2.2 L'enquête
Nous avons mené nos enquètes pendant
un an et demi. Nous avons commancé nos enquètes alors que nous
étions encore en licence 3. Au début, l'objectif était de
travailler sur l'ensemble du département du Ntem (Bitam) mais, compte
tenu de la complexité du terrain, nous nous sommes convenu avec notre
directeur de recherches de nous limiter à un terrain d'etude
réduit. C'est alors que nous avons choisi le canton Ntem1 comme zone
d'étude étant donnée de l'abondance en cours d'eau et la
récurrence de la pratique de la pêche.
Sur le terrain, la langue de communication avec les
interlocuteurs était le fang, c'est pourquoi les récits
collectés sont en langue fang que nous traduisons à chaque fois
en français. On a mené notre recherche dans quatre villages du
canton. Il s'agit d'Eboro-Ntem, Ndzibap, Bikasse et
Akam-si, des villages qui connaissent la pratique de la pêche.
C'est d'ailleurs sous les indications de certains interlocuteurs que nous
étions à chaque fois amenés à étandre la
zone d'étude.
Ces villages sont respectivement situés le
long de l'axe routier Eboro-Ntem et Meyo-kye dans ledit canton. La carte de
localisation de notre zone d'étude précise ces détails
(confère page 7). Le Ntem et le Kye sont les cours d'eau les plus
abordés dans cette partie du canton et les voies d'accès à
ces villages visités ne sont praticables qu'en saison sèche.
Au cours de la réalisation de ce travail,
nous avons rencontré des difficultés relatives à l'absence
de la documentation, à la logistique, aux finances et aussi dans la
collecte des données.
Les thèses de Linda Badjina (2011), de
Cathérine Sabinot (2008) et quelques articles scientifiques sont les
documents qui actualisent la question de la pêche dans l'ensemble de nos
lectures. L'autre problème portait sur la recurrence des traveaux
traitant des mêmes aspects sur la pêche dans différentes
sociétés et disciplines. Il s'agit de l'inventaire des
techniques et la portée économique de la pêche en
général.
Ensuite, nous avons rencontré des
difficultés suite à la qualité des voies de communication
pour joindre les villages venquètés. En effet, le souci de s'y
rendre à chaque fois, c'est à dire le problème du
déplacement se posait toujours lors qu'il fallait quitter Libreville la
capitale pour le lieu d'étude. Cela nous posait des problèmes de
finances. Même quand nous étions déjà à
Bitam, le centre urbain de la localité du Ntem, il nous fallait toujours
des frais de transport pour se rendre dans les villages concernés.
L'autre problème était celui de
l'accès aux informations. Plusieurs interlocuteurs refusaient de nous
recevoir. D'aucun nous prenaient pour un agent du conseil départemental
en mission pour espionner les villageois pêcheurs. Quant à
d'autres, ils se méfiaient de nous. Ils nous donnaient de faux
rendez-vous ou demandaient en échange une bierre, des paquets de
cigarettes ou de l'argent. Il a nous a donc fallu passer par des
intermédiaires, des personnes pour nous aider à collecter nos
données.
Nombreux étaient aussi les interlocuteurs qui
ne nous fournissaient pas les informations qu'il nous fallait pour avancer.
Parmi les discours collectés, on se retrouvait dans la monotonie. Pour
cette raison, nous étions régulièrement amené
à rencontrer de nouvelles personnes pour des données utiles.
Aussi, la participation à certaines parties de pêche nous a
aidés à reccueillir des données factuelles. L'objectif
était d'observer un pêcheur ou un groupe de personnes en situation
de pêche. Il s'agit par exemple de bitélé
(pêche aux piquets), melok (pêche à
l'écopé), ofah (pêche à la ligne). Nous
avons pu assistés à l'usage de ces techniques, leurs outils en
vigueur, les types de poissons sollicités et le type de cours d'eau
approprié. Il pouvait arriver qu'on en revienne avec des
écorchures corporelles ou debut de fièvre.
Malgré toutes ces difficultés, nous
sommes quand-même parvenu à obtenir des données qui nous
ont permis de mener à bien notre étude.
2.3 La méthode d'analyse de contenu
comme technique de traitement des données
Le type de matériaux
à rechercher sur le terrain détermine les outils de collecte et
la méthode d'analyse des données colllectées. D'un point
de vue empirique, cette méthode d'analyse entre en application suite
à la qualité et la spécificité des
matériaux de la pêche artisanale en milieu cantonal ntemois. Nous
avions de ce fait des données factuelles, textuelles, photographiques,
filmographiques, webographiques et cartographiques. En d'autres termes, il
s'agissait des récits collectés en entretien, des documents, des
films documentaires, des photographies et cartes.
Cette méthode nous a permis de classer ces
différents corpus. Précisons que c'est à l'issue de cette
analyse de contenu que nous sommes parvenus au plan de ce mémoire. La
méthode de l'analyse des contenus nous a alors évité de
regrouper en un seul endroit l'ensemble des données collectées,
le mieux était de les incèrer dans l'ensemble du texte.
Pour procéder à notre
démonstration, notre travail se repartit en deux grandes parties de
quatre chapitres. Après l'introduction générale, la
première partie traite de l'état des lieux, l'inventaire et
l'analyse des techniques de pêche au canton Ntem 1. Cette partie
s'articule donc sur deux chapitres. Le premier chapitre présente le
canton Ntem 1 en décrivant son organisation sociale, son
économie, son hydrographie. Plus précisement, il est question de
présenter et de décrir la zone d'étude. Le deuxième
chapitre fait l'inventaire et l'analyse des techniques de pêche avant
d'en ressortir un lexique constitué des termes endogènes
utilisés pour désigner les connaissances liées à la
pêche.
La deuxième partie de ce travail fait
état des représentations culturelles de la pêche tout en
montrant quelques fonctions symboliques. En d'autres termes, il s'agit des
constructions mentales que les populations se font de la pêche. Cette
partie est également rythmée par deux chapitres dont le premier
traite des fonctions culturelles des techniques de pêche. Il s'agit des
dimensions culturelles symboliquement impliquées dans la pratique de la
pêche et ses techniques. Le deuxième quant à lui s'articule
sur les représentations symboliques de ces techniques en rapport avec
les écosystèmes aquatiques. Il s'agit des schèmes de
pensées à partir desquels la pratique sociale est
identifiée et trouve donc tout son sens latent.
PREMIERE
PARTIE :
Description des lieux, inventaire et analyse des
techniques de pêche.
|