Université de Bretagne
Occidentale Faculté des Sciences du Sport et de
l'Education
Master 2 - Sport Santé
Société Administration, Territoire,
Intégration
Connaissance d'un monde nautique
pour un développement touristique
territorial
Le cas du département du Finistère
|
Auteur : Océane Dupas
Directeur de mémoire : Tanguy Philippe
Année 2015-2016
Université de Bretagne Occidentale Faculté
des Sciences du Sport et de l'Education 20 avenue Le Gorgeu
- CS 93837 29238 BREST Cedex 3
1
Remerciements
Je souhaite remercier Madame Sandy Causse, ancienne directrice
de l'Agence de Développement Touristique du Finistère pour
m'avoir accepté au sein de son organisme.
Je tiens à exprimer ma gratitude à mon tuteur
universitaire Monsieur Tanguy Philippe pour son grand soutien et ses
précieux conseils durant ce stage et dans la réalisation de ce
mémoire.
Également, je tiens à remercier Madame
Céline Nicolas, Madame Véronique Faisant, Monsieur Éric
Bedouet, Madame Fabienne Gourlay et Madame Émilie Lacaille,
tous membres du pôle Communication et Numérique, pour m'avoir
accompagné d'une manière ou d'une autre dans la
réalisation de mes tâches.
Je remercie aussi tous les membres de Finistère Tourisme
qui ont de près ou de loin participé au bon déroulement
de mon stage.
Enfin, je remercie tout particulièrement l'ensemble des
pratiquants de sports nautiques, qui ont volontiers accepté de passer
sous mes interrogatoires. Je remercie ceux qui m'ont si gentiment accueilli
et à qui j'ai dérobé beaucoup de temps.
2
Sommaire
Préalable introductif 3
Chapitre 1 : Travail d'exploration en amont de l'enquête
9
1. L'offre touristique et l'offre sportive en
Finistère 12
2. Caractéristique de la clientèle touristique
en Finistère 16
3. Le rôle de Finistère Tourisme et orientation
d'une étude approfondie 21
Chapitre 2 : Définition de la problématique et
des hypothèses 27
1. Cheminement vers le sujet d'enquête 28
2. Problématique 29
3. Hypothèses 31
Chapitre 3 : Méthodologie de l'enquête 33
1. Professionnalisation et adaptation dans une EPIC du milieu
du tourisme 34
2. L'approche quantitative : le questionnaire auprès
des jeunes bretons 35
3. Les entretiens informels comme nouveau départ 39
4. Deuxième et dernier approche qualitative : les
entretiens semi-directifs 45
Chapitre 4 : Résultats de l'enquête sociologique
50
1. Résultats et analyse des entretiens de terrain
51
2. Résultats et analyse des entretiens-semi directifs
: le principe de l'entonnoir 68
Chapitre 5 : Opérationnalisation de la recherche : La
pratique du surf en Finistère 117
1. L'histoire du surf et le surf aujourd'hui 118
2. Nouveau modèle de vente de l'offre touristique du
surf en Finistère 125
Conclusion 136
Table des matières 140
Bibliographie, sitographie et sources documentaires
institutionnelles 142
Glossaire 149
Table des annexes 150
Table des illustrations 214
Note de synthèse 215
3
Préalable introductif
Le département du Finistère perçu comme
le bout du monde tire justement son nom de son positionnement
géographique : « Finistère » signifiant « Fin de
la Terre ». Dans une première approche, nous serions tentés
de dire que sa situation lui porte préjudice en termes d'activité
touristique. D'abord, parce que la représentation d'un territoire
lointain laisse à penser un accès plus ou moins difficile et un
secteur dépourvu d'équipement, ensuite, parce que son
accès difficile compromettrait l'arrivée de vacanciers. Bien
sûr, cette approche n'existe plus aujourd'hui. Les nouvelles technologies
de l'information apportent véritablement une image plus réaliste
et attrayante du Finistère. Connu pour ses nombreuses stations
touristiques, il se place aujourd'hui dans le « top 10 » des
départements français en nombre de nuitées sur
l'année. Précisément, le département accueille 2
800 000 touristes par an, dont 85% de clientèle française.
Ces touristes pour la plupart viennent découvrir et
profiter des paysages naturels exceptionnels que détient le
département. L' ADT (Agence de Développement Touristique du
Finistère), publiquement nommée « Finistère Tourisme
» distingue et « vend » neuf secteurs comprenant une
variété de sites : Concarneau à Pont-Aven, les Monts
d'Arrée, la baie de Douarnenez et la « célèbre »
Pointe du Raz, Grand Site de France, la presqu'île de Crozon et ses sites
« incontournables », la rade de Brest, les abers et l'Iroise, Quimper
et la « riviera » bretonne, les îles du bout du monde puis
Roscoff et la baie de Morlaix.
Le Finistère s'affirme par ses paysages exceptionnels
mais pas seulement. Il revendique grandement son identité et sa culture
maritime par le biais de ses communes littorales et notamment en communiquant
sur leurs principales sources d'activités actuelles et
passées.
Effectivement, il regroupe et met en valeur ses cités
maritimes. Bordé au nord par la Manche, à l'ouest par la Mer
d'Iroise et au sud par l'océan Atlantique, le Finistère
présente une activité économique et une activité
touristique énormément tournées vers la mer. Par
conséquent, on y découvre une variété de ports de
pêche, de ports pittoresques, de villes sardinières et de
conserveries, une métropole maritime qui n'est autre que la ville de
Brest puis, quelques cités corsaires aux maisons cossues.
Le Finistère se lie à l'activité maritime
mais parfois, son histoire se distingue autrement, par les villes historiques
du Finistère. Elles se révèlent à travers leur
riche patrimoine conservé, leur vitalité culturelle,
l'authenticité des petites places aux maisons anciennes. Des commerces
en passant par les halles, des grandes places jusqu'aux petites venelles, du
patrimoine
4
religieux vers les constructions contemporaines, de la visite
libre à la sortie guidée, le patrimoine Finistérien est
réellement riche et s'appréhende de diverses façons.
Finalement, le département regroupe trois types
d'attractions. Les sites naturels incontournables (falaises, dunes, îles,
presqu'îles...), ses légendes et son histoire se manifestant
à travers un riche patrimoine (les enclos paroissiaux, les
mystères des mégalithes, les phares, les musées, les
spécialités gastronomiques etc.) enfin, ses nombreuses offres
d'activités « ludosportives » que nous ne retrouvons pas
forcement sur d'autres départements français littoraux, ou du
moins, en moins grande quantité.
« Bref, c'est LA destination idéale pour les
amoureux de voile, sports de glisse, randonnée, équitation,
vélo, marche à pied... » 1 D'après Finistère
Tourisme, cette dernière catégorie d'attraction se centralise
presque exclusivement autour du nautisme et de la randonnée.
Effectivement, pourvu de nombreuses stations balnéaires, les
activités nautiques et aquatiques se sont énormément
développées autour de la voile, la planche à voile, le
surf, le kitesurf, la plongée, le canoë-kayak et bien d'autres
activités encore. Aussi, le département possède environ
cinq mille kilomètres de sentiers balisés. Les circuits de
randonnées GR 34, GR 38, GR 37 et GR 380 réunis aux circuits de
petites randonnées PR et associés aux circuits côtiers,
permettent de sillonner le Finistère de nord au sud et d'ouest en
est.2
Passant de falaises et de crêtes rocheuses aux bocages,
de plages de galets aux plages de sable fin, de landes aux marais, de canaux et
d'estuaires aux rivières, de forêts aux tourbières, le
Finistère bénéficie de paysages intenses et
contrastés propice aux activités de randonnée.
Aujourd'hui pourtant, l'Agence de Développement
Touristique du Finistère pointe du doigt un besoin persistant d'une mise
en valeur des activités de loisirs actifs. Dans le cadre d'une
étude générale sur le secteur touristique en
Finistère, elle a sollicité les compétences de Travelsat,
une entreprise experte dans l'analyse de compétitivité
touristique. Les résultats indiquent que le département devrait
davantage favoriser le développement d'une offre culturelle et de loisir
et améliorer l'organisation de la promotion des activités.
Concernant la diversité des activités et par rapport à la
norme française et la norme littorale, le Finistère se trouve en
dessous de la moyenne. Vraisemblablement, le secteur touristique des
activités de
1
http://www.finisteretourisme.com/activites-en-finistere,
Page « activités en Finistère de site internet officiel de
Finistère Tourisme, consulté le 12/02/2016
2
http://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/la-randonnee-pedestre-se-porte-bien-en-finistere-4102972,
article de presse Ouest-France, consulté le 12/02/2016
5
loisirs sportifs est une partie intégrante de ces
offres, qui n'a trop peu été pris en compte par Finistère
Tourisme. Il s'agit à priori d'un levier important et un enrichissement
de l'offre pour de nombreuses régions de France. Lors du salon
Destination Nature à Paris3, nous avons par exemple
observé un fort investissement de l'Ardèche, notamment par la
mise en place d'une animation télévisée. Véronique
Siau précise que pour ce département, les activités
touristiques de loisirs sportifs constituent même « un vecteur
à des politiques d'aménagement ou de développement du
territoire »4. En Finistère, ce secteur est né et
a grandi presque furtivement. Depuis son apparition, Il était comme
évident, qu'il allait évoluer et devenir fleurissant. Mais
désormais, l'agence s'y préoccupe et souhaite connaître
exhaustivement les offres de ce secteur. Elle souhaite devenir
compétente sur ce terrain en matière de tourisme et voudrait, en
dernier lieu, entrevoir et mettre en place des possibilités de
développement.
D'une part, elle réalise qu'un grand nombre
d'activités touristiques et sportives, que nous nommerons «
activités physiques récréatives » sont
laissées de côté. Ces activités existent et
fonctionnent mais ne sont pas toutes connues par l'agence. Autrement dit, des
organisations privés, associatives ou des clubs proposent des
activités physiques récréatives à un public
touristique tel que les organisations de cyclotourisme, mais l'agence n'en sait
absolument rien. C'est un fait qui impacte, ralentit ou déjoue, entre
autres et à différentes échelles, la communication et la
promotion du territoire finistérien sur ces activités, la
cohésion et le réseau des structures de loisirs sportifs,
l'évolution et l'intensification de l'attractivité des structures
et des territoires en général.
D'autre part, les activités phares du Finistère
ne visent pas toujours le public des touristes. Nous voulons parler des
activités nautiques. Déjà, NEF, l'Établissement
Public Industriel et Commercial « Nautisme en Finistère »
travaille à développer cette filière depuis longtemps. Mis
en place par le conseil général, il a pour but de soutenir le
développement de trois secteurs interdépendants et
complémentaires : le secteur de l'industrie, des services et du
commerce, le secteur des clubs et bases nautiques et le secteur des ports de
plaisance et zones de mouillage. Depuis septembre 2015, il n'y a qu'un seul
dirigeant pour ces deux structures.
L'objectif étant, désiré par le conseil
départemental, de renforcer la proximité entre Nautisme
en Finistère et Finistère Tourisme. Par
conséquent, certaines missions en faveur des clubs et
des bases nautiques, se ressemblent et se croisent. Lors d'une
intervention à l'Université de
3 Déplacement au Salon « Destination
Nature », le salon des nouvelles randonnées, à Paris expo du
17 au 20 mars 2016
4 Siau Véronique, « Sports de nature et
attractivité des territoires. », Pour 2/2007 (N° 194), p.
17
6
Bretagne Occidentale dans le cadre d'un séminaire, Nicolas
Bernard, géographe et directeur
du pôle universitaire de Quimper, parle d'une distinction
spécifique entre ces deux
organismes. L'un se chargerait du développement du
nautisme vers un public local, l'autre,
Finistère Tourisme se chargerait du développement
du nautisme vers un public touristique
exclusivement. Ainsi, dans les limites instaurées par mon
lieu de stage, celui de Finistère
Tourisme, mon travail consistait en définitive, à
proposer une mise en tourisme d'une
nouvelle offre à objet touristique et sportive.
Pour commencer, mon travail était de réaliser un
état des lieux des loisirs actifs en Finistère,
plus particulièrement, de rendre un portrait de l'offre et
de la demande dans ce secteur en
relation directe avec le monde du tourisme. Cette mission s'est
réalisée à travers une enquête
quantitative par questionnaire (pour la demande) notamment, et
par une analyse d'un logiciel
spécifique « Tourinsoft »,
complétée d'entretiens téléphoniques (pour
l'offre). Les résultats
ont révélé ou confirmé
différents faits, notamment la forte présence des jeunes
couples
retraités dans la clientèle touristique du
Finistère, une clientèle fidèle mais qui dépense
peu.
Nous avons vu par exemple que 81 % de nos répondants
composés à 65% de retraités,
préfèrent les activités non encadrés.
Cela s'explique principalement par une réduction notable
du budget vacances. La presse comme Le Parisien en parle
et sort un article en août 2015,
constatant que, 80.6 % des français déclarent avoir
réduit leurs budgets pour les vacances
d'été 20155. Il en découle une
importante consommation de la randonnée pédestre, une
activité gratuite et en générale, non
encadrée. La clientèle « jeune » par contre, est peu
connue
et repérée par l'agence. D'après la
responsable du pôle communication et numérique de
l'ADT, elle aurait tendance à se déplacer sur le
Festival des Vieilles Charrues à Carhaix, puis
disparaître une fois celui-ci terminé.
L'invisibilité des jeunes dans les réponses aux
questionnaires semble montrer quelque part, un
désintérêt de leurs parts vis-à-vis du
Finistère.
Les jeunes d'aujourd'hui sont les familles et les jeunes
retraités de demain. Il est donc
nécessaire pour les uns, que leurs expériences
vécues sur le département soient positives et
marquantes ; pour les autres que l'offre touristique et notamment
« ludosportive » soit
développée, visible et devienne attrayante.
5
http://www.leparisien.fr/avez-vous-reduit-votre-budget-vacances-cet-ete-02-08-2015-4986051.php,
consulté le 08/03/2015
7
Notre deuxième temps de travail s'est alors
concentré autour de ce profil client touristique.
Nous avons cherché à déterminer qui sont ces
jeunes, comment ils occupent leurs temps de
vacances et qu'est-ce qu'ils recherchent dans leurs pratiques
entre autres, physiques
récréatives. De là, nous tenterons de savoir
si les jeunes peuvent devenir une clientèle
touristique à part entière au département
du Finistère. Suivant le temps, les moyens mis à disposition puis
le contrat conclu avec la directrice de stage, la responsable du pôle
communication et numériques, nous avons organisé notre dispositif
d'investigation de la façon suivante :
Dans un premier temps, nous avons mené une enquête
par questionnaire auprès d'étudiants de
bac + 2 minimum, en prenant contact avec des
établissements d'enseignement supérieur de
Bretagne et de Loire-Atlantique à savoir, des
universités, des IUT (instituts universitaires
technologiques), des écoles supérieures et
différents lycées pour inclure les BTS (brevets de
techniciens supérieurs). Nous leur avons demandé de
nous retourner une réponse par mail, dès
lors où sa diffusion ai été
effectuée. Nous nous sommes aussi rapprochés de différents
FJT
(foyer de jeunes travailleurs) pour solliciter des jeunes actifs
et en recherche d'emplois. Deux
objectifs étaient poursuivis dans cette première
méthode d'enquête : connaître le profil des
jeunes et identifier leurs attentes durant les temps de vacances
globalement, et propre au
territoire finistérien. Dans un deuxième temps,
nous nous sommes déplacés lors des vacances
de Pâques vers des communes touristiques du
Finistère tel que Crozon, pour aller à la
rencontre directe des jeunes et les interroger sur place. Enfin,
nous avons mené à bien
différents entretiens, avec différents profils de
jeunes, dans le but d'approfondir les
informations reçues des techniques d'enquêtes
précédentes. Toujours munis du « Guide de
l'enquête de terrain »6, nous nous y sommes
souvent référés afin d'approcher au mieux, une
qualité dans l'appropriation des méthodes
d'enquête. Ces outils d'enquête ont apporté un ensemble
riche de données brutes présentées selon le plan suivant
:
La première partie du mémoire vise d'une part
à présenter le travail exploratoire sur le marché des
activités physiques récréatives dans le monde du tourisme
en Finistère, à travers ses méthodes, ses objectifs et ses
résultats. D'autre part, elle exprime le rôle de Finistère
tourisme dans ce marché et la manière dont nous arrivons à
notre objet d'étude sociologique. Il s'agit ici de mettre en
évidence les caractéristiques de ce marché très
spécifique, aussi bien du côté
6 Beaud S, Weber F, « Guide de l'enquête du
terrain », Paris, La Découverte, 2012
8
de l'offre, c'est-à-dire, les prestataires de services
en hébergement, en restauration et en loisirs, que du côté
de la demande, les différents profils et comportements des
clientèles touristiques. De cette manière, nous pouvons
définir où se situe les besoins et les manques de
Finistère Tourisme dans le marché du tourisme sportif de
loisir7, afin de déterminer un premier axe de travail et d'en
améliorer, d'une certaine façon, son offre
générale.
La seconde partie a donc pour objectif de problématiser
l'un des besoins étudiés et de s'aider d'apports
théoriques déjà produits par différents auteurs
comme Jean-Pierre Augustin, Olivier Sirost, François Vigneau, Jean
Corneloup et Anne-Sophie Sayeux, pour en éclaircir son sens. Par la
lecture de ces sources scientifiques, nous avançons qu'un territoire
peut être extrêmement lié à une activité
physique récréative comme, une activité physique
récréative peut largement dépendre d'un territoire. Cette
corrélation fait naître et vivre de différentes et
spécifiques communautés de pratiquants d'activités
physiques.
La troisième partie de notre travail s'articule autour
de la méthodologie d'enquête déployée pour
rechercher et obtenir des données brutes qui feront plus tard l'objet
d'une analyse. Nous dévoilerons les techniques quantitatives et
qualitatives mises en oeuvre en présentant et justifiant leurs
utilisations.
La quatrième partie consiste en l'analyse des
données recueillies. Il s'agit d'abord de présenter les
résultats d'enquête et de montrer ensuite, l'interprétation
et l'analyse de ces résultats, pour en émette des
théories. Dans un premier temps, nous suivrons cet exemple de
présentation pour les entretiens de terrain, dans un deuxième
temps, nous agirons de même pour les entretiens semi-directifs.
Enfin la cinquième et dernière partie de ce
mémoire s'intitule « opérationnalisation de la recherche
». Comme son nom l'indique, elle développe une stratégie, un
modèle de mise en tourisme d'une offre touristique « ludosportive
» en Finistère. Elle met en évidence des raisons et une
manière d'arriver à constituer une nouvelle offre, en s'appuyant
notamment des résultats restitués en quatrième partie de
ce mémoire.
7 Bouchet P, Bouhaouala M, « Tourisme sportif,
Un essai de définition socio-économique » In Téoros,
2009, p. 3-8
9
Chapitre 1 : Travail d'exploration en amont
de l'enquête
10
Durant les premiers mois au sein de l'ADT, il nous fallait non
seulement nous intégrer à l'équipe, mais aussi,
découvrir et connaître aussi bien que possible, le contexte
général du marché auquel nous étions amenés
à travailler : les activités physiques ou sportives au coeur du
secteur touristique. Dans ces débuts, nous ne savions absolument pas
vers où nous allions. C'était tout à fait normal puisque
l'objectif dans cette première étape de nos missions était
un travail d'exploration, un état des lieux du marché. Nous avons
élaboré un planning de travail sous forme de diagramme de GANTT
pour organiser et optimiser le temps octroyé dans le cadre du
stage.8 Nous avons également élaboré un
planning de travail qui a été présenté comme ceci,
à la directrice de stage :
Planning de travail - organisation des taches -
28/12/2015
Objectif : mise en valeur de l'offre «
touristico-sportive » du Finistère : les
activités
physiques récréatives
Phase 1 : Etat des lieux/diagnostic
1) Exploration de l'état actuel de l'offre
touristico-sportive
· Tourinsoft : bilan des activités physiques
récréatives (ce qu'il en ressort)
· Enjeux et projet CT et LT des structures
· (Référencement des activités non
structurées)
· Bilan et analyse
2) Etude sur les clientèles/touristes
finistériens
· Par activité, par catégorie
d'activités, par les lieux touristiques
· Bilan et analyse
Aux moyens d'internet, contacts structures de loisirs
sportifs (questionnaire) (+ entretiens ?)
3) Bilan d'un contexte général/
mise en relation de l'O et de la D + comparaison avec un ou des
départements comparables
Regard critique / analyse : pistes de développement et/ou
d'amélioration
? Programmation des phases suivantes
Bilan de la phase 1 : les objectifs diagnostiques
sont-ils atteints?
8 Diagramme de GANTT en annexe 1
11
Phase 2 : propositions (théoriques) -
enquête complémentaire
1) Sélection d'une piste de développement
ou d'amélioration
·
·
En collaboration avec Laurence Rannou ou une autre personne de
l'ADT (autres
services, directrice...)
Exposition et proposition d'une étude approfondie sur le
sujet avec délimitation temps
et moyens
Au moyen d'une méthodologie d'enquête
sociologique
2) Bilan et analyse de l'étude
·
|
Rédaction et exposition orale d'un bilan de
l'enquête + proposition de solutions
|
? Après validation (et adaptation) : programmation
des phases suivantes
Phase 3 : propositions de mise en
pratique
1) Réflexion et élaboration de
différentes mises en pratiques + réflexion sur les
modalités d'évaluation d'impact
· Projet 1 :
· Projet 2 :
· Projet 3 :
2) Sélection collaborée de la ou les mises
en pratiques
3) Programmation et validation de la mise en
tourisme
Phase 4 : mise en tourisme et bilan
Application concrète de la mise en tourisme Etape
1 : Etape 2 : Etape 3 : Etape 4 :
...
12
Bilan global/mémoire
Suivant les étapes de notre planning, la
première était donc un diagnostic territorial des
activités physiques ou sportives au coeur du secteur touristique, plus
précisément, sur les activités que nous nommerons «
activités physiques récréatives » dans le milieu du
tourisme. Dans cette première étape, nous avons commencé
par une analyse de l'offre existante dans le département. Pour ce faire,
nous nous sommes servis de différents outils afin de préciser au
maximum notre analyse.
1. L'offre touristique et l'offre sportive en
Finistère
Finistère tourisme est un guide et un appui permanent
pour de nombreuses organisations à vocation touristique du
département. En ce sens, elle créée notamment des
études globales ou spécifiques chaque année. Le CRT
(Comité régional du tourisme) de Bretagne communément
nommé dans le monde professionnel « Tourisme Bretagne » est
également un organisme détenant un observatoire et donc,
créateur de bilans d'enquêtes portant sur les activités
touristiques. Nous nous sommes aussi appuyés sur des documents produits
par divers services et groupements tels que la DDCS29 (Direction
départementale de la cohésion sociale du Finistère) et le
comité technique de Morgat enquête tourisme en Bretagne. Ces
documents comprennent des informations et des chiffres essentiellement sur
l'offre des hébergements touristiques, sur la notoriété du
département, sur le poids économique du tourisme en
Finistère et la fréquentation touristique. Dans la
catégorie des loisirs, seuls les musées, les parcs de loisirs,
les parcs et jardins et les visites de patrimoines sont constatés et
analysés par les organismes du tourisme. Nous n'y trouvons aucunes
études concernant les activités physiques
récréatives comme la voile ou la randonnée à
vélo, qui jouent pourtant un rôle important dans le secteur
touristique.
Tourinsoft est un outil permettant de regrouper l'ensemble des
informations touristiques départementales. La finalité de cet
outil est entre autres de redistribuer l'information vers le grand public via
les réseaux internet. Plus synthétiquement, il recense toutes les
offres d'un territoire portant un aspect touristique. Finistère Tourisme
s'est muni de cet outil et travail constamment dessus. Chaque organisme
lié de près ou de loin à l'activité touristique du
Finistère entrent et enregistrent leurs offres dans cet outil de
partage. De cette façon, nous y avons trouvé toutes les
prestations d'activités sportives sur le territoire du
Finistère.
13
Afin d'entrer plus concrètement dans le vif du sujet,
nous avons démarché directement les structures de loisirs
sportifs par le biais d'entretiens téléphoniques afin de
connaître et centraliser leurs objectifs et enjeux à
l'année 2015 et pour les années à venir. La
finalité de cette approche était par la suite, de comparer les
résultats d'enquête sur les touristes, aux points de vue de
prestataires.
La situation de l'offre touristique et sportive en
Finistère est très contrastée. À la fois une offre
est présente, complète et diversifiée, à la fois
celle-ci n'est véritablement, en tous points, non organisée. Dans
un premier temps, les résultats d'enquêtes présentés
par les différentes structures citées précédemment
montrent que le Finistère se place correctement sur le secteur
touristique. C'est une destination attractive sur de nombreux points. Ceci se
constate à travers le remplissage des hébergements et une
tendance à la hausse de la fréquentation en
générale. Entre 2013 et 2014, nous observons une augmentation de
1.8% du nombre de nuitées.9 Néanmoins, mis à
part le travail d'observation de NEF, exclusivement sur les activités
nautiques, aucun travaux n'existe sur l'évaluation des activités
physiques récréatives présentent sur le Finistère.
De là, nous ne savons pas combien de prestataires il y a, quelles
formules ils proposent, comment ils s'organisent, sur quels leviers de
communication ils agissent etc. L'outil Tourinsoft, nous a effectivement
montré par la suite, un manque réel de connaissance sur ce
secteur d'activité. Globalement, toutes les offres de loisirs actifs y
sont présentées mais certaines ne constituent pas une offre
d'activité physique ou sportive et ne devraient pas figurer dans cette
rubrique appelée « bordereau » sur l'outil. Par exemple, nous
trouvons un atelier céramique d'art, un atelier d'éveil aux
arts-plastiques, un atelier de couture, un manège, du spectacle et des
contes, un cyber centre, un restaurant, une biscuiterie, la visite d'une
église ou d'une chapelle, une exposition et galerie d'art, un
concessionnaire de bateaux etc. De plus, aucune offre n'est enregistrée
par certaines communes mais cela ne prouve en rien, qu'il n'y soit rien
proposé aux touristes. Il faut noter aussi que nombreuses associations
notamment proposent des activités pour les publics touristiques. Mais
elles n'ont pas forcément accès à l'outil et ne sont donc
pas connues de Finistère Tourisme. Beaucoup d'aléas ont
été repérés et nos analyses sur Tourinsoft nous ont
permis de déterminer ou démontrer certains faits utiles,
notamment que le nautisme regroupe considérablement le plus grand nombre
d'offres d'activités physiques récréatives en
Finistère ; qu'il subsiste une faible représentation des
activités de véhicules nautiqueq à moteur par rapport aux
autres activités utilisant un moyen naturel et « doux » pour
se déplacer ; que parmi les offres d'activités
9 « Chiffre clés du tourisme en Finistère 2015
», document produit chaque année par Finistère Tourisme
14
physiques ou sportives terrestres de nature, la
randonnée pédestre et vtt sont de loin les plus nombreuses alors
que, le nombre d'activités proposées en quad, en escalade et en
tire à l'arc par exemple sont presque nul ; que le Finistère
compte seulement six offres d'activités physiques ou sportives
aériennes etc. L'exploration et l'examen de la plateforme ont
clairement montré une négligence et une réelle carence
d'informations concernant les offres d'activités physiques
récréatives tournées vers le tourisme. C'est en visitant
le site internet de Finistère tourisme d'ailleurs, que nous avons une
première fois soupçonné cette faiblesse. Effectivement,
les activités sont étrangement regroupées et
classées et nous les retrouvons dans différentes rubriques sans
trop de logique apparente (une rubrique « activités en
Finistère », « les sensations nautiques » et «
où s'amuser », « tous les loisirs »).
Internet est une véritable source d'informations. Nous
nous en sommes appuyés dans le but de produire une sorte de «
benchmarking ». C'est une méthode qui consiste à rechercher
les meilleures pratiques auprès de structures semblables à l'ADT
afin de s'en inspirer et d'atteindre des niveaux de performances accrues dans
un domaine. Ici le benchmarking portait sur l'offre en ligne des
activités physiques récréatives.
Nous avons donc évalué l'importance du
problème en scrutant et en examinant les différents sites
internet d'organismes départementaux du tourisme de France : les
comités départementaux du tourisme bretons à savoir celui
du Morbihan, des Côtes-d'Armor et de l'Ille-et-Vilaine, le comité
départemental du tourisme de la Loire-Atlantique, celui de la
Vendée et de la Charente-Maritime. Ces départements ont
été choisis scrupuleusement puisque la plupart sont des
territoires de haute concurrence. La Vendée quant à elle est
assurément un département très développé au
niveau des actions mis en place en faveur du tourisme et des activités
physiques et sportives notamment. Les résultats auront montré
qu'effectivement, les activités physiques récréatives
offertes sur le département du Finistère ne sont pas suffisamment
mises en valeur et sont presque invisibles en raison d'une relative
incohérence dans leurs présentations.
Ensuite, la prise de contact directe par
téléphone avec les structures de loisirs nous ont
révélé d'où pouvait venir cette absence
d'information et d'organisation. Au départ, nous avions pensé
qu'il s'agissait seulement d'un investissement trop faible de ceux que nous
pourrions appeler les promoteurs, dans la communication de ces
activités. Cependant, ce manque était accompagné d'un
autre problème. Premièrement, les structures de loisirs actifs
implantées sur une commune et qui existent depuis de longue date, ne
cherchent absolument
15
pas à renouveler leur offre. Elles vendent leurs
services de la même façon, sous la même formule, depuis leur
première année d'existence. Pour certaines et à mesures
différentes, le public touristique est un complément de revenu
(c'est le cas pour les centres équestres par exemple). Pour d'autres, il
est considéré comme une clientèle à part
entière mais elles ne prennent pas forcément en compte ses
évolutions (goûts, moyens financiers, besoins et attentes
nouvelles etc.). Leur activité est en générale,
particulièrement « statique », elles se « laissent vivre
» et parfois, subissent les aléas telle que les
intempéries.
Deuxièmement, nous avons soulevé un
véritablement manque de communication sur deux aspects
différents. D'une part les structures elles-mêmes pour la grande
majorité ont un plan de communication très peu
développé, c'est-à-dire qu'elles communiquent par les
offices de tourisme et ont un minimum créé un site internet.
Elles ne proposent pas de promotion, ne créent pas
d'évènement, n'ont pas de fichier contacts etc. En
général, ce sont des structures qui ont vu le jour dans les
années 60, 70 et qui finalement fonctionnent bien, voire très
bien depuis leurs créations, malgré les bouleversements
économiques survenus depuis. Ceci est certainement dû à une
recherche d'authenticité de la part des clients. Ils trouvent dans ces
structures de loisirs, qui n'ont en fait pas du tout ou peu
évolué, dans le sens où leurs activités sont
restées inchangées depuis leurs naissances, une dimension
familiale, amicale et de la simplicité relationnelle entre les groupes
et avec les professionnels. Comme l'expliquent Philippe Bourdeau, Pascal Mao et
Jean Corneloup, l'envie d'autre chose augmente lorsque la proximité et
l'artificialité se rapproche de l'individu. 10 Ces auteurs
illustrent leurs propos en prenant l'exemple des petites stations de ski qui
depuis les années 2000, trouvent un nouveau souffle suite à ce
fait social, celui s'apparentant à un changement d'opinion et d'envie et
celui de rechercher plus de simplicité.11 Malgré tout,
nous pouvons imaginer qu'un renouveau dans
10 Bourdeau Philippe et al, « Les sports de nature
comme médiateurs du « pas de deux » villemontagne. Une
habitabilité en devenir ? », Annales de géographie
2011/4 (n° 680), p. 449-460.
11 « malgré leur disparition annoncée et le
désintérêt de la plupart des opérateurs
privés et publics, ces lieux modestes et disqualifiés depuis
longtemps dans le monde du « grand ski » ont vu leur
fréquentation relancée depuis le début des années
2000 : moins chères, moins marchandisées, moins urbanisées
et artificialisées que les stations « compétitives »,
elles offrent aux amateurs de neige des expériences plus conviviales, en
partie affranchies des jeux de distinction sociale (...) » 11 Bourdeau
Philippe et al., « Les sports de nature comme médiateurs
du « pas de deux » villemontagne. Une habitabilité en devenir
? », Annales de géographie 2011/4 (n° 680), p. 456
16
ces structures de loisirs peut se mettre en place tout en
gardant une certaine humilité et modestie comme désiré par
les touristes.
La communication est sans aucun doute également faible,
entre ces structures et les organismes du tourisme. Cette faiblesse est en
effet visible à travers les sites internet, mais également au
regard de leurs missions et leurs connaissances. En prenant l'exemple de
Finistère Tourisme, notre structure d'accueil pour notre stage, aucun
membre n'est habilité à travailler sur les activités
physiques récréatives. En échangeant avec chaque membre de
l'équipe, nous nous sommes aperçu que personne ne pouvait nous
parler de cette catégorie d'offre. La personne en charge de la
communication internet éprouve d'ailleurs des difficultés
à promouvoir ces offres sur le Finistère.
Après l'étude de l'offre, il est important de
poser un portrait de la clientèle touristique en Finistère afin
d'entrevoir ses désirs, ses comportements, et ses rapports
vis-à-vis des activités physiques récréatives.
2. Caractéristique de la clientèle touristique
en Finistère
Toujours dans la première étape de nos missions
de stage, nous avons été à l'initiative d'une
enquête adressée aux touristes finistériens, étayant
leurs comportements et relatant leurs rapports avec les activités
physiques récréatives durant leurs vacances. La difficulté
était de trouver par quels moyens il était le plus judicieux de
diffuser le questionnaire que nous avions élaboré pour cette
étude. Plusieurs moyens ont été mis en oeuvre pour
atteindre cette clientèle. D'autres solutions ont été
écartées. La raison est telle qu'effectivement, chaque document
devant être distribué à un réseau professionnel ou
en direction du grand public doit, dans un premier temps, être lu et
validé par le responsable du pôle et dans un second temps, par le
directeur de l'agence. Cette formalité non connue lors du commencement
du stage, a retardé la réalisation des tâches de plus d'une
semaine. Nous avons donc par exemple abandonné le démarchage
direct vers les touristes sur les communes touristiques les plus «
huppées ». Cependant nous avons reporté cette action dans
une autre mission que nous vous présenterons plus loin dans notre
développement.
Tout d'abord, nous avons extrait une liste de contacts de la
plateforme Dolist. Cette plateforme est un outil de gestion des
e-mails marketings utilisé par Finistère Tourisme
17
notamment pour les envois réguliers de newsletters.
L'intérêt était de conserver seulement les e-mails des
personnes inscrites à la newsletter qui cherchent à obtenir des
informations sur les randonnées et les activités nautiques. Ceci
a été possible grâce aux filtres de ce même logiciel.
Une fois le fichier de contacts créé, nous avons envoyé le
questionnaire sur deux jours : le 2 et le 3 février 2016 à 2215
contacts. La réception des réponses été
programmée du 2 au 8 février 2016 pour laisser suffisamment de
temps pour à l'analyse. Nous l'avons envoyé sous forme de
newsletter afin d'assurer au mieux une certaine attractivité de
l'enquête et augmenter les chances de participation.12 Les
personnes recevaient donc par courrier électronique la newsletter et il
leurs suffisaient de cliquer sur le bouton « je participe ! » pour
accéder à la page internet du questionnaire. 102 e-mails nous
sont revenus pour la simple raison que la mise à jour des contacts
n'était pas systématiquement faite chaque année par les
membres de l'ADT. Certaines adresses n'étaient alors plus valides. 2113
était finalement le nombre de prospects réels. Nous avons obtenu
167 réponses au questionnaire et n'en avons gardé que 154 puisque
12 d'entre elles se trouvaient être erronées. Effectivement,
lorsqu'une personne répond être déjà allée en
Finistère en séjournant à Lorient par exemple, la
réponse ne peut être validée. En définitive, nous
avons atteint un taux de retour réel de 7.3%.
Durant la période de réception des
réponses, nous avons observé qu'un profil d'enquêté
se dégageait énormément. Il correspond à la tranche
d'âge des 56 - 65 ans. Afin de diversifier le profil des
répondants, nous avons partagé le questionnaire sur la page
Facebook de Finistère Tourisme tout en débutant l'analyse. Il
s'agit du réseau social le plus populaire dont l'âge moyen des
utilisateurs tourne autour des 18-24 ans et des 25-34 ans. 13 Les
jours qui ont suivi, nous avons constaté la faible efficacité de
cette démarche puisque nous avons récupéré moins de
30 réponses depuis le poste sur le réseau social. L'analyse
étant déjà en cours, nous avons choisi de ne pas prendre
en compte ces réponses qui, après vérification, ne
changeaient en rien les résultats de l'enquête. Nous avons
constaté de nombreuses choses, parfois nouvelles, parfois
déjà révélées et de nouveau
confirmées par cette enquête.
Nous avons donc reçu 46% de réponses provenant
des 56 -65 ans. Près de 40 % des autres réponses proviennent de
personnes âgées de 46 à 55 ans ou de plus de 66 ans. Nous
pouvons
12 Newsletter sur les loisirs actifs en
Finistère en annexe 2
13
http://www.ya-graphic.com/2012/11/demographie-facebook-france-2012/,
consulté le 23/03/2016 site internet de Yassine Aissaoui,
spécialiste en marketing digital indépendant - freelance.
18
comprendre ici que nous avons sans avoir pu l'anticiper,
envoyer le questionnaire à des abonnés âgés de plus
de 46 ans. 22 personnes seulement sont réparties sur les autres tranches
d'âge, 15 personnes représentent les 36 -45 ans. Par ces
résultats nous pouvons déjà deviner que les touristes
finistériens sont majoritairement des individus sans enfants à
charge durant leurs vacances. Cette situation influe probablement la
consommation touristique et par conséquent le reste des
réponses.
Aucun retour n'a été enregistré dans la
catégorie d'âge 18-20 ans. Un retour seulement illustre la
catégorie des 21-25 ans. Les 26-30 ans sont représentés
par 6 personnes seulement sur 154 réponses comptabilisés. Pour
ces classes d'âge, il est difficile de donner une analyse
complètement fiable et légitime puisque le nombre de
réponses est trop faible.
En ce qui concerne la catégorie socio-professionnelle,
46 % des répondants sont des personnes à la retraite. Rien
d'étonnant contenu du fait que la moyenne d'âge se situe entre 56
et 65 ans.
23% des répondants sont résidents de la
Bretagne, 13% des Pays-de-la-Loire et 11% d'Île-de-France. 16 % environ
des réponses sont partagés entre les belges, les normands et les
nord-pas-de-calaisiens. Le reste des réponses provient et est
partagé entre des origines très diverses : la Vaucluse, le
Rhône, le Drôme, le Cher, l'Indre-et-Loire etc. Dès lors,
nous pouvons constater que les régions du nord et du nord-ouest sont
celles ayant le plus répondu au questionnaire. Diverses enquêtes
l'ont démontré déjà auparavant, les habitants de la
région Parisienne apprécient beaucoup la Bretagne, ceci se
ressent dans ces résultats. Aussi, les bretons aiment beaucoup leur
région et sont ainsi très enclins à partir en vacances sur
une autre commune bretonne, plutôt que de s'éloigner de leur
région.
La clientèle touristique du Finistère est
très nettement une clientèle fidèle car 88% des
répondants sont déjà venus. Généralement,
cette fidélité est caractérisée par un attrait
particulier aux paysages souvent d'ailleurs perçu et prononcé par
les touristes comme un paysage « breton ». L'autre raison tient
à un attachement particulier au département, à savoir
l'amour de la Bretagne, une origine bretonne, de la famille dans le
département du Finistère.
D'après nos retours questionnaire, nous avons
décelé que quel que soit le profil des touristes, certaines
communes finistériennes ont un pouvoir d'attraction touristique bien
plus fort que d'autres. Nous parlons par exemple de Quimper « ville d'art
et d'histoire » et chef-lieu du département du Finistère,
Crozon aux paysages naturels et sauvages, et Bénodet, la station
balnéaire classée.
19
46% des enquêtés ont admis être venus en
couple en vacances en Finistère. Nous nous attendions bien sûr
à un tel résultat contenu de la moyenne d'âge
révélée par l'étude. 21 % sont venus en famille, 10
% entre amis.
À propos des caractéristiques des vacances en
Finistère, nous avons repéré quelques
généralités. Les vacances d'une semaine sont les plus
courantes en Finistère. Que ce soit pour
les couples justement ou les voyages entre amis. Mais pour les
familles, ce sont les vacances
de 10 à 15 jours qui sont les plus prisées. La
durée des vacances dépend aussi beaucoup de la période
choisie. En printemps, cela varie entre 2 à 9 jours. L'été
ce sont des vacances plus
longues entre 10 à 15 jours. Hors vacances scolaire,
nous retombons entre 2 à 9 jours. Ces trois périodes sont celles
qui concentrent le plus d'arrivées de vacanciers. Les
hébergements les plus sollicités par les touristes en
Finistère sont ceux non marchand, c'est-à-dire les appartements
ou les maisons de location. Le budget moyen tourne autour de 50 à 100
€.
Près de 42 % des personnes enquêtées
pensent d'abord à la mer quand on leurs parle du Finistère.
L'identité maritime que revendique le Finistère doit certainement
jouer sur les
représentations et l'image qu'ont les touristes du
Finistère. Cependant, l'histoire du
département est incontestablement rattachée
à la mer, c'est pourquoi ce choix de réponse trouve tout son
sens. Pour 25% des enquêtés, le Finistère leurs
évoquent une diversité de
paysage. Cette réponse se rapporte tout logiquement
à la première raison pour laquelle ils sont venus en vacances en
Finistère. 16 % se représentent le département comme le
lieu de nombreuses randonnées et 1.3% seulement, comme le lieu
attaché aux activités nautiques. Pour nos répondants,
principalement les couples retraités, ils semblent apprécier la
proximité avec la mer sans pour autant y pratiquer des
activités.
Pour tous types de clientèle, il y a une
activité physique très pratiquée sur la période des
vacances, il s'agit de la randonnée pédestre. C'est une pratique
facile d'accès et gratuite. Effectivement, les participants ont
montré les limites de leurs budgets et ont précisé qu'ils
préféraient une pratique libre non encadrée. Pareillement,
la pêche à pied et la randonnée vélo sont des
activités appréciées par de nombreux touristes et se
manifestent par une pratique libre.
L'enquête concerne les activités physiques,
c'est-à-dire qu'elle attend des réponses d'ordre sportives mais
aussi physiques. Nous entendons par physique les activités qui demandent
un
effort physique sans pour autant être une
activité vraiment sportive. Autrement dit, l'objectif est de solliciter
l'effort physique et ne pas s'arrêter à la première fatigue
ressentie. De ce point de vue, nous pouvons considérer les touristes
finistériens actifs durant leurs vacances. Rare
20
sont les personnes ne faisant véritablement aucune
activité physique récréative pendant les vacances. (Elles
sont en fait au nombre de 6 sur 154 enquêtés). Au minimum les
personnes que nous considérons actives pratiquent de la randonnée
pédestre et complètent cette activité par des visites
touristiques. La balade vélo, le repos, la baignade, la lecture par
exemple n'ont été cités qu'en surplus des pratiques de la
randonnée pédestre, vélo, vtt, la marche aquatique et la
pêche à pied surtout. Le plus observable dans cette enquête
est le cumul d'activités. Nos enquêtés viennent dans le
Finistère et ne pratiquent non pas une, mais plusieurs activités
physiques récréatives. Ces touristes aiment la diversité
et agrémentent leurs vacances de différentes activités
ludiques. Par ces activités physiques ou sportives, la première
raison qui explique l'investissement des touristes dans une pratique en
vacances est la recherche de bien-être. Les vacances riment avec
décompression, les vacances sont le temps fort où l'on ne pense
plus au travail. La pratique d'une activité physique ou sportive en
vacances entraine une rupture avec le quotidien et une sensation de
bien-être.
16 activités nautiques et aquatiques ont
été citées mais hormis la marche aquatique qui a
été cité 15 fois, chacune d'entre elles ont
été évoquées moins de 8 fois. D'un
côté, les activités terrestres sont
représentées par 4 pratiques : la randonnée
pédestre pour la plus grande part, la randonnée vélo et
vtt, la randonnée équestre et la pêche à pied. Il y
a peu de pratiques terrestres mais elles sont nommées de très
nombreuses fois. De l'autre côté, les activités nautiques
sont représentées par 15 pratiques : la marche aquatique, le
surf, le kitesurf, le canoë-kayak, la voile, la planche à voile, le
char à voile, l'aviron, la croisière habitable, la pêche,
la natation, la plongée, l'aquagym en eau de mer, le bateau moteur.
Elles sont bien plus nombreuses que les activités terrestres mais sont
nommées peu de fois. En Finistère, la randonnée
pédestre connaît une haute réputation. Les activités
nautiques et aquatiques sont manifestement plus nombreuses que les
activités terrestres et aériennes, il est donc logique que
chacune d'entre elles soient énoncées moins de fois.
Néanmoins, les personnes pratiquantes d'activités nautiques et
aquatiques s'inscrivent peu dans le « grand public ». Si cela avait
été possible, il aurait été très avantageux
de contacter directement la clientèle des prestataires de loisirs du
milieu nautique et aquatique.
L'important pour tous les profils de touristes
finistériens est de découvrir le Finistère par des visites
touristiques, de visites de sites, de monuments historiques, de musées
etc. Ils viennent sur le territoire en premier lieu pour découvrir les
beaux paysages, en deuxième lieu,
21
nous l'avons dit, parce qu'ils éprouvent un attachement
au territoire et en troisième lieu, parce qu'ils souhaitent
connaître les coutumes, les traditions et la culture bretonne.
Le rapport de cette première étude montre
très clairement les atouts et les faiblesses du département du
Finistère comme département touristiques. Il met en
évidence sa position actuelle dans le marché du tourisme, son
positionnement et l'image qu'il porte et fait circuler, et la clientèle
qu'il touche principalement. Nous y décelons également les axes
de travail auxquels Finistère Tourisme peut encore s'atteler.
3. Le rôle de Finistère Tourisme et orientation
d'une étude approfondie
« Finistère Tourisme, agence de
développement touristique » est un EPIC (Établissement
public à caractère industriel et commercial) a été
créée en 2010 à l'initiative du Département du
Finistère pour préparer et mettre en oeuvre la politique
touristique du département. Il est par ailleurs en charge de la mise en
place et du suivi du Schéma Départemental de Développement
Touristique pour le compte du Département.
Plus généralement, il est chargé de
susciter, favoriser, coordonner, mener toute initiative de nature à
concourir au développement du tourisme finistérien. Autrement
dit, l'Agence de Développement Touristique, Finistère Tourisme a
pour objectifs de concevoir, élaborer et mettre à disposition des
prestations visant à la promotion, au développement, au conseil,
à l'observation du secteur touristique. »14
Figure 1 Logo de l'ADT 29
14
http://pro.finisteretourisme.com/vous-informe/les-missions-de-finistere-tourisme,
consulté le 12/01/2016
22
Elle est composée de 24 salariés répartis
sur trois pôles, à savoir marketing et développement
territorial, communication et numérique, celui dans lequel nous
intervenons et commercialisation ; deux services (ressources humaines et
financières et la presses) et une direction qui a changé en cours
de stage.
Figure 2 Organigramme de l'ADT 29
23
Ces différentes pôles et services ont pour missions
précises de :
> Développer l'image touristique du
Finistère, sa notoriété et son attractivité ;
> Concevoir et mettre en oeuvre des actions, outils et
supports de promotion, de communication, d'aide à la commercialisation
de produits et atouts touristiques du département en France et à
l'étranger ;
> Accompagner les acteurs privés et publics du
département notamment dans les domaines suivants : promotion,
production, qualification, montage d'offres ou de produits, commercialisation,
réglementation ;
> Favoriser une politique d'accueil efficace et faciliter
l'accès et le séjour de toutes formes de tourisme (individuel,
groupes, affaires,...) en relation avec les acteurs départementaux ;
> Apporter du conseil et de l'expertise en
ingénierie touristique aux pouvoirs publics, au Conseil
départemental du Finistère, aux communes, à leurs
groupements et à tout autre organisme à caractère public
en matière d'organisation, de développement, de
planification/d'aménagement, de réalisation/gestion
d'équipements structurants ;
> Collecter, gérer, analyser, mettre à
disposition les données touristiques départementales ;
> Offrir une structure de concertation aux
collectivités, aux organismes économiques privés et
publics qui relèvent de l'économie touristique ou qui peuvent
être concernés directement ou indirectement par son
développement.
Notre candidature spontanée au sein de l'agence de
développement touristique répond à notre désir,
depuis quelques années déjà, de travailler dans notre
domaine d'expertise initial, le tourisme, tout en incluant notre axe de
développement de prédilection : le sport. Effectivement, notre
objectif était de mettre en place un travail rapprochant les
activités physiques ou sportives à objet de loisir et de
divertissement, au tourisme, temps concernant les vacances ou les courts
séjours, le plus souvent à des fins de loisirs15 Deux
mondes différents qui cependant, trouvent des relations et des axes de
développement de territoire rien qu'en se jumelant. Jean-Pierre Augustin
affirme alors que le sport prend une place importante
15 Demen-Meyer Christine, « Le tourisme : essai
de définition », Management & Avenir1/2005 (n°
3), p. 7-25
24
dans la pratique de loisir et dans l'évolution des
cultures. 16 Charles Pigeassou confirme lui aussi que le tourisme
sportif d'action, dans lequel le touriste est acteur (non visiteur et non
spectateur) prend une place très importante et primordiale en termes de
flux17 :
Tableau 1 Les flux de participation dans le tourisme
sportif - C. Pigeassou
Finistère tourisme répondait parfaitement
à notre objectif de départ, d'une part puisque le territoire
qu'il représente trouve énormément d'attaches avec les
activités sportives que sont la randonnée et le nautisme, d'autre
part puisque l'EPIC s'associe de plus en plus avec Nautisme en
Finistère, un organisme en charge du développement de la
filière nautique sur le département. Notre idée de
développement de territoire a plu à l'agence de
développement touristique qui, qui plus est, trouvait une
résonnance avec un besoin significatif dans le secteur des loisirs
actifs.
En ce qui nous concerne, notre rôle au sein de l'agence
Finistère Tourisme était alors de travailler sur l'image et
l'attractivité touristique du Finistère en se focalisant sur les
offres de loisirs sportifs. Dès notre premier travail d'état des
lieux, nous avons pu déjà proposer une
16« Des stratégies multiples ont renforcé
le rôle et la place du sport qui s'affirme dans sa diversité comme
un mode majeur de loisir et de culture. » Jean-Pierre Augustin, « La
diversification territoriale des activités sportives »,
l'Année sociologique, 2002/2 (Vol.52), p.421
17 Pigeassou Charles, « Le tourisme sportif :
cadre d'analyse et contexte. L'exemple de la France », Youscribe, 2011, p.
19
25
manière de valoriser cette catégorie d'offre.
Nous avons établi sur papier, une nouvelle arborescence de l'offre en
ligne des activités physiques ou sportives de loisir18.
Réorganiser le site internet pourrait peut-être selon nous, faire
apparaître de nouvelles demandes. Si nous nous référons
à sa présentation actuelle, nous pouvons imaginer que des
visiteurs consultent le site chaque jour et ne trouvent pas ce qu'ils cherchent
en termes d'activités. Finalement, il est tout à fait possible
qu'une amélioration du site déclenche l'apparition d'une demande
déjà existante mais non révélée. Il est
indispensable à l'avenir, qu'un travail sur la connaissance de toutes
les offres soit élaboré. Toutefois dans un premier temps, le
remaniement du site serait effectivement, une première étape de
mise en valeur des offres de loisirs actifs du Finistère. Les visiteurs
doivent parcourir beaucoup de liens avant de trouver l'information qu'ils
recherchent dans la catégorie des loisirs. La nouvelle offre en ligne
des loisirs actifs doit permettre aux clients réels et potentiels,
d'accéder vite et facilement aux prestations finistériennes d'une
activité à une autre. Nous avons également proposé
de créer un nouvel article sur le webzine du site internet. "Webzine",
la contraction de "magazine" et "web" fait référence au
média de diffusion internet. S'apercevant qu'aucun article du magazine
du web ne portait sur les loisirs sportifs, nous nous sommes proposé
d'en formuler un. Il s'articule autour d'expériences nautiques que nous
avons nous-mêmes vécu auparavant, et se présente sous un
titre : « nous avons testé pour vous ». Effectivement de nos
jours, le partage d'expériences sur le web est l'un des premiers
facteurs d'influence et de prise de décision sur le choix d'acheter ou
de ne pas acheter ou bien de faire ou de ne pas faire quelque chose.
Notre travail ne s'arrête pas là. Nous avons
reçu énormément d'informations durant la phase
exploratoire et devons à présent nous positionner sur l'une
d'entre elles pour subvenir à un besoin. En début de stage, un
échange avec notre responsable portait sur la fréquentation
touristique en Finistère. Elle nous a fait part d'un certain nombre de
points n'ayant jamais été traités par l'agence. De
manière générale, ces points non traités sont le
résultat d'une incompréhension et d'une ignorance totale du
profil et du comportement d'un public jeune. Effectivement, d'après les
termes de notre responsable, ce public touristique n'est pas
représenté en Finistère. Il n'est que présent lors
du Festival des Vieilles Charrues et disparaît ensuite. Au cours de la
phase exploratoire, nous nous sommes très rapidement rendu-compte de
l'absence totale de réponses de cette catégorie de public. Nous
avons donc très rapidement fait le lien avec les propos de la
responsable du pôle communication et numérique. Toutefois,
18 Une nouvelle offre en ligne des loisirs actifs en
annexe 3
la première hypothèse que nous en avons
retiré est celle-ci : ce public peut exister mais à travers notre
enquête quantitative, nous ne l'avons pas atteint. Nous en avions
d'ailleurs la preuve à travers l'observation de l'âge des
répondants. Ensuite, si nous nous référons aux
résultats obtenus par la société Travelsat, le public
touristique jeune en Finistère existe bel et bien et en sus, est
satisfait de l'offre touristique en Finistère. Sur le compte-rendu il
est écrit « les jeunes et les familles notent relativement bien la
majorité des critères sur l'ensemble du parcours visiteur et sont
clairement les segments les plus ambassadeurs de la destination »19 Ces
différentes observations ont finalement et naturellement amené
notre prochain sujet d'enquête vers une analyse approfondie de la
clientèle jeune.
Pendant longtemps, Finistère Tourisme s'est
demandé si ce profil client était présent ou non en
Finistère. À ce stade, nous avons des preuves qui le confirment
et d'autres qui infirment sa véritable présence sur le
territoire. D'un commun accord avec notre responsable de stage, nous avons
choisi de reprendre le problème à zéro et de se poser une
question de départ plus pertinente, à savoir : Qui sont ces
jeunes et qu'aiment-ils faire durant leurs vacances ?
26
19« Analyse de la compétitivité touristique de
la destination Finistère » enquête 2015 TRAVELSAT
27
Chapitre 2 : Définition de la
problématique
et des hypothèses
28
1. Cheminement vers le sujet
d'enquête
Les observations de la première étape de mon
travail de stage m'auront amené sur un questionnement : Qui sont ces
jeunes et qu'aiment-ils faire durant leurs vacances ?
Puisque nous ne pouvons aborder toutes les pistes de travail
pour une question de temps et de moyens, nous en avons
sélectionné une avec la collaboration de notre responsable et en
fonction de notre rôle au sein de l'agence.
Nous l'avons intégré exclusivement pour
travailler et étudier l'offre des loisirs sportifs en Finistère.
Ce sujet est large et peut comprendre plusieurs thèmes de travail. Nous
avons donc trouvé intéressant de rapprocher notre observation sur
le public jeune à notre domaine d'investigation des loisirs sportifs en
Finistère. Les raisons en sont multiples :
Premièrement, le public jeune pourrait être mieux
connu et compris par Finistère Tourisme. Une étude sur ce profil
permettrait à l'avenir de savoir où et sur quoi agir, pour
attirer et proposer une offre spécifique à cette catégorie
de client.
Deuxièmement, il est perçu dans l'enquête
Travelsat comme un « ambassadeur » de la destination. Nous pouvons
comprendre ici que le public jeune apprécie dans sa globalité,
l'offre touristique. Il serait intéressant de savoir ce qu'il recherche
pendant les vacances pour tenter d'appréhender notamment, la relation et
la perception qu'il a avec les activités physiques
récréatives.
Troisièmement, selon les auteurs Julien Fuchs et
Jean-Pierre Augustin, « (...) en France les jeunes sont la classe
d'âge la plus sportive »20 Ainsi, nous pouvons nous
demander par exemple si c'est le cas sur une période de vacances, si la
pratique change en fonction du lieu où le jeune se trouve, si le type de
pratique en vacances est le même que sur les pratiques à
l'année etc.
Quatrièmement, toujours selon les textes de Jean-Pierre
Augustin et Julien Fuchs, les activités sportives sont le premier mode
de loisir des jeunes.21 Les vacances sont un temps libre où
seul le plaisir compte. Les jeunes, trouvent-ils le plaisir des vacances dans
la pratique d'activité sportives de loisir ?
20 Jean-Pierre Augustin, Julien Fuchs, « Le sport, un
marqueur majeur de la jeunesse », Agora
débats/jeunesses 2014/3 (N° 68), p.
61-70.
21 Ibid.
29
Nous avons trouvé réponses à certains de
nos questionnements et en avons fait émerger de nouvelles par la lecture
de différents articles et la mise en commun de nos premiers
résultats d'entretiens téléphoniques et informels. Il
apparait que les jeunes sont la première classe d'âge à
être sportive. Ce sont aussi chez les jeunes que la prise de risque et le
goût du défi est le plus développé. Beaucoup
d'écrits le prouve par l'étude du comportement à risque
des jeunes sur la route, l'étude de la consommation de substances
illicites ou encore, par l'observation des pratiquants de sports de
l'extrême. Jean-Pascale Assailly par exemple, explique ce comportement
par un besoin de « régulation de soi » et présente deux
stratégies observables chez les individus, pour y assouvir : « la
fuite de soi » d'abord et la « compensation de soi » ensuite.
Cette dernière méthode est illustré légitiment par
une pratique sportive.22 Nous avons compris que ce qui amenait cette
clientèle en Finistère, c'était soit les festivals, soit
la deuxième chose qui les font « vibrer » l'essai ou
l'implication régulière dans une activité nautique tels
que la planche à voile, le surf, le kitesurf, la voile etc.
2. Problématique
L'objet et la durée du stage mené à
Finistère Tourisme a été pour nous l'opportunité de
nous intéresser tout particulièrement aux activités
physiques et récréatives pendant les vacances. Ce large
thème de travail a été réfléchi en
coopération entre la responsable du pôle communication et
numérique et nous-même. Conscient qu'il pouvait s'agir d'un
véritable levier pour l'enrichissement et le développement du
tourisme en Finistère, le besoin s'avérait d'autant plus
nécessaire puisque l'organisme ne détenait absolument rien sur le
sujet. Il ne connaissait rien dans le sens où, tous les points de vue
manifestés par certains membres de l'organisme ne s'appuyaient sur
aucune source sûre.
22 «Si certaines activités servent
clairement une fonction d'évitement (la consommation de psychotropes) et
d'autres une fonction de compensation (l'alpinisme pratiqué par les
guides de haute montagne), la plupart des conduites à risque peuvent
être ambivalentes et il est nécessaire d'avoir pour chacun de nous
une compréhension clinique des circonstances et des conséquences
de l'action. » Assailly Jean-Pascal, « Les conduites à risque
des jeunes : un modèle socio-séquentiel de la genèse de la
mise en danger de soi », Psychotropes 2006/2 (Vol. 12), p.
49-69.
30
Après un premier travail exploratoire sous forme
d'enquête quantitative dirigée vers les adhérents à
la newsletter de l'agence, nous avons pu dans un premier temps, confirmer et
prouver que la première clientèle touristique en Finistère
sont les séniors, et que la randonnée pédestre constitue
essentiellement l'activité physique ou sportive pratiquer par ces
personnes. Ensuite, nous avons fait le constat d'un certains nombres de manques
toujours présents au sein de l'agence. Le travail exploratoire a
effectivement touché les séniors et les familles mais nous
n'avons pas approché la clientèle jeune. À cet instant
l'interrogation portait sur hypothèse : soit elle n'est absolument pas
présente sur le département, soit elle l'est mais ne passe pas
par ce système d'informations touristiques qu'est le site internet et sa
newsletter. Notre investigation pour répondre à cette controverse
s'est poursuivie d'une part, par la participation à la
présentation des résultats de l'enquête, pilotée par
l'entreprise Travelsat, compétente en la matière. D'autre part,
par la prise d'informations sur les forums et blogs dirigés vers les
voyages des jeunes et, par le déplacement sur le terrain pour aller
à la rencontre de ces jeunes et leurs poser différentes questions
sur leurs pratiques et la raison pour laquelle ils ont choisi le
Finistère comme destination touristique. Cette dernière
démarche aura été partiellement inappropriée pour
l'atteinte des jeunes venus d'autres régions en vacances en
Finistère. Toutefois, elle aura soulevé de nouvelles
interrogations propres aux pratiquants d'activités nautiques.
Notre investigation sur le terrain devait nous apporter des
informations et des solutions quant à la présence et aux
possibilités d'attraction des jeunes sur le territoire. Finalement, nous
avions rencontré principalement des jeunes locaux ou des jeunes bretons
pratiquant des activités nautiques tels que le surf, la voile, la
planche à voile et le stand-up paddle. Ces « face à face
» nous ont permis de comprendre que beaucoup de bretons du
Finistère ou d'ailleurs s'offraient des vacances en Finistère. Il
nous a semblé qu'une chose commune les rattachait au territoire,
c'était la pratique d'une activité nautique. Il doit exister
d'autres raisons mais celle-ci nous est apparue très présente
dans les échanges entretenus avec ces jeunes sportifs. Par ailleurs,
nous savons que le nautisme contribue fortement à l'économie et
au secteur touristique.
De part et d'autre, en observant et en prenant du recul sur
ces premiers échanges avec des jeunes adultes (18 à 29 ans), nous
avons pris conscience de l'importance fondamentale des activités
nautiques dans le monde du tourisme et, aussi importante dans la vie de
nombreux jeunes guidés ou arrivés par hasard dans ce milieu.
Progressivement, nous nous sommes
31
rendu-compte que notre étude se tournait tout
naturellement vers ce milieu du nautisme et vers les jeunes bretons qui y sont
intégrés. Le nautisme est en Finistère le principal lien
entre le monde du tourisme et le monde sportif. C'est donc en observant ce
cheminement que nous avons fait le choix d'intervenir sur le rapport
spécial des jeunes pratiquants d'activités nautiques aux
activités nautiques elles-mêmes, quotidiennement et en vacances.
Les différentes questions évoquées dans la partie «
cheminement vers la problématique » restent un sujet central de
notre enquête, d'autant plus qu'elles seront nécessaires dans le
rapport « activité et pratiquant » étudié.
À travers cette question, nous entendons interroger différents
aspects et contours de la pratique, de l'environnement, du profil jeune, de la
quête à travers la pratique etc. Nous questionnerons la
véritable existence d'un monde du nautisme, ce qui fait sa
spécificité et sa singularité par rapport aux autres
milieux sportifs. Nous poserons alors un certain nombre de questions
sous-jacentes au rapport qu'entretiennent des jeunes avec des activités
nautiques. Nous examinerons les sentiments, les sensations et les ressentis des
jeunes pratiquants d'activités nautiques. Il y a-t-il aussi un
attachement fort à une, ou plusieurs activités nautiques ? La
notion de temps, et de continuité de pratique, s'inscrit-elle dans cette
singularité ? Il y a-t-il un temps pour une activité, un temps
pour une autre ou reste-elle la même pour toujours ?
3. Hypothèses
Le monde du nautisme diffère des autres mondes sportifs de
nature par l'effet d'un tout.
Certaines pratiques génèrent l'accomplissement
seulement après le mérite et l'effort donné en dehors de
la véritable pratique. Effectivement, certaines pratiques sont
accessibles après un passage à la résistance physique et
mentale. (En kitesurf, le passage de la plage à l'eau constitue l'effort
physique et mental, la glisse est véritablement la pratique et est en ce
sens, l'accomplissement. L'escalade, le ski sont d'autres exemples ne
connaissent probablement pas ce passage.
Lorsque qu'un jeune pratique une activité nautique,
l'envie d'en essayer ou d'en pratiquer une autre est semblerait-il,à
chaque fois vérifiée. Un jeune footballeur cultive une passion
pour le
32
foot est aurait tendance à ne plus en sortir. Un jeune
planchiste cultive une passion pour la planche à voile mais essaie, a
essayé ou pratique régulièrement une autre activité
nautique.
Toutes transformations au cours d'une vie matrimoniales
(santé, physiques, travail etc.), n'implique en rien un arrêt
total de la pratique d'activité nautique. Lorsqu'un pratiquant entre
dans ce milieu complexe, il s'avèrerait qu'il n'en sort plus. Ce sont
des pratiques « volontairement addictives » dont la notion de temps
prend un autre sens, un sens à part.
Ce qui rend le milieu nautique spécial et complexe sont
entre autres, l'expression d'un langage unique et technique, la connaissance
d'un grand nombre de choses pour lesquelles les pratiques sont
dépendantes (météorologie, matériel,
géologie ...), des habitudes et des valeurs.
Un pratiquant d'activité nautique porte un regard
particulier à la mer, comparé à tous autres individus. Il
croit en l'existence d'une relation unique non identifiable par tous autres
individus, ceci dû à son statut de pratiquant.
Un pratiquant de sport nautique abandonne toutes
pensées et toutes autres connexions avec le quotidien et structures
sociales lorsqu'il se livre à sa pratique nautique de nature.
Il devrait être faisable de se servir du nautisme chez
les jeunes pour faire émerger une nouvelle forme de tourisme jeune.
33
Chapitre 3 : Méthodologie de l'enquête
34
1. Professionnalisation et adaptation dans une EPIC du
milieu du tourisme
Une EPIC est un établissement public à
caractère industriel et commercial. C'est une personne morale de droit
public ayant pour but la gestion d'une activité de service public. La
création des EPIC répond à un souci d'efficacité et
de contrôle de secteurs dont le bon fonctionnement est essentiel.
Finistère Tourisme porte ce statut et oeuvre dans le secteur du
tourisme, secteur d'activité économiquement essentiel en France.
Effectivement, l'industrie du tourisme représente 6,5% du PIB
français. En Bretagne, le secteur d'activité du tourisme
représente 6 à 7 % de l'ensemble des emplois salariés de
la région. (Elle prend la 6ème place dans le
classement des régions françaises, en termes de consommation
touristique intérieur, 6 615€) L'activité touristique en
Finistère représente plus d'un milliard d'euro de consommation
touristique par an, ainsi que vingt et un milles emplois salariés
directs en haute saison, dont huit milles permanents.23
L'importance du tourisme en Finistère est selon nous
une explication inébranlable du fonctionnement interne contraignant au
sein de l'ADT. Chaque employé est contraint de faire remonter leurs
travaux vers la direction du pôle et parfois de les faire
également valider par le directeur de l'établissement, avant de
pouvoir les diffuser. Il peut s'agir d'une nouvelle offre en ligne, une
modification de textes en ligne, un envoi de lettres ou de courriers
électroniques etc. Cette exigence s'explique par la volonté des
dirigeants de toujours maitriser et garantir un bon positionnement, une image
positive, des échanges et des représentations positives du
Finistère. Cependant, cela cause un ralentissement dans l'application
des tâches qu'il faut contrer par des méthodes d'anticipation. La
position de stagiaire est bien évidemment pourvue de ces obligations.
Nous pouvons même préciser qu'elle est d'autant plus handicapante.
Il est vrai que dans notre cas, nous sommes considérés comme une
valeur ajoutée aux différentes tâches traitées au
quotidien. La préoccupation des stagiaires passe donc après la
réalisation des tâches importantes et déterminantes au bon
fonctionnement de l'agence. Ceci étant, nous avons dû nous adapter
et organiser scrupuleusement les deux mois et demi restant, pour mettre en
place et adopter une méthodologie d'enquête sur notre sujet
d'étude du rapport entre les jeunes pratiquants et les activités
dans le monde du nautisme.
23 « Poids économique du tourisme, emplois et
retombées économique du tourisme en Bretagne », CRT
Bretagne, 17 juillet 2015
35
2. L'approche quantitative : le questionnaire auprès
des jeunes bretons
Les méthodes quantitatives sont des méthodes de
recherche utilisant des outils d'analyse mathématiques et statistiques,
en vue de décrire, d'expliquer des faits. Nous avons cherché
à déterminer dans l'utilisation d'un outil quantitatif à
quoi ressemble la clientèle jeune, au niveau de, son comportement
touristique et son profil de consommateur d'une part, ce qu'elle recherche dans
ses pratiques touristiques et plus exactement dans ses pratiques physiques
récréatives en vacances d'autre part. Pour mener à bien
cette étude, nous avons proposé à notre tutrice
professionnelle la mise en place d'un questionnaire24, chose qu'elle
a tout de suite trouvé intéressant et accepté.
a. La sélection de l'échantillon
jeune
L'étape de l'échantillonnage s'avérait
être un passage obligé. Naturellement, il aurait était
impossible d'étudier tous les jeunes sur le territoire national en un
temps si restreint. L'échantillon est la partie de la population
effectivement interrogée au cours de l'enquête. Ici, nous avons
donc choisi de cibler les bretons. Jeunes étudiants et actifs en
début de vie professionnel et en recherche d'emploi. D'un
côté, les jeunes regroupent certainement les tranches d'âge
avec le plus petit budget accordé aux vacances du fait de leurs
situations (sans emploi ou dans le commencement d'une vie professionnelle). Par
conséquent, il est plus probable que s'ils partent en vacances, ils ne
s'éloignent que peu de leurs lieux de résidence principale pour
réduire les coûts ou parce que leurs moyens financiers sont
faibles. D'un autre côté, en s'appuyant sur l'étude
exploratoire et tous autres documents institutionnels de Finistère
Tourisme notamment, en termes général, les premiers clients
touristiques en Finistère sont les habitants de la région
parisienne et les bretons. Nous avons sélectionné les bretons car
selon nous, ils se sentiraient aussi plus concernés par l'étude
puisqu'elle porte sur le Finistère, un département breton.
Tout d'abord, j'ai créé un listing de contacts
mails aléatoires, d'universités, d'instituts universitaires, de
formation BTS (brevet de technicien supérieur) et de grandes
écoles. Nous nous sommes accordés à ne choisir que des
établissements et des unités d'enseignements dans
24 Questionnaire « les loisirs actifs des jeunes
» en annexe 4
36
l'académie de Rennes et de Nantes. Celle de Nantes pour
intégrer la Loire-Atlantique, département très
attaché à la Bretagne d'abord, et ensuite parce que nombreux
touristes du Finistère proviennent également de ce
département.
Nous définissons la clientèle « jeune
» comme les personnes âgées de 18 à 29 ans. 18 ans,
puisqu'il s'agit de l'âge de la majorité, l'âge où
l'on peut devenir plus autonome et réaliser plus facilement toutes les
choses dont on a envie, comme partir en vacances sans ses parents. 29 ans,
puisque l'on observe un allongement de la durée des études depuis
quelques années. Rançon des difficultés rencontrées
pour décrocher un premier emploi. Ceci entraine une arrivée plus
tardive de la vie de couple et de famille que nous considérons comme le
tremplin pour entrer dans une nouvelle vie et quitter celle de la jeunesse.
Nous avons limité temporellement la réception
des réponses au questionnaire. Il nous était également
réservé le rapport de cette enquête qualitative. Nous avons
dû alors dater le jour à partir duquel nous avons
procédé à l'analyse des données, même si le
formulaire était toujours en ligne et même si les réponses
continuaient d'affluer.
b. La construction du fond du questionnaire avant la
définition du sujet d'enquête
Ce qui peut arriver et nous est d'ailleurs arrivé au
cours de l'enquête, c'est que notre objet d'étude se transforme.
Effectivement, notre questionnaire lors de l'envoi avait pour objectif de
répondre à ces questions : Les activités physiques
récréatives, intègrent-elles les vacances des jeunes ? Que
pratiquent-ils pendant leurs vacances en termes d'activités physiques
récréatives ? Que recherchent-ils durant leurs vacances en
général et dans la pratique de loisirs sportifs? Finalement,
quelle place les activités nautiques ont-elles dans le cadre des
vacances des jeunes ? À cette période, nous voulions savoir
comment était perçues et abordées les activités
physiques et sportives et plus précisément, les activités
nautiques et aquatiques, durant les vacances des jeunes adultes ; puis, nous
voulions connaître comment le département du Finistère
était vu et représenté dans l'esprit de ces jeunes.
Finalement, suite aux nouveaux apports empiriques,
l'étude ne s'est pas résumée à la période
des vacances et s'est recentrée exclusivement sur les pratiquants
d'activités nautiques et leurs rapports avec leurs pratiques. Mais, en
tout état de cause, nous avons récolté de nombreuses
données intéressantes et indispensables dans l'avancée de
la réflexion et de la création de
37
futures d'entretiens. Nous sommes donc partis de plusieurs
thématiques/critères formulés en hypothèses afin de
rassembler le plus d'informations possibles sous un nombre de questions le plus
petit possible. (De trop nombreuses questions dans un même questionnaire
peuvent entrainer un abandon de la part du répondant).
Tout d'abord, à l'intérieur de la cible jeune,
nous y trouvons différentes catégories qui influencent
directement le style de réponses données. Nous avons
décidé de distinguer le jeune adulte étudiants, du jeune
adultes avec ou en recherche d'emploi. Nous estimons en effet, que ces deux
catégories de jeunes peuvent n'avoir les mêmes envies, les
mêmes attentes, le même budget et ne vouloir faire les mêmes
activités etc.
Par la suite, nous supposons que des appartenances d'ordres
sociologiques peuvent là encore influencer les réponses. Nous
avons donc rédigé des questions sur le métier, le niveau
d'étude, le cursus des études, l'âge et le sexe, la
provenance géographique ...
Nous avons ensuite entamé une première approche
sur le thème des hobbies et plus précisément, du sport, la
pratique et la durée qui, selon nous est un indicateur indispensable
dans la comparaison avec les activités dans le cadre des vacances. Nous
entendons par durée, le cumul des mois ou des années dans
l'investissement d'une pratique en dehors de la vie professionnelle ou la vie
étudiante. Selon nous, la pratique, la stabilité ou
l'instabilité dans cette pratique peut faire apparaître des
différences entres les jeunes.
L'avant-dernière rubrique porte sur le style des
vacances des jeunes. Nos questions ont été
élaborées dans le but de cerner comment les jeunes voient leurs
vacances. Leurs représentations et leurs fonctionnements dans le
vécu des vacances, mais aussi dans la préparation de ce temps
libre. Il s'en suit de questions davantage ciblées sur leurs
activités physiques ou sportives en vacances. Par ce biais, nous avons
cherché à déterminer quelles activités sont les
plus prisées par les jeunes et clairement, nous voulions savoir si les
activités nautiques sont comme nous l'imaginons, l'une des plus
attractives. Le niveau d'importance des activités physiques et sportives
durant les vacances figure aussi comme un élément d'exploration
à l'enquête.
Pour finir et afin de remettre en question l'image que portent
les jeunes sur le Finistère (territoire « vieillot » et
ennuyeux) nous avons dirigé nos questions sur le département,
leurs évocations et représentations à son égard
puis, leurs intentions dans un exercice de projection etc.
38
c. La construction de la forme du questionnaire et son
administration
L'important dans l'élaboration d'un questionnaire,
c'est d'abord de le rendre le plus compréhensible possible pour la
cible, ensuite que celle-ci arrive à interposer les questions sur ses
expériences de la vie.
Premièrement, nous avons apporté une attention
particulière aux termes employés. Selon le mot utilisé,
les enquêtés peuvent ne pas comprendre ou comprendre autre chose
que l'idée soumise. Nous avons pris le soin d'éviter les sens
trop abstraits ou de formuler les phrases de façon à
éveiller un souvenir ou une situation vécue dans le passé
par l'enquêté. Par exemple :
« Vos vacances préférées riment
d'abord avec : »
Cette formulation est simple, claire et précise. Elle
invoque le souvenir des vacances déjà vécu. Ensuite, Nous
avons multiplié les questions afin d'approcher au mieux tous les aspects
d'une pratique : le type de pratique, le mode de pratique c'est-à-dire
plutôt encadré ou libre, la régularité et le
changement de pratique ... Nous avons tout de même limité leur
nombre pour ne pas risquer de lasser l'enquêté, et qu'il ne
consacre pas trop de temps à répondre.
Troisièmement, nous avons réfléchi aux
types de questions en essayant de favoriser les plus faciles dans leurs
traitements, les questions fermés. 13 questions fermées à
choix unique ont été formulées. D'une part, elles
permettent de capter la première pensée de l'enquêté
correspondant à la plus réaliste des réponses ; d'autre
part, ce type de question est effectivement un gain de temps pour la lecture et
l'analyse des réponses. Nous avons utilisé la question
fermée à choix multiple une seule fois seulement, lorsqu'elle ne
pouvait être posée autrement. Les questions ouvertes
quant-à-elles, peuvent donner des réponses inutilisables, floues
et orientées par le répondant de manière consciente ou
inconsciente. Il était donc plus sûr d'employer les questions
fermées. Nous avons eu affaire aussi à certains
enquêtés qui sautent les questions ouvertes exigeant de leur part
une implication trop forte. Cependant, ces questions ouvertes ont l'avantage
tout de même d'être plus riches en informations. Lorsque nous
employons une question ouverte, nous formulons une interrogation sans fournir
de modalités de réponse. L'interviewé a toutes les
libertés pour répondre, il n'est pas bridé par les
réponses prédéfinies, sa réponse est donc plus
spontanée. Quatre questions ouvertes d'opinion
39
ont donc été soumises aux enquêtés,
quatre autres concernent les questions de profil (lieu d'habitat,
établissement de scolarité ou de travail, niveau d'étude
et poste, activité/hobby dans la vie personnelle.)
Finalement, nous avons tâché de rendre à
peu près équitable le nombre de questions ouvertes au nombre de
questions fermées, en favorisant légèrement tout de
même les questions fermées.
3. Les entretiens informels comme nouveau départ
Aussi informels qu'ils soient, ces entretiens ont
été une ressource essentielle à ce travail de recherche,
qu'est l'étude sur les jeunes pratiquants et les activités
nautiques. Ils ont été l'élément déclencheur
de notre sujet d'étude. Les entretiens considérés
informels sont très différents des entretiens formels puisqu'ils
laissent libre choix aux questions, à la posture, aux lieux etc.
Contrairement aux entretiens formels de type semi-directif, l'objectif
n'était pas de vérifier une hypothèse en recherchant des
données empiriques subjectives mais plutôt de trouver
matière à travailler sur le sujet des jeunes et des
activités physiques et sportives. Après la rencontre de huits
personnes et dès la réalisation de cinq entretiens, nous leurs
avons trouvé un lien correspondant à notre objet
d'étude.
a. Méthodologie adaptée : la théorie
ancrée
Pour chacun des entretiens informels, nous nous sommes
assurés d'avoir une ouverture complète sur l'environnement qui
nous entourait lors de l'échange. Effectivement, dans ce type
d'entretien, le cadre et le contexte est tout aussi important que les propos
donnés par l'interviewé. La veille de chaque départ sur le
terrain, nous nous assurions d'avoir rassemblé un matériel
complet composé de feuilles blanches pour les croquis, un appareil
photos pour des prises de vues instantanées (météo,
placement, cadre de la pratique physique ...), un bloc note en guise de journal
de terrain, le dictaphone pour l'enregistrement des échanges. Ce dernier
outil est selon nous, indispensable à un échange naturel et
spontané puisqu'il permet de se rendre entièrement disponible
physiquement ; c'est-à-dire dans l'attitude mais aussi mentalement
c'est-à-dire, se donner une disponibilité d'esprit comme
l'explique si bien
40
l'ethnologue Annie-Hélène Dufour25.
Comme dernier outil, le planning détaillé pour le respect des
horaires méticuleusement choisis que voici :
Dates
|
Communes
|
Départ Quimper
|
Heure
d'arrivée
|
Temps de pause
|
Heure de départ
|
Durée temps de terrain
|
Retour Quimper
|
06/04
|
Brest
|
8h30
|
9h30
|
12h30-13h30
|
16h30
|
6h
|
17h30
|
08/04
|
Crozon
|
8h30
|
9h30
|
12h30 -13h30
|
16h30
|
6h
|
17h30
|
12/04
|
Plomeur (Pointe de la Torche)
|
8h50
|
9h30
|
12h30 -13h30
|
16h30
|
6h
|
17h10
|
13 /04
|
Plouescat
|
8h30
|
9h45
|
12h45 -13h45
|
16h15
|
5h30
|
17h30
|
14/04
|
Douarnenez
|
8h30
|
9h00
|
12h00 -13h00
|
16h
|
6h
|
16h30
|
15/04
|
Bénodet
|
9h00
|
9h30
|
12h30-13h30
|
16h30
|
6h
|
17h00
|
Tableau 2 Planning des entretiens de
terrain
Nous avions aussi défini l'emplacement pour chaque
destination dans le but de rencontrer le plus de monde possible et le plus de
jeunes possible. Nous avions deux emplacements par jour. L'un ciblait un site
de pratique sportive pour augmenter les chances de faire des rencontres de
personnes pratiquants des activités physiques ou sportives. L'autre
était public et suivait l'objectif de diversifier le profil des
individus rencontrés et plus précisément, les profils de
pratiquants de sport de nature. La totalité de ces matériaux,
hormis le dictaphone, n'était pas visible de nos interlocuteurs, ils
étaient manipulés avant et après l'échange,
uniquement.
Notre méthode à cet instant, s'est en fait
dirigée vers une analyse par la théorisation ancrée.
Cette méthode a été
théorisée par deux sociologues américains notamment
Anselme L. Strauss. Elle est présentée dans un livre
intitulé The Discovery Of Grounded Theory.26
25 « Permettre un échange qui s'approche des
conditions naturelles de la conversation, ce qui n'est pas sans effet sur la
qualité des informations recueillies ainsi d'ailleurs que sur la
qualité de la relation qui s'établit avec l'informateur »
Dufour Annie-Hélène, « L'ethnologue et l'enregistrement de
terrain », Bulletin de liaison des adhérents de l'AFAS [En
ligne], Archives des Sonorités, mis en ligne le 01 juillet 2002,
consulté le 05 avril 2016.
26 Barney G. Glaser, Anselm A.
Strauss, « La découverte de la
théorie ancrée. Stratégies pour la recherche
qualitative », Armand Colin, coll. « Individu
et Société », 2010, 409 p.
41
A l'inverse des méthodes plus « traditionnelles
», la théorie « ancrée », autrement dit «
enracinée », commence par la collecte de données pour
ensuite y chercher un constat qui a du sens. Au lieu de commencer par la
construction d'une hypothèse dans un champ et un cadre théorique
donné et défini et pour ensuite la vérifier sur le
terrain, cette autre méthode dégage d'abord des données
empiriques afin de construire des théories à partir de ces
données, à partir de ces situations de terrain. L'objectif
était alors d'identifier grâce à une série de «
codes » tirés des éléments du journal de terrain, des
images, des enregistrements etc, des catégories. Ces catégories
représentent des phénomènes observés qui
construisent en quelque sorte la théorie.
Pour respecter la démarche de la théorie et pour
faciliter notre entrée et notre travail sur le terrain, nous nous sommes
inspirés d'un écrit d'Anne Revillard, sociologue et professeure
en Sciences Po, OSC-LIEPP.27 Voici la trame que nous avons
tenté de suivre au plus près sur le terrain :
? Notes descriptives :
Décomptes, caractéristiques des individus, bribes
de propos, description des lieux, Vocabulaire neutre
? Réflexion méthodologiques :
Condition entrée sur le terrain, évolution relation
avec enquêté, difficultés + analyser
? Notes d'analyse :
Bribes d'interprétation, hypothèses, amorces de
généralisation, connexion avec des concepts et théories
27 Anne Revillard, « Observation directe et
enquête de terrain »,
https://annerevillard.com/observation-directe-et-enquete-de-terrain/,
consulté le 7/04/2016
42
? Notes prospectives :
Comportement lors du prochain entretien, les choses à
vérifier, à observer
? Réflexions personnelles
Impressions subjectives, positives ou négatives
(admiration, rejet...), jugements, convictions auto-analyse
Quelques questions selon nous étaient indispensables
pour notre enquête, que ce soit des touristes comme nous le voulions au
départ, ou des locaux comme nous avons fini par interroger étant
donné l'absence relative de touristes. Nous avons interrogé les
pratiquants sur leur pratique, la raison du lieu de leur pratique, la raison
pour laquelle ils pratiquent telle ou telle activité, ce qu'ils
éprouvent en pratiquant, comment ils sont arrivés à
pratiquer l'activité. Nous avons interrogé leur provenance,
posé des questions sur leurs âges, leurs métiers ou
études, les destinations de vacances lorsque ce sont des locaux et les
autres lieux où ils se sont déjà rendu pour des
vacances.
b. Posture et attitude adoptée sur le
terrain
Ce type d'entretien demande une attitude et un comportement
adapté à l'interlocuteur. Contrairement à un entretien
formel, l'entretien informel n'impose rien à l'échange. La
discussion n'est absolument pas guidée, elle suit simplement un
thème. Ici, il s'agissait de l'activité nautique du pratiquant
rencontré. Dans ce cadre, c'est le « franc-parler » qui prime.
« Il s'agit justement de s'appuyer sur les formes ordinaires des
échanges sociaux pour donner l'apparence d'une conversation à un
entretien qui supprime son statut formel (...)»28
Nous étions alors dans une recherche de
complicité et nous n'avons pas hésité à adopter le
tutoiement quand nous le ressentions possible.
28 Bruneteaux Patrick, Lanzarini Corinne, «
Les entretiens informels », In: Sociétés contemporaines
N°30, 1998. P.166
43
Notre posture de chercheur était explicitement connue
par l'interlocuteur. Dès la première approche, nous nous
présentions comme stagiaire à Finistère Tourisme et
étudiante à Brest. Nous avons d'emblée
présentés notre rôle au sein de l'organisation et nos
objectifs de recherche. Le tout était finalement de faire oublier au
pratiquant interrogé notre posture au fur et à mesure de
l'échange.
Nous devions également faire attention au langage
utilisé. Dans ce type d'échange, l'emploi d'un niveau de langage
soutenu dénoterait complètement avec l'objectif de
proximité. Cela rappellerait à l'enquêté, l'objectif
de l'échange que l'on cherche à masquer et à lui faire
oublier. Certains termes comme « à ton avis » sont donc
à proscrire car ils exhibent et témoignent de la démarche
entreprise pour obtenir un échange.
Durant l'échange, nous devions mettre en place quelques
techniques, parfois complexes, d'attitude et de réflexions
intériorisées. Effectivement, toujours dans ce même
objectif de dissimulation, il était important de ne pas entrer dans une
discussion composée de relances n'ayant aucuns liens avec le
récit de l'enquêté. Il était nécessaire de
rebondir toujours sur les propos et les expériences de nos
enquêtés pour ne pas donner l'impression de vouloir «
faire-parler ». Aussi, nous n'hésitions pas à donner nos
opinions, nos points de vue, même dans les cas où nous
n'étions pas d'accord. Cependant, nous prenions les précautions
de ne pas contrarier ou mettre en colère l'interlocuteur. Notre avis
était exprimé selon l'ouverture et le comportement de la personne
et selon le sujet évoqué.
Enfin, comme l'insinue Patrick Bruneteaux et Corinne Lanzarini
dans leur article sur les entretiens informels, le plus difficile pour
l'enquêteur est de mémoriser la discussion mais surtout, faire
plusieurs choses à la fois pour détenir un maximum d'informations
à traiter par la suite.29
29« Souplesse, mémorisation, relances informelles,
exploration globale et centrée, mise en fragilité de
l'enquêteur qui « ne sait pas », responsabilisation constituent
autant de petites techniques qui sont pesées à chaque phrase pour
se demander quelle orientation est la bonne. Il y a, comme dit J.-C. Kaufmann,
« une enquête dans l'enquête » (1996). » Bruneteaux
Patrick, Lanzarini Corinne, « Les entretiens informels », In:
Sociétés contemporaines N°30, 1998. P.166
44
c. Les limites rencontrées dans le cadre de la
théorie ancrée
Malgré une préparation à l'avance bien
peaufinée, nous n'avons pu suivre à la lettre toute la
programmation terrain. Nous n'avons pas eu non plus les moyens d'aller jusqu'au
bout de notre marche d'investigation. Nous nous sommes effectivement
arrêtés au bout de la troisième journée de terrain.
La méthodologie par théorie ancrée n'a pas pu fonctionner
comme nous l'aurions voulu, ceci, dû à différents
problèmes et contraintes rencontrées :
Tout d'abord, la période de vacances n'était
clairement pas la plus adaptée. Nous l'avions déjà
interpréter lors de la phase exploratoire. Nous avions su par le
questionnaire mis en place dans le cadre de l'état des lieux que d'une
manière générale, les départs en vacances se
constataient principalement sur la période estivale et hors vacances
scolaire à près de 75%. Bien que le printemps se trouvait
être la 3ème réponse donnée, nous avons
dès le début sur le terrain rencontré très peu de
touristes et très peu de jeunes.
Non seulement nous n'avons croisé que peu de touristes
sur des lieux pourtant les plus fréquentés en Finistère
lors des vacances, mais en plus, nous nous sommes concentrés sur un
public cible absent. Les jeunes adultes que nous voulions questionner
étaient complètement absents du terrain. Le peu de fois où
nous en croisions, il s'agissait de jeunes locaux. De plus, très rares
étaient ceux qui pratiquaient une activité physique ou sportive
nautique voire, de nature. Malgré tous les devants que nous avions pris,
nous avions omis de vérifier l'ouverture de certains prestataires de
loisirs sportifs sur les vacances de printemps. L'un d'eux n'était donc
pas ouvert.
L'absent de touristes et de promeneurs est aussi le
résultat d'une météo pas très avantageuse et
encourageante. Le travail de terrain avait était daté sur la
seule période de vacances qui nous restait devant nous, celles des
vacances de pâques. Effectivement, nous ne pouvions choisir librement les
dates car notre stage finissait fin mai. En l'absence de cette contrainte, nous
aurions bien évidemment choisi l'été comme dates
d'investigation de terrain.
Nous ajouterons, qu'au-delà d'un manque de marge de
manoeuvre dans le choix des dates, nous étions énormément
limités dans le temps puis qu'il nous restait deux mois après
cela pour poursuivre et terminer l'analyse des réponses du questionnaire
et mettre en place d'autres méthodologie d'enquête pour le bien
fait de notre étude.
Nous terminerons par évoquer les contraintes
institutionnelles rencontrées malgré une anticipation mise en
place. Le changement de direction, le départ en vacances de nombreux
45
membres de l'organisation, les obligations horaires
liées au prêt d'une voiture de fonction sont quelques-unes des
entraves rencontrés.
Bien que nous nous soyons heurtés à de
nombreuses contraintes, nous avons récoltés quelques entretiens
et quelques données intéressantes quant à notre sujet
d'enquête sur les pratiques et les pratiquants d'activités
nautiques.
4. Deuxième et dernier approche qualitative :
les entretiens semi-directifs
La méthode qualitative regroupe des outils de recherche
souvent utilisés dans les sciences sociales, notamment en ethnologie, en
anthropologie et en sociologie. Elle cherche à obtenir des
données empiriques plus subjectives que la méthode quantitative.
Elle est souvent utilisée pour vérifier un fait ou gagner en
profondeur dans l'analyse de l'objet d'étude, en complément de
sources statistiques. L'entretien semi-directif a été
adopté pour appuyer, approfondir, compléter et confirmer les
informations reçues par questionnaire et par entretiens informels. Nous
pourrions caractériser l'entretien formel comme une interaction verbale
à l'initiative de l'enquêteur qui a pour objectif la recherche et
comme finalité la définition de réponses constructives
à un questionnement. Alors que mes premiers entretiens étaient
indirectement à usage exploratoire, ces derniers avaient un usage
principal. Ils cherchaient à confirmer ou infirmer les
hypothèses.
a. La sélection de nos interlocuteurs
L'usage d'entretiens semi-directifs avait pour but de
confirmer ou de clarifier les données reçues du questionnaire et
des confrontations au terrain. À l'issu de l'élaboration du
questionnaire, nous avions intégré une dernière question
portant sur l'éventualité de programmer une rencontre. Pour cela,
nous avions sollicité nos répondants en demandant s'ils pouvaient
nous adresser leurs adresses e-mails, afin que nous puissions les recontacter.
Nous en avons reçu une dizaine parmi lesquelles, nous avons
judicieusement sélectionné trois profils différents de
jeunes adultes. Nous aurions aimé organiser davantage de rencontres mais
par manque temps et surtout par manque de concordance à notre sujet
délimité des profils recueillis, produire trois entretiens
étaient réellement le maximum. Effectivement, nous savons que par
la suite, il nous restait la transcription et l'analyse de données
empiriques.
46
Dans un premier temps, nous avons retenu, les profils les plus
représentatifs de nos retours d'enquête par questionnaire. Par
précaution dans nos futures conclusions, nous avons par exemple retenu
que des femmes, âgées de 18 à 23 ans, pratiquante
d'activité physique ou sportive. Nous aurions aimé rencontrer une
personne étudiante en STAPS puisqu'il s'agissait de la filière
ayant le plus répondu au questionnaire d'une part, et parce qu'une
personne inscrite dans ce cursus est forcément une personne sportive,
d'autre part. Également, nous aurions eu plus de chances de trouver un
profil de pratiquant d'activité nautique. Malheureusement, aucune
personne en étude en STAPS ne nous a laissé ses
coordonnées électroniques. Nous avions reçu toutefois,
d'autres adresses e-mails de personnes inscrites dans des filières aussi
très représentatives des retours questionnaire. Nous avons pris
en compte ce critère dans le choix de nos interlocuteurs pour des
entretiens. Nous avons également tenté de trouver trois
provenances différentes de nos futures enquêtés :
Finistère, Morbihan et Côtes-d'Armor. Trois provenances
différentes mais la même ville d'étude qui est Brest, pour
faciliter nos déplacements et nos lieux de rencontre.
Dans un deuxième temps, nous avons retenu parmi notre
première sélection, des profils opposés sur l'aspect
« sportif ». Différents par leurs âges, leurs parcours
scolaires mais surtout, différents dans leurs pratiques de loisirs
sportifs à l'année et dans le cadre des vacances etc. L'objectif
dans la préparation des entretiens était de trouver et garder
trois profils opposés à interroger pour les comparer et en
définitive, confirmer ou infirmer les hypothèses. Les 3 profils
correspondaient à une pratiquante d'une ou plusieurs activités
nautiques à l'année, une pratiquante d'une activité
physique ou sportive très ancrée dans le système
fédéral (handball, football, karaté par exemple) à
l'année et enfin, une pratiquante d'une activité nautique en
vacances seulement. Ainsi, nous avons d'abord contacté une pratiquante
de surf à l'année, ensuite une pratiquante de handball, puis pour
finir, une pratiquante d'athlétisme à l'année mais de
canoë-kayak et de planche à voile en vacances.
N'ayant reçu aucune réponse à nos
courriers électroniques, nous avons décidé de mettre
à profit notre réseau de contacts dans ce monde du nautisme, afin
de trouver des personnes à interviewer. Tout d'abord, en tant que
pratiquante de sport de nature, nautique notamment, nous avons aperçu un
certain nombre de personnes venant pratiquer de façon
régulière, sur des sites que nous fréquentons
périodiquement. Un visage familier est selon nous un atout
considérable pour faire une demande d'entretien. La prise de contact est
plus aisée et les chances de recevoir des réponses positives
à une demande de la sorte sont confortées.
47
Ensuite, nous avons sollicité directement une personne
d'un centre nautique avec qui nous avions auparavant échangé et
sympathisé, afin de trouver des personnes supplémentaires et
aussi dans le but de varier les pratiques sportives. Enfin, nous nous sommes
mis en relation avec une personne rencontrée lors de la Journée
des Pros30 à Brest le mercredi 30 mars 2016. Cette personne
est dans le lancement d'une école de kitesurf, c'est pourquoi, nous
avions trouvé intéressant de la questionner à la fois sur
son profil de prestataire et à la fois sur son profil de kitesurfeur.
Cette dernière personne a finalement refusé l`entretien ne
souhaitant pas parler d'elle-même. Après quatre entretiens
semi-directifs, nous avons choisi de ne pas en rechercher de nouveau. Nous
voulions prioriser la qualité plutôt que la quantité dans
le chapitre de l'analyse.
b. Les conditions d'entretien et la place de
l'enquêteur
Pour nos quatre entretiens semi-directifs, nous avons
négocié les conditions à la fois du jour, (le plus proche
possible de celui auquel nous avons effectué la prise de contacter), de
l'heure et de la durée. Il s'agissait idéalement de garantir une
durée plus longue que le stricte nécessaire afin d'approfondir
l'échange et de ne pas brusquer les enquêtés. Nous avons
négocié également le lieu, préférant nous
déplacer nous-même afin de légitimer notre statut
d'étudiant plutôt que de stagiaire. Puis, nous avons
recherché un lieu clos et silencieux pour favoriser l'échange.
Parfois, il s'agissait d'une pièce neutre tel qu'un café, parfois
nous nous donnions rendez-vous directement à la maison de
l'enquêté lorsque lui-même nous le proposait. L'avantage
d'interroger le pratiquant dans ce dernier lieu était de prendre
connaissance et d'observer tous les éléments matériels
présents dans la pièce. La décoration, les meubles sont
quelques exemples pouvant apporter des informations supplémentaires
à notre étude. Lorsque l'entretien eu lieu chez l'habitant, nous
nous assurions auprès de celui-ci qu'il n'y ait personne pour nous
interrompre.
30 Déplacement à la Journée
des Pros à l'Océanopolis de Brest, organisée chaque
année par Finistère Tourisme. La journée est
préparée dans le but de mettre en relation les différents
prestataires de services touristiques (hébergeur, prestataires de
loisirs, offices de tourisme ...) et de créer un réseau
professionnel sur le département. Elle est animée par des
conférences, des rassemblements d'exposant dans les mêmes
procédés qu'un salon, d'un grand repas et d'un
éductour.
48
Lors des entretiens, nous avons octroyé une posture
neutre de la part du chercheur. Il ne doit en aucun cas contester
l'interviewé, au contraire, il doit porter de l'empathie et de la
bienveillance. Aussi, intuitivement, nous avons gagné la confiance des
enquêtés en prenant un ton humoristique, ou en cherchant à
rassurer l'interrogé sur l'objectif de notre démarche. De
là, nous avons été attentif à leur propos et fait
en sorte que leur prise de parole soit longues et riches en contenues.
Avant d'aborder le « vif du sujet », nous avons
commencé par nous présenter et présenter les
différents thèmes que nous voulions aborder de façon
concise. Également nous avons demandé l'accord à nos
interlocuteurs d'enregistrer les entretiens. Pour enregistrer les interactions
et obtenir un son audible et de qualité, nous nous sommes
procurés d'un dictaphone. L'objectif de l'enregistrement était de
rester attentif à ce que pouvait dire nos enquêtés en
évitant la prise de notes systématiques, tout en s'assurant de
pouvoir plus tard retranscrire leurs paroles et éventuellement les
réécouter.
Afin de favoriser une ambiance amicale et détendue,
nous avons commencé chaque entretien par des questions simples, assez
générales, et donc susceptibles de mettre à l'aise les
interlocuteurs. Dans la conduite de l'échange, nous n'avons pas
hésité à donner parfois notre approbation ou , à
reformuler leurs phrases quand nous pensons avoir compris ou bien quand nous
n'avions justement pas saisi l'information qu'ils souhaitaient passer. Enfin,
quand il le fallait, nous n'avons pas hésité non plus à
reprendre la main sur l'échange, à le réorienter.
c. La construction des entretiens : la grille
d'entretien
Nos entretiens étaient tous de type «
semi-directif ». Il s'agit d'une technique d'enquête qualitative qui
permet à l'enquêteur d'orienter le discours des personnes
interrogées autour de différents thèmes définis au
préalable, tout en laissant une certaine liberté à
l'enquêté dans son discours. L'enquêteur est en possession
d'un guide d'entretien ou d'une grille d'entretien qu'il n'est pas
obligé de suivre à la lettre mais qui doit-être
adaptée à la situation et au déroulement de
l'interaction.
Le choix des questions suivait plusieurs objectifs. D'une part
elles devaient être facilement compréhensibles par
l'interrogé et ne pas lui procurer un sentiment de gêne. La valeur
artificielle que porte un entretien de ce type peut rendre
l'enquêté mal à l'aise et force l'enquêteur à
poser des questions adéquates. D'autre part, elles devaient être
formulées de
sorte que l'interrogé ne s'éloigne pas du sujet.
La formulation des questions s'est reposée sur les données
prélevées de notre investigation sur le terrain et les
données analysées sur nos retours questionnaire. De cette
façon, nous avons questionné nos enquêtés sur leurs
jalons sociaux, leurs histoires personnelles et professionnelles, leurs
parcours sportifs passé et actuelle, leurs représentations, leurs
sentiments et sensations à l'égard de la pratique, leurs formes
et le fond de leurs constructions de soi par le biais de la pratique, la
dimension écologiques de leurs pratiques nautiques et enfin, le profil
de consommateur touristique.
Afin de respecter les principes de précautions et le
fil rouge des thèmes abordés et à des fins de nous donner
une image sérieuse auprès des personnes interrogées, nous
avons construit et nous nous sommes munis d'un document d'appui que nous avons
créé sous forme de grille d'entretien. Les questions suivaient
chacune un objectif de recherche d'informations, classés et
ordonnés par thème pour donner une suite logique à
l'entretien et visant à répondre à notre
problématique.
49
Tableau 3 Grille des entretiens
semi-directifs
50
Chapitre 4 : Résultats de l'enquête
sociologique
51
1. Résultats et analyse des entretiens de
terrain
a. L'entrée sur le terrain : observations
qualifiables et quantifiables
La « Grounded theory » auquel les chercheurs peuvent
et doivent développer de la théorie à partir de
données de terrain, nous a rapidement dirigé vers un
positionnement théorique du courant interactionniste. Effectivement,
notre étude évoluera sous un modèle considérant les
individus de la société comme des acteurs conscients de leurs
dires et de leurs actes. Notre analyse sera issue essentiellement des
communications verbales et reposera alors sur les interactions entre individus,
créatrices de sens et composantes même de la vie en
société. Selon nous, il s'agit d'une méthode pertinente
dans notre cas où nous voulons explorer et théoriser une nouvelle
interprétation des activités nautiques en Finistère.
Méthodologie défendu par Anne Laperrière - Professeure au
Département de sociologie de l'Université du Québec
à Montréal 31
Pour chacun de nos entretiens de terrain, nous avions comme il
était prévu, tout le matériel nécessaire à
l'enquête et à la mémorisation optimale de l'ensemble des
données empiriques (sonorités, visuels, sensations...). Nous
avons tenté, pour chacun d'entre eux, d'exploiter un maximum les
matériaux, afin de revenir avec de la matière empirique,
nombreuse et exhaustive. Pour notre déplacement à Brest par
exemple, voici deux documents qui nous ont servi par la suite, dans la
présentation et l'analyse de données. Le premier
représente le plan de l'emplacement et notre positionnement
stratégique sur celui-ci. Nous nous étions installés entre
les vestiaires situés dans les bâtiments nautiques, le quai et les
parkings visiteurs pour assurer la rencontre de pratiquants. Le deuxième
document représente et suit la trame d'Anne Revillard32. Le
journal de terrain sauvegarde et préserve les informations importantes
et intéressantes offertes par les enquêtés.
31 « Ce recours systématique à la
réalité empirique ne peut qu'en effet augmenter la
validité des théories émergentes et leurs pertinences par
rapport aux problématiques sociales contemporaines (...) »
Laperrière Anne, « Pour une construction empirique de la
théorie : la nouvelle école de Chicago » Sociologie et
sociétés, vol. 14, n° 1, 1982, p. 31-40.
32 A. Revillard, Ibid., p. 42.
Zone de contact
Figure 4 Plan d'emplacement, 1ère journée
de terrain - Brest, le
06/04/2016
Figure 3 Journal de terrain suivant la trame d'A.
Revillard, Brest, le
06/04/2016
En deuxième exemple, notre matinée à
Crozon-Morgat qui n'a guère été créatrice de
résultats. Quelques jours à l'avance, nous nous étions
renseignés pour connaître les chances qu'il y avait de rencontrer
des personnes, et des personnes coïncidant avec nos profils
recherchés. Les réponses auront été dissuasives.
Néanmoins, nous nous étions déplacés pour essayer
une nouvelle approche. Finalement, le port aussi bien que la plage
étaient vides de monde et seul un tableau d'affichage informait la
présence d'un groupe d'enfants l'après-midi. Ne correspondant pas
à notre profil d'enquêté, les jeunes adultes, nous avions
décidés ce jour, de rentrer avec une photo montrant les faits.
Figure 5 Plage de Morgoat, 10h00
08/04/2016
52
53
Pour notre déplacement à la Pointe de la Torche
en troisième et dernier exemple, nous nous y sommes rendu un jour
où les conditions pour la pratique du surf étaient parfaites. Il
était prévu à l'avance, le jour et le lieu pour
l'enquête. La veille, par curiosité, nous avons toutefois
regardé les estimations météorologiques pour le lendemain.
Nous savions donc à l'avance qu'elles étaient très bonnes
et qu'il y aurait probablement du monde ce jour-là.
Figure 6 Arrivée à la Pointe de la Torche,
9h00 - 12/04/2016
Finalement, l'expérience de terrain nous a
montré toutes les précautions qu'il était utile de prendre
avant chaque entrée en terrain, notamment la lecture au préalable
de la météo, la vérification des horaires d'ouverture de
certains sites, l'adaptation du langage selon le genre de personne en face de
nous etc. Nous nous étions lancés dans l'expérience avec
dès le départ, des contraintes matérielles (le prêt
de la voiture de fonction) et des contraintes temporelles (la période
indirectement non choisie pour le démarchage et des retours au bureau en
heures non modulables). Nous avons malgré cela, réussi à
récolter un certain nombre d'informations suffisantes à
l'avancé de notre enquête. Nous avons obtenu sur les trois jours
de terrain réellement réalisés, cinq entretiens
informels33. Quelques échanges plus ou moins longs, non
enregistrés, auront parfois montré tout autant
d'intérêt pour les bienfaits de l'enquête, comme
33 Présentation d'une retranscription d'un
entretien informel en annexe 5
54
par exemple, la discussion sur un emplacement
stratégique pour observer un spot et ses passants.
b. Le terrain aux multiples
révélations
Nos déplacements sur le terrain nous ont permis d'aller
directement à la rencontre de pratiquants de trois activités
nautiques différentes : le surf, le stand-up paddle et la planche
à voile. Elles se distinguent par le support utilisé. Ce sont
toutes trois des planches mais de configurations différentes. De plus,
parmi ces trois supports, il existe des formes, des tailles et des genres
différents. Pourtant, nous avons trouvé dans ces trois
activités physiques et sportives nautiques, où devrons-nous dire,
sur ces pratiquants de sports nautiques, des liens qui les réunissent. A
première vue, ils constituent tous trois, un sport de glisse et un sport
de glisse sur l'eau. Ils requirent quelques équipement semblables telle
que la combinaison, et ils se pratiquent sur des sites semblables
appelés «spots ». Mais, en allant plus loin dans la
réflexion et l'analyse, nous découvrons qu'il existe des
similitudes d'ordre de représentation, de perception et d'ordre
émotionnel. Autant de spécificités réunies qui
semblent faire des activités nautiques, un monde à part
entière.
L'activité nautique et le pratiquant trouve un premier
rapport dans le lieu de pratique. Cette notion, de par son existence
créée des réactions émotionnelles et des
représentations diverses. Le lieu de pratique ne semble pas être
qu'un terrain de jeu, mais un combiné de plusieurs
interprétations et de plusieurs appétences voir de
nécessités. La connexion entre l'activité nautique et le
pratiquant semble se produire grâce notamment, à l'environnement
de pratique. Sous un autre angle, l'environnement de pratique perçu
comme « exceptionnel » de la part du pratiquant, déclenche une
émotion au moment de la pratique. Ainsi, lorsque nous interrogeons nos
enquêtés sur les raisons pour lesquelles ils pratiquent le surf,
le stand-up paddle ou la planche à voile, ils déclarent ressentir
un « besoin d'être dans un extérieur naturel ».
L'engagement dans la pratique d'une de ces activités nautiques
dépend d'une nécessité de se mouvoir dans un environnement
ou le naturel prend le dessus. Par l'emploi du mot « naturel », nous
comprenons que le pratiquant recherche un cadre mais aussi une
atmosphère saine. A la fois des paysages authentiques, à la fois
des lieux salubres et stimulants dans lesquels pratiquer. Aurélien Niel
et Olivier Sirost expliquent ce constat et prétendent que « le
sport serait alors l'un des vecteurs privilégiés de cette fusion
du corps avec la nature, de ce
55
rapprochement avec le cosmos que les populations urbaines ont
progressivement négligé au fur et à mesure des
évolutions techniques et industrielles. »34
« La sensation particulière d'être dans
l'eau ou sur l'eau » est un autre élément
évoqué par nos enquêtés. Tout comme le besoin
d'être dans un extérieur naturel, le besoin de se trouver dans
l'eau ou sur l'eau renvoie à la recherche d'une relation avec la nature.
Plus précisément, il s'agit ici de l'évocation d'un
ressenti singulier, que nos pratiquants retrouvent seulement lorsqu'ils sont
à l'eau. D'après eux, cette émotion est incomparable, voir
supérieurement forte aux autres procurées dans d'autres
activités. Le rapport émotionnel unique, qu'il y a entre
l'activité et le pratiquant dépend là de
l'élément naturel qu'est la mer. La pratique sur l'eau envoie aux
pratiquants, une sensation de bien-être et de zénitude. Nos
interlocuteurs parlent aussi de proximité avec la mer, de contact avec
la mer, une diversité de termes revenant à la même chose :
le fait d'être en mer. Nous serions tentés de parler très
franchement, « d'incorporation » à la mer. Le privilège
ressenti par nos pratiquants va au-delà du fait de voir la mer, de la
sentir et de la toucher, mais il correspond vraisemblablement au fait
d'être introduit, mêlé, immiscé donc incorporé
à l'eau. Une relation qui dépasse la proximité et
l'association. Jean Corneloup met en évidence ce rapport particulier
avec la nature que l'on retrouve fortement dans les activités nautiques
tel que le surf, le stand-up paddle et la planche à voile. L'auteur
parle alors d'une société entrée dans une forme «
transmoderne » des pratiques récréatives de nature. La
particularité de cette forme est rattachée à un art de
vivre dit, écologique. Ainsi, pour illustrer l'apparente
intégration et incorporation à la nature et ici
précisément, la mer, Jean Corneloup explique que « Tout ce
qui peut accroître l'immersion de l'individu dans la profondeur de la
nature est recherché que ce soit en termes de contact avec les
éléments naturels limitant toutes les médiations
technologiques superficielles ou en termes de rencontres avec les cultures
locales vivant au plus près de la nature et de la terre »35
Les rencontres avec les cultures locales vivants au plus
près de la nature et la terre, intègrent notamment, à
notre sens, le contact avec la faune locale que sont les animaux. Le contact
avec les éléments naturels est sans aucun doute, une mise en
relation avec un
34 Niel Aurélien, Sirost Olivier, « Pratiques
sportives et mises en paysage (Alpes, Calanques marseillaises). », Etudes
rurales 1/2008 (n° 181), p. 181-202
35Corneloup Jean, « La forme transmoderne des
pratiques récréatives de nature », Développement
durable et Territoires [En ligne], Vol. 2, n° 3 | Décembre
2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril
2016. URL :
http://developpementdurable.revues.org/9107
56
environnement vivant par ses mouvements mais aussi par la
réelle existence d'êtres-vivants. Etre entouré d'animaux
marins est un exemple supplémentaire inimitable dans les pratiques qui
ne sont pas nautiques. Quand certains de nos enquêtés disent avoir
vu des phoques pendant qu'ils glissaient sur l'eau, d'autres ont exprimé
leurs joies d'avoir aperçu des sternes au-dessus de leurs têtes,
pendant qu'ils pratiquaient.
La notion de lieu pratique inclut une représentation et
une dimension particulière donnée à l'environnement. La
plupart de nos interviewés apportent un élément
supplémentaire à l'expression naturelle de la pratique. Outre la
perception de la mer, ils s'attachent à la confrontation avec la
puissance et la supériorité des éléments naturels.
L'impression d'être tout petit et en même temps fort est ressenti
par nos pratiquants qui s'aventurent et se confrontent à la mer, aux
vagues et aux vents, aux pluies lorsqu'il y en a. «C'est que tu vas
à l'eau même si elle est froide machin, bah t'arrives bah
ça te réveil, tu es obligé d'être à fond, la
mer elle est toujours en forme tu vois. Si tu n'es pas trop motivé au
final bah tu es obligé. » La difficulté de l'activité
ne se trouve pas uniquement dans l'enchainement de gestes et de techniques
propres au sport mais également dans la résistance aux multiples
perturbations naturelles, rencontrées seulement en mer. Ceci met en
évidence l'aspect probablement incomparable des pratiques nautiques.
Dans cette catégorie, nous pouvons enfin mentionner
l'expression de nos enquêtés sur de la beauté des sites et
des vagues sans même la présence de surfeurs ou planchistes. Nous
pouvons considérer ici, l'activité nautique dans sa plus large
définition et temporalité. Effectivement, si la
préparation physique et mentale et l'échauffement en amont de la
pratique font partie intégrante de l'activité, l'observation au
même moment du spot et du plan d'eau ne constitue pas seulement un besoin
pour accéder à la pratique mais aussi un réel plaisir
éprouvé par nos enquêtés. Pour les premiers
arrivés, ce moment est déjà une forte émotion
procurée par l'activité qui se représente
déjà dans les esprits. Dans un même sens, l'un d'eux ajoute
la beauté du geste et la beauté des pratiquants sur les vagues.
L'une des nombreuses raisons pour lesquelles ils se sont adonnés
à ces activités c'est comme souvent, l'observation d'autres
pratiquants. « Voir des gens sur une vague c'est beau, voir une vague
toute seule sans personne dessus, c'est super jolie aussi ». Ici par
exemple, ce jeune surfer de stand-up paddle ancien skateur a laissé de
côté sa planche à roulette et l'a troqué par une
planche de surf paddle. En ayant observé les pratiquants sur les vagues,
il eut l'envie de faire la même chose. Notre échange
prolongé après l'épisode enregistré nous a fourni
d'autres informations plus précises. Ses propos s'apparentaient ainsi :
« voir les mecs trouver ses appuis, debout, sur une
57
surface molle et puis mouvante, j'ai trouvé ça
incroyable et j'ai eu envie de tenter ma chance ! » Cet aveu ressemble
clairement à une nouvelle preuve de la singularité des
activités nautiques. Autant de spécificités
créaient probablement ce que nous pourrions appeler « une
communauté du nautisme ».
En plus de ces spécificités s'ajoutent des
effets trouvables dans des activités sortant du champ nautique.
Finalement, ceci alimente d'autant plus le côté atypique d'un
monde spécial. Les interrogés s'accordent à dire que les
sports de glisses nautiques constituent une activité complète qui
répond à un besoin de dépense physique parmi d'autres.
L'un d'entre eux précise que la planche à voile est une
activité effectivement complète : « bah déjà
c'est physique, c'est assez complet parce que tu as le côté un peu
cardio, le côté un peu d'équilibre, euh ça travail
le haut et le bas du corps, et un peu tout... »
Nous avons dit précédemment que le rapport avec
la mer donnait un sentiment de bien-être. Nous pouvons ajouter dans cette
partie que la pratique d'activité nautique en elle-même semblerait
offrir ce même résultat. Une planchiste affirme se sentir bien
dans son corps et dans sa tête après une séance
nommée « session » dans le jargon. Un surfeur poussé
dans sa réflexion, illustre son état intérieur par le
terme « plénitude ». Il s'agit d'un état de ce qui est
à son plus haut degré de développement, qui est dans toute
sa force, son intensité et son intégralité. Nous pouvons
comprendre ici que le surfeur questionné ressent un sentiment
d'entière satisfaction physique et morale lorsqu'il surf. Cela rejoint
en tous points les propos retenus par Anne-Sophie Sayeux dans sa thèse
sur les surfeurs où elle affirme que, « les enquêtés
nous parlent donc d'adresse, de travail physique qui entraînent du
plaisir. »36
Enfin les activités nautiques se diffèrent des
autres activités sur les sensations et les procurations émises au
moment de la pratique. Un mot cité de manière récurrente
lors de ces entretiens est « adrénaline ». Nos
répondants indiquent ce terme pour décrire la sensation
agréable obtenue au moment de la pratique. L'adrénaline est une
hormone (substance) sécrétée dans le sang. Elle est
libérée essentiellement en cas d'émotions intense, pendant
un exercice physique et sportif par exemple. Sa sécrétion
entraîne une accélération du rythme cardiaque, une
augmentation de la force des battements du coeur, une hausse de la pression
36 Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie, 2005,
Surfeur, l'être au monde, Analyse socio-anthropologique de la culture
de surfeurs, entre accords et déviance, Rennes, Staps -
Université Rennes 2 Haute-Bretagne, thèse présentée
pour le doctorat, p.79
58
artérielle, une dilatation des bronches, une
augmentation de l'oxygénation des muscle et du cerveau etc. Ces
réactions corporelles sont une réponse à un accroissement
d'un état de stress, de peur et en même temps d'excitation qui,
dans notre cas est le résultat d'une accélération sur la
prise de vague, la prise de vitesse (cité 3 fois), la glisse
(cité 2 fois). La montée d'adrénaline semble être un
élément, une émotion très recherchée par nos
répondants. Elle est générée à
différents niveaux selon l'exercice physique. Certaines activité
physiques demandent et libèrent plus d'adrénaline que dans
d'autres. À écouter nos enquêtés, la pratique du
surf et de la planche à voile sont-elles génératrices de
cette substance et sont également, l'une des explications à leurs
implications et leurs amours pour ces activités.
L'un de nos enquêtés a réellement retenu
notre attention par l'emploi d'un terme surprenant, non attendu dans
l'interaction sur les sensations et émotions ressenties au moment de la
pratique du surf : « : c'est difficile à décrire, c'est
quand tu es sur la vague, bah c'est royal quoi ! » Cette personne explique
son ressenti du fait d'une situation qu'il décrit de « royal
», du fait d'un sentiment qu'il considère « royal ». Par
royal, nous distinguons une appartenance à un roi. La métaphore
utilisée se réfère à une situation où seul
le roi peu se retrouver. Notre surfer présente sa pratique et
l'adrénaline qu'elle libère comme une situation et un sentiment
n'appartenant qu'au roi. Par ce mot, il fait de sa pratique une activité
magnifique et majestueuse qui lui est desservie, lui qui ne se reconnait pas
comme un roi. Il y a donc ici un sentiment de « chance », un
sentiment de recevoir beaucoup, peut-être même plus que ce qu'il
aurait besoin et demandé. L'adrénaline est dans ce sens
peut-être même, une infime partie du cadeau offert par la pratique.
« Royal » revient à dire que la situation et le sentiment
suprême, éprouvé lors de la glisse et la prise de vitesse
atteint un haut degré de supériorité (par rapport à
tous autres sentiments, dans tous autres sports) dans sa suprématie.
Par royal, nous entendons aussi un rapport avec la notion
d'initiation royale « par l'épreuve », y compris face aux
éléments que nous avons cité précédemment.
Effectivement Bernard jeu explique que « l'épreuve »,
existante par un lieu austère et un milieu à risque et difficile,
se représente parfaitement bien dans les sports où il y a
confrontation avec des éléments naturels.37 L'eau
serait l'élément signifiant la puissance. L'auteur propose des
exemples de mythes et mythologies auxquels se rattache l'épreuve
sportive, l'aventure initiatique. Un pratiquant de sport nautique serait un peu
comme un héros qui affronte l'eau, l'élément naturel
perçu comme un enfer, une limite à franchir, un défi,
où s'en sortir et s'en sortir vivant
37 Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion,
l'espace : essai sur la classification des sports et ses rapports avec la
pensée mythique », Paris, éditions Vigot, 1977
59
desservirait puissance, régénérescence et
vertus. Un imaginaire d'une épreuve surmontée menant au statut de
roi, l'être le plus puissant.38 Plus réaliste
aujourd'hui, l'initiation royale par l'épreuve comme l'explique Bernard
Jeu suivrait un objectif de retour aux sources. Retrouver sa vraie nature en
surmontant la puissance et le risque de la mer, fuir les objets sociaux pour
reconsidérer le réel : « Ce que l'homme cherche, au fond
dans la nature, c'est sa nature. Dominer les éléments, c'est se
retrouver soi. »39
Les pratiquants d'activités nautiques ne pratiquent
rarement qu'une seule activité. Le plus souvent ils pratiquent plusieurs
activités nautiques ou, une activité nautique et de la course
à pied avec ses dérivés comme le footing ou le trail.
Également, les pratiquants d'activités nautiques ont en
général, des envies et des projets de pratiquer d'autres
activités nautiques. Soit pour essayer, soit dans la continuité
ou la poursuite de faire une activité nautique, quand la
précédente n'est ou ne sera guère plus possible. Ainsi, ce
peut-être en remplacement d'une activité précédente
ou en ajout momentané ou continuelle d'une activité
déjà en pratique. Nos entretiens informels révèlent
par exemple qu'un planchiste a pratiqué de la chasse sous-marine,
pratique donc actuellement de la planche à voile en principale
activité, du surf en activité secondaire, fait du footing lorsque
celles-ci ne sont pas possibles à cause de l'absence de conditions
adéquates et enfin, projette de s'essayer au kitesurf et à la
voile. En deuxième exemple, prenons nos deux autres planchistes, un
couple. Il pratique aussi de la plongée et du surf-paddle. Il pratique
également du trail, de la course à pied et du crossfit dans une
autre catégorie de sport. Autrefois, lorsque le couple était
à Paris, il faisait de la natation. Il était probablement
déjà, dans la recherche de contact avec l'eau et tentait de se
rapprocher d'activités nautiques, dans un lieu comme la capitale
où ce n'est pas possible au quotidien. A l'avenir lorsque leur vie de
couple deviendra une vie de famille, il voudrait faire du catamaran. Nous
observons ici que la transformation matrimoniale, au cours d'une vie de
pratiquants d'activités nautiques, n'empêche pas la poursuite de
sport dans cette catégorie. Effectivement, il semblerait que lorsqu'une
personne entre dans ce que nous pouvons appeler le « monde nautique »
ou bien lorsque ce monde entre dans la vie d'un individu, il s'avèrerait
que les deux êtres ne soit plus séparables. Le monde du nautisme
apparait comme indispensable voir « addictif » aux personnes y ayant
goûté.
38 Ibid., p. 41.
39 B. Jeu, Ibid., p. 38.
60
Précédemment, nous avons parlé des
conditions de l'exceptionnalité du sentiment éprouvé
lorsque nos pratiquants se retrouvaient dans l'eau. Désormais, nous
souhaitons évoquer le côté exceptionnel des conditions de
pratique que demandent les activités nautiques, inexistantes et non
importantes dans les activités autres, comme le ski souvent cité
comme élément de comparaison. Tout d'abord, tous s'accordent
à dire que les conditions draconiennes propres aux activités
nautiques tel que le surf et la planche à voile, n'altèrent
absolument pas, les possibilités et les joies de la pratique. Que ce
soit des pratiquants très réguliers ou des pratiquants moins
réguliers (grenoblois ne venant que pour les vacances «: bah non
mais ouais depuis que je m'y suis mis, à toutes les vacances je surf
ouais.»), dans les deux cas, la fraiche température de l'eau et la
rude météo ne constituent vraiment pas un frein quelconque.
Lorsque l'un affirme «Ouais mais après quand tu es dans l'eau tu es
dans l'eau quoi, tu n'as pas froid t'es bien, avec la bonne combi et les bons
chaussons t'es bien quoi » l'autre se persuade : « Ouais j'aime bien
l'eau ! Puis quand il ne fait pas beau comme ça, ça ne change
rien ! ». Bien que certains reconnaissent que parfois les drastiques
conditions rendent l'activité plus difficile, cela n'empêche en
rien la pratique et paraît ne jamais altérer leurs volontés
de pratiquer. Nos répondants de Grenoble racontent : « je vous
avais dit qu'il avait des c******* les bretons ! (rire), c'est vrai hein ! Non
mais c'est vrai, nous ce matin, on est arrivé, on se grattait, on
essayait de se préparer psychologiquement, nous pour rentrer ça
nous a pris dix bonnes minutes tous les deux-là, mais tu vois des mecs
qui ne réfléchissent pas qui y vont bim. Mais voilà le
plus dure c'est de rentrer, les cinq premières minutes et puis
après ça tourne quoi. Puis là il y a le soleil ! »
Ces circonstances de pratique et cet entêtement semble moins visible dans
d'autres activités physiques et sportives. Le ski de loisir souvent
cité en exemple se montre peut-être moins difficile et cumule
rarement autant de difficultés en même temps.
En imaginant les pires conditions pour un skieur
confirmé:
? il se trouve sur un dénivelé très
important,
? une piste verglacée avec des alternances de
poudreuses
? une très faible visibilité, orientation
compromise
? un vent fort et glacial,
? une tempête de neige
? une température à moins de zéro.
61
- un risque élevé d'avalanche
En imaginant maintenant les pires conditions pour un surfeur
confirmé par exemple :
> il se trouve en plein mer, avec un plan d'eau très
agité,
> des vagues de plus de 2m50 voir 3 mètres
> une vue troublée, la tête souvent
submergée
> un vent fort et glacial, de la pluie ou de la grêle
> une eau très froide
> une température extérieure à moins de
zéro
> un risque élevé de noyade
Nous nous apercevons ici que la pratique du surf semble
être la plus difficile. Les pratiquants de surf rencontrés nous
ont toujours affirmé ce point de vue. Ces sportifs connaissent un plus
grand nombre de contraintes liées à l'environnement de pratique
qui semble être le plus dangereux. Effectivement les conditions
météorologiques peuvent être tous aussi difficiles pour le
skieur et le surfeur. Cependant, la surface de pratique sur laquelle le surfeur
évolue apparaît comme la plus risquée et dangereuse.
L'espace support du surfeur (les vagues elles-mêmes et le plan d'eau
où déferlent les vagues) parait un peu plus incertain et
incontrôlable que l'espace support du skieur (pistes ou hors-pistes). Les
pistes de ski ou de snowboard sont certes parfois dangereuses voire très
dangereuses mais elles constituent un support "relativement" figé qu'il
est possible de voir et d'analyser un minimum avant de se lancer.
Le plan d'eau sur lequel va pratiquer un surfeur est
dépendant des conditions météorologiques locales mais
également des conditions au large (parfois très lointaines). Un
plan d'eau est en mouvement constant et peut changer de manière radicale
en très peu de temps. Les vagues qui constitueront le support de glisse
des surfeurs viennent de très loin au large et ne sont perçues
par les surfeurs que quelques secondes avant qu'ils ne les chevauchent.
Pour stopper l'activité le skieur peut descendre
à pied même si cela demande plus de temps, ou emprunter des
remontées mécaniques. Le surfeur n'a pas d'autres choix que de
rentrer à la nage ou sur sa planche. L'affrontement avec l'environnement
de pratique est plus long au rapport temps et distance parcourue. Celui-ci ne
permet pas non plus de s'arrêter tant qu'il n'est pas quitté. La
difficulté apparait dès le début en surf, lorsqu'il faut
se mettre à l'eau et passer ce que l'on appelle la « barre »,
la limite où se lèvent les vagues. Une fois à l'eau, il
faut s'apprêter à affronter toutes les difficultés qu'il
n'est pas possible de contrôler et de
62
commander. En ski la difficulté arrive plus lentement
et progressivement. Elles sont gérables et modulables selon ses envies
(piste bleu, noire, rouge...) et les pauses sont possibles.
Nous en arrivons à développer la partie «
apprentissage » de la pratique. Bien plus long en surf qu'en ski. Cela
s'explique par le fait que « le surfeur débutant, sur une session
d'une durée totale de deux heures, va surfer (glisser sur la vague)
qu'environ deux trois minutes. Le reste du temps, il va ramer pour passer la
barre ou pour attraper les vagues ». C'est pourquoi il faut parfois
attendre longtemps avant d'avoir ses premières véritables
sensations. Il faut un très grand nombre de sessions pour
acquérir un bon niveau. En ski, il ne faut pas ramer pour pouvoir
glisser et le skieur acquière très vite des sensations de glisses
agréables dès les premiers cours d'apprentissage. Tout compte
fait, le surfeur doit faire face à tellement de difficultés pour
pouvoir jouir du plaisir de la glisse à raison de quelques petites
minutes pour plusieurs heures de session, qu'il fait de ces rares moments de
glisse des instants exceptionnels.
Ensuite, il apparait comme incomparable l'étape qui
précède la pratique, celle de la lecture des conditions. Les
activités nautiques exigent avant tout de bien choisir ces temps de
pratique. Effectivement, contrairement à la course à pied ou au
vtt par exemple, les activités nautiques dépendent
complètement de leur environnement de pratique et ne peuvent se
pratiquer au moment voulu. Propre à chacune il faut des vents
particuliers, des vagues particulières ou des coefficients de
marée particuliers etc., que nous ne retrouvons pas tous les jours,
à tout moment de la journée. D'un jour à l'autre, d'une
heure à une autre, les conditions changent. Également, selon la
pratique le spot peut changer. Les activités nautiques ne peuvent se
pratiquer n'importe où et réclament des conditions
spécifiques aussi en termes de formation de côte et de
géologie de l'espace. Les pratiquants de sports de natures nautiques
dépendent alors entièrement des tournures que prennent les
conditions météorologiques et celles spécifique à
la mer.
La pratique du surf est selon nous la plus
représentative car elle réunit et conjugue
énormément d'exigences pour pouvoir en faire. Effectivement elle
demande une prise en compte des vents, leurs forces et leurs directions, une
prise en compte de la houle et des vagues, leurs hauteurs estimées,
leurs périodicités, leurs directions également ; la
marée, l'heure de la montante et de la descendante ; le spot, si c'est
une bais ou une crique, un fond marin rocheux ou sableux etc. Autant
d'exigences qui concernent une seule activité nautique que l'on ne
retrouve, semblerait-il, nulle part ailleurs dans d'autres sports de nature.
Anne-
63
Sophie Sayeux explique alors dans sa thèse que le surf
fonctionne grâce à un système de contraintes : «
celui-ci est créé par les particularismes de l'onde maritime,
devenant alors la règle du jeu, qui régule culturellement la
pratique sous les couverts d'une nature plus ou moins propice à l'action
surfique »40 .Ces nombreuses contraintes nourrissent nos
suppositions sur l'existence d'une singularité des activités
nautiques et du monde qui les concernent. La non régularité des
sessions, le fait de ne pas pouvoir prévoir à l'avance les plages
horaires de pratique, de ne pas savoir quand sera la prochaine session et les
contraintes naturelles, cultivent l'envie de pratiquer et la passion pour ces
activités. La dépendance aux caprices de la nature semblerait
alimenter l'exceptionnalité d'une session et l'impression donnée
aux pratiquants d'être chanceux.
De plus, il ne suffit pas de prendre connaissance de ces
nécessités de pratique, mais il faut savoir les lires et les
analyser pour choisir les meilleures tranches horaires. Un surfeur qui a
longtemps vécu en montagne et pratiqué le ski déclare que
c'est une aptitude indispensable qui semble être unique au surf : «(
...) même à la montagne, même à la montagne tu n'es
pas obligé de..., tu ne regardes pas forcément, tu regardes quand
est ce qu'il va y avoir une fenêtre météo, si la semaine,
il neige à fonds et euh il va y avoir deux jours de beau temps, tu vas
regarder quand même mais, en général bah tu fais avec quoi.
Tu vois. Alors qu'ici, bah si vraiment c'est pourri, tu n'y vas pas quoi.
»
Le surfeur skieur de Grenoble parle d'une «
communauté de la mer, de l'océan » et admet que le jargon en
montagne est moins complexe que celui du nautisme. Ceci nous encourage dans
notre hypothèse concevant qu'il existe un monde du nautisme dû
notamment à un langage spécifique lié aux conditions
strictes indispensables pour pouvoir pratiquer. Ce langage est d'une part
spécifique mais, se présente d'autre part comme moins connu que
celui des sports de montagne (pour garder le même exemple que vu
précédemment). Ainsi, l'éventuel monde du nautisme se
montre peut-être plus fermé par une accessibilité difficile
et un tourisme autour moins développé.
S'il existe un monde du nautisme, il est également le
résultat d'une familiarisation et/ou d'une imprégnation à
la mer avant même l'engagement dans une pratique nautique. Nos
40 Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie,
2005, Surfeur, l'être au monde, Analyse socio-anthropologique de la
culture de surfeurs, entre accords et déviance, Rennes, Staps -
Université Rennes 2 Haute-Bretagne, thèse présentée
pour le doctorat, p.90
64
interviews ont montré que pour la majorité des
pratiquants, le lieu de vie durant l'enfance se trouvait près de la mer
: Quimper, Penmach, Brest, Loctudy... Pour les Grenoblois, enfants, ils
passaient leurs vacances au bord de mer. Nous constatons ici qu'il y a, comme
point de départ d'un monde du nautisme, pour reprendre les mots
d'Anne-Sophie Sayeux, « une imprégnation par le milieu naturel et
familiale »41. Cela n'est pas l'unique point commun. Tous
semblent rejeter les pratiques dites fédérales, celles
parfaitement organisées, encadrées selon une méthode
prédéfinie, avec un entraineur. Nos interrogés semblent
préférer les activités nautiques également pour la
liberté de pratique que celles-ci peuvent offrir. La plupart ne font
partie d'aucun club sportif. Leurs pratiques sont des sports individuels.
D'ailleurs, en général, ils se déplacent sur le lieu de
pratique seul. Notre dernier enquêté affirme ceci : « bah
c'est un sport de partage quand même. On peut venir seul, d'ailleurs
c'est plus souvent le cas mais au final, tu vois et revois des gens qui
viennent aussi surfer et tu commences à connaître du monde et puis
tu sympathises donc en fait, tu viens seul, tu repars seul, mais tu fais ta
session à plusieurs. » Il se déplace seul mais affirme que
le surf est un sport de partage. Nous devinons à travers ces mots que
les surfeurs se sont créés finalement un petit groupe
d'appartenance, basé sur une pratique commune et évoluant sur des
habitudes communes. Ceci rejoint parfaitement l'analyse de Jean-Pierre Augustin
disant que « l'explication des nouvelles formes de pratiques est aussi
ramenée à la recherche d'autonomie individuelle conduisant les
sportifs à se libérer des emprises sociétales et à
choisir des activités alternatives qui privilégient la sensation,
le contrôle, l'appartenance à de petits groupes restreints
plutôt que les affiliations fédérales »42
Théorie inspirée de l'auteur Christian Pociello.43
41A.S Sayeyx,,Ibid., p.91.
42 Jean-Pierre Augustin, « La diversification
territoriale des activités sportives », l'Année
sociologique, 2002/2 (Vol.52), p.422
43 « La quatrième tendance réside dans la
recherche de modes d'organisation à plus faibles contraintes, plus nette
encore chez les citadins, sinon la quête d'activités
auto-organisées. Il coexistait alors, malgré une apparente
contradiction, une bonne vitalité des petits groupements associatifs
composés de pairs culturels et une certaine crise des affiliations
fédérales » Pociello Christian, « « Nouvelles
pratiques, nouvelles valeurs » : essai sur la transformation de quelques
« milieux de culture » sportifs après les années 1980
», Staps 2015/1 (n° 107), p.28
65
c. Des pratiques nautiques aux trois dimensions
spécifiques
Il convient à présent de décomposer les
éléments bruts du terrain pour en éclaircir leurs
significations. Il existe véritablement un rapport spécial entre
les jeunes pratiquants finistériens d'activités nautiques et
leurs activités même, quotidiennement ou en vacances. De premiers
éléments de réponses valident les hypothèses
avancées sur la réelle présence d'un monde du nautisme
spécifique et singulier s'éloignant des autres milieux
sportifs.
Une dimension écologique regroupe de marquantes
spécificités au monde du nautisme. Elles se manifestent par les
relations entre le pratiquant et son milieu de pratique et les interactions
entre le pratiquant et les êtres vivants de ces sites de pratique.
Christian Pociello parle lui « d'écologisation des pratiques »
survenu par l'agrandissement de territoires urbains notamment. Les pratiquants
d'activités nautiques connaissent une approche écologique des
pratiques non pas parce qu'ils s'y sont éloignés un moment
donné dans leur vie personnelle, mais parce qu'ils ont toujours
été proche de la nature et n'ont jamais quitté ce milieu
en tous points « naturels ». L'activité nautique
représente alors le moyen privilégié pour entrer en
communication et en harmonie avec la nature. Aurélien Niel et Olivier
Sirost avancent qu'« en faisant l'expérience corporelle
poussée d'un environnement, le sportif rompt avec l'image dominante du
paysage archétypal et redéfinit ce dernier par le biais du
mouvement »44 Les pratiquants d'activités nautiques
considèrent leur rapport avec la mer « unique ». La mer bien
sûr mais tous les éléments naturels qui la constitue ou
l'entour : le vent, l'eau, les vagues, le froid etc. Ils croient en une
interaction et un rapprochement non identifiable et non atteignable par tous
autres individus, qu'ils créent et éprouvent seulement par une
« immersion » à la mer. Jean Corneloup emploie les termes
« naturalités récréatives », « recherche de
sauvagerie » et « habitat écologique » pour expliquer ce
phénomène et cette démarche développée ici,
par les pratiquants d'activités nautiques.45
44 Niel Aurélien, Sirost Olivier, « Pratiques
sportives et mises en paysage (Alpes, Calanques marseillaises) »,
Etudes rurales 2008/1 (n° 181), p. 181-202.
45 Jean Corneloup, « La forme transmoderne des
pratiques récréatives de nature », Développement
durable et Territoires [En ligne], Vol. 2, n° 3 | Décembre
2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril
2016. URL :
http://developpementdurable.revues.org/9107
66
Une dimension anthropologique ressort de nos nombreuses
données empiriques car si l'aspect environnemental est
profondément important dans la pratique et pour le pratiquant de
l'activité nautique, celui relevant de la dimension symbolique de
l'activité nautique est tout aussi primordiale. Effectivement, le
pratiquant ne pratique pas une activité nautique par hasard et sans
aucunes raisons. Comme toutes autres activités, les activités
nautiques englobent une culture, des valeurs et des croyances
spécifiques. Certains individus viennent à pratiquer ces
activités par l'influence de nombreux fonctionnements
culturels.46
La dimension anthropologique se révèle par la
recherche de « sensations » et « procurations » directement
liées au déroulement de la pratique. Elle est sensiblement
évoquée et dévoile beaucoup de particularités. La
recherche d'adrénaline est le premier objectif poursuivi par les
pratiquants d'activités nautiques. « La prise de vitesse »,
« la prise de vague » sont les moteurs et les
générateurs d'adrénaline. Christophe Bruno porte une
analyse sur la réflexion et l'écriture cailloisienne à
propos des comportements ludiques47. Il est approprié de
définir celui des pratiquants d'activités nautiques comme un
comportement qui se rapproche de celui de « l'ilinx ». Effectivement,
c'est l'immédiateté de l'instant qui prime et non la recherche
d'un résultat futur. L'état d'ivresse et la recherche de vertige
par la prise de vitesse et la prise de vague sont l'aboutissement ressenti au
moment même de la pratique par la libération du corps
d'adrénaline. Nous pouvons retrouver ici la symbolique de l'eau,
c'est-à-dire la signification que prend l'élément naturel
qu'est l'eau, qu'est la mer. Les pratiquants d'activités nautiques ne
considèrent pas la mer seulement comme une jolie chose à
regarder. Le fait de s'en servir comme terrain de jeu, le rapport avec elle est
plus développé, il ne s'agit plus alors d'une contemplation mais
de ce que nous pouvons décrire comme une immersion et une
incorporation48. L'eau porte également une symbolique
exclusive aux pratiquants de sports nautiques. Partant de pensées
mythiques, c'est le lieu où se mêle « épreuve »
difficile et
46 Loudcher Jean-François, « Limites et
perspectives de la notion de Technique du Corps de Marcel Mauss dans le domaine
du sport. », Staps 1/2011 (n°91), p. 9-27
47 Bruno Christophe, « Quelle place pour l'homme sur
l'échiquier de Callois ? », Littératures, 68 |
2013, 127140.
48 « Tout ce qui peut accroître l'immersion de
l'individu dans la profondeur de la nature est recherché que ce soit
en termes de contact avec les éléments naturels
limitant toutes les médiations technologiques superficielles ou en
termes de rencontres avec les cultures locales vivant au plus près de la
nature et de la terre » Jean Corneloup, « La forme transmoderne des
pratiques récréatives de nature », Développement
durable et territoires [En ligne], Vol. 2, n° 3 | Décembre
2011, mis en ligne le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril
2016
67
instant de « détente ».49 Nous y
trouvons certainement un lien avec les théories avancées sur les
jeunes et la prise de risque. Un comportement qui peut s'expliquer par un
ancrage du goût du risque dans les sociétés passés
et qui résiste dans la société moderne.50 Un
lien aussi avec la recherche de construction de soi, la troisième et
dernière dimension révélé par notre recherche.
La pratique nautique est une activité
récréative représentative des temps de loisirs. C'est
également parfois, une manière des pratiquants de se
représenter et de se distinguer des autres. Une troisième
dimension apparaît et se rapporte à la notion «
d'identité » ou devrons-nous dire, à la notion «
d'appartenance » si l'on se rapporte à la fine analyse
défendue par Martina Avanza et Gilles Laferté dans leur
écrit sur la construction des identités51. Sur cette
dernière dimension, nous voulons évoquer la représentation
qu'un pratiquant de sport nautique a de lui-même, celle qu'il souhaite
s'approprier et celle qu'il représente au regard des autres individus,
en dehors de cette communauté nautique. Finalement, nous abordons la
manière dont un pratiquant de surf ou de planche à voile par
exemple, s'auto-définit et la manière dont il est reconnu et
perçu de l'extérieur.
Tout d'abord, il apparaît qu'une personne qui
intègre le monde du nautisme, souhaite et pense sincèrement y
rester pour toujours. Une dimension « groupe d'appartenance » est en
marche à travers la construction de petits groupes sociaux. L'avenir et
le changement de situation matrimoniale ne contrarie pas la pratique nautique
et la place dans un groupe d'individus pratiquants des activités
nautiques. Enfin, un groupe d'appartenance de surfeur par exemple se distingue
notamment par l'utilisation d'un langage spécifique indispensable pour
pouvoir pratiquer une activité nautique et pour pouvoir la pratiquer sur
des sites précis.
49 « (...) une aspiration au repos, à la
confiance, à la sécurité, à la
régénération, et une aspiration à l'épreuve,
à la difficulté, à la souffrance. La mère est
fascinante et envoûtante. Mais la mer est sévère, cruelle
» B. Jeu, Ibid., p.41.
50 « Pratiques sociales à risque » ou la
« société du risque » est en réalité
enraciné profondément dans les imaginaires et les usages, et ne
demande qu'à resurgir dans les moments de saturation de la vie. »
Siros Olivier t, « Se mettre à l'abri ou jouer sa vie ?
Éléments d'une culture sociale du risque »,
Sociétés 2002/3 (no 77), p. 5-15.
51 « L'appartenance n'est pas une prescription externe
à l'individu, comme le sont l'identification et l'image, mais correspond
à sa socialisation. Il s'agit d'une autodéfinition de soi ou
encore d'un travail d'appropriation des identifications et images
diffusées au sein d'institutions sociales auxquelles l'individu
participe. » « Avanza Martina et Laferté Gilles, «
Dépasser la « construction des identités » ?
Identification, image sociale, appartenance », Genèses,
2005/4 no 61, p. 134-152.
68
2. Résultats et analyse des entretiens-semi
directifs : le principe de l'entonnoir a. Expérience des entretiens
semi-directifs : des obstacles manoeuvrés et constructifs
Dans le cadre de ces entretiens semi-directifs notre premier
objectif était d'interroger des
pratiquants de différents sports nautiques. Pour cela et
dans un premier temps, nous avions
contacté différentes personnes nous ayant
adressé leurs adresses e-mails dans les retours au
questionnaire. Parmi toutes les réponses reçues,
nous avions sélectionné des profils qui nous
semblaient intéressants d'interroger. Cette
démarche nous avait cependant posé problème
puisque l'ensemble des personnes retenues, ne nous
répondaient pas ou ne pouvaient se
rendre disponible pour un rendez-vous en face à face.
Suite à cela et dans un deuxième temps,
nous avons nous nous sommes tout de suite mis en relation avec le
réseau professionnel et
personnel que nous détenons. Nos débuts dans la
pratique du surf nous ont permis d'aller à la
rencontre de surfeurs que nous ne connaissions pas mais que nous
avions pour certains, déjà
aperçu auparavant. D'un côté, nous avons pris
contact avec un ami surfeur qui nous a mis en
relation avec d'autres surfeurs que nous n'avions jamais vu. D'un
autre côté, nous avons
approché une personne membre d'un centre nautique dans le
nord Finistère, pour tenter
d'amorcer une rencontre avec des inscrits au club, pratiquants de
voile ou de planche à voile.
Nous avons aussi contacté par téléphone un
kitesurfeur que nous avons rencontré lors d'une
mission de stage. Pour des raisons qui lui semblaient valables,
celui-ci a refusé un entretien.
Notre dernière tentative (limitée temporairement)
était l'envoi d'un courrier électronique à un
membre de la fédération française de vol
libre dont nous possédions l'adresse e-mail. Malgré
une relance, nous n'avons eu aucune réponse.
En suivant les objectifs d'entretien détaillés dans
la partie « Méthodologie de l'enquête »,
nous avons finalement rencontré quatre personnes en
surplus des entretiens de terrain. Parmi
ces enquêtés, il y avait deux surfeurs, un surfeur
et body-surfeur et une personne à la fois
surfeur, planchiste et pratiquant de speed-sail. En dépit
d'une surreprésentation de la pratique
de surf, nous étions heureux d'avoir pu toucher la
pratique du body, de la planche à voile et
du speed-sail qui avant notre rencontre, nous était
totalement inconnue. Ces entretiens se sont
parfaitement bien déroulés. Les échanges ont
été sincères, joyeux et une très bonne entente
s'est à chaque fois installée. Très vite,
entre et après chaque entretien, nous nous lancions
dans la transcription afin d'optimiser le temps restant. Nous
avons pris le soin d'annoter
plusieurs éléments factuels mais relativement
nécessaires dans l'analyse de ces entretiens. La
69
première retranscription avec Yannick par exemple,
était précédée de ces différents points
relatifs aux conditions d'entretien :
Entretien semi-directif - Yannick surfeur de 28 ans
- Plounérin - le 10/05/2016
· Lieu : Chez l'enquêté
· Heure de RDV : 8h30
· Durée de l'entretien : 1h15
· Contraintes : durée de
l'échange limitée par le départ au travail de
l'enquêté, prévu normalement à 9h30. Fatigue pour
l'enquêteur car un levé tôt et un trajet long pour se rendre
au lieu de RDV. Un court appel reçu par l'enquêté qui a
légèrement coupé le fil de l'entretien.
· Point positif : entretien chez la
personne interrogée donc possibilité de gagner de l'information
par l'observation de son habitat.
· Tenue de la grille d'entretien : Ok.
Dans le désordre mais tous les thèmes ont été
abordé.
· Impressions : discussion fluide,
apports en informations riches, bons rapports, temps octroyé même
trop court.
|
Ce sont effectivement des informations qui peuvent nous sembler
anodines à première vue.
Mais en réalité, elles pouvaient être
oubliées alors que les conditions dans un entretien jouent
un rôle particulièrement important lors de son
développement. L'étape de la retranscription
est longue et fastidieuse. C'est la raison pour laquelle
certains interviews ont été traité sous un
système de trie, afin de conserver les informations qui
nous semblaient importantes et de
retirer celles s'écartant de notre sujet d'entretien. Les
lecteurs en seront évidemment informés
puisqu'en entête de la retranscription des entretiens
concernés, nous avons signalé la
manoeuvre par l'écrit d'un petit message d'avertissement
:
« Toutes les informations de cet entretien ne seront
pas retranscrites ici, afin d'exploiter au mieux le temps restant pour
l'analyse. Aussi, beaucoup d'informations peuvent-être
considérées comme parasites puisqu'elles n'apportent selon nous,
rien de particulier à notre recherche. Nous avons fait plusieurs
écoutes de ces entretiens afin d'en extraire ce qui nous
semblait-être important et intéressant à retenir.
Finalement, cette manière de procéder à donc pour but
également d'offrir une lecture plus agréable et efficace au
lecteur. »
L'écoute et la lecture des entretiens nous ont
rapidement fait admettre une chose impactant directement la suite de l'analyse
dans le cadre de notre recherche. En effet, bien qu'il y ait différentes
pratiques représentées, celle du surf a été
centrale dans nos entretiens. D'une part,
70
nos deux pratiquants l'un de body surf, l'autre de planche
à voile et de speed-sail pratiquent également le surf. C'est
aujourd'hui pour eux, l'activité qu'ils préfèrent et cela
s'est grandement ressenti dans les échanges. D'autre part, à
l'instant où nous avons amorcé la présentation des
résultats et les premières analyses, nous avons compris que le
temps restant ne suffirait pas à mettre en oeuvre une analyse
supplémentaire appliquée aux autres pratiques nautiques, tout de
même abordées dans ces entretiens. Partant de ces observations,
nous avons décidé de réduire et condenser notre analyse
principalement sur la pratique du surf. En tout état de cause, nous
avons relevé lors de nos entretiens de terrain, que les pratiquants de
surf nous ont soumis en sus, davantage d'informations. La présentation
de nos résultats dans cette partie de notre étude montre de
nombreux passages et détails concernant la pratique du surf.
(Malgré une focalisation prononcée sur le surf,
différentes analyses porterons tout de même sur les autres
pratiques déjà abordées). La poursuite de nos analyses de
données empiriques aura pour but de confirmer ou non nos
hypothèses.
b. La réelle existence d'un monde nautique : une
théorie assise mais nuancée
Les retranscriptions52 faites, nous avons
établi un tableau mettant en avant les ressemblances (en bleu) et les
divergences (en violet) dans les propos de nos enquêtés. D'une
part, cette méthode permet de distinguer les opinions, les faits et les
choix revenant souvent dans les propos de l'ensemble de nos
enquêtés. D'autre part, elle met en avant toutes les
disparités de ces différents points, montrant de petites nuances
quant à la tendance et quant à nos analyses obtenues de nos
entretiens de terrain. Notre présentation tente de catégoriser
les propos émis par nos enquêtés. Rappelons que nous avons
rencontré deux surfeurs, un body surfeur et un planchiste, voileux et
surfeur. L'objet de nos entretiens se sera naturellement tourné vers
l'activité de surf principalement, la pratique la plus
représentative de nos échanges. Véritablement, nos deux
derniers entretiens visaient un body-surfeur et un planchiste. Mais tout au
long de nos conversations, nous nous sommes rendu-compte qu'eux deux
pratiquaient également le surf depuis peu de temps et que, cette
activité était devenue celle qu'ils préféraient.
52 Exemple de retranscription d'un entretien formel en
annexe 6, 2ème exemple en annexe 7
71
« Enquêteur : Si tu devais
faire un classement d'ordre de préférence de tous ces sports que
tu pratiques ...
Enquêté : Oulla
c'est dure ça ! Le surf c'est vraiment, je mettrais le surf en premier
parce que c'est le truc c'est vraiment le truc où mon père ne m'a
jamais initié avant quoi. On avait fait deux stages de surf en Australie
mais ça venait de nous quoi. En deuxième speed et planche quoi un
peu execo vu que c'est un peu la même chose quoi ... »
Comme nous pouvons le lire ci-dessus, Antide a
développé un attrait pour le surf venant directement de lui,
contrairement aux autres activités. Alors pourquoi un tel
dévouement vers la pratique du surf, même pour des personnes qui
ont pratiqué une autre activité nautique ? L'analyse de nos
entretiens de terrain présente trois dimensions frappantes dans les
propos de pratiquants de surf, de planche et de stand-up paddle :
écologique, anthropologique et indentitaire. Nous retrouvons grandement
ces caractéristiques dans nos entretiens semi-directifs. La plupart de
nos résultats présentent de nombreux points communs entre les
pratiquants. Nous distinguons toutefois quelques légères
différences dans les opinions et les comportements que nous allons
développer ci-après.
|
Benjamin
|
Yannick
|
Quentin
|
Antide
|
Un métier de passion
|
Technicien du son : la musique
|
Créateur d'aménagement d'extérieur
: l'environnement
|
Dans le domaine de la médecine : la santé, soigner
les Hommes
|
Les mathématiques : Dans la
recherche, où la construction de bateau
|
Des avantages du métier
|
Temps libéré sur
des périodes,
jours où il y a moins de monde
|
Plus grande liberté dans la gestion des temps de
travail et
des temps de
loisirs
|
Rémunération permettant
l'accès à de nombreux loisirs
|
Peut permettre de travailler dans le nautisme : lier
les mathématiques au
nautisme
|
Des
inconvénients du métier
|
Métier physique, intermittent du spectacle
|
Métier physique
|
Métier très prenant
|
Métier difficile d'accès
|
Nos entretiens regroupent deux étudiants et deux
travailleurs, l'un à son compte, l'autre en tant qu'intermittent du
spectacle. Tout d'abord, nous reconnaissons dans leurs discours un certain
plaisir à parler de leurs métiers ou études. Nous
considérons même et admettons pour
72
certains d'entre eux, qu'il s'agit de métiers de
passion ou d'études qui les passionnent. Tous, très
engagés dans leurs travails et parcours scolaires étaient
très investi dans la conversation. Nous avons eu l'impression que nous
aurions pu en parler pendant des heures. Lorsque l'un trouve sa passion dans
les métiers du soin pour avoir lui-même été
soigné étant enfant (Quentin), l'autre trouve une place et une
professionnalisation dans des valeurs et croyances qui lui tiennent à
coeur : l'environnement (Yannick). Malgré les contraintes que ces
activités professionnelles imputent à leurs quotidiens, ces
individus ont déjà trouvé un équilibre dans le
métier auquel ils s'adonnent ou les études qu'ils poursuivent.
Ils s'octroient de cette façon une représentation
d'eux-mêmes qu'ils aiment à discuter. Ensuite, lorsque nous avons
évoqué les avantages et les inconvénients liés
à leurs temps de travail, nous y avons retrouvé des propos
similaires les uns des autres. Nos deux travailleurs passionnés nous ont
parlé du temps libéré par leurs métiers ou du
moins, de la possibilité de moduler leurs temps de travail pour se
libérer des plages horaires et dans le but de s'investir pleinement dans
leurs pratiques de loisir. A peine les premiers mots échangés,
trois de nos enquêtés ont amené le sujet à leurs
pratiques nautiques. Dès lors, nous comprenons que l'activité de
loisir est toute aussi importante pour eux, que celle du travail. Nos
travailleurs passionnés ont choisi une voie professionnelle leurs
permettant de concevoir, un minimum, leurs emplois du temps selon leurs envies.
Par certains côtés, ils ont choisi un métier qui convenait
aux exigences qu'imposent leurs pratiques (régularité, variation
des temps de pratique, préparation au préalable ...). Pour nos
deux étudiants passionnés par leurs études, cela est
quelque part différent mais dans une perspective identique. Ils pensent
tous deux à leurs avenirs professionnels en considérant la place
actuelle de leurs pratiques sportives.
Quentin notre étudiant en médecine explique ceci
:
Enquêteur : Donc ton futur
métier ne pourra pas suffire à te rendre heureux ?
Enquêté :
Actuellement non. Mais notre génération est
différente de celle de nos parents. Le travail c'était
prioritaire, là le travail c'est pour gagner sa vie, justement pour
pouvoir se faire plaisir à côté.
Il démontre clairement que le métier est avant
tout une source de revenu et permet de s'offrir tous les loisirs possibles.
Bien qu'il accorde beaucoup d'importance au choix de son futur métier,
il estime ses loisirs presque plus importants que sa future activité
professionnelle. Cet enquêté souhaite finalement être
épanoui constamment, c'est-à-dire au travail comme sur les temps
pour soi. Antide, notre autre étudiant envisage éventuellement de
combiner ses compétences pour les mathématiques à sa
passion pour les sports nautiques :
73
Enquêteur : Et tu sais ce que
tu veux faire plus tard ?
Enquêté : Euh
j'aimerais bien faire de la recherche dans les maths et du coup il faut
être assez bon quoi. Après pourquoi pas faire ingénieur
pour les mecs qui développent les bateaux, ça c'est
génial.
Là encore, le loisir est considéré tout
aussi important que le métier. Notre jeune enquêté a donc
peut-être trouvé la solution pour accorder autant de temps
à l'un qu'à l'autre : la mutualisation des deux.
|
|
|
|
Une partie en
|
|
|
|
Plestin-les-
|
Bretagne et en
|
Enfance à la mer
|
Saint-Malo
|
La Guyane
|
|
|
|
|
|
Grèves
|
Nouvelle-
|
|
|
|
|
Calédonie
|
1er rapport avec le monde
|
Enfance parents conchyliculteurs +
|
Tard avec le
|
Père plongeur, amis et entourage
|
Père voileux, encourageant ses
|
nautique :
|
catamaran et
|
catamaran et le
|
dans le monde du
|
enfants dans cette
|
importance du
|
entourage dans le
|
body
|
nautisme
|
voie. Optimist
|
lieu de vie
|
monde du nautisme
|
|
|
arrivé en Bretagne
|
Tout comme nous l'avons signalé dans les
résultats aux entretiens de terrain, la plupart des pratiquants
d'activités nautiques ont un rapport temporairement lointain avec la
mer. Nous avons observé que le lieu de vie durant l'enfance joue un
rôle certain dans l'attirance ou non d'une pratique nautique. Tous nos
enquêtés vivent et ont vécu sur une côte près
de la mer. Benjamin par exemple est né à Saint-Malo et vit
maintenant dans une commune située sur un littoral :
Enquêté : Alors je
m'appelle Benjamin, j'ai 25 ans, je suis technicien son dans le métier
du spectacle. Euh... j'habite pas très loin de Morlaix, au Guerzit une
commune de Plougasnou dans la baie de Morlaix.
Enquêteur : tu habites
là depuis toujours ?
Enquêté : Non, non,
j'y suis depuis presque deux ans là et sinon à la base je suis
malouin.
Yannick quant à lui à très tôt
déménagé en Guyane puisque son père y a
été muté :
Enquêté : Donc euh
mon père en fait il bossait au conseil général, donc euh
il a eu une opportunité de travailler en Guyane, donc il est parti 10
ans là-bas, donc en fait moi j'ai fait toute mon enfance
74
pendant 10 ans là-bas en Guyane quoi. Donc
c'était en... je ne sais plus... jusqu'en... autour de 2004 là je
suis rentré et après ben, on est revenu sur Plestin, donc ils ont
habité Plestin, ils sont toujours sur Plestin d'ailleurs et puis bah euh
voilà, l'adolescence dans le secteur de Lannion quoi.
Enquêteur : Donc
jusqu'à tes 10 ans en Guyane c'est ça ...
Enquêté : Ouais
!
Antide a beaucoup déménagé d'un endroit
à un autre. Né à Lyon, il est très vite
arrivé en Bretagne à et est ensuite allé vivre en
Nouvelle-Calédonie.
Le lieu de vie a clairement une influence sur
l'appréhension et la relation à la mer. Habitués
dès l'enfance, ces pratiquants n'ont jamais vu la mer comme quelque
chose d'effrayant et ne l'ont jamais rejeté. Au contraire, ils ont
très tôt apprécié sa présence et
été attirés par ce milieu. Le lieu de vie est finalement
choisi par l'autorité familiale, les parents. Indirectement, ce sont
alors les parents eux-mêmes, en contact avec la mer qui sont à
l'origine de cet attrait pour ce milieu Parfois, l'un des parents souvent le
père, est lui-même plus qu'attiré par la mer puisqu'il l'a
tout bonnement investi d'une pratique sportive. Ce contact du père ou
des parents à la mer est ce qui constitue pour l'enfant sa
première insertion à ce milieu. Lorsque l'on a demandé
à quand remontait le premier rapport non pas avec la mer mais avec le
monde nautique, plus précisément, trois enquêtés ont
évoqué un souvenir se rapportant à un ou deux de leurs
parents.
Quentin à un père plongeur. Il a expliqué
que lorsqu'il était enfant il eut beaucoup de problèmes d'oreille
suite à des otites à répétitions. Malgré
tout, il accompagnait son père à la plongée avec ses deux
frères. Le père a vraisemblablement transmis sa passion à
ses fils puisque les deux frères de Quentin pratiquent également
la plongée :
Enquêteur : C'est ça !
Ton père est passionné par la plongée ?
Enquêté : Ouais,
ouais, il adore ça ! Quand mon père allait à l'eau, j'y
allais avec lui mais...
Enquêteur : Et ta mère
elle fait un sport ?
Enquêté : Non
!
Enquêteur : Tu as des
frères et soeurs en fait ?
Enquêté : Ouais, j'ai
deux frères !
Enquêteur : Et alors euh
?
Enquêté : Euh ils
plongent tous les deux, donc ils ont choppé le virus du père
!
75
Benjamin a des parents retraités mais autrefois ils
étaient conchyliculteurs. Le rapport avec la mer n'est pas le même
puisqu'il s'agissait là d'une activité économique
maritime. Toutefois, il faut certainement être captivé par ce
milieu pour l'élire comme son lieu de travail. N'importe quel
travailleur de la mer vous dira qu'il adore ce milieu et qu'il est heureux d'y
être la plus grande partie de son temps. Baigné dans ce milieu,
Benjamin nous a expliqué également qu'il a toujours
été entouré d'amis pratiquants d'activités
nautiques. Son père même pratiquait la planche à voile
à chaque fois qu'il partait en vacances :
Enquêteur : Est-ce que tu
penses que tes parents t'on transmit un peu quelque chose ... ?
Enquêté : Bah oui,
parce que tout petit j'étais avec eux, j'allais à la marée
avec mon père, j'allais en mer enfin oui j'ai été
habitué très tôt à être dans ce
milieu...
Enquêteur : La mer ça
toujours été ton milieu ?
Enquêté : Ouais
voilà, j'ai fait aussi de la voile un peu, enfin je suis passée
par plusieurs, la mer ça a toujours été un truc où
mes parents m'ont mis là dans aussi quoi...euh mes parents
n'étaient pas surfeurs du tout, enfin mon père a fait un peu de
planche à voile, mais euh, il en faisait pas en France, c'est quand ils
partaient en vacances en fait, tous les ans ils partaient en vacances dans les
îles et du coup mon père faisait beaucoup de planche à
voile en fait là-bas. Parce que mon père ne se baignait pas en
Bretagne déjà, trop froid ! Donc il en a fait comme ça
pendant une dizaine d'années en fait à chaque fois qu'il partait
en vacances.
Yannick a toujours vécu près de la mer mais a
tardivement introduit le monde du nautisme. Ses parents et son entourage en
général, ne viennent pas de ce milieu. C'est lorsqu'il
était étudiant qu'il a côtoyé des personnes
pratiquantes d'activités nautiques. Mais de lui-même, il a
découvert le body surf avec un ami après avoir passé
quelque temps à contempler les plages et les spots de pratique. Dans ce
cas, nous nous apercevons que parfois, le lieu de vie peut suffire à
s'intéresser et se lancer dans une pratique nautique :
Enquêteur : Donc des potes
voileux t'ont un peu mis la puce à l'oreille et ensuite comment tu en es
arrivé là maintenant ?
Enquêté : Bah
après comment s'est venu ... euh, un été on a
été aux sables blancs à Locquirec pour aller à la
plage quoi, je devais ouais avoir 20 ans. Et coup de bol cette fois il y avait
des vagues, il y avait des bons rouleaux, donc on s'est dit tiens il y a des
vagues là, on s'est vu acheter des bodys pour s'amuser puis ça a
commencé comme ça !
76
|
|
|
Football et escrime,
|
Découverte d'un autre sport
|
Sport précédent
|
|
|
découverte d'un
|
pendant la
|
la pratique
|
Moto de cross, arrêt pour blessure
|
Course à pied, arrêt pour douleur
|
autre sport
|
pratique du
|
actuelle
|
|
|
pendant la pratique du précédent
|
précédent mais toujours
des activités nautiques
|
|
Apprentissage
|
|
Apprentissage
|
|
|
théorique et
|
Apprentissage théorique et
|
théorique et
|
Apprentissage
|
Lancement du surf : Absence
|
pratique seul, se dit « autodidacte »,
|
pratique seul, temps libre
|
pratique seul, véritablement
|
théorique et pratique seul pour
|
de cours
|
véritable
lancement grâce à plus de temps libre
|
permet de plus pratiquer
|
lancement après l'achat de
matériel à un pratiquant
|
l'activité surf
|
|
|
|
|
Trop vite passé à
|
|
|
Précipité, passage
|
|
|
Choix de la
|
Précipité, planche
|
trop rapide à une
|
Planche non
|
une planche
|
planche
|
trop difficile à
|
planche courte et
|
adapté pour
|
courte, mais déjà
|
|
surfer
|
pas adapté
|
débuter
|
un certain sens de l'équilibre
|
Nous avons fait le constat durant nos entretiens que nos
enquêtés, pour trois cas sur quatre ont pratiqué des
activités sportives autres que nautiques. Il est vrai que tous se sont
imprégnés de la mer. Mais ils ont été
influencés par d'autres tendances ou ont développé
d'autres passions. Benjamin a par exemple été très
passionné de moto. Il a arrêté cette pratique suite
à une grosse blessure au tibia péroné. Tout comme Yannick
qui pratiquait de la course à pied et qui a dû y mettre fin
à cause de douleurs trop importantes. Ces deux enquêtés on
en fait découvert leurs activités actuelles bien après
avoir arrêté la précédente. Quentin lui se
prétend avoir été un petit garçon comme les autres
pour avoir suivi la vogue et le succès de l'activité football en
Bretagne. Il s'est ensuite laissé tenter par l'escrime qu'il a
pratiqué pendant cinq ans, avant d'abandonner complètement et de
se mettre au body surf. Enfin Antide a toujours pratiqué des sports
nautiques. Il a commencé par la voile pour ensuite se diriger vers la
planche à voile et le speed-sail et continuer par le surf. Actuellement,
il pratique toutes ces activités en accrochant davantage la planche
à voile, le speed-sail puis le surf. Le point commun qui réside
entre ces quatre rencontres est le changement d'activité sportive
arrivé en même temps qu'un changement de vie (nouveau lieu
d'habitat, nouveau travail, nouvelle
77
étude, à la suite de problèmes de
santé...). Aussi, ce que nous pouvons retenir de ces quatre
enquêtés et que tous ont pratiqué une activité
nautique autre que celle pratiqué aujourd'hui. L'autre cas de figure est
que certains pratiquent plusieurs activités nautiques actuellement et
d'autres envisagent d'en essayer une autre. Une pratique nautique au moins est,
a été et sera toujours pratiqué probablement dans leurs
vies.
Proprement au lancement dans l'activité surf et au
regard des informations obtenues, aucun n'a sollicité l'usage de cours
réguliers pour l'apprentissage de la pratique. Par apprentissage, nous
voulons parler des débuts sur une planche de surf mais aussi, des
débuts dans la lecture des vagues et des conditions
météorologiques. Cela se vérifie également sur le
choix de la planche pour débuter qui, pour chacun d'entre eux
n'était pas adaptée. Le surf est en fait une activité qui
se pratique davantage librement qu'en club. En Bretagne, les écoles
existent d'ailleurs depuis peu de temps. C'est certainement la principale
raison pour ne pas avoir pris de cours, c'est aussi ce qui fait du surf une
activité très spéciale. Nombreuses activités
nautiques peuvent s'apprendre seul. Sinon, elles suggèrent des cours
mais par la suite, sont davantage appréciées dans une pratique
libre plutôt qu'encadrée. Nous l'avons souligné durant nos
entretiens de terrain et le remarquons à présent dans les
résultats des entretiens semi-directifs. Tous pratiquent librement
à l'exception d'Antide. Mais ce dernier emprunte seulement du
matériel et pratique sans encadrant pour certaines pratiques. Pour les
autres, il détient son propre équipement.
|
Addiction au surf
|
Addiction, Se dit
|
|
|
|
|
|
Addiction à
|
|
Profil sportif :
|
« besoin », sport
|
hyperactif, sport
|
l'adrénaline
|
Addiction à « la
|
Addict
|
individuel, solitaire
|
individuel, solitaire
|
« euphorie »
|
vague »
|
Dès le commencement de leur activité, dès
les premières sessions effectuées, l'ensemble de nos
enquêtés révèlent une forme d'addiction au surf, au
bodysurf et à la planche à voile à vague (car comme nous
l'explique Antide, l'un de nos interlocuteurs, il y a différents types
de planche à voile : pour les ballades, pour la vitesse, pour les
figures, pour les vagues etc.). Interprétée et nommée de
façons différentes, ils parlent d'un fort attrait conscient et
parfois inconscient qu'ils ont en commun. Si certains d'entre eux sont, selon
nous, des individus au tempérament calmes et d'autres au
tempérament agités, tous démontrent cette addiction
à
78
l'activité nautique. Antide, notre plus jeune
enquêté a éprouvé des difficultés à
expliquer le sens de l'adoration non maitrisée pour son activité
surf :
Enquêté : Tu n'as
jamais eu envie de faire du foot par exemple ?
Enquêté : Bah non,
on en fait pour s'amusé comme ça de temps à autre mais ce
n'est pas ... pour s'amuser entre copains mais jamais... bah de façon
intense mais ce n'est pas un vrai besoin, si je n'en fais pas je ne me dis pas
à punaise je dois louper quelque chose, c'est vraiment, oh je vais
louper une vague, il y a une vague là, il y a de bonnes conditions au
spot, il faut que j'y aille et truc comme ça quoi. C'est vraiment, les
vagues, les vagues, les vagues ! (rires).
Plusieurs fois, il a répété le mot «
vague ». Nous considérons alors dans son cas qu'il existe une
addiction à la vague. Par ce terme, il faut comprendre une envie
démesurée d'être « sur la vague » et être
sur la vague, c'est de sentir sa poussée, son déferlement, son
énergie. C'est ressentir la vitesse et l'élévation sur la
vague. Il explique dans son langage que c'est également de la voir en
arrivant sur le spot et déjà, ressentir son attraction. Yannick
se dit hyperactif, en réalité il se décrit comme une
personne très agitée. Pour être calme et apaisé, il
doit absolument se dépenser et cela passe par une session de surf. Il
explique même que son corps lui demande d'être fatigué :
«Il faut qu'il y ait toujours, en gros j'ai toujours
mon cardio qui est à fond, il faut que je fatigue mon coeur, il est
toujours en demande de faire du sport.»
Nous avions noté lors de l'analyse de nos entretiens de
terrain, que les activités nautiques constituaient en
générale, des activités complètes. Ce sont des
activités sportives travaillant aussi bien le haut que le bas du corps,
l'équilibre, le rythme cardiaque et le mental. Le surf pour Yannick
constitue une addiction dans le sens où seule cette activité
l'aide à se sentir bien. Nous avons reconnu Quentin de nos quatre
enquêtés, comme étant le plus calme intérieurement
et extérieurement. Nous mesurons souvent une addiction à un sport
à un comportement agité continuellement ou juste avant le
démarrage de la pratique. Pourtant, nous n'avons vu en Quentin, qu'un
être calme et serein. Cela n'empêche toutefois pas notre pratiquant
de surf et de body surf de contenir en lui cette forme d'addiction. Dans un
échange calme, paisible et pacifique, un premier mot a retenu notre
attention :
Enquêteur : Qu'est-ce que
ça te fais, quand tu sais que dans 1h il y a une session, que tu es chez
toi en train de te préparer pour y aller, tu vas prendre ta voiture et
aller à tel spot, tu es dans quel état ?
79
Enquêté : Bah euh,
bah ouais tu es bien quoi, presque euphorique, bah c'est top quoi, c'est
une des meilleures sensations qu'on peut avoir. Tu es impatient, tu es
content, tu as le sourire aux lèvres, tu as hâte d'y
être quoi.
« Euphotique », ce terme dénote un
soupçon de contradiction avec son intérieur calme et serein. Il
est vrai qu'il se distingue de la simple joie, par un trait d'extravagance et
d'exaltation à l'origine d'une addiction profonde, dans ce contexte d'un
départ pour une session de surf. « Impatience » et «
hâte » ajoutent également la preuve d'une addiction puisque
ce sentiment se déclencherait difficilement chez un être
complètement zen. De plus Quentin semble fortement apprécier la
vitesse et la prise de risque, il nous délivre plus tard très
simplement qu'il aime ressentir ce qu'il appelle « les pics d'adré
» :
Enquêteur : Bah dis donc ! Tu
aimes conduire les choses en fait ?
Enquêté : Ouais, enfin
tout ce qui file un peu d'adrénaline quoi ! Je préfère
conduire la moto et le
bateau que la voiture quoi. Bon mais la voiture c'est plus
pratique.
Enquêteur : Aaahh, donc tu es
attiré par la vitesse ?
Enquêté : Ouais,
essentiellement...
Enquêteur : Tu as besoin de
te faire peur ?
Enquêté : Ouais j'aime
bien, j'aime bien...
Enquêteur : Et tu sais
pourquoi ?
Enquêté : Bah
ça fait des pics d'adré un peu, ça fait du bien !
Enfin Benjamin présente lui aussi, une forme
d'addiction à sa pratique du surf. Clairement, il explique qu'elle
représente bien au-delà d'une simple envie, « un besoin
» c'est-à-dire une exigence née d'un sentiment de manque, de
privation de quelque chose qui est nécessaire à sa vie :
Enquêteur : Pour toi le
surf c'est une véritable passion mais à quel point, tu pourrais
arrêter là d'un coup ?
Enquêté : Bah
ça serait compliqué en fait, ça changerait beaucoup, euh
j'en ai besoin en fait.
80
|
Faire le vide,
|
|
|
|
Objectif de la pratique
|
forme d'évasion, exutoire sur les
|
Oublier le stress du travail,
|
Satisfaire un besoin de voir et
|
Activité
compensatoire au
|
|
tracas de la vie
|
échappatoire
|
d'être dans l'eau
|
travail
|
|
Abordable
|
Abordable
|
|
Plus abordable que
|
|
financièrement et
|
financièrement et
|
Activité
|
les autres activités
|
Avantage de la
|
moins de matériel
|
moins de matériel
|
abordable en
|
car matériel moins
|
pratique
|
que les autres
|
que les autres
|
besoin de
|
encombrant et qui
|
|
pratiques
|
pratiques
|
matériel
|
demande moins de
|
|
nautiques
|
nautiques
|
|
préparation
|
Si nos enquêtés accordent autant d'importance
à leurs pratiques nautiques et s'ils les rendent si indispensables
à leurs vies, c'est parce qu'elles revêtent un rôle
compensatoire aux difficultés du quotidien. C'est néanmoins ce
qu'il ressort énormément de nos entretiens. Yannick et Antide
citent la pratique nautique comme le remède pour décompresser des
difficultés au travail. Voici comment Yannick explique cela :
Enquêteur : Et alors
l'activité en elle-même qu'est-ce qu'elle te procure ?
Enquêté : Bah moi
c'est euh, il faut qu'il y ait toujours, en gros j'ai toujours mon cardio qui
est à fond, il faut que je fatigue mon coeur, il est toujours en demande
de faire du sport. Donc euh, souvent avant d'aller à l'eau c'est, j'ai
le coeur qui bat un peu plus fort, parce que je sais que j'ai besoin de ma dose
quoi ! Et puis quand je suis bien crevé que je n'arrive plus à
ramer et que je suis mort, là ça va quoi, là je suis bien,
là je commence à me dire qu'il faut que je sorte de l'eau
(rires). Donc là ouais, c'est un apaisement, je pense aussi c'est une
échappatoire par rapport au stress de mon entreprise. Parce que je suis
quelqu'un d'assez stressé à la base, c'est pour ça que
j'ai appelé mon entreprise JardiZen Paysage, et c'est vrai que c'est
vraiment le sport, en particulier le surf, un moyen de décompresser
quoi (...)
Benjamin voit les choses de la même façon,
à la différence près qu'il ne parle pas forcément
que des contrariétés relevant de la vie professionnelle mais
désigne plus généralement, « les tracas dans la vie
» Nous devinons que pour Antide, s'offrir une session de surf ou de
planche à voile est un peu comme une récompense bien
méritée à la quantité de travail donné dans
le cadre de ses études :
Enquêteur : Et lorsqu'il y a
aucune condition possible comment tu te sens ?
81
Enquêté : Oh limite
même pas quoi en fait... Enfin ça dépend si un peu... en
fait quand tu viens de bosser bien les deux semaines avant et tout et que tu as
vraiment envie d'aller dans l'eau, d'avoir des vagues ... Après si
c'est vraiment une semaine ou tu es peinard, tu t'en fou un peu.
Enfin, Quentin voit l'objectif de la pratique sous un autre
angle. Nous avons dit précédemment que malgré la forme
d'addiction présente en lui, c'était une personne plutôt
calme et zen. C'est manifestement la raison pour laquelle, il n'évoque
pas un besoin compensatoire au stress et aux désagréments de la
vie quotidienne. Il nous confit d'ailleurs avoir arrêté toutes
activités pendant un an et demi lorsqu'il était à Paris
pour les études. Lui, n'explique pas instinctivement son investissement
dans la pratique du surf et du body comme remède anti-stress,
anti-nervosité. En premier lieu, il le détermine comme un besoin
de voir la mer et d'être dans l'eau tout simplement. Il le voit
peut-être même comme un remède « anti-paresse »
:
Enquêteur : Et ça
représente quoi pour toi ces loisirs en dehors de l'activité
elle-même ?
Enquêté : Bah c'est
même un mode de vie, c'est... bah c'est tout ce qu'il y a autour
quoi.
Enquêteur : Et c'est quoi
autour ?
Enquêté : Bah c'est
aussi être dans la nature, être en extérieur,
profiter du beau temps, ou du mauvais temps d'ailleurs. C'est genre
être presque content qu'il y ait une tempête parce que bah
plutôt que de se dire ah bah il y a une tempête je vais rester
toute la journée devant la télé. Et ça veut
dire bah il y a une tempête je vais pouvoir me faire plaisir quand
même. C'est un peu une communion avec la nature par tous les
temps, c'est un peu hippy mais c'est un peu ça.
Nous avons décelé dans les échanges
entres chacune des personnes rencontrées un point commun sur le choix de
surfer, que nous pouvons qualifier d'« avantage » qu'offre la
pratique. Les uns et les autres m'ont avoué trouver l'activité
plus abordable que d'autres activités nautiques en termes financiers et
en besoins en matériels. C'est réellement la première
chose que nous avons entendu de Benjamin lorsque nous avons demandé ce
qui était particulier au surf :
Enquêteur : Et si tu
compares la moto au surf, qu'est-ce qu'il y a de différent au surf ? Tu
ne penses pas que tu pourrais découvrir un autre sport et le remplacer
du surf ? Pourquoi spécialement le surf ? Enquêté :
Parce que c'est quelque chose d'abordable aussi, ce n'est pas
compliqué, tu achètes une planche et une combinaison et tu vas
dans l'eau et puis voilà quoi(...)
82
Par exemple, Antide nous a raconté que lorsqu'une
session accessible en surf comme en planche à voile se présentait
à lui, il préférait faire du surf pour la simple raison
que c'est l'activité la moins contraignante en termes de
matériel. Il nous l'a expliqué toujours sur le ton de l'humour
mais a semblé être vraiment sincère :
Enquêteur : Donc pour les
vagues tu préfères le surf ?
Enquêté : Ouais le
surf.
Enquêteur : Et saurais-tu me
dire pourquoi ?
Enquêté : Alors
euh, si un peu parce que déjà comme la mer à Plestin elle
se retire vachement loin, la flemme de préparer le matos, de l'amener au
bord de l'eau, alors que tu peux avoir un spot, choper ta planche de surf et
hop tu parts ta planche sous le bras c'est beaucoup moins de préparation
!
Sensations avant la pratique
|
Impatience, empressement
|
Accélération rythme cardiaque
|
« Euphorique »
|
Impatience, « envie » « je suis comme
un dingue »
|
Sensations pendant la pratique
|
Epuisement positif, « en rythme avec la vague
»
|
Epuisement positif, privilégié, profiter
avec les copains, liberté
|
Profiter avec les copains, profiter du beau et
du mauvais temps, « sensation complète »
|
« la vague, la vague, la vague » excitation
|
Sensations après la pratique
|
Apaisement, bien- être, se sentir léger
|
Apaisement, bien- être, être vider
|
Apaisement, bien- être, détendu
|
Apaisement, bien-
être
|
Nous avons veillé lors de nos rencontres à ne
pas omettre de poser quelques questions que nous trouvions importantes dans le
cadre de notre enquête. Celles concernant les sensations ressenties
vis-à-vis de la pratique en faisaient partie. Nous cherchions à
savoir ce que nos pratiquants ressentaient avant de pratiquer, pendant la
pratique et après avoir pratiqué. Nous voulions avoir des
précisions aussi bien sur le ressenti psychologique que sur le ressenti
physiologique. Ceci, toujours dans l'objectif de vérifier notre
hypothèse qu'il s'agit véritablement de pratiques
spéciales, du fait notamment qu'elles procurent des sensations
spéciales. Globalement, les sensations avant la pratique sont les
mêmes pour les uns que pour les autres. Dites de manières
différentes et révélées sous des termes plus ou
moins forts en
83
sens, nos enquêtés évoquent en fin de
compte les mêmes sensations. « L'impatience consciente »
représente le sentiment commun de nos interrogés avant de
pratiquer leurs activités nautiques, le surf en particulier. Yannick
cite un ressenti physiologique avant de pratiquer :
Enquêteur : Et alors
l'activité en elle-même qu'est-ce qu'elle te procure ?
Enquêté : Bah moi
c'est euh, il faut qu'il y ait toujours, en gros j'ai toujours mon cardio qui
est à fond, il faut que je fatigue mon coeur, il est toujours en demande
de faire du sport. Donc euh, souvent avant d'aller à l'eau c'est,
j'ai le coeur qui bat un peu plus fort, parce que je sais que j'ai besoin de ma
dose quoi !
L'accélération du rythme cardiaque serait ici,
le résultat d'une impatience éprouvée par Yannick.
Benjamin exprime son impatience par un empressement vers le spot de surf. Il
présente cette précipitation vécue par un exemple concret
:
Enquêteur : Tu me parles
des sensations, tu peux m'en parler un peu plus ? Qu'est-ce que tu ressens
avant d'aller à l'eau déjà, pendant que tu surfes et
après ?
Enquêté : Bah avant
d'aller à l'eau déjà, quand je sais qu'il y a les
conditions j'ai une sorte de, d'impatience, je serais capable de rouler plus
vite avec ma voiture pour arriver plus vite au spot. Déjà !
Donc c'est une précision déjà qui montre que tu es
motivé, super excité (...)
L'impatience, la motivation et l'excitation sont les causes du
comportement de Benjamin sur le trajet vers le spot. Antide expose son
impatience par des expressions marquantes pouvant paraître
exagérées mais auxquelles il croit réellement :
Enquêteur : Et alors que
ressent tu avant tes pratiques, je veux dire quand tu t'apprêtes et te
rends sur ton lieu de pratique ? Pour chacune de tes pratiques hein...
Enquêté : Alors
pour le surf, tu sais qu'il y a une bonne session bah alors là tu
fais tout pour y aller là ! Ta l'envie d'y aller un truc de malade !
Et physiquement en fait, ça dépend à quelle heure c'est
quoi, le matin, tu as envie d'y aller mais tu as la tête
complètement dans les vapes, si c'est l'aprem tu es au taquet, tu
arrives là tu regardes où sont les vagues et tout, je suis quand
même un peu endormi avant d'aller dans l'eau mais une fois que tu
arrives au bord bah là tu oublis tout. A l'extérieur je peux
paraître tranquille mais à l'intérieur je suis comme un
dingue (rires) Il y en a qui arrive à attendre le meilleur moment et
tout mais une fois que moi je suis au bord de la flotte ...
84
« Tu fais tout pour y aller » : Par ces mots, nous
avons l'impression que la pratique du surf est une activité importante,
déterminante dans sa vie, qui a un enjeu considérable. Antide
place donc le surf comme une activité indispensable et presque
obligatoire.
« Tu as l'envie d'y aller un truc de malade ! » :
Derrière le mot « envie » et par le ton employé, nous
devinons encore qu'il s'agit davantage d'un besoin, d'une
nécessité, d'une obligation et d'une essentialité à
son bien-être. « Un truc de malade », ce terme met en avance
l'empressement et l'irrésistibilité consciente à la
pratique. Un sentiment non maitrisé par le pratiquant qu'il compare
à un besoin maladif, à une vraie maladie.
« Une fois que tu arrives au bord bah là tu oublis
tout » : Nous nous apercevons ici, que le manque ne se situe pas
franchement dans le fait de pratiquer mais précisément dans le
besoin de se rassurer de pouvoir pratiquer. La vue de l'eau, l'exposition des
sens à la mer suffisent à rassurer notre pratiquant et à
effacer quelque part, ce que nous pouvons identifier comme des « pulsions
».
« A l'extérieur je peux paraître tranquille
mais à l'intérieur je suis comme un dingue » : Là
encore, Antide compare son état avant d'aller à l'eau comme un
état maladif. Un état tout à fait conscient, non
maîtrisé dans son intérieur, c'est-à-dire que
l'excitation et là et il ne peut la faire disparaître mais,
parfaitement domptée et contrôlée donnant l'apparence de
quelqu'un de reposé et tranquille.
Par ces références, nous pouvons admettre que
nos enquêtés ressentent effectivement tous la même
émotion. Cependant, elle est ressentie d'intensités
différentes. Ceci dû certainement aux différents
caractères et tempéraments des personnes questionnées.
Nous avons vu plus tôt dans l'exposition des résultats, que
Quentin lui était quelqu'un de calme et serein. Lui traduit son
impatience de cette manière :
Enquêteur : Qu'est-ce que
ça te fais, quand tu sais que dans 1h il y a une session, que tu es chez
toi en train de te préparer pour y aller, tu vas prendre ta voiture et
aller à tel spot, tu es dans quel état ?
Enquêté : Bah euh, bah ouais tu es bien quoi,
presque euphorique, bah c'est top quoi, c'est une des
meilleures sensations qu'on peut avoir. Tu es impatient, tu es
content, tu as le sourire aux lèvres, tu as
hâte d'y être quoi.
Quentin utilise de nombreux termes pour expliquer son
état avant d'aller surfer. Des termes forts comme la hâte et
l'euphorie sont modérés par d'autres mots et discours comme
« tu es bien », « c'est top », « tu es content »,
« tu as le sourire aux lèvres ». Ils présentent un
état de joie et de bien-être n'atteignant pas celui de
l'excitation, de l'exultation ou de la précipitation.
85
L'échange nous a montré que le
tempérament calme de Quentin ne l'empêchait gère de
ressentir l'impatience. Cette émotion est présente mais tout
simplement plus modéré chez une personne comme Quentin.
Il est vrai que tous désignent « la vague »
tout au long des entretiens, l'élément qui fait la
spécificité de la pratique du surf. Nous l'avons explicité
lors de l'analyse des entretiens de terrain et pouvons à présent
confirmer son importance dans la procuration d'émotions pendant la
pratique. Nous avons toutefois décelé quelques disparités
dans les sensations perçues pendant la pratique. Globalement, toutes les
sensations citées sont perçues par tous les
enquêtés. La différence appartient à la
priorité donnée plutôt à l'une qu'à l'autre,
en fonction des pratiquants. Nous avons saisi cet écart parfois, selon
le nombre de fois citée et parfois, selon les premières choses
évoquées en sus de nos impressions sur chacun d'entre eux.
Quand nous avons demandé à Benjamin ce qu'il
ressentait pendant qu'il surfait, il nous a essentiellement
spécifié les sensations en rapport direct avec la glisse et la
vague :
Enquêteur : Mais quand
ça se passe bien ?
Enquêté : Quand
ça se passe bien, bah là c'est que du bonheur quoi ! Quand il y a
grand soleil et qu'il y a on va dire une taille de vague très ludique,
on va dire parce que je pense que dans le surf il y a un côté
ludique et il y a un côté technique. Ca dépend où tu
surfes, ça dépend ce que tu surfes comme planche, ça
dépend de pleins de choses en fait, de ta condition physique aussi ...
mais il y a des moments ou tes sessions c'est très ludique quoi, avec
des vagues très longues euh, avec des vagues d'école quoi. Tu vas
à la Torche, la première session de ma vie que j'ai fait à
la Torche, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, je me suis
retrouvé dans des conditions pas très grosses, il y avait un
petit, ouais 1mètre et ben j'ai pris beaucoup de plaisir parce que,
voilà il y avait de la période, j'avais le temps de surfer une
vague, de la surfer jusqu'au bout, de revenir tranquillement, revenir au pic me
replacer de reprendre une vague... Donc ouais sinon je ne sais pas je suis
content, bah déjà le drop c'est, le take-off c'est
déjà pleins de sensations et après une fois qu'on est
parti sur une vague et qu'on ... qu'on est en rythme avec la vague, en fait on
se sent bien, on calcul et on, voilà on sait qu'on peut faire des
manoeuvres voilà, c'est du bonheur quoi.
Il a expliqué d'abord qu'il existait un
côté ludique du surf et un côté technique. Ces
descriptions nous ont montré que par certains côtés,
Benjamin enviait et désirait développer son côté
technique. Il apprécie dans le sport et le surf en particulier, la
performance. L'améliorer et la voir s'améliorer. Pour l'instant,
Benjamin débute et prend du plaisir sur les sessions ludiques en
envisagent l'avenir sur des sessions où le plaisir est de faire des
86
performances. Très vite, il est en effet passé
sur les sensations provenant justement de l'aspect technique de la pratique :
Le plaisir lié à la période des vagues (longue donc
offrant une pratique plus facile), lié à la longueur des vagues
(un déferlement long et lent permettant une glisse plus facile), il cite
d'ailleurs « les vagues d'écoles », lié au pic de la
vague (être placer au bon endroit, au bon moment, c'est-à-dire
l'endroit de la vague où elle va commencer à casser, lié
au drop, au take-off (se mettre debout sur la planche), aux manoeuvres. Il cite
rythme, calcul, deux termes exprimant des technicités sur une vague.
Benjamin priorise son plaisir pendant la pratique sur les émotions
procurées par les technicités du surf. De la même
manière, lorsque nous avons demandé à Antide ce qu'il
ressentait pendant la pratique, il a remémoré en premier lieu,
l'aspect technique de la pratique. Il explique que les sensations de glisse
viennent très vite dès les premières vagues prisent
lorsque le pratiquant est débutant :
Enquêté : Le surf
ce n'est pas, ce n'est même pas forcément un truc pour eux, la
performance tu vois, (...)
Mais il le soumet.
(...) c'est être dans les vagues et avoir la
sensation sur les vagues quoi. C'est ça qui est dingue, pour les sports
comme ça en fait, un peu de glisse et au bout d'un moment, juste le fait
de savoir en faire, tu es content parce que tu as des sensations très
vite. Tu ressens très vite de petites sensations que tu veux ressentir
plus fort. Bon on cherche forcément à progresser, à se
mettre en compétition avec les autres, mais tu te dis que bah finalement
ce n'est pas l'essentiel du sport quoi, ce n'est pas la course à pied le
marathon et tout et c'est finalement pour ça que les gens
arrêtent... Les surfeurs surfent généralement beaucoup plus
vieux parce que même si tu ne sens pas que tu peux gérer beaucoup
mieux bah c'est juste le fait de faire du surf.
Nous avons évidemment interrogé Yannick et
Quentin sur les mêmes questions. Le rapport avec la performance et
l'aspect technique de l'activité sportive du surf n'ont pas
été les premières choses abordées par nos deux
autres enquêtés. Yannick a d'abord formulé l'aspect humain
et environnemental de la pratique :
Enquêteur : (...) Tu vas
me dire ah oui on en était là ! Donc on était parti sur la
question qu'est-ce que tu ressens physiquement et mentalement avant la pratique
et maintenant on va faire, pendant la pratique ! Dis-moi tout ?
Enquêté : euh...
c'est dur ! Je ne sais pas ...Pendant le surf alors c'est euh, qu'est-ce que je
ressens vraiment par rapport à la pratique quoi ?
Enquêteur : Ouais !
87
Enquêté : Par
exemple une session du matin quand le jour se lève, tu as toujours ce
sentiment de liberté, d'avoir vraiment une chance, de profiter avec les
copains... Puis ouais tu penses aux gens qui sont en train de prendre le
métro à Paris par exemple, tu te dis, bin ouais je suis quand
même bien chez moi quoi. Donc voilà c'est toute la positive
attitude quoi ...
Enquêteur : Tu as
l'impression d'être privilégié ?
Enquêté : Ouais
d'être privilégié de pouvoir faire ça quoi,
quand tu te dis, quel pourcentage de la population peut faire ça,
à mon avis on n'est pas si nombreux que ça au final...
Yannick évoque la lumière du jour, le sentiment
de liberté lié à son site de pratique. Ensuite il nous a
parlé du partage qui existait avec ses copains, c'est-à-dire
d'autres pratiquants de surf. Nous admettons par ces mots qu'il existe chez
Yannick une priorité consacrée au contact avec les autres et
l'environnement dans la pratique du surf. Il compare Paris et son « chez
moi ». Il se représente la capitale par le métro et son
« chez moi » par sa pratique de surf. Il se sent
privilégié d'être ailleurs qu'à Paris et par
conséquent, de pouvoir pratiquer le surf plutôt que de prendre le
métro. Tout un imaginaire environnemental est présenté par
Yannick, un environnement qu'il considère idéal et unique. Nous
retrouvons chez Quentin ce même point de vue. Plus pondéré,
la dimension humaine et la dimension environnementale sont là encore
formulées en premier lieu :
Enquêteur : Et pendant la
session, on en a un peu parlé mais essaie d'expliciter ce que tu ressens
lorsque tu es à l'eau et lorsque tu surfes...
Enquêté : Bah
déjà souvent tu es avec des copains, enfin moi j'aime mieux aller
avec des collègues parce que c'est toujours plus sympa de partager ces
moments et puis euh, sinon euh, bah profiter du soleil ou même j'aime
bien la pluie qui tombe sur moi quand je suis à l'eau, ça ne me
dérange pas. La glisse et puis euh, savoir lire les vagues, savoir bien
se positionner. Et quand tu vois la vague qui arrive et que tu es pile poil au
bonne endroit, c'est une sensation complète, c'est une sensation
absolument géniale !
Quentin parle d'abord du partage entre surfeurs de la pratique
lors d'une session. Il poursuit en présentant l'exposition au soleil et
à la pluie. Vient seulement après la dimension technique de la
pratique. Il est important de préciser qu'avant ce présent
échange, nous avions déjà évoqué le sujet
dans le but de comparer le body et le surf. Quentin avait alors mis en avant
l'aspect environnemental des pratiques auquel il accorde, nous l'avons compris,
énormément d'importance :
88
Enquêteur : Bon ça
m'intéresse bien de parler de tout ce qui est sensation émotions
procurées par la pratique ! Pour toi ce sont les mêmes en body et
en surf ?
Enquêté : Bah en
fait ouais ce sont les mêmes parce que... l'émotion
générale c'est d'être dans la nature, dans l'eau,
d'être bien. (...)
Nous voulons ajouter l'effet de l'expérience sur
l'émotion ressentie avant et pendant la pratique. Nous nous somme
aperçu que le degré de certaines émotions variait en
fonction du niveau du pratiquant. Non en rapport à l'âge mais,
plus selon si le pratiquant est débutant ou confirmé. Un
pratiquant semble ne plus être débutant au-delà de trois
années de pratique. Yannick qui pratique maintenant depuis huit ans
environ, nous a partagé son expérience dans ses débuts. Il
a raconté qu'il était auparavant quand même plus impatient
d'aller pratiquer que maintenant :
Enquêteur : Donc dis-moi,
que ressens-tu avant d'aller surfer, pendant et après ? Alors, avant
pour commencer ?
Enquêté : Alors
quand j'ai démarré ce n'est pas pareil que maintenant
déjà, quand j'ai démarré le surf c'était
vraiment une excitation, aller surfer c'était vraiment avoir une belle
vague déjà, euh vraiment même énervé quoi
d'aller dans l'eau, limite courir parce que tu vois une vague dérouler
t'en a déjà raté une quoi.
Nous voyons bien ici que Yannick sépare ses sensations
d'avant en tant que débutant, à ses sensations de maintenant en
tant que confirmé. Aussi plus tard dans l'échange, il expliquera
davantage son rapport à l'environnement et la connotation « sport
de partage » plutôt que l'aspect technique de la pratique. Nous
comprenons ici que lorsqu'un pratiquant débute, il est davantage
concentré sur son amélioration et la performance technique de sa
pratique. Avec l'expérience, le pratiquant se sent plus à l'aise
et apporte beaucoup plus d'attention à l'environnement qui l'entoure
(nature, autres pratiquants, animaux marins...). Quentin lui, bien qu'il soit
débutant en surf, par son expérience et son niveau
confirmé en body, il apporte déjà beaucoup plus
d'attention à la naturalité de la pratique que les
débutants n'ayant jamais utilisé une planche.
Qu'importe le niveau de pratique, la sensation après
une session est la même pour tous les pratiquants. Une sensation de
bien-être et d'apaisement. Benjamin nous l'a en effet expliqué
avec ces mots :
89
Enquêteur : Et
après la session ?
Enquêté :
Après la session j'aime beaucoup parce qu'en fait,
j'ai une sensation d'apaisement, de bien-être en fait. Même
des fois ça m'arrive, j'ai beaucoup bossé, euh, je fais super
attention à mes gestes dans le travail mais il arrive que des fois tu as
des petites douleurs dans le dos, tu as forcé, tu as porté plein
de trucs, et bah le fait d'aller dans l'eau tu ressorts tu es léger
tu es bien, bon après il faut bien penser aussi à
s'étirer parce que des fois tu peux être aussi hyper tendu en
sortant de l'eau parce que tu as fait forcer tout tes muscles du dos, tu t'es
crispé donc voilà...
Antide quant à lui nous a simplement admis qu'il
était détendu après une session. Il a mis en avant le
rituel de la douche chaude qui duplique cette sensation :
Enquêteur : Pendant ou
après la pratique ?
Enquêté : Ouais
après, tu es détendu un truc de malade puis tu as la
douche chaude très agréable !
Comme dernier exemple, Quentin lui a davantage
développé les propos de Benjamin et Antide, il a même
poussé un peu plus loin la réflexion axée sur la dimension
écologique toujours :
Enquêteur : Ok. On a
parlé de tes sensations pendant la session, comment tu en ressors
après ?
Enquêté : Bah
déjà je suis rincé déjà parce que
c'est compliqué ! (rires) je dors super bien derrière ! Tu es
détendu, tu t'es fait plaisir, tu es bien dans ta tête tu
es bien dans ton corps, tu es fatigué donc tu te reposes
après ouais, tu te fais un jacuzzi ! (rires) Non mais ouais tu es bien,
tu es apaisé, tu es content d'avoir fait ta séance de
sport ... je ne sais pas ça te remet dans le contexte aussi ! Tu
n'es pas juste en train d'essayer de monter des vagues, c'est quand même
la mer qui te le permet. On se rend compte que la force de la nature est
réellement supérieure à la tienne. On a tendance à
oublier des fois...
Non seulement Quentin se sent apaisé après sa
pratique mais il réfléchit aussi à sa place dans la
nature. Ses sensations après une session l'amène à
réfléchir à ce sujet où il place la mer comme la
plus puissante.
90
|
|
Augmentation du
|
|
Augmentation du plaisir avec
|
|
Augmentation du plaisir avec
|
plaisir avec augmentation de
|
Augmentation du plaisir avec
|
augmentation de la performance
|
Spécificité du
|
augmentation de
|
la performance
|
augmentation de
|
mais « tu ressens
|
surf
|
la performance,
|
« privilégié » d'un
|
la performance,
|
très vite de petites
|
|
« tributaire » de la nature
|
rapport spéciale avec la nature
|
« frustration » en tant que débutant
|
sensations que tu veux ressentir plus fort »
|
Rapport à la
|
Attirance mais pour la petite
|
|
|
|
compétition
|
compétition amicale
|
Pas compétiteur
|
Pas compétiteur
|
Esprit compétiteur
|
|
|
|
Etre en accord
|
|
|
|
|
avec la nature,
|
« l'eau, la flotte, ce sont les sports
|
Vision du surf :
|
Un contact (être
|
Un contact avec
|
« On se rend
|
sur l'eau que
|
la même chose
|
tributaire) avec
|
les éléments de la
|
compte que la
|
j'aime bien quoi
|
dites de façons
|
une force, une
|
nature
|
force de la nature
|
en fait c'est tout »
|
différentes
|
énergie
|
|
est réellement
|
|
|
|
|
supérieure à la tienne »
|
Rapport avec la mer
|
Tous s'accordent à dire que le surf est spécial
dans le sens où l'apprentissage est extrêmement long
comparé à d'autres activités sportives et nautiques. Plus
le pratiquant améliore sa performance dans la pratique, plus il prend du
plaisir. C'est la raison pour laquelle, Yannick ressentait et Quentin ressent
parfois de la frustration dans les débuts de la pratique. Yannick nous a
clairement démontré comment il a pu être frustré
mais être tout de même facilement satisfait en ne prenant qu'une
vague lors d'une session car, c'était déjà un pas vers
l'amélioration de son surf :
Enquêteur : tu n'avais
aucune appréhension en tant que débutant ?
Enquêté : Oh j'ai
pris quelques boites hein ! Mais aller dans l'eau même quand limite la
mer ça ne marche pas encore quoi, pour arriver avant tout le monde et
avoir les premières vagues (rires) Mais vraiment, après de la
frustration à l'époque parce que quand tu te prends une bonne
vague et ben, ça a duré 10 secondes mais ta session est
sauvé tu ressors avec le smile. Alors soit tu sors tu es super
91
content tu as envie d'y retourner, soit tu es un peu
dégoûté tu dis « j'irais plus » et puis deux
jours après tu y retournes quoi ! En fait ce qu'il faut c'est
réussir à avoirs les premiers belles vagues qui te reste dans la
mémoire après tu veux toujours plus en fait.
Quentin nous a expliqué qu'il pouvait être
parfois frustré mais par quel moyen il surmontait ses épreuves
dans les débuts de sa pratique de surf :
Enquêteur : Bon ça
m'intéresse bien de parler de tout ce qui est sensation émotions
procuré par la pratique ! Pour toi ce sont les mêmes en body et en
surf ?
Enquêté : Bah en
fait ouais ce sont les mêmes parce que... l'émotion
générale c'est d'être dans la nature, l'eau, d'être
bien. Après body et surf, les sensations de glisse sont vraiment, bah
c'est grisant quoi, mais c'est, ça rend addictif je pense. Et
après comme je débute en surf, il y a pour l'instant encore une,
une frustration. Parce qu'en body, enfin je n'avais pas un niveau de malade
mais j'avais quand même un niveau correct et de passer au surf, bah
clairement la sensation de glisse debout par rapport à allongé,
elle est, enfin c'est... Je préfère après c'est, ça
dépend des gens il y en a qui préfère le body.
Après il m'arrive quand il y a une grosse session de reprendre le
body histoire de bien profiter, caler deux trois figures pour ensuite mieux
repartir sur le surf.
A sa manière, Antide a cherché à nous
faire comprendre précisément ce caractère exceptionnel que
l'on retrouve dans la pratique du surf dans cette présente phrase :
« Tu ressens très vite de petites sensations que tu veux ressentir
plus fort.» Antide est un surfeur qui aime beaucoup s'améliorer et
être bon partout. C'est effectivement dans son caractère.
Cependant, il explique par cette phrase que tous les pratiquants en
général, recherchent toujours une amélioration dans sa
pratique parce c'est une manière de se procurer plus de sensations.
Qu'un surfeur soit extrêmement tourné vers la recherche de
performance ou un autre extrêmement tourné vers la recherche de
plaisir, dans les deux cas l'amélioration dans la pratique est fortement
poursuivie.
Benjamin aussi a cherché à expliquer ce
phénomène :
Enquêteur : De voir que tu
t'améliores, ça te donne plus envie d'en faire encore ?
Enquêté : Bah oui,
carrément, en fait c'est la progression aussi qui est motivante. Dans ma
tête c'est j'y vais j'ai envie de me faire plaisir, j'ai envie de tenter
des choses. Il y a un moment quand tu arrives à un très bon
niveau de surf tu te fais vraiment plaisir, même si quand tu
débutes tu te fais déjà plaisir, et plus tu avances, plus
c'est additif en fait parce que tu te rends compte de tes capacités, de
ce que tu peux faire, et voilà.
92
Finalement, ce que l'on distingue de nouveau entre d'un
côté Yannick et Quentin puis de l'autre Benjamin et Antide, c'est
l'esprit compétiteur présent ou non. Benjamin et Antide
présentent des attraits pour la compétition en surf. Benjamin l'a
exactement explicité :
Enquêteur : C'est un peu
ton objectif ça d'améliorer ta performance pour surfer du plus
gros, du plus difficile ?
Enquêté : Ouais,
ouais. Oui et non en fait. En fait je pars du principe que le surf comme
n'importe quel sport en fait il y a un moment donné quand tu veux
vraiment arriver à un grand niveau et surfer des grosses vagues et bah
il faut aussi euh, voilà il faut avoir un entrainement spécifique
enfin voilà il y a pleins de choses qui vont avec il y a, un mec qui
veut surfer du gros c'est comme les pros quoi, il faut un physique, de la
muscu, du cardio, une hygiène de vie hyper clean, il ne mange pas
n'importe quoi, et euh, voilà, je pars du principe là que moi
je veux rester en mode euh, c'est un loisir, peut-être un jour de la
compet mais au niveau Bretagne enfin tu vois pas... Et toute façon,
avant d'aller loin il faut déjà être bon tu vois et,
même les petites compétitions plus ou moins amicales où il
n'y a pas enfin tu vois se serait plus pour me tester un peu, prendre le
côté sympathique et puis ...
Enquêteur : Tu es assez
compétiteur alors quand même ?
Enquêté : Ouais
je suis assez compétiteur, ouais le côté compet, se
retrouver par exemple avec un pote à l'eau, je ne sais pas ça
permet de tenter plus de chose.
Antide n'a pas forcément voulu exposé son
attrait pour la compétition. Malgré tout, nous l'avons
distingué par son attrait pour de nombreux sports nautiques qu'il
pratique ou a pratiqué sous forme de compétitions.
Également par l'emploi de l'humour, qui détourne le sens des
phrases mais que nous comprenons tout de même. Voici un exemple montrant
le profil compétiteur d'Antide :
Enquêteur : Et alors pendant
le surf que ressent-tu alors ?
Enquêté : Tu as
envie de flinguer tous les autres mecs qui sont autour, et tu es vachement
détendu ! Enquêteur : Pendant ou après la
pratique ?
Enquêté : Ouais
après, tu es détendu un truc de malade puis tu as la douche
chaude très agréable (rires)
Le sens donné à « flinguer » est selon
nous celui de « éliminer ». Antide sait très bien que
lorsqu'il pratique le surf, il le pratique de façon ludique,
entouré d'autres surfeurs dans cette même vision de la pratique.
En nord Finistère, nous avons observé que tous nos pratiquants
rencontrés ne font pas de compétitions. Nous savons
également que cette activité sportive à la
93
particularité d'être très peu
organisée dans des clubs. Malgré cela, tout en gardant un
rôle ludique Antide cherche un peu le format compétitif et
l'affrontement dans cette pratique.
A contrario, Yannick et Quentin ne possèdent pas ce
profil compétitif dans la pratique du surf. Yannick n'a même
jamais eu ce profil. Lorsqu'il faisait de la course à pied, il
n'était pas compétiteur et aujourd'hui malgré son bon
niveau dans la pratique du surf, il ne participe à aucune
compétition :
Enquêteur : Tu pratiquais
vraiment en loisir ou tu participais un des compétitions de trail par
exemple ?
Enquêté : Je
n'étais pas du tout compet moi. C'était pour moi, c'était
compet dans mon intérieur on va dire quoi.
Quentin a pratiqué des sports en compétition
(football et escrime) mais n'a jamais parlé d'un attrait pour ce format
de pratique pour ses sports pratiqués avant, dans le surf et le body
surf. Ces activités sont pour lui le moyen simplement de profiter de la
mer et de la nature comme nous l'avions mentionné
précédemment. D'après lui, cela s'expliquerait par le fait
que le surf n'est pas seulement un sport mais aussi un art de vivre et qui
véhicule des valeurs qui ne se rapprochent aucunement de la
compétition :
Enquêteur : Et ça
représente quoi pour toi ces loisirs en dehors de l'activité
elle-même ?
Enquêté : Bah c'est
même un mode de vie, c'est... bah c'est tout ce qu'il y a autour
quoi.
Enquêteur : Et c'est quoi
autour ?
Enquêté : Bah c'est
aussi être dans la nature, être en extérieur, profiter du
beau temps, ou du mauvais temps d'ailleurs. C'est genre être presque
content qu'il y ait une tempête parce que bah plutôt que de se dire
ah bah il y a une tempête je vais rester toute la journée devant
la télé. Et ça veut dire bah il y a une tempête je
vais pouvoir me faire plaisir quand même. C'est un peu une communion avec
la nature par tous les temps, c'est un peu hippie mais c'est un peu
ça.
Quentin définit l'activité surf par une
communion avec la nature et compare avec humour l'activité à une
pratique « hippie ». Les hippies étaient des personnes qui
prônaient la paix, l'harmonie et la liberté puis rejetaient le
mode de vie traditionnel de leurs parents (mode de vie alimentaire, la
société de consommation, les règles d'hygiènes
etc.)53
53 Barthes Roland. Un cas de critique culturelle. In:
Communications, 14, 1969. La politique culturelle. pp. 97-
99.
94
En parlant de ses vacances, Yannick, en fait également la
référence :
Enquêteur : Et donc à
côté du surf vous avez fait quoi ?
Enquêté :
Plutôt style hippy barbecue (rires) au bord du fourgon
et puis profiter du coucher de soleil, un bon apéro, l'apéro
c'est important quand même ! (rires)
Finalement le surfeur est souvent comparé à des
personnes comme les hippies parce que leurs modes vestimentaires, leurs
comportements et l'activité identifiée à une forme de
liberté se rapprochent de ces groupes. Quentin a ajouté des
informations relevant finalement d'un rejet des contraintes et des effets
négatifs d'une vie en société telle que la
surconsommation, l'individualisme54, les impacts sur l'environnement
:
Enquêté : Je ne
sais pas, c'est un état d'esprit, une façon de vivre c'est, c'est
certes prendre du plaisir à glisser mais euh, c'est aussi un partage
avec les autres gens, c'est aussi un partage avec l'environnement, la nature et
respecter, enfin ce n'est pas jeter des déchets dans la nature, ce n'est
pas engueuler quelqu'un parce qu'il pique ta vague...
Le surfeur n'est pas un hippie même s'il en donne
l'impression. Quelques éléments les rapprochent comme le retour
à une vie simple et un rapport plus proche de la nature mais, le surfeur
ne va pas à l'encontre de la société. Au contraire, il
prend en compte ses contraintes et les adaptes à ses envies et besoins.
Yannick et Benjamin ont trouvé un métier qui leur permette de
faire du surf assez régulièrement mais, ont un métier
« normal » et reconnu par la société. Nous pouvons dire
qu'ils ne sont pas hippies car converger avec les comportements et opinions des
hippies momentanément, ne suffit pas à les rendre comme tel.
La vision du surf est la même pour tous les surfeurs.
Pas un surfeur ne parlera pas de cette dépendance à la mer et des
contraintes naturelles auxquelles ils doivent s'accommoder. Quand benjamin nous
confiait être tributaire de la nature pour sa pratique et aimait
l'être... :
54 Si la société moderne offre aux individus la
possibilité de s'autodéfinir sur le plan identitaire, elle leur
procure aussi la possibilité de s'individuer et de se
«tribaliser», c'est-à-dire de se couper de l'agir en commun,
ce que révèle la fragmentation sociale et politique de nos
sociétés tout autant que l'individualisme qui y domine. »
Beauchemin Jacques, «Que reste-t-il du bien commun? Entre la loi du
marché et l'individualisme», Les classiques des sciences sociales,
2004, pp.1-8
95
Enquêteur : Pourquoi tu en
as besoin ?
Enquêté : Parce que
c'est un sport que j'aime beaucoup dans le sens j'aime bien être dans
l'eau euh, je suis assez euh comment... le fait d'être tributaire d'une
force de la nature en fait, parce que là une vague c'est une
véritable force de la nature qui est déclenché par des
dépressions par pleins de phénomènes
météorologiques et en fait ça euh, bah je trouve ça
cool de pouvoir bénéficier d'une énergie comme ça
complètement gratuite et naturelle .
...Yannick nous livrait apprécier s'ajuster aux
éléments naturels. Il a pris en comparaison le football et le
handball pour évoquer cette singularité propre aux
activités nautiques et au surf notamment. Celle de se jouer sur un
terrain mouvant, à cause de facteurs naturels :
Enquêteur : toi comment tu
vois le surfeur ?
Enquêté : Bah ce
qui... moi je... c'est surtout de me rapprocher de la nature, être bien
dans mon élément, puis profiter vraiment d'un instant simple,
avec voilà un élément naturel. Et puis chaque session est
différente parce que c'est la nature qui façonne les vagues donc
euh, c'est toujours différent comparé à un match de foot,
ou de hand où, où tu as bien sûr des éléments
qui changent, le... le jeu par rapport au hasard, les joueurs, mais tu n'as pas
bah voilà, le terrain il ne bouge pas quoi. Que là bah
voilà ton terrain de jeu il est toujours différent, tu as la
surprise quoi
Lorsque nous avions interrogé Quentin sur les
sensations pendant une session, il nous avait même démontré
qu'il lui plaisait de se rendre compte de la force de la nature :
Enquêté : (...) Tu
n'es pas juste en train d'essayer de monter des vagues, c'est quand même
la mer qui te le permet. On se rend compte que la force de la nature est
réellement supérieure à la tienne. On a tendance à
oublier des fois...
1er rapport avec
|
|
Timide, en
|
|
Bien introduit dans le monde
|
la communauté
|
Facilité par des
|
rapport avec le
|
Assez facile, amis
|
nautique par
|
de surfeurs
|
connaissances
|
côté « réservé » du
sportif
|
pratiquants
|
toutes les activités
déjà pratiqué
|
Rapport à la
|
|
Vu comme une
|
Vu comme une
|
|
|
Vu comme un défi
|
|
|
Vu comme une
|
population à
|
de « slalom »
|
contrainte et un
|
manière de voir
|
petite contrainte
|
l'eau
|
|
« danger »
|
des « collègues »
|
|
96
En référence à tous les entretiens
passés au cours de cette enquête avec des surfeurs, nous admettons
deux premiers rapport avec la communauté et les groupes de surfeurs qui
existent : Soit le contact a été simplifié et
facilité par des proches ou amis communs entre l'enquêté et
le groupe, soit il a été lent et timide pour ceux n'ayant aucune
attache quelconque initiale à cette communauté ou groupes.
Benjamin, Antide et Quentin se retrouvent dans le premier cas. Antide
appartient même à différents groupes puisque d'un
côté, il pratique le surf librement et de l'autre, il est membre
d'un centre nautique pour la pratique de la planche voile notamment. Prenons
l'exemple de Quentin pour le premier cas, celui d'une introduction et
intégration facilité par des connaissances du milieu :
Enquêteur : Certes ! Et on
en paye les frais ! (rires) Tu m'as dit que tu préférais aller
à l'eau avec des potes tant qu'à faire, ces amis-là tu les
vois en dehors des sessions ?
Enquêté : Ouais
bah oui, la plupart des potes qui font du surf, je les connaissais avant
aussi. Sinon ceux que j'ai rencontrés après sur les spots,
euh, ouais ça m'arrive d'aller de temps en temps boire une mousse avec
eux.
Contrairement aux autres, Yannick ne connaissait personne
à son arrivée dans le milieu, son intégration a donc
été longue. Nous avons remarqué selon ses propos, qu'il
fallait qu'il passe une sorte d'étape dans la pratique du surf pour
enfin être abordé par les autres. Comme si les autres surfeurs
avaient observé pendant une longue période le nouveau et, avaient
attendu de voir s'il allait résister à la succession
d'échecs et ne pas abandonner, avant de faire la démarche de
venir le rencontrer. Yannick nous a raconté cela comme si ces autres
surfeurs qui sont maintenant ses amis, avaient eu un comportement normal :
Enquêté : Ouais bah
après, c'est Erwan, un des plus vieux à l'eau avec qui j'ai
parlé en premier, avec qui je me suis rapproché, Erwan et
Philippe aussi dans les mêmes âges, et puis du coup voilà on
a commencé à délirer ensemble quoi, à créer
des liens d'amitiés... Donc au bout d'un moment ils m'ont dit «
vient surfer avec nous » mais bon pendant 3 ans j'ai dû faire marrer
certain ça c'est sûr ! A surfer comme une kiche et après
au bout de 3 ans, ils se sont dit, celui-là il en veut quand même
donc euh...
Enquêteur : ils sont venus
te voir ! Tu as trouvé que c'était un peu fermé comme euh
...
Enquêté :
Fermé euh, après non parce que moi aussi
j'étais un peu fermé, de nature réservé donc
je n'allais pas forcément, enfin... après c'est de la
timidité hein, c'est pour ça que je n'allais pas trop vers
eux...
97
Enquêteur : Mais tu penses
quand même que même si tu n'aurais pas été comme
ça, tu te serais intégré facilement où...
Enquêté : Ah oui
j'aurais fait l'effort je pense euh ouais je me serais intégré
plus vite oui.
Il nous a également expliqué que sa
timidité a joué sur sa lente intégration mais son discours
nous montre qu'il existe vraisemblablement un rituel d'intégration que
les personnes qui viennent avec des amis surfeurs déjà
intégrés aux groupes ne connaissent pas. Il est vérifiable
ici qu'une personne non pratiquante et débutante, venant avec un membre
d'un groupe de surfeur, s'intègre plus facilement. Celui qui accompagne
le débutant voit son choix respecté par les autres. Yannick
semble avoir approuvé le mode d'intégration qu'il a vécu
dans ses débuts. Cela cultive d'autant plus ce rituel. En discutant de
l'image du surfeur à la télévision, Yannick a totalement
réfuté ce qu'elle véhiculait. Il nous a expliqué
son agacement vis-à-vis des actions des médiats, qui entrainaient
la venue de nombreux touristes. Nous retrouvons l'attachement à ce
rituel lorsqu'il parle de ces touristes venus surfer mais ne sachant pas ce
qu'est le surf véritablement. Cette révulsion est certainement le
résultat d'une comparaison de son expérience à celle des
touristes et, l'un des facteurs de la création et l'existence de groupes
:
Enquêteur : tu es vraiment
gêné par cette image qui se dégage du surf ?
Enquêté : bah c'est
surtout que... Je pense à ma gueule aussi mais c'est que ça
ramène beaucoup de monde l'été, bon après c'est,
c'est surtout ce n'est pas qu'ils sont gênant au pique, ce n'est pas ce
côté prioritaire tout le temps, c'est plutôt dangereux quoi
parce que ta plein de monde quoi. Et peut-être il y a quelque chose
à travailler sur la sécurité l'été, quand tu
as du monde partout, surtout en Bretagne ce n'est pas encore très
développé l'école quoi. Encore dans les Landes c'est
rangé quoi, peut-être un peu plus. Quand tu as tout le monde
mélangé euh, bah c'est bien ça te fais des exercices quand
il y a des plots à éviter mais (rires). Mais bon c'est un sport
difficile, il faut persévérer ... Je sais très bien que
l'hiver on ne sera jamais plus quoi. Après l'été quand
t'en a chié l'hivers et que tu te retrouves avec plein de monde que tu
ne peux pas vraiment en profiter... tu as le parisien, faut le dire, bon c'est
pareil c'est un cliché hein mais le parisien qui tout lui appartient, il
a le fric il arrive avec toutes ses planches toutes neuves et puis il vient
surfer là deux semaines, le sport est à lui, c'est cliché,
ils ne sont pas tous comme ça, mais il y en a ! Où après
ta tous les gens qui veulent s'amuser, et qui ne se rendent pas compte que
ça peut être dangereux aussi parce que plutôt qu'il y ait
une zone pour les débutants, bah ils essaient d'aller au pic et puis,
ils se prennent la mousse, ils sont dans la mousse et puis bam on ne les voit
même pas nous quand on sort et donc ça, ça c'est un peu
dangereux.
98
Antide quant à lui, nous a expliqué que
lorsqu'il n'y avait aucune condition avantageuse pour la pratique d'une de ses
nombreuses activités, il se rendait quand même au centre nautique
pour retrouver les personnes de son groupe social. Une démarche qui
cultive là aussi, l'existence de la communauté de pratiquant de
sports nautiques :
Enquêteur : En fait c'est un
peu une échappatoire quoi ?
Enquêté : Ouais
quand tu as bien travaillé, ça te défoule et t'aime bien
quoi. Bah en fait c'est un truc de fou parce que c'est juste tu as envie en
fait, tu vois qu'il y a de bonnes conditions tu as envie donc tu y vas et
limite quand il n'y a même pas les conditions tu vas au centre nautique
juste pour être avec les copains, voir les gens et tout quoi.
La réplique précédente de Yannick nous
livre des informations liées à l'entrée dans des groupes
d'appartenances de surfeurs mais également, de l'acceptation à
l'eau de populations non locales. Nous avons vu qu'elles étaient
difficilement acceptées par Yannick qui a expliqué craindre le
danger, et être un peu contrarié lorsqu'elles arrivaient
l'été. Antide ne nous a pas délibérément
signifié cela, mais « l'envie de flinguer tous les autres mecs qui
sont autour » restitue selon nous un peu de vérités
cachées. Malgré la bonne humeur d'Antide et sa
sociabilité, on découvre un esprit compétiteur et/ou
l'envie d'être parfois moins nombreux à l'eau pour profiter
pleinement de la pratique. Benjamin lui, reçoit parfaitement bien la
présence d'une population nombreuse à l'eau. Il le prend
explicitement comme un jeu :
Enquêté :
(...)Mais une fois je me suis retrouvé avec
beaucoup de monde à l'eau et en fait je l'ai bien pris parce que je me
suis retrouvé à faire du slalom et ça m'a fait faire
des choses que je n'aurais pas fait forcément, dans le sens où
bah tu as des gens qui remontent donc faut les éviter, tu fais de plus
grosses manoeuvres en fait, alors que des fois sur la vague tu vas avoir
tendance à accélérer vachement, parce que moi je suis
quand même un fanatique de vitesse à la base, et en fait tu te
rends-compte que quand il y a des gens bah tu te retrouves à,
à faire des grands virages et des fois tu te retrouves en parfait
synchronisation avec le déferlement de la vague, et en fait j'ai pris
énormément de plaisir. Il y avait des gens mais en fait j'ai
vu que j'avais un super feeling, j'ai géré la vague comme jamais
(...).
99
|
|
Finistère sud que
|
|
|
|
|
|
Finistère Nord
|
Sans permis donc
|
Mobilité
|
Finistère nord et
|
quand il n'y a pas
|
surtout, secteur
|
Finistère Nord
|
géographique
|
parfois sud
|
d'autre session possible au nord
|
privilégié
|
seulement
|
Vacances en
|
Sud-ouest, 21
|
Espagne, 40h de
|
Afrique du Sud, secondaire mais
|
Nouvelle-Zélande
|
rapport avec la
|
sessions en 1
|
|
|
et Australie :
|
|
|
sport en 10 jours
|
quand même deux
|
|
pratique
|
semaine
|
|
jours de surf
|
essaie du surf
|
Deux profils s'offrent à nous en termes d'attachement
au territoire. D'un côté, il y a ceux qui restent et
préfèrent rester aux alentours de leurs lieux d'habitat pour
pratiquer leurs activités sportives. De l'autre côté, il y
a ceux qui ne restent pas forcément sur les mêmes lieux pour
pratiquer et apprécient de se déplacer vers différents
spots en Bretagne. Les surfeurs les moins attachés à leurs
territoires d'habitat semblent être ceux ayant relativement moins
d'accroche à la dimension naturelle de leurs pratiques. Benjamin aime
aller d'un spot à un autre et Antide s'il avait le permis, irait
également sur des sports plus éloignés de chez lui.
Quentin et Yannick à l'opposé préfèrent nettement
rester chez eux et correspondent au profil des surfeurs appréciant
autant les sensations de la pratique que les sensations émanent de
l'environnement de pratique. D'un côté il y a ceux qui vont se
déplacer en fonction de là où se trouvent les meilleures
conditions, de l'autre ceux qui préfèrent encore rester sur leurs
spots habituels, quitte à avoir de moins bonnes conditions.
Sur les périodes de vacances, le constat est
différent. Nous avons interrogé nos enquêtés
à ce sujet pour savoir si leurs pratiques jouaient un rôle minime
ou essentiel dans la sélection de leurs destinations de vacances. En
règle générale, nous retrouvons effectivement
l'activité sportive additive au quotidien, aussi dans le cadre des
vacances. Quentin par exemple est parti récemment en Afrique du Sud avec
un ami proche qui ne pratique aucune activité nautique. Leur principale
activité lors de ce voyage était de visiter le pays cependant,
Quentin a consacré deux jours à sa pratique de surf. Deux jours
où, même accompagné de son ami, il a rejoint la côte
pour s'offrir des sessions de surf. Quentin est passionné par l'Afrique
du Sud, mais nous constatons que sa passion pour le surf est très grande
également. L'objet de son voyage n'était tourné
prioritairement vers ses pratiques de glisse, toutefois elles étaient
véritablement prévues au programme :
100
Enquêteur : On va parler
de tes vacances : Parts tu en vacances, si oui ou aimes-tu aller, où
es-tu allé la dernière fois ? Et pratiques-tu du surf ou une
autre activité sportive durant tes vacances ?
Enquêté : Bah
là je reviens d'une semaine à Milan ou je n'ai pas surfé
mais je me baignais il faisait chaud. J'ai été au ski une semaine
en fait, donc j'ai pratiqué le ski.
Enquêteur : Tu as un bon
niveau ?
Enquêté : Euh
ouais, j'en fais depuis longtemps en fait. Et j'ai essayé le Snow aussi
c'est top. J'ai été en Afrique du sud en janvier aussi, j'ai
toujours été attiré par ce pays c'est magnifique puis en
plus il y a de pures vagues ! Mais en vrai j'ai surfé que deux jours
parce qu'on a passé plus de temps à l'intérieur du pays
mais c'était bien cool !
Benjamin en deuxième exemple a visé moins loin
sa destination mais s'est pris des vacances dans le département des
Landes, spécialement pour pratiquer son sport de passion. Sa pratique a
donc complètement joué sur le choix de la destination pour ses
vacances :
Enquêteur : A quel
fréquence tu surfs par semaine on va dire ?
Enquêté : Bah en
fait ça dépend vraiment des conditions, ça dépend
de mon boulot... Je pense que si on fait une moyenne euh, ouais je pense que
ça fait presque comme si j'y allais une fois par semaine, je pense. Deux
fois par semaine des fois, je ne sais pas, il y a 52 semaines dans une
année donc ouais je dois faire une cinquantaine de sessions dans une
année. Après ça dépend des périodes, euh
voilà peut-être qu'en septembre je vais repartir je vais faire
comme l'année dernière, je vais repartir dans le sud-ouest et
là bah je vais faire deux sessions ou trois sessions par jour et puis
euh ça va durer 1 semaine et puis peut-être qu'après
pendant 1 mois, je vais que trois sessions ou quatre sessions enfin, ça
dépend vraiment en fait mais ouais c'est au moins 1 session par semaine.
Si je moyennais sur l'année ouais.
Enfin, tout comme Benjamin, Yannick s'est rendu en Espagne,
particulièrement pour pratiquer le surf, il a déclaré
avoir été jusqu'à faire 40h de surf pendant 10 jours :
Enquêteur :
Intéressant tout ça je ne savais pas ! Euh
sinon durant les vacances, à quoi ressemble-t-elle déjà si
tu en as pris ?
Enquêté : euh bah
l'été dernier c'est la première fois que je bougeais,
euh on a bougé en fourgon en Espagne. Parce que c'est mon fourgon du
boulot mais il est aménageable pour l'été. Et donc on a
fait pas mal de surf, surtout d'ailleurs mais en même temps profiter.
Donc euh toujours fidèle à moi-même j'ai fait du surf
à bloque euh, en 10 jours j'ai dû faire 40 heures de sport, et
dixième jour, la belle session qu'il y avait, la plus belle, et ben je
me suis bloqué le dos.
101
|
|
Indispensable,
|
Valeur
|
|
|
Présence apprécié et importante lors
|
besoin lors de la
|
environnementale,
|
La nature est apprécié et
|
Rapport avec
|
de la pratique.
|
pratique « valeur
|
l'environnement
|
importante mais
|
la nature
|
Plus de la contemplation
|
environnementale » Plus de
l'investissement
|
partie intégrante et sensationnelle à
la pratique
|
sans grande valeur
|
|
|
Plutôt contre
|
|
|
L'idée d'une
|
Pour en
|
|
Ok en complément
|
Pour en pensant
|
|
|
« Accepter
|
|
|
piscine à
|
complément
|
seulement les choses
|
mais plutôt non
|
que c'est un
|
vagues
|
« annexe »
|
qu'offre la nature »
|
envier
|
autre plaisir
|
Pendant la pratique, nous avons vu précédemment
que l'intérêt premier de nos enquêtés ne portait pas
sur les mêmes sensations en lien avec la pratique. Durant nos
échanges avec chacun d'entre eux, nous avions perçu une petite
différence d'intérêt porté vers la pratique et ce
qui l'entoure. Yannick et Quentin ont commencé par parler de la
dimension écologique de la pratique, tandis que Benjamin et Antide
étaient plus portés sur la dimension anthropologique, celle
liée aux sensations éprouvées directement par la glisse et
la prise de vague. Nos échanges se sont très vite dirigées
vers des questions d'ordres environnementales, car le surf, le body surf et les
quelques autres sports nautiques pratiqués par nos interrogés se
pratiquent en nature. Les réponses auront montré que tous ont un
fort attachement à la nature et à son respect. La
différence est que certains attachent énormément
d'importance à l'environnement et seraient alors plutôt contre
l'arrivée d'une piscine à vague près de chez eux. Yannick
et Quentin parlent de valeurs environnementales à transmettre et
à respecter :
Enquêteur : Et si tu
fondes une famille, tu envisagerais une activité en famille, genre
retour au catamaran ?
Enquêté : Ah si en
famille oui plus oui. Bah j'orienterais mon gamin vers les sports nautiques
quand même après voilà, s'il n'aime pas il n'aime pas, s'il
veut faire du foot, il fera du foot, ça me fais chier mais bon (rires),
on verra bien, mais si, si et puis euh, lui donner les mêmes valeurs
qu'on a, après si, quelque part tu as envie de lui, pas lui bourrer le
crâne et limite qu'il fasse l'inverse quoi. J'espère qu'il aura
la fibre, euh les valeurs quoi
Enquêteur : C'est quoi
l'esprit de surf ?
Enquêté : Je ne
sais pas, c'est un état d'esprit, une façon de vivre c'est, c'est
certes prendre du plaisir à glisser mais euh, c'est aussi un partage
avec les autres gens, c'est aussi un partage avec
102
l'environnement, la nature et respecter, enfin ce n'est
pas jeter des déchets dans la nature, ce n'est pas engueuler
quelqu'un parce qu'il pique ta vague...
En ce qui concerne la piscine à vague, l'un est
plutôt contre et n'y irait pas forcément. Il prône
même ce qu'offre la nature tout simplement :
Enquêté :
Voilà bon, moi je suis plutôt pour ce que
nous apporte la nature et puis ne pas créer des choses dans notre
intérêt seulement. Il y a déjà pas mal de
possibilités quoi.
L'autre ne voit pas ça comme une bonne chose mais s'y
rendrait en complément de sa pratique en milieu naturel. Il imagine
déjà les aspects négatifs de la piscine à vague
:
Enquêté : Je
n'irais pas jusque-là, mais enfin oui, oui, ce n'est pas dans
l'état d'esprit que j'ai du surf mais s'il n'y a pas de conditions,
ça ne t'empêche pas d'y aller quand même. Mais par contre,
il y a des conditions moyens sur le spot et des conditions parfaites dans la
piscine à vague parce qu'elles le seront toujours, et ben je
préfère aller quand même à la mer. Et même,
enfin, je trouve que tu perds dans le plaisir à avoir toujours la
vague parfaite parce que tu sais qu'elle va l'être, que tu n'auras
aucun effort à faire. Que tu vas te mettre à tel endroit, la
vague elle va se dérouler pour toi... En plus pour moi dans mon
imaginaire, la piscine à vague c'est blindé de monde, et
puis tu fais la queue...
Quand certains attachent beaucoup d'importance à
l'environnement de pratique, d'autre le voit comme un plus, quelque chose de
jolie à regarder ou pour s'y sentir bien. L'écart
d'intéressement est assez faible mais il existe tout de même.
Ainsi pour ces autres personnes, la piscine à vague est regardée
comme un moyen intéressant d'être plus performant dans sa pratique
et, n'imaginent pas l'impact que son installation puisse avoir sur
l'environnement. C'est aussi le lieu de bons moments à passer entre amis
:
Enquêteur : Ah oui, oui
c'est clair ! Euh sinon, on n'en a pas parlé du tout mais les sites de
pratiques, ça a une importance pour toi ? L'environnement de pratique il
est important pour toi ?
Enquêté : Euh
ouais, il y a des endroits où c'est hyper joli en fait euh, en
fait c'est marrant, moi je réagi assez comme ça, c'est qu'il y a
des spots où ça me donne envie d'y aller, et il y en a d'autre
où ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, le minou par
exemple, ça ne me donne pas du tout envie d'y aller, ce spot là
je ne sais il est, il est... je ne sais pas, je le trouve froid en fait, il
n'est pas avenant, comparé aux blancs sablon qui n'est pas loin, un
truc super beau tu vois, avec du sable fin partout, donc ça je
trouve ça beaucoup plus avenant quoi. La Torche aussi c'est
agréable d'y aller
103
aussi je trouve, St-Malo aussi est un super spot, ou tu as
une vue imprenable sur les remparts, donc ouais c'est assez important,
après le jour où il y a une piscine à vague dans le
coin ça ne m'empêchera pas d'y aller, au contraire quoi. Pour
essayer, quand il n'y a pas les conditions, pour bosser ma technique.
Mais ça ne me fera pas arrêter d'aller dans la mer parce que c'est
différent mais Enquêteur : Pour toi l'endroit
où tu te trouves à de l'importance aussi ? Le site, le style du
paysage etc ? Par exemple si là il y a une piscine à vagues qui
se construit, genre tu préfèrerais aller genre euh
...
Enquêté : ça
dépend aussi de la piscine. Mais si il y a ça tout le monde va
vouloir y allé du coup il n'y aura plus personne à l'eau et se
sera impeccable (rires) Non mais clairement s'il y a une piscine à
vague moi je ne dis pas non hein... en fait la nature c'est comme un plus quoi.
Cette dernière question de la piscine à vague
nous a réconforté dans notre analyse sur le rapport avec
l'environnement de pratique.
Autre sport à l'avenir
|
Peut-être le kite
|
Peut-être le vtt
|
En changement body à surf et skate plus tars
|
Sans prévision
|
L'une des hypothèses de notre enquête
était que les pratiquants d'activités nautiques ont tendances
à se laisser tenter par d'autres activités nautiques à un
moment donné de leurs vies. Ceci s'est vérifié dans nos
entretiens de terrain et se vérifie plutôt bien dans nos
entretiens semi-directifs. Benjamin nous a confirmé qu'avant le surf, il
avait déjà pratiqué du catamaran et qu'à l'avenir,
il aimerait essayer le kitesurf :
Enquêteur : Tu m'as dit
que c'était la voile par contre que tu as déjà fait
?
Enquêté : Oui
j'ai fait de la voile, du catamaran, j'ai accroché ça par
contre, mais après bah ouais j'ai fait de la moto, ça me
prenais le week-end la moto, des fois le mercredi donc du coup la voile, je
n'avais pas forcément le temps d'en faire... Et voilà ouais c'est
uniquement pour des questions de temps.
(...)
Enquêteur : Tu ne pourrais
vraiment pas t'en passer ? Où tu ferais autre chose, un autre sport pour
te dépenser si ... En fait quel est ton niveau d'addiction pour
reprendre tes mots ?
Enquêté : Ouais
j'aurais vachement de mal à m'en passer, retrouver un autre sport qui me
procure les mêmes sensations, je pense en fait ce n'est pas vraiment
facile après je pense que... après c'est un autre sport, c'est
beaucoup plus onéreux, ce n'est pas tout à fait la même
chose mais faire du kite à
104
mon avis tu peux retrouver un peu la même chose
parce que tu peux faire de la vague en kite aussi quoi. J'ai des potes
d'enfance qui font du kite depuis quelques années maintenant, qui font
aussi un peu de surf et eux ils surfent des vagues mais en kite en fait.
Certains font du paddle aussi parce que physiquement ils n'ont pas les
conditions physiques pour faire du surf et puis, ils n'ont pas envie de ramer
ça leur fait chier enfin bref...
Yannick nous a expliqué que lui avait
déjà fait également un peu de catamaran et qu'il avait
débuté par le body surf. A l'avenir cependant, il aimerait
compléter son activité nautique par une autre plutôt
terrestre car son attachement à l'environnement équivaut
assurément celui à la mer. Nous le savons par son métier
notamment. Il explique que de toutes manières, le surf est
l'activité qu'il lui convient entièrement :
Enquêteur : Tu ne serais pas
trop foot, hand ?
Enquêté : Foot non,
handball à la rigueur j'aimais bien mais euh, je ne suis pas trop sport
collectif, je
suis plutôt sport où tu es tout seul et
où tu peux partager avec 1 ou 2 potes quoi. Sport nature aussi
tu
vois, vtt tu vas dans les Monts d'Arrés, donc c'est
plus sur le vtt que je partirais.
Enquêteur : D'accord, donc
pas forcément du nautisme encore quoi...
Enquêté : Bah non,
non, je ne pense pas que je trouverais mieux...
Enquêteur : Planche à
voile, kite, non...
Quentin lui, est en cours de changement, nous avons beaucoup
conversé sur son glissement de la pratique du body surf vers la pratique
du surf. Désormais, il se met au skate-board. Quentin est très
axé vers les sports de glisses qui lui procurent de l'adrénaline.
Il est curieux et en recherche constante de sensations, il imagine que le skate
pourrait lui en ajouter de nouvelles :
Enquêteur : Euh on va y
revenir mais avant ça j'ai une autre question, est-ce que tu as une
autre pratique régulière, qu'elle soit sportive ou pas hein, mais
est-ce que tu as une autre activité de loisir ?
Enquêté : Je commence la musique, je commence la
basse. Je me mets à la basse et je commence aussi le
skate-board.
Enquêteur : Le skate parce
que c'est un sport de glisse ?
Enquêté : Bah ouais
! C'est les sensations aussi quoi. Quand il y a pas de vague je me suis dit que
je pouvais me rattraper là-dessus quoi !
105
Antide pratique plusieurs sports nautiques à la fois.
En découvrant au fil des années des nouveaux sports, il a
gardé les plus anciennes et continue aujourd'hui de cumuler tous les
sports nautiques :
Enquêté : (...) Et
en fait ce qui est bien le combo planches, speed-sail et surf, c'est que le
surf tu fais ça quand c'est vent de sud avec des grosses vagues, la
planche tu fais ça quand il y à plus de 15 noeuds de vent de nord
pour la planche de vitesse, et du coup quand j'ai le choix entre surfer en surf
et surfer en planche, généralement c'est le surf qui l'emporte
quoi. Je fais quand même maintenant moins de planche dans les vagues,
j'en fais aussi mais moins.
c. Lumière sur les particularités d'un
monde nautique dans une future démarche touristique
Après la présentation de nos résultats,
nous allons désormais en tirer une analyse générale dans
le but de répondre à nos hypothèses formulées dans
notre problématisation de l'enquête. Certaines matières ont
été analysées dans la partie 4.1 et nous verrons qu'elles
seront définitivement confirmées ici dans cette dernière
partie. Tout d'abord, voici sous forme de schéma ce que nous avons
déterminé comme étant des dimensions fondatrices d'un
monde ou plutôt d'une communauté nautique, au-delà de
l'aspect économique du terme :
Dimension Anthropologique
Communauté Nautique
Dimension Ecologique
Dimension identitaire
Figure 7 Représentation des 3 dimensions d'ordre
sociologique de la communauté nautique
106
Il faut noter que ces trois dimensions ne sont pas toujours
distinctes l'une de l'autre, au contraire, elles se complètent ou se
mélangent souvent. D'autres matières à réflexion
ont été élucidées et apportent non pas des
contradictions mais de petites nuances à nos théories. Nous y
reviendrons en dernier point de notre analyse.
La dimension identitaire est très marquée dans
la communauté nautique. Nous le savons de par l'observation du partage
du temps de travail au temps de loisir. L'activité nautique pour le
pratiquant a assurément autant d'importance que l'activité
professionnelle qu'il détient. C'est un temps de son quotidien
véritablement indispensable et un pilier pour son équilibre
vital. Tellement essentiel et dominant que, d'une manière ou d'une
autre, l'adepte de ces activités arrive à pratiquer de
façon régulière et, admet que sa vie tourne
énormément autour de sa pratique. Elle en constitue
incontestablement une apparence de son identité et le restera pour
toujours. Nous avons dit que par quelques moyens que ce soit, le pratiquant
intègre dans sa vie ce qui fait de lui parti intégrante d'un
groupe social et sa représentation aux yeux de tous. Trois cas de figure
s'offre alors à nous, toujours dans le but de pouvoir pratiquer son
sport nautique :
? Exercer un métier libérant du temps pour le
loisir/ Exercer un métier offrant la possibilité
d'aménager son emploi du temps
? Exercer un métier bien voire très bien
rémunéré pour s'offrir le temps et les moyens de
pratiquer
? Exercer un métier pouvant lier son expertise à sa
passion
Nous voyons bien ici que les pratiquants de sports nautiques
ont su s'adapter et adapter l'emprise de leurs passions aux contraintes
sociétales notamment de posséder et d'exercer une activité
professionnelle. Ceci nous amène à parler spécifiquement
des surfeurs, pour qui, nous l'avons vu, la pratique est extrêmement
prenante dans la vie quotidienne.
L'image véhiculée par les médias
présente le surfeur comme un être drogué, marginal, reniant
la société et vantant la liberté. Un individu blond,
bronzé et toujours en maillot de bain. « Pourtant, dans
l'imaginaire collectif, l'archétype du surfeur existe, avec ses cheveux
longs et blonds, délavés par le soleil et l'iode, ne vivant que
pour les vagues, en marge de la société. Un « beach bum
», rebelle et marginal, rejetant la société de consommation
pour se
107
consacrer à son art. »55 Les surfeurs
eux aurait tendance à se comparer un peu comme des « hippies »
puisque d'après eux, leur style de vie se rapproche (mais ne correspond
pas complètement) de ces communautés. Des individus aux cheveux
longs, vivant proche voire très proche de la nature et tournant le dos
aux cultures et valeurs de la société. Toutefois, les surfeurs ne
se retrouvent absolument pas dans cette configuration. Evidemment, faire du
surf et le style de vie qu'ils créent autour invente et forme un groupe
social singulier. Mais ils sont l'exemple même des pratiquants de sports
nautiques qui ont su faire avec les contraintes et les habitudes de la
société car en sus, ils résistent à l'image que la
population et les médias leurs attribuent. Nous avons ciblé les
pratiques nautiques dans la vie quotidienne mais ne devons pas omettre
d'aborder celles durant les temps de vacances. Là où la
communauté nautique existe et est particulière, c'est qu'à
n'importe quelles périodes de l'année (hiver comme
été), ou le week-end et les vacances, les pratiquants suspendent
jamais leurs activités sportives. Leurs profils sur leurs territoires
d'habitat et celui en vacances et perçu comme identique puisqu'ils ne
peuvent se passer de leur activité nautique, celle qui les
représente. Indispensable au quotidien, elle est bien entendu
indispensable en vacances.
Dans les faits, nous voyons bien que la communauté, en
particulier en Finistère Nord existe par des opinions et des
comportements conscients et approuvés. Parmi cette communauté
nautique, les groupes d'appartenances de surfeurs connaissent un rituel bien
à eux. Un rituel qui se passe au moment de l'insertion dans le groupe et
qui est admis par l'ensemble des pratiquants. Une personne qui commence le surf
seul, va devoir patienter et faire ses preuves, avant d'être
acceptée des autres. Si elle commence accompagnée d'un pratiquant
reconnu du groupe, son intégration est pratiquement déjà
faite. Au contraire, si elle débute seule, elle passera un certain
nombre d'étapes avant d'être acceptée :
? Une première phase d'observation sur les débuts
du nouveau et sur son attitude vis-à-vis des autres (poli ou arrogant
par exemple)
? Une deuxième phase d'observation sur la
persévérance, l'obstination et la ténacité (ou
non) du nouveau. Des échanges de regards : Etape
essentielle au rituel d'intégration ? Une troisième et
dernière phase : La première approche et le premier
échange verbal
par de petits conseils de pratique en général
55 Guiltat Sébastien, « Du surfeur rebelle
au « waterman » : reflet d'une époque où nouveau type
de pratique », researchgate, 2014, p. 3
108
Cette convention informelle qui subsiste dans le monde des
surfeurs, cultive l'existence de groupes d'appartenance et de pensées
identitaires. Une fois le nouveau intégré au groupe,
l'activité devient véritablement un sport de partage comme le
montre une parole émise par Garth Murphy un surfeur très averti,
lors d'une interview, apparaissant dans le magazine « Sufer's Journal
» : « Il y a de l'apprentissage et de l'enseignement. Il y a de
l'effort individuel extrême et la reconnaissance des pairs. Il y a de la
surveillance et du sauvetage en mer. »56
Dès lors où ces petits groupes de surfeurs se
sont formés, l'arrivée de population à l'eau est parfois
difficilement accueillie. Les débutants ou les touristes sont par
certains surfeurs, repoussés, ce qui renferme d'autant plus sur
lui-même, le groupe. Effectivement, nous décelons une opposition
et un écart de représentation de l'activité. D'une
manière générale, les débutants et touristes se
lancent dans la pratique en ayant une image complètement faussée
par toutes catégories de médiation (énormément
télévisée à l'heure actuelle). Un homme ou une
femme bien sculptée, bronzé et qui présente des
facilités ou de l'aisance à surfer les premières fois,
sous un ciel bleu dans les tropiques. En Bretagne (comme dans d'autres endroits
au monde), il n'y a pas de tropique, la pratique du surf c'est toute
l'année donc sous la pluie et la tempête parfois, l'apprentissage
du surf est long et difficile. Il faut un certain nombre de temps et de session
pour commencer à se mettre debout et être à l'aise sur la
planche. Nous observons bien un fort décalage entre la
réalité de la pratique et l'image que les médiats
véhiculent. C'est ce décalage qui entraine certains surfeurs
à repousser les touristes et débutants qui se font une fausse
image du surf. Le véritable surfeur perçoit sa pratique comme une
« épreuve » difficile pour reprendre les mots de l'auteur
Bernard Jeu. Nous y reviendrons et développerons le sujet par la suite.
Mais, à proprement parlé des pratiquants d'activités
nautiques plus globalement, on observe et confirme qu'ils sont entrains
à pratiquer plusieurs activités de cette catégorie.
Là encore, trois cas de figure sont attestés :
? Une personne pratique une activité nautique et
prévoit d'en essayer une ou plusieurs autres
? Une personne a pratiqué une ou plusieurs
activités nautiques auparavant et en pratique une particulière
à présent
? Une personne pratique actuellement plusieurs activités
nautiques à la fois.
56 Récit autobiographique et
réflexions par Garth Murphy (août/septembre 2005) « Le surf
et le principe de plaisir », Surfer's Journal, Guéthary, p.83
109
Les individus inscrits dans cette communauté nautique
sont, et c'est vérifié, depuis l'enfance proche de la mer voir
complètement immergés. Ces pratiquants forment leurs groupes par
un passé relativement commun, celui d'avoir habité près de
la mer, d'avoir eu une rapide appréhension de la mer dès
l'enfance et/ou, avoir des parents attachés à ce milieu.
Nombreuses symbolisations, croyances et habitudes animent la
communauté nautique. Elles entrent toutes dans la dimension
anthropologique du monde nautique.
Nous l'avons explicité précédemment, la
mer pour ces pratiquants de sports nautiques n'est pas un milieu inconnu et
sombre. Ils portent une symbolique de l'eau bien à eux. Pour bien
comprendre leurs cas, il faut tout d'abord savoir et retenir qu'ils contiennent
en eux, une grande addiction à l'eau, à la vague et à
leurs pratiques. Nous allons alors partir des résultats et des effets
positifs des pratiques, pour remonter aux origines de ces effets.
? L'addition à l'eau, c'est-à-dire, le besoin de la
voir, de la sentir puis d'être immergé dans l'eau. Nous l'avons
déjà développé dans la partie résultat et
analyse des entretiens de terrain.
? L'addiction à la vague, révélée par
les surfeurs, c'est-à-dire, le besoin ressentir
régulièrement la glisse, la prise de vague, toutes les sensations
liées à la vague, sa puissance, son déferlement, sa
vitesse etc.
Ces deux formes d'addictions partent de la découverte
des pratiquants d'un sentiment parfaitement enfoui en eux, qu'ils ont
libéré et qu'ils libèrent uniquement lorsqu'ils pratiquent
leur activité. Ce sentiment, ce plaisir intériorisé mais
exprimé provient en réalité d'une symbolique très
ancienne, que prend la mer plus particulièrement. Elle renvoie
effectivement à notre naissance puisqu'elle est l'élément
primitif, la première au monde. Elle incarne donc la dominance, la reine
toute-puissance, la plus grande. Pour les pratiquants affronter la mer et les
vagues, se mesurer à sa puissance, se servir d'elle pour son
activité physique, c'est un peu comme surmonter la peur
génétique de se noyer et prendre le pouvoir. « Donc, elle
est puissance des origines et c'est vers elle qu'on va pour se
régénérer. Donc elle est origine de la puissance, et c'est
vers elle qu'on va acquérir des vertus, des pouvoirs »57
57 Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion,
l'espace : essai sur la classification des sports et ses rapports avec la
pensée mythique », Paris, éditions Vigot, 1977, p.40
110
Améliorer sa pratique, c'est augmenter le plaisir de la
pratique. Contrairement à des activités physiques telles que la
course à pied, le football et l'escrime, où l'amélioration
permet d'augmenter le même plaisir, d'intensifier une même
sensation, les pratiquants d'activités physiques nautiques,
libèrent davantage de sensations. L'amélioration dans ces
pratiques est la découverte de toutes nouvelles sensations. Le
perfectionnement c'est l'atteinte de plus en plus près au pouvoir bien
gardé par la mer. C'est ce que nous aimons nommer, « l'initiation
royale »
A l'addiction et l'impatience de se fondre dans l'eau,
s'ajoute l'envie et le besoin de se heurter aux vagues. La symbolique «
vague » c'est le rapport à ce que Bernard Jeu entend par «
épreuve ». De la même façon qu'un surfeur s'aventure
dans les vagues, des héros de la mythologie devaient franchir des
obstacles dangereux et difficiles en mer, pour rester en vie. Dans ces deux
cas, c'est une prise de risque, une volontaire addiction, une épreuve ne
recherchant qu'une seule envie, celui de retrouver une liberté, un
retour aux sources.
Ce n'est pas pour rien que bien souvent, les activités
nautiques se pratiquent librement sans aucun encadrement ou
intermédiaire. Le surf par exemple se pratique depuis des siècles
et des siècles mais connait que depuis peu l'ouverture de club et
d'association. La planche à voile en deuxième exemple est, il est
vrai organisée par une fédération, toutefois, il n'est pas
rare que ses pratiquants prennent des cours dans l'objectif de pratiquer
librement et individuellement plus tard. La mer, les sensations
éprouvées sur une vague, les sentiments ressentis tout au long
d'une pratique nautique sont en fait l'objet d'une recherche de liberté.
Nous citons une nouvelle fois Bernard Jeu qui résume très bien
nos propos : « Mais il ne s'agit pas seulement de se fondre dans la
nature. Retour aux origines, fuite d'une civilisation pesante, (...) le besoin
de s'affirmer de façon immédiate au contact réel, la
volonté d'instaurer un affrontement direct avec les choses, donc plus
qu'un retour à la nature, un retour possessif sur la nature.
»58 Nous retrouvons dans cette citation la notion de «
l'ilinx » dans le sens où, le pratiquant, et nous l'avons amplement
compris et vérifier chez les surfeurs, ne pratique pas pour atteindre
quelque chose mais pour ressentir à l'instant présent, le plaisir
et les bonnes sensations liés à l'environnement et la pratique.
Vivre à la fois l'émotion et l'espace. La prise de risque, les
sensations de vertige, d'élévation et d'engloutissement dans
l'eau, tout est vécu par le surfeur entièrement dans le
présent, « dans l'immédiateté de l'instant
»59
58 S. Guiltat, Ibid., p37.
59 Bruno Christophe « Quelle place pour l'homme
sur l'échiquier de Callois ? », Littératures, 68 | 2013,
127-140.
111
Durant la pratique, finalement, la symbolique du temps n'est
absolument pas la même que celle constatée dans la
société. Raymond Bénévent écrit dans son
article de « l'Idéologie de l'immédiateté » :
« Et quand la pression du temps de travail engendrera la demande sociale
du loisir, c'est à la fois le temps dédié et le temps
libre qui se retrouveront à l'ombre du « plus tôt » et
du « plus vite » de l'immédiateté.»60
L'auteur démontre qu'en fait, notre civilisation cherche depuis des
millénaires à combattre le temps puisqu'il est perçu comme
celui qui fait disparaitre la vie. La vie des citoyens tourne autour du fait de
faire les choses toujours plus vite, pour pouvoir vivre plus de choses, et cela
concernerait même le temps destiné aux loisirs. L'idéologie
de l'immédiateté ne semble pas être la même pour les
surfeurs pendant toute la durée où il pratique. Pour eux, une
fois rendu à l'eau, le temps vécu est réellement et
exclusivement le présent. C'est presque même une
intemporalité, une suspension du temps. Bernard Jeu, nous l'avons dit,
cite « la fuite de la civilisation pesante ». Cette recherche de
faire tout et tout plus vite semble être complètement
éloigné des surfeurs qui, arrivés à l'eau sur leurs
planches, ne pensent plus qu'à vivre le moment présent et sans
intermédiaire sociaux. Ajoutons également que, ce fantasme
d'instantanéité est absolument non envisageable chez les
pratiquants d'activités nautiques qui ne peuvent commander la nature
pour se permettre l'ouverture d'une séance de sport.
La nature est plus que présente, elle est dominatrice
des sports nautiques. Toute la dimension anthropologique, que nous avons
exposé est indissociable d'une dimension écologique que nous
allons vous divulguer. Rappelons-nous que par écologique, nous cherchons
à mettre en avant tous les aspects d'écologisation des pratiques
nautiques. Dans les années 80, Christian Pociello perçoit
déjà l'arrivée de ce modèle de pratique sportive et
propose un classement pour le distinguer des autres déjà
existants61. D'après l'auteur, trois modèles
différents existent :
60 Bénévent Raymond, «
L'idéologie de l'immédiateté », La lettre de
l'enfance et de l'adolescence 2003/3 (no 53), p. 13
61Pociello Christian, « Les tendances
d'évolution des pratiques de loisirs sportifs. Essai de construction
d'un modèle d'analyse prospective », Revue Mappemonde, Espaces du
sport Monptellier, éd. Reclus, 1989
112
? le modèle compétitif (très
structuré autour de fédération, très «
spectacularisé »)
? le modèle qualifié « d'aventureux » ou
de » catastrophique (il s'agit d'une
accumulation d'exploits individuels sportifs risqués et
médiatisés)
? le modèle « participatif » et «
hédoniste ». Ce dernier se caractérise par des pratiques
libres et autonomes, ludiques et récréatives. Ce sont des
pratiques « anticompétitives » et conviviales s'organisant sur
des structures à faibles contraintes.
»62
Parmi ces trois formes de pratique, nous retrouvons plus les
pratiques nautiques et le surf dans la dernière catégorie.
Expliquant que l'émergence dans les trente dernières
années de compétitions sportives plus accessibles pour tous, a
apporté un nouveau regard sur les pratiques sportives: « Ces
compétitions d'un nouveau genre contribuent à faire des
activités physiques et sportives non plus seulement des activités
apolliniennes régies par l'effort et l'exploit, partage d'agôn
(Caillois, 1958 : 50) et d'aléa (Caillois, op. cit. : 55), mais des
activités dionysiaques dans lesquelles, le plaisir domine tout (...)
Ci-après, une figure issu également de l'article
précédemment référencé de Christian
Pociello, présente et délimite bien les trois modèles
précédemment cités. Nous pouvons apercevoir que le surf et
la planche à voile par exemple, se situe dans le modèle de
pratiques sportives participatif et hédoniste. Elles se montrent
être des activités écologiques, où sont
légitimées leurs significations symboliques.
62 Bodin D, Javerlhiac S, Héas S, et
Robène L, « De l'émergence des stations balnéaires au
tourisme sportif : Le mélange des genres à la lueur de l'exemple
de la région Bretagne en France » In Téoros , Presse
Universitaire du Québec, 2009, p. 30
113
Figure 8 Le système des sports - Revue
Mappemonde 1989
La signification symbolique écologique prime
effectivement dans les pratiques sportives nautiques et notamment le surf. D'un
point de vue anthropologique, nous avons présenté le rapport
à l'eau et la mer de ces pratiquants comme tel : Un
élément puissant et difficile où ils se rendent volontiers
pour se renforcer et se revitaliser. D'un point de vue écologique, la
mer se symbolise ainsi : un élément indiscutablement et
intégralement naturel où ils se rendent fréquemment et de
bon coeur pour se « naturaliser » si nous pouvons nous permettre de
dire. Un milieu naturel où ils se plongent pour retrouver la vraie
nature de l'homme, composée et entourée de matières
naturelles. « L'activité libre de plein air permettrait de se
retrouver face à face avec la matière, sans intermédiaires
sociaux trop apparents, donc de se retrouver avec
114
soi-même »63 Cette forme de pratique,
c'est d'une certaine manière, un éloignement des
intermédiaires sociaux, de tout ce qui pourrait faire oublier à
l'homme ce qu'il est par ses origines. Elle représente une solution pour
oublier en l'espace de quelques heures, le stress du quotidien, le stress du
travail, la poursuite de la performance, de l'efficacité, la poursuite
du temps, le « tout en temps réel », l'innovation, la «
technologisation » etc. Non un rejet de la civilisation et des
évolutions concernant la société mais une mise à
l'écart, un abandon momentané de ces oppressions sociales pour
renouer avec la matière naturelle. Les pratiquants de sport de nature
nautique investissent activement la mer, ce qui créé une relation
intrinsèque, à part et dénué de toutes
pensées quotidiennes entre la personne et le milieu, le temps d'une
session.
C'est sous ce regard et sous ses aspirations que
précisément, les surfeurs pratiquent cette activité qui ne
demande que très peu de moyens financiers et matériels.
L'objectif de leur pratique est d'évoluer dans un environnement naturel
et profiter de son énergie naturelle. Ceci avec le moins possible
d'intermédiaires techniques (planche de surf et combinaison) pour mieux
ressentir la nature de leur site de pratique. Les pratiques nautiques utilisent
énormément les éléments naturels pour
évoluer, le surf a toutefois l'avantage supplémentaire de
demander moins d'équipement. Les surfeurs admettent clairement que c'est
pour cette raison notamment qu'ils ont choisi ce sport. Pour les surfeurs
finistériens, la combinaison et les chaussons sont indispensables
l'hiver comme l'été. C'est une contrainte qu'ils seraient heureux
de faire disparaître pour davantage sentir l'eau glisser sur et sous
eux.
Le rapport entre la nature et les pratiquants
d'activités nautiques, l'écologisation de ses activités se
situe de façons différentes, aussi bien avant, pendant et
après la pratique. Avant le son déploiement il y a
déjà une connexion avec la nature et la mer. Avant de se rendre
sur le spot, les pratiquants se remémorent des souvenirs qui les
rattachent déjà à l'espace naturel habité durant
l'activité. Ce sont les sensations d'être dans la mer ou sur la
mer, les sensations du vent, de la pluie ou du soleil, les sensations de la
mise en relation des éléments naturels et de l'activité
sportive, toutes ses mémorisations sensitives qui les rattachent
à la nature. Pendant la pratique, nous l'avons dit, ce ne sont plus les
souvenirs mais le présent même, où l'intemporalité
provoqué par l'activité, par l'immersion dans le milieu, que le
rapport et la
63 Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion,
l'espace : essai sur la classification des sports et ses rapports avec la
pensée mythique », Paris, éditions Vigot, 1977, p.37
115
relation se créée. Juste après la
pratique, ce sont les sensibilités corporelles, c'est-à-dire les
douleurs de l'effort comme le bien-être et l'apaisement, qui rappellent
aux pratiquants le lien avec l'élément brut du monde, et qui
leurs font encore oublier le superflu, les intermédiaires sociaux que la
société a inventé.
Les surfeurs le disent, ce qui est appréciable dans
leurs activités de loisir, ce sont les contraintes naturelles que la
nature elle-même leurs imposent. Etre tributaire de la nature, devoir s'y
ajuster ajoute une naturalité certaine dans le loisir. C'est
effectivement la même constatation pour tous les sports nautiques de
nature. Faire avec les vents, les marées, les bancs de sable, la houle,
nous retrouvons cette dépendance uniquement dans les pratiques
nautiques. Le footballeur en bonne comparaison, ne voit que très
rarement un entrainement s'interrompre ou s'annuler pour des causes naturelles.
Il a cours régulièrement toutes les semaines sans interruption.
Pour un planchiste ou voileux par exemple l'annulation et le report d'une
séance est réellement courante puisqu'aucun sport ne
dépend autant d'une combinaison d'aspect naturel que les
activités nautiques pour s'appliquer. Pour terminer sur toute la
représentation de la pratique à titre écologique, voici
une citation de Garth Murphy de nouveau, expliquant joliment ce que nous avons
cherché à expliquer : « (...) Il y a de la pureté :
immersion dans l'eau minérale d'une des plus belles sources chaudes du
monde. Il y a des périodes de calme et d'échauffement, de bains
de soleil, d'absorption de vitamine D et de séduction. (...) Il y a la
compréhension et l'utilisation de la géologie, la
géographie, l'astronomie, et la météorologie pour
prédire, trouver et surfer des vagues en toute sécurité.
Il y a le contact avec les poissons, la reconnaissance de toutes les
créatures marines. »64
Les observations dans le milieu du surf et des pratiques
nautiques représentent parfaitement la théorie que défend
Jean Corneloup sur l'émergence d'une société trans-moderne
avec une spiritualité écologique entre autres. Il y maintenant,
une « envie de « fusionner » avec les choses via la production
d'un écoumène (Berque, 2000) qui lit fortement l'individu avec
ses milieux de vie. »65 L'écoumène désigne
la relation de l'humain à son milieu ici, sensible et concrète,
symbolique et technique.
64 Récit autobiographique et
réflexions par Garth Murphy (août/septembre 2005) « Le surf
et le principe de plaisir », Surfer's Journal, Guéthary, p.83
65 Corneloup Jean, « La forme transmoderne des
pratiques récréatives de nature », Développement
durable et territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne
le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL :
http://developpementdurable.revue.org/9107
116
Pour finir, nous souhaitons évoqué un dernier
point ne contredisant pas nos hypothèses et le fait réel qu'il
existe, au-delà de l'aspect organisationnel et économique, un
monde et une communauté nautique, mais révélant des
nuances d'ordres comportementalistes et d'opinions des surfeurs en
particuliers. Nos rencontres, nos réflexions à leurs sujets et la
mise en commun de nos données empiriques, nous a dessiné deux
profils de surfeurs :
? Il y a le surfeur porté exclusivement sur les sensations
de glisse et de prise de vague. On le reconnait par différents
critères : il est porté par un esprit compétitif, il
trouve intéressant l'idée de la piscine à vague, changer
souvent de spot ne le dérange que très peu, et l'espace de
pratique d'un point de vue environnemental et naturel est seulement un plus
pour bonifier sa session.
? Il y a le surfeur porté sur les sensations de glisse et
de prise de vague mais également
sur les sensations procurées du fait d'être dans un
environnement naturel. Il ne s'agit
pas là d'une chose accessoire mais véritablement
une fusion avec l'espace de pratique. On le reconnait par différents
critères : Il n'a pas un esprit compétitif, l'idée de la
piscine ne l'intéresse pas ou vraiment très peu, il
préfère rester sur ses spots habituels près de chez lui
car il possède un attachement particulier à son territoire de
pratique.
Dans les deux cas présenté, il y a tout de
même toutes les dimensions écologique, anthropologique et de
représentation mais que nous retrouvons plus ou moins fort dans un cas
que dans l'autre. L'ensemble de notre recherche sociologique sur les pratiques
et les pratiquants de sports nautiques nous montre bien à quel point le
monde sportif du nautisme présente des caractéristiques bien
à lui. Son introduction dans le monde du tourisme en a été
tout aussi spéciale, d'un territoire à un autre. Ainsi, rappelons
notre dernier questionnement de notre objet d'enquête, rapprochant le
nautisme et le tourisme : Comment le nautisme peut-il faire émerger une
nouvelle forme de tourisme jeune ? Notre chapitre 5 traitera ce sujet en
s'inspirant naturellement, de tous les résultats obtenus durant nos cinq
mois d'investissement.
117
Chapitre 5 : Opérationnalisation de la
recherche : La pratique du surf en
Finistère
118
1. L'histoire du surf et le surf aujourd'hui
La pratique du surf est sans aucun doute une activité
sportive très en vogue aujourd'hui. Il suffit de rester 5 à 10
minutes devant un téléviseur, ou de surfer ce même temps
sur les réseaux sociaux pour s'en rendre-compte. Des images du surf
à volonté ! Tous les territoires français ne sont pas en
position de pouvoir promouvoir la pratique. En Bretagne, c'est possible et la
région commence très justement à y prendre conscience.
Finistère Tourisme par exemple, tente aujourd'hui de répertorier
les écoles et sites de pratique sur son site internet.66 La
région Bretagne et le département du Finistère sont
toutefois encore très loin d'arriver « à la cheville »
de l'Aquitaine, qui a depuis longtemps déjà, visé et
accentué sa communication touristique vers cette pratique. Notre
étude de recherche s'est dirigée et affinée globalement
vers la pratique du surf, après et du fait de consécutives
circonstances. Dans cette partie, nous proposons donc une offre tournée
vers cette pratique de glisse et une brève représentation du surf
historiquement, pour commencer.
a. Bref historique de la pratique du surf
Nous trouvons central et approprié de présenter
brièvement la pratique du surf dans son histoire. Savoir comment il se
pratiquait à l'époque, où, et pourquoi, permet de bien
comprendre ce dont nous parlons et parlerons par la suite. Effectivement, nous
verrons que ses origines pourront et seront un véritable point d'ancrage
pour la mise en place éventuelle d'une nouvelle offre sportive et
touristique, en Finistère.
Il n'existe nullement ou sont que rapidement
évoquées, de sources scientifiques concernant les origines du
surf, concernant les plus anciennes traces historiques de la pratique. Nombreux
auteurs comme Sébastien Guiltat ou Joël De Rosnay abordent ce sujet
sans trop aller dans les détails. L'histoire moderne du surf est au
contraire, beaucoup plus saisie dans ces articles et ouvrages, que ses origines
les plus lointaines. Nous n'avons donc pas hésité à nous
fier au site internet « surf report », connu et reconnu par tous les
surfeurs. Il réunit diverses missions, à la fois portées
sur les prévisions météorologiques poussées,
à la fois portée sur la retransmission
télévisé des compétions de surf et bien d'autre
service encore. Nous nous sommes aventuré hasardement sur ce site et
avons rencontré par chance, une page remontant l'histoire du surf
jusqu'à ses prémices. Nous avons été heureux de
lire : « Surf-Report vous propose pendant les
66
http://www.finisteretourisme.com/les-spots,
page des spots de surf, site de Finistère Tourisme, consulté le
07/06/2016
119
prochaines semaines de découvrir l'évolution du
surf au fil du temps. Chaque semaine un dossier sur ce sport vous permettra
d'en apprendre un peu plus sur le lifestyle et la culture. Aujourd'hui
intéressons-nous aux origines du surf. »67
Nous poursuivons alors, sr un aperçu de ce qui est
écrit.
|
Le surf est pour la première fois apparu dans
l'Archipel d'Hawaii. C'est semblerait-il le navigateur britannique James Cook
qui vu pour le premier un surfeur. C'est sur ce même lieu que la pratique
est pour la première fois médiatisée. Nous avons vu plus
antérieurement dans le chapitre 4 que le surf représentait pour
les pratiquants une
|
Figure 9 Photo du site internet Surf Report
|
sorte d'épreuve et de confrontation avec la plus
puissante sur terre : la mer. Dans cet article en ligne, il est justement
expliqué que le surf, représentait au 15ème siècle,
une pratique démonstrative pour les chefs de tribus hawaiienne, de leur
pouvoir et supériorité (face aux éléments et
à la mer). De la même façon, il existait des duels entre
polynésiens pour départager celui qui verra son rang monter au
sein de la communauté. Duke Kahanamoku, un nageur et surfeur
américain, fit découvrir la pratique aux américains et
australiens, dans les débuts du 20ème siècle.68 Il donnera
alors une impulsion à la pratique et à l'esprit surf. Au
départ le surf était une pratique réservée à
une population de personnes, mais depuis les années 30, le surf s'est
démocratisé en même temps que les nouvelles technologies
ont amélioré la qualité de la planche. Des planches plus
légères et abordables, une pratique plus accessible et plus
populaire. En France le surf est arrivé par la côte de Biarritz
dans les années 50. Peter Viertel, un scénariste et
écrivain américain était alors en tournage à
Biarritz, il a vu des vagues et a donc tenté de les surfer en se faisant
livrer une planche de Californie.
67
http://www.surf-report.com/news/hawai-surf-histoire-biarritz-origines-james-cook-8524.html,
consulté le 07/06/2016
68 « Le plus célèbre d'entre eux se nomme
Duke Kahanamoku. Athlète complet, nageur de haut niveau et surfeur
accompli, on s'accorde à reconnaître en lui le père du surf
morderne mais aussi un des plus grands watermen. » Guiltat
Sébastien, « Du surfeur rebelle au « waterman » : reflet
d'une époque où nouveau type de pratique », researchgate
2014, p. 3
120
Figure 10 Photo du site internet Surf-Club de
France
Pour terminer sur ce bref résumé de l'article
posté sur le site internet surf-report, le surf s'est en effet
démocratisé et médiatisé mais aujourd'hui, (comme
nous avons pu le découvrir lors de la recherche sociologique), les
pratiquants ont gardé l'esprit surf et se fient à certaines
règles comme notamment celui de respecter la nature et autrui, par un
simple bonjour, un sourire et une vague partagée.
Pour conclure sur l'historicité de surf, nous
reprendrons une phrase de Sébastien Guiltat de nouveau, expliquant un
changement dans les années 70, maintenu selon nous, jusqu'à nos
jours, qui n'est autre que l'apparition d'une industrie du surf. «En
outre, le surf « sport des rois », est devenu en un siècle une
activité de loisir comme beaucoup d'autres, intégrant les
programmes de l'UCPA et devenant un produit touristique incontournable de
certaines destinations »69
b. Exemple de la stratégie marketing du surf dans
le département des Landes
Le sud-ouest de la France a été et est encore le
territoire le plus bénéficiaire de la vogue du surf. Le
département des Landes en fait partie et voit se créer en 1964 la
Fédération Française de Surf. Nous avons choisi ce
département en lieu de comparaison puisque d'une part, elle concentre
les spots de surf les plus réputés de France où se jouent
quelques compétitions internationales d'envergures. C'est
également un territoire où tout comme le Finistère,
l'activité touristique se concentre essentiellement sur les côtes.
C'est un territoire portant son tourisme principalement sur quatre
filières cités dans l'ordre : « le golf (valeur d'image), le
surf (positionnement concurrentiel différenciateur), le tourisme
d'affaire (diversification des clientèles), Evénementiel
(animation des filières à l'année).70
69 S Guiltat, Ibid., p. 4.
70 Schéma départemental de
développement du tourisme et du thermalisme - Orientations
stratégiques 20102014
121
Alors concrètement, comment le département
parvient-il à faire du surf, une activité phare ? Par quelles
moyens liés à la pratique du surf, attire-t-il des touristes ?
Quelle image et imaginaire du surf, le département des Landes utile-t-il
pour capter et amener du monde sur son territoire ? Quelle stratégie
marketing met-il en oeuvre pour drainer et fidéliser une
clientèle ? Pour répondre à toutes ces questions, nous
avons parcouru nombreux sites et nombreux documents, montrant une
représentation spécifique du surf que le département et
les communes s'affairent à faire circuler. Pour vous la
présenter, nous avons sélectionné quelques exemples
criants :
Dès la première lecture du schéma
départemental de développement du tourisme des Landes, nous avons
pu lire en toutes lettres « Valoriser l'identité landaise dans une
approche moderne en s'inspirant notamment d'événement comme les
compétitions internationales de surf ». Par cette phrase, nous
comprenons que le surf est associé à une activité
« moderne » donc nouvelle, avant-gardiste, à la mode.
Nous avons parcouru le site internet du comité
départemental du tourisme des Landes et avons été
stupéfaits par les indénombrable pages et articles
rédigés concernant spécialement la pratique du surf. Si
nous nous souvenons de notre compte-rendu à ce sujet dans le
département du Finistère, le résultat n'a absolument rien
à voir. Les informations desservies sur le site internet de
Finistère Tourisme étaient pauvres voire même inexistantes.
A l'inverse, le CDT des landes a visiblement construit tout un monde autour du
surf, en accentuant l'imaginaire sur le surf, une activité fun, à
la mode, avec un état d'esprit jeune. Il vend son territoire comme le
seul lieu en France où surfer est possible et fun. Il montre et met en
avant son engagement dans la pratique et dirige beaucoup la promotion de la
pratique vers les compétitions et la venue de compétiteurs connus
dans le monde entier. Voici la rédaction d'un texte vendant le surf sur
le site internet du CDT des Landes : 71
« N'allez pas nous dire que le surf, c'est sur la
Côte Basque !!
Non, non, les spots les plus réputés sont
dans les Landes ! Hossegor, Capbreton, Seignosse ... la mythique plage de la
Gravière ! Les meilleurs surfeurs pros vous le diront : rien ne vaut les
vagues landaises !
71
http://www.tourismelandes.com/surf,
Site Landes Tourisme, consulté le 07/06/2016
122
Pas stable sur une planche ? Les écoles de surf
landaises, dont une dizaine répartie sur toute la côte est
engagée dans la démarche Qualité Tourisme, sont là
pour vous encadrer en toute sécurité.
Profitez de vos vacances dans les Landes pour
découvrir les magasins d'usine des grandes marques de surfwear, les
artisans shapers, les restos et bars branchés qui vivent au rythme des
grandes compétitions ... Les Landes accueillent la seule étape
française du Championnat du Monde ! En septembre tous les ans ! Excusez
du peu ! »
Voici un autre exemple de promotion du surf,
sélectionné sur le site internet d'un camping, où l'on
retrouve la même stratégie que celle du CDT des Landes :
« Bienvenue au pays du surf à deux pas du
camping
Tous les éléments s'associent pour faire de
notre littoral un des lieux les plus réputés du monde dans le
milieu du surf mais aussi pour le stand up paddle, le kitesurf et le kayak de
mer grâce au climat, au vent, aux marées et aux superbes vagues
venant du large de l'océan Atlantique.
Ce n'est pas un hasard si la seule étape
française de la compétition Quicksilver Pro (en septembre/
octobre) se déroule sur la côte landaise avec des
célébrités comme Kelly Slater, Micky Picon...etc.
Afin de vous initier à ce sport prestigieux
ou à vous perfectionner, une école de surf se trouve à
l'intérieur de votre camping !
Tiki surf school est une équipe de professionnels,
des enfants du pays qui connaissent parfaitement les « beachbreaks »
landais de renommée mondiale (des plages idéales pour le
surf).
L'activité se pratique par groupe de 8 personnes
maximum, tout le matériel est fourni et on vous proposera la planche la
plus adaptée à votre niveau et gabarit en fonction des conditions
des vagues. C'est une superbe occasion pour vous d'apprendre auprès de
professionnels qualifiés un sport impressionnant. »
Une école de surf est directement implantée dans
le camping présenté ici. Nous voyons bien que la pratique
sportive du surf est largement reconnue et acceptée par tous les
établissements touristiques du territoire. Il ne s'en cache pas, c'est
véritablement un bisness, une « machine à sous », un
appui et une arme considérable pour faire fonctionner le tourisme. Un
terme dans
cet extrait de texte a tout particulièrement retenu
notre attention : « prestigieux ». Le surf est un sport prestigieux,
il constitue alors un signe extérieur de notoriété et de
puissance. Ceci nous rappelle l'analyse que nous avons donné concernant
la mer et les pratiquants de surf à la recherche du pouvoir. Dans les
Landes, c'est ce trait du surf qui semble être mis en valeur.
Figure 11 Imp. Ecran site internet de l'école de surf
à Hossegor
L'image véhiculée par les écoles de surf
des Landes passe aussi par le style vestimentaire que nous retrouvons ici sur
cette photo prélevée sur un site internet d'une école de
surf située à Hossegor. La casquette, le sweat à capuche
et le short maillot de bain. Un look que nous pouvons qualifier de « cool
», « fun » et « swagg ». Swagg vient à
l'origine du terme 'Swagger' en anglais qui signifie pour résumer, la
manière de se présenter au monde avec confiance et avec «
style ». Il s'agit d'une sophistication du style vestimentaire
associé à une attitude « cool ».
Figure 12 photo publicitaire Quiksilver Pro France -
site internet World Surf Leage
124
Le département des Landes accueil de nombreuses
compétitions de surf notamment le Quiksilver Pro France comme
présenté ci-dessus. L'image représente la publicité
conçue pour l'évènement. C'est une manifestation
écoresponsable et pourtant, cette image de montre rien de respectueux de
l'environnement. De bonnes initiatives sont mises en oeuvre comme une
protection des dunes avec l'Office National des Forêts, un programme de
gestion des déchets sur le site de compétition ou encore
l'utilisation de toilettes sèches. Mais nous voyons bien par cette image
que l'organisateur de l'événement et la commune qui l'accueil, ne
porte un intérêt que secondaire à tout cela. Une jeep est
réellement un des véhicules les plus pollueurs, le bitume
présente la vague davantage comme un parcours de jeu solide plutôt
qu'une mer fragile. Nous affirmons qu'ici, l'idée de force, de puissance
et de performance prime. Le surf est davantage vendu comme un sport de
spectacle, avec de la surprise et de la peur que d'un sport de loisir.
Figure 13 photo promotionnelle de la région
Aquitaine
Sur cette image publicitaire, nous voyons un surfeur bien
bâti, aux cheveux longs, tatoué, portant un short de bain avec des
dessins maoris, dressé sous un ciel bleu sans nuages et avec en
arrière-plan, la plage, la mer et les vagues. C'est tout à fait
l'archétype du surfeur que la région aquitaine souhaite
véhiculer et s'attribuer comme image. Elle cherche donc à
s'approprier ce que le grand public voit du surfeur, c'est-à-dire : un
homme donc une région
125
cool, en bonne santé, dynamique, une région
naturelle, ensoleillée et chaleureuse. Cette publicité est
attribuée à un public touristique étranger puisque le
slogan en haut à gauche est en anglais. « You will not want to
leave it », ce qui signifie «Vous ne voudrez pas quitter cette
région », d'où les cheveux du surfeur attaché au
poteau en bois. D'un côté, les femmes vont être
attirées par la région peut-être par le profil d'homme qui
est présenté sur cette image. De l'autre côté, les
hommes seront attiré par l'envie devenir comme celui
présenté sur l'image. Que ce soit l'homme ou la femme, ils seront
tous attirés, en particulier les jeunes, par l'état d'esprit et
l'ambiance qui se dégage de cette photo.
Finalement la région aquitaine comme les landes jouent
énormément sur l'imaginaire que le grand public a du monde du
surf car, pour des vacances, c'est une image fortement attrayante. L'esprit et
le corps sein, une ambiance détendu et amicale, des sites naturels et
conviviales. Sous la demande de notre directrice de stage, nous avons
mené une enquête auprès de la clientèle touristique
jeune en Bretagne. C'est en combinant les résultats de nos recherches
sur le surf et ceux de notre enquête que nous tenterons de soumettre la
mise en place d'une nouvelle offre sportive et touristique.
2. Nouveau modèle de vente de l'offre
touristique du surf en Finistère a. Synthèse de
l'enquête auprès des jeunes bretons
Dans le cadre de notre stage, nous avons mené deux
enquêtes par questionnaire dont une tournée vers des jeunes
bretons. Nous voulions viser à la fois des jeunes étudiants et
à la fois des jeunes travailleurs. Pour une raison que nous avons
déjà donnée auparavant, nous n'avions comptabilisé
et analysé que les retours étudiants. Nous vous rappelons que
nous avions ciblé que des bretons, pour la simple et bonne raison qu'ils
caractérisaient l'une des deux premières clientèles
touristiques. La majorité des touristes en Finistère est en
effet, composée de personnes venant de région parisienne et de
bretons. Déjà dans les années 60 et 70 c'était le
cas, d'après l'étude et le rapport de Jean Ginier sur le tourisme
finistérien.72
L'objectif de cette enquête était de
déterminer le profil type des vacances des jeunes de 18 à 29 ans
et de savoir s'ils pratiquaient une activité physique, pendant les
vacances, sur un lieu autre que la commune ou la ville de résidence. En
d'autres termes nous voulions savoir si ces jeunes pratiquent une
activité physique récréative pendant leurs vacances, dans
une première approche ou encore, s'ils pratiquent un tourisme sportif
d'action en littoral, en second
72 Ginier Jean, « Le tourisme finistérien
», In Norois. N°72, 1971. p. 582
approche. Pour éclaircir nos propos, voici un
schéma réalisé par Charles Pigeassou, docteur en
sociologie73 :
126
Figure 14 Forme archétypales de comportement
dans le tourisme - C. Pigaessou
Jean Ginier déclare dans son rapport sur le tourisme
finistérien datant de 1971 que « l'une des demandes les plus
pressantes de la clientèle jeune concerne le nautisme.
»74 Alors est-ce encore le cas aujourd'hui au
21ème siècle ? Dans cette partie du mémoire,
nous allons synthétiser les résultats d'enquête par
questionnaire75, qui importent à notre finalité
d'opérationnalisation de notre recherche. Nous allons mettre en avant ce
que les jeunes bretons recherchent durant leurs vacances. Par la suite, et en
s'appuyant sur ces résultats, sur les origines du surf et sur le
modèle de vente de l'offre d'un tourisme« ludosportive
»76 du surf dans les Landes, nous proposerons un modèle
pour le département du Finistère.
73 Pigeassou Charles, « Le tourisme sportif :
cadre d'analyse et contexte. L'exemple de la France », Youscribe, 2011, p.
12
74 J Ginier, Ibid., p. 583.
75 Résultats enquête par questionnaire
auprès des jeunes bretons en annexe 7
76 Bodin D, Javerlhiac S, Héas S, et
Robène L, « De l'émergence des stations balnéaires au
tourisme sportif : Le mélange des genres à la lueur de l'exemple
de la région Bretagne en France » In Téoros , Presse
Universitaire du Québec, 2009, p. 31
127
Les jeunes représentent la catégorie
d'âge la plus sportive comme ont pu le signaler déjà,
Julien Fuchs et Jean-Pierre Augustin.77 En interrogeant une
diversité d'étudiants d'horizon très différents,
les retours attestent que plus de la moitié des enquêtés
pratiquent au moins une activité sportive extrascolaire à
l'année.
Ils sont une majorité à préférer
vivre des vacances festives, où l'ambiance « fête
» est au rendez-vous. A priori, nous retrouvons cet environnement dans les
festivals, dans les bars et les boîtes de nuit. La fête permet
l'oubli des problèmes et l'oubli de soi. C'est ce que recherchent les
jeunes de nos jours. Sans retirer totalement la fête, des vacances des
jeunes, nous allons voir qu'il est possible de parfois la substituer par une
autre activité.
Pour 17.6 % des cas, nos interrogés recherchent en
premier lieu de la convivialité. Dans convivialité, il y a le
mot « convives ». Pour être convive, il faut qu'il y ait
plusieurs individus ensembles. Dans notre recherche, les personnes ayant
donné cette réponse parlent forcément de vacances en
groupe. Elles désirent alors simplement des vacances loin des
tensions, des disputent et de la négativité mais au
contraire, une bonne ambiance, des échanges sincères et
amicaux. Il est bien explicité, dans nos résultats de
recherche sur les spécificités du monde nautique et du surf
notamment, que ces pratiques individuelles sont des pratiques de « partage
» (une séance avec des amis, des « collègues »,
puis des valeurs, des croyances et opinions semblables). Egalement, elles
offrent la possibilité de rompre avec les tensions du quotidien.
Nos résultats au questionnaire montrent aussi la
recherche de repos à durant les vacances des jeunes bretons. Le repos
dans le cas des jeunes rejoint davantage la pratique de farniente. Nous
le verrons plus tard sur d'autres retours d'enquête qui l'atteste.
Globalement, nous pouvons comprendre que leurs objectif est de ne plus
penser à rien. Il s'agit ici de deux façons
différentes de considérer avoir profité de ses
vacances.
Nous avions pensé aux bars et aux boites de nuit
comme lieu de festivité. Ceci est approuvé par 20 % des
répondants à l'enquête. Contrairement à ce que nous
pouvions imaginer, la sortie dans les bars et les boîtes de nuit ne
constitue pas la seule et unique chose que préfèrent faire les
jeunes durant les vacances. Effectivement, d'autres résultats au
questionnaire démontre finalement que les balades vélo ou
vtt et la pratique de farniente sont toutes aussi importantes. Il est vrai
que malgré tout, faire la fête et sortir le soir ne peut se
77 Fuchs Julien, Augustin Jean-Pierre, «
Introduction. Les cultures sportives des jeunes», Agora
débats/jeunesses 3/2014 (N° 68), p. 55-60
128
cumuler aussi souvent qu'ils le souhaiteraient (fatigue et
lassitude). Cette activité est donc interposé par de la «
bronzette » à la plage (un mode de repos) et de la balades
à pied ou à vélo. Notre première recherche
effectuée en amont de cette enquête montrait que pour les
séniors et les familles, cette pratique était loin de dominer
leurs vacances. Ici, bien que ce ne soit pas l'une des premières
réponses, nous nous apercevons que la pratique d'activités
physiques et sportives est nettement plus présente durant les
vacances des jeunes (15.9 %). La pratique d'activité physique arrive
après les balades à pied et à vélo puis la «
bronzette » sur la plage en première réponse à
égalité, et après la sortie dans les bars et boîtes
de nuit. Cette réponse est suivie de 9.7% de jeunes qui
préfèrent se reposer, ce qui est largement inférieur au
retour concernant les activités physiques et sportives.
Dans une autre question, nous avons pu remarquer que la
plupart des réponses intègrent non pas une mais plusieurs
activités physiques ou sportives. Cela montre en conséquence
qu'il se peut que, non seulement cette pratique intègre les vacances
sans être l'objet principal de ce temps libre, mais en plus, elle est
souvent et à plusieurs reprise utilisée pendant les vacances. Non
dans un but précis de se dépenser, plus dans un objectif de
loisir, de prendre du plaisir. Car, il est vrai que sous les termes
utilisés « activités physiques et sportives », nous
nous représentons plus une pratique de performance, dans un objectif de
dépense physique et moins, une pratique ludique, dans un objectif
récréatif. Ceci pourrait expliquer le classement des pratiques
sportives présenté précédemment. Dans cette autre
question, les activités étaient proposées sous forme de
réponses à cocher. Cette méthode a permis de
réajuster la perception des termes « activités physiques et
sportives » au sens qu'on a voulu leur donner.
Ainsi, notre hypothèse est telle que d'un
côté, les jeunes semblent majoritairement pratiquer des
activités physiques ou sportives (randonnée pédestre,
vélo et canoë) pour découvrir des lieux et des paysages,
propres à une région et à une destination. Il s'agirait
davantage d'un moyen de locomotion ludique (en remplacement de la
voiture) pour visiter des sites. Ce sont les moins coûteux (ou gratuit),
facile d'utilisation, très associés aux vacances car peu
utilisés durant la vie quotidienne. D'un autre côté,
et en deuxième catégorie, des activités sont
majoritairement représentées dans un but qui n'est rien d'autre
que de s'adonner à une pratique (habituelle ou non). Nous
voulons parler de la plongée et de la pratique du surf. La
plongée est une pratique sportive fortement associée à une
pratique de vacances. Un prestataire d'offre de plongée sous-marine en
Finistère, avec qui nous avons longuement discuté lors du stage
et, concurrencé par les clubs de plongée, reçoit tout de
même (en haute saison surtout) continuellement de la clientèle
touristique venue pour essayer l'activité.
129
Cependant, il semblerait qu'un bon nombre de clients soient
fidèles à la pratique. Ce prestataire reçoit en effet de
même groupes chaque été. Aussi, un entretien informel
passé à Brest avec un couple de jeunes sortant d'une
séance de planche à voile, nous ont affirmé qu'ils
pratiquaient régulièrement et au même endroit de la
plongée pendant leurs vacances.
Ensuite, de notre point de vu, la pratique du surf est
une véritable mode aujourd'hui d'où les réponses obtenues.
Nous voyons bien par ces réponses qu'il serait fluctuant pour le
département du Finistère de porter et d'inclure ce sport dans
ses offres touristiques. Le département est qui plus est, un
territoire aujourd'hui incontournable pour la pratique. C'est pour les
assidus un véritable déclencheur de voyage
organisé, seul ou entre amis comme nous avons pu le prouver lors de
nos entretiens. Les pratiquants de cette activité ont tendance (et parce
qu'elle réclame peu de moyens financiers et matériels) à
la pratiquer en Bretagne comme ailleurs en vacances. Celui qui pratique toute
l'année pratique aussi en vacances et choisi sa destination selon les
possibilités de pratique.
Nous estimons selon les retours enquête que bien
souvent, les jeunes s'affairent à pratiquer une ou deux activités
sportives récréatives, sans trop y réfléchir. Pour
plus d'un cas sur deux, le jeune pratique plusieurs activités
variées durant toute la durée des vacances. Ils ne se contente
pas d'en pratiquer qu'une mais s'adonne ou expérimente plus
activités. Cela rejoint notre analyse précédente sur nos
deux catégories de pratiques. Quand nous ne sommes pas dans ce cas de
figure, le jeune pratique une activité ponctuelle selon l'envie. Dans
tous les cas, il y a de l'activité sportive durant les vacances.
Pour vérifier les propos de nos enquêtés,
nous leurs avons demandé de situer le niveau d'importance de la pratique
sportive durant leurs vacances. , 67.6 % de répondants placent les
pratiques d'activités physiques ou sportives entre, assez ou beaucoup
d'importance. 77 % des jeunes enquêtés accordent
assurément un intérêt aux pratiques d'activités
physiques ou sportives pendant les vacances. Les activités physiques
ou sportives ont été citées 41 fois de plus que les
activités détentes. Les activités découvertes ont
été les moins sollicitées parmi toutes les
activités réunies. Sans aucun doute les jeunes en
général, préfèrent les vacances actives où
l'effort physique est quémandé. L'activité physique ou
sportive est suivie ou précédée d'une activité
détente représentée majoritairement pas le farniente sur
la plage. Le soir, c'est la festivité qui est à l'honneur.
D'un point de vue pratique, 71.5 % des enquêtés
déclarent préférer avoir préparé à
l'avance ses vacances pour tous les côtés pratiques (choix de la
destination, logement, transport ...) mais laisser place au « dernier
moment » pour ce qui concerne les loisirs. A
130
travers ces résultats, nous découvrons ici
plausiblement deux choses ressenties par nos répondants : le besoin
rassurant et sécurisant d'un voyage préparé et le
besoin de liberté de choix et de décision (que l'on ne
peut avoir dans une offre packaging. La durée de leurs vacances tourne
entre les 6 à 9 jours pour plus de la moitié des
répondants (51.3%).
55.4% est le pourcentage d'individus préférant
partir avec plusieurs amis en vacances. Là encore, nous
reconnaissons l'envie d'être en groupe, l'envie de partager une
expérience, de la convivialité, de la fête et de
l'activité physique.
Après une synthétisation des résultats
d'enquête auprès des jeunes, une présentation de la
stratégie marketing de l'offre du surf dans le département des
Landes, et une visualisation de l'histoire et l'origine de la pratique du surf,
nous pouvons désormais réunir et mutualiser ces informations pour
tenter de proposer un modèle d'offre touristique ludosportive du surf en
Finistère.
b. Proposition d'un modèle de vente pour
Finistère Tourisme
Une fois ces inventaires terminés, nous pouvons
désormais imaginer une nouvelle offre appliquée à la
pratique du surf, dirigée vers un public jeune, et qui leur ai
adressée sous une méthode bien particulière.
Effectivement, en rassemblant nos connaissances sur la pratique et
l'état d'esprit qui s'en dégage (notre recherche sociologique et
l'histoire du surf), sur la manière dont elle est promue, sur le
territoire français et concurrentiel pionnier du surf (notre recherche
sur le département des Landes) et enfin sur les jeunes bretons comme
cible de clientèle touristique, nous pouvons songer à une
nouvelle possibilité d'offre et de vente de la pratique en
Finistère.
QUOI (le surf) + COMMENT (?)
+ QUI (les jeunes bretons de 18 à 29 ans)
= OFFRE Touristique LUDOSPORTIVE
Finistère Tourisme souhaitait davantage connaitre les
jeunes, leurs désirs et leurs occupations pendant les périodes de
vacances, afin de trouver une solution pour les attirer dans le
Finistère. Plus précisément, l'agence cherchait une
solution alternative aux festivals pour rendre le territoire attractif au
regard de ce profil client. Plus attractif et sur du plus long
131
terme. Pour cela, nous avons mené une enquête par
questionnaire auprès de jeunes bretons dans un premier temps et
communément décidé avec la directrice du stage. Trois
composantes essentielles durant les vacances des jeunes bretons sont à
retenir :
? Des vacances festives passant par les bars et les boîtes
de nuit
? Des vacances reposantes passant par le farniente
? Des vacances actives passant par des balades et de
l'activité physique récréative nautique ou subaquatique
Par ces 3 catégories d'activité, les jeunes
interrogés recherchent principalement de la convivialité, du
partage, des vacances en groupes, entre amis, loin des tensions, des
pensées négatives, une ambiance amicale, joviale, ne plus penser
à rien seulement aux sensations de bien-être, de plaisir et de
liberté.
Le département des Landes a parfaitement saisi ce
besoin ressenti en général par le grand public et qui est
primordial chez nos jeunes bretons interrogés. Il a compris
également, que ce besoin pouvait être satisfait par
l'activité phare aujourd'hui de sa région, le surf. C'est la
raison pour laquelle, il axe une grande partie de sa communication et
publicité touristique vers cette pratique et ce qu'elle
représente en termes de valeurs, de culture et d'état d'esprit.
Il met en avant tout particulièrement la représentation d'une
activité moderne, fun, cool. Il s'approprie finalement ou est à
l'origine, de l'imaginaire qui existe autour du surf et qui perçu par le
grand public. Il en a même développé un « business
» c'est-à-dire un véritable commerce. Se sont
développés alors des surfshop, surfwear, shapers, écoles,
et club. Cela a vraisemblablement rassuré le grand public en faisant
apparaitre le surf comme une activité plus "conventionnelle ». Le
développement autour du surf est la cause d'une relative
disparition de "l'inquiétante" image de contre-culture
anti sociale qui lui était traditionnellement associée.
Là où le Finistère pourrait intervenir et
prendre possession d'un aspect bien spécifique au surf, pour la mise en
avant de son territoire, c'est la représentation d'un sport qui permet
de révéler la nature en soi et pas qu'autour de soi. Le
département des Landes, qui ne laisse pas de côté pour
autant, cet aspect incontournable de la relation de l'homme à la nature
(par les démarches de protection de l'environnement), ne mise pas non
plus, principalement, sur ce message-ci. Nos recherches sociologiques
semées d'entretiens notamment auprès de surfeurs bretons,
montrent à quel point la dimension écologique de la pratique est
véritablement
132
importante pour eux. La fusion, l'immersion dans la nature et
dans l'eau, le contact et le partage d'un lieu avec des oiseaux et des
mammifères marins, les émotions qu'offrent simultanément
et corrélativement la pratique et l'environnement de pratique sont, des
sensations et des sentiments aussi importants que primordiales à la
pratique du surf. Des ressentis que seuls les pratiquants connaissent. Tout en
valorisant la teneur en partage, en convivialité et le fait de ne plus
penser à rien grâce à la pratique, il serait
intéressant, certainement porteur et concurrentiel que le
département du Finistère révèle la
réalité de la pratique plutôt que l'imaginaire
déployé autour du surf. Non pas une activité fun et qui
vous rend puissant (même si, nous l'avons vu, il a une part de vraie mais
détournée) mais une activité addictive et «
naturalisante ». Plutôt que de porter la communication sur l'image
et l'enjolivement de la pratique, le Finistère pourrait être
bénéficiaire d'une communication basée sur l'objet naturel
et réaliste de la pratique. « Vous repartirez changé »
au lieu de « vous repartirez valorisé ». Des bretons
deviennent de plus en plus connus dans le milieu du surf, les échanges
autour de la pratique deviennent de plus en plus courant. Nous trouvons de plus
en plus d'écrits par différents auteurs, des pratiquants comme
des scientifiques s'intéressant à ce phénomène
montant en réputation. C'est également en s'inspirant de ces
écrits et en s'appuyant sur des surfeurs bretons que le
département du Finistère peut élaborer un plan de
communication. Effectivement, ces personnes évoquent
énormément cette singularité que procure et permet la
pratique en rapport avec la nature. Prenons par exemple le blog
découvert par hasard d'un surfeur breton nommé Dan Billon. Il a
créé ce blog exclusivement pour parler et faire découvrir
son ressenti vis-à-vis du surf, et de la « surfing life
dépendance » lié à l'environnement. Citons l'un de
ses paragraphes à titre d'exemple, qui explicite ce sentiment naissant
de par la fusion du pratiquant à la nature :
« Une chose est sûre, le surf créé un
lien évident à l'environnement naturel et à
l'océan. Ainsi, le plaisir d'être dans un endroit beau ne laisse
pas indifférent au-delà du plaisir hédoniste de la glisse.
Le surfeur est imprégné de nature, immergé dans
l'océan on ne peut pas plus et il n'y a pas que le fait de surfer sur
une vague mais aussi toute la scène qui importe : se sentir bien dans un
cadre, dans un décor avec certaines personnes, d'avoir certaines
lumières sur des paysages tous uniques et se balader sur des territoires
sauvages et préservés. Tout cela permettant « une fuite
concrète de l'espace quotidien, identifié symboliquement aux
133
contraintes de la vie professionnelle et souvent urbaine.
» (Encyclopédie de la sociologie). Le surf s'inscrit en effet dans
cette recherche de liberté et d'évasion. »78
Si nous développons une telle confiance à la
pratique du surf en Finistère, c'est parce que d'une part, sa situation
géographique la rend exposée aux houles atlantiques, qui
produisent d'excellentes vagues en certains endroits de sa côte
très escarpée. Le département bénéfice donc,
incontestable de potentiels vis-à-vis du surf, au même titre que
celui des Landes. Cependant, malgré ce potentiel favorable, le surf en
Bretagne est un phénomène relativement récent. Aucun
département breton n'a encore osé concevoir une communication et
une stratégie marketing s'appuyant de cette pratique sportive. Il est
vrai que la voile occupe une place très importante en Bretagne.
Tellement importante qu'elle occulte presque tous les autres loisirs nautiques,
et ceci d'autant plus lorsqu'il s'agit d'un sport relativement nouveau. Enfin,
la réputation des vagues en Aquitaine a laissé croire à la
plupart des gens que surf ne pouvait exister ailleurs en France. Ces
différents facteurs expliquent pourquoi le surf en Bretagne n'est pas
considéré sérieusement et montrent distinctement une
ouverture de développement pour le Finistère. Nombreuses
écoles ont vu et voient le jour sur le département, il ne reste
plus qu'à lancer une stratégie de communication valorisant le
surf et qui sera bénéficiaire pour toutes activités
touristiques (commerçants, hébergement, prestataires de loisirs
etc.).
D'autre part, nous pensons que cette pratique pourrait
divinement convenir aux changements sociaux en cours. Effectivement, Jean
Corneloup identifie une nouvelle forme culturelle de pratique sportive
émergente. Précédé par une forme qu'il
définit de postmorderne décrivant des pratiques de
diversification et d'individualisation notamment, aujourd'hui, on entrerait
dans une forme transmoderne correspondant à une société
qu'il décrit de « récréative » :
« Une société récréative est
en mouvement qui envisage autrement les liens entre travail et loisir, l'urbain
et le rural, le temps pour soi et pour les autres et les formes de
l'échange social. Les individus, au-delà des formes globales,
institutionnelles et républicaines qui les affectent, seraient
engagés dans une production de dynamiques sociales au sein desquelles
ils
78
http://danbillon-surf.over-blog.com/pages/SURFING_WAY_OF_LIFE-1876273.html,
blog de Dan Billon, un surfeur breton, consulté le 08/06/2016
134
deviennent plus acteurs et créateurs de formes de vie
personnalisée. »79 D'après l'auteur, nous sommes
plausiblement dans une ère de changement où, en même temps
que l'interactivité augmente, l'innovation et la technologie afflux,
où la vitesse ne fait qu'être abondante et dominée, les
individus se lassent ou fuient cette société portée sur la
performance. Ils repensent à leurs natures, leurs êtres, leurs
corps et à leurs vies en communauté. Ceci intervient donc dans
différents cadres : le quotidien, les loisirs, le travail, en ville, en
périphérie ou en bord de mer, en vacances etc. Repenser,
c'est-à-dire revoir, relire et remettre en question, toutes habitudes,
cultures et valeurs sur lesquelles repose la société. C'est un
peu comme rependre sa vie depuis le début, depuis nos origines et notre
histoire, pour réévaluer nos désirs et trouver ou
retrouver, une nouvelle façon de voir la vie et les choses, plus en
adéquation avec le réel besoin personnel. Cette forme de
société contemporaine se traduit par une relation plus intimiste
avec la nature que l'on retrouve dans la pratique du surf et l'immersion du
pratiquant dans l'eau. Elle se traduit par une limitation des médiations
technologiques superficielles auxquelles la pratique du surf répond en
utilisant simplement une planche. Elle se manifeste aussi par un plus grand
intérêt aux relations avec la population et les cultures locales
et, une rupture de pensée sur le faux-semblant que les vacances sont le
seul moyen d'atteindre le bien-être et le bonheur. La nouvelle vision des
individus serait qu'ils sont percevables chez soi au quotidien. D'où
l'intelligence pour le département du Finistère de cibler les
bretons. D'ailleurs l'émergence de cette société
présente chez les individus des caractères de vie nomade, mais
près de chez soi : « Ceux-ci s'engagent dans des voyages culturels
et sportifs qui ne sont pas pensés dans une optique contestataire et
alternative au quotidien. Mais ils deviennent le quotidien d'un nouveau public
de jeunes, de familles et de seniors qui font du style itinérant leur
mode de vie. »80
Finalement, ce qui est en mouvement dans les pratiques
culturelles, sportives, professionnelles en autre, c'est l'intrusion d'un style
éco-spirituelle. « Un des principes de ces mouvements est
d'accorder de l'importance à la réflexivité, à la
méditation et à une communion forte avec la nature et les autres
pour partager et vivre des expériences spirituelles
79 Corneloup Jean, « La forme transmoderne des
pratiques récréatives de nature », Développement
durable et territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne
le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL :
http://developpementdurable.revue.org/9107,
p.4
80 Corneloup Jean, « La forme transmoderne des
pratiques récréatives de nature », Développement
durable et territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne
le 04 décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL :
http://developpementdurable.revue.org/9107,
p.8
135
profondes. »81 Nous voyons bien par ces termes
et nos recherches qu'il y a de semblables objectifs entre la
société en mouvement et les surfeurs interrogés. Ces
exercices spirituels, réflexivité, médiation et communion
forte avec la nature et les autres, se retrouve à travers la pratique du
surf. En comprenant bien ces évolutions et en s'y adaptant le plus
possible, le département du Finistère, et en charge du tourisme
l'ADT sont capables de proposer et de composer une offre incomparable du surf,
ou du moins, de trouver les voies nécessaires pour communiquer cette
offre et attirer des bretons sur son territoire, sur ses littoraux. A ce
propos, Jean Corneloup démontre et réussi à classer les
compétences que doivent posséder les professionnels et les
structures territoriales pour s'accorder avec la société
transmorderne : une compétence écologique, une compétence
transculturelle, patrimoniale et créatrice, des compétences
humaines et relationnelles, et enfin des compétences
transversales.82
81 Ibid., p.9
82 Corneloup Jean et Mao Pascal, « Innovation et
création dans les loisirs sportifs de nature », éd. du
Fournel, pp.72-98, 2010,
sportsnature.org
136
Conclusion
Département breton très apprécié
des touristes, le Finistère est un territoire dynamique qui voit sa
population se multiplier l'été, particulièrement sur les
littoraux. Effectivement, il est constaté, vu et revu que le
département est fortement tourné vers la mer et
génère de nombreux emplois directs et indirects qui lui sont
liés. Parmi les emplois indirects, une grande densité se rapporte
à l'activité touristique. Malgré tout, Finistère
Tourisme, l'EPIC en charge du tourisme sur le département,
déplore un manque de connaissances et d'investissement concernant
l'offre des loisirs actifs en Finistère.
Jusqu'ici, aucune préoccupation n'a été
accordée à la valeur des activités physiques
récréatives dans le secteur du tourisme. Les activités
physiques entrant dans le secteur du nautisme sont effectivement tout autant
concernées. Il s'agit pourtant d'une branche économique et
touristique très importante. De plus, elle se présente et entre
dans l'imaginaire du grand public qui associe le Finistère à la
mer et au nautisme. Il est vrai qu'il existe un organisme dédié,
pour l'organisation, la gestion et l'accompagnement des acteurs du nautisme en
activité, mais à destination, uniquement et censément, des
populations locales. Ceci est le premier constat. Le deuxième
révèle une même faiblesse relative à la
clientèle jeune (18 à 29 ans) endossée par l'agence
départementale du tourisme. Globalement, le territoire accueille
davantage une clientèle famille et sénior, qu'une
clientèle jeune. Ceci s'est confirmé par notre premier travail,
qui était la réalisation d'un état des lieux de l'offre
touristique des loisirs actifs en Finistère. Un premier travail qui
s'est traduit par la mise en place notamment, d'un questionnaire envoyé
à 2113 contacts détenus par l'agence. Cette enquête
quantitative nous a également permis d'entrevoir le deuxième
manque attenant à la clientèle jeune. Partant de ces
constatations, nous nous sommes engagés dans une seconde enquête
par questionnaire auprès de jeunes bretons. Des bretons puisqu'il s'agit
entre autres, de l'une des premières clientèles touristique du
Finistère. Les résultats montrent des jeunes recherchant de la
festivité durant leurs vacances, de la convivialité, de
l'expérience en groupe et entre amis, du partage, de la « farniente
» et de l'activité physique. Cette dernière se divise sous
deux formes : le déplacement ludique (en canoë et en vélo
par exemple) et du nautisme par la plongée et le surf en premier
recours. Finalement, ce qu'ils souhaitent avant tout, c'est de se
libérer l'esprit de pensées négatives et ne plus penser
à rien.
137
Nous avons été introduits dans l'organisme
Finistère Tourisme, dans le but de proposer à terme, une nouvelle
forme de « mise en tourisme ». Cela s'interprète par la
suggestion ou le remaniement d'une nouvelle offre touristique. Afin d'atteindre
cet objectif et dans le prolongement de nos travaux, nous avons entrepris une
étude se focalisant sur les activités nautiques, et sur les
jeunes pratiquants finistériens. La raison est telle que, selon nous,
porter une connaissance aiguisée sur la communauté nautique, sur
les pratiques et les pratiquants de sports nautiques en Finistère,
permettait de positionner une nouvelle offre touristique en adéquation
avec la cible jeune bretonne, et dans le respect des valeurs et des cultures
locales. Pour ce faire, nous avons décidé d'aller directement
à la rencontre des pratiquants de sports nautiques en sillonnant les
côtes finistériennes. Nos données empiriques ont
été appuyées et soutenues par quatre entretiens
semi-directifs avec deux surfeurs, un surfeur/bodyboarder, un
surfeur/planchiste/speed-sailer. Nos résultats confirment
qu'au-delà du profil économique et touristique du nautisme, il
existe un véritable monde nautique en Finistère. Il se
caractérise par des comportements, des représentations, des
émotions et des sensations spécifiques, uniques et incomparables
aux autres mondes sportifs. Nous avons perçu et regroupé ces
singularités en trois dimensions, toutes extrêmement
connectées les unes aux autres : Une dimension identitaire, qui se
manifeste par la présence de petits groupes sociaux divisés par
des territorialités et alimentés par des habitudes que nous
qualifions de « rituels ». L'expression d'un langage unique et
technique, la connaissance d'un grand nombre de choses pour lesquelles les
pratiques sont dépendantes (météorologie, matériel,
géologie ...) ajoutent deux autres aspects à la dimension
identitaire du monde nautique. Une dimension anthropologique, qui se
définie par de nombreux symbolismes attribués à la mer,
à l'eau et à l'effort de la pratique nautique notamment. Une
dernière dimension écologique, qui s'explique par une relation
forte, intimiste et intemporelle avec les matières naturelles qui
entoure le pratiquant mais aussi, une écoute puissante de sa propre
nature. Ces trois catégories font des pratiquants de sports nautiques,
en général, des êtres addicts à leurs pratiques.
Tellement addicts que nous pouvons affirmer le fait que, lorsqu'un individu
entre dans cette communauté nautique, bien qu'il connaisse des
changements de vie d'ordre personnels ou professionnels, bien qu'il passe
plausiblement d'une activité nautique à une autre,
(définitivement ou momentanément,) il n'en sort plus.
Toujours dans l'optique de faire une proposition d'offre
à Finistère tourisme, nous avons en dernier lieu établi un
modèle de mise en tourisme de l'activité surf. Le surf puisque
d'une part, l'activité connait depuis trois ans environ un vrai
succès, prouvé par la naissance de
138
nombreuses écoles notamment. C'est une activité
qui plait énormément aux jeunes. D'autre part, le
département présente un profil géologique, et
météorologique propice à cette pratique. Elle
possède un avantage, que d'autres territoires n'ont pas, celui de
pouvoir accueillir la pratique du surf. Enfin nos recherches ont montré
des corrélations évidentes entre la société «
transmoderne » en mouvement défendue par l'auteur Jean Corneloup
entre autres, et tous les symbolismes et l'esprit surf qui se dégagent
de la pratique. Les individus sembleraient rejeter désormais la
société de consommation et repenser à la place qu'occupent
le travail, les loisirs, les activités sportives etc. Les vacances, tout
particulièrement, ne seraient plus l'unique temps du bien-être et
du bonheur. Le quotidien pourrait être repensé et
aménagé selon nos besoins personnels, nos besoins de retrouver
une vie plus proche de la nature et construire des formes d'habiter
partagées. Le surf est une pratique sportive mais c'est également
bien plus que ça. C'est un état d'esprit et un art de vivre
reliant explicitement les formes d'expression ataraxiques de la
société en changement. Car comme le dit Anne-Sophie Sayeux dans
sa thèse le surf, l'être au monde, « Le surf n'est
bien sûr pas une solution aux maux de notre monde actuel. Il offre
toutefois les possibilités de « mieux » vivre notre
époque ».83
Par le regroupement de nos travaux, Finistère Tourisme
devrait-être en mesure de mettre en place concrètement, une offre
touristique ludosportive du surf. Contrairement au département des
Landes qui vend l'activité par l'image cool et fun qu'il lui attribue,
le Finistère pourrait entrer dans ce marché en développant
une stratégie marketing portée sur l'image « naturalisante
» et régénératrice de la pratique. Mais d'un autre
point de vue, tenter de développer et de disperser le rapport
spécifique et exclusif entre le jeune et l'activité nautique,
dans le but de promouvoir touristiquement le surf, ne pourrait-il pas faire
disparaître la « magie » qui opère ? Une recherche
autour de cette question pourrait-être la poursuite de ce mémoire,
avant l'application concrète d'une nouvelle offre. Effectivement notre
étude montre comment rendre touristique une pratique telle que le surf
tout en respectant ses valeurs et l'état d'esprit qui l'a décrit.
Toutefois, il serait intéressant de diagnostiquer et de faire une
étude prospective sur tous les éventuels impacts que pourrait
avoir la mise en place de cette offre avant son application. Un
approfondissement sur le point de vue de ces pratiquants sur les maux de la
société pourrait également apporter de plus amples
informations. Savoir
83 Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie,
2005, « Surfeur, l'être au monde », Analyse
socio-anthropologique de la culture de surfeurs, entre accords et
déviance, Rennes, Staps - Université Rennes 2 Haute-Bretagne,
thèse présentée pour le doctorat
139
comment ces pratiquants perçoivent et reçoivent
les défectuosités de la société permettrait de
mieux comprendre, en quoi la pratique peut-être une réponse non
seulement aux problèmes personnels comme nous l'avons expliqué
dans ce mémoire, mais aussi un moyen de palier aux difficultés de
la vie en société. Enfin, nous avons repéré une
différence entre la perception de la pratique du surf des jeunes
finistériens et la manière dont est communiquée cette
activité sportive dans les Landes. Une étude comparative entre
les surfeurs du sud-ouest et les surfeurs de Bretagne pourrait apporter des
éléments étonnants, dans l'hypothèse où le
territoire qui ne présente pas les mêmes caractéristiques
selon la région (des côtes déchiquetées en Bretagne,
des côtes géologiquement stables en Aquitaine) induirait des
différences notables dans la relation du pratiquant à la nature.
Cela jouerait potentiellement sur l'axe de communication des régions
touristiques.
140
Table des matières
Remerciements 1
Sommaires 2
Préalable introductif 3
Chapitre 1 : Travail d'exploration en amont de
l'enquête 9
1. L'offre touristique et l'offre sportive en
Finistère 12
2. Caractéristique de la clientèle touristique
en Finistère 16
3. Le rôle de Finistère Tourisme et orientation
d'une étude approfondie 21
Chapitre 2 : Définition de la
problématique et des hypothèses 27
1. Cheminement vers le sujet d'enquête 28
2. Problématique 29
3. Hypothèses 31
Chapitre 3 : Méthodologie de l'enquête
33
1. Adaptations à l'enquête : professionnalisation
dans une EPIC du milieu du tourisme
34
2. L'approche quantitative : le questionnaire auprès des
jeunes bretons 35
a. La sélection de l'échantillon jeune 35
b. La construction du fond du questionnaire avant la
définition du sujet
d'enquête 36
c. La construction de la forme du questionnaire et son
administration 38
3. Les entretiens informels comme nouveau départ 39
a. Méthodologie adaptée : la théorie
ancrée 39
b. Posture et attitude adoptée sur le terrain 42
c. Les limites rencontrées dans le cadre de la
théorie ancrée 44
4. Deuxième et dernier approche qualitative : les
entretiens semi-directifs 45
a. La sélection de nos interlocuteurs 45
b. Les conditions d'entretien et la place de l'enquêteur
47
c. La construction des entretiens : la grille d'entretien 48
Chapitre 4 : Résultats de l'enquête
sociologique 50
1. Résultats et analyse des entretiens de terrain 51
a.
141
L'entrée sur le terrain : observations qualifiables et
quantifiables 51
b. Le terrain aux multiples révélations 54
c. Des pratiques nautiques aux trois dimensions
spécifiques 65
2. Résultats et analyse des entretiens-semi directifs : le
principe de l'entonnoir 68
a. Expérience des entretiens semi-directifs : des
obstacles manoeuvrés et
constructifs 68
b. La réelle existence d'un monde nautique : une
théorie assise mais nuancée
70
c. Lumière sur les particularités d'un monde
nautique dans une future démarche
touristique 105
Chapitre 5 : Opérationnalisation de la recherche
: La pratique du surf en Finistère
117
1. L'histoire du surf et le surf aujourd'hui 118
a. Bref historique de la pratique du surf 118
b. Exemple de la stratégie marketing du surf dans le
département des Landes
120
2. Nouveau modèle de vente de l'offre touristique du surf
en Finistère 125
a. Synthèse de l'enquête auprès des jeunes
bretons 125
b. Proposition d'un modèle de vente pour Finistère
Tourisme 130
Conclusion 136
Table des matières 140
Bibliographie, sitographie et sources documentaires
institutionnelles 142
Glossaire 149
Table des annexes 150
Table des illustrations 214
Note de synthèse 215
142
Bibliographie, sitographie et sources
documentaires institutionnelles
1 Références
scientifiques
1.1 Articles scientifiques
Pratiques écologiques
+ Andrieu Bernard, Sirost Olivier, « Introduction
l'écologie corporelle. », Sociétés 3/2014 (n°
125), p. 5-10
+ Bourdeau Philippe, Mao Pascal, Corneloup Jean, « Les
sports de nature comme médiateurs du « pas de deux »
ville-montagne. Une habitabilité en devenir ?», Annales de
géographie 4/2011 (n° 680), p. 449-460
+ Corneloup Jean, « La forme transmoderne des pratiques
récréatives de nature », Développement durable et
territoires, Vol. 2, n° 3, Décembre 2011, mis en ligne le 04
:
décembre 2011, consulté le 26 avril 2016. URL
http://developpementdurable.revue.org/9107
+ Corneloup Jean et Mao Pascal, « Innovation et
création dans les loisirs sportifs de nature », éd. du
Fournel, pp.72-98, 2010,
sportsnature.org
+ Guiltat Sébastien, « Du surfeur rebelle au
« waterman » : reflet d'une époque où nouveau type de
pratique », researchgate 2014, p.1 - 9
+ Niel Aurélien, Sirost Olivier, « Pratiques
sportives et mises en paysage (Alpes, Calanques marseillaises). », Etudes
rurales 1/2008 (n° 181), p. 181-202
143
+ Pociello Christian, « « Nouvelles pratiques,
nouvelles valeurs » : essai sur la transformation de quelques «
milieux de culture » sportifs après les années 1980 »,
Staps 2015/1 (n° 107), p. 13-31
+ Pociello Christian, « Les tendances d'évolution
des pratiques de loisirs sportifs. Essai de construction d'un modèle
d'analyse prospective », Revue Mappemonde, Espaces du sport Monptellier,
éd. Reclus, 1989
Pratique chez les jeunes
+ Assailly Jean-Pascal, « Les conduites à risque
des jeunes : un modèle socio-séquentiel de la genèse de la
mise en danger de soi », Psychotropes 2006/2 (Vol. 12), p. 49-69.
+ Augustin Jean-Pierre, Fuchs Julien, « Le sport, un
marqueur majeur de la jeunesse. », Agora débats/jeunesses 3/2014
(N° 68), p. 61-70
+ Fuchs Julien, Augustin Jean-Pierre, « Introduction. Les
cultures sportives des jeunes», Agora débats/jeunesses 3/2014
(N° 68), p. 55-60
+ Galland Olivier, « V. Les jeunes dans la
société », Les jeunes, Paris, La Découverte,
«Repères», 2009, 128 pages
+ Sirost Olivier, « Se mettre à l'abri ou jouer sa
vie ? Eléments d'une culture sociale du risque »,
Sociétés 2002/3 (n° 77), p. 5-15
Rapport sport et territoire
+ Augustin Jean-Pierre, « Introduction : le sport
attracteur d'organisation sociale et intermédiaire de la mondialisation.
Sport as an attractor of social organization and intermediary of
globalization», Annales de géographie 4/2011 (n° 680) , p.
353-360
+ Augustin Jean-Pierre, « Qu'est-ce que le sport ?
Cultures sportives et géographie. What is sport ? Sports cultures and
geography», Annales de géographie 4/2011 (n° 680), p.
361-382
144
+ Augustin Jean-Pierre, « La diversification territoriale
des activités sportives », L'Année sociologique 2/2002 (Vol.
52), p. 417-435
+ Bessy Olivier, Mouton Michel, « Du plein air au sport
de nature : Nouvelles pratiques, nouveaux enjeux », Cahier espaces 81
2004, p. 3 - 17
+ Schut Pierre-Olaf, Levet-Labry Eric, « Le rôle
des pratiques sportives et de loisirs dans la définition et
l'urbanisation des sites touristiques en France », Espaces et
sociétés 2012/3 (n° 151), p. 31-47
+ Siau Véronique, « Sports de nature et
attractivité des territoires. », Pour 2/2007 (N° 194), p.
13-20
Anthropologie du corps
+ Bruno Christophe, « Quelle place pour l'homme sur
l'échiquier de Callois ? », Littératures, 68 | 2013,
127-140
+ Granger Christophe, « L'individu et les aventures du
corps. Pistes, enjeux, problèmes », Hypothèses 2003/1 (6),
p. 13-25
+ Loudcher Jean-François, « Limites et
perspectives de la notion de Technique du Corps de Marcel Mauss dans le domaine
du sport. », Staps 1/2011 (n°91), p. 9-27
+ Schnapper Dominique, « Jeux et examens »,
Commentaire SA, 1988/4 (n° 44), p. 977 -982
+ Vigneau François, « Le « sens » du
sport : conquête de l'espace, quête du plaisir. », Annales de
géographie 4/2008 (n° 662), p. 3-19
145
Notion de l'identité
+ Avanza Martina et Laferté Gilles, « Dépasser
la « construction des identités » ?
Identification, image sociale, appartenance »,
Genèses, 2005/4 no 61, p. 134-152
+ Barthes Roland, « Un cas de critique culturelle »,
In : Communication, 14, 1969. La politique culturelle. Pp. 97 - 99
L'individualisme
+ Beauchemin Jacques, «Que reste-t-il du bien commun?
Entre la loi du marché et l'individualisme», Les classiques des
sciences sociales, 2004, pp.1-8
L'immédiateté
+ Bénévent Raymond, « L'idéologie de
l'immédiateté », La lettre de l'enfance et de l'adolescence
2003/3 (no 53), p. 9-22
Tourisme et Tourisme sportif
+ Bodin D, Javerlhiac S, Héas S, et Robène L,
« De l'émergence des stations balnéaires au tourisme sportif
: Le mélange des genres à la lueur de l'exemple de la
région
Bretagne en France » In Téoros, Presse Universitaire
du Québec, 2009, p. 29-36
+ Bouchet P, Bouhaouala M, « Tourisme sportif, Un essai
de définition socio-économique » In Téoros, 2009, p.
3-8
+ Demen-Meyer Christine, « Le tourisme : essai de
définition », Management & Avenir1/2005 (n° 3),
p. 7-25
+ Ginier Jean, « Le tourisme finistérien », In
Norois. N°72, 1971. pp. 573-600
+ Pigeassou Charles, « Le tourisme sportif : cadre
d'analyse et contexte. L'exemple de la France », Youscribe, 2011, p.
1-38
146
Méthodologie de la recherche
+ Barney G. Glaser, Anselm A. Strauss, La découverte de
la théorie ancrée. Stratégies pour la recherche
qualitative, Armand Colin, coll. « Individu et Société
», 2010, 409 p.
+ Bruneteaux Patrick, Lanzarini Corinne, « Les entretiens
informels », In: Sociétés contemporaines N°30, 1998, p.
157-180
+ Dufour Annie-Hélène, « L'ethnologue et
l'enregistrement de terrain », Bulletin de liaison des adhérents de
l'AFAS [En ligne], Archives des Sonorités, mis en ligne le 01 juillet
2002, consulté le 05 avril 2016. URL :
http://afas.revues.org/2407
+ Laperrière Anne, « Pour une construction
empirique de la théorie : la nouvelle école de Chicago »
Sociologie et sociétés, vol. 14, n° 1, 1982, p. 31-40.
1.2 Rapports de recherche
+ Bodin Dominique (dir.), Sayeux Anne-Sophie, 2005, «
Surfeur, l'être au monde », Analyse socio-anthropologique de la
culture de surfeurs, entre accords et déviance, Rennes, Staps -
Université Rennes 2 Haute-Bretagne, thèse présentée
pour le doctorat
1.3 Références scientifiques
- Ouvrages
Sport et mythologie
+ Jeu Bernard, « Le sport, l'émotion, l'espace :
essai sur la classification des sports et ses rapports avec la pensée
mythique », Paris, éditions Vigot, 1977
Nautisme
+ Bernard Nicolas, « Le nautisme, Acteurs, pratiques et
territoires », PUR, Espace et Territoires, 2006
147
Méthodologie de la recherche
+ Beaud S, Weber F, « Guide de l'enquête du terrain
», Paris, La Découverte, 2012
2 Références non
scientifique
2.1 Magasine sportif
La pratique du surf
+ Récit autobiographique et réflexions par Garth
Murphy (août/septembre 2005) « Le surf et le principe de plaisir
», Surfer's Journal, Guéthary, p.83
2.1 Sites internet
ADT 29 Finistère Tourisme & CDT 40 Tourisme
Landes
+
http://www.finisteretourisme.com/activites-en-finistere,
Page « activités en Finistère » du site internet de
Finistère Tourisme, consulté le 12/02/2016
+
http://pro.finisteretourisme.com/vous-informe/les-missions-de-finistere-tourisme,
les missions de Finistère Tourime, consulté le 12/01/2016
+
http://www.finisteretourisme.com/les-spots,
page sur les spots de surf , site internet de Finistère Tourisme,
consulté le 07/06/2016
Articles de presses
+
http://www.ouest-france.fr/bretagne/carhaix-plouguer-29270/la-randonnee-pedestre-se-porte-bien-en-finistere-4102972,
article de presse Ouest-France sur la randonnée pédestr,
consulté le 12/02/2016
+
http://www.leparisien.fr/avez-vous-reduit-votre-budget-vacances-cet-ete-02-08-2015-4986051.php,
le budget des français été 2015, consulté le
08/03/2016
Blog d'un pratiquant de surf
+
http://danbillon-surf.over-blog.com/pages/SURFING_WAY_OF_LIFE-1876273.html,
Blog de Dan Billon, un surfeur breton, consulté le 08/03/2015
Méthodologie de la recherche
+
http://www.ya-graphic.com/2012/11/demographie-facebook-france-2012/,
consulté le 23/03/2016 site internet de Yassine Aissaoui,
spécialiste en marketing digital indépendant - freelance
+ Anne Revillard, « Observation directe et enquête
de terrain »,
https://annerevillard.com/observation-directe-et-enquete-de-terrain/,
consulté le 7/04/2016
2.3 Documents institutionnels
+ « Chiffre clés du tourisme en Finistère
2015 », document produit chaque année par Finistère
Tourisme
+ « Analyse de la compétitivité touristique
de la destination Finistère » enquête 2015 TRAVELSAT
+ « Poids économique du tourisme, emplois et
retombées économique du tourisme en Bretagne », CRT
Bretagne, 17 juillet 2015
+ Schéma départemental de développement
du tourisme et du thermalisme - Orientations stratégiques, CDT40,
2010-2014
148
+
149
Glossaire
ADT : Agence de
Développement Touristique
BTS : Brevet de Technicien
Supérieur
CRT : Comité
Régional du Tourisme
EPIC : Etablissement Public
à caractère Industriel et
Commercial
NEF : Nautisme En
Finistère
150
Table des annexes
Annexe 1 : Diagramme de GANTT 151
Annexe 2 : Newsletter sur les loisirs actifs en
Finistère 152
Annexe 3 : Nouvelle offre en ligne des loisirs actifs 153
Annexe 4 : Questionnaire « Les loisirs actifs des jeunes
» 158
Annexe 5 : Exemple de retranscription d'un entretien informel
164
Annexe 6 : Exemple de retranscription d'un entretien formel
168
Annexe 7 : 2ème exemple de retranscription
d'un entretien formel 176
Annexe 8 : Résultats d'enquête sur les loisirs
actifs des jeunes bretons 187
151
Annexe 1 : Diagramme de GANTT
Tâches
|
Sem - 10
|
Sem - 9
|
rétro
Sem - 8
|
-planning mission
Sem - 7
|
de stage
Sem - 6
|
- 0410112016
Sem - 5
|
Sem - #
|
,
Sem - 3 Sem - 2
|
Sem -1
|
Sem terminal.'
|
|
1111111111
|
14.11.2111.12.11.2111
|
11.11.2111 · 51.11.2111
|
11.12.2111.14.12.2111
|
15.12.2111.21.12.2111
|
25.12.2111 .15.15.2111
|
14.15.2111.22.15.2111
|
21.15.2111.11.14.2111
|
11.14.2111.24.14.2111 1
25.14.2111.11.15.2111
|
15.15.2111.22.15.2111
|
25.15.2111. 51.15.2111
|
|
r~x
4.:".."5
|
Mailing structures de loisir sportif : identifier leurs
objectifs, projets, enjeux + utilisation de leur 600 client
|
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Consultation Tourinsoft : analyse des actiuit' s physiques
recrtatives
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Bilan et analyse de l'Offre
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,
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Rédaction du questionnaire d'enqueke sur le profil dus
touristes pratiquants une actiuite physique récréative
|
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clients passes sur les périodes seluctionnees
(validation)
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Validation et envoie des questionnaires aux
de
|
06 ftrrier
|
i7 Î mars
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Recueil et traitement des réponses
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Analyse des réponses et bilan
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Mise en relation de l'offre et de la demande
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bilan d'un contexte général
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Comparaison avec un département
comparable
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Bilan de la phase état des Iiuux +
programmation adapté de la phase suivante
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~y ï
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Elaboration d'une enquete sociologique spécifique
complcmentairu en Igen avec les résultats de la phase 1
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Validation et adaptation du sujet d'enquete ut de la
mékhade utilisée
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nillin
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Mise en place de l'enqueke
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Exposition résultat ut bilan de l'enquete --> solutionS
de développement ou voies d'amtliorat ion
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(y` .
CC
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Réflexion et élaboration de différente:
mises en pratique avec modalité d'évaluation
d'impact
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111
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Selection d'une mise en pratique
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Programmation et validation de la mise en ko
urlsme
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PH`_E
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Application {on{réke de la mise en tourisme11.
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Finalisation et dépôt du mémoire
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152
Annexe 2 : Newsletter sur les loisirs actifs en
Finistère
153
Annexe 3 : Nouvelle offre en ligne des loisirs
actifs
Constat :
D'une part, le site internet de Finistère Tourisme
propose une offre de loisirs actifs certes désorganisée dans sa
présentation. Dans la rubrique « Découvrez », nous
avons « les sensations nautiques » et « les activités en
Finistère ». Nous trouvons déjà plusieurs mêmes
activités dans ces deux sous-rubriques ce qui peut apporter de la
confusion aux visiteurs.
Si l'on clique sur « activités en Finistère
», plusieurs critiques sont à émettre : Nombreuses
activités sont évoquées mais ne mènent à
aucuns contacts. C'est le cas par exemple pour « les sports à
sensations ». Celles-ci sont de plus réduites à 4
activités. Où s'arrêtent les sports à sensation ? Le
catamaran n'en est-il pas un ? Nous trouvons deux sous-rubriques qui doivent
paraître identiques pour le visiteur « randonnées et balades
pour tous », puis « balades natures en Finistère : à
vous la liberté ! ». Par ailleurs, aucunes autres activités
terrestres de nature ne sont proposées. L'escalade par exemple n'est
nulle part dans les rubriques. Dans le cas où le visiteur tombe d'abord
dans la rubrique « activité en Finistère » et qu'il
cherche une activité nautique telle que la voile, il n'y trouvera rien
ici. Soit il cherche ailleurs et dans le meilleur des cas il tombe sur la
rubrique « les sensations nautiques », soit il conclut qu'il n'y a
rien proposé de la sorte en Finistère et finit par quitter le
site. Enfin les liens des activités physiques telle que le char à
voile, mène finalement à une liste exhaustive non
organisée, contenant des centres nautiques ne proposant pas toujours
l'activité recherchée.
Les activités physiques et/ou sportives ne sont pas
consultables dans la rubrique « Préparez ». Pourtant, un
couple ou une famille par exemple, peut avoir l'envie de faire une
randonnée comme activité physique après avoir
été visité un château et un aquarium.
L'item « ou s'amuser ? » devrait-être
remplacés par « que faire ? » suivant la nouvelle organisation
d'une partie du site proposée ci-après.
Dans la rubrique « préparez », nous avons une
sous-rubrique « tous les loisirs ». Celle-ci présente en effet
des activités de loisirs mais elles ne sont ni «
pré-triées », ni organisées pour le visiteur. Les
filtres précédents la liste montrent qu'il manque la
présentation de nombreuses activités. Quelqu'un qui souhait
pratiquer du canoë-kayak plutôt sur un cours d'eau qu'en mer,
prendra beaucoup de temps avant de trouver les offres sur cette
activités (car ils en existent) avant peut-être de se
décourager et abandonner. Nous trouvons les locations de vélo
mais nous ne trouvons pas les offres d'activités vélo et vtt
proposés par des clubs et autres prestataires etc.
A la place de : ou s'amuser ?
Activités de
soirées ou de détentes
thalassos thalasso thalasso
Roscoff concarneau
sélection sites naturels (libre
ou guidées)
piscines ...
cinémas casinos théâtre
monuments patrimoine civil, religieux, militaire
traversées et promenade en mer
visite d'entreprises
plouhinec naturaliss
spas spa spa
les musées
...
Visites & Découvertes
Aquariums,Centr es & Parcs de loisirs
En gardant les filtres du territoire
Activités physiques ou sportives
ludiques
Préparez
Que faire ?
154
Trie par activités
parcs de loisirs
acrobranche
parcs & jardins remarquable
les océanopolis aquashow
aquariums
parcs animaliers
centres aquatique
parcs
d'attractions
Domaine de Menez Meur
!
Activités physiques
ou sportives
activités dans les airs
finistériennes!
activités sur les
eaux finistériennes
activités sur les
terres finistériennes !
155
Voile, Planche à voile, char à voile
marche aquatique/lon ge côte
formation à la navigation
canoë-kayak
surf, paddle kite-surf plongée pêche aviron
CN de Fouesnant
CNM de Penmarc'h
156
Filtre : Location ou prestation Territoire
Lien : Sites internet des prestataires avec leurs
contacts ou PDF sur l'offre ou les circuits etc.
paintball
escalade
jeux bretons
dé équestre et à dos d'ânes, attelage
et
réveil musculaire en Plein-air
golf, mini-golf
randonnée pédestre
randonnée vélo et vtt
Ferme de Kersperche - Paintball
Centre équestre de Lothéa
"Tro Velo er vro Bagan"
Kemperle Yaounkiz Team VTT
vols en ULM
baptèmes de l'air
stages de pilotages
157
158
Annexe 4 : Questionnaire « Les loisirs actifs des
jeunes »
Etudiante à l'UBO à Brest et en stage à
Finistère Tourisme, je suis en charge de mener une grande
étude sur le profil des jeunes afin de déterminer ce qu'ils
recherchent durant leurs vacances, en termes de prestations et
d'activités de loisirs. Dans les limites de l'étude, nous vous
demandons de bien vouloir vous focaliser sur les vacances effectuées en
dehors du lieu résidentiel principal. Pouvez-vous prendre 3 minutes
et répondre à ce questionnaire ? Si vous n'êtes jamais
partis en vacances,vous pouvez aussi vous projeter et imaginer ce
quels seraient vos envies et vos choix. Si vous souhaitez plus
d'informations, n'hésitez pas à me contacter par mail :
etudes2@finisteretourisme.com
Océane Dupas
*Obligatoire
Profil de l'enquêté
1. Vous êtes : *
o Un homme
o Une femme
2. A quelle tranche d'âge appartenez-vous ? *
o Entre 18 et 20 ans
o Entre 21 et 23 ans
o Entre 24 et 26 ans
o Plus de 27 ans
3. Dans quelle ville ou commune habitez-vous ? *
4. Dans quel établissement scolaire ou universitaire
êtes-vous inscrit ? * Préciser le lieu de
l'établissement
5. Quel est votre niveau d'étude et votre
spécialité ? * Ex : licence 3 Sciences techniques ....
6. 159
Quelle est votre principale activité extrascolaire
annuelle ?
Sportive, artistique, manuelle etc. Précisez. Si vous
n'en n'avez aucune, vous pouvez passer à la question 8
7. Depuis combien de temps faites-vous cette activité
?
o quelques semaines
o 1 à 6 mois
o 7 à 11 mois
o 1 an
o 2 ou 3 ans
o 4 ou 5 ans
o 6 ans ou plus
Profil de vos vacances
8. Vos vacances préférées riment d'abord
avec : *
o Convivialité
o Festivité
o Entre soi
o Sensations fortes
o Repos
o Rencontres
o Insolite
o Pratique(s) physique(s) ou sportive(s) ludique(s)
o Visites touristiques
o humanitaire/solidaire
o Dépaysement
9. Vos vacances préférées sont : *
o Toutes organisées sous forme de package en offre tout
compris
o En mode « backpackers » vous partez sans trop savoir
où, de façon
autonome, aventurière et à peu de frais
o Pré-organisé, donc tout est près
(destination/logement) et reste plus qu'à
définir sur place les activités de
loisirs
o Autre :
Seul(e)
160
10. Vous préférez partir : *
o
o Avec un(e) ami(e)
o Avec plusieurs amis
o En couple
o Avec votre famille
o Autre :
11. Quel est en général la durée de vos
vacances ? *
o 2 à 5 jours
o 6 à 9 jours
o 10 à 15 jours
o Plus de 16 jours
12. Parmi cette liste, quelle est la première chose que
vous aimez faire pendant vos vacances ? *
13. Pratiquez-vous une ou plusieurs activités physiques
ou sportives récréatives lors de vos vacances? Si oui laquelle ou
lesquelles ? *
Si vous n'en pratiquez aucune, vous pouvez cocher la case
"aucune" et passer à la question 18
o Randonnée équestre
o Deltaplane
o Planche à voile
o Kite-surf
o Plongée
o Jet-ski
o Aucune
o Randonnée pédestre
o Raquettes
o Voile
o Marche aquatique
o Golf
o Randonnée vélo ou vtt
o Ski
o Char à voile
o
161
Surf
o Canoë-kayak
o Autre :
14. Préférez-vous pratiquer cette ou ces
activités :
Hors structure : vous avez votre propre matériel ou
vous profitez d'une location
o Dans une structure avec un encadrement
o Hors structure donc librement
15. durant vos vacances, êtes-vous du genre à :
o pratiquer une même activité
régulière durant toute la durée des vacances
o pratiquer une activité ponctuellement selon l'envie
o pratiquer plusieurs activités variées durant
toute la durée des vacances
16. Sur une échelle de 1 à 5, où
situeriez-vous l'importance que vous donnez à vos pratiques physiques ou
sportives lors de vos vacances ?
5 = le plus élevé
1 2 3 4 5
17. Que recherchez-vous principalement dans vos pratiques
physiques ou sportives durant vos vacances ?
o Rencontrer des personnes
o Une découverte active du lieu de vacances
o Garder une bonne hygiène de vie même durant les
vacances
o Essayer une nouvelle activité qui vous tente
o Profiter d'une activité que vous connaissez
déjà et que vous aimez pratiquer
o Pratiquer une activité typique de la
région
o Améliorer votre niveau dans la ou les
pratiques
o Autre :
Représentation et perception du Finistère
18. Quelle est la première chose que vous évoque
le département du Finistère ? *
o La mer
o
162
La plage
o Les activités nautiques
o Une diversité de paysage
o Un grand nombre de sites visitables
o De nombreuses possibilités de randonnées
o La sérénité et le repos
o De grands festivals
o Autre :
19. Pensez-vous que le Finistère puisse être la
destination de vos futures vacances ? *
NB : si vous habitez une commune du Finistère, partir sur
une autre commune du même département peut être
considéré comme des vacances. Pour cela il faut y avoir
passé au moins 2 nuits
o Oui
o Non
20. Pourquoi ? *
21. A quel type d'endroit passerez-vous la plus grande partie de
votre temps ? * Ex : plage, bars, sentiers côtiers,
hébergement...
22. Quels seraient vos principales activités en vacances
en Finistère ? * Activités physiques, découvertes,
détentes etc. Précisez
Seriez-vous volontaire pour un entretien d'approfondissement
téléphonique ou en face à face ? si oui, pouvez-vous
indiquer votre adresse e-mail afin que je puisse vous contacter ?
163
N'envoyez jamais de mots de passe via Google Forms.
164
Annexe 5 : Exemple de retranscription d'un
entretien
informel
Premier entretien informel, 1 Planchiste à Brest - 27
ans
Enquêteur : Introduction avec une présentation
stage, mission, rapport avec l'enquête dans le cadre des travaux
universitaires.
Enquêteur : Depuis combien de temps tu fais de la planche
à voile ?
Enquêté : Bah là tu vois ça fait...
On a commencé avec mon collègue Thibault qui est là-bas,
il y a à peu près 1 an maintenant, c'était au mois
d'août de l'année dernière. On a commencé à
l'USAM ici, en général c'est le samedi matin qu'on va, mais
là pendant les vacances tu vois, ils font des stages d'une semaine donc
tous les matins. Tous les jours et tous les matins.
Enquêteur : tu travailles à Brest ?
Enquêté : Je suis kiné à Brest en
fait, à côté de la Caval là... Enquêteur : tu
es passé par un parcours STAPS ?
Enquêté : Non non j'ai fait, je suis passé
par kiné à Rennes. Donc voilà, après niveau sport
à Brest moi je fais du surf.
Enquêteur : ah tu es un surfeur, ouais d'accord
Enquêté : Et je faisais un peu de plongée
mais j'en fait plus trop Enquêteur : Et pourquoi tu as
arrêté la plongée ?
Enquêté : Euh parce que c'est assez contraignant en
fait...
Enquêteur : Ah parce que la planche à voile
ça ne l'est pas (rire) Je te regardais revenir au port, ça
n'avait pas l'air simple ! (rire)
Enquêté : encore ça va on n'a pas à
enlever les voiles et tout. Mais euh non la plongée, c'était de
la chasse sous-marine que je faisais, et euh bah au final c'est beaucoup de
bordel le matos et pour se changer et, et c'est assez dangereux en fin compte
...
Enquêteur : ah ouais ? C'est-à-dire ?
Enquêté : Bah tu es en apnée machin sous
l'eau tout seul, des fois. Moi ça me faisais un peu flipper des fois
d'aller tout seul. Quand j'ai, j'y vais quand, quand j'ai des potes en fait
avec moi.
Enquêteur : et alors comment tu as découvert la
planche à voile ?
165
Enquêté : bah j'ai toujours aimé les
sports d'eau un peu, et j'avais jamais essayé, c'est Thibault-là
qui m'a dit un jour, bah vas-y on essaye et tout et du coup voilà on
s'est lancé là-dedans.
Enquêteur : et tu ne comptes pas arrêter de
sitôt maintenant ?
Enquêté : bah non là on va acheter du
matériel, parce que là c'est à l'USAM Enquêteur :
donc tu veux avoir ton propre matériel dans d'autre endroit aussi ?
Enquêté : Bah pour faire tout seul aussi, et ouais on reste dans
le plan d'eau là...
Enquêteur : Et alors qu'est ce qui te plait dans ces
sports nautiques ? La plongée, la planche à voile ?
Enquêté : je ne sais pas ... l'eau (rire)
Enquêteur : ouais mais pourquoi l'eau ??
Enquêté : Nan mais ouais les sensations dans l'eau,
la mer quoi aussi Enquêteur : pourquoi pas le foot par exemple ?
Enquêté : bah parce que ça, ça me
saoul (rire) ouais non c'est plutôt la mer machin, quelque chose que je
retrouve dans le surf aussi, c'est que tu vas à l'eau machin même
si elle est froide machin bah t'arrives bah ça te réveil, tu es
obligé d'être à fond, la mer elle est toujours en forme tu
vois. Si tu n'es pas trop motivé au final bah tu es obligé.
Enquêteur : Quand tu n'as pas les conditions qu'il faut
...
Enquêté : ah ça c'est chiant ... bah je
cours un peu ! Je cours un peu mais vraiment footing loisir, quand il n'y a
rien, si je ne cours pas bah, bah je me fais un peu chier (rire)
Enquêteur : tu ressens le besoin de te dépenser ?
Enquêté : voilà ! Mais je ne suis pas encadré
hein
Enquêteur : tes pratiques quotidiennes sont les
mêmes qu'en vacances ? Si tu pars en vacances d'ailleurs !
Enquêté : euh bah quand je pars en vacances, je
pars souvent avec ma copine du coup, on part euh au soleil en
général, on va chercher le soleil un peu, à
l'étranger ou dans les îles tu vois, Antilles machin, euh donc
voilà et après si, on part en vacances des fois ici, en Bretagne
hein, enfin, j'ai été à Crozon l'année
dernière tu vois, pendant 1 semaine avec mes potes, on a loué une
baraque là-bas.
Enquêteur : je vais à Crozon vendredi justement
Enquêté : Ah Crozon c'est cool !
166
Enquêteur : pendant les vacances tu fais de la pratique
sportive aussi ou tu fais complètement autre chose ?
Enquêté : Ca dépend ça
dépend, bah vu que je suis souvent avec ma copine quand même en
vacances, euh elle, elle n'est pas trop dans ces trucs-là, donc euh je
concilie tu vois
Enquêteur : Vous faites quoi alors du coup ?
Enquêté : bah tu visites machin, tu te balades et
euh bah tu vois là cet hiver ont été parti en Guadeloupe,
parce que j'ai un ami qu'habite là-bas et du coup j'ai fait de la
planche à voile quand même là-bas, un peu de surf machin et
tout et puis bah elle, elle ne faisait pas mais elle restait sur la plage, oui
truc tranquille...
Enquêteur : ah oui d'accord, et tu as toujours fait ces
sports nautiques ?
Enquêté : non, non bah non, parce que moi je suis
du Mans à la base et du coup c'est depuis que je suis arrivé
à Brest. J'avais aussi commencé avec de la chasse sous-marine
avec un pote sur Rennes, on s'y est mis en même temps en fait et
après j'ai continué en arrivant ici et puis bah après le
surf puis bah la planche à voile.
Enquêteur : et tu penses que tu seras amené à
essayer d'autres trucs encore ?
Enquêté : bah le kite j'aimerais bien ! Le kite
surtout, après... bah peut-être la voile, bah tu vois le bateau
carrément
Enquêteur : ça n'à rien avoir non pourtant
?
Enquêté : ça n'a rien avoir mais si pourtant
ça me bote bien Enquêteur : C'est vraiment juste d'être sur
l'eau qui te ....
Enquêté : ouais j'aime bien l'eau ! Puis quand il
ne fait pas beau comme ça, ça ne change rien (rire)
Enquêteur : oui c'est vrai perso, quand j'ai
commencé j'avais du mal, il fallait que je me motive pour aller dans
l'eau quand j'ai commencé le surf puis au final petit à petit, je
ne sais pas si tu es d'accord (rire) mais tu apprécies l'eau froide sur
la figure et puis...
Enquêté : ouais tu ne fais plus trop attention
Enquêteur : c'est vivifiant !
Enquêté : en hiver quand même ça pique
un peu
Enquêteur : ouais mais cet hiver ça
été (rire) Et donc tu ne saurais vraiment pas me dire pourquoi tu
fais l'activité au fond de toi, au-delà du fait d'aimer l'eau
?
Enquêté : pourquoi je fais ça, bah je ne
sais pas bah déjà c'est physique, c'est assez complet parce que
tu as le côté un peu cardio, le côté un peu
d'équilibre, euh ca travail le haut et le bas
167
du corps, et un peu tout... Et ouais je ne sais pas c'est le
contact avec la mer quoi, ouais je ne sais pas la mer les vagues quoi
(rire).
Enquêteur : qu'est-ce que tu penserais d'un voyage
sportif humanitaire : une semaine entre 5 à 10 personnes, un jour une
activité, une activité un apport financier pour un prestataire,
une part reversé à une association dans un concept si tu fais du
nautisme, un reversement se fait auprès d'une assoc de traitement des
eaux pour transformer une eau en eau potable par exemple. Comment trouves tu le
concept ?
Enquêté : ce genre de truc me botterais bien mais
faudrait pas que j'y aille tout seul tu vois, j'aimerais y aller avec des potes
machin...
Enquêteur : avec des gens que tu connais, les nouvelles
rencontre alors ce n'est pas trop ton truc ?
Enquêté : bah si si mais avec quelqu'un que tu
connais c'est toujours plus marrant. Le côté humanitaire ca
peut-être un plus mais bon ...j'ai été
intéressé par les stages des glénant tu vois, tu vas sur
les glénant tu fais de la voile toute la journée et tu dors dans
le fort mais pareil là j'irais avec un pote quoi.
168
Annexe 6 : Exemple de retranscription d'un
entretien
formel
Entretien semi-directif - Quentin
bodyboardeur/surfeur de 23 ans
-Plestin- les-Grèves - le
14/05/2016
· Lieu : Chez les parents de
l'enquêté
· Heure de RDV : 16h00
· Durée de l'entretien : 1h15
· Contraintes : Enquêté un
fatigué. Entretien au retour d'une opération de l'épaule
dans la matinée...
· Point positif : en terrasse, lieu calme.
Disponibilité temporelle de la part des deux parties
· Tenue de la grille d'entretien : Ok.
· Impressions : Individu très
intéressé sur l'objet de l'enquête et très
enjoué d'y participer
|
|
Toutes les informations ne seront pas retranscrites ici,
afin d'exploiter au mieux le temps qu'il nous reste pour analyser nos
résultats. Nous avons fait plusieurs écoutes afin
d'en extraire ce qui nous semblait-être important et
intéressant à retenir. Aussi, beaucoup d'informations
peuvent-être considérées comme parasites puisqu'elles
n'apportent selon nous, rien de particulier à notre recherche. Cette
manière de procédé à donc pour but d'offrir une
lecture plus agréable et efficace.
Enquêté : Je m'appelle Quentin Boete, j'ai 23
ans, je suis étudiant infirmier, enfin infirmier depuis la semaine
dernière, enfin j'ai finis mes études d'infirmier et je serais
diplômé dans deux mois et après je bosse en tant
qu'infirmier mais, je continue mes études en master. J'habite à
Plestin-les-Grèves donc à 5 minutes de la mer. Mon enfance, j'ai
été à côté de Lannion en école
primaire à Plouër, après collège et lycée
à Lannion, j'ai fait un bac scientifique option biologie et mes
études, j'ai fait deux premières années de médecine
à Brest, un an et demi d'infirmier à Paris et deux ans et demi
d'infirmier à Brest.
Enquêteur : Pourquoi infirmier ?
Enquêté : Parce que je n'ai pas réussi
médecine ! Enquêteur : Tu as envie de faire quoi plus tard ?
Enquêté : Médecine, chirurgie
Enquêteur : Et pour ça tu feras un master de ?
Enquêté : un master de biologie, biologie
cellulaire. Idéalement j'aimerais bien être pris à Bordeaux
dans le master biologie cellulaire.
Enquêteur : Et tu sais pourquoi... parce que tu as
toujours eu envie de faire ça en fait ? Enquêté : Ouais
!
Enquêteur : Pourquoi, tu sais d'où ça vient
? Personne de ta famille n'est dans ce domaine ?
169
Enquêté : Bah non ... si ma mère est
infirmière anesthésiste et moi j'ai eu des soucis de santé
quand j'étais gamin et ça a dû jouer aussi. En fait
j'étais sourd, à deux ans j'étais sourd, j'ai eu plein
d'otites que mes parents n'avaient pas décelé parce que je ne
pleurais pas. C'est une maitresse qui a décelé ça et du
coup je pense que il y a ça qui a joué aussi. Ma grosse
opération à 7, 8 ans je m'en souviens et il doit y avoir de
ça ouais et parce que j'ai toujours été passionné
de sciences du vivant et des maladies et tout ça, comment fonctionne le
corps humain et tout ça... C'est ça qui m'attire. Donc aussi loin
que je m'en souvienne, c'est ça que je veux faire.
Enquêteur : Ok ! Tu as fait du sport plus jeune ?
Enquêté : J'ai fait du foot, comme tous les
gamins de notre âge, jusqu'à ... On commence vers 4 ou 5 ans en
poussin je crois et jusqu'à 11 ans donc 6 ans de foot quoi. J'aimais
ça mais je n'étais pas bon en fait ! (rires)
Enquêteur : Je vois que tu aimes toujours le foot, tu
portes quel maillot là ?
Enquêté : (rires) c'est celui du Barca. Non mais le
foot j'adore ça mais plus entre copains maintenant.
Enquêteur : Donc tu as arrêté de pratiquer le
foot à 11 ans et après ? Tu as fait autre chose ?
Enquêté : Après j'ai fait de l'escrime. De
la cinquième jusqu'en terminal.
Enquêteur : Comment tu es venu à avoir envie de
faire ça ?
Enquêté : Après avoir regardé les JO
à la télé !
Enquêteur : Donc ça pendant 5, 6 ans c'est
ça ?
Enquêté : Ouais voilà.
Enquêteur : Et alors tu vas me dire que tu as
arrêté là aussi parce que tu n'étais pas bon ?
(rires)
Enquêté : Non non, là j'entrais en
médecine et en entrant en médecine, je n'avais plus le temps j'ai
arrêté de faire du sport. Je faisais 9h d'escrime par semaine en
terminal et en entrant en médecine, j'ai tout arrêté.
Enquêteur : ça ne t'a pas manqué ?
Enquêté : Si.
Enquêteur : Parce qu'il y en a qui aurait priorisé
les loisirs et qui aurait adapté leur étude à ça
?
Enquêté : Ouais, ouais, c'est ça ouais,
mais je me disais que ce n'était que deux années de sacrifices
pour mieux reprendre derrière quoi.
Enquêteur : Et tu as repris ?
Enquêté : Et non, j'ai découvert autre
chose.
Enquêteur : Et tu as découvert quoi ?
Enquêté : Et bah j'ai découvert le surf, le
body surf.
Enquêteur : Tu as rencontré des gens qui en
faisaient où...
Enquêté : Ouais bah en fait en médecine
j'étais en colloque avec un pote à moi et dans sa promo, il y
avait un type qui était champion d'Europe de bodyboard. Ce qui fait que
j'ai eu accès à du matériel pas cher, enfin je lui ai
racheté du matos, c'est comme ça que j'ai commencé
à aller à l'eau. Bon je connaissais avant j'avais
été une ou deux fois à l'eau en empruntant le
matériel mais ce type-là, il avait 5 planches donc je lui en ai
racheté une quoi, il en vendait pas cher. J'ai eu aussi ma combi
à noël mais sinon on m'a prêté des combis au
départ. En
170
habitant près de la mer, normalement tu connais pas mal
de gens ou du moins quelques personnes qui pratiquent un sport nautique et qui
pouvait te prêter une combi quoi. Puis mon père plonge, donc je
lui ai piqué sa tenue de plongé au départ aussi ! Ce
n'était pas forcément super adapté mais ça
évite d'aller en short de bain dans une eau glacée et sortir au
bout de 5 minutes quoi ! (rires).
Enquêteur : Et tu as commencé seul où
quelqu'un ta aidé ?
Enquêté : Bah justement, ce mec là il
était avec nous au départ et j'ai commencé en même
temps que mon colloque de Brest. Donc on allait tous les deux dans les mousses
et il venait nous voir de temps en temps.
Enquêteur : Cool le mec quoi ! Mais Voir ton
père qui faisait de la plongée, ça ne t'a jamais
donné envie avant d'en faire ou faire un autre sport nautique ?
Enquêté : Si mais, j'étais vachement
limité avec mes oreilles en fait.
Enquêteur : Et maintenant, ça ne te pose vraiment
plus de problème tu peux faire ce que tu veux ?
Enquêté : Bah, en vrai je devrais faire gaffe
mais, à cause de la pression des vagues mais, mais j'ai vue avec mon ORL
le surf ça ne pose pas trop de soucis parce que la pression n'est pas
constante. Alors que la plongée sous-marine, c'est strictement interdit
pour moi. Il m'a dit que j'y avais droit, mais qu'il fallait que je l'appelle
avant pour qu'il prépare la salle de bloc. (Rires) Une belle
manière de dire non !
Enquêteur : C'est ça ! Ton père est
passionné par la plongée ?
Enquêté : Ouais, ouais, il adore ça ! Quand
mon père allait à l'eau, j'y allais avec lui mais...
Enquêteur : Et ta mère elle fait un sport ?
Enquêté : Non !
Enquêteur : Tu as des frères et soeurs en fait ?
Enquêté : Ouais, j'ai deux frères !
Enquêteur : Et alors euh ?
Enquêté : Euh ils plongent tous les deux, donc ils
ont choppé le virus du père !
Enquêteur : Tu aurais été apte tu l'aurais
choppé le virus tu penses ?
Enquêté : Ah bah oui, moi j'aurais fait hein !
Bah je me sens trop, trop bien sous l'eau mais du coup ce n'était pas
possible quoi.
Enquêteur : Ah mon pauvre, la vie est dégueulasse !
(rires)
Enquêté : Et euh, du coup si, si, mes deux
frères plongent, euh mon frère jumeau est sur Paris donc il ne
peut pas trop...
Enquêteur : Il fait quoi dans la vie ?
Enquêté : Il est ingénieur à la
direction générale de l'armement, sur les avions de chasse et les
hélicoptères de l'armée. Et il bosse sur la radio. Donc il
vit à Paris et quand il revient, de me voir faire du body et du surf
euh, ça lui donne envie donc je l'emmène. Et de temps en temps
quand on a un bateau avec les copains, on fait du wakeboard aussi.
Enquêteur : Tu m'emmèneras un jour ?! (Rires)
171
Enquêté : Bah ouais mais on n'a plus de bateau !
J'ai le permis bateau depuis cet été mais on n'a plus de bateau !
Enquêteur : Tu comptes t'acheter un bateau plus tard ?
Enquêté : Oh oui, oui c'est prévu oui !
Enquêteur : Parce que là tu avais emprunté
le bateau à qui alors ?
Enquêté : Bah c'était le bateau du petit-ami
de la mère d'un pote et sauf qu'ils ne sont plus ensemble donc on a plus
de bateau ! (rires)
Enquêteur : Ah ah mince alors !
Enquêté : Mais du coup j'ai toujours mon permis
bateau donc ça resservira et j'ai mon permis moto aussi...
Enquêteur : Ah ouais tu as aussi le permis moto !
Enquêté : Oui mais je n'ai pas de moto non plus !
(rires)
Enquêteur : Bah dis donc ! Tu aimes conduire les choses en
fait ?
Enquêté : Ouais, enfin tout ce qui file un peu
d'adrénaline quoi ! Je préfère conduire la moto et le
bateau que la voiture quoi. Bon mais la voiture c'est plus pratique.
Enquêteur : Aaahh, donc tu es attiré par la vitesse
?
Enquêté : Ouais, essentiellement...
Enquêteur : Tu as besoin de te faire peur ?
Enquêté : Ouais j'aime bien, j'aime bien...
Enquêteur : Et tu sais pourquoi ?
Enquêté : Bah ça fait des pics d'adré
un peu, ça fait du bien !
Enquêteur : Ok, ok ! Donc on parlait de tes frères,
tu m'as dit que l'un était ingénieur à Paris, il fait du
sport régulièrement sinon ?
Enquêté : Lui court beaucoup et il fait du foot.
Enquêteur : Un footeux bien sûr !
Enquêté : Mais il ne joue plus en club, il fait du
foot salle, et il a continué le sport dans ses études et, et sur
Paris je crois qu'il avait trouvé une salle quoi... et il joue avec des
collègues.
Enquêteur : Et pour ce qui est de ton autre frère
du coup ?
Enquêté : Mon autre frère, il bosse dans le
marbre. C'est-à-dire qu'il prend les côtes et il fait des cuisines
en marbres pour les... pour les gens qui ont un peu de sous déjà
mais voilà...et lui fait du foot ! (rires)
Enquêteur : Et il fait du foot ! (rires)
Enquêté : Ouais, une grosse famille de footeux !
Enquêteur : Et toi tu n'as pas voulu continuer !?
172
Enquêté : Bah je préfère la nature
que euh, que les sports euh, je n'aime pas trop courir en plus. Mais mon
père et mon oncle, ils ont failli devenir pro, mon frère a fait
une école de foot, il a joué en équipe Bretagne...
Enquêteur : Ok donc tu t'es barré dans le
nautique, tu as toujours fait du body et maintenant tu commences le surf,
pourquoi vouloir passer au surf ?
Enquêté : Bah en vrai mon premier contact que
j'ai eu avec les vagues c'était le surf. Avec un pote à moi qui
faisait du wakeboard, au collège du coup en troisième on avait
testé le surf. Puis on a fait un peu de voile au collège,
lycée. La voile avec l'école parce qu'on était en classe
sport mais pas le surf en fait. Et là comme tu peux voir j'ai
l'épaule dans le sac mais en fait je me suis arrangé pour me
faire opérer maintenant parce que c'est l'été qui arrive
donc je loupe moins de session !
Enquêteur : Ah le petit malin ! (rires)
Enquêté : Pareil j'ai prévu de me faire
tatouer bientôt là parce que c'est pareil tu ne dois pas t'exposer
au soleil pendant 1 mois ou 2 quoi.
Enquêteur : Bien organisé bravo ! Tu vas te
faire tatouer quoi et où du coup ? Si ce n'est pas trop indiscret bien
sûr !
Enquêté : Ah non, non t'inquiète ! Donc une
tortue polynésienne et sur l'épaule justement !
Enquêteur : Mais alors se faire tatouer ça,
ça montre que tu ne veux pas du tout en sortir de la mer et tout ?
Enquêté : Ah bah non ! Mais c'est plus qu'un
sport quoi, c'est un état d'esprit, un art de vivre... C'est beaucoup de
choses... C'est des potes, c'est des bières autour d'un feu de camp,
c'est plein de choses ! (rires)
Enquêteur : Euh on va y revenir mais avant ça
j'ai une autre question, est-ce que tu as une autre pratique
régulière, qu'elle soit sportive ou pas hein, mais est-ce que tu
as une autre activité de loisir ?
Enquêté : Je commence la musique, je commence la
basse. Je me mets à la basse et je commence aussi le skateboard.
Enquêteur : Le skate parce que c'est un sport de glisse
?
Enquêté : Bah ouais ! C'est les sensations aussi
quoi. Quand il y a pas de vague je me suis dit que je pouvais me rattraper
là-dessus quoi !
Enquêteur : Donc si je comprends bien à l'avenir :
du surf, du skate, de la moto, du bateau...
Enquêté : Et de la photo aussi, j'ai envie de me
mettre à la photo.
Enquêteur : Tu es intéressé par plein de
trucs en fait !
Enquêté : Ouais, j'achèterais un appareil
photo quand j'aurais des sous voilà.
Enquêteur : En fait tu donnes l'impression d'accorder
beaucoup d'importance à tes activités dans la vie...
Enquêté : Oui, oui
Enquêteur : Et pourquoi ?
Enquêté : C'est une très, très bonne
question... parce que euh, bah parce que c'est ce qui rend heureux quoi.
Enquêteur : Donc ton futur métier ne pourra pas
suffire à te rendre heureux ?
173
Enquêté : Actuellement non. Mais notre
génération est différente de celle de nos parents. Le
travail c'était prioritaire, là le travail c'est pour gagner sa
vie, justement pour pouvoir se faire plaisir à côté.
Enquêteur : Donc pour toi les loisirs ont plus
d'importance même que le métier ? Enquêté : Ah
complètement.
Enquêteur : Tu te représentes par le loisir ?
Enquêté : Ah oui.
Enquêteur : Et ça représente quoi pour toi
ces loisirs en dehors de l'activité elle-même ?
Enquêté : Bah c'est même un mode de vie, c'est... bah c'est
tout ce qu'il y a autour quoi. Enquêteur : Et c'est quoi autour ?
Enquêté : Bah c'est aussi être dans la
nature, être en extérieur, profiter du beau temps, ou du mauvais
temps d'ailleurs. C'est genre être presque content qu'il y ait une
tempête parce que bah plutôt que de se dire ah bah il y a une
tempête je vais rester toute la journée devant la
télé. Et ça veut dire bah il y a une tempête je vais
pouvoir me faire plaisir quand même. C'est un peu une communion avec la
nature par tous les temps, c'est un peu hippie mais c'est un peu ça.
Enquêteur : Ok et alors pourquoi tu ne serais pas
tenté par le vtt qui est aussi un sport dans la nature ?
Enquêté : Parce que je suis attiré, mon
élément c'est l'eau quoi. Après fondamentalement je ne
sais pas pourquoi mais, c'est l'eau quoi, parce que le bitume, la terre... J'ai
vécu 1 an et demi à Paris c'était dure ... Même si
là, je ne vais pas voir la mer tous les jours, savoir qu'elle est
à côté, ça me rassure quoi, je suis bien. A Paris,
je sais que la mer est loin, je sais que je ne peux faire aucun sport nautique,
et bien je n'étais pas bien, ça me manquais vraiment. Dès
le premier jour, j'ai demandé à mon école de me
transférer à Brest quoi.
Enquêteur : Ah quand même ! Mais tu as
trouvé une solution pour compenser ? Tu as pratiqué autre chose
où je ne sais pas...
Enquêté : Bah non je revenais souvent quoi. Et
la première chose que j'allais faire c'était d'aller voir la mer
! Si les conditions étaient bonnes j'allais dans l'eau.
Enquêteur : ça t'arrivait de regarder les
conditions à Paris et de prévoir par rapport à ça
le moment où tu allais rentrer ?
Enquêté : Non parce que... parce que j'avais
d'autres obligations aussi et quand je rentrais c'était pour les
vacances et je rentrais longtemps quand même, bah parce que
financièrement aussi quoi... Mais pas contre à Paris j'allais sur
windguru tous les deux jours regarder même si je savais que je ne pouvais
pas rentrer quoi.
Enquêteur : Bon ça m'intéresse bien de
parler de tout ce qui est sensation émotions procuré par la
pratique ! Pour toi ce sont les mêmes en body et en surf ?
Enquêté : Bah en fait ouais ce sont les
mêmes parce que... l'émotion générale c'est
d'être dans la nature, l'eau, d'être bien. Après body et
surf, les sensations de glisse sont vraiment, bah c'est grisant quoi, mais
c'est, ça rend addictif je pense. Et après comme je débute
en surf, il y a pour l'instant encore une, une frustration. Parce qu'en body,
enfin je n'avais pas un niveau de malade mais j'avais quand même un
niveau correct et de passer au surf, bah clairement la sensation de glisse
debout par rapport à allongé, elle est, enfin c'est... Je
préfère après c'est, ça dépend des gens il y
en a qui préfère le body. Après il m'arrive quand il y a
une grosse session de reprendre le body histoire de bien profiter, caler deux
trois figures pour ensuite mieux repartir sur le surf.
174
Enquêteur : Qu'est-ce que ça te fais, quand tu
sais que dans 1h il y a une session, que tu es chez toi en train de te
préparer pour y aller, tu vas prendre ta voiture et aller à tel
spot, tu es dans quel état ?
Enquêté : Bah euh, bah ouais tu es bien quoi,
presque euphorique, bah c'est top quoi, c'est une des meilleures sensations
qu'on peut avoir. Tu es impatient, tu es content, tu as le sourire aux
lèvres, tu as hâte d'y être quoi.
Enquêteur : Donc tu es plutôt du genre tranquille
que celui qui devient fou, intenable quoi ? Enquêté : Ouais,
ouais, non moi je reste plutôt cool, tranquille ouais. Calme, toujours
zen !
Enquêteur : Et pendant la session, on en a un peu
parlé mais essaie d'expliciter ce que tu ressens lorsque tu es à
l'eau et lorsque tu surfes...
Enquêté : Bah déjà souvent tu es
avec des copains, enfin moi j'aime mieux aller avec des collègues parce
que c'est toujours plus sympa de partager ces moments et puis euh, sinon euh,
bah profiter du soleil ou même j'aime bien la pluie qui tombe sur moi
quand je suis à l'eau, ça ne me dérange pas. La glisse et
puis euh, savoir lire les vagues, savoir bien se positionner. Et quand tu vois
la vague qui arrive et que tu es pile poil au bonne endroit, c'est une
sensation complète, c'est une sensation absolument géniale !
Enquêteur : Et toi qui a pas mal parlé de
l'environnement, si je te parle de la piscine à vague, si je prends cet
exemple ? Il y en a une qui s'en construit pas loin de chez toi, est-ce que tu
irais pour essayer, est-ce que tu irais régulièrement ?
Enquêté : Bah j'irais quand il n'y a pas de
conditions réelles quoi. Parce que ce n'est pas ... il manque quelque
chose quoi, tu n'es pas en accord avec l'élément, avec la nature,
c'est artificiel quoi, c'est un plaisir artificiel. Mais par contre la
sensation de glisse normalement elle y est, mais ce n'est pas forcément
l'esprit de surf...
Enquêteur : C'est quoi l'esprit de surf ?
Enquêté : Je ne sais pas, c'est un état
d'esprit, une façon de vivre c'est, c'est certes prendre du plaisir
à glisser mais euh, c'est aussi un partage avec les autres gens, c'est
aussi un partage avec l'environnement, la nature et respecter, enfin ce n'est
pas jeter des déchets dans la nature, ce n'est pas engueuler quelqu'un
parce qu'il pique ta vague...
Enquêteur : Donc pour toi la piscine à vague
casserait un peu ce...
Enquêté : Je n'irais pas jusque-là, mais
enfin oui, oui, ce n'est pas dans l'état d'esprit que j'ai du surf mais
s'il n'y a pas de conditions, ça ne t'empêche pas d'y aller quand
même. Mais par contre, il y a des conditions moyens sur le spot et des
conditions parfaites dans la piscine à vague parce qu'elles le seront
toujours, et ben je préfère aller quand même à la
mer. Et même, enfin, je trouve que tu perds dans le plaisir à
avoir toujours la vague parfaite parce que tu sais qu'elle va l'être, que
tu n'auras aucun effort à faire. Que tu vas te mettre à tel
endroit, la vague elle va se dérouler pour toi... En plus pour moi dans
mon imaginaire, la piscine à vague c'est blindé de monde, et puis
tu fais la queue...
Enquêteur : Pour toi par rapport aux sports que tu
faisais avant, tu es maintenant beaucoup plus proche de la nature ?
Enquêté : Ouais, carrément !
Enquêteur : Il y a eu un impact sur ta façon de
penser, sur ton comportement ?
Enquêté : Ouais bah plus euh, plus faire
attention aux déchets, ramasser ceux que tu trouves par terre, que les
autres jettent sur la plage, même j'ai besoin d'aller voire la mer
régulièrement. Avant savoir qu'elle n'était pas loin me
suffisait plus, maintenant par l'activité de surf j'ai besoin de la
voir. Même savoir qu'il y a une session de surf trop difficile pour moi,
j'irais voire quand même, même si je sais que je n'irais pas
à l'eau !
175
Enquêteur : Tu es du genre à surfer sur les
mêmes spots du coin où tu as tendance à bouger, ne pas
hésiter à descendre dans le sud Finistère par exemple ?
Enquêté : Ouais ça m'arrive, d'aller
à Crozon, assez régulièrement mais je fais rarement des
kilomètres seuls. Enquêteur : Ok. On a parlé de tes
sensations pendant la session, comment tu en ressors après ?
Enquêté : Bah déjà je suis
rincé déjà parce que c'est compliqué ! (rires) je
dors super bien derrière ! Tu es détendu, tu t'es fait plaisir,
tu es bien dans ta tête tu es bien dans ton corps, tu es fatigué
donc tu te reposes après ouais, tu te fais un jacuzzi ! (rires) Non mais
ouais tu es bien, tu es apaisé, tu es content d'avoir fait ta
séance de sport Ça ... je ne sais pas ça te remet dans le
contexte aussi ! Tu n'es pas juste en train d'essayer de monter des vagues,
c'est quand même la mer qui te le permet. On se rend compte que la force
de la nature est réellement supérieure à la tienne. On a
tendance à oublier des fois...
Enquêteur : Certes ! Et on en paye les frais ! (rires)
Tu m'as dit que tu préférais aller à l'eau avec des potes
tant qu'à faire, ces amis-là tu les vois en dehors des sessions
?
Enquêté : Ouais bah oui, la plupart des potes qui
font du surf, je les connaissais avant aussi. Sinon ceux que j'ai
rencontrés après sur les spots, euh, ouais ça m'arrive
d'aller de temps en temps boire une mousse avec eux.
Enquêteur : Et comment tu penses que tes amis qui ne
sont pas dans ce monde-là, te voient et parlent de toi, par rapport
à ta pratique ?
Enquêté : La plupart aimerait bien essayer... Et
sinon je ne pense pas que mes potes font forcément un rapprochement
entre ma pratique et moi... Si des fois ils me prennent pour un barjot d'aller
à l'eau quand il grêle et qu'il fait 8 degrés quoi !
(rires)
Enquêteur : On va parler de tes vacances : Parts tu en
vacances, si oui ou aimes-tu aller, où es-tu allé la
dernière fois ? Et pratiques-tu du surf ou une autre activité
sportive durant tes vacances ?
Enquêté : Bah là je reviens d'une semaine
à Milan ou je n'ai pas surfé mais je me baignais il faisait
chaud. J'ai été au ski une semaine en fait, donc j'ai
pratiqué le ski.
Enquêteur : Tu as un bon niveau ?
Enquêté : Euh ouais, j'en fais depuis longtemps
en fait. Et j'ai essayé le Snow aussi c'est top. J'ai été
en Afrique du sud en janvier aussi, j'ai toujours été
attiré par ce pays c'est magnifique puis en plus il y a de pures vagues
! Mais en vrai j'ai surfé que deux jours parce qu'on a passé plus
de temps à l'intérieur du pays mais c'était bien cool !
176
Annexe 7 : 2ème exemple de retranscription d'un
entretien
formel
Entretien semi-directif - Benjamin surfeur de 25
ans - Morlaix - le
10/05/2016
· Lieu : Le bar-café le commerce
à Morlaix
· Heure de RDV : 13h30
· Durée de l'entretien : 45 min
· Contraintes : durée de
l'échange limitée : retard d'un quart d'heure de
l'enquêté et obligation de retour à Quimper à 16h
pour l'enquêteur (donc départ de Morlaix à 14h30)
· Point positif : le lieu « neutre
» de l'entretien met l'enquêteur et l'enquêté sous la
même position. Aucun malaise
· Tenue de la grille d'entretien : Ok.
Certains thèmes ont toutefois pu être abordés que
brièvement
· Impressions : discussion fluide,
enquêté bavard, bons rapports, temps octroyé beaucoup trop
court.
|
Enquêteur : Alors pour commencer, peux-tu te
présenter tout simplement ? Quel âge tu as ? Qu'est-ce que tu fais
dans la vie ?...
Enquêté : Alors je m'appelle Benjamin, j'ai 25
ans, je suis technicien son dans le métier du spectacle. Euh j'habite
pas très loin de Morlaix, au Guerzit une commune de Plougasnou dans la
baie de Morlaix.
Enquêteur : tu habites là depuis toujours ?
Enquêté : Non, non, j'y suis depuis presque deux ans
là et sinon à la base je suis malouin. Enquêteur : Ah
ouais, ok, d'accord. Et tes parents sont tous les deux malouins ?
Enquêté : Non mon père est de, est
né à Morlaix, mes grands-parents habitaient à Morlaix
aussi en fait enfin dans la baie de Morlaix on va dire, et du coup je suis
arrivé là parce qu'on a une, une résidence secondaire ici
et moi vu que je travaille beaucoup dans le Finistère je, voilà
j'habite ici à l'année en fait.
Enquêteur : Ok, Ok. Donc tes parents habitent à
St-Malo et toi tu entretien la maison secondaire au Gerzit ! C'est cool
(rires). Sinon tu as des frères et soeurs ?
Enquêté : Ouais j'ai une soeur qui a 10 ans de plus
que moi en fait. Elle aussi habite St-Malo. Enquêteur : D'accord. Peux-tu
me rappeler ton parcours scolaire ?
177
Enquêté : Alors j'ai fait une scolarité
classique jusqu'au collège à Cancale, ensuite après
j'étais passionné de moto donc j'ai fait euh, très
tôt étant plus jeune j'ai fait des sports mécaniques, j'ai
fait de la moto de cross en fait, j'ai commencé à l'âge de
7 ans, 8 ans ...
Enquêteur : Dans un club ?
Enquêté : Ouais dans un club. Dans deux clubs
même parce qu'il y a deux ligues. Euh donc du coup, j'ai voulu faire de
la mécanique moto, donc j'ai fait un BEP mécanique moto que j'ai
obtenu sans trop de soucis. Ensuite j'ai fait un bac pro commerce, mais
toujours dans les métiers de la moto, donc là j'ai
travaillé en tant que magasinier dans un magasin de moto en fait.
J'étais en apprentissage. Et après j'ai eu mon bac euh et
après je me suis rendu-compte bah que c'était cool mais euh, je
ne pouvais pas forcément trouver une place facilement, sachant que mon
patron ça se passait très bien, il ne pouvait pas pourvoir un
post en plus euh. Donc bah voilà il y a ça et du coup j'avais
aussi autre chose qui me passionnais donc la musique.
Enquêteur : Tu pratiques un instrument ?
Enquêté : Euh très peu de guitare mais
c'est vraiment, sommaire quoi je ne me considère pas guitariste ! Ouais
je ne me considère pas musicien. J'ai fait pas mal de « didjine
» aussi donc mixer sur des platines de vinyles et de la composition aussi
sur ordi.
Enquêteur : Donc tu avais des platines chez toi ?
Enquêté : Ouais voilà donc du coup j'ai
fait une école qui me permettrais de faire de la technique son, et
d'apprendre quoi, donc j'ai fait ça et puis...
Enquêteur : Donc tu es allé où pour faire
ça ?
Enquêté : A Rennes, une école qui
s'appelle l'INSA donc qui dure 3 ans, ensuite j'ai fait des stages et j'ai
trouvé du travail. Et voilà maintenant, j'en vie et ...
Enquêteur : Tu es employé ou...
Enquêté : Non intermittent du spectacle en fait.
Donc c'est-à-dire que le principe c'est que je travaille pour plusieurs
employeurs, ça peut-être des contrats à la journée,
sous 2 jours ou sur 3 jours, euh, après je peux travailler avec des
groupes qui déclarent par exemple en ce moment je suis sur le festival
Art Rock à Saint-Brieuc tu vois pour un groupe donc euh...
Enquêteur : Tu es amené à bouger vachement du
coup ?
Enquêté : Oui, voilà je suis assez mobile
sur la Bretagne, un peu ailleurs aussi, ça m'arrive de voyager aussi.
Voilà enfin j'ai, je n'ai pas de routine en fait, je peux faire mes 35
heures en 3 jours des fois alors que les gens ils les font en 5 quoi et des
fois je vais travailler deux ou 3 jours dans la semaine.
Enquêteur : Donc ces jours et horaires de travail qui bouge
tout le temps ça ne te déplait pas ? Enquêté : Non,
non je trouve ça cool.
Enquêteur : Et par rapport au temps de loisirs, de sport
par exemple ...
Enquêté : ça peut-être un avantage
comme un inconvénient. En fait il y a des jours où je loupe
toutes les sessions parce qu'évidemment, il y a les bonnes conditions et
je travaille. Et moi je ne peux pas me
178
permettre de refuser du boulot et toute façon moi tout
ce que je peux prendre je prends quoi. Et j'ai un quota d'heures à faire
et forcément...
Enquêteur : Et puis même j'imagine que c'est en
acceptant le plus d'offre possible qu'on parle de toi après.
Enquêté : Oui bien sûr et puis, plus tu
travailles plus tu gagnes ta vie quoi, ça c'est clair donc euh, donc
voilà et puis des fois il y a aussi des bons côtés parce
que je sais que des fois, il m'arrive d'avoir des conditions le lundi en hiver,
ou un mardi et je sais que bah je peux y aller à n'importe quelle heure,
je n'ai pas de contraintes et puis il y a moins de monde et enfin il y a plein
de petits avantages quoi.
Enquêteur : Et tu pratiquais le surf avant d'avoir ton
boulot ou pas ? Enquêté : Non, ça va faire deux ans en
juillet en fait.
Enquêteur : Ah d'accord. On va revenir sur la pratique
plus tard, j'aimerais savoir ce que font tes parents dans la vie en fait ?
Enquêté : Mes parents sont retraités, les
deux. Enquêteur : Ok et quel était leur métier avant ?
Enquêté : Ils travaillaient dans les
métiers de la mer ils étaient conchyliculteurs,
c'est-à-dire qu'ils s'occupaient de produire enfin, entre guillemets je
ne sais pas si on peut dire élever mais, des huîtres et des moules
dans la baie du Mont-St-Michel ...
Enquêteur : Est-ce que tu penses que tes parents t'on
transmit un peu quelque chose ... ?
Enquêté : Bah oui, parce que tout petit
j'étais avec eux, j'allais à la marée avec mon
père, j'allais en mer enfin oui j'ai été habitué
très tôt à être dans ce milieu...
Enquêteur : La mer ça toujours été ton
milieu ?
Enquêté : Ouais voilà, j'ai fait aussi de
la voile un peu, enfin je suis passée par plusieurs, la mer ça a
toujours été un truc où mes parents m'ont mis là
dans aussi quoi...euh mes parents n'étaient pas surfeurs du tout, enfin
mon père a fait un peu de planche à voile, mais euh, il en
faisait pas en France, c'est quand ils partaient en vacances en fait, tous les
ans ils partaient en vacances dans les îles et du coup mon père
faisait beaucoup de planche à voile en fait là-bas. Parce que mon
père ne se baignait pas en Bretagne déjà, trop froid !
Donc il en a fait comme ça pendant une dizaine d'années en fait
à chaque fois qu'il partait en vacances.
Enquêteur : Et ils t'ont déjà emmené
en vacances ? Tu as essayé aussi la planche à voile en vacances
?
Enquêté : Bah moi je ne pouvais pas partir avec
eux parce qu'ils m'emmenaient souvent en période de vacances scolaires
mais voilà c'était compréhensible pour eux mais je n'ai
pas eu l'occasion de tester la planche à voile. Mais ce n'est pas
forcément un truc qui m'attire non plus au jour d'aujourd'hui, qui ne
m'a forcément attiré non plus avant.
Enquêteur : Tu m'as dit que c'était la voile par
contre que tu as déjà fait ?
Enquêté : Oui j'ai fait de la voile, du
catamaran, j'ai accroché ça par contre, mais après bah
ouais j'ai fait de la moto, ça me prenais le week-end la moto, des fois
le mercredi donc du coup la voile, je
179
n'avais pas forcément le temps d'en faire... Et
voilà ouais c'est uniquement pour des questions de temps.
Enquêteur : De moyens aussi ?
Enquêté : Non parce que ce n'est pas très
cher la voile. Enfin, si tu achètes un bateau évidemment
ça coute cher mais prendre des cours ça va encore, ce n'est pas
super onéreux comparé à la moto ou les sports
mécaniques, c'est hyper ce cher en général. La moto,
l'entretien, l'équipement etc.
Enquêteur : Et tu en faisais où de la voile ?
Enquêté : Cancale, un peu à Saint-Malo mais
à Cancale en général. Enquêteur : Et la moto tu as
arrêté complètement ?
Enquêté : J'ai arrêté à
l'âge de 18 ans ouais. Parce qu'euh, j'ai arrêté
progressivement, il y a une année où j'ai fait beaucoup moins de
compet en fait, parce que je me suis blessée aussi. En fait toute la
période où j'ai fait de la moto je me suis blessée
évidemment puisque c'est un sport dangereux. Et en fait à la fin
je me suis fait une bonne blessure au tibia péroné du coup
ça m'a empêché de faire de la moto pendant 8 mois, donc du
coup tu perds un peu le truc et puis c'était aussi dans la
période où je sortais en fait. Parce que je commençais
à avoir presque la majorité, donc je commençais à
faire la fête ! Sauf que la moto ce n'est pas très compatible avec
la fête parce que la fête tu le fais le week-end et la moto
c'était le week-end aussi. Donc ça ne marche pas.
Enquêteur : Donc après avoir arrêté la
moto à 18 ans tu as fait un autre sport plus tard ?
Enquêté : J'ai arrêté la moto
à 18 ans et je n'ai rien foutu jusqu'à ... jusqu'à 23 ans.
Euh parce que j'étais à fond dans mes études et mes stages
et tout, du coup le week-end je faisais du bénévolat aussi,
j'étais à fond de dans donc du coup je n'avais pas
forcément le temps et le si peu de temps que j'avais aussi
c'était pour voir mes amis et faire la fête, la famille etc. Donc
du coup j'ai arrêté de faire du sport pendant toute cette
période-là, ben après si je faisais un peu de vélo
quoi mais pour aller au boulot quand j'étais à Rennes mais bon je
ne sais pas si on peut appeler ça faire du sport mais bon. 7
kilomètres par jour, ce n'est pas énorme, je mettais plus de
temps en voiture qu'à vélo...
Enquêteur : Ouais donc c'était pour le
côté pratique quoi. Euh et du coup tu as commencé le surf
il y a deux ans ... là ça fait combien de temps que tu travailles
déjà dans le son ?
Enquêté : Dans mon domaine ça va faire
deux ans. Mais avant ça j'ai travaillé pendant deux ans et demi
en fait à Rennes dans un studio mais ça n'a pas tout à
fait quelque chose à voir avec ce que je fais maintenant. J'étais
plus dans la musique enregistré avant, maintenant je suis plus dans la
musique live.
Enquêteur : Et l'année où tu as
arrêté en studio, là tu as repris le sport où c'est
encore après ?
Enquêté : Non c'est vraiment quand j'ai
commencé à avoir plus de temps libre et puis que j'étais
aussi dans le coin du Finistère, du coup je savais que j'allais avoir
des conditions plus régulières en fait. Et voilà j'ai des
potes qui en faisait sur St-Malo et je me suis motivé je me suis dit ben
voilà je suis dans une bonne région pour, j'ai des spots pas trop
loin de chez moi...
Enquêteur : Donc ce sont tes potes qui t'on fait
découvrir la pratique c'est ça ?
Enquêté : En fait j'en avais déjà
fait un petit peu quand j'étais parti en pseudo colo en fait dans le
village ou mes parents vivent en fait. Il y a un foyer en fait des jeunes et
tous les étés ils organisaient
180
des voyages et quand j'avais 14, 15 ans, j'ai pu partir deux
semaines à Crozon en fait. Et du coup on avait fait initiation surf et
tout et je faisais déjà un peu de skate avant, enfin vraiment
très sommairement mais je, j'avais déjà eu une planche
entre les pieds et tout et l'initiation m'avait plu parce que j'avais
réussi à me mettre debout, enfin j'avais déjà
compris quoi...
Enquêteur : ça t'a bien marqué quand
même ?
Enquêté : Ouais j'avais trouvé ça
cool, après c'est vrai qu'à St-Malo c'est compliqué pour
en faire et tout, même si j'ai des potes qui en faisait, voilà,
j'avais la moto aussi.
Enquêteur : Là en fait tu avais aimé mais
ça n'avait pas déclenché non plus quelque chose...
Enquêté : Non dans le sens où je savais
que je ne pouvais pas pratiquer régulièrement en fait. Et donc
après je suis arrivée ici, j'ai vu que je pouvais pratiquer plus
facilement, donc après quand je m'y suis remis j'ai recommencé
sans prendre de cours en fait, je suis un peu autodidacte ...
Enquêteur : Tu avais acheté une planche...
Enquêté : Ouais je me suis racheté une
planche, basic une Bic, j'ai commencé à Santec à
côté de Roscoff en fait, c'est à 30 bornes d'ici quoi
même pas et du coup j'étais souvent là-bas, c'est un spot
assez facile pour les débutants, les vagues sont assez môles mais
voilà j'ai débuté là-bas, bon c'est un spot de
longboard aussi, c'est une vague très lente et il faut la chopper
très tôt en fait pour vraiment la surfer et en profiter en fait.
Donc voilà et après j'ai découvert aussi Locquirec parce
que j'ai de la famille qui habite à Locquierec depuis un certain nombre
d'années, ma tante du côté de mon père, mon cousin
germain et donc je me suis mis à aller là-bas petit à
petit et en fait c'est devenu mon spot dans le sens où l'hiver j'y vais
dès que je peux quand je ne travaille pas trop, j'y vais
régulièrement quoi. J'ai aussi rencontré des gens
là-bas qui sont cool, que j'aime bien retrouvé à l'eau et
que, et voilà il y a une bonne ambiance.
Enquêteur : Quand tu es arrivé là-bas tu
savais déjà vers où aller ? Tu avais déjà
entendu parler des spots ?
Enquêté : Ouais ouais, j'avais déjà
entendu parler des spots, au début j'allais beaucoup au Moulin de la
Rive, parce que c'est très sécurisant, comme spot. Euh Porza il y
avait les cailloux, je ne connaissais pas très bien, et on va dire que
le Moulin ça a tendance à marcher plus facilement que Porza on va
dire.
Enquêteur : Tu as commencé à rencontrer des
gens au bout de combien de temps à peu près ?
Enquêté : Oh quelques mois. En fait il y a aussi
le fait que mon cousin, il connait des surfeurs à Locquierec, donc c'est
arrivé plusieurs fois qu'on se croise puis naturellement bah on a
discuté etc
Enquêté : Ils t'ont donné des conseils et
tout pour débuter ?
Enquêteur : Ouais j'ai eu 2, 3 petits conseils, ils
m'ont aussi dit que voilà il fallait persévérer, que je me
débrouillais bien en fait, on m'a dit de faire attention à la
planche choisi, celle que j'utilisais parce qu'au niveau que j'avais, j'avais
peut-être des fois des planches un peu trop compliqués à
surfer et après c'était vraiment le côté autodidacte
aussi, à regarder les autres, les vidéos etc. Et l'année
dernière j'ai acheté une GO Pro je l'ai mis sur ma planche et
là c'était un déclic parce que je ne m'étais jamais
vu surfer en fait. Et ça c'est hyper important et euh, depuis que je
l'ai je regarde presque toutes mes sessions et j'essaie de filmer quelques
vagues, et du coup j'ai eu pas mal de déclique dans le sens où
181
j'avais pas mal de défauts à corriger, auxquels
je ne me rendais pas forcément compte et en fait plus ça va plus
ça me fait progresser. Je sais que je comprends plus de choses que je ne
comprenais pas avant, je me sens de plus en plus à l'aise...
Enquêteur : Pour toi le surf c'est une véritable
passion mais à quel point, tu pourrais arrêter là d'un coup
?
Enquêté : Bah ça serait compliqué en
fait, ça changerait beaucoup, euh j'en ai besoin en fait.
Enquêteur : Pourquoi tu en as besoin ?
Enquêté : Parce que c'est un sport que j'aime
beaucoup dans le sens j'aime bien être dans l'eau euh, je suis assez euh
comment... le fait d'être tributaire d'une force de la nature en fait,
parce que là une vague c'est une véritable force de la nature qui
est déclenché par des dépressions par pleins de
phénomènes météorologiques et en fait ça
euh, bah je trouve ça cool de pouvoir bénéficier d'une
énergie comme ça complètement gratuite et naturelle . Et
euh j'ai besoin de ça, j'ai besoin de la sensation aussi parce que c'est
très additif et puis j'ai besoin aussi de me retrouver dans l'eau, de ne
penser à rien d'autre qu'à ça et faire un peu le vide
ça fait du bien aussi, s'éloigner, bah tout le monde à des
tracas dans la vie, tu vois ça arrive etc. Comme l'était la moto
à l'époque pour moi aussi. A l'époque c'était
exactement pareil. Ça n'a rien à voir mais c'était un peu
un moyen d'évasion ...
Enquêteur : Et si tu compares la moto au surf, qu'est ce
qu'il y a de différent au surf ? Tu ne penses pas que tu pourrais
découvrir un autre sport et le remplacer du surf ? Pourquoi
spécialement le surf ?
Enquêté : Parce que c'est quelque chose
d'abordable aussi, ce n'est pas compliqué, tu achètes une planche
et une combinaison et tu vas dans l'eau et puis voilà quoi et ouais
alors après je gagne bien ma vie, je peux me faire plaisir, ça ne
me dérange pas de dépenser, de m'acheter deux combis en trois
mois parce que je veux juste que, j'ai envie de pouvoir faire deux sessions un
jour après l'autre en ayant des combis sèches tu vois. Mais
voilà aujourd'hui, là où je voulais en venir c'est que la
moto je n'aurais pas les moyens de m'y remettre aussi quoi. Mes parents quand
ils me finançaient et à l'époque on avait des sponsors et
tout ça nous aidait mais au jour d'aujourd'hui je serais incapable de...
ou alors si je rachète une moto, je ne ferais pas de la compet. J'en
ferais qu'en loisir et je n'en ferais pas hyper souvent.
Enquêteur : A quel fréquence tu surfs par semaine on
va dire ?
Enquêté : Bah en fait ça dépend
vraiment des conditions, ça dépend de mon boulot... Je pense que
si on fait une moyenne euh, ouais je pense que ça fait presque comme si
j'y allais une fois par semaine, je pense. Deux fois par semaine des fois, je
ne sais pas, il y a 52 semaines dans une année donc ouais je dois faire
une cinquantaine de sessions dans une année. Après ça
dépend des périodes, euh voilà peut-être qu'en
septembre je vais repartir je vais faire comme l'année dernière,
je vais repartir dans le sud-ouest et là bah je vais faire deux sessions
ou trois sessions par jour et puis euh ça va durer 1 semaine et puis
peut-être qu'après pendant 1 mois, je vais que trois sessions ou
quatre sessions enfin, ça dépend vraiment en fait mais ouais
c'est au moins 1 session par semaine. Si je moyennais sur l'année
ouais.
Enquêteur : Tu ne pourrais vraiment pas t'en passer ?
Où tu ferais autre chose, un autre sport pour te dépenser si ...
En fait quel est ton niveau d'addiction pour reprendre tes mots ?
182
Enquêté : Ouais j'aurais vachement de mal
à m'en passer, retrouver un autre sport qui me procure les mêmes
sensations, je pense en fait ce n'est pas vraiment facile après je pense
que... après c'est un autre sport, c'est beaucoup plus onéreux,
ce n'est pas tout à fait la même chose mais faire du kite à
mon avis tu peux retrouver un peu la même chose parce que tu peux faire
de la vague en kite aussi quoi. J'ai des potes d'enfance qui font du kite
depuis quelques années maintenant, qui font aussi un peu de surf et eux
ils surfent des vagues mais en kite en fait. Certains font du paddle aussi
parce que physiquement ils n'ont pas les conditions physiques pour faire du
surf et puis, ils n'ont pas envie de ramer ça leur fait chier enfin
bref...
Enquêteur : Tu me parles des sensations, tu peux m'en
parler un peu plus ? Qu'est-ce que tu ressens avant d'aller à l'eau
déjà, pendant que tu surfes et après ?
Enquêté : Bah avant d'aller à l'eau
déjà, quand je sais qu'il y a les conditions j'ai une sorte de,
d'impatience, je serais capable de rouler plus vite avec ma voiture pour
arriver plus vite au spot. Déjà ! Donc c'est une précision
déjà qui montre que tu es motivé, super excité mais
des fois, quand je sais que ça va être des grosses conditions, je
suis excité j'ai envie mais, mais j'ai une boule au ventre. Parce que je
sais que physiquement ça va être difficile et qu'il va falloir
être fort mentalement. Du coup des fois ouais, j'ai une petite
appréhension mais en fait c'est une pression mais une bonne pression.
C'est une pression qui est motivante, mais qui permet de ne pas oublier que,
qu'il faut s'écouter, qu'il faut réfléchir aussi, il faut
savoir que bah un jour tu vas être supers excité, tu y vas, tu te
dis que ça va être mortel, ça va être une pure
session et en fait tu te rends-compte que c'est trop gros tu te dis bah non je
n'y vais pas, je vais sur un spot de replis parce que si je vais là je
vais me faire « empouler »...C'est une question de condition de
niveau quoi en fait, si je continu à surfer comme ça, voire
même un peu plus et parce que forcément il y a un moment, quand tu
en bouffe, tu progresses et euh, je ne sais pas peut-être que dans trois
ans, je serais capable d'aller dans des conditions que aujourd'hui je ne suis
pas capable quoi.
Enquêteur : C'est un peu ton objectif ça
d'améliorer ta performance pour surfer du plus gros, du plus difficile
?
Enquêté : Ouais, ouais. Oui et non en fait. En
fait je pars du principe que le surf comme n'importe quel sport en fait il y a
un moment donné quand tu veux vraiment arriver à un grand niveau
et surfer des grosses vagues et bah il faut aussi euh, voilà il faut
avoir un entrainement spécifique enfin voilà il y a pleins de
choses qui vont avec il y a, un mec qui veut surfer du gros c'est comme les
pros quoi, il faut un physique, de la muscu, du cardio, une hygiène de
vie hyper clean, il ne mange pas n'importe quoi, et euh, voilà, je pars
du principe là que moi je veux rester en mode euh, c'est un loisir,
peut-être un jour de la compet mais au niveau Bretagne enfin tu vois
pas... Et toute façon, avant d'aller loin il faut déjà
être bon tu vois et, même les petites compétitions plus ou
moins amicales où il n'y a pas enfin tu vois se serait plus pour me
tester un peu, prendre le côté sympathique et puis ...
Enquêteur : Tu es assez compétiteur alors quand
même ?
Enquêté : Ouais je suis assez compétiteur,
ouais le côté compet, se retrouver par exemple avec un pote
à l'eau, je ne sais pas ça permet de tenter plus de chose.
Enquêteur : D'accord et pour en revenir au sujet
initiale, le « pendant » la pratique, qu'est-ce que ça te fais
?
Enquêté : Euh bah des fois j'en chie ! (rires)
des fois c'est dure, c'est très dure, mentalement et physiquement en
fait après c'est plus ou moins lié. En fait il y a un moment
quand tu sais que ça fait
183
deux heures que tu es dans l'eau et pour passer une barre, tu
te prends de grosses séries, tu n'as pas beaucoup de périodes et
c'est hyper dure de passer la barre bah un moment tu, tu sais que physiquement
tu es fatigué...
Enquêteur : ça t'arrives de faire demi-tour de te
dire, bon tant pis je n'y arrive pas ?
Enquêté : Ouais, ça m'est arrivé
quoi. Oui bien sûr que ça m'est arrivé, je pense qu'il y a
pleins de gens à qui s'est arrivé...
Enquêteur : Mais quand ça se passe bien ?
Enquêté : Quand ça se passe bien, bah
là c'est que du bonheur quoi ! Quand il y a grand soleil et qu'il y a on
va dire une taille de vague très ludique, on va dire parce que je pense
que dans le surf il y a un côté ludique et il y a un
côté technique. Ca dépend où tu surfes, ça
dépend ce que tu surfes comme planche, ça dépend de pleins
de chose en fait, de ta condition physique aussi ... mais il y a des moments ou
tes sessions c'est très ludique quoi, avec des vagues très
longues euh, avec des vagues d'école quoi. Tu vas à la Torche, la
première session de ma vie que j'ai faite à la Torche,
c'était il n'y a pas si longtemps que ça, je me suis
retrouvé dans des conditions pas très grosses, il y avait un
petit, ouais 1mètre et ben j'ai pris beaucoup de plaisir parce que,
voilà il y avait de la période, j'avais le temps de surfer une
vague, de la surfer jusqu'au bout, de revenir tranquillement, revenir au pic me
replacer de reprendre une vague... Donc ouais sinon je ne sais pas je suis
content, bah déjà le drop c'est, le take-off c'est
déjà pleins de sensations et après une fois qu'on est
parti sur une vague et qu'on ... qu'on est en rythme avec la vague, en fait on
se sent bien, on calcul et on, voilà qu'on sait qu'on peut faire des
manoeuvres voilà, c'est du bonheur quoi. Après je pense que je
n'ai pas assez de niveau pour ressentir autant de chose que ceux qui surfent
depuis plus de 4 ans déjà. Pour avoir les sensations il faut
prendre beaucoup de vague et je n'en suis pas forcément là pour
l'instant. Mais une fois je me suis retrouvé avec beaucoup de monde
à l'eau et en fait je l'ai bien pris parce que je me suis
retrouvé à faire du slalom et ça m'a fait faire des choses
que je n'aurais pas fait forcément, dans le sens où bah tu as des
gens qui remontent donc faut les éviter, tu fais de plus grosses
manoeuvres en fait, alors que des fois sur la vague tu vas avoir tendance
à accélérer vachement, parce que moi je suis quand
même un fanatique de vitesse à la base, et en fait tu te
rends-compte que quand il y a des gens bah tu te retrouves à, à
faire des grands virages et des fois tu te retrouves en parfait synchronisation
avec le déferlement de la vague, et en fait j'ai pris
énormément de plaisir. Il y avait des gens mais en fait j'ai vu
que j'avais un super feeling, j'ai géré la vague comme jamais. Ce
sont des sensations que je découvre petit à petit dans le sens ou
avant je ne faisais pas beaucoup de manoeuvres, j'en faisais de petites mais
pas toujours dans les règles de l'art, et là du coup il y a
pleins de posture que je commence à assimiler et du coup je me rends
compte que c'est plus facile et que je prends plus de plaisirs à surfer
quoi.
Enquêteur : De voir que tu t'améliores, ça te
donne plus envie d'en faire encore ?
Enquêté : Bah oui, carrément, en fait
c'est la progression aussi qui est motivante. Dans ma tête c'est j'y vais
j'ai envie de me faire plaisir, j'ai envie de tenter des choses. Il y a un
moment quand tu arrives à un très bon niveau de surf tu te fais
vraiment plaisir, même si quand tu débutes tu te fais
déjà plaisir, et plus tu avances, plus c'est additif en fait
parce que tu te rends compte de tes capacités, de ce que tu peux faire,
et voilà.
Enquêteur : Et après la session ?
Enquêté : Après la session j'aime beaucoup
parce qu'en fait, j'ai une sensation d'apaisement, de bien-être en fait.
Même des fois ça m'arrive, j'ai beaucoup bossé, euh, je
fais super attention à mes gestes
184
dans le travail mais il arrive que des fois tu as des petites
douleurs dans le dos, tu as forcé, tu as porté plein de trucs, et
bah le fait d'aller dans l'eau tu ressorts tu es léger tu es bien, bon
après il faut bien penser aussi à s'étirer parce que des
fois tu peux être aussi hyper tendu en sortant de l'eau parce que tu as
fait forcer tout tes muscles du dos, tu t'es crispé donc
voilà...
Enquêteur : Ah oui, oui c'est clair ! Euh sinon, on n'en
a pas parlé du tout mais les sites de pratiques, ça a une
importance pour toi ? L'environnement de pratique il est important pour toi
?
Enquêté : Euh ouais, il y a des endroits
où c'est hyper joli en fait euh, en fait c'est marrant, moi je
réagi assez comme ça, c'est qu'il y a des spots où
ça me donne envie d'y aller, et il y en a d'autre où ça ne
me donne pas du tout envie d'y aller, le minou par exemple, ça ne me
donne pas du tout envie d'y aller, ce spot là je ne sais il est, il
est... je ne sais pas, je le trouve froid en fait, il n'est pas avenant,
comparé aux blancs sablon qui n'est pas loin, un truc super beau tu
vois, avec du sable fin partout, dc ça je trouve ça beaucoup plus
avenant quoi. La Torche aussi c'est agréable d'y aller aussi je trouve,
St-Malo aussi est un super spot, ou tu as une vue imprenable sur les remparts,
donc ouais c'est assez important, après le jour où il y a une
piscine à vague dans le coin ça ne m'empêchera pas d'y
aller, au contraire quoi. Pour essayer, quand il n'y a pas les conditions, pour
bosser ma technique. Mais ça ne me fera pas arrêter d'aller dans
la mer parce que c'est différent mais ...
Enquêteur : Sur une échelle de 1 à 5,
l'importance de l'environnement dans ta pratique tu le placerais où du
coup ?
Enquêté : Ah je le placerais à 4 sur 5 on
va dire, 3.5 on va dire... Un spot qui ne me donne pas forcément envie
d'y aller euh, il faut vraiment qu'il y ait une pure vague et que, en fait
ça dépend il y a aussi l'aspect sécurisant du spot, il y a
pleins de paramètres qui rentrent en compte on va dire mais le
côté du paysage on va dire à une grosse influence sur
l'envie d'y aller.
Enquêteur : Tu ne penses pas du coup que la piscine
à vague au bout d'un moment tu en aurais marre d'y aller ?
Enquêté : Ah si si complètement ! Il y
aura du monde mais non mais j'irais de temps en temps après ce n'est pas
une activité où j'irais tous les jours ... Voilà c'est
comme ça c'est vraiment annexe quoi.
Enquêté : ok une question : Les potes que tu vois
à l'eau est-ce que ça vous arrive d'organiser derrière une
soirée avec eux euh ?
Enquêté : Mes amis d'enfance on sort plus trop
ensemble parce que eux ils sont du côté de St-Malo puis il y en a
pas mal qui bossent aussi dans des secteurs différents donc c'est vrai
que c'est hyper dure de se retrouver ensemble pour faire une session à
St-Malo et puis là-bas ce n'est pas très souvent que ça
rentre... Et les potes d'ici bah après ça fait que deux ans que
je surfe donc je vois des gens mais c'est vrai que je n'ai pas fait de
soirée avec eux. Après je pense que d'ici quelques années
ça ne sera pas pareil mais là ... mais euh, quand tu ne connais
pas trop les gens enfin les gens quand ils te connaissent qu'un petit peu, ils
ne vont pas dire oh bah tiens on va l'inviter tu vois ce n'est pas, il y a
ça aussi, de mon côté c'est pareil, je n'inviterais pas
tout le monde qui est à l'eau parce que je ne les connais pas
très très bien tu vois...
Enquêteur : Bon écoute c'est dommage que je dois
arrêter là, c'est dommage qu'on ne puisse pas échanger plus
longtemps ! Mais merci déjà pour ce temps que tu m'as
accordé, merci de t'être déplacé aussi !
Annexe 8 : Résultats d'enquête sur les
loisirs actifs des jeunes bretons
186
Avant-propos :
Ce document présente les résultats de
l'enquête auprès des jeunes, mise en place sur la période
mars, avril et mai 2016. Le questionnaire distribué a fait l'objet d'une
vérification et d'une validation auprès de la responsable du
pôle communication et numérique, avant d'être envoyé.
Il cible le profil « jeune » que nous avons choisi de
délimiter aux personnes âgées de 18 à 29 ans.
Effectivement, nous ciblons et tentons d'approcher dans cette catégorie,
les personnes aptes à partir en vacances de façon autonome et
sans enfants. Nous pensons que ce profil client réserve des
caractéristiques très spécifiques en termes de goût
sur les choix pendant les vacances, de recherche sur les activités
sélectionnées, de libertés, de comportement d'achat etc.
Le questionnaire a été distribué stratégiquement
dans deux types d'établissements pour cibler deux catégories de
jeunes. D'un côté, nous l'avons envoyé à des
établissements d'enseignements différents : les
universités, les instituts universitaires, les lycées proposant
des formations BTS (brevet technicien supérieur), des écoles
d'enseignement supérieur etc. Nous nous sommes focalisés
uniquement sur l'Académie de Rennes, et l'Académie de Nantes
(pour la Loire-Atlantique et le Maine et Loire ou des formations
spécifiques n'existent pas sur les autres départements
cités) puisque nous savons que d'une part, les bretons intègrent
l'une des premières clientèles touristiques du Finistère,
d'autre part, les étudiants possèdent en général,
lorsqu'ils peuvent partir en vacances, un tout petit budget. Cela appuie la
recherche de proximité avec le lieu de la résidence principale,
pour limiter la dépense d'argent et réduire les coûts de
transport. D'un autre côté, nous avons envoyé le
questionnaire à des foyers de jeunes travailleurs : Rennes, Quimper,
Brest, Nantes. Nous avons choisi ces villes afin de trouver une
cohérence géographique avec la cible étudiante.
L'intermédiaire de ces foyers avait pour but de toucher les jeunes
actifs, c'est-à-dire les jeunes travailleurs et les personnes en
recherche d'emploi. Ces deux voies de distribution augmentaient les chances
d'atteindre un large public dans cette catégorie d'enquêté.
Pour faciliter l'envoi et pour gagner le plus de réponses possible en un
temps restreint, nous avons opté pour la transmission par internet. Nous
avons créé un formulaire en ligne et l'avons envoyé aux
différentes adresses mails prévues à cet effet... En ce
qui concerne les établissements scolaires, nous avons pris le soin de
les sélectionner sur un trie aléatoire. Cependant et pour finir,
nous avons vérifié que le listing comprenait une
variété de formations pour s'assurer de rencontrer tous les
profils étudiants. Nous avons recueilli 21 réponses seulement des
jeunes en emploi et en recherche d'emploi. Ce résultat trop insuffisant,
nous avons décidé de se focaliser que sur les réponses de
la cible étudiant. Nous avons donc obtenu au total, 214 réponses
du 29 mars au 06 avril 2016. Nous avons recueilli et traiterons les 193 retours
des jeunes étudiants.
Profil des jeunes étudiants
Nous constatons par ces résultats que ce sont les femmes
qui ont le plus répondu au questionnaire.
|
Elles sont 75 de plus que les hommes à avoir
répondu soit,
|
38.4 % de plus.
|
Notre enquête a touché davantage les 18-23 ans que
les 24 et plus de 27 ans pour la catégorie étudiant. Plus de la
moitié des réponses (51.3 %) proviennent même des 18
à 20 ans. Nous pouvons déjà donc admettre que la suite des
résultats concerne majoritairement, les étudiants bac
|
+ 1 et bac + 2.
|
187
3. Dans quelle ville ou commune habitez-vous
?
Cité 10 fois
|
Cité 19 fois
|
Cité 60 fois
|
|
Lorient Vannes
|
Nantes
|
Brest
|
|
La majorité des provenances ne sont citées qu'une
seule fois. D'autres sont de nombreuses fois citées :
|
Brest, Nantes.
|
Notre questionnaire était introduit d'un texte
présentant notre situation d'étudiante à Brest. Nous
pouvons imaginer que par un effet d'empathie, les personnes étudiantes
sur cette ville universitaire se sont motivées à
répondre.
|
L'introduction comprenait aussi l'objectif de notre
enquête, et l'organisme qui nous permettait de la mettre en place. Au
regard des résultats, nous sommes tentés de dire aussi que la
majorité des répondants sont des finistériens et se
sentent donc davantage concernés par l'enquête.
|
188
Cité 1 fois
|
Angers
|
Goven
|
Paris
|
Quéven
|
Bannalec
|
Guipavas
|
Penmac'h
|
Rével (31)
|
Betton
|
Guisseny
|
Perros - Guirec
|
Riantec
|
Caden
|
Jugon-les-Lacs
|
Piriac-sur-Mer
|
Rosporden
|
Carantec
|
La Rochelle (17)
|
Plescop
|
Saint-Evarzec
|
Carhaix
|
Lampaul-Plouarzel
|
Ploemeur
|
Saint-Thégonnec
|
Dinan
|
Merzer
|
Pleubian
|
Saint-Agathon
|
Dirinon
|
Les Essarts(85)
|
Ploudalmézeau
|
Saint-Avé
|
Elliant
|
Levallois-Perret (75)
|
Ploërmel
|
Saint-Congard
|
Erdeven
|
Loperhet
|
Plouhinec
|
Saint-Renan
|
Ergué-Gabéric
|
Loudéac
|
Plouider
|
Saint-Gérand
|
Fouesnant
|
Missillac
|
Plouguerneau
|
Saint-Malo
|
|
Neuilly-sur-Seine
|
Ploumagoar
|
Thouaré-sur-Loire
|
|
Neuillac (17)
|
Ploumilliau
|
Vitré
|
|
|
Plounévez-Moëdec
|
|
|
|
Plouvorn
|
|
|
|
Pluguffan
|
|
|
|
Plovan
|
|
|
|
Pornichet
|
|
|
|
Pleudaniel
|
|
Cité 2 fois
|
Cité 3 fois
|
Cité 4 fois
|
Cité 5 fois
|
Auray
|
Quimperlé
|
Plouzané
|
Quimper
|
Douarnenez
|
|
|
|
Gouesnou
|
|
|
|
Guilers
|
|
|
|
Lanester
|
|
|
|
Lannilis
|
|
|
|
Lannion
|
|
|
|
Morlaix
|
|
|
|
Saint-Nazaire
|
|
|
|
Saint-Pol-de-Léon
|
|
|
|
Saint-Brieuc
|
|
|
|
56 % 6.8 %
17.8 %
2.1 %
Ici, les résultats montrent bien que les étudiants
originaires du Finistère sont, loin devant, les plus nombreux à
avoir répondu au questionnaire. Ceci prouve qu'ils se sont sentis plus
concernés par l'enquête.
|
A lire ainsi : 107 personnes ont cités des communes du
Finistère à la question
|
« Dans quelle ville ou commune habitez-vous ?
»
|
7 étudiants en Bretagne sont originaires d'autres
régions que de la Bretagne.
|
189
Provenance des réponses
|
NB de commune
s
|
Représentation en %
|
Finistère
|
107
|
56
|
Morbihan
|
34
|
17.8
|
Côtes-d'Armor
|
15
|
6.8
|
Ille-et-Vilaine
|
4
|
2.1
|
Loire-Atlantique
|
25
|
13.1
|
Région parisienne
|
3
|
1.6
|
Charente-Maritime
|
2
|
1
|
Maine-et-Loire
|
1
|
0.5
|
Vendée
|
1
|
0.5
|
Haute-et-Garonne
|
1
|
0.5
|
TOTAL
|
191
|
100
|
L'UBO à Brest correspond à l'établissement
d'où proviennent le plus de réponses. Ceci montre que beaucoup
d'étudiants habitants à Brest et intègrent
l'université de Brest. Près de la moitié des
réponses soit 48.2 %.
|
L'autre moitié présente des provenances
équitables entre plusieurs autres établissements.
|
L'objectif de l'enquête était en parti d'atteindre
des étudiants de provenances scolaires diversifiés. Nous allons
vérifier si le but a été atteint en portant un autre
regard sur les filières de nos répondants.
|
190
Etab.
|
IUT
|
|
BTS
|
NB
|
25
|
|
11
|
|
%
|
13.1
|
%
|
5.2
|
%
|
UBO UBS Univ Nantes IUT BTS Sage-femme ENSIBS IAE
Provenance établissements
13%
5%
7%
4%
7%
8%
7%
49%
4. Dans quel établissement scolaire ou
universitaire êtes-vous inscrit ?
Etab.
|
UBO
|
UBS
|
Univ Rennes 1 et 2
|
Univ Nantes
|
Univ d'Angers
|
NB
|
93
|
15
|
2
|
13
|
1
|
%
|
48.2 %
|
7.9 %
|
1 %
|
6.8%
|
0.5%
|
Etab.
|
Ecole de sage-femme
|
ENSIBS
|
ESA
|
Euria
|
IAE
|
NB
|
12
|
7
|
1
|
1
|
12
|
%
|
6.3 %
|
3.7 %
|
0.5 %
|
0.5 %
|
6.3 %
|
5. Quel est votre niveau d'étude et votre
spécialité ?
4 répondants n'ont pas précisé leurs
spécialités. Ces résultats présentent toutes les
filières et niveaux d'étude cités pour chaque
étudiant.
Les étudiants en Staps sont ceux ayant le plus
participé à l'enquête. Sont ensuite le DUT SID suivit de la
filière droit.
Ex de lecture : « 7 étudiants ont répondu
être en 3 année d'étude en économie et gestion
»
191
Spécialité/ niveau
d'étude
|
Bac +1
|
Bac + 2
|
Bac + 3
|
Bac + 4
|
Bac+5
|
TOTAL
|
STAPS
|
16
|
6
|
11
|
|
|
33
|
Langues étrangères
appliquées
|
3
|
7
|
3
|
|
|
13
|
science de l'éducation
|
|
|
1
|
|
|
1
|
Enseignement du Premier Degré
|
|
|
|
1
|
|
1
|
Finance
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Droit
|
5
|
9
|
1
|
3
|
|
18
|
droit des personnes vulnérables
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Economique et Gestion
|
4
|
3
|
7
|
|
|
14
|
Gestion des entreprises
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Finance et comptabilité
|
|
|
|
1
|
|
1
|
Comptabilité-contrôle-audit
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Actuariat
|
|
|
|
1
|
1
|
2
|
Administration économique et sociale
(AES)
|
3
|
2
|
|
|
|
5
|
Management des Unités Commerciales
(MUC)
|
6
|
1
|
|
|
|
6
|
Marketing des services
|
2
|
|
|
|
1
|
3
|
RH
|
|
|
|
1
|
2
|
3
|
sciences humaines et sociales
|
1
|
|
|
|
|
1
|
Ingénierie financière
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Droit des Espaces et des Activités
Maritimes
|
|
|
|
2
|
|
2
|
Administration Management Economie Organisation
(ameo)
|
|
|
|
1
|
|
1
|
statistique et informatique
décisionnelle
|
10
|
11
|
|
|
|
21
|
Econométrie et statistiques
appliquées
|
|
|
|
1
|
|
1
|
Info Com
|
|
|
|
2
|
3
|
5
|
SSSATI
|
|
|
|
3
|
1
|
3
|
Expertise performance et intervention (EPI)
|
|
|
|
1
|
|
1
|
Direction de structures
médico-sociales
|
|
|
|
|
1
|
1
|
tourisme et loisirs sportifs
|
|
|
|
2
|
|
2
|
Tourisme
|
3
|
|
|
|
|
3
|
Diplôme de
kinésithérapeute
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Diplôme d'orthophonie
|
6
|
6
|
1
|
|
|
13
|
Diplôme de sage-femme
|
|
6
|
2
|
|
3
|
11
|
Santé
|
1
|
|
|
|
|
1
|
Médecine
|
|
|
|
1
|
|
1
|
sciences maïeutiques
|
|
1
|
3
|
1
|
1
|
6
|
Management du Sport
|
|
|
|
|
1
|
1
|
Ingénieur mécatronicien
(ENSIBS)
|
|
|
1
|
|
6
|
7
|
Les réponses peuvent-être réparties sous
|
11 domaines d'études. Après les avoir
regroupé, nous pouvons constater que les réponses liés
à celui du sport sont les plus prépondérantes. (21 %)
|
Il ressort ensuite que les étudiants en formation dans le
domaine de la santé ont contribué énormément
à l'enquête avec
|
19 % des réponses.
|
192
7%
15%
15%
4% 3%
1% 1%
3%
spécialités
ité
19%
21%
11%
sport
droit
santé
tourisme
finance et stat
langues
gestion des entreprises
marketing info com
social éduc
environnemt
informatique électro
Domaine d'étude
|
NB de pers
|
%
|
Sport
|
39
|
21.1 %
|
Droit
|
19
|
10.5 %
|
Santé - médecine
|
34
|
18.8 %
|
Tourisme
|
5
|
2.8 %
|
Finance et Stat
|
27
|
15 %
|
Langues
|
13
|
7.2 %
|
Gestion des entreprises
|
28
|
15 %
|
Marketing info com
|
8
|
4.4 %
|
Sociale et éducation
|
6
|
3.3 %
|
environnement
|
2
|
1.1 %
|
Informatique électronique
|
1
|
0.5 %
|
Act. Sportive
s
|
Act.
musicales
|
Act.
manuelles
|
Act.
culturelle
s
|
Autres
activités
|
Aucunes
|
Sans réponse
|
Total act.
extrascolaire citée
|
124
|
7
|
3 (dessins,
peintures...
)
que, moto ...)64.4
|
7
(théâtre,
cinéma...)
|
3
(Informati
|
4
|
45
|
191
|
%
|
6.7 %
|
1.6 %
|
3.7 %
|
1.6 %
|
2.1 %
|
23 %
|
100 %
|
act sportives act musicales act manuelles act culturelles
act autres aucune act sans réponse
2%
2%
2%
activités extrascolaires
4%
6%
22%
62%
193
Ces données nous montrent à quel point
l'activité sportive est très pratiquée par les jeunes. En
interrogeant une diversité d'étudiants d'horizon très
différents, les retours attestent que plus de la moitié des
enquêtés pratiquent au moins une activité sportive
extrascolaire à l'année.
|
Nous avons admis précédemment que 39
étudiants répondant à l'enquête sont en STAPS. Sans
grande surprise et après vérification, ils pratiquent tous une
activité sportive extrascolaire. Cela signifie que sur les 124
répondants pratiquants une activité sportive extrascolaire
à l'année, 86 proviennent d'autres filières (69 %). 23%
des enquêtés n'ont donné aucune réponse à
cette question. Peut-être ne voulaient-ils pas divulguer trop
d'informations les concernant.
|
Nous pouvons peut-être imaginer qu'il y ait la même
proportion de pratiquants de sport sur ces répondants, alors nous
comptons 28 personnes de plus et nous arrivons à 151 pratiquants soit 7
9%
|
Le football est la première activité
pratiqué par nos répondants avec 16 pratiquantes. 23.3 % sont des
hommes. Les autres activités du TOP 5 ont des résultats beaucoup
plus répartis entre 9 et 6 fois citées. Nous pouvons constater
toutefois que 3 sports collectifs apparaissent dans ce premier classement : le
football, le handball et le basketball. La musculation est
représentée par autant d'homme que de femme avec tout de
même une légère dominance pour les hommes. Lorsque l'on y
ajoute la course à pied et le fitness, la tendance bascule et ce sont
les femmes qui dominent sur ces activités.
|
Nos résultats montrent que seules les femmes pratiquent la
danse et l'équitation. I s'agit de deux pratiques très
féminines.Aucunes activités du TOP 5 est un sports de nature.
Seule la course à pied peut éventuellement entrer dans cette
catégorie.
|
Le TOP 5 représente seulement un peu plus de la
moitié des réponses. Nous pouvons conclure que nous sommes face
à une grande hétérogénéité des
réponses donc des activités pratiquées à
l'année par nos répondants.
|
pratiquée par nos répondants.
TOP 5
|
Classement
|
Activité sportive
|
Part des reps sur les
123 répondants
|
1
|
Football
|
13 %
|
2
|
musculation
|
7.3 %
|
3
|
Handball & Equitation
|
Chacune 6.5 %
|
4
|
Basketball
|
5.7 %
|
5
|
Fitness, danse, course à pied
|
chacune 4.9 %
|
TOP 5
football musculation handball équitation basketball
fitness
danse
course à pied autres réponses
194
Parmi les 123 activités sportives citées,
nous avons élaboré un classement afin de savoir quelle est la
première activité
Voici des tableaux présentant toutes les
activités sportives énoncées :
Nous avons tenté de ranger par genre, toutes les
activités nommées par nos jeunes enquêtés.
|
Ils sont plus nombreux à apprécier le football,
le basketball, le handball, c'est-à dire des sports collectifs. Ceci est
peut-être dû à l'âge de la majorité de nos
enquêtés (entre 18 et 21ans). C'est un peu plus tard en
général que les pratiquants de sports quittent ou ajoutent une
activité libre à leurs loisirs.
|
Sports à ballon ou à
raquette
|
Sports remise en forme
|
Sports artistiques
|
Sports de combat
|
Football
|
16
|
Fitness
|
6
|
Danse
|
6
|
Aikido
|
1
|
Basketball
|
7
|
Musculation
|
9
|
Capoeira
|
1
|
judo
|
2
|
Handball
|
8
|
Zumba
|
1
|
|
|
Pancrace
|
1
|
Tennis
|
3
|
|
|
|
|
Karaté
|
3
|
Tennis de table
|
2
|
|
|
|
|
Boxe
|
1
|
Total
|
35
|
Total
|
16
|
Total
|
7
|
Total
|
8
|
Sports nautiques & aquatiques
|
Sports terrestres terrain naturel ou
aménagé
|
|
Natation
|
2
|
Equitation
|
8
|
Planche à voile
|
1
|
Escalade
|
2
|
windsurf
|
1
|
Course à pied*
|
6
|
kit surf
|
1
|
cyclisme
|
1
|
bodyboard
|
1
|
Athlétisme
|
4
|
surf
|
2
|
|
|
Total
|
8
|
Total
|
21
|
Sport aérien
|
pilotage
|
1
|
Total
|
1
|
195
*Activités nommées sous différents noms :
course à pied (3 fois), running (2 fois), jogging (1 fois)
Les étudiants interrogés pratiquent pour plus de
la moitié, leurs activités depuis 6 ans ou plus. Nous voulions
interroger l'implication des jeunes dans une pratique pour déterminer si
le phénomène de « zapping » concernait cette tranche
d'âge. Ici, nous nous apercevons que ce n'est pas du tout le cas.
30.6 % pratiquent leurs activités depuis 1 ans
jusqu'à 5 ans.
196
Profil des vacances des jeunes
197
La question 8 laissait la possibilité de ne donner qu'une
seule réponse afin de voir quel style de vacances passe en premier
choix. Ils sont une majorité à préférer vivre des
vacances festives, où l'ambiance « fête » est au
rendez-vous. A priori, nous retrouvons cet environnement dans les festivals,
dans les bars et les boîtes de nuit. Pour 17.6 % des cas, nos
interrogés recherchent en premier lieu de la convivialité. Qui
dit convivialité dit « convives ». Pour être convive, il
faut qu'il y ait plusieurs individus ensembles. Les personnes ayant
donné cette réponse parlent forcément de vacances en
groupe. Elles désirent alors des vacances loin des tensions, des
disputent et de la négativité mais au contraire, une bonne
ambiance, des échanges sincères et amicaux. 15 % des
répondants recherchent le repos. Cette dernière réponse
contraste complètement avec celle de la festivité qui demande de
l'énergie et qui impose du bruit et une faible quantité d'heures
de sommeil. Peut-être que quand les uns cherchent le repos pour se sentir
mieux et être plus en forme, les autres cherchent à remplir leurs
vacances de sorties pour se sentir mieux avec une sensation de « bonne
fatigue ». Ce qu'ils les rapprochen doit-être le fond de ce qu'ils
quêtent. : ne plus penser à rien. Il s'agit ici de deux
façons différentes de considérer avoir «
profité » de ses vacances. Vient seulement en
|
4ème position le dépaysement avec 12.4% de
réponses. Finalement, nous pouvons remarquer que pour les jeunes, les
vacances ne rimes pas forcément (en premier lieu) avec l'envie de partir
vers un ailleurs, loin de chez eux, voire de nouveaux horizons comme nous
considérons souvent l'objet d'un départ en vacances. Mais elles
riment avec l'envie de faire la fête. Nous imaginons que c'est une chose
qu'ils font déjà toute l'année, mais qu'ils souhaitent
faire beaucoup plus le temps des vacances car ils en ont la
possibilité.
|
198
71.5 % des enquêtés déclarent
préférer avoir préparé à l'avance ses
vacances pour tous les côtés pratiques (choix de la destination,
logement, transport ...) mais laisser place au « dernier moment »
pour ce qui concerne les loisirs.
A travers ces résultats, nous découvrons ici
plausiblement deux choses ressenti par nos répondants : le besoin
rassurant et sécurisant d'un voyage préparé et le besoin
de liberté de choix et de décision (que l'on ne peut avoir dans
une offre packaging).
Le voyage « backpackers » représente 18 % des
réponses. La prise de risque plus établie et
vérifiée chez les jeunes ne se dévoile pas vraiment dans
cette enquête bien qu'ils soient 35 à opter pour ce genre de
vacances.
199
La préférence pour la convivialité et la
notion de groupe présentée à la question 8 est fortement
évoquée ici dans la question
|
10. Effectivement, 71 % de nos répondants
préfèrent partir avec plusieurs personnes membre de la famille ou
amis. 55.4% est le pourcentage d'individus préférant partir avec
plusieurs amis en vacances. Nous pensons que l'âge de la majorité
de nos répondants âgés de 18 à 20 ans, joue sur les
réponses ici. Effectivement, la possibilité que ces jeunes soit
en couple est beaucoup plus moindre que les 21 à 24 ans ou les plus de
25 ans par exemple. Partir entre amis est donc beaucoup plus
prévisible.
|
Malgré tout, le voyage des jeunes semble beaucoup plus
tourné vers le désir d'être entre plusieurs amis et ceci
s'explique aussi, par l'absence de vie de famille et d'enfants à
charge.
|
200
Cette question avait pour but de rejoindre la
8ème question du questionnaire afin de voir si notre opinion
vis-à-vis des jeunes et de la recherche de festivité est conforme
à la réalité. Nous avions pensé aux bars et aux
boites de nuit comme lieu de festivité. Ceci est approuvé par 20
% des répondants à l'enquête. Contrairement à ce que
nous pouvions imaginer, la sortie dans les bars et les boîtes de nuit ne
constitue pas la seule et unique chose que préfère faire les
jeunes durant les vacances. Il s'agit de la première chose qu'ils
pensent et cherchent à faire pendant les vacances mais, les
résultats à la question 12 démontre finalement que la
« farniente » et les balades vélo ou vtt sont toutes aussi
importantes. Il est vrai que malgré tout, faire la fête et sortir
le soir ne peut se cumuler aussi souvent qu'ils le souhaiteraient (fatigue et
lassitude). Cette activité est donc interposée par de la «
bronzette » à la plage et de la balades à pied ou à
vélo.
|
« Se reposer » pendant les vacances était
très approuvé à la question 8, n'a toutefois
été coché que par 9.7% de nos jeunes enquêtés
ici dans la question 12. La raison se trouve peut-être dans le choix de
réponse « Bronzer quand c'est possible » qui représente
20.5% des réponses. Le repos peut passer aussi par la pratique de «
farniente » ». La première réponse donnée
à cette question 12 est « faire des balades à pied ou
à vélo ». Cette réponse se place
légèrement devant le désir de bronzer et l'envie de sortir
dans des bars et boites de nuit. L'écart est très faible entre
ces 3 possibilités. Nous pouvons confirmer que ces trois pratiques sont
autant appréciées les unes que les autres.
|
Arrive en 4ème position la pratique
d'activité physique ou sportive. Notre première recherche
effectuée en amont de cette enquête montrait que pour les
séniors et les familles, cette pratique était loin de dominer
leurs vacances. Ici, bien que ce ne soit l'une des premières
réponses choisies, nous nous apercevons que la pratique
d'activité physique et sportive est nettement plus présente
durant les vacances des jeunes (15.9
|
%). Elle reste largement au-dessus de la 5ème
réponse qui représente l'envie de se reposer avec 9.7 % des
voix.
|
NB : les enquêtés ne pouvaient choisir qu'une
réponse. Nous pouvons imaginer qu'avec plusieurs possibilités de
réponses, l'activité physique et sportive aurait trouvé un
pourcentage beaucoup plus élevé puisqu'il s'agit de celle qui se
rapproche le plus des premiers réponses.
|
Alors que l'activité physique ou sportive ne
représentait que
|
15.9% des réponses à la question 12, nous voyons
qu'ici, elle est largement inscrite dans les habitudes des jeunes en vacances.
Peut-être qu'elle n'entre pas toujours dans l'objectif des vacances mais,
pour la majorité qui établissent leurs choix de loisirs au
dernier moment, l'activité physique ou sportive intervient finalement au
moins une fois pendant les vacances. D'ailleurs, certaines activités se
pratiquent dans un objectif autre que d'avoir le simple plaisir de faire
l'activité. Par exemple, nous concevons que quand le pratiquant de
kite-surf pratique ce sport pour ce qu'il lui procure (sensations,
bien-être etc.), le pratiquant de randonnée vélo ou vtt
lui, pratique surtout pour pouvoir découvrir un lieu ou un paysage de
façon plus ludique qu'en voiture. Ainsi, 35.1 % des jeunes
répondants considèrent pratiquer de la randonnée
pédestre. Nous parlons d'une considération puisqu'en effet, les
différences entre balade et randonnée sont peu connues et peu
comprises par le grand public. Dans le cadre de notre étude qui est de
prendre en note les activités aussi bien sportive que juste «
physique », ces réponses peuvent-être tout de même
considérées. Aussi, nous avons remarqué
précédemment l'importance des balades pendant les vacances.
L'objectif est également de percevoir toutes les activités qui
amènent à un surpassement d'une fatigue physique.
|
201
202
La plupart des réponses intègrent non pas une
mais plusieurs activités physiques ou sportives (c'est la raison pour
laquelle, le total des pourcentages dépassent les 100 %). Cela montre en
conséquence qu'il se peut que, non seulement cette pratique
intègre les vacances sans être l'objet principal de ce temps
libre, mais en plus, elle est souvent et à plusieurs reprises,
utilisée pendant les vacances. 3 pratiques dominent : la
randonnée pédestre (ou les balades à pied), la
randonnée vélo ou vtt (ou les balades vélo ou vtt) puis le
canoë-kayak que nous pouvons nommer comme la randonnée ou la balade
en canoë-kayak, puisque l'on emprunte ce matériel pour cette
utilisation. Notre hypothèse est telle que finalement, les jeunes
semblent majoritairement pratiquer des activités physiques ou sportives
pour découvrir des lieux et des paysages, propre à une
région et une destination. Il s'agirait davantage d'un moyen de
locomotion ludique (en remplacement de la voiture) pour visiter des sites. Ce
sont aussi les moins coûteux ou gratuit, facile d'utilisation,
très associés aux vacances car peu utilisés pendant la vie
quotidienne. Le ski et les raquettes à eux deux constituent 30.2 % de
réponses. Ces deux activités sont possibles qu'à certains
endroits en France et à l'étranger. Ce sont des activités
spécifiques et rares car elles ont la chance d'avoir
énormément de succès et de distinction (les
activités de glisse sur la neige surtout). C'est pourquoi nous ne disons
pas « je pars en vacances en montagne aux vacances d'hivers » mais
|
« je pars au ski ». Dans ce cas, la pratique est
plus parlante et éloquente que la destination. Ce qui fait le
succès d'un lieu, d'un site ou un environnement est l'activité
sportive. Nous voyons bien par ce résultat, qu'une part relativement
grande de nos répondants est véritablement tournée vers
l'activité sportive en vacances, déjà en hivers.
Après avoir vérifié la véracité de ces mots
dans nos résultats sauvegardés, effectivement, en
général, l'attrait pour un sport révèle la pratique
ou une attirance du moins pour un autre sport sur d'autres vacances. Par
exemple, les personnes qui aiment et pratiquent le ski, sont sujettes à
aimer et pratiquer un ou plusieurs autres sports sur une autre saison. Les 30.2
% de pratiquants de ski et de raquettes sont donc un bon indicateur bien que
l'activité ne soit pas praticable en Finistère.
|
203
Certaines activités demandent un engagement plus
accentué que la randonnée pédestre, vélo ou
canoë-kayak. Nous entendons par engagement, une envie plus significative
que le simple déplacement ludique, une recherche différente que
le simple fait de découvrir un lieu en se mouvant de façon
ludique. Nous voulons parler entre autres, de la plongée et de la
pratique du surf. Chacun obtient respectivement, 12.4% de nombre de fois
cité et 17.5 %. La plongée est une pratique sportive fortement
associée à une pratique de vacances. Un prestataire d'offre de
plongée sous-marine en Finistère, avec qui nous avons
échangé, reçoit (en haute saison surtout) continuellement
de la clientèle touristique venue pour essayer l'activité.
Cependant, il semblerait qu'un bon nombre de clients soient fidèles
à la pratique. Ce prestataire reçoit en effet de mêmes
groupes chaque été. Aussi, un entretien informel passé
à Brest avec un couple de jeunes sortant d'une séance de planche
à voile, nous ont affirmé qu'ils pratiquaient
régulièrement et au même endroit de la plongée
pendant leurs vacances. Le résultat pour la pratique de surf n'est pas
seulement lié à l'effet de mode qui lui est propre actuellement
mais, dépend fortement de la provenance des réponses. En
Bretagne, les possibilités de pratiquer du surf sont très
grandes. Il existe énormément de spots et d'écoles de
surf. De notre point de vu, la pratique du surf est un véritable
déclencheur de voyage organisé, seul ou entre amis. Les
pratiquants de cette activité, selon nous et parce que l'activité
réclame peu de moyens financiers et matériels, auraient tendance
à la pratiquer en Bretagne comme ailleurs en vacances. Celui qui
pratique toute l'année pratique aussi en vacances et choisi sa
destination selon les possibilités de pratique. Nous pensons que c'est
également le cas pour de nombreuses autres pratiques nautiques ou
aquatiques qui représente au total ici 169 réponses sur 439 soit
38.5 % ce qui n'est pas négligeable. Chacune des activités
nautiques et aquatiques sont peu représentées notamment parce
qu'elles sont plus nombreuses (et moins accessibles) que les activités
terrestres qui sont aussi moins connues et commercialisées pour
certaines. Nous constatons tout de même que chacune d'entre elles
trouvent sont publics jeunes.
|
204
Nous avons vu tout à l'heure que nos jeunes
enquêtés aimaient que le voyage soit pré-organisé
mais que les activités de loisirs ne le soient pas.
|
L'organisation des activités divertissantes se fait alors
sur place directement, ce que ne permettent pas les voyages tout
organisés proposés par des groupes opérateurs par exemple.
Nous avions signifié que cette inclinaison évoquait une certaine
recherche de liberté. En règle générale, les
vacanciers deviennent de plus en plus exigeants et sont très regardants
sur tout (prix, encadrement, propreté locaux et matériel,
politesse du personnel etc.) ils aiment avoir le choix et confectionner leurs
propres programmes d'activités. Par répercussion, ils attendent
de l'offre touristique (hébergement, restauration, loisirs ...) qu'elle
soit flexible, maniable et adaptable. C'est le cas pour la prise de
décision mais il en est de même pour la consommation des produits
et services. La liberté est poursuivie aussi bien dans la
préparation, que dans l'action telle que dans la pratique d'une
activité physique ou sportive. Nous avons la preuve à travers
cette dernière question portant sur le mode de pratique : libre ou
encadré.
|
77.4 % des enquêtés préfèrent
pratiquer leurs activités physiques ou sportives de manière
autonome, c'est-à-dire sans moniteur ou tous types d'encadrements.
Certaines pratiques exigent inévitablement un encadrement lorsque
l'activité présente trop de risques par exemple. Parfois ces
mêmes activités sont desservies par le biais de location mais la
présentation d'un diplôme attestant la capacité d'autonomie
est indispensable.
|
Dans cette catégorie d'activité, nous pensons par
exemple à la voile et au kit-surf.
|
205
Plus tôt dans le traitement des réponses, nous avons
estimé que la grande majorité des jeunes pratiquait non pas une
mais plusieurs activités physiques ou sportives durant les vacances.
Nous avions présumé que la plupart ne prévoyaient pas et
n'envisageaient pas inéluctablement de pratiquer une activité
physique ou sportive mais que bien souvent, tout compte fait, ils s'adonnaient
à en pratiquer une ou deux, sans trop y réfléchir. Les
résultats de la question 15 apportent une précision et une
démonstration supplémentaire, celle que pour plus d'un cas sur
deux, le jeune pratique plusieurs activités variées durant toute
la durée des vacances. Ils ne se contentent pas d'en pratiquer qu'une
mais s'adonne ou expérimente plusieurs activités. Quand nous ne
sommes pas dans ce cas de figure, le jeune pratique une activité
ponctuelle selon l'envie.
206
Cette question avait pour but d'évaluer dans une
généralité, l'importance de l'activité physique ou
sportive durant les vacances des jeunes. « 1 » correspondant aux
personnes accordant le moins d'importance à ces activités et 5
illustre bien sûr celles qui jugent la pratique d'activité
physique ou sportive importante durant les vacances. Nous entendons par
importance, à la fois la place en temps et la place qu'elles prennent
d'un point de vu affectif. Nous pouvons voir ici qu'elles se situent entre 3 et
4.
|
Nous pouvons donc interpréter dans un ordre logique que
1 représente « très peu d'importance », 2 « peu
d'importance », 3 « assez d'importance », 4 «beaucoup
d'importance » et 5 « énormément d'importance ».
Alors, 67.6 % de répondants placent les pratiques d'activités
physiques ou sportives entre assez ou beaucoup d'importance.
|
9.4% leurs attribuent énormément d'importance.
Nous avons dès lors 77 % des jeunes enquêtés qui accordent
assurément un intérêt aux
pratiques d'activités physiques ou sportives et 29.9 %
qui n'en accordent peu et très peu d'intérêt. Dans les
résultats précédents, nous avions 21.6
|
% de personnes ne pratiquant aucune activité de ce type
pendant les vacances, ces pourcentages ne sont pas extrêmement
éloignés l'un de l'autre.
|
Cette question présente des résultats très
rapprochés pour plusieurs possibilités de réponses. Elle a
pour but de déterminer en général puis ensuite, pour
chaque type d'activité et profil jeune, ce qu'ils recherchent en
s'adonnant par une démarche volontaire à des pratiques physiques
ou sportives. En terme général, il s'agit pour 25.7 % des cas de
garder une bonne hygiène de vie même durant les vacances. Les
randonnées (les réponses les plus données) permettraient
alors à la fois de se déplacer de façon ludique et de
s'activer physiquement afin de trouver, même sur un temps de vacances
où le « lâcher prise » est plus présent, une
manière de garder une bonne hygiène de vie, c'est-à-dire,
une dépense physique pour le maintien d'une bonne santé. Il
s'agit pour 23.4 % des cas d'essayer une nouvelle activité qui les
tentent. Différentes activités ne sont accessibles ni partout, ni
financièrement, ni techniquement, ni par conséquent,
continuellement. Certaines sont, nous l'avons dit, très associées
à un temps de vacances pour ces raisons notamment. Les activités
émanent du monde du nautisme par exemple font à notre avis,
parties intégrantes de cette catégorie d'activités
difficiles d'approche. En Bretagne et en Finistère, nous y trouvons ces
activités en grands nombres. Nos répondants sont par ailleurs
bretons et peuvent plus facilement envisager ces activités. De plus nos
échanges avec certains pratiquants et certains offreurs nous ont ouverts
une voie de réflexion sur les activités nautiques et aquatiques.
Il est vérifiable qu'une personne pratiquante d'une activité
nautique ou aquatique est tentée, voire a même essayé une
ou plusieurs autres activités de ce milieu. Si elle ne l'a pas encore
essayé, elle envisage à l'avenir de le faire. Aussi, une personne
pratiquante d'une activité nautique ou aquatique, dont sa situation
matrimoniale est en cours de changement ou s'apprête très
bientôt à évoluer (nouveau compagnons, arrivé d'un
enfant...) songe et se projette dans une activité nouvelle accessible
pour un nombre plus élevé mais, ne s'imagine pas quitter ce
milieu. Il semblerait que le nautisme connait des spécificités
affectives qui lui sont propres et que d'autres activités de nature ne
connaissent pas, ou peu. Les jeunes sont très enclins à la
nouveauté et aux nouvelles expériences comme nous pouvons le lire
et ceci semblerait d'autant plus vrai, pour quelqu'un qui a rencontré le
monde du nautisme. A vérifier lors des entretiens formels. Enfin, pour
18.6 % des cas, la
0
pratique se lie directement à la découverte d'une
destination. Ceci rejoint de nouveau la pratique de la randonnée
pédestre, vélo vtt et canoë-kayak et
notre opinion évoqué précédemment sur
le sujet.
|
Représentation et perception du Finistère
Nous avions posé cette même question à nos
enquêtés (pour la grande majorité sénior et quelques
familles) lors de l'étape exploratoire afin de comprendre comment chaque
profil de touristes perçoit le Finistère d'une part, et afin de
savoir sur quelle image le département fonctionne et si les leviers
qu'il utilise est en concordance avec la réalité, d'autre part.
Nous avions observé que pour 42 % d'entre eux le Finistère leur
évoquait la mer. Pour 25.3 % il leur évoquait une
diversité de paysage et pour 16.2 %, de nombreuses possibilités
de randonnées. Lors de la rédaction de ce nouveau questionnaire,
nous avons repris cette même question afin de déceler le point de
vu d'une clientèle jeune. En ce qui concerne l'évocation de la
mer, les avis divergent peu et se ressemble au contraire. Il est
désormais évident que pour toutes catégories de
clientèles confondues, le
|
Finistère fait penser à la mer. 11.3 % des
jeunes enquêtés assimilent le Finistère à une
diversité de paysage. Ce résultat est faible comparé
à 25.3 % des séniors. Le Finistère évoque de
nombreuses possibilités de randonnées pour seulement 2 % des
enquêtés jeunes contre 16.2 % des séniors. La
différence de perception du Finistère découle sur une
différence d'activité pratiquée (ou non) sur le
département en vacances plus ou moins visible.
|
Effectivement pour tous, les paysages sont
indéniablement variés en Finistère, la randonnée
pédestre par exemple est donc une activité phare. Tout le
département est perçu comme très lié à la
mer, mais tous ne pratiquent pas forcément une activité en mer
pourtant, il propose une gamme très variées pour tous les
âges. Le Finistère représente pour les seniors à
seulement 1.3 %, les activités nautiques. Pour nos jeunes
enquêtes, cette représentation concerne 7.7 % d'entre eux. C'est
finalement très peu pour des bretons mais déjà beaucoup au
vu des autres possibilités de réponse.208
|
Autres :
Le temps capricieux en Finistère n'échappe pas
à certains des jeunes enquêtés. 12 personnes sur 21 soit,
un peu plus de la moitié des personnes ayant répondu « autre
» se représentent le Finistère par la pluie et le mauvais
temps en général.
209
la mif ???
|
Vent et pluie
|
La fin de la terre
|
La pluie
|
Le temps
|
La pluie
|
La pluie
|
la pluie
|
Rien de spécial
|
les nuages^^
|
froid
|
Pluie
|
La pluie
|
La pluie x')
|
Humidité, pluie...
|
la Bretagne
|
Mon chez moi
|
Festival du Bout du Monde
|
Le stade brestois
|
Famille
|
Rien
|
Pour la majorité de nos jeunes répondants bretons,
le Finistère ne fait pas parti des possibilités de leurs futures
vacances. Deux freins ont majoritairement été manifestés :
La connaissance prononcée du département ou de la Bretagne. Le
fait d'y habiter peu donner l'impression de connaître le coin, il serait
intéressant de savoir si ces personnes se sont véritablement
déplacées sur différents sites du Finistère. La
recherche de dépaysement est nettement évoquée.
Deuxième chose, le temps capricieux propre à la Bretagne voire au
département, le manque de chaleur (dans l'air comme dans l'eau) et le
manque de soleil. Notons tout de même que pour 43 % d'entre eux, le
Finistère peut être une destination future de leurs prochaines
vacances. La première raison donnée est qu'ils considèrent
que les paysages et les découvertes en Finistère sont très
nombreux et différentes d'un endroit à un autre. Ensuite l'amour
de la Bretagne est tellement fort, qu'ils pourraient y rester à
l'année même sur les temps de vacances. Enfin, la proximité
et la multitude de terrains de pratique a été mentionné 11
et 10 fois.
Oui
|
Nb
|
Non
|
Nb
|
Proximité
|
11
|
Temps capricieux - recherche chaleur et soleil et mer plus
chaude
|
30
|
Dépaysement (Diversité de paysages en
fonction des départements, toujours des lieux à
découvrir)
|
33
|
Seulement une destination de week-end
|
3
|
Retrouver des amis et de la famille
|
5
|
Voiture indispensable
|
1
|
Amour de la Bretagne/ du Finistère
|
15
|
Billet avion trop élevé
|
|
Prix abordable
|
5
|
Peu d'intérêt culturel
|
3
|
|
|
Mentalité de jeunes sur place
|
1
|
La mer
|
1
|
Préférence pour les pays étrangers
|
14
|
Rejet de la chaleur
|
1
|
Connaissance du département (habitant ou venu plusieurs
fois en vacances déjà)
|
31
|
Couper avec la routine sans partir très
loin
|
1
|
Recherche vrai dépaysement (sud en trottre)
|
24
|
Multitude de terrains de pratiques sportives
|
10
|
Pas d'intérêt
|
8
|
Bons festivals
|
7
|
Morbihan plus attractif
|
1
|
Présence de nombreuses plages
|
1
|
Rejet de la Bretagne
|
1
|
Calme et serein, repos
|
3
|
Ressemblance avec les Côtes-d'Armor
|
2
|
Riche culturellement
|
2
|
|
|
Agréable et ambiance conviviale
|
2
|
|
|
Sans précision
|
2
|
Sans précision
|
2
|
210
Types d'endroit en Finistère
|
Nb de fois cité
|
Plage
|
71
|
Littoral/ côte
|
7
|
Sentiers côtiers
|
27
|
En mer, sur l'eau
|
7
|
Port de plaisance
|
1
|
piscine
|
7
|
En forêt/ campagne
|
2
|
Bars (et en terrasse)
|
37
|
Boites de nuit
|
8
|
restaurants
|
1
|
cinéma
|
1
|
Musées/ expo
|
5
|
Animations/concerts/festivals
|
5
|
marché
|
1
|
boutiques
|
2
|
Ville ou centre historique
|
10
|
Petits villages
|
1
|
Sites touristiques
|
6
|
Sites à intérêt sportifs
|
6
|
Camping/ hébergement
|
6/3
|
Chez des amis
|
2
|
Sans réponse et sans avis
|
10
|
Ces résultats montrent que les vacances à la mer
semblent, pour un bon nombre de nos jeunes enquêtés, se passer
à la plage. La plage est l'endroit où se dévoile de
multiples activités. On s'y repose, on y bronze, on y fait des jeux de
plages, on y mange etc. La plage est grandement associée aux vacances
d'été car quand le soleil est au rendez-vous, c'est le lieu
idéal pour en profiter.
|
Ici, nous observons que l'envie de passer du temps dans les
bars et en terrasse ne dépend pas de la commune dans laquelle ils se
trouvent. En Finistère, les jeunes occuperaient les bars autant qu'ils
le feraient ailleurs.
|
Le département du Finistère détient 1250
kilomètres de côtes. Le littoral est le secteur le plus attractif
touristiquement parlant (plus que la campagne par exemple). Il apparaît
rare et étrange de venir passer ses vacances en Finistère, sans
parcourir quelques sentiers côtiers et pour n'importe quelle
catégorie de vacanciers. Les jeunes sont peut-être les moins
préoccupés par ce type d'endroit mais ne dénient pas ne
les emprunter.
|
211
Principale activités en vacances en
Finistère
|
Nb
|
Principale activités en vacances
en Finistère
|
Nb
|
Détente
|
27 Activités sportives
|
25
|
Spa /massage
|
2 Activités à sensation
|
1
|
repos
|
1 Activités physiques de pleine nature
|
2
|
lecture
|
3 Activités nautiques et aquatiques
|
17
|
Jeux de société
|
1 Planche à voile, bodyboard
|
1
|
Découverte
|
17 Bodysurf
|
1
|
Découverte de la faune et de la flore
|
1
|
Surf (confirmé et découverte)
|
15
|
Découverte musée/expos
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5 Kite-surf (confirmé et découverte)
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2
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Visites culturelles et gastronomiques
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11
|
Voile
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5
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boutiques
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2 Planche à voile
|
1
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Randonnée pédestre
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17 Jet-ski
|
2
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Plage
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20 Plongée
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4
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Jeux de plage (raquettes, frisbee, beachvolley, molki,
palet, pétanque...)
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7
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Canoë-kayak
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5
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bronzage
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4 Running
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6
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baignade
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5 Fitness
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1
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Nager dans la mer
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6 Sortie vélo et vtt
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12
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Balades en mer/excursion
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3 Escalade
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1
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pêche
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1 Tennis
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2
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Promenade/balades pour visiter
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22 Golf
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1
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Festivals et fest noz/ concerts
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8 Randonnée équestre
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5
|
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Accrobranche
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1
|
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Apéros sur la plage
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2
|
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Soirées
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6
|
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Voir des amis
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3
|
|
Sorties de nuit
|
9
|
|
Rencontre
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1
|
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Sans avis
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18
|
Notre question était accompagnée d'une phrase
d'aide qui a malgré nous, influencer une part significative des
réponses : « activités physiques, découvertes,
détentes etc. Précise »z. Cela n'empêche
aucunement leurs analyses mais il est bon de le signaler pour comprendre.
4 premières choses ressortent de ces résultats
correspondant à 4 activités des jeunes en vacances en
Finistère : détente, activité sportive, activité
plage et promenade. La majorité des répondants a parlé de
détente en même temps que de parler d'une autre activité.
Nous retrouvions souvent : « plage et activités sportives »,
« détente et activités sportives », « plage et
détente » (souvent lorsque la plage n'était pas
considérée comme un terrain de jeu) etc. Ceci explique les
résultats très rapprochés entre ces 4
éléments. Effectivement il arrivait que l'activité soit
définie par nos jeunes enquêtés, par un lieu comme la
plage, le spa. Nous avons observé que ces endroits sont en fait
assimilés le plus souvent à des lieux de détente,
où l'on ne fait rien.
Rares sont les personnes qui arrivent à associer les
sorties le soir, les sorties en bar, les soirées festives au terme
activité d'où le peu de résultats sur ces items. Nous
pensons que « activité » pour nos jeunes revient à
parler de « mouvance » mais n'entre pas vraisemblablement dans le
cadre d'une activité.
NB : les résultats concernant la randonnée
pédestre et la promenade
21
paraissent plus réaliste dans cette question car les
enquêtés ont la liberté
d'expression par le genre de question ouverte.
catégorie d'activité physique ou
sportive
|
Nb
|
%
|
non précisées
|
28
|
9
|
nautiques et aquatiques
|
53
|
17
|
Nautique s et aquatiques non
précisées
|
17
|
5.4
|
Aquatiques seulement
|
10
|
3.2
|
Nautiques seulement
|
33
|
10.6
|
Terrestres
|
46
|
14.7
|
Total activités physiques et sportives
|
134
|
42.9
|
Catégorie d'activité
détente
|
Nb
|
%
|
Non précisées
|
27
|
8.7
|
Ne rien faire
|
51
|
16.3
|
Sous forme de jeux
|
15
|
4.8
|
Total activités détentes
|
93
|
29.8
|
Catégorie d'activité
découverte
|
Nb
|
%
|
Non précisées
|
17
|
5.4
|
Promenade
|
25
|
8
|
Visites
|
17
|
5.4
|
Festivités
|
8
|
2.6
|
Total activités découvertes
|
67
|
21.5
|
Sans opinion
|
Nb
|
%
|
Total activités découvertes
|
18
|
5.8
|
catégorie d'activité
physique ou sportive détente découverte sans
avis
Ici, nous avons tenté de regrouper les réponses par
catégorie d'activité. Nous avons repris les catégories
données dans la phrase d'aide que nous avons cité
précédemment. Dans la catégorie détente, nous avons
distingué deux types d'activités. D'abord, « ne rien faire
» qui correspond au spa, à la lecture, à la plage, au
bronzage etc. Nous comprenons par ces activités que l'objectif est de ne
pas du tout s'activer, le corps n'est pas ou très peu en mouvement.
Ensuite le type « sous forme de jeux » correspondant, aux jeux de
plage, la baignade, le shopping, jeux de société etc.
L'activité a pour but de détendre l'individu, mais celui-ci
s'active davantage sans que ce soit une activité physique et sportive
(arrivé à un certain épuisement, une certaine fatigue, il
arrête l'activité car aucun effort n'est recherché). Dans
la catégorie découverte, nous avons démêlé 3
types d'activités : « La promenade » concerne les balades qui
ne suivent aucun objectif sinon de flâner, découvrir un lieu en se
laissant aller sans franchement déterminer où l'on va. « Les
visites » quant-a-elles, se dissocient des promenades par l'objectif de
déplacement bien établi. L'individu décide et se dirige
par exemple vers le centre-ville, pour voir des monuments qu'il sait qu'il
trouvera sur une place. Il y a donc une relative préparation en amont du
déplacement, que nous ne retrouvons pas dans la promenade. Enfin «
les festivités » sont un type d'activité bien à part
intégrant, la sortie dans les bars, les fest noz et festivals, les
soirées entre amis. Nous avions alors expliqué que bien souvent
une activité d'une catégorie était souvent
mentionnée avec une activité d'une autre catégorie
(détente avec sportive etc.). Toutefois, nous pouvons observer que les
activités physiques ou sportives ont été citées 41
fois de plus que les activités détentes. Nous pouvons observer
aussi que les activités découvertes sont les moins
sollicitées parmi toutes les activités réunies. Sans aucun
doute les jeunes en général, préfèrent les vacances
actives où l'effort physique est quémandé.
|
Cependant l'activité physique ou sportive est suivie ou
précédée d'une activité détente
représentée majoritairement pas le farniente sur la plage. Les
activités nautiques et aquatiques sont les plus nommées (le surf
en particulier). Les activités terrestres représente 14.7 % des
réponses et se rattache essentiellement au vélo et vtt et
à la randonnée pédestre (des activités de pleine
nature surtout).
|
213
214
Table des illustrations
Les figures
Figure 1 Logo de l'ADT 29 21
Figure 2 Organigramme de l'ADT 29 22
Figure 4 Journal de terrain suivant la trame d'A. Revillard,
Brest, le 06/04/2016 52
Figure 3 Plan d'emplacement, 1ère journée de
terrain - Brest, le 06/04/2016 52
Figure 5 Plage de Morgoat, 10h00 - 08/04/2016 52
Figure 6 Arrivée à la Pointe de la Torche, 9h00
- 12/04/2016 53
Figure 7 Représentation des 3 dimensions d'ordre
sociologique de la communauté nautique
105
Figure 8 Le système des sports - Revue Mappemonde 1989
113
Figure 10 Photo du site internet Surf Report 119
Figure 9 Photo du site internet Surf-Club de France 120
Figure 11 Imp. Ecran site internet de l'école de surf
à Hossegor 123
Figure 12 photo publicitaire Quiksilver Pro France - site
internet World Surf Leage 123
Figure 13 photo promotionnelle de la région Aquitaine
124
Figure 14 Forme archétypales de comportement dans le
tourisme - C. Pigaessou 126
Les tableaux
Tableau 1 Les flux de participation dans le tourisme sportif - C.
Pigeassou 24
Tableau 2 Planning des entretiens de terrain 40
Tableau 4 Grille des entretiens semi-directifs 49
215
Note de synthèse
Le Finistère revendique grandement son identité
et sa culture maritime. Pourtant, l'ADT (Agence de Développement
Touristique) du Finistère pointe du doigt un besoin de valorisation des
activités de loisirs actifs. Une étude menée au
préalable montrait que le Finistère devrait favoriser le
développement d'une offre culturelle et de loisir et améliorer
l'organisation de la promotion des activités. Il est vrai que le secteur
touristique des activités « Ludo sportives » nautiques qui
intègrent ces offres, n'a jamais réellement été
pris en compte par l'agence. Une deuxième faiblesse a été
évaluée, elle correspond à une incapacité de
l'agence à comprendre et attirer la clientèle jeune.
Dans ce contexte, nous avons dirigé une enquête
interrogeant l'existence d'un monde nautique, au-delà de sa
portée économique et touristique. La finalité de ce
travail était de connaître tous les contours sociologiques de ce
milieu pour rendre capable Finistère Tourisme, de communiquer une offre
en adéquation avec les valeurs et croyances des jeunes pratiquants
d'activités nautiques. Ce faisant, nous avons diffusé un
questionnaire auprès d'étudiants notamment, afin de
connaître leurs profils et leurs attentes sur les périodes de
vacances. Dans un deuxième temps, nous nous sommes
déplacés sur le terrain, pour en rencontrer directement et en
interroger sur place. Enfin, nous avons tenu des entretiens formels, dans le
but d'approfondir les données reçues des techniques
d'enquêtes précédentes. Les résultats montrent des
individus recherchant de la festivité, de la convivialité, de
l'expérience en groupe et entre amis, du partage, de la « farniente
» et de l'activité physique, tout ceci sur des temps
réservés aux vacances. Ils souhaitent avant tout, se
libérer l'esprit de pensées négatives et ne plus penser
à rien. Dans le cadre de leurs pratiques, les jeunes pratiquants de
sports nautiques présentent des comportements, des
représentations et des sensations spécifiques uniques et
incomparables aux autres mondes sportifs. Ainsi, trois dimensions les
caractérisent : identitaire, anthropologique et écologique. Ces
catégories font des pratiquants de sports nautiques, en
général, des êtres addicts à leurs pratiques et
à leur communauté.
Le surf est un loisir sportif qui pourrait répondre aux
besoins de l'ADT. L'activité connaît de nos jours un vrai
succès auprès des jeunes et le département possède
un profil géologique et météorologique propice à
cette pratique. Nos recherches ont montré des corrélations
évidentes entre la société « transmoderne » en
mouvement défendue par l'auteur Jean Corneloup entre autres, et tous les
symbolismes et l'esprit surf qui se dégagent de la pratique.
Connaissance d'un monde nautique pour un développement
touristique Territorial : Le cas du département du
Finistère
Auteur : Océane Dupas Date : 23/06/2016
UBO., UFR Sport et EP, 20 avenue Le Gorgeu - CS 93837,
29238 BREST Cedex 3
Résumé :
Le Finistère se donne comme image d'un territoire
très attaché à la mer d'une manière
générale, et fortement lié au nautisme plus
particulièrement. Ce secteur participe indéniablement à
l'économie du territoire et intervient, sans nul doute, dans la
filière du tourisme. Pourtant, l'agence de développement
touristique du Finistère atteste d'un manque de connaissance et de prise
en charge, de l'offre des activités physiques récréatives
nautique entre autres. Elle soulève également une faiblesse dans
la compréhension et la conquête de la clientèle jeune.
L'objet de ce mémoire est de questionner l'existence réelle d'un
monde nautique, au-delà de sa portée économique et
touristique. En cela, il présente différentes dimensions d'ordre
sociologiques, incluant l'expression de valeurs, d'opinions et de cultures
spécifiques et incomparables, propre aux jeunes pratiquants
d'activités nautiques. Ce faisant, notre étude montre en quoi
disposer d'une connaissance aiguisée de ce milieu, permet à un
organisme tel que Finistère Tourisme, d'être en mesure
d'élaborer et de communiquer sur une offre touristique « Ludo
sportive ».
Abstract :
The Departement of Finistère considers itself as a
territory deeply devoted to the sea and closely linked to water sports
especially. The nautical sector undeniably takes part in the economy of the
territory and takes certain action in the tourism industry. However, the
Tourism Development Agency of Finistère confirms a lack of knowledge and
care in the offer in nautical recreation activities. It also points out a
weakness in understanding and conquering the youth. The purpose of this
Master's thesis is to question the existency of a «nautical world»,
beyond its economical and tourist significance. It presents alternative
sociological dimensions, including the expression of values, opinions and
unique scientific cultures specific to young water sports practitioners. In so
doing, our research shows how having a sharp knowledge of the nautical sector
can help an agency such as Finistère Tourisme to coordinate and
communicate a new tourist offer in recreation and sporting activities.
Mots-clés :
Activités nautiques, communauté nautique,
écologisation, identité, tourisme, mise en tourisme
Key Words :
nautical activities, nautical community, greening, identity,
tourism, for tourism
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