Le récit médiatique électoral de la présidentielle de 2018 dans Le Phare et Le Potentielpar David Mukendi Kalonji Université Catholique du Congo (UCC) - Graduat 2021 |
3.4. La construction des personnagesLes tendances politiques de nos deux journaux ont émergé dans la précédente partie consacrée au schéma narratif. Voyons à présent si cette tendance se confirme dans la construction des personnages. 3.4.1. Le portrait des personnages3.4.1.1. Le personnage de Tshisekedi dans Le Phare : candidat et vainqueur légitimeLe personnage de Tshisekedi est l'héro du récit raconté par le journal Le Phare. En effet toutes les péripéties tournent autour de ce personnage. Le journal lui attribue dans différentsarticles plusieurs qualificatifs pour indiquer aux lecteurs qu'il est le candidat idéal pour occuper le poste de Président de la république. Au début du récit, le journal le présente comme le meilleur candidat avec des qualificatifs tels que : « le ticket gagnant », « fatshvit » ou simplement le candidat numéro 20. Les exemples ci-dessous sont plus éloquents. EX : - « Fatshvit a fait la campagne que l'on attendait ; une campagne de proximité, populaire, dépourvue de toute agressivité ».123(*) - « Le peuple a choisi son camp. Il a besoin de vivre. Il a besoin d'une renaissance. Cette renaissance a son ticket gagnant. Il est dans l'opposition... Bonsoir chez vous. Priez pour le ticket gagnant ».124(*) Après la publication des résultats, le journal continu dans la même lancée en ajoutant parmi ses attributs ; président du plus vieux parti de l'opposition, fils du sphinx opposant intransigeant, le candidat qui a battu une campagne sincère. Et pour finir le 5ième président de la république et président du peuple d'abord. - EX : « Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, fils du feu l'opposition historique Etienne Tshisekedi, a été proclamé, hier mercredi 9 Janvier 2019, par Corneille Nanga, vainqueur de l'élection présidentiel... ».125(*) On constate que Le Phare construit le personnage de Felix Tshisekedi, en faisant référence à ses surnoms qui marquent une forme de proximité entre le journal, le candidat, et le public comme l'illustre M. Erman : « ... possède une valeur caractérisant plus forte qu'un simple nom car il désigne un personnage tout en référant à un énonciateur qui se veut le garant de la valeur de vérité. Celui-ci témoigne que le signe convient à la personne qu'il désigne et assume son point de vue subjectif en adoptant implicitement une attitude propositionnelle d'identification. Le surnom joue donc le rôle d'un commentaire métalinguistique qui explique le personnage tout en le singularisant ».126(*) * 123Le Phare du mercredi 26 décembre 2021 * 124Le Phare du mercredi 26 décembre 2018 * 125Le Phare du mercredi 26 Janvier 2018 * 126 M.Erman, Poétique du personnage de roman, Paris, Ellipses,2006, p.43 |
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