EPIGRAPHES
« Rien ne nous est indispensable comme l'air. L'homme
peut survivre des semaines sans manger et quelques jours sans boire, mais
quelques minutes sans respirer lui sont fatales ».
Michael WALSH in Jonathon PORRIT (1991)
« Nous n'apprécions les choses que quand elles se
raréfient et ne cherchons pas habituellement à les sauvegarder
avant que leur existence soit menacée ».
DASMANN (1968) Cité par BINZANGI (2018)
II
IN MEMORIAM
A vous notre regretté frère Benjamin MANZIBE et
notre grand-père Bazille MOBELI, que par ce travail vos noms soient
immortalisés à jamais et que la terre de nos ancêtres vous
soit toujours douce !
Genèse MOBELI MANZIBE
III
DEDICACE
A notre précieux père Hilaire MANZIBE MOBELI, A
notre chère grand-mère Suzanne NDOMBOLI ;
A nos aimables soeurs Rebecca NDOMBOLI, Christella MANZIBE et
Merveille MANZIBE.
Genèse MOBELI MANZIBE
iv
REMERCIEMENTS
« La gratitude est la caractéristique des
nobles âmes ». Disait Esope, le grand fabuliste de
l'antiquité. Nous penchant à sa philosophie, qu'il nous soit
permis de souligner le fait que la réalisation de ce travail a
bénéficié du concours de plusieurs personnes qui nous sont
chères, auxquelles nous ne saurions être ingrat. Voilà
pourquoi, de prime à bord, nous rendons grâce au maître de
temps et de circonstances, l'Eternel Dieu Tout-Puissant pour son amour
incommensurable.
Au terme de notre cursus académique à
l'Université de Kinshasa, nous saisissons l'occasion pour exprimer nos
profondes gratitudes à l'endroit des autorités académiques
en général, et celles de notre département des sciences de
l'environnement en particulier, pour nous avoir rendu utile dans la
société grâce à la formation mise à notre
disposition.
Nos sincères remerciements s'adressent au Professeur
Dr. Thierry TANGOU TABOU, pour avoir accepté la direction de ce travail
et sa rigueur scientifique. Nous remercions aussi l'Assistant YOMBO PHAKA
Rodriguez du département de Physique pour son encadrement scientifique
combien louable.
Nous disons grand merci aux Chefs de travaux et aux Assistants
de notre département pour leurs contributions scientifiques tout au long
de notre cursus académique.
Nous manifestons l'expression de notre reconnaissance à
l'égard de notre mère génitrice Abisine SAMBIA, à
Maman Béatrice MPUTU, à Maman Nelly BOLONGA, à Papa Simaro
MANZIBE, à Maman Lucie MANZIBE, Maman Godelieve VUNUNU pour leur soutien
tant matériel, moral que financier.
A nos cousines Simarienne MANZIBE et Hélène
MANZIBE pour l'expression de fraternité.
A nos amis et collègues de promotion : Henock
AHOMBINYOLA, Naomie KISUBI, Hermione KOYALA, Julien KALONDA, Naomie FINA,
GELAMBE, Justin SENDA, Donald MOHULEMBI, Gaël EKOKO, Glodi MANGAKA,
Olivier MUHIKA, Jodie ZUZI, Gurvitch NSIALA, Bénédicte EYUPAR,
Nathan MUPOPO, Christian MBONGU, Dieu-merci NGBANGADIA... Que tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de
cette étude, trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.
Genèse MOBELI MANZIBE
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
AASQA : Associations agréées de surveillance de
la qualité de l'air
ADEME : Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie
CLA : Couche limite atmosphérique
CO : Monoxyde de carbone
COV : Composé organique volatil
DOAS : Spectrométrie d'absorption différentielle
optique
EPA : Environmental protection agency
LAURE : Loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie
NOX : Oxydes d'azote
NO2 : Dioxyde d'azote
O3 : Ozone
OMS : Organisation mondiale de la santé
PM 2,5 : Particules de dimensions de 2,5?g
PM10 : Particules de dimensions de 10?g
PRFI : Pays à revenu faible et intermédiaire
RDC : République démocratique du Congo
SO2 : Dioxyde de soufre
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1.1 : Différentes couches de
l'atmosphère terrestre (Anthony Ung, 2003) 7
Figure 1.2 : Différentes échelles de pollution
atmosphérique 8
10
Figure 1.3 : Principales sources anthropiques
émettrices des polluants majeurs de l'atmosphère (Fresnel Boris
A. Cachon, 2013)
Figure 1.4 : Echelle de l'indice Atmo 24
Figure 2.1 : Laboratoire mobile de mesure des polluants
atmosphériques. (Genèse MOBELI, 2019) 41
Figure 2.2 : Illustration de la loi de Beer-Lembert
42
Figure 2.3 : Données sociodémographique
43
Figure 2.4: Répartition des enquêtés
selon qu'ils aient entendu parler de la pollution de l'air 44
Figure 2.5: Répartition des enquêtés
selon les sources de leur connaissance sur la pollution de l'air 44
Figure 2.6 Répartition des enquêtés selon
leur connaissance sur les sources de la pollution de l'air 45
Figure 2.7 Répartition des enquêtés selon
les sources de la pollution de l'air dans la commune de Limete 45
Figure 2.8 : Répartition des enquêtés
selon leur sensibilité à la pollution de l'air 46
Figure 2.9: Répartition des enquêtés
selon les problèmes les plus observés dans leur commune
47
Figure 2.10: Répartition des enquêtés
selon leur souhait d'être informés sur la qualité de l'air
48
50
51
Figure 2.11 : Résultats d'analyse des mesures du NO2
par le système DOAS du 14 novembre 2019 de 15h00 à 15h50'
Figure 2.12 : Résultats d'analyse des mesures du NO2
par le système DOAS du 14 novembre 2019 de 16h53' à
16h58'
Figure 2.13 : Résultats d'analyse des mesures du NO2
par le système DOAS du 16 novembre 2019 de 10h' à 15h' 52
Figure 2.14 : Image satellitaire de NO2 le 14 novembre 2019
55
Figure 2.15 : Image satellitaire de NO2 du 16 novembre 2019.
55
Figure 3.1 Proposition du système de surveillance de
la qualité de l'air à Kinshasa. MOBELI, 2019
60
vii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1: Sources et effets des quelques principaux polluants
atmosphériques 16
Tableau 1.2 : Echelle détaillée de l'indice Atmo
25
Tableau 1.3 : Nombre total des villes dans la base de
données AAP, 2014) 27
Tableau 2.1 : Répartition des enquêtés selon
leur appréciation de la qualité de l'air à Kinshasa
46
Tableau 2.2 : Répartition des enquêtés selon
les impacts de la pollution de l'air ressentis 47
48
Tableau 2.3 : Répartition des enquêtés selon
leurs justifications sur le souhait d'être informés ou non sur la
pollution de l'air
Tableau 2.4 : Répartition des enquêtés selon
leurs propositions pour réduire la pollution de l'air 49
Tableau 2.5 : Indice Atmo du 16 Novembre 2019 à Kinshasa
54
VIII
LISTE DES CARTES ET PHOTOS
Carte 1 : Carte administrative de la ville de Kinshasa
34
Carte 2 : Présentation du tronçon
d'étude 39
Photo 1 : Gros véhicule fumant au niveau de
Matadi-mayo à Kinshasa 38
Photo 2 : Fumées issues de l'incinération
à l'air libre à l'arrêt Banunu. (Pont Matete) 38
Photo 3 : Incinération des déchets dans une
décharge publique à KAUKA sur l'Avenue Université
38
ix
RESUME
Le manque des données sur la pollution de l'air dans de
nombreuses villes africaines constitue un obstacle pour la lutte contre cette
forme de pollution, c'est dans cette optique que cette étude
s'intéresse au « Monitoring de la qualité de l'air dans la
ville de Kinshasa » ; son objectif étant d'évaluer la
qualité de l'air dans la ville de Kinshasa. Outre la revue documentaire,
deux méthodes ont été utilisées pour l'obtention
des résultats, il s'agit de la méthode d'observation directe
appuyée par une enquête sur terrain et la méthode
expérimentale grâce à la technique DOAS
(Spectrométrie d'absorption différentielle optique). Les
résultats obtenus sont de deux ordres : le premier sur la perception de
la pollution de l'air par la population et le second sur les mesures de NO2
(dioxyde d'azote) effectuées en temps réel dans la ville de
Kinshasa entre le 14 et 16 novembre 2019. Ces résultats ont
montré que la perception de la population sur la pollution de l'air
n'est pas basée sur des analyses scientifiques et la majorité de
la population ignore la pollution de l'air. Du côté
expérimental un pic de pollution de l'air dû au NO2 a
été constaté le 16 novembre dans la ville de Kinshasa dans
les après-midi. L'analyse de ces résultats a conduit à la
proposition d'un système de surveillance de la qualité de l'air
pour ladite ville.
Mots-clés : Monitoring - pollution de l'air
X
ABSTRACT
The lack of data on air pollution in many African cities is an
obstacle to the fight against this form of pollution, it is in this perspective
that this study is interested in "Monitoring of air quality in the city of
Kinshasa»; its objective being to assess the air quality in the city of
Kinshasa. In addition to the documentary review, two methods were used to
obtain the results, namely the direct observation method supported by a field
survey and the experimental method using the DOAS technique (Differential
optical absorption spectrometry).The results obtained are of two types: the
first on the perception of air pollution by the population and the second on
the measurements of NO2 (nitrogen dioxide) carried out in real time in the city
of Kinshasa between the 14 and November 16, 2019. These results showed that the
public's perception of air pollution is not based on scientific analyzes and
the majority of the population ignores air pollution. On the experimental side,
a peak in air pollution due to NO2 was observed in the city of Kinshasa in the
afternoon. Analysis of these results led to the proposal of an air quality
monitoring system for the city.
Keywords: Monitoring - air pollution
xi
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHES i
IN MEMORIAM ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES CARTES ET PHOTOS viii
RESUME ix
TABLE DES MATIERES xi
Introduction 1
1. Problématique 1
2. Hypothèses 4
3. Objectifs 4
4. Choix et intérêt de l'étude 5
5. Délimitation du travail 5
6. Subdivision du travail 6
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE 7
I.1. CONCEPTS CLES 7
I.1.1. Atmosphère 7
I.1.2. Pollution Atmosphérique 8
I.1.3. Monitoring 8
I.2. GENERALITES SUR LA POLLUTION DE L'AIR 9
A. POLLUTION DE L'AIR EXTERIEUR 9
I.2.1. Principales sources de la pollution de l'air
9
I.2.2. Description de quelques polluants
atmosphériques 10
I.2.3. Facteurs météorologiques favorisant la
dispersion des polluants 17
I.2.4. Accidents historiques de la pollution de l'air
18
B. POLLUTION DE L'AIR INTERIEUR 21
I.3. SURVEILLANCE DE LA QUALITE DE L'AIR 22
I.4. REGLEMENTATION ET NORMES SUR LA POLLUTION DE L'AIR 27
XII
CHAPITRE II : MONITORING DE LA QUALITE DE L'AIR DANS LA
VILLE DE
KINSHASA . 33
II.1. MILIEU D'ETUDE ET METHODOLOGIE 33
II.1.1. Milieu d'étude 33
II.1.2. Matériel et méthodes 40
II.2. RESULTATS ET DISCUSSION 43
II.2.1. Résultats 43
II.2.1.1. Résultats de l'approche
socio-environnementale 43
II.2.1.2. Résultats de l'approche expérimentale
50
II.2.1. 3. Calcul de l'indice atmo 52
II.2.1. 4. Résultats des images satellitaires
55
II.2.2. Discussions 56
CHAPITRE III : PROPOSITION D'UN SYSTEME DE GESTION DE
LA QUALITE DE L'AIR A
KINSHASA 58
III.1. IMPORTANCE DE LA GESTION DE LA QUALITE DE L'AIR 58
III.2. ELEMENTS DE LA GESTION DE LA QUALITE DE L'AIR 59
III.3. PROPOSITION D'UN SYSTEME DE SURVEILLANCE DE LA
QUALITE DE L'AIR
DE KINSHASA 60
Conclusion 63
Perspectives de la recherche 65
Références bibliographiques 66
ANNEXES 70
1
Introduction
1. Problématique
Le fait de respirer de l'air pur est considéré
comme une condition essentielle de la santé et du bien-être de
l'homme. Cependant, la pollution de l'air continue de faire peser une menace
importante sur le plan sanitaire partout dans le monde. Selon une
évaluation de la charge de morbidité due à la pollution de
l'air effectuée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en
2006, plus de 2 millions de décès prématurés
peuvent chaque année être attribués aux effets de la
pollution de l'air extérieur dans les villes et de la pollution de l'air
à l'intérieur des habitations (due au fait que l'on y brûle
des combustibles solides). Plus de la moitié de cette charge de
morbidité est supportée par les populations des pays en
développement.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a
établi en septembre 2011, une base de données sur la pollution de
l'air dans 1600 villes de 91 pays. La situation est la plus grave dans les pays
en développement, alors qu'elle est plus ou moins sous contrôle
dans les pays développés.
Même si la pollution de l'air est un problème
mondial, la charge de morbidité attribuable aux matières
particulaires présentes dans l'air est plus importante dans les pays
à revenu faible et intermédiaire (PRFI), notamment dans les
régions de l'Afrique, de l'Asie du Sud-Est, de la
Méditerranée orientale et du Pacifique occidental (Anonyme,
2018). En Mars 2014, cette même Organisation onusienne a indiqué
que près de 7 millions des personnes sont décédées
prématurément en 2012 du fait de l'exposition à la
pollution de l'air (Rahal, 2015).
Dans certains pays africains et asiatiques, la pollution
atmosphérique apparaît déjà comme un problème
de santé publique. Les conséquences sanitaires de cette pollution
suscitent actuellement des inquiétudes dans la population. Or, peu de
données sont disponibles pour la sensibilisation de la population et
pour convaincre les autorités des actions urgentes à entreprendre
en vue de freiner ce phénomène (Fourn et
al.,2006). Par ailleurs, des études
préliminaires menées par des chercheurs du laboratoire
d'aérologie et de différents laboratoires africains sur la
pollution atmosphérique dans plusieurs grandes villes d'Afrique ont
confirmé l'importance du problème (Liousse et al.,
2010).
2
La pollution atmosphérique a été
identifiée désormais comme le principal risque environnemental
pour la santé dans le monde et qu'on pourrait sauver des millions de vie
en luttant contre ce type de pollution. En particulier, les concentrations
ambiantes de polluants gazeux tels que le dioxyde d'azote (NO2) et de
particules (PM10 et PM 2,5) sont réglementées dans d'autres pays,
ce qui implique que des stratégies de réduction
d'émissions doivent être mises en place pour diminuer ces
concentrations dans des lieux où la réglementation correspondante
n'est pas respectée ou n'existe pas (Thouron, 2017). Cas de la
République Démocratique du Congo.
Outre les effets sur la santé humaine, la pollution
atmosphérique induit des dégradations environnementales
importantes. La pollution atmosphérique nuit aux organismes,
réduit la visibilité et attaque des matières comme les
métaux, les plastiques, le caoutchouc et les tissus. La plupart des
formes de pollution atmosphérique diminuent la productivité des
cultures et, combinées avec d'autres mauvaises conditions
environnementales comme les basses températures hivernales ou des
sécheresses prolongées, elles entraînent un
dépérissement des plantes. La pollution atmosphérique joue
un rôle dans les dépôts acides, les changements climatiques
de la planète et la diminution de la couche d'ozone
stratosphérique (Raven et al. 2009).
Ainsi, la surveillance et la préservation de la
qualité de l'air sont devenues aujourd'hui un véritable enjeu
économique, juridique, sanitaire et environnemental tant à
l'échelle planétaire que local. La qualité de l'air est un
élément essentiel à la qualité de vie comme l'eau
et la terre. En ville, l'air avec le bruit constituent le principal
élément environnemental dont la dégradation est
directement ressentie par les populations (Primequal, 2009 cité par
Emery, 2012).
KUSONIKA et al. (2016), disent que la ville de
Kinshasa possède des industries utilisant des produits chimiques. On
peut alors comprendre que ces environnements soient considérés
comme des zones à risques chimiques. Cette industrialisation bien que
faible et ses rejets associés aux transports, les déchets et la
densification de l'urbanisation sont à l'origine de nombreuses
modifications écologiques, en l'occurrence, la dégradation de la
qualité de l'air dans la ville. De plus, on peut noter que les
infrastructures routières, les transports publics et
Le fait que l'air n'ait pas des frontières, les
polluants atmosphériques peuvent être transportés à
des grandes distances et associés à la pollution locale, cela
peut causer des dégâts
3
l'aménagement urbain restent insuffisants, conduisant
à d'importants ralentissements et congestions de la circulation qui
aggravent le problème.
Bien que connue de longue date, la pollution
atmosphérique n'a pris une place importante dans la vie sociale
qu'à partir des années 1950 (Anne-Laure BORIE, 2006). Or,
jusqu'aujourd'hui la majorité de la population Kinoise, en particulier
et Congolaise, en général reste ignorante du
phénomène de la pollution de l'air et cela a comme
conséquence la non-considération du phénomène par
les décideurs politiques. En effet, il n'est pas évident qu'un
pouvoir public prenne en compte un problème que sa population ignore
complètement (Yombo, 2018), pourtant les effets de la pollution de l'air
sur la santé sont bien réels, et aussi son impact sur toute la
planète n'est pas négligeable à court et à long
terme.
Selon Camara (2014), la gestion d'un problème comme
celui de la pollution atmosphérique passe obligatoirement par une bonne
connaissance du phénomène qui, selon les régions, varie.
Cette connaissance passe par une collecte de données. Elles sont
utilisées principalement pour mener des études, qui par la suite
servent dans le domaine de la prévention et de la gestion des
épisodes de pics de pollutions. Une connaissance aussi largement
améliorée et approfondie des caractéristiques des
aérosols et autres polluants de l'air est donc capitale pour la
prévention et la surveillance de la qualité de l'air. Cette
caractérisation intervient par des investigations à long et
à court terme, mais également à différentes
échelles spatiales. (MO, 2000 cité par Doumbia, 2012).
Fort est de constater que plusieurs systèmes de
surveillance de l'atmosphère ont été
déployés sur toute la planète (Ces systèmes de
surveillance sont des équipements scientifiques installés au sol,
ou embarqués dans des satellites afin de mesurer et de fournir en temps
réel la concentration des espèces chimiques dans
l'atmosphère terrestre). Cependant, plusieurs grandes villes de
l'Afrique frappées par le problème de la pollution
atmosphérique, restent très peu couvertes par ces systèmes
de surveillance. (Yombo, op cit.). La ville de Kinshasa en
République Démocratique du Congo n'est pas couverte non plus par
un système de surveillance et la législation en la matière
fait défaut.
4
énormes sur la santé humaine et l'environnement,
d'où, il est recommandé de surveiller la qualité de l'air
afin d'alerter sur les risques. Toutefois, par manque d'outils de monitoring
propres à la RDC, dans ce travail nous aurons recours à l'indice
atmo utilisé dans d'autres pays comme la France.
De ce qui précède, nos inquiétudes
peuvent tourner autour des questions pertinentes ci-après :
? La qualité de l'air dans la ville de Kinshasa
est-elle bonne ? Y a-t-il des
activités susceptibles de dégrader la
qualité de l'air dans cette ville ? ? Existe-t-il des normes des rejets
atmosphériques dans la ville de Kinshasa
en particulier, et en RDC en général ?
? Quelle est la perception de la population Kinoise sur la
pollution de l'air ?
2. Hypothèses
En vue de répondre aux questions posées ci-haut,
nous formulons ces hypothèses qui constituent des réponses
anticipatives :
? La qualité de l'air dans la ville de Kinshasa serait
mauvaise. Il y existerait des activités anthropiques responsables de la
mauvaise qualité de l'air dans ladite ville ;
? Les normes règlementant les rejets
atmosphériques seraient quasi-absentes dans la ville de Kinshasa en
particulier, et dans toute la République Démocratique du Congo en
général.
? La perception de la pollution de l'air par la population
Kinoise serait brouillée et reposerait sur un ensemble de connaissances
de leur environnement au quotidien et non sur des bases scientifiques des
composantes de l'atmosphère.
3. Objectifs
Le présent travail vise à évaluer la
qualité de l'air dans la ville de Kinshasa en vue de proposer un outil
de monitoring.
Plus spécifiquement, pour atteindre cet objectif global,
il sera question de :
5
- réaliser une enquête auprès des habitats
du zoning industriel de Kinshasa
(Limete) ;
- identifier les activités polluantes dans la ville de
Kinshasa en général;
- quantifier les polluants émis, en occurrence le dioxyde
d'azote (NO2) grâce à
la technique de DOAS pendant 2 jours ;
- utiliser l'indice Atmo pour déterminer la qualité
de l'air;
- proposer un modèle de surveillance de la qualité
de l'air.
4. Choix et intérêt de l'étude
Le choix de cette étude émane de
l'inquiétude sur le danger que représente la pollution de l'air
aujourd'hui pour la santé humaine et l'environnement. Mais aussi, le
souci de contribuer à la lutte contre ce fléau qui
gangrène l'humanité, car la résolution de ce
problème nécessite des recherches qui conduisent aux savoirs pour
mieux agir.
Cette étude revêt un triple intérêt,
à la fois, scientifique, sanitaire et environnemental.
Du point de vue scientifique, l'intérêt de cette
étude se base sur le fait que les données de concentration de
polluants dans les villes tropicales sont peu exploitées. Elle servira
alors comme une base de données, un repère pour les chercheurs
sur la qualité de l'air dans la ville de Kinshasa, et un outil pour la
fixation des normes de rejets atmosphériques.
Du point de vue sanitaire, elle contribuera à
prévenir et minimiser l'exposition des populations à la pollution
de l'air.
Du point de vue environnemental, enfin, elle constituera un
modèle de surveillance de la qualité de l'air en vue de
réduire l'impact de la pollution de l'air sur les
écosystèmes et la santé humaine. Elle vise
l'amélioration de la qualité de l'air, par conséquent
l'amélioration de la qualité de l'environnement Kinois.
5. Délimitation du travail
Ce travail s'est déroulé sur le plan spatial
dans la Ville Province de Kinshasa (plus précisément dans les 17
communes suivantes : Lemba, Selembao, Mont-Ngafula, Ngaliema, Kitambo, Gombe,
Barumbu, Limete, Masina, N'sele, Kimbanseke, N'djili, Matete, Kasa-Vubu,
6
Kalamu, Ngaba et Makala) et sur le plan temporel, il couvre la
période allant du mois de Mars au mois de Décembre 2019.
6. Subdivision du travail
Le présent travail comprend trois chapitres
précédés d'une introduction et sanctionné par une
conclusion. Le premier chapitre aborde la revue de la littérature, le
deuxième chapitre s'attarde sur le monitoring de la qualité de
l'air dans la ville de Kinshasa et enfin, le troisième chapitre propose
un système de surveillance de la qualité de l'air pour la ville
de Kinshasa.
7
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. CONCEPTS CLES
I.1.1. Atmosphère
L'atmosphère terrestre est en fait une enveloppe
gazeuse composée de différentes couches superposées.
Depuis le sol, on distingue notamment la troposphère, la
stratosphère, la mésosphère, suivie de la
thermosphère (figure 1.1). On divise la basse couche
atmosphérique (altitude inférieure à 15 km) en deux
parties distinctes :
· la couche libre, la partie supérieure de la
troposphère. Le vent y est déterminé par de grands
mouvements d'ensemble à l'échelle de la planète et est
appelé vent géostrophique. Il résulte de
l'équilibre entre les forces de gradient de pression et la force de
Coriolis due à la rotation de la Terre ;
· la couche limite atmosphérique (CLA), la partie
proche de la surface terrestre. Le sol y perturbe l'écoulement de l'air
et donne naissance à une forte agitation appelée turbulence. La
variation diurne du rayonnement solaire y est directement perceptible d'un
point de vue thermique.
Figure 1.1 : Différentes couches de
l'atmosphère terrestre (Anthony Ung, 2003)
8
I.1.2. Pollution Atmosphérique
La pollution de l'air ou pollution atmosphérique
consiste en gaz, liquides ou solides, présents dans l'atmosphère
à des taux suffisamment élevés pour porter atteinte
(nuire) aux hommes et à d'autres organismes ou matières. A ces
concentrations, ces substances contribuent à l'altération de la
pureté de l'air en rendant ce dernier toxique ou écotoxique
(TANGOU, 2016).
Elle a trois échelles : locale, régionale et
planétaire ou globale
Figure 1.2 : Différentes échelles de
pollution atmosphérique
I.1.3. Monitoring
Le monitoring est l'anglicisme du terme surveillance et
définit la mesure d'une activité (écologique, humaine,
économique, électrique, d'un organe, etc.) (
https://www.wikipedia.org).
C'est un ensemble des techniques permettant d'analyser, de contrôler, de
surveiller une activité (
https://www.cnrtl.fr).
- En médecine, le monitoring ou le monitorage,
désigne la surveillance de patients à l'aide d'appareils
(moniteurs) fonctionnant de manière automatique.
9
- En électronique, le monitoring désigne
l'ensemble d'un système d'écoute, composé d'une commande
d'aiguillage et de niveau d'amplificateurs et de haut-parleurs.
- En génie civile, le monitoring permet de
contrôler en temps réel l'état de santé d'une
infrastructure (souvent de transports) comme un pont, un tunnel, une voie
ferroviaire, une digue, un bâtiment, etc.
- En écologie, le domaine qui se rapproche de notre
étude, le monitoring de l'environnement ou le monitoring de la
biodiversité désigne divers systèmes d'observation suivis
dans le temps d'espèces ou d'écosystèmes, habitats,
corridors biologiques, etc.
I.2. GENERALITES SUR LA POLLUTION DE L'AIR
A. POLLUTION DE L'AIR EXTERIEUR
I.2.1. Principales sources de la pollution de l'air
Il n'y a pas de fumées sans feu et pas de pollution de
l'air sans sources d'émissions des polluants. Les origines de la
pollution atmosphérique sont de deux grands types : il existe une
pollution naturelle (qu'on peut minimiser) et une pollution anthropique.
Tout d'abord, l'émission dans l'atmosphère de
polluants gazeux ou particulaires peut être d'origine naturelle (volcans,
érosion des roches, remise en suspension de poussières du sol,
embruns marins, feux de brousse, ...). Elle génère par exemple du
soufre, du dioxyde d'azote, du dioxyde de carbone et les particules.
La seconde origine de la pollution atmosphérique est
liée aux activités de l'homme. Elle englobe la production et
l'introduction, par l'homme, de différentes substances dans
l'environnement. Il s'agit de la pollution anthropique, elle représente
plus de 2/3 des origines de la pollution de l'air. Cette dernière est
une notion relativement récente qui s'est façonnée au fil
des siècles. Les prémices de la pollution de l'air sont apparues
avec le développement des villes. Les sources étaient alors
majoritairement le chauffage au bois et au charbon. Cette pollution s'est
accrue largement avec la révolution industrielle (Anne-Laure BORIE,
2006.).
10
Transports terrestres et aériens, activités
industrielles et artisanales, agriculture, usage des produits ménagers,
chauffage domestiques... la liste des sources d'émissions qui
contaminent l'air ambiant est longue (Airparif, 2005). La figure 1.3 ci-dessous
illustre les différentes sources anthropiques émettrices des
polluants atmosphériques.
Figure 1.3 : Principales sources anthropiques
émettrices des polluants majeurs de l'atmosphère (Fresnel Boris
A. Cachon, 2013)
I.2.2. Description de quelques polluants
atmosphériques
Un polluant de l'air est un corps d'origine anthropique ou
non, à l'état solide, liquide ou gazeux, contenu dans
l'atmosphère et qui ne fait pas partie de la composition normale de
l'air ou qui y est présent en quantité anormale. Suivant un
critère de toxicité, de spécificité de sources et
de la pollution générée, les principaux polluants
mesurés par les organismes de surveillance de la qualité de l'air
sont les oxydes d'azote (NOx), le dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de
carbone (CO), les particules, et l'ozone (O3). Une description
synthétique des effets de ces polluants figure dans le tableau 1.1
ci-dessous. Signalons qu'il existe deux groupes des polluants
atmosphériques à savoir : polluants atmosphériques
primaires et polluants atmosphériques secondaires.
11
I.2.2.1. Polluants atmosphériques primaires
Sont des produits chimiques dangereux qui
pénètrent directement dans l'atmosphère. Les principaux
sont les matières particulaires, les oxydes d'azote, les oxydes de
carbone, les oxydes de soufre, et les hydrocarbures (RAVEN, P.H et
al.2009).
a) Particules fines ou aérosols
(PM)
Les particules fines sont une catégorie de particules
en suspension dans l'air ambiant, d'un diamètre inférieur
à 2,5 micromètres. À l'intérieur de cette
catégorie dite PM 2,5 (de l'anglais Particulate Matter), on distingue en
outre les PM 1 au diamètre inférieur à 1 micromètre
dites ultrafines. Les dimensions réduites de ces particules, font
qu'elles ne peuvent
sédimenter sous l'action unique de la gravité.
Seule leur agrégation ou des précipitations permettent leur
chute au sol.
De par leurs dimensions et leur persistance durable à
l'état d'aérosols, les particules fines, et a fortiori
ultrafines, s'infiltrent en profondeur dans les voies respiratoires. Selon leur
degré de concentration et de toxicité, elles peuvent provoquer
à court ou à long terme des pathologies qui vont de la simple
inflammation aux affections les plus graves.
Les particules fines peuvent être d'origine naturelle
(notamment les éruptions volcaniques) ou liées à
l'activité humaine, en particulier les rejets de l'industrie
(fumées et poussières) et de l'agriculture intensive, les modes
de chauffage par combustion (bois, charbon, fuel...) et les moyens de transport
(principalement les gaz d'échappement des moteurs à explosion). (
https://youmatter.world/fr/definition/particules-fines-definition-impact-sante/).
b) Oxydes d'azote (NOx)
Famille d'oxydes d'azote couramment regroupée sous la
formule NOx comprend les composés suivants : le monoxyde d'azote (NO),
le dioxyde d'azote (NO2), le protoxyde d'azote (N2O). Les composés
analysés par les réseaux sont NO et NO2 (
https://www.actu-environnement.com).
Notons que nonobstant les qualités importantes de N2O
présentes dans l'atmosphère, on parle avant tout de NO et NO2 en
ce qui concerne la pollution de l'air.
12
Les oxydes d'azotes sont essentiellement émis lors des
combustions fossiles. Ce sont des gaz produits par les interactions chimiques
entre l'azote atmosphérique et l'oxygène quand une source
d'énergie comme la combustion génère des
températures élevées.
- L'oxyde nitreux (N2O) : souvent aussi
appelé protoxyde d'azote, est un gaz incolore, peu soluble dans l'eau et
possède un faible gout douçâtre et entretient la
combustion.
- Le monoxyde d'azote (NO) : est un gaz
incolore, toxique, incombustible.
- Le dioxyde d'azote (NO2) : est émis
principalement par le trafic routier et les activités industrielles, les
concentrations les plus fortes sont localisées sur les zones
urbanisées, tandis que les concentrations assez importantes sont
également présentes autour des grands axes routiers.
En présence d'eau et éventuellement
d'oxygène, le dioxyde d'azote forme l'acide nitrique :
2NO2 + 1
2
|
O2 + 112O ? 211NO3 (1.1)
|
Les oxydes d'azote contribuent de façon importante
à la pollution générale de l'air. Ces composés
empêchent le développement des plantes. Des faibles teneurs
volumiques de NO2 peuvent déjà avoir de l'influence sur des
processus biochimiques normaux et par exemple conduire chez les plantes
à une diminution du poids sec, de la croissance des feuilles et à
une perte du rendement de production (les pommiers, les poiriers, la salade
etc. sont très sensible déjà à des teneurs
d'environ 3ppb) TANGOU, 2016.
Pour les concentrations auxquelles ils se trouvent dans
l'atmosphère, NO (30 mg/m3) n'est pas irritant ni nocif pour
la santé ; cependant NO2 (6 mg/m3) a une odeur piquante et
suffocante. Quand on respire les oxydes d'azote, ils aggravent les
problèmes de santé comme l'asthme. Ces oxydes sont
également impliqués dans la production de smog photochimique et
dépôts acides.
13
c) Oxydes de soufre
Les oxydes de soufre sont les différents types de
composés contenant du soufre et de l'oxygène, et dont la
structure suit la formule générale : SxOy.
Ce sont des gaz produits par les interactions chimiques du
soufre et de l'oxygène, certains sont émis par les
phénomènes naturels (éruption volcanique) et un peu par
les activités industrielles.
c1) Dioxyde de soufre
Le dioxyde de soufre (SO2) est un gaz incolore qui
dégage une odeur semblable à celle d'allumettes consumées.
Combiné à l'oxygène, il se transforme en anhydride
sulfurique qui, conjugué à l'eau atmosphérique, forme un
brouillard d'acide sulfurique. Le processus d'oxydation du SO2 peut aussi
entraîner la formation d'un aérosol d'acide sulfurique.
Ses sources sont : les fonderies, les centrales
électriques, les complexes métallurgiques, les raffineries de
pétrole et les usines de pâtes et papiers. Il faut ajouter
quelques sources de moindre importance liées au chauffage de logements
et bâtiments industriels. La petite contribution de SO2 qu'on peut
trouver en RDC est due aux émissions volcaniques.
d) Oxydes de carbones
- Le monoxyde de carbone (CO) : il se forme
lors de la combustion incomplète de matières organiques (fioul,
charbon, bois, carburant...) également issu de la circulation
automobile. C'est un poison qui altère la capacité du sang
à transporter l'oxygène. En effet, il peut remplacer
l'oxygène dans le sang en formant une liaison réversible avec
l'hémoglobine Hb dans les corpuscules rouges du sang créant ainsi
un complexe de coordination, carboxyhémoglobine (COHb). Dans ce cas, il
empêche le transport de l'oxygène dans le corps suivant cet
équilibre (TANGOU, 2016) :
HbO2 + CO COHb + O2 (1.2)
- Le dioxyde de carbone (CO2) : il est
abondant dans l'atmosphère par les phénomènes naturels
tels que la respiration et la décomposition biologique, une autre partie
est émise par la combustion des combustibles fossiles et brûlis.
En ce qui concerne les ressources
L'ozone est un gaz incolore extrêmement toxique. Ce
composé doit son nom à l'odeur (grec ozein, sentir).
14
en CO2, l'atmosphère de la Terre contient à peu
près 2.35.1012 tonnes de CO2 (TANGOU, op cit).
Comme le CO2 est un gaz plus lourd que l'air, il peut se
concentrer dans des endroits situés à bas niveaux. De fortes
teneurs en CO2, comme il peut en exister par exemple dans des caves (où
se produisent des fermentations) ou dans des cavernes, conduisent rapidement
à la mort, s'il n'y a pas un apport rapide d'oxygène en
quantité suffisante.
Le dioxyde de carbone est la matière première
nécessaire à l'élaboration des substances organiques par
la photosynthèse :
6H2O + 6 CO2 (en présence de lumière et
chlorophylle) C6H12O6 + 6O2 (1.3)
Donc, il constitue le composé nutritif le plus
important pour les plantes. Grâce à des expériences
conduites en serre sur terrain, on sait que le CO2 exerce diverses influences
sur la croissance des plantes. Par exemple, des teneurs élevées
en CO2 dans l'air ont une influence différente sur la croissance du
maïs et du bleu (TANGOU, op cit). Notons tout de même que
l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère est associée au
changement climatique de la planète.
I.2.2.2. Polluants atmosphériques
secondaires
Les polluants atmosphériques secondaires sont des
produits dangereux qui se forment à partir d'autres substances
relâchées dans l'atmosphère. Ils sont formés
à partir des réactions chimiques qui se produisent dans
l'atmosphère (TANGOU, op.cit.).
Ils sont formés dans l'air à partir de polluants
primaires, notamment sous l'action du rayonnement solaire et de la chaleur. En
occurrence l'ozone.
? Ozone
L'ozone (O3) fait partie des photooxydants, c'est à
dire des composés oxydants qui apparaissent dans l'atmosphère par
voie photochimique, sous l'influence de la lumière solaire.
15
Il est à noter que l'ozone est une forme
d'oxygène considéré comme polluant dans une partie de
l'atmosphère mais aussi comme composant essentiel dans une autre partie.
La majeure partie de l'ozone atmosphérique (environ 90 %) se trouve dans
la stratosphère. Les teneurs volumiques maximales se trouvent environ
à une altitude de 30 km. Dans la troposphère, on ne trouve
qu'à peu près 10% de la quantité totale.
Sa formation au niveau de la stratosphère se fait sous
l'action du rayonnement ultraviolet de longueurs d'onde inférieures
à 240nm sur l'oxygène selon la réaction de dissociation
(B. Sportise, 2008 cité par Yombo, 2018) suivante :
O2 + hv (?= 242 nm) --* O + O (1.4)
O + O2 --* O3 (1.5)
Tandis que dans la troposphère, l'ozone se forme
principalement par des réactions impliquant les oxydes d'azote et les
COV. Le dioxyde d'azote (NO2) se dissocie en monoxyde d'azote (NO) et en
oxygène atomique O sous l'influence des radiations de longueurs d'onde
inférieures à 400nm. L'oxygène atomique réagit
alors avec le dioxygène selon la réaction de production
majoritaire de l'ozone dans la troposphère.
NO2 + hv --* NO + O (1.6)
O + O2 --* O3 (1.7)
16
Tableau 1.1: Sources et effets des quelques principaux polluants
atmosphériques.
Polluants
|
Sources
|
Effets
|
Particules
|
Industries, centrales
|
Aggravent les maladies respiratoires, l'exposition à
long
|
fines (ou
|
électriques, véhicules
|
terme peut aggraver l'incidence des maladies chroniques
|
aérosols)
|
à moteur, le
|
comme la bronchite, liées aux maladies cardiaques,
détruisent
|
|
bâtiment, l'agriculture
|
le système immunitaire, quelques particules fines,
comme les métaux lourds et les produits chimiques organiques sont
cancérigènes et peuvent endommager les tissus.
|
Oxydes d'azote
|
Véhicules à moteur,
industries, épandage intensif d'engrais.
|
Irritants des voies respiratoires, aggravent les conditions
respiratoires en cas d'asthme ou de bronchite chronique.
|
Oxydes de
|
Centrales électriques
|
Irritants des voies respiratoires, mêmes effets que les
|
soufre
|
et autres industries.
|
particules fines.
|
Monoxyde de carbone
|
Véhicules à moteur, industries, cheminées
|
Réduit le transport d'oxygène dans le sang ;
maux de tête et fatigue à des niveaux faibles, désordres
mentaux et mort à
|
|
des habitations.
|
concentration élevée.
|
Ozone
|
Formé dans
|
Irritant des yeux, irritant des voies respiratoires,
gêne
|
|
l'atmosphère
|
respiratoire, aggrave les conditions respiratoires en cas
|
|
(polluant secondaire).
|
d'asthme et de bronchite chronique.
|
Source : TANGOU, 2016 : Chimie de l'environnement (pollutions
et nuisances)
I.2.2.3. Liens entre le réchauffement climatique
et les polluants atmosphériques a) Effet de serre
Le dioxyde de carbone (CO2), et certains autres gaz
présents à l'état de traces comme le méthane (CH4),
l'oxyde nitreux (N2O), les chlorofluorocarbures (CFC) et l'ozone
troposphérique (O3), s'accumulent dans l'atmosphère du fait des
activités humaines. Tous ces
Plus la vitesse s'élève, plus le balayage des
émissions est important. On peut alors assister à un
phénomène nouveau, qui est le transfert de masses importantes de
polluants
17
polluants sont des gaz à effet de serre ou gaz
absorbant la chaleur irradiée du soleil (rayons infrarouges) qui
augmentent ainsi la température de l'atmosphère.
L'augmentation des concentrations de ces gaz (qui absorbent
les rayons infrarouges) conduit au réchauffement et au changement
climatique global. Cela se produit car l'absorption de la chaleur qui ralentit
son éventuel rayonnement dans l'espace, réchauffant ainsi la
couche la plus basse de l'atmosphère.
b) Smog
Le smog est une forme de pollution particulièrement
désagréable et directement perceptible. C'est un mot d'origine
anglaise, venant de « smoke », fumée, et de « fog »,
brouillard. Il est constitué d'une dispersion de composés solides
et liquides dans l'air, qui prend naissance à travers des processus
thermiques et ou chimiques et des phénomènes de condensation.
Aujourd'hui il y a plusieurs sortes de smog. Le type habituel
de smog londonien (c'est-à-dire, une pollution par la fumée) est
parfois appelé smog industriel. Les principaux polluants du smog
industriel sont les oxydes de soufre (SO2) et les PM. Un autre type important
de smog est le smog photochimique (appelé smog de Los Angeles). Ce smog
orange foncé est appelé photochimique parce que la lumière
solaire provoque plusieurs réactions qui, ensemble forment les
ingrédients dudit smog. Notons qu'en République
Démocratique du Congo, on peut retrouver le dernier type de smog en
raison de son climat et de sa faible industrialisation.
I.2.3. Facteurs météorologiques favorisant la
dispersion des polluants
a) Les vents : sont la conséquence de
l'instabilité fondamentale de l'atmosphère. Ils sont
conditionnés par les variations de pression et de température et
ils circulent entre les zones de basses pressions (dépressions) et
celles de hautes pressions (anticyclones). Le pouvoir de dispersion des vents
débute à partir de très faibles valeurs de vitesse, de
l'ordre de 2m/s.
18
qui ont pu s'accumuler au-dessus d'une ville ou d'un complexe
industriel, en l'absence de vent.
En raison de l'importance que présentent les vents du
point de vue de la pollution atmosphérique, il est
particulièrement recommandé de faire une étude approfondie
de leur régime chaque fois que l'on se propose d'implanter en un site
déterminé une usine fortement polluante. On doit donc s'efforcer
d'éviter de bâtir l'usine au vent dominant de la ville. (P. CHOVIN
et al.1991.).
b) Les mouvements ascendants : il arrive
fréquemment que surviennent des ascendances ; masses d'air importantes
qui se déplacent dans ces conditions se détendent et
refroidissent. Lorsque l'ascendance prend naissance dans une zone
polluée, les polluants sont entraînés avec les masses d'air
dans leur déplacement. Il en résulte un effet de dispersion
favorable. Si la zone est très polluée par les particules,
celles-ci, au moment où cesse la sursaturation, peuvent jouer un
rôle de noyaux de condensation et contribuer à la formation du
nuage, voir à la chute de la pluie (P. CHOVIN et al.,1991.).
c) Les précipitations : sont un
facteur météorologique bénéfique pour l'abaissement
des niveaux de pollution ; elles plaquent les particules au sol, lavent et
humidifient le sol, ce qui s'oppose pendant un temps au soulèvement de
la poussière par les vents. Enfin, elles dissolvent certains polluants
tels que le dioxyde de soufre et dioxyde d'azote dont les concentrations
baissent de ce fait. Inversement, il a été observé que
l'acidité de l'eau des précipitations va grandissant en certaines
régions (P. CHOVIN et al., op cit).
I.2.4. Accidents historiques de la pollution de l'air
Bien qu'il soit permis de penser que ces accidents importants,
survenus à un moment où les problèmes de pollution
atmosphérique étaient encore mal connus, ne se reproduiront plus,
au moins dans les pays très industrialisés et très
surveillés, et qu'ils n'ont plus de ce fait, qu'un intérêt
historique, il n'est pas inutile de les rappeler car ils ont orienté en
premier les recherches dans le domaine médical et biologique (P. CHOVIN
et al., op.cit.).
19
A. Accident de la vallée de la Meuse
(Belgique)
Cet accident s'est déroulé au mois de
décembre 1930, c'est le premier exemple d'un épisode dramatique
sur la santé des habitants de la région. La vallée de
Meuse était très industrialisée et un brouillard
épais avait envahi cette région, fortement encaissée du
fait des falaises qui la bordent.
Les différentes usines ont continué à
déverser dans l'atmosphère leurs polluants (il s'agissait
d'usines d'engrais et d'acide sulfurique, etc.). Il en résulta un
accroissement considérable de la concentration de ces polluants, parmi
lesquels le dioxyde de soufre et les particules qui l'accompagnaient furent
considérés par la suite comme les plus importants d'entre eux.
Ce n'est qu'à la fin du 3ème jour
que nombreux furent les habitants qui se plaignirent de troubles respiratoires
importants. Ceux-ci étaient caractérisés par de
l'oppression, une irritation de la gorge, de l'enrouement, de la toux avec
expectoration, les muqueuses oculaires ne furent pas épargnées,
les yeux souffrant d'irritation entraînant un larmoiement.
On trouva un excédent de la mortalité de 60
décès qui se manifestèrent entre le 4ème et le
5ème jour alors que la mortalité moyenne
s'établit aux environs de 6 en l'absence de la pollution pendant le
même mois.
De l'enquête minutieuse à laquelle il fut
procédé par la suite, il résulte qu'on a pu mettre en
accusation les oxydes de soufre (SO2 et SO3), et qui seuls pouvaient expliquer
les troubles dont avaient souffert les personnes atteintes.
B. Accident de Donora (Pennsylvanie aux Etats-Unis)
C'est dans la région de Donora qu'en octobre 1948
s'observa le deuxième épisode important de la pollution
atmosphérique caractérisé, comme celui de la vallée
de Meuse, par des conditions météorologiques essentiellement
défavorables (inversion de température et absence de vent) qui
entraînèrent une élévation soudaine et
prolongée de la concentration des polluants.
La situation se maintint ainsi cinq jours pendant lesquels on
observa 20 décès, soit dix fois plus qu'en période
normale. Les sujets les plus atteints furent les très jeunes enfants,
les vieillards et, comme toujours en pareil cas, les personnes souffrant
déjà d'asthme, de bronchite
20
chroniques ou maladies cardio-vasculaires. Là encore,
les oxydes de soufre furent rendus responsables des troubles trouvés.
C. Accident de la « purée de pois » en
Angleterre
L'accident qui s'abattait régulièrement sur
Londres a eu maintes fois des conséquences dramatiques en ce qui
concerne la santé des Londoniens mais l'épisode le plus grave
s'est déroulé du 5 au 9 décembre 1952, période
pendant laquelle nombreuses personnes eurent à souffrir de troubles
importants concernant aussi l'arbre respiratoire que le système
cardio-vasculaire.
D. Accident de Mexique
C'est à Poza-Rica que survint, le 24 novembre 1960,
une fuite de gaz naturel pendant 25 minutes seulement, ce gaz s'échappa
mais là encore, l'absence de vent entraîna sa stagnation au-dessus
de la ville, de sorte que la pollution fut suffisante pour que soient
observés parmi les habitants des troubles analogues à ceux qui
avaient marqués les épisodes précédents
rapportés. Comme c'est généralement le cas, ce furent les
enfants et vieillards qui manifestèrent une atteinte élective.
Le nombre des admissions dans les hôpitaux fut de 320
et on enregistra 22 décès
en excès.
E. Autres accidents : Tchernobyl, Fukushima, Nagasaki et
Hiroshima
La catastrophe nucléaire de Tchernobyl est un accident
nucléaire majeur qui a commencé le 26 avril 1986 dans la centrale
Lénine, située à l'époque en République
socialiste soviétique d'Ukraine (URSS). Il s'agit du premier accident
classé au niveau 7 sur l'échelle internationale des
événements nucléaires. Le second étant la
catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011, et il est considéré
comme le plus grave accident nucléaire jamais répertorié.
Ultimes bombardements stratégiques américains au Japon, ont eu
lieu les 6 et 9 août 1945 sur les villes d'Hiroshima (340 000 habitants)
et de Nagasaki (195 000 habitants). Hiroshima était le siège de
la 5e division de la deuxième armée
générale et le centre de commandement du général
Shunroku Hata, et Nagasaki fut choisie pour remplacer la cité historique
de Kyoto.
21
B. POLLUTION DE L'AIR INTERIEUR
L'air des endroits confinés comme les voitures,
maisons, écoles et bureaux, peuvent contenir des taux de polluants
atmosphériques nettement supérieurs à l'air
extérieur. Dans les embouteillages, les taux de polluants dangereux
comme le monoxyde de carbone, le benzène, le plomb transporté
dans l'air, peuvent être plusieurs fois élevés à
l'intérieur d'une voiture que dans l'air extérieur à
celle-ci.
L'EPA considère la pollution de l'air intérieur
comme l'un des cinq principaux risques environnementaux pour la santé
aux Etats-Unis (TANGOU, 2016). Les maladies provoquées par la pollution
de l'air intérieur ressemblent à des maladies banales comme le
rhume, la grippe ou troubles digestifs et on n'en tient souvent pas compte.
? Principaux polluants de l'air intérieur
- Randon ;
- Fumée de cigarettes ;
- Monoxyde de carbone ;
- Dioxyde d'azote ;
- Formaldéhyde
- Pesticides ;
- Plomb ;
- Solvant de nettoyage ;
- Ozone.
Fumée de cigarette (fumée de
tabac)
La consommation de tabac est à l'origine de maladies
graves comme le cancer du poumon, l'emphysème et les maladies cardiaques
; le tabac est responsable du décès prématuré de
presque un demi-million de personnes chaque année aux Etats-Unis. L'OMS
estime que plus de 5 millions de personnes dans le monde meurent chaque
année à cause du tabac et elle demande une interdiction globale
de la publicité sur le tabac.
Cette consommation de tabac favorise aussi les crises
cardiaques, l'impuissance chez l'homme et les cancers de la vessie, de la
bouche, de la gorge, du pancréas, du rein, de l'estomac, du larynx, et
de l'oesophage. Tangou (2016).
22
De surcroît, les fumeurs rejettent de la fumée de
tabac dans l'air que nous respirons tous. Les fumeurs passifs,
c'est-à-dire les non-fumeurs qui respirent régulièrement
la fumée de cigarette des fumeurs actifs développent de cancer
accru surtout dans les lieux publics et les maisons.
I.3. SURVEILLANCE DE LA QUALITE DE L'AIR
La surveillance de la qualité de l'air est devenue une
nécessité dans certains pays. Cependant, la République
Démocratique du Congo ne s'est pas encore lancée dans cette
perspective, c'est ainsi que dans les lignes qui suivent, nous allons prendre
des exemples des pays qui ont déjà développé des
systèmes de surveillance de la qualité de l'air.
I.3.1. La surveillance de la qualité de l'air en
France
La loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de
l'énergie (LAURE) a conduit à un développement de la
surveillance de la qualité de l'air en France. Aujourd'hui,
conformément à cette loi, toutes les agglomérations
françaises de plus de 100 000 habitants possèdent un
réseau de surveillance de la qualité de l'air. Ces réseaux
sont placés sous la responsabilité des associations
agréées de surveillance de la qualité de l'air (les
AASQA). Ces associations ont pour mission la surveillance des polluants
atmosphériques, la diffusion des résultats et des
prévisions, et la transmission aux préfets des informations et
prévisions de dépassement des seuils.
Pour répondre aux préoccupations relatives
à l'impact de la pollution atmosphérique, le gouvernement, qui
met en oeuvre la politique française en matière de qualité
de l'air, s'appuie sur les organismes suivants (Bernard 2001 cité par
Anthony Ung, 2003) :
· le centre interprofessionnel technique de la
pollution atmosphérique (CITEPA), créé en 1961 avec
un statut d'association « loi 1901 ». Il est chargé de
réaliser et de diffuser des inventaires d'émissions polluantes de
toutes sources ;
· l'institut national de l'environnement industriel
et des risques (INERIS), un établissement public créé
par décret en 1990. Il a pour mission d'évaluer et de
prévenir les risques accidentels ou chroniques pour l'homme et
l'environnement liés aux installations industrielles, aux substances
chimiques et aux exploitations souterraines ;
23
· l'agence de l'environnement et de la
maîtrise de l'énergie (ADEME), un établissement public
créé par voie législative en 1990. Cet
établissement fait suite à la dissolution de l'agence pour la
qualité de l'air, de l'agence française pour la maîtrise de
l'énergie et de l'agence nationale pour la récupération et
l'élimination des déchets ;
· le laboratoire central de surveillance de la
qualité de l'air (LCSQA), la structure d'appui technique
auprès de l'ensemble du dispositif de surveillance. Il a
été mis en place en 1991 par le ministère de
l'environnement et l'agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie. Le LCSQA, dont le nom prête souvent à confusion
pour le public, n'est pas un laboratoire au sens commun du terme, mais un
ensemble de moyens et d'actions. Il regroupe :
- l'institut national de l'environnement industriel et des
risques (INERIS) ;
- le laboratoire de qualité de l'air de l'école
des mines de Douai menant des études sur les pollutions gazeuses et
particulaires de l'atmosphère ;
- le laboratoire national d'essais, acteur central du
dispositif européen pour la métrologie, la qualité
technique et la conformité aux normes et directives ;
- l'institut de veille sanitaire, un établissement
public créé par voie législative en 1998. Il
succède au réseau national de santé publique. Il est
chargé de surveiller en permanence l'état de santé de la
population et son évolution.
· les associations agréées pour la
surveillance de la qualité de l'air (AASQA), reconnues par le
ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement,
ont décidé en mars 2000 la création d'une association
fédératrice, la fédération ATMO, ce qui permet une
identification sous un logo commun, une homogénéisation des
statuts des personnels, une cohérence sur la comptabilité et une
meilleure efficacité en faisant jouer les synergies et les
échanges d'expérience.
? INDICE DE QUALITE DE L'AIR
L'indice Atmo permet d'évaluer la qualité de
l'air dans les zones habitées par au moins 100.000 personnes. Son
échelle varie de 1 (air très sain) à 10 (très forte
pollution atmosphérique). Tandis que pour les agglomérations de
moins de 100 000 habitants, on utilise l'indice IQA (Indice de qualité
de l'air simplifié). (
https://www.futura-sciences.com).
24
L'indice Atmo est calculé pour une zone
(agglomération) entière et ne permet pas de mettre en
évidence des phénomènes localisés dans une petite
partie de la zone. Il est calculé chaque jour et caractérise
l'état de la qualité de l'air observé. Une tendance de la
qualité de l'air est également établie à 16 heures
afin de diffuser un point sur la situation du jour (Journal officiel de la
République Française, 2004).
Lorsque l'indice de la qualité de l'air est de 1
à 2, la qualité de l'air est très bonne, de 3 à 4
la qualité de l'air est bonne, en couleur verte. A partir de 5, la
qualité de l'air est moyenne. De 6 à 7, la qualité de
l'air est médiocre, en couleur orange. La qualité de l'air
devient mauvaise lorsque l'indice Atmo est de 8 à 9, et elle est
très mauvaise lorsque cet indice est de 10, en couleur rouge.
Figure 1.4 Echelle de l'Indice Atmo
25
Tableau 1.2 : Echelle détaillée de l'indice Atmo
Sous-indice
|
Qualificatif
|
Dioxyde de soufre (SO2)
|
Dioxyde d'azote (NO2)
|
Ozone (O3)
|
Particules (PM10)
|
Moyenne horaire (?g/m3)
|
Moyenne horaire (?g/m3)
|
Moyenne horaire (?g/m3)
|
Moyenne sur 24h (?g/m3)
|
1
|
Très bon
|
0 à 39
|
0 à 29
|
0 à 29
|
0 à 9
|
2
|
Très bon
|
40 à 79
|
30 à 54
|
30 à 54
|
10 à 19
|
3
|
Bon
|
80 à 119
|
55 à 84
|
55 à 79
|
20 à 29
|
4
|
Bon
|
120 à 159
|
85 à 109
|
80 à 104
|
30 à 39
|
5
|
Moyen
|
160 à 199
|
110 à 134
|
105 à 129
|
40 à 49
|
6
|
Médiocre
|
200 à 249
|
135 à 164
|
130 à 149
|
50 à 64
|
7
|
Médiocre
|
250 à 299
|
165 à 199
|
150 à 179
|
65 à 79
|
8
|
Mauvais
|
300 à 399
|
200 à 274
|
180 à 209
|
80 à 99
|
9
|
Mauvais
|
400 à 499
|
275 à 399
|
210 à 239
|
100 à 124
|
10
|
Très mauvais
|
Sup à 500
|
Sup à 400
|
Sup à 240
|
Sup à 125
|
Dioxyde de soufre : la qualité de l'air reste
très bonne et bonne, quand les concentrations sont de 0 à
39jig/m3, de 40 à 79 jig/m3 et de 80 à
119jig/m3 ainsi que de 120 à 159jig/m3 avec les
sous-indices Atmo respectifs 1,2, 3 et 4. De 160 à 199jig/m3,
la qualité de l'air devient moyenne et symbolisée par 5. A partir
de 200 à 249jig/m3 et de 250 à 299jig/m3,
la qualité de l'air est déclarée médiocre avec
comme sous-indices Atmo 6 et 7. Les sous-indices Atmo 8 et 9,
caractérisent la mauvaise qualité de l'air avec les
concentrations suivantes 300 à 399jig/m3 et 400 à
499jig/m3. Enfin, plus de 500jig/m3 on déclare une
très mauvaise qualité de l'air avec le sous-indice Atmo 10.
Dioxyde d'azote : lorsque les concentrations sont de 0
à 29jig/m3 et de 30 à 54 jig/m3, la
qualité de l'air est très bonne et les sous-indices Atmo sont
respectivement 1 et 2. De 55jig/m3 à 84jig/m3 et
de 85 à 109jig/m3, la qualité de l'air est bonne et
les sous-indice Atmo sont respectivement 3 et 4. A partir de la concentration
110 à 134jig/m3, la qualité de l'air devient moyenne
et le sous-indice Atmo est représenté par le chiffre 5. La
médiocrité de la qualité de l'air s'observe aux
concentrations 135 à 164jig/m3 et 165 à
199jig/m3, avec comme sous-indice Atmo respectivement 6 et 7. La
mauvaise qualité de l'air s'observe aux sous-indices Atmo 8 et 9 avec
les concentrations respectives de 200 à 274jig/m3 et de 275
à 399jig/m3. Enfin, une concentration supérieure
à 400jig/m3 déterminerait la très mauvaise
qualité de l'air avec le sous-indice 10.
26
Ozone : la qualité de l'air reste très bonne et
bonne, quand les concentrations sont de 0 à 29ug/m3, de 30
à 54 ug/m3 et de 55 à 79ug/m3 ainsi que de
80 à 104ug/m3 avec les sous-indices Atmo respectivement 1,2,
3 et 4. De 105 à 129ug/m3, la qualité de l'air devient
moyenne et symbolisée par 5. A partir de 130 à
149ug/m3 et de 150 à 179ug/m3, la qualité
de l'air est déclarée médiocre avec comme sous-indices
Atmo 6 et 7. Les sous-ndices Atmo 8 et 9, caractérisent la mauvaise
qualité de l'air avec les concentrations suivantes 180 à
209ug/m3 et 210 à 239ug/m3. Enfin, plus de
240ug/m3 on déclare une très mauvaise qualité
de l'air avec le sous-indice Atmo 10.
Particules : lorsque les concentrations sont de 0 à
9ug/m3 et de 10 à 19 ug/m3, la qualité de
l'air est très bonne et les sous-indices Atmo sont respectivement 1 et
2. De 20 à 29 ug/m3 et de 30 à 39ug/m3, la
qualité de l'air est bonne et les sous-indices Atmo sont respectivement
3 et 4. A partir de la concentration 40 à 49 ug/m3, la
qualité de l'air devient moyenne et le sous-indice Atmo est
représenté par le chiffre 5. La médiocrité de la
qualité l'air va des concentrations 50 à 64ug/m3 et 65
à 79ug/m3, avec comme sous-indice Atmo respectivement 6 et 7.
La mauvaise qualité de l'air s'observe aux sous-indices Atmo 8 et 9 avec
les concentrations respectivement de 80 à 99ug/m3 et de 100
à 124ug/m3. Enfin, une concentration supérieure
à 125ug/m3 déterminerait la très mauvaise
qualité de l'air avec le sous-indice 10.
I.3.2. Surveillance de la qualité de l'air en
Afrique
Les études récentes montrent que l'Afrique est
gagnée aussi par le problème de la pollution de l'air. Selon une
étude publiée en 2014 par l'Organisation de Coopération et
de Développement Economique (OCDE) en 2014, cité par Yombo
(2018), le nombre de décès prématurés liés
à la pollution de l'air a progressé de 36% entre 1990 et 2013.
Dans les sources de la base de données de l'OMS, un des
organismes les plus actifs pour la collecte et l'exploitation des
données sur la pollution de l'air au niveau mondial, on constate que,
parmi les 47 pays de la région Afrique subsaharienne, seuls 6 dans
lesquels, 16 villes, fournissent des données sur la pollution
atmosphérique liée aux particules fines (Camara, 2014.). Le
tableau 1.3 ci-dessous affiche les sources de mesure des données de
particules fines dans le monde région par région. Les 6 pays de
la région Afrique subsaharienne dotés des systèmes de
surveillance de l'atmosphère sont : le Burundi, le
Sénégal, l'Afrique du Sud, le
27
Nigeria ; le Ghana et la Côte d'Ivoire. La ville de
Kinshasa en République Démocratique du Congo ne possède
pas de système de surveillance de la qualité de l'air.
Table1.3 : Nombre total des villes dans la base de données
AAP, 2014.
Région
|
Nombre de villes
|
Nombre de pays
|
Total nombre de pays par région
|
Africa (Sub-Saharan)
|
16
|
6
|
47
|
America, LMI
|
88
|
13
|
26
|
America, HI
|
535
|
4
|
9
|
Eastern
|
14
|
6
|
15
|
Mediterranean, LMI
|
|
|
|
Eastern
|
12
|
5
|
6
|
Mediterranean, HI
|
|
|
|
Europe, LMI
|
109
|
8
|
20
|
Europe, HI
|
461
|
29
|
33
|
South-East Asia
|
167
|
9
|
11
|
Western Pacific, LMI
|
133
|
5
|
21
|
Western Pacific, HI
|
93
|
6
|
6
|
World
|
1628
|
91
|
194
|
Source OMS modifiée par F.Camara 2014
Le continent Africain est donc largement sous
échantillonné par rapport aux autres régions
émergées du globe, ce qui rend pratiquement toute nouvelle
initiative de surveillance de la qualité de l'air en Afrique
intéressante pour la communauté scientifique.
I.4. REGLEMENTATION ET NORMES SUR LA POLLUTION DE
L'AIR
I.4.1. Réglementations
Les principes du droit de l'environnement constituent le
soubassement pour la réglementation en matière de
l'environnement, les pays et organismes internationaux doivent s'y
référer. Ces principes sont :
- Principe de précaution, selon lequel
l'absence de certitudes, compte tenu des
connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas
retarder l'adoption de
28
mesures effectives et proportionnées visant à
prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à
l'environnement à un coût économiquement acceptable ;
- Principe de prévention, essaie par
des actions se projetant dans l'avenir, de tenir compte des conditions de vie
des générations actuelles et futures, de manière à
éviter dans la mesure du possible, tout impact sur l'environnement ;
- Principe pollueur-payeur, signifie que
l'imputation des dépenses relatives aux mesures de la lutte contre la
pollution doit être supportée par le pollueur.
- Principe de participation ou de
responsabilité solidaire, part de l'idée que les frais
engagés pour supprimer, réparer ou éviter des dommages
causés à l'environnement doivent être payés sur le
budget de l'Etat, donc supportés par les contribuables, par l'ensemble
de la société. Notons que ce principe devrait s'appliquer de
manière exceptionnelle, à partir du moment où on ne peut
pas souvent associer un danger ou une perturbation environnementale à un
seul responsable ;
- Principe de droit à un environnement
sain, en République Démocratique du Congo, l'article 53
de la constitution du 18 février 2006 stipule que « tout congolais
a droit à un environnement sain et propice à son
épanouissement, il a le devoir de le défendre ».
De nombreux protocoles internationaux ont été
signés pour endiguer ce type de pollution transfrontalière, en
1979, il y a eu la Convention de Genève sur la pollution
transfrontalière, un accord international qui fera date. Depuis plus de
25 ans (avant son examen en 2006), elle a puissamment contribué à
réduire les émissions qui sont source de pollution
atmosphérique transfrontière dans la région de la CEE
grâce à un effort concerté de recherche, de surveillance et
d'élaboration de stratégies de réduction des
émissions en matière de pollution atmosphérique
régionale et de ses effets (Anonyme, 2007). Chaque protocole porte sur
un polluant particulier, des groupes de polluants ou des secteurs
préoccupants et, conjointement, ils s'appliquent à presque tous
les principaux polluants atmosphériques. Les protocoles signés
ultérieurement, permettent de réduire les émissions de
dioxyde de soufre, oxydes d'azote (NOx), composés organiques volatils
(COV), métaux lourds, polluants organiques persistants (POP) et
d'ammoniac. On citera notamment :
- 1985 : Protocole d'Helsinki sur le dioxyde de soufre qui
prévoyait une réduction des émissions et des flux d'au
moins 30%.
La pollution atmosphérique est une des grandes
préoccupations de la politique gouvernementale Française et elle
fait l'objet aujourd'hui, d'une lutte élevée au rang d'action
29
- 1988 : Protocole de Sofia sur les oxydes d'azote qui
exigeait de tous les pays signataires au moins une stabilisation de leurs
émissions (par rapport aux niveaux de 1987).
- 1991 : Protocole de Genève sur les composés
organiques volatils demandant des mesures efficaces pour réduire ses
émissions annuelles nationales de COV d'au moins 30 % d'ici 1999, en
retenant comme base les niveaux de 1988.
- 1999 : Protocole de Göteborg relatif à la
réduction de l'acidification, de l'eutrophisation et de l'ozone
troposphérique. Cet accord fixe des objectifs de réduction pour
les émissions de soufre (SO2), d'oxydes d'azote (NOx), d'ammoniac (NH3)
et de composés organiques volatils (COV) pour chaque pays ainsi que les
moyens de les réaliser d'ici 2010.
II est clair que, dans chaque pays, la décision de
promulguer ou de ne pas promulguer une législation contre la pollution
de l'air est d'ordre politique et qu'on ne peut la prendre qu'en tenant compte
de nombreux autres facteurs (OMS, 1978).
a) Réglementations
Américaines
La première législation sur la qualité
de l'air aux Etats-Unis fut la loi sur le contrôle de la pollution
atmosphérique de 1955 (Air Pollution Control Act). Cependant, le Clean
air act (Loi pour un air propre) de 1970 avec des mises à jour en 1977
et 1990, établit la réglementation actuelle de la qualité
de l'air. Cette loi autorise à l'EPA de fixer les limites des
quantités de polluants atmosphériques spécifiques,
autorisées partout aux Etats-Unis. Chaque état est responsable du
respect de ces limites. Les états peuvent exiger des contrôles
plus stricts de la pollution que ceux autorisés par l'EPA, mais ils ne
peuvent établir des limites sévères que celles
stipulées dans le Clean air act.
Depuis les amendements de 1990, il a été
prouvé que les normes établies à l'origine par l'EPA et
concernant l'ozone du niveau de sol et les particules, n'étaient pas
assez strictes pour protéger la santé des citoyens
américains. Du fait des inquiétudes concernant les effets des
particules sur la santé, l'EPA a proposé en 1997 des normes
à part sur l'émission des PM 2,5, il a aussi révisé
les normes concernant l'ozone.
b) Réglementations Françaises
:
30
d'intérêt général. La loi du 30
décembre 1996 sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie
(LAURE) a fixé le cadre de la surveillance de la qualité de
l'air. Cette loi prévoit le droit à l'information sur la
qualité de l'air et ses effets sur la santé et l'environnement
reconnu à chacun, l'information périodique sur l'ensemble du
territoire français qui peut être confiée aux organismes
agrées pour la surveillance de la qualité de l'air, l'information
immédiate et préventive dans les zones à problèmes
ainsi que la publication par l'Etat d'un inventaire des émissions des
substances polluantes (TANGOU, 2016). Les bases de la réglementation
française en matière de la pollution atmosphérique sont
:
- loi n°96-1236 (LAURE) du 30 décembre 1996 ;
- le décret n° 2002-213 du 15 février 2002
portant transposition des directives 1999/30/CE ;
- code de l'Environnement ;
- etc.
c) Réglementation en RDC
A ce jour, l'arsenal juridique du secteur de la pollution de
l'air en RDC est constitué essentiellement de la loi n° 11/009 du
09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection
de l'environnement dans laquelle l'article 47 stipule ce qui suit : «
toute personne a le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa
santé. Est interdite, toute émission dans l'air susceptible
d'incommoder la population ou de nuire à l'environnement et à la
santé. Les activités polluantes sont soumises soit au
régime d'interdiction soit au régime d'autorisation
préalable. Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les normes d'émission dans l'air ». Fort
malheureusement non appliqué. On peut alors comprendre que la pollution
de l'air ne fait pas l'objet jusque-là de la politique gouvernementale
de la RDC et il faut des études approfondies pour arriver à
persuader les décideurs quant à la nécessité de
mise en place d'une politique nationale de lutte contre ce fléau.
I.4.2. Normes sur la qualité de l'air
L'OMS édicte les règles qu'il faudrait respecter
pour éviter les impacts des divers polluants. Certains polluants sont
associés à des seuils, c'est-à-dire qu'on peut
déterminer une valeur de concentration dans l'air en dessous de laquelle
la substance n'est pas dangereuse.
31
Définitions des normes qualité de
l'air
Objectif de qualité : un niveau de
concentration de substances polluantes dans l'atmosphère à
atteindre à long terme, sauf lorsque cela n'est pas réalisable
par des mesures proportionnées, afin d'assurer une protection efficace
de la santé humaine et de l'environnement dans son ensemble ;
Valeur cible : un niveau de concentration de
substances polluantes dans l'atmosphère fixé dans le but
d'éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur
la santé humaine ou sur l'environnement dans son ensemble, à
atteindre, dans la mesure du possible, dans un délai donné
;
Valeur limite : un niveau de concentration de
substances polluantes dans l'atmosphère fixé sur la base des
connaissances scientifiques à ne pas dépasser dans le but
d'éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de
ces substances sur la santé humaine ou sur l'environnement dans son
ensemble ;
Seuil d'information et de recommandation : un
niveau de concentration de substances polluantes dans l'atmosphère
au-delà duquel une exposition de courte durée présente un
risque pour la santé humaine des groupes particulièrement
sensibles de la population rendant nécessaires des informations
immédiates et adéquates ;
Seuil d'alerte : un niveau de concentration
de substances polluantes dans l'atmosphère au-delà duquel une
exposition de courte durée présente un risque pour la
santé de l'ensemble de la population ou de dégradation de
l'environnement justifiant l'intervention de mesures d'urgence.
Normes selon OMS
Lignes directrices pour les Particules
Particules PM2.5 : 10 ìg/m3 moyenne annuelle
25 ìg/m3 moyenne sur 24 heures
Particules PM10 : 20 ìg/m3 moyenne annuelle
50 ìg/m3 moyenne sur 24 heures
Lignes directrices pour les Dioxyde d'azote
Dioxyde d'azote : 40 ìg/m3 moyenne annuelle
32
200 ìg/m3 moyenne horaire
Lignes directrices pour le Dioxyde de soufre
Dioxyde de soufre : 20 ìg/m3 moyenne sur 24
heures
500 ìg/m3 moyenne sur 10 minutes.
Soulignons que l'Union Européenne via la directive
2008/50/CE du 21 mai 2008 concernant la qualité de l'air ambiant et de
l'air pur pour l'Europe fixe des seuils règlementaires des
différents polluants, pour la protection de la santé humaine.
Tout pays peut fixer ses propres normes de rejets atmosphériques en se
basant sur les normes édictées par l'OMS, la France par exemple
en a les siennes, contrairement à la RDC qui en est dépourvue.
33
CHAPITRE II : MONITORING DE LA QUALITE DE L'AIR DANS LA
VILLE DE KINSHASA
II.1. MILIEU D'ETUDE ET METHODOLOGIE
II.1.1. Milieu d'étude
II.1.1.1. Présentation de la ville de Kinshasa
II.1.1.1.1. Situation géographique a) Localisation
La ville de Kinshasa capitale de la République
Démocratique du Congo s'étend sur une superficie de 9.965
kilomètre carré (PNUD, 2009), le long de la rive
méridionale du « Pool Malebo » et constitue un immense
croissant couvrant une surface plane peu élevée avec une altitude
moyenne d'environ 300m. Située entre les latitudes 4° et 5° et
entre les longitudes Est 15° et 16°32, la ville de Kinshasa est
délimitée :
- à l'Est par les provinces de Mai-Ndombe, Kwilu et Kwango
;
- à l'Ouest et au Nord par le fleuve Congo formant
ainsi la frontière naturelle avec la République du Congo
Brazzaville ;
- au Sud par la province du Kongo Central.
Actuellement, elle est composée de 24 communes
notamment Bandalungwa, Barumbu, Bumbu, Gombe, Kalamu, Kasa-Vubu, Kimbanseke,
Kinshasa, Kinsenso, Kitambo, Lemba, Limete, Lingwala, Makala, Maluku, Masina,
Matete, Mont-Ngafula, Ngaba, Ngaliema, Ngiri-Ngiri, N'djili, N'sele et
Selembao.
Ces communes sont réparties en quatre districts : Funa,
Lukunga, Mont-Amba et Tshangu. La carte 1 ci-dessous, présente la
répartition administrative de la ville province de Kinshasa.
34
Carte 1 : Carte administrative de la ville de Kinshasa
Sources : Genèse MOBELI MANZIBE 2019 b)
Climat
Tenant compte de sa basse altitude, Kinshasa beigne dans un
climat tropical chaud et humide, avec une température annuelle moyenne
de 25°C et une pluviométrie annuelle moyenne de 1400mm. Il pleut
à Kinshasa, en moyenne 112 jours l'an avec un point culminant de 18
jours de pluies en avril. La ville connaît deux saisons : une saison
pluviale et une saison sèche. La saison des pluies s'étend entre
mi-septembre et mi-mai, avec des pics de fortes précipitations dans les
mois de novembre et avril. La saison sèche, relativement courte, couvre
la période de mi-mai à mi-septembre. L'humidité relative
de l'air a une moyenne générale de 79%. (Shomba S, et
al., 2015).
35
c) Relief
Le relief de Kinshasa est formé d'un plateau
continental à l'Est, d'une chaîne de collines escarpées au
Sud, d'une plaine et de marécages aux abords du fleuve Congo. Le plateau
fait partie du massif du plateau du Kwango dont la portion située dans
la Ville de Kinshasa est appelée « Plateau de Bateke ». La
plaine de Kinshasa se trouve le long du fleuve Congo et elle est
enfermée entre le fleuve Congo et le pied des collines sous forme d'un
croissant. (
www.congovirtuel.com).
d) Pédologie
D'après Sys et al. (1961) cité par
MINDELE. (2016), les sols de Kinshasa sont classés selon l'ordre des
kaolisols, sous-ordre des hydro-xerokaolisols et grand groupe des arenoferrals,
classification type des sols du Congo. Ce sont des sols qui ont
été développés sur les sables ocres
communément appelés « système de Kalahari »,
produits de l'érosion des collines et du démantèlement du
plateau. Ces sols sont constitués par des couches de sables fins souvent
de couleur ocre jaune parfaitement homogénéisés,
dépourvus de stratification ; avec une teneur en argile
généralement < 20 %.
e) Hydrographie
Le réseau hydrographique de la ville de Kinshasa
comprend le fleuve Congo et ses principaux affluents de la rive gauche qui,
pour la plupart, sillonnent la ville du Sud vers le Nord. Il s'agit
principalement des rivières Lukunga, Ndjili, N'sele, Funa
(communément appelé rivière Kalamu), rivière Gombe
(Shomba S, et al., 2015). Ces rivières sont actuellement
polluées suite à la carence d'un assainissement adéquat et
à la pression démographique de la ville.
II.1.1.1.2. Situation socio-économique
a) Population
C'est après l'indépendance, entre 1960 et 1970,
que la croissance démographique de Kinshasa s'est
accélérée, sous la pression de l'exode rural
provoqué par la guerre civile, Kinshasa accueille à cette
époque des « réfugiés » en masse, fuyant
l'insécurité des provinces en proie aux troubles. Leur
installation dans la ville et aux abords de celle-ci est du reste,
favorisée
36
par les leaders politiques, qui y voient le moyen de gonfler
leur électorat kinois suite à la création de nombreux
partis politiques à connotation tribale (KAYOBOLA, 2010).
La population de la ville de Kinshasa est estimée
actuellement à près de 12 millions d'habitants, ce qui place
ladite ville à la quatrième position des villes les plus
peuplées d'Afrique après le Caire (Egypte), Lagos
(Nigérian) et Gauteng (Johannesburg-Pretoria) en
Afrique du Sud, selon le Palmarès-Grandes villes
d'Afrique (
www.populationdata.net/pays/republique-democratique-du-congo/).
b) Industrie et emploi
Après le conflit de 1991 et 1993, et les récents
conflits armés qui ont entravé le développement
économique de la ville, il y a eu un développement intensif des
activités des secteurs agricole, chimique et de la construction
métallique (Anonyme, 2010). Joël Fumwakwau renseigne que la ville
de Kinshasa compte plus de jeunes diplômés de 20 à 24ans
soit 85% au
chômage.
www.memoireonline.com.
Aujourd'hui, le secteur industriel est presque inexistant dans
la ville, néanmoins, on peut encore trouver quelques industries
brassicoles et métallurgiques que certains scientifiques qualifient de
« ateliers de transformation ».
II.1.1.1.3. Situation environnementale
a) Gestion des déchets
Le secteur de l'assainissement dans la ville de Kinshasa se
caractérise par une insuffisance des services et une mauvaise
planification opposée à une poussée démographique
qui conduit à une dégradation environnementale et une menace
réelle pour la santé publique. KAYOBOLA, 2010 montre que des
services adéquats d'assainissement environnemental sont une
nécessité pour soutenir la stabilité urbaine, favoriser
l'équilibre social, la croissance économique, le
développement et l'amélioration des services publics dans le
centre urbain.
La ville de Kinshasa produit 3 millions de tonnes des
déchets par an soit plus de 8000 tonnes par jour selon le Ministre
provincial de l'environnement (www.7sur7.cd/2019/10/17/rdc-kinshasa). Ce sont
de véritables montagnes d'immondices qui barrent à présent
l'horizon des Kinois ! KAYOBOLA, op cit., l'évacuation des
déchets ménagers
37
n'est assurée que dans quelques zones
résidentielles. Dans le reste de la ville, les déchets sont
déposés sur la route ou dans des sites illégaux, ou sont
déversés dans les rivières devenues « égouts
à ciel ouvert » ! L'une des causes de cette situation
d'insalubrité criante dans la ville est l'ignorance et la mauvaise
mentalité de la population Kinoise qui utilise souvent l'expression
« NGA NDE MUTU NAKO BONGISA MBOK'OYO » en lieu et place de faire
pression aux autorités conformément à l'article 53 de la
constitution de la République Démocratique du Congo qui stipule
« tout congolais a droit à un environnement sain et propice
à son épanouissement, il a le devoir de le défendre
».
La capitale de la République Démocratique du
Congo, Kinshasa pâtit en outre de sa situation géographique
particulière : amphithéâtre naturel construit sur un sol
argilo - sableux, le site est aux prises avec des problèmes
d'inondations au niveau de la ville basse qui borde le fleuve, et se trouve en
même temps confronté à un important phénomène
d'érosion, à l'origine de glissements de terrains dans les
collines où s'est développée la ville haute. Certains
facteurs tels que le déboisement, la pluviométrie, la
détérioration du système d'égouttage ou encore
l'urbanisation anarchique, aggravent la crise de l'environnement face à
laquelle les pouvoirs publics, affaiblis et dépourvus de moyens, se
montrent impuissants.
? KINSHASA BOPETO
Inauguré par le Chef de l'Etat Félix-Antoine
TSHISEKEDI, le projet initié par le Gouverneur Gentiny NGOBILA a
suscité pour ce qui est de la gestion des déchets solides,
quelques lueurs d'espoir. Fort est de constater le manque d'expertise en la
matière et la faible vulgarisation du projet, ce qui pourrait conduire
droit dans le séjour des projets mort-nés.
b) Pollution atmosphérique
Dans les capitales africaines, la pollution gazeuse et
particulaire résulte principalement de la circulation automobile, des
feux domestiques et, pour une moindre contribution, des émissions
industrielles. Les émissions liées au trafic automobile sont
responsables d'une pollution majeure. En effet, du fait de la carence des
transports publics et/ou de leur vétusté, il y a accroissement du
parc automobile ; par ailleurs, le pouvoir d'achat étant faible,
l'écrasante majorité de ces véhicules est de seconde main,
pour la plupart importés de
38
l'Europe (essentiellement de la France et de la Belgique pour
les pays francophones). L'âge de ces véhicules dépasse dix
ans en moyenne sur l'Afrique, Liousse et al., 2010).
La ville de Kinshasa nonobstant sa faible industrialisation, a
comme principales sources anthropiques de la pollution de l'air : le trafic
routier avec les véhicules qui fument (responsables
généralement des émissions des dioxydes d'azote),
l'incinération à l'air libre et les décharges sauvages.
Les Photos ci-dessous en font illustrations.
Photo 1 : Gros véhicule fumant au niveau de
Matadi-mayo à Kinshasa
Source : Genèse MOBELI, 2019
Photo 2 : Fumées issues de l'incinération
à l'air libre à l'arrêt Banunu. (Pont Matete) Source :
Genèse MOBELI, 2019
Photo 3 : Incinération des déchets dans une
décharge publique à KAUKA sur l'Avenue Université.
Source : Genèse MOBELI, 2019
39
Malgré la menace que représente la pollution de
l'air au niveau mondial, considérée comme le principal risque
environnemental, en RDC, la ville de Kinshasa n'est dotée d'aucune
structure de surveillance, moins encore d'un cadre légal en la
matière. Cette situation est plus inquiétante du fait que, le
manque des données sur la pollution de l'air n'incite pas les
autorités à intégrer la question dans la politique
gouvernementale, pourtant la menace est réelle, cette
indifférence ou ignorance expose la population et il faut donc agir afin
de prendre des précautions idoines.
II.1.1.2. Tronçon d'étude
Carte 2 : Présentation du tronçon d'étude
Sources : Genèse MOBELI MANZIBE 2019,
données du terrain
Cette étude a fait l'objet de 17 communes de la ville
de Kinshasa dont Lemba, Selembao, Mont-Ngafula, Ngaliema, Kitambo, Gombe,
Barumbu, Limete, Masina, N'sele, Kimbanseke, N'djili, Matete, Kasa-Vubu,
Kalamu, Ngaba et Makala.
40
II.1.2. Matériel et méthodes
a) Approche Socio-environnementale
Outre la revue documentaire qui est en amont de toutes les
méthodes utilisées, cette approche a été
basée sur la méthode d'observation directe appuyée par une
enquête sur terrain.
Pour collecter les données, un questionnaire
destiné à la population du zoning industriel de la commune de
Limete a été conçu (voir annexe1).
L'enquête a été menée uniquement sur
les habitants du quartier Industriel ayant au moins 18ans, au total
septante-trois personnes dans des parcelles différentes ont fait l'objet
de l'étude. Seuls les résidents permanents étaient
considérés par notre démarche.
La formule suivante a été utilisée pour
tirer l'échantillon de l'enquête :
n= t2 x p x (1-p)/m2 (2.1)
Où, n étant la taille de
l'échantillon minimal pour obtenir les résultats ;
t est le niveau de confiance (95% =1,96),
p est la proportion estimée de la
population présentant la caractéristique (5%, soit
0,05),
m est la marge d'erreur (5% soit 0,05).
b) Approche expérimentale
La méthode expérimentale a fait l'objet de cette
approche grâce à la technique de spectrométrie d'absorption
différentielle optique (DOAS). Un système de
télédétection atmosphérique assisté par un
ordinateur de marque HP a été mise en place pour mesurer la
quantité de Dioxyde d'azote en temps réel.
Ce système comporte un spectromètre UV-VIS, un
GPS de marque GARMIN etrex 20x et une fibre optique orientée au
zénith que nous avons monté dans un petit véhicule (ketch)
pour faire les mesures mobiles, voir la figure ci-dessous.
41
La fibre optique utilisée est une fibre AVANTES de 10m
de longueur et 600?m de diamètre. Elle a été
connectée au spectromètre UV-VIS pour recevoir le faisceau
lumineux incident en provenance du soleil.
Soleil
ZENITH
GPS
PC
UV-VIS SPEC
L'analyse des spectres a été
réalisée à l'aide du logiciel QDOAS, un programme
dédié à la récupération par DOAS des traces
de gaz dans l'atmosphère provenant de systèmes au
Figure 2.1 : Laboratoire mobile de mesure des polluants
atmosphériques. (Genèse MOBELI, 2019)
c) Analyse des données
Les données issues de l'approche socio-environnementale
ont été d'abord dépouillées manuellement avant que
le traitement soit facilité par l'outil informatique en utilisant les
logiciels Word et Excel.
L'analyse des données de l'approche
expérimentale a consisté à identifier les
différentes espèces moléculaires qui absorbent et leurs
contributions respectives au spectre mesuré.
42
sol et de satellites des mesures. La densité de la colonne
de NO2 a été récupérée dans la région
spectrale de 425 à 500 nm où le NO2 a de fortes lignes
d'absorption.
Pour y parvenir, la procédure se base sur la loi de
Beer-Lambert :
? Concernant une seule espèce
moléculaire le long du chemin optique
(figure 2.2), la loi de Beer-Lambert stipule que
l'intensité de la lumière détectée dépend de
la concentration de l'espèce moléculaire et peut s'exprimer de la
manière suivante :
I (A) = IO (A). e-??.?(A).?? (2.2)
Où I0(X) est l'intensité initiale, I(X)
est l'intensité de la radiation après passage à
travers une épaisseur L d'un absorbeur de concentration
uniforme c. ó(X) est la section efficace de cet absorbeur.
Figure 2.2 : Illustration de la loi de Beer-Lembert
43
II.2. RESULTATS ET DISCUSSION
II.2.1. Résultats
II.2.1.1. Résultats de l'approche
socio-environnementale II.2.1.1.1. Données
sociodémographiques
70
63
62
47 45
39
37 42
33
29 29
4 8
4
18
4 4 4
17 13
60
50
40
30
20
10
0
Données sociodémographiques
Figure 2.3 Données sociodémographiques
Dans la figure 2.3 ci-dessus, nous présentons les
résultats des données sociodémographiques. Il en ressort
que la majorité des enquêtés sont du genre masculin, ayant
une tranche d'âge allant 26 à 33ans, mariés avec un niveau
d'étude limité au diplôme d'état et occupant la
commune de Limete depuis plus de 16ans.
44
II.2.1.1.2. Données relatives à la
qualité de l'air
a) Entendre parler ou non de la pollution de l'air
Non; 63%
Avoir entendu parler de la pollution de
l'air
Oui; 37%
Figure 2.4: Répartition des enquêtés
selon qu'ils aient entendu parler de la pollution de l'air
Il ressort de la figure 2.4 que la majorité des
enquêtés soit 63% dit ne pas avoir entendu parler de la pollution
de l'air, contre une minorité soit 37% qui affirme avoir entendu parler
de la pollution de l'air.
b) Les sources de connaissance sur la pollution de l'air
A l'Université
Aux Médias
0 20 40 60 80 100
Sources de connaissance de la pollution
de l'air
11
89
Figure 2.5: Répartition des enquêtés
selon les sources de leur connaissance sur la pollution de l'air
Il ressort de la figure 2.5 que sur les enquêtés
ayant affirmé avoir entendu parler de la pollution de l'air dans la
figure 2.4, la quasi-majorité d'entre eux l'a entendu aux
médias
Les sources de la pollution de l'air à
Limete
Les véhicules;
8%
Incinération; 4%
Les industries;
88%
Figure 2.7 Répartition des enquêtés selon
les sources de la pollution de l'air dans la commune
de Limete
45
soit avec 89%, contre une minorité de 11% ayant entendu
parler de la pollution de l'air à l'université.
c) Connaissance sur les sources de la pollution de l'air
Connaissance des sources de pollution dans la ville
de Kinshasa
5%
Oui Non
95%
Figure 2.6 Répartition des enquêtés
selon leur connaissance sur les sources de la pollution de
l'air
Il ressort de la figure 2.6 que 95% des enquêtés
connaissent les sources de la pollution de l'air dans la ville de Kinshasa,
contre 5% de ceux qui ignorent lesdites sources.
d) Les sources de la pollution de l'air dans la commune de
Limete
Non 18%
Oui; 82%
Sensibilité à la pollution de
l'air
Figure 2.8 : Répartition des enquêtés
selon leur sensibilité à la pollution de l'air
46
Il ressort de la figure 2.7 selon les enquêtés,
88% disent que les industries sont la source principale de la pollution de
l'air dans leur commune, 8% disent plutôt les véhicules qui en
sont les premiers responsables et 4% de ceux qui incriminent les
incinérations.
e) Appréciation de la qualité de l'air à
Kinshasa
Tableau 2.1 : Répartition des enquêtés selon
leur appréciation de la qualité de l'air à Kinshasa
Appréciation de la qualité de
l'air
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Bonne
|
6
|
8
|
Médiocre
|
13
|
18
|
Mauvaise
|
42
|
58
|
aucune idée
|
12
|
16
|
Total
|
73
|
100
|
|
Les résultats contenus dans le tableau 2.1 montrent
que plus de la moitié des enquêtés (58%) affirme que la
qualité de l'air dans la ville de Kinshasa est mauvaise, suivi de 18%
des enquêtés qui disent que cette qualité est
médiocre, 16% n'ont aucune idée et un faible pourcentage des
enquêtés qui parlent de la bonne qualité de l'air soit
8%.
f) La sensibilité à la pollution de l'air
47
Il ressort de la figure 2.8 que 82% des enquêtés
reconnaissent avoir senti l'impact de la pollution de l'air sur leur
santé, contre 18% de ceux qui disent n'avoir pas senti cet impact.
g) Les impacts de la pollution de l'air ressentis
Tableau 2.2 : Répartition des enquêtés selon
les impacts de la pollution de l'air ressentis
Si oui, quels sont ces impacts ressentis ?
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Affections respiratoires
|
57
|
95
|
Autres à préciser
|
Maux de tête
|
3
|
5
|
Total
|
60
|
100
|
|
Les résultats contenus dans le tableau 2.2 montrent
que les affections respiratoires sont beaucoup plus ressenties par la
population soit 95%, contre 5% des maux de tête dus à la pollution
de l'air.
h) Les problèmes les plus observés dans la commune
de Limete
Les problèmes les plus observés dans
la commune de Limete
Brouillards (smog)
Poussières
0 20 40 60 80 100
95%
5%
Figure 2.9: Répartition des enquêtés
selon les problèmes les plus observés dans leur commune
Il ressort de la figure 2.9 que 95% des enquêtés
constatent que le problème de brouillard est plus fréquent dans
leur commune, contre 5% de ceux qui disent que les poussières sont plus
fréquentes.
48
i) Souhait ou non être informés sur la
qualité de l'air
Souhait d'être informé sur la
qualité de
l'air
Figure 2.10: Répartition des enquêtés
selon leur souhait d'être informés sur la qualité de
l'air
Il ressort de la figure 2.10 que 96% des enquêtés
souhaitent être régulièrement informés sur la
qualité de l'air, contre 4% de ceux qui ne souhaitent pas en être
informés.
j) Les raisons d'être informés ou non, sur la
qualité de l'air
Tableau 2.3 : Répartition des enquêtés
selon leurs justifications sur le souhait d'être informés ou non
sur la pollution de l'air
Souhait
|
Justifications
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
- Pour prendre des
précautions
|
51
|
80
|
- Pour se protéger
|
7
|
11
|
- C'est intéressant
|
3
|
5
|
- Pour le bien-être
|
3
|
5
|
Total
|
64
|
100
|
Non
|
Pas intéressé
|
9
|
100
|
Total
|
9
|
100
|
49
Les résultats contenus dans le tableau 2.3 montrent que
80% des enquêtés qui souhaitent être informés sur la
pollution de l'air justifient leur choix en disant que l'information leur
permettra de bien prendre des précaution, 11% disent que c'est pour se
protéger et 5% à chacun pour ceux qui disent que c'est
intéressant et c'est pour le bien-être. Par contre, 100% de ceux
qui ne souhaitent pas être informés, justifient leur choix en
disant que ce n'est pas intéressant.
k) Propositions pour réduire la pollution de l'air
Tableau 2.4 : Répartition des enquêtés selon
leurs propositions pour réduire la pollution de l'air
Propositions faites pour réduire la pollution de
l'air
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Délocaliser les industries vers Maluku
|
45
|
62
|
Que les industries prennent des dispositions pour
réduire leurs émissions
|
6
|
8
|
Que l'Etat fasse son travail
|
19
|
26
|
Planter des arbres
|
3
|
4
|
Total
|
73
|
100
|
Les résultats contenus dans le tableau 2.4 montrent que
plus de la moitié, soit 62% des enquêtés proposent qu'on
délocalise les industries de la commune de Limete vers Maluku, 24%
demande au gouvernement de prendre ses responsabilité, 8% demandent aux
industries de prendre des dispositions pour limiter leurs émissions et
4% proposent la plantation d'arbre pour réduire cette pollution.
50
II.2.1.2. Résultats de l'approche
expérimentale
a) Mesures prises le 14 novembre 2019 (1er jour des
mesures)
Il sied de signaler qu'au premier jour, nous avons
rencontré un problème technique, toutes les mesures prises de 09h
à 14h59 n'ont pas été enregistrées. Ainsi, nous
nous sommes contentés des données enregistrées
intermittemment à partir de 15h00' à 15h50' et de 16h53' à
16h59'.
Concentration de NO2 (en molécule.cm-2
1,6E+16
1,4E+16
1,2E+16
4E+15
8E+15
6E+15
2E+15
1E+16
0
Mesure mobile du NO2, Kin 14 Nov 2019
15 :00 15 :10 15 :20 15 :30 15 :40 15 :50
Temps en Minute
Figure 2.11 : Résultats d'analyse des mesures du NO2
par le système DOAS du 14 novembre 2019
de 15h00 à 15h50'.
La figure 2.11 montre les résultats d'analyse des
mesures du NO2 par le système DOAS du 14 novembre 2019 de 15h00'
à 15h50' soit 50' minutes. On y voit un pic de pollution par le dioxyde
d'azote à 15h30. Les 10 premières minutes ont comme la valeur la
plus élevée 8 x 1015 molécules/cm2
de dioxyde d'azote, les 10 minutes suivantes ont comme la valeur la plus
élevée 1,5 x 1016 molécules/cm2 de
dioxyde d'azote (c'est ici que s'observe le pic de pollution), ensuite une
décroissance dans les 10 minutes suivantes avec comme valeur de 13 x
1016 molécules/cm2 de dioxyde d'azote. Enfin, les
10 dernières minutes ont comme la valeur la plus élevée 12
x 1016 molécules/cm2 de dioxyde d'azote.
51
Concentration de NO2 ( en
molécule.cm-2)
4,5E+15
3,5E+15
2,5E+15
1,5E+15
4E+15
5E+15
3E+15
5E+14
2E+15
1E+15
0
16 :53 16 :54 16 :55 16 :56 16 :57 16 :58
Mesure mobile du NO2, Kin 14 Nov 2019
Temps en Minute
Figure 2.12 : Résultats d'analyse des mesures du NO2
par le système DOAS du 14 novembre 2019 de 16h53' à
16h58'.
La figure 2.12 montre les résultats d'analyse des
mesures du NO2 par le système DOAS du 14 novembre 2019 de 16h53'
à 16h58' soit 5' minutes. Dans cette figure, on voit une valeur
élevée de 4.4 x 1015 molécules/cm2
de dioxyde d'azote 16h54', puis une légère chute avec 4.3 x
1015 molécules/cm2 de dioxyde d'azote 16h55'avant
de voir une chute libre de la valeur vers 16h56' soit 3.2 x 1015
molécules/cm2 de dioxyde d'azote, puis une augmentation de la
valeur dans les deux dernières minutes avec une valeur
élevée de 4.3 x 1015 molécules/cm2
de dioxyde d'azote.
52
b) Mesures prises le 16 novembre 2019 (2ème et
dernier jour des mesures)
Concentration de NO2 ( en
molécule.cm-2)
4,5E+16
3,5E+16
2,5E+16
1,5E+16
4E+16
3E+16
5E+15
2E+16
1E+16
0
Mesure mobile du NO2, Kin 16 Nov 2019
10 11 12 13 14 15
Temps en Heure
Figure 2.13 : Résultats d'analyse des mesures du NO2
par le système DOAS du 16 novembre 2019 de 10h' à
15h'.
La figure 2.13 montre les résultats d'analyse des
mesures du NO2 par le système DOAS du 16 novembre 2019 de 10h00'
à 15h00' soit 5 heures. On constate que les molécules de dioxyde
d'azote sont à 1 x 1016 déjà
vers 10heures avec décroissance à 11h et une légère
augmentation entre 11h et 12h, avant de voir un pic jusqu'à 4 x
1016molécules/cm2 vers 13h puis
une décroissance à 14h avec 0.7 x
1016 et enfin la valeur est réduite à
15h.
II.2.1. 3. Calcul de l'indice atmo
Le calcul de l'indice atmo en ?g/m3 permet de
déterminer la qualité de l'air (l'aspect qualitatif). Cependant,
les résultats obtenus par le système DOAS sont en nombre de
molécules par unités de surface, d'où la
nécessité de les convertir en masse par unités de volumes
(?g/m3). Notons que dans ce point, nous allons déterminer la
qualité de l'air uniquement de la journée du 16 Novembre 2019.
53
Le total des molécules de NO2 mesurées par le
système DOAS le 16 Novembre 2019 est de 8,5. 1016.
Pour convertir le nombre de molécules en masse ( ?g), nous
avons utilisé le nombre d'Avogadro.
Sachant que :
1mole de NO2 6,02. 1023molécules de NO2 Tout
comme :
6,02. 1023molécules de NO2 1mole de
NO2 D'où :
1mole de NO2 x 8,5.1016 molécules de NO2
8,5. 1016 molécules de NO2 =
6,02.1023molécules de NO2
8,5.1016 moles de NO2
=
6,02.1023
8,5.1016.10-23 moles de NO2
=
6,02
= 1,41 . 10-7mole.
Connaissant le nombre de mole que contient les molécules
de NO2 mesurées, nous pouvons alors déduire la masse de ces
molécules par la relation suivante :
m
La Masse molaire de (Mm) de NO2 est 46g/mole ; Le nombre de mole
(n) est de 1,41 . 10-7mole ;
La masse (m) = n x Mm = 1,41 . 10-7mole x 46g/mole =
64,86. 10-7g
= 64,86 . 10-7. 106???
= 64,86 . 10-1???.
54
? Pour convertir l'unité de surface (cm2) en
unité de volume (cm3), nous avons multiplié
(cm2xcm= cm3), car la hauteur par défaut
enregistré par le logiciel est de 1cm et considérons que cette
valeur vaut la même chaque 1cm.
Sachant que 1 cm3 vaut
10-6m3.
L'indice atmo a été calculé comme suit =
|
64,86 .10-1???
|
10-6m3
|
64,86 .10-1.106???
=
m3
64,86 .105???
=
m3
Pour trouver la moyenne horaire, nous divisons la
concentration obtenue par 18000 secondes (5heures d'enregistrement),
étant donné que l'appareil enregistrait les données chaque
seconde.
On aura alors =
|
64,86
.10-1.106???.m-3
18000??????
|
= 360?g/m3/sec.
En comparant cette valeur 360?g/m3/sec dans
l'échelle de l'indice atmo utilisé
en France, on voit que cela correspond à l'indice 9
pour le dioxyde d'azote. Par conséquent, la qualité de l'air dans
la ville de Kinshasa en date du 16 Novembre 2019 est mauvaise.
Tableau 2.5 : Indice Atmo du 16 Novembre 2019 à
Kinshasa
Sous-indice
|
Qualificatif
|
Dioxyde d'azote (NO2)
|
Moyenne horaire (?g/m3)
|
9
|
Mauvais
|
275 à 399
|
55
II.2.1. 4. Résultats des images
satellitaires
a) Image satellitaire de la courbe oblique de NO2 du 14 Novembre
2019
Figure 2.14 : Image satellitaire de NO2 le 14 novembre
2019.
Dans cette figure 2.14, on peut voir que la ville de Kinshasa
occupe l'échelle 1.
b) Image satellitaire de la courbe oblique de NO2 du 16 Novembre
2019
Figure 2.15 : Image satellitaire de NO2 du 16 novembre
2019.
Dans cette figure 2.15, on peut voir que la ville de Kinshasa
occupe l'échelle 3.
Ces images ont été obtenues à partir du site
:
http://www.temis.nl/airpollution/no2col/data/tropomi/2019/11/no2trop20191114
r4.png
56
II.2.2. Discussion
Cette partie de notre deuxième chapitre se consacre
à la discussion des résultats obtenus tant au niveau de
l'approche socio-environnementale que dans l'approche expérimentale.
Dans un premier temps, nous discuterons les résultats issus de
l'enquête, puis s'en suivra la discussion des résultats des
mesures.
? Discussion des résultats issus de l'approche
socio-environnementale
Concernant les résultats, la figure 2.3 montre que la
majorité des enquêtés est du genre masculin, soit avec 63%,
cette situation pourrait se justifier par le fait que dans les ménages,
c'est l'homme qui est le chef et lorsqu'on a besoin d'obtenir quelques
informations, c'est par lui qu'on s'adresse en premier lieu.
La figure 2.4 montre que 63% des enquêtés n'ont
jamais entendu parler de la pollution de l'air, cela s'explique par le manque
d'une sensibilisation et de la non prise en compte de la problématique
de la pollution de l'air par les décideurs. Notons aussi que la
quasi-majorité des enquêté a un niveau d'étude
inférieur ou égal au diplôme d'état, la figure 2.3
en illustre.
La figure 2.7 montre que les industries constituent la source
principale de la pollution de l'air, cela se justifie par le fait que les
enquêtés vivent dans un quartier industriel. Ces résultats
sont contraires à ceux trouvés par Liousse et al.,2010,
qui estiment que dans les capitales africaines, la pollution gazeuse et
particulaire résulte principalement de la circulation automobile, des
feux domestiques et, pour une moindre contribution, des émissions
industrielles.
Tableau 2.1 montre que la qualité de l'air dans la
ville de Kinshasa est mauvaise selon les enquêtés. Ces
résultats corroborent avec ceux trouvés par Liousse et
al.,2014, qui prévoyaient qu'en Afrique, il faut s'attendre
à ce que la qualité de l'air dans les zones urbaines,
définie en particulier par les concentrations de dioxyde d'azote (NO2)
et d'aérosols, se détériore rapidement au cours des 10
prochaines années.
Anne-Laure BORIE en 2006 affirmait qu'il est aujourd'hui
clairement établi que même à des niveaux faibles, la
pollution peut avoir des effets néfastes sur la santé. Ainsi les
résultats de la figure 2.8 et le tableau 2.2 confirment que la
quasi-totalité de nos enquêtés soit
57
82% reconnait avoir senti l'impact de la pollution de l'air
affectant d'une manière ou d'une autre leur santé via les
affections respiratoires et cela corrobore avec les études menées
par ADEME en 2015 montrant qu'une exposition prolongée à un air
pollué peut accroître le risque de sensibilisation à des
allergènes et aggraver les symptômes d'allergie respiratoire. Ces
résultats confirment aussi ce que Tangou (2016), Raven et
al.,2009 ont démontré dans leurs ouvrages respectifs
concernant l'impact de la pollution de l'air sur la santé.
Les résultats de la figure 2.9 se justifient par le
fait que la population enquêtée vit à côtés
des industries qui dégagent régulièrement des
fumées pendant leur fonctionnement.
? Discussion des résultats de l'approche
expérimentale
Quant aux résultats obtenus par cette approche
grâce à la technique de spectrométrie d'absorption
différentielle optique (DOAS), Yombo en 2018 avait utilisé la
station Kin-AeroDOAS installée sur le toit du bâtiment de la
Faculté des Science de l'Université de Kinshasa, il a
trouvé que parmi les espèces polluantes observées dans
l'atmosphère de Kinshasa figurent notamment le dioxyde d'azote, les
aérosols et le formaldéhyde.
La figure 2.13 fait état d'un pic élevé
de dioxyde d'azote soit de l'ordre de 4 x 1016
molécules par centimètre carré vers 13heure en date du 16
novembre 2019, on voit que la valeur de la colonne oblique de dioxyde d'azote
est faible à partir de 10h jusqu'à 12h et augmente très
rapidement à 13h puis décroit de 14h jusqu'à 16h. Ceci
pourrait se justifier par le fait qu'à Kinshasa il y a eu un trafic
routier important à 13 heures à l'endroit où nous avons
pris les mesures cette journée. Ces résultats corroborent
à ceux trouvés par Yombo et al.,2018 qui montrent que la
colonne oblique du dioxyde d'azote mesurée le 13 mai 2017 à
Kinshasa à partir de 7h jusqu'à 17h dont la valeur de ladite
colonne décroit en matinée jusqu'à atteindre un minimum
autour de 12h ensuite, elle augmente dans l'après-midi.
Outre les émissions provenant des sources fixes ou
mobiles, la gestion de la pollution atmosphérique doit prendre en compte
des facteurs additionnels (comme la
58
CHAPITRE III : PROPOSITION D'UN SYSTEME DE GESTION DE
LA QUALITE DE L'AIR A KINSHASA
Des résultats obtenus dans le chapitre
précédent, dans ce chapitre, nous proposons un système de
surveillance de la qualité de l'air dans la ville de Kinshasa en se
basant sur des systèmes de surveillance existants dans d'autres pays.
Dans un premier temps, nous montrons d'abord l'importance de la gestion de la
qualité de l'air, ensuite nous énumérons les
éléments de la gestion de la qualité de l'air et enfin,
nous proposons un système de gestion de la qualité de l'aire
propre à la ville de Kinshasa.
III.1. IMPORTANCE DE LA GESTION DE LA QUALITE DE
L'AIR
L'air est le milieu naturel de vie et d'évolution de
l'homme, ainsi que d'une grande partie des organismes formant la
biosphère et les écosystèmes. Sa préservation, au
même titre que la préservation des sols et de l'eau, est un enjeu
environnemental majeur. Les activités humaines influencent la
composition de l'air, avec deux conséquences principales : la
modification du climat de la planète, notamment par les émissions
de GES, et la dégradation de la qualité de l'air extérieur
ou intérieur, induisant des effets environnementaux et sanitaires
directs sur l'homme et les écosystèmes (ADEME, 2015).
La gestion de la pollution de l'air vise à
éliminer, ou à ramener à des niveaux acceptables, les
polluants gazeux, les particules en suspension, dont la présence dans
l'atmosphère peut avoir de effets nocifs sur la santé humaine,
exercer une action délétère sur les animaux ou les
végétaux et, enfin, causer des dommages aux matières qui
présentent un intérêt économique pour la
société et l'environnement. Pour réaliser cet objectif, il
convient de mettre au point des politiques et des stratégies relatives
à la qualité de l'air (Dietrich Schwela et al.,2013).
Elle vise également à préserver la
qualité de l'environnement par la définition du degré de
pollution toléré, en laissant aux pouvoirs locaux et aux
pollueurs le soin de formuler et d'appliquer les mesures nécessaires
pour que ce degré ne soit pas dépassé.
59
topographie, la météorologie, y compris la
participation de la communauté et du gouvernement) qui doivent tous
être intégrés dans un programme global.
La gestion de la pollution de l'air exige donc une approche
multidisciplinaire ainsi que des efforts conjugués des organes
privés et publics. (
www.ilocis.org.).
III.2. ELEMENTS DE LA GESTION DE LA QUALITE DE
L'AIR
a) Suivi et évaluation de la qualité
de l'air ambiant
La surveillance n'a pas pour objectif ultime de recueillir
les données, mais de fournir aux scientifiques, aux décideurs et
aux planificateurs les informations nécessaires pour prendre en compte
des décisions en connaissance de cause en matière de la gestion
et de l'amélioration de l'environnement. La surveillance joue un
rôle central dans ce processus, puisqu'elle constitue la base
scientifique solide pour l'élaboration des politiques et des
stratégies de la gestion de la qualité de l'air.
Toutefois, il convient de reconnaître les limites de
surveillance. Dans de nombreuses situations, les mesures seules peuvent
s'avérer insuffisantes ou peu pratique pour rendre compte avec
précision de l'exposition de la population d'une ville ou d'un pays.
Aucun programme de surveillance, même s'il est financièrement
efficace et s'il est bien conçu, ne peut prétendre quantifier
tous les polluants atmosphériques à la fois dans le temps et dans
l'espace (Dietrich Schwela et al.,2013).
La surveillance fournit une image incomplète, mais
utile pour la qualité actuelle de l'environnement. Par
conséquent, la surveillance doit être réalisée en
même temps que d'autres techniques d'évaluation objective
utilisées, y compris l'établissement de l'inventaire et la
modélisation des dispersions.
b) Modélisation de la qualité de
l'air
Les épisodes de pollution printaniers à Paris
durant lesquels les dépassements en particules sont élevés
(par exemple, les dépassements du seuil d'alerte de 80
ìg/m3 durant 4 jours entre le 7 et 18 mars 2014)
amènent à réfléchir sur les raisons de ce fort
niveau de pollution et sur la stratégie de réduction mise en
place par les pouvoirs publics (Thouron, 2017).
Figure 3.1 Proposition du système de surveillance de
la qualité de l'air à Kinshasa.
MOBELI, 2019
60
Ainsi, il est recommandé de comprendre les
émissions, la topographie, météorologie et la chimie pour
pouvoir mettre au point des modèles mathématiques pour la
prévision des polluants, de la concentration primaire et secondaire, et
par conséquent, la prévision des impacts (modèles
environnementalistes).
D'autres modèles permettent d'évaluer les
facteurs d'émissions automobiles en fonction de la vitesse, de la
température ambiante, de la technologie du véhicule et d'autres
variables (Dietrich Schwela et al., op.cit).
Les modèles informatiques mis au point jusqu'ici,
permettent de prévoir la concentration des polluants
atmosphériques issus des sources ponctuelles (modèle des
panaches, en anglais `plume model') dans une zone de courant
atmosphérique, une combinaison des sources stationnaires et mobiles
(modèle du jet de l'air, en anglais `air stream
model') ou dans une zone géographique en aval de sources multiples,
comme dans les villes (modèle du transport sur de longues
distances, en anglais `long range transportation model').
III.3. PROPOSITION D'UN SYSTEME DE SURVEILLANCE DE LA
QUALITE DE L'AIR DE KINSHASA
Soulignons que cette proposition s'inspire de plusieurs autres
systèmes, notamment celui proposé par Bassirou et ses
collègues pour la ville de Dakar avec une dose du contexte de la ville
de Kinshasa, étant donné que les solutions aux problèmes
environnementaux doivent être adaptées au niveau local. La figure
3.1 ci-dessous propose un système de surveillance de la qualité
de l'air à Kinshasa.
CREATION D'UN CSQAK
SYSTEME DESURVEILLANCE DE LA QUALITE DE L'AIR
STOCKAGE ET TRAITEMENT DES DONNEES
ACQUISITION DES DONNEES
MESURE ET INVENTAIRE DES POLLUANTS
FIXATION DES NORMES
ALERTE (DIFFUSION DES DONNEES)
61
Ce système se veut un outil important pour minimiser le
niveau d'exposition de la population à la pollution de l'air ainsi que
la réduction des émissions des gaz à effet de serre.
L'implication de l'Etat, des scientifiques, de la population ainsi que les
opérateurs économiques s'avère très importante pour
son application.
? Création d'un centre de surveillance de la
qualité de l'air dans la ville de Kinshasa
(CSQAK)
Ce centre aura pour vocation la surveillance de la
qualité de l'air dans la ville de Kinshasa, il doit réussir
à doter la RDC en général et la ville de Kinshasa en
particulier des normes spécifiques et adaptées aux
réalités congolaises sur la qualité de l'air, bien
sûr, en se référant des normes établies par
l'OMS.
Le CSQAK, peut fonctionner avec un personnel composé
des environnementalistes, physiciens, chimistes, climatologues, médecins
et juristes, pour ne citer que ceux-là.
? Inventaire des polluants
C'est l'une des composantes les plus importantes de tout plan
de gestion de la qualité de l'air qui consiste à se faire une
idée raisonnable et quantifiée des sources des divers rejets :
- Les sources ponctuelles : sont constituées des
cheminés de grands sites industriels ;
- Les sources mobiles : sont constituées des
véhicules automobiles sur la route. Ces sources sont souvent
considérées comme des sources linéaires dans la mesure
où, il s'avère peu pratique de considérer les
émissions de chaque véhicule séparément et
où il faut plutôt les additionner tout le long de la route ;
- Les sources dispersées : sont les feux que l'on
allume à l'air libre pour brûler les déchets de
l'agriculture et défricher les forêts et terrains. Les autres
sources sont constituées des incendies de forêt, etc.
Grâce aux données disponibles, le CSQAK
procédera à la sensibilisation de la population pour
réduire leur exposition à la pollution de l'air.
62
? Fixation des normes
Les normes doivent être fixées par le parlement
après consultation du centre de surveillance de la qualité de
l'air de Kinshasa (CSQAK), ces normes doivent refléter la
réalité et tenir compte des enjeux environnementaux et
socio-économiques du pays.
? Système de surveillance de la qualité de l'air
Le système de détection ou de surveillance peut
être subdivisé en trois sous-systèmes : un
sous-système acquisition, un sous-système de stockage et un
sous-système de traitement.
a) Sous-système acquisition des données
L'acquisition représente le réseau de capteurs
pour la détection de la qualité de l'air. Elle peut être un
système mobile embarqué dans une voiture (ce qui a fait l'objet
de cette étude), ou fixe et dans ce cas placé dans les endroits
les plus pollués de la ville.
Les résultats de la surveillance, surtout dans le cas
des mesures fixes peuvent aider l'Etat à taxer les industriels
conformément aux normes.
b) Sous-système de stockage
Le sous-système de stockage représente les
entités où seront stockées les données provenant
des capteurs. Après la réception, les données sont
traitées grâces aux logiciels disponibles et stockées dans
un serveur.
c) Sous-système de diffusion
Le sous-système de diffusion représente une
plateforme web pour la consultation des données. Cette plateforme
présente les graphes et la carte de pollution de la ville avec les
données collectées dans la journée en temps réel.
Ainsi les utilisateurs pourront se connecter sur la plateforme pour visualiser
les données de la journée ou toutes les données d'une
année précise. Les chercheurs du domaine pourront aussi
télécharger les données pour leurs travaux de
recherche.
63
Conclusion
La présente étude a porté sur le «
Monitoring de la qualité de l'air dans la ville de Kinshasa » avec
comme objectif principal d'évaluer la qualité de l'air dans
ladite ville. Deux méthodes ont été utilisées,
notamment : observation directe appuyée par un questionnaire
d'enquête et l'expérimentation grâce à la technique
DOAS. La première méthode nous a permis d'obtenir les
résultats sur la perception de la pollution de l'air par la population.
Nous avons enquêté au total 73 individus, tous habitants du
quartier Industriel. Et la seconde méthode, quant à elle, nous a
aidé à avoir les résultats des mesures de dioxyde d'azote
en temps réel dans la ville de Kinshasa entre le 14 et 16 Novembre 2019.
Dans ce travail, nous avons proposé un modèle de surveillance de
la qualité de l'air, étant donné que la ville n'en
possède pas.
Au regard des résultats obtenus, il y a lieu de
souligner que la perception de la population sur la pollution de l'air n'est
pas basée sur l'analyse scientifique, elle est souvent un mélange
de connaissances acquises et de savoirs profanes. La figure 2.9 montre que 63%
des enquêtés n'ont jamais entendu parler de la pollution de
l'air.
Toutefois, les résultats présentés dans
le tableau 2.1 montrent que la population n'apprécie pas la
qualité de l'air dans leur commune. Les bouillards sont plus
observés dans la commune de Limete, précisément dans le
quartier Industriel (figure 2.9), ce qui fait que 57% des enquêtés
parlent des affections respiratoires comme l'impact de la pollution de l'air
ressenti sur leur santé.
Les mesures effectuées prouvent qu'il y a un pic de
pollution due à la concentration de dioxyde d'azote à
l'après-midi. L'indice atmo correspondant pour la journée du 16
novembre 2019 est 9 et caractérise la mauvaise qualité de
l'air.
De ce qui précède, nous affirmons que la
qualité de l'air de la ville de Kinshasa est mauvaise. Les normes
réglementant la qualité de l'air sont quasi-absente et la
perception de la population sur la pollution de l'air est brouillée, ne
se repose pas sur les bases scientifiques.
Le suivi de la qualité de l'air dans la ville de
Kinshasa est pratiquement inexistant et sans véritable texte
réglementant les émissions de polluants. Et donc, la ville ne
devra pas tarder de prendre des mesures préventives adéquates
contre la pollution de l'air (sous réserve du
64
principe de précaution). Car, non seulement que la Terre
est devenue un village planétaire, mais aussi et surtout que l'air n'a
pas de frontières.
Ainsi, nous suggérons ce qui suit :
- aux chercheurs de mener des études approfondies sur
la qualité de l'air dans la ville de Kinshasa et dans toute la RDC ;
- aux décideurs de prendre des mesures qui s'imposent
pour améliorer la qualité de l'air dans la ville de Kinshasa, en
utilisant le système de surveillance que nous avons proposé dans
cette étude et les avis des autres scientifiques;
- au département des Sciences de l'Environnement de se
doter d'un laboratoire de pollution de l'air ;
- à la population d'exiger un environnement sain, en
respirant un air pur.
65
Perspectives de la recherche
? Quantifier les autres polluants atmosphériques
notamment : les particules (PM), le
dioxyde de soufre (SO2) et l'ozone (O3) ;
? Cartographier les zones polluantes.
? Faire la modélisation de la qualité de
l'air
? Surveiller la qualité de l'air intérieur
66
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r4.png
70
ANNEXES
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