1.2.1. Insulinoresistance :
rôle direct du VHC
L'insulinoresistance peut être définie comme une
condition ou la concentration normale d'insuline ne permet pas d'assurer les
fonctions métaboliques physiologiques. Dans ce cas-là une
concentration d'insuline plus élevée que la normale est
nécessaire pour aboutir à ses effets. L'expression
phénotypique de l'IR dépend de l'interaction complexe entre des
facteurs génétiques (mal connus à l'heure actuelle) et des
facteurs environnementaux (facteurs nutritionnels, mode de vie), les plus
importants étant l'obésité, et en particulier
l'obésité viscérale. De nombreuses études
épidémiologiques ont montré une association significative
entre l'infection par le VHC et le diabète de type 2 quel que soit le
stade de la maladie. Bien que la prévalence des anomalies du
métabolisme du glucose dans les cirrhoses de toute origine soit plus
élevée que dans la population générale à
cause d'une IR hépatique et d'une diminution de la clairance
hépatique de l'insuline, la prévalence du diabète de type
2 est significativement plus élevée au cours des cirrhoses
post-virales C qu'au cours des cirrhoses post-virales B, suggérant un
rôle direct du VHC. Cette association a été montrée
chez les malades ayant une hépatite chronique C sans cirrhose, et
après transplantation hépatique.
Cependant la plupart de ces études sont transversales
et rétrospectives et leurs résultats doivent être analyses
avec prudence. Récemment, HUI et al [10] ont montré que les
marqueurs d'insulinoresistance (glycémie, insulinémie et peptide
C) étaient significativement plus élevés chez 121 malades
atteints d'hépatite chronique C ayant une fibrose minime (score de
Scheuer 0 ou 1) que chez 137 volontaires sains appariés pour
l'âge, l'IMC et le tour de taille.
Dans une autre étude de 159 malades atteints
d'hépatite chronique C (113 malades de génotype 1), Romero-Gomez
et al [11] ont montré une amélioration du profil d'IR en cas de
réponse virologique prolongée par rapport aux non
répondeurs à un traitement par interferonpegyle et ribavirine,
même en l'absence de diminution de l'IMC. [12,13, 14].
1.2.3. Insulinoresistance,
stéatose et réponse au traitement
L'IR est associe à une diminution de la réponse
au traitement antiviral. Les voies de signalisation de l'insuline et de
l'interféron ont certains mécanismes de régulation
communs.
Le stress oxydatif et l'inflammation observes au cours de l'IR
inhiberaient les mécanismes d'action de l'interféron. L'infection
par le VHC induit une série d'évènements intracellulaires
qui aboutissent à la génération d'un état antiviral
dans la cellule infectée et dans le tissu avoisinant. La phase
précoce de cette réponse de l'hôte débute par la
reconnaissance d'un motif pathogène du virus « Angiopathie
AssociatedMolecular Pattern » (PAMP) par un récepteur cellulaire en
l'occurrence le «TollLike Receptor3 » (TLR3) ou le
«RetinoicAcidInducible Gene » (RIG-1). Un facteur important dans la
régulation négative de la signalisation de l'insuline est aussi
un inhibiteur de voie de signalisation de l'interféron, ce qui peut
expliquer le lien observe entre l'IR et la mauvaise réponse au
traitement antiviral. Enfin, la nucléocapside du VHC peut induire
l'expression de TLR3 induisant une inhibition des voies de signalisation de
l'interféron et de l'insuline. [15,16, 17].
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