CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
L'étude menée dans l'AAC 3-4 de l'UFA
09 022 définitivement attribuée et exploité par la
SFE avait pour but de contribuer à la gestion durable des forêts
à travers l'évaluation du niveau d'application des mesures EFIR
prescrites par la FAO /UICN et les NIMF camerounais. A la suite des analyses,
il se dégage de l'étude que :
v L'entreprise a une volonté réelle de mettre en
oeuvre une exploitation forestière respectueuse de l'environnement. Ceci
se traduit par le chantier de construction d'une cellule d'aménagement
en cours qui sera structuré et opérationnelle pour la
bonnegestion de l'UFA, de plus nous avons été sollicité
pour contribuer à l'élaboration des procédures et des
fiches techniques en cohérence avec les prescriptions des NIMF et du
code FAO pour chaque activité forestière. L'une des
démarches très futuristes adoptées par l'entreprise est
son projet d'engagement vers le processus de certification
forestière.
v Le niveau de prise en compte des prescriptions des mesures
EFI dans la procédure interne d'exploitation est négligeable. Par
ailleurs, le niveau de réalisation pour l'ouverture des routes est
faible et estimé à faibles 47%.
v Les mesures EFIR liées à l'abattage et les
opérations post exploitation sont mises en oeuvre à des niveaux
moyens respectifs de 50% et 58%.
v L'ouverture des parcs et le débardagesont des
activités dont le niveau d'application des mesures EFIR est acceptable
et s'élève respectivement à 60 et 62%.
v La Performance remarquable de l'entreprise dans la gestion
de la faune (71%) est imputable au surveillant de l'UFA et à l'appui
technique des services déconcentrés du MINFOF pour la gestion de
la Faune.
v Le niveau global d'application des mesures d'exploitation
forestière à faible impact prescrit par la FAO et les NIMF est de
57%. Ce niveau moyen, traduit le fait que la plupart des mesures dont la mise
en oeuvre a été suivie sur le terrain sont partiellement
respectées par la SFE. Ce résultat vient
confirmerl'hypothèse émise au départ de l'étude
selon laquelle « le niveau d'application des mesures EFIR dans les UFA des
sociétés ne disposant pas d'une cellule d'aménagement est
faible ».Cependant, malgré que ce taux soit moyen, des non
conformités ont été relevés durant l'étude
et la prise en compte des mesures correctives proposées permettrait de
faire passer ce niveau global de 57% à 100%.
Cependant quelques recommandations ont été
faites :
A La SFE :
· Sensibiliser tout le personnel de chantier sur
l'exploitation forestière à faible impact ;
· Organiser des séances de formations et de
recyclage périodique à l'attention du personnel (prospecteur,
conducteur, équipe route, équipe d'abattage et de
débardage) afin de renforcer leur capacité en matière
d'exploitation forestière à faible impact ;
· Respecter les délais alloués pour
l'ouverture des routes afin qu'il soit stable lors de l'exploitation
forestière ;
· Fournir à l'équipe route le
matériel adéquat (niveleuses, camion bene...) pouraménager
la plate forme de la route pour qu'elle soit légèrement
bombée;
· Fournir aux abatteurs des guides lames et des
chaînes de réserve et les doter des EPI adéquats (casque
complet, jambières, et gants STILH) ;
· Recruter un responsable faune qui sera chargé
d'élaborer un plan de gestion de la Faune et de mener des études
pour connaitre les populations animales et identifier l'importance des menaces
pesant sur elles ;
· Installer des barrières gardées a tous
les entrées de l'UFA 09 022 ;
· Construireun économat pour l'approvisionnement
des ouvriers protéine animale
· Initier un programme de reboisement pour les AAC
déjà exploitées de l'UFA 09 022 ;
Élaborer le manuel des procédures interne
d'exploitation forestière (protocole d'exploitation)et des fiches
techniques pour la mise en oeuvre de l'EFIR;
Au Gouvernement Camerounais
(Ministère des Forêts et de la Faune)
· Mettre un accent sur la célérité
dans le traitement des dossiers d'autorisation d'ouverture des routes dans les
concessions forestières car le non-respect des délais (6mois)
entre la fin de l'ouverture des routes et le début de l'exploitation
forestière prescrit par les NIMF est généralement
imputable aux lourdeurs administratives ;
· Renforcer les capacités des agents du
Ministère des Forêts et de la Faune dans le domaine du suivi et du
contrôle des activités forestières. Les actions de
formation seront orientées d'une part, vers les questions
d'éthiques et d'autre part sur les thèmes suivants :
études d'impact environnemental, techniques de l'audit forestier, suivi
et contrôle des normes et des règles de gestion des concessions
forestières, suivi de la biodiversité, etc.
· Réviser les NIMF afin de les adapter au contexte
de gestion durable de l'heure et en incluant les aspects liés au
maintien des forêts à haute valeur pour la conservation, à
la régénération forestière, à la gestion des
PFNL et à l'agroforesterie ;
Aux organisations
intergouvernementales (FAO)
· Réviser le Code modèle FAO d'exploitation
forestière à faible impact dans les forêts denses et
humides d'Afrique Centrale et de l'Ouest en intégrant les lignes
directrices liées à la protection des forêts à haute
valeur pour la conservation, à la conduite du reboisement dans les UFA,
à la gestion des PFNL et à l'agroforesterie ;
Aux ONG locales et
Internationales
· L'antenne WWF du Suddoit continuer à renforcer
les capacités et appuyer les concessionnaires voisins de la
réserve de Campo Ma'an à la gestion de la Faune et à la
mutualisation des actions pour réduire le braconnage.
· Les ONG locales doivent appuyer les populations
riveraines dans la pratique de l'élevage et des activités
génératrices de revenus afin de limiter leur pression sur la
faune sauvage et les ressources ligneuses.
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