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Gestion des déchets ménagers solides dans la ville de Kinshasa. Cas du quartier Manenga.


par Onesphore Ombinos
Institut National du Batiment et des Travaux Publics (I.N.B.T.P.) - Licence d'Ingénieur en Hydraulique et Environnement 2019
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

Je dédie ce travail :

- A ma mère et mon père

- A mes soeurs et mes frères

- A tous ceux qui m'ont toujours soutenu !

REMERCIEMENTS

A Dieu tout puissant pour sa miséricorde et sa grâce qui surabondent ma vie ;

A mon père SADIKI BYOMBUKA et ma mère ASHINGE MANGAZA pour tant d'efforts et sacrifices consentis à mon égard pour mon éducation ;

A mes frères et soeurs pour leurs encouragements quotidiens ;

Au professeur Dr. LUSAMBA KIBAYU Michel, pour ses hautes qualités humaines et professionnelles et sa grande disponibilité d'avoir accepté de me diriger et guider ce travail ;

A tous mes collègues, pour leurs collaborations ;

A tous les corps scientifique et académique de la section hydraulique et environnement pour la formation reçue tout au long de mon cursus ;

Veuillez accepter l'expression de ma profonde reconnaissance et de mes vifs remerciements.

RESUME

Ce mémoire de fin d'étude analyse et propose un nouveau mode de gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga situé dans la commune de Ngaliema.

Il a été question d'étudier différentes filières de gestion des déchetset des acteurs intervenant dans cette gestionsuivant les domaines de compétence de chacun.

Il ressort d'une enquête réalisée auprès de 94 ménages du quartier Manenga dont l'objet a consisté à identifier la nature et la quantité des déchets produits par personne et par ménage, ainsi quela manière dont ces déchets sont stockés, évacués et éliminés ce qui suit : 0,64 kg des déchets sont produits chaque jour par personne. Il y a environ 19 068 kg des déchets générés chaque jour. Dans la composition de ces déchets, une grande fraction (soit 64,4%) est putrescible et une autre non négligeable (soit 21%) est constituée des déchets plastiques.

Une gestion incluant la valorisation des déchets putrescibles en compost ainsi que le recyclage des plastiques en pavé et l'enfouissement du reste de déchets non valorisés est alors étudiée suivant tous les aspects techniques de l'ingénierie.

Les résultats de cette étude sont également mobilisés pour proposer des recommandations concrètes visant à assurer une plus grande efficacité dans la gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga.

Mots-clés : Gestion des déchets ménagers solides, Décharge sauvage, Pré collecte, Traitement, Enfouissement, Compostage, Recyclage, Lagunage.

ABSTRACT

This dissertation analyzes and proposes a new mode of solid household waste management in the Manenga district located in the municipality of Ngaliema.

It was discussed to study different waste management channels and actors involved in this management according to the areas of expertise of each.

A survey of 94 households in the Manenga neighborhood revealed the nature and quantity of waste produced per person and per household, as well as the manner in which this waste is stored, collected and disposed.

The results of the survey reveal that 0,64 kg of waste is produced every day per capita. There is approximately 19 068 kg of waste generated each day. In the composition of this waste, a large fraction (64,4%) is putrescible and another significant (21 %) is made of plastic waste.

Management including the recycling of putrescible waste in compost, as well as the recycling of plastics in paving till and landfilling of the remainder of non-covered waste is then studied according to all the technical aspects of engineering.

The results of this study are also mobilized to propose concrete recommendations to ensure greater efficiency in the management of solid household waste in the Manenga district.

Key words:Solid Waste Management, Wild Discharge, Pre-collection, Treatment, Landfill, Composting, Recycling, Lagooning.

LISTES DES ABREVIATIONS

PNA :Programme Nationale d'Assainissement

RATPK :Régie d'Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa

OVD : Office des Voiries et Drainages

ONG : Organisation Non Gouvernementale

CEDESURK : Centre de Documentation de l'enseignement Supérieur Universitaire et de Recherche de Kinshasa

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

RDC : République Démocratique du Congo

ONU : Organisation des Nations Unies

DSCRP :Document de la Stratégie de Croissance et de Réductions de la Pauvreté

ODD : Objectif de Développement Durable

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OM :Ordure Ménagère

DMS :DéchetMénager Spécial

PCI :Pouvoir Calorifique Inferieure

USEPA :United State Environnemental Protection Agency

INS :Institut National de la Statistique

Km:Kilomètre carré

KG :Kilogramme

GPS :Géographique Positioning System

C/N :Rapport Carbonne /Azote

ADEME :Agence de l'Environnement et de la Maitrise de l'Energie

CVED :Centre d'Enfouissement et de Valorisation des Déchets

HIMO :Haute Intensité à Main d'OEuvre

CET :Centre d'Enfouissement Technique

PGD :Plan de Gestion des Déchets

AFNOR :Association Française de Normalisation

MO :Matière Organique

PED :Pays en Développement

P.A.P :Porte à Porte

CSD :Centre de Stockage des Déchets

H% :Pourcentage Humidité

MO % :Pourcentage en Matière Organique

PEHD : Poly Ethylène Haute Densité

V: Volume utile

INBTP : Institut National du Bâtiment et des Travaux Publics

PR : Point de Regroupement

DS : Dépotoirs Sauvages

CREPA : Centre Régional de l'Eau Potable et l'Assainissement à faible cout

DSM : Déchets Solides Ménagers

FAO : Food and Agriculture Organisation

PGD : Plan de Gestion des Déchets

ZS : Zone de Santé

PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

Table des matières

DEDICACE.. i

REMERCIEMENTS ii

RESUME...................................................................................................iii

LISTES DES ABREVIATIONS iv

TABLE DES MATIERES v

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTES DES FIGURES ix

LISTE DES PHOTOS x

0.INTRODUCTION 1

0.1.PROBLEMATIQUE 1

0.2.HYPOTHESES... 2

0.3.OBJECTIFS.. 3

0.4.METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 4

0.5.DELIMITATION, CHOIX ET INTERET DU SUJET 5

0.6.SUBDIVISION DU TRAVAIL 5

CHAPITRE I.CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 6

0.Introduction. 6

I.1.DEFINITION DES CONCEPTS CLES 6

I.2.BREVE HISTORIQUE SUR LA GESTION DES DECHETS 7

I.3.CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 7

I.4.TYPOLOGIE DES DECHETS 9

I.5.CARACTERISATION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES 10

I.6.GESTION DURABLE DES DECHETS MENAGERS SOLIDES 14

Conclusion partielle du chapitre 17

CHAPITRE II.ETAT DE LIEU DE LA QUESTION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES DANS LE QUARTIER MANENGA ET RESULTATS DES ENQUETES 19

0.Introduction. 19

II.1.PRESENTATION DU QUARTIER MANENGA 19

II.3.EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE 21

II.4.COMPOSITION DU TISSU URBAIN DU QUARTIER MANENGA 22

II.5.GESTION DES DECHETS DANS LE QUARTIER MANENGA 23

II.6.PRESENTATION DES RESULTATS DES ENQUETES ET DISCUSSIONS 26

II.6.2.RESULTATS 29

II.6.2.1.Aspects relatifsaux données sociodémographiques 29

II.6.2.2.Aspects relatifsà l'usage des sachetsetbouteillesplastiquescomme emballage 32

II.6.2.3.Aspects relatifsà la productionetgestiondesdéchets solidesménagers 32

II.6.2.4.Aspectsrelatifsàla quantificationdesdéchetssolidesménager dans lequartier Manenga en fonction de la zone d'habitation 40

CHAPITRE III.PROPOSITIONS D'UNE FILIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS 43

0.Introduction.... 43

III.1.Evaluation de la population à l'horizon du projet 43

III.2.La Pré Collecte 44

III.3.La Collecte et le transport 46

III.4.Organisation de la collecte sélective (déchets biodégradables, plastiques et autres) 47

III.5.Le traitement, la valorisation et l'élimination 49

III.6.Valorisation et enfouissement des déchets ménagers solides 50

III.6.1.Choix du site 50

III.6.2.Le compostage 51

III.6.3.La valorisation des déchets plastiques 54

III.6.4.Dimensionnement d'un casier d'enfouissement 56

III.6.4.2.2.Le volume du casier 59

III.6.4.3.Collecte et stockage des lixiviats 61

III.6.5.Les bassins de lagunages 61

III.6.6.Le fonctionnement du centre de traitement et d'enfouissement des déchets 64

CHAPITRE IV.ETUDE D'IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET EVALUATION FINANCIERE DU PORJET 66

IV.1. Les impacts positifs du projet 66

IV.2. Les impacts négatifs 66

IV.3. Mesures d'atténuation 66

IV.4.EVALUATION FINANCIERE DU PROJET 69

IV.5.Evaluation du coût journalier du carburant 72

IV.6.STRATEGIE DE FINANCEMENT DE LA GESTION DES DECHETS 72

IV.6.1.Financement de la gestion des déchets par les bénéfices de la vente du compost 72

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 74

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 76

Annexes............ 78

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Typologie des déchets 3

Tableau 2 Composition moyen des déchets ménagers solide dans la ville de Kinshasa 12

Tableau 3 Rapport C/N de quelques matières organiques compostables 14

Tableau 4 Evolution de la population du quartier Manenga 20

Tableau 5 Répertoire des décharges sauvages se trouvant dans le quartier Manenga 24

Tableau 6 Valeurs de tp associée aux intervalles de confiance 26

Tableau 7. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat moyen standing) 39

Tableau 8. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat bas standing) 40

Tableau 9. Coordonnées géographiques du site Lutendele 51

Tableau 10 Principaux Impacts et leur mesures d'atténuations 67

Tableau 11 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements de la pré collecte 69

Tableau 12 Devis quantitative et estimative pour les équipements de la collecte 69

Tableau 13 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation des 72 fosses à compost 70

Tableau 14 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements du recyclage de déchets plastiques en pavé 70

Tableau 15 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation du casier d'enfouissement et des bassins de lagunage 71

LISTES DES FIGURES

Figure 1 Démarche méthodologique adopter pour la réalisation de ce travail 3

Figure 2 Cadre institutionnel de la gestion des déchets solides en R.D.Congo 9

Figure 3 Evaluation de la quantité des déchets produits à Kinshasa au cour des années 11

Figure 4 Composition des déchets ménagers solides dans la ville de Kinshasa 12

Figure 5 Application du principe des 3R-E 15

Figure 6 Types de collecte des déchets ménagers 16

Figure 7 Organigramme de la chaine de traitement des déchets ménagers 17

Figure 8 Situation du quartier Manenga 18

Figure 9 Pentes du quartier Manenga 19

Figure 10 Evolution de la population du quartier Manenga 21

Figure 11 Zones d'habitation du quartier Manenga 22

Figure 12 Localisation des décharges sauvage au quartier Manenga 23

Figure 13 Localisation des ménages enquêtés 27

Figure 14 Emplacement des bacs à déchets 48

Figure 15. Mode de gestion des déchets ménagers proposé dans le quartier Manenga......... 3

Figure 16 Localisation du site proposé à Lutendele 51

Figure 17. Fosse à compost 53

Figure 18. Vue du centre de compostage 54

Figure 19. Vue en plan du casier 61

Figure 20. Vue en perspective du casier 61

Figure 21. Vue du fond du casier 62

Figure 22 Vue en plan du bassin de lagunage 64

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 Décharge sauvage illustrant le type des déchets produit dans le quartier Manenga 3

Photo 2 Types de poubelles utiliser dans le quartier Manenga 34

Photo 3 Décharges sauvages tout près des habitations du quartier Manenga 35

Photo 4 Vue d'un avenue du quartier Manenga transformé en dépotoir 38

Photo 5 Illustration de type des poubelles à distribuer 45

Photo 6 Tricycle pour la collecte séparatif des déchets ménagers solides 45

Photo 7 Bac mobile pour stockage sélectif des déchets ménagers 46

Photo 8 Camion benne de collecte des déchets 46

Photo 9 Equipements de travail..........................................................................62

Photo 10 Demi fût 3

Photo 11 Vue Bassin de lagunage 65

INTRODUCTION

PROBLEMATIQUE

Depuis le début des années 1990, la protection de l'environnement est devenue une préoccupation collective (M. AUGRIS, 2002). Un des domaines importants dans l'interaction entre activités humaines et environnement est la gestion des déchets (P. THONART et I. DIABATE,2005). Selon le rapport What a waste de la Banque mondiale (2018), la production mondiale de déchets solides est estimée à environ 1,6 milliard de tonnes par an. D'ici 2025, cette production atteindra probablement 2,8 milliards de tonnes par an. Selon CUCCHIELLA et al. (2017), la gestion des déchets solides constitue aujourd'hui l'un des défis majeurs dans l'atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Selon HARRIS (1996), l'extension continuelle de l'espace occupé due à l'urbanisation en Afrique met aussi de plus en plus de pression sur la gestion et la durabilité de l'environnement. Ainsi de nombreuses villes africaines produisent des déchets solides dont elles ne peuvent pas assurer convenablement la gestion.

La quantité de déchets ménagers a connu au cours des dernières décennies un accroissement rapide dans la ville de Kinshasa à raison de l'urbanisation accélérée qui a caractérisé cette ville depuis la période poste coloniale. Les municipalités et le gouvernement n'ont pas toujours les moyens nécessaires pour gérer les déchets produits convenablement. Parallèlement, la composition de ces déchets est passée d'un profil organique (déchets alimentaires) à des matériaux complexes (produits en fin de vie, plastiques et emballages) qui présentent des risques majeurs pour la santé et l'environnement (P. THONART et I. DIABETE, 2005).

Les communes de la ville de Kinshasa, montrent au visiteur des réalités décevantes comme :

? un développement urbain tentaculaire qui engendre des quartiers entiers exclus des services de base tels que l'approvisionnement en eau potable, l'assainissement et la collecte des ordures ménagères ;

? un paysage urbain marqué par des amoncellements de détritus et souvent un cadre de vie insalubre.

Face à l'ampleur de ce phénomène, les municipalités de Kinshasa sont débordées. Selon les Documents de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de 2006 et 2011 « DSCRP I ET II », le taux d'accès en assainissement en République démocratique du Congo de tous les milieux était seulement de 9% en 2006. Même en 2011, ce taux n'a pas atteint l'objectif de 11,5% tel que prévu par le DSCRP I. En outre, il n'y a pas des données détaillées et fiables sur l'accès à l'assainissement disponible, ce qui constitue un grand handicap pour la planification sectorielle.

Selon l'ONU-Habitat, à l'horizon 2025, la République démocratique du Congo compterait environ 98.123.000 habitants dont 44.715.000 vivraient en milieu urbain. Cette croissance de la population exige impérativement que des efforts importants soient fournis en matière d'assainissement en général et de gestion de déchets en particulier. Il est à noter que plus de 80% des cas de maladies en RDC sont liés à un environnement insalubre (OMS, 2015).

Dans le quartier Manenga, l'absence des poubelles de stockage des déchets, l'absence des structures opérationnelles de collecte, l'absence même des décharges publiques poussent les ménages à vouloir se débarrasser le plus vite possible des déchets qu'ils produisent selon les conditions qui leur sont favorables : dans les caniveaux proches, le long des rues du quartier, dans des petites décharges sauvages créées çà et là, dans des ravins et les terrains vagues.

Cette façon d'agir compromet le cadre de vie de la population, dans un contexte de pauvreté généralisée.

En effet, selon un rapport de l'OMS de 20131(*) :

· La présence d'eaux stagnantes associées à l'amoncellement des déchets favorise la reproduction des moustiques vecteurs du paludisme, de la dengue et de la fièvre jaune.

· Les tas de déchets constituentsouvent un risque d'incendie et la fumée peut être toxique en cas de combustion de plastiques ou de produits chimiques.

· Les dépôts sauvages gênent l'écoulement des cours d'eau et causentdes inondations.

· Les objets coupants ou piquants tels que les aiguilles ou les morceaux de verre présentent un risque supplémentaire pour les personnes qui marchent dans ces décharges sauvages.

· Les moisissures qui se développent dans les décharges causent souvent des difficultés respiratoires chez la population riveraine.

· Les mouches, les rats, les chiens, les serpents et autres charognards sont attirés par les ordures, surtout dans notre zone à climat chaud.

· Les déchets sont inesthétiques pour le quartier et affectent à la longue le moral des résidants.

La majorité des populations et des responsables municipaux se demandent ce qu'il faut faire et comment le faire.

La question clé à laquelle va répondre cette étude est de savoir comment organiser une gestion des déchets solides d'une façon durable dans le quartier Manenga.

HYPOTHESES

Partant de l'hypothèse que la prolifération des déchets ménagers solides sur le tissu urbain du quartier Manenga,est corrélative à l'absence d'une structure opérationnelle de collecte et d'évacuation des immondices, donc mettre en place un système durable de collecte, d'évacuation et de valorisation de déchets ménagers solides reviendrait à maitriser la gestion deces déchets dans son entièreté.

De cette hypothèse principale découlent trois hypothèses spécifiques :

- L'instauration du système de sélection à la base pourrait réduire la quantité de déchets à acheminer à la décharge ;

- Le mode de production de déchets est influencé par la pression de l'étalement urbain de Kinshasa qui se fait ressentir dans le quartier ;

- Le développement de l'économie circulaire apportera une solution à l'insalubrité ainsiqu'aux problèmes d'assainissement du quartier Manenga.

OBJECTIFS

Objectif Principal

L'objectif global de ce travail est de contribuer à l'amélioration de la gestiondes déchets ménagers solides dans le quartier Manenga.

Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques qui en découlent sont :

v Établir l'état des lieux de la gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga en nous focalisantsur les aspects institutionnels, législatifs, techniques et financiers.

v Étudier la perception des populations sur le système de gestion actuel et les orientations futures visantà les améliorer et dégager, leur niveau de participation et les priorités en matière de gestion des déchets ménagers solides dans ce quartier.

v Caractériser les déchets ménagers solides produits et étudier les possibilités réelles ou potentielles devalorisation des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga;

v Faire des propositions techniques, financières et organisationnelles pour l'amélioration dusystème de gestion des déchets solides dans le quartier Manenga.

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Les activités de notre travail suivent des méthodologies générales dont le phasage est le suivant :

Recherche documentaire

Cette phase de travail a consisté à regrouper les informations préliminaires (données brutes, rapports et études divers, cartes, . . .) permettant de comprendre la thématique étudiéeainsi que le milieu physique, humain et urbanistiques du quartier Manenga. Nousavons pour cela eu recours aux archives et bibliothèques des institutions travaillant dans lesecteur de la gestion des déchets solides (Bureau communale de Ngaliema, PNA, RATPK, OVD, associations et ONG diverses, CEDESURK).

Enquêtes et entretiens

1° Les entretiens

Nous avons effectué des entretiens avec les acteurs impliqués dans la gestion des déchetssolides au sein du quartier Manenga (Jeunes du quartier, bureau du quartier). Nous avons discuté avec eux pour savoirquel était leur mode d'intervention pendant la gestion des déchets solides dans le quartier, lesproblèmes rencontrés, les difficultés et tout ce qui selon eux, constitue une entrave à la gestion desdéchets ménagerssolides.

2° Échantillonnage et enquêtes des ménages

Notre groupe cible étant les ménages du quartier Manenga, nous avons calculé l'échantillon requis en utilisant la formule de M. REAL et al (1997) donner ci-dessous et dont plus des détails sont à retrouver au point 2 du chapitre 2 portant sur les résultats des enquêtes.

0.1.1. Les observations de terrain

Au cours de notre phase de terrain, nous avons sillonné tout le quartier en vue de répertorier les tas d'ordures et en mesurer les impacts potentiels surl'environnement et la santé publique. Ainsi, des photos ont étéprises à ces endroits et une carte de localisation des décharges sauvages a été réalisée avec le logiciel ArcMap10.2.2

0.1.2. Traitement des données

Dans cette phase, les données résultant des enquêtes ont ététraitées avec le logiciel Excel. Nous avons aussi utilisé le logiciel ArcMap 10.2.2 pour produire toutes les différentes cartes.

La démarche méthodologique adoptée peut être schématisée de la manière suivante.

Figure 1 Démarche méthodologique adopter pour la réalisation de ce travail ( source : l'auteur)

DELIMITATION, CHOIX ET INTERET DU SUJET

Notre étude, sur le plan spatial, s'est limité au quartier Manenga situé dans la commune de Ngaliema.Sur le plan scientifique, cette étude cadre avec la notion de développement durable et se réfère dans les sciences et techniques de l'assainissement.

Le choix de ce sujet se justifie du fait de la situation déplorable et critique de l'assainissement caractérisée par l'insalubrité, observée dans la ville de Kinshasa en général et dans le quartier Manenga en particulier. Aussi, il existe des nombreux handicaps qui constituentune barrière pour l'atteinte des objectifs visés par les autorités urbaines en matière d'assainissement. Au regard de ces handicaps et desproblèmes institutionnels, il y a le manque de moyens matériels, humains, financiers trèsimportants, et le manque de concertations entre les différents acteurs impliqués dans lagestion des déchets solides, mais surtout l'absence d'une stratégie globale de gestion des déchets ménagers tenant compte des conditions socio-économiques de nos quartiers.L'intérêt de note étude se trouve à ce niveau.

Le présent travail constituera un outil d'aide à la décision pour les autorités urbaines.

DIFFICULTES RENCONTREES

La grande difficulté rencontrée était le manque des moyens financiers conséquents pour constituer un plus large échantillon.

SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction, la conclusion et les recommandations, ce travail comprend quatre chapitres.

· Le premier chapitre s'attèle à la définition et à la présentation du cadre conceptuel et théorique en rapport avec les déchets ménagers solides,

· Le deuxième chapitre présente l'état des lieux de la question des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga et les résultats des enquêtes,

· Le troisième chapitre est consacré à la proposition d'un modèle de gestion durable des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga.

· Le quatrième chapitre constitue une étude d'impact environnemental ainsi qu'une évaluation du coût de notre projet.

CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Ce chapitre définit les différents termes clés de notre étude avant de passer en revue les divers instruments juridiques régissant la gestion des déchets solides, principalement à Kinshasa. Il sera question pour la suite de parcourir les différentes littératures traitant de la gestion durable des déchets ménagers solides ; tout ceci dans l'objectif de comprendre les étapes et les mécanismesd'une bonne gestion afin de les adapter à la réalité de notre milieu d'étude.

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES

1.1.1.Le déchet

Selon la politique nationale d'assainissement (2013), est déchet tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance solide, liquide ou gazeuse, matériaux ou produits généralement destinés à êtreéliminés.

1.1.2. Le Ménage

Selon la loi portant code de la famille congolaise, un ménage est un ensemble de personnes partageant le même logement et participant à son économie. Il s'agit le plus souvent d'une famille ou d'une personne seule.

1.1.3. La Rudologie

La rudologie est l'étude scientifique des déchets qui définit les caractéristiques de chaque déchet et met ensuite en place des solutions pour une gestion durable des déchets.

La gestion desdéchets est alors une branche de la rudologie appliquée, regroupant la collecte, le transport, le traitement, la valorisation ou l'élimination des déchets.

1.1.4. Le déchet ménager solide

On entend par déchet ménager solide tous les détritus générés dans les ménages, tels que déchets de nourriture ou de préparation des repas, balayures, objets ménagers, journaux et papiers divers, emballages métalliques de petites dimensions, bouteilles, emballages papier ou plastique, chiffons et autres résidus textiles, etc. On y inclut également les déchets végétaux provenant de l'entretien des jardins, des cours des maisons, etc.(NGNIKAM,2006).

1.1.5. La gestion des déchets

On entend par gestion des déchets l'ensemble des dispositions permettant la collecte, le transport, l'élimination écologiquement rationnelle ou la valorisation des déchets, y compris la surveillance des sites d'élimination ; et prenant en compte les considérations d'ordre sanitaire (santé publique), technique, scientifique, esthétique, économique, social (attitudes des populations) et environnemental (CREPA,2009).

1.2. BREVE HISTORIQUE SUR LA GESTION DES DECHETS

L'activité humaine a, de tout temps, été génératrice de déchets et chaque époque a eu son mode de traitement et ses problèmes spéci?ques.

A l'époque préhistorique, le peuplement humain était alors peu important et l'incidence de leurs déchets sur l'environnement probablement très mineure.

Le vrai problème s'est posé un peu plus tard, dans les civilisations antiques. Les Romains, par exemple, mirent en place dans la plupart de leurs villes des systèmes d'égouts, comme le CloacaMaxima de Rome, qui étaient un embryon de traitement des déchets, au moins pour la rue puisque l'ensemble était ?nalement déversé dans le fleuve Tibre.

Or, malgré cette évolution dont les populations ultérieures auraient pu hériter, les ordures ménagères du moyen-âge étaient simplement jetées hors des maisons, dans la rue, éventuellement dans la rivière. À cette époque, elles étaient, dans leur immense majorité, biodégradables, mais elles attiraient en ville toutes sortes de vermines et un cortège de maladies. On sait par exemple que cette habitude, favorisant la prolifération des rats, a sa part de responsabilité dans la propagation de la Grande Peste de 1348, qui décima près d'un tiers de la population européenne d'alors. Depuis un passé récent, l'époque industrielle a généré des déchets de plus en plus nombreux et présentant une problématique nouvelle ; leur volume considérable, la non-biodégrabilité ou la toxicité de certains d'entre eux, leur durée de vie et leur impact sur l'environnement.

La mise en décharge a été la solution qui a d'abord paru être la plus pratique, passant, au ?l du temps, des décharges sauvages aux décharges contrôlées, ces dernières recevant en vrac des déchets de tous types et ?nissant ainsi par être elles-mêmes une menace pour l'environnement. Aujourd'hui, les nécessités de réduction de la pollution, d'économies d'énergie et de gestion des ressources naturelles ont transformé le traitement des déchets en une donnée incontournable pour la survie de la planète. (J. BALET, 2008).

1.3. CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

1.3.1. CADRE INSTITUTIONNEL

Dans toutes les villes de notre pays, la commune occupe un rôle central en matière de gestion des déchets. En principe elle s'occupe de l'organisation des décharges publiques et du service de collecte et du traitement des ordures ménagères et de créé des partenariats avec le secteur privé et les organisations non gouvernementales. Toutes les institutions de l'État interviennent à des degrés divers dans le domaine de la gestion des déchets. Les rôles sont évidemment différents et l'on peut distinguer les institutions de planification, de normalisation et d'exécution.

Le Ministère de l'environnement, conservation de la nature et tourisme définit la politique et la stratégie dans le secteur d'assainissement par l'élaborationd'un plan national d'assainissement.

La Régie d'Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa (RATPK) s'occupe de la gestion des déchets dans la ville de Kinshasa.

1.3.2. CADRE REGLEMENTAIRE

Le secteur de l'assainissement, en dépit de son importance pour l'amélioration du cadre de vie des populations congolaises, ne dispose pas encore d'un cadre juridique spécifique relativement aux enjeux qui lui sont propres. En effet, il n'existe pas à ce jour un texte qui porte la problématique de la gestion de l'assainissement de manière globale. Les quelques textes juridiques du secteur sont généralement dépassés ou épars dans le corps des textes des autres secteurs (PNA,2013).

1.1.1.1. CONTEXTE NATIONAL

Dans le contexte de la République Démocratique du Congo, la constitution de 2006 en son article 53 reconnait à `` toute personne le droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral.''

· L'ordonnanceloi numéro 12/008 du 11 juin 2012confère au ministère de l'environnement et la conservation de la nature la coordination de la mise en oeuvre de la politique nationale d'assainissement.

En ce qui concerne les aspects juridiques de l'assainissement de milieu, les orientations préliminaires se trouvent dans :

· La loi numéro 11/009 du 09 Juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement. Ce texte légal prévoit, entre autres, les dispositions importantes concernant la lutte contre toutes les formes de pollutions et de nuisances en particuliers.

· Cette loi stipule en son article 56 que l'Etat, la province et l'entité territoriale décentralisée s'assurent de la gestion rationnelle des déchets de manière à préserver la qualité de l'environnement et la santé.

· En son article 58 cette loi dit que toute personne physique ou morale publique ou privée, qui produit ou détient des déchets domestiques, industriels, artisanaux, médicaux, biomédicaux ou pharmaceutiques est tenue d'en assurer la gestion. Et qu'undécretdélibéréen conseil des ministres fixes les normes spécifiques de stockages, de recyclage, de traitement et d'élimination des déchets.

Nous avons aussi :

· La Loi numéro 08/012 du 31 Juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces ;

· La Loi organique numéro 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l'Etat et les provinces ;

· L'ordonnance numéro 12/008 du 16 Juin2012 fixant les attributions des ministères.

Figure 2 Cadre institutionnel de la gestion des déchets solides en R.D.Congo (Source : PNA,2013)

1.1.1.2. CONTEXTE INTERNATIONAL

LaRépubliquedémocratique du Congo a souscrit à des engagements internationaux consacrés par les textes relatifs au secteur de l'assainissement. Au nombre de ces engagements internationaux on peut citer les six principaux à savoir :

· La résolution numéro 66/288 du 11 septembre 2012 adoptée par l'assemblée générale des Nations Unies, qui invites les Etats à faire en sorte que l'accès à l'eau potable et à des services d'assainissement de base à un cout abordable devienne progressivement une réalité pour tous ;

· L'engagement de Sharm El-Sheik (Egypte) du 1 Juillet2008 pour accélérer la réalisation des objectifs de l'eau et de l'assainissement en Afrique ;

· La résolution des Nations Unies N. A/64/L.63/Rev.1 du 26 Juillet 2010 sur le droit fondamental à l'eau et à l'assainissement ;

· Les objectifs internationaux dedéveloppement identifiés dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) ;

· Le chapitre 21 de l'Agenda21 adopté lors du sommet de la Terre, à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992.

Tous ces engagements ont été pris dans le souci d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement « OMD » qui couvrent les grands enjeux humanitaires du monde.

1.4. TYPOLOGIE DES DECHETS

Les déchets sont classés selon leur provenance, leurs caractères de dangerosité ou d'encombrement et aussi par la méthode utilisée pour leur collecte et leur traitement communs.

Le tableau suivant présente la typologie des déchets inspirée de la dé?nition de la loi du 15 juillet 1975 relative à l'assainissement, en France.

Tableau 1 Typologie des déchets ( source loi français du 15/07/1975)

Catégories des déchets

Sous-catégories

Description sommaire

Déchets ménagers

Déchets ménagers

Déchets produits par les ménages

Ordures ménagères (OM)

Déchets de l'activité domestique des ménages pris en compte par la collecte régulière

Encombrants des ménages

Déchets liés à une activité occasionnelle qui, en raison de leur volume et de leur poids, ne peuvent être pris en compte par la collecte régulière des ordures ménagères

Déchets ménagers spéciaux (DMS)

Déchets présentant un ou plusieurs caractères dommageables pour l'environnement et/ou qui ne peuvent pas être éliminés par les mêmes voies que les ordures ménagères sans créer des risques lors de la collecte

Déchets de la collectivité

Déchets de la collectivité

Déchets produits par les services de la collectivité

Déchets du nettoiement

Déchets liés au nettoyage des rues, des marchés, des plages,...

Déchets des espaces verts

Déchets liés à l'entretien des espaces verts : tontes de gazon, tailles, élagages, feuilles mortes, etc.

Déchets de l'assainissement

Déchets résultant du fonctionnement des dispositifs publics d'épuration et de l'entretien des réseaux d'évacuation des eaux usées, pluviales ou cours d'eau (boues, graisses, déchets de dégrillage, sables de curage, ...)

Déchets des artisans et commerçants, déchets banals des activités économiques et des administrations

Idem

Ces producteurs peuvent confier leurs déchets aux services communaux « à condition qu'ils n'entraînent pas, eu égard à leurs caractéristiques, de sujétions techniques particulières lors de leur élimination ». Les communes acceptent ainsi l'assimilation de ces déchets aux ordures ménagères du fait leur nature similaire

Déchets industriels

Déchets banals

Déchets assimilables, à travers leur nature (ou dangerosité), aux ordures ménagères. Dépassant les volumes et quantités limites fixées par la commune ou regroupement dans le contrat de collecte, leur élimination est alors à la charge du producteur

Déchets spéciaux

Déchets dont la destination nécessite des précautions particulières vis-à-vis de la protection de l'environnement. Exemple : déchets d'activité de soins, produits phytosanitaires,...

1.5. CARACTERISATION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES

Le choix d'une filièrede traitement d'un déchet ou d'un sous-produit nécessite la bonne connaissance de ses caractéristiques analytiques (T. BENNAMA, 2016).

À l'origine, la notion de filière désigne un enchaînement d'opérations.

Dans le domaine du traitement des déchets, il s'agit de l'ensemble des opérations à mettre en oeuvre pour aboutir aux résultats souhaités qui peuvent être soit :

Ø La valorisation du déchet ;

Ø Lerejet éco-compatible d'effluents dépollués ;

Ø Lestockage d'un déchet ultime.

1.5.1. Production des déchets ménagers solides

La production est fonction de :

ü L'Habitat ou niveau de vie

Les études d'IGIP en 2005ont montréque la quantité dedéchets ménagers est proportionnelle au rang social du quartier. Les résultats déduisent que le quartier le plus aisé, c'est-à-dire résidentiel, produit beaucoup plus de déchets (0,7 kg/hab./jour) que les quartiers anciens populaires (0,5 kg/hab./jour) et les quartiers nouveaux populaires (0,3kg/hab./jour). Et pourtant, ces derniers sont très peuplés mais très marquéspar la pauvreté grandissante.

ü Habitudes et moeurs(mode de consommation, traditions)

ü Conditions climatiques (on a plus tendance à consommer plus sous un climat chaud)

La production des déchets varie aussi selon : le temps et l'espace (NZUNZI, 2008).

Les quantités de déchets ménagers produites peuvent s'exprimer en poids ou en volume.

Cependant, en raison de la compressibilité des déchets ménagers et assimilés, seul le poidsconstitue une donnée fiable et mesurable sur un pont-bascule. On mesure alors les quantitésde déchets ménagers en kg/habitant/jourou par année. Par contre, pour définir la taille desrécipients, l'estimation des volumes est nécessaire (BENNAMA,2016).

A Kinshasa la Régie d'assainissement et des travaux publics de Kinshasa évalue la production journalière de toute la ville à 6000 tonnes des déchets solides en 2017.

Sur ces bases, IGIP (2007), dans son étude sur le plan d'actionpour l'assainissement de la ville de Kinshasa, a évalué la production urbaineactuelle de déchets ménagers à environ 1260 tonnes/jour, soit1,2kg /parcelle/jour (NGOY, 2007), contre 1140 tonnes /jour en 2005(PNA,2005), 1000 tonnes /jour en 2000 (Lelo NZUNZI, 1999), 700 tonnes /jour en 1986 (ILUNGA, 1995).

Figure 3Évaluation de la quantité des déchets produits à Kinshasa au cours des années (Source: Compilation de l'auteur, 2019)

Ce graphiqueillustre la production croissante desdéchets urbains dans la ville de Kinshasa au fil des années. Ce qui suppose de gros moyens à mettre enplace pour la propreté de la ville et ces quartiers.

1.5.2. Composition des déchets ménagers solides

La composition est obtenue par le tri manuel d'échantillon de 100 à 150 kg après classifications des déchets (J. WEHTE,2018).

Selon la régie d'assainissement et des travaux publics de Kinshasa les déchets ménagers solides à Kinshasa sont généralement constitués à plus de 2/3 par les matières bio dégradables.

Tableau 2 Composition moyen des déchets ménagers solide dans la ville de Kinshasa (Source :RATPK,2015)

Composants

Pourcentage %

Poids humide%

Matière putrescible

63

40 à 85

Plastiques

21

1 à 5

Inerte, sable, poussière

2

1 à 40

Papier et carton

4

1 à 10

Métaux

3

1 à 5

Verre, céramique

1

1 à 10

Textiles

4

1 à 5

Aluminium( boite de conserve, cannete,...)

1

1 à 5

Autres( bois, piles,...)

1

?

Figure 4 Composition des déchets ménagers solides dans la ville de Kinshasa (Source: RATPK, 2015)

1.5.3. Paramètres Physico-chimiques des déchets

La connaissance des caractéristiques physico-chimiques des déchets est essentielle dans la gestion (valorisation, récupération) et le traitement des rejets, et pour prédire les risques potentiels de pollution pour l'environnement (BALET,2008). Elle permet donc de mettre en place des procédures de contrôle et de réduction des émissions polluantes dans le milieu récepteur.

Ces caractéristiques sont : la granulométrie, le poids volumique, le taux d'humidité, le pouvoir calorifique inférieur (PCI), etle rapport C/N (WEHTE,2018).

1.1.1.3. La granulométrie

Les déchets peuvent être caractérisés par leurs tailles granulométriques. On classe en général ces tailles en trois granulométries distinctes lors d'un tri (AFNOR, 1996) :

- Fines (< 20 mm)

- Moyens (20 mm <taille < 100 mm)

- Gros (> 100 mm)

1.1.1.4. La Densité ou masse volumique

Cette caractéristique est d'une grande influence sur les capacités des moyens de collecte et de mise en décharge des ordures.On détermine donc une "densité en poubelle", une "densité en benne tasseuse", une "densité en décharge avec ou sans tassement "

Pour le programme national d'assainissement (PNA), cité parKIMUHA (2005), le poids volumique des déchets solides dans unepoubelle ménagère est d'environ 200 kg/m3 et atteint 350 kg/m3 avec le tassementdu transport. Ilpeut passer à 500 kg/m3après tassement dans le cas de déchets humides, commeles résidus de cuisine qui représentent la grosse part des déchets générés par les ménages à Kinshasa

Expression de la densité des déchets ménagers (BENNAMA,2016) :

Avec :

d = densité des déchets ménagers.

= poids volumique des déchets (kg/m3).

= poids volumique de l'eau (kg/m3) = m3

1.1.1.5. Humidité (teneur en eau)

La teneur en eau (Hu) d'un échantillon de déchets représente le rapport entre la masse d'eau présente dans un échantillon et la masse sèche de cet échantillon.

Elle tourne autour de 65-70 % pour les déchets ménagers kinois (MUTOMBO, 2005).

On retiendra que le pourcentage d'eau dans les ordures est autant plus élevé quand elles sont plus riches en matières organiques.

1.1.1.6. Pouvoir calorifique inferieur (PCI)

Le PCI (exprimé en kcal/kg en masse sèche) des déchets solides est la quantité de chaleur dégagée par la combustion de l'unité de masse d'un combustible en supposant que toute l'eau, provenant de ce dernier ou formée au cours de la combustion, reste au stade final à l'état de vapeur dans les produits de combustion (ADEME,2012).

C'est ainsi, que pour le calcul du PCI, la formule suivanteest utilisée car ilprend en compte toutes les fractions susceptibles d'avoir un apport dans le PCI (ADEME,2012) :

Avec :

Hu : humidité moyenne des déchets (% poids sec).

P, T, B, F et R : teneurs respectivement des fractions papier, textile, déchets verts, fermentescibles et plastique (% poids sec).

Le PCI est un paramètre essentiel pour définir l'habilitation des déchets au traitement par incinération. Sans apport extérieur d'énergie, les déchets peuvent être incinérés lorsqu'ils ont un PCI supérieur à 1200 kcal/kg. En règle générale, le PCI est inversement proportionnel à l'humidité :

v Si Hu =50%, alors l'incinération des ordures est non recommandable.

v Si 45%<Hu <70%, alors le compostage des ordures est recommandable (cas des ordures ménagères de la ville de Kinshasa).

Donc la connaissance des deux paramètres (PCI et Hu) sont étroitement liés et leur connaissance est essentielle pour le choix du mode de traitement (incinération ou compostage) des déchets ménagers solides.

1.1.1.7. Le Rapport C/N (Carbone/Azote)

Le Rapport C/N permet d'apprécier aussi bien l'aptitude des ordures au compostage que la qualité du compost obtenu (NZUNZI,2008).

LeCompost est valable à partir des ordures dont le rapport C/N < 35 au départ de la fermentation aérobie et contrôlée en obtenant un rapport de 18 C/N 20 en fin de fermentation. Selon MUTOMBO (2005) pour le cas de la R.D.C, le rapport C/N dépasse rarement 15.

Le tableau suivant donne des ordres de grandeur de rapports C/N de quelques matières organiques à Kinshasa.

Tableau 3 Rapport C/N de quelques matières organiques compostables ( Source: MUTOMBO,2005)

Matières

Rapport C/N

Ordures ménagères brutes

15 à 25

Gazon

10 à 20

Feuilles mortes

20 à 50

Fanes de pomme de terre

26

Papiers-cartons

120 à 170

Déchets de légumes

11 à 12

Paille des céréales

90 120

1.6. GESTION DURABLE DES DECHETS MENAGERS SOLIDES

1.6.1. Mode de gestion des déchets ménagers solides

La nouvelle notion à appliquer dans la gestion des déchets est basée sur le principe connuactuellement sous l'appellation des 3R-E(USEPA,2013) avec, par ordre de priorité :

· Réduction à la source ;

· Réutilisation;

· Recyclage;

· Élimination.

REDUCTION A LASOURCE

INCINERATION

REUTILISATION

COMPOSTAGE

RECYCLAGE

MISE EN DECHARGE

0

Figure 5 Application du principe des 3R-E (Source: USEPA,2013)

Cette nouvelle conception de la gestion des déchets vise l'économie de ressources, leur mise en valeur avec un impact minimum sur l'environnement et la santé humaine.

Ø Réduction à la source

Elle consiste à générer le moins de déchets lors de la fabrication, de la distribution et de l'utilisation du produit. Le citoyen peut contribuer à cette réduction en diminuant la quantité de déchets produits par l'utilisation de produits en vrac plutôt qu'emballés, des produits durables plutôt que jetables, etc.(DIARRA,2006)

Ø Réutilisation ou réemploi

On définit maintenant la réutilisation ou le réemploi par « l'utilisation répétée du produit sans modification de son apparence ou de ses propriétés ». C'est une méthode qui consiste à prolonger la durée de vie d'un produit en l'utilisant plusieurs fois. Par exemple, les bouteilles d'eau minérale peuvent être de nouveau utilisées après nettoyage (BALET,2008).

Ø Recyclage

Le recyclage consiste à réintroduire les matériaux provenant de déchets dans un cycle de production ou processus de fabrication en remplacement total ou partiel d'une matière première vierge. Le déchet devient ainsi une matière première secondaire (ADEME,2012).

Ø Élimination

- Toute opération ou traitement qui aboutit à des substances qui peuvent être soit restituées sans effet nocif au milieu naturel (air, eau, sol), soit réinsérées dans les circuits économiques à des fins de valorisation (cas des déchets solides).

- Dépollution, enlèvement, réduction du pouvoir toxique ou stockage (NGNIKAM,2005).

1.6.2. Systèmedecollectedesdéchetsménagerssolides

Lacollectedésignel'ensembledesopérationsquiconsistentàregrouperlesdéchets, depuisleurssourcesdeproduction(maisonsetappartementsdeshabitantsd'un quartier) puisàlestransporterjusqu'auxcentresdetraitement (WEHTE,2018).

1.1.1.8. Types decollecte

On distinguedeuxmanières de collecterles déchetsménagers (ADEME,2012) :

- La collectetraditionnelle: Ramassagedetous lesdéchets mélangés (sans tri).

- Lacollectesélective(ouséparative) :Ramassagedecertainsdéchetsrécupérables préalablementséparés(papiersetcartons,métaux,verre,...),envued'unevalorisation oud'untraitementspécifique.

Lafiguresuivanteillustrelesdeuxtypesdecollectedesdéchetsménagers

Figure 6 Types de collecte des déchets ménagers (Source:ADEME,2012)

1.1.1.9. Organigramme de la chaine de gestion des déchets ménagers et assimilés

Figure 7 Organigramme de la chaine de traitement des déchets ménagers (Source:BENNAMA,2016)

Conclusion partielle du chapitre I

Tout au long de ce chapitre, nous avons analysé les connaissances théoriques en rapport avec la gestion des déchets ménagers solides ; nous avons passé en revue les définitions des termes et concepts clés liés à cette étude, ensuite nous nous sommes intéressé aux lois et aux institutions régissant la gestion des déchetsménagers solides en république démocratique du Congo en général et dans la ville province de Kinshasa en particulier. Nous avons afin analysé les caractéristiques des déchets ménagers solides produits à Kinshasa et voir comment ils peuvent être générés d'une façon durable.

Chapitre 2. ETAT DE LIEU DE LA QUESTION DES DECHETS MENAGERS SOLIDES DANS LE QUARTIER MANENGA ET RESULTATS DES ENQUETES

Ce chapitre a pour objectif l'exploration des moyens déjà utilisés dans le quartier Manenga pour maîtriser la gestion des déchets.

Nous allons présenterici d'abord une description sommaire du tissu urbain du quartier Manenga ; ensuite nous décrirons la manière dont les déchets ménagers solides sont gérés dans ce quartier en décrivant comment les déchets sont stockés, collectés et évacués traditionnellement. Enfin,nousprésenterons les résultats des enquêtes et nous quantifierons la production des déchets ménagers solides dudit quartier.

2.1. PRESENTATION DU QUARTIER MANENGA

2.1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le quartier MANENGA est situé dans la commune de Ngaliema, entre le croisement de l'avenue République et avenue Ngaliema N.3 bis, dans le district de LUKUNGA,ville de Kinshasa.

Le quartier MANENGA s'étend sur unpérimètre de 8,6 Km avec une superficie de 2,6 Km2, soit 2,17%de la superficie totale de la commune de Ngaliema. Il est situé à l'Est de la ville de Kinshasa entre les latitudesSud 4° 21' 17" et Sud 4°22' 19" et les longitudes Est 15° 14' 17" et Est 15°15' 14".

Le quartier est limité :

- Au Nord par le quartier NFINDA ;

- Au Sud par les quartiers KIMPE ET BUMBA ;

- A l'Est par le quartier des Anciens combattants ;

- A l'Ouest par le quartier LUKUNGA

Figure 8 Situation du quartier Manenga (source :l'auteur,2019)

2.1.2. HISTORIQUE DU QUARTIER

C'est dans le souci de rapprocher les administrés de leurs entités administratives de base que l'option de découpage de celles-ci a germé, suite à l'initiative et aux démarches initiées par Monsieur PALUSI KABONGO, bourgmestre de la commune de Ngaliema dans les années 1970, querelève la genèse du Quartier MANENGA.

C'est toujours, eu égard aux autorités traditionnelles originairement associées à cette démarche que le nom MANENGA, dérivant du dialecte HUMBU, et qui se traduit par rivière, a été inspiré. (Bureau du quartier, 2018).

2.1.3. RELIEF

Le relief du quartier MANENGA est constitué essentiellement d'une colline, peu escarpée à 440 m d'altitude (Atlas de Kinshasa, 2012).

Figure 9 Pentes du quartier Manenga ( Source: l'auteur,2019)

Cette carte illustre les différentes pentes existantes dans le quartier Manenga, avec en rouge très foncé, les zones à très forte pente qui sont des sites marqués par la présence des petits ravins servant au passage comme dépotoirs sauvages pour la population.

2.1.4. CLIMAT ET HYDROGRAPHIE

Le quartier Manenga connait un climat de type tropical, chaud et humide. Celui-ci est composé d'une saison de pluie d'une durée de 8 mois, soit de la mi-septembre à la mi-mai ; et une saison sèche de 4 mois qui va de la mi-mai à la mi-septembre.

La température moyenne annuelle est de 25,3°C, influencé par deux grands courants de vents qui soufflent pendant toute l'année sur le quartier. Il s'agit des alizés, très chauds et secs, provenant au Nord-Est et d'un courant équatorial très humide, en provenance de l'Est.

Les précipitations annuelles sontde 1390,9mm/ an (METELSAT, 2018). Il n'y a aucun cours d'eau qui traverse le quartier Manenga.

2.1.5. SOLS, GEOLOGIE ET VEGETATION

Le quartier Manenga comprend un sol sablonneux ayant une faible capacité de rétention d'eau et présentent par conséquent une utilité marginale pour les activités agricoles.

Le type de sol du milieu conditionne le genre de végétation qui y pousse. Ce qui fait qu'on retrouve dans le quartier Manenga des savanes arbustives de type guinéen, Ces savanes cèdent de plus en plus de place à l'avancée urbanistique et tend à disparaitre. (Atlas de Kinshasa, 2012)

2.2. ORGANISATION ADMINISTRATIVE

La subdivision administrative du quartier Manengarépond aux prescrits du Décret-Loi n. 081 du 22 juillet 1998 portant organisation territoriale et administrative de la RépubliqueDémocratiquedu Congo. Conformément aux dispositifs des articles 7.2 et 7.1, de ce décret-loi.

Le quartier est administré par un chef de quartier suppléé par un secrétaire.

Le quartier Manenga compte 11 localitésavec un total de 34avenues et 100 rues(Bureau du quartier,2018).

2.3. EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

Selon le bureau du quartier, la population du quartier Manenga est estimé à 33658 habitants en 2018.

Le quartier connait une très forte densité de l'ordre de12945 habitants par Km2.

Tableau 4 Evolution de la population du quartier Manenga (Source : Bureau du quartier,2019)

Année

Population

1

2012

25210

2

2013

27314

3

2014

28798

4

2015

29570

5

2016

30098

6

2017

32145

7

2018

33658

Figure 10 Evolution de la population du quartier Manenga ( Source: Compilation de l'auteur,2019)

2.4. COMPOSITION DU TISSU URBAIN DU QUARTIER MANENGA

En fonction du type d'habitation, du niveau de vie des populations, de l'activité dominante dans la zone d'étude et du niveau d'accessibilité à la parcelle, nous avons identifié deux grandes zones dans le quartier Manenga :la zone « moyen standing » et la zone « basse standing ». Cette identification a été faite à partir des imagessatellites et sur la base de notre connaissance du quartier.

2.4.1. Zone 1 : habitat de moyen standing

· Cette zone est caractérisée par l'existence de trames de voiries non entretenues et difficilement accessibles aux véhicules de gros gabarit.

· Terrains lotis, jardin ou cour entourant l'habitation, cette zone est constituée par des villas ou maisons à usage d'habitation.

· On y rencontre aussi quelques activités commerciales localisées le long des rues longeant les avenues et le long de la route Matadi.

· Y vivent en majorité les cadres moyens de l'administration publique ou privée. Dans cette strate, on a distingué des zones (avenues) de lotissement municipal qui ont été viabilisées dans les années quatre-vingt et où les voies de dessertes qui ont été créées à cette époque sont dans un état de délabrement avancé.

2.4.2. Zone 2 : habitat de bas-standing

· Ce sont des habitations en grande partie spontanées et très denses. Ici, les voies de desserte sont presque inexistantes ;

· Toute les routes sont en terre et en état de délabrement très avancé et sont presqu'impraticables pendant la saison de pluie.

· Il n'y a aucune organisation pour la collecte des déchets ménagers en raison notamment de l'enclavement des avenues.

· Il s'agit de zones résidentielles pour la population à bas revenus.

· Les activités du secteur informel sont dominantes, avec une forte concentration des petites boutiques de fortune le long des avenues.

· Ces avenues se caractérisent aussi par une absence totale d'équipement et de délimitation des espaces publics et privés. Les terrains ne sont pas lotis et les infrastructures sont rudimentaires.

Figure 11 Zones d'habitation du quartier Manenga (Source: l'auteur,2019)

2.5. GESTION DES DECHETS DANS LE QUARTIER MANENGA

En fonction des observations faites sur terrain, des entretiens avec les autorités du quartier ainsi que des interviews avec quelques résidants du quartier, la gestion actuelle des déchets dans le quartier Manenga se caractérise par :

- Une mauvaise collecte qui pose des problèmes de salubrité publique et entraîne des risques sanitaires importants ;

- Une collecte sans tri à l'amont ni valorisation des déchets collectés ;

- Les déchets ménagers sont d'habitude stockés dans des poubelles domestiques constituées de petits seaux ou demi-fûts usagés sans couvercle et souvent posés dans l'arrière-cour au coin de la parcelle à l'air libre.

- Dans certaines parcelles les déchets ménagers sont stockés à même le sol, dans un coin isolé de la parcelle sans aucune précaution préalable.

- Les places publiques, les espaces verts, le ravin, les rues, les caniveaux, lesabords des édifices, ... sont des lieux souvent utilisés pour déverser les ordures ménagères, au mépris de la loi.

- La présence de dépotoirs sauvagesau sein des avenues qui entravent le développement des activités économiques et dégradent la qualité de vie despopulations tout en ayant des impacts négatifs sur l'environnement ;

- L'absence ou la faiblesse de formation et de sensibilisation orientées pour augmenter la conscience environnementale chez la population ;

- Sur le plan technique, la situation des déchets se caractérise par des taux de collectes nonsatisfaisantes et une élimination qui ne répond pas toujours aux besoins des populations ;

- Les moyens humains et matériels sont insuffisants et limités ;

- L'absence de collaboration entre les différentes personnes intervenant dans le secteur essentiellement en informel (Jeunes du quartier, bureau du quartier, résidants...).

- L'absence d'implication des autorités municipales pour organiser et encadrer ce qui se fait déjà dans l'informel.

- Dans certaines avenues, les déchets ne sont pas perçus comme produits comportant des risques pour la santé: les populations cohabitent avec les déchets.

Par ailleurs, au cours de nos enquêtes, nous avons répertorié 13 décharges sauvages dans le quartier Manenga de forme et de volume variés et servant de lieu de prédilection pour l'entreposage des déchets ménagers solides générés dans le quartier.

Les caractéristiquesreprises dans le tableau ici-bas ont été rendues possibles grâce aux observations sur terrain, ainsi qu'à l'application arcmap10.2.2 qui nous a permis de mieux calculer les périmètres ainsi que les surfaces occupées par ces décharges après leurs géolocalisations grâce à un GPS.

Nous avons réalisé alors la carte ci-dessous qui illustre les emplacements des13 déchargessauvages répertoriées au cours de nos enquêtes dans le quartier.

Figure 12 Localisation des décharges sauvages au quartier Manenga (Source:l'auteur,2019)

Tableau 5 Répertoire des décharges sauvages se trouvant dans le quartier Manenga ( Source: l'auteur,2019)

Coordonnées géographiques

Avenue

Dimensions

Type

Observations

Nuisance

Situation

Longitude

E

Latitude

S

Périmetre

[m]

Surface

[m2]

Hauteur

[m]

Volume

[m]

1

15°3'53,947»

4°21'24,834»

Kapala

132

751

0,75

563,25

sauvage-active

Prédominance des déchets plastiques et des restes de cuisine

Odeurs faibles, pas de lixiviats, gènes des passants,...

à côté d'une ruelle, à environ 10 m des habitations

2

15°14'5,108»

4°21'21,311»

Himba

83

283

1

283

sauvage-active

Présence d'une forte proportion des matières putrescible

perturbationde la circulation des personnes,odeurs,lixiviats,...

fosséissu de glissement de terrain, près des habitations

3

15°14'5,078»

4°21'22,541»

Kongolo

98

395

1

395

sauvage-active

Constituer d'un peu de tout :papier, pastique, verre, vêtement, usager...

Odeurs, lixiviats, pollutiondu sol

dans unravin non loin d'une église local

4

15°14'15,87»

4°21'31,702»

Punda

99

377

1,5

565,5

sauvage-active

Se compose en grande partie des matières fermentescibles

fumées,odeurs, enlaidissement dusite,...

déchetssurplombant l'emprise d'une ruelle en état de délabrement

5

15°4'7,091»

4°21'34,314»

Mampala

8

2

0,5

1

sauvage-active

abondancedes plastiques, mècheset perruques et autres encombrantspour lutte antiérosive

Odeur, enlaidissement du

site,présencede rongeurset oiseaux

Dans un ravin en amont des habitations précaires et d'un dispensaire

6

15°14'6,21»

4°21'38,789»

Sayi

75

263

1

263

Sauvageactive

Prédominance des déchets biodégradables et quelques plastiques

perturbationde la circulation des personnes,odeurs, risque de piqure par les moustiques

décharge située dans un fossé au bord de la route, fossé rongeant les accotements de la route

7

15°14'16,459»

4°21'39,54»

Kisolokele

89

370

2

740

sauvage-active

Forte proportion en déchets de l' électronique et autres piles et batteries

enlaidissement desite, proliférationdesrongeurs, souris,...

à 10 m d'un dispensaire et environnée par des maisons d'habitation

8

15°14'16,433»

4°21'40,704»

Yema

8

2

1

2

sauvage-active

Présence des plastiques en grand nombre et des boites de conserves, cannettes, verres...

pollution du sol, obstruction de la ruelle par les immondices, présence de mouches, et autres insectes,...

Tout près d'une ruelle très fréquentée, à quelques mètres d'une église.

9

15°14'27,233»

4°21'50,394»

Bamoyo

51

147

2

294

sauvage-active

Coloniser par des restes de nourritures et des papiers, cartons,...

odeurs, lixiviats, présences d'oiseauxetrongeurs,

entourée desmaisons d'habitation et envahi par desoiseaux

10

15°14'28,776»

4°21'54,731»

Masano

157

607

2,5

1 517,5

sauvage-active

La plus grande de tous, présence de divers déchets vairés, présence remarqués des encombrants

odeurs, déchets souvent incinéré en plein air et polluant l'air

A environ 2m desmaisons d'habitation, fosséissu de glissement de terrain, non loin d'une route

11

15°14'42,526»

4°22'16,369»

Lunda

87

459

1,5

688,5

sauvage-active

Contient des plastiques en grande quantités, on y observe aussi des cartons et boites de conserves,...

degré élevéd'insalubrité, réductionde la perméabilité de sol,...

entrelesmaisons d'habitation, fosséissu de glissement de terrain

12

15°14'54,919»

4°22'19,485»

Kabinda

55

202

2

404

sauvage-active

Présence des déchets organiques on y observe aussi des matières fécales des animaux

pollutiondu sol, perturbe l'infiltrationde l'eau, odeurs,lixiviat,

le longd'une ruelle et tout près d'uneécole

13

15°15'3,246»

4°22'22,292»

Victoire

89

455

1,5

682,5

sauvage-active

Englobe un peu de tout avec une dominance en déchets putrescibles

perturbationde la circulation des personnes,odeurs, eaux stagnantes,...

A côté des habitations,

2.6. PRESENTATION DES RESULTATS DES ENQUETES ET DISCUSSIONS

2.6.1. Bref récapitulatif sur le déroulement des enquêtes

2.1.1.1. MATERIEL

Les déchets ont constitué notre matériel de recherche, appuyés par les outils suivants :

- Un stylo ;

- Un questionnaire d'enquête pré élaboré nous a permis de collecter les informations auprès de la population résident au quartier Manenga;

- Une balance de marque Starecd'une capacité maximale de 30 Kg a permis de peser les ordures afin de trouver les quantités moyennes des ordures produites par ménage ;

- Des cache-nez ;

- Des gants ;

- Des sacs poubelles pour la quantification des déchets.

- Un GPS pour localiser sur la carte tout l'itinéraire de notre enquête.

2.1.1.2. ÉCHANTILLONNAGE
2.1.1.2.1. Partie questionnaire d'enquête

La démarche suivie est la suivante :

Nous partons d'une population estimée à 33658 en 2018 avec un taux d'accroissement de 3% par anapplicable pour les études d'assainissement à Kinshasa (INS,2016). De ces considérations nous projetons la population de Manenga en 2019, année où se déroule ces enquêtes.

Pour calculer la population actuelle (2019), nous allons utiliser la méthode mathématique dite d'intérêt composé qui suppose une croissance géométrique dû aux faites que le taux d'accroissement de la population en expansion est supposé constant (JARAMILLO,2003).

La formule est :

Pn = P0 (1+r)n

Avec :

- Pn : Population de l'année future

- P0: Population de l'année initiale

- r : Taux de croissance de 3% soit 0,03 selon l'INS

- n : Nombre d'année du période concernée

1

P2019= 33658 (1+0,03)1

P2019= 34667,74 hab.

P2019= 34668 habitants

Les enquêtes de l'INS de 2016ayant évalué à environ 8 la taille moyenne de ménage dans la commune de Ngaliema avec une population de 34668 habitants le nombre de ménages sera de :

Avec 4334 ménages comme notre groupe cible, nous allons alors déterminer la taille de notre échantillon.

Pour obtenir les résultats d'enquêtes représentatifs de l'ensemble des ménages du quartier nous avons calculé notre échantillon en nous servant de la formule suivante (REAL M. et al., 1997):

Avec :

· n : taille de l'échantillon.

· N : nombre des ménages du quartier Manenga

· P : proportion attendue d'une réponse de la population ou proportion réelle. Notre étude étant multicritère et qu'aucune autre étude de ce genreà notre connaissance n'a été réalisée dans ce quartier, Nous avons fixé P à 0,5 par défaut, ce qui est recommandé en assainissement etnous permet d'avoir le plus grand échantillon possible (Mémento de l'assainissement, 2018).

· y : marge d'erreur d'échantillonnage (10% pour notre cas)

· tp : coefficient dépendant de l'intervalle de confiance de l'échantillonnage. (95% pour notre cas, correspond à tp =1,96).

Tableau 6 Valeurs de tp associée aux intervalles de confiance

Intervalle de Confiance (IC)

tp

90%

1,65

95%

1,96

99%

2,69

Avec : N = 4334 ménages, y = 10%, P = 0,5, tp = 1,96 associé à IC de 95%

Étant donné que les personnes contactées pour l'enquête peuvent choisir de refuser d'y participer et d'y répondre, il est préférable de contacter un nombre de personnes légèrement supérieur à celui initialement prévu pour l'échantillonnage. Le mode de contact influe sur le pourcentage de réponses : le démarchage à domicile atteint souvent un taux de réponse supérieur à 90 % (GABERT,2018).Nous avons alors estimé que nous aurons probablement un taux de réponse de 95% pour notre enquête. Donc 5% des enquêtés sont susceptibles de ne pas répondre pour diverses raisons (refus, indisponibilité, ...).

Le nombre de personnes contactées doit être adapté au taux de réponse estimé.

5 % de non-répondant probable représente 5 cas.

Le total d'échantillons à prévoir est alors de 94+5= 99 échantillons ;

L'enquête par questionnaire multicritère a concerné 94 ménages du quartier Manenga, ciblant à chaque fois des personnes ressources comme les femmes.

2.1.1.2.2. Partie quantification

Étant donné que la quantité des déchets produits dépend grandement du niveau de vie des ménages, nous avons pris un souséchantillon aléatoire et représentatif de 50 ménages selon les deux zones d'habitat identifiéesdans le quartier (moyen standing et bas-standing).

Nous avons fourni deux sacs en polyéthylène de couleurs différentes à chaque ménage concerné pour y déposer d'une part les déchets biodégradable et d'autre part les déchets non biodégradables.

Par la suite nous avons pesé quotidiennement la quantité des déchets se trouvant dans ces sacs durant trois jours successifs. Pour avoir l'estimation de la quantité moyenne journalière des déchets générés par ménage et par personne nous avons divisé la quantité trouvée par le nombre de personne constituant le ménage.

2.1.1.3. Chronologie

Notre enquête a débuté le 7 janvier 2019 et a pris fin le 2 Juin 2019 soit 147 jours.

L'échantillonnage s'est fait d'une manière aléatoire tout en veillant à l'exclusivité de toutes les rues et avenues que compte le quartier Manenga.

La carte suivante reprend tout notre échantillon reparti sur l'étendue du territoire du quartier.

Figure 13 Localisation des ménages enquêtés (Source: l'auteur,2019)

2.6.2. RESULTATS

Pour faciliter l'interprétation des résultats, nous allons présenter les enquêtes dans des graphiques. Ceux-ci nous permettront de répondre aux remarques faites à la problématique et de vérifier certains de nos hypothèses. Chaque graphique sera suivi d'une analyse qui permettra la compréhension des résultats.

2.1.1.4. Aspects relatifsaux donnéessociodémographiques
2.1.1.4.1. Donnéesrelativesaustatutd'occupation etaugenre des enquêtés

Ces graphes montrent que la plupart des enquetés sont proprietaires de leurs parcelles (70%) et que seulement 30% des enquetés sont locataires.

Le sexe feminin avec 69% domine sur le masculin (31%).

La dominance des proprietaires peut se justifier par le fait que la plupart des menages ont soit aquis ces parcelles il y a fort lontemps à un bas prix ou soit ils vivent dans un domaine familliale legué par leus parents ou grands parents.

Les femmes dominent sur les hommes du fait que ce sont elles qui restent le plus souvent à la maison, en s'occupant aussi bien des tâches ménagères que de la propreté de la parcelle, veillant ainsi à l'evacuation frequente des dechets produits dans le menage.

2.1.1.4.2. Données relatives à l'âge et à l'etat civil des enquetés

Ces graphes montrent que la tranche d'âge dominante est celle comprise entre 35 et 49 ans (65%) suivie de cellecomprise entre 20 à 34 ans (27%).

Plus de la moitié (57%) des enquêtés sont mariés et 28% sont célibataires.

Ces résultats traduisent la stratégie de notre approche, en ne ciblant que des personnes ressources d'âge mur et responsable d'un ménage, capable de nous fournir des informations exactes sur la gestion au quotidien des déchets dans leurs ménages.

2.1.1.4.3. Données relatives au niveau d'études et à la profession des enquêtés

Ces graphes montrent le niveau d'étude de graduat (40%) et les diplômés d'état (44%) sont les plus représentés chez nos enquêtés.40% de nos enquêtés sont commerçants,et 29% sont fonctionnaires.

La dominance des commerçant(e)s dans ce quartier se justifie par la très forte prédominance du commerce informel qui englobe 56,7 % des emplois créés à Kinshasa (ministère du plan, 2005).

Par ailleursnous remarquons que les ménages ont en majorité un niveau d'étude suffisant pour comprendre les enjeux d'une gestion durable des leurs déchets ménagers.

2.1.1.4.4. Données relatives à la taille du ménage et à l'existence d'autres ménages dans la parcelle

Ce graphe montre que 56% des ménages sont composés de 5 à 9 personnes et 26% des ménages sont constitués de 10 à14 personnes.

Ces résultats viennent confirmer les enquêtes de l'INS de 2016 qui stipule qu'un ménage dans la commune de Ngaliema est composé en moyenne de 8 personnes.

Ce constat se justifie par le taux de natalité élevé (les enfants étantune richesse pour les parents), ainsi qu'à l'exode rural (les personnes déjà installées dans le quartier font venir leurs autres membres de famille restés dans l'arrière-pays.).

D'où la quantité importante des déchets produits par ménage et par personne.

2.1.1.4.5. Données relatives à l'existence d'autres ménages dans la parcelle

Ce graphe montre que 44% des parcelles enquêtées hébergent deux ménages et que 43% des parcelles ne contiennent qu'un seul ménage. Ces résultats viennent confirmer la très forte densité observée dans le quartier Manenga, la rareté d'espace non occupé et par là, toute la complexité d'implanter un système de gestion durable des déchets ménagers solides.

2.1.1.5. Aspects relatifsà l'usage des sachetsetbouteillesplastiquescomme emballage
2.6.2.2.1. Donnéesrelativesàl'usagedessachetsplastiques,audevenirdessachets plastiquesaprèsusage

Il ressort de ces graphes que 100% des ménages enquêtés utilisent des emballages en plastiques. Ces déchets plastiques sont déposés après usage dans 91 % des cas dans une poubelle et dans 3% de cas, ils sontjetés dans la rue.Ces résultats nous aident à comprendre pourquoi les déchets plastiques sont la fraction la plus visible dans le paysage du quartier Manenga.

2.6.2.2.2. Données relatives à la mesure d'interdiction des emballages plastiques

Il ressort de ce graphe que 56% des enquêtés sont contre l'interdiction de l'usage des emballages plastiques et 44% ont un avis favorable face à cette initiative.

Ces résultats nous aident à comprendre pourquoi toutes les initiatives du gouvernement d'interdire les emballages en plastiques ont échoué et la difficulté qu'ont les ménages de se passer des emballages plastiques qui polluent pourtant l'environnement.

Retenons que l'usage des emballages plastiques en soit n'est pas mauvais, le grand problème se pose à la façon dont ils sont gérés après usage. En tant que matière première secondaire, ils peuvent être valoriser en pavé au niveau du quartier.

2.6.2.3. Aspects relatifsà la productionetgestiondesdéchets solidesménagersauquartier Manenga
2.6.2.3.1. Données relatives aux nombres des repas par jour et au type d'alimentation

Ces graphes nous montrent que 80% des ménages mangent deux fois par jour et que seulement 19% mangent 3 fois par jour.

La nourriture la plus consommée est le mélange légume- viande- poissons, représentée dans 84% des cas contre 9% pour les légumes.

Ces résultats nous aident à comprendre le mode de consommation des ménages ainsi que le type de nourriture consommé. Ce paramètre a une grande influence sur la production des déchets et reflète le niveau de vie des ménages du quartier. La majorité des ménages (80%) ne pouvant manger que deux fois par jour la quantité des déchets produits ne peut être que faible que s'ils mangeaient 3 fois par jour.

2.6.2.3.2. Données relatives aux types des déchets produits

Ce graphe nous montre qu'une grande majorité (64%) des déchets sont constitués de reste de cuisine et sont donc putrescibles ; ce qui constitue une opportunité de valorisation en compost pour cette fraction. En deuxième position vient le plastique avec (21%) qui peut aussi être valorisé en pavé de sol et améliorer l'état des routes dans le quartier. De part ces résultats et pour répondre aux exigences d'une gestion durable des déchets, le système de gestion devra nécessairement inclure la valorisation de ces deux factions majoritaires.

Photo 1 Décharge sauvage illustrant le type des déchets produit dans le quartier Manenga (Source:l'auteur, 2019)

2.6.2.3.3. Données relativesà l'existence d'une poubelleetau tempsde remplissage dela poubelle


Avec ce graphe nous savons que 98% des ménages possèdent des poubelles dans lesquelles ils entreposent leurs déchets. Dans 52% la poubelle se remplit dans deux jours et une seule journée dans 21% des cas, les poubelles étant de petites dimensions et contenant en grande partie des déchets putrescibles.

Photo 2 Types de poubelles utilisé dans le quartier Manenga (Source:l'auteur,2019)

2.6.2.3.4. Donnéesrelativesàladestinationdesdéchetsunefoislapoubellepleine

Le ravin est la destination finale de 78% des déchets produits dans le quartier et 16% finissent dans des décharges sauvages seulement 1% est valorisé par des maraichers.

Cette façon de gérer les déchets ménagers solides est catastrophique, dégrade le cadre de vie de la population et pose déjà des sérieux problèmes à toute la population du quartier ainsi qu'à son environnement.

Il y a donc urgence de mettre en place une structure opérationnelle capable de gérer durablement les déchets ménagers produits.

Photo 3Décharges sauvages tout près des habitations du quartier Manenga(Source l'auteur,2019)

2.6.2.3.5. Données relatives àl'avisdesenquêtéssurlapriseenchargedel'évacuationdesdéchets

Avec ces résultats nous voyons que les ménages sont d'accord à 88% pour qu'une prise en charge de la gestion de leurs déchetssoit assurée.

Par ailleurs 77% des ménages sont prêts à mobiliser moins de 5000 FC par mois pour contribuer aux efforts de cette prise en charge des déchets, ce qui est plutôt encourageant pour le prélèvement d'une taxe de salubrité conformément au principe pollueur-payeur.

2.6.2.3.6. Données relativesau tri de différents types de déchets à la source

Nous observons que la quasi-totalité, soit 93% ne séparent pas les déchets au moment de la mise en poubelle, seulement 7% prétendent qu'ils procèdent au tri à la source.

Ces statistiques traduisent la réalité observée sur le terrain avec une vue des déchets ménagers solides de différentes natures, mélangés, qui jonchent les rues et s'entassent en monticules dans des décharges sauvages.

2.6.2.3.7. Données relatives auxraisonsde la séparation etde la non-séparation de cesdéchets

Parmi ceux qui font le tri, 53% sont motivés par une valorisation ou recyclage des déchets triés alors que 47 % visent la production du compost avec la fraction fermentescible des déchets.

Pour ceux qui ne font pas de tri les raisons évoquées sont à 49% l'inutilité de l'opération du fait qu'ils ne sont pas intéressés par une quelconque valorisation ;38% jugent la procédure difficile à faire malgré l'intérêt porté à la valorisation et 13% estiment qu'ils n'ont pas de temps à consacrer au tri.

2.6.2.3.8. Données relatives aux cas des maladies liées à l'insalubrité les plus récurrent dans les ménages

Avec ce graphe, nous remarquons que le paludisme (malaria) est à la base de 75% de cas de maladie au sein des ménages suivis de la fièvre typhoïde communément appelée maladie des mains sales avec 22% de cas.

La prolifération de ces maladies démontre à suffisance l'état catastrophique de la salubrité du milieu dans lequel vivent les ménages au quartier Manenga.

2.6.2.3.9. Données relatives à la participation au moins une fois aux activités d'assainissement du quartier.

Avec ce graphe, nous voyons qu'une grande majorité des enquêtés (81%) a participé au moins une fois dans les activités d'assainissement communément appelées« Salongo », ce qui traduit une grande possibilité d'implication et de collaboration des ménages avec la structure de gestion des déchets que ce projet veut mettre en place.

Photo 4 Vue d'un avenue du quartier Manenga transformé en dépotoir

2.6.2.4. Aspectsrelatifsàla quantificationdesdéchetssolidesménagersdans lequartier Manenga en fonction de la zone d'habitation

Tableau 7. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat moyen standing).

 

Quantité journalière de déchets (Kg)

Quantité moyenne journalière (Kg)

Ménages

Déchets biodégradables

Déchets non biodégradables

Déchets

Déchets non biodégradables

 

1er jour

2ème

3ème

1er jour

2ème

3ème

biodégradables

 

jour

jour

jour

jour

 

1

2,28

3,28

2,8

3

2,22

1,16

8,36

6,38

2

3,32

2,28

2,76

2,08

1,28

1,52

8,36

4,88

3

2,96

2,52

1,8

1,96

1,68

0,68

7,28

4,32

4

2,48

1,72

1,48

2,68

0,88

1,88

5,68

5,44

5

3,84

4,4

2,28

2,3

0,81

1,53

10,52

4,64

6

3,2

1,92

3,12

1,86

1,76

3,96

8,24

7,58

7

2,28

1,98

4,88

2,08

1,46

0,5

9,14

4,04

8

1,8

2,54

1,76

2,94

1,56

1,46

6,1

5,96

9

1,88

2,13

2,13

3,76

1,84

1,38

6,14

6,98

10

3,12

3,04

2,16

1,67

1,74

2,8

8,32

6,21

11

2,24

1,88

2,73

2,97

2,82

2,26

6,85

8,05

12

3,34

1,84

7,6

1,88

2,52

1,27

12,78

5,67

13

3,52

3,28

4,92

2,03

2,48

1,84

11,72

6,35

14

2,8

3,12

3,68

2,16

1,84

1,52

9,6

5,52

15

2,96

2,67

2,18

1,9

2,17

1,2

7,81

5,27

16

3,6

4,16

2,89

2,2

0,96

1,9

10,65

6,3

17

3,28

3,1

3,26

1,74

2,14

1,6

9,64

5,48

18

4,08

2,93

4,24

2,38

2,27

1,55

11,25

6,2

19

3,08

3,32

2,77

1,88

2,55

1,2

9,17

5,63

20

4,08

3,36

3,28

2,08

2

2,96

10,72

7,04

21

3,76

2,96

3,76

2,24

1,68

1,92

10,48

5,84

22

4,4

5,12

3,12

2,16

2

2,24

12,64

6,4

23

2,88

4,08

2

1,84

2,32

1,68

8,96

5,84

24

2,16

4,2

3,84

1,2

1,92

2,08

8,96

5,2

25

4,16

3,24

4,08

1,52

3,11

1,3

11,48

5,93

Total

77,5

75,07

79,52

54,51

48,01

43,39

232,09

145,91

Total général de déchets générés

378

Tableau 8. Données relatives à la quantification des déchets ménagers solides (zone d'habitat bas standing)

 

Quantité journalière de déchets (Kg)

Quantité moyenne journalière (Kg)

Ménages

Déchets biodégradables

Déchets non biodégradables

Déchets

Déchets non biodégradables

 

1er jour

2ème

3ème

1er jour

2ème

3ème

biodégradables

 

jour

jour

jour

jour

 

1

1,28

1,28

2,45

0,65

1,46

0,7

5,01

2,81

2

2,32

1,68

2,76

1

1,38

0,52

6,76

2,9

3

2,96

2,57

3,28

0,5

2,8

0,68

8,81

3,98

4

2,48

2,38

3,12

0,7

2,26

0,87

7,98

3,83

5

2,84

2,47

2,67

1

1,27

0,53

7,98

2,8

6

3,2

2,03

2,5

1

1,84

0,96

7,73

3,8

7

2,28

2,16

2,43

0,8

1,52

0,5

6,87

2,82

8

4,3

1,9

2,56

0,7

1,2

0,43

8,76

2,33

9

3,2

3,44

1,84

0,3

1,9

0,38

8,48

2,58

10

2,12

2,74

1,74

1,67

1,6

1,2

6,6

4,47

11

2,24

2,38

2,82

0,5

1,55

0,8

7,44

2,85

12

2,21

1,88

2,52

1,46

1,2

0,74

6,61

3,4

13

2,84

2,08

2,48

1,38

2,96

1,84

7,4

6,18

14

1,8

2,24

1,84

2,8

1,92

0,5

5,88

5,22

15

1,96

3,16

2,17

2,26

2,24

1,2

7,29

5,7

16

2,6

2,28

2,24

1,27

1,68

0,9

7,12

3,85

17

2,28

2,52

3,34

1,84

2,08

0,6

8,14

4,52

18

2,08

2,72

3,52

1,52

1,3

0,55

8,32

3,37

19

2,8

4,4

2,8

1,2

1,55

0,9

10

3,65

20

2,31

1,92

2,96

1,9

0,8

0,96

7,19

3,66

21

2,57

1,98

3,6

1,6

0,68

0,92

8,15

3,2

22

2,3

2,54

3,28

1,55

0,7

1,25

8,12

3,5

23

2,57

2,13

1,28

1,2

0,9

0,68

5,98

2,78

24

2,16

3,04

1,16

0,2

0,92

0,64

6,36

1,76

25

2,47

3,62

1,83

1,38

0,83

0,8

7,92

3,01

Total

62,17

61,54

63,19

30,38

38,54

20,05

186,9

88,97

Total général de déchets générés

275,87

· Concernant la zone d'habitation moyen standing

Letableau10 montrequelaquantitédesdéchets ménagers solides générés par l'échantillon représentatif des 25 ménages pendant trois jours est de 378 Kg.

La moyenne journalière par ménage est de :

Avec 8 personnes par ménage, la quantité moyenne journalier par personne est de :

61,4% des déchets produits ici sont biodégradables, alors que 38,6 % sont non biodégradables.

· Concernant la zone d'habitation bas standing

Letableau11 montrequelaquantitédesdéchets ménagers solides générés par l'échantillon représentatif des 25 ménages pendant trois jours est de 275,87 Kg.

La moyenne journalière par ménage est de :

Avec 8 personnes par ménage, la quantité moyenne journalier par personne est de :

67,7% des déchets produits ici sont biodégradables, alors que 32,3 % sont non biodégradables.

La production moyenne globale est donc de

La population en 2019 est de : 34668habitants

Population : 34668 habitants

Dotation en déchet : 0,55kg/hab./jr

Poids volumique : 200 kg/ m3

Le poids total des immondices génère par jour ( en Kg/jr) est calculé en multipliant :

soit soit environ 19068 kg/jr (95,34 m3/jr)

Ces résultats se rapproche de ce que Lelo Nzunzi (2012) a trouvé en évaluant la quantité des déchets ménagers solides produits à Kinshasa ; par ce type de quartier il a trouvé 0,7 kg/hab./jrs pour les quartiersrésidentiels et 0,5 kg/hab./jrs pour les quartiers anciens populaires.

64,55% de déchets produits à Manenga sont biodégradables ; ce résultat n'est pas éloigné à celui trouvé par Biey(2005), cité par Ekula (2007), qui présente cette composition de 66% en matières organiques pour la ville de Kinshasa.

D'après Muamba (2014), les déchets ménagers kinois sont composés en général à 62,2 %par les matières biodégradables.

Chapitre 3. PROPOSITIONS D'UNE FILIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES MENAGERS

Pour une gestion durable des déchets solides ménagers, nous combinerons à la fois la valorisation des déchets et l'enfouissement technique.

ü Les déchets biodégradables seront valorisés en compost pour développer l'agriculture urbaine à Kinshasa et générer des bénéfices.

ü Les déchets plastiques serontrecyclés en pavé, lesquels devront servir à améliorer l'état de nos routes.

ü Les déchets qui ne seront pas dans ces deux parties seront enfouis dans un casier étanche à Mpasa.

AUTRES NON VALORISES

ENFOUISSEMENT

DMS

BIODEGRADABLES

COMPOSTAGE

TRI

RECYCLAGE EN PAVE

PLASTIQUES

Figure 14. Mode de gestion des déchets ménagers solides proposé dans le quartier Manenga

3.1. Evaluation de la population à l'horizon du projet

La population future est la population en fonction de laquelle l'ingénieur concepteur estime et calcule l'horizon du projet. L'horizon de l'étude est la période pendant lequel les éléments constituant le réseau de collecte et d'évacuation des déchets ménagers solides seront opérationnelles. Elle dépend de l'évolution de la consommation, de la durée de vie des éléments du système, du développement socio-économique et les mouvements migratoires qui influencent grandement la quantité des immondices produit et par conséquent tout le réseau de collecte, de distribution et les méthodes de traitement des immondices (JARAMILLO,2003).

Nous avons préféré réaliser nos études avec une évaluation à moyen terme soit pour une durée de service de 15 ans.

3.1.1. Population en 2034

Pn = P0 (1+r)n

Avec :

- Pn : Population de l'année future

- P0: Population de l'année initiale

- r : Taux de croissance 0,03 selon l'INS

- n : Nombred'année du période concernée (15ans)

15

P2034= 34668 (1+0,03)15

P2034= 54012 habitants.

3.1.2. Quantités d'immondices généré en 2034

Avec, population en 2034 : 54012 habitants

Production journalier(2019) : 0,55 kg/hab/jrs

La production des déchets ménagers solides évoluant aussi avec la croissance économique d'un milieu nous avons adopté un coefficient de majoration de 15%, recommandé pour les villes des pays d'Afrique subsaharienne (Memento de l'assainissement, 2012).

Production 2034= 54012 x 0,55 =29706,6 kg/jr

En tenant compte du coefficient de majoration (15%), nous aurons :

Quantité majoré = Production 2034+ 15% de la production 2034

15% de la production 2034 = 29706,6 x 0,15= 4455,99 kg/jr

Quantité majoré = 29706,6 + 4455,99 = 34162,59 kg/jr 34163 kg/jr

En volume avec le poids volumique de 200kg/m3 nous aurons

/jr

3.1.3. Quantité des déchets généré par personne en 2034

34163 kg/jr ÷ 54012 = 0,6325 0,64 kg/hab/jr

171 m3/jr ÷ 54012 = 0.00317 m3/hab/jr ou 3,17 l/hab/ jr

D'après les résultats de nos enquêtes, en moyenne 64,55 % des déchets produits sont biodégradables, 21% sont des plastiques et 14,45% sont les restes des dechets non valorisable pour notre projet.

3.1.4. Evaluation de la quantité des déchets ménagers biodégradables

64,55 % du total soit : 34163 x 0,6455 = 22052,21 kg/jr

3.1.5. Evaluation de la quantité des déchets plastiques

21 % du total soit : 34163 x 0,21 = 7174,23 kg/jr

3.1.6. Evaluation de la quantité des déchets non valorisable

14,45 % du total soit : 34163 x 0,1445 = 4936,56 kg/jr

3.2. La Pré Collecte

C'est le transport des déchets solides depuis les points de production (ménages) jusqu'aux points de regroupement (les bacs mobiles).

3.2.1. Déterminations du nombre des poubelles à distribuer aux ménages

Avec une population de 54012 habitants et sachant qu'un ménage compte en moyenne 8 personnes : nous estimons qu'il y aura

Ainsi les ménages seront dotés de 3 poubelles à ordures ménagers de couleur différente qui seront collecté séparément. Il y aura une poubelle de couleur verte pour les déchets biodégradables, une poubelle jaune pour les déchets plastiques et une poubelle grise pour les déchets non valorisables.

Avec 3 poubelles par ménages nous aurons 6752 x 3= 20 256 poubelles à distribuer

3.2.2. Détermination du volume de chaque poubelle

Le volume V du récipient nécessaire pour le stockage d'ordure d'un ménage est donné par la formule suivante (BENNAMA,2016) :

Avec :

NH : Nombre de personnes habitant le ménage.

Q : quantité de déchets produite par habitant et par jour (kg/hab/j).

: poids volumique des ordures contenues dans la poubelle (kg/L).

t : intervalle de temps entre deux collectes ( jr).

Avec NH = 8 personnes

Q = 0,64 kg/hab/jr

= 200 kg/m3= 0,2kg/L

t = 1jr

Dimensions : hauteur = 45cm ; largeur = 23 cm ; longueur = 30,6 cm

Donc nous distribuerons 20 256 poubelles de 26 litres chacun

Photo 5 Illustration de type des poubelles à distribuer (Source:Ikea,2019)

3.3. La Collecte et le transport

La collecte et le transport sont les opérations qui consistent à récupérer et transporter les déchets du point de regroupement vers leur point d'élimination ou de valorisation.

3.3.1. Equipements nécessaires pour la collecte et le transport des déchets

· Pour la pré collecte, au regards des routes en mauvaises état nous utiliserons les tricycles de marque DAYANG pour la collecte séparativeet ayant pour caractéristiques :

- Capacité cargo : 2,5 m3

- Type : DY250ZH-2

- Capacité de chargement : 1200 kg

- Vitesse moyen : 30 km/h

- Consommation carburant : 7 litres pour 100 km

Photo 6 Tricycle pour la collecte séparatif des déchets ménagers solides (Source: Longsong motors, 2019)

· Pour l'évacuation de ces déchets nous utiliserons les camions portes bennes à chargement manuelle arrière de marque Volvo de caractéristiques suivantes :

- Volume du bac à porte : 8 m3

- Puissance maximale : 175CV

- Poids du camion : 7675 kg

- Poids total maximale : 18200 kg

- Vitesse moyenne : 40km/h

- Consommation carburant : 34 litres pour 100 km

Photo 7 Camion benne de collecte des déchets (Source : www.forsapre.fr)

· Pour le stockage des déchets aux points de regroupements nous utiliserons des bacs mobiles de 8 m3 de volume. Les bacs bleus serviront de stockage pour les déchets biodégradables, les bacs jaunes serviront pour le stockage des déchets plastiques et les bacs blancs serviront pour le stockage des déchets non valorisables.

Photo 8 Vue illustratif d'un bac de stockage des déchets (source : hellopro.fr, 2019)

3.4. Organisation de la collecte sélective

3.4.1. Calcul du nombre de bacs pour déchets bio dégradables

Quantité des déchets produits par jour : 110,26 m3

La fréquence de collecte est de 7 jours / 7

Volume initiale d'un bac : 8 m3

Dimensions : Hauteur : 1 m, Longueur : 4 m largeur : 2 m

Le taux de remplissage du bac est de 95% pour éviter le débordement du bac

Le volume utile du bac sera : Vu= Volume initiale x taux de remplissage

Vu = 8 x 0.95 = 7,6 m3

Le nombre des bacs sera : Quantité journalière / volume utile

N = 110,26 ÷ 7,6 = 14,5 15 bacs

3.4.2. Calcul du nombre de bacs pour déchets plastiques

Quantité des déchets produits par jour : 35,87 m3

La fréquence de collecte est de 7 jours / 7

Volume initiale d'un bac : 8 m3

Dimensions : Hauteur : 1 m, Longueur : 4 m largeur : 2 m

Le taux de remplissage du bac est de 95% pour éviter le débordement du bac

Le volume utile du bac sera : Vu= Volume initiale x taux de remplissage

Vu = 8 x 0.95 = 7,6 m3

Le nombre des bacs sera : Quantité journalière ÷ volume utile

N = 35,87 ÷ 7,6 = 4,7 5 bacs

3.4.3. Calcul du nombre de bacs pour déchets non valorisable

Quantité des déchets produits par jour : 24,68 m3

La fréquence de collecte est de 7 jours / 7

Volume initiale d'un bac : 8 m3

Dimensions : Hauteur : 1 m, Longueur : 4 m largeur : 2 m

Le taux de remplissage du bac est de 95% pour éviter le débordement du bac

Le volume utile du bac sera :Vu= Volume initiale x taux de remplissage

Vu = 8 x 0.95 = 7,6 m3

Le nombre des bacs sera : Quantité journalière÷volume utile

N = 24,68 ÷ 7,6 = 3,2 4 bacs

La carte suivante illustre comment les bacs seront disposés dans le quartier pour une collecte optimale

Figure 15 Carte emplacement des bacs à déchets dans le quartier Manenga ( Source: l'auteur,2019)

3.4.4. Calcul du nombre de tricycles pour la collecte des déchets biodégradables

Production par ménage = 0,64kg/hab/jr x 8 personnes x 0,6455 = 3,3 kg/jr

Densité en poubelle : 200kg/m3

Volume produit par ménage : 3,3 ÷200 =0,0166 m3

Volume initiale du tricycle : 2,5 m3

Nombre de ménage à couvrir par tricycle : 2,5 ÷ 0,0166 = 150,6 150 ménages

Poids des déchets d'un tricycle : 2,5 x 200 = 500kg

Temps de chargement pour 20kg de déchets = 1 minute

Temps de chargement pour 500 kg de déchets : 500 ÷ 20 = 25 minutes

Vitesse moyen de parcours : 15 km/h

Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km

Temps de parcours (aller-retour) : 2 x (2,5 ÷ 15) = 0,34h = 20,4 minutes 21 minutes

Temps de déchargement = 15 minutes

Tems de manoeuvre : 5 minutes

Temps d'une rotation : 5+15+21+25= 66 minutes

Nombres d'heures de travail par jour : 8 heures

Nombre de rotation par jour : (8 x 60 ) ÷ 66= 7,27 8 rotations

Nombre de ménage total à couvrir par tricycle : 150 x 8 = 1200 ménages

Nombre d'habitants : 54012

Nombre de personne par ménage : 8

Nombre total des ménages à couvrir : 54012 ÷ 8 = 6752 ménages

Nombre de tricycle : 6752 ÷ 1200 = 5,62 6 tricycles

La collecte des déchets ménagers biodégradables dans le quartier Manenga nécessitera 6 tricycles de 2,5 m3 de volume de stockage et effectuant chacun 8 rotations par jour.

3.4.5. Calcul du nombre de tricycles pour la collecte des déchets plastiques

Production par ménage = 0,64kg/hab/jr x 8 personnes x 0,21 = 1,0752 kg/jr

Densité en poubelle : 200kg/m3

Volume produit par ménage : 1,0752 ÷200 =0,005376 m3

Volume initiale du tricycle : 2,5 m3

Nombre de ménage à couvrir par tricycle : 2,5 ÷ 0,005376 = 465 ménages

Poids des déchets d'un tricycle : 2,5 x 200 = 500kg

Temps de chargement pour 20kg de déchets = 1 minute

Temps de chargement pour 500 kg de déchets : 500 ÷ 20 = 25 minutes

Vitesse moyen de parcours : 15 km/h

Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km

Temps de parcours (aller-retour) : 2 x (2,5 ÷ 15) = 0,34h = 20,4 minutes 21 minutes

Temps de déchargement = 15 minutes

Tems de manoeuvre : 5 minutes

Temps d'une rotation : 5+15+21+25= 66 minutes

Nombres d'heures de travail par jour : 8 heures

Nombre de rotation par jour : (8 x 60 ) ÷ 66= 7,27 8 rotations

Nombre de ménage total à couvrir par tricycle : 465 x 8 = 3720 ménages

Nombre d'habitants : 54012

Nombre de personne par ménage : 8

Nombre total des ménages à couvrir : 54012 ÷ 8 = 6752 ménages

Nombre de tricycle : 6752 ÷ 3720 = 1,81 2 tricycles

La collecte des déchets plastiques dans le quartier Manenga nécessitera 2 tricycles de 2,5 m3 de volume de stockage et effectuant chacun 8 rotations par jour.

3.4.6. Calcul du nombre de tricycles pour la collecte des déchets non valorisables

Production par ménage = 0,64kg/hab/jr x 8 personnes x 0,1445 = 0,73984 kg/jr

Densité en poubelle : 200kg/m3

Volume produit par ménage : 0,73984 ÷200 = 0,0036992 m3

Volume initiale du tricycle : 2,5 m3

Nombre de ménage à couvrir par tricycle : 2,5 ÷ 0,0036992 = 675,8 675 ménages

Poids des déchets d'un tricycle : 2,5 x 200 = 500kg

Temps de chargement pour 20kg de déchets = 1 minute

Temps de chargement pour 500 kg de déchets : 500 ÷ 20 = 25 minutes

Vitesse moyen de parcours : 15 km/h

Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km

Temps de parcours (aller-retour) : 2 x (2,5 ÷ 15) = 0,34h = 20,4 minutes 21 minutes

Temps de déchargement = 15 minutes

Tems de manoeuvre : 5 minutes

Temps d'une rotation : 5+15+21+25= 66 minutes

Nombres d'heures de travail par jour : 8 heures

Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 66= 7,27 8 rotations

Nombre de ménage total à couvrir par tricycle : 675 x 8 = 5400 ménages

Nombre total des ménages à couvrir : 6752 ménages

Nombre de tricycle : 6752 ÷ 5400 = 1,25 2 tricycles

La collecte des déchets plastiques dans le quartier Manenga nécessitera 2 tricycles de 2,5 m3 de volume de stockage et effectuant chacun 8 rotations par jour.

Le nombre total des tricycles pour la pré collecte : 10 tricycles

3.4.7. Calcul du nombre de camions benne pour la collecte des déchets biodégradables

Volume de déchets à évacuer par jour : 110,26 m3

Distance maximale du quartier jusqu'au lieu de compostage : 11 km

Vitesse moyen du camion : 30 km/h

Temps de parcourt (aller-retour) : 2 x (11 ÷ 30) = 0,74 h = 44,4 minutes 45 minutes

Temps de travail par jour : 8 h

Temps de manoeuvre : 5 minutes

Temps de chargement : 20 minutes

Temps de déchargement : 10 minutes

Volume de bac du camion : 8 m3

Taux de remplissage : 95%

Volume à collecté: 8 x 0.95 = 7,6 m3

Durée d'une rotation :5+20+10+45 = 80 minutes

Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 80 = 6 rotations

Quantité de déchets à collecter par un camion par jour :7,6 x 6 = 45,6 m3/jr/camion

Nombre de camions : 110,26 ÷ 45,6 = 2,4 3 camions

3.4.8. Calcul du nombre de camions benne pour la collecte des déchets plastiques

Volume de déchets à évacuer par jour : 35,87 m3

Distance maximale du quartier jusqu'au lieu de valorisation : 11 km

Vitesse moyen du camion : 30 km/h

Temps de parcourt (aller-retour) : 2 x (11 ÷ 30) = 0,74 h = 44,4 minutes 45 minutes

Temps de travail par jour : 8 h

Temps de manoeuvre : 5 minutes

Temps de chargement : 20 minutes

Temps de déchargement : 10 minutes

Volume de bac du camion : 8 m3

Taux de remplissage : 95%

Volume à collecté : 8 x 0.95 = 7,6 m3

Durée d'une rotation :5+20+10+45 = 80 minutes

Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 80 = 6 rotations

Quantité de déchets à collecter par un camion par jour :7,6 x 6 = 45,6 m3/jr/camion

Nombre de camions : 35,87 ÷ 45,6 = 0,78 1 camion

3.4.9. Calcul du nombre de camions benne pour la collecte des déchets non valorisables

Volume de déchets à évacuer par jour : 24,68 m3

Distance maximale du quartier jusqu'au lieu d'enfouissement (Mpasa) : 54 km

Vitesse moyen du camion : 30 km/h

Temps de parcourt (aller-retour) : 2 x (54 ÷ 30) = 3,6 h = 216 minutes

Temps de travail par jour : 8 h

Temps de manoeuvre : 5 minutes

Temps de chargement : 20 minutes

Temps de déchargement : 10 minutes

Volume de bac du camion : 8 m3

Taux de remplissage : 95%

Volume à collecté : 8 x 0.95 = 7,6 m3

Durée d'une rotation : 5+20+10+216 = 251 minutes

Nombre de rotation par jour : (8 x 60) ÷ 251 = 1,91 2 rotations

Quantité de déchets à collecter par un camion par jour : 7,6 x 2 = 15,2 m3/jr/camion

Nombre de camions : 24,68 ÷ 15,2 = 1,62 2 camions

Notre total des camions benne pour l'évacuation des déchets : 6 camions benne

3.4.10. Choix du site de valorisation

Nous avons choisi le site de Lutendele, dans la commune de Mont-Ngafula, pour l'implantation d'un centre de valorisation de nos déchets ménagers. Ce site se trouve à 11 km de route de notre quartier, il est accessible en passant par la route Matadi vers Mbinza pompage, puis en montant vers Mbudi. Sur ce site il y a déjà des femmes maraichères qui pratiquent le compostage et l'espace est suffisant pour héberger les activités de valorisation de nos déchets.

Le site a une superficie de 60 000 m2 soit 300 m de longueur et 200 m de largeur dont les coordonnées géographiques se présentent comme suit :

Tableau 9. Coordonnées géographiques du site Lutendele

Latitude

Longitude

Altitude

S 04°22'7,09''

E 15°11'04,8''

297 m

Figure 16 Localisation du site proposé à Lutendele (Source: l'auteur,2019)

3.5. Valorisation des déchets biodégradables en compost

Les résultats nous ont montré 64, 55% de déchets produits par jour dans le quartier Manenga sont biodégradables. Cette proportion représente une masse de22052,21 kg ou un volume de 110,26 m3.

Le compostage peut être défini comme étant « l'ensemble des opérations par lesquelles onprépare, à partir des ordures ménagères brutes, un composé appelé compost, ayant les caractèresgénéraux de l'humus (composé amorphe, hydrophile, de couleur noirâtre ayant l'odeurcaractéristique des terreaux) » (GILLET, 1985).

Tous les déchets contenant du carbone « éliminable » par voie biologique peuvent être compostés.Il s'agit : des épluchures de fruits et légumes, les restes de repas, les déchets de cuisine en général,plantes vertes, litières des animaux domestiques, pailles, poils, plumes, feuilles mortes, branchesd'arbres et de haies, etc. Ne peuvent être compostés les produits suivants : les papiers journaux avecencre, les papiers peints, les déchets inertes (plastiques, métaux, verres, céramique, cailloux et gravât).

La pratique du compostage a été inspirée par le souci d'améliorer les rendements agricoles.

Les agriculteursà Kinshasa utilisent soit des engrais chimiques trop coûteux et polluants où soit ont recours à des pratiques anciennes d'épandage direct des ordures ménagères biodégradables dans leurs champs (NZUNZI,2008).

En effet le compost présente de nombreux avantages tels que :

ü La réduction importante de la masse des ordures à détruire ou à enfouir etdonc des risques de pollution del'environnement. En effet, ce sont les matières fermentescibles quidégagent le maximum d'odeur dansles décharges

ü II permettra d'améliorer les sols sableux qui caractérise la pédologie de la ville de Kinshasa grâce à l'humus.

ü La commercialisation du compost permet de générer d'énormes revenues.

Pour la réussite de cette activité les conditions suivantes doivent être remplies :

- La mobilisation des ressources nécessaires pour la réalisation des investissements debase de manière normalisée,

- Un encadrement qualitatif de la filière du compost,

- L'appui à la promotion d'une filière commerciale du compost avec des recherchesd'ouverture sur le marché local.

3.1.1.1. Méthode de compostage rapide Berkley

A cause de la grande quantité des déchets à réceptionner chaque jour, nous avons opté pour la méthode de compostage rapide Berkley basé sur le déchiquetage et le retournement fréquent du tas des déchets (RAABE,2001).

Avec cette méthode les composts sont produits en 15 jours suivant les processus suivants :

Les déchets, une fois arrivé au centre sont déchiquetés avec une pelle affûtée, de manière à obtenir des éléments de taille variant entre 1,25cm et 3,75 cm.

Le mélange à composter doit avoir un rapport C/N de 30, qu'on obtiendra enmélangeant en quantité égale les déchets humides (ordures fraîches, déchets de légumes...) et les déchets secs (feuilles, herbes sèches...).

Le taux d'humidité des matières composant le tas doit être d'environ 50% pour que le compostage soit plus efficace.

Le tas sera maintenu à une température de 71°C qui avantagent les micro-organismesqui décomposent ces déchets.

Le tas de compost doit être retourner chaque jour afin d'éviter une surchauffe et permettre l'aération du mélange.

15 jours après, le produit final (compost) sera prêt.

3.1.1.2. Dimensionnement des fosses à composte

Les fosses à compost sont des trous creuser dans le sol dans les quel on dépose le tas des déchets putrescibles pour compostage.

Le volume de déchets solides compostables étant de 110,26 m3/jr

Chaquefosse sera de forme rectangulaire et de dimensions (GOTAAS, 2005) :

Longueur : 9 m

Largeur : 2,5m

Hauteur : 1m

Volume = L x l x H = 22,5 m3

Figure 17. Fosse à compost

Les fosses qui dépassent ces mesures se sont avérés très difficiles à vider et la décomposition y est ralentie.

v Nombre de fosses requis par jour pour la fabrique de compost

La production sera donc de deux composts par mois par fosse

Nous aurons besoins de 

v Nombre total de fosses requis pour la fabrique de compost

Avec un cycle de production de 15 jours par fosse nous aurons besoins de :

15 x 5 = 75 fosses

v Besoin en main- d'oeuvre 

Selon VANVUREN (2005), en appliquant le procédé Barkley des fosses avec retournement ; pour 3,5 m3 de déchets par jour, nous avons besoins d'une personne.

Avec 110,26 m3/jr nous aurons besoins de : 110,26 /3,5 = 31,5 32 personnes

Pour les 75 fosses il nous faudra alors : 32 x 15 = 480 personnes

Sachant que 3,5 m3 de déchets donnera environs 1 tonne (1,5 m3) d'humus (GOTAAS, 2005), 110,26 m3/jr des déchets donneront : 110,26 ÷3,5 = 47,25 m3 d'humus par jour.

Figure 18. Vue du centre de compostage

3.1.1.3. Calcul de l'aire de compostage

Selon les normes proposées par GOTAAS(2005) :

§ Les allées ménagées entre les rangées mesureront 6m de large ;

§ L'allée principale mesurera 8 m de large ;

§ Distance entre les fosses sera de 1,5 m.

Le dépôt sera entouré d'une clôture de 1,5 m de haut, formé par des arbustes espacés de 4 m qui servira d'écran contre les légèresémanations d'odeurs, diminuera les envols des papiers et autres détritus et retiendra les débris que le vent pourrait entrainer.

En fonction du schéma proposé à la figure 18 et des dispositions citées ci haut, notre centre de compostage aura les dimensions de 117m de longueur et 55 m de largeur.

Étant de forme rectangulaire la superficie sera de : L x l = 117 x 55 =6435 m2

Notre centre de compostage aura une superficie de 6435 m2

3.1.2. La valorisation des déchets plastiques

Environ 21 % des déchets ménagers solides produits dans notre quartier sont des déchets plastiques.

L'objectif ici est de réduire la pollution occasionnée par le rejet des sachets plastiques dans la nature, en lesconsidérant, moins comme une nuisance, et plus comme une ressource, génératrice d'emplois et de revenus.Une des pistes proposées est leur utilisation comme liant, comme le ferait du ciment, pour la fabrication de pavés de sol

3.1.2.1. Technique de fabrication

Le principe de fabrication est simple. Le plastique en fusion sert de liant à la place du ciment. Il est mélangé avec du sable, dans des proportions précises, selon l'utilisation recherchée pour le produit fini (pavé piétonnier ou pavé de voirie).

Le recyclage des déchets plastique en pave ne nécessite pas un grand investissement et utilise les plastique et le sable fin tamisé.

Étant donné que nous préférons produire des pavés pour les routes la proportion recommander est de70 kg de sables pour 30 kg de plastiques. Chaque pavé aura une épaisseur de 5 cm(CERVALD, 2009).

3.1.2.2. Matériels nécessaires

· Salopettes, gants, masques, chaussures ou des bottes

· Équipement d'agitation (une pelle avec une tige de métal, ou des tiges de renforcement métalliques avec une palette métallique soudée à l'extrémité)

· Bois de chauffage ou d'autres combustibles solides

· Un demi fut de 80 cm de diamètre et 50cm de hauteur soit 0,25 m3 de volume

· Sable sec et tamisé

· Moules à pavés(pas plus de 5 cm d'épaisseurs)

· Une table en métal

· Des truelles et compacteurs

· De l'huile usager et des pinceaux

3.1.2.3. Procédé de fabrication des pavés

Le procédé est celui-ci :

1er Phase, Préparation du mélange : Les plastics sont triés, séparés de toute impureté, séchés, emballés dans des sacs puis pesés selon le rapport sable/ plastique voulu. Pour nous c'est 30 kg de plastique par sac

Le sable est collecté tamisé emballé et pesé aussi selon le rapport sable/ plastique voulu. Pour notre cas c'est 70 kg de sable par sac.

2ème Phase, Chauffage du mélange : Le feu est allumé et le demi fût est préalablement chauffé

Les 30 kg de plastiques sont ajoutés progressivement en petites quantités dans un ½ fût derécupération déjà chauffée,tout en subissant un malaxage.

Une fois que tous les plastiques ont complément fondu, les 70 kg de sables sont ajoutés progressivement tout en subissant un malaxage vigoureux jusqu'à l'obtention d'un mélange homogène

3ème Phase, Moulage : La pâte obtenue est répartie à la truelle et tassée dans un moule à plusieurscompartiments, positionné sur une plaque métallique, puis compacté.

4ème Phase, Démoulage : Le démoulage est immédiat et s'effectue, sans problème, en retirant avec précaution le moule.

5ème Phase, Refroidissement : Les pavés et la plaque métallique sur laquelle ils reposent, sont placés dans un bac d'eau froide pour refroidir.

6èmePhase, Finition : Les pavés refroidis sont vérifiés. Ceux qui ne sont pasconformes sont rejetés.

3.1.2.4. Quantité des déchets plastiques à recycler

Sachant que 21% de déchets ménagers produits sont de déchets plastiques, et alors que chaque jour 34163 kg de déchets sont produits chaque jour, nous aurons :

34163 x 0,21= 7174,23 kg de déchets plastiques par jour

3.1.2.5. Quantité des paves à produire

Avec 2,5 kg de plastics nous pouvons produire un pavé avec ce procédé.

Avec 7174,23 kg des déchets nous pouvons produire : 7174,23 ÷ 2,5 = 2869 pavés par jour

Le pavé moyen ayant une longueur de 24,5 cm, une largeur de 12,5 cm et une épaisseur de 5cm ; nous aurons une quantité au md'environs 33 pavés.

Avec 2869 pavés nous pouvons couvrir chaque jour une superficie de : 2869 ÷ 33 = 86,93 m2

3.1.2.6. Besoin en main d'oeuvre

Par expérience, une équipe de 10 personnes effectuant 6 cuissons par jour arrive à produire 288 pavés (CERVALD,2009). Donc pour 2869 pavés nous aurons besoins de 10 équipes de 10 personnes chacune, soit au total 100 personnes.

Photo 9 Equipements de travail (source : l'auteur)Photo 10 Demi fût ( source :l'auteur)

3.1.3. Dimensionnement d'un casier d'enfouissement à Mpasa

Le centre d'enfouissement technique de Mpasa ou décharge finale de Mpasa se situe dans la commune de la NSELE dans le quartier MUBANSE, à l'Est de Kinshasa, à 35 km du centre-ville. Elle est la seule décharge que compte la ville de Kinshasa. Il a été construit en 2010, sous financement du fond européen de développement.Le CET occupe une superficie de 130 hectares.

Photo 11 Vue sur la décharge de Mpasa (Source: image Google earth, 2019)

Environ 14,45 % de déchets ménagers solides produits chaque jour dans le quartier Manenga ne peuvent suivre l'une de deux filières de valorisation évoquée ci haut.

Cette fraction non valorisable dans notre système de gestion sera enfouie dans un casier au centre d'enfouissement à Mpasa.

Ce système de gestion doit durer 15 ans c'est à dire de 2019 à 2034.

3.1.3.1. Le volume d'enfouissement
3.1.3.1.1. Estimation de la population jusqu'à l'horizon 2034

En 2019 nous avons 34668 habitants.

Nous allons calculer la population du quartier Manenga pour chaque année du projet jusqu'en 2034 en adoptant toujours une croissance géométrique et un taux d'accroissement de 3%.

Pour cela nous utiliserons toujours la formule de la méthode d'intérêt composée qui est :

Pn = P0 (1+r)n

Avec :

- Pn : Population de l'année future

- P0: Population de l'année initiale (2019)

- r : Taux de croissance 0,03 (INS,2010)

- n : Nombre d'année de la période concernée

P2019 = 34668

P2020 = 34668 (1+0.03)1 = 35708

P2020 = 34668 (1+0.03)2 = 36 779

P2020 = 34668 (1+0.03)3 = 37 883

P2020 = 34668 (1+0.03)4 = 39 019

P2020 = 34668 (1+0.03)5 = 40 190

P2020 = 34668 (1+0.03)6 = 41 395

P2020 = 34668 (1+0.03)7 = 42 637

P2020 = 34668 (1+0.03)8 = 43 916

P2020 = 34668 (1+0.03)9 = 45 234

P2020 = 34668 (1+0.03)10 = 45 591

P2020 = 34668 (1+0.03)11 = 47 989

P2020 = 34668 (1+0.03)12 = 49 428

P2020 = 34668 (1+0.03)13 = 50 911

P2020 = 34668 (1+0.03)14 = 52 438

P2020 = 34668 (1+0.03)15 = 54 012

3.1.3.1.2. Estimation des déchets générés jusqu'à l'horizon 2034

La quantité moyenne par personne est de 0,55 kg/hab/jr

La quantité des déchets générés par année = la population de chaque année x 0,55 x 365

Q2019 = 34668 x 0,55 x 365 = 6959601 kg/an

Q2020 = 35708 x 0,55 x 365 = 7168381 kg/an

Q2021 = 36779 x 0,55 x 365 = 7383384,25 kg/an

Q2022 = 37 883 x 0,55 x 365 = 7605012,25 kg/an

Q2023 = 39 019 x 0,55 x 365 = 7833064,25 kg/an

Q2024 = 40 190 x 0,55 x 365 = 8068142,5 kg/an

Q2025 = 41 395 x 0,55 x 365 = 8310046,25 kg/an

Q2026 = 42 637 x 0,55 x 365 = 8559377,75 kg/an

Q2027 = 43 916 x 0,55 x 365 = 8816137 kg/an

Q2028 = 45 234 x 0,55 x 365 = 9080725,5 kg/an

Q2029 = 45 591 x 0,55 x 365 = 9152393,25 kg/an

Q2030 = 47 989 x 0,55 x 365 = 9633791,75 kg/an

Q2031 = 49 428 x 0,55 x 365 = 9922671 kg/an

Q2032 = 50 911 x 0,55 x 365 = 10220383,25 kg/an

Q2033 = 52 438 x 0,55 x 365 = 10526928,5 kg/an

Q2034 = 54 012 x 0,55 x 365 = 10842909 kg/an

La quantité des déchets cumuléedurant les 15 annéesde notre projet est

Q15ans= 140 082 948,5 kg

La production des déchets ménagers solides évoluant aussi avec la croissance économique d'un milieu nous avons adopté un coefficient de majoration de 15%, recommandé pour les villes des pays d'Afrique subsaharienne (Memento de l'assainissement, 2012).

Q15ans = 140 082 948,5 + (140 082 948,5 x 0,15) = 161 095 390,775 161 095 391 kg

La fraction à enfouir représente 14,45% de déchets, le reste étant valorisé

La quantité à enfouir sera donc de : 161 095 391 x 0,1455 = 23 439 379,39 23 439 380 kg ;

La masse volumique à la décharge après compactage étant de 500 kg/m3 ;

Le volume à enfouir sera de 23 439 380 ÷ 500 = 46 878,76 m;

Le volume du casier sera la somme du volume des déchets à enfouir et le volume de la couverture de terre.

La couverture de terre (Ct) est une couche de terre utilisée pour couvrir les déchets compactés. Cette couverture représente 20% du volume de déchets compactés.

Ct = V à enfouir x 0,2 = 46 878,76 x 0,20 = 9 375,752 m3 de terre

Volume du casier = Volume à enfouir + Ct = 46 878,76 + 9 375, 752 =56 254,512 m3

3.1.3.2. La forme du casier

Notre casier sera de forme rectangulaire avec une longueur de 130 m et une profondeur de7m.

3.1.3.2.1. Aménagement de la pente des talus

Les talusdevront être stables par eux-mêmes. Une pente de 1V/3H (équivalant à 33,3% ou 15°) est généralement considérée comme plus stable pour les casiers devant contenir les déchets ménagers solide (Galvez R., 2012).

Donc :1m de haut 3m de profondeur

7m de haut (3 ÷ 1) x 7m

7m de haut 21 m de profondeur

D'après le théorème de Pythagore, pour un triangle rectangle, le carré de la longueur de l'hypoténuse équivaut à la somme des carrés des longueurs de deux autres cotés.

C2 = a2 + b2 avec a2 = 72 et b2 = 212

C2 = 72 + 212

C = 22,13 m

Nous savons que le volume à enfouir est de 56 254,512 m;

Nous avons fixé une longueur à la surface du casier de 130 m ;

Nous avons fixé une profondeur (hauteur) de 7 m ;

Connaissant la pente du talus, la longueur à la base du casier sera de =130 - (2x21) = 88 m ;

Nous allons maintenant déterminer la largeur haute du casier, autrement dit la distance qui sépare les deux longueurs du casier.

3.1.3.2.2. Le volume du casier

En utilisant la méthode du volume des zones extérieures (JAMARILLO,2005) qui considère que le volume compris entre deux sections consécutives peut être calculé en multipliant la moyenne des aires des sections de la distancequi les sépare.

Le volume entre les sections A1 et A2 est trouvé par :

Avec :

- A1 et A2 = Aires de sections transversales (talus)(m2)

- d = Distance entre les sections A1 et A2

Cette formule sera plus précise dans la mesure où A1 et A2 ont tendance à être égaux.

La précision de cette méthode est généralement plus que suffisante car on suppose que le terrain sera nivelé de façon uniforme entre les deux parties.

Nous allons d'abord calculer la superficie de A1 du talus 1 sachant que A1 = A2

Les talus étant de forme trapézoïdale, la superficie sera donnée par :

A1=

Avec :

B = longueur superficielle du casier = 130m

b = longueur intérieure du casier= 88 m

H= hauteur du casier = 7m

A1= = 763 m2

A1 = A2 = 763 m2

3.1.3.2.3. La largeur du casier

La distance entre les deux sections égaux A1 et A2, équivalant à notre largeur, sera trouvé par la formule :

d = 73,73 m

La largeur superficielle du casiersera de 73,73 m

Figure 19. Vue en plan du casier

Doncpour contenir un volume de 56 254,512 m3 des déchets à enfouir durant toute la durée de notre projet (15 ans),le casieraura pour dimensions:

Longueur haute =130 m.Pente du talus = 1/3

Longueur à la base = 88 m Hauteur des talus = 7 m

Largeur à la base = 31,73 m Superficie haute = 9584,9 m2

Largeur haute = 73,73 m Superficie basse = 2 792,24 m2

Figure 20. Vue en perspective du casier

Le casier sera entièrement imperméabilisé par un géo membrane en PEHD de 2 mm sur le fond du casier et des talus pour éviter l'infiltration des lixiviats dans le sous-sol.

Remarque importante

Si nous n'avions pas trié les déchets pour valorisation des matières biodégradables et des plastiques, nous aurions eu 161322329 kg de déchets à enfouir.

Avec une densité à la décharge de 500kg/ m3, cette masse des déchets équivaudrait à un volume de 322644,658 m3.

L'enfouissement d'une telle quantité nécessiterait environ 5,7 casiers de 56 254,512 m3 de volume chacun et une superficie d'environ 54 973 m2.

Avec ce mode de gestion nous avons fait donc une économie de 45 420 m2 de terre.

3.1.3.3. Collecte et stockage des lixiviats

Le fond du casier présentera une forme en « W » avec une pente de 3% permettant d'organiser une collecte gravitaire des lixiviats. Seront posés en suite des drains longitudinaux (tuyaux perforé) en polyéthylène haute densité PEHD Ø 200 mm à larges ouvertures avec un filtre en géotextile anti contaminant et une couche de sable épaisse d'environ 35 cm permettant l'égouttage des lixiviats recueillis dans les drains. Ces drains conduiront par gravité les lixiviats jusqu'aux bassins de lagunages pour leur traitement.

La figure 14 présente une vue générale du fond du casier.

Figure 21. Vue du fond du casier (Source : ALI,2015)

3.1.3.4. Enfouissement des déchets non valorisables à Mpasa

Les déchets seront déversés près du casier. Un bulldozer poussera alors les déchets dans le casier et les éparpillera à travers la surface du casier de manière à ne pas former des monticules. Par la suite un compacteur à déchet de 35 tonnes viendra compacter les déchets pour diminuer leur volume. A la fin de chaque journée les déchets seront recouverts par les déblais de 10 cm d'épaisseur provenant de l'excavation de ce casier. Le sol de recouvrement, à l'intérieur du casier d'enfouissement permet d'isoler les déchets de l'environnement extérieur, notamment des eaux de ruissellement périphérique et de contenir le lixiviat généré par la percolation de l'eau à l'intérieur de la masse de déchets.

Une fois le casier rempli en 2034, il serarecouvert par les mêmes déblais d'une épaisseur de 60 cm, provenant de son excavation et la surface sera végétalisée pour permettre l'intégration du site dans le milieu naturel.

Le sol de recouvrement journalier et final est utilisé afin d'éviter de :

· Minimiser la présence et la prolifération des oiseaux, des moustiques et autres rongeurs vecteurs des maladies infectieuses ;

· Limiter l'éparpillement des déchets par le vent et l'émission des mauvaises odeurs ;

· Donner au casier une apparence esthétique acceptable ;

· Permettre la pousser de la végétation.

3.1.4. Les bassins de lagunages

Le lagunage naturel est unetechnique d'assainissement des eaux usées par des bassins successifs. Ces bassins de lagunages ont pour rôle, l'épuration naturelle (la dépollution) des lixiviats provenant du casier en cour d'exploitation à l'aide des rayons solaires et des plantes aquatiques comme les jacinthes qui mangent les micro-organismes.

Les lixiviats ont pour origine les eaux pluviales et l'humidité intrinsèque des déchets. Les eaux de pluies s'infiltrent dans les déchets par gravité et se chargent en matières organiques et minérales. Par rapport à d'autres eaux résiduaires, leur charge polluante est élevée.

Le but étant d'éviter une pollution du sol, du sous-sol et de la nappe phréatique.

La quantité de lixiviats produits est en fonction de nombreux paramètres tel que :

- La part de la pluie susceptible de s'infiltrer dans les déchets.

- La surface exploitée.

- La présence de couverture de protection.

- L'évapotranspiration.

- Le degré de compactage des déchets.

Afin de dimensionner au mieux les ouvrages de gestion des lixiviats et leur système de traitement, il a été négligé les phénomènes naturels qui interfèrent sur les valeurs de précipitations, dont notamment l'évapotranspiration.

3.1.4.1. Estimation du volume de lixiviats prévu

Étant donné la difficulté pour obtenir toutes les données climatologiques du site nous appliquerons la méthode suisse qui nous permet d'avoir une estimation fiable du volume de lixiviat avec la formule (M. QUEIROZ,1991) :

Avec:

Q =Débit de lixiviat généré (l/s)

P = Précipitation annuel (mm/an)

A = Superficie du casier (m2)

t = Nombre de seconde dans une année (31,536,000 s/ an)

K = Coefficient qui dépend du degré de compactage du déchet:

Pour un compactage de 0.5 à 0.7 t / m3 la production de lixiviat constitue 25% de la pluviométrie annuel de la décharge (K= 0,25)

1m = 103mm

P = 1390,9 mm / an (Metelsat,2018)

A = 9 584,9 m2

t = 31536 000 s /an

Avec une masse volumique de 500kg/m3notre K= 0,25

1390,9 x 9 584,9 x 0,25

Q = 0,1056 l/s

Q = 3 332,909 m3/ an

Q = 9,132 m3/ Jr

En principe le volume obtenu est multiplié fois le temps de séjour des lixiviats dans lesbassins (50 jours) avant d'être rejeté sans danger dans la nature.

VT = 9,132 x 50= 456,6 m3.

3.1.4.2. Dimensionnement du bassin de lagunage

Chaque bassin sera de forme trapézoïdale et nousestimonsune hauteurde1m.

Lelagunage comporte3bassins successifs de même dimension.

Les pentes doivent être stables pendant toute la durée de l'exploitation (15 ans), et sont en général de 1V/1H. En prenant compte de la hauteur proposée (1 m) :

On aura donc une pente de :

En partant du même principe utilisé pour dimensionner le casier nous avons :

Le Volume de chaque bassin est de : 456,6 m3

Avec une hauteur de 1 m et une longueur haut de 30 m

La longueur à la base sera de 30m - 2m = 28m

La superficie du talus 1 sera de = (30+28) x 1 ÷ 2 = 29 m2

La largeur haute sera de : volume ÷ surface = 456,6 ÷ 29= 15,74m

La largeur à la base est de : 15,74 - 2 = 13,74 m

Figure 22 Vue en plan du bassin de lagunage

Photo 12 Vue d'un bassin de lagunage (Source: CET El Amria, Alger,2017)

Le niveau des bassins de lagunage sera inférieur à celui du bas de casier pour permettre l'écoulement gravitaire de lixiviats du casier vers ces bassins. Les bassins de lagunages seront imperméabilisés par la géo membrane en PEHD de 2 mm sur fond de bassin et des talus pour éviter l'infiltration des lixiviats dans le sous-sol.

Conclusion partielle du chapitre 3

Dans ce chapitre, nous avons proposé un mode de gestion des déchetsménagers solides dans le quartier Manenga devant assurer d'une part la valorisation des déchetsbiodégradables en compost et des déchets plastiques en pavés de sol, et d'autre part l'enfouissement des déchets non valorisés dans un casier à Mpasa.

Nous avons évalué le besoin en équipement pour la collecte et l'évacuation des déchets ménagers solides ; après, nous avons dimensionné les fosses à compost requises ainsi que l'espace total nécessaire au compostage. Nous avons expliqué ensuite les étapes du recyclage des déchets plastiques en pavé suivant lesprocédés CERVALD de 2009 tout en évaluant le besoin en équipementsnécessaires pour sa matérialisation.

Enfin nous avons dimensionné le casier d'enfouissement requis, ainsi que les 3 bassins de lagunagenécessaires à l'épuration des lixiviats générés dans le casier d'enfouissement.

Nous avons remarqué que ce mode de gestion permet une création massive d'emploi en développant uneéconomie circulaire utilisant une haute intensité à main d'oeuvre (HIMO).Elle permet surtout une économie de l'espace assurant ainsi une bonne gestion des ressources disponibles.

Avec ce mode de gestion le déchet devient une matièrepremière ou secondaire à exploiter.

Chapitre 4. ETUDE D'IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET EVALUATION FINANCIERE DU PORJET

Ce chapitre évalue les effets des changements environnementaux sur les systèmes physiques,biologiques et humains du fait de l'implantation du centre de valorisation et d'enfouissement, des bacs de collectes et du système d'évacuation des déchets puis propose les mesures d'atténuation.

4.1. Les impacts positifs du projet

- L'amélioration du cadre de vie et de la situation sanitaire des populations du fait de la réduction de la prolifération de dépotoirs sauvages et des vecteurs de maladies tels que les mouches, les rongeurs, les cafards ;

- La protection de la nappe phréatique : les percolas disséminés à travers le quartier sont diminués du fait de l'amélioration de la gestion des déchets dans le quartier ;

- L'amélioration de l'esthétique du quartier et la valorisation des terres ;

- L'amélioration du bienêtre de la population du quartier par l'élimination de la diffusion des mauvaises odeurs dues aux déchets ;

- La réalisation de ces ouvrages nécessitera une forte mobilisation de la main d'oeuvre locale ce qui va créer l'emploi surtout chez les jeunes ;

- Le projet va aussi favoriser le développement des activités récréatives pour lapopulation.

4.2. Les impacts négatifs

Les impacts négatifs vont toucher principalement la zone de valorisation et d'enfouissement de ces déchets

Parmi les risques réels ou potentiels, on peut citer :

- Risque de propagation des déchets plastiques engendrant la pollution visuelle ;

- Risques sanitaires pour les riverains du fait des odeurs, des fumées et poussières toxiques,

- Risque de prolifération des rongeurs, des mouches ; les dermatoses, les maladies pulmonaires et le tétanos sont à craindre au centre de valorisation et d'enfouissement.

- Risque peu probable de la contamination de la nappe phréatique par les lixiviats, suite à une déchirure de la membrane d'étanchéité

- Risque de nuisances sonores lors de la collecte et l'évacuation des déchets vers la décharge par les tricycles et les camions ;

- Perturbation des habitudes de la population lors de la collecte des déchets ;

- Les risques d'accroissement des vecteurs de maladies (mouche, rongeurs) et d'accès desanimaux dans le site de la décharge si celui-ci n'est pas suffisamment clôturé et bien assaini ;

- Risque par la population d'accident routier occasionné par les véhicules de collecte des déchets.

4.3. Mesures d'atténuation

Cette section présente les mesures d'atténuation et d'optimisation prévues pour diminuerl'importance des impacts négatifs identifiés à la section précédente.

Par rapport à ces impacts, les mesures d'atténuation suivantes peuvent être prises :

- Information et sensibilisation de la population par l'installation des panneauxde signalisation du chantier.

- Incorporation des clauses techniques environnementales dans le cahier de Charges desentreprises à la remise enétat ou l'aménagement des sites de chantiers après lestravaux ;

- Plantation des arbres le long des voies ;

Les principaux impacts d'importance forte suivants lors de la collecte, l'évacuation et le traitement des déchets, pourront voir leur importance diminuéesuite à l'application des mesures d'atténuation présentée dans le tableau suivant.

Tableau 10: Principaux Impacts et leurs mesures d'atténuations

IMPACT DE FORTE IMPORTANCE

MESURE D'ATTENUATION APPLICABLE

Risque de création de gîtes (trous d'eau stagnante) favorables à la reproduction des insectes piqueurs (vecteurs de paludisme et autres) si exécution des travaux en saison humide

La programmation des travaux (ex. :en période sèche pour éviter l'augmentation des vecteurs de paludisme, etc.)

Risque peu probable de contamination des eaux de surface et souterraines suite à une défaillance des systèmes de captage et de traitement de lixiviats et à cause de la présence du casier d'enfouissement

· La tenue de campagnes de monitoring des eaux souterraines avec des firmes, de consultants ou des laboratoires indépendants

· L'élaboration d'un programme de vérification de l'étanchéité des géo membranes et des systèmes de captage et de traitement des lixiviats

· Le développement et l'application d'un plan d'action si une défaillance est observée

Détérioration de l'aspect visuel par la création de talus

· L'aménagement des équipements de manière à limiter l'accessibilité visuelle au site (chemins d'accès en chicane, etc.)

· Le recouvrement périodique des déchets réduisant la dispersion éolienne des déchets

· La plantation d'arbres et d'arbustes

Risque peu probable de contamination des eaux de surface et souterraines par la fuite ou de déversement de contaminants nécessaires à l'exploitation (diesel, etc.)

· Le bon entretien des véhicules et de la machinerie dans un lieu désigné à cet effet

· L'utilisation de matières absorbantes et de récipients étanches pour les résidus pétroliers et les déchets

· La surveillance de la manipulation de carburant, d'huile, d'autres produits pétroliers ou de contaminants

Perturbation des habitudes de la population lors des travaux d'excavation et de terrassement

· La bonne gestion de la circulation

· L'entretien des chemins et des aires de travaux

· Le balisage des sites des travaux

· L'information et la sensibilisation de la population

· L'offre d'une solution alternative pendant la construction du CET pour ceux qui utilisent les décharges sauvages du site

Perturbation des habitudes de la population lors de la collecte des déchets

· L'élaboration d'un programme d'information-éducation-sensibilisation pour la population

· L'implication des populations locales dans la gestion de certains aspects du CET pour favoriser l'appropriation du projet par les bénéficiaires.

Risque pour la population d'accident routier occasionné par les véhicules de collecte des déchets

· La bonne planification des itinéraires de collecte (heures d'activités, chemins, zone désignées, vitesse de roulement, etc.)

· La signalisation adéquate le long des trajets

· L'entretien de la route et des pistes

· L'utilisation de véhicules et de machinerie équipés d'avertisseur de recul

· La formation du personnel

· . La sensibilisation des populations résidant à proximité du CET ou des voies de circulation empruntées par les camionneurs

· L'encouragement de la population à dénoncer les pratiques dangereuses observées au niveau des chauffeurs

4.4. EVALUATION FINANCIERE DU PROJET

Tableau 11 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements de la pré collecte

DESIGNATION

QUANTITE

PRIX UNITAIRE ($)

PRIX TOTAL($)

1

Poubelle de 26 litre

20 056

5

101 280

2

Tricycle

10

3000

30 000

3

Paires de bottes

20

30

600

4

Paires de gants

20

5

100

5

Combinaisons

20

10

200

6

Casques

20

10

200

7

Cache nez

20

5

100

8

Pelle

20

10

200

9

Râteaux

20

5

100

10

Maintenance tricycles

10% du prix d'achat

3 00

TOTAL

 

135 780

Tableau 12 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements de la collecte

DESIGNATION

QUANTITE

PRIX UNITAIRE($)

PRIX TOTAL ($)

1

Bacs à ordure de 8 m3

24

1 000

24 000

2

Camion benne

6

50 000

300 000

3

Paires de bottes

24

30

720

4

Paires de gants

24

5

120

5

Combinaisons

24

10

240

6

Casques

24

10

240

7

Cache nez

24

5

120

8

Pelle

12

10

120

9

Râteaux

12

5

60

10

Maintenance camions

20% du prix d'achat

60 000

TOTAL

 

385 620

Tableau 13 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation des 72 fosses à compost

DESCRIPTION DES TRAVAUX

UNITE

QUANTITE

P.U en $

P.T en $

Travaux Préparatoires

 
 
 
 

Installation général du chantier

Fft

1

3 000

3 000

Conduite et surveillance du chantier

Fft

1

1 000

1 000

Amenée et replis des matériels et engins

Fft

1

1 000

1 000

Sous total

 
 
 

5 000

Aménagement du site

 
 
 
 

Débroussaillage du site

Fft

1

1000

1 000

Clôture fait de 69 arbustes espacé de 5 m

Fft

1

1000

1 000

Sous total

 
 
 

2 000

Réalisation des fosses

 
 
 
 

Fouille en tranchée

m3

1 620

4

6 480

Elévation des murs en maçonnerie de 15 x 20

1656

3

4 968

Sous total

 
 
 

11 448

Hangars de stockage

Fft

1

5 000

5 000

Equipement de compostage

Fft

1

1 000

1 000

Main d'oeuvre

10%

2 445

TOTAL

26 893

Tableau 14 Devis quantitatif et estimatif pour les équipements du recyclage de déchets plastiques en pavé

DESIGNATION

QUANTITE

PRIX UNITAIRE ($)

PRIX TOTAL($)

1

Equipements de protection individuel

Fft

 

6 000

2

Pelle avec tige en métal

20

20

400

4

Demi fût de 0,25 m3

10

50

500

5

Moules

80

10

800

6

Table en métal

20

50

1 000

7

Truelles

80

5

400

8

Compacteurs

80

7

560

9

Pinceaux

80

3

240

10

Aménagement espace de travail

Fft

 

10 000

TOTAL

19 900

Tableau 15 Devis quantitatif et estimatif pour la réalisation du casier d'enfouissement et des bassins de lagunage

DESIGNATION DES TRAVAUX

UNITE

QUANTITE

PRIX UNITAIRE en USD

PRIX TOTAL en USD

Travaux préparatoires

 
 
 
 

Installation générale du chantier

Ft

1

8 500

8 500

Conduite et surveillance du chantier

Ft

1

4 000

4 000

Amenée et repli des matériels et engins

Ft

1

4 250

4 250

Sous total

 16 750

Aménagement du site

  

Débroussaillage et dessouchage emprise du chantier

Ft

1

2 000

2 000

Nivellement du site au bulldozer

m2

11 002

1

11 002

Clôture

ml

1000

8

8 000

Sous total

21 002

Réalisation du Casier

  

Déblais au bulldozer

m3

56 255

4

225 020

Fossé pour les canalisations de collecte du lixiviat

m

280

3

840

Terrassement pour réalisation desrampes d'accès aucasier (largeur 4m)

ml

21

17

357

Sous total

226 217

Couche d'étanchéité

  

F. P couched'argile compactéeà90% avecune épaisseur de30 cm

m3

3 301

4

13204

F.P Géomembrane 2mm PEHD

m2

11 002

13

143 026

Pose des canalisations de captage de lixiviats

m

280

3

840

Sous total

 157 070

Traitement du lixiviat

 

Bassin de Lagunage pour lixiviat ( 3 bassins)

m2

1 417

12

17 004

Sous total

 17 004

Couverture finale et réaménagement

  

Fourniture et pose d'une couche d'argile de 0,5m.

m3

4 793

4

19 172

Sous total

19 172

TOTAL GENERAL

457 215

4.5. Évaluation du coût journalier du carburant

· Pour les camions d'évacuation des déchets vers Mpasa

Nombre: 2

Distance entre le quartier et la décharge: 54 km

Nombre de rotation par jour : 2 (1 rotation comprend un aller chargé et un retour vide)

Distance totaleà parcourir par jour : 54km x 2x 2 = 216 km

Distance totale pour tous les camions : 216 km x 2 = 432 km par jour

Consommation carburant d'un camion : 34L / 100 km

Quantité de carburant requis par jour : (432 x 34) ÷ 100 = 146,88 L

Prix d'un litre de gasoil à la pompe : 1,5 $

Coût total carburant par jour : 146,88 x 1,5 = 220,32 $

· Pour les camions d'évacuation des déchets vers Lutendele

Nombre: 4

Distance entre le quartier et le site: 11 km

Nombre de rotation par jour : 6 (1 rotation comprend un aller chargé et un retour vide)

Distance totale à parcourir par jour : 11km x 6 x 2 = 132 km

Distance totale pour tous les camions : 132 km x 2 = 264 km par jour

Consommation carburant d'un camion : 34L / 100 km

Quantité de carburant requis par jour : (216 x 34) ÷ 100 = 89,76 L

Prix d'un litre de gasoil à la pompe : 1,5 $

Coût total carburant par jour : 89,76 x 1,5 = 134,64 $

· Pour les tricycles

Nombres : 10

Distance moyenne de parcours pour aller au bac le plus éloigné : 2,5 km

Nombre de rotation par jour : 8 (1 rotation comprend un aller chargé et un retour vide)

Distance totale à parcourir par jour : 2,5 x 8 x 2 = 40 km

Distance totale pour tous les tricycles : 40 x 10 = 400 km

Consommation carburant d'un tricycle : 7L / 100km

Quantité de carburant requis par jour : (400 x 7) ÷ 100 = 28 L

Prix d'un litre d'essence à la pompe : 1,5 $

Coût total carburant par jour : 22 x 1,5 = 42 $

Coût total du carburant pour camions et tricycles par jour : 220,32+134,64+ 42=396,96 $

4.6. STRATEGIE DE FINANCEMENT DE LA GESTION DES DECHETS

Le coût total de la collecte et de l'évacuation des déchetsménagers solides ainsi que la réalisation d'un casier d'enfouissement et les 3 bassins de lagunages à Mpasaet un la mise sur pied d'un centre de valorisation à lutendelerevientà 1 025 408 $.

Le coût journalier du carburant pour la collecte et l'évacuation des déchets vers le centre de valorisation de lutendele ainsi que vers le CET de Mpasa est de397 $ par jour.

Pour les 15 ans que durera notre projet cette sommerevient à 2 173 575 $

Le cout total de ce système de gestion sans les frais liés à la main d'oeuvre, pour les 15 ans que durera notre projet est alors de 3 198 983 $ ; soit environ 17 772 $ par mois

4.4.1. Financement de la gestion des déchets par les bénéfices de la vente du compost

Notre centre de compostage a la capacité de production maximale de 31,5 tonnes (47,25 m3) de composte par jour.

v Analyse du marché

Lesestimations du ministère du Développement rural (2009) indiquent qu'un hectarede culture maraîchère a besoin de 40 tonnes de compost par an.

Les besoins en compost, en 2006, étaient évalués à 2500 m3 par jourpour tous les grands espaces maraîchers de la ville de Kinshasa qui comptaient environ 600 ha à cette date (Ilunga, 2008).

Selon Lelo Nzunzi (2008) la compostière expérimentale de Lemba vendait un sac de 50 kg de compost à 2$.

En vendant notre compost à moitié prix, soit 1$ pour 50 kg nous remarquons que :

Dans 31,5 tonnes de production journaliére il y a 630 sacs de 50kg

Ainsi le bénéfice potentiel à engranger par jour est de : 630 x 1 $ =630 $

Cette somme équivaut à environ 18 900 $ par mois.

Nous constatons que potentiellement parlant seul la valorisation des déchets ménagers biodégradables en compost tels que décrit dans le chapitre précèdent peuvent suffire à financer tout le système de gestion des déchets ménagers dans le quartier Manenga.

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

Notre étude a porté sur la gestion des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga. L'objectif poursuivi était d'analyser le mode de gestion actuelle des déchets ménagers solides en vue de proposer un système de collecte, d'évacuation, de valorisation et d'enfouissement adapté et économiquement viable pour une amélioration du cadre de vie de la population.

Il ressortdes résultats de la présente étude que les déchets solides ménagers du Quartier Manenga sont constitués à 64,55 % de fraction biodégradables et une quantité assez importante des déchets plastiques (21%). Cette proportion de matière biodégradable est un atout pour une valorisation par compostage. Les déchets plastiques aussi peuvent êtrerecyclés en pavé de sol et améliorer l'état de la voirie déjà délabré du quartier Manenga. De plus les résultats montrent qu'environ 78% des déchets solides ménagers sont actuellement collectés et déversés sans traitement dans le ravin Manenga sans un souci de risques sanitaires pour l'environnement. Aussi, 16% de déchets produits sont déversés dans les décharges sauvages qui se créentspontanément tout près des habitations. Cette attitude traduit l'insalubrité du quartier en amont via les voies et places publiques suivi en aval des pollutions et risques sanitaires qu'elle génère en conséquence.

Actuellement l'inexistence d'une structure en charge de la collecte et de l'évacuation dedéchetsménagers solideset l'inexistence d'une décharge contrôlée sont les enjeux environnementaux et sanitaires liés à la gestion des déchets solides ménagers du quartier Manenga. En 2019, au total 34 800 m3soit 6 960 tonnes de déchets seront produits et déversés dans la nature sans ignorer les productions des années antérieures. Partant de ces constats et résultats nous sommes arrivés à la proposition d'un système de collecte sélectif et d'évacuation de déchets biodégradables et non biodégradables ; nous avons aussi fait une étude de la valorisation de la fraction biodégradable en compost et de la fraction plastique en pavé. Nous avons enfin dimensionné un casier d'enfouissement en ne prenant en compte que le volume de la fraction que nous n'avons pas pu valoriser etqui représente 14,45 % de déchets produits.Nous avons aussi dimensionné les bassins de lagunages pour le traitement de possible lixiviats avant leurs rejets dans la nature.Ce système de gestion est en adéquation avec la production des déchets ménagers solides dans le quartier Manenga pour une durée de 15 ans. L'évaluation financière démontre que ce projet peut s'auto financer avec la vente du seul compost, ce qui rend ce système viable et particulièrement attractif.

Par ailleurs, cette étude s'estlimitée au niveau de l'étude de faisabilité technique du projet, c'est dans cet esprit que nousformulons des recommandations suivantes :

Aux autorités municipales :

§ Qu'une étude détaillée puisse être conduite pour la validation du site de valorisation des déchets en projetet l'analyse en détail de ce système de collectesélectif.

§ Que la population soit sensibilisée à l'éducation environnementaleet intégrée dans toutes les étapes de la prise de décision pour la matérialisation de ce projet.

§ Qu'il soit trouvé des mécanismes efficaces de financement de cette filière de gestion des déchets ménagers solidesen mettant en place une taxe d'évacuation des ordures ménagères en tenant compte du niveau de vie de la population.

§ D'appuyer le développement d'un système de recyclage et de compostage des déchetsménagers car elle peut suffire à couvrir les dépenses de toute la filière de gestion de déchets dans le quartier.

Aux chercheurs de :

§ Faire une étude de la dynamique urbaine et gestion des déchets ménagers dans la ville de Kinshasa.

§ Élargir les recherches sur les autres aspects de la gestion des déchets en général et des déchets ménagers solides en particulier dans la ville de Kinshasa.

Nous achevons ce travail tout en formulant l'espoir que les résultats obtenus puissent contribuer à la mise en place d'un système adéquat de collecte,d'évacuation, de valorisation et d'enfouissement des déchets ménagers solides de la ville de Kinshasa en général et du quartier Manenga en particulier. Nous restons ainsi ouvert à toute critique ou suggestion, susceptible d'apporter des améliorations à cette étude.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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AFNOR, Amendements organiques et supports de culture : dénominations, spécifications et marquage ; Eds AFNOR,2005 ; 16pages.

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BALET Jean-Michel, Aide-mémoire, Gestion des déchets, 2e édition, Dunod, Paris,2008, 237pages.

Banque Mondiale, Urban development series - knowledge papers. What a waste. A global review of solid waste management, In: Hoornweg D, Bhada-Tata P, Washington, 2012. 283p.

BENNAMA T., Les bases de traitement des déchets solides : polycopiés du cour, Université des sciences et de la technologie d'Oran, Algérie, 2016. 80pages.

CUCCHIELLA Federica, D'ADAMOIdiano and GASTALDIMassimo, Sustainable waste management: Waste to energy plant as an alternative to landfill », Energy Conversion and Management, 2017.131Pp

CREPA, Problématique de la gestion des déchets solides en Afrique, Ouagadougou, Bourkinafaso, 2009. 97pages

DIARRA Joseph-Marie, Gestion des déchets solides, Dunod, Paris,2007. 182pages.

GABERTJulien, Memento de l'Assainissement, édition du Gret, Paris, France, 2018.

GOOTASHarold, Compostage et assainissement, Genève, Suisse, 2005.209pages.

HARRISFrances, Intensification of agriculture in semi-arid areas: lessons from the KanoClose-Settled Zone, Nigeria. Gatekeeper Series 59. London, UK, International Institute for Environment and Development, London, 1996.197p.

JARAMILLOJorge, Guidelines for the design, construction and operation of manual sanitary landfills, Center for sanitary engineering and environmental sciences, 2003. 300pages.

LELO NZUNZIFrancis, Kinshasa ville et environnement, Harmattan, Kinshasa, 2008. 115p.

MAYSTRE L.Y., PICTET J. et SIMOS J. Méthodes multicritères Electre. Lausanne (Suisse),Presses universitaires romandes, 1994, 323 p.

Ministère de l'environnement, conservation de la nature et tourisme, Politique nationaled'assainissement, décembre 2013.

MODECOM, 1993. Méthode de caractérisation des ordures ménagères, Paris, 64p.

NGNIKAM E., 2000. Evaluation environnementale et économique du système de gestion desdéchets solides municipaux : analyse du cas de Yaoundé au Cameroun, Lyon,2000,314p..

NGNIKAMEmmanuel et TANAWAEmicet, Les villes d'Afrique face à leurs déchets,

Université de technologie de Belfort-Montbéliard,2006. 279pages.

ROUSEJ. et REED B., Gestion des déchets solides en situation d'urgence, OMS, Genève,Suisse,2013. 112pages.

QUEIROZ Luiz Mario, Tratamento do lixo,Hemus, Sâo Paulo, 1991. 254pages.

THONARTPhillipe et DIABATE I., Guide pratique sur la gestion des déchets ménagers et des sites d'enfouissement technique dans les pays du Sud, IEPF, Québec,2005.153p.

WETHEJoseph, Gestion des déchets solides, Polycopiés du cour, InstitutInternationale de l'ingénierie de l'eau et de l'environnement,Ouagadougou,Bourkinafaso, 2018.65pages.

2. Notes de cours

SIKUMBILI B., Cours d'assainissement projet, Inédit, Institut national du bâtiment et des travaux publiques, 2018.

3. Webographie

http://www.sinoe.org/espaceInfos/rubrique/consultDoc.php?IDDOC=86&PHPSESSID=dd36cc942daf00cd6f799e4de2b1fa78

www.sardiniasymposium.it/sardinia2009/

www.vincienvironnement.fr

www.ordif.com

www.ademe.fr

www.StudentsoftheWorld.info

https://sustainabledevelopment.org

AnnexES

Annexe 1. TABLEAU : REPERTOIRE DES AVENUES ET RUES DU QUARTIER MANENGA

Source : Bureau du quartier Manenga,2018

I. LOCALITE KILIMA

II. LOCALITE KIMBANGU

III. LOCALITE MAFUTA KIZOLA

AVENUES

1. FUNZI LANDU2. MAKOLO3. MASINA4. MBANZA MBOMA5. LUBAKI6. LUBUDI7. KITOMESA

AVENUES

1. LUEBO2. MANGAY3. MABUA4. MAFUTA5. MANGALA6. MIKENGE7. BALONGI8. KWENGE

AVENUES

1. BASHALA2. MASSIALA3. KILUTA4. LUSAMBO5. ITIPO6. MBUJIMAYI7. POTOPOTO8. MADRANDELE9. SPORTS10. MANENGA11. INGENIEURS

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IV. LOCAMEMAKOLO

V. LOCALITEMATTEMBELE

VI. LOCALITEMBENGA

AVENUES

1. MOBUTU2. KINGULU3. KASONGO4. MASIMANIMBA5. LUADI6. KIMWENZA7. LUKALA8. BUKAVU9. KIYENGO

AVENUES

1. MBOYO MATADI2. BOSHO3. KISOLOKELE4. LIBERATION5. MANDEFU6. TSHELA7. KIMPUTU8. INKISI9. MANZALA10. UNGOMBA11. KOTAKOTA12. KIMBATA13. NGEMBA14. NTADI15. MABANZA16. MABOYI17. UNGEMBA18. NDONGALA19. NYAMABO20. NDUNDU21. MASENZI22. KANSHI

AVENUES

1. SANKURU2. KAMUNDU3. MBANZA NGUNGU4. VANGA5. MASASU6. SUAKIBULA7. WAMBA8. BANGU9. KANDALA10. KUENDA11. LEMFU12. KIOWA13. LUITU14. MANZAMBI15. LUBUAKU16. BOYOKANI17. MBAKADI18. MABULU19. SOURCE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

VII. LOCALITEMBIKA

VIII. LOCALITEMOLENDE

IX. LOCALITENGOLO

AVENUES

1. LUOZI2. NGAUEMA3. REPUBUQUE4. KUNGA5. DIMBELENGE6. PAULUSI7. LUKALA8. MBANGE9. MBINZA10. ROUTEDEMATADI

AVENUES

1. AKAMBA2. BAYINA3. KTTENDA4. KIKWFT5. LEVINAS6. CONC.MBALA-MBALA

AVENUES

1. BOMBOKO2. LAC3. KAHEMBA4. KAPOMBO5. KASONGOLUNDA6. PEUPLE7. KOLOLO8. ISIRO9. SAYI

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

X. LOCALITENKUMBI

XI. LOCALITENSIESI

AVENUES

1. BUKAVU2. BULUNGU3. KABINDA4. KASAMASA5. TSHOPO6. LUYINDULA7. KWILU8. NGONGO-LUTETE9. MATETE10. LOWELA11. KANANGA12. KENGE13. LUKENI14. MANGEMBA15. OBJECTIF16. BASONGE17. MALUMONA18. BOTO19. WANDI

AVENUES

1. BOLONGA2. DIMBAMBA3. DJAMENA4. MAKUTU5. NSIEKELE6. MAYALA7. LUFUNGULA8. MUNDEMBA9. MBALA10. MOBIANGO11. NKUSU12. NSIAU13. SANZADI14. MBINZA MOKE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe 2.TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA POPULATION DU QUARTIER MANENGA PAR TRANCHE D'AGE

Source (Bureau du quartier Manenga,2018).

GROUPE D'AGE

(année)

POPULATION CONGOLAISE

POPULATION ETRANGERE

TOTAL

Masculine

Feminine

Total

Masculine

Feminine

Total

Masculine

Feminine

Total

0 - 4

1243

1281

2524

14

18

32

1257

1299

15979

5 - 9

1836

2211

4047

16

15

31

1852

2226

4078

10 - 14

1946

2186

4132

18

16

34

1964

2902

4166

15 - 17

2816

2322

5138

21

20

41

2837

2342

4179

SOUS TOTAL 1

7841

8000

15841

69

69

138

7910

8069

15979

18 - 23

1082

1088

2170

4

6

10

1086

1094

2180

24 - 27

1048

1056

2104

7

8

15

1055

1064

2119

28 - 32

1008

1010

2018

6

7

13

1014

1017

2031

33 - 37

949

975

1924

5

6

11

954

981

1935

38 - 42

898

992

1890

6

5

11

904

997

1901

43 - 47

848

811

1659

6

4

10

854

815

1669

48 - 52

738

730

1468

3

5

8

741

735

1416

53 - 57

647

656

1303

3

4

7

650

660

1310

58 - 62

604

490

1094

3

3

6

607

493

1010

63 - 67

458

480

938

1

2

3

459

482

941

68 - 72

286

284

570

1

1

2

287

285

572

73 - 77

102

242

444

-

-

-

202

242

444

78 - 82

32

21

53

-

-

-

32

21

53

83 - 92

10

8

18

-

-

-

10

8

18

93 et plus

-

-

-

-

-

-

-

-

-

SOUS TOTAL 2

8740

8843

17583

45

51

96

8785

8894

17679

TOTAL GENERAL

16581

16843

33424

114

120

234

16695

16963

33658

* 1 Gestion des déchets solides en situation d'urgence,OMS,2013.






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo