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Analyse de la mise en oeuvre du processus de la migration de la télévision analogique à  la télévision numérique terrestre en république démocratique du Congo.


par Hugues Mpaka
Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication - Licence Sciences de l'information et de la Communication 2020
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT FACULTAIRE DES SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

« IFASIC »

FACULTE DES SCIENCES DE L'INFORMATION

Département de Multimédia

www.ifasic.cd

KINSHASA/GOMBE

ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DU PROCESSUS DE LA MIGRATION DE LA TELEVISION ANALOGIQUE VERS LA TÉLÉVISION NUMÉRIQUE TERRESTRE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

?

MPAKA MUTWEFA Hugues

Mémoire de fin d'études présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du grade de licencié en Sciences de l'information et de la communication.

Directeur : Jean-Pierre MANUANA

Professeur Ordinaire

Lecteur : Lupsin BAKOLO BONZEMBO

Assistant

Décembre 2020

EPIGRAPHE

« Il n'y a pas de technologie sans T, pas d'information sans I, pas de communication sans C. D'où les TIC ».

Didhy David MWAMBA

IN MEMORIAM

A ma petite soeur Naomie IKENGE BOMPETA, à mon oncle Antoine NTUMBA et à ma grand-mère Céline NDONGO pour leur amour à jamais inoubliable jusqu'aux derniers instants de leur vie sur terre. Que la terre de nos ancêtres vous soit douce dans l'espoir de la résurrection !

MPAKA MUTWEFA Hugues

iii

DEDICACE

A mon père Linon MPAXA NXENY ; A ma mère BCandine XIMONA ;

A mes frères et soeurs Belinda, Bionick, Eugénie, Dorcas et Marc MPAXA ;

A ma soeur Patience MANSWALA NXEYA.

Pour Ceur encadrement, encouragements et sacrifices. Que ce travaiC Ceur soit Ce couronnement de toutes Ces privations consenties et endurées pour nous assurer un avenir meiCCeur.

MPAKA MUTWEFA Hugues

iv

REMERCIEMENTS

Au terme de notre travail qui couronne la fin du cycle de licence en Sciences de l'Information, département de multimédia, nous tenons à remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à l'élaboration de cette oeuvre.

Nous remercions premièrement le professeur Jean-Pierre MANUANA et l'Assistant Lupsin BAKOLO qui ont accepté volontiers de diriger ce travail malgré leurs multiples occupations. Leurs directives, remarques et observations nous ont permis de mener à bien cette étude. Qu'ils acceptent nos remerciements pour leur disponibilité.

Nous remercions également les autorités de l'Institut Facultaire des sciences de l'information et de la communication, notamment les professeurs Rigobert Munkeni Lapess, Recteur de l'Ifasic et Philippe NTONDA, Secrétaire général académique.

Nos remerciements s'adressent aussi envers tous les professeurs, chefs des travaux et assistants de l'Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication pour la formation et les connaissances qu'ils ne cessent de nous dispenser. Sans eux, nous ne serions rien.

A nos oncles et tantes, Roger MATAMBA, Roger BAKA, Lionel ESULE, Virginie ESULE, NSELE TAMUFU MUKOLO, Ferdinand BAKA, José MUTWEFA, Dieudonné ESULE, Jean-Baptiste BEKI, Bosco et Philo TAWABA, Adolo MAKOLO, Bernard MBWANGANGA, Bibiche BEKI, Bibiche MAYAYA et Niclette MPUTU ESULE.

A nos cousins et cousines Georges MUTUTUBU et sa femme Marleine MATUNGULU, Manix, Mardochée, Aristote, Marie, Acacia et Shekinah SESEBE, Salem, Christevie et Roland DEBE, Thérèse, Mister, Nathan, Philo et Dorcas TAWABA, Patience, Olga, Fanny, Achille, Edith et Jefferson MANSWALA, Ezekiel KIMPU, Blanche MOKE, Apollinaire Tamufu, Fernandez et Dieu Baka, Grady PAPULA, Petit Roger, Blondy, Sandra et José Baka, Elie BWANGANGA.

A nos neveux et nièces Bernice, Claudia, Maryse et Ethan MBWANGANGA, Tresia MBOMA, Fayol KWAKE, Bellange MONSELOBO, Dorcas KUBA,

A nos grands-parents Alphonsine Mayaya Ngawum, Eugénie Manzey et Emmanuel Mutwefa.

A nos amis et connaissances Christelle Ilunga MWADI ILUNGA, Carmel KETATE, Flory EBWA, Damien KAPAY, Moise EZEKELE, Youreck MASIALA, Isaac MPOYI, Peguy KANIKA, Jules AHUKA, Emmanuel LUFIALUSO, Gaël BANGI, Sem KAZAKA, Manix BIDWAYA, Emmanuel NGAMAYA, Dherçy NDWAYA, Keren NZONGO, Pascal MUTEBA, Chadrack KUPULU, Brigitte ISASI, Joseph KENSEY, Laetitia LUMEMBO, Kevin KITWANTALA, Vainqueur BITUMBA, Charles MAYAKALAU, Obed MAYAMBAU, Beni NZAY, Glody TAMULENGE, Patrick MATANGA, Jonathan MESA, Bertrand ETSHINDO, Sido, Percy MUENGO, Archange, Dieudonné KASUKA, Betuel NDOMA, Guelord KAFUMFU, Chelvie KAMBUNDI, Deborah MASUANGI, Christelle NAFIO, Cécile IWANGU, Thérèse MUEPA, Believe DINDAMBA, Emmanuel LUFIAULUISU

A tous les condisciples de la deuxième licence en Sciences de l'Information, département de Multimédia, avec qui nous avons lutté, affronté et franchi des obstacles tout au long de notre cursus universitaire.

Aux Journalistes Jacques AMBOKA, Patrick LUPIKA, Yvette DITSHIMA, Faustin KALENGA et Armel LANGADA.

A tous les membres de l'Apk et Acovib.

A vous tous qui, d'une manière ou d'une autre, avez contribué à la réalisation de cette oeuvre, nous vous dédions ce travail scientifique, fruit d'énormes privations et sacrifices.

MPAKA MUTWEFA Hugues

LISTE DES ABREVIATIONS

CD : Compact Disc

CNMTNT : Comité National de Migration vers la Télévision Numérique Terrestre

CSA : Conseil Supérieur de l'Audiovisuel

DVB : Digital Video Broadcasting

DVB-T : Digital Vidéo Broadcasting Terrestre

DVD : Digital Versality Disc

GHZ : Giga Hertz

HD : Haute Définition

IFASIC : Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la

IP : Internet Protocol

JPEG : Joint Photographic Expert Group

MHZ : Mega Hertz

MPEG : Moving Pictures Experts Group

NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la

OFDM : Orthogonal Frequency Division Multilexing

OZRT : Office Zaïrois de Radiodiffusion et de Télévision

PAL : Phase Altenation Line

PC : Personnel Computer

RDC : République Démocratique du Congo

SD : Standard Définition

SECAM : Séquence de Couleur Avec Mémoire

TAT : Télévision Analogique Terrestre

TDF : Télédiffusion De France

TIC : Technologies de l'Information et de la Communication

TIC : Technologie de l'Information et de la Communication

TNHT : Télévision Numérique Hertzienne Terrestre

TNS : Télévision Numérique par Satellite

TNT : Télévision Numérique Terrestre

TV : Télévision

TVHD : Télévision à Haute Définition

UHF : Ultra High Frequency

UIT : Union Internationale de Télécommunication

UNIKIN : Université de Kinshasa

VHF : Very High Frequency

1

INTRODUCTION GENERALE

1. Problématique

Notre recherche porte sur « l'analyse de la mise en oeuvre du processus de migration de la télévision analogique vers la Télévision Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo. »

Le monde vit sous un nouveau rythme lui imposé par les Technologies de l'Information et de la Communication, TIC. Ces TIC ne cessent de perfectionner la vie de l'homme sur terre en rendant possible ce qui était jadis déclaré impossible. Elles permettent également à l'homme de communiquer plus facilement et à moindre coût.

Pour atteindre un public plus vaste sans beaucoup d'efforts, l'homme a mis en place de nombreux moyens de communication dont la télévision qui est un ensemble des activités et des services assurant l'élaboration et la diffusion (par les techniques de transmission des images et des sons) d'informations et de spectacles à un grand nombre de personnes.1

L'alliance du câble et du satellite a fait entrer la télévision dans l'ère du numérique, d'abord aux Etats-Unis, en 1994, avec direct TV, puis en Europe, et notamment en France en 1996, avec trois bouquets de programmes, reçus presque à la demande, à la qualité des images, grâce aussi aux services interactifs, qui ont conquis un public restreint mais averti et fidèle. Ainsi, un pas décisif est franchi avec l'arrivée, à l'aube du XXIe siècle, de la Télévision Numérique Terrestre, TNT, enfin accessible à tous ; puisque les signaux-vidéos, audio et les

1Le Grand Robert 2005 (version électronique) consulté le 05 juillet 2020

2

données informatiques sont numérisées, puis ordonnées dans un flux unique avant d'être transportés jusqu'aux téléspectateurs par la voie hertzienne terrestre ou les ondes électromagnétiques2.

A cet effet, les Technologies de l'Information et de la Communication ont suscité un engouement précisément du fait qu'elles permettent, plus que tous les autres outils existants, de communiquer rapidement et à des coûts réduits, de partager l'information, de la manipuler, de la faire circuler par des volumes importants de données d'un point à l'autre du monde. Cette capacité extraordinaire à faire circuler les flux d'informations entre les villes et les pays du monde est un des facteurs fondamentaux de la mondialisation, notamment celle de la télévision numérique terrestre qui introduit la télévision analogique dans l'ère du numérique.

Par leurs caractéristiques, les Technologies de l'Information et de la Communication ont bouleversé de fond en comble les pratiques médiatiques. On assiste à l'émergence de la télévision numérique terrestre, qui fait appel à la diffusion et à la réception de la télévision analogique en mode numérique.

Cela sous-tend entre autres, des changements dans le mode de la diffusion dans un flux unique de données vidéo, audio avant d'être transportés aux antennes râteaux des téléspectateurs3.

La République Démocratique du Congo ne pouvant pas rester muette face à cette nouvelle vague de production et de diffusion de contenus télévisuels, s'est aussi arrangée à migrer vers la Télévision Numérique Terrestre.

2 LAROQUE BERNARD D., Télévision numérique terrestre, fondamentaux et perspectives, Paris, Dunod, 2005, p.5.

3 Idem

3

En effet, la RDC s'est vue officiellement migrée vers la TNT le 25 Avril 2015 à en croire l'arrêté ministériel du Vice-premier Ministre, Ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication, PTNTIC, du 25 avril 20154. Cette migration s'est matérialisée le 15 juin 2015, date à laquelle les chaines de télévision ont commencé à s'octroyer des nouvelles fréquences de TNT.

Pour assurer le bon passage d'analogique au numérique, le ministère des PTNTIC a, dans le même arrêté, préparé le nouveau paysage audiovisuel congolais adapté à la télévision numérique terrestre qui serait constitué des acteurs dont :

1. Un Editeur de Programmes : l'opérateur qui assume exclusivement les tâches de production studio et/ou à d'édition de contenu ou programmes. Il est considéré traditionnellement comme chaine de télévision et qui assume dans la dispensation actuelle des tâches de production, de transmission et de diffusion ;

2. Un Opérateur de Multiplex : un assembleur de contenu qui se limite à agréger les programmes et services provenant de plusieurs Editeurs de Programmes ou opérateurs Télécoms afin de former des bouquets et les rendre disponibles à un diffuseur pour la distribution ;

3. Un Diffuseur : un opérateur qui assure la fonction essentielle de diffusion dans le spectre Hertzien et effectue le Transport et la distribution des programmes par fibre optique, par câble, par

4 Arrêté interministériel n°002/TNT/CAB/MCM/LMO/2015 et n°

CAB/VPM/PTNTIC/TLL/0002/2015 du 25 avril 2015 portant définition des acteurs du nouveau paysage audiovisuel congolais, récupération par l'Etat congolais des fréquences analogiques octroyées aux chaines de télévision et interdiction d'importation en RDC des récepteurs analogiques.

4

satellite ou par Faisceau Hertzien (FH). Il est le seul opérateur habilité à détenir des fréquences dans le cadre des licences attribuées par l'autorité compétente ;

4. Un Fournisseur des services ou Télé-distributeur : un opérateur qui assemble des programmes d'origine étrangère et locale dans des bouquets, afin de les commercialiser à l'intention des clients particuliers, moyennant un abonnement mensuel ou annuel5.

De Juin 2015 à décembre 2019, de nombreuses chaines de télévision se sont octroyées de fréquences de la TNT pour ne pas perdre leur diffusion ; car, l'arrêt de la diffusion analogique en Bande VHF (Very High Frequency, très haute en français) et en bande UHF (Ultra High Frequency, ultra haute fréquence en français) avait été annoncé par le ministre des PTNTIC.

En effet, la migration totale de la Télévision Analogique à la Télévision Numérique Terrestre à Kinshasa était fixée en décembre 2019 pour les chaines émettant en bande VHF et en décembre 2020 pour celles en bande UHF. Une décision prise après réunion entre le ministère des PTNTIC, l'Autorité de Régulation de la poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC), des responsables de RENATELSAT, de TELENSULT, le comité national de migration vers la TNT, et l'association des entreprises privées de l'audiovisuel lundi 29 avril 2019.6

5 Arrêté interministériel n°002/TNT/CAB/MCM/LMO/2015 et n°

CAB/VPM/PTNTIC/TLL/0002/2015 du 25 avril 2015 portant définition des acteurs du nouveau paysage audiovisuel congolais, récupération par l'Etat congolais des fréquences analogiques octroyées aux chaines de télévision et interdiction d'importation en RDC des récepteurs analogiques.

6 Réunion comité national de migration vers la TNT http://congoprofond.net/rdc-la-migration-vers-la-tnt-fixee-en-decembre-2019/ : consulté le 07 mai 2020 à 13h21

7 MUZEMBO TSANGU J., Intégration Télévision Numérique Terrestre en RDC à l'horizon 2015, Mémoire inédit, Unikin, Kinshasa 2010

5

Toutes les chaines de télévision émettant à Kinshasa s'en pressaient alors à trouver les nouvelles fréquences de la TNT, non seulement pour ne pas voir la diffusion de leurs programmes inaccessibles au public, mais aussi savourer la qualité de transmission des signaux assurée par celle-ci.

Ainsi, le problème général de notre étude consiste à faire une évaluation de la migration des chaînes de télévision vers la Télévision Numérique Terrestre en RD Congo de Juin 2015 septembre 2020.

La question générale de notre recherche se résume comme suit : quelle est la situation du processus de migration des chaines de télévision analogiques à la télévision numérique terrestre en RDC ?

La lecture exploratoire des travaux antérieurs nous ont permis de découvrir quelques études traitant sur le sujet. Le premier travail réalisé par Jude MUZEMBO Tsangu porte sur « Intégration de la Télévision Numérique Terrestre en RDC à l'horizon 2015 ».7

Comme questions spécifiques, l'auteur s'est interrogé de la manière ci-après : Comment la Télévision Numérique Terrestre contribuera-t-elle à la production, la diffusion et la réception des programmes audiovisuels à l'horizon 2015 ?

Dans son hypothèse, Jude MUZEMBO estime que « en République Démocratique du Congo, le passage de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre permettra le regroupement des chaînes en un seul spectre et optimiserait la gestion efficace des fréquences de télévision. Cette numérisation de la télévision

8 NDAYA MUANANZILA G., Processus de mutation de l'analogique vers le numérique des chaines de télévision à Kinshasa. Etude comparative entre B-ONE et KIN 24 ; TFC inédit, IFASIC, 2018.

6

analogique congolaise présente beaucoup d'avantages, le principal est celui de réduire le nombre de fréquences indispensables à l'industrie télévisuelle et à couvrir le monde entier. Ceci permettra la flexibilité dans le processus même de la production télévisuelle, notamment dans la diffusion et la réception des divers programmes. » Dans sa conclusion, il confirme son hypothèse de départ.

Le second travail est l'oeuvre de NDAYA MUANANZILA Glody sur le « processus de mutation de l'analogique au numérique des chaines de télévision à Kinshasa. Etude comparative entre B-ONE et KIN 24 ».8

Comme spécifique, l'auteur a posé de savoir Quels sont les points de ressemblance et de dissemblance entre ces deux chaines de télévision dans la mutation vers le numérique ?

L'auteur a postulé l'hypothèse selon laquelle la mutation vers le numérique est dépendante des exigences d'ordres financier, économique et professionnel, accompagné d'une formation pour faciliter l'adaptation.

L'hypothèse de départ a été confirmée dans la conclusion, tout en ajoutant que cette mutation coûte donc une fortune à ces deux chaines de télévision.

L'originalité de notre travail par rapport à ceux évoqués se situe au niveau de l'évaluation de la migration des chaînes de télévision analogique vers la Télévision Numérique Terrestre en RD Congo.

7

Sur ce, la question spécifique de notre étude se présente comme suit : quels sont les enjeux et les modalités de mise en oeuvre de la TNT en République Démocratique du Congo ?

2. Hypothèse

Nous formulons notre hypothèse selon laquelle face à une innovation technologique, la culture d'une société cherche toujours à se rapprocher ou se restructurer dans cette technologie.

A cet effet, la migration de la Télévision Analogique vers la Télévision Numérique permet de réduire l'occupation du spectre électromagnétique grâce à l'utilisation de modulation plus efficace, d'obtenir une meilleure qualité d'image, ainsi que le rabais des coûts d'exploitation pour la diffusion et la transmission.

3. Choix et intérêt du sujet

L'intérêt de notre travail sur « l'analyse de la mise en oeuvre du processus de migration de la télévision analogique vers la Télévision Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo » se fixe sur deux plans : personnel et plan scientifique.

Sur le plan personnel, ce travail va nous permettre à connaitre et à élargir nos connaissances en matière des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Précisément de la télévision numérique terrestre qui est déjà opérationnelle en RDC depuis 2015.

Sur le plan scientifique, La TNT étant une technologie nouvelle et très complexe, le résultat de ce travail est susceptible de contribuer aux études plus approfondies sur la sociologie des innovations technologiques et celles des usages et appropriations des TIC dans le contexte congolais.

9Laubet Del Bayle,J.L, Initiation aux méthodes de recherche des sciences sociales, Ed. le Harmattan, Paris, 2000, P.120

8

4. Méthode et techniques

Pour mener à bon port cette étude, nous allons recourir à une méthode et des techniques.

a) Méthode

La Méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité étudiée9.

Pour cette étude, nous allons prendre en compte la méthode ethnographique, approche situationnelle qui consiste à étudier des phénomènes divers mais toujours en situation.

On entend par ce dernier terme, dans un sens très proche de la définition de Goffman : toute zone matérielle, spatiale et temporelle où des actants se trouvent mutuellement en possibilité d'interagir.

b) Techniques

Les techniques sont des procédés opératoires, rigoureux, bien définis, transmissibles et susceptibles d'être appliquées à nouveau dans les mêmes conditions adaptées aux genres des problèmes et des phénomènes en cause.

En ce qui concerne ce travail de fin d'étude, nous allons recourir recours aux techniques basées sur la documentation, l'observation, et l'entretien en profondeur.

9

- Technique documentaire

La technique documentaire est une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant liaison avec le domaine de recherche'0.

Cette technique va nous permettre de collecter dans les ouvrages, le dictionnaire encyclopédique, le site web des données nécessaires pour ce travail.

- Technique d'observation

Elle est une considération attentive des faits afin des mieux les connaitre et de collecter des informations à leur propos''.

- Technique d'entretien en profondeur

L'entretien est dans les sciences sociales, le type de relation interpersonnelle que le chercheur organise avec les personnes dont il attend des informations en rapport avec le phénomène qu'il étudie'2.

C'est la situation au cours de laquelle un chercheur, l'enquêteur, essaie d'obtenir d'un sujet, l'enquêté, des informations détenues par ce dernier, que ces informations résultent d'une connaissance, d'une expérience ou qu'elles soient les manifestations des opinions.

Pour cette étude, nous allons recourir à l'entretien en profondeur qui est un entretien orienté sur un thème fixé au préalable et proposé par l'enquêteur'3.

10Mulumbati.N., Manuel de sociologie générale, Lubumbashi, Ed.Africa, 1980,P.26

11Laubet Del Bayle,J.L, Initiation aux méthodesde recherche des sciences sociales, Ed. le Harmattan, Paris, 2000, p.37

12Laubet Del Bayle,J.L, Op. cit, p.70

10

13Laubet Del Bayle,J.L, Op.cit

5. Délimitation du travail

Notre travail est limité dans le temps pour la période allant de janvier 2015 au mois de septembre 2020. C'est la période durant laquelle la plupart des médias se sont intéressés à la migration vers la TNT, d'une manière officielle en République Démocratique du Congo.

Du point de vue spatial, notre recherche se limite essentiellement à la ville de Kinshasa, siège des institutions de la République Démocratique du Congo.

6. Division du travail

Hormis l'introduction et la conclusion générales, notre travail est divisé en trois chapitres principaux : le premier chapitre s'occupe des cadres conceptuel et théorique, le deuxième présente l'état des lieux de la TNT en RDC, et le troisième chapitre s'occupe de l'analyse de la mise en oeuvre du processus d'intégration de la TNT en RDC.

11

CHAPITRE I : CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Ce premier chapitre qui porte sur les assises conceptuelles et théoriques de notre étude est subdivisé en deux sections.

La première section définit les concepts fondamentaux de notre travail. La seconde section circonscrit la théorie qui éclaire la problématique de cette étude.

I.1 Définition des concepts de base

Cette première section est consacrée à la définition des concepts clés de notre étude. Il s'agit des concepts ci-après : migration, chaîne de télévision, Télévision analogique, télévision numérique et enjeu.

I.1.1 Migration

Informatiquement parlant, la migration est le transfert (des données ou d'applications informatiques) d'un environnement matériel ou logiciel à un autre14.

La migration se définit également le passage d'un état existant d'un système d'information ou d'une application vers une cible définie dans un projet ou un programme15.

La migration de données est généralement réalisée par programmation pour parvenir à un traitement automatisé, en libérant les ressources humaines de tâches embarrassantes. Un renvoie à des tâches bien précises visant à assurer le transfert périodique des données numériques d'un matériel ou logiciel informatique vers un autre, ou

14 Le Nouveau Petit Robert de la langue française 2009, p.1597

15 Htppt:// m.wikipedia.org consulté le 09 septembre 2020 à 11h50

12

d'une génération technologique vers une autre16. Elle désigne également le transfert d'une application ou d'un système vers un autre plus actualisé.

La migration est une transformation de données, de programmes ou de logiciels afin de les rendre compatibles avec un autre environnement informatique17.

La migration a comme rôle d'assurer la continuité du service pour ses utilisateurs ; de ne pas fractionner le travail de développement et de maintenance ; de permettre de doser et de mesurer facilement l'avancement de la migration ; d'introduire progressivement de nouvelles pratiques de développement. Ce dernier point est fondamental. Les enjeux d'une migration ne sont pas seulement techniques, ils sont également humains. Et les migrations sont des périodes compliquées pour la vie d'une équipe. En apportant des bouleversements durables dans des pratiques connues, elles sont forcément une charge de travail supplémentaire et peuvent être perçues comme une remise en question de compétences établies.

Cela fait partie du métier de développeur de savoir s'adapter aux changements. Mais tout le monde n'a pas le même niveau d'expérience ou d'implication dans le projet, la même énergie ou le même temps disponibles, la même appétence pour la nouveauté ou la même résistance à la JavaScript fatigue. Le rejet a priori du changement est possible et compréhensible.

16 www.memsic.ccsd.cnrs.fr consulté le 10 octobre 2020 à 13h15

17 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/migration/51399, consulté le 10 Octobre 2020 à 13h15minutes

13

En plus qu'un challenge technique, la problématique de la migration est bien l'appropriation d'un nouveau choix technologique par tous et la montée en compétence de tous. Dans cette démarche, voici quelques conseils méthodologiques, parfois illustrés d'exemples liés à React mais qui se veulent généralisables à tout autre contexte.

I.1.2 Chaine de télévision

La télévision désigne l'ensemble des techniques utilisées pour transmettre des images à distance par voies hertziennes captée par une antenne ou un câble ; actuellement, l'on passe de l'analogique vers le numérique.

La télévision est un ensemble de techniques destinées à émettre et recevoir des séquences audiovisuelles, appelées programme télévisé (émissions, films et séquences publicitaires). Le contenu de ces programmes peut être décrit selon des procédés analogiques ou numériques tandis que leur transmission peut se faire par ondes radioélectriques ou par réseau câble. Elle est aussi entendue comme l'appareil permettant d'afficher des images d'un programme. La télévision est tributaire d'un réseau économique, politique et culturel (langue nationale ou régionale, genre et format, réglementation et autorisation de diffusion).18

Elle peut aussi se définir comme le procédé de décomposition, de transmission et de recomposition d'images à distance. Le principe repose sur les capacités de certains corps à transformer, par rayonnement d'électrons, l'énergie électronique en énergie lumineuse et réciproquement.

18 www.wikipedia.fr; consulté le 12 juin 2020 à 14h00

14

Pour serge Bailly et Vincent Galuszka, la télévision constitue l'ensemble des moyens et techniques qui assurent la production, la transmission et la reproduction d'images animées et sonorisées, à distance.19

Dans l'Introduction à l'analyse de la télévision, François Jost souligne : « le cinéma fabrique de la mémoire, la télévision de l'oubli ». Sans doute faut-il voir dans ce jugement de Godard l'obstacle majeur auquel se heurte l'analyse des émissions de télévision. Liée à chaque instant de notre vie, la télévision semble évoluer dans un continuel présent, celui de l'actualité, de la mode ou de notre quotidienneté. Ce n'est que rétrospectivement, avec quelque souvenir d'enfance, que la télévision est un objet beaucoup moins évanescent que nous l'avons cru20.

De nombreux signes montrent qu'une culture de la télévision est en cours de constitution : des collections vidéo conservent des programmes que nous aurions crus voués à l'oubli, des programmes citent des images appartenant à notre passé de téléspectateur, d'autres analysent notre présent et nous prenons conscience que les genres d'aujourd'hui s'enracinent dans l'histoire. Bref, nous devenons téléphiles et nous ressentons, comme les cinéphiles, le besoin de mieux connaître les objets qui retiennent notre attention et de les analyser, poursuit l'auteur21.

19 BAILLY, Serge et GALUSZKA,Vincent, D'abonnement à Zapping. Le dictionnaire de la télévision, Bruxelles,Luc Pire,1996,p.204

20 JOST, François, Op.cit, p.3. 21Idem

15

La définition des propriétés de la communication télévisuelle est de fait relativement récente, si l'on considère qu'il y a maintenant soixante-dix ans qu'elle est apparue en tant que technologie et soixante ans environ en tant que média, qu'il soit public ou commercial. Lorsqu'elle s'étend progressivement dans les pays développés à la fin des années 40 et dans les années 50, la télévision ne suscite qu'ignorance ou indifférence dans les milieux de la recherche souligne Guy Lochard22.

Pour Dayan, la réflexion sur la télévision porte généralement sur la téléquotidienne. Il s'agit ici d'une télévision d'exception, d'une télévision d'interruption, caractérisée par des événements qui ponctuent la vie sociale en interrompant le flot des émissions23.

Ces événements représentent d'immenses moyens de sensation. En interrompant la grille des programmes, ils bouleversent l'ordre quotidien qui s'y exprime, et s'y accompagne souvent d'un arrêt complet de toute activité autre que celle qui consiste à suivre le déroulement de l'événement. Celui-ci et non seulement annoncé, préparé dans un crescendo qui culmine avec l'émission, mais il bénéficie aussi d'un monopole de transmission. Simultanément présent sur plusieurs chaînes, il peut dans certains cas devenir inévitable.

La mobilisation mise en oeuvre exclut que de tels événements puissent être des accidents ou des catastrophes. Ce ne sont pas des événements au sens journalistique du terme, encore qu'ils ne puissent pas se permettre une totale vacuité en termes de contenu informatif. Ce sont plutôt des messages, des actes discursifs adressés à la société dans

22 LOCHARD Guy, La télévision Une machine à communiquer, Ed. CNRS, Paris, 2009, p.10.

23 Idem, p.43.

16

son ensemble. Quel que soit leur point de départ, ils acquièrent alors une dimension politique. Le plus souvent, cette dimension est explicite, souligne Daniel Dayan24.

La télévision est l'extrême, elle en a l'apparence de la domination de la technique, comme mise à découvert et façonnement du monde. C'est une technique devenue institution, enjeu politique et économique essentiel, avec ses principes, ses territoires, sa gestion ; c'est aussi un langage ordinaire et quotidien avec ce qu'il suppose des règles du jeu et de diversités. Il sidère et enseigne, il commande et il donne l'esprit, il forme des récits et un rituel.

Traditionnellement, la télévision est conçue comme un moyen au service de forces politique et c'est essentiellement à travers sa répercussion sur les comportements électoraux que de nombreuses études en particulier anglo-saxonnes, envisagent les rapports de la télévision et du politique.

La télévision est alors présentée comme un intermédiaire nouveau à travers lequel s'affrontent les forces politiques traditionnelles : les partis politiques, leurs dirigeants et leurs candidats ; moyen qui se substitue en partie aux tribunes parlementaires et à la presse.

Ces études concluent fréquemment que l'influence des médias n'est pas d'une si grande importance dans les champs politiques. Elle ne peut renverser une tendance en cours ; elle renforce plutôt ou accélère des opinions ou des comportements qui préexistent. Il est quelques situations, dans le cas par exemple d'un scrutin particulièrement serré, ou le pouvoir de la télévision devient décisif, mais elles sont rares.

(24) LOCHARD Guy, Op.cit, p.44.

17

On pourrait supposer que de cette multiplicité, se dégage une finalité ultime et que cette finalité soit pensée par les pouvoirs. Les théories de la manipulation le présument : le pouvoir se sert de cette technique, et c'est cet usage qui détermine le bien ou le mal qui en sort. La télévision parait alors claire, cohérente, transparente, simple et véhicules des messages élaborés en dehors d'elle. Transparente jusqu'à l'insignifiance, ce qu'elle diffuse parait l'être insignifiante. De même ce qu'elle présente, puisque dans cette conception l'autonomie ne lui est pas reconnue. Simple instrument pour le pouvoir ou simple outil de distraction, elle est alors réduite à rien et ne mérite même pas l'analyse.

La télévision est une invention tout à fait récente dans l'histoire des sociétés humaines, puis qu'elle n'est apparue sous une forme bien imparfaite par rapport à celle qu'elle revêt aujourd'hui qu'à la fin du premier quart du 20ème siècle.

Cependant, la rapidité avec laquelle elle a su se développer et s'imposer, notamment dans les sociétés occidentales les plus industrialisées, et l'importance qu'elle occupe aujourd'hui presque partout dans le monde, en font l'un des phénomènes de masse les plus frappants du vingt et unième siècle.

Aldo Falconi écrit : « la télévision est le leadership qui dicte ses choix aux autres médias, grâce à son pouvoir de transformer tout ce qui passe par elle25 ». La télévision est un ensemble de techniques destinées à émettre et recevoir des séquences audiovisuelles, appelées programme télévisé (émissions, films et séquences publicitaires).

25 FALCONI, A., Histoire de la communication 2, Ed. Médiaspaul, Kinshasa, 2004, p.135.

18

Le contenu de ces programmes peut être décrit selon des procédés analogiques ou numériques, tandis que leur transmission peut se faire par ondes radioélectriques ou par réseau câblé26.

I.1.2.1 Typologie des télévisions

Pour établir la typologie de la télévision, on se basera sur trois critères : le format, la technique ainsi que la mission et le statut juridique27.

A. Le format

Selon ce critère, nous distinguons :

i. La télévision généraliste : elle offre une programmation diversifiée pour différents publics. La plupart des chaînes congolaises, hormis certaines confessionnelles, relèvent de ce type.

ii. La télévision thématique : elle développe sa programmation autour d'une thématique précise : musique (MCM), sports (Eurosport, TV sport), information (Euronews, CNN).

iii. La télévision ciblée : ici le ciblage concerne essentiellement le public auquel la chaîne est destinée (cas de Cartoon Network, AB - Cartoon, etc.

B. La technique

(26) Christian BROCHAND, Histoire générale de la radio et de la télévision en France, tome I « 1921-1944 », Documentation française, 1994, p.692.

27 MATUMWENI MAKWALA, JC, cours de radio-télévision, première licence, IFASIC, inédit,

19

Ce critère permet de distinguer :

i. La télévision hertzienne : elle utilise les fréquences
hertziennes grâce à un réseau d'émetteurs et de réémetteurs.

La télévision hertzienne utilise les fréquences ci-après :

- VHF (Very High Frequency), de 30 à 300 MHZ

- UHF (Ultra High Frequency), de 300 à 3000 MHZ

La télévision hertzienne peut couvrir aussi bien les zones urbaines que les rurales. Cependant, l'encombrement du spectre hertzien et les perturbations entre canaux limitent le nombre de chaînes différentes.

ii. La télévision par satellite : c'est aux Indes, en 1975, qu'a
lieu la première expérience de télévision directe par satellite. Durant un an, la NASA met à la disposition du gouvernement indien son satellite ATS-6 (Application Technology Satellite) pour diffuser des programmes éducatifs vers des milliers de villages équipés de systèmes de réception collectifs. Au début des années 80, la technologie satellitaire s'est bien développée et largement répandue, de sorte que même les particuliers vont avoir les moyens d'acquérir ce type de matériel, ce qui leur donne accès à plus de 80 chaînes de télévision (grâce aux antennes paraboliques).

iii. La télévision par câble : elle naît en 1948 aux Etats-Unis lorsqu'un revendeur de postes de télévision de Pennsylvanie, John WALSON, a l'idée d'installer une antenne dans un lieu

20

surélevé d'une montagne afin d'améliorer les émissions de Philadelphie rendues difficiles à capter à cause de la présence de montagnes. L'antenne est liée à un câble jusque chez lui, au village tout proche, et ce dispositif lui fournit une excellente image. Bientôt, moyennant une petite redevance mensuelle, il accepte de raccorder ses voisins à son installation.

Le câble s'est développé et offre, dans beaucoup de pays, outre les programmes des chaînes locales, ceux du voisinage géographique immédiat ou des régions lointaines, mais proche culturellement de la population cliente ; elle propose également des produits spécifiques : des chaînes thématiques sur le sport, les informations, la religion, etc.

En Amérique du Nord, le câble a ainsi évolué en trois temps :

1e phase : la nouvelle technique sert uniquement à améliorer ou permettre la réception des chaînes hertziennes, du début des réseaux câblés, en 1950, jusqu'au début des années 70.

2e phase : elle couvre la première moitié des années 70. Le besoin primaire d'images étant satisfait, le câble doit apporter un plus pour se développer : ce sera la rediffusion de programmes qui, autrement, ne seraient pas accessibles.

3e phase : vers la fin des années 70. Le câble devient un média autonome avec, outre la diffusion des programmes des chaînes existantes, une production spécifique pour les abonnés, parfois avec un ciblage très fin. C'est l'avènement du NARROWCASTING, diffusion restreinte, par opposition au BROADCASTING, diffusion large.

La télévision numérique par satellite et câble se développe grâce à un afflux d'abonnées. Son succès est dû à la grande variété des

21

Le développement du câble permettra une évolution vers certaines formes d'interactivité, telle le pay per view, qui offre une possibilité de paiement à la séance, donc en fonction de la consommation.

Le câble a permis une évolution technique grâce auquel l'acheminement du signal est passé du câble coaxial, seul support techniquement apte à transporter les programmes sur des distances assez importantes, jusqu'en 1980, à la fibre optique. Alors que le câble coaxial est un conducteur en cuivre, la fibre optique est un fil de verre très fin. La fibre optique présente quelques avantages :

- Bande passante élevée, qui permet même de transporter un multiplex VHF+UHF de 800 MHZ de large sur plusieurs dizaines de kilomètre sans amplification ;

- Insensibilité aux perturbations ou brouillages

électromagnétiques externes ;

- Possibilité d'acheminer plusieurs signaux différents sur la même fibre, dans les deux sens (jusqu'à 120 canaux, contre 15 à 30 canaux pour le câble coaxial).

iv. La télévision numérique : en 1994, naît dans le Colorado (à Castle Rock), la chaîne Direct TV, qui est un système de TV numérique complet, avec un ensemble de satellites de forte puissance offrant une capacité de 175 canaux numériques.

22

programmes et à ses services interactifs, tels la VOD (Vidéo on Demand).

Dès 1997, c'est l'heure de la télévision numérique terrestre (TNT), au Etats - unis d'abord, avec la décision du Federal communication commission (FCC) de numériser progressivement la diffusion hertzienne terrestre. Le basculement complet vers le numérique était fixé au plu tard, à la fin 2006. La Grande-Bretagne et la Suède suivent, respectivement en 1998 et 1999. En Europe, le basculement complet du numérique pour toute la chaîne (de la production à la diffusion) était prévu pour 2012.

Comme pour la radio, la TV numérique diffuse sur internet. Début 1999, on comptait déjà 50 chaînes sur le Web (Webcasting). Avec l'internet, le Webcasting se trouve à mi - chemin entre la push - technology, qui transmet à l'internaute, en ligne, ceux des services qu'il a présélectionnés lui - même, et le broad casting, la diffusion collective.

En numérique, deux normes de diffusion de TV sont généralement admises :

- Le DVB - H: Digital Video broadcasting handled. Le DVB est une norme européenne dont le projet et lancée fin 1991. Il propose des modules pour la diffusion satellitaire (DVB satellite), avec des largueurs de bande de 26 à 72 Mhz, et le câble (DVB câble) pour des canaux de 8 Mhz se large.

23

- Le DMB - T : Digital multimedia broadcasting terrestre. Issu du DAB, c'est une technologie lancée par des pays asiatiques dont la Corée.

v. Autres techniques audiovisuelles

On peut évoquer ici internet, la TV interactive... Mais on peut retenir particulièrement deux techniques : ADWAYS ou autoroute de la publicité, et le système EPSIS.

· ADWAYS : il s'agit d'un réseau informatique sécurisé et payant mis au point par le groupe HAVAS en association avec REUTERS. Ce système diffuse simultanément du son, de l'image fixe et animée, du texte, et propose à des clients des informations sur les médias et la publicité. Trois services sont proposés :

- une base de données sur le monde de la communication constituée et actualisée par REUTERS.

- un outil interactif d'information permettant aux différents médias de communiquer sur leurs programmes, leurs audiences, leurs offres spéciales ;

- un système de transaction informatique concernant l'achat d'espace. Grâce à ce système, on peut consulter en direct les grilles de réservations d'espace et d'en louer.

· Le système EPSIS : mis au point en 1995-96 par le groupe LAGARDERE - COMMUNICATION, EPSIS signifie : Espace publicitaire substitué en image de synthèse. Il permet en effet aux diffuseurs de modifier les insertions publicitaires télévisuelles durant les transmissions sportives. Il est donc possible

24

de remplacer l'image d'un panneau publicitaire par une autre image durant le déroulement d'une épreuve. Le système traite simultanément les données et les insère à la demande de l'annonceur sans que les téléspectateurs s'en rendent compte.

C. La mission et le statut juridique

Pour ce qui est de la mission, on trouve quasiment les mêmes types que la radio. Selon ce critère, on distingue28 :

- Les télévisions publiques : Dont l'objectif est de rendre un service à l'ensemble ou à une partie de la population du pays. Ces télévisions peuvent être nationales, régionales ou locales.

- Les télévisions commerciales : leur objectif est de faire de l'audience et de réaliser des bénéfices. Ce sont des télévisions généralistes, d'information ou musicales.

- Les télévisions communautaires : elles poursuivent avant tout des objectifs sociaux. Reposant sur le bénévolat, ces télévisions sont des outils d'information et d'éducation, au service de la communauté.

- Les télévisions confessionnelles : elles promeuvent leur religion d'obédience, avec parfois une certaine ouverture à d'autres préoccupations (de type généraliste, par exemple).

28 MATUMWENI MAKWALA, JC, Op.cit

Le téléviseur à tube cathodique équipé de démodulateur (tuner) UHF/VHF est progressivement remplacé par des écrans plats de

25

- Les télévisions d'opinion : on y trouve des télévisions privées directement ou indirectement liées à des partis politiques ou à des groupes de pression, certains à caractère ethnique. Certaines de ces télévisions se cachent sous la couverture d'une radio communautaire associative ou d'une télévision commerciale indépendante. Elles sont parfois à l'origine des pires dérapages, particulièrement en période électorale, de tension politique ou de guerre.

On peut affiner quant au statut, en recourant notamment au schéma proposé par Patrick Vernier. Il construit un modèle permettant de rendre compte de l'évolution des systèmes de la télévision. Ce modèle est néanmoins instructif en ce qui concerne le statut, généralement conçu en terme bipolaire : public ou privée. Le modèle de Vernier autorise des croisements, car il s'élabore à partir de deux axes :

- L'axe du pouvoir : il va de la mainmise de l'Etat à celle du privé ;

- L'axe du marché : ici s'opposent le régime du monopole et celui de la concurrence.

D. Réception et enregistrement de la télévision

Les principaux dispositifs de réception et enregistrement de la télévision peuvent être classés en, deux types : Analogiques et Numériques.

26

type LCD, plasma ou écran LCD à diode électroluminescentes. Les magnétoscopes a vidéocassettes sont également supplantés par les « DVD scopes » ou enregistreurs DVD, Blu-ray (TV HD) ainsi que les appareils intégrant des disques durs (ordinateurs multimédia et unité vidéo « vidéo center »). Enfin l'apparition de la télévision mobile personnelle (TMP) et de la Haute définition élargissant encore les champs et la gamme des dispositifs de réception et enregistrement.29

1. Télévision et normes

La télédiffusion terrestre exploite deux modes de diffusion :

§ L'analogie avec les normes de modulations désignées par des lettres (L, L', B, G, I, K...) associé à un standard vidéo couleurs (Secam, Pal ou NTSC) et une modulation audio analogique (AM, FM) ou numérique (Nicam ...)

§ Le numérique (DVB-T appelé TNT en français) lequel exploite une modulation QPSK, QAM, OFDM,associé au codage/multiplexage des signaux Pal, NTSC ou TVHD et de l'audio numérique (MPEG-2Layer3, AC3, etc....)

Les satellites transmettent également les deux modes :

§ Analogique en mode vidéo à large bande associée au standard vidéo couleurs(Pal), NTSC ou Secam (de plus en plus rare)

§ Numérique en modulation QPSK et conformément aux normes (DVB-S ou DVB-S2 lesquels exploites le codage/multiplexage des signaux Pal NTSC ou TVHD.

29 Wikipedia.org, consulté le 22 août 2020.

27

La télévision par câble qui exploite :

§ L'analogique conformément au mode de diffusion « terrestre » modulation B, G, L, K, I... et la vidéo (Secam, Pal ou NTSC)

§ La modulation numérique QAM (DVB/C)

L'ADSL et la fibre optique exploitent des normes de transmission de type « flux »(IPTV), associé a un signal numérique codé/multiplex conforme à une multitude des normes dont les principales sont le MPEG-2 et le MPEG-4.

Le mode de transmission analogique est en train d'être abandonné notamment dans les pays industrialisés au profit du numérique.

DVB désigne la norme Digital Vidéo Broad casting (diffusion vidéo numérique). Ce signal est adapté et décliné conformément chaque mode de transmission :

§ T pour le terrestre, (notre TNT)

§ S ou S2 pour le satellite et

§ C pour le câble.

§ H pour les terminaux mobiles DVB-H pour la télévision Mobile Personnelle(TMP).

Ces normes ne sont pas compatibles entre elles.

Les équipements uniquement Secam ne sont plus fabriqués par les industriels (les composants sont au minimum PAL/SECAM).

28

La télévision par fibre optique a été installée depuis les années 1980(en France) et fait l'objet d'une forte croissance mais ne concerne que les grandes agglomérations.

2. Modulation et encodage du signal

§ L'analogique terrestre exploite les normes CCIR et la modulation est de type L (France), B/G (Europe), I (Italie), K ou K'/K1 (Afrique), etc... Les signaux vidéo composites exploités sont le PAL (Europe), le SECAM (France, Russie, Afrique) ou le NTSC (USA, Asie).

§ L'analogique satellite exploite la modulation en bande de type « Ku »ou « C » et des signaux vidéo composites PAL, NTSC voire SECAM (rare)

§ Le DVB (T, S pu C) exploite des modulations QPSK, QAM, ou OFDM avec multiplexage de signaux codés en flux MPEG-2 ou MPEG-4.

Les standards couleurs PAL et NTSC seront abandonnés en télédiffusion analogique mais resteront présent dans les équipements télévisuels et vidéo domestiques durant de longues années encore (sorties analogiques pour compatibilité avec le parc de téléviseurs et d'enregistreurs existants).

29

Pour les chaînes payantes, les signaux numériques DVB sont chiffrés (cryptés) et exploitent un « contrôle d'accès ». Pour en bénéficier, les récepteurs doivent intégrer un dispositif gérant ce contrôle d'accès (avec carte à puce, identification via internet ou signaux radiofréquence).

Après l'échec du format analogique HD Mac dans les années 1990, seuls les formats de télédiffusion numérique MPEG-2 et MPEG-4 peuvent exploiter les signaux TV haute définition (TVHD).30

30 Format de la télévision numérique www.wikipedia.org. Consulté le 18 septembre 2020 à 15h30

29

3. Réception du signal télévision

Tableau N°1

Mode de réception du

signal-télévision

Téléviseur analogique

(cathodique)

Téléviseur écran

plat SD

(standard Définition)

Télévision à haute

définition

Terrestre analogique

Par la prise antenne

Idem A1

Idem AI mais pas de HD disponible

Terrestre analogique

crypté (Canal+)

Par la prise péritel avec décodeur externe Canal+ (Syster)

Idem B1

Idem BI mais pas de HD disponible

Terrestre numérique

MPEG-2

Par la prise péritel avec un terminal

DVB-T externe. Avec lecteur de
carte pour chaînes payantes

Par la prise antenne

avec les TV
compatibles ou idem

Idem mais pas de HD sauf conversion vers SD

30

 
 

C1

 

Terrestre numérique

MPEG-4

Par la prise péritel avec un terminal

DVB-T compatible MPEG-4 avec

lecteur de carte pour chaînes
payantes

Idem D1

Via prise et câble HDMI MPEG-4

Satellite analogique

Par la prise péritel avec récepteur satellite analogique externe

Idem E1

Idem EI mais pas de signal HD

Satellite analogique

crypté

Par la prise péritel avec un

récepteur satellite analogique

externe avec lecteur de carte
d'abonnement

Idem F1

Idem FI mais pas de

signal HD

Satellite numérique

MPEG-2

Par la prise péritel avec un terminal DVB-S ou DVB-S2. Avec lecteur de carte pour chaînes payantes

Idem G1

Idem GI mais pas de signal HD

Satellite numérique

Par la prise péritel avec un terminal

Idem H1

Par la prise HDMI avec

31

MPEG-4

DVB-S ou DVB-S2 compatible

MPEG-4. Avec lecteur de carte pour chaînes payantes

 

un décodeur DVB-S

compatible MPEG-4.

Avec lecteur de carte
pour chaînes payantes

Câble analogique

Par la prise

antenne pour les chaînes en clair

Idem I1

Idem I1 mais pas de signal HD

Câble numérique MPEG-2

Par la prise

péritel avec un terminal DVB-C à

carte d'abonnement obligatoire
(fournie)

Idem J1

Idem J1 mais pas de signal HD

Câble numérique MPEG-4

Par la prise

péritel avec un terminal DVB-C à

carte d'abonnement obligatoire
fournie

Idem K1

Par la prise HDMI avec
un décodeur DVB-C à

carte d'abonnement
obligatoire (fournie)

Télévision par DSL

Par la prise péritel avec un terminal

Idem L1

Par la prise HDMI pour

les opérateurs qui

32

 
 
 

IPTV fourni par l'opérateur

 

proposent la HD. Par la

prise HDMI ou péritel

pour la diffusion non

 
 
 
 
 

HD. Attention le signal

 
 
 
 
 

TVHD nécessite le haut débit (plus de 7Mb/s par flux de chaîne)

Télévision optique

par

fibre

Par la prise péritel avec un terminal fibre optique fourni par l'opérateur

Idem M1

Par la prise HDMI pour

les opérateurs qui
proposent la HD. Par la

prise HDMI ou péritel

pour la réception de
programmes SD

33

4. Enregistrement du signal télévision

Le point faible de l'enregistrement concerne la fonction « guide des programmes » (EPG). Le guide des programmes permet de connaître le détail des émissions des chaînes reçues, heure par heure, sur un ou plusieurs jours. Il permet de simplifier la programmation des enregistrements. Cette fonction peut orienter le choix de l'équipement.

E. Principes, équipements et notions de base

1. Télévision par satellite31

La télévision par satellite consiste à émettre depuis un satellite en orbite géostationnaire (à 35 850 km, qui se déplace à la même vitesse que la rotation de la terre, donc qui paraît « immobile » depuis le sol) des programmes de radio et de télévision, analogique, payants (cryptés) ou gratuits (en clair).

a. Taux de couverture et desserte

La zone de couverture naturelle (notion de surface et pas de taux population raccordée au satellite) depuis un engin de télédiffusion, atteint près de 100%, seules quelques faces abruptes des massifs montagneux ou de vallées profondes ne peuvent être « éclairées » par un satellite géostationnaire. Ces espaces (ne disposant pas d'un dégagement compatible avec une élévation moyenne de 34° en France

31 Télévision par satellite www.wikipedia.org, consulté le 18 septembre2020 à 20h50

34

métropolitaine, correspondant à la position verticale au-dessus de l'équateur nécessaire pour une orbite géostationnaire) sont réputés peu peuplés voire inhabités. En zone urbaine des tours peuvent gêner la réception, mais tous ces cas sont marginaux par rapport à l'étendue d'un territoire national, inferieur a 0,5%, et par rapport à l'importance de sa population.

Le satellite est réputé pour son excellent rendement en matière de zone couverte (la TNT couvre 75 à 80% de la surface ce qui correspond à un taux de 85% de la population pouvant être atteinte) et est le moyen de diffusion le moins onéreux, notamment par rapport à la TNT et surtout la télédistribution par câble.

b. Techniques de diffusion32

· Analogie

Chaque canal est utilisé pour transmettre un programme de télévision (plus éventuellement quelques programmes radiophoniques et des services « associé » comme le télétexte, le son multilingue ou multi canal (Vo/VF), des applications interactives comme un « guide des programmes », des jeux, le téléchargement de logiciels...).

Le signal vidéo est diffusé :

§ En composite : PAL (très rarement en Secam) en Europe et plusieurs autres pays incluant l'Australie et l'Afrique du Sud et au standard NTSC en Amérique du Nord ainsi qu'au Japon.

32 Techniques de diffusion des chaines de télévision, www.wikipedia.org, consulté le 18

septembre 2020 à 18h36

35

§ En composantes séparées : D2-MAC ou C-MAC désormais devenus obsolètes au profit du numérique.

Le canal satellite est typiquement large de 36 Mhz, soit la taille d'un transpondeur satellite standard, nécessite du fait de la modulation, plus robuste que la modulation terrestre. Le canal de transmission d'une chaîne de télévision en modulation terrestre n'occupe lui qu'une largeur de 8 Mhz.

La diffusion analogique par satellite est en rapide voie de disparition depuis 2000 ; il ne reste plus notamment que les chaînes historiques Françaises diffusé par le satellite Atlantic Bird 3 au titre de couverture complémentaire à la diffusion hertzienne terrestre, jusqu'à l'extinction définitive du Secam en 2011 et quelques régions allemandes sur Astra 19,2° Est, le service public italien -RAI - via Hot- Bird ayant cessé en Avril 2005. Enfin, certaines chaînes internationales comme CNN et des chaînes destinées aux pays du Sud (Afrique, Amérique du Sud, Asie du Sud-est...) pour des raisons économiques ; les récepteurs analogiques étant toujours les moins coûteux

· Numérique

Chaque canal ou « répéteur » (ou encore, transpondeur) est utilisé pour transmettre un multiplex de six à dix programmes de télévision, selon le taux de compression utilisé (et plusieurs programmes radiophoniques), selon la norme DVB-S (Digital Video Broad casting appliqué à la diffusion satellite).

Le codage audio et vidéo est effectué :

36

§ En MPEG-2

§ En MPEG-4 AVC pour la vidéo, principalement pour la diffusion en Haute Définition et les transmissions professionnelles « Vsat ».

Les diffuseurs Français et Européens ont retenu principalement les satellites Hot Bird d'Eutelsat et Astra 1 de le SES S.A pour diffuser au-dessus de l'Europe leurs chaînes en mode clair, c'est-à-dire pour tous, ou alors en crypté pour les seuls ayants droit (abonnement).

Le service public français a lui retenu le satellite Atlantic Bird 3 de l'opérateur Eutelsat pour couvrir les zones non desservies en TNT.

La chaîne francophone CCTV-F est diffusée sur le satellite PAS-10, à destination de l'Europe et de l'Afrique.

En Amérique, les satellites les plus utilisés pour la télé numérique gratuite (« free-to-air ») sont :

· . Galaxie 10R (réseaux de télévision locale terrestre américaine) à 123° ouest

· . Intelsat Amérique 5 (Globecast, canaux ethniques) à 97° ouest

· . AMC3 (canaux éducatifs PBS) à 87°W

· . AMC4 (canaux de réseaux américains, quelques canaux ethnique) à 101° ouest

Et pour la télé payante :

· . Nimiq 1,2 (Express Vu) à 91° ouest et 82° ouest

· . Echostar 6, 7,8 (Dish Network) à 119° ouest et 110° ouest

37


·
· DirecTV 1, 2,4s à 101° ouest et 119° ouest


·
· Anik (star Choice) à 107 et 111° ouest

Notez que cette liste peut changer à tout moment.

c. Equipements de réception

Les éléments de réception comprennent :


·
· Une antenne parabolique équipée d'une tête universelle (mono ou bi-satellite) ;


·
· Un câble coaxial ;


·
· Un démodulateur (en diffusion analogique) ; ou un terminal DVB-S (en diffusion numérique)


·
· Un câble (péritel si en France, mais aux prises RCA si en Amérique) reliant le démodulateur au téléviseur.

La parabole satellite s'installe sur le sol, dans le jardin, dans la cour, sur le balcon, sur le toit ou contre mur. La parabole doit être fixé à 90° !

d. Evolutions de l'équipement

Dans l'avenir proche, la parabole permettra une liaison «retour » vers le satellite qu'elle capte, sur le principe des moyens professionnels de type « Vsat ». Cette rare liaison dite montante existe déjà en particulier pour les connexions Internet (là où l'ADSL n'est pas accessible). La généralisation permettra de répondre aux nouvelles envies des « satellisés » avec la vidéo à la demande (VOD), la visiophonie à plus d'interactivité combinées à l'accès Internet.

38

Actuellement, certains opérateurs internationaux expérimentent déjà une compatibilité avec les réseaux terrestres de télécommunication comme le Wimax pour cette « voie de retour ».

La miniaturisation des antennes satellite : dès la fin des années 1990, plusieurs industriels se sont inspirés de la technologie militaire pour mettre sur le marché du grand public, des paraboles « compactes », des antennes en forme de tube sur le principe du MMDS et des antennes carénées plates. La plus répandue en France est celle qui est commercialisée par l'opérateur Canalsat. Les recherches les plus récentes permettent désormais de rendre presque invisibles les antennes de réception satellite : des plaques équipées de récepteurs omnidirectionnels peuvent être installés sur les toitures des habitations ou dans des parois murales. Enfin, certains revêtements de toits (tuiles) totalement perméables aux ondes satellitaires facilitent désormais l'installation d'une parabole sous un toit (c'était déjà possible mais parfois difficile à cause de l'atténuation des tuiles en terre cuite). Ces divers dispositifs sont spécifiquement adaptés à la réception numérique.

2. Télévision connectée33

Une télévision connectée est une télévision raccordée, directement ou indirectement, à internet afin de fournir un ensemble de services aux téléspectateurs. La télévision, depuis son invention, n'a toujours été qu'un terminal de réception. Connecté, le téléviseur devient également émetteur.

33 Télévision connectée tirée de www.wikipedia.org consulté le 18 septembre 2020 à 23h43

39

Le terme télévision connectée est la traduction de l'anglais « Connected TV », ou on entend parfois parler de « smart TV », par analogie avec les Smartphones, ou d'interactive TV du fait de l'interactivité de cette technologie.

Une télévision reçoit le signal de l'antenne (terrestre le plus souvent). Elle est connectable lorsqu'elle possède un port IP ; c'est-à-dire un connecteur « RJ45 », ou une interface WI-FI, permettant de la connecter à un réseau internet domestique.

On parle de télévision connectée pour parler de télévision à proprement parler : « La Samsung UE46C9000 est une télé connectée ». Mais également pour parler d'un moyen ou d'un service : « Le Logitech Revue en (2010-2011) était en boitier de télé connectée, Apple TV est une offre de télé connectée »34

3. Web TV

La Web TV ou Webtélé est la diffusion et la réception par internet de signaux vidéo, ce qui permet aux internautes de regarder du contenu vidéo (c'est-à-dire) à partir du Web. Une webtélé utilise la technologie de lecture en continu (streaming) ou le téléchargement progressif pour diffuser ses contenus sur le Web. Les clients (utilisateurs) appellent un flux vidéo qu'ils regardent à partir de leur navigateur ou d'un lecteur multimédia35.

Parmi les formats utilisés pour la diffusion de vidéo en streaming, on peut citer : Windows Media Video (Microsoft), QuickTime (Apple), RealVideo (RealNetwork), Shoutcast (Nullsoft/AOL), Ogg Theora

34 Web TV www.wikipedia.org consulté le 18 septembre 2020 à 23h47

35 Idem

40

( Xiph.org), Flash Vidéo (Adobe) et des variantes en flash comme Livestream, Ustream, Wonza Media Server, etc.

a. Le principe

On désigne généralement par Webtélé tout site web dont les contenus sont à dominante vidéo. Ces contenus doivent avoir un minimum de récurrence et être considéré comme un terme officiel. Aux Etats-Unis, Web TV désigne un thin client qui utilise la télévision (appareil) pour afficher les pages Web. Cette technologie fut originalement développée par WebTV Networks, puis acquise par Microsoft en 1997.

4. Télévision sociale

La télévision « sociale » (ou « social TV ») est le terme général utilisé pour toutes les technologies apportant une dimension communicationnelle enrichie et une interaction sociale à l'expérience télévisuelle en direct, ou en relation avec des contenus télévisuels. La social TV se décline de différentes manières : systèmes de recommandation, d'interaction via les réseaux sociaux, de commentaires, de votes, d'espaces de chats, de vidéoconférence, de programmes télévisés sociaux... Cette expérience de social TV peut être vécue par le téléspectateur sur différent médias : de l'ordinateur à la tablette tactile en passant par les Smartphones et les télévisions connectées, dans une idée de médias liquides et interconnectés.

41

La social TV c'est 3 étapes clés

1. L'échange, la conversation autour de la télévision : avec les communautés, les systèmes de recommandation...

2. La Gamification de la télévision : en rendant les services plus ludiques, construit grâce aux communautés et participatifs (User Generated Content).

3. La personnalisation de la télévision : usagers au centre de l'expérience, services qui collent à leurs attentes, à leur personnalité.

Quelques tentatives pour commenter et partager son expérience TV, que ce soit pour un programme dédié ou pour plusieurs programmes, commencent à voir le jour en France (Teleglu, TweetYout TV, TV check, Planning TV), alors que du côté des Etats-Unis l'offre de Social TV est nettement plus riche et plus développée avec des applications comme YapTv, Philo (fermé), Miso, Bee Tv (fermé), Boxee...

2012 a été l'année du développement de la Social TV en France. C'est au cours de cette année que l'on a pu voir le nombre de tweets en relation avec les programmes TV exploser. C'est également en 2012 que la plupart des chaînes de la télévision ont développé de véritables stratégies de Social TV pour leurs programmes et que les hashtags ont commencé les écrans36.

36 Télévision Sociale, consultée sur www.wikipedia.fr le 13 septembre 2020 à 07h02

42

5. Télévision Haute Définition (TVHD)37

a. Notions

La télévision haute définition offre une meilleure qualité, ainsi les détails les plus fins sont perceptibles. Cette qualité supérieure est le résultat d'un doublement du nombre de lignes qui composent l'image affichée sur le téléviseur. Concrètement, la TVHD, augmente le nombre de ligne en passant de 625 passera à 1.250, le double.

La télévision Haute Définition offre un meilleur son : Le son de la TVHD, est comparable en technologie et en qualité à celui d'une chaîne laser. Le son est un des éléments essentiels de la TVHD, la différence avec le téléviseur standard est réellement saisissante.

b. Amélioration d'image

La télévision haute définition offre un plus grand « piqué » de l'image, ce qui rend perceptible des détails beaucoup fins. Cette amélioration est obtenue par le doublement du nombre de lignes qui composent l'image affichée sur le téléviseur. A l'heure actuelle, celle-ci est obtenue, en Europe, avec une définition de 625 lignes ; pour la TVHD, le nombre de ligne passera à 1.250, soit le double.

6. La Télévision Mobile Personnelle

La télévision mobile personnelle ou TMP est une nouvelle technologie qui permettra à toute personne équipée d'un support mobile

37 La Télévision Haute définition sur www.paraboles-antennes.com, consulté le 18 septembre 2020 00h10

43

compatible d'accéder à des programmes télévisés via une technologie « broadcast ».

La télévision mobile Personnelle ou TMP permettra donc de disposer de contenus audiovisuels tout en se déplaçant.

La télévision en mobile existe aujourd'hui, sur des réseaux 3G ou Edge, réseaux dits « unicast » ou « point à point ». Ces réseaux utilisent des fréquences de téléphone mobile.

La Télévision Mobile Personnelle s'appuie sur des réseaux « broadcast », ou « point à multipoint », qui utilisent des fréquences de télévision. Pour se développer plus largement, la télévision sur mobile doit évoluer, la télévision sur mobile doit évoluer vers le mode « broadcast », un mode de diffusion de masse inspiré des techniques utilisées pour la télévision classique par voie terrestre ou par satellite.

I.1.3 Télévision Analogique Terrestre

La Télévision Analogique Terrestre est une méthode de diffusion par voie terrestre. Elle utilise plusieurs émetteurs et des réémetteurs locaux. La télévision analogique terrestre diffuse à travers des ondes hertziennes. En effet, l'analogique est un procédé qui permet le transport et le stockage des données. Ce procédé reproduit le signal à enregistrer. Ce signal peut cependant varier jusqu'à l'infini.

44

Ce réseau utilisait des ondes dites hertziennes. Les signaux pour la couleur étaient SECAM et PAL en Europe, NTSC aux États-Unis d'Amérique, au Canada ou au Japon. Des émetteurs étaient reçus sur les antennes VHF et UHF individuelles ou collectives qui permettaient, suivant les caractéristiques du site, des qualités d'image variables, ayant fait l'objet d'une codification. (voir : Qualité de réception en télévision terrestre.)

À partir du début des années 2000, la plupart des pays ont commencé à remplacer la télévision analogique terrestre par la télévision numérique terrestre (TNT). Au sein de l'Union Européenne, les flux de télévision analogique ont définitivement cessé d'émettre en 2012.

En parlant notamment des signaux de la couleur, on peut noter qu'en Europe on a SECAM et PAL. En Amérique du Nord et au Japon, c'est plutôt le signal NTSC qu'on utilise comme signaux de couleurs pour la diffusion de la télévision analogique terrestre. Les antennes VHF et UHF reçoivent des émetteurs. Ce sont les caractéristiques de ces antennes qui déterminent la qualité des images.

a. La bande UHF

L'UHF (ultra high frequency) ou l'ultra haute fréquence est la bande de fréquences radio. Elle va de 300 MHz à 3 GHz sur une longueur d'onde allant de 1 mètre à 10 centimètres. Cette bande UHF est très souvent utilisée pour la télévision terrestre. Elle a particulièrement servi en France pour la télévision analogique terrestre. Depuis l'année 2005, elle sert aussi au réseau de la TNT. Par ailleurs,

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avec la télévision numérique terrestre (TNT), cette bande sert pour la transmission des multiplex. Avec une télévision analogique SECAM, vous pouvez aussi profiter de la TNT grâce à l'UHF. Cela est possible lorsque vous faites une même polarisation. Il faut également que le découpage UHF soit compatible. C'est pourquoi vous devez d'abord relier l'antenne UHF de la TNT à un terminal numérique en utilisant la norme DVB-T MPEG-2.

On peut par ailleurs retenir que l'antenne UHF est du genre râteau. Elle est faite avec des éléments courts d'une longueur de 2,50 m à peu près. Il y a aussi des antennes plates avec de larges bandes et des angles d'ouverture susceptible de prendre plusieurs émetteurs. Ces émetteurs de la zone frontalière sont disposés de façon à avoir des directions différentes.

b. La bande VHF

Cette bande est divisée en 3 sous-bandes. De ces sous-bandes, une d'entre elles est la centrale. Sa largeur d'environ 100 MHz servait notamment pour la transmission d'informations militaire ou des informations pour la sécurité des civiles. Dans certains pays par ailleurs, la bande centrale sert pour la télévision. C'est la première bande que l'on utilise pour la diffusion télé et radio. Toutefois, la répartition des fréquences utilisées par la bande VHF diffère en fonction des pays.

46

I.1.4. Télévision Numérique Terrestre

I.1.4.1 Définitions

La télévision numérique terrestre (TNT) est une évolution technique en matière de télédiffusion, fondée sur la diffusion de signaux de télévision numérique par un réseau de réémetteurs hertziens terrestres. Par rapport à la télévision analogique terrestre à laquelle elle se substitue, la télévision numérique terrestre permet de réduire l'occupation du spectre électromagnétique grâce à l'utilisation de modulations plus efficaces, d'obtenir une meilleure qualité d'image, ainsi que de réduire les coûts d'exploitation pour la diffusion et la transmission une fois les coûts de mise à niveau amortis. La télévision numérique terrestre est à comparer à la télévision numérique reçue par câble ou par satellite (TNS)38.

Le numérique est l'un des facteurs puissants de la transformation actuelle des médias. Jean-Marie Charon39 s'interroge sur ce que l'on entend par numérique lorsqu'il concerne l'information journalistique et les médias. La formule la plus classique consiste à présenter celui-ci comme le fruit de la rencontre entre l'informatique et les télécommunications intervenue dès la fin des années 1960.

Concernant les médias, il s'agit d'abord de l'augmentation continue de la puissance des ordinateurs alors que leur taille et leur prix diminue régulièrement. Les mini-ordinateurs sont intégrés dans les

38 https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9vision_num%C3%A9rique_terrestre, consulté le 11 Octobre 2020, à 10h33'

39 CHARON, J-M, Les médias à l'ère numérique, Les cahiers du journalisme N°22/23, AUTOMNE, 2011

47

entreprises de presse dès les années 1970. Associés à la photocomposeuse, ils permettent la numérisation des textes en même temps qu'ils gèrent des réseaux de terminaux au sein de la rédaction, comme de l'atelier.

Le numérique permet une rupture dans les modes de traitement de l'information. Celle-ci intervient sur quatre plans complémentaires : le processus de fabrication, avec l'abandon de la composition à partir du plomb (typographique) remplacée par le couple photocomposition-informatique (Lepigeon et Wolton 1979).

Selon François Ossama40, le numérique est un système de représentation ou de codage de l'information sous forme d'une suite de 0 et 1 (bits). C'est le codage d'une information, d'un signal sonore ou vidéo sous forme des chiffres représentés généralement en binaire (0 ou 1)41.

La numérisation est donc une opération par scanneur qui consiste à convertir un document physique (texte ou image) en données numériques directement utilisables et interprétables par l'ordinateur42.

I.1.4.2 Transmission

La télévision numérique est transmise sur ondes radio à travers l'espace terrestre de la même façon que la télévision analogique,

la principale différence étant l'utilisation

40 OSSAMA, F., Les nouvelles technologies de l'information, L'Harmattan, Paris, 2001

41 ALDO FALCONI et BUDIM'BANI YAMBU, Lexique des médias, Internet et multimédia, Médias Paul, Kinshasa, 2009

42 Idem

48

d'émetteurs multiplex permettant la transmission de plusieurs

programmes sur le même canal43.

La télévision numérique terrestre utilise les bandes de fréquences auparavant allouées à la télévision analogique (bande III en VHF, bandes IV et V en UHF).

Selon les pays, la transmission se fait selon les normes DVB-T (notamment en Europe), ISDB (en Amérique du Sud) ou ATSC (en Amérique du Nord).

La quantité de données qui peut être émise (et donc le nombre de programmes) est directement affectée par la capacité du canal et la méthode de modulation du canal1. La méthode de modulation en DVB-T est la COFDM avec soit une modulation d'amplitude en quadrature à 64 ou 16 états. En général, un canal 64QAM est capable de transmettre un taux supérieur d'octets, mais est plus sensible aux interférences. Les constellations à 16 et 64 états peuvent être combinées dans un seul multiplex, fournissant une dégradation contrôlable pour les flux de programmes plus importants.

I.1.4.3 Avantages et inconvénients

a. Avantages

La qualité de l'image est globalement meilleure qu'en analogique, en particulier avec une bonne réception, en raison de

43 https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9vision_num%C3%A9rique_terrestre, consulté le 11 Octobre 2020, à 10h33'

44 Idem

49

l'élimination des interférences visibles et d'autres effets tels que les images fantômes. Il est plus facile d'obtenir une qualité d'image optimale numérique qu'une qualité d'image optimale analogique44.

Quelques avantages sont :

- Les altérations sont moins perceptibles dans les présentations numériques avec un signal plus faible.

- Certaines chaînes peuvent diffuser leurs programmes en haute définition (HD).

- Beaucoup plus de chaînes peuvent tenir sur le même spectre dans la transmission numérique : ceci conduit à la fois à une augmentation drastique du nombre de chaînes, ainsi qu'à la libération de certaines portions du spectre hertzien (dividende numérique) ;

- Des services interactifs peuvent être fournis (HbbTV, « Bouton rouge ») ;

- La transmission de la télévision en numérique est plus efficace du point de vue de la consommation d'énergie que la transmission en analogique.

b. Inconvénients

- Il peut être assez difficile de régler l'antenne, en raison de l'absence de rétroaction qui serait fournie par une image progressivement dégradée en mode analogique. L'image est

50

généralement soit d'une qualité optimale soit totalement non disponible, ne fournissant aucune information sur la direction dans laquelle déplacer l'antenne. Un indicateur de puissance du

signal fourni sur la plupart des syntoniseurs contribue
considérablement à régler ce problème, mais certains téléviseurs n'en disposent pas. Le même problème peut aussi rendre très difficile de sélectionner et tester les antennes ;

- Les anciens récepteurs ne sont plus utilisables tels quels3 ; il peut être nécessaire d'acheter de nouveaux équipements (convertisseur analogique-numérique, nouveau téléviseur), ou bien de souscrire à un service de télévision par câble ou par satellite).

- La consommation d'électricité augmente si la télévision et un boîtier décodeur sont branchés en même temps.

- Il peut être nécessaire de remplacer l'antenne de réception, éventuellement par une antenne amplifiée3. Ceci peut nécessiter l'intervention du syndic dans les copropriétés3.

- La télévision analogique pouvait fonctionner avec un signal plus faible, lequel suffisait pour obtenir une image visible. Par extension, le numérique ne se dégrade pas aussi gracieusement que l'analogique. En effet la transmission du signal numérique souffre de l'effet « falaise » : jusqu'à un certain point l'image peut apparaître constellée de petits carrés et peut se figer3, mais pour une dégradation du signal plus importante, le récepteur ne parvient plus du tout à décoder le signal.

- Le changement de chaîne (zapping) est plus lent en raison des retards dus au décodage des signaux numériques.

I.2 Cadre théorique

51

- Lors de la diffusion d'événements en directs (par exemple les événements sportifs), le son et l'image ont un temps de retard par rapport à la télévision analogique et aux commentaires des radios.

- Certaines chaînes qui étaient reçues correctement en analogique peuvent se trouver inaccessibles en numérique dans certaines zones dites zones blanches3.

- Les normes TNT changent régulièrement provoquant des coûts récurrents4.

- Les magnétoscopes analogiques ne peuvent enregistrer avec leur propre syntoniseur que la télévision analogique.

I.1.4.4 Réception

La télévision numérique est reçue soit par un syntoniseur intégré à un téléviseur récent, soit par un boîtier décodeur numérique (en anglais set-top box) relié à un téléviseur plus ancien. Le récepteur décode le signal reçu par une antenne de télévision standard. Toutefois, en raison de problèmes de planification des fréquences, une antenne adaptée à la réception d'un ensemble de canaux analogique peut ne pas convenir pour un ensemble de canaux numériques. Ceci est assez fréquent au Royaume-Uni.

Les antennes d'intérieur (également appelées oreilles de lapin6) sont encore plus susceptibles d'être touchées par ces problèmes et peuvent avoir besoin d'être remplacées.

52

Théorie de l'usages et de l'appropriation

Dans la présente section du chapitre I de notre étude, nous allons définir la théorie qui nous aidera à orienter ce travail : la théorie des usages et de l'appropriation des TIC. Dans les lignes qui suivent, nous allons définir les deux concepts clés : usages et appropriation.

I.2.1. Usage

L'un des premiers emplois de la notion d'usage en sociologie des médias provient du courant fonctionnaliste américain des « uses and gratifications », proche de l'École de Columbia. Dans les décennies 1960 et 1970, des chercheurs désirent prendre une distance face à la pensée unitaire dominante décrivant l'action des médias trop exclusivement en termes d'effets (« ce que les médias font aux gens »). Ils cherchent à abandonner ce média-centrisme. Ils proposent un déplacement du programme de recherche vers les usages (« ce que font les gens avec les médias »). Ils postulent ainsi que les membres des audiences utilisent « activement » les médias pour en retirer des satisfactions spécifiques répondant à des besoins psychologiques ou psychosociologiques45.

Dans le dictionnaire Robert de sociologie (1999), l'usage renvoie à « l'utilisation d'un objet, naturel ou symbolique, à des fins particulières ». On pense ici aux usages sociaux d'un bien, d'un

45 55 Proulx Serge; Penser les usages des TIC aujourd'hui : enjeux, modèles, tendances in Lise Vieira et Nathalie Pinède, éds, Enjeux et usages des TIC : aspects sociaux et culturels, t. 1, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2005, p. 7-20, disponible sur http://www.sergeproulx.info

46 Idem

53

instrument, d'un objet pour mettre en relief « les significations culturelles complexes de ces conduites de la vie quotidienne ». C'est assurément ce sens qui est utilisé dans le contexte des études d'usages des TIC. Pour Proulx, les usages sociaux sont définis comme les patterns d'usages d'individus ou de collectifs d'individus (strates, catégories, classes) qui s'avèrent relativement stabilisés sur une période historique plus ou moins longue, à l'échelle d'ensembles sociaux plus larges (groupes, communautés, sociétés, civilisations)46.

Dans de nombreux travaux, l'usage est conçu comme un construit social ; mais les divers cadres d'analyses théoriques du concept, a amené Pierre Chambat à nuancer. Pour ce dernier : « Alors que la question des usages occupe une place importante, voire centrale dans la sociologie des TIC, le contenu et le statut théorique sont loin de faire consensus. Il serait vain de prétendre en apporter ici une définition, car sa signification résulte d'opinions théoriques qui la dépassent : elle participe en effet de débats qui opposent, en sociologie, l'agent et l'acteur, les niveaux micro et macro, la technique et le social, l'empirisme et la théorie critique. Elle constitue donc moins un point d'appui qu'un noeud de difficultés, d'autant que s'ajoutent les incertitudes sur la communication comme objet scientifique. Notion carrefour, l'usage peut cependant être l'occasion des confrontations entre les disciplines qui se partagent le champ de communication. Encore faut il dépasser le stade de l'accumulation des monographies sur telle ou telle technique

54

particulière et sortir d'un schéma linéaire plaçant les usages en bout de course »47.

I.2.2. Appropriation

Etymologiquement, le concept « appropriation » tire ses origines du latin : appropiare qui renvoie à l'action de rendre sien, de s'approprier quelque chose.

D'après KAGAMA, le repérage des caractéristiques propres d'un média dominant permet d'aborder ses conséquences sur la culture et le fonctionnement de la société. Par ailleurs, l'appropriation est le pouvoir d'user, de personnaliser l'emploi de l'objet à des buts qui paraissent les plus avantageux, indépendamment du destin primordial de l'objet48.

Avec le philosophe Haumesser, l'appropriation se définit à travers quatre notions : l'aliénation(l'appropriation passe par une croyance, une culture, une technologie de l'objet étranger qui devient propre à l'individu), l'intériorisation(l'individu à travers l'apprentissage modifie les règles de l'usage de l'objet de l'appropriation et les ajustent dans le but de singulariser l'objet), la singularisation() et la volonté autonome de l'individu(elle ne vise pas la modification de l'objet

47 Chambat Pierre ; Usages des technologies de l'information et de la communication (TIC) : évolution des problématiques, TIS, vol. 6, n°3, Dunod, 1994, p. 249-270

48 KAGAMA, l'appropriation des TIC et de développement, in
http://www.er.urgan.ca/nobe/d3.61/develop:html consulté le 09 octobre 2020

55

d'appropriation, toutefois se présente comme une stratégie individuelle propre à faciliter l'apprentissage)49.

Dans ses propos, Haumesser met en exergue la volonté consciente de l'individu sans laquelle l'appropriation ne peut se réaliser. Pour ce dernier, par opposition à un processus naturel, l'appropriation est un processus voulu car l'objet de l'appropriation ne provient pas de l'individu, il vient s'ajouter comme une « seconde nature » à l'individu.

En sociologie le concept d'appropriation trouve son origine dans l'anthropologie de Karl Marx, qui l'inscrit dans sa conception du travail comme l'impulsion motrice primordiale50. L'appropriation désigne, chez Marx, le processus par lequel les hommes dépassent ce qu'ils ont extériorisé grâce à un effort d'objectivation pour s'engendrer eux-mêmes à travers la maîtrise et l'évolution de savoirs. L'école marxiste met ainsi en lumière les dimensions majeures de l'appropriation : L'action sur le monde, le travail, la praxis.

Il est important de souligner avec Nelly Massard que l'appropriation recouvre trois processus donnant lieu chacun à un résultat qu'elle a nommé « état » d'appropriation51 :

- Le processus cognitif, issu des travaux en Sciences du langage, en Sciences de l'éducation, en Ergonomie. A ce niveau l'appropriation est le processus qui permet à un individu de rééquilibrer sa structure cognitive

49 Haumesser, M. ; « La « seconde nature », entre propre et appropriation » 2004, in J.-P. Zarader (dir.) ; La propriété : le propre, l'appropriation, CAPES/Agrégation Philosophie, Paris, Ellipses, p. 93

50 Serfaty-Garzon, P.; L'appropriation, 2003, in M. Segaud, J. Brun et J.-C., Driant (dir.); Dictionnaire critique de l'habitat et du logement, Paris, Éditions Armand Colin, p.27-30 disponible sur http://www.perlaserfaty.net

51 Massard Nelly, Revisiter la notion d'appropriation : Pour une application au cas des ERP,

Sciences de Gestion, Université Claude Bernard, Lyon 1 Institut Universitaire de Technologie A

- Le processus de formation de pratiques qui provient des travaux en Sciences de gestion, et notamment l'approche structurationniste.

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suite à des perturbations dans son environnement. Ses représentations vont guider son action avec l'outil et cette action va réactualiser ses représentations. C'est un processus récursif. Le résultat de ce processus est une « stabilité » retrouvée suite à cette phase de perturbation dans la structure cognitive de l'individu. Dans le cas de l'appropriation d'un outil, il se manifeste par une récurrence en termes d'utilisation et se caractérise par une maîtrise cognitive et technique minimale du dispositif technique pour en faire usage. Dans le cas de l'appropriation d'un savoir, on parle d'une intériorisation des connaissances.

- Le processus de construction de sens, à partir des travaux en Sociologie des usages, en Sciences de l'Information et de la Communication, en Sociologie et Psychologie du travail. L'appropriation ici est le processus par lequel un individu va investir des significations, des valeurs dans l'usage de l'outil. C'est le processus par lequel un individu va donner du sens à un outil. Ces études s'appuient sur le fait que le concepteur d'un objet a des usages prescrits et l'utilisateur via un processus d'appropriation va construire son propre usage de celui-ci. Et, lorsque l'outil est mis en production, l'utilisateur via le processus d'appropriation va construire son usage propre. La littérature explorée montre que le mécanisme est le suivant : l'acteur va choisir parmi un ensemble de possibles, et construire son usage pour donner du sens et de l'efficience à la technologie. Le résultat du processus est caractérisé, par un écart d'usage entre ceux imaginés par les concepteurs et ceux effectifs des utilisateurs, et par des usages différents entre utilisateurs dans un même contexte.

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L'appropriation est le processus par lequel les routines de l'organisation vont se construire sur les bases des propriétés de la technologie. Le mécanisme (au niveau organisationnel) est le suivant : L'organisation a des structures sociales. Le développeur de la technologie incorpore les structures sociales de l'organisation dans la technologie. La technologie a des structures sociales (des caractéristiques structurelles et l'esprit). Son introduction va perturber la stabilité de l'organisation. A partir de plusieurs cycles de structuration (action des utilisateurs avec la technologie), il y a production de structures sociales de l'organisation avec une technologie en usage. L'organisation retrouve ainsi une stabilité.

C'est par l'appropriation des technologies que de nouvelles structures émergent dans l'organisation, ce qui explique donc les changements vécus par une organisation avec l'introduction de TIC. Le résultat de ce processus se caractérise par une stabilité en termes de structures de l'organisation suite à des transformations structurelles plus ou moins importantes.

Au-delà des définitions se rapportant uniquement à des disciplines ou à des courants de pensées, Nelly Massard apporte une définition intégrante qui permet de prendre en compte les facteurs cognitif, relationnel et praxéologique de l'appropriation.

Pour bien comprendre la théorie de l'appropriation des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), nous allons l'approfondir en deux dimensions.

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L'appropriation individuelle

Du latin « individuum », « ce qui est indivisible », le mot individu désigne aujourd'hui, selon le dictionnaire de l'Académie française, « une unité organisée ». On trouve aussi comme définition de l'individualité « un être qui a une existence distincte de celle des autres êtres ».52 En effet, l'individu s'emploie en sociologie à la fois dans le sens commun d'humain et en tant qu'objet d'analyse sociologique. Il fait référence au processus d'individualisation. En analyse des TIC, l'individu désigne une entité sociale spatio-temporellement situable : un acteur social typique des sociétés individualistes. Se considérer comme étant un « individu » n'est pas une réalité qui s'est retrouvée à chaque époque ni dans chaque culture53. L'idée d'être un individu inclut une vision de l'humain comme étant autonome et indépendant. C'est ainsi dans certaines cultures les gens se considèrent au contraire comme étant interdépendants et liés les uns aux autres. Et, un individu est ce qui ne peut être ni partagé ni divisé sans perdre les caractéristiques qui lui sont propres. Dans certaines utilisations, il sous-entend « individu isolé » ou « personne individualiste ».

Appropriation collective

De plus, les Nouvelles technologies de l'Information et de la Communication sont en pleine croissance et permettent aux usagers de vivre en communauté dans des liens et aussi des centres d'intérêts.

52 www.wikipédia.org consulté le 10 octobre 2020

53 https://www.memoireonline.com/07/12/6025/m_Lappropriation-du-reseau-social-
Facebook-dans-les-communications-interpersonnelles-en-milieux-un5.html consulté le 10 octobre 2020

54 IDEM

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Sociologiquement, nous ne vivons plus dans une société de « consommation de soi » où les individus revendiquent leur individualisme en personnalisant leurs objets quotidiens, leur sonnerie de portable ou leurs baskets, mais plutôt de collectivité. Repliés sur le présent et les relations de proximité - moi, mes amis, mon groupe - ils ne cherchent plus à s'identifier à des modèles mais à se distinguer par un style, un décorum, une manière d'être... ou plutôt de paraître. Le réseau devient ainsi un outil de mise en vitrine collectif. Tous ces éléments démontrent à quel point le développement actuel des TIC ne sont pas étonnant : un comportant humain et communautaire toujours plus présent dans ce monde individualiste, avec une technologie de plus en plus accessible54.

Conclusion partielle

Le premier chapitre de notre travail a porté sur deux points essentiels à savoir : la définition des concepts migration, chaîne de télévision, télévision analogique et télévision numérique, et enjeu. Nous avons également fait un exposé de la théorie des usages et de l'appropriation des Technologies de l'Information et de la Communication.

Le chapitre suivant va concerner l'état de lieux de la télévision numérique terrestre en RDC

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CHAPITRE II: ETAT DES LIEUX DE LA TELEVISION

NUMERIQUE

TERRESTRE EN RDC

Le passage à la télévision numérique terrestre est un processus très complexe qui exige la participation des législateurs, des régulateurs, des sociétés de radiodiffusion (producteurs de contenus, radiodiffuseurs et opérateurs de réseaux), des constructeurs et des téléspectateurs.

Les pays doivent se prononcer sur des questions politiques et technologiques essentielles, en se fondant sur des analyses techniques et économiques, sur la disponibilité des dispositifs et équipements nécessaires ainsi que sur le niveau de préparation des téléspectateurs, tout en tenant compte de la réglementation internationale pertinente, notamment du Règlement des radiocommunications de l'UIT et des accords régionaux et bilatéraux.

Dans ce chapitre, nous ferons un exposé sur la situation de la migration de la Télévision Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo.

55 Source : Rapport annuel 2017 de l'ARPTC sur l'état des lieux du Comité National de Migration vers la Télévision Numérique Terrestre (CNMTNT)

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II.1 installation du comité national de la migration vers la TNT en RDC

Le gouvernement congolais a installé le comité national de la migration vers la télévision numérique terrestre (CNMTNT) avec pour mission de coordonner ce projet et de procéder à sa matérialisation sur toute l'étendue du territoire national.55

L'objectif à court terme de la migration vers le numérique est d'atteindre le taux de la couverture autant égal à celui de l'analogie et de fournir dans les offres au moins un service additionnel en télévision haute définition.

Le mode de diffusion en simulant (analogie et en numérique) pourra permettre province par province, de procéder à l'extinction progressive de l'analogie et de démarrage des signaux numériques.

La coordination vise à moyen terme l'amélioration de la qualité de l'image et du son et de la diversification des offres, en proposant les nouveaux services accompagnant cette nouvelle technologie et en intégrant les offres locales dans les bouquets proposés par les multiplex ou les opérateurs (diffusion-distribution).

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II.2. Création de la communauté nationale de la TNT

Afin de répondre aux exigences de l'Accord GE-06 signé à Genève par les Etats membres de l'Union Internationale de Télécommunications, la République Démocratique du Congo avait mis sur pied une structure intergouvernementale (CNM/TNT) pour assurer la gestion du basculement de la Télévision Analogique Terrestre vers la Télévision Numérique Terrestre. En effet, la migration décidée n'étant pas une mince affaire, étant donné les conséquences sociales, politiques, économiques et technologiques, il a fallu le concours de plusieurs ministères touchés chacun par un aspect particulier de la migration.

Ainsi, le CNM/TNT a été créé suivant le décret du Premier Ministre MATATA PONYO Mapon, Décret n°14/007 du 04 mars 2014 portant création, organisation et fonctionnement du Comité National de la Migration vers la Télévision Numérique Terrestre.

II.2.1 Missions

Le CNM/TNT a pour missions de :

- Coordonner et orienter les actions menées en vue de la migration de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre, de l'arrêt complet des émissions analogiques, de la replanification du

- La sous-commission de couverture : dirigée par le ministère de la communication et Media : ayant pour tâche de conduire le

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spectre des fréquences et de la réutilisation des fréquences ainsi libérées ;

- Proposer des réformes nécessaires à entreprendre pour adapter, le cas échéant, les lois et règlements à la modernisation subséquente de la communication audiovisuelle ;

- Mettre en oeuvre les mesures nécessaires à l'extinction de la diffusion analogique et au passage au tout numérique dans les délais prévus par l'Accord.

II.2.2 Les sous commissions pour de la TNT en RDC

Les sous-commissions ont été créées pour la bonne gestion

de la migration. Elles sont au nombre de quatre, à savoir :

- Sous-commission budgétaire : dirigée par le ministère de la communication et media avec comme membre le ministère de la PTNTIC et ARPTC ayant pour tâche évaluer le cout global de l'opération de migration vers la TNT ; élaborer le budget aux activités de chaque commission.

- La sous-commission de communication : dirigée par le ministère de la communication et média : ayant pour de sensibiliser et informer le public.

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d'extinction de la télévision analogique terrestre et élaborer le plan de couverture de la TNT en fonction de la population et élaborer un calendrier de déploiement pour le Numérique.

- La sous-commission de réglementation : ayant pour taches d'élaborer les autorisations de diffusion TNT que les cahiers des charges ; Elaborer les critères d'attribution des autorisations des diffusions TNT ; procéder à l'attribution des autorisations de diffusion de diffusion TNT et elaborer les conventions entre CSA et les éditeurs de services.

II.3. L'autorité de régulation des postes et télécommunication

En RDC (ARPTC)

La transition vers la télévision numérique est un processus de grande ampleur impliquant aussi bien les décideurs politiques, les professionnels des médias ainsi que le grand public.

Notez que c'est depuis 2008 que le gouvernement congolais a commandé et installé 12 émetteurs TNT en standard DVB-T européen dans sa phase expérimentale de cette norme de l'Union Européenne, par l'entremise de la société italienne TELECONSULT.DVD-T= digital video broad casting terrestrial.

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L'autorité de régulation des postes et télécommunications en RDC (ARPTC) a déjà octroyé officiellement 12 fréquences pour le passage de l'analogie au numérique. Un premier émetteur numérique de 500w est déjà en fonction avec des programmes de télévision.

Dans un cas spécifique de Kinshasa, de 48 chaînes des télévisions existantes, il sera possible avec la TNT de n'utiliser que 8 émetteurs numériques à raison de 6 chaînes par fréquence.

L'autorité de régulation des postes et télécommunication au Congo ARPTC en sigle a créé une commission interne en vue de réfléchir sur la problématique de cette migration en RDC.

II.4. Les décodeurs

Les exigences techniques du nouveau paysage audiovisuel ont conduit à la commercialisation des décodeurs pouvant démoduler les signaux émis par les diffuseurs public gratuit et privés payants.

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II.5 Difficultés et contraintes liées au processus de migration vers la TNT en RDC

Elles servent de trois ordres, à savoir : technique, socio-politique, administratif et financier.

Du point de vue technique :

- Menace permanente de rupture d'harmonisation ou de cohésion avec le Congo-Brazzaville ;

- Difficulté d'adaptation des anciennes chaînes de télévision sur le plan matériel ;

- Manque d'un référentiel unique de base en faveur de nouveaux acteurs.

Du point de vue sociopolitique :

- Récupération et exploitation politicienne du vent de la migration ; - Faible intégration de la population dans le processus ;

- Faiblesse du pouvoir d'achat de la population pour la dotation des décodeurs TNT ;

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- Tergiversation du gouvernement pour garantir la subvention des décodeurs ;

Du point de vue administratif et financier : - Manque de documentation sur la TNT ;

- Lenteur dans la procédure visant à légiférer sur le nouveau paysage audiovisuel ;

- Difficultés de collaboration avec les anciennes structures en mal de s'adapter, notamment le Secrétariat Général aux Médias ainsi que l'ARPTC ;

- Financement tardif et insuffisant du processus ;

- Démotivation des membres de la Coordination et du personnel d'appoint ;

- Insuffisance de la communication sur la TNT à la population faute de moyens conséquents.

Quelques solutions ont été tentées, notamment :

- Les négociations avec Congo-Brazza eu égard au retard que connaît la RDC dans le déploiement ;

- L'octroi d'un moratoire (largement dépassé depuis fin 2015) aux chaînes de télévision pour le basculement vers la TNT ;

- La rétrocession des fréquences appartenant à Congo-Brazzaville.

La RDC et la République du Congo faisant partie de la CIRAF 52 (Zone de Radiodiffusion selon la répartition faite par l'UIT), la mise en

68

II.6. Bref rappel du projet d'intégration de la TNT en RDC

L'intégration imminente de la Télévision numérique par voie de terre (TNT) dans le paysage audiovisuel congolais est une conséquence de deux accords internationaux, ayant valeur de "traités" signés en juin 2006 à Genève en Suisse lors de la deuxième session de la Conférence régionale des radiocommunications (CRR 06), à savoir : le GE06 (l'Accord régional relatif à l'utilisation de bandes de fréquences 174-230 Mhz et 470-862 Mhz par le service de radiodiffusion et les services de Terre primaires autres que les services de radiodiffusion dans la Région 1) et le GE89 (l'Accord régional relatif à la planification de la radiodiffusion télévisuelle en ondes métriques et décimétriques dans la Zone africaine de radiodiffusion et les pays voisins signé en 1989, tel qu'il a été révisé par la CRR-06-Rev.GE89).

Ainsi, l'intégration de la TNT se traduit comme une volonté politique de la part du gouvernement congolais de respecter le plan de passage de la RDC à la radiodiffusion numérique. Elle suppose que, vis-à-vis de l'Union internationale des télécommunications (UIT), la RDC va scrupuleusement respecter les recommandations des 12 articles du GE06, terminer à temps le dossier technique des assignations et des allotissements des fréquences allouées à la TNT et surtout résoudre l'épineux problème de la gestion commune des fréquences dans la zone de diffusion frontalière Kinshasa-Brazzaville.

56 Article, KUNGU Kléber, La fin de l'ère analogique : que deviendra la RDC face à l'avènement de la TNT, 14 septembre 2009.

69

service d'une plate-forme DVB-T dans les deux villes se réalise en coordination avec les deux Etats.

II.7. Le dividende numérique

La notion du dividende numérique et ses enjeux est très mal connue de nombreux africains. Et pourtant, c'est elle qui explique le succès du numérique tant dans le domaine de l'audiovisuel que celui des télécommunications56.

Pour mieux cerner la substantifique moelle de cette question, il conviendrait de signaler que le spectre radioélectrique constitue la ressource fondamentale sur laquelle se constituent les radiocommunications. Or, cette ressource est très limitée.

Si le spectre électromagnétique s'étend jusqu'à quelques centaines de gigahertz, les fréquences inférieures à quelques dizaines de gigahertz sont pratiquement les seules à être utilisées.

C'est pour cette raison que le passage de la diffusion de la télévision terrestre du mode analogique au mode numérique suscite un intérêt majeur dans la mesure où il devrait s'accompagner d'un gain spectaculaire en efficacité d'utilisation dudit spectre et donc permettre de libérer une quantité très importante de spectre dans deux gammes de fréquences particulièrement prisées dans la communication et la télécommunication, à savoir : les bandes 174-223 MHz et 470-862 MHz.

70

Les experts du CNM/TNT font remarquer que l'harmonisation du spectre conduit à une réduction des couts, des équipements et de l'infrastructure ainsi que celle des interférences avec des services adjacents et une meilleure gestion des brouillages transfrontalières.57

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre, nous avons retracé quelques faits et processus, ainsi que les difficultés, les contraintes, les barrières et les recommandations liées au plan de la mise en place progressive de la télévision numérique terrestre (TNT) en RDC.

57 Projet de plan national de communication et de vulgarisation du processus de migration de la télévision analogique à la TNT ; Durée 18 mois, février 2015-septembre 2016.

A cet effet, nous avons formulé notre hypothèse selon laquelle face à une innovation technologique, la culture d'une société

71

CHAPITRE III: ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DU
PROCESSUS D'INTÉGRATION DE LA TNT EN RDC

La Télévision Numérique Terrestre modifie fondamentalement le mode de la production et de la diffusion de l'information.

Ainsi donc, dans ce dernier chapitre, il est question de faire une analyse du processus visant l'intégration de la télévision numérique terrestre en République Démocratique du Congo comme prévue par l'union internationale des télécommunications.

Nous divisons ce chapitre en quatre sections, à savoir : le rappel méthodologique, la présentation et l'analyse des données, l'interprétation des résultats, et l'appréciation critique, perspectives et recommandations.

III.1. Rappel méthodologique

Notre travail de recherche porte sur l'analyse de la mise en oeuvre du processus de migration de la télévision analogique vers la Télévision Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo.

Sur ce, la question spécifique de notre étude s'est présentée comme suit : quels sont les enjeux et les modalités de mise en oeuvre de la TNT en République Démocratique du Congo ?

58 MUNGENGA F., Méthodologie de recherche en sciences de l'information et de la communication, L1 SIC, 2010, UNIKIN. (Bibliothèque)

72

cherche toujours à se rapprocher ou se restructurer dans cette technologie.

De ce fait, la migration de la Télévision Analogique vers la Télévision Numérique permet de réduire l'occupation du spectre électromagnétique grâce à l'utilisation de modulation plus efficace, d'obtenir une meilleure qualité d'image, ainsi que le rabais des coûts d'exploitation pour la diffusion et la transmission.

Pour parvenir au résultat dans cette recherche, nous avons opté pour la méthode ethnographique qui consiste à descendre sur le terrain et mener des entretiens à profondeurs. Elle a été appuyée par les techniques d'observation, d'entretien et documentaire choisi dans le cadre de notre étude.

L'ethnographie est à la fois un art et une discipline scientifique qui consiste d'abord à savoir voir, qui exige un savoir être avec, avec d'autres et avec soi-même quand on se retrouve face à d'autres. C'est un art qui exige de savoir retraduire à l'attention d'un public tiers (tiers par rapport à celui que vous avez étudié) et donc de savoir écrire58.

Ainsi, toute approche ethnographique est situationnelle dans la mesure où elle se préoccupe d'étudier des phénomènes divers mais toujours en situation. On peut entendre par ce dernier terme, dans un sens très proche de la définition de Goffman "toute zone matérielle,

73

spatiale et temporelle où des actants se trouvent mutuellement en possibilité d'interagir"59.

Notons que l'ethnographie ne se limite pas seulement aux contacts établis, à apprendre les règles du savoir-vivre, il est évident que le chercheur face de l'observation. De ce fait l'observation directe est l'observation première et s'impose dans la mesure où elle est le coeur même de la démarche empirique. L'observation secondaire offre une possibilité de contrôler qu'on aurait tort de négliger et l'observation furtive permet de nourrir la recherche de l'extérieur.

Dans cette section, nous allons également opérationnaliser trois concepts de notre étude dont la Télévision Numérique Terrestre, la Numérisation et les Technologies de l'Information et Communication (TIC).

Tableau n°1 : Télévision numérique terrestre

Concept

Dimension

Composantes

Indicateurs

Télévision

numérique terrestre

Moyen de

communication audiovisuelle

Contenus

Les programmes

Canaux de

diffusion

Tableau n°2 : Numérisation

59 GOFFMAN, Erving, Façons de parler, Paris, Minuit, 1987, p.91.

74

Concepts

Dimension

Composantes

Indicateurs

Numérisation

Compression

Les matériels

Les rendus,

qualité de

 

Multiplexage Transcodage

Conversion analogique au numérique

Les logicielsl'image

et du

signal,

Support de

stockage numérique

 
 
 

USB, DVD, CD

Tableau n°3 : Technologies de l'Information et de la Communication (TIC)

Concepts

Dimension

Composantes

Indicateur

Technologies de

l'information et
communication (TIC)

- Automatisation - Multi-fonction

- Quantité de

l'information

- Communication à

- Logiciel - Internet - Ordinateur - Réseaux

-

Télécommunicatio n

- Electronique - Informatique

75

 

distance

 
 
 

- Adaptation

 
 

III.2. Présentation et analyse des données

Nous avons tenu un entretien en profondeur avec la sous-direction chargée de diffusion à Teleconsult. Au cours de celui-ci, il nous a été confié qu'entre juin 2015 et septembre 2020, 74 chaines de télévision ont migré à la Télévision Numérique Terrestre chez le diffuseur officiel de l'Etat, repartis dans 4 multiplex.

· Multiplex 1 (Canal 21)

Chaines de Télévision

RTNC

RTNC 2

RTNC 3

RTEC

TELE 50

B-ONE

DIGITAL CONGO

ANTENNE A

DRC

SPORTS

RTGA

HERITAGE

CMB DIGI

EDUC TV

CONGO WOLD

KIN 24

CEBS

TEST 89

TEST 90

TEST 91

TEST

 

Total des chaines : 16

76

Espaces vides : 4 programmes (représentés par la barre de

myrrhe.

· Multiplex 2 (canal 23)

Chaines de Télévision

NUMERICA

COULEURS TV

UNIVERS TV

ZTM

CONGO WEB

CNTV

SAFTY

RTUS

CASCADE

RTAE

VERTS

PATURAGES

AFRICA TV

AMEN TV

DONDJA

ARC-EN- CIEL

TV5

TOLERANCE Z

POWER TV

MAAJABU TV

RTP

TEST 85

TEST 86

TEST 87

TEST 88

 

Total : 20 chaines

Espaces disponibles : 4

· Multiplex 3 (canal 44)

77

Chaines de Télévision

TELE 7

BRT AFRICA

CANAL POSITIF

CCTV

CANAL CVV

JUSTICIA TV

POURIM TV

VISION TV

CLIDIM

BLACKSTAGE

RTCE

PSTV

EVI TV

TOKOMI WAPI

D9

GEOPOLIS

RTVH

FACE TV

TEST 65

TEST 68

TEST 77

TEST 78

TEST 79

TEST 80

 

Total : 18 chaines

Espaces disponibles : 6 programmes

· Multiplex 4 (canal 28)

Chaines de Télévision

HV TV

RTVS1

MAGIC TV

RLTV

ECC TV

CANAL FUTUR

ERRU TV

RTVA

NZONDO TV

MOLIERE TV

RATELKI

ROYAL TV

SSM

BSTV

RTMAS

TOSUNGANA TV

NZAMU TV

CSS

NYOTA TV

CANAL KIN

TEST 73

TEST 74

TEST 75

TEST 76

Le multiplex 2 émettant sur le canal 23 dispose de 24 programmes dont 20 occupés par les programmes TV et 4 disponibles.

78

Total : 20 chaines

Espaces disponibles : 4 Total général

Nombres de multiplex : 4 Nombres de programmes : 92 Programmes occupés : 74 Espaces disponibles : 18

III.3. Interprétation des résultats

Après plusieurs analyses, nous donnons un bref aperçu des résultats obtenus.

Entre Juin 2015 et Septembre 2020, au total 74 chaines ont migré au nouveau mode de diffusion des signaux TNT en passant par le diffuseur officiel et public, Teleconsult. Cette firme italienne, pour assurer la diffusion de ces 74 programmes utilisent 4 émetteurs dont chacun prend en charge un multiple.

Le multiplex 1 émettant sur le canal 21 dispose 20 programmes dont 16 sont occupés par 16 chaines de télévision et 4 programmes vides. Toutes ces chaines de télévision se trouvant sur le multiplex 1 utilisent un seul émetteur pour le transport de leurs signaux jusqu'auprès des téléspectateurs.

79

L'émission des signaux de ces programmes sont rendus possibles en utilisant un seul émetteur.

Le multiplex 3, quant à lui, émet en utilisant le canal 44. Il dispose de 18 programmes occupés et 6 disponibles, avec un total de 24 programmes. Comme les précédents, la réception de ces programmes auprès des téléspectateurs est rendue possible grâce à un seul émetteur.

Le quatrième et dernier multiplex dispose de 24 espaces dont 20 sont déjà occupés et 4 disponibles et émet en utilisant le canal 28. Il utilise, lui aussi, un seul émetteur.

Avec un total de 92 Programmes possibles dont 74 occupés et 18 espaces disponibles, le diffuseur officiel de l'Etat utilise 4 émetteurs VHF pour émettre en Haute Définition (HD). L'objectif principal de la TNT est de résoudre le problème que pose l'occupation des spectres des fréquences.

Grâce à la numérisation, à la compression de données associée à la technique du multiplexage, Teleconsult peut véhiculer jusqu'à 24 chaînes de définition standard dans une seule fréquence à la norme MPEG-2, là où une seule chaîne analogique pouvait être diffusée.

Ainsi, la numérisation de la diffusion permet également d'améliorer la robustesse de la réception, offre la reconstitution d'une image fidèle à celle de départ grâce à la correction d'erreurs et une qualité sonore améliorée avec possibilité de choix multipistes (son Dolby, 5.1, image 16/9, son en version originale et en version doublée, etc.).

80

III.4. Appréciation critique, perspectives et recommandations III.4.1. Appréciation critique

La TNT offre beaucoup d'avantages, notamment le fait qu'elle fonctionne même dans le monde rural dépourvu d'électricité.

Cette avancée technologique est la conséquence de plusieurs contraintes.

La première est liée au besoin du règlement de l'épineux problème que nous pose l'occupation par nos entreprises audiovisuelles de la quasi-totalité des bandes du spectre des fréquences radio-télévisuelles du Pool Malebo qu'est notre capitale, Kinshasa, pourtant en partage avec Brazzaville, capitale de la République du Congo.

Concrètement, la numérisation de la radio et de la télévision congolaise a permis de réduire sensiblement le nombre de fréquences actuellement utilisées afin de faire droit aux revendications légitimes de Brazzaville, mais aussi que soit rendue possible l'exploitation de la télédistribution (télévision payante).

La deuxième contrainte est liée aux engagements que la RDC a pris en adhérant aux objectifs de l'Union internationale des télécommunications (UIT) à travers son accord signé le 26 juin 2006 à Genève.

Cet accord fixe le passage définitif de la télévision analogique à la télévision numérique pour les fréquences UHF et pour les fréquences VHF. Pour cela, le challenge que la RDC doit relever est de réussir cette

81

mutation effective en ce qui concerne les entreprises audiovisuelles publiques et privées bien avant ces échéances conventionnelles. Il en va aussi bien de sa crédibilité internationale que de ses propres intérêts nationaux, car la TNT est devenue un enjeu socio-économique de grande envergure dans un contexte de démocratisation des technologies de l'information et de la communication.

Et pour la RDC, cela saute aux yeux au regard du boom audiovisuel que connaît le pays.

Il sied de reconnaître que l'utilité sociale des médias audiovisuels en RDC n'est plus à démontrer.

Il est incontestable qu'ils ont été un véhicule efficace de l'information, la formation, la culture et le divertissement. Mais aussi le secteur de la télévision est porteur d'une panoplie variée de nouvelles technologies qui constituent, à ce jour, non seulement des indicateurs de croissance économique, mais aussi et surtout des facteurs d'intégration des peuples.

La télévision génère d'importantes ressources, créée des emplois et contribue activement à l'achalandage d'une gamme variée de nouveaux services à plus ou moins forte valeur ajoutée.

L'instauration effective du numérique aura ainsi un impact qualitatif indéniable sur la qualité du produit audiovisuel. Mais, cela implique que les opérateurs songent à mettre leurs programmes au diapason de cette technologie au regard, par ailleurs, de son coût assez élevé.

82

Inscrire la RDC au diapason technologique le plus "up to date" vaut donc le coup pour booster tous ces éléments développementalistes.

Et pour ne pas louper l'objectif de sa nouvelle prolongation, le Gouvernement, a consenti de gros efforts pour équiper les différents services concernés afin de faire passer la télévision congolaise à l'ère de la numérisation.

C'est pour cela, que le Gouvernement a conclu, depuis 2003, un contrat de partenariat avec le groupe italien Teleconsult pour l'installation actuellement en cours des émetteurs TNT à Kinshasa. L'opération va se poursuivre dans d'autres villes et centres à l'intérieur du pays. Ces émetteurs serviront de back-bone pour les opérateurs publics et privés qui n'auront alors qu'à s'y connecter pour émettre après avoir adapté leurs équipements de studio et antenne au système numérique.

Pour autant, il reste à mettre en place les procédures devant y mener. A cet effet, un projet de loi est déjà en cours d'examen au niveau du Sénat et qui figure parmi les différents textes qui doivent édicter les règlements et principes fondamentaux applicables à la radiodiffusion sonore et télévisuelle qui vont permettre d'encadrer et harmoniser l'entrée des opérateurs congolais du secteur dans l'ère de la TNT.

Concrètement, les entreprises audiovisuelles privées devront, soit dégager de nouveaux moyens financiers pour y subvenir, soit se

83

III.4.2. PERSPECTIVES

a. Perspectives pour les opérateurs privés

Le projet de loi en cours d'examen fixe, notamment, les obligations du diffuseur et celles de l'utilisateur ainsi que les droits du public. Ce cadre juridique déterminera, entre autres, les conditions d'accès aux équipements de la TNT ; les normes pour les privés désireux d'investir dans la radiodiffusion sonore et télévisuelle ; les conditions et la qualité de diffuseur dans ce secteur ainsi que les redevances et taxes y relatives.

Par ailleurs, le ministère de la Communication et des Médias en RDC prévient les opérateurs privés des médias audiovisuels que les investissements lourds consentis pour cette incontournable évolution seront répercutés de manière équitable entre tous les intervenants du secteur et les consommateurs. C'est en même temps la conséquence logique de la libéralisation de ce secteur et le prix à payer pour sa modernisation. Il rassure tout de suite que le Gouvernement s'emploie à rendre le processus de mise en oeuvre de cette révolution technologique aussi aisée que possible pour nos partenaires privés.

D'autre part, les opérateurs privés sont avertis qu'ils leur importent, d'ores et déjà de s'y préparer sérieusement en ayant en tête le coût non négligeable des aménagements incontournables.

Conscient de cette situation, les téléspectateurs doivent savoir que plusieurs options sont ainsi envisagées, allant de la

84

résoudre à fusionner pour mettre en synergie leurs moyens modestes pour pouvoir répondre à la nécessité.

Teleconsult, qui est l'expert a titré du gouvernement dans cette mutation, souligne l'urgence devant laquelle les opérateurs des médias devront faire face pour avoir une couverture à caractère national.

La TNT en RDC venue simplifier l'acquisition des fréquences, nous remarquons qu'il existe de nombreuses chaines de télévision qui émettent sans adresse physique. Chaque éditeur de programmes doit avoir une adresse physique où il produira ses contenus télévisuels.

b. Perspectives pour le téléspectateur

Enfin, l'option numérique a un impact direct auprès des récepteurs, c'est-à-dire les téléspectateurs.

Les évolutions technologiques dégagent une incompatibilité entre les postes téléviseurs en mode analogique et le système numérique, ce qui fait que la grande majorité des postes actuellement vendus et utilisés en RDC ne sont pas vraiment équipés de cette nouvelle technologie.

En conséquence, les téléspectateurs doivent, soit acquérir des postes téléviseurs "up to date" ou s'équiper d'un décodeur. En d'autres termes, cela nécessite des coûts supplémentaires aux ménages avec des risques de réduire l'audience.

60 Procès-verbal de la deuxième séance de travail de la session ordinaire du comité de pilotage du CNM/TNT, tenu le 23 février 2005.

85

subvention du prix des téléviseurs et ou décodeurs à des dons d'un certain lot de l'un de ces matériels.

Toutes les options sont ouvertes et vont dans le sens de faciliter le plus possible les téléspectateurs pour amortir le choc des évolutions technologiques.

Et à terme, c'est le téléspectateur qui sera le grand bénéficiaire avec un signal son et image de bien meilleure qualité, mais aussi la possibilité de pouvoir écouter la radio à partir de son poste téléviseur.

III.4.3. RECOMMANDATIONS

a. Recommandations de l'UIT pour la TNT

- Mettre en place un code légal et règlementaire,

- Procéder à la délivrance des licences aux opérateurs numériques, - Planifier l'arrêt de l'analogie et le début du numérique,

- Procéder à la numérisation de tous les réseaux existants.

Ces recommandations sont entre autres les actions à mener par la coordination.60

b. Recommandations de la coordination du CNM/TNT

Compte tenu de l'échéance pour la migration effective vers la télévision numérique et l'abandon définitive de l'analogique (ASO) et

86

surtout, garantir la réussite de cette transition, la coordination du CNM/TNT recommande ce qui suit :

- Au comité de pilotage du CNM/TNT : activer et inciter le gouvernement en vue d'appuyer les actions de la coordination du CNM/TNT pour la réussite de cette migration en RDC.

- Au gouvernement :

1. Disponibiliser les moyens financiers nécessaires pour l'appui au CNM/TNT,

2. Prendre des dispositions pour la formation et la mise à niveau des experts congolais (participation aux colloques et conférences ayant trait aux nouvelles technologies de l'information et de la communication et des télécoms).

c. Recommandations au gouvernement et au CNM/TNT

Pour avoir la TNT, le CNM/TNT et le gouvernement doivent

lancés :

- Une communication globale et partagée établit sur 3 axes qui sont : information sur le processus de passage au numérique, la sensibilisation sur les mutations du passage et les nouvelles règles de fonctionnement, information sur les changements de technologie, d'équipements et de contenus,

- Une assistance à l'accès aux équipements aux populations,

- Le renforcement des capacités des acteurs du secteur.

87

En cela, Le gouvernement de la RDC doit pouvoir aider tant technique que financièrement les médias congolais pour que ce passage de l'analogie au numérique soit complet et effectif.

Le passage à la radiodiffusion télévisuelle numérique de terre est un processus complexe qui exige la participation des législateurs, des régulateurs, des sociétés de radiodiffusion (producteurs des contenus, radiodiffuseurs, et opérateurs des réseaux) de construction et des téléspectateurs.

Le pays doit se prononcer sur des questions politiques et technologiques essentielles en se fondant sur des analyses technique et économique, sur la disponibilité des dispositifs et équipements nécessaires ainsi que sur le niveau de préparation des téléspectateurs tout en tenant compte de la réglementation internationale pertinente notamment du règlement des radios communication de l'UIT, et des accords régionaux et bilatéraux.

Le processus de transition n'est pas une simple question de technologie. Pour que la transition se fasse en douceur, il convient de résoudre un certain nombre de problèmes d'ordre réglementaire et administratif.

Une bonne coordination entre les pays est indispensable pour le passage de la télévision analogique à la télévision numérique. Cela passera nécessairement par la participation des gouvernements, du secteur privé, des institutions financières et des autres parties prenantes, dans le cadre d'un effort concerté visant à connecter la région des Etats arabes.

88

CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce dernier chapitre, nous avons fait une analyse sur l'effectivité de la mise en oeuvre du processus de migration de la télévision analogique vers la Télévision Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo.

Sur ce, il y a lieu de signifier que la TNT est déjà opérationnelle en RDC principalement à Kinshasa.

Pour ce faire, le Gouvernement Congolais doit doter l'organe attitré de la mise opérationnelle de la TNT qu'est la Coordination Nationale de la Migration vers la Télévision Numérique, des moyens consistants et nécessaires.

89

CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre travail de fin d'études portant sur l'analyse de la mise en oeuvre du processus de migration de la télévision analogique vers la Télévision Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo, nous avons pu comprendre que la TNT est le mode de diffusion audiovisuelle terrestre en numérique, dans lequel les signaux vidéo et audio ont été numérisées pour être ordonnés dans un canal unique, sous l'application rigoureuse des normes liées au multiplexage des signaux, avant d'être modulés puis diffusés ; c'est-à-dire transportés jusqu'aux antennes râteaux des téléspectateurs.

Cette technologie présente donc l'avantage de réduire le nombre de fréquences indispensables à l'industrie télévisuelle et à couvrir le monde entier. Ce qui permet d'augmenter l'offre des programmes.

Ces observations ont suscité la formulation de la question spécifique de notre étude qui se présente comme suit : quels sont les enjeux et les modalités de mise en oeuvre de la TNT en République Démocratique du Congo ?

Pour mener cette étude à bon port, nous avons eu pour cadre théorique, la théorie de la structuration adaptative (TSA) de Desanctis et Poole.»61 Cette théorie représente un cadre conceptuel pour étudier les variations du changement organisationnel qui se

61 AZAN W. et BELDI A., « De la cybernetique à la théorie de la human agency : vers un management des sciences de l'information centré sur les utilisateurs », Revue management et avenir, consulté le 09 Octobre 2020 à 20h10.

90

manifestent pendant l'utilisation des technologies avancées. Les concepts centraux de cette théorie sont la structuration et l'appropriation, qui fournissent une vision dynamique du processus par lequel les acteurs incorporent ces technologies dans leurs pratiques de travail.

S'agissant de la méthode, nous avons eu recours à la méthode ethnographie, approche situationnelle qui consiste à étudier des phénomènes divers mais toujours en situation.

Quant aux techniques, nous avons eu recours à la technique d'entretien en profondeur, laquelle nous a permis de collecter dans des documents écrits tels que : les ouvrages, le dictionnaire encyclopédique, le site web, les données nécessaires pour notre travail.

Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, notre travail s'est articulé sur trois chapitres :

Le premier chapitre a consisté à donner une compréhension sur les notions de base qui se situent à l'énoncé de notre recherche et la théorie de la structuration adaptative (TSA);

Le deuxième chapitre quant à lui, a présenté l'état des lieux de la Télévision Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo ;

Enfin, le troisième chapitre a présenté l'analyse de la mise en oeuvre du processus d'intégration de la TNT en RDC.

En effet, partant de la question spécifique de notre problématique, après toutes ces analyses, notre hypothèse de départ s'est confirmée. De ce fait, il y a lieu de conclure qu'en République Démocratique du Congo, le passage de la télévision analogique à la

91

télévision numérique terrestre a permis le regroupement des chaînes en un seul spectre et optimiserait la gestion efficace des fréquences de télévision.

Cette numérisation de la télévision analogique congolaise présente beaucoup d'avantages. Le principal est celui de réduire le nombre de fréquences indispensables à l'industrie télévisuelle. Ceci permettra la flexibilité dans le processus même de la production télévisuelle, notamment dans la diffusion et la réception des divers programmes.

8. PHILIPPE JM., La télévision numérique terrestre, Dunod, Paris, 2006.

92

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www.wikipedia.org, à 18h36.

96

8. Télévision connectée tirée de www.wikipedia.org consulté le 18 septembre 2020 à 23h43.

9. Télévision par satellite www.wikipedia.org, consulté le 18 septembre 2020 à 20h50.

10. Télévision Sociale, consultée sur www.wikipedia.fr consulté le
18 septembre à 23h55

11. Web TV www.wikipedia.org. Consulté le 18 septembre 2020
à 28 septembre à 23h47

97

TABLES DES MATIERES

EPIGRAPHE i

Didhy David Mwamba i

IN MEMORIAM ii

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS iv

Liste des abréviations vii

INTRODUCTION GENERALE 1

1. Problématique 1

2. Hypothèse 7

3. Choix et intérêt du sujet 7

4. Méthode et techniques 8

5. Délimitation du travail 10

6. Division du travail 10

CHAPITRE I: CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE 11

I.1 Définition des concepts de base 11

I.1.1 Migration 11

I.1.2 Chaine de télévision 13

E. Principes, équipements et notions de base 33

II.7. Le dividende numérique 69

98

I.1.3 Télévision Analogique Terrestre 43

I.1.4. Télévision Numérique Terrestre 46

a. Avantages 48

b. Inconvénients 49

I.2 Cadre théorique 51

I.2.1. Usage 52

I.2.2. Appropriation 54

Conclusion partielle 59

CHAPITRE II: ETAT DES LIEUX DE LA TELEVISION NUMERIQUE 60

TERRESTRE EN RDC 60

II.1 installation du comité national de la migration vers la TNT en RDC 61

II.2. Création de la communauté nationale de la TNT 62

II.2.1 Missions 62

II.2.2 Les sous commissions pour de la TNT en RDC 63

II.3. L'autorité de régulation des postes et télécommunication 64

En RDC (ARPTC) 64

II.4. Les décodeurs 65
II.5 Difficultés et contraintes liées au processus de migration

vers la TNT en RDC 66

99

CONCLUSION PARTIELLE 70

CHAPITRE III: ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DU PROCESSUS

D'INTÉGRATION DE LA TNT EN RDC 71

III.1. Rappel méthodologique 71

III.2. Présentation et analyse des données 75

III.3. Interprétation des résultats 78

III.4. Appréciation critique, perspectives et recommandations 80

III.4.1. Appréciation critique 80

III.4.2. PERSPECTIVES 83

III.4.3. RECOMMANDATIONS 85

a. Recommandations de l'UIT pour la TNT 85

b. Recommandations de la coordination du CNM/TNT 85

CONCLUSION GENERALE 89

TABLES DES MATIERES 97






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein