Evaluation du commerce extérieur dans un panel des pays limitrophes de la RDC de 2013 à 2018par Germain BYAOMBE MIHALI Institut Supérieur de Commerce de Goma - Licence 2020 |
I.1.5 LA THÉORIE DE LA GRAVITE DU COMMERCE INTERNATIONALLe modèle gravitationnel de commerce est devenu au cours des deux dernières décennies un outil standard de modélisation du commerce international (Fontagné et al., 1999). Le modèle permet d'analyser les conséquences de la libéralisation des échanges, les effets de création et diversion de commerce associé aux zones de libre-échange, et l'incidence de la distance sur le volume de commerce. Inspiré de la Loi de gravitation de Newton (publiée en 1687) qui soutient que : « la Force d'attraction exercée entre deux corps est égale au produit des massesdes deux corps divisés par le carré de la distance qui les sépare », il trouve très vite ses premières applications au commerce international dans les années 1960, avec notamment les travaux pionniers de Tinbergen (1962), Pöyhönen (1963) et Linnemann (1966) ; et au début des années 70 avec Aitken (1973). De par ces travaux, une transposition simple de la Loi gravitationnelle de Newton fut appliquée au commerce international.Toujours avant les années 1990, formulant un contexte de concurrence monopolistique dans lequel les produits étant différenciés au niveau des firmes plutôt qu'au niveau des paysKrugman (1980) introduit les coûts de transport et débouche sur une équation de demande proche de l'équation de gravité23(*). De par ces travaux, une transposition simple de la Loi gravitationnelle de Newton fut appliquée au commerce international donnant une expression économique de type Cobb-Douglas comme suit : Avec Xijles flux de commerce bilatéral entre les deux pays i et j ; Yi et Yjles PIB respectivement des pays i et j ; Dij la distance entre les deux pays ; et K : une constance (sous l'hypothèse de á + â + ë = 0). Par analogie à la Loi newtonienne de la gravité, le modèle de gravité de commerce sous-tend l'idée que les flux commerciaux entre deux régions (ou pays) sont proportionnels au produit de leur PIB respectif et inversement proportionnel à la distance qui les sépare24(*). Le modèle de gravité est basé sur l'hypothèse selon laquelle les exportations d'un pays i vers un pays j est fonction des PIB des deux pays, de la distance et des barrières à l'échange. Il devrait vérifier le fait que plus des économies sont grandes (avec un PIB important) et plus leur propension à échanger avec l'extérieur est importante25(*). Les Modèles gravitationnels sont estimés sur des données de flux bilatéraux (migratoires, d'investissements, de commerce, etc.) entre plusieurs pays. Au niveau du commerce, étant donné le nombre multiple de firmes et leur différence d'un pays à l'autre (importateur et exportateur), il serait supposable de s'attendre à un système à multiple équations pour la modélisation des équations de gravité. Mais les modèles de gravité se veulent une simplification scientifique et opérationnelle (empiriquement testable) de cette réalité qui permette d'expliquer le phénomène (plus complexe) des flux commerciaux entre pays. Pour ce faire, comme dans toute modélisation en économie, les hypothèses jouent un grand rôle et fondent toute la base théorique de ces modèles. Dans son approche au commerce international en concurrence monopolistique, le modèle de gravité postule que chaque pays exporte une variété unique de bien différencié vers son partenaire commercial, même si les Firmes dans les différents pays échangistes peuvent produire les mêmes variétés de bien en autarcie. L'idée sous-tendue ici, étant qu'à l'ouverture des marchés les pays devront se spécialiser dans l'exportation de variétés uniques de bien différenciés où ils ont un avantage comparatif (afin de maximiser leur profit de l'ouverture des marchés)26(*). Ce modèle permet de : (i) prédire le commerce bilatéral entre les pays, (ii) déterminer les déterminants essentiels de la distance et le poids économiques des pays, (iii) mesurer l'effet d'un accord commercial régional, bilatéral et multilatéral sur le commerce. Il inclut le modèle Ricardien et HOS en concurrence monopolistique et est souvent utilisé par l'OCDE27(*). * 23 www.wikipedia.com, consulté le 08/02/2020 à 16h40' * 24 www.google.com, consulté le 01/03/2020 à 13h30' * 25 A. Tientao, Commerce international, innovation et interdépendance : une approche par l'économétrie spatiale, thèse, Université de Bourgogne, Paris, 2015, p 19 * 26 Z. Sorgho, modèle gravitationnel appliqué au commerce, CACID, juillet 2013, p. 4 * 27 www.google.com, consulté le 11/02/2020 à 20h05' |
|