UNIVERSITE LIBRE DES PAYS DES GRANDS LACS DE BUKAVU
B.P : 1691 Bukavu
FACULTE DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE
L'EDUCATION
DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
FACTEURS DETERMINANT LE STRESS CHEZ LES
PERSONNES EN DETENTION PREVENTIVE DANS LE MILIEU CARCERAL DE LA COMMUNE
D'IBANDA
Par
MWIMA NYAMAZABO Mechack
Travail de fin cycle présenté et
défendu en vue de l'obtention du Diplôme de gradué en
Psychologie
Directeur :
Ass. MURHABAZI NACK César
Novembre 2020
EPIGRAPHE
« Au fil du temps, le
détenu s'adapte à la prison, fait
son chemin
entre les contraintes
carcérales spécifiques à
l'établissement et les
illégalismes à leurs marges. Il (sur)vit tiraillé
entre la volonté de
préserver son identité, la violence
physique et symbolique du lieu,
éventuellement la volonté de
construire un projet »
(Marchetti,2001).
DEDICACE
A mes parents parents BATACHOKA NYAMAZABO Zacharie et
TAKUBUSOGA MWIMA Philomène pour leur inconditionnel amour, soutien
moral, financier et matériel à mon égard afin que mes
efforts puissent un jour porter du fruit.
A mes grands frères LUSAMAKI NYAMAZABO Ezéchiel
et BIENFAIT. Merci pour le soutien et sacrifices consentis pour faire de nous
ce que nous devenons aujourd'hui,
REMERCIEMENTS
Au-delà de l'effort personnel, la réalisation de
ce travail n'aurait pu être possible sans recours ou soutien de certaines
personnes que nous tenons à remercier que celle - ci trouvent
l'expression de notre profonde gratitude.
Nous tenons à remercier l'Eternel Dieu Tout -
Puissant, le Père de toute sagesse pour nous avoir accordé la
vivacité d'affronter les étapes fortes de la vie scientifique.
Nous remercions l'administration et corps professoral de
la Faculté de Psychologie et des Sciences de l'éducation de
l'ULPGL /Bukavu qui nous ont assuré l'encadrement et la formation
universitaire.
De manière particulière, nous rendons hommage
au directeur de ce travail, l'assistant MURHABAZI NACK César qui, en
dépit de sa lourde charge professionnelle a su avec douceur et
fermeté, conduire et diriger ce travail. Sa constante
disponibilité, son suivi, ses conseils et ses exhortations continues
sont le reflet de ce travail. Qu'il trouve en ce travail l'expression de notre
profonde gratitude.
Nos remerciements vont tout droit à nos parents
pour l'affection, le soutien moral, matériel et financier à
notre formation et à la réussite de ce travail. .
Nous disons merci à Ezéchiel LUSAMAKI,
Bienfait KANGONGO, DIALO LUSAMAKI, DUNIA NYAMAZABO, ISHARA NYAMAZABO et Samuel
NYAMAZABO. Vos divers soutiens tant moral, financier et matériel ont
été pour nous une semence qui germe sur un sol fertile, Nous
sommes fiers de vous
A nos amis, pour leurs, conseils et accompagnement tout au
long de ce travail. Qu'ils trouvent ici nos reconnaissances.
Notre profonde gratitude va également aux participants de
l'étude qui ont répondu à notre questionnaire
d'enquête. Sans eux, ce travail n'aurait jamais atteint ses objectifs
Que tout ce qui ne sont pas cités et ont contribué d' une part
à une autre à ce travail, trouvent ici l'expression de nos
sentiments de reconnaissance
MWIMA NYAMAZABO
Meschak
SIGLES ET ABREVIATIONS
ANR : Agence Nationale des renseignements
HTA : Hypertension artérielle
MBSR : Mindfulness-based stress reduction
(réduction du stress basée sur la pleine conscience)
SPA : Substances Psychoactives
TSPT :trouble de stress
post-traumatique
INTRODUCTION
1. Problématique
La vie carcérale, avec les contraintes qu'elle impose,
met la personne dans une position de vulnérabilité et de
dépendance qui peut réactiver les scènes traumatiques.
Elle prive également des stratégies de contrôle de la
mémoire intrusive (toxiques, vie sociale, travail, etc.). Dès
lors, on comprend que cette exposition directe aux souvenirs traumatiques
puisse bien souvent prendre la forme d'une exacerbation de la symptomatologie
psychiatrique (Arnal R. et al.2016, p .16).
Aujourd'hui, le milieu carcéral est devenu un lieu
anxiogène où les détenus sont en situation d'incertitude
sur leur présent et leur avenir. Ils ne maîtrisent pas leur
stress. L'enfermement et la rupture avec la société
entraînent des problèmes physiques, mais aussi psychiques.
Sieminska, A., Jassem, E., & Konopa, K. (2006, p.38.),
font savoir « q' une fois passés le choc
carcéral, correspondant grosso modo à la période
des trois premières semaines de détention puis celui
du procès, la plupart des prisonniers finissent en effet
par s'adapter tant bien que mal à leur sort au moins jusqu'à
l'approche de la sortie ».
Si la condamnation ne perd jamais son caractère
afflictif et infâmant et si la stigmatisation sociale
entraînée par la peine, laisse donc une marque
indélébile, les comportements et les réactions, en dehors
des moments forts de l'emprisonnement, mettent ainsi en évidence une
sorte de mithridatisation de la sanction. De fait la
détention, surtout quand elle se prolonge, entraîne la mise en
place d'adaptations secondaires , soit de pratiques qui,
sans provoquer directement le personnel, permettent au reclus d'obtenir des
satisfactions interdites ou bien des satisfactions autorisées par des
moyens défendus (Goffman, 1968,p.68),
Ainsi, le milieu carcéral fragilise le détenu
si bien qu'il se sent alors dépassé par une prise de conscience
ou un fait soudain, et donc inattendu et surprenant, assez grave pour
bouleverser parfois son existence. Le stress devient pathogène chaque
fois que s'impose la conviction de l'impossibilité de pouvoir faire face
à la situation par ses propres ressources En ce sens encore, pour
l'Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au
Travail « le stress survient lorsqu'il y a déséquilibre
entre la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son
environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire
face ». Des effets négatifs multiples s'ensuivent tant au plan
psychologique que psychosomatique (Laborit, 1979 ; Lazarus, Folkman,
1984).
Mais le stress peut aussi se révéler
positif quand les difficultés sont perçues comme surmontables,
cette perception donnant alors la confiance en soi nécessaire pour
trouver l'énergie de résister et de rebondir.
S'agissant des personnes détenues, la comparaison entre
récidivistes et primaires comme entre nouveaux et anciens
révèle que dans la durée, la souffrance psychique
déclenchée par les stresseurs tend normalement
à s'atténuer sensiblement et que le stress
généré par l'enfermement s'estompe progressivement. En
effet, la peine éprouvée n'est pas seulement, ni même
essentiellement, causée par les conditions anormales de la vie
recluse. Consciemment ou non, elle est dans une large mesure
une construction, son ressenti étant avant tout
déterminé par des facteurs personnels.
De fait, les traits de la personnalité,
l'histoire individuelle, ainsi que des vulnérabilités
importées qui peuvent en résulter et
l'expérience interagissent avec le carcan carcéral pour
générer le niveau du stress et le rendre en tout état de
cause unique. Ces divers facteurs combinés déterminent ainsi son
évolution au cours de la peine, aboutissant assez souvent à une
désensibilisation et à une des implications plus ou
moins fortes ou, au contraire, à un état de révolte
permanent. (Toch, 1992, p.11)
Les conditions particulières de la vie en
détention constituent sans doute un facteur majeur,
particulièrement dans les premières semaines de
l'incarcération. Constater que le cadre de vie carcéral est de
nature à aggraver sensiblement l'impact, souvent lourd, des facteurs
individuels, pathologiques ou non, des vulnérabilités
importées, c'est reconnaître que si la prison ne peut être
tenue responsable de tout, les conditions de l'enfermement sont
particulièrement déterminantes sur l'état psychique et,
par suite, sur les comportements de ses usagers.
À cet égard et toutes choses étant
égales par ailleurs, si comme l'estime l'Institut National
d'Études Démographiques, les causes du mal-être dans le
monde du travail sont imputables aux difficultés d'adaptation à
un environnement contraignant, la prison a sans doute a
fortiori vocation à générer cette souffrance
psychique singulière étudiée par le rapport Archer (2008,
Annexes, 79).
Dans le même sens il a par ailleurs
été établi qu'un haut niveau de contrainte et une faible
latitude du sujet, soit une forte pression combinée à
des marges de manoeuvre restreintes, étaient
précisément à la source d'un déséquilibre
producteur de stress négatif tendant à favoriser
une inhibition de l'action. Ainsi, le confinement imposé par un
espace vital réduit en maison d'arrêt entraîne avec la
promiscuité l'inconfort et l'insalubrité qui en résultent,
des effets négatifs certains sur le moral des détenus.( (Karasek,
Theorell, 1990)
L'entassement dans un espace cellulaire
réduit constitue à lui seul un facteur notoire et durable de
tensions souligné tant par la recherche que par les professionnels.
Indépendamment de ces effets pernicieux d'une surpopulation
endémique, la forte tension causée par une surveillance
rapprochée et constante imposée concurremment par l'institution
et les codétenus aboutit à produire des formes de violence bien
spécifiques à ces deux sources, étant
précisé que le milieu et l'Administration pénitentiaire
poursuivent des objectifs le plus souvent divergents, et donc conflictuels, qui
forcent les comportements( Sykes, G.M.,1958) .
En République démocratique et plus
particulièrement dans la ville de Bukavu, l'environnement physique et
social dans lequel vit les détenus, est un vecteur de stress au
regard des conditions de détention pénible, les intimidations, le
rançonnement des détenus par les policiers commis à la
garde, le manque de liberté, la promiscuité , le manque des
soins médicaux et la nourriture, etc.
Au regard de cette problématique, nous nous posons les
questions suivantes :
- Quels sont les facteurs favorisant le stress chez les
détenus dans certaines maisons carcérales à
Bukavu ?
- Quels sont les effets de stress chez les détenus sur
leur santé physique et mentale ?
0.2 Hypothèse du
travail
Selon Grawitz M. (2001, p.398), «
l'hypothèse est une proposition de réponse à la question
posée. Elle tend formuler une relation entre les faits significatifs.
Même plus ou moins précis, elle aide à sélectionner
les faits et permet de les interpréter de leurs donner une
signification, qui vérifiée, constituera un élément
de la théorie ».
Pour tenter de répondre préalablement aux
questions de notre problématique, nous articulons notre étude sur
les hypothèses suivantes :
- Les conditions de détention pénibles,
l'inconfort, l'insalubrité, la privation de liberté, le souci,
l'entassement des détenus dans un espace réduit, les
intimidations des nouveaux détenus par les anciens, l'incertitude
d'être libéré, etc., seraient les principaux facteurs
externes de stress en milieu carcéral
- Le stress en milieu carcéral de Bukavu provoquerait
les troubles du sommeil, manque d'appétit, le sentiment de
détresse, la dépression, chez certains détenus.
0.3 Objectifs de
recherche
Dans cette étude, nous nous sommes fixés les
objectifs ci-après :
ï Identifier les facteurs externes et internes à
l'origine de stress en milieu carcéral
ï Analyser les effets engendrés par le stress
chez les détenus dans les milieux carcéraux de Bukavu
ï Proposer des pistes d'atténuation de stress en
milieu carcéral
0.3 Choix et
intérêt du sujet
Tout le monde le reconnaît, le milieu carcéral
n'est pas un milieu facile à vivre. En milieu carcéral
sévit un ensemble de pathologies qui rendent la vie du détenu
très pénible. C'est après des observations faites
auprès des détenus lors de notre stage que nous avons
décidé de mener cette étude sur les facteurs favorisant le
stress en milieu carcéral.
L'intérêt de cette étude se situe sur le
plan théorique et pratique et ce travail contribue au
développement de la psychologie judiciaire.
Sur le plan théorique, cette étude apporte une
connaissance sur les conditions néfastes des détenus qui
favorisent le stress en milieu carcéral. Elle serait une source de
référence pour les lecteurs et les chercheurs ultérieurs
qui chercheront à approfondir ce thème de recherche.
Sur le plan pratique, cette étude permettrait à
la direction de l'administration pénitentiaire et celle chargée
de la santé carcérale, d'avoir un modèle d'actions sur
lequel s'appuyer pour une lutte plus efficace contre les facteurs favorisant
les stress chez les détenus et, d'envisager d'autres solutions
alternatives pour contourner gérer le stress chez les
détenus.
0.4 Méthodologie du
travail
Cette étude s'est effectuée pendant la
période de Septembre 2019 à Octobre 2020. Sa population est
constituée de 1589 des détenus en milieu carcéral dans
la ville de Bukavuau sein de laquelle nous avons choisi occasionnellement un
échantillon de 82 sujets. Pour collecter les données, nous avons
recouru aux méthodes descriptive et analytique ainsi qu'à la
technique d'enquête par questionnaire.
Le dépouillement et le traitement des données se
sont réalisés par l'analyse l'indice fréquentiel,
transformés en pourcentage.
0.6 Subdivision du
travail
A part l'introduction et la conclusion, ce travail comprend
trois chapitres. Le premier chapitre aborde les
généralités sur les stress en milieu carcéral. Le
deuxième chapitre est consacré à l'approche
méthodologique. Le troisième chapitre présente, analyse
et interprète les résultats de l'enquête.
PREMIER CHAPITRE :
GENERALITES SUR LE STRESS EN MILIEU CARCERAL
Dans ce chapitre, nous définissons les concepts, la
revue de littérature théorique ainsi que les études
antérieures.
1.1. DEFINTION DES
CONCEPTS
La définition des termes clés utilisés
dans un travail est une opération nécessaire dans la mesure
où elle permet de mieux préciser la pensée de l'auteur et
d'éviter des malentendus.
1.1.1 Milieu
carcéral :
Pour Le Petit Larousse (1998), la prison se
définit comme un « lieu où l'on enferme les
prévenus, les condamnés. »
Le Dictionnaire de l'Académie
Française (1835), la prison est le
« lieu où l'on enferme les accusés, les criminels, les
débiteurs » ; ou « un homme rude et d ' un abord
repoussant » ; « avoir une chaussure trop étroite,
qui fait souffrir » ou encore« sombre et triste. »
Pour le Petit Robert,(2000) explique quant à lui que
la prison est un « établissement clos, aménagé
pour recevoir des délinquants condamnés à une peine
privative de liberté ou des prévenus en instance de
jugement. »
Dans le cadre de cette recherche, le milieu carcéral
renvoyant à la notion de prison, va être considéré
comme un lieu de détention ou un établissement où l'on
détient enfermées des personnes accusées,
condamnées ou prévenues. Il existe beaucoup de travaux ou
d'écrits sur ce milieu, des écrits aussi bien journalistiques
qu'universitaires
1 .1.2. Stress
Pour le dictionnaire Sillamy N. (1980,p.253), le stress est
un état dans lequel se trouve un organisme menacé de
déséquilibres sous l`action d`agents ou des conditions qui
mettent en danger ses mécanismes homéostatiques. Il
considère que tout facteur susceptible de détruire cet
équilibre,qu'il soit d'origine physique, chimique ou psychologique est
appelé agent stressant.
Quant à Delay J. cité par Block et
al.(1998,p.898), le stress est un état de tension aigu de l`organisme
obligé de mobiliser ses défenses pour faire face à une
situation menaçante.
1.1.3. Détenus
Selon l'Association Pénitentiaire Africaine (2003,
p.119), un détenu est une personne faisant l'objet d'une peine privative
de liberté. On distingue les
condamnés, les prévenus et
les contraints par corps.
Le Prévenu est undétenu
sous le coup de poursuites pénales mais n'ayant pas fait l'objet d'une
condamnation définitive.
L'Inculpéest unepersonne
soupçonnée d'une infraction pendant la procédure
d'instruction.
Le Condamné est une personne ayant fait l'objet
d'une décision de condamnation, l'emprisonnement ayant acquis le
caractère définitif.
Le Contraint par corps
estpersonne privée de la liberté pour le contraindre
à remplir ses obligations pécuniaires.
1.1.3 Détention
préventive
La détention préventive est le placement en
détention d'un individu dont le dossier est en instruction soit devant
le parquet, soit devant la juridiction dans l'attente de son jugement
Le but de la détention préventive est
d'empêcher que l'individu puisse se soustraire à la justice
par la fuite ou de le protéger contre la vindicte populaire (
https://www.asf.be/fr/blog/detention/le-placement-en-detention-preventive/republique-democratique-du-congo/
quest-ce-que-la-detention-preventive-en-droit-congolais/
Quant à. Melique R. (2001, p.5), la détention
préventive est le placement en détention d'un individu dont le
dossier est en instruction soit devant le parquet, soit devant la juridiction
dans l'attente de son jugement.
1.2. REVUE DE LA LITERATURE
THEORIQUE
Dans cette section nous présentons les aspects
théoriques sur le thème de notre recherche.
1.2.1. Notion de stress et
évolution historique
La notion de stress a été introduite par Selye
H., qui publie en 1956 : the stress of life (le stress de la vie). Il a
décrit le mécanisme du syndrome d'adaptation,
c'est-à-dire l'ensemble des modifications qui permettent à un
organisme de supporter les conséquences d'un traumatisme naturel ou
opératoire.
Il publie par la suite Stress : without
distress en 1974, (le stress sans détresse) et son
autobiographie : the stress of my life en 1977 (
www.wikipedia.org/wiki/histoirede
stress.)
Le mot stress est apparu autour de 1940. Au départ, il
s'agissait d'un mot anglais qui a changé de signification par la suite.
Employé en mécanique ou en physique, qui voulait dire :
force, poids, tensions, charge ou effort.
Ce n'est qu'en 1963 que Hans Selye utilise ce mot en
médecine, considéré comme des tensions faibles ou fortes
éprouvées déclenchées par des
événements futurs désagréables ou
agréables.Il y voit des forces potentiellement destructrices et parle
de l'état de stress pour décrire les changements
physiques provoqués par une situation stressante ; il s'agit de la
notion moderne de stress actuellement employé.
Le stress existe depuis longtemps chez les humains qui ont
toujours fait face à des situations déstabilisantes provoquant un
déséquilibre. Ce sont par exemple, les inquiétudes
concernant l'avenir économique, la vieillesse, la santé, le
décès d'une personne proche, etc.
Les conceptions du stress ont changé. Elles sont
passées d'un modèle biomédical à un modèle
biopsychosocial. Le stress n'est pas seulement une réaction de survie de
l'individu se déroulant de façon stéréotypée
quel que soit l'agent agresseur et ayant pour objectif le maintien de
l'homéostasie du sujet il n'est pas non plus le résultat
exclusif d'une tension excessive imprimée à un individu, il est
le résultat d'une interaction.
D'après Selye H. (1936, p.54), le syndrome de
stress évolue en suivant trois phases successives :
a) La réaction d'alarme
En situation de stress, le corps libère des hormones
appelées catécholamines dont fait partie l'adrénaline.
Dès les premières manifestations du stress, on constate une
accélération de la respiration, une augmentation de la
fréquence cardiaque, de la tension artérielle, de la
température corporelle et de la vigilance.
En créant un apport rapide en oxygène vers le
cerveau, le coeur et les muscles, le corps se prépare à faire
face au stress en mobilisant ses forces.
b) La résistance
Si le stress se prolonge, le corps libère une seconde
catégorie d'hormones appelées glucocorticoïdes dont fait
partie le cortisol. L'organisme lutte contre l'épuisement en faisant
affluer vers le sang un taux de sucre augmenté (glycémie). Il
fournit ainsi l'énergie nécessaire aux muscles, coeur et au
cerveau.
C) L'épuisement
Quand le stress se prolonge et s'intensifie, le corps
épuise ses ressources. Les hormones produites ne parviennent plus
à fournir l'énergie nécessaire pour maintenir un
état de fonctionnement efficace.
1.2.2 Les différents
types de stress
Deux types de stress sont à distinguer : le stress aigu
et le stress chronique :
- Le stress aigu :
est une réaction de l'organisme face à une situation ponctuelle.
Généralement, les symptômes disparaissent peu de temps
après la fin du contexte stressant.
-
Le stress chronique : s'installe
lors d'un contexte défavorable permanent. Il peut favoriser l'apparition
de
certaines
pathologies ,telles que :
ï pathologies digestives : ulcères, troubles
fonctionnels intestinaux
ï maladies cardio-vasculaires : HTA, infarctus, troubles
métaboliques
ï troubles musculo-squelettiques
ï troubles anxieux et dépressions pouvant
évoluer vers des tendances suicidaires.
1. 2. 3 Les facteurs de stress
en milieu carcéral
D'intensité très variable (simple
préoccupation, inquiétude, anxiété, angoisse, peur
ou panique, détresse), se trouvent fréquemment à l'origine
du stress carcéral une grande incertitude associée au
sentiment d'impuissance. Le sujet se sent alors dépassé par une
prise de conscience ou un fait soudain, et donc inattendu et surprenant, assez
grave pour bouleverser parfois son existence.
En tout état de cause, la dimension subjective du
syndrome rend compte que les réactions ne sont pas uniformes.
Concernant son impact, il devient pathogène chaque fois que s'impose la
conviction de l'impossibilité de pouvoir faire face à la
situation par ses propres ressources (Laborit, 1979 ; Lazarus,
Folkman, 1984).
Ainsi, ,l'Agence Européenne pour la
Sécurité et la Santé au Travail, renseigne que
« le stress survient lorsqu'il y a déséquilibre entre
la perception qu'une personne a des contraintes que lui impose son
environnement et la perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire
face ». Des effets négatifs multiples s'ensuivent tant au plan
psychologique que psychosomatique.
Mais le stress peut aussi se révéler positif
quand les difficultés sont perçues comme surmontables, cette
perception donnant alors la confiance en soi nécessaire pour trouver
l'énergie de résister et de rebondir.
S'agissant des personnes détenues, la comparaison entre
récidivistes et primaires comme entre nouveaux et
anciens révèle que dans la durée, la souffrance psychique
déclenchée par les stresseurs tend normalement à
s'atténuer sensiblement et que le stress généré par
l'enfermement s'estompe progressivement.
En effet, la peine éprouvée n'est pas seulement,
ni même essentiellement, causée par les conditions anormales de la
vie recluse. Consciemment ou non, elle est dans une large mesure
une construction, son ressenti étant avant tout
déterminé par des facteurs personnels.
De fait, les traits de la personnalité, l'histoire
individuelle, ainsi que des vulnérabilités
importées qui peuvent en résulter et
l'expérience interagissent avec le carcan carcéral pour
générer le niveau du stress et le rendre en tout état de
cause unique. Ces divers facteurs combinés déterminent ainsi son
évolution au cours de la peine, aboutissant assez souvent à une
désensibilisation et à une des implications plus ou
moins fortes ou, au contraire, à un état de révolte
permanent. (Toch, op, cit, p.124)
1. 2.3. 1. Les facteurs
externes de vulnérabilité du détenu
Nous entendrons par facteurs externes du stress
carcéral les causes liées, non plus à la
personnalité, mais à l'environnement physique et (in)humain, mais
encore à l'origine sociale et à l'âge du sujet.
Les conditions particulières de la vie en
détention constituent sans doute un facteur majeur,
particulièrement dans les premières semaines de
l'incarcération. Constater que le cadre de vie carcéral est de
nature à aggraver sensiblement l'impact, souvent lourd, des facteurs
individuels, pathologiques ou non, des vulnérabilités
importées, c'est reconnaître que si la prison ne peut être
tenue responsable de tout, les conditions de l'enfermement sont
particulièrement déterminantes sur l'état psychique et,
par suite, sur les comportements de ses usagers.
Plusieurs facteurs influencent le détenu en
prison et impactent sur son attitude. Ces facteurs constituent pour nous des
facteurs de vulnérabilité. Ces facteurs peuvent être
répartis en trois (03) groupes : les facteurs personnels, les facteurs
sociaux et les facteurs environnementaux.
1.2.3.1.1.
Les facteurs personnels
Les facteurs personnels sont un ensemble
d'éléments propres permettant ou non l'autonomie d'une personne.
Il y a entre autre le niveau d'instruction, l'état de santé, la
connaissance du milieu judiciaire ou des procédures judiciaires. Ces
éléments sont importants pour l'équilibre psychologique du
détenu en prison.
De nombreux détenus ont un niveau
d'instruction très faible. Cette insuffisance engendre d'autres
problèmes tels que le manque d'informations nécessaires sur le
milieu carcéral, sur leur situation judiciaire et même sur leur
situation sanitaire. De nombreux détenus aussi restent sans aucune
information sur les possibilités que le Code pénal leur offre en
tant que personne détenue. Pourtant, avoir des informations sur la
situation judiciaire et administrative peut être facteur de
stabilité psychologique.
1.2.3.1.2.
Les facteurs sociaux
Les facteurs sociaux sont essentiellement
composés par les réseaux sociaux habituels des détenus. Il
s'agit de la famille, des codétenus, de l'administration de la prison,
des agents d'encadrement, du service médical et du service social. Bref,
il est constitué de toutes les personnes et organisations
présentes dans la vie du détenu et qui sont à même
de renforcer ou de réduire son niveau de vulnérabilité.
La capacité du détenu à
collaborer, communiquer avec ce réseau est très
déterminant sur son niveau de vulnérabilité. La famille
(parents, amis et connaissances extérieures à la prison) est
l'élément clé de ce réseau.
Le lien entre l'existence d'une famille et/ou d'un
réseau d'amis et la vulnérabilité est ambivalent. Un
soutien extérieur financier et moral est important pour le détenu
pour améliorer son ordinaire. Les visites ou communiqués sont
certainement le mode le plus apprécié par le détenu pour
entrer en contact avec l'extérieur. Si la famille et amis peuvent
être un soutien, ils peuvent être également une source
d'inquiétude et de stress pour le détenu.
À contrario, le détenu qui n'a aucune
attache extérieure, est libre des inquiétudes afférentes
au monde extérieur. Cependant, il peut être aussi en situation de
vulnérabilité car dépourvu d'assistance financière
et plus soumis à l'influence de tous les facteurs externes qui composent
l'univers carcéral.
1.2.3.1.3
Les facteurs environnementaux
Chaque maison de détention est régie par
un ensemble de dispositions qui fondent sa particularité. Le camp
pénal de Bouaké est identifié comme la prison qui a les
conditions de détention les plus rigides du pays. Il « est
réputé pour être l'universcarcéral le plus infernal
de la Côte d'Ivoire», selon le site information
Linfodrome.com ; Cette réputation même est pour le
détenu et leur famille source de stress et de
vulnérabilité. (N'Goran F., 2013).
Dans le même sens il a par ailleurs été
établi qu'un haut niveau de contrainte et une faible latitude du sujet,
soit une forte pression combinée à des marges de
manoeuvre restreintes, étaient précisément à
la source d'un déséquilibre producteur de stress négatif
(Karasek, Theorell, 1990) tendant à favoriser une inhibition de
l'action (Laborit, 1979).
Ainsi, le confinement imposé par un espace vital
réduit en maison d'arrêt entraîne-t-il, avec la
promiscuité l'inconfort et l'insalubrité qui en résultent,
des effets négatifs certains sur le moral des détenus.
L'entassement dans un espace cellulaire réduit
constitue à lui seul un facteur notoire et durable de tensions
souligné tant par la recherche que par les professionnels.
Indépendamment de ces effets pernicieux d'une surpopulation
endémique, la forte tension causée par une
surveillance rapprochée et constante imposée concurremment par
l'institution et les codétenus aboutit à produire des formes de
violence bien spécifiques ( Sykes, G.M. (op .cit,p.265)
1.2.4 Stress et
conséquences en milieu carcéral
En médecine et en
psychiatrie, une tendance actuelle est de raisonner en terme de seuil entre
physiologique et pathologique, avec une approche catégorielle et non
dimensionnelle. Le risque de ce modèle dichotomique est de ne pas se
préoccuper d'un individu qui n'aurait pas encore franchi le seuil
stricto sensu , mais qui serait toutefois en souffrance. Pour la prise
en charge du stress et de ses conséquences, nous considérons
qu'il est plus pertinent de s'intéresser à l'intensité
d'un symptôme qu'à son existence binaire.
Schématiquement le stress est le résultat d'une
soustraction entre besoins pour répondre à une situation
potentiellement néfaste et besoins effectivement disponibles pour
répondre à cette situation. Le stress psychologique est le
résultat de la construction cognitive évaluant la
différence entre perceptiondes besoins pour répondre à une
situation donnée et perceptionde ses capacités à y faire
face.
Chaque individu évaluant à la fois une
situation et ses propres ressources selon ses critères, le niveau de
stress perçu est différent entre plusieurs individus
confrontés à une même situation. Une réponse
opérante au stress consiste à réduire l'écart entre
besoins et capacités : par exemple la fuite supprime l'exposition au
facteur de stress donc supprime le besoin, ou au contraire la mobilisation des
ressources pour faire face augmente ses capacités (théorie du
« fight or flight » de Cannon ,1929).
Le stress est donc physiologique et permet une adaptation rapide
à l'environnement. Le stress n'est pas un symptôme en soi, mais il
peut être à l'origine de symptômes.
Le stress, la
réponse au stress, et l'analyse plus ou moins conscientisée que
chaque individu fait du résultat, peuvent être à l'origine
de manifestation négatives variées et interdépendantes
:
· réponses extériorisées
(c'est-à-dire visibles de l'extérieur) : difficulté de
régulation des comportements, hostilité, agressivité
dirigée contre soi ou autrui, consommation de toxiques,
etc.
· réponses intériorisées
(c'est-à-dire que seul l'individu ressent) : ruminations, tristesse,
douleur psychologique mauvaise estime de soi, anxiété,
difficulté de régulation des émotions, etc.
En
milieu ordinaire, la base de la prise en charge d'un stress trop fort repose
sur des règles hygiéno-diététiques simples (rythme
de vie calme et régulier, sommeil préservé, alimentation
soignée, pas d'alcool ni tabac ni drogue, environnement paisible, temps
de loisirs, activité physique, liens sociaux et familiaux, etc.) qu'il
n'est pas possible d'appliquer en détention.
En cas d'inefficacité, on peut avoir recours à
la psychothérapie, qui n'est pas forcément disponible en
détention puisque sa pratique dépend des thérapeutes de
l'unité sanitaire. Les conséquences cliniques du stress peuvent
se traiter par pharmacothérapie (anxiolytiques, antidépresseurs,
somnifères, etc.), mais avec une prudence particulière en milieu
carcéral au vu de la haute prévalence des addictions.
La méditation, et particulièrement celle
appelée »méditation de pleine conscience» ou
»mindfulness» rentre progressivement dans les
recommandations de prise en charge en milieu ordinaire. En France, son
utilisation reste anecdotique en prison pour l'instant.
1 . 2. 5
Conséquences de stress sur la santé mentale du détenu
La population carcérale est globalement
vulnérable au plan psychique : exposition fréquente à des
évènements traumatiques précoces et/ou à un
environnement psycho-social défavorable, laissant des séquelles
sur le fonctionnement futur de l'individu.
· L'incarcération
est un facteur de stress majeur dans la trajectoire d'un individu, car elle
modifie brutalement et souvent négativement tous les repères, et
est un vecteur de violence.
· Le modèle vulnérabilité-stress
explique qu'un individu porteur d'une vulnérabilité propre est
à risque de développer des symptômes ou une pathologie
selon les facteurs externes auxquels il est soumis. Ce modèle s'applique
très bien pour comprendre l'impact négatif de
l'incarcération sur la santé mentale des personnes
détenues.
Actuellement les troubles psychiatriques sont
surreprésentés en milieu carcéral (troubles psychotiques,
épisodes dépressifs majeurs, troubles anxieux, suicides,
utilisation de toxiques, troubles de personnalité, etc).
Conséquences de l'incarcération sur la santé mentale.
· La population carcérale est globalement
vulnérable au plan psychique : exposition fréquente à des
évènements traumatiques précoces et/ou à un
environnement psycho-social défavorable, laissant des séquelles
sur le fonctionnement futur de l'individu.
· L'incarcération est un facteur de stress
majeur dans la trajectoire d'un individu, car elle modifie brutalement et
souvent négativement tous les repères, et est un vecteur de
violence.
· Le modèle vulnérabilité-stress
explique qu'un individu porteur d'une vulnérabilité propre est
à risque de développer des symptômes ou une pathologie
selon les facteurs externes auxquels il est soumis. Ce modèle s'applique
très bien pour comprendre l'impact négatif de
l'incarcération sur la santé mentale des personnes
détenues.
Actuellement les troubles psychiatriques sont
surreprésentés en milieu carcéral (troubles psychotiques,
épisodes dépressifs majeurs, troubles anxieux, suicides,
utilisation de toxiques, troubles de personnalité, etc.).d'après
l'étude deProfesseur (Courtet P. et al. (2017,
p.6)
1.2.6 Pratique de la
méditation mindfulness en détention :
Selonl'étude deProfesseur Courtet P. et al. (Op.cit.
p.7), il existe dans le monde des programmes dispensés en prison,
notamment le programme Path of Freedom donné par le
Mindfulness Prison Institute aux USA, Canada, Chili, Suède,
Finlande, Royaume-Uni, Australie.
Quelques études existent, en écrasante
majorité américaine, et plaident en faveur de l'utilité du
mindfulness pour les populations carcérales concernant le
bien-être psychologique, la consommation de toxiques, la récidive
d'infraction, les troubles du sommeil, les idées
hétéroagressives, l'hostilité, l'estime de soi, la
détresse, le stress perçu, l'anxiété et la
dépression.
L'importance de la pratique de la méditation
mindfulness en France n'est pas connue mais semble anecdotique, et il
n'existe à notre connaissance aucune publication scientifique sur le
sujet. La pleine conscience est un Ȏtat de conscience qui
résulte du fait de porter son attention intentionnellement au moment
présent, sans jugement, sur l'expérience qui se déploie
instant après instant» (définition de J. Kabat-Zinn). C'est
une disposition mentale que chaque être humain possède à
des degrés divers. On peut s'entraîner à développer
cette capacité par la pratique de la méditation de pleine
conscience, nommée en anglais mindfulness.
Il n'y a aucune recherche de performance dans la pratique du
mindfulness (en particulier on ne cherche pas à modifier un
état ou une expérience, à être plus lucide, moins
stressé, etc), le seul but est d'augmenter sa capacité à
observer sans juger.
" Dès 1979, dans un cadre universitaire et
laïque, Kabat-Zinn (1990. ) introduit aux Etats-Unis la méditation
mindfulness dans son programme appelé MBSR pour
mindfulness-based stress reduction (réduction du stress
basée sur la pleine conscience) qu'il commence à dispenser au
Centre Médical de l'Université du Massachusetts pour aider les
gens à réduire le stress engendré par une maladie ou des
douleurs chroniques. Il formalise véritablement le MBSR en 1990 dans son
livreFull catastrophe living, permettant ainsi son implantation dans
le monde médical occidental en servant de base à des publications
scientifiques.
1.2. 7. Le coping et les
stratégies d'ajustement face au stress
Nous sommes constamment confrontés à des
situations et événements qui suscitent en nous diverses
émotions désagréables (colère, peur,
anxiété, tristesse,...). Ces situations peuvent être
banales et quotidiennes (conflits familiaux, surcharge de travail,
problèmes d'argent,...) ou ponctuelles et sérieuses (maladie
grave, décès d'un proche, accident,...). C'est lorsque ces
diverses expériences sont perçues par l'individu comme
menaçantes pour son intégrité physique et psychique qu'on
peut parler de stress.
Le stress est une «transaction particulière entre
un individu et une situation dans laquelle celle-ci est évaluée
comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien
être» (Lazarus et Folkman, op.cit, p.19)
Ainsi, les événements de la vie n'ont pas tous
le même impact sur tous les individus. Ce n'est pas leur
intensité, leur fréquence ni leur gravité
«objectives» qui sont stressantes en soi, mais leur retentissement
émotionnel et leur signification pour un individu particulier. Ainsi la
notion de stress perçua-t-elle détrôné peu à
peu celle d'événements de vie stressant.
L'individu ne subit pas passivement les
événements de vie aigus et chroniques. Il essaye de «faire
face» (to cope).
On parle de coping pour désigner les réponses,
réactions, que l'individu va élaborer pour
maîtriserréduire ou simplement tolérer la situation
aversive. Ce terme, d'abord traduit par «stratégie
d'ajustement» est admis dans le vocabulaire français depuis 1999.
Le copingpeut prendre des formes très diverses. Il peut
s'agir de cognitions (évaluation de la situation stressante,
évaluation de ses ressources, recherche d'informations,...),
d'affects(expression ou au contraire répression de la peur, de la
colère, de la détresse,...) et de comportements(résolution
du problème, recherche d'aide,...).
1.2. 8.
Mécanismes de gestion de stress
L'hygiène de vie, détente et entourage sont les
piliers pour faire face au stress. Pour vivre sereinement, il est
indispensable de favoriser ces trois points.
a) L'hygiène de vie
ï
L'alimentation joue un rôle dans l'équilibre moral et
psychologique. Manger de façon saine et régulière permet
de conserver des réserves d'énergie nécessaire au corps
pour lutter contre le stress.
ï Limiter les consommations de produits excitants comme
le café, le tabac ou l'alcool permet de réduire les risques et
les impacts du stress.
ï
Pratiquer une activité physique régulière favorise le
maintien d'une bonne santé. Il permet de se vider l'esprit et produit
des effets anxiolytiques et antidépresseurs.
ï Avoir un sommeil réparateur d'une durée
suffisante joue aussi un rôle important dans la lutte contre le stress.
Cela permet entre autres d'être moins fatigué, moins irritable et
donc d'être plus disposé à faire face aux situations
stressantes. Pour cela, évitez les consommations de produits excitants
avant d'aller vous coucher. De même, la télévision ou
l'ordinateur sont à proscrire pour trouver le sommeil.
b) La détente
ï Se faire plaisir est important pour estomper le stress.
Sortir, aller au cinéma, faire du shopping ou se balader sont autant de
petites activités aux vertus anti-stress. Un mot d'ordre : pensez
à vous !
ï Pratiquer une activité de relaxation : yoga,
sophrologie, travail respiratoire, massages... Nombreuses sont ces moments qui
permettent de se détendre et de fuir le stress.
ï Pratiquer des activités sportives ou artistiques
par exemple est également un moyen efficace de lutter contre le
stress.
c) L'entourage comme
barrière contre le stress
Etre heureux dans sa vie privée limite les risques de
stress. Cela permet d'évacuer les sources stressantes en les
évoquant avec ses proches et souvent d'en minimiser les
impacts.
Le soutien social s'avère être un facteur de
protection face au stress, et particulièrement pour les personnes
âgées. En effet, ce dernier limite l'impact du stress sur la
santé en agissant sur les perceptions, les émotions et la
physiologie de la personne. Outre ces effets positifs sur le stress, le soutien
social a également d'importants avantages sur le bien-être en
général. Il diminue la solitude et augmente le sentiment
d'appartenance à une communauté, augmente le sentiment d'avoir de
la valeur (« si des personnes passent du temps avec moi, c'est que je
dois en valoir la peine ») et donne un sentiment de
sécurité (il apporte des informations, des conseils et une aide
dans différentes situations, ce qui s'avère rassurant).
Ramon (2000, p.23), propose d'autres thérapies de
stress à savoir :
- L'héliothérapie : C'est un régime
sain apportant l'énergie nécessaire, renforçant le
système immunitaire, donnant de la vigueur et lutte contre les
symptômes et les effets du stress ;
- La sociothérapie : elle consiste à
créer une ambiance pour que le milieu soit en soins
thérapeutiques en utilisant un groupe qui existe et l'on cherche
à créer dans ce groupe une ambiance pour que le sujet se sente
accepter.
- La phytothérapie : C'est une plante
médicinale contenant certaines substances ayant une action
pharmacologique qui peut être utilisée à des fins
thérapeutiques ;
- Hydrothérapie : l'application d'eau sur le corps
comme moyen thérapeutique produit des réactions du
système nerveux et de l'appareil circulatoire ainsi qu'une thermique de
la peau ;
- La respiration diaphragmatique : est très
appropriée pour parvenir à la relaxation, à
l'équilibre du corps et de l'esprit. C'est pour cette raison que le
traitement est bénéfique pour combattre la dépression,
les maux de tête et l'angoisse ;
- La thérapie de rééducation : elle
cherche à faire comprendre au malade ce qu'il doit faire, non seulement
avec l'intelligence mais aussi avec tout son psychisme ;
- La thérapie collective ou en groupe : elle fait
recourt aux relations des patients entre eux.
Nous sommes constamment confrontés à des
situations et événements qui suscitent en nous diverses
émotions désagréables (colère, peur,
anxiété, tristesse,...). Ces situations peuvent être
banales et quotidiennes (conflits familiaux, surcharge de travail,
problèmes d'argent,...) ou ponctuelles et sérieuses (maladie
grave, décès d'un proche, accident,...). C'est lorsque ces
diverses expériences sont perçues par l'individu comme
menaçantes pour son intégrité physique et psychique qu'on
peut parler de stress.
1. 3 .ETUDES ANTERIEURES
Nous voulons montrer en bref ce que les
prédécesseurs ont trouvé dans leur recherche en rapport
avec notre étude.
1.3 1 Etude de Meyer I.
(2014)
Cette recherche de thèse doctorale intitulée
« Clinique de l'isolement en milieu carcéral » a
été menée à la faculté de Médecine
Henri Warembourgde l'Université de Lille 2 en France.
Son objectif était d'analyser les conséquences
psychopathologiques et
psychiatriques de la prison à travers les
caractéristiques de l'isolement que ce système impose. La
question de recherche posée était libellée de la
manière suivante : « Quelles sont les
conséquences psychopathologiques de l'isolement en milieu
carcéral?
Pour répondre à ce questionnement,
l'auteur a formulé son hypothèse de recherche selon laquelle
selon laquelle l'isolement, qu'il soit relationnel ou physiquement
objectivable, ou les deux à la fois, peut être
expérimenté dans des situations variées en dehors du
milieu carcéral, et avoir des conséquences notables sur
l'état émotionnel et le psychisme des individus.
Au terme de cette étude, l'auteur a
constaté que les conditions de l'isolement en milieu carcéral se
distinguent par leur sévérité, leur durée, et par
le fait que les sujets qui y sont soumis présentent des facteurs de
vulnérabilité sur le plan social et psychiatrique.
Ainsi la forte prévalence des troubles psychiatriques et
du suicide en prison a été largement démontrée, et
pourrait être expliquée par la vulnérabilité de la
population incarcérée, et par la pathogénicité de
l'isolement et de l'institution même chez des sujets sans
antécédents psychiatriques.
.
Chez les sujets souffrant de troubles psychiatriques,
l'isolement en milieu carcéral semble particulièrement
néfaste, favorisant l'aggravation des troubles psychiatriques, et les
complications sociales et judiciaires. L'isolement sévère et de
longue durée en milieu carcéral devrait être mieux
encadré pour limiter les complications psychiatriques, et
l'incarcération des sujets présentant des troubles psychiatriques
majeurs doit être remise en question.
1.3.2 Etude d'Ayotte J.
(2013)
Cette étude à traité
« l'interdiction de fumer en établissement de
détention canadien : le vécu des hommes
incarcérés » .Enentreprenant cette
étudel'auteure cherchait à comprendre comment les
détenus sont adaptés à
l'interdiction complète de fumer dans les établissements
carcéraux canadiens.
Cette recherche de type exploratoire a permis
d'approfondir certaines questions que peut difficilement
aborder le chercheur qui recourt à des méthodes
quantitatives
À partir d'entrevues
qualitatives menées auprès de
dix-sept hommes incarcérés dans divers établissements de
détention canadiens, elle a analysé le vécu des reclus
soumis à cette nouvelle réglementation. Au terme de sa recherche,
il ressort des analyses de l'auteure que le tabac permet aux détenus
d'amoindrir les souffrances (stress) liées à l'emprisonnement,
d'où l'adaptation individuelle et collective quant
au contournement de la politique antitabac. De plus, la réglementation
sur le tabac a des répercussions considérables sur le
caractère total des institutions carcérales.
La perte d'un droit qui
avait été acquis depuis plusieurs
décennies a créé une augmentation des mesures de
contrôle, des privations et des tensions au sein du milieu
carcéral.
1.3.3 Etude de Cabelguen M.
(2007)
Cette étude a abordé la « Dynamique
des processus d'adaptation des détenus au milieu
carcéral ». Cette recherche, qui repose sur différents
protocoles d'entrevue de détenus rencontrés dans des centres de
détention, mesure la dynamique de ces processus, en considérant
à la fois les particularités culturelles et sous culturelles de
l'environnement et les traits de personnalité du détenu.
Il a tout d'abord été question d'explorer
cette relation sur la base des violences carcérales vécues.
À partir de ces résultats, il s'agissait de proposer une
typologie différenciant les détenus selon leurs attitudes, leurs
opinions ou leurs valeurs portées à l'égard des autres
détenus ou du personnel pénitentiaire. Ces idéaux-types
proposaient différents modes de socialisation carcérale et de
degré d'implication dans la violence. Il a ainsi été
possible de déterminer que le mode de socialisation dépendait du
type de détention, du temps d'incarcération, du nombre
d'incarcérations ou du type de délit.
À partir de ces résultats, il devrait ainsi
être possible de prédire les problèmes de comportement en
institution carcérale selon une combinaison de facteurs historiques,
psychologiques ou sociodémographiques.
1.3.4. Etude d'Arnal R. et al.
(2016)
Ces auteurs ont focalisé leur recherche sur le
« Le trouble de stress post-traumatique parmi les détenus
en centre pénitentiaire en Guyane française »
L'étude se proposait de mettre l'accent sur le repérage du
trouble de stress post-traumatique (TSPT) dans cette population sensible
(détenus).
À l'aide d'entretiens d'accueil
dédiés aux détenus, ils ont repéré les
TSPT, ont fait une décrispation sur un plan sociodémographique
la population étudiée et la recherche des comorbidités
psychiatriques.
Le résultat principal de cette étude
était une prévalence du TSPT de 17 % chez les arrivants en
détention. Le MINI 5.0 a montré une prévalence plus
élevée des pathologies psychiatriques dans le groupe
présentant un TSPT avec un lien très fort (p < 0,005) pour
l'épisode dépressif majeur actuel, l'épisode maniaque ou
hypomaniaque actuel et le risque suicidaire.
Cette étude appuie la nécessité
d'avoir un dépistage systématique du TSPT chez les arrivants en
détention. Cette pathologie est à la fois fréquente dans
cette population et invalidante, mais ce sont ses comorbidités, dont le
potentiel suicidaire, qui font tout l'enjeu d'un repérage
précoce
CHAPITRE DEUXIEME :
CADRE METHODOLOGUE
Ce chapitre le milieu d'investigation et la
démarche méthodologique suivie pour la collecte des
données.
2 .1 PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE
La Commune
d'Ibanda est l'une de trois Communes qui composent la Ville de Bukavu. Elle
a été créée à l'époque coloniale par
l'arrêté collectif n°111/20 du 03/10/1958.
2 .1 Situation
géographique
Elle est limitée à l'Est par la
rivière Ruzizi qui constitue la frontière avec la
République rwandaise, à l'Ouest par la rivière Kawa qui
sépare de la Commune de Kadutu ; au Nord par le lac Kivu et
au Sud par le quartier Cahi de la Commune de Bagira et le groupement Mudusa
dans le territoire de Kabare.
Sa superficie est de 11,57Km2 et sa latitude est
de 2°30sec Sud et de longitude de 26°5sec Est.
Son climat est tempéré de montagne avec deux
saisons, une sèche s'étendant généralement sur
4mois et une pluvieuse s'étendant sur 8mois. La température
moyenne varie entre 22° à 27°C.
Le sol argileux glissant lorsqu'il y a pluie et
poussiéreux pendant la saison sèche.et le relief est
accidenté, car il présente beaucoup de pentes abruptes qui sont
impropres aux constructions des maisons et à l'agriculture. C'est le cas
du flanc Elakat dans le quartier Ndendere, Mbeke dans Panzi et Ruzizi/Sominki
dans le quartier Nyalukemba.Ces sites ont été
désignés par autorisation pour être reboisés,
malheureusement, les plantules qui y sont piquées sont détruites
chaque année par des constructeurs et cultivateurs qui y construisent
des maisons d'habitation et y pratiquent des activités champêtres
de façon anarchique.
2. 1. 2. Données
démographiques et subdivision administrative
Au 31 décembre 2019, la population de la Commune
d'Ibanda était de 720015 habitants d'après le rapport de la
Mairie de Bukavu au 4ème trimestre 2019.
Les tributs majoritaires sont les Shi, Lega, Fuliru, Havu,
Tembo, Bembe, etc.Ainsi les langues locales couramment parlées sont me
Mashi et le Kilega à côté du Swahili qui est une langue
Nationale.Le Français et le Lingala sont aussi couramment parlés
dans certains coins de la Commune.
Sur le plan organisation administrative, la Commune d'Ibanda,
est structurée en trois quartiers, eux -mêmes constitués
des cellules et avenues, comme suit :
- Le quartier NDENDERE qui
comporte 8 cellules dont la cellule Nyamoma avec ses avenues (P.E Lumumba,
Bobozo, Des sports, Tambwe Mwassa), la cellule Maniema avec ses 7 avenues,la
cellule Kibombo avec ses 5 avenues, la cellule route d'uvira avec ses 8 avenues
, la cellule Mukukwe avec ses 6 avenues et enfin la cellule MUHUNGU 2 avec ses
8 avenues (Telecom 1,2, et 3 ; SNEL, Méteo 1,2,3 et 4).
- Le quartier NYALUKEMBA comporte 5
cellules dont la cellule Muhumba 1 avec sa seule avenue Muhumba, la cellule
Muhumba 2 avec ses 11 avenues, la cellule Nguba 1 avec ses 10 avenues , la
cellule Nyawera avec 12 avenues, enfin la cellule Irambo avec ses 11 avenues
- Et enfin le quartier
PANZI formé de 7 cellules dont la cellule Bizimana avec
ses 5 avenues,la cellule Kazaroho avec ses 13 avenues, la cellule Major Vangu
avec ses 19 avenues ; la cellule Mulengeza 1 qui, elle n'est pas
divisée en avenues, enfin la cellule Mulengeza 2 avec ses 6 avenues
Cette commune héberge toutes les institutionspolitico
-administratives et commerciales de la province du Sud Kivu
Les principales activités économiques sont
le commerce en gros et en détail constitue la principale activité
économique ainsi que la pêche observée sur le lac
Kivu. La Commune d'Ibanda n'est pas une Commune à
vocation agricole.Toutefois, des champs de maïs, manioc, patates douces,
colocases, légumineuse tels que les haricots, chou, amarante, sont
entretenues dans certains coins de la Commune.Ces cultures sont fort
malheureusement en voie de disparition suite à la dégradation du
sol d'une part et les problèmes liés au manque d'engrais et des
semences améliorées, d'autres parts
S'agissant des milieux carcéraux, la commune
d'Ibanda compte plusieurs maisons carcérales dont la plus importante
est la prison Centrale de Bukavu qui compte un effectif de 1524 détenus
selon le rapport journalier du 15 aout 2020.
En dehors de la prison Centrale de Bukavu , cette
commune regorge l'auditorat militaire provincial de Bukavu situé
dans le quartier Nyalukemba , plusieurs maisons carcérales et
cachots gérés par la police nationale du Congo , dont le Sous -
commissariat de labotte, l' État-major communale de labotte, le cachot
du parquet général de la province Sud du kivu, l'
État-major de commissariat urbain , le cachot de l'ANR, au Camp
militaire Saïo, et plusieurs cachots de sous -commissariat de la police
dans les quartiers Ndendere, Nyalukemba et Panzi.
Concernant les autres maisons carcérales dans la
ville de Bukavu, l'effectif était de 65 détenus dont le
séjour en détention ne peut aller au-delà de 48 heures.
2.2 Population
d'étude
D'après Karen H, et Vernoy J, (2000, p.59),
« la population est « le total de tous les cas
possibles parmi lesquels un échantillon sera
sélectionné ».
Pour Mucchielli R., (1971, p.16), la population
d'étude ou l'univers d'enquête est l'ensemble des groupes humains
concernés par l'enquête.
Quant à nous, la population d'étude est un
ensemble de sujets ou d'objets auxquels s'applique une étude.
La population d'étude peut être finie ou
infinie ; elle est finie lorsqu'on connait exhaustivement le nombre
d'individus qui la composent, elle est indéfinie, lorsque le nombre
d'individus qui la constituent n'est pas connu.
Dans le cadre de cette étude, notre population est finie
et est de 1589 détenus
2.3 Echantillon
d'étude
Muluma Munanga (2003, p.83), définit
l'échantillon comme un ensemble des personnes à interroger,
extrait d'une population parent comportant des caractéristiques
Pour nous, l'échantillon peut être
défini comme étant un groupe représentatif de la
population des sujets auquel on administre l'instrument de recherche.
Dans cette étude, nous avons choisi
occasionnellement un l'échantillon occasionnel ou accidentel de
82 détenus qui, selon Dayhan LT., (1979, p. 275), est un
échantillon dans lequel le chercheur inclut tout individu facilement
disponible, pour des raisons de temps et d'accessibilité qui le
contraignent.
Les milieux carcéraux étant sous haute
surveillance militaire et policière ; , nous nous sommes
contentés des détenus qui se sont montrés
coopératifs et prêts à répondre à nos
questions, étant donné que, nous n'avons pas eu d'autres
possibilités d'extraire nos sujets de recherche que recourir à ce
type d'échantillon occasionnel. Il est connu que les résultats
issus de ce type d'échantillonnage peuvent présenter des limites
quant à leur généralisation sur la
population-mère.
Les sujets de notre échantillon sont repartis selon
l'âge, sexe, niveau d'études et la durée de la
détention.
Tableau 1 : Répartition des détenus
selon l'âge
Tranche d'âge
|
Fréquence
|
%
|
15 ans - 24 ans
|
16
|
19. 51
|
25 ans - 34 ans
|
30
|
36. 59
|
35 ans - 44 ans
|
17
|
20 .73
|
45 ans - 54 ans
|
9
|
10. 97
|
55 ans - 64 ans
|
10
|
12. 19
|
Total
|
82
|
100
|
Dans ce tableau il s'observe que 36 , 59 % des
détenus sont âgées de 25 ans à 34 ans , 20 , 73 %
ont l' âge variant entre 35 ans et 44 ans , 19 , 52 % sont
âgées de 15ans à 24 ans , 12 , 19 % sont
âgées de 55 ans à 64 ans et 10 , 97 % sont
âgées de 45 ans à 54 ans .
Tableau 2 : Répartition selon des
détenus le niveau d'études
Niveau d'études
|
Fréquence
|
%
|
Aucun
|
9
|
10. 97
|
Primaire
|
11
|
13.41
|
Secondaire
|
49
|
59. 77
|
Université
|
13
|
15. 85
|
Total
|
82
|
1OO
|
Nous remarquons dans ce tableau que la majorité
des détenus ( 59. 77% ) ont atteint l' école secondaire ,
15 .85 % sont des universitaires , 13 .41 % ont le niveau d'instruction
de l'école primaire et 10,97 % sont analphabètes.
Tableau 3 : Répartition de des
détenus selon la profession
Profession
|
Fréquence
|
%
|
Militaires
|
15
|
18. 30
|
Cultivateurs
|
13
|
15. 86
|
Motards
|
6
|
7. 32
|
Chauffeurs
|
11
|
13. 42
|
Commerçant
|
16
|
19. 52
|
Aucun
|
21
|
25.61
|
Total
|
82
|
100
|
D'après ce tableau , nous trouvons 25,61 % des
détenus n' avaient pas des professions avant leur incarcération ,
19 , 52 % pratiquaient le commerce , 18,30 % sont des militaires , 15,86 % des
cultivateurs , 13, 42 % des chauffeurs et 7,32 % des motards.
Tableau 4 : Durée de la
détention
Durée
|
Fréquence
|
%
|
7 jours à 2 mois
|
17
|
20. 73
|
2 mois à 12 mois
|
26
|
31. 70
|
1 an à 5 ans
|
29
|
35. 37
|
5 ans à 10 ans
|
6
|
7. 32
|
10 ans à 15 ans
|
2
|
2. 44
|
20 ans et plus
|
2
|
2. 44
|
Total
|
82
|
100
|
En nous référant aux résultats de
ce tableau nous remarquons que 35 , 37 % des détenus sont
condamnés de 1 an à 5 ans, 31.70 % ont déjà
totalisé 2 mois à 12 mois en détention , 20.73 % ont
déjà écopé 7 jours et 2 mois de détention ,
7.32 % ont déjà passé 5 ans à 10 ans d'
incarcération , 2.44 % m10 ans à 15 ans et 2. 44 % sont
condamnés de 20 ans à perpétuité.
2 .4. METHODES ET
TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNEES
Dans tout travail scientifique, il est indispensable
pour le chercheur de tracer à l'avance une certaine ligne de conduite
qui lui permettra d'atteindre le but poursuivi. Cette ligne de conduite
constitue une démarche scientifique susceptible de permettre à
tout investigateur de contrôler les données afin d'infirmer ou de
confirmer ses hypothèses.
Il existe une variété des méthodes et des
techniques pouvant être utilisées dans une enquête
psychosociologique.
Dans cette étude nous nous sommes servies de la
méthode analytique, la méthode descriptive et la méthode
statistique.
Paul N'da P. (2002, p.19) dit qu'une méthode
descriptive est celle qui s'attache à décrire une
réalité et donne des détails d'une opération. Cette
méthode nous a aidés à recueillir les données et
à décrire les résultats de cette étude.
Quant à la méthode analytique
utilisée dans cette étude, elle nous a aidés à
analyser les données collectées à partir des fiches des
malades choisis comme nos sujets de recherche et à les
interpréter afin de donner des explications plus cohérentes.
D'après Mulumbati Ngasha cité par Ndahimana J. D. (2010 .p.
26), la méthode analytique est une méthode qui permet d'analyser
systématiquement toutes les informations ainsi que les données
récoltées. Elle insiste beaucoup sur chaque cas, sur chaque
élément de l'ensemble.
Enfin la méthode statistique, nous a
été utile pour présenter les résultats
quantifiés et chiffrés sous forme des tableaux afin de permettre
à nos lecteurs une vision globale et synthétique de notre
étude.
Pour Rwigamba B. (2000, p.5), la méthode statistique
est un ensemble des moyens utilisés pour quantifier et chiffrer les
résultats de recherche. Cette méthode est la plus utilisée
en sciences de gestion, en économie et en plusieurs autres sciences
sociales et humaines.
Quant à la technique de récolte des
données, il est à signaler que pour accéder aux
données nécessaires à la conduite de sa recherche, le
chercheur a le choix entre un éventail de procédés. Il
peut opter pour un mode d'observation basé sur le contact direct
et immédiat avec la réalité à étudier. Il
peut aussi passer par une approche indirecte fondée sur l'exploitation
des documents qui constituent une espèce de traces laissées par
les phénomènes à étudier. Entre ces
modalités extrêmes, un mode d'observation intermédiaire est
possible : l'enquête par entretien. La démarche de
l'observateur consiste, d'après Ipondo, E. (2009, p.7), à aller
interroger des individus pour extraire de leurs réponses, les
informations que l'on recherche.
Dans cette recherche nous avons fait usage de
l'enquête par questionnaire et la technique documentaire
La technique documentaire nous a servi à recueillir la
documentation nécessaire pour présenter le cadre théorique
de cette étude ainsi que la présentation du milieu
d'étude.
Selon Mucchielli R. (1971, p 45), la technique documentaire
consiste à utiliser à lire et à dépouiller la
documentation qui a trait sur un problème donné.
Quant à l'enquête par questionnaire,
Pichot (1965, p.12 ), le définit comme un test composé d'un
nombre plus ou moins élevé de questions, présenté
par écrit au sujet, portant sur ses opinions, ses goûts, son
comportement dans des circonstances précises, ses sentiments et ses
intérêts.
Pour élaborer le questionnaire de cette étude,
les étapes suivantes ont été indispensables,
notamment :
La pré-enquête : elle nous a aidés
à élaborer la problématique, à formuler les
hypothèses et à choisir le questionnaire comme instrument de
collecte des données.
Dans cette étude, l'administration du questionnaire
d'enquête a été précédée par une
pré-enquête afin de voir si les mots et le style
utilisés dans le questionnaire présentaient
d'ambigüités ou, s'ils étaient mal compris chez nos
enquêtés.
L'administration proprement-dite s'est déroulée
du 16 août 2020 au 25Août 2020 par administration
directe, c'est-à-dire que nous remettions le questionnaire
à chaque enquêté, qui répondait et notait les
réponses et par administration indirecte c'est-à-dire que
l'enquêteur lui -même notait les réponses que lui
fournissait l'enquêté. Devant les deux modalités
d'administration du questionnaire, notre position a été
inspirée par la réalité sur le terrain en suivant les
conseils de Javeau C. (1971, p. 82) qui prévoit deux modalités
dans l'administration directe ou indirecte.
Dans ce travail, nous avons utilisé 8 questions
fermées et 3 questions ouvertes. A cet effet, il existe trois types de
questions : ouvertes, fermées et d'échelles :
- Les questions ouvertes permettent à
l'enquêté de répondre en toute liberté aux
différents items du questionnaire ;
- Les questions fermées sont celles où le
répondant choisit ses réponses parmi celles déjà
engagées par l'enquêteur ;
Signalons que le questionnaire suscite chez les sujets
interrogés, des réponses sincères et susceptibles
d'être analysées en fonction de l'objet de l'enquête afin de
traduire fidèlement l'attitude de l'enquêté.
2.5DEPOUILLEMENT ET TRAITEMENT
DES DONNEES
Le dépouillement des données est une
opération qui consiste à rendre les données
récoltées exploitables, c'est-à-dire
compréhensibles et intelligibles.
Les données recueillies à l'aide de ce
questionnaire ont été dépouillées de deux
manières : pour les questions fermées, nous avons eu
à faire au décompte des fréquences. Quant aux
questions ouvertes, nous avons recouru à l'analyse de contenu.
Dans cette recherche, nous avons utilisé l'analyse
qualitative et quantitative. Après le dépouillement des
réponses données par les sujets au questionnaire, nous avons
procédé à leur traitement. Les fréquences obtenues
ont été transformées en pourcentage à l'aide de la
formule suivante :
%
Légende :
% = Pourcentage ;
N = Effectif total ;
f = Fréquence
2.6 DIFFICULTES
RENCONTREES
Au cours de l'élaboration de ce travail, nous nous sommes
butés à des multiples difficultés, parmi lesquelles, nous
citons :
- Les moyens financiers étaient insuffisants pour
exploiter les documents numériques, etc.
- L'accès difficile aux détenus suite aux
exigences des surveillants et garde des maisons carcérales qui
monnayaient l'accès aux détenus ;
- Les détenus nous demandaient à manger,
à fumer et à consommer les SPA avant de répondre à
notre questionnaire.
CHAPITRE TROISIEME :
RESULTATS DE L'ENQUETE
Dans ce chapitre il est question de représenter
les résultats après dépouillement à l'aide de
calcul de pourcentage.
3.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
Nous allons présenter les résultats item par item,
selon l'analyse qualitative et quantitative.
La question 1 se présente comme suit :
« Lesquelles parmi les substances psychoactives ci - dessous avez -
vous l'envie de consommer en milieu carcéral pour vous faire oublier le
stress vécu : les ennuis, l'isolement social, les soucis
d'être privé de votre liberté »
Boisson fortement alcoolisée (Sapilo, Kafanyambiyo,
etc. ...) Tabac,
ontont
Drogue (cannabis, héroïne marijuana etc...)
Aucun
Tableau 6 : Type de substances psychoactives
consommées en détention
Réactions des sujets
|
Fréquence
|
%
|
Boisson fortement alcoolisée
|
6
|
7. 32
|
Tabac
|
5
|
6. 09
|
Drogue
|
5
|
6. 09
|
Boisson fortement alcoolisée, drogue et tabac
|
10
|
12. 19
|
Aucun
|
56
|
68. 31
|
Total
|
82
|
100
|
L'examen de ce tableau montre que 68.31 % des
détenus ne consomment pas les substances psychoactive ( boisson
fortement alcoolisée , tabac drogue) pour soustraire leur stress
carcéral , 12.19 % acceptent qu' ils consomment les SPA en milieu
carcéral , 7.32 % consomment le boisson fortement alcoolisée ,
6.09 % consomment le tabac et 6.09 % consomment le drogue .
La question 2 a été posée de la
manière suivante : « Vos rapports avec d'autres
détenus agressifs sont - ils conflictuels (se sentir menacé,
intimidé, confiscation des biens par les autres détenus, moyen
nage des places » Oui / Non
Tableau 7 : Relations conflictuelles entre
détenus en milieu carcéral
Avis de détenus
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
51
|
62.19
|
Non
|
31
|
37. 87
|
Total
|
82
|
100
|
Les résultats de ce tableau prouvent que 62,19 % des
détenus ne sont pas en bonne relation psychosociale à cause de
menace, intimidation, confiscation de leurs biens par les détenus
agressifs et 37, 87 % sont en bonne relation entre eux.
La question 3 est présentée de la manière
suivante : Les mauvaises conditions de détention sont - elles pour
vous la principale cause de stress que vous ressentez ?
Oui Non
Tableau 8 : Stress lié aux mauvaises
conditions carcérales
Réactions des détenus
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
56
|
68. 30
|
Non
|
26
|
31. 71
|
Total
|
82
|
100
|
Au vu de ces résultats nous remarquons que 68, 30 % des
détenus souffrent de stress à cause des mauvaises conditions
carcérales et 31.71 % n'en souffrent pas.
La question 4 est présentée de la manière
suivante : « Racontez vos difficultés à la base
d'insomnie ou traumatisme pendant votre incarcération.
Tableau 9 : Sources de d'insomnie, traumatisme
pendant la détention
Réactions des détenus
|
Fréquence
|
%
|
Manque de dortoir et maladies
|
19
|
23.18
|
Manque de visite, nourriture, la paix, non suivi des dossiers par
les autorités judiciaire
|
9
|
10. 98
|
Soucis des familles
|
21
|
25.61
|
Torture, place insuffisance, manque de liberté, des soins
médicaux, retard de fixation d'audience
|
27
|
32. 93
|
Aucun
|
6
|
7.32
|
Total
|
82
|
100
|
Au regard de ce tableau nous remarquons que 32.23 %
des détenus souffrent de l'insomnie à cause des torture, place
insuffisance, manque de liberté , des soins médicaux , retard de
fixation d' audience , 25.61 % souffrent à cause des soucis dus
à l'abandon par leurs familles , 23.18 % par manque de dortoir et
certaines maladies qui les attaquent , 10.98 % sont stressés par manque
de visite des proches et amis , de la nourriture , la paix , non suivi de
leurs dossiers par les autorités judiciaires et 732 % ne souffrent pas
de stress carcéral .
La question 5 est présentée de la
manière suivante : « Comment avez -vous vécu le
premier jour de votre incarcération ? »
Tableau 10 : Stress vécu au premier jour
d'incarcération
Réactions des détenus
|
Fréquence
|
%
|
Torture, menace, intimidation, angoisse, inquiétude,
anorexie, modification de milieu et amandes injustifiées
|
71
|
86, 59
|
Aucun
|
11
|
13, 41
|
Total
|
82
|
100
|
Dans ce tableau nous constatons que 86.59 % des détenus
avaient vécu le stress le premier jour de leur incarcération
suite aux tortures, menaces, intimidations, angoisses de l'isolement,
inquiétude et 13.41 % n'ont pas souffert de stress carcéral
à leur arrivée en détention.
La question 6 est présentée de la
manière suivante : « L'absence du contact avec le monde
extérieur (vos proches, vos amis, vos connaissances, peur de perdre
l'emploi) est - elle un facteur qui vous stresse davantage en vous plongeant
dans un sentiment d'être abandonné ? » Oui
/ Non
Tableau 11 Stress lié au manque de contact avec
l'extérieur
Réactions des détenus
|
Fréquence
|
%
|
Oui
|
61
|
74.39
|
Non
|
21
|
25. 61
|
Total
|
82
|
100
|
Selon les résultats ci-dessus, nous remarquons
que 74.39 % des détenus affirment que l'isolement avec le monde
extérieur par le stress à cause de l'absence du contact
extérieur tel s que : leurs amis, connaissances, peur de sentiment
d'être abandonné par leurs proches, 24.61 % ne sont pas inquiets.
La question 7 est présentée de la
manière suivante : « Indiquez ci - dessous les
problèmes qui vous tourmentez ou les regrets que vous avez à la
suite de votre incarcération »
Tableau 12 : Problèmes rencontrés en
détention
Réactions des détenus
|
Fréquence
|
%
|
Problèmes vécus
|
50
|
60. 98
|
Régrets
|
32
|
39. 02
|
TOTAL
|
82
|
100
|
Ce tableau nous montre que 60.98 % des détenus ont
les problèmes de torture , traumatisme , non comparution à l'
audience , la famine , manque de liberté , l' incertitude d' être
libérer non-respect de droit et la constitution et 39,02 % regrettent
de perdre leur profession , l' arrêt des études et la non
considération dans la sociétés lors de leur liberté
.
La question 8 est présentée de la
manière suivante : « Laquelle des maladies ci -
après ont été causées ou aggravées pendant
votre détention ? »
Trouble du comportement alimentaire (boulimie,
anorexie)
Aggravation de l ` hypertension artérielle à cause
du manque de sport et non - respect du régime alimentaire
Infection pulmonaire 4 Maladies d'origine hydrique (typhoïde
, diarrhée, vers intestinaux) maladie
des mains (cholera) Gale Complication de diabète
par manque de suivi médical Infection sexuelle
transmissibles Trouble gastro - intestinale
Problème de santé mentale (dépression
etc. ) Trouble du sommeil
Tableau 13 : Maladies contractées ou
aggravées pendant la détention
Type des maladies
|
Fréquence
|
%
|
Maladies d' origine hydrique ( typhoïde , diarrhée ,
vers intestinaux , ) , trouble gastro - intestinal , problème de
santé mentale , trouble du sommeil , syndrome de stress poste
traumatique, aggravation de l' hypertension artérielle à cause de
manque de sport et non-respect de régime alimentaire
|
62
|
75, 60
|
Infection sexuelle transmissible, diabète
|
16
|
19, 52
|
Autres : Ernie, kwashiorkor
|
4
|
4 , 88
|
Total
|
82
|
100
|
Les résultats de ce tableau nous montre que 75, 60
% des détenus ont contracté les maladies suivante
:tuberculose, trouble gastro- intestinales , problèmes de
santé mentale , trouble du sommeil , maladies d' origine hydrique (
typhoïde , diarrhée , vers intestinaux ) , gale , syndrome de
stress poste traumatique , l' hypertension artérielle à cause du
manque de sport et non-respect de régime alimentaire , 19.52 % sont
victime des infections sexuelles transmissible et diabète , 4.88 % ont
d' autres maladies comme hernie , Kwashiorkor .
3.2 INTERPRETATION DES
RESULTATS
Cette partie nous amène vers l'interprétation des
résultats obtenus en fonction de différentes fiches des
détenus enquêtés concernant le stress en milieu
carcéral de la commune d'Ibanda.
En effet dans le cadre de cet étude , ces résultats
montrent que les mauvaises conditions de vie des détenus conduisent au
stress (68 . 30 % ), aux difficultés de troubles de sommeil , aux
traumatismes (32 , 93 %) , à cause de place insuffisante de dortoir ,
manque de liberté , torture , intimidation , menace , manque de soins
médicaux , retard de fixation d' audience , angoisse causé par la
modification de milieu , manque des amandes ( 86 .59 %).
Ainsi , en ce qui concerne les maladies contracté ou
aggravée pendant la détention comme : maladie d' origine
hydrique ( typhoïde , diarrhée , vers intestinaux ) , trouble
gastro - intestinal , problème de santé mentale , trouble du
sommeil , syndrome de stress poste traumatique , aggravation de l' hypertension
artérielle à cause de manque de sport et non-respect de
régime alimentaire ( 75 . 60 % ).
Aussi, ils attrapent d'autres maladies comme : Ernie et
Kwashiorkor.
Néanmoins, sur le plan psychosocial, il est
prouvé que 60.29 % ne sont pas en pas en bon terme avec les autres, en
cas d'isolement par le monde e extérieur, 74. 39 % sont accentué
par le stress ;
De plus, en cas de subsistances psychoactives consommées
(boisson fortement alcoolisée, tabac, drogue) , on note que 68, 31 % ne
les consomment pas .
CONCLUSION
Cette étude a porté sur Facteurs déterminant
le stress chez les personnes en détention préventive de la
commune d'Ibanda .
Cette étude a poursuivi les objectifs ci -
près :
- Identifier les facteurs externe et in terne à l'
origine de stress en milieu carcéral de la commune d'Ibanda ;
- Analyser les effets engendrés par le stress en
milieu carcéral de la commune d' Ibanda ;
- Proposer la piste d'atténuations de stress en milieu
carcéral.
Partant de ces questions de recherche, les hypothèses
ont été formulées de la manière suivante :
- Les conditions de détention pénible ,
l'inconfort , l' instabilité , la privation de liberté , le souci
, l'entassement des détenus dans un espace réduit , les
intimidations des nouveaux par les anciens , l'incertitude d' être
libérer etc ..
Seraient les principaux facteurs externes de stress en milieu
carcéral.
- Le stress en milieu carcéral de la commune d'Ibanda
provoquerait le trouble du sommeil, manque d'appétit, le sentiment de
stress, la dépression chez certains détenus.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons fait
recours à la méthode descriptive analytique ainsi à la
technique d'enquête par questionnaire qui a conduit à collecter
les données sur terrain. L'échantillon occasionnel nous a permis
de déterminer notre échantillon à 82 détenus.
Après avoir analysé et interprétation les
résultats nous avons validé nos hypothèses en nous basant
aux résultats de l'étude.
Cependant le résumé de ces résultats
prouvent que les mauvaises conditions de vie des détenus conduisent au
stress 68.30 % , aux difficultés à la base d' insomnie et au
traumatisme 32.93 % , à cause de place insuffisance , manque de
liberté , torture , intimidation , menace , manque de soins
médicaux , retard de fixation d' audience , angoisse causée par
la modification du milieu , manque de frais des amandes 86.59 %
Ainsi en ce qui concerne les maladies contracté ou
aggravée pendant la détention comme : maladie d' origine
hydrique ( typhoïde , diarrhée , vers intestinaux ) , trouble
gastro - intestinal , problème de santé mentale , trouble du
sommeil , syndrome de stress post traumatique , aggravation de l'hypertension
artérielle à cause du manque de sport et non-respect de
régime alimentaire (75. 60 %.).
Néanmoins, sur le plan psychosocial il est
prouvé que 62.29 % ne sont pas en pas en bon terme avec les autres en
cas d'isolement par le monde e extérieur ,74.39 % sont accentués
par le stress ;
De plus en cas de subsistancespsychoactives
consommées (boisson fortement alcoolisée, tabac, drogue), on note
que 68 . 31 % ne les consomment pas.
Nous ne prétendons pas avoir tout abordé dans
cette étude, cependant nous encourageons d'autres qui viendront
après, de nous compléter en analysant les facteurs favorisant le
stress chez les personnes en détention préventive.
Suite à ces résultats nous proposons les
pistes d'atténuations de stress en milieu carcéral :
A l'Etat Congolais
- D'améliorer les conditions de vie des
détenus ;
Aux autorités judiciaires
- De programmer les audiences d'une manière
régulière à chaque prévenu ;
- De séparer les détenus condamnés et les
prévenus ;
- De séparer les détenus militaires et les
détenus civils
Aux autorités administratives des milieux
carcéraux
- De veiller à ne pas autorises les amandes
obligé par les capitas des détenus anciens par les nouveaux.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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18. Toch, H. (1992), Living in prison: The ecology of
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II. DICTIONNAIRES
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Nouvelle édition, Paris.
2. Dictionnaire de l'Académie
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3. Le Petit Larousse, Grand format, (1998),
Paris .Larousse Bordas.
4. Sillamy N. (1980), Dictionnaire encyclopédique
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Médecine Henri Warembourg , Université du droit et de la
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4. Ndahimana, JP (2010).Les causes et les conséquences
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Cas du Secteur Nyamirambo, Mémoire Inédit, Université
Libre de Kigali (ULK).
5. Rwigamba B. (2000), Méthodologie de la
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de Kigal (ULK)
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française in Revue Santé mentale au
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https://id.erudit.org/ iderudit /
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2. Cabelguen M. (2007).Dynamique des processus
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Université Rennes 2, 2006. Français. fftel-00199248ff
3. Courtet P. et al. (2017),programme de
méditation MBSR dans une population d'hommes incarcérés
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Psychiatriques, CHU Montpellier Lapeyronie
5. N'Goran F (2013). Transfèrement des
prisonniers : Abehi, Blé Goudé, Affi... à
Bouaké ? - Des confidences du camp pénal, lu sur
Linfodrome.com
V. SITOGRAPHIE
1.
https://www.asf.be/fr/blog/detention/le-placement-en-detention-preventive/republique-democratique-du-congo/
quest-ce-que-la-detention-preventive-en-droit-congolais/
2.
www.wikipedia.org/wiki/histoirede
stress.)
TABLES DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
I
SIGLES ET ABREVIATIONS
I
INTRODUCTION
1
0. 1.
Problématique
1
0.2 Hypothèse
du travail
1
0.3 Objectifs de recherche
1
0.3 Choix et
intérêt du sujet
1
0.4
Méthodologie du travail
1
0.6 Subdivision du travail
1
PREMIER CHAPITRE : GENERALITES SUR LE
STRESS EN MILIEU CARCERAL
1
1.1. DEFINTION
DES CONCEPTS
1
1.1.1 Milieu
carcéral :
1
1 .1.2. Stress
1
1.1.3. Détenus
1
1.1.3 Détention
préventive
1
1.2. REVUE DE LA LITERATURE
THEORIQUE
1
1.2.1. Notion de stress et évolution
historique
1
1.2.2 Les différents types de
stress
1
1. 2. 3 Les facteurs de stress en milieu
carcéral
1
1. 2.3. 1. Les facteurs externes de
vulnérabilité du détenu
1
1.2.3.1.1. Les facteurs
personnels
1
1.2.3.1.2. Les facteurs sociaux
1
1.2.3.1.3 Les facteurs
environnementaux
1
1.2.4 Stress et conséquences en
milieu carcéral
1
1 . 2. 5 Conséquences de stress sur
la santé mentale du détenu
1
1.2.6 Pratique de la méditation
mindfulness en détention :
1
1.2. 7. Le coping et les stratégies
d'ajustement face au stress
1
1.2. 8. Mécanismes de gestion de
stress
1
1. 3 .ETUDES ANTERIEURES
1
1.3 1 Etude de Meyer I. (2014)
1
1.3.2 Etude d'Ayotte J. (2013)
1
1.3.3 Etude de Cabelguen M.
(2007)
1
1.3.4. Etude d'Arnal R. et al.
(2016)
1
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE
METHODOLOGUE
1
2 .1 PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE
1
2 .1 Situation
géographique
1
2. 1. 2. Données
démographiques et subdivision administrative
1
2.2 Population d'étude
1
2.3 Echantillon d'étude
1
2 .4. METHODES ET TECHNIQUE DE
COLLECTE DES DONNEES
1
2.5 DEPOUILLEMENT ET TRAITEMENT DES
DONNEES
1
2.6 DIFFICULTES RENCONTREES
1
CHAPITRE TROISIEME : RESULTATS DE
L'ENQUETE
1
3.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
1
3.2 INTERPRETATION DES
RESULTATS
1
CONCLUSION
1
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1
TABLES DES MATIERES
1
ANNEXE
UNIVERSITE LIBRE DE PAYS DES GRANDS LACS DE
BUKAVU
ULPGL/BUKAVU
DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Dans le cadre de notre travail de fin de cycle en psychologie,
nous menons une recherche intitulée : « Facteurs
déterminant le stress chez les personnes en détention
préventive dans le milieu carcéral de la commune
d'ibanda ». Nous sollicitons votre
contribution en acceptant de répondre au présent questionnaire.
1. IDENTITE DE L'ENQUETE
a. Sexe .................................... b. Niveau
d'études ............................. ..........
c. Age :.............................. ........ d.
Profession.............................................
e ; Nombre des jours passés en
détention (Jours/ Mois /
années/..................................
Consigne : cocher la
réponse proposée pour les questions fermées et remplissez
les pointillées par vos réponses pour les questions ouvertes.
1.Lesquelles parmi les substances
psychoactives ci-dessous avez-vous l'envie de consommer en milieu
carcéral pour vous faire oublier le stress vécu, les ennuis,
l'isolement social, les soucis d'être privé de votre
liberté ;
Boisson fortement alcoolisée ( sapilo,
kafanyambio etc) Tabac drogues ( cannabis,
héroïne , marijuana , etc) Aucun
2Vos rapports avec d'autresavec d'autres
détenus agressifs sont-ils conflictueux (se sentir menacé,
intimidé, confiscation des biens par les autres détenus ,
monnayage des places prévus pour dormir ? Oui
Non
3, Les mauvaises conditions de détention sont -elles pour
vous la principale cause de stress que vous ressentez ? Oui
Non
4 Racontez vos difficultés à la base d'insomnie
ou traumatisme pendant votre
incarcération ................................................................................................
............................................................................................................................................................................................................................. ...
5. Comment avez-vous vécu le premier jour de votre
détention (incarcération) ..............
............................................................................................................
..............................................................................................................
6. L'absence du contact avec l'extérieur (vos poches, vos
amis, vos connaissances, peur de perdre son emploi) est-elle un facteur qui
vous stresse davantage en vous plongeant dans un sentiment d'être
abandonné ?
Oui Non
7. Indiquez ci-dessous les problèmes qui vous tourmentent
ou le regret que vous avez à la suite de votre
incarcération..............................................................................
..............................................................................................................................................................................................................................
8. Laquelle des maladies ci-après ont été
causées ou aggravées pendant votre détention ?
Trouble du comportement alimentaire (boulimie ou
anorexie)
Aggravation de l'hypertension artérielle
à cause du manque de sport et non-respect du
régime alimentaire
Infections pulmonaires Maladies d'origine
hydrique (typhoïde, diarrhée, vers
Intestinaux,) Maladies des mains (cholera,)
gale
Complication de diabète par manque de suivi
médical
Infections sexuellement transmissibles
Troubles gastro-intestinales
Problème de santé mentale
(dépression, etc.) Troubles du sommeil
Syndrome de stress post traumatique
Autres à signaler .............................
............................................................................................................
Merci de votre collaboration pour l'avancement de
cette recherche