Université Côte D'azur
UFR, Lettres, Arts et Sciences Humaines
M1 Digital Studies, Information et Communication (DISTIC) -
HMIDI1-180
Mémoire
POUR L'OBTENTION
DE MASTER 1 EN INFORMATION ET COMMUNICATION
Black Lives Matter : L'intersectionnalité, Une
Méthodologie
Analytique
Présentée et Soutenue par : Judy Meri
Sous la direction de :
Professeure Marie-Joseph Bertini, Université Côte
D'azur
1
TITRE :
Black Lives Matter : L'intersectionnalité, Une
Méthodologie Analytique
Résumé :
Cette recherche analyse et étudie en profondeur le
mouvement de #BlackLivesMatter et le mouvement #SayHerName aux
États-Unis, elle se concentre sur l'intersectionnalité des femmes
noires dont les droits ont été violés et réduits au
silence par les médias, par la société, et
également, par la communauté afro-américaine
elle-même.
Ce mémoire étudiera les origines du racisme, le
début du mouvement #BlackLivesMatter, les raisons pour lesquelles il a
commencé, il étudiera en profondeur le racisme
systématique aux États-Unis et analysera également le
concept d'intersectionnalité qui a été utilisé pour
la première fois par Kimberlé Crenshaw.
Mêlant les études culturelles et les Gender
Studies, ce mémoire analysera les deux mouvements (Black Lives Matter et
Say Her Name) en appliquant des théories et des concepts des deux
domaines. Le mémoire utilise une manière méthodologique en
appliquant l'analyse du contenu des journaux de presse et des oeuvres
académiques liés aux deux mouvements étudiés pour
répondre aux hypothèses qui sont misent aux problématiques
posées.
Mots-Clés :
Intersectionnalité, Black Féminisme, Black Lives
Matter, Say Her Name
TITLE:
Black Lives Matter: Intersectionality, An Analytical
Methodology
Abstract:
This research analyzes and studies the movement of Black Lives
Matter and Say Her Name in the United States, it focuses on the
intersectionality of black women whose rights are being constantly violated by
the police and who are being silenced by the media, the society and by the
African American community itself.
This research will study the movement of Black Lives Matter
and will analyze why and how it started. It will focus on the systematic and
the systemic racism in the United States and will also analyze the concept of
intersectionality which was first coined by the professor Kimberlé
Crenshaw.
Combining Cultural Studies and Gender Studies, this research
will analyze these two movements (Black Lives Matter and Say Her Name) by
applying theories and concepts from both fields. The research uses the
methodology of content analysis by summarizing several press and academic
articles to confirm the results of the two given hypotheses.
Keywords:
Intersectionality, Black Feminism, Black Lives Matter, Say Her
Name
3
SOMMAIRE
SOMMAIRE 3
REMERCIEMENTS 5
INTRODUCTION 6
PARTIE I : L'OPPRESSION CONTRE LES AFRO-AMÉRICAINS
DEPUIS
L'ESCLAVAGE AUX ÉTATS-UNIS 9
Chapitre 1 : L'esclavage 10
1.1.1 Le Racisme Et Le Colonialisme 10
1.1.2 Le Racisme Scientifique 14
1.1.3 Le Plantation 19
1.1.4: L'abolition De L'esclavage 23
1.1.5: L'idéologie De La Race 26
Chapitre 2 : War On Drugs 31
1.2.1 La Naissance De La Drogues Aux États-Unis 31
1.2.2 Marijuana, Héroïne Et Crack 34
1.2.3 La Stigmatisation De « Sexe, Argent, Meurtre Et Drogue
» 38
Chapitre 3 : Le Racisme « caché » Contre Les
Afro-américains. 42
1.3.1 Vivre Dans Une Société Whitewashed 42
1.3.2 Être Né Avec Le Privilège Blanc Aux
États-Unis 45
1.3.3 Le Racisme Systémique Et Le Regard Blanc «
White Gaze » 49
PARTIE II : BLACK LIVES MATTER : PLUS QU'UN MOUVEMENT SOCIAL
53
Chapitre 1 : Historique 54
2.1.1 Historique Et Analyse Psychologique 54
2.1.2 Black Lives Matter : Un Mouvement Commencé Par Des
Femmes 58
Chapitre Deux : La Remontée Du Mouvement Black Lives
Matter en 2020 60
2.2.1 L'intersectionnalité Et Black Lives Matter 60
2.2.2 Black Lives Matter En 2020 : Sachez Leurs Noms 64
PARTIE III : L'INTERSECTIONNALITÉ DES FEMMES
NOIRES AUX ÉTATS-UNIS,
MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES DU CORPUS 69
Chapitre Un : Méthodologie de la recherche 70
3.1.1 Le Choix Des Supports 70
3.1.2 Analyse Du Corpus 71
Chapitre Deux : Les Femmes Afro-Américaines : Une Histoire
Analytique 73
3.2.1 L'histoire Tacite Des Femmes Noires Aux États-Unis
73
3.2.3 Une Analyse Sur La Violence Policière Contre Les
Femmes Afro-Américaines 83
Chapitre Trois: Black Lives Matter et Black Women Lives Matter
94
4
3.3.1 Les Actions Policiers Contre Les Femmes
Afro-américaines Depuis Les Années
1990s Jusqu'à Maintenant 94
3.3.2 L'Hashtag #SayHerName Histoire Et Effets Sociales 99
3.3.3 Changer Les Sociétés Et Renforcer La
Sensibilisation Via Les Réseaux Sociaux106
3.3.4. Qu'est-Ce Qui A Changé Pour Les Femmes
Afro-Américaines Après Le
Mouvement #SayHerName ? 111
Chapitre Quatre : Hypothèses et Résultats : 120
3.4.1 Les Actions Policières Violentes Cachées
Contre Les Femmes Noires Entre Les
Années 1990 Et 2021 120
3.4.2 Le Mouvement #Sayhername, Les Actions
Policières Contre Les Femmes Afro-
américaines Et Le Niveau De La Vie Des Femmes
Afro-américaines 124
CONCLUSION 129
BIBLIOGRAPHIE 133
ANNEXES 143
1.1 Partie I, Chapitre I 143
1.2 Partie I, Chapitre II 150
1.3 Partie I, Chapitre III 154
2.1 Partie II, Chapitre I 159
2.2 Partie II, Chapitre II 161
3.1 Partie III, Chapitre II 166
3.2 Partie III, Chapitre III 177
TABLE DES FIGURES 188
5
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier ma directrice de recherche
professeure Marie-Joseph Bertini, de m'avoir fait l'honneur de diriger mes
travaux de recherche et pour le temps qu'elle a consacré à
m'apporter les outils méthodologiques indispensables à la
conduite de cette recherche. Je souhaite également vivement la remercier
pour ses conseils judicieux, ses encouragements, pour l'honneur qu'elle m'a
accordé pour lire mon travail et de m'ont éclairé par ses
cours tout au long de l'année de mon master.
Je désire aussi remercier mes professeurs et
professeures, qui m'ont fourni les outils nécessaires à la
réussite de mes études universitaires. Je tiens à
remercier spécialement le professeur Frederik Dhaenens, qui fut le
premier à me faire découvrir le sujet qui a guidé mon
mémoire.
Un grand merci à ma mère, mon père et mes
grandes soeurs, pour leur amour, leurs conseils ainsi que leur soutien
inconditionnel.
6
INTRODUCTION
Les actions de la police contre les Afro-américains aux
États-Unis n'ont pas changé depuis des dizaines d'années.
L'oppression a toujours existé dans la société
américaine en ce qui concerne les personnes de couleur et en particulier
les personnes noires. Commencer par amener les Africains de leur pays en les
prenant comme esclaves en raison de leur couleur de peau différente et
les utiliser pour des processus de plantation sévères, qui ont
conduit de nombreuses femmes africaines à devenir infertile à
cause du travail pénible que leur corps ne pouvait pas supporter. Suivis
par la guerre contre la drogue qui a commencé avec
l'épidémie du crack dans le début des année 1980s
et a suivi avec la marijuana et l'héroïne, les
Afro-américains ont toujours été la cible principale du
gouvernement américain. C'est pour cette raison que de nombreux
Afro-américains ont commencé à faire face à la
discrimination raciste et à la stigmatisation du « sexe, de
l'argent, du meurtre et de la drogue » et aux stéréotypes
fortement présentes dans les médias comme hypersexuelle, hyper
violente et hyper masculin, cette lutte a commencé avec le mouvement
social #BlackLivesMatter qui a été le plus grand mouvement
après la morte de Martin Luther King et Malcom X.
Ce racisme systémique qui est visible depuis de
nombreuses décennies se traduit par une société white
washed, des individus blancs privilégiés et enfin par des
individus blancs à voir les personnes de couleur de la
société avec un regard blanc supérieur. L'accumulation de
ces événements du racisme et violence contre les noirs aux
États-Unis a conduit à des assassinats de Noirs à devenir
« viraux » grâce aux réseaux sociaux depuis la mort de
Trayvon Martin qui est un adolescent tué par le surveillant de
voisinage, George Zimmerman.
Chaque année, les Noirs se débattent, se
retrouvant séparés et exclus de leur propre pays, les
États-Unis, uniquement à cause de la couleur de peau. Le
mouvement Black Lives Matter a évolué chaque année, suivi
d'un nouveau meurtre d'une personne noire, mais une chose n'a pas
été aussi largement évoquée au sein du mouvement
BLM, les femmes noires tuées par la police. Partant du concept
d'intersectionnalité introduit pour la première fois par
Kimberlé Crenshaw (juriste et professeure à la UCLA School of Law
et à la Columbia Law School), Crenshaw a développé la
théorie de l'intersectionnalité pour inclure les femmes noires
dans le mouvement féministe notant qu'il y a trois autres
identités fondamentales qui doivent être incluses qui sont les
identités sociales et politiques de la personne telles que son sexe, sa
classe sociale et sa race. Crenshaw, la directrice du Center for
Intersectionality and Social Policy Studies qui avait débuté
à la Columbia Law School, avait publié un rapport sur des femmes
noires qui ont été tuées et attaquées par la police
et pourtant leurs noms restent
7
inconnus et ignorés. Crenshaw a commencé le
mouvement #SayHerName en publiant ce rapport et en lançant un nouveau
mouvement social concernant les femmes noires qui restent ignorées dans
le mouvement Black Lives Matter et dans la société
américaine.
Le but de ce mémoire est de prouver comment et pourquoi
les femmes noires sont encore ignorées dans les mouvements sociaux et
d'approfondir l'histoire du féminisme noir tout en appliquant la
théorie de l'intersectionnalité et en discutant des changements
survenus depuis les années 1990s jusqu'en 2021, la recherche examinera
également en profondeur le mouvement #SayHerName et les statistiques des
femmes qui ont souffert de la violence policière aux États-Unis,
mais qui n'ont pas gagné beaucoup de popularité dans les
médias comme les hommes noirs. Cette recherche pose deux
problématiques :
1.Est-ce que les actions violentes des policiers se sont
accentuées envers les femmes Afro-américaines entre les
années 1990s et 2021 ?
2. Est-ce que le mouvement #sayhername a diminué la
violence policière et a amélioré les conditions de vie des
femmes afro-américaines ?
Qui seront suivies par ces deux hypothèses :
1. Les actions policières violentes n'ont pas
changé, elles sont restées les mêmes, mais restent
cachées, car elles ne sont pas signalées par les femmes
Afro-américaines.
2. Le mouvement #sayhername n'a pas diminué les
actions policières contre les femmes Afro-américaines, mais il a
augmenté les conditions de vie des femmes afro-américaines.
En analysant les données tirées de nombreux
articles de presse, d'universitaires et d'organisations humanitaires, les
résultats montrent que les femmes noires souffrent non seulement de la
violence policière, mais aussi de la violence domestique, du manque de
soins de santé, du manque d'opportunités d'emploi et
d'éducation, elles souffrent aussi des stéréotypes qui
leur sont imposés par les médias misogynes patriarcaux. Selon la
recherche faite dans ce mémoire en basant sur 60 articles de la presse,
des rapports et des oeuvres académique, les résultats montrent
que depuis l'année 1993, jusqu'à 2021, 88 femmes ont
été tuées par la police et seulement deux d'entre eux sont
devenues virales sur les réseaux sociaux. Ces femmes sont Sandra Bland,
qui a été retrouvée tuée dans sa cellule de prison
sans surveillance après avoir été arrêtée
pour une infraction mineure de la circulation en 2015, et Breonna Taylor qui
s'est fait tirer dessus par des policiers qui sont entrés par erreur
dans son appartement sans frapper à la porte en 2020. Ce qui nous
conduit à l'autre résultat qui montre que depuis 2015, 56 femmes
ont été tuées par la police. La mort de ces femmes a
été brutalisée par la police qui criminalise les femmes
noires et les stigmatise. Les femmes noires ne sont vues que pour leurs
identités noires pourtant, leur intersectionnalité reste
ignorée, elles
8
sont fortement stigmatisées et sont
considérées comme « masculines » ou comme des «
super humaines » qui peuvent tolérer une douleur énorme et
des balles de fusil. On rapporte que les femmes noires sont plus
maltraitées que les femmes blanches, plus souvent violées, moins
payées dans leur travail et manquent de soin de santé de base, ce
qui les rend 2 à 3 fois plus susceptibles de mourir en accouchant que
les femmes blanches. Le biais de la douleur est fortement présent
lorsqu'il s'agit de femmes noires, de même que le « biais de la
formidabilité » et l'adultification des jeunes filles noires.
Dans ce mémoire, les concepts du racisme
systémique aux côtés du misogynoir et le manque de
reconnaissance de l'intersectionnalité des femmes noires seront
approfondis. La première partie de ce mémoire discutera le
racisme et la discrimination contre la communauté afro-américaine
en partant du colonialisme au racisme scientifique au l'esclavage à la
plantation et l'abolition de l'esclavage suivi par l'idéologie du
racisme qui a été toujours fortement présente dans la
société. Dans le deuxième chapitre de la première
partie, la guerre contre la drogue sera discutée et expliquée en
reliant les drogues à la façon dont le gouvernement
américain a stigmatisé les Afro-américains et les a
marginalisés dans certains stéréotypes et dans certains
quartiers que la police appelle « les quartiers de fenêtres
brisées ». Le troisième chapitre discutera la façon
dont le racisme moderne est formé par une société «
whitewashed » contrôlée par des individus blancs
privilégiés avec une idéologie au regard blanc «
white gaze » qui est soutenu par l'idée de colorisme qui favorise
les tons de peau claire par rapport aux tons foncés. La deuxième
partie du mémoire aborde l'histoire du mouvement Black Lives Matter,
comment il a commencé et comment il a été repris en 2020
lorsqu'il est devenu un grand mouvement universel qui avait été
vécu depuis les États-Unis jusqu'à des pays comme la Syrie
avec le graffiti représentant la mort de George Floyd sur un mur d'une
ville détruit par le régime d'Assad pour montrer le soutien des
citoyens avec cette tragédie humaine. Le mouvement en 2020 a ouvert les
yeux de millions de personnes pour chasser l'oppression systémique.
La troisième et dernière partie de ce
mémoire porte sur les femmes noires, l'intersectionnalité, le
féminisme noir et le mouvement #SayHerName initié par la
professeure Kimberlé Crenshaw. Cette partie développe sur les
deux hypothèses posées.
La méthode utilisée pour ce mémoire est
une analyse du contenu qui se concentre sur 60 articles de presse et
également des articles académiques et des statistiques par des
organisations humanitaires, cette méthode analyse les articles un par un
puis résume le résultat final en validant ou infirmant les
hypothèses données.
9
PARTIE I : L'OPPRESSION CONTRE LES AFRO-
AMÉRICAINS DEPUIS L'ESCLAVAGE AUX
ÉTATS-UNIS
10
Chapitre 1 : L'esclavage
« Personne n'est né avec la haine
pour l'autre du fait de la couleur de sa peau, ou de son origine, ou
de sa religion. Les gens doivent avoir appris à haïr, et s'ils
peuvent apprendre à haïr, ils peuvent apprendre à aimer car
l'amour jaillit plus naturellement du coeur humain que son opposé.
»
- Nelson Mandela
1.1.1 Le Racisme Et Le Colonialisme
Le colonialisme et le racisme vont de pair depuis presque le
début de l'humanité et l'émergence des races. Les cultures
occidentales ont toujours eu des concepts de qui est supérieur et qui
est inférieur en fonction de la classe sociale et de la couleur de la
peau. Ce concept de supériorité remonte aux premières
civilisations dans ce que l'on appelle maintenant le Moyen-Orient lorsque les
Arabes et les civilisations habitaient dans cette région-là
utilisaient des esclaves africains pour les servir. Même dans les
cultures du Moyen-Orient, la couleur de la peau blanche était
privilégiée, car ils montraient des signes de la noblesse puisque
les tons de la peau foncée étaient associés à la
classe ouvrière qui devait rester à l'extérieur au soleil
pour travailler. La race blanche a été privilégiée
pour la couleur de la peau claire et la discrimination contre les personnes de
couleur foncée s'est normalisée depuis que la race blanche a
été considérée comme supérieure.
Dans l'ouvrage de Kelly Fazilleau (Racisme scientifique et
appellations : justification de la gestion coloniale des `races humaines'
dîtes inférieures en Amérique du Nord au 19ème et
début du 20ème siècle), l'auteur explique la
découverte de l'Amérique et la colonisation de la terre des
Indiens natifs. Fazilleau explique comment la colonisation a commencé
à cause des croyances chrétiennes qui ont permis aux Occidentaux
de coloniser la terre des Amérindiens en affirmant qu'ils avaient la
couleur de peau différente et en croyant que leur apparence et leurs
croyances différentes leur permettaient de prendre leur terre au nom du
Christ et en croyant qu'ils sont sauvages parce qu'ils vivent en harmonie avec
la nature, Fazilleau explique: « Les Occidentaux, lors de la construction
du mythe chrétien des origines, ignoraient l'existence de
l'Amérique (Aubert-Marson 2010 : 32) et de l'Australie. La façon
dont on devait traiter les Indiens ne figurait pas dans la Bible. Les Indiens
ne pouvaient pas être jugés sur leur apparence physique.
Malgré leur couleur de peau claire, qui ne différait que peu de
celles des Européens, ils étaient nommés «
peaux-rouges » . Ce terme permettait de les distinguer du
11
groupe euro-descendant et ainsi de justifier la façon
dont ils étaient traités. Les premiers siècles de la
colonisation des Amériques, les autochtones furent aussi souvent
qualifiés de « sauvages » (Capdevila 2007 :73). Les
Occidentaux encouragèrent cette représentation, justifiant ainsi
l'occupation de leurs terres.»1
L'Europe est arrivé dans les Amériques et les a
transformées en `Settler Colonialism2'. Le colonialisme des
colons dans le sens où les Européens ont complètement
rejeté la vie des Amérindiens qui possédaient la terre et
là s'appropriaient. Les colons européens ont tué,
brûlé et torturé les hommes, les femmes et les enfants qui
appartenaient à l'Amérique tout en affirmant que la terre leur
appartenait parce qu'ils étaient supérieurs aux
Amérindiens en raison de leur langue, de leur culture et de leur
héritage qui existaient également dans la culture
amérindienne mais sont restés abandonnés. Dunbar-Ortiz
dans son livre : « Une histoire des peuples autochtones des
États-Unis » , explique la colonisation des Européens des
Amériques en disant : « L'histoire des États-Unis est une
histoire du Settler Colonialsim. La fondation d'un État basé sur
l'idéologie de la suprématie blanche, la pratique répandue
de l'esclavage africain et une politique génocide et vol de terres. Aux
États-Unis, la fondation et le développement de l'État
colonisateur anglo-américain implique un récit sur les colons
puritains qui avaient une alliance avec Dieu de prendre la terre. Cette partie
de l'histoire d'origine est soutenue et renforcée par le mythe de Colomb
et la « Doctrine de la découverte. » Le Settler Colonialism,
en tant qu'institution ou système, nécessite la violence ou la
menace de violence pour atteindre ses objectifs. Les gens ne cèdent pas
leurs terres, leurs ressources, leurs enfants et leur avenir sans se battre, et
ce combat se heurte à la violence. »3
Ces crimes brutaux contre les peuples autochtones sont
enseignés dans le livre de Las Casas lors de son voyage dans
l'Amérique pendant la période de colonisation, Pennington
l'explique : « Las Casas qui a vécu avec son père à
Espanola a contribué à la réflexion juridique et politique
sa défense des droits des peuples natifs d'Amérique centrale et
d'Amérique du Sud. Il
1 FAZILLEAU, Kelly. « Racisme scientifique et appellations :
justification de la gestion coloniale des `races humaines' dîtes
inférieures en Amérique du Nord au 19ème et début
du 20ème siècle « . Textes et contextes, no 9 (1
décembre 2014).
http://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1151.
2 Le terme « settler-colonialism « a été
forgé pour décrire les stratégies et les politiques
d'expansion mises en oeuvre aux fins de s'approprier des terres, en
procédant à l'expropriation de populations entières.
« International Conference - Université Paris 8. «
International Conference - From Settler Colonialism to the Palestinisation of
the World « . International Conference, 2019.
https://www.univ-paris8.fr/Colloque-International-Du-colonialisme-d-expropriation-a-la-palestinisation-du-6472.
https://plato.stanford.edu/archives/fall2017/entries/colonialism/.
3 DUNBAR-ORTIZ, Roxanne. An Indigenous Peoples' History of the
United States. Canada: Penguin Random House, 2015. P.2-3
12
a également limité l'autorité
ecclésiastique dans le monde séculier et était un critique
vigoureux de l'esclavage et un défenseur du droit de chaque être
humain à être libre.»4
Casas décrit les massacres et les crimes qui ont
été commis contre les Indiens natifs dans son oeuvre « Les
larmes des Indiens : récit historique du massacre cruel de vingt
millions d'innocents » : « Maintenant pour venir sur le continent,
nous sommes convaincus, et osons affirmer sur notre propre connaissance, qu'il
y avait dix Royaumes d'une étendue aussi grande que le Kingdome
d'Espagne, y joignant à la fois l'Aragon et le Portugal, contenant
au-dessus de mille miles chaque l'un d'eux dans la boussole, dont les
méchancetés inhumaines et abominables des Espagnols ont fait un
désert, étant maintenant comme dépouillé de tout
leur peuple, et mis à nu de tous leurs habitants, bien que ce fût
un endroit autrefois possédé par de vastes et un nombre infini
d'hommes; et nous osons affirmer avec confiance que pendant ces quarante ans,
au cours desquels les Espagnols ont exercé leurs abominables
cruautés et leurs détestables tyrannies dans ces régions,
il y a innocemment péri au-dessus. Douze millions d'âmes, de
femmes et d'enfants sont dénombrés dans cette triste et fatale
liste ; de plus, je crois vraiment que je devrais parler dans les limites du
sens, devrais-je dire que plus de cinquante millions ont été
consommés dans ce massacre.»5 La colonisation est le
résultat de la supériorité et du colorisme (qui est un
concept qui sera discuté plus loin dans les chapitres prochains), cette
supériorité est liée à la croyance que les autres
civilisations sont « primitives » ou « sauvages », ce qui
crée des comportements normatifs différenciant les cultures en
utilisant des images racistes et un regard de colon sur les cultures qui
n'utilisent pas les mêmes techniques que les cultures occidentales. Cette
idée remonte aux humains qui craignent la nature et les animaux, ils
craignent donc également les sociétés qui vivent
harmonieusement dans la nature, car ils croient que ces personnes se comportent
d'une manière qui ressemble à des animaux et doivent donc
être contrôlées et colonisées. La religion a
également joué un grand rôle en plus de la biologie qui a
eu un grand impact sur la façon dont les sociétés blanches
voient les autres cultures en dehors de l'Occident.
Margaret Kohn et Kavita Reddy écrivent dans leur
article « Colonialism » dans l'Encyclopédie de philosophie
de Stanford écrivent : « La conquête espagnole
4 PENNINGTON, Kenneth. « Bartolomé de Las
Casas « . In Great Christian Jurists in Spanish History,
édité par Javier Martínez-Torrón et Rafael Domingo,
98?115. Law and Christianity. Cambridge: Cambridge University Press, 2018.
https://doi.org/10.1017/9781108624732.006.
5CASAS, Bartolomé de las. The tears of the
Indians being an historical and true account of the cruel massacres and
slaughters of above twenty millions of innocent people. Ravenio Books,
1484.
http://name.umdl.umich.edu/A35553.0001.001.
13
des Amériques avait lieu pendant une période de
réforme où les érudits humanistes de l'Église
étaient de plus en plus influencés par les théories du
droit naturel de théologiens tels que saint Thomas d'Aquin. Selon le
pape Innocent IV, la guerre ne pouvait pas être menée contre les
infidèles et ils ne pouvaient pas être privés de leurs
biens simplement à cause de leur non-croyante. Les Espagnols ont
rapidement conclu que les habitudes des Amérindiens, de la nudité
à la réticence au travail en passant par le prétendu
cannibalisme, démontraient clairement leur incapacité à
reconnaître la loi naturelle. Ce compte-rendu des douanes
indigènes a été utilisé pour légitimer
l'esclavage des Indiens, qui, selon les colons espagnols, était le seul
moyen de leur apprendre la civilisation et de les présenter au
christianisme. Certains des missionnaires espagnols envoyés dans le
Nouveau Monde, cependant, ont remarqué que l'exploitation brutale du
travail des esclaves était répandue alors que tout engagement
sérieux en faveur de l'instruction religieuse était absent. Les
membres de l'ordre dominicain, en particulier, ont noté l'hypocrisie
d'asservir les Indiens en raison de leur prétendue barbarie tout en
pratiquant une forme de conquête, de guerre et d'esclavage qui a
réduit la population indigène d'Hispaniola de 250 000 à 15
000 en deux décennies de domination espagnole. Compte tenu du
résultat génocidaire de la « civilisation » espagnole,
ils ont commencé à remettre en question l'idée d'une
mission civilisatrice.»6 Par conséquent, comme les
Amérindiens étaient vus comme s'ils n'étaient pas humains
respectés en raison de leur mode de vie et leurs croyances, les cultures
occidentales croyaient qu'elles devaient les coloniser en prenant leurs terres,
en colonisant leurs croyances en les convertissant au christianisme et en les
tuant brutalement à cause de la culture et différences raciales.
Les différences sont ce qu'Edward Saïd les explique dans ses
études postcoloniales et orientalisantes il les appelle de «
fantasme idéologique », ce fantasme de barbarie et de sauvage est
créé par une idéologie qui est utilisée par
l'Occident pour « fabriquer de l'autre où l'othering » des
civilisations qui ont des modes de vie différents de l'Occident.
Ajouté à ce que Foucault appellerait le colonialisme : «
C'est dans le discours que le pouvoir et le savoir se rejoignent7
». Ce colonialisme a été justifié par l'histoire
américaine en matière de nationalisme dépeignant les
Amérindiens comme barbares et violents. Cette représentation
crée une vision nationaliste qui amène les citoyens à
penser que les colonisateurs se battaient pour leur pays, ce qui n'était
même pas le leur. »
6 KOHN, Margaret, et REDDY, Kavita. « Colonialism « .
In The Stanford Encyclopedia of Philosophy, édité par Edward N.
Zalta, 2017e éd. Metaphysics Research Lab, Stanford University, 2017.
https://plato.stanford.edu/archives/fall2017/entries/colonialism/.
7 FOUCAULT, Michel. The History of Sexuality. 1st American ed.
New York: Pantheon Books, 1978. P.100
14
1.1.2 Le Racisme Scientifique
Le racisme n'est pas quelque chose avec lequel les humains
sont nés. C'est une idéologie enseignée qui dure depuis
très longtemps et ses origines sont scientifiques à commencer par
Charles Darwin et sa théorie de la sélection naturelle
évoluant vers un concept idéologique qui déshumanise les
personnes de la peau foncée et les fait apparaître « sans
âme » aux colonialistes Européens. Dans cette section, le
racisme scientifique sera expliqué en profondeur pour comprendre
d'où vient le concept moderne de racisme. Dans l'ouvrage de Jackson et
Weidman, « les origines du racisme scientifique », les auteurs
décrivent et expliquent le racisme et ses origines en écrivant :
» la pensée évolutionniste est devenue une idéologie
significative que l'on peut appeler le « racisme scientifique »
à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Le racisme
scientifique est le résultat de la fusion de deux courants de
pensée scientifique. Les premières nouvelles idées sur
l'hérédité ont fourni une explication de la façon
dont les traits pouvaient être maintenus stables de
génération en génération. Deuxièmement, des
idées ont fleuri sur la suprématie des races
nord-européennes - ce qu'on appelait l'arianisme ou le teutonisme au
XIXe siècle et le nordicisme au XXe. Les gens les plus savants de XIXe
siècle croyaient en la doctrine d'inheritance des
caractéristiques acquis» le plus souvent associée à
l'évolutionniste français Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829),
la doctrine enseignait que les pressions environnementales modifient la nature
physique d'un organisme et que ses caractéristiques acquises
étaient héritées par les générations
suivantes.8 » La théorie lamarckienne établissait
un lien entre les Africains et les descendants directs de singes qui ont
ensuite évolué pour devenir un Européen plus «
civilisé » et supérieur.
8 JACKSON, John P., et Nadine M. Weidman. « The Origins of
Scientific Racism » . The Journal of Blacks in Higher Education,
no 50 (2005): 66-79.
https://www.jstor.org/stable/25073379.
15
Gérard Molina, ensuite, explique dans son ouvrage
« Charles Darwin Et La Question Du Racisme Scientifique » en
profondeur le racisme scientifique qui a commencé par les oeuvres de
Charles Darwin, Molina écrit : « On peut dire ainsi que Darwin
explore un point de vue éloigné du racisme biologique tout en
acceptant la supériorité de certaines races sur d'autres.
Expliquons cette contradiction. Comme, d'après sa théorie, les
variétés sont des espèces commençantes et les
espèces des variétés temporairement fixées, et
comme une population n'est pas constituée par une essence, mais par une
somme de variations autour de moyennes, il est de « peu d'importance
» ou « fort indifférent » de parler de races ou
sous-espèces à propos de variétés qui
possèdent plus de ressemblances (corporelles et mentales) que de
différences et, surtout, « se confondent l'une avec l'autre «
. D'autant que Darwin repère dans les conduites, passées et
présentes, des populations « une similitude étroite de
l'esprit de l'homme, à quelques races qu'il appartienne » . En
même temps, il explique l'absence de formes intermédiaires entre
les grands singes et l'homme actuel par l'extinction d'espèces ou de
variétés au cours de l'hominisation. Cette extinction,
phénomène « très complexe » , est comparable aux
anéantissements constatés lors du voyage, de sorte que «
dans un avenir assez prochain, si nous comptons par siècles, les races
humaines civilisées auront très certainement exterminé et
remplacé les races sauvages dans le monde entier » . Il sait
d'ailleurs que le contact, même bienveillant, suffit à
détruire involontairement par la contagion et les infections. Darwin dit
aux adversaires de l'évolution : les interruptions dans la série
des hominidés que vous invoquez comme preuve d'une absence d'ascendance
animale sont l'effet d'un processus d'extinction des formes
intermédiaires qui ressemble à ce qui se passe aujourd'hui,
devant vous et par votre action.9 »
Après Darwin, son cousin Galton a été
inspiré par lui et a continué son travail avec des nouvelles
théories, Jackson et Weidman expliquent : « le cousin de Darwin,
Francis Galton (1822-1911). Galton a inventé l'expression « nature
contre-culture »et il est descendu fortement du côté de la
nature. Le début de la vie et de l'éducation de Galton
ressemblait beaucoup à ceux de son cousin. Il est né dans une
famille riche et s'attendait à devenir médecin. Tout comme
Darwin, il était malheureux à la faculté de
médecine. Le protégé le plus doué de Galton, et une
figure clé dans la promotion des vues galtoniennes de
l'hérédité et de la science, fut Karl Pearson (1857-1936),
qui exposa ses vues sur la science dans un ouvrage influent, The Grammar of
Science (1882). Pour Pearson,
9 Molina, Gérard. « Charles Darwin et la question du
racisme scientifique » . Actuel Marx n° 38, no 2
(2005): 29-44.
https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2005-2-page-29.htm.
16
un bon scientifique à éviter toute
spéculation sur les entités non-observables et s'est
concentré uniquement sur les preuves directement
détectées. Pearson a fondé le journal Biometrika en 1901,
qui est devenu le principal débouché pour les études
statistiques des traits physiques des organismes, Cette vision de la suffisance
des constructions statistiques pour expliquer les phénomènes
scientifiques se poursuivrait au XXe siècle, en particulier dans la
psychométrie et les tests de QI. Galton et Pearson sont
considérés à juste titre comme les fondateurs de cette
approche et tous deux ont apporté des idées clés à
la science des statistiques.» Ici, nous pouvons voir comment Pearson et
Galton ont commencé les tests de QI qui sont encore utilisés
aujourd'hui par les sociétés modernes. Ces tests de QI ont
d'abord été mis en place pour tester les minorités et les
groupes à faibles revenus de la société et pour les
différencier de la société. Les chercheurs expliquent :
« l'une des oeuvres les plus célèbres de Galton fait sa
démarche claire et souligne les motivations sociales de son travail.
Dans Hereditary Genius, publié en 1869, Galton entreprend une analyse
statistique des « hommes de génie » au Royaume-Uni. Son livre
a tenté de classer les génies dans le pays afin de
déterminer si la capacité mentale a été
héritée et a conclu qu'elle l'était. Pour Galton, la
société devrait prendre des mesures pour assurer
l'émergence de plus de génies et moins de capacités
intellectuelles inférieures. Galton pensait que l'amélioration de
la race signifiait que le gouvernement devrait encourager l'élevage
parmi les meilleurs et prendre des mesures pour empêcher les stocks
supérieurs de se mélanger aux inférieurs. Galton n'a pas
hésité aux interprétations raciales de ses données.
Il croyait que les nègres étaient au moins deux grades au-dessous
des Anglo-saxons en capacité et intelligence.»10
Les théories de Darwin suivies par Lamarck, Galton et
Pearson ont conduit à l'émergence de l'eugénisme qui a
conduit à la croyance en l'existence d'une race supérieure qui
préférait entre autres. L'eugénisme a conduit à la
croyance d'une race pure avec certains traits du visage et du corps, ce qui a
conclu que cette race pure devrait être blanche avec des traits blancs et
des corps blancs. Fazilleau explique : « La plus grande perversion de la
théorie de Charles cherchait à justifier l'eugénisme - la
sélection des sujets les plus sains ou les plus forts pour
améliorer la race humaine. Le darwinisme social a participé
à la création de nouvelles thèses eugénistes
à l'encontre des groupes jugés inférieurs. Aux
États-Unis et au Canada, certaines lois autorisaient des membres du
gouvernement à stériliser de force « si nécessaire
» les femmes et enfants indiens. Ces lois passées au cours du
20ème siècle ne choquèrent que peu de gens.
L'eugénisme
10 JACKSON, John P., et Nadine M. Weidman. « The Origins of
Scientific Racism » . The Journal of Blacks in Higher Education,
no 50 (2005): 66-79.
https://www.jstor.org/stable/25073379.
17
dit négatif approuvait les mesures restrictives
concernant la reproduction des individus jugés inférieurs. Pour
cela, des lois agissaient pour réduire ou supprimer la
possibilité pour certains groupes de se reproduire biologiquement et de
transmettre leur culture. Le mariage leur était refusé, la
stérilisation de force n'était pas rare11.»
Jackson et Weidman expliquent plus en détail
l'eugénisme, ils disent : « Aux États-Unis, Madison Grant
(1865, 1937) tout comme Charles Darwin, Grant n'était pas un
scientifique de formation. La Première Guerre mondiale a
entraîné la « grande migration » des Noirs du Sud rural
vers le nord urbain alors qu'ils tentaient de quitter le système
autoritaire Jim Crow, la pauvreté écrasante du système de
fermage et la privation systématique du droit de vote. Grant et
d'autres, désespérés devant le nombre croissant de visages
sombres qu'ils voyaient dans les rues de la ville, ont déclaré
qu'il fallait faire quelque chose à ce sujet. Dans son dernier livre,
Conquest of a Continent, publié en 1933, Grant déclarait que
« Le problème des Noirs doit être pris en main avec vigueur
par les Blancs sans délai. Les États qui n'ont pas de lois
interdisant les mariages entre Blancs et Noirs devraient l'adopter. Entre 1900
et 1945, presque toutes les sociétés en voie de modernisation
avaient une certaine forme de mouvement eugénique. Des travaux
récents sur l'histoire des mouvements eugénistes soulignent la
diversité des idéologies et des politiques sous ce nom. La
compréhension populaire de l'eugénisme est souvent limitée
aux horreurs de l'Allemagne nazie, mais, en fait, les gauchistes ont
proclamé leur adhésion aux doctrines eugéniques autant que
celles de la droite politique. Dans de nombreux pays, l'eugénisme se
limitait à ce que nous pourrions considérer comme des soins
prénatals, se concentrant sur les « générations
futures » portées par les femmes enceintes. Dans d'autres pays, en
particulier ceux où les doctrines lamarckiennes étaient encore
scientifiquement respectables, l'eugénisme se concentrait autant sur
l'amélioration de l'environnement que sur l'élevage
sélectif. L'eugénisme était l'idée que les bonnes
personnes devraient être encouragées à se reproduire et les
mauvaises personnes devraient en être découragées. Dans
cette optique, la pensée eugénique était une
manière de penser les problèmes sociaux en termes scientifiques.
Les Nordiques ont créé les États-Unis, selon Grant, mais
risquaient d'être submergés par les races inférieures dans
ce qu'il appelait la « survie des inaptes ». Grant a
blâmé les « sentimentalistes » qui tenaient la «
croyance stupide dans le pouvoir de l'environnement ... pour modifier
l'hérédité » . Non, Grant a déclaré :
« Parler anglais, porter de bons vêtements et
11 FAZILLEAU, Kelly. « Racisme scientifique et appellations
: justification de la gestion coloniale des `races humaines' dîtes
inférieures en Amérique du Nord au 19ème et début
du 20ème siècle « . Textes et contextes, no 9 (1
décembre 2014).
http://preo.u-bourgogne.fr/textesetcontextes/index.php?id=1151.
18
aller à l'école ne transforment pas un
nègre en un homme blanc. » L'immigration était une menace
similaire. « Nous aurons une expérience similaire avec le Juif
polonais» , a averti Grant, « dont la stature naine, la
mentalité particulière et la concentration impitoyable sur
l'intérêt personnel sont greffées sur le stock de la
nation.» Le danger, a averti Grant, était d'autoriser plus d'une
race dans la même zone géographique sous la notion commune de
« creuset » selon laquelle l'environnement effacerait les
différences raciales. La solution, déclara Grant, était
double : l'homme « peut se reproduire à partir des meilleurs, ou il
peut éliminer le pire par la ségrégation ou la
stérilisation » .12 Dans cette optique,
l'eugénisme était le résultat de la sélection
naturelle et la raison pour laquelle l'idée de race pure et de
supériorité raciale existe. Penser le racisme comme le
résultat du début de la biologie, c'est savoir comment nous en
sommes affectés au quotidien et reconnaître la faute dans les
systèmes d'apprentissage enseignés dans les écoles depuis
que la biologie et les théories scientifiques existent dans les
sociétés occidentales.
Pichot définit l'eugénisme qui est le
résultat de Galton, il écrit : « Enfin, et surtout, Galton
fut l'organisateur du militantisme eugéniste au Royaume-Uni, d'où
le mouvement s'étendit au monde entier. C'est d'ailleurs lui qui
inventa, en 1883, le mot « eugénique » (en anglais : eugenics,
du grec å?ãåíÞò, eugénès,
qui signifie « bien né »), pour remplacer l'expression de
« viriculture » (du latin vir, homme, et cultura, culture) qu'il
utilisait auparavant, et qui sentait un peu trop les comices agricoles et le
taureau de concours. Voici le début de son ouvrage, Hereditary Genius
(1869) : « Je me propose de démontrer dans ce livre que les
capacités naturelles de l'homme sont héréditaires,
exactement dans les mêmes limites que le sont la forme et les
caractères physiques chez tous les organismes. Par conséquent,
comme il est facile, en dépit de ces limites, d'obtenir par une
sélection soigneuse une race stable de chiens ou de chevaux doués
d'aptitudes particulières à la course [...], il serait tout
à fait possible de produire une race humaine surdouée par des
mariages judicieux pendant plusieurs générations
consécutives. Je montrerai que des actes sociaux très ordinaires,
dont les effets sont peu soupçonnés, travaillent constamment
à la dégradation de la nature humaine, et que d'autres
travaillent à son amélioration. » En bref,
l'eugénisme ne reposait sur aucune base scientifique sérieuse,
mais il était lié à l'idée d'une
dégénérescence-faute de sélection naturelle, face
négative d'une évolution progrès grâce à la
sélection-naturelle. Tous les efforts pour valider, par des
études statistiques, l'explication de l'évolution par la
sélection naturelle, avaient
12 JACKSON, John P., et WEIDMAN, Nadine M. « The Origins
of Scientific Racism « . The Journal of Blacks in Higher Education, no 50,
(2005): 66?79.
https://www.jstor.org/stable/25073379.
19
nécessairement une contrepartie voulant que l'absence
de sélection entraînât la
dégénérescence. Comme celle-ci était alors un
poncif idéologique et que, contrairement au « progrès
biologique », elle s'illustre facilement en employant des exemples
tirés de la société humaine, les généticiens
mirent fortement l'accent sur elle et optèrent pour un biologisme
forcené ramenant tout à l'hérédité. La
dégénérescence faute de sélection naturelle devint
ainsi sinon la preuve, du moins un argument fort et tangible en faveur de
l'explication weismanno darwinienne de l'hérédité et de
l'évolution. Le gros bon sens en concluait que l'eugénisme,
substitut de la sélection naturelle, remettait l'évolution
humaine sur la voie du progrès. À quelques exceptions près
(Haldane principalement, car les néo-lamarckiens étaient
déconsidérés, et les autres, sans doute intimidés
par l'aplomb des mandarins génétique précités, se
sont tus quand ils n'approuvaient pas), les biologistes se sont bien
gardés de détromper le gros bon
sens.13 »
1.1.3 Le Plantation
Lorsque les Européens ont colonisé les
continents américains, ils voulaient avoir des travailleurs capables de
cultiver du tabac, du sucre, du coton et d'autres récoltes. Les
colonisateurs ont essayé de faire travailler les Amérindiens dans
ces domaines, mais ils semblaient très faibles et ils voulaient
plutôt une alternative. Puisque les esclaves blancs étaient de la
même couleur que les colonisateurs, les Européens voulaient
à la place une autre race qu'ils considéraient comme « sans
âme» en raison de leur couleur de peau et donc, ils ont choisi des
esclaves africains qu'ils ont expédié d'Afrique. Ces esclaves
étaient traités d'une manière inhumaine et brutale parce
qu'ils n'étaient pas considérés comme des humains. Ils
seraient généralement appelés garçons, filles ou
oncles lorsqu'ils vieilliraient, mais jamais ne s'appelleraient un homme ou une
femme. La loi ne leur accordait aucun droit absolu, ils étaient
brutalement maltraités, fouettés, et même tués dans
de nombreuses situations.
Fahrasmane écrit dans son oeuvre : « La plantation
sucrière et l'esclavage. Derade - Revue Caribéenne de Recherches
et d'Échanges » : « La plantation sucrière coloniale
pourrait être définie comme un avatar européen. Elle
produisait essentiellement, ou exclusivement, du sucre brut pour l'exportation
vers une métropole, en ayant recours à une abondante
main-d'oeuvre non rémunérée : l'esclavage. « Pendant
le premier demi-siècle de son existence, la Virginie eut beaucoup de
travailleurs noirs sous contrat, et les documents attestent l'existence d'un
nombre
13 PICHOT, André. L'eugénisme ou les
généticiens saisis par la philanthropie, Hatier (Optiques -
Philosophie), Paris, 1995, p.8-32.
20
croissant de Noirs libres. La reconnaissance légale
effective de l'esclavage en Virginie intervint en 1661. » Dans les
plantations des treize colonies anglaises d'Amérique du Nord, la canne
à sucre ne tenait pas la première place. En 1850, parmi les 2 800
000 esclaves ruraux,
1 800 000 étaient dans les exploitations de coton, le
reste dans la culture du riz, du tabac et de la canne. » 14 « C'est
dans ce beau pays, moitié est cultivée par des esclaves, l'autre
par des hommes qu'aura lieu, selon toute apparence, la grande
mêlée entre de l'Europe et ceux de l'Afrique. » 15
Dans le livre « L'invention de la race blanche » de
Théodore Allen, l'auteur évoque les formes de résistance
à la servitude obligataire qui devait s'enfuir, dit-il : « Anglais
et Africains travaillant côte à côte sur le terrain ou dans
le champ de tabac ont comploté leur évasion, se sont
rencontrés à leur rendez-vous et ont fui ensemble vers la
liberté. La forme la plus courante de pénalité, parce
qu'elle était la plus avantageuse pour les propriétaires,
était de prolonger la période de service : pour chaque jour,
à l'extérieur, un service supplémentaire était
porté à deux jours en Virginie, sept à South Carolina et
dix au Maryland. La forme la plus élémentaire et la plus humaine
de la solidarité servante était de se marier sans le consentement
du maître. Non seulement le mariage a imposé une certaine
barrière aux extrêmes d'exploitation, mais il a conduit à
une « perte » de temps lorsqu'une femme est tombée enceinte.
Pour cette « infraction », il y avait de sévères
sanctions juridiques. La sanction habituelle était une prolongation d'un
an du délai de mariage et une année pour la grossesse. Les
enfants des serviteurs étaient eux-mêmes des serviteurs
jusqu'à l'âge de vingt ans. Mais les peines les plus lourdes
étaient celles pour les femmes blanches qui avaient des enfants dont le
père était africain. Pour ces femmes, la peine était comme
sept ans de service prolongé et un fouet sévère au poste
de fouet public, l'enfant étant esclave jusqu'à l'âge de
trente et un an. En 1705, la dernière étape a été
franchie : tous les serviteurs amenés dans le pays, par mer ou par
terre, devaient être esclaves, à moins dont ils ne viennent pas en
tant que chrétiennes trois-étoiles comme spécifiées
dans la loi de 1680. Seuls les Noirs étaient des esclaves, pas des
Indiens, en Virginie restait la question des personnes libres de couleur. Mais
leur position était clairement définie comme une position
inférieure à celle de n'importe quelle personne blanche. En 1805,
par exemple, la loi interdit à
14 FAHRASMANE, Louis. La plantation sucrière et
l'esclavage. Derade - Revue Caribéenne de Recherches et d'Echanges,
1999, pp.43-56. ffhal-02688304f
15 RECLUS, Élisée. « DE L'ESCLAVAGE AUX
ÉTATS-UNIS : I. LE CODE NOIR ET LES ESCLAVES « . Revue des Deux
Mondes (1829-1971) 30, no 4 (1860) : 868?901.
https://www.jstor.org/stable/44728012.
21
tout Noir de posséder un domestique blanc. En 1723, les
nègres libres, jusque-là électeurs au même titre que
les blancs, sont privés de ce droit. » 16
Ces conditions de vie n'étaient, en aucun cas
adaptées à un être humain, les esclaves étaient
brutalement traités comme des objets uniquement pour servir les blancs.
Ils ont été déshumanisés de leur être, ils
ont été battus et éloignés de leurs émotions
et de leurs droits humains fondamentaux. Reclus explique ces conditions de vie
dans son oeuvre : « De L'esclavage Aux États-Unis : Le Code Noir Et
Les Esclaves. » En disant : « La condition d'étant simplement
celle d'un être passif, il doit à son possesseur à tous les
membres de la famille du maître un respect sans et une obéissance
sans bornes. » Il ne peut rien posséder propre nom, rien vendre ou
acheter sans l'aveu de son maître ; peut travailler pour son propre
compte ; il n'a pas d'existence il ne saurait plaider en justice ni servir de
témoin, si ce n'est ses frères accusés de conspiration,
et, dans quelques états, les économes ou gardiens blancs,
toujours soupçonnés par les maîtres et presque
rangés avec mépris dans la catégorie des esclaves. Il ne
peut monter ou porter des armes sans une permission expresse. Il n'a pas
d'aller et de venir, et ne peut sortir de la plantation ou du qu'il habite sans
être muni d'un permis en règle ; même ce devient inutile si
plus de sept noirs se trouvent ensemble voie publique : ceux-ci sont alors en
contravention, et le blanc qui les rencontre peut les faire saisir et leur
infliger coups de fouet. L'esclave est une chose et non pas un homme, ceux qui
le transportent d'un endroit à un autre est responsables de sa perte ou
des accidents qui peuvent lui arriver, comme ils seraient de la perte ou des
avaries d'un colis ou de toute autre marchandise. Le texte de la loi ordinaire
condamne à mort le nègre et blesse son maître, sa
maîtresse, leurs enfants ou l'économe qui le dirige, à mort
celui qui mutile volontairement mort celui qui pour la troisième fois
frappe un blanc, qui poignarde ou tire un coup de fusil avec intention de
l'empoisonneur, l'incendiaire, le voleur, le rebelle, au qui se promène
sans permis, celui qui ose monter à autorisation spéciale, celui
qui travaille peu au gré de celui qui pour une cause ou pour une autre a
le tort de son maître. L'esclave doit toujours, sans exception,
exécuter ordres du blanc, et pourtant s'il obéit à la
parole du maître ordonne d'incendier le gerbier ou de détruire la
maison d'un planteur, il sera fouetté ou souffrira toute autre punition
quant au maître, il est condamné seulement à payer des
intérêts. Ainsi l'esclave est également coupable dans les
qu'il obéisse ou qu'il se permette de désobéir ;
l'instrument toujours puni, qu'il soit rebelle ou docile. Quand un esclave
damné à une punition quelconque, il ne peut être mis avant
que son maître n'ait payé
16 ALLEN, Theodore W. The Invention of the White Race: Vol. 1:
Racial Oppression and Social Control. Verso, 1994.
22
les frais de poursuite ; si taire se refuse à payer, le
nègre reste indéfiniment prisonnier, coupable de
l'insolvabilité du planteur. »
Les esclaves ne pouvaient même pas demander de l'aide
à qui que ce soit, car eux et la personne qui les cache ou les aide
pourraient être tenus en grand danger par le gouvernement qui ne fait
qu'empirer leur situation et ceux qui ressentent de l'empathie à leur
égard, RECLUS explique : « Celui qui enlève un esclave ou le
cache pour le faire échapper est passible de trois à sept ans de
travaux forcés ; celui qui enseigne ou permet d'enseigner à
n'importe quel esclave à lire ou à écrire doit subir,
d'après la loi, de un à douze mois de prison ; celui qui donne un
asile à des esclaves en fuite est plus coupable : il est condamné
à un emprisonnement de six mois à deux ans, et à une
amende de 200 à 1,000 dollars (code noir de la Louisiane et Negro-Law of
South-Carolina, passim). Les lois sont en réalité une lettre
morte ; le maître ne rend à personne de ce qu'il fait, il est dans
sa plantation comme capitaine à bord de son navire, et il fait à
sa guise le trafic de ses travailleurs mâles ou femelles. » 17
Allen explique comment la situation des Africains et des
Indiens afro-occidentaux ne pouvait se comparer à la situation des
pauvres blancs qui vivaient aux États-Unis. Le privilège blanc
qu'ils possèdent a profité aux Blancs de nombreux
privilèges dont les Africains ne pouvaient que rêver, notamment en
matière de légitime défense. Allen écrit : «
Les privilèges de peau blanche des pauvres blancs libres
n'étaient que le reflet des responsabilités imposées
à l'esclave nègre : se déplacer librement sans
laissez-passer, se marier sans le consentement de la classe supérieure,
changer d'emploi ; voter aux élections conformément aux lois sur
les qualifications ; acquérir une propriété ; et enfin,
mais non des moindres, dans cette liste partielle, le droit de légitime
défense. Les Africains et les Afro-Antillais n'avaient pas pris part
à la longue histoire de négociation et de contestation dans
laquelle les classes inférieures anglaises avaient élaboré
la relation entre elles et leurs supérieurs. Par conséquent, la
coutume et la loi qui incarnait cette histoire ne s'appliquent pas à
eux. Les Africains et les Afro-Antillais étaient ainsi disponibles pour
l'esclavage perpétuel d'une manière que les serviteurs anglais ne
l'étaient pas. » 18
17 RECLUS, Élisée. « DE L'ESCLAVAGE AUX
ÉTATS-UNIS : I. LE CODE NOIR ET LES ESCLAVES « . Revue des Deux
Mondes (1829-1971) 30, no 4 (1860) : 868?901.
https://www.jstor.org/stable/44728012.
18ALLEN, Theodore W. The Invention of the White Race: Vol. 1: Racial
Oppression and Social Control. Verso, 1994.
23
1.1.4: L'abolition De L'esclavage
L'abolition de l'esclavage a eu ses différentes
raisons, les chercheurs affirment qu'il existe deux modèles de
raisonnement expliquant pourquoi l'esclavage a été aboli à
la fois par la Grande-Bretagne et les États-Unis. James Lee Ray dans son
article : « L'abolition de l'esclavage et la fin de la guerre
internationale », Ray explique que l'esclavage des biens a existé
dans les civilisations anciennes, au moyen-âge et aussi dans le nouveau
Monde. Il explique : « L'esclavage était courant dans
l'Égyptien ancien, en Babylone, en Assyrie, en Grèce, à
Rome, en Inde et en Chine. La mesure dans laquelle la Grèce antique
dépendait des esclaves joue un rôle important dans deux
controverses pertinentes au sujet de cet article, peut-être parce que la
pratique est devenue importante en Grèce. La pratique de l'esclavage est
devenue nettement moins répandue avec le déclin de l'Empire
romain, et pour les marxistes les raisons sont claires. Lorsque l'esclavage
disparaît, il le fait parce qu'il est remplacé par un mode de
production plus efficace et donc plus progressif. Dans la période de
1502 à près de 1900, les esclaves ont été
amenés d'Afrique vers les Amérique par millions. (Les
Amérindiens étaient utilisés comme esclaves dans les
années précédentes, mais ils se sont avérés
« inadaptés » à plusieurs égards, dont une
tendance obstinée à mourir.) La Grande-Bretagne a officiellement
interdit la traite des esclaves en 1807 et a joué un rôle en
l'amenant à un quasi-arrêt dans la seconde moitié du XIXe
siècle. Les Britanniques ont également mis fin légalement
à l'esclavage dans les territoires sous leur contrôle en 1833,
tandis que la guerre civile lui a mis fin aux États-Unis en 1865. Cuba
et le Brésil étaient les derniers résistants de
l'hémisphère occidental ; l'esclavage a été aboli
à Cuba en 1886, tandis que le Brésil y a officiellement mis fin
en 1888. »
Lee Ray soutient que les nouveaux modes de production sont ce
qui a conduit à l'abolition de l'esclavage en Grande-Bretagne, que les
raisons de la fin de l'esclavage étaient liées à
l'économie et à une meilleure production que celle de ce que les
esclaves peuvent produire. Lee Ray donne l'exemple de la thèse d'Eric
Williams et déclare : « L'une des analyses contemporaines les plus
notées de la disparition de l'esclavage dans l'hémisphère
occidental est celle d'Eric Williams dans Capitalism and Slavery, qui se
concentre sur l'histoire de l'esclavage dans le monde Antilles britanniques. La
thèse de Williams est franche : « Quand le capitalisme britannique
dépendait des Antilles, ils l'ignoraient où le
défendaient. Quand le capitalisme britannique trouva le monopole
antillais une nuisance, ils détruisirent l'esclavage antillais comme
première étape dans la destruction du monopole antillais. »
Cependant, les raisons de l'abolition de l'esclavage aux États-Unis ont
été considérées comme complexes à
comprendre, l'auteur fait valoir qu'aux États-Unis, l'abolition de
l'esclavage serait le résultat de la victoire de
24
l'Union sur la Confédération dans la guerre
civile. Cependant, il a causé des dommages économiques non
rentables. James Lee Ray déclare : « Mais les intérêts
économiques vitaux du Nord, jusqu'à l'époque de la guerre
civile, ont largement profité du travail des esclaves du Sud. Selon Tem
perley, » les fabricants de coton du Nord dépendaient de
l'agriculture des plantations du Sud pour leurs matières
premières. Les maisons de financement de New York ont fourni aux
Sudistes une grande partie de leur capital et ont récolté leur
récompense en intérêts. Les expéditeurs de la
Nouvelle-Angleterre ont transporté le coton du Sud vers les usines
européennes. Et le Nord. « Certes, le choc des
intérêts économiques dans le Nord en voie
d'industrialisation rapide et le Sud principalement agricole a
créé plusieurs problèmes, tels que l'accent mis sur les
tarifs, pour citer un exemple marquant, qui a rendu la victoire de l'Union
bénéfique pour le portefeuille de nombreux pays du Nord.
Cependant, les classes économiques prédominantes dans le Nord
n'ont pas nécessairement été bien servies par l'abolition
de l'esclavage dans le Sud. La position antiesclavagiste de l'Union a
apporté des avantages politiques clairs, dont certains avaient une
portée internationale, et ces avantages découlaient sans doute en
fin de compte du sentiment répandu que l'esclavage était
indéfendable pour des raisons éthiques. 19 » Par
conséquent, les raisons de l'abolition de l'esclavage ne demeurent pas
claires.
L'abolition de l'esclavage n'était pas seulement une
décision prise par les gouvernements de Grand Bretagne et des
États-Unis après la guerre civile en raison économique,
mais aussi une décision prise par peur. La peur que les esclaves
s'auto-éduquent en apprenant à lire et à écrire
tout en ayant les conséquences de se faire fouetter par leur monsieur,
c'était la solidarité que les esclaves partageaient et en avaient
le pouvoir qui effrayait leurs brumisateurs et finalement, le gouvernement. Et
cette peur s'est accrue surtout après la Révolution
haïtienne.
Anthony Mitchell dans son oeuvre : «
Auto-émancipation et esclavage : un examen de la quête de
l'afro-américain pour l'alphabétisation et la liberté
», explique comment les esclaves ont commencé le mouvement de
l'abolition de l'esclavage par s'éduquer, il explique les effets
psychologiques de l'esclavage sur le cerveau. Il écrit : «
Blassingame (1972) et Jacob et Landau (1971) ont découvert que « la
survie de l'Afrique pendant l'esclavage exigeait le développement de
différents types de traits de personnalité et de
compétences. La survie des Noirs a également
nécessité l'apprentissage d'un certain nombre de
compétences et de métiers. Pour l'Africain asservi, apprendre
à lire et à écrire était hautement souhaité
et, d'après
19 RAY, James Lee. « The Abolition of Slavery and the End
of International War « . International Organization 43, no 3 (1989):
405?39.
https://www.jstor.org/stable/2706653.
25
la plupart des récits existants, difficile à
réaliser pour la plupart. Pourtant, pour beaucoup, apprendre à
lire et à écrire était le premier pas vers
l'auto-émancipation. DuBois (1962) a estimé que seulement cinq
pour-cent des Africains réduits en esclavage pouvaient lire à la
fin de la guerre civile. Ce chiffre est très faible, peut-être
discutable, mais suggère que l'opinion publique et les lois
anti-africaines ont été efficaces pour réduire
l'alphabétisation des Noirs dans le sud de la guerre. Genovese (1972)
suggère que les Africains avaient souvent un plus grand désir
d'acquérir l'alphabétisation que les Blancs pauvres.
Selon Genovese (1972) et Webber (1978), les Africains
réduits en esclavage étaient souvent aidés par : 1) des
maîtres, des maîtresses et des enfants (Note : les Blancs
enseignaient souvent à leurs captifs préférés et
à leurs enfants métis, qui devenaient souvent des domestiques.)
2) Les Africains ont appris eux-mêmes et instruit les autres, et 3) Les
Africains ont créé des « écoles du sabbat » pour
accroître les efforts d'alphabétisation clandestins. Les Africains
asservis qui travaillaient comme ouvriers agricoles ont
généralement subi un traitement beaucoup plus dur et une
ségrégation rigide, en particulier dans les grandes plantations
du Sud profond. Au XXe siècle, Malcolm X a analysé la condition
« esclave des champs contre esclave de maison » et a
suggéré que le traitement brutal et inhumain des Africains des
champs « contribuait à leur attitude militante, provocante et
agressive envers les Blancs (X, 1964). En comparaison, Stamp (1956) et Harding
(1981) ont constaté que les Africains étaient
généralement séparés et s'appropriaient par des
professions et des métiers. Néanmoins, séparer les
Africains par les désignations de maison et de champ était
très probablement une méthode de gestion des esclaves. Les
Africains qui savaient lire enseignaient souvent aux autres en utilisant tous
les moyens et opportunités disponibles. L'éducation
intergénérationnelle a également eu lieu lorsque le
père et la mère enseignaient au fils ou à la fille, qui
à leur tour enseignaient aux autres, jeunes et vieux. Certains Africains
ont appris à lire et à écrire en observant les Blancs.
Cependant, ce que l'on sait, c'est que les propriétaires d'esclaves ont
généralement réagi par des châtiments cruels et une
violence rapide dirigée contre ceux qui luttaient pour
l'alphabétisation. Certains ont été informés par
les enfants et les travailleurs des plantations, tandis que d'autres ont
été découverts par leurs propriétaires. »
L'auteur parle en outre des effets plus profonds de l'esclavage sur les
Africains qui ont causé un gros problème psychologique similaire
à celui du SSPT (trouble de stress post-traumatique) qui survient
après la guerre.
Cependant, avec ce PTSS (syndrome d'esclave post-traumatique)
vient un problème générationnel plus important qui a
empêché les afro-américains jusqu'à ce jour d'avoir
un accès approprié à l'éducation, expliquent les
chercheurs : « L'esclavage américain a disloqué et
volé
26
à l'Africain sa culture et ses traditions, y compris
plus de 100 langues. Par conséquent, les effets psychologiques et
sociologiques de siècles d'esclavage et de racisme sont mis en
évidence dans les écrits, les archives et les témoignages
des participants, en particulier, dans les mémoires et « l'anglais
» d'anciens captifs. Leurs souvenirs révèlent la
dégradation et la déshumanisation que l'esclavage, le
nationalisme européen/américain blanc et le racisme ont extrait
de leur identité raciale, de leur estime de soi et de leur image de soi.
Selon Joy DeGruy Leary (2005), les Afro-américains souffrent d'une
socialisation anti-noire, comme en témoigne l'acceptation continue d'un
langage et d'images dépréciant dans les médias et les
arts. DeGruy Leary qualifie ce comportement mésadapté
multigénérationnel du syndrome d'esclave post-traumatique (PTSS),
ce qui pourrait également expliquer la préférence de
nombreux jeunes Afro-américains pour limiter les aspirations
éducatives et les ambitions inférieures de la
société américaine dans son ensemble. Ainsi, malgré
les effets négatifs persistants de l'esclavage, l'effort des Africains
asservis pour obtenir l'alphabétisation est un exploit remarquable. Ce
voyage tumultueux allait exploser en puissants mouvements de liberté au
XXe siècle. » 20 L'esclavage a eu et continue d'avoir des effets
sociétaux et psychologiques profonds sur les individus noirs que la
société américaine blanche doit reconnaître pour
résoudre, le manque d'éducation appropriée et le manque
d'opportunités et le meurtre constant d'individus Noirs doivent
être affrontés et contestés par les communautés
américaines pour que le changement se produise.
1.1.5: L'idéologie De La Race
Tout au long de ce chapitre, la race peut être
considérée comme une idéologie qui est enseignée de
la société et au sein de celle-ci plus qu'elle ne fait partie
d'une différence scientifique et biologique. Du racisme scientifique
à l'eugénisme en passant par la colonisation, la race a toujours
été le principal déterminant parmi les gens, car le blanc
est toujours considéré comme la norme tandis que les personnes de
couleur sont considérées comme « une race spécifique
«. Cette section étudiera l'idéologie de la race, le fait
d'être une personne noir clair, et comment le colorisme définit
encore les gens aux États-Unis.
Barbara Fields parle de la façon dont les
Américains blancs voient la race, dans son article « Slavery, Race
and Ideology in the United States of America», elle parle de deux
hypothèses
20MITCHELL, Anthony B. « Self-Emancipation and
Slavery: An Examination of the African American's Quest for Literacy and
Freedom» . Undefined, 2008.
/paper/Self-Emancipation-and-Slavery%3A-An-Examination-of-Mitchell/db9b91c575756eb0c8a86b8c6c3c9ed462126f4f.
27
principales que les Américains blancs ont sur la race,
expliquant que les Américains blancs font la distinction entre ce qui
est considéré comme la norme qui est blanche et ce qui est
considéré comme une race, qui est noir, elle explique : »
l'une des plus importante de ces hypothèses absurdes, acceptée
implicitement par la plupart des Américains, est qu'il n'y a en
réalité qu'une seule race, la race noire. C'est pourquoi la Cour
a dû effectuer des contorsions intellectuelles pour prouver que les
non-Noirs pouvaient être interprétés comme des membres de
races afin de bénéficier d'une protection en vertu des lois
interdisant la discrimination raciale. Les Américains considèrent
les personnes d'origine africaine connues ou d'apparence africaine visible
comme une race, mais pas les personnes d'origine européenne connues ou
d'apparence européenne visible. C'est pourquoi, aux États-Unis,
il y a des universitaires et des universitaires noirs, des femmes et des femmes
noires. » Une deuxième hypothèse absurde inséparable
de la race dans sa forme américaine caractéristique tient pour
acquis que pratiquement tout ce que les personnes d'origine africaine font,
pensent ou disent est de nature raciale. Une troisième hypothèse
: à savoir que toute situation impliquant des personnes d'ascendance
européenne et des personnes d'ascendance africaine relève
automatiquement de la rubrique « relation raciale ».
Fields va en profondeur pour définir la race, elle
soutient que la race est une idéologie, elle soutient aussi le fait que
la race est une invention humaine et est une construction sociale non pas une
idée ou une croyance biologique, mais plutôt une idéologie
qui a été systématiquement inventée par les
fondateurs de la société américaine qui a ironiquement un
slogan de liberté comme valeur fondamentale aux États-Unis,
Fields écrit : » la race n'est pas un élément de la
biologie humaine (comme respiré de l'oxygène ou se reproduire
sexuellement); ce n'est même pas une idée (comme la vitesse, de la
lumière ou la valeur) qui peut être vraisemblablement
imaginée pour vivre une vie éternelle de son propre. La race
n'est pas une idée, mais une idéologie. Il a vu le jour à
un moment historique perceptible pour des raisons historiques, rationnellement
compréhensibles et est sujet à changement pour des raisons
similaires.
L'idéologie raciale américaine est une invention
des fondateurs aussi originaux que les États-Unis eux-mêmes. Ceux
qui tenaient la liberté pour inaliénable et tenaient les
Afro-américains comme des esclaves devaient finir par considérer
la race comme une vérité évidente. Il faut donc commencer
par restituer à la race - c'est-à-dire à la version
américaine de la race - son histoire propre. La race en tant
qu'idéologie cohérente n'est pas née simultanément
avec l'esclavage, mais il a fallu encore plus de temps que l'esclavage pour
devenir systématique. Un lieu commun que peu de gens s'arrêtent
pour examiner est que les gens sont plus facilement opprimés lorsqu'ils
sont déjà perçus comme inférieurs par nature.
L'inverse est plus
28
pertinent. Les gens sont plus facilement perçus comme
inférieurs par nature lorsqu'ils sont déjà perçus
comme opprimés. Les Africains et leurs descendants pourraient
être, aux yeux des Anglais, païens de religion, de
nationalité extravagante et d'apparence bizarre. Mais cela n'a pas
abouti à une idéologie d'infériorité raciale
jusqu'à ce qu'un autre ingrédient historique soit
incorporé dans le mélange : l'incorporation des Africains et de
leurs descendants dans un régime et une société dans
lesquels ils manquaient de droits que d'autres, non seulement, tenaient pour
acquis, mais revendiquaient. Comme une question de loi naturelle
évidente. Les Afro-américains ont compris que la raison de leur
asservissement était, comme l'a dit Frederick Douglass, « non pas
la couleur, mais le crime «. Ils n'étaient pas troublés,
comme le sont souvent les savants modernes, par l'utilisation du vocabulaire
racial pour exprimer leur sens de la nationalité. »
Fields apporte une nouvelle perspective en ce qui concerne la
race et soutient que la race existe maintenant non pas parce qu'elle est
héritée par nos ancêtres et par la théorie
lamarckienne, mais elle existe aujourd'hui parce que nous croyons toujours en
cette idéologie qui existe depuis le XVIIème siècle. Et
continue d'exister jusqu'à ce jour parce que c'est une idéologie
qui est constamment nourrie et qui ne cesse de croître. Fields
écrit : « Mais la race n'est ni la biologie ni une idée
absorbée dans la biologie par l'héritage lamarckien. C'est une
idéologie, et les idéologies n'ont pas de vie propre. Ils ne
peuvent pas non plus être transmis ou hérités : une
doctrine peut être, ou un nom, ou une propriété, mais pas
une idéologie. Si la race vit aujourd'hui, elle ne vit pas parce que
nous l'avons héritée de nos ancêtres du XVIIe siècle
ou du XVIIIe ou XIXe, mais parce que nous continuons à la créer
aujourd'hui. Ceux qui créent et recréent la race aujourd'hui ne
sont pas seulement la foule qui a tué un jeune homme
afro-américain dans une rue de Brooklyn ou les gens qui rejoignent le
Klan et l'Ordre blanc. Ce sont aussi ces écrivains universitaires dont
l'invocation d'attitudes» auto-propulsives et de failles tragiques assigne
les Africains et leurs descendants à une catégorie
spéciale, les plaçant dans un monde exclusivement le leur et en
dehors de l'histoire - une forme d'apartheid intellectuel non moins laide ou
oppressive, malgré ses pièges justes (pour ne pas dire
auto-juste), que ceux pratiqués par les bios et théo-racistes ;
et pour lequel les victimes, comme les esclaves d'autrefois, doivent être
reconnaissantes. Ce sont les « libéraux « et les «
progressistes » universitaires dans la version de la race dont la
différence et la diversité des shibboleths neutres remplacent des
mots comme l'esclavage, l'injustice, l'oppression et l'exploitation,
détournant l'attention de l'histoire tout sauf neutre que ces mots
dénotent. Ils sont également la Cour suprême et les
porte-parole de l'action positive, incapables de promouvoir ou même de
définir la justice si ce n'est en renforçant l'autorité et
le prestige de la race ; ce qu'ils continueront de
29
faire pour toujours tant que l'objectif le plus radical de
l'opposition politique reste la redistribution du chômage, de la
pauvreté et de l'injustice plutôt que leur abolition. Rien de
transmettre du passé ne pourrait maintenir la race vivante si nous ne la
réinvention et ne la ré-ritualisions pas constamment pour
l'adapter à notre propre terrain. Si la race perdure aujourd'hui, elle
ne peut le faire que parce que nous continuons à la créer et
à la recréer dans notre vie sociale, à la vérifier
et ainsi à continuer d'avoir besoin d'un vocabulaire social qui nous
permettra de donner un sens, pas de quoi nos ancêtres l'ont fait alors,
mais de ce que nous choisissons nous-mêmes de faire
maintenant.21
Pap Ndiaye écrit également sur la race dans son
ouvrage : « Questions de couleur. Histoire, idéologie et pratiques
du colorisme ». Il soutient que la race est une construction sociale
basée sur le colorisme et sur l'équité et
l'obscurité de la peau, il écrit : « Être noir n'est
ni une essence ni une culture, mais le produit d'un raptre noir n'est ni une
essence ni une culture, mais le produit d'un rapport social : il y a des Noirs
parce qu'on les considère comme tels. La bourgeoisie
afro-américaine est dans l'ensemble plus claire de peau que le monde
populaire afro-américain. Les élites noires sont métisses.
Au vrai, le fait que plus la peau est claire, plus la position sociale est
relativement élevée constitue un lieu commun pour une bonne
partie de la culture américaine depuis l'époque de l'esclavage.
Les sociologues américains Keith et Herring ont distingué
arbitrairement cinq groupes de couleur au sein de la population noire - «
foncé », « brun sombre », « brun médian
», « brun clair » et « clair » -, en montrant le
statut social de chacun des groupes : les cadres représentent par
exemple 30 % de la population des « clairs », contre 10 % pour les
« foncés « ; les ouvriers 20 % des « clairs » contre
50 % des « foncés ». Un Noir foncé a des revenus 30 %
inférieurs à ceux d'un Noir clair. Aux États-Unis, les
Noirs à la peau foncée sont surreprésentés dans les
prisons, tandis que la bourgeoisie noire est une bourgeoisie métisse :
« Les effets de la couleur de peau ne sont pas seulement des
curiosités historiques héritées de l'esclavage et du
racisme, mais des mécanismes actuels qui ont une influence sur qui a
quoi en Amérique. » En ce sens, le colorisme est en quelque sorte
un sous-produit grinçant du racisme : faire subir à ceux qui ont
la peau plus foncée ce que l'on endure par ailleurs des Blancs constitue
bien une forme d'acceptation de la hiérarchie raciale, et donc des
rapports de domination qui jouent à son détriment. Par-là,
il faut comprendre non seulement le fait qu'être noir est un handicap
social incontestable, mais aussi que, au sein de la
21 FIELDS, Barbara Jeanne. Slavery, Race and Ideology in the
United States of America, NLR I/181, May-June 1990.» New Left Review, New
Left Review, June 1990,
https://newleftreview.org/issues/i181/articles/barbara-jeanne-fields-slavery-race-and-ideology-in-the-united-states-of-america.
30
population classée comme noire, le degré de
pigmentation joue dans les relations sociales interraciales et dans
l'accès aux biens rares. D'une manière générale,
aux Amériques, les esclaves à peau claire étaient mieux
considérés que les autres, jouissaient d'un statut plus
élevé, à l'exception de ceux si clairs qu'ils pouvaient
passer pour blancs et pouvaient alors s'enfuir plus facilement : « Too
white to keep » (« trop blanc pour être gardé »),
disait-on aux États-Unis.22 » Le concept de colorisme
sera discuté plus en détail dans un autre chapitre et sera
étudié en profondeur avec l'analyse du livre de Richard Dyer :
White.
N'diaye continue avec l'idéologie raciale du colorisme
et explique que même les esclaves à la peau claire étaient
plus privilégiés et étaient mieux traités que les
esclaves les plus sombres, écrit N'diaye : « Les esclaves clairs de
peau étaient le plus souvent affectés à des tâches
de domesticité ou d'artisanat, car on supposait qu'ils étaient
plus intelligents (à savoir qu'ils comprenaient mieux les ordres), mais
aussi plus fragiles que ceux à peau sombre. La couleur de peau
était censée signifier des qualités spécifiques. Le
maître qui choisissait un esclave clair projetait sur lui ses
représentations raciales : la peau claire signifiait un degré
d'intelligence, de beauté, d'aptitudes aux tâches délicates
et de compréhension des demandes des Blancs. Les maîtres blancs se
sentaient plus à l'aise avec eux, et pouvaient entretenir une
familiarité qu'ils s'interdisaient avec ceux des champs. Mais les
esclaves n'étaient jamais tout à fait blancs, et la division
raciale restait bien en place dans les imaginaires. Pour le travail aux champs,
les esclaves aux peaux les plus noires, supposés être les plus
robustes et durs à la peine, étaient recherchés. Plus la
peau était sombre, plus ils avaient la réputation d'être
solides. Les maîtres préféraient employer des esclaves
à peau claire dans leurs intérieurs et à des tâches
artisanales, et des esclaves à peau foncée aux champs. »
Pour conclure, la race est une idéologie basée
sur une construction sociale qui favorise les peaux claires et discrimine les
peaux foncées. Même pendant l'esclavage, les esclaves à la
peau claire étaient privilégiés par rapport aux esclaves
à la peau foncée et se voyaient donc confier des tâches
plus faciles qui leur permettaient d'obtenir un meilleur traitement de la part
de leurs propriétaires, de rester à l'intérieur de la
maison au lieu de travailler dans les champs et plus tard, d'obtenir des
privilèges pour répondre aux besoins essentiels.
22 NDIAYE, Pap. « Questions de couleur: histoire,
idéologie et pratiques du colorisme » , dans De la question sociale
à la question raciale « , 2006, p.37-54.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00121870.
31
Chapitre 2 : War On Drugs
« L'équipe de campagne de la guerre des
drogues de Nixon en 1968, et la Maison blanche par la suite, avaient deux
ennemis : la gauche pacifiste et les noirs. »
- John Ehrlichman : le conseiller pour les
Affaires Intérieures du président américain Richard
Nixon.
1.2.1 La Naissance De La Drogues Aux États-Unis
Aux États-Unis, la guerre contre la drogue a
été l'un des premiers moyens pour le gouvernement de lutter
contre les communautés noires. Le gouvernement a utilisé l'excuse
de la drogue pour combattre et tuer des civils noirs, détruire des
générations avec le manque d'accès à une
éducation appropriée dans les quartiers noirs pauvres et en
alternant certaines drogues avec d'autres drogues comme moyen de
désintox. Ann Fordham, dans son article ; « La guerre contre les
drogues est fondée sur le racisme. Il est temps de décoloniser
les politiques des drogues » Elle explique comment le gouvernement
américain a combattu les minorités au nom de la consommation de
drogue, explique le chercheur : « Aux États-Unis, la population
noire connaît des niveaux d'incarcérations cinq fois plus
élevés que la population blanche, et la moitié de ces
incarcérations concernent des crimes liés aux drogues. Les
États-Unis, qui avaient à l'époque un fort
intérêt économique à affaiblir la position de
domination économique et politique des puissances européennes en
Asie, menèrent une campagne anti-opium qui se révéla
efficace et qui leur permit de construire les fondations du système
international de contrôle des drogues actuel. Les idéologies
racistes ont également joué un rôle-clé lors de
l'implémentation de la prohibition : les substances comme l'opium et le
cannabis furent associées aux immigrés chinois et mexicains et
aux Afro-américains, tandis que la cocaïne fut associée aux
hommes noirs par le biais d'une propagande gouvernementale les accusant
d'utiliser la substance pour séduire les femmes blanches ou encore les
taxant d'une violence extrême due à sa consommation. »
Fordham explique que la consommation de drogues d'une certaine population,
comme dans le cas des États-Unis, n'a pas toujours été
récréative. Les médicaments ont plutôt des pouvoirs
hérités de traditions profondément ancrées au sein
de ces communautés qui prétendent que les médicaments ont
des pouvoirs de guérison qui sont utilisés à des fins
spirituelles ou médicales. Les États-Unis ont alors interdit
à ces communautés d'utiliser ces médicaments. Cela pour
effet d'effacer l'identité de nombreuses communautés et de
retirer leurs
32
traditions et leur patrimoine en les « whitewash »
en leur enlevant leur identité héritée et la replacer par
une identité euro centrique, plus blanche et plus normale. Cette
hypocrisie de favoriser certaines drogues « comme l'alcool » par
rapport à la marijuana par exemple a un sens plus profond, ce sens
contient une discrimination et une hypocrisie de garder ce qui est
hérité des blancs comme « la culture du vin » et
d'oppresser les communautés qui consomment du cannabis tel quel une
drogue qui n'a pas fait partie de la culture blanche et qui n'était pas
connue dans les sociétés blanches jusqu'à l'immigration.
Fordham explique : « À la suite de la décolonisation, les
pays nouvellement indépendants n'étaient pas en mesure de
s'opposer à la volonté des États-Unis d'imposer la
prohibition à l'échelle mondiale. Le système international
de contrôle des drogues qui en découla se mit alors en quête
d'éradiquer les pratiques traditionnelles des différentes
populations, avec une indifférence évidente pour les droits
humains des peuples autochtones. Les tactiques de négociation violentes
utilisées lors de la création des traités internationaux
des Nations Unies, symptomatiques des superpuissances d'après-guerre,
forcèrent les pays du monde entier à criminaliser et à
éradiquer l'usage et la cultivation de plantes qui furent la pierre
angulaire des traditions médicinales et spirituelles de milliers de
petites communautés locales, et se durant des siècles. Cet
héritage est encore bafoué aujourd'hui. Dès leur
genèse, les arguments en faveur de la prohibition ont été
gangrénés par des intentions racistes et impérialistes,
qui ont renforcé le contrôle des drogues dans sa fonction de
répression et d'oppression. Les archives du début du 20ème
siècle indiquent que les conférences internationales successives
sur les politiques des drogues prennent majoritairement la forme de discussions
entre hommes blancs, qui décidèrent que les plantes psychoactives
consommées par les populations racisées nécessitent
d'être prohibées, et ce dans des salons où flottaient les
volutes de fumée de leurs cigares et l'odeur caractéristique du
cognac. C'est d'ailleurs sans surprise que les efforts pour créer un
système international de contrôle similaire pour l'alcool
rencontrèrent de fortes résistances de la part des pays
européens producteurs du vin. Cette connaissance du contexte historique
entourant la naissance du système international de contrôle des
drogues révèle d'une part l'hypocrisie des architectes de ce
système, et les incohérences encore présentes au niveau du
droit international en ce qui concerne la classification et la
régulation des substances psychoactive. »
Cette guerre contre la drogue qui a été
littéralement une guerre impliquant la violence et les meurtres de
minorités ethniques a été déclarée par Nixon
dans les années 1960 pour opprimer les minorités
afro-américaines et limiter leur accès à une
éducation et à des systèmes de santé
appropriés, poursuit Fordham : « Stigmatiser certaines substances
et considérer leur consommation comme déviante a permis de
diaboliser, déshumaniser et marginaliser les
33
communautés qui en font l'usage. Cette approche
justifie alors les punitions sévères envers les
communautés que les acteurs au pouvoir cherchent à oppresser.
L'ancien assistant aux affaires internes du président Nixon, John
Ehrlichman, en a d'ailleurs fait l'aveu en 1994 : « Deux ennemis
s'opposaient à la campagne de Nixon en 1968, et à son
gouvernement par la suite : la gauche qui s'opposait à la guerre et la
population noire. Vous comprenez ce que j'essaie de dire. Nous savions qu'il
était impossible de rendre illégal le fait d'être contre la
guerre où noir, mais en cherchant à influencer le public pour
qu'il associe les hippies avec le cannabis et les noirs avec
l'héroïne, puis en criminalisant fortement ces deux substances,
nous pouvions déstabiliser ces deux communautés. Nous pouvions
arrêter leurs meneurs, perquisitionner leurs maisons, interrompre leurs
rassemblements, et décrédibiliser leurs causes soir après
soir lors du journal télévisé. Est-ce qu'on savait qu'on
mentait à propos des drogues ? Bien sûr, 'on le savait. »,
Cette stratégie a été employée à travers le
monde pour meurtrir et oppresser les minorités ethniques et les
dissidents politiques. » 23
Forman dans son livre : « Locking Up Our Own : Crime and
Punishment in Black America » a expliqué les
inégalités de cette guerre contre la drogue en se concentrant
uniquement sur les Noirs, même si des drogues ont été
utilisées à la fois par des Blancs et des Noirs pendant cette
période. Cependant, la guerre déclarée a
arrêté en 2010 huit fois les Noirs pour toxicomanie que celui des
Blancs. Forman dit : « Il est maintenant largement reconnu que la guerre
contre la drogue a causé d'énormes dégâts - en
particulier dans les communautés afro-américaines à
faibles revenus qui ont été sa principale cible. Les Noirs sont
beaucoup plus susceptibles que les Blancs d'être arrêtés,
condamnés et incarcérés pour des infractions liées
aux drogues, même si les Noirs ne sont pas plus susceptibles que les
Blancs de consommer de la drogue. La marijuana produit des disparités en
matière d'arrestations particulièrement flagrantes : à
Washington, DC, le taux d'arrestations par des Noirs pour possession de
marijuana en 2010 était huit fois plus élevés que celui
des Blancs, et la même année, les forces de l'ordre de la ville
ont procédé à 5 393 arrestations pour possession de
marijuana - près de quinze arrestations par jour. La marijuana produit
des disparités en matière d'arrestations particulièrement
flagrantes : à Washington, DC, le taux d'arrestations par des Noirs pour
possession de marijuana en 2010 était huit fois plus
élevés que celui des Blancs, et la même année, les
forces
23FORDHAM, Ann. « La guerre contre les drogues
est fondée sur le racisme. Il est temps de décoloniser les
politiques des drogues. « International Drug Policy Consortium, 2020.
https://idpc.net/fr/alerts/2020/07/la-guerre-contre-les-drogues-est-fondee-sur-le-racisme-il-est-temps-de-decoloniser-les-politiques-des-drogues.
34
de l'ordre de la ville ont procédé à 5
393 arrestations pour possession de marijuana - près de quinze
arrestations par jour. » 24
1.2.2 Marijuana, Héroïne Et Crack
La race et la guerre contre la drogue ont été un
conflit continu entre les citoyens noirs américains et le gouvernement
américain. Ce problème s'est manifesté par la
discrimination raciale exercée par les forces de l'ordre qui a
emporté la vie de centaines de Noirs américains. La plus grande
différence est l'utilisation de la marijuana qui a été
légalisée dans de nombreux États. Cependant, des drogues
lourdes, telles que la cocaïne, restent utilisées par la plupart
des Caucasiens. Une étude médicalement revue
réalisée par les statistiques de l'American addiction Center on
Substance Abuse pour les Afro-américains ont déclaré les
statistiques suivantes : « Les taux de toxicomanie chez les
Afro-américains sont similaires à ceux de la population
générale, bien qu'il y ait quelques légères
différences. Les résultats de l'enquête nationale de 2018
sur la consommation de drogues et la santé comprennent : 26,9 % des
Afro-américains ont un trouble lié à l'usage de substances
comparativement à un taux de 7,4 % parmi la population totale. 3,4 % des
Afro-américains souffrent d'un trouble lié à l'usage de
drogues illicites contre un taux de 3 % parmi la population totale. La
consommation de drogues illicites le mois dernier chez les
Afro-américains (13,7 %) est plus élevée que chez les
Caucasiens (12 %) et les Hispaniques (9,7 %). La consommation de marijuana le
mois dernier chez les Afro-américains (12,2 %) est plus
élevée que la population générale (10,1 %). Les
Afro-américains rapportent une consommation de cocaïne à vie
inférieure (8,5 %) par rapport aux Caucasiens (17,6 %) et aux
Hispaniques (11,1 %). Les troubles liés à la consommation
d'alcool sont moins courants chez les Afro-américains (4,5 %) que dans
la population totale (5,4 %). La consommation excessive d'alcool chez les
Afro-américains (23 %) est légèrement moins
fréquente que chez les Hispaniques (24,6 %) et les Caucasiens (25,7 %).
Le taux de consommation excessive d'alcool chez les Afro-américains (4,3
%) est bien inférieur à celui de la population
générale (6,1 %) et des Caucasiens (7,2 %). L'étude montre
également que bien que le taux de consommation de drogues illicites soit
plus élevé chez les Afro-américains, les statistiques
montrent que les Afro-américains recherchent et reçoivent un
traitement spécialisé pour les problèmes de toxicomanie
à un taux plus élevé que le reste de la population. Parmi
les personnes ayant besoin d'un traitement pour toxicomanie, les Afro-
24FORMAN, James Jr. Locking Up Our Own: Crime and
Punishment in Black America. 2017e éd. New York: Farrar, Straus and
Giroux, 2017 p.17-18.
35
américains sont plus susceptibles de recevoir un
traitement dans un établissement spécialisé (15,2 % contre
9,6 % pour les personnes de tous les autres groupes ethniques). Traitement (2,8
% vs 1,4 %). » 25
Cette étude n'inclut cependant pas la violence
policière et les effets des stéréotypes sur les Noirs
américains et l'histoire derrière ces stéréotypes
qui ont tué des centaines de citoyens noirs américains sans
raison particulière. Dans le livre de James Forman, Locking Up Our Own,
Crime And Punishment In Black America, Forman écrit sur la guerre contre
la drogue alors qu'elle est passée d'une tradition communautaire
à une dépendance épidémique qui est fortement
utilisée pour échapper à la réalité.
L'échec du gouvernement à lutter contre cette dépendance
l'a fait devenir de plus en plus grave, car les marchands étaient fous
d'argent et les gens devenaient de plus en plus dépendants de la
substance qui leur faisait oublier leurs souffrances. Des familles et des
générations ont été ruinées par cet
échec épidémique du gouvernement américain qui a
mis en oeuvre des moyens d'éliminer les échecs qui n'ont pas
réussi et qui n'ont conduit qu'à la violence et à plus de
toxicomanie. Forman explique : « sans prendre en compte
l'héroïne, on ne peut pas comprendre les attitudes des
Afro-américains à l'égard de la guerre contre la drogue.
L'héroïne avait longtemps troublé D.C. - un rapport
gouvernemental de 1955 qualifiait le problème de drogue de la ville de
« grave et tragique et coûteux et inquiétant » -, mais
à la fin des années 1960, ce qui avait été un
problème est devenu une épidémie. L'héroïne a
commencé à dévorer les quartiers noirs pauvres de la
ville. Des études au centre de détention central de DC
(communément connu sous le nom de prison de DC) ont
révélé l'ampleur de la crise : du début au milieu
des années 1960, moins de 3 % des nouveaux détenus étaient
dépendants à l'héroïne, mais à partir de 1967,
le taux de croissance a explosé, triplant en 1968, puis triplant
à nouveau en février 1969. En juin 1969, 45 % des hommes admis en
prison étaient des toxicomanes. Dans la ville même, le nombre de
toxicomanes est passé de 5 000 au début des années 1970
à 18 000 à Noël de cette année-là. En 1971, il
y avait environ quinze fois plus d'héroïnomanes à
Washington, D.C., que dans toute le Royaume-Uni. Ces toxicomanes étaient
très probablement de jeunes hommes noirs ».26
Buxton explique comment s'est déroulée cette
stratégie de guerre contre la drogue, elle explique : « La
première formulation de la guerre américaine contre la drogue
avait pour cible le
25KALISZEWSKI, Michael, et PhDLast Updated: July 29.
« Substance Abuse Statistics for African Americans « . American
Addiction Centers, 2020.
https://americanaddictioncenters.org/rehab-guide/addiction-statistics/african-americans.
26FORMAN, James Jr. Locking Up Our Own: Crime and
Punishment in Black America. 2017e éd. New York: Farrar, Straus and
Giroux, 2017 p.25.
36
territoire national. Comme l'indique John Ehrlichman, le
conseiller pour les Affaires Intérieures de Nixon, il y avait là
une continuité avec les stratégies prohibitionnistes mettant
côte à côte les drogues, la consommation de drogue et les
« exo groupes » (raciaux et politiques) menaçants. »
27
Le gouvernement américain a pris cette affaire comme
une guerre contre la drogue, ce qui a conduit à une plus grande
application de la loi dans les quartiers noirs et a conduit à «
altérer » les citoyens noirs comme s'ils étaient tous des
criminels qui vivent dans des quartiers pauvres et font du commerce de drogues.
Cela a réduit les opportunités d'éducation pour les
enfants noirs et a créé des générations d'individus
physiquement et mentalement endommagés qui ont été
placés en marge de la société. Le gouvernement avait mis
en place des méthodes de lutte contre l'héroïne telle que le
remplacement de l'héroïne par un substitut d'héroïne,
ce qui a conduit à une plus grande dépendance et à la
perte de vies chez les Afro-américains. Cette mauvaise action
gouvernementale de lutte contre l'héroïne en utilisant des
substituts pour la remplacer a conduit à la montée en puissance
d'un fort noir américain Hassan Jeru-Ahmed qui a fondé le BDC
(Blackman's Development Center) Forman écrit : une étude du
Washington, DC et de trois autres villes a révélé que
l'héroïnomane moyen commettait plus de trois cents crimes par an.
La dévastation dans les communautés noires pauvres de ces villes
a pris de nombreuses formes : alors que les décès par surdose
montaient en flèche, les parents enterraient leurs les enfants ; alors
que la peur des vols et des cambriolages se répandait, les
résidents sont restés à la maison avec les portes et les
fenêtres fermées ; alors que de jeunes toxicomanes
désespérés recouraient à voler leurs proches, les
familles ont été forcées de se retourner contre les leurs.
L'épidémie d'héroïne de DC a produit deux
réponses principales. Le premier est venu du gouvernement : un effort de
santé publique, lourd sur le traitement et léger sur
l'application de la loi. Cette stratégie a été
lancée par Jérôme Jaffe, le directeur du Bureau d'action
spéciale pour la prévention de l'abus des drogues de
l'administration Nixon, qui préconisait l'entretien à la
méthadone. La pratique consistant à fournir aux toxicomanes une
alternative synthétique gratuite à l'héroïne sous
forme de « doses de stabilisation » de 40 à 80 milligrammes de
méthadone réglementée par le gouvernement. La
deuxième réponse à l'épidémie a
été organisée par des militants locaux, des chefs de
quartier et des groupes communautaires. Parmi les plus éminents, il y
avait un nationaliste noir nommé Hassan Jeru-Ahmed. Hassan
27 BUXTON, Julia. « Contrôle des drogues et
développement: un angle mort des politiques internationales « .
International Development Policy | Revue internationale de politique de
développement, no 12 (1 septembre 2020).
https://doi.org/10.4000/poldev.4152.
37
Décrocheur du secondaire, toxicomane en convalescence
et ancien prisonnier fédéral, Hassan avait été
converti par son expérience de la toxicomanie et du crime en un guerrier
de la drogue implacable. Hassan a fondé le Blackman's Development Center
(BDC) en mai 1969, et il est rapidement devenu l'une des organisations
anti-drogue les plus actives de la ville. La BDC a travaillé en
étroite collaboration avec d'autres organisations d'Hassan, la
République maure unie et l'Armée des volontaires de
libération de Blackman (Hassan s'appelait lui-même commandant de
l'armée.) ; à son apogée, la BDC comptait plus de sept
cents membres, dont beaucoup étaient d'anciens toxicomanes comme Hassan.
» La colère de la BDC contre Dupont et son narcotique Treatment
administration (NTA) était enracinée dans l'histoire
américaine de l'assujettissement racial. Hassan et ses collègues
croyaient que les Blancs voulaient que les Noirs soient dépendants des
stupéfiants, car cela les rendait passifs ; aux yeux de la BDC,
l'entretien à la méthadone était une tentative à
peine voilée de maintenir les Noirs opprimés. Bien que Hassan ait
préconisé une action punitive contre les vendeurs de drogue, il
est important de se rappeler qu'il a également appelé à
des solutions aux causes profondes de l'épidémie
d'héroïne (amélioration des écoles, lutte contre le
racisme) et a une éthique de la responsabilité des Noirs qui
valorisaient le travail acharné, l'éducation et la discipline.
À cet égard, il représentait « tout ce qui
précède », a raconté Hassan, mais la police refusait
souvent d'agir, invoquant des « détails techniques » et des
« formalités administratives ».
En ce qui concerne la consommation de marijuana, les
adolescents blancs pourraient consommer de la marijuana sans compromettre leur
avenir, a expliqué Fauntleroy. Après avoir plané, ils
pouvaient toujours « retourner profiter du confort de la banlieue ».
Mais les adolescents noirs pauvres du centre-ville n'avaient pas de place pour
l'erreur. Faute d'un cocon de classe moyenne pour les protéger des
conséquences de la consommation de marijuana, ceux-ci « qui sont
nés dans la frustration, qui ont souffert de privations
économiques, qui ont vécu dans des logements insalubres, qui
peuvent provenir de familles recevant des allocations sociales, qui n'ont pas
d'automobiles, etc., » pourraient ne jamais se remettre de la
rébellion de la jeunesse. De tels enfants, a conclu Fauntleroy avec
désespoir, « auront du mal à trouver un emploi et, ayant
été absents de l'école, abandonneront plus ou moins
l'école lorsqu'ils atteindront l'âge de seize ans. » Donc,
même si la décriminalisation de la marijuana pourrait
empêcher un adolescent noir arrêté, cela garantissait
pratiquement des problèmes plus graves sur toute la ligne : consommation
de drogue, échec scolaire et criminalité. Ceux qui avaient
été arrêtés ou condamnés participaient
rarement aux débats sur la politique de justice pénale,
à
38
Washington ou à l'échelle nationale. Ils
racontaient rarement leurs histoires. Et leur invisibilité aide à
expliquer pourquoi notre système de justice pénale est devenu si
punitif.28
La stratégie états-unienne, avec la valeur
ajoutée créée par la criminalisation, la demande
ininterrompue de marchés lucratifs et la continuité des
conditions de pauvreté et d'instabilité dans les territoires de
cultures sont des éléments importants permettant de comprendre la
croissance des cultures après-guerre dans un contexte de «
régime de répression » des drogues.
1.2.3 La Stigmatisation De « Sexe, Argent, Meurtre Et
Drogue »
Le racisme scientifique, l'eugénisme, la guerre contre
la drogue et l'idéologie raciale ont conduit à des
conséquences encore plus dangereuses en marginalisant les
afro-américains en les « altérant », ou comme on dit en
anglais, othering, et en les considérant comme des sous-citoyens qui
n'ajoutent pas de valeur ou ne profitent pas à la
société.
Glenn C. Loury écrit un article sur la stigmatisation
raciale et ses conséquences dans un institut de recherche sur la
pauvreté de l'Université du Wisconsin-Madison, affirme le
chercheur: « Une conséquence importante de la stigmatisation
raciale est les « cercles vicieux» de causalité cumulative:
des processus autonomes dans lesquels l'échec des Noirs à faire
des progrès justifie pour les Blancs les attitudes très
préjudiciables qui, lorsqu'elles se reflètent dans l'action
sociale et politique, garantissent que les Noirs ne vont pas avancer et
développer. Les effets de la stigmatisation sont plus subtils et sont
profondément ancrés dans la vie symbolique et expressive de la
nation et dans nos récits sur ses origines et son destin. Les raisons du
développement de la stigmatisation raciale aux États-Unis sont en
grande partie historique. L'institution de l'esclavage et les rituels et
coutumes associés qui soutiennent la hiérarchie
maître-esclave et déshonorent l'esclave sont un
élément fondamental des processus de création de la race
aux États-Unis. La signification sociale de la race qui a
émergé dans la culture politique américaine était
étroitement liée au statut déshonorant de
l'esclavage.29 »
Cette étude nous aide pour comprendre comment le
racisme est né de l'esclavage et l'image que les Afro-américains
sont confrontés à, après l'esclavage. Ce racisme
systémique est apparu plus tard pour créer une stigmatisation
entourant les personnes de couleur aux États-Unis et en particulier, les
Afro-américains. Cette stigmatisation plus tard dans les années
1800 et 1900 a
28FORMAN, James Jr. Locking Up Our Own: Crime and
Punishment in Black America. 2017e éd. New York: Farrar, Straus and
Giroux, 2017 p.26-46.
29 LOURY, Glenn C. « Racial Stigma and Its Consequences
« . Focus, University of Wisconsin-Madison Institute For Research on
Poverty. 2005, 24 édition. P.1-6.
39
commencé à tourner autour de la drogue, du
crack, de l'héroïne, de l'obsession de l'argent, de la
célébrité, du sexe et du meurtre. La stigmatisation
observée dans certains ghettos afro-américains (que l'on peut
également voir dans les « ghettos » blancs, mais qui sont
ignorés par les Américains blancs) n'a été
liée qu'aux noirs avec l'émergence du rap dans les années
1900 qui hypersexualise les femmes et montre les hommes noirs comme hyper
masculin en les ayant incarné l'image d'un homme masculin violent,
consomme de la drogue, sexualise les femmes et est essentiellement un
prédateur des hommes blancs, des femmes blanches et des femmes noires.
Ce stéréotype est indéniablement le résultat de ce
que la télévision et les médias produisent sur les hommes
noirs dans les industries du rap et le stéréotype
accompagné avec ce genre qui est devenu un rêve dont les
adolescents noirs rêvent de réaliser et d'être comme on peut
encore le voir dans certains quartiers. La culture du rap dépeint un
certain mode de vie plein d'argent, l'accès à la drogue, aux
femmes, au sexe qui semble être le paradis ultime pour les gens qui
l'écouteraient et le consommeraient. Bien que ce
stéréotype ait été contesté maintenant par
plusieurs artistes noirs tels que les artistes de la communauté gay et
LGBTQ + qui brisent maintenant le stéréotype, cependant, il est
toujours considéré comme l'image de laquelle les Blancs
définissent ce que doit se comporter un homme noir typique. Cette
stigmatisation, cependant, ne s'applique pas aux femmes noires qui ont
historiquement été soumises et faibles à la fois aux
hommes noirs et aux communautés blanches dans lesquelles ils vivent. Les
femmes noires ont acquis un stéréotype hypersexuel lié
à une personnalité très forte avec l'émergence de
la musique rap lorsque les femmes noires étaient hyper
sexualisées par des hommes noirs.
Julia Buxton écrit sur la façon dont le
gouvernement américain a marginalisé les Noirs américains
en les plaçant dans des quartiers noirs et en les faisant vivre dans de
mauvaises conditions qui limitent leur accès à l'éducation
et aux centres de santé, écrit-elle: « Un dernier aspect de
la perpétuation de ces cultures a à voir avec les conditions de
marginalisation, d'isolement et de pauvreté qui font de la participation
au commerce illégal de drogue (notamment la récolte, la collecte,
le transport et le négoce) un choix logique, si ce n'est le seul choix
possible, de moyen de subsistance pérenne. Ces populations qui ont
poursuivi, transplanté ou repris la culture de plantes servant à
fabriquer des drogues vivent en règle générale dans des
régions éloignées et inhospitalières, et ne
bénéficient pas des services de l'État, des dispositions
collectives de sécurité et des biens publics, ou en sont exclus
en raison des conflits, des programmes orthodoxes d'ajustement
économique, de leur situation géographique ou de la faible
capacité d'intervention (illégitime) de l'État. Ces
conditions de précarité à multiples facettes touchent en
particulier les populations déplacées, les
40
communautés marginalisées en raison de leur
appartenance ethnique ou de leur race, et les secteurs sociaux
déjà touchés par la pauvreté (en termes de terres
cultivables, d'argent à disposition, d'infrastructure et d'accès
aux marchés).30 »
Stigmatiser systématiquement un groupe et le placer
dans une catégorie négative telle que la violence ou la
dépendance à la drogue peuvent affecter psychologiquement les
comportements des individus qui appartiennent à ce groupe. Les
stéréotypes raciaux négatifs peuvent profondément
affecter et déranger les enfants comme le montre l'étude de
Zimmerman Shelvin et Rivadeneyra, les stéréotypes négatifs
peuvent augmenter les taux d'abandon scolaire chez les enfants noirs et peuvent
augmenter les comportements négatifs. L'étude montre : «
Plus de 30 ans de recherches en éducation ont montré que les
enfants afro-américains ont généralement des performances
inférieures à celles de leurs pairs asiatiques et
européens sur les indicateurs académiques (Pour un examen, voir
Gregory, Skiba, & Noguera, 2010 ; Vanneman, Hamilton, Anderson et Rahman,
2009). Bien que des inégalités institutionnelles et
systémiques plus importantes contribuent à cette sous-performance
(Par exemple, Felice, 1981 ; Gillborn, 2003 ; Kozol, 1991), les facteurs
psychologiques résultant de la discrimination sont également
coupables (par exemple, Neblett, Philip, Cogburn et Sellers, 2006). En outre,
il a été démontré que la menace
stéréotypée affecte négativement la performance des
étudiants afro-américains (Alter, Aronson, Darley, Rodriguez et
Ruble, 2010). La menace stéréotypée est l'impact
néfaste sur la performance qui se produit lorsque la mauvaise
performance d'un individu risque de confirmer un stéréotype
pertinent pour la tâche (Par exemple, Schmader, 2010 ; Steele, 1997) la
menace stéréotypée a été impliquée
comme l'une des causes du désengagement scolaire et le résultat
mauvais résultats scolaires des étudiants afro-américains
(Par exemple, Crocker, Major et Steele, 1998 ; Majors et al., 1998). Par
exemple, les étudiants de premier cycle dévalorisent les domaines
académiques à la suite d'une exposition
répétée à des situations de menace
stéréotypées (Aronson, Fried, & Good, 2002 ; Major et
al., 1998 ; Major & Schmader, 1998), et les étudiants du secondaire
se des identifient des universitaires dans des situations similaires (Cokley,
Mc Clain, Jones et Johnson, 2012 ; Forbes, Schmader et Allen, 2008). Les
résultats les plus graves de la désidentification à long
terme incluent le décrochage scolaire et le comportement perturbateur en
classe (Klem et Connell, 2004). Ainsi, la menace
stéréotypée
30 BUXTON, Julia. « Contrôle des drogues et
développement: un angle mort des politiques internationales « .
International Development Policy | Revue internationale de politique de
développement, no 12 (1 septembre 2020).
https://doi.org/10.4000/poldev.4152.
41
peut potentiellement influencer à la fois le
désengagement à court terme et
la désidentification à long terme avec les
universitaires (Steele 1997 ; Steele et Aronson 1995). » 31
31SHELVIN, Kristal Hines, Rocío Rivadeneyra, et
Corinne Zimmerman. « Stereotype threat in African American children: The
role of Black identity and stereotype awareness « . Revue internationale
de psychologie sociale Tome 27, no 3 (2014): 175?204.
https://www.cairn.info/revue-internationale-de-psychologie-sociale-2014-3-page-175.htm.
42
Chapitre 3 : Le Racisme « caché »
Contre Les Afro-américains.
« Le privilège blanc est l'ensemble
incontesté et non gagné d'avantages, de prestations et de choix
accordés aux personnes uniquement parce qu'elles sont blanches.
Généralement, les blancs qui éprouvent un tel
privilège le font sans en être conscients. »
- Peggy McIntosh
1.3.1 Vivre Dans Une Société Whitewashed
Le White washing ou une société white washed est
un terme qui explique comment les minorités et les personnes de couleur
sont perçues par les blancs et comment ils sont constamment
opprimés et discriminés tout en vivant dans des
sociétés blanches. Dans une société whitewashed,
les noirs et les gens de couleur sont éliminés et invisibles pour
les Blancs, les Noirs ne sont ni vus ni représentés dans les
médias, car ils sont considérés comme inférieurs et
stigmatisés.
Kai Nelson décrit dans son oeuvre : « Où
est la représentation ? L'impact du whitewashing sur les enfants noirs
» la chercheuse explique comment le whitewashing et le manque de
représentation noire ont affecté et continuent d'affecter les
enfants noirs aux États-Unis, elle écrit : « Le terme
Whitewashing peut être défini comme une pratique raciste
consistant à éliminer les minorités visibles dans les
médias populaires en rendant leur peau plus claire, ou même en les
remplaçant complètement par des acteurs blancs. L'effacement des
noirs peut être décrit comme la tendance à ignorer,
supprimer et falsifier les corps noirs et les voix noires dans les
universités, la presse et d'autres médias. En tant que personne
qui s'est toujours identifiée comme noire, en tant que jeune fille, je
me demandais pourquoi je ne ressemblais pas aux petites filles blanches
à la télé ou dans les livres. Quand j'ai grandi un peu
plus, j'ai commencé à ressentir du ressentiment de ne pas
ressembler aux mannequins à la peau claire et aux cheveux blonds de tous
les magazines et émissions de télévision populaires.
Rarement, ai-je jamais vu des minorités dans les médias
auxquelles j'ai été exposé. Whitewashing dans les
médias a eu un impact négatif sur moi. » 32 Avec un manque
de représentation et une oppression contre les Noirs, les
sociétés dans lesquelles nous vivons ont été
whitewashed. Les quartiers se gentrifient, les identités s'effacent au
profit d'une peau plus blanche et plus claire et il y a tout
32NELSON, Kai. « « Where's the
Representation?: The Impact of White Washing on Black Chil» by Kai Nelson
« . Academic Symposium of Undergraduate Scholarship, 2016, 35.
https://scholarsarchive.jwu.edu/ac
symposium/35/.
simplement très peu de chances pour les personnes de
couleur d'atteindre le sommet. Comme expliqué dans la section de
l'idéologie de la race, la race est une idéologie qui a
été transmise de génération en
génération, l'hégémonie de la race a
été un titre stigmatisé que les personnes de couleur
possèdent créée par des blancs qui ne possèdent pas
de race parce que la blancheur est la norme dans la société et
toute autre couleur est une race. Richard Dyer dans son livre « blanc
» décrit cette idée de la race comme telle : « La race
est quelque chose qui ne s'applique qu'aux non-blancs, tant que les blancs ne
sont pas considérés et nommés racialement, ils/nous
fonctionnons comme une norme humaine. D'autres personnes sont racées,
nous ne sommes que des personnes. Il n'y a pas de position plus puissante que
celle d'être « juste » humain. La prétention au pouvoir
est la prétention de parler pour la communauté de
l'humanité. Les coureurs ne peuvent pas faire cela - ils ne peuvent
parler que pour leur race. Mais les personnes sans race peuvent le faire, car
elles ne représentent pas les intérêts d'une race. Nous
(les blancs) parlerons, disons, de la noirceur de la Chine d'amis, de voisins,
de collègues, de clients, et c'est peut-être de la manière
la plus véritablement amicale et la plus tolérante, mais nous ne
mentionnons pas la blancheur du blanc des gens que nous connaissons.
L'hypothèse selon laquelle les blancs ne sont que des personnes, ce qui
n'est pas loin de dire que les blancs sont des personnes alors que les autres
couleurs sont autres choses, sont endémiques à la culture
blanche. Dyer approfondit les représentations du blanc, dit-il : «
La recherche - dans les livres, les musées, la presse, la
publicité, les films, la télévision, les logiciels -
montre à plusieurs reprises que dans la représentation
occidentale, les blancs sont majoritairement et disproportionnellement
prédominants, ont le central et élaboré rôle, et
surtout sont placés la norme, l'ordinaire. Les Blancs sont partout en
représentation, pourtant, précisément à cause de
cela et de leur placement en tant que norme, ils ne semblent pas être
représentés à eux-mêmes comme des Blancs, mais comme
des personnes de sexe, de classe, de sexualisation et d'aptitude
variées. Au niveau de la représentation raciale, en d'autres
termes, les Blancs ne sont pas d'une certaine race, ils ne sont que de la race
humaine. » 33
Alors que le blanc est considéré comme la norme
dans les représentations, les personnes noires ou colorées sont
toujours définies par des caractéristiques qui ne sont pas
nécessairement positives. Ses caractéristiques peuvent inclure la
violence, l'extrémisme, le vol, le bruit. Nelson décrit les
représentations noires comme telles : « Les femmes noires sont
généralement impertinentes et opiniâtres (Blaque). Leurs
personnages sont soit hyper sexualisés, soit en
43
33 DYER, Richard. White. 20th Edition. London: Routledge, 1997.
P. 1-3.
44
surpoids et censés être peu attrayants. Les
hommes noirs sont généralement violents et bruyants. Les
personnages masculins noirs sont généralement axés sur le
fait d'être un « voyou » ou un autre style de vie
négatif. Il est important de noter que de nombreux caractères
noirs sont créés pour être unidimensionnels. Il n'en va pas
de même pour les caractères blancs. Les personnages blancs ont
été des héros, des méchants, des courageux, des
faibles, des timides, des dangereux, des farfelus, etc. » Ces
représentations affectent la façon dont les enfants
d'arrière-plans noirs ou « non-blancs » se perçoivent.
Nelson soutient : » L'effacement des noirs et le whitewashing dans les
médias populaires ont un impact négatif sur les enfants de la
communauté noire et contribuent au vol de leur enfance. Il est difficile
de penser à l'ampleur de l'effet que le colorisme et l'effacement
complet des corps noirs ont eu sur les enfants de la communauté noire.
Sans voir régulièrement des réflexions positives
d'eux-mêmes sur les médias, il devient difficile pour certains
enfants noirs de valoriser leur image de soi. »
34
Meredith Reitman étudie le concept de la place blanche
et du blanchiment au travail, en particulier dans le secteur high-tech. Reitman
constate que : « le lieu de travail blanc est créé et
maintenu grâce à un processus de whitewashing dans lequel les
pratiques quotidiennes cherchent à nier la politique raciale, à
superposer la culture blanche et à normaliser cette culture en place.
Cette caractérisation remet directement en question la notion de lieu de
travail de haute technologie comme moralement au-dessus des problèmes de
race. Ce qui distingue les lieux blancs de ceux associés à des
groupes raciaux opprimés, c'est qu'ils sont construits à travers
un déni d'identité plutôt que sa représentation
explicite. C'est ce déni qui rend ces lieux si importants à
révéler. 35 » en une race sous-représentée et
si elle est représentée, être une race
problématique. Une société whitewashed qui est
contrôlée par une seule race ne déforme pas seulement une
grande partie de la population, mais elle affecte également les
générations en les annihilé symboliquement 36
Ce refus de voir la race est donc ce que dans le chapitre
précédent a été appelé color blindness ou le
daltonisme, où les gens ont tendance à ne pas voir ou à
choisir de ne pas voir et à reconnaître la race des autres, ce
daltonisme peut créer un racisme plus implicite qui peut être vu
dans ces domaines de travail qui refusent aux noirs et
34NELSON, Kai. « « Where's the
Representation? The Impact of White Washing on Black Children» by Kai
Nelson « . Academic Symposium of Undergraduate Scholarship, 2016, 35.
https://scholarsarchive.jwu.edu/ac_symposium/35/.
35 REITMAN, Meredith. « Uncovering the White Place:
Whitewashing at Work « . Social & Cultural Geography - SOC CULT GEOGR
7 (1 avril 2006): 267?82.
https://doi.org/10.1080/14649360600600692.
36 Le concept d'annihilation symbolique de George Gerbner.
45
aux personnes de couleur qui travaillent dans la Tech à
avoir des pouvoirs ou des opportunités équivalentes que les
blancs dans ce domaine.
Coleman et Yochim expliquent cette annihilation symbolique
dans leurs oeuvres : « L'annihilation Symbolique de La Race : un examen de
la « noirceur » : les études axées sur le traitement
des Noirs dans les médias se sont largement appuyées sur cette
définition de l'annihilation symbolique raciale, bien que le concept ne
soit pas toujours explicitement référencé. Pour illustrer,
Pescosolido, Grauerholz et Milkie (1997) décrivent les Noirs comme
étant ignorés, stéréotypés ou
rabaissés par les médias ; leur critique fait écho aux
définitions originales de Gerbner et Tuchman qui incluent « absence
» ainsi que « condamnation » et « banalisation ».
Hooks (1992) fait valoir que les femmes afro-américaines ont
été condamnées car elles sont souvent
reléguées à des représentations contrôlantes
et sexuellement insensées (voir aussi Hill Collins, 2000). Brown (2001)
discute de l'absence de noirceur héroïque dans les bandes
dessinées. Il soutient que les lecteurs doivent s'identifier
au-delà des frontières raciales, car les minorités
raciales visibles dans la plupart des bandes dessinées étaient
des criminels sans nom que les héros blancs ont vaincu. Whylie (1999)
utilise le terme « colorstruction » pour révéler
comment les différences de couleur de peau dans la noirceur sont
exploitées dans les médias pour associer une valeur plus
élevée à ceux qui possèdent des traits physiques
plus proches de ceux des blancs. Whylie postule que les personnages du film de
1991 New Jack City, créé par un cinéaste noir,
présentent « une ligne de couleur assez évidente qui
sépare les personnages au teint sombre plus négatif [...] des
personnages noirs plus clairs » (p. 189). Pour Whylie, introduire une
telle guerre interraciale ne consiste pas seulement à exploiter le noir
comme un mal dans notre imagination. Au contraire, Whylie propose que la
noirceur, même dans les produits médiatiques tels que New Jack
City, soit banalisée et rendue théorique, remplacée par la
suprématie blanche et la domination culturelle. 37
1.3.2 Être Né Avec Le Privilège Blanc
Aux États-Unis
Depuis les premiers temps, le blanc a toujours
été la couleur supérieure, il était
considéré comme gracieux car les tons de peau plus clairs ne
sortaient pas de la maison des maîtres et ne travaillaient pas dans les
champs comme les autres esclaves avec la couleur de peau foncée ont
dû faire, les esclaves avec la peau plus claire représentaient
donc la richesse et la gloire. Les tons de peau plus clairs ont
été supérieurs dans de nombreuses cultures. Ce teint plus
clair,
37MEANS Coleman, Robin, et Emily CHIVERS YOCHIM.
« The Symbolic Annihilation of Race: A Review of the «
Blackness» Literature « , 24 juin 2008.
désormais considéré comme une norme et
reste comme un privilège pour ses détenteurs. Les personnes
à la peau plus claire sont traitées différemment en raison
du racisme systémique enraciné de manière
hégémonique dans nos sociétés. Cela permet aux
personnes à la peau claire d'accéder plus facilement à un
emploi, à une éducation, à des bourses et à obtenir
un meilleur traitement global, car elles sont considérées comme
la norme. Dans son livre « Blanc » de Richard Dyer écrit :
« parler de race, c'est parler de toutes les races sauf les blancs ».
Ces derniers deviennent ce qui distingue les Blancs, en leur donnant une
relation particulière avec la race. Les Noirs peuvent être
réduits (dans la culture blanche) à leur corps et donc à
la race, mais les Blancs sont quelque chose d'autre qui se réalise et
qui n'est pas réductible au caporal ou racial. 38
» Cela signifie que les Blancs sont la norme et que toute autre
personne de différentes couleurs de peau ne sont pas blancs. Quand on
parle de race, on parle de non-blancs.
Car le blanc est la norme et la race est la couleur
différente. Dyer continue d'écrire sur le privilège blanc
en se référant au travail de Peggy McIntosh dans son oeuvre :
» White privilege and Male Privilege : A Personal Account of Coming to See
Correspondences Through Work in Women's Studies » où elle compare
le privilège blanc au privilège masculin. McIntosh écrit
sur le privilège des blancs : « Les blancs apprennent soigneusement
à ne pas reconnaître le privilège des blancs, comme les
hommes apprennent à ne pas reconnaître le privilège des
hommes. » J'en suis venu à voir le privilège des Blancs
comme un ensemble invisible d'actifs non acquis que je peux compter sur
encaisser chaque jour, mais dont j'étais « censé »
rester inconscient. Le privilège des Blancs est comme un sac à
dos invisible en apesanteur de dispositions spéciales, d'assurances, des
outils, des cartes, des guides, des livres de codes, des passeports, des visas,
des vêtements, une boussole, du matériel d'urgence et des
chèques en blanc. Après avoir réalisé, grâce
au travail de développement du corps professoral en études des
femmes, à quel point, les hommes travaillent à partir d'une base
de privilèges non reconnus, j'ai compris qu'une grande partie de leur
oppression était inconsciente. Puis je me suis souvenu des accusations
fréquentes des femmes de couleur que les femmes blanches qui elles
rencontrent sont oppressants. » McIntosh va ensuite parler de la
façon dont les Blancs aux États-Unis apprennent l'esclavage en
disant : « À l'école, on ne nous a pas enseigné
l'esclavage en profondeur ; on ne nous a pas appris à considérer
les esclavagistes comme des personnes endommagées. Les esclaves
étaient vus comme le seul groupe à risque d'être
46
38 DYER, Richard. White. 20th Edition. London: Routledge, 1997.
P. 1-3.
47
déshumanisés. Ma scolarité a suivi le
modèle qu'Elizabeth Minnich a indiqué : les Blancs apprennent
à penser que leur vie est moralement neutre, normative et moyenne, et
aussi idéale, de sorte que lorsque nous travaillons au
bénéfice des autres, ceci considérait comme un travail qui
permettra à « eux » d'être plus comme « nous »
Je pense que beaucoup d'entre nous savent à quel point cette attitude
peut être odieuse chez les hommes. » Elle décrit le
privilège blanc en donnant des exemples simples et concrets tels que
:
« 1. Je peux, si je le souhaite, m'arranger la plupart du
temps en compagnie de gens de ma race.
2. Si je dois déménager, je peux être
à peu près sûr de louer ou d'acheter un logement dans un
quartier que je peux me permettre et dans lequel je voudrais vivre.
3. Je peux être raisonnablement sûr que mes
voisins dans un tel endroit seront neutres ou agréables pour moi.
4. Je peux faire du shopping seul la plupart du temps, assez
bien assuré que je ne serai pas suivi ou harcelé par des
détectives de magasin.
5. Je peux allumer la télévision ou ouvrir la
première page du journal et voir les gens de ma race largement et
positivement représentés.
7. Je peux aller dans une librairie et compter pour trouver
l'écriture de ma race, représentée, dans un
supermarché et trouver les aliments de base qui correspondent à
mes traditions culturelles, dans un salon de coiffure et trouver quelqu'un qui
peut s'occuper de mes cheveux.
8. Que j'utilise des chèques, des cartes de
crédit ou des espèces, je peux compter sur ma couleur de peau
pour ne pas nuire à l'apparence de ma fiabilité
financière.
9. Je n'avais pas besoin d'éduquer nos enfants pour
qu'ils soient conscients du racisme systémique pour leur propre
protection physique quotidienne.
10. On ne me demande jamais de parler au nom de toutes les
personnes de mon groupe racial.
11. Je peux critiquer notre gouvernement et dire à
quel point je crains ses politiques et son comportement sans être
considéré comme un étranger culturel. Dans ce pot-pourri
d'exemples, certains privilèges me font me sentir chez moi dans le
monde. D'autres me permettent d'échapper aux pénalités ou
aux dangers que d'autres subissent. Par certains, j'échappe à la
peur, à l'anxiété, à l'insulte, à la
blessure ou au sentiment de ne pas être le bienvenu. N'étant pas
réel. Certains m'empêchent d'avoir à me cacher, à
être déguisé, à me sentir malade ou fou, à
négocier chaque transaction à partir de la position d'être
un étranger ou, au sein de mon groupe, une personne
soupçonnée d'avoir trop des liens avec une culture dominante. La
plupart
48
m'empêchent de me mettre en colère. » 39
À partir de ces exemples, nous pouvons voir comment même les
choses les plus simples qui existent dans nos sociétés sont
différenciées en fonction de la couleur de notre peau. Alors que
les Blancs sont mieux traités, les personnes de couleur, qu'elles soient
asiatiques, noires, Arabes, latines, Indiennes ou amérindiennes, sont
traitées comme des sous-citoyens soupçonnés et
stéréotypés. Chaque mouvement qu'une personne de couleur
semble entreprendre sera mis sur sa race et non sur sa personnalité.
Nous pouvons le voir clairement avec la violence et la façon dont les
médias qualifient une personne de couleur de terroriste quand il y a une
attaque, mais une personne blanche de psychopathe. Une caractéristique
est ancrée dans un stéréotype racial, disons : « tous
les Arabes ou des noires sont des terroristes, le terrorisme des
extrémistes musulmans/noirs » pourtant pour les terroristes blancs,
sont identifié avec un défaut personnel considéré
comme un problème mental qui doit être traité dans un
hôpital psychiatrique.
Depuis l'émergence du mouvement Black Lives Matter, le
privilège des blancs a été transformé en «
colorisme », un concept qui conduit les Blancs à croire qu'ils
« ne voient pas la couleur des personnes de couleur dans la
société » et qu'ils traitent tout le monde de la même
manière indépendamment de leur propre privilège de trouver
du travail, un logement et d'être pris au sérieux dans une
société. Dans un article publié dans l'Association of
Psychological Science, les chercheurs écrivent : « Les Blancs ont
tendance à approuver le daltonisme plus que les personnes de couleur
(Neville, Lilly, Duran, Lee et Browne, 2000 ; Ryan, Hunt, Weible, Peterson et
Casas, 2007). Quel est son attrait ? Le daltonisme a des
caractéristiques de protection de l'ego. L'adoption du daltonisme permet
aux membres de groupes associés à la perpétration de
racisme (par exemple, les Blancs) de conserver une image de soi
égalitaire, car cela leur permet de croire qu'ils n'ont pas de
préjugés et se présentent comme tels. En effet,
l'utilisation du daltonisme par les Blancs dans les interactions interraciales
est en corrélation avec la motivation externe à contrôler
les préjugés (Apfelbaum, Sommers et Norton, 2008). Il peut
également représenter une vision pour une société
équitable, où la race n'a pas d'impact sur les résultats
de la vie (Knowles, Lowery, Hogan et Chow, 2009), et lorsqu'il est
défini comme un point commun quel que soit le contexte, il peut
être lié à la chaleur (Hahn, Banchefsky, Park et Judd, 2015
; Wolsko et al., 2000). Cependant, le daltonisme peut également
justifier les inégalités actuelles. Lorsqu'ils sont
menacés, les Américains blancs très
39 MCINTOSH, Peggy. « White Privilege and Male Privilege: A
Personal Account of Coming to See Correspondences Through Work in Women's
Studies (1988) 1 « . In On Privilege, Fraudulence, and Teaching As
Learning, par Peggy McIntosh, P.17?28, 1re éd. Routledge, 2019.
https://doi.org/10.4324/9781351133791-3.
49
orientés vers la dominance sociale (c'est-à-dire
la préférence pour la hiérarchie basée sur le
groupe) utilisent le daltonisme pour défendre le statu quo (Knowles et
al., 2009). Les attitudes raciales daltoniennes trouvent également un
écho chez les membres du groupe à faible statut qui ont une
orientation de dominance sociale élevée (Neville, Coleman,
Falconer et Holmes, 2005).40«Le daltonisme ou le « color
blindness » est un terme célèbre utilisé par de
nombreux Américains qui conduit à l'insensibilité raciale
et à l'ignorance de la souffrance des personnes de couleur tout en les
marginalisant systématiquement dans la société. Le
privilège des Blancs est donc à admettre non cacher en
choisissant de ne pas voir la souffrance historique des Noirs aux
États-Unis. Il doit être reconnu et tenu responsable et
défendu par les Blancs. C'est fait par reconnaître et refuser de
choisir un candidat blanc plutôt qu'un candidat de couleur uniquement
à cause de la couleur de sa peau et c'est être conscient de ce
privilège en reconnaissant la perspective historique derrière
chaque stéréotype raconté sur les
afro-américains.
1.3.3 Le Racisme Systémique Et Le Regard Blanc
« White Gaze »
Les sociétés white washed et les
privilèges blancs ont créé des sociétés
où les individus blancs voient les personnes de couleur d'une certaine
manière. Cette manière est surtout considérée comme
« hors normes » ou d'une manière qui altère où
faire l'othering » des personnes de couleur en indiquant les
différences raciales. Ces différences viennent
généralement du fait que les Blancs sont supérieurs aux
personnes de couleur qui viennent de sociétés
considérées comme « non civilisées » ou «
incultes » et que ne sont pas aussi développées que le monde
industriel et technologique blanc. Ce regard pousse les gens de couleur
à agir plus « blancs » pour s'intégrer dans les
sociétés white washed dans lesquelles ils vivent, ils commencent
à changer leur façon de parler, leurs vêtements, les
aliments qu'ils mangent, et parfois, ils évitent même les gens de
la même race pour paraître plus « blanc ». Dans l'ouvrage
de Pailey » Décentrage du « regard blanc « du
développement » , l'auteur parle de ce qu'est le regard blanc selon
différents chercheurs et de la manière dont il affecte notre
société, l'auteur écrit : « Le « regard blanc
» est une expression qui a gagné une importance dans les oeuvres
d'intellectuels publics noirs américains et de légendes
littéraires - dont Toni Morrison, Ralph Ellison et James Baldwin - qui
ont farouchement résisté aux tropes racistes sur les Noirs en
Amérique. Auteur de 11 romans lauréat du prix Pulitzer et Nobel,
Morrison a plaisanté une fois
40 PLAUT, Victoria C., Kecia M. Thomas, Kyneshawau Hurd, et
Celina A. Romano. « Do Color Blindness and Multiculturalism Remedy or
Foster Discrimination and Racism? « Current Directions in Psychological
Science 27, no 3 (1 juin 2018): 200?206.
https://doi.org/10.1177/0963721418766068.
50
dans Playing in the Dark : Whiteness and the Literary
Imagination, » Je suis un écrivain noir aux prises avec et à
travers une langue [anglais] qui peut puissamment évoquer et imposer des
signes cachés de supériorité raciale,
hégémonie culturelle et « altération »
méprisante des gens « (1992 : x - xi). Alors que le savant
palestinien Edward Said (1978) évoquait le « regard blanc « du
développement comme » l'oeil voyant « de l'orientalisme, le
philosophe existentiel français Jean-Paul Sartre (1964) l'a
décrit comme « le privilège de voir sans être vu
». Alors que Glen Coulthard (2004 : 14-15), spécialiste des
études sur les Premières Nations et les Autochtones, l'a
qualifié de « cadre colonial », le sociologue américain
Joe R. Feagin (2013 : ix, 3) l'a qualifié de « Vision du Monde
globale » et de « cadre racial blanc ». Qui rationalise et
justifie le privilège et la domination des blancs. Poursuivant sur cette
trajectoire, Mbembe (2017 : 28) a qualifié le « regard blanc »
du développement de « conscience occidentale de la noirceur »
qui fait de la blancheur la quintessence de la normalité. Faisant
écho à Stuart Hall (1992), l'historien Malawien Paul Tiyambe
Zeleza (2009 : 131, 133) l'a réduit à un « ordre
épistémologique de colonisation » qui cherche à
« universaliser l'Occident et provincialiser le reste ». Enfin, la
chercheuse littéraire kényane Grace A. Musila (2017 : 703-04) a
récemment résumé le « regard blanc » comme un
« registre de connaissances à une seule lentille », un «
angle mort » et un « fantasme du monopole ». Du regard «
qui suppose que » l'Autre est à la fois soumis à ce regard
et incapable de lui rendre le regard ».41 Le regard blanc est
donc un terme très problématique car il crée deux
catégories l'une qui est « nous les blancs « et l'autre est
les « eux, les non-blancs «. Ces deux catégories,
supérieures et inférieures, ont tendance à avoir des
différences distinctes, car l'une d'elles a tendance à être
intelligente, sophistiquée, bien éduquée et mérite
donc d'être privilégiée tandis que l'autre est pauvre,
inculte, n'a pas la capacité du cerveau à devenir intelligent,
violent, impulsif et ne communique pas bien. Le regard blanc est basé
sur des stéréotypes systémiques qui sont ancrés
dans la société avec une race supérieure et une ou
plusieurs races inférieures. La race supérieure dont il est
question dans le premier chapitre est le résultat de la sélection
naturelle, de la survie des Vikings européens les plus aptes,
indestructibles avec des traits blancs distinctifs.
Dans l'article de Yancy « Walking While Black in The
white Gaze' », Yancy parle des effets du regard blanc aux
États-Unis en écrivant : « les corps noirs en
Amérique continuent d'être réduits à leur surface et
à des stéréotypes qui sont contraignants et faux, qui
obligent
41 PAILEY, Robtel Neajai. « De-centring the `White Gaze'
of Development « . Development and Change 51 (1 mai 2020): 729?45.
https://doi.org/10.1111/dech.12550.
51
souvent ces corps noirs à se déplacer dans les
espaces sociaux de manière à mettre les Blancs à l'aise.
Nous craignons que nos corps noirs ne suscitent une accusation. Nous nous
déplaçons de manière à nous aider pour survivre aux
regards Procruste des Blancs. Nous craignons que ceux qui nous voient puissent
ressentir la peur irrationnelle de défendre leurs positions plutôt
que de « trouver un terrain d'entente », une référence
qui a été faite par Bernice King alors qu'elle parlait de
l'héritage de son père sur les marches du Lincoln
Mémorial. » Le regard blanc est également
hégémonique, historiquement ancré dans les relations
matérielles du pouvoir blanc : il a été jugé
irrespectueux pour une personne noire de violer le regard blanc en regardant
directement dans les yeux de quelqu'un de blanc. Le regard blanc est aussi
éthiquement solipsiste : en son sein, seuls les blancs ont la
capacité de porter des jugements moraux valables. » 42
Le regard blanc affecte même le comportement au travail,
car il oblige les personnes de couleur à se comporter
différemment pour être perçues comme une personne blanche
pour éviter ce regard discriminatoire. Dans un article de Julie Greco,
l'auteur, parle de « L'impact du regard blanc au travail », elle
explique : « Ce que notre recherche a révélé, c'est
que le regard blanc oblige les femmes noires à surveiller leur
apparence, leur émotion, leur conversation et leur comportement si elles
veulent s'intégrer et diriger au travail », a déclaré
Mccluney. « Les femmes noires doivent dépenser des ressources
considérables - temps, argent et énergie - pour s'adapter
à la blancheur. » Greco parle de l'impact du regard blanc sur les
femmes noires au travail et de son lien avec les stéréotypes
sociaux, courants des femmes noires, dit-elle : « La recherche indique que
la blancheur est imposée au travail, principalement à travers
l'adoption de normes euro-centrique comme base de l'organisation, normes et
attentes à l'échelle mondiale. Il y a deux clés pour cette
imposition : les règles d'affichage du blanc et les normes de
beauté blanche. L'examen minutieux des expressions faciales des femmes
noires est une mise en vigueur courante des règles d'affichage des
blancs trouvées dans les tweets. Les règles d'affichage en blanc
ont également affecté la manière dont les femmes noires
négocient le trope de la femme noire en colère, qui est
imposée pour contrôler le corps des femmes noir en
contrôlant le ton et en qualifiant leur comportement
général d'en colère ». La blancheur est
également imposée par l'exploitation des femmes noires et de leur
travail. L'exploitation se manifeste par une invisibilité ou des
situations où leur présence et/ou leurs idées sont
ignorées
42 YANCY, George. « Walking While Black in the « White
Gaze» « . The New York Times, Opinionator (blog), 1 septembre
2013.
https://opinionator.blogs.nytimes.com/2013/09/01/walking-while-black-in-the-white-gaze/.
52
et négligées. D'autres pratiques d'exploitation
ont confirmé le stéréotype de la femme noire forte, selon
laquelle les gens considéraient les femmes noires comme fortes et
invincibles, et comme ayant une capacité illimitée de soutenir ou
de sauver les autres.43 »
Ce regard blanc déconstruit les sociétés
avec un racisme caché qui est profondément ancré et
enseigné aux Blancs systématiquement. J'en profiterai pour
partager une histoire qui m'est arrivé lorsque je suis tombée sur
une famille interraciale. La mère qui est noire à demander
à l'enfant de 5 ans pourquoi elle ne parlait plus à l'un de ses
amis et l'enfant a répondu en disant « parce qu'elle est trop noire
». Ces mots ont choqué à la fois la mère et moi, mais
m'ont fait comprendre à quel point les enfants sont affectés par
le racisme interne de leurs parents blancs à la maison qui provoquent un
racisme continu qui se perpétue d'une génération à
l'autre ce qui confirme les mots de Barbara Jeanne Fields sur
l'idéologie de la race en tant qu'hégémonie qui
n'arrête pas de continuer d'une génération à
l'autre. Ce regard blanc conduit à une double personnalité plus
profonde chez les personnes de couleur qui leur fait abandonner leur
identité raciale pour adopter une identité « plus blanche
» et plus proche de la norme. Le regard blanc crée le
daltonisme/color blindness alors que les personnes de couleur cessent de
s'identifier comme des personnes de couleur et cela crée plus
d'ignorance et de cécité raciale dans une société
qui conduit les Blancs à ignorer les aspects historiques de l'esclavage
et du racisme. Le regard blanc a en outre des dommages psychologiques sur les
corps en créant un trouble de dysmorphie corporelle de ce à quoi
une personne noire devrait ressembler. Surtout chez les femmes noires, les
femmes noires donc face à ce regard blanc doivent adopter un look «
plus blanc » et plus socialement acceptable en lissant leurs cheveux
naturellement bouclés, en améliorant la couleur de leur peau pour
qu'elle paraisse plus claire (surtout avec l'utilisation des filtres sur les
réseaux sociaux). Bien qu'avec le mouvement Black Lives Matter, les
corps noirs ont été célébrés sur les
réseaux sociaux, en particulier avec les grandes marques qui ont
commencé à présenter des modèles noirs en faisant
du « blackwashing » sur leur marque pour montrer leurs
sensibilités sociales non-existantes.
Pourtant, ces normes de beauté qui
préfèrent maintenant les individus métisses qui incarnent
des corps bronzés avec des traits du visage noirs tels que les
lèvres sont toujours très orientées vers la peau plus
claire et discriminent toujours la peau foncée au quotidien en les
« altérant » et en les considérant comme une
inférieure dans la société blanche bronzée.
43 GRECO, Julie. « The Impact of the White Gaze at Work |
Cornell Chronicle » . Cornell University, 2021.
https://news.cornell.edu/stories/2021/02/impact-white-gaze-work.
53
PARTIE II : BLACK LIVES MATTER : PLUS
QU'UN MOUVEMENT SOCIAL
54
Chapitre 1 : Historique
« Le combat, ce n'est pas seulement de pouvoir
continuer à respirer. Le combat est en fait de pouvoir marcher dans la
rue la tête haute -- et de sentir que j'ai ma place ici, ou que je
mérite d'être ici, ou que j'ai simplement (le) droit d'avoir un
niveau de dignité. »
--Alicia Garza
2.1.1 Historique Et Analyse Psychologique
Les corps noirs ont été surestimés dans
leur taille et leur force physique depuis l'esclavage des biens. Dans un
article de William Cheng » Black Noise, White Ears: Resilience, Rap, and
the Killing of Jordan Davis». Concernant le phénomène de ce
qu'il appelle le « biais de formidabilité », ce biais a
tendance de surestimer les forces physiques des Noirs comme s'ils
étaient plus forts, plus musclés et plus puissants physiquement
que les Blancs. Cheng donne des exemples concrets de policiers qui ont
tué des adolescents noirs en disant qu'ils pensaient que les adolescents
étaient des hommes et qu'ils étaient grands et physiquement
puissants, ce qui, à leur avis, justifie leur fusillade. Ce
stéréotype selon lequel les Noirs sont plus forts physiquement
que les Blancs entraînent d'autres conséquences énormes et
conduisent à davantage de violences policières, car la police a
tendance à tirer sur une personne noire plus rapidement qu'elle ne
tirerait sur une personne blanche, car, à leur avis, les Noirs sont
« plus forts ». Cheng écrit : « Des conséquences
déshumanisantes et mortelles naissent de ces mythes de la
brutalité noire. Plusieurs études récentes ont
montré la tendance des sujets de recherche blanches à surestimer
la taille, la vitesse et l'âge des Noirs. Un tel « biais de
formidabilité », affirment les scientifiques, peut
vraisemblablement « [promouvoir] les justifications des participants
concernant l'usage hypothétique de la force contre des suspects noirs
» (Wilson, Rule et Hugenberg 2017, 59). Prenons la tragédie de
Tamir Rice, 12 ans, qui, alors qu'il jouait avec un pistolet jouet Airsoft dans
un parc de Cleveland le 22 novembre 2014, a été abattu par le
policier Timothy Loehmann. Dans sa déclaration signée aux
enquêteurs, Loehmann a déclaré que Rice semblait avoir plus
de 18 ans et environ 185 livres « (Loehmann 2015), Il n'était pas
ce petit enfant. . . vous voyez en images. C'est un enfant de douze ans dans un
corps adulte » (Stahl 2016). « Cheng donne un exemple du meurtre de
Treyvon Martin et écrit sur la façon dont Fox News modifiait la
couleur de la peau de Treyvon en le faisant paraître plus sombre, ce qui
entraîne une « stigmatisation coloriste » dans lequel Cheng
décrit comme « plus sombre, plus noir, plus méchant, plus
fort. ». Cheng explique en outre cette résilience noire en
écrivant sur son histoire, il soutient : « Les
55
mythes de la formidabilité vont au-delà des
surestimations de l'apparence des corps noirs résilients
(extériorités). Ces mythes permettent en même temps de
sous-estimer la capacité des corps noirs à ressentir
(intériorités). Ce biais de formidable inclut également la
tolérance à la douleur chez les Noirs. Comme le dit Cheng, les
enfants blancs croient que leurs pairs étudiants noirs sont plus
tolérants à la douleur qu'eux et cela nous ramènent
à l'esclavage et à l'idéologie selon laquelle les Noirs
peuvent tolérer des conditions de travail très
sévères dans les champs chauds. Cheng explique : « Dans une
étude de 2014, les chercheurs ont découvert que les enfants
blancs, dès l'âge de sept ans, croient que leurs pairs noirs sont
moins sensibles à la douleur physique. Le « biais de douleur
», parfois appelé « écart d'empathie raciale »,
est complice de la normalisation sociétale du traumatisme des noirs
(Wade 2013 ; Silverstein 2013 ; Forgiarini, Gallucci et Maravita 2011). Les
médecins prescrivent aujourd'hui de plus en plus de doses de
médicaments contre la douleur chez les patients noirs, y compris les
enfants noirs (Hoberman 2012 ; Hoffman, Trawalter, Axt et Oliver 2016 ; Graham
2014). La police utilise une force physique plus sévère sur les
corps à la peau foncée (Buehler 2017). Les thérapeutes,
par leur adhésion au trope Strong Black Woman, banalisent de
manière disproportionnée les demandes de soins de santé
mentale des femmes noires (West, Donovan et Daniel 2016). Ou nous pourrions
revenir à l'ère de l'esclavage des biens meubles aux
États-Unis, au cours de laquelle les médecins blancs ont
forcé les femmes noires à accoucher sans chloroforme
anesthésique, même lorsque les nourrissons devaient être
livrés « à l'aide du crochet émoussé »
(Schwartz 2006, 167). L'hypothèse des propriétaires d'esclaves
selon laquelle les femmes noires étaient généralement
« assez fortes pour endurer n'importe quelle douleur «
justifiée en outre leur soumission à tous les autres abus, y
compris le viol (Wyatt 2008, 60 ; voir aussi Staples 1970). » Le fait de
considérer les corps noirs comme physiquement plus forts et plus
résistants à la douleur crée cette stigmatisation de la
violence entourant le corps noir qui le rend à l'épreuve des
balles, encourageant les policiers à tirer et à attaquer des
civils noirs même lorsqu'ils ne sont que des enfants qui jouent avec des
jouets ou des adolescents qui tendent la main pour leurs
téléphones dans leurs poches. Dans un témoignage du
meurtre de Jordan Davis, son tueur Michael Dunn a déclaré ce qui
suit devant le tribunal : « Jordan Davis avait 17 ans, 145 livres, 5'11'
» et n'était pas armé. Michael Dunn avait 47 ans, 250
livres, 6'4 » ' et était armé. Pourtant, selon le
témoignage de Dunn, Davis avait dit « il menaçait ma vie
comme un homme « et devenait » de plus en plus fort, de plus en plus
violent « à chaque mot (témoignage du défendeur 2014,
2956) 20. Ou comme Dunn l'a dit à la police : « Je ne savais pas
qu'il avait dix-sept ans. Je pensais que c'était un homme adulte. Je
pensais qu'ils l'étaient tous. Et dans mon esprit, ils allaient tous
sortir de
56
ce camion et me tirer dessus, me battre ou me tuer »
« Procès de Michael Dunn. Jour 5. Partie 6. Bande d'interrogatoire
de la police jouée « ).44 Ce biais de douleur dont parle
Cheng est une idéologie extrêmement problématique qui
conduit à davantage de violences policières envers les Noirs et
conduit à des taux de mortalité plus élevés, car
même les médecins ne croient pas à l'échelle de la
douleur de 1 à 10 décrite par leurs patients noirs. Afin de
comprendre le mouvement de Black Lives Matter en 2021 aujourd'hui, nous devons
comprendre les aspects historiques de la raison pour laquelle le mouvement
Black Lives Matter a évolué en premier lieu et est devenu un
mouvement mondial auquel des millions de personnes participent. Le mouvement
Black Lives Matter a lancé une cause des inégalités
raciales constantes et constantes contre les Noirs en Amérique,
après plusieurs fusillades et brutalités policières contre
des Noirs innocents, les Noirs ont commencé à protester contre ce
traitement violent inégal par les Blancs.
Steve Gadet dans son oeuvre : « Black Lives Matter : une
analyse d'une réaction citoyenne face à la brutalité
policière aux États-Unis » explique le mouvement comme suit
: « La première chose qui me vient à l'esprit en
commençant ces lignes, c'est de traduire l'expression, le slogan, en
français, an qu'il résonne pour un lecteur francophone. Comment
définir l'expression Black Lives Matter ? On pourrait la traduire
littéralement par : « Les vies noires comptent », ou en
améliorant le sens : » La vie des personnes noires a de la valeur
«. Dans la bouche d'une militante ou d'un militant, cela donnerait «
Ma vie compte ». C'est un message lancé aux forces
policières et aux institutions états-uniennes qui ne semblent ne
faire aucun cas de la mort brutale des personnes à la peau noire. De
l'esclavage à la ségrégation puis de la
ségrégation à l'ère Obama, dans de nombreuses
situations, les émeutes raciales ont souvent débuté
à la faveur d'une bavure policière. Entre 1999, l'année
où des policiers sont acquittés du meurtre d'Amadou Diallo de 41
balles à New York, et 2014, on ne compte pas moins de 76 hommes et
femmes décédées en garde à vue ou dans l'espace
public alors qu'ils sont retenus par la police. Les cas
médiatisés ont marqué la conscience des Noirs aux
États-Unis. En 2007, un sondage mené par les journaux ColorLines
et The Chicago Reporter dans dix grandes villes, révélait qu'il y
avait un nombre disproportionné d'hommes noirs parmi les victimes
d'incident avec la Police. Bien que les chiffres soient valables pour chaque
ville, ils sont particulièrement marquants pour New York, San Diego et
Las Vegas. En 2008, une enquête menée par le ministère de
la Justice montre que les personnes noires sont plus sujettes
44 CHENG, William. « Black Noise, White Ears: Resilience,
Rap, and the Killing of Jordan Davis « . Current Musicology, no 102 (1
avril 2018).
https://doi.org/10.7916/cm.v0i102.5367.
57
à expérimenter l'utilisation de la force ou des
injures de part de la police. Le contexte de naissance de Black Lives Matter
est un contexte d'effroi provoquer par les brutalités policières
et le sentiment d'impunité de la police. »
Après plusieurs attaques contre des Noirs par des
policiers, l'un d'eux a fait son succès pour que les Noirs se
soulèvent contre la suprématie blanche et la brutalité
blanche contre les civils noirs qui était le meurtre de Trayvon Martin,
c'est à ce moment que le mouvement BLM est devenu un mouvement politique
importe quand le président des États-Unis en a parlé,
Gadot écrit ce qui suit : « Ce jeune homme âgé
d'à peine 17 ans est suivi et agressé par George Zimmerman
à cause de son look et de sa couleur de peau. Les
événements se sont déroulés le 26 février
2012. Le jeune homme meurt de blessures par balle. Zimmerman n'est pas
arrêté tout de suite ; il faut des manifestations et des
réclamations virulentes émanant de sa famille et de la
communauté noire pour qu'il soit traduit en justice. Le 13 juillet 2013,
le verdict est rendu : Zimmerman est acquitté. Cette décision de
justice résonne comme une bombe dans la communauté noire. Barack
Obama a personnaliséì l'affaire en disant que s'il
avait un, il ressemblerait sans doute àÌ ce jeune
homme, ajoutant qu'il avait également subi lui-même les suspicions
racistes dans sa jeunesse. Michelle Alexander, une avocate et chercheuse
réputée sur le racisme institutionnel aux États-Unis, a
parlé de ce qu'elle a baptisé « l'esprit Zimmerman »
dans Time Magazine. C'est un esprit, une manière de se conduire et de
percevoir les hommes de couleur aux États-Unis. Cet esprit les catalogue
comme des criminels dans l'espace public et donc incite
àÌ déployer une violence injustifiée
envers eux. Cette violence peut venir de vigiles comme Zimmerman, de policiers
ou de simples citoyens. Cet esprit ne cible pas seulement les hommes, jeunes et
moins jeunes, il cible aussi des enfants, des personnes âgées et
des femmes. Il ne fait pas attention àÌ la classe
sociale non plus, la peau noire étant son point de focalisation et son
dénominateur commun. La lutte des Noirs aux États-Unis est
indissociable de la lutte des classes. Elle révèle aussi que
l'oppression raciale n'est jamais très loin des problématiques
sociales telles que le chômage. Entre les cas médiatisés
qui ont attiré l'attention des médias nationaux et
internationaux, et la réalité, il y a encore un gouffre. Il faut
multiplier les chiffres qui pourtant deviennent de plus en plus alarmants, car
tous les faits ne sont pas rapportés. Cette situation est devenue partie
intégrante de l'expérience africaine- américaine aux
États-Unis, à tel point que certains parents noirs ont
intègré dans leur éducation des recommandations
spécifiques à leurs enfants pour gérer une rencontre avec
la police. La militarisation de la police crée aussi un climat
très tendu. Depuis les années 1980, un plus grand nombre de
villes ont permis àÌ leurs osiers de police
d'acquérir du matériel militaire et de mettre en place des
tactiques militaires. La police est fondée et armée
58
comme des équipes spéciales pour des
opérations spéciales alors que ces opérations ne sont pas
menées de maniérer régulière. D'anciens militaires
sont recrutés et intègrent les rangs de la police. De plus, comme
le démontre la chercheuse et avocate Michelle Alexander dans son livre
The new Jim Crow, la nouvelle ségrégation (2011), les descentes
de police sont souvent menées dans des quartiers pauvres et noirs, ce
qui augmente considérablement le taux d'incarcération des
Africains-Américains. Si les mêmes descentes étaient
menées dans des quartiers ou des campus aisés et blancs ou vente
et consommation de drogues sont des pratiques courantes, le nombre
d'arrestations serait le même, voire plus important. »
45
2.1.2 Black Lives Matter : Un Mouvement Commencé Par
Des Femmes
Black Lives Matter est un mouvement créé par des
femmes noires, cependant, les femmes noires ont été
réduites au silence à la fois par leur communauté et par
la suprématie blanche. Dans la recherche d'Alissa Richardson : «
Démanteler la respectabilité : l'essor des nouveaux
modèles de communication féministes à l'ère des
vies noires compte », Richardson explique comment les femmes noires ont
été opprimées et réduites au silence en disant :
« depuis que les femmes noires se sont organisées publiquement, il
existe un code culturel de décorum pour tous ceux qui osent entrer dans
la sphère publique. Brittany Cooper explique dans son livre de 2017,
Beyond Respectability, qui appelle à un raffinement datant des
années 1890, à l'époque de post-reconstruction. Les femmes
baptistes noires se sont efforcées de créer des
contres-discourent sur la noirceur à travers l'adhésion à
la tempérance, la propreté de la personne et des biens,
l'épargne, les manières polies et la pureté sexuelle. En
termes de communication visuelle, la politique de respectabilité a
dicté que les femmes noires dirigeantes des mouvements sociaux adoptent
une « culture de la dissimulation » (Hine, 1989, p. 912) ou « le
secret et l'invisibilité auto-imposés » (Higginbotham, 1993,
p. 194). Les vêtements modestes qui effaçaient le corps (et la
sexualité) de la femme noire étaient encouragés. Les
femmes noires au sein de l'Église ont été
découragées de faire des démonstrations de protestation
fortes et individuelles. La prière publique et collective était
une forme préférée de désobéissance civile
(Higginbotham, 1993, p. 224). 46» Les
églises ont amené ces femmes à
45 GADET, Steve. « Black Lives Matter:
analyse d'une réaction citoyenne face à la brutalité
policière aux États-Unis » . Text.
https://www.archipelies.org:443. CRILLASH (Centre de recherches
interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines)/Presses de
l'Université des Antilles, 11 décembre 2018.
https://www.archipelies.org/385.
46 RICHARDSON, Allissa V. « Dismantling Respectability: The
Rise of New Womanist Communication Models in the Era of Black Lives Matter
» . Undefined, 2019.
/paper/Dismantling-Respectability%3A-The-Rise-of-New-Models-Richardson/e8658e970c8a8b7b467cea1210ab37537db81213.
59
porter un certain masque pour cacher leur personnalité,
ce masque, qui est un concept développé par Erving Goffman, est
mis selon les normes sociales dans lesquelles les humains vivent et sont
entourés. La chercheuse écrite : « Pour que les femmes
noires post-reconstruction se définissent et récupèrent
leur corps. Il est vrai que l'église noire servait d'enclave où
les femmes afro-américaines pouvaient planifier leurs discours publics
avec beaucoup de soin et de collaboration. » Les femmes noires ont
été opprimées à l'extérieur et à
l'intérieur de leurs communautés, à l'extérieur de
la suprématie blanche et de l'accent mis sur les femmes blanches dans
les mouvements des droits civiques, et le mouvement féministe, et en
interne de l'oppression des hommes au sein des communautés noires. Les
femmes noires ont été maltraitées, réduites au
silence et ignorées à la fois par la communauté blanche et
la communauté noire. Avec le Web 2.0 sont venus le média social,
et le plus grand facteur de motivation pour le mouvement des droits des Noirs
était Twitter : « Peu de temps après le lancement de Twitter
en 2006, les Afro-américains ont commencé à visiter la
plate-forme de médias sociaux plus que tout autre groupe ethnique. En
2014, plus de 26 % des Afro-américains se réunissaient sur
Twitter à tout moment de la journée, alors que seulement 16 % des
Blancs le faisaient (Smith, 2014). Le soi-disant « Twitter noir »
(comme il a été surnommé par la blogueuse Choire Sicha en
2009) comprenait des voix afro-américaines du monde entier. Les
premières explorations universitaires de Black Twitter ont
révélé que les Afro-américains se livraient
à des jeux animés des « douzaines » (Florini, 2014) ou
à des émissions de télévision à
succès diffusant des tweets en direct comme Scandal de Shonda Rhimes
(Everett, 2015) ou How to Get Away with Murder (Williams et Gonlin, 2017). La
frivolité numérique a cependant cédé la place
à la fureur après le procès pour meurtre de Trayvon Martin
en 2013. Lorsque George Zimmerman, qui est à moitié blanc, a
été acquitté du meurtre de l'adolescente noire non
armée à Sanford, en Floride, Alicia Garza s'est adressée
à Facebook pour écrire une lettre d'amour aux Noirs, son amie,
Patrisse Cullors, l'a republiée sur Twitter avec un mot-dièse :
#BlackLivesMatter (Garza, 2016). Aucune des femmes n'a dit qu'elle s'attendait
à ce que le Tweet devienne un mouvement mondial. À bien des
égards, cependant, ce moment a peut-être été
inévitable, car la politique socialement conservatrice de
respectabilité a fait taire de nombreux groupes de militantes noires
volontaires pendant des décennies. Ces femmes ont changé
l'histoire et ont lancé une révolution qui dure depuis maintenant
cinq ans. Il a transformé les plateformes numériques en un outil
qui exprime la réalité, qui envoie un message et qui sensibilise
à l'injustice et au racisme systémique.
60
Chapitre Deux : La Remontée Du Mouvement Black
Lives Matter en 2020
« Notre force de police n'a pas été
créée pour servir les Noirs américains ; il a
été créé pour surveiller les Noirs
américains et servir les Américains blancs. »
- Ijeoma Oluo
2.2.1 L'intersectionnalité Et Black Lives Matter
L'intersectionnalité est un concept qui n'a pas
été connu historiquement depuis l'esclavage jusqu'à ce que
la professeure Kimberlé Crenshaw l'ait conceptualisé. Ce concept
sépare systématiquement les femmes blanches des femmes de couleur
et surtout, dans le contexte américain, des femmes noires. La souffrance
que les femmes noires ont endurée depuis l'esclavage en
démantelant leur humanité, en les utilisant comme des machines
reproductrices et comme des esclaves qui s'occupent des corps, les faisant
mourir très jeunes à cause de fausses-couches et de la douleur du
poids qu'elles portent et de là des environnements difficiles où
elles vivaient dans une identité de femmes noires séparées
des femmes blanches, leurs maîtres. Ce fossé d'identité
raciale a émergé en séparant complètement les
femmes noires du mouvement féministe qui n'a concerné que les
femmes blanches des classes moyennes et supérieures.
Dans l'article de Sharon Smith sur « Le féminisme
noir et l'intersectionnalité », elle affirme : » La juriste
noire Kimberlé Crenshaw a inventé le terme «
intersectionnalité » dans son essai perspicace de 1989, «
Demarginalizing the intersection of Race and Sex : à Black
Féministe critique of Anti-Discrimination Doctrine, Feminist
Théorie, and Antiracist Politics ». Le concept
d'intersectionnalité n'est pas une notion abstraite, mais une
description de la manière dont les oppressions multiples sont
vécues. En effet, Crenshaw utilise l'analogie suivante, se
référant à une intersection de trafic, ou un carrefour,
pour concrétiser le concept : considérons une analogie avec le
trafic dans une intersection, allant et venant dans les quatre directions. La
discrimination, comme la circulation à travers une intersection, peut
couler dans une direction et elle peut couler dans une autre. Si un accident
survient à une intersection, il peut être causé par des
voitures voyageant dans n'importe quel nombre de directions et, parfois, dans
toutes. De même, si une femme noire subit un préjudice parce
qu'elle se trouve dans une intersection, sa blessure pourrait résulter
d'une discrimination sexuelle ou raciale.... Mais il n'est pas toujours facile
de reconstituer un accident : parfois, les marques de dérapage et les
blessures indiquent simplement qu'elles se sont produites simultanément,
ce qui a frustré les efforts pour déterminer quel conducteur a
causé le dommage. Crenshaw soutient que les femmes noires sont
victimes
61
de discrimination d'une manière qui souvent ne rentre
pas parfaitement dans les catégories juridiques du « racisme »
ou du « sexisme » - mais comme une combinaison à la fois de
racisme et de sexisme. Pourtant, le système juridique a
généralement défini le sexisme comme basé sur une
référence tacite aux injustices auxquelles sont
confrontées toutes les femmes (y compris les femmes blanches) tout en
définissant le racisme comme faisant référence à
celles auxquelles sont confrontés tous les Noirs (y compris les hommes)
et les autres personnes de couleur. Ce cadre rend souvent les femmes noires,
juridiquement « invisibles » et sans recours juridique. Depuis
l'époque de l'esclavage, les femmes noires ont décrit avec
éloquence les multiples oppressions de race, de classe et de sexe - se
référant à ce concept comme « oppressions
imbriquées », « oppressions simultanées », «
double péril «, « triple péril » ou tout nombre de
termes descriptifs ».
Crenshaw souligne l'importance de ce fossé racial entre
les femmes blanches et noires, Smith écrit : « Comme la plupart des
autres féministes noires, Crenshaw met l'accent sur l'importance du
célèbre « N'est-ce pas une femme ? » De Sojourner
Truth, discours prononcé à la Convention des femmes de 1851
à Akron, Ohio : « Cet homme là-bas dit que les femmes
doivent être aidées à monter dans des voitures et
être soulevées par-dessus des fossés, et avoir le meilleur
endroit partout. Personne ne m'aide jamais à monter dans les voitures,
ni sur les flaques de boue, ni ne me donne le meilleur endroit ! Et je ne suis
pas une femme ? Regarde-moi ! Regarde mon bras ! J'aurais pu labourer et
planter, et me rassembler dans des granges, et aucun homme ne pouvait me
diriger ! Et je ne suis pas une femme ? Je pourrais travailler autant et manger
autant qu'un homme - quand je pourrais l'avoir - et porter le fouet aussi ! Et
je ne suis pas une femme ? J'ai mis au monde treize enfants et je les ai vus
presque tous vendus à l'esclavage, et quand j'ai crié avec le
chagrin de ma mère, personne d'autre que Jésus ne m'a entendu !
Et je ne suis pas une femme ? Crenshaw établit un parallèle entre
l'expérience de Truth avec le mouvement du suffrage blanc et
l'expérience des femmes noires avec le féminisme moderne, arguant
: « Lorsque la théorie et la politique féministes qui
prétendent refléter les expériences des femmes et les
aspirations des femmes n'incluent pas ou ne parlent pas aux femmes noires, les
femmes noires doivent se demander, « Nous ne sommes pas des femmes ?»
Les objectifs politiques de Crenshaw vont au-delà de la correction des
failles du système juridique. Elle soutient que les femmes noires sont
souvent absentes des analyses de l'oppression de genre ou du racisme puisque la
première se concentre principalement sur les expériences des
femmes blanches et la seconde sur les hommes noirs. Elle cherche à
contester à la fois la théorie et la pratique féministes
et antiracistes qui négligent de « refléter
fidèlement l'interaction de la race et du sexe, arguant que parce que
l'expérience intersectionnelle est plus
62
grande que la somme du racisme et du sexisme, toute analyse
qui ne prend pas l'intersectionnalité dans compte ne peut pas
suffisamment aborder la manière particulière dont
les femmes noires sont subordonnées. » Crenshaw
soutient qu'un aspect clé de l'intersectionnalité
réside dans sa reconnaissance du fait que les oppressions multiples ne
sont pas chacune subie séparément, mais plutôt comme une
expérience unique et synthétisée. Cela a une importance
énorme au niveau très pratique de la construction du mouvement.
Smith soutient que le mouvement féministe des années 1960 et 1970
n'a pas changé ni ajouté de droits aux femmes noires, le
féminisme noir n'était pas à prendre en
considération et était resté invisible. Smith écrit
: « Alors que toutes les femmes sont opprimées en tant que femmes,
aucun mouvement ne peut prétendre parler au nom de toutes les femmes
à moins qu'il ne parle au nom des femmes qui sont également
confrontées aux conséquences du racisme - qui placent les femmes
de couleur de manière disproportionnée dans les rangs de la
classe ouvrière et des pauvres. La race et la classe doivent donc
être au coeur du projet de libération des femmes s'il veut avoir
un sens pour les femmes les plus opprimées par le système. Le
récit largement accepté du mouvement féministe, moderne
est qu'il impliquait initialement des femmes blanches à partir de la fin
des années 1960 et au début des années 1970, qui ont
ensuite été rejointes par des femmes de couleur suivant leurs
traces. Mais ce récit est incorrect.
Des décennies avant la montée du mouvement de
libération des femmes modernes, les femmes noires s'organisaient contre
leur viol systématique aux mains d'hommes racistes blancs. Les
militantes des droits civiques, y compris Rosa Parks, faisaient partie d'un
mouvement populaire pour défendre les femmes noires victimes
d'agressions sexuelles racistes - dans un carrefour d'oppression unique aux
femmes noires historiquement aux États-Unis. » 47 Même si,
comme nous l'avons vu dans le dernier chapitre, le mouvement Black Lives Matter
a été lancé et poursuivi par des femmes, cependant, les
femmes semblent être très invisibles dans les médias
lorsqu'il s'agit de femmes assassinées, violées ou
agressées physiquement par la police aux États-Unis. Le mouvement
Black Lives Matter a été lancé par des femmes noires queer
dont les consommateurs des médias n'entendent pas parler aussi souvent,
dans l'une de ses interviews, Alicia Garza, la créatrice du mouvement
Black Lives Matter, déclare ce qui suit : « Lorsque vous concevez
un événement/une campagne/et cetera basé sur le travail de
femmes
47 SMITH, Sharon. « Black Feminism and Intersectionality |
International Socialist Review « . International Socialist Review, 2010,
91 édition. /issue/91/black-feminism-and-intersectionality.
63
noires queer, ne les invitez pas à participer à
sa conception, mais demandez-leur de fournir du matériel et des
idées pour les prochaines étapes dudit événement,
c'est-à-dire le racisme en entraine toi. C'est aussi
hétéro-patriarcal. Des hommes hétérosexuels,
involontairement ou intentionnellement, ont pris le travail de femmes noires
queer et ont effacé nos contributions. Peut-être que si nous
étions les hommes noirs charismatiques autour desquels beaucoup se
rallient ces jours-ci, cela aurait été une autre histoire, mais
être des femmes queer noires dans cette société (et
apparemment au sein de ces mouvements) tend à égaler
l'invisibilité et la non-pertinence. »
Par conséquent, ce dont nous traitons actuellement
n'est pas seulement une question de racisme contre les Noirs, c'est aussi une
question sexiste contre les femmes et plus particulièrement contre les
femmes noires queer. Le mouvement Black Lives Matter est un mouvement
hétérosexuel et patriarcal qui ne défend pas les femmes
lorsqu'elles sont harcelées, violées par des policiers
blancs/noirs, il se concentre plutôt uniquement sur les hommes noirs
tués par la police. Ceci est tout aussi important cependant, il n'est
pas égal aux femmes, ce n'est pas aussi égal aux femmes queer
noires qui ont lancé ce mouvement, mais restent en marge de la
société. Garza explique : « Black Lives Matter est une
contribution unique qui va au-delà des exécutions
extrajudiciaires de Noirs par la police et les justiciers. Cela va
au-delà du nationalisme étroit qui peut prévaloir au sein
de certaines communautés noires, qui appellent simplement les Noirs
à aimer les Noirs, à vivre des Noirs et à acheter des
Noirs, en gardant les hommes noirs hétérosexuels à l'avant
du mouvement tandis que nos soeurs, queer et transgenres et les personnes
handicapées prennent des rôles en arrière-plan ou pas du
tout.
Black Lives Matter affirme la vie des personnes queer et
transgenres noires, des personnes handicapées, des personnes noires sans
papiers, des personnes ayant des records, des femmes et de tous les Noirs qui
vivent le long du spectre des sexes. Il se concentre sur ceux qui ont
été marginalisés au sein des mouvements de
libération des Noirs. C'est une tactique pour (ré) construire le
mouvement de libération des Noirs. Lorsque nous disons Black Lives
Matter, nous parlons de la manière dont les Noirs sont privés de
nos droits humains fondamentaux et de notre dignité. C'est une
reconnaissance la pauvreté des Noirs et le génocide sont une
violence d'État. C'est une reconnaissance qu'un million de Noirs sont
enfermés dans des cages dans ce pays - la moitié de toutes les
personnes incarcérées ou emprisonnées - est un acte de
violence d'État. C'est une reconnaissance que les femmes noires
continuent de porter le fardeau d'une agression implacable contre nos enfants
et nos familles et que l'agression est un acte de violence d'État. Les
homosexuels noirs et les transgenres qui portent un fardeau unique dans une
société hétéro-patriarcale qui nous jette comme des
ordures et qui simultanément nous
64
fétichise et en profite, c'est la violence
d'État ; le fait que 500 000 Noirs aux États-Unis soient des
immigrants sans papiers et relégués dans l'ombre est la violence
d'État, le fait que les filles noires soient utilisées comme
monnaies d'échange pendant les périodes de conflit et de guerre
est la violence d'État ; les Noirs vivant avec des handicaps et des
capacités différentes portent le fardeau des expériences
darwiniennes parrainées par l'État qui tente de nous enfermer
dans des boîtes de normalité définies par la
suprématie blanche comme de la violence d'État. Et le fait est
que la vie des Noirs - pas TOUTES les personnes - existe dans ces conditions
est une conséquence de la violence étatique. » Par
conséquent, nous pouvons voir que le mouvement Black Lives Matter n'a
pas bien émergé au sein de la troisième vague de
féminisme qui a impliqué les femmes de couleur et les personnes
LGBTQ + dans le mouvement féministe. Nous pouvons voir que même si
le mouvement Black Lives Matter a été créé et
dirigé par des femmes queer noires, cependant, le mouvement est
très hétérosexuel et orienté vers les hommes,
guidé par la suprématie masculine, et confronté à
une suprématie blanche brutale qui rejette les droits des noirs existent
au sein d'une société « blanche» qui est à
l'origine une post-colonie contrôlée par des immigrants
européens qui l'ont colonisée, tué ses citoyens
indigènes, amené des esclaves dans la colonie pour travailler
librement pour eux et maintenant ils rejettent l'existence de tous ces humains
qui étaient apportés à l'origine par eux-mêmes
après presque 400 ans de vie là-bas. » En 2014,
l'hétéro-patriarcat et le racisme anti noirs au sein de notre
mouvement sont réels et ressentis. Cela nous tue et cela détruit
notre potentiel de renforcement du pouvoir pour un changement social
transformateur. Lorsque vous adoptez le travail de femmes homosexuelles de
couleur, ne le nommez pas ou ne le reconnaissez pas, et ne le faites pas
connaître comme s'il n'avait pas d'histoire, de telles actions sont
problématiques. Lorsque j'utilise la puissante demande d'Assata dans mon
travail d'organisation, je commence toujours par partager d'où elle
vient, en partageant sur l'importance d'Assata pour le mouvement de
libération des Noirs, quel est son objectif et son message politiques,
et pourquoi, c'est important dans notre contexte. » 48
2.2.2 Black Lives Matter En 2020 : Sachez Leurs Noms
Comme nous l'avons vu dans les autres chapitres, le racisme
est une croyance ancrée dans nos sociétés depuis le
début des civilisations, il est devenu trop cultivé et est devenu
plus dense et brutal avec le temps. Cependant, les États-Unis ont
intensifié ce racisme pour se transformer
48 GARZA, Alicia. « A Herstory of the
#BlackLivesMatter Movement by Alicia Garza - The Feminist Wire « . The
Feminist Wire (blog), 2014.
https://thefeministwire.com/2014/10/blacklivesmatter-2/.
65
en une croyance explicite. Frank Edwards, Hedwig Lee et
Michael Esposito écrivent dans leurs recherches : « Risque
d'être tué par l'usage de la force par la police aux
États-Unis selon l'âge, la race, l'appartenance ethnique et le
sexe, les chercheurs expliquent : « La police aux États-Unis tue
beaucoup plus de personnes que la police dans d'autres démocraties
industrielles avancées. Alors qu'un corpus substantiel de preuves montre
que les personnes de couleur, en particulier les Afro-américains,
rencontrent un plus grand risque de subir des contacts avec la justice
pénale et des préjudices liés à la police que les
Blancs (14 à 19), nous manquons d'estimations de base de la
prévalence de la police décès, en grande partie dus
à l'absence de données officielles définitives. Parmi tous
les groupes, les hommes et les garçons noirs sont les plus
exposés à vie à être tués par la police. Nos
modèles prédisent qu'environ 1 homme et garçon noir sur 1
000 seront tués par la police au cours de sa vie (96 [77, 120] Pour 100
000). Le risque à vie des femmes d'être tuées par la police
est environ 20 fois inférieur à celui des hommes. Chez les femmes
et les filles, le risque est le plus élevé chez les femmes noires
et les femmes amérindiennes/autochtones d'Alaska ; nous prévoyons
qu'entre 2,4 et 5,4 femmes et filles noires seront tuées par la police
au cours de leur vie pour 100 000 au taux actuel. Entre 25 et 29 ans, les
hommes noirs sont tués par la police à un taux compris entre 2,8
et 4,1 pour 100 000. Le risque pour les femmes d'être tuées par
l'usage de la force par la police est d'environ un ordre de grandeur
inférieur à celui des hommes à tous les âges. Entre
25 et 29 ans, nous estimons un risque de mortalité médian de 0,12
par personne 100 000 pour les femmes noires. Notre analyse montre que le risque
d'être tué par la police dépend conjointement de la race,
du sexe et de l'âge. La violence policière est l'une des
principales causes de décès chez les jeunes hommes, et les jeunes
hommes de couleur courent un risque exceptionnellement élevé
d'être tués par la police. Les inégalités de risque
sont prononcées tout au long de la vie. Cette étude renforce les
appels à traiter la violence policière comme un problème
de santé publique (1, 4). »
Cependant, puisque l'étude a été
réalisée en 2018, les statistiques ne sont pas très
précises, expliquent les auteurs : « Les taux de mortalité
ont augmenté de près de 50 % depuis 2008. Notez également
que si les Noirs restent disproportionnellement plus susceptibles que les
Blancs d'être tués par la police, la part des Blancs morts a
augmenté ces dernières années, la signification de la
race, l'âge et le sexe de la violence policière émergent
dans les interactions entre la façon dont les agents perçoivent
l'identité d'un individu et l'importance de ces classifications pour les
perceptions de criminalité, d'appartenance et de dangerosité (1,
10, 25, 39). Les travaux futurs devraient examiner attentivement la
manière dont le lieu, la race, le
66
sexe, l'âge, la classe sociale et le handicap
structurent de manière intersectionnelle l'exposition à la
violence (26). » 49
Le stéréotype de la violence des Noirs a
même été évoqué lors du BLM contre la
violence policière, écrit Kellie Carter Jackson dans « The
Double Standard Of The American Riot » : « La rébellion et la
protestation noires, cependant, n'ont historiquement jamais été
associées à l'allégeance à la démocratie
américaine. Aujourd'hui, des manifestations pacifiques et des
émeutes violentes ont éclaté à travers le pays en
réponse à la brutalité policière et aux meurtres de
George Floyd, Breonna Taylor et Ahmaud Arbery. Pourtant, le langage
utilisé pour désigner les manifestants a inclus des pillards, des
voyous, et même des affirmations selon lesquelles ils ne sont pas
américains. La philosophie de la force et de la violence pour obtenir la
liberté a longtemps été employée par les Blancs et
explicitement refusée aux Noirs américains. Les nombreuses
rébellions d'esclaves dirigées par Gabriel Prosser, Charles
Deslondes et Nat Turner étaient toutes des tentatives pour gagner la
liberté par la force. Tout au long du XXe siècle, les Noirs
américains se sont armés face aux foules blanches et ont
organisé la protection de leurs marchés pour la liberté.
En conséquence, lorsque George Floyd, Breonna Taylor et tant d'autres
ont été tués par la police, les Noirs et leurs
alliés ont choisi de se lever. Les Américains aiment revenir
à l'ère des droits civiques comme un moment de non-violence et de
désobéissance civile. Mais ce mouvement était une
réponse orchestrée à la violence, violence à
l'isoloir. Violence au comptoir du déjeuner. La violence qui a
bombardé une église avec quatre petites filles noires à
l'intérieur. La violence qui a laissé un garçon noir
gonflé dans un cercueil ouvert. La violence qui a laissé un mari
et un père noirs assassinés dans son allée. Le mouvement
s'est terminé par la mort violente de Martin Luther King Jr. Et sa mort
a déclenché des émeutes dans plus de 100 villes.
»50
Cette violence a provoqué plus de rébellion de
la part de la communauté noire américaine, car il y a une
violation constante des droits de l'homme qui se produit quotidiennement
à des civils innocents qui n'ont commis aucun crime dans leur vie. La
rébellion qui est vue dans BLM alors qu'elle a évolué vers
une révolution mondiale, surtout en 2020 après la mort de George
Floyd par un policier blanc et le mouvement # ICan'tBreathe. Un article du New
York Times écrit par Larry Buchanan, Quoctrung Bui et Jugal K. Patel
déclare : « Quatre sondages récents -
49 EDWARDS, Frank, Hedwig LEE, et Michael ESPOSITO. « Risk
of being killed by police use of force in the United States by age,
race-ethnicity, and sex | PNAS « . PNAS, 2019.
https://www.pnas.org/content/116/34/16793.
50JACKSON, John P., et WEIDMAN, Nadine M. «
The Origins of Scientific Racism « . The Journal of Blacks in Higher
Education, no 50 (2005): 66?79.
https://www.jstor.org/stable/25073379.
67
dont un publié cette semaine par Civis Analytics, une
entreprise de science des données qui travaille avec des entreprises et
des campagnes démocrates - suggèrent qu'environ 15 à 26
millions de personnes aux États-Unis ont participé à des
manifestations sur la mort de George Floyd et d'autres ces dernières
semaines. Black Lives Matter existe depuis 2013, mais il y a eu un grand
changement dans l'opinion publique à propos du mouvement ainsi qu'un
soutien plus large aux récentes manifestations. Un déluge de
soutien public d'organisations comme la N.F.L. et NASCAR pour Black Lives
Matter a peut-être également encouragé les partisans qui
s'asseyaient généralement sur la touche à s'impliquer. Les
manifestations peuvent également bénéficier d'un pays qui
est plus conditionné à manifester. La position contradictoire que
l'administration Trump a adoptée sur des questions telles que les armes
à feu, le changement climatique et l'immigration ont conduit à
plus de manifestations que sous toute autre présidence depuis la guerre
froide. Selon un sondage du Washington Post et de la Kaiser Family Fondation,
un Américain sur cinq a déclaré avoir participé
à une manifestation depuis le début de l'administration Trump, et
19 % a déclaré ne pas avoir manifesté. »
L'étude du New York Times a analysé la démographie et la
race des manifestants, elle dit : « plus de 40 % des comtés des
États-Unis - au moins 1 360 - ont manifesté. Contrairement aux
précédentes manifestations de Black Lives Matter, près de
95 % des comtés qui ont récemment manifesté est
majoritairement blancs, et près des trois-quarts des comtés sont
à plus de 75%% blanc. Selon le sondage Civis Analytics, le mouvement
semble avoir attiré des manifestants plus jeunes et plus riches. Le
groupe d'âge comptant le plus grand nombre de manifestants était
celui des moins de 35 ans et le groupe de revenu comptant le plus de
manifestants était celui qui gagnait plus de 150 000 dollars. La
moitié de ceux qui ont déclaré avoir protesté ont
déclaré que c'était la première fois qu'ils
s'impliquaient dans une forme d'activisme ou de manifestation. Une
majorité à déclarer avoir regardé une vidéo
des violences policières à l'encontre des manifestants ou de la
communauté noire au cours de l'année dernière. Et parmi
ces personnes, la moitié a dit que cela les rendait plus favorables au
mouvement Black Lives Matter. » Comme nous pouvons le voir, le mouvement
BLM en 2020 a été suivi d'une importante pandémie
politique, environnementale, et même pandémique qui a conduit les
gens à se lever contre le racisme systémique et à faire
partie d'une grande révolution. L'étude explique : » les
manifestations entrent en collision avec un autre moment décisif : la
pandémie la plus dévastatrice du pays dans l'histoire moderne.
» Le fait d'être à la maison et de ne pas pouvoir en faire
autant, cela pourrait amplifier quelque chose qui est déjà en
quelque sorte critique, quelque chose qui est déjà un puissant
catalyseur, et c'est la vidéo », a déclaré Daniel Q.
Gillion, professeur à l'Université de Pennsylvanie qui a
écrit plusieurs livres sur les
68
protestations et la politique. » Si vous n'êtes pas
ému par la vidéo de George Floyd, vous n'avez rien en vous
», a-t-il déclaré. « Et ce catalyseur peut maintenant
être amplifié par le fait que les individus ont probablement plus
de temps pour s'engager dans des activités de protestation. »
51
51 BUCHANAN, Larry, Quoctrung Bui, et Jugal K. Patel. «
Black Lives Matter May Be the Largest Movement in U.S. History « . The New
York Times, 3 juillet 2020, sect. U.S.
https://www.nytimes.com/interactive/2020/07/03/us/george-floyd-protests-crowd-size.html.
69
PARTIE III : L'INTERSECTIONNALITÉ DES
FEMMES NOIRES AUX ÉTATS-UNIS,
MÉTHODOLOGIE ET ANALYSES DU CORPUS
70
Chapitre Un : Méthodologie de la recherche
3.1.1 Le Choix Des Supports
La méthode de la recherche choisie pour ce
mémoire est de l'analyse de corpus. Pour l'analyse du contenu, des
données était collecté à partir d'un ensemble de
textes, écrits, oraux et visuels. Ces textes origine de la presse, des
articles des organisation humanitaires, d'oeuvres académiques et des
vidéos de la presse liées au sujet recherché.
Les données de presse sont des articles de journaux
américains tels que CNN, The New York Times, BBC, Washington Post.
La méthodologie abordera ces deux problématiques
1. Est-ce que les actions violentes des policiers se sont accentuées
envers les femmes Afro-américaines entre les années 1990s et 2021
? 2. Est-ce que le mouvement #sayhername a diminué la violence
policière et a amélioré les conditions de vie des femmes
afro-américaines ? Qui seront suivies par ces deux hypothèses :
1. Les actions policières violentes n'ont pas changé, elles sont
restées les mêmes, mais restent cachées, car elles ne sont
pas signalées par les femmes Afro-américaines. 2. Le mouvement
#sayhername n'a pas diminué les actions policières contre les
femmes Afro-américaines, mais il a augmenté les conditions de vie
des femmes afro-américaines. La méthodologie consistera donc en
un ensemble d'articles issus d'événements de la vie réelle
concernant la violence contre les femmes noires et le mouvement #sayhername,
l'histoire de ce mouvement et l'histoire de la violence policière
à l'égard des femmes noires seront également discuter en
profondeur dans les prochains chapitres munis de preuves d'articles
universitaires, d'articles de presse et d'événements réels
qui infirmeraient ou confirmeraient les hypothèses données.
L'analyse du contenu se concentrera sur le sujet de la violence contre les
femmes noires tout au long des années après 1990s et aussi sur le
mouvement #sayhername des années 2019-2021. La méthodologie se
concentrera ensuite sur la discrimination contre les femmes noires en
focalisant sur plusieurs situations concernant leurs conditions de vie comme
l'accès à l'éducation, le travail, les soins de
santé, la violence domestiques, le viol et les représentations
des femmes noires dans les médias. La méthodologie suivra un
ensemble de mots-clés pour identifier les articles compatibles avec
cette étude, ces mots-clés sont : femmes noires, violence,
brutalité policière, inégalité raciale de genre,
intersectionnalité, #sayhername, violence policière contre les
femmes noires. L'analyse du contenu donné est transparente, objective,
scientifique et fiable. Les données démographiques qui suivent la
recherche concernent sur les femmes noires américaines
âgées de 6 à 99 ans, de toute classes sociales. L'analyse
du contenu étudiera les statistiques suivantes : les violences
policières
contre les femmes noires, la police attaquant les femmes
noires, les taux de mortalité des femmes noires en raison de
discrimination, la discrimination du race-genre au travail, les salaires des
femmes noires, la violence domestique contre les femmes noires, le viol dans la
communauté afro-américaine, et les représentations des
femmes noires dans les médias. Cette analyse du contenu sera
utilisée pour confirmer ou infirmer les deux hypothèses
données aux problématiques suggérées au
début de ce mémoire. Les articles seront recherchés et
résumés en fonction des informations pouvant être
utilisés pour vérifier ou refuser les hypothèses
données, chaque article résumé contribuera à un
résultat plus approfondi qui sera discuté dans le
quatrième chapitre de la troisième partie du mémoire
où chaque hypothèse aura été prouvée ou
rejeté.
3.1.2 Analyse Du Corpus
Les articles utilisés pour cette recherche suivent les
statistiques suivantes : 55.0 % des articles sont des articles de la presse
américaine, qu'il s'agisse de journaux, de revues et de presse en ligne.
11.7 % des articles sont extraits d'organisations humanitaires, 33.3 % des
articles sont issus d'institutions académiques des universités
américaines. Ces articles proviennent tous de sources crédibles
basées sur des rapports universitaires et des événements
de la vie réelle. Le contenu de presse choisi provient de sources
neutres et hautement crédibles.
71
Figure 5
72
La totalité du nombre d'articles dans 60 articles
répartis en trois catégories :
Catégorie
|
Années
|
Nombres d'articles
|
Violence policière contre les
|
- 2014-2018
|
- 9
|
femmes afro-américaines
|
- 2019-2021
|
- 25
|
Le mouvement #sayhername
|
- 2015-2016
|
- 3
|
|
- 2019-2021
|
- 8
|
L'oppression et l'intégration
|
- 2006-2018
|
- 5
|
des femmes afro-américaines
dans la communauté américaine
(Discrimination)
|
- 2019-2021
|
- 10
|
Figure 6
Les articles collectés valideront ou infirmeront les
hypothèses données pour les deux problématiques
posées pour ce mémoire. Les 60 articles collectés seront
analysés un par un en utilisant également d'autres sources des
chapitres précédents pour rendre les résultats
cohérents, objectifs et basés sur des statistiques et des
théories scientifiques. Les résultats finaux seront alors une
somme de tous les articles résumés, les résultats
donneront ensuite une analyse finale plus claire, à lire dans le dernier
chapitre de ce mémoire.
73
Chapitre Deux : Les Femmes Afro-Américaines : Une
Histoire Analytique
3.2.1 L'histoire Tacite Des Femmes Noires Aux
États-Unis
« Quand l'esclavage a pris fin, les hommes noirs ont
souvent utilisé la violence pour dominer les femmes noires, ce qui
était une répétition des stratégies de
contrôle utilisées par les maîtres blancs des esclaves.
»
- Bell Hooks
Comme nous l'avons vu dans les résultats de la
recherche dans ce mémoire, les femmes noires sont historiquement connues
d'être opprimées et fortement stéréotypées
par la communauté masculine noire et la communauté
américaine blanche dans laquelle elles vivent. Comme Gréco
l'explique dans la recherche sur les femmes noires et le regard blanc, «
les femmes noires ont tendance à surveiller la façon dont elles
ont l'air, émottent, parler et se comporter si elles veulent
s'intégrer et mener au travail52 » Elles doivent
appartenir à une certaine image « blanche »
intégrée, elles doivent posséder une certaine apparence,
un certain poids, un salaire et des comportements afin d'être
acceptées dans la société dans laquelle elles vivent. Les
femmes noires, comme hommes noirs, suivent le trope « furieuses » qui
est beaucoup représenté dans la culture populaire et dans les
médias autant de personnages de femme noire sont
considérés comme fougueux, se fâchent très
facilement et « ne doivent pas être gâchés avec elles
». Comme mentionnées également dans les chapitres
précédents, les femmes noires, en général
possèdent ce qu'on appelle un « biais de douleur » où
elles sont considérées comme très tolérantes pour
la douleur et elles sont donc ignorées par les établissements de
soins de santé et sont stéréotypées comme «
physiquement plus fortes » que les femmes blanches. Les femmes noires
aussi, par rapport aux femmes blanches tombent dans ce stéréotype
de « l'adultification des Noirs » 53
Les femmes noires dans le temps après l'esclavage ont
été forcées à posséder des
caractéristiques modestes dans lesquelles Richardson explique comme suit
: » Adhésif de la tempérance, de la propreté de la
personne, des manières polies et de la pureté sexuelle»
Ces
52 GRECO, Julie. « The Impact of the White Gaze at Work |
Cornell Chronicle « . Cornell University, 2021.
https://news.cornell.edu/stories/2021/02/impact-white-gaze-work.
53 CHENG, William. « Black Noise, White Ears: Resilience,
Rap, and the Killing of Jordan Davis « . Current Musicology, no 102 (1
avril 2018).
https://doi.org/10.7916/cm.v0i102.5367.
74
caractéristiques étaient liées à
la religiosité et à participation l'hebdomadaire à
l'église où les femmes noires ont été
forcées dans « la prière d'entreprise qui était une
forme préférée de désobéissance civile»
54 Cette oppression forcée des corps et des voix des femmes
noires a conduit à une rébellion par l'émergence de la
troisième vague de féminisme où les femmes de couleur et
LGBTQ + ont été perçues comme des êtres humains
respectables qui appartiennent à la société blanche qui a
été dirigée par le blanc hétérosexuel et des
individus classés à la classe moyenne.
Même si le féminisme noir a commencé par
le mouvement de la puissance noire, cependant, il est resté silencieux
et non accueilli jusqu'aux années 2000 s avec l'invention de l'Internet
2.0 qui a conduit à la liberté de la création et de la
publication de contenu sans nécessairement avoir un gatekeeper.
Même si l'Internet de 1,0 a eu ses célèbres blogueuses
féministes noires, il n'a pas permis un grand mouvement social qui a
appliqué un changement de la société américaine
jusqu'à ce que l'Internet 2.0 où la pluralité et l'aspect
social de l'Internet ont commencé à devenir plus accessibles pour
les citoyens de la classe moyenne et de la classe ouvrière. Le plus gros
changement dans le mouvement social noir avait commencé en 2013 lorsque
George Zimmerman avait tué l'adolescent noir Trayvon Martin en Floride.
C'est à ce moment-là qu'Alicia Garza a commencé le
mouvement #BlackLivesMatter en tweetant sur le meurtre de George Martin et en
écrivant une lettre d'amour aux Noirs lorsque son amie Patrisse Cullors
a ajouté un commentaire suivi du célèbre Mot-dièse
#BlackLivesMatter. Cependant, même si le mouvement de la vie noire a
été lancé par des femmes, la violence contre les femmes
noires n'était pas vraiment reconnue par les médias.
L'invisibilité des femmes noires, la discrimination à leur
encontre, les stéréotyper et la violation de leurs droits de
l'homme n'avait pas été cessée où avoir
été parlé dedans les médias américains et
dans les communautés noires elles-mêmes. Le féminisme,
lorsqu'il avait commencé, était un mouvement qui se concentrait
uniquement sur les femmes blanches de la classe moyenne à la classe
supérieure, qui ne se battent pour que seuls leurs droits de l'homme
fondamentaux tels que les droits de propriété et les droits des
travaux, puis Betty Friedan a fait un changement, ce changement ne concernait
qu'une race, et une ou deux classes sociales.
Il n'y avait aucune place pour une femme de couleur ou des
femmes et des personnes LGBTQ+ jusqu'à l'émergence de la
troisième vague de féminisme avec la montée
54RICHARDSON, Allissa V. « Dismantling
Respectability: The Rise of New Womanist Communication Models in the Era of
Black Lives Matter » . Undefined, 2019.
/paper/Dismantling-Respectability%3A-The-Rise-of-New-Models-Richardson/e8658e970c8a8b7b467cea1210ab37537db81213.
75
du mouvement des droits LGBTQ+, mais cela ne garantissait pas
non plus la liberté absolue des femmes noires. Dans une étude
« risque d'être tué par la consommation de force
policière aux États-Unis par âge, ethnicité et sexe
» fait en 2019, les chercheurs estiment que les femmes noires sont environ
1,4 fois plus susceptibles d'être tuées par la police que les
femmes blanches. Les chercheurs estiment également que « le risque
de la vie des femmes d'être tué par la police est environ 20 fois
inférieur à celui des hommes. Parmi les femmes et les filles, le
risque des femmes indigènes et des femmes noires sont le plus
élevé ; nous nous attendons entre 2,4 et 5,4 femmes noires et
filles à être tuées par la police sur le parcours de la vie
pour 100 000 aux fréquences actuelles. » 55 Un autre article du New
York Times publié en 2020, montre que « depuis 2015, près de
250 femmes au total ont été tuées par des policiers, dont
48 - environ une cinquième - étaient noirs, selon une base de
données de Washington Post. Dans cette même période, il y a
eu deux cas dans lesquels des officiers ont été accusés
d'homicide involontaire ou d'assassinat dans une fusillade en service d'une
femme noire, a déclaré le professeur Stinson. Un officier a
été acquitté et l'autre cas est toujours en attente. En
comparaison, il y a eu cinq cas depuis 2015 dans lesquels des officiers ont
été accusés d'homicide involontaire ou d'assassinat dans
une fusillade en service d'une femme blanche et trois d'entre elles ont
entraîné une condamnation.56 »
Par conséquent, nous pouvons voir qu'il existe
clairement une inégalité entre les droits que les femmes blanches
détiennent contre ceux des femmes noires comme elles sont fortement
stéréotypées et considérées comme un danger
dans la société que même les policiers pouvaient et
devraient attaquer en cas de besoin, aux yeux de la cour.
L'intersectionnalité qui est un terme d'abord utilisé par
Kimberlé Crenshaw avait éclaté sur la
non-inclusivité du mouvement féministe envers les femmes noires
et les femmes de couleur. Crenshaw différencie les femmes noires de
cette stigmatisation et la ségrégation qui entourent des femmes
noires en déclarant que les femmes noires ont des personnalités
intersectionnelles incluant la race, le sexe, et la classe sociale qui doivent
être incluses dans leurs identités et leurs
représentations, que les femmes noires ont aussi leurs genres qui
doivent être pris en compte tenu de la société lorsque
l'intersectionnalité se rapporte directement à la violence
à l'encontre des femmes noires et doit
55 EDWARDS, Frank, Hedwig LEE, et Michael ESPOSITO. « Risk
of being killed by police use of force in the United States by age,
race-ethnicity, and sex | PNAS « . PNAS, 2019.
https://www.pnas.org/content/116/34/16793.
56 GUPTA, Alisha Haridasani. « Since 2015: 48 Black Women
Killed by the Police. And Only 2 Charges. « The New York Times, 24
septembre 2020, sect. U.S.
https://www.nytimes.com/2020/09/24/us/breonna-taylor-grand-jury-black-women.html.
76
donc être discutée dans la société.
Le féminisme a été un mouvement centré sur les
femmes blanches axées uniquement sur elles et les problèmes des
femmes blanches tout en ignorant l'existence de femmes noires, et des femmes de
couleur, des problèmes entourant toute race à l'exception de leur
propre. Jessica Watters écrit dans son article : « Chapeaux roses
et poings noirs » : « Aux États-Unis », « la femme
» a toujours été assimilée à « la femme
blanche » et à l'appel à mettre « la femme » avant
tout d'autres ont souvent résulté dans les préoccupations
des femmes blanches de la classe moyenne ou de la classe supérieure
priorisée avant tout. » Watters continue de souligner les
différences historiques entre les femmes blanches et les femmes noires,
elle écrit : « Alors que les femmes blanches ont obtenu le droit de
voter en 1920, la plupart des femmes noires étaient incapables de voter
jusqu'à des décennies plus tard. Les femmes blanches gagnent
quatre-vingt-deux cents pour chaque dollar gagné par les hommes blancs,
mais les femmes noires gagnent seulement soixante-cinq cents pour chaque
dollar. De plus, environ soixante-dix deux pour-cent des personnes transgenres
assassinées aux États-Unis sont des femmes de couleur.
Néanmoins, le féminisme moderne ne reconnaît souvent pas
ces disparités, ce qui peut conduire à les altérer ou des
« othering » et à l'exclusion des femmes de couleur. »
Watters parle de la blancheur des marches des femmes, écrit-elle :
« La marche des femmes et la vie noire ont les deux étés
fondés par des femmes qui se sentaient en colère,
désillusionnées et impuissantes contre un système qui
n'applique pas également les droits politiques, sociaux et
économiques de ses membres. Les femmes de tous les horizons se sont
présentées à la marche des femmes dans un acte de
résistance contre cette violence. Pourtant, les femmes de couleur sont
souvent laissées seules sur leurs propres lignes de front. La position
du mouvement féministe blanc et clair - toutes les femmes devraient
être des féministes, mais toutes les féministes ne
soutiennent pas toutes les femmes. Cette position doit changer si l'un des
mouvements est de survivre. »
La violence que les femmes noires sont confrontées
avec, reste cachées dans la communauté noire et dans la
communauté « féministe » blanche qui prétendait
soutenir toutes les femmes et libérer toutes les femmes du patriarcat et
de la violence masculine. Watters explique : « Les femmes noires sont
également confrontées à des risques spécifiques au
genre des rencontres de la police, telles qu'une probabilité accrue de
harcèlement sexuel et d'assaut, ainsi que des problèmes de race
et de sexe. Cependant, même dans le mouvement Black Lives Matter, la
victimisation de ces femmes est moins protestée. Par exemple, bien que
l'histoire de Sandra Bland ait été largement publiée, il y
a tellement d'autres femmes noires inconnues victimes aux mains de la loi sur
les mains de la loi qu'une deuxième campagne sous le nom de #SayHername,
s'est produite en réponse. Le parallèle est clair - bien que les
défis des
77
femmes noires soient exacerbés par la violence de la
police, toutes les femmes partagent une lutte commune pour avoir leurs moyens
de subsistance légitimés dans cette société
patriarcale.
» 57
Un article partagé dans l'organisation de
l'Assemblée de Malala Yousafzai « Les expériences des femmes
noires sont continuellement ignorées ou marginalisées et non
seulement dans les systèmes de justice » la recherche a
déclaré comment les femmes noires souffrent aux États-Unis
en raison de leur identité noire. « Selon Propublica, les femmes
noires aux États-Unis sont de 243 % de plus susceptibles de mourir de
causes liées à la grossesse ou à l'accouchement que les
femmes blanches. La plupart des complications se produisent parce que les
médecins ont tendance à minimiser les cris de douleur des femmes
noires. Étant donné que ces stéréotypes sont
rampants dans les médias, les médecins ne peuvent même pas
voir leurs propres biais. Les femmes noires et les filles sont également
victimes d'une augmentation des taux de misogynie et de la violence sexuelle.
Plus de 18 % des femmes noires aux États-Unis font état
d'être agressées sexuellement dans leur vie - et cela explique
simplement les femmes qui rapportent. Parce que les médias occidentaux
hyper-sexualisent des femmes et des filles noires, les filles noires sont
souvent considérées comme des femmes lorsque nous sommes dans nos
préadolescents. Ce phénomène, appelé «
adultification », aggrave la question du harcèlement sexuel et du
comportement prédateur contre les filles noires. Une seule femme noire
sur 15 signale leurs agressions en raison de leur peur de la police et de ne
pas être cru. Et les femmes noires sont au plus haut risque de tous
groupes de victimes de violences sexuelles perpétrées par les
policiers.58 »
L'histoire des policiers ciblant les femmes noires a
débuté dans les années 1970 aux États-Unis avec les
médias qui parlent de l'émergence de travailleurs du sexe «
noir », un article indique : « Les politiciens de la ville ont
stimulé le récit que les femmes profilées sexuellement
Systématiquement marquées comme noires dans les comptes des
médias constituaient une menace pour l'économie urbaine. Par
exemple, dans une réunion de 1979 avec des centaines de responsables de
la ville et d'hommes d'affaires, Atlanta Mayor Maynard Jackson a
déclaré que « les prostituées » produisent des
effets sur l'économie et le développement urbain. Ne peut pas
être légèrement licencié. Nous devons compter sur le
fait que dans les vingt villes du XXIe
57WATTERS, Jessica. « Pink Hats and Black Fists:
The Role of Women in the Black Lives Matter Movement « . William &
Mary Journal of Race, Gender, and Social Justice 24, no 1 (15 novembre 2017):
199.
https://scholarship.law.wm.edu/wmjowl/vol24/iss1/8.
58 AVEYA, Tivi. « Say Her Name -- Assembly | Malala Fund
« .
Assembly.Malala.org, 2020.
https://assembly.malala.org/stories/say-her-name.
78
siècle à l'échelle nationale, les
autorités de répression de la loi et les politiciens ont
conçu une situation où le privilège du « vivre au
centre-ville » dépend du harcèlement de la police, de
l'arrestation, de la maltraitance, du bannissement et du meurtre des femmes
pauvre, transgenre, sans papiers, latin, asiatique-américain, autochtone
et noir. Ces femmes peuvent ne pas être aussi visibles que les hommes
victimes de la police. Mais dans nos villes surpeuplées et
gentrifiées, nous assistons quotidiennement le mal fait à eux.
Condos de luxe, loyers scandaleux, les « restaurants et magasins les plus
branchés » - et une armée gonflée de la police
richement financée pour protéger cette richesse - sont à
la fois les effacements primordiaux et pervers de la violence de l'État
contre les femmes.59«
3.2.2 Les médias : Désactiver Les Femmes
Noires Avec Des Stéréotypes
Comme nous l'avons vu dans les chapitres
précédents, les personnes noires aux États-Unis ont
toujours été stigmatisées dans la société
américaine. Ces stéréotypes diffèrent tout au long
du temps après l'esclavage, mais restent existants même
jusqu'à ce jour. Les femmes afro-américaines ont tendance
à être invisibles en ce qui concerne les mouvements sociaux, car
elles sont dépouillées de leurs identités de genre et ne
sont considérés que comme noires. Les femmes
afro-américaines n'avaient pas de voix dans les mouvements
féministes, car elles sont stéréotypées comme
masculin et donc, elles ont tendance à être invisibles en ce qui
concerne le féminisme ou les mouvements tels que Black Lives Matter.
Il y a eu une raison pour laquelle les femmes noires n'ont pas
été différenciées des hommes noirs lorsqu'il s'agit
de mouvements sociaux et la raison est que les femmes noires sont
stéréotypées comme masculines. L'étude «
Intersectional Invisibility Revisited: How Group Prototypes Lead to the Erasure
and Exclusion of Black Women» qui a été fait par Stewart M.
Coles et Josh Pasek de l'Université du Michigan a analysé ce
phénomène d'exclusion des femmes noires par les rendre invisibles
dans la communauté, les chercheurs écrivent : «
l'invisibilité intersectionnelle fournit un cadre pour comprendre
comment les femmes noires, qui vivent à l'intersection du racisme et du
sexisme, peuvent être endommagé lorsque leurs expériences
uniques en tant que femmes noires ne sont pas reconnues.» L'étude
constate : « les femmes noires sont considérées comme
beaucoup plus masculines que leurs homologues blanches. Les mots-clés
pour définir à quel point les femmes noires sont similaires aux
autres groupes sont plus « noires » et moins « femmes ». Le
résultat est que les femmes noires sont
59 FISCHER, Anne Gray. « Black Women, Police Violence,
and Gentrification « . Process: A Blog for American History (blog), 17
September 2020.
http://www.processhistory.org/fischer-black-women/.
79
doublement exclues de la catégorie supérieure
des femmes, et leur distinction au sein de la communauté noire est
effacée par une sous différenciation par rapport aux hommes
noirs, d'une manière qui peut avoir une importance sociale et politique.
»
Par conséquent, les femmes noires sont
dépouillées de leur identité de genre en tant que femmes
et ne sont considérées que comme noires, ce qui les relie
uniquement à leur identité raciale sans prendre en compte leur
sexe en tant que femmes. » Les préoccupations des femmes noires
sont abordées au sein des mouvements féministes (Goff et Kahn,
2013 ; Grzanka, 2019), comme le soulignent des hashtags tels que
#SolidarityIsForWhiteWomen (Freelon et al., 2018). De même, la
sous-différenciation entre les femmes noires et les hommes noirs peut
également expliquer pourquoi les mouvements contre le racisme anti-noir
ont souvent été critiqués pour ne pas en faire assez pour
résoudre les problèmes qui affectent les femmes noires - pas
parce que les gens ne considèrent pas nécessairement les femmes
noires comme des noirs, mais parce que les gens pensent aux femmes noires de la
même manière que les hommes noirs. En conséquence, une
approche universelle du racisme anti-noir laisse les préoccupations des
femmes noires négligées. » La société oublie
souvent que les femmes noires sont des femmes qui ont un genre et une
identité sexuelle, qu'elles ont des identités différentes
de celles d'être noires.
La société a tendance à oublier
l'intersectionnalité des femmes noires qui les rend invisibles dans des
mouvements sociaux concernant les femmes ou même dans les mouvements dans
leurs propres communautés. « Les femmes noires sont
confrontées à des taux similaires de disparités raciales
en termes de circulation et d'arrêts de piétons, de fouilles et
d'arrestations. Parmi les enfants noirs, les filles noires sont
confrontées à une discrimination raciale et sexiste parfois
à des taux encore plus élevés que leurs homologues
masculins (Crenshaw, Ocen et Nanda, 2015), et les femmes et les filles noires
sont plus associées à la menace et au danger que les femmes et
les filles blanches (Thiem et al., 2019). Ces réalités
témoignent de la façon dont les femmes noires sont doublement
victimisation: premièrement, par un système juridique
pénal qui leur cause un préjudice disproportionné ; puis
par des mouvements de justice sociale qui, dans leurs foyers sur des axes
identitaires uniques, échouent souvent à aborder pleinement le
premier type de victimisation (Else-Quest & Hyde, 2016a, 2016
b).60 » Les femmes noires sont fortement
60 COLES, Stewart M., et Josh Pasek. « Intersectional
Invisibility Revisited: How Group Prototypes Lead to the Erasure and Exclusion
of Black Women. « Translational Issues in Psychological Science 6, no 4
(décembre 2020): 314?24.
https://doi.org/10.1037/tps0000256.
80
stéréotypées et sont
représentées soit dans le personnage dangereux et masculins, soit
en tant que personnage hétérosexuel hypersexuel, « la
matriarche », le « résolveur de problèmes » ou
la» décideuse ».61
Dans une critique de l'album Lemonade de Beyoncé par
Bell Hooks, une auteure, professeure, féministe et activiste sociale
Américaine, commence la critique par cette phrase : « de
l'esclavage au présent, des corps de femmes noires ont été
achetés et vendus.» Hooks critique de l'album de Beyoncé qui
est considéré comme l'un des albums féministes noirs les
plus puissants, Hooks le regard en tant qu'un album capitaliste qui montre le
corps de la femme noire comme une marchandise, la professeure écrit:
« même si Beyoncé et ses collaborateurs créatifs
utilisent la voix et les paroles puissantes de Malcolm X pour souligner le
manque de respect pour la féminité noire, la simple mise en
valeur de beaux corps noirs ne crée pas une culture juste du
bien-être optimal où les femmes noires peuvent s'épanouir
pleinement et être vraiment respectées. Cette critique qui, selon
les mots d'Hooks, glorifie également un monde de paradoxe et de
contradiction culturels sexués, comme l'écrit Hooks : « ce
n'est que lorsque les femmes noires et toutes les femmes résistent
à la romancer patriarcale de la domination dans les relations qu'un
amour de soi sain peut émerger qui permet à chaque femme noire,
et toutes les femmes, de refuser d'être une victime. En fin de compte,
Limonade glorifie un monde de paradoxes et de contradictions culturelles
genrées. Cela ne résout pas le problème.62
» Cette critique peut non seulement s'appliquer à l'art de
Beyoncé, mais aussi à de nombreux autres artistes qui
représentent et parlent aux femmes. Ces artistes donnent une
représentation féminine, passive d'une femme qui se trouve dans
une relation patriarcale toxique avec un homme patriarche misogyne, cette
misogynie qui est portée par un regard masculin pousse ces artistes
à se voir comme des corps pour satisfaire le regard masculin de l'homme
et le rendre jaloux lorsque d'autres hommes appliquent également leur
regard masculin sur la femme avec laquelle il est en relation.
Ce récit peut être vu avec des artistes tels que
Cardi B, SZA, Kehlani, Rihanna. Ce récit émergeant du personnage
de femme fatale qui se voit beaucoup dans les films d'Hollywood, cette femme
fatale est un personnage fictif d'une femme avec un pouvoir corporel,
c'est-à-dire
61 TERRY, Brittany. « The Power of a
Stereotype: American Depictions of the Black Woman in Film Media « .
Loyola University Chicago, 2018.
https://ecommons.luc.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=4708&context=luc
theses.
62 SONG, Sandra. « Bell Hooks Critiques
Beyoncé's Depictions of Feminism and Race In « Lemonade»
« . PAPER Magazine, 10 mai 2016.
https://www.papermag.com/beyonce-bell-hooks-lemonade-1789047140.html.
81
qu'elle utilise son apparence et son corps pour obtenir ce
qu'elle veut, qui est violente, et l'autre récit de la victime
féminine qui souffre d'une relation patriarcale dominante avec son
partenaire misogyne. Ces deux récits sont préjudiciables aux
jeunes filles noires et aux femmes noires. Les stéréotypes que
représentent les femmes musiciennes noires sont préjudiciables
aux femmes noires, car elles sont dépeintes comme ce
stéréotype incarné par les artistes. Dans les
médias, les femmes noires sont considérées comme
hypersexuelles, matriarcales ou masculines. Ces stéréotypes
peuvent non seulement affecter la façon dont les Blancs et les non-Noirs
perçoivent les femmes noires, mais aussi les enfants noirs et les jeunes
noirs qui grandissent en consommant ces médias fortement
stéréotypés et en ayant ces femmes comme modèles de
rôle qu'elles voudraient grandir à être. L'article «
Ai-je l'air d'avoir une attitude ? Comment les stéréotypes des
femmes noires à la télévision ont un impact négatif
sur les accusées noires à travers le biais implicite des
jurés » publié par Fanta Freeman déclare : « les
personnages et les icônes de la culture populaire sont souvent
conçus sur les stéréotypes raciaux négatifs de
Mammy - la figure de la mère asexuée, heureuse, obèse et
noire; Jézabel - l'impudente, intrigante, excessivement sexuelle ; et;
Saphir - l'émasculateur grossière, bruyante et autoritaire
(Balaji 2010, 2009 ; Fischoff et al. 1999). Ces caricatures historiques se sont
transformées en distorsions contemporaines : la reine du
bien-être, qui est sexuelle et dépeint une promiscuité et
complote pour l'argent ; et la « gold-digger » qui planifie et
exploite la générosité des hommes (ibid.).
Indépendamment des possibilités de représentation
diversifiée dans les médias, les études indiquent que les
femmes dans les vidéos d'artistes masculins, en particulier les
vidéos de hip-hop ou de rap, sont souvent dépeintes de
manière défavorable ; généralement, plusieurs
femmes sont montrées dans des poses provocantes et des vêtements
révélateurs et rivalisent pour attirer l'attention de l'artiste
masculin ou des artistes et de leur entourage (Balaji 2010, 2009; Hall et Smith
2012; Collins 2006). Les recherches de Ward sur l'analyse du contenu de 2003
suggèrent que les longs métrages d'artistes féminines
présentent de la même manière les femmes dans des
rôles subordonnés ou hyper sexualisés par rapport aux
vidéos d'artistes masculins.63 »
Un autre article déclare : « Si la
masculinité psychologique des hommes noirs était, sans aucun
doute, rétablie et que leurs images étaient
améliorées, les femmes noires restaient
représentées sous un jour négatif. La plupart des
historiographies d'auteurs noirs ont traité les
stéréotypes
63 Freeman, Fanta. « Do I Look Like I Have An Attitude? How
Stereotypes Of Black Women On Television Adversely Impact Black Female
Defendants Through The Implicit Bias Of Jurors » 11 (13 juin 2019): 54.
82
comme « non-sexistes » et, par conséquent, la
vitalité persistante des mythes et stéréotypes racistes
sur les femmes noires ne s'est pas dissipée.64« Ces
stéréotypes nuisent à la perception des femmes noires et
de leur intersectionnalité et les rendent donc invisibles lorsqu'il
s'agit de mouvements sociaux, en particulier ceux qui défendent leurs
droits. » Des recherches récentes ont montré que les Blancs
sont susceptibles de détenir ces stéréotypes, en
particulier en ce qui concerne les questions de criminalité et de
bien-être. Comme les décisions politiques et législatives
sont toujours contrôlées par des hommes blancs, ces
préjugés négatifs sont souvent exprimés à
travers l'élaboration de politiques. Il y a une tendance évidente
dans cette société à discriminer et à refuser
l'accès aux institutions sociales aux Afro-américains (Jewell,
1993). Une étude de 1997 menée par Peffley et al. A
indiqué que les Blancs qui ont des stéréotypes
négatifs sur les Afro-américains les jugent plus durement que les
autres Blancs lorsqu'ils prennent des décisions hypothétiques sur
les crimes violents et les prestations sociales.65« Les femmes
noires à travers ces stéréotypes sont oubliées dans
des mouvements comme le féminisme et #BlackLivesMatter et elles doivent
donc inventer des mouvements les concernant comme le féminisme noir et
le mouvement #SayHerName.
Aimatu Fatty explique dans son article : « Black Lives
Matter ou Black Men Matter : Gender and the Movement for Freedom » :
« Bien que l'institution de l'esclavage ait pris fin, les
stéréotypes ont persisté. Confrontées non seulement
à la discrimination raciale, mais aussi à la discrimination
fondée sur le sexe, les femmes noires sont constamment contraintes
d'être la « super-femme ». Bien que cela puisse sembler, une
attribution positive, la perpétuation de ce mythe contribue à
l'état d'esprit néfaste selon lequel les femmes noires ont une
tolérance de douleur plus élevée. Considérée
uniquement comme forte et sacrifiant, par opposition à vulnérable
et émotionnelle, elle crée une société où
les femmes noires sont non seulement victimes de brutalités
policières, d'abus sexuels, de racisme systématique et de
discrimination sexuelle, mais même du secteur de la santé. Alors
que les médecins profitent finalement de cette histoire pour leur
refuser des soins adéquats, les disparités entre l'état de
santé général et les décès liés
à la grossesse entre les femmes noires et blanches sont
extrêmement, mais inutilement élevées. Lorsque les femmes
noires accouchent, elles sont 3 à 4 fois plus susceptibles de mourir que
les femmes blanches. Lorsqu'une femme noire est payée, elle ne
64 OKORO, Olihe N, Lisa A Hillman, et Alina
Cernasev. « « We Get Double Slammed!»: Healthcare Experiences of
Perceived Discrimination among Low-Income African-American Women « .
Women's Health 16 (1 janvier 2020): 1745506520953348.
https://doi.org/10.1177/1745506520953348.
65 GREEN, Laura. Stereotypes: Negative racial
stereotypes and their effect on attitudes toward African Americans.
Perspectives on Multiculturalism and Cultural Identity, 1998, vol. 11,
no 1.
83
reçoit que 63 cents par rapport au dollar de chaque
homme non-blanc. Lorsque les femmes noires sont victimes d'agression sexuelle,
seulement 1 sur 15 le signalera. Pourtant, malgré ces statistiques, les
problèmes des femmes noires restent encore ignorés, même au
sein du mouvement lui-même. Bien que les femmes noires soient fortes,
pour beaucoup d'entre elles, ce trait n'a pas été choisi
volontairement. Au lieu de cela, il leur a été imposé
comme mode de protection. S'il s'agit vraiment d'un mouvement pour la vie des
Noirs, il est important de ne pas perpétuer davantage la discrimination
à laquelle les femmes noires sont confrontées en les
ignorant.66 »
3.2.3 Une Analyse Sur La Violence Policière Contre
Les Femmes Afro-Américaines
Dans un article « une brève histoire des femmes
noires et de la violence policière » du magazine The Conversation
qui a été publié après le meurtre de Breonna Taylor
en 2020, l'auteure Keisha N. Blain qui est professeur d'histoire à
l'Université de Pittsburgh, écrit sur les célèbres
femmes noires qui ont été attaquées par la police
américaine. La chercheuse écrite : « L'histoire de Breonna
Taylor rappelle d'innombrables autres victimes et reflète un
schéma de longue date : pendant des décennies, les femmes noires
ont été la cible de violences et de brutalités
policières. Et pendant des décennies, leurs histoires ont
été mises de côté dans les discussions publiques sur
le maintien de l'ordre. De nombreux universitaires invoquent la misogynie pour
expliquer la marginalisation continue des femmes noires dans les discours
traditionnels sur la violence policière. Comme l'explique Andrea
Ritchie, l'un des auteurs du rapport révolutionnaire #SayHerName «
Les expériences des femmes en matière de maintien de l'ordre, de
criminalisation et de résistance [sont] devenues indignes d'être
étudiées ou mentionnées dans l'histoire, en particulier
lorsque celles qui écrivent nos histoires sont aussi des hommes. »
Comme l'histoire de Rosa Parks est très connue pour s'opposer à
une personne blanche et parler de ses droits humains fondamentaux, de
nombreuses femmes noires n'ont pas réussies à le faire, ou quand
elles l'ont fait, elles ont été confrontées à la
violence et à la discrimination. La chercheuse écrit sur Fannie
Lou Hamer qui est née à Ruleville, Mississippi, en 1917, et
était un métayer qui a rejoint le mouvement des droits civiques
au début des années 1960. » Après avoir appris
qu'elle avait le droit de vote en vertu de la Constitution
américaine,
66 FATTY, Aimatu. « Black Lives Matter or Black Men Matter:
Gender and the Movement for Freedom « . Underground Railroad Education
Center (blog), 6 août 2020.
https://undergroundrailroadhistory.org/black-lives-matter-or-black-men-matter-gender-and-the-movement-for-freedom/.
https://undergroundrailroadhistory.org/black-lives-matter-or-black-men-matter-gender-and-the-movement-for-freedom/
84
Hamer est devenue active au sein du Student Nonviolent
Coordinating Committee, une organisation interraciale de défense des
droits civiques. L'organisation a travaillé au niveau local pour aider
les résidents noirs du Mississippi à s'inscrire pour voter
à un moment où seulement 5 % des 450 000 résidents noirs
de l'État étaient enregistrés. En 1963, Hamer et un groupe
d'autres militants rentraient chez eux après avoir assisté
à un atelier d'électeurs à Charleston, en Caroline du Sud.
Elles se sont arrêtées dans un restaurant à Winona,
Mississippi, pour manger un morceau. Les restaurateurs ont clairement
indiqué que les Noirs n'étaient pas les bienvenus. Hamer est
retournée dans le bus, mais elle est réapparue lorsqu'elle a
remarqué que des agents poussaient ses amis dans des voitures de police.
Un officier a immédiatement saisi Hamer et a commencé à
lui donner des coups de pied. Plus tard, au poste de police, des officiers
blancs ont continué à battre Hamer. Comme elle l'a rappelé
plus tard, « ils m'ont battu jusqu'à ce que mon corps soit dur,
jusqu'à ce que je ne puisse plus plier les doigts ou me lever quand ils
me l'ont dit. C'est ainsi que j'ai eu ce caillot de sang dans mon oeil gauche -
la vue est presque partie maintenant. Et mon rein a été
blessé par les coups qu'ils m'ont donnés dans le
dos.67 »
Dans un autre article du Washington Post, les auteurs
écrivent : « Les femmes noires sont également victimes de la
violence policière» Ce qui explique pourquoi Breonna Taylor n'est
pas la seule femme noire à avoir été brutalement
tuée par la police, l'article déclare: « Le mouvement contre
la brutalité policière sexiste a une histoire beaucoup plus
longue, pourtant et un premier effort critique démontre pourquoi nous ne
pouvons pas perdre de vue la menace particulière de violence
policière contre les femmes noires. Il y a près d'un
siècle, la brutalité policière racialisé à
Washington, DC, augmentait. Il comprenait la fusillade de 40 hommes noirs entre
la fin des années 1920 et 1930, ainsi que des officiers blancs
soumettant au moins 29 femmes et filles noires, âgées de 15
à 68 ans, au harcèlement, aux abus et à la violence
physique. » L'article déclare que ces officiers ont harcelé
des femmes et des adolescentes atteintes de maladies mentales qui sont
restées réduites au silence et subordonnées par cette
violence patriarcale menée par les Blancs. « Dans plusieurs cas,
les mêmes policiers qui ont attaqué des hommes noirs ont fait
irruption dans les maisons des femmes noires, les ont surveillées dans
la rue, leur ont donné des coups-de-poing au visage, leur ont
assommé les dents et leur ont lancé des épithètes
raciales. Pour donner un exemple, en 1936, les soeurs Martha et Ruth Lloyd,
étudiantes à Dunbar High School, sortaient d'un bus au coin du
67 BLAIN, Keisha N. « A Short History of Black Women and
Police Violence « . The Conversation, 2020.
http://theconversation.com/a-short-history-of-black-women-and-police-violence-139937.
85
Tennessee Avenue et 14th Street NE. Les soeurs ont
remarqué qu'une émeute se déroulait dans la rue et ont
tenté d'échapper à la violence. Mais l'agent John Sirola,
habillé en civil, a attrapé Martha Lloyd et l'a clouée au
sol. Les deux soeurs ont été arrêtées et dans la
voiture, Sirola a battu Martha Lloyd avec son blackjack parce qu'elle l'avait
`sassé'. Les agents de police blancs ont instinctivement associé
les femmes noires à la criminalité, les arrêtant à
des taux beaucoup plus élevés que les femmes blanches pour
conduite désordonnée, intoxication, séduction de la
prostitution et pendant la prohibition, contrebande. » Cette violence
s'est poursuivie tout au long de la grande dépression qui a conduit la
communauté afro-américaine dans une plus grande pauvreté.
» La crise économique a également menacé la
domination des hommes blancs, et certains policiers blancs semblaient
apprécier l'occasion d'affirmer la domination raciale et sexuelle sur
les femmes noires. Faire irruption dans la maison d'une femme noire alors
qu'elle était seule et endormie, passer une arme sur son ventre et la
battre était une démonstration de puissance. En raison
d'hypothèses sexistes, il s'agissait d'un exercice de pouvoir non
seulement sur les femmes noires elles-mêmes, mais sur les hommes de leur
vie qui ne pouvaient pas les protéger. Même avec le service de
police du Washington contenant de plus en plus des policiers noirs, cela
n'empêchait pas les policiers blancs d'associer les femmes noires
à la criminalité, « En 2017, les femmes noires
étaient deux fois plus susceptibles de purger une peine de prison que
les femmes blanches, selon le projet de détermination de la peine. Le
temps passé dans les prisons présente un risque pour les femmes
noires : en 2015, un soldat de l'État a arrêté Sandra Bland
pour ne pas avoir signalé un changement de voie, et trois jours plus
tard, elle était morte dans sa cellule de prison. Et les cas de viol et
d'agression sexuelle par la police sont un problème permanent.
Même aujourd'hui, l'ACLU rapporte que dans 35 États, les agents de
police peuvent utiliser le consentement comme moyen de défense contre
l'agression sexuelle des personnes arrêtées pendant leur
détention.68 »
Dans un article du Black Women's Blueprint intitulé
« Invisible Betrayal : police Violence and the Rape of Black Women in the
United States », la recherche présente des analyses et des
statistiques sur le viol policier et la violence contre les femmes noires qui
sont restées silencieuses. La recherche montre : « Le viol aux
États-Unis est une crise systémique, même si 60 à 80
% des viols ne sont pas signalés selon une enquête du
ministère américain de la Justice. De plus, lorsque les victimes
signalent, ces incidents sont systématiquement
sous-dénombrés d'au moins un million cas par les services de
police. Comme l'ont souligné les
68 MURPHY, Mary-Elizabeth. « Black women
are the victims of police violence, too.» Washington Post, 2020, July
24.:
https://www.washingtonpost.com/outlook/2020/07/24/police-violence-happens-against-women-too/
86
universitaires et les défenseurs, le viol et les
agressions sexuelles sont des pratiques systémiques qui perdurent en
raison de l'acceptation généralisée de la misogynie et de
la violence contre les femmes dans lesquelles nous vivons et les fonctionnaires
de l'État agissent. L'inconduite sexuelle de la part d'agents de police
ou d'agents publics est la deuxième forme la plus répandue de
délits policiers, comme l'indique un rapport annuel de 2010
réalisé par l'Institut CATO. Les agents ont tendance à
dresser le profil des victimes dont la crédibilité sera
vraisemblablement mise en doute, et les victimes de crimes policiers sont,
naturellement, réticentes à signaler le crime à leurs
coupables, la police. Pour les femmes noires aux États-Unis en
particulier, pour tenir pleinement compte de la manière dont leurs
expériences d'agression sexuelle, ou de viol plus
précisément, constituent un acte de torture, il faut comprendre
le contexte historique et l'héritage institutionnel de l'esclavage et le
fardeau contemporain imposé aux victimes des agressions sexuelles
policières. » Considérées comme les femmes noires ont
été constamment réduites au silence dans la
communauté, ce qui les oblige à être invisibles et à
ne pas se reconnaître comme des personnes dont il faut parler, les femmes
noires n'ont pas seulement à faire face à cette
invisibilité forcée de la société, mais sont
également constamment confrontées avec viol et violence. »
Les femmes noires aux États-Unis sont confrontées à une
forme particulière de torture basée sur le viol qui a ses
origines dans l'esclavage américain et les appareils d'État qui
évoluent pour protéger les intérêts des
élites économiques, des hommes blancs et des fonctionnaires. En
tant que femmes, les femmes noires ont été victimes de violations
sexo-spécifiques tels que le viol, les grossesses forcées et
d'autres violations fondées sur le sexe. En tant que Noirs, elles ont
été soumises à l'esclavage des biens, comme c'était
le cas pour les hommes et les enfants noirs, et ont donc été
réduites à être considérées, traitées
et consommées comme des esclaves et des biens et non comme des
êtres humains. En tant que corps pour produire d'autres corps
réduits en esclavage, en tant que chair pour satisfaire les
désirs de leur maître, en tant qu'esclaves à travailler
selon les besoins, et en tant que propriété à vendre
à volonté, les femmes noires ont été jugées
incapables d'être violées. Même si l'esclavage a pris fin,
mais la stigmatisation envers les femmes noires qui viennent de cette histoire
de l'esclavage se poursuit alors que la discrimination à l'égard
des noirs et surtout des femmes noires continue « On pensait que les
femmes noires, non seulement, n'avaient pas la capacité de prendre des
décisions moralement rationnelles, mais qu'elles devaient porter le
blâme pour leurs propres abus. Cette logique raciste implique en outre
que cette capacité déficiente et cette qualité animale
fonctionnent pour attirer leurs auteurs, ce qui signifie que les femmes noires
recherchent leur propre viol et leur exploitation sexuelle, et ne peuvent donc
pas être violées parce qu'elles le voulaient - c'est dans leur
nature. De plus, les
87
femmes noires ne pouvaient pas être violées parce
qu'elles n'étaient pas légalement des personnes, mais
plutôt des biens. » Les prisonnières noires
représentent la moitié de la population américaine des
femmes noires, « La Women's Prison Association (WPA) cite que 93 femmes
blanches sur 100 000 ont été incarcérées en 2008,
tandis que le nombre de femmes noires est de 349 sur 100 000. Bien que la
population noire représente 13 % de la population totale des
États-Unis, ce qui signifie qu'environ la moitié des femmes
noires représentent 6,5 %, les femmes noires représentent 32,6 %
de la population carcérale féminine. »
Pour donner un exemple de la façon dont les femmes
noires sont stigmatisées et fortement stéréotypées
dans la société, l'article donne un exemple d'un « policier
blanc du nom de Daniel Ken Holtzclaw à Oklahoma City a été
accusé en août 2014 d'agression sexuelle, de viol, de traque, de
caresses et s'exposer à au moins huit femmes noires, âgées
de 34 à 58 ans, lors de contrôles routiers en service. Selon les
rapports, Holtzclaw a ciblé ces femmes parce qu'il les a
profilées comme des toxicomanes, des prostituées et des
travailleuses du sexe, des femmes dont la crédibilité sera remise
en question. Étant donné que toutes ces femmes sont noires et
qu'au moins une n'est en fait pas une travailleuse du sexe ou une consommatrice
de drogue, et qu'aucune ne correspond au profil d'âge typique, Holtzclaw
n'a profilé ces femmes précisément en raison de leur
identité féminine noire. Malgré l'aveu des
enquêteurs qu'il pourrait y avoir plus de victimes, Holtzclaw a
été libéré contre une caution de seulement 500 000
$ après avoir reçu une caution initiale de 5 0000 000 $. »
Cet incident montre à quel point les médias et le tribunal
accorde peu d'attention aux femmes noires et comment les policiers blancs
peuvent s'en tirer avec des accusations que les hommes noirs ou les femmes
noires ne peuvent pas. Même en ce qui concerne les policiers violant des
femmes noires, les statistiques montrent que malgré le fait que 22 % des
femmes noires et 50 % des femmes noires racialement mixtes subissent des viols
en plus grande quantité que les femmes blanches, l'héritage de
longue date et la dévalorisation continue des femmes noires en tant que
victimes légitimes de viol et d'agression aggravent
généralement la victimisation continue des femmes noires et la
probabilité d'obtenir une condamnation contre un policier, pas
moins.69 »
Ce qui nous amènerait à s'intéresser aux
jeunes femmes noires et à la manière dont elles sont
affectées par la brutalité policière, l'article de revue
« Genre, race et police urbaine : l'expérience des jeunes
afro-américains » de Rod K. Brunson et Jody Miller explique :
« Les universitaires féministes suggèrent que les jeunes
femmes noires sont loin d'être à l'abri
69 Invisible Betrayal: Police Violence and
the Rape of Black Women in the United
States. VAWnet.org website,
2014.:
https://vawnet.org/material/invisible-betrayal-police-violence-and-rape-black-women-united-states
88
des expériences négatives avec le système
judiciaire. Les filles sont plus susceptibles que les garçons de subir
des interventions de la justice juvénile pour des infractions
relativement, mineures (MacDonald et Chesney-Lind 2001), et les femmes et les
filles afro-américaines reçoivent un traitement plus punitif que
leurs homologues blancs (Bush-Baskette 1998 ; Miller 1999 ; Visher 1983). De
plus, les recherches suggèrent que les femmes noires victimes de crimes
sont moins susceptibles que les femmes blanches de recevoir une assistance
policière (Robinson et Chandek 2000). Les femmes et les filles
afro-américaines reçoivent un traitement plus punitif au sein du
système judiciaire que leurs homologues blancs. Par exemple, la «
guerre contre la drogue » contemporaine a conduit à des niveaux
d'incarcération sans précédent chez les femmes noires
(Bush-Baskette 1998). Les recherches sur le jugement des filles
délinquantes suggèrent que les Afro-Américains sont
placés en détention de manière disproportionnée,
tandis que les Blancs sont plus susceptibles d'être suivis dans des
programmes axés sur le traitement (Bartollas 1993 ; Miller 1999).
L'étude révolutionnaire de Visher (1983) a été la
première à démontrer comment le sexe et la race se
croisent pour façonner les interactions entre la police et les citoyens.
On a longtemps supposé que la police traite les femmes de manière
« chevaleresque », accordant un traitement préférentiel
dans les décisions d'arrestation. Visher (1983, 5) a contesté
cette hypothèse, suggérant plutôt que « la chevalerie
existe. Pour les femmes qui affichent des comportements et des
caractéristiques de genre appropriés ». S'appuyant sur des
données sur les rencontres entre la police et les citoyens, elle a
constaté que les femmes plus âgées, blanches et
respectueuses étaient plus indulgentes que les autres femmes. Les femmes
plus jeunes ont reçu un traitement plus sévère et les
femmes afro-américaines étaient beaucoup plus susceptibles
d'être arrêtées que les femmes ou les hommes blancs. En
fait, elles ont été arrêtées à des taux
comparables à ceux des hommes afro-américains. » La
méthode de l'étude n'a permis d'entretenir que 35 femmes vivant
à St. Louis, Missouri. Je pense que les résultats de la recherche
ne peuvent pas être très précis et
généralisés, car ils sont basés sur des
expériences personnelles de ces 35 femmes qui ont souffert de la
brutalité policière dans leur quartier ce qui pourraient manquer
d'objectivité pour être généralisées sur
toutes les femmes noires aux États-Unis. Cependant, l'étude
conclut : « la police est plus susceptible d'arrêter les jeunes
femmes afro-américaines que les femmes blanches (Visher, 1983), mais peu
de recherches ont examinées d'autres aspects discrétionnaires de
la police pour les jeunes femmes. Les récits des filles ressemblaient le
plus à ceux des garçons lorsqu'elles étaient en compagnie
des jeunes hommes et donc entachés de la suspicion exercée sur
les jeunes hommes. En outre, des filles qui ont déclaré avoir
participé à une grave délinquance ont
déclaré avoir été interpellées par la
police. Ironiquement,
89
cependant, elles étaient généralement
arrêtées pour des violations du couvre-feu ou de
l'absentéisme plutôt que pour leur implication dans une infraction
pénale. Les jeunes femmes ont souvent décrit avoir
été arrêtées la nuit. De plus, de nombreuses jeunes
femmes se sont déclarés particulièrement
préoccupés par le manque de réactivité de la police
envers les victimes d'actes criminels dans leurs communautés. Elles ont
fait preuve d'un profond pessimisme quant aux efforts de la police pour
protéger les membres de la communauté, en particulier les femmes,
contre la criminalité. 70» Ces résultats peuvent
être liés à l'invisibilité des femmes noires dans la
société américaine ou dans les médias
américains. Le silence des femmes noires qui s'est transformé en
invisibilité s'aggrave même avec la montée des
médias sociaux.
Un article dans le magazine dame, un magazine
indépendant, « les Femmes Noires Sont tuées par La Police,
Aussi » écrit par Kirsten West Savali, une écrivaine et
critique culturelle. Savali écrit : « Selon le Dr Treva B. Lindsey,
professeur adjoint d'études sur les femmes, le genre et la
sexualité à l'Université de l'État de l'Ohio, ce
genre de récit exclusif au genre n'est que trop courant. » Les
récits dominants autour de la violence des Noirs et de la violence
raciale contre les Noirs tournent autour des hommes et des garçons
noirs, a déclaré le Dr Lindsey. » Historiquement et
aujourd'hui, alors que de nombreuses personnes oeuvrent pour la justice raciale
autour de la question de la violence raciale, la victime présumée
est un homme noir. Du lynchage à la brutalité policière,
la victime présumée est un homme noir. Par conséquent, les
femmes et les filles noires sont considérées comme des victimes
exceptionnelles plutôt que comme des victimes perpétuelles de la
violence raciale anti-noire. Nos récits sur la violence raciale,
malheureusement, n'ont pas encore évolué pour devenir des
récits qui tiennent compte du genre. Victime noire = homme
noir.71 »
Ces actions répétées de rejet de la
douleur des femmes noires, provoquent un paradoxe dans le mouvement Black Lives
Matter, car il devient plus orienté vers le mouvement « Black Male
Lives Matter » alors qu'il devrait inclure toutes les vies noires
cependant, il semble être fortement concentré sur les hommes noirs
hétérosexuels. La liste des femmes noires continue d'être
réduite au silence avant le meurtre de Breonna Taylor en 2020, un
article du magazine Bitch Media qui est un magazine trimestriel
indépendant publié à Portland, Oregon. Son slogan est
« une réponse féministe à la culture pop. Se souvenir
des femmes
70 BRUNSON, Rod K., et Jody Miller. « Gender, Race, and
Urban Policing: The Experience of African American Youths « . Gender and
Society 20, no 4 (2006): 531?52.
https://www.jstor.org/stable/27640908.
71SAVALI, Kristen West. « Black Women Are Killed by Police, Too
« . Dame Magazine, 18 août 2014.
https://www.damemagazine.com/2014/08/18/black-women-are-killed-police-too/.
90
noires tuées par la police « de Victoria Law, une
écrivaine indépendante qui écrit fréquemment sur le
genre, l'incarcération et la résistance et est également
l'auteur de Résistance Behind Bars : The Struggles of Incarcerated
Women. Law parle de femmes qui ont été tuées ou
harcelées par la police, mais qui n'en ont pas parlé,
écrit-elle : « Aiyanna Jones, sept
ans. Eleanor Bumpurs, 66 ans. Pearlie Golden, 93 ans. Yvette
Smith, 47 ans. Kathryn Johnston, 92 ans. Qu'est-ce que ces femmes ont en
commun? Tous ont été tués par la police. Tous
étaient des femmes noires. Alors que nous dirigeons notre outrage (et
à juste titre) sur les policiers qui ont tué ces hommes, les
services de police qui ont créé une culture dans laquelle vivent
les Noirs sont considérés comme inutiles, et les structures de
pouvoir qui permettent à ces meurtres de se poursuivre, n'oublions pas
les autres personnes touchées par la violence policière : les
femmes et les personnes transgenre de couleur. » Law raconte comment des
personnes noires et des femmes noires homosexuelles ont été
arrêtées par la police à New York dans ce qu'on appelle un
« Stop And Search System », c'est un système où la
police arrête et fouille les personnes en fonction de leur apparence et
prétend d'être « Un daltonien », cependant, l'article
montre le contraire. Le genre n'est pas une discussion distincte du profilage
et du maintien de l'ordre, a déclaré Andrea Ritchie, directrice
de Streetwise and Safe, lors d'un panel sur le maintien de l'ordre et le genre
en mai. Streetwise and Safe est une organisation de la ville de New York qui
travaille avec des jeunes queer de couleur qui subissent la criminalisation.
Ritchie travaille fréquemment avec des personnes qui ont
été arrêtées dans le cadre du tristement
célèbre système Stop and Frisk du département de
police de New York, une politique qui permet à la police d'arrêter
et de fouiller toute personne qu'elle juge suspecte. Bien que la pratique soit
prétendument daltonienne, la police cible massivement les jeunes de
couleur, en particulier les hommes noir et brun. Mais Ritchie entend
fréquemment des histoires de violence policière de la part de
personnes qui ne correspondent pas à notre perception de qui est victime
de la brutalité policière, comme les femmes et les personnes
transgenre de couleur. Elle a raconté qu'une jeune femme a
été arrêtée par la police, qui lui a ordonné
de sortir sa fille nouveau-née de la poussette et de la placer sur le
trottoir sale pendant que la police fouille la poussette. La police n'a rien
trouvé d'illégal dans la poussette. Dans un autre cas, lors d'un
arrêt et d'une fouille, un policier a fouillé le
téléphone d'une jeune femme, copié son numéro et a
commencé à lui envoyer du SMS qui est devenu de plus en plus
menaçants et violents. Dans un autre cas encore, quatre jeunes femmes -
âgées de huit, neuf, treize et seize ans - ont été
arrêtées. Aucun d'entre eux n'avait rien d'illégal, mais la
police les a emmenés dans l'enceinte où elles étaient
détenues jusqu'à ce dont leur mère arrive pour les
chercher. Mais même à l'intérieur ou à
l'extérieur de leur domicile, les femmes de
91
couleur ne sont pas à l'abri de la violence
policière. Deux incidents, cet été, montrent des moments
où la police a agressé des femmes à l'intérieur ou
à l'extérieur de leur domicile. Moins de deux semaines
après avoir été critiqués pour avoir tué
Eric Garner à l'aide d'un étranglement illégal, la police
de New York a placé une femme enceinte de sept mois dans un
étranglement avant de l'arrêter. Son crime ? Griller devant sa
propre maison.
Une semaine plus tard, la police de New York -
répondant à un appel sans rapport avec le 911 - a tiré une
femme de son appartement et l'a laissée torse-nu dans le couloir pendant
plusieurs minutes. Peu de temps après minuit le 16 mai 2010, Aiyanna
Jones, sept ans, dormait chez sa grand-mère lorsqu'elle a
été abattue par la police qui a fait une descente dans le mauvais
appartement. À l'occasion du deuxième anniversaire de la mort
d'Aiyanna, la police a pénétré de force dans la nouvelle
maison de sa famille, les réprimandant verbalement et les agressant
physiquement. Selon les membres de leur famille, ce n'est pas la
première fois qu'ils sont harcelés par la police depuis le
meurtre d'Aiyanna. La maison n'était pas non plus un refuge contre la
violence policière pour Kathryn Johnston, 92 ans. Johnston était
à l'intérieur de sa maison à Atlanta, en Géorgie,
lorsque la police a enfoncé sa porte lors d'un raid de drogue. Johnston
a tiré un seul coup sur les intrus, ne touchant aucun d'eux. En
réponse, la police a tiré 39 coups de feu, la tuant. Ne trouvant
pas de drogue chez elle, ils ont planté trois sacs de marijuana, qu'ils
ont admise plus tard lors du procès. La violence policière - en
particulier contre les personnes de couleur - n'est pas seulement un
problème à Ferguson, à Detroit ou à New York. La
violence policière, en particulier contre les personnes de couleur, est
systémique. Mais les femmes qui ont été brutalisées
ou tuées ne sont jamais aussi connues ; leurs noms restent très
rarement dans la mémoire publique et ne gagnent jamais la même
traction qu'Éric Garner ou Michel Brown.72 »
Un autre article publié au Othering & Belonging
Institute de l'UC Berkeley déclare : « À Berkeley, la police
a tuée des femmes noires comme Anita Gay (2008) et Kayla Moore
(2013).73 »
Dans un autre article publié dans URGE, une
organisation à but non lucratif pour les droits reproductifs et la
justice aux États-Unis basée à Washington, DC, l'article
« police Violence Against Women, Girls, Queer People Of Color»
explique comment les femmes et les enfants
72 LAW, Victoria. « Remembering the Black Women Killed By
Police « . Bitch Media, 2014.
https://www.bitchmedia.org/post/gender-and-race-and-police-violence-women-ferguson-michael-brown.
73 SHABAZZ, Rasheed. « The Black Record: Why We Don't Know
How Often Police Kill « . Othering & Belonging Institute, 20 octobre
2014.
https://belonging.berkeley.edu/black-record-why-we-dont-know-how-often-police-kill.
92
queer sont oubliés dans les médias et dans le
mouvement Black Lives Matter qui est devenu un mouvement concernant uniquement
les hommes hétérosexuels noirs, l'article partage une liste de
personnes noires queer qui ont été tuées par la police,
l'article déclare: « Les femmes meurent et ne sont pas à
l'abri des brutalités policières qui se déroulent dans
tout le pays. Il y a à peine deux semaines, Tanisha Anderson, 37 ans,
est décédée après que la police l'a eu
claquée sur le trottoir devant son domicile. Le Huffington Post a
couvert les liens entre RJ et Ferguson et énuméré les noms
de Yvette Smith à Bastrop, Texas; Eleanor Bumpurs dans le Bronx; Aiyana
Stanley-Jones, sept ans, à Detroit; Tarika Wilson à Lima,
OH» ; toutes les femmes qui ont été tuées par la
police.74 » L'article mène ensuite à une liste de
noms de femmes qui ont été tuées et brutalisées par
la police, cette liste est publiée dans un magazine contemporain
intitulé « Rôle Reboot» et est rédigée par
Khadija Costley White, professeure adjointe au Département du
journalisme et études médiatiques à l'Université
Rutgers au Nouveau-Brunswick, la liste75 contient huit noms de
femmes noires qui ont été tuées par la police, comment
cela s'est passé ajoute avec la date de l'incident. Pour résumer
l'article, voir la liste de tous les noms des victimes et les dates de leurs
meurtres dans le tableau des figures, figure 1. Cette figure comprend des noms
des 9 femmes tuées par la police avec leurs âges, la date de leurs
meurtres, leur état où elles vivaient et la raison pour laquelle
la police les avait tués.
« Le Malcolm X Grassroots Movement, une organisation
à but non-lucratif dont la mission est de défendre les droits
humains des Noirs, a constaté que toutes les 40 heures, un homme, une
femme ou un enfant noir est tué par la police, les gardes de
sécurité ou la loi autoproclamée. Exécuteurs.
» Par conséquent, ajoutés à cette liste, nous pouvons
trouver de nombreuses autres femmes noires qui ont été
tuées par la police aux États-Unis, certains de ces noms sont :
« Pearlie Smith, 93 ans, qui a été mortellement abattue
à son domicile. Ou Kathryn Johnson, 92 ans, qui a été
tuée par un policier à Atlanta. Ou Gabriella Nevarez, 22 ans, qui
a été tuée par un policier de Sacramento. Ou Eleanor
Bumpurs, 66 ans, qui a été tuée par un policier dans le
Bronx. Cette invisibilité de dépeindre les femmes noires qui sont
tuées et agressées par la police a créé une lacune
dans l'analyse et l'étude du nombre de femmes qui ont été
tuées par la police parce qu'elles sont pour la plupart non dites.
»
74 URGE Unite For Reproductivity and Gender Equity. « Police
Violence Against Women, Girls, Queer People of Color | URGE « , 5
décembre 2014.
https://urge.org/police-violence-against-women-girls-queer-people-of-color/.
75 WHITE, Khadijah Costley. « Black And Unarmed: Women And
Girls Without Weapons Killed By Law Enforcement « . Role Reboot (blog), 12
août 2014.
./culture-and-politics/details/2014-08-black-unarmed-women-girls-without-weapons-killed-law-enforcement/.
93
La violence policière est souvent qualifiée
d'homme, comme l'explique le Dr Treva B.Lindsey de l'Ohio State University. Les
récits dominants autour de la violence raciale antinoir tournent autour
des hommes et des garçons noirs. À la fois historiquement et
aujourd'hui, lorsque de nombreuses personnes travaillent à la justice
raciale autour de la question de la violence raciale, la victime
présumée est un homme noir. Du lynchage à la
brutalité policière, la victime présumée est un
homme noir. Par conséquent, les femmes et les filles noires sont
considérées comme des victimes exceptionnelles plutôt que
comme des victimes perpétuelles de la violence raciale anti-noire. Nos
récits sur la violence raciale, malheureusement, n'ont pas encore
évolué pour devenir des récits qui tiennent compte du
genre.76 » Dans le rapport du professeur Crenshaw ", le rapport
montre qu'en 2013, 53,4 % des femmes arrêtées par la police
à New York étaient noires, alors que seulement 13,4 %
étaient blanches et 27,5 % étaient d'Amérique latine. Le
rapport montre également des femmes noires qui ont été
arrêtées et tuées au volant de 1999 à 2015, la liste
comprenait 10 femmes noires avec leurs noms, âges et comment elles ont
été tuées. Crenshaw examine également les trois
intersections qui incluent le sexe, la race et la classe et elle analyse les
crimes qui ont été commis sur des femmes noires qui vivent dans
des quartiers pauvres.77.
76DIONNE, Evette. « Police Kill Black Women All
The Time, Too -- We Just Don't Hear About It « . Bustle, 2014.
https://www.bustle.com/articles/52433-police-kill-black-women-all-the-time-too-we-just-dont-hear-about-it.
77 CRENSHAW, Kimberlé, Andrea Ritchie, Rachel Anspach,
Rachel Gilmer, et Luke Harris. « Say Her Name: Resisting Police Brutality
Against Black Women » , 2015.
https://ncvc.dspacedirect.org/handle/20.500.11990/1926.
94
Chapitre Trois: Black Lives Matter et Black Women Lives
Matter
« Toutes les femmes devraient être
féministes, mais toutes les féministes ne soutiennent pas toutes
les femmes. »
- Jessica Watters
3.3.1 Les Actions Policiers Contre Les Femmes
Afro-américaines Depuis Les Années 1990s Jusqu'à
Maintenant
Comme nous l'avons vu, les actions de la police ont
été très sévères contre les femmes noires
depuis l'esclavage, les femmes noires aux États-Unis sont fortement
stéréotypées et stigmatisées dans la
société, ce qui conduit à leur invisibilité
même avec l'émergence du mouvement Black Lives Matter qui a
été commencé par des femmes queer noires, mais elles ne
sont pas représentées dans la société ni dans les
médias. Au cours des années 2019 et 2020, 2021, le mouvement
Black Lives Matter est devenu un mouvement international qui a
opéré un changement même pas aux États-Unis, mais il
a également sensibilisé à la vie des Noirs partout dans le
monde. Une autre nouvelle plus récente concernant la violence
policière contre les femmes noires peut être vue le 30 mai 2019
avec Stephanie Bottom, une femme de 66 ans qui a été
traînée hors de sa voiture par les cheveux pour excès de
vitesse, la force appliquée par les policiers a fait »
éclater l'épaule de Bottom, déchirant sa lésion de
coiffe des rotateurs dans son épaule et causant de graves blessures
» , selon le procès.78« Un autre article de CBS
News a déclaré : « Une grand-mère de 74 ans poursuit
trois officiers du département de police d'Oklahoma City pour force
excessive après avoir déclaré qu'ils lui auraient
cassé le bras alors qu'il purgeait un mandat d'arrêt contre son
fils l'année dernière.79 »Un autre incident qui a
ciblé une autre personne noire innocente comme il l'a fait avec de
nombreux noms sur la liste des femmes noires qui ont été
tuées par la police est Anjanette Young qui a été
menottée nue par la police alors qu'elle cherchait quelqu'un d'autre,
CBS News déclare : « Le chien de garde de la police de Chicago, le
Bureau civil de la responsabilité de la police, a terminé une
enquête de 16 mois sur la descente de police d'Anjanette Young, une
travailleuse sociale qui a été menottée
78MOSHTAGHIAN, Artemis, Melissa ALONSO, et Amanda
JACKSON. « A Black woman was grabbed by her hair and pulled out of an SUV
during a traffic stop in North Carolina, lawsuit says « . CNN, 2021.
https://www.cnn.com/2021/04/28/us/police-excessive-force-lawsuit-north-carolina-trnd/index.html.
79 BRITO, Christopher. « 74-Year-Old Grandmother Sues
Oklahoma City Police after She Claims Officers Broke Her Arm « , 2021.
https://www.cbsnews.com/news/ruby-jones-74-year-old-grandmother-sues-oklahoma-city-police-broken-arm/.
95
nue par la police alors qu'ils ciblaient à tort son
domicile pour purger un mandat de perquisition pour quelqu'un
d'autre.80 »
Une autre action de brutalité policière contre
des femmes noires, et même des jeunes filles noires a été
vue à plusieurs reprises, The Root, qui est un magazine
afro-américain en ligne a publié un article en février
2021 selon lequel une jeune fille noire a été aspergée
d'une bombe lacrymogène au poivre et menottée par la police
à Rochester: « The Root a rapporté qu'une fillette noire de
9 ans avait été menottée et aspergée d'une bombe
lacrymogène au poivre pour apparemment aucune autre raison que parce
qu'elle était paniquée et refusait de monter à
l'arrière d'une voiture de police avant de voir son père qu'elle
craignait d'être fait mal. » L'article a également
déclaré ce que les caméras corporelles ont comme images
où le policier dit à la jeune fille « d'arrêter d'agir
comme une enfant » et qu'elle a 9 ans, ce qui prouve le « biais de
formidabilité » qui a été discuté dans le
mémoire. Et si vous avez besoin d'une image encore plus claire de
l'incapacité des Blancs à reconnaître qu'un enfant noir est
en effet un enfant, avant qu'elle ne soit aspergée d'une bombe au
poivre, un officier a littéralement dit à la fille : « Vous
agissez comme un enfant. » --comme ces officiers -- Perdent leurs
capacités à reconnaître qu'un enfant est un enfant quand le
blackness est impliqué, les menaces des flics seront probablement
perçues comme des avertissements que la fille aurait dû
écouter, mais si les agents traitent un enfant de 9 ans visiblement
désemparé qui pleure et crie pour son père serait
également approprié pour interroger un suspect de terrorisme, les
flics pourraient vouloir repenser la façon dont ils protègent et
servent.81 »
Après le meurtre de Breonna Taylor qui a
été transformé en vidéo 3D par le New York Times
sur la base de ce que les policiers et des preuves ont dit, de nombreuses
manifestations ont commencé à parler de femmes noires qui se font
tuer par la police, mais restent invisibles, The New York Times dans un article
: « Depuis 2015 : 48 femmes noires tuées par la police. Et
seulement 2 charges. » Publié en 2020, l'auteur et journaliste
Alisha Haridasani Gupta écrit : « Le 13 mars, peu après
minuit, trois policiers ont enfoncé la porte de l'appartement de Mme
Taylor à Louisville, Ky, en utilisant un mandat d'interdiction de frappe
lors d'un raid de drogue en fin de soirée. Son petit ami, Kenneth
Walker, craignant un intrus, attrapa son arme et lâcha un coup de feu,
blessant un officier. Un
80 MCDONALD, Cassidy. « Chicago's Police Watchdog
Completes Investigation into Wrongful Raid That Left Innocent Woman Handcuffed
Naked « , 2021.
https://www.cbsnews.com/news/anjanette-young-chicago-police-department-raid-investigation/.
81 LINLY, Zack. « Extended Rochester Police Body Cam Footage
Shows Cops Who Pepper-Sprayed 9-Year-Old Girl Just DGAF About Black Children
« . The Root, 2021.
https://www.theroot.com/extended-rochester-police-body-cam-footage-shows-cops-w-1846262042.
96
autre policier et l'officier blessé ont riposté,
tandis qu'un troisième a commencé à tirer
aveuglément à travers la fenêtre et la porte-fenêtre
de Mme Taylor. Les deux policiers qui ont tiré six fois sur Mme Taylor
ne sont pas inculpés, tandis qu'un ancien détective de la police,
Brett Hankison, a été inculpé de « mise en danger
gratuit » pour avoir tiré imprudemment dans l'appartement d'un
voisin. Rares sont les policiers responsables de la mort qui sont
inculpés ou condamnés. Depuis 2013, les forces de l'ordre
à travers le pays tuent environ 1000 personnes par an et les Noirs sont
environ trois fois plus susceptibles d'être tués par la police que
les Blancs, selon la base de données participative Mapping Police
Violence. Et depuis 2015, près de 250 femmes au total ont
été tuées par des policiers, dont 48 - environ un
cinquième - étaient noires, selon une base de données du
Washington Post. À titre de comparaison, il y a eu cinq cas depuis 2015
dans lesquels des agents ont été accusés d'homicide
involontaire coupable ou de meurtre lors d'une fusillade en service sur une
femme blanche et trois d'entre eux ont abouti à une
condamnation.82« Un autre article publié par le Insider
déclare que 50 femmes noires ont été tuées par la
police depuis l'année 2015, « l'article déclare : « Un
an après le lancement de la campagne #SayHerName, fondée en 2014
pour attirer l'attention sur les femmes noires blessées par la violence
policière, des agents en Californie ont tiré plusieurs fois sur
Yvette Henderson à la tête et dans le dos avec un AR-15. Ils la
soupçonnaient de vol à l'étalage dans un Home
Dépôt et alléguaient qu'elle avait pointé une arme
à feu sur eux. Alors que les manifestants fermaient le magasin et
exigeaient des images de surveillance de la fusillade mortelle, les agences de
presse nationales, dont Insider, couvraient à peine la mort de
Henderson. #SayHerName est devenu une partie intégrante du mouvement
Black Lives Matter et a mobilisé des opérations de base à
l'échelle nationale pour reconnaître la vie des femmes, des filles
et des femmes noires perdues à cause de la violence policière.
Des noms comme Atatiana Jefferson et Breonna Taylor sont entrés dans la
conversation nationale alors que les organisateurs tiraient parti de la
campagne pour changer le récit populaire sur la violence
policière à la suite des meurtres de femmes noires », ont
déclaré Karissa Lewis et Charlene Carruthers, militantes du
Mouvement pour la vie des Noirs. En 2015, ce travail a conduit à la
première journée nationale d'action appelant à la fin de
la violence sanctionnée par « l'État contre toutes les
femmes et les filles noires », ont déclaré Lewis et
Carruthers à Insider. « Plus d'une douzaine de villes ont
organisé des actions, ce qui nous a amenés à un travail
de
82 GUPTA, Alisha Haridasani. « Since 2015: 48 Black Women
Killed by the Police. And Only 2 Charges. « The New York Times, 24
septembre 2020, sect. U.S.
https://www.nytimes.com/2020/09/24/us/breonna-taylor-grand-jury-black-women.html.
97
campagne qui façonne notre mouvement aujourd'hui. Ce
travail joue un rôle important dans le fait qu'un plus grand nombre de
personnes et de communautés se voient valorisées pour la
première fois dans un mouvement de masse pour la libération.
Insider a suivi 100 agents impliqués dans les meurtres de ces femmes
noires. Grâce à des recherches, à des conversations avec
des militants, à des documents judiciaires et à des dossiers
obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, nous
avons constaté que la plupart des agents impliqués n'avaient subi
aucune conséquence. Insider a identifié 14 de ces 100 agents qui
avaient été congédiés ou inculpés. Un
officier - Scott Kadien, qui a tué Sandy Guardiola en 2017 - a
démissionné, bien qu'il ne soit pas clair s'il l'avait fait
à cause de la fusillade. Aucun agent n'a été
condamné. »
83
Le mouvement Say Her Name, fondé par Kimberlé
Crenshaw, professeure et directrice exécutive de l'African American
Policy Forum, a souligné à quel point les femmes noires sont
rejetées par la société et par les médias et que la
société ne peut même pas se souvenir des noms des femmes
noires qui ont été assassiné par la police. « La
campagne #SayHerName, lancée en 2014, sert à sensibiliser et
à soutenir les familles des femmes et des filles noires qui sont
victimes de la brutalité policière - et qui sont souvent
négligées et oubliées. « #SayHerName est ancré
dans la triste réalité selon laquelle les femmes et les filles
noires qui sont ciblées, brutalisées et tuées par la
police sont trop souvent exclues des discours traditionnels sur la violence
policière », indique la page Web de la campagne. « Inclure les
femmes et les filles noires dans les discours sur la violence policière
et la violence sexiste envoie le message puissant que toutes les vies des Noirs
comptent », dit-il. La campagne s'est efforcée de mettre en
évidence les cas de dizaines de femmes noires, dont Atatiana Jefferson
et Michelle Cusseaux, toutes deux tuées par la police à leur
domicile. « Nous sommes encore dans une période où nous
devons faire comprendre aux gens que les femmes noires sont également le
sujet de violences policières anti-noires », a
déclaré Crenshaw. « C'est l'un des aspects les plus
cohérents de notre expérience à travers
l'histoire.84 »
Un article publié dans USA Today News explique le
début de #sayhername avec une interview avec Kimberlé Crenshaw,
Crenshaw déclare : « En 2014, l'AAPF et le Centre for
Intersectionality and Social Policy Studies (CISPS) de Columbia ont
lancé la campagne de
83Dzhanova, Yelena, Taylor Ardrey, Ellen Cranley,
Hannah Beckler, et Bre'Anna Grant. « 50 Black Women Have Been Killed by
the Police since 2015. Most of the Officers Who Shot Them Didn't Face
Consequences. » Insider, 2021.
https://www.insider.com/black-women-killed-by-police-database-2021-6.
84 MAXOURIS, Christina. « Cases like Breonna Taylor's
highlight Black women are « not safe anywhere,» #SayHerName campaign
founder says « . CNN, 2020.
https://www.cnn.com/2020/09/25/us/breonna-taylor-say-her-name-founder/index.html.
98
sensibilisation à victimes souvent oubliées ou
invisibles et apporté un soutien à leurs familles. En mai
suivant, « Nous avons organisé la première veillée
#SayHerName à Union Square à New York », a-t-elle
déclaré. Les proches d'au moins 16 femmes noires tuées par
la police se sont rassemblées dans tout le pays. Peu de temps
après, l'AAPF et le CISPS ont publié un rapport
révolutionnaire : « Dites son nom : résister à la
brutalité policière contre les femmes noires ».
Co-écrit par Crenshaw et Andrea J. Ritchie, avocate et militante, a
décrit les objectifs du mouvement, fournissant un cadre
intersectionnelle pour comprendre la vulnérabilité des femmes
noires à la brutalité policière et à la violence
sanctionnée par l'État.85 »
En 2020, il y a eu un énorme mouvement autour de la
mort de Breonna Taylor après que la dernière vague de Black Lives
Matter a eu eu émergé et soit devenue un mouvement mondialement
reconnu. La raison pour laquelle la mort de Breonna Taylor a été
publiquement évoquée et pour laquelle on s'est battu est à
cause de l'émergence rapide des nouvelles pendant le verrouillage de
covid19 où tout le monde devait rester à la maison pour regarder
les nouvelles. Les gens à travers le pays, et même à
l'extérieur, se sentaient proches de Breonna Taylor, ils se sentaient
proches d'elle, ils voyaient leurs amis, soeurs, filles en elle. Une innocente
de 26 ans vivant son quotidien comme nous tous, qui a été
tuée en dormant. Cette injustice avait montré la cruauté
du système et avait abouti à un mouvement plus important
où les gens ont effectivement dit le nom de Breonna Taylor, ils ont
même dessiné des graffitis sur elle. Breonna Taylor avait
relancé le mouvement #sayhername en étant visible et en montrant
la visibilité des femmes noires, mais malgré tout, personne n'a
été inculpé pour sa mort.
Dans un article de la BBC « Breonna Taylor : les
manifestants appellent les gens à « dire son nom « «
l'article explique comment le mouvement a commencé et ce qu'il a
changé depuis la mort de Breonna Taylor, l'article déclare :
» Les officiers qui sont entrés dans l'appartement de Mme Taylor ne
portaient pas de caméras corporelles capables d'enregistrer les
événements qui se déroulent. Maintenant, le service de
police de Louisville dit que tous les agents doivent porter des caméras
corporelles. Les mandats de perquisition « no-Knock » ont
été temporairement suspendus. Et le chef de la police de
Louisville a été suspendu de sa poste
85 OWENS, Donna M. « Breonna Taylor and Hundreds of Black
Women Have Died at the Hands of Police. The Movement to Say Their Names Is
Growing. « USA Today News, 05 2021.
https://eu.usatoday.com/in- depth/news/investigations/2021/03/11/sayhername-movement-black-women-police-violence/6921197002/.
99
lorsqu'il a été découvert que les agents
présents lors de la fusillade mortelle d'un homme noir lors d'une
manifestation et n'avait pas sa caméra corporelle
allumée.86 »
3.3.2 L'Hashtag #SayHerName Histoire Et Effets Sociales
« Lancée en décembre 2014 par l'African
American Policy Forum (AAPF) et le Center for Intersectionality and Social
Policy Studies (CISPS), la campagne #Say Her Name sensibilise aux noms et
histoires souvent invisibles de femmes et de filles noires victimes de racisme
et de la violence policière, et apporte un soutien à leurs
familles. Des femmes et des filles noires de 6 ans et jusqu'à 93 ans ont
été tuées par la police, bien que nous entendions rarement
leurs noms. Connaître leurs noms est une étape nécessaire,
mais non-suffisante pour faire remonter leurs histoires, ce qui donne une
vision beaucoup plus claire des circonstances très diverses qui font que
les corps des femmes noires sont soumis de manière
disproportionnée à la violence policière. Pour faire
remonter leurs histoires et éclairer la violence policière contre
les femmes noires, nous devons savoir qui sont-elles, comment elles ont
vécu leur vie et pourquoi elles ont souffert aux mains de la police. Le
20 mai 2015, à Union Square à New York, l'AAPF a organisé
un événement #SayHerName : une veillée à la
mémoire des femmes et filles noires tuées par la police. Pour la
première fois, des membres de la famille de femmes noires tuées
par la police se sont réunis de partout au pays pour une vigoureuse
veillée conçue pour attirer l'attention sur les histoires de
leurs proches. Les membres de la famille d'Alberta Spruill, Rekia Boyd, Shantel
Davis, Shelly Frey, Kayla Moore, Kyam Livingston, Miriam Carey, Michelle
Cusseaux et Tanisha Anderson étaient présents et soutenus par des
centaines de participants, d'activistes et d'intervenants. La même
semaine, l'AAPF et le CISPS, en partenariat avec Andrea Ritchie, ont
publié un rapport intitulé Say Her Name : Resisting Police
Brutality Against Black Women, qui décrivait les buts et objectifs du
mouvement #SayHerName. Le rapport fournit un cadre intersectionnel pour
comprendre la vulnérabilité des femmes noires à la
brutalité policière et à la violence sanctionnée
par l'État et propose des suggestions sur la manière de mobiliser
efficacement diverses communautés et de leur donner les moyens de
plaider en faveur de la justice raciale. Au cours des cinq dernières
années, la campagne #SayHerName s'est étendue et s'est
concentrée davantage sur le plaidoyer direct. Depuis 2015, l'AAPF
organise son week-end annuel des mères #SayHerName à New York,
réunissant un groupe de mères qui ont perdu
86 « Breonna Taylor: Protesters Call on
People to « Say Her Name» « . BBC News, 7 juin 2020, sect. US
& Canada.
https://www.bbc.com/news/world-us-canada-52956167.
100
leurs filles à cause des violences policières.
Les week-ends ont été l'occasion d'en apprendre davantage sur les
besoins spécifiques des membres de la famille des femmes noires victimes
de violences racistes de l'État et de fournir un espace où ces
mères peuvent commencer à construire une communauté de
soutien et un réseau d'activisme. Inclure les femmes et les filles
noires dans les discours sur la violence policière et la violence
sexiste envoie le message puissant que toutes les vies noires comptent. Si
notre outrage collectif autour des cas de violence policière est
censé servir d'avertissement à l'État que ses agents ne
peuvent pas tuer sans conséquence, notre silence autour des cas de
femmes et de filles noires envoie le message que certains décès
ne méritent pas de répercussion. Veuillez-vous joindre à
nous dans nos efforts pour faire progresser un récit intégrant le
genre dans le mouvement pour la vie des Noirs. » Le rapport publié
étudie les cas de dizaines de femmes noires qui ont été
tuées et brutalisées par la police. Comme nous l'avons vu dans
les chapitres précédents, les femmes noires sont en
général considérées comme fortes, physiquement plus
fortes que les femmes blanches et les autres minorités ethniques et sont
beaucoup stéréotypées, les femmes noires incarnent des
stéréotypes perçus comme fortes, malveillantes, sexuelles
et plus résilientes que les femmes blanches. Le rapport87
(Voir figure 2) comprend les noms de 35 femmes qui ont été
victimes de brutalités policières, le tableau représente
11 catégories décrivant la raison pour laquelle ces femmes ont
été brutalisées par la police.
La première catégorie que le rapport montre est
le profilage racial des conductrices afro-américaines qui
été tuées par la police pour avoir commis des infractions
mineures à la circulation ou aucune infraction du tout, mais qui ont
été tuées pour leur race. Cette catégorie contient
une liste de 10 femmes qui ont été tuées entre 1999 et
2015 avec des âges allant de 21 à 49. La deuxième
catégorie est la criminalisation des femmes noires selon leurs classes
sociales, cette catégorie contient une liste de 3 femmes qui a fait
l'objet d'un profilage racial en raison de leur couleur de peau et ont
été stigmatisées comme « pauvres » et provenant
d'un « quartier aux fenêtres brisées ». La
théorie des fenêtres est ce que les policiers utilisent pour
différencier un bon et un mauvais quartier, les quartiers avec des
signes tels que des vitres brisées non réparées, des
graffitis sur les murs, etc. Conduisent à penser que le quartier est
associé à des crimes et à l'insécurité
À penser que ces femmes viennent de ces quartiers est ce qui a conduit
la police à les criminaliser en les croyant criminelles et à les
assassiner. La liste
87 CRENSHAW, Kimberlé, Andrea Ritchie, Rachel Anspach,
Rachel Gilmer, et Luke Harris. « Say Her Name: Resisting Police Brutality
Against Black Women » , 2015.
https://ncvc.dspacedirect.org/handle/20.500.11990/1926.
101
de ces trois femmes date de 1984 à 2012 avec des
âges allant de 27 à 66 ans. La troisième catégorie
dont parle le rapport est la guerre contre la drogue qui a criminalisé
de nombreux Noirs et femmes noires. La liste contient les noms de 4 femmes
âgées de 31 à 92 ans qui ont été tuées
lors de raids contre la drogue ou en pensant qu'elles étaient
droguées, l'une des femmes qui ont été tuées
était Danette Daniels, une femme enceinte de 31 ans qui a
été mortellement une balle dans la tête par un policier de
Newark, New Jersey, en 1997. Les années où ces femmes
étaient tuées vont de 1997 à 2006. La quatrième
catégorie contient des noms de femmes afro-américaines qui ont
souffert de maladies mentales et qui ont été tuées par
balles par la police. Cette liste contient une liste de six femmes noires
âgées de 19 à 93 ans qui ont été tuées
par la police entre les années 1998 et 2014. La cinquième
catégorie contient les noms de 3 femmes qui ont été
tuées par des policiers qui pensaient que ces femmes étaient trop
fortes ou, comme le dit Crenshaw, des « surhumains « qui ont
été mortellement abattues (parfois plusieurs fois) par la police.
Cette liste contient les noms de trois femmes âgées de 18 à
37 ans décédées entre les années 2013 et 2015. La
sixième liste contient un autre groupe de 3 femmes qui ont
été tuées par la police parce qu'elles étaient
liées à des criminels ou soupçonnées d'être
liées à des criminels. L'une des victimes est Aiyana
Stanely-Jones, 7 ans, qui a reçu une balle dans la tête alors
qu'elle dormait. Les années de ces meurtres vont de 2008 à 2012
avec des âges des victimes allant de 7 à 26 ans. La
septième liste contient les noms de 4 femmes qui ont été
tuées après avoir signalé des cas de violence domestique
par leurs hommes. Au lieu que la police arrête les hommes, ils ont
tiré sur les victimes. L'âge de ces femmes varie de 20 à 47
ans entre les années 2014 et 2015. La huitième liste contient les
noms de 3 femmes noires LGTBQ+ qui ont été agressées et
criminalisées en raison de leur sexualité. L'une des victimes
était New Jersey 7, « un groupe de 7 femmes noires lesbiennes et de
genre non-conforme qui ont été physiquement agressées et
menacés de viol par un homme parce qu'elles étaient lesbiennes,
pour être arrêtées et inculpées par des policiers de
« gang ». Agression lorsqu'elles se sont défendues - un
résultat qui serait inimaginable s'il s'agissait d'un groupe de femmes
blanches riches, hétérosexuelles et conformes au genre. Quatre
des femmes ont été jugées au milieu d'un cirque
médiatique les qualifiant de « septuor saphique bouillonnant »
et « meute de loups lesbiens ». L'homme qui avait arraché une
poignée de dreadlocks de la tête d'une femme, brûlé
une autre avec une cigarette et étouffé une troisième
à affirmer être victime d'un « crime de haine
hétérosexuelle ». Elles ont été reconnues
coupables et condamnées a jusqu'à 11 ans de prison jusqu'à
ce qu'une campagne pour la justice remporte un acquittement, de nouveaux
procès et des peines plus courtes. Une autre catégorie montre les
noms de deux policiers qui ont agressé sexuellement des femmes noires et
les ont
102
criminalisées. La liste contient les noms de Daniel
Holtzclaw et Ernest Marsalis. La dixième catégorie contient les
noms de mères noires qui ont subi une force excessive appliquée
par la police sur elles et leurs enfants. La dernière catégorie
comprend les noms de trois femmes qui ont été terrorisées
par la police alors qu'elles réclamaient justice pour leurs enfants et
leurs proches tués par la police.
Avec ce rapport, nous pouvons voir les noms des femmes qui ont
été tuées et violées par la police sans que
personne ne mentionne leurs noms ou sans que les médias prennent leur
cas au sérieux. Cependant, les cas qui ont été
publiquement annoncés comme des violations de la police que le rapport
mentionnait vont de 1984 à 2015. Nous devons tenir compte du fait qu'il
y a des dizaines d'autres cas qui n'ont pas été signalés
et par conséquent, nous ne pouvons pas dire qu'il s'agit du nombre total
de femmes violées par la police, mais il est important de
reconnaître leurs histoires et de dire leurs noms.
On peut dire que le mouvement #SayHerName avait
commencé en 2014 par la fondatrice et professeur Kimberlé
Crenshaw lorsqu'elle a parlé de Sandra Bland, une femme
afro-américaine de 28 ans qui avait été «
retrouvée suicidée dans sa cellule de prison trois jours
après avoir été arrêtée par suite de son un
arrêt de la circulation confrontationelle. » 88.
Pour donner suite à cet incident, le mouvement
#sayhername s'est perdu avec les meurtres d'hommes noirs et l'attention
médiatique sur les garçons et les hommes noirs qui ont
été tués par la police tout en écartant le nombre
de femmes qui ont été interpellées, harcelées,
arrêtées ou même tuées par la police. Le 13 mars
2020, Breonna Taylor a été tuée par la police, plus tard
en décembre, et après neuf mois de la mort de Taylor,
puisqu'aucun des policiers ne portait de caméra corporelle, «
L'Équipe d'enquête visuelle du Times a construit un modèle
3D de la scène et a reconstitué des séquences
d'événements critiques pour montrer comment une mauvaise
planification et un travail de police de mauvaise qualité ont conduit
à une issue fatale. Le Times magazine a utilisé des photos de
scènes de crime pour créer un modèle précis de
l'appartement de Taylor. Ils ont cartographié et retracé la
première balle tirée par le petit ami de Taylor et les 32 balles
que la police a tirées en retour - à travers les fenêtres,
les murs et les plafonds. À l'aide d'entrevues que les officiers ont
données aux enquêteurs, l'équipe du magazine a
dressé un tableau de leurs mouvements lors du raid. Et ils ont
analysé des heures d'appels au 911, des procédures du grand jury
et des images de l'équipe SWAT qui sont arrivées
88 GOWDY, ShaCamree. « It's Been Five Years since Sandra
Bland Was Found Hanging in Her Texas Jail Cell « . Chron, 13 juillet
2020.
https://www.chron.com/news/houston-texas/article/It-s-been-five-years-since-Sandra-Bland-was-found-15405236.php.
103
après le tournage. Sept officiers ont commencé
le raid à 12 h 40, ils n'ont pas effectué de raid «
Knock-and-annonce ». À l'intérieur, Taylor se
réveille. La question de savoir si la police s'annonce suffisamment
clairement est une question cruciale dans cette histoire sur laquelle nous
reviendrons plus tard. Ne sachant pas qui est à la porte si tard, Walker
attrape son arme sous-licence. Ils se précipitent pour s'habiller et se
dirigent vers la porte. Les balles qui pénètrent dans le salon
passent au-dessus du canapé et de la table de cuisine de Taylor et
détruisent son horloge. Trois pénètrent le mur et entrent
dans l'appartement de sa voisine. Ces balles ont également
détruit la table de la cuisine, heurtée un mur et brisé
les portes fenêtres à l'arrière d'un appartement d'une
femme enceinte, son fils et son partenaire étaient à la maison.
Hankison a été accusé d'avoir mis leur vie en danger sans
raison. Au total, la police a tiré 32 balles, pénétrant
dans presque toutes les pièces de l'appartement de Taylor. Lors des
appels aux 911 immédiatement après la fusillade, les voisins de
Taylor ne savent pas que la police effectue une descente. Et dans les
déclarations que la police a prises par la suite, aucun des voisins de
Taylor n'a entendu les policiers annoncer. La porte-fenêtre de cet
appartement était ouverte. Deux adolescents de cet appartement ont
entendu une agitation, mais n'ont pas entendu la police annoncer à
travers leur fenêtre ouverte, a déclaré leur mère.
Et la famille qui vivait juste au-dessus pour Taylor n'a également rien
entendu.89 » Après la mort de Breonna, qui a
été une erreur fatale de la police d'entrer et de tués des
innocents sans annoncer et de tirer non seulement sur l'appartement de Breonna
qui l'a laissée morte et son petit ami blessé, mais aussi dans
d'autres appartements qui avaient des familles à l'intérieur et
toujours pas de policiers est accusé de la mort de Breonna. Cette
injustice a été créée dans la société
et n'a pas seulement touché les Noirs, mais aussi les Hispaniques, les
Asiatiques, les Blancs et toutes les minorités ethniques qui voient
cette injustice inhumaine et qui en ont assez. L'importance du mouvement
#SayHerName est située dans le fait que les femmes
afro-américaines sont invisibles dans la société. Un
article publié dans
brookings.edu écrit : «
Alors que les fondateurs de Black Lives Matter voulaient que la devise englobe
tous les Noirs, quel que soit leur sexe ou leur orientation sexuelle, une
étude que nous avons menée avec une équipe de chercheurs
de l'institut de technologie des sciences humaines de l'Université du
Maryland a révélé un écart entre les sexes dans la
manière dont le message de Black Lives Matter s'est joué
lorsqu'il est devenu un mot-dièse sur Twitter. Nous avons analysé
une collection de 31
89 BROWNE, Malachy, Anjali SINGHVI, Natalie RENEAU, et Drew
JORDAN. « Video: How the Police Killed Breonna Taylor « . The New
York Times, sect. U.S, 2020.
https://www.nytimes.com/video/us/100000007348445/breonna-taylor-death-cops.html.
104
millions de tweets générés entre
août 2014 et août 2015 sur Ferguson après le meurtre de
Michael Brown, 17 ans, résident du Missouri, par Darren Wilson, officier
du département de police de Ferguson à l'époque. Nos
résultats indiquent que les opposants à la violence
policière ont utilisé des mots-dièse pour plusieurs
raisons, dont l'une était de nommer les Noirs tués par la police.
Cependant, sur près de 300 phrases utilisées comme
mots-dièse que nous avons collectées, pas même une ne
nommait une femme ou une fille noire. Bien que les femmes noires
représentent 13 % de la population féminine aux
États-Unis, elles représentent 20 % des femmes tuées par
la police et près de 30 % qui sont tuées étaient des
femmes sans armes. Environ 36 % des femmes tuées par la police depuis
2015 ont été tuées chez elles, comme Taylor. C'est un
schéma troublant de meurtres de femmes noires justifiés comme
« pris entre deux feux ». Pourtant, nous devons nous demander comment
un règlement de 12 millions de dollars conduit à un meurtre
justifiable de la police sans qu'aucun des agents ne soit tenu responsable de
ce meurtre. Au lieu de cela, l'argent des contribuables, y compris celui de
Taylor, a été utilisé pour payer sa famille pour sa mort.
Dans une étude ultérieure menée en 2016, nous avons
constaté qu'au-delà des différences de tollé public
pour les femmes noires, les médias mentionnent également plus
souvent les hommes victimes de brutalités policières que les
femmes victimes de brutalités policières. Nous avons
analysé plus de 460 000 tweets générés entre
janvier 2016 et octobre 2016 et avons explicitement inclus l'expression
#SayHerName. Alors que les journalistes ou les agences de presse ont
retweeté près de 40 % des comptes d'utilisateurs mentionnant
Ferguson, seuls 18 % des utilisateurs retweetés qui ont tweeté
à propos de #SayHerName entraient dans cette catégorie. Nos
résultats montrent comment les médias contribuent à la
violence policière contre les femmes noires qui reçoivent moins
d'attention.90«
L'objectif du mouvement #SayHerName comme Crenshaw l'a dit
dans une interview avec NPR est de sensibiliser le public », a
déclaré Crenshaw à NPR. » Alors que #SayHerName
essaie de sensibiliser en insistant pour que nous disions leurs noms parce que
si nous pouvons dire leurs noms, nous pouvons en savoir plus sur leurs
histoires. Ce que nous voulons faire, c'est dire : c'est un facteur de risque,
mais aussi quand une femme noire conduit une voiture et un policier n'aime pas
sa réponse. Il menace donc de la taser et cela
dégénère en une personne décédée. Ce
sont aussi des moments de violence policière anti-noire,
90 RAY, Melissa BROWN and Rashawn. « Breonna Taylor, Police
Brutality, and the Importance of #SayHerName » . Brookings
(blog), 25 septembre 2020.
https://www.brookings.edu/blog/how-we-rise/2020/09/25/breonna-taylor-police-brutality-and-the-importance-of-sayhername/.
105
mais ils se produisent dans des espaces différents de
ceux que nous imaginons. Ils arrivent à des corps différents de
ce que nous pouvons voir, et nous voulons donc insérer la conscience de
ces autres moments afin que le mouvement et les réformes puissent
réellement être plus inclusives et nous espérons plus
productifs.91 » Crenshaw, par conséquent, conclut que la
clé pour rendre les femmes noires et les femmes ethniques visibles dans
la société et leur douleur à voir est à travers la
sensibilisation. La sensibilisation ou comme on dit en anglais, l'awareness,
dépend de chaque individu qui nous entoure, y compris le nôtre,
afin de voir des résultats et de changer le statu quo dans notre
société. Cependant, l'hashtag #SayHerName, a changé pour
démanteler l'idée derrière le mouvement #SayHerName,
» L'hashtag a même été changé récemment
par les utilisateurs des médias sociaux et les publications en
#SayHisName et #SayTheirNames dans le but d'inclure les hommes noirs.
Après la mort de Breonna Taylor, le mouvement a semblé
disparaître à nouveau jusqu'à son anniversaire, le 5 juin.
L'hashtag #BirthdayForBreonna qui a été créé par un
écrivain indépendant s'est rapidement répandu parmi les
influenceurs et les gens célèbres sur les réseaux sociaux,
même si le mouvement a fait ses changements clairs, mais les policiers ne
sont pas inculpés et les autres femmes noires restent silencieuses
lorsqu'elles sont harcelées par la police. Say Her Name est un mouvement
humanitaire, un mouvement qui nous fait penser à la personne, pensant
qu'elle pourrait être nos soeurs, filles, mères, cousines, amis.
Elle humanise les victimes et nous fait nous sentir proches d'elles, ce
mouvement suscite l'empathie et la compassion et nous pousse à changer
et à nous révolter contre l'injustice. Selon un article
publié par le magazine Psychology Today « Quel bien est-ce qu'elle
fait de #SayHerName ? », écrit par la professeure Jennifer V.
Fayard, démontre : « Contre intuitivement, penser à une
seule personne active notre humanité, notre compassion et notre prise de
perspective et nous fait valoriser la vie d'une manière que penser
à un grand nombre de personnes à la fois ne le fait pas. Cela
s'explique par deux phénomènes apparentés que les
psychologues appellent : « L'effet de victime identifiable et l'effet de
singularité ». De nombreuses études ont indiqué, dans
diverses conditions, que l'information sur les histoires d'individus
isolés nous émeut plus que de penser à ce que les
chercheurs appellent des victimes statistiques, ou au grand nombre de personnes
touchées par une situation. Penser à des victimes uniques et
identifiables peut nous amener à donner plus d'argent pour les aider et
à ressentir
91 KELLY, Mary Louise, et GLENN, Heidi. « Say Her Name:
How The Fight For Racial Justice Can Be More Inclusive Of Black Women « .
NPR.org, 7 juillet 2020.
https://www.npr.org/sections/live-updates-protests-for-racial-justice/2020/07/07/888498009/say-her-name-how-the-fight-for-racial-justice-can-be-more-inclusive-of-black-wom.
106
plus de détresses et de sympathie à leur
égard. Une raison probable de cette différence est que penser
à des victimes identifiables par rapport à des victimes
statistiques actives différents processus de pensée. Les victimes
identifiables suscitent des réponses émotionnelles, qui
favorisent ensuite une plus grande action en son nom, tandis que la
réflexion sur les victimes statistiques initie un mode de pensée
plus délibéré, qui peut nous permettre de rationaliser
plus facilement le fait de ne pas donner ou de ne pas se soucier.92
» C'est pour cette raison que, pour dire les noms des femmes
afro-américaines tuées par la police, on les humanise, nous nous
sentions plus proches d'elles, nous disions leurs histoires et nous identifions
nous-mêmes avec les femmes qui étaient tuées brutalement
par la police.
3.3.3 Changer Les Sociétés Et Renforcer La
Sensibilisation Via Les Réseaux Sociaux
À travers les chapitres précédents, nous
avons vu qu'il n'y avait pas de différenciation entre les hommes et les
femmes noires en ce qui concerne les mouvements sociaux. Les femmes noires ont
été exclues non seulement des mouvements féministes, mais
aussi maintenant elles sont exclues de leur propre mouvement communautaire
ethnique, le mouvement de #BlackLivesMatter. Par conséquent, les femmes
afro-américaines ont lancé leur propre mouvement #SayHerName qui
a fini par se transformer en mouvement mot-dièse #SayHisName ou
#SayTheirNames. Même s'il existe une inégalité visible dans
l'invisibilité des femmes noires, il y a eu des changements qui ont
été le résultat positif du #SayHerName comme l'article de
la BBC « Breonna Taylor: les manifestants appellent les gens à dire
son nom » l'article explique comment le mouvement a commencé et ce
qu'il a changé depuis la mort de Breonna Taylor: « Les agents qui
sont entrés dans l'appartement de Mme Taylor ne portaient pas de
caméras corporelles capables d'enregistrer le déroulement des
événements. Maintenant, le service de police de Louisville dit
que tous les agents doivent porter des caméras corporelles. Les mandats
de perquisition «no-Knock » ont été temporairement
suspendus. Et le chef de la police de Louisville a été suspendu
de ses fonctions lorsqu'il a été découvert que les agents
présents lors de la fusillade mortelle d'un homme noir lors d'une
manifestation n'avaient pas allumé leurs caméras corporelles.
Cependant, depuis le début du mouvement #SayHerName, 15 femmes ont
été récemment agressées ou tuées par la
police entre seulement les années 2019-2021 (voir figure 3). Selon la
recherche faite dans ce
92 FAYARD, Jennifer V. « What Good Does It Do to « Say
Her Name»? | Psychology Today « . Psychology Today, 25 juillet
2020.
https://www.psychologytoday.com/us/blog/people-are-strange/202006/what-good-does-it-do-say-her-name.
107
mémoire, 15 femmes ont été
attaquées et agressées par la police américaine, la
première victime est Atatiana Jefferson93, Une femme de 28
ans tuée après qu'elle s'est fait tirer dessus pendant jouer des
jeux vidéo avec son neveu en 2019. La deuxième victime est Pamela
Turner, une femme de 44 ans qui a souffert de la schizophrénie et a
été tuée après que la police l'avait eu fait tasser
et après que la police lui avait eu tiré dessus quand elle
était en train de rentrer dans son appartement en 2019. Une jeune femme
de 16 ans Ma'Khia Bryant a aussi été tuée après que
la police l'a eu tiré dessus plusieurs fois en 2021. La quatrième
victime Tina Marie, une femme de 53 ans, est tuée après lui faire
taser et tirer dessus par un officier de Spring Valley Police
Département en 2020. Breonna Taylor, la femme qui a été
brutalement tuée par la police alors qu'elle dormait dans son
appartement en 2020 n'avait que 26 ans. Kanisha Necole Fuller94 est
une femme de 43 qui a été aussi tuée par un officier de
police en congé de Birmingham en 2020. Stephanie Bottom95 est
une femme de 68 ans, qui a été agressée par la police qui
ont l'a attrapé par la main et ont causé des blessures
sévères sur son corps en 2021. Anajette Young96 Est
aussi une femme qui a été agressée par la police qui est
entrée par erreur chez Young alors qu'elle se changeait et a
été immédiatement menottée alors qu'elle
était nue en 2019. La dernière victime est une enfant de
997 ans qui a été aspergée par une bombe au
poivre à New York en 2012, et d'autres victimes qui ont
été tuées par la police comme Crystial Danielle Ragland,
Francine Graham, Latasha Nicole, Nina Adams, Helen Jones et, Nika Holbert.
À partir de cette liste de femmes noires qui ont
été attaquées ou tuées par la police entre les
années 2019-2021, nous pouvons voir que la brutalité
policière se produit toujours aux États-Unis, que les femmes
restent invisibles alors que la brutalité continue de se produire dans
différents États. Dans un article du magazine Time «
Pourquoi les femmes et les filles noires sont-elles encore une réflexion
après coup dans notre indignation face à la violence
policière
93 NewsOne. « #SayHerName: Black Women And Girls Killed By
Police « , 21 mars 2021.
https://newsone.com/playlist/black-women-girls-police-killed-photos/.
94 COHEN, Li. « Police in the U.S. Killed 164 Black
People in the First 8 Months of 2020. These Are Their Names. (Part I:
January-April) « . CBS News, 10 septembre 2020.
https://www.cbsnews.com/pictures/black-people-killed-by-police-in-the-u-s-in-2020/.
95 CBS News. « 68-Year-Old Black Woman Accuses Police of
Tearing Her Rotator Cuff during 2019 Traffic Stop Captured on Video « , 30
mars 2021.
https://www.cbsnews.com/news/stephanie-bottom-black-woman-georgia-traffic-stop/.
96 MCDONALD, Cassidy. « Chicago's Police Watchdog
Completes Investigation into Wrongful Raid That Left Innocent Woman Handcuffed
Naked « , 2021.
https://www.cbsnews.com/news/anjanette-young-chicago-police-department-raid-investigation/.
97 GRIFFITH, Janelle. « « You Did It to Yourself,»
Officer Tells 9-Year-Old Girl Pepper-Sprayed by Police « . NBC News, 12
février 2021.
https://www.nbcnews.com/news/us-news/you-did-it-yourself-officer-tells-9-year-old-girl-n1257630.
108
?» L'article déclare : « Mais lorsque des
femmes et des filles noires comme Aiyana Stanley-Jones, Tanisha Anderson,
Atatiana Jefferson et Charleena Lyles sont tuées, c'est souvent hors de
la vue du public. Et dans un monde où les douleurs et les traumatismes
que subissent les femmes et les filles noires en raison à la fois du
racisme et du sexisme restent structurellement invisibles et
imperméables à une large empathie, ces meurtres reculent
tranquillement au premier plan. La féminité n'est une arme que si
vous êtes blanc. Les femmes noires n'ont pas de telles protections. Le
petit ami de Breonna Taylor a essayé de prendre soin de son partenaire
mais n'a pas pu. Nous manquons constamment l'intersection de la race et du sexe
en ce qui concerne les femmes noires.98 » Les femmes noires
sont invisibles en ce qui concerne les mouvements sociaux comme on l'a dit
précédemment, elles sont invisibles des mouvements noirs et aussi
des mouvements de genre, ne leur laissant que l'identité de « noire
» sans sexe, ni voix. » Des recherches antérieures ont
montré que la noirceur ou « blackness » est associée
à la masculinité, ce qui conduit à des erreurs lors de la
catégorisation du sexe des femmes noires ou de la reconnaissance des
visages des femmes noires. D'autres études ont montré que les
femmes et les filles noires sont plus associées à la menace et au
danger que les femmes et les filles blanches. Les mouvements féministes
qui se concentrent uniquement sur les problèmes qui affectent
principalement les femmes blanches sans s'attaquer au sexisme racialisé
ignorent les besoins des femmes noires, qui sont confrontés à des
taux plus élevés d'abus de la police, y compris la violence
sexuelle, a déclaré Coles. Des recherches antérieures ont
également révélé que les femmes noires subissent
des taux beaucoup plus élevés de violence domestique et sexuelle
de la part de leurs partenaires que les femmes blanches, et que les femmes
noires sont moins susceptibles de signaler cette violence que les femmes
blanches.99 »
Avec l'intersectionnalité et l'invisibilité des
femmes noires, vient du terme plus récent qui définit cette haine
contre les femmes noires et leur invisibilité. Le terme «
Misogynoir », inventé par Moya Bailey a été
développé pour décrire « la haine, l'aversion, la
méfiance et les préjugés spécifiques dirigés
contre les femmes noires. Misogynoir est rampant de manières qui peuvent
même ne pas être comprises. L'hashtag #SayHerName a
été créé en 2014 pour mettre en évidence la
misogynoir et comment les histoires de femmes et de filles noires sont souvent
négligées, inaperçues et non racontées. Ces
expériences vont de la violence policière à
98COOPER, Brittany. « Why Are Black Women and
Girls Still an Afterthought in Our Outrage Over Police Violence? « Time
Magazine, 4 juin 2020.
https://time.com/5847970/police-brutality-black-women-girls/.
99 COLES, Stewart M., et Josh Pasek. « Intersectional Invisibility
Revisited: How Group Prototypes Lead to the Erasure and Exclusion of Black
Women. « Translational Issues in Psychological Science 6, no 4
(décembre 2020): 314?24.
https://doi.org/10.1037/tps0000256.
109
l'agression sexuelle et ne sont souvent pas signalées.
Deux exemples très évidents de misogynoir dans la sphère
publique peuvent être trouvés dans les histoires des victimes du
musicien R. Kelly et plus récemment, les événements qui se
sont déroulés avec la rappeuse Megan Thee Stallion. Tout au long
de la carrière de 30 ans de R.Kelly, un certain nombre de femmes et de
filles, pour la plupart noires et mineures, ont affirmé que R.Kelly les
avait abusées sexuellement. Malgré le nombre croissant
d'accusations qui ont été portées, ce n'est que
récemment, lorsque le documentaire Surviving R. Kelly de 2019 est sorti,
que ces histoires ont été créditées. Les femmes et
les filles noires qui partagent des expériences d'abus, de traumatismes
et d'agressions sont largement rejetées, critiquées et
ignorées. Ces expériences sont remises en question,
examinées et disséquées plus que tout autre groupe. »
La Misogynoir est un terme très précis pour décrire
l'invisibilité et l'incrédulité qui s'oppose aux femmes
noires. Il évoque toutes les inégalités auxquelles les
femmes noires sont confrontées, de la brutalité policière
aux agressions sexuelles, en passant par le regard blanc et masculin avec
lequel les femmes noires sont regardées et aussi le terme explique le
gaslighting racial des femmes noires.
Dans l'article de Janice Gassam Asare, Asare souligne que
« De nombreuses personnes ignorent encore l'existence de Misogynoir et
comment il se manifeste pour nuire collectivement aux femmes noires. La
première étape pour démanteler et perturber la Misogynoir
est la prise de conscience. L'éducation antiraciste devrait explorer la
misogynoir pour accroître la sensibilisation et la compréhension.
Lorsque les femmes noires partagent une expérience, plutôt que de
remettre en question l'expérience ou de s'engager dans des
activités de gaslighting raciales et de maintenir la couleur de peau, il
est impératif de simplement écouter. Il est également
important d'éviter les comportements tels que le centrage des blancs et
la défense pendant ces conversations. Les voix des femmes noires sont
souvent étouffées et réduites au silence. Demandez-vous ce
que vous faites actuellement pour amplifier la voix des femmes noires. Enfin,
considérez comment vous utilisez votre privilège, votre
accès et votre opportunité de déraciner le misogynoir
chaque fois qu'il lève la tête laide.100 »
Cette misogynoir est destructrice par les effets qu'il a sur
les femmes noires et les jeunes filles noires qui grandissent dans une
société qui ne les considère pas comme suffisamment
d'être crues, représentées ou même discutées.
Les femmes noires ne souffrent pas seulement de la
100 ASARE, Janice Gassam. « Misogynoir: The Unique
Discrimination That Black Women Face « . Forbes, 0 9 2020.
https://www.forbes.com/sites/janicegassam/2020/09/22/misogynoir-the-unique-discrimination-that-black-women-face/.
110
brutalité policière, mais elles souffrent
également du manque d'éducation adéquate,
d'opportunités de travail et de soins de santé décents.
» Les recherches indiquent que les femmes noires sont plus ambitieuses et
plus susceptibles de dire qu'elles veulent progresser dans leur entreprise que
leurs homologues blanches, mais qu'elles sont moins susceptibles de trouver des
mentors qui les aideront à gravir les échelons de
l'entreprise.
Comme le souligne la sociologue Tsedale Melaku Comme le note
un avocat de l'étude de Melaku, les directeurs qui ont rarement, si
jamais, ont des personnes noires dans leurs cercles personnels ou
professionnels peuvent être incertains ou mal à l'aise d'interagir
avec elles. D'autres fois, ce manque de mentorat est une conséquence de
l'exclusion intentionnelle lorsque les dirigeants se font un devoir de ne pas
inclure les femmes noires dans les équipes, comme mentorés ou sur
des projets importants. Mais dans tous les cas, ces modèles
contrecarrent la mobilité des femmes noires dans les organisations et
leur capacité à réaliser leurs ambitions et à
assurer des rôles de leadership. Et les femmes noires doivent lutter plus
dur pour accéder et progresser dans ces professions, avec une
sous-représentation professionnelle et des disparités salariales
à démontrer. Travaillant dans une profession dominée par
les hommes, les femmes médecines noires sont très sensibles
à l'impact du sexisme sur leur vie. » 101« Cela en
résulte que les femmes noires souffrent non seulement d'être une
minorité ethnique, mais aussi de violence, de manque
d'opportunités et d'incrédulité.
Le professeur associé Rajendra Prasad Chapagain dans
l'article : « Les femmes afro-américaines, racisme et triple
oppression » écrit : « Les femmes afro-américaines sont
depuis longtemps victimes de l'oppression raciste et sexiste. Étant de
couleur noire de peau, de sexe féminin et économiquement
défavorisées dans une société dominée par
les hommes, les femmes afro-américaines ont une triple conscience.
Malgré cette triple oppression, elles ont résisté aux
répressions de différentes natures et recherché leur
identité. Opprimées aux hommes noirs et aux hommes et femmes
blancs, les femmes afro-américaines sont dans une lutte persistante pour
apporter une participation et une contribution significatives à leur
société. Les hommes noirs en Amérique ont également
l'expérience du racisme parce qu'ils sont noirs et un ancien esclave des
blancs. Cependant, étant dépendante des hommes noirs, une femme
noire souffre plus que son partenaire masculin parce que son homme reste
impuissant même à remettre en question le mauvais comportement
d'un homme blanc à l'égard de sa
101 WINGFIELD, Adia Harvey. « Women Are Advancing in the
Workplace, but Women of Color Still Lag Behind « . Brookings (blog), 9
octobre 2020.
https://www.brookings.edu/essay/women-are-advancing-in-the-workplace-but-women-of-color-still-lag-behind/.
111
femme. Depuis que les hommes noirs ont été
victimes de racisme ; les femmes noires ont été victimes de
racisme, de sexisme et de classicisme.102 » Selon un autre
article de l'indépendant : « Les femmes noires ne
représentent que 10 % de la population et représentent 33 % de
toutes les femmes tuées par la police. Elles sont `le seul groupe de
race-genre à avoir une majorité de ses membres tués sans
armes', selon une étude du projet de recherche Fatal Interactions with
Police (FIPS) et citée par le professeur Crenshaw. La même
étude a révélé que 57 % des femmes noires
n'étaient pas armées lorsqu'elles ont été
tuées.103 »
Les résultats définitifs des femmes tuées
par la police peuvent être vus dans la figure 4, La statistique montre
que 88 femmes ont été tuées par la police depuis
1993-2021, et depuis le début de la campagne #SayHerName en 2015, 56
femmes ont été tuées par la police, 12 d'entre elles ont
été tuées en 2015, 11 en 2016, 10 en 2017,11 en 2018, 6 en
2019, 4 en 2020 et 2 en 2021.
3.3.4. Qu'est-Ce Qui A Changé Pour Les Femmes
Afro-Américaines Après Le Mouvement #SayHerName ?
Le mouvement #SayHerName, comme on le voit, a mis en
lumière de nombreux noms de femmes noires qui ont été
brutalement tuées par la police américaine, le Center des
études politique sociale et d'intersectionnalité (CISPS) qui
avait créé la campagne #SayHerName a apporté des
changements majeurs dans la visualisation des histoires de femmes noires
tuées par la police, cela humanise ces femmes quand nous apprenons
à connaître leurs noms, leur âge et leurs histoires. Quand
nous voyons leurs familles et voyons leurs visages, nous nous sentons plus
émotionnellement connectés avec elles et les voyons en tant
qu'êtres humains innocents. Cette humanisation, qui résulte du
fait de dire leurs noms, crée non seulement une plus grande
représentation des femmes noires tuées par la police, mais
crée également un lien entre la société et ces
personnes qui nous ferait lutter pour elles et rechercher
l'égalité et la justice pour elles.
Dans ce chapitre, les résultats sociopolitiques de la
campagne #SayHerName seront examinés ainsi que les changements sociaux
qui se sont produits dans la vie des femmes noires depuis 2015 jusqu'à
aujourd'hui.
102 CHAPAGAIN, Rajendra Prasad. « African American Women,
Racism and Triple Oppression » . Interdisciplinary Journal of
Management and Social Sciences 1, no 1 (1 octobre 2020):
113-17.
https://doi.org/10.3126/ijmss.v1i1.34615.
103 The Independent. « Breonna Taylor and the Underreported
Scourge of Police Violence against Black Women « , 5 juin 2020.
https://www.independent.co.uk/news/world/americas/breonna-taylor-birthday-george-floyd-protests-louisville-a9551946.html.
112
Comme le montrent les résultats des recherches
précédentes dans la figure 4, 88 femmes ont été
tuées par la police entre les années 1993-2021, 56 de ces femmes
ont été tuées depuis le début du mouvement
#SayHerName, mais seulement deux d'entre elles sont devenues virales sur les
réseaux sociaux et évoquées beaucoup d'attention publique,
nationale et universelle. Cette inégalité de
représentation est problématique, car elle n'est pas juste, elle
n'est pas égale et ne donne pas aux femmes noires le droit de parler de
ces crimes ou d'être représentées en tant que victimes dans
la société.
Andrea Ritchie parle des résultats du mouvement
#SayHerName, elle écrit : « Un rapport que j'ai co-écrit,
Say Her Name : Resisting Police Brutality Against Black Women, a
été publié à la veille de la première
Journée nationale d'action pour mettre fin à la violence de
l'État contre les femmes et les filles noires, réclamée
par Black Youth Project 100, Black Lives Matter et Ferguson Action. Plus de
trente communautés à travers le pays ont répondu à
cet appel par des veillées, des actions directes et des manifestations.
En juillet 2015, un certain nombre de communautés à travers le
pays ont également organisé des actions légères
à la suite de la mort de Sandra Bland en garde à vue. » 104
La campagne #SayHerName a fait ses demandes qui n'ont pas été
satisfaites, à l'exception de l'interdiction partielle du mandat «
no-Knock » qui a été mis en oeuvre dans le Kentucky, un
article de CNN déclare : « En juin, le Conseil du métro de
Louisville a adopté à l'unanimité une ordonnance
intitulée « Loi de Breonna », interdisant les mandats de
perquisition sans coup « no-Knock Search warrants ». L'ordonnance
réglemente la manière dont les mandats de perquisition sont
exécutés et leur rende obligatoire l'utilisation de
caméras corporelles lors des fouilles. Tous les agents du service de
police du métro de Louisville doivent être équipés
d'une caméra corporelle lorsqu'ils effectuent une fouille. Les
caméras doivent être activées au plus tard cinq minutes
avant toutes les recherches et rester allumées pendant cinq minutes
après. Toutes les données enregistrées doivent
également être conservées pendant cinq ans après une
action d'exécution, conformément à l'ordonnance.
105« Cependant, cette demande n'a pas été
pleinement satisfaite par tous les États, comme un article du Guardian
déclare
104 RITCHIE, Andrea J. « #SayHerName: Racial Profiling and
Police Violence Against Black Women « . N.Y.U. Review of Law & Social
Change, 12 août 2016.
https://socialchangenyu.com/review/sayhername-racial-profiling-and-police-violence-against-black-women/.
105 SANCHEZ, Ray. « Laws ending no-knock warrants after
Breonna Taylor's death are « a big deal» but not enough « . CNN,
10 octobre 2020.
https://www.cnn.com/2020/10/10/us/no-knock-warrant-bans-breonna-taylor/index.html.
113
: « Au début de 2020, une poignée de villes
et seulement deux États, l'Oregon et la Floride, avaient interdit ou
restreint les mandats sans frapper.106 »
En ce qui concerne les politiques et les changements
politiques, seuls très peu de changements ont été mis en
oeuvre comme on le voit dans les chapitres précédents
après la mort de Breonna Taylor, ces changements incluent : « Le
service de police de Louisville dit que tous les agents doivent porter des
caméras corporelles. Les mandats de perquisition « no-Knock »
ont été temporairement suspendus. Et le chef de la police de
Louisville a été démis de ses fonctions lorsqu'il a
été découvert que les agents présents lors de la
fusillade mortelle d'un homme noir lors d'une manifestation n'avaient pas leur
caméra corporelle allumée. » Cependant, les femmes noires
sont toujours victimes de discrimination, tuées et attaquées par
la police. Comme on le voit avec Stephanie Bottom, une femme qui a
été traînée par les cheveux et a eu l'épaule
cassée par un policier pour une infraction mineure au Code de la route,
et la jeune fille de 9 ans qui a été aspergée de poivre et
menottée avec un policier qui lui a dit qu'elle était agissante
comme un enfant. Ces deux violations se sont produites après le meurtre
de Breonna Taylor Ajouté au meurtre de Ma'Khia Bryant survenu le 20
avril 2021. Cette violation constante des droits des femmes noires et le refus
de les considérer comme des êtres humains qui ont besoin
d'être respectées sont constamment préjudiciables aux
femmes noires et les amènent à être tuées et
violées par la police. Les femmes dont les meurtres sont devenus viraux,
malheureusement, n'ont pas empêché la police de tuer d'autres
femmes noires parce que les policiers qui sont responsables de ces fusillades
et violations des droits humains sont constamment laissés sans
inculpation et échappent ainsi à la justice.
L'absence d'améliorations politiques et de punitions de
ces policiers crée une croyance systémique selon laquelle il est
acceptable de tuer des femmes noires parce qu'il n'y aura pas de
conséquences ou de punitions pour ces actions. Peu de changements sont
survenus dans la vie des femmes noires depuis le début du mouvement
#SayHerName. Il y a eu plusieurs cas montrant comment les femmes noires sont
toujours maltraitées par la police, ces cas comprenant la police
harcelant une femme noire en l'arrêtant alors qu'elle promenait son
bébé et a été forcée de mettre son
bébé sur le trottoir sale pendant que la police fouille la
poussette, un autre cas montre une femme noire qui a été
traînée par les cheveux pour excès de vitesse mineur, un
autre article montre une femme enceinte noire, Safiya Satchell hors de son
véhicule
106 LOCKHART, P. R. « After Breonna Taylor's Death,
Activists Fought to Ban Surprise Police Raids. One Year Later, They're Winning
« . the Guardian, 26 mars 2021.
http://www.theguardian.com/global-development/2021/mar/26/breonna-taylor-no-knock-warrant-bans-us-police-experts.
114
avant de mettre son genou contre son cou et
l'étourdissant deux fois avec un Taser, tandis que Satchell
hurle107, Une femme qui a été menottée nue par
la police après que la police était entrée dans le mauvais
appartement, des femmes harcelées sexuellement par des policiers et
d'autres terrorisées après avoir perdu un membre de la famille ou
un être cher tué par la police. En ce qui concerne les changements
sociaux, l'adultification, le biais de la douleur et le biais de la
formidabilité sont toujours très précis dans le monde
d'aujourd'hui en ce qui concerne la stigmatisation et la marginalisation des
femmes noires aux États-Unis.
Quant aux changements sociaux qui ont résulté du
mouvement #SayHerName et à l'accent mis sur les inégalités
des femmes noires, un article de 2020 déclare : « Les femmes
gagnent 79 cents pour chaque dollar que gagnent les hommes. Mais les femmes
noires ne gagnent que 64 cents par dollar. Les femmes de couleur sont
généralement sous-représentées dans les emplois
professionnels de haut niveau dans le droit, la médecine, les
universités et les affaires. Lorsqu'elles parviennent à ces
rôles raréfiés, mais sont les seuls dans un contexte
organisationnel, elles sont plus susceptibles de douter de l'engagement de
l'entreprise en faveur de l'inclusion et de l'équité et sont donc
plus susceptibles de vouloir saisir des opportunités
ailleurs.108 »
Tel que discuté précédemment, un article
publié en 2020 indique que les femmes noires aux États-Unis sont
de 243 % de plus susceptibles de mourir de causes liées à la
grossesse ou à l'accouchement que les femmes blanches font face. La
plupart des complications se produisent parce que les médecins ont
tendance à minimiser les cris de douleur des femmes noires. Lorsque les
femmes noires accouchent, elles sont 3 à 4 fois plus susceptibles de
mourir que les femmes blanches. Un autre article publié en 2020, a aussi
indiqué que « plus de 18 % des femmes noires aux États-Unis
font état d'être agressées sexuellement dans leur vie - et
cela explique simplement les femmes qui rapportent. Lorsque les femmes noires
sont victimes d'agression sexuelle, seulement 1 sur 15 le signalera ».
C'est pour cette raison qu'on peut voir que l'inégalité raciale
envers les femmes afro-américaines est encore fortement persistante
jusqu'à aujourd'hui. Un article publié en 2020, indique que ce
stéréotype de marginalisation est à cause de la
masculinisation des femmes afro-américaines : « Les femmes noires
sont considérées comme beaucoup plus masculines que leurs
homologues blanches. Les mots-clés
107 REIMANN, N. Fired Miami Gardens Cop Arrested On Charge Of
Battery Of Pregnant Black Woman. Forbes, (2020, June 26).
https://www.forbes.com/sites/nicholasreimann/2020/06/25/fired-miami-gardens-cop-arrested-on-charge-of-battery-of-pregnant-black-woman/?sh=4de1d30235ac
108 WINGFIELD, Adia Harvey. « Women Are Advancing in the
Workplace, but Women of Color Still Lag Behind « . Brookings (blog), 9
octobre 2020.
https://www.brookings.edu/essay/women-are-advancing-in-the-workplace-but-women-of-color-still-lag-behind/.
115
pour définir à quel point les femmes noires sont
similaires aux autres groupes sont plus « noires » et moins «
femmes ».109 Les représentations des femmes noires dans
les médias les ont stéréotypées et ne les ont pas
représentées sous une image saine et réaliste. Comme le
dit Bell Hooks dans sa critique de l'album de limonade de Beyoncé,
« de l'esclavage au présent, des corps de femmes noires ont
été achetés et vendus », les corps des femmes noires
sont toujours une marchandise à montrer et à objectiver dans les
médias fortement stéréotypés qui hyper sexualisent
les femmes noires et les laisse pour être vus uniquement pour le corps,
les femmes noires, pas entendues, pas écoutées, seulement
considérés comme des marchandises. La culture hip-hop
dégrade le corps des femmes noir pour être fortement
objectivé par le regard masculin et satisfaire ce regard masculin.
Pour comprendre cette oppression des femmes noires, nous
devons le lier à plusieurs facteurs qui incluent, le facteur historique,
le facteur social et le facteur politique et économique, un article de
The Undefeated, un magazine de sport et de culture pop détenue et
exploitée par ESPN (Entertainment and sport Programming Network). Dit :
« La race, le sexe et la classe sont au centre de la façon dont
nous comprenons la structure, la politique et l'iconographie de la
résistance. Nous vivons dans une société patriarcale, ce
qui signifie que les expériences et les histoires des hommes, y compris
des hommes noirs, sont privilégiés. C'est par conception que nous
connaissons les meurtres par la police de George Floyd, Philando Castile,
Freddie Gray, Michael Brown, Trayvon Martin et Tamir Rice, mais en savons
très peu sur la mort d'Alberta Spruill, Shantel Davis, Shelly Frey,
Kayla Moore, Kyam Livingston, Miriam Carey et Eleanor Bumpurs, qui ont toutes
été tuées par la police ou sont mortes sous leur garde.
L'effacement des expériences des femmes noires est un déni
catégorique de l'humanité. Au-delà, du fait que ce pays a
été littéralement construit sur le dos des femmes noires,
la blancheur a besoin que les femmes noires soient un coin entre les sexes et
la race pour entretenir le déséquilibre des pouvoirs. Tenir
compte de la façon dont les femmes noires sont exposées et
vulnérables d'une manière que les hommes noirs ne pourraient
jamais être est un pas vers la lutte contre les préjugés
implicites et explicites, la discrimination, le racisme structurel et
institutionnel qui empêche ce pays d'être grand. Pour redresser la
façon dont une femme peut être réveillée hors de son
lit par des inconnus à sa porte qui refusent de répondre à
ses appels pour s'identifier, nous devons comprendre que les femmes noires
n'ont jamais dans
109 COLES, S. M., & Pasek, J. (2020). Intersectional
invisibility revisited: How group prototypes lead to the erasure and exclusion
of Black women. Translational Issues in Psychological Science, 6(4), 314-324.
https://doi.org/10.1037/tps0000256
116
l'histoire de ce pays bénéficié de la
sûreté et de la sécurité, même lorsqu'elles
l'ont été innocentes et se reposant dans leurs propres
maisons.110 »
Par conséquent, nous pouvons voir que les changements
sociaux n'ont semblé changer qu'en partie lorsque les grandes marques
comme les marques des vêtements, de technologie ou de divertissement ont
commencé à être plus inclusives avec l'émergence du
mouvement Black Lives Matter en 2020, c'est quand plus de Noirs étaient
confrontés au « blackwashing » mais en réalité,
il n'y a pas beaucoup de diversité au coeur de cette marque. Le
blackwashing n'avait pas commencé par les vies noires comptent lorsque
les marques avaient besoin de montrer leur soutien afin de ne pas perdre de
clients en faisant preuve de sensibilité sociale aux grands mouvements
sociaux. Cependant, les représentations des femmes noires dans les
marques ne suffisent pas à résoudre le manque
d'égalité raciale auquel les femmes noires sont
confrontées, les femmes noires doivent être entendues, elles
doivent être représentées dans des domaines où elles
ne sont pas autorisées comme les secteurs technologiques, les secteurs
de la santé, les secteurs d'enseignement, les secteurs de la
beauté et de la mode. Les employées noires aux États-Unis,
sont confrontées à d'énormes inégalités
depuis qu'elles ont acquis leur droit à la liberté, cette
discrimination se poursuit de nos jours. Un article publié sur
epi.org par Nina Banks, professeur
agrégé d'économie à l'Université Bucknell,
déclare : « Historiquement, les principaux emplois des femmes
noires ont été dans l'agriculture à bas salaires et les
services domestiques. Même après la migration vers le nord au
cours du 20e siècle, la plupart des employeurs n'embauchent que des
femmes noires pour les travaux domestiques. Fait révélateur, bien
que les Blancs aient dévalorisé les femmes noires en tant que
mères de leurs propres enfants, les femmes noires ont été
les plus susceptibles de toutes les femmes d'être employées dans
les emplois à bas salaires des femmes qui impliquent la cuisine, le
nettoyage et la prestation de soins, même si ce travail est
associé à maternage plus largement. Bien que les femmes noires
aient une longue histoire d'emploi durable par rapport aux autres femmes, en
2017, le salaire annuel médian des femmes employées noires
à temps plein toute l'année était d'un peu plus de 36 000
dollars, soit 21 % de moins que celui des femmes blanches, reflétant
l'emploi disproportionné des femmes noires dans les services à
bas salaire et les emplois à salaire minimum et sous-minimum. Les
familles noires, cependant, sont plus tributaires des revenus des femmes que
les autres familles puisque 80 pour-cent des mères
110 TAYLOR, Andrene M. « Our Patriarchal Society Doesn't
Always Tell the Stories of Black Women » . The Undefeated (blog),
22 juillet 2020.
https://theundefeated.com/features/our-patriarchal-society-doesnt-always-tell-the-stories-of-black-women/.
117
noires sont les soutiens de leur famille. Malgré
l'importance des femmes noires en tant que soutien de famille, l'État a
aggravé le manque de protections accordées aux mères
noires en ne protégeant pas les femmes noires en tant que travailleuses.
En fait, les politiques de l'État ont souvent laissé les femmes
noires vulnérables à l'exploitation sur leur lieu de travail en
les excluant de diverses protections des travailleurs. Le salaire minimum du
New Deal, la rémunération des heures supplémentaires et la
législation sur la négociation collective excluent les principaux
secteurs où travaillaient les femmes noires - les services domestiques
et l'agriculture. Bien qu'il y ait eu des inclusions depuis lors, ces secteurs
n'ont toujours pas un accès complet aux protections des travailleurs.
L'héritage de l'emploi des femmes noires dans des secteurs manquants de
protection des travailleurs se poursuit aujourd'hui depuis que les femmes
noires sont concentrées dans des emplois de services peu
rémunérés et rigides, manquant de régimes de
retraite fournis par l'employeur, d'assurance-maladie, de congés de
maladie et de maternité payés et de vacances payées. Plus
d'un tiers (36 pour-cent) des travailleuses noires n'ont pas de congé de
maladie payé.111
Par conséquent, afin de changer la façon dont la
société discrimine et marginalise les femmes noires, des
changements doivent être appliqués à la façon dont
la société voit et pense aux femmes noires, une
représentation plus saine et plus réaliste est absolument
nécessaire pour dépeindre les femmes noires dans les
médias, comme nous le voyons dans de nombreux cas dans des nouvelles
émissions de télévision Netflix connues pour leurs
représentations diverses et saines telles que Self Made, Dear White
People, Orange is the new Black dépeignant des femmes
intersectionnelles, y compris des femmes homosexuelles et une femme transgenre,
et des documentaires tels que What Happened, Miss Simone . Coded Bias (un
documentaire Netflix qui parle de l'inégalité raciale sur le lieu
de travail, montrant comment les femmes noires sont victimes de discrimination
dans l'industrie de l'IA), etc.
Ces émissions de télévision et ces films
représentent des femmes noires avec des personnalités
intersectionnelles différentes, ils brisent les
stéréotypes et sensibilisent sur de nombreux problèmes que
les femmes noires ont et traversent encore jusqu'à aujourd'hui. Le
racisme systémique est une idéologie enracinée qui ne peut
changer qu'en sensibilisant, en montrant les inégalités
auxquelles les femmes noires sont confrontées au quotidien, en
dénonçant les noms des victimes qui ont souffert de la violence
policière, de la violence
111 BANKS, Nina. « Black Women's Labor Market History
Reveals Deep-Seated Race and Gender Discrimination « . Economic Policy
Institute (blog), 9 février 2019.
https://www.epi.org/blog/black-womens-labor-market-history-reveals-deep-seated-race-and-gender-discrimination/.
118
domestique, des inégalités sociales, de la
discrimination, le profilage racial et la misogynie. La sensibilisation est
devenue plus facile avec l'émergence des médias sociaux, comme
nous l'avons vu avec Twitter qui a été le début de
certains des plus grands mouvements sociaux comme #BlackLivesMatter, #MeToo,
#SayHerName, etc. Les réseaux sociaux peuvent aider des milliers
d'humains en parlant de leurs problèmes et en luttant pour ce qui est
juste. Les femmes noires ont également tendance à être
confrontées à la violence domestique à la maison et sont
plus susceptibles d'être assassinées que les femmes blanches,
selon un article publié par Blackburncenter, une organisation nationale
pour les femmes rencontrées pour aborder les problèmes de viol et
d'agression sexuelle dans le comté de Westmoreland.
L'article précise : « Plus de 40 % des femmes
noires subiront des violences domestiques au cours de leur vie, selon le Status
of Black Women de l'Institut de Women's Policy recherche aux États-Unis.
En comparaison, 31,5 % de toutes les femmes subiront des violences domestiques.
Un rapport du national Center for Victims of Crime a
révélé que 53,8 % des femmes noires avaient subi des
violences psychologiques, tandis que 41,2 % des femmes noires avaient subi des
violences physiques. Plus inquiétantes encore, les femmes noires sont
2,5 fois plus susceptibles d'être assassinées par des hommes que
les femmes blanches. Dans l'écrasante majorité de ces cas -- 92 %
- la personne qui les a tués connaissait sa victime. 56 % de ces
homicides ont été commis par un partenaire intime actuel ou
ancien. Presque tous -- 92 % -- de ces meurtres, étaient interraciaux,
ce qui signifie qu'ils ont été commis par un homme noir contre
une femme noire. » L'article précise que les raisons de cette
violence sont liées à plusieurs facteurs parmi lesquels, il y a
l'objectivation et la dégradation des femmes dans les médias, les
inégalités intersectionnelles auxquelles les femmes noires sont
confrontées qui les laissent ignorées et ignorées dans la
société. L'article précise : « Que faire alors contre
l'épidémie de violence à laquelle sont confrontées
les femmes noires ? La première chose et peut-être la plus
importante que nous puissions tous faire est de s'attaquer aux causes profondes
de la violence domestique, telles que l'objectivation et la dégradation
des femmes dans les médias, la culture du viol, les normes de genre
néfastes, l'écart salarial et d'autres formes
d'inégalité. Les causes sous-jacentes de la violence domestique
sont les mêmes pour toutes les femmes - et sont souvent plus
prononcées pour les femmes noires. En s'attaquant directement à
ces problèmes, nous pouvons réduire l'incidence de la violence
domestique pour toutes les femmes, et en particulier pour les femmes noires qui
sont encore plus touchées par ces facteurs. Nous pouvons
également lutter contre le racisme. Nous savons que l'une des
principales raisons pour lesquelles les femmes noires ne signalent pas ou ne
demandent pas d'aide pour la violence domestique est le racisme. En
défendant des politiques antiracistes et
119
en remettant en cause le racisme dans nos vies personnelles,
nous pouvons démanteler l'un des principaux obstacles à la
réduction de l'incidence de la violence domestique dans la
communauté noire. Dans le même temps, nous devons nous concentrer
sur l'intersectionnalité, ce qui signifie reconnaître la
façon dont nos différentes identités se croisent. Par
exemple, une femme noire vivra la violence domestique différemment parce
qu'elle est confrontée à la fois au racisme et au sexisme. Une
femme handicapée peut-être confronté à un
défi supplémentaire pour accéder aux services. En
étant conscients de ces réalités, nous pouvons mieux
comprendre et défendre l'égalité.112 »
Par conséquent, nous pouvons voir que le racisme, le
manque de représentation positive dans les médias et le manque
d'attention sur l'intersectionnalité des femmes noires causent de grands
dommages non seulement face à la violence des policiers, mais aussi face
à la violence des hommes dans la communauté
afro-américaine elle-même.
112 blackburncenter. « Black Women &
Domestic Violence « , 26 février 2020.
https://www.blackburncenter.org/post/2020/02/26/black-women-domestic-violence.
120
Chapitre Quatre : Hypothèses et Résultats
:
L'analyse de ce mémoire valide les deux
hypothèses qui ont été proposées pour cette
recherche. Ces deux problématiques sont : 1. Est-ce que les actions
violentes des policiers se sont accentuées envers les femmes
Afro-américaines entre les années 1990s et 2021 ?
2. Est-ce que le mouvement #sayhername a diminué la
violence policière et a amélioré les conditions de vie des
femmes afro-américaines ? Qui seront suivies par ces deux
hypothèses : 1.Les actions policières violentes n'ont pas
changé, elles sont restées les mêmes, mais restent
cachées, car elles ne sont pas signalées par les femmes
Afro-américaines. 2. Le mouvement #sayhername n'a pas diminué les
actions policières contre les femmes Afro-américaines, mais il a
augmenté les conditions de vie des femmes afro-américaines.
3.4.1 Les Actions Policières Violentes
Cachées Contre Les Femmes Noires Entre Les Années 1990 Et 2021
Les rapports qui ont été démontrés
et énoncés à la fois par le rapport de Crenshaw sur les
femmes noires qui ont été tuées et attaquées par la
police et aussi, par les recherches indépendantes font dans ce
mémoire sur les femmes qui ont été attaquées par la
police entre 2019 et 2021 ont prouvé que les femmes
afro-américaines sont toujours violées dans la
société américaine. La recherche montre que les chiffres
de l'égalité entre les sexes et les races sont toujours en
augmentation car le racisme systémique est toujours très
présent dans la société américaine. Les nombreux
stéréotypes et préjugés contre les femmes noires
américaines conduisent à une inégalité de
traitement de la part de la société et de la police. Les
résultats de cette recherche ont montré que les femmes noires ont
été constamment attaquées par la police et que la
brutalité policière n'a pas changé depuis les
années 1990s jusqu'à cette année 2021. Il y a eu des
centaines de femmes noires qui ont été violées par la
police américaine mais leurs familles leur ont dit de ne pas parler
où s'elles s'expriment, elles sont généralement
confrontées à l'ignorance et au silence à cause de la peur
face à la police. Comme une recherche qui a été conduite
en 2019 montre que les chercheurs estiment que les femmes noires sont environ
1,4 fois plus susceptibles d'être tuées par la police que des
femmes blanches. Les chercheurs estiment également que « le risque
de la vie des femmes d'être tuée par la police est environ 20 fois
inférieur à celui des hommes. Parmi les femmes et les filles, le
risque des femmes indigènes et des femmes noires est le plus
élevé ; Nous nous attendons entre 2,4 et 5,4 femmes noires et
filles à être tuées par la police sur le parcours de la vie
pour 100 000 aux fréquences actuelle. Depuis 2015, près de 250
femmes au total ont été tuées par des policiers, dont 48 -
environ une
121
cinquième - étaient noirs. Dans cette même
période, il y a eu deux cas dans lesquels des officiers ont
été accusés d'homicide involontaire ou d'assassinat dans
une fusillade en service d'une femme noire, a déclaré le
professeur Stinson. Un officier a été acquitté et l'autre
cas est toujours en attente. En comparaison, il y a eu cinq cas depuis 2015
dans lesquels des officiers ont été accusés d'homicide
involontaire ou d'assassinat dans une fusillade en service d'une femme blanche
et trois d'entre elles a entraîné une condamnation. » La
raison pour laquelle les femmes noires ont été ignorées et
sont laissées inaperçues dans la société
américaine et à cause de la façon dont la
société les stéréotype dans les médias,
puisque les femmes noires ne sont reconnues que pour leur identité noire
et sont licenciées pour leur identité de « femme »,
elles sont vues comme masculines et noires qui concluent ainsi au
stéréotype d'être dangereuses. Cela conduit à
davantage d'arrestations policières de femmes noires et à
être plus confrontées à la brutalité
policière que les femmes blanches. Les femmes noires sont
confrontées à des taux similaires de disparités raciales
en termes de circulation et d'arrêts de piétons, de fouilles et
d'arrestations. Parmi les enfants noirs, les filles noires sont
confrontées à une discrimination raciale et sexiste parfois
à des taux encore plus élevés que leurs homologues
masculins (Crenshaw, Ocen et Nanda, 2015), et les femmes et les filles noires
sont plus associées à la menace et au danger que les femmes et
les filles blanches.
Depuis la mère du mouvement des droits civiques, Rosa
Parks a refusé de quitter son siège à un homme blanc dans
un bus, beaucoup et peu de choses ont changé pour les femmes noires.
Même si le niveau de conscience atteint par la société
refuse le racisme explicite, le racisme implicite interne est toujours
très présent dans la société américaine.
Après Rosa Parks, il y a eu des femmes noires très importantes
qui se sont prononcées contre la brutalité policière comme
Fannie Lou Hamer qui a été gravement blessée à
cause de la brutalité policière en 1963 et Martha Lloyd qui a
été battue avec un blackjack parce que le policier n'aimait pas
son attitude, et la liste ne cesse de s'allonger. Cependant, même avec
des femmes qui ont été des héroïnes de la
communauté noire et qui ont fait un changement, d'autres n'ont pas eu
l'opportunité, car les femmes noires sont si faciles à
emprisonner, même pour les plus petites raisons si elles sont
confrontées à un officier raciste. En 2017, les femmes noires
étaient deux fois plus susceptibles de purger une peine de prison que
les femmes blanches. Car les femmes noires sont suspectées d'être
dangereuses, La Women's Prison Association (WPA) cite que 93 femmes blanches
sur 100 000 ont été incarcérées en 2008, tandis que
le nombre de femmes noires est de 349 sur 100 000. Bien que la population noire
représente 13% de la population totale des États-Unis, ce qui
signifie qu'environ la moitié des femmes noires représentent
6,5%, les femmes noires représentent 32,6% de la population
carcérale féminine. Les femmes plus
122
jeunes ont reçu un traitement plus sévère
et les femmes afro-américaines étaient beaucoup plus susceptibles
d'être arrêtées que les femmes ou les hommes blancs. En
fait, elles ont été arrêtées à des taux
comparables à ceux des hommes afro-américains. La
brutalité policière contre les femmes noires n'a pas cessé
depuis les années 1990s, certaines d'entre elles ont attiré
l'attention des médias publics comme on peut le voir avec les noms de
femmes et de filles noires tuées par la police comme Aiyanna Jones,
Eleanor Bumpurs, Pearlie Golden, Yvette Smith, Kathryn Johnston, Anita Gay,
Kayla Moore, Tanisha Anderson, Tarika Wilson, Miriam Carey, Shereese Francis,
Breonna Taylor et bien d'autres noms, et il y a aussi d'autres femmes qui ont
été violées et brutalisées par la police que leurs
noms n'ont pas pris au public.
Les femmes noires ne représentent que 10% de la
population et représentent 33% de toutes les femmes tuées par la
police. Elles sont « le seul groupe de race-genre à avoir une
majorité de ses membres tuées sans armes », selon une
étude du projet de recherche Fatal interactions with Police (FIPS) et
citée par le professeur Crenshaw. La même étude a
révélé que 57% des femmes noires n'étaient pas
armées lorsqu'elles ont été tuées. Les
résultats finaux de cette recherche donc montrent le suivant :
1. Depuis 1993 jusqu'à 2021 88 femmes
afro-américaines ont été tuées par la police.
2. Depuis l'année 2015 où le mouvement
#SayHerName a été commencé jusqu'à 2021, 56 femmes
noires ont été tuées par la police.
3. Depuis l'année 2019 jusqu'à 2021, 15 ont
été agressées physiquement ou tuées par la
police.
4. Depuis. 2019 jusqu'à 2021, 12 femmes noires ont
été tuées par la police.
Il faut également être conscient que de
nombreuses autres femmes ont été agressées par la police,
mais ne l'ont pas fait signalez.
La première partie de l'hypothèse ayant
été validée avec le rapport qui indique que 88 femmes
tuées par la police entre les années 1993-2021 et les autres
femmes brutalisées, la seconde partie de l'hypothèse selon
laquelle les femmes noires ne signalent pas les incidents survenus avec des
policiers est également validée selon la recherche. Depuis, comme
argumenté dans les chapitres précédents, les femmes noires
sont très souvent ignorées dans la société
américaine et sont confrontées au terme « misogynoir »
qui a été inventé par l'écrivain et
féministe américaine Moya Bailey. Ce terme signifie que les
femmes noires sont invisibles lorsqu'il s'agit de dénoncer des crimes,
qu'elles sont très souvent confrontées à une misogynie
mêlée de racisme qui opprime leur intersectionnalité, Des
recherches antérieures ont également révélé
que les femmes noires subissent des taux beaucoup plus élevés de
violence domestique et sexuelle de la part de leurs partenaires que les femmes
blanches, et que les femmes noires sont moins susceptibles de signaler cette
violence que les femmes blanches. Même quand il
123
s'agit de viol, lorsque les femmes noires sont victimes
d'agression sexuelle, seulement 1 sur 15 le signalera car elles sont
généralement confrontées à ce terme de misogynoir
qui les conduit à être ignorés par la police et par la
communauté. En connaissant ces faits, nous savons que puisque les femmes
noires ne sont pas entendues même dans leur propre communauté
afro-américaine, elles ont tendance à se taire face à des
crimes qui ne feraient qu'eux et leurs familles en danger. Depuis qu'il a
été prouvé que la police terrorise également les
familles des personnes tuées par la police telle que : Patricia Hartley
et Constance Malcolm Tasha Thomas, la petite amie de John Crawford III et Tajai
Rice, la soeur de Tamir Rice. Cela conduit les femmes noires et la
communauté noire à avoir encore plus peur de la police en
n'appelant pas le 911 en cas de besoin et en ne signalant pas les crimes de
brutalité policière contre les Noirs, et en particulier contre
les femmes noires. Les tirs de la police sur des personnes qui demandent de
l'aide à la police, les fusillades sur des femmes souffrant de
problèmes de santé mentale, avec des femmes qui souffrent de
violence domestique, font craindre davantage la police et tentent autant que
possible de les éviter. Une seule femme noire sur 15 signale leurs
agressions en raison de leur peur de la police et de ne pas être cru, et
les femmes noires sont au plus haut risque de tous groupes de victimes de
violences sexuelles perpétrées par les policiers.
Par conséquent, l'hypothèse de la
première problématique sera vérifiée et
approuvée par la recherche et l'analyse de ce mémoire qui
confirme que les femmes noires ont toujours été attaquées
par la police mais qu'elles sont laissées ignorer par les médias,
par la communauté et beaucoup d'autres ne sont pas signalés.
Même si le mouvement Black Lives Matter a eu un grand impact sur la vie
des Noirs aux États-Unis, la société continue d'en exclure
les femmes afro-américaines. Lorsque nous pensons à Black Lives
matter, nous avons tendance à penser aux hommes noirs, aux hommes dont
les vidéos de mort sont devenues virales et ont fait l'objet de
discussions massif et constant dans les médias, tandis que les femmes
noires tuées par la police restent invisibles et inconnues. Lorsque la
police attaque une femme noire, il semble souvent que la société
écarte ces femmes et ne parle pas d'elles puisqu'elles sont exclues du
féminisme et exclues de leur propre communauté
afro-américaine. La liste de ces 88 femmes tuées par la police
doit être évoquée et représentée à la
fois par les Blancs et les personnes de couleur. Il doit y avoir un changement
systémique pour représenter les femmes noires et arrêter de
les voir dans une manière stéréotypée
préjudiciable.
La prise de conscience doit être la première
étape du changement, et le changement commence avec une seule personne
qui influence les autres. Si nous commençons à éduquer la
société en partageant sur nos plateformes de médias
sociaux, en parlant de ces choses sur la base de points de vue statistiques et
objectifs, le changement sera mis en oeuvre et les femmes noires seront
124
représentées et cesseront d'être
ignorées dans la société. Nous devons écouter,
reconnaître et parler de ces questions jusqu'à ce que nous et les
femmes non représentées soyons entendues.
3.4.2 Le Mouvement #Sayhername, Les Actions
Policières Contre Les Femmes Afro-américaines Et Le Niveau De La
Vie Des Femmes Afro-américaines
Le mouvement #SayHerName dont la professeure Kimberlé
Crenshaw a commencé, a fait de grands changements et continue de
prospérer et de sensibiliser le public. Le terme
d'intersectionnalité, également inventé pour la
première fois par Crenshaw, a ouvert les yeux des féministes
blanches pour voir qu'il y a d'autres femmes avec plus d'une seule
identité qu'être femme, qui doit être
représenté et discuté. Après le mouvement
#SayHerName qui a commencé après la mort de Sandra Bland qui a
été retrouvée morte dans sa cellule de prison après
avoir été arrêtée pour une infraction mineure au
code de la route, Crenshaw a partagé un rapport de femmes
intersectionnelles qui ont été tuées et terrorisées
par la police dans une manière inhumaine et brutale.
Les résultats de la figure 4 montrent que depuis le
début du mouvement #SayHerName 56 femmes noires ont été
tuées par la police, seules deux de leurs histoires parmi ces femmes
sont devenues virales, la première est Sandra Bland et la seconde est
Breonna Taylor qui a été tuée par la police alors qu'elle
dormait dans son appartement. La mort de Breonna Taylor a suscité de
nombreuses émotions en raison de plusieurs facteurs expliquant pourquoi
sa mort a tant été évoquée. Comme le montre la
recherche précédente dans le mémoire, les actions
policières depuis le mouvement #SayHerName n'ont pas changé, les
violences policières envers les femmes noires sont toujours très
présentes même en 2021.
Comme on peut également le voir dans les
résultats de la recherche, 12 femmes ont été tuées
seulement au cours des trois dernières années par la police et de
nombreuses autres femmes noires ont été harcelées et
attaquées par des policiers pour avoir enfreint des infractions mineures
au code de la route ou pour n'être qu'à l'extérieur de
leurs maisons. Les policiers criminalisent encore à ce jour les femmes
noires et les considèrent comme de possibles suspects, l'adultification
des jeunes filles noires et la criminalisation de toute personne vivant dans
les « quartiers aux vitres brisées » sont toujours très
présentes et coûte chaque année de nombreuses vies. Les
femmes noires sont toujours considérées comme des super-humaines
qui ne mouraient pas même si elles se faisaient tirer dessus, ou ne
seraient pas blessées si elles étaient aspergées de poivre
ou n'auraient pas une épaule cassée si elles étaient
agressivement attaquées par des policiers. Cette vue est
extrêmement dommageable et prend de nombreuses
125
vies chaque année. Selon les résultats de la
recherche, la première partie de cette hypothèse est
confirmée lorsque l'on examine le nombre de décès de
femmes noires.
Le mouvement #SayHerName n'a définitivement pas
changé les actions violentes de la police envers les femmes noires.
Cependant, comme nous l'avons vu lors de la dernière partie, les
conditions de vie des femmes noires n'ont pas changé après le
mouvement #SayHerName en 2015. Comme étudié ci-dessus, un article
de 2020 déclare : « Les femmes gagnent 79 cents pour chaque dollar
que gagnent les hommes. Mais les femmes noires ne gagnent que 64 cents par
dollar. Les femmes de couleur sont généralement
sous-représentées dans les emplois professionnels de haut niveau
dans le droit, la médecine, les universités et les affaires.
Lorsqu'elles parviennent à ces rôles raréfiés, mais
sont les seuls dans un contexte organisationnel, elles sont plus susceptibles
de douter de l'engagement de l'entreprise en faveur de l'inclusion et de
l'équité et sont donc plus susceptibles de vouloir saisir des
opportunités ailleurs.113 » Un autre article
déclare « en 2017, le salaire annuel médian des femmes
employées noires à temps plein toute l'année était
d'un peu plus de 36 000 dollars, soit 21 % de moins que celui des femmes
blanches, reflétant l'emploi disproportionné des femmes noires
dans les services à bas salaire et les emplois à salaire minimum
et sous-minimum. Les familles noires, cependant, sont plus tributaires des
revenus des femmes que les autres familles puisque 80 pour-cent des
mères noires sont les soutiens de leur famille. Malgré
l'importance des femmes noires en tant que soutien de famille, l'État a
aggravé le manque de protections accordées aux mères
noires en ne protégeant pas les femmes noires en tant que travailleuses.
En fait, les politiques de l'État ont souvent laissé les femmes
noires vulnérables à l'exploitation sur leur lieu de travail en
les excluant de diverses protections des travailleurs. Le salaire minimum du
New Deal, la rémunération des heures supplémentaires et la
législation sur la négociation collective excluent les principaux
secteurs où travaillaient les femmes noires - les services domestiques
et l'agriculture. Bien qu'il y ait eu des inclusions depuis lors, ces secteurs
n'ont toujours pas un accès complet aux protections des travailleurs.
L'héritage de l'emploi des femmes noires dans des secteurs manquants de
protection des travailleurs se poursuit aujourd'hui depuis que les femmes
noires sont concentrées dans des emplois de services peu
rémunérés et rigides, manquant de régimes de
retraite fournis par l'employeur, d'assurance-maladie, de congés de
maladie et de maternité payés et de vacances payées. Plus
d'un tiers (36
113 WINGFIELD, Adia Harvey. « Women Are
Advancing in the Workplace, but Women of Color Still Lag Behind « .
Brookings (blog), 9 octobre 2020.
https://www.brookings.edu/essay/women-are-advancing-in-the-workplace-but-women-of-color-still-lag-behind/.
126
pour-cent) des travailleuses noires n'ont pas de congé
de maladie payé.114 » Cela signifie que
l'inégalité dans la manière dont les femmes noires sont
traitées ne consiste pas seulement en la violence policière, mais
est également ancrée dans la société où les
femmes noires sont discriminées, ignorées et souvent
laissées en marge de la société. Même s'il y a eu
plus de représentations des femmes noires dans les médias, mais
les conditions de vie des femmes noires ne se sont pas améliorées
après le mouvement #SayHerName. Les femmes noires sont souvent
ignorées sur leur lieu de travail, sont souvent laissées sans
promotion, sont moins bien payées, sont ignorées en ce qui
concerne leurs problèmes de santé et ne st pas
dénoncées lorsqu'elles sont attaquées par la police ou par
leur conjoint domestique. Par conséquent, comme le montrent les
résultats de la recherche dans les chapitres précédents,
le niveau de vie des femmes noires n'a pas changé depuis le début
du mouvement #SayHerName cela reste le même.
L'étude des chapitres précédents prouve
à quel point les conditions de vie des femmes noires sont encore
mauvaises, les statistiques montrent que les femmes noires aux
États-Unis sont de 243 % de plus susceptibles de mourir de causes
liées à la grossesse ou à l'accouchement que les femmes
blanches font face. La plupart des complications se produisent parce que les
médecins ont tendance à minimiser les cris de douleur des femmes
noires. Lorsque les femmes noires accouchent, elles sont 3 à 4 fois plus
susceptibles de mourir que les femmes blanches.115 » Un autre
article publié en 2020, a aussi indiqué que « plus de 18 %
des femmes noires aux États-Unis font état d'être
agressées sexuellement dans leur vie - et cela explique simplement les
femmes qui rapportent. Ce qui augmente les taux de mortalité des femmes
noires en raison du biais lié à la douleur qui a
été discuté dans les chapitres précédents et
contre lequel les médecins ne sont pas à l'abri. Les conditions
de vie des femmes noires ne les empêchent pas seulement d'avoir des soins
de santé appropriés, ou d'être payées de
manière égale, mais cela va jusqu'à être davantage
confrontées à la violence domestique que les femmes blanches, une
étude de 2020 basée sur un rapport qui a eu lieu en 2017
spécifie : « Plus de 40 % des femmes noires subiront des violences
domestiques au cours de leur vie, selon le Status of Black Women de l'Institut
de Women's Policy Research aux États-Unis. En comparaison, 31,5 % de
toutes les femmes subiront des violences domestiques. Un rapport du
114 BANKS, Nina. « Black Women's Labor
Market History Reveals Deep-Seated Race and Gender Discrimination « .
Economic Policy Institute (blog), 9 février 2019.
https://www.epi.org/blog/black-womens-labor-market-history-reveals-deep-seated-race-and-gender-discrimination/.
115 COLES, Stewart M., et Josh Pasek. «
Intersectional Invisibility Revisited: How Group Prototypes Lead to the Erasure
and Exclusion of Black Women. « Translational Issues in Psychological
Science 6, no 4 (décembre 2020): 314?24.
https://doi.org/10.1037/tps0000256.
127
National Center for Victims of Crime a
révélé que 53,8 % des femmes noires avaient subi des
violences psychologiques, tandis que 41,2 % des femmes noires avaient subi des
violences physiques. Plus inquiétantes encore, les femmes noires sont
2,5 fois plus susceptibles d'être assassinées par des hommes que
les femmes blanches. Dans l'écrasante majorité de ces cas -- 92 %
- la personne qui les a tués connaissait sa victime. 56 % de ces
homicides ont été commis par un partenaire intime actuel ou
ancien. Presque tous -- 92 % -- de ces meurtres étaient interraciaux, ce
qui signifie qu'ils ont été commis par un homme noir contre une
femme noire.116 » C'est pour toutes ces raisons que nous
pouvons voir que les femmes noires souffrent toujours dans la
société américaine, qu'elles sont laissées en marge
de la société, non représentées ou mal
représentées, ignorées, et confrontées à la
violence des hommes noirs et blancs. Ces violences peuvent être des
violences domestiques, des viols, des violences policières, attaquer des
femmes noires et les arrêter pour la moindre infraction, les faire mourir
dans des cellules de prison sans surveillance ni caméras pour prouver ce
qui s'est réellement passé, sexualisation excessive dans les
médias blancs et noirs et en d'appliquer des stéréotypes
sur eux avec des caractéristiques qui ne correspondent pas à
leurs personnalités. L'intersectionnalité des femmes noires n'est
pas discutée et ignorée dans la société
américaine.
Les femmes noires sont stéréotypées,
criminalisées et considérées comme masculines et
dangereuses, ce qui est un point de vue très dommageable, car cela
conduit à davantage des femmes noires à mourir de
problèmes de santé, car on ne les croit pas lorsqu'elles disent
qu'elles souffrent, elles sont violées et attaquées par des
policiers qui pensent pouvoir tolérer la douleur, même lorsqu'il
s'agit de jeunes filles noires. La criminalisation des hommes noirs et surtout
des femmes a été fortement présente dans la
société américaine et a conduit au meurtre de centaines de
noirs américains. Cependant, nous devons nous concentrer sur ce que
vivent les femmes noires, sur leur intersectionnalité et sur les autres
identités qu'elles ont que la race. La société doit
accepter que les femmes noires ne soient pas seulement noires, elles sont des
femmes, elles ont des personnalités, elles peuvent être membres de
la communauté LGBTQ+, leurs identités doivent être
reconnues et acceptées par la société tout comme les
femmes blanches sont acceptées, l'intersectionnalité doit
être normalisée et acceptée et représentée
dans les médias qui sont consommés, cette représentation
médiatique est très nécessaire pour que les jeunes filles
noires aient l'impression qu'elles peuvent avoir plusieurs identités,
nous devons
116blackburncenter. « Black Women & Domestic
Violence « , 26 février 2020.
https://www.blackburncenter.org/post/2020/02/26/black-women-domestic-violence.
128
encourager à dire son nom #SayHerName quand une
violation des droits des femmes se produit. Même si la deuxième
partie de cette hypothèse a été niée, nous devons
travailler dur pour sensibiliser pour améliorer la vie des femmes noires
en sensibilisant et en prenant la parole en cas de besoin. Le mouvement
féministe doit commencer à inclure les femmes noires, que les
marches roses devraient inclure toutes les femmes de couleur, y compris les
femmes noires, car elles sont ignorées et discriminées dans la
société.
129
CONCLUSION
Depuis la colonisation européenne et l'asservissement
des Africains devenus, plus tard, des Afro-américains, le racisme est
fortement présent dans la société américaine. Le
racisme explicite s'est transformé en un racisme implicite qui pourrait
être vu dans le manque de représentation des
Afro-américains, dans la société blanche
privilégiée qui favorise les Blancs par rapport aux personnes de
couleur et aux personnes d'origine ethnique non-blanche. Ce racisme peut
être vu dans la guerre contre la drogue qui a abouti à une guerre
contre les Afro-Américains, en stigmatisant les Afro-Américains
et en essayant de blanchir la société en effaçant leurs
identités et traditions ethniques, en rejetant toute culture qui n'est
pas considérée comme euro -normatif, et enfin en violant les
droits humains fondamentaux des Afro-Américains et en essayant de les
empêcher d'accéder aux opportunités qui sont facilement
offertes aux Blancs, telles que la capacité de trouver facilement un
emploi, des bourses d'études, une éducation appropriée,
des soins de santé et la capacité de défendre
eux-mêmes sans finir par se faire tuer par la police.
Ce mémoire étudie les origines du racisme tout
depuis le début, à partir du racisme scientifique et de la
colonisation des Amériques à l'esclavage à une ère
post-esclavagiste où le racisme était explicitement et fortement
présent dans la société américaine. Le «
racisme moderne » qui est maintenant une forme implicite de racisme
peut-être vu dans la société white washed dans laquelle
nous vivons. Cette société favorise les tons de peau claire par
rapport aux tons foncés, avec des opportunités d'emploi, des
options de soins de santé et une éducation donnée aux
Blancs plus que les gens de couleur. Le privilège blanc n'est pas
reconnu et continu d'être ignoré, car les Noirs voient constamment
leurs droits violés, se faisant tuer par la police pour être
sortis courir, pour avoir sorti leur téléphone ou simplement pour
ne dormir que paisiblement dans leur maison avant de s'abattit par la
police.
Ce mémoire, après s'être concentré
sur le racisme en général, explique en profondeur le terme
d'intersectionnalité, qui est un terme inventé pour la
première fois par Kimberlé Crenshaw qui explique comment les
femmes noires sont souvent ignorées dans les médias et ne sont
reconnues que pour leur identité noire, ignorant leur genre, leur
sexualité ou leur classe sociale. Crenshaw publie un rapport expliquant
comment les femmes noires sont tuées et pourtant, elles sont souvent
ignorées par les médias et par la société. En
lisant ce rapport, on peut voir que le mouvement Black Lives Matter est un
mouvement créé par des femmes, mais ignore l'existence et la
souffrance des femmes noires. Il se concentre souvent sur les
130
hommes noirs, ce qui le fait aller vers un
#BlackMensLivesMatter au lieu que chaque vie noire compte.
Après la recherche approfondie qui a été
faite pour ce mémoire, les résultats dans ce mémoire ont
validé la première hypothèse pour la première
problématique qui demande si les brutalités policières ont
changé depuis les années 1990 et si elles sont explicitement
annoncées par les femmes noires, la recherche montre que depuis 1993
jusqu'en 2021, 88 femmes ont été brutalement tuées par la
police. La majorité de ces femmes n'étaient pas armées et
n'ont commis aucun crime. Le rapport publié par Crenshaw confirme qu'il
existe plusieurs critères pour que les femmes noires soient tuées
par la police, le premier critère est le profilage racial des femmes
noires qui conduisent, ce qui peut également être vu dans un
exemple récent d'une femme agressée par des policiers pour
dépasser la limite de vitesse et s'est fait casser l'épaule
à cause de la force excessive qui lui a été
appliquée par les policiers. Le deuxième critère est la
criminalisation des femmes noires selon leur classe sociale et leur meurtre
parce qu'elles sont perçues comme « dangereuses », l'autre
critère est la guerre contre la drogue, puis nous avons la police qui
tue des femmes noires qui souffrent de maladies mentales sans prendre compte de
leur vulnérabilité et en les criminalisant en leur faisant croire
qu'elles sont dangereuses. Il y a aussi le « biais de formidabilité
» qui est très souvent observé dans la société
américaine lorsqu'il s'agit des Noirs et surtout des femmes noires. Ce
parti-pris amène la police à tuer des femmes noires et à
penser qu'elles ne seraient pas blessées, à les attaquer plus
violemment qu'elles n'attaqueraient les femmes blanches, et à croire
qu'elles sont plus âgées qu'elles ne le sont. Ce biais est
également présent dans les soins de santé, car les
recherches montrent que les femmes noires sont 2 à 3 fois plus
susceptibles de mourir en couches que les femmes blanches parce que les
médecins ne les croient pas lorsqu'elles disent qu'elles souffrent.
L'autre catégorie est la culpabilité par association lorsque des
femmes noires sont tuées uniquement parce qu'elles sont
apparentées à un criminel ou qu'elles entretiennent une relation
avec un criminel, comme on peut le voir dans le cas de Breonna Taylor. L'autre
catégorie montre des femmes qui souffrent de violence domestique et
lorsqu'elles signalent la violence, la police les tue au lieu de tuer le
contrevenant. Une autre catégorie du rapport de Crenshaw parle du
meurtre de femmes noires LGBTQ+ qui souffrent de discrimination et qui sont
tuées et criminalisées pour leur identité sexuelle. Les
autres catégories montrent également pourquoi la police attaque
les femmes comme le harcèlement sexuel, applique une force excessive sur
les mères noires et leurs enfants et terrorise les femmes qui demandent
justice pour les membres de leur famille qui ont été tués
par la police. La première hypothèse a été
validée, car on constate que les violences faites aux femmes noires sont
encore très présentes dans la société
américaine avec
131
des femmes noires ne parlant pas de certains crimes commis par
la police lorsqu'il s'agit de policiers harcelants sexuellement ou physiquement
des femmes noires.
La deuxième hypothèse a été
partiellement validée avec le résultat montrant que le mouvement
#SayHerName n'a pas changé les violences policières contre les
femmes, car les résultats montrent que depuis le début du
mouvement en 2015, 56 femmes ont été tuées par la police.
Cependant, l'autre partie de l'hypothèse, qui affirme que le mouvement
#SayHerName a augmenté les conditions de vie des femmes noires, n'a pas
été validée, car les résultats de la recherche
montrent qu'il existe une inégalité visible présente dans
la société américaine qui discrimine les femmes noires et
ne leur donne pas les mêmes opportunités que les femmes blanches.
Les femmes noires ne sont payées que 64 cents pour une heure au lieu de
79 cents, elles ont moins d'opportunités d'être des managers ou
des leaders dans leur travail et sont généralement
laissées de côté sur leur lieu de travail. Les femmes
noires sont plus susceptibles de ne pas déclarer avoir été
violées et 40 % des femmes noires sont victimes de violences domestiques
et sont 2,5 fois plus susceptibles d'être assassinées par des
hommes que les femmes blanches. Les femmes noires sont également
fortement stéréotypées dans les médias et hyper
sexualisées, ce stéréotype peut conduire à la
normalisation de la culture du viol et à la croissance des jeunes filles
noires avec une représentation préjudiciable.
Le mouvement #SayHerName bien qu'ayant commencé
à sensibiliser sur les femmes noires tuées par la police s'est
transformé en d'autres mouvements tels que #SayHisName ou
#SayTheirNames. Cette ignorance très problématique des femmes
noires peut conduire à des problèmes supplémentaires et
à davantage d'inégalités et de discriminations auxquelles
les femmes noires sont confrontées.
Par conséquent, afin de changer cette discrimination,
la conscience et les représentations doivent être changées,
la normalisation de l'intersectionnalité des identités des femmes
noires doit remplacer les stéréotypes représentés
dans les médias et nous devons continuer à dire les noms et
à partager les histoires des femmes noires qui font face aux
inégalités et aux discriminations jusqu'à l'apparition
d'un véritable mouvement social. Le féminisme noir doit
être inclus dans le mouvement féministe blanc et leurs droits
doivent être revendiqués par toutes les féministes. Le
féminisme doit inclure les femmes intersectionnelles jusqu'à ce
que toutes les femmes obtiennent le droit de vivre, d'obtenir des salaires
égaux, des opportunités d'emploi et des soins de santé
décents sans discrimination ni privilège de couleur de peau plus
claire. La sensibilisation doit être portée aux noms invisibles et
la misogynoir qui est présente dans les communautés blanches et
noires aux États-Unis et dans d'autres endroits du monde
132
doit être combattu et dénoncé. Comme
Kimberlé Crenshaw le déclare dans son entretien avec NPR :
« J'ai toujours espoir. Tant qu'il y a du souffle
dans mon corps et dans le corps des autre autour de nous pour sensibiliser et
exprimer notre refus d'accepter soit les termes de la vie dans la
société dans laquelle nous vivons, soit les termes des mouvements
contre ces discriminations. Donc, je suis tous les deux, optimiste, car il y a
un refus à ce stade d'accepter le statu quo. Je suis vigilant sur ce
point, car je sais que ce refus n'inclut pas toujours tous ceux d'entre nous
qui sont soumis à de nombreuses crises contre lesquelles nous articulons
des revendications."' »
117 KELLY, Mary Louise, et GLENN, Heidi. « Say Her Name: How
The Fight For Racial Justice Can Be More Inclusive Of Black Women « .
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143
ANNEXES
1.1 Partie I, Chapitre I
Les textes originaux en anglais
Note 3: Dunbar Ortiz: The history of the
United States is a history of settler colonialism- the founding of a state
based on the ideology of white supremacy, the widespread practice of African
slavery, and a policy of genocide and land theft. In the United States, the
founding and development of the Anglo-American settler-state involves a
narrative about Puritan settlers who had a covenant with God to take the land.
That part of the origin story is supported and reinforced by the Columbus myth
and the « Doctrine of Discovery.»
Note 4: Pennington: Las Casas who has lived
with his father on Espanola contributed to juridical and political thought was
his defense of the rights of indigenous peoples in Central and South America.
He also limited ecclesiastical authority in the secular world and was a
vigorous critic of slavery and defender of the right of every human being to be
free.
Note 5: Casas: Now to come to the Continent,
we are confident, and dare affirm upon our own knowledge, that there were ten
Kingdoms of as large an extent as the Kingdom of Spain, joining to it both
Aragon, and Portugal, containing above a thousand miles every one of then in
compass, which the inhumane and abominable villainies of the Spaniards have
made a wilderness of, being now as it were stript of all their people, and made
bare of all their inhabitants, though it were a place formerly possessed by
vast and infinite numbers of men; And we dare confidently aver, that for those
Forty years, wherein the Spaniards exercised their abominable cruelties, and
detestable tyrannies in those parts, that there have innocently perish'd above
Twelve millions of souls, women and children being numbered in this sad and
fatal list; moreover I do verily believe that I should speak within compass,
should I say that above Fifty millions were consumed in this Massacre.
Note 6: Margaret Kohn et Kavita Reddy: The
Spanish conquest of the Americas was taking place during a period of reform
when humanist scholars within the Church were increasingly influenced by the
natural law theories of theologians such as St. Thomas Aquinas. According to
Pope Innocent IV, war could not be waged against infidels and they could not be
deprived of their property simply because of their non-belief. The Spanish
quickly concluded that the habits of the native Americans, from nakedness to
unwillingness to labor to alleged cannibalism, clearly demonstrated their
inability to recognize natural law. This account of
144
native customs was used to legitimize the enslavement of the
Indians, which the Spanish colonists insisted was the only way to teach them
civilization and introduce them to Christianity. Some of the Spanish
missionaries sent to the New World, however, noticed that the brutal
exploitation of slave labor was widespread while any serious commitment to
religious instruction was absent. Members of the Dominican order in particular
noted the hypocrisy of enslaving the Indians because of their alleged barbarity
while practicing a form of conquest, warfare, and slavery that reduced the
indigenous population of Hispaniola from 250,000 to 15,000 in two decades of
Spanish rule. Given the genocidal result of Spanish « civilization,»
they began to question the idea of a civilizing mission.»
Note 8: Jackson and Jackson: «
Evolutionary thought grew into a significant ideology that can be called «
scientific racism' at the end of the nineteenth and beginning of the twentieth
century. Scientific racism was the result of two lines of scientific thought
merging. First new ideas about heredity provided an explanation of the way
traits could be held stable for generation after generation. Second, ideas
flowered about the supremacy of the north European races - what was called
Aryanism or Teutonicism in the nineteenth century and Nordicism in the
twentieth.» Most learned people of the nineteenth century believed in the
doctrine of « inheritance of acquired characteristics.» Most often
associated with the French evolutionist Jean Baptiste de Lamarck (1744-1829),
the doctrine taught that environmental pressures change the physical nature of
an organism and that these acquired characteristics were inherited by
subsequent generations.
Note 10: Jackson Darwin's cousin, Francis
Galton (1822-1911). Galton coined the phrase « nature versus nurture»
and he came down strongly on the side of nature. Galton's early life and
upbringing was much like his cousin's. He was born into a wealthy family and
expected to become a physician. Also like Darwin, he was miserable at medical
school. The most gifted protégé of Galton, and a key figure in
promoting Galtonian views of heredity and science, was Karl Pearson
(1857-1936), who set out his views about science in an influential work, The
Grammar of Science (1882). For Pearson, a good scientist avoided all
speculation about unobservable entities and focused only on directly sensed
evidence. Pearson founded the journal Biometrika in 1901, which became the main
outlet for statistical studies of the physical traits of organisms. This view
of the sufficiency of statistical constructs to explain scientific phenomena
would continue on into the twentieth century, particularly in psychometrics and
IQ testing. Galton and Pearson are correctly seen as the founders of this
approach and both contributed key ideas to the science of statistics. One of
Galton's most famous works makes his approach clear and underscores the social
motivations of his work. In Hereditary Genius,
145
pubUshed in 1869, Galton undertook a statistical analysis of
« men of genius» in the United Kingdom. His book attempted to rank
the geniuses in the country in order to determine if mental ability was
inherited and concluded that it was. For Galton, society should take steps to
ensure the emergence of more geniuses and fewer of lower intellectual
ability.Galton believed that improving the race meant that the government
should encourage breeding among the best people and take steps to keep the
superior stocks from mixing with inferiors. Galton did not shy away from racial
interpretations of his data. He believed that Negroes were at least two grades
below Anglo-Saxons in ability and intelligence.
Note 12: Jackson: In the United States,
Madison Grant (1865, 1937) Much like Charles Darwin, Grant was not a scientist
by training. World War I brought with it the « Great Migration» of
blacks from the rural south to the urban North as they attempted to leave the
authoritarian Jim Crow systemos, the crushing poverty of the tenant farming
system, and systematic disenfranchisement. Grant, and others, despaired at the
growing number of dark faces they saw on the city streets and declared that
something must be done about it. In his last book, Conquest of a Continent,
published in 1933, Grant declared that « The Negro problem must be taken
vigorously in hand by the Whites without delay. States which have no laws
preventing the intermarriage of white and black should adopt them.»
Between 1900 and 1945 nearly every modernizing society had some form of
eugenics movement. Recent work on the history of the eugenics movements
underscores how diverse the ideologies and policies were that went under that
name. Popular understanding of eugenics is often restricted to the horrors of
Nazi Germany, but, in fact, leftists proclaimed their adherence to eugenic
doctrines as much as those on the political right. In many countries, eugenics
was confined to what we might think of as prenatal care, focusing on the «
future generations» carried by pregnant women. In other countries,
particularly those where Lamarckian doctrines were still scientifically
respectable, eugenics focused as much on environmental improvement as it did on
selective breeding. Eugenics was the idea that good people should be encouraged
to reproduce and bad people should be discouraged from it. Taken in this light,
eugenic thinking was a way to think about social problems in scientific
terms.The Nordics created the United States, according to Grant, but were in
danger of being swamped by the inferior races in what he called the «
survival of the unfit.» Grant blamed « sentimentalists» who held
the « fatuous belief in the power of environment... to alter
heredity.» Not so, Grant declared: « Speaking English, wearing good
clothes, and going to school does not transform a Negro into a white man.»
Immigration was a similar threat. « We shall have a similar experience
with the Polish Jew,» Grant warned, « whose dwarf stature, peculiar
mentality, and ruthless concentration on self-interest are being
146
engrafted upon the stock of the nation.» The danger,
Grant warned, was allowing more than one race in the same geographical area
under the common « melting pot» notion that the environment would
erase racial differences.
Note 16 Allen: English and Africans working
side by side in the field or in the tobacco shed plitted their escape, met at
their rendezvous, and fled to freedom together. The assemblies of all the
plantation colonies enacted cruel and vicious penalties for such « stealth
of oneself». The form of corporal punishment most commonly used was
flogging and randing, but mutilation and even death were legal retribution
against the captured fugitive. The most common form of penalty, because it was
most profitable to the owners, was to extend the period of service: for each
day away, added service of two days in Virginia, seven in South Carolina, and
ten in Maryland. Most elementary and human, form of servant solidarity was
marrying without the consent of the master. Not only did the marriage impose
some barrier to extremes of exploitation, but it led to « lost time when a
wife became pregnant. For this « offense» there were severe legal
penalties. The usual penalty was a year's extension of time for marrying and a
year for pregnancy. The children of bond-servants were themselves bond-servants
until they were over twenty years of age. But the heaviest penalties were those
for white women who bore children where the father was African. For those women
the penalty was as much as seven years of extended service and a severe
whipping at the public whipping post, with the child to be a bond-servant until
thirty-one years of age. In 1705, the last step was taken: All servants who
were brought into the country, by sea or land, were to be slaves, unless they
came as three-star Christians as specified in the 1680 law. Only blacks were
slaves, not Indians, in Virginia. There remained the question of the free
persons of color. but their position was clearly defined as one of a lower
status than any white person. IN 1805, for instance, the law forbade any Negro
to own any white servant. In 1723, free Negroes, who had until then been voters
on the same basis as whites, were deprived of this right.
Note: 18 Allen: The white-skin privileges of
the poor free whites were simply reflexes of the liabilities imposed on the
Negro slave: to move about freely without a pass, to marry without any
upper-class consent, to change employment; to vote in elections in accordance
with the laws on qualifications; to acquire property; and last, but not least,
in this partial list, the right of self-defense. Africans and Afro-West Indians
had not taken part in the long history of negotiation and contest in which the
English lower classes had worked out the relationship between themselves and
their superiors. Therefore, the custom and law that embodied that history did
not apply to them. Africans and Afro-West Indians were thus available for
perpetual slavery in a way that English servants were not.
147
Note 19: James Lee Ray: Slavery was common in
ancient Egypt, Babylonia, Assyria, Greece, Rome, India, and China. The extent
to which ancient Greece relied on slaves plays an important role in two
controversies relevant to the focus of this article, possibly because the
practice became prominent in Greece.' The practice of slavery became distinctly
less prevalent as the Roman Empire declined, and for Marxists the reasons are
clear. When slavery disappears, it does so because it is replaced by a more
efficient and therefore more progressive mode of production. In the period from
1502 to almost 1900, slaves were brought from Africa to the Americas by the
millions. (Native Americans were used as slaves in the earlier years, but they
proved « unsuitable» in several ways, one of which was a stubborn
tendency to die.) Great Britain officially prohibited the slave trade in 1807
and played a role in bringing it to a virtual halt by the latter half of the
nineteenth century. The British also legally ended slavery in territories under
their control in 1833, while the Civil War brought it to an end in the United
States by 1865. Cuba and Brazil were the last holdouts in the Western
hemisphere; slavery was abolished in Cuba in 1886, while Brazil officially
terminated it in 1888. One of the most noted contemporary analyses of the
disappearance of slavery in the Western hemisphere is that of Eric Williams in
Capitalism and Slavery, which focuses on the history of slavery in the British
West Indies. Williams' thesis is straightforward: « When British
capitalism depended on the West Indies, they ignored or defended it. When
British capitalism found the West Indian monopoly a nuisance, they destroyed
West Indian slavery as a first step in the destruction of the West Indian
monopoly. But vital economic interests in the North, up to the time of the
Civil War, profited handsomely from the toil of slaves in the South. According
to Tem perley, « Northern cotton manufacturers were dependent on Southern
plantation agriculture for their raw materials. New York finance houses
provided Southerners with much of their capital and reaped their reward in
interest. New England shippers carried the South's cotton to the factories of
Europe and the North.» Granted, the clash of economic interests in the
rapidly industrializing North and the primarily agricultural South created
several issues, such as the focus on tariffs, to cite a prominent example,
which made victory for the Union beneficial to the pocketbooks of many in the
North. However, the predominant economic classes in the North were not
necessarily well served by the abolition of slavery in the South. The
antislavery position of the Union did bring clear political benefits, some of
which were international in scope, and those benefits, arguably, flowed
ultimately from the widespread feeling that slavery was indefensible on ethical
grounds.
Note 20: Mitchell: Blassingame (1972) and
Jacob and Landau (1971) found that African survival during slavery required
developing different types of personality traits and skills.
148
Black survival also necessitated learning a number of craft
skills and trades. For the enslaved African, learning to read and write was
highly desired and from most existing accounts, difficult for most to achieve.
Yet for many, learning to read and write was the first step toward
self-emancipation. DuBois (1962) estimated that only five percent of enslaved
Africans could read by the end of the Civil War. This figure is very low,
perhaps debatable, but does suggest that anti-African public opinion and laws
were effective at curtailing Black literacy in the antebellum South. Genovese
(1972) suggests that Africans often possessed a greater desire to acquire
literacy than poor whites. According to Genovese (1972) and Webber (1978),
enslaved Africans were often aided by: 1) masters, mistresses, and children
(Note: Whites often taught their favorite captives and mixed-race children, who
often became domesticated house servants), 2) Africans taught themselves and
instructed others, and 3) Africans established « Sabbath schools» to
increase clandestine literacy efforts. Enslave Africans who labored as field
hands usually experienced much harsher treatment and rigid segregation,
particularly on larger plantations in the Deep South. In the twentieth century,
Malcolm X analyzed the « house versus field slave» condition and
suggested that the brutal and inhumane treatment of « field Africans»
contributed to their militant, defiant, and aggressive attitude towards whites
(X,1964). In comparison, Stampp (1956) and Harding (1981) found that Africans
were usually segregated and appropriated by occupations and trades.
Nevertheless, separating Africans by house and field designations was most
likely a slave management Method. Africans who could read often taught others
using whatever means and opportunities available. Inter-generational education
also occurred as father and mother taught son or daughter, who in turn taught
others, young and old. Some Africans taught themselves to read and write by
observing whites. However, what is known is that slaveholders generally reacted
with cruel punishment and swift violence directed at those who strove for
literacy. Some were informed on by children and plantation workers, while
others were discovered by their owners. American slavery dislocated and robbed
the African of culture and traditions, including over 100 languages.
Consequently, the psychological and sociological effects of centuries of
slavery and racism are evidenced in the writings, records, and testimonies of
participants, in particular, in the memories and « English» of former
captives. Their recollections reveal the degradation and dehumanization that
slavery, European/White American nationalism, and racism extracted on their
racial identity, self-esteem, and self-image. Joy DeGruy Leary's (2005) claim
that African Americans suffer from anti-Black socialization evidenced by
continued acceptance of deprecating language and images in the media and the
arts. DeGruy Leary labels this multigenerational maladaptive behavior
Post-Traumatic Slave Syndrome (PTSS), which might also explain the preference
of
149
many young African Americans for limiting educational
aspirations and lower ambitions in the larger American society. Thus, despite
slavery's lingering negative effects, the effort of enslaved Africans to obtain
literacy is a remarkable feat. This tumultuous journey would explode into
powerful freedom movements in the twentieth-century.
Note 21: Fields: One of the most important of
these absurd assumptions, accepted implicitly by most Americans, is that there
is really only one race, the Negro race. That is why the Court had to perform
intellectual contortions to prove that non-Negroes might be construed as
members of races in order to receive protection under laws forbidding racial
discrimination. Americans regard people of known African descent or visible
African appearance as a race, but not people of known European descent or
visible European appearance. That is why, in the United States, there are
scholars and black scholars, women, and black women. A second absurd assumption
inseparable from race in its characteristic American form takes for granted
that virtually everything people of African descent do, think, or say is racial
in nature. a third assumption: namely, that any situation involving people of
European descent and people of African descent automatically falls under the
heading `race relations'. Race is not an element of human biology (like
breathing oxygen or reproducing sexually); nor is it even an idea (like the
speed of light or the value of ) that can be plausibly imagined to live an
eternal life of its own. Race is not an idea but an ideology. It came into
existence at a discernible historical moment for rationally understandable
historical reasons and is subject to change for similar reasons. American
racial ideology is as original an invention of the Founders as is the United
States itself. Those holding liberty to be inalienable and holding
Afro-Americans as slaves were bound to end by holding race to be a self-evident
truth. Thus we ought to begin by restoring to race--that is, the American
version of race--its proper history. Race as a coherent ideology did not spring
into being simultaneously with slavery, but took even more time than slavery
did to become systematic. A commonplace that few stop to examine holds that
people are more readily oppressed when they are already perceived as inferior
by nature. The reverse is more to the point. People are more readily perceived
as inferior by nature when they are already seen as oppressed. Africans and
their descendants might be, to the eye of the English, heathen in religion,
outlandish in nationality, and weird in appearance. But that did not add up to
an ideology of racial inferiority until a further historical ingredient got
stirred into the mixture: the incorporation of Africans and their descendants
into a polity and society in which they lacked rights that others not only took
for granted, but claimed as a matter of self-evident natural law.27
Afro-Americans understood the reason for their enslavement to be, as Frederick
Douglass put it, `not color, but crime'.39 Afro-Americans invented themselves,
not as a race,
150
but as a nation. They were not troubled, as modern scholars
often are, by the use of racial vocabulary to express their sense of
nationality. But race is neither biology nor an idea absorbed into biology by
Lamarckian inheritance. It is ideology, and ideologies do not have lives of
their own. Nor can they be handed down or inherited: a doctrine can be, or a
name, or a piece of property, but not an ideology. If race lives on today, it
does not live on because we have inherited it from our forebears of the
seventeenth century or the eighteenth or nineteenth, but because we continue to
create it today. Those who create and re-create race today are not just the mob
that killed a young Afro-American man on a street in Brooklyn or the people who
join the Klan and the White Order. They are also those academic writers whose
invocation of self propelling `attitudes' and tragic flaws assigns Africans and
their descendants to a special category, placing them in a world exclusively
theirs and outside history-- a form of intellectual apartheid no less ugly or
oppressive, despite its righteous (not to say self-righteous) trappings, than
that practised by the bio- and theo-racists; and for which the victims, like
slaves of old, are expected to be grateful. They are the academic `liberals'
and `progressives' in whose version of race the neutral shibboleths difference
and diversity replace words like slavery, injustice, oppression and
exploitation, diverting attention from the anything-but-neutral history these
words denote. They are also the Supreme Court and spokesmen for affirmative
action, unable to promote or even define justice except by enhancing the
authority and prestige of race; which they will continue to do forever so long
as the most radical goal of the political opposition remains the reallocation
of unemployment, poverty and injustice rather than their abolition. Nothing
handed down from the past could keep race alive if we did not constantly
reinvent and re-ritualize it to fit our own terrain. If race lives on today, it
can do so only because we continue to create and re-create it in our social
life, continue to verify it, and thus continue to need a social vocabulary that
will allow us to make sense, not of what our ancestors did then, but of what we
ourselves choose to do now.
1.2 Partie I, Chapitre II
Note24: Forman :P17-18 It is now widely
recognized that the drug war has caused tremendous damage--especially in the
low-income African American communities that have been its primary target.
Blacks are much more likely than whites to be arrested, convicted, and
incarcerated for drug offenses, even though blacks are no more likely than
whites to use drugs. Marijuana produces particularly blatant arrest
disparities: in Washington, D.C., the
151
black arrest rate for marijuana possession in 2010 was eight
times that for whites, and in that same year, law enforcement in the city made
5,393 marijuana possession arrests--nearly fifteen arrests a day.'
Note 25: American Substance Study: The rates
of substance abuse among African Americans are similar to those of the general
population, although there are some slight differences. The biggest difference
is the use of marijuana which has been legalized in many states. Findings from
the 2018 National Survey on Drug Use and Health include: 26.9% of African
Americans have a substance use disorder compared to a rate of 7.4% among the
total population. 3.4% of African Americans have an illicit drug use disorder
compared to a rate of 3% among the total population. Past month illicit drug
use among African Americans (13.7%) is more than Caucasians (12%) and Hispanics
(9.7%). Past month marijuana use among African Americans (12.2%) is higher than
the general population (10.1%). African Americans report lower lifetime use of
cocaine (8.5%) compared to Caucasians (17.6%) and Hispanics (11.1%). Alcohol
use disorders are less common among African Americans (4.5%) than the total
population (5.4%). Binge drinking among African Americans (23%) is slightly
less common than in Hispanics (24.6%) and Caucasians (25.7%). The rate of heavy
drinking among African Americans (4.3%) is much less than the general
population (6.1%) and Caucasians (7.2%). The study also shows that although the
rate of illicit drug use is higher among African Americans, statistics show
that African Americans seek and receive specialty treatment for substance abuse
problems at a higher rate than the rest of the population. Among individuals in
need of substance abuse treatment, African Americans are more likely to receive
treatment at a specialty facility (15.2% vs. 9.6% for individuals from all
other ethnic groups).5 African Americans are also more likely to recognize the
need and seek treatment (2.8% vs. 1.4%).
Note 26: P 25: without taking heroin into
account, one cannot understand African American attitudes toward the drug war.
Heroin had long troubled D.C.--a 1955 government report called the city s drug
problem « serious and tragic and expensive and ominous --but by the late
1960s, what had been a problem became an epidemic. Heroin began to devour the
city's poor black neighborhoods. Studies at the D.C. Central Detention Facility
(commonly known as the D.C. Jail) revealed the extent of the crisis: in the
early to mid-1960s, less than 3 percent of new inmates were addicted to heroin,
but beginning in 1967 the growth rate exploded, tripling by 1968, then tripling
again by February 1969. By June 1969, an astonishing 45 percent of the men
admitted to the jail were addicts. In the city itself, the number of addicts
rose from 5,000 in early 1970 to 18,000 by Christmas of that year. By 1971,
there were about fifteen
152
times more heroin addicts in Washington, D.C., than in all of
England. These addicts were overwhelmingly likely to be young black men.
Note 28:Forman P 26-46: A study of
Washington, D.C., and three other cities found that the average heroin addict
committed more than three hundred crimes a year.^» * The devastation in
these cities' poor black communities took many forms: as overdose deaths
skyrocketed, parents buried their children; as fear of robberies and burglaries
spread, residents stayed home with doors and windows bolted shut; as desperate
young addicts resorted to stealing from their kin, families were forced to turn
against their own. D.C.'s heroin epidemic produced two main responses. The
first came from the government: a public health effort, heavy on treatment and
light on law enforcement. This strategy was pioneered by Jerome Jaffe, the
director of the Nixon administration's Special Action Office for Drug Abuse
Prevention, who advocated « methadone maintenance,» the practice of
providing addicts with a free synthetic alternative to heroin in the form of
40- to 80-milligram « stabilization doses» of government-regulated
methadone. The second response to the epidemic was organized by local
activists, neighborhood leaders, and community groups. Among the most prominent
was a black nationalist named Hassan Jeru-Ahmed. Hassan--a high school dropout,
recovering addict, and former federal prisoner, Hassan had been converted by
his experience with addiction and crime into an unrelenting drug warrior.
Hassan founded the Blackman's Development Center (BDC) in May 1969, and it
quickly became one of the most active antidrug organizations in the city. The
BDC worked closely with Hassan's other organizations, the United Moorish
Republic and the Blackman's Volunteer Army of Liberation (Hassan called himself
the army's commanding officer ); at its peak, the BDC had more than seven
hundred members, many of them ex-addicts like Hassan.» *^ The BDC's anger
at DuPont and his Narcotics Treatment Administration (NTA) was rooted in
America's history of racial subjugation. Hassan and his colleagues believed
that whites wanted blacks to be addicted to narcotics, because it made them
passive; in the BDC's eyes, methadone maintenance was a thinly veiled attempt
to keep black people oppressed. Although Hassan advocated punitive action
against drug sellers, it is important to remember that he also called for
root-cause solutions to' the heroin epidemic (improving schools, fighting
racism) and an ethic of black responsibility that valued hard work, education,
and self-discipline. In this respect, he represented the « all of the
above» Hassan recounted, but the police would often refuse to take action,
citing « technicalities» and « red tape.» As for the
marijuana use, White teenagers could use marijuana without jeopardizing their
futures, Fauntleroy explained. After getting high, they could always «
return to enjoy the comforts of the suburbs.» But poor black teenagers in
the inner city had no room for error. Lacking a
153
middle-class cocoon to shield them from the consequences of
marijuana use, those « who have been born in frustration, who have
suffered economic deprivation, who have lived in substandard housing, who may
have come from families receiving welfare payments, who have no automobiles,
etc.,» might never recover from youthful rebellion. Such kids, Fauntleroy
concluded despairingly, will « have a difficult time securing any job, and
having been truants from school, will more or less drop out upon reaching the
age of sixteen.» So even if decriminalizing marijuana might save a black
adolescent from getting arrested, it all but guaranteed more serious problems
down the line: drug use, school failure, and crime. Those who had been arrested
or convicted rarely participated in debates over criminal justice policy, in
D.C. or nationally. They rarely told their stories. And their invisibility
helps explain why our criminal justice system became so punitive.
Note 29: Glenn: An important consequence of
racial stigma is « vicious circles» of cumulative causation:
self-sustaining processes in which the failure of blacks to make progress
justifies for whites the very prejudicial attitudes that, when reflected in
social and political action, ensure that blacks will not advance. The effects
of stigma are more subtle, and they are deeply embedded in the symbolic and
expressive life of the nation and our narratives about its origins and destiny.
The reasons for the development of racial stigma in the United States are in
large part historical. Fundamental to the processes of race-making in the
United States have been the institution of chattel slavery and the associated
rituals and customs that supported the master-slave hier- archy and dishonored
the slave. The social meaning of race that emerged in American political
culture was closely connected with the dishonorable status of enslavement.
Note 31: Zimmerman 28: Over 30 years of educational research
has found that African American children generally underperform compared to
their Asian and European American peers on academic indicators (for a review,
see Gregory, Skiba, &Noguera, 2010; Vanneman, Hamilton, Anderson,
&Rahman, 2009). Although larger institutional and systemic inequalities
contribute to this underachievement (e.g., Felice, 1981; Gillborn, 2003; Kozol,
1991), psychological factors resulting from discrimination are also culpable
(e.g., Neblett, Philip, Cogburn, &Sellers, 2006). In addition, stereotype
threat has been found to negatively affect the performance of African American
college students (Alter, Aronson, Darley, Rodriguez, &Ruble, 2010).
Stereotype threat is the detrimental impact on performance that occurs when an
individual's poor performance is at risk of confirming a task-relevant
stereotype (e.g., Schmader, 2010; Steele, 1997) Stereotype threat has been
implicated as one cause of school disengagement and the resulting poor school
achievement for African American students (e.g., Crocker, Major, & Steele,
1998; Majors et al., 1998). For example, undergraduates devalue
154
academic domains following repeated exposure to stereotype
threatening situations (Aronson, Fried, & Good, 2002; Major et al., 1998;
Major & Schmader, 1998), and high school students have been found to
disidentify with academics over time in similar situations (Cokley, McClain,
Jones, & Johnson, 2012; Forbes, Schmader & Allen, 2008). The most
serious outcomes of long-term disidentification include dropping out of school
and displaying disruptive behavior in the classroom (Klem & Connell, 2004).
Thus, stereotype threat can potentially influence both short-term disengagement
and long-term disidentification with academics (Steele, 1997; Steele &
Aronson, 1995). (Shelvin, Rivadeneyra, et Zimmerman, 2014).
1.3 Partie I, Chapitre III
Note 32: Nelson: » The term White
Washing can be defined as a racist practice of removing visible minorities in
popular media by making their skin appear lighter, or even replacing them
altogether with white actors. Black Erasure can be described as the tendency to
ignore, remove, and falsify Black bodies and Black voices in academia, news,
media, and other outlets. As someone who has always identified as Black, as a
young girl, I wondered why I did not look like the little white girls on the TV
or in books. When I grew a little older, I began to resent that I did not look
like the light skinned, blond haired models in all of the magazines and popular
TV shows. Rarely, did I ever see any minorities in the media that I was exposed
to. White Washing in the media has impacted me negatively.»
Note. 33: Dyer « Race is something only
applied to non-white peoples, as long as white people are not racially seen and
named, they/we function as human norm. Other people are raced, we are just
people. There is no more powerful position than that of being `just' human. The
claim to power is the claim to speak for the commonality of humanity. Raced
people can't do that - they can only speak for their race. But non-raced people
can, for they do not represent the interests of a race.» « We
(whites) will speak of, say, the blackness of Chineseness of friends,
neighbours, colleagues, customers or clients, and it may be in the most
genuinely friendly and accepting manner, but we don't mention the whiteness of
the white people we know.» « The assumption that white people are
just people, which is not far off saying that whites are people whereas other
colours are something else, is endemic to white culture.» Research- into
books, museums, the press, advertising, films, television, software -
repeatedly shows that in Western representation whites are overwhelmingly and
disproportionately predominant, have the
155
central and elaborated roles, and above all are placed the
norm, the ordinary, the standard. Whites are everywhere in representation. Yet
precisely because of this and their placing as norm they seem not to be
represented to themselves as whites but as people who are variously gendered,
classed, sexualised and abled. At the level of racial representation, in other
words, whites are not of a certain race, they're just the human race.»
Note 34: Nelson: « Black women are
typically sassy and opinionated (Blaque). Their characters are either hyper
sexualized or overweight and meant to be unattractive. Black men are typically
abusive and loud. Black male characters usually revolved around being a `thug'
or some other negative lifestyle. It is important to note, many Black
characters are created to be one-dimensional. The same is not true of white
characters. White characters have been heroes, villains, brave, weak, shy,
dangerous, outlandish, etc. There is no one way to describe the roles white
actors have played, and yet there are clear circumstances where Black actors
have been demoted into playing stereotypical roles.» « Black Erasure
and White Washing in popular media negatively impacts children in the Black
community and aids in the robbery of their childhood. It is hard to think about
the magnitude of the effect that colorism and the complete erasure of Black
bodies has had on children in the Black community. Without regularly seeing
positive reflections of themselves in the media it becomes hard for some Black
children to value their self-image.»
Note 35: Reitman Meredith « the white
workplace is created and maintained through a process of whitewashing in which
everyday practices seek to deny racial politics, superimpose white culture and
normalize that culture in place. This characterization directly challenges the
notion of the high-tech workplace as morally above problems of race. What
distinguishes white places from those associated with oppressed racial groups
is that they are constructed through a denial of identity rather than its
explicit portrayal. It is this denial that makes these places so important to
reveal.»
Note: 37 Yochim: Scholarship focusing on the
treatment of blacks in media has relied quite heavily on this definition of
racial symbolic annihilation, although the concept is not always explicitly
referenced. To illustrate, Pescosolido, Grauerholz, and Milkie (1997) describe
blacks as being ignored, stereotyped, or demeaned by media; their criticism
echoes Gerbner's and Tuchman's original definitions which include «
absence» as well as « condemnation» and «
trivialization.» Hooks (1992) argues that African American women have
experienced condemnation as they are often relegated to controlling, sexually
wanton representations (see also Hill Collins, 2000). Brown (2001) discusses
the absence of heroic blackness in comic books. He argues that readers must
identify across racial boundaries since the visible racial
156
minorities in most comic books were nameless criminals that
white heroes defeated. Whylie (1999) uses the term « colorstruction»
to reveal how skin color differences within blackness are exploited in media to
associate a higher value to those that possess physical traits closer to those
of whites. Whylie posits that the characters in the 1991 film New Jack City,
created by a black filmmaker, present « a rather obvious color line that
separates the more negative dark-complexioned characters [...] from the lighter
black ones» (p. 189). For Whylie, introducing such intraracial warfare is
not just about exploiting black as evil in our imaginations. Rather, Whylie
offers that blackness, even in media products such as New Jack City, is
trivialized and rendered moot, replaced by white supremacy and cultural
domination.
Note:38: Dyer: The latter become what
distinguish white people, giving them a special relation race. Black people can
be reduced (in white culture) to their bodies and thus to race, but white
people are something else that is realised in and yet is not reducible to the
corporeal, or racial. Note 39:McIntosh: I have come to see
white privilege as an invisible package of unearned assets that I can count on
cashing in each day, but about which I was « meant» to remain
oblivious. White privilege is like an invisible weightless knapsack of special
provisions, assurances, tools, maps, guides, codebooks, passports, visas,
clothes, compass, emergency gear, and blank checks.
After I realized, through faculty development work in Women's
Studies, the extent to which men work from a base of unacknowledged privilege,
I understood that much of their oppressiveness was unconscious. Then I
remembered the frequent charges from women of color that white women whom they
encounter are oppressive.
At school, we were not taught about slavery in any depth; we
were not taught to see slaveholders as damaged people. Slaves were seen as the
only group at risk of being dehumanized. My schooling followed the pattern
which Elizabeth Minnich has point our: whites are taught to think of their
lives as morally neutral, normative, and average, and also ideal, so that when
we work to benefit others, this seen as work that will allow « them»
to be more like « us.» I think many of us know how obnoxious this
attitude can be in men.
1. can, if I wish, arrange to be in the company of people of my
race most of the time.
2. If I should need to move, I can be pretty sure of renting
or purchasing housing in an area which I can afford and in which I would want
to live.
3. I can be reasonably sure that my neighbors in such a
location will be neutral or pleasant to me.
4. I can go shopping alone most of the time, fairly well
assured that I will not be followed or harassed by store detectives.
157
5. I can turn on the television or open to the front page of
the paper and see people of my race widely and positively represented.
7. I can go into a book shop and count on finding the writing
of my race, represented, into a supermarket and find the staple foods that fit
with my cultural traditions, into a hairdresser's shop and find someone who can
deal with my hair.
8. Whether I use checks, credit cards, or cash, I can count
on my skin color not to work against the appearance that I am financially
reliable.
9. I did not have to educate our children to be aware of
systemic racism for their own daily physical protection.
10. I am never asked to speak for all the people of my racial
group.
11. I can criticize our government and talk about how much I
fear its policies and behavior without being seen as a cultural outsider.
In this potpourri of examples, some privileges make me feel at
home in the world. Others allow me to escape penalties or dangers that others
suffer. Through some, I escape fear, anxiety, insult, injury, or a sense of not
being welcome, not being real. Some keep me from having to hide, to be in
disguise, to feel sick or crazy, to negotiate each transaction from the
position of being an outsider or, within my group, a person who is suspected of
having too close links with a dominant culture. Most keep me from having to be
angry.
Note: 40:Plaut,Romano « Whites tend to
endorse color blindness more than do people of color (Neville, Lilly, Duran,
Lee, & Browne, 2000; Ryan, Hunt, Weible, Peterson, & Casas, 2007). What
is its appeal? Color blindness has ego-protective features. Adopting color
blindness lets members of groups associated with perpetrating racism (e.g.,
Whites) maintain an egalitarian self-image, because it allows them to believe
they are nonprejudiced and are self-presenting as such. Indeed, Whites' use of
color blindness in interracial interaction correlates with exter- nal
motivation to control prejudice (Apfelbaum, Sommers, & Norton, 2008). It
can also represent a vision for an equitable society, where race does not
impact life outcomes (Knowles, Lowery, Hogan, & Chow, 2009), and when
framed as commonality regardless of back- grounds, it can relate to warmth
(Hahn, Banchefsky, Park, & Judd, 2015; Wolsko et al., 2000). However, color
blindness can also justify current inequality. When threat- ened, White
Americans high in social dominance orienta- tion (i.e., preference for
group-based hierarchy) use color blindness to defend the status quo (Knowles et
al., 2009). Color-blind racial attitudes also resonate with low- status group
members high in social dominance orienta- tion (Neville, Coleman, Falconer,
& Holmes, 2005).
158
Note 41: Pailey: The `white gaze' is a phrase
that gained prominence in the works of black American public intellectuals and
literary legends -- including Toni Morrison, Ralph Ellison and James Baldwin --
who have fiercely resisted one dimensional, racist tropes about blacks in
America. A Pulitzer and Nobel Prize winning author of 11 novels, Morrison once
quipped in Playing in the Dark: Whiteness and the Literary Imagination, `I am a
black writer struggling with and through a language [English] that can
powerfully evoke and enforce hidden signs of racial superiority, cultural
hegemony, and dismissive « othering» of people' (1992: x-xi). While
Palestinian scholar Edward Said (1978) evoked the `white gaze' of development
as the `seeing eye' of Orientalism, French existential philosopher Jean-Paul
Sartre (1964) described it as `the privilege of seeing without being seen'.
Whereas First Nations and indigenous studies scholar Glen Coulthard (2004:
14-15) termed it a `colonial frame', American sociologist Joe R. Feagin (2013:
ix,3) called it an `overarching worldview' and `white racial frame' that
rationalizes and justifies white privilege and domination. Continuing on this
trajectory, Mbembe (2017: 28) called the `white gaze' of development a `Western
consciousness of blackness' which makes whiteness the epitome of normalcy.
Echoing Stuart Hall (1992), Malawian historian Paul Tiyambe Zeleza (2009: 131,
133) reduced it to a `colonizing epistemological order' which seeks to
`universalize the West and provincialize the rest'. And last, but certainly not
least, Kenyan literary scholar Grace A. Musila (2017: 703-04) recently
summarized the `white gaze' as a `single-lens knowledge register', a
`blindspot' and a `fantasy of the monopoly of the gaze' which assumes that `the
Other is both subject to this gaze and incapable of returning the gaze'.
Note 42: Yancy: « Black bodies in
America continue to be reduced to their surfaces and to stereotypes that are
constricting and false, that often force those black bodies to move through
social spaces in ways that put white people at ease. We fear that our black
bodies incite an accusation. We move in ways that help us to survive the
procrustean gazes of white people. We dread that those who see us might feel
the irrational fear to stand their ground rather than « finding common
ground,» a reference that was made by Bernice King as she spoke about the
legacy of her father at the steps of the Lincoln Memorial.» « The
white gaze is also hegemonic, historically grounded in material relations of
white power: it was deemed disrespectful for a black person to violate the
white gaze by looking directly into the eyes of someone white. The white gaze
is also ethically solipsistic: within it only whites have the capacity of
making valid moral judgments.»
Note 43: Greco: What our research found is
that white gaze requires Black women to monitor how they look, emote, talk, and
behave if they want to fit in and lead at work,» McCluney said.
159
« Black women must expend considerable resources - time,
money and energy - to accommodate whiteness. The paper indicates that whiteness
is imposed at work, primarily through the adoption of Eurocentric standards as
the basis for organization-wide norms and expectations. There are two keys to
this imposition - white display rules and white beauty standards. One common
enactment of white display rules found in the tweets was the scrutiny of Black
women's facial expressions. White display rules also affected how Black women
negotiate the Angry Black Woman trope, which is imposed to control Black
women's bodies through tone-policing and labeling their general demeanor as
« angry.» Whiteness is also enforced through the exploitation of
Black women and their work. Exploitation manifests as invisibility, or
situations where their presence and/or ideas are ignored and overlooked. Other
exploitative practices upheld the Strong Black Woman stereotype, whereby people
viewed Black women as strong and invincible, and as having a limitless capacity
to support or save others.
2.1 Partie II, Chapitre I
Note 44: Cheng: « Dehumanizing and
deadly consequences spawn from these myths of black bruteness. Multiple recent
studies have shown the tendencies of white research subjects to overestimate
the size, speed, and age of black people. Such « formidability bias,»
scientists argue, can expectedly « [promote] participants' justifications
of hy- pothetical use of force against Black suspects of crime» (Wilson,
Rule, and Hugenberg 2017, 59). Take the tragedy of twelve-year-old Tamir Rice,
who, while playing with an Airsoft toy gun in a Cleveland park on November 22,
2014, was shot and killed by police officer Timothy Loehmann.5 In his signed
statement to investigators, Loehmann declared that Rice « appeared to be
over 18 years old and about 185 pounds» (Loehmann 2015), He wasn't that
little kid . . . you're seeing in pictures. He's a twelve-year-old in an adult
body» (Stahl 2016)» Formidability myths go beyond overestimations of
how resilient black bodies look (exteriorities). These myths concurrently
enable un- derestimations of black bodies' capacity to feel (interiorities). In
a 2014 study, researchers found that white children, beginning as early as age
seven, believe their black peers to possess reduced susceptibility to physical
pain. Much injustice has historically sprung from white denials of black
nociception. « Pain bias,» sometimes called the « racial empathy
gap,» is complicit in the societal normalization of black trauma (Wade
2013; Silverstein 2013; Forgiarini, Gallucci, and Maravita 2011).10 Physicians
today prescribe lower and fewer doses of pain medication to black patients,
including black children (Hoberman
160
2012; Hoffman, Trawalter, Axt, and Oliver 2016; Graham 2014).
Police use more severe physical force on dark- skinned bodies (Buehler 2017).
Therapists, through buy-in of the Strong Black Woman trope, disproportionately
trivialize black women's requests for mental healthcare (West, Donovan, and
Daniel 2016). Or we could look back to the era of US chattel slavery, during
which white doctors forced black women to undergo childbirth without anesthetic
chloroform, even when infants had to be delivered « with the aid of the
blunt hook» (Schwartz 2006, 167).11 Slaveholders' assumptions that black
women were generally « strong enough to endure any pain» further
warranted their subjection to every other abuse, including rape (Wyatt 2008,
60; see also Staples 1970).»
Note 46: Richardson: For as long as Black
women have organized publicly, there has been a cultural code of decorum for
all who dare to enter the public sphere. Brittany Cooper explains in her 2017
book, Beyond Respectability, that calls for refinement date as far back as the
1890s, during the era of post-Reconstruction. Black Baptist women endeavored to
create counter-discourses of Blackness through « adherence to temperance,
cleanliness of person and property, thrift, polite manners, and sexual
purity.» In terms of visual communication, the politics of respectability
dictated that Black women leaders of social movements adopt a « culture of
dissemblance» (Hine, 1989, p. 912) or « self-imposed secrecy and
invisibility» (Higginbotham, 1993, p. 194). Modest clothing that erased
the Black woman's body (and sexuality) was encouraged. Black women within the
church were discouraged from making loud, individual displays of protest.
Public, corporate prayer was a preferred form of civil disobedience
(Higginbotham, 1993, p. 224).for post Reconstruction era Black women to define
themselves and reclaim their bodies. It is true that the Black church served as
an enclave where African American women could plan their public addresses with
great care and col- laboration. The silencing of Black women's voices led to
the articulation of a discrete, Black feminist movement that flourished
alongside the Black Power Movement of the 1970s.» « Black feminism,
or womanism, may have remained a scholarly abstraction were it not for the rise
of social media in the 2000s. In 1994, Kimberlé Crenshaw (1994/2005, p.
282) coined the term « intersectionality» to describe further «
how the experiences of women of color are frequently the product of
intersecting patterns of racism and sexism, and how these experiences tend not
to be represented within the discourses of either feminism or
anti-racism.» Still, no sustained social movements led by Black women
dominated the American political landscape during the 1980s or 1990s. The
Internet rebooted visible, collective womanism in two phases.» « In
the Web 1.0 paradigm, Black feminists experimented with their digital voices.
Blogs such as Gina McCauley's What About Our Daughters (Rapp, Button, Fleury-
Steiner, & Fleury-Steiner,
161
2010), K. Tempest Bradford's The Angry Black Woman (Curtis,
2015), and Brittney Cooper's Crunk Feminist Collective (Boylorn, 2013) quickly
became required reading material for Black women in the early 2000s. In this
fashion, the affordances of Web 1.0 rewarded individual, standout digital
personalities with coveted access to traditional media, but did not yet offer a
path to collective leveraging of the Internet for social movement formation.
The Web 2.0, read/write version of the Internet shifted this focus--from
singular womanist bloggers--to a plurality of connected Black feminists online.
Shortly after Twitter's launch in 2006, African Americans began to visit the
social media platform more than any other ethnic group. By 2014, more than 26%
of African Americans were convening on Twitter at any given time of day, while
only 16% of Whites were doing so (Smith, 2014). So-called « Black
Twitter» (as it was dubbed by blogger Choire Sicha in 2009) comprised
African American voices from all over the world. Initial academic explorations
into Black Twitter found that African Americans were engaging in lively games
of the « dozens» (Florini, 2014) or live-Tweeting hit television
shows such as Shonda Rhimes's Scandal (Everett, 2015) or How to Get Away with
Murder (Williams & Gonlin, 2017). The digital frivolity gave way to fury,
however, after the Trayvon Martin murder trial in 2013. When George Zimmerman,
who is half-White, was acquitted of killing the unarmed, Black teenager in
Sanford, Florida, Alicia Garza took to Facebook to write a love letter to Black
people. Her friend, Patrisse Cullors, reposted it to Twitter with a hashtag:
#BlackLivesMatter (Garza, 2016). Neither of the women said that they ever
expected the Tweet to become a global movement. In many ways though, this
moment may have been inevitable, since the socially conservative politics of
respectability silenced many groups of willing Black women activists for
decades.
2.2 Partie II, Chapitre II
Note47: Smith: Black legal scholar
Kimberlé Crenshaw coined the term « intersectionality» in her
insightful 1989 essay, « Demarginalizing the Intersection of Race and Sex:
A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and
Antiracist Politics.» The concept of intersectionality is not an abstract
notion but a description of the way multiple oppressions are experienced.
Indeed, Crenshaw uses the following analogy, referring to a traffic
intersection, or crossroad, to concretize the concept: Consider an analogy to
traffic in an intersection, coming and going in all four directions.
Discrimination, like traffic through an intersection, may flow in one
direction, and it may flow in another. If an accident happens in an
intersection, it can be caused by cars traveling from any number of directions
and,
162
sometimes, from all of them. Similarly, if a Black woman is
harmed because she is in an intersection, her injury could result from sex
discrimination or race discrimination. . . . But it is not always easy to
reconstruct an accident: Sometimes the skid marks and the injuries simply
indicate that they occurred simultaneously, frustrating efforts to determine
which driver caused the harm. Crenshaw argues that Black women are
discriminated against in ways that often do not fit neatly within the legal
categories of either « racism» or « sexism»--but as a
combination of both racism and sexism. Yet the legal system has generally
defined sexism as based upon an unspoken reference to the injustices confronted
by all (including white) women, while defining racism to refer to those faced
by all (including male) Blacks and other people of color. This framework
frequently renders Black women legally « invisible» and without legal
recourse. Since the times of slavery, Black women have eloquently described the
multiple oppressions of race, class, and gender--referring to this concept as
« interlocking oppressions,» « simultaneous oppressions,»
« double jeopardy,» « triple jeopardy» or any number of
descriptive terms. Like most other Black feminists, Crenshaw emphasizes the
importance of Sojourner Truth's famous « Ain't I a Woman?» speech
delivered to the 1851 Women's Convention in Akron, Ohio: That man over there
says that women need to be helped into carriages and lifted over ditches, and
to have the best place everywhere. Nobody ever helps me into carriages, or over
mud-puddles, or gives me any best place! And ain't I a woman? Look at me! Look
at my arm! I could have ploughed and planted, and gathered into barns, and no
man could head me! And ain't I a woman? I could work as much and eat as much as
a man-- when I could get it--and bear the lash as well! And ain't I a woman? I
have borne thirteen children, and seen them most all sold off to slavery, and
when I cried out with my mother's grief, none but Jesus heard me! And ain't I a
woman? Crenshaw draws a parallel between Truth's experience with the white
suffrage movement and Black women's experience with modern feminism, arguing,
« When feminist theory and politics that claim to reflect women's
experiences and women's aspirations do not include or speak to Black women,
Black women must ask, « Ain't we women?» Crenshaw's political aims
reach further than addressing flaws in the legal system. She argues that Black
women are frequently absent from analyses of either gender oppression or
racism, since the former focuses primarily on the experiences of white women
and the latter on Black men. She seeks to challenge both feminist and
antiracist theory and practice that neglect to « accurately reflect the
interaction of race and gender,» arguing that « because the
intersectional experience is greater than the sum of racism and sexism, any
analysis that does not take intersectionality into account cannot sufficiently
address the particular manner in which Black women are subordinated.»
Crenshaw argues that a key aspect
163
of intersectionality lies in its recognition that multiple
oppressions are not each suffered separately but rather as a single,
synthesized experience. This has enormous significance at the very practical
level of movement building. While all women are oppressed as women, no movement
can claim to speak for all women unless it speaks for women who also face the
consequences of racism--which place women of color disproportionately in the
ranks of the working class and the poor. Race and class therefore must be
central to the project of women's liberation if it is to be meaningful to those
women who are most oppressed by the system. The widely accepted narrative of
the modern feminist movement is that it initially involved white women
beginning in the late 1960s and early 1970s, who were later joined by women of
color following in their footsteps. But this narrative is factually incorrect.
Decades before the rise of the modern women's liberation movement, Black women
were organizing against their systematic rape at the hands of white racist men.
Women civil rights activists, including Rosa Parks, were part of a vocal
grassroots movement to defend Black women subject to racist sexual assaults--in
an intersection of oppression unique to Black women historically in the United
States.
Note 48: Garza: When you design an event /
campaign / et cetera based on the work of queer Black women, don't invite them
to participate in shaping it, but ask them to provide materials and ideas for
next steps for said event, that is racism in practice. It's also
hetero-patriarchal. Straight men, unintentionally or intentionally, have taken
the work of queer Black women and erased our contributions. Perhaps if we were
the charismatic Black men many are rallying around these days, it would have
been a different story, but being Black queer women in this society (and
apparently within these movements) tends to equal invisibility and non-
relevancy. Black Lives Matter is a unique contribution that goes beyond
extrajudicial killings of Black people by police and vigilantes. It goes beyond
the narrow nationalism that can be prevalent within some Black communities,
which merely call on Black people to love Black, live Black and buy Black,
keeping straight cis Black men in the front of the movement while our sisters,
queer and trans and disabled folk take up roles in the background or not at
all. Black Lives Matter affirms the lives of Black queer and trans folks,
disabled folks, Black-undocumented folks, folks with records, women and all
Black lives along the gender spectrum. It centers those that have been
marginalized within Black liberation movements. It is a tactic to (re)build the
Black liberation movement. When we say Black Lives Matter, we are talking about
the ways in which Black people are deprived of our basic human rights and
dignity. It is an acknowledgement Black poverty and genocide is state violence.
It is an acknowledgment that 1 million Black people are locked in cages in this
country-one half of all people in prisons or
164
jails-is an act of state violence. It is an acknowledgment
that Black women continue to bear the burden of a relentless assault on our
children and our families and that assault is an act of state violence. Black
queer and trans folks bearing a unique burden in a hetero-patriarchal society
that disposes of us like garbage and simultaneously fetishizes us and profits
off of us is state violence; the fact that 500,000 Black people in the US are
undocumented immigrants and relegated to the shadows is state violence;.the
fact that Black girls are used as negotiating chips during times of conflict
and war is state violence; Black folks living with disabilities and different
abilities bear the burden of state-sponsored Darwinian experiments that attempt
to squeeze us into boxes of normality defined by White supremacy is state
violence. And the fact is that the lives of Black people--not ALL people--exist
within these conditions is consequence of state violence.» In 2014,
hetero-patriarchy and anti-Black racism within our movement is real and felt.
It's killing us and it's killing our potential to build power for
transformative social change. When you adopt the work of queer women of color,
don't name or recognize it, and promote it as if it has no history of its own
such actions are problematic. When I use Assata's powerful demand in my
organizing work, I always begin by sharing where it comes from, sharing about
Assata's significance to the Black Liberation Movement, what it's political
purpose and message is, and why it's important in our context.»
Note 49:Esposito: « Police in the United
States kill far more people than do police in other advanced industrial
democracies (13). While a sub- stantial body of evidence shows that people of
color, especially African Americans, are at greater risk for experiencing crim-
inal justice contact and police-involved harm than are whites (14-19), we lack
basic estimates of the prevalence of police- involved deaths, largely due to
the absence of definitive official data. Among all groups, black men and boys
face the highest life- time risk of being killed by police. Our models predict
that about 1 in 1,000 black men and boys will be killed by police over the life
course (96 [77, 120] per 100,000). Women's lifetime risk of being killed by
police is about 20 times lower than men's risk. Among women and girls, black
women's and American Indian/Alaska Native women's risk is highest; we expect
between 2.4 and 5.4 black women and girls to be killed by police over the life
course per 100,000 at current rates.
Between the ages of 25 y and 29 y, black men are killed by
police at a rate between 2.8 and 4.1 per 100,000. Women's risk of being killed
by police use of force is about an order of magnitude lower than men's risk at
all ages, as shown in Fig. 4. Between the ages of 25 y and 29 y, we estimate a
median mortality risk of 0.12 per 100,000 for black women. Our analysis shows
that the risk of being killed by police is jointly patterned by one's race,
gender, and age. Police violence is a leading cause of death for young men, and
young men of color face an
165
exceptionally high risk of being killed by police.
Inequalities in risk are pronounced throughout the life course. This study
reinforces calls to treat police violence as a public health issue (1, 4).Rates
of death have increased by as much as 50% since 2008. Also note that while
black people remain dispropor- tionately more likely than white people to be
killed by police, the share of white deaths has been increasing in recent
years, The meaning of race, age, and gender for police vio- lence emerges in
the interactions between how officers perceive an individual's identity and the
salience of these classifications for perceptions of criminality, belonging,
and dangerousness (1, 10, 25, 39). Future work should closely consider how
place, race, gender, age, social class, and disability intersectionality
structure exposure to violence (26).»
Note 50:Jackson: Black rebellion and protest,
though, have historically never been coupled with allegiance to American
democracy. Today, peaceful demonstrations and violent riots alike have erupted
across the country in response to police brutality and the killings of George
Floyd, Breonna Taylor, and Ahmaud Arbery. Yet the language used to refer to
protesters has included looters, thugs, and even claims that they are
un-American. The philosophy of force and violence to obtain freedom has long
been employed by white people and explicitly denied to black Americans. The
numerous slave rebellions led by Gabriel Prosser, Charles Deslondes, and Nat
Turner were all attempts to gain freedom with force. Throughout the 20th
century, black Americans armed themselves in the face of white mobs and
organized protection for their freedom marches. Accordingly, when George Floyd,
Breonna Taylor, and so many others were killed by police, black people and
their allies chose to rise up. Americans like to harken back to the
civil-rights era as a moment of nonviolence and civil disobedience. But that
movement was an orchestrated response to violence. Violence at the voting
booth. Violence at the lunch counter. Violence that bombed a church with four
little black girls inside. Violence that left a bloated black boy in an open
casket. Violence that left a black husband and father murdered in his driveway.
The movement ended with the violent death of Martin Luther King Jr. And his
death ignited riots in more than 100 cities.
Note 51: Buchanan: Four recent polls --
including one released this week by Civis Analytics, a data science firm that
works with businesses and Democratic campaigns -- suggest that about 15 million
to 26 million people in the United States have participated in demonstrations
over the death of George Floyd and others in recent weeks. Black Lives Matter
has been around since 2013, but there's been a big shift in public opinion
about the movement as well as broader support for recent protests. A deluge of
public support from organizations like the N.F.L. and NASCAR for Black Lives
Matter may have also encouraged supporters who typically would sit on the
sidelines to get involved. The protests may also be benefitting from a country
that is
166
more conditioned to protesting. The adversarial stance that
the Trump administration has taken on issues like guns, climate change and
immigration has led to more protests than under any other presidency since the
Cold War. According to a poll from The Washington Post and the Kaiser Family
Foundation, one in five Americans said that they had participated in a protest
since the start of the Trump administration, and 19 percent said they were new
to protesting. More than 40 percent of counties in the United States -- at
least 1,360 -- have had a protest. Unlike with past Black Lives Matter
protests, nearly 95 percent of counties that had a protest recently are
majority white, and nearly three-quarters of the counties are more than 75
percent white. According to the Civis Analytics poll, the movement appears to
have attracted protesters who are younger and wealthier. The age group with the
largest share of protesters was people under 35 and the income group with the
largest share of protesters was those earning more than $150,000. Half of those
who said they protested said that this was their first time getting involved
with a form of activism or demonstration. A majority said that they watched a
video of police violence toward protesters or the Black community within the
last year. And of those people, half said that it made them more supportive of
the Black Lives Matter movement.The protests are colliding with another
watershed moment: the country's most devastating pandemic in modern history.
« With being home and not being able to do as much, that might be
amplifying something that is already sort of critical, something that's already
a powerful catalyst, and that is the video,» said Daniel Q. Gillion, a
professor at the University of Pennsylvania who has written several books on
protests and politics. « If you aren't moved by the George Floyd video,
you have nothing in you,» he said. « And that catalyst can now be
amplified by the fact that individuals probably have more time to engage in
protest activity.
3.1 Partie III, Chapitre II
Note 52: Greco: black women tend to monitor
how they look, emote, talk, and behave if they want to fit in and lead at
work.
Note 54: Richardson: adherence to temperance,
cleanliness of person and property, thrift, polite manners, and sexual
purity» These characteristics were linked to religiousness and to the
weekly attendance to church where black women were forced into « corporate
prayer which was a preferred form of civil disobedience.
Note 55 Esposito: Women's lifetime risk of
being killed by police is about 20 times lower than men's risk. Among women and
girls, black women's and American Indian/Alaska Native
167
women's risk is highest; we expect between 2.4 and 5.4 black
women and girls to be killed by police over the life course per 100,000 at
current rates.
Note 56 Gupta: since 2015, nearly 250 women
in total have been killed by police officers, of which 48 -- about a fifth --
were Black, according to a Washington Post database. In that same time frame,
there have been two cases in which officers were charged with manslaughter or
murder in an on-duty shooting of a Black woman, Professor Stinson said. One
officer was acquitted and the other case is still pending. By comparison, there
have been five cases since 2015 in which officers were charged with
manslaughter or murder in an on-duty shooting of a white woman and three of
them resulted in a conviction.
Note 57: Watters womanhood» has
traditionally been equated with « White womanhood,» and the call to
put « woman- hood» above all else has often resulted in the concerns
of White middle-class or upper-class women being prioritized above all else.
While White women obtained the right to vote in 1920, most Black women were
unable to vote until decades later. White women earn eighty-two cents for every
dollar earned by White men, but Black women only earn sixty-five cents to every
dollar. Additionally, around seventy- two percent of trans people murdered in
the United States are women of color Nevertheless, modern feminism often fails
to ac- knowledge these disparities, which can lead to the othering and
exclusion of women of color.Both the Women's March and Black Lives Matter were
founded by women who felt angry, disillusioned, and helpless against a system
that does not equally enforce the political, social, and economic rights of its
members. Women from all walks of life showed up to the Women's March in an act
of resistance against this violence. Yet, women of color are often left
standing alone on their own front lines. The position of the White feminist
movement is clear--all women are expected to be feminist, but not all feminists
support all women. This position must change if either movement is to
survive.Black women also face gender-specific risks from police encounters,
such as an increased likelihood of sexual harassment and assault, thereby
further conflating issues of race and gender. However, even within the Black
Lives Matter movement the victimization of these women is less protested. For
example, although the story of Sandra Bland was widely publicized, there are so
many other unknown Black women who have been victimized at the hands of law
enforcement that a second campaign, #SayHerName, has arisen in response. Both
the Women's March and Black Lives Matter were founded by women who felt angry,
disillusioned, and helpless against a system that does not equally enforce the
political, social, and economic rights of its members. Women from all walks of
life showed up to the Women's March in an act of resistance against this
violence. Yet, women of color are often left standing alone on their own front
lines. The position of the
168
White feminist movement is clear--all women are expected to be
feminist, but not all feminists support all women. This position must change if
either movement is to survive. Black women also face gender-specific risks from
police encounters, such as an increased likelihood of sexual harassment and
assault, thereby further conflating issues of race and gender. However, even
within the Black Lives Matter movement the victimization of these women is less
protested. For example, although the story of Sandra Bland was widely
publicized, there are so many other unknown Black women who have been
victimized at the hands of law enforcement that a sec- ond campaign,
#SayHerName, has arisen in response. The parallel is clear--although Black
women's challenges are exacerbated by police violence, all women share a common
struggle to have their live- lihoods legitimized in this patriarchal
society.
Note 58 Malala Assembly: Black women's
experiences are continuously ignored or sidelined -- and not only within
justice systems. According to ProPublica, Black women in the U.S. are 243% more
likely to die from pregnancy-or childbirth-related causes than White women.
Most complications are said to occur because doctors tend to downplay Black
women's cries of pain. Because these stereotypes are rampant in the media,
doctors may not even see their own biases. Black women and girls are also
victims of increased rates of misogyny and sexual violence. More than 18% of
Black women in the U.S. will report being sexually assaulted in their lifetimes
-- and that just accounts for the women who report. Because Western media
hypersexualizes Black women and girls, Black girls are often seen as women when
we are in our pre-teens. This phenomenon, known as « adultification,»
aggravates the issue of sexual harassment and predatory behavior against Black
girls. Only one in 15 Black women report their assaults because of their fear
of the police and not being believed. And Black women are at highest risk of
any group for experiencing sexual violence perpetrated by police officers.
Note59 Fischer: City politicians boosted the narrative that
sexually profiled women-- consistently marked as Black in media accounts--posed
a threat to the urban economy. For example, in a 1979 meeting with hundreds of
city officials and businessmen, Atlanta mayor Maynard Jackson declared that
« hookers' effect on the economy and urban development . . . cannot be
lightly dismissed. We must reckon with the fact that in twenty-first century
cities nationwide, law enforcement authorities and politicians have engineered
a situation where the privilege of « downtown living» depends on the
police harassment, arrest, abuse, banishment, and murder of women--poor, trans,
undocumented, Latinx, Asian-American, Indigenous, and Black. These women may
not be as visible as male victims of police power. But in our overpoliced and
gentrified cities, we bear daily witness to the harm done to them. Luxury
condos, outrageous rents, the « trendiest restaurants and shops»--and
a bloated army of richly
169
funded police to protect this wealth--are at once the stark
proof and perverse erasures of state violence against women.
Note 60 Pasek: intersectional invisibility
provides a framework to understanding how Black women, who live at the
intersection of racism and sexism, may be harmed when their unique experiences
as Black women are not recognized. Black women are considered much more
masculine than their White counterparts. The operative word in defining how
similar to other groups Black women are is more « Black» and less
« women.» The result is that Black women are dually excluded from the
superordinate category of women, and their distinction within the Black
community is erased via underdifferentiation from Black men, in ways that may
carry social and political import. Black women's concerns are addressed within
feminist movements (Goff & Kahn, 2013; Grzanka, 2019), as highlighted by
hashtags such as #SolidarityIsForWhiteWomen (Freelon et al., 2018). Likewise,
the underdifferentiation of Black women from Black men may also explain why
movements against anti-Black racism have often been criticized for not doing
enough to address the issues that affect Black women-- not because people
necessarily do not think of Black women as Black people, but because people
think of Black women similarly to how they think of Black men. As a result, a
one-size-fits-all approach to anti-Black racism leaves Black women's concerns
overlooked. Black women face similar rates of racial disparities in terms of
traffic and pedestrian stops, frisks, and arrests. Among Black children, Black
girls face racialized and gen- dered discrimination sometimes at rates even
greater than their male counterparts (Crenshaw, Ocen, & Nanda, 2015), and
Black women and girls are more associated with threat and danger than are White
women and girls (Thiem et al., 2019). These realities speak to how Black women
are doubly victimized: first, by a crim- inal legal system that harms them
dispropor- tionately; then, by social justice movements that, in their foci on
single axes of identity, often fail to fully address the first type of
victimization (Else-Quest & Hyde, 2016a, 2016b).
Note 62: SONG From slavery to the present,
black female bodies have been bought and sold. Even though Beyoncé and
her creative collaborators make use of the powerful voice and words of Malcolm
X to emphasize the lack of respect for black womanhood, simply showcasing
beautiful black bodies does not create a just culture of optimal wellbeing
where black women can become fully self-actualized and be truly respected. It
is only as black women and all women resist patriarchal romanticization of
domination in relationships can a healthy self-love emerge that allows every
black female, and all females, to refuse to be a victim. Ultimately Lemonade
glamorizes a world of gendered cultural paradox and contradiction. It does not
resolve.
170
Note 63 Freeman: Characters and popular
culture icons are often crafted on the negative racial stereotypes of
Mammy--the asexual, happy, obese, dark-black mother figure; Jezebel--the
shameless, oversexual, schemer; and; Sapphire-- the rude, loud, and overbearing
emasculator (Balaji 2010, 2009; Fischoff et al. 1999). These historical
caricatures have been transformed into contemporary distortions: the welfare
queen, who is sexually promiscuous and schemes for money; the video vixen, a
loose woman; and the gold digger who schemes and exploits the generosity of men
(ibid.). Regardless of opportunities for diverse media representation, studies
indicate that women in the videos of male artists, especially hip-hop or rap
videos, are often portrayed unfavorably; typically, multiple women are shown in
provocative poses and revealing clothing and vying for the attention of the
male artist or artists and their entourage (Balaji 2010, 2009; Hall and Smith
2012; Collins 2006). Ward's 2003 content-analysis research suggests that
feature videos by female artists similarly present women in subservient or
oversexualized roles compared to the videos of male artists.
Note 64 OKORO: If Black men's psychological
masculinity was undoubtedly restored and their images were improved, Black
females remained pictured in a negative light. Most Black-authored
historiography treated stereotyping as « gender-neutral» and
therefore the persistent vitality of racist myths and stereotypes about Black
women did not fade away.
Note 65 Green: Recent research has shown that
whites are likely to hold these stereotypes especially with respect to issues
of crime and welfare. As political and legislative decisions still are
controlled by white males, these negative biases are often expressed through
policy formation. There is an obvious trend in this society to discriminate
against and deny access to social institutions to African Americans (Jewell,
1993). A 1997 study conducted by Peffley et al indicated that whites who hold
negative stereotypes of African-Americans judge them more harshly than they do
other whites when making hypothetical decisions about violent crimes and
welfare benefits.
Note 66 Fatty: Though the institution of
slavery ended, the steryotypes have persisted. Faced with not only racial
discrimination but gender discriminaton, black women are consistently forced
under the trope of being the `superwoman'. While this may seem like a positive
attribution, the perpetuation of this myth contributes to the harmful mindset
that black women have a higher pain threshold. Seen only as strong and
self-sacrificing, as opposed to vulnerable and emotional, it creates a society
where black women are not only victims to police brutality, sexual abuse,
systematic racism, and gender discrimination, but even to the healthcare
industry. As doctors ultimately take advantage of this tale to refuse them
adequate care, the disparities between overall health and pregnancy related
deaths between black and white women are
171
extremely yet unnecessarily high. When black women give birth,
they are 3-4 times more likely to die than white women. When black woman get
paid they are given just 63 cents compared to every non-white mans dollar. When
black women are victims of sexual assault, only 1 in 15 will report. Yet
despite these statistics the troubles of black women still go unrecognized and
undiscussed, even within the movement itself. Though black women are strong,
for many of them this trait was not chosen willingly. Instead it was forced on
them as a mode of protection. If this is truly a movment for black lives,
then
it is important not to further perpetuate the discrimination
black women face by ignoring them. Note 67 Blain: Breonna
Taylor's story is reminiscent of countless others, and reflects a longstanding
pattern: For decades, black women have been targets of police violence and
brutality. And for decades, their stories have been sidelined in public
discussions about policing. Many scholars point to misogyny to explain the
continued marginalization of black women in mainstream narratives on police
violence. As Andrea Ritchie, one of the authors of the groundbreaking
#SayHerName report explains, « Women's experiences of policing and
criminalization and resistance [have] become unworthy of historical study or
mention, particularly when those writing our histories are also men. Fannie Lou
Hamer who was born in Ruleville, Mississippi, in 1917, and was a sharecropper
who joined the civil rights movement during the early 1960s. « After
learning that she had the right to vote under the U.S. Constitution, Hamer
became active in the Student Nonviolent Coordinating Committee, an interracial
civil rights organization. The organization worked on the grassroots level to
help black residents in Mississippi register to vote at a time when only 5% of
the state's 450,000 black residents were registered. In 1963, Hamer and a group
of other activists were traveling back home after attending a voter's workshop
in Charleston, South Carolina. They stopped at a restaurant in Winona,
Mississippi, to grab a bite to eat. The restaurant owners made it clear that
black people were not welcome. Hamer returned to the bus, but then reemerged
when she noticed officers shoving her friends into police cars. An officer
immediately seized Hamer and began kicking her. Later at the police station,
white officers continued to beat Hamer. As she later recalled, « They beat
me till my body was hard, till I couldn't bend my fingers or get up when they
told me to. That's how I got this blood clot in my left eye - the sight's
nearly gone now. And my kidney was injured from the blows they gave me in the
back.
Note 68 Murphy: « The movement against
gendered police brutality has a much longer history, however. And a critical
early effort demonstrates why we cannot lose sight of the particular threat of
police violence against black women. Almost a century ago, racialized police
brutality in Washington, D.C., was surging. It included the shootings of 40
black men between the late
172
1920s and 1930s, as well as white officers subjecting at least
29 black women and girls, ranging in age from 15 to 68, to harassment, abuse
and physical violence.» In several cases, the same officers who attacked
black men barged into black women's homes, policed them on the street, punched
them in the face, knocked out their teeth and hurled racial epithets at
them.» « To give one example, in 1936, sisters Martha and Ruth Lloyd,
students at Dunbar High School, were exiting a bus at the corner of Tennessee
Avenue and 14th Street NE. The sisters noticed that a riot was unfolding on the
street and tried to escape the violence. But Officer John Sirola, dressed in
plainclothes, grabbed Martha Lloyd and pinned her to the ground. Both sisters
were arrested, and in the car, Sirola beat Martha Lloyd with his blackjack
because she « sassed» him.» « white police officers
instinctively associated black women with criminality, arresting them at much
higher rates than white women for disorderly conduct, intoxication, enticing
prostitution and during Prohibition, bootlegging. The economic crisis also
threatened white men's dominance, and some white police officers seemed to
relish the opportunity to assert racial and sexual dominance over black women.
Barging into a black woman's home while she was asleep and alone, running a gun
across her stomach and beating her was a display of power. Because of sexist
assumptions, it was an exercise of power not only over black women themselves
but over the men in their lives who could not protect them. As of 2017, black
women were twice as likely to serve time in prison as white women, according to
the Sentencing Project. Time in prisons and jails poses a risk for black women:
In 2015, a state trooper arrested Sandra Bland for failing to signal a lane
change, and three days later, she was dead in her jail cell. And cases of
police rape and sexual assault are an ongoing problem. Even today, the ACLU
reports that in 35 states, police officers can use consent as a defense against
sexual assault of arrestees while in custody.
Note 69 VAWnet: Rape in the United States is
a systemic crisis, even as 60 to 80 percent of rapes go unreported according a
survey by the U.S. Department of Justice.1 Furthermore, when victims do report,
those incidents are systematically undercounted by at least one million cases
by police departments. As scholars and advocates have pointed out, rape and
sexual assault are systemic practices that continue because of the pervasive
acceptance of misogyny and violence against women within which we live and
state officials operate. Sexual misconduct by police officers, or public
officials, is the second most prevalent form of police crimes as noted by a
2010 annual report conducted by the CATO Institute. officers tend to profile
victims whose credibility will likely be doubted, and victims of police crimes
are, understandably, reluctant to report the crime to their perpetrators, the
police. For Black women in the United States specifically, fully accounting for
the ways in which their experiences of sexual assault, or rape
173
more specifically, constitute an act of torture requires
understanding the historical context and institutional legacy of slavery and
the contemporary
burden placed on victims of police sexual assaults. Black
women in the United States face a peculiar form of rape-based torture that has
its origins in American slavery and the state apparatuses that evolve to
protect the interest of the economic elites, white men, and public officials.
As women, Black women were subjected to sex-specific violations such as rape,
forced pregnancies, and other gender-based violations. As Blacks they were
subjected to chattel slavery, as was true for Black men and children, and were
therefore reduced to being viewed, treated, and consumed as property, and not
as human beings. As bodies to produce other enslaved bodies, as flesh to
satisfy their slave master's desires, as slaves to be worked as needed, and as
property to be sold at will, Black women were deemed not able to be raped.
Black women were thought to not only lack the capacity to make morally sound
decisions but they are made to bear the blame for their own abuse. This racist
logic further implies that this deficient capacity and animalistic quality
function to entice their perpetrators, which means Black women seek out their
own rape and sexual exploitation, and therefore cannot be raped because they
wanted it--it's in their nature. Furthermore, Black women could not be raped
because they were not legally people, but rather property. The Women's Prison
Association (WPA) cites that 93 out of every 100,000 white women were
incarcerated in 2008 while the number for Black women is 349 out of every
100,000. Although the Black population is 13 percent of the entire population
of the United States, meaning around half of Black women make up 6.5 percent,
Black women comprised 32.6 percent of the female prison population. white
policeman by the name of Daniel Ken Holtzclaw in Oklahoma City was charged in
August 2014 on sexually assaulting, raping, stalking, fondling and exposing
himself to at least eight Black women, who are between the ages of 34 and 58,
during traffic stops while on duty. According to reports, Holtzclaw targeted
these women because he profiled them as drug users, prostitutes and sex
workers, women whose credibility will be called into question. Given that all
these women are Black and at least one is not in fact a sex worker or drug
user, and none fit the typical age profile, Holtzclaw profiled these women
precisely because of their Black female identity. Despite the admission of
investigating officers that there might be more victims, Holtzclaw was released
on a mere $500,000 bond after having an initial $5,0000,000 bond.» This
incident shows how little attention is given by both the media and the court
when it comes to black women and how white policemen can get away with
accusations that black men or black women cannot. Even when it comes to
policemen raping black women, the statistics
174
show that « Despite the facts that 22 percent of Black
women and 50 percent of racially mixed Black women experience rape in higher
amounts when
compared to white women, 20 the long-standing legacy and
continued devaluing of Black women as legitimate victims of rape and assault
generally compound Black women's continued victimization and likelihood to get
a conviction against a police officer no less.
Note 70 Brunson: Feminist scholars suggest
that young Black women are far from immune from negative experiences with the
justice system. Girls are more likely than boys to experience juvenile justice
interventions for relatively minor offenses (MacDonald and Chesney-Lind 2001),
and African American women and girls receive more punitive treatment than their
white counterparts (Bush-Baskette 1998; Miller 1999; Visher 1983). Moreover,
research suggests that Black women crime victims are less likely than white
women to receive police assistance (Robinson and Chandek 2000). African
American women and girls receive more punitive treatment within the justice
system than their white counterparts. For example, the contemporary « war
on drugs» has led to unprecedented levels of incarceration among Black
women (Bush-Baskette 1998). Research on the adjudication of delinquent girls
suggests that African Americans are disproportionately placed in detention,
while whites are more likely to be tracked into treatment-oriented programs
(Bartollas 1993; Miller 1999). Visher's (1983) groundbreaking study was the
first to demonstrate how gender and race intersect to shape police/citizen
interactions. It was long assumed that the police treat women in a «
chivalrous» manner, providing preferential treatment in arrest decisions.
Visher (1983, 5) challenged this assumption, suggesting instead that «
chivalry exists ... for those women who display appropriate gender behaviors
and characteristics.» Drawing from data on police/citizen encounters, she
found that older, white, and deferential women received more leniency than
other women. Younger women received harsher treatment, and African American
women were significantly more likely to be arrested than white women or men. In
fact, they faced arrest at rates comparable to those of African American men.
The police are more likely to arrest younger African American women than white
women (Visher 1983) but little research has examined other discretionary
aspects of policing for young women. Girls' accounts most closely paralleled
those of boys when they were in young men's company and thus tainted by the
suspicion applied to young men. In addition, girls who reported participating
in serious delinquency described being stopped by the police. Ironically,
though, they were typically stopped for curfew or truancy violations rather
than for their involvement in criminal offense. Young women often described
being stopped at night. In addition, many young women expressed specific
concern about the lack of police responsiveness to crime victims in their
175
communities. They displayed deep pessimism about police
efforts to protect community members, especially women from crime. The police
are more likely to arrest younger African American women than white women
(Visher 1983) but little research has examined other discretionary aspects of
policing for young women. Girls' accounts most closely paralleled those of boys
when they were in young men's company and thus tainted by the suspicion applied
to young men. In addition, girls who reported participating in serious
delinquency described being stopped by the police. Ironically, though, they
were typically stopped for curfew or truancy violations rather than for their
involvement in criminal offense. Young women often described being stopped at
night. In addition, many young women expressed specific concern about the lack
of police responsiveness to crime victims in their communities. They displayed
deep pessimism about police efforts to protect community members, especially
women from crime.
Note 71 Savali: According to Dr. Treva B.
Lindsey, an assistant professor of Women's, Gender, and Sexuality Studies at
the Ohio State University, this kind of gender-exclusive narrative is all too
common. « Prevailing narratives around Black violability and anti-Black
racial violence pivot around Black men and boys,» said Dr. Lindsey. «
Both historically and contemporarily, when many people working towards racial
justice around the issue of racial violence, the presumptive victim is a Black
male. From lynching to police brutality, the presumed victim is a Black male.
Therefore, Black women and girls are viewed as exceptional victims as opposed
to perpetual victims of anti-Black racial violence. Our narratives around
racial violence, unfortunately, have yet to evolve into ones that are gender
inclusive. Black Victim=Black Male.
Note 72 LAW: Aiyanna Jones, age seven.
Eleanor Bumpurs, age 66. Pearlie Golden, age 93. Yvette Smith, age 47. Kathryn
Johnston, age 92. What do these women have in common? All were killed by
police. All were Black women. While we're directing our outrage (and rightfully
so) at the individual police who have killed these men, the police departments
that have created a culture in which Black lives are seen as dispensable, and
the power structures that allow these killings to continue, let's not forget
the other people affected by police violence: women and trans people of color.
Gender is not a separate discussion from profiling and policing,» said
Andrea Ritchie, the director of Streetwise and Safe, at a panel on policing and
gender in May. Streetwise and Safe is a New York City organization that works
with queer youth of color who experience criminalization. Ritchie frequently
works with people who have been stopped under the New York Police Department's
infamous Stop and Frisk system, a policy that allows police to stop and search
anyone they deem suspicious. Although the practice is purportedly color-
176
blind, the police overwhelmingly target young people of color,
particularly black and brown men. But Ritchie frequently hears stories of
police violence from people who do not fit our perception of who gets
victimized by police brutality, like women and trans people of color. She
recounted that one young woman was stopped by the police, ordered to remove her
newborn daughter out of the stroller and place her on the dirty sidewalk while
the police searched the stroller. The police found nothing
illegal in the stroller. In another instance, during a stop
and frisk, a police officer searched a young woman's phone, copied her number
and began sending her text messages which have grown increasingly threatening
and violent. In yet another instance, four young women--ages eight, nine,
thirteen and sixteen--were stopped. None had anything illegal, but police took
them to the precinct where they were held until their mother arrived to pick
them up. But even in or just outside their own homes, women of color aren't
safe from police violence. Two incidents this summer demonstrate times in which
police have assaulted women in or just outside their homes. Less than two weeks
after they came under fire for killing Eric Garner using an illegal chokehold,
New York police placed a woman who was seven months pregnant in a chokehold
before arresting her. Her crime? Grilling in front of her own house. One week
later, New York police--responding to an unrelated 911 call--yanked a woman out
of her apartment and left her in the hallway topless for several minutes.
Shortly after midnight on May 16, 2010, seven-year-old Aiyanna Jones was
sleeping at her grandmother's house when she was fatally shot by police who
raided the wrong apartment. On the second anniversary of Aiyanna's death,
police forced their way into her family's new home, verbally berating and
physically assaulting them. According to family members, this is not the first
time they have been harassed by police since Aiyanna's killing. Home also
wasn't a safe haven from police violence for 92-year-old Kathryn Johnston
either. Johnston was inside her home in Atlanta, Georgia, when police broke
down her door during a drug raid. Johnston fired a single shot at the
intruders, hitting none of them. In response, police fired 39 shots, killing
her. Finding no drugs in her house, they planted three bags of marijuana, which
they later admitted during trial. Police violence--particularly against people
of color--isn't just a problem in Ferguson or in Detroit or in New York City.
Police violence, particularly against people of color, is systemic. But women
who have been brutalized or killed never become as well-known; their names very
rarely stick in public memory and never gain the same traction as Eric Garner
or Michael Brown.
Note 73 Shabazz: In Berkeley, police killed
Black women like Anita Gay (2008) and Kayla Moore (2013).
177
Note 74 Urge : Women are dying and are not
immune to the police brutality that is taking place across the country. Just
two weeks ago, 37-year-old Tanisha Anderson died after the police slammed her
on the pavement outside of her home. The Huffington Post covered the ties
between RJ and Ferguson and listed the names of « Yvette Smith in Bastrop,
TX; Eleanor Bumpurs in the Bronx; seven-year-old Aiyana Stanley-Jones in
Detroit; Tarika Wilson in Lima, OH»; all women who were killed by the
police.
3.2 Partie III, Chapitre III
Note 78: shoulder to 'pop,' tearing her
rotator cuff and causing severe injury,» according to the lawsuit.
Note 79: A 74-year-old grandmother is suing
three Oklahoma City Police Department officers for excessive force after she
said they allegedly broke her arm while serving an arrest warrant for her son
last year.
Note 80 McDonlad: Chicago's police watchdog,
the Civilian Office of Police Accountability, has finished a 16-month
investigation into the police raid of Anjanette Young, a social worker who was
handcuffed naked by police when they wrongfully targeted her home to serve a
search warrant for someone else.
Note 81 Linly: The Root reported that a
9-year-old Black girl was handcuffed and pepper-sprayed for seemingly no other
reason than because she was panicked and refused to get into the back of a
police car before seeing her father who she feared was hurt. And if you need an
even clearer picture of white people's inability to recognize that a Black
child is indeed a child, before she was pepper-sprayed, one officer literally
told the girl, « You're acting like a child.»People who--like these
officers--lose their ability to recognize a child being a child when Blackness
is involved will likely see the cops' threats as warnings that the girl should
have heeded, but if officers' handling of a visibly distraught 9-year-old who
is crying and screaming for her father would also be appropriate for
interrogating a terrorism suspect, cops might want to rethink the way they
protect and serve.
Note 82 GUPTA: On March 13, a little after
midnight, three police officers punched down the door of Ms. Taylor's apartment
in Louisville, Ky. using a no-knock warrant in a late-night drug raid. Her
boyfriend, Kenneth Walker, fearing an intruder, reached for his gun and let off
one shot, wounding an officer. Another officer and the wounded officer returned
fire, while a third began blindly shooting through Ms. Taylor's window and
patio door. The two officers who shot Ms. Taylor six times face no charges,
while a former police detective, Brett Hankison,
178
was indicted on a charge of « wanton endangerment»
for firing recklessly into a neighbor's apartment. Few police officers who
cause deaths are charged or convicted. Since 2013, law enforcement officers
across the country have killed about 1,000 people a year and Black people are
about three times more likely to be killed by the police than white people,
according to the crowdsourced database Mapping Police Violence. And since 2015,
nearly 250 women in total have been killed by police officers, of which 48 --
about a fifth -- were Black, according to a Washington Post database. By
comparison, there have been five cases since 2015 in which officers were
charged with manslaughter or murder in an on-duty shooting of a white woman and
three of them resulted in a conviction.
Note 83 The insider: A year after the launch
of the #SayHerName campaign-- founded in 2014 to bring attention to
Black women harmed by police violence-- officers in California shot Yuvette
Henderson several times in the head and back with an AR-15. They had suspected
her of shoplifting at a Home Depot and alleged that she had pointed a gun at
them. While protesters closed the store and demanded surveillance footage of
the fatal shooting, national news organizations, including Insider, barely
covered Henderson's death. #SayHerName has become an integral part of the Black
Lives Matter movement and mobilized grassroots operations nationwide to
acknowledge the lives of Black women, girls, and femmes lost to police
violence. Names like Atatiana Jefferson and Breonna Taylor entered the national
conversation as organizers leveraged the campaign « to change the popular
narrative about police violence in the wake of the killings of Black
women,» said Karissa Lewis and Charlene Carruthers, activists with the
Movement for Black Lives. « In 2015, this work led to the first national
day of action calling for an end to state-sanctioned violence against all Black
women and girls,» Lewis and Carruthers told Insider. « Over a dozen
cities held actions, leading us to campaign work that shapes our movement
today. That work plays a large role in more people and communities seeing
themselves being valued for the first time in a mass movement for
liberation.» Insider tracked 100 officers involved in the killings of
these Black women. Through research, conversations with activists, court
documents, and records obtained through the Freedom of Information Act, we
found that most of the officers involved did not face any consequences. Insider
identified 14 of those 100 officers who had been fired or charged. One officer
-- Scott Kadien, who killed Sandy Guardiola in 2017 -- resigned, though it
wasn't clear whether he did so because of the shooting. No officer has been
convicted.
Note 84 Maxouris: The #SayHerName campaign,
launched in 2014, serves to raise awareness and support the families of the
Black women and girls who fall victim to police brutality -- and who are often
overlooked and forgotten. « #SayHerName is grounded in the sad reality
that
179
Black women and girls who are targeted, brutalized, and killed
by police are all too often excluded from mainstream narratives around police
violence, Including Black women and girls in police violence and gender
violence discourses sends the powerful message that indeed all Black lives
matter,» it says. The campaign has worked to highlight the cases of dozens
of Black women, including Atatiana Jefferson and Michelle Cusseaux, both killed
by police in their home. « We're still in a period of time where we have
to make people see that Black women are also the subject of anti-Black police
violence,» Crenshaw said. « It's one of the most consistent aspects
of our experience across history.
Note 85 Owens: Back in 2014, AAPF and the
Center for Intersectionality and Social Policy Studies (CISPS) at Columbia
launched the campaign to bring awareness to often forgotten or invisible
victims and give their families support. The following May, « we hosted
the first #SayHerName vigil in New York's Union Square,» she said.
Relatives of at least 16 Black women killed by police assembled from around the
country. Soon after, AAPF and CISPS released a groundbreaking report: «
Say Her Name: Resisting Police Brutality Against Black Women.» Co-written
by Crenshaw and Andrea J. Ritchie, a lawyer and activist, outlined the
objectives of the movement, providing an intersectional framework for
understanding Black women's susceptibility to police brutality and
state-sanctioned violence.
Not 86 BBC: « The officers who entered
Ms Taylor's apartment were not wearing body cameras that could record the
unfolding events. Now, the Louisville police department says all officers must
wear body cameras. « No-knock» search warrants have been temporarily
suspended. And the Louisville police chief was removed from his post when it
was discovered that officers present at the fatal shooting of a black man
during a protest did not have their body cams turned on.
Note 87: Crenshaw Launched in December 2014
by the African American Policy Forum (AAPF) and Center for Intersectionality
and Social Policy Studies (CISPS), the #SayHerName campaign brings awareness to
the often-invisible names and stories of Black women and girls who have been
victimized by racist police violence, and provides support to their families.
Black women and girls as young as 7 and as old as 93 have been killed by the
police, though we rarely hear their names. Knowing their names is a necessary
but not a sufficient condition for lifting up their stories which in turn
provides a much clearer view of the wide-ranging circumstances that make Black
women's bodies disproportionately subject to police violence. To lift up their
stories, and illuminate police violence against Black women, we need to know
who they are, how they lived, and why they suffered at the hands of police. On
May 20th, 2015, at Union Square in New York City, AAPF hosted #SayHerName: A
Vigil in Memory of Black
180
Women and Girls Killed by the Police. For the first time,
family members of Black women killed by police came together from across the
country for a powerful vigil designed to draw attention to their loved ones'
stories. The family members of Alberta Spruill, Rekia Boyd, Shantel Davis,
Shelly Frey, Kayla Moore, Kyam Livingston, Miriam Carey, Michelle Cusseaux, and
Tanisha Anderson were present and supported by hundreds of attendees,
activists, and stakeholders. That same week, AAPF and CISPS, in partnership
with Andrea Ritchie, released a report entitled Say Her Name: Resisting Police
Brutality Against Black Women, which outlined the goals and objectives of the
#SayHerName movement. The report provides an intersectional framework for
understanding black women's susceptibility to police brutality and
state-sanctioned violence and offers suggestions on how to effectively mobilize
various communities and empower them to advocate for racial justice. Over the
past five years, the #SayHerName campaign has expanded and increased its focus
on direct advocacy. Since 2015, AAPF has hosted its annual #SayHerName Mothers
Weekend in New York City, bringing together a group of mothers who have lost
their daughters to police violence. The weekends served as a chance to learn
more about the specific needs of the family members of Black women who are
victims of racist state violence and provide a space where these mothers can
begin to construct a community of support and a network for activism. Including
Black women and girls in police violence and gender violence discourses sends
the powerful message that indeed all Black lives matter. If our collective
outrage around cases of police violence is meant to serve as a warning to the
state that its agents cannot kill without consequence, our silence around the
cases of Black women and girls sends the message that certain deaths do not
merit repercussions. Please join us in our efforts to advance a
gender-inclusive narrative in the movement for Black lives.
Note 88: found hanging in her jail cell three
days after being arrested following a confrontational traffic stop.
Note 89: The Times's visual investigation
team built a 3-D model of the scene and pieced together critical sequences of
events to show how poor planning and shoddy police work led to a fatal outcome.
The Time's magazine used crime scene photos to create a precise model of
Taylor's apartment. They forensically mapped out and retraced the first bullet,
fired by Taylor's boyfriend, and the 32 bullets that police shot in return --
through windows, walls and ceilings. Using interviews officers gave to
investigators, The Magazine's team charted their movements as they carried out
the raid. And they analyzed hours of 911 calls, grand jury proceedings and
footage by the SWAT team that arrived after the shooting. Seven officers began
the raid at
181
12:40 a.m, they didn't conduct a knock-and-announce raid.
Inside, Taylor wakes up. Whether the police announce themselves clearly enough
is a critical issue
in this story that we'll return to later on. Not knowing who's
at the door this late, Walker grabs his licensed handgun. They rush to get
dressed and walk toward the door. The bullets that go into the living area pass
over Taylor's sofa and kitchen table and smash her clock. Three penetrate the
wall and enter her neighbor's apartment. Those bullets also smash the kitchen
table, hit a wall and shatter the patio doors at the rear. A pregnant woman,
her son and partner were home. Hankison has been charged with wantonly
endangering their lives. In total, the police fired 32 bullets, penetrating
almost every room in Taylor's apartment. In 911 calls immediately after the
shooting, Taylor's neighbors don't know police are carrying out a raid. And in
statements police took afterwards, none of Taylor's neighbors heard the
officers announce. This apartment's patio door was open. Two teenagers in this
apartment heard a commotion but didn't hear the police announce through their
open window, their mom said. And the family who lived directly above Taylor
also heard nothing.
Note 90 RAY: While the founders of Black
Lives Matter intended the motto to encompass all Black people, regardless of
gender or sexual orientation, a study we conducted with a team of researchers
at the University of Maryland Institute for Technology in the Humanities found
a gender discrepancy in how the message of Black Lives Matter played out when
it became a hashtag on Twitter. We analyzed a collection of 31 million tweets
generated between August 2014 and August 2015 on Ferguson after the killing of
17-year-old Missouri resident Michael Brown by Darren Wilson, an officer for
the Ferguson Police Department at the time. Our findings indicate that
opponents to police violence used hashtags for multiple reasons, one of which
was to name Black people killed by police. However, of the nearly 300
phrases
used as hashtags we collected, not even one named a Black
woman or girl. Though
Black women are 13% of the women population in the United
States, they represent 20% of women killed by police and nearly 30% who are
killed while unarmed. About 36% of women killed by police since 2015 were
killed in their homes, like Taylor. It is a troubling pattern of Black women's
killings being justified as « caught in crossfire.» Still, we have to
wonder how a $12 million settlement leads to justifiable police killing with
none of the officers being held accountable for that killing. Instead,
taxpayers' money, including Taylor's own, was used to pay her family for her
death. In a subsequent study conducted in 2016, we found that beyond the
differences in public outcry for Black women, news outlets also mentioned male
victims of police brutality more often than female victims of police brutality.
We analyzed over 460,000 tweets generated between January 2016 and October 2016
and explicitly included the phrase
182
#SayHerName. While journalists or news organizations retweeted
nearly 40% of user accounts that mentioned Ferguson, only 18% of the retweeted
users that tweeted about #SayHerName fell into that category. Our results show
how news outlets contribute to police violence against Black women receiving
less attention.
Note 91 KELLY: Crenshaw told NPR. « So
Say Her Name is trying to raise awareness by insisting that we say their names
because if we can say their names we can know more about their stories. What we
want to do is say: That's a risk factor, but also when a Black woman is driving
a car and a police officer doesn't like her response and so he threatens to
taser her and that escalates into that person being dead. These are also
moments of anti-Black police violence, but they happen in different spaces than
we imagine, they happen to different bodies than we can see, and so we want to
insert awareness of these other moments so that the movement and the reforms
can actually be more inclusive and we hope more productive.
Note 92 FAYARD: « Counterintuitively,
thinking about a single person activates our humanity, compassion, and
perspective-taking and makes us value lives in a way that thinking about a
large number of people at once does not. This is explained by two related
phenomena psychologists call the identifiable victim effect and the singularity
effect. Numerous studies have indicated, under a variety of conditions, that
learning about single individuals' stories moves us more than thinking about
what researchers call statistical victims, or the large number of people
affected by a situation. Thinking about single, identifiable victims may cause
us to donate more money to help them and feel more distress and sympathy toward
them. A likely reason for this difference is that thinking about identifiable
versus statistical victims activates different thought processes. Identifiable
victims prompt emotional responses, which then promote greater action on that
person's behalf , whereas thinking about statistical victims initiates a more
deliberate mode of thought, which may allow us to more easily rationalize not
giving or not caring.
Note 98 Cooper: But when Black women and
girls like Aiyana Stanley-Jones, Tanisha Anderson, Atatiana Jefferson and
Charleena Lyles are killed, it is often out of the public eye. And in a world
where the pains and traumas that Black women and girls experience as a
consequence of both racism and sexism remain structurally invisible and
impermeable to broad empathy, these killings recede from the foreground
quietly. Femininity is a weapon only if you're white. Black women have no such
protections. Breonna Taylor's boyfriend tried to take care of his partner but
could not. We keep missing the intersection of race and gender when it comes to
Black women.
183
Note 99: Coles Previous research has found
that Blackness is associated with masculinity, leading to errors when
categorizing Black women's gender or recognizing Black women's faces. Other
studies have found that Black women and girls are more associated with threat
and danger than are White women and girls. Feminist movements that focus only
on issues that predominantly affect White women without addressing racialized
sexism ignore the needs of Black women, who face higher rates of police abuses,
including sexual violence, Coles said. Previous research also has found that
Black women experience much higher rates of domestic and sexual abuse from
partners than White women, and Black women are less likely to report this
violence than White women.
Note 100: the specific hatred, dislike,
distrust, and prejudice directed toward Black women. Misogynoir is rampant in
ways that may not even be realized. The hashtag #SayHerName was created in 2014
to highlight misogynoir and how stories of Black women and girls often go
overlooked, unnoticed and untold. These experiences range from police violence
to sexual
assault and often go unreported. Two very apparent examples of
misogynoir in the public sphere can be found in the stories of musician
R.Kelly's victims and most recently, the events that transpired with rapper
Megan Thee Stallion. Throughout R.Kelly's 30-year career, a number of women and
girls, mostly Black and underaged, have made claims that R.Kelly has sexually
abused them. Despite the growing number of accusations that have been made, it
wasn't until recently when the 2019 documentary Surviving R.Kelly came out that
these stories were given credence. Black women and girls who share experiences
of abuse, trauma,
and assault are largely shunned, criticized and ignored. These
experiences are questioned, scrutinized and dissected more than any other
group. Many people are still unaware of misogynoir and how it manifests to
collectively harm Black women. The first step to dismantling and disrupting
misogynoir is awareness. Anti-racism education should explore misogynoir to
increase awareness and understanding. When Black women share an experience,
rather than questioning the experience or engaging in racial gaslighting and
tone policing, it's imperative to simply listen. Also important is avoiding
behaviors such as white
centering and defensiveness during these conversations. The
voices of Black women are often muffled, stifled and silenced. Ask yourself
what you are currently doing to amplify the voices of Black women. Lastly,
consider how you are using your privilege, access and opportunity to uproot
misogynoir any time it rears its ugly head.
Note 101 Wingfield: Research indicates that
Black women are more ambitious and more likely to say that they want to advance
in their companies than their white women counterparts, but are less likely to
find mentors who will aid their climb up the corporate ladder. As
sociologist
184
Tsedale Melaku points out, sometimes this is a function of
white executives' unfamiliarity and discomfort with Black women. As one
attorney in Melaku's study notes, executives who rarely, if ever, have Black
people in their personal or professional circles may be uncertain or
uncomfortable interacting with them as peers. Other times, this lack of
mentoring is a consequence of intentional exclusion when leaders make it a
point not to include Black women in teams, as mentees, or on important
projects. But either way, these patterns thwart Black women's mobility in
organizations and their ability to realize ambitions and secure leadership
roles. And Black women are left to struggle harder to access and advance in
these professions, with occupational underrepresentation and wage disparities
to show for it. Working in a profession dominated by men, Black women doctors
are very attuned to the ways that sexism impacts their lives.
Note 102 Chapagain: African American women
have been the victims of racist and sexist oppression for a long time. Being
black in color of skin, female in gender and economically underprivileged in
male dominated society, African American women have been carrying triple
consciousness. Despite this triple oppression, they have been resisting the
repressions of different kinds and searching for their identity. Oppressed from
black men and white men and women, African American women are in a persistent
struggle to render meaningful participation and contribution in their society.
Black men in America also do have the pungent experience of racism for being
black and a former slave of whites. However, being dependent on black males, a
black woman suffers more than her male partner because her man remains helpless
even to question a white man's misbehavior upon his woman. Since, black men
have been victims of racism; black women have been victims of racism, sexism
and classicism.
Note 103 The Independent: Black women make up
just 10 percent of the population and account for 33 percent of all women
killed by the police. They are « the only race-gender group to have a
majority of its members killed while unarmed,» according to a study by the
Fatal Interactions with Police (FIPS) research project, and cited by Professor
Crenshaw. The same study found that 57 per cent of black women were unarmed
when they were killed.
Note 104 Ritchie: A report I co-authored, Say
Her Name: Resisting Police Brutality Against Black Women, was released on the
eve of and in support of the first National Day of Action to End State Violence
Against Black Women and Girls called for by Black Youth Project 100, Black
Lives Matter, and Ferguson Action. Over thirty communities across the country
responded to this call with vigils, direct actions, and protests. In July of
2015, a number of communities across the country similarly mounted light
actions in the wake of Sandra Bland's death in police custody.
185
Note 105: Sanchez: In June, the Louisville
Metro Council unanimously passed an ordinance called « Breonna's
Law,» banning no-knock search warrants. The ordinance regulates how search
warrants are carried out and mandates the use of body cameras during searches.
All Louisville Metro Police Department officers are to be equipped with an
operating body camera while carrying out a search. The cameras have to be
activated no later than five minutes prior to all searches and remain on for
five minutes after. All recorded data also has to be retained for five years
following an executing action, according to the ordinance.
Note 106 Lockhart: At the beginning of 2020,
a handful of cities and just two states, Oregon and Florida, had banned or
otherwise restricted no-knock warrants.
Note 108 Adia: « women make 79 cents for
every dollar men earn. But Black women earn only 64 cents on the dollar. Women
of color are usually underrepresented in professional, high status jobs in law,
medicine, academia, and business. When they do make it to these rarified roles
but are the only ones in an organizational setting, they are more likely to
doubt the company's commitment to inclusion and equity and thus are more likely
to want to pursue opportunities elsewhere.
Note 110: Taylor Race, gender and class are
at the center of the way we understand the structural, political and
iconography of resistance. We live in a patriarchal society, which means men's,
including Black men's, experiences and stories are privileged. It is by design
we know about police killings of George Floyd, Philando Castile, Freddie Gray,
Michael Brown, Trayvon Martin and Tamir Rice, but know very little about the
deaths of Alberta
Spruill, Shantel Davis, Shelly Frey, Kayla Moore, Kyam
Livingston, Miriam Carey and Eleanor Bumpurs, who all were killed by police or
died in their custody. The erasure of Black women's experiences is a resounding
denial of humanity. Beyond the fact that this country was literally built on
the backs of Black women, whiteness needs Black women to be a gender and racial
wedge to sustain the power imbalance. Reckoning with how Black women are
exposed and vulnerable in ways Black men could never be is a step toward
upending implicit and explicit bias, discrimination, structural and
institutional racism that prevents this country from being great. To redress
how a woman can be roused out of her bed by strangers at her door who refuse to
answer her calls to identify themselves, we have to understand that Black women
have never in this country's history been afforded safety and security, even
when they were innocent and resting in their own homes.
Note 111: Banks: Black women's main jobs
historically have been in low-wage agriculture and domestic service.1 Even
after migration to the north during the 20th century, most employers would only
hire black women in domestic service work.2 Revealingly, although
186
whites have devalued black women as mothers to their own
children, black women have been the most likely of all women to be employed in
the low-wage women's jobs that involve cooking, cleaning, and caregiving even
though this work is associated with mothering more broadly. Although black
women have a longer history of sustained employment compared with other women,
in 2017, the median annual earnings for full-time year-round black women
workers was just over $36,000--an amount 21 percent lower than that of white
women, reflecting black women's disproportionate employment in low-wage service
and minimum and sub-minimum wage jobs. Black families, however, are more
reliant on women's incomes than other families are since 80 percent of black
mothers are breadwinners in their families. Despite black women's importance as
breadwinners, the state has compounded the lack of protections afforded black
mothers by failing to protect
black women as workers.6 In fact, state policies have often
left black women vulnerable to workplace exploitation by excluding them from
various worker protections. New Deal minimum wage, overtime pay, and collective
bargaining legislation excluded the main sectors where black women
worked--domestic service and farming. Although there have been inclusions since
then, these sectors still lack full access to worker protections. The legacy of
black women's employment in industries that lack worker protections has
continued today since black women are concentrated in low-paying, inflexible
service occupations that lack employer-provided retirement plans, health
insurance, paid sick and maternity leave, and paid vacations. Over a third (36
percent) of black women workers lack paid sick leave.
Note 112: BlackBurnMore than 40% of Black
women will experience domestic violence in their lifetime, according to the
Institute of Women's Policy Research's Status of Black Women in the United
States. In comparison, 31.5% of all women will experience domestic violence. A
report from the National Center for Victims of Crime found that 53.8% of Black
women had experienced psychological abuse, while 41.2% of Black women had
experienced physical abuse. More disturbingly, Black women are 2.5 times more
likely to be murdered by men than white women. In the overwhelming majority of
these cases -- 92% -- the person who killed them knew their victim. 56% of
these homicides were committed by a current or former intimate partner. Nearly
all --92% -- of these killings were intra-racial, which means that they were
committed by a Black man against a Black woman. What, then, can be done about
the epidemic of violence facing Black women? The first and perhaps most
important thing that we can all do is address the root causes of domestic
violence, such as the objectification and degradation of women in media, rape
culture, harmful gender norms, the pay gap, and other forms of inequality. The
underlying causes of domestic violence are the same for all women
187
-- and are often more pronounced for Black women. By taking on
these issues directly, we can reduce the incidence of domestic violence for all
women -- and in particular, Black women who are even more impacted by these
factors. We can also work to combat racism. We know that one of the main
reasons that Black women do not report or seek help for domestic violence is
racism. By championing anti-racist policies and challenging racism in our
personal lives, we can dismantle one of the major hurdles to reducing the
incidence of domestic violence in the Black community. At the same time, we
should focus on intersectionality -- which means acknowledging the way our
different identities intersect. For example, a Black woman will experience
domestic violence differently because they face both racism and sexism. A woman
with a disability may face an additional challenge in getting access to
services. By being mindful of these realities, we can better understand and
advocate for equality.
188
TABLE DES FIGURES
Figure 1 :
Le nom de la victime
|
Date
|
État
|
Age de la
victime
|
Raison de meurtre
|
Tarika Wilson
|
Janvier 4,
2008
|
Lima, Ohio
|
26 ans
|
Abattu et tué alors qu'il tenait son bébé
de 1 an.
|
Aiyana Jones
|
Mai 16,
2010
|
Detroit, Michigan
|
7 ans
|
Tué en dormant par une grenade qui a été
lancée dans la maison, puis abattu lorsque la police est entrée
dans la maison.
|
Miriam Carey
|
Octobre
3, 2013
|
Washington, DC
|
34 ans
|
Après s'être garée par erreur près
des portes de la maison blanche avec sa fille d'un an à
l'arrière, elle a été tuée et abattue en ouvrant sa
porte pour parler à la police.
|
Shereese Francis
|
Mars 15,
2012
|
Queens, New York
|
30 ans
|
Après que la soeur de Shereese avait demandé
l'aide de la ligne d'urgence médicale pour aider Shereese qui
était
schizophrène, les agents qui
étaient censés l'aider ont attrapé Shereese, l'ont
menottée et ont maintenu son visage contre un matelas, la femme a
cessé de respirer. Le médecin légiste a
déclaré que la mort était un homicide.
|
Shantel Davis
|
Juin 2012
|
Brooklyn, New York
|
23 ans
|
La police l'a tué « par accident" en chassant un
voleur dans la rue.
|
189
Sharmel Edwards
|
Avril 20,
2012
|
Las Vegas,
Nevada
|
49 ans
|
La police l'a abattu après être sortie de la
voiture de son copain sans arme, 15 coups de feu ont
pénétré son corps.
|
Rekia Boyd
|
Mars
2012
|
Chicago, Illinois
|
22 ans
|
Alors que Rekia était au parc avec ses amis, un
policier en congé leur avait dit de se taire puis leur avait tiré
dessus.
|
Tyisha Miller
|
Trois jours après Noël 1998
|
Riverside, California
|
19 ans
|
Abattu dans sa maison alors qu'il était inconscient
après que ses amis aient demandé de l'aide, la police a
tiré 23 fois, au moins 12 balles, dont quatre dans la tête.
|
Yvette Smith
|
16
Fevrier
2014
|
Bastrop, Texas
|
47 ans
|
La police a affirmé avoir réagi tôt
à une perturbation dans une maison. Quand Yvette Smith a ouvert la
porte, la police a commencé à lui tirer dessus.
|
Figure 2 :
Catégorie
|
Nom
|
Age
|
Année
|
Profilage racial des conductrices noires
|
- Alexia Christian
|
- 26
|
- Avril 30,
|
|
- Mya Hall
|
- 27
|
2015
|
|
- Gabriella Nevarez
|
- 22
|
- Mars 30,
|
|
- Shantel Davis
|
- 23
|
2015
|
|
- Miriam Carey
|
- 34
|
- Mars 2,
|
|
- Malissa Williams
|
- 30
|
2014
|
|
- Sharmel Edwards
|
- 49
|
- Juin 14,
|
|
- LaTanya Haggerty
|
- 26
|
2012
|
|
- Kendra James
|
- 21
|
- Octobre 3,
|
|
- Sandra Bland
|
- 28
|
2013
|
|
|
|
- Novembre
|
|
|
|
29, 2012
|
190
|
|
|
- Avril 21,
2012
- Juin 4, 1999 - Mai 5, 2003
- Juillet 13,
|
|
|
|
2015
|
Criminalisation des femmes noire selon leurs classes sociaux
:
|
- Shelly Frey
- Margaret LaVerne
|
- 27
- 54
|
- Décembre 6, 2012
|
|
Mitchell
- Eleanor Bumpurs
|
- 66
|
- Mai 21,
1999
|
|
|
|
- Octobre 29, 1984
|
La guerre contre les drogues
|
- Kathryn Johnston
|
- 92
|
- Novembre
|
|
- Danette Daniels
|
-
|
21, 2006
|
|
(pregnant)
|
31
|
- Juin 8, 1997
|
|
- Frankie Ann Perkins
|
- 37
|
- Mars 22,
|
|
- Alberta Spruill
|
- 57
|
1997
|
|
|
|
- Mai 16,
2003
|
Tuées des femmes noires avec des
|
- Tanisha Anderson
|
- 37
|
- Novembre
|
problèmes mentales
|
- Michelle Cusseaux
|
- 50
|
13, 2014
|
|
- Pearlie Golden
|
- 93
|
- Aout 13,
|
|
- Shereese Francis
|
- 30
|
2014
|
|
- Kayla Moore
|
- 41
|
- Mai 7, 2014
|
|
- Tyisha Miller
|
- 19
|
- Mars 15,
2012
|
|
|
|
- Février 12, 2013
|
|
|
|
- Décembre
|
|
|
|
28, 1998
|
191
Croire que les femmes noires sont des «
suprahumains» « biais de formidables»
|
- Natasha McKenna - Sheneque Proctor - Kyam Livingston
|
- 37
- 18
- 37
|
- Février 8,
2015
- Novembre
1, 2014
|
|
|
|
- Juillet 24,
2013
|
« Culpabilité par association»
|
- Rekia Boyd
|
- 22
|
- Mars 21,
|
|
- Aiyana Stanley-Jones
|
- 7
|
2012
|
|
- Tarika Wilson
|
- 26
|
- Mai 16,
2010
|
|
|
|
- Janvier 4,
2008
|
La police tue des femmes qui souffrent de la violence
domestique
|
- Meagan Hockaday - Janisha Fonville
|
- 26
- 20
|
- Mars 28,
2015
|
|
- Aura Rosser
|
- 40
|
- Février 18,
|
|
- Yvette Smith
|
- 47
|
2015
|
|
|
|
- Novembre
|
|
|
|
9, 2014
|
|
|
|
- Février 16, 2014
|
Genre et sexualité : tuer des femmes
|
- Duanna Johnson
|
- 43
|
- Février 12,
|
LGBTQ+
|
- Nizah Morris
|
- 47
|
2008
|
|
- New Jersey 7 (group)
|
|
-Décembre
|
|
|
|
24, 2002
|
|
|
|
- Aout 18,
2006
|
La police agresse sexuellement des femmes noires:
|
- Daniel Holtzclaw the assaulter
|
|
|
|
- Ernest Marsalis
|
|
|
|
Perpetrator
|
|
|
192
Appliquer de force excessive sur les mère et leurs
enfants afro-américains :
|
- Denise Stewart - Alesia Thomas - Rosann Miller - Sonji
Taylor
|
- 47 - 35 - 27 - 27
|
- Aout 1,
2014
- Juillet 22, 2012
- Juillet 26, 2014
- Décembre
16, 1993
|
Terroriser des femmes afro-américaines qui demandent de
la justice pour leurs membres
|
- Patricia Hartley and Constance Malcolm
|
|
- Février 2,
2012
|
de la famille
|
-Tasha Thomas,
Girlfriend of John
|
|
- Aout 5,
2014
|
|
Crawford III
|
|
-Novembre
|
|
-Tajai Rice, Sister of
|
|
22, 2014
|
|
Tamir Rice
|
|
|
Figure 3 :
Nom
|
Age
|
Année
|
Anjanette Young Les policiers sont entrés par erreur
chez Young alors qu'elle se changeait et a été
immédiatement menottée alors qu'elle était nue.
|
|
2019
|
Atatiana Jefferson (Tuée par la police)
|
28 ans
|
2019
|
Breonna Taylor (Tuée par la police)
|
26 ans
|
2020
|
Crystal Danielle Ragland (Tuée par la police)
|
32
|
2019
|
Francine Graham (Tuée par la police)
|
47
|
2019
|
Helen Jones (Tuée par la police)
|
47
|
2020
|
Kanisha Necole Fuller (Tuée par la police)
|
43 ans
|
2020
|
193
Latasha Nicole Walton (Tuée par la police)
|
32
|
2019
|
Ma'Khia Bryant (Tuée par la police)
|
16 ans
|
2021
|
Nika Holbert (Tuée par la police)
|
31
|
2021
|
Nina Adams (Tuée par la police)
|
47
|
2019
|
Pamela Turner a souffert de la schizophrénie et a
été tuée après que la police l'a tasé et
après que la police lui ait tiré dessus quand elle était
en train de rentrer dans son appartement.
|
44 ans
|
2019
|
Stephanie Bottom Deux officiers l'a attrapé par la main
et ont causé des injuries sévère sur son corps
|
68 ans
|
2021
|
Tina Marie Davis (Tasséréé et
tuéé par la police)
|
53 ans
|
2020
|
Un enfant de 9 ans a été aspergée par une
bombe au poivre à New York
|
9 ans
|
2021
|
Figure 4 :
Nom
|
Année
|
Aiyana Jones
|
2010
|
Alberta Spruill
|
2003
|
Alesia Thomas
|
2012
|
Alexia Christian
|
2015
|
Alteria Woods
|
2017
|
Angel Viola DeCarlo
|
2018
|
Anita Gay
|
2008
|
April Webster
|
2018
|
Atatiana Jefferson
|
2019
|
Aura Rosser
|
2014
|
Bettie Jones
|
2015
|
Breonna Taylor
|
2020
|
194
Cariann Hithon
|
2017
|
Charleena Chavon Lyles
|
2017
|
Crystal Danielle Ragland
|
2019
|
Crystalline Barnes
|
2018
|
Cynthia Fields
|
2018
|
Danette Daniels (pregnant)
|
1997
|
Darnisha Diana Harris
|
2012
|
Deborah Danner
|
2016
|
Decynthia Clements
|
2018
|
Deresha Armstrong
|
2016
|
Dereshia Blackwell
|
2018
|
Duanna Johnson
|
2008
|
Fetus of Charleena Chavon Lyles (14-15 weeks)
|
2017
|
Francine Graham
|
2019
|
Frankie Ann Perkins
|
1997
|
Gabriella Nevarez
|
2014
|
Geraldine Townsend
|
2018
|
Helen Jones
|
2020
|
India Beaty
|
2016
|
India Kager
|
2015
|
India Nelson
|
2017
|
Janet Wilson
|
2016
|
Janisha Fonville
|
2015
|
Jessica Nelson-Williams
|
2016
|
Jonie Block
|
2017
|
Kanisha Necole Fuller
|
2020
|
Kathryn Johnston
|
2006
|
Kayla Moore
|
2013
|
195
Kendra James
|
2003
|
Kisha Arrone
|
2016
|
Kisha Michael
|
2016
|
Kiwi Herring
|
2017
|
Korryn Gaines
|
2016
|
Kyam Livingston
|
2013
|
Lajuana Phillips
|
2018
|
Laronda Sweatt
|
2016
|
LaShanda Anderson
|
2018
|
LaTanya Haggerty
|
1999
|
Latasha Nicole Walton
|
2019
|
Ma'Khia Bryant
|
2021
|
Malissa Williams
|
2012
|
Margaret LaVerne Mitchell
|
1999
|
Marquesha McMillan
|
2015
|
Meagan Hockaday
|
2015
|
Michelle Cusseaux
|
2014
|
Michelle Lee Shirley
|
2016
|
Miriam Carey
|
2013
|
Monique Jenee Deckard
|
2015
|
Morgan London Rankins
|
2017
|
Mya Hall
|
2015
|
Natasha McKenna
|
2015
|
Nika Holbert
|
2021
|
Nina Adams
|
2019
|
Nizah Morris
|
2002
|
Pamela Turner
|
2019
|
Pearlie Golden, 93 ans.
|
2014
|
Redel Jones
|
2015
|
Rekia Boyd
|
2012
|
Robin White
|
2017
|
Sahlah Ridgeway
|
2016
|
Sandra Bland
|
2015
|
Sandy Guardiola
|
2017
|
Shantel Davis
|
2012
|
Sharmel Edwards
|
2012
|
Shelly Frey
|
2012
|
Sheneque Proctor
|
2014
|
Shereese Francis
|
2012
|
Shukri Ali Said
|
2018
|
Sonji Danese Taylor
|
1993
|
Tameka LaShay Simpson
|
2018
|
Tanisha Anderson
|
2014
|
Tarika Wilson
|
2008
|
Tina Marie Davis
|
2020
|
Tyisha Miller
|
1998
|
Yuvette Henderson
|
2015
|
Yvette Smith
|
2014
|
196
Figure 5
197
Figue 6
Catégorie
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Violence policière contre les
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femmes afro-américaines
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dans la communauté américaine
(Discrimination)
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