5 Conclusion générale
Au départ de cette étude, une
préoccupation était au centre de notre questionnement à
savoir « comment les médias arrivent à construire un
récit sur l'événement élection
présidentielle ? »Pour répondre à un tel
objet d'étude, nous avons inscrit notre recherche dans le cadre d'une
socio-narratologie qui postule que le travail de mise en récit va de
pair avec le contexte de production.
C'est pourquoi, nous sommes partis de l'hypothèse selon
laquelle, les médias construisent leur narration électorale en
personnifiant les nouvelles au seul candidat de leur choix. A qui ils accolent
les meilleurs qualificatifs. Ainsi, avant de décortiquer les
mécanismes de mise en récit de l'élection
présidentielle par les journaux de Kinshasa. Il nous a fallu
vérifier grâce aux propriétés tangibles et visibles
des journaux l'orientation politique sinon idéologique de chaque journal
composant notre objet d'étude.
Raison pour laquelle, l'étude de la Une et de la
rubrique a révélé le caractère politique de chaque
journal à des degrés divers. Si pour Le Phare l'orientation
politique a été clairement décelé pour Le Potentiel
par contre, elle est plus nuancée avec une place de choix pour d'autres
domaines d'actualités notamment l'économie.
Poursuivant dans la même lancée, nous avons
décortiqué la composition formelle de la titraille de presse en
période électorale. Un constat nous a paru éloquent, bien
que nos médias soient friands du titre incitatif en période
électorale, ils utilisent tout autant le titre informatif. Cependant,
dans les marques textuelles du titre Le Potentiel s'est
caractérisé par des titrailles longues et des titrailles
brèves et percutantes. Le Phare s'est démarqué
par des titrailles sensationnelles et commentatives.
La construction du schéma narratif a permis de
ressortir de façon éclatante l'influence sociale du politique
dans les contenus produit par les médias congolais. Les récits
produits par les deux journaux sont majoritairement orientés pour nuire
à l'autre camp voire insinuépourquoi on ne devra pas voter pour
tel ou tel autre candidat ; consacrant par la même occasion la
polémique politicienne qui anime les discussions dans les rues de la
ville de Kinshasa.
Du côté de la construction de personnage, on
remarque rapidement que celle-ci se fait sporadiquement par la photographie
mais plutôt par une série des termes valorisants ou
dépréciatifs attribués à l'un ou l'autre candidat
selon l'obédience politique du média.
Tout compte fait, l'influence du politique dans la
construction du récit électoral s'est confirmée au fil de
nos analyses. Certes, chaque média revendique une certaine
indépendance éditoriale mais dans la construction du récit
médiatiqueélectorale, le caractère partisan transparait de
façon éclatante. Et chaque média (du moins ceux composant
notre corpus) a élaboré un récit médiatique
électoral sur fond d'un positionnement politique qui confirme notre
hypothèse de départ que chaque média en période
électorale construit sa narration en mettant en avant les
qualités du candidat qui a leur faveur. A qui ils accolent les meilleurs
qualificatifs.
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