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Les déterminants de l'engagement bénévole en côte d'Ivoire.


par Kouadio Richmond KOUAKOU
Université Alassane Ouattara de Bouaké - Master de recherche en Economie de Développement  2016
  

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2.2 D'autres résultats empiriques

Gidron (1978), dans sa revue volunteerwork and itsrewards, donne les résultats de son étude réalisée auprès de 317 bénévoles dans les institutions de santé aux Etats Unis. Ses recherches lui permettent d'identifier trois types de récompense dont deux sont plus susceptibles de motiver les bénévoles : extrinsèques et intrinsèques. Se basant sur ses résultats, on s'aperçoit qu'il existe peu de motivations extrinsèques (la recherche de récompense tout en évitant les sanctions externes), à savoir :

- Le développement personnel : supervision professionnelle et formation ;

- La relation avec les autres bénévoles.

Par contre, les récompenses intrinsèques (le plaisir, l'utilité sociale) sont nombreuses :

- Etre orienté vers l'autre : penser aux autres, aider les plus démunis,

- Le développement personnel : faire des choses intéressantes et variées dans sa vie, apprendre à travailler avec les autres, prendre des responsabilités, gagner des compétences ;

- Les relations sociales : participer à des missions auxquelles d'autres bénévoles participent, rencontrer de nouvelles personnes, partager ses idées, ses opinions et ses problèmes avec d'autres personnes ;

- Remplir des obligations : remplir une obligation avec la communauté, faire un travail important ;

- La reconnaissance sociale : faire partir d'une organisation importante dans la communauté.

Abordant également une approche «récompense-motivation«, Fitch (1987) s'est proposé de savoir, si les motivations de ces bénévoles étaient centrées sur eux-mêmes ou sur autrui. Parti avec un questionnaire destiné à des étudiants bénévoles, il a défini trois natures possibles de la motivation d'un bénévole :

- Les motivations altruistes : le bénévole s'intéresse réellement au bien-être d'autrui ;

- Les motivations égoïstes : il espère retirer certains avantages personnels de son expérience, comme des compétences, un réseau d'amis etc.

- Les obligations sociales : l'individu se sent endetté vis-à-vis de la société et devient bénévole pour corriger cette injustice. Ce type de motivation est à la fois altruiste (il veut aider l'autre) et égoïste (il veut soulager sa culpabilité).

Quelques années plus tard, Clary et Al. (1998) choisissent d'utiliser l'approche fonctionnaliste afin d'évaluer les motivations des individus à devenir bénévole et à s'engager durablement. En s'appuyant sur les travaux de recherche de Katz (1960), Gidron (1978), et Smith et al. (1956), ils proposent et vérifient six bénéfices (ou avantages ou fonctions) pouvant motiver un individu à faire du travail bénévole.

Cette typologie à six facteurs montre bien la complexité et la variété des motivations des bénévoles. Elle est basée sur un questionnaire de 30 affirmations dont doivent évaluer l'importance sur échelle de 1 à 7. Ce questionnaire est appelé la VFI (VolunteerFunctionInventory). Cependant, la VFI a été parfois remis en cause notamment par Allison, Okun et Dutridge (2002). Ils ont voulu voir si les six fonctions étaient réellement pertinentes et s'il n'y en avait pas d'autres pour compléter cette typologie. Leurs résultats ont montré que trois fonctions du VFI sortaient du lot et obtenaient des scores particulièrement élevés : les valeurs, la compréhension et l'estime. Avec les questions ouvertes, ils ont conclu que trois motivations supplémentaires pouvaient être ajoutées aux six fonctions : la religion, le plaisir et le travail d'équipe.

De son coté, Marisa R. Ferreira (2012) a mené une étude sur plus de 350 bénévoles dans les hôpitaux au Portugal, leur faisant elle aussi passer le VFI. Elle est arrivée à la conclusion que les six fonctions de Clary et Al pouvaient être restreintes à quatre facteurs de motivation.

- Le développement et l'apprentissage : gagner en expérience, en compétence, en estime de soi, etc.

- L'appartenance et la protection : les interactions sociales, les amitiés, etc.

- La carrière : le réseau, le CV, les compétences, etc.

- L'altruisme : l'empathie, l'aide aux autres, etc.

La motivation qui sous-tend l'engagement bénévole est bien diversifiée, car prenant sa source principalement dans la culture, ce qui fait du bénévolat une activité définie selon la communauté. Le chapitre qui va suivre permettra de voir notre méthodologie d'analyse.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille