Conduites socioéconomiques des acteurs locaux en temps de crise en RCA. Cas de la commune de Pissa.par Octave MOLAMBO GBESSOUA MBOUTOUMA Université de Douala (Cameroun) - Master en sociologie économique 2017 |
Chapitre 5 : PRESENTATION ET ANALYSE DES MONOGRAPHIESPour mieux appréhender les conduites socioéconomiques des acteurs locaux, nous nous sommes servi de l'analyse des monographies. C'est-à-dire étude de cas bien précis. Cette analyse des monographies nous amène à étudier l'impact de la crise politico-sécuritaire dans la commune de Pissa. Précisément dans les villages : Pissa ; Kapou ; Sabe ; Boyali ; Bbangui. Nous analyserons la situation socioéconomique avant la crise et après la crise pour déterminer les techniques d'adaptabilité des conduites socioéconomiques en temps de crise dans la commune de Pissa. 5.1. Les activités socioéconomiques dans la commune de PissaLa commune de pissa en temps de paix, par sa production agropastorale et le développement des activités socioéconomiques a été un exemple de développement local. Vu sa proximité à la capitale elle est un point d'approvisionnement de cette dernière par les denrées alimentaires. Les activités socioéconomiques dans cette commune étaient florissantes et constituent une source de revenu stable permettant aux acteurs locaux de mener une vie décente. Pour analyser la performance socioéconomique de la commune de Pissa, nos analyses se focalisent sur les domaines suivants : l'agriculture, le commerce, la consommation des ménages. 5.1.1. L'agricultureLa commune de Pissa à l'instar des autres communes de la région du Sud (Lobaye) et du Sud-Ouest (Sangha Mbaéré) a pour principale activité l'agriculture. Située dans la zone équatoriale et bénéficiant d'un climat tropical favorable à l'agriculture, les acteurs locaux développent plusieurs types de cultures pouvant booster leur développement économique et local. Cette activité est exercée par plus de 95%32(*) de la population locale. La classe de la population exerçant l'agriculture dans la commune de Pissa est composée des agents de l'Etat à la retraite, de la population locale avec un niveau d'étude inférieure ou égale au cours moyen (CM2) ou tout au plus le collège. La principale culture dans la commune de Pissa est la culture du riz, mais d'autres cultures qui y sont associées telles que le manioc, les bananes, le café, les palmiers, etc. cette activité agricole a vu l'implantation d'une société de palmerais « PALMEX » cette société à permit de booster la production agricole de cette commune. Mais aussi de soutenir la commune dans les actions sociales à l'égard des communautés villageoises. La culture du riz qui est l'activité phare de l'agriculture dans la commune de Pissa est d'une importance capitale dans l'activité socioéconomique et la comptabilité de cette commune. La production varie d'une saison à l'autre, mais elle permet aux acteurs de subvenir à leurs besoins et d'entretenir leurs ménages comme nous l'affirme un cultivateur de riz : « c'est depuis 3 ans que j'ai commencé à cultiver le riz. Je vois que cela m'a vraiment apporté de l'argent. J'arrive chaque année à payer la scolarité de mes enfants. J'ai même doté ma femme avec l'argent du riz. Si le riz est décortiqué, on fait le sac à 24.000 FCFA. Si tu arrives à vendre au moins six sac, tu peux bien t'en sortir » (entretien réalisé avec Saturne le 20 juin 2016 à Boyali, 15 heure). Le manioc étant la base de l'alimentation Centrafricaine, sa culture n'est pas mise en arrière par les acteurs locaux de la commune de Pissa. Sa culture se fait en privée soit en groupement ce fut le cas de Blanche une cultivatrice de manioc qui nous affirme les bienfaits de manioc dans sa vie et dans le vécu des acteurs de son groupement : « nous sommes dans un groupement ou nous cultivons à tour de rôle le champ des membres de ce groupement. Après, chacun s'occupe de son champ. On vend les maniocs de fois en tubercule, soit on les fait sécher d'abord et pendant les périodes des chenilles on vend la cuvette ici à 3000FCFA, lors de la saison sèche, c'est à 2500FCFA. Je gagne bien ma vie et prends soin de mes enfants grâce à la culture de manioc »33(*)(entretien réalisé le 18 juin 2016 à Kapou 1). Le reste de 5% de la population est constitué des fonctionnaires, des commerçants et aussi des autres acteurs qui font dans la sculpture et autres. * 32 Article de Presse du RJDH du 21 juillet 2016 * 33 Blanche, membre d'une coopérative agricole dans la commune de Pissa |
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