Paris c'était dure ... Même si là, je ne vais pas voir la mer tous les jours, savoir qu'elle est à côté, ça me rassure quoi, je suis bien. A Paris, je sais que la mer est loin, je sais que je ne peux faire aucun sport nautique, et bien je n'étais pas bien, ça me manquais vraiment. Dès le premier jour, j'ai demandé à mon école de me transférer à Brest quoi.

Enquêteur : Ah quand même ! Mais tu as trouvé une solution pour compenser ? Tu as pratiqué autre chose où je ne sais pas...

Enquêté : Bah non je revenais souvent quoi. Et la première chose que j'allais faire c'était d'aller voir la mer ! Si les conditions étaient bonnes j'allais dans l'eau.

Enquêteur : ça t'arrivait de regarder les conditions à Paris et de prévoir par rapport à ça le moment où tu allais rentrer ?

Enquêté : Non parce que... parce que j'avais d'autres obligations aussi et quand je rentrais c'était pour les vacances et je rentrais longtemps quand même, bah parce que financièrement aussi quoi... Mais pas contre à Paris j'allais sur windguru tous les deux jours regarder même si je savais que je ne pouvais pas rentrer quoi.

Enquêteur : Bon ça m'intéresse bien de parler de tout ce qui est sensation émotions procuré par la pratique ! Pour toi ce sont les mêmes en body et en surf ?

Enquêté : Bah en fait ouais ce sont les mêmes parce que... l'émotion générale c'est d'être dans la nature, l'eau, d'être bien. Après body et surf, les sensations de glisse sont vraiment, bah c'est grisant quoi, mais c'est, ça rend addictif je pense. Et après comme je débute en surf, il y a pour l'instant encore une, une frustration. Parce qu'en body, enfin je n'avais pas un niveau de malade mais j'avais quand même un niveau correct et de passer au surf, bah clairement la sensation de glisse debout par rapport à allongé, elle est, enfin c'est... Je préfère après c'est, ça dépend des gens il y en a qui préfère le body. Après il m'arrive quand il y a une grosse session de reprendre le body histoire de bien profiter, caler deux trois figures pour ensuite mieux repartir sur le surf.

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Enquêteur : Qu'est-ce que ça te fais, quand tu sais que dans 1h il y a une session, que tu es chez toi en train de te préparer pour y aller, tu vas prendre ta voiture et aller à tel spot, tu es dans quel état ?

Enquêté : Bah euh, bah ouais tu es bien quoi, presque euphorique, bah c'est top quoi, c'est une des meilleures sensations qu'on peut avoir. Tu es impatient, tu es content, tu as le sourire aux lèvres, tu as hâte d'y être quoi.

Enquêteur : Donc tu es plutôt du genre tranquille que celui qui devient fou, intenable quoi ? Enquêté : Ouais, ouais, non moi je reste plutôt cool, tranquille ouais. Calme, toujours zen !

Enquêteur : Et pendant la session, on en a un peu parlé mais essaie d'expliciter ce que tu ressens lorsque tu es à l'eau et lorsque tu surfes...

Enquêté : Bah déjà souvent tu es avec des copains, enfin moi j'aime mieux aller avec des collègues parce que c'est toujours plus sympa de partager ces moments et puis euh, sinon euh, bah profiter du soleil ou même j'aime bien la pluie qui tombe sur moi quand je suis à l'eau, ça ne me dérange pas. La glisse et puis euh, savoir lire les vagues, savoir bien se positionner. Et quand tu vois la vague qui arrive et que tu es pile poil au bonne endroit, c'est une sensation complète, c'est une sensation absolument géniale !

Enquêteur : Et toi qui a pas mal parlé de l'environnement, si je te parle de la piscine à vague, si je prends cet exemple ? Il y en a une qui s'en construit pas loin de chez toi, est-ce que tu irais pour essayer, est-ce que tu irais régulièrement ?

Enquêté : Bah j'irais quand il n'y a pas de conditions réelles quoi. Parce que ce n'est pas ... il manque quelque chose quoi, tu n'es pas en accord avec l'élément, avec la nature, c'est artificiel quoi, c'est un plaisir artificiel. Mais par contre la sensation de glisse normalement elle y est, mais ce n'est pas forcément l'esprit de surf...

Enquêteur : C'est quoi l'esprit de surf ?

Enquêté : Je ne sais pas, c'est un état d'esprit, une façon de vivre c'est, c'est certes prendre du plaisir à glisser mais euh, c'est aussi un partage avec les autres gens, c'est aussi un partage avec l'environnement, la nature et respecter, enfin ce n'est pas jeter des déchets dans la nature, ce n'est pas engueuler quelqu'un parce qu'il pique ta vague...

Enquêteur : Donc pour toi la piscine à vague casserait un peu ce...

Enquêté : Je n'irais pas jusque-là, mais enfin oui, oui, ce n'est pas dans l'état d'esprit que j'ai du surf mais s'il n'y a pas de conditions, ça ne t'empêche pas d'y aller quand même. Mais par contre, il y a des conditions moyens sur le spot et des conditions parfaites dans la piscine à vague parce qu'elles le seront toujours, et ben je préfère aller quand même à la mer. Et même, enfin, je trouve que tu perds dans le plaisir à avoir toujours la vague parfaite parce que tu sais qu'elle va l'être, que tu n'auras aucun effort à faire. Que tu vas te mettre à tel endroit, la vague elle va se dérouler pour toi... En plus pour moi dans mon imaginaire, la piscine à vague c'est blindé de monde, et puis tu fais la queue...

Enquêteur : Pour toi par rapport aux sports que tu faisais avant, tu es maintenant beaucoup plus proche de la nature ?

Enquêté : Ouais, carrément !

Enquêteur : Il y a eu un impact sur ta façon de penser, sur ton comportement ?

Enquêté : Ouais bah plus euh, plus faire attention aux déchets, ramasser ceux que tu trouves par terre, que les autres jettent sur la plage, même j'ai besoin d'aller voire la mer régulièrement. Avant savoir qu'elle n'était pas loin me suffisait plus, maintenant par l'activité de surf j'ai besoin de la voir. Même savoir qu'il y a une session de surf trop difficile pour moi, j'irais voire quand même, même si je sais que je n'irais pas à l'eau !

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Enquêteur : Tu es du genre à surfer sur les mêmes spots du coin où tu as tendance à bouger, ne pas hésiter à descendre dans le sud Finistère par exemple ?

Enquêté : Ouais ça m'arrive, d'aller à Crozon, assez régulièrement mais je fais rarement des kilomètres seuls. Enquêteur : Ok. On a parlé de tes sensations pendant la session, comment tu en ressors après ?

Enquêté : Bah déjà je suis rincé déjà parce que c'est compliqué ! (rires) je dors super bien derrière ! Tu es détendu, tu t'es fait plaisir, tu es bien dans ta tête tu es bien dans ton corps, tu es fatigué donc tu te reposes après ouais, tu te fais un jacuzzi ! (rires) Non mais ouais tu es bien, tu es apaisé, tu es content d'avoir fait ta séance de sport Ça ... je ne sais pas ça te remet dans le contexte aussi ! Tu n'es pas juste en train d'essayer de monter des vagues, c'est quand même la mer qui te le permet. On se rend compte que la force de la nature est réellement supérieure à la tienne. On a tendance à oublier des fois...

Enquêteur : Certes ! Et on en paye les frais ! (rires) Tu m'as dit que tu préférais aller à l'eau avec des potes tant qu'à faire, ces amis-là tu les vois en dehors des sessions ?

Enquêté : Ouais bah oui, la plupart des potes qui font du surf, je les connaissais avant aussi. Sinon ceux que j'ai rencontrés après sur les spots, euh, ouais ça m'arrive d'aller de temps en temps boire une mousse avec eux.

Enquêteur : Et comment tu penses que tes amis qui ne sont pas dans ce monde-là, te voient et parlent de toi, par rapport à ta pratique ?

Enquêté : La plupart aimerait bien essayer... Et sinon je ne pense pas que mes potes font forcément un rapprochement entre ma pratique et moi... Si des fois ils me prennent pour un barjot d'aller à l'eau quand il grêle et qu'il fait 8 degrés quoi ! (rires)

Enquêteur : On va parler de tes vacances : Parts tu en vacances, si oui ou aimes-tu aller, où es-tu allé la dernière fois ? Et pratiques-tu du surf ou une autre activité sportive durant tes vacances ?

Enquêté : Bah là je reviens d'une semaine à Milan ou je n'ai pas surfé mais je me baignais il faisait chaud. J'ai été au ski une semaine en fait, donc j'ai pratiqué le ski.

Enquêteur : Tu as un bon niveau ?

Enquêté : Euh ouais, j'en fais depuis longtemps en fait. Et j'ai essayé le Snow aussi c'est top. J'ai été en Afrique du sud en janvier aussi, j'ai toujours été attiré par ce pays c'est magnifique puis en plus il y a de pures vagues ! Mais en vrai j'ai surfé que deux jours parce qu'on a passé plus de temps à l'intérieur du pays mais c'était bien cool !

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Annexe 7 : 2ème exemple de retranscription d'un entretien

formel

Entretien semi-directif - Benjamin surfeur de 25 ans - Morlaix - le

10/05/2016

· Lieu : Le bar-café le commerce à Morlaix

· Heure de RDV : 13h30

· Durée de l'entretien : 45 min

· Contraintes : durée de l'échange limitée : retard d'un quart d'heure de l'enquêté et obligation de retour à Quimper à 16h pour l'enquêteur (donc départ de Morlaix à 14h30)

· Point positif : le lieu « neutre » de l'entretien met l'enquêteur et l'enquêté sous la même position. Aucun malaise

· Tenue de la grille d'entretien : Ok. Certains thèmes ont toutefois pu être abordés que brièvement

· Impressions : discussion fluide, enquêté bavard, bons rapports, temps octroyé beaucoup trop court.

Enquêteur : Alors pour commencer, peux-tu te présenter tout simplement ? Quel âge tu as ? Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?...

Enquêté : Alors je m'appelle Benjamin, j'ai 25 ans, je suis technicien son dans le métier du spectacle. Euh j'habite pas très loin de Morlaix, au Guerzit une commune de Plougasnou dans la baie de Morlaix.

Enquêteur : tu habites là depuis toujours ?

Enquêté : Non, non, j'y suis depuis presque deux ans là et sinon à la base je suis malouin. Enquêteur : Ah ouais, ok, d'accord. Et tes parents sont tous les deux malouins ?

Enquêté : Non mon père est de, est né à Morlaix, mes grands-parents habitaient à Morlaix aussi en fait enfin dans la baie de Morlaix on va dire, et du coup je suis arrivé là parce qu'on a une, une résidence secondaire ici et moi vu que je travaille beaucoup dans le Finistère je, voilà j'habite ici à l'année en fait.

Enquêteur : Ok, Ok. Donc tes parents habitent à St-Malo et toi tu entretien la maison secondaire au Gerzit ! C'est cool (rires). Sinon tu as des frères et soeurs ?

Enquêté : Ouais j'ai une soeur qui a 10 ans de plus que moi en fait. Elle aussi habite St-Malo. Enquêteur : D'accord. Peux-tu me rappeler ton parcours scolaire ?

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Enquêté : Alors j'ai fait une scolarité classique jusqu'au collège à Cancale, ensuite après j'étais passionné de moto donc j'ai fait euh, très tôt étant plus jeune j'ai fait des sports mécaniques, j'ai fait de la moto de cross en fait, j'ai commencé à l'âge de 7 ans, 8 ans ...

Enquêteur : Dans un club ?

Enquêté : Ouais dans un club. Dans deux clubs même parce qu'il y a deux ligues. Euh donc du coup, j'ai voulu faire de la mécanique moto, donc j'ai fait un BEP mécanique moto que j'ai obtenu sans trop de soucis. Ensuite j'ai fait un bac pro commerce, mais toujours dans les métiers de la moto, donc là j'ai travaillé en tant que magasinier dans un magasin de moto en fait. J'étais en apprentissage. Et après j'ai eu mon bac euh et après je me suis rendu-compte bah que c'était cool mais euh, je ne pouvais pas forcément trouver une place facilement, sachant que mon patron ça se passait très bien, il ne pouvait pas pourvoir un post en plus euh. Donc bah voilà il y a ça et du coup j'avais aussi autre chose qui me passionnais donc la musique.

Enquêteur : Tu pratiques un instrument ?

Enquêté : Euh très peu de guitare mais c'est vraiment, sommaire quoi je ne me considère pas guitariste ! Ouais je ne me considère pas musicien. J'ai fait pas mal de « didjine » aussi donc mixer sur des platines de vinyles et de la composition aussi sur ordi.

Enquêteur : Donc tu avais des platines chez toi ?

Enquêté : Ouais voilà donc du coup j'ai fait une école qui me permettrais de faire de la technique son, et d'apprendre quoi, donc j'ai fait ça et puis...

Enquêteur : Donc tu es allé où pour faire ça ?

Enquêté : A Rennes, une école qui s'appelle l'INSA donc qui dure 3 ans, ensuite j'ai fait des stages et j'ai trouvé du travail. Et voilà maintenant, j'en vie et ...

Enquêteur : Tu es employé ou...

Enquêté : Non intermittent du spectacle en fait. Donc c'est-à-dire que le principe c'est que je travaille pour plusieurs employeurs, ça peut-être des contrats à la journée, sous 2 jours ou sur 3 jours, euh, après je peux travailler avec des groupes qui déclarent par exemple en ce moment je suis sur le festival Art Rock à Saint-Brieuc tu vois pour un groupe donc euh...

Enquêteur : Tu es amené à bouger vachement du coup ?

Enquêté : Oui, voilà je suis assez mobile sur la Bretagne, un peu ailleurs aussi, ça m'arrive de voyager aussi. Voilà enfin j'ai, je n'ai pas de routine en fait, je peux faire mes 35 heures en 3 jours des fois alors que les gens ils les font en 5 quoi et des fois je vais travailler deux ou 3 jours dans la semaine.

Enquêteur : Donc ces jours et horaires de travail qui bouge tout le temps ça ne te déplait pas ? Enquêté : Non, non je trouve ça cool.

Enquêteur : Et par rapport au temps de loisirs, de sport par exemple ...

Enquêté : ça peut-être un avantage comme un inconvénient. En fait il y a des jours où je loupe toutes les sessions parce qu'évidemment, il y a les bonnes conditions et je travaille. Et moi je ne peux pas me

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permettre de refuser du boulot et toute façon moi tout ce que je peux prendre je prends quoi. Et j'ai un quota d'heures à faire et forcément...

Enquêteur : Et puis même j'imagine que c'est en acceptant le plus d'offre possible qu'on parle de toi après.

Enquêté : Oui bien sûr et puis, plus tu travailles plus tu gagnes ta vie quoi, ça c'est clair donc euh, donc voilà et puis des fois il y a aussi des bons côtés parce que je sais que des fois, il m'arrive d'avoir des conditions le lundi en hiver, ou un mardi et je sais que bah je peux y aller à n'importe quelle heure, je n'ai pas de contraintes et puis il y a moins de monde et enfin il y a plein de petits avantages quoi.

Enquêteur : Et tu pratiquais le surf avant d'avoir ton boulot ou pas ? Enquêté : Non, ça va faire deux ans en juillet en fait.

Enquêteur : Ah d'accord. On va revenir sur la pratique plus tard, j'aimerais savoir ce que font tes parents dans la vie en fait ?

Enquêté : Mes parents sont retraités, les deux. Enquêteur : Ok et quel était leur métier avant ?

Enquêté : Ils travaillaient dans les métiers de la mer ils étaient conchyliculteurs, c'est-à-dire qu'ils s'occupaient de produire enfin, entre guillemets je ne sais pas si on peut dire élever mais, des huîtres et des moules dans la baie du Mont-St-Michel ...

Enquêteur : Est-ce que tu penses que tes parents t'on transmit un peu quelque chose ... ?

Enquêté : Bah oui, parce que tout petit j'étais avec eux, j'allais à la marée avec mon père, j'allais en mer enfin oui j'ai été habitué très tôt à être dans ce milieu...

Enquêteur : La mer ça toujours été ton milieu ?

Enquêté : Ouais voilà, j'ai fait aussi de la voile un peu, enfin je suis passée par plusieurs, la mer ça a toujours été un truc où mes parents m'ont mis là dans aussi quoi...euh mes parents n'étaient pas surfeurs du tout, enfin mon père a fait un peu de planche à voile, mais euh, il en faisait pas en France, c'est quand ils partaient en vacances en fait, tous les ans ils partaient en vacances dans les îles et du coup mon père faisait beaucoup de planche à voile en fait là-bas. Parce que mon père ne se baignait pas en Bretagne déjà, trop froid ! Donc il en a fait comme ça pendant une dizaine d'années en fait à chaque fois qu'il partait en vacances.

Enquêteur : Et ils t'ont déjà emmené en vacances ? Tu as essayé aussi la planche à voile en vacances ?

Enquêté : Bah moi je ne pouvais pas partir avec eux parce qu'ils m'emmenaient souvent en période de vacances scolaires mais voilà c'était compréhensible pour eux mais je n'ai pas eu l'occasion de tester la planche à voile. Mais ce n'est pas forcément un truc qui m'attire non plus au jour d'aujourd'hui, qui ne m'a forcément attiré non plus avant.

Enquêteur : Tu m'as dit que c'était la voile par contre que tu as déjà fait ?

Enquêté : Oui j'ai fait de la voile, du catamaran, j'ai accroché ça par contre, mais après bah ouais j'ai fait de la moto, ça me prenais le week-end la moto, des fois le mercredi donc du coup la voile, je

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n'avais pas forcément le temps d'en faire... Et voilà ouais c'est uniquement pour des questions de temps.

Enquêteur : De moyens aussi ?

Enquêté : Non parce que ce n'est pas très cher la voile. Enfin, si tu achètes un bateau évidemment ça coute cher mais prendre des cours ça va encore, ce n'est pas super onéreux comparé à la moto ou les sports mécaniques, c'est hyper ce cher en général. La moto, l'entretien, l'équipement etc.

Enquêteur : Et tu en faisais où de la voile ?

Enquêté : Cancale, un peu à Saint-Malo mais à Cancale en général. Enquêteur : Et la moto tu as arrêté complètement ?

Enquêté : J'ai arrêté à l'âge de 18 ans ouais. Parce qu'euh, j'ai arrêté progressivement, il y a une année où j'ai fait beaucoup moins de compet en fait, parce que je me suis blessée aussi. En fait toute la période où j'ai fait de la moto je me suis blessée évidemment puisque c'est un sport dangereux. Et en fait à la fin je me suis fait une bonne blessure au tibia péroné du coup ça m'a empêché de faire de la moto pendant 8 mois, donc du coup tu perds un peu le truc et puis c'était aussi dans la période où je sortais en fait. Parce que je commençais à avoir presque la majorité, donc je commençais à faire la fête ! Sauf que la moto ce n'est pas très compatible avec la fête parce que la fête tu le fais le week-end et la moto c'était le week-end aussi. Donc ça ne marche pas.

Enquêteur : Donc après avoir arrêté la moto à 18 ans tu as fait un autre sport plus tard ?

Enquêté : J'ai arrêté la moto à 18 ans et je n'ai rien foutu jusqu'à ... jusqu'à 23 ans. Euh parce que j'étais à fond dans mes études et mes stages et tout, du coup le week-end je faisais du bénévolat aussi, j'étais à fond de dans donc du coup je n'avais pas forcément le temps et le si peu de temps que j'avais aussi c'était pour voir mes amis et faire la fête, la famille etc. Donc du coup j'ai arrêté de faire du sport pendant toute cette période-là, ben après si je faisais un peu de vélo quoi mais pour aller au boulot quand j'étais à Rennes mais bon je ne sais pas si on peut appeler ça faire du sport mais bon. 7 kilomètres par jour, ce n'est pas énorme, je mettais plus de temps en voiture qu'à vélo...

Enquêteur : Ouais donc c'était pour le côté pratique quoi. Euh et du coup tu as commencé le surf il y a deux ans ... là ça fait combien de temps que tu travailles déjà dans le son ?

Enquêté : Dans mon domaine ça va faire deux ans. Mais avant ça j'ai travaillé pendant deux ans et demi en fait à Rennes dans un studio mais ça n'a pas tout à fait quelque chose à voir avec ce que je fais maintenant. J'étais plus dans la musique enregistré avant, maintenant je suis plus dans la musique live.

Enquêteur : Et l'année où tu as arrêté en studio, là tu as repris le sport où c'est encore après ?

Enquêté : Non c'est vraiment quand j'ai commencé à avoir plus de temps libre et puis que j'étais aussi dans le coin du Finistère, du coup je savais que j'allais avoir des conditions plus régulières en fait. Et voilà j'ai des potes qui en faisait sur St-Malo et je me suis motivé je me suis dit ben voilà je suis dans une bonne région pour, j'ai des spots pas trop loin de chez moi...

Enquêteur : Donc ce sont tes potes qui t'on fait découvrir la pratique c'est ça ?

Enquêté : En fait j'en avais déjà fait un petit peu quand j'étais parti en pseudo colo en fait dans le village ou mes parents vivent en fait. Il y a un foyer en fait des jeunes et tous les étés ils organisaient

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des voyages et quand j'avais 14, 15 ans, j'ai pu partir deux semaines à Crozon en fait. Et du coup on avait fait initiation surf et tout et je faisais déjà un peu de skate avant, enfin vraiment très sommairement mais je, j'avais déjà eu une planche entre les pieds et tout et l'initiation m'avait plu parce que j'avais réussi à me mettre debout, enfin j'avais déjà compris quoi...

Enquêteur : ça t'a bien marqué quand même ?

Enquêté : Ouais j'avais trouvé ça cool, après c'est vrai qu'à St-Malo c'est compliqué pour en faire et tout, même si j'ai des potes qui en faisait, voilà, j'avais la moto aussi.

Enquêteur : Là en fait tu avais aimé mais ça n'avait pas déclenché non plus quelque chose...

Enquêté : Non dans le sens où je savais que je ne pouvais pas pratiquer régulièrement en fait. Et donc après je suis arrivée ici, j'ai vu que je pouvais pratiquer plus facilement, donc après quand je m'y suis remis j'ai recommencé sans prendre de cours en fait, je suis un peu autodidacte ...

Enquêteur : Tu avais acheté une planche...

Enquêté : Ouais je me suis racheté une planche, basic une Bic, j'ai commencé à Santec à côté de Roscoff en fait, c'est à 30 bornes d'ici quoi même pas et du coup j'étais souvent là-bas, c'est un spot assez facile pour les débutants, les vagues sont assez môles mais voilà j'ai débuté là-bas, bon c'est un spot de longboard aussi, c'est une vague très lente et il faut la chopper très tôt en fait pour vraiment la surfer et en profiter en fait. Donc voilà et après j'ai découvert aussi Locquirec parce que j'ai de la famille qui habite à Locquierec depuis un certain nombre d'années, ma tante du côté de mon père, mon cousin germain et donc je me suis mis à aller là-bas petit à petit et en fait c'est devenu mon spot dans le sens où l'hiver j'y vais dès que je peux quand je ne travaille pas trop, j'y vais régulièrement quoi. J'ai aussi rencontré des gens là-bas qui sont cool, que j'aime bien retrouvé à l'eau et que, et voilà il y a une bonne ambiance.

Enquêteur : Quand tu es arrivé là-bas tu savais déjà vers où aller ? Tu avais déjà entendu parler des spots ?

Enquêté : Ouais ouais, j'avais déjà entendu parler des spots, au début j'allais beaucoup au Moulin de la Rive, parce que c'est très sécurisant, comme spot. Euh Porza il y avait les cailloux, je ne connaissais pas très bien, et on va dire que le Moulin ça a tendance à marcher plus facilement que Porza on va dire.

Enquêteur : Tu as commencé à rencontrer des gens au bout de combien de temps à peu près ?

Enquêté : Oh quelques mois. En fait il y a aussi le fait que mon cousin, il connait des surfeurs à Locquierec, donc c'est arrivé plusieurs fois qu'on se croise puis naturellement bah on a discuté etc

Enquêté : Ils t'ont donné des conseils et tout pour débuter ?

Enquêteur : Ouais j'ai eu 2, 3 petits conseils, ils m'ont aussi dit que voilà il fallait persévérer, que je me débrouillais bien en fait, on m'a dit de faire attention à la planche choisi, celle que j'utilisais parce qu'au niveau que j'avais, j'avais peut-être des fois des planches un peu trop compliqués à surfer et après c'était vraiment le côté autodidacte aussi, à regarder les autres, les vidéos etc. Et l'année dernière j'ai acheté une GO Pro je l'ai mis sur ma planche et là c'était un déclic parce que je ne m'étais jamais vu surfer en fait. Et ça c'est hyper important et euh, depuis que je l'ai je regarde presque toutes mes sessions et j'essaie de filmer quelques vagues, et du coup j'ai eu pas mal de déclique dans le sens où

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j'avais pas mal de défauts à corriger, auxquels je ne me rendais pas forcément compte et en fait plus ça va plus ça me fait progresser. Je sais que je comprends plus de choses que je ne comprenais pas avant, je me sens de plus en plus à l'aise...

Enquêteur : Pour toi le surf c'est une véritable passion mais à quel point, tu pourrais arrêter là d'un coup ?

Enquêté : Bah ça serait compliqué en fait, ça changerait beaucoup, euh j'en ai besoin en fait. Enquêteur : Pourquoi tu en as besoin ?

Enquêté : Parce que c'est un sport que j'aime beaucoup dans le sens j'aime bien être dans l'eau euh, je suis assez euh comment... le fait d'être tributaire d'une force de la nature en fait, parce que là une vague c'est une véritable force de la nature qui est déclenché par des dépressions par pleins de phénomènes météorologiques et en fait ça euh, bah je trouve ça cool de pouvoir bénéficier d'une énergie comme ça complètement gratuite et naturelle . Et euh j'ai besoin de ça, j'ai besoin de la sensation aussi parce que c'est très additif et puis j'ai besoin aussi de me retrouver dans l'eau, de ne penser à rien d'autre qu'à ça et faire un peu le vide ça fait du bien aussi, s'éloigner, bah tout le monde à des tracas dans la vie, tu vois ça arrive etc. Comme l'était la moto à l'époque pour moi aussi. A l'époque c'était exactement pareil. Ça n'a rien à voir mais c'était un peu un moyen d'évasion ...

Enquêteur : Et si tu compares la moto au surf, qu'est ce qu'il y a de différent au surf ? Tu ne penses pas que tu pourrais découvrir un autre sport et le remplacer du surf ? Pourquoi spécialement le surf ?

Enquêté : Parce que c'est quelque chose d'abordable aussi, ce n'est pas compliqué, tu achètes une planche et une combinaison et tu vas dans l'eau et puis voilà quoi et ouais alors après je gagne bien ma vie, je peux me faire plaisir, ça ne me dérange pas de dépenser, de m'acheter deux combis en trois mois parce que je veux juste que, j'ai envie de pouvoir faire deux sessions un jour après l'autre en ayant des combis sèches tu vois. Mais voilà aujourd'hui, là où je voulais en venir c'est que la moto je n'aurais pas les moyens de m'y remettre aussi quoi. Mes parents quand ils me finançaient et à l'époque on avait des sponsors et tout ça nous aidait mais au jour d'aujourd'hui je serais incapable de... ou alors si je rachète une moto, je ne ferais pas de la compet. J'en ferais qu'en loisir et je n'en ferais pas hyper souvent.

Enquêteur : A quel fréquence tu surfs par semaine on va dire ?

Enquêté : Bah en fait ça dépend vraiment des conditions, ça dépend de mon boulot... Je pense que si on fait une moyenne euh, ouais je pense que ça fait presque comme si j'y allais une fois par semaine, je pense. Deux fois par semaine des fois, je ne sais pas, il y a 52 semaines dans une année donc ouais je dois faire une cinquantaine de sessions dans une année. Après ça dépend des périodes, euh voilà peut-être qu'en septembre je vais repartir je vais faire comme l'année dernière, je vais repartir dans le sud-ouest et là bah je vais faire deux sessions ou trois sessions par jour et puis euh ça va durer 1 semaine et puis peut-être qu'après pendant 1 mois, je vais que trois sessions ou quatre sessions enfin, ça dépend vraiment en fait mais ouais c'est au moins 1 session par semaine. Si je moyennais sur l'année ouais.

Enquêteur : Tu ne pourrais vraiment pas t'en passer ? Où tu ferais autre chose, un autre sport pour te dépenser si ... En fait quel est ton niveau d'addiction pour reprendre tes mots ?

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Enquêté : Ouais j'aurais vachement de mal à m'en passer, retrouver un autre sport qui me procure les mêmes sensations, je pense en fait ce n'est pas vraiment facile après je pense que... après c'est un autre sport, c'est beaucoup plus onéreux, ce n'est pas tout à fait la même chose mais faire du kite à mon avis tu peux retrouver un peu la même chose parce que tu peux faire de la vague en kite aussi quoi. J'ai des potes d'enfance qui font du kite depuis quelques années maintenant, qui font aussi un peu de surf et eux ils surfent des vagues mais en kite en fait. Certains font du paddle aussi parce que physiquement ils n'ont pas les conditions physiques pour faire du surf et puis, ils n'ont pas envie de ramer ça leur fait chier enfin bref...

Enquêteur : Tu me parles des sensations, tu peux m'en parler un peu plus ? Qu'est-ce que tu ressens avant d'aller à l'eau déjà, pendant que tu surfes et après ?

Enquêté : Bah avant d'aller à l'eau déjà, quand je sais qu'il y a les conditions j'ai une sorte de, d'impatience, je serais capable de rouler plus vite avec ma voiture pour arriver plus vite au spot. Déjà ! Donc c'est une précision déjà qui montre que tu es motivé, super excité mais des fois, quand je sais que ça va être des grosses conditions, je suis excité j'ai envie mais, mais j'ai une boule au ventre. Parce que je sais que physiquement ça va être difficile et qu'il va falloir être fort mentalement. Du coup des fois ouais, j'ai une petite appréhension mais en fait c'est une pression mais une bonne pression. C'est une pression qui est motivante, mais qui permet de ne pas oublier que, qu'il faut s'écouter, qu'il faut réfléchir aussi, il faut savoir que bah un jour tu vas être supers excité, tu y vas, tu te dis que ça va être mortel, ça va être une pure session et en fait tu te rends-compte que c'est trop gros tu te dis bah non je n'y vais pas, je vais sur un spot de replis parce que si je vais là je vais me faire « empouler »...C'est une question de condition de niveau quoi en fait, si je continu à surfer comme ça, voire même un peu plus et parce que forcément il y a un moment, quand tu en bouffe, tu progresses et euh, je ne sais pas peut-être que dans trois ans, je serais capable d'aller dans des conditions que aujourd'hui je ne suis pas capable quoi.

Enquêteur : C'est un peu ton objectif ça d'améliorer ta performance pour surfer du plus gros, du plus difficile ?

Enquêté : Ouais, ouais. Oui et non en fait. En fait je pars du principe que le surf comme n'importe quel sport en fait il y a un moment donné quand tu veux vraiment arriver à un grand niveau et surfer des grosses vagues et bah il faut aussi euh, voilà il faut avoir un entrainement spécifique enfin voilà il y a pleins de choses qui vont avec il y a, un mec qui veut surfer du gros c'est comme les pros quoi, il faut un physique, de la muscu, du cardio, une hygiène de vie hyper clean, il ne mange pas n'importe quoi, et euh, voilà, je pars du principe là que moi je veux rester en mode euh, c'est un loisir, peut-être un jour de la compet mais au niveau Bretagne enfin tu vois pas... Et toute façon, avant d'aller loin il faut déjà être bon tu vois et, même les petites compétitions plus ou moins amicales où il n'y a pas enfin tu vois se serait plus pour me tester un peu, prendre le côté sympathique et puis ...

Enquêteur : Tu es assez compétiteur alors quand même ?

Enquêté : Ouais je suis assez compétiteur, ouais le côté compet, se retrouver par exemple avec un pote à l'eau, je ne sais pas ça permet de tenter plus de chose.

Enquêteur : D'accord et pour en revenir au sujet initiale, le « pendant » la pratique, qu'est-ce que ça te fais ?

Enquêté : Euh bah des fois j'en chie ! (rires) des fois c'est dure, c'est très dure, mentalement et physiquement en fait après c'est plus ou moins lié. En fait il y a un moment quand tu sais que ça fait

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deux heures que tu es dans l'eau et pour passer une barre, tu te prends de grosses séries, tu n'as pas beaucoup de périodes et c'est hyper dure de passer la barre bah un moment tu, tu sais que physiquement tu es fatigué...

Enquêteur : ça t'arrives de faire demi-tour de te dire, bon tant pis je n'y arrive pas ?

Enquêté : Ouais, ça m'est arrivé quoi. Oui bien sûr que ça m'est arrivé, je pense qu'il y a pleins de gens à qui s'est arrivé...

Enquêteur : Mais quand ça se passe bien ?

Enquêté : Quand ça se passe bien, bah là c'est que du bonheur quoi ! Quand il y a grand soleil et qu'il y a on va dire une taille de vague très ludique, on va dire parce que je pense que dans le surf il y a un côté ludique et il y a un côté technique. Ca dépend où tu surfes, ça dépend ce que tu surfes comme planche, ça dépend de pleins de chose en fait, de ta condition physique aussi ... mais il y a des moments ou tes sessions c'est très ludique quoi, avec des vagues très longues euh, avec des vagues d'école quoi. Tu vas à la Torche, la première session de ma vie que j'ai faite à la Torche, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, je me suis retrouvé dans des conditions pas très grosses, il y avait un petit, ouais 1mètre et ben j'ai pris beaucoup de plaisir parce que, voilà il y avait de la période, j'avais le temps de surfer une vague, de la surfer jusqu'au bout, de revenir tranquillement, revenir au pic me replacer de reprendre une vague... Donc ouais sinon je ne sais pas je suis content, bah déjà le drop c'est, le take-off c'est déjà pleins de sensations et après une fois qu'on est parti sur une vague et qu'on ... qu'on est en rythme avec la vague, en fait on se sent bien, on calcul et on, voilà qu'on sait qu'on peut faire des manoeuvres voilà, c'est du bonheur quoi. Après je pense que je n'ai pas assez de niveau pour ressentir autant de chose que ceux qui surfent depuis plus de 4 ans déjà. Pour avoir les sensations il faut prendre beaucoup de vague et je n'en suis pas forcément là pour l'instant. Mais une fois je me suis retrouvé avec beaucoup de monde à l'eau et en fait je l'ai bien pris parce que je me suis retrouvé à faire du slalom et ça m'a fait faire des choses que je n'aurais pas fait forcément, dans le sens où bah tu as des gens qui remontent donc faut les éviter, tu fais de plus grosses manoeuvres en fait, alors que des fois sur la vague tu vas avoir tendance à accélérer vachement, parce que moi je suis quand même un fanatique de vitesse à la base, et en fait tu te rends-compte que quand il y a des gens bah tu te retrouves à, à faire des grands virages et des fois tu te retrouves en parfait synchronisation avec le déferlement de la vague, et en fait j'ai pris énormément de plaisir. Il y avait des gens mais en fait j'ai vu que j'avais un super feeling, j'ai géré la vague comme jamais. Ce sont des sensations que je découvre petit à petit dans le sens ou avant je ne faisais pas beaucoup de manoeuvres, j'en faisais de petites mais pas toujours dans les règles de l'art, et là du coup il y a pleins de posture que je commence à assimiler et du coup je me rends compte que c'est plus facile et que je prends plus de plaisirs à surfer quoi.

Enquêteur : De voir que tu t'améliores, ça te donne plus envie d'en faire encore ?

Enquêté : Bah oui, carrément, en fait c'est la progression aussi qui est motivante. Dans ma tête c'est j'y vais j'ai envie de me faire plaisir, j'ai envie de tenter des choses. Il y a un moment quand tu arrives à un très bon niveau de surf tu te fais vraiment plaisir, même si quand tu débutes tu te fais déjà plaisir, et plus tu avances, plus c'est additif en fait parce que tu te rends compte de tes capacités, de ce que tu peux faire, et voilà.

Enquêteur : Et après la session ?

Enquêté : Après la session j'aime beaucoup parce qu'en fait, j'ai une sensation d'apaisement, de bien-être en fait. Même des fois ça m'arrive, j'ai beaucoup bossé, euh, je fais super attention à mes gestes

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dans le travail mais il arrive que des fois tu as des petites douleurs dans le dos, tu as forcé, tu as porté plein de trucs, et bah le fait d'aller dans l'eau tu ressorts tu es léger tu es bien, bon après il faut bien penser aussi à s'étirer parce que des fois tu peux être aussi hyper tendu en sortant de l'eau parce que tu as fait forcer tout tes muscles du dos, tu t'es crispé donc voilà...

Enquêteur : Ah oui, oui c'est clair ! Euh sinon, on n'en a pas parlé du tout mais les sites de pratiques, ça a une importance pour toi ? L'environnement de pratique il est important pour toi ?

Enquêté : Euh ouais, il y a des endroits où c'est hyper joli en fait euh, en fait c'est marrant, moi je réagi assez comme ça, c'est qu'il y a des spots où ça me donne envie d'y aller, et il y en a d'autre où ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, le minou par exemple, ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, ce spot là je ne sais il est, il est... je ne sais pas, je le trouve froid en fait, il n'est pas avenant, comparé aux blancs sablon qui n'est pas loin, un truc super beau tu vois, avec du sable fin partout, dc ça je trouve ça beaucoup plus avenant quoi. La Torche aussi c'est agréable d'y aller aussi je trouve, St-Malo aussi est un super spot, ou tu as une vue imprenable sur les remparts, donc ouais c'est assez important, après le jour où il y a une piscine à vague dans le coin ça ne m'empêchera pas d'y aller, au contraire quoi. Pour essayer, quand il n'y a pas les conditions, pour bosser ma technique. Mais ça ne me fera pas arrêter d'aller dans la mer parce que c'est différent mais ...

Enquêteur : Sur une échelle de 1 à 5, l'importance de l'environnement dans ta pratique tu le placerais où du coup ?

Enquêté : Ah je le placerais à 4 sur 5 on va dire, 3.5 on va dire... Un spot qui ne me donne pas forcément envie d'y aller euh, il faut vraiment qu'il y ait une pure vague et que, en fait ça dépend il y a aussi l'aspect sécurisant du spot, il y a pleins de paramètres qui rentrent en compte on va dire mais le côté du paysage on va dire à une grosse influence sur l'envie d'y aller.

Enquêteur : Tu ne penses pas du coup que la piscine à vague au bout d'un moment tu en aurais marre d'y aller ?

Enquêté : Ah si si complètement ! Il y aura du monde mais non mais j'irais de temps en temps après ce n'est pas une activité où j'irais tous les jours ... Voilà c'est comme ça c'est vraiment annexe quoi.

Enquêté : ok une question : Les potes que tu vois à l'eau est-ce que ça vous arrive d'organiser derrière une soirée avec eux euh ?

Enquêté : Mes amis d'enfance on sort plus trop ensemble parce que eux ils sont du côté de St-Malo puis il y en a pas mal qui bossent aussi dans des secteurs différents donc c'est vrai que c'est hyper dure de se retrouver ensemble pour faire une session à St-Malo et puis là-bas ce n'est pas très souvent que ça rentre... Et les potes d'ici bah après ça fait que deux ans que je surfe donc je vois des gens mais c'est vrai que je n'ai pas fait de soirée avec eux. Après je pense que d'ici quelques années ça ne sera pas pareil mais là ... mais euh, quand tu ne connais pas trop les gens enfin les gens quand ils te connaissent qu'un petit peu, ils ne vont pas dire oh bah tiens on va l'inviter tu vois ce n'est pas, il y a ça aussi, de mon côté c'est pareil, je n'inviterais pas tout le monde qui est à l'eau parce que je ne les connais pas très très bien tu vois...

Enquêteur : Bon écoute c'est dommage que je dois arrêter là, c'est dommage qu'on ne puisse pas échanger plus longtemps ! Mais merci déjà pour ce temps que tu m'as accordé, merci de t'être déplacé aussi !

Annexe 8 : Résultats d'enquête sur les loisirs actifs des jeunes bretons

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Avant-propos :

Ce document présente les résultats de l'enquête auprès des jeunes, mise en place sur la période mars, avril et mai 2016. Le questionnaire distribué a fait l'objet d'une vérification et d'une validation auprès de la responsable du pôle communication et numérique, avant d'être envoyé. Il cible le profil « jeune » que nous avons choisi de délimiter aux personnes âgées de 18 à 29 ans. Effectivement, nous ciblons et tentons d'approcher dans cette catégorie, les personnes aptes à partir en vacances de façon autonome et sans enfants. Nous pensons que ce profil client réserve des caractéristiques très spécifiques en termes de goût sur les choix pendant les vacances, de recherche sur les activités sélectionnées, de libertés, de comportement d'achat etc. Le questionnaire a été distribué stratégiquement dans deux types d'établissements pour cibler deux catégories de jeunes. D'un côté, nous l'avons envoyé à des établissements d'enseignements différents : les universités, les instituts universitaires, les lycées proposant des formations BTS (brevet technicien supérieur), des écoles d'enseignement supérieur etc. Nous nous sommes focalisés uniquement sur l'Académie de Rennes, et l'Académie de Nantes (pour la Loire-Atlantique et le Maine et Loire ou des formations spécifiques n'existent pas sur les autres départements cités) puisque nous savons que d'une part, les bretons intègrent l'une des premières clientèles touristiques du Finistère, d'autre part, les étudiants possèdent en général, lorsqu'ils peuvent partir en vacances, un tout petit budget. Cela appuie la recherche de proximité avec le lieu de la résidence principale, pour limiter la dépense d'argent et réduire les coûts de transport. D'un autre côté, nous avons envoyé le questionnaire à des foyers de jeunes travailleurs : Rennes, Quimper, Brest, Nantes. Nous avons choisi ces villes afin de trouver une cohérence géographique avec la cible étudiante. L'intermédiaire de ces foyers avait pour but de toucher les jeunes actifs, c'est-à-dire les jeunes travailleurs et les personnes en recherche d'emploi. Ces deux voies de distribution augmentaient les chances d'atteindre un large public dans cette catégorie d'enquêté. Pour faciliter l'envoi et pour gagner le plus de réponses possible en un temps restreint, nous avons opté pour la transmission par internet. Nous avons créé un formulaire en ligne et l'avons envoyé aux différentes adresses mails prévues à cet effet... En ce qui concerne les établissements scolaires, nous avons pris le soin de les sélectionner sur un trie aléatoire. Cependant et pour finir, nous avons vérifié que le listing comprenait une variété de formations pour s'assurer de rencontrer tous les profils étudiants. Nous avons recueilli 21 réponses seulement des jeunes en emploi et en recherche d'emploi. Ce résultat trop insuffisant, nous avons décidé de se focaliser que sur les réponses de la cible étudiant. Nous avons donc obtenu au total, 214 réponses du 29 mars au 06 avril 2016. Nous avons recueilli et traiterons les 193 retours des jeunes étudiants.

Profil des jeunes étudiants

Nous constatons par ces résultats que ce sont les femmes qui ont le plus répondu au questionnaire.

Elles sont 75 de plus que les hommes à avoir répondu soit,

38.4 % de plus.

Notre enquête a touché davantage les 18-23 ans que les 24 et plus de 27 ans pour la catégorie étudiant. Plus de la moitié des réponses (51.3 %) proviennent même des 18 à 20 ans. Nous pouvons déjà donc admettre que la suite des résultats concerne majoritairement, les étudiants bac

+ 1 et bac + 2.

187

3. Dans quelle ville ou commune habitez-vous ?

Cité 10 fois

Cité 19 fois

Cité 60 fois

 

Lorient
Vannes

Nantes

Brest

 

La majorité des provenances ne sont citées qu'une seule fois. D'autres sont de nombreuses fois citées :

Brest, Nantes.

Notre questionnaire était introduit d'un texte présentant notre situation d'étudiante à Brest. Nous pouvons imaginer que par un effet d'empathie, les personnes étudiantes sur cette ville universitaire se sont motivées à répondre.

L'introduction comprenait aussi l'objectif de notre enquête, et l'organisme qui nous permettait de la mettre en place. Au regard des résultats, nous sommes tentés de dire aussi que la majorité des répondants sont des finistériens et se sentent donc davantage concernés par l'enquête.

188

Cité 1 fois

 

Angers

Goven

Paris

Quéven

Bannalec

Guipavas

Penmac'h

Rével (31)

Betton

Guisseny

Perros - Guirec

Riantec

Caden

Jugon-les-Lacs

Piriac-sur-Mer

Rosporden

Carantec

La Rochelle (17)

Plescop

Saint-Evarzec

Carhaix

Lampaul-Plouarzel

Ploemeur

Saint-Thégonnec

Dinan

Merzer

Pleubian

Saint-Agathon

Dirinon

Les Essarts(85)

Ploudalmézeau

Saint-Avé

Elliant

Levallois-Perret (75)

Ploërmel

Saint-Congard

Erdeven

Loperhet

Plouhinec

Saint-Renan

Ergué-Gabéric

Loudéac

Plouider

Saint-Gérand

Fouesnant

Missillac

Plouguerneau

Saint-Malo

 

Neuilly-sur-Seine

Ploumagoar

Thouaré-sur-Loire

 

Neuillac (17)

Ploumilliau

Vitré

 
 

Plounévez-Moëdec

 
 
 

Plouvorn

 
 
 

Pluguffan

 
 
 

Plovan

 
 
 

Pornichet

 
 
 

Pleudaniel

 

Cité 2 fois

Cité 3 fois

Cité 4 fois

Cité 5 fois

Auray

Quimperlé

Plouzané

Quimper

Douarnenez

 
 
 

Gouesnou

 
 
 

Guilers

 
 
 

Lanester

 
 
 

Lannilis

 
 
 

Lannion

 
 
 

Morlaix

 
 
 

Saint-Nazaire

 
 
 

Saint-Pol-de-Léon

 
 
 

Saint-Brieuc

 
 
 

56 % 6.8 %

17.8 %

2.1 %

Ici, les résultats montrent bien que les étudiants originaires du Finistère sont, loin devant, les plus nombreux à avoir répondu au questionnaire. Ceci prouve qu'ils se sont sentis plus concernés par l'enquête.

A lire ainsi : 107 personnes ont cités des communes du Finistère à la question

« Dans quelle ville ou commune habitez-vous ? »

7 étudiants en Bretagne sont originaires d'autres régions que de la Bretagne.

189

Provenance des réponses

 

NB de
commune

s

Représentation en %

Finistère

107

56

Morbihan

34

17.8

Côtes-d'Armor

15

6.8

Ille-et-Vilaine

4

2.1

Loire-Atlantique

25

13.1

Région parisienne

3

1.6

Charente-Maritime

2

1

Maine-et-Loire

1

0.5

Vendée

1

0.5

Haute-et-Garonne

1

0.5

TOTAL

191

100

L'UBO à Brest correspond à l'établissement d'où proviennent le plus de réponses. Ceci montre que beaucoup d'étudiants habitants à Brest et intègrent l'université de Brest. Près de la moitié des réponses soit 48.2 %.

L'autre moitié présente des provenances équitables entre plusieurs autres établissements.

L'objectif de l'enquête était en parti d'atteindre des étudiants de provenances scolaires diversifiés. Nous allons vérifier si le but a été atteint en portant un autre regard sur les filières de nos répondants.

190

Etab.

IUT

 

BTS

NB

25

 

11

 

%

13.1

%

5.2

%

UBO UBS Univ Nantes IUT BTS Sage-femme ENSIBS IAE

Provenance établissements

13%

5%

7%

4%

7%

8%

7%

49%

4. Dans quel établissement scolaire ou universitaire êtes-vous inscrit ?

Etab.

UBO

UBS

Univ Rennes 1 et 2

Univ Nantes

Univ d'Angers

NB

93

15

2

13

1

%

48.2 %

7.9 %

1 %

6.8%

0.5%

Etab.

Ecole de sage-femme

ENSIBS

ESA

Euria

IAE

NB

12

7

1

1

12

%

6.3 %

3.7 %

0.5 %

0.5 %

6.3 %

5. Quel est votre niveau d'étude et votre spécialité ?

4 répondants n'ont pas précisé leurs spécialités. Ces résultats présentent toutes les filières et niveaux d'étude cités pour chaque étudiant.

Les étudiants en Staps sont ceux ayant le plus participé à l'enquête. Sont ensuite le DUT SID suivit de la filière droit.

Ex de lecture : « 7 étudiants ont répondu être en 3 année d'étude en économie et gestion »

191

Spécialité/ niveau d'étude

Bac +1

Bac + 2

Bac + 3

Bac + 4

Bac+5

TOTAL

STAPS

16

6

11

 
 

33

Langues étrangères appliquées

3

7

3

 
 

13

science de l'éducation

 
 

1

 
 

1

Enseignement du Premier Degré

 
 
 

1

 

1

Finance

 
 
 
 

1

1

Droit

5

9

1

3

 

18

droit des personnes vulnérables

 
 
 
 

1

1

Economique et Gestion

4

3

7

 
 

14

Gestion des entreprises

 
 
 
 

1

1

Finance et comptabilité

 
 
 

1

 

1

Comptabilité-contrôle-audit

 
 
 
 

1

1

Actuariat

 
 
 

1

1

2

Administration économique et sociale (AES)

3

2

 
 
 

5

Management des Unités Commerciales (MUC)

6

1

 
 
 

6

Marketing des services

2

 
 
 

1

3

RH

 
 
 

1

2

3

sciences humaines et sociales

1

 
 
 
 

1

Ingénierie financière

 
 
 
 

1

1

Droit des Espaces et des Activités Maritimes

 
 
 

2

 

2

Administration Management Economie Organisation (ameo)

 
 
 

1

 

1

statistique et informatique décisionnelle

10

11

 
 
 

21

Econométrie et statistiques appliquées

 
 
 

1

 

1

Info Com

 
 
 

2

3

5

SSSATI

 
 
 

3

1

3

Expertise performance et intervention (EPI)

 
 
 

1

 

1

Direction de structures médico-sociales

 
 
 
 

1

1

tourisme et loisirs sportifs

 
 
 

2

 

2

Tourisme

3

 
 
 
 

3

Diplôme de kinésithérapeute

 
 
 
 

1

1

Diplôme d'orthophonie

6

6

1

 
 

13

Diplôme de sage-femme

 

6

2

 

3

11

Santé

1

 
 
 
 

1

Médecine

 
 
 

1

 

1

sciences maïeutiques

 

1

3

1

1

6

Management du Sport

 
 
 
 

1

1

Ingénieur mécatronicien (ENSIBS)

 
 

1

 

6

7

Les réponses peuvent-être réparties sous

11 domaines d'études. Après les avoir regroupé, nous pouvons constater que les réponses liés à celui du sport sont les plus prépondérantes. (21 %)

Il ressort ensuite que les étudiants en formation dans le domaine de la santé ont contribué énormément à l'enquête avec

19 % des réponses.

192

7%

15%

15%

4% 3%

1% 1%

3%

spécialités

ité

19%

21%

11%

sport

droit

santé

tourisme

finance et stat

langues

gestion des entreprises

marketing info com

social éduc

environnemt

informatique électro

Domaine d'étude

NB de pers

%

Sport

39

21.1 %

Droit

19

10.5 %

Santé - médecine

34

18.8 %

Tourisme

5

2.8 %

Finance et Stat

27

15 %

Langues

13

7.2 %

Gestion des entreprises

28

15 %

Marketing info com

8

4.4 %

Sociale et éducation

6

3.3 %

environnement

2

1.1 %

Informatique électronique

1

0.5 %

Act.
Sportive

s

Act.

musicales

Act.

manuelles

Act.

culturelle

s

Autres

activités

Aucunes

Sans
réponse

Total act.

extrascolaire citée

124

7

3 (dessins,

peintures...

)

que, moto ...)64.4

7

(théâtre,

cinéma...)

3

(Informati

4

45

191

%

6.7 %

1.6 %

3.7 %

1.6 %

2.1 %

23 %

100 %

act sportives act musicales act manuelles act culturelles

act autres aucune act sans réponse

2%

2%

2%

activités extrascolaires

4%

6%

22%

62%

193

Ces données nous montrent à quel point l'activité sportive est très pratiquée par les jeunes. En interrogeant une diversité d'étudiants d'horizon très différents, les retours attestent que plus de la moitié des enquêtés pratiquent au moins une activité sportive extrascolaire à l'année.

Nous avons admis précédemment que 39 étudiants répondant à l'enquête sont en STAPS. Sans grande surprise et après vérification, ils pratiquent tous une activité sportive extrascolaire. Cela signifie que sur les 124 répondants pratiquants une activité sportive extrascolaire à l'année, 86 proviennent d'autres filières (69 %). 23% des enquêtés n'ont donné aucune réponse à cette question. Peut-être ne voulaient-ils pas divulguer trop d'informations les concernant.

Nous pouvons peut-être imaginer qu'il y ait la même proportion de pratiquants de sport sur ces répondants, alors nous comptons 28 personnes de plus et nous arrivons à 151 pratiquants soit 7 9%

Le football est la première activité pratiqué par nos répondants avec 16 pratiquantes. 23.3 % sont des hommes. Les autres activités du TOP 5 ont des résultats beaucoup plus répartis entre 9 et 6 fois citées. Nous pouvons constater toutefois que 3 sports collectifs apparaissent dans ce premier classement : le football, le handball et le basketball. La musculation est représentée par autant d'homme que de femme avec tout de même une légère dominance pour les hommes. Lorsque l'on y ajoute la course à pied et le fitness, la tendance bascule et ce sont les femmes qui dominent sur ces activités.

Nos résultats montrent que seules les femmes pratiquent la danse et l'équitation. I s'agit de deux pratiques très féminines.Aucunes activités du TOP 5 est un sports de nature. Seule la course à pied peut éventuellement entrer dans cette catégorie.

Le TOP 5 représente seulement un peu plus de la moitié des réponses. Nous pouvons conclure que nous sommes face à une grande hétérogénéité des réponses donc des activités pratiquées à l'année par nos répondants.

pratiquée par nos répondants.

TOP 5

Classement

Activité sportive

Part des reps sur les 123
répondants

1

Football

13 %

2

musculation

7.3 %

3

Handball & Equitation

Chacune 6.5 %

4

Basketball

5.7 %

5

Fitness, danse, course à pied

chacune 4.9 %

TOP 5

football musculation handball équitation basketball fitness

danse

course à pied autres réponses

194

Parmi les 123 activités sportives citées, nous avons élaboré un classement afin de savoir quelle est la première activité

Voici des tableaux présentant toutes les activités sportives énoncées :

Nous avons tenté de ranger par genre, toutes les activités nommées par nos jeunes enquêtés.

Ils sont plus nombreux à apprécier le football, le basketball, le handball, c'est-à dire des sports collectifs. Ceci est peut-être dû à l'âge de la majorité de nos enquêtés (entre 18 et 21ans). C'est un peu plus tard en général que les pratiquants de sports quittent ou ajoutent une activité libre à leurs loisirs.

Sports à ballon
ou à raquette

Sports remise en
forme

Sports
artistiques

Sports de
combat

Football

16

Fitness

6

Danse

6

Aikido

1

Basketball

7

Musculation

9

Capoeira

1

judo

2

Handball

8

Zumba

1

 
 

Pancrace

1

Tennis

3

 
 
 
 

Karaté

3

Tennis de table

2

 
 
 
 

Boxe

1

Total

35

Total

16

Total

7

Total

8

Sports nautiques &
aquatiques

Sports terrestres terrain naturel ou aménagé

 

Natation

2

Equitation

8

Planche à voile

1

Escalade

2

windsurf

1

Course à pied*

6

kit surf

1

cyclisme

1

bodyboard

1

Athlétisme

4

surf

2

 
 

Total

8

Total

21

Sport aérien

pilotage

1

Total

1

195

*Activités nommées sous différents noms : course à pied (3 fois), running (2 fois), jogging (1 fois)

Les étudiants interrogés pratiquent pour plus de la moitié, leurs activités depuis 6 ans ou plus. Nous voulions interroger l'implication des jeunes dans une pratique pour déterminer si le phénomène de « zapping » concernait cette tranche d'âge. Ici, nous nous apercevons que ce n'est pas du tout le cas.

30.6 % pratiquent leurs activités depuis 1 ans jusqu'à 5 ans.

196

Profil des vacances des jeunes

197

La question 8 laissait la possibilité de ne donner qu'une seule réponse afin de voir quel style de vacances passe en premier choix. Ils sont une majorité à préférer vivre des vacances festives, où l'ambiance « fête » est au rendez-vous. A priori, nous retrouvons cet environnement dans les festivals, dans les bars et les boîtes de nuit. Pour 17.6 % des cas, nos interrogés recherchent en premier lieu de la convivialité. Qui dit convivialité dit « convives ». Pour être convive, il faut qu'il y ait plusieurs individus ensembles. Les personnes ayant donné cette réponse parlent forcément de vacances en groupe. Elles désirent alors des vacances loin des tensions, des disputent et de la négativité mais au contraire, une bonne ambiance, des échanges sincères et amicaux. 15 % des répondants recherchent le repos. Cette dernière réponse contraste complètement avec celle de la festivité qui demande de l'énergie et qui impose du bruit et une faible quantité d'heures de sommeil. Peut-être que quand les uns cherchent le repos pour se sentir mieux et être plus en forme, les autres cherchent à remplir leurs vacances de sorties pour se sentir mieux avec une sensation de « bonne fatigue ». Ce qu'ils les rapprochen doit-être le fond de ce qu'ils quêtent. : ne plus penser à rien. Il s'agit ici de deux façons différentes de considérer avoir « profité » de ses vacances. Vient seulement en

 

4ème position le dépaysement avec 12.4% de réponses. Finalement, nous pouvons remarquer que pour les jeunes, les vacances ne rimes pas forcément (en premier lieu) avec l'envie de partir vers un ailleurs, loin de chez eux, voire de nouveaux horizons comme nous considérons souvent l'objet d'un départ en vacances. Mais elles riment avec l'envie de faire la fête. Nous imaginons que c'est une chose qu'ils font déjà toute l'année, mais qu'ils souhaitent faire beaucoup plus le temps des vacances car ils en ont la possibilité.

198

71.5 % des enquêtés déclarent préférer avoir préparé à l'avance ses vacances pour tous les côtés pratiques (choix de la destination, logement, transport ...) mais laisser place au « dernier moment » pour ce qui concerne les loisirs.

A travers ces résultats, nous découvrons ici plausiblement deux choses ressenti par nos répondants : le besoin rassurant et sécurisant d'un voyage préparé et le besoin de liberté de choix et de décision (que l'on ne peut avoir dans une offre packaging).

Le voyage « backpackers » représente 18 % des réponses. La prise de risque plus établie et vérifiée chez les jeunes ne se dévoile pas vraiment dans cette enquête bien qu'ils soient 35 à opter pour ce genre de vacances.

199

La préférence pour la convivialité et la notion de groupe présentée à la question 8 est fortement évoquée ici dans la question

 

10. Effectivement, 71 % de nos répondants préfèrent partir avec plusieurs personnes membre de la famille ou amis. 55.4% est le pourcentage d'individus préférant partir avec plusieurs amis en vacances. Nous pensons que l'âge de la majorité de nos répondants âgés de 18 à 20 ans, joue sur les réponses ici. Effectivement, la possibilité que ces jeunes soit en couple est beaucoup plus moindre que les 21 à 24 ans ou les plus de 25 ans par exemple. Partir entre amis est donc beaucoup plus prévisible.

Malgré tout, le voyage des jeunes semble beaucoup plus tourné vers le désir d'être entre plusieurs amis et ceci s'explique aussi, par l'absence de vie de famille et d'enfants à charge.

200

Cette question avait pour but de rejoindre la 8ème question du questionnaire afin de voir si notre opinion vis-à-vis des jeunes et de la recherche de festivité est conforme à la réalité. Nous avions pensé aux bars et aux boites de nuit comme lieu de festivité. Ceci est approuvé par 20 % des répondants à l'enquête. Contrairement à ce que nous pouvions imaginer, la sortie dans les bars et les boîtes de nuit ne constitue pas la seule et unique chose que préfère faire les jeunes durant les vacances. Il s'agit de la première chose qu'ils pensent et cherchent à faire pendant les vacances mais, les résultats à la question 12 démontre finalement que la « farniente » et les balades vélo ou vtt sont toutes aussi importantes. Il est vrai que malgré tout, faire la fête et sortir le soir ne peut se cumuler aussi souvent qu'ils le souhaiteraient (fatigue et lassitude). Cette activité est donc interposée par de la « bronzette » à la plage et de la balades à pied ou à vélo.

 

« Se reposer » pendant les vacances était très approuvé à la question 8, n'a toutefois été coché que par 9.7% de nos jeunes enquêtés ici dans la question 12. La raison se trouve peut-être dans le choix de réponse « Bronzer quand c'est possible » qui représente 20.5% des réponses. Le repos peut passer aussi par la pratique de « farniente » ». La première réponse donnée à cette question 12 est « faire des balades à pied ou à vélo ». Cette réponse se place légèrement devant le désir de bronzer et l'envie de sortir dans des bars et boites de nuit. L'écart est très faible entre ces 3 possibilités. Nous pouvons confirmer que ces trois pratiques sont autant appréciées les unes que les autres.

Arrive en 4ème position la pratique d'activité physique ou sportive. Notre première recherche effectuée en amont de cette enquête montrait que pour les séniors et les familles, cette pratique était loin de dominer leurs vacances. Ici, bien que ce ne soit l'une des premières réponses choisies, nous nous apercevons que la pratique d'activité physique et sportive est nettement plus présente durant les vacances des jeunes (15.9

%). Elle reste largement au-dessus de la 5ème réponse qui représente l'envie de se reposer avec 9.7 % des voix.

NB : les enquêtés ne pouvaient choisir qu'une réponse. Nous pouvons imaginer qu'avec plusieurs possibilités de réponses, l'activité physique et sportive aurait trouvé un pourcentage beaucoup plus élevé puisqu'il s'agit de celle qui se rapproche le plus des premiers réponses.

Alors que l'activité physique ou sportive ne représentait que

15.9% des réponses à la question 12, nous voyons qu'ici, elle est largement inscrite dans les habitudes des jeunes en vacances. Peut-être qu'elle n'entre pas toujours dans l'objectif des vacances mais, pour la majorité qui établissent leurs choix de loisirs au dernier moment, l'activité physique ou sportive intervient finalement au moins une fois pendant les vacances. D'ailleurs, certaines activités se pratiquent dans un objectif autre que d'avoir le simple plaisir de faire l'activité. Par exemple, nous concevons que quand le pratiquant de kite-surf pratique ce sport pour ce qu'il lui procure (sensations, bien-être etc.), le pratiquant de randonnée vélo ou vtt lui, pratique surtout pour pouvoir découvrir un lieu ou un paysage de façon plus ludique qu'en voiture. Ainsi, 35.1 % des jeunes répondants considèrent pratiquer de la randonnée pédestre. Nous parlons d'une considération puisqu'en effet, les différences entre balade et randonnée sont peu connues et peu comprises par le grand public. Dans le cadre de notre étude qui est de prendre en note les activités aussi bien sportive que juste « physique », ces réponses peuvent-être tout de même considérées. Aussi, nous avons remarqué précédemment l'importance des balades pendant les vacances. L'objectif est également de percevoir toutes les activités qui amènent à un surpassement d'une fatigue physique.

201

202

La plupart des réponses intègrent non pas une mais plusieurs activités physiques ou sportives (c'est la raison pour laquelle, le total des pourcentages dépassent les 100 %). Cela montre en conséquence qu'il se peut que, non seulement cette pratique intègre les vacances sans être l'objet principal de ce temps libre, mais en plus, elle est souvent et à plusieurs reprises, utilisée pendant les vacances. 3 pratiques dominent : la randonnée pédestre (ou les balades à pied), la randonnée vélo ou vtt (ou les balades vélo ou vtt) puis le canoë-kayak que nous pouvons nommer comme la randonnée ou la balade en canoë-kayak, puisque l'on emprunte ce matériel pour cette utilisation. Notre hypothèse est telle que finalement, les jeunes semblent majoritairement pratiquer des activités physiques ou sportives pour découvrir des lieux et des paysages, propre à une région et une destination. Il s'agirait davantage d'un moyen de locomotion ludique (en remplacement de la voiture) pour visiter des sites. Ce sont aussi les moins coûteux ou gratuit, facile d'utilisation, très associés aux vacances car peu utilisés pendant la vie quotidienne. Le ski et les raquettes à eux deux constituent 30.2 % de réponses. Ces deux activités sont possibles qu'à certains endroits en France et à l'étranger. Ce sont des activités spécifiques et rares car elles ont la chance d'avoir énormément de succès et de distinction (les activités de glisse sur la neige surtout). C'est pourquoi nous ne disons pas « je pars en vacances en montagne aux vacances d'hivers » mais

 

« je pars au ski ». Dans ce cas, la pratique est plus parlante et éloquente que la destination. Ce qui fait le succès d'un lieu, d'un site ou un environnement est l'activité sportive. Nous voyons bien par ce résultat, qu'une part relativement grande de nos répondants est véritablement tournée vers l'activité sportive en vacances, déjà en hivers. Après avoir vérifié la véracité de ces mots dans nos résultats sauvegardés, effectivement, en général, l'attrait pour un sport révèle la pratique ou une attirance du moins pour un autre sport sur d'autres vacances. Par exemple, les personnes qui aiment et pratiquent le ski, sont sujettes à aimer et pratiquer un ou plusieurs autres sports sur une autre saison. Les 30.2 % de pratiquants de ski et de raquettes sont donc un bon indicateur bien que l'activité ne soit pas praticable en Finistère.

203

Certaines activités demandent un engagement plus accentué que la randonnée pédestre, vélo ou canoë-kayak. Nous entendons par engagement, une envie plus significative que le simple déplacement ludique, une recherche différente que le simple fait de découvrir un lieu en se mouvant de façon ludique. Nous voulons parler entre autres, de la plongée et de la pratique du surf. Chacun obtient respectivement, 12.4% de nombre de fois cité et 17.5 %. La plongée est une pratique sportive fortement associée à une pratique de vacances. Un prestataire d'offre de plongée sous-marine en Finistère, avec qui nous avons échangé, reçoit (en haute saison surtout) continuellement de la clientèle touristique venue pour essayer l'activité. Cependant, il semblerait qu'un bon nombre de clients soient fidèles à la pratique. Ce prestataire reçoit en effet de mêmes groupes chaque été. Aussi, un entretien informel passé à Brest avec un couple de jeunes sortant d'une séance de planche à voile, nous ont affirmé qu'ils pratiquaient régulièrement et au même endroit de la plongée pendant leurs vacances. Le résultat pour la pratique de surf n'est pas seulement lié à l'effet de mode qui lui est propre actuellement mais, dépend fortement de la provenance des réponses. En Bretagne, les possibilités de pratiquer du surf sont très grandes. Il existe énormément de spots et d'écoles de surf. De notre point de vu, la pratique du surf est un véritable déclencheur de voyage organisé, seul ou entre amis. Les pratiquants de cette activité, selon nous et parce que l'activité réclame peu de moyens financiers et matériels, auraient tendance à la pratiquer en Bretagne comme ailleurs en vacances. Celui qui pratique toute l'année pratique aussi en vacances et choisi sa destination selon les possibilités de pratique. Nous pensons que c'est également le cas pour de nombreuses autres pratiques nautiques ou aquatiques qui représente au total ici 169 réponses sur 439 soit 38.5 % ce qui n'est pas négligeable. Chacune des activités nautiques et aquatiques sont peu représentées notamment parce qu'elles sont plus nombreuses (et moins accessibles) que les activités terrestres qui sont aussi moins connues et commercialisées pour certaines. Nous constatons tout de même que chacune d'entre elles trouvent sont publics jeunes.

204

Nous avons vu tout à l'heure que nos jeunes enquêtés aimaient que le voyage soit pré-organisé mais que les activités de loisirs ne le soient pas.

 

L'organisation des activités divertissantes se fait alors sur place directement, ce que ne permettent pas les voyages tout organisés proposés par des groupes opérateurs par exemple. Nous avions signifié que cette inclinaison évoquait une certaine recherche de liberté. En règle générale, les vacanciers deviennent de plus en plus exigeants et sont très regardants sur tout (prix, encadrement, propreté locaux et matériel, politesse du personnel etc.) ils aiment avoir le choix et confectionner leurs propres programmes d'activités. Par répercussion, ils attendent de l'offre touristique (hébergement, restauration, loisirs ...) qu'elle soit flexible, maniable et adaptable. C'est le cas pour la prise de décision mais il en est de même pour la consommation des produits et services. La liberté est poursuivie aussi bien dans la préparation, que dans l'action telle que dans la pratique d'une activité physique ou sportive. Nous avons la preuve à travers cette dernière question portant sur le mode de pratique : libre ou encadré.

77.4 % des enquêtés préfèrent pratiquer leurs activités physiques ou sportives de manière autonome, c'est-à-dire sans moniteur ou tous types d'encadrements. Certaines pratiques exigent inévitablement un encadrement lorsque l'activité présente trop de risques par exemple. Parfois ces mêmes activités sont desservies par le biais de location mais la présentation d'un diplôme attestant la capacité d'autonomie est indispensable.

Dans cette catégorie d'activité, nous pensons par exemple à la voile et au kit-surf.

205

Plus tôt dans le traitement des réponses, nous avons estimé que la grande majorité des jeunes pratiquait non pas une mais plusieurs activités physiques ou sportives durant les vacances. Nous avions présumé que la plupart ne prévoyaient pas et n'envisageaient pas inéluctablement de pratiquer une activité physique ou sportive mais que bien souvent, tout compte fait, ils s'adonnaient à en pratiquer une ou deux, sans trop y réfléchir. Les résultats de la question 15 apportent une précision et une démonstration supplémentaire, celle que pour plus d'un cas sur deux, le jeune pratique plusieurs activités variées durant toute la durée des vacances. Ils ne se contentent pas d'en pratiquer qu'une mais s'adonne ou expérimente plusieurs activités. Quand nous ne sommes pas dans ce cas de figure, le jeune pratique une activité ponctuelle selon l'envie.

 

206

Cette question avait pour but d'évaluer dans une généralité, l'importance de l'activité physique ou sportive durant les vacances des jeunes. « 1 » correspondant aux personnes accordant le moins d'importance à ces activités et 5 illustre bien sûr celles qui jugent la pratique d'activité physique ou sportive importante durant les vacances. Nous entendons par importance, à la fois la place en temps et la place qu'elles prennent d'un point de vu affectif. Nous pouvons voir ici qu'elles se situent entre 3 et 4.

 

Nous pouvons donc interpréter dans un ordre logique que 1 représente « très peu d'importance », 2 « peu d'importance », 3 « assez d'importance », 4 «beaucoup d'importance » et 5 « énormément d'importance ». Alors, 67.6 % de répondants placent les pratiques d'activités physiques ou sportives entre assez ou beaucoup d'importance.

9.4% leurs attribuent énormément d'importance. Nous avons dès lors 77 % des jeunes enquêtés qui accordent assurément un intérêt aux

pratiques d'activités physiques ou sportives et 29.9 % qui n'en accordent peu et très peu d'intérêt. Dans les résultats précédents, nous avions 21.6

% de personnes ne pratiquant aucune activité de ce type pendant les vacances, ces pourcentages ne sont pas extrêmement éloignés l'un de l'autre.

Cette question présente des résultats très rapprochés pour plusieurs possibilités de réponses. Elle a pour but de déterminer en général puis ensuite, pour chaque type d'activité et profil jeune, ce qu'ils recherchent en s'adonnant par une démarche volontaire à des pratiques physiques ou sportives. En terme général, il s'agit pour 25.7 % des cas de garder une bonne hygiène de vie même durant les vacances. Les randonnées (les réponses les plus données) permettraient alors à la fois de se déplacer de façon ludique et de s'activer physiquement afin de trouver, même sur un temps de vacances où le « lâcher prise » est plus présent, une manière de garder une bonne hygiène de vie, c'est-à-dire, une dépense physique pour le maintien d'une bonne santé. Il s'agit pour 23.4 % des cas d'essayer une nouvelle activité qui les tentent. Différentes activités ne sont accessibles ni partout, ni financièrement, ni techniquement, ni par conséquent, continuellement. Certaines sont, nous l'avons dit, très associées à un temps de vacances pour ces raisons notamment. Les activités émanent du monde du nautisme par exemple font à notre avis, parties intégrantes de cette catégorie d'activités difficiles d'approche. En Bretagne et en Finistère, nous y trouvons ces activités en grands nombres. Nos répondants sont par ailleurs bretons et peuvent plus facilement envisager ces activités. De plus nos échanges avec certains pratiquants et certains offreurs nous ont ouverts une voie de réflexion sur les activités nautiques et aquatiques. Il est vérifiable qu'une personne pratiquante d'une activité nautique ou aquatique est tentée, voire a même essayé une ou plusieurs autres activités de ce milieu. Si elle ne l'a pas encore essayé, elle envisage à l'avenir de le faire. Aussi, une personne pratiquante d'une activité nautique ou aquatique, dont sa situation matrimoniale est en cours de changement ou s'apprête très bientôt à évoluer (nouveau compagnons, arrivé d'un enfant...) songe et se projette dans une activité nouvelle accessible pour un nombre plus élevé mais, ne s'imagine pas quitter ce milieu. Il semblerait que le nautisme connait des spécificités affectives qui lui sont propres et que d'autres activités de nature ne connaissent pas, ou peu. Les jeunes sont très enclins à la nouveauté et aux nouvelles expériences comme nous pouvons le lire et ceci semblerait d'autant plus vrai, pour quelqu'un qui a rencontré le monde du nautisme. A vérifier lors des entretiens formels. Enfin, pour 18.6 % des cas, la

0

pratique se lie directement à la découverte d'une destination. Ceci rejoint de nouveau la pratique de la randonnée pédestre, vélo vtt et canoë-kayak et

notre opinion évoqué précédemment sur le sujet.

Représentation et perception du Finistère

Nous avions posé cette même question à nos enquêtés (pour la grande majorité sénior et quelques familles) lors de l'étape exploratoire afin de comprendre comment chaque profil de touristes perçoit le Finistère d'une part, et afin de savoir sur quelle image le département fonctionne et si les leviers qu'il utilise est en concordance avec la réalité, d'autre part. Nous avions observé que pour 42 % d'entre eux le Finistère leur évoquait la mer. Pour 25.3 % il leur évoquait une diversité de paysage et pour 16.2 %, de nombreuses possibilités de randonnées. Lors de la rédaction de ce nouveau questionnaire, nous avons repris cette même question afin de déceler le point de vu d'une clientèle jeune. En ce qui concerne l'évocation de la mer, les avis divergent peu et se ressemble au contraire. Il est désormais évident que pour toutes catégories de clientèles confondues, le

Finistère fait penser à la mer. 11.3 % des jeunes enquêtés assimilent le Finistère à une diversité de paysage. Ce résultat est faible comparé à 25.3 % des séniors. Le Finistère évoque de nombreuses possibilités de randonnées pour seulement 2 % des enquêtés jeunes contre 16.2 % des séniors. La différence de perception du Finistère découle sur une différence d'activité pratiquée (ou non) sur le département en vacances plus ou moins visible.

Effectivement pour tous, les paysages sont indéniablement variés en Finistère, la randonnée pédestre par exemple est donc une activité phare. Tout le département est perçu comme très lié à la mer, mais tous ne pratiquent pas forcément une activité en mer pourtant, il propose une gamme très variées pour tous les âges. Le Finistère représente pour les seniors à seulement 1.3 %, les activités nautiques. Pour nos jeunes enquêtes, cette représentation concerne 7.7 % d'entre eux. C'est finalement très peu pour des bretons mais déjà beaucoup au vu des autres possibilités de réponse.208

Autres :

Le temps capricieux en Finistère n'échappe pas à certains des jeunes enquêtés. 12 personnes sur 21 soit, un peu plus de la moitié des personnes ayant répondu « autre » se représentent le Finistère par la pluie et le mauvais temps en général.

209

la mif ???

Vent et pluie

La fin de la terre

La pluie

Le temps

La pluie

La pluie

la pluie

Rien de spécial

les nuages^^

froid

Pluie

La pluie

La pluie x')

Humidité, pluie...

la Bretagne

Mon chez moi

Festival du Bout du Monde

Le stade brestois

Famille

Rien

Pour la majorité de nos jeunes répondants bretons, le Finistère ne fait pas parti des possibilités de leurs futures vacances. Deux freins ont majoritairement été manifestés : La connaissance prononcée du département ou de la Bretagne. Le fait d'y habiter peu donner l'impression de connaître le coin, il serait intéressant de savoir si ces personnes se sont véritablement déplacées sur différents sites du Finistère. La recherche de dépaysement est nettement évoquée. Deuxième chose, le temps capricieux propre à la Bretagne voire au département, le manque de chaleur (dans l'air comme dans l'eau) et le manque de soleil. Notons tout de même que pour 43 % d'entre eux, le Finistère peut être une destination future de leurs prochaines vacances. La première raison donnée est qu'ils considèrent que les paysages et les découvertes en Finistère sont très nombreux et différentes d'un endroit à un autre. Ensuite l'amour de la Bretagne est tellement fort, qu'ils pourraient y rester à l'année même sur les temps de vacances. Enfin, la proximité et la multitude de terrains de pratique a été mentionné 11 et 10 fois.

Oui

Nb

Non

Nb

Proximité

11

Temps capricieux - recherche chaleur et soleil et mer plus chaude

30

Dépaysement (Diversité de paysages en fonction des départements, toujours des lieux à découvrir)

33

Seulement une destination de week-end

3

Retrouver des amis et de la famille

5

Voiture indispensable

1

Amour de la Bretagne/ du Finistère

15

Billet avion trop élevé

 

Prix abordable

5

Peu d'intérêt culturel

3

 
 

Mentalité de jeunes sur place

1

La mer

1

Préférence pour les pays étrangers

14

Rejet de la chaleur

1

Connaissance du département (habitant ou venu plusieurs fois en vacances déjà)

31

Couper avec la routine sans partir très loin

1

Recherche vrai dépaysement (sud en trottre)

24

Multitude de terrains de pratiques sportives

10

Pas d'intérêt

8

Bons festivals

7

Morbihan plus attractif

1

Présence de nombreuses plages

1

Rejet de la Bretagne

1

Calme et serein, repos

3

Ressemblance avec les Côtes-d'Armor

2

Riche culturellement

2

 
 

Agréable et ambiance conviviale

2

 
 

Sans précision

2

Sans précision

2

210

Types d'endroit en Finistère

Nb de fois
cité

Plage

71

Littoral/ côte

7

Sentiers côtiers

27

En mer, sur l'eau

7

Port de plaisance

1

piscine

7

En forêt/ campagne

2

Bars (et en terrasse)

37

Boites de nuit

8

restaurants

1

cinéma

1

Musées/ expo

5

Animations/concerts/festivals

5

marché

1

boutiques

2

Ville ou centre historique

10

Petits villages

1

Sites touristiques

6

Sites à intérêt sportifs

6

Camping/ hébergement

6/3

Chez des amis

2

Sans réponse et sans avis

10

Ces résultats montrent que les vacances à la mer semblent, pour un bon nombre de nos jeunes enquêtés, se passer à la plage. La plage est l'endroit où se dévoile de multiples activités. On s'y repose, on y bronze, on y fait des jeux de plages, on y mange etc. La plage est grandement associée aux vacances d'été car quand le soleil est au rendez-vous, c'est le lieu idéal pour en profiter.

Ici, nous observons que l'envie de passer du temps dans les bars et en terrasse ne dépend pas de la commune dans laquelle ils se trouvent. En Finistère, les jeunes occuperaient les bars autant qu'ils le feraient ailleurs.

Le département du Finistère détient 1250 kilomètres de côtes. Le littoral est le secteur le plus attractif touristiquement parlant (plus que la campagne par exemple). Il apparaît rare et étrange de venir passer ses vacances en Finistère, sans parcourir quelques sentiers côtiers et pour n'importe quelle catégorie de vacanciers. Les jeunes sont peut-être les moins préoccupés par ce type d'endroit mais ne dénient pas ne les emprunter.

211

Principale activités en vacances
en Finistère

Nb

Principale activités en vacances en
Finistère

Nb

Détente

27 Activités sportives

25

Spa /massage

2 Activités à sensation

1

repos

1 Activités physiques de pleine nature

2

lecture

3 Activités nautiques et aquatiques

17

Jeux de société

1 Planche à voile, bodyboard

1

Découverte

17 Bodysurf

1

Découverte de la faune et de la flore

1

Surf (confirmé et découverte)

15

Découverte musée/expos

5 Kite-surf (confirmé et découverte)

2

Visites culturelles et gastronomiques

11

Voile

5

boutiques

2 Planche à voile

1

Randonnée pédestre

17 Jet-ski

2

Plage

20 Plongée

4

Jeux de plage (raquettes, frisbee, beachvolley, molki, palet, pétanque...)

7

Canoë-kayak

5

bronzage

4 Running

6

baignade

5 Fitness

1

Nager dans la mer

6 Sortie vélo et vtt

12

Balades en mer/excursion

3 Escalade

1

pêche

1 Tennis

2

Promenade/balades pour visiter

22 Golf

1

Festivals et fest noz/ concerts

8 Randonnée équestre

5

 

Accrobranche

1

 

Apéros sur la plage

2

 

Soirées

6

 

Voir des amis

3

 

Sorties de nuit

9

 

Rencontre

1

 

Sans avis

18

Notre question était accompagnée d'une phrase d'aide qui a malgré nous, influencer une part significative des réponses : « activités physiques, découvertes, détentes etc. Précise »z. Cela n'empêche aucunement leurs analyses mais il est bon de le signaler pour comprendre.

4 premières choses ressortent de ces résultats correspondant à 4 activités des jeunes en vacances en Finistère : détente, activité sportive, activité plage et promenade. La majorité des répondants a parlé de détente en même temps que de parler d'une autre activité. Nous retrouvions souvent : « plage et activités sportives », « détente et activités sportives », « plage et détente » (souvent lorsque la plage n'était pas considérée comme un terrain de jeu) etc. Ceci explique les résultats très rapprochés entre ces 4 éléments. Effectivement il arrivait que l'activité soit définie par nos jeunes enquêtés, par un lieu comme la plage, le spa. Nous avons observé que ces endroits sont en fait assimilés le plus souvent à des lieux de détente, où l'on ne fait rien.

Rares sont les personnes qui arrivent à associer les sorties le soir, les sorties en bar, les soirées festives au terme activité d'où le peu de résultats sur ces items. Nous pensons que « activité » pour nos jeunes revient à parler de « mouvance » mais n'entre pas vraisemblablement dans le cadre d'une activité.

NB : les résultats concernant la randonnée pédestre et la promenade

21

paraissent plus réaliste dans cette question car les enquêtés ont la liberté

d'expression par le genre de question ouverte.

catégorie d'activité physique ou sportive

Nb

%

non précisées

28

9

nautiques et aquatiques

53

17

Nautique s et aquatiques non précisées

17

5.4

Aquatiques seulement

10

3.2

Nautiques seulement

33

10.6

Terrestres

46

14.7

Total activités physiques et sportives

134

42.9

Catégorie d'activité détente

Nb

%

Non précisées

27

8.7

Ne rien faire

51

16.3

Sous forme de jeux

15

4.8

Total activités détentes

93

29.8

Catégorie d'activité découverte

Nb

%

Non précisées

17

5.4

Promenade

25

8

Visites

17

5.4

Festivités

8

2.6

Total activités découvertes

67

21.5

Sans opinion

Nb

%

Total activités découvertes

18

5.8

catégorie d'activité

physique ou sportive détente découverte sans avis

Ici, nous avons tenté de regrouper les réponses par catégorie d'activité. Nous avons repris les catégories données dans la phrase d'aide que nous avons cité précédemment. Dans la catégorie détente, nous avons distingué deux types d'activités. D'abord, « ne rien faire » qui correspond au spa, à la lecture, à la plage, au bronzage etc. Nous comprenons par ces activités que l'objectif est de ne pas du tout s'activer, le corps n'est pas ou très peu en mouvement. Ensuite le type « sous forme de jeux » correspondant, aux jeux de plage, la baignade, le shopping, jeux de société etc. L'activité a pour but de détendre l'individu, mais celui-ci s'active davantage sans que ce soit une activité physique et sportive (arrivé à un certain épuisement, une certaine fatigue, il arrête l'activité car aucun effort n'est recherché). Dans la catégorie découverte, nous avons démêlé 3 types d'activités : « La promenade » concerne les balades qui ne suivent aucun objectif sinon de flâner, découvrir un lieu en se laissant aller sans franchement déterminer où l'on va. « Les visites » quant-a-elles, se dissocient des promenades par l'objectif de déplacement bien établi. L'individu décide et se dirige par exemple vers le centre-ville, pour voir des monuments qu'il sait qu'il trouvera sur une place. Il y a donc une relative préparation en amont du déplacement, que nous ne retrouvons pas dans la promenade. Enfin « les festivités » sont un type d'activité bien à part intégrant, la sortie dans les bars, les fest noz et festivals, les soirées entre amis. Nous avions alors expliqué que bien souvent une activité d'une catégorie était souvent mentionnée avec une activité d'une autre catégorie (détente avec sportive etc.). Toutefois, nous pouvons observer que les activités physiques ou sportives ont été citées 41 fois de plus que les activités détentes. Nous pouvons observer aussi que les activités découvertes sont les moins sollicitées parmi toutes les activités réunies. Sans aucun doute les jeunes en général, préfèrent les vacances actives où l'effort physique est quémandé.

Cependant l'activité physique ou sportive est suivie ou précédée d'une activité détente représentée majoritairement pas le farniente sur la plage. Les activités nautiques et aquatiques sont les plus nommées (le surf en particulier). Les activités terrestres représente 14.7 % des réponses et se rattache essentiellement au vélo et vtt et à la randonnée pédestre (des activités de pleine nature surtout).

213

214

Table des illustrations

Les figures

Figure 1 Logo de l'ADT 29 21

Figure 2 Organigramme de l'ADT 29 22

Figure 4 Journal de terrain suivant la trame d'A. Revillard, Brest, le 06/04/2016 52

Figure 3 Plan d'emplacement, 1ère journée de terrain - Brest, le 06/04/2016 52

Figure 5 Plage de Morgoat, 10h00 - 08/04/2016 52

Figure 6 Arrivée à la Pointe de la Torche, 9h00 - 12/04/2016 53

Figure 7 Représentation des 3 dimensions d'ordre sociologique de la communauté nautique

105

Figure 8 Le système des sports - Revue Mappemonde 1989 113

Figure 10 Photo du site internet Surf Report 119

Figure 9 Photo du site internet Surf-Club de France 120

Figure 11 Imp. Ecran site internet de l'école de surf à Hossegor 123

Figure 12 photo publicitaire Quiksilver Pro France - site internet World Surf Leage 123

Figure 13 photo promotionnelle de la région Aquitaine 124

Figure 14 Forme archétypales de comportement dans le tourisme - C. Pigaessou 126

Les tableaux

Tableau 1 Les flux de participation dans le tourisme sportif - C. Pigeassou 24

Tableau 2 Planning des entretiens de terrain 40

Tableau 4 Grille des entretiens semi-directifs 49

215

Note de synthèse

Le Finistère revendique grandement son identité et sa culture maritime. Pourtant, l'ADT (Agence de Développement Touristique) du Finistère pointe du doigt un besoin de valorisation des activités de loisirs actifs. Une étude menée au préalable montrait que le Finistère devrait favoriser le développement d'une offre culturelle et de loisir et améliorer l'organisation de la promotion des activités. Il est vrai que le secteur touristique des activités « Ludo sportives » nautiques qui intègrent ces offres, n'a jamais réellement été pris en compte par l'agence. Une deuxième faiblesse a été évaluée, elle correspond à une incapacité de l'agence à comprendre et attirer la clientèle jeune.

Dans ce contexte, nous avons dirigé une enquête interrogeant l'existence d'un monde nautique, au-delà de sa portée économique et touristique. La finalité de ce travail était de connaître tous les contours sociologiques de ce milieu pour rendre capable Finistère Tourisme, de communiquer une offre en adéquation avec les valeurs et croyances des jeunes pratiquants d'activités nautiques. Ce faisant, nous avons diffusé un questionnaire auprès d'étudiants notamment, afin de connaître leurs profils et leurs attentes sur les périodes de vacances. Dans un deuxième temps, nous nous sommes déplacés sur le terrain, pour en rencontrer directement et en interroger sur place. Enfin, nous avons tenu des entretiens formels, dans le but d'approfondir les données reçues des techniques d'enquêtes précédentes. Les résultats montrent des individus recherchant de la festivité, de la convivialité, de l'expérience en groupe et entre amis, du partage, de la « farniente » et de l'activité physique, tout ceci sur des temps réservés aux vacances. Ils souhaitent avant tout, se libérer l'esprit de pensées négatives et ne plus penser à rien. Dans le cadre de leurs pratiques, les jeunes pratiquants de sports nautiques présentent des comportements, des représentations et des sensations spécifiques uniques et incomparables aux autres mondes sportifs. Ainsi, trois dimensions les caractérisent : identitaire, anthropologique et écologique. Ces catégories font des pratiquants de sports nautiques, en général, des êtres addicts à leurs pratiques et à leur communauté.

Le surf est un loisir sportif qui pourrait répondre aux besoins de l'ADT. L'activité connaît de nos jours un vrai succès auprès des jeunes et le département possède un profil géologique et météorologique propice à cette pratique. Nos recherches ont montré des corrélations évidentes entre la société « transmoderne » en mouvement défendue par l'auteur Jean Corneloup entre autres, et tous les symbolismes et l'esprit surf qui se dégagent de la pratique.

Connaissance d'un monde nautique pour un développement touristique
Territorial : Le cas du département du Finistère

Auteur : Océane Dupas Date : 23/06/2016

UBO., UFR Sport et EP, 20 avenue Le Gorgeu - CS 93837, 29238 BREST Cedex 3

Résumé :

Le Finistère se donne comme image d'un territoire très attaché à la mer d'une manière générale, et fortement lié au nautisme plus particulièrement. Ce secteur participe indéniablement à l'économie du territoire et intervient, sans nul doute, dans la filière du tourisme. Pourtant, l'agence de développement touristique du Finistère atteste d'un manque de connaissance et de prise en charge, de l'offre des activités physiques récréatives nautique entre autres. Elle soulève également une faiblesse dans la compréhension et la conquête de la clientèle jeune. L'objet de ce mémoire est de questionner l'existence réelle d'un monde nautique, au-delà de sa portée économique et touristique. En cela, il présente différentes dimensions d'ordre sociologiques, incluant l'expression de valeurs, d'opinions et de cultures spécifiques et incomparables, propre aux jeunes pratiquants d'activités nautiques. Ce faisant, notre étude montre en quoi disposer d'une connaissance aiguisée de ce milieu, permet à un organisme tel que Finistère Tourisme, d'être en mesure d'élaborer et de communiquer sur une offre touristique « Ludo sportive ».

Abstract :

The Departement of Finistère considers itself as a territory deeply devoted to the sea and closely linked to water sports especially. The nautical sector undeniably takes part in the economy of the territory and takes certain action in the tourism industry. However, the Tourism Development Agency of Finistère confirms a lack of knowledge and care in the offer in nautical recreation activities. It also points out a weakness in understanding and conquering the youth. The purpose of this Master's thesis is to question the existency of a «nautical world», beyond its economical and tourist significance. It presents alternative sociological dimensions, including the expression of values, opinions and unique scientific cultures specific to young water sports practitioners. In so doing, our research shows how having a sharp knowledge of the nautical sector can help an agency such as Finistère Tourisme to coordinate and communicate a new tourist offer in recreation and sporting activities.

Mots-clés :

Activités nautiques, communauté nautique, écologisation, identité, tourisme, mise en tourisme

Key Words :

nautical activities, nautical community, greening, identity, tourism, for tourism






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon