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Les déterminants de l'engagement bénévole en côte d'Ivoire.


par Kouadio Richmond KOUAKOU
Université Alassane Ouattara de Bouaké - Master de recherche en Economie de Développement  2016
  

Disponible en mode multipage

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ANNEE ACADEMIQUE 2015-2016

UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA

BOUAKE (CÔTE D'IVOIRE)

------------

UFR SCIENCES ECONOMIQUES

ET DEVELOPPEMENT (SED)

-----------

MEMOIRE DE RECHERCHE MASTER 2 :

ECONOMIE DE DEVELOPPEMENT

Présenté en vue d'obtenir le diplôme de Master de recherche en Economie de Développement

THEME :

LES DETERMINANTS DE L'ENGAGEMENT BENEVOLE EN CÔTE D'IVOIRE

Présenté par :

KOUAKOU KOUADIO RICHMOND

JURY:

PRESIDENT : M. AKA Bédia François, Maître de Conférences Agrégé, Université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d'Ivoire.

DIRECTEUR DE RECHERCHE: M. KOUAKOU Clément, Maître de Conférences Agrégé, Université Felix Houphouët Boigny, Côte d'Ivoire.

ASSESSEUR : M. TROUPA Sery Guy Flavien, Maître Assistant, Université Alassane Ouattara, Côte d'Ivoire.

Master 2 recherche « Economie de développement » 2015-2016

DECEMBRE 2016

AVERTISSEMENTS

L'Université Alassane Ouattara n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à son auteur.

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier mon directeur de mémoire, le Professeur Clément KOUAKOU, Maitre de Conférence Agrégé de l'Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody. Il a su me rediriger à chaque fois que je prenais un mauvais chemin. Ses conseils ont été comme une boussole pour moi.

Je remercie le Doyen de l'UFR des Sciences économiques et de développement de l'Université Alassane Ouattara de Bouaké, le Professeur Augustin ANASSE, Professeur Titulaire en Sciences de Gestion, qui, par son leadership a su tenir ce programme pour que nous puissions en fin soutenir nos mémoires de recherche.

Grand merci à mes chers condisciples KUNIBOUO Angelo, MARAHOUAEpiphane le délégué, KONE Moumine notre informaticien et tous les autres qui ont concouru à la bonne tenue de ce mémoire. Leur soutien indéfectible a été pour beaucoup dans la réussite de cette année académique.

Merci à M. Paul ANGAMAN, président de l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture), qui s'est disposé à répondre à mes questions pendant l'enquête sur terrain. Merci à Madame Berté OULAÏ, responsable de la CARITAS de la Paroisse Sainte Famille de la Riviera 2. Merci au condisciple Cédric EDANO, il m'a été d'une grande aide pour l'élaboration de mon questionnaire en ligne via google forms. Ce formulaire m'a permis de recueillir beaucoup plus de réponse sans avoir à me déplacer.

Je ne peux oublier mon Pasteur Narcisse OURAGA pour son soutien de tout genre. Merci au Diacre Herve KOUASSI pour sa disposition à relire et corriger mon travail. Plus proche de moi, il m'a également soutenu dans tous les moments difficiles que j'ai pu traverser.

Une mention spéciale à celle qui souffre avec moi dans les temps difficiles, qui veille pour me porter en prière. Aujourd'hui, bien que n'étant pas étudiante, elle connait ce que c'est que faire de la recherche académique. Celle qui m'encourage depuis à trouver un emploi afin d'apporter ma pierre à la construction du pays...

... à ma mère Marguerite KLA.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACAT : Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture

ACBF : African Capacity Building Foundation

AGEPE : Agenced'Etude et de Promotion de l'Emploi

BIT : Bureau International du Travail

CEPE : Certificat d'Etude Primaire Elémentaire

CFA : Communauté Franco Africaine

CRDI : Centre de Recherche pour le Développement International

EMAB : Echelle de Motivation des Actions Bénévoles

ENSETE : Enquête Nationale sur la Situation de l'Emploi et du Travail des Enfants

ENV : Enquête Niveau de Vie des ménages

EPN : Etablissement Publique National

INS : Institut Nationale de la Statistique

IRIV : Institut de Recherche et d'Information sur le Volontariat

MEMPD : Ministère d'Etat, Ministère du Plan et du Développement

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PNUD : Programme de Nations Unies pour le Développement

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SNC : Système national de Comptabilité

TAD : Théorie de l'Autodétermination

VFI : VolunteerFunctionInventory

VNU : Volontariat des Nations Unies

VSI : Volontariat de Solidarité Internationale

LISTE DES FIGURES

Figure1 : Les branches du bénévolat par Gourmelen, 2013....................................P7

Figure 2 : Le continuum d'autodétermination (Forest, Crevier-Brault et Gagné, 2009) ...P10

Encadré : Motivations bénévoles basées sur les expériences de la vie........................P22

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Synthèse des motivations au bénévolat par Gourmelen (2013) ...............P9

Tableau 2 : Présidents américains et leurs organismes de bénévolat........................P13

Tableau 3 : Différents thèmes du questionnaire................................................P18

Tableau 4 : Composants du questionnaire...................................................... P19

Tableau 5 : Statut dans l'emploi en fonction du genre....................................... P23

Tableau 6 : Statistique descriptive entre bénévoles et non bénévoles..................... P24

Tableau7 : Conceptualisation des variables avec leurs signes attendus.................. P29

Tableau 8 : Résultats de la régression par un modèle Tobit............................... P34

Tableau9 : Les effets marginaux après régressions .......................................... P35

SOMMAIRE

INTRODUCTION 1

CHAPITRE1 : REVUE ANALYTIQUE DU BENEVOLAT 6

SECTION1 : REVUE THEORIQUE DU BENEVOLAT 6

SECTION 2 : REVUE EMPIRIQUE DU BENEVOLAT 12

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE D'ANALYSE ET RESULTATS STATISTIQUES 18

SECTION 1 : METHODOLOGIE D'ANALYSE 18

SECTION 2 : RESULTATS D'ANALYSE STATISTIQUE 21

CHAPITRE 3 : LES FACTEURS DETERMINANTS DE L'ENGAGEMENT BENEVOLE 26

SECTION 1 : CADRE D'ANALYSE ECONOMETRIQUE 26

SECTION 2 : RESULTATS ECONOMETRIQUES ET DISCUSSION 34

CONCLUSION 40

RESUME

A la fin de la crise postélectorale, il est constaté un accroissement des engagements bénévoles à travers les entreprises associatives. La population qui a besoin de travail (salarié) pour améliorer son bien-être, se voit fournir du travail dit travail non rémunéré. L'objectif de comprendre la disposition des individus à oeuvrer de façon bénévole a guidé une enquête sur les motivations des bénévoles. L'analyse des données de cette enquête et de celles issues d'un retraitement de la base de données de l'enquête emploi a permis de comprendre que : les bénévoles ivoiriens sont des religieux (86,87% sont des chrétiens), des chômeurs ou étudiants qui font ce travail pour acquérir des compétences et qualifications. Aussi, ils s'engagent à oeuvrer pour la justice sociale surtout parce qu'ils sont témoins de situations nécessitant des actions bénévoles. Il serait donc nécessaire de promouvoir ce secteur qui est un moyen de lutte contre le chômage, la pauvreté, les inégalités et surtout pour consolider la cohésion sociale.

Mots clés : motivation bénévole, engagement bénévole, travail bénévole, travail salarié.

ABSTRACT:

After the electoral crisis, we notice an increase in volunteer's engagements in associative enterprises. Populations, which need to work to improve it well-being, are seeing in work called unremunerated work. The aim of understanding the person's disposition to work voluntarily has led an investigation on volunteer's motivations. The analysis of data from this investigation and those comes from reprocessing of job inquiry, permit to understand that: Ivoirians volunteers are religious (86, 87% are Christian), unemployed or students who do this job to purchase competences and qualifications. They also engage to strive for social justice above all because they are witness of situation's which need volunteer's actions. It will be necessary to promote this sector, which is a way to struggle against unemployment, poverty, social inequality above all to strengthen social cohesion.

Keywords: volunteer motivation, volunteer engagement, volunteer work, paid work.

INTRODUCTION

1. Contexte et Problématique

La problématique du chômage est plus que jamais une réalité dans tous les pays du monde. Les pays du sud, éternels habitués à toute sorte de crise (militaro-politiques, sociales) sont les terrains de prédilection du chômage (plus de 30% pour l'Afrique de l'ouest)1(*). La Côte d'Ivoire, avec ces nombreuses années d'instabilité n'en est pas épargnée. Plus d'une décennie de crisel'a trainéedans l'accumulation des problèmes. Aujourd'hui, le taux de chômage est de 24,2% selon l'enquête emploi de 2013. Ce taux, bien qu'élevé, cacherait des réalités du pays. Les nombreux diplômés qui sortent chaque année des universités sans point de chute et la grogne sociale le prouvent bien. En 2015, la pauvreté monétaire correspondait à une dépense de consommation inférieure à 737 Francs CFA par jour soit 269 075 Francs CFA par an. Ainsi dit, près d'un ivoirien sur deux est pauvre, car sa dépense de consommation est en deçà de cette barre (ENS et AGEPE, 2013).

L'année 2011 a vu la fin de la crise postélectorale. Suite à cette crise, l'on a constaté une prise de conscience générale de la situation socioéconomique de nombre des populations. Les individus avec un niveau de vie moyen se sont appauvris (UNICEF, 2012)2(*). Une grande partie de la population qui était juste pauvre, voit sa situation s'empirée. Depuis bien avant, pendant et même après cette crise, le taux de pauvreté s'est beaucoup accru. De 10% en 1985, ce taux est passé à 49% en 2008 (MEMPD/INS, 2008), puis à 51% en 2011 avant de régresser à 46,3% en 2014 (ENV, 2014). Le gouvernement nouvellement installé en 2011 va multiplier les actions en faveur du ``vivre ensemble''. De nombreux appels contre la pauvreté se font entendre depuis les autorités politiques jusqu'à la société civile.

En effet, ``vivre ensemble'' est le programme de gouvernement du président de la république SEM Alassane Ouattara. Selon lui :

« Nôtre épanouissement socioéconomique ne se fera pas au détriment de la solidarité et de la cohésion sociale, profondément ancrées dans nos pratiques et nos mentalités ».

Partant, plusieurs structures (associations et organisations non gouvernementales) qui animaient la vie sociale se sont mobilisées en s'invitant sur le terrain. Depuis cette date, le nombre de ces associations et organismes utilisateurs de la main d'oeuvre bénévole est devenu plus important. On en trouve dans presque tous les secteurs d'activité. Il s'en suit évidement une plus grande croissance du nombre des bénévoles. En effet, les bénévoles constituent la majeure partie de la main d'oeuvre, importante au fonctionnement de la plupart de ces associations (Prouteau et Wolf, 2004a)3(*).

L'étude du marché ivoirien du travail révèle des disparités et des points qui nécessitent d'être appréciés de près. En 2013, 52,7% de la population en âge de travailler est effectivement en emploi, et 0,6% de cette population fait du bénévolat formel à travers les ONG et associations (ENSETE, 2013). En 2015, c'est 93,11% de la population en âge de travailler qui travaille effectivement. Cette fois ci, le bénévolat n'est pas spécifié, par contre, 8,3% ont déclaré faire de l'aide familiale et 1,1% sont inclassable (INS / ENV, 2015). Il est donc certain que les bénévoles sont contenus dans ces deux derniers groupes.

Nous sommes en mesure de nous poser un certain nombre de questions dont la recherche de réponse nous guidera dans ce travail. Qu'est-ce qui suscite le bénévolat ? Qu'elles sont les caractéristiques de l'engagement bénévole ? Quel lien y a-t-il entre l'offre de travail salarié et le bénévolat ?

2. Différence notable entre bénévolat et volontariat

Le terme moderne « volontaire » a une origine militaire tandis que celui de « bénévole » semble être emprunté au domaine religieux. En général, le volontariat existe sous plusieurs formes4(*). Il désigne un engagement à temps plein de quelques mois voire des années dans le cadre d'une mission d'intérêt général et donne droit à une indemnité.

Le bénévolat est une activité libre qui peut être exercée directement ou par le biais d'une organisation. Le bénévolat n'est encadré par aucun statut juridique tandis qu'il n'existe pas de volontariat sans texte (lois ou décret). Bénévole et volontaire s'engagent au service de leur société, mais la différence fondamentale est que le bénévole consacre un temps qu'il décide de lui-même et peut y mettre fin à tout moment. Ce temps peut être de quelques heures par an ou plusieurs heures par semaine. Par contre, le volontaire s'engage pour plusieurs mois ou quelques années par le biais d'une organisation et reçoit une contrepartie qui est sous forme d'indemnité5(*).

3. Les motivations à l'engagement bénévole

Si le bénévole est celui qui s'engage librement à fournir un travail qui compte sans aucune rémunération, une notion fondamentale -la motivation- mérite une attention particulière. Le dictionnaire Larousse la définit comme : « ce qui explique, motive, justifie une action quelconque ; cause ». C'est aussi « les raisons, intérêts, éléments qui poussent quelqu'un dans son action ; fait pour quelqu'un d'être motivé à agir ».

Développé dans la deuxième moitié du XXe siècle, le concept de motivation a fait l'objet de plusieurs théorisations. La définition admise de la motivation est celle que Robert J. Valerand et Edgard Till (1993) ont développée dans Introduction à la psychologie de la motivation. Celle-ci consiste à la décrire comme étant « le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, l'intensité et la persistance du comportement » (Vallerand et Till, 1993, p.18).

La question à laquelle répond la motivation des individus dans un travail tel que le nôtre est « pourquoi ? ». Pourquoi un individu s'engage-t-il dans le bénévolat à travers des organismes (humanitaires, de droit de l'homme, éducatifs et sociaux...) ? Quels sont les facteurs explicatifs et les moteurs de ce comportement ?

4. Objectifs

L'objectif principal de cette étude est d'analyser les facteurs explicatifs de l'engagement bénévole en Côte d'Ivoire.

De façon claire et spécifique, il s'agit de :

· Montrer l'influence des caractéristiques sociodémographiques dans le choix de faire du travail bénévole ;

· Analyser l'impact du milieu socioprofessionnel sur l'engagement bénévole ;

· Déterminer l'influence des parents sur le choix de s'engager dans le travail bénévole.

La connaissance de ce qui motive l'engagement bénévole est une bataille gagnée dans la lutte pour la socialisation et le développement des valeurs de militantisme et d'altruisme. Aussi, elle encouragerait la mise en place de politiques adéquates de l'emploi. Certainement, les structures employeuses de main-d'oeuvre bénévole trouveraient en ce travail, une orientation dans la recherche et la fidélisation de leurs bénévoles.

Pour atteindre ces différents objectifs, la méthodologie empruntée consiste à analyser en un premier lieu, les résultats d'une enquête que nous avons réalisé sur les motivations des bénévoles. Cette enquête a été effectuée entre les mois d'octobre et de novembre 2016 à l'aide d'un ensemble de 30 questions adressées à différentes populations de bénévoles.

En second lieu, l'accent sera mis sur les données de l'enquête emploi 2013 de l'AGEPE dont la base de données est incontournable pour prendre en compte les bénévoles sur le plan national. Pour mettre en lien la situation socioprofessionnelle des populations et l'engagement bénévole, les statistiques fournies par le rapport sur le niveau de vie des ménages de l'INS en 2015 ont été consultées.

5. Plan de l'étude

Ce travail de mémoire aborde trois axes pour comprendre ce qui motive les individus au point de s'engager dans le bénévolat.

Le premier chapitre nous amène à une revue analytique de l'engagement bénévole. Ainsi, une revue théorique du travail bénévole sera apportée en section1. Après cette analyse, Nous faisons un bref tour d'horizon des différents écrits sur le bénévolat dans le monde (section2).

Le deuxième chapitre est la méthodologie d'analyse empruntée dans ce travail.Compte tenu du fait que nous avons effectué une investigation sur le terrain, il est important de revenir brièvement sur la méthodologie (section1). Une analyse descriptive des individus de l'enquête sera proposée (section2).

Dans le chapitre 3, nous faisons des estimations économétriques et présentons les résultats que nous analysons. La section 1 permettra de faire la description et la modélisation de notre modèle, le Tobit simple à double censure. La section2 porte sur la présentation des résultats d'estimations, la discussion sur ceux-ci et les recommandations avant de passer à la conclusion.

CHAPITRE1 : REVUE ANALYTIQUE DU BENEVOLAT

Dans ce premier chapitre, il sera question de faire une revue théorique de la littérature dans laquelle nous montrons les types de bénévolat, le bénévolat dans la pensée économique et la contribution des autres sciences (section1). Il sera aussi question de faire une revue empirique du bénévolat. Ce qui nous emmènera à faire un tour d'horizon sur la pratique du travail bénévole dans le monde (section 2).

SECTION1 : REVUE THEORIQUE DU BENEVOLAT

Cette section est consacrée à une revue théorique dans lequel nous montrerons la prévalence du terme « travail bénévole » sur le terme « bénévolat ».

1.1 Les types de bénévolat

Le bénévolat formel est le don de temps à travers un organisme (erlinghagen, 2010). Ici, le bénévole exerce son activité par l'intermédiaire d'une structure qui peut être une association, coopérative, mutuelle, ONG ou fondation. Les engagements bénévoles à travers les associations sont prédominants (Prouteau et Wolf, 2004b), si bien que le bénévolat formel est parfois assimilé, à tort, au bénévolat associatif (Prouteau, 1998, 2001 ; Reimat, 2002). Cependant, l'organisme d'accueil peut être une administration publique, une société mutualiste, une coopérative ou encore un syndicat (Halba6(*) et Le net, 1997)

La plus grande partie des travaux d'entraide et de solidarité sont effectuées en dehors d'une organisation bien définie. Le bénévolat non formel rassemble toutes les activités non rémunérées pratiquées hors du cadre familial, de façon individuelle ou désorganisée. Par exemple une personne qui aide un vieux à monter les escaliers de son immeuble deux fois par semaine. L'individu faisant ce travail ne se rend pas compte qu'il fait du bénévolat. D'ailleurs, ils sont moins nombreux à pouvoir dire exactement ce que c'est que le bénévolat. Un large éventail d'activités, notamment les formes traditionnelles d'assistance mutuelle et d'initiative personnelle, la prestation de services et autres formes de participations civiques, effectuées librement, pour le bien du public et dont la rémunération monétaire ne constitue pas la principale motivation est du bénévolat non formel (Nations Unies, 2001).

Dans la littérature, il est très rare que ces deux branches soient analysées conjointement, à la vue de trop grandes différences dans la pratique. Dans ce travail, nous choisissons de nous focaliser sur la branche formelle, plus précisément le bénévolat associatif qui nous paraît plus intéressant, étant donné qu'il implique une organisation en l'occurrence les associations. Cependant, il est à noter que le domaine informel existe et est bien plus important qu'on pouvait le penser. D'ailleurs, nous ne le perdrons pas de vue, car nous le considérons concurrent directe du bénévolat formel (voir figure1).

Don de temps ou bénévolat

Figure1 : Les branches du bénévolat par Gourmelen, 2013

Bénévolat informel ou de proximité

Bénévolat formelle ou encadré

Bénévolat extra-familial (voisins, amis, collègues

Bénévolat familial hors foyer

Bénévolat non associatif (mutuelles, coopératives)

Bénévolat associatif

Selon la définition vue plus haut, le bénévole accomplit les activités par l'intermédiaire des organismes, donc un cadre favorable de travail. Il s'agit donc bien sûr de la production de biens et services avec une valeur potentielle pour ceux qui en bénéficient. Il serait donc plus intéressant d'utiliser un terme plus approprié : « le travail bénévole »

1.2 Du bénévolat au travail bénévole

Effectuer un service, une activité non rémunérée correspond au bénévolat. Selon qu'il est : letravail non rémunéré effectué pour les institutions sans but lucratif (Bjarne Ibsen, 1992). Le bénévolat implique des activités de production de biens et services qui contribuent quelque chose contenant une valeur pour ceux qui en bénéficient (Prouteau et Wolf, 2004b). C'est une activité qui, mesurée devrait contribuer à la production de biens et services qui relève de la production générale de l'économie telle qu'il est défini dans le système de comptabilité nationale (SCN). D'où la notion de travail bénévole qui définit plus nettement cette activité.

Cela signifie que cette activité n'est pas seulement faite pour le profit ou le plaisir de la personne qui l'exerce, ni d'un membre de son ménage. Par exemple, jouer d'un instrument de musique pour son seul plaisir n'est pas du travail, et donc n'est pas du « travail bénévole » ; mais jouer d'un instrument de musique (sans rémunération) pour le plaisir de résidents d'un établissement de santé ou d'une communauté est du « travail bénévole ».

Le travail bénévole est du travail effectué volontairement par une personne, qui consiste à consacrer du temps au service d'autres personnes ou d'une cause sans but lucratif, et pour lequel il n'y a pas de rémunération ni de paiement en nature. (Butcher, 2010).

1. 3 Le bénévolat dans la pensée économique

Dans la littérature économique, le travail bénévole a fait et continue de faire l'objet de plusieurs travaux de recherche. Développant un point de vue microéconomique, des penseurs ont analysé les motivations des bénévoles. Il s'agit là, de cerner les motivations du comportement bénévole et sa sensibilité à certaines variables socioéconomiques comme le revenu, le coût du temps, la composition de la sphère familiale (Prouteau7(*), 2002).

L'économie s'est donnée pour objectif d'expliquer la décision de s'adonner au bénévolat par des modèles économiques (Mennchik et Weisbrod, 1987 ; Govekar et Govekar, 2002 ; Prouteau et Wolf, 2004b). Chacun de ces modèles est « fondé sur une motivation censée animer les participants » (Prouteau et Wolf, 2004a).

Le modèle de production de biens collectifs ou motivation de production est le modèle dans lequel les individus font du bénévolat pour une raison dite « privée » (Govekar et Govekar, 2002). Cette motivation est pour le bénévole, la recherche d'une gratification quelconque (Prouteau et Wolf, 2004a, 2004b), telle que le prestige, un bien être intérieur. Elle peut consister également en la recherche d'un « warm glow », c'est-à-dire une sensation agréable ressentie par le bénévole après son acte (Adreoni, 1990). Cette motivation « privée » s'ajouterait à l'altruisme dit « pur » ou le remplacerait (Govekar et Goverkar, 2002).

Quant au modèle d'influence et de recherche ou motivation d'utilité, il est centré sur l'utilité perçue de l'acte, le fait de s'investir pour une cause qui en vaut la peine (Govekar et Govekar, 2002). Le bénévolat est le plus fréquemment tiré par le désir d'aider autrui. La plupart des bénévoles l'évoque avec tant d'aisance. Certains bénévoles s'engagent juste pour lutter en faveur d'une vie meilleure de leur communauté. Par exemple, les associations de lutte pour le droit des personnes vulnérables (les prisonniers, les enfants, les pauvres, les chômeurs...).

Dans le Modèle d'investissement ou motivation professionnelle, le bénévole cherche à tirer des bénéfices futurs de son acte ou son expérience pour sa profession ou carrière, telles que de nouvelles compétences ou encore des rencontres pouvant étoffer son réseau (Menchik et Weisbrod, 1987 ; Prouteau et Wolf, 2004a, 2004b). Tous ces modèles économiques permettent de structurer les motivations au bénévolat. Ils ont pour avantage de recenser de grandes motivations qui diffèrent de par leur caractère altruiste, égoïste ou ambivalent (tableau 2).

Tableau 1 : Synthèse des motivations au bénévolat par Gourmelen (2013)

Grandes Motivations

Sous-catégories (modèle économique)

Déclinaisons

Motivations altruistes

Production de biens collectifs

Produire pour les autres : altruisme pur

Produire des services dont un proche va bénéficier

Utilité perçue

Faire quelque chose d'utile

S'investir pour une cause qui en vaut la peine

Motivations hybrides

Production de biens collectifs

Produire des services et en bénéficier

Motivations égoïstes

Consommation de biens privatifs (motivations immédiates) Investissement (motivations à long terme)

Warm glow (plaisir, sensation agréable)

Recherche de gratification, de prestige, de pouvoir

Bénéficier des compétences, connaissances à mobiliser dans un cadre professionnel futur

1.4 L'analyse du bénévolat par les autres sciences sociales

La question de motivation des bénévoles a toujours suscité l'intérêt dans plusieurs disciplines. La plupart des recherches l'ont abordé suivant une approche psycho-sociale. A l'opposé des économistes qui ont centré leurs travaux sur la détermination de modèles, les psychologues vont s'investir largement dans la mise en place de théories. Ils vont donc tenter avec succès de mettre à jour des motivations pouvant conduire à l'engagement bénévole.

La théorie de l'autodétermination (TAD) développée par Edouard Deci et Richard Ryan en 1985 est la plus citée de toutes. L'autodétermination selon les auteurs est le degré de liberté qu'a un individu lorsqu'il prend sa décision en l'occurrence, celle de faire du bénévolat. Cette théorie renferme à la base cinq motivations qui peuvent être classées par ordre sur un « continuumd'autodétermination » (Deci et Ryan, 2000). Selon cette théorie, l'individu agit par choix ou contrainte. Ainsi donc, il peut choisir de faire du bénévolat parce qu'il y ressent du plaisir, cela est en adéquation avec ses valeurs ou cela présente une utilité sociale (motivation intrinsèque). Il peut au contraire s'engager par contrainte (motivation extrinsèque). Soit que l'activité relève d'une obligation sociale ou scolaire ou que l'individu ne veut pas être sous le coût d'une sanction externe comme manque d'estime (motivation introjectée). L'individu peut s'engager sans savoir trop pourquoi, on dit qu'il n'est pas motivé (amotivation).

Figure 2 : le continuum d'autodétermination (Forest, Crevier-Brault et gagné, 2009)

Une deuxième théorie beaucoup citée est la théorie fonctionnaliste de la motivation. Cette théorie est basée sur un principe fondamental selon lequel : un bénévole peut poursuivre plusieurs buts à travers son activité et deux personnes peuvent s'engager dans la même activité sans pour autant satisfaire les même motivations (Clary, Snyder et Stukas, 1996 ; Clary et Snyder, 1999 ; Houle, Sagarin et Kaplan, 2005). La théorie fonctionnaliste suppose que le bénévole satisfait à des besoins ou « fonctions » psychologiques par son activité (Clary, Snyder et Stukas, 1996). Donc sa décision de commencer ou de continuer le bénévolat dépend du fait que cette activité correspond ou non à ses besoins ou buts. Cette théorie a abouti à l'élaboration de la volunteerFunctionInventory (VFI), qui comporte six dimensions reflétant la motivation au bénévolat.

· Motivations de valeurs : le bénévole cherche à exprimer des valeurs d'altruismes, humanitaires, tournées vers autrui. Cette fonction s'apparente à de l'altruisme pur, à des motivations autodéterminées altruistes.

· Motivations d'apprentissage : le bénévole cherche à apprendre ou à exercer des compétences qu'il n'a pas eu l'occasion d'exercer ailleurs. Elles s'apparentent à des motivations autodéterminées égoïstes acquisitives.

· Motivations de carrière : le bénévole cherche à acquérir une expérience pour la valoriser sur le marché de l'emploi. Il s'agit de motivations non autodéterminées égoïstes.

· Motivations sociales : le bénévole cherche à développer des relations sociales, à être reconnu socialement.

· Motivations de protection : le bénévole cherche à réduire des émotions négatives, à échapper à des problèmes personnels à travers son activité.

· Motivation de développement personnel : le bénévole cherche à se développer psychologiquement ou à augmenter l'estime qu'il ressent de lui-même.

SECTION 2 : REVUE EMPIRIQUE DU BENEVOLAT

Nous essayons de revoir les données sur la pratique du bénévolat dans le monde y compris les résultats de recherche de nos devanciers.

2.1 Analyse statistique du travail bénévole dans le monde

En parcourant le monde, on se rend compte que ce travail ne suscite pas le même engouement partout. Nous faisons un tour d'horizon sur la réalité du travail bénévole dans le monde avec une mention spéciale sur le cas ivoirien qui nous préoccupe ici.

2.1.1 Le bénévolat sur le continent américain

Le continent américain dominé par les deux plus grands pays, le Canada et les Etats Unis d'Amérique (USA) est très présent dans la pratique de cette activité. Les USA sont un pays traditionnellement bénévole. Depuis la période coloniale, les différents Etats se constituaient déjà d'habitants qui ne survivaient que par la pratique de la solidarité et l'entraide dans les travaux d'exploitation. Les occupants, nouveaux comme anciens avaient tous un même objectif : survivre. La coopération était dans ce cas chose évidente (Mamba N. 2012).

Aux Etats Unis, pratiquement tout le monde a déjà été bénévole à un moment donné de sa vie. Chaque jour, il est compté de million de personnes qui donnent de leur temps et de leur tallent à leur collectivité au moyen du bénévolat. Les statistiques du gouvernement fédéral montrent que, durant une année entière, plus d'un américain sur cinq, soit près de 62 millions de personnes font du bénévolat (Mamba N. 2012). Selon l'agence fédérale Corporation of National and Community Service, qui dirige l'initiative « United We Serve 8(*)» (unis pour servir) du Président Obama, la valeur de ce travail bénévole est estimée à 173 milliards de dollars au bas mot. Plusieurs présidents américains ont fait du bénévolat, d'autres ont contribué fortement à son développement par la création d'organismes de bénévoles. Ils ont apporté ainsi un soutien de taille à la vulgarisation et à la consolidation de ce secteur. Nous faisons ici une petite statistique dans le tableau ci-dessous.

Tableau 2 : Présidents américains et leurs organismes de bénévolat9(*)

Président

Organisme crée

Francklin Roosevelt

Civilian conservation corps

John F. Kennedy

Peace corps (corps de la paix)

Lyndon Johnson

VISTA

George H. W. Bush

Point of light Foundation

Bill Clinton

AmeriCorps

Barack Obama

United We Serve

A la fin de son mandat, le président Jimmy Carter a commencé à faire du bénévolat avec l'organisation Habitat for Humanity

Source : ejournal, 2013

Au-delà du fait que le Canada soit voisin des USA, ils ont beaucoup de choses telles que des pratiques culturelles en partage. Ainsi, au Canada comme aux USA, le bénévolat est ancré dans les habitudes sociales. Ici encore, la pratique des travaux d'entraide remonte à des années vieilles et récentes à la fois. Au Canada, en 2012, plus de 47% de la population s'est adonnée au bénévolat. En 2006, l'on a dénombré 12,5 millions de personnes qui se sont impliquées dans des activités bénévoles à travers 165000 organisations et ont fournis 2,1 milliards d'heures (Imagine Canada10(*), 2012 ; Lasby et Barr, 2012). Toutes ces heures valorisées économiquement équivalent en 2009 à 1,1 millions d'emploi à temps plein au total (Imagine Canada, 2009).

2.1.2 Le bénévolat en Europe

En Europe, le constat est bien différent de la réalité américaine. Ce genre d'activité a commencé dans cette partie du monde par une sorte de charité caractérisée par des soutiens financiers ou alimentaires apportés aux nécessiteux. Commencé avec les chrétiens, cette pratique s'appuyait sur le don (particulièrement sur l'aumône).

Au moyen âge, les riches fermiers et autres qui possédaient de grands biens venaient en aide aux pauvres, ceux-ci, en échange les aidaient à avoir le salut. L'évolution des sociétés européennes marquée par la révolution industrielle, a mis à jour de nouvelles pratiques à l'égard des plus défavorisés. En effet, la révolution industrielle avec son cortège de grands bouleversements va créer de grands fossés entre les couches sociales. La classe de riches industriels va se renforcer au détriment de la classe ouvrière. On verra la mise en place par la suite d'un Etat protecteur. Cet Etat mène désormais des actions en faveur des couches défavorisées. Edgworth (1881), dans « mathematicalpsychics » ainsi que Pareto (1906) vont montrer que l'Etat, en promouvant l'équilibre général concurrentiel, garantit le bien-être social maximal. En tout, les actions bénévoles et volontaires sont un mouvement puissant qui contribue et accompagne la mise en place de politiques sociales.

En France, en 2012, 40% des moins de 35 ans ont été bénévoles dans au moins une association. A l'échelle nationale, 45% des plus de 18 ans sont membres d'une association. Ces statistiques sont plus favorables à l'endroit des jeunes. Car en 2010, plus d'un jeune sur cinq (21% des 18 à 24 ans) est bénévole dans au moins une association ou dans un autre type d'organisme. Ceci prouve combien de fois les français s'entraident entre eux.

Les associations qui fonctionnent grâce au bénévolat, constituent la plus grande partie de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS)11(*). Dans la plupart des pays développés, ce secteur emploie beaucoup de personne et occupe une place importante dans l'économie. Les travailleurs de ce secteur sont pour le plus grand nombre des salariés. En France en 2013, il occupait 10,5% de l'emploi, 13,9% de l'emploi privé, 15% de l'emploi des femmes, plus de 25% des salariés sont dans l'ESS depuis 2000. Ce domaine offre 60000012(*) postes à pouvoir d'ici l'an 2020 en raison des départs à la retraite selon le CNCRES (chiffres Insee Clap 2013).

En Angleterre, le taux de participation bénévole est estimé à 42% en 2014 contre 41% en 2015. Le taux pour le bénévolat pratiqué directement en faveur des bénéficiaires (bénévolat informel) est de 60% en 2014 et de 59% en 2015. Il est clair que le taux a sensiblement baissé. Ainsi, un peu plus de la moitié de la population s'adonne aux pratiques d'entraide à travers au moins une organisation.

2.1.3 Le bénévolat ivoirien

En Côte d'Ivoire comme partout ailleurs, les activités sont d'abord pratiquées de façon informelle. Elles prennent une forme plus organisée et se pratique quelque fois même dans les entreprises et administrations publiques. Ce domaine est très faiblement structuré, ce qui n'ouvre pas de perspective de développement. L'engagement bénévole dans ces structures est en nombre de plus en plus croissant et de diverses caractéristiques. Cependant, même dans ces structures, le bénévolat se pratique en partie de façon non formelle. Puisque les bénévoles ne sont pas formés, encadrés et il n'y a pas de politiques visant à développer ce secteur.

Outre ces constats, l'on remarque quelques belles initiatives visant à changer la donne. Des états généraux de la solidarité ont été organisés en 2009 à l'initiative du ministère de la solidarité et des victimes de guerre. Il en est sorti de cette rencontre, l'institution de l'Observatoire de la Solidarité et de la Cohésion Sociale. C'est un établissement public national (EPN) qui a pour objectifs :

ü Incité à la bonne gouvernance nationale et locale basée sur l'idée de la solidarité,

ü Mesurer et évaluer les indicateurs de progrès mais aussi de menace sur la société,

ü Alerter les décideurs,

ü Faire le plaidoyer auprès des acteurs clés des politiques de développement afin que les actions identifiées comme positives pour le renforcement de la solidarité et de la cohésion sociale soient réalisées.

De plus, un ordre du mérite de la solidarité a été institué dans le même élan, pour traduire la reconnaissance et l'hommage de la nation à ceux qui auront contribué avec constance à la promotion et à la consolidation de la cohésion sociale dans notre pays. Egalement, la journée nationale de la solidarité célébrée depuis 2006 a été instituée pour être célébrée le 25 décembre de chaque année.

2.2 D'autres résultats empiriques

Gidron (1978), dans sa revue volunteerwork and itsrewards, donne les résultats de son étude réalisée auprès de 317 bénévoles dans les institutions de santé aux Etats Unis. Ses recherches lui permettent d'identifier trois types de récompense dont deux sont plus susceptibles de motiver les bénévoles : extrinsèques et intrinsèques. Se basant sur ses résultats, on s'aperçoit qu'il existe peu de motivations extrinsèques (la recherche de récompense tout en évitant les sanctions externes), à savoir :

- Le développement personnel : supervision professionnelle et formation ;

- La relation avec les autres bénévoles.

Par contre, les récompenses intrinsèques (le plaisir, l'utilité sociale) sont nombreuses :

- Etre orienté vers l'autre : penser aux autres, aider les plus démunis,

- Le développement personnel : faire des choses intéressantes et variées dans sa vie, apprendre à travailler avec les autres, prendre des responsabilités, gagner des compétences ;

- Les relations sociales : participer à des missions auxquelles d'autres bénévoles participent, rencontrer de nouvelles personnes, partager ses idées, ses opinions et ses problèmes avec d'autres personnes ;

- Remplir des obligations : remplir une obligation avec la communauté, faire un travail important ;

- La reconnaissance sociale : faire partir d'une organisation importante dans la communauté.

Abordant également une approche «récompense-motivation«, Fitch (1987) s'est proposé de savoir, si les motivations de ces bénévoles étaient centrées sur eux-mêmes ou sur autrui. Parti avec un questionnaire destiné à des étudiants bénévoles, il a défini trois natures possibles de la motivation d'un bénévole :

- Les motivations altruistes : le bénévole s'intéresse réellement au bien-être d'autrui ;

- Les motivations égoïstes : il espère retirer certains avantages personnels de son expérience, comme des compétences, un réseau d'amis etc.

- Les obligations sociales : l'individu se sent endetté vis-à-vis de la société et devient bénévole pour corriger cette injustice. Ce type de motivation est à la fois altruiste (il veut aider l'autre) et égoïste (il veut soulager sa culpabilité).

Quelques années plus tard, Clary et Al. (1998) choisissent d'utiliser l'approche fonctionnaliste afin d'évaluer les motivations des individus à devenir bénévole et à s'engager durablement. En s'appuyant sur les travaux de recherche de Katz (1960), Gidron (1978), et Smith et al. (1956), ils proposent et vérifient six bénéfices (ou avantages ou fonctions) pouvant motiver un individu à faire du travail bénévole.

Cette typologie à six facteurs montre bien la complexité et la variété des motivations des bénévoles. Elle est basée sur un questionnaire de 30 affirmations dont doivent évaluer l'importance sur échelle de 1 à 7. Ce questionnaire est appelé la VFI (VolunteerFunctionInventory). Cependant, la VFI a été parfois remis en cause notamment par Allison, Okun et Dutridge (2002). Ils ont voulu voir si les six fonctions étaient réellement pertinentes et s'il n'y en avait pas d'autres pour compléter cette typologie. Leurs résultats ont montré que trois fonctions du VFI sortaient du lot et obtenaient des scores particulièrement élevés : les valeurs, la compréhension et l'estime. Avec les questions ouvertes, ils ont conclu que trois motivations supplémentaires pouvaient être ajoutées aux six fonctions : la religion, le plaisir et le travail d'équipe.

De son coté, Marisa R. Ferreira (2012) a mené une étude sur plus de 350 bénévoles dans les hôpitaux au Portugal, leur faisant elle aussi passer le VFI. Elle est arrivée à la conclusion que les six fonctions de Clary et Al pouvaient être restreintes à quatre facteurs de motivation.

- Le développement et l'apprentissage : gagner en expérience, en compétence, en estime de soi, etc.

- L'appartenance et la protection : les interactions sociales, les amitiés, etc.

- La carrière : le réseau, le CV, les compétences, etc.

- L'altruisme : l'empathie, l'aide aux autres, etc.

La motivation qui sous-tend l'engagement bénévole est bien diversifiée, car prenant sa source principalement dans la culture, ce qui fait du bénévolat une activité définie selon la communauté. Le chapitre qui va suivre permettra de voir notre méthodologie d'analyse.

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE D'ANALYSE ET RESULTATS STATISTIQUES

La motivation au bénévolat telle que délimitée dans l'introduction nous permet d'annoncer la méthode de recueille des données et leurs traitement, préalable aux analyses (section 1). Dans la section 2 nous présenterons les résultats de la statistique descriptive.

SECTION 1 : METHODOLOGIE D'ANALYSE

Cette section nous permet de décrire la méthodologie suivie pour la recueille de données via enquête et leur traitement. Il s'agit de circonscrire le cadre de l'enquête, la population et la méthode pour traiter les données.

1.1 Collecte des données par enquête

Comme la plupart des travaux de la littérature, nous avons fait une enquête auprès de la population bénévole. Notre questionnaire comportait 30 questions, et nous visions les 14 ans et plus qui mènent leurs activités par le truchement d'une organisation (bénévolat formel). Ce questionnaire a été élaboré sous deux formats (papier et en ligne via google forms) pour toucher le maximum de bénévoles. Foncièrement basé sur la littérature, ce questionnaire comporte six thèmesrésumés dans le tableau ci-dessous.

Tableau3 : différents thèmes du questionnaire

Thèmes

Sujet traité

1 : Q1 et Q2

Définir le bénévolat ; à quoi sert-il ?

2 : Q3 à Q9

Mon profil sociodémographique. Il s'agit pour le bénévole de livrer des informations personnelles sur l'âge, le genre, la situation de famille, la religion, le niveau d'étude etc.

3 : Q10 à Q14

Ma situation familiale, affective et le bénévolat. Elle vise à établir le lien entre la pratique du bénévolat par les proches du bénévole et sa décision de s'engager bénévolement.

4 : Q15 à Q21

Mon adhésion au bénévolat. Avec une échelle de Richter, il s'agissait de livrer des informations sur le nombre d'organisations dans lesquelles il oeuvre, sa fréquence de participation, le nombre total d'heures etc.

5 : Q22 à Q27

Mon domaine d'activité. Ici l'on demande à savoir un peu plus sur l'activité bénévole du répondant

6 : Q28 à Q30

Mes motivations au bénévolat. Une échelle de 4 motivations comportant 4 questions chacune sont proposées.

Les antécédents du questionnaire dans la littérature sont proposés ici.

Tableau4 : Composants du questionnaire

Concepts

Auteurs

Questions

Définir le bénévolat ; à quoi sert-il ?

Imagine Canada, 2007

Q1 et Q2

Avoir un parent ou un ami bénévole

Ajout personnel

Q10 et Q11

Avoir vécu une situation suscitant un acte bénévole

Ajout personnel

Q12 à Q14

Adhésion au bénévolat

Gourmelen, 2014

Q15 à Q21

Pour un gain altruiste et ou égoïste

Bussell et Forbes, 2002

Q28

EMAB

Vallerand et Till, 2000

Q29

Satisfaction des trois besoins psychologiques innés

Forest, J et al, 2010

Q30

1.2 Les données de l'étude

Notre étude se situe dans le cadre spécifique de la Côte d'Ivoire. Une méthode simple a été adoptée pour atteindre les objectifs fixés pour ce travail portant sur l'offre de travail sur le territoire ivoirien. L'analyse de l'offre de travail a été réalisée en consultant les résultats de l'enquête emploi de 2013, et les statistiques de l'enquête auprès des ménages de 2015 de l'INS.

Nos données sont issues essentiellement de la base de données de l'Enquête Nationale sur la Situation de l'Emploi et du Travail des Enfants (ENSETE, 2013) de l'AGEPE. La construction des données de l'enquête auprès des ménages sur la situation de l'emploi et le travail des enfants (ENSETE) a été réalisée pour fournir des informations de qualité sur le système d'emploi d'une part et le travail des enfants d'autre part. La population de cette enquête est constituée par l'ensemble des ménages dénombrés au cours du recensement général de la population et de l'habitat de 1998 (RGPH98). L'unité d'analyse qui a guidé la collecte est le membre du ménage et particulièrement les individus de 5 ans et plus (Rapport ENSETE, 2014)13(*).

Plus de 48679 individus ont été interrogés dans l'enquête emploi. Après retraitement de cette base, ce sont 30500 individus (soit 62,65%) qui constituent l'échantillon sur lequel nous travaillons.

1.3 Le traitement des données

L'enquête emploi portait aussi sur la situation de l'emploi des enfants. Ceci a valu un découpage en de nombreuses tranches d'âge. Dix-sept groupes d'âge au total, allant de 0 à 80 ans et plus et espacés de cinq ans ont été retenus. Cependant, pour ce qui nous concerne, nous avons retenu cinq groupes d'âges de 14 à 55 ans et plus, avec un espacement de 10 ans, sauf le dernier groupe qui est un peu plus large. Ce choix n'est pas fortuit, car, toute la population en âge de travailler (individus de 14 ans et plus) y compris les retraités, nous intéressent. En outre, il est démontré que les retraités s'adonnent beaucoup au travail bénévole compte tenu de leur plus grande disponibilité et la pression temporelle (Gourmelen, 2013). La situation matrimoniale n'a pas subi de traitement particulier. Quant à la religion qui est une variable polytomique, elle a subi une réorganisation des modalités de sorte à faciliter l'analyse et les interprétations. Ainsi, les protestants et les autres chrétiens ont été regroupés en une même modalité (codée M9= 3), les animistes et les sans religion aussi (codée M9=5).

La variable indiquant le niveau de diplôme comportait 19 modalités, ce que nous avons regroupé en 5 modalités. En effet, les diplômes de la formation professionnelle ont leurs équivalents dans la formation générale. Ils peuvent naturellement être mis ensemble pour un travail de mémoire. Ainsi donc le BAC, le BP et le BT correspondent aux diplômes d'un même cycle (second cycle). De même que le DEUG, la Licence, le BTS et le DUT comme diplômes du premier cycle du supérieur. La maitrise, le Master, le DESS, le DEA, l'Ingénieur et le Doctorat, sont les diplômes du second et du troisième cycle universitaire. Ils sont aussi appelés diplômes du cycle supérieur. D'autres variables telles que le statut dans l'emploi, le type d'unité de production... ont été également regroupées sous cinq modalités pour simplifier les analyses. On note que toutes nos variables sauf le genre, sont des variables polytoniques.

SECTION 2 : RESULTATS D'ANALYSE STATISTIQUE

Cette section présente les résultats de l'analyse statistique des données après leur traitement. Lequel traitement a permis d'avoir une base souple et plus adaptée aux exigences de ce travail. Il est essentiellement une description des bénévoles étudiés ici.

2.1 Motivations des bénévoles

Des difficultés rencontrées dans le cadre de l'enquête que nous avons réalisé et la taille de l'échantillon pour ce travail limitent la validité des résultats à un essai de compréhension des bénévoles et de leurs motivations. Ils sont au nombre de 99 sur 102 individus à confirmer avoir fait du travail bénévole au sein d'une organisation.

Les bénévoles ivoiriens (enquêtés) sont majoritairement des hommes (55,56%), ils ont pour la plupart un âge compris entre 16 et 34 ans avec une grande partie (43,43%) qui a moins de 35 ans et l'âge médian est de 24 ans. Ils sont en grande majorité célibataires (73,74%), religieux (86,87% sont chrétiens et 11,11% sont musulmans) et sont titulaires de diplômes universitaires (47,47% ont un Bac+1, +2 ou +3 et 36,36% ont un Bac+4 ou plus). Cependant, seulement 35,35% travaillent, 44,44% étudient encore et 18,18% autres sont à la recherche d'un premier emploi. Ceci fait remarquer la grande jeunesse de la population bénévole qui trouve dans le bénévolat un moyen de lutter contre le chômage.

Quant à leurs motivations pour ce travail, elles sont de natures diverses. 53,53% font du bénévolat parce qu'ils ont un proche (ami ou parent) qui fait ou a fait ce même travail, aussi parce qu'ils ont été témoin de situations motivant au bénévolat (82,83%). Voir l'encadré ci-dessous.

Ils sont aussi tirés par les difficultés qu'ils ont vécues eux-mêmes (42,42%) et ne voulant laisser personne vivre de telles situations. Ainsi, ils s'engagent à travers des organismes de bénévoles (18,18% sont dans au moins deux organismes), travaillent très souvent (30,30% au moins une fois par semaine) et fournissent au moins 2 heures de travail à chaque fois (35,35%) ou plus de 3 heures (30,30%) par séance.

« Une pouponnière était dans un état d'insalubrité et j'ai aidé au nettoyage » M. Gautier, 28 ans.

« J'ai vu dans mon environnement des femmes mal nourrir leurs enfants et mal s'en occuper. J'ai donc usé de mes connaissances en nutrition pour aider ses mamans à pratiquer les bonnes pratiques essentielles (PFE) » Ma. Marlice, 34 ans.

« L'individualisme, l'accessibilité à l'éducation. J'ai enseigné les enfants délaissés d'un quartier précaire de kôkôà Bouaké ». M. Kennedy Dollar, 27 ans.

« Pas plus tard que ce matin, j'ai trouvé mon vieux voisin de porte en train de rassembler des briques, alors je n'ai pas pu l'ignorer et passer ». M. Yao, 21 ans.

« Après avoir obtenu mon BAC, j'ai consacré mes temps libres à aider les élèves. Je l'ai fait car moi aussi j'ai été élève et je connais leurs difficultés. Je n'ai pas eu la chance d'avoir des répétiteurs » M. Kan Constant 26 ans

...

Encadré : motivation bénévole basée sur les expériences de la vie

Leurs motivations caractérielles sont mixtes (39,39%) mais tournent autour de la motivation non autodéterminée égoïste (MNAE 18,18%) pour la recherche d'une qualification ou d'une expérience professionnelle par exemple. En outre à la question : Pourquoi faites-vous le bénévolat ? Ils répondent :

Parce que l'expérience que m'offre le bénévolat pourra éventuellement me servir du côté de l'emploi

12

30 %

Parce que faire du bénévolat me permet d'enrichir mon curriculum vitae.

19

47.5 %

Parce que cela me permet d'être mieux considéré(e) socialement

14

35 %

2.2 Caractéristiques de l'emploi

Dans la deuxième base, les individus peuvent être classés selon leur statut dans leur emploi principal, qui est la variable expliquée. Ainsi donc, les agriculteurs indépendants additionnés aux aides familiales sont dominants avec 8382 personnes pour 43.26%. 3555 personnes (soit 18,35%) sont salariées, 6427 personnes comptant pour 33,17% sont employeur ou travailleur dans un domaine autre que l'agriculture. Seulement 64 personnes (soit 0,33%) ont déclaré faire du bénévolat leur activité principale. Cela se comprend aisément, puisse que le bénévolat est une activité non rémunérée ou faiblement rémunérée. Voir tableau 3 ci-dessous.

Tableau 5 : Statut dans l'emploi en fonction du genre

 

Sexe

Statut

Homme

Taux

Femme

Taux

total

Taux

Salarié

2698

75,89%

857

24,11%

3555

18,35%

Employeur, travailleur hors agriculture

2569

39,97%

3858

60,03%

6427

33,17%

Travailleur bénévole

40

62,5%

24

37,5%

64

0,33%

Stagiaire ou apprenti

647

68,39%

299

31,61%

946

4,89%

Aide familiale ou agriculteur indépendant

4384

52,30%

3998

47,70

8382

43,26%

Total

10338

53,36%

9036

46,64%

19374

100%

Source : de l'auteur à partir de l'ENSETE, 2013

Qui sont les bénévoles ?

En faisant une statistique descriptive comparée entre les bénévoles et les non bénévoles, on a :

Tableau 6 : statistique descriptive entre bénévole et non bénévole

Variables

Bénévoles

Non bénévoles

 

Modalités

Fréquence

Pourcentage

Fréquence

Pourcentage

Sexe

Masculin

40

62,05%

10298

53,33%

Féminin

24

37,95%

9012

46,67%

Tranche d'âge

14-24

9

14,06%

4558

23,71%

25-34

16

25%

5958

30,99%

35-44

20

31,25%

4103

21,34%

45-54

8

12,5%

2591

13,48%

55 et +

11

17,19%

2023

10,52%

Lien avec le chef de ménage

Chef

38

59,38%

9645

49,92%

Conjoint du chef

10

15,62%

4813

24,92%

Enfant du chef

10

15,62%

2404

12 ?45%

Parent du chef

6

9,38%

2069

10,71%

Autre

0

0

379

1,96%

Statut matrimonial

Marié monogam

32

50%

10062

52,11%

Marié polygam

6

9,37%

1860

9,63%

Célibataire

22

34,38%

6273

32,49%

Divorcé

0

0

281

1,45%

Veuf

4

6,25%

834

4,32%

Religion

Musulman

29

45,31%

10035

51,80%

Catholique

14

21,87%

3315

17,11%

Protestant et +

18

28,12%

3085

15,92%

Autres

1

1,56%

328

1,69%

Animistes

2

3,12%

2547

13,15%

Diplôme

= CEPE

24

54,55%

6935

73,95%

BEPC et équiva-

7

15,91%

975

10,40%

BAC et équiva-

6

13,64%

665

7,09

<BAC +4

2

4,54%

287

3,06%

BAC+4 et plus

5

11,36%

516

5,50%

Type emploi

permanent

52

81,25%

173484

90,24%

Occasionnel

12

18,75%

1826

9,76%

Source : de l'auteur à partir de l'ENSETE, 2013

L'analyse de ce tableau nous permet de dire que :

Le bénévolat est beaucoup plus pratiqué par les hommes 62,05%de la population enquêtée. Cependant le taux de participation des femmes n'est pas à négliger. Les tranches d'âges les plus concernées sont les 25 à 44 ans avec une participation nette supérieure des 35 à 44 ans qui est de 31,25% de la population. Ces bénévoles sont pour la plupart des chefs de ménage (59,38%) et sont mariés à une seule femme (50%). Le taux de participation (34,38%) moins élevé des célibataires montre qu'une partie des chefs de ménages ne sont pas mariés.

Le tableau révèle également que la pratique du bénévolat est quasiment le fait des religieux. Les chrétiens toute confession confondue (catholiques, protestant et autre) s'adonnent plus à cette pratique (49,99%) que les musulmans (45,31%). Plus d'un bénévole sur deux (54,55%) n'a pas fait le collège. Par contre, un peu plus des ¾ (52 sur 64) est en emploi permanent.

Au niveau des non bénévoles, les résultats sont quasiment les mêmes sauf la catégorie des 25 -34 ans (31,41%) et les musulmans (51,86%) plus nombreuxqui renversent la tendance. On peut néanmoins conclure que la participation des bénévoles et celle des non bénévoles à l'emploi est la même. Ce qui pousse certaines personnes à s'adonner au bénévolat est certainement une caractéristique interne -motivation- propre à chacun comme le note la littérature (Vallerand et Till, 2000).

Il est certain, un motivé altruiste ou égoïste l'est dans le coeur, le temps et les circonstances lui donneront de l'exprimer. Une responsable de groupe de bénévoles nous a laissé entendre ces mots : « L'altruisme est un don de Dieu, le temps et les circonstances de la vie nous découvriront, et un jour ou l'autre on sera appelé bénévole ». Madame Berté OULAÏ

Type du travail bénévole

Effectif

Pourcentage

Guide religieux

14

21,88

Enseignant bénévole

12

18,75

Stagiaire, apprenti, gérant

25

39,06

Fondateur

3

4,69

Aide & agriculteur

10

15,62

Total

64

100

Les bénévoles de la base de données ont leur activité principale dans le bénévolat et vivent de ce travail. On doit comprendre par-là que cette activité est rémunérée.

CHAPITRE 3 : LES FACTEURS DETERMINANTS DE L'ENGAGEMENT BENEVOLE

Ce chapitre présente les résultats d'analyses et la discussion sur ceux-ci. Il se présente en deux sections. La première fournie la modélisation et les estimations économétriques des variables. La deuxième section permettra de présenter les résultats économétriques, la discussion puis les implications avant la conclusion.

SECTION 1 : CADRE D'ANALYSE ECONOMETRIQUE

A l'aide d'estimations économétriques, nous allons tester ici nos hypothèses.

1.1. Définition et mesure des variables

La base de données de l'enquête emploi (2013) nous offre plusieurs variables possibles. Mais ayant l'objectif d'analyser le travail bénévole en Côte d'Ivoire, nous retenons seulement dix variables qui pour nous sont plus intéressantes.

o Le statut dans l'emploi principal (variables endogène)

Cette variable, comme son nom le dit, détermine le statut de l'individu dans son emploi principal. Elle comportait à l'origine sept modalités, ce que nous avons ramené après traitement à cinq :

L'individu rationnel choisi son emploi selon des critères qui lui sont propres. Les variables explicatives devront aider à comprendre pourquoi l'individu i choisit la modalité j qui dans notre cas est fixé au travail bénévole.

o Les variables explicatives

Les variables jugées pertinentes pour expliquer le choix de l'individu i sont :

Sexe (SEXE) : C'est la variable qui enregistre l'influence du sexe sur le choix de faire du bénévolat. C'est une variable dichotomique : 1=homme et 2=femme.

Age (AGE) :En 1985, Yavas et Riecken montrent que l'âge est le facteur le plus discriminant, suivi de l'éducation et de l'occupation. Selon eux, un bénévole type avait, en 1985, 35 ans ou plus, atteint le collège, un emploi et était peu influencé, en termes de temps, par sa famille ou son travail.

Lien avec le chef de ménage (LMENAGE) : Riecken et Yavas, en collaboration avec Wymer (1996), concluaient que l'un des facteurs les plus influents sur l'action bénévole est l'attitude des parents à propos du bénévolat, qui prédispose alors les enfants à participer à ce type d'activité lorsque ceux-ci deviennent adultes. Les amis sont aussi une grande source d'influence, ainsi que la communauté, lorsque celle-ci est petite. Cette variable a été catégorisée sous 5 modalités :

Situation matrimoniale (SMATRI) :cette variable nous informe sur le lien entre la situation de famille de l'individu (bénévole) et son engagement dans le travail bénévole :

La religion (RELIGION) : Cette variable, selon notre enquête est déterminante au point d'être très importante au dire des répondants. Le fait d'être membre d'une communauté religieuse inciterait au bénévolat (Van Tienen et al, 2010). Certains auteurs trouvent une forte corrélationpositive entre la religiosité collective seule et la probabilité d'être engagé dans le bénévolat au sein d'organisations religieuses (Yeung, 2004)comme laïques (Taniguchi et Thomas, 2011).

Niveau de diplôme (DIPLOM) :Notre enquête a révélé également un niveau de diplôme élevé des bénévoles. Le niveau d'étude est considéré comme l'un desdéterminants les plus importants du bénévolat (Chambre, 1984 ; Wilson, 2000 ; Handy et Hustinx, 2009). Ainsi, plus le diplôme d'un individu est élevé, plus la probabilité qu'il fasse du bénévolat est forte (Caro et Bass, 1997, chez les 55 ans et plus ; Choi, 2003).

Type de l'unité de production (UPROD) : Cette variable traduit aussi le type d'employeur qui pourrait inciter à l'engagement bénévole surtout que le travail bénévole se pratique aussi en entreprise. Elle comporte cinq modalités qui sont :

Type d'emploi (TEMPLOI) : cette variable comporte deux modalités

Lieu de résidence à 15 ans (LRESID) : Cette variable nous informe sur le lien de parenté de la personne chez qui l'individu a vécu à 15 ans et son influence possible sur la décision présente de l'individu face à l'engagement bénévole.

Cette personne (assurément le parent) travaille -t-elle (PTRAVAIL) ?

Num

Variables explicatives

Codage

Concept

Signe

01

Sexe

SEXE

Influence des variables sociodémographiques sur l'engagement bénévole

Positif

02

Age

AGE

Positif

03

Situation matrimoniale

SMATRI

Négatif

04

Religion

RELIGION

Positif

05

Niveau de diplôme

DIPLOM

Positif

06

Unité de production

UPROD

Impact de l'employeur et de l'emploi salarié

Négatif

07

Type d'emploi

TEMPLOI

Positif

08

Lien avec le chef de

LMENAGE

Influence des parentssur l'engagement bénévole

Négatif

09

Lieu de résidence à 15 ans

LRESID

Positive

10

Chef de résidence travaille-t-il ?

PTRAVAIL

Positive

Tableau7 : Conceptualisation des variables avec leurs signes attendus.

Source : de l'auteur et basée sur la littérature

1.2 Instruments de mesure

La plupart de nos variables sont qualitatives polytoniques (c'est-à-dire comportant plus de 2 modalités). Le travail d'estimation sera fait à partir du logiciel Stata version 13, et analysées à l'aide d'un modèle Tobit simple à double censure. Ce modèle est utilisé lorsque la variable dépendante -ici statut dans l'emploi- est une variable multinomiale et où l'on ne veut considérer qu'un ou quelques modalités.

Les modèle Tobit se réfèrent de façon générale à des modèles de régressionsdans lesquels le domaine de définition de la variable dépendante est contraint sous une forme ou une autre. En économie, de tels modèles ont été initiés par James Tobin (1958) qui les qualifia de modèle à variable dépendante limitée14(*) (limited dependent variables model). Toutefois, ces modèles sont aussi appelés modèles de régression censurées (censored regression models), lorsque l'on dispose au moins des observations des variables explicatives sur l'ensemble de l'échantillon ou modèle de régression tronquée (truncated regression models), lorsque toutes les observations des variables explicatives et de la variable dépendante figurant en dehors d'un certain intervalle sont totalement perdues.

On considère dans le cas général, un modèle Tobit simple à censures multiples qui s'écrit sous la forme suivante :

(1)

désigne les bornes de censure et où :

(2)

désigne un vecteur de caractéristiques observables et où est un vecteur de paramètres inconnus et où les perturbations åi sont distribuées selon une loi .

Considérons un individu i d'une population N (i = 1, .., N) catégorisée en m+1 modalité, qui doit répondre à la question : Quel est le type de l'unité de production de votre emploi principal ? Sa réponse doit contenir dans une série de m+1 modalité. On postule que les choix rationnels peuvent être représentés par une fonction d'utilité U (.). On pose que pour chaque modalité j = 0, 1, ..,m, l'utilité del'individu s'exprime sous la forme suivante :

(3)

Où v (.) est une fonction continue déterministe, la liste des variables explicatives et où åj est une variable aléatoire i.i.d. dont la loiest décrite par la fonction de densité f (.) et la fonction de répartition F (.). On suppose que les perturbations åj, ?j = 0, 1, ...,m sont indépendantes.

Le modèle utilisé ici, le Tobit simple à double censure (modèle de friction ou deRosett) est un modèle où les seuils de censures à gauche et à droite sont identiques pour tous les individus. Où .

(4)

(5)

La log-vraisemblance concentrée associée à un échantillon y = (y1, ..., yN) dans un modèle Tobit simple à double censure s'écrit :

(6)

Où N1 désigne le nombre d'observations pour lesquelles

1.3Estimation des paramètres du Tobit

Le modèle Tobit admis est justifié par la fait que seulement la modalité 3= travail bénévole de la variable dépendante (statut dans l'emploi) nous intéresse, il s'agit donc de faire une censure à gauche et une à droite. La fonction de Vraisemblance d'un tel modèle s'écrit :

(7)

Le premier terme désigne le produit des probabilités que les observations yi prennent lesvaleurs de censures inférieures  :

(8)

Le second terme désigne le produit des probabilités que les observations yi prennent lesvaleurs de censures supérieures  :

(9)

Pour mesurer la qualité d'ajustement des modèles estimés, nous considérons plusieurs indicateurs classiques qui sont le critère d'information d'Akaike (AIC) [Akaike, 1974], le critère d'information bayésien (BIC) [Schwarz, 1978], la P-value habituellement utilisée dans les modèles logit et le pseudoR2de McFadden (McFadden, 1974) :

R2de McFadden =

AvecLLMla log-vraisemblance, p le nombre de paramètres à estimer du modèle, n la taille de l'échantillon et LL0 la log-vraisemblance du modèle nul (sans autre paramètre que la constante ou modèle par défaut). Il est formulé comme suit :

nj et ndésignent respectivement les effectifs de la modalité jet l'effectif total de l'échantillon. L'AIC et le BIC permettent de pénaliser les modèles en fonction du nombre de paramètres afin de satisfaire le critère de parcimonie, la pénalité étant encore plus grande avec le BIC. Plus ces critères sont faibles, meilleur est le modèle. Le R2 de McFadden, ou pseudo-R2, a été construit pour ressembler au R2 de la régression linéaire mais doit s'interpréter en termes de part de déviance et non en termes de part de variance. Bien que compris entre 0 et 1 (comme le R2),des simulations ont montré qu'une valeur autour de 0,3 correspond à une valeur élevée de R2(Domencich and McFadden [1975, p. 134-135]).

Un autre indicateur de la littérature économétrique pour juger de la qualité de l'estimation avec le Tobit est le test de rapport de vraisemblance formulé comme suit :

Avec la déviance du modèle par défaut et la déviance du modèle d'étude. L'indicateur du test du rapport de vraisemblance suit une loi de Khi-deux définie par :

Avec le degré de liberté où K est le nombre de paramètres à estimer et N, le nombre de modalités de la variable dépendante. Le modèle est de bonne qualité si la valeur calculée est supérieure à la valeur donnée par la table de Khi-deux à un seuil á fixé.

L'estimateur du Maximum de Vraisemblance (MV) nécessite la vérification de deux principales hypothèses pour l'estimation des modèles Tobit. Il s' agit des hypothèses d'hétéroscédasticité et de normalité.

De façon générale, on montre que l'estimateur du MV en présence d'hétéroscédasticité est asymptotiquement biaisé. L'importance des biais asymptotiques croît avec le degré de censure des données. Greene (1997) propose d'utiliser un test du multiplicateur de Lagrange. Une expression de la statistique LM du test de l'hypothèse nulle d'homoscédasticité H0 : á = 0 est 

, qui suit une distribution

Où N désigne le nombre d'observations et où R2 est le coefficient de détermination de la régression du vecteur unitaire de dimension (N, 1) sur les K+P +1 colonne de la matrice .

LM = 0. 2183* 9037 = 1972,7771,

Cette valeur est très supérieure à la valeur tabulée donc l'hypothèse H0 est acceptée, il y a bien homoscédasticité.

La seconde principale hypothèse qui peut affecter de façon sensible les propriétés de l'estimateurdu MV est l'hypothèse de non normalité des perturbations. Nous utilisons un test de Schapiro-Wilk dont la formule est :

La statistique W peut donc être interprétée comme le coefficient de détermination (le carré du coefficient de corrélation) entre la série des quantiles générées à partir de la loi normale et les quantiles empiriques obtenues à partir des données. Plus W est élevé, plus la compatibilité avec la loi normale est crédible. Le w obtenu est : pour chacune des variables. On conclue sur l'hypothèse nulle de normalité des perturbations.

La stratégie de test à la Hausman (1978) : Nelson (1981), Melenberg et Van Soest(1996), plus complexe mais plus approprié conduit à la même conclusion. Le travail d'estimation avec le Maximum de vraisemblance peut être effectué en toute quiétude.

SECTION 2 : RESULTATS ECONOMETRIQUES ET DISCUSSION

Dans cette section, nous présentons d'abord les résultats issus des estimations économétriques. Ensuite, nous faisons un bref rappel desobjectifs de recherche, puis nous montrons le lien entre les résultats obtenus et ce que dit la littérature. En fin, il sera question de décrire les limites de cette recherche, avant de donner des idées pour des recherches futures sur le sujet.

2.1 Les résultats d'estimations

Nous présentons de façon synthétique, dans les tableaux suivants, les résultats des estimations économétriques à l'aide du Tobit simple de censure à gauche et à droite.

Tableau 8 : Résultats de la régression par le modèle Tobit

 

Variables

Coefficients

P-Value

SEXE

-28.51422

0.000

AGE

-17.0459

0.000

SMATRI

2.067341

0.285

RELIGION

11.03442

0.000

DIPLOM

-21.96551

0.000

UPROD

114.2761

0.000

TEMPLOI

-28.31921

0.000

LMENAGE

16.78534

0.000

LRESID

-1.375246

0.368

PTRAVAIL

-34.93175

0.000

Constante

-186.9519

0.000

 
 
 

Significativité

Nombre d'observations = 9037

5%

LR chi2(10) = 2747.42

 

Prob > chi2 = 0.0000

Wald chi2(10) = 3121.85

Pseudo R2 = 0.2183

Log likelihood =-4918.5998

 

AIC = 9861.2

 

BIC = 9946.509


Le tableau 8 montre que seulement deux variables sur dix ne sont pas significatives. La , ce qui signifie que le modèle est globalement bon. Le Pseudo R² confirme cette analyse, car ayant une valeur faible (0.2183qui correspond aussi à une valeur élevée du R² de régression linéaire), montre la faible part de déviance des variables. Ceci signifie aussi que les variables explicatives apportent des informations importantes pour l'explication del'engagement bénévole. La valeur de LR chi2 (10) = 2747,42est très supérieure à sa valeur tabulée . L'AIC et le BIC qui permettent de pénaliser les modèles afinde satisfaire le critère de parcimonie ont des valeurs moyennes. Tous ces indicateurs s'unissent pour dire que le modèle est bien spécifié et autorisent ainsi l'interprétation des variables.

Tableau 9 : les effets marginaux de la régression

 

Variables

Coefficients

P-Value

SEXE

-28.51422

0.000

AGE

-17.0459

0.000

SMATRI

2.067341

0.285

RELIGION

11.03442

0.000

DIPLOM

-21.96551

0.000

UPROD

114.2761

0.000

TEMPLOI

-28.31921

0.000

LMENAGE

16.78534

0.000

LRESID

-1.375246

0.368

PTRAVAIL

-34.93175

0.000

Les effets marginaux traduisent l'effet d'une variation des variables explicatives sur la probabilité de s'engager dans le bénévolat.

Les effets marginaux dans un modèle de régression censuré correspondent à la déformation des prévisions sur une variable continue engendrée par une variation d'une unité d'une des variables explicatives. Il y a alors plusieurs prévisions possibles dans le cas du modèle Tobit suivant que l'on s'intéresseà la variable censurée ou à la variable latente . En effet, trois cas peuvent apparaître. Nous considérons seulement la prévision sur la variable dépendante censurée représentée par l'espérance conditionnelle ?i = 1, ..., N :

Ainsi, une variation de 1% de la kème variable explicative pour le ième individu, modifie la prévision de la variable dépendante pour ce même individu de pour cent. On peut alors calculer une élasticité moyenne sur l'ensemble des N individus telle que :

Les estimations du modèle et les effets marginaux du tableau 9 permettent de dire :

Les P-value des caractéristiques sociodémographiques sont nulles sauf celle de la situation matrimoniale (0.285>0,05). En revanche, 3/5 des coefficients sont négatifs, la variable religion ayant le plus grand coefficient positif. On conclut donc que les variables sociodémographiques ont un lien très fort mais négatifs (sauf la religion qui a une relation positive et la situation matrimoniale qui n'en a pas du tout) sur l'engagement dans le travail bénévole.

Les variables socioprofessionnelles ont une grande influence sur la décision de faire du travail bénévole. Pendant que l'unité de production (35,94% d'emploi privé et 45,31% d'emploi associative) qui emploie le bénévole favorise le choix de faire du bénévolat, le type d'emploi (81,25% d'emploi permanent) le décourage.

Le lien avec le chef de ménage (59,37% sont eux-mêmes chef de ménage) est en relation positive et significative, la variable « le parent travail-t-il ?» (Oui à 90%) a un lien significatif et négatif et la variable « lieu de résidence à 15 ans » (74,60% ont vécu chez les parents) n'a aucun lien sur le choix de faire du travail bénévole. On conclut que la relation avec les parents a une influence considérable sur l'engagement dans le bénévolat.

2.2 Lien entre la littérature et nos résultats obtenus

L'objectif principal qui a conduit à ce travail est la recherche sur ce qui motive certaines personnes à s'adonner au bénévolat. Dans un contexte où le marché du travail est fortement resserré et le taux de chômage élevé, qu'est ce qui guide le choix de certaines personnes appelées bénévoles ?

Notre quête nous a mené à analyser d'abord les caractéristiques des personnes en emploi, bénévoles comme non bénévoles. Nous avons ensuite traité spécialement le cas des bénévoles. Il s'agissait de considérer la relation entre leurs caractéristiques sociodémographiques et leur engagement dans le bénévolat. Analyser l'influence de leur milieu socioprofessionnelle sur leur engagement bénévole. En fin, les relations entre eux et leurs parents depuis l'âge de 15 ans nous ontintéressés pour cerner leurs influences possibles.

Dans l'analyse de notre premier objectif de recherche, à savoir déterminer l'influence des caractéristiques sociodémographiques sur l'engagement dans les activités bénévoles, l'hypothèse sous-jacente a été validée comme quoi, les caractéristiques sociodémographiques ont une forte relation sur l'engagement bénévole. L'âge, le sexe et le diplôme ont une influence négative, la situation matrimoniale n'a aucun lien, seule la religion a une influence fortement positive sur l'engagement bénévole. Les individus qui s'engagent à fournir du travail pour autrui sans rémunération, sont guidés par la motivation au bénévolat qui est leur caractéristique principale. Cette motivation est du type de production de bien collectif au service de la communauté (Prouteau et Wolf, 204a).

Ce résultat quelque peu contraire à ce que dit la littérature est dû au petit nombre de bénévole dans la base. Le niveau de diplôme favorise l'engagement dans le bénévolat. La littérature a noté que plus le diplôme d'un individu est élevé, plus la probabilitéqu'il fasse du bénévolat est forte (Caro et Bass, 1997). En effet, certaines des motivations des bénévoles sont la recherche de qualification, d'une formation, enrichir son curriculum vitae... qui sont du domaine des besoins des diplômés.

La relation entre le milieu socioprofessionnel et l'engagement dans le bénévolat est bien existante. Cette relation est positive avec l'employeur surtout privés mais négative avec le type d'emploi. La littérature nous a permis de voir que l'engagement bénévole est tiré par la motivation. Plus l'individu sait le type d'emploi qui lui est proposer, moins il s'engagera dans le bénévolat.

Voyons à présent ce qui est des relations avec les parents et ses influences possibles sur l'engagement bénévole. Les résultats d'estimations ont montré que la plupart des bénévoles de l'échantillon, 59,37% sont chef de ménage, 76,93% ont vécu avec les parents à 15 ans (Prouteau et Wolf, 2004a, 2004b) et 90% de ces parents travaillent. Ce qui confirme que la relation avec les parents a une influence considérable sur l'engagement dans le bénévolat. Cependant, il y a une restriction sur le fait d'avoir vécu avec les parents à 15 ans qui n'a rien à avoir avec l'engagement dans le bénévolat, selon nos résultats. Cetterestriction peut être expliquée par la tranche d'âge (35 à 44 ans) ou les individus s'adonne (31,25%) le plus au bénévolat. En effet, jusqu'à cette tranche d'âge, les futurs bénévoles ne vivent plus chez les parents, ils sont donc soumis à d'autres influences socioéconomiques qui les amènerait plutôt à opter pour un travail bien rémunéré.

Cependant, l'influence de la situation socioprofessionnelle des parents sur l'engagement bénévole est forte mais négative. Plus les parents sont socialement stables, moins les enfants s'adonnent à ce genre de travail. Avec la motivation d'utilité, les bénévoles se font plaisir et se satisfont en aidant les autres. C'est aussi une manière pour eux de rendre ce qu'ils ont reçu des parents en termes d'amour qu'ils transmettent aux nécessiteux. Ils ressentent en fait une obligation sociale envers leur entourage, envers la société (Fitch 1978). Leur motivation « privée » s'ajouterait à l'altruisme dit « pur » ou le remplacerait (Govekar et Goverkar, 2002). C'est une motivation de valeur contenue dans la VFI (Houle, Sagarin et Kaplan, 2005).

2.3 Limites

Dans cette étude sur les motivations au bénévolat, plusieurs situations qui nous sont hors de contrôle ont fait que ce travail présente plusieurs limites d'ordre méthodologique.

Nous voulons citer en premier lieu les problèmes d'indisponibilité de données que nous avons eues. Préalablement, nous avons voulu travailler sur les déterminants de la motivation des bénévoles. Il nous fallait pour cela mener une enquête sur terrain (ce que nous avons pu faire finalement avec beaucoup de difficulté), et le temps pour y arriver était limité.Nous avons dû modifier le thème pour nous serviraussi de la base de données de l'enquête emploi. Cela nous a pris du temps et de l'énergie, ce qui a joué sur la bonne tenue de ce travail.

En second lieu, notons les grandes difficultés méthodologiques que nous avons rencontrées. En effet, la base de données que nous avons utilisée a été conçue spécialement pour rendre compte de la situation de l'emploi et du travail des enfants. Il était donc bien difficile de l'adapter au bénévolat, vu que seulement deux questions faisaient mention du travail bénévole. Nous avons donc eu pas mal de souci pour trouver un modèle qui permette d'analyser l'engagement bénévole à partir de cette base de données. Ce qui fait que nos résultats présentent des limites quant à leur utilisation. La littérature et la diversité des motivations au bénévolat ont montré qu'il faut une enquête spécialement dédiée à ce genre d'étude pour bien rendre compte du travail bénévole et de ses différents aspects.

Comme troisième limite, nous avons été face à une faiblesse de la documentation sur le bénévolat. Comme souligné dans notre introduction, la littérature sur le bénévolat en économie est peu abondante. Là où le véritable manque, c'est quand on met en lien le travail bénévole et le salariat. Nous avons donc été obligés de nous référer quelque peu aux écrits en psychologie et en sociologie.

2.4 Ouverture et implications

A l'endroit du pouvoir public :

Le bénévolat à travers les entreprises associatives est un important moyen dans la lutte contre le chômage, pour le développement rural et pour le renforcement de la cohésion sociale, nécessaires pour atteindre les grands objectifs de développement économique. Il serait donc profitable de le développer par des actions fortes :

- Mettre en place un cadre favorable à cette activité par une législation claire ;

- Créer les conditions de développement de l'économie sociale et solidaire ;

- Encourager le développement des associations par des structures de suivi ;

- Accroître le financement de ce domaine ;

- Encourager la professionnalisation des structures de bénévole (associations, mutuelles, coopératives et fondations) ;

- Promouvoir le bénévolat en entreprise par une responsabilité sociale confiée à celles-ci suivie d'allègements fiscaux pour les en encourager ;

- Les encourager à mettre en place des programmes officiels de bénévolat en entreprise et même au sein de la communauté.

Au monde de la recherche :

Le champ d'étude du bénévolat n'a pas encore été beaucoup investi dans les pays en développement. Il serait intéressant que des études visant à déterminer le nombre de bénévole, leurs caractéristiques et leurs motivations réelles soient menées. Ce type de recherche qui conduirait à des enquêtes spécifiques sur la question. Cela permettrait de rendre compte réellement de la situation du bénévolat si possible chaque année comme le recommande les Nations Unies (Assemblée générale des Nations Unies, 2001)15(*).

De plus en plus, le monde de l'économie sociale et solidaire (ESS) se développe tant bien que mal. Dans les villages et même en ville les mutuelles et associations se mettent en place. La connaissance des motivations des individus pourrait aider à l'amélioration des stratégies de recrutement et de fidélisation des bénévoles nécessaire au bon fonctionnement de ces structures. Il serait donc bien de mener une étude sur l'engagement de bénévoles dans ces milieux et d'autres encore.

Également, comme autre recherche, il serait intéressant de vérifier si le bénévolatpeut aider à la satisfaction des trois besoins psychologiques,innés et fondamentaux, soit l'autonomie, la compétence etl'affiliation sociale, dans la vie engénéral. Si oui, il serait peut-être profitable pour les entreprises d'offrir à leurs employés defaire du bénévolat durant leurs heures de travail (le bénévolat en entreprise) à raison d'une à deux heures par semaine, par exemple.

CONCLUSION

En guise de conclusion, de plus en plus de personnes s'engagent à travailler gratuitement dans les organismes à but non lucratif (associations). La connaissance de ce qui les motive est un enjeu majeur, si on veut accroitre leur nombre au vue de l'importance de leur action. Effectivement leur action a une portée hautement sociale, économique et humanitaire. Ce type de travail concerne actuellement toute la population en âge de travailler. A l'heure actuelle où l'on est dans une dynamique de lutte contre le chômage, le bénévolat se présente comme une piste de solution. Nous nous sommes donnés comme objectif d'analyser les facteurs explicatifs de l'engagement bénévole, qui, n'est pas éloigné du travail salarié quand on sait que la plupart des bénévoles sont en emploi salarié. Il s'est agi en fait de savoir ce qui motive certaines personnes à s'engager dans le travail bénévole.

L'enquête emploi 2013 dont nous nous sommes servis, nous a ouvert des perspectives. Nous avons ramifié notre objectif principal en trois objectifs spécifiques. Il s'agissait de montrer l'influence des caractéristiques sociodémographiques dans le choix de faire du travail bénévole, d'analyser l'impact du milieu socioprofessionnel sur l'engagement bénévole et de déterminer l'influence des parents sur le choix de s'engager dans le travail bénévole.

Notre propre base de données conçue à partir d'enquête a permis de savoir un peu plus sur les bénévoles ivoiriens qui sont plus des jeunes, hommes, possèdent de grands diplômes, sont religieux et s'engagent parce qu'ils ont été témoins de situations de détresse ou qu'ils veulent contribuer à améliorer la situation sociale et humanitaire de plusieurs, considérés comme vulnérables du fait de la pauvreté. Ils s'engagent aussi pour enrichir leur curriculum vitae, rechercher une qualification et d'expérience professionnelle afin d'être compétitifs sur le marché du travail.

Nous avons extrait les variables qui nous intéressaient de la base de données de l'enquête emploi et constitué une base exploitable pour l'analyse de nos hypothèses. Nos analyses nous ont permis de nous rassurer que les bénévoles et les non bénévoles ont les mêmes caractéristiques sociodémographiques. La différence fondamentale entre eux est la motivation qui pousse certaines personnes à s'engager bénévolement. Cette motivation trouve plusieurs sources qui peuvent être altruiste et ou égoïste (Bussell et Forbes, 2002 ; Haski-Leventhal, 2009), de production de biens et service, d'utilité (Prouteau et Wolf, 2004).Une fois motivée, ces personnes servent pour le plus grand nombre à travers les ONG et associations. N'empêche qu'on retrouve des bénévoles dans le privé et pour une moindre partie dans le domaine publique. Ce sont des personnes qui, à 15 ans vivaient avec les parents. Elles ont donc bénéficié de beaucoup d'amour qu'elles se doivent de partager avec autrui et avec toute la communauté. Également, nous avons retenu que les caractéristiques sociodémographiques sont influentes dans le choix de faire du bénévolat, sauf la situation matrimoniale. Le diplôme révélé par la littérature comme très important pour motiver au bénévolat a été trouvé comme ayant une action défavorisant dans notre cas.

La situation socioprofessionnelle a une relation significative (positive pour l'unité de production mais négative pour le type d'emploi) sur l'engagement bénévole. Les parents ont également une présence qui influence le choix de faire du travail bénévole.

Nous retenons deux grandes conclusions de cette étude. La motivation qui prévaut à l'engagement bénévole naît de la relation avec les parents depuis le bas âge, elle est de l'amour, du don de soi appris auprès de ceux-ci. La motivation bénévole est guidée par les caractéristiques sociodémographiques, principalement la religion. Elle est renforcée par la structure employeuse de l'individu, qu'elle soit privée ou associative.

Les enfants qui sont entourés de beaucoup d'amour sont plus susceptibles d'en donner à un moment ou à un autre à travers le bénévolat. Pour ce qui est des parents ou employeurs (bénévoles), suite à leur engagement ou sensibilité à ce travail, leurs enfants ou employés finissent par être motivé de façon intrinsèque afin de s'y engager eux aussi. Ce don de soi, cette disposition au partage grandissant, les bénévoles vont enclencher la professionnalisation de leurs structures (associations, coopératives, mutuelles et fondations) et constituer une branche importante de l'économie appelée économie sociale et solidaire (ESS).

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TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENTS i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iii

LISTE DES FIGURES iv

LISTE DES TABLEAUX iv

SOMMAIRE v

RESUME vi

INTRODUCTION 1

1. Contexte et Problématique 1

2. Différence notable entre bénévolat et volontariat 2

3. Les motivations à l'engagement bénévole 3

4. Objectifs 4

5. Plan de l'étude 4

CHAPITRE1 : REVUE ANALYTIQUE DU BENEVOLAT 6

SECTION1 : REVUE THEORIQUE DU BENEVOLAT 6

1.1 Les types de bénévolat 6

1.2 Du bénévolat au travail bénévole 7

1. 3 Le bénévolat dans la pensée économique 8

1.4 L'analyse du bénévolat par les autres sciences sociales 9

SECTION 2 : REVUE EMPIRIQUE DU BENEVOLAT 12

2.1 Analyse statistique du travail bénévole dans le monde 12

2.1.1 Le bénévolat sur le continent américain 12

2.1.2 Le bénévolat en Europe 13

2.1.3 Le bénévolat ivoirien 15

2.2 D'autres résultats empiriques 15

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE D'ANALYSE ET RESULTATS STATISTIQUES 18

SECTION 1 : METHODOLOGIE D'ANALYSE 18

1.1 Collecte des données par enquête 18

1.2 Les données de l'étude 19

1.3 Le traitement des données 20

SECTION 2 : RESULTATS D'ANALYSE STATISTIQUE 21

2.1 Motivations des bénévoles 21

2.2 Caractéristiques de l'emploi 23

CHAPITRE 3 : LES FACTEURS DETERMINANTS DE L'ENGAGEMENT BENEVOLE 26

SECTION 1 : CADRE D'ANALYSE ECONOMETRIQUE 26

1.1 Définition et mesure des variables 26

1.2 Instruments de mesure 29

1.3 Estimation des paramètres du Tobit 31

SECTION 2 : RESULTATS ECONOMETRIQUES ET DISCUSSION 34

2.1 Les résultats d'estimations 34

2.2 Lien entre la littérature et nos résultats obtenus 36

2.3 Limites 38

2.4 Ouverture et implications 38

CONCLUSION 40

BIBLIOGRAPHIE 42

TABLE DES MATIERES 46

ANNEXES 49

ANNEXE 1: Test de normalité 49

ANNEXE 2 : Régression avec Tobit à double censure 50

ANNEXE 2: les effets marginaux 50

ANNEXES

ANNEXE 1 : Test de normalité

ANNEXE 2 : Régression avec Tobit à double censure

ANNEXE 2: les effets marginaux

* 1Voir http://www.jeuneafrique.com/depeches/23717/politique/le-chomage-des-jeunes-une-menace-pour-la-stabilite-de-lafrique/ site consulté le 18 janvier 2017

* 2 UNICEF (2012), Cadre de développement de la stratégie nationale de protection sociale en Côte d'ivoire. Etat des Lieux, Défis et Perspectives de Renforcement de la Protection Sociale (tome1, PP21-22)

* 3 Lionel Prouteau appartient LEN-CEBS de la faculté des Sciences Economiques de l'Université de Nantes. François Charles Wolf appartient au LEN-CEBS de la faculté des Sciences Economiques de l'Université de Nantes, à la direction des Recherches de la CNAV et à l'INCED.

* 4 Il y a plusieurs formes de volontariat : le VNU= Volontariat des Nations Unis qui est un corps de volontaires de plusieurs nationalités qui vont pour des missions diverses dans des zones qui traversent des crises (alimentaires, politiques, économiques ou militaire), des catastrophes naturelles etc. Le VSI= Volontariat de Solidarité Internationale, France volontaire etc.

* 5 Ces indemnités sont parfois très conséquentes et peuvent dans la plupart des cas, être supérieures au salaire payé dans le cas d'un contrat de travail dans pays d'accueil. Car elles couvrent tous les besoins de base (alimentation, santé, logement, déplacement etc.) et une prime en fin de mission.

* 6 Bénédicte HALBA est économiste spécialiste des questions de bénévolat et la participation associative. Elle est présidente de l'IRIV et cofondatrice de la revue électronique «les rives de l'iriv''.

* 7Lionel Prouteau appartient au LEN-CEBS de la Faculté des Sciences Economiques de l'Université de Nantes

* 8 Dans la revue électronique du département d'Etat des Etats Unis, eJournalUSA, volume 16, numéro 5, 2012

* 9 Nicholas Mamba (2013), eJournal, USA, revue électronique du département d'Etat des Etats Unis, volume 18, numéro 3

* 10 Imagine Canada est un organisme national qui intervient en faveur des organismes de bienfaisance, des organismes sans but lucratif et des entreprises dotées d'une conscience sociale du Canada et assure la promotion de leurs oeuvres au sein des collectivités.

* 11« Le concept d'économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d'entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d'utilité sociale »http://www.gouvernement.fr/

* 12 Panorama de l'ESS en France 2015, CNCRES (chiffres Insee Clap 2013) / Recherches & Solidarités

* 13 INS et AGEPE, Rapport descriptif sur la situation de l'emploi en Côte d'Ivoire, août 2014

* 14Tobin J. (1958), »Estimation of Relationships for Limited Dependent Variables», Econometrica, 26, 24-36.

* 15 Manuel sur la mesure du travail bénévole / Bureau international du travail, Genève : BIT, 2011






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius