Deuxième Partie : Pétrographie et
métallogénie Chapitre IV : Etude pétrographique de
la zone West Branch
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IV.1. Introduction
Pour cette étude, une série de sections polies,
et de lames mince ont été confectionnées au laboratoire.
Le but est d'identifier les différents groupes de roches à
travers les observations macroscopiques et microscopiques (optique et
métallographique), et enfin avoir une image plus claire sur les
minéralisations aurifères de la fosse West Branch.
La pétrographie des différentes unités
géologiques impliquées dans la West Branch va permettre de
fournir quelques indications quant à leur origine.
Tout d'abord, les différentes lithologies sont
présentées :
IV.2. Les roches intermédiaires : Granodiorites
(GDI)
Cette unité géologique, bien qu'à la
nomenclature précise, devrait en réalité
représenter plusieurs types de roche. N'est pas toujours évidente
du fait de sa texture pouvant être très fine et parfois fortement
affectée par la silicification. La roche peut en effet perdre sa texture
originelle par silicification rendant difficile son identification.
Néanmoins, l'unité possède plusieurs faciès
identifiables.
? Description macroscopique
Ce faciès correspond à une roche moyennement
sombre de texture grenue, où les grains sont facilement visible à
l'oeil nu. Sur le terrain les diorites sont intrusives dans les niveaux de
félsite. Macroscopiquement on peut identifier le quartz ainsi que les
feldspaths. Ce faciès a été hydrothermal et les nombreux
cristaux de pyrite et de chalcopyrite sont les témoins de cette
activité hydrothermale.
On signale aussi la présence d'une altération
verdâtre à chlorite. On note que ces diorites sont le
faciès les plus affectés par les filons de quartz
minéralisateurs, c'est pour cette raison qu'elles offrent les teneurs en
Or le plus importante. L'altération subie par ce faciès est
essentiellement à BST (Biotite, quartz et à pyrite).
Figure 20: Granodiorites intrusive (GDI),
récolté dans la fosse West Branch.
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Figure 21: Photographie du faciès
microdiorite à quartz bleu
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? Description microscopique :
Figure 22: Association de pyrite et de l'or
dans le Granodiorites intrusive. GX10
Figure 23 : Photographies des deux types de
diorite observées au microscope et à la loupe binoculaire. A
gauche, cliché observé au microscope en lumière
polarisée non analysée (LPNA), au centre, au microscope en
lumière polarisée et analysée (LPA), et à droite,
à la loupe binoculaire (lumière réfléchie).
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? Description du faciès de la figure
23.A
La roche présente une texture microgrenue porphyrique,
des phénocristaux de quartz sont noyés dans une matrice
très finement cristallisée et en partie recristallisée
lors du métamorphisme et de l'altération.
Le quartz (20%) est sous la forme de phénocristal
déformé (extinction roulante) et partiellement
recristallisé aux marges, avec parfois des ombres de pression, mais
aussi présent dans la matrice.
La matrice est granoblastique et aphanitique,
c'est-à-dire que les minéraux qui la composent sont
xénomorphes de taille voisines de quelques centaines de microns. Elle
est composée de feldspath (probablement plagioclase, 40%) parfois
déstabilisé en épidote (5%) ou séricite (5%), de
biotite soulignant la faible schistosité (20%), de chlorites (3%) et
d'opaques (5%, oxydes (probablement magnétite) et sulfures).
La composition est de type intermédiaire et la texture
peut s'apparenter à celle d'une lave recristallisée par
métamorphisme et/ou altération, suggérant un protolithe
andésitique quartzique.
Ce faciès, de part la présence de quartz
porphyrique et d'une matrice très fine, pourrait correspondre à
celui observé dans la figure 23.B.
En effet, bien souvent le critère déterminant,
car bien visible, qui permet de distinguer la diorite à quartz, est la
présence de quartz bleu ; ceci expliquerait l'ambiguïté
puisque la supposée diorite à quartz est une andésite
à quartz. Cependant, le faciès diorite à quartz bleu peut
aussi être rencontré.
? Description du faciès de la figure
23.C
La roche possède aussi une texture microgrenue
porphyrique ; en revanche les phénocristaux sont des plagioclases et la
matrice comporte des minéraux de plus grande taille pouvant remettre en
cause le caractère porphyrique.
Les phénocristaux de plagioclase sont
déformés (extinction roulante) plus ou moins automorphes et
parfois déstabilisés en séricite (3%) mais surtout en
épidote (15%) qui peuvent se trouver aux marges des feldspaths ou en
inclusion quand ils sont fracturés.
La matrice est aussi granoblastique, composée de quartz
(15%) recristallisé et formant quelques agrégats, de petites
biotites finement cristallisées (5%), de chlorite (2%) et d'opaques
alignés, aux marges des phénocristaux ou disséminés
(sulfures et oxydes (probablement magnétite)).
Ici la roche n'est pas très déformée et
n'enregistre pas de fabrique bien développée, mais bien souvent
ce faciès peut être schisteux.
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On peut qualifier ce faciès de micro-diorite
(quartzitique ?, origine magmatique ou hydrothermale du quartz), qui pourrait
correspondre à des intrusions de faible profondeur de composition
intermédiaire.
Le faciès de la Figure 23.D pourrait être celui
décrit ici, mais dont la texture est grenue (1mm) , il a typiquement une
origine intrusive. On retrouve aussi ce type de faciès (à
composition grenue) en présence de quartz bleus.
Finalement, au sein de cette unité GDI, deux types de
faciès peuvent être distingués de par leur origine
pétro-génétique, une méta-andésite
quartzitique (ce faciès à texture très fine n'implique pas
nécessairement la présence de phénocristaux de quartz)
impliquant une origine effusive, et une micro-diorite à quartz bleu ou
sans, associée à des intrusions, autrement dit
méta-andésite et diorite à quartz peuvent parfois
comporter des quartz bleus ou simplement des phénocristaux de quartz
pour la méta-andésite.
La présence de quartz dans des roches de type
intermédiaire telle que les diorites, qui ne renferme
généralement pas de quartz libre, laisse penser à une
affinité de type sub-alcaline pouvant correspondre à une
série TTG (Trondhjémite - Tonalite - Granodiorite).
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