2.2 D'autres résultats
empiriques
Gidron (1978), dans sa revue volunteerwork and
itsrewards, donne les résultats de son étude
réalisée auprès de 317 bénévoles dans les
institutions de santé aux Etats Unis. Ses recherches lui permettent
d'identifier trois types de récompense dont deux sont plus susceptibles
de motiver les bénévoles : extrinsèques et
intrinsèques. Se basant sur ses résultats, on s'aperçoit
qu'il existe peu de motivations extrinsèques (la recherche de
récompense tout en évitant les sanctions externes), à
savoir :
- Le développement personnel : supervision
professionnelle et formation ;
- La relation avec les autres bénévoles.
Par contre, les récompenses intrinsèques (le
plaisir, l'utilité sociale) sont nombreuses :
- Etre orienté vers l'autre : penser aux autres,
aider les plus démunis,
- Le développement personnel : faire des choses
intéressantes et variées dans sa vie, apprendre à
travailler avec les autres, prendre des responsabilités, gagner des
compétences ;
- Les relations sociales : participer à des
missions auxquelles d'autres bénévoles participent, rencontrer de
nouvelles personnes, partager ses idées, ses opinions et ses
problèmes avec d'autres personnes ;
- Remplir des obligations : remplir une obligation avec
la communauté, faire un travail important ;
- La reconnaissance sociale : faire partir d'une
organisation importante dans la communauté.
Abordant également une approche
«récompense-motivation«, Fitch (1987) s'est proposé de
savoir, si les motivations de ces bénévoles étaient
centrées sur eux-mêmes ou sur autrui. Parti avec un questionnaire
destiné à des étudiants bénévoles, il a
défini trois natures possibles de la motivation d'un
bénévole :
- Les motivations altruistes : le bénévole
s'intéresse réellement au bien-être d'autrui ;
- Les motivations égoïstes : il espère
retirer certains avantages personnels de son expérience, comme des
compétences, un réseau d'amis etc.
- Les obligations sociales : l'individu se sent
endetté vis-à-vis de la société et devient
bénévole pour corriger cette injustice. Ce type de motivation est
à la fois altruiste (il veut aider l'autre) et égoïste (il
veut soulager sa culpabilité).
Quelques années plus tard, Clary et Al. (1998)
choisissent d'utiliser l'approche fonctionnaliste afin d'évaluer les
motivations des individus à devenir bénévole et à
s'engager durablement. En s'appuyant sur les travaux de recherche de Katz
(1960), Gidron (1978), et Smith et al. (1956), ils proposent et
vérifient six bénéfices (ou avantages ou fonctions)
pouvant motiver un individu à faire du travail
bénévole.
Cette typologie à six facteurs montre bien la
complexité et la variété des motivations des
bénévoles. Elle est basée sur un questionnaire de 30
affirmations dont doivent évaluer l'importance sur échelle de 1
à 7. Ce questionnaire est appelé la VFI
(VolunteerFunctionInventory). Cependant, la VFI a été parfois
remis en cause notamment par Allison, Okun et Dutridge (2002). Ils ont voulu
voir si les six fonctions étaient réellement pertinentes et s'il
n'y en avait pas d'autres pour compléter cette typologie. Leurs
résultats ont montré que trois fonctions du VFI sortaient du lot
et obtenaient des scores particulièrement élevés :
les valeurs, la compréhension et l'estime. Avec les questions ouvertes,
ils ont conclu que trois motivations supplémentaires pouvaient
être ajoutées aux six fonctions : la religion, le plaisir et
le travail d'équipe.
De son coté, Marisa R. Ferreira (2012) a mené
une étude sur plus de 350 bénévoles dans les
hôpitaux au Portugal, leur faisant elle aussi passer le VFI. Elle est
arrivée à la conclusion que les six fonctions de Clary et Al
pouvaient être restreintes à quatre facteurs de motivation.
- Le développement et l'apprentissage : gagner en
expérience, en compétence, en estime de soi, etc.
- L'appartenance et la protection : les interactions
sociales, les amitiés, etc.
- La carrière : le réseau, le CV, les
compétences, etc.
- L'altruisme : l'empathie, l'aide aux autres, etc.
La motivation qui sous-tend
l'engagement bénévole est bien diversifiée, car prenant sa
source principalement dans la culture, ce qui fait du bénévolat
une activité définie selon la communauté. Le chapitre qui
va suivre permettra de voir notre méthodologie d'analyse.
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