1.1.2. Effets des quelques polluants
atmosphériques
L'air est indispensable à la vie, mais il peut avoir
des effets nocifs si sa qualité est mauvaise. Sa pollution constitue un
danger immédiat pour la santé, mais a également un effet
qui s'amplifie au fil des années. Les personnes les plus sensibles,
comme les enfants, les personnes âgées, les grands fumeurs, les
malades du coeur ou des poumons, sont les plus concernées par la
pollution atmosphérique. Pour celles-ci, la pollution peut favoriser des
maladies, en aggraver certaines, et parfois même précipiter les
décès. Les effets de la pollution de l'air sur la santé
augmentent en fonction des concentrations des substances polluantes dans l'air
et de la durée d'exposition.
La réglementation définit, pour certains
indicateurs de la pollution, des concentrations de références
pour guider l'action des pouvoirs publics. Il s'agit des valeurs limites et des
seuils d'alerte.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS),
l'estimation des impacts sanitaires de la pollution atmosphérique
devrait inclure les effets aigus et les effets chroniques (OMS, 2000). Les
études épidémiologiques montrant une association entre les
concentrations ambiantes de contaminants et une augmentation de la
mortalité, n'ont pas déterminé de seuil,
c'est-à-dire une concentration minimale en deçà de
laquelle il n'y aurait pas d'effet significatif. Il apparaît que la
relation entre les concentrations de contaminants et les effets sur la
santé est linéaire (Health Effects Institute, 2000, p.52).
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1.1.2.1. Effet du CO
La toxicité du CO est relativement bien connue : mortel
au-delà de 1000 ppm, il agit à des teneurs beaucoup plus basses,
par son affinité pour l'hémoglobine du sang, 210 fois plus
élevée que celle de l'oxygène (Dagobert, 1992).
Quand il est inhalé, le CO entre dans la circulation
sanguine et peut provoquer des troubles dans l'oxygénation des tissus.
Ces effets résultent principalement de sa capacité à
déplacer l'oxygène fixé sur l'hémoglobine pour
former de la carboxyhémoglobine (le rôle de l'hémoglobine
est de transporter l'oxygène des poumons vers les autres tissus) avec
pour conséquence une diminution de l'oxygénation des tissus. Le
niveau naturel de carboxyhémoglobine varie entre 1.2 et 1.5%. A 5 % de
carboxyhémoglobine (activité modérée pendant 8
heures à 35ppm), certains effets neurologiques peuvent être
observés : diminution de l'apprentissage, réduction de la
vigilance et de la dextérité manuelle, capacité moindre
à accomplir des tâches complexes et troubles du sommeil. A des
concentrations entre 2,9 et 4,5%, des troubles cardiovasculaires peuvent se
développer chez les personnes à risque, les personnes
âgées, les enfants et les foetus.
Le CO peut aussi présenter une toxicité à
long terme. L'intoxication chronique se traduit par des symptômes non
spécifiques : maux de tête, vertiges, nausées quand il
atteint 20 %de hémoglobine et même des pertes de conscience
dangereuses quand ce taux atteint 50%, la mort survenant pour 70%. L'OMS
recommande de ne pas excéder 2,5 à 3% de COHb chez les sujets
non-fumeurs (ce taux varie entre 5 et 15 %chez un fumeur) (Deletraz, 1998).
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