REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT FACULTAIRE DES SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE
LA COMMUNICATION
« IFASIC »
FACULTE DES SCIENCES DE L'INFORMATION
Département de Multimédia
www.ifasic.cd
KINSHASA/GOMBE
ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DU PROCESSUS DE LA
MIGRATION DE LA TELEVISION ANALOGIQUE VERS LA TÉLÉVISION
NUMÉRIQUE TERRESTRE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
?
MPAKA MUTWEFA Hugues
Mémoire de fin d'études
présenté et défendu publiquement en vue de l'obtention du
grade de licencié en Sciences de l'information et de la
communication.
Directeur : Jean-Pierre MANUANA
Professeur Ordinaire
Lecteur : Lupsin BAKOLO BONZEMBO
Assistant
Décembre 2020
EPIGRAPHE
« Il n'y a pas de technologie sans T, pas
d'information sans I, pas de communication sans C. D'où les TIC
».
Didhy David MWAMBA
IN MEMORIAM
A ma petite soeur Naomie IKENGE BOMPETA, à mon oncle
Antoine NTUMBA et à ma grand-mère Céline NDONGO pour leur
amour à jamais inoubliable jusqu'aux derniers instants de leur vie sur
terre. Que la terre de nos ancêtres vous soit douce dans l'espoir de la
résurrection !
MPAKA MUTWEFA Hugues
iii
DEDICACE
A mon père Linon MPAXA NXENY ; A ma mère
BCandine XIMONA ;
A mes frères et soeurs Belinda, Bionick,
Eugénie, Dorcas et Marc MPAXA ;
A ma soeur Patience MANSWALA NXEYA.
Pour Ceur encadrement, encouragements et sacrifices. Que
ce travaiC Ceur soit Ce couronnement de toutes Ces privations consenties et
endurées pour nous assurer un avenir meiCCeur.
MPAKA MUTWEFA Hugues
iv
REMERCIEMENTS
Au terme de notre travail qui couronne la fin du cycle de
licence en Sciences de l'Information, département de multimédia,
nous tenons à remercier toutes les personnes qui, de près ou de
loin, ont contribué à l'élaboration de cette oeuvre.
Nous remercions premièrement le professeur Jean-Pierre
MANUANA et l'Assistant Lupsin BAKOLO qui ont accepté volontiers de
diriger ce travail malgré leurs multiples occupations. Leurs directives,
remarques et observations nous ont permis de mener à bien cette
étude. Qu'ils acceptent nos remerciements pour leur
disponibilité.
Nous remercions également les autorités de
l'Institut Facultaire des sciences de l'information et de la communication,
notamment les professeurs Rigobert Munkeni Lapess, Recteur de l'Ifasic et
Philippe NTONDA, Secrétaire général académique.
Nos remerciements s'adressent aussi envers tous les
professeurs, chefs des travaux et assistants de l'Institut Facultaire des
Sciences de l'Information et de la Communication pour la formation et les
connaissances qu'ils ne cessent de nous dispenser. Sans eux, nous ne serions
rien.
A nos oncles et tantes, Roger MATAMBA, Roger BAKA, Lionel
ESULE, Virginie ESULE, NSELE TAMUFU MUKOLO, Ferdinand BAKA, José
MUTWEFA, Dieudonné ESULE, Jean-Baptiste BEKI, Bosco et Philo TAWABA,
Adolo MAKOLO, Bernard MBWANGANGA, Bibiche BEKI, Bibiche MAYAYA et Niclette
MPUTU ESULE.
A nos cousins et cousines Georges MUTUTUBU et sa femme
Marleine MATUNGULU, Manix, Mardochée, Aristote, Marie, Acacia et
Shekinah SESEBE, Salem, Christevie et Roland DEBE, Thérèse,
Mister, Nathan, Philo et Dorcas TAWABA, Patience, Olga, Fanny, Achille, Edith
et Jefferson MANSWALA, Ezekiel KIMPU, Blanche MOKE, Apollinaire Tamufu,
Fernandez et Dieu Baka, Grady PAPULA, Petit Roger, Blondy, Sandra et
José Baka, Elie BWANGANGA.
A nos neveux et nièces Bernice, Claudia, Maryse et
Ethan MBWANGANGA, Tresia MBOMA, Fayol KWAKE, Bellange MONSELOBO, Dorcas
KUBA,
A nos grands-parents Alphonsine Mayaya Ngawum, Eugénie
Manzey et Emmanuel Mutwefa.
A nos amis et connaissances Christelle Ilunga MWADI ILUNGA,
Carmel KETATE, Flory EBWA, Damien KAPAY, Moise EZEKELE, Youreck MASIALA, Isaac
MPOYI, Peguy KANIKA, Jules AHUKA, Emmanuel LUFIALUSO, Gaël BANGI, Sem
KAZAKA, Manix BIDWAYA, Emmanuel NGAMAYA, Dherçy NDWAYA, Keren NZONGO,
Pascal MUTEBA, Chadrack KUPULU, Brigitte ISASI, Joseph KENSEY, Laetitia
LUMEMBO, Kevin KITWANTALA, Vainqueur BITUMBA, Charles MAYAKALAU, Obed MAYAMBAU,
Beni NZAY, Glody TAMULENGE, Patrick MATANGA, Jonathan MESA, Bertrand ETSHINDO,
Sido, Percy MUENGO, Archange, Dieudonné KASUKA, Betuel NDOMA, Guelord
KAFUMFU, Chelvie KAMBUNDI, Deborah MASUANGI, Christelle NAFIO, Cécile
IWANGU, Thérèse MUEPA, Believe DINDAMBA, Emmanuel LUFIAULUISU
A tous les condisciples de la deuxième licence en
Sciences de l'Information, département de Multimédia, avec qui
nous avons lutté, affronté et franchi des obstacles tout au long
de notre cursus universitaire.
Aux Journalistes Jacques AMBOKA, Patrick LUPIKA, Yvette
DITSHIMA, Faustin KALENGA et Armel LANGADA.
A tous les membres de l'Apk et Acovib.
A vous tous qui, d'une manière ou d'une autre, avez
contribué à la réalisation de cette oeuvre, nous vous
dédions ce travail scientifique, fruit d'énormes privations et
sacrifices.
MPAKA MUTWEFA Hugues
LISTE DES ABREVIATIONS
CD : Compact Disc
CNMTNT : Comité National de Migration vers la
Télévision Numérique Terrestre
CSA : Conseil Supérieur de l'Audiovisuel
DVB : Digital Video Broadcasting
DVB-T : Digital Vidéo Broadcasting Terrestre
DVD : Digital Versality Disc
GHZ : Giga Hertz
HD : Haute Définition
IFASIC : Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de
la
IP : Internet Protocol
JPEG : Joint Photographic Expert Group
MHZ : Mega Hertz
MPEG : Moving Pictures Experts Group
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la
OFDM : Orthogonal Frequency Division Multilexing
OZRT : Office Zaïrois de Radiodiffusion et de
Télévision
PAL : Phase Altenation Line
PC : Personnel Computer
RDC : République Démocratique du Congo
SD : Standard Définition
SECAM : Séquence de Couleur Avec Mémoire
TAT : Télévision Analogique Terrestre
TDF : Télédiffusion De France
TIC : Technologies de l'Information et de la Communication
TIC : Technologie de l'Information et de la Communication
TNHT : Télévision Numérique Hertzienne
Terrestre
TNS : Télévision Numérique par
Satellite
TNT : Télévision Numérique Terrestre
TV : Télévision
TVHD : Télévision à Haute
Définition
UHF : Ultra High Frequency
UIT : Union Internationale de
Télécommunication
UNIKIN : Université de Kinshasa
VHF : Very High Frequency
1
INTRODUCTION GENERALE
1. Problématique
Notre recherche porte sur « l'analyse de la mise en
oeuvre du processus de migration de la télévision analogique vers
la Télévision Numérique Terrestre en République
Démocratique du Congo. »
Le monde vit sous un nouveau rythme lui imposé par les
Technologies de l'Information et de la Communication, TIC. Ces TIC ne cessent
de perfectionner la vie de l'homme sur terre en rendant possible ce qui
était jadis déclaré impossible. Elles permettent
également à l'homme de communiquer plus facilement et à
moindre coût.
Pour atteindre un public plus vaste sans beaucoup d'efforts,
l'homme a mis en place de nombreux moyens de communication dont la
télévision qui est un ensemble des activités et des
services assurant l'élaboration et la diffusion (par les techniques de
transmission des images et des sons) d'informations et de spectacles à
un grand nombre de personnes.1
L'alliance du câble et du satellite a fait entrer la
télévision dans l'ère du numérique, d'abord aux
Etats-Unis, en 1994, avec direct TV, puis en Europe, et notamment en France en
1996, avec trois bouquets de programmes, reçus presque à la
demande, à la qualité des images, grâce aussi aux services
interactifs, qui ont conquis un public restreint mais averti et fidèle.
Ainsi, un pas décisif est franchi avec l'arrivée, à l'aube
du XXIe siècle, de la Télévision Numérique
Terrestre, TNT, enfin accessible à tous ; puisque les
signaux-vidéos, audio et les
1Le Grand Robert 2005 (version électronique)
consulté le 05 juillet 2020
2
données informatiques sont numérisées,
puis ordonnées dans un flux unique avant d'être transportés
jusqu'aux téléspectateurs par la voie hertzienne terrestre ou les
ondes électromagnétiques2.
A cet effet, les Technologies de l'Information et de la
Communication ont suscité un engouement précisément du
fait qu'elles permettent, plus que tous les autres outils existants, de
communiquer rapidement et à des coûts réduits, de partager
l'information, de la manipuler, de la faire circuler par des volumes importants
de données d'un point à l'autre du monde. Cette capacité
extraordinaire à faire circuler les flux d'informations entre les villes
et les pays du monde est un des facteurs fondamentaux de la mondialisation,
notamment celle de la télévision numérique terrestre qui
introduit la télévision analogique dans l'ère du
numérique.
Par leurs caractéristiques, les Technologies de
l'Information et de la Communication ont bouleversé de fond en comble
les pratiques médiatiques. On assiste à l'émergence de la
télévision numérique terrestre, qui fait appel à la
diffusion et à la réception de la télévision
analogique en mode numérique.
Cela sous-tend entre autres, des changements dans le mode de
la diffusion dans un flux unique de données vidéo, audio avant
d'être transportés aux antennes râteaux des
téléspectateurs3.
La République Démocratique du Congo ne pouvant
pas rester muette face à cette nouvelle vague de production et de
diffusion de contenus télévisuels, s'est aussi arrangée
à migrer vers la Télévision Numérique Terrestre.
2 LAROQUE BERNARD D., Télévision
numérique terrestre, fondamentaux et perspectives, Paris, Dunod,
2005, p.5.
3 Idem
3
En effet, la RDC s'est vue officiellement migrée vers
la TNT le 25 Avril 2015 à en croire l'arrêté
ministériel du Vice-premier Ministre, Ministre des Postes,
Télécommunications et Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication, PTNTIC, du 25 avril 20154. Cette migration
s'est matérialisée le 15 juin 2015, date à laquelle les
chaines de télévision ont commencé à s'octroyer des
nouvelles fréquences de TNT.
Pour assurer le bon passage d'analogique au numérique,
le ministère des PTNTIC a, dans le même arrêté,
préparé le nouveau paysage audiovisuel congolais adapté
à la télévision numérique terrestre qui serait
constitué des acteurs dont :
1. Un Editeur de Programmes : l'opérateur qui assume
exclusivement les tâches de production studio et/ou à
d'édition de contenu ou programmes. Il est considéré
traditionnellement comme chaine de télévision et qui assume dans
la dispensation actuelle des tâches de production, de transmission et de
diffusion ;
2. Un Opérateur de Multiplex : un assembleur de
contenu qui se limite à agréger les programmes et services
provenant de plusieurs Editeurs de Programmes ou opérateurs
Télécoms afin de former des bouquets et les rendre disponibles
à un diffuseur pour la distribution ;
3. Un Diffuseur : un opérateur qui assure la fonction
essentielle de diffusion dans le spectre Hertzien et effectue le Transport et
la distribution des programmes par fibre optique, par câble, par
4 Arrêté interministériel
n°002/TNT/CAB/MCM/LMO/2015 et n°
CAB/VPM/PTNTIC/TLL/0002/2015 du 25 avril 2015 portant
définition des acteurs du nouveau paysage audiovisuel congolais,
récupération par l'Etat congolais des fréquences
analogiques octroyées aux chaines de télévision et
interdiction d'importation en RDC des récepteurs analogiques.
4
satellite ou par Faisceau Hertzien (FH). Il est le seul
opérateur habilité à détenir des fréquences
dans le cadre des licences attribuées par l'autorité
compétente ;
4. Un Fournisseur des services ou
Télé-distributeur : un opérateur qui assemble des
programmes d'origine étrangère et locale dans des bouquets, afin
de les commercialiser à l'intention des clients particuliers, moyennant
un abonnement mensuel ou annuel5.
De Juin 2015 à décembre 2019, de nombreuses
chaines de télévision se sont octroyées de
fréquences de la TNT pour ne pas perdre leur diffusion ; car,
l'arrêt de la diffusion analogique en Bande VHF (Very High Frequency,
très haute en français) et en bande UHF (Ultra High Frequency,
ultra haute fréquence en français) avait été
annoncé par le ministre des PTNTIC.
En effet, la migration totale de la Télévision
Analogique à la Télévision Numérique Terrestre
à Kinshasa était fixée en décembre 2019 pour les
chaines émettant en bande VHF et en décembre 2020 pour celles en
bande UHF. Une décision prise après réunion entre le
ministère des PTNTIC, l'Autorité de Régulation de la poste
et des Télécommunications du Congo (ARPTC), des responsables de
RENATELSAT, de TELENSULT, le comité national de migration vers la TNT,
et l'association des entreprises privées de l'audiovisuel lundi 29 avril
2019.6
5 Arrêté interministériel
n°002/TNT/CAB/MCM/LMO/2015 et n°
CAB/VPM/PTNTIC/TLL/0002/2015 du 25 avril 2015 portant
définition des acteurs du nouveau paysage audiovisuel congolais,
récupération par l'Etat congolais des fréquences
analogiques octroyées aux chaines de télévision et
interdiction d'importation en RDC des récepteurs analogiques.
6 Réunion comité national de migration vers la
TNT
http://congoprofond.net/rdc-la-migration-vers-la-tnt-fixee-en-decembre-2019/
: consulté le 07 mai 2020 à 13h21
7 MUZEMBO TSANGU J., Intégration
Télévision Numérique Terrestre en RDC à l'horizon
2015, Mémoire inédit, Unikin, Kinshasa 2010
5
Toutes les chaines de télévision émettant
à Kinshasa s'en pressaient alors à trouver les nouvelles
fréquences de la TNT, non seulement pour ne pas voir la diffusion de
leurs programmes inaccessibles au public, mais aussi savourer la qualité
de transmission des signaux assurée par celle-ci.
Ainsi, le problème général de notre
étude consiste à faire une évaluation de la migration des
chaînes de télévision vers la Télévision
Numérique Terrestre en RD Congo de Juin 2015 septembre 2020.
La question générale de notre recherche se
résume comme suit : quelle est la situation du processus de migration
des chaines de télévision analogiques à la
télévision numérique terrestre en RDC ?
La lecture exploratoire des travaux antérieurs nous ont
permis de découvrir quelques études traitant sur le sujet. Le
premier travail réalisé par Jude MUZEMBO Tsangu porte sur «
Intégration de la Télévision Numérique Terrestre en
RDC à l'horizon 2015 ».7
Comme questions spécifiques, l'auteur s'est
interrogé de la manière ci-après : Comment la
Télévision Numérique Terrestre contribuera-t-elle à
la production, la diffusion et la réception des programmes audiovisuels
à l'horizon 2015 ?
Dans son hypothèse, Jude MUZEMBO estime que « en
République Démocratique du Congo, le passage de la
télévision analogique à la télévision
numérique terrestre permettra le regroupement des chaînes en un
seul spectre et optimiserait la gestion efficace des fréquences de
télévision. Cette numérisation de la
télévision
8 NDAYA MUANANZILA G., Processus de mutation de
l'analogique vers le numérique des chaines de télévision
à Kinshasa. Etude comparative entre B-ONE et KIN 24 ; TFC
inédit, IFASIC, 2018.
6
analogique congolaise présente beaucoup d'avantages, le
principal est celui de réduire le nombre de fréquences
indispensables à l'industrie télévisuelle et à
couvrir le monde entier. Ceci permettra la flexibilité dans le processus
même de la production télévisuelle, notamment dans la
diffusion et la réception des divers programmes. » Dans sa
conclusion, il confirme son hypothèse de départ.
Le second travail est l'oeuvre de NDAYA MUANANZILA Glody sur
le « processus de mutation de l'analogique au numérique des chaines
de télévision à Kinshasa. Etude comparative entre B-ONE et
KIN 24 ».8
Comme spécifique, l'auteur a posé de savoir
Quels sont les points de ressemblance et de dissemblance entre ces deux chaines
de télévision dans la mutation vers le numérique ?
L'auteur a postulé l'hypothèse selon laquelle la
mutation vers le numérique est dépendante des exigences d'ordres
financier, économique et professionnel, accompagné d'une
formation pour faciliter l'adaptation.
L'hypothèse de départ a été
confirmée dans la conclusion, tout en ajoutant que cette mutation
coûte donc une fortune à ces deux chaines de
télévision.
L'originalité de notre travail par rapport à
ceux évoqués se situe au niveau de l'évaluation de la
migration des chaînes de télévision analogique vers la
Télévision Numérique Terrestre en RD Congo.
7
Sur ce, la question spécifique de notre étude se
présente comme suit : quels sont les enjeux et les modalités de
mise en oeuvre de la TNT en République Démocratique du Congo ?
2. Hypothèse
Nous formulons notre hypothèse selon laquelle face
à une innovation technologique, la culture d'une société
cherche toujours à se rapprocher ou se restructurer dans cette
technologie.
A cet effet, la migration de la Télévision
Analogique vers la Télévision Numérique permet de
réduire l'occupation du spectre électromagnétique
grâce à l'utilisation de modulation plus efficace, d'obtenir une
meilleure qualité d'image, ainsi que le rabais des coûts
d'exploitation pour la diffusion et la transmission.
3. Choix et intérêt du sujet
L'intérêt de notre travail sur « l'analyse
de la mise en oeuvre du processus de migration de la télévision
analogique vers la Télévision Numérique Terrestre en
République Démocratique du Congo » se fixe sur deux plans :
personnel et plan scientifique.
Sur le plan personnel, ce travail va nous permettre à
connaitre et à élargir nos connaissances en matière des
nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Précisément de la télévision numérique
terrestre qui est déjà opérationnelle en RDC depuis
2015.
Sur le plan scientifique, La TNT étant une technologie
nouvelle et très complexe, le résultat de ce travail est
susceptible de contribuer aux études plus approfondies sur la sociologie
des innovations technologiques et celles des usages et appropriations des TIC
dans le contexte congolais.
9Laubet Del Bayle,J.L, Initiation aux
méthodes de recherche des sciences sociales, Ed. le Harmattan,
Paris, 2000, P.120
8
4. Méthode et techniques
Pour mener à bon port cette étude, nous allons
recourir à une méthode et des techniques.
a) Méthode
La Méthode est l'ensemble des opérations
intellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la
réalité étudiée9.
Pour cette étude, nous allons prendre en compte la
méthode ethnographique, approche situationnelle qui consiste à
étudier des phénomènes divers mais toujours en
situation.
On entend par ce dernier terme, dans un sens très proche
de la définition de Goffman : toute zone matérielle, spatiale et
temporelle où des actants se trouvent mutuellement en possibilité
d'interagir.
b) Techniques
Les techniques sont des procédés
opératoires, rigoureux, bien définis, transmissibles et
susceptibles d'être appliquées à nouveau dans les
mêmes conditions adaptées aux genres des problèmes et des
phénomènes en cause.
En ce qui concerne ce travail de fin d'étude, nous
allons recourir recours aux techniques basées sur la documentation,
l'observation, et l'entretien en profondeur.
9
- Technique documentaire
La technique documentaire est une fouille systématique
de tout ce qui est écrit ayant liaison avec le domaine de
recherche'0.
Cette technique va nous permettre de collecter dans les
ouvrages, le dictionnaire encyclopédique, le site web des données
nécessaires pour ce travail.
- Technique d'observation
Elle est une considération attentive des faits afin des
mieux les connaitre et de collecter des informations à leur propos''.
- Technique d'entretien en
profondeur
L'entretien est dans les sciences sociales, le type de
relation interpersonnelle que le chercheur organise avec les personnes dont il
attend des informations en rapport avec le phénomène qu'il
étudie'2.
C'est la situation au cours de laquelle un chercheur,
l'enquêteur, essaie d'obtenir d'un sujet, l'enquêté, des
informations détenues par ce dernier, que ces informations
résultent d'une connaissance, d'une expérience ou qu'elles soient
les manifestations des opinions.
Pour cette étude, nous allons recourir à
l'entretien en profondeur qui est un entretien orienté sur un
thème fixé au préalable et proposé par
l'enquêteur'3.
10Mulumbati.N., Manuel de sociologie
générale, Lubumbashi, Ed.Africa, 1980,P.26
11Laubet Del Bayle,J.L, Initiation aux
méthodesde recherche des sciences sociales, Ed. le Harmattan,
Paris, 2000, p.37
12Laubet Del Bayle,J.L, Op. cit, p.70
10
13Laubet Del Bayle,J.L, Op.cit
5. Délimitation du travail
Notre travail est limité dans le temps pour la
période allant de janvier 2015 au mois de septembre 2020. C'est la
période durant laquelle la plupart des médias se sont
intéressés à la migration vers la TNT, d'une
manière officielle en République Démocratique du Congo.
Du point de vue spatial, notre recherche se limite
essentiellement à la ville de Kinshasa, siège des institutions de
la République Démocratique du Congo.
6. Division du travail
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, notre travail est divisé en trois chapitres
principaux : le premier chapitre s'occupe des cadres conceptuel et
théorique, le deuxième présente l'état des lieux de
la TNT en RDC, et le troisième chapitre s'occupe de l'analyse de la mise
en oeuvre du processus d'intégration de la TNT en RDC.
11
CHAPITRE I : CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Ce premier chapitre qui porte sur les assises conceptuelles et
théoriques de notre étude est subdivisé en deux
sections.
La première section définit les concepts
fondamentaux de notre travail. La seconde section circonscrit la théorie
qui éclaire la problématique de cette étude.
I.1 Définition des concepts de base
Cette première section est consacrée à la
définition des concepts clés de notre étude. Il s'agit des
concepts ci-après : migration, chaîne de télévision,
Télévision analogique, télévision numérique
et enjeu.
I.1.1 Migration
Informatiquement parlant, la migration est le transfert (des
données ou d'applications informatiques) d'un environnement
matériel ou logiciel à un autre14.
La migration se définit également le passage
d'un état existant d'un système d'information ou d'une
application vers une cible définie dans un projet ou un
programme15.
La migration de données est généralement
réalisée par programmation pour parvenir à un traitement
automatisé, en libérant les ressources humaines de tâches
embarrassantes. Un renvoie à des tâches bien précises
visant à assurer le transfert périodique des données
numériques d'un matériel ou logiciel informatique vers un autre,
ou
14 Le Nouveau Petit Robert de la langue française
2009, p.1597
15 Htppt://
m.wikipedia.org consulté le
09 septembre 2020 à 11h50
12
d'une génération technologique vers une
autre16. Elle désigne également le transfert d'une
application ou d'un système vers un autre plus actualisé.
La migration est une transformation de données, de
programmes ou de logiciels afin de les rendre compatibles avec un autre
environnement informatique17.
La migration a comme rôle d'assurer la continuité
du service pour ses utilisateurs ; de ne pas fractionner le travail de
développement et de maintenance ; de permettre de doser et de mesurer
facilement l'avancement de la migration ; d'introduire progressivement de
nouvelles pratiques de développement. Ce dernier point est fondamental.
Les enjeux d'une migration ne sont pas seulement techniques, ils sont
également humains. Et les migrations sont des périodes
compliquées pour la vie d'une équipe. En apportant des
bouleversements durables dans des pratiques connues, elles sont
forcément une charge de travail supplémentaire et peuvent
être perçues comme une remise en question de compétences
établies.
Cela fait partie du métier de développeur de
savoir s'adapter aux changements. Mais tout le monde n'a pas le même
niveau d'expérience ou d'implication dans le projet, la même
énergie ou le même temps disponibles, la même
appétence pour la nouveauté ou la même résistance
à la JavaScript fatigue. Le rejet a priori du
changement est possible et compréhensible.
16
www.memsic.ccsd.cnrs.fr
consulté le 10 octobre 2020 à 13h15
17
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/migration/51399,
consulté le 10 Octobre 2020 à 13h15minutes
13
En plus qu'un challenge technique, la problématique de
la migration est bien l'appropriation d'un nouveau choix technologique par tous
et la montée en compétence de tous. Dans cette démarche,
voici quelques conseils méthodologiques, parfois illustrés
d'exemples liés à React mais qui se veulent
généralisables à tout autre contexte.
I.1.2 Chaine de télévision
La télévision désigne l'ensemble des
techniques utilisées pour transmettre des images à distance par
voies hertziennes captée par une antenne ou un câble ;
actuellement, l'on passe de l'analogique vers le numérique.
La télévision est un ensemble de techniques
destinées à émettre et recevoir des séquences
audiovisuelles, appelées programme télévisé
(émissions, films et séquences publicitaires). Le contenu de ces
programmes peut être décrit selon des procédés
analogiques ou numériques tandis que leur transmission peut se faire par
ondes radioélectriques ou par réseau câble. Elle est aussi
entendue comme l'appareil permettant d'afficher des images d'un programme. La
télévision est tributaire d'un réseau économique,
politique et culturel (langue nationale ou régionale, genre et format,
réglementation et autorisation de diffusion).18
Elle peut aussi se définir comme le
procédé de décomposition, de transmission et de
recomposition d'images à distance. Le principe repose sur les
capacités de certains corps à transformer, par rayonnement
d'électrons, l'énergie électronique en énergie
lumineuse et réciproquement.
18
www.wikipedia.fr; consulté
le 12 juin 2020 à 14h00
14
Pour serge Bailly et Vincent
Galuszka, la télévision constitue l'ensemble des moyens
et techniques qui assurent la production, la transmission et la reproduction
d'images animées et sonorisées, à
distance.19
Dans l'Introduction à l'analyse de la
télévision, François Jost souligne :
« le cinéma fabrique de la mémoire, la
télévision de l'oubli ». Sans doute faut-il voir dans ce
jugement de Godard l'obstacle majeur auquel se heurte l'analyse des
émissions de télévision. Liée à chaque
instant de notre vie, la télévision semble évoluer dans un
continuel présent, celui de l'actualité, de la mode ou de notre
quotidienneté. Ce n'est que rétrospectivement, avec quelque
souvenir d'enfance, que la télévision est un objet beaucoup moins
évanescent que nous l'avons cru20.
De nombreux signes montrent qu'une culture de la
télévision est en cours de constitution : des collections
vidéo conservent des programmes que nous aurions crus voués
à l'oubli, des programmes citent des images appartenant à notre
passé de téléspectateur, d'autres analysent notre
présent et nous prenons conscience que les genres d'aujourd'hui
s'enracinent dans l'histoire. Bref, nous devenons téléphiles et
nous ressentons, comme les cinéphiles, le besoin de mieux
connaître les objets qui retiennent notre attention et de les analyser,
poursuit l'auteur21.
19 BAILLY, Serge et GALUSZKA,Vincent, D'abonnement
à Zapping. Le dictionnaire de la télévision,
Bruxelles,Luc Pire,1996,p.204
20 JOST, François, Op.cit, p.3. 21Idem
15
La définition des propriétés de la
communication télévisuelle est de fait relativement
récente, si l'on considère qu'il y a maintenant soixante-dix ans
qu'elle est apparue en tant que technologie et soixante ans environ en tant que
média, qu'il soit public ou commercial. Lorsqu'elle s'étend
progressivement dans les pays développés à la fin des
années 40 et dans les années 50, la télévision ne
suscite qu'ignorance ou indifférence dans les milieux de la recherche
souligne Guy Lochard22.
Pour Dayan, la réflexion sur la
télévision porte généralement sur la
téléquotidienne. Il s'agit ici d'une télévision
d'exception, d'une télévision d'interruption,
caractérisée par des événements qui ponctuent la
vie sociale en interrompant le flot des émissions23.
Ces événements représentent d'immenses
moyens de sensation. En interrompant la grille des programmes, ils bouleversent
l'ordre quotidien qui s'y exprime, et s'y accompagne souvent d'un arrêt
complet de toute activité autre que celle qui consiste à suivre
le déroulement de l'événement. Celui-ci et non seulement
annoncé, préparé dans un crescendo qui culmine avec
l'émission, mais il bénéficie aussi d'un monopole de
transmission. Simultanément présent sur plusieurs chaînes,
il peut dans certains cas devenir inévitable.
La mobilisation mise en oeuvre exclut que de tels
événements puissent être des accidents ou des catastrophes.
Ce ne sont pas des événements au sens journalistique du terme,
encore qu'ils ne puissent pas se permettre une totale vacuité en termes
de contenu informatif. Ce sont plutôt des messages, des actes discursifs
adressés à la société dans
22 LOCHARD Guy, La télévision Une machine
à communiquer, Ed. CNRS, Paris, 2009, p.10.
23 Idem, p.43.
16
son ensemble. Quel que soit leur point de départ, ils
acquièrent alors une dimension politique. Le plus souvent, cette
dimension est explicite, souligne Daniel Dayan24.
La télévision est l'extrême, elle en a
l'apparence de la domination de la technique, comme mise à
découvert et façonnement du monde. C'est une technique devenue
institution, enjeu politique et économique essentiel, avec ses
principes, ses territoires, sa gestion ; c'est aussi un langage ordinaire et
quotidien avec ce qu'il suppose des règles du jeu et de
diversités. Il sidère et enseigne, il commande et il donne
l'esprit, il forme des récits et un rituel.
Traditionnellement, la télévision est
conçue comme un moyen au service de forces politique et c'est
essentiellement à travers sa répercussion sur les comportements
électoraux que de nombreuses études en particulier
anglo-saxonnes, envisagent les rapports de la télévision et du
politique.
La télévision est alors présentée
comme un intermédiaire nouveau à travers lequel s'affrontent les
forces politiques traditionnelles : les partis politiques, leurs dirigeants et
leurs candidats ; moyen qui se substitue en partie aux tribunes parlementaires
et à la presse.
Ces études concluent fréquemment que l'influence
des médias n'est pas d'une si grande importance dans les champs
politiques. Elle ne peut renverser une tendance en cours ; elle renforce
plutôt ou accélère des opinions ou des comportements qui
préexistent. Il est quelques situations, dans le cas par exemple d'un
scrutin particulièrement serré, ou le pouvoir de la
télévision devient décisif, mais elles sont rares.
(24) LOCHARD Guy, Op.cit, p.44.
17
On pourrait supposer que de cette multiplicité, se
dégage une finalité ultime et que cette finalité soit
pensée par les pouvoirs. Les théories de la manipulation le
présument : le pouvoir se sert de cette technique, et c'est cet usage
qui détermine le bien ou le mal qui en sort. La télévision
parait alors claire, cohérente, transparente, simple et véhicules
des messages élaborés en dehors d'elle. Transparente
jusqu'à l'insignifiance, ce qu'elle diffuse parait l'être
insignifiante. De même ce qu'elle présente, puisque dans cette
conception l'autonomie ne lui est pas reconnue. Simple instrument pour le
pouvoir ou simple outil de distraction, elle est alors réduite à
rien et ne mérite même pas l'analyse.
La télévision est une invention tout à
fait récente dans l'histoire des sociétés humaines, puis
qu'elle n'est apparue sous une forme bien imparfaite par rapport à celle
qu'elle revêt aujourd'hui qu'à la fin du premier quart du
20ème siècle.
Cependant, la rapidité avec laquelle elle a su se
développer et s'imposer, notamment dans les sociétés
occidentales les plus industrialisées, et l'importance qu'elle occupe
aujourd'hui presque partout dans le monde, en font l'un des
phénomènes de masse les plus frappants du vingt et unième
siècle.
Aldo Falconi écrit : « la
télévision est le leadership qui dicte ses choix aux autres
médias, grâce à son pouvoir de transformer tout ce qui
passe par elle25 ». La télévision est un ensemble
de techniques destinées à émettre et recevoir des
séquences audiovisuelles, appelées programme
télévisé (émissions, films et séquences
publicitaires).
25 FALCONI, A., Histoire de la communication 2, Ed.
Médiaspaul, Kinshasa, 2004, p.135.
18
Le contenu de ces programmes peut être décrit selon
des procédés analogiques ou numériques, tandis que leur
transmission peut se faire par ondes radioélectriques ou par
réseau câblé26.
I.1.2.1 Typologie des télévisions
Pour établir la typologie de la télévision,
on se basera sur trois critères : le format, la technique ainsi que la
mission et le statut juridique27.
A. Le format
Selon ce critère, nous distinguons :
i. La télévision
généraliste : elle offre une programmation
diversifiée pour différents publics. La plupart des chaînes
congolaises, hormis certaines confessionnelles, relèvent de ce type.
ii. La télévision thématique
: elle développe sa programmation autour d'une
thématique précise : musique (MCM), sports (Eurosport, TV sport),
information (Euronews, CNN).
iii. La télévision ciblée
: ici le ciblage concerne essentiellement le public auquel la
chaîne est destinée (cas de Cartoon Network, AB - Cartoon, etc.
B. La technique
(26) Christian BROCHAND, Histoire
générale de la radio et de la télévision en France,
tome I « 1921-1944 », Documentation française, 1994,
p.692.
27 MATUMWENI MAKWALA, JC, cours de
radio-télévision, première licence, IFASIC,
inédit,
19
Ce critère permet de distinguer :
i. La télévision hertzienne :
elle utilise les fréquences hertziennes grâce à un
réseau d'émetteurs et de réémetteurs.
La télévision hertzienne utilise les
fréquences ci-après :
- VHF (Very High Frequency), de 30 à 300 MHZ
- UHF (Ultra High Frequency), de 300 à 3000 MHZ
La télévision hertzienne peut couvrir aussi bien
les zones urbaines que les rurales. Cependant, l'encombrement du spectre
hertzien et les perturbations entre canaux limitent le nombre de chaînes
différentes.
ii. La télévision par satellite
: c'est aux Indes, en 1975, qu'a lieu la première
expérience de télévision directe par satellite. Durant un
an, la NASA met à la disposition du gouvernement indien son satellite
ATS-6 (Application Technology Satellite) pour diffuser des programmes
éducatifs vers des milliers de villages équipés de
systèmes de réception collectifs. Au début des
années 80, la technologie satellitaire s'est bien
développée et largement répandue, de sorte que même
les particuliers vont avoir les moyens d'acquérir ce type de
matériel, ce qui leur donne accès à plus de 80
chaînes de télévision (grâce aux antennes
paraboliques).
iii. La télévision par câble
: elle naît en 1948 aux Etats-Unis lorsqu'un revendeur de postes
de télévision de Pennsylvanie, John WALSON, a l'idée
d'installer une antenne dans un lieu
20
surélevé d'une montagne afin d'améliorer
les émissions de Philadelphie rendues difficiles à capter
à cause de la présence de montagnes. L'antenne est liée
à un câble jusque chez lui, au village tout proche, et ce
dispositif lui fournit une excellente image. Bientôt, moyennant une
petite redevance mensuelle, il accepte de raccorder ses voisins à son
installation.
Le câble s'est développé et offre, dans
beaucoup de pays, outre les programmes des chaînes locales, ceux du
voisinage géographique immédiat ou des régions lointaines,
mais proche culturellement de la population cliente ; elle propose
également des produits spécifiques : des chaînes
thématiques sur le sport, les informations, la religion, etc.
En Amérique du Nord, le câble a ainsi
évolué en trois temps :
1e phase : la nouvelle technique sert
uniquement à améliorer ou permettre la réception des
chaînes hertziennes, du début des réseaux
câblés, en 1950, jusqu'au début des années 70.
2e phase : elle couvre la première
moitié des années 70. Le besoin primaire d'images étant
satisfait, le câble doit apporter un plus pour se développer : ce
sera la rediffusion de programmes qui, autrement, ne seraient pas
accessibles.
3e phase : vers la fin des années 70.
Le câble devient un média autonome avec, outre la diffusion des
programmes des chaînes existantes, une production spécifique pour
les abonnés, parfois avec un ciblage très fin. C'est
l'avènement du NARROWCASTING, diffusion restreinte, par
opposition au BROADCASTING, diffusion large.
La télévision numérique par satellite et
câble se développe grâce à un afflux
d'abonnées. Son succès est dû à la grande
variété des
21
Le développement du câble permettra une
évolution vers certaines formes d'interactivité, telle
le pay per view, qui offre une
possibilité de paiement à la séance, donc en fonction de
la consommation.
Le câble a permis une évolution technique
grâce auquel l'acheminement du signal est passé du
câble coaxial, seul support techniquement apte
à transporter les programmes sur des distances assez importantes,
jusqu'en 1980, à la fibre optique. Alors que
le câble coaxial est un conducteur en cuivre, la fibre optique est un fil
de verre très fin. La fibre optique présente quelques avantages
:
- Bande passante élevée, qui permet même
de transporter un multiplex VHF+UHF de 800 MHZ de large sur plusieurs dizaines
de kilomètre sans amplification ;
- Insensibilité aux perturbations ou brouillages
électromagnétiques externes ;
- Possibilité d'acheminer plusieurs signaux
différents sur la même fibre, dans les deux sens (jusqu'à
120 canaux, contre 15 à 30 canaux pour le câble coaxial).
iv. La télévision numérique
: en 1994, naît dans le Colorado (à Castle Rock), la
chaîne Direct TV, qui est un système de TV numérique
complet, avec un ensemble de satellites de forte puissance offrant une
capacité de 175 canaux numériques.
22
programmes et à ses services interactifs, tels la VOD
(Vidéo on Demand).
Dès 1997, c'est l'heure de la télévision
numérique terrestre (TNT), au Etats - unis d'abord, avec la
décision du Federal communication commission (FCC) de numériser
progressivement la diffusion hertzienne terrestre. Le basculement complet vers
le numérique était fixé au plu tard, à la fin 2006.
La Grande-Bretagne et la Suède suivent, respectivement en 1998 et 1999.
En Europe, le basculement complet du numérique pour toute la
chaîne (de la production à la diffusion) était prévu
pour 2012.
Comme pour la radio, la TV numérique diffuse sur
internet. Début 1999, on comptait déjà 50 chaînes
sur le Web (Webcasting). Avec l'internet, le Webcasting se trouve à mi -
chemin entre la push - technology, qui transmet
à l'internaute, en ligne, ceux des services qu'il a
présélectionnés lui - même, et le broad
casting, la diffusion collective.
En numérique, deux normes de diffusion de TV sont
généralement admises :
- Le DVB - H: Digital Video broadcasting handled. Le DVB est
une norme européenne dont le projet et lancée fin 1991. Il
propose des modules pour la diffusion satellitaire (DVB satellite), avec des
largueurs de bande de 26 à 72 Mhz, et le câble (DVB câble)
pour des canaux de 8 Mhz se large.
23
- Le DMB - T : Digital multimedia broadcasting terrestre. Issu
du DAB, c'est une technologie lancée par des pays asiatiques dont la
Corée.
v. Autres techniques audiovisuelles
On peut évoquer ici internet, la TV interactive... Mais
on peut retenir particulièrement deux techniques : ADWAYS ou autoroute
de la publicité, et le système EPSIS.
· ADWAYS : il s'agit d'un
réseau informatique sécurisé et payant mis au point par le
groupe HAVAS en association avec REUTERS. Ce système diffuse
simultanément du son, de l'image fixe et animée, du texte, et
propose à des clients des informations sur les médias et la
publicité. Trois services sont proposés :
- une base de données sur le monde de la communication
constituée et actualisée par REUTERS.
- un outil interactif d'information permettant aux
différents médias de communiquer sur leurs programmes, leurs
audiences, leurs offres spéciales ;
- un système de transaction informatique concernant
l'achat d'espace. Grâce à ce système, on peut consulter en
direct les grilles de réservations d'espace et d'en louer.
· Le système EPSIS
: mis au point en 1995-96 par le groupe LAGARDERE -
COMMUNICATION, EPSIS signifie : Espace publicitaire
substitué en image de synthèse. Il permet en effet
aux diffuseurs de modifier les insertions publicitaires
télévisuelles durant les transmissions sportives. Il est donc
possible
24
de remplacer l'image d'un panneau publicitaire par une autre
image durant le déroulement d'une épreuve. Le système
traite simultanément les données et les insère à la
demande de l'annonceur sans que les téléspectateurs s'en rendent
compte.
C. La mission et le statut juridique
Pour ce qui est de la mission, on trouve quasiment les
mêmes types que la radio. Selon ce critère, on
distingue28 :
- Les télévisions publiques :
Dont l'objectif est de rendre un service à l'ensemble ou à une
partie de la population du pays. Ces télévisions peuvent
être nationales, régionales ou locales.
- Les télévisions commerciales
: leur objectif est de faire de l'audience et de réaliser des
bénéfices. Ce sont des télévisions
généralistes, d'information ou musicales.
- Les télévisions communautaires
: elles poursuivent avant tout des objectifs sociaux. Reposant sur le
bénévolat, ces télévisions sont des outils
d'information et d'éducation, au service de la communauté.
- Les télévisions confessionnelles
: elles promeuvent leur religion d'obédience, avec parfois une
certaine ouverture à d'autres préoccupations (de type
généraliste, par exemple).
28 MATUMWENI MAKWALA, JC, Op.cit
Le téléviseur à tube cathodique
équipé de démodulateur (tuner) UHF/VHF est progressivement
remplacé par des écrans plats de
25
- Les télévisions d'opinion :
on y trouve des télévisions privées directement ou
indirectement liées à des partis politiques ou à des
groupes de pression, certains à caractère ethnique. Certaines de
ces télévisions se cachent sous la couverture d'une radio
communautaire associative ou d'une télévision commerciale
indépendante. Elles sont parfois à l'origine des pires
dérapages, particulièrement en période électorale,
de tension politique ou de guerre.
On peut affiner quant au statut, en recourant notamment au
schéma proposé par Patrick Vernier. Il construit un modèle
permettant de rendre compte de l'évolution des systèmes de la
télévision. Ce modèle est néanmoins instructif en
ce qui concerne le statut, généralement conçu en terme
bipolaire : public ou privée. Le modèle de Vernier autorise des
croisements, car il s'élabore à partir de deux axes :
- L'axe du pouvoir : il va de la mainmise de l'Etat à
celle du privé ;
- L'axe du marché : ici s'opposent le régime du
monopole et celui de la concurrence.
D. Réception et enregistrement de la
télévision
Les principaux dispositifs de réception et
enregistrement de la télévision peuvent être classés
en, deux types : Analogiques et Numériques.
26
type LCD, plasma ou écran LCD à diode
électroluminescentes. Les magnétoscopes a vidéocassettes
sont également supplantés par les « DVD scopes » ou
enregistreurs DVD, Blu-ray (TV HD) ainsi que les appareils intégrant des
disques durs (ordinateurs multimédia et unité vidéo «
vidéo center »). Enfin l'apparition de la télévision
mobile personnelle (TMP) et de la Haute définition élargissant
encore les champs et la gamme des dispositifs de réception et
enregistrement.29
1. Télévision et normes
La télédiffusion terrestre exploite deux modes de
diffusion :
§ L'analogie avec les normes de modulations
désignées par des lettres (L, L', B, G, I, K...) associé
à un standard vidéo couleurs (Secam, Pal ou NTSC) et une
modulation audio analogique (AM, FM) ou numérique (Nicam ...)
§ Le numérique (DVB-T appelé TNT en
français) lequel exploite une modulation QPSK, QAM, OFDM,associé
au codage/multiplexage des signaux Pal, NTSC ou TVHD et de l'audio
numérique (MPEG-2Layer3, AC3, etc....)
Les satellites transmettent également les deux modes :
§ Analogique en mode vidéo à large bande
associée au standard vidéo couleurs(Pal), NTSC ou Secam (de plus
en plus rare)
§ Numérique en modulation QPSK et
conformément aux normes (DVB-S ou DVB-S2 lesquels exploites le
codage/multiplexage des signaux Pal NTSC ou TVHD.
29
Wikipedia.org, consulté le 22
août 2020.
27
La télévision par câble qui exploite :
§ L'analogique conformément au mode de diffusion
« terrestre » modulation B, G, L, K, I... et la vidéo (Secam,
Pal ou NTSC)
§ La modulation numérique QAM (DVB/C)
L'ADSL et la fibre optique exploitent des normes de
transmission de type « flux »(IPTV), associé a un signal
numérique codé/multiplex conforme à une multitude des
normes dont les principales sont le MPEG-2 et le MPEG-4.
Le mode de transmission analogique est en train d'être
abandonné notamment dans les pays industrialisés au profit du
numérique.
DVB désigne la norme Digital Vidéo Broad
casting (diffusion vidéo numérique). Ce signal est adapté
et décliné conformément chaque mode de transmission :
§ T pour le terrestre, (notre TNT)
§ S ou S2 pour le satellite et
§ C pour le câble.
§ H pour les terminaux mobiles DVB-H pour la
télévision Mobile Personnelle(TMP).
Ces normes ne sont pas compatibles entre elles.
Les équipements uniquement Secam ne sont plus
fabriqués par les industriels (les composants sont au minimum
PAL/SECAM).
28
La télévision par fibre optique a
été installée depuis les années 1980(en France) et
fait l'objet d'une forte croissance mais ne concerne que les grandes
agglomérations.
2. Modulation et encodage du signal
§ L'analogique terrestre exploite les normes CCIR et la
modulation est de type L (France), B/G (Europe), I (Italie), K ou K'/K1
(Afrique), etc... Les signaux vidéo composites exploités sont le
PAL (Europe), le SECAM (France, Russie, Afrique) ou le NTSC (USA, Asie).
§ L'analogique satellite exploite la modulation en bande
de type « Ku »ou « C » et des signaux vidéo
composites PAL, NTSC voire SECAM (rare)
§ Le DVB (T, S pu C) exploite des modulations QPSK, QAM,
ou OFDM avec multiplexage de signaux codés en flux MPEG-2 ou MPEG-4.
Les standards couleurs PAL et NTSC seront abandonnés en
télédiffusion analogique mais resteront présent dans les
équipements télévisuels et vidéo domestiques durant
de longues années encore (sorties analogiques pour compatibilité
avec le parc de téléviseurs et d'enregistreurs existants).
29
Pour les chaînes payantes, les signaux numériques
DVB sont chiffrés (cryptés) et exploitent un «
contrôle d'accès ». Pour en bénéficier, les
récepteurs doivent intégrer un dispositif gérant ce
contrôle d'accès (avec carte à puce, identification via
internet ou signaux radiofréquence).
Après l'échec du format analogique HD Mac dans
les années 1990, seuls les formats de télédiffusion
numérique MPEG-2 et MPEG-4 peuvent exploiter les signaux TV haute
définition (TVHD).30
30 Format de la télévision numérique
www.wikipedia.org.
Consulté le 18 septembre 2020 à 15h30
29
3. Réception du signal
télévision
Tableau N°1
Mode de réception du
signal-télévision
|
Téléviseur analogique
(cathodique)
|
Téléviseur écran
plat SD
(standard Définition)
|
Télévision à haute
définition
|
Terrestre analogique
|
Par la prise antenne
|
Idem A1
|
Idem AI mais pas de HD disponible
|
Terrestre analogique
crypté (Canal+)
|
Par la prise péritel avec décodeur externe Canal+
(Syster)
|
Idem B1
|
Idem BI mais pas de HD disponible
|
Terrestre numérique
MPEG-2
|
Par la prise péritel avec un terminal
DVB-T externe. Avec lecteur de carte pour chaînes
payantes
|
Par la prise antenne
avec les TV compatibles ou idem
|
Idem mais pas de HD sauf conversion vers SD
|
30
|
|
C1
|
|
Terrestre numérique
MPEG-4
|
Par la prise péritel avec un terminal
DVB-T compatible MPEG-4 avec
lecteur de carte pour chaînes payantes
|
Idem D1
|
Via prise et câble HDMI MPEG-4
|
Satellite analogique
|
Par la prise péritel avec récepteur satellite
analogique externe
|
Idem E1
|
Idem EI mais pas de signal HD
|
Satellite analogique
crypté
|
Par la prise péritel avec un
récepteur satellite analogique
externe avec lecteur de carte d'abonnement
|
Idem F1
|
Idem FI mais pas de
signal HD
|
Satellite numérique
MPEG-2
|
Par la prise péritel avec un terminal DVB-S ou DVB-S2.
Avec lecteur de carte pour chaînes payantes
|
Idem G1
|
Idem GI mais pas de signal HD
|
Satellite numérique
|
Par la prise péritel avec un terminal
|
Idem H1
|
Par la prise HDMI avec
|
31
MPEG-4
|
DVB-S ou DVB-S2 compatible
MPEG-4. Avec lecteur de carte pour chaînes payantes
|
|
un décodeur DVB-S
compatible MPEG-4.
Avec lecteur de carte pour chaînes payantes
|
Câble analogique
|
Par la prise
antenne pour les chaînes en clair
|
Idem I1
|
Idem I1 mais pas de signal HD
|
Câble numérique MPEG-2
|
Par la prise
péritel avec un terminal DVB-C à
carte d'abonnement obligatoire (fournie)
|
Idem J1
|
Idem J1 mais pas de signal HD
|
Câble numérique MPEG-4
|
Par la prise
péritel avec un terminal DVB-C à
carte d'abonnement obligatoire fournie
|
Idem K1
|
Par la prise HDMI avec un décodeur DVB-C à
carte d'abonnement obligatoire (fournie)
|
Télévision par DSL
|
Par la prise péritel avec un terminal
|
Idem L1
|
Par la prise HDMI pour
les opérateurs qui
|
32
|
|
|
IPTV fourni par l'opérateur
|
|
proposent la HD. Par la
prise HDMI ou péritel
pour la diffusion non
|
|
|
|
|
|
HD. Attention le signal
|
|
|
|
|
|
TVHD nécessite le haut débit (plus de 7Mb/s par
flux de chaîne)
|
Télévision optique
|
par
|
fibre
|
Par la prise péritel avec un terminal fibre optique
fourni par l'opérateur
|
Idem M1
|
Par la prise HDMI pour
les opérateurs qui proposent la HD. Par la
prise HDMI ou péritel
pour la réception de programmes SD
|
33
4. Enregistrement du signal
télévision
Le point faible de l'enregistrement concerne la fonction
« guide des programmes » (EPG). Le guide des programmes permet de
connaître le détail des émissions des chaînes
reçues, heure par heure, sur un ou plusieurs jours. Il permet de
simplifier la programmation des enregistrements. Cette fonction peut orienter
le choix de l'équipement.
E. Principes, équipements et notions de
base
1. Télévision par
satellite31
La télévision par satellite consiste à
émettre depuis un satellite en orbite géostationnaire (à
35 850 km, qui se déplace à la même vitesse que la rotation
de la terre, donc qui paraît « immobile » depuis le sol) des
programmes de radio et de télévision, analogique, payants
(cryptés) ou gratuits (en clair).
a. Taux de couverture et desserte
La zone de couverture naturelle (notion de surface et pas de
taux population raccordée au satellite) depuis un engin de
télédiffusion, atteint près de 100%, seules quelques faces
abruptes des massifs montagneux ou de vallées profondes ne peuvent
être « éclairées » par un satellite
géostationnaire. Ces espaces (ne disposant pas d'un dégagement
compatible avec une élévation moyenne de 34° en France
31 Télévision par satellite
www.wikipedia.org,
consulté le 18 septembre2020 à 20h50
34
métropolitaine, correspondant à la position
verticale au-dessus de l'équateur nécessaire pour une orbite
géostationnaire) sont réputés peu peuplés voire
inhabités. En zone urbaine des tours peuvent gêner la
réception, mais tous ces cas sont marginaux par rapport à
l'étendue d'un territoire national, inferieur a 0,5%, et par rapport
à l'importance de sa population.
Le satellite est réputé pour son excellent
rendement en matière de zone couverte (la TNT couvre 75 à 80% de
la surface ce qui correspond à un taux de 85% de la population pouvant
être atteinte) et est le moyen de diffusion le moins onéreux,
notamment par rapport à la TNT et surtout la
télédistribution par câble.
b. Techniques de diffusion32
· Analogie
Chaque canal est utilisé pour transmettre un programme
de télévision (plus éventuellement quelques programmes
radiophoniques et des services « associé » comme le
télétexte, le son multilingue ou multi canal (Vo/VF), des
applications interactives comme un « guide des programmes », des
jeux, le téléchargement de logiciels...).
Le signal vidéo est diffusé :
§ En composite : PAL (très rarement en Secam) en
Europe et plusieurs autres pays incluant l'Australie et l'Afrique du Sud et au
standard NTSC en Amérique du Nord ainsi qu'au Japon.
32 Techniques de diffusion des chaines de
télévision,
www.wikipedia.org,
consulté le 18
septembre 2020 à 18h36
35
§ En composantes séparées : D2-MAC ou C-MAC
désormais devenus obsolètes au profit du numérique.
Le canal satellite est typiquement large de 36 Mhz, soit la
taille d'un transpondeur satellite standard, nécessite du fait de la
modulation, plus robuste que la modulation terrestre. Le canal de transmission
d'une chaîne de télévision en modulation terrestre n'occupe
lui qu'une largeur de 8 Mhz.
La diffusion analogique par satellite est en rapide voie de
disparition depuis 2000 ; il ne reste plus notamment que les chaînes
historiques Françaises diffusé par le satellite Atlantic Bird 3
au titre de couverture complémentaire à la diffusion hertzienne
terrestre, jusqu'à l'extinction définitive du Secam en 2011 et
quelques régions allemandes sur Astra 19,2° Est, le service public
italien -RAI - via Hot- Bird ayant cessé en Avril 2005. Enfin, certaines
chaînes internationales comme CNN et des chaînes destinées
aux pays du Sud (Afrique, Amérique du Sud, Asie du Sud-est...) pour des
raisons économiques ; les récepteurs analogiques étant
toujours les moins coûteux
· Numérique
Chaque canal ou « répéteur » (ou
encore, transpondeur) est utilisé pour transmettre un multiplex de six
à dix programmes de télévision, selon le taux de
compression utilisé (et plusieurs programmes radiophoniques), selon la
norme DVB-S (Digital Video Broad casting appliqué à la diffusion
satellite).
Le codage audio et vidéo est effectué :
36
§ En MPEG-2
§ En MPEG-4 AVC pour la vidéo, principalement
pour la diffusion en Haute Définition et les transmissions
professionnelles « Vsat ».
Les diffuseurs Français et Européens ont retenu
principalement les satellites Hot Bird d'Eutelsat et Astra 1 de le SES S.A pour
diffuser au-dessus de l'Europe leurs chaînes en mode clair,
c'est-à-dire pour tous, ou alors en crypté pour les seuls ayants
droit (abonnement).
Le service public français a lui retenu le satellite
Atlantic Bird 3 de l'opérateur Eutelsat pour couvrir les zones non
desservies en TNT.
La chaîne francophone CCTV-F est diffusée sur le
satellite PAS-10, à destination de l'Europe et de l'Afrique.
En Amérique, les satellites les plus utilisés
pour la télé numérique gratuite (« free-to-air
») sont :
· . Galaxie 10R (réseaux de
télévision locale terrestre américaine) à 123°
ouest
· . Intelsat Amérique 5 (Globecast, canaux
ethniques) à 97° ouest
· . AMC3 (canaux éducatifs PBS) à
87°W
· . AMC4 (canaux de réseaux américains,
quelques canaux ethnique) à 101° ouest
Et pour la télé payante :
· . Nimiq 1,2 (Express Vu) à 91° ouest et
82° ouest
· . Echostar 6, 7,8 (Dish Network) à 119° ouest
et 110° ouest
37
· · DirecTV 1, 2,4s à 101° ouest et
119° ouest
· · Anik (star Choice) à 107 et 111°
ouest
Notez que cette liste peut changer à tout moment.
c. Equipements de réception
Les éléments de réception comprennent :
· · Une antenne parabolique
équipée d'une tête universelle (mono ou bi-satellite) ;
· · Un câble coaxial ;
· · Un démodulateur (en diffusion
analogique) ; ou un terminal DVB-S (en diffusion numérique)
· · Un câble (péritel si en
France, mais aux prises RCA si en Amérique) reliant le
démodulateur au téléviseur.
La parabole satellite s'installe sur le sol, dans le jardin,
dans la cour, sur le balcon, sur le toit ou contre mur. La parabole doit
être fixé à 90° !
d. Evolutions de l'équipement
Dans l'avenir proche, la parabole permettra une liaison
«retour » vers le satellite qu'elle capte, sur le principe des moyens
professionnels de type « Vsat ». Cette rare liaison dite montante
existe déjà en particulier pour les connexions Internet
(là où l'ADSL n'est pas accessible). La
généralisation permettra de répondre aux nouvelles envies
des « satellisés » avec la vidéo à la demande
(VOD), la visiophonie à plus d'interactivité combinées
à l'accès Internet.
38
Actuellement, certains opérateurs internationaux
expérimentent déjà une compatibilité avec les
réseaux terrestres de télécommunication comme le Wimax
pour cette « voie de retour ».
La miniaturisation des antennes satellite : dès la fin
des années 1990, plusieurs industriels se sont inspirés de la
technologie militaire pour mettre sur le marché du grand public, des
paraboles « compactes », des antennes en forme de tube sur le
principe du MMDS et des antennes carénées plates. La plus
répandue en France est celle qui est commercialisée par
l'opérateur Canalsat. Les recherches les plus récentes permettent
désormais de rendre presque invisibles les antennes de réception
satellite : des plaques équipées de récepteurs
omnidirectionnels peuvent être installés sur les toitures des
habitations ou dans des parois murales. Enfin, certains revêtements de
toits (tuiles) totalement perméables aux ondes satellitaires facilitent
désormais l'installation d'une parabole sous un toit (c'était
déjà possible mais parfois difficile à cause de
l'atténuation des tuiles en terre cuite). Ces divers dispositifs sont
spécifiquement adaptés à la réception
numérique.
2. Télévision
connectée33
Une télévision connectée est une
télévision raccordée, directement ou indirectement,
à internet afin de fournir un ensemble de services aux
téléspectateurs. La télévision, depuis son
invention, n'a toujours été qu'un terminal de réception.
Connecté, le téléviseur devient également
émetteur.
33 Télévision connectée tirée de
www.wikipedia.org consulté
le 18 septembre 2020 à 23h43
39
Le terme télévision connectée est la
traduction de l'anglais « Connected TV », ou on entend parfois parler
de « smart TV », par analogie avec les Smartphones, ou d'interactive
TV du fait de l'interactivité de cette technologie.
Une télévision reçoit le signal de
l'antenne (terrestre le plus souvent). Elle est connectable lorsqu'elle
possède un port IP ; c'est-à-dire un connecteur « RJ45
», ou une interface WI-FI, permettant de la connecter à un
réseau internet domestique.
On parle de télévision connectée pour
parler de télévision à proprement parler : « La
Samsung UE46C9000 est une télé connectée ». Mais
également pour parler d'un moyen ou d'un service : « Le Logitech
Revue en (2010-2011) était en boitier de télé
connectée, Apple TV est une offre de télé connectée
»34
3. Web TV
La Web TV ou Webtélé est la diffusion et la
réception par internet de signaux vidéo, ce qui permet aux
internautes de regarder du contenu vidéo (c'est-à-dire) à
partir du Web. Une webtélé utilise la technologie de lecture en
continu (streaming) ou le téléchargement progressif pour diffuser
ses contenus sur le Web. Les clients (utilisateurs) appellent un flux
vidéo qu'ils regardent à partir de leur navigateur ou d'un
lecteur multimédia35.
Parmi les formats utilisés pour la diffusion de
vidéo en streaming, on peut citer : Windows Media Video (Microsoft),
QuickTime (Apple), RealVideo (RealNetwork), Shoutcast (Nullsoft/AOL), Ogg
Theora
34 Web TV
www.wikipedia.org consulté
le 18 septembre 2020 à 23h47
35 Idem
40
(
Xiph.org), Flash Vidéo (Adobe) et
des variantes en flash comme Livestream, Ustream, Wonza Media Server, etc.
a. Le principe
On désigne généralement par
Webtélé tout site web dont les contenus sont à dominante
vidéo. Ces contenus doivent avoir un minimum de récurrence et
être considéré comme un terme officiel. Aux Etats-Unis, Web
TV désigne un thin client qui utilise la télévision
(appareil) pour afficher les pages Web. Cette technologie fut originalement
développée par WebTV Networks, puis acquise par Microsoft en
1997.
4. Télévision sociale
La télévision « sociale » (ou «
social TV ») est le terme général
utilisé pour toutes les technologies apportant une dimension
communicationnelle enrichie et une interaction sociale à
l'expérience télévisuelle en direct, ou en relation avec
des contenus télévisuels. La social TV se décline de
différentes manières : systèmes de
recommandation, d'interaction via les réseaux sociaux, de commentaires,
de votes, d'espaces de chats, de vidéoconférence, de programmes
télévisés sociaux... Cette expérience de social TV
peut être vécue par le téléspectateur sur
différent médias : de l'ordinateur à la tablette tactile
en passant par les Smartphones et les télévisions
connectées, dans une idée de médias liquides et
interconnectés.
41
La social TV c'est 3 étapes clés
1. L'échange, la conversation autour de la
télévision : avec les communautés, les systèmes de
recommandation...
2. La Gamification de la télévision :
en rendant les services plus ludiques, construit grâce aux
communautés et participatifs (User Generated Content).
3. La personnalisation de la télévision :
usagers au centre de l'expérience, services qui collent à leurs
attentes, à leur personnalité.
Quelques tentatives pour commenter et partager son
expérience TV, que ce soit pour un programme dédié ou pour
plusieurs programmes, commencent à voir le jour en France (Teleglu,
TweetYout TV, TV check, Planning TV), alors que du côté des
Etats-Unis l'offre de Social TV est nettement plus riche et plus
développée avec des applications comme YapTv, Philo
(fermé), Miso, Bee Tv (fermé), Boxee...
2012 a été l'année du
développement de la Social TV en France. C'est au cours de cette
année que l'on a pu voir le nombre de tweets en relation avec les
programmes TV exploser. C'est également en 2012 que la plupart des
chaînes de la télévision ont développé de
véritables stratégies de Social TV pour leurs programmes et que
les hashtags ont commencé les écrans36.
36 Télévision Sociale, consultée sur
www.wikipedia.fr le 13 septembre
2020 à 07h02
42
5. Télévision Haute Définition
(TVHD)37
a. Notions
La télévision haute définition offre une
meilleure qualité, ainsi les détails les plus fins sont
perceptibles. Cette qualité supérieure est le résultat
d'un doublement du nombre de lignes qui composent l'image affichée sur
le téléviseur. Concrètement, la TVHD, augmente le nombre
de ligne en passant de 625 passera à 1.250, le double.
La télévision Haute Définition offre un
meilleur son : Le son de la TVHD, est comparable en technologie et en
qualité à celui d'une chaîne laser. Le son est un des
éléments essentiels de la TVHD, la différence avec le
téléviseur standard est réellement saisissante.
b. Amélioration d'image
La télévision haute définition offre un
plus grand « piqué » de l'image, ce qui rend perceptible des
détails beaucoup fins. Cette amélioration est obtenue par le
doublement du nombre de lignes qui composent l'image affichée sur le
téléviseur. A l'heure actuelle, celle-ci est obtenue, en Europe,
avec une définition de 625 lignes ; pour la TVHD, le nombre de ligne
passera à 1.250, soit le double.
6. La Télévision Mobile
Personnelle
La télévision mobile personnelle ou TMP est une
nouvelle technologie qui permettra à toute personne
équipée d'un support mobile
37 La Télévision Haute définition sur
www.paraboles-antennes.com,
consulté le 18 septembre 2020 00h10
43
compatible d'accéder à des programmes
télévisés via une technologie « broadcast ».
La télévision mobile Personnelle ou TMP
permettra donc de disposer de contenus audiovisuels tout en se
déplaçant.
La télévision en mobile existe aujourd'hui, sur
des réseaux 3G ou Edge, réseaux dits « unicast » ou
« point à point ». Ces réseaux utilisent des
fréquences de téléphone mobile.
La Télévision Mobile Personnelle s'appuie sur
des réseaux « broadcast », ou « point à multipoint
», qui utilisent des fréquences de télévision. Pour
se développer plus largement, la télévision sur mobile
doit évoluer, la télévision sur mobile doit évoluer
vers le mode « broadcast », un mode de diffusion de masse
inspiré des techniques utilisées pour la télévision
classique par voie terrestre ou par satellite.
I.1.3 Télévision Analogique Terrestre
La Télévision Analogique Terrestre est une
méthode de diffusion par voie terrestre. Elle utilise plusieurs
émetteurs et des réémetteurs locaux. La
télévision analogique terrestre diffuse à travers des
ondes hertziennes. En effet, l'analogique est un procédé qui
permet le transport et le stockage des données. Ce procédé
reproduit le signal à enregistrer. Ce signal peut cependant varier
jusqu'à l'infini.
44
Ce réseau utilisait des ondes dites hertziennes. Les
signaux pour la couleur étaient SECAM et PAL en Europe, NTSC aux
États-Unis d'Amérique, au Canada ou au Japon. Des
émetteurs étaient reçus sur les antennes VHF et UHF
individuelles ou collectives qui permettaient, suivant les
caractéristiques du site, des qualités d'image variables, ayant
fait l'objet d'une codification. (voir : Qualité de réception en
télévision terrestre.)
À partir du début des années 2000, la
plupart des pays ont commencé à remplacer la
télévision analogique terrestre par la télévision
numérique terrestre (TNT). Au sein de l'Union Européenne, les
flux de télévision analogique ont définitivement
cessé d'émettre en 2012.
En parlant notamment des signaux de la couleur, on peut noter
qu'en Europe on a SECAM et PAL. En Amérique du Nord et au Japon, c'est
plutôt le signal NTSC qu'on utilise comme signaux de couleurs pour la
diffusion de la télévision analogique terrestre. Les antennes VHF
et UHF reçoivent des émetteurs. Ce sont les
caractéristiques de ces antennes qui déterminent la
qualité des images.
a. La bande UHF
L'UHF (ultra high frequency) ou l'ultra haute fréquence
est la bande de fréquences radio. Elle va de 300 MHz à 3 GHz sur
une longueur d'onde allant de 1 mètre à 10 centimètres.
Cette bande UHF est très souvent utilisée pour la
télévision terrestre. Elle a particulièrement servi en
France pour la télévision analogique terrestre. Depuis
l'année 2005, elle sert aussi au réseau de la TNT. Par
ailleurs,
45
avec la télévision numérique terrestre
(TNT), cette bande sert pour la transmission des multiplex. Avec une
télévision analogique SECAM, vous pouvez aussi profiter de la TNT
grâce à l'UHF. Cela est possible lorsque vous faites une
même polarisation. Il faut également que le découpage UHF
soit compatible. C'est pourquoi vous devez d'abord relier l'antenne UHF de la
TNT à un terminal numérique en utilisant la norme DVB-T
MPEG-2.
On peut par ailleurs retenir que l'antenne UHF est du genre
râteau. Elle est faite avec des éléments courts d'une
longueur de 2,50 m à peu près. Il y a aussi des antennes plates
avec de larges bandes et des angles d'ouverture susceptible de prendre
plusieurs émetteurs. Ces émetteurs de la zone frontalière
sont disposés de façon à avoir des directions
différentes.
b. La bande VHF
Cette bande est divisée en 3 sous-bandes. De ces
sous-bandes, une d'entre elles est la centrale. Sa largeur d'environ 100 MHz
servait notamment pour la transmission d'informations militaire ou des
informations pour la sécurité des civiles. Dans certains pays par
ailleurs, la bande centrale sert pour la télévision. C'est la
première bande que l'on utilise pour la diffusion télé et
radio. Toutefois, la répartition des fréquences utilisées
par la bande VHF diffère en fonction des pays.
46
I.1.4. Télévision Numérique
Terrestre
I.1.4.1 Définitions
La télévision numérique terrestre (TNT)
est une évolution technique en matière de
télédiffusion, fondée sur la diffusion de signaux de
télévision numérique par un réseau de
réémetteurs hertziens terrestres. Par rapport à la
télévision analogique terrestre à laquelle elle se
substitue, la télévision numérique terrestre permet de
réduire l'occupation du spectre électromagnétique
grâce à l'utilisation de modulations plus efficaces, d'obtenir une
meilleure qualité d'image, ainsi que de réduire les coûts
d'exploitation pour la diffusion et la transmission une fois les coûts de
mise à niveau amortis. La télévision numérique
terrestre est à comparer à la télévision
numérique reçue par câble ou par satellite
(TNS)38.
Le numérique est l'un des facteurs puissants de la
transformation actuelle des médias. Jean-Marie Charon39
s'interroge sur ce que l'on entend par numérique lorsqu'il concerne
l'information journalistique et les médias. La formule la plus classique
consiste à présenter celui-ci comme le fruit de la rencontre
entre l'informatique et les télécommunications intervenue
dès la fin des années 1960.
Concernant les médias, il s'agit d'abord de
l'augmentation continue de la puissance des ordinateurs alors que leur taille
et leur prix diminue régulièrement. Les mini-ordinateurs sont
intégrés dans les
38
https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9vision_num%C3%A9rique_terrestre,
consulté le 11 Octobre 2020, à 10h33'
39 CHARON, J-M, Les médias à l'ère
numérique, Les cahiers du journalisme N°22/23, AUTOMNE,
2011
47
entreprises de presse dès les années 1970.
Associés à la photocomposeuse, ils permettent la
numérisation des textes en même temps qu'ils gèrent des
réseaux de terminaux au sein de la rédaction, comme de
l'atelier.
Le numérique permet une rupture dans les modes de
traitement de l'information. Celle-ci intervient sur quatre plans
complémentaires : le processus de fabrication, avec l'abandon de la
composition à partir du plomb (typographique) remplacée par le
couple photocomposition-informatique (Lepigeon et Wolton 1979).
Selon François Ossama40, le numérique
est un système de représentation ou de codage de l'information
sous forme d'une suite de 0 et 1 (bits). C'est le codage d'une information,
d'un signal sonore ou vidéo sous forme des chiffres
représentés généralement en binaire (0 ou
1)41.
La numérisation est donc une opération par
scanneur qui consiste à convertir un document physique (texte ou image)
en données numériques directement utilisables et
interprétables par l'ordinateur42.
I.1.4.2 Transmission
La télévision numérique est transmise sur
ondes radio à travers l'espace terrestre de la même façon
que la télévision analogique,
la principale différence étant l'utilisation
40 OSSAMA, F., Les nouvelles technologies de l'information,
L'Harmattan, Paris, 2001
41 ALDO FALCONI et BUDIM'BANI YAMBU, Lexique des médias,
Internet et multimédia, Médias Paul, Kinshasa, 2009
42 Idem
48
d'émetteurs multiplex permettant la transmission de
plusieurs
programmes sur le même canal43.
La télévision numérique terrestre utilise
les bandes de fréquences auparavant allouées à la
télévision analogique (bande III en VHF, bandes IV et V en
UHF).
Selon les pays, la transmission se fait selon les normes DVB-T
(notamment en Europe), ISDB (en Amérique du Sud) ou ATSC (en
Amérique du Nord).
La quantité de données qui peut être
émise (et donc le nombre de programmes) est directement affectée
par la capacité du canal et la méthode de modulation du
canal1. La méthode de modulation en DVB-T est la COFDM avec
soit une modulation d'amplitude en quadrature à 64 ou 16 états.
En général, un canal 64QAM est capable de transmettre un taux
supérieur d'octets, mais est plus sensible aux interférences. Les
constellations à 16 et 64 états peuvent être
combinées dans un seul multiplex, fournissant une dégradation
contrôlable pour les flux de programmes plus importants.
I.1.4.3 Avantages et inconvénients
a. Avantages
La qualité de l'image est globalement meilleure qu'en
analogique, en particulier avec une bonne réception, en raison de
43
https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9l%C3%A9vision_num%C3%A9rique_terrestre,
consulté le 11 Octobre 2020, à 10h33'
44 Idem
49
l'élimination des interférences visibles et
d'autres effets tels que les images fantômes. Il est plus facile
d'obtenir une qualité d'image optimale numérique qu'une
qualité d'image optimale analogique44.
Quelques avantages sont :
- Les altérations sont moins perceptibles dans les
présentations numériques avec un signal plus faible.
- Certaines chaînes peuvent diffuser leurs programmes en
haute définition (HD).
- Beaucoup plus de chaînes peuvent tenir sur le
même spectre dans la transmission numérique : ceci conduit
à la fois à une augmentation drastique du nombre de
chaînes, ainsi qu'à la libération de certaines portions du
spectre hertzien (dividende numérique) ;
- Des services interactifs peuvent être fournis (HbbTV,
« Bouton rouge ») ;
- La transmission de la télévision en
numérique est plus efficace du point de vue de la consommation
d'énergie que la transmission en analogique.
b. Inconvénients
- Il peut être assez difficile de régler
l'antenne, en raison de l'absence de rétroaction qui serait fournie par
une image progressivement dégradée en mode analogique. L'image
est
50
généralement soit d'une qualité optimale
soit totalement non disponible, ne fournissant aucune information sur la
direction dans laquelle déplacer l'antenne. Un indicateur de puissance
du
signal fourni sur la plupart des syntoniseurs
contribue considérablement à régler ce problème,
mais certains téléviseurs n'en disposent pas. Le même
problème peut aussi rendre très difficile de sélectionner
et tester les antennes ;
- Les anciens récepteurs ne sont plus utilisables tels
quels3 ; il peut être nécessaire d'acheter de nouveaux
équipements (convertisseur analogique-numérique, nouveau
téléviseur), ou bien de souscrire à un service de
télévision par câble ou par satellite).
- La consommation d'électricité augmente si la
télévision et un boîtier décodeur sont
branchés en même temps.
- Il peut être nécessaire de remplacer l'antenne
de réception, éventuellement par une antenne
amplifiée3. Ceci peut nécessiter l'intervention du
syndic dans les copropriétés3.
- La télévision analogique pouvait fonctionner
avec un signal plus faible, lequel suffisait pour obtenir une image visible.
Par extension, le numérique ne se dégrade pas aussi gracieusement
que l'analogique. En effet la transmission du signal numérique souffre
de l'effet « falaise » : jusqu'à un certain point l'image peut
apparaître constellée de petits carrés et peut se
figer3, mais pour une dégradation du signal plus importante,
le récepteur ne parvient plus du tout à décoder le
signal.
- Le changement de chaîne (zapping) est plus lent en
raison des retards dus au décodage des signaux numériques.
I.2 Cadre théorique
51
- Lors de la diffusion d'événements en directs
(par exemple les événements sportifs), le son et l'image ont un
temps de retard par rapport à la télévision analogique et
aux commentaires des radios.
- Certaines chaînes qui étaient reçues
correctement en analogique peuvent se trouver inaccessibles en numérique
dans certaines zones dites zones blanches3.
- Les normes TNT changent régulièrement
provoquant des coûts récurrents4.
- Les magnétoscopes analogiques ne peuvent enregistrer
avec leur propre syntoniseur que la télévision analogique.
I.1.4.4 Réception
La télévision numérique est reçue
soit par un syntoniseur intégré à un
téléviseur récent, soit par un boîtier
décodeur numérique (en anglais set-top box) relié à
un téléviseur plus ancien. Le récepteur décode le
signal reçu par une antenne de télévision standard.
Toutefois, en raison de problèmes de planification des
fréquences, une antenne adaptée à la réception d'un
ensemble de canaux analogique peut ne pas convenir pour un ensemble de canaux
numériques. Ceci est assez fréquent au Royaume-Uni.
Les antennes d'intérieur (également
appelées oreilles de lapin6) sont encore plus susceptibles
d'être touchées par ces problèmes et peuvent avoir besoin
d'être remplacées.
52
Théorie de l'usages et de
l'appropriation
Dans la présente section du chapitre I de notre
étude, nous allons définir la théorie qui nous aidera
à orienter ce travail : la théorie des usages et de
l'appropriation des TIC. Dans les lignes qui suivent, nous allons
définir les deux concepts clés : usages et appropriation.
I.2.1. Usage
L'un des premiers emplois de la notion d'usage en sociologie
des médias provient du courant fonctionnaliste américain des
« uses and gratifications », proche de l'École de Columbia.
Dans les décennies 1960 et 1970, des chercheurs désirent prendre
une distance face à la pensée unitaire dominante décrivant
l'action des médias trop exclusivement en termes d'effets (« ce que
les médias font aux gens »). Ils cherchent à abandonner ce
média-centrisme. Ils proposent un déplacement du programme de
recherche vers les usages (« ce que font les gens avec les médias
»). Ils postulent ainsi que les membres des audiences utilisent «
activement » les médias pour en retirer des satisfactions
spécifiques répondant à des besoins psychologiques ou
psychosociologiques45.
Dans le dictionnaire Robert de sociologie
(1999), l'usage renvoie à « l'utilisation d'un objet,
naturel ou symbolique, à des fins particulières ». On
pense ici aux usages sociaux d'un bien, d'un
45 55 Proulx Serge; Penser les usages des TIC aujourd'hui :
enjeux, modèles, tendances in Lise Vieira et Nathalie Pinède,
éds, Enjeux et usages des TIC : aspects sociaux et culturels, t. 1,
Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2005, p. 7-20, disponible sur
http://www.sergeproulx.info
46 Idem
53
instrument, d'un objet pour mettre en relief « les
significations culturelles complexes de ces conduites de la vie quotidienne
». C'est assurément ce sens qui est utilisé dans le
contexte des études d'usages des TIC. Pour Proulx, les
usages sociaux sont définis comme les patterns d'usages d'individus ou
de collectifs d'individus (strates, catégories, classes) qui
s'avèrent relativement stabilisés sur une période
historique plus ou moins longue, à l'échelle d'ensembles sociaux
plus larges (groupes, communautés, sociétés,
civilisations)46.
Dans de nombreux travaux, l'usage est conçu comme un
construit social ; mais les divers cadres d'analyses théoriques du
concept, a amené Pierre Chambat à nuancer. Pour
ce dernier : « Alors que la question des usages occupe une place
importante, voire centrale dans la sociologie des TIC, le contenu et le statut
théorique sont loin de faire consensus. Il serait vain de
prétendre en apporter ici une définition, car sa signification
résulte d'opinions théoriques qui la dépassent : elle
participe en effet de débats qui opposent, en sociologie, l'agent et
l'acteur, les niveaux micro et macro, la technique et le social, l'empirisme et
la théorie critique. Elle constitue donc moins un point d'appui qu'un
noeud de difficultés, d'autant que s'ajoutent les incertitudes sur la
communication comme objet scientifique. Notion carrefour, l'usage peut
cependant être l'occasion des confrontations entre les disciplines qui se
partagent le champ de communication. Encore faut il dépasser le stade de
l'accumulation des monographies sur telle ou telle technique
54
particulière et sortir d'un schéma
linéaire plaçant les usages en bout de course
»47.
I.2.2. Appropriation
Etymologiquement, le concept « appropriation » tire
ses origines du latin : appropiare qui renvoie à l'action de rendre
sien, de s'approprier quelque chose.
D'après KAGAMA, le repérage des
caractéristiques propres d'un média dominant permet d'aborder ses
conséquences sur la culture et le fonctionnement de la
société. Par ailleurs, l'appropriation est le pouvoir d'user, de
personnaliser l'emploi de l'objet à des buts qui paraissent les plus
avantageux, indépendamment du destin primordial de
l'objet48.
Avec le philosophe Haumesser, l'appropriation
se définit à travers quatre notions :
l'aliénation(l'appropriation passe par une croyance, une
culture, une technologie de l'objet étranger qui devient propre à
l'individu), l'intériorisation(l'individu à travers
l'apprentissage modifie les règles de l'usage de l'objet de
l'appropriation et les ajustent dans le but de singulariser l'objet), la
singularisation() et la volonté autonome de
l'individu(elle ne vise pas la modification de l'objet
47 Chambat Pierre ; Usages des technologies de l'information
et de la communication (TIC) : évolution des problématiques,
TIS, vol. 6, n°3, Dunod, 1994, p. 249-270
48 KAGAMA, l'appropriation des TIC et de
développement, in
http://www.er.urgan.ca/nobe/d3.61/develop:html
consulté le 09 octobre 2020
55
d'appropriation, toutefois se présente comme une
stratégie individuelle propre à faciliter
l'apprentissage)49.
Dans ses propos, Haumesser met en exergue la
volonté consciente de l'individu sans laquelle l'appropriation ne peut
se réaliser. Pour ce dernier, par opposition à un processus
naturel, l'appropriation est un processus voulu car l'objet de l'appropriation
ne provient pas de l'individu, il vient s'ajouter comme une « seconde
nature » à l'individu.
En sociologie le concept d'appropriation trouve son origine
dans l'anthropologie de Karl Marx, qui l'inscrit dans sa
conception du travail comme l'impulsion motrice primordiale50.
L'appropriation désigne, chez Marx, le processus par
lequel les hommes dépassent ce qu'ils ont extériorisé
grâce à un effort d'objectivation pour s'engendrer eux-mêmes
à travers la maîtrise et l'évolution de savoirs.
L'école marxiste met ainsi en lumière les dimensions majeures de
l'appropriation : L'action sur le monde, le travail, la praxis.
Il est important de souligner avec Nelly Massard
que l'appropriation recouvre trois processus donnant lieu chacun
à un résultat qu'elle a nommé « état »
d'appropriation51 :
- Le processus cognitif, issu des travaux en Sciences
du langage, en Sciences de l'éducation, en Ergonomie. A ce niveau
l'appropriation est le processus qui permet à un individu de
rééquilibrer sa structure cognitive
49 Haumesser, M. ; « La « seconde nature »,
entre propre et appropriation » 2004, in J.-P. Zarader (dir.) ;
La propriété : le propre, l'appropriation,
CAPES/Agrégation Philosophie, Paris, Ellipses, p. 93
50 Serfaty-Garzon, P.; L'appropriation, 2003, in M.
Segaud, J. Brun et J.-C., Driant (dir.); Dictionnaire critique de l'habitat
et du logement, Paris, Éditions Armand Colin, p.27-30
disponible sur
http://www.perlaserfaty.net
51 Massard Nelly, Revisiter la notion d'appropriation : Pour
une application au cas des ERP,
Sciences de Gestion, Université Claude Bernard, Lyon 1
Institut Universitaire de Technologie A
- Le processus de formation de pratiques qui provient
des travaux en Sciences de gestion, et notamment l'approche
structurationniste.
56
suite à des perturbations dans son environnement. Ses
représentations vont guider son action avec l'outil et cette action va
réactualiser ses représentations. C'est un processus
récursif. Le résultat de ce processus est une «
stabilité » retrouvée suite à cette phase de
perturbation dans la structure cognitive de l'individu. Dans le cas de
l'appropriation d'un outil, il se manifeste par une récurrence en termes
d'utilisation et se caractérise par une maîtrise cognitive et
technique minimale du dispositif technique pour en faire usage. Dans le cas de
l'appropriation d'un savoir, on parle d'une intériorisation des
connaissances.
- Le processus de construction de sens, à
partir des travaux en Sociologie des usages, en Sciences de l'Information et de
la Communication, en Sociologie et Psychologie du travail. L'appropriation ici
est le processus par lequel un individu va investir des significations, des
valeurs dans l'usage de l'outil. C'est le processus par lequel un individu va
donner du sens à un outil. Ces études s'appuient sur le fait que
le concepteur d'un objet a des usages prescrits et l'utilisateur via un
processus d'appropriation va construire son propre usage de celui-ci. Et,
lorsque l'outil est mis en production, l'utilisateur via le processus
d'appropriation va construire son usage propre. La littérature
explorée montre que le mécanisme est le suivant : l'acteur va
choisir parmi un ensemble de possibles, et construire son usage pour donner du
sens et de l'efficience à la technologie. Le résultat du
processus est caractérisé, par un écart d'usage entre ceux
imaginés par les concepteurs et ceux effectifs des utilisateurs, et par
des usages différents entre utilisateurs dans un même contexte.
57
L'appropriation est le processus par lequel les routines de
l'organisation vont se construire sur les bases des propriétés de
la technologie. Le mécanisme (au niveau organisationnel) est le suivant
: L'organisation a des structures sociales. Le développeur de la
technologie incorpore les structures sociales de l'organisation dans la
technologie. La technologie a des structures sociales (des
caractéristiques structurelles et l'esprit). Son introduction va
perturber la stabilité de l'organisation. A partir de plusieurs cycles
de structuration (action des utilisateurs avec la technologie), il y a
production de structures sociales de l'organisation avec une technologie en
usage. L'organisation retrouve ainsi une stabilité.
C'est par l'appropriation des technologies que de nouvelles
structures émergent dans l'organisation, ce qui explique donc les
changements vécus par une organisation avec l'introduction de TIC. Le
résultat de ce processus se caractérise par une stabilité
en termes de structures de l'organisation suite à des transformations
structurelles plus ou moins importantes.
Au-delà des définitions se rapportant uniquement
à des disciplines ou à des courants de pensées,
Nelly Massard apporte une définition intégrante
qui permet de prendre en compte les facteurs cognitif, relationnel et
praxéologique de l'appropriation.
Pour bien comprendre la théorie de l'appropriation des
Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), nous allons
l'approfondir en deux dimensions.
58
L'appropriation individuelle
Du latin « individuum », « ce qui est
indivisible », le mot individu désigne aujourd'hui, selon le
dictionnaire de l'Académie française, « une unité
organisée ». On trouve aussi comme définition de
l'individualité « un être qui a une existence distincte de
celle des autres êtres ».52 En effet, l'individu
s'emploie en sociologie à la fois dans le sens commun d'humain et en
tant qu'objet d'analyse sociologique. Il fait référence au
processus d'individualisation. En analyse des TIC, l'individu désigne
une entité sociale spatio-temporellement situable : un acteur social
typique des sociétés individualistes. Se considérer comme
étant un « individu » n'est pas une réalité qui
s'est retrouvée à chaque époque ni dans chaque
culture53. L'idée d'être un individu inclut une vision
de l'humain comme étant autonome et indépendant. C'est ainsi dans
certaines cultures les gens se considèrent au contraire comme
étant interdépendants et liés les uns aux autres. Et, un
individu est ce qui ne peut être ni partagé ni divisé sans
perdre les caractéristiques qui lui sont propres. Dans certaines
utilisations, il sous-entend « individu isolé » ou «
personne individualiste ».
Appropriation collective
De plus, les Nouvelles technologies de l'Information et de la
Communication sont en pleine croissance et permettent aux usagers de vivre en
communauté dans des liens et aussi des centres
d'intérêts.
52
www.wikipédia.org
consulté le 10 octobre 2020
53
https://www.memoireonline.com/07/12/6025/m_Lappropriation-du-reseau-social- Facebook-dans-les-communications-interpersonnelles-en-milieux-un5.html
consulté le 10 octobre 2020
54 IDEM
59
Sociologiquement, nous ne vivons plus dans une
société de « consommation de soi » où les
individus revendiquent leur individualisme en personnalisant leurs objets
quotidiens, leur sonnerie de portable ou leurs baskets, mais plutôt de
collectivité. Repliés sur le présent et les relations de
proximité - moi, mes amis, mon groupe - ils ne cherchent plus à
s'identifier à des modèles mais à se distinguer par un
style, un décorum, une manière d'être... ou plutôt de
paraître. Le réseau devient ainsi un outil de mise en vitrine
collectif. Tous ces éléments démontrent à quel
point le développement actuel des TIC ne sont pas étonnant : un
comportant humain et communautaire toujours plus présent dans ce monde
individualiste, avec une technologie de plus en plus
accessible54.
Conclusion partielle
Le premier chapitre de notre travail a porté sur deux
points essentiels à savoir : la définition des concepts
migration, chaîne de télévision, télévision
analogique et télévision numérique, et enjeu. Nous avons
également fait un exposé de la théorie des usages et de
l'appropriation des Technologies de l'Information et de la Communication.
Le chapitre suivant va concerner l'état de lieux de la
télévision numérique terrestre en RDC
60
CHAPITRE II: ETAT DES LIEUX DE LA TELEVISION
NUMERIQUE
TERRESTRE EN RDC
Le passage à la télévision
numérique terrestre est un processus très complexe qui exige la
participation des législateurs, des régulateurs, des
sociétés de radiodiffusion (producteurs de contenus,
radiodiffuseurs et opérateurs de réseaux), des constructeurs et
des téléspectateurs.
Les pays doivent se prononcer sur des questions politiques et
technologiques essentielles, en se fondant sur des analyses techniques et
économiques, sur la disponibilité des dispositifs et
équipements nécessaires ainsi que sur le niveau de
préparation des téléspectateurs, tout en tenant compte de
la réglementation internationale pertinente, notamment du
Règlement des radiocommunications de l'UIT et des accords
régionaux et bilatéraux.
Dans ce chapitre, nous ferons un exposé sur la
situation de la migration de la Télévision Numérique
Terrestre en République Démocratique du Congo.
55 Source : Rapport annuel 2017 de l'ARPTC sur
l'état des lieux du Comité National de Migration vers la
Télévision Numérique Terrestre (CNMTNT)
61
II.1 installation du comité national de la
migration vers la TNT en RDC
Le gouvernement congolais a installé le comité
national de la migration vers la télévision numérique
terrestre (CNMTNT) avec pour mission de coordonner ce projet et de
procéder à sa matérialisation sur toute l'étendue
du territoire national.55
L'objectif à court terme de la migration vers le
numérique est d'atteindre le taux de la couverture autant égal
à celui de l'analogie et de fournir dans les offres au moins un service
additionnel en télévision haute définition.
Le mode de diffusion en simulant (analogie et en
numérique) pourra permettre province par province, de procéder
à l'extinction progressive de l'analogie et de démarrage des
signaux numériques.
La coordination vise à moyen terme
l'amélioration de la qualité de l'image et du son et de la
diversification des offres, en proposant les nouveaux services accompagnant
cette nouvelle technologie et en intégrant les offres locales dans les
bouquets proposés par les multiplex ou les opérateurs
(diffusion-distribution).
62
II.2. Création de la communauté nationale
de la TNT
Afin de répondre aux exigences de l'Accord GE-06
signé à Genève par les Etats membres de l'Union
Internationale de Télécommunications, la République
Démocratique du Congo avait mis sur pied une structure
intergouvernementale (CNM/TNT) pour assurer la gestion du basculement de la
Télévision Analogique Terrestre vers la Télévision
Numérique Terrestre. En effet, la migration décidée
n'étant pas une mince affaire, étant donné les
conséquences sociales, politiques, économiques et technologiques,
il a fallu le concours de plusieurs ministères touchés chacun par
un aspect particulier de la migration.
Ainsi, le CNM/TNT a été créé
suivant le décret du Premier Ministre MATATA PONYO Mapon, Décret
n°14/007 du 04 mars 2014 portant création, organisation et
fonctionnement du Comité National de la Migration vers la
Télévision Numérique Terrestre.
II.2.1 Missions
Le CNM/TNT a pour missions de :
- Coordonner et orienter les actions menées en vue de
la migration de la télévision analogique à la
télévision numérique terrestre, de l'arrêt complet
des émissions analogiques, de la replanification du
- La sous-commission de couverture :
dirigée par le ministère de la communication et Media :
ayant pour tâche de conduire le
63
spectre des fréquences et de la réutilisation des
fréquences ainsi libérées ;
- Proposer des réformes nécessaires à
entreprendre pour adapter, le cas échéant, les lois et
règlements à la modernisation subséquente de la
communication audiovisuelle ;
- Mettre en oeuvre les mesures nécessaires à
l'extinction de la diffusion analogique et au passage au tout numérique
dans les délais prévus par l'Accord.
II.2.2 Les sous commissions pour de la TNT en RDC
Les sous-commissions ont été créées
pour la bonne gestion
de la migration. Elles sont au nombre de quatre, à savoir
:
- Sous-commission budgétaire :
dirigée par le ministère de la communication et media
avec comme membre le ministère de la PTNTIC et ARPTC ayant pour
tâche évaluer le cout global de l'opération de migration
vers la TNT ; élaborer le budget aux activités de chaque
commission.
- La sous-commission de communication :
dirigée par le ministère de la communication et
média : ayant pour de sensibiliser et informer le
public.
64
d'extinction de la télévision analogique
terrestre et élaborer le plan de couverture de la TNT en fonction de la
population et élaborer un calendrier de déploiement pour le
Numérique.
- La sous-commission de réglementation
: ayant pour taches d'élaborer les autorisations de diffusion
TNT que les cahiers des charges ; Elaborer les critères d'attribution
des autorisations des diffusions TNT ; procéder à l'attribution
des autorisations de diffusion de diffusion TNT et elaborer les conventions
entre CSA et les éditeurs de services.
II.3. L'autorité de régulation des postes
et télécommunication
En RDC (ARPTC)
La transition vers la télévision
numérique est un processus de grande ampleur impliquant aussi bien les
décideurs politiques, les professionnels des médias ainsi que le
grand public.
Notez que c'est depuis 2008 que le gouvernement congolais a
commandé et installé 12 émetteurs TNT en standard DVB-T
européen dans sa phase expérimentale de cette norme de l'Union
Européenne, par l'entremise de la société italienne
TELECONSULT.DVD-T= digital video broad casting terrestrial.
65
L'autorité de régulation des postes et
télécommunications en RDC (ARPTC) a déjà
octroyé officiellement 12 fréquences pour le passage de
l'analogie au numérique. Un premier émetteur numérique de
500w est déjà en fonction avec des programmes de
télévision.
Dans un cas spécifique de Kinshasa, de 48 chaînes
des télévisions existantes, il sera possible avec la TNT de
n'utiliser que 8 émetteurs numériques à raison de 6
chaînes par fréquence.
L'autorité de régulation des postes et
télécommunication au Congo ARPTC en sigle a créé
une commission interne en vue de réfléchir sur la
problématique de cette migration en RDC.
II.4. Les décodeurs
Les exigences techniques du nouveau paysage audiovisuel ont
conduit à la commercialisation des décodeurs pouvant
démoduler les signaux émis par les diffuseurs public gratuit et
privés payants.
66
II.5 Difficultés et contraintes
liées au processus de migration vers la TNT en RDC
Elles servent de trois ordres, à savoir : technique,
socio-politique, administratif et financier.
Du point de vue technique :
- Menace permanente de rupture d'harmonisation ou de
cohésion avec le Congo-Brazzaville ;
- Difficulté d'adaptation des anciennes chaînes
de télévision sur le plan matériel ;
- Manque d'un référentiel unique de base en
faveur de nouveaux acteurs.
Du point de vue sociopolitique :
- Récupération et exploitation politicienne du vent
de la migration ; - Faible intégration de la population dans le
processus ;
- Faiblesse du pouvoir d'achat de la population pour la
dotation des décodeurs TNT ;
67
- Tergiversation du gouvernement pour garantir la subvention
des décodeurs ;
Du point de vue administratif et financier : -
Manque de documentation sur la TNT ;
- Lenteur dans la procédure visant à
légiférer sur le nouveau paysage audiovisuel ;
- Difficultés de collaboration avec les anciennes
structures en mal de s'adapter, notamment le Secrétariat
Général aux Médias ainsi que l'ARPTC ;
- Financement tardif et insuffisant du processus ;
- Démotivation des membres de la Coordination et du
personnel d'appoint ;
- Insuffisance de la communication sur la TNT à la
population faute de moyens conséquents.
Quelques solutions ont été tentées,
notamment :
- Les négociations avec Congo-Brazza eu égard au
retard que connaît la RDC dans le déploiement ;
- L'octroi d'un moratoire (largement dépassé
depuis fin 2015) aux chaînes de télévision pour le
basculement vers la TNT ;
- La rétrocession des fréquences appartenant
à Congo-Brazzaville.
La RDC et la République du Congo faisant partie de la
CIRAF 52 (Zone de Radiodiffusion selon la répartition faite par l'UIT),
la mise en
68
II.6. Bref rappel du projet d'intégration de la
TNT en RDC
L'intégration imminente de la Télévision
numérique par voie de terre (TNT) dans le paysage audiovisuel congolais
est une conséquence de deux accords internationaux, ayant valeur de
"traités" signés en juin 2006 à Genève en Suisse
lors de la deuxième session de la Conférence régionale des
radiocommunications (CRR 06), à savoir : le GE06 (l'Accord
régional relatif à l'utilisation de bandes de fréquences
174-230 Mhz et 470-862 Mhz par le service de radiodiffusion et les services de
Terre primaires autres que les services de radiodiffusion dans la Région
1) et le GE89 (l'Accord régional relatif à la planification de la
radiodiffusion télévisuelle en ondes métriques et
décimétriques dans la Zone africaine de radiodiffusion et les
pays voisins signé en 1989, tel qu'il a été
révisé par la CRR-06-Rev.GE89).
Ainsi, l'intégration de la TNT se traduit comme une
volonté politique de la part du gouvernement congolais de respecter le
plan de passage de la RDC à la radiodiffusion numérique. Elle
suppose que, vis-à-vis de l'Union internationale des
télécommunications (UIT), la RDC va scrupuleusement respecter les
recommandations des 12 articles du GE06, terminer à temps le dossier
technique des assignations et des allotissements des fréquences
allouées à la TNT et surtout résoudre l'épineux
problème de la gestion commune des fréquences dans la zone de
diffusion frontalière Kinshasa-Brazzaville.
56 Article, KUNGU Kléber, La fin de l'ère
analogique : que deviendra la RDC face à l'avènement de la TNT,
14 septembre 2009.
69
service d'une plate-forme DVB-T dans les deux villes se
réalise en coordination avec les deux Etats.
II.7. Le dividende numérique
La notion du dividende numérique et ses enjeux est
très mal connue de nombreux africains. Et pourtant, c'est elle qui
explique le succès du numérique tant dans le domaine de
l'audiovisuel que celui des télécommunications56.
Pour mieux cerner la substantifique moelle de cette question,
il conviendrait de signaler que le spectre radioélectrique constitue la
ressource fondamentale sur laquelle se constituent les radiocommunications. Or,
cette ressource est très limitée.
Si le spectre électromagnétique s'étend
jusqu'à quelques centaines de gigahertz, les fréquences
inférieures à quelques dizaines de gigahertz sont pratiquement
les seules à être utilisées.
C'est pour cette raison que le passage de la diffusion de la
télévision terrestre du mode analogique au mode numérique
suscite un intérêt majeur dans la mesure où il devrait
s'accompagner d'un gain spectaculaire en efficacité d'utilisation dudit
spectre et donc permettre de libérer une quantité très
importante de spectre dans deux gammes de fréquences
particulièrement prisées dans la communication et la
télécommunication, à savoir : les bandes 174-223 MHz et
470-862 MHz.
70
Les experts du CNM/TNT font remarquer que l'harmonisation du
spectre conduit à une réduction des couts, des équipements
et de l'infrastructure ainsi que celle des interférences avec des
services adjacents et une meilleure gestion des brouillages
transfrontalières.57
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, nous avons retracé quelques faits et
processus, ainsi que les difficultés, les contraintes, les
barrières et les recommandations liées au plan de la mise en
place progressive de la télévision numérique terrestre
(TNT) en RDC.
57 Projet de plan national de communication et de
vulgarisation du processus de migration de la télévision
analogique à la TNT ; Durée 18 mois, février
2015-septembre 2016.
A cet effet, nous avons formulé notre hypothèse
selon laquelle face à une innovation technologique, la culture d'une
société
71
CHAPITRE III: ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE
DU PROCESSUS D'INTÉGRATION DE LA TNT EN RDC
La Télévision Numérique Terrestre modifie
fondamentalement le mode de la production et de la diffusion de
l'information.
Ainsi donc, dans ce dernier chapitre, il est question de faire
une analyse du processus visant l'intégration de la
télévision numérique terrestre en République
Démocratique du Congo comme prévue par l'union internationale des
télécommunications.
Nous divisons ce chapitre en quatre sections, à savoir
: le rappel méthodologique, la présentation et l'analyse des
données, l'interprétation des résultats, et
l'appréciation critique, perspectives et recommandations.
III.1. Rappel méthodologique
Notre travail de recherche porte sur l'analyse de la mise en
oeuvre du processus de migration de la télévision analogique vers
la Télévision Numérique Terrestre en République
Démocratique du Congo.
Sur ce, la question spécifique de notre étude
s'est présentée comme suit : quels sont les enjeux et les
modalités de mise en oeuvre de la TNT en République
Démocratique du Congo ?
58 MUNGENGA F., Méthodologie de recherche en sciences
de l'information et de la communication, L1 SIC, 2010, UNIKIN.
(Bibliothèque)
72
cherche toujours à se rapprocher ou se restructurer
dans cette technologie.
De ce fait, la migration de la Télévision
Analogique vers la Télévision Numérique permet de
réduire l'occupation du spectre électromagnétique
grâce à l'utilisation de modulation plus efficace, d'obtenir une
meilleure qualité d'image, ainsi que le rabais des coûts
d'exploitation pour la diffusion et la transmission.
Pour parvenir au résultat dans cette recherche, nous
avons opté pour la méthode ethnographique qui consiste à
descendre sur le terrain et mener des entretiens à profondeurs. Elle a
été appuyée par les techniques d'observation, d'entretien
et documentaire choisi dans le cadre de notre étude.
L'ethnographie est à la fois un art et une discipline
scientifique qui consiste d'abord à savoir voir, qui exige un savoir
être avec, avec d'autres et avec soi-même quand on se retrouve face
à d'autres. C'est un art qui exige de savoir retraduire à
l'attention d'un public tiers (tiers par rapport à celui que vous avez
étudié) et donc de savoir écrire58.
Ainsi, toute approche ethnographique est situationnelle dans
la mesure où elle se préoccupe d'étudier des
phénomènes divers mais toujours en situation. On peut entendre
par ce dernier terme, dans un sens très proche de la définition
de Goffman "toute zone matérielle,
73
spatiale et temporelle où des actants se trouvent
mutuellement en possibilité d'interagir"59.
Notons que l'ethnographie ne se limite pas seulement aux
contacts établis, à apprendre les règles du savoir-vivre,
il est évident que le chercheur face de l'observation. De ce fait
l'observation directe est l'observation première et s'impose dans la
mesure où elle est le coeur même de la démarche empirique.
L'observation secondaire offre une possibilité de contrôler qu'on
aurait tort de négliger et l'observation furtive permet de nourrir la
recherche de l'extérieur.
Dans cette section, nous allons également
opérationnaliser trois concepts de notre étude dont la
Télévision Numérique Terrestre, la Numérisation et
les Technologies de l'Information et Communication (TIC).
Tableau n°1 : Télévision
numérique terrestre
Concept
|
Dimension
|
Composantes
|
Indicateurs
|
Télévision
numérique terrestre
|
Moyen de
communication audiovisuelle
|
Contenus
Les programmes
|
Canaux de
diffusion
|
Tableau n°2 : Numérisation
59 GOFFMAN, Erving, Façons de parler, Paris, Minuit, 1987,
p.91.
74
Concepts
|
Dimension
|
Composantes
|
Indicateurs
|
Numérisation
|
Compression
|
Les matériels
|
Les rendus,
qualité de
|
|
Multiplexage Transcodage
Conversion analogique au numérique
|
Les logicielsl'image
|
et du
signal,
Support de
stockage numérique
|
|
|
|
USB, DVD, CD
|
Tableau n°3 : Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC)
Concepts
|
Dimension
|
Composantes
|
Indicateur
|
Technologies de
l'information et communication (TIC)
|
- Automatisation - Multi-fonction
- Quantité de
l'information
- Communication à
|
- Logiciel - Internet - Ordinateur - Réseaux
|
-
Télécommunicatio n
- Electronique - Informatique
|
75
III.2. Présentation et analyse des
données
Nous avons tenu un entretien en profondeur avec la
sous-direction chargée de diffusion à Teleconsult. Au cours de
celui-ci, il nous a été confié qu'entre juin 2015 et
septembre 2020, 74 chaines de télévision ont migré
à la Télévision Numérique Terrestre chez le
diffuseur officiel de l'Etat, repartis dans 4 multiplex.
· Multiplex 1 (Canal 21)
Chaines de Télévision
|
RTNC
|
RTNC 2
|
RTNC 3
|
RTEC
|
TELE 50
|
B-ONE
|
DIGITAL CONGO
|
ANTENNE A
|
DRC
SPORTS
|
RTGA
|
HERITAGE
|
CMB DIGI
|
EDUC TV
|
CONGO WOLD
|
KIN 24
|
CEBS
|
TEST 89
|
TEST 90
|
TEST 91
|
TEST
|
|
Total des chaines : 16
76
Espaces vides : 4 programmes (représentés par la
barre de
myrrhe.
· Multiplex 2 (canal 23)
Chaines de Télévision
|
NUMERICA
|
COULEURS TV
|
UNIVERS TV
|
ZTM
|
CONGO WEB
|
CNTV
|
SAFTY
|
RTUS
|
CASCADE
|
RTAE
|
VERTS
PATURAGES
|
AFRICA TV
|
AMEN TV
|
DONDJA
|
ARC-EN- CIEL
|
TV5
|
TOLERANCE Z
|
POWER TV
|
MAAJABU TV
|
RTP
|
TEST 85
|
TEST 86
|
TEST 87
|
TEST 88
|
|
Total : 20 chaines
Espaces disponibles : 4
· Multiplex 3 (canal 44)
77
Chaines de Télévision
|
TELE 7
|
BRT AFRICA
|
CANAL POSITIF
|
CCTV
|
CANAL CVV
|
JUSTICIA TV
|
POURIM TV
|
VISION TV
|
CLIDIM
|
BLACKSTAGE
|
RTCE
|
PSTV
|
EVI TV
|
TOKOMI WAPI
|
D9
|
GEOPOLIS
|
RTVH
|
FACE TV
|
TEST 65
|
TEST 68
|
TEST 77
|
TEST 78
|
TEST 79
|
TEST 80
|
|
Total : 18 chaines
Espaces disponibles : 6 programmes
· Multiplex 4 (canal 28)
Chaines de Télévision
|
HV TV
|
RTVS1
|
MAGIC TV
|
RLTV
|
ECC TV
|
CANAL FUTUR
|
ERRU TV
|
RTVA
|
NZONDO TV
|
MOLIERE TV
|
RATELKI
|
ROYAL TV
|
SSM
|
BSTV
|
RTMAS
|
TOSUNGANA TV
|
NZAMU TV
|
CSS
|
NYOTA TV
|
CANAL KIN
|
TEST 73
|
TEST 74
|
TEST 75
|
TEST 76
|
Le multiplex 2 émettant sur le canal 23 dispose de 24
programmes dont 20 occupés par les programmes TV et 4 disponibles.
78
Total : 20 chaines
Espaces disponibles : 4 Total
général
Nombres de multiplex : 4 Nombres de programmes : 92 Programmes
occupés : 74 Espaces disponibles : 18
III.3. Interprétation des résultats
Après plusieurs analyses, nous donnons un bref
aperçu des résultats obtenus.
Entre Juin 2015 et Septembre 2020, au total 74 chaines ont
migré au nouveau mode de diffusion des signaux TNT en passant par le
diffuseur officiel et public, Teleconsult. Cette firme italienne, pour assurer
la diffusion de ces 74 programmes utilisent 4 émetteurs dont chacun
prend en charge un multiple.
Le multiplex 1 émettant sur le canal 21 dispose 20
programmes dont 16 sont occupés par 16 chaines de
télévision et 4 programmes vides. Toutes ces chaines de
télévision se trouvant sur le multiplex 1 utilisent un seul
émetteur pour le transport de leurs signaux jusqu'auprès des
téléspectateurs.
79
L'émission des signaux de ces programmes sont rendus
possibles en utilisant un seul émetteur.
Le multiplex 3, quant à lui, émet en utilisant
le canal 44. Il dispose de 18 programmes occupés et 6 disponibles, avec
un total de 24 programmes. Comme les précédents, la
réception de ces programmes auprès des
téléspectateurs est rendue possible grâce à un seul
émetteur.
Le quatrième et dernier multiplex dispose de 24 espaces
dont 20 sont déjà occupés et 4 disponibles et émet
en utilisant le canal 28. Il utilise, lui aussi, un seul émetteur.
Avec un total de 92 Programmes possibles dont 74
occupés et 18 espaces disponibles, le diffuseur officiel de l'Etat
utilise 4 émetteurs VHF pour émettre en Haute Définition
(HD). L'objectif principal de la TNT est de résoudre le problème
que pose l'occupation des spectres des fréquences.
Grâce à la numérisation, à la
compression de données associée à la technique du
multiplexage, Teleconsult peut véhiculer jusqu'à 24 chaînes
de définition standard dans une seule fréquence à la norme
MPEG-2, là où une seule chaîne analogique pouvait
être diffusée.
Ainsi, la numérisation de la diffusion permet
également d'améliorer la robustesse de la réception, offre
la reconstitution d'une image fidèle à celle de départ
grâce à la correction d'erreurs et une qualité sonore
améliorée avec possibilité de choix multipistes (son
Dolby, 5.1, image 16/9, son en version originale et en version doublée,
etc.).
80
III.4. Appréciation critique, perspectives et
recommandations III.4.1. Appréciation critique
La TNT offre beaucoup d'avantages, notamment le fait qu'elle
fonctionne même dans le monde rural dépourvu
d'électricité.
Cette avancée technologique est la conséquence
de plusieurs contraintes.
La première est liée au besoin du
règlement de l'épineux problème que nous pose l'occupation
par nos entreprises audiovisuelles de la quasi-totalité des bandes du
spectre des fréquences radio-télévisuelles du Pool Malebo
qu'est notre capitale, Kinshasa, pourtant en partage avec Brazzaville, capitale
de la République du Congo.
Concrètement, la numérisation de la radio et de
la télévision congolaise a permis de réduire sensiblement
le nombre de fréquences actuellement utilisées afin de faire
droit aux revendications légitimes de Brazzaville, mais aussi que soit
rendue possible l'exploitation de la télédistribution
(télévision payante).
La deuxième contrainte est liée aux engagements
que la RDC a pris en adhérant aux objectifs de l'Union internationale
des télécommunications (UIT) à travers son accord
signé le 26 juin 2006 à Genève.
Cet accord fixe le passage définitif de la
télévision analogique à la télévision
numérique pour les fréquences UHF et pour les fréquences
VHF. Pour cela, le challenge que la RDC doit relever est de réussir
cette
81
mutation effective en ce qui concerne les entreprises
audiovisuelles publiques et privées bien avant ces
échéances conventionnelles. Il en va aussi bien de sa
crédibilité internationale que de ses propres
intérêts nationaux, car la TNT est devenue un enjeu
socio-économique de grande envergure dans un contexte de
démocratisation des technologies de l'information et de la
communication.
Et pour la RDC, cela saute aux yeux au regard du boom
audiovisuel que connaît le pays.
Il sied de reconnaître que l'utilité sociale des
médias audiovisuels en RDC n'est plus à démontrer.
Il est incontestable qu'ils ont été un
véhicule efficace de l'information, la formation, la culture et le
divertissement. Mais aussi le secteur de la télévision est
porteur d'une panoplie variée de nouvelles technologies qui constituent,
à ce jour, non seulement des indicateurs de croissance
économique, mais aussi et surtout des facteurs d'intégration des
peuples.
La télévision génère d'importantes
ressources, créée des emplois et contribue activement à
l'achalandage d'une gamme variée de nouveaux services à plus ou
moins forte valeur ajoutée.
L'instauration effective du numérique aura ainsi un
impact qualitatif indéniable sur la qualité du produit
audiovisuel. Mais, cela implique que les opérateurs songent à
mettre leurs programmes au diapason de cette technologie au regard, par
ailleurs, de son coût assez élevé.
82
Inscrire la RDC au diapason technologique le plus "up to date"
vaut donc le coup pour booster tous ces éléments
développementalistes.
Et pour ne pas louper l'objectif de sa nouvelle prolongation,
le Gouvernement, a consenti de gros efforts pour équiper les
différents services concernés afin de faire passer la
télévision congolaise à l'ère de la
numérisation.
C'est pour cela, que le Gouvernement a conclu, depuis 2003, un
contrat de partenariat avec le groupe italien Teleconsult pour l'installation
actuellement en cours des émetteurs TNT à Kinshasa.
L'opération va se poursuivre dans d'autres villes et centres à
l'intérieur du pays. Ces émetteurs serviront de back-bone pour
les opérateurs publics et privés qui n'auront alors qu'à
s'y connecter pour émettre après avoir adapté leurs
équipements de studio et antenne au système numérique.
Pour autant, il reste à mettre en place les
procédures devant y mener. A cet effet, un projet de loi est
déjà en cours d'examen au niveau du Sénat et qui figure
parmi les différents textes qui doivent édicter les
règlements et principes fondamentaux applicables à la
radiodiffusion sonore et télévisuelle qui vont permettre
d'encadrer et harmoniser l'entrée des opérateurs congolais du
secteur dans l'ère de la TNT.
Concrètement, les entreprises audiovisuelles
privées devront, soit dégager de nouveaux moyens financiers pour
y subvenir, soit se
83
III.4.2. PERSPECTIVES
a. Perspectives pour les opérateurs
privés
Le projet de loi en cours d'examen fixe, notamment, les
obligations du diffuseur et celles de l'utilisateur ainsi que les droits du
public. Ce cadre juridique déterminera, entre autres, les conditions
d'accès aux équipements de la TNT ; les normes pour les
privés désireux d'investir dans la radiodiffusion sonore et
télévisuelle ; les conditions et la qualité de diffuseur
dans ce secteur ainsi que les redevances et taxes y relatives.
Par ailleurs, le ministère de la Communication et des
Médias en RDC prévient les opérateurs privés des
médias audiovisuels que les investissements lourds consentis pour cette
incontournable évolution seront répercutés de
manière équitable entre tous les intervenants du secteur et les
consommateurs. C'est en même temps la conséquence logique de la
libéralisation de ce secteur et le prix à payer pour sa
modernisation. Il rassure tout de suite que le Gouvernement s'emploie à
rendre le processus de mise en oeuvre de cette révolution technologique
aussi aisée que possible pour nos partenaires privés.
D'autre part, les opérateurs privés sont avertis
qu'ils leur importent, d'ores et déjà de s'y préparer
sérieusement en ayant en tête le coût non négligeable
des aménagements incontournables.
Conscient de cette situation, les
téléspectateurs doivent savoir que plusieurs options sont ainsi
envisagées, allant de la
84
résoudre à fusionner pour mettre en synergie
leurs moyens modestes pour pouvoir répondre à la
nécessité.
Teleconsult, qui est l'expert a titré du gouvernement
dans cette mutation, souligne l'urgence devant laquelle les opérateurs
des médias devront faire face pour avoir une couverture à
caractère national.
La TNT en RDC venue simplifier l'acquisition des
fréquences, nous remarquons qu'il existe de nombreuses chaines de
télévision qui émettent sans adresse physique. Chaque
éditeur de programmes doit avoir une adresse physique où il
produira ses contenus télévisuels.
b. Perspectives pour le
téléspectateur
Enfin, l'option numérique a un impact direct
auprès des récepteurs, c'est-à-dire les
téléspectateurs.
Les évolutions technologiques dégagent une
incompatibilité entre les postes téléviseurs en mode
analogique et le système numérique, ce qui fait que la grande
majorité des postes actuellement vendus et utilisés en RDC ne
sont pas vraiment équipés de cette nouvelle technologie.
En conséquence, les téléspectateurs
doivent, soit acquérir des postes téléviseurs "up to date"
ou s'équiper d'un décodeur. En d'autres termes, cela
nécessite des coûts supplémentaires aux ménages avec
des risques de réduire l'audience.
60 Procès-verbal de la deuxième séance de
travail de la session ordinaire du comité de pilotage du CNM/TNT, tenu
le 23 février 2005.
85
subvention du prix des téléviseurs et ou
décodeurs à des dons d'un certain lot de l'un de ces
matériels.
Toutes les options sont ouvertes et vont dans le sens de
faciliter le plus possible les téléspectateurs pour amortir le
choc des évolutions technologiques.
Et à terme, c'est le téléspectateur qui
sera le grand bénéficiaire avec un signal son et image de bien
meilleure qualité, mais aussi la possibilité de pouvoir
écouter la radio à partir de son poste
téléviseur.
III.4.3. RECOMMANDATIONS
a. Recommandations de l'UIT pour la TNT
- Mettre en place un code légal et
règlementaire,
- Procéder à la délivrance des licences aux
opérateurs numériques, - Planifier l'arrêt de l'analogie et
le début du numérique,
- Procéder à la numérisation de tous les
réseaux existants.
Ces recommandations sont entre autres les actions à
mener par la coordination.60
b. Recommandations de la coordination du
CNM/TNT
Compte tenu de l'échéance pour la migration
effective vers la télévision numérique et l'abandon
définitive de l'analogique (ASO) et
86
surtout, garantir la réussite de cette transition, la
coordination du CNM/TNT recommande ce qui suit :
- Au comité de pilotage du CNM/TNT : activer et inciter
le gouvernement en vue d'appuyer les actions de la coordination du CNM/TNT pour
la réussite de cette migration en RDC.
- Au gouvernement :
1. Disponibiliser les moyens financiers nécessaires
pour l'appui au CNM/TNT,
2. Prendre des dispositions pour la formation et la mise
à niveau des experts congolais (participation aux colloques et
conférences ayant trait aux nouvelles technologies de l'information et
de la communication et des télécoms).
c. Recommandations au gouvernement et au
CNM/TNT
Pour avoir la TNT, le CNM/TNT et le gouvernement doivent
lancés :
- Une communication globale et partagée établit
sur 3 axes qui sont : information sur le processus de passage au
numérique, la sensibilisation sur les mutations du passage et les
nouvelles règles de fonctionnement, information sur les changements de
technologie, d'équipements et de contenus,
- Une assistance à l'accès aux
équipements aux populations,
- Le renforcement des capacités des acteurs du
secteur.
87
En cela, Le gouvernement de la RDC doit pouvoir aider tant
technique que financièrement les médias congolais pour que ce
passage de l'analogie au numérique soit complet et effectif.
Le passage à la radiodiffusion
télévisuelle numérique de terre est un processus complexe
qui exige la participation des législateurs, des régulateurs, des
sociétés de radiodiffusion (producteurs des contenus,
radiodiffuseurs, et opérateurs des réseaux) de construction et
des téléspectateurs.
Le pays doit se prononcer sur des questions politiques et
technologiques essentielles en se fondant sur des analyses technique et
économique, sur la disponibilité des dispositifs et
équipements nécessaires ainsi que sur le niveau de
préparation des téléspectateurs tout en tenant compte de
la réglementation internationale pertinente notamment du
règlement des radios communication de l'UIT, et des accords
régionaux et bilatéraux.
Le processus de transition n'est pas une simple question de
technologie. Pour que la transition se fasse en douceur, il convient de
résoudre un certain nombre de problèmes d'ordre
réglementaire et administratif.
Une bonne coordination entre les pays est indispensable pour
le passage de la télévision analogique à la
télévision numérique. Cela passera nécessairement
par la participation des gouvernements, du secteur privé, des
institutions financières et des autres parties prenantes, dans le cadre
d'un effort concerté visant à connecter la région des
Etats arabes.
88
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce dernier chapitre, nous avons fait une analyse sur
l'effectivité de la mise en oeuvre du processus de migration de la
télévision analogique vers la Télévision
Numérique Terrestre en République Démocratique du
Congo.
Sur ce, il y a lieu de signifier que la TNT est
déjà opérationnelle en RDC principalement à
Kinshasa.
Pour ce faire, le Gouvernement Congolais doit doter l'organe
attitré de la mise opérationnelle de la TNT qu'est la
Coordination Nationale de la Migration vers la Télévision
Numérique, des moyens consistants et nécessaires.
89
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre travail de fin d'études portant sur
l'analyse de la mise en oeuvre du processus de migration de la
télévision analogique vers la Télévision
Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo,
nous avons pu comprendre que la TNT est le mode de diffusion audiovisuelle
terrestre en numérique, dans lequel les signaux vidéo et audio
ont été numérisées pour être ordonnés
dans un canal unique, sous l'application rigoureuse des normes liées au
multiplexage des signaux, avant d'être modulés puis
diffusés ; c'est-à-dire transportés jusqu'aux antennes
râteaux des téléspectateurs.
Cette technologie présente donc l'avantage de
réduire le nombre de fréquences indispensables à
l'industrie télévisuelle et à couvrir le monde entier. Ce
qui permet d'augmenter l'offre des programmes.
Ces observations ont suscité la formulation de la
question spécifique de notre étude qui se présente comme
suit : quels sont les enjeux et les modalités de mise en oeuvre de la
TNT en République Démocratique du Congo ?
Pour mener cette étude à bon port, nous avons eu
pour cadre théorique, la théorie de la structuration adaptative
(TSA) de Desanctis et Poole.»61 Cette théorie
représente un cadre conceptuel pour étudier les variations du
changement organisationnel qui se
61 AZAN W. et BELDI A., « De la cybernetique à la
théorie de la human agency : vers un management des sciences de
l'information centré sur les utilisateurs », Revue
management et avenir, consulté le 09 Octobre 2020 à
20h10.
90
manifestent pendant l'utilisation des technologies
avancées. Les concepts centraux de cette théorie sont la
structuration et l'appropriation, qui fournissent une vision dynamique du
processus par lequel les acteurs incorporent ces technologies dans leurs
pratiques de travail.
S'agissant de la méthode, nous avons eu recours
à la méthode ethnographie, approche situationnelle qui consiste
à étudier des phénomènes divers mais toujours en
situation.
Quant aux techniques, nous avons eu recours à la
technique d'entretien en profondeur, laquelle nous a permis de collecter dans
des documents écrits tels que : les ouvrages, le dictionnaire
encyclopédique, le site web, les données nécessaires pour
notre travail.
Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes
fixés, notre travail s'est articulé sur trois chapitres :
Le premier chapitre a consisté à donner une
compréhension sur les notions de base qui se situent à
l'énoncé de notre recherche et la théorie de la
structuration adaptative (TSA);
Le deuxième chapitre quant à lui, a
présenté l'état des lieux de la Télévision
Numérique Terrestre en République Démocratique du Congo
;
Enfin, le troisième chapitre a présenté
l'analyse de la mise en oeuvre du processus d'intégration de la TNT en
RDC.
En effet, partant de la question spécifique de notre
problématique, après toutes ces analyses, notre hypothèse
de départ s'est confirmée. De ce fait, il y a lieu de conclure
qu'en République Démocratique du Congo, le passage de la
télévision analogique à la
91
télévision numérique terrestre a permis
le regroupement des chaînes en un seul spectre et optimiserait la gestion
efficace des fréquences de télévision.
Cette numérisation de la télévision
analogique congolaise présente beaucoup d'avantages. Le principal est
celui de réduire le nombre de fréquences indispensables à
l'industrie télévisuelle. Ceci permettra la flexibilité
dans le processus même de la production télévisuelle,
notamment dans la diffusion et la réception des divers programmes.
8. PHILIPPE JM., La télévision numérique
terrestre, Dunod, Paris, 2006.
92
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www.wikipedia.org.
Consulté le 18 septembre 2020 à 28 septembre à 23h47
97
TABLES DES MATIERES
EPIGRAPHE i
Didhy David Mwamba i
IN MEMORIAM ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
Liste des abréviations vii
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Problématique 1
2. Hypothèse 7
3. Choix et intérêt du sujet 7
4. Méthode et techniques 8
5. Délimitation du travail 10
6. Division du travail 10
CHAPITRE I: CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE 11
I.1 Définition des concepts de base 11
I.1.1 Migration 11
I.1.2 Chaine de télévision 13
E. Principes, équipements et notions de base 33
II.7. Le dividende numérique 69
98
I.1.3 Télévision Analogique Terrestre 43
I.1.4. Télévision Numérique Terrestre 46
a. Avantages 48
b. Inconvénients 49
I.2 Cadre théorique 51
I.2.1. Usage 52
I.2.2. Appropriation 54
Conclusion partielle 59
CHAPITRE II: ETAT DES LIEUX DE LA TELEVISION NUMERIQUE 60
TERRESTRE EN RDC 60
II.1 installation du comité national de la migration vers
la TNT en RDC 61
II.2. Création de la communauté nationale de la
TNT 62
II.2.1 Missions 62
II.2.2 Les sous commissions pour de la TNT en RDC 63
II.3. L'autorité de régulation des postes et
télécommunication 64
En RDC (ARPTC) 64
II.4. Les décodeurs 65 II.5 Difficultés
et contraintes liées au processus de migration
vers la TNT en RDC 66
99
CONCLUSION PARTIELLE 70
CHAPITRE III: ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DU
PROCESSUS
D'INTÉGRATION DE LA TNT EN RDC 71
III.1. Rappel méthodologique 71
III.2. Présentation et analyse des données 75
III.3. Interprétation des résultats 78
III.4. Appréciation critique, perspectives et
recommandations 80
III.4.1. Appréciation critique 80
III.4.2. PERSPECTIVES 83
III.4.3. RECOMMANDATIONS 85
a. Recommandations de l'UIT pour la TNT 85
b. Recommandations de la coordination du CNM/TNT 85
CONCLUSION GENERALE 89
TABLES DES MATIERES 97
|