Le récit médiatique électoral de la présidentielle de 2018 dans Le Phare et Le Potentielpar David Mukendi Kalonji Université Catholique du Congo (UCC) - Graduat 2021 |
1.1.4. Récit médiatique électoralSelon Jean Claude Likosi, le récit médiatique électoral peut être saisi grâce à trois constituants qui sont : - Une actualité à logique sérielle ; - Une stratégie spécifique de narration ; - Un lieu de construction et de légitimation 1.1.4.1. Une actualité à logique sérielleLe récit électoral est un récit d'actualité. Une actualité dont les médias entretiennent l'intérêt en la construisant au fil du temps à travers de rebondissement de données événementielles ; bref un feuilleton récit pour reprendre le terme de Ph Marion, Ce dernier le définit comme : « une histoire qui cherche sa clôture - sinon qui attend sa clôture-, tout en prenant appui sur la succession des jours pour surgir, s'effacer,rebondir. Bref, trouver son rythme, affirmer sa vitesse de croisière et asseoir son cycle. Avantde mourir ou de s'évanouir pour longtemps ».24(*) Cette dimension du récit électoral en tant que feuilleton itérative est liée, selon Coulomb-Gully, à lalogique sérielled'une campagne électorale qui contribue aussi à en faire unrécit réussi. Il dit à ce propos, ce qui suit : « de même que le feuilleton de fiction, le récit électoral télévisé se décline donc sur unrythme quotidien qui suscite chez le téléspectateur accoutumance et attente. Parailleurs, une campagne électorale a lieu à intervalles réguliers, (...) sa dimensionitérative permettant de l'intégrer dans une série n'est pas sans effet sur la lecture quien est fait ».25(*) De par son contenu, le récit médiatique électoral est constitué d'une succession d'événements façonnés par les médias pour alimenter et gonfler le processus électoral. Concernant le récit électoral congolais, nous postulons à la suite de J-C Likosi et contrairement à Coulomb-Gully à propos du feuilleton récit ce qui suit : « chaque article successifn'envisage pas toujours de stabiliser l'information du jour et de proposer une image la plus complète et la plus cohérente que possible au lecteur. Il ne s'agit pas, pour le journaliste, deproposer tout simplement l'information la plus crédible possible au lecteur, Le travail de mise en texte, en mot, en image des énoncés, des personnages, desfaits et des événements dans ce feuilleton-récit est assezparticulier puisqu'ilrépond à certainsobjectifs stratégiques et éditoriaux au regard du traitement de l'information journalistique enRD Congo où l'alignement politique des médias est assez marqué ».26(*) * 24 Ph. Marion, MARION, Ph., « Signes extérieurs du récit. Affaire Van der Biest et saga médiatique », dans F. Antoine, La médiamorphose d'Alain Van der Biest. Lectures d'une narrationjournalistique, Bruxelles, Vie Ouvrière, 1993, pp.91-100 * 25Coulomb-Gully, La démocratie mise en scène. Télévision et élections, Paris, Ed. CNRS, 200, pp.21-22 * 26J-C Likosi, Op. Cit., pp.40-41 |
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